ouvrir l’horizon - rapport d’activité 2019 - enabel...à jouer dans le transfert de...

Ouvrir l’horizon - Rapport d’activité 2019

1

Ouvrir l’horizon Rapport d’activité 2019

2

Nous construisons un monde durable...

où les femmes et les hommes vivent dans un État de droit et ont la liberté de s’épanouir pleinement.

Enabel est l’agence de développement du gouvernement fédéral belge; nous mettons en œuvre la politique belge en matière de développement international.

Nous sommes un acteur européen qui renforce l’impact de la Belgique sur le développement international.

En tant que centre de connaissances, nous pensons et agissons en termes d’influence stratégique et politique, toujours en faveur du développement.

Nos expertises sont en réseau, de manière agile et réactive. Nous réalisons des interventions de développement durable, en ligne avec les priorités belges et les objectifs des pays partenaires.

3© Enabel - Isabel Corthier

Sommaire

Edito 4

Carte d’identité 6Enabel dans le monde 8

Cinq défis mondiaux 11Changement climatique et environnement 12Inégalités et injustice socioéconomiques 18Mobilité humaine 22Paix et sécurité 26Urbanisation 30

Vision 2030 36Partenariats 38Organisation 40


4

Edito

Comment résumer l’année 2019 d’Enabel ? 2019 est une année de changements et de transitions : nous avons établi une nouvelle stratégie. Pour la première fois, c’est une stratégie à dix ans, beaucoup plus transversale, qui ne s’appuie plus sur des secteurs thématiques verticaux comme la santé, l’éducation, la gouvernance, l’agriculture, ou les infrastructures, mais sur des défis mondiaux : la paix et la sécurité, le changement climatique, les inégalités sociales et économiques, les migrations et l’urbanisation. L’autre grand changement réside dans la focalisation sur les résultats. Toute la stratégie a été élaborée pour mieux définir l’impact que l’on souhaite obtenir et les indicateurs afférents. Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ? Je suis fier de la manière dont cette stratégie a été mise en place. Nous avons mené une consultation large auprès de nos partenaires et de notre personnel sur le terrain. C’est un

travail de cocréation et pas seulement une émanation de Bruxelles.

Je suis également très fier que nous dépassions le découpage Nord/Sud. Nous sommes désormais dans une logique de partenariat pour répondre ensemble à des défis mondiaux. La notion de « Beyond Aid », élément clé de notre nouvelle stratégie, nous permet de casser le schéma selon lequel un pays riche aide un pays pauvre.

Je souligne également notre nouvelle politique de partenariats. Nous en avons noué plus de 60, avec des institutions publiques ou des partenaires privés, qui nous permettent d’aller chercher l’expertise là où elle se trouve, sans réinventer la roue, et d’innover en joignant nos compétences

Plus concrètement, sur l’année 2019, nous avons lancé cinq nouveaux programmes pays et clôturé nos activités en Amérique du Sud et en Asie. Ces changement s’inscrivent dans le recentrage de nos opérations

sur l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, ainsi que l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. Quel projet est, selon vous, emblématique de 2019 ? Le projet PALIM incarne bien notre nouvelle stratégie. Il vise à former du personnel IT au Maroc. Sur les 120 personnes formées, une majorité va être embauchée sur place, et une trentaine en Belgique, pour répondre à la pénurie de main d’œuvre dans ce secteur en Flandre. Le projet répond au défi des compétences informatiques tout en donnant un exemple de migration positive. Nous dépassons la logique d’aide pour nous inscrire dans une logique de partenariat entre la Belgique, le Maroc et l’Union européenne, qui joue le rôle de bailleur. Quels sont les domaines d’intervention privilégiés d’Enabel aujourd’hui ? Nous sommes historiquement très présents dans le domaine de la santé. Dans le contexte actuel de la crise du Covid-19, notre expérience, notre expertise et nos réseaux ont permis de soutenir rapidement nos partenaires. Au Niger, au Bénin, en RDC et dans la plupart de nos pays partenaires, nous apportons un soutien au plan national de réponse au Covid-19.

Nous avons également investi le domaine de la digitalisation afin de renforcer notre impact. Dans la santé, la production de données fiables nous permet d’améliorer nos prises de décision. Au niveau européen, nous avons contribué à la mise en place du hub Digital For Development (D4D), qui a pour objectif d’utiliser les ressources européennes pour soutenir la digitalisation en Afrique.

Je n’oublie pas l’éducation et la formation professionnelle qui sont des forces d’Enabel. Nous travaillons

Jean Van Wetter, Directeur général

Jean Van Wetter Directeur général

Hannelore Beerlandt Présidente du Conseil d’administration


5

Hannelore Beerlandt, Présidente du Conseil d’administration

par exemple avec des réfugiés Sud-soudanais en Ouganda. 70 % des personnes formées dans le cadre de ce projet ont retrouvé un emploi décent, ce qui valide notre stratégie orientée sur l’impact. Comment le rôle d’Enabel évolue-t-il ? Au niveau européen ? Auprès de ses partenaires ? Dans le cadre de la stratégie à dix ans, Enabel se positionne comme un acteur résolument européen. L’UE a pour ambition d’assurer une meilleure coordination des différentes agences d’implémentation. Nous avons un rôle à jouer dans le transfert de connaissances et le pooling de ressources à ce niveau.

En 2020, Enabel occupe, en duo avec LuxDev, l’agence luxembourgeoise de développement, la présidence du Practitioners’ Network, un réseau qui réunit l’ensemble des agences de développement de l’UE. Un des thèmes phares est le changement climatique, et la réflexion sur un Green Deal en Afrique, en réponse à celui de l’Europe.

Sur quelles bases construisez-vous l’avenir ?Nos ambitions sont multiples. La première est d’être un acteur de référence de la coopération internationale en Belgique. Le second est de rester un partenaire privilégié en Afrique. Enabel est reconnu sur le continent pour ses compétences techniques mais également pour son côté neutre, sans agenda caché. Le troisième élément consiste à tripler notre impact. Les enjeux mondiaux sont si importants que nous devons nous doter d’une force de frappe plus importante. Le quatrième point est la stratégie « Beyond Aid » que j’ai déjà évoquée. Nous souhaitons également renforcer notre statut de « role model » : augmenter la diversité de nos équipes, être exemplaire concernant notre empreinte carbone, etc.

Comment décrire l’année 2019 d’Enabel ? Nous avons connu deux grands mouvements en 2019. D’abord, nous avons largement amélioré notre visibilité auprès de nos partenaires internationaux : auprès des donneurs d’ordres, des institutions internationales, et de nos partenaires dans les pays où nous intervenons. Ensuite, nous avons travaillé à l’amélioration de la cohésion de notre organisation. Nous avons une équipe et une gouvernance plus claire à Bruxelles. Nous avons des équipes et une gouvernance plus claire dans les pays partenaires. Quel que soit le lieu, de nombreux acteurs gravitent autour de notre organisation. Il était très important d’affiner la cohérence de notre fonctionnement.

Comment se traduisent ces changements ? Pour réussir cette transformation, nous avons demandé une plus grande autonomie, à tous les niveaux. Nous fonctionnons aujourd’hui de manière moins hiérarchique et plus agile. Les équipes sur le terrain sont mieux informées et plus en confiance, elles prennent plus d’initiatives et de responsabilités. Nous avons également brisé les silos thématiques entre les Opérations, les Finances etc. Cela nous oblige à mieux travailler ensemble, à se mettre au service les uns des autres. Sur le terrain, nous nous appuyons de plus en plus sur des experts et des ressources locales.

