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Février 2011 Printemps 2011 Printemps 2011 synagri.com

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  • Février 2011

    Printemps 2011Printemps 2011

    synagri.com

  • Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011 3

    Cette édition du Cap Agro de prin-temps vous permettra, comme chaqueannée, de faire le point sur les diffé-rentes solutions possibles en terme deconduite de vos cultures. Notre objec-tif est de vous présenter les résultatsde nos essais et de vous proposer des

    solutions cohérentes éprouvées qui assurent le meil-leur positionnement technico économique. Mais nous savons tous que la stratégie choisie endébut de campagne devra systématiquement évoluerafin de prendre en compte les conditions spécifiquesde l’année. C’est la raison pour laquelle lesChambres d’agriculture vous proposent égalementdes outils simples et réactifs de suivi des conditionssanitaires de l’année ainsi que des conseils de saisonadaptés aux différents territoires.Ainsi, dans ce Cap Agro, vous trouverez une présen-tation du bulletin de santé du végétal et du conseil desaison sur Synagri qui sont issus de la mobilisationdes réseaux de conseiller de terrain sur l’ensemble dela région. Vous retrouverez ainsi un ensemble d’ou-tils et de services cohérents qui vous accompagneronttout au long de l’année afin d’assurer les meilleursrésultats sur vos cultures.Cette revue a été réalisée avec la contribution de nospartenaires d’ARVALIS-Institut du végétal.Les 24 et 25 mai prochain, le pôle organise une porteouverte à la station des Cormiers. Cela fait 10 ans queles travaux de la station font référence en terme demachinisme et nous espérons vous retrouver nom-breux lors de cet événement.Bonne lecture.

    Pierre DANIELPrésident du pôle régional Agronomie Productions Végétales

    des Chambres d’agriculture de Bretagne.

    Des outils pour vous accompagner toutau long de la campagne

    Responsable de la publication : Olivier Manceau - Conception : Louis Le RouxRédacteurs : Pôle Agro PV : Alain Cottais, Didier Debroize, Alix Deléglise, Aurélien Dupont, Michel Falchier, Jean-Luc Giteau, Sylvie Guiet, Daniel Hanocq,Pierre Havard, Djilali Heddadj, Emilie Labussière, Yvon Lambert, Olivier Manceau, Claire Marceau, David Meallet, Sylvie Tico, Elise Verney ; CA 22 : Yves LeTroquer ; CA 29 : Pierre Demeuré, Jean-Philippe Turlin ; CA 35 : Soazig Perche, Stéphanie Montagne ; CRAB : Julie Rio ; INRA : Thierry Morvan (UMR SAS) ;ARVALIS - Institut du végétal : Antoine Bray, stagiaire : Mélanie Abgrall.Photo : Chambres d'agriculture de Bretagne. Mise en page : TerrA ; Impression : Corlet roto - 53 Ambrière les Vallées.Prix : gratuit pour les agriculteurs bretonsContact : Catherine Le Saint 02 96 79 21 66. [email protected] : Chambres d’agriculture de Bretagne, Conseil Régional de Bretagne, Etat, Europe

    Partenaires associés du Pôle agro :ARVALIS Institut du végétal, Bretagne Contrôle Laitier

    Agronomie

    Économie

    Protéagineux : quoi de neuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44/45

    Protéagineux

    Betteraves fourragères : de nombreux atouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46/47/48

    Betteraves

    Premiers résultats du réseau bio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49/50

    Agro bio

    Tassements de sols : ça se dégrade ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23/24/25Fertilisation azotée :connaître la minéralisation de la matière organique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26/27Mécanisme de transfert des bactéries fécales vers les eaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28/29

    Le semis sous couvert de culture :une technique intéressante à plus d’un titre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30/31Protéger les abeilles : une priorité pour les agriculteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    A la découverte de la bio

    Vie du pôle

    Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4/5Matériel sur l’exploitation : performance et consommation énergétique . . . . . 6/7Portes ouvertes de la station des Cormiers les 24 et 25 mai 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . 8/9

    Maïs

    Désherbage du maïs 2010 : comment diminuer son IFT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36/37Désherbage du maïs : préconisations 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38/39Désherbage mécanique : les évolutions de la bineuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40/41Semis de maïs : une course de vitesse entre les ravageurs et la culture . . . . . . . . 42

    Réduction des phytos : des réseaux de fermes de référence en Bretagne . . . . . 11Bulletin de Santé du Végétal :consultez chaque semaine l’état sanitaire des cultures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Nouveauté : le conseil cultures de la semaine en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Côtes d’Armor : réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires . . . . . . . . 14Réglementation : déflecteurs obligatoires pour les semoirs à maïs . . . . . . . . . . . . . . 15L’Agricuture Ecologiquement Intensive (AEI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16/17/18Campagne d’année 2011 : les échanges parcellaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19Les transports et déplacement en agriculture au coeur des échanges parcellaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20/21/22

    Actualités

    Marché du maïs :un bilan mondial étriqué, des prix qui augmentent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

    Une pression maladie inférieure à 10 quintaux en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Protection fongicide des blés :alterner les matières actives efficaces en 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33Protection contre les maladies : préconisations 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34/35

    Céréales

  • 5Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 20114

    « Mes parcelles »l’outil de pilotage des cultures

    Afin de répondre à vos besoins dans le pilotage de voscultures, "Mes P@rcelles" vous propose trois niveauxd'abonnements :

    - "Mes P@rcelles" Expert : pour le pilotage completdes cultures, fertilisation, approche économique, tempsde travail, phyto…

    - "Mes P@rcelles" Pilote : l'autonomie réglementaire(plan de fumure, cahier de fertilisation, phyto…)

    - "Mes P@rcelles" Basic : pour ceux qui souhaitentdéléguer le prévisionnel et maîtriser leur réalisé (cahierde fertilisation, phyto…).

    Retrouvez "Mes P@rcelles" sur www.agranet.fr

    Systèmes de production

    Systèmes de cultures économes en intrants

    Le Pôle Agronomie PV conduit des essais « analyti-ques » ayant pour objet de comprendre, réduire ou opti-miser les charges, les temps de travaux et les transfertsd’éléments liés à la conduite des cultures rencontrées enBretagne. Ces essais portent sur le mode d’implantation,les choix variétaux, la fertilisation, la lutte contre lesmaladies, ravageurs ou adventices… Depuis 2009, pourmesurer les effets cumulés consécutifs à la réductiond’utilisation des engrais et des pesticides, et évaluer lacombinaison de diverses techniques alternatives étu-diées jusqu’alors indépendamment, un dispositif « sys-tème » a été mis en place à la station de Crécom (22).Sa finalité est de produire et diffuser des références surla durabilité des systèmes de cultures (rotations et itiné-raires techniques) et plus globalement celle des systèmesd’exploitation…

    Contact : Jean-Luc Giteau, 02 96 79 21 80

    � Cap agro Printemps Automne 2010

    L’édition « Printemps 2010 » estparue à la mi février 2010 et celle «d’automne 2010 » est parue à la mioctobre 2010. Elles ont été diffu-sées à 28 000 agriculteurs bretonspar deux canaux, en supplémentde TERRA dans trois départe-ments (22, 35, 56) et aux adhé-rents des comités de développe-ment dans le Finistère. Les revuesprésentent les dernières référen-ces connues et confirmées parnos essais en stations expéri-mentales et en réseaux et par

    les références bretonnes de nos par-tenaires.

    � Cap Agro variétés céréales2010/2011 BretagneCette publication est le fruit de la collabo-ration entre ARVALIS-Institut du végétalet le pôle Agronomie ProductionsVégétales des Chambres d’agriculture deBretagne sur les variétés de céréales. Ellea été diffusée avec le TERRA du 17 sep-tembre 2010.

    � Cap agro variétés maïs 2011Bretagne

    Cette publication est le fruit de la collabora-tion entre ARVALIS Institut du Végétal et lepôle Agronomie Productions Végétales desChambres d’agriculture de Bretagne sur lesvariétés de maïs. Elle a été diffusée avec leTERRA du 17 décembre 2010.

    � LES PUBLICATIONS 2010 DU PÔLE AGRONOMIEPRODUCTIONS VÉGÉTALES

    � Guides pratiques "Reconnaissance des mauvaises herbes" et "Reconnaissance des ravageurs des cultures"Ces deux guides de format poche pourrontvous accompagner partout. Vous y retrou-verez les éléments de reconnaissance desravageurs et des mauvaises herbes à diffé-rents stades ainsi que des informations surles cycles, les moyens de lutte… Ces élémentssont classés par famille d’adventices ou parculture pour les ravageurs. Ils seront complé-tés fin 2011 par un guide de reconnaissancedes maladies des cultures.

    � Une fiche technique "Mécanisation cultures" Ce document vous permet de position-ner vos besoins en mécanisation par rap-port à 5 critères de repère (besoin entraction, utilisation optimale, temps detravail/ha/an, disponibilité et parcellaire).Il vous apportera également 10 recom-mandations simples afin d’adapter aumieux vos charges de mécanisation.

    � Une fiche technique "Produitsphytosanitaires – Réglementation –Conditionnalité PAC" Ce document simple et concis est très demandésur le terrain et a donc été réédité en septembre2010. Il reprend en 4 pages l’ensemble des régle-mentations phytosanitaires pour répondre à laconditionnalité PAC. Son format cartonné vouspermet de le conserver pour consultation dansvotre local phytosanitaire.

    � Dossier "Epandre son lisier, un savoir-faire"Ce dossier de 9 pages paru dans le maga-zine TerrA du 12 mars 2010 permet defaire le point sur toutes les étapes del’épandage depuis la connaissance deslisiers épandus jusqu’à la répartition surla parcelle. Vous y retrouverez plusieursoutils simples de positionnement desproduits ou de réglage des épandeurs.

    Pour se procurer ces documents, s'adresser à votre antenne locale Chambre d'agriculture.

    Vie du pôle

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    � LES PUBLICATIONS 2010 DU PÔLE AGRONOMIEPRODUCTIONS VÉGÉTALES

    ���

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Orientations des travaux du pôle Agro PV Le programme du pôle est arrêté, chaque année, par lecomité professionnel du pôle (composé de 13 éluschambres d’agriculture des 4 départements bretons).Le schéma donne un aperçu des orientations de nostravaux pour l’année 2010.

