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PROJET AGRO-ENVIRONNEMENTAL

PAE Lindre 2016

Site Natura 2000 n° FR4100219 et FR 4112002 “Complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones

voisines”

Contacts : Nelly Weber, Chargée de mission Natura 2000, Tél 03 83 84 25 19

Programme Agro-Environnemental du site Natura 2000 « Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines », année 2016

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Table des matières

Liste des abréviations Introduction A - Présentation du site Natura 2000 « Complexe de l’étang du Lindre, Forêt du Romersberg et zones voisines »

A-1- Désignation du site Natura 2000

A-2- Délimitation géographique

A-3- Occupation du sol A-4- Un patrimoine naturel faunistique et floristique d’exception

A-4-1- Des habitats d’intérêt européens A-4-1-1- Les Prés salés continentaux (Code Natura 2000 : 1340) A-4-1-2- Les prairies maigres de fauche de basse altitude (Code Natura 2000 : 6510) A-4-1-3-Des prairies remarquables nécessitant des pratiques agricoles extensives A-4-2-Des espèces d’intérêt européen… et leurs habitats A-4-2-1-Le cuivré des marais, une espèce inféodée aux prairies humides gérées extensivement

A-4-2-2-Des mares, des haies et des prairies extensives pour les amphibiens, en particulier le Triton crêté et la Rainette verte A-4-2-3-Des haies et des prairies extensives pour les chauves-souris et pour certains oiseaux A-4-2-4-Des bandes enherbées en bordure d’étangs et de ruisseaux pour certains oiseaux

B- Description de l’agriculture sur le site Natura 2000

B-1. L’assolement

B-2- Les exploitations agricoles B-3- Productions animales B-4- Alimentations animales B-5- Tendances observées sur le Lindre B-6- Des prairies permanentes riches mais menacées

C- Une gestion des prairies et préservation des milieux et des espèces C-1- L’utilisation des prairies C-2-Les dates de retrait des animaux C-3- La fertilisation en prairies

D- Priorité sur le site Natura 2000 du Lindre D-1- Privilégier l’élevage D-2-Conserver les habitats prairiaux D-3- Améliorer la biodiversité et la qualité de l’eau

E-Proposition de Mesures Agro-Environnementales climatiques sur le site Natura 2000

E-1- Bilan de la campagne MAEc 2015 E-2-Un territoire éligible au MAEC E-3- Nouvelles codifications des MAEc E-4- Localisation des habitats éligibles aux MAEc

E-5-Description des MAEC proposées

E-5-1- Des MAEC pour la préservation des prairies d’intérêt européen


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E-5-2- Des MAEC pour la préservation des prairies remarquables E-5-3- Des MAEC de remise en herbe E-5-4- Des MAEC pour la conservation du Cuivré des marais E-5-5- Des MAEC pour l’entretien des haies E-5-6- Des MAEC pour l’entretien des ripisylves E-5-7-Restauration et l’entretien des mares favorables aux tritons crêtés E-6- Durée et nombre de campagnes de contractualisation visées E-7- Mise en œuvre de l’animation 2016

E-8 - Estimation de la mise en œuvre de PAE 2016

E-8-1-Surfaces contractualisables en 2016 en périmètre Natura 2000 E-8-2-Surfaces contractualisables en 2016 en périmètre PNA et Prairies Remarquables E-8-3- Estimation des besoins financiers pour le PAE Lindre 2016

F - Suivi/évaluation du projet agroenvironnemental

F-1- Les indicateurs de contexte F-1-1- Evolution du contexte de gestion du site F-1-2- Evolution de l’adhésion des exploitants F-1-3- Evolution du contexte F-2- Les indicateurs de moyens et de résultats

F-2-1- Les indicateurs de moyens F-2-1-1-Une animation indispensable F-2-1-2- Une articulation avec la charte PnrL F-2-1-3- Des moyens financiers F-2-2- Les indicateurs de résultats

Bibliographie

Annexes


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Liste des abréviations CAD = Contrat Agriculture Durable CTE = Contrat Territoriaux d’Exploitation CSL = Conservatoire des Sites Lorrains DDT = Direction Départementale des Territoires DGAL = Direction Général de l’Alimentation DocOb = DOCument d’OBjectif DRAAF = Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt DREAL = Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement EU = Engagement Unitaire MAET = Mesures AgroEnvironnementales Territorialisées MAEC = Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques ONF = Office National des Forêts PAC = Politique Agricole Commune PAE = Projet AgroEnvironnemental PDRH = Programme de Développment Rural Hexagonal PDRH = Programme de Développment Rural Régional PHAE = Prime à l’Herbe AgroEnvironnemental PnrL = Parc Naturel Régional de Lorraine RGA = Recensement Général Agricole RPG = Registre Parcellaire Graphique SAU = Surface Agricole Utile STH = Surface Toujours en Herbe UGB = Unité de Gros Bétail ZAP = Zones d’Action Prioritaire ZPS = Zone de Protection Spéciale ZSC = Zone de Conservation Spéciale


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Introduction Créé en 1974, le Parc naturel régional de Lorraine (PnrL) est un territoire d’une superficie de 220 000

ha (équivalent à 9% de la Lorraine). Il compte actuellement 183 communes pour 78 104 habitants et 8 villes portes. Territoire labellisé par le ministère de l’écologie, la nouvelle Charte du PnrL est entrée en vigueur en 2015. Elle fixe les grandes orientations du territoire pour les 12 ans à venir, à savoir :

- protection et gestion des patrimoines naturels et culturels, - aménagement du territoire en adéquation avec une gestion durable des territoires, - développement socio-économique tout en assurant une qualité de vie aux habitants du parc, - accueil, éducation et information aux enjeux environnementaux, - expérimentation et recherche de nouvelles procédures et méthodes d’action.

Pas moins de 16 sites du réseau européen Natura 2000 sont situés sur le parc, ce qui représente 13% de sa superficie. Ce réseau est constitué de sites naturels terrestres présentant des espèces animales ou végétales rares et/ou menacées. L’objectif de ce réseau est de préserver la biodiversité tout en maintenant les activités économiques des sites. Situé au cœur de la zone Est du PnrL, le pays des étangs abrite le site Natura 2000 FR 4100219 et FR 4112002 « Complexe de l’étang du Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines ». D’une superficie d’environ 5 308 ha ce site compte un quart de sa superficie dédié à l’agriculture (RGA 2000). Destiné à soutenir et promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement sur des zones d’action prioritaires (ZAP) tel que les sites Natura 2000, le PnrL s’est saisi du dispositif Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) proposé dans le cadre du programme de développement rural hexagonal (2014/2020). Le PnrL, animateur du site Natura 2000 « Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines » souhaite bénéficier de ce dispositif pour promouvoir une agriculture durable permettant ainsi de concilier activité économique et préservation des habitats et de la qualité de l’eau.


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Figure 1 : Cartographie de localisation du site Natura 2000 du Lindre

Site Natura 2000

Complexe de l’étang de Lindre, forêt du

Romersberg et zones voisines.


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A - Présentation du site Natura 2000 « Complexe de l’étang du Lindre, Forêt du Romersberg et zones voisines »

A-1- Désignation du site Natura 2000

Connu et reconnu au niveau lorrain, français et européen pour sa richesse et sa diversité ornithologique, la réputation du Lindre n’est plus à faire. Les caractéristiques écologiques, faunistiques et floristiques, des étangs de Lindre, les forêts domaniales alentours et les milieux ouverts remarquables voisins lui ont valu d’être désigné en 2001 comme « Site Natura 2000 » conjointement par les Directives Oiseaux (de 1979) et Habitat-Faune-Flore (de 1992). Ce site nommé « Complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines » est donc à la fois une Zone de Protection Spéciale (ZPS) et une Zone de Conservations Spéciale (ZSC).

Depuis le 2 février 2003 le site est également labellisé par la Convention international de Ramsar (ou Convention des zones humides) dont l’objectif est la conservation des zones humides et de leurs ressources. Cette reconnaissance prestigieuse montre tout l’intérêt de ce secteur pour la préservation des zones humides et de la faune associée.

A-2- Délimitation géographique

Le complexe de Lindre (Forêts, étangs, prairies / cultures) situé à l’Ouest de la ville mosellane de

Dieuze (Moselle) est composée de 15 communes :

Nom Insee Nom Insee Nom Insee

Assenoncourt 57035 Dieuze 57177 Lindre-Basse 57404

Azoudange 57044 Fribourg 57241 Loudrefing 57418

Belles-Forêts 57086 Gélucourt 57246 Rorbach-les-Dieuze 57595

Blanche-Eglise 57090 Guéblanche-les-Dieuze 57266 Tarquimpol 57664

Desseling 57173 Guermange 57272 Zommange 57763 Tableau 1 : Communes du site Natura 2000 du Lindre

Il est à noter que l’ensemble de ces communes est classé en « zone vulnérable » à l’exception de la commune de Loudrefing.

A-3- Occupation du sol

Le territoire couvert par le « complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines » se caractérise donc par une mosaïque très diversifiée de milieux comprenant des étangs, des forêts et des prairies. Cette mosaïque est un des intérêts essentiels du site car

elle offre de nombreux habitats pour la faune et la flore.

L’occupation du sol de ce site est largement dominé par de la sylviculture (50% du site). L’activité agricole occupe également une large part avec un quart du site (28%). La Surface Agricole Utile (SAU) est largement dominée par les surfaces prairiales (nous le verrons par la suite). Les étangs occupent 15% de la superficie du site notamment grâce à l’Etang de Lindre (620 ha).


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A-4- Un patrimoine naturel faunistique et floristique d’exception

Ce site Natura 2000 ne compte pas moins de 254 espèces d’oiseaux recensées à ce jour. 109 de

ces espèces peuvent être qualifiées de remarquables compte tenu de leur statut à l’échelle nationale ou européenne. Enfin, 63 espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont été observées sur le périmètre d’étude depuis les années 80 dont 23 ont niché sur le périmètre, 3 étaient des estivantes, 10 des hivernantes et 27 des migratrices1.

Le complexe du Lindre héberge notamment des espèces nicheuses rares typiques des roselières comme le Héron pourpré (une douzaine de couple), le Butor étoilé (irrégulièrement présente sur l’étang de Lindre et entendu à l’étang de Stock à 7 km) et le Blongios nain (un chanteur recensé). Cet étang est le seul endroit en Lorraine où séjournent régulièrement deux espèces de grands rapaces : le Pygargue à queue blanche et le Balbuzard pêcheur, toutes deux espèces nicheuses.

La diversité des milieux naturels rencontrés sur le site se traduit par la présence d’un grand nombre d’habitats et d’espèces d’intérêt communautaire. On dénombre ainsi :

- 9 habitats d’intérêt communautaire dont 2 habitats prioritaires (1 pré salé continental et des mares tourbeuses forestières, réplique miniature d’un habitat prioritaire de type tourbière boisée appelé Boulaie à sphaignes)

- 8 espèces (hors oiseaux) animales d’intérêt communautaire et une mousse d’intérêt prioritaire (Dicrane vert)2. Les habitats et espèces d’intérêt européennes sont décrits ci-après tels qu’ils l’ont été dans le DocOb de 2001, complété dans certains cas par l’évaluation scientifique menée en 2009 / 2010 sur ce secteur.

A-4-1- Des habitats d’intérêt européens A-4-1-1- Les Prés salés continentaux (Code Natura 2000 : 1340)

Cet habitat occupe 5,89 ha dans les secteurs des « Rayeux », sur la commune de Lindre-Basse. Il se caractérise par la présence de suintements de sel qui permettent le développement d’un cortège floristique que l’on rencontre habituellement en bord de mer. Des milieux salés se rencontrent tout au long de la vallée de la Seille. Les associations phytosociologiques présentes sur le pré salé sont :

-prairie à Jonc de Gérard et Atropis distans (Cerastio-Juncetum gerardii puccinellietosum), -prairie sub-halophile à Fétuque élevée et Carex distant (Festuco-Caricetum distansis), -prairie à Jonc de Gérard et Chiendent (Agropyro-Juncetum gerardii).

Ce sont toutes les trois des associations halophiles. Les prés salés continentaux sont des habitats très rares en France et en Europe. Ils sont très localisés et de faible surface. La directive Habitats les qualifie d’habitats d’intérêt communautaire prioritaire. Cet habitat est également d’une grande valeur en raison de la flore remarquable qu’il héberge. L’intensification agricole (fertilisation et pâturage) peut conduire à une banalisation du cortège floristique pionnier et peut donc avoir une forte influence sur l’état de conservation des prés salés, principalement pour les prés salés à Fétuque élevée et Carex distant.