De manière générale, nous déployons une stratégie basée sur l’expertise. Nous avons développé des solutions pour répondre aux défis mondiaux : c’est aujourd’hui une offre de services que nous pouvons répliquer car nous avons l’expérience des erreurs et des succès passés. Les bailleurs comprennent plus clairement les spécialisations d’Enabel, ce qui leur permet de nous consulter de manière plus agile.

Comment s’organise la nouvelle politique de partenariats d’Enabel ?Nous avons trois niveaux de partenariats. Le premier, qui a peu changé, concerne les partenariats

avec les gouvernements dans les pays partenaires. Ce sont nos partenaires principaux, il est essentiel pour nous d’entretenir avec eux une vraie relation de partage.

Le deuxième niveau de partenariat a beaucoup évolué. Il s’agit pour nous d’utiliser au maximum les expertises publiques et privées belges. Dans chaque projet que nous menons, une institution partenaire est impliquée.

Le troisième niveau de partenariat est celui qui nous lie à nos donneurs d’ordres. Nous essayons de construire une communauté autour d’Enabel et de l’expertise belge au niveau européen. Nous souhaitons être capables de choisir nos partenaires privilégiés, afin de maximiser l’impact de nos prochains projets belges.

Enabel a mis en place une nouvelle charte d’intégrité ? C’est une charte très large, qui va de la corruption aux agressions sexuelles en passant par toutes les formes de violences. Nous l’avons souhaitée directement intégrée à notre fonctionnement et à notre organisation. Ce n’est pas un document pour la forme. Elle intègre des points d’attention particuliers en fonction des pays, elle donne des leviers concrets pour agir et communiquer. Toutes les personnes impliquées au sein d’Enabel, collaborateurs à Bruxelles et sur le terrain, au Conseil d’administration, doivent suivre une formation en ligne sur le sujet. Je suis fière de cette charte.

Comment vous projetez-vous dans l’avenir ? Nous souhaitons devenir une plateforme. Cela signifie se doter d’un espace de rencontre à l’échelle mondiale avec l’ensemble de nos partenaires. Et cela ne concerne pas simplement la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire ou l’Union européenne et les personnes qui nous financent, mais l’ensemble de notre écosystème. Ce que nous avons mis en place en 2019 y contribue. Nous avons besoin d’une communauté mondiale qui comprenne les besoins réels des territoires, tout en restant agile dans son action.


6

Carte d’identitéProjets VolumeExpérience

Enabel met en œuvre la coopération gouvernementale belge dans 14 pays partenaires :

Actions dans d’autres pays :

150en cours

+236millions d’euros

+20ans

Activités

72% des activités sont réalisées dans des contextes fragiles*

* Contexte fragile : où le gouvernement et les institutions publiques n’ont pas les moyens ou la volonté politique de protéger la population, de gérer efficacement les affaires publiques et de combattre la pauvreté.

Coopération gouvernementale belge

Actions pour le compte d’autres donneurs d’ordre

Autres activités de service public

Distribution géographique des activités

72%

74% 22% 4%

Afrique centraleAfrique N&O

EuropeAsie

Proche-OrientAfrique australeAmérique latine

50%

32%

7%

4%

4%

2%

1%

BéninBurkina FasoBurundiGuinée

MaliMarocMozambiqueNiger

Ouganda PalestineRD CongoRwanda

SénégalTanzanie

République centrafricaineGambieGuinée-Bissau

JordanieMauritanie


7

Personnel

Partenariats Réseaux

1.507collaborateurs

74 %

personnel local+45nationalités différentes

+60Enabel a signé plus de 60 partenariats d'expertise avec des services publics belges, des universités, des centres de recherche belges et internationaux.

Le Practitioners’ Network regroupe 17 agences gouvernementales européennes. Ce réseau est le partenaire privilégié de la Commission européenne pour la mise en œuvre des projets européens de développement à travers le monde.

+500Depuis 2006, plus de 500 jeunes ont vécu une première expérience professionnelle dans la coopération internationale grâce au Programme Junior.

Bruxelles 184

Expatriés 212

Personnel local 1.111

Accréditations

« Pillar assessed » par la Commission européenne.

Enabel est la première organisation belge à être accréditée par le Green Climate Fund.

Hommes Femmes

Notre nouvelle stratégie genre vise à atteindre un meilleur équilibre homme/femme au sein de notre personnel.


8

Enabel dans le monde

En Belgique#Education à la citoyenneté mondialeAnnoncer la Couleur (FR) et Kruit (NL) sont des programmes de sensibilisation à la citoyenneté mondiale, orientés sur l’enseignement en Belgique.annoncerlacouleur.bewijzijnkruit.be

#Commerce équitable et durableLe Trade for Development Centre apporte son aide aux organisations de producteurs dans les pays en développement et promeut le commerce équitable et durable.tdc-enabel.be

#Les jeunes et les ODDDepuis 2006, grâce au Programme Junior, plus de 500 jeunes ont déjà pu bénéficier d’une première expérience professionnelle dans la coopération internationale.juniorprogramme.be

#Innovation numériqueWehubit est un instrument de financement et un pôle de promotion des technologies numériques dans la coopération internationale.wehubit.be

En Afrique et au Proche-OrientEn 2019, cinq nouveaux programmes de la coopération gouvernementale belge sont signés :

• Bénin (2019-2023 - 60 M€) ;• Burkina Faso (2019-2023 - 45 M€) ;• Guinée (2019-2023 - 45 M€) ;• Rwanda (2019-2024 - 120 M€) ;• Sénégal (2019-2023 - 45 M€).

En 2019, Enabel met en œuvre 49 projets pour le compte d’autres bailleurs de fonds: l’Union européenne, la Région Bruxelles Capitale, la Flandre, GIZ, AFD, Irish Aid, Central African Forest Initiative, USAID.

Avec un portefeuille de 50 millions d’euros en exécution en Mauritanie, Enabel est la première agence de développement active dans le pays. En 2019, Enabel ouvre un bureau à Nouakchott.

En 2019, l’Union européenne confie à Enabel l’exécution d’un projet d’appui au processus démocratique en République centrafricaine, pour la préparation des élections présidentielles et législatives en décembre 2020. Enabel ouvre un bureau à Bangui.

2019 marque le début d’une présence officielle d’Enabel en Guinée-Bissau avec le démarrage en septembre 2019 du projet de relance de l’enseignement et de la formation professionnelle et technique pour l’emploi, financé par l’Union européenne.


9

19pays d’activités

14 pays partenaires de la coopération gouvernementale belge

Autres pays d’activités

Maroc#Mobilité humaine #Agriculture #Eau potable

Guinée-Bissau#Formation professionnelle et technique

Guinée#Entrepreneuriat #Emplois décents #Droits sexuels et reproductifs #Déchets #Jeunesse #Axe Conakry-Kindia-Mamou

Palestine#Formation professionnelle et technique #Entrepreneuriat #Gouvernance

Niger#Santé #Elevage #Emplois décents #Education

Mali#Décentralisation #Développement rural

Jordanie#Formation professionnelle et technique

Mauritanie#Développement rural #Santé

Sénégal#Entrepreneuriat #Infrastructure #Agriculture #Santé #Sine-Saloum

Gambie#Développement rural

En 2019, Enabel a clôturé ses activités en Algérie, au Vietnam, en Afrique du Sud, en Bolivie et au Pérou.

