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Franklin “Tout village est mon village et tout homme est mon frère” Noël 2019 DOSSIER : ÉCOLOGIE ET ÉDUCATION

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Page 1: Revue de Saint-Louis de Gonzague avec la précieuse ... · « El alma que anda en amor, ni cansa ni se cansa. » Saint Jean de la Croix Nous n’en finirons jamais de réfléchir

Franklin“Tout vil lage est mon vil lage et tout homme est mon frère”

Revue de Saint-Louis de Gonzague12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50

Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon

avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat

Illustrations :

Page de couverture : Philippe Cournarie, photo de la statue de Saint Ignace à Franklin. – Élie Baltzer

p. 41. – Hortense Blanluet p. 38, 39. – Ariane Rollier-Bouet p. 48. – Philippe Cournarie p. 6, 7, 8, 22, 25. –

Baptiste Herbinet p. 40. – Anne Keller p. 4, 5. – Christel Lahaussois p. 46, 47. – Hélène Mossler-Lenot p. 49. –

Sophie Musy p. 27, 28. – Bruno Nardeux p. 53. – Agathe Ossola p. 34, 35, 36. – Frédérique Panel-Pagézy

p.29, 31, 32, 33. – Mila Pulidotabares p. 50. – Emmanuelle Séverino p. 20, 21. – Hélène Winkel p. 9, 10,

11, 12, 13, 14, 15.

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D O S S I E R : É CO LO G I E E T É D U C AT I O N

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Prologue

Pour Teresa, Professeur. « El alma que anda en amor, ni cansa ni se cansa. »Saint Jean de la Croix

Nous n’en finirons jamais de réfléchir sur la nature et la valeur de l’éducation. Aucune civilisation, digne de ce beau nom, ne saurait se passer de penser et de soigner l’œuvre éducative, tant la barbarie, à chaque instant du monde, demeure menaçante. Si l’éducation croit en l’homme - c’est-à-dire aux forces de l’esprit - elle sait aussi que l’ordre des choses est toujours menacé de l’intérieur par le retour possible du chaos des origines. Aucune mise en forme ne dissout définitivement le pouvoir déformant de l’informe. Rien n’est jamais acquis et nous ne sommes en pleine sécurité nulle part. Ce qui est fait est à refaire et risque de se défaire. L’éducation connaît l’inexorable fragilité du bien et, tel un médecin des âmes, elle protège les possibilités du meilleur en combattant les possibilités du pire. Depuis fort longtemps, elle sait, par exemple, que l’attention au réel, source de toutes vertus, passe par l’apprentissage de la rectitude des noms, que l’exercice de la raison critique prévient la venue des tyrannies, que la connaissance du passé donne la force de s’inventer un avenir, que la culture éloigne l’homme de la brute et qu’elle le soutient dans l’épreuve. Elle sait cela depuis toujours et, hier, aujourd’hui comme demain, les mêmes choses, les mêmes principes, les mêmes exigences, sont à transmettre aux nouvelles générations pour qu’elles croissent en humanité et sagesse. Mais l’éducation est aussi à l’écoute des besoins de l’époque et du lieu où elle s’insère. Elle ne se passe pas d’un effort de discernement pour identifier les urgences du moment et adapter ses manières de procéder aux attentes, conscientes ou non, des nouvelles générations. En prise sur l’inactuel et l’actuel, elle est tout à la fois transmission de culture et souci d’inculturation. Or, de partout sonnent à nos oreilles les sirènes alarmantes d’un désastre écologique. Si le pire n’est jamais certain, si nous ne pouvons négliger un effet de mode, il n’empêche que les prévisions catastrophistes n’autorisent plus le mépris et l’ironie. Pour preuve, il n’existe aucun comité des sages, national ou international, qui n’appelle de ses vœux - à l’instar de l’encyclique Laudato si’ du Pape François - un changement des conduites individuelles et collectives, voire l’invention de nouveaux modèles économiques.

Aussi, réjouissons-nous si l’Éducation Nationale s’engage pleinement dans « la lutte contre le changement climatique et en faveur de la biodiversité », en invitant les « élèves à être des acteurs majeurs

de la transition écologique » et en voulant faire des « écoles et des établissements des lieux exemplaires de la protection de l’environnement » (cf. BO du 16/12/2019).

Réjouissons-nous encore si « le département « éducation » du Secrétariat général [de l’Enseignement Catholique] travaille sérieusement sur ce sujet, et particulièrement sur la notion d’écologie intégrale » et si « l’APEL a retenu le thème de l’écologie intégrale pour orienter la réflexion lors de son dernier congrès national. » (cf. interview de Philippe Delorme dans ce numéro).

