paysans d'occident (xi siècles)

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Paysans d'Occident ( X I siècles)

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COLLECTION DIRIGÉE PAR ROLAND MOUSNIER

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L ' H I S T O R I E N

Paysans d'Occident (XI - XIV siècles)

ROBERT FOSSIER

PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE

Page 5: Paysans d'Occident (XI siècles)

ISBN 2 1 3 0 3 8 4 4 5 5

D é p ô t l é g a l — 1 é d i t i o n : 1 9 8 4 , m a r s

© P r e s s e s U n i v e r s i t a i r e s d e F r a n c e , 1 9 8 4

108 , b o u l e v a r d S a i n t - G e r m a i n , 7 5 0 0 6 P a r i s

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Introduction

« Encore un livre sur le paysan médiéval ! » diront sans doute bien des lecteurs. Leur agacement a quelques bons motifs et il faut bien commencer par un plaidoyer. Depuis vingt ans, et moins, on a beaucoup écrit sur les campagnes de l'Europe médiévale, cela est vrai ; vingt ans, c'est-à-dire le temps écoulé depuis la synthèse encore si amplement valable de Georges Duby. Tout récemment on a publié une Histoire de la France rurale où le Moyen Age avait sa juste place ; les monographies régionales, si en faveur chez nous, ont été mul- tiples et pour bien des régions jusqu'alors négligées ; naturel- lement on a surtout porté la lumière là où abondent les chif- fres, précisément au-delà de la limite que je me suis fixée, mais nous avons à présent des mines de cas. Mieux encore : hors de notre pays, là où le principe de l'enquête régionale en profondeur a moins de succès, des historiens français ont contribué à éclairer l'histoire des campagnes de tout le flanc sud de l'Europe que Duby, faute de données prêtes, avait dû négliger. Naturellement ne succombons point à un chauvi- nisme scientifique qui serait l'antichambre de la sclérose ; mais saluons la vigueur de la recherche historique individuelle en France, en un temps où on ne cesse de nous parler d'équipes et de programmes pour se dispenser du « chef-d'œuvre ». Chaque pays, selon son génie propre, a d'ailleurs joint sa pierre à l'édifice : les cadres sociaux et les principes en Alle- magne, plutôt l'économie en Italie, le paysage en Belgique, les structures publiques et privées en Espagne, les mutations de la gestion et des rapports humains en Angleterre ; même les observations de théorie faites par les historiens soviéti- ques, voire japonais, sur des exemples presque tous connus

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chez nous, nous ont contraint à de nouvelles réflexions, à de nouvelles interprétations. Le statut des personnes et celui des terres, les régimes agraires et l'économie de marché sont aujourd'hui correctement perçus.

Toute cette récolte engrangée devrait être utilisée, et sur tout l'Occident chrétien du temps, pour prolonger, compléter, rectifier la synthèse de 1962. Il est bien évident que ce petit livre ne pourrait y parvenir, et qu'il n'a en rien l'ambition même de s'en approcher ; je voudrais seulement y intégrer, au milieu d'une trame connue, l'essentiel des fils nouveaux qui consolident notre compréhension ; c'est pourquoi la vie quotidienne, la « culture matérielle » comme on dit pour ces humbles cadres de l'existence, les relations personnelles, familiales, privées, voire — le pourrai-je ? — l'« imagi- naire » où il n'y a, pour une fois, ni féodaux, ni noblesse, occuperont l'essentiel de la place : le reste n'est pas sans importance, je le sais comme d'autres ; mais les défriche- ments, le fermage, les serfs sont choses plus connues et s'il se trouve un lecteur frustré il comblera aisément mes lacunes. Cette conception de mon propos est la justification de mes limites et de mon plan ; mais avant d'en tenter la démonstra- tion je dois expliquer mon choix.

Dans l'ample moisson de l'historiographie des vingt der- nières années, certains secteurs de recherche ont fourni plus que d'autres ; tous, ou presque, touchent précisément à cet éclairage « anthropologique » dont Jacques Le Goff a récem- ment souligné tout ce qu'il renouvelait dans notre vision du Moyen Age. Il peut ne s'agir que d'un approfondissement sémantique d'un vocabulaire déjà connu mais dont on tente de percer le sens caché, comme on l'a fait pour tant de romans courtois ou de chants épiques en s'aidant des techni- ques de l'enquête sociologique ou de la réflexion comparative des ethnologues : le geste, le symbole, le rite, l'interdit surgis- sent sous l'anecdote ou la biographie, et si les paysans ne sont pas, à coup sûr, au centre de ces œuvres « de classe », que d ' de sermons, de piécettes lyriques ou satiriques qui les campent. Le « folklore », si longtemps, si sottement,

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méprisé, devient terrain de chasse pour l'historien. Il y a beaucoup mieux : l'archéologie a cessé d'être, par excellence, l'arme du préhistorien ou du chercheur sans textes de l'époque antique ; les tourbières, la paléobotanique, la mesure des niveaux des nappes phréatiques, l'étude des crêtes de labour, la reconstitution des parcellaires fossiles, et, naturellement, la fouille des sites d'occupation ont illuminé l'histoire paysanne, celle dont je dois parler. Qui oserait aujourd'hui discourir sur l'économie agraire, l'outillage, l'habitat, la richesse, la puis- sance sans se référer aux structures des maisons, aux limites des sillons, aux progrès des glaces ou du hêtre ; enfin recule ou se déchire le suaire jeté par les juristes au nom de la « forme » sur le réel quotidien. Mais bien d'autres espoirs sont encore permis : ne vient-on pas de progresser largement dans les études ostéologiques qui devraient, un jour, autoriser quelque hypothèse sérieuse sur la répartition des types humains dans l'Europe médiévale, leurs exigences alimen- taires ou leur réceptivité à telle maladie ; il ne s'agit pas de curiosité sans objet : qui ne voit qu'on rejoindrait par là les « miracles » guérisseurs ou les problèmes épidémiques.

Les temps médiévaux sont donc de mieux en mieux connus ; point, ici, de champ clos pour spécialistes attardés ; ce qui forme la trame de la vie paysanne, et qui est encore souvent celle de nos propres usages, est chose vivante, concrète, accessible à quiconque se soucie quelque peu de ses racines. Et cette constatation de très simple bon sens justifie une brève synthèse de nos connaissances. Comment pro- céder ? Tout d'abord s'assurer d'une homogénéité au moins relative, dans le temps et l'espace. On sait que tout est diver- sité, tout est spécificité au Moyen Age. A entrer dans les nuances on se noie, dussent s'en indigner les adeptes de l'éru- dition locale. Pour limiter le risque il faut tailler largement : c'est ainsi qu'on laissera d'abord de côté les cinq premiers siècles « médiévaux » ; et pour force raisons : en premier lieu ils ne sont pas médiévaux ; leur structure de production, les visages des relations humaines, les conditions même de l'habitat ou de la vie quotidienne appartiennent davantage,

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me semble-t-il, aux mondes anciens qu'à ce qui caractérise l'Europe médiévale. De surcroît les sources de connaissance sont faibles, discutables et discutées, les interprétations diver- gentes à l'extrême, tantôt triomphalistes, tantôt méprisantes, les nuances locales gravement accusées ; mieux vaut débuter vers 900 ou 950 lorsque s'élabore vraiment un âge neuf. Inversement il sera sage de ne pas pénétrer trop avant dans la grande mutation du XIV siècle finissant et du XV ; elle est pourtant bien liée aux temps qui précèdent : elle en est même l'effet. Mais plus se multiplient les enquêtes sur cette période, où les chiffres commencent à rassasier l'historien, jusqu'alors sevré, de l'économique, il apparaît clairement qu'il faut pousser le récit jusqu'en plein XVI siècle si l'on veut voir clair, et je ne voudrais pas m'y lancer ; ce serait double tâche.

