pacir 2013 fiche export manioc

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Appui institutionnel et opérationnel pour l’amélioration du cadre des affaires et le renforcement de la compétitivité des exportations de la Côte d’Ivoire ÉVALUATION DU POTENTIEL À L’EXPORTATION DU MANIOC CÔTE D’IVOIRE - 2013 Composante mise en œuvre par le Centre du Commerce International

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Culture du manioc

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Appui institutionnel et opérationnel pour l’amélioration du cadre des affaires et le renforcement de la compétitivité des exportations de la Côte d’Ivoire

ÉVALUATION DU POTENTIEL À L’EXPORTATION DU MANIOC

CÔTE D’IVOIRE - 2013

Composante mise en œuvre par le Centre du Commerce International

PROGRAMME D’APPUI AU COMMERCE ET À L’INTÉGRATION RÉGIONALE (PACIR)

Un programme financé par l’Union européenne

Appui institutionnel et opérationnel pour l’amélioration du cadre des affaires et le renforcement de la compétitivité des exportations de la Côte d’Ivoire

ÉVALUATION DU POTENTIEL À L’EXPORTATION DU MANIOC

CÔTE D’IVOIRE

Résumé à l’intention des services d’information commerciale

ID=PACIR 2013 13.08 MARI

Centre du commerce international (ITC) Fiche Export Manioc : Côte d’Ivoire Genève : ITC, 2013, 46 p. (Document technique) No. du document EC-10-174.E

Pour plus d’information sur ce document technique prendre contact avec M. Yvan Decreux, Economiste Senior ([email protected]) et Olivier Marty, Analyste de marchés ([email protected]).

Anglais, français, espagnol (éditions séparées) (vérifier la langue ou les langues. Si une langue seulement effacer les autres et aussi la parenthèse avec éditions séparées)

Le Centre du commerce international (ITC) est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies.

ITC, Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse (www.intracen.org)

Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de consultants et ne coïncident pas nécessairement avec celles de l’ITC, de l’ONU ou de l’OMC. Les appellations employées dans le présent document technique et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part du Centre du commerce international aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

La mention de noms d’entreprises ou d’une marque commerciale ne signifie pas qu’elles sont l’aval de l’ITC.

Image(s) numérique(s) sur la couverture : © iStockphoto © Centre du commerce international 2013

De brefs extraits de ce document technique peuvent être librement reproduits, pourvu que la source en soit dûment mentionnée. Une autorisation est nécessaire pour réaliser une reproduction ou traduction plus étendue. Un exemplaire du matériel reproduit ou traduit devra être envoyé à l’ITC.

Avant-propos

L’objectif global du Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale pour la Côte d’Ivoire (PACIR) est de contribuer au renforcement de la compétitivité de l’économie ivoirienne et faciliter son insertion dans l’économie régionale et mondiale. L’objectif spécifique est de soutenir le processus d’intégration ouest-africaine et l’insertion de la Côte d’Ivoire dans le commerce sous-régional et mondial en adoptant des mesures structurantes dans des domaines clés bien identifiés.

Pour atteindre cet objectif, le PACIR se décline en quatre volets/résultats escomptés suivants : (i) Amélioration du cadre des affaires (ii) Renforcement de la compétitivité des entreprises exportatrices (iii) Facilitation des échanges (iv) Amélioration des infrastructures économiques

L’intervention de la section de recherche et d’analyse des marchés de l’International Trade Centre (ITC) se situe au niveau du 2ème résultat «R2.C1 : Développement d’une stratégie nationale d’exportation (SNE) intégrant les priorités du secteur privé et assortie d’un cadre de mise en œuvre» et concerne précisément les activités d’études sectorielle d’évaluation du potentiel à l’exportation sous les composantes «R2.C1.2: Etude diagnostic des exportations de la Côte d’Ivoire et R2.C1.3: Formulation des stratégies sectorielles pour les secteurs prioritaires sélectionnés».

Suite à la pré-sélection des secteurs dits « prioritaires » dans le cadre du développement de la Stratégie Nationale d’Exportation de la Côte d’Ivoire, des études sectorielles d’évaluation du potentiel à l’exportation sont menées dans le but d’identifier les opportunités de diversification de marchés et de produits tout en analysant les obstacles actuellement rencontrés par le pays pour réaliser ce potentiel. Les analyses sectorielles présentent d’une part, une analyse forces/faiblesses/opportunités/menaces et d’autre part, une analyse du marché mondial et de la performance de la Côte d’Ivoire ainsi qu’une une liste des principaux marchés attractifs. Ces premiers résultats pourront donc servir de base de réflexion dans l’élaboration d’une future stratégie à l’exportation pour la filière du manioc en Côte d’Ivoire.

Les bénéficiaires directs des études sectorielles sont les Institutions d’Appui au Commerce (IAC) et départements ministériels en charge des questions de commerce et d’intégration régionale (Ministère du Commerce, Ministère de l’Industrie, Ministère de l’intégration africaine, Ministère des PMEs), les institutions d’appui au commerce ivoiriennes (APEX-CI, CGECI, CCI-CI, CACI) et les acteurs de la filière manioc.

Rédigé par: Mariem Nouar – Consultante en Analyse de Marché - section Recherche et Analyse de marchés, CCI

Sous la supervision de l’équipe de formation :

Yvan Decreux, Analyste de marché Senior, section Recherche et Analyse de marchés, CCI Olivier Marty, Analyste de marché, section Recherche et Analyse de marchés, CCI

La fiche a été revue par Mme Catherine Ebah, point focal pour la filière manioc et produits dérivés dans le cadre du programme PACIR.

Table des matières Résumé analytique .............................................................................................................................. 1

A. Description du produit .................................................................................................................. 4

Définition et description du produit et de son utilisation ............................................................. 4

Codes du Système Harmonisé et codes au niveau de la ligne nationale tarifaire pour la Côte d’Ivoire ...................................................................................................................................... 5

B. Production et consommation mondiale ..................................................................................... 7

Production mondiale ........................................................................................................................ 7

Liste des pays producteurs dans la sous-région ......................................................................... 8

Surface de culture du manioc et rendements en tonnes par hectare ...................................... 8

Consommation mondiale .............................................................................................................. 10

C. La structure des importations et exportations mondiales................................................. 12

Situation du commerce mondial ................................................................................................... 12

Caractéristiques des importations mondiales ............................................................................ 14

Caractéristiques des exportations mondiales ............................................................................ 16

Marché régional au niveau des pays de la CEDEAO ............................................................... 16

Performance des exportations de la Côte d’Ivoire .................................................................... 18

D. Conditions d’accès aux marchés ......................................................................................... 22

Tarifs douaniers .............................................................................................................................. 22

Mesures non tarifaires ................................................................................................................... 24

E. Perspectives de diversification de marché ............................................................................. 25

Identification des marchés attractifs pour les racines de manioc (SH-071410) ................... 25

Identification des marchés attractifs pour la farine de manioc (SH-110620) ........................ 26

Identification des marchés attractifs pour la fécule de manioc (SH-110814)........................ 27

Identification des marchés attractifs pour le tapioca (SH-190300) ......................................... 29

F. Analyse de la chaîne de valeur ................................................................................................ 31

Annexe 1. LTN des trois premiers pays importateurs mondiaux du manioc et de ses dérivés .............................................................................................................................................................. 36

Annexe 2. Liste des variétés améliorées ........................................................................................ 37

Annexe 3. Analyse détaillée des importations de manioc et dérivés ......................................... 38

Annexe 4. Analyse détaillée des exportations de manioc et dérivés ......................................... 40

Annexe 5. Liste des tarifs appliqués à la Côte d’Ivoire pour chaque produit SH du groupe « manioc et dérivés » par les principaux importateurs de la Côte d’Ivoire et les importateurs mondiaux ............................................................................................................................................. 42

Annexe 6. Méthodologie de l’Indice d’Attractivité des Marchés .................................................. 43

Note

Sauf indication contraire, le terme dollars ($ ou $E.-U.) s'entend dans tous les cas de dollars des États-Unis, et le terme tonnes de tonnes métriques.

Les abréviations suivantes ont été utilisées :

CCI Centre du Commerce International

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CEPII Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales

CNRA Centre National de Recherche Agronomique

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

DSDI Direction des Statistiques, de la Documentation et de l'Informatique

FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

IAC Institutions d'Appui au Commerce

IRPCM Initiative Régionale pour la Production et la Commercialisation du Manioc

LTN Lignes Tarifaires Nationales

MAR Market Analysis and Research

NPF Nation la Plus Favorisée

OMC Organisation Mondiale du Commerce

OMD Organisation Mondiale des Douanes

SGP Système Généralisé des Préférences

SH Système Harmonisé

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

1

Résumé analytique

Forces/Opportunités Faiblesses/Menaces

Production et Chaîne de valeur

- Adaptation de la culture du manioc au climat et aux sols peu fertiles. - Plantes rustiques. - Existence de nouvelles variétés améliorées à rendements élevés. - Participation à la sécurité alimentaire avec possibilité de conservation sur pied (permet de différer la récolte et de maintenir la disponibilité en période de disette). - Offre des opportunités d’emplois aux femmes (production, transformation et commercialisation).

- La culture tend à appauvrir les sols. - Plante sensible aux maladies virales (mosaïque virale africaine). - Coûts de production élevés. - Techniques de transformations artisanales. - Exigences en main d’œuvre (certaines étapes sont difficilement mécanisables). - Stockage et transport des racines tubéreuses de manioc coûteux. - Produits hautement périssables.

Commerce Mondial

- Forte demande internationale, notamment pour les produits transformés utilisés dans l’industrie. - Echanges commerciaux avec l’Europe favorisés par la diaspora africaine. - Possibilité de regroupement des producteurs CEDEAO pour intervenir sur le marché international. - Possibilité d’utiliser des variétés améliorées de manioc pour obtenir de meilleurs rendements.

- Manque d’information sur les marchés internationaux et faible maîtrise des outils de gestion. - Manque de compétitivité par rapport aux producteurs asiatiques qui disposent de technologies plus avancés et de rendements plus élevés. - Instabilité politique qui peut entraver le commerce international. - Faible capacité d’autofinancement des producteurs.

Commerce Régional

- La consommation de plats à base de manioc est répandue dans plusieurs pays africains, ce qui peut contribuer à faciliter les échanges dans la région.

- Commerce informel. - Le transport à l’échelle régionale semble être affecté par l’état des infrastructures routières et par les nombreux points de contrôle. - La région CEDEAO est un vaste marché de consommation, qui importe assez peu, mais qui attire les exportateurs asiatiques.

Conditions d’accès aux marchés

- En Europe / en Afrique : les pays de la CEDEAO /UEMOA bénéficient d’un avantage tarifaire par rapport aux fournisseurs asiatiques, et sont également plus proches des marchés de consommation.

- Sur les marchés asiatiques, les droits de douane sont élevés pour les produits originaires des pays africains.

Potentiel de diversifications des marchés

- Racines tubéreuses de manioc (SH-071410)

marchés européens et américains attractifs sur lesquels la Côte d’Ivoire est déjà présente. Transport des racines plus commode vers l’Europe car distance relativement courte

- Farine de manioc (SH-110620)

possibilité d’exporter vers de

- Racines tubéreuses de manioc (SH-071410)

en Asie : c’est un marché attractif, mais les pays de la CEDEAO ne possèdent pas d’avantage tarifaire. De plus, la distance est trop importante pour transporter des racines de manioc hautement périssables et volumineuses ;

en Europe : forte concurrence du Costa Rica

- Farine de manioc (SH-110620)

sur le marché européen, le Pérou semble

2

nouveaux marchés européens qui importent peu mais dynamiques (Côte d’ivoire a un avantage tarifaire et de distance)

- Fécule de manioc (SH-110814)

l’Europe et quelques pays africains sont des marchés attractifs même s’ils importent peu (la Côte d’Ivoire possède des avantages par rapport aux concurrents sur ces marchés)

- Tapioca (SH-190300)

Pays africains (CEDEAO) et France sont identifiés marchés attractifs

plus performant - Fécule de manioc (SH-110814)

sur le marché africain, la concurrence des pays asiatiques (Thaïlande notamment) est forte

- Tapioca (SH-190300)

la Chine et la Thaïlande se partagent à elles deux le marché mondial des exportations de tapioca

Potentiel de diversifications des produits

- La farine de manioc est davantage utilisée comme substitut partiel à la farine de blé dans certaines préparations.

- Potentiel de diversification peu connu.

Synthèse : Les facteurs clés de succès sont :

- une exploitation des variétés améliorées et l’utilisation d’une fumure adéquate permettraient d’améliorer les rendements et ainsi de combler le déficit de production entre la Côte d’Ivoire et les autres pays de la CEDEAO ;

- l’adoption et l’adaptation de bonnes pratiques agricoles et post-récolte amélioreraient la productivité ;

- la mécanisation de certaines étapes du processus de transformation améliorerait la productivité et éviterait des goulots d’étranglement suite à l’augmentation des rendements ;

- répondre aux standards européens en matière d’exigences techniques ; - se concentrer davantage sur les marchés européens et africains pour les exportations de

manioc et produits dérivés.

3

Introduction

Ce rapport évalue le potentiel d’exportation à travers l’analyse des performances à l’exportation de la CEDEAO, et plus spécifiquement de la Côte d’Ivoire pour le manioc et ses produits dérivés (SH-071410, SH-110620, SH-110814, SH-190300), ainsi que les tendances de la demande sur le marché mondial. Il identifie le potentiel des marchés attractifs sur la base d’indicateurs du commerce.

Le marché du manioc se caractérise par une demande en croissance régulière depuis 2007 (+14,3% par an), portée par l’Asie et notamment la Chine, l’Indonésie et le Taipei chinois.

La consommation du manioc en tant que composant de l’alimentation humaine est largement répandue en Afrique centrale et dans quelques pays de l’Afrique de l’Ouest. Toutefois, la consommation du manioc pourrait s’accroître à l’échelle mondiale en raison de l’utilisation croissante de l’amidon de manioc dans le cadre de l’industrie (…) et dans le domaine des biocarburants.

Depuis le début des années 2000, la production de manioc n’a cessé de s’accroître pour atteindre une production record de 252 millions de tonnes. La production mondiale est dominée par le continent africain, mais le manioc est avant tout commercialisé par le continent asiatique, dont les exportations ont progressé de 17,3% en valeur par an depuis 2007, contre 11,2% pour la CEDEAO. Les produits les plus exportés à l’échelle internationale sont les racines de manioc et la fécule de manioc, dont les exportations en valeur dépassent le milliard de dollars pour chacun, contribuant ainsi, respectivement, à 52% et 42% de la valeur totale exportée pour l’ensemble du groupe de produits.

