spécial agri-agro

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ÉDITION SPÉCIALE MAI 2013 spécial Agri-Agro ENCORE DU CHEMIN En partenariat avec CONTRÔLE QUALITÉ TRAÇABILITÉ

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Page 1: spécial Agri-Agro

É D I T I O N S P É C I A L EÉ D I T I O N S P É C I A L E

MAI 2013spécial Agri-Agro

ENCORE DU CHEMIN

En partenariat avec

CONTRÔLEQUALITÉ

TRAÇABILITÉ

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Supplément EE Mai 2013

GRAND ANGLE

115

TROMPERIE SUR MARCHANDISEUn restaurant de renom, une belle façade, une belle carte, un personnel tiré à quatre épingles : c’est un endroit propre, la nourriture y est saine. Ce restaurant fera l’objet d’une fermetu-re suite à une visite de contrôle ino-pinée : les locaux de cuisson, situés en sous-sol, n’étaient pas conformes aux standards de qualité-sécurité. On y a notamment trouvé des rats morts en-fouis dans les sacs de farine! L’histoire est imaginaire surtout dans son volet contrôle inopiné sans pour autant être très loin de la réalité. C’est qu’au Maroc, la priorité n’est pas à la qualité de ce que l’on mange mais plutôt à manger tout court! Et que le taux de tromperie sur marchandise est élevé. Si non, comment peut-on expliquer le succès du vrac et la loi du plus fort imposée par l’informel? L’Etat, à tra-vers l’Onssa, entend mettre de l’ordre dans ce gros bazar alimentaire. Il n’en demeure pas moins que c’est au ni-veau du consommateur que doit être fourni l’essentiel des eff orts. Sensibi-lisation, éducation, démonstration…peu importe le terme retenu, la prio-rité doit être à l’action. Au registre des actions, il faut également souli-gner l’importance de l’intervention de proximité. A travers ses services de répression des fraudes, le minis-tère de l’Intérieur dispose d’une force de frappe inégalée. Il suffi t d’agir avec engagement et citoyenneté. Pas besoin de réinventer la roue!.

ntaoufi [email protected]

116 GRAND ANGLELA MISE À NIVEAU PEINE À SE METTRE EN PLACE

134 RHCHERCHE OUVRIERS

QUALIFIÉS

136 ENTREPRISESDES AS

DU CONTRÔLE

140 ACTEURSLES FREINS À UNE

DÉMARCHE QUALITÉ

146 ENTRETIENAHMED BENTOUHAMI

DG ONSSA

Réalisé par Wafaa Mellouk Conception et maquette Bouchra Hammouche

SOMMAIREAGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

ÉDITO

Page 4: spécial Agri-Agro

Supplément EE Mai 2013

116

Sour

ces:

HC

P - M

inis

tère

de

l’Agr

icul

ture

13.000 Le secteur des agrumes regroupe 13.000 producteurs dont 70% sont

des petits producteurs

5,9% La valeur ajoutée agricole

renouerait avec un rythme de croissance positive de l’ordre de

5,9%, en variation annuelle, au premier trimestre 2013

SPÉCIALAGRI-AGROSPÉCIAL

AGRI-AGRO

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Supplément EE Mai 2013

117

60,7%Au niveau des légumineuses, et

après avoir chuté de moitié en 2012, la récolte pourrait s’améliorer de près

de 60,7% cette année

13,76Le taux moyen de

remplissage des barrages à usage agricole a atteint en

mars dernier environ 87,1%, soit 13,76 milliards de m3

1.000 En Afrique, les marchés de

l’agriculture et de l’agroalimentaire pourraient représenter 1.000 milliards

de dollars en 2030 contre 313 milliards actuellement

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AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

118

GRAND ANGLE

L e Maroc ne cesse ces der-niers temps d’enregistrer des scandales dans le sec-

teur agroalimentaire. Il y a eu d’abord celui de la viande de cheval existant dans les produits Findus introduits au Maroc sous le label halal et censés donc ne contenir que du bœuf. D’ailleurs, l’Offi ce National de Sécurité Sa-nitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) a procédé à la saisie défi nitive des plats surgelés Fin-dus. «Cette mesure intervient suite

aux résultats des investigations

analytiques de laboratoire qui ont

révélé la présence de mélange de

viande bovine et de viande cheva-

line dans les échantillons de diff é-

rents lots de plats cuisinés surgelés

de marque Findus», indique l’Of-fi ce. Ou encore le scandale de la viande de chiens, révélé par un accident de triporteur sur la ville de Casablanca et qui a permis le

démantèlement de tout un réseau de bouchers de chiens qui four-nissent certaines sandwicheries ou autres bouchers véreux, le ven-dant sous la dénomination viande de mouton. Tous ces scandales poussent à se poser la question de la qualité mais surtout du contrô-

le des produits faisant l’essentiel de notre nourriture.

MISE À NIVEAUComment ces produits, nocifs pour la plupart, ont-ils pu s’in-troduire et être vendus en toute liberté sur le marché ? Du côté

Sources: HCP - Ministère de l’Agriculture

En ha, la surface équipée en systèmes d’irrigation au goutte-

à-goutte, au titre de l’année 2013

50.000L’ agroalimentaire représente 4% du

PIB marocain contre 15% pour le secteur

agricole

15%

Ce sont 8.500 techniciens et 4.500 opérateurs, soit

13.000 au total, qui doivent être formés à l’horizon

2015 pour le secteur

13.000 Les exportations

agroalimentaires ont atteint, à fi n février 2013, un volume de 3 milliards

de dirhams

3

LA MISE À NIVEAU PEINE À SE METTRE EN PLACELa sécurité des produits alimentaires est une obligation pour la protection du consommateur. Pourtant, des manquements sont enregistrés, laissant éclater plusieurs scandales. Une mise à niveau du processus de contrôle est urgente.

La consommation

moyenne annuelle de

poivre est de près de 7.000

tonnes. Or, seulement

1.400 tonnes sont importées

par les voies légales

(*)

(*) L’Économiste du 15/11/2012

Contrôle-Qualité-Traçabilité

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AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

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GRAND ANGLE

des professionnels la réponse est toute simple, «il y a un sérieux

manque au niveau du contrôle des

produits alimentaires circulant sur

le marché». Mohamed Boulaalam, directeur commercial de Salami Food, corrobore cette analyse en estimant que «le manque de

contrôle permet le développement du

circuit informel, ce qui nuit grande-

ment à la profession». De son côté Lahmam Bennani Abdelhak, DG de la Ficopam (Fédération des Industries de Conserve des Produits Agricoles du Maroc) es-time que la faute est davantage au manque de moyens qu’à un relâ-chement volontaire du contrôleur légal. Ainsi affi rme-t-il que «les

moyens humains et fi nanciers mis

à la disposition de l ’Onssa ne lui

permettent pas d’assurer sa mission

de contrôle en bonne et due forme». Par ailleurs, «le contrôle n’étant pas

assuré de manière continue et auprès

de tout le monde la porte est donc

grande ouverte à ce genre de frau-

de». Mais le tableau n’est pas tout noir: si pour les PME il est assez diffi cile de se mettre à niveau et de présenter des produits de qua-lité, les quelques grandes socié-tés, notamment celles orientées export, mettent quant à elles un point d’honneur à s’auto-contrô-

ler car il y va de leurs réputation et pérennité sur le marché. Dans ce sens, Amine Mamou, DG de Maroc Fruit Board (MFB), assu-

re que «la société dispose d’un label

à préserver et le moindre manque-

ment des conditions de qualité por-

tera prédudice à l ’image du pays».

En matière de contrôle, la faute est davantage

au manque de moyens

qu’à un relâchement volontaire du

contrôleur légal

A ussi bien à la sortie du territoire marocain qu’à l’entrée des mar-chés de destination et sur le circuit de distribution de ces pays,

les entreprises marocaines sont tenues de se conformer aux exigen-ces normatives et réglementaires qui s’appliquent à leurs produits. A cet effet, l’EACCE (Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations) opère un contrôle documentaire au niveau des points de sortie nationaux, lequel est matérialisé par un certifi cat d’inspection sans lequel la douane ne peut pas autoriser l’exportation. De plus, les délégations de l’établissement à l’étran-ger se chargent de vérifi er l’état qualitatif des produits marocains exportés à leur arrivée dans certains marchés de destination (UE par exemple). En plus du contrôle documentaire dans les points de sortie, le contrôle technique s’effectue de l’amont à l’aval. Ainsi, un agrément d’export est exigé à toute unité ou station de condi-tionnement qui veut fabriquer ou conditionner des produits agroa-limentaires destinés à l’export. Pour ce qui est des produits fi nis, le contrôle concerne la conformité aux normes et réglementations en vigueur dans les pays de destination. Il est réalisé via des contrôles in situ et des prélèvements d’échantillons pour analyse au labora-toire, effectués par une équipe d’inspecteurs qualifi és. Ce processus est initié à la suite d’une demande effectuée par l’exportateur au service régional de l’EACCE. A ce titre, l’Etablissement dispose de 21 représentations régionales réparties dans les différentes zones de production et d’exportation ainsi qu’un réseau de 8 laboratoires pour les activités microbiologiques, physico-chimiques et d’embal-lages, dont l’expertise est reconnue à l’échelle internationale grâce notamment à l’accréditation ISO 17025 version 2005.