Réjouissons-nous toujours si l’une des Préférences apostoliques universelles, promulguées récemment par le Père Général de la Compagnie de Jésus, pour orienter l’éducation jésuite de la jeunesse actuelle, demande de « travailler avec d’autres à la sauvegarde de notre maison commune ». Ce texte décisif, dont nous publions quelques extraits, réunit des « marqueurs » de l’éducation jésuite pour notre temps. Après celui qui exige « d’offrir une solide formation à la foi » - apparaissant légitimement en tête - il est stipulé qu’un établissement ignatien doit « s’engager en faveur de la sauvegarde de la Création » (4ème marqueur). Le document unit donc, par un lien essentiel, la foi en Dieu Créateur et la protection de la Création par des actes concrets. Dans cet esprit, il ne faut pas s’étonner si la reconnaissance d’un « péché écologique » est actuellement discutée par les théologiens (voir l’article de François Euvé, s.j.).

Réjouissons-nous enfin si, à Franklin, l’Organisation Franklinoise pour une École Verte vient de naître cette année. Conscients des urgences climatiques et environnementales, des élèves de première mobilisent l’ensemble de l’établissement afin de promouvoir des gestes simples et quotidiens qui, à l’échelle locale, témoignent d’un changement des comportements, éclairé par une juste intelligence du réel.

Nous aimons voir que l’éducation ne renonce jamais. Puissent les États suivre l’exemple de ce que le monde de l’école, lieu de réflexion et de transmission, commence à mettre en œuvre. Alors peut-être pourrons-nous dire avec le poète Hölderlin : « Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve ! ».

Philippe Cournarie

L’écologie intégrale : un nouveau combat pour l ’éducation

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SS o m m a i r e

1 Prologue, par Philippe Cournarie

A C T U A L I T É S J É S U I T E S

4 « Plus seulement jésuite, mais aussi prêtre », entretien avec Gonzague Lalanne-Bertoudicq, s. j.

A L ’ H O N N E U R

6 Alias « James », par Claire-Line Véron et Matthieu Lafarge

7 Liliane Pérez ou le Sésame franklinois, par Philippe Cournarie

8 Et Leila est apparue..., par Françoise Prats

R E N T R É E

9 Messe de rentrée, introduction, par Noël Couchouron s.j.

11 Homélie pour les 125 ans du collège Saint-Louis de Gonzague, par Sylvain Carriou-Charton s.j.

13 Solo dios, basta ! Bénédiction de la statue de Saint Ignace, par Noël Couchouron s.j.

D O S S I E R : É C O L O G I E E T É D U C AT I O N

15 Les « Préférences apostoliques », un exercice continu du discernement

18 Qu’est-ce que le péché écologique ? par François Euvé s.j.

20 Naissance de l’OFEV, l’Organisation Franklinoise pour une École Verte, par Emmanuelle Séverino

R E G A R D S

22 Entretien avec Philippe Delorme, Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique

F R A N K L I N A U F I L D U T R I M E S T R E

Du côté des 6èmes

27 Massabielle, ce serait bien si c’était tous les jours ! par des élèves de 6ème et Bertrand Pellé

Du côté des 2ndes

29 Le Paris ignatien, par Frédérique Panel-Pagezy, des parents catéchètes et des élèves de 2nde

31 Adresse à la promotion des élèves de 2nde, par Bruno Nardeux

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Du côté des terminales

Retraite à la Sainte Baume

34 « Division Cana » ou le sens de la transformation ! par Frédérique Panel-Pagezy