Quatre siècles passeront donc sous nos yeux ; ceux de la grande mutation économique et sociale de l'Occident chré- tien. On s'égarerait, certes, à les croire homogènes : il suffit d'opposer les sols légers, la végétation dégradée, le poids urbain, l'usage de l'écrit et tant d'autres traits méditerra- néens, aux humides limons, à la forêt nourricière, aux grou- pements de villages compacts et à la force guerrière du monde nordique pour trouver une première opposition, sans compter toutes celles qu'y recherchent archéologues, ostéologues, spé- cialistes de l'alimentation, des techniques ou des mentalités collectives. Mais ces nuances — et c'est quand même peu dire — ne cachent pas les « lignes de faîte » de cette large tranche de l'aventure humaine : tout d'abord l'équilibre obtenu et sans cesse réajusté entre le saltus et l ' le « bosc » et le « plain », la terre vierge et le labour, « système écologique » qui conditionne toute l'alimentation des groupes, toute l'activité de transformation des matières premières, bois, textiles, métaux, toute la domestication des forces pro- ductives, le bétail ou l'eau, bref tout l'équilibre social ; ensuite la lente, pénible mais durable implantation d'une structure de production réservant au paysan le minimum indispensable à sa survie, sa necessitas, et concédant au dépo- sitaire de l'autorité les services et les revenus qui lui permet-

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tront d'exercer son contrôle et de vivre largement, généreuse- ment, « noblement » ; voire aussi — et même là où leur ancienneté et leur prestige ne se discutent pas — l'effacement des villes, ou plutôt leur état de dépendance envers le plat pays, les rustiques, la nature ; enfin la solidité des cellules de groupement où se retrouvent les hommes, cercle de la domus, de la maison, de l'ostal, cercle de la parenté, de la clientèle, du voisinage, cercle de l'intérêt commun, de la responsabilité collective, des rites d'une piété à peine chrétienne. Naturelle- ment l'ermite de la forêt, ou le colporteur juif perturbent ces éléments harmoniques, comme le fera de l'unanimité morale la part plus ou moins grande abandonnée aux intérêts et aux tabous ; mais ce sont là des écumes.

On pourrait s'attendre à ce que cet « âge classique » voie plus que tout autre se concentrer les recherches modernes. Or, par un paradoxe qui mérite qu'on l'explique, il n'en est rien : tantôt l'historien féru de quantitatif et de « modèles » se tourne vers les prémisses de la statistique moderne et scrute les prix et les structures ; tantôt il entend placer sous un jour nouveau, linguistique ou psychologique, les textes très rares et trop connus antérieurs à 900. Entre les deux, où même l'archéologie se défend mal, nous manquons, en France notamment, de monographies ou d'études thématiques. Il s'en faut pourtant que tout soit clair dans nos connaissances et j'ai à dessein choisi pour plan de scruter avec leurs ombres et leurs lumières cinq voies d'approche où il reste encore fort à faire.

En premier lieu la nature même de la cellule paysanne : noyau de la production et de la consommation vivrière, s'agit-il d'un groupe lâche ou compact, qui vit sur lui-même ou s'ouvre au-dehors, qui esquisse ou nie toute division, toute spécialisation, toute rémunération du travail. « Taisible » par principe, et plus encore à ce niveau, la famille paysanne est difficile à saisir. Peut-être en sait-on moins encore sur le cadre matériel où elle se meut : à quoi bon, en effet, disserter sur les droits et les obligations si l'on ne sait rien de la maison, du régime alimentaire, des interdits ou des usages

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paysans ; c'est un jeu intellectuel de pure forme, délice des esprits juridiques mais sans valeur pratique. A un troisième niveau, toujours aussi primordial, l'ombre semble plus épaisse encore : l'outillage de ces hommes, son emploi, les effets qu'ils en tirent, autant de domaines où les témoins sont si rares et les certitudes si faibles que tout ce qui touche au travail du sol, au parcellaire, au paysage lui-même reste dis- cutable et confus. La lumière paraît plus vive ensuite, mais sans excès : parce que les textes en parlent surtout, le maître, d'Eglise ou non, est bien visible avec ses droits et ses exi- gences, mais on cerne encore mal ce qui les motive ou les modifie. La production elle-même, le profit qu'on tire de son écoulement au marché, celui du village ou de la cité, s'appuie, en fin de parcours du moins, sur des précisions suf- fisantes : mais que de domaines inexplorés ou non mesura- bles, l'endettement, le niveau minimal de survie, la part de la nourriture et de la récolte sauvages. Enfin j'atteindrai les paysans en groupe, ceux des communautés plus ou moins solidement corsetés dans leurs privilèges fiscaux et leurs droits d'usage : mais combien sont-ils que n'effleurent pas ces faci- lités ? Combien de nantis, combien de marginaux ?

Un tel tableau des faiblesses de nos connaissances n'a pas pour objet de décourager le lecteur ; au contraire il s'agit de lui faire saisir que l'histoire médiévale en dépit de ses progrès constants a encore devant elle de nombreuses terres à défri- cher, et qu'il n'est que de s'y mettre. Point là de champs clos où se répètent inlassablement entre doctes gardiens du temple des vérités toutes faites. Au contraire peu de secteurs de la réflexion anthropologique sont aussi ouverts à l'emploi de nouvelles techniques de recherche ; peu sont aussi neufs, aussi vivants ; et les enfants des écoles l'ont bien fait savoir, à défaut des adultes retardataires pour qui toute lourdeur, toute sottise, toute violence, toute inégalité sont « moyen- âgeuses » ; au même moment l'élève du cours moyen ou celui de cinquième, celui de seconde bientôt peut-être, a compris que son temps de vie plonge ses racines là, et non dans le sou- venir de Périclès ou celui de Robespierre, et tout de suite

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après la Préhistoire, le Moyen Age se place dans ses préfé- rences. Les scories d ' un enseignement étroitement « classique » ou sottement « jacobin » ne sont pas toutes déblayées, hélas ! mais on est en voie de ne plus croire au Moyen Age-cimetière que nos pères parcouraient avec ennui. Puissent les pages qui suivent en convaincre le lecteur.

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CHAPITRE PREMIER

Les hommes, tout d'abord

C'est une tradition, en France notamment, depuis Marc Bloch, d'affirmer que le « gibier » de l'historien est l'homme, et d'entamer par lui toute étude quelque peu sociale. Pour une fois je ne vois nul motif de ne pas suivre ce chemin battu : aussi bien deux faits m'y pousseraient sans même ce prestigieux patronage ; pour qui plonge son regard d'un peu haut dans le temps médiéval, c'est un magma grouillant d'individus que l'œil rencontre ; non pas des institutions, des règles de droit ou des individualités dominantes comme pour d'autres siècles, mais, directement, des paysans, des clercs, des guerriers, des artisans, en mouvement perpétuel et qui se jouent — ou du moins semblent se jouer — de toute cohé- sion ; ce serait paradoxe de salon que de ne pas, avant toute chose, s'enfoncer dans cette masse. L'autre motif, plus conjoncturel mais plus pressant, tient au bon sens quand on prétend parler des paysans : neuf hommes sur dix le sont ; comment disserter sur leurs droits ou leurs outils, leurs devoirs ou leur travail, si l'on ne sait les compter.

A / COMBIEN DE PAYSANS ?