Contrôle à l’export

2012: DE LA REPRISE MAIS BAISSE DE L’EMPLOI

Valeur ajoutée de la pêche

VA Source:HCP

-20

10

0

10

20(GA en%)

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Emploi Source:HCP

Emploi agricole

40

41

42

43

44

45

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Effectif en milliers

Exportations Source:HCP

0

1

2

3(En milliards de DH)

Jan-Fév 2011 Jan-Fév 2012 Jan-Fév 2013

Exportations agroalimentaires

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GRAND ANGLE

MAROC VERTDe plus, «le coût de rapatriement

ou de destruction sur place en cas

de problèmes fait perdre à l ’entre-

prise de l ’argent, ce qui fait que

cette dernière a tout intérêt à se

mettre à niveau et présenter ainsi

des produits de qualité, qui respec-

tent à la lettre le cahier des charges

des entreprises clientes». En plus du contrôle tout au long de la chaîne de production, les professionnels s’accordent également à affi rmer que la qualité commence déjà à la source, dans les champs. A ce niveau, il a été prévu dans le ca-dre du Plan Maroc Vert plusieurs mesures visant à hausser la qualité de la matière première agricole. Ainsi, pour la fi lière agrume par exemple, «une dotation de 12.000

dirhams/ha est off erte aux produc-

teurs qui achètent des plants certi-

fi és indemnes de maladies à virus», informe Ahmed Darrab, SG de l’ ASPAM (Association des Pro-ducteurs d’Agrumes du Maroc).

Cette mesure vise justement à disposer en aval de produits de qualité destinés à l’export en tant que tel ou à être transformés dans les usines agroalimentaires.

L a loi 28-07 qui instaure le contrôle et la traçabilité des produits ali-mentaires vise à assurer une montée en qualité de la fi lière agroa-

limentaire. Ainsi concerne-t-elle l’ensemble de la fi lière et tout man-quement à ses dispositions devrait se traduire par des sanctions assez lourdes. Cependant, il ne faut pas oublier que le marché est à deux vitesses: si les leaders à l’export sont déjà en conformité avec les stan-dards internationaux et donc n’auront aucun mal à s’adapter à ladite loi, les PME, quant à elles, ont toujours du mal à suivre. Aussi, avec l’entrée en vigueur depuis le 1er octobre 2012 de l’accord agricole entre le Ma-roc et l’UE, une nouvelle donne en matière d’étiquetage s’impose aux exportateurs. Cette mesure a pour but de relever le niveau de protection sanitaire mais aussi de veiller à garantir le droit des consommateurs à être correctement informés sur la composition des produits en vente.

Mise à niveau par la loi

Quelles sont vos prérogatives? L’EACCE est chargé principalement de garantir la conformité des produits alimentaires marocains destinés à l’exportation par rapport aux exigences réglementaires des marchés internationaux et de coordonner l’activité d’exportation des produits sou-mis à son contrôle technique à travers l’animation de comités de coordination sectoriels pour une gestion concertée et valorisante des exportations.

Quelles sont les actions entreprises en cas de non-conformité? Il existe deux cas de non-conformité: les non-con-formités détectées avant expédition et celles relevées par les autorités offi cielles de contrôle des pays de destination. Dans le premier cas, la marchandise est refoulée et ne peut être exportée qu’après une remi-se en conformité, ou détruite dans le cas contraire. Le second cas se produit lorsque les conditions de transport et de stockage à l’arrivée induisent des dommages aux produits. Si tel est le cas, les auto-rités offi cielles de contrôle des pays destinataires ordonnent soit la destruction (produits périssables) ou le renvoi au pays d’origine (produits peu péris-

sables) ou la remise en conformité du produit avant distribution.

Des projets dans le pipe?Plusieurs projets structurants ont été identifi és et se-ront réalisés dans le cadre d’une organisation adap-tée qui va mettre en valeur et capitaliser le savoir-faire des ressources humaines de l’Etablissement, à savoir l’amendement du cadre juridique régissant les missions de l’Etablissement, afi n qu’il soit plus adapté à la stratégie du Plan Maroc Vert. Il y aussi la mise en place d’un dispositif de veille opération-nelle et la contribution à la promotion et au position-nement du label Maroc sur les marchés extérieurs. Nous travaillons aussi sur le maintien de la certifi ca-tion ISO 9001 du système de management et ISO 17 025 pour les laboratoires, ainsi que l’extension vers l’ISO 17020 pour le processus de contrôle technique. La modernisation du système d’information existant à travers l’acquisition d’un logiciel de gestion de la-boratoires (LIMS) ainsi que le développement d’une application informatique à même de dématérialiser les opérations de contrôle technique, des points qui fi gurent également au niveau de notre plan d’action.

L’EACCE mène la chasse aux non-conformités

Abdallah JanatiDG EACCE

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WILO, UN LEADER AUX COTÉSDES AGRICULTEURS !

PUBL

IREP

ORTA

GE

WILO EST PRÉSENTE EN PROPRE AU MAROC DEPUIS UNE ANNÉE, QUEL BILAN FAITES-VOUS DE CE LANCEMENT ?On peut dire que Wilo a parcouru beaucoup de chemin depuis son im-plantation à Casablanca en 2012. Aujourd’hui, grâce aux efforts de nos équipes, Wilo a renforcé sa présence sur le plan national en permettant une meilleure couverture, mais surtout un accompagnement technique qui oriente le client à partir du diagnostic des problèmes au service après-vente en passant par la sélection de solu-tions adaptées à chaque type de be-soin. Aussi, Wilo Maroc, de par ses pompes et systèmes de pompage à haut rendement et à haute effi cacité énergétique gagne du terrain dans le secteur du bâtiment, de l’industrie et de l’assainissement. L’année 2012 a été une première année fructueuse au cours de laquelle Wilo Maroc a dé-croché de nombreux grands projets, certains d’envergure nationale.

VOUS ÉTIEZ PRÉSENTS AU SIAM, QU’EST CE QUI A MOTIVÉ CETTE PARTICIPATION ?Wilo au Maroc cherche à accroitre sa visibilité et à informer le grand public des bénéfi ces qu’ils peuvent tirer de l’utilisation de pompes de technologie Allemande avec une lon-gévité et un rendement énergétique qui simplifi e la vie des agriculteurs. Notre présence au SIAM était donc une évidence car Wilo possède une grande gamme concernant les appli-cations liées à l’irrigation, l’arrosage, le captage et le relevage des eaux de puits. S’inscrivant parfaitement dans le plan Maroc vert, les produits Wilo répondent tous à la directive ERP qui est la norme Européenne qui permet de réguler la consommation d’énergie de tout produit utilisant l’électricité. Fort heureusement, nous avons ren-contré un grand succès grâce à nos so-lutions innovantes et à nos matériaux de qualité qui ont séduit une large foule d’agriculteurs, d’installateurs, d’institutionnels et de décideurs dans le domaine agricole.

DONC LE SECTEUR AGRICOLE EST UN IMPORTANT MARCHÉ POUR WILO?Le secteur agricole fi gure parmi les raisons derrière notre installation au Maroc. L’accompagnement des agri-culteurs concernant tous leurs besoins en pompage fait partie intégrante de notre stratégie actuelle. Nous avons une gamme très variée pour toutes les applications agricoles allant de pom-pes immergées aux pompes à plan de joint axiale ou aux suppresseurs….etc. Il nous semble donc important de nous positionner correctement dans ce secteur.

COMMENT VOUS VOUS DIFFÉRENCIEZ PAR RAPPORT AUX CONCURRENTS ?Dans le domaine du pompage, la concurrence est rude mais nous sa-vons nous différencier non seulement grâce à nos solutions novatrices mais également car nous sommes l’une des rares fi liales d’un groupe international leader à s’être implanté directement, afi n de créer la proximité avec nos clients. De ce fait, nous avons tous le soutien et le support nécessaire de la maison mère à Dortmund et du centre de compétences. Il est dans les projets du groupe de faire de de la fi liale ma-rocaine, la toute première en Afrique à l’exception de celle de l’Afrique du Sud, une plateforme tournante entre l’expertise Européenne et le potentiel régional. Aussi, nous puisons notre force dans notre équipe basée à Casa-blanca qui est une équipe jeune et dy-namique qui souffl e un vent nouveau sur l’industrie. Cela est bien visible à travers nos événements et nos appa-ritions à partir desquels nous visons à sensibiliser le marché sur l’impor-tance de répondre adéquatement aux besoins spécifi ques liés à chaque ap-plication.

Imad Boulabat Directeur général de Wilo Maroc

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GRAND ANGLE

CAS D’ENTREPRISES

DES AS DU CONTRÔLEElles opèrent dans le secteur agricole agroalimentaire ou

encore dans la distribution des produits alimentaires et font de la qualité leur cheval de bataille. La recette: un mélange de

certifi cations et d’autocontrôle à tous les stades de la production. Panorama.

MAROC FRUIT BOARD MÊME QUALITÉ QUEL QUE SOIT LE VOLUMECréée en 2000, Maroc Fruit Board (MFB) fédère les princi-paux producteurs exportateurs de fruits et légumes du Maroc. L’exportation de fruits et légumes est la résultante d’une production,

d’un conditionnement, d’une lo-gistique, d’une commercialisation et d’un marketing communs à cinq membres Les Domaines Agricole, Copag, Delassus, Salam, Sogecap. En gros, des sommités du secteur qui ont pour principal mot d’ordre une qualité supérieu-re et un contrôle en permanence.