La CEDEAO et plus particulièrement la Côte d’Ivoire, exportent vers l’Europe où elles entrent en concurrence avec les producteurs asiatiques et latino-américains, mais où elles bénéficient d’avantages tarifaires et de distance par rapport aux concurrents. La CEDEAO exporte principalement de la farine et de la semoule de manioc, une tendance qui s’est confirmée en 2011, mais dont le principal fournisseur est le Ghana. En revanche la région est importatrice nette de fécule de manioc.

Concernant la Côte d’Ivoire, les exportations en valeur de racines et de fécule de manioc ont décliné, et leur part dans les exportations du groupe de produits (cf. ci-dessus pour la liste des produits) est faible. A l’inverse, le tapioca est davantage exporté par la Côte d’Ivoire, et c’est également le premier produit exporté parmi les quatre produits étudiés. Du côté des importations, la Côte d’Ivoire s’approvisionne très peu en produits dérivés du manioc.

Les marchés européens se révèlent attractifs pour les exportations ivoiriennes, notamment pour les exportations de racines de manioc, tandis que les autres marchés africains ont été identifiés comme attractifs pour les exportations de farine et de fécule de manioc. Concernant les exportations de tapioca, la Côte d’Ivoire devrait aussi bien cibler les marchés africains de la CEDEAO tout comme certains pays européens tels que la France, qui est un importateur important à l’échelle mondiale.

Pour ce faire, la Côte d’Ivoire devra surmonter des obstacles liés à la chaîne de valeur du manioc. L’utilisation de variétés améliorées, notamment, permettra d’augmenter les rendements du manioc en tonnes par hectare et de s’aligner, voire de dépasser les autres pays de la CEDEAO. Parallèlement, la mécanisation de certaines étapes du processus de transformation évitera les éventuels goulets d’étranglement suite à l’augmentation des rendements. Enfin, il est nécessaire aux exportateurs ivoiriens de se conformer aux exigences techniques européennes afin de préserver ou de renforcer les échanges avec les pays de l’Union Européenne.

4

Manioc / Cassave

Caractéristiques :

Plusieurs variétés dont variétés douces et variétés amères

Adaptation de la culture vis-à-vis des sols et du climat

Arbuste : 2 à 5 mètres

Racines tubéreuses : 1 à 5 kg et 30 à 50 cm

Stockage au sol : jusqu’à 36 mois

Utilisations :

Alimentation humaine (pays d’Afrique, Brésil) : racines fraîches, farine, semoule (attiéké, gari), cossettes, placali, tapioca et boissons alcoolisées

Alimentation animale (Asie, Amérique latine) : fourrage

Amidon à finalité industrielle (Asie, Europe, Amérique) : colle pour papiers et textiles, fabrication des comprimés pour l’industrie pharmaceutique

(Chine) Biocarburants

A. Description du produit

Définition et description du produit et de son utilisation

Caractéristiques du manioc 1

Le manioc (Manihot esculenta), est une plante pluriannuelle de la famille des Euphorbiacées

originaire d’Amérique Centrale et du Sud, et plus spécifiquement de la région amazonienne.

Aujourd’hui, sa culture s’est largement étendue aux régions tropicales et subtropicales. Le manioc est

également appelé cassave, yuca et mandioca.

L’arbuste mesure de 2 à 5 mètres de hauteur et

ses racines tubéreuses mesurent entre 30 et 50

centimètres et pèsent entre 1 et 5 kilogrammes. Le

manioc s’accommode de sols peu fertiles, qui sont

la plupart du temps impropres à la culture d’autres

céréales. Le sol n’a pas besoin de préparation

particulière, l’entretien est relativement simple et la

plante demande peu d’engrais. Aussi, le manioc

résiste bien aux conditions climatiques sévères

telles que les fortes pluies ou les périodes de

sécheresse. Les rendements en tonnes par

hectare sont optimaux entre 1000 et 2000 mm de

pluie et une température de 23 à 25°C. Le manioc

peut être également tolérant aux maladies et aux

ravageurs. De plus, les racines tubéreuses de

manioc peuvent être stockés dans le sol jusqu’à 24

mois, voire 36 mois pour certaines variétés. Ainsi,

la récolte peut être repoussée afin de rencontrer

des conditions favorables et n’a pas besoin d’être

réalisée en une seule fois. L’ensemble de ces

qualités assurent un approvisionnement constant

et peut expliquer son expansion.

Plusieurs variétés sont cultivées, parmi lesquelles

les variétés douces et amères. La différence entre ces variétés provient du goût et de la teneur en

acide cyanhydrique dans les racines, qui est plus élevée dans la première. Le manioc amer pourrait

avoir un rendement supérieur à celui du manioc doux.2

Utilisation du manioc 3

Le manioc est la base de plusieurs produits. En Afrique, il est principalement utilisé dans

l’alimentation de la population. On consomme généralement ses racines riches en amidon, qui

peuvent être transformées en farine, fécule, semoules, cossettes, tapioca, etc., mais aussi ses

feuilles qui sont consommées comme des légumes riches en protéines, et vitamines. Les variétés

amères de manioc sont surtout utilisées pour la préparation des produits de base transformés en

passant par la fermentation. Cependant, les variétés amères sont impropres à la consommation si les

1 Source : http://www.diakadi.com/en_savoir_plus/le_manioc.htm

2 Armand Claude Mvila, « La culture manioc, alternative contre la pauvreté en Afrique », article publié dans « Les

cahiers de l’Avenir », n° 001, pp 30-33. 3 A review of cassava in Africa with country case studies on Nigeria, Ghana, the United Republic of Tanzania,

Uganda and Benin, International Fund for Agricultural Development / Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome, 2005, pp. 41-46, Proceedings of the validation forum on the global cassava development strategy, Volume 2.

5

racines ne sont pas préalablement détoxifiées (par lavage et cuisson prolongée ou par

déshydratation). En revanche, les racines fraîches du manioc doux peuvent être directement

consommées comme légumes sans avoir recours à la fermentation.

Le manioc est utilisé pour la composition de certains plats à base de farine. Au Brésil, la farine de

manioc (farinha de mandioca) est largement répandue, plus encore que celle de blé. C’est l’ingrédient

principal de la farofa. En Afrique, le manioc commence à peine à être employé comme substitut

partiel à la farine de blé. Cette farine blanche, mélangée à l’eau bouillie, puis pilée permet d’obtenir

une préparation nommée fufu au Congo et au Cameroun. Entourée de feuilles de bananier et cuite à

l'étuvée, la pâte donne du pain de manioc, appelé chikwangue, qui constitue l'aliment de base d’une

bonne partie des Congolais et Camerounais, en raison de son prix abordable.

A partir des racines de manioc, il est également possible de produire de la semoule. Au Bénin et au

Togo, la consommation de gari est courante. Il s’agit d’une semoule finement granulée obtenue à

partir de la fermentation puis du dessèchement de la pulpe de manioc par torréfaction. En Côte

d’Ivoire, le manioc est également consommé sous forme de semoule cuite à la vapeur, il s’agit d’une

spécialité du pays nommée l’attiéké. Il se consomme frais mais peut être exporté sous forme séchée.

La commercialisation de l’attiéké et de la pâte de manioc est fortement développée en Côte d’Ivoire et

dans la sous-région. Ces produits sont aussi exportés en Europe.

Les feuilles de manioc, mélangées avec du riz, du poisson ou de la viande, constituent le plat national

congolais mpondu ou saka saka.

Les racines tubéreuses sont aussi utilisées pour préparer des boissons alcooliques traditionnelles

telles la cachiri en Amérique Latine, le munkoyo en Zambie et au Congo.

En Asie et en Amérique Latine, la culture du manioc est également destinée à d’autres utilisations et

le manioc peut notamment être commercialisé pour l’alimentation animale (fourrage) sous forme de

cossettes desséchées, ou pour les produits à base d’amidons à finalité industrielle. En effet,

l’amidon de manioc est utilisé dans l’industrie alimentaire, mais aussi comme colle dans la production

de papier et de textiles. Il est également utilisé dans l’industrie pharmaceutique pour la fabrication des

comprimés. Exception faite du Nigéria et de l’Afrique du Sud, les pays d’Afrique sont peu ou pas

présents sur ces secteurs de transformation.

Enfin, bien que le manioc ne joue pas encore un grand rôle dans la production de biocarburants,

cela devrait changer avec les orientations de la Chine. Avec une tonne de manioc, qui contient 30%

d’amidon, 280 litres d’éthanol pur à 96% peuvent être produits.

Codes du Système Harmonisé et codes au niveau de la ligne nationale tarifaire

pour la Côte d’Ivoire

Dans la suite de l’étude nous ferons l’analyse du manioc sous ses différentes formes qui sont

répertoriées dans divers chapitres du Système harmonisé4 (SH). Pour ce faire, nous ferons référence

au groupe « manioc et dérivés », composé de la sélection des quatre produits mentionnés ci-dessus :

les racines de manioc (SH-071410), les fécules de manioc (SH-110814), la farine de manioc

(SH-110620), le tapioca (SH-190300). L’attiéké, le placali ou la pâte de manioc ne sont pas

explicitement répertoriées, mais il semblerait que ces produits soient classés dans la catégorie

« farine et semoule de manioc », avec le gari.

4 Le Système Harmonisé (SH) est une classification internationale des marchandises avec des codes pouvant

aller jusqu’à 6 chiffres. Cette classification a été élaborée sous la conduite de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD). Elle est utilisée par la quasi-totalité des pays du monde comme base pour la collecte des droits de douane et statistiques du commerce international, ce qui représente environ 98% du commerce mondial. Cette classification permet d’effectuer des comparaisons du commerce au niveau international, ce qui facilite l’analyse de la demande par différents pays.

6

Au-delà des 6 chiffres du SH, chaque pays a la faculté de décider d’une classification propre pour

rapporter son commerce et imposer ses tarifs douaniers : il s’agit des Lignes Tarifaires Nationales

(LTN). Comme le montre le

Tableau 1, la Côte d’Ivoire a des LTN à 8 chiffres pour les racines de manioc (07141000), la fécule de

manioc (11081400), la farine de manioc (11062010) et le tapioca (19030000).

Tableau 1. Code SH et LTNs du manioc et de ses dérivés pour la Côte d’Ivoire

Code SH Libellé produit LTN Libellé produit

071410 Racines de manioc, fraîches, réfrigérées, congelées ou séchées, même débitées en morceaux ou agglomérées sous forme de pellets

07141000 Racines de manioc, fraîches ou séchées

110814 Fécule de manioc (cassave) 11081400 Fécule de manioc (cassave)

110620 Farine, semoules et poudres de sagou ou des racines ou tubercules du n°0714

11062010 Farine, semoules et poudre de manioc y compris le gari

190300 Tapioca et ses succédanés préparés à partir de fécules, sous forme de flocons, grumeaux, grains perlés, criblures ou formes similaires

19030000 Tapioca, ses succédanés préparés à partir de fécules, en flocons, grains

Source : Trade Map, Centre du Commerce International.

7

B. Production et consommation mondiale

Production mondiale5

La production mondiale de manioc est passée de 176 millions de tonnes en 2000 à 252 millions de

tonnes en 2011 comme le montre la Figure 1. Cela correspond à une croissance annuelle moyenne

de 4,0% pour la période 2000-2011.

Figure 1. Evolution de la production mondiale de manioc (cassave) de 2000 à 2011

Source : Données FAOSTAT.

En 2011, les trois pays producteurs les plus importants, comme le montre le Tableau 2, étaient le

Nigéria avec une production de 52,4 millions de tonnes, le Brésil avec 25,4 millions de tonnes et

l’Indonésie avec 24,0 millions de tonnes de manioc produites. Ces 3 pays totalisent plus de 40% de la

production mondiale de manioc en 2011. Entre 2006 et 2011, le Nigéria semble confirmer sa place de

premier producteur, avec un taux de croissance de sa production supérieur à celui des autres

producteurs mondiaux.

Tableau 2. Liste des 5 premiers pays producteurs mondiaux de manioc et de la Côte d’Ivoire en 2011

Pays producteurs Production en 2011 (tonnes)

Part dans la production mondiale en 2011 (%)

Taux de croissance annuel de la production entre 2006 et 2011 (%)

MONDE 252 203 769 100,0 2,4

Nigéria 52 403 500 20,8 2,8

Brésil 25 441 700 10,1 -0,9

Indonésie 24 009 600 9,5 -0,6

Thaïlande 21 912 400 8,7 -0,4

Congo, Rép. Dém. 15 569 100 6,2 0,8

Côte d’Ivoire (21ème

place) 2 359 020 0,9 0,8

Source : Données FAOSTAT.

5 Les données de production proviennent de la base de données de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation).

0

50

100

150

200

250

300

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pro

du

cti

on

en

mil

lio

ns

de

to

nn

es

8

Liste des pays producteurs dans la sous-région

Le manioc connaît un développement en Afrique de l’Ouest du fait de sa culture facile et des faibles

coûts de production. Il est de plus en plus cultivé en remplacement d’autres cultures moins rentables.

La production de manioc de la CEDEAO a en effet progressé de 61,3% entre 2000 et 2011. Elle a

atteint 76,1 millions de tonnes et représentait 30,2% du volume mondial en 2011. Les Figure 2 et

Figure 3 ci-dessous montre que le Nigeria avec 52,4 millions de tonnes produites se positionne

comme le premier contributeur de la région, soit une part de 68,9% dans le volume de la CEDEAO. Il

est suivi du Ghana qui participe à la production régionale à hauteur de 18,7%. Enfin le Bénin et la

Côte d’Ivoire contribuent de façon plus modeste avec des parts respectives de 4,7% et 3,1%.

Figure 2. Carte des producteurs de manioc en Afrique en 2011

Source : FAOSTAT.

Figure 3. Evolution de la production de la CEDEAO entre 2000 et 2011 et contribution des quatre producteurs les plus importants de la région

Source : Données FAOSTAT.

Surface de culture du manioc et rendements en tonnes par hectare

A l’échelle mondiale

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0

10

20

30

40

50

60

70

80

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pro

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la

CE

DE

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(%

)

Nigeria

Ghana

Bénin

Côted'Ivoire

ProductiontotaleCEDEAO

9

L’accroissement de la production mondiale est dû à une amélioration du rendement moyen et

l’extension des surfaces. Alors que les surfaces cultivées ont progressé en moyenne de 16% entre

2000 et 2011, passant de 17,0 à 19,6 millions d’hectares, la production a, quant à elle, augmenté de

43% environ. Le rendement moyen du manioc en tonnes par hectare, étant déjà élevé par rapport à

d’autres cultures vivrières fournissant de l’amidon6, il a tout de même augmenté de 24% entre 2000

et 2011 pour atteindre 12,8 tonnes par hectare. C’est en Inde que le rendement est le plus élevé avec

une production de 36,5 tonnes par hectare en 2011.

