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Revue de presse « Défense »
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Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :
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Le 27 février 1594 Henri IV est sacré roi de France.
.
Date : 27 février 2019
Prochaine diffusion : le 8 mars 2019
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : • L’intelligence campus, nouveau vecteur du renseignement militaire
• Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 et diverses dispositions
intéressant la défense
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : • A quoi tient la paix entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ?
• France – Italie : une confrontation continue
• Sommet Ligue arabe – Union européenne : un bilan mi-figue, mi-raisin
3) Armements - Industries - Économie : • « Flottes de combat » décrypte les montées en puissance militaires
• Accord relatif à l’acquisition par Dassault Aviation des activités de
maintenance en Europe du Groupe TAG Aviation
• Coopération spatiale entre la France et le Japon : première collecte
d’échantillons sur Ryugu par Hayabusa 2
• Mais jusqu’où ira Thales ?
4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : • La mission Jeanne d’Arc de retour en Atlantique
• Scorpion année 1
• EFS : focus sur le détachement AERO à Dakar
• Donner corps à une communion de valeurs
5) Zones de conflits : • Vives tensions entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire
• lait, armes, ordinateurs, dans les sacs des femmes du « califat »
• Manifestations nocturnes à Khartoum et Omdurman : les Soudanais défient
Omar al-Bachir
• Lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux :
Islamabad pointé du doigt
6) Renseignements et menaces : • « l’impact démographique »
• Très bons résultats 2018 pour le constructeur Fincantieri – Très belle année
2018 pour Thales
• Le Conseil de sécurité russe dénonce des préparatifs américains d’invasion :
branle-bas de combat au Venezuela
• Rohani au secours de Zarif dans sa bataille contre les Pasdaran
7) Sécurité intérieure : • Les maires face à la radicalisation islamique
8) Énergie environnement climat : • Corse : 1500 hectares partis en fumée, conséquence du réchauffement
climatique ou intervention humaine ?
• A Gardanne et Saint-Avold, ne pas confondre projet de territoire et contrat de
transition écologique
9) Géopolitique de la culture : • L’Algérie, ce pays prisonnier de son président - fantôme
• L’art, un marché de culture, de renseignement et de politique
10) Géopolitique de l’information : • Facebook : vous devrez encore patienter pour pouvoir effacer votre historique
• Petite levée de fonds pour grand projet : OpenStreetMap France
• Stéphane Richard (Orange) sur la 5G, « nous avons un sérieux problème de
supply chain »
• Attaque sur le DNS : la panique est mauvaise conseillère
• Smartphone pliable Huawei Mate X : cher, mais il le vaut bien
11) Jour après Jour : 27 février 2019
12) Revue de presse internationale en langue étrangère :
• China’s Response to the Trade – Milken
• Chinese engineers look to graphene to drive deep space exploration
• Honeywell awarded $150M for advanced turbine propulsion development/II
• AI may be better for detecting radar signals, facilitating spectrum sharing
• OneWeb satellite launch could be postponed after Soyouz emergency
• US Must accelerate deployment of space sensors to counter Russian threat
13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.
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1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE -
CONCEPTS – MISSIONS
THEME 1 - 1 : L’intelligence campus, nouveau vecteur du
renseignement militaire Source, journal ou site Internet : Le Portail de l’IE
Date 26 février 2019
Auteurs : Alban Léger, Nicolas Fiacre Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le Mardi 5 février 2019 s’est tenu à l’Innovation Defense lab (IDL) l’atelier « source ouverte
» organisé par Intelligence Campus. Cet atelier avait pour but d’échanger entre experts de la
Direction du Renseignement Militaire (DRM) et divers spécialistes issus du secteur civil. Le
Portail de l’Intelligence Économique a eu la chance d’avoir été convié à ces échanges autour
des problématiques liées à la recherche et au traitement de l’information en Open Source. C’est
à la suite des attentats de 2015, qu’en mars 2017 est né le projet Intelligence Campus initié par
l’ancien ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. Initialement, ce projet doit rassembler
chercheurs, universitaires, militaires et start-ups, au sein de la base aérienne 110 de Creil, pôle
de renseignement de la DRM. Une initiative unique en Europe.
Un nouvel aiguillage pour 2018
C’est Monsieur Eric Garandeau, haut fonctionnaire et ancien président du Centre National du
Cinéma (CNC), qui avait été choisi à l’origine pour conduire le projet, avant d’être remplacé
début 2018 par Caroline Gervais, ingénieur général de l’armement. Diplômée de l’École
polytechnique et de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace. La générale
Gervais était auparavant en charge du programme Source Solde pour la Direction Générale de
l’Armement (DGA) ; logiciel de paie des militaires français, venant succéder au logiciel unique
à vocation interarmées de la solde (Louvois). Ce changement de direction marque une nouvelle
dynamique, recentrant le projet sur les objectifs de la DRM. En effet, un contrôleur général des
armées avait alors qualifié « le campus tel que défini dans sa première version, trop important,
avec trop d'activités ». D’autre part, la Générale Caroline Gervais estime que le projet fut certes
« ambitieux mais aussi vertueux ». Effectivement, la dimension militaire rend « le
rapprochement avec le monde universitaire et civil compliqué » même si « l’ambition est
bonne » affirme la générale. Intégrer à la direction un ingénieur militaire, permet de structurer
le projet de manière plus adéquate, compte tenu des objectifs attendus du renseignement
militaire. A ce titre, les projets ROSO (renseignement d'origine source ouverte), dont fait partie
cet atelier, s’inscrivent dans une nouvelle stratégie innovante : « Intelligence campus est la
structure innovation de la DRM […] l’innovation aux fins d’intérêt militaire ». Un rapide
sentiment de confiance s’est fait ressentir lors des ateliers. En effet, les experts répondaient à
une logique d’intérêt forte, notamment après les attentats (de 2015), « d’où le nombre important
de personnes présentes lors de cet évènement » nous confia un responsable sur place. Par
ailleurs, Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire, s’exprimait fin 2018 sur la
transformation numérique de la DRM d’ici 2030 : « par ses capacités augmentées, [la
DRM] sera pleinement investie dans les nouveaux espaces, cyber et spatial». Un officier
participant au projet note que « le visage (de la DRM) nécessite d’être tourné vers le haut et
vers le bas ». De ce fait, la DRM se doit d’examiner tous les espaces et prendre en considération
tous les capteurs pour faire face aux menaces futures. L’énorme enjeu de la massification de la
donnée est un réel challenge pour les services de renseignement. Si la DRM dispose de
multiples capteurs de données, la source ouverte reste un moyen nécessaire. Il existe cependant
le risque d’obtenir des informations biaisées, à l’exemple des fake ou deep news. La DRM fait
face à plusieurs défis. Sur des temps relativement courts, les informations provenant des
différents capteurs doivent être recoupées et synthétisées, demandant une grande réactivité des
analystes : « nous devons être plus profonds que les notes de l’AFP ou encore de BFM », ironisa
un analyste présent lors de la journée. La recherche d’un outil simple et ergonomique est une
nécessité pour ces exploitants, mais le risque de s’enfermer dans celui-ci et sa granularité reste
omniprésent. Intelligence Campus veut donc susciter « le croisement des regards aussi bien en
science sociale, qu’en science dure », selon les mots de la Générale Gervais. Ce type d’atelier
et d’évènement est justement là pour apporter « un éclairage sur les besoins et outils pouvant
répondre aux attentes des opérateur et utilisateurs finaux ». « C’est une part toute assumée de
la DRM et d’Intelligence Campus de se tourner vers le monde civil, là où se situe l’innovation,
apportant ainsi son soutien à nos services. Le secteur civil porte l’innovation de l’armée ». A
ce titre, il est bon de noter qu’Intelligence Campus répond à d’autres attentes que les divers
clusters, comme GENERATE du GICAT. « Intelligence Campus ne conduit pas de projet à but
commercial ou autre, nous recueillons les besoins et les applications possibles sur les systèmes
eux même ». Le but étant de diffuser l’innovation au sein du renseignement militaire. « L’idée
habile peut venir d’une analyse en interne, notre rôle est de la diffuser à l’ensemble de la
communauté du renseignement si cela peut améliorer la performance des services ». De
surcroit la DRM s’embarque ainsi dans l’innovation, souligne la générale Gervais en reprenant
les mots du général Ferlet.
Une feuille de route pour la DRM
Premier évènement de ce type et sous cette forme - l’atelier « source ouverte » d’Intelligence
Campus a pour objectif de préparer une « feuille de route » pour la DRM afin de rester « à la
pointe de l’innovation » notamment en réduisant « le cycle d’acquisition de nouveaux outils »,
mais surtout pour faire face à la massification des données et aux nouveaux outils et techniques
qui remontent d’innombrable flux et échos. En effet, le directeur adjoint d’Intelligence campus,
lors de sa présentation aux experts civils qualifiait l’OSINT (Renseignement d’origine source
ouverte) de capital pour la DRM. « La DRM à besoin de rapidement trouver l’information à
haute valeur, pertinente et traçable », poursuivit un analyste de l’agence présent. Le général
Ferlet revenait également sur ce défi de la donnée : «aujourd’hui, mon défi est l’exploitation et
l’analyse des informations qui nous arrivent. Nous faisons face à une courbe exponentielle de
données à traiter et ce ne sont pas des analystes supplémentaires qui résoudront le problème.
Il y a le risque d'être submergé. Nous réfléchissons aux outils qui nous permettront d'exploiter
ces données et de contrer les technologies utilisées par nos adversaires. Corréler des données
en libres accès avec celles collectées par les différents autres capteurs de l’agence (humain,
satellite, électronique, ect…). » Intelligence campus intervient donc en appui face à cet objectif,
par le biais de ces ateliers. En réunissant des experts du monde civil sur la recherche
d’information afin d’identifier les meilleurs outils et systèmes de traitement de l’information.
Cela s’inscrit dans l’ambition d’Artemis, projet de la DGA visant à doter le ministère des
Armées d’une infostructure souveraine de stockage et de traitement massif de données en
captant l’innovation des PME, start-ups. Ainsi, les spécialistes civils issus de grand groupes du
secteurs réunis lors de l’atelier ont put participer à différentes sessions et échanger autour de
leurs thématiques. Résumé automatique, exploitation des informations textuelles, visualisation
des outils de veille, IA au service de la veille sur internet et les réseaux sociaux, sont autant de
sujets abordés par les différents participants. La direction du renseignement militaire est une
« agence discrète, pas secrète » a-t-il été rappelé sur place. En effet, a l’inverse de la DGSI et
la DGSE eux aussi confrontés à la problématique de la massification et l’exploitation des
données, les missions de la DRM ne sont pas considérées comme « secrètes », ce qui permet
une collaboration plus ouverte avec le monde civil. A ce titre, nous notons une ouverture de ces
milieux qui pouvaient paraître très fermés du monde civil. La DGSE travaillant majoritairement
en interne pour son développement, tend à s’ouvrir peu à peu vers l’extérieur tout comme
la DGSI. La France ne faisant pas partie de la communauté des « Five Eyes » ; alliance des
services américains, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais, investissent eux-
aussi massivement dans ce type de programmes, elle dispose d’un vrai poids. Nous ne sommes
ainsi pas dépendant de services tiers tels qu’américains dans l’analyse et le traitement de la
donnée, ces derniers dominant cet écosystème. De plus, c’est un enjeu ici très stratégique qui
est servi outre l’imminente contribution à conserver une supériorité opérationnelle en anticipant
et s’adaptant en permanence.
THEME 1 - 2 : Programmation militaire pour les années
2019 à 2025 et diverses dispositions intéressant la défense Source, journal ou site Internet : Conseil des ministres
Date 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
La ministre des armées a présenté un projet de loi ratifiant les ordonnances prises en application
de l’article 30 de la loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018 relative à la programmation militaire
pour les années 2019 à 2025 et portant diverses dispositions intéressant la défense. La première
ordonnance qu’il convient de ratifier proroge jusqu’au 31 décembre 2025 les dispositions
relatives à l’indemnité de départ volontaire en faveur de certains ouvriers de l’État du ministère
des armées. La deuxième ordonnance permet d’accorder le congé du blessé pour une durée
maximale de dix-huit mois à tout militaire blessé ou ayant contracté une maladie au cours
d’opérations de même intensité et dangerosité qu’une opération extérieure, qui se déroulent sur
le territoire national ou en-dehors, visant à défendre la souveraineté et les intérêts de la France,
l’intégrité de son territoire ou la protection de ses ressortissants. La troisième ordonnance
simplifie les procédures des dispositifs de reconversion dans la fonction publique prévus aux
articles L. 4139-2 et L. 4139-3 du code de la défense, en créant un dispositif unique de
reconversion des militaires et des anciens militaires vers la fonction publique et en renforçant
le dispositif de solidarité nationale des emplois réservés au profit notamment des blessés des
armées. Enfin, la dernière ordonnance proroge pour la période s’étendant du 1er janvier 2020
au 31 décembre 2025 en les adaptant, les dispositifs d’incitation au départ à destination des
personnels militaires que sont la pension au grade supérieur, la promotion fonctionnelle et le
pécule modulable d’incitation au départ.
2/ RELATIONS INTERNATIONALES -
EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :
THEME 2 - 1 : A quoi tient la paix entre les Etats-Unis et la
Corée du Nord ? Source, journal ou site Internet : Fiagrovox
Date 27 février 2019
Auteur : Antoine Bondaz
Adressé par Jean-Claude Tourneur
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le second sommet entre les États-Unis et la Corée du Nord devrait
permettre d'institutionnaliser le processus de négociation et de concrétiser les engagements déjà
pris par les deux dirigeants, pense Antoine Bondaz .
Antoine Bondaz est responsable du FRS-KF Programme Corée sur la sécurité et la diplomatie
à la Fondation pour la recherche stratégique, et enseigne à Sciences Po.
Avec près de 450 jours sans essai nucléaire et balistique, la péninsule coréenne est dans une
nouvelle phase. 2018 aura indéniablement été marquée par l'activisme diplomatique nord-
coréen, initié par la participation du pays aux Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang et
symbolisée par les rencontres de Kim Jong-un avec les dirigeants chinois, sud-coréen et,
évidemment, américain. Malgré l'absence d'une feuille de route détaillée, la rencontre historique
de Singapour a fait émerger deux opportunités. La première est liée au processus de négociation.
Des négociations directes se déroulent pour la première fois au plus haut niveau à travers une
diplomatie de sommet, et les deux parties ont annoncé, plus récemment, être d'accord pour
poursuivre de façon simultanée et progressive tous les engagements pris dans leur déclaration
commune. La seconde opportunité est liée à ces engagements. Kim Jong-un s'est engagé à
œuvrer à la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne, et a rappelé, dans son discours
du 1er janvier 2019, que son pays ne fabriquera, n'essayera, n'emploiera, et ne fera pas proliférer
des armes nucléaires. Donald Trump s'est engagé à établir de nouvelles relations entre
Washington et Pyongyang et à promouvoir la paix. Son envoyé spécial a rappelé que le
président était «profondément et personnellement engagé à mettre définitivement fin à 70 ans
de guerre et d'hostilité».
L'illusion nucléaire consiste à confondre le gel des essais avec le gel des programmes.
L'illusion de la facilité
Un optimisme prudent doit cependant prévaloir car il convient encore de crédibiliser ces
opportunités. Il faut de plus se prémunir de deux illusions tant il serait naïf de penser que la
crise nord-coréenne est résolue, ou même, le sera à court terme. L'illusion nucléaire consiste à
confondre le gel des essais avec le gel des programmes. Il faut bien avoir conscience que les
capacités nucléaire et balistique de la Corée du Nord, et donc la menace qu'elles représentent,
continuent de s'accroître. L'illusion de la stabilité consiste à penser qu'une paix durable peut se
décréter sans avancée concrète vers la dénucléarisation. Comme rappelé par le président sud-
coréen, la dénucléarisation constitue «la condition absolue pour la paix». Le risque principal
est que le président américain se satisfasse d'une mise en scène à court terme sans chercher une
résolution du problème à long terme. Son pari pourrait être que, dans un contexte de dégradation
des relations avec l'Iran notamment, une série de rencontres sans précédent avec Kim Jong-un,
une rhétorique adoucie de la part de Pyongyang, et la suspension des essais pourrait permettre
d'opposer aux tensions de 2017, décrites à tort comme l'héritage de son prédécesseur, une
période de paix présentée comme une victoire personnelle auprès de son électorat en vue des
prochaines élections.
Éviter un retour en arrière
L'enjeu est donc d'entretenir une dynamique positive tout en ayant conscience du risque d'un
accord politique de circonstance qui ne résoudrait qu'en apparence la crise nord-coréenne. La
priorité devrait être d'institutionnaliser le processus de négociation actuel et de crédibiliser les
engagements pris de part et d'autre. Le premier objectif devrait être de formaliser le processus
de négociations et le dialogue avec la Corée du Nord. L'ouverture de bureaux de liaison à
Washington et Pyongyang, évoquée au milieu des années 1990, serait une première étape. En
parallèle, il conviendrait de multiplier les canaux de communication, à tous les niveaux. Des
tiers, comme la Suède, ont et jouent encore un rôle de facilitateur important. Le second objectif
devrait être de concrétiser les engagements du régime nord-coréen en matière de
dénucléarisation au plus vite en l'incitant à signer le Traité d'interdiction complet des essais
nucléaires (TICE) et à accepter le retour des inspecteurs internationaux sur des sites tel que
celui de Yongbyon. Cela permettrait de freiner le programme nucléaire et balistique tout en
promouvant une approche multilatérale à une crise globale de prolifération, une priorité pour
les Européens. Le troisième objectif devrait être de réduire le risque de conflit accidentel dans
la péninsule en développant des mesures de confiance militaire. La mise en œuvre de l'accord
militaire intercoréen de septembre 2018, la reformation de la Commission d'armistice militaire
prévue en 1953, ou encore la poursuite de la restitution des dépouilles de soldats étrangers morts
durant la guerre de Corée, à l'instar des 267 Français, sont autant de moyens de renforcer des
interactions militaires indispensables.
Les deux opportunités qui s'offrent à nous sont historiques mais ne sont pas durables.
Le quatrième objectif devrait être d'appliquer la notion de sécurité humaine à la Corée du Nord,
telle que définie par les Nations unies. Une approche transversale permettrait d'améliorer les
conditions de vie des Nord-Coréens en prenant en compte les mutations socio-économiques
dans le pays. Faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire, à l'image des exemptions récemment
obtenues par la France pour les ONG Première Urgence Internationale et Handicap
International, est un geste évidemment positif. Les deux opportunités qui s'offrent à nous sont
historiques mais ne sont pas durables. Il est primordial de les concrétiser lors du sommet
d'Hanoi et d'éviter une simple mise en scène politique qui ne ferait qu'alimenter une crise à
retardement.
THEME 2 - 2 : France – Italie : une confrontation continue Source, journal ou site Internet : Telos
Date : 26 février 2019
Auteur : Marc lazar
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Le rappel à Paris pour consultations de l’ambassadeur de France en Italie le 7 février dernier,
après la visite inopinée en France trois jours plus tôt pour soutenir les gilets jaunes du vice-
président du Conseil, ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques
sociales, Luigi Di Maio, a dévoilé au grand jour la profondeur de la confrontation entre les
gouvernements italien et français.
L’Italie et la France
Depuis la constitution de gouvernement présidé par Giuseppe Conte le 1er juin dernier, tous les
sujets sont prétextes à polémiques entre Rome et Paris, le plus souvent (mais pas toujours, loin
de là) à l’initiative de la première : migrants, politique européenne, ex-terroristes italiens
installés en France, Chantiers de l’Atlantique, Gilets jaunes. La crise politique actuelle s’avère
la plus profonde entre la France et l’Italie depuis 1945. Cette année-là, d’avril à juin, la tension
fut forte entre le général de Gaulle qui entendait mettre la main sur le Val d’Aoste, et le nouveau
gouvernement anti-fasciste. Le président Truman mit fin à la brouille et les troupes françaises
furent retirées. Dans les années 1960, il y eut des frictions entre la conception de l’Europe des
nations de De Gaulle et les visées fédéralistes des gouvernements démocrates-chrétiens. Plus
tard des mésententes éclatèrent lors des différents gouvernements Berlusconi et les autorités
françaises. En 1995, l’Italie vota une motion à l’ONU condamnant la reprise des essais
nucléaires par le président Jacques Chirac, lequel, par mesure de rétorsion, annula le sommet
franco-italien, une première depuis 1983, date à laquelle ces rencontres avaient été initiées.
Mais à chaque fois, plus ou moins vite, ces controverses étaient vite oubliées. Ce n’est pas le
cas aujourd’hui. Car les deux gouvernements ont le plus grand mal à nouer des rapports apaisés.
Le traité du Quirinal enlisé
En atteste l’impossibilité de tenir en 2018 leur rencontre annuelle initialement prévue en Italie.
Ou encore l’enlisement de la signature du traité du Quirinal (du nom du Palais de la Présidence
de la République) voulu en janvier 2018 par le président Macron et le président du Conseil
Gentiloni, qui devait sceller l’amitié et la coopération entre les deux pays et dont le texte a été
préparé par un groupe de six « Sages », trois Français, trois Italiens, qui ont travaillé dans un
excellent climat. Et tout laisse supposer que cette crise ne fera que continuer au moins jusqu’aux
élections européennes. En effet, aussi bien Matteo Salvini, l’autre vice-président du Conseil,
ministre de l’Intérieur et dirigeant de la Ligue, que Luigi Di Maio mais aussi qu’Emmanuel
Macron ont besoin de s’ériger en adversaires réciproques en vue précisément du scrutin du mois
de mai prochain. En outre, du côté italien attaquer la France et le chef de l’Etat permet de
ressouder le gouvernement qui régulièrement étale ses divergences entre ministres de la Ligue
et du Mouvement 5 étoiles.
La « lèpre populiste »
En France, le président Macron, le 21 juin 2018, avait fustigé « la lèpre populiste » dans un
fameux discours à Quimper et plusieurs de ses ministres lui avaient souvent emboîté le pas. Ces
dernières semaines, Paris avait changé d’attitude et s’employait à ne pas mettre de l’huile sur
le feu. Mais le déplacement la semaine dernière de Luigi Di Maio en France, sans en avertir les
autorités françaises et le soutien accordé à un des Gilets jaunes auteur de déclarations
subversives ont été considérés par le Quai d’Orsay et l’Elysée comme le franchissement
inacceptable d’une ligne rouge. Le rappel de l’ambassadeur de France poursuit ainsi trois
objectifs. Indiquer à Rome qu’il y a des limites à la polémique. Jouer sur les contradictions
internes du gouvernement, ce qui s’est en effet produit puisque le ministre des Affaires
étrangères, un expert indépendant, Enzo Moavero Milanesi, comme le président de la
République, Sergio Mattarella, ont rappelé aussitôt l’importance de l’amitié italo-française, et
ce dernier a exercé une pression sur le président du Conseil, Giuseppe Conte, afin qu’il
rétablisse le contact avec Paris, ce à quoi s’emploient aussi les deux ambassadeurs. Enfin,
l’exécutif français entend plus que jamais se présenter comme le rempart en France comme en
Europe face au défi populiste, l’Italie ne servant ici que d’exemple emblématique du combat à
mener.