D’autant plus que le board se re-trouve en général face à des orga-nismes et de grandes institutions telles que la grande distribution pour lesquelles il faut être capa-ble de fournir des volumes consé-quents continuellement tout en gardant la même qualité. La mission de ce board est in fi ne de

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valoriser la production à l’export de nos membres et ceci se fait à travers une optimisation de la commercialisation, la gestion des fl ux logistiques et off rir des pres-tations communes auxquelles un groupe tout seul n’aurait pas for-cément accès. Pas seulement, une maîtrise du processus de contrôle et de qualité est aussi le leitmotiv de ce groupement d’autant plus que les produits sont exportés sous le label Maroc. Ce qui signi-fi e que c’est d’abord le pays qui va être en concurrence avec le label d’autres pays. Il est vrai que l’off re marocaine se distingue comme étant une off re variétale, surtout en petit fruit (clémentine et sous famille de la clémentine) présente sur une grosse partie de la saison (de la mi-octobre à la mi-avril). Mais pas seulement, le levier de la gustativité constitue un atout

majeur. Et qui parle de gustativité fait référence à un contrôle conti-nu qui permet au fruit d’atteindre le degré voulu et qui fait la noto-riété du fruit marocain. Le troi-sième levier qui vaut au produit marocain son succès est la qualité. Et justement le groupe MFB a fait de la qualité son cheval de bataille. Dans ce sens, d’année en année, un eff ort très complexe est mis en place pour améliorer la qualité en amont de la produc-tion au niveau du verger. «Ainsi,

chaque groupe a son système qualité

en interne de ses vergers, l ’écrasante

majorité des vergers sont certifi és

en termes de label qualité» précise le management du groupe. Dans les stations de conditionnement, un eff ort considérable est mis en œuvre pour le maintien du fruit dans de bonnes conditions. De plus MFB œuvre afi n de mini-

miser le cycle de séjour du fruit entre la cueillette et le départ en bateau. Dans ce sens, le groupe-ment a massivement investi dans la logistique à base de conte-neurs qui permet de maximiser la chaîne de froid. Concrètement le produit est sous froid, du Ma-roc jusque chez le consommateur des clients à l’export. De plus, le groupe capitalise au niveau des meilleurs pratiques des stations pour les généraliser aux autres stations du groupe. Historique-ment MFB est le premier groupe exportateur d’agrumes qui a pour principaux clients les pays loin-tains, à savoir la Russie, Améri-que du Nord, pays scandinaves et Moyen-Orient. Clients qui font de la qualité une exigence suprê-me. Ainsi, du verger aux assiettes, les fruits et légumes sont soigneu-sement cueillis à la main et traités

Parmi les produits exportés par MFB, plus de 80% concernent essentiellement les petits fruits

80%

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dans le respect des normes et des certifi cations internationales les plus rigoureuses.

SALAMI FOODLA QUALITÉ COMMENCEÀ L’ACHATSalami Food est une entreprise de distribution agroalimentaire destinée aux hôtels de luxe et à la gastronomie de luxe. Elle est le fournisseur des plus grandes chaînes gastronomiques au Maroc. Et donc au-delà des exigences du secteur, les clients de l’entreprise tiennent à avoir des produits de qualité, ainsi qu’une hygiène et un service dit de qualité supérieure. Dans ce sens l’entreprise fait appel à des fournisseurs de qualité tant locaux qu’étrangers pour obtenir le meilleur. Toutefois il arrive que l’entreprise rencontre certains problèmes, notamment avec les produits d’importation. Mais comme le moindre petit

manquement en termes de qualité peut nuire à l’activité, un contrôle strict est établi. Ainsi Salami Food sélectionne d’abord et avant tout des fournisseurs de qualité et des clients de qualité aussi. Ensuite l’entreprise exige des certifi cats sanitaires à tous ses fournisseurs, ces derniers doivent aussi travailler selon des normes d’hygiène internationales. Sur un autre volet, du côté des ressources humaines chez Salami Food, ces derniers doivent disposer de certifi cations en permanence et mettre en place un système de management de qualité. Ainsi, une fois la marchandise livrée chez Salami Food, l’entreprise assure à son niveau le stockage et la traçabilité. Pour ce faire, «nous formons nos collaborateurs en

permanence afi n qu’ils assimilent

au mieux les bonnes pratiques de

traçabilité et de contrôle», précise le management de l’entreprise. Par

ailleurs, la marchandise doit être contrôlée à l’entrée et à la sortie avant de présenter la facture au client ou au fournisseur. En plus des contrôles eff ectués par les autorités spécialisées, un cabinet externe vient eff ectuer des contrôles au sein de la société et présenter un rapport neutre à présenter aux côtés des factures en cas de problèmes. Toujours dans un souci d’améliorer la qualité, l’entreprise est en train de travailler en collaboration avec un cabinet au niveau du management pour la certifi cation du processus de distribution.

AGRO-FOOD INDUSTRIE TOUTE UNE BASE DE CONTRÔLEL’alimentation bébé est l’activité agroalimentaire la plus contraignante en termes de réglementations et de normes au niveau mondial, elle est même

Le plafond d’anomalies

détectées dans les produits

distribués par Salami Food

selon son management

3%

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classée par les professionnels comme étant un secteur à part se situant entre celui de la pharmacie et de l’agroalimentaire. Dès la création de l’entreprise, elle a fait le choix de mettre en œuvre et de respecter scrupuleusement les normes européennes qui sont parmi les normes les plus drastiques, avec l’objectif que ses produits répondent aux exigences sanitaires de tous les pays vers lesquels elle souhaite exporter. Dans ce sens Agro-Food Industrie est certifi ée ISO 22000 et IFS (International Food Standard) Niveau Supérieur avec une note de 96,31%. Le processus de fabrication est supervisé tout au long de la chaîne de production afi n d’éviter ou de corriger tout dérapage. Tous les lots de petits pots bébé sont analysés 3 fois avant une exportation. La première analyse, la plus importante, est réalisée

dans les propres laboratoires de l’entreprise. Elle permet de valider la libération des fabrications. La seconde analyse est réalisée par le laboratoire offi ciel de Marrakech pour les services vétérinaires et la 3ème analyse par l’EACCE (Etablissement de Contrôle des Exportations Marocaines). A ce jour, et grâce aux nombreux contrôles réalisés à chaque étape de la fabrication, Agro-Food Industrie n’a enregistré aucune fabrication rejetée par le contrôle Qualité. Par ailleurs l’entreprise dispose d’une équipe qualité, managée par une responsable qualité, qui supervise également le responsable Laboratoire. Cette équipe est parfaitement rodée aux suivis qualité et hygiène, aussi bien pour les produits que pour le personnel. Pour chaque fabrication & chaque lot, le service qualité prélève des échantillons de produits fi nis, en début, milieu et

fi n de production du lot. Ensuite elle respecte un programme strict d’analyse avant la libération du produit. Le laboratoire dispose d’une échantillonthèque où des échantillons de produits fi nis sont stockés jusqu’au la fi n de leur date de péremption.

Agro-FoodIndustrie

est certifi ée ISO 22000 et

IFS Niveau Supérieur avec

une note de 96,31%

96%

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Maroc. De plus, ses acquisitions de produits et services (hors tabac brut) auprès des fournisseurs nationaux ont porté, en 2011, sur un montant de 3,6 milliards de dirhams.

UNE STAR DANS LE TOP 15L’entreprise est suivie de Centrale Laitière qui occupe la deuxième place (12ème dans les 500). Du haut de ses 6,6 milliards de dirhams, CL conti-nue donc à assumer son statut de lea-der à travers l’innovation, le support

commercial et l’animation média. Cette croissance lui permet de réali-ser des gains signifi catifs de parts de marché sur les deux segments lait et produits laitiers frais (yaourt, for-mage, etc.). La 3ème au podium n’est autre que Cosumar (13ème des 500), une autre sommité du secteur qui a enregistré une performance de 6,06 milliards de dirhams de CA en 2011 malgré des conditions climatiques peu favorables. La 4ème place est oc-cupée par Lesieur Cristal. L’entreprise

fi lière de la tabaculture marocaine, les investissements consentis pour ren-forcer ses capacités industrielles ont permis à Imperial Tobacco Maroc de s’aligner sur les standards interna-tionaux de production. Dans ce sens, l’entreprise fabrique dans son usine d’Ain Harrouda des marques inter-nationales qui étaient auparavant importées: 95% des cigarettes ven-dues offi ciellement au Maroc, toutes marques confondues, sont fabriquées localement par Imperial Tobacco

E lles sont 83 entreprises repré-sentant le secteur agricole et agroalimentaire dans les 500.

Elles cumulent près de 13% du chif-fre d’aff aires 2011 des 500 réunies, soit un total de près de 74 milliards de dirhams. La star n’est autre qu’Im-perial Tobacco Maroc. Logée à la 6ème place, elle représente à elle seule près de 20% du CA des 83 entreprises du secteur, soit un chiff re d’aff aires 2011 de plus de 14 milliards de di-rhams. Etant l’unique débouché de la

CHAMPIONS NATIONAUX

LE BAL DES CHEFS ÉTOILÉSDe par son importance dans l’économie du Royaume, le secteur agricole et agroalimentaire occupe une place de choix dans le classement des 500. Tour d’horizon.

Le secteur agricole et

agroalimen-taire cumule près de 13%

du chiffre d’affaires

2011 des 500 réunies

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GRAND ANGLE

133

Bourse: Début d’année mitigé

Q uoique du même secteur, les six valeurs cotées

qui le représentent en bourse n’évoluent pas de la même ma-nière. A la clôture de la séance du 11 avril 2013, seules deux de ces 6 valeurs ont enregistré des variations annuelles dans le vert. Ainsi, Centrale Laitière a clôturé la séance sur une varia-tion annuelle de 5,22%, sur la même tendance Dari Couspate enregistre +6,04%. A contrario, Cartier Saada ter-mine la séance sur une varia-

tion annuelle négative de l’ordre de 3,20%. Même tendance pour Cosumar dont les performances annuelles chutent de -1,09 à la fi n de la séance ainsi que pour Lesieur Cristal (-0,97%) et Unimer (-2,94%). Sur le chapitre des résultats au terme de l’année 2012, 5 entreprises enregistrent des haus-ses de leurs CA avec un bond assez important pour Lesieur Cristal qui a vu son résultat net progresser de plus de 310%. En revanche, Cartier Saada a vu son chiffre d’affaires se replier de 16%, à 44,6 mil-lions de dirhams au terme du premier semestre 2012, clos le 30 septembre. «Cette baisse trouve son origine principalement dans l’arrêt des exportations des pulpes d’abricots consécutif à une production exceptionnelle en Espagne réduisant les prix de 15%», comme le souligne le management du groupe.

