Atelier sur une Initiative Régionale pour la Transformation et la

Commercialisation du ManiocAccra, Ghana

20 au 22 Mars 2006

Contribution du PNDRT - CAMEROUNPar Thomas NGUE BISSA

Coordonnateur National

PLAN DE L’EXPOSE• Présentation sommaire du PNDRT-Cameroun• Situation de la production du manioc• Activités Post-récolte/Transformation• Situation de la Commercialisation• Opportunités de Commercialisation• Résultats obtenus• Leçons apprises• Quelques partenariats existant ou en cours de

finalisation• Pistes d’intervention• Questions pour les travaux en groupe• Relations avec le secteur privé

Présentation sommaire du PNDRT• Démarrage effectif des activités du programme:2005• Durée du programme: 08 ans (2004 – 2012); • Cultures prioritaires: Manioc, Igname, patate douce,

Macabo/taro et pomme de terre, • Groupe cible: les femmes, les jeunes et les ménages

ruraux pauvres impliqués dans la filière des R&T; • Objectif global: contribuer à l’amélioration de la

sécurité alimentaire et des moyens d’existence des populations rurales;

• Résultat attendu: 120 000 ménages (6 000 villages) impliqués dans la filière auront, à terme, augmentéleurs revenus d’au moins 50%.

Composantes du programme

• Renforcement des capacités, structuration des organisations paysannes et genre;

• Appui à la commercialisation et gestion des micro entreprises;

• Appui à la production, post récolte et transformation;

• Coordination et gestion du programme

Stratégie du programme

Assurer un développement durable du sous-secteur des R&T à travers:

• Une approche par la demande et le marché <market-driven approach>;

• Une approche participative• La contractualisation des services ;• La professionnalisation des acteurs de la

filière.

Coût total du ProgrammeSources de financement Montant ( Millions

de Dollars Etats-Unis)

% des coûts du programme

FIDAPPTE

Gouvernement

Bénéficiaires

12.9

TOTAL

4.359.5 %19.8 %14.9 %5.8 %

3.21.3

100 %21.7

Outils d’intervention du Programme

• Fonds de développement des Racines et Tubercules (FDRT), 4 300 000 DTS;

• Fonds Compétitif de Recherche-Développement (FCRD), 710 000 DTS;

• Fonds de Risque (FR), 100 000 DTS.

Situation de la production du maniocLa production du manioc en 2002-2003 au Cameroun est

estimée à 2 349 171 tonnes pour une superficie de 204 548 hectares

L’activité de production est dominée par les femmes

Le Système de culture est extensif avec association des cultures. La culture pure est pratiquée à faible échelle.

Les variétés locales sont les plus prisées par la population cible, toutefois quelques variétés améliorées ont été adoptées en milieu paysan. C’est le cas des variétés 8017, 8034, 4115, 96/1414, Excel, Champion, etc.

Les opportunités pour la production du manioc au Cameroun comprennent: la disponibilité des terres fertiles et de la main d’oeuvre, le dynamisme des productrices et leur ouverture aux innovations, la bonne collaboration entre les acteurs, etc.

Situation des activités Post-récolte / transformation du manioc

Les activités post–récoltes des racines et tubercules notamment leur transformation, sont menées essentiellement par les femmes.On rencontre plusieurs types de transformation :

La transformation industrielle (Association agricole Sud-Sud. Elle transforme le manioc en amidon et le vend aux entreprises de 2ème utilisation)

La transformation semi industrielle à partir des unités moyennes de transformation (qui se résument parfois à un moulin/broyeur, une râpeuse, une presse , un tamis décanteur, un séchoir) détenues par certains groupes organisés : GIC PROTRAVICAM , UPMAN, GIC KASIPLANT, GIE FAN de NGOUMOU etc.

La transformation artisanale à partir des équipements rudimentaires qui sont : le mortier, le pilon, la pierre à écraser, etc.

La transformation familiale est à but non lucratif.

Situation des activités Post-récolte / transformation du manioc (suite)

Approvisionnement en matière première

Les unités familiales et artisanales fonctionnent grâce à la production du groupe, de la communauté, d’un village ou la production propre.

Les unités semi industrielles et industrielles, sont organisées autour des organisations de producteurs qui vendent leur produit à l’usine.

Certaines usines ont créé des champs, mais leur production reste insuffisante pour alimenter l’usine. C’est le cas de l’Usine de transformation du Manioc de POUMA, du GIC PROTRAVICAM etc.