    Orientations et priorités du pôle

    Le Comité professionnel a défini les orientations prioritai-res du pôle pour les années à venir. Elles sont au nombre de 4 :1) Les approches systèmesLes solutions agronomiques simples sont de plus en plusrares et la solution unique n’existe plus. Le pôle devra pro-poser des solutions globales sur les cultures adaptées auxdifférentes productions mais également aux contraintesdes territoires (algues vertes, phosphore, contentieux…). Cessystèmes pourront se décliner dans le cadre du concept del’Agriculture Ecologiquement Intensive.2) La protection des cultures :Cette priorité est reconduite et se déclinera notammentdans le cadre du programme Ecophyto 2018. Le pôle devratravailler sur des solutions alternatives (techniques, machi-nisme…) et sur des itinéraires techniques économes enproduits phytosanitaires.3) Sol et agronomie :Après plusieurs années de travail sur des références et desoutils de calcul des doses de fertilisants à apporter, le comitéprofessionnel souhaite revenir sur les bases de l’agronomieafin de mieux connaître les différences de fonctionnementdes sols en fonction des zones, des systèmes…4) L’accompagnement des innovations :Cette priorité est transversale par rapport aux 3 autres.L’objectif est de repérer, de tester et de communiquer surles innovations provenant notamment du terrain en valori-sant les expériences riches mises en place par chacun d’en-tre vous.

    Ces priorités structureront les actions principales mises enoeuvre par les ingénieurs du pôle dans les stations, lesréseaux d’essais ou dans la production d’outils et de docu-ments.

    Synthèse des orientations

    des travauxdu pôle

    Environnement

    43%

    Energie

    17%

    Valorisation produits

    9%

    Compétitivité

    25%

    Travail6%

    Vie du pôle

    Pour se procurer ces documents, s'adresser à votre antenne locale Chambre d'agriculture.

  • 7Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 20116

    Vie du pôle

    - Epandage des effluents d’élevageNous utilisons 3 types d’effluents d’éle-vage sur la Station. Le fumier de bovinest appliqué à une dose d’environ 30 t/haprincipalement pour la fertilisation dumaïs qui est souvent complétée par unépandage de lisier de porcs ou de fumierde volailles à faible dose pour apporterde l’azote disponible rapidement.Les épandages de fumier de volailles sefont à 12 t/ha et le lisier de porcs à20 m3/ha lorsque ces effluents sont utili-sés seuls. Ce sont ces doses qui ont étéprises en compte dans les graphiques sui-vants.Les fumiers sont au préalable transpor-tés dans les parcelles d’épandage puischargés avec un chargeur télescopiqueéquipé d’un système de pesée.L’épandage est réalisé avec un épandeurà hérissons verticaux de 14 t.Le lisier est transporté avec une tonne de8000 l.

    16 l/ha de carburant (chargement et épan-dage) sont nécessaires pour fertiliser 1 ha

    avec du fumier de bovin ou du lisier deporcs et seulement 9 l avec du fumier devolailles (graph. 3). Cependant la perfor-mance du chantier d’épandage de lisierpourrait être améliorée en utilisant unetonne de capacité plus importante.En comparaison, la fertilisation minérale,avec un épandeur pneumatique de 12 mde large, ne consomme qu’1 l/ha.Les débits de chantier en fumier de bovinsou lisier de porcs sont très proches. Letemps de déplacement entre la fosse et laparcelle (environ 2,5 km) est cependantinclus avec le lisier.En épandage de fumier le débit de chantierest proportionnel à la dose apportée(graph. 4). Dans notre cas, la dose defumier de bovin est 2,6 fois plus impor-tante que celle du fumier de volaille tandisque le débit de chantier est divisé par 2,56pour une vitesse identique de travail auchamp de 8 km/h.Les temps morts d’épandage, qui corres-pondent au temps consacré au charge-ment et au déplacement dans la parcelleautre que l’épandage, varient de 30 à50 % entre le fumier de volaille et le fumierde bovin. Ils sont faibles en lisier de porcpuisque le chargement et l’épandage sontréalisés par le même attelage.

    Le choix de l’effluent à épandre, lorsquecela est possible, entraîne des temps detravaux par ha qui peuvent varier de 1 à 3.Il aura donc une forte influence sur l’or-ganisation du travail.

    - 543 km/an pour le transport defumier de bovinLes résultats qui viennent d’être évoqués nesont qu’une petite partie du travail réaliséqui a porté également sur l’analyse destemps « morts »: attelage ou dételage del’outil, déplacement entre les parcelles ouau site de stockage de l’outil. Toutes lesactivités, y compris le transport des fumiers,les transports de céréales, de paille… ontété relevées.Nous parcourons 543 km par an avec uneremorque de 16 t pour transporter lefumier de bovin entre le site de produc-tion et les parcelles d’épandage pour uneconsommation de 324 l de gasoil. Cf.tableau ci-dessous.

    Alain CottaisPôle Agro PV

    Vie du pôle

    CC et article s’attachera essentielle-ment aux données d’Energétic,dont les premiers résultats avaientété publiés dans Cap Agro automne2008.

    Des matériels équipésde moyens de mesureChaque matériel est équipé d’un systèmede mesure qui permet de relever laconsommation de carburant, le temps detravail et différents paramètres comme ladistance parcourue, la largeur de travaildes outils, la surface travaillée…

    Quelques exemplesde résultats- Travail du sol :déchaumage, reprise de labour…Les matériels présents sur l’exploitationpour réaliser ces travaux sont un tracteur

    de 115 ch équipé d’un canadien de 3 m,d’un vibroculteur de 5,3 m, d’un covercrop de 3,2 m et d’une charrue 4 corps.La profondeur de travail varie de 6 cmpour le vibroculteur pour atteindre 25 cmavec la charrue.Ce premier graphique nous donne uneidée de la consommation par ces opéra-tions qui est de l’ordre de 70 % de lacapacité maximum du tracteur pour les3 premières (le tracteur consomme25 l/heure lorsqu'il travaille à sa puis-sance maximale) et de 60 % pour la char-rue. Le tracteur n’est jamais sollicité à100 % de sa puissance puisque pendantles virages en bout de champ notamment,la puissance consommée est beaucoupmoins importante qu’au travail.

    Dans notre cas le tracteur supporteraitun corps de plus à la charrue pour mieuxvaloriser la puissance disponible.

    La surface travaillée à l’heure, qui dépendde la largeur de l’outil et de la vitessed’avancement, varie du simple au dou-ble pour une opération de déchaumageentre le cover crop et le vibroculteur. Laconsommation par ha du labour est qua-siment 2 fois plus importante que celledu canadien (graph. 2). Ce graphe mon-tre la relation entre la profondeur de tra-vail et le débit de chantier qui sont engénéral inversement proportionnels.Le choix de l’outil de travail du sol a uneforte influence sur la consommation éner-gétique et le débit de chantier. Certes, ils’agit ici de données partielles qu’il estnécessaire de réintégrer à une chaînecomplète qui prend en compte toutes lesfaçons culturales.

    KerguéhennecBIGNAN (56)

    SSttaattiioonn EExxppéérriimmeennttaalleeAAggrroonnoommiiee PPrroodduuccttiioonnss

    VVééggééttaalleess

    4488 hhaa ddee ccuullttuurreessccoonnvveennttiioonnnneelllleess- maïs, céréales, colza, pois, jachère- légumes d’industrie, lin, chanvre…66 hhaa eenn aaggrroo--bbiioollooggiiee- maïs, céréales, colza, pois...EEssssaaiiss - Fertilisation phospho-potassique- Techniques Sans Labour (T. S. L.)

    en conventionnel et en agrobio- Transferts de produits phytos- Itinéraires techniques- Cultures énergétiques- Essai systèmes.

    Contact : Alain COTTAIS, 02976044 16

    La Station expérimentale de Kerguéhennec (56) est intégrée depuis 3 ans à deux projets qui ontpour objectif de mieux cerner, sur l’exploitation,les consommations énergétiques tout au long de l’année. Le premier « Energétic », permet derelever les consommations, les temps de travauxde tout le parc matériel : tracteurs, chargeurtélescopique, moissonneuse batteuse ainsi que les consommations électriques liées à l’irrigation,l’autre est conduit par la Station des Cormiers« Ecofuel ». Il enregistre l’activité d’un tracteur à tout moment, sa consommation, la valorisationde sa puissance…

    Matériels sur l’exploitationPerformances et consommations énergétiques

    0

    4

    8

    12

    16

    20

    6 cm 10 cm 15-20 cm 25 cm Vibroculteur Cover-crop Canadien Charrue

    Litres Litres / heure Litres / ha

    C h a rru e

    Graph. 1 : Consommation de carburant

    0

    1

    2

    3

    4

    6 c m 1 0 c m 1 5 -2 0 c mV ib ro c u lte u r C o v e r-c ro p C a n a d ie n

    2 5 c mC h a rru e

    heure

    Graph. 2 : Débit de chantier

    0.0

    0.5

    1.0

    1.5

    2.0

    2.5

    Fumier Bovin Fumier Vollailes Lisier porcs

    ha / heure

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    temps mort (%)

    Nbre ha / h % de temps mort

    Graph. 4 : Débit de chantier

    0

    4

    8

    12

    16

    20

    24

    Par heure Par hectare Par heure Par hectare Par heure Par hectare

    Fumier Bovin Fumier Vollailes Lisier porcs

    Litres Epandage Chargement

    Graph. 3 : Consommation de carburant

    Activité Outil Débit Consom. Consom. Vitesse chantier ha/he l/he l/ha km/he

    Semis Tasse AV + combiné HR + SEMOIR en 3 m avec jumelage en 540tr éco 1.1 14.3 13 5.7Tasse AV + combiné HR + SEMOIR en 3 m avec jumelage en 540tr 1.1 18.6 16.9 5.8Semis a la volée épandeur pneumatique 12 m en 540tr éco 7.5 11 1.4 8.4

    Labour Charrue 4 corps NSH 16 pouces 0.8 14 17.8 7.9

    Déchaumage Cover-crop 32 D + rouleau a barres 3,2 m 1.8 17 9.6 7.4Canadien 13 dents 3 poutres + rouleau à barre 2 17.1 8.6 9.3Vibroculteur 5,3 m en 5 rangées de dents droites (en 2e passage) 2.9 17.5 6 8.7

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Synthèse des consommations et performances relevées avec un tracteur de 115 ch

  • 9Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 20118

    Vie du pôle

    vous serez certain de pouvoir réaliser vosépandages dans de meilleures conditions.Bien sûr, des épandeurs innovants serontégalement présentés en dynamique.Les interventions des machines au champgénèrent de la compaction des sols. Quelssont les effets de cette compaction ?Comment est-il possible de la compren-dre et de mieux appréhender le risque,lorsque le sol est en situation sensible?