1 Données issues de la « Mise à jour et évaluation ornithologique du document d’objectifs du site Natura 2000 – Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et

zones voisines – campagne 2009/ 2010 ; ESOPE 2012 ». 2 Données issues de l’ « Evaluation scientifique du document d’objectif du site Natura 2000 FR4100219 – Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et

zones voisines ; BIOTOPE 2012 »


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Nom scientifique Nom vernaculaireStatut de protection

et rareté

Samolus valerandi Samole de Valerandtrès rare, protégée

régionale

Triglochin maritimum Troscart maritimehalophile, protégée

régional

Scirpus lacustris ssp

tabernaemontani

Jonc des chaisiers

glauque

rare, protégée

régional

Juncus gerardii Jonc de Gérard assez rare

Althaea officinalis Guimauve officinale rare

Aster tripolium Aster de Tripoli rare

Tableau 3 : Relevé des espèces indicatrices rencontrées sur le pré salé

de Lindre-Basse

Remarques : certaines espèces protégées sont rencontrées sur le pré salé : Samole de Valerand, Troscart maritime et Jonc des chaisiers glauque. Espèces rares rencontrées : Jonc de Gérard, Aster maritime, Renoncule sarde et Guimauve officinale.

Lors de l’évaluation scientifique de 2009, les « prés salés continentaux » sont décrits comme étant dans un bon état de conservation. On peut expliquer cela par la gestion extensive menée par le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraines (CEN L).

A-4-1-2- Les prairies maigres de fauche de basse altitude (Code Natura 2000 : 6510) Ces prairies mésophiles de fauche sont des formations herbacées relativement hautes qui se

développent sur des substrats secs à mésophiles. En contexte alluviale, ces prairies s’installent sur les zones les plus élevées de la plaine et donc les moins exposées aux inondations. Ces prairies sont structurées par des graminées indicatrices de la gestion par fauche telles que l’Avoine élevée (Arrhenatherum elatius) ou la Dactyle (Dactylis glomerata). Ce sont des milieux très diversifiés lorsqu’ils sont en bon état de conservation avec tout un cortège d’espèces caractéristiques telles que le Colchique d'automne (Colchicum multiflorum), la Scabieuse des champs (Knautia arvensis), la Marguerite (Leucanthemum vulgare), le Gaillet jaune (Galium verum) ou encore la Petite Pimprenelle (Sanguisorba minor).

Sur le site Natura 2000 du Lindre, les prairies de fauche mésophiles sont représentées par l’association du Colchico-Festucetum pratensis dont deux variantes ont été observées en fonction du gradient hydrique : - La variante typique (Colchico-Festucetum pratensis typicum). Il s’agit des prairies mésophiles typiques en région Lorraine dont les espèces caractéristiques ont été déterminées ci-dessus. - La variante à Brome érigé (Colchico-Festucetum pratensis brometosum). Il s’agit de la variante plus sèche qui assure la transition entre la prairie mésophile et la pelouse sèche. Cette variante se caractérise

Un seul pré salé est recensé sur le périmètre du Lindre. L’évaluation scientifique indique une tendance évolutive très positive avec près de 66% de surfaces de prés salés supplémentaires en 2009/2010. Néanmoins, la confrontation des cartographies des habitats réalisées en 2001 et en 2009/2010 permet de relativiser ce résultat. En effet, l’écart important en termes de surface de prés salés entre 2001 et 2009/2010 peut s’expliquer par la typologie de référence utilisée pour la cartographie des habitats. Ainsi en 2001 certaines zones halophiles n’ont pas été considérées comme telles et cartographiées soit en tant que « simples » roselières soit en tant que « simples » prairies méso-hygrophiles.


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par la présence d’espèces thermophiles telle que le Brome érigé (Bromus erectus) ou la Sauge des prés (Salvia pratensis). La valeur patrimoniale de cet habitat dépend étroitement de son exploitation agricole. En effet, ces prairies se caractérisent par une grande diversité floristique (de 60 à 80 espèces) et hébergent des plantes remarquables3. On rencontre cette situation lorsque la gestion agricole est réalisée avec peu ou très peu d’amendement, en sous-pâturage et fauche tardive. Ainsi, l’’état de conservation optimal correspond aux prairies sous-pâturées et/ou traitées par une fauche tardive.

A-4-1-3-Des prairies remarquables nécessitant des pratiques agricoles extensives

Les prairies remarquables tirent leur valeur de la présence d’une flore riche et diversifiée que nous qualifions elle aussi de remarquable. Cette flore est issue de pratiques agricoles extensives. Ces prairies n’appartiennent cependant pas à l’habitat d’intérêt communautaire « prairie maigre de fauche de basse altitude » mais elles ont une valeur patrimoniale importante d’intérêt local ou national. Le maintien des prairies remarquables existantes est donc un enjeu important pour le site. La flore remarquable utilisée pour hiérarchiser la valeur écologique d’une prairie :

3 ces plantes remarquables sont des espèces oligotrophes (Briza media, Dactylorhiza fistulosa, Luzula campestris, Serratula tinctoria, Succisa pratensis…), des espèces en voie de raréfaction dans les prairies (Bromus erectus, Carex flacca…), des espèces protégées (Scabiosa pratensis (R),

Stellaria palustris (R), Carex hordeistichos (N), Anagallis tenella (R)) ou d’autres espèces rares en prairies (Alopecurus rendlei, Orchis morio,

Pimpinella saxifraga, Carex distans, Carex panicea, Carex pallescens, Carex ovalis, Gaudinia fragilis, Hypochoeris radicata…)

Nom scientifique Nom vernaculaire

Leucanthmnum vulgare Marguerite

Arrhenatherum elatius Fromental élevé

Knautia arvensis Scabieuse des prés

Colchicum multiflorum Colchique d’automne

Galium verum Gaillet jaune

Dactylis glomerata Dactyle vulgaire

Sanguisorba minor Petite pimprenelle

Salvia pratensis Sauge des prés

Tableau 4 : Espèces présente dans les habitats prairies

L’évaluation scientifique de 2009 / 2010 conclue que seules 22% des prairies de fauches mésophile (« pures » et en mosaïque) furent maintenus. Les résultats obtenu lors de cette évaluation s’explique par :

* Une intensification agricole et un phénomène de retournement de prairies au profit de la céréaliculture.

* Une confusion importante entre la prairie de fauche mésophile et la prairie de fauche mésohygrophile. En effet, environs 30% des prairies de fauche mésophiles cartographiées en 2001 ont été considérées comme des prairies de fauche mésohygrophiles en 2009 /2010.

Ce dernier point est essentiel à prendre en compte dans ce PAE. Les couverts « prairies d’intérêt Européens : EU », définis en 2008 (et les années postérieures), prennent en compte le caractère « intérêt communautaire » des parcelles. Ainsi, des parcelles cartographiées en « prairies maigres de fauche de basses altitude », habitat d’intérêt communautaire de code 6510, s’avèreraient, aux dires de l’évaluation, inexactes. Cependant, cette évaluation ne précise pas, à l’ilot PAC, les parcelles pouvant être concernées par ce changement, en dehors des parcelles ayant fait l’objet d’un inventaire complet. Ainsi, il a été décidé lors de la réunion du 11 octobre 2012 en accord avec la DREAL, la DRAAF et la DDT, que les couverts ne changeraient que sur les parties ayant fait l’objet d’un inventaire phytosociologique précis. Les autres parcelles pour lesquelles aucune information précise n’est disponible (après 2001) gardent leur couvert « EU » pour ce PAE. »


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Nom vernaculaire Nom scientifique Protection Rareté Caractère remarquable

Amourette commune Briza media AC

Bétoine Stachys officinalis AC

Laîche bleuâtre Carex panicea AR

Luzule champêtre Luzula campestris C-AC

Oenanthe à feuilles de

Peucédan

Oenanthe

peucedanifoliaRR

Oenanthe fistuleuse Oenanthe fistulosa R-RR

Ophioglosse vulgaire Ophioglossum vulgatum R AR-R

Orchis à larges feuilles Dactylorhiza fistulosa AR

Porcelle enracinée Hypochoeris radicata C-AC

Renoncule flammette Ranunculus flammula AR-R

Serratule des teinturiers Serratula tinctoria AR-R

Succise des prés Succisa pratensis C (local)

Brome dressé Bromus erectus C-AC

Laîche glauque Carex flacca C-AC

Laîche printanière Carex caryophyllea AC

Laiteron des marais Sonchus palustris non signalé RR

Saxifrage granulée Saxifraga granulata AR

Scorsonère des prés Scorzonera humilis R

Sieglingie décombante Danthonia decumbens AR

Jonc des chaisiers glauqueScirpus lacustris ssp

tabernaemontaniR R

Laîche à épis d’orge Carex hordeistichos N RR

Mouron délicat Anagallis tenella R non signalé

Samole de Valerand Samolus valerandi R RR

Scabieuse des prés Scabiosa pratensis R R-RR

Spirée filipendule Filipendula vulgaris R R

Stellaire glauque Stellaria palustris R RR

Troscart des marais Triglochin palustre R R-RR

Troscart maritime Triglochin maritimum R AC (local) Espèce halophile

Sanguisorbe Sanguisorba officinalis RREspèce en limite d’aire de

répartition

Autres espèces

remarquables en prairie

Gaudinie fragile Gaudinia fragilis RR assez rare en prairie

Laîche à épis distants Carex distans R-RR assez rare en prairie

Laîche des lièvres Carex ovalis AR-R oligotrophe

Laîche pâle Carex pallescens AC-AR oligotrophe

Laîche tomenteuse Carex tomentosa AC-AR oligotrophe

Orchis bouffon Orchis morio R rare en prairie

Petit boucage Pimpinella saxifraga AC-AR peu courant en prairie

Valériane dioïque Valeriana dioica AC assez rare en prairie

Vulpin utriculé Alopecurus rendlei AR-R peu courant en prairie

Espèces oligotrophes

Espèces en raréfaction en

prairie

Espèces protégées

Tableau 2 : Flore des prairies remarquables


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Sur la base de la présence et de l’abondance d’espèces remarquables, on peut hiérarchiser la valeur patrimoniale des prairies remarquables en quatre catégories4 : - des prairies à préserver en priorité (77 ha sur le site) caractérisées par une gestion extensive et par la présence de plantes oligotrophes. - des prairies à préserver car elles hébergent des plantes protégées (27 ha sur le site). - des prairies dont la préservation est souhaitable (71 ha sur le site) car ce sont des prairies d’un grand intérêt floristique (présence de nombreuses espèces remarquables) mais qui n‘ont pas été identifiées comme oligotrophes. - des prairies potentiellement remarquables (182 ha sur le site) qui hébergent encore des espèces intéressantes ou une flore et des habitats diversifiés.

Plantes oligotrophes Plantes protégées Autres plantes remarquables

- Amourette commune Laiche à épis d’orge (N) Vulpin utriculé (assez rare en

prairie)

Ophioglosse vulgaire (R) Troscart maritime, plante halophile (R)

Orchis bouffon (rare en prairie)

Orchis à larges feuilles Jonc des chaisiers glauque (R) Sanguisorbe (limite d’aire de répartition)

4 Ces données font référence à la cartographie du DocOb de 2001. L’évaluation scientifique menée en 2009 – 2010 ne nous permet par de fournir une superficie plus

actuelle pour chaque type de « prairie »


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Scabieuse des prés Samole de Valerand (R)

Figure 2 : Photographie de plantes remarquables des prairies

Afin de maintenir un cortège de plante prairiales mais aussi des habitats remarquables, il est conseillé la gestion agricole suivante5 : - limiter l’amendement à 30 Unités d’Azote et éviter l’épandage de matière azotée après la première fauche. Si l’apport d’azote se fait par lisier ou fumier, il faut qu’il soit réalisé tous les 2 ou 3 ans mais non de façon annuelle, - limiter la fertilisation à 60 Unités de Phosphore et de Potassium et éviter l’épandage en même temps qu’un apport d’engrais de ferme, - limiter le chargement à 1,4 UGB / ha et éviter tout d’apports d’intrants (minéral ou organique) quand les parcelles sont pâturées, - Privilégier un régime de fauche, aux alentours du 15 juin pour le premier passage, en limitant à deux passages par an.

A-4-2-Des espèces d’intérêt européen… et leurs habitats A-4-2-1-Le cuivré des marais, une espèce inféodée aux prairies humides gérées extensivement

Le Cuivré des marais (Lycaena dispar) est un papillon inscrit en

annexe II de la Convention de Berne et aux annexes II et IV de la directive Habitats. En France, ces populations sont en danger. Il habite dans les milieux ouverts où on le rencontre lors des journées ensoleillées de mai à juin, puis d’août à septembre. La chenille se développe sur différentes espèces d’Oseille (Rumex sp.) et l’adulte butine la Menthe poivrée (Mentha piperita), la salicaire (Lythrum salicaria) et l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) qui sont des plantes caractéristiques des zones humides (prairies et marécages). Considéré comme rare en Lorraine, le Cuivré des marais est bien représenté sur l’ensemble du site, en particulier en raison de

la présence de prairies extensives et de micro-secteurs délaissés permettant aux adultes de se reproduire sur les Oseilles et aux chrysalides d’y passer l’hiver.

5 Impact des pratiques agricoles sur la valeur pastorale des Prairies du parc naturel régional de Lorraine ; Christelle JAGER ; 1999

Légende

(R) : protection régionale ;

(N) : protection nationale

Photos : PNRL

Lors de l’évaluation scientifique de 2009/2010, le Cuivré des marais est décrit comme une espèce dans un état de conservation favorable : « L’espèce a été revue en 2010 au niveau des stations connues. De plus, les habitats de l’espèce présentent un bon état de conservation, on peut donc en déduire que le Cuivré des marais est dans un état de conservation favorable sur le site Natura 2000 ».