Evolution de l’indice agroalimentaire - production

Masi

Agroalimentaire-production

13-01-13 27-01-13 10-02-13 24-02-13 10-03-13 07-04-1324-03-1380

100

120

140

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Source:BVC

Lesieur Cristalréalise près de 3,87 milliards de CA, soit 5,27% du CA du secteur

réalise près de 3,87 milliards de CA soit 5,27% du CA du secteur, ce qui en fait le leader incontesté du secteur. En juillet 2011, un protocole d’accord a été conclu entre la SNI et le groupe Sofi protéol, portant sur la cession de 41% du capital de Lesieur au groupe français. L’industriel mise beaucoup sur cette prise de participation pour doper davantage ses performances, notamment par l’exploitation des sy-nergies existantes avec les diff érents métiers de son nouvel actionnaire de référence. Unimer n’est pas en reste (31ème sur 500), la star marocaine à la constante ascension occupe la 5ème position des entreprises du secteur. Elle affi che un CA 2011 de l’ordre de 3,2 milliards de dirhams (MMDH). D’autres entreprises au CA dépas-sant le milliard suivent. On retrouve ainsi Copag (35ème), SBM (43ème) et SCBG (47ème) qui affi chent respec-tivement des CA de l’ordre de 2,75

milliards, 2,34 milliards et 2,25 mil-liards de dirhams.

CLASSEMENTElles sont suivies de Fandy Copra-gri (54ème avec 1,87 de CA), Stock Pralim (62ème avec 1,44 MMDH), Nestlé Maroc (65ème avec 1,38 MMDH) INAAM (72ème avec 1,27 MMDH) Saiss Céréales (77ème avec 1,15 MMDH) ou encore les Eaux Minérales d’Oulmès (83ème avec 1,1 MMDH) qui clôt la barre du milliard de CA. Un constat ressort de cette première partie du classement est que le groupement des 14 milliardaires du secteur est composé essentiellement de sommités. Mais, cela n’empêche, les entreprises du secteur qui suivent dans le classement sont chacune dans son domaine précis une star incon-testée. Ainsi on retrouve les semences avec la Sonacos (91ème) qui enregistre près de 951 millions de dirhams, la

farine représentée par Fandy Maroc Farine (135ème). Celle-ci enregistre 655 millions de dirhams de CA en 2011. Les boissons quant à elles sont représentées entre autres par Cobomi (157ème), Branoma (160ème) ou en-core CBGN (161ème) qui affi chent respectivement des CA de 560, 537 et 533 millions de dirhams. Pour ce qui est des derniers du classement et non du secteur on retrouve la Société Nouvelle Cosarno (482ème) connue entre autres par sa marque de conser-ves Isabel, qui enregistre un CA de 98 millions de dirhams. La Mino-terie du Gharb (484ème) spécialisée principalement dans les céréales et la semoulerie. Cette dernière affi che un CA de 97 millions de dirhams. Et enfi n les Nouveaux Moulins Bab Guissa (490ème) qui boucle le secteur dans les 500 mais qui enregistre tout de même un CA de plus de 92 mil-lions.

Page 22: spécial Agri-Agro

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AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

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GRAND ANGLE

qui ne s’acquiert qu’avec le temps». Pour répondre à ces besoins, l’OFPPT, premier pourvoyeur de main-d’œuvre spécialisée, semble réactif. C’est du moins ce qu’as-sure son DG Driss Bencheikh. Ce dernier précise à cet eff et que «l ’Offi ce est en train de mettre en

place un Centre de Développement

des Compétences Agroalimentaires

ayant pour objectif d ’améliorer les

compétences des ressources humai-

nes dans le domaine de l ’agro-in-

dustrie et des activités agricoles

à forte valeur ajoutée (transfor-

mation des produits, valorisation,

conditionnement,…) et d ’assurer

des formations dans les domaines

technique et managérial». La qua-lité étant un volet très important

de la formation, le centre forme aussi des hygiénistes qualiticiens (formations initiale et qualifi an-

confi rme Amine Mamou, direc-teur général délégué de Maroc Fruit Board (MFB). Ce dernier précise que «les agrumes par exem-

ple sont très fragiles et que pour la

cueillette et le conditionnement il

faudrait une connaissance spéciale

C ôté RH, si les com-pétences en hauts ca-dres ne manquent pas,

les ouvriers qualifi és par contre

semblent cruellement faire dé-faut au secteur, notamment dans le domaine agricole. Réalité que

RESSOURCES HUMAINES

CHERCHE OUVRIERS QUALIFIÉSUne main-d’œuvre expérimentée c’est ce dont le secteur a réellement besoin. Certes, la formation joue un grand rôle, toutefois l’expérience reste le meilleur des professeurs.

Les stagiaires de la fi lière biscuiterie de l’OFPPT

Page 23: spécial Agri-Agro

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GRAND ANGLE

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R&D, parent pauvre

Plus de 24.000 profi ls doivent être formés pour combler le défi cit en RH du secteur

L e constat est sans

appel, les PME maro-caines du secteur ne font pas ou très peu de recherche et développe-ment. C’est du moins ce que déclare N a t h a l i e

Barbe, DG du CETIA, le centre technique de l’industrie agroalimen-taire. Insuffi sance qu’essaye de combler ce dernier ayant pour ob-jectif «d’aider les entreprises du secteur agroalimentaire à améliorer leur compétitivité en mutualisant des compétences ou des équipe-ments». Cependant Barbe attire l’attention sur le fait que, «à ce jour, le CETIA est peu solliscité par les entreprises pour des actions de R&D». Par ailleurs, le centre a mis en place un catalogue de for-mation qui comprend des thèmes centrés sur la sécurité sanitaire des produits alimentaires. Toutefois force est de constater que là encore «les PME ne s’y inscrivent pas ou très peu». Le CETIA s’ac-tive également pour informer les industriels sur la loi 28-07 et ses textes d’application publiés ou en projet, un objectif majeur selon son management. Le deuxième objectif majeur est de les aider à se les approprier. Une fois cette démarche préalable accomplie, le Centre peut accompagner les opérateurs dans la mise en œuvre de la loi. Aussi, la loi prévoit d’établir un guide commun à tous les acteurs d’une même fi lière qui doit être soumis à l’ONSSA pour va-lidation. Une fois validé, le guide sera opposable à tous les acteurs d’une fi lière. «La rédaction du guide est une action collective menée pour le compte des acteurs d’une fi lière, qui défi nissent ensemble la position du curseur en matière de bonnes pratiques d’hygiène à un instant précis», souligne Nathalie Barbe. Le CETIA a été sollicité par l’AB2C (association de biscuit chocolaterie confi serie), pour ré-diger ce guide, le travail est actuellement en cours. De plus et afi n de répondre aux nouvelles exigences réglementaires et de proposer aux industriels des analyses des matières premières et des aliments accréditées ISO 17 025, le centre a commencé en 2012, avec l’appui fi nancier du ministère de l’Industrie, la mise à niveau des labora-toires d’analyse. Cette mise à niveau prendra encore 2 à 3 ans. Elle lui permettra d’être reconnu par l’ONSSA comme laboratoire agréé pour réaliser les analyses d’autocontrôle des entreprises. A partir des résultats des analyses, le CETIA peut accompagner les entre-prises pour les aider à corriger les non-conformités éventuellement détectées et jouer ainsi pleinement son rôle.

te) en industrie agroalimentaire, chargés de veiller au respect des normes et de procéder au contrô-le qualité de toute la chaîne de fabrication depuis la matière première jusqu’au produit fi ni.

BESOINSL’OFPPT n’est pas le seul à s’in-téresser aux besoins des profes-sionnels, notamment pour tout ce qui a trait au volet qualité, des écoles spécialisées se lancent aussi sur ce créneau et off rent ainsi une formation sur mesure. Dans ce sens, Abdelrhafour Tantaoui El Araki, président de Sup’Agro, école supérieure de l’agro-alimentaire, précise que, «aujourd’hui plus que jamais, la

qualité est perçue comme un impé-

ratif et les industriels, de plus en plus

confrontés à une concurrence impi-

toyable, notamment dans le contex-

te de la mondialisation de l ’écono-

mie, sont obligés d ’améliorer leurs

procédés de fabrication et d ’adopter

des techniques modernes de contrôle

de la qualité. Parallèlement, on as-

siste à la généralisation progressive

des nouvelles approches de mana-

gement de la qualité, notamment

selon les normes ISO (ISO 9001, v.

2000 ; ISO 22000, v. 2005, etc.)

ou la démarche HACCP». «Ces ob-

jectifs ne peuvent être atteints sans

un minimum de cadres techniques

supérieurs pour accompagner les

entreprises agroalimentaires dans

leur indispensable mise à niveau», affi rme El Araki.

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AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

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D ans le domaine agricole, Matysha n’a rien à en-vier à ses concurrents à

l’international, mieux encore, son sérieux et sa présence dépassent largement les frontières. Elle s’est fait un nom et s’est hissée au milieu des grands. Le groupe se défi nit comme primeuriste de la produc-tion de la tomate, la courgette, l’ha-ricot, le poivron et le melon. Cepen-dant, «la tomate reste notre produit

essentiel puisqu’elle représente 80% de

la production exportée entre 2011 et

2013», affi rme Taquie-Dine Cher-

Le siège de Matysha à Agadir

Parce que la qualité a un prix, rien n’est laissé au hasard Chez Matysha. Tout est étudié. Cela a valu à ce groupe marocain un positionnent parmi les grands. Reportage.

MATYSHA

A STAR IS BORNCA

115 millions de DH

Effectif201 employés

Production1 million de

plants

Export18.000 tonnes

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L’ENTREPRISE

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radi EL Fadili, PDG du groupe. Son secret, veiller en permanence à présenter des produits de qualité et il faut avouer que chez Matysha quand il s’agit de qualité on ne lési-ne pas sur les moyens. Tout est mis en place pour obtenir la meilleure qualité possible. Cherradi assure qu’«afi n de maîtriser la qualité des

produits de l’amont à l’aval, Ma-

tysha a décidé de gérer toute la fi lière

de production». Même la commer-cialisation y passe. Dans ce sens, le groupe se compose de quatre enti-tés distinctes et complémentaires: Matysha Nursery Garden qui s’oc-cupe de la première phase du cycle des produits du groupe, à savoir la plantation. «La pépinière Matysha

dispose d’infrastructures modernes

et d’une équipe hautement qualifi ée

pour la production de plants de qua-

lité», précise Cherradi.