    La pratique du désherbage évolue avec lesobjectifs d’Ecophyto 2018. Les pulvérisa-teurs haut de gamme ont adopté les tech-nologies en lien avec l’agriculture de pré-cision, le GPS et l’ISOBUS. Certains appa-reils coupent automatiquement les tron-çons lorsqu’ils croisent une zone déjà trai-tée ou passent sur une ZNT. Le nombre demolécules autorisées est de plus en pluslimité. La signature de MAE implique par-fois l’utilisation ou l’achat d’une bineuse.Aussi, une place importante sera accordéeà leur utilisation, au choix des pièces travail-lantes mais également au cycle des mau-vaises herbes. Depuis plus de 10 ans, lastation des Cormiers a travaillé sur le sujet,en s’intéressant notamment à la pulvérisa-tion localisée et aux dispositifs de guidageautomatique. Des démonstrations permet-

    tront de voir des machines sophistiquées enaction sans négliger la présentation desolutions simples économes et efficacestelles que la bineuse frontale.

    Des robots dans les champsMais comment conjuguer agrandissementdes exploitations, diminution de maind’œuvre et exigences environnementa-les dans le ciblage des interventions de

    désherbage. Les Chambres d’agriculturecroient en l’avènement de robots travail-lant de manière autonome sur les parcel-les d’ici une petite dizaine d’années.Plusieurs équipes scientifiques travaillentsur le sujet à travers le monde. Quelquesconstructeurs pratiquent une veille plusqu’active sur le sujet. Quelques prototy-pes, plus ou moins avancés ont été fabri-qués (Cemagref, Amazone, diverses uni-versités d’Europe…).Même si ces robots ne sont pas forcé-ment attelés à un matériel, et ne sontpas encore industrialisés, nous allons ten-ter d’accueillir un de ces robots circulantseul au champ en tenant compte de sonenvironnement, pour vous faire entrevoirune des pistes d’avenir pour la mécanisa-tion.En conclusion, l’équipe du Pôle agronomieproductions végétales des Chambresd’agricultures sera très heureuse de vousaccueillir les 24 et 25 mai prochain à lastation des Cormiers. Elle vous présen-tera comment les résultats de ses travauxvous permettent, que ce soit de manièredirecte ou indirecte, de faire les choix quivous semblent les mieux adaptés à vosexploitations, aujourd’hui et demain.

    Pierre HavardPôle Agro PV

    Vie du pôle

    AA travers ces journées d’informationet de démonstration, l’objectif estde relier la machine à l’agrono-mie et de regarder ce que sera le machi-nisme demain. Ce sera également l’oc-casion de prendre connaissance des résul-tats des travaux conduits depuis 10 anspar la station des Cormiers et le pôleagronomie productions végétales desChambres d’agriculture.

    Des ateliers illustrésLa consommation des tracteurs est liée àde nombreux facteurs. Les 30 millions dedonnées collectées par les boites noiresEcofuel vous apprendront comment deuxtracteurs identiques peuvent avoir unécart de consommation de 30 % pour lemême travail. Ces données précisent éga-

    lement dans quelles conditions particu-lières et avec quel outil le tracteur est sol-licité pour toute sa puissance. Le constatdes temps passés au ralenti et sur la routeamène à réfléchir à une manière plusobjective de comparer le prix de revient deson tracteur ou de l’opération réaliséeavec le tarif du prestataire de services,cuma ou entrepreneur.Dans une Cuma, on constate qu’un trac-teur de 160 ch a parcouru plus de 5 500km en 12 mois pour rejoindre les parcel-les des agriculteurs, nécessitant quasi-ment 300 h de chauffeur.Tout un tas d’in-formations inédites à découvrir autour del’atelier EcofuelLes échanges parcellaires, au coeur de lacampagne d’année des Chambres d’agri-culture de Bretagne, seront illustrés pardes chiffres concrets. Quelques exemples:un producteur laitier (exploitation inten-sive bien regroupée de 55 hectares) aparcouru 2 790 km sur route en 12 mois

    avec ses tracteurs. Les 1 080 km parcou-rus par le plus petit (61 ch), principale-ment affecté à l’affouragement en vertet à la protection des cultures nécessi-tent en moyenne 30 l/100 km de gasoil,quand le tracteur de tête, fort de ses144 ch (travaux de culture et épandage),consomme 72 l/100 km pour 1 330 km.Qu’en est-il sur une exploitation au par-cellaire moins regroupé ? Combien dekilomètres, c’est aussi combien de tempset combien d’euros !

    Apporter la juste doseen limitant les impactsLes technologies nouvelles appliquées àl’épandage de lisier et de fumier serontaussi très présentes lors de ces journées. Siles travaux de la Station des Cormiers nesont pas toujours directement visibles, lescollaborations avec les constructeurs ontamené des progrès dont un certain nombred’utilisateurs bénéficie via l’évolution desmachines. Un exemple : les commandesde vitesse de tapis des épandeurs defumiers avec indication de la vitesse enmètre par minute sont issues des premierstravaux de la station des Cormiers. Ellessont en liaison avec l'abaque de réglage telque présenté dans le guide « Bien épandreson fumier ». Elles permettent de préré-gler la dose avec une relative fiabilité. Pourcet atelier, nous associerons le Cemagref etdes constructeurs afin de vous présenterles méthodes d’évaluation des performan-ces des épandeurs et leur devenir: la label-lisation.Ainsi, avec un épandeur labellisé,

    Portes ouvertes de la Station des Cormiersles 24 et 25 mai 2011, à l’occasion des 10 ans

    SSttaattiioonn EExxppéérriimmeennttaallee AAggrroo--mmaacchhiinniissmmee

    PPllaattee-- ffoorrmmee EEppaannddaaggee - Expérimentation- Bancs d'essai

    PPllaattee--ffoorrmmee bbiioommaassssee - Qualité des plaquettes

    bois énergie- Mécanisation TTCR

    PPllaattee-- ffoorrmmee EEccooffuueell- Consommation- Traçabilité des usages

    des tracteurs

    PPrroottoottyyppeess- Adaptations et construction

    Contact: Pierre HAVARD– 02 99 39 72 93

    C’est sur le site de la station des Cormiers à St Aubin du Cormier (35) que se dérouleront cesjournées de démonstration de matériels agricolesinnovants. Des ateliers pratiques concernant les machines et l’agronomie, la consommation de carburant, le parcellaire et la réduction desphytos (Ecophyto 2018), seront aussi présentés.

    Les Cormiers St Aubin des Cormiers (35)

    Une station uniqueOuverte en 2001, de part la volonté des élus des Chambres d'agriculture deBretgane, et en particulier de Michel David, la Station des Cormiers est la seulestation spécialisée en machinisme agricole dans les Chambres d’agriculturede France. Aussi, la portée des travaux qui y sont conduits dépasse largementle cadre régional. Parmi les dispositifs expérimentaux, on peut noter en parti-culier les bancs d’essais d’épandage de fertilisants organiques et les boitesnoires équipant des tracteurs.Le banc d’essai pour épandeur de lisier, est l’un des deux bancs existants enFrance. Il permet de mesurer la dose réelle, la répartition, la puissance néces-saire pour les différentes machines. Un second banc, appartenant au Cemagref(Montoldre 03) est destiné aux épandeurs de fumier. La complémentarité deces outils amène à une forte collaboration entre la Station des Cormiers, leCemagref et les constructeurs qui ne disposent pas de ce type d’équipement.Aujourd’hui, à partir des mesures de répartition, il est même possible de simu-ler la dose effective pour chaque m2 de la parcelle.Autres dispositifs : les 14 boites noires du projet Ecofuel enregistrent en perma-nence des données précises sur l’usage, la puissance réellement utilisée, laconsommation des tracteurs et des matériels qui y sont attelés dans plusieursexploitations. Équipées de GPS, ces boites noires permettent également deconnaître avec précision l’impact du parcellaire (voir article pages 20 à 25).Des ateliers didactiques et appliqués seront proposés.

    Des démonstrations dynamiques seront organisées lors des portes ouvertes.

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

  • LL es marchés céréaliers ont terminél’année 2010 dans une ambiancede fortes tensions : après le blé,c’est au tour du maïs et du soja. C’est le« weather market » qui dicte actuelle-ment la tendance des prix sur le marché.La sécheresse, liée à la Niña (ce phéno-mène météorologique entraîne des mous-sons plus fortes qu’à l’ordinaire en Asie dusud et des périodes de sécheresse enAmérique du sud), a pénalisé les cultu-res argentines de maïs les réduisant à20 Mt (d’après le ministère argentin) etamputant ainsi les perspectives de ventesdu second exportateur mondial de maïs.Ce phénomène climatique continue d’ail-leurs à avoir des conséquences néfastes(inondations en Australie) qui entretien-nent le suspense sur les marchés agrico-les de matières premières.Le bilan mondial de maïs est de plus enplus tendu. Le dernier rapport USDA du12 janvier annonce une production mon-diale de maïs pour la campagne2010/2011 se hissant, tout de même, à816 Mt (812 Mt lors de la campagne pré-cédente) mais rétrécie, comparée à lademande mondiale, boostée par des uti-lisations industrielles toujours aussi gour-mandes (biocarburants et alimentationanimale). Les ratios stock/consommationtombent à 5,5 % pour le maïs américainet à 14,4 % à l’échelle mondiale alorsmême que le seuil d’alerte préconisé parla FAO est à 18 %.Côté français, même si le rendementmoyen national affiche 88,5 q/ha selonFranceAgriMer (80 q/ha estimés enBretagne soit -11 q/ha par rapport à lacampagne précédente), la collecte de maïsressort à 11,9 Mt (- 2Mt).