Ce n'est pas ici le lieu d'une longue dissertation sur les difficultés ou même les pièges de la démographie médiévale ; on y a consacré force articles et même des livres. A moins de volontaire aveuglement, ou plutôt à moins d'estimer que la

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statistique est une science exacte, il faut convenir que l 'on commence à voir clair en ce domaine longtemps laissé au niveau des « impressions » ou des qualificatifs peu compro- mettants. De nombreux chercheurs ont commencé à compter les témoins, les censitaires, les tenanciers dans les milliers d'actes, les cueilloirs, les « cherches de feux », voire les rudi- ments de catasto qui nous mènent j u squ ' à l 'aube de l'ère sta- tistique, je veux dire jusqu 'à l' « Etat des feux » français de 1328, les registres anglais de taxation du milieu du XIV siècle, les relevés cadastraux provençaux, hennuyers ou piémontais à l 'aube du XV ; tous ces indices qui indigneraient un « moder- niste » par leurs lacunes, leurs imprécisions, leurs contradic- tions forment un bagage des plus honorables : je m'en suis servi comme beaucoup d 'autres et je le tiens pour être de qualité. Evidemment on sait qu 'avant 1330 ou 1350 il n'existe qu ' un seul document qui couvre un vaste espace, le Domesday Book, ce Livre du Jugement dernier, énorme et intangible que Guillaume le Conquérant fit établir sur toute l 'Angleterre soumise, vers 1085 ; source inestimable, mais unique en son genre ; il n ' impor te : piquées à Fulda, à Gorze, à Evesham, à Tillenay, à Urgel, à Bath, à Farfa, à Braga, à Saint-Maurice- en-Valais et en cent autres lieux du X I au XIII siècle, des lumières scintillent qui permettent de percer la nuit.

De plus en plus d 'hommes. — Le plus sûr est le puissant gonflement du nombre des hommes en Europe. Tout ce que je vais dire sur le recul de la friche, l 'extension des terroirs, les déplacements d 'hommes sur les sols neufs, bientôt la sub- division des maisons ou les coupures sociales dans la masse paysanne en témoignent avec éclat. Et je n 'ai à évoquer ici ni l 'essor urbain, ni les conquêtes lointaines. Il y a peu d'hésita- tions à avoir sur les premiers pas de cet effort : milieu du X siècle, voire 920-930 dans les zones méditerranéennes, Italie padane ou centrale, Catalogne, légèrement plus tard en Provence, sur le flanc atlantique de l 'Europe ; puis après 1010 ou 1030 le long de la Loire, de la Saône ou de la Meuse, vingt ans plus tard en France du Nord ou en zone rhénane,

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pas avant 1100 en Angleterre et en Allemagne moyenne, plus tard encore vers l'est. Ce premier élément d'esquisse soulève force problèmes. D 'abord il y a peut-être dans ces décalages une surprise des sources, bien légères en effet plus l 'on va vers le nord et l 'est, et trompeuses : nous n 'aurons jamais de certitudes, mais le rythme de l 'essor ultérieur en France, le cas plus accessible de l 'Angleterre, les observations des archéologues fouillant des sites ruraux en Allemagne parais- sent avaliser cette progression dans le temps. Voilà qui n'éli- mine pas tous les obstacles : les régions qui s 'animent d 'abord , le flanc sud du continent, sont fortement soumises jusqu 'après 900 ou 950 aux coups de main musulmans, voire hongrois, ce qui surprend ; de même pour les côtes de la Manche ou de l 'Atlantique qui s'éveillent avant des régions continentales qu 'épargnent les Vikings. Ce qui, en bonne logique, devrait conduire à voir dans les invasions normandes ou sarrasines un élément moteur et positif dans le « décol- lage » européen. Dans ces conditions, que j ' adopte , se trou- verait tranché le problème d 'un éventuel éveil des campagnes au I X siècle lors de la pseudo-« Renaissance » carolingienne : décidément non, sur l 'ensemble de la fragile tentative austra- sienne, il n 'a pu y avoir que les quelques flamèches d 'un essor ancien, celui du VII siècle qui suivit la « peste justinienne ». Avant 900 ou 950 peu d 'hommes, de moins en moins peut-être.

Voilà qui ne tranche pas pourtant — au contraire même — la question majeure, celle dont dépend tout le reste en somme : pourquoi ? Pourquoi entre 950 et 1050 ou plus tard, ici comme là, y a-t-il davantage d 'hommes ? Apaisement des troubles, dit Georges Duby, mais le mouvement débute avant la fin de la tourmente ; appel de l 'Orient propose R. S. Lopez songeant au fer et aux esclaves, mais on a du mal à y croire pour le fond de la Bretagne ; sursaut contre l 'Islam conqué- rant, disait jadis Pirenne, mais sursaut bien tardif, deux siè- cles au moins après l'arrivée des Arabes ; afflux d 'o r musul- man, affirmait en revanche M. Lombard, mais on en cherche en vain dans les trésors enfouis ; inventions techniques venues d'Asie proposait Lefebvre-Desnouettes et aujourd 'hui Lynn

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White, mais on en ignore littéralement tout avant le XII siècle. Alors ? un mécanisme enclenché par la lente remise en circu- lation des pilleries guerrières carolingiennes, devenues ainsi, à terme, créatrices de productivité et aussi base de « féoda- lisme » ? Je reste hésitant parce que l 'essor ne débute nulle- ment entre Seine et Weser, le cœur des terres qu 'occupaient les hommes de proie au service des Carolingiens. Restent deux explications, entre lesquelles je laisserai libéralement le lecteur choisir : la volonté divine inspirant à ses ministres et au nouveau peuple élu la vigueur matérielle et la force morale, soutiens d 'une expansion chrétienne et matérielle ; ou bien l ' installation sur l 'Europe de l 'Ouest d 'une phase clima- tique optimale pour les espèces végétales ou animales qui nourrissent l 'homme, voire pour ce dernier dans ses aptitudes génésiques et physiques.

Tout cela, pour tant , sans nous éloigner du but, nous oriente vers l 'hypothèse. Tentons plutôt de compter, comme on le peut, en par tant du simple vers le général. Ici et là, en Angleterre, en Laonnois, en Provence, près de Namur , autour de Chieri, une bonne fortune nous donne pour un ou plusieurs villages des chiffres de chefs de ménages à des dates successives, plutôt il est vrai dans la deuxième moitié du XIII siècle, de 300 à 650, de 80 à 110, de 180 à 290, etc. Ces chiffres ne sauraient faire un total ; mais ils donnent au moins une idée tout à fait essentielle : à raison de 4 ou

5 âmes par feu en moyenne — et j ' y reviendrai tout à l 'heure — ces villages sont énormes, comme on en trouve au jourd 'hu i en Sicile, ou en Hongrie, des bourgs en somme bien proches des villes, et ce trait est capital. Une autre source, non moins importante : dans les cimetières fouillés la proport ion des squelettes de tout jeunes enfants est stupé- fiante en plein XII siècle en Pologne, au XIII en Suède ou en Hongrie, 20 % de moins de 5 ans, 30 % de moins de 8 ans, 43 % de moins de 14. Effroyable mortalité infantile ! mais qui implique, pour expliquer la croissance malgré tout cons- tatée, une pléthore d 'enfants . Si on ne peut donner d'exem- ples plus à l 'ouest c'est qu ' à ces dates le cimetière du temps

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est toujours le nôtre et qu'il est difficile de le sonder : mais pourquoi trouverait-on une autre situation ? Encore un pro- grès à accomplir : les généalogies des grands, mais aussi les familles plus modestes qui s'alignent dans les listes de témoins nous donnent bien cette impression de surnombre ; en se fon- dant sur de multiples cas de détail, on peut avancer des chif- fres d 'enfants par ménage fécond, de 4 au X siècle, 4 ou 5,3, puis 5-5,7 dans les deux moitiés du X I siècle, de 6 à 7,3 entre 1100 et 1150, de 5 à 6,5 jusqu 'au terme du XII siècle ; le XIII donne le sentiment d 'abord d'être étale, puis une décrue se perçoit passé 1250. De même le rythme annuel d'accroisse- ment calculé par divers chercheurs fournirait des pourcen- tages de :

Au vu de ces chiffres relativement crédibles le lecteur que soucie la démographie du XX siècle n'aura pas manqué d'être frappé de leur modestie, même s'il n'a pas oublié le fauchage d'un enfant sur trois en bas âge. De tels taux sont très infé- rieurs à ceux de nombre de pays d'aujourd'hui dont certains atteignent aisément 3 ou 5 % par an, redoutable rançon des progrès médicaux. Mais en revanche il aura noté que cette moyenne de 0,4 % par an s'est étalée sur presque trois siècles ce qui signifie durant ce temps beaucoup plus qu'un double- ment des bras au travail, comme des bouches à nourrir.