CERTIFICATIONEnsuite les Domaines Cherradi qui s’occupent de la phase de produc-tion et de maturation des produits agricoles. Ces derniers produi-sent chaque année plus de 20.000 tonnes de tomates (toutes variétés confondues), 1.000 tonnes de me-lon et 3.000 tonnes de légumes variés. Objectif pour cette année: 25.000 tonnes à l’export, et 15.000 pour le marché local. «La qualité a

toujours été le pilier central de notre

politique», tient à préciser le PDG du groupe. Toujours selon ce dernier, «pour ré-

pondre aux préoccupations sanitaires

et environnnementales croissantes,

l’ensemble de notre production et celle

de nos producteurs partenaires répond

aux standards du référentiel Global-

Gap qui est un organisme du secteur

privé qui défi nit des référentiels sur la

base du volontariat pour la certifi ca-

tion des produits agricoles (y compris

aquaculture) au niveau mondial,

caution de pratiques de production

respectueuses de l’environnement et

dans un souci constant d’optimisa-

tion des ressources naturelles». On re-trouve ensuite Matysha Maroc qui s’occupe du conditionnement, de l’emballage et de l’exportation des produits du groupe. Toute la pro-duction des Domaines Cherradi et affi liés est conditionnée au sein de la station de conditionnement et d’emballage Matysha Maroc,

s’étalant sur un terrain de plus de 30.000 m2. Cette plateforme of-fre une capacité de production de 45.000 tonnes de primeurs dont 40.000 de tomates et 5.000 tonnes de légumes, ainsi qu’une capacité frigorifi que de près de 570 palettes, soit 22 camions frigorifi ques.

SATISFACTION«La station Matysha est l’une des

Usine de conditionnement des tomates destinées à l’export

Le contrôle manuel effectué par les employés de l’entreprise

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AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE

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L’ENTREPRISE

Comment faites-vous pour assurer la qualité et le contrôle de vos produits? Afi n de maîtriser la qualité de nos pro-duits de l’amont à l’aval, nous avons dé-cidé de gérer toute la fi lière de production en intégrant une pépinière. Ainsi les pro-duits sont cultivés et conditionnés dans le respect total des exigences légales et réglementaires et selon les standards internationaux de qualité. Nos fruits et légumes répondent à un cahier des char-ges strict en matière de qualité et de sé-curité sanitaire. La traçabilité est assurée par un système d’information intégré de la production à la livraison chez le client en passant par toutes les étapes du conditionnement. Partie intégrante de la politique qualité, l’hygiène et la sécurité au travail tiennent une place très impor-tante dans notre organisation. Le respect des bonnes pratiques d’hygiène est as-suré par des actions de sensibilisation et de formation continues. De la pépinière à la commercialisation, nous travaillons en étroite collaboration et dans une trans-parence totale avec les services qualité de nos clients pour offrir aux consom-mateurs des produits sains et de bonne qualité.

Quels sont les changements opérés suite à la mise en place de la loi 28-07 sur la sécurité sanitaire des aliments?Ils sont plusieurs. On citera l’établisse-ment des principes généraux de sécurité des aliments; la détermination des condi-tions dans lesquelles les denrées alimen-taires doivent être élaborées, produites et commercialisées pour être qualifi ées

de produit sûr. Par ailleurs, il devient né-cessaire de prévoir des prescriptions gé-nérales visant à ne permettre la mise sur le marché que des produits sûrs, notam-ment en établissant des règles générales d’hygiène, de salubrité, d’utilisation des produits de nettoyage et de désinfection, les seuils de contamination admissibles dans les denrées alimentaires et aliments pour animaux de qualité auxquelles ils doivent répondre, y compris les normes rendues d’application obligatoire; mais aussi présenter des règles obligatoires d’information du consommateur, no-tamment par l’étiquetage des denrées alimentaires. De plus, la station Matysha Maroc dis-pose d’un système qualité intégré (BRC, HACCP, PIAQ, M&S et GLOBAL GAP) qui englobe une grande masse des exigen-ces, ce qui engendre d’avance la mise en œuvre des exigences de la loi 28-07.

Comment vous positionnez-vous par rapport aux concurrents ?On distingue deux types de concurrence: celle au sein de la même origine Maroc et la concurrence par rapport aux autres origines (France, Espagne, Hollande, Tur-quie, etc.). Au niveau de la concurrence marocaine, l’avantage est de pousser les opérateurs du secteur à être plus compé-titifs et plus qualitatifs. Pour ce qui est de la concurrence étrangère, le plus grand gagnant reste l’origine Maroc. Donc, en fi n de compte nous devons tous œuvrer pour donner une crédibilité et une image à cette origine.

Notre secret, maîtriser le process

Taquie-Dine CherradiPDG Matysha

rares à être entièrement climatisée.

Nous travaillons nos produits dans

les meilleures conditions, avec un soin

particulier apporté aux légumes fragi-

les et périssables», souligne Cherradi. Et enfi n Matysha France qui a vu le jour en novembre 2010. Cette dernière s’occupe de la dernière

phase à savoir la commercialisation et la vente du produit fi ni. Im-plantée au cœur du MIN (marché d’intérêt national) Saint-Charles à Perpignan, sur une surface de 5.000 m², Matysha France, plate-forme commerciale de NT Consulting, englobe des entrepôts frigorifi ques

de haut niveau technologique et un laboratoire d’analyses complète-ment équipé. De plus une équipe qualifi ée de chimistes, d’agréeurs et de commerciaux œuvre pour assu-rer la proximité avec les clients et veille à leur satisfaction.

Page 27: spécial Agri-Agro
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OPINIONS

LES FREINS À UNE DÉMARCHE QUALITÉCôté contrôle et qualité, tous les professionnels s’accordent à dire que le secteur a rééllement évolué, mais il n’en demeure pas moins que plusieurs anomalies sont toujours enregistrées. Témoignages.

Amélioration de la race

C onsciente de l’importance du secteur, la fi lière a signé un

contrat-programme avec l’Etat dans le cadre du PMV allant de 2009 à 2018 pour la mise à niveau du secteur. Et en faisant référence à la mise à niveau on sous-entend bien évidemment un contrôle accru et des produits de qua-lité. Ainsi, il est prévu d’atteindre en 2018 une production de 2,9 millions de tonnes et 1,3 million de tonnes à l’export. Pour y parvenir, des mesu-res de renouvellement (30.000 ha) et d’extension (20.000 ha) des planta-tions ont été prévues. Des dotations ont même été octroyées aux agricul-teurs sous respect de certaines condi-tions pour les encourager à planter les variétés voulues pour l’export. Variétés devant respecter un certains nombre de conditions en matière de sécurité sanitaire. Pour ce faire, une commission de contrôle effectue en permanence des prélèvements et suit le déroulement des plants jusqu’à ce que celui-ci atteigne les 2 ans. Des primes sont également données pour l’équipement de la plantation surtout tout ce qui a trait à la micro-irrigation. Cette méthode permettant d’économiser 40% de la consom-mation d’eau. Il faut savoir que ces subventions varient de 80% à 100%

du coût pour les petits producteurs de moins de 5 ha. Bien évidemment la commission de suivi et de contrôle suivra l’enchaînement tout au long du processus de production mais aussi lors de l’achat des équipements destinés à l’investissement. Pour accompagner cette augmentation, la construction de nouvelles stations de conditionnement et d’entrepôts frigo-rifi ques est aussi à l’ordre du jour. Le tout est mis en place dans le respect total des standards internationaux surtout ceux des pays importateurs qui exigent des conditions très sévè-res en termes de qualité du produit. Et qui parle de contrôle fait référence aussi à la traçabilité de la fourche à la fourchette. De plus, ces mesures sont plus que nécessaires pour main-tenir les accords avec l’étranger. Il faut savoir que la fi lière agrumes est l’une des fi lières les plus importantes au Maroc, notamment à l’export où les agrumes marocaines trouvent un réel engouement de la part des autres pays, à savoir la Russie qui représen-te 50% de nos exportations, l’Union européenne 30% ou encore le Cana-da et les USA 10%, les 10% restants sont partagés entre le Moyen-Orient, l’Afrique et les pays de l’Est.

Ahmed DarrabASPAM

L’informel, un prédateur de taille

U ne qualité supérieure

nécessite des coûts que l’en-treprise optimi-se au maximum mais qui sont bel et bien là. Or, aujourd’hui la réalisation de cette opti-

misation se voit empêchée par la concurrence déloyale que livre le secteur informel. Ainsi, il arrive de trouver sur le marché des produits similaires aux nôtres à des prix in-férieurs de moitié! Comment ont-ils pu s’introduire? Qui les contrôle? Tant de questions qu’on se pose constamment. A titre d’exemple l’une des mesures nécessaires chez Salami Food est que ses employés obtiennent un certifi cat sanitaire tous les 3 mois. Il va sans dire que cette mesure engendre des coûts qu’on ne retrouve pas chez les faux concurrents mais qui a tout son poids pour présenter des produits de qualité. Sur un autre volet, en 2010, le paysage agroalimentaire a vu la naissance de la loi 28-07 sur la sécurité alimentaire, or de-puis, rien. Les textes d’application tardent toujours à voir le jour, c’est à peine si on assiste à l’émergence de deux décrets, le reste restant toujours en attente. Ce retard fait perdre toute crédibilité à cette loi qui sera plus que salutaire pour organiser le secteur. Sur un autre volet, en parlant des inspections, là aussi le pays accuse un sérieux retard. Certes, les inspections sont là, mais aucune mesure décisive n’est prise par la suite. On a vu tant de fois, notamment à la veille du mois de Ramadan, des actions de contrôle qui sont effectuées à Derb Omar ou autre mais ensuite rien, plus rien, tout le monde peut reprendre son activité comme si de rien n’était.