    Des prix quidevraient rester élevésDébut janvier, les cours du maïs se sontconsolidés autour de 230 €/t fob Rhindu fait de la demande soutenue des fabri-cants d’aliment du bétail. Une situationdont ils doivent profiter au plus vite pourassurer leur couverture. Si les conditionsclimatiques devaient rester trop sèchespendant la deuxième quinzaine de jan-vier : le bilan des céréales fourragères ris-querait de s’aggraver et les cours du maïsaugmenter.Il n’empêche que le ratio stock/utilisation2011-2012 ne pourra pas revenir à unniveau correct en un an, selon le Céréopa.Pour le reste de la campagne, les expertssont unanimes : la hausse du prix desmatières premières devrait perdurer, d’une

    part à cause des aléas climatiques quisévissent sur tout le globe et qui impac-tent directement ou par effet de conta-gion entre matières premières. D’autrepart, la Chine risque d’être un élémentde forte volatilité du fait de sa demandeet de l’incertitude qui règne autour deses disponibilités. Enfin, le choix de semisdes agriculteurs pourra évoluer en fonc-tion de la situation en Amérique du Sud.Autant de raisons pour tirer et soutenirle prix des matières premières vers le hauten 2011. En même temps, une augmen-tation du prix du maïs permettrait de limi-ter les ardeurs de la demande américainedestinée à la fabrication d’éthanol…

    Fin de rédaction : 17 janvier 2011

    Julie Rio – CRA BretagneService Veille,

    Etudes et Prospective

    Marché du maïs

    Un bilan mondial étriqué, des prix qui augmententLes fondamentaux du marché ont été dominés par les événementsclimatiques mondiaux. La sécheresse a mis à mal la récolte argentine de maïs.Le dernier rapport USDA a confirmé la baisse des stocks mondiaux.Les prix sont à la hausse et devraient le rester…

    110

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    €/ tonne

    M a ï s E u r o n e x t

    B lé E u r o n e x t

    2 5 1 € / t

    3 7 € / t

    1 7 / 0 1 / 2 0 1 1

    R é s e a u E c o n o m iq u e R é g io n a l d ' a p r è s E u r o n e x t

    Prix Euronext du blé et du maïs

    2

    Flambée et volatilité des prix des céréales pendant cette campagne de commercialisation2010-2011 qui se démarque de la précédente campagne.

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 201110

    Actualités

    LL'' axe 2 du plan Ecophyto vise àrecenser les systèmes écono-mes en produits phytosanitai-res et à les généraliser. L'actionFERMEcophyto propose donc de consti-tuer des réseaux d'exploitations « pilo-tes » adoptant des pratiques économes enproduits phytosanitaires.

    Le dispositifFERMEcophytoCes réseaux de fermes de références sontmis en place afin de :- favoriser le transfert de systèmes et de

    techniques économes en produits phy-tosanitaires

    - produire des références permettant d’éva-luer leur faisabilité et leurs performan-ces techniques, économiques, environ-nementales et sociales

    - jouer un rôle de démonstration, de forma-tion et d’information

    Concrètement, ces réseaux sont des grou-pes de 8 à 15 exploitations suivies par unanimateur. Un réseau s'engage pour unefilière parmi les cinq concernées par le dis-positif : grandes cultures, polyculture-éle-vage, viticulture, arboriculture et produc-tions légumières.Les exploitants engagés dans ces réseauxmettent en oeuvre de manière volontaire

    des démarches de réduction d’usage desproduits phytosanitaires. Leur objectif est deparvenir à un niveau d'IFT au plus égal à70% de la référence régionale en trois ans.200 groupes de fermes devraient être misen place en France d'ici à 2012.

    Au moins 4 réseauxen Bretagne en 2011A l'échelle nationale, une phase test duréseau a été engagée début 2010. Les 18

    réseaux déjà sélectionnés seront prochai-nement complétés par 82 nouveauxréseaux. En Bretagne, sept candidaturesde réseaux « polyculture-élevage » ont étéproposées (cf carte).

    Parmi les réseaux candidats, quatre ontété co-construits par la Chambre Régionaled’agriculture de Bretagne et ses partenai-res : Coop de France Ouest, Négoce Ouest,FRCUMA, Entrepreneurs des Territoires deBretagne, Bretagne Conseil en Élevage,MSA, InterBioBretagne, FRCIVAM,FRGEDA. La profession agricole bretonnes'est rassemblée autour de ces réseaux carl'implication de tous les conseillers desexploitants parait primordiale pour attein-dre l'objectif final de réduction d'utilisa-tion des produits phytosanitaires. Un réseaumultipartenaires est proposé pour chaquedépartement.

    Dernière minute : 6 des 7 réseaux candi-dats ont été retenus. Le réseau agrobioconseil (35) est en réexamen.

    Emilie LabussièrePôle Agro PV

    Réduction des phytos : des réseauxde fermes de références en BretagneUne action clé du plan Ecophyto 2018 est la constitution de réseaux de fermes de démonstration, d’acquisition de références et d’expérimentation. Plusieurs des ces réseaux seront prochainement mis en place en Bretagne.

    Réseaux de fermes candidats en Bretagne.

    11

    Economie

    Un réseau test en Ille-et-Vilaine La phase test du dispositif a sélectionné un réseau de fermes en Ille-et-Vilaine.Ce groupe, animé par l'Adage, est reconduit en 2011 ce qui permettra deséchanges avec les nouveaux réseaux bretons.- 9 exploitations laitières (certaines en MAE SFEI)- IFT de 0 à 1,5 (référence « polyculture-élevage » en Bretagne : IFT = 4,1)- objectifs : maintien des IFT bas, diminution des IFT les plus élevés- moyens : réintroduire l'agronomie dans les systèmes,

    travailler sur les rotations en priorité- transmission d 'expériences : journées d'échange, portes ouvertes,

    interventions dans les centres de formation et lycées agricoles

    Plus d'informations auprès de Soizick Josse(animatrice du réseau, 02.99.77.09.56).

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

  • Actualités

    CC e nouveau conseil de saison sebase sur les observations des 160parcelles suivies de près chaquesemaine, pour le Bulletin de Santé duVégétal, sur l’ensemble de la régionBretagne, dont 60 parcelles par les conseil-lers en agronomie des Chambres d'agri-culture.

    4 zones climatiquesUne première étape était de répertoriergéographiquement les zones climatiques.Ainsi, les données Météo-France sur les20 dernières années, ont été analysées parrapport aux sommes de température, auxcumuls de pluviométrie, à l’évapo-trans-piration, pour finalement obtenir 4 zonesclimatiques définies en fonction de l’arrivéedes ravageurs ou des maladies : de trèsprécoce à très tardif (cf. carte).Pour chaque zone de précocité, un conseilde saison reprendra les différentes interven-tions à prévoir en fonction des observa-tions locales et des stades de développe-

    ment des cultures. Le conseil reprendra,dans des messages courts, pour les princi-pales cultures (blé, colza, maïs, pois) lesinterventions mécanique et/ou chimiqueliées au travail du sol, aux désherbages,aux fongicides ou insecticides. On y retrou-vera aussi un almanach avec des informa-tions réglementaires : retraits de produitsphyto, dates d’épandages…

    Pour plus d’interactivité, des liens vers desphotos (identifiant des maladies, des insec-tes…) ou des fiches techniques détaillées(stratégies désherbage, description d’unemaladie…) ou des guides (reconnaissancedes mauvaises herbes…) vous donnerontplus d’autonomie dans vos décisions.

    Un contact près de chez vousUne question, un doute…, votre conseillerChambre d’agriculture est joignable. Enun clic sur une antenne près de chez vous,

    vous pourrez disposer des coordonnéesdu conseiller en agronomie pour lui adres-ser directement un mail. Un archivage desdeux derniers conseils restera disponibleen ligne pendant 15 jours.Vous trouverez donc très prochainement,dès la deuxième quinzaine de février, surwww.bretagne.synagri.com, rubriqueconseil de saison puis conseil de culturesBZH, le nouveau conseil cultures en ligne.Soyez curieux venez le consulter !

    Stéphanie MontagneCA 35

    Nouveauté : le conseil culturesde la semaine en lignePour adapter la conduite des cultures en fonction de leur état sanitaire et des conditions climatiques du moment, les Chambres d’agriculture mettent en ligne, toutes les semaines, le conseil cultures sur synagri.

    Le conseil cultures sera différencié selon la zone climatique.

    13

    Actualités

    DD epuis deux ans maintenant, dansle cadre d’Ecophyto 2018, lesBulletins de Santé du Végétal ontpris le relais des avertissements agricoles etsont diffusés toutes les semaines en sai-son par la Chambre Régionale d’agricultureen partenariat avec l’ensemble de la filièreagricole.Six types de bulletins sont diffusés: le bul-letin Grandes Cultures, le bulletin LégumesFrais, le bulletin Pomme deTerre et Plants, le bulletinLégumes Industries, lebulletin Arboriculture etfruits transformés et le bul-letin Cultures Ornemen-tales et Zones NonAgricoles. En gran-des cultures, le BSVest rédigé par la FERE-DEC en collabo-ration avec, lesChambres d’agri-culture de Bre-tagne, la DRAAF, leCETIOM,ARVALIS-Institut du végétal,Négoce Ouest etCoop de FranceOuest.

    6 BSV consultableschaque semaineLe Bulletin de Santé du Végétal comprendles informations suivantes :

    • Synthèse des observations maladies etravageurs.

    • Analyse des risques sanitaires dumoment à partir des données de lamétéo et des modèles prévisionnels.

    • Informations sur les seuils de nuisibili-tés et la reconnaissance des maladies etdes ravageurs.

    160 parcelles et 60 observateursLe bulletin Grandes Cultures est diffusétoutes les semaines de mi-février à mi-juin

    et de septembre à fin novembre. Il fait lasynthèse d’observations réalisées surenviron 160 parcelles réparties enBretagne sur les cultures de Blé,

    Colza, Maïs et Pois.Environ 60 observa-teurs : conseillers

    des Chambresd’agriculture,de la FERE-DEC, techni-ciens decoopérative,du négoceet des ins-tituts tech-niques, se

    rendent chaquesemaine en saison sur ces par-

    celles. Les observations desmaladies et des ravageurs sont

    réalisées selon un protocole commun. Ellespermettent de réduire ses traitements encas de pression faible ou anticiper l’arri-

    vée de maladies ou ravageurs occasion-nels.Ces informations vous permettent de :• Mieux connaître les maladies et rava-

    geurs de vos cultures.• Conforter vos propres observations en

    les comparant à d’autres.• Vous alerter et de savoir quand renforcer

    la vigilance sur vos parcelles.• Savoir si des traitements peuvent être

    retardés, annulés en cas de pressionfaible.

    L’objectif est triple : assurer la protectionde vos cultures, réduire vos charges et per-mettre une réduction des traitements enévitant les protections de sécurité enbasant les traitements sur des observa-tions de terrain.

    Alix DeléglisePôle Agro PV

    Bulletin de Santé du Végétal

    Consultez chaque semaine l’état sanitaire des culturesObserver ses parcelles pour définir sa stratégie de protection des cultures est essentiel si on veut pouvoir ajuster ses traitements au mieux,selon la pression maladie et les conditions météorologiques de l’année.Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) est un outil pratique pour connaîtrel’état des cultures chaque semaine dans son secteur.