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La mise en place d’une gestion agricole favorable à la conservation du Cuivré des marais se réalise par une limitation de la fertilisation et la mise en place d’une zone non pâturée et non fauchée sur une période d’un an et qui correspond à 3% de la parcelle en contrat. Lors des campagnes précédentes, de nombreux contrats ont été signés en faveur du Cuivré des marais, ce qui fut très fortement favorable à cette espèce.

A-4-2-2-Des mares, des haies et des prairies extensives pour les amphibiens, en particulier le Triton crêté et la Rainette verte

Le Triton crêté (Triturus cristatus) et la Rainette verte (Hyla arborea) sont deux espèces dont les populations sont considérées comme vulnérables en France. Le Triton crêté est inscrit en annexe I de la de la Directive habitats, tandis que la Rainette verte (Hyla arborea) est inscrite en annexe IV de la Directive habitats. Ces espèces fréquentent les prairies et les forêts, se réfugient le long des haies et se reproduisent principalement dans les mares.

Le Triton crêté est localisé sur quelques secteurs dans le site. Il se reproduit dans les mares profondes, situées dans les prairies et disposant d’une végétation aquatique diversifiée. Les mares en prairies sont rares sur le site (3 mares sur le périmètre et à proximité) et dégradées (atterrissement ou comblement, faible diversité en espèces). Leur entretien est nécessaire à la survie de cette espèce. La création d’un réseau de mares d’accueil en prairies aurait pour rôle de favoriser le développement des populations d’amphibiens en ouvrant de nouveaux territoires à coloniser ou en rendant un territoire plus favorable à leur reproduction. La réalisation d’un réseau de mares permettrait de constituer un corridor écologique pour le Triton crêté ainsi que pour la Rainette verte. A titre indicatif, le Triton crêté peut parcourir jusqu’à 300m en milieux ouverts pour se reproduire et jusqu’à 2 km en forêt. La Rainette verte est capable de coloniser de nouveaux secteurs sur un rayon de 4 km.

A titre informatif, le Sonneur à ventre jaune, dont les populations semblent morcelées sur le site, ne se déplace pas à plus de 100m du lieu de reproduction. Espèce plutôt forestière, le Sonneur se retrouve volontiers dans les empreintes de bétail au sein des prairies humides souvent à l’aval du débordement d’un point d’eau ou encore dans des prairies peu exploitées envahies par des joncs. Cet amphibien fait l’objet d’un Plan Régional d’Action pour la région Lorraine qui s’étend sur la

Lors de l’évaluation scientifique de 2009/2010, aucun individu le triton crêté n’a été observé.

Cependant, ces prospections ont permis de conclure au maintien d’un état de conservation favorable des habitats de l’espèce sur le site. Il n’existe donc aucune raison apparente pour que l’espèce ne soit plus présente, d’autant que son observation n’est pas aisée. C’est pourquoi, la MAEt pour la restauration et l’entretien de mares proposées aux agriculteurs dans les précédents PAE sera maintenue.»


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période 2013 – 2018. Le maintien des prairies humides et des points d’eau en zones prairiales sont deux actions favorables à ce Sonneur.

A-4-2-3-Des haies et des prairies extensives pour les chauves-souris et pour certains oiseaux

Sept espèces de chauves-souris ont été identifiées sur le site, dont quatre espèces en risque de disparition. Sérotine commune, Noctule de Leisler, Oreillard roux et Oreillard gris chassent au niveau des prairies et utilisent le réseau de haies pour se repérer. Les chiroptères sont de grandes chasseuses d’insectes et apprécient particulièrement les prairies humides, productives en insectes. Les haies favorisent la présence d’insectes et offrent ainsi des lieux d’alimentation à ces prédateurs. La sauvegarde de ces populations de chauves-souris implique également le maintien de la mosaïque d’habitats bocagers. A ce titre, la préservation des haies et des prairies diversifiées est nécessaire pour la survie des chauves-souris. Les

chauves-souris font l’objet d’un Plan National d’Action décliné au niveau régional pour la période 2010 -2015. Concernant les oiseaux, de nombreuses espèces fréquentent les prairies. Citons les rapaces (Milan royal, Bondrée apivore, Busard Saint-Martin, Milan noir) et les Cigognes (noire et blanche) qui y recherchent leur nourriture. Cependant l’habitat prairiale est peu utilisé pour la reproduction des espèces. Les haies en bordure de prairies sont particulièrement favorables aux oiseaux dont les espèces suivantes au statut de conservation défavorable : Huppe fasciée, Perdrix grise, Caille des blés. En effet, les haies diversifient les milieux en offrant alimentation et lieu de nidification. La présence de milieux bocagers avec prairies est ainsi vital pour la Pie-grièche écorcheur, espèce faisant l’objet d’un Plan National d’Action et espèce inscrite en annexe I de la Directive oiseaux. Pour les chauves-souris et la pie-grièche écorcheur, le maintien des haies et des prairies doit être engagé. Toutes ces espèces étant consommatrices d’insectes, la mise en place d’une bande refuge pourrait être bénéfique.

A-4-2-4-Des bandes enherbées en bordure d’étangs et de ruisseaux pour certains oiseaux

Le site du « Complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines » se caractérise par son extraordinaire richesse avifaunistique. Les espèces nicheuses et celles en stationnement hivernal recherche la disponibilité alimentaire et la quiétude. La présence de bandes enherbées fauchées tardivement autour des étangs et des ruisseaux conforte l’attractivité du site pour ces espèces, au nombre desquelles on compte : le Vanneau huppé, le Canard chipeau, la Sarcelle d’été, le Faucon hobereau… De surcroît, ces secteurs en herbe permettent de conserver des zones de gagnage (prairies) aux abords des étangs pour les anatidés (canards, oies, cygnes). Les bandes enherbées en bord d’eau assurent aussi une meilleure protection de la ressource en eau et constituent des zones de transition avec la végétation des berges.


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Lors de l’évaluation scientifique de 2009/2010, l’état de conservation de certaines espèces prairiales ont été évalué et des recommandations préconisées.

- la Pie grièche écorcheur : Sur l’ensemble des 2 282 ha de milieux ouverts un peu moins d’une soixantaine de couples cantonnés a été cartographiée en 2009. La densité, bien que supérieure à la moyenne alsacienne (0,162 à 0,191 couple /10 ha), n’est donc pas exceptionnelle (0,249 couple /10 ha).

Aucun référentiel global n’existe à ce jour sur la ZPS. La population se situerait entre 25 et 35 couples sur la base de quelques données éparses. La réalité est heureusement bien supérieure à cette estimation mais laisse songeur quant au degré d’altération sous-jacent de milieux a priori favorables. Les éléments généralement mis en cause dans le déclin de l’espèce sont, entre autres, la disparition des haies et l’intensification de l’agriculture. En effet, la Pie grièche écorcheur apprécie les alternances de pâtures et de prairies de fauche.

- la Bondrée apivore : Un seul individu de Bondrée apivore est noté dans le secteur de Tarquimpol en 2009. On évalue cependant un effectif minimum se situant entre 1 à 3 couples. Mais l’espèce reste en diminution sur le Lindre. La Bondrée recherche sa nourriture dans les prairies. Elle a un régime alimentaire très spécialisé puisqu’elle se nourrit essentiellement d’hyménoptères (guêpes, abeilles et fourmis qui sont des pollinisateurs et des auxiliaires de culture). Pour maintenir cette espèce sur le site, il est donc nécessaire de maintenir des espèces propices pour sa ressource alimentaire.

- le Milan royal : En 1994 l’espèce semblait encore bien présente dans les zones boisées jouxtant le Lindre avec pas moins de 6 secteurs occupés. En 2009 aucun couple cantonné n’a été observé, seuls quelques oiseaux chassant sur la ZPS. Il est presque certain que l’espèce ait aujourd’hui disparu du secteur en tant que nicheuse. La principale menace qui pèse sur cet oiseau est la dégradation de son milieu de chasse, remplacé par les cultures de maïs, aux dépens des prairies, des pâtures et des autres cultures.

- le Tarier des prés : En 2000, on estime qu’une belle population est encore présente sur la ZPS sans pouvoir fournir d’estimation. En 2009, le constat est sans appel puisque seul un mâle migrateur a été contacté sans être revu par la suite. La chute d’abondance en France du Tarier des prés est vertigineuse : -76 % sur la période 1989-2008. En cause, des dates de fauche inadaptées sont majoritairement responsables de cette tendance. Et pourtant, le Tarier n’est pas inscrit à la Directive Oiseaux et donc ne justifie pas la mise en place d’actions en son seul nom. Cependant, il est inscrit à la liste rouge des espèces protégées.

Cet oiseau niche au sol, dans des touffes d’herbe. Il apprécie les prairies à foin peu intensive. Ainsi, les fauches avant mi-juin sont fatales pour la couvée et donc la survie de cette espèce.»

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B- Description de l’agriculture sur le site Natura 2000

B-1- L’assolement

Figure 4 Représentation graphique de l'assolement sur le Lindre

Le premier Document d’Objectifs datant de 2001 précise que la Surface Toujours en Herbe (STH)

ne couvre que près de 45% de la Surface Agricole Utile (SAU) soit 1050ha de prairies (sans doute naturelles et temporaires confondues) et 410ha de cultures. En 2012, l’assolement des terres agricoles6 intégrées dans le site Natura 2000 du Lindre donne les indications suivantes :

- 60% des terres agricoles de ce site Natura 2000 du Lindre, soit près de 860 ha environ, sont exploitées comme « Prairie naturelle », c’est-à-dire, n’ayant subi aucun retournement depuis 5 ans. - 10% de la SAU sont des prairies temporaires qui entrent dans un cycle de rotation, soit 140ha environ. Il est à noter que certains exploitants considèrent et déclarent des prairies temporaires alors que celle-ci ont plus d’une dizaine d’années. Cela leur permet d’avoir une marge de manœuvre. En effet, le retournement des prairies permanentes étant interdit (prairies sensibles de la PAC). - enfin, 30% de la SAU est de la culture (environ 430ha). Majoritairement du blé d’hiver ou du maïs ensilage mais aussi de l’orge et du colza, dans une moindre mesure. Si l’on compare les données de 2007, de 2011 et de 2012 fournies par la DDT 57 avec les indications du premier DocOb datant de 2001, nous pouvons en conclure que la surface en prairies a diminué (50ha soit 5% de diminution). Seulement cette comparaison s’avère simpliste. En effet, les prairies temporaires de plus de 5 ans sont d’office redéfinies en prairies naturelles. Or, une prairie naturelle qui n’a subi aucun retournement recèle une biodiversité beaucoup plus intéressante et importante qu’une prairie temporaire ou une prairie récemment reclassée naturelle.

6 Source de la donnée : DDT 57, MOPT ; 2013

Figure 3 Carte d'occupation du sol du

Lindre

2007 2011 2012Taux de variation

entre 2007 et 2012

(en %)

Prairie permanente (non intégrée dans

1 rotation)887,93 849,38 858,02 -3,37

Prairie temporaire (entrant dans 1

rotation)80,01 136,62 111,69 39,59

Prairie temporaire de plus de 5 ans 15,4 30,7 30,76 99,71

Surface Toujours en Herbe 983,34 1016,7 1000,46 1,74

Surface Agricole Utile 1422,67 1424,34 1430,7 0,56

Surface en ha

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B-2- Les exploitations agricoles

Pour analyser l’évolution de l’agriculture sur le secteur du Lindre depuis ces vingt dernières années, nous nous sommes basés sur une comparaison du Recensement Général Agricole entre 1988 et 20107. Les informations qui en ressortent sont les suivantes : - les exploitations agricoles sont de moins en moins nombreuses sur le site, et comptabilisent une diminution de 42% de leur nombre depuis 20 ans passant de 177 en 1988 à 98 en 2010. Le nombre d’UTA dans les exploitations a suivi la même tendance. Ainsi, en 2010, on ne comptabilise plus que 157 exploitants et ouvriers agricoles contre 242 en 1988. - La taille des exploitations8 varie 12ha pour la plus petite à 535ha pour la plus grosse. La médiane des exploitations est de 160ha. On compte 7 exploitations de plus de 300ha. Ces chiffres sont issus des diagnostics d’exploitation (PAE 2008 à aujourd’hui). A ce titre, les exploitants n’ayant jamais souhaité contractualisé de MAEt ou MAEc ne figurent pas dans ce diagramme.