Des rapports ambivalents
Vu d’Italie, les motifs d’irritation envers la France sont nombreux et ne datent pas de la
formation du gouvernement de Giuseppe Conte. L’Italie depuis des années s’inquiète du rachat
de nombreuses entreprises, banques et sociétés d’assurance par des entreprises françaises. Elle
n’a pas accepté l’intervention française en Libye en 2011 et soupçonne la France de vouloir
l’évincer de ce pays qu’elle considère comme relevant de sa zone d’influence. Elle estime avoir
été abandonnée lors de l’arrivée massive de migrants et dénonce la fermeture des frontières
alors que les dirigeants français font de grands discours en faveur des droits de l’homme.
Tout cela renvoyant aux rapports ambivalents que l’Italie a tissés avec la France au fil d’une
histoire de longue durée qui remonte au moins à l’Unité italienne, rapports caractérisés, d’un
côté, par une forte attirance et une certaine admiration pour la France et, de l’autre, une
exaspération contre ce qui est considéré comme de l’arrogance et une frustration continue
engendrée par le sentiment de ne pas être pris assez en considération. Au demeurant, un
sentiment anti-français se répand dans l’opinion italienne que les populistes de la Ligue et du
Mouvement 5 étoiles exploitent et amplifient. Un récent sondage de la société Demos a montré
qu’actuellement seulement 24% des Italiens ont confiance en la France contre 41% il y a 5 ans.
Le bilatéralisme franco-italien
Les rapports politiques franco-italiens sont donc en ce moment au plus bas, même si dans
certains secteurs de réelles coopérations se poursuivent comme si de rien n’était, grâce, entre
autres, aux excellentes relations tissées entre ministres. Par ailleurs, nos deux pays demeurent
les deuxièmes partenaires commerciaux. Les relations économiques, technologiques,
universitaires et culturelles se poursuivent et se renforcent. Des initiatives communes, à l’instar
de l’action menée par les organisations patronales Confindustria et Medef en faveur de
l’Europe, se multiplient. De même, les Universités Sciences Po et Luiss ont conçu les
« Dialogues franco-italiens pour l’Europe » qui réunissent des chefs d’entreprises, des acteurs
du monde culturel, des chercheurs et des responsables institutionnels et dont la prochaine
session se déroulera le 20 juin prochain. Au niveau de la société civile, les liens demeurent forts
et puissants de part et d’autre des Alpes. Une nouvelle détérioration des rapports politiques
franco-italiens risquerait d’affecter l’ensemble de ces relations et pourrait avoir de graves
conséquences. C’est pourquoi la raison laisserait penser que dans les deux capitales, dans les
semaines à venir il y aura alternance de poussées de vive tension et de moments de détente,
mais sans provoquer de déchirements définitifs : la marge de manœuvre de Paris et de Rome
est donc bien délimitée. Cependant, tous ceux qui sont attachés à la collaboration franco-
italienne ne peuvent se satisfaire d’une pareille situation. Ils redoublent donc d’effort de part et
d’autre des Alpes pour faire vivre l’amitié entre les deux pays. Il en va de l’intérêt du
bilatéralisme franco-italien et de l’Europe.
THEME 2 - 3 : Sommet Ligue arabe – Union européenne :
un bilan mi-figue, mi-raisin
Source, journal ou site Internet : L’Expression
Date : 26 février 2019
Auteur : Chaabane Bensaci Adressé par Jean-François Mazaleyrat
La voie de la coopération
Les dirigeants européens, comme ce fut le cas du Premier ministre luxembourgeois Xavier
Bettel, ont rappelé à leurs homologues arabes qu'il ne faut pas «croire au Père Noël» au sujet
d'une paix dans le monde et dans la région. C'est sur un constat objectif de la nécessité de
résoudre les conflits qui ensanglantent le Moyen- Orient que les pays participants au sommet
de la Ligue arabe et de l'Union européenne, à Charm El Cheikh, en Egypte, ont conclu les débats
de cette rencontre inédite, consacrée pour l'essentiel aux enjeux socio-économiques. Hier matin,
les rencontres bilatérales ont été nombreuses entre les quarante chefs d'Etat et de gouvernement
des deux rives de la Méditerranée, avec en toile de fond des discussions sur les conflits qui
minent une région dont les richesses suscitent énormément de convoitises et d'arrière-pensées.
C'est la chancelière allemande Angela Merkel qui a donné la mesure de ces entretiens en
évoquant les dossiers syrien, libyen, iranien ainsi que la lutte contre le terrorisme. Manquait à
l'appel la question des migrants dont on sait qu'elle constitue aux yeux des Européens la pierre
angulaire de leur stratégie. Il convient de noter, cependant, que Mme Merkel a souligné la
nécessité de parvenir à une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien et de résoudre
«la terrible catastrophe humanitaire au Yémen». Les dirigeants européens, comme ce fut le cas
du Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, ont rappelé à leurs homologues arabes qu'il
ne faut pas «croire au Père Noël» au sujet d'une paix dans le monde et dans la région tout en
mettant l'accent sur l'importance d'une telle rencontre qui mérite d'être poursuivie afin de sceller
un pacte arabo-européen devenu crucial pour la zone méditerranéenne dans son ensemble face
aux grandes puissances, américaine et russe, notamment. Si l'ambition paraît légitime, elle n'en
est pas moins hasardeuse quand on considère les rapport de force entre les différents pays qui
prétendent à un rôle de puissance régionale. En témoigne le discours du roi Salmane d'Arabie
saoudite, consacré pour l'essentiel à l' «intervention» de l'Iran aux côtés des Houthis dans le
conflit yéménite, «intervention» qu'il a fortement fustigée alors même que l'ONU s'évertue à
trouver une solution mutuellement acceptable par les parties concernées. Pour sa part, le
secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a dressé un réquisitoire contre «les
mains étrangères» qui attisent les conflits dans la région, notamment en Syrie, au Yémen et en
Libye. D'aucuns y ont cru voir une allusion à l'Iran et à la Turquie, mais chacun entend ce qui
l'arrange en la circonstance. A cet égard, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica
Mogherini, s'est efforcée de mettre en exergue les sujets sur lesquels les positions européennes
et arabes convergent en invitant les participants à faire preuve d'un «esprit positif», ce qui n'est
pas une mince affaire. Bruxelles n'a évidemment pas d'autre souci que de parvenir à une
coopération puissamment renforcée avec les partenaires arabes, en particulier l'Arabie saoudite,
prenant ainsi acte de la volonté de désengagement américain du président Donald Trump et
convaincu d'une opportunité nouvelle pour damer le pion à la Russie et à la Chine. C'est
d'ailleurs le leitmotiv de la déclaration du président du Conseil européen, Donald Tusk, qui a
formulé le voeu que les deux régions voisines s'engagent à un effort commun «au bénéfice de
leurs peuples» pour ne pas «céder le terrain à des puissances mondiales loin de notre région».
Sans doute, le sommet ne peut se prévaloir d'un bilan spectaculaire, mais il aura déjà permis,
pour une première rencontre, de débattre avec objectivité de questions comme le phénomène
migratoire, le réchauffement climatique et la coopération économique. C'est sans doute peu par
rapport aux énormes potentialités existantes, mais c'est déjà beaucoup pour deux mondes
habitués à se regarder en chiens de faïence.
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE
THEME 3 - 1 : « Flottes de combat » décrypte les montées
en puissance militaires Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 25 février 2019 (MAJ)
Auteur : Adressé par François Jouannet
Après Bernard Prézelin, Stéphane Gallois et Alexandre Sheldon-Duplaix, ont repris la rédaction
de « Flottes de combat ». La dernière édition de Flottes de combat, qui détaille l’ensemble des
bâtiments de combat et de garde-côtes, marque la montée en puissance de la Chine, comme le
montre l’infographie du Marin du 21 février. Mais aussi la croissance des flottes de combat en
Asie du sud-est et, plus largement, celle de la grande majorité des marines
internationales. Flottes de combat indique ainsi que « la dissuasion nucléaire océanique n’est
plus l’apanage de quatre nations, États-Unis, Russie, Grande-Bretagne et France ». La
Chine, la Russie, l’Inde, ou la Corée du Nord, qui « peut lancer depuis un sous-marin
conventionnel en plongée un missile balistique nucléaire contre le Japon, et demain contre
l’Alaska ou Hawaï », sont désormais de la partie. « L’Inde et le Pakistan disposent l’un et
l’autre d’une composante stratégique navale mutuellement dissuasive, avec pour la
première un SNLE et pour la seconde un missile de croisière à charge potentiellement
nucléaire lancé par sous- marin anaérobique, à l’instar d’Israël », précisent les deux
auteurs. Créé en 1897 par le commandant de Balincourt, Flottes de combat, désormais
accessible en format numérique, rassemble pour sa nouvelle édition 5 800 photos de navires
ainsi que 120 schémas et tableaux pour décrypter les atouts militaires de 172 États.
Flottes de combat 2018, par Stéphane Gallois et Alexandre Sheldon-Duplaix, Éditions Ouest-
France, 1 496 pages, 240 euros.
THEME 3 - 2 : Accord relatif à l’acquisition par Dassault
Aviation des activités de maintenance en Europe du
Groupe TAG Aviation Source, journal ou site Internet : Dassault
Date : 27 février 2019
Auteur : communiqué de presse
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Saint-Cloud, le 27 février 2019 – Dassault Aviation et TAG Aviation ont signé ce jour un accord
définitif portant sur l’acquisition par Dassault Aviation des activités de maintenance d’avions
d’affaires en Europe du Groupe TAG Aviation. L'intégration de ces activités s’effectuera
courant 2019, après obtention des autorisations nécessaires. « L’acquisition des activités de
maintenance de TAG Aviation, un acteur majeur du secteur MRO, permettra à Dassault
Aviation de renforcer son réseau de stationsservice en Europe. Sous le nom de TAG
Maintenance Services, nous avons l’intention de continuer à développer un réseau d’excellence,
et de supporter avec la même exigence de qualité la clientèle TAG et ses différents types
d’avions, tout en augmentant la part de marché du Groupe Dassault dans la maintenance Falcon
», a déclaré Eric Trappier, Président-Directeur général de Dassault Aviation. « Nous avons
travaillé assidument au cours des vingt dernières années au développement d’une activité de
maintenance de premier plan, spécialisée dans les produits Dassault et Bombardier », a par
ailleurs indiqué M. Mansour Ojjeh, Président de TAG Group, actionnaire majoritaire de TAG
Aviation. « Au cours de cette période, nous avons tissé des liens étroits avec Dassault Aviation,
basés sur la confiance et le respect mutuels. Compte-tenu des défis multiples auxquels font face
les MRO indépendants, dans le contexte actuel de l’industrie, nous sommes heureux de céder
ce secteur d’activités à un Groupe aussi prestigieux, qui partage les valeurs humaines et les
mêmes niveaux d’exigences que TAG Aviation ».
THEME 3 - 3 : Coopération spatiale entre la France et le
Japon : première collecte d’échantillons sur Ryugu par
Hayabusa 2 Source, journal ou site Internet : CNES
Date : 27 février 2019
Auteur : Communiqué de presse
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Dans la nuit du 21 au 22 février 2019, la première collecte d’échantillons par la sonde
Hayabusa2 a été opérée par la JAXA, l’agence spatiale japonaise. Hayabusa2 a entamé sa
descente vers l’astéroïde Ryugu jeudi 21 février à 13h05 (heure de Paris) et n’est restée que
quelques secondes sur le lieu d’atterrissage afin de tirer un petit projectile sur la surface visant
collecter des échantillons par impact. La sonde a ainsi réussi à récupérer des échantillons du sol
qui seront analysés après leur retour sur Terre fin 2020. Il s’agit d’un moment historique pour
la communauté scientifique mondiale car c’est la première fois que des fragments d’un
astéroïde primitif carboné seront analysés sur Terre. Une période d’analyses préliminaires au
Japon sera suivie d’analyses plus détaillées par des équipes internationales. Dans ces phases
d’analyses, le CNES et le CNRS seront impliqués selon trois processus distincts : • Dans la
phase d’analyses préliminaires, une vingtaine de chercheurs français du CNRS sont intégrés au
sein de l’équipe pluridisciplinaire japonaise. Pas moins de 7 laboratoires – CRPG, CSNSM,
IAS, IMPMC, IPAG, IPGP, UMET1 - sont représentés. • MicrOmega, microscope
hyperspectral développé par l’IAS permettant des analyses non destructrices et sans contact
avec le matériau afin de déterminer sa texture et sa composition, sera installé dans la chambre
de conservation des échantillons construite par la JAXA, dans le cadre de la mission Hayabusa2.
Il sera un atout de premier plan lors de la première phase de classification et d’analyses
préliminaires des échantillons, après l’ouverture du conteneur de Hayabusa2. • Le Laboratoire
J.-L. Lagrange, le LAM et le LESIA participeront également aux analyses en télédétection.2
Tout comme OSIRIS-REx, MMX et MSR, Hayabusa2 est une mission aller-retour dont
l’objectif est de collecter et de rapporter sur Terre des échantillons extraterrestres en vue de
leurs analyses par des instruments très performants que l’on ne peut envoyer sur place. Ces
missions apportent des informations incomparables que l’on ne peut obtenir par des analyses in
situ. La France est un partenaire privilégié dans le cadre de plusieurs coopérations
internationales portant sur l’analyse d’échantillons de corps célestes du fait de son expertise et
son savoir-faire reconnus au-delà de ses frontières.
THEME 3 - 4 : Mais jusqu’où ira Thales ? Source, journal ou site Internet : La Tribune
Date : 27 février 2019
Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur
Patrice Caine, ce conquistador des temps modernes, souhaite faire voguer son groupe vers les
eldorados d'une société de plus en plus numérique. Le pari du numérique pourrait faire de
Thales, cette société de logiciels critiques, l'un des géants du big data. Résultat, le groupe a pris
depuis plusieurs années le train de la croissance de façon autonome. Jusqu'où ira Thales ? En
dépit de la réaction des marchés qui ont sanctionné (- 1%) des prévisions trop conservatrices
- une habitude de Patrice Caine, qui préfère surprendre in fine agréablement les marchés que
de les décevoir -, le groupe d'électronique est dans une forme olympique. Deux chiffres
illustrent des résultats annuels 2018 historiques pour le groupe. "La rentabilité opérationnelle
a atteint 10,6%, franchissant un nouveau palier jamais atteint par le groupe" , a souligné le
PDG de Thales, cité dans le communiqué. Pour y parvenir, le groupe a sorti un EBIT de 1,68
milliards d'euros en 2018 (contre 1,36 milliard d'euros en 2017). En outre, le free cash-flow
opérationnel s'est encore élevé à 811 millions d'euros même s'il est en très forte baisse (41%)
par rapport à 2017. Ce qui démontre que le groupe d'électronique génère une croissance
rentable. Le free cash-flow porte également la trésorerie, qui a atteint 3,1 milliards d'euros
(2,9 milliards en 2017.
Des commandes supérieures au chiffre d'affaires
Thales, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 15,8 milliards en 2018, peut également
s'enorgueillir de bien préparer l'avenir (au moins à court terme) grâce à un niveau de prises
de commandes : 16 milliards d'euros en 2018 (+ 7% par rapport à 2017). Le groupe
d'électronique a notamment engrangé 19 grandes commandes d'un montant unitaire supérieur
à 100 millions d'euros, pour un montant total de 4,59 milliards d'euros. La déception est
curieusement venue des pays émergents, dont le niveau de prises de commandes s'est effondré
l'an dernier (- 23%) pour s'établir à 3,2 milliards d'euros. Un chiffre toutefois à relativiser
avec la montée en puissance de ces pays pour les activités de Thales : en cinq ans, le chiffre
d'affaires dans les marchés émergents a augmenté de plus de 2 milliards d'euros, passant de
2,9 milliards en 2013 à 4,9 milliards en 2018 (+70%). Ainsi, le ratio des prises de commandes
rapportées au chiffre d'affaires (book-to-bill) est redevenu supérieur à 1 (1,01 contre 0,98 en
2017). La dynamique commerciale du groupe est particulièrement solide dans le secteur
défense et sécurité (8,7 milliards, en hausse de 12%). Fin 2018, le carnet de commandes
culminait à 32,3 milliards d'euros. Soit deux ans de chiffre d'affaires. Pour rééditer de telles
performances commerciales, le groupe veut renforcer la culture client, en exportant beaucoup
plus notamment à partir des grands pays où Thales est implanté.
Gemalto, une intégration préparée
Thales surfe dans la plupart des domaines cruciaux pour la vie, voire la survie, des entreprises
et des Etats comme la cybersécurité, la connectivité, l'intelligence artificielle ou encore la
digitalisation et l'internet des objets. Pour gagner ce pari, il a su convaincre ses actionnaires
qu'il fallait que Thales investisse massivement. Le groupe a donc dépensé depuis 2016 plus
de sept milliards d'euros dans le numérique pour recruter les talents, les former et racheter
opportunément des PME technologiques américaines (LiveTV, Vormetric et Guavus). Enfin,
Patrice Caine, aussi tenace que pragmatique, a su arracher la pépite Gemalto pourtant
convoitée par Atos pour constituer un géant mondial du traitement et de la protection des
données. Il prévoit de boucler courant mars l'achat du fabricant franco-néerlandais de cartes
à puces et spécialiste de sécurité numérique Gemalto. Une opération bien préparée et prête,
selon Thales, à concrétiser les synergies dès le premier jour grâce à une préparation
approfondie depuis plus de 12 mois. Plusieurs centaines de personnes sont mobilisées à
travers une structure de projet animant 18 chantiers en parallèle. Une opération enfin qui va
lui permettre d'atteindre un chiffre d'affaires de plus de de 19 milliards d'euros. Soit une taille
critique intéressante... Selon Patrice Caine, "l'intégration de Gemalto (...) consolidera dans
quelques semaines notre position de leader mondial de la sécurité digitale".
Des perspectives très encourageantes
Le groupe table sur des perspectives favorables en 2019. Le groupe "devrait continuer à
bénéficier de la bonne orientation de la majorité de ses marchés, combinée à son
positionnement différencié sur les solutions digitales". "Notre plan d'action d'ici 2021 est
clair: pour soutenir la croissance rentable dans la durée, nous continuons à déployer nos
initiatives de performance opérationnelle et à renforcer notre culture client tout en
poursuivant l'accélération de nos investissements dans l'innovation" , a martelé Patrice Caine.
Dans le détail, Thales table en 2019 sur des prises de commandes "autour de 16 milliards
d'euros" et un chiffre d'affaires qui devrait "enregistrer une croissance organique de 3% à
4% par rapport à 2018", grâce notamment à la normalisation de la croissance du secteur
Transport. Il vise par ailleurs un bénéfice opérationnel courant compris entre 1,78 et 1,80
milliard d'euros, soit une hausse de 6% à 7% comparé à 2018. A plus long terme, le groupe
table sur une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5% en moyenne
sur la période 2018-2021, "tirée par une +surperformance+ de tous les secteurs
opérationnels par rapport à leurs marchés respectifs", et une marge opérationnelle "comprise
entre 11% et 11,5% à l'horizon 2021". Pour réussir, Patrice Caine sait qu'il doit également
dépenser. Il veut augmenter les dépenses en R&D (Recherche et Développement) pour
atteindre 4 milliards d'euros, dont 1 milliard autofinancé, en 2021 (contre 3 milliards en 2017).
C'est ce prix-là, et uniquement à ce prix-là que ce conquistador des temps modernes, pourra
faire voguer son groupe vers les eldorados d'une société de plus en plus numérique.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre –
Gendarmerie
THEME 4 - 1 : La mission Jeanne d’Arc de retour en
Atlantique Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 25 février 2019
Auteur : Alain Lepigeon
Adressé par François Jouannet
Le porte hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la frégate La Fayette ont quitté la rade de
Toulon le 25 février dans l’après-midi pour près de cinq mois, dans le cadre de la traditionnelle
mission Jeanne d’Arc. Contrairement aux dernières années où la mission s’était déployée
jusqu’en Asie du sud-est, les deux navires de la Marine nationale pousseront cette fois jusqu’au
Cap pour remonter en Atlantique, après un passage en mer Rouge et en océan Indien. La Jeanne
d’Arc sera complémentaire de la prochaine mission Clemenceau du Charles de Gaulle qui
mènera davantage le porte-avions vers des rivages orientaux. Lors de son discours d’avant
départ, le chef d’état-major des armées, le général Lecointre, a rappelé que cette mission était
avant tout opérationnelle. Les élèves officiers se trouveront donc « confrontés à la réalité
concrète qui peut se matérialiser aussi bien par l’activisme des États puissances, qu’au
soutien direct de la task force 150 dans l’océan Indien, la police des pêches en Guyane ou
encore la lutte contre le narcotrafic aux Antilles ». Enfin, outre les traditionnels exercices
avec les marines alliées (égypte, Brésil, États-Unis) afin de maintenir un certain niveau
d’interopérabilité, le groupe de navires participera à deux exercices d’assistance humanitaire.
THEME 4 - 2 : Scorpion année 1 Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 27 février 2019
Auteur : Armée de terre « au contact »
Adressé par André Dulou
Officiellement lancé en 2014, le programme Scorpion entre en 2019 dans une année décisive :
celle de la perception et de l’évaluation par l’armée de Terre des premiers matériels. Dans
quelques mois, les premiers exemplaires du Griffon seront livrés aux organismes de formation.
« Le temps n’est plus aux incertitudes. Dans trois ans sera projeté un premier groupement
tactique interarmes (GTIA) Scorpion en opération. Aujourd’hui nous sommes en ordre de
marche, ensemble dans cet unique but : livrer un système pleinement opérationnel à l’armée
de Terre. » Ces mots du général Charles Baudouin, sous-chef d’état-major plans et programmes
de l’état-major de l’armée de Terre, marquent l’introduction du groupe de travail réunissant
tous les acteurs de ce défi colossal. Le programme Scorpion comprend 6 opérations : trois
nouveaux véhicules blindés (Griffon, Jaguar, Serval), la rénovation du char Leclerc, le système
d’information SICS et le système de préparation opérationnelle. L’année 2019 est une année
charnière pour ce renouvellement capacitaire : l’armée de Terre entre dans la phase de livraison.
Former les premiers équipages
« L’arrivée du Griffon se fera en deux temps », explique le colonel Olivier, officier de
programme Scorpion à l’état-major de l’armée de Terre. La section technique de l’armée de
Terre (STAT), le 1er régiment de chasseurs d’Afrique (1er RCA), la force d’expertise du combat
Scorpion (FECS), l’école d’infanterie (EI) et les écoles militaires de Bourges (EMB) seront les
premiers à recevoir des exemplaires. « Chacun de ces acteurs joue un rôle dans les phases de
test, mais aussi dans l’appropriation du véhicule par les utilisateurs, afin d’être en mesure de
former les premiers équipages et maintenanciers avant la fin de l’année », souligne le colonel
Olivier. L’arrivée de Scorpion se traduit par une politique de formation novatrice. Les premiers
acteurs entreront en scène presque simultanément. « Le temps nous est compté », reconnaît le
général Baudouin, « mais le soldat reste notre premier indicateur : nous allons avancer à son
rythme. » Dès le mois de juillet, des militaires du 1er RCA et de la FECS seront en cycle
d’instruction afin d’acquérir les connaissances nécessaires à la formation des instructeurs en
régiment. Les quatre premiers véhicules participant au défilé du 14 juillet à Paris devraient être
servis par des militaires de toutes ces entités.