En 2011, la culture du manioc sur le continent africain s’étendait sur plus de 13,0 millions d’hectares

(Tableau 3), soit plus des deux-tiers de la surface mondiale attribuée à la culture du manioc. Bien que

l’Asie possède une surface qui est trois fois inférieure à celle de l’Afrique, ses rendements sont

presque deux fois supérieurs aux rendements africains (19,6 tonnes par hectare contre 10,8 tonnes

par hectare).

Tableau 3. Evolution des surfaces cultivées et rendements du manioc parmi les principaux continents producteurs

2006 2007 2008 2009 2010 2011

Surface cultivée (millions

d'Ha)

Afrique 12,1 11,9 12,5 12,4 12,3 13,0

Amériques 2,8 2,8 2,7 2,6 2,7 2,7

Asie 3,7 3,8 3,9 4,0 3,9 3,9

Rendement (tonnes/Ha)

Afrique 9,8 9,8 9,7 9,7 10,4 10,8

Amériques 13,2 13,2 13,0 12,8 12,5 12,9

Asie 18,4 19,2 19,3 20,2 19,4 19,6

Source : Données FAOSTAT.

A l’échelle de la CEDEAO

La surface de culture du manioc de la CEDEAO a progressé de 18% en onze ans passant de 4,9

millions à 5,7 millions d’hectares entre 2000 et 2011. Le Nigéria cultive le manioc sur une surface de

3,7 millions d’hectares, soit 65% de la surface de la CEDEAO dédiée à cette culture. La hausse de la

production nigériane de manioc sur la période 2000-2011 (+63,7%) est donc principalement le

résultat d’une amélioration des rendements en tonnes par hectare, qui sont passés de 9,7 à 14,0

tonnes par hectare (soit +44,6%) (Figure 4).

Parmi les pays de la CEDEAO, le Ghana, le Mali, le Niger et le Nigéria sont ceux qui ont les

rendements les plus élevés avec une production de manioc égale ou supérieure à 14 tonnes par

hectare, alors que la moyenne de la région se situait à 9,6 tonnes par hectare.

L’évolution de la production ivoirienne, quant à elle, résulte surtout de l’accroissement de la surface

cultivée qui est passée de 271 000 hectares en 2000 à 353 000 hectares en 2011, comme le montre

la Figure 5. Cette surface représente moins de 7% de la surface de la CEDEAO consacrée à la

culture du manioc. En revanche, les rendements ont diminué de 13,6% entre 2000 et 2011, atteignant

6,7 tonnes par hectare, soit 69% du niveau de rendement moyen de la CEDEAO. La Côte d’Ivoire

possède donc une marge de progression en comparaison avec les autres pays de la CEDEAO, qui

disposent presque des mêmes technologies et conditions climatiques. Cette baisse des rendements

s’expliquerait, selon le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) de la Côte d’Ivoire, par le

fait que la culture du manioc épuise progressivement le sol. Afin d’améliorer la fertilité des sols et le

rendement du manioc, il serait nécessaire de corriger les carences minérales et d’optimiser les

apports en fumier. Aussi, une meilleure sélection de plants et semences permettrait une plus grande

6 A titre d’exemple, en 2010, selon les données FAOSTAT, le blé avait un rendement moyen de 3,0 tonnes à

l’hectare, le riz de 4,4 tonnes, le maïs de 5,1 tonnes et l’igname de 10,1 tonnes.

10

résistance aux nuisibles et aux maladies. Certaines variétés améliorées de manioc ont des

rendements potentiels moyens de 30 tonnes par hectare (cf. annexe 2).

Figure 4. Evolution des rendements de la production de manioc (tonnes par hectare) des premiers producteurs mondiaux et de la Côte d’Ivoire

Source : Données FAOSTAT.

Figure 5. Évolutions de la surface de culture et des rendements du manioc en Côte d’Ivoire entre 2000 et 2011

Source : Données FAOSTAT.

Consommation mondiale 7

Les données sur la consommation de manioc n’étant disponibles que jusqu’en 2003, nous

analyserons la consommation dans les sections suivantes à partir des données de commerce. Pour

les données jusqu’en 2003, nous nous appuierons sur les données de l’organisation des Nations

Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

7 Données d’archives de la FAO (2003).

0

5

10

15

20

25

2006 2007 2008 2009 2010 2011

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nd

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pa

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)

Indonésie

Thaïlande

Brésil

Nigéria

République Démocratiquedu Congo

Côte d'Ivoire

0

50

100

150

200

250

300

350

400

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Su

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)

Rendement Surface

11

La consommation du manioc sous forme de nourriture destinée à la consommation humaine est la

plus fréquente dans le monde. Elle est largement concentrée en Afrique où l’on consomme les

racines fraîches et les feuilles dans de nombreux plats nationaux. En Côte d’Ivoire, plus de 80% de la

production nationale est consacrée à la consommation humaine. Toutefois, la consommation de

manioc par habitant en Côte d’Ivoire (environ 100 kilogrammes par habitant, par an) reste inférieure à

celle d’autres pays africains (Figure 6).

Selon une étude de la FAO, la consommation totale de manioc à destination de l’alimentation

humaine était de presque 105 millions de tonnes en 2003, dont 63% était attribuée au continent

africain, 26% à l’Asie et 11% à l’Amérique Latine. L’Europe ne consommant qu’une part négligeable

du manioc produit dans le monde (0.6%).

La croissance alimentaire mondiale de manioc aurait en moyenne stagné entre les années 1970 et le

début des années 2000. Alors qu’en Afrique et en Asie sa consommation aurait augmenté,

respectivement de 136% et 81% entre 1970 et 2003, en Amérique Latine la consommation

alimentaire de manioc aurait diminué de 6% durant la même période.

La deuxième plus importante utilisation du manioc est l’alimentation animale puisqu’un quart de la

production mondiale en 2003 était utilisée comme ingrédient pour le bétail. Mais c’est surtout en

Amérique Latine que ce pourcentage était le plus important : 47% de l’utilisation de manioc était

attribuée à la consommation animale, alors qu’en Afrique ce taux était de 17% et en Asie de 24%.

Figure 6. Les principaux pays africains consommateurs de manioc

Source : Données d’archives de la FAO.

12

C. La structure des importations et exportations mondiales 8

Situation du commerce mondial

Les échanges internationaux de manioc et des produits dérivés du manioc n’ont porté que sur environ

3 à 4% de la production mondiale entre 2007 et 2011. Cela révèle l’importance de

l’autoconsommation des pays producteurs, notamment en Afrique, producteur prépondérant pour

lequel le manioc constitue une culture de subsistance. L’existence d’un commerce informel intra-

africain sur le marché du manioc n’est cependant pas à négliger. Cette situation conduit à une plus

grande présence des produits à base de manioc en provenance d’Asie ou d’Amérique latine sur le

marché international par rapport à ceux en provenance d’Afrique. En effet, le marché mondial est

principalement concentré en Asie. En 2011, les trois premiers pays asiatiques, Chine, Indonésie et

Taipei chinois, représentaient à eux seuls 74% des importations mondiales dont 61% pour la Chine

(Tableau 4). Entre 2007 et 2011, le taux de croissance annuel en valeur des importations chinoises

de manioc et dérivés a été nettement supérieur à celui des importations mondiales, 21,9% contre

14,4%. Quant au marché des exportations de manioc et dérivés, il est largement dominé par deux

pays comme le révèle la Figure 8, la Thaïlande et le Viet Nam, qui totalisent respectivement 66% et

21% des parts dans les exportations mondiales.

Les sources d’approvisionnement des trois importateurs majeurs sont peu diversifiées. Par exemple,

97% des importations chinoises de manioc et dérivés proviennent de deux pays seulement, la

Thaïlande et le Viet Nam. Cette proportion est de 95% pour le Taipei chinois qui s’approvisionne dans

les mêmes pays et de 98% pour l’Indonésie qui s’approvisionne auprès de la Thaïlande et de

Singapour.

8 Les données de cette partie proviennent de l’outil TradeMap, développé par le CCI-ITC à Genève.

13

Figure 7. Carte des pays importateurs de racines de manioc (SH 071410) en 2011

Source : Trade Map, CCI.

Tableau 4. Liste des premiers importateurs mondiaux de “manioc et dérivés” en 2011

Importateurs

Valeur importée en

2011 (en milliers de

USD)

Quantité importée

2011 (tonnes)

Taux de croissance annuel en

valeur 2007-2011

Taux de croissance

en valeur en 2010-2011

(%)

Taux de croissance annuel en

volume 2007-2011

(%)

Monde 3 029 572 8 420 684 14,4 25,3 -1,8

Asie 2 685 078 7 966 866 20,8 23,7 3,6

Chine 1 844 525 5 899 117 21,9 19,9 3,0

Indonésie 211 812 436 255 27,8 74,6 9,1

Taipei Chinois 171 810 343 061 11,8 28,5 -5,3

Malaisie 96 404 190 922 25,5 11,5 9,7

Japon 88 093 168 743 13,4 50,7 -0,8

République de Corée

87 942 361 877 12,6 74,2 1,5

Philippines 38 295 72 787 28,3 10,5 5,7

Singapour 34 960 60 207 20,9 19,4 3,9

Thaïlande 32 997 310 575 104,5 218,0 79,8

Amérique du Nord 146 669 159 612 15,4 32,5 5,4

Etats-Unis d'Amérique

133 537 146 356 19,3 32,5 8,5

Afrique 18 009 45 649 9,1 4,3 -3,6

Afrique du Sud 9 713 16 429 6,3 -17,6 -12,1

Burundi 1 629 11 259 193,3 258,0 221,0

Nigéria 1 502 2 660 112,2 292,2 90,0

Sénégal 935 2 208 20,9 88,5 10,9

Ghana 580 406 54,8 26,6 10,5

Source : Trade Map, CCI.

Note : Parmi les pays africains, le commerce informel étant relativement important, tous les flux commerciaux ne peuvent apparaître dans ce tableau.

14

Figure 8. Carte des pays exportateurs de racines de manioc (SH 071410) en 2011

Source : Trade Map, CCI.

Caractéristiques des importations mondiales

Sur la période allant de 2007 à 2011, les importations mondiales de manioc ont enregistré une

hausse de 71,3% entre 2007 et 2011. La valeur des importations est passée, en effet, de 1,8 milliard

à 3,0 milliards de dollars durant cette période. Comme le montre la Figure 9, les racines et fécules de

manioc sont les produits les plus importées dans le groupe des 4 produits. Les plus fortes évolutions

en valeur entre 2007 et 2011 sont attribuées aux produits transformées : la farine de manioc (+123%)

et la fécule de manioc (+110%). Pour une analyse détaillée des importations par produit SH, se

référer à l’annexe 3.

15

Figure 9. Evolution des importations mondiales de racines de manioc et de ses dérivés entre 2007 et 2011

Source : Trade Map, CCI.

Le poids des racines de manioc (SH-071410) est toutefois moins important dans les importations en

valeur (54%) qu’en volume, alors que celui des fécules de manioc (SH-110814) est plus significatif

(42%). Cela s’explique par la valeur unitaire des fécules qui est supérieure à celle des racines

(Tableau 5).

Tableau 5. Valeur unitaire des exportations (US$ par tonne) de chaque produit en 2011

Exportateurs Racines de manioc (SH-071410)

Fécules de manioc (SH-110814)

Farine de manioc (SH-110620)

Tapioca (SH-190300)

Monde 271 500 876 865

CEDEAO 350 472 1 365 394

Côte d'Ivoire 600 345 217 400

Source : Trade Map, CCI.

0

500

1,000

1,500

2,000

2,500

3,000

3,500

2007 2008 2009 2010 2011

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Farine, semoule demanioc SH-110620

Tapioca SH-190300

Fecule de manioc SH-110814

Racines de maniocSH-071410

16

Caractéristiques des exportations mondiales

Les pays d’Asie, notamment les pays producteurs les plus importants, exportent une part significative

de leur production (11% en moyenne en 2011). A titre d’exemple, la Thaïlande et le Viet Nam ont

exporté respectivement 26% et 20% des quantités qu’ils ont produites en 2011. En revanche, les

pays d’Afrique, grands consommateurs de plats à base de manioc, exportent une part très faible de

leur production de manioc.

Les exportations mondiales de manioc et dérivés s’élevaient à 2,9 milliards de dollars en 2011 suite à

une progression annuelle moyenne de 15,8% entre 2007 et 2011 (Tableau 6). Pour une analyse

détaillée des performances d’exportation par produit SH, se référer à l’annexe 4.

Tableau 6. Liste des 10 premiers exportateurs mondiaux de “manioc et dérivés” en 2011

Exportateurs Valeur exportée en 2011 (milliers de USD)

Quantité exportée en 2011 (tonnes)

Taux de croissance annuel en valeur 2007-2011

Taux de croissance en valeur en 2010-2011 (%)

Taux de croissance annuel en volume 2007-2011 (%)

Monde 2 929 201 8 328 861 15,8 20,4

Asie 2 741 164 8 084 440 17,1 19,3

Thaïlande 1 938 618 5 657 101 18,8 20,5 -1,7

Viet Nam 620 589 1 973 302 12,1 9,0

Indonésie 91 274 219 731 20,4 78,3 -2,6

Chine 32 602 30 139 26,9 39,2 22,5

Taipei Chinois 15 713 16 248 27,3 32,9 23,3

Hong Kong (Chine) 13 862 25 091 -5,8 -11,2 -19,5

Myanmar 6 957 28 465

6111,6

Cambodge 5 356 109 426 2,3 84,1 42,7

Amérique Latine 109 195 173 430 13,1 24,7 -0,2

Costa Rica 64 545 85 869 11,9 26,3 -1,4

Afrique 18 226 29 544 22,8 182,6 -6,6

Ghana 13 095 4 955 51,4 696,0 8,0

Nigéria 1 491 3 793 -2,2 -0,1

Côte d'Ivoire 1 346 4 455 15,1 17,8 22,8

Ouganda 826 13 279 -19,7 -13,9 -19,0

Source : Trade Map, CCI.

Marché régional au niveau des pays de la CEDEAO9

Performance des exportations de la CEDEAO

Au niveau régional, les exportations de manioc et dérivés de la région CEDEAO ont augmenté de

33,5% sur la période allant de 2007 à 2011 (Tableau 7). Cependant elles ne représentaient que 0,5%

des exportations mondiales en 2011. La Côte d’Ivoire, avec des exportations de manioc et dérivés

d’une valeur de 1,3 million de dollars, fait partie des trois principaux exportateurs de la région,

9 Les statistiques du commerce présentées dans cette partie proviennent de Trade Map. Certains pays de la CEDEAO ne rapportent pas leurs données du commerce. La base données Trade Map utilisent les statistiques miroirs pour ces pays non rapporteurs. De plus, une partie du commerce inter-régional est informel et n’apparaît pas dans les statistiques officielles.