B-3- Productions animales

L’agriculture sur ce site Natura 2000 reste principalement de l’élevage de bovins (vaches laitières ou allaitantes). Animaux Effectif (atelier 1) Effectif (atelier 2) Nb d'exploitation Vaches allaitantes (exclusivement) 861 12

Vaches laitières (exclusivement) 803 11

Vaches laitières et allaitantes 940 (VL) 522 (VA) 13

Moutons (exclusivement) 52 1

Chevaux (exclusivement) 67 2

Moutons et vaches 1190 (moutons) 155 (VA) 3

Truies et vaches 100 (truies) 35 (VL) 1

Sans atelier d'élevage 2 Ces chiffres sont fournis à titre informatifs. Ils ne reflètent pas l’agriculture sur le secteur du Lindre à un instant donné puisqu’ils sont une agglomération des informations pour chacune des 45 exploitations agricoles interrogées entre 2008 et 2015. La production principale dans le secteur du Lindre est l’élevage de vaches laitières et allaitantes puisque 36 exploitations sur 45 ont au moins un atelier d’élevage de bovidés. Parmi ces 36 exploitations, 13 élèvent des vaches laitières et allaitantes. 4 exploitations produisent des moutons, dont une seule en atelier unique. On comptabilise également deux élevages de chevaux, un élevage cochon / vache et deux exploitations sans production animale. Par comparaison avec le premier DocOb, le nombre moyen de vaches par éleveurs est de l’ordre de 86 alors qu’il était de 95 en 2001.

B-4- Alimentations animales

Le type d’élevage pratiqué influence directement l’utilisation du sol et plus précisément la qualité des prairies. Jusqu’en 2013, les diagnostics d’exploitations ont étudiés la part de foin accordé dans l’alimentation animale en fonction des ateliers : vaches allaitantes, vaches laitières et moutons.

7 AGRESTE 2010 8 Pnrl, diagnostics d’exploitation de 2008 à aujourd’hui

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Pour les vaches laitières (en vert), la part de foin dans l’alimentation n’excède pas les 50%. En revanche, pour les vaches allaitantes (en orange), la part de foin dans l’alimentation est importante voire même l’unique apport pour plus de 40% des exploitations. Le type d’atelier pratiqué sur le secteur du Lindre détermine le maintien ou non des prairies. En effet, plus l’alimentation des animaux s’oriente vers du foin et plus il y aura des prairies sur le Lindre. Ceci n’est pas gage de qualité écologique. En effet, d’un point de vue écologique, seules les anciennes prairies naturelles peu amendées et gérées en fauche tardives, renferme une richesse importante (près de 70 espèces floristiques). Cependant, l’élevage est au moins garant du maintien des prairies dans le secteur. C’est pourquoi, le soutien à l’élevage doit être une priorité de ces MAEc.

B-5- Tendances observées sur le Lindre

Le Parc naturel régional de Lorraine, dans sa mission d’animation du PAE du Lindre, dispose de nombreux diagnostics d’exploitations effectués depuis 2008 à 2015. Bien qu’il ne soit pas possible d’être conclusif, nous pouvons malgré tout dégager certaines tendances observées sur le Lindre : - Concernant l’atelier « Mouton », les trois exploitations en double production avec l’atelier « Vache » ont réduit leur cheptel d’ovins d’un quart à un demi. Seule l’exploitation en atelier unique de « mouton » a quadruplé son cheptel en 2 ans (il s’agit d’un démarrage d’exploitation). L’atelier « mouton » est donc minoritaire au Pays des étangs. - Concernant l’atelier « Vaches allaitantes », sur l’ensemble des exploitations, on constate une stabilisation du cheptel. Deux exploitants ont réduit leur atelier de 50 à 60% alors que la tendance sur les autres exploitations est une augmentation progressive du cheptel. Pour ces deux exploitants, une conversion à la culture est sans doute envisagée. - Concernant l’atelier « Vaches laitières », on constate une augmentation du cheptel plus soutenue que pour l’atelier « vaches allaitantes ». Aucune réduction drastique de l’atelier n’est à observer. - Entre deux diagnostics d’exploitation, on constate pour la plupart des agriculteurs un maintien voire une légère augmentation (10%) de la SAU. Pour trois exploitations, la SAU a augmenté de 30 à 70% avec un gain brut de 54 à 162ha de parcelles. - La surface en prairie permanente déclarées par les agriculteurs ne suit pas la même tendance. On déplore une disparition de près de 260ha de prairies permanentes chez 29 agriculteurs. Pour certaines de ces exploitations, on note, à SAU égale entre les deux dates de diagnostic, une réduction drastique de la surface en herbe. Un exploitant a retourné près de 70ha de prairies permanentes suite à la transformation de son atelier de « vaches allaitantes » en « vaches laitières ». Quatre autres exploitations annoncent un retournement de prairies de plus d’une vingtaine d’hectares chacune sans modification ni intensification d’ateliers. D’autres retournements sont constatés mais à une échelle plus restreinte. Inversement mais dans une moindre mesure, on constate « l’apparition » de prairies

En vert : vaches laitières

En orange : vaches allaitantes

En bleu : mouton

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permanentes par transformation de prairies temporaires de plus de 5 ans (3 exploitations) ou gain de surface en herbe entre deux déclarations et non retournées.

B-6- Des prairies permanentes riches mais menacées Différentes menaces pèsent sur les prairies naturelles. Ci-dessous, en voici quelques-unes :

- Compte tenu du cours des céréales, la tentation est importante pour de nombreux exploitants de retourner des surfaces en herbe au profit de la céréaliculture. Actuellement, le verdissement de la PAC impose le maintien des prairies naturelles déclarées comme telles en 2014. En cas de retournement, l’exploitant agricole peut se voir contraint de réimplanter une prairie. Cette interdiction porte le nom de prairies sensibles. - Le drainage agricole modifie radicalement le fonctionnement hydraulique d’une parcelle. Il est soumis à réglementation de la Loi sur l’Eau. Ainsi, pour tous drainages supérieurs à 100 ha, une autorisation est à demander par le porteur de projet. Pour les drainages dont les superficies sont comprises entre 20 et 100 ha, il s’agit de procéder à une simple déclaration. Les évaluations d’incidence Natura 2000 s’ajoute à la Loi sur l’Eau pour les aménagements suivants : - L’assèchement, la mise en eau, l’imperméabilisation, le remblai de zones humides ou de marais, d'une surface supérieure à 0,01 ha pour la partie de la réalisation prévue à l'intérieur d'un site Natura 2000. - La réalisation de réseaux de drainage d'une superficie supérieure à 1 ha pour la partie de la réalisation prévue à l'intérieur d'un site Natura 2000, ou lorsque le point de rejet se situe en site Natura 2000. - Les changements de pratiques agricoles en termes d’amendement, de date de fauche ou de chargement peuvent également induire une modification des cortèges floristiques. La PAC a conduit à d’importante mutation de l’agriculture qui ont abouti à une intensification des pratiques qui s’est traduite par :

- l’augmentation de la fertilisation, - l’augmentation de l’utilisation d’insecticides et de phytocides, - une pression de pâturage accrue sur les prairies ainsi que l’augmentation du nombre de fauches

annuelles, l’arrachage des haies, buissons et bosquets, - la réduction des prairies disponibles du fait du retournement en terres labourables.

Ce phénomène s’est accentué en l’espace de quelques années, notamment en 2010, année de référence pour les surfaces en herbe. Certains habitats d’intérêt communautaire ainsi que sur les habitats d’espèces d’intérêt communautaire ont été impactés. Le cortège de plantes présentes en prairies est conditionné par les pratiques agricoles. La fréquence et la date de fauche vont permettre aux fleurs de terminer ou non leur reproduction (fructification) et aux insectes de terminer leur cycle reproductif (chenille, larve, adulte). L’amendement modifie les caractéristiques du sol et la nature du cortège floristique d’une parcelle. L’intensification des pratiques aboutit à la banalisation des prairies qui se traduit par la diminution du nombre d’espèces (une trentaine d’espèce sur une prairie gérée extensivement contre une dizaine pour une prairie gérée plus intensivement) et le remplacement d’espèces rares par des espèces plus communes. Cette banalisation, ainsi que l’emploi d’insecticides, s’est accompagnée de la diminution du nombre d’insectes présents sur ces prairies, ce qui réduit le nombre et la variété de la faune insectivore (amphibiens, oiseaux, chauves-souris) fréquentant ces milieux pour leur alimentation. La raréfaction des insectes constitue d’ailleurs l’une des causes importantes de disparition des chauves-souris, comme de certains oiseaux.

C- Une gestion des prairies et préservation des milieux et des espèces

Les informations sur les pratiques agricoles habituelles se basent sur une analyse des diagnostics d’exploitation réalisés entre 2008 et 2015 sur le site Natura 2000.

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C-1- L’utilisation des prairies

Pratique usuelle : Les prairies sont utilisées en pâture ou en fauche suivi de pâture de regain

principalement. En ce qui concerne les prairies fauchées, l’utilisation du produit de coupe détermine généralement la date de fauche ainsi que le nombre de coupe. En effet, les données récoltées sur les dates de la première fauche sont issues des diagnostics d’exploitation remplis par les agriculteurs en 2015 uniquement. Ces données reposent ainsi sur 28 des 45 exploitants agricoles signataires de MAEt. Notons trois périodes de fauche : - entre le 20 et le 25 mai : ces fauches correspondent à de l’ensilage de prairies, voir de l’enrubannage. - à partir de début juin : ces fauches se font sur des prairies en vue de produire du foin. - vers la mi-juin : ces fauches peuvent être considérées comme retardées. Il s’agit de parcelles sous contrat MAEc ou de parcelles trop humides pour être fauchées avant juin.

Une parcelle destinée à produire du foin est en général coupée 2 fois dans l’année (20 agriculteurs) plus rarement une seule fois (4 agriculteurs) ou trois fois (3 agriculteurs). Le constat est sensiblement le même pour les parcelles ensilées et enrubannées, la majorité des agriculteurs y pratiquent deux coupes, rarement une ou trois.

Pratique pour maintenir les habitats : La fauche est un bon entretien artificiel de la flore prairiale. Il est recommandé de ne pas faucher avant le 15 juin. Dans la mesure du possible, pour la préservation de la flore typique et remarquable des prés salés (code Natura 2000 : 1340) et des prairies de fauche oligotrophes (code Natura 2000 : 6510), il est conseillé de réaliser la fauche après le 30 juin. La fauche avec exportation de la matière végétale est aussi recommandée pour éviter un enrichissement du milieu. La fauche est préférable au pâturage sur les prés salés et les prairies de fauche oligotrophes. La fauche tardive est également favorable à la préservation de l’avifaune prairiale, notamment le Tarier des prés qui niche au sol. La fauche tardive permet également le maintien de la richesse en insectes des prairies et favorise ainsi les oiseaux qui s’en nourrissent. Toutefois, toute mesure de fauche tardive doit être complétée par des mesures d’exploitation du regain afin d’éviter l’enfrichement (2e fauche ou pâturage extensif).

C-2-Les dates de retrait des animaux

Pratique usuelle : Les animaux entrent dans la prairie entre début avril et le 15 mai jusqu’à la période du 30 octobre - 15 novembre. La grande majorité des exploitants rentrent leurs animaux avant le 30 novembre.

Pratique pour maintenir les habitats : Pour l’ensemble des prairies, il est recommandé de pratiquer un pâturage extensif, si possible inférieur à 1,4 UGB/ha. Par contre, les prairies hygrophiles pâturées, grâce au piétinement qu’elles subissent, abritent parfois la Laîche à Epis d’orge, une espèce protégée au niveau national. Le pâturage contribue à accentuer le caractère salin de l'habitat et permet le maintien de l'ouverture des milieux par déprimage de printemps ou pâturage

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tardif de bovins, réalisé en fin de période de végétation (août-septembre). Par ailleurs, le pâturage de regain pour les prairies de fauche doit être particulièrement faible (moins de 1 UGB/ha). De plus, il conseillé d’éviter la mise en pâture lors des périodes les plus humides en raison du défoncement des sols.

C-3- La fertilisation en prairies

Pratique usuelle : Les épandages sont de deux ordres : organiques (fumier, lisier et/ou compost) ou minéral (produits chimiques). Les parcelles destinées à la production de foin reçoivent essentiellement soit des engrais minéraux (8 agriculteurs), soit organiques (8 agriculteurs) ou les deux (7 agriculteurs). Pour les parcelles destinées à l’ensilage et à l’enrubannage, les proportions sont similaires. En ce qui concerne la dose d’azote apportée, l’ancienne PHAE interdisait de dépasser les 125 unités d’azote / hectare / an. Avec l’analyse des diagnostics d’exploitations réalisés en 2015, nous pouvons

avancer les chiffres suivants :

18 exploitants déclarent fertiliser leurs parcelles de fauche en dessous des 30 unités d’Azote. Il s’agit de parcelles à foin (12) mais aussi de parcelles d’enrubanné (5) et de parcelles ensilées (1). Cette moyenne de fertilisation peut paraitre

faible mais s’explique par le fait que tous les agriculteurs questionnés avaient signés des MAEt à réduction de fertilisation à 30 UN. Notons que lors de précédentes années d’ouverture du PAE, certains agriculteurs n’avaient pas été rencontrés et qu’à ce titre, nous n’avons aucune information sur leur taux de fertilisation. De plus, il y a fort à parier, qu’avec l’absence de cette mesure de réduction de fertilisation, que les agriculteurs vont de nouveau fertiliser leurs parcelles.