Un dernier palier, à présent, mais le moins sûr : combien sont ces hommes au total à un moment quelconque. Seule l'Angleterre, je l'ai rappelé, fournit des données d'ensemble : près de 1 300 000 hommes dans son étendue géographique stricte, lors de la mise au net du Domesday Book au terme du XI siècle ; et en 1348 lors de la levée d'un impôt par tête — et avant la peste — 3 800 000, une croissance de 300 % en deux siècles et demi, données plausibles sur un sol si mal

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occupé. Ailleurs les progrès ont pu être moindres ; mais sans juger, comme le faisait Bloch, « ridicules » les estimations globales, on n 'avancera que prudemment les chiffres pro- posés par Russell ou Bennett, par Cipolla ou Abel aux Etats- Unis, en Italie ou en Allemagne ; à en croire leurs hypothèses la France en ses limites actuelles aurait atteint 6 200 000 habi-

tants vers 1100, plus de 9 millions en 1200, et F. Lot l'esti- mait à 22 millions au moment de l 'Etat des feux de 1328 ; en revanche l 'Italie ne serait passée en deux siècles que de 5 à 8 millions, et l 'Empire de 4 à 9. Ces données restent aléa- toires et plus encore celles que je ne citerai pas pour cette cause qui prétendent fournir des totaux pour tout le « conti- nent ». Mais, en revanche, ils sont instructifs, dans leur vrai- semblance, sur deux plans : un moindre gonflement des terres anciennes, Italie et France, une supériorité évidente, écrasante même de ce dernier pays, entre un tiers et la moitié de tous les hommes rassemblés en ce « cap de l'Asie ». A l ' impor- tance du royaume capétien aux XIII et XIV siècles il n 'y a peut-être nulle autre cause.

Mais, dira-t-on, ces chiffres, même admis, mêlent villes et campagnes, et cette observation est juste. Toutefois les études multiples dont les villes ont été l 'objet, et que Léopold Genicot a récemment résumées pour la fin du XIII siècle, montrent la légèreté démographique du monde urbain : en 1300 sans doute 6 à 7 villes dépassent 50 000 âmes, plus d 'une trentaine entre 20 et 50 000, 40 au moins entre 10 et 20 000, et — si on veut bien y voir des « villes » — une centaine entre 5 et 10 000 habitants. Le total doit approcher les deux millions et demi, chiffre des plus modestes pour une telle surface, et qui laisse largement plus de 90 % des hommes au plat pays. Ce trait est connu et de grande portée ; mais il faut le nuancer géographiquement, car si on peut abaisser en Italie jusqu 'à 75 % le chiffre des ruraux parce qu 'on trouve sur la pénin- sule, près de 30 des 70 villes dépassant 10 000 âmes sans avoir même à descendre plus bas, peut-être 80 % en France et 85 % en Espagne et Portugal , en revanche l 'Angleterre et la zone rhénane sont au-dessus du chiffre moyen, sans parler de

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régions plus septentrionales où on peut estimer que tous les hommes sont des paysans.

Mais une répartition capricieuse. — Cette masse, forte en elle-même, énorme face à la ville qu'elle domine donc prati- quement tout au cours des siècles que je traverse, offre de surcroît un éparpillement qui rend fort aléatoire l 'avance des chiffres de densité. A pr ior i il suffirait de diviser l 'estimation plausible des surfaces par le chiffre vraisemblable des hommes pour avoir des « moyennes » : on obtiendrait quelque 20 habi- tants au kilomètre carré en France ou en Italie, 12 à 15 en

Angleterre et Lotharingie, moins encore en Espagne et dans l 'Empire, à peine 8 en Europe centrale ou 5 en Scandinavie, si l 'on se plaçait à l 'aube du XIV siècle. Or chaque fois qu 'un document nous présente avec quelque précision un groupe humain sur un terroir, les disparités sont évidentes avec de telles « moyennes » finalement sans valeur d'exemple ; la chose était plus éclatante encore avant que ne s 'ouvre la période que je parcours : les documents carolingiens de Saint- Bertin ou de Saint-Germain-des-Prés attestent des densités de

40 à 60 au kilomètre carré, ici et là parfois plus qu 'au jourd 'hu i . C'est qu 'en fait, et même là où, peu à peu, s 'abat tent les bar- rières séparant les paquets d 'hommes, cet habitat est en pla- ques denses qu'isolent des espaces nus. Encore en 1328 l 'état des feux montre de surprenantes inégalités de densité, par exemple dans la région parisienne entre le Hurepoix où on ne compte que 6 feux au kilomètre carré et les zones de la Beauce et de Gonesse atteignant 18 feux. D'identiques estima- tions ont été faites en Angleterre dès l 'époque du Domesday Book où s 'opposent des zones septentrionales groupant de 4 à 7 familles pour une cinquantaine d'hectares, et des comtés méridionaux où on en compte de 15 à 30. Au sud de Florence vers 1300 à côté des hauts versants couverts du maquis, l ' impénétrable « mescla » des textes, ou des fonds tourbeux des vallées, on a calculé des densités de plus de 60 hommes au kilomètre carré.

Quel historien n 'a pas rêvé de reconstituer une carte des

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des baux longs, voire héréditaires, comme c'est le cas pour un tiers d'entre eux en Normandie vers 1360. Ils ont enfin la possibilité de prêter, de louer outils ou attelages aux plus pau- vres : mais à un sou par jour pour la location d'un cheval, bien peu de « manouvriers » peuvent se le permettre : j'ai dit qu'ils glissaient peu à peu vers la dette, puis vers la non- liberté ; de surcroît la réduction des zones labourées les contraint à s'entasser, ou à pulvériser le parcellaire ; en Nor- mandie encore, avant la Peste, 70 % des paysans ont moins des 4 ha fatidiques qui permettraient de survivre. Entre riches et pauvres s'ouvre au village une fissure caractéristique des temps « modernes ».

Un dernier élément bouleverse, et très profondément, la physionomie de la campagne : la ville renverse à son profit la nature des rapports qu'elle entretenait avec le plat pays. Certes c'est toujours, ou surtout, la campagne qui la nourrit et même la peuple. Mais, sortie de son isolement politique ou économique au XIII siècle, la cité adopte deux attitudes qui deviendront règles de conduite jusqu'à nos jours. D'une part elle cesse de tolérer cette osmose ancienne avec les villages voisins, cette compénétration des biens récoltés ici, ou affinés là : après 1275 en Italie, 1320-1325 en Provence ou en pays mosan, Pise, Sienne, Aix, Liège prennent des mesures de police et de surveillance à l'égard des immigrés ruraux : ils sont parqués, parfois plusieurs années, hors les murs ; et ces mesures proviennent bien davantage de la population ouvrière de la ville que des maîtres de métiers ou des éche- vins : il s'agit en effet d'empêcher les rustres de venir en ville concurrencer le travailleur urbain, en se contentant de salaires plus modestes parce qu'ils sont sans spécialisation et plus facilement exploitables. Cette attitude s'accompagne en Italie, en Flandre, de « raids » dans les villages proches pour y détruire les outils ou les objets utilisés ou fabriqués par les artisans ruraux à la commande des patrons urbains. Car telle est la riposte des maîtres : faire travailler pour eux à la cam- pagne ; de nombreuses régions, Toulousain, Brabant, Bre- tagne, Lyonnais, Ligurie ont vu ainsi, au moins provisoire-

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ment, se développer une source de profits salariaux qui venaient à point pour réduire les effets de la crise. Résultat au premier regard satisfaisant ; mais qui ne verrait là le début d 'une domestication par la ville de la main-d 'œuvre paysanne.

