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Quelle planète ? Le problème dramatique de la dégradation des sols Fonds pour l’environnement mondial

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Quelle planète ? Le problème dramatique de la dégradation des sols

Fonds pour l’environnementmondial

« LE FEM EST RÉSOLU À S’ATTAQUER

AUX PROBLÈMES DE LA DÉGRADATION

DES SOLS, QUI EST UNE MENACE

POUR NOTRE SÉCURITÉ ÉCOLOGIQUE

ET ALIMENTAIRE. »

Len GoodDirecteur général et président

Fonds pour l’environnement mondial

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La dégradation des sols — et en particulier la désertification etle déboisement — provoque de vastes mouvements de popula-tions, elle perturbe les perspectives de développement

économique, elle aggrave l’instabilité et les conflits régionaux, etelle menace la vie et les moyens d’existence des populations surlesquelles plane ce risque.

La désertification prélève un tribut particulièrement lourd sur ceuxqui dépendent directement des ressources naturelles pour leursurvie — les plus pauvres d’entre les pauvres. Elle affecte plus de110 pays, influençant directement le quotidien de plus d’un milliardde personnes, ceux que l’on appelle les réfugiés écologiques.Chaque année, 12 millions d’hectares sont ainsi perdus — assezpour produire 20 millions de tonnes de céréales.

Le déboisement entraîne aussi une dégradation généralisée dessols. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et

l’agriculture estime à l’heure actuelle que quelque 15,2 millionsd’hectares de forêt disparaissent chaque année dans la seule zonedes tropiques. Dans les régions forestières, les principales causes dela dégradation des sols sont l’abattage des arbres et la conversiondes espaces boisés pour les besoins de l’agriculture ou des peuple-ments humains. Le recul des forêts met en péril les populations quidépendent des produits forestiers pour leur survie.

Mais les conséquences environnementales et économiques de ladégradation des sols ne se limitent pas aux pays confrontés à ceproblème. Ses répercussions — l’appauvrissement de la biodiversité,la réduction de la fixation du carbone atmosphérique et souterrain,et la pollution des eaux internationales — affectent de façon impor-tante la sécurité environnementale et la sécurité alimentaire danstous les pays du monde.

Les répercussions omniprésentesde la dégradation des sols

Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) est l’un des principauxmoteurs de l’amélioration de l’envi-

ronnement au niveau planétaire. En s’em-ployant, depuis sa création en 1991, àpréserver la biodiversité, réduire les risquesde changement climatique, protéger lacouche d’ozone et assainir les eaux interna-tionales, le FEM a aussi contribué à ren-forcer la gestion durable des sols. Mais, ladégradation des sols ayant pris des propor-tions alarmantes partout dans le monde, leFEM devait absolument réagir de façonmieux ciblée et plus systématique à ceproblème. La dégradation des sols est déjàgénéralisée et elle est suffisamment gravepour réduire la productivité agricole enAfrique, en Amérique centrale et en Asie.

En 2002, la deuxième Assemblée du FEMa sensiblement élargi le mandat de l’insti-tution en incluant la dégradation des solsdans son portefeuille. Au cours des troisannées à venir, le FEM prévoit d’investirplus de 250 millions de dollars dans desprojets axés sur les objectifs suivants :

■ prise en compte de la gestion durabledes sols dans les priorités nationales dedéveloppement,

■ renforcement des capacités humaines,techniques et institutionnelles,

■ mise en œuvre des réformes néces-saires au niveau des politiquespubliques et du cadre réglementaire,

■ adoption de modes novateurs de gestion durable des sols.

Le FEM élargit son action dans le secteurde la dégradation des sols en prenantappui sur ses activités présentes ainsi quesur les expériences de ses partenaires etles enseignements qu’ils en ont tirés. Lastratégie adoptée par le Fonds pour l’en-vironnement mondial pour lutter contre ladégradation des sols est fondée sur leprincipe que la terre et les ressources eneau sont des éléments fondamentaux dudéveloppement durable dans les régionsarides de la planète. Elle montre aussique le FEM est conscient que les pro-blèmes de la dégradation des sols ignorentles frontières, qu’ils exigent des connais-

sances techniques dans divers domaineset impliquent la mobilisation de plusieursorganismes. En tant que partisan con-vaincu du CNULD, le FEM peut faire valoirla nécessité d’inscrire les problèmes de ladégradation des sols dans une optiquedavantage axée sur la coordination et lelong terme, une optique dont les pointsd’ancrage sont les valeurs environnemen-tales, les idéaux et le bon sens.