36 Pierres blanches et pierres noires, par des élèves de terminale

Associations

38 Perce-neige : Percer le froid de l’ignorance et de l’indifférence, par Hortense Blanluet

40 Le projet Madagascar, un appel aux dons ! par Baptiste Herbinet

Du côté des prépas

41 L’émerveillement du Mont-Saint-Michel, par Elie Baltzer

Du côté du Petit Collège

42 Entretien avec Aimé Yoh, scolastique en apostolat au Petit Collège

44 La classe soleil, par Françoise Llanos

45 Prière de bénédiction des cartables, par Noël Couchouron s.j.

46 Souvenirs de retraite de l’équipe pastorale, par Stéphanie Murbach

F O N D AT I O N J E S - F R A N K L I N

48 Gala 2019, par Ariane Rollier-Bouet

C A LY P S O

49 Calypso au Carré Belle-Feuille de Boulogne Billancourt, par Hélène Mossler-Lenot

I N M E M O R I A M

50 Hommage à Teresa Alvarez, par Laurent Poupart, Nathalie Macé, Bruno Nardeux

R É S U LTAT S

55 Baccalauréat 2019

57 Promotion sortante 2019

59 Résultats aux Concours des Écoles de Commerce 2019

C A R N E T D U C O L L È G E

60 Carnet

A N N U A I R E

61 Annuaire du Collège - 2019/2020

C a l e n d r i e r C C F

70 Calendrier 2019 - 2020

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Actualités Jésuites

L’ordination de Gonzague Lalanne-Berdouticq, s.j. – aumônier des Classes Préparatoires à Franklin - et de Quentin Lamy comme prêtres dans la Compagnie de Jésus eut lieu le samedi 23 novembre à Notre-Dame de Grâce de Passy. La première messe de Gonzague fut célébrée dans notre chapelle le lendemain, dimanche 24 novembre, à 11H. Ariane Bouet, chargée de communication à Franklin, a réalisé son interview pour la revue Franklin. Qu’ils soient tous les deux vivement remerciés !

En quoi consiste votre mission d’aumônier des

prépas à Franklin ?

À prendre soin des étudiants de manière gratuite.

En tant que religieux, je suis présent le lundi matin - un

jour qui n’est pas facile pour les étudiants – afin de servir

gratuitement le café. Cela témoigne profondément de

la mission de l’Eglise : mettre de l’attention et une

dimension de gratuité là où elle se fait rare. Je suis

par ailleurs animateur FHS des étudiants de première

année dans une « super équipe » de laïcs et, à ce titre,

l’un des interlocuteurs de Patrick Renard qui prépare

les séances. Quelque chose d’assez beau s’est passé

lorsque l’on a pensé au week-end d’intégration : les

jeunes ont décidé qu’il serait assumé par une équipe

d’animation extérieure à Franklin, à condition qu’il y

ait néanmoins une personne de Franklin : l’aumônier.

Je prends cela comme un cadeau d’être là à un moment

extrêmement fondateur pour eux… Cela me permet

aussi de les connaître et de pouvoir ainsi mieux les

accompagner. Je pense à d’autres moments importants

comme le magnifique week-end au Mont-Saint-Michel

avec les étudiants de seconde année, ou comme cet

« Plus seulement jésuite, mais aussi prêtre » Entretien avec Gonzague Lalanne-Berdouticq, s. j .

HINE MA TOV (du psaume 132,1). Hiné ma tov u’manaïm shevet ahim gam-iahad. Traduction française du texte hébreu. Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis !

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Actualités Jésuites

autre week-end, avec ceux de première année, juste

avant l’été. Et puis, depuis quelque temps, il y a les

« conversations JRS » qui ne sont nullement anodines.

C’est l’aumônier qui, aidé par des laïcs et des étudiants

délégués, favorise ce lieu gratuit de rencontre. Quand

vous êtes un peu au fond du trou, le fait de rencontrer

un réfugié peut remettre les pendules à l’heure, et c’est

un cadeau phénoménal pour les réfugiés…

Qu’en est-il plus spécifiquement sur le plan de la vie spirituelle ?

La prière est une dimension essentielle : toutes

les semaines, nous avons un temps de prière avec des

chants de louange, puis une méditation guidée sur

un texte de l’Évangile. Cela finit par un petit temps

d’intercession qui nous permet de porter ensemble

les intentions des uns et des autres... Ce dont nous

parlons vraiment explicitement en FHS, c’est de

l’espérance. Nous introduisons les jeunes à la vie

spirituelle par l’espérance car ce peut être un sérieux

moyen d’ouvrir à la foi. Dans les dîners « pasta théo »

que j’ai lancés une fois par mois, il y a des cathos,

« tradis » ou progressistes, mais également des athées,

qui viennent parce qu’ils éprouvent le désir de se poser

des questions sur les thèmes que nous avons choisis

ensemble en début d’année…. L’autre dimension de ma

mission est aussi celle d’être l’aumônier des professeurs.

Aujourd’hui, j’existe à titre amical pour eux. J’essaie de

déjeuner régulièrement avec eux et d’être pour eux un

interlocuteur, comme pour la préfète Nathalie Macé,

avec une dimension de travail main dans la main.

Selon vous, que va changer pour les jeunes votre

ordination sacerdotale ?

Je vais continuer à servir le café le lundi matin...