17

derrière le Ghana (13,1 millions de dollars) et le Nigéria (1,5 million de dollars). A eux trois, ils

représentent 98,4% des exportations de la région CEDEAO.

Tableau 7. Liste des principaux pays exportateurs de manioc et dérivés de la CEDEAO entre 2007 et 2011

Exportateurs Valeur

exportée 2007

Valeur exportée

2008

Valeur exportée

2009

Valeur exportée

2010

Valeur exportée

2011

Taux de croissance annuel en

valeur 2007-2011

(%)

Part de marché dans la

CEDEAO en 2011 (%)

Monde 1 628 469 1 623 156 1 887 624 2 433 027 2 929 201 15,8

La Communauté économique des Etats de l'Afrique l'Ouest (CEDEAO)

5 096 4 403 5 301 4 514 16 177 33,5 100,0

Ghana 2 490 1 680 2 503 1 645 13 095 51,4 80,9

Nigéria 1 628 1 688 1 568 1 492 1 491 -2,2 9,2

Côte d'Ivoire 767 904 1 044 1 143 1 346 15,1 8,3

Togo 77 50 62 111 139 15,9 0,9

Bénin 104 64 100 68 81 -6,1 0,5

Source : Trade Map, CCI.

Note : Les valeurs exportées sont en milliers de dollars américains.

Les pays de la CEDEAO exportent davantage en dehors de la région comme le montre le Tableau 8.

Le marché intra-régional représente moins de 10%. Le principal importateur au sein de la région est

le Niger qui représente à lui seul 80% des importations de manioc et dérivés en provenance de la

CEDEAO.

Les pays européens, et notamment les Pays-Bas sont la première destination hors-CEDEAO la plus

important pour les exportations de manioc et dérivés en provenance de la région. Les Etats-Unis sont

également un des principaux marchés destinataires avec une part de marché de 29%,

Tableau 8. Destinations des exportations de la CEDEAO en 2011

Marchés importateurs de manioc et dérivés exportés par la CEDEAO

Importateurs Valeur importée en 2011 (en milliers de USD)

CEDEAO dont : 624

Niger 502

Togo 36

Sénégal 35

Gambie 26

Burkina Faso 21

RESTE DU MONDE dont : 6 315

Etats-Unis d’Amérique 1 801

Pays-Bas 1 550

Royaume-Uni 981

Belgique 471

Canada 463

Source : Trade Map, CCI.

18

Note : le total des exportations de la CEDEAO ne correspond pas à celui du tableau précédent car les données de ce tableau sont des flux miroirs.

Marchés fournisseurs de la CEDEAO

Cependant la CEDEAO est concurrencée sur son marché par des fournisseurs mondiaux,

particulièrement par des pays d’Asie et d’Amérique du Sud comme le montre le Tableau 9. Le Ghana

a été en 2011 pour la première fois le premier fournisseur de la région, avec une part d’environ 35%

dans les importations de la CEDEAO. Cette année-là, le pays a exporté uniquement de la farine de

manioc (SH-110620) et principalement vers la Gambie. Les cinq autres premiers pays fournisseurs,

sont des pays hors-CEDEAO et assuraient 60% des importations de la CEDEAO pour le manioc et

ses dérivés en 2011. Les pays de la CEDEAO importent principalement des fécules de manioc (SH-

110814) et du tapioca (SH-190300) de ces fournisseurs. Pour les pays exportateurs asiatiques, ces

valeurs exportées vers la CEDEAO représentent cependant une faible part de leurs exportations

totales de manioc et dérivés. Avant 2011, aucun pays africain n’apparaît dans cette liste car il reste

difficile de capter les flux commerciaux intra régionaux, qui ne seraient sans doute pas aussi

négligeables que les statistiques ne le laissent à penser.

Tableau 9. Liste des marches fournisseurs de la CEDEAO entre 2007 et 2011

Marchés fournisseurs de la CEDEAO

Valeur exportée en 2007 (en milliers de USD)

Valeur exportée en 2008 (en milliers de USD)

Valeur exportée en 2009 (en milliers de USD)

Valeur exportée en 2010 (en milliers de USD)

Valeur exportée en 2011 (en milliers de USD)

Part dans les importations de la CEDEAO en 2011 (%)

Monde 2 048 3 416 2 487 3 399 7 294 100,0

Ghana 73 46 49 110 2 545 34,9

Thaïlande 640 1 427 565 923 1 965 26,9

Chine 82 790 652 768 1 343 18,4

Brésil 76 125 65 79 538 7,4

Hong Kong (Chine)

130 144 122 343 373 5,1

Paraguay 0 0 0 30 188 2,6

Source : Trade Map, CCI.

Performance des exportations de la Côte d’Ivoire

Evolution des exportations de la Côte d’Ivoire

La valeur des exportations de manioc et dérivés de la Côte d’Ivoire a cru de 76% entre 2007 et 2011

passant de 767 000 dollars à 1,3 million de dollars. Les exportations ivoiriennes de manioc et dérivés

ont représentées 0,02% des exportations totales agricoles du pays en 2011. En effet, la plus

importante part est attribuée à l’exportation de cacao en fèves (SH-180100) et de pâte de cacao (SH-

180310) qui constituent plus de 65% des exportations agricoles ivoiriennes.

Par rapport aux exportations de manioc et dérivés de la CEDEAO en 2011, la Côte d’Ivoire détenait

une part de 8,3% et était classée troisième exportateur le plus important de la région après le Ghana

et le Nigéria.

La part la plus importante parmi les quatre produits est celle des exportations de tapioca (SH-

190300), qui a progressé de 38 à 59% entre 2007 et 2011. La farine de manioc est le deuxième

produit le plus important en termes d’exportations en valeur pour la Côte d’Ivoire. Sa part a diminué

entre 2007 et 2011 pour atteindre 38% des exportations de manioc et dérivés de la Côte d’Ivoire

comme le montre la Figure 10.

19

Figure 10. Evolution des exportations de « manioc et dérivés » en provenance de Côte d’Ivoire entre 2007 et 2011

Source : Trade Map, CCI.

Comme le montre le Tableau 10, la Côte d’Ivoire avait une part négligeable dans les exportations de

la CEDEAO en 2011 pour les racines de manioc. En revanche, sa part est prépondérante pour les

exportations de tapioca (97,8%) avec un volume exporté de 2 002 tonnes pour une valeur de 800 000

dollars en 2011. Le pays joue également un rôle important au sein de la CEDEAO pour les

exportations de fécule de manioc, contribuant environ à 38% des exportations totales de la région

pour ce produit.

Tableau 10. Performance des exportations de la Côte d’Ivoire pour chacun des produits en 2011

Code SH Exportateur

Valeur exportée en 2011 (milliers USD)

Quantité exportée en 2011 (tonnes)

Valeur unitaire (USD/unité)

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011 (%)

Taux de croissance annuelle en quantité entre 2007-2011 (%)

Part dans les exportations CEDEAO (%)

Racines de manioc SH-071410

CEDEAO 366 1 047 350 71 84 100,0

Côte d'Ivoire 3 5 600 -44 -52 1,4

Fécule de manioc SH-110814

CEDEAO 77 163 472 -23 -34 100,0

Côte d'Ivoire 29 84 345 -20 -30 37,7

Farine de manioc SH-110620

CEDEAO 14 916 10 927 1 365 35 21 100,0

Côte d'Ivoire 514 2 364 217 0 17 3,4

Tapioca SH-190300 CEDEAO 818 2 075 394 29 38 100,0

Côte d'Ivoire 800 2 002 400 30 35 97,8

Source : Trade Map, CCI.

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

2007 2008 2009 2010 2011

Ex

po

rta

tio

ns

en

va

leu

r (m

illi

ers

de

US

D)

Racines de manioc SH-071410

Fécule de manioc SH-110814

Tapioca SH-190300

Farine, semoule, poudre àbase de manioc SH-110620

20

79%

10%

4% 7%

SH-110814 Fécule de manioc

France

Etats-Unisd'Amérique

Italie

Autres

Principaux pays partenaires de la Côte d’Ivoire en 2011

Le Tableau 11 montre qu’en 2011, la France était le premier pays importateur de manioc et dérivés

en provenance de la Côte d’Ivoire avec 47,2% de part dans les exportations du pays, suivi des Etats-

Unis (16,3%) et du Canada (8,4%). Ces pays ne sont pas classés parmi les trois importateurs

mondiaux de manioc et dérivés. Mais depuis 2007, la France, les Etats-Unis et le Canada ont

représenté en moyenne 81% du marché de la Côte d’Ivoire pour les exportations de manioc et

dérivés.

Tableau 11. Principales destinations des exportations de “manioc et dérivés” de la Côte d’Ivoire

Rang Importateurs

Valeur exportée en 2007 (milliers USD)

Valeur exportée en 2008 (milliers USD)

Valeur exportée en 2009 (milliers USD)

Valeur exportée en 2010 (milliers USD)

Valeur exportée en 2011 (milliers USD)

Monde 767 904 1 044 1 143 1 346

1 France 363 584 622 710 635

2 Etats-Unis d'Amérique 152 143 200 191 220

3 Canada 70 78 65 46 113

4 Burkina Faso 0 6 0 7 103

5 Italie 102 21 59 43 97

6 Royaume-Uni 29 32 32 39 49

7 Mali 0 0 3 0 39

8 Belgique 7 6 42 0 36

9 Sénégal 5 17 8 17 22

10 Suisse 1 4 2 6 10

Source : Trade Map, CCI.

Note : Données directes.

Fécule de manioc

L’encadré ci-contre montre que la France apparaît

comme la principale destination des exportations de la

Côte d’Ivoire pour chacun des produits du groupe manioc

et dérivés. Elle est plus particulièrement représentée

dans les exportations de fécule de manioc (SH-110814)

où elle a accueilli 79% des exportations ivoiriennes en

2011. Mais aussi dans les exportations ivoiriennes de

tapioca (SH-190300), dont 62% étaient à destination de

la France.

21

62% 24%

5% 9%

SH-190300 Tapioca

France

Etats-Unisd'Amérique

Royaume-Uni

Autres

34%

33%

33%

SH-071410 Racine de manioc

Belgique

France

Royaume-Uni

22%

21%

20%

14%

8%

4% 11%

SH-110620 Farine de manioc

France

Canada

Burkina Faso

Italie

Mali

Etats-Unisd'AmériqueAutres

Racines de manioc

La Belgique et le Royaume-Uni sont également des

destinations privilégiées pour les exportations de racines

de manioc de la Côte d’Ivoire (34% et 33%

respectivement) alors que la Belgique a une part de 0,1%

dans les importations mondiales de racines de manioc et

le Royaume-Uni de 0,2%.

Farine de manioc

La farine de manioc (SH-110620) a été exportée

principalement vers la France (22%), le Canada (21%) et

le Burkina Faso (20%) en 2011. La France avait une part

de 2,1% dans les importations mondiales, le Canada de

3,3% et le Burkina Faso avait une part presque

inexistante dans les importations mondiales de farine de

manioc.

Tapioca

En ce qui concerne les exportations de tapioca (SH-

190300), la Côte d’Ivoire a ciblé des marchés

destinataires qui jouent un rôle important au niveau

mondial. Notamment, les Etats-Unis, vers lesquels la

Côte d’Ivoire a adressé 24% de ses exportations de

tapioca en 2011. Les Etats-Unis étant le plus gros

importateur de tapioca au monde en 2011. La France est

également un acteur majeur sur le marché mondial des

importations de tapioca puisque sa part a été évaluée à

5,2% en 2011.

22

D. Conditions d’accès aux marchés

Tarifs douaniers 10

La Côte d’Ivoire est un pays en développement membre de l’Organisation Mondiale du Commerce

(OMC). Elle bénéficie à ce titre du Système Généralisé des Préférences (SGP) 11

et des tarifs de la

Nation la Plus favorisée (NPF). 12

La Côte d’Ivoire est également membre de l’Union Economique et

Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), ce qui lui permet de profiter de tarifs préférentiels pour les

exportations en direction des pays de l’UEMOA. Le Tableau 12 ci-dessous montre les accords

préférentiels dont bénéficie la Côte d’Ivoire sur chacun de ses principaux marchés importateurs.

Tableau 12. Liste des régimes commerciaux préférentiels dont la Côte d’Ivoire bénéficie sur ses principaux marchés importateurs

Importateurs Année Régimes commerciaux applicables

Union Européenne 2012 Système Généralisé de Préférences (SGP)

2012 Accords de Partenariat économique (APE) - Intérim

Etats-Unis d'Amérique 2011 Système Généralisé de Préférences (SGP)

2012 African Growth Opportunity Act (AGOA) *

Canada 2012 Système Généralisé de Préférences (SGP)

Burkina Faso, Mali, Sénégal (UEMOA/CEDEAO)

2012 Tarif préférentiel pour les pays de l'UEMOA

2012 Tarif préférentiel pour les pays de la CEDEAO

2012 Tarif préférentiel pour la Côte d'Ivoire

Suisse 2011 Système Généralisé de Préférences (SGP)

Source : MAcMap, CCI.

Note : * l’AGOA a été rétabli par les Etats-Unis au bénéfice de la Côte d’Ivoire en Octobre 2011.

En moyenne les droits de douane appliqués au manioc et à ses dérivés en provenance de la Côte

d’Ivoire sont quasiment nuls sur la majorité de ses marchés importateurs. De plus, sur les dix

premiers marchés destinataires, la Côte d’Ivoire bénéficie de tarifs moins élevés que ceux appliqués

aux autres fournisseurs.

En revanche sur les marchés asiatiques, principaux importateurs mondiaux de produits « manioc et

dérivés », la Côte d’Ivoire fait face à des tarifs élevés. En Chine et en Indonésie, les tarifs moyens

appliqués sont 13,33% et 6,25% respectivement. La Côte d’Ivoire est ainsi désavantagée en matière

de droits de douane par rapport aux autres pays fournisseurs dans ces deux pays (cf. annexe 5).