Les grandes échéances
92 Griffon doivent être livrés fin 2019 et 220 fin 2020.
• Juin : la section technique de l’armée de Terre (6 exemplaires) ;
• Juillet : le 1er régiment de chasseurs d’Afrique (6 exemplaires) ;
• Septembre : force d’expertise du combat Scorpion (5 exemplaires) - les écoles militaires de
Bourges (6 exemplaires) – les écoles militaires de Draguignan (1 exemplaire) ;
• Février 2020 : 3e régiment d’infanterie de marine (21 exemplaires de Griffon véhicule de
transport de troupe Félin) ;
• Avril 2020 : 13e bataillon de chasseurs alpins (21 exemplaires de Griffon véhicule de
transport de troupe Félin) ;
• À partir de mai 2020 : livraison au 1er régiment d’infanterie, 21e régiment d’infanterie de
marine et 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine ;
• À partir de juillet 2020 : livraison de Griffon engin poste de commandement.
Le nouveau système d’information SICS, cœur du programme
Si le Griffon est pour l’instant la partie la plus visible du programme Scorpion, ce véhicule est
intimement lié à son système de commandement embarqué : SICS. « L’infovalorisation est le
cœur de Scorpion », martèle le colonel Olivier. « Demain, les GTIA bénéficieront tous du même
système, du chef de corps au soldat débarqué. La fluidité de circulation des informations
permettra des prises de décisions plus rapides et plus efficaces. » Calqué sur l’avancée des
plans d’équipements, SICS équipera d’emblée les premiers Griffon livrés, puis toute l’armée
de Terre fin 2020. Fonctionnant initialement avec le poste radio de 4egénération, SICS évoluera
pour fonctionner avec son successeur, le poste radio Contact, au fur et à mesure de son
intégration dans les forces. Pour tester la cohérence du système, le premier exercice de niveau
GTIA équipé SICS aura lieu à Mailly-le-Camp en avril prochain.
Le programme Scorpion s’inscrit donc dans une dimension bien plus large que l’arrivée des
trois nouveaux véhicules blindés, comme le souligne le général de corps d’armée
Guionie,commandant des forces terrestres :
Projet global, Scorpion va impacter l’ensemble de l’armée de Terre. « Même notre système
d’intégration est novateur », conclut le général Baudouin. « En effet, nous avons réuni tous les
acteurs impliqués dans la transformation Scorpion dans une boucle de décision très courte
pour un échange d’informations plus rapide. Plus tôt les unités utiliseront le matériel, plus tôt
nous serons en mesure d’exploiter leurs retours d’expérience. Nous avons trois ans pour
préparer la projection. À nous de fournir le système le plus efficace. »
THEME 4 - 3 : EFS : focus sur le détachement AERO à
Dakar Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 27 février 2019
Auteur : marine nationale
Adressé par André Dulou
À l’escale aéronautique de Senghor Militaire est déployé un Falcon 50M, un modèle mythique
d’aviation d’affaires adapté en appareil de surveillance et de sauvetage maritime. Il fait partie
du Détachement de l’Aéronautique navale (DETAERO) intégré aux éléments Français au
Sénégal (EFS). Appartenant à la flottille 24F de la base de l’aéronautique navale (BAN) de
Lann-Bihoué, ce détachement est placé sous contrôle opérationnel du commandant de la zone
maritime Atlantique (CECLANT). La flottille 24F est composée de 12 équipages répartis sur 8
Falcon 50M dont un est présent en permanence à Dakar afin de tenir l’alerte SAR (Search and
Rescue) en Afrique de l’Ouest. L’équipage d’un Falcon 50M est composé de cinq membres,
dont un pilote, un chef de bord, un opérateur radio, un opérateur radar et un observateur ainsi
que deux techniciens qui assurent l’entretien et les réparations de l’aéronef. Ils sont déployés
au Sénégal pendant un mois avant d’être relevés par une nouvelle équipe. Trois militaires des
EFS, situés au poste de commandement du quartier Geille, travaillent en étroite collaboration
avec le DETAERO afin d’organiser et de coordonner leurs différentes missions dans la région.
Cette équipe permanente qui constitue le bureau du « J3 Air-Mer » est en liaison constante avec
CECLANT. Elle est en charge du maintien de l’alerte, de la planification des entraînements
ainsi que des missions de surveillance. Le DETAERO de Dakar a pour mission première
d’assurer une alerte permanente de SAR dans le cadre d’un protocole entre la France et le
Sénégal qui date de 1966. Il peut donc décoller à n’importe quelle alerte, en cas d’accident
aéronautique, mais aussi pour secourir un bateau en détresse. Ce détachement s’intègre
également dans le dispositif de sécurité collective et de maintien de la paix dans la région et
participe à ce titre à de nombreuses missions en coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest.
Le DETAERO mène ainsi des missions de surveillance des pêches, de lutte contre les pollutions
maritimes, contre les trafics illicites (stupéfiants, contrebande…), et contre la piraterie ou le
brigandage. Enfin, le DETAERO prend également part à des missions de formation dans le
cadre des Détachements d’Instruction Opérationnelle (DIO). Le Falcon 50M embarque pour
ses missions de sauvetage jusqu’à 6 canots de sauvetage qui lui confèrent une capacité totale
de sauvetage de plus d’une centaine de personnes. Ceux-ci sont largués depuis une trappe située
sous l’avion. « On doit voler à seulement 30 mètres de hauteur, prendre en compte le vent et
être très précis dans le pilotage pour réussir à larguer ces équipements vers les naufragés »
témoigne le pilote. L’appareil est également équipé d’une caméra infrarouge (FLIR) (Forward
Looking Infra-Red) permettant une détection de nuit à plusieurs centaines de pieds de hauteur.
Pour communiquer, l’appareil est équipé d’un système de liaison satellitaire (AVIASAT) et
d’un ensemble HF-V/UHF. Ces équipements lui assurent ainsi une liaison constante avec les
autorités à terre. Il est également équipé d’un décodeur IFF, d’un récepteur AIS et d’un système
de partage de données appelé SPATIONAV. Le Falcon 50 a été transformé au début des
années 2000 pour les besoins de la Marine nationale afin d’être déployé sur nos différentes ZEE
(Zones Economiques Exclusives) afin d’assurer la défense maritime du territoire, et l’action de
l’État en mer. Créés le 1er août 2011, par le traité signé entre la France et le Sénégal, les 350
éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de
coopération » (POC) à vocation régionale, dont les principales missions consistent à assurer
la défense et la sécurité des intérêts et des ressortissants français, appuyer nos déploiements
opérationnels dans la région et contribuer à la coopération opérationnelle régionale. Les EFS
disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force
interarmées projetée.
THEME 4 - 4 : Donner corps à une communion de valeurs Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 25 février 2019
Auteur : armée de l’air
Adressé par André Dulou
Samedi 23 février 2019, la base aérienne 107 de Villacoublay accueillait la 36e édition du
tournoi Gimbert.
Ils venaient de Corse, d’Eindhoven et des quatre coins de France. La 36e édition du tournoi
Gimbert a rassemblé des aviateurs de toutes les spécialités autour d’un grand moment de
camaraderie. Sous un soleil radieux, pas de l’oie, engagement physique, moral et mental, le
match a, une nouvelle fois, tenu ses promesses en donnant corps à une communauté de valeurs.
Les joueurs ont fait montre d’un bel état d’esprit.
Maurice Boyau, As de la Première Guerre mondiale, et les généraux Henri Gimbert et Serge
Soulet, auxquels un hommage appuyé a été rendu, auraient apprécié un tel esprit de « l’oval’Air
». Le 28 mars prochain, à Bordeaux, la sélection Air tentera de relever le défi face à son
homologue de la Royal Air Force. Souhaitons-lui bonne chance.
5/ ZONES DE CONFLITS
THEME 5 - 1 : Vives tensions entre l’Inde et le Pakistan
au Cachemire Source, journal ou site Internet : Le Point
Date : 27 février 2019
Auteur : AFP
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Deux avions ont été abattus près de la frontière entre les deux pays. Le Pakistan a fermé son
espace aérien et l'Inde plusieurs aéroports. La tension est à son maximum au Cachemire. Au
lendemain d'un raid indien sur son territoire, le Pakistan a annoncé avoir fermé son espace
aérien après avoir abattu deux avions indiens et mené des « frappes » dans cette région très
disputée. Les deux puissances nucléaires assurant toutefois ne pas chercher « l'escalade ».
L'Inde, elle, ne parle que d'un avion indien abattu par le Pakistan, car le second appareil serait
un avion pakistanais. Une source proche de l'Autorité de l'aviation civile pakistaine a indiqué
que toutes les compagnies aériennes avaient reçu pour instruction de « suspendre leurs
opérations au Pakistan jusqu'à nouvel ordre ». Du côté indien, au moins cinq aéroports ont
également été fermés et de nombreux vols annulés, ont indiqué des responsables du secteur
sous le couvert de l'anonymat. L'Autorité indienne de l'aviation civile n'a fait aucun
commentaire dans l'immédiat.
Deux avions tombés sur chaque territoire
« L'armée de l'air a abattu deux avions indiens dans l'espace aérien pakistanais, a annoncé
sur Twitter un porte-parole de l'armée pakistanaise, le général Asif Ghafoor. Le Pakistan « ne
veut » pourtant « pas aller vers la guerre avec l'Inde », a assuré mercredi un porte-parole de
l'armée. Un des avions est tombé au Cachemire indien et l'autre, au Cachemire pakistanais,
selon lui. « Un pilote indien a été arrêté à terre par les militaires », a-t-il ajouté. New Delhi n'a
fait aucun commentaire dans l'immédiat. Quelques minutes plus tôt, le ministère des Affaires
étrangères pakistanais avait annoncé que son armée de l'air avait « procédé à des frappes » à
travers la ligne de contrôle, ligne de cessez-le-feu qui sert de frontière de facto entre l'Inde et le
Pakistan au Cachemire, « depuis l'espace aérien pakistanais ». Celles-ci auraient visé des cibles
« non militaires ».
« Démontrer notre droit, volonté et capacité à l'autodéfense »
« Ce ne sont pas des représailles, a insisté la diplomatie pakistanaise. Le seul objectif est de
démontrer notre droit, volonté et capacité à l'autodéfense. Nous n'avons aucune intention
d'escalade, mais sommes entièrement préparés à le faire si nous sommes forcés à ce
paradigme. » Plus tôt mercredi, la ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj,
avait elle aussi semblé plaider l'apaisement, soulignant lors d'un déplacement en Chine que
« l'Inde ne souhaite pas d'escalade » et « continuera à agir avec responsabilité et retenue ».
L'opération de mardi n'était pas militaire, car « elle ne visait pas d'installations » militaires
pakistanaises, a ajouté Sushma Swaraj. L'objectif, à savoir un camp d'entraînement du
mouvement islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM), était « limité », a-t-elle argué.
THEME 5 - 2 : lait, armes, ordinateurs, dans les sacs des
femmes du « califat »
Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour
Date 27 février 2019
Auteur : Rouba el-Husseini (AFP)
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Certaines des femmes ayant fui l'ultime réduit de l'EI dans le village de Baghouz affirment
n'avoir emmené que de très maigres affaires. Pistolets, ordinateurs portables, pièces d'or, lait en
poudre: les combattants antijihadistes fouillant les femmes qui fuient les ruines du "califat" du
groupe Etat islamique (EI), dans l'est de la Syrie, font parfois des découvertes surprenantes. Ces
derniers jours, des milliers de personnes ont abandonné l'ultime réduit du groupe Etat islamique
(EI) dans le village de Baghouz, n'ayant d'autre choix que de rallier les positions des Forces
démocratiques syriennes (FDS), l'alliance arabo-kurde engagée contre les jihadistes. Encore
lundi, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants sont partis à bord de nombreux camions.
Débarquées au coucher du soleil, les femmes au niqab devenus gris de poussière croulent sous
le poids de leurs affaires et de leur progéniture. Interrogées par l'AFP, certaines affirment
n'avoir emmené que de très maigres affaires.
"Ni photo, ni souvenir"
"Je n'ai apporté que des vêtements et du lait", confie Abir Mohamad, une femme en niqab, à
peine visible dans l'obscurité. Cette Syrienne de 35 ans originaire de la province d'Alep (nord)
ouvre un petit sac et en sort une boîte sale contenant un fond de lait en poudre. "Nous n'avions
plus rien", lâche-t-elle, accompagnée de trois enfants. "Ni photos ni souvenirs (...). Nous
n'avons apporté que des vêtements", renchérit une autre femme qui refuse de donner son nom,
elle aussi d'Alep. Assise près d'une paire de béquilles, Oum Mohamad, originaire de la même
région, dit avoir été blessée il y a six mois par la chute d'un obus sur sa maison. "Nous avons
rassemblé nos vêtements et on est venu avec", raconte la femme de 45 ans aux yeux ridés. "On
n'avait plus d'argent". Mais selon Nawal Kobané, une combattante des FDS âgée de 18 ans qui
fouille minutieusement les femmes en provenance de Baghouz, certaines d'entre elles
dissimulent parfois des armes dans les plis de leur niqab noir, ou parmi les affaires de leurs
enfants. "On trouve surtout des ordinateurs et d'autres objets électroniques. Il y a aussi des
pistolets, des munitions, des couteaux et des pièces d'or", poursuit-elle. "Les hommes ne
transportent rien, ces objets nous les trouvons uniquement sur les femmes", ajoute la
combattante blonde aux yeux verts. Près de 50.000 personnes, principalement des familles de
jihadistes, ont quitté depuis décembre la poche de l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH). Parmi eux, se trouvent plus de 5.000 jihadistes, certains arrivés en se faisant
passer pour des civils mais qui ont été démasqués, selon l'ONG. Cela fait plusieurs mois que la
poche de l'EI déverse ses habitants, à mesure que le secteur où sont terrés les derniers jihadistes
se réduit comme peau de chagrin, grignoté par l'offensive des FDS.
Reddition
A bout de souffle après leur sortie de Baghouz, des femmes s'installent sur le sol rocailleux et
aride, dans l'attente de la distribution de nourriture. Tenant un sac à la main, un petit cherche sa
mère, et tente de se frayer un chemin à travers la foule. Une femme s'occupe de son enfant, une
autre donne le biberon à son nouveau-né tandis qu'une troisième a le regard perdu dans le vide.
A leur arrivée aux lignes des FDS, femmes et hommes sont séparés. Contrairement aux femmes,
qui se montrent généralement loquaces, les hommes patientent silencieusement dans des files
d'attente ou s'assoient au sol. Ils ne discutent pas ni ne posent de questions. "Les hommes ne
réclament rien", affirme Mazloum, un combattant des FDS de 29 ans. "Ils se sont rendus",
ajoute-t-il. Khawla Hama, une Irakienne de 53 ans, marche parmi les femmes assises au sol,
jetant des regards à gauche et à droite, l'air inquiet. Elle est à la recherche de son fils encore
adolescent. "Il a très peur, il n'a que 14 ans", explique-t-elle anxieusement. "Il y a encore
beaucoup de gens à l'intérieur (de la poche jihadiste), beaucoup de combattants", ajoute-t-elle.
"Tout le monde veut sortir".
THEME 5 - 3 : Manifestations nocturnes à Khartoum et
Omdurman : les Soudanais défient Omar al-Bachir Source, journal ou site Internet : Liberté
Date : 27 février 2019
Auteur : Lys Menacer
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Lundi soir, le syndicat des professionnels a lancé un nouvel appel à sortir de nuit dans les
rues du pays, en défi à l’état d’urgence imposé par le président al-Bachir. Les rues de
Khartoum et d’autres villes du Soudan ont connu d’importantes manifestations nocturnes lundi
soir, et durant toute la journée d’hier, en réaction à la publication du décret relatif à l’état
d’urgence instauré par Omar al-Bachir vendredi. Déstabilisé par deux mois de manifestations
hostiles à son pouvoir, le président soudanais a publié lundi une série de mesures interdisant les
marches ou rassemblements non autorisés, ordonnant à ses forces de sécurité à agir avec
fermeté. “Il est interdit de se rassembler sans autorisation, le blocage des routes publiques ou
d’entraver la circulation des citoyens et des moyens de transport”, lit-on dans le texte rendu
public lundi soir. Pour al-Bachir, toute personne suspectée d’atteinte à l’autorité de l’État sera
arrêtée et emprisonnée, donnant carte blanche à la police d’interpeller les gens et de les fouiller.
Le président va encore loin dans sa riposte pour éteindre le feu de la contestation, en autorisant
les arrestations de ceux qui lancent des publications hostiles au pouvoir sur les réseaux sociaux.
Le chef de l’État n’épargne évidemment pas les médias auquel il livre depuis des semaines une
guerre permanente de censure et d’arrestations des journalistes. Les contrevenants à ces
mesures répressives risquent jusqu’à dix ans de prison et une importante amende. En réaction
à la publication de ces mesures, les Soudanais sont sortis dans la rue en début de soirée lundi,
à l’appel du syndicat des professionnels et d’autres organisations politiques et de la société
civile, à l’avant-garde de la contestation sociale depuis le 19 décembre 2018. “Nous appelons
notre peuple dans la capitale, dans tous les États (provinces), toutes les villes et tous les villages
à descendre dans la rue maintenant pour exprimer leur rejet des nouvelles mesures d'urgence
annoncées par le chef du régime”, a lancé dans un communiqué cette association qui fait partie
d'une Alliance pour la liberté et le changement (ALC), repris par les médias locaux. “Nous
défions le régime et nous n'avons pas peur de l'état d'urgence”, a clamé Erij, une manifestante,
a rapporté l’AFP. “Nous n'avons qu'un seul objectif, c'est de pousser le président à quitter ses
fonctions”, a-t-elle poursuivi. À Omdurman, ville jumelle de Khartoum, la police a tiré des gaz
lacrymogènes dans l'enceinte de l'université pour femmes Ahfad, où des étudiants ont organisé
un rassemblement lundi. Au pouvoir depuis trente ans, le président soudanais évite d’aller vers
le tout-répressif, même si sa riposte a déjà fait une cinquantaine de morts et des dizaines d’autres
blessés. Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Omar al-Bachir continue
toutefois à bénéficier du soutien de l’Égypte voisine et de certains alliés dans la région et les
pays du Golfe. Mais son règne est plus que jamais fragilisé, dans un contexte social et
économique interne des plus délicats.
THEME 5 - 4 : Lutte contre le financement du terrorisme
et le blanchiment de capitaux : Islamabad pointé du doigt Source, journal ou site Internet : IRIS
Date : é- février 2019
Auteur : Olivier Guillard
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Réunis la semaine dernière (22 février) dans la capitale française le temps d’une session plénière
annuelle, les 38 pays membres du Groupe d’action financière (GAFI[1]) ont eu l’occasion de
pointer du doigt en ce début d’année fébrile les mauvais élèves de la communauté internationale
en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux.
Intervenant une semaine après le plus meurtrier attentat à avoir jamais frappé le Jammu et
Cachemire indien[2] - une action revendiquée par le groupe terroriste Jaish-e-Mohammed
(JeM), basé dans la province pakistanaise du Punjab -, Islamabad s’est une fois encore retrouvée
au cœur des débats pour son engagement insuffisant à l’endroit de ces calamités
contemporaines. Un positionnement peu flatteur qui pourrait avoir pour conséquence une
possible inscription sur la liste noire du GAFI si les autorités pakistanaises ne font pas montre
d’une détermination plus convaincante sur ces thématiques, notamment en matière
d’investigation et de sanctions des entités et individus impliqués dans des actions relevant du
terrorisme. Lors de cette session de travail parisienne, le GAFI a ainsi mentionné plusieurs
groupes terroristes et de structures radicales actifs de longue date au Pakistan, tels Al-Qaïda,
l’Etat islamique (EI), le Jaish-e-Mohammmed (JeM)[3], le Lashkar-e-Taiba (LeT) ou encore
les talibans (afghans), vis-à-vis desquels Islamabad est priée de « prendre des mesures
correctives et des sanctions à leur encontre[4]’ », afin notamment que ces entités soient privées
de la capacité de blanchir des capitaux ou de lever des fonds en lien avec des activités terroristes.
Malmené sur ce dossier délicat, pointé du doigt par le concert des nations, le gouvernement
d’Imran Khan se cabre et déplore le fait d’être placé en situation défavorable en dépit ‘’d’efforts
acharnés’’ (« hectic efforts ») - selon le ministre pakistanais des Finances Asad Umar[5] - qui,
de toute évidence, ont peiné à convaincre une instance familière de ces séances
d’autosatisfaction. Islamabad s’est ainsi vue adressée par le GAFI un plan d'action en 27 points
à mettre en œuvre d'ici septembre 2019, faute de quoi le Pakistan serait inscrit sur sa liste noire
aux côtés de la Corée du Nord et de l'Iran… Parallèlement, dans une enceinte plus universelle,
l’ONU et son Conseil de sécurité sont mobilisés en cette fin février sur l’opportunité de
sanctionner le dirigeant du Jaish-e-Mohammed (M. Azhar) en le plaçant à son tour sur la liste
onusienne des entités et acteurs terroristes (United Nations designated terrorist groups and
targeted sanctions), sur laquelle figure le JeM depuis 2002. Plébiscitée par New Delhi, soutenue
par Washington, l’inscription de cet individu[6] sur la liste onusienne a échoué ces deux
dernières années, la faute au droit de véto exercé par un membre permanent du Conseil de
sécurité (la République populaire de Chine). Devant l’émotion et l’indignation créées par le
lourd bilan humain de l’attentat du 14 février au Jammu et Cachemire indien, le concert des
nations, les grandes démocraties et leurs opinions publiques éreintées par ce fléau terroriste
peineraient certainement à comprendre que le véto d’un membre permanent vienne à nouveau
protéger l’instigateur décrié de tant de maux.
[1] Un organisme intergouvernemental célébrant cette année son 30e anniversaire et fort d’une
quarantaine d’Etats membres, dont l’Allemagne, l’Australie, la Chine, les Etats-Unis, la
Fédération de Russie, la France, l’Inde, la Norvège, la Suisse ou encore Singapour.
[2] Une quarantaine de victimes parmi les forces de sécurité indiennes près de Pulwama (35
km au sud de Srinagar, la capitale d’été du Jammu et Cachemire indien), le 14 février ; voir à
ce sujet la tribune de l’IRIS du 20 février 2019.
[3] Jeudi 21 février, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné à l’unanimité le JeM pour
son action meurtrière au Cachemire indien, la Chine elle-même s’associant à cette
condamnation…
[4] New York Times, 22 février 2019.
[5] Quotidien Dawn, 23 février 2019.
[6] À qui on impute depuis 2001 la responsabilité d’une noria d’attentats meurtriers perpétrés
du Cachemire à New Delhi (Parlement, déc. 2011) en passant par Mazar-e-Sharif
(Afghanistan, contre le consulat indien).
6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES :
THEME 6 - 1 : « l’impact démographique » Source, journal ou site Internet : La Vigie
Date : 26 février 2019
Auteur : Jean Dufourcq et Olivier Kempf
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Avec cet article, les auteurs mettent en lumière la mutation de la démographie mondiale qu’ils
considèrent comme un paradigme de la transition stratégique contemporaine. Selon eux, outre
son impact sur les structures politiques, juridiques et économiques datant de la fin de la Seconde
Guerre Mondiale, la révolution démographique a des conséquences directes sur le
réchauffement climatique, les tensions autour des ressources naturelles ou encore sur la
massification des marchés. Combinée à la transformation digitale, cette révolution
démographique ouvre une véritable une « nouvelle ère stratégique »
L’impact démographique
L’impact stratégique de la révolution démographique qui a vu la population de la planète tripler
depuis la fin de la deuxième guerre mondiale est considérable. En faire le tour, c’est évaluer la
nouvelle géopolitique des peuples, s’interroger sur la trajectoire africaine et s’inquiéter de la
pertinence résiduelle d’une gouvernance mondiale que cette révolution a bousculée. Le grand
débat national a ouvert la porte à une discussion débridée sur le devenir de la France ; alors
faisons une pause. On a parfois évoqué ici l’équation de la stratégie qui permet de paramétrer
les actions à combiner dans la conduite d’un projet stratégique. Parlons aussi de ces
transversalités qui encadrent son libre exercice : dépendance énergétique, biais religieux,
vitalité culturelle, atout océanique, impact démographique… Or ce dernier domaine pèse de
plus en plus lourd dans la géopolitique et la géoéconomie actuelles. Il offre l’une des meilleures
grilles d’explication de la transition stratégique du XXIe siècle. Il en est même peut-être un des
principaux paradigmes. À voir de plus près.