    Le BSV sur votre messagerie, c’est gratuitPour consulter ces bulletins, rendez vous sur www.bretagne.synagri.com, rubri-que bulletin de santé du végétal ou sur le site de la Direction Régionale del’Agriculture www.draf.bretagne.agriculture.gouv.frVous pouvez vous abonner gratuitement et vous recevrez dès son émissionle bulletin de votre choix sur votre adresse mail. Pour cela, rendez vous sursynagri ou envoyez votre demande d’abonnement à [email protected]

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 201112

    4 relais départementaux

    � Marie-France MilotCA22 / Tél : 0296466260

    � Anne-Thérèse BilcotCA29 / Tél : 0298734430

    � Stéphanie MontagneCA 35 / Tél : 0299480625

    � Philippe LannuzelCA56 / Tél : 0297741025

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Localisation des parcelles de blé suivies en 2010 pour le BSV

  • Actualités

    CC et arrêté vient modifier celui de2009 qui ne s’appliquait que pourles semis de semences traitéesavec un insecticide: le Cruiser.Aujourd’huitous les traitements de semence sontconcernés. La modification du semoirconsiste à canaliser le flux d’air de la tur-bine vers le sol à l’aide de tuyaux et à unehauteur recommandée comprise entre 20et 30 cm. Ceci doit permettre de limiterl’émission de poussières dans des zonesavec présence d’organismes sensibles (fau-nes, voisinage). Pour réaliser l’équipement,il est possible de s’adresser à son conces-sionnaire habituel ou de commander unkit adaptable auprès de son distributeurde semences. Pour les plus « bricoleurs »,il est aussi possible de le fabriquer soi- même.

    Ne pas trop freinerl’air en sortie de turbineAttention toutefois de ne pas perturber lefonctionnement du semoir. Il faut ralentir leflux d’air sans provoquer de freinage tropimportant de celui-ci. Le dimensionnementdes tuyaux à une grande importance, sanscoude excessif. Diviser le flux en 2 partiesen conservant le diamètre initial vaconduire à ralentir la vitesse de l’air, celle-ci est de 110 km/h en sortie de turbine etsera réduite à 15 km/h au niveau du sol.Des kits adaptables sont disponibles pourla plupart des semoirs. Pour certains parcontre le montage sera parfois très compli-qué selon la disposition des trémies, l’ac-cessibilité des sorties… Pour mettre cesappareils en conformité, il faudra souventse rapprocher du constructeur pour trouverune solution. Les coûts annoncés s’éche-lonnent entre 100 et 300 €.

    Semis interdit par grand ventUn autre enjeu de cette réglementationest d’améliorer le confort de travail del’opérateur en réduisant son expositionaux poussières et diminuer les nuisances

    sonores dues au souffle de la turbine.L’arrêté stipule donc que les conditions devent à respecter lors du semis sont identi-ques à celles prévalant pour l’applicationdes produits phytosanitaires. : degré d’in-tensité inférieur ou égal à 3 sur l’échelle deBeaufort au niveau du sol, soit19 km/heure maximum. Cette contrainte,difficile à vérifier, peut réduire considérable-ment le nombre de jours disponibles pourle semis de maïs suivant la situation géo-graphique de la parcelle.

    Pierre Demeuré - David MealletPôle Agro PV

    Réglementation

    Déflecteurs obligatoires pour les semoirs à maïsL’Arrêté “poussières” du 13 avril 2010 vient de rendre obligatoirel’installation de déflecteurs sur tous les semoirs à maïs pneumatiques àdistribution par dépression. Seuls les semoirs à distribution mécanique nesont pas concernés par cette obligation. Pour tous les autres, il reste peu detemps pour les équiper.

    Les constructeurs proposent des kits adaptables sur lessemoirs existants. Attention à ne pas créer un freinage trop important en sortie de turbine.

    Des diffuseurs recommandés pour les micro-granulés insecticidesL’an passé est apparu l’arrêté poussière qui concernait simplement les semen-ces traitées Cruiser. Dans le même temps des diffuseurs spécifiques étaientrecommandés pour les produits Force 1,5G et Belem 0,8 MG. Ces diffuseursdoivent toujours être placés en extrémité de la descente du produit pour enaméliorer sa diffusion et donc son efficacité.

    15Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    La mise en place est relativement simplelorsque l’on utilise les adaptations ducommerce.

    Actualités

    LL a figure 1 ci-contre présente lesniveaux d’IFT de départ pour les76 exploitations diagnostiquéesn’ayant pas d’herbe dans leur assolement,avec un objectif d’IFT final à 5 ans de 0,96.On peut retenir quelques données intéres-santes :- 81 % des exploitations ont un IFT supé-

    rieur à l’objectif à 5 ans- la réduction moyenne déjà atteinte par

    rapport à la référence est de 20 %- en moyenne, ces exploitations pour

    atteindre l’objectif à 5 ans devraientréduire encore leur IFT de 25 % (de 0 à58 %)

    On constate que les exploitations dans leurmajorité, ont déjà réalisé une part de l’ef-fort de réduction avant leur engagementdans une MAE, en effet 84 % ont un IFTinférieur à celui de la référence moyennepour les herbicides. Cependant, ceux quiont contractualisé devront continuer à faireévoluer leurs pratiques pour tenir les objec-tifs du contrat.L’augmentation des surfaces en herberéduit l’IFT. En effet, pour les 60 exploita-tions ayant de l’herbe sur l’exploitation,l’IFT moyen est plus faible, 0,93 contre1,28.

    Certains produits à limiter en prioritéConcernant les herbicides, les différencesd’IFT s’expliquent en bonne partie par les

    niveaux d’utilisation de l’Isoproturon etdu Glyphosate.Ainsi l’IFT est en moyennesupérieur de 0,41 chez les agriculteursqui désherbent le blé à l’aide d’isoprotu-ron, plutôt que d’avoir recours à d’autresmolécules (fig 2).

    Dans notre échantillon, 88 exploitationsn’utilisent pas de glyphosate, 48 en utili-sent. Pour eux, la quantité moyenne uti-lisée par an est 0,56 l/ha de SAU. Lesniveaux d’utilisation du Glyphosate sontsoit faibles, soit souvent supérieurs à0,5 l/ha entraînant alors une augmenta-tion proportionnelle de l’IFT.

    L’objectif de diminution de référencemoyen sur l’exploitation (- 50 %) toutescultures confondues est de 1,5 pour l’IFT

    « hors herbicide » (fongicide, régulateur,insecticide). Pour l’atteindre, il paraît judi-cieux d’agir en priorité sur les régulateursde croissance sur céréales. Souvent utili-sés à pleine dose, ces traitements aug-mentent l’IFT de près de 1. Par ailleurs,la limitation du nombre de traitementsfongicides peut être un levier. En effet laconduite en 3 traitements fongicides surblé présente en moyenne un IFT hors her-bicide de 3,38, alors que chez les agri-culteurs qui traitent en 2 passages de fon-gicides l’IFT est égale en moyenne à 2,36.

    Cette analyse reste une référence pourde nombreuses années climatiques, 2009étant plus représentative que 2010, avecdavantage d’attaques de maladies.

    Yves Le Troquer - CA 22

    Réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires

    Les pratiques en Côtes d’ArmorL’étude statistique de 136 diagnostics individuels réalisés en 2009 en vue d’unecontractualisation d’une MAE phyto fait apparaître des Indices de Fréquence deTraitement (IFT) très divers et confirme les marges de progrès possibles.

    Des marges de réduction d'IFT ont été constatées sur les applications de régulateur et de fongicides dans l'enquête réalisée dans les Côtes d'Armor.

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 201114

    � Fig 1 : Répartition des IFT herbicides sans herbe par rapport aux objectifs de réduction

    � Fig 2 : IFT herbicidide moyen du blé avec ou sans isoproturon

  • Actualités

    capacité à préserver les ressources natu-relles de différentes atteintes : pollutiondes eaux, dégradation des sols, pertes debiodiversité, etc.Au delà du défi alimentaire, l’agriculturede demain sera confrontée à un tripleenjeu :- énergétique : réduire sa forte dépen-dance aux énergies fossiles (carburant etengrais minéraux azotés).- climatique : réduire les rejets de gaz àeffet de serre dans l’atmosphère, adap-ter les systèmes de cultures aux risques dechangements climatiques et à leurs consé-quences associées (rotations, pratiquesculturales, choix de cultures et de varié-tés).- écologique: améliorer la qualité de l’eau,préserver les sols et la biodiversité.

    L’AEI fait appel au fonctionnement de la natureDepuis plusieurs dizaines d’années, l’agri-culture est devenue dépendante de la chi-mie. L’utilisation de plus en plus fréquented’intrants de synthèse, associée parfois àune intensification des interventions

    mécaniques, est responsable d’une dégra-dation de certaines fonctionnalités natu-relles des écosystèmes. Le concept d’in-tensification écologique se base sur larestauration de ces fonctionnalités pourlutter efficacement contre les bioagres-seurs et améliorer les services rendus parla biodiversité à l’agriculture.Néanmoins, même si un écosystème esten capacité d’évoluer par lui-même suiteà la mise en place de pratiques plus favo-rables au milieu, il serait utopique decroire que cette dynamique est rapide.Après l’arrêt ou la réduction de prati-ques génératrices de perturbations, ilfaut parfois attendre plusieurs annéespour voir leurs conséquences disparaî-tre. C’est notamment le cas des régula-tions entre certains auxiliaires et rava-geurs des cultures. Par ailleurs, la naturene garantit pas une réponse ou une pré-servation totale et permanente aux diver-ses bioagressions (exemple ravageurs).Certaines années, des attaques intem-pestives peuvent être responsables dedégâts, car les auxiliaires associés nesont pas en capacité d’intervenir en nom-bre suffisant ou au moment opportun(exemple : pucerons sur céréales en

    2010). De la même manière, la réponsedes écosystèmes est variable selon lessecteurs géographiques et pédoclimati-ques, selon l’environnement paysagerdes parcelles (densité et composition dumaillage bocager, présence/absence debandes enherbées…).