Que font les gouvernements et la sociétécivile dans ce contexte ? Le FEM a l’habi-tude, établie de longue date, de s’appuyersur la détermination, l’expérience et lesressources de centaines de pays, d’insti-tutions et d’organisations non gouvernemen-tales (ONG) et d’utiliser leurs compétencespour s’attaquer aux prolèmes d’importanceplanétaire. Sans leur volonté politique, leurrôle moteur et leur coopération, aucuneinitiative visant à identifier les prioritésnationales et à s’attaquer sérieusementaux faiblesses du cadre d’intervention etdes structures institutionnelles quifavorisent la dégradation des sols — auniveau de la planification de l’utilisationdes terres, de la détermination du prix del’eau et de la participation du public parexemple — ne peut aboutir.

Le rôle du FEM

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Les terres, les ressources en eau et lessystèmes de production alimentaire dumonde en développement vont être mis àrude épreuve dans les décennies à venirdu fait notamment de l’augmentation dela population mondiale, qui devrait atteindre 7,5 milliards d’individus d’ici à2020, de la croissance des revenus, qui vaentraîner un accroissement de la demandealimentaire, et des efforts continus pouraider plus de 800 millions de personnes àmanger à leur faim, à vivre en bonnesanté et avoir une vie productive.

La gageure pour le FEM et ses partenairesest de redynamiser l’action menée enfaveur du développement durable et de laprotection du patrimoine mondial com-mun, entreprise complexe qui exige desefforts, des connaissances et une coopé-ration internationale plus importants quejamais. Pour trouver des moyensd’améliorer les conditions de vie des pluspauvres de la terre, il faut pouvoir comptersur la détermination d’un grand nombred’individus et de nations et il faut arriver àéquilibrer des millions d’actions et d’inte-ractions à l’échelle du monde entier. Telleest la vision du FEM pour l’avenir.

Près de 40 % des Africains viventau-dessous du seuil de pauvreté. Environ70 % d’entre eux sont en zone rurale etdépendent de l’agriculture. Mais lesressources de base leur permettant desubsister sont menacées par la dégrada-tion des sols, qui affecte 65 % des terresagricoles, et par le déboisement qui, en15 ans, a décimé 66 millions d’hectares.

Le Fonds pour l’environnement mondial(FEM) travaille avec les États africainspour s’attaquer aux problèmes graves dela dégradation des sols et de la gestiondes ressources en eau. Depuis sa création,il a déjà alloué plus de 300 millions dedollars à 80 projets axés sur la dégrada-tion des sols et la gestion des ressourcesen eau dans 46 pays d’Afrique. Plusrécemment, il a approuvé un financementde 600 000 dollars pour aider à la pré-paration du plan d’action environnementaldu Nouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique (NEPAD),une initiative majeure pilotée par lespays Africains.

Le FEM s’attaque à la grave dégradation des sols en Afrique

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L’action du FEM en Amérique latine

La dégradation des sols est un problème quiaffecte à peu près le quart des terres agricolesdu monde, et elle s’accélère depuis 50 ans.Dans les pays en développement, la productivitéa diminué de façon substantielle sur approxima-tivement 20 % des terres agricoles.

Le FEM finance des projets qui privilégient lespetits pays où la dégradation des sols est la plusgrave. Tel est le cas par exemple du projet pilotenovateur qui vise à régénérer les pâturagesdégradés en Colombie, au Costa Rica et auNicaragua. Le projet permettra de réduire l’érosionet d’améliorer la qualité des sols et de l’eau,ayant ainsi un effet positif sur la production, lesrevenus et l’emploi dans les zones rurales oùvivent les paysans pauvres. La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification

(CNULD), qui est entrée en vigueur en 1996 et qui bénéficie dusoutien de 179 pays, offre un cadre juridiquement contraignant pourlutter contre la dégradation des sols, promouvoir un développementdurable dans les écosystèmes fragiles et atténuer les effets de lasécheresse, en particulier en Afrique. La CNULD reconnaît que ce sontles populations des terres arides elles-mêmes qui détiennent la clé dela lutte contre la désertification, et que l’élimination de la pauvreté estun préalable au succès des opérations engagées sur ce front.

La Convention sur la lutte contre ladésertification

La plupart des 48 millions d’habitants qui viventdans le Croissant fertile sont des paysans dont lesméthodes de culture des terres arides ont résisté àl’épreuve du temps. Aux abords de leurs champs,ils laissent pousser les parents sauvages d'espècesfruitières cultivées pour avoir des semences et desporte-greffes. Ils conservent des souches deplantes diverses pour faire face aux aléas de lasécheresse, des maladies et des parasites. Leurscultures sont connues pour leur robustesse.