Un temps historique
Nous vivons un moment unique de l’histoire d’une humanité multimillénaire. Pour la première
fois, les plus âgés d’entre nous peuvent dire que depuis leur naissance la population de la planète
a triplé. Et à la fin de ce siècle, les plus jeunes pourront dire qu’ils voient la population de la
planète stagner. Nous vivons de fait un âge sans précédent avec la conjonction vertueuse de
phénomènes qui produisent un mieux collectif de l’humanité : amélioration rapide de l’hygiène
et de l’alimentation, recul rapide des famines, des pandémies et des guerres meurtrières, partout
généralisation de l’éducation des femmes. Tous ces phénomènes concomitants, globaux bien
que différenciés sur la surface de la planète, ont produit au cours de notre vie l’explosion
démographique décisive que nous n’avons pas nécessairement perçue en France. Mais
l’explosion s’achève et la régulation résulte d’un indice de fécondité stabilisé à 2,1 e/f. Cette
transition démographique brutale se fait en quelques générations et l’espérance de vie moyenne
se stabilise autour de 80 ans. Sur cette lancée, on attend encore un quart de ceux qui habiteront
une planète de dix milliards d’habitants probablement stabilisée à mi-siècle avec un début de
dépeuplement voire d’hiver démographique de pays anciens.
Evolution de la population de la planète
An 500 : 200 Mh An 1950 : 2500 Mh
An 1000 : 300 Mh An 2000 : 6000 Mh
An 1500 : 400 Mh An 2020 : 7800 Mh
An 1800 : 800 Mh An 2035 : 8500 Mh
An 1900 : 1600 Mh An 2050 : 10 000 Mh
Ces macro-données semblent assez fiables. Mais elles masquent la réalité très contrastée de
pays développés qui connaissent le marais démographique et de pays africains qui se
remplissent encore très vite. Ainsi peut se résumer la réalité objective d’une démographie
mondiale en pleine mutation. Or la démographie a toujours caractérisé le rang d’un pays dans
son espace, manifesté la vitalité de ses peuples et porté leurs ambitions. Et ce marqueur de
puissance a joué un rôle déterminant dans les évolutions stratégiques modernes.
Une révolution décisive
Il est dès lors essentiel de considérer l’impact de cette explosion démographique sur l’état
d’organisation du monde et la marche de l’histoire au cours de ce siècle. Combinée à la
transformation digitale massive de la planète en cours sous nos yeux (cf. LV 109), la révolution
démographique déclasse peu à peu les superstructures politiques, juridiques et économiques
mises en place après la Seconde Guerre mondiale dans une planète alors trois fois moins
peuplée. Elle est aussi à la racine du grand défi écologique du réchauffement climatique, de la
tension sur les ressources, et notamment sur les énergies fossiles. Elle a enfin déclenché le
phénomène de massification des marchés et de mondialisation économique et justifié leur
financiarisation poussée à l’extrême. On peut ainsi soutenir que la révolution démographique
est le vrai paradigme de la transition stratégique actuelle.
De multiples zones de contact
Dans la distribution des populations sur les continents, de nouvelles zones de friction se
manifestent à la bordure entre des zones pleines, en expansion, et d’autres, désertes ou en
régression démographique. Si l’on y ajoute la carte d’une répartition très inégale des réservoirs
d’énergie fossile (pétrole et gaz), on découvre assez vite les zones de crise larvée du monde
actuel, dans le Caucase, en Asie du Sud-Est, en Mer jaune, dans la péninsule arabique… Partout
voit-on des vides, (Extrême-Orient et Sibérie russes, Australie, Cambodge) ou des stagnations
démographiques (Japon) face à des trop pleins (Indonésie, Vietnam, Chine). Ainsi Arabie
Séoudite, Qatar, EAU vides face aux tours de contrôle régionales (Iran, Turquie, Égypte). La
compétition démographique entre Palestine et Israël alimente le conflit de Gaza et justifie le
contrôle de la Cisjordanie. Ainsi le Canada épars à côté d’États-Unis à la démographie
vigoureuse et à l’attractivité migratoire irrépressible, celle-ci expliquant l’actuel projet de mur
mexicain. Quant à la sur-masculinité chinoise issue de la politique de l’enfant unique, elle
alimente la migration ouvrière en Afrique. La lecture démographique des tensions du monde
actuel est assez éloquente. Une géographie des populations inédite se met en place grâce à une
circulation accélérée de migrants et un transfert continu de réfugiés politiques, économiques et
climatiques.
Une recomposition géopolitique en cours
Dans cette dynamique migratoire qui s’apaise, le classement des puissances selon leur rang
démographique va évoluer. Avant 2030, la population de l’Union indienne dépassera celle de
la RPC qui devrait se stabiliser à 1,4 Gh de Chinois. Le Japon dont la population régresse et
vieillit se doit de rechercher des réassurances régionales et de s’accorder tant bien que mal à
Pékin et aux Corées dont la réunification est aujourd’hui possible. Le Vietnam de 100 Mh, dont
le Nord paya tribut à Pékin, doit composer avec la masse chinoise même s’il se réassure auprès
de l’Inde et des États-Unis. La Russie dont plus de 80 % de la population de 143 Mh vit à
l’Ouest de l’Oural, en zone euroasiatique, encourage la natalité mais doit s’allier à la Chine tout
en recherchant à fluidifier ses relations avec le Japon (paix des Kouriles) et la Corée, dans un
partenariat implicite des pays à la démographie fragile face aux géants d’Asie. Ces pays du G8
savent que la décroissance démographique mène à la récession économique et à la régression
stratégique. En Afrique et en Europe, l’équation est autre.
La spécificité africaine
La question africaine s’aborde avec prudence (LV 19). L’approche démographique de ce vaste
continent quasi vide jusqu’au XIXe siècle et qui n’a pas trouvé d’unité stratégique réelle, est
délicate. Car il se remplit rapidement. Mais il faut distinguer l’Afrique méditerranéenne,
« blanche », de l’Afrique subsaharienne, « noire », dont les trajectoires humaines sont bien
différentes. Au Sud, un démarrage en flèche de l’Afrique subsaharienne depuis 1930 (100 Mh),
parité avec l’Europe en 1970 (300 Mh), atteinte du milliard d’habitants en 2000 et perspective
de 2 milliards en 2050. Avec une fécondité maintenue à 5/6 e/f, elle n’a pas les moyens de son
développement et concentre tout le potentiel d’accroissement de la planète. Le Nigéria qui
dépasse 200 Mh aujourd’hui en aura 400 Mh en 2050, autant que tous les pays de l’UE alors.
Et le Niger aura 70 Mh, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la France. Au Nord, la
situation se stabilise avec une Afrique « blanche » de 230 Mh qui atteindra 380 Mh en 2050.
L’Afrique du Nord suit la dynamique démographique de l’Europe du Sud. Ainsi la population
de la Médoc (LV 45), sera de 300 Mh en 2050, partagée entre 170 M de Latins et 130 M de
Maghrébins, une proportion bien éloignée de ce que les frayeurs populistes clament. Mais
l’équation démographique de l’Afrique est un sérieux défi géostratégique. Si la trajectoire
humaine de l’Afrique « blanche » se rapproche du modèle Sud-européen, une convergence
socioéconomique vertueuse suivra. Cette Afrique méditerranéenne a certes vocation à faire le
lien entre Europe et Afrique noire mais pas celle d’être leur pare-choc. L’explosion
démographique (LV 106) en cours dans l’Afrique noire devrait lancer un vrai défi alimentaire
et sanitaire et doper une circulation migratoire intérieure déjà intense entre pays pauvres à forte
démo-graphie. Elle va aussi poser un problème de relation avec l’Europe, le continent conjugué
de l’Afrique. Car un bon quart de cette migration pourrait se diriger vers l’Europe. Stephen
Smith va jusqu’à envisager l’arrivée massive de 250 M d’Africains en Europe (ici) quand
François Héran (Collège de France) la limite à 50 M à l’horizon 2050. Cette question cruciale
porte celle plus générale de la gouvernance africaine : questions-clé du XXIe siècle.
Actuellement le développement soutenable de l’Afrique est une des grandes inconnues qui
entretiennent l’incertitude stratégique, à l’ONU comme à l’UE.
Donne géographique française en Europe
Au sein de la communauté européenne, la France est une exception démographique. La
démographie française possédait depuis longtemps une dynamique soutenue qui s’amortit
depuis 3 ans. Avec une population qui vient d’atteindre 67 Mh, elle a un solde naturel important
qui, comme le Royaume-uni, va la conduire à la quasi parité avec l’Allemagne avant 2050. Car
la langueur démographique de l’Allemagne et de l’Italie a amorcé leur dépeuplement et les
conduit à des stratégies contestées de migrations de remplacement (Berlin) ou de bastion
(Rome). Dans le même temps, la Turquie de R. Erdogan va atteindre 95 Mh et menacer la règle
de la majorité qualifiée de l’UE (65% de population requise). Après le Brexit, l’intégration
d’une telle Turquie semble désormais impensable. La démographie est l’un des facteurs
masqués de la désEurope. En 2050, la France pèsera 0,35% de la population mondiale, l’UE
2,5% et l’Occident au sens large au mieux 10%. Qu’on se le dise. Tel est l’impact stratégique
de la révolution démographique de ces dernières années. Elle dessine une carte bien différente
de celle qui prévalait en 1945 lorsque fut établie la gouvernance actuelle. Le glissement continu
vers l’Asie, la dérégulation qu’ont suscités la globalisation et l’émergence d’autres acteurs ont
ouvert cette nouvelle ère stratégique. Et toujours pas d’équilibre en vue.
THEME 6 - 2 : Très bons résultats 2018 pour le
constructeur Fincantieri – Très belle année 2018 pour
Thales Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 26 février 2019 (MAJ)
Auteur : Frédérik Auvray – Jean-Marc Tanguy
Adressé par François Jouannet
• Très bons résultats 2018 pour le constructeur Fincantieri
Tous les feux sont au vert pour le groupe naval italien Fincantieri dont les résultats financiers
2018 sont tous positifs, avec même un record historique pour la valeur du carnet de commandes.
Navires civils et militaires confondus, et en intégrant la filiale norvégienne Vard, ce carnet frôle
les 34 milliards d’euros avec 116 navires sous contrat. Dans le détail, les commandes fermes
atteignent 25,5 milliards et les intentions de commandes restant à affermir 8,3 milliards d’euros.
Reflet de cette activité soutenue dans les huit chantiers italiens de Fincantieri et les huit sites de
Vard, le chiffre d’affaires global a progressé de 9 % sur un an pour atteindre les 5,5 milliards
d’euros. Le bénéfice consolidé se situe désormais à 108 millions d’euros avec une marge
opérationnelle de nouveau en hausse, à 7,6 %. Ces très bons résultats situent Fincantieri à un
niveau comparable à Naval group, son partenaire industriel pour les programmes navals
communs à la France et à l’Italie et son nouvel associé dans la perspective de la reprise partielle
des Chantiers de l’Atlantique qui restent pour l’heure dans le giron de l’État français.
Pics en 2022 et 2023
Sur la seule année 2018, Fincantieri a pris pour 8,6 milliards d’euros de nouvelles commandes.
Sur ces 27 navires supplémentaires, 14 sont des paquebots de croisière, secteur où le groupe
italien et sa filiale Vard détiennent plus de 50 % de parts du marché mondial. C’est surtout vrai
pour les gros et moyens paquebots avec 44 unités sur les 76 en commande ferme dans le monde.
Pour les petits paquebots d’expédition, Vard est aussi leader de ce nouveau marché avec onze
commandes sur un total de 35. Ce niveau d’activité très soutenu mettra à rude épreuve les
chantiers italiens du groupe qui vont devoir livrer au minimum quatre paquebots par an jusqu’en
2027, avec des pics annuels de sept navires en 2022 et 2023. Outre des accords de délocalisation
partielle en Croatie, Fincantieri cherche aussi à accroître les capacités de son chantier de Gênes,
voire à introduire de la construction navale sur son site de Palerme dévolu jusqu’ici à la
réparation navale.
• Très belle année 2018 pour Thales
Thales (actionnaire à 35 % de Naval group) a « dépassé tous les objectifs 2018 », jubile le
groupe d’électronique, en publiant ses comptes le 26 février. Le chiffre d’affaires progresse de
5,3 % à 15,8 milliards d’euros et les commandes de 9 % à 16,7 milliards, pour un carnet de
commandes à plus de 32 milliards. Le résultat avant impôts bondit de 25 %, à 1,685 milliard,
et le résultat net prend 44 %, à 982 millions. Les prises de commandes du secteur défense et
sécurité (54 % du total) se sont élevées à 8,77 milliards, en hausse de 13 %. On y trouve la
modernisation des sonars des sous-marins australiens Collins en service, les systèmes de
combat des cinq corvettes K130 allemandes et le système de défense des futures frégates
néerlandaises. Tous ces contrats sont supérieurs en montant à 100 millions. « Pour la première
fois », le carnet de commandes dépasse les 20 milliards d’euros, soit 2,5 années de chiffre
d’affaires du secteur qui s’établit, lui, à 8,02 milliards. Naval group contribue à 63 millions
d’euros au résultat net du groupe. L’intégration du fabricant de puces Gemalto sera finalisée en
mars, confirme le groupe, avec des applications dans quasiment tous les produits, notamment
la cyberdéfense, les équipements individuels et l’intelligence artificielle.
THEME 6 - 3 : Le Conseil de sécurité russe dénonce des
préparatifs américains d’invasion : branle-bas de combat
au Venezuela Source, journal ou site Internet : L’Expression
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Les pressions ont visé Caracas depuis des mois
«Le transfert des forces d'opérations spéciales à Porto Rico, le débarquement d'unités militaires
des Etats-Unis en Colombie et d'autres faits indiquent que le Pentagone vise à écarter du pouvoir
le président légalement élu, Nicolas Maduro», a déclaré M. Patrouchev. Le secrétaire du
Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a dénoncé mardi que le transfert d'unités
militaires américaines à Porto Rico et en Colombie, affirmant que ces démarches confirment
que les Etats-Unis préparent «l'invasion» du Venezuela, ont rapporté des médias locaux. Le
transfert de militaires américains à Porto Rico et en Colombie fait partie des préparatifs des
Etats-Unis pour l'invasion du Venezuela, a indiqué Nikolaï Patrouchev, dans un entretien
accordé à un journal russe repris par l'agence Sputnik. «Faisant montre de sarcasme et
d'arrogance envers le peuple vénézuélien, les Etats-Unis préparent l'invasion militaire d'un état
indépendant. Le transfert des forces d'opérations spéciales américaines à Porto Rico, le
débarquement d'unités militaires des Etats-Unis en Colombie et d'autres faits indiquent sans
ambiguïté que le Pentagone renforce son groupe armé dans la région afin de l'utiliser dans une
opération visant à écarter du pouvoir le président en exercice légalement élu, Nicolas Maduro»,
a ajouté M.Patrouchev. Dans ce contexte, le Brésil a écarté mardi l'utilisation de son territoire
par les Etats-Unis pour «intervenir» au Venezuela. Le vice-président brésilien, Hamilton
Mourao, cité par la chaîne de télévision Globo News, a affirmé que «les autorités brésiliennes
n'ont pas l'intention de mettre leur territoire à la disposition des militaires américains pour
mener une éventuelle opération contre le gouvernement vénézuélien». Antonio Hamilton
Mourao, a ajouté que «le gouvernement fera tout pour que la crise vénézuélienne soit réglée par
des moyens pacifiques et diplomatiques». Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a
vigoureusement critiqué lundi les autorités américaines, dans une interview sur la chaîne
américaine ABC, en leur reprochant de vouloir plonger coûte que coûte le Venezuela dans une
crise, afin de justifier une crise militaire. Il a qualifié l'administration de Donald Trump de
«gouvernement extrémiste du Ku Klux Klan», estimant que les Etats-Unis voulaient «le pétrole
du Venezuela», et étaient «prêts à aller en guerre pour ce pétrole». S'exprimant sur la réunion
du Groupe de Lima tenue lundi à Bogota et à laquelle ont pris part le vice-président américain
Mike Pence et l'opposant vénézuélien Juan Guaido, Nicolas Maduro a dénoncé une initiative
faisant «partie de cette politique qui tente d'établir un gouvernement parallèle au Venezuela».
Interrogé sur la possibilité d'autoriser l'opposant Guaido à revenir au Venezuela, le chef de l'Etat
du Venezuela a souligné que ce dernier devait respecter les lois, avant de poursuivre: «Il peut
partir et revenir et il aura affaire à la justice parce que la justice lui a interdit de quitter le pays.
La Force nationale de sécurité publique brésilienne a élargi le cordon de sécurité dans la zone
frontalière avec le Venezuela afin d'atténuer les tensions résultant des récents affrontements, a
rapporté l'agence de presse russe Sputnik. Le président bolivien Evo Morales a demandé
récemment aux pays du Groupe de Lima, réunis en Colombie, de privilégier la voie du
«dialogue» pour trouver une issue à la crise au Venezuela. La crise politique au Venezuela s'est
aggravée quand l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de
l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le
lendemain «président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d'une manifestation à
Caracas. Le président élu Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de «pantin» des Etats-Unis,
dénonçant «l'usurpation de la fonction présidentielle» par l'opposant. La Russie, la Chine et
plusieurs autres pays ont, quant à eux, soutenu Nicolas Maduro en tant que président légitime
du Venezuela. Le Kremlin a qualifié la décision de certaines nations européennes d'»ingérence
dans les affaires intérieures du Venezuela».
THEME 6 - 4 : Rohani au secours de Zarif dans sa bataille
contre les Pasdaran Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour
Date : 27 février 2019
Auteur : David Nassar et Anthony Samrani Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Après des heures d'attente, le président iranien, Hassan Rohani, a finalement rejeté, mercredi
matin, la démission de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. « Je pense
que votre démission va à l'encontre de l'intérêt du pays et je ne l'approuve pas », écrit M. Rohani
dans une lettre adressée à M. Zarif et publiée par le site du gouvernement. « J'apprécie vos
efforts incessants et votre engagement » en tant que ministre des Affaires étrangères et « je
considère que, comme l'a dit [de vous] le guide [suprême, Ali Khamenei], vous êtes 'digne de
confiance, courageux et pieux', et à la pointe de la résistance contre la pression totale exercée
par les Etats-Unis » contre la République islamique, ajoute la lettre. « J'ai parfaitement
conscience des pressions exercées sur l'appareil diplomatique du pays, le gouvernement et
même le président élu par le peuple », écrit encore M. Rohani. « Aussi, comme cela a été
ordonné à plusieurs reprises, tous les organes - cela inclut le gouvernement et les organismes
d'Etat - doivent agir en totale coordination avec [votre] ministère pour ce qui est des relations
internationales », ajoute la lettre. Dans un message publié sur son compte Instagram quelques
minutes après l'annonce présidentielle, M. Zarif remercie le « peuple iranien », « les élites et
les responsables » pour « la généreuse affection » dont ils ont fait part à son égard depuis qu'il
est en fonction, et « en particulier au cours des trois dernières heures ». Selon des images de la
télévision d'Etat, M. Zarif était présent mercredi matin à la cérémonie d'accueil, par M. Rohani,
du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, en visite officielle à Téhéran. La page Zarif
n’est donc pas tournée en Iran. La question aujourd'hui est de savoir comment va ressortir le
ministre de ce bras de fer, alors que son coup de théâtre de lundi soir, à savoir l’annonce de sa
démission via Instagram, a mis en évidence, sur la scène publique, la féroce bataille qui se joue
en interne. L’enjeu de l'affaire pourrait se résumer ainsi : Mohammad Javad Zarif peut-il encore,
dans le contexte actuel d’escalade américano-iranienne, représenter la République islamique
sur la scène internationale ? Lundi, le principal intéressé considérait clairement que non. En
annonçant sa démission lundi soir, provoquant la stupeur générale, le ministre iranien des
Affaires étrangères a, semble-t-il, voulu mettre fin à une situation devenue pour lui impossible :
être dans l’obligation de défendre coûte que coûte une politique qui n’est pas la sienne et par
rapport à laquelle il n’a aucune marge de manœuvre. Cet excellent diplomate, formé dans les
universités américaines, a été l’homme, côté iranien, de l’accord nucléaire signé en juillet 2015
avec les 5+1 (États-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni, Allemagne). Il a été nommé
pour faciliter les relations avec les puissances occidentales et pour améliorer l’image du régime
dans le monde. L’accord en question ayant été dénoncé par la partie américaine, ce qui a
impliqué le retour des sanctions, celui qui avait été célébré comme un héros en Iran après avoir
rempli sa mission s’est trouvé confronté à deux problèmes de poids. Il est accusé par les
conservateurs d’avoir poussé Téhéran à faire des concessions pour conclure un accord qui n’a
pas été respecté par Washington. « Il y a eu toutes les semaines des réunions à huis clos où de
hauts responsables l’ont bombardé de questions sur l’accord (de 2015) et sur ce qui allait se
passer maintenant », a déclaré à Reuters, mardi, un proche de Zarif qui a requis l’anonymat.
Pire encore, son activité diplomatique se résume aujourd’hui essentiellement à devoir traiter
avec les partenaires occidentaux de dossiers stratégiques desquels il est lui-même écarté sur la
scène intérieure. Car si le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, a confié le dossier du nucléaire
au duo Rohani/Zarif, ce sont bien les gardiens de la révolution (les pasdaran) qui ont la main
sur la politique extérieure de l’Iran au Moyen-Orient et qui se vantent de faire la pluie et le beau
temps en Syrie, en Irak, au Liban ou encore au Yémen.
Assad en Iran, la goutte d’eau
C’est ainsi tout sauf un hasard si le chef de la diplomatie iranienne a annoncé sa démission
quelques heures après la première visite de Bachar el-Assad à Téhéran, initiative dont il n’aurait
même pas été informé, selon le média iranien en ligne Entekhab. Alors que le président syrien
était reçu par Ali Khamenei, c’est le commandant des forces al-Qods, Qassem Soleymani, qui
se trouvait assis à quelques mètres des deux hommes pendant que celui qui est censé défendre
la politique extérieure de l’Iran était tenu à l’écart de cet entretien. Goutte d’eau qui aurait fait
déborder le vase, convainquant définitivement M. Zarif de présenter sa démission. L'annonce
lundi, par M. Zarif, de sa démission, doit en effet se lire sur la double scène interne et
internationale. Le ministre des Affaires étrangères n’a même pas fait semblant de cacher que sa
volonté de partir était liée à son bras de fer avec les conservateurs. Dans un entretien publié hier
par le journal Jomhuri Eslami, il a déclaré que les luttes intestines en Iran sont un « poison
mortel » pour la politique étrangère du pays, qui « devient un problème de luttes entre partis et
factions ». S’adressant au personnel de son administration, il a dit espérer que sa « démission
agira comme un coup de trique qui permettra au ministère des Affaires étrangères de retrouver
son statut légal en matière de relations internationales », selon l’agence de presse iranienne
IRNA. Dans le contexte de la politique iranienne, on peut difficilement être plus explicite.