Mohamed BoulaalamSalami Food

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ACTEURS

Le vrac, un danger !

A u niveau de la Ficopam nous avons mis en place un label qualité général «produits

et saveurs du Maroc», mais pas seulement un guide pratique avec des schémas ludiques pour la traçabilité a été mis en place, notamment pour les agriculteurs, mais ces mesures resteront sans grand impact si tous les professionnels ne s’y mettent pas et les instances gouvernementales ne participent pas. Sur un autre volet, l’un des plus grands problèmes de la sécurité sanitaire de l’alimentation est sans conteste «le vrac», sous prétexte que le consommateur marocain moyen ne peut acheter des produits emballés vu qu’ils coûtent plus cher, ce qui est complètement faux. Le Marocain veut acheter de la qualité et payer

plus pour l’avoir. Prenons le cas des épices qui sont un produit très dangereux s’il n’est pas bien emballé, sous respect des règles qui s’imposent. En comparant le prix pratiqué en vrac et celui em-ballé on retrouve parfois qu’on paye le vrac plus cher que l’emballé. Comment peut-on demander aux PME de se mettre à niveau si dans les canaux de distribution moderne on se fournit en vrac ? Côté contrôle, force est de constater que les auto-rités de contrôle faute de moyens se tournent vers ce qu’on appelle le contrôle facile. C’est-à-dire contrôler les grandes entreprises certifi ées et qui ont déjà mis en place tout l’arsenal qualité en place. A ce niveau, il est indispensable de procé-der à une mise à niveau accélérée des PME.

Lahmam Bennani AbdelhakFicopam

Logistique, enfi n le bon démarrage ?

Deux nouveaux éléments dans le secteur du transport et de la logistique risquent de changer la donne et permettre un réel décollage du secteur. Il s’agit d’une part de la dynamique qu’entend enclencher le

gouvernement dans le sens d’une meilleure effi cacité du cadre législatif. D’autre part, la nomination récente d’un directeur à l’AMDL. Rappelons que le retard accumulé dans la mise en œuvre du plan

national pour la logistique avait pour cause essentielle le retard de la nomination du dit directeur de cette agence. Il s’agit aussi de présenter les plans prévus par le patronat pour le secteur.

Pour vos réservations publicitaires, contacter Hakima Benzakour au 06 63 78 51 64 ou [email protected]

Les fondamentaux de la qualité

U n produit de qualité doit respecter les fonda-mentaux incontournables dont une matière

première de qualité répondant à nos exigences qui eux-mêmes sont basées sur le respect des exigen-ces réglementaires et des critères techniques préa-lablement communiqués à nos fournisseurs. Fai-sant cultiver nos propres légumes, nous analysons en amont les sols avant la mise en culture ainsi que l’eau du puits qui va arroser ces légumes. Avant li-vraison à notre usine, une dernière analyse est faite sur la matière première brute qui nous garantit la parfaite qualité de ces intrants. Pour des matières premières congelées, nous vérifi ons à la livraison la température du camion de livraison et du produit pour être certains que cette marchandise n’a pas subi de décongélation durant le transport. Avant tout achat de matière première, le service qualité doit valider préalablement un fournisseur et une

marchandise. Ce fournisseur doit nous fournir toute la documentation technique de ses produits avec les rapports d’analyses correspondants. La traçabilité et la qualité sont des conditions non né-gociables de notre organisation. En effet, fabriquer un produit alimentaire représente un certain nom-bre de coûts incompressibles si l’on veut fabriquer un produit de qualité. Une matière première et des ingrédients de qualité, des méthodes de travail avec un encadrement qualifi é, des produits d’hygiène effi caces, etc. Il est évident qu’un certain nombre de postes peuvent faire l’objet d’économies qui affecteront forcément la qualité fi nale du produit. La grande distribution mettant une forte pression sur les prix peut éventuellement amener à certains petits dérapages pour permettre aux industriels de rester compétitifs.

Philippe Charot Agro-Food

EDITION SPÉCIALE

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ACTEURS

Mise à niveau, mondialisation oblige

L a mondialisation des échanges commerciaux et les accords de li-

bre-échange imposent aux entreprises de se conformer aux mêmes règles sanitaires ce que l’on appelle les stan-dards internationaux. Dans ce sens, la sécurité alimentaire, les modalités de contrôle, et la qualité des produits marocains sont au cœur de la question.Par ailleurs, dans le cadre du statut de pays avancé avec l’UE, le Maroc s’est engagé à faire converger sa réglemen-tation et son catalogue de normes avec ceux de l’UE. La loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire alimentaire, votée en mars 2010, induit des changements importants des entreprises marocai-nes. Si ces nouvelles dispositions (pour lesquelles des décrets et arrêtés sont en attente de publication) sont ac-cessibles aux plus grandes entreprises déjà sous certifi cation (ISO 22 000, IFS ou BRC), elles seront très diffi ciles à atteindre pour la plupart des PME et TPE de notre secteur sans program-mer d’accompagnement ciblé (forma-

tion, diagnostic, appuis techniques à la mise en conformité). Dans le cadre du contrat-programme, la Fenagri sollicite une stratégie volontariste de mise à niveau de l’industrie agroalimentaire. Dans ce sens, la fédération d’indus-triels a signé une convention quadri-partite avec le ministère de l’industrie, l’ONSSA et l’ANPME. Les signataires se sont engagés à agir conjointement pour accompagner les entreprises agroalimentaires, et notamment celles affi liées à la Fenagri, pour leur mise en conformité progressive avec les exi-gences réglementaires, notamment les dispositions de la loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimen-taires et ses textes d’application. Cette collaboration a pour ambition d’être un exemple de partenariat entre le secteur public et le secteur privé avec pour credo la sécurité sanitaire des produits alimentaires et la protection de la santé du consommateur dans un contexte fa-vorable au développement économique de l’industrie agroalimentaire.

Amine Berrada SounniFenagri

Du contrôle en permanence

L a qualité est une des priorités du groupe et pour s’assurer que

nous présentons des produits de qua-lité un renforcement du contrôle est plus que souhaitable. Ainsi non seule-ment chaque verger et chaque station ont un responsable qualité à part mais MFB a mis en place des contrôleurs qui lui sont spécifi ques et qui opèrent un autre contrôle à part. Ceci bien que chaque produit sortant répond à toutes les normes et peut être donc exporté. Il faut signaler qu’au-delà de la réputa-tion de l’entreprise c’est l’image même du pays qui est mise en jeu et donc aucun manquement niveau qualité n’est admis. Durant le pic de la produc-tion on envoie un contrôleur sur place à l’arrivée de la marchandise chez le client. Nous faisons également appel à un cabinet de contrôle. Ainsi une fois la marchandise arrivée à destination le cabinet établit un rapport de contrôle neutre qu’il remet à chacune des par-

ties. Il faut souligner que les agrumes sont l’un des produits les plus sophis-tiqués dans leur traitement car ils sont à très forte teneur en eau et a une du-rée de vie très limitée et les problèmes de qualité sont généralement des pro-blèmes évolutifs. Plus on peut éliminer une grande partie de ces derniers, plus de chance on a d’envoyer un produit de qualité. Par ailleurs, MFB compte investir dans un laboratoire en R&D pour accompagner le changement de la demande qui tend davantage vers les petits fruits plutôt que l’orange. On a dû à ce propos revoir notre stratégie et changer de plantation vers les petits fruits, sachant qu’il faut de 5 à 6 ans pour que l’arbre produise. Et même à ce niveau la certifi cation des systè-mes qualité de nos vergers est mise en place, une procédure claire et nette qui nous permet d’avoir en général un produit éligible à l’exportation.

Amine MamouMaroc Fruit Board

L’export favorisé

L e Maroc évolue et

se met à niveau des standards internationaux et le ministère de l’Agriculture ne lésine pas sur les moyens pour y arriver. Cependant on

remarque toujours une diffé-renciation sur le marché entre marché local et celui destiné à l’export. Dans ce sens, le contrô-le est plus strict quand il s’agit de produits destinés à l’export. Or aucune forme de distinction ne doit être faite entre ces deux marchés et ne doit plus être tolé-rée. Le consommateur marocain a aussi le droit d’être protégé. A titre d’exemple, prenons le cas du lait qui s’il ne répond pas à certaines normes n’est tout simplement pas réceptionné. Or il se trouve que sur le marché local, des produits sont vendus sans pour autant passer par le circuit légal. D’où la nécessité d’effectuer un travail de vulgari-sation et de sensibilisation et de verrouiller au mieux le circuit de commercialisation. Un contrôle strict doit aussi être fait au niveau des pesticides et autres produits nocifs utilisés en agriculture, non seulement pour la sécurité du consommateur «humain» mais aussi pour la sécurité de la santé animale.

Ahmed OuayachComader

Page 31: spécial Agri-Agro
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LE CRI DOUKKALA ABDA ET L’USAID JUGULENT LEURS EFFORTS POUR ASSOUPLIR CETTE PROCÉDURE

PUBL

IREP

ORTA

GEDans le cadre du programme relatif à l’environnement des affaires dans la région de Doukkala Abda organisé conjointement entre le CRI et l’USAID, le wali de la RDA a présidé la cérémonie de validation et de lancement du projet de la grille de qualifi cation des demandes de l’autorisation de construire au niveau de la commune urbaine de Safi . Un autre projet similaire est en cours de préparation pour la ville d’El Jadida qui sera fi nalisé dans deux mois maximum. L’objectif assigné à ce projet est de procurer aux pétitionnaires et aux architectes un document unique retraçant la procédure à suivre et les pièces à fournir aux services communaux pour l’obtention d’une autorisation de construire, sans pour autant modifi er les réglementations en vigueur. En parallèle, un site web « www.autorisationdeconstruire.ma » a été élaboré, qui se veut un outil interactif permettant de s’informer, de qualifi er les demandes et de connaitre en aval, les intervenants administratifs en la matière. Il comprend l’ensemble du cadre juridique concernant l’autorisation de construire. Il s’agit en fait, d’un projet qui s’expérimente actuellement à Safi et à Oujda, pour ensuite être élargie à El Jadida et d’autres villes qui sollicitent s’en inspirer. Tous les services extérieurs de niveau de Safi ont validé le projet et ont manifesté leur intêrét à le soutenir. La commune urbaine de Safi a pris les dispositions nécessaires au niveau de la division chargée de l’urbanisme. L’ordre régional des architectes est le premier bénéfi ciaire, à travers plus de transparence dans la procédure et le

gain du temps souhaité.