A présent, nous analysons les droits de douane qui sont appliqués par les principaux pays

importateurs de chacun des produits du groupe manioc et dérivés exportés par la Côte d’Ivoire et les

principaux concurrents sur chacun des produits (Tableau 13). Nous comparons les tarifs auxquels la

Côte d’Ivoire et ses principaux concurrents sont confrontés afin de déterminer l’avantage tarifaire de

la Côte d’Ivoire sur ces marchés destinataires. Le tableau ci-dessous montre que pour chacun des

produits exportés par la Côte d’Ivoire vers ses principaux marchés destinataires, le pays fait face à

des tarifs nuls ou presque nuls. La Côte d’Ivoire dispose d’un avantage tarifaire sur plusieurs

marchés, notamment sur le marché européen grâce à l’APE et sur le marché burkinabé grâce à

l’accord de libre circulation dans l’espace UEMOA. Les Etats-Unis, quant à eux, deuxième partenaire

10

Les données de cette partie proviennent de l’outil MacMap, développé par le CCI-ITC à Genève. 11

Le SGP accorde des tarifs préférentiels aux pays en développement : les pays développés ont la possibilité d’importer des produits manufacturés ou semi-manufacturés en provenance des pays en développement à des tarifs douaniers inférieurs par rapport aux mêmes produits importés des pays développés. 12

Les tarifs NPF sont appliqués aux pays membres de l’OMC.

23

de la Côte d’Ivoire pour ses exportations de fécule de manioc, appliquent un tarif NPF nul à

l’ensemble de leurs fournisseurs. La Côte d’Ivoire ne dispose donc pas d’un avantage tarifaire par

rapport à ses concurrents sur le marché américain.

Tableau 13. Liste des tarifs douaniers appliqués par les principaux importateurs pour chaque code SH en provenance de la Côte d’Ivoire et des trois principaux concurrents

Tarif moyen appliqué par

Racines de manioc (SH-071410)

Côte d'Ivoire

Thaïlande Viet Nam Costa Rica

Union Européenne 0%

(APE) 95 EUR / tonne (NPF) 95 EUR / tonne (NPF) 95 EUR / tonne (NPF)

UEMOA 0%

(UEMOA) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

CEDEAO 20%

(NPF) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

Tarif moyen appliqué par

Fécule de manioc (SH-110814)

Côte d'Ivoire

Indonésie Viet Nam Thaïlande

Union Européenne 0%

(APE) 166 EUR / tonne (NPF) 166 EUR / tonne (NPF) 166 EUR / tonne (NPF)

Etats-Unis d'Amérique 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF)

UEMOA 0%

(UEMOA) 10% (NPF) 10% (NPF) 10% (NPF)

CEDEAO 35%

(NPF) 35% (NPF) 35% (NPF) 35% (NPF)

Tarif moyen appliqué par

Farine de manioc (SH-110620)

Côte d'Ivoire

Chine Thaïlande Pérou

Union Européenne 0%

(APE) 95 EUR / tonne (NPF) 95 EUR / tonne (NPF)

0% (préférence tarifaire Pérou)

Canada 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF)

UEMOA 0%

(UEMOA) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

CEDEAO 20%

(NPF) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

Tarif moyen appliqué par

Tapioca (SH-190300)

Côte d'Ivoire

Thaïlande Chine Taipei chinois

Union Européenne 0%

(APE) 2,9% + 151 EUR / tonne

(SGP) 2,9% + 151 EUR / tonne

(SGP) 6,4% + 151 EUR / tonne

(NPF)

Etats-Unis d'Amérique 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF) 0% (NPF)

UEMOA 0%

(UEMOA) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

CEDEAO 20%

(NPF) 20% (NPF) 20% (NPF) 20% (NPF)

Source : MAcMap, CCI.

Note : n’apparaissent que les tarifs pour les principaux marchés importateurs d’un produit exporté par la Côte

d’Ivoire, et l’UEMOA et la CEDEAO.

24

Mesures non tarifaires

La MAST (Multi-Agency Support Team) – groupement d’institutions internationales traitant des obstacles non tarifaires, dont l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et le Centre du Commerce International (CCI) – définit les mesures non tarifaires (MNT) de la façon suivante :

Les mesures non tarifaires (MNT) sont des mesures autres que les droits de douane ordinaires qui sont susceptibles d’avoir un effet économique sur les échanges internationaux de biens et de modifier les quantités échangées, les prix ou les deux (MAST, 2008)

Selon une enquête réalisée par le CCI13

en 2012, 54% des entreprises exportatrices ivoiriennes

interrogées seraient affectées par des MNT ou d’autres obstacles au commerce. Au sein du secteur

agricole, le groupe des « aliments frais et des matières premières », dont le manioc fait partie est un

des plus affectés. 67% des entreprises interrogées appartenant à ce groupe ont déclaré faire face à

des obstacles à l’exportation. Les MNT contraignantes appliquées par les pays partenaires sur les

produits du secteur agricole (et plus particulièrement les aliments frais et les matières premières

agricoles) concernent avant tout l’évaluation de la conformité (31%) puis les règles d’origine (23%).

En ce qui concerne plus spécifiquement le manioc, les normes auxquelles les importations de racines

de manioc sont soumises, sont principalement de nature sanitaire. En effet le manioc a la particularité

d’être un aliment toxique lorsqu’une préparation adéquate n’a pas été effectuée préalablement. Il

contient des glucosides cyanogéniques qui, sous l’effet d’une enzyme, se transforment en acide

cyanhydrique. Généralement la teneur en cyanure est beaucoup plus élevée dans la peau du manioc.

L’UE, principal importateur de la Côte d’Ivoire, applique des mesures non tarifaires à ses importations

de manioc.14

Il s’agit de six prescriptions spécifiques au code LNT 07141091 correspondant à la

description « Racines de manioc des types utilisés pour la consommation humaine, en emballages

immédiats d’un contenu net n’excédant pas 28 kg, soit frais et entiers, soit congelés sans peau,

même coupés en morceaux ». Ces mesures sanitaires et phytosanitaires concernent :

Le contrôle des contaminants alimentaires dans ou sur les aliments,

Le contrôle des résidus de pesticides dans ou sur les denrées alimentaires d’origine végétale

et animale,

Le contrôle sanitaire d’aliments d’origine non animale, et

Le contrôle phytosanitaire.

Quant aux standards et exigences techniques auxquels sont confrontés les exportateurs ivoiriens sur

le marché européen concernent :

L’étiquetage pour les produits alimentaires, et

Une mesure volontaire sur les produits de production biologique.

Pour les trois autres produits, des mesures sont également prises par l’UE pour leurs importations. Il

s’agit des mêmes prescriptions, ou seulement une partie d’entre elles.

13

Enquêtes du Centre du Commerce International sur les MNT en Côte d’Ivoire en collaboration avec le ministère du commerce et le BNET, 2012. Au cours de cette enquête, 302 entreprises exportatrices, tous secteurs confondus, ont été interrogées (dont 203 exportatrices et importatrices et 99 exportatrices uniquement). 14

Source : Export Helpdesk (Commission européenne).

25

E. Perspectives de diversification de marché

L’analyse de la diversification des marchés est fondée sur le screening de marchés, un processus

d’analyse basé sur des facteurs permettant d’identifier un marché international présentant un intérêt

particulier pour un pays ou un secteur d’exportation. Dans les sections précédentes de l’étude, nous

avons établi la situation aussi bien à l’échelle mondiale qu’à l’échelle de la Côte d’Ivoire en termes de

production, d’importations et d’exportations de chacun des produits sous le groupe nommé « manioc

et ses dérivés ». Cette section se propose d’identifier des marchés attractifs pour les produits codés

SH-071410, SH-110620, SH-110814 et SH-190300. La méthodologie utilisée est celle qui a été mise

en place par le CCI (cf. annexe 6).

Identification des marchés attractifs pour les racines de manioc (SH-071410)

La Côte d’Ivoire exporte déjà vers les trois premiers marchés identifiés comme étant attractifs, à

savoir la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Mais de nouveaux marchés potentiels ont été

identifiés : la Norvège, la Suisse, la Chine, et le Canada (Tableau 14). Parmi eux, trois ont connu une

croissance positive des importations de racines de manioc, sur la période 2007-2011.

Les parts de marchés de la Côte d’Ivoire sont faibles ou inexistantes sur les dix premiers pays

attractifs. Le Costa Rica est leader dans sept marchés sur dix avec des parts très importantes allant

de 54% à 86% (Tableau 15). De plus, ses exportations sont en progression depuis 2010 sur tous ces

marchés. Cependant, le Costa Rica fait face à des tarifs douaniers plus élevés que la Côte d’Ivoire

sur le marché européen (12,4%). En revanche sur les marchés asiatiques, ce sont les concurrents

asiatiques qui se démarquent. Notamment la Thaïlande qui possède 69% des parts de marché en

Chine pour les importations de racines de manioc et bénéficie de tarifs douaniers nuls. En Thaïlande,

les importations proviennent à 97% du Cambodge.

Tableau 14. Performance à l’exportation de la Côte d’Ivoire sur les marchés attractifs en 2011

Rang Marchés attractifs

Indice d'attract

ivité

Valeur importée

pour le code SH 071410

en 2011

Part dans les

importations mondiales

Croissance des

importations du code SH

071410 2007-2011

Tarif moyen

appliqué à la Côte

d'Ivoire

Avantage tarifaire

Avantage de

distance

Marché existant

Classement exportations Côte d'Ivoire

en milliers de USD

% % % % Kilomètres

1 France 75 4 987 0,3 7,8 0,0 11,5 3 330 OUI 2

2 Royaume-Uni

70 3 053 0,2 5,8 0,0 10,8 2 007 OUI 3

3 Etats-Unis d'Amérique

67 61 962 3,8 19,3 0,0 0,0 -5 378 OUI 7

4 Norvège 67 184 0,0 36,3 0,0 23,8 2 470

5 Pays-Bas 66 12 761 0,8 -82,4 0,0 10,1 2 255 OUI 4

6 Suisse 65 818 0,1 -31,6 0,0 27,2 -1 670

7 Chine 65 1 388 017 85,7 35,6 8,3 -8,3 -9 641

8 Canada 64 3 029 0,2 26,8 0,0 0,0 -2 819

9 Thaïlande 63 32 200 2,0 95,2 40,0 0,0 -11 004

10 Espagne 63 7 679 0,5 -80,1 0,0 11,1 2 255

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

26

Tableau 15. Trois premiers concurrents et leur performance sur les marchés attractifs sélectionnés

Marchés attractifs 1er concurrent de la CI

sur le marché 2ème concurrent de la CI

sur le marché 3ème concurrent de la CI

sur le marché

(Indice) (Part de marché; Croissance des exportations 2010-2011; tarif appliqué)

France (75) Costa Rica

(76,3% ; 33% ; 12,4%) Pays-Bas

(9,6% ; 18% ; 0%) Brésil

(3,3% ; 79% ; 12,4%)

Royaume-Uni (70) Costa Rica

(54,3% ; 21% ; 12,4%) Inde

(11,2% ; 130% ; 12,4%) Pays-Bas

(10,9% ; 476% ; 0%)

Etats-Unis d'Amérique (67)

Costa Rica (86,2% ; 29% ; 0%)

Equateur (3% ; 35% ; 0%)

Nicaragua (2,5% ; 191% ; 0%)

Norvège (67) Costa Rica

(84,8% ; 29% ; 22,3%) Viet Nam

(3,8% ; n/a ; 22,3%) Royaume-Uni

(3,3% ; 50% ; 24,9%)

Pays-Bas (66) Costa Rica

(58,1% ; 19% ; 12,4%) Chypre

(15,5% ; 368% ; 0%) Ghana

(10,7% ; 75% ; 0%)

Suisse (65) Pays-Bas

(62,2% ; 18% ; 0,3%) Costa Rica

(13,3% ; 160% ; 0%) Cameroun

(5,9% ; 243% ; 0%)

Chine (65) Thaïlande

(68,9% ; -1% ; 0%) Viet Nam

(29% ; 92% ; 0%) Indonésie

(1,9% ; -6% ; 0%)

Canada (64) Costa Rica

(75,4% ; 40% ; 0%) Philippines

(14,3% ; 4% ; 0%) Viet Nam

(2,7% ; 50% ; 0%)

Thaïlande (63) Cambodge

(97% ; 237% ; 35%) RDP Lao

(3% ; 616% ; 35%) Chine

(0% ; 200% ; 5%)

Espagne (63) Costa Rica

(64,7% ; 12% ; 12,4%) Pays-Bas

(17,9% ; 3% ; 0%) Italie

(13,5% ; 766% ; 0%)

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

Identification des marchés attractifs pour la farine de manioc (SH-110620)

Les dix premiers marchés attractifs sélectionnés pour les exportations de farine de manioc (SH-

110620) sont pour la plupart déjà des importateurs de ce produit en provenance de la Côte d’Ivoire.

Cependant, ces marchés, principalement européens, ne sont pas forcément privilégiés par la côte

d’Ivoire puisqu’ils apparaissent assez bas dans le classement des exportations du pays (Tableau 16).

Les droits de douane moyens appliqués à la Côte d’Ivoire sont nuls pour l’ensemble des importateurs

et la Côte d’Ivoire bénéficie en général d’un avantage tarifaire sur ces marchés. Les Etats-Unis

semblent être le marché le plus attractif, son marché est large et dynamique. La Côte d’Ivoire a un

avantage tarifaire de 3,5% aux Etats-Unis, et pourtant le pays est classé en 6ème

position dans les

exportations de la Côte d’Ivoire. Des marchés comme la Pologne ou le Portugal ont été identifiés

comme étant attractifs, pourtant la Côte d’Ivoire n’est pas présente sur ces marchés, alors qu’elle

possède un avantage tarifaire et de distance en comparaison aux autres fournisseurs de ces deux

pays.

Sur le marché de la farine de manioc (SH-100620), le Pérou exporte vers sept des dix marchés qui

ont été identifiés comme attractifs pour la Côte d’Ivoire (Tableau 17). Il concurrence donc la Côte

d’Ivoire, également présent sur la majorité de ces marchés. Plus particulièrement en France, où le

Pérou a obtenu 24% des parts de marché des importations de farine de manioc en 2011 alors qu’il

faisait face à un tarif douanier (9,5%) supérieur à celui appliqué à la Côte d’ivoire. La Côte d’ivoire

doit donc consolider ses exportations vers ces pays. Aux Etats-Unis, référencés comme marché le

plus attractif pour la Côte d’Ivoire, la Chine possède 83,4% de part de marché.