Enfonçant le clou, le premier vice-président du Parlement a estimé que la « principale raison de
cette démission est l’interférence de certains organismes n’ayant rien à faire dans la politique
étrangère du gouvernement », dans une claire allusion aux pasdaran. « L’opposition radicale a
intérêt à ce qu’il s’en aille et n’a jamais accepté l’ouverture de l’Iran à l’Occident. Il y a même
eu des réactions de haine à sa démission, par exemple avec des messages sur les réseaux
sociaux où il était écrit : “Au revoir le Yankee” », décrit pour L’Orient-Le Jour François
Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran.
Mauvaise nouvelle pour les Européens
Le chef de la diplomatie iranienne, qui a été vu à de multiples reprises en train de plaisanter
avec son « ami » John Kerry durant les négociations sur le nucléaire, cristallise le bras de fer
entre modérés et conservateurs sur la scène interne. Une majorité de parlementaires iraniens ont
signé hier une lettre au président Rohani lui demandant de maintenir M. Zarif à son poste,
rapporte IRNA. « L'annonce de la démission de Zarif est un coup dur pour Rohani, elle pourrait
contribuer à le faire passer pour un président de pacotille », note Ali Fathollah-Nejad, chercheur
associé au Brookings Doha Center, sollicité par L’OLJ. Alors que le président a refusé cette
démission, reste à savoir si M. Zarif courbera l’échine face au camp conservateur, ou s’il
reviendra au contraire selon ses propres conditions. Ce que reprochent notamment les
conservateurs à M. Zarif est de continuer à se battre pour faire survivre l’accord nucléaire et
pour montrer aux Européens que l’Iran est un partenaire raisonnable. « Il était très investi pour
que l’Iran adhère à des règles internationales, comme par exemple les règles internationales
contre le blanchiment d’argent. Pour les radicaux, ce genre de choses équivaut à soumettre
l’Iran aux règles de l’Occident », souligne François Nicoullaud. Parmi les rares
ultraconservateurs à réagir à la démission de M. Zarif, l’ancien député Aliréza Zakani a accusé
le ministre de chercher à « fuir » ses responsabilités dans « la mauvaise voie empruntée » par
le pays.Un départ de M. Zarif serait une très mauvaise nouvelle pour les Européens, et pour
tous ceux qui désirent privilégier le dialogue avec l’Iran. Ce n’est pas le cas pour les tenants
d’un discours belliciste. Témoignant du fait qu’il n’y a pas que les conservateurs iraniens qui
accueilleraient ce départ, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui n’a jamais rencontré
son homologue iranien, a simplement « pris note » de la démission, jugeant, mardi, que MM.
Zarif et Rohani présentaient le même « visage d’une mafia religieuse corrompue ». Résolument
opposé à l’accord de Vienne, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part
déclaré sur Twitter : « Zarif est parti, bon débarras. Tant que je serai là, l’Iran n’aura pas de
bombes nucléaires. » Un départ de M. Zarif aurait eu pour principal risque de radicaliser la
partie iranienne et de renforcer ainsi l’escalade avec les États-Unis. « On peut aussi se poser la
question de savoir si la démission ne fait pas également le jeu de l’administration Trump. Ce
peut être le premier élément d’un enchaînement de mauvaises circonstances. Il y a l’argument
que la politique de Trump contribue à renforcer les radicaux en Iran, et à affaiblir les modérés.
La démission de Javad Zarif en est un très bon exemple », conclut M. Nicoullaud.
7/ SECURITE INTERIEURE
THEME 7 - 1 : Les maires face à la radicalisation
islamique Source, journal ou site Internet : La Dépêche
Date : 27 février 2019
Auteur : Frédéric Abéla
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Une circulaire de novembre 2018 permet aux maires d'avoir un accès très limité au fichier des
personnes signalées pour radicalisation. Les autorités sont face à un casse-tête : garantir la
transparence tout en préservant la confidentialité des enquêtes. Depuis le traumatisme de 2012
et l'affaire Merah à Toulouse jusqu'aux derniers attentats terroristes en France, la transparence
sur les personnes fichées S pour radicalisation islamiste constitue un vaste sujet de discorde.
Alors que 150 jihadistes pourraient rejoindre la France, de retour des zones de guerre en Syrie,
la gestion de ces «revenants» fait resurgir la polémique sur leur devenir. Depuis le 13 novembre
2018, une circulaire émanant du ministère de l'Intérieur permet d'organiser l'information de ces
données sensibles en direction des maires dont certains réclament davantage de visibilité. Cette
circulaire vise exclusivement les fichiers de signalement pour la prévention de la radicalisation
à caractère terroriste (FSPRT). Mais selon la préfecture de Haute-Garonne, «elle ne donne pas
accès aux édiles à ces fichiers». Petite largesse toutefois : «La circulaire permet, dans différents
cas de figure, l'échange d'informations entre le préfet et le maire». En clair, les maires n'ont pas
connaissance automatiquement des personnes fichées S pour radicalisation islamiste résidantes
sur leur commune. Dans un cadre très spécial, ils peuvent être tenus au courant, par la
préfecture, si ces personnes sont amenées à exercer, par exemple, un emploi à la mairie. Pour
les professionnels de la sécurité intérieure, la confidentialité de ces données doit prévaloir «pour
protéger les enquêtes», estime Christophe Miette du syndicat des cadres de la sécurité
intérieure, en Occitanie. «On ne sait jamais entre quelles mains peut tomber ce type de fichiers
et son exploitation peut servir des intérêts à visée politique». Le maire de Toulouse n'a pas
connaissance directement du nombre de fichés S pour radicalisation sur sa commune. En
périphérie toulousaine, ce nombre se compte sur les doigts d'une main dans des communes
comme Cugnaux, Ramonville-Saint-Agne ou Muret. D'autre part, la fiabilité des informations
figurant sur le FSPRT reste relative. Ainsi, les frères Clain, soupçonnés d'avoir pris part aux
attentats du 13 novembre 2015, à Paris, seraient toujours domiciliés en Haute-Garonne, alors
qu'ils ont quitté le territoire national. Les «cibles» surveillées de près par la direction générale
de la sécurité intérieure (DGSI) ne figureraient pas dans ce fichier pour des raisons de
confidentialité. Lorsqu'un signalement pour des soupçons de radicalisation islamiste parvient
aux autorités, les policiers des renseignements territoriaux (RT) sont chargés d'un premier
travail de vérification. Le nom du suspect peut alors intégrer ou pas le FSPRT, en fonction des
éléments recueillis par d'autres services du renseignement. «Le nombre de signalements, à tort
ou à raison, a toujours tendance à augmenter après une attaque terroriste», constate une source
d'enquête. En 2018, 350 personnes ont fait l'objet d'un suivi pour radicalisation, à Toulouse et
en Haute-Garonne.
8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT
THEME 8 - 1 : Corse : 1500 hectares partis en fumée,
conséquence du réchauffement climatique ou intervention
humaine ? Source, journal ou site Internet : 20 minutes
Date : 25 février 2019
Auteur : Mathilde Ceilles
Adressé par André Dulou
INCENDIES La Corse fait face à d’importants incendies. La préfète y voit un symptôme du
changement climatique. Les enquêteurs privilégient une «intervention humaine» Quarante-huit
heures après, les pompiers sont toujours à pied d’œuvre, même si la situation est désormais
stable. A l’heure où ces lignes sont écrites, 1.500 hectares de végétation sont partis en fumée,
au cœur de l’hiver, dans la région de Calenzana, enCorse. Le symptôme d’une Terre malade et
d’une nature perturbée par des températures toujours plus douces, en ce mois de février ? La
préfète de Corse, Josiane Chevallier, en est persuadée. « Le réchauffement climatique est un
paramètre, j’en suis convaincue, explique-t-elle à 20 Minutes. Quand il fait 20 degrés comme
c’était le cas ces derniers jours, ce ne sont pas tout à fait des températures normales de
février ! Et le taux d’humidité est de 8 %, bien inférieur à ce qu’il est en été, en pleine chaleur. »
Un an plus tôt, en plein mois de janvier, la Corse avait déjà connu des incendies dévastateurs
qui avaient fait trois blessés à Cervione
« Rien d’exceptionnel »
La réflexion de la préfète laisse toutefois circonspect certains acteurs locaux. « Nous sommes
face à des feux relativement classiques du mois de février, indique-t-on du côté des pompiers
de Haute-Corse. La végétation est relativement sèche mais le facteur aggravant, c’est le vent
ici. » « Nous sommes au-dessus des normales de températures reconnaît Patrick Rebillout, chef
du centre météorologiste d’Ajaccio. Mais c’est très légèrement, d’un ou deux degrés, pour ce
mois de février. Et nous ne sommes pas dans une situation de sécheresse. L’indice d’humidité
du sol, c’est-à-dire la quantité d’eau disponible un mètre sous le sol, est légèrement inférieur à
la normale, mais rien d’exceptionnel. Or, le changement climatique ferait descendre
sensiblement cela. »
« Paramètre humain »
Et d’ajouter : « il y a eu du vent très fort sur les crêtes, et une masse d’air sèche. Et souvent, sur
les reliefs, il y a ce que l’on appelle un effet de foehn, qui provoque un assèchement
supplémentaire d’air. C’est donc lié à la géographie, cela a toujours existé. » Météo-France a
de nouveau placé l’île de Beauté en vigilance jaune « vent fort » jusqu’à mardi matin. « Mon
analyse est la bonne, insiste Josiane Chevallier. Il faut arrêter de penser en termes de saison. »
Et de concéder : « Le paramètre le plus important est le paramètre humain. Quand il y a du vent,
il ne faut pas faire de feu. J’ai encore vu aujourd’hui des gens pratiquer l’écobuage. Ce n’est
pas possible ! J’ai demandé à la gendarmerie d’intervenir. Mais il y a aussi un cumul de
circonstances aggravantes, dont le vent et la sécheresse. » Une enquête sur cet incendie a été
confiée à la brigade de recherches de Calvi. La cellule d’investigation a indiqué à l’issue de ses
constatations dimanche sur le terrain qu’elle penchait « en faveur d’une intervention humaine,
faute d’autre explication plausible quant au départ du feu », précise Caroline Tharot, procureur
de la République de Bastia. Le maire de Calenzana, Pierre Guidoni, va déposer plainte ce mardi.
« C’est lâche d’avoir craqué une allumette sur ce site-là avec la tempête de vent qu’on a
connu », estime l’édile tout en précisant attendre les résultats de la police criminelle.
THEME 8 - 2 : A Gardanne et Saint-Avold, ne pas
confondre projet de territoire et contrat de transition
écologique Source, journal ou site Internet : L’usine nouvelle
Date : 26 février 2019
Auteur : Aurélie Barbaux
Adressé par André Dulou
Alors que le gouvernement annonce le lancement du projet de territoire de la centrale à charbon
de Gardanne-Meyreuil, et non un contrat de transition écologique comme on l’attendait, une
petite mise au point s’impose. Soyons clairs. Contrairement à ce qui était prévu au départ, les
sites des centrales électriques devant fermer n’auront pas droit à des contrats de transition
écologique (CTE), mais à des contrats (ou projets) de territoire. Tout est dans la nuance et dans
l’origine de l’initiative. Les premiers sont voulus par les acteurs locaux, collectivités et
entreprises, et font l’objet d’un contrat négocié avec le gouvernement, l’Ademe et la Banque
des territoires.
Les projets de territoire subis
Les seconds sont eux aussi négociés, mais subis. Fessenheim (Haut-Rhin), Cordemais (Loire-
Atlantique, Saint-Avold (Moselle), Le Havre (Seine Maritime) ou Gardanne (Bouches-du-
Rhône) n’ont pas choisi de fermer leurs centrales à charbon ou nucléaires. C’est donc le
gouvernement qui prend l’initiative. Après Fessenheim il y a un an, le gouvernement vient de
lancer deux nouveaux contrats de territoire, à Saint-Avold et Gardanne-Meyreuil pour
accompagner la fermeture
9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE :
THEME 9 - 1 : L’Algérie, ce pays prisonnier de son
président - fantôme Source, journal ou site Internet : Causeur
Date : 26 février 2019
Auteur : Cyril Garcia Adressé par Jean-Claude Tourneur
Jean-François Mazaleyrat sur un article de l’Orient le Jour : « Les étudiants à leur tout
mobilisés contre le candidat Bouteflika »
Autre article de l’IRIS : « l’Algérie peut-elle être déstabilisée par les manifestations
actuelles ? »
Malgré les manifestations populaires qui réclament le départ d’Abdelaziz Bouteflika,
candidat à un cinquième mandat, l’Algérie semble prisonnière de son président impotent.
Rien n’a été fait pour préparer sa succession…
Le vendredi 22 février 2018 ne restera pas une date comme les autres dans toute l’Algérie. Ce
jour-là, des milliers de personnes, essentiellement jeunes et masculines, se sont réunies dans le
centre de toutes les villes du pays pour protester contre une cinquième candidature d’Abdelaziz
Bouteflika à la prochaine élection de mars 2019… Immédiatement, la nouvelle caisse de
résonance que sont les réseaux sociaux a propagé des vidéos de foules entières appelant à un
changement de système. Quelques affrontements ont même eu lieu avec la police anti-émeute.
Rien de très violent, mais on sent qu’à tout moment ce pouvoir chancelant comme un boxeur
proche du KO, peut riposter avec violence. Surtout qu’au sommet même de l’Etat, des doutes
semblent exister sur cette candidature.
L’Algérie s’éveille
Les manifestations ne sont pas restées éphémères. Ces samedi et dimanche, la foule a continué
de donner de la voix. La Grande Poste d’Alger a vu émerger de nouveaux visages, plus mixtes,
plus intergénérationnels. A Alger bien sûr, mais aussi à Batna, Constantine, Bejaia, Oran, Tizi-
Ouzou, des manifestations ont soudainement surgi des bas-fonds du pays pour exprimer leur
ras le bol. Des flots de personnes se sont également retrouvés place de la République à Paris où
une importante communauté algérienne s’est réunie en soutien au pays. Drapeaux algériens sur
les épaules, des pancartes anti-FLN et le « 5 » rayé inscrit sur des panneaux expriment le refus
de voir un président sortant, fatigué, invisible et inexistant se présenter une cinquième fois au
pouvoir pour un bilan plus que négatif.
Où est le président ?
Climat politique ubuesque, cela fait des mois que le président de la République, Bouteflika, âgé
de 81 ans n’a pas été vu en public. Des mois que, depuis son AVC, il n’est représenté qu’en
photo comme dans les dictatures les plus primitives du globe. Des mois que le pays le plus
jeune d’Afrique se voit imposer un président impotent multipliant les allers-retours en douce
entre Alger et Grenoble, où travaille son médecin personnel, ou Genève la semaine dernière.
Le tout dans une démocratie sans opposition, ni relève. Beaucoup le croient mort. Mais
Abdelaziz Bouteflika n’est pas la seule cible des manifestants. C’est l’arbre qui cache toute une
forêt à commencer par son frère Saïd, numéro 2 du régime, qui dirige le pays en sous-main. Ce
sont aussi tous les sexagénaires du Parti au pouvoir, tel Sellal Ouyahiya, qui sont visés,
incapables d’avoir préparé une relève en capacité de diriger le plus grand pays d’Afrique et l’un
des principaux fournisseurs de gaz au monde.
Les mêmes demandes qu’il y a 30 ans
Cette révolte est un écho aux manifestations de 1988 où les quartiers populaires, de Belcourt à
la Casbah, s’étaient embrasés contre un chômage persistant et une absence totale de démocratie.
Après une répression brutale des forces de police, le président Chadli Bendjedid avait dû
modifier la Constitution ouvrant la porte à un régime pluraliste. Mais le mal était déjà fait. Les
islamistes avaient fini par s’engouffrer dans la brèche en prenant des villes importantes comme
Alger la Blanche préfigurant une décennie noire matinée de rouge. Trente ans après, rien ne
semble avoir changé. Les manifestants réclament les mêmes revendications que leurs aînés: des
réformes en matière scolaire, économique, culturelle, la fin de la corruption, une nouvelle
génération au pouvoir, la liberté d’expression… Car au travers de ce président, c’est tout un
système qui est rejeté, un système qui mêle clanisme, népotisme et incapacité à transformer le
pays, à fournir un présent et un avenir décent à une population de 26 ans de moyenne d’âge.
Jeunesse diplômée demande président qualifié
Fini « le Père conciliant et réconciliant » de 2001 à une époque où l’ancien ministre des Affaires
étrangères du président Boumediene incarnait l’image d’un Etat fort sorti vainqueur d’une
guerre sanglante contre le Front islamique du Salut (FIS). Terminé le chantage des progressistes
contre un fascisme vert que les plus jeunes n’ont pas connu directement. C’est une véritable
colère populaire qui a commencé à gronder doucement depuis un an. Pas question pour les
Algériens d’appeler à un pâle « printemps arabe », qui n’est un succès pour personne mis à part
la Tunisie. Les manifestants veulent une transition en douceur. Cette jeunesse surdiplômée est
au chômage ou multiplie les temps partiels sous-payés. Comme dans beaucoup de pays
européens, notamment en Espagne, ils sont obligés de vivre chez leur parents, faute de pouvoir
prendre une location. C’est le cas d’Hannah, 32 ans. Originaire de Belcourt, elle vit chez ses
parents à Bentalha dans la périphérie d’Alger. Master 2 en archéologie, spécialisée sur Tipaza
si cher à Camus, elle vend des vêtements dans le centre d’Alger pour un faible revenu. Elle rêve
de rejoindre l’Europe pour continuer son doctorat : « Je reproche à Saïd d’avoir détourné des
milliards, à l’Etat d’avoir entrainé le pays dans une crise économique, culturelle, politique sans
nom. Je demande à ces hommes qui ont pillé le pays de rendre des comptes et de
démissionner. » Les plus chanceux – et souvent les plus riches – ont quitté leur pays pour la
France, la Suisse mais surtout le Québec, nouvel eldorado pour les « têtes bien faites ».
Après Bouteflika, le Déluge
Une question mérite tout de même d’être posée: si Bouteflika ne devait pas se présenter ou pire
être réélu avant de décéder en début de mandat, qui gouvernerait officiellement le pays ? Certes,
il y a le pôle économique, l’armée et le pôle présidentiel mais ils sont les piliers du régime que
rejettent aujourd’hui ces Algériens. L’armée purgée dernièrement après l’affaire des kilos de
cocaïne trouvés dans le port d’Oran, seul le Département du Renseignement et de la Sécurité
(DRS) de Bachir Tartag, le KGB algérien, déjà hostile à une 4ème candidature, peut faire blocage
à une 5ème. Où est l’opposition ? Contrairement à la lubie des laïcs de France et de Navarre, les
islamistes, malgré quelques groupes dans les montagnes kabyles, ne représentent pas une
menace électorale. Ils n’ont ni structure, ni leader charismatique et restent détestés par la
population marquée par le souvenir des années 90. Et ce n’est pas parce que des femmes voilées
et des barbus se glissent comme de simples citoyens dans les cortèges que la charia devient
une revendication des manifestants. Leur seule chance d’obtenir des voix réside dans l’absence
d’une opposition crédible. Ni les socialistes ni le centriste Ali Benfils, le général Ali Ghediri
ou le « Nuit debout » local, « Mwatanah », ne peuvent prendre le pouvoir, faute de militants,
d’électeurs et de charisme.
On s’était dit rendez-vous dans 10 ans ?
Quelles solutions à court et moyen terme sont susceptibles de sortir l’Algérie de ce marasme ?
Une gouvernance « à la belge », c’est-à-dire sans gouvernement ? Une coalition de toutes les
forces du pays ? Cela impliquerait l’incorporation d’une dose de proportionnelle et un
changement de Constitution. Un conseil des sages en attendant une transition douce ? Pour le
moment, hormis l’ancien président Zeroual, peu de ces « anciens » semblent avoir compris la
situation du pays, cramponnés à leur privilège, sans parler de leur santé… Existerait-il un
« Adolfo Suarez » algérien, un haut fonctionnaire biberonné à l’école du FLN ou issu du DRS,
suffisamment habile pour rassurer les pouvoirs économiques et militaires tout en assurant des
réformes profondes dans un pays qui a toujours sous-traité les gros chantiers à des pays
extérieurs ? Un pays qui s’est beaucoup trop appuyé sur le pétrole et le gaz pour vivre sans
développer d’appareils productifs lui permettant de fournir des emplois à sa jeunesse. Un pays
où l’armée va devoir cesser d’apparaître comme un pouvoir politique structurant pour
simplement remplir efficacement et uniquement son rôle de protecteur de la nation. Un pays où
la corruption ne serait plus une norme au sein des castes politiques et économiques qui se sont
arrosées depuis 70 ans Sans changement profond de mentalité de chaque strate de la nation, ces
manifestations et ces cris de colère ne serviront à rien, sauf à servir d’exemple à de nouvelles
générations de désœuvrés qui, à leur tour ans, manifesteront dans la rue dans dix ans pour les
mêmes raisons… L’Algérie est-elle un serpent condamné à se mordre indéfiniment la queue,
malgré des ressources innombrables en tout point ? Depuis vendredi, des milliers d’Algériens
montrent qu’ils ne partagent pas cette vision. Mais le temps passe vite…
THEME 9 - 2 : L’art, un marché de culture, de
renseignement et de politique Source, journal ou site Internet : Le Portail de l’IE
Date : 25 février 2019
Auteur : Rafic El Relou
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le marché contemporain de l’art est souvent associé au milieu du « showbiz », du blanchiment
d’argent, ou encore à de l’évasion fiscale. Ce marché fortement méconnu du grand public et qui
semble obscur est en fait un outil souvent utilisé pour des fins politique, de renseignement et/ou
d’influence.
L’obscurité d’un marché fortuné
Le marché de l’art apparaît en France comme un milieu assez méconnu et souvent éloigné des
réalités économiques. Toutefois, ce marché est comparable à ceux de la finance et de
l’immobilier. Il existe des marchés primaires (ventes en galeries) et des marchés secondaires
(ventes par courtage ou ventes aux enchères) pour les pièces d’art. La seule différence est que
les deux marchés cités précédemment se sont financés depuis longtemps, alors que le marché
de l’art ne l’a été que dans les années 80, sachant que c’est un marché où il y a beaucoup
d’argent. Selon le rapport annuel Artprice du marché de l’art mondial 2017, le total des ventes
aux enchères est de 14,9 milliards de dollars soit une augmentation de 456% sur 20 ans. Si l’on
compare une œuvre d’art à un produit financier, on trouvera forcément une part de black
market, à la différence qu’il n’y a pas de compliance (conformité) dans l’art, ce qui peut
impliquer une certaine opacité. De plus, des ventes aux enchères peuvent se faire en closed
deals, sans vraiment que l’information ne soit rendue publique (acheteur, vendeur, prix…),
alors qu’en finance il existe des lois et régulations de transparence. Il n’existe ni d’outils
officiels, ni d’autorité juridique ou légale pour vérifier, réguler et contrôler.
Un moyen pour financer le terrorisme ou blanchir de l’argent ?