Il y a d'ailleurs un stade supérieur : la mainmise par les « bourgeois » sur des terres villageoises ; j 'a i dit qu 'avant le terme de notre période le phénomène n'est guère visible ; autour de Metz, de Liège, de Florence, de Barcelone on a des exemples d 'achats de cette nature ; mais l ' homme de la ville paraît plus soucieux de contrôler le marché, voire les foires rurales où il fait porter la production de ses ateliers, que d 'acquérir des terres à blé ou des seigneuries, tout au plus ici un bois, là un clos, ailleurs des prés, justement ces éléments spéculatifs dont je parlais tout à l 'heure. Lorsque ce mouve- ment prendra de l 'ampleur c 'en sera fait de l 'autonomie des villageois.

On voit mieux à présent l ' impérieux motif qui m'oblige à borner mon récit en ce début du XIV siècle. Du monde

paysan qui précédait il ne reste pas grand-chose d' intact : le cadre seigneurial n'est plus qu 'une coquille vide, le système de production seigneurial n 'a plus sa raison d'être, la com- munauté villageoise est brisée en deux comme l'est d'ailleurs le groupe des maîtres, la ville a domestiqué les chaumières. C'est cette constatation qui m'amène, et pour finir, à rejeter l'idée chère à beaucoup d'historiens d 'une continuité, entre le Moyen Age central et l 'Ancien Régime, d 'une société fondée sur le concept d ' « ordres ». Lorsque les penseurs du X I siècle avaient formulé, enfin nettement, ce « schéma trifonctionnel », comme on dit à l 'ordinaire, le mot même de laboratores ne pouvait exactement signifier « paysans » ; du moins fondait-il deux notions fermes : le rôle de producteur dévolu à toute une catégorie, essentiellement rurale mais non entièrement, et le caractère d' « ordre » assigné à ce groupe dans un schéma voulu par Dieu et attribuant une mission particulière à chacun d'eux. Or il n 'apparaî t plus que lors des deux derniers siècles médiévaux cette double notion ait conservé la moindre

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valeur : outre l 'éclatement en plusieurs morceaux du groupe des « travailleurs de la terre », il n'existe plus chez les pay- sans — si tant est d'ailleurs qu'il ait jamais existé — le senti- ment de former un « ordre » et d 'en assumer le rôle, en

l 'occurrence, pour eux, celui de nourrir les autres occupés à d 'autres soins. Les penseurs des XVI ou XVII siècles pour- ront bien continuer à le croire ou à faire semblan t : la réalité

dément cette fiction. Les Jacques, les paysans allemands de 1525 ne sont pas animés d 'un esprit d 'ordre , même bafoué ; ils réclament tout simplement d 'être conçus comme un groupe social, comme un « état » ; et c'est jouer sur les mots que de leur refuser le nom de classe.

L'histoire de la paysannerie, du XIV au X X siècles, est émaillée de phases contrastées de reprises et d 'affaissements,

et ce n'est naturellement pas mon propos d ' en tenter le survol. Toutefois je n 'a i pas le sentiment d 'une exagération en disant que ju squ ' à la fin du XIX siècle au moins, même lors de l 'apogée de la grande France rurale de 1900, la pay- sannerie n ' a pas retrouvé une situation aussi équilibrée qu 'au cours des deux siècles de son premier épanouissement. On a dit que les temps médiévaux n'étaient pas plus un âge noir qu ' un âge d ' o r : l 'histoire villageoise le montre mieux que toute autre ; alors bien des buts furent atteints, et pour tou- jours : la maîtrise du sol, et celle du temps, une organisation équilibrée de la product ion ; d 'autres ne furent qu'entrevus même si d 'évidents progrès permirent d 'en approcher, ainsi en fut-il de l 'autonomie de gestion des groupes humains, de la libération de lourdes entraves pesant sur les personnes ou sur les biens, ou encore de la maîtrise de machines, malheu- reusement encore rudimentaires. D'autres, enfin, ne reçurent

pas de solution sérieuse qu'il s'agisse de l 'aménagement de l 'habi ta t ou de la prise en main d 'un destin politique. Mais dans nos campagnes actuelles la marque de tous ces efforts

1. L'auteur ne se trompe-t-il pas sur la notion d'ordre aux XVI XVII et XVIII siècles ? (R. Mousnier).

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demeure évidente. Dans le semis de l'habitat, dans le mail- lage des chemins, dans la notion si forte de « pays ». Aujourd'hui l'intensification de la conquête urbaine altère chaque année un peu plus cet héritage ; il est urgent d'en recueillir les traces.

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I N D I C A T I O N S B I B L I O G R A P H I Q U E S

Il est fourni ici les titres d'un certain nombre de travaux qui ont aidé à la réalisation du livre ; dans l'ensemble il a été retenu des titres assez récents.

1 / VUES D'ENSEMBLE

a) Duby (G.), Guerriers et paysans, VIIe-XIIe siècles, Paris, 1973. Duby (G.), Hommes et structures du Moyen Age, Paris, 1973

(recueil de plusieurs articles intéressant le sujet). Fossier (R.), Enfance de l'Europe : aspects économiques et

sociaux, Paris, 2 vol., 1982 (« Nouv. Clio », n° 17 et 17 bis). Genicot (L.), Le XIIIe siècle européen, Paris, 1968 (« Nouv.

Clio », n° 18). Heers (J.), L'Occident aux XIVe et XVe siècles : aspects écono-

miques et sociaux, Paris, 1973 (4e éd.) (« Nouv. Clio », n° 23). Le Goff (J.), La civilisation de l'Occident médiéval, Paris, 1964. Le Moyen Age, t. II : L'éveil de l'Europe, 950-1250 ; t. II : Le

temps des crises, 1250-1520, Paris, 1982-1983 (dir. R. Fossier). Mundy (J. H.), Europe in the hight Middle Ages, 1150-1309,

New York, 1973.

b) Abel (W.), Crises agraires en Europe, XIIIe-XXe siècles, Paris, 1973 (trad. franç.).

Antonetti (G.), L'économie médiévale, Paris, 1975 (« Que sais-je ? »).

The Cambridge economic history. I : The agrarian life of the Middle Ages, Cambridge, 1966 (2e éd.).

Duby (G.), L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Paris, 2 vol., 1962.

Fossier (R.) et Higounet (C.), Sources et problématique de l'his- toire des campagnes (Actes du Ce Congrès des Soc. sav., 1975), Paris, 1977.

Fourquin (G.), Le paysan d'Occident au Moyen Age, Paris, 1972.

Page 29: Paysans d'Occident (XI siècles)

Hodgett (G. A. J.), A social and economic history of medieval Europe, Londres, 1972.

Le Mené (M.), L'économie médiévale, Paris, 1977 (« L'His- torien »).

Lewis (A. A.), The closing of the mediaeval frontier, dans Spe- culum, XXXIII, 1958.

Postan (M.), The mediaeval economy and society, Londres, 1972. Pounds (N. J. B.), An economic history of medieval Europe,

New York, 1974. Slicher Van Bath (B. H.), The agrarian history of western Europe,

AD 500-1850, Londres, 2e éd., 1966 (trad. angl.). Thrupp (S. L., éd.), Changes in medieval society, New York,

1964 (recueil de travaux d'auteurs divers).