    Des nouvelles pistesrestent à explorer...De manière générale, les systèmes éco-logiquement intensifs sont plus com-plexes à mettre en place car ils fontappel à une diversité de techniques. Ilsseront à combiner et à adapter par cha-que producteur à son exploitation, demanière à se prémunir de certains dés-équilibres susceptibles d’être induitsnotamment par le climat. Ces systèmesfont appel à plus d’observations queceux conventionnels d’aujourd’hui.L’objectif est de laisser faire la nature etde n’utiliser les pesticides et les engraisde synthèse qu’en dernier recours, lors-que les réponses du milieu aux agres-sions (maladies et ravageurs) sont par-tielles et non suffisantes pour maintenirla rentabilité de l’activité.

    17Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Actualités

    RR établir des mécanismes naturelsde fonctionnement des écosystè-mes n’est pas un retour enarrière, une régression ou un refus du pro-grès. C’est au contraire une alternative àl’utilisation d’intrants de synthèse, à l’ori-gine de problèmes environnementaux, dedéséquilibres biologiques, de dépendan-ces énergétique et économique.

    L’AEI est néependant le Grenellede l’EnvironnementLe concept d’"Agriculture EcologiquementIntensive" a été mis en avant lors du

    Grenelle de l’Environnement en 2008 pourtraduire deux préoccupations, celle de pou-voir continuer à produire autant qu’au-jourd’hui sinon plus et celle de préserverdurablement la santé humaine et celle desécosystèmes. En effet, la fonction essen-tielle de l’agriculture est de produire desdenrées pour nourrir la population. Al’échelle mondiale, la demande alimen-taire va s’accentuer du fait de la crois-sance démographique. On estime que lapopulation mondiale pourrait augmenterde 2,2 milliards dans les 40 prochainesannées pour passer de 6.9 milliards en2010 à 9.1 milliards en 2050. Mais dansle même temps, des surfaces importantes

    de terres agricoles sont soustraites à laproduction du fait de l’urbanisation, dudéveloppement des infrastructures, maisaussi de la dégradation des sols (érosion,salinisation,…). Par ailleurs, l’augmenta-tion de la demande non alimentaire (bio-masse, agrocarburants) entre en concur-rence avec la production alimentaire, dansl'utilisation des terres.

    Alors, comment répondre à des besoinscroissants avec moins de surfaces? Dansun tel contexte, il est difficile d’envisagerune diminution de la production.

    Néanmoins, la durabilité de l’agricultureest aujourd’hui conditionnée par sa

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    L’Agriculture Ecologiquement Intensive est un mode de production qui intensifie et optimise les fonctionnalités naturelles des écosystèmespermettant ainsi de réduire le recours aux intrants de synthèse (engrais minéraux azotés, produits phytosanitaires) et aux ressources non renouvelables (énergies fossiles, phosphates, potasse),sans porter préjudice aux niveaux des productions et à la viabilité des exploitations.

    La biodiversité au service de la production agricole.

    Combiner les 3 échelles spatio-temporelles pour rétablir les mécanismes naturels

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    L’Agriculture Ecologiquement Intensive (AEI)

  • Actualités

    LL’’ affluence sur la plate-forme duSpace, avec la visite de nom-breux agriculteurs, d’éluslocaux, d’agents des administrations, apermis de vérifier que l’amélioration desparcellaires agricoles est un enjeu reconnuet partagé. Les impacts techniques, éco-nomiques, environnementaux des parcel-laires ne font plus débat. Malgré tout, leconstat est là : les dynamiques sont trèsvariables d’un secteur à l’autre. Cette cam-pagne d’année a donc pour premier objec-tif de multiplier les échanges parcellairessur l’ensemble du territoire régional.

    Identifier et lever les freins à l’échangeLe volet administratif de l’échange est sou-vent cité par les agriculteurs soucieux del’impact de l’échange sur les DPU, le quotalaitier, le plan d’épandage, les MAE… Al’échelle de chaque département, desconcertations ont pu être menées avec lesadministrations, DDTM, DDCSPP afin demieux appréhender le volet administratifdes échanges. Dans la pratique, les différen-ces peuvent être importantes. A titred’exemple, un agriculteur qui souhaite

    aujourd’hui réaliser un échange en jouis-sance peut échanger, selon les règlesdépartementales en vigueur, de 2,5 ha à7,10 ha sur un bail de 10 ha, d’un secteurà l’autre de la Bretagne. La volonté deschambres d’agriculture est, en 2011, uneharmonisation régionale dans un soucid’efficacité et de simplicité des règles.

    Développer des outilspour évaluer le gainLes témoignages d’échanges parcellairesont été largement relayés dans la presseces derniers mois, chacun peut aujourd’huien avoir « entendu parler ». L’objectif estdésormais, avec l’aide d’un stagiaire delongue durée, de développer les outils pouraccompagner les décisions à l’échelle indi-viduelle et collective.En projet, une calculette pour chiffrer, àl’échelle d’une exploitation, les gains àattendre d’un projet d’échange. Le projetEcofuel de la station des Cormiers nousapporte déjà des renseignements précieuxsur l’impact de la forme, de la distance desparcelles sur la consommation de carbu-rant, le temps de transport et le temps detravail.

    Pour faire écho à la saynète de théâtrejouée par deux groupes GEDA au Space, àl’issue de cette première étape, lorsqu’onest soi-même convaincu de l’intérêt del’amélioration des parcellaires et des échan-ges, le plus dur reste souvent à faire. Il fauttrouver les bons arguments pour les autres:voisins, propriétaires, élus locaux. Pour cefaire, un guide est prévu en juin pour diffu-ser les arguments techniques, juridiqueset les procédures à suivre.

    Et les autres freins? Grossièrement quali-fiés de sociologiques, psychologiques…Des contacts sont aujourd’hui pris avecdes chercheurs de l’Université de Caen, deRennes et de l’INRA pour qu’ils nous aidentà mieux comprendre les spécificités desterritoires, les logiques d’organisations spa-tiales et leurs représentations par les diffé-rents acteurs.

    Deux rendez-vous vous sont d’ores et déjàproposés les 24 et 25 mai aux Cormierset le 15 novembre 2011 pour dresser lebilan de cette campagne lors d’une journéerégionale. De beaux échanges en perspec-tives.

    Soazig Perche - CA35

    Campagne d’année 2011

    Les échanges parcellairesLes échanges parcellaires sont, après la plate-forme recherche et développement du SPACE 2010, le thème de la campagne d’année 2011des Chambres d’agriculture de Bretagne.

    Echanges d’arguments lors de la Saynète jouée par deux groupes GEDA au Space 2010

    19Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    ActualitésDes références existent aujourd’hui à dif-férentes échelles de temps et d’espace :itinéraire d’une culture, système ou rota-tion, paysage et territoire. Parmi ces tech-niques, peuvent être cités notamment lalutte ou protection biologique (pour lesinsectes ravageurs), le progrès génétique(variétés résistantes aux maladies), la pré-cision des machines (guidage et gestiondes adventices), les couverts végétaux(mélanges complexes). D’autres sont encours d’acquisition : la couverture per-manente des sols, les relations entre auxi-liaires et ravageurs, la gestion des bordsde champ. Enfin, outre les progrès encorepossibles sur les techniques connues à cejour, des pistes restent à explorer : lespropriétés allélopathiques (moléculessécrétées par des cultures ou plantes decouverture se comportant comme despesticides naturels), les associations decultures (avec des légumineuses, pour lafixation d’azote), la production d’autresressources (biomasse, etc) …

    Pour tester la combinaison de techniquesalternatives à l’échelle d’une rotation etobserver, au cours du temps les effetscumulés consécutifs à une réduction desintrants (engrais minéraux et pesticides),deux dispositifs « systèmes » ont été misen place au niveau régional à la station deCrécom (22) et de Kerguéhennec (56). Ilsviennent compléter les essais dits « ana-lytiques » portant sur l’optimisation dedifférents postes d’un itinéraire cultural,pris indépendamment (fertilisation, choixvariétal, lutte contre maladies-ravageurs-adventices, …).(Cf schema page 17).

    La recherche, la formation et le développement au coeur du dispositifLes acquis de la recherche et le savoir-faire des agriculteurs permettent de pen-ser que l’on pourra progresser rapide-ment, à condition de mobiliser les diffé-rents acteurs de la filière autour des troisleviers : recherche, formation et dévelop-pement.

    La recherche doit pouvoir proposer uncertain nombre de solutions qui ont faitleur preuve et qu’il est possible d’appli-

    quer immédiatement : variétés résistantesaux maladies, désherbage mécanique,couverts végétaux, travail du sol, bandesenherbées, etc…Mais dans le même temps, de nouvellespistes restent à explorer, notamment cel-les faisant appel à l’écologie : gestion debords de champ, haies, jachères favori-sant la biodiversité des insectes et desauxiliaires, les biopesticides, les stimula-teurs de défense naturelle, etc…).

    La formation devra également êtremobilisée pour favoriser le transfert deconnaissances et de savoir-faire en direc-tion des agriculteurs. La formation pourraêtre de type analytique et porter sur dessegments précis (lutte intégrée, réductionpesticides, …), ou de type systémique(rotation, systèmes de cultures…).L’approche pédagogique adaptée à l’AEIs’appuiera essentiellement sur des dyna-miques de groupes d’agriculteurs quiéchangeront et valoriseront leurs expé-riences et feront appel à des intervenantsen fonction des attentes du groupe(exemple des GVA, Geda, Ceta, groupescultures…).

    Le développement : de nombreux agri-culteurs, le plus souvent organisés enréseaux, se sont également lancés dansl’expérimentation de solutions innovantes(couverts végétaux, travail du sol…).Leurs acquis méritent d’être recensés etévalués, dans certains cas par la recher-che, pour pouvoir bénéficier au plus grandnombre. Cette dimension collective estnécessaire et les travaux de groupes

    constituent une démarche privilégiée demutualisation des connaissances, de par-tage d’expériences, mais aussi d’appré-hension de la dimension territoriale.

    Une approchenécessairementprogressiveL’utilisation de processus écologiques per-mettant de fournir des services à la pro-duction agricole pour diminuer les coûtsde production et préserver l’environne-ment est un objectif qui ne peut être queconsensuel. Néanmoins l’évolution versce type d’agriculture est nécessairementprogressive tant les besoins en connais-sances sont importants. De nombreusesquestions de recherches demeurent dansle domaine de l’optimisation du fonction-nement des écosystèmes dans différentscontextes écologiques. Par ailleurs, desévaluations de la durabilité globale dessystèmes de production basés sur l’AEIsont indispensables à leur adoption.

    Cette démarche de co-conception d’uneagriculture innovante, respectueuse del’environnement et performante écono-miquement devra mobiliser tous lesacteurs et décloisonner les différentsréseaux existants. Toutes les compéten-ces sont utiles et nécessaires pour menerà bien ce défi. C’est une nouvelle manièrede penser l’agronomie.