Burkina Faso#Entrepreneuriat #Emplois décents #Sécurité #Droits sexuels et reproductifs #Région Centre-Est

Bénin#Entrepreneuriat agricole #Secteur (para)portuaire #Droits sexuels et reproductifs #Digitalisation #Sécurité

RD Congo#Santé #Développement rural #Eau potable #Formation professionnelle et technique #Électricité

République centrafricaine#Gouvernance

Ouganda#Formation

professionnelle et technique #Santé

Rwanda#Santé #Urbanisation

#Infrastructure #Électricité

#Gouvernance

Burundi#Santé

#Développement rural #Formation

professionnelle et technique

Tanzanie#Développement rural #Ressources

naturelles #Agriculture

#Eau potable

Mozambique#Eau potable

#Energies renouvelables #Santé


10

© Enabel - Colin Delfosse

Cinq défis mondiauxLe monde est confronté à d’importants défis pour atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030. Enabel entend y contribuer en offrant son expérience et son expertise dans cinq domaines spécifiques : la paix et la sécurité, le changement climatique et l’environnement, les inégalités sociales et économiques, l’urbanisation, ainsi que la mobilité humaine.

Dans notre recherche de solutions appropriées, nous prenons en compte la réalité inévitable de l’explosion démographique et nous croyons fermement au pouvoir des femmes et des jeunes.

Enfin, nous intégrons résolument l’éducation à la citoyenneté mondiale dans notre portefeuille d’expertises au profit des programmes de développement, tant en Belgique qu’à l’étranger.

Changement climatique et environnement Réduire les causes profondes du changement climatique et accroître la résilience des territoires.

Inégalités et injustice socioéconomiquesFavoriser un développement économique inclusif, équitable et équilibré afin de réduire les inégalités.

Mobilité humaineDévelopper des solutions basées sur les droits humains pour les personnes déplacées.

Paix et sécuritéCréer des environnements stables comme condition préalable à des perspectives de développement durable.

Urbanisation Développer des villes - secondaires - durables et inclusives.


11


12

Changement climatique et environnement

Face à l’urgence climatique, Enabel se mobilise pour améliorer la résilience des pays, des villes et des communautés.

© Enabel - Tim Dirven


13

Une histoire de résilienceLes pays les plus fragiles sont les plus touchés, tout en étant ceux qui participent le moins aux bouleversement des écosystèmes. Enabel s’attaque aux causes du changement climatique et travaille à améliorer la résilience des pays et des communautés. Pour y parvenir, l’adaptation des infrastructures, des économies et des pratiques est une priorité.

Agriculture durable et préservation des ressources La production agricole est au cœur des enjeux climatiques. Il est aujourd’hui urgent de transformer les pratiques afin de promouvoir des cultures durables et moins vulnérables aux dérèglements. Enabel soutient la transformation des écosystèmes agricoles, de la ferme au marché. La gestion des forêts, la conservation des paysages, la réduction des gaz à effet de serre par unité de terrain, ou le développement des puits de carbone sont autant de leviers privilégiés par Enabel.

L’or bleu : pour une meilleure gestion de l’eauEnabel contribue à garantir un accès à l’eau potable et productive au plus grand nombre. L’enjeu de l’eau est particulièrement prégnant auprès des populations les plus fragiles, souvent plus exposées aux inondations et dépendantes de l’accès à l’eau potable. La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) menée par Enabel contribue à répondre à ces enjeux majeurs.

Les villes au cœur des changements climatiques D’ici 2030, la moitié de la population africaine devrait vivre en ville. Cette urbanisation rapide et mal contrôlée exerce une pression forte sur les infrastructures et l’environnement. Enabel apporte son soutien aux autorités locales afin de favoriser l’inclusion, la gestion efficace des ressources, le développement de la Smart City, de l’économie circulaire et de la résilience des villes. Enabel concentre aujourd’hui son action sur les villes moyennes.

Depuis juillet 2019, Enabel est la première agence belge accréditée par le Green Climate Fund. Cette accréditation permet à Enabel de proposer et de mettre en œuvre des projets climatiques pour le compte du fond.

Les pays les plus fragiles sont les plus touchés par le changement climatique, tout en étant ceux qui participent le moins aux bouleversements des écosystèmes.


14

Projets emblématiques

Renforcer les initiatives climatiques existantes dans les régions les plus vulnérables

L’objectif de ce projet déployé entre 2017 et 2020 est d’intervenir sur des projets existants menés dans des régions vulnérables. Il agit en complément des actions de coopération gouvernementale belges conduites par Enabel. Quatre projets sont aujourd’hui en cours.

• L’installation de panneaux solaires sur les toits de cinquante écoles en Palestine afin de répondre aux besoins énergétiques des établissements.

• La réhabilitation de cinq cents hectares de petites plantations forestières productives au Rwanda. La reforestation et la conservation de la biosphère sur près de deux mille hectares.

• L’installation de systèmes de cuisson basse-consommation, de systèmes solaires de production d’eau chaude, de systèmes biogaz, et d’ateliers de production de briques dans des centres de formation professionnelle en Ouganda.

• L’installation de cinq dispositifs solaires de dessalement et de production d’eau potable dans la province de Gaza au Mozambique.

Impact

Bailleur Région de Bruxelles-Capitale

7.000Au Mozambique, les premières stations de dessalement de l’eau en Afrique, fonctionnant à l’énergie solaire sans batterie, donnent accès à l’eau potable à plus de 7.000 personnes dans des zones reculées du pays. Ces stations sont exploitées par une entreprise privée locale (15 emplois).

© Enabel - Isabel Corthier


15

Des villes moyennes plus inclusives au Rwanda

Au Rwanda, Enabel travaille dans les villes secondaires et concentre son activité sur le développement de synergies entre le secteur public et le secteur privé.

Le programme belgo-rwandais (2019-2023) consiste à construire l’infrastructure économique propre à supporter le développement des villes de Rubavu, Musanze et Rwamagana (centres d’artisanat et d’horticulture, marchés, routes secondaires, systèmes de drainage, etc.). Le programme encourage la complémentarité entre les espaces publics, les infrastructures publiques, les chaînes de valeurs du secteur de la construction (argile et pierres naturelles, déchets agricoles, bambou) et les investissements privés.

En parallèle, une formation technique est proposée, avec pour objectif de créer un réservoir de compétences concernant les matériaux locaux et les techniques innovantes. Enabel a également apporté son soutien aux villes dans l’amélioration de la planification urbaine, les plans d’investissements et le développement économique durable.

Gérer les ressources naturelles en Tanzanie

Le projet KILORWEMP (Kilombero and Lower Rufiji Wetlands Ecosystem Management Project) avait pour objectif d’accompagner les autorités locales dans la mise en place d’une politique de gestion durable de la zone humide de la vallée du Kilombero et du Rufiji. L’ambition était de favoriser l’habitat durable et une gouvernance plus efficace des ressources.

Le projet s’est concentré sur la gestion des zones protégées et les conflits territoriaux afférents, sur la protection de l’habitat et de ses fonctions écologiques dans les zones humides, ainsi que sur la coordination des parties prenantes. Enabel est intervenue à tous les échelons : du niveau local, via la gestion des droits concernant la gestion de la faune, des forêts et des pêches, au niveau politique via la réforme des cadres réglementaires.

Bailleur Belgique

Bailleur Union européenne, Belgique

© Enabel - Sala Lewis

© Enabel


16

Des forêts durables au Rwanda

Au Rwanda, la demande en bois est en forte croissance. Dans le même temps, la production renouvelable ne cesse de diminuer. Poussée par une croissance démographique soutenue, la consommation de bois fait planer sur le pays un risque de surexploitation des ressources. Les projets menées par Enabel interviennent auprès du gouvernement rwandais pour apporter des solutions durables et efficaces.