27

Tableau 16. Performance à l’exportation de la Côte d’Ivoire sur les marchés attractifs en 2011

Rang Marchés attractifs

Indice d'attracti

vité

Valeur importée pour le

code SH 071410 en

2011

Part dans les

importations mondiales

Croissance des

importations du code SH

071410 2007-2011

Tarif moyen

appliqué à la Côte

d'Ivoire

Avantage tarifaire

Avantage de

distance

Marché existant

Classement exportations Côte d'ivoire

en milliers de USD

% % % % Kilomètres

1 Etats-Unis d'Amérique

86 24 684 44,1 83,8 0,0 3,5 1 693 OUI 6

2 Niger 74 708 1,3 49,8 0,0 20,0 -662 OUI 12

3 Royaume-Uni

72 2 111 3,8 22,6 0,0 4,5 -7 OUI 10

4 France 71 1 197 2,1 1,3 0,0 5,6 2 700 OUI 1

5 Allemagne 71 378 0,7 16,0 0,0 8,8 3 403 OUI 17

6 Pays-Bas 71 786 1,4 47,9 0,0 1,4 -1 931 OUI 18

7 Canada 70 1 867 3,3 32,8 0,0 0,0 -1 068 OUI 2

8 Pologne 70 53 0,1 92,7 0,0 9,1 2 704

9 Portugal 69 704 1,3 17,3 0,0 9,3 3 182

10 Belgique 68 306 0,5 60,6 0,0 0,8 -110 OUI 8

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

Tableau 17. Trois premiers concurrents et leur performance sur les marches attractifs sélectionnés

Marchés attractifs 1er concurrent de la CI

sur le marché 2ème concurrent de la CI sur le

marché 3ème concurrent de la CI sur le marché

(Indice) (Part de marché; Croissance des exportations 2010-2011; tarif appliqué)

Etats-Unis d'Amérique (86)

Chine (83,4% ; 60% ; 4,1%)

Pérou (4,2% ; 123% ; 0%)

Thaïlande (3,8% ; -11% ; 0%)

Niger (74) Nigéria

(99,7% ; 79% ; 20%) Côte d'Ivoire

(0,1% ; n/a ; 0%)

Royaume-Uni (72) Ghana

(37,2% ; -4% ; 0%) Allemagne

(18,2% ; 101% ; 0%) Pérou

(11,9% ; 58% ; 9,5%)

France (71) Pérou

(24% ; 89% ; 9,5%) Thaïlande

(13,1% ; 55% ; 9,5%) Ghana

(9,9% ; 62% ; 0%)

Allemagne (71) Pérou

(45% ; 7% ; 9,5%) Brésil

(18,3% ; -41% ; 9,5%) Inde

(13,5% ; n/a ; 9,5%)

Pays-Bas (71) Danemark

(38% ; 39% ; 0%) Ghana

(36,6% ; 6% ; 0%) Nigéria

(88,5% ; 35% ; 9,5%)

Canada (70) Pérou

(25,9% ; 110% ; 0%) Etats-Unis d'Amérique

(18,7% ; -1% ; 0%) Chine

(15,2% ; 99% ; 0%)

Pologne (70) Philippines

(73,6% ; n/a ; 9,5%) Autriche

(11,3% ; n/a ; 0%) Pérou

(7,5% ; n/a ; 9,5%)

Portugal (69) Brésil

(88,4% ; 0% ; 9,5%) Ghana

(3,7% ; -13% ; 0%) Pays-Bas

(2,7% ; -27% ; 0%)

Belgique (68) Cameroun

(31% ; 111% ; 0%) Pays-Bas

(14,4% ; -10% ; 0%) Pérou

(10,8% ; 450% ; 9,5%)

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

Identification des marchés attractifs pour la fécule de manioc (SH-110814)

Un pays se démarque parmi les marchés attractifs, il s’agit de la Norvège, marché sur lequel la Côte

d’Ivoire est absente (Tableau 18). Bien que le marché soit restreint en termes d’importations de fécule

de manioc, il semble dynamique, et offre à la Côte d’Ivoire un avantage tarifaire très important

(174,3%) par rapport aux fournisseurs actuels de la Norvège. De plus la Côte d’Ivoire est plus proche

28

de ce marché que ses concurrents. On constate également la présence de quatre pays africains

parmi ces marchés attractifs, le Nigéria, le Ghana, le Sénégal et l’Afrique du Sud.

La Thaïlande est le principal fournisseur de l’ensemble des importateurs de fécule de manioc, sauf

pour le Ghana (Tableau 19). Sa part varie entre 58% et 96%. Aux Etats-Unis et en Chine, la

Thaïlande bénéficie de droits de douane de 0%. En revanche, en Norvège, le fournisseur thaïlandais

fait face à un tarif très élevé de 120,7%. Et pourtant, la Norvège importe ses fécules de manioc à

94,5% de la Thaïlande.

Tableau 18. Performance à l’exportation de la Côte d’Ivoire sur les marchés attractifs en 2011

Rang Marchés attractifs

Indice d'attractiv

ité

Valeur importée pour le

code SH 110814 en

2011

Part dans les

importations mondiales

Croissance des

importations du code SH

110814 2007-2011

Tarif moyen

appliqué à la Côte

d'Ivoire

Avantage tarifaire

Avantage de

distance

Marché existant

Classement exportations Côte d'ivoire

en milliers de USD

% % % % Kilomètres

1 Norvège 70 2 297 0,2 38,0 0,0 174,3 2 470

2 Etats-Unis d'Amérique

69 31 930 2,5 46,5 0,0 0,0 4 132 OUI 2

3 Pays-Bas 68 11 056 0,9 45,7 0,0 16,8 3 641 OUI 7

4 Nigéria 67 1 234 0,1 89,1 0,3 0,0 7 742

5 Ghana 67 628 0,0 75,9 0,1 0,0 10 694

6 Sénégal 63 899 0,1 37,7 0,0 10,0 10 994

7 France 63 6 305 0,5 21,1 0,0 13,1 2 651 OUI 1

8 Chine 62 451 294 35,6 44,4 0,1 -10,0 -9 618

9 Afrique du Sud

60 8 786 0,7 10,1 0,1 0,0 4 113

10 Rép. Dominicaine

60 630 0,0 80,3 0,1 -1,9 5 808

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

Tableau 19. Trois premiers concurrents et leur performance sur les marches attractifs sélectionnés

Marchés attractifs 1er concurrent de la CI

sur le marché 2ème concurrent de la CI

sur le marché 3ème concurrent de la

CI sur le marché

(Indice) (Part de marché; Croissance des exportations 2010-2011; tarif appliqué)

Norvège (70) Thaïlande

(94,5% ; 16% ; 120,7%) Chine

(4,9% ; n/a ; 120,7%) Suède

(0,3% ; -57% ; 134,2%)

Etats-Unis d'Amérique (69)

Thaïlande (90,9% ; 25% ; 0%)

Allemagne (4,1% ; 29% ; 0%)

Brésil (3,8% ; 2% ; 0%)

Pays-Bas (68) Thaïlande

(92,4% ; 47% ; 16,7%) Etats-Unis

(4,1% ; -37% ; 18,3%) Allemagne

(1,9% ; -11% ; 0%)

Nigéria (67) Thaïlande

(64,2% ; 279% ; n/a) Brésil

(35,8% ; n/a ; n/a)

Ghana (67) Hong Kong

(59,1% ; 8% ; 10%) Thaïlande

(20,7% ; -23% ; 10%) Paraguay

(12,7% ; 700% ; 10%)

Sénégal (63) Thaïlande

(73,1% ; 75% ; 10%) Viet Nam

(19,7% ; 177% ; 10%) Chine

(4,4% ; 100% ; 10%)

France (63) Thaïlande

(73,1% ; 89% ; 16,7%) Pays-Bas

(11,2% ; 80% ; 0%) Allemagne

(9,9% ; 13% ; 0%)

Chine (62) Thaïlande

(65,3% ; 10%; 0%) Viet Nam

(30,5% ; 131% ; 0%) Indonésie

(3,5% ; 900% ; 0%)

Afrique du Sud (60) Thaïlande

(96,1% ; -15% ; 5%) Viet Nam

(3,2% ; 162% ; 5%) Etats-Unis

(0,5% ; 27% ; 5%)

Rép. Dominicaine (60) Thaïlande Brésil Indonésie

29

(57,6% ; 150% ; 14%) (30,6% ; 11% ; 14%) (11,7% ; n/a ; 14%)

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

Identification des marchés attractifs pour le tapioca (SH-190300)

Parmi les quatre produits étudiés, le tapioca est le produit le moins exporté dans le monde,

cependant c’est un des produits que la Côte d’Ivoire exporte le mieux parmi le groupe de produits à

base de manioc (cf. Tableau 10). Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni sont des marchés

importants en termes d’importations mondiales. La Côte d’Ivoire est déjà présente sur ces trois

marchés et ces trois pays tiennent une place première dans les exportations du pays (Tableau 20).

Les autres pays les plus attractifs et sur lesquels la Côte d’Ivoire n’est pas présente sont des pays

africains : le Bénin, le Ghana, le Burkina Faso et l’Afrique du Sud. Ils appliquent des tarifs nuls pour

les exportations de tapioca de la Côte d’Ivoire dans le cadre de leur partenariat économique. La Côte

d’Ivoire dispose d’un avantage tarifaire de 20% dans deux d’entre eux et d’un avantage de distance

très important par rapport aux autres fournisseurs de ces pays.

La Chine et la Thaïlande se partagent quasiment à eux seuls le marché mondial de tapioca (Tableau

21). La Chine est le premier fournisseur de quatre des importateurs identifiés comme attractifs pour la

Côte d’Ivoire. Ses parts de marché sont très élevés au Bénin (100%) et au Ghana (94%). La

Thaïlande, est quant à elle, très présente en Afrique du Sud, au Burkina Faso et en France.

Cependant, la Côte d’Ivoire est bien placé parmi les pays fournisseurs du Burkina Faso puisqu’elle

détient 25,9% des parts d’importations du pays. Cependant la croissance de ses exportations vers le

Burkina Faso, contrairement à la Thaïlande, a très fortement diminué entre 2010 et 2011, elle était de

-77%.

Tableau 20. Performance à l’exportation de la Côte d’Ivoire sur les marchés attractifs en 2011

Rang Marchés attractifs

Indice d'attractiv

ité

Valeur importée pour le

code SH 071410 en

2011

Part dans les

importations mondiales

Croissance des

importations du code SH

071410 2007-2011

Tarif moyen

appliqué à la Côte

d'Ivoire

Avantage tarifaire

Avantage de

distance

Marché existant

Classement exportations Côte d'ivoire

en milliers de USD

% % % % Kilomètres

1 France 77 3 975 5,2 39,9 0,0 13,9 2 075 OUI 1

2 Bénin 76 124 0,2 98,4 0,0 20,0 10 843

3 Royaume-Uni

75 1 957 2,6 31,1 0,0 17,5 3 359 OUI 3

4 Etats-Unis d'Amérique

75 14 961 19,7 19,1 0,0 0,0 2 790 OUI 2

5 Ghana 74 211 0,3 91,8 0,2 0,0 11 084

6 Allemagne 70 1 076 1,4 40,5 0,0 10,2 -460

7 Pologne 69 1 166 1,5 96,1 0,0 1,1 -4 104

8 Burkina Faso

69 27 0,0 38,5 0,0 20,0 7 745

9 Afrique du Sud

69 628 0,8 31,4 0,0 0,0 4 154

10 Pays-Bas 68 2 765 3,6 -35,8 0,0 15,2 1 772 OUI 15

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

30

Tableau 21. Trois premiers concurrents et leur performance sur les marches attractifs sélectionnés

Marchés attractifs 1er concurrent de la CI

sur le marché 2ème concurrent de la CI

sur le marché 3ème concurrent de la

CI sur le marché

(Indice) (Part de marché; Croissance des exportations 2010-2011; tarif appliqué)

France (77) Thaïlande

(64,2% ; -13% ; 16,8%) Allemagne

(23,7% ; 79% ; 0%) Pays-Bas

(5,8% ; -25% ; 0%)

Bénin (76) Chine

(100% ; 36% ; 20%)

Royaume-Uni (75) Chine

(37,5% ; 13% ; 16,8%) Viet Nam

(24,5% ; 76% ; 16,8%) Thaïlande

(13,2% ; -21% ; 16,8%)

Etats-Unis d'Amérique (75)

Thaïlande (31,3% ; 17% ; 0,3%)

Taipei chinois (23,5% ; 57% ; 0,3%)

Viet Nam (13,4% ; 104% ; 0,3%)

Ghana (74) Chine

(93,8% ; 241% ; 20%) France

(6,2% ; n/a ; 20%)

Allemagne (70) Pays-Bas

(41,5% ; 151% ; 0%) Taipei chinois

(24,3% ; 2173% ; 20,3%) Thaïlande

(20% ; 40% ; 16,8%)

Pologne (69) France

(85,1% ; 22% ; 0%) Royaume-Uni

(4,9% ; n/a ; 0%) Belgique

(4,5% ; 189% ; 0%)

Burkina Faso (69) Thaïlande

(77,8% ; 5% ; 20%) Côte d'Ivoire

(25,9% ; -77% ; 0%)

Afrique du Sud (69) Thaïlande

(82% ; -64% ; 0%) Singapour

(14% ; 252% ; 0%) Etats-Unis

(2,9% ; n/a ; 0%)

Pays-Bas (68) Chine

(51,9% ; 7% ; 16,8%) Thaïlande

(24,5% ; -13% ; 16,8%) Suède

(7,2% ; n/a ; 0%)

Source : Calculs réalisés par le CCI, TradeMap.

31

F. Analyse de la chaîne de valeur

La filière du manioc présente des forces et des opportunités, dont les plus importantes sont 15

:

Le manioc est une culture qui est assez peu exigeante en eau et en fertilisants, il existe donc pour cette culture une grande faculté d’adaptation vis-à-vis du climat et du sol. La Côte d’Ivoire bénéficie d’une diversité de zones agro-écologiques qui lui offre la possibilité d’en cultiver sur une grande partie des terres. La plante est résistante à certaines conditions de sécheresse contrairement au riz ou au maïs.

16

Cette culture offre la possibilité de récolter le manioc de façon progressive en laissant le surplus en terre (en anticipation des disettes).

17

La production de manioc ne nécessite pas un grand besoin en main d’œuvre (ce qui n’est pas le cas du processus de transformation) et est globalement moins contraignante que celle d’autres cultures vivrières.

De plus, la culture du manioc s’adapte bien aux systèmes des petites exploitations agricoles, ce qui est chose commune en Côte d’Ivoire.

Le manioc est disponible tout au long de l'année, et de ce fait fournit une sécurité alimentaire aux ménages et offre une source de calories économique aux petits paysans.

Il existe une forte consommation domestique du manioc sous différentes formes : tubercules, fufu, gari, cossettes, bâtons et feuilles de manioc. Et la demande internationale de manioc et de produits dérivés du manioc a été en hausse constante entre 2007 et 2011 (+4% par an, en valeur).

Enfin, la Côte d’ivoire bénéficie généralement de tarifs préférentiels pour les échanges commerciaux de manioc et produits dérivés (cf. annexe 5).

Cependant la filière manioc souffre de certaines faiblesses à différents niveaux de la chaîne de

valeur. En effet le système de production, de transformation, de transportation et de

commercialisation n’est que faiblement structuré et largement informel.