Il est clair, selon des rapports de presse et de services de renseignements, que des œuvres d’arts
volées aient été utilisées à des fins non conventionnelles. Daech en est un exemple parfait. Selon
des estimations, lors de son apogée (aux alentours de 2015), le trafic d’œuvres
d’art rapportait au groupe terroriste entre 6 et 8 millions de dollars. En effet, l’État Islamique
revendait des œuvres d’arts volées de Syrie et d’Irak à travers des sociétés écrans domiciliées
en Turquie et/ou au Liban. La fiscalité française, assez avantageuse pour les détenteurs
d’œuvres d’art, peut également donner lieu à certaines opérations de blanchiment d’argent. Un
exemple parmi d'autres, la toile de l’artiste américain Jean-Michel Basquiat baptisée
« Hannibal » et d’origine brésilienne. L’œuvre a été saisie à Londres avec des faux papiers qui
la valorisaient 100 USD, alors qu’elle en vaut 8 millions. La saisie d’« Hannibal » représentait
une victoire contre Edemar Cid Ferreira, un ancien banquier brésilien qui avait transformé une
partie de son butin en une collection d’art de 12 000 pièces. Le quotidien « USA Today » a
même été jusqu’à titrer en novembre 2014 «L'art est-il devenu une entreprise criminelle ?
personne n'est aujourd'hui capable de donner une explication pertinente sur cette création de
valeur astronomique... », en se basant sur l’hypothèse de la hausse des prix des œuvres d'art. Le
blanchiment d’argent ne se limite pas au financement de terrorisme ou trafic d’armes, mais peut
aussi parfois servir à dissimuler des comptes de campagnes, des gouvernements, des cartels de
drogue, etc.. En mars 2015, Claude Guéant (ancien ministre de l’intérieur) avait par exemple
été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée concernant le
financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Kadhafi ; alors que
M. Guéant jurait que la somme d’argent concernée provenait de la vente de 2 œuvres
néerlandaises. Cependant, ceci n’est pas une généralité, puisque bon nombre de
collectionneurs ne font pas partie de ces catégories et convoitent les perles rares. Il y a donc une
demande, et par suite beaucoup d’argent dans le marché de l’art (le chiffre d’affaires annuel
total des galeries d’art françaises est estimé à 1,4 milliards pour 2012). L’abondance de cash
est souvent signe de spéculation. De plus, de nos jours, il existe des fonds d’investissements qui
ont pour politique d’investir dans l’art. à travers ce genre de structure, un individu peut
considérer acheter une partie d’une œuvre d’art. Le « Art Collection Fund », qui a comme ticket
d’entrée 500.000 Euros et un horizon d’investissement de 6 ans, est un exemple. Ces fonds
achètent des œuvres d’art et les revendent plus tard en pariant sur une plus-value, l’art étant
considéré de nos jours comme « une valeur refuge ». Ce dont il faut se méfier sur le marché de
l’art est le prix à payer, ainsi que l’authenticité de la pièce concernée. Le prix d’une œuvre d’art
ne peut pas être trouvé puisqu’il n’existe pas de modèle de valorisation du bien. Selon une
consultante en art ayant souhaité garder l’anonymat : « le prix est fixé par les experts et/ou les
vendeurs, donc par un « modèle intellectuel et culturel », et il faut faire très attention à
l’arnaque. Une copie peut être vendue au prix d’une originale, et le seul recours dans ce cas
est une procédure judiciaire qui sera longue et coûteuse, sachant que cette procédure n’engage
pas l’Etat, et ne peut devenir pénale que si l’acheteur prouve l’escroquerie. Il reste très difficile
de trouver le juste prix ». Il est donc indispensable de demander et d’avoir le certificat
d’authentification, qui est devenu obligatoire à partir de certains montants, et qui préserve
également les droits d’auteurs. C’est l’unique moyen de vérifier l’œuvre d’art. Le certificat
d’authentification peut être comparé à une action au porteur, soit, que le détenteur du certificat
est l’ayant droit économique ; alors que de nos jours, ce type d’actions est interdit pour des
raisons de compliance. Il existe aussi la possibilité d’évasion fiscale, notamment à travers les
transactions transfrontalières. Un résident en France peut acheter une œuvre d’une galerie à
New York en passant par des comptes en Suisse. La transaction sera donc invisible puisqu’elle
passera « sous les radars ». La consultante rajoute : « un collectionneur peut rendre visite à un
autre collectionneur, apprécier une de ses toiles, négocier le prix, et arranger un moyen de
paiement qui pourrait être non conventionnel (en espèces ou dans des comptes à l’étranger).
Le vendeur donne à l’acheteur la pièce ainsi que le certificat d’authentification et aucun des
deux ne déclare la transaction. Dans ce cas, le nouveau titulaire est officiellement le nouveau
propriétaire de l’œuvre d’art ». Le développement des cryptomonnaies (qui ne sont
actuellement pas très chères et qui se font de plus en plus reconnaitre sur les places boursières
comme étant des monnaies), ainsi que la possibilité d’acheter une part d’œuvre d’art, va
développer et décupler la spéculation. Les marges de manœuvre sont assez larges étant donné
que ces nouveaux systèmes de monnaies n’ont (toujours) pas leurs régulations, juridictions et
législations. Sans oublier que les cryptomonnaies peuvent être utilisées pour contourner les
systèmes traditionnels de paiement qui sont relativement bien surveillés.
Régulation non-conventionnelle
Dans le marché de l’art, il n’y a pas de règlementation internationale ou d’entité supranationale
qui réglemente la globalité du marché (pas d’auditeurs, ou d’équivalent de Banque Centrale ou
d’Autorité des Marchés Financiers). Les maisons de ventes ont leurs propres règles, comme ne
pas vendre d’objets volés. De plus, les points de ventes doivent respecter les règles du pays
dans lequel ils sont domiciliés. « Finalement, c’est leur réputation qui est en question, et c’est
un risque assez important dans un marché aussi petit que celui de l’art » rajoute la consultante,
qui enchaine « les meilleurs lutteurs contre les œuvres d’arts volées sont les douanes, qui
coopèrent avec les services de renseignement et les gouvernements. Il y a des millions d’objets
qui sont chez les douanes. Ils ont été interceptés, mais pour les ramener à leurs vrais
propriétaires, il faut prouver leurs propriétés, et cela met beaucoup de temps. Même si une
œuvre est déclarée volée, il faut prouver qu’elle appartenait au déclarant. De plus, il est très
fréquent que le dernier détenteur de cette œuvre d’art soit introuvable ou décédé. Les douanes
peuvent ouvrir des musées avec les pièces en leurs possessions ». Des contrôles se font de temps
en temps, auprès de personnes ou d’institutions fishy (suspectes), et il arrive qu’un
collectionneur se fasse sanctionner pour fraude fiscale, faute de preuves sur la source de
financement de sa collection.
Une source d’informations grise non-conventionnelle
Jean Moulin et Daniel Cordier ont ouvert une galerie d’art à Paris, puisqu’à travers le milieu de
l’art, il est facile de rencontrer des gens bien placés, de fréquenter des gens de culture, d’une
certaine élite, du showbiz, des fortunés et même des politiciens. « Beaucoup de monde
s’intéresse à l’art et c’est un domaine considéré comme luxueux » explique notre interlocutrice.
« On retrouve dans l’art des gens qui sont dans le renseignement » dit la consultante. Les
informations tirées sont liées aux acheteurs et aux vendeurs. En effet, le
courtier/expert/consultant qui monte la transaction pourrait savoir comment se passe la
transaction, qui possède l’argent, et à travers quel système le delivery-versus-payment se fera
(livraison de l’œuvre contre paiement). Également, ils peuvent savoir quel est le domaine
professionnel des collectionneurs, d’où ils tiennent leurs fortunes, quelles sont leurs passions,
ainsi que leurs cercles proches. « On a accès à beaucoup de données et d’informations assez
personnelles et uniques, et cela passe inaperçu. C’est un milieu d’informations
extraordinaire » enchaîne la consultante. Ces informations obtenues d’une façon tout à fait
légale ne sont pas accessibles au grand public. Elles peuvent être comparées à de l’information
grise. Si l’acteur gagne la confiance de son client, il a accès à une mine d’or d’information.
Néanmoins, dans le marché de l’art il n’y a pas vraiment de secret professionnel. Tout dépend
donc de la moralité de l’acteur. De plus, le marché de l’art est utilisé comme outil de soft
power : « c’est un outil de la politique » explique la consultante. Le président Macron a fait
savoir vouloir développer un soft power de l’art, en affirmant que la culture est un avantage
comparatif, qu’il faut inventer une nouvelle grammaire de l’influence internationale, et que la
culture en fait partie. Lors de son déplacement en Egypte en janvier 2019, la délégation
française a souhaité garder son statut de premier partenaire archéologique de l’Egypte, et a
appelé l’Egypte à accorder à la France un nouveau chantier de fouilles, sur l'immense site de
Saqqarah. Un autre exemple que nous pouvons citer est l’ouverture du musée du Louvre à Abou
Dhabi le 8 novembre 2017. L’art est donc également utilisé pour de l’influence et/ou de
publicité. De plus, une étude publiée par le International Cultural Relations at the University
of Edinburgh, montre que le fait de promouvoir la culture d’un pays a un impact direct sur les
investissements étrangers, le recrutement d’étudiants internationaux, le tourisme ainsi que sur
l’influence internationale dans des forums, tels que l’assemblée générale de l’ONU.
Faut-il mieux réguler et/ou contrôler le marché de l’art ?
« Oui, mais cela pourrait porter atteinte à sa fluidité. Dans certains pays, les œuvres importées
sont taxées, et ces taxes remplissent les finances publiques. Du moment où le marché de l’art
serait globalement mieux contrôlé, il serait plus difficile d’acheter et de vendre. Ce qu’il
faudrait plutôt faire c’est de renforcer de manière générale les chartes morales et éthiques des
différents intervenants (collectionneurs et acteurs) » conclut notre interlocutrice.
10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION :
THEME 10 - 1 : Facebook : vous devrez encore patienter
pour pouvoir effacer votre historique Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 27 février 2019
Auteur : Pierre Benhamou
Adressé par Elie Billaudaz
Technologie : Le tant attendu outil "Clear History" sera lancé par Facebook "plus tard cet
année", comme l'a indiqué l'état-major du réseau social. Les utilisateurs intéressés, qui
patientent depuis plus d'un an, devront donc encore patienter. Il commence à avoir toutes les
caractéristique d'une arlésienne. Alors qu'il souffre déjà d'un retard de plus d'une année, l'outil
de suppression d'historique de Facebook devrait être lancé "plus tard cette année", ainsi que l'a
fait savoir le directeur financier du réseau social David Wehner lors d'une conférence organisée
par Morgan Stanley Technology, selon des propos rapportés par CNBC. L'outil, qui devait
sortir en mai dernier, avait pour but de regagner la confiance des utilisateurs, ébranlée par le
scandale Cambridge Analytica. "Cette fonctionnalité vous permettra de voir quels sont les
applications et les sites qui accèdent à vos données Facebook lorsque vous les utilisez, de
supprimer ces informations et de bloquer la possibilité à des tiers d’accéder à ces
données", expliquait alors Erin Egan, directrice vie privée chez Facebook. "Si vous effacez
votre historique ou utilisez le nouveau paramètre, nous supprimerons les informations
d'identification afin qu'un historique des sites Web et applications que vous avez utilisés ne soit
pas associé à votre compte. Nous continuerons à fournir des applications et des sites Web avec
des analyses agrégées - par exemple, nous pouvons créer des rapports lorsque nous recevons
ces informations afin de pouvoir dire aux développeurs si leurs applications sont plus populaires
auprès des hommes ou des femmes dans un certain groupe d'âge. Nous pouvons le faire sans
stocker les informations associées à votre compte et, comme toujours, nous ne disons pas aux
annonceurs qui vous êtes", détaillait également la dirigeante de Facebook. Reste que le
lancement de "Clear History" n'est pas pour demain. Comme le rapportait la publication en
ligne Buzzfeed News la semaine passée, le réseau social prévoit aujourd'hui de lancer les
expérimentations du test ce printemps. "Nous voulons nous assurer que cela fonctionne comme
il se doit pour tout le monde sur Facebook, ce qui prend plus de temps que prévu", a ainsi
déclaré la direction du réseau social au site. Les utilisateurs de Facebook soucieux de la
protection de leur vie privée attendront.
THEME 10 - 2 : Petite levée de fonds pour grand projet :
OpenStreetMap France Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 26 février 2019
Auteur : Thierry Noisette avec l’esprit libre
Adressé par Elie Billaudaz
Open Source : L’association, qui promeut en France OpenStreetMap, a plusieurs serveurs
hébergeant des services et applications liés au projet de cartographie libre. Elle vient de réussir
son appel aux dons, avec la somme de... Il y a la tech en général, avec ses fabuleuses levées de
capitaux parfois, il y a le Libre (logiciels et connaissances libres), où des projets et associations
parviennent bon an mal an à lever des fonds auprès de donateurs, parfois conséquents (la
fondation Wikimedia a par exemple un objectif de 100 millions de dollars sur 10 ans depuis
2017-2018, autrement dit de 10 millions par an; à une toute autre échelle,
Framasoft indiquait pour 2017 un budget de 360.000 euros dépensés, financés à 94% par les
dons)... … et il y a aussi des acteurs du Libre qui lèvent des petites sommes (comparativement
aux précédentes) qui leur permettent quand même d’avancer.
106 donateurs
C’est le cas d’OpenStreetMap France (OSM-FR), qui vient d'annoncer avoir récolté 10.081
euros auprès de 106 donateurs (soit 95,1 euros par don en moyenne - un montant relativement
élevé, qui tient à ce que quelques dons viennent d'entreprises, m'indique-t-on dans l'oreillette)
à l’issue de sa campagne via Assoconnect. Au passage, ne faites pas comme ce twittos
qui s’inquiète de ce que l’association se fasse arnaquer (elle parle de 16x16 Go de RAM) à ce
prix-là pour des barrettes de RAM: OSM-FR ne va pas acheter que ça, lui précise un de ses
membres, Christian Quest, dans l’échange.
Ce n’était que la seconde campagne de dons d’OpenStreetMap France, indique-t-elle sur son
blog, la précédente remontant à 2014. OSM-FR précise: "L’objectif était de remettre à niveau
et étendre les ressources techniques de l’association OpenStreetMap France. Pour indiquer les
améliorations attendues dans les services à la communauté, notre équipe technique avait chiffré
3 paliers [fixés à 4.000, 5.000 et 6.500 euros]. Vous avez été 106 personnes à donner pour
dépasser tous les paliers et atteindre une collecte de 10.081 euros. Soyez-en infiniment
remerciés. Immédiatement, les premières actions ont démarré. Un premier serveur est en cours
de remise à niveau. Les travaux vont se poursuivre dans les mois qui viennent. Nous avons déjà
amélioré le service des analyses de qualité faites par Osmose. Maintenant nous pouvons
atteindre un rythme quotidien sur le monde entier. A l’occasion de cet appel à dons (financiers),
des interlocuteurs nous ont également proposé de nouvelles ressources matérielles. Ces serveurs
ou machines virtuelles seront un autre moyen d’étendre les moyens de l’association. Enfin, un
aspect primordial, de nouveaux bénévoles se sont manifesté pour renforcer l’équipe technique."
Des serveurs très sollicités
Au moment du lancement de cet appel à dons, mi-novembre, OSM France précisait qu’elle
assure la gestion des serveurs où se trouvent:
"- Des services autour des données géographiques libres OSM: générateurs de tuiles,
orthophotographies des collectivités locales, fonds de carte, bases de données.
- Des applications : BANO, uMap, Overpass Turbo, Osmose...
- L’animation de la communauté française : wiki, forum, Peertube OSM France…
- Les activités de l’association : CA, AG, State of The Map..."
Serveurs fortement sollicités, une bonne nouvelle, mais dont le revers était qu’ils "vieillissent
vite et menacent de nous lâcher". Grâce au succès de cet appel, ces braves machines vont
bénéficier d’un net rajeunissement et de renforts.
Une association créée il y a 7 ans
Association loi de 1901, OpenStreetMap France a été créée en octobre 2011 pour
promouvoir OpenStreetMap, et notamment la collecte, la diffusion et l’utilisation de données
cartographiques sous licences libres (hors campagne d’appel aux dons, on peut naturellement
adhérer et/ou donner à tout moment – les dons ouvrent droit à déduction fiscale de 66% du
montant). L’association organise aussi chaque année un rassemblement annuel, le State of the
Map France (prochaine édition: du 14 au 16 juin à Montpellier). OSM-FR est reconnue depuis
juillet 2017 comme chapitre local de la fondation OSM (de droit anglais).
THEME 10 - 3 : Stéphane Richard (Orange) sur la 5G,
« nous avons un sérieux problème de supply chain » Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 26 février 2019
Auteur : Guillaume Serries
Adressé par Elie Billaudaz
Technologie : Les incertitudes qui pèsent sur le sort de Huawei freinent l'ensemble des
opérateurs européens, confrontés au défi du financement et du déploiement des futurs réseaux
5G. La patron d'Orange souligne les risques d'une situation qui perdurerait.
Envoyé spécial à Barcelone - "Nous faisons face, pour le dire de manière diplomatique, à un
sérieux problème de supply chain". Stéphane Richard, le patron d'Orange, ne fait pourtant pas
dans la dentelle pour évoquer le cas Huawei. "C'est une crise qui pourrait déséquilibrer
l’industrie entière des télécommunications. Tout le monde est touché".
Rappel des faits : les Etats-Unis incitent fortement leurs alliés à se passer des services de
l'équipementier chinois, fortement implanté en Europe. Dans ce contexte des plus incertains,
Orange se doit tout de même de continuer ses opérations et de préparer l'arrivée de la 5G. La
place des équipements Huawei chez les opérateurs telco français est considérable. Tous utilisent
sur les réseaux d'antenne des équipements Huawei. Et tous se défendent d'avoir équipé leur
coeur de réseau de matériel Hawei. La logique ? Si un problème de confidentialité était signalé
sur les équipements périphériques, les antennes par exemple, le risque serait moindre que dans
le coeur de réseau des opérateurs.
Dilemme
Certes, Orange pratique des tests sur l'ensemble des matériels qui sont intégrés à son réseau.
Théoriquement donc, il lui serait possible de détecter des problèmes dans les matériels avant
leur mise en production. Reste la question de l'échelle. Car tester un échantillon est possible.
Tester une à une des milliers de machines l'est moins. En attendant de manière tout à fait
hypothétique que Samsung monte en puissance sur l'équipement telco, la potentielle mise à
l'écart de Huawei pousserait les opérateurs dans les bras de Nokia et d'Ericsonn (oui, ZTE fait
aussi de l'équipement telco, mais ses liens avec le conglomérat militaire chinois rend l'attraction
pour cette entreprise encore moindre dans le contexte actuel. Et à ce jour aucun opérateur
hexagonal ne travaille avec ce fournisseur). Nokia et Ericsson assurent de leur côté avoir les
capacités de production et les effectifs pour satisfaire les besoins des opérateurs s'ils faisaient
le choix de se passer des équipements Huawei.D'autres opérateurs européens sont confrontés à
ce dilemme. Le britannique Vodafone a décidé de "faire une pause" avec les équipements
Huawei, le temps que l'Europe se fasse un avis sur la question.
Une solution européenne promise
Hier sur le salon le commissaire européen pour l'économie numérique, Maryia Gabriel, s'est
engagée à "apporter une solution rapidement" sur le sujet de de la "sécurité du réseau 5G". Elle
a clairement expliqué prendre en compte les craintes de l'industrie de voir une législation être
mise en place qui nuirait au déploiement de la 5G. Une référence explicite au rôle de Huawei
en Europe sur ce sujet et à la pression que mettent les Etats-Unis sur d'autres pays pour se passer
de ce fournisseur. "Le problème de Huawei est à court terme un véritable défi pour nous si l’on
veut investir sur la 5G. La question du ROI pose un doute à court terme" explique Stéphane
Richard. Surtout que l'opérateur, comme ses camarades français, est confronté à un marché en
très très faible croissance depuis des années. Dès lors, comment croître ? Par la consolidation ?
"En Europe et en France la possibilité que cela arrive est très faible" désamorce Stéphane
Richard. Autre stratégie, monter en gamme sur les services et le contenu, comme le pratiquent
déjà d'autres opérateurs. Mais les mésaventures passées d'Orange sur ce terrain l'aurait
échaudé. La semaine dernière Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, affirmait que Washington
cherchait à contrer la croissance de son entreprise pour des raisons de guerre économique.
Huawei est soupçonné par les dirigeants et les services de renseignement de certains pays
d'avoir des liens avec les services de renseignements chinois. L'an dernier, plusieurs pays, dont
l'Australie et les États-Unis, ont interdit à la firme chinoise de participer au déploiement de la
5G. Le ministère américain de la Justice a par ailleurs accusé Huawei de vol de secrets
commerciaux. Pour l'heure ni le gouvernement français ni le gouvernement allemand n’ont
interdit formellement à la firme chinoise de fournir des équipements 5G sur leur sol. Mais cela
ne lève pas pour l'heure l'incertitude de l'industrie, qui est ici à Barcelone en quête de réponses
pour avancer sur un sujet qui apparaît de jour en jour plus politique que technique. En décembre,
le président des Etats-Unis Donald Trump avait déclaré qu'il pourrait intervenir dans l'affaire si
cela servait les intérêts de la sécurité nationale ou aidait à conclure un accord commercial avec
la Chine.
THEME 10 - 4 : Attaque sur le DNS : la panique est
mauvaise conseillère Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 26 février 2019
Auteur : Louis Adam
Adressé par Elie Billaudaz
Sécurité : L’Icann a publié la semaine dernière un communiqué incitant les acteurs de
l’écosystème DNS à mettre en place DNSSEC afin de pouvoir faire face à des attaques
informatiques visant cet annuaire de l’internet. Mais face aux articles qui évoquent une
cyberattaque mondiale, mieux vaut éviter de céder à la panique. Il est de bon ton de jouer à se
faire peur en matière de sécurité et les récents gros titres évoquant une « cyberattaque
mondiale » ne font pas exception à la règle. En écoutant le secrétaire d’état Mounir Mahjoubi
au micro de Cnews, on pouvait trouver hier matin toutes les raisons de s’inquiéter : celui-ci
confirmait ainsi qu’une attaque d’ampleur était en cours, une attaque « très rare » qui
permettrait aux attaquants de « récupérer vos données, les utiliser pour se reconnecter, pour
prendre de l’argent. » Terrifiant, à n’en pas douter.Il ne s’agit pourtant pas d’un breaking news.
Ce type d’attaque est en effet connu depuis quelques années comme le rappelle Stéphane
Bortzmeyer, ingénieur de l’Afnic « On avait déjà vu des attaques de ce type visant le site du
New York Times en 2013. L’attaque n’a rien de nouveau d’un point de vue technique. Ce qui
change, c’est le fait que des groupes organisés ont apparemment commencé à avoir recours à
cette tactique pour viser leurs cibles. »
Techniquement, rien de nouveau sous le soleil
Le communiqué de l’Icann publié la semaine dernière a enclenché la machine médiatique, mais
il fait également référence à des signalements plus anciens. Déjà en fin d’année 2018, Talos, la
branche cybersécurité de Cisco, alertait sur des attaques de ce type menées par un groupe
organisé. Ces premiers constats ont été suivis de nouvelles publications en début d’année 2019.