Si cette dernière programmation PAC a permis de favoriser une réduction de fertilisation à moins de 30 UN chez certains exploitants, des efforts sont encore à fournir. En effet, près de 25 exploitants déclarent fertiliser au-delà de 40 UN. A ce titre, nous garderons en référence une fertilisation moyenne de 80 unités d’azote. Pratique pour maintenir les habitats : Pour conserver certaines espèces fragiles ainsi qu’une bonne richesse et une bonne diversité floristique, il convient de limiter la fertilisation à 30 unités d’azote par hectare et par an. Néanmoins, pour la préservation d’une flore typique et remarquable, comme la flore halophile ou le cortège des prairies de fauche oligotrophes, tout apport d’intrants est déconseillé. La fertilisation en Phosphore et Potassium aurait des effets moindres sur la flore prairiale.

D- Priorité sur le site Natura 2000 du Lindre

Les enjeux de conservation ont longuement été présentés ci-dessus. Maintenir en bon état de conservation les habitats d’intérêt communautaire permet de répondre aux objectifs du programme Natura 2000. Cela passe par la mise en œuvre de mesures de gestion extensives sur ces habitats.

D-1- Privilégier l’élevage

Certains milieux prairiaux recèlent une richesse biologique importante… favorisés par des pratiques de gestion agricoles extensives. La priorité de ce Projet Agro Environnemental est donc de favoriser les exploitants agricoles dont les activités d’élevages sont garantes du maintien des prairies sur le secteur du Lindre.

Fertilisation Nb d'exploitation

Entre 0 et 30 UN 18

Entre 40 et 60 UN 13

Entre 70 et 120 UN 12

23/42

D-2-Conserver les habitats prairiaux La priorité de ce Projet Agro Environnemental est de privilégier la conservation de l’herbe afin de

maintenir dans un bon état de conservation les habitats d’intérêt communautaire et les habitats d’espèces d’intérêt communautaire.

Par habitat d’intérêt communautaire, citons : • les prairies maigres de fauche extensives, habitats d’intérêt communautaire de code 6510. • le pré salé continental des Rayeux sur la commune de Lindre-Basse, habitat d’intérêt communautaire prioritaire de code 1340. Par habitat d’espèces d’intérêt communautaire, citons : • les prairies ou pâtures hébergeant des plantes remarquables et/ou protégées : Laîche à épis d’orge, Ophioglosse vulgaire, Samole de valerand, Scabieuse des prés, Spirée filipendule, Stellaire glauque, Troscart des marais, Violette des chiens, Laiteron des marais, Sanguisorbe officinale… Ces prairies diversifiées sont aussi des zones de nourrissage pour la Bondrée apivore, la Pie-grièche écorcheur, les Chauves-souris, … 1. les parcelles humides à rumex et les mares prairiales pour le Cuivré des marais 2. les mares prairiales pour le Triton crêté 3. les haies et ripisylves pour les Chauves-souris, les amphibiens, la Pie-grièche, … Il est à noter que le maintien de prairies, sous forme de réseaux continus, est garante des échanges entre populations d’espèces de la faune et de la flore. Ces échanges sont nécessaires pour assurer le maintien voire la survie de certains milieux et populations. Faute de corridors d’échange entre les populations, ces dernières se retrouvent isolées et appauvries génétiquement.

D-3- Améliorer la biodiversité et la qualité de l’eau

Pour la qualité de l’eau et la biodiversité sur le site, les objectifs de ce PAE sont de réduire les traitements chimiques et de généraliser la présence de surfaces en herbe aux bords des étangs et des ruisseaux (maintien des prairies existantes …). En culture, la priorité est donc d’encourager le retour à l’herbe.

E-Proposition de Mesures Agro-Environnementales climatiques sur le site Natura 2000

E-1- Bilan de la campagne MAEc 2015

Lors de la précédente programmation PAC de 2007 / 2013, le territoire du Lindre a été ouvert cinq fois, en 2008, 2009, 2010, 2013, 2014. Les contrats 2010, 2013 et 2014 étaient encore en cours lors de la transition avec la nouvelle programmation PAC 2015 / 2022. A ce titre, un bilan de ces contrats est proposé dans le tableau suivant :

24/42

MAEt LO_LIND_EU1 LO_LIND_EU2 LO_LIND_PR1 LO_LIND_PR2 LO_LIND_CU1 LO_LIND_CU2

0 ferti + fauche >

15/06

0 ferti + fauche

> 30/06

Maxi 30 U d'N

minéral ou

orga

Maxi 30 U d'N

minéral ou orga

+ fauche >

15/06

Maxi 30 U d'N

minéral ou orga +

mise en défens

3%

Maxi 30 U d'N

minéral ou orga +

fauche > 15/06 +

mise en défens 3%

Montant

unitaire275 322 212 266 245 299

2010 14,58 0 3,3 0,76 75,6 14,32

2013 26,57 15,22 42,62 50,92 45,64 39,52

2014 5,40 17,31 53,66 41,72 72,16 14,05 TOTAL

TOTAL 46,55 32,53 99,58 93,40 193,40 67,89 533,35

Montant

total12801,25 10474,66 21110,96 24844,4 47383 20299,11 136913,38

684566,9 Au total, 533.35ha de prairies avaient été engagées dans l’une des six mesures prairiales proposées, soit près de la moitié de la STH du site Natura 2000 du Lindre. La nouvelle programmation PAC de 2015 / 2022 a interrompu la quasi-totalité des contrats en cours, c’est-à-dire, ceux signées en 2013 et 2014. Ainsi, en une seule année d’ouverture (2015), l’ensemble de la STH était potentiellement contractualisable sous une MAEc. Le bilan de la contractualisation de cette année 2015 est présenté ci-dessous :

MAEc 2015LO_LIND_EU

01

LO_LIND_EU

02

LO_LIND_EU

03

LO_LIND_HE

01

LO_LIND_HE

02

LO_LIND_HE

03

LO_LIND_HE

04

fauche >

15/06 + 0 ferti

fauche >

30/06 + 0 ferti

fauche >

30/06 (AB)

Préservation

de la flore

fauche >

15/06

fauche >

15/06 + 0 ferti0 ferti

Montant

unitaire149,63 226,13 95,36 66,01 95,36 149,63 54,27

Surface 25,80 21,36 1,20 33,04 55,21 37,26 23,91

Montant

total3860,45 4830,14 114,43 2180,97 5264,83 5575,21 1297,60

Nous constatons que seulement 351.71 ha ont été engagés dans cette nouvelle programmation. En comparaison avec la programmation précédente, nous déplorons la non-contractualisation de près de 180 ha de parcelles agricoles. Les causes de ce manque d’engagement sont les suivantes :

- Dans cette nouvelle programmation PAC 2015 /2022, les mesures proposées sont beaucoup moins indemnisées. A titre comparatif, une mesure proposant de la fauche après le 15/06 et une absence de fertilisation était indemnisée 275€/ha/an avant 2015 et 149.63€/ha/an après 2015. - Autre constat, l’absence de certains engagements. Notons la disparation de l’engagement de réduction de fertilisation à 30 Unités d’Azote. Dans les anciens PAE du Lindre, 4 des 6 mesures proposées étaient bâties avec cet engagement unitaire de limitation de la fertilisation azotée. Cet engagement était un bon compromis entre écologie et agronome. En effet, nous savons qu’une fertilisation à hauteur de 30 unités d’Azote ne détériore que peu la flore présente dans la parcelle. De plus, les exploitants agricoles étaient

LO_LIND_CU

01

LO_LIND_CU

02

LO_LIND_CU

03

LO_LIND_CU

04

LO_LIND_CU

05

Préservation

de la flore +

3% en défens

fauche >

15/06 + 3% en

défens

fauche >

15/06 + 0 ferti

+ 3% en

défens

fauche >

30/06 + 3% en

défens

0 ferti + 3% en

défens

126,71 153,20 207,47 229,70 114,97 TOTAL

99,05 27,97 26,91 0 0 351,71

12550,63 4285,00 5583,02 0 0 45542,28

227711,3775

25/42

pour certains rassurés de cette possibilité d’épandre en faible quantité sur leurs parcelles. De plus, les éleveurs gardaient de la surface pour « déstocker » leur fumier. Pour finir, cet engagement était constitutif de mesures qui pouvaient s’appliquer dans les prairies pâturées, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. - Enfin, certains agriculteurs ne comprennent pas le manque de soutien à la filière élevage. Dans cette nouvelle programmation, ce sont une nouvelle fois les éleveurs qui sont défavorisés : mesures moins payées et inadaptées. Ainsi, certains éleveurs ont refusé de s’engager cette année. Cette nouvelle mouture du PAE du Lindre propose plus de deux mesures par couvert. Ces mesures sont présentées ci-dessous et tendent à répondre à deux objectifs : la préservation des habitats naturels et des espèces remarquables mais surtout, le soutien aux éleveurs extensifs.

E-2-Un territoire éligible au MAEC

Le Programme de Développement Rural Régional (PDRR) permet la désignation de Zones d’Actions Prioritaires (ZAP) qui abritent une ressource remarquable à préserver. Les sites Natura sont ainsi classés au titre de l’enjeu Natura 2000 notamment grâce à ces habitats et espèces d’intérêt européens. Compte tenu de l’activité agricole et piscicole du site, il y a d’important enjeu en termes de préservation des habitats prairiaux et de préservation de la qualité de l’eau. Suite à la hiérarchisation des sites opérés, ce classement permet l’éligibilité du site aux Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques (MAEC). Aux abords de ce site Natura 2000, d’autres milieux naturels sont rencontrés. Il s’agit dans un premier temps de prairies incluses dans le périmètre « Prairies remarquables » défini par le PnrL et dans un second temps des parcelles incluses dans les différents PNA espèces pilotées par l’Etat. De par leur proximité et leur similitude dans leur gestion, ces parcelles seront intégrées dans ce PAE sous l’appellation « Périmètre Lindre étendu ». Sur ce territoire les MAEC à enjeux localisés seront portés par le PnrL et les MAEC systèmes par la Chambre d’Agriculture du département de la Moselle.

E-3- Nouvelles codifications des MAEc

Pour répondre à ces enjeux de préservation, des MAEC ont été construites à partir du Plan de Développement Rural Régional (PDRR). Cette nouvelle programmation ne limite plus le nombre de mesure par « territoire ». Ainsi, plus de mesure ont été proposées que précédemment afin mieux concilier pratiques agricoles et objectifs de préservation des milieux et des espèces. La codification adopté pour ce site Natura 2000 est la suivante : « LO » pour désigner la région Lorraine « LIND » pour désigner le site Natura 2000 du complexe du Lindre Le couvert ou l’habitat concerné est ensuite désigné par deux lettres. On obtient alors : « EU » pour désigner les mesures construites pour répondre aux enjeux de conservation des habitats d’intérêt européen, à savoir : les prés salés (code Natura 2000 : 1340) et les prairies maigres de fauche (code Natura 2000 : 6510). « HE » pour désigner les mesures construites pour répondre aux enjeux de conservation des prairies d’intérêt qui sont également des habitats d’espèces d’intérêt communautaire. Ces dernières comprennent les prairies hébergeant une flore oligotrophe, une flore protégée régionale ou nationale, ou une flore riche et diversifiée, avec la faune associée.

26/42

« CU » pour désigner les mesures construites pour répondre aux enjeux de conservation du Cuivré des marais. Cette mesure est également bénéfique à autres espèces (dont certaines d’intérêt communautaire) dont la mise en défens représente un bénéfice en termes de nidification ou de ressources alimentaires. « GC » désigne les mesures mises en place sur les cultures favorisant le retour à l’herbe. « HA » pour désigner la mesure construite pour l’entretien des haies. « RI » pour désigner la mesure construite pour l’entretien des ripisylves. « AR » pour désigner la mesure construite pour l’entretien des arbres isolés. « PE » pour désigner la mesure construite pour l’entretien des mares. Les deux chiffres de « 01 » à « 05 » désignent ensuite les différentes mesures au sein de chaque couvert/habitats. On obtient par exemple la mesure LO_LIND_EU_01

E-4- Localisation des habitats éligibles aux MAEc

La définition des habitats éligibles a été faite en s’appuyant sur : la cartographie des habitats et des espèces du document d’objectifs Natura 2000 datant de 2001 les échantillonnages de cartographie des habitats et des espèces de l’évaluation de ce DocOb datant

de 2010. la cartographie du parcellaire RPG de 2012 anonyme et fourni par data.gouv.fr les photos aériennes de la campagne 2004 et 2009 (BD Ortho ®IGN). la cartographie du programme « prairies remarquables » de la zone Est du Parc naturel régional de

Lorraine de 2009 la cartographie des Plan Nationaux d’Action et des Zones Humides datant de 2015 les prospections ponctuelles du site au cours de la période 2001 - 2012

En 2016, le territoire d’application du PAE sera modifié et prendra en compte : - le périmètre Natura 2000 du site « Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines » d’une superficie de 5308ha et ayant fait l’objet de divers PAE depuis 2008. - le périmètre étendu de ce site Natura 2000 prenant en compte les enjeux PNA Chiroptères, Pie-Grièche écorcheur et Sonneur à ventre jaune. - le périmètre étendu de ce site Natura 2000 prenant en compte les enjeux « prairies remarquables » ayant déjà fait l’objet de divers MAEt depuis 2010. NB : les parcelles présentant des enjeux PNA et Prairies Remarquables sont souvent les mêmes.