Mais il est vrai que certains étudiants, par le passé,

m’ont demandé d’être entendus en confession - ce

qui m’était impossible ! – ou de célébrer seul la messe.

Je vais probablement davantage endosser un rôle plus

institutionnel, plus associé à l’Église : je ne suis plus

seulement jésuite, mais je suis aussi prêtre… En tout

cas, il y a quelque chose de nouveau, d’approfondi

dans l’engagement : une fleur s’ouvre, quelque chose

est en train d’éclore et de prendre une autre mesure.

Ainsi, je redoutais un peu les témoignages qu’on m’a

demandé de donner aux élèves des différents niveaux

à Franklin. Mais, en réalité, il s’y est passé de belles

choses. Mon ordination a permis de libérer chez les

jeunes une parole et diverses questions… une grâce

que je n’avais pas du tout anticipée !

Propos recueillis par Ariane Bouet,

chargée de communication à Franklin

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Rentrée

« Au soir du 24 mars 1522, » en l’Abbaye de Montserrat, « le Chevalier de Loyola suspendit à la grille de la chapelle de Notre-Dame, l’épée et le poignard auxquels il tenait tant. Se dépouillant de ses habits précieux, il les remit à un pauvre mendiant. Puis, revêtant un sac de toile rugueuse de chanvre, il commença à entreprendre le long pèlerinage qui ne s’acheva qu’avec sa vie. » « Au cœur de la destinée spirituelle d’Inigo brille l’idéal « Pèlerin » - note le Père André Ravier, qui fut le recteur de Saint-Louis de Gonzague. Et le fondateur des Journées missionnaires de poursuivre : « De là jaillissent les décisions qui inspirent les conduites ; Là s’allument les initiatives hardies de sainteté et d’apostolat, Là se garde, vivant, intact et pur,(…) l’Appel du Roi Jésus qui a bouleversé un jour cette existence, qui lance Inigo sur la route de la pauvreté et de la Croix. » Si vous avez fréquenté les chemins de Saint-Jacques, ou tout autre chemin de pèlerinage, vous avez senti sourdre du plus intime de vous-même, ce courant régénérant de liberté intérieure, le même qui anima le converti de Loyola, « l’ermite de Manrèse », le mendiant

de Barcelone, le routier de Palestine, l’étudiant d’Alcala et de Paris, le prodigieux mystique du Cardoner et de la Storta, ou encore l’auteur des Constitutions, qui dirigea depuis les camarettes romaines une Compagnie qui commençait à se répandre dans le monde entier. Au moment où il rendit ce souffle, il était dans la contemplation de son créateur et sauveur, et ses compagnons entendirent les paroles : « ô mon Dieu ! » Comme Jésus sur la montagne solitaire, la prière l’a placé dans le silence contemplatif des hauteurs de Montserrat, pour évaluer la consécration d’une œuvre, l’Église des apôtres ou la Compagnie de Jésus, aux nécessités de l’homme. Il a écouté attentivement les appels du Roi éternel qui ne cherche qu’une seule chose : redonner à l’homme son intégrité d’origine. Voilà pourquoi peu de temps après la fondation de la Compagnie, alors que cela n’était pas initialement prévu, les compagnons s’emploient, en premier lieu à Messine, sans tarder à Paris, du Collège de Clermont à celui de la rue Franklin, en passant par ceux de la rue de Madrid ou de Vaugirard, et aujourd’hui jusque dans le monde entier, au service de l’éducation intégrale des hommes et des femmes de leur temps. Leur innovation est de stimuler l’intelligence, pas seulement celle qui s’accroît dans la réflexion, mais la vraie intelligence, celle du cœur, qui sait unifier toutes les facultés dont le créateur nous a dotés. Pour ce faire, ils ont eu recours au modus parisiensis, cette ratio studiorum qui guide d’abord les compagnons, puis très tôt les laïcs, dans leurs apprentissages. Ils se caractérisent par l’emploi de puissantes médiations, comme le théâtre, la musique et la danse et aujourd’hui le codage numérique, sachant saisir les chances qu’offre un monde en perpétuelle expansion de ses possibilités. Au cœur de ces activités, jamais ils n’ont oublié l’attention aux plus faibles, ces petits dont le Père Ceyrac, par exemple, a souvent rappelé ici-même que quand on les sert, on agit comme Dieu même. Devant les peurs, les tentations et les séductions du monde, point n’est besoin de