La société américaine FireEye a ainsi publié à son tour des informations concernant un groupe
d’attaquants qui viserait le système DNS pour mener à bien ses attaques, puis c’est au tour de
la société Crowdstrike, qui publiait début février la liste complète des acteurs ayant été visés
par ces différentes opérations. C’est sur la base de ces différents rapports que l’Icann a publié
la semaine dernière un communiqué visant à alerter l’écosystème sur ces menaces. Mais quel
type d’attaque exactement ? « Lorsque l’on se connecte à ZDNet.fr, la seule chose qui permet
de vérifier que le nom de domaine renvoie bien vers la bonne machine c’est un couple
identifiant/mot de passe détenu par l’administrateur ou la DSI » explique Stéphane
Bortzmeyer. « Ces identifiants peuvent être volés. Et une fois que ceux-ci sont en possession
des attaquants, ils peuvent mettre en place des attaques par redirection comme celle ayant visé
le New York Times en 2013. » Ou comme celles mises en place par les groupes cités dans les
rapports de Talos ou de FireEye. Ce type d’attaque consiste à modifier les enregistrements pour
rediriger les utilisateurs vers une machine contrôlée par les attaquants lorsqu’un internaute tente
de se connecter à un nom de domaine. Stéphane Bortzmeyer a publié un article sur son
blog détaillant plus précisément la façon dont cette attaque est mise en place. À partir du
moment ou le mot de passe est compromis, de nombreux scénarios sont possibles pour les
attaquants : ils peuvent se contenter d’intercepter de manière passive les données envoyées par
les utilisateurs vers le site web en mettant en place un scénario de type Man in the middle, ou
procéder à des défacement de sites web, des redirections vers d’autres contenus, ou bloquer
l’accès au site web en question.
DNSSEC : la sécurité du DNS, clefs en main?
Pour répondre à ce type de menace, l’Icann pousse les différents acteurs vers une solution
baptisée DNSSEC. Ce protocole vise à sécuriser certains aspects du système de noms de
domaines en signant cryptographiquement les enregistrements DNS. « Cela permet par
exemple de s’assurer que les modifications et redirections concernant le nom de
domaine ZDNet.fr sont bien réalisées par ZDNet.fr », explique Stéphane Bortzmeyer. L’Icann
recommande la mise en application de ces mesures de sécurité afin de mieux protéger les
sociétés contre les attaques visant le DNS. DNSSEC n’est pourtant pas non plus une nouveauté :
la RFC posant les premiers principes de cette technique date ainsi de 2005, mais un peu moins
de 20% des acteurs ont mis en place ces mesures de protection selon les données de
l’APNIC. « Il ne s’agit pas d’un simple logiciel à installer, c’est quelque chose qui demande
du travail à la DSI et qui doit être adapté à l’organisation, même si les outils pour y parvenir se
sont considérablement améliorés ces dernières années » précise Stéphane Bortzmeyer. Le taux
de déploiement reste encore faible, mais cela ne surprend pas l’expert de l’Afnic : « C’est le cas
pour de nombreuses technologies de sécurité : on pouvait ainsi faire le même constat pour
HTTPS il y a quelques années. » Et DNSSEC n’est d’ailleurs pas la panacée : le protocole doit
ainsi être activé à la fois du côté des détenteurs du nom de domaine et des résolveurs DNS (les
serveurs utilisés pour traduire les noms de domaines et rediriger les utilisateurs vers les
machines correspondantes, généralement fournis par les fournisseurs d’accès) pour être
pleinement efficace. Et même dans ce cas-là, cela ne vous protégera pas à tous les coups.
L’article de Brian Krebs relate ainsi le cas de deux hébergeur DNS, Netnod et PCH, ayant été
visés par les attaques identifiées par FireEye et Talos. Les deux sociétés avaient mis en place
DNSSEC afin de protéger leur infrastructure, mais les attaquants sont parvenus à exploiter les
failles du système afin de procéder à du vol d’informations sur les sites de leurs cibles. Selon
le directeur de PCH, l’implémentation de DNSSEC a permis de bloquer la majeure partie des
attaques, mais certaines sont néanmoins parvenues à leurs fins en profitant notamment de deux
employés en déplacement qui se connectaient aux sites visés via un wifi public, qui utilisait
donc des résolveurs DNS ne vérifiant pas les signatures électroniques censées authentifier les
enregistrements.
Se poser les bonnes questions
Ces attaques visant le DNS sont donc une réalité, mais on est pour l’instant loin des
« cyberattaques mondiales » ayant fait les gros titres tout le week-end. Il s’agit plutôt de
techniques connues mises en œuvre de manière stratégique par des groupes d’acteurs
malveillants, qui exploitent un déficit de sécurité récurrent. « Le problème, c’est que les
organisations et entreprises considèrent rarement les noms de domaines comme des ressources
opérationnelles critiques », rappelle Stéphane Bortzmeyer. Mais face aux alertes de l’Icann,
mieux vaut éviter de céder à la panique. « On a une fâcheuse tendance à ne se préoccuper de la
sécurité qu’en cas de crise, alors que c’est un travail qui se joue sur le long terme », rappelle
l’ingénieur de l’Afnic. Pour les sites visés par ces campagnes d’attaques (et la liste est
disponible chez Crowdstrike), il y a donc tout à fait de quoi enclencher les procédures de crise.
Pour le reste du monde, il vaut mieux profiter de cette piqûre de rappel pour s’interroger sur les
mesures de sécurité en place pour protéger ses enregistrements DNS.
THEME 10 - 5 : Smartphone pliable Huawei Mate X : cher,
mais il le vaut bien Source, journal ou site Internet :ZDnet
Date : 26 février 2019
Auteur : Christophe Auffray
Adressé par Elie Billaudaz
Business : Pour s'offrir le dernier smartphone pliable de Huawei, le Mate X 5G, les
consommateurs devront débourser la somme astronomique de 2.299 euros. Mais le patron du
constructeur l'assure, ce prix baissera grâce à une production de masse. Ce qui suppose
suffisamment d'acheteurs au départ ? Huawei marche sur les talons de Samsung. Quelques
jours après l'annonce du Galaxy Fold du Coréen, Huawei a présenté sa version du smartphone
pliable lors du MWC de Barcelone. Il s'agit donc du Mate X 5G. Comme le Fold, son prix
atteint des sommets à 2.299 euros l'unité. Naturellement, du côté du constructeur, on assure que
ce tarif est tout à fait justifié. Richard Yu, responsable du segment mobile chez Huawei, estime
ainsi que "le design innovant vaut chaque centime dépensé par les consommateurs."
"Il mérite son prix", douloureux néanmoin
"Bien que le coût initial [du Huawei Mate X] soit vraiment élevé, la valeur de l'expérience du
consommateur est tout aussi élevée. Il mérite son prix" défend Yu, cité dans un article
de NetEase publié lundi. Son principal concurrent, Samsung, ne tient sans doute pas un
discours très différent. Son propre smartphone pliable, le Galaxy Fold, est affiché à un prix lui
aussi élevé, mais cependant inférieur, de 1. 980 dollars - contre 2.600 pour le Mate X. Un tel
ticket d'entrée peut-il réellement permettre une adoption suffisamment large par les
consommateurs ? Seule une production de masse tirera véritablement les coûts de production
vers le bas et donc le prix de vente. En attendant, il faudra payer le prix fort. Pour Richard Yu,
les partenaires R&D de Huawei ont consacré beaucoup d'énergie à son produit pliable, et cet
investissement "semble en valoir la peine à présent". Pour le dirigeant, pas de doute, le Mate X
de Huawei est "la plus grande innovation des smartphones de la dernière décennie, et conduira
à la réécriture des définitions des produits dans cette ère."
Production de masse exigée
Le nouveau téléphone se prépare à des tests auprès des opérateurs télécoms. Quant au
lancement, Richard Yu précise que le smartphone ne sera pas officiellement livré aux
consommateurs avant la mi-2019. Ces derniers répondront-ils à l'appel ? Adaptation du logiciel
aux écrans pliables, autonomie, robustesse… le patron de Huawei assure en tout cas que les
principaux obstacles techniques ont été surmontés. Le smartphone est prêt. Et une fois la
production de masse atteinte, le coût diminuera "considérablement". Mais à quel horizon ?
Difficile pour les constructeurs de répondre sans pouvoir au préalable mesurer l'accueil des
consommateurs. Le nouveau téléphone Huawei pourrait par ailleurs, et pour l'instant, faire face
à des contraintes de disponibilité et de production, explique He Gang, responsable de la division
smartphone de Huawei, à NetEase. Le fabricant espère atteindre un rythme de production
d'environ 100.000 Mate X par mois.
11/ JOUR Par JOUR ... le 27 février 2019
THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui
l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par André Dulou
1397 27 février
Conspiration de Lackfi
Le 27 février 1397 éclate en Hongrie la conspiration de Lackfi contre le roi
Sigismond de Hongrie. Initiée par le parti de Ladislas Ier de Naples, cette
conspiration met également en scène les rebelles de Slavonie qui, sous le
commandement de Lackfi, tentent de destituer le roi. La conspiration sera
finalement déjouée par la ligue Garai-Kanizsai. Lackfi et bon nombre de ses
hommes seront tués lors des combats.
1425 27 février
Début du règne de Vassili II, grand-prince de Moscou
Débute le règne de Vassili II l'Aveugle (1415-1462), grand-prince de Moscou,
siège qu'il occupa jusqu'à sa disparition. Succédant à son père, Vassili Ier, alors
qu'il'n'avait que dix ans, il ne dut la conservation de son trône qu'à la protection de
Vytautas le Grand de Lituanie, lequel tuteur limita les prétentions de son oncle,
Georges de Galitch, qui l'en déposséda pourtant plusieurs fois. Récupérant toute
son autorité en 1453, Il s'attela à juguler les territoires russes, réaffirmant le
contrôle de Moscou sur Gorodets, et refusa l'union des Eglises grecque et romaine
(1439), parvenant ainsi à affirmer l'indépendance de l'Eglise russe orthodoxe.
1531 27 février
Formation de la Ligue de Smalkalde
La ligue de Smalkalde voit le jour le 27 février 1531. Les princes protestants
allemands, dirigés par Philippe de Hesse puis l'électeur Jean Frédéric de Saxe, se
révoltent contre Charles Quint et l'application de l'édit de Worms, qui a pour but
d'interdire le luthéranisme. Le grand rival de Charles Quint, François 1er (allié aux
Turcs contre l'Autriche) signe un traité d'alliance avec cette ligue qui débouchera,
en 1545, sur la guerre de Smalkalde.
1560 27 février
Une alliance anglo-écossaise pour chasser les troupes françaises
Signé le 27 février 1560, dans la ville de Berwick-Upon-Tweed, ce traité réunit
l'Angleterre, représentée par sa souveraine Elisabeth Ire, et les seigneurs d'Ecosse
autour d'une volonté commune : chasser les Français établis en Ecosse. Pour se
faire, le traité stipule que l'armée anglaise peut intervenir sur le sol écossais pour
expulser les troupes françaises qui soutiennent le régente Marie de Guise. Celle-ci
meurt le 10 juin 1560 à Edimbourg, alors qu'elle gouverne l'Ecosse pour le compte
de sa fille Marie Ire Stuart. C'est le signal que les Anglais et les révoltés écossais
attendaient : ils peuvent expulser les Français qui sont sans protection.
1594 27 février
Sacre d'Henri IV
Henri de Navarre est sacré roi à la cathédrale de Chartres sous le nom d’Henri IV.
Impossible pour lui d’organiser la cérémonie à Reims puisque la ville se trouve
encore sous l’autorité des Guise. Le roi, qui vient de se convertir, agit dans une
logique politique. Il espère ainsi mettre fin au pouvoir de la Ligue, qui ne pourra
plus s’opposer à un roi devenu catholique. Dans cette optique, il recevra
l’absolution du pape en 1595.
1700 27 février
Découverte de la Nouvelle-Bretagne par William Dampier
En 1699, le navigateur anglais William Dampier commande le Roebuck, avec pour
mission d'explorer l'Australie. Durant son périple, il découvre l'île de Nouvelle-
Bretagne (Nova Britannia), appartenant aujourd'hui à la Papouasie-Nouvelle-
Guinée, le 27 février 1700.
1776 27 février
Bataille de Moore's Creek Bridge
La bataille de Moore's Creek Bridge a eu lieu pendant la guerre d'indépendance
des Etats-Unis d'Amérique, le 27 février 1776. Lors d'une expédition destinée à
recruter des loyalistes en Caroline du Nord, l'armée britannique fut attaquée par
des milices de patriotes indépendantistes. L'affrontement fut bref et les patriotes
remportèrent aisément la bataille face à des loyalistes faiblement armés. De
nombreux loyalistes furent arrêtés par la suite et cette bataille consolida fortement
la Révolution américaine.
1848 27 février
Ouverture des Ateliers nationaux
Trois jours après l'instauration de la IIème République, le nouveau gouvernement,
sous la pression de Louis Blanc, décide d'ouvrir des Ateliers nationaux destinés à
résorber le chômage en employant des ouvriers sans travail. Près de 100 000
personnes s'inscrivent au bureau d'embauche. Un programme de grands travaux est
lancé à Paris avec la construction des gares Montparnasse et Saint-Lazare. Les
Ateliers nationaux, insuffisants et mal organisés, deviendront un vivier de militants
révolutionnaires. Ils seront dissous le 21 juin 1848, entraînant une insurrection
sanglante.
1854 27 février
Schumann tente de mettre fin à ses jours
Pris d’un accès de désespoir en prenant conscience de sa folie, le compositeur
Robert Schumann traverse Düsseldorf sans avoir pris le temps de vêtir une tenue
de ville et se jette dans les eaux glacées du Rhin. Rongé par la folie et l’angoisse,
l’auteur des "Scènes d’enfants" et de "Papillons" traduit un romantisme exacerbé
dans sa musique mais aussi son destin. Il est repêché par des bateliers pour être
interné jusqu’à la fin de ses jours, obsédé par sa musique intérieure constituée d’un
« la » et de voix imaginées.
1879 27 février
Mise au point de la saccharine
Le chercheur américain Constantine Fahlberg, de l'université Johns Hopkins de
Baltimore, fait la découverte d'un édulcorant de synthèse, la saccharine.
1881 27 février
Bataille de Majuba Hill
Le 27 février 1881, les troupes de l'armée britannique dirigée par le général George
Pomeroy Colley sont battues par les Boers, dans le cadre de la première guerre des
Boers contre l'annexion du Transvaal par le Royaume-Uni. La bataille de Majuba
Hill aura pour conséquence la signature d'un armistice le 6 mars, puis d'un traité de
paix, le 22 mars 1881. George Pomeroy Colley trouve la mort lors de ce conflit.
1897 27 février
Destitution de Ranavalona III de Madagascar
La France envahit Madagascar dès 1895. Dans la nuit du 27 au 28 février 1897, le
gouverneur général Joseph Gallieni fait arrêter Ranavalona III, reine de
Madagascar, et la destitue, ce qui met fin au royaume de Madagascar et transforme
l'île en colonie française. La reine est alors exilée à La Réunion.
1925 27 février
Reconstitution du NSDAP
Fondé en 1920 à Munich, le NSDAP est interdit suite à la tentative de prise de
pouvoir et à l'emprisonnement de son chef, Adolf Hitler, le 8 novembre 1923. Lors
de sa sortie de prison en décembre 1924, Hitler retrouve un NSDAP miné par des
tensions internes et écartelé en plusieurs tendances politiques. Il entreprend alors
sa reconstitution dès le 27 février 1925, réorganisant les structures du parti de
manière à s'octroyer les pleins pouvoirs.
1933 27 février
Incendie du Reichstag
Dans la nuit, le Parlement allemand s'embrase. Le communiste néerlandais
Marinus van der Lubbe est arrêté sur les lieux de l'incendie. Il est immédiatement
désigné comme coupable par le nouveau chancelier Adolf Hitler qui voit dans cet
acte criminel un complot communiste. Le parti national-socialiste (NSDAP)
s'empare de l'accident pour procéder à l'élimination des communistes allemands.
Dès le lendemain 4 000 responsables du PC sont arrêtés.
1936 27 février
Décès du médecin russe Ivan Pavlov
Décès du médecin et physiologiste russe, Ivan Pavlov, le 27 février 1936, à l'âge
de 86 ans. Il réalisa des expériences sur les chiens en analysant leur salive. Ce fut
ainsi qu'il obtint, en 1904, le prix Nobel de médecine pour son travail sur la
physiologie de la digestion. Son étude sur le réflexe conditionnel a permis de
donner le nom de « réflexe de Pavlov » à tout geste involontaire de notre
organisme.
1939 27 février
La France reconnaît le régime franquiste
Suite au rapport du chargé de mission auprès des nationalistes espagnols Léon
Bérard, la Chambre des députés reconnaît le gouvernement espagnol formé à
Burgos par le général Franco. La guerre civile n'est pas encore terminée. Le
maréchal Pétain est nommé ambassadeur de France auprès du gouvernement
franquiste.
1942 27 février
Opération Biting
L'opération Biting (« Coup de croc ») des 27 et 28 février 1942 a opposé l'armée
allemande aux Britanniques à Bruneval, une commune de Seine-Maritime. Il
s'agissait pour les Britanniques de s'emparer d'un radar allemand ; cet outil
représentait, en effet, à l'époque une évolution technologique importante.
L'opération fut un succès pour les Britanniques. Cette prise de guerre leur permit
de mieux maîtriser les progrès de la technologie allemande, et de réaliser que le «
mur de l'Atlantique » pouvait être brisé.
1953 27 février
Sortie du film "Les vacances de Monsieur Hulot"
Le nouveau long métrage de Jacques Tatischeff, alias Jacques Tati, sort sur les
écrans français. Le réalisateur invente le personnage de Monsieur Hulot,
personnage burlesque ne se déplaçant que sur la pointe des pieds avec une pipe à
la bouche et un drôle de chapeau sur la tête. Le succès est retentissant et la France
entière rit des gags involontaires que provoque Monsieur Hulot. En 1958, Jacques
Tati tournera un autre épisode des aventures de Monsieur Hulot avec "Mon oncle".
1957 27 février
Lancement de la campagne des Cent fleurs
Mao annonce dans un discours le lancement d’une campagne visant à une plus
grande liberté d’expression. Travaillant à cette campagne depuis mai 1956, il en
profite pour inciter à la critique du Parti en place. Il espère ainsi s’attirer les faveurs
des intellectuels. Mais cette liberté tourne vite au désavantage du PCC qui est
présenté comme une nouvelle élite dominante s’accaparant le pouvoir. Le
mécontentement est en effet puissant dans le pays et les exhortations de Mao à la
critique rencontrent un vif écho, si bien que le régime doit faire marche arrière.
Quelque mois plus tard, le mouvement se termine dans la répression et les
déportations massives dans les camps de travail. Par l’ampleur qu’elle a menacé
de prendre, la campagne des Cent fleurs préfigure la Révolution culturelle.
1958 27 février
Assurance automobile obligatoire en France
L'Assemblée vote une loi instaurant l'obligation d'assurance en matière d'utilisation
de véhicules. Le texte de loi précise "que tout fait quelconque de l'homme qui cause
à autrui un dommage oblige celui par lequel il survient à le réparer".
1994 27 février
Clôture des JO de Lillehammer
Les XVIIème Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer en Norvège s'achèvent. Il
furent les premiers de la nouvelle alternance qui les placent à deux ans des jeux
d'été, et ainsi les seuls à avoir lieu seulement deux ans après les précédents. La
patineuse de vitesse américaine Bonnie Blair gagne le 500 mètres et devient la
première femme à remporter trois titres olympiques dans cette discipline (1988,
1992,1994). Pour la première fois depuis 38 ans, les skieurs français reviennent
sans la moindre médaille.
1994 27 février
Dernière performance olympique pour Alberto Tomba
Six ans après sa première victoire olympique à Calgary, Alberto Tomba est en
mauvaise passe à Lillehammer : quelques jours plus tôt, une porte ratée lui avait
volé tout espoir de podium lors du slalom géant et désormais il pointe douzième
du slalom après la première manche. Pourtant, cette épreuve lui avait été jusqu’ici
favorable et il avait su la dominer à Calgary comme à Albertville. Mais "La
Bomba" n’est pas décidé à baisser les bras : après une deuxième descente
époustouflante, il signe sa dernière performance olympique pour obtenir la
médaille d’argent.
2005 27 février
Million dollar baby récompensé aux Oscars
Clint Eastwood remporte l'Oscar du meilleur réalisateur pour Million dollar baby.
Ce drame bouleversant repartira également de la cérémonie avec les Oscars du
meilleur film, du meilleur second rôle (Morgan Freeman) et de la meilleure actrice
(Hilary Swank). A cette occasion, Clint Eastwood devient le plus vieux réalisateur
récompensé par l'académie des Oscars.
12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en
langue étrangère
THEME 12 - 1 : China’s Response to the Trade - Milken Source, journal ou site Internet : Institut Review
Date : 28 février 2019
Auteur : Minxin Pe
Adressé par Jean-Claude Tourneur
A core doctrine of American governments since World War II has been that trade liberalization
would lead to a virtuous cycle of rising wealth and ever more resilient democratic institutions.
Economic convergence, the thinking went, would pull the world out of poverty and into wealth
and freedom — and we would all live happily ever after. Alas, the fairy tale was not to be.
Western leaders didn’t understand that autocratic regimes would adapt to economic
liberalization in ways that protected their interests. And nowhere is that more evident than in
the tortuous story of U.S.-China relations. U.S. presidents Bush and Obama both backed their
trade policies with bets on Chinese democratic reforms they presumed would come. China’s
president, Xi Jinping, turned those bets into dead money. Now he’s countering President
Trump’s “easy to win” trade war with a mix of retaliation and one-off concessions. Given the
adverse geopolitical dynamics at work here, it’s hard to come up with a sequence of moves in
which both countries don’t lose.
The First Round Goes to…
With the benefit of hindsight, it is clear that Xi Jinping initially made costly mistakes in
responding to President Trump’s threats. The first was thinking Trump could be easily — if not
cheaply — appeased with promises of purchasing more American goods along with some
heavy-duty personal flattery at the extravagant reception accorded him during his state visit to
Beijing in November 2017. China’s second mistake was underestimating Trump’s willingness
to apply America’s enormous leverage in an all-out trade war. When Washington fired the first
salvo with 25 percent tariffs on some $50 billion worth of Chinese imports in June 2018, Xi
apparently assumed that Trump would back down if China retaliated. What he overlooked was
one obvious but crucial fact: Chinese merchandise exports to the U.S. in 2017 totaled $505
billion while the U.S. sold only $130 billion worth of goods to China. (Trade in services pared
the imbalance, but not by much.) And the lopsided nature of the U.S.-China bilateral trade
meant that Beijing would soon run out of ammunition if Washington chose to escalate. By the
time Chinese leaders realized their errors, it was too late. Instead of bringing the trade war with
the U.S. to a quick end, Xi’s initial defiance led to another round of tariffs that has threatened
to unravel the entire Sino-American trade relationship. China had already paid a steep price
even before its $12 trillion economy felt the direct effects of U.S. protectionism. Confidence in
the Chinese growth machine evaporated in 2018, as foreign companies accelerated their plans
to hedge their bets by diversifying their supply chains. Although Chinese sales to the U.S.
actually increased in the second half of 2018 as companies ramped up shipments ahead of the
tariff increases scheduled for January 1, 2019, total exports will almost certainly contract in
2019 (they fell more than 4 percent in December 2018).
Digging In
The global stock market roller coaster triggered by the trade war created an opportunity for Xi
to re-engage Trump, who apparently began to realize that a trade war against the world’s
second-largest economy would not be duck soup to win. The two leaders agreed to a three-
month truce when they met in Argentina on December 1, 2018. Since then, the contours of a
new Chinese strategy are becoming visible. The essence of this strategy is to offer modest
concessions in exchange for delays on the day of reckoning. Chinese leaders understand that a
25 percent tariff slapped on all Chinese exports to the U.S. could shave off as much as 1.5
percentage point of growth in 2019 alone But Xi has limited means to achieve his objective.