E-5-Description des MAEC proposées

Comme précisé précédemment, des mesures ont été proposées pour les différents types

d’habitats suivants : - Prairies d’intérêt européen, exclusivement dans le site Natura 2000. - Prairies remarquables, dans et hors du site Natura 2000. En effet, la gestion des prairies de manière extensive étant favorable aux insectes et donc aux Chiroptères et Pie grièche écorcheur. - Cuivré des marais, dans et hors du site Natura 2000. Cette mesure peut également être appliquée aux enjeux PNA Chiroptères et Pie grièche écorcheur. - Remise en herbe, exclusivement dans le site Natura 2000. - Entretien des infrastructures agroécologiques : haies, mares, arbres isolés et ripisylves, dans et hors du site Natura 2000. Par rapport aux précédents PAE nous avons globalement plus de mesures par type d’habitat. En effet, la limitation de fertilisation à 30 UN n’est plus possible, ce qui contraint les éleveurs. A ce titre, pour favoriser cette profession qui façonne le paysage du Lindre et pour éviter une intensification des

27/42

pratiques, de nouvelles mesures sont proposées pour l’habitat « prairies remarquables » et l’habitat « Cuivré des marais ».

E-5-1- Des MAEC pour la préservation des prairies d’intérêt européen

Les mesures intitulé LO-LIND-EU, sont applicables à toutes les parcelles du territoire « prairies d’intérêt européen » du site Natura 2000. Ce territoire regroupe les prés salés (code Natura 2000 : 1340) et les prairies maigres de fauche (Code Natura 2000 : 6510). Ce territoire se base à la fois sur les données issues du premier DocOb mais aussi sur les quelques informations géographiques recueillies de l’évaluation scientifique de 2009 / 2010. Afin de permettre aux exploitants en agriculture biologique de cumuler MAEc et aide à l’agriculture biologique, nous leur avons destiné une mesure qui ne comprend pas d’absence de fertilisation. Cette mesure est réservée à ces exploitants uniquement. Des recommandations leur seront formulées afin de préserver ces prairies de fauche. Pour cet habitat les MAEc suivantes ont été proposées :

Code mesure Libellé Paramètre EU Montant (€/ha)

LO LIND EU 01

Retard de fauche au 15/06 et absence de fertilisation azotée

j2 = 15 (date de réf. 31/05) et e5= 100 %

UN = 80 et p16 = 5

Herbe6 Herbe3 149,63

95,36 54,27

LO LIND EU 02

Retard fauche au 30/06 et absence de fertilisation azotée

j2 = 30 (date de réf. 31/05) et e5= 100 %

UN = 80 et p16 = 5

Herbe6 Herbe3 226,13

171,86 54,27

LO LIND EU 03

Retard de fauche au 15/06

j2 = 15 (date de réf. 31/05) et e5= 100 %

Herbe6 95,36

95,36

LO LIND EU 04

Retard de fauche au 30/06

j2 = 30 (date de réf. 31/05) et e5= 100 %

Herbe6 171,86

171.86

Tableau 3 : Liste des MAEc proposées pour les habitats d'intérêt européen

Outre le respect des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées nous formulons les recommandations suivantes : *Compte tenu de ces propriétés de minéralisation l’utilisation du compost est recommandée *Pas de fauche nocturne, une fauche dite « sympa » (du centre vers l’extérieur) afin de permettre à la petite faune de s’échapper *Pas plus de deux fauches par an

E-5-2- Des MAEC pour la préservation des prairies remarquables

Ces mesures sont applicables à toutes les parcelles du territoire « prairies remarquables » du site Natura 2000 ainsi qu’à toutes les parcelles du territoire étendu. Ce territoire regroupe les prairies permanentes, de fauche ou de pâture, hébergeant une flore protégée ou riche et diversifiée. Ces mesures s’appliquent également aux parcelles cartographiées dans le périmètre des PNA des chiroptères, Sonneur à ventre jaune et Pie-grièche écorcheur. Les mesures proposées dans ce type d’habitats sont décrites dans le tableau ci-dessous. Par rapport à la précédente année de contractualisation, deux nouvelles mesures ont été ajoutées : - La première destinée aux éleveurs qui exploitent les prairies remarquables en pâturage. Lors de la dernière programmation PAC de 2007 / 2013, ces prairies remarquables pâturées étaient engagées avec une mesure de limitation de fertilisation à 30 UN. Aujourd’hui, dans la PAC 2015 / 2022, cette mesure est inactive. C’est pourquoi, nous proposons dans ce nouveau PAE une mesure de limitation de chargement annuel. D’un point de vue écologique, nous savons qu’un chargement important sur une parcelle est aussi « néfaste » pour la flore qu’une fertilisation abondante. Cette mesure permet de répondre à une priorité de ce PAE, le soutien des éleveurs extensifs.

28/42

- la seconde mesure est destinée aux prairies remarquables oligotrophes très faiblement amendées et fauchées. Cette mesure pourra être activée notamment sur les parcelles en périmètre étendu.

Code mesure Libellé Paramètre Montant (€/ha)

Herbe7

66,01

j2 = 15 (date

de réf.

31/05)

Herbe6

et e5= 100

%95,36

j2 = 15 (date

de réf.

31/05)

et e5= 100

%

UN = 80 et

p16 = 595,36 54,27

Herbe3

54,27

p15 = 5 Herbe 04

p13 = 0 56,58

j2 = 30 (date

de réf.

31/05)

et e5= 100

%

UN = 80 et

p16 = 5171,86 54,27

LO LIND

HE06

Retard de fauche

au 30/06 et

absence de

fertilisation azotée

Herbe6 Herbe3

226,13

EU

LO LIND

HE01Préservation flore 66,01

LO LIND

HE02

Retard de fauche

au 15/0695,36

LO LIND

HE05

Chargement

moyen annuel à la

parcelle

56,58

LO LIND

HE03

Retard de fauche

au 15/06 et

absence de


Herbe6 Herbe3

149,63

LO LIND

HE04

Absence de


UN = 80 et

p16 = 554,27

Tableau 4 : Liste des MAEC proposées pour l'habitat prairies remarquables

La liste de catégories de plantes retenues pour le territoire se trouve en annexe. Outre le respect des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées nous formulons les recommandations suivantes : *Compte tenu de ces propriétés de minéralisation l’utilisation du compost est recommandée, *Le cas échéant respect de la période optimale de fertilisation après le 1er août et avant le 1er avril, *Pas de fauche nocturne, et une fauche dite sympa (du centre vers l’extérieur) pour permettre à la petite faune de s’échapper, *Pas plus de deux fauches par an.

E-5-3- Des MAEC de remise en herbe

Cette mesure est applicable sur certaines parcelles en cultures du site Natura 2000. Les mesures de ce type d’habitat ont la codification LO LIND GC. Dans ce type d’habitat, il y a les mesures suivantes :

29/42

Code mesure Libellé Paramètre EU Montant (€/ha)

LO LIND CG 01

Remise en herbe Couver 6

92,01

92,01

LO LIND CG 02

Remise en herbe, absence de fertilisation

azotée et retard de fauche au

10/07

j2 = 40 (date de réf. 31/05) et e5=

100 % UN = 80 et p16 = 5

Couver 6 Herbe03 Herbe06

369,14 92,01 54,27 222,86

LO LIND CG 03

Remise en herbe, retard de fauche

au 15/06

J2 = 15 (date de réf. 31/05) et e5 =

100%

Couver 6 Herbe

06

187,37 92,01 95,36

Tableau 5 : Liste des MAEC proposée pour de la remise en herbe

Outre le respect du cahier des charges, pour compléter les mesures proposées nous formulons les recommandations suivantes : *Compte tenu de ces propriétés de minéralisation l’utilisation du compost est recommandée *Le cas échéant respect de la période optimale de fertilisation après le 1er août et avant le 1er avril *Pas de fauche nocturne et une fauche dite sympa (du centre vers l’extérieur) pour permettre à la petite faune de s’échapper.

E-5-4- Des MAEC pour la conservation du Cuivré des marais

Ce territoire regroupe des prairies humides fréquentées par le Cuivré des marais. Ces mesures sont destinées à des parcelles de fauche et de pâture qui se situent en et hors site Natura 2000. Dans les mesures proposées ci-après, il est demandé de ne pas exploiter une partie de la parcelle afin que le Cuivré des marais, qui est inféodé à certains rumex, puisse accomplir son cycle de développement. Ces mesures s’appliquent également aux parcelles incluses dans les périmètres des PNA chiroptères, Sonneur à ventre jaune et Pie-grièche écorcheur. En effet, le maintien d’une bande refuges non fauchée peut représenter une ressource alimentaire en insectes pour les chauves-souris et les pies grièches.

30/42

Code mesure Libellé Paramètre Montant (€/ha)

Herbe7 Milieu 1

66,01 60,7

j2 = 15 (date de

réf. 31/05) et

e5= 97 %

Herbe6 Milieu 1

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

92,5 60,7

j2 = 15 (date de

réf. 31/05) et

e5= 97 %

UN = 80 et p16 =

5

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

92,5 54,27 60,7

j2 = 30 (date de

réf. 31/05) et

e5= 97 %

Herbe6 Milieu 1

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

166,7 60,7

UN = 80 et p16 =

5Herbe3 Milieu 1

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

54,27 60,7

p15 = 5 et p13 =

0Herbe 04 Milieu 1

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

56,58 60,7

207,47

EU

LO LIND CU 01Préservation flore et

3% de mise en défens

p14= 5; rdt p =

69 et px f=10,67

; e6 =3%

126,71

LO LIND CU 02

Retard de fauche au

15/06 et 3% de mise en

défens

153,2

LO LIND CU 03

Retard de fauche au

15/06, absence de

fertilisation azotée et


Herbe6 Herbe3 Milieu 1

LO LIND CU 06

Chargement moyen

annuel à la parcelle et


117,28

LO LIND CU 04

Retard de fauche au

30/06 et 3% de mise en

défens

227,4

LO LIND CU 05

Absence de fertilisation

azotée et 3% de mise

en défens

114,97

Tableau 6 : Liste de MAEC proposée en faveur du cuivré des marais

Outre le respect des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées nous formulons les recommandations suivantes : *Compte tenu de ces propriétés de minéralisation l’utilisation du compost est recommandée, *Le cas échéant respect de la période optimale de fertilisation après le 1er août et avant le 1er avril, *Pas de fauche nocturne, une fauche dite sympa (du centre vers l’extérieur) pour permettre à la petite faune de s’échapper, *Pas plus de deux fauches par an.

E-5-5- Des MAEC pour l’entretien des haies

Les mesures ci-dessous permettent l'entretien des haies composées d’essences locales, excluant ainsi les haies ornementales ou composées d’espèces envahissantes. Ces mesures s’appliquent à l’ensemble du territoire Natura 2000 ainsi que sur le territoire étendu. Les mesures proposées seront bénéfiques aux Chauves-souris et aux pies grièches écorcheurs faisant l’objet d’une PNA.

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Tableau 7 : Liste des MAEC proposées pour les haies

Outre le respect des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées nous formulons les recommandations suivantes : -abattage des arbres morts ou en mauvais état sanitaire uniquement en cas de danger -absence de brûlage des résidus de taille à proximité de la haie -respect des conditions de réhabilitation précisées dans le cadre du diagnostic initial ou du diagnostic global -remplacement des plants manquants ou n’ayant pas pris par des jeunes plants (de moins de 4 ans) d’essences locales autorisées9 -plantation sous paillis végétal ou biodégradable (interdiction de paillage plastique)

E-5-6- Des MAEC pour l’entretien des ripisylves

Les mesures ci-dessous permettent l'entretien des ripisylves composées d’essences locales, excluant ainsi les haies ornementales ou composées d’espèces envahissantes. Ces mesures s’appliquent à l’ensemble du territoire Natura 2000 et son périmètre étendu de préférence sur des haies composées de différentes strates, avec des essences au période de floraison et de fructification décalées. Les mesures suivantes peuvent être proposées :

Code mesure Libellé EU Paramètre Montan (€/ml)

LO LIND RI 01 Entretien 1 fois en 5ans

Linea3 P3= 1 0,85

0,85

LO LIND RI 02 Entretien 2 fois en 5 ans

Linea3 P3=3 0,85

1,01

Tableau 8 : Liste des MAEC proposées pour les ripisylves

Outres les respects des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées ci-dessous nous formulons les recommandations suivantes : *Abattage des arbres morts ou en mauvais état sanitaire uniquement en cas de danger *Absence de brûlage des résidus de taille à proximité de la haie *Respect des conditions de réhabilitation précisées dans le cadre du diagnostic initial ou du diagnostic global *Remplacement des plants manquants ou n’ayant pas pris par des jeunes plants (de moins de 4 ans) d’essences locales autorisées10 *Plantation sous paillis végétal ou biodégradable (interdiction de paillage plastique).

