RÉVISIONS LA CARTOGRAPHIE AU BREVET DES COLLÈGES

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CART LE MONDE EN CARTES

NUMÉRO 29 • MAI - JUIN 2015

KURDISTAN(S) VERS UNE OU DES INDÉPENDANCES ?

PÊCHE LES DÉFIS DE LA SUREXPLOITATION

FRANCE À QUOI SERVENT LES DÉPARTEMENTS ?

ESPIONNAGE & POUVOIRGÉOPOLITIQUE DU RENSEIGNEMENT

BEL

GIQ

UE

/ LU

XEM

BOU

RG

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1400

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Russie

Norvège

Îles Féroé(DANEMARK)

Islande

Groenland

MarocSénégal

Côted’Ivoire

Togo

Sao Tomé-et-Principe

Bénin

Espagne France

Afriquedu Sud

Namibie

Égypte

Irlande

Tunisie

Tanzanie

Nigeria

Turquie

Chine

IndeSri Lanka

Maldives

PakistanIran

BangladeshBirmanie

Thaïlande

Cambodge

Vietnam

Japon

Nouvelle-Zélande

Palau

Papouasie-Nouvelle-

Guinée

Brunei

Singapour

Laos

Hong Kong

Micronésie

Kazakhstan

TadjikistanOuzbékistan

Turkménistan

NépalAfghanistan

Irak

Arménie

Géorgie

UkraineAlbanieMonténégro

Bosnie-Herzégovine

Chypre

SyrieLiban

Israël

Yémen

Djibouti

Érythrée

Soudan

Soudandu Sud

Centrafrique

Congo

Cameroun

Guinée éq.Gabon

Niger

Algérie

Mali

Mauritanie

Uruguay

Paraguay

Bolivie

Suriname

Guyana

Colombie

Venezuela

Panama

Costa Rica

Nicaragua Honduras

Le Salvador Guatemala

Bélize

Cuba

Bahamas

Jamaïque

Haïti

Rép.dominicaine

Antilles

Guyane(FRANCE)

Gambie

Guinée-Bissau

Sierra Leone

Liberia

Ghana

Tchad

Libye

Union européenne

Kenya

Seychelles

Comores

MayotteLa Réunion

Maurice

Madagascar

Mozambique

Zanzibar

BurundiRwanda

Rép. dém.du Congo

Zambie

Malawi

Zimbabwe

Botswana

Angola

Somalie

T. P.1

Koweït

Bahreïn

Qatar ÉAU

Oman

Arabiesaoudite

Malouines(ROYAUMEUNI)

Îles Marshall

Tonga

Tonga Nouvelle-Calédonie

FidjiTuvalu

Îles Cook

Kiribati

Polynésie française

Samoaoccidentales

Corée du Sud

Coréedu Nord

Philippines

Taïwan

Îles Salomon

Indonésie

Malaisie

Australie

Danemark

Royaume-Uni

Canada

États-Unis

Mexique

Brésil

Argentine

Chili

Pérou

Équateur

1980 2013

Carto no 29, 2015 © Areion/Capri

Source : FAO, données en ligne, 2015

N.B. : Ne sont représentés que les pays dontles captures sont supérieures à 1 000 tonnes

1. Territoires palestiniens

Évolution des captures de produits de la mer et d’eau douceEn milliers de tonnes

16 558 (Chine)