Au niveau de la production : o La culture du manioc a tendance à appauvrir les sols. De plus, le temps de jachère

des terres à manioc est long.18

o Le manioc fait l’objet d’attaques par les virus (mosaïque virale africaine), les bactéries

et les cochenilles à l’origine de la pourriture des racines. En Côte d’Ivoire, les variétés locales ne sont pas toujours des variétés améliorées et sont donc vulnérables aux attaques de parasites, et ont un rendement inférieur.

19

o Les méthodes de production et de traitement traditionnelles conduisent à des coûts

élevés de production, à une mauvaise gestion des délais et à un produit de qualité

moindre, ceci limitant la capacité du manioc à entrer les marchés locaux ou

mondiaux.

15

« Successes and challenges of cassava enterprises in West Africa : a case study of Nigeria, Benin, and Sierra Leone », L.O. Sanni, O.O. Onadipe, P. Ilona, M.D. Mussagy, A. Abass, and A.G.O. Dixon, June 2009, International Institute of Tropical Agriculture (IITA). 16

Source : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). 17

Source : http://www.fao.org/inpho_archive/content/documents/vlibrary/gtzhtml/x0066f/X0066F08.htm 18

Source Site ONG Idiofa : http://eq_idiofa.voila.net/idi_texte/idi_mnioc.htm#Vari%C3%A9t%C3%A9s 19

Sources : http://www.fao.org/inpho_archive/content/documents/vlibrary/move_rep/x5695f/x5695f03.htm ; « Maladies du manioc en Afrique : une menace majeure pour la sécurité alimentaire », Cade de programme stratégique 2010-2015 : http://www.fao.org/fileadmin/templates/fcc/documents/CaCESA_FR.pdf

32

Au niveau du stockage et du transport 20

:

o Le stockage des racines fraîches de manioc non traitées reste difficile une fois

cultivées en raison de leur périssabilité : le manioc frais doit être transformé dans les

48h suivant sa récolte. La mauvaise gestion des stocks peut donc entraîner des

pertes.21

o De plus, les méthodes de conservation ne sont pas totalement maîtrisées, et leur

coût est élevé.

o Les racines de manioc sont relativement lourdes et volumineuses, et les coûts de leur

transport en sont affectés.

o L’éloignement des zones de production par rapport aux points de vente, associé au

manque d’infrastructures routières et à la présence de nombreux postes de contrôle

juxtaposés rendent le transport plus difficile et coûteux.2223

Au niveau de la transformation 24

:

Le manioc nécessite un procédé de transformation, tout d’abord afin de réduire les quantités de

cyanure, et ensuite d’améliorer le goût des produits dérivés. Cependant, les problèmes rencontrés au

cours de la transformation, sont ceux liés à la modernisation de l’appareil de production. Comme le

montre la Figure 11, il existe de nombreuses étapes dans la préparation des racines, elles sont

parfois pénibles, longues et exigeantes en main-d’œuvre. Si les équipements mécaniques permettent

de réduire la pénibilité et le temps de transformation du produit (tranchage, râpage, pressage), il

existe des activités (épluchage, séchage, cuisson, ensachage) qui sont difficilement mécanisables et

qui constituent des goulots d’étranglement à l’augmentation de la productivité.25

20

« Plan national de développement 2012-2015 : Tome I Résumé analytique », Décembre 2011 : http://ivorycoast.humanitarianresponse.info 21

Source : http://www.fao.org/inpho_archive/content/documents/vlibrary/move_rep/x5695f/x5695f03.htm 22

Source : http://www.fao.org/docrep/007/y5287e/y5287e0c.htm#TopOfPage 23

« Infrastructure de la Côte d’Ivoire : une perspective continentale », Africa Infrastructure Country Diagnostic, Mars 2010, Banque Mondiale, pp. 13-16 24

« Programme cultures vivrières : initiative globale de réponse à la sécurité alimentaire », manuel de formation sur la transformation du manioc en Afrique de l’Ouest, CORAF/WECARD, Mai 2011 : http://usaid.coraf.org/documents/manioc.pdf 25

« Etude des potentiels techniques et économiques de la transformation primaire des tubercules vivriers dans la région de l’Afrique de l’Ouest : étude exploratoire au Bénin », Chapitre 5 Les matériels de transformation du manioc, J. Hounhouigan

33

Figure 11. Etapes du processus de transformation des racines de manioc

Source : Etude CEMAC26, IRPCM.

Le râpage motorisé permettrait ainsi de réduire le temps de transformation de 40 heures (soit 30% de

la durée de transformation) sans que cela n’augmente considérablement le coût de production du

gari. Cependant, en Côte d’Ivoire la transformation du manioc passe par un procédé différent de celui

du gari (Bénin et Togo), qui est râpé et ensuite torréfié : la transformation du manioc en attiéké passe

par un broyage et une cuisson à la vapeur. De ce fait, la transformation reste traditionnelle ou semi-

traditionnelle.27

26

Etude sur les potentialités de commercialisation des produits dérivés du manioc sur les marchés CEMAC, Juillet 2008, Initiative Régionale pour la Production et la Commercialisation du Manioc (IRPCM). 27

Etude sur les « Potentialités à la transformation du manioc en Afrique de l’Ouest », G. Amani, C. Nindjin, B. N’Zue, A. Tschannen, D. Aka, Actes du 1

er Atelier International, 04-07 juin 2007, Abidjan, Côte d’Ivoire.

34

Râpage du manioc à la main Machine à râper

Au niveau de la commercialisation :

La commercialisation des produits à base de manioc se fait à plusieurs échelles : à l’échelle du village

(par circuit court et direct), les produits vendus sont soit humides soit secs. Les racines telles quelles

résultant d’un excédent de production peuvent être vendues directement sur les marchés villageois à

des prix relativement faibles. Sur les marchés urbains, les produits vendus sont davantage des

produits secs transformés en raison d’une plus grande capacité de stockage.28

Le gari peut se

conserver pendant plus de douze mois alors que l’attiéké ne se conserve pas plus d’une semaine à

température ambiante. Au sein de la CEDEAO, sur les marchés, le gari, le fufu et les cossettes sont

les premiers principaux produits vendus. En Afrique, la filière manioc est avant tout destinée à la

sécurité alimentaire des ménages et sa production reste traditionnelle. De nombreuses autres

difficultés se posent au commerce international :

o Les producteurs locaux manquent d’informations en ce qui concerne les opportunités

commerciales sur les marchés internationaux

o Les acteurs de la filière ne sont pas suffisamment regroupés en vue d’un mise en sur

le marché collective.

o Il existe un manque de compétitivité par rapport à d’autres pays producteurs qui

utilisent des équipements de production plus avancés, notamment en Asie.29

o Aussi les problèmes d’instabilité politique dans le pays peuvent rendre les échanges

commerciaux plus difficiles.

o Il existe une grande part de commerce informel entre pays africains.30

o Enfin, l’Afrique qui constitue un marché considérable en termes de demande, peut

attirer les pays producteurs concurrents à exporter vers le continent et se substituer

aux producteurs locaux (cf. tableau 9, liste des marchés fournisseurs de la

CEDEAO).

A tout cela s’ajoutent des contraintes d’ordres financiers et managériaux qui affectent l’ensemble de

la chaîne de valeur :

Les producteurs ont de faibles capacités d’autofinancement pour assurer toute la production,

transformation et commercialisation. Les difficultés d’accès au crédit associés aux coûts

élevés des infrastructures, ne permettent pas de développer correctement le secteur du

manioc.31

Par ailleurs, peu de producteurs maîtrisent les outils de gestion, de distribution et de

promotion des produits.

28

« Etude sur la commercialisation de l’agriculture et sur l’investissement dans le secteur privé domestique : le manioc en République du Congo » OTF, Octobre 2009, remis à la Banque Mondiale http://www.euacpcommodities.eu/files/1CEND04CongoCassavaFinalReportFRENCH.pdf 29

Source : http://www.euacpcommodities.eu/files/1CEND04CongoCassavaFinalReportFRENCH.pdf 30

Source : http://www.euacpcommodities.eu/files/1CEND04CongoCassavaFinalReportFRENCH.pdf (pp. 18-19) 31

Doing Business in Côte d’Ivoire : http://www.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/c%C3%B4te-divoire

35

L’ensemble de ces contraintes tout au long de la chaîne de valeur conduisent à de faibles

rendements, une faible diversité des produits du manioc, la non-disponibilité régulière de la variété

amère destinée à la transformation. Ainsi sur le marché international, le manioc africain a une faible

compétitivité.

Afin de renforcer la position du continent sur le marché international des exportations de manioc et

produits dérivés, les objectifs devant être atteints concernent la baisse des coûts de production,

l’amélioration de la productivité et l’accroissement de la production des produits industriels de haute

qualité. La poursuite du développement de la filière manioc passe donc par un certain nombre

d’actions :

L’introduction d’une mécanisation appropriée permettrait un gain de temps et l’optimisation de

la productivité de la main d’œuvre, notamment dans le processus de transformation qui est

exigeant en main d’œuvre. Cela nécessite également d’accompagner les transformatrices

dans l’utilisation de ces équipements.

L’utilisation adaptée des variétés améliorées et des variétés locales dans le processus de

transformation.

La structuration et l’organisation d’une communication interprofessionnelle dans la filière

favoriseraient le transfert de technologie dans la sous-région. La quantité produite doit être

suffisante pour répondre à la demande importante, et la qualité doit satisfaire les normes

internationales.

36

Annexe 1. LTN des trois premiers pays importateurs mondiaux du manioc et de ses dérivés

Pays Code Libellé produit

Principaux importateurs de produits SH-071410

Chine

07141010 Fresh manioc

07141020 Dried manioc

07141030 Chilled or frozen manioc

Etats-Unis d'Amérique

0714101000 Cassava (manioc) frozen

0714102000 Cassava (manioc) fresh, chilled or dried, whether or not sliced or in the form of pellets

Thaïlande

0714101100 Manioc (cassava), dried chips sliced or in form of pellets

0714101900 Manioc (cassava), sliced or in form of pellets

0714109000 Manioc (cassava), in other form

071410200 Fresh, chilled, frozen or dried roots and tubers of manioc "cassava", whether or not sliced or in the form of pellets

Principaux importateurs de produits SH-110814

Chine 11081400 Manioc (cassava) starch

Indonésie 110814000 Manioc (cassava) starch

Taipei Chinois

11081410001 Manioc (cassava) starch, for edible use

11081420009 Manioc (cassava) starch, for non-edible use

Principaux importateurs de produits SH-110620

Etats-Unis d'Amérique

1106200000 Flour, meal and powder of sago, or of roots or tubers of heading 0714

1106209000 Flour and meal of sago, roots or tubers of heading 0714

Singapour 11062010 Cassava

Royaume-Uni

11062010

Denatured flour, meal and powder of sago or of manioc, arrowroot, salep, jerusalem artichokes, sweet potatoes and similar roots and tubers with a high content of starch or inulin of heading 0714

11062090

Flour, meal and powder of sago and of root or tubers of manioc, arrowroot, salep, jerusalem artichokes, sweet potatoes and similar roots and tubers with a high content of starch or inulin of heading 0714 (excl. Denatured)

Principaux importateurs de produits SH-190300

Etats-Unis d'Amérique

1903000000 Tapioca and substitutes therefor prepared from starch, in the form of flakes, grains, pearls, siftings or similar forms

1903002000 Tapioca and substitutes prepared from arrowroot, cassava or sago starch, in the form of flakes, grains, pearls, siftings or similar forms

1903004000 Tapioca and substitutes prepared from starch, nesoi, in the form of flakes, grains, pearls, siftings or in similar forms

Hong Kong, Chine

19030010 Tapioca, in the form of flakes, grains, pearls, siftings or similar forms

19030090 Tapioca substitutes prepared from starch, in the form of flakes, grains, pearls, siftings or similar forms

Chine 19030000 Tapioca and substitutes prepared from starch in flakes, grains, etc

Source : Trade Map, CCI.

37

Annexe 2. Liste des variétés améliorées

Source : CNRA Côte d’Ivoire.

38

-10

-5

0

5

10

15

20

25

30

35

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Chine Rép. de Corée Etats-Unis

Ta

ux

de

cro

iss

an

ce

(%

)

Imp

ort

ati

on

s (

en

mil

lio

n d

e U

SD

)

SH-071410 Racine de manioc

Valeur importée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

0

5

10

15

20

25

30

35

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

Chine Indonésie Taipei Chinois

Ta

ux

de

cro

iss

an

ce

(%

)

Imp

ort

ati

on

s (

en

mil

lio

n d

e U

SD

)

SH-110814 Fécule de manioc

Valeur importée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

Annexe 3. Analyse détaillée des importations de manioc et dérivés

En désagrégeant le groupe manioc et dérivés, on constate que la Chine fait partie des trois premiers importateurs pour la plupart des produits sélectionnés, sauf pour les importations de farine de manioc (SH-110620).

Racines de manioc

La consommation chinoise la plus

importante parmi le groupe de

produits, est celle de racines de

manioc (SH-071410) avec des

importations d’une valeur de 1,4

milliard de dollars, pour un volume

échangé de 5 millions de tonnes. Le

marché chinois est très attractif

dans ce secteur puisqu’en plus

d’être un marché très large (86%

des importations mondiales de

racines de manioc), c’est également

un marché en pleine expansion dont

le taux de croissance annuel des

importations (30%) est supérieur à

celui du monde (11%).

Fécule de manioc

Comme l’indique l’encadré ci-contre,

la fécule de manioc (SH-110814) est

le second produit le plus consommé

parmi le manioc et ses dérivés. La

Chine en a importé en 2011 une

valeur de 451 millions de dollars

(soit 0,9 million de tonnes), elle est

suivie de l’Indonésie avec 211

millions de dollars, et du Taipei

chinois avec 171 millions de dollars

de fécules importées. Parmi les trois

principaux importateurs, la Chine se

démarque une fois de plus en raison

de son fort dynamisme : ses

importations de fécule de manioc en

valeur croissent à un rythme

soutenu de 29% par an entre 2007

et 2011.

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Etats-Unis Hong Kong Chine

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SH-190300 Tapioca

Valeur importée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

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Etats-Unis Rép. de Corée Singapour

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SH-110620 Farine de manioc

Valeur importée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

Farine de manioc

En revanche, les plus grands

importateurs de farine de manioc

(SH-110620) sont principalement

les Etats-Unis avec une valeur

d’importations de 25 millions de

dollars et une croissance annuelle

de 86%, soit quatre fois plus

importante que la croissance

mondiale. C’est un marché

relativement limité par rapport aux

deux premiers, mais qui se

développe davantage avec des

importations qui ont cru en

moyenne de 21% depuis 2007.