Under more normal circumstances, Beijing could count on the American business community
to lobby Washington on its behalf. But China’s own protectionist trade practices and poor
record in protecting American intellectual property have alienated American business leaders,
who seem to be quietly enjoying Xi’s trials. Without American corporations to carry the day,
China is reduced to offering real concessions, while hoping that Trump will soften his position
should the trade war show signs of hurting his chances for re-election in 2020. There are four
fronts in the U.S.-China trade war: the bilateral trade imbalance, American access to the
Chinese market, intellectual property rights protection, and Beijing’s industrial policy and
subsidies for state-owned enterprises. Chinese leaders believe that they can dangle enough
goodies in front of Trump — and American corporations — to strike a deal, which will last at
least a few years. So far, China has offered concessions on the first three fronts. Beijing has
promised to purchase an extra $1.2 trillion in U.S. products in coming years and floated
proposals that would allow American companies to gain access to previously restricted sectors,
including finance, autos and energy. However, Chinese negotiators apparently refuse to budge
on industrial policy and subsidies, the two pillars of China’s state-capitalist system. Now that
they scent blood in the water, it is doubtful that the Trump administration will meet Beijing
halfway. Even if Chinese negotiators promise to strengthen IP protection, the hawks in the West
Wing aren’t inclined to take them seriously. China will probably put more concessions on the
table. And if Beijing puts some big-ticket purchases and significant market access on the table,
American business will be loath to walk away. As for Trump, he will be torn between accepting
a tweetable trade “win” and missing an opportunity to go for the jugular.
A Lose-Lose Scenario
The fluidity of the negotiations makes it impossible to predict whether China’s short-term
strategy will bear fruit. However, it is not too hard to discern its long-term consequences of the
turn in Sino-American relations. International relations in the coming decade will be defined
by the geopolitical rivalry, even a cold war, between the U.S. and China. The trade war is merely
the opening shot in this contest for global leadership in economic influence, technology and
security. In this new environment, economic integration between the U.S. and China, regardless
of its efficacy as a mechanism for wealth creation, will be seen by both countries as posing
unacceptable national security risks. China’s excessive dependence on American markets and
technology makes it extremely vulnerable to American sanctions. For the U.S., allowing China
access to critical technologies would simply strengthen a strategic adversary and raise the future
costs of confrontation. As a result, prospects for ongoing global economic integration are
problematic at best. Even if Xi and Trump strike a deal to end the trade war, there’s every reason
to believe that the two economic giants will gradually decouple. Sooner rather than later, trade
between economies that account for 40 percent of the world GDP will likely be a fraction of
what it is today. Global supply chains will fragment and become less efficient. Rival technology
blocs, centered respectively in the U.S. and China, will divide the world. Multinational firms
will have to find new business models to survive in this new environment. Could Humpty-
Dumpty be put back together? Probably not: global integration was more dependent than we
like to admit on America’s geopolitical dominance. And while the combination of Trump’s
impulsiveness and Xi’s rush to assert China’s power apparently accelerated the process, a cold
war was probably inevitable. The real question, then, is whether China and the United States
can adapt in ways that minimize the consequences. Under more normal circumstances, Beijing
could count on the American business community to lobby Washington on its behalf. But
China’s own protectionist trade practices and poor record in protecting American intellectual
property have alienated American business leaders.
THEME 12 - 2 : Chinese engineers look to graphene to
drive deep space exploration Source, journal ou site Internet : XNA
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
A two-dimensional form of carbon known as graphene might one day help power space
exploration into the unknown universe, say Chinese space engineers. Graphene, which is just
one atom thick, could enable light-powered propulsion technology leading to fuel-free
spacecraft. Traditional spacecraft depend on chemical propellants, and the amount they carry
determines how far they can fly, said Song Shengju, the research leader at the China Academy
of Launch Vehicle Technology. More than 80 percent of the takeoff weight of current carrier
rockets is chemical propellants. If spacecraft could travel without fuel, humans could explore
much farther into deep space, Song said. Scientists in other countries have been studying light-
powered propulsion technology. There are about 400 billion stars in the galaxy, and their light
could become an inexhaustible energy source. Scientists in Europe, the United States and Japan
are developing spacecraft with solar sails made with polyimide film, but the thrust is relatively
weak, said Song. Chinese researchers are developing sails with graphene, one of the strongest
and thinnest known materials, which can withstand temperatures over 800 degrees centigrade.
Previous research conducted by Professor Chen Yongsheng, of Nankai University, showed
graphene can be driven by various light sources including sunlight, and the thrust generated is
1,000 times higher than that of polyimide film in vacuum conditions. "It's just the beginning.
We need to conduct further research on the mechanisms and properties of the graphene and
light-powered spacecraft. If we make breakthroughs in this technology, it would facilitate
exploration to the unknown universe," Song said.
THEME 12 - 3 : Honeywell awarded $150M for advanced
turbine propulsion development/II
Source, journal ou site Internet : UPI
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
Honeywell Aerospace was awarded a contract for work on the Advanced Turbine Technologies
for Affordable Mission, or ATTAM, Capability Phase I program, the Defense Department
announced on Thursday. The competitive contract, valued at $150 million, was won by
Honeywell Aerospace, headquartered in Phoenix, after consideration of 54 offers, according to
the Air Force Research Laboratory. Work on the program will be to develop, demonstrate, and
transition advanced turbine propulsion, power and thermal technologies to provide
improvement in affordable mission capability. This approach extends to a range of legacy,
emerging, and future military propulsion, power and thermal technology needs in a variety of
applications, the Pentagon said. Honeywell's work under the contract is expected to be
completed by February 2027. Contracts for similar work on the ATTAM program have been
awarded to several companies, including a $19.9 million deal for Lockheed Martin, a $20
million deal for Northrop Grumman, a $250 million deal for GE Aviation, a $250 million deal
for Pratt and Whitney and a $100 million deal for Rolls-Royce.
THEME 12 - 4 : AI may be better for detecting radar
signals, facilitating spectrum sharing Source, journal ou site Internet : SPX
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
When vacationers buy a stake in a beachfront timeshare, they decide in advance who gets to
use the property when. The National Institute of Standards and Technology (NIST) is helping
the Federal Communications Commission (FCC) institute a similar plan for when commercial
wireless providers and the U.S. Navy attempt to share a desirable 150-megahertz (MHz)-wide
section of the radio frequency (RF) spectrum for communications. In a new paper, NIST
researchers demonstrate that deep learning algorithms--a form of artificial intelligence--are
significantly better than a commonly used, less sophisticated method for detecting when
offshore radars are operating. Improved radar detection would enable commercial users to know
when they must yield the so-called 3.5 Gigahertz (3.5 GHz) Band. In 2015, the FCC adopted
rules for the Citizens Broadband Radio Service (CBRS) to permit commercial LTE (long-term
evolution) wireless equipment vendors and service providers to use the 3.5 GHz Band when
not needed for radar operations. Companies such as AT and T, Google, Nokia, Qualcomm,
Sony and Verizon have been eager to access this band (between 3550 and 3700 MHz) because
it will expand product markets and give end users better coverage and higher data rate speeds
in a variety of environments where service is traditionally weak. NIST helped develop 10
standard specifications that enable service providers and other potential users to operate in the
3.5 GHz Band under FCC regulations while assuring the Navy that the band can be successfully
shared without RF interference. These standard specifications, including the algorithm for
protecting military incumbent users, were approved in February 2018 by the Wireless
Innovation Forum Spectrum Sharing Committee (WINNF SSC), the public-private standards
body for the CBRS. However, there are presently no official standards for determining when
the military is using the band. The new study, reported in the journal IEEE Transactions on
Cognitive Communications and Networking, represents the latest NIST research effort toward
achieving that goal. In current practice, radar signals from ships at sea are identified using
automated detectors that look for energy rises in the electromagnetic spectrum. "However," said
Michael Souryal, lead for the NIST spectrum sharing support project, "these energy detectors
are not discriminating enough to consistently get it right, sometimes confusing other RF signals
as radar or missing the radar signatures altogether." Souryal and his colleagues turned to
artificial intelligence (AI) for a potential solution. Eight deep learning algorithms--software
systems that learn from pre-existing data--were trained to recognize offshore radar signals from
a collection of nearly 15,000 60-second-long spectrograms (visual representations of the radar
signals over time). These spectrograms were recorded in 2016 near naval bases in San Diego,
California, and Virginia Beach, Virginia, for the National Advanced Spectrum and
Communications Test Network (NASCTN). After training, the deep learning algorithms were
pitted against energy detectors to see which performed best at identifying and classifying a set
of spectrograms different from the ones used to educate the AI detectors. "We found that three
of the deep learning algorithms appreciably outperformed the energy detectors," Souryal said.
The best deep learning algorithm and the spectrogram collection were used to develop 3.5 GHz
Band "occupancy statistics," datasets that describe when the band is available and for how long.
Now that the NIST researchers have validated the use of the deep learning algorithms, they plan
to continue refining the AI detectors by training them with higher-resolution, more-detailed
radar data, which they believe should lead to even better performance.
THEME 12 - 5 : OneWeb satellite launch could be
postponed after Soyouz emergency Source, journal ou site Internet : Sputnik
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
The launch of the first test satellites of the UK's OneWeb constellation into orbit from the
Kourou spaceport using the Soyuz-ST carrier rocket may be postponed due to an emergency
situation during the launch of Egyptian Egyptsat-A satellite on board a Soyuz-2.1b rocket on
Thursday, a Russian space industry source told Sputnik. The long-awaited OneWeb satellite
launch has been recently rescheduled for February 27. "Both carrier rockets use the same engine
on their third stages, therefore, an investigation [into Soyuz 2.1b emergency] will be required,
which means that the launch on February 27 from the Kourou space center may be postponed,"
the source said. Russian space industry sources earlier told Sputnik that the third stage of the
Soyuz rocket failed to bring the first stage carrying the Egyptian satellite to a target orbit, but
the Fregat booster was able to use reserve fuel to compensate for the orbiting error. Russia's
State Space Corporation Roscosmos ultimately confirmed that the EgyptSat-A earth
observation satellite had been delivered to its designated orbit and is operating in a regular
regime.
THEME 12 - 6 : US Must accelerate deployment of space
sensors to counter Russian threat Source, journal ou site Internet : Spitnik
Date : 27 février 2019
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
The United States needs to accelerate the deployment of sensors in space to counter threats
allegedly posed by adversaries like Russia, North American Aerospace Defense Command
(NORAD) Commander Terrence O'Shaughnessy said in congressional testimony on Tuesday.
"We need to fundamentally relook at the way that we are maintaining our domain awareness,"
O'Shaughnessy, who also leads US Northern Command, told the Senate Armed Services
Committee. "It absolutely is going to have to include space and we really need to accelerate our
work to put sensors in space that can help us understand the domain on the sea and in the air of
the threats that are coming to our homeland." O'Shaughnessy also said investing in anti-missile
defence systems will be critical to countering Russia, which, according to him, represents the
biggest near-term threat to the US homeland. "[Russia] is not just a cyber threat. This is a kinetic
threat with cruise missiles," the NORAD chief said. "We need to invest... if we are going to
maintain our ability to defend." Last week, President Donald Trump signed a directive that
ordered the Pentagon to establish a US Space Force that would operate as the sixth branch of
the armed forces within the Air Force, despite a 1967 treaty signed by more than 100 nations
that ban the militarization of space. The Pentagon said in a report in August that the US Space
Force's capability development efforts will focus on global surveillance for missile targeting
and other priorities. The report also named Russia and China as key threats to US space
capabilities.
13/ Titres des articles pouvant être demandés à
l’adresse [email protected], qui vous les
adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs
articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse : [email protected];
1) Articles en langue française : • L’hebdo indépendant fin février 2019
• L’Égypte au secours du président soudanais Omar Al-Bachir
• Syrie – Quatre épouvantables scénarios possibles à court-terme et
comment les éviter
• Donald Trump mériterait-il vraiment moins un prix Nobel de la paix que
ses lauréats précédents ? Jean-Vincent Brisset - Atlantico
• Airbus A380 : la triste fin d'un magnifique paradoxe Jérôme
Bouchard tribune
• Coopération spatiale entre la France et l’Allemagne « NewSpace: a
Franco-German Perspective »
• Quand la rivalité Saudo-iranienne s’invite en Asie du Sud Christophe
Jaffrelot- Institut Montaigne
• Pourquoi Naval Group est la société la plus solide de son secteur en
Europe Michel Cabirol | TRIBUNE
• Naval Group améliore sa rentabilité opérationnelle pour la quatrième
année consécutive
• Fenêtre d'opportunité pour les recherches de « La Minerve »
• Tribune : Comment l'Iran continue de défier les Etats-Unis avec son
programme d'armement
• La France demande à l'Allemagne d’assouplir ses règles sur les
exportations d'armes TRIBUNE.
• Eurofighter, A330 MRTT, Casa C295, H145... bloqués à l'export : Berlin
fragilise Airbus Michel Cabirol TRIBUNE
• Orient XXI- Arabie saoudite. Salman Al-Awdah sous la menace d’une
condamnation à mort
• Mur avec le Mexique: «Il existe un État profond qui défie frontalement
Donald Trump
• Canal académie 554
• Géopolitique de la 5G
• Obs : L'interminable voyage en train de Kim Jong-un pour rejoindre le
sommet avec Trump à Hanoï
• Les @mers du CESM 26/02/2019
• Eca group lance l’Inspector 125, son nouveau drone de surface
• Le « Charles de Gaulle » termine son dernier exercice avant déploiement
• Martinique : démantèlement d’un réseau international de trafic de
stupéfiants et d’armes
• Arrêté du 19 février 2019 modifiant l’arrêté du 21 avril 2008 relatif aux
périodes militaires d’initiation ou de perfectionnement à la défense
nationale (JO)
• Communiqué de Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d'État auprès de la
ministre des Armées. Décès de Jean Masson
• Selon l’Icann, il existe un risque important et permanent visant
l'infrastructure DNS
• Matrix : Signal, Telegram, Whatsapp et consorts peuvent toujours courir
• La France demain première terre d'accueil de datacenters en Europe ?
• MWC 2019 : Les annonces attendues lors du salon
• MWC 2019 : quelques chiffres pour mieux comprendre la folie 5G
• Huawei : La « 5G n'est pas la bombe atomique »
• Microsoft France ouvre un centre dédié à l’intelligence artificielle à Paris
• Facebook cesse de collecter la géolocalisation en permanence sur Android
• La Fremm « Bretagne » admise au service actif
• Naval Group débute les essais en mer de la frégate FREMM Normandie
• Lourde perte pour TechnipFMC en 2018
• Général d'armée (2S) Didier Bolelli, président du directoire de GEOS
• Compte rendu De la Soirée Débat Du mercredi 23 janvier 2019 à 19h30
Sous la direction de Monsieur Dimitri MAUCHIEN, Responsable du
comité Europe de l’ANAJ Sur le thème : « La paix et la guerre en Europe
” avec le Professeur Jean-Pierre BOIS et le Préfet (H) Cyrille SCHOTT
• Tribune : Grogne chez Microsoft : les employés ne veulent pas "créer des
armes"
• « Islam de France », on ne change pas une équipe qui perd
• CENSURES FRANCAISES !
• Aéroport de Toulouse : l'inquiétude d'une nouvelle candidature chinoise
2) Articles en langue étrangère : • British intelligence says Huawei risk manageable: FT (AFP)
• New Zealand holding talks on Huawei security fears: PM (AFP)
• UAE signs major missile deals with US giant Raytheon (AFP)
• U.S. destroyer Cook, NATO ships enter Black Sea ahead of exercise (UPI)
• Democrats warn Trump may rush nuclear transfer to Saudis (AFP)
• UAE announces more than $3B in defense deals at IDEX conference (UPI)
• President Tsai Ing-wen on Wednesday said no formal peace deal could be
signed with China until leaders in Beijing rule out using force against the
island
• Kim must make 'meaningful' gesture to see sanctions ease: Trump (AFP)
• On its maiden flight, India's SSLV will carry two defence satellites (IANS)
• Putin threatens to target West with new missiles(AFP)
• Technology developed in Brazil will be part of ISS (SPX)
• Airbus inaugurates its Innovation Centre in China
• NYT: Europe to Mike Pence: No, Thank You
• Agreement on the acquisition of the European MRO activities of the TAG
Aviation Group by Dassault Aviation
• Germany under fire for Saudi arms export ban (AFP)
• Submarine deal shows France-Australia ties in 'new phase' (AFP)
• BAE awarded $23.2M contract for post shakedown of USS Thomas
Hudner (UPI)
• BAE Systems was awarded a $23.4 million contract for post shakedown
availability work on the USS Thomas Hudner, a guided-missile destroyer
that was commissioned last December.
• Army to test lighter body armor vest as part of total protection
system (UPI)
• Lockheed awarded $33.4M for cost reduction work on LRASM (UPI)
• NASA tests urban drone traffic management in Nevada, Texas (SPX)
• Raytheon and General Dynamics to operate Reagan Ballistic Missile Test
Site (SPX)
• EU sees first Arab summit as response to Russia, China (AFP)
• Two US Navy ships sail through Taiwan Strait (AFP) F
• Iranian foreign minister Zarif tenders resignation on Instagram (AFP)
• Warning issued over attacks on internet infrastructur (AFP)
• Russian rocket launches Egyptian telecom satellite (AFP
• Pompeo to visit Philippines amid China flirtationw/ (AFP)
• 'Xi cult' app is China's red hot hit (AFP)
• IAEA says says Iran adhering to terms of nuclear deal (AFP),
• Huawei takes fight with US over spying fears to top mobile fair (AFP)
• Bid by 'enemies' to sabotage missiles foiled: Iran Guards (AFP)
• Okinawa 'no' vote won't delay US base move: Japan PM (AFP)
• Peace drive or 'performance'? S. Koreans ambivalent on Trump-Kim
meet (AFP)
• Nuclear breakthrough or vague promises? Outcomes abound for Trump
and Kim (AFP
• Putin threatens to target West with new missiles (AFP) Feb 20, 2019
• ArianeGroup and CNES launch ArianeWorks acceleration platform
(SPX)
• China's telecom dominance a security challenge: UK's GCHQ(AFP)
• India 'air strikes' send Pakistan tensions surging (AFP)
• India says doesn't want 'escalation' after Pakistan air strike (AFP)
• Key steps in North Korea's weapons development (AFP)
• Road to riches: Vietnam firm 'could show way for North Korea' (AFP
• Pakistan says shoots down Indian jets, sending tensions soaring (AFP)
• FIRST AUSTRALIA-FRANCE JOINT INTERNATIONAL RESEARCH
LAB TO BE BASED IN ADELAIDE
• Naval Group strengthens Franco-Australian collaboration with the naval
and maritime domain.
3) Liens intéressants à consulter : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/21/97001-20190221FILWWW00156-
migrants-la-france-va-livrer-six-embarcations-a-la-marine-libyenne.php
https://www.defensenews.com/smr/nuclear-arsenal/2019/02/20/a-us-russia-pact-
preventing-nuclear-armageddon-is-in-trouble/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/21/97001-20190221FILWWW00219-le-
porte-avions-charles-de-gaulle-ne-naviguera-pas-en-mer-de-
chine.php?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov
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https://www.defensenews.com/smr/nuclear-arsenal/2019/02/20/a-us-russia-pact-
preventing-nuclear-armageddon-is-in-trouble/
https://www.reuters.com/article/us-space-moon-israel/israels-first-moon-mission-set-
for-liftoff-from-florida-thursday-idUSKCN1Q91BL
https://www.flightglobal.com/news/articles/boeing-kc-46a-refuels-stealth-aircraft-for-
first-tim-455974/
https://leconomiste.com/article/1041044-guerre-de-l-information-quand-votre-
personnel-devoile-vos-secrets
https://fr.sputniknews.com/international/201902221040120323-usa-moscou-troupes-
venezuela/
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Elections-legislatives-israeliennes-les-partis-
et-les-candidats-en-lice.html
https://www.atlantico.fr/decryptage/3566423/donald-trump-meriterait-il-vraiment-
moins-un-prix-nobel-de-la-paix-que-ses-laureats-precedents--jean-vincent-brisset
https://www.bruxelles2.eu/2019/02/23/la-menace-poutinienne-ou-le-retour-
dexperience-de-syrie/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/23/97001-20190223FILWWW00016-la-
lutte-antijihadiste-obtient-des-resultats-au-sahel-philippe.php
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/23/97001-20190223FILWWW00095-mali-
philippe-assure-un-soutien-francais-sans-date-limite.php
http://www.leparisien.fr/societe/ligue-du-lol-le-monde-des-medias-secoue-par-une-
affaire-de-cyberharcelement-11-02-2019-8009121.php
https://www.lejdd.fr/Societe/ligue-du-lol-retour-sur-une-semaine-qui-a-bouscule-la-
presse-francaise-3858785
http://www.ifrap.org/emploi-et-politiques-sociales/les-grandes-entreprises-continuent-
se-developper-prioritairement-hors
Canberra, 26 February 2019
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/21/97001-20190221FILWWW00219-le-
porte-avions-charles-de-gaulle-ne-naviguera-pas-en-mer-de-chine.php
https://www.institutmontaigne.org/blog/chine-europe-la-conquete-du-rail
https://www.contrepoints.org/2019/02/25/337993-energie-non-a-la-dictature-
ecologiste
https://www.bruxelles2.eu/2019/02/26/ventes-darmes-le-double-jeu-du-
gouvernement-allemand-devoile/
https://www.defensenews.com/digital-show-dailies/avalon/2019/02/25/australia-
formulates-its-path-to-military-modernization-and-industrial-growth/
https://www.reuters.com/article/uk-australia-airshow-boeing-brexit/boeing-shifting-
spare-parts-in-preparation-for-brexit-executive-idUSKCN1QF0V3
https://www.flightglobal.com/news/articles/rolls-royce-touts-modernised-indiana-
factory-for-b-5-456087/
https://www.defenseone.com/technology/2019/02/study-looks-define-industrial-base-
great-power-era/155117/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/25/97001-20190225FILWWW00170-le-
systeme-international-de-controle-des-armements-s-effondre-onu.php
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/iran-quand-la-jeunesse-se-defie-de-ses-
dirigeants/
https://breakingdefense.com/2019/02/dod-wants-help-to-spot-kill-mobile-missiles/
https://www.reuters.com/article/us-northkorea-usa-bambooairways/vietnams-bamboo-
airways-to-buy-10-boeing-planes-during-trump-kim-summit-idUSKCN1QD0EI
http://prochetmoyen-orient.ch/la-cour-des-comptes-cote-cour/
https://www.reuters.com/article/us-australia-airshow-boeing-unmanned/boeing-
unveils-unmanned-combat-jet-developed-in-australia-idUSKCN1QF2XT
https://www.defensenews.com/interviews/2019/02/27/us-air-force-chief-on-the-f-35-
quarterback-new-and-improved-f-15-and-future-of-light-attack/
http://theconversation.com/donald-trump-et-kim-jong-un-a-hano-lart-delicat-du-
compromis-112431
http://knowledge.essec.edu/fr/economy-finance/linfiltration-crime-organise-dans-
marches-legaux.html
Union-ihedn.org
http://www.union-ihedn.org/les-actualites/revue-de-presse/