Solo Dios basta ! Bénédiction de la statue de saint Ignace

Pauline Orhel, sculptrice, mère de Gaspard Lotrian, T3S

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Rentrée

reprendre l’armure. Pèlerin, poursuis ta route, toi qui

sais que Dieu seul suffit, Solo Dios basta. Compte sur

l’esprit de Dieu. Joint à ton esprit, il te portera à ce juste

discernement qu’il met, par grâce, à ta portée. Compte

sur lui, non sur l’esprit du monde, pour t’engager à

l’exemple du Christ, dans le combat spirituel de ce

temps. Que Notre Dame de la Route, que saint Ignace

invoquait à Rome sous le vocable de Nostra Signora

della Strada, te protège. Elle est la fidèle compagne de

tous les pèlerins que l’exemple de Saint Ignace stimule

aujourd’hui. Mère du Christ, mère de Dieu, mère de

l’Église et reine de la Compagnie, Aide-nous, ô Marie,

à chercher en toute chose la volonté du Père, dans la

marche du collège Saint-Louis de Gonzague de la rue

Franklin, et à nous tenir vivants et heureux, dans le

souffle puissant de l’Évangile de ton Fils.

À vous tous qui m’écoutez, merci.

Noël Couchouron, s.j., Aumônier de Franklin

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Du côté du Petit Collège

Journal de Franklin : Bonjour père Aimé YOH.

Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

« Bonjour, je m’appelle Aimé YOH, je suis

scolastique jésuite, et j’ai la joie d’être cette année au

Petit collège, pour aider et participer au catéchisme. »

C’est en ces termes que je me suis présenté aux élèves

et parents que j’ai rencontrés au cours de ma première

année au Petit collège. Merci pour l’occasion qui

m’est donnée, ici, de me présenter plus amplement.

Je suis donc « scolastique » : terme employé

pour désigner un jésuite en formation, destiné à

devenir prêtre – sachant que certains jésuites sont

des frères. Je débute ma 4e année (sur 5) du premier

cycle de philosophie et de théologie, au Centre Sèvres,

les Facultés Jésuites de Paris. Je suis originaire de

Côte d’Ivoire, où je suis né et ai vécu jusqu’à mon

Bac. Venu en France il y a 19 ans pour des études

de mathématique puis d’actuariat, j’ai travaillé

ensuite une dizaine d’années comme consultant en

assurance, à Paris.

J’aime beaucoup la musique, en particulier le

chant choral que j’ai pratiqué dans différents chœurs :

classique, grégorien, gospel et liturgique. Et je passe

une bonne partie de mes vacances à marcher sur les

chemins de grande randonnée, à travers la France.

Je suis l’avant dernier de sept enfants, mais… – joie

des grandes familles africaines – ma fratrie s’étend

bien au-delà. Je tire de cet environnement familial,

un goût pour la rencontre et une joie à organiser des

événements de groupe.

Entrevue avec Aimé YOH s. j . scolastique en apostolat au Petit collège

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Du côté du Petit Collège

Journal de Franklin : Comment êtes-vous devenu

jésuite ?

Il y a 9 ans, alors que j’étais à la recherche

d’un accompagnateur spirituel, pour réfléchir à des

questions importantes sur ma vie, j’ai rencontré un

« jésuite » pour la première fois. « Dieu nous parle. »

me dit-il au cours de notre entretien. Cette phrase,

simple, fut pour moi un déclic. Car je réalisais que

« Dieu » était présent à mes côtés, et que je pouvais

l’écouter « me » parler. J’ai appris par la suite, grâce

aux Exercices Spirituels de Saint Ignace, comment

ce dialogue avec Dieu pouvait s’entretenir, dans la

prière, mais également « en toute chose » : dans mon

travail, mes relations personnelles, mes loisirs, etc. Ce

fut le début d’un chemin qui, quatre ans plus tard,

m’a conduit au noviciat de la Compagnie de Jésus.

Journal de Franklin : En quoi consiste votre

mission au Petit Collège ?

Aimé YOH s.j. : Le terme «mission» est

particulièrement juste car un jésuite est toujours

envoyé par un supérieur. Dans mon cas, le père François

Boëdec s.j., le supérieur des jésuites d’Europe occidentale

francophone, m’a envoyé à Franklin, puis le père Noël

Couchouron s.j., l’aumônier général m’a proposé

d’intervenir au Petit Collège. Ma mission à Franklin

consiste à me mettre à la disposition de l’équipe pastorale

à raison d’une demi-journée par semaine, pour, selon les

besoins, aider à préparer et animer la prière bimensuelle

du mardi matin ; participer au parcours de préparation

à la première communion ; intervenir en petit ou grand

groupes de catéchisme ; etc.