Mais, depuis quelques années, les rendementsélevés des variétés modernes observés dans desconditions optimales ont conduit certains paysans ànégliger leurs espèces traditionnelles et leurs poolsgéniques. Dans le même temps, une utilisationplus large et plus intensive des terres, notammentdu fait du surpâturage, commence à provoquer unedégradation de la végétation et des sols.

Un projet financé par le FEM vise à préserver lestrès nombreux gènes domestiqués et sauvages quisont apparus au Proche-Orient ou en Asie centraleil y a non moins de dix mille ans. Dans sa vastebanque de matériel génétique en Syrie, le Centreinternational de recherche agricole dans les zonesarides (ICARDA), l’un des partenaires du FEM pource projet, conserve plus de 130 000 échantillonsde semences pour un usage futur. Les chercheursde l’ICARDA travaillent aussi avec les agriculteurspour qu’ils conservent les espèces dans leurexploitation ou à proximité.

Les secretsdu Croissant fertile

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La dégradation des sols dans les zones arides etextrêmement fragiles de la région déshéritée del’ouest de la Chine compromet gravement lesmoyens d’existence des 355 millions d’habitantsqui y résident et met en péril des habitats cruciauxet des espèces menacées d’extinction. Conscientesde la complexité du problème, les autorités chi-noises ont placé la lutte contre la dégradation dessols — et contre la pauvreté qui en résulte — à unéchelon encore plus élevé des priorités nationales.

Le FEM travaille avec les responsables chinois afinde renforcer l’action entreprise pour permettre unegestion intégrée des écosystèmes de la région. Les15 millions de dollars alloués par le FEM pour lapremière phase de ce projet qui s’étalera sur10 ans aideront à coordonner les efforts despouvoirs publics et à associer les populations à desmesures pratiques de préservation du patrimoinenaturel de la région. Outre ses avantagesenvironnementaux, économiques et sociauxdirects à l'échelon local, le projet aura desretombées positives au niveau mondial puisqu'ilrenforcera la protection de la biodiversité etaméliorera la fixation du carbone.

Un nouveau partenariat entre le FEM et la Chine permetde lutter contre la dégradation des sols dans l’ouest du pays

Le Fonds pour l’environnement mondialest une organisation financière interna-tionale qui compte 175 pays membres. LeFEM bâtit une coopération internationaleet finance des actions pour lutter contreles graves menaces qui pèsent sur l'envi-ronnement mondial : amenuisement de labiodiversité, évolution du climat, dégra-dation des eaux internationales, appau-vrissement de la couche d'ozone, désertification et polluants organiques persistants.

À partir d’un simple programme pilote, leFEM est devenu en 12 ans la principalesource de financement de la protectionde l’environnement mondial. En 2002, les pays bailleurs de fonds lui ont donnéun remarquable gage de confiance en

reconstituant les ressources de sa Caisse àhauteur de trois milliards de dollars, unchiffre encore jamais atteint.

Au cœur du travail du FEM, on trouve unpartenariat solide et dynamique avec leProgramme des Nations Unies pour ledéveloppement, le Programme desNations Unies pour l’environnement et laBanque mondiale. Les résultats concretset mesurables obtenus par le FEM dansle cadre de 1 200 projets dans plus de140 pays sont à porter au crédit de cestrois Agents d’exécution. En engageantquatre milliards et demi de dollars pourprotéger le patrimoine écologiquemondial, le FEM a mobilisé à ce jour13 milliards de cofinancement.

Le FEM en bref

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www.theGEF.orgFonds pour l ’environnementmondial

Pour tout renseignement complé-mentaire, prière de s’adresser à :Hutton ArcherCoordonnateur principal des relations extérieuresFonds pour l'environnement mondial1818 H Street NWWashington, DC 20433 USATéléphone : 202–473–0508Télécopie : 202–522–3240www.theGEF.org

ProductionDirectrice de publication : Shirley GeerRecherche des photos : Asha RichardsMaquette : Patricia Hord.Graphik DesignImpression : Masterprint

PhotosPremière de couverture : Jeremy Hartley/PanosPictures Page 3 : Paul A. Souders/Corbis Page 4,en haut : John Power/© UNEP/Topham/TheImage Works Page 4, en bas à gauche :Friedrich Stark/Still Pictures Page 4, en bas àdroite : Charlotte Thege/Still Pictures Page 5 :Paiboon Pattanasit/© UNEP/Topham/The ImageWorks Page 6, en haut : Ed Kashi Page 6, Deuxphotos du bas : CGIAR/ICARDA Page 7 : NevadaWier/Corbis Page 8 : Elio Della Ferrera/NaturePicture Library

Août 2003 Imprimé sur du papier fabriqué dans le respect de l’environnement