9 l’achat de plants n’est pas pris en compte dans le calcul du montant de l’engagement mais peut faire l’objet d’une demande d’aide via le PVE

10 L’achat de plants n’est pas pris en compte dans le calcul du montant de l’engagement mais peut faire l’objet d’une demande d’aide via le PVE

Code mesure Libellé EU Paramètre Montan (€/ml)

LO LIND HA 01 Entretien 1 fois en 5ans

Linea01 p 1 = 1 0,18

0,18

LO LIND HA 02 Entretien 2 fois en 5ans

Linea01 p 1 = 2 0,36

0,36

32/42

E-5-7-Restauration et l’entretien des mares favorables aux tritons crêtés

Les mesures ci-dessous sont destinées à permettre la restauration et l'entretien des mares locales situées en prairies. Devenues rares, elles jouent néanmoins un rôle majeur pour la reproduction du Triton crêté et du Sonneur à ventre jaune. Elles sont également indispensables pour maintenir des corridors pour les populations d’amphibiens du site. Ces mesures sont applicables à l’ensemble du territoire Natura 2000 et sur le périmètre étendu sur les mares de plus d’un are et n’ayant aucune finalité piscicole. Le Parc naturel régional de Lorraine se chargera de la réalisation des plans de gestion des mares sous réserve d’obtention de l’agrément. Outre le respect des cahiers des charges, pour compléter les mesures proposées ci-dessous nous formulons les recommandations suivantes : *Pas d’introduction de poissons *Pas d’introduction de plantes ou d’animaux exotiques En fonction des travaux à effectuer sur les mares, 2 mesures différentes peuvent être proposées :

Code mesure Libellé EU Paramètre Montan (€/unité

LO LIND PE 01 Entretien 1 fois en 5ans

Linea07 P6 = 1 58,63

58,63

LO LIND PE 02 Entretien 3 fois en 5 ans

Linea7 P6 = 3 103,90

103,90

Tableau 9 : Liste des MAEC proposées en faveur des mares

La carte ci-dessous présente le périmètre Natura 2000 et son périmètre étendu. Les différents territoires sont cartographiés.

34/42

E-6- Durée et nombre de campagnes de contractualisation visées

Ce présent PAE a été ouvert en 2015. Ce fut une année charnière au cours de laquelle tous les exploitants agricoles ont eu la possibilité d’engager leurs parcelles sous de nouvelles mesures. Malheureusement, le taux de contractualisation est inférieur à la programmation précédente. C’est pourquoi, nous proposons cette année une réouverture de ce PAE en intégrant un périmètre étendu basé sur des enjeux PNA et Prairies Remarquables. Chaque contrat est signé pour 5 ans. Notons qu’en 2017, ce PAE du Lindre sera réouvert pour intégrer les contrats en financement dits « TopUp », c’est-à-dire 100% Etat. Ces contrats n’ont ainsi pas pris fin au 14/05/2015 comme les autres contrats financés par l’Europe.

E-7- Mise en œuvre de l’animation 2016

Une opération d’animation visant à accompagner les agriculteurs dans la contractualisation des

mesures agro-environnementales climatique sur le site Natura 2000 est prévue. L’animation est assurée par le Parc Naturel Régional de Lorraine, opérateur du site. Cette animation a fait ses preuves puisque le PnrL porte depuis 2008 l’animation, grâce à une équipe pluridisciplinaire : une chargée de mission agriculture, trois chargés de mission Natura 2000, un chargé de mission biodiversité et le chef de service Biodiversité et milieux naturels du PnrL. Depuis 2012, cette équipe a été renforcée par l’arrivée d’une chargée de mission dédiée à l’agri environnement. Depuis la mise en place des MAET en 2007, un grand nombre de PAE a été montés : PAE « Prairies remarquables de la Zone Est du PnrL », PAE « Prairies remarquables de la Zone Ouest du PnrL », PAE « Vallée de la Seille, secteur amont et Petite Seille », PAE « Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines », PAE « Forêt de la Reine », PAE « Jarny –Mars la Tour », …. Cette animation a permis d’aboutir à une adhésion massive des agriculteurs de ces sites à l’échelle du territoire du Parc. L’opération se déroulera en deux étapes : -Une prise de contact direct des agriculteurs (rappels téléphoniques, courriers…). -Une rencontre avec chaque agriculteur par le chargé de mission Agri Environnement ou la chargée de mission Natura 2000 du Parc Naturel Régional de Lorraine. La mobilisation de cette équipe pluridisciplinaire permet de prendre en compte conjointement l’approche agricole et environnementale, de répondre à l’enjeu biodiversité sur le territoire du complexe du Lindre, de répondre aux questions diverses des exploitants (conditionnalité des aides, modalités de contrôle, etc…) et de faciliter l’instruction des dossiers MAEC (diagnostic agricole individuel de l’exploitation, accompagnement au remplissage du formulaire MAEC, expertise environnementale, réalisation de la cartographie des éléments contractualisés).

E-8 - Estimation de la mise en œuvre de PAE 2016

E-8-1-Surfaces contractualisables en 2016 en périmètre Natura 2000

Le bilan établi précédemment fait état de la non-reconduite de 182.84 ha. Les exploitants s’étaient engagées lors de la précédente programmation PAC 2007 / 2013 mais n’ont pas voulu ou pu se réengager cette année 2015. Ils auront cette année 2016 à nouveau la possibilité d’engager certaines de leurs parcelles si les mesures proposées le permettent. Ce tableau ci-dessous indique les surfaces qui ont été sous MAEt entre 2010 et 2014 et qui, aujourd’hui, ne font plus l’objet de MAEc.

35/42

MAEt LO_LIND_EU1 LO_LIND_EU2LO_LIND_HE01 /

HE 04 / HE05

LO_LIND_HE02 /

HE03 / HE06

LO_LIND_CU01

/ CU05 / CU06

LO_LIND_CU02

/ 03 / 04

Fauche

uniquement

Fauche

uniquementPaturage possible

Fauche

uniquementPaturage possible

Fauche

uniquement

surfaces

potentielles

en 2016

20,75 11,17 42,63 0,93 94,35 13,01

- Les mesures LO_LIND_EU01 et 02 sont proposées sur des parcelles qui, compte tenu de leur intérêt patrimonial et communautaire, doivent être gérées en fauche exclusive. - Les mesures LO_LIND_HE01 / HE04 / HE05 sont des mesures s’appliquant sur les prairies remarquables gérées en pâturage ou en fauche en première utilisation. En revanche, les mesures LO_LIND_HE02 / HE03/ HE06 s’appliquent uniquement sur des parcelles en fauche en première utilisation. - Il en est de même pour les mesures « Cuivré » pour lesquelles la distinction entre fauche exclusive et pâturage possible est réalisé. Notons que ce sont les mesures dites en « pâturage possible » pour lesquelles la reconduction des MAEc fut la moins importante. L’objectif de ce PAE sera donc, dans un premier temps, de proposer aux éleveurs de nouvelles mesures qui pourraient davantage être en adéquation avec l’utilisation de la parcelle.

E-8-2-Surfaces contractualisables en 2016 en périmètre PNA et Prairies Remarquables

Certaines parcelles aux alentours du site du Lindre portent un enjeu fort de préservation de la faune et de la flore remarquable. Ces parcelles entrent dans un périmètre de Plan National d’Action. Pour chacune des espèces mentionnées, les mesures du PAE Lindre 2016 s’avèrent parfaitement adaptées pour répondre aux enjeux de conservation de ces espèces. C’est pourquoi, nous proposons de mettre en œuvre ces mesures sur ces parcelles.

Ainsi, 317.53 ha de parcelles concernées par un PNA pourront prétendre à des mesures de ce PAE. En plus des parcelles recensées dans un PNA, notons également qu’autour du site Natura 2000, on comptabilise 335.70 ha de « Prairies remarquables ». Pour mémoire, un PAE « Prairies remarquables » a été déposé en 2010, 2011 et 2012 sur cette zone. Parmi les 335.70 ha proposés en mesures agro-environnementales, 123ha avaient été engagés sous diverses mesures, ce qui correspond à 45 parcelles agricoles et 23 agriculteurs.

E-8-3- Estimation des besoins financiers pour le PAE Lindre 2016

Après sondage auprès de certains agriculteurs, l’estimation financière et surfacique pour la mise en œuvre de ce PAE en 2016 est de 9 200 € /an pour le périmètre en site Natura 2000 et de 16 500 €/ an pour le périmètre étendu autour du site Natura 2000. Lors de ce travail de recueil des vœux, il est à noter que certains exploitants ne sont pas encore sûrs de leur choix. Ce travail de prospection aussi exhaustif que possible, a pu également laisser quelques

PNANombre de

parcellesSurface (Ha)

Chiroptères et Sonneur à

ventre jaune81 232,27

Pie grièche écorcheur 2 4,00Pie grièche écorcheur et

Sonneur à ventre jaune3 11,80

Sonneur à ventre jaune 25 69,46

Total PNA 111 317,53Prairies remarquables "Zone

Est"103 335,70

Total général 214 653,23

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exploitants hors du circuit. Ainsi, il n’est pas exclu que certains exploitants n’ayant manifestés aucun vœu souhaitent finalement s’engager.

A ce titre, l’estimation de l’enveloppe financière pour mettre en place ce PAE se fera avec une fourchette basse et une fourchette haute.

Pour le site Natura 2000, l’enveloppe financière requise oscille entre 7 300 et 11 000 € / an soit 36 500 et 55 000 € pour les 5 ans de contrat.

Pour le périmètre étendu, l’enveloppe financière requise oscille entre 13 200 et 19 800 € / an soit 66 000 et 99 000 € pour les 5 ans de contrat.

F - Suivi/évaluation du projet agroenvironnemental

F-1- Les indicateurs de contexte F-1-1- Evolution du contexte de gestion du site

- Un premier Document d’objectifs fut rédigé en 2001 par le chargé de mission Natura 2000, Jérôme DAO. A cette époque, aucun cadrage n’était disponible que ce soit pour la rédaction de ce document (précision du cahier des charges) ou pour la réalisation d’une cartographie initiale. - Ce site fut ensuite animé depuis 2003 (temps de latence entre la validation du DocOb et sa mise en animation) par Jérôme DAO. Depuis 2011, un nouveau chargé de mission, faisant suite au départ précipité de Jérôme DAO, a repris l’animation de ce site Natura 2000 jusqu’à ce jour. - L’année 2009 fut une année charnière pour ce site Natura 2000. Une évaluation scientifique de la mise en œuvre de ce DocOb sur le site du Lindre ainsi qu’une mise à jour de la cartographie fut réalisée. Cette évaluation sera suivie d’une mise à jour du DocOb.

F-1-2- Evolution de l’adhésion des exploitants

Le site Natura 2000 bénéficie depuis 2001 de contrats agricoles. 3 CTE correspondants à 113,07 ha et de 6 CAD correspondant à 157,44 ha ont été signés. Ces mesures se sont basées sur une limitation de la fertilisation et un retard de fauche. En revanche la programmation PAC 2007/2013 du PRDH a connu un vif succès auprès des exploitants du Lindre comme en témoigne les résultats du tableau ci-dessous :

Année 2008 2009 2010 2013 2014 2015

Nombre

d'agriculteurs

contractants

23 7 7 23 14 26

Tableau 10 : Evolution du nombre de contractant MAET Lindre

Globalement, les MAEt ont bien fonctionné puisque 41 exploitants se sont engagés ou ont été rencontrés pour une superficie totale de 533.35 ha. Cette superficie représente plus de la moitié de la Surface Toujours en Herbe (STH) déclarée sur le Lindre suivant le RPG de 2012. Cette surface était de 1000.46 ha. Les montants totaux alloués à ce programme sur les trois dernières années de la précédente programmation 2007 / 2013 de 684 566.90€.

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F-1-3- Evolution du contexte

Au cours des 3 années précédentes d’ouverture d’un PAE, le contexte du site peut être décrit ainsi :

Une évolution des pratiques entre 2001, date des inventaires des prairies du site, et 2012. Cette évolution se traduit par la mise en culture de prairie, l’intensification de certaines parcelles en herbe pour l’ensilage ou l’enrubannage. Cette évolution s’est traduite par une réduction des superficies et une banalisation des milieux naturels pouvant effectivement entrer dans le dispositif de contractualisation11.

Le cas des exploitants disposant de marges de manœuvre insuffisante pour la production d’herbe en quantité ou en qualité a été oublié. Ainsi, certains exploitants dans ce cas de figure n’ont pas pu engager la totalité de leur parcellaire12.

Un intérêt fort et une implication marquée pour ce site au regard des bilans de contractualisation et des souhaits quant au renouvellement de ceux-ci13.

F-2- Les indicateurs de moyens et de résultats F-2-1- Les indicateurs de moyens F-2-1-1-Une animation indispensable

L’animation du site, pour ce nouveau PAE 2016 est la suivante : - Courrier d’invitation aux exploitants agricoles signataires en 2015 à savoir 38 exploitants pour participer à une réunion d’information/bilan. Lors de cette réunion, les mesures ont été une nouvelle fois représentées et les agriculteurs ont pu donner leur avis quant au déroulement de cette année 2015. Un coupon-réponse a été distribué lors de cette réunion afin de recueillir les souhaits potentiels de contractualisation pour 2016. - Contacts individuels : les exploitants signataires de MAEt en 2010, 2013 ou en 2014 et qui ne se ce sont pas manifestés à l’issue de la campagne MAEc 2015 seront contacté individuellement par téléphone.