« Tu verras, faire le catéchisme aux enfants, c’est

se laisser évangéliser », me disait le père Couchouron

le premier jour. C’est tout à fait l’expérience que je

fais au Petit collège, depuis plus d’un an. La simplicité

et la force des questions des enfants m’amènent à me

demander, avant de leur répondre : « à quoi est-ce

que je crois, et quel est le cœur de ma foi ? ». Afin

de leur partager, avec sincérité, ce qui me fait vivre

profondément. Aussi petite que soit cette foi. Car les

enfants ont un flair pour distinguer de simples mots

d’une parole incarnée.

Journal de Franklin : Quelles sont vos

impressions après une année au Petit Collège ?

Aimé YOH s.j. : Ma première année fut heureuse,

très heureuse ! Il y a dans cette école un dynamisme,

une générosité et comme un esprit de famille. J’ai

ressenti cela dès la messe de rentrée du Petit Collège

à laquelle j’ai participé en septembre 2018. Et ces

impressions se sont confirmées tout au long de

l’année à travers les célébrations, les rencontres des

élèves, parents, professeurs, surveillants.

Je suis également admiratif devant la

richesse des propositions pastorales, la générosité

de l’engagement des parents, l’implication des

professeurs et de l’administration dans la vie pastorale !

Je rends grâce à Dieu pour toutes ces belles choses

qui se vivent à Franklin. Et je remercie en particulier

Madame Llanos, directrice du Petit collège, et Christel

Lahoussois, Agente en pastorale scolaire, grâce

auxquelles ma mission à Franklin est une bénédiction.

Je me réjouis donc d’être, à nouveau, cette

année au Petit Collège.

Journal de Franklin : Un dernier mot ?

Aimé YOH s.j. : Je prie pour que ce qui est semé

à Franklin, chez les enfants et leurs parents, grandisse

et porte des fruits, les fruits de l’Evangile, dans tous

les aspects de leurs vies, afin qu’ils deviennent des

« hommes et des femmes pour et avec les autres ».

Merci Père Aimé YOH pour votre témoignage

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In memoriam

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Teresa, une si belle personne…

Teresa Alvarez est sans doute l’une des plus

belles personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer,

une collègue et amie de vingt ans. Puissent donc ces

quelques adjectifs résonner en vous… Je ne doute pas

que l’un ou l’autre vous invitera à vous souvenir de

cette femme si extraordinaire.

Car Teresa fut une professeure passionnée,

attentive, désireuse d’accompagner l’autre. L’autre ? Ses

élèves d’abord et peut-être surtout. Mais pas qu’eux !

Ses collègues aussi, ses préfets, ses directeurs… Alors

rappelons-nous…

Généreuse. Oh ça oui, Teresa l’était. Prête à

accueillir chaque nouveau collègue et à partager avec elle

ou lui ce qui pouvait l’être. C’est ainsi qu’en juillet 2000,

elle me donna rendez-vous dans un café des Champs-

Élysées. Frédéric Gautier, alors directeur de Franklin, lui

avait dit : c’est un jeune professeur qui arrive, je suis sûr

que vous allez bien vous entendre (elle me le raconta

plus tard). Hors de question d’attendre septembre pour

Teresa, il fallait que nous nous rencontrions. Et tout de

suite notre échange fut facile, notre entente évidente,

je lui parlais de mon ancien professeur d’espagnol

à Franklin, son frère décédé, Jesús, nous partagions

quelques souvenirs, et notre amitié était née. Vingt

années de travail en équipe et de partage s’ensuivirent.

La générosité, un moteur de sa vie.

Empathique. Teresa recherchait toujours à

comprendre qui était l’autre pour mieux l’accompagner.

Qui était son interlocuteur, quel était son parcours, ce qui

pouvait expliquer sa façon de penser ou son évolution.

Et elle aimait en discuter, confronter ses impressions,

partager ses questionnements… Combien d’heures

avons-nous passées à parler de nos élèves ! À mon

arrivée à Franklin, nous échangions avec notre collègue

et amie Rosa sur leurs réactions, leurs difficultés, leur

progression. Quel enrichissement ! Quelle belle équipe…

Quelques années plus tard, comme préfet de première

et terminale ES d’abord, puis des classes préparatoires,

j’ai tant apprécié la justesse de nos échanges, parfois

rapides pour ne pas dire entre deux portes, à l’intercours

avant qu’elle n’entre en EC1A ou EC2A, ou à la sortie

de ces mêmes cours, quand elle faisait mine de passer

rapidement mais prenait finalement tellement son

temps que ce dernier ne comptait plus… Parenthèse si

précieuse… L’empathie, clé de la connaissance de l’autre.