Une gestion des ressources complexe A l’origine du projet, la gestion des ressources forestières rwandaises manquait d’outils véritablement efficaces. Le département des forêts du Rwanda est encore très jeune (créé en 2008) et disposait de faibles ressources en termes de budget, de personnel et d’outils de gestion. La loi forestière était incomplète et les décrets ministériels de mise en application manquaient. Le cadastre et la cartographie des forêts restaient à l’état d’ébauche. L’absence de politique et de vision claire sur la gestion des ressources énergétiques renouvelables (en particulier le bois, source d’énergie pour la cuisson) ne permettait pas l’établissement de réglementations, et les programmes de dissémination des solutions énergétiques propres et efficientes (foyers améliorés, briquettes, etc.) restaient cantonnés à petite échelle.

Une intervention sur tous les frontsD’abord limité au reboisement des forêts publiques dégradées (PAREF.be1 2009-2011), le projet a progressivement intégré le déploiement de tous les outils nécessaires à une bonne gestion des ressources forestières. Le dispositif a permis au Rwanda de développer les documents principaux de cadrage politique et technique tout en pilotant sur le terrain des approches de gestion forestière nouvelles pour le pays. La cartographie (2012) et l’inventaire (2014-2015) des forêts, appuyés par le développement (2016) d’un modèle d’analyse d’évolution de l’offre et de la demande en bois selon différents scénarios stratégiques, ont permis au ministère en charge des forêts, mais aussi au ministère en charge de l’énergie, de prendre conscience de la situation très critique. Une « révélation » qui a permis d’appréhender avec sérieux les stratégies proposées tant au niveau de la gestion des forêts qu’au niveau de la promotion des énergies renouvelables et des technologies de cuisson ménagères.

Des résultats encourageantsAujourd’hui, les forêts publiques sont cartographiées, inventoriées et rassemblées en Forest Management Units (FMU) de 200 ha chacune, permettant leur mise en gestion (concession de 49 ans) par des opérateurs privés.

L’objectif national est de concéder 80 % de ces forêts au secteur privé pour optimiser leur production tout en préservant leurs fonction et services environnementaux.La restauration des forêts privées très dégradées et peu productives, est devenue une des priorités du gouvernement. Il appuie aujourd’hui une nouvelle approche consistant à consolider les microboisements privés en blocs appelés « Private Forest Management Unit - PFMU », tout en regroupant les petits propriétaires concernés dans des coopératives en charge de la gestion durable de ces unités. Pour chaque PFMU de 20-50 ha (30-10 propriétaires), les forêts très dégradées sont remplacées par de nouvelles plantations très productives avec mise en place de fossés antiérosifs. Un plan simple de gestion est développé et approuvé par les autorités locales et la coopérative.

90 %

du bois produit au Rwanda sert à la cuisson des ménages

4M de tonnesc’est la capacité de production de bois durable dans le pays

10M de tonnesc’est la production projetée pour 2026

70 %

des plantations du pays sont des forêts privées très dégradées et peu productives


17

© Enabel - Dieter Telemans

La première année (2018) les fermiers étaient assez réticents de voir un projet de l’État se replanter sur leurs propres terrains. Ils craignaient que l’État ne « prenne » leurs terres. Aujourd’hui, ces petits propriétaires viennent d’eux même solliciter l’appui du projet, après avoir pu constater le succès et la très bonne croissance des nouveaux boisements.


18

Inégalités et injustice socioéconomiques

Dans un monde de moins en moins équitable, Enabel se mobilise pour ne laisser personne de côté.

© Enabel - Kristof Vadino


19

Vers un monde plus équitableLa lutte contre les inégalités détermine en grande partie notre capacité à surmonter les défis d’avenir. Les changements technologiques ou climatiques, l’urbanisation et les migrations doivent être appréhendés selon ce prisme. La recherche démontre qu’une baisse des inégalités s’accompagne presque toujours d’une croissance plus durable. Dans ce contexte, Enabel a fait de la lutte pour l’équité une composante majeure de la plupart de ses projets.

La recherche démontre qu’une baisse des inégalités s’accompagne presque toujours d’une croissance plus durable.

Des opportunités contre les inégalités économiques La création d’un environnement favorable au développement du secteur privé est essentielle pour limiter les inégalités. Enabel accompagne les autorités locales afin d’encourager la création d’emplois décents, en particulier auprès des femmes. Dans le même temps, le déploiement d’un système de protection sociale reste une priorité dans de nombreux pays. Enabel encourage le développement de dispositifs à grande échelle afin de favoriser la redistribution des richesses.

Santé, éducation, eau, énergie : des droits fondamentauxLe développement de services publics de qualité doit être une priorité des États les plus fragiles dans la lutte contre les inégalités. Le développement des systèmes éducatifs est une mesure structurelle fondamentale dans la bataille contre la pauvreté. La décentralisation et le renforcement des systèmes de santé permettent de lutter contre les pertes de revenus dues à la maladie. L’accès à l’eau est un facteur majeur de qualité de vie et permet aux populations fragiles de se dégager du temps. Enabel accompagne la mise en place d’infrastructures robustes, de technologies innovantes et de politiques efficaces afin de garantir l’accès aux services de base.

Résorber la fracture technologiqueMoins intuitives, les inégalités liées au numérique se répandent jusque dans les campagnes africaines. La connectivité est devenue un facteur d’inclusion majeur en donnant accès aux services connectés, en facilitant l’inclusion bancaire, en facilitant l’accès à l’information…

Enabel travaille au développement d’une alphabétisation numérique afin que les populations les plus vulnérables puissent tirer le meilleur parti de la révolution digitale et de ses opportunités.

Renforcer les droits sexuels et le planning familialPour réaliser le potentiel de chacun, de nombreux facteurs socioculturels entrent en jeu. La croissance démographique, les questions de genre et les violences sexuelles (en particulier chez les femmes et les adolescents) sont au cœur des enjeux. La défense de la santé sexuelle et reproductive ou du planning familial sont des réponses particulièrement efficaces contre l’institutionnalisation des inégalités.


20


Développer l’entrepreneuriat féminin en Guinée

Ce projet, concentré sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou, a pour objectif de stimuler et valoriser l’entrepreneuriat féminin. Il vise à réduire les principaux obstacles qui s’opposent à la création d’entreprises par des femmes. Les trois leviers d’action principaux consistent à améliorer la rentabilité des entreprises créées ou existantes, créer un environnement favorable à l’épanouissement d’entreprises viables et garantir l’accès à des emplois de qualité. Afin de générer des avancées durables, ce projet dépasse les frontières de l’entrepreneuriat et s’attaque aux causes profondes des difficultées rencontrées par les femmes : pesanteurs socioculturelles, relations de pouvoir, institutions sociales et dispositions légales.

Impact

Une appli pour la lutte contre la violence sexuelleLa violence sexuelle demeure une réalité quotidienne dans de nombreux pays. Souvent, ce type de violence reste mal documenté, de sorte que les auteurs ne sont pas poursuivis et les victimes pas suffisamment entendues.

L’application mobile de Physicians for Human Rights aide les médecins à recueillir, stocker et tenir à jour les preuves de violences sexuelles. Au besoin, ils·elles peuvent les transmettre aux forces de l’ordre, dans le respect de la vie privée et de la protection des données confidentielles. Le programme Wehubit d’Enabel soutient le déploiement de cette application numérique en RDC.


© Physicians for Human Rights

Bailleur Belgique


21

Enabel soutient plus de 120 projets qui mettent à profit les technologies numériques afin d’atteindre les Objectifs de développement durable définis par l’ONU. Au Mozambique, Enabel utilise des drones afin de soutenir les efforts de déploiement des énergies renouvelables. Ces derniers réalisent des relevés topographiques pour évaluer les meilleures solutions à mettre en œuvre. En RDC, le paiement mobile est mis au service de l’accès à l’eau. En Guinée, l’utilisation de logiciels open-source permet d’optimiser la gestion des déchets.