F-2-1-2- Une articulation avec la charte PnrL

Territoire labélisé par le ministère de l’agriculture, la nouvelle Charte du PnrL, qui est le projet de territoire pour les 12 ans à venir, est entrée en vigueur en 2015. 3 vocations ont été désignées, lesquelles se déclinent ensuite en objectif stratégique et opérationnel. Les surfaces de prairies permanentes et les infrastructures agroécologiques (haies, mares..) sont, en dehors des MAEc, concernées par les différentes actions suivantes pour la période 2015/2018. De fait les MAEc développées dans ce présent PAE s’articuleront avec :

Vocation 1 : Un territoire qui préserve et valorise ses espaces; ses ressources naturelles et ses diversités

Objectif stratégique 1.1 : Conforter et préserver les grandes zones emblématiques de notre territoire et la nature ordinaire

Objectif opérationnel 1.1.1 : Préserver, gérer et améliorer la Trames verte et bleue à toutes les échelles territoriales

Mettre en œuvre des protections sur les réservoirs de biodiversité de la trame Verte et Bleue en concertation avec les acteurs locaux

Informer et former les élus, les acteurs locaux, les gestionnaires et les habitants à ce que sont et à quoi servent les Trames Vertes et Bleues

11 Se référer aux conclusions de l’Evaluation scientifique du DOCOB du site Natura 2000 FR4100219 « Complexe de l’étang du Lindre, forêt du

Romersberg et zones voisines », BIOTOPE, décembre 2010. 12 Compilation des entretiens téléphoniques individuels. 13 Compilation des entretiens téléphoniques individuels.

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Préserver, renforcer, restaurer les continuités écologiques de l'ensemble des sous trames de la TVB définies à l'échelle Parc et notamment les continuités prairiales, thermophiles, aquatiques et humides

Inclure la Trame Verte et Bleue dans les documents d'urbanisme et autres procédures d'aménagement (cf mesure 2.2.1)

Objectif opérationnel 1.1.2 : Préserver et gérer ensemble le patrimoine naturel

Gérer, animer et poursuivre la mise en œuvre du réseau Natura 2000

Mettre en œuvre des protections réglementaires dans la cadre de la Stratégie des Création des Aires Protégées sur les sites à enjeux du territoire et ce en concertation avec les acteurs locaux

Mettre en œuvre des plans d'action de gestion et de protection des espèces animales et végétales en régression Par exemple identifier chaque espèces prioritaires , inviter les acteurs locaux, à mesurer l'importance d'une préservation durable de ces espèces

Préserver et restaurer les zones humides (cf mesures 1.3.1 et 1.3.2) et l'ensemble des réservoirs de biodiversité (cf mesures 1.1.1 et 2.2.1)

Préserver les prairies naturelles en particulier par les contractualisations et surtout la valorisation des produits (cf. mesures 1.4.1 et 3.1.2)

Objectif stratégique 1.3 : Partager et protéger l'eau

Objectif opérationnel 1.3.2 : Prévenir les pollutions et améliorer la qualité des masses d'eau superficielles et souterraines

Réduire l'utilisation des produits phytosanitaires et promouvoir des techniques alternatives auprès des agriculteurs, des collectivités et des particuliers (ex : soutien au développement de l'AB et aux techniques alternatives)

Objectif stratégique 1.4 : S'engager pour une agriculture respectueuse de l'environnement du paysage

Objectif opérationnel 1.4.1 : Développer des systèmes de production agricole économiquement viables et respectueux de l'environnement et du paysage

Mettre en œuvre une agriculture respectueuse de l'environnement (AB, expérimenté de nouvelle technique (insectes auxiliaires en substitution aux intrants chimiques..)

Promouvoir auprès des agriculteurs des pratiques respectueuses de l'environnement (diagnostic d'exploitation et proposition de solutions)

Faire connaitre et partager les initiatives institutionnelles et professionnelle en faveur du développement de systèmes agricoles respectueux de l'environnement dans l'ensemble des productions Par exemple, valoriser les prairies dans les systèmes de polyculture élevage et encourager l'approche systémique des exploitations agricoles favorables à l'environnement

Vocation 2 : Un territoire qui participe à l'attractivité de la Lorraine

Objectif stratégique 2.1 : Valoriser les joyaux de la biodiversité

Objectif opérationnel 2.1.1 : Faire connaitre les joyaux de la biodiversité et du paysage et sensibiliser à leur préservation

Préserver et valoriser les caractéristiques des joyaux de la biodiversité et du paysage (en s'appuyant sur les labellisations nationales et européennes (RAMSAR, AOC, sites inscrits..) pour permettre une reconnaissance des sites).

Vocation 3 : Un territoire qui construit son avenir avec ses bassins de vie et ses populations

Objectif stratégique 3.1 : Faire émerger et soutenir les initiatives économiques de développement durable

Objectif opérationnel 3.1.2 : Développer l'économie de proximité

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Développer l'offre de produits en s'appuyant sur les compétences des acteurs professionnels et les dispositifs d'accompagnement existants en les faisant connaitre (ex: démarche qualité marque dont marque parc, soutenir les productions agricole pour qu'elles soient en phase avec les enjeux naturels et paysagers du territoire)

Organiser et favoriser la mise en réseau des producteurs

Objectif stratégique 3.2 : Accompagner l'évolution des modes de vie

Objectif opérationnel 3.2.2 : Diminuer les consommations d'énergie et les émissions des gaz à effet de serre

Favoriser les actions de maitrise de l'énergie au regard des objectifs fixés pour l'horizon 2020 (émission lié à la production animale, à la consommation de carburant..)

Développer et valoriser les énergies renouvelables comme des outils pour le développement économique local et en cohérence avec les enjeux paysagers et naturels (impacts sur la biodiversité et les continuités écologiques)

Tableau 11 Actions de la Charte 2015/2027 du Pnrl complémentaires aux MAEC

Après 2018, ces actions pourront être poursuivies ou couplées avec d’autres actions qui seront développées à partir de 2018. L’ensemble de ces actions sont consultables dans la charte du parc.

F-2-1-3- Des moyens financiers

Le présent PAE déposé requiert l’engagement financier de l’Etat français et de l’Europe.

Cependant, l’ouverture dans ce PAE au périmètre étendu « Prairies Remarquables » et aux parcelles en PNA espèces pourrait nécessiter l’appui financier de collectivités territoriales ancrées ayant une vocation agricole. C’est à ce titre que le Conseil Départemental de Moselle a été sollicité pour accompagner financièrement les MAEc en co-financement FEADER, à hauteur de 75%.

F-2-2- Les indicateurs de résultats

Un PAE a été présenté en 2008, 2009, 2010, 2013, 2014 et 2015 aux agriculteurs du Lindre. Le

détail des surfaces contractualisées par mesure est donné dans le tableau suivant :

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Bilan de la

contractualisation des

MAEt Lindre

Habitats d'intérêt

européen

Prairies

remarquablesCuivré des marais Total prairie

Surface totale éligible 176 ha 331 ha 623 ha 1 131 ha

Surface contractualisée

en 200846.11 ha 96.71 ha 83.91 ha 226.73 ha


en 200923.47 ha 95.53 ha 82.02 ha 201.02 ha


en 201014.50 ha 4.06 ha 92.45 ha 111.01 ha


en 201346.09 ha 93.8 ha 91,48 ha 231.37 ha


en 201422.71 ha 95.38 ha 86.21 ha 204.30 ha

Taux de

contractualisation (surfaces sous contrat : 2010,

2013 et 2014)

47.71% 58.38% 43.36% 48,15%


en 201548,36 ha 149,42 ha 153,93 ha 351,71 ha

Taux de

contractualisation (2015)27,48% 45,14% 24,71% 31,10%

Tableau 12 : Evolution de la contractualisation en fonction des habitats

Lors du renouvellement des contrats 2008 et 2009, respectivement en 2013 et en 2014, les surfaces engagées n’ont pas variées et les agriculteurs ont engagés leur parcelle souvent à l’identique. La comparaison des taux de contractualisation entre la programmation PAC 2007 /2013 et celle de 2015 / 2022 est révélatrice d’un désengagement. Cela n’est pas étonnant. Les mesures de 2007 /2013 ne trouvent pas leur équivalence dans cette nouvelle mouture et les contrats sont moins indemnisés pour des contraintes similaires. On déplore donc la perte en contrat de 182ha de parcelles faisant chuter le taux de contractualisation de la moitié à un tiers. Conclusion : L’efficacité des mesures proposées et appliquées est parfois difficile à juger. En effet, le pas de temps entre la mise en place d’un contrat sur une parcelle et son effet réel peut être plus long que le contrat lui-même. Malgré cela, les évaluations de 2009 – 2010 nous permettent d’obtenir quelques éléments de réponse quant à l’efficacité des mesures en termes de préservation des habitats sur le site : - Pour les habitats d’intérêt communautaire : Bien que l’évaluation ne puisse pas conclure à l’efficacité des mesures, elle souligne l’importance de ce dispositif dans un contexte actuel peu enclin à la protection des surfaces en herbe. La mise en place de contrats agricoles est le meilleur outil permettant de maintenir les prairies du site dans le cadre de la mise en application de la démarche Natura 2000. La continuité de la démarche de contractualisation déjà bien engagée sur le site doit donc être assurée. Le succès de la contractualisation des MAEt démontre l’intérêt de ce type d’opération. L’effort de sensibilisation des agriculteurs doit donc être maintenu. Pour définir l’efficacité d’application des MAEt sur le territoire du Lindre, un suivi des placettes échantillonnées lors de l’évaluation scientifique de 2009/2010, utilisant la même méthodologie que celle utilisée, est à réaliser régulièrement (au moins tous les 5 ans). Ainsi, l’évolution (progression ou régression ?) des habitats d’intérêt communautaire permettra de « juger » en partie l’efficacité de ces mesures. - Pour le Cuivré des marais : La gestion agricole des prairies humides est un facteur essentiel au maintien du Cuivré des marais. C’est pourquoi, l’important effort réalisé jusqu’à présent en termes de contractualisation de mesures agro-environnementales, est très fortement favorable à cette espèce. Un suivi régulier de cette espèce (tous les 2 ans) doit être fait, que ce soit sur les milieux déjà fréquentés par

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l’espèce ou sur les autres parcelles aux abords des cours d’eau. Ce suivi doit permettre, dans la mesure du possible, de définir la taille et la composition de la population de Cuivré des marais sur le site Natura 2000 du Lindre. Le PAE serait ainsi adapté en fonction des conclusions des suivis. - Pour les oiseaux d’intérêt communautaire : L’évaluation ornithologique menée par ESOPE propose la mise en place d’indicateur de l’état de santé des peuplements aviens. En effet, des suivis visant certaines espèces bien choisies permettraient d’évaluer l’état de conservation global de certains habitats sans pour autant qu’ils soient clairement délimités. Les espèces retenues pour ces suivis sont qualifiées ici de « sentinelles ». Il s’agit d’oiseaux qui présentent des exigences écologiques particulières ou une sensibilité marquée vis-à-vis de l’évolution de certains habitats et qui, de ce fait, peuvent servir d’indicateurs des changements de leur environnement. La Pie-grièche écorcheur et le Tarier des prés, deux espèces de milieux ouverts, sont bien représentées dans la ZPS. L’étude des variations de leur abondance pourrait renseigner sur l’évolution de l’état de santé des prairies et pâtures. En effet, ces deux oiseaux se nourrissent essentiellement d’insectes, qui sont eux-mêmes influencés par les pratiques agricoles (fauche, fertilisation, chargement). D’autres espèces pourraient éventuellement être ajoutées à ce suivi si le protocole appliqué le permet (Bruant proyer et Bruant jaune). Un suivi régulier (tous les deux ans) de ces deux espèces sentinelles permettrait ainsi de « juger » l’efficacité des mesures affichées dans ce PAE compte tenu des exigences de ces deux espèces.

Bibliographie - Document d’Objectifs du site Natura 2000 « Complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines », J. Dao., DIREN Lorraine, octobre 2001. - Enquête sur les modes de gestion des prairies naturelles d’intérêt floristique et pratiques agricoles conseillés pour assurer leur préservation, PnrL & Chambre d’Agriculture 57, septembre 1999. - Etude technico-économique des exploitations agricoles, V. Carmes, Chambre d’agriculture 57, programme Leader « Préservation des prairies naturelles d’intérêt floristique », 1999. - Evaluation scientifique du document d’objectif du site Natura 2000 FR4100219 – Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines ; BIOTOPE 2012. - Mise à jour et évaluation ornithologique du document d’objectifs du site Natura 2000 – Complexe de l’étang de Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines – campagne 2009/ 2010 ; ESOPE 2012. - Projet AgroEnvironnemental 2013 du site Natura 2000 « Complexe de l’étang de Lindre, forêt du Romersberg et zones voisines », Nelly Weber, PnrL, novembre 2012 - Plan National d’Action Sonneur à ventre jaune, déclinaison régional Lorraine, Damien AUMAITRE, CREN Lorraine, 2013.

Annexes Annexe : Liste des catégories de plantes retenues pour la mesure maintien de la diversité floristique

projet agro-environnemental pae lindre...

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