10 000

5 000

1 000

1

Tigre

Bashiqa, Qaraquoush,Tilkif et Wana

Barrage de Mossoul

Tal Afar

Al-Sharqat

Zowiya

JalawlaKhanaqin

Tikrit

Tuz KhurmatuBaïji

KirkoukHawija

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Dohouk

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Mossoul

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SULAYMANIYYA

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GOUVERNEMENT RÉGIONAL DU

KURDISTAN

40 km

Carto no 29, 2015 © Areion/Capri

Baie du Bénin

LacKainji

Sokoto

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Bénoué

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Niger

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Lagos

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Sokoto

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DamaturuGusau

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Porto-Novo

Vers Niamey

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VersYaoundé

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Vers Tahoua

Vers Maradi

Vers Garoua

NIGER

NIGER

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KATSINA

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CROSSRIVER

BORNO

BÉNOUÉ

BAYELSA

BAUCHI

ANAMBRA

AKWAIBOM

ADAMAWA

ABIA

ENUGU

Économie et environnement

Gisement de gaz

Route principale

Limite d’ÉtatFrontière

Gisement de pétrole

Zone fortement polluéepar l’extraction d’hydrocarbures

État appliquant la Charia

Attaques attribuéesà la secte fondamentaliste

De 2009 à 2011De 2012 à 2013

De 2014 à mars 2015État où les autorités nigérianes ont décrété

l’état d’urgence depuis mai 2013

État OYO

Interventions d’arméesétrangères en territoire nigérian

Conflit lié à Boko Haram

Présence de réfugiésdans les pays voisins

Nombre de réfugiés et déplacésau 17 avril 2015

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LA PLANÈTE FINANCIÈRE : CAPITAL, POUVOIRS, ESPACE ET TERRITOIRESLaurent Carroué, Armand Colin, Paris, 2015, 256 p.

Son nom est prononcé tous les jours, comme un concept insaisissable alors qu’elle est au cœur de la mondialisation et du quotidien. La finance a pourtant une géographie et soulève des enjeux géopolitiques. C’est l’intérêt de ce livre qui, après avoir traité les questions (clas-siques) de production et de circulation des richesses en expliquant ses structures de fonc-tionnement, aborde les acteurs, les marchés et leurs territoires. On trouvera ainsi de nom-breuses cartes et graphiques sur, par exemple, les quartiers financiers de grandes villes mon-diales, telle Paris. Destiné à un public univer-sitaire, l’ouvrage permet également à toutes et à tous de se familiariser avec un système parfois présenté comme complexe et peu transparent. Ici, la finance internationale est accessible au plus grand nombre, sans idées reçues. L’auteur, spécialiste de géo-graphie économique et industrielle, rappelle les importantes inégalités issues d’un système financier qui présente pourtant les capacités pour assurer un développe-ment vraiment durable. « Le défi majeur est bien de refonder les bases de la mondia-lisation contemporaine en recréant de l’universel et en réinjectant de l’universalité. Un gigantesque enjeu géopolitique, territorial et social, un vrai défi de civilisation », conclut Laurent Carroué.

LES MAINS INVISIBLESVille Tietäväinen, Casterman, Paris, 2015, 224 p.

Personne ne sait vraiment combien ils sont. Réduits généralement à des nombres de morts ou d’arrestations pendant leur voyage, les migrants venus d’Afrique rêvent d’une Europe aux mille et une opportunités avant de devoir s’arrêter aux murs d’une forteresse. Ceux qui arrivent à la prendre affrontent les dures réalités d’une vie précaire. C’est cela que cette bande dessinée raconte, à travers l’histoire de Rachid, un Marocain convaincu que seule l’émigration permettra de faire mieux vivre sa famille. Il décide alors d’emprunter la voie clandestine et tous ses risques, au péril de sa vie. Payer les passeurs, traverser le détroit de Gibraltar, trouver une place en Espagne, envoyer de l’argent aux proches restés au pays… L’ouvrage met en image ces défis et, si l’on sait que l’histoire de Rachid est imaginaire, le lecteur prend la mesure d’un phénomène touchant des centaines de milliers de personnes. Cette bande dessinée participe à la réflexion sur les migrations interna-tionales et le contrôle des frontières.

IRAK, LA REVANCHE DE L’HISTOIRE : DE L’OCCUPATION ÉTRANGÈRE À L’ÉTAT ISLAMIQUEMyriam Benraad, Vendémiaire, Paris, 2015, 288 p.

Mossoul, le 10 juin 2014 : l’orga-nisation de l’État islamique (EI) prend d’assaut la deuxième ville d’Irak après Bagdad. Les événe-ments s’enchaînent et les djiha-distes, dans une logique meur-trière, sont prêts à conquérir le pays au nom d’une revanche à prendre sur l’histoire, sur les chiites, contre l’Occident qui a créé artificiellement des États-nations à la fin de la Première Guerre mondiale en se partageant le Moyen-Orient. Myriam Benraad démontre que cette division initiale est à l’origine d’une amertume qui n’a cessé de croître parmi les populations. Et l’Irak actuel, qui sort de trois décennies de guerre, d’embargo et d’occupation, symbolise l’échec de la dé-mocratisation importée et imposée par la force par les États-Unis en 2003. À la lueur de cette perspective historique, l’auteur offre une analyse fine sur la façon dont les sunnites ont été mis à l’écart de la société irakienne depuis la chute de Saddam Hussein (1979-2003), ce qui a constitué le terreau fertile de la frustration et de la colère de certains d’entre eux qui, par l’intermédiaire de l’EI, ont enflammé la région. L’ouvrage, documenté avec un large tableau des partis et des groupes insurgés en présence, montre que l’orga-nisation djihadiste n’est pas un acteur surgi ex nihilo, mais qu’il a été créé sur un long pourrissement de la situation.