Dans neuf pays partenaires, Enabel mène des projets de santé. Tous intègrent une attention particulière à la question de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Dans cinq de ces pays, les violences sexuelles et les droits des adolescents sont au cœur du programme. Dans les quatre autres, l’accent est mis sur la santé urbaine.

Au Sénégal et en Mauritanie, la mise en place à grande échelle d’une assurance maladie financée par l’État est un objectif majeur. L’Ouganda, le Niger et le Burundi s’appuient déjà sur cette expérience pour rattraper

© Enabel

© Enabel - Rosalie Colfs

« L’inclusion ne signifie pas uniquement mieux accompagner les femmes, mais aussi tous les groupes vulnérables : les jeunes, les personnes souffrant d’un handicap. En Palestine, nous souhaitons améliorer l’accès aux formations professionnelles à travers une collaboration avec des membres clés des communautés. »

Shari GhyselenIntervention Manager, Palestine

Shari a débuté sa carrière internationale via le Programme Junior d’Enabel

Dans le cadre de l’approche « Digital for Development » (D4D), Enabel s’engage pour le développement des compétences numériques. Au Maroc, Enabel travaille avec l’administration afin d’encourager la digitalisation et l’optimisation des services publics. Au Mali, la digitalisation des registres de l’état civil est en cours. Au Sénégal et au Bénin, Enabel renforce les compétences et l’écosystème numérique en concentrant ses efforts sur la jeunesse, les villes secondaires, et les zones rurales.

leur retard et déployer un nouveau système de financement de la santé sur leur territoire. Au Rwanda, au Burundi et au Niger, Enabel a développé une riche expérience en mettant en place les politiques et les services liés à la santé mentale au niveau national, en mettant toujours l’accent sur les plus vulnérables.

Tous les projets associent une expérience de terrain à un soutien institutionnel au niveau national ou régional, de manière à proposer une innovation plus durable. Ce double principe s’adosse également à une approche « recherche-action ».

Résorber la fracture numérique en Afrique

Investir dans la santé, en particulier sexuelle


22

Mobilité humaine« La migration, c’est le développement » résumait en 2013 Peter Sutherland, Représentant spécial des Nations Unies pour les questions de mobilité humaine. Convaincue de l’importance des mobilités, Enabel soutient les efforts pour faire de la migration un choix et un levier pour le développement.

© Enabel - Sam Deckers


23

Faire de la migration un choixLa mobilité humaine est ambigüe. Volontaire et positive, elle contribue au développement grâce aux transferts de connaissances, de fonds, de compétences, et de talents. Subie, elle devient néfaste pour les personnes migrantes comme pour les communautés d’accueil. Enabel contribue à renforcer la première, tout en limitant les effets de la seconde, et œuvre à ce que la migration devienne un choix, opéré de manière sûre, régulière et ordonnée au bénéfice du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Quand les déplacements servent le développementLe Pacte mondial pour des migrations sûres, régulières et ordonnées et le Pacte mondial sur les réfugiés offrent des cadres internationaux pour la gouvernance des mobilités. Enabel s’appuie sur ces grands textes afin d’accompagner ses partenaires. Les leviers d’action sont multiples. L’engagement des diasporas via des transfert de fonds, de compétences et de savoirs permet d’accélérer le développement des territoires. La formation des communautés locales permet d’apporter une réponse aux besoins et aux pénuries du marché du travail. Le soutien à la réintégration de ceux et celles qui retournent dans leur communauté d’origine contribue à la création d’une mobilité humaine inclusive.

Protéger les personnes migrantesLes personnes migrantes sont exposées à des risques accrus de violation de leurs droits. Enabel s’engage à soutenir l’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à tous les services et droits de base des personnes migrantes. Cette protection implique à la fois un appui au niveau individuel, via l’accès aux services juridiques, aux systèmes nationaux d’éducation ou de santé, et via un soutien au niveau de ces systèmes afin de renforcer la capacité des structures nationales et locales à s’adapter à l’afflux de personnes nouvelles.

Intégrer la mobilité humaine aux politiques publiques Enabel promeut l’intégration des différentes dimensions de la mobilité humaine, telles que sa temporalité, les géographies migratoires ou les raisons du choix de mobilité dans l’élaboration, l’exécution et l’évaluation de ses programmes. Cela permet d’en maximiser les effets positifs tout en minimisant les coûts de la migration sur le développement. Dans les secteurs clés, tels que l’agriculture, la santé, la protection sociale, l’éducation et la formation professionnelle, l’emploi, les finances publiques, les infrastructures, l’environnement ou encore la promotion du secteur privé, Enabel s’engage à soutenir ses partenaires et leurs institutions afin d’intégrer la mobilité humaine au cœur de leurs politiques.

Une mobilité humaine bien gérée est un catalyseur d’un développement économique et social inclusif.


24


Favoriser l’emploi et l’éducation au nord de l’Ouganda

L’ambition du projet mené par Enabel est d’assurer l’accès à l’éducation et à l’emploi pour les jeunes Ougandais et les réfugiés au nord de l’Ouganda. Il s’agit en particulier de permettre aux communautés de réfugiés résidant dans le nord de l’Ouganda d’être intégrées au système éducatif national et aux infrastructures de formation professionnelle.

Enfin, le projet vise à soutenir l’employabilité des membres de la communauté, en particulier les jeunes filles et les femmes. Pour y parvenir, Enabel soutient le plan de réponse d’urgence du ministère ougandais de l’Éducation et donne aux réfugiés comme aux communautés d’accueil la possibilité d’accéder à une éducation de qualité ainsi qu’à des formations professionnelles.

Impact

70 %

Renforcement de l’enseignement technique et professionnel en Ouganda, ainsi que pour les réfugiés soudanais, congolais et burundais dans les camps du nord du pays. 70 % des diplômés ont trouvé un emploi.



Bailleur Belgique et Union européenne


25

Construire une stratégie de mobilité internationale avec le Maroc

Enabel a mis en place un partenariat entre les secteurs publics et privés marocains et belges visant àformer des talents au chômage au Maroc et à leur offrir des opportunités d’emploi au Maroc et de mobilité internationale vers la Belgique.

En formant des profils IT, la démarche répond aux besoins spécifiques du marché du travail dans les deux pays. L’approche implique une coopération quadripartite entre les agences publiques de l’emploi des deux pays et les représentants des employeurs des deux côtés. Elle implique également la coopération avec les prestataires de formation basés au Maroc.

Plus d’informations à la page 39.

Créer des opportunités d’emploi au Sénégal

L’ambition de ce projet est d’offrir des opportunités de formation et d’emploi décent aux jeunes chômeurs du bassin de l’arachidier au Sénégal. Il s’agit également d’attirer à la campagne les personnes migrantes de retour. En insérant des jeunes dans la production agricole et en leur donnant accès à des périmètres irrigués, le projet offre des opportunités concrètes et formule une alternative viable à la vie dans les grands centres urbains, qui proposent un accès très limité au marché du travail formel.

Dans le même temps, le projet permet à des jeunes d’être coachés et soutenus pour monter leurs entreprises dans les filières agroalimentaires, en partenariat avec des ONG internationales partenaires. Il prévoit également une collaboration avec des PME actives dans ces filières au Sénégal ou ailleurs pour qu’elles embauchent ces jeunes une fois formés.

Bailleur Union européenne

© Enabel - Dieter Telemans

© Enabel - Noureddine El Goumari


« Je me suis toujours imposée en tant que personne, et pas en tant que femme. Venant d’une famille de treize enfants dont six garçons, je me suis toujours dit que je ferai quelque chose de ma vie et pas seulement me marier à 18 ans. Je voulais faire des études et faire carrière. Aujourd’hui je suis la seule personne détentrice d’un master dans ma famille. »

Aziza Kiminyana Responsable RH & Logistique, Rwanda


26

Paix et sécurité


D’après la Banque mondiale, la moitié de la population pauvre dans le monde vivra dans une zone fragile ou touchée par un conflit d’ici 2030. Dans l’ensemble de ses projets, Enabel s’engage pour la sécurité des populations, condition sine qua non au développement.