Bienveillante. Voilà l’un des meilleurs qualificatifs

pour Teresa ! L’une des personnes qui à mes yeux a le

mieux illustré ce terme. Je crois n’avoir jamais, en 20 ans

à Franklin, rencontré autant de bienveillance chez un

collègue. Pour Teresa, chacun, jeune comme adulte,

était une belle personne qui méritait d’être considérée

avec respect et confiance. Elle était donc intriguée de

découvrir sa richesse cachée, un professeur intimement

persuadé que chacun a des qualités à révéler et à

développer. Une élève me témoignait il y a deux jours :

« Madame Alvarez savait prendre soin de ses élèves ».

Quelques mots si justes... La bienveillance comme

principe premier.

Franche. Que l’on ne s’y trompe pas, Teresa

n’était pas personne à se taire longtemps si quelque

chose ne lui convenait pas. Ses collègues, préfets et

directeurs successifs peuvent en témoigner. Mais c’est

précisément pour cela qu’elle était si précieuse : nous

pouvions compter sur elle, telle un garde-fou, pour

nous alerter de quelque dysfonctionnement ou rappeler

ce qui pour elle faisait sens dans sa mission à Franklin.

Démarche de partage donc, aucunement de défiance,

qui s’exprimait à la fois avec tact et détermination. Son

franc-parler était habile et faisait chanter son accent si

délicieux… La franchise, l’audace de la sincérité !

Teresa, une si belle personne…

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In memoriam

52Ouverte. Teresa mesurait combien il est important

de s’ouvrir aux autres au-delà des frontières, et avait

le souci de transmettre cette valeur essentielle à ses

élèves. C’est bien le sens de son engagement dans les

voyages linguistiques et culturels. De Madrid à Porto

Rico, elle a tant œuvré pour que les jeunes générations

se rencontrent, se découvrent, apprennent à se

connaître. Tisser des liens pour construire le futur, un

projet qui lui parlait et qu’elle n’a jamais abandonné

malgré le travail qu’il supposait… L’ouverture, vecteur

de paix et de progrès.

Cultivée. Dotée d’une remarquable culture,

cachée par une humilité certaine, Teresa avait à cœur de

faire découvrir, outre l’histoire, la littérature et l’art des

pays hispanophones à tous ceux qui s’y intéressaient.

Nous pûmes ainsi échanger sur l’œuvre de tel auteur

ou autre artiste, mais également sur l’actualité des

pays dont nous assurions l’enseignement en classe

préparatoire. Là encore, que de minutes passionnantes !

Un enrichissement mutuel et un partage fécond. La

culture, petite graine qui fait fructifier le monde.

Patiente. Teresa savait combien le temps est

précieux et peut faire son œuvre en particulier chez

les élèves de classe préparatoire. A l’écoute de chacun,

elle pouvait donc si besoin attendre, prête à saisir

toute opportunité de transmettre un conseil avisé ou

de faire une remontrance savamment dosée. Après

m’en avoir parlé et s’être assurée d’avoir pris toutes

les précautions éventuellement nécessaires, elle se

permettait de secouer celui ou celle qui, quelques

semaines plus tard, réagirait très certainement et

révèlerait tout son potentiel. Puis elle prenait le temps

de relire avec lui son parcours, pour mesurer combien

il avait progressé. La patience, belle preuve de sagesse

et ingrédient principal de l’excellence…

Ô combien fidèle, Teresa. Car lorsque Teresa

donnait son amitié, c’était entièrement, et elle se

révélait alors d’une loyauté absolue. En vingt ans

nous n’eûmes aucune discussion mouvementée (nous

tombions toujours si facilement d’accord) mais j’ai pu

me rendre compte au gré de quelques conversations

du recul que Teresa était capable de prendre,

comme de sa détermination à défendre avec fierté et

passion les engagements qu’elle avait pris et n’aurait

trahis pour rien au monde. Cette valeur imprégnait

également ses cours, et sa lecture de l’histoire de son

pays si chéri. La fidélité comme ligne de conduite.