ATLAS DES PRÉJUGÉSYanko Tsvetkov, Les Arènes, Paris, 2014, 80 p.

Qu’il est bon de rire parfois ! Encore plus avec des cartes. C’est précisément l’objet de cet atlas à mettre entre toutes les mains, y compris des plus jeunes et des enseignants en géographie quelque peu conservateurs. Voyez plutôt : pour les Français, les Polonais sont des plombiers, l’Espagne signifie « vacances pas chères », les Grecs sont bruyants et poilus, etc. Dans l’Océanie vue par les États-Unis, l’Australie est habitée par des gardiens de kangourous et la Nouvelle-Zélande est le Seigneur des anneaux. C’est en 2009 que l’auteur, un graphiste bulgare installé à Valence, en Espagne, produit sa première carte basée sur des stéréotypes en Europe. Le succès est immédiat, l’obligeant à travailler sur le monde entier. Dans les textes introduisant chaque chapitre, il raconte un peu le making-of, tout en conservant une dose d’humour. Car si certains préjugés peuvent faire rire, se révélant parfois proches de la réalité, ils n’en restent pas moins des idées reçues.

CARTO 29Mai-Juin 2015

À LIRE, À VOIR LIVRES, ATLAS, WEB…

SÉLECTION DE LA RÉDACTION

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FAIM ZÉRO : EN FINIR AVEC LA FAIM DANS LE MONDEBruno Parmentier, La Découverte, Paris, 2014, 256 p.

Sur un ton accessible à tous et à partir de données internationales d’organismes reconnus, cet ouvrage tente de réaliser un état des lieux de la faim dans le monde afin de trouver des solutions durables. D’ailleurs, le titre est issu du programme mis en place par le Brésil en 2003. L’auteur explore différentes pistes : faut-il produire plus ? quel rôle auront les OGM et l’agriculture biologique ?, entre autres nombreuses questions auxquelles il tente de répondre dans cet essai, alors que stopper la faim dans le monde était l’un des objectifs du millénaire définis par les Nations unies en 2000. Quinze ans plus tard, force est de constater un échec et, pis encore, l’augmentation des inégalités face à l’alimentation. Car, oui, affirme l’auteur, éradiquer ce mal est possible, mais les gouvernants ne le veulent pas vraiment, tant les enjeux économiques sont importants. Le défi est pourtant majeur, car d’une bonne alimentation découle un meilleur développement. Pour aller plus loin, on pourra consulter le Rapport 2014 sur la nutrition mondiale, de l’International Food Policy Research Institute, paru en janvier 2015 et consultable sur : www.ifpri.org/node/10534

ATLAS MONDIAL DES FEMMES : LES PARADOXES DE L’ÉMANCIPATIONIsabelle Attané, Carole Brugeilles et Wilfried Rault (dir.), Autrement, Paris, 2015, 96 p.

Des décennies de lutte ne sont pas suffisantes. Certes, les avancées pour réduire les inégalités entre hommes et femmes sont nombreuses, notamment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais le che-min vers l’égalité est encore long tant les disparités sont grandes. Voilà le constat que dressent une vingtaine de spécialistes dans cet atlas réalisé avec l’Institut national d’études dé-mographiques (INED). Avec plus de 120 cartes, l’ouvrage revient d’abord sur la démographie, rappelant que plus d’hommes que de femmes habitent sur la planète, avant d’aborder des aspects comme l’avortement ou la vie sexuelle. Les différences sont analysées au re-gard de l’éducation, de l’emploi, mais aussi de la culture. Une dernière par-tie est consacrée aux formes de luttes contre les inégalités. La cartographie est de Cécile Marin.

ATLAS DES INÉGALITÉS : LES FRANÇAIS FACE À LA CRISEHervé Le Bras, Autrement, Paris, 2014, 96 p.