Tapioca

Les Etats-Unis sont également le

principal importateur de tapioca

(SH-190300) en 2011 : leurs

importations s’élevaient à 15

millions de dollars pour un volume

de 11.365 tonnes. Cependant, les

Etats-Unis ne constituent pas un

marché très dynamique pour ce

produit. Au niveau mondial, bien

que les importations en valeur aient

cru de 11% entre 2007 et 2011, les

quantités importées ont diminué de

6%.

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Thaïlande Viet Nam Costa Rica

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SH-071410 Racine de manioc

Valeur exportée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

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Thaïlande Viet Nam Indonésie

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US

D)

SH-110814 Fécule de manioc

Valeur exportée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

Annexe 4. Analyse détaillée des exportations de manioc et dérivés

En désagrégeant au niveau des produits, il apparaît que la Thaïlande est performante dans chacun

d’entre eux puisqu’elle apparait toujours parmi les 3 exportateurs les plus importants, comme le

montre les encadrés ci-dessous.

Racines de manioc

En 2011, les trois principaux

exportateurs de racine de manioc (SH-

071410) étaient la Thaïlande (979

millions de dollars), le Viet Nam (423

millions de dollars) et le Costa Rica (0.6

million de dollars). Ainsi ces trois pays

assuraient 93,5% des exportations

mondiales de racines de manioc. La

Thaïlande et le Viet Nam sont des

marchés importants en termes de

volumes également : 3,7 millions de

tonnes et 1,6 million de tonnes

respectivement. La croissance de leurs

exportations en valeur est supérieure à

celle du monde. Si la tendance

s’accentue, ces deux pays pourraient

avoir des parts de marché dans les

exportations encore plus grandes.

Fécule de manioc

Les exportations de fécule de

manioc (SH-110814) sont là encore

largement dominées par la

Thaïlande et le Viet Nam qui se

partagent 90,5% de ce marché en

2011. Ils sont suivis de l’Indonésie

qui assure 15,4% des exportations

de fécule de manioc.

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Chine Thaïlande Pérou

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SH-110620 Farine de manioc

Valeur exportée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

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Thaïlande Taipei Chinois Chine

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SH-190300 Tapioca

Valeur exportée en 2011

Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007-2011

Farine de manioc

Sur le marché de la farine de

manioc (SH-110620), le principal

exportateur est la Chine avec une

quantité exportée en 2011 de

23.000 tonnes pour une valeur de

23,9 millions de dollars. Elle est

suivie de la Thaïlande et du Pérou.

Entre 2007 et 2011, la croissance

annuelle des exportations chinoises

en valeur était de 76%, soit plus

élevée que la croissance mondiale

(21%).

Tapioca

Les exportations totales de tapioca

(SH-190300) se sont élevées à 75

millions de dollars pour 87.000

tonnes échangées en 2011. Les

trois exportateurs principaux pour

ce produit sont la Thaïlande, le

Taipei chinois et la Chine qui ont

assuré 58,5% de

l’approvisionnement mondial cette

année.

42

Annexe 5. Liste des tarifs appliqués à la Côte d’Ivoire pour chaque produit SH du groupe « manioc et dérivés » par les principaux importateurs de la Côte d’Ivoire et les importateurs mondiaux

SH-071410 SH-110620 SH-110814 SH-190300

Tarif appliqué à la CI

Avantage tarifaire de la CI

Tarif appliqué à la CI

Avantage tarifaire de la CI

Tarif appliqué à la CI

Avantage tarifaire de la CI

Tarif appliqué à la CI

Avantage tarifaire de la CI

France 0,00% 11,48% 0,00% 5,59% 0,00% 13,07% 0,00% 13,85%

Etats-Unis d’Amérique 0,00% 0,04% 0,00% 3,53% 0,00% 0,00% 0,31% -0,01%

Canada 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Burkina Faso 0,00% 10,91% 0,00% 12,79% 0,00% 10,00% 0,00% 20,00%

Italie 0,00% 0,07% 0,00% 1,60% 0,00% 1,39% 0,00% 2,43%

Royaume-Uni 0,00% 10,80% 0,00% 4,50% 0,00% 7,12% 0,00% 17,52%

Mali n/a n/a 0,00% 20,00% n/a n/a n/a n/a

Belgique 0,00% 8,63% 0,00% 0,77% 0,00% 5,89% 0,00% 2,40%

Sénégal n/a n/a 0,00% 17,52% 0,00% 10,00% 0,00% 20,00%

Suisse 0,00% 27,17% 0,00% 6,79% 0,00% 9,29% 0,00% 0,01%

Chine 8,33% -8,33% 20,00% -12,68% 10,00% -9,97% 15,00% -9,80%

Indonésie 5,00% -5,00% 5,00% 0,00% 10,00% -10,00% 5,00% -4,92%

Taipei chinois 12,50% 0,00% 13,00% 0,00% 7,00% 0,00% 12,67% 0,00%

Malaisie 4,25% -1,04% 3,75% -2,55% 0,00% 0,00% 5,00% 0,00%

Japon 6,00% -3,50% 12,10% -0,27% 295,95% 0,00% 9,60% -3,82%

République de Corée 747,00% 0,00% 8,00% 0,00% 455,00% 0,00% 8,00% -2,21%

Philippines 40,00% -9,99% 7,00% -3,61% 20,00% -14,97% 15,00% -7,91%

Singapour 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Thaïlande 40,00% 0,00% 40,00% 0,00% 0,43% 0,00% 30,00% 0,00%

Source : Mac Map, CCI.

43

Annexe 6. Méthodologie de l’Indice d’Attractivité des Marchés

Le Centre du Commerce International (CCI) a mis en place une méthodologie pour aider au

processus de sélection des marchés attractifs. L’indice d’attractivité permet de classer les pays

importateurs d’un produit donné du point de vue du potentiel commercial qu’ils offrent pour un pays

exportateur particulier.

Le terme de « produit » s’applique à la référence du code à 6 chiffres du Système Harmonisé32

. Cette

définition ne prend pas en compte les spécificités du produit en termes de niveau de qualité ou de

variétés (lorsqu’il s’agit d’un produit agricole).

L’indice d’attractivité prend en compte deux dimensions : d’un côté le potentiel des pays importateurs

et de l’autre côté le rapport entre chacun de ses pays importateurs avec le pays exportateur.

On s’intéresse tout d’abord aux caractéristiques propres des marchés importateurs, indépendamment

de sa relation commerciale avec le pays exportateur, en l’occurrence la Côte d’Ivoire. On considère

un nombre limité de caractéristiques du marché cible : la taille du marché par rapport à valeur

importée et son dynamisme à travers la croissance annuelle des importations en pourcentage. Ces

indicateurs sont ensuite normalisés sur une échelle de 0 à 100, puis combinés par le calcul d’une

moyenne pondérée.

On s’intéresse ensuite aux caractéristiques de l’exportateur, la Côte d’Ivoire, vis-à-vis des marchés

importateurs et de leurs pays fournisseurs qui permet de déterminer un avantage comparatif de la

Côte sur ses concurrents. Il s’agit notamment d’évaluer l’avantage géographique en comparant la

distance moyenne entre la Côte d’Ivoire et son marché cible par rapport à la distance moyenne entre

les fournisseurs du marché cible et ce dernier. De la même façon, on prend en compte la préférence

tarifaire, c’est-à-dire la différence entre les droits de douane appliqués aux concurrents de la Côte

d’Ivoire et ceux appliqués à la Côte d’Ivoire. Ces deux indicateurs sont normalisés et combinés par le

calcul d’une moyenne pondérée.

L’avantage de cette méthode est qu’elle permet de classer en se basant uniquement sur des

indicateurs quantitatifs l’ensemble des marchés importateurs au niveau mondial d’un produit

spécifique, comprenant à la fois les pays déjà partenaires de la Côte d’Ivoire et aussi ceux vers

lesquels la Côte d’Ivoire n’exporte pas ou peu (en valeur). Toutefois cette analyse doit être complétée

par la prise en compte de la performance des concurrents sur ces marchés, au-delà des questions de

distances et de droits de douane.

Indice 1 : Caractéristiques et tendances des marchés

Les caractéristiques et tendances de marchés sont basées sur les données disponibles sur Trade

Map (www.trademap.org) et fournissent des informations quantitatives sur l’importance relative de la

demande mondiale du produit étudié et de son dynamisme.

Pour chaque marché, cet indice prend en compte :

32

Le Système Harmonisé (SH) est une classification internationale des marchandises avec des codes pouvant

aller jusqu’à 6 chiffres. Cette classification a été élaborée sous la conduite de l’Organisation Mondiale des

Douanes (OMD). Elle est utilisée par la quasi-totalité des pays du monde comme base pour la collecte des droits

de douane et statistiques du commerce international, ce qui représente environ 98% du commerce mondial.

Cette classification permet d’effectuer des comparaisons du commerce au niveau international, ce qui facilite

l’analyse de la demande par différents pays.

44

Valeur totale des importations du marché Moyenne des importations de chaque pays pour

un produit donné sur la période de 2007 à 2011.

Dynamisme du marché Taux de croissance annuelle en valeur entre 2007 et 2011 (%).

Indice 2 : Conditions d’accès aux marchés

L’indice de conditions d’accès aux marchés dépend de la situation géographique et des régimes

tarifaires existant du pays étudié vis-à-vis des pays importateurs. Il s’obtient en calculant une

moyenne pondérée de deux indices :

L’avantage tarifaire moyen du pays sur ses concurrents sur chaque marché. L’avantage

tarifaire est le tarif moyen appliqué au reste des fournisseurs moins celui appliqué à la Côte

d’Ivoire. Ainsi, si la valeur est positive, le pays exportateur (Côte d’Ivoire) possède un

avantage tarifaire. Les données tarifaires proviennent de la base de données Market Access

Map du Centre du Commerce International (www.macmap.org)

L’avantage de distance du pays exportateur par rapport aux autres concurrents. Il est à noter

que celui-ci s’obtient en calculant la distance moyenne du reste des fournisseurs au marché

importateur moins celle de l’exportateur étudié (Côte d’Ivoire) au marché. Les données sur la

distance proviennent de la base de données GeoDist du Centre d’études prospectives et

d’informations internationales (CEPII)33

33

Source : http://www.cepii.fr/CEPII/fr/bdd_modele/presentation.asp?id=6.

45

Bibliographie

Ouvrages et articles :

Armand Claude Mvila, « La culture manioc, alternative contre la pauvreté en Afrique », article publié dans « Les cahiers de l’Avenir », n° 001, pp 30-33. « A review of cassava in Africa with country case studies on Nigeria, Ghana, the United Republic of Tanzania, Uganda and Benin », International Fund for Agricultural Development / Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome, 2005, pp. 41-46, Proceedings of the validation forum on the global cassava development strategy, Volume 2.

« Successes and challenges of cassava enterprises in West Africa : a case study of Nigeria, Benin, and Sierra Leone », L.O. Sanni, O.O. Onadipe, P. Ilona, M.D. Mussagy, A. Abass, and A.G.O. Dixon, June 2009, International Institute of Tropical Agriculture (IITA).

« Maladies du manioc en Afrique : une menace majeure pour la sécurité alimentaire », Cade de programme stratégique 2010-2015 : http://www.fao.org/fileadmin/templates/fcc/documents/CaCESA_FR.pdf « Plan national de développement 2012-2015 : Tome I Résumé analytique », Décembre 2011 : http://ivorycoast.humanitarianresponse.info « Infrastructure de la Côte d’Ivoire : une perspective continentale », Africa Infrastructure Country Diagnostic, Mars 2010, Banque Mondiale, pp. 13-16 « Programme cultures vivrières : initiative globale de réponse à la sécurité alimentaire », manuel de formation sur la transformation du manioc en Afrique de l’Ouest, CORAF/WECARD, Mai 2011 : http://usaid.coraf.org/documents/manioc.pdf « Etude des potentiels techniques et économiques de la transformation primaire des tubercules vivriers dans la région de l’Afrique de l’Ouest : étude exploratoire au Bénin », Chapitre 5 Les matériels de transformation du manioc, J. Hounhouigan Etude sur les potentialités de commercialisation des produits dérivés du manioc sur les marchés CEMAC, Juillet 2008, Initiative Régionale pour la Production et la Commercialisation du Manioc (IRPCM). Etude sur les « Potentialités à la transformation du manioc en Afrique de l’Ouest », G. Amani, C. Nindjin, B. N’Zue, A. Tschannen, D. Aka, Actes du 1

er Atelier International, 04-07 juin 2007, Abidjan,

Côte d’Ivoire. « Etude sur la commercialisation de l’agriculture et sur l’investissement dans le secteur privé domestique : le manioc en République du Congo » OTF, Octobre 2009, remis à la Banque Mondiale http://www.euacpcommodities.eu/files/1CEND04CongoCassavaFinalReportFRENCH.pdf

Archives de documents de la FAO :

Les richesses du sol : Les plantes à racines et tubercules en Afrique : une contribution au développement des technologies de récolte et d’après-récolte, A. Bell, O. Mück et B. Schuler, Octobre 2000 ; http://www.fao.org/wairdocs/x5695f/x5695f03.htm

Global Cassava market study : business opportunities for the use of cassava, International Fund for Agricultural Development, FAO, Rome, 2004 ; http://www.fao.org/docrep/007/y5287e/y5287e00.htm#Contents

46

Sites internet :

Données statistiques sur la production et le commerce mondial :

http://faostat.fao.org/

http://www.trademap.org/SelectionMenu.aspx

http://www.macmap.org/QuickSearch/FindTariff/FindTariff.aspx

http://www.cepii.fr/CEPII/fr/bdd_modele/presentation.asp?id=6

http://exporthelp.europa.eu/thdapp/index.htm?newLanguageId=FR

Site d’information sur la Côte d’Ivoire :

Doing Business in Côte d’Ivoire : http://www.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/c%C3%B4te-divoire

Sites d’information sur le manioc :

CNUCED: http://www.unctad.info/en/Infocomm/AACP-Products/COMMODIRY-PROFILE---Cassava/

FAO : http://www.fao.org/inpho_archive/content/documents/vlibrary/gtzhtml/x0066f/X0066F08.htm CIRAD : http://www.cirad.fr/en/content/search?SearchText=cassava&SearchButton=Rechercher

Divers :

http://www.diakadi.com/en_savoir_plus/le_manioc.htm

http://eq_idiofa.voila.net/idi_texte/idi_mnioc.htm#Vari%C3%A9t%C3%A9s

Atelier sur l’élaboration et la mise en œuvre de programme du CADDP 2010 en Afrique de l’Ouest, groupe de travail sur la chaîne de valeur :

http://microlinks.kdid.org/sites/microlinks/files/group/resource/files/Cassava%20Value%20Chain%20Summary_fr.pdf