27

Il n’y a pas de développement dans un monde en guerre

L’évidence est bonne à rappeler : pour sortir de la pauvreté et garantir des environnements stables, il faut d’abord assurer la sécurité des populations. Enabel travaille sur deux fronts : créer des sociétés résilientes aux crises en agissant sur les causes de conflits et intervenir en cas de crise avérée. Depuis plus de quinze ans, Enabel travaille en partenariat avec la Police fédérale, la Justice, la Défense, et les institutions des pays partenaires pour assurer la sécurité des personnes et le maintien de l’État de droit.

Réformer les services de sécuritéSe sentir en sécurité lorsqu’on marche seul près de son lieu de résidence : ce sentiment si important est loin d’être acquis partout dans le monde. Dans l’ensemble de ses projets, Enabel travaille à faire de cet objectif une réalité. Pour cela, l’agence veille à reconstruire la confiance des habitants dans leur service public de sécurité.

Pour une justice vraiment juste Enabel s’engage pour la mise en place d’un appareil judiciaire fiable, proche des besoins réels, et inclusif auprès des plus vulnérables, à l’image des femmes et des jeunes. Pour mesurer le succès de son intervention, Enabel s’appuie sur des données tangibles, comme la part de victimes qui reportent leurs agressions auprès des autorités compétentes.

Citoyenneté et participationL’obtention d’une identité légale est fondamentale avant d’envisager une vie prospère. C’est également un outil essentiel pour permettre une relation efficace entre les autorités et les citoyens. Enabel s’attache à renforcer l’accès à la citoyenneté, en particulier grâce à la modernisation des registres de l’état civil. Les autres leviers incluent la promotion d’un processus citoyen participatif, l’inclusion des femmes ou le combat contre la corruption.

Contre les violences basées sur le genreEnabel a développé une expertise sur la question du genre et des violences liées. Ce savoir-faire inclut la prévention et l’appui aux victimes, grâce à l’aide médicale, au support psychosocial, ou à la réintégration dans le tissu socioéconomique.

D’ici 2030, la moitié de la population pauvre dans le monde vivra dans une zone fragile ou touchée par un conflit.


28


Impact

Vers la fin des mariages d’enfantsLes mariages d’enfants n’ont plus cours dans six écoles de la campagne nigérienne. C’est là un objectif atteint par un projet pilote de la région de Dosso, qui a équipé les écoles de cases d’études, de toilettes et de manuels scolaires, avant de mener une campagne intense de sensibilisation auprès des parents, des chefs de communauté et des filles elles-mêmes.


Développement de l’état civil au Mali

L’état civil est une fonction souveraine qui garantit la citoyenneté et les droits qui en découlent. Il permet également aux États de développer les politiques les plus appropriées pour leur population.

Un registre d’état civil influe sur la démocratie, en permettant entre autres le vote et il détermine également l’efficacité des services publics, en permettant par exemple la collecte des impôts. Le projet mené par Enabel au Mali a pour objectif de développer cet état civil et de permettre aux institutions publiques d’en faire la promotion auprès des différentes parties prenantes. En outre, le projet prévoit la création d’un registre centralisé, lié à une base de données biométriques et connecté aux différents niveaux de l’administration.

Bailleur Union européenne en partenariat avec Civipol

© Enabel - Kristof Vadino


29

Renforcement d’institutions judiciaires

Enabel a implémenté trois projets successifs visant à renforcer des institutions judiciaires et certains services ministériels du Burundi. Les interventions (2008-2015) concernaient la planification sectorielle, la mise en place d’outils statistiques, un soutien à l’Inspection Générale de la Justice et la création d’un centre pour le développement de la justice professionnelle. La Cour suprême du Burundi a également été accompagnée dans la réduction des arriérés, la simplification des procédures, et la construction de nouveaux tribunaux.

De nouvelles mesures ont été adoptées pour améliorer les opérations quotidiennes dans quatre régions. Parmi elles : des mesures d’archivage, de planification des audiences, d’amélioration générale du système de justice criminelle… Ces projets ont permis de réduire le taux d’occupation des prisons.

© Enabel - Rosalie Colfs

Bailleur Belgique

Assurer la sécurité portuaire en Afrique centrale et de l’Ouest

L’objectif principal du projet est de protéger les ports d’Afrique centrale et de l’Ouest (Dakar,Abidjan, San Pedro, Tema, Lomé, Douala, Pointe Noire, Brazzaville) face aux risques liés à la sécurité.

Il s’agit également de fournir aux pays partenaires les moyens de répondre aux failles de sécurité portuaire. L’ensemble du projet est encadré par le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS). L’ISPS a pour objectif d’améliorer la résilience des navires et des ports face à la violence terroriste. Il a également pour but d’améliorer la coopération entre les autorités locales, nationales et internationales afin d’assurer la protection des installations marines. © Enabel - Rosalie Colfs

Bailleur Union européenne en partenariat avec Expertise France

« Mon âge et mon genre ne comptent plus : ce sont mes compétences, mon savoir-faire et mon autorité en tant que cheffe d’équipe. J’ai la responsabilité de mon équipage et du remorqueur, donc je ne tolère aucune largesse. C’est un métier éprouvant physiquement et psychologiquement. Le plus délicat pour moi est d’exercer mon autorité sur les membres de l’équipage sans les frustrer. »

Pascaline Adjofogue Première femme capitaine de remorqueur au Bénin


30

Urbanisation


D’ici 2050, 70 % de la population mondiale vivra en ville. Dans ce contexte, les centres urbains concentrent les enjeux de développement. Enabel s’engage pour une urbanisation plus inclusive et durable, en particulier dans les villes intermédiaires.


31

Un monde urbainToujours plus grandes, toujours plus jeunes, les villes et leur gestion représentent un enjeu majeur. En Afrique, les villes intermédiaires sont particulièrement fragiles. Déficit d’infrastructures, habitat précaire, insécurité, faiblesse des services publics, économie informelle et fort taux de chômage : elles cumulent tous les risques. Enabel s’engage pour des centres urbains inclusifs, capables d’intégrer leurs habitants à la prise de décisions. En se concentrant sur les villes secondaires, Enabel favorise également les politiques d’intégration territoriales et promeut l’accès aux réseaux nationaux.

Des services publics pour tous Enabel encourage les villes à construire et maintenir un réseau d’infrastructures urbaines vitales jusque dans les zones informelles. Accès à l’eau, égouts, voirie ou énergie : la mise en place des services de base est également l’occasion d’encourager l’emploi local et le développement des compétences dans le secteur de la construction. Afin de mettre en place les modèles les plus vertueux, Enabel adopte dès que possible les principes de l’économie circulaire, en particulier sur la question des déchets et de leur traitement. Enfin, Enabel supporte les villes dans le déploiement d’une offre de santé efficace, afin de répondre aux défis urbains, tels que les maladies mentales ou les addictions.

Une planification urbaine participativeEnabel accompagne les villes dans leurs politiques de coconception de la planification urbaine. Les autorités et la société civile sont encouragées à collaborer et à promouvoir la participation et le leadership féminin. Dans ce contexte, l’utilisation raisonnée des technologies et des données permet de faciliter l’accès aux services et de favoriser l’entrepreneuriat. Big data, technologies civiques et e-services sont tous mis à contribution.