Les 22 et 29 mars 2015, les Français ont voté pour élire leurs représentants départemen-taux. À travers les résultats, ce fut l’occasion de montrer les diversités entre les régions de l’Hexagone. Rien de mieux qu’un atlas pour parcourir le pays. Démographe et historien, Hervé Le Bras présente et ana-lyse les inégalités afin de comprendre la France contemporaine et de réfléchir sur les moyens et les méthodes pour sortir d’une crise (politique, économique, sociale) qui paraît sans fin. On observe d’abord que le territoire métropolitain est marqué par une division villes/campagnes, ces dernières étant largement délaissées. Les contrastes entre départements s’illustrent ensuite avec des indicateurs comme la fécondité, mais aussi avec la géographie des métiers, permettant de dresser une cartographie des ré-gions riches et pauvres. L’auteur s’attarde également sur les liens de soli-darité, telles la famille et la religion, avant de se pencher sur l’évolution des présences politiques, notamment celle du Front national.

ARMÉNIE : À L’OMBRE DE LA MONTAGNE SACRÉETigrane Yégavian, Éditions Nevicata, Bruxelles, 2015, 94 p.

Un siècle après le génocide des Ar-méniens par les Ottomans, de très nombreux ouvrages paraissent sur la mémoire d’un des événements les plus tragiques du XXe siècle. Outre cet aspect historique, on sait peu de choses finalement sur l’Arménie, ce petit pays de 29 743 kilomètres car-rés, coincé entre la Turquie, l’Iran, la Géorgie et l’Azerbaïdjan. Ce livre guide le lecteur dans le quotidien des habitants, leurs espoirs, en écoutant notamment un ethnologue et une sociologue. L’auteur, dont le prénom et le nom suffisent à dévoiler ses origines, décrit avec finesse et simplicité les rues d’Erevan et le lien des Arméniens avec leur histoire et leur mémoire, tout en gardant la distance nécessaire d’un journaliste. Une belle lecture pour une escapade dans ce pays de la « montagne sacrée ».

L’ATLAS DES RELIGIONS Le Monde/La Vie, hors-série, Paris, 2015, 186 p.

Comment expliquer les sources du terro-risme dit islamique à l’heure de Daech ? L’Église catholique est-elle une puissance mondiale au même titre qu’un État ? Com-ment dresser une carte des pratiques religieuses dans le monde quand celles-ci sont essentiellement individuelles et sub-jectives ? Les questions sont nombreuses, mais on trouvera au moins les réponses à ces trois dernières dans cette neuvième édi-tion de l’Atlas des religions des quotidiens Le Monde et La Vie. Le travail d’analyse et de

cartographie est d’excellente qualité, avec d’abord des chapitres sur les grandes fois (judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme, hindouisme), puis des focus par pays. Actualité oblige : un dossier spécial est consacré au « défi islamiste ». Ce dernier aborde notamment les nébuleuses djihadistes, l’influence religieuse de l’Arabie saoudite ou les relations entre sunnites et chiites.

CARTO 29Mai-Juin 2015 79

IDENTITÉS ET POLITIQUE : DE LA DIFFÉRENCIATION CULTURELLE AU CONFLITGilles Dorronsoro et Olivier Grojean (dir.), Les Presses de Sciences Po, Paris, 2014, 304 p.

À l’heure où la religion est utilisée à des fins politiques et belliqueuses, réveillant chez certains les thèses de l’Américain Samuel Huntington (1927-2008) sur le choc des civilisations, il est plus important que jamais de s’informer sur les revendications identitaires et les conflits qu’elles peuvent engendrer. En s’interrogeant sur la façon de passer de la culture à la violence, les auteurs de cet ouvrage souhaitent définir avec précision les spé-cificités du « capital identitaire ». Pas de place ici pour les préjugés et les a priori. C’est ainsi que plusieurs cas précis sont abordés : de la société iranienne dans le Gilan, province dans le nord-ouest du pays, à la présence baloutche dans la ville pakistanaise de Quetta, en passant par les Kurdes et les alévis de Turquie, l’idée est d’analyser les revendications et leur mode d’expression selon l’État – ici l’Iran, le Pakistan et la Turquie – dans lequel elles se trouvent, mais aussi leur utilisation et/ou manipulation.