Le wali de Doukkala Abda met du turbo dans l’assouplissement des procédures d’investissement. Il adopte lui même un projet sur l’autorisation de construire à Safi .

QUEL EST LE POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR AGROALIMENTAIRE?Le potentiel de développement du sec-teur de l’agroalimentaire dans notre région se base essentiellement sur la ri-chesse en matière de potentialités agrico-les dont regorge Doukkala-Abda et qui sont offertes aux petites et aux grandes entreprises. Aujourd’hui, nous sommes à 38 % de la production nationale de la betterave à sucre, 12 % du cheptel natio-nal bovin, 8% du cheptel ovin et 22 % de la production laitière nationale (la pro-vince de Sidi Bennour contribue, à elle seule, à 16% du lait au niveau national). Le développement de ce secteur a per-mis à la région d’avoir une main-d’œuvre qualifi ée et répondant aux exigences de ce secteur. D’ailleurs, de grands groupes

nationaux et internationaux opèrent dans notre région, tels que Somadir, Nestlé et Centrale Laitière à El Jadida, Caprel et Safi Land à Safi , Cosumar à Sidi Ben-nour,... EL JADIDA SE TRANSFORME EN PÔLE TRÈS ATTRACTIF EN MATIÈRE D’INVESTISSEMENT. EN PARALLÈLE À L’EXISTENCE DES OPPORTUNITÉS, LE FONCIER CONSTITUE UN DÉFI MAJEUR À L’INVESTISSEMENT. QUELS SONT LES EFFORTS DÉPLOYÉS POUR FACILITER L’ACCÈS AU FONCIER INDUSTRIEL?El Jadida est devenu un grand pôle pour l’investissement industriel, spéciale-ment pour les grandes industries. L’of-fre foncière disponible au niveau de la province d’El Jadida constitue un réel facteur de compétitivité territoriale. Les Zones Industrielles offrent des servi-ces de proximité très concurrentiels aux Investisseurs,notamment pour l’agroali-mentaire. Le parc de Jorf Lasfar qui est en phase de commercialisation (250 ha en phase fi nale de commercialisation et 250 ha seront commercialisés à partir des prochains mois), met à la disposition des Investisseurs des lots de terrains adap-tés à leurs projets. La zone industrielle d’El Jadida est appelée également à se développer. Le foncier avoisinant cette zone est orienté aujourd’hui pour abriter d’autres unités industrielles.

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BTP INFRASTRUCTURE

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AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE

UN GENDARME AUX MÉTHODES INNOVANTES

Le moins qu’on puisse dire est que c’est un véritable professionnel du secteur qui prend la direction de l’ONSSA. Fort de son expérience, Ahmed Bentouhami nous expose son plan de bataille pour veiller à la sécurité sanitaire des aliments. Il tire également la sonnette d’alarme quant au manque des ressources humaines. Explications.

Comment faites-vous pour assurer la qualité et le contrôle des denrées alimentaires? L’ONSSA a mis en œuvre une nou-velle approche qui se veut innovante et moderne en matière de sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et des produits alimentaires. Celle-ci est basée sur le contrôle harmonisé des processus de fabrication basé sur le principe de l’analyse de risque mais aussi sur la responsabilisation des professionnels. Cette dernière passe par l’obligation de l’auto-contrôle, l’octroi de l’agrément sanitaire à tous les établissements agroalimentaires avant la mise sur le marché de leurs produits et l’obligation de la mise en place de la traçabilité et responsabili-sation des professionnels pour le re-trait des produits dangereux ou non conformes. Cette nouvelle approche permet de passer ainsi d’un contrôle produit à un contrôle système (agrément, auto-contrôle, traçabilité des animaux, des végétaux et des produits alimentaires). De ce fait, le contrôle offi ciel eff ectué par les inspecteurs de l’ONSSA dans les établissements produisant des produits alimentaires ou des aliments pour animaux, est devenu un contrôle préventif.En plus de ce contrôle du premier ni-veau, l’ONSSA eff ectue un contrôle d’un 2ème niveau, à savoir un contrô-le de proximité et quotidien : cas des abattoirs, halles aux poissons, marchés de gros, le contrôle aux frontières. Aussi, un contrôle programmé basé sur l’analyse des risques liés à chaque secteur de production. En eff et, les établissements sont régulièrement suivis et classés selon l’importance du risque. Ceux présentant un haut ni-veau de risque sont fréquemment et régulièrement surveillés et contrôlés jusqu’à leur mise à niveau conformé-ment à la réglementation en vigueur. Ceux présentant des risques sont invités à arrêter la production et la

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INTERVIEW

2013. Outre les prescriptions et les exigences générales d’étiquetage des produits primaires et alimentaires pour garantir le droit d’information du consommateur, ce décret permet également d’assurer la traçabilité des produits, le contrôle de leur identité et leur retrait du marché dans le cas d’une non-conformité. Comme il apportera de nouvelles dispositions en matière d’étiquetage nutritionnel et d’étiquetage des produits alimen-taires non pré-emballés. On dénom-bre actuellement 19 arrêtés d’applica-tion aff érents à ces deux décrets mis dans le circuit dont un a été publié au Bulletin offi ciel.

Les entreprises agroalimentaires marocaines sont-elles suffi samment armées pour présenter des produits de qualité? Comment l’ONSSA peut-il garantir ce point? Depuis sa création en janvier 2010, l’Offi ce a engagé un processus de mise en place du système d’auto-contrôle en vue de l’octroi des auto-risations ou agréments sanitaires aux

commercialisation de leurs produits jusqu’à leur mise en conformité. Et enfi n, un contrôle conjoncturel mais renforcé des produits alimentaires durant certaines périodes de l’année au niveau des points de vente, des établissements, à l’importation et exportation (saison estivale, le Ra-madan, la fête du sacrifi e, l’opération transit des MRE …).

Quels sont les moyens pour lutter contre la fraude et assurer la protection de la santé des consommateurs?L’ONSSA entreprend de nombreu-ses actions pour lutter contre de tels problèmes. Tout d’abord, il a recours à la sensibilisation tant des profes-sionnels que des consommateurs aux retombées négatives sur la santé hu-maine et sur l’économie nationale des produits fraudés, falsifi és ou impro-pres à la consommation.Viennent ensuite les étapes d’ac-compagnement des professionnels dans la mise en œuvre des systèmes d’autocontrôle permettant de garan-tir la sécurité sanitaire des produits alimentaires mis sur le marché. Par ailleurs et pour lutter contre la frau-de, les inspecteurs de l’ONSSA dans le cadre du contrôle sanitaire des produits alimentaires recherchent et constatent, sur le terrain, toute sorte d’infraction, de tromperie ou tenta-tive de tromperie et de falsifi cation telles que prévues par la loi 13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises. Ces infractions sont instruites et transmises à la jus-tice pour jugement.

Où en est la mise en place de la loi 28-07 relative la sécurité sanitaire des produits alimentaires? Jusqu’à présent deux décrets d’appli-cation ont été élaborés et proposés, à savoir le décret n°2-10-473 du 7 chaoual 1432 (6 septembre 2011) pris pour l’application de certai-

nes dispositions de la loi n°28 -07 qui a été publié (BO n°5984 du 06/10/2011). Ce décret vise la mise en œuvre des principes introduits par la loi en question et fi xe les moda-lités d’application, notamment cel-les qui concernent les autorisations et agréments sur le plan sanitaire des établissements et entreprises du secteur alimentaire et du secteur de l’alimentation animale. Le décret détaille également les conditions permettant d’assurer la qualité et de garantir la sécurité sanitaire des pro-duits primaires, des produits alimen-taires et des aliments pour animaux, ainsi que les dispositions relatives à l’enregistrement des exploitations d’élevage, à l’identifi cation et au suivi des animaux. Et enfi n, il s’arrête sur les modalités d’établissement et les conditions de tenue du registre d’en-tretien et de gestion des produits primaires d’origine végétale. Pour ce qui est du décret n°2-12-389 fi xant les conditions et les modalités d’éti-quetage des produits alimentaires, ce dernier vient d’être adopté par le Conseil de gouvernement le 21 mars

Les écarts constatés dans le secteur concernent principalement les PME

Pour lutter contre la fraude, les inspecteurs de l’ONSSA recherchent et constatent sur le terrain toute sorte d’infractions

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AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE INTERVIEW

entreprises agroalimentaires comme le prévoit la loi 28-07 susvisée. Dans ce cadre, un état de lieux a été réalisé à travers des opérations de recense-ment et d’enregistrement des établis-sements agroalimentaires réalisées par les inspecteurs de l’ONSSA. Le constat qui se dégage montre qu’un nombre important d’entreprises re-censées sont jugées conformes car elles ont déjà mis en place des pro-grammes d’autocontrôle basés no-tamment sur le système HACCP. Il est à noter que ces entreprises sont représentatives de l’ensemble des fi -lières agroalimentaires et pourront jouer le rôle de locomotive pour les entreprises de la même fi lière. Par ailleurs, les écarts constatés dans ce secteur concernent principalement les PME qui nécessitent des mesures d’accompagnement pour leur mise à niveau sur le plan sanitaire. Dans ce cadre, l’ONSSA a entrepris une série d’actions de sensibilisation, d’infor-mation et d’accompagnement des professionnels concernés.