    Djilali Heddadj - Jean-Luc GiteauPôle Agro PV

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 201118

    Rencontre et échanges en bout de champs.

  • Actualités

    transport impactent fortement la méca-nisation des exploitations et ils doiventdonc faire l'objet d'attentions particuliè-res dans l'analyse.

    Un besoin de qualifier la qualitédes voiriesSi les temps passés sur la route pour cestypes d'opérations sont difficiles à esti-mer, compte tenu de la variabilité despratiques, la distance aux parcelles etleur répartition sont les facteurs primor-diaux du résultat. Ceci dit, il ne faut pasoublier les caractéristiques de la voirieà emprunter. En effet, même si la qualitéde la voirie principale est globalementen amélioration, de plus en plus d'obsta-cles se dressent sur les trajets des atte-lages agricoles. Les chemins plus ou

    moins carrossables, les obstacles dansles bourgs traversés, les routes à grandecirculation fréquentées sont des exem-ples de difficultés qui amènent parfoisles chauffeurs à rallonger soit le trajetpour les éviter, soit le temps pour lesparcourir.Ce comportement compréhensible prouveleur importance sur les choix réalisés. Etil convient de ne pas oublier la topogra-phie, les phases de transport sont en effet

    très impactées par les fortes disparitésde relief et les pertes de temps associées.

    L’analyse d’un transport dans le cadre du projet EcofuelNous avons extrait les données issuesd'un épandage de lisier dans une exploi-

    Exemple d'un chantier d'épandage et des différents parcours de l'épandeur de lisier dans la parcelle

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    Actualités

    Ne pas fairel’amalgame entre déplacement et transportLe temps passé sur la route regroupe desopérations de nature différente. D’un côté,les opérations de travail du sol nécessi-tent de rejoindre la parcelle pour effec-tuer le travail mais il n'y a pas transport dematériau. Du coup les masses déplacéessont assez faibles relativement; on parlealors de déplacement. Cette situation seretrouve également dans les opérationsautour de la préparation des fourrages(coupe, fanage, andainage et pressage).De l'autre côté, on retrouve les épandages

    d'effluents ou les récoltes. De la mêmefaçon on rejoint la parcelle pour effec-tuer le travail mais celui-ci consiste éga-lement au déplacement du matériau (enl'occurrence les effluents ou les récoltes)entre la parcelle et le site de stockage.Bien souvent, plusieurs aller retours sontnécessaires pour mener à bien l'opéra-tion. Dans ces cas-là les masses transpor-tées sont beaucoup plus importantes etles capacités des matériels utilisés sontsouvent conçues en priorité sur ces objec-tifs de transport. On peut alors qualifierces opérations de transport même si cen'est pas forcément l'objectif normale-ment prioritaire. Les déplacements debétail sont à intégrer dans ce type de défi-nition.

    Quant aux opérations de semis, de pulvé-risation et d'épandage d'engrais miné-raux, elles sont intermédiaires au sensoù, souvent, on transporte également dessemences, des engrais ou des bouilliesphytosanitaires. Mais on les rapprochedes déplacements compte tenu des fai-bles masses transportées et du peu d'al-ler retour.Dans ces temps passés sur les voiries, ladistinction entre transport et déplacementvise donc à séparer les temps de trans-port qui sont soumis à des contraintesfortes (besoin de puissance élevé, tempsde travail importants, importance de laqualité de la voirie …), des temps dedéplacements qui sont à moindresniveaux de contraintes. Les temps de

    Les transports et déplacements en agriculture au coeur des échanges parcellaires

    Les épandages sont très gourmand en temps de transport d’autant plus que la parcelle est éloignée.

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 201120

    L’impact du parcellaire sur les temps de transports en agriculture est bienévidemment prépondérant. Cette évidence tient au fait que la répartitionspatiale des différentes parcelles par rapport au(x) site(s) de l’exploitationconditionne les distances à parcourir et les temps correspondants. Par contre,il est nécessaire d'en préciser l’analyse pour affiner l’impact réel sur la vie del’exploitation. C’est un des objectifs du projet Ecofuel (voir encadré) mené ala Station des Cormiers par les Chambres d’agriculture de Bretagne.

    Durée Distance Vitesse Carburant Consommationparcourue consommé moyenne

    Exploitation 2 h 30 2,6 km 6,5 km/h 24 litres 9,6 l/h(remplissage) (hors arrêts)

    Route 1 h 05 13,6 km 11,6 km/h 12 litres 10,8 l/h

    Parcelles 2 h 10 13,2 km 5,5 km/h 16 litres 7,5 l/h(épandage)

    Chantier d’épandage de lisier sur une parcelle de 7.5 ha proche de l’exploitation

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

  • Agronomie

    Le tassement et ses conséquences- Le tassement, c’est quoi ?Le sol est composé de solide (sable, limon,argile) et de porosité remplie d’air oud’eau. La densité apparente du sol cor-respond à la masse volumique du sol avecsa porosité. La densité apparente des solsest de l’ordre de 1 à 1,6 (ce qui équivautà une masse de 1 à 1,6 kg pour 1 dm3

    de sol) suivant qu’il est soufflé, rappuyé outassé. Le tassement du sol est la réductionde sa porosité résultant de l’applicationd’une charge et se traduit par l’augmen-tation de sa densité apparente. Autresrepères : un sol sans aucune porosité (cequi est impossible) aurait une densité de2,65. Une dalle de béton a une densité

    apparente de 2,2 (il lui reste encore unpeu de porosité).

    Le phénomène tassement intervient à laconjonction des trois facteurs principauxque sont : les caractéristiques du sol, sonhumidité et les contraintes appliquéessur ce dernier. Les caractéristiques dusol et sa sensibilité au tassement sontaccentuées par une pratique de travailexcessif du sol en situation de ressuyageimparfait.Dans le cadre des travaux de son unité« science du sol » l’INRA a égalementmis en évidence un seuil de masse volu-mique de 1,45 kg/dm3, critique en regarddu comportement du sol et des plantes.Au-delà de cette densité, l’explorationracinaire du sol apparaît pénalisée. Ladénitrification ainsi que le ruissellementsont accrus sous des cultures comme lemaïs et le blé. Selon différentes études,la densité optimale pour la croissanceet le développement du maïs serait de1,0 alors qu’elle serait de 1,2 pour lesoja et les céréales et de 1,6 pour laluzerne.

    Tassement des sols : ça se dégrade !Le tassement du sol coûte de plus en plus d’argent aux agriculteurs.C’est ce qu’estime un grand nombre d’experts. Cette réduction de marge estconsécutive à l’emploi de machines de plus en plus lourdes, notamment cellesutilisées pour l’épandage des engrais de ferme. Une simulation réalisée en2009 par l’INRA d’Orléans en région centre présentait une variation moyenneannuelle de marge brute à imputer au tassement de l’ordre de 5 % pour des systèmes grandes cultures d’une part et bovins lait d’autre part.

    1 - Epandeur de 22 m3 au travail sur couvert végétal gelé.

    23Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    La carte provisoire présentée par M Richard de l’INRA à un colloque sur le tassement dusol en 2009 exprime le pourcentage d’année au cours desquelles au moins une despériodes (fertilisation, semis, récolte) comporte 2 jours sur 3 avec une humiditésupérieure à la capacité au champ, préjudiciable à la conservation du bon état du sol surses 30 premiers centimètres en culture de maïs.

    Actualitéstation laitière. La photo représente lesdifférents déplacements entre la fosse àlisier en haut et les différentes parcelles.Comme on peut le voir l'exploitation estcaractérisée par des parcelles à proximitéimmédiate et est donc à considérercomme un cas très favorable. L'épandageest réalisé au moyen d'une tonne à lisierdouble essieux de 15 m3. 19 voyages sontréalisés au cours de ces 5 h 50 minutes detravail. La répartition des temps de tra-vaux, des distances, des vitesses et desconsommations de carburant est présen-tée dans le tableau.On peut extraire de ce tableau les indi-cateurs suivants : Il faut 0,18 l de carbu-rant par m3 pour réaliser ce chantier d'undébit de 50 m3/h et la consommation surroute est proche de 90 litres/100 km.

    Dans le cas de ce chantier, la distanceaux parcelles est vraiment très faible, puis-que inférieure à 1 km aller retour(13,6 km sur route pour 19 voyages). Ceciexplique également le fait que la vitessesur route soit relativement faible comptetenu des contraintes d'accélération et dedécélération. Malgré tout la consomma-tion horaire en carburant la plus forte estobtenue sur route. Cet état de fait estsouvent rencontré et sera quantifié (desenregistrements sont prévus dans desexploitations avec des parcellaires moinsfavorables). Des parcellaires plus disper-sés auraient pour conséquence des tempssur route multipliés. Dans cet exemple, etmême en prévoyant une augmentation

    des vitesses sur route en lien avec l'aug-mentation des distances, l'impact de l'éloi-gnement des parcelles est très consé-quent sur les temps passés à l'épandage.Avoir ces mêmes parcelles à 5 km revien-drait à multiplier le temps de travail par2,5 soit près de 15 heures et ce malgré lefait que la capacité de la tonne est déjàconséquente (15 m3). On comprend mieuxl'évolution récente des attelages routiersen matière d'épandage.

    Au service deséchanges parcellairesPar l'enregistrement des positions GPS,

    des vitesses et des parcellaires desexploitations suivies, Ecofuel permet dequantifier les usages des réseaux rou-tiers. La première étape doit permettre dedéterminer les gains réalisables par lerapprochement des parcelles du site del'exploitation. Cette étape doit s'accom-pagner de la prise en compte des carac-téristiques du réseau pour affiner lesgains potentiels. L'effet de la taille et dela forme des parcelles sur les débits dechantier est également une des valori-sations attendues dans le cadre du pro-jet Ecofuel.