De l’emploi pour les femmes et les jeunes Donner accès au marché du travail aux femmes et aux jeunes représente la meilleure manière de favoriser l’entrepreneuriat et de dynamiser l’économie des villes. Pour y parvenir, Enabel s’adapte à des contextes toujours changeants et s’appuie sur le potentiel de l’économie circulaire, de l’artisanat, de la construction ou de l’économie numérique.

Des villes sûres et solidairesEnabel s’engage pour des villes capables de fournir à leurs habitants un environnement sain.

Comme dans toutes ses interventions, Enabel porte une attention spécifique aux femmes, aux jeunes et à tous les groupes les plus vulnérables. La violence basée sur le genre et les droits liés à la sexualité sont particulièrement suivis, en tandem avec les écoles, la police et les autorités judiciaires.

Selon les Nations Unies, 70 % de la population mondiale vivra en ville d’ici 2050.


32


Optimiser la gestion des déchets en Guinée

Chaque jour, 1.200 tonnes de déchets sont générées à Conakry, la capitale guinéenne de 3 millions d’habitants, et 80 tonnes dans la ville secondaire de Kindia (200.000 habitants). Les systèmes de collecte en porte à porte sont inefficaces et la majorité des déchets est déversée illégalement dans des décharges sauvages ou à même le sol. Le projet mené par Enabel soutient les autorités publiques dans la conception d’un grand plan de traitement des déchets dans les deux villes. Il s’appuie sur l’amélioration de la collecte des déchets ménagers, transportés sur des points de collecte précis où ils peuvent être en partie recyclés. Il accompagne également les villes dans leur relation au secteur privé et vise à sensibiliser les citoyens pour les inciter à améliorer leurs pratiques de tri des déchets.

Impact

Informatisation de la santéAvec l’appui de la Coopération belge, la gestion des bâtiments, du matériel et des investissements du ministère de la Santé publique au Burundi a été informatisée dans les provinces de Kirundo et Muramvya. Depuis lors, pas moins de 3.200 équipements et bâtiments des services de santé ont été répertoriés dans l’inventaire, ainsi que 1.400 plans de maintenance et 3.500 opérations de maintenance. Le gouvernement burundais a décidé en 2019 d’informatiser les services des seize autres provinces pour ainsi couvrir la totalité du territoire national.

Une étape importante dans l’implémentation du Plan National de Développement Sanitaire 2019-2025 du Burundi, qui s’appuie fortement sur la digitalisation des services.



© Enabel


33

Bailleur Belgique

Bailleur Belgique

Régénération urbaine et développement territorial en Palestine

Un grand nombre de zones rurales et urbaines palestiniennes, dont la valeur historique et culturelle est importante, sont laissées à l’abandon ou en train de se dégrader. Par ailleurs, la fragmentation croissante du territoire met en péril les liens sociaux. Enabel a accompagné les autorités locales et nationales afin de régénérer les centres historiques de douze municipalités. Le projet avait pour objectif de lier l’aspect historique aux dynamiques sociales et économiques des territoires. Les autorités locales ont été accompagnées dans leurs efforts pour mener à bien les projets de restauration, pour améliorer les pratiques de planification et pour optimiser les services techniques municipaux. La revitalisation des communautés et le renforcement du lien social ont également permis de renforcer le sentiment d’identité palestinienne.

Améliorer la santé des adolescents en milieu urbain en RDC

Soutenu par Enabel, le centre de santé Alwaleed de Kisangani développe un modèle de « One Stop Center » pour venir en aide aux survivants de violences sexuelles. La recherche-action a permis au projet d’identifier des catégories de violences sexuelles afin d’adapter la réponse médicolégale, le soutien psychologique ou la réintégration socioéconomique. Cette approche protéiforme, couplée à une forte implication des communautés locales, a permis d’augmenter le nombre de cas pris en charge par le centre, passant de 28 par mois à 56 par mois. La grande majorité des personnes prises en charge sont des adolescentes âgées de 10 à 18 ans. La deuxième phase du projet se concentrera sur la santé sexuelle et reproductive, afin de répondre aux enjeux des différents groupes d’âge. © Enabel

© Enabel

34

Vers une citoyenneté mondiale

Le monde est de plus en plus interconnecté, et les défis mondiaux sont par définition des problématiques qui outrepassent les frontières. Pour y répondre, nous devons nous assurer que les habitants de notre planète soient conscients de leur rôle crucial en tant que citoyens du monde.

C’est pourquoi il est essentiel d’intégrer l’éducation à la citoyenneté mondiale dans tous les efforts qui visent le développement durable.

Cet engagement est mentionné explicitement par l’Agenda 2030 pour le développement durable. « D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable. »

La citoyenneté mondiale doit stimuler une prise de conscience globale : un sentiment d’appartenance à une humanité partagée, la compréhension de la complexité

des défis mondiaux et des interdépendances complexes qu’ils sous-tendent. D’autre part, elle promeut des compétences citoyennes : la capacité à se forger une opinion informée et éclairée, à argumenter, à débattre.

Ensemble, ces deux dimensions permettent aux individus et aux collectivités de construire un monde plus solidaire, plus durable et plus juste.

La déclaration de Maastricht (2002) définit l’éducation à la citoyenneté mondiale comme « une éducation qui ouvre les yeux des individus aux réalités du monde et les incite à œuvrer pour davantage de justice, d’équité et de droits humains pour tous dans le monde ».

Comment la mettre en œuvre ?L’éducation à la citoyenneté mondiale peut prendre différentes formes, comme des ateliers, des débats, des programmes d’échanges interculturels, des


35

campagnes de mobilisation ou des formations. Elle s’exerce dans différents lieux, comme les écoles et les lieux d’apprentissage en général, mais aussi à travers les mouvements de jeunesse, les entreprises ou la coopération au développement. En suscitant l’adhésion, la mobilisation et l’action des populations envers plus de justice et de solidarité, l’éducation à la citoyenneté mondiale apparaît comme un élément central de la coopération internationale et du travail face aux défis mondiaux.

Un pilier de la coopération internationaleL’éducation de la population à la citoyenneté mondiale est indispensable à la coopération internationale pour deux raisons : elle est transversale aux défis mondiaux et, conformément aux Objectifs de développement durable, elle est pertinente et se déploie partout.

Elle permet ainsi de démultiplier les résultats de la coopération internationale. Par exemple, les programmes de lutte contre le changement climatique bénéficient grandement de l’appui et de l’investissement des populations, qui peuvent prendre conscience des enjeux du phénomène via une éducation à la citoyenneté mondiale. Les programmes qui visent à encadrer la mobilité humaine sont facilités lorsque le citoyen comprend les raisons qui poussent les hommes et les femmes à migrer. Les programmes qui s’attaquent aux inégalités sont soutenus quand le citoyen comprend les mécanismes structurels qui les sous-tendent et peut travailler à des pistes pour les réduire.

A travers son programme d’éducation Annoncer la Couleur et Kruit (Kleur Bekennen), Enabel compte plus de

vingt ans d’expérience dans l’éducation à la citoyenneté mondiale en Belgique. Son activité s’organise autour de trois grands axes, qui ont tous pour objectif d’ancrer durablement la notion dans l’enseignement en Belgique : le dialogue politique, le renforcement et l’innovation des pratiques pédagogiques et le déploiement d’un centre d’expertise visant le partage, la production et la diffusion de connaissances.

Convaincue de l’utilité absolue de l’éducation à la citoyenneté mondiale pour la réalisation des Objectifs de développement durable, tout comme un nombre croissant de pays, d’administrations publiques et d’organisations sociales, Enabel l’intègre au maximum dans son portefeuille d’expertises au profit de ses programmes de développement, tant en Belgique qu’à l’étranger.

Pour pouvoir répondre aux défis mondiaux, il faut s’assurer que les habitants de notre planète sont conscients de leur rôle crucial en tant que citoyen du monde.