2 / ÉCONOMIES ET SOCIÉTÉS DANS DIVERS PAYS

a) Arnaldi (G.) et Violante (C.), Storia d'Italia, t. II : Il medioevo, Turin, 1959.

Fiumi (E.), Sui rapporti tra città e contado nell' età comunale, dans Archivio storico italiano, CXV, 1957 ; CXLI, 1958 ; CXLV, 1959.

Jones (P. J.), Per la storia agraria italiana nel medioevo, dans Rivista stor. ital., 1964.

Leicht (P. S.), Operai, artigiani, agricoltari in Italia dal secolo VI al XVI, Milan, 1946.

Luzzatto (G.), Storia economica d'Italia, I, Rome, 1949.

b) Gautier-Dalche (J.), Economie et société dans les pays de la cou- ronne de Castille, Londres, 1982 (Variorum reprints de cet auteur).

Jackson (G.), The making of mediaeval Spain, Londres, 1972. Oliveira-Marques (A. H. de), A sociedade medieval portuguese,

Lisbonne, 1964. Valdeavellano (L. G. de), Historia de Espana. I : Desde los ori-

gines hasta la baja edad media, Madrid, 1964 (3e éd.). Vicens-Vives (J.), Historia social y economica de Espana y Ame-

rica, Barcelone, 1957.

c) Bloch (M.), Les caractères originaux de l'histoire rurale française, Paris, 2 vol., 1956 (2e éd.).

Histoire de la France rurale, t. I : Des origines à 1340, Paris, 1975. Perroy (E.), La terre et les paysans en France, Paris, 1973

(« Regards sur l'histoire »).

d) Algemene Geschiedenis des Nederlanden. II : De voile Midde- leeuwen, 925-1035, Anvers, 1950.

Page 30: Paysans d'Occident (XI siècles)

e) Ashton (T. H.), The english manor, dans Past and Present, 1956. Barrow (G. W. S.), Feudal Britain, 1066-1314, Londres, 1956. Homans (G. C.), English villagers in the thirteenth century,

Cambridge (Mass.), 1942. John (E.), English feudalism and the structure of anglosaxon

society, dans Bull. of the Johns Rylands Libr., XLVI, 1963. Miller (E.) et Hatcher (J.), Mediaeval England. Rural society and

economic change, 1086-1348, New York, 1978. Social life in early England, Londres, 1960 (dir. G. Barraclough). Stenton (D. M.), English society in the early Middle ages, 1066-

1307, Londres, 1952.

f) Droege (G.), Deutsche Wirtschaftsgeschichte, Francfort, 1974. Franz (G.), Deutsche Agrargeschichte, Stuttgart, 1967. Franz (G.), Geschichte der Bauernstandes..., Stuttgart, 1970. Lutge (F.), Deutsche Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, Berlin,

1960.

Un grand nombre de monographies savantes, particulièrement en France, traitent dans un cadre régional des problèmes abordés ici ; il est apparu préférable de se borner à une énumération abrégée de noms d'auteurs avec indication du pays étudié et de la date du travail :

Allemagne : Dollinger (Bavière, 1949), Gilomen (Pays de Bâle, 1977). Angleterre : Harley (comté de Warvick, 1975), Harvey (comté

d'Oxford, 1965 ; Westminster, 1977), Hilton (comté de Warvick, 1967 ; Leicester, 1970), King (Peterborough, 1973), Lennard (Glastonbury, 1953), Miller (Ely, 1969), Postan (Glastonbury, 1957), Raftis (Ramsey, 1957), Searle (Battle, 1974), Titow (Win- chester, 1972).

Belgique : Genicot (Namurois, 1943-1982), Stiennon (S. Jacques de Liège, 1951), Verhulst (S. Bavon de Gand, 1958), Verriest (Hai- naut, 1946).

Espagne : Bonnassie (Catalogne, 1975-1976). France : Barrière (Obazine, 1977), Beech (Poitou, 1964), Chédeville

(Chartres, 1973), Deléage (Bourgogne, 1941), Devailly (Berry, 1973), Duby (Mâconnais, 1953), Fossier (Picardie, 1968), Fournier (Auvergne, 1962), Gramain-Bourin (Biterrois, 1981), Higounet (Comminges, 1949), Le Maho (Caux, 1975), Ourliac (Selve, 1958), Perrin (Lorraine, 1935), Platelle (Saint Amand, 1962), Plaisse (Neufbourg, 1961), Poly (Provence, 1976), Sanfaçon (Poitou, 1967).

Italie : Fasoli (Nonantola, 1943), Fiumi (S. Gimignano, 1961), Fumagalli (plaine du Pô, 1974), Herlihy (Pise, 1958), Toubert (Latium, 1973).

Portugal : Durand (Nord, 1980).

Page 31: Paysans d'Occident (XI siècles)

3 / LE CADRE DE VIE, LE PAYSAGE

a) Alexandre (P.), Le climat au Moyen Age en Belgique et dans les régions voisines, Liège-Louvain, 1976.

Le Roy-Ladurie (E.), Histoire du climat depuis l'an mil, Paris, 1967.

Noël (R.), Sciences naturelles et histoire des campagnes au Moyen Age, dans Etudes rurales, XX, 1966.

Verhulst (A.), L'évolution géographique de la plaine maritime flamande au Moyen Age, Bruxelles, 1963.

Verhulst (A.) et Gottschalk (M. K. E.), Transgressies en occupation- geschiedenis in de kustgebieden van Nederlanden en België, Gand, 1980.

b) Bradford (J.), Ancient landscapes : studies in fieldarchelogy, Londres, 1957.

Chaumeil (L.), L'origine du bocage en Bretagne, dans Hommage à L. Febvre, Paris, 1953.

Faucher (D.), L'assolement triennal en France, dans Etudes rurales, I, 1961.

Flatrès (P.), La structure agraire ancienne du Devon et du Corn- wall et les enclosures, dans Annales de Bretagne, 1949.

Hoskins (W. C.), The making of the english landscape, Londres, 1970.

Meynier (A.), Les paysages agraires, Paris, 1958. Orwin (C. S.), The openfields, Oxford, 1967, 3e éd. Le paysage rural : réalités et représentations (1979), Revue du

Nord, 1980 (actes de congrès). Planhol (X. de), Essai sur la genèse du paysage rural en champs

ouverts, Nancy, 1959. Sereni (E.), Storia del paesaggio agrario italiano, Bari, 1961. Soyer (J.), La conservation de la forme circulaire dans le parcel-

laire français, Paris, 1970. Verhulst (A.), Histoire du paysage rural en Flandre de l'époque

romaine au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1966.

c) Braunstein (P.), Le fer et la production du fer en Europe de 500 à 1500, dans Annales ESC, XXVII, 1972.

Dion (R.), Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, Paris, 1959.

Gille (B.), Les origines de la civilisation technique, Paris, 1962 (Histoire générale des techniques, t. I).

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Gille (B.), Recherches sur les instruments de labour au Moyen Age, dans Biblioth. de l'Ecole des chartes, CXX, 1962.

Grand (R.), L'agriculture au Moyen Age, Paris, 1950. Haudricourt (A. G.) et Brunhes-Delamarre (M.), L'homme et la

charrue..., Paris, 1955. Hubert (J.), Les routes du Moyen Age, Paris, 1959 (« Les routes

de France depuis les origines »). Halpérin (J.), Les transformations économiques aux XII et XIII siè-

cles, dans Rev. Hist. écon. et soc., XXXVIII, 1950. Joris (A.), Les moulins à guède en Hesbaye au Moyen Age, dans

Rev. belge de Phil. et d'Hist., XLII, 1964. Lynn White (J.), Mediaeval technology and social change, Oxford-

New York, 1962. Slicher Van Bath (R. H.), Yield ratios, 810-1820, Wageningen, 1963. Sprandel (R.), Das Eisengewerbe im Mittelalter, Stuttgart, 1968. Le vin au Moyen Age : production et producteurs (1971), Gre-

noble, 1978 (actes de congrès).