    Didier DebroizePôle Agro PV

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    Le projet écofuelLe projet Ecofuel de la Station des Cormiers des Chambres d'agriculture deBretagne vise à faire un constat des consommations de carburant et des tempspassés dans les élevages pour les différentes opérations mécanisées en connais-sant les conditions d'usage des matériels. L'enregistrement et l'analyse de dif-férentes exploitations doit permettre de mieux comprendre l'impact de leurstracteurs, matériels, structures, organisations, productions sur ces éléments. Ilest basé sur l'équipement des tracteurs de l'exploitation suivis au moyen de sys-tèmes d'enregistrement de leur fonctionnement. Les différentes donnéesenregistrées sont la position GPS et ses dérivées (latitude, longitude, altitude,vitesse, hdop), la consommation de carburant, le régime moteur, la vitessed'avancement à la roue, la hauteur de relevage, le sens d'avancement, l'enga-gement ou non de la prise de force et du pont avant, la présence du chauffeursur son siège ainsi que l'outil utilisé. Toutes ces données sont enregistrées tou-tes les secondes d'utilisation du tracteur. Ces données sont intégrées dans unebase de données spatialisée incluant également le contour des parcelles per-mettant d'attribuer les données aux parcelles (ou au bâtiment, siège d'exploi-tation …) considérées. La base de données contient également des données dereconstitution de la puissance pour connaître la puissance consommée. Enfin,elle est également alimentée avec des données d'exploitation de façon à per-mettre le calcul d'indicateurs plus globaux tel que le nombre de litres de car-burant par 1000 litres de lait.

    Carte provisoire

    Redistribution foncière dans le Pays de Muzillac (Morbihan). Rapprocher les parcelles du siège d'exploitation permet une forte économie de temps et de coût par la réduction des déplacements et des transports.

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Avant Après

  • Agronomie

    Stratégies à mettre en placeAvant toute chose, il convient de s’inter-roger sur ses pratiques. Ma pratique est-elle à risque ? La charge à l’essieu réelleest-elle supérieure à 10 t ? Ai-je ten-dance ou la contrainte d’épandre très(trop) tôt ? Ai-je des sols sensibles ?La régénération mécanique du sol estpossible mais gourmande en énergie. Pource faire, il convient de travailler à trèsgrande profondeur puisque les zones for-tement tassées peuvent dépasser les60 cm de profondeur, c’est à dire au-delàde la zone d’intervention des fissurateurshabituels. Pour raisonner au mieux lesinterventions de restructuration, il fautpréciser l’importance et la localisation enprofondeur des zones tassées de la par-celle.L’augmentation de la taille des machinesest avant tout motivée par le temps àconsacrer au transport. Les matériels sontperformants sur ce point mais peu respectueux des sols. Le regroupementparcellaire évite à la source des trans-ports rendus infondés. Les critères dechoix de l’épandeur peuvent alors privilé-

    gier le respect du sol. En tout état decause, il faut d’une part réduire la pressionau sol en montant à nouveau des pneu-matiques à basse pression (capable deporter la charge qui leur est confiée pourune pression inférieure à 2 bars) et d’au-tre part augmenter le nombre d’essieuxpour réduire la charge à l’essieu. De nom-breux pays conseillent de ne pas excéder6 ou 7,5 t par essieu pour tous les maté-riels appelés à intervenir dans des condi-tions humides de sol. En Australie, lecontrolled traffic farming est de plus enplus pratiqué. Il consiste à travailler avecdes matériels de grande largeur et àcondamner des passages de roulementpour l’ensemble des travaux. Ces passagesde roulements, véritables rails virtuels, sontrepérés grâce aux technologies de gui-dage GPS. La stratégie la plus économi-que en euros et en temps est d’avoir unepratique d’évitement à la source des com-pactions. Le système ombilical « lisier sanstonne » n’est pas utilisable dans toutesles situations mais permet cet évitement.

    Pierre HavardÉlise Verney

    Pôle Agro PV

    3 - Les tassements excessifs limitent la croissance des cultures (accentués lors de stress hydrique)

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    Agronomie- Les conséquences du tassementUn sol arable de 30 cm de profondeuret dont l’humidité est de 16 % perd35 % de son volume d’air quand sa den-sité apparente passe, après tassementde 1,3 à 1,5. La diffusion des gaz estréduite d’où une asphyxie des racines,des vers de terre et de la vie du sol. Ladécomposition de la matière organiquese ralentit. La circulation et la capacité destockage de l’eau dans le sol sont rédui-tes, particulièrement lors de stress hydri-que. Il y a diminution des rendements.La perte de rendement serait de l’ordrede 10 à 30 % sur les zones tassées, avecun effet cumulatif des passages, annéeaprès année. Il faut également plus depuissance et d’énergie donc de consom-mation de gazoil, pour travailler ce solcompacté.

    Comment tassons-nous en Bretagne ?Le situation de la Bretagne est particuliè-rement préoccupante. La conjonction destrois facteurs principaux de risques esteffective dans notre région.Le sol : la texture de limons est particu-lièrement sensible aux phénomènes detassement et la part de limon dans lessols bretons est importante.Le facteur climatique : le nombre dejours de pluie est important en zoneocéanique et les conditions extrêmesd’humidité sont souvent rencontrées enfin d’hiver lorsqu’il faut vider les fossesà lisier ou épandre le fumier.Le poids des machines : la taille desélevages et le parcellaire conduisent sou-vent, lors de l’épandage des engrais deferme, à parcourir de grandes distancespour rejoindre les parcelles de culture.Afin de limiter le temps consacré à ces

    phases de transport, les matérielsd’épandage voient leur capacité s’ac-croître sans cesse (cf article précédent).En 1990, les gros matériels d’épandagede lisier avaient une capacité de 10 m3 ;en 2011 les gros épandeurs ont unecapacité de l’ordre de 22 m3 et les vites-ses pratiquées sur route sont passées de30 à plus de 40 km/h. (tableau 1)

    Exit les vraispneumatiques basse pressionCes évolutions de capacités se sont tra-duites par une charge sur les essieux del’ordre de 8,5 t en 1990 à près de 20 taujourd’hui. La pression à laquelle sontgonflés les pneumatiques s’accroît éga-lement (dépassant les 4,5 barsaujourd’hui) afin que ceux-ci résistentaux contraintes.Les gros épandeurs à fumier ou les épan-deurs de lisiers de près de 12 m3 sur unseul essieu ont eux aussi une charge àl’essieu excessive.

    48% de la surfaceconcernéeDans le cadre de l’étude Ecofuel, nousenregistrons l’activité de tous les trac-teurs seconde par seconde. Le tableau 2et la photographie 2 présentés corres-pondent à un chantier réel du printemps2010 en Bretagne. 615 m3 de lisier debovins à 1 u N/m3 ont été épandus danscette parcelle de 8,7 ha. Le matériel uti-lisé est un épandeur de 15 m3 équipéd’une buse travaillant à la largeurmoyenne de 7, 4 m et de pneumatiquesde 600 mm de large.Au cours des 41 voyages effectués, les

    pneumatiques ont roulé sur une surfacedéveloppée de 4,19 ha soit 48 % de lasurface totale de la parcelle. Les recou-vrements de passages, s’ils atténuent lapart de surface réellement tassée, accen-tuent l’intensité du tassement là où il ya recouvrement.

    Quels indicateurs ?La levée s‘effectue irrégulièrement puisl’irrégularité de la taille des plants semanifeste d’autant plus rapidement queles réserves en eau de l’année sont limi-tées. Le système racinaire est peu pro-fond et peu développé du fait des zonescompactes sous la couche de sol tra-vaillé.

    Après des averses importantes, l’eaupeut rester plusieurs heures en surfacesur des zones tassées. Enfin, les sols tas-sés laissent apparaître fréquemment desrésidus de récolte moins bien décompo-sés et présentent plus de sensibilité à labattance. (cf. photo 3 ci-dessous).

    2 - Parcours d’un épandeur de lisier enregistré dans le cadre du projet Ecofuel.En bleu : parcours avec prise de force en fonctionnement (épandage).En rouge : parcours de jonction.

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    1990 2011

    • Capacité des gros épandeurs (l) 10000 22000

    • Poids à vide (kg) 7000 16000

    • Poids total chargé (kg) 17000 38000

    • Nombre d’essieux 2 2

    • Pneumatiques 550/60 R 22,5 650/65 R 30,5

    • Charge par essieu (kg) 8500 19000

    • Puissance tracteur (cv) 100 280

    • Poids total roulant (kg) 22000 50000

    • Vitesse des tracteurs (km/h) 30 40

    Tab. 1 - Epandeurs à lisier : évolution des matériel de 1990 à 2011

    Temps Conso Unité km Surf. roulée ha

    Transport 5h33 156 l/100 km 29 -

    Parcours prise de force engagée 4h21 4,4 l/ha 17,1 2,05

    Parcours de jonction intra parcelle 2h 2,4 l/ha 17,9 2,14

    Total (*dont transport) 11h54 12,1* l/ha 64,5 4,19

    Tab. 2 - Caractéristiques d’un chantier d ‘épandage (Ecofuel 2010)

    Pôle agronomie productions végétales des Chambres d’agriculture de Bretagne - Cap Agro Printemps 2011

    Rappel de laréglementation routièreAu delà du risque de tassementgénéré par ces épandeurs lourds, unpetit rafraîchissement de mémoiresur le code de la route, nul n’étantcensé ignorer la loi.

    Tout conducteur d’un attelage deplus de 2,55 m de large ou 18 m delong doit avoir au moins 18 ans. Unattelage composé d’un tracteur etd’un épandeur est un "convoi degroupe A" si la largeur aux roues del’épandeur est inférieure à 3 m et lalongueur totale inférieure à 22 m.Son gabarit doit être signalé par despanneaux rouges et blancs et un(des) gyrophare(s) visible à 50 m detoute part. Le poids à l’essieu maxi-mal autorisé sur voie publique est de10,5 t ou de 13 t selon que la dis-tance entre les essieux du groupe estinférieure ou supérieure à 1,8 m.

    Le poids maximal autorisé dans l’ab-solu est de 38 t sur 4 essieux et 40 tsur 5 essieux (tracteur compris). Pourun véhicule articulé (c’est le cas desépandeurs), il est aussi limité à la pluspetite des deux valeurs suivantes: lepoids total roulant autorisé du trac-teur (voir plaque ou carte grise etbon nombre de tracteurs de fortepuissance n’ont pas un PTRA de 40 t)ou la somme du poids à vide du trac-teur et du poids total autorisé encharge de l’épandeur.

    Les risques de sanctions pénalesencourues : immobilisation du véhi-cule et amende de 4e catégorie audelà de 5 % de surcharge. Amendede 5e catégorie au delà de 20 % desurcharge : 1 500 euros puis3 000 euros en cas de récidive. Cessanctions concernent en premier lieule conducteur mais peuvent êtreétendues à son employeur et aucommanditaire de la prestation s’ilsn’ont pas apporté au conducteur l’in-formation nécessaire. A défaut deréception conforme aux 40 km/h parles Drire, ce qui suppose