Situation des activités Post-récolte / transformation du manioc

Machines CaractéristiquesMoulin à cossettes de manioc en INOX

Râpes de manioc en INOX Rendement moyen de 500 à 600 kg/heure, vitesse de rotation : 3000 tours/minute ; puissance : 5 chevaux

Emotteuse

Extracteur d’amidon Rendement : 750 à 1500 kg/heure ; vitesse de rotation du tambour : 3000 tours/minute

Tamis pour gari

Four -séchoir 1 000 kg/24hMoulin à pâte de manioc en INOX Rendement : 200 kg/h après rouissage ; puissance : 3

chevauxBac de fermentation 2 000 litresGrilloir Presse pour manioc râpéMortier

Pierre à écraserBroyeusesFriteuses à gari Grattoirs, Bâches/plastiques

Équipements de transformation utilisés

Situation des activités Post-récolte / transformation du manioc (suite)

Rendements des équipements de transformation utilisés

Le rendement des unités traditionnelles reste faible : le taux d’extraction est souvent inférieur à 10% pour le cas de l’amidon.

Dans les rares cas où les unités semi industrielles existent, le taux d’extraction varie de 15 à 18% et le rendement de l’usine est de 60 tonnes de manioc par mois pour une production d’amidon variant entre 7 et 8 tonnes/mois.

Transformation du maniocDe toutes les spéculations des Racines et tubercules produites

au Cameroun, le manioc est la spéculation la plus transformée. Les principaux produits dérivés ainsi que leurs processus de transformation sont présentés ci-après:

PRINCIPALES OPERATIONS DE TRANSFORMATION DU MANIOC

TUBERCULE MANIOC

Epluchage

Lavage

Découpage/Défibrage

Séchage

Cossettes

Mouture

FARINE

Râpage

Rouissage/pressage

Emottage

Tamisage

Torréfaction

Tamisage

GARI/TAPIOCA

Mise en eau

Filtration

Décantation

Séchage

Mouture

AMIDON

Fermentation

Défibrage

Broyage humide

Emballage

Bâtons crus (bobolo,miondo, mintoumba)

Cuisson

BÂTONS CUITS

Epluchage

Séchage

Granulés

Mouture

FUFU

Water Fufu

Gestion des déchets de transformation

La gestion des eaux usées et déchets de transformation se fait en fonction des moyens et des activités du transformateur :

• Les épluchures de manioc sont utilisées dans la nutrition animale (porcs, chèvres) ou déposées dans les poubelles ;

• Les eaux usées sont déversées dans les rigoles, les poubelles, les puisards et les champs .

• Les déchets sont utilisés comme fumier ;• Les eaux alimentent souvent les étangs

piscicoles

Problèmes de Post-récolte/Transformationdu manioc au Cameroun

Insuffisance des structures et des équipements de transformation, Faible capacité technique des différents

acteurs Insuffisance de ressources financières;Inexistence ou inadéquation d’équipements

de 1ere transformation au champManque de moyens de transport des R&T

Problèmes de Post-récolte/Transformationdu manioc au Cameroun (suite)

Insuffisance de structures de séchage adéquates des produits transformésManque de structures de stockageMauvaise organisation du marchéIndisponibilité des matières premièresEnclavement des zones de production

Problèmes de Post-récolte/Transformationdu manioc au Cameroun (suite et fin)

Pénibilité de l’activité à l’échelle primaireInadéquation des équipements de

transformationDifficulté d’accès au créditInsalubrité des structures de

transformation, voire des produitsAbsence de structuration de la filière

justifiant la faible compétitivité des R&T et produits dérivés.

Situation de la commercialisation du manioc au Cameroun

• La consommation locale (en frais ou en transformé) est forte (~ 1 136 000 t en 2002) ;

• Le manioc et ses produits dérivés représentent environ 10% des dépenses alimentaires au Cameroun (en 2002);

• Les principaux produits transformés et commercialisés de manioc au Cameroun sont : le fufu, la farine, le tapioca, l’amidon, les bâtons, les cossettes;

• A cause de l’exode rural et des besoins alimentaires résultant de la croissance démographique, le surplus commercialisé de manioc par ménage-producteurdevra augmenter de 50% en 2010 pour satisfaire la demande urbaine et rurale;

Situation de la commercialisation du manioc au Cameroun

• Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994, l’offre de manioc ne s’ajuste que très difficilement à la demande, et la faible variation des prix depuis cette période (augmentation moyenne de 15%) traduit la faible réactivité des acteurs;

• Le système de culture étant, extensif, la filière peu organisée et beaucoup plus orientée vers l’auto-consommation, ne favorise pas l’essor du marché;

• La commercialisation est largement dominée par les femmes, que ce soit sous forme de racines fraîches ou de produits transformés;

Situation de la commercialisation du manioc au Cameroun

• Les racines fraîches procèdent d’un approvisionnement de proximité (moins de 50 km de rayon); alors que les produits transformés, plus stables, peuvent être acheminés sur de longues distances pour approvisionner les centres urbains du pays ou être exportés vers les pays de la sous région;

• Le manque de compétitivité des produits locaux, la difficulté de respecter la régularité des approvisionnements et le non respect des normes de qualité des produits constituent un frein à la conquête du marché international (UE, USA).