© Enabel


36

Vision 2030Intervenant dans un contexte changeant, et tenant compte du nouveau Contrat de gestion avec l’État belge, Enabel a décidé en 2019 d’élaborer sa nouvelle stratégie à long terme.

Cette stratégie « Enabel 2030 » se projette sur le même horizon que celui des Objectifs de développement durable, qui constituent le cadre international dans lequel s’inscrit la politique belge en matière de coopération au développement. Son élaboration a été menée en impliquant tous les membres d’Enabel à tous les niveaux de l’organisation, de même que son Conseil d’administration. En 2019, cela a permis d’atteindre plusieurs résultats clés.

Notre ADNDans un premier temps, cet exercice a abouti à une analyse actualisée des tendances clés dans notre environnement et à une explicitation de notre ADN :

PartenariatsNous encourageons

les partenariats basés sur la confiance

et l’implication en vue d’une meilleure

gouvernance publique.

CocréationNous visons la cocréation de solutions flexibles et

« sur mesure », adaptées au contexte.

ProximitéNous sommes présents

au niveau central, intermédiaire et

opérationnel dans des environnements

complexes et fragiles.

ExpertiseNous recherchons l’expertise la plus

appropriée, en nouant des alliances avec des

organismes publics belges.


37

Nos ambitions

Nos solutions

Cela nous a ensuite permis de préciser le choix de nos ambitions à l’horizon 2030 :

Enfin, nous avons procédé à une actualisation de notre catalogue de solutions sur lesquelles nous voulons focaliser l’appui à nos pays partenaires et le développement de notre expertise, tout en tenant compte des principaux défis mondiaux de développement qui se posent.

Partenaire clé du gouvernement belge et pôle d’expertise belge

Partenaire privilégié pour faciliter les changements systémiques

Double volume, triples impacts

Modèle et berceau d’entrepreneuriat

et d’innovation

Au-delà de l’aide

Domaines d’expertise spécifiques

et couverture géographique ciblée

1

2

3

6

5

4

Paix et sécuritéChangement climatique et

environnement

Inégalités et injustice

socioéconomiquesMobilité humaine Urbanisation Citoyenneté

mondiale


38

PartenariatsEnabel a signé plus de 60 accords de collaboration avec des partenaires belges et internationaux afin de pouvoir mobiliser leurs expertises dans les activités de développement de l’agence. Ces partenariats avec des services publics, universités, centres de recherches et d’excellence touchent des domaines aussi divers que la justice, la police, la sécurité portuaire, la formation professionnelle, la sécurité sociale, l’environnement, les droits humains, la santé, l’eau, les changements climatiques ou encore l’e-gouvernance.

Des partenariats pour mobiliser l’expertise la plus appropriéeCes partenariats sont particulièrement intéressants pour soutenir des interventions qui visent le renforcement d’entités publiques dans les pays partenaires. Ce jumelage entre pairs, dans le cadre d’une action de développement plus large, permet au fonctionnaire de confronter sa pratique dans d’autres contextes, et de l’enrichir. Il peut aussi perdurer dans le temps, tisser une toile de

« Nous sommes fiers de pouvoir apporter notre expérience dans le secteur de l’eau au profit de nos collègues dans les pays partenaires de la coopération gouvernementale belge. Les contextes différents en Afrique rendent ces échanges très enrichissants pour nos experts. »

Minazola Miantuadi Responsable des projets internationaux Société Wallonne des Eaux (SWDE)

« Notre politique de commerce extérieur vise à intégrer de plus en plus la responsabilité sociétale des entreprises. Travailler avec Enabel permet à hub.brussels de renforcer cette approche et ses partenariats dans des marchés importants pour les entreprises bruxelloises, comme le Maroc. »

Bénédicte Wilders Conseillère stratégique à la Direction générale chez hub.brussels

« Le Port d’Anvers est chargé de la gestion du port de Cotonou avec pour objectif de le moderniser et de le rendre compétitif. Un des aspects pour y parvenir est de renforcer les capacités du personnel local. C’est dans ce domaine que nous collaborons avec Enabel. Il y a une grande confiance entre nous. »

Edouard Jourdain Manager Port Project - Port d’Anvers

relations qui dépasse le cadre de l’intervention. Enfin, de nombreuses entités publiques disposent d’une compétence unique, qu’il est difficile de trouver sur le marché. Dans les mois et les années à venir, Enabel compte élargir davantage ce réseau d’expertise pour consolider son rôle de facilitateur du développement.

Pour une mobilité concertée des talents

PALIM est le projet pilote développé par Enabel en partenariat avec les acteurs de l’emploi et de la formation au Maroc et en Belgique. Ce projet a pour objectif de tester un modèle innovant de mobilité des talents liant le développement du secteur des TIC au Maroc à la pénurie d’informaticiens qualifiés tant au Maroc qu’en Flandre.

Répondre aux besoins de chaque territoire Les mutations rapides du marché du travail entraînent des déséquilibres entre les besoins et les ressources en termes de talents, qui dépassent largement les frontières des Etats. Dans ce contexte, le développement de modèles de mobilité concertés peut servir de rééquilibrage entre les différentes régions du monde, dans une optique de partenariat entre pays, entre acteurs publics et avec le secteur privé.

Un projet multi-partenairesLe PALIM est mis en œuvre et coordonné par Enabel, en partenariat avec le Service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle (VDAB), l’Agence nationale marocaine de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), le Réseau flamand d’entreprises (VOKA), la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la Fédération belge d’entreprises technologiques (AGORIA), la Fédération marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI) et l’Agence fédérale belge pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil).

La réponse du PALIMLe projet PALIM s’appuie sur le modèle « Global Skills Partnership », qui considère que la mobilité du travail n’est bénéfique pour toutes les parties que si les talents peuvent trouver un emploi qualifié dans leur pays d’origine et dans le pays de destination.

Suite à un appel lancé par l’ANAPEC, près de 10.000 chercheurs d’emploi marocains ont posé leur candidature, 120 ont été présélectionnés suite à des tests en ligne et des entretiens réalisés par les partenaires belges et marocains. Provenant de tout le territoire marocain et constitué à 18 % de femmes, ce groupe de talents a entamé fin 2019 une formation de six mois dans le domaine des TIC, dispensée intégralement au Maroc. Visant le métier de Développeur Java, en demande dans les deux pays, cette formation comprend une importante composante de technicité informatique, mais vise également à développer des compétences non techniques, l’anglais, ou encore l’initiation à la vie en Belgique. L’objectif est d’accroître les chances des participants sur les marchés du travail, tant en Belgique qu’au Maroc.

Deux-tiers des talents sont encadrés pour décrocher un emploi au Maroc, tandis qu’un tiers pour un travail en Flandre. Ces premiers informaticiens marocains devraient donc entamer leur travail en Flandre au second semestre de 2020.

Une coopération étroite est également développée entre le VDAB et l’ANAPEC.

En outre, une composante transversale de recherche académique est également intégrée au projet, en partenariat avec l’Université de Gand et l’UCLouvain. Cette recherche-action permettra au projet et ses partenaires de mieux comprendre les mécanismes et enjeux liés à la migration du travail.

Doté d’un budget de 1,5 million d’euros et s’étendant du 1er mars 2019 à début 2021, le projet peut compter sur le soutien financier de l’Union européenne. Le PALIM fait partie des projets pilotes sur la migration régulière financés au travers du Fonds d’appui aux Partenariats pour la mobilité, géré par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD). Le modèle pourra ensuite être dupliqué dans d’autres secteurs du marché du travail et avec d’autres pays. Un nouveau projet devrait d’ailleurs démarrer fin 2020, et couvrira trois pays (le