4 / L'HOMME ET SON GROUPE

a) Baratier (E.), La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, Paris, 1961.

Carpentier (E.) et Glénisson (J.), La démographie française au XIV siècle, dans Annales ESC., 1962.

La démographie médiévale (1970), Nice, 1972 (actes de congrès). Fossier (R.), La démographie médiévale : problèmes de méthode,

X siècles, dans Annales de Démographie hist., 1975. Genicot (L.), Sur les témoignages d'accroissement de la popula-

tion en Occident du XI au XIII siècles, dans Cahiers d'Hist. mondiale, I, 1953.

Lot (F.), L'état des paroisses et des feux de 1328, dans Biblioth. de l'Ecole des chartes, XC, 1929.

Russell (J. C.), Late ancient and mediaeval population, Philadel- phie, 1958.

Russell (J. C.), Recent advances in mediaeval demography, dans Speculum, 1965.

Sanchez-Albornoz (C.), Depoblación y repoblación del valle del Duero, Buenos Aires, 1966.

Titow (J. Z.), Some evidence of the thirteenth century popula- tion increase, dans Econ. Hist. Rev., XIV, 1961-1962.

Villages désertés et histoire économique, XIe-XVIIIe siècles, Paris, 1965.

b) Coleman (E. R.), Mediaeval marriage characteristics..., dans Journal of Interdiscipl. History, II, 1971.

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Delort (R.), Le Moyen Age ; histoire illustrée de la vie quoti- dienne, Lausanne, 1972.

Famille et parenté dans l'Occident médiéval (1974), Rome, 1977 (actes de congrès).

Recueil de la Société Jean-Bodin, XII : La femme, Bruxelles, 1962.

La femme dans les civilisations des X s. (1976), Cahiers de Civ. méd., 1977.

Gaudemet (J.), Les communautés familiales, Paris, 1963. Herlihy (D.), Land, family and women in continental Europe

from 700 to 1200, dans Traditio, XVIII, 1962. Krause (J.), The mediaeval household : large or small ?, dans

Econ. Hist. Rev., IX, 1956-1957. Painter (S.), The family and the feudal system in twelfth century,

dans Speculum, XXXV, 1960. Power (E.), Les femmes au Moyen Age, Paris, 1979 (trad.

franç.).

5 / LA MAISON, LE VILLAGE, LA POSSESSION DU SOL

a) L'archéologie du village médiéval, Louvain, 1967. Boüard (M. de), Manuel d'archéologie médiévale, Paris, 1975. Chapelot (J.) et Fossier (R.), Le village et la maison au Moyen

Age, Paris, 1980. La construction au Moyen Age (1972), Besançon, 1973 (actes de

congrès). Cunliffe (A.), Chalton, Hants ; evolution of a landscape, dans

Antiq. Journal, LIII, 1973. Demians d'Archimbaud (G.), Les fouilles de Rougiers, Paris,

1980. Géographie historique du village et de la maison rurale (1978),

Paris, 1979 (actes de congrès). Wood (M.), The english mediaeval house, Londres, 1965.

b) Beresford (M.) et Hurst (J. G.), Deserted Mediaeval villages, Londres, 1971, 2e éd.

Bonenfant (P.), La fondation des villes neuves en Brabant au Moyen Age, dans Vierteljahr. für Soz. und Wirtsch. Gesch., XLIX, 1962.

Boussard (J.), Hypothèses sur la formation des bourgs et des communes en Normandie, dans Annales de Normandie, VIII, 1958.

Cursente (B.), Les castelnaux de la Gascogne médiévale, Bor- deaux, 1980.

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Duparc (P.), Le cimetière, séjour des vivants ( X I siècles), dans Bull. Philol. et Hist., 1964, Paris, 1967.

Fixot (M.), Les fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais, Caen, 1968.

Fournier (G.), Le château dans la France médiévale, Paris, 1978. Higounet (C.), Paysages et villages neufs du Moyen Age, Bor-

deaux, 1975 (réimpr. d'articles). Mediaeval Seulement, Londres, 1976 (actes de congrès). Musset (L.), Le cimetière dans la vie paroissiale en basse Nor-

mandie ( X I siècles), dans Cahiers L. Delisle, 1963. Musset (L.), Peuplement en bourgage et bourgs ruraux en Nor-

mandie, dans Cahiers de Civ. méd., IX, 1966. Musset (L.), Une transformation du régime seigneurial : l'essor

des bourgs ruraux normands, dans Rev. Hist. du Droit, LXXI, 1948.

Ourliac (P.), Les villages de la région toulousaine, dans Annales ESC., IV, 1949.

Settia (A. A.), Incastellamento e decastellamento nell'Italia padana fra X e XI secolo, dans Boll. Stor. Bibliogr. subalpino, 1974.

c) Antonetti (G.), Le partage des forêts usagères ou communales entre les seigneurs et les communautés d'habitants, dans Rev. Hist. de Droit fr. et étr., LXXXVI, 1963.

Boutruche (R.), Une société provinciale en lutte contre le régime féodal : l'alleu en Bordelais et Bazadais du XIe au XVIIIe s., Paris, 1947.

Caenegem (R. C. Van), The birth of the english law, Cambridge, 1973.

Camasso (F.), La convenientia : contributo a la storia del contrato in Italia..., Bologne, 1932.

Castaing-Sicard (M.), Les contrats dans le très ancien droit tou- lousain, Toulouse, 1959.

Droege (G.), Landrecht und Lehnrecht im hohen Mittelalter, Bonn, 1969.

Flatrès (P.), Les terres communes, Paris, 1975. Fontette (F. de), Recherches sur la pratique de la vente immobi-

lière dans la région parisienne au Moyen Age..., Paris, 1957. Fourquin (G.), Les débuts du fermage : l'exemple de Saint-Denis,

dans Etudes rurales, XXII, 1966. Grand (R.), Contribution à l'histoire du régime des terres : le

contrat de complant..., Paris, 1931. Imberciadori (I.), Mezzadria classica toscana dal IX al XIV secolo,

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R e c u e i l d e l a S o c i é t é J e a n - B o d i n , I I I : L a t e n u r e , 1938 ; IV : L e d o m a i n e , 1949.

6 / LES HOMMES EN GROUPE :

STATUT, MOUVEMENTS, COMMUNAUTÉS

a) B o r g m a n n ( R . ) , F r e i e B a u e r n ; F r e i g u t u n d F r e i g e r i c h t (Fes t - c h r i f t A . E i t e l ) , M u n s t e r , 1949.

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Page 38: Paysans d'Occident (XI siècles)

Imprimé en France Imprimerie des Presses Universitaires de France

73, avenue Ronsard, 41100 Vendôme Mars 1984 — N° 2 9

Page 39: Paysans d'Occident (XI siècles)
Page 40: Paysans d'Occident (XI siècles)

Col lec t ion « L 'HISTORIEN »

« L 'His tor ien » béné f i c i e d e p u i s 1 9 7 0 d e la f aveu r d u g r a n d publ ic , d e s é t u d i a n t s , du l iseur d 'h i s to i re c o m m e d e ce l le d u c h e r c h e u r .