Opportunités pour la commercialisation du manioc au Cameroun

• Le marché de la sous région (Nigeria, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Rép. Centrafricaine), bien que marginal (<5% de la production totale) mais en pleine expansion représente un grand défis pour la filière manioc;

• La demande nationale est nettement supérieure à l’offre en produits de manioc;

• L’existence d’un vaste potentiel inexploitéd’utilisation du manioc (panification, alimentation animale, industries de colles et de textiles, etc.).

Résultats obtenus

• 80 micro entreprises de R&T appuyées dans la commercialisation de leurs produits :

01 rencontre Acheteurs /vendeur d’amidon de manioc organisée à Douala en Juin 2005 (20 entreprises utilisatrices et 50 productrices présentes)

mise en relation de producteurs locaux de cossettes de manioc avec certains acheteurs de l’Union Européenne (Gauthier France)

conseils en normes sanitaires et qualité du conditionnement pour les petits exportateurs de tapioca, de couscous et de bâtons de manioc vers les niches de consommateurs dans l’UE; etc.

Résultats obtenus(suite)• 01 produit de manioc (amidon) vulgarisé

conseils auprès des organisations paysannes productrices d’amidon en poudre pour le conditionnement, le stockage et l’amélioration des circuits de distribution

appuis techniques auprès des petites entreprises productrices de nouvelles formes d’amidons: amidon liquide pour vêtements et amidon modifié (dextrines) pour colles papier et bois. Ces petites entreprises bien que techniquement au point, éprouvent encore de nombreuses difficultés financières (fonds de roulement) et commerciales (promotion des produits)

soutien aux groupes de femmes rurales pour l’exposition de l’amidon en poudre lors des foires commerciales, etc.

Résultats obtenus(suite et fin)

• Une étude sur les problématiques prioritaires de la transformation a étéréalisée dans les 05 Antennes du PNDRT.

Quelques leçons apprises• La difficulté dans la réalisation des activités telles

que prévues dans l’Accord de prêt (concilier les attentes des différentes parties prenantes);

• L’approche <market driven> adoptée par le FIDA et le Programme n’est pas toujours facile à faire comprendre à certains acteurs;

• Pendant la phase de mise en œuvre des projets, certains ajustements devraient être apportés aux accords de prêt, pour les adapter aux réalités d’un environnement en perpétuel changement.

Quelques partenariats existants ou en cours de finalisation

• Avec l’IITA

• Avec l’IRAD (matériel végétal manioc);

• Avec la FAO (Champs Ecole des Producteurs);

• Avec le CIP

Quelques partenariats existants ou en cours de finalisation(suite)

Avec le secteur parapublic (SNI: Société Nationale d’Investissement): projet cofinancé par la SNI et un groupe d’investisseurs Français; dans le but de transformer environ 500 tonnes de manioc/jour, pour produire de l’amidon en poudre et 100 tonnes/jour de glucose liquide destiné au marché local et de l’UE –mise en route: 2008. Le rôle du PNDRT sera de mobiliser et organiser les producteurs en vue de garantir le volume de matière première nécessaire pour cette future usine.

Avec le secteur privé (rencontre acheteurs/vendeursd’amidon et de cossettes de manioc);

Quelques partenariats existants ou en cours de finalisation (suite et fin)

• Avec le secteur privé (visites de prospection commerciale dans la zone CEMAC (Gabon, Congo, RDC et République Centrafricaine de certaines OP transformatrices de manioc); Période: mi-avril; But: rencontre avec les entreprises locales et cartonneries utilisatrices d’amidon

• Plates formes de concertation inter-acteursimpliqués dans la commercialisation de manioc (marchés Mua et Meiganga)

Quelques pistes d’intervention

• Collaboration avec l’IRAD, l’IITA et les multiplicateurs individuels de boutures;

• Mise en place des champs Ecole des producteurs;

• Mise en place du SIM et de l’Observatoire;• Elaboration des plans de développement

villageois des Racines et Tubercules;

Questions pour travaux en groupes• Les appuis en Commercialisation et

Transformation du manioc doivent-ils être subordonnés à l’élaboration des Plans de développement villageois des Racines et Tubercules?

• Les petites et moyennes entreprises du secteur de la transformation du manioc ne devraient-elles pas aussi faire partie du groupe cible prioritaire du PNDRT?

Relations avec le secteur privé• L’appui du secteur privé (GICAM; entreprises

privées; équipementiers; transporteurs; exportateurs,etc.) est fortement recommandé, car un des objectifs du PNDRT est la constitution, à terme, d’une association interprofessionnelle forte et durable, qui comprendrait tous les acteurs internes et externes de la filière des R&T;

• Les plates formes de concertation inter acteurs de la filière des R&T permettront au programme d’établir et de maintenir un dialogue franc avec le secteur privé.

M e r c i