Côté contrôle, comment cela se passe-t-il? Qui se charge de quoi et à la demande de qui? Nos brigades de contrôle procèdent à des inspections aussi bien sur les produits fi nis que sur les matières premières et intrants. Le contrôle de ces produits s’eff ectue d’une manière inopinée et selon des programmes arrêtés par les services de contrôle en tenant compte des monographies régionales, de l’évaluation des risques liés aux produits, des périodes de l’an-née, des alertes déclenchées au niveau national ou international et autres. Les brigades de l’ONSSA peuvent procéder à la saisie des produits pri-maires ou des produits alimentaires ou d’aliments pour animaux pré-sentant un danger pour la santé hu-maine ou animale ; reconnus falsifi és, corrompus, toxiques ou périmés ; ou encore impropres à la consomma-

tion. Elles peuvent également procé-der à la saisie des objets ou appareils propres à eff ectuer des falsifi cations. Pour rechercher et constater donc les infractions, ces brigades peuvent pénétrer de jour dans les établisse-ments et entreprises, comme ils peu-vent également pénétrer de nuit dans ces mêmes lieux lorsque ceux-ci sont ouverts au public ou lorsqu’ ils sont en exercice de leurs activités, sous réserve des dispositions du Code de procédure pénale.

Quelles sont les actions entreprises en cas d’infraction? Au terme des opérations de contrôle et si des infractions sont constatées, un procès-verbal est dressé à cet ef-fet et l’agent verbalisateur y consi-gne, avec les mentions prévues par la législation, toutes les circonstances de nature à établir, devant l’autorité judiciaire, la valeur des constatations faites. Ce procès-verbal est envoyé par l’agent, dans les 24 heures, au procu-reur du Roi ou au procureur général du Roi pour jugement. Les produits présentant un danger pour la santé du consommateur sont détruits et dénaturés selon des procédures préé-tablies. Comme il est prévu en cas du non-respect des exigences introduites

par la loi, de procéder au retrait ou à la suspension de l’autorisation ou de l’agrément sanitaire délivré à cet eff et avec, bien entendu, d’autres sanctions d’ordre pécuniaire notamment.

Quels moyens pour toutes ces missions?Afi n de s’acquitter de ses missions, l’ONSSA dispose de 10 directions régionales coiff ant 67 services vé-térinaires provinciaux, 42 services provinciaux du contrôle des produits végétaux et d’origine végétale, 33 ser-vices provinciaux de la protection des végétaux, 14 antennes régionales de contrôle des semences et plants, 5 Directions du contrôle et de la qua-lité aux frontières et 17 laboratoires d’analyses. S’agissant des ressources humaines, nous disposons d’un ca-pital humain comptant 2.243 agents répartis entre : 316 ingénieurs, 286 médecins vétérinaires, 69 adminis-trateurs et assimilés, 1.062 agents de maîtrise et 407 agents d’appui. Ces ressources humaines demeurent in-suffi santes et en deçà des attentes du système national de sécurité sanitaire et des moyens alloués dans d’autres pays.

Les RH demeurent insuffi santes et en deçà des attentes du système

national de sécurité sanitaire

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AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE ACTU

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En plus de l’élargissement de la palette des pays participants, la 8ème édition du SIAM est marquée par la grande diversité des produits exposés.

SIAM 2013

SOUS LE SIGNE DU COMMERCE AGRICOLE

P lacé sous le signe du «commerce agricole», cet-te édition s’est voulue être

un carrefour d’échange entre les diff érents participants. Dans ce sens, une attention particulière a été accordée à la promotion de la coopération économique dans le domaine de l’agriculture avec les pays subsahariens. Ce sont 13 pays dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun, le Burkina-Faso, la Guinée et Madagascar, qui ont représenté l’Afrique subsaharienne dans le SIAM 2013. Sur un autre volet, les échanges de produits agri-coles et alimentaires entre la France, pays à l’honneur lors de

cette édition, et le Maroc pro-gressent rapidement. Forte de ce constat, la France a choisi d’être fortement présente lors de la 8ème édition du SIAM (Salon interna-tional de l’agriculture au Maroc). Ainsi, ce sont plus de 60 entrepri-ses de tous les secteurs agricoles et alimentaires qui participant à cette rencontre. Un rendez-vous auquel les agriculteurs français sont devenus fi dèles. Pour ce fai-re, 900 m2 ont été dédiés au pre-mier client du Maroc et répartis à la fois sur le pôle international et le pôle élevage. Notons que les exportations marocaines sont composées essentiellement de légumes (tomates…), de fruits

(melons, mandarines, oranges, fraises…), de produits de la mer (poissons, conserves à base de poissons…), de vins… alors que les exportations françaises por-tent avant tout sur les céréales (blé tendre, orge, blé dur…) mais également les animaux vivants, les produits laitiers, les oléagineux. En ce qui concerne les pays du Moyen-Orient, cette édition est marquée par la participation de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, de la Jordanie, du Pakistan, de la Palestine et de la Turquie.Côté Maghreb, on enre-gistre la participation de l’Algérie et la Tunisie.L’Asie n’est pas en reste. Le conti-nent est représenté au niveau de cette édition par cinq pays, dont la Chine. Aussi, une place de choix est octroyée à la Belgique en tant qu’invité d’honneur. Les organisateurs tablent sur un ob-jectif de 600.000 visiteurs pour cette édition.

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AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE ACTU

PLAN VERTUN PRÊT DE 203 M$ La Banque mondiale a approuvé, fi n mars 2013, un montant de 203 millions de dollars pour soutenir le Plan Maroc Vert (PMV) afi n de contribuer à la modernisa-tion du secteur agricole au Maroc. Il s’agit du deuxième prêt approuvé après celui de mars 2011. Jusqu’à présent, 5,6 milliards de dirhams (680 millions de dollars) ont été accordés à plus de 200.000 petits producteurs au Maroc. Pour ce qui est des plans à long terme, le Maroc envisage via le Plan Vert, de doubler la valeur ajoutée dans le secteur agricole et de créer 1,5 million d’emplois d’ici 2020.

ONSSA SES LABORATOIRES ACCRÉDITÉS

Les Labora-toires Régio-naux d’Ana-lyses et de Recherches et le Service

du Contrôle et des Expertise relevant de l’Offi ce National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires , viennent d’être accrédités en début d’année conformément aux critères de la norme NM ISO/CEI 17025: 2005, par le Service Marocain d’Accréditation (SEMAC) du Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies attestant de leurs compétences techniques, de la fi abilité de leurs résultats et de leurs bons fonctionnements.

La Cham-bre de commerce britannique a orga-nisé, cou-rant avril, une table ronde sur le thème:

«Politique de la mise en œuvre et du contrôle de la sécurité sanitaire alimentaire au Maroc: Une exigence indispensable pour une meilleure coopération avec l’UE». Jacky Le Gosles,

conseiller du directeur aux aff aires vétérinaires et internationales à la Direction générale de la santé et des consommateurs (DG SANCO) au sein de la Commission européenne est inter-venu à cette occasion sur la politique et le cadre règlementaire pour la sécurité alimentaire dans l’Union européenne. D’autres intervenants de haut niveau ont aussi pris la parole afi n de répondre aux interrogations d’un grand nom-bre de décideurs économiques et membres de la Chambre qui souhaitent être informés des enjeux de la sécurité alimentaire dans le déve-loppement des échanges commerciaux entre le Maroc et l’UE.

SÉCURITÉ SANITAIRE ALIMENTAIRE

TABLE RONDE À CASABLANCA

L’ÉTIQUETAGE DÉSORMAIS OBLIGATOIRE

Le Maroc impose dé-sormais l’étiquetage des produits alimentaires. Dans ce sens, le Conseil de gouvernement a adopté, en mars der-nier, le décret relatif aux

conditions et modalités d’étiquetage des produits alimentaires, proposé par le ministre de l’Agricul-ture et de la Pêche maritime. Ce dernier détermine les prescriptions et exigences générales d’étiquetage des produits alimentaires, notamment la dénomina-tion du produit, les composantes et la date limite de consommation, permettant de garantir l’informa-tion due au consommateur sur lesdits produits.

Le groupe Koutoubia a obtenu le certifi -cat Halal

pour ses cinq sociétés de production à l’issue d’un audit de certifi cation réalisé en janvier 2013 par l’Institut marocain de normalisation. En plus de sa certifi cation Halal, le groupe re-nouvèlle aussi cinq certifi cations in-ternationales et devient ainsi «le seul opérateur au Maroc à certifi er une seconde fois l’intégralité de ses sites de production»selon le management de l’entreprise.

AGRO-FOOD INDUSTRIENOUVELLE UNITÉ INDUSTRIELLEAgro-Food Industrie est en phase d’essai de fabrication pré-industrielle pour sa seconde usine destinée à la pro-duction de céréales lactées. C’est un projet très important pour l’entreprise aussi bien au niveau de la complémenta-rité de la gamme bébé que du développement à l’interna-tional. Cette nouvelle gamme va permettre de pénétrer de nombreux pays africains sur lesquels l’entreprise a été peu présente jusqu’à présent. Ces nouvelles productions vont permettre de lutter contre les problèmes de malnutrition des bébés avec l’introduction de 21 vitamines et minéraux.

OCP CLÔTSA CARAVANE AU SIAMLa Caravane OCP Fruits & Légu-mes 2013 a connu une clôture en apothéose lors du SIAM 2013, après avoir parcouru avec succès les villes de Marrakech, Agadir, Guelmim et Laâyoune), l’objectif étant de sensibili-ser les petits agriculteurs à l’impor-tance d’une fertilisation raisonnée.

KOUTOUBIACERTIFIE SES SITES

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AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE

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Le Roi Mohammed VI, accompagné du président gabonais Ali Bongo Ondimba, présidant la cérémonie d’ouverture de la sixième édition des

assises de l’Agriculture tenues en marge de la 8ème édition du SIAM. A cette occasion, le président gabonais a prononcé un exposé sur le

développement de l’agriculture dans son pays.

ARRÊT SUR IMAGE

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