GÉOPOLITIQUE DE L’EUROPE : DE L’ATLANTIQUE À L’OURALGérard-François Dumont et Pierre Verluise, PUF, Paris, 2015, 212 p.

Gérard-François Dumont et Pierre Verluise, respec-tivement professeur à l’université Paris-Sorbonne et directeur du site Internet de géopolitique www.di-ploweb.com, mais aussi auteur de nombreux articles sur l’Union européenne (UE), publient un ouvrage utile pour tous les étudiants en relations interna-tionales et souhaitant se spécialiser sur l’Europe. En effet, à l’aide d’une trentaine de cartes et de nombreux tableaux, ils dressent un portrait géographique et politique du continent, depuis la définition de ses frontières jusqu’à sa formation en tant qu’organisation transnationale. La Russie est également abordée. Les questions de détail ne sont pas oubliées, comme le budget de l’UE ou les nationalismes régionaux et les interrogations qu’ils soulèvent.

VIOLENCE ET POLITIQUE AU MOYEN-ORIENTPierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud, Les Presses de Sciences Po, Paris, 2014, 252 p.

Violence. Dès qu’il est question du Moyen-Orient, ce mot fait obligatoirement son apparition. Il faut dire qu’elle n’a pas attendu les révolutions de 2011 pour s’exprimer, les guerres y étant récurrentes depuis la fin de la Seconde Guerre

mondiale. Mais cette violence est aussi politique car, insistent les auteurs de cet essai, le dialogue, le compromis et la référence au droit, permet-tant de réguler la société, n’ont pas droit de cité. Pour l’expliquer, ils soulignent l’importance de la géographie, se concentrant notamment sur le Proche-Orient. Du colonialisme au nationalisme arabe, en passant par le sionisme et les crises de l’islamisme, les principales idéologies sont ana-lysées dans leur contexte, permettant de mieux comprendre l’actualité. Une lecture plus que nécessaire à l’heure de l’organisation de l’État islamique, « monstre » que le Moyen-Orient n’a pas attendu pour connaître la violence.

LA QUESTION ÉNERGÉTIQUE EN MÉDITERRANÉEConfluences Méditerranée, no 91, L’Harmattan, Paris, automne 2014, 204 p.

En Europe, pour le plus grand nombre, la Méditerranée, c’est le soleil et la « Grande Bleue », un espace consacré aux va-cances. Elle est pourtant au cœur de différents enjeux éner-gétiques entre le nord et le sud, l’est et l’ouest de ses rives. Pour

aborder ce sujet original et primordial, le dossier de ce numéro de Confluences Méditerranée se penche sur des cas précis : les ambi-tions de l’Iran et de la Turquie en la matière, le secteur électrique palestinien, défi insoupçonné dans le conflit avec Israël, entre autres. Un aspect intéressant est un entretien avec un « praticien » du secteur, un responsable du groupe GDF Suez, permettant d’ap-porter le regard d’une entreprise sur des enjeux parfois trop théo-riques. Ainsi, on comprendra en quoi il sera difficile pour l’Iran de devenir une puissance gazière pour les Européens, y compris dans un contexte de « dégel » des relations entre Washington et Téhé-ran, au même titre que la Russie. Sont également évoquées les conséquences du supposé boom du gaz de schiste aux États-Unis pour la région du Moyen-Orient, ainsi que la question de l’énergie solaire, pouvant créer une véritable synergie entre les rives nord et sud de la Méditerranée. On notera par ailleurs un article sur la Grèce de Syriza et ses effets sur la gauche européenne.

LA MER NOIRE : ESPACE STRATÉGIQUEQuestions internationales, no 72, La Documentation française, Paris, mars-avril 2015, 128 p.

Espace maritime coincé entre les mondes latin, slave, caucasien et turc, la mer Noire est presque une inconnue à la fois pour le grand public et les spécialistes des relations internationales. Pour-tant, elle est éminemment stratégique, notam-ment en cette période de crise ukrainienne. Avec ce numéro, la revue Questions internationales comble un vide scientifique en apportant des élé-ments de réflexion et des analyses sur l’histoire,

la place de la Russie, les visions de l’Union européenne, les stratégies énergétiques en cours en mer Noire. Par ailleurs, on notera un article sur le Yémen, pris dans la tourmente d’une guerre civile alors que la révolution de 2011 promettait la démocratie.

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