De l 'Ant iqui té à n o s jours , d a n s le m o u v e m e n t d e la r e c h e r c h e , d e s n o u v e l l e s p r o b l é m a t i q u e s e t d e s d é v e l o p p e m e n t s d e s s c i e n c e s h u m a i n e s , c h a q u e a u t e u r a b o r d e d a n s s o n c h a m p d ' é t u d e q u e l q u e s - u n s

d e s p r o b l è m e s a c t u e l l e m e n t d é b a t t u s en t r e les spéc i a l i s t e s , m o n t r e c o m m e n t ils s e p o s e n t , i nd ique un ce r t a in n o m b r e de s o u r c e s e t de

m é t h o d e s qui p e u v e n t p e r m e t t r e d e les r é s o u d r e , p r o p o s e d e s so lu t i ons , f o r m u l e d e s h y p o t h è s e s .

G r â c e à c e s livres, c h a c u n m o n t r e l 'his toire qui s e fait, in t rodu i t

d a n s le travail d e l 'h is tor ien, appe l l e à la par t i c ipa t ion à s a réf lexion, d o n n e les m o y e n s de vivre e t d e c o m p r e n d r e le p a s s é , qui d é b o u c h e t o u t n a t u r e l l e m e n t sur le p résen t , p e r m e t d ' y agir e t s ' é p a n o u i t en i n d i s p e n s a b l e p rospec t ive .

L'histoire es t l ' i n s t r u m e n t privi légié d ' a c t i o n sur le p r é s e n t p o u r l ' aveni r e t le p r o g r è s d e l ' h u m a n i t é . « L 'His tor ien » y a p p o r t e s a c o n t r i b u t i o n .

L ' H I S T O R I E N

Roland MOUSNIER

1 | Les h ié ra rch ies soc i a l e s , de 1450 à nos jours

Guy FOURQUIN

2 | S e i g n e u r i e e t f éoda l i t é au Moyen A g e

Jean BOISSET

3 | Les ch ré t i en s s é p a r é s de R o m e

Michel MESLIN

4 | Le ch r i s t i an i sme d a n s l 'Empire romain

Henri PIRENNE

5 | Les vi l les du Moyen Age

André-Jean TUDESQ

6 | La d é m o c r a t i e en France d e p u i s 1815

Page 41: Paysans d'Occident (XI siècles)

Claude WILLARD

7 | Le s o c i a l i s m e , de la R e n a i s s a n c e à nos jours

René FÉDOU

8 | L 'Etat au Moyen Age

Robert COMBÈS

9 | La R é p u b l i q u e à R o m e (509-29 a v . J . -C.)

Jean-René SURATTEAU

10 | L ' idée na t iona le , de la Révolu t ion à nos jours

Hubert DESCHAMPS

11 | Les Européens ho r s d 'Europe de 1434 à 1815

Guy FOURQUIN

12 | Les s o u l è v e m e n t s popu la i r e s au Moyen Age

Jean VIAL

13 | L ' a v è n e m e n t de la c iv i l i sa t ion industr ie l le , de 1815 à nos jours

Jacques VERGER

14 | Les Univers i t és au Moyen Age

Robert CORNEVIN

15 | L'Afrique noire, de 1919 à nos jours

Jacques HARMAND

16 | La guer re an t ique , de S u m e r à R o m e

Yves DURAND

17 | Les R é p u b l i q u e s au t e m p s d e s Monarch ies

Jean-Pierre GUTTON

18 | La s o c i é t é e t les p a u v r e s en Europe (XVIe-XVIIIe s ièc les)

André VAUCHEZ

19 | La spir i tual i té du Moyen A g e occ iden ta l (VIIIe-XIIe s ièc les )

Hélène AHRWEILER

20 | L ' idéologie pol i t ique de l 'Empire byzant in

Jacques POUCHEPADASS 21 | L ' Inde au XXe s i èc le

Roland MARTIN et Henri METZGER

22 | La rel igion g r e c q u e

Jean ROUGÉ

23 | La mar ine d a n s l 'Ant iqu i té

Frédéric MAURO

24 | L 'Amér ique e s p a g n o l e e t po r tuga i se , d e 1920 à nos j ou r s

Paul GERBOD

25 | Les e n s e i g n a n t s e t la pol i t ique

Page 42: Paysans d'Occident (XI siècles)

Gaston BOUTHOUL et René CARRÈRE

26 | Le défi de la guer re (1740-1974) d e u x s i è c l e s de guer re e t de révolut ion

André CORVISIER

27 | A r m é e s e t s o c i é t é s en Europe de 1494 à 1789

Georges LIVET

28 | L 'équi l ibre eu ropéen de la fin du XVe à la fin du XVIIIe s ièc le

Michel LE MENÉ

29 | L ' é c o n o m i e m é d i é v a l e

Jean-Christian PETITFILS

30 | Les s o c i a l i s m e s u top iques

Roland MARX

31 | Religion et soc i é t é en Angle te r re de la Réforme à nos jours

Charles ZORGBIBE

32 | La cons t ruc t ion pol i t ique de l 'Europe (1946-1976)

Jean-Pierre LABATUT

33 | Les n o b l e s s e s e u r o p é e n n e s de la fin du XVe s i èc le à la fin du XVIIIe s ièc le

André CORVISIER

34 | Arts e t s o c i é t é s d a n s l 'Europe du XVIIIe s ièc le

Christian GRAS

35 | Les Etats marx i s t e s - l én in i s t e s de 1917 à nos jours

Jacques LEGUÈBE

36 | L'Afrique du S u d c o n t e m p o r a i n e

Pierre-Richard FÉRAY

37 | Le V i e t n a m au XXe s ièc le

Henri ARVON

38 | L ' ana rch i sme au XXe s ièc le

Dominique SOURDEL

39 | L ' Is lam médiéva l

Yves-Marie BERCÉ

40 | Révo l t e s e t r évo lu t ions d a n s l 'Europe mode rne (XVIe-XVIIIe s ièc les )

Eugène BERG 41 | Non a l i g n e m e n t et nouve l ordre mondia l

Jean MEYER

42 | Les cap i t a l i smes

Jacques HEERS

43 | Les par t is e t la vie poli t ique d a n s l 'Occ iden t médiéva l

Page 43: Paysans d'Occident (XI siècles)

Solange GRAS et Christian GRAS

44 | La révol te d e s rég ions d 'Europe occ iden t a l e de 1916 à nos jours

Pierre MELANDRI

45 | La pol i t ique ex té r ieure des Etats-Unis de 1945 à nos jours

Roland MOUSNIER

46 | La Monarch ie a b s o l u e en Europe du Ve s i èc le à nos jours

Elie BARNAVI

47 | Israël au XXe s ièc le

Robert FOSSIER

48 | P a y s a n s d ' O c c i d e n t (XIIe-XIVe s ièc les )

Page 44: Paysans d'Occident (XI siècles)

L'histoire du monde paysan médiéval est chaque année mieux éclairée : on voit bien à présent son cadre de vie, les structures mentales, les outils, la famille. Une meilleure appré- ciation des rapports dominants -dominés au Moyen Age permet d'éliminer aussi bien le « terrorisme » des seigneurs qu 'un « angélisme » sans classes.

Après tant d'autres, cet ouvrage voudrait insister sur ces points de vue nouveaux, d 'où le refus d 'un cadre géogra- phique étroit, et le choix d 'un plan par thèmes qui a conduit à opter pour une phase brève, quatre siècles centraux. Aupa- ravant, le paysan était étroitement surveillé par un maître ou un chef de clan ; il n'avait ni logis fixe, ni outils sûrs ; ensuite, la construction « féodale » qui lui permit de les acquérir fléchit. Dans cet intervalle se place une période de mutations fruc- tueuses : le livre veut en éclairer plusieurs, sans prétendre refaire le livre de Georges Duby qui atteint à présent un quart de siècle.

Robert Fossier est professeur à la Sorbonne (Paris I),