Discrète. Teresa n’était pas personne à se mettre

en avant, cela non ! D’une humilité absolue, elle se

réjouissait du succès de ses élèves en ne s’en attribuait

aucun mérite, puisqu’il s’agissait bien de leur travail…

De même, elle n’oubliait jamais de demander aux

élèves de remercier leurs familles d’accueil lors des

voyages linguistiques, ainsi que les établissements

correspondants, mais n’attendait jamais rien en retour

de son exceptionnel dévouement pour que ces projets

se réalisent avec succès. Passionnée, Teresa n’aspirait

qu’à faire son métier pour éduquer ses élèves et les

amener à donner le meilleur d’eux-mêmes. Discrète

aussi, car Teresa savait garder pour elle quelque

information confidentielle qu’elle soit professionnelle

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In memoriam

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ou personnelle, et pour rien au monde elle n’aurait

trahi la confiance qui lui avait été accordée. Une

amie pour la vie, à qui l’on pouvait s’ouvrir, et qui ne

perdait jamais l’occasion de s’enquérir par la suite des

situations qu’on lui avait confiées. La discrétion, une

valeur d’exception.

Joyeuse. Quel plaisir de la voir pointer son nez

à mon bureau ! Joyeuse d’arriver dans notre bâtiment

pour donner son cours en prépa, réjouie de retrouver

des collègues quittés quelques heures ou quelques

jours plus tôt, souriante, rayonnante ! Teresa arrivait

d’un pas décidé, toujours élégante, elle passait

systématiquement par mon bureau pour me saluer, en

esquissant un sourire franc et en me lançant toujours

la même phrase : ¡hola Nathalie !, ¿Cómo estás? Bien

entendu ce sourire et cet entrain n’appelaient qu’une

réponse enthousiaste ! Teresa aimait partager sa joie !

Optimiste. Selon elle, tout ne pouvait que bien

se passer ou s’améliorer, Teresa était résolument

optimiste. À de multiples occasions pendant ces

vingt belles années j’ai pu avoir conscience de cette

appréhension positive qu’avait Teresa du présent

et du futur. Qu’il s’agisse des élèves, de situations

personnelles, jusqu’à l’annonce de sa maladie et des

sept mois qui ont suivi, elle s’est toujours montrée

fière et optimiste. L’optimisme, voie de l’espérance.

Pleine d’humour. Logiquement, Teresa n’était

pas dépourvue d’humour, et pas un jour passait sans

que nous ne plaisantions, toujours avec bienveillance

et élégance. Son regard perçant vous scrutait

avec malice et précédait un éclat de rire franc et

communicatif, joyeux signe de complicité. L’humour,

force de l’esprit.

Ignacienne. Après avoir fait mémoire de tous ces

souvenirs, nous ne pouvons que conclure que Teresa

était un professeur particulièrement ignacien. Ayant

foi en sa mission d’éducation, pleine d’espérance en

l’avenir, elle aidait chacun de ses élèves à avancer

petit à petit pour progresser, l’invitant à donner le

meilleur de lui-même : MAGIS… Le Magis ignacien,

une philosophie de vie.

Alors aujourd’hui notre cœur est triste, nous

sommes meurtris par son départ prématuré. Franklin

est véritablement orpheline de l’un de ses plus grands

professeurs. Je perds l’une de mes meilleures amies.

Mais nous sommes si honorés de l’avoir rencontrée…

Merci pour tout, Teresa, ce fut un honneur

de partager tout cela avec toi. Nous t’aimons et ne

t’oublierons pas.

Que descanses en paz.

Nathalie Macé,

Professeur d’Espagnol, Préfet des Classes Préparatoires.

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Franklin“Tout vil lage est mon vil lage et tout homme est mon frère”

Revue de Saint-Louis de Gonzague12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50

Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon

avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat

Illustrations :

Page de couverture : Philippe Cournarie, photo de la statue de Saint Ignace à Franklin. – Élie Baltzer

p. 41. – Hortense Blanluet p. 38, 39. – Ariane Rollier-Bouet p. 48. – Philippe Cournarie p. 6, 7, 8, 22, 25. –

Baptiste Herbinet p. 40. – Anne Keller p. 4, 5. – Christel Lahaussois p. 46, 47. – Hélène Mossler-Lenot p. 49. –

Sophie Musy p. 27, 28. – Bruno Nardeux p. 53. – Agathe Ossola p. 34, 35, 36. – Frédérique Panel-Pagézy

p.29, 31, 32, 33. – Mila Pulidotabares p. 50. – Emmanuelle Séverino p. 20, 21. – Hélène Winkel p. 9, 10,

11, 12, 13, 14, 15.

Fran

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D O S S I E R : É CO LO G I E E T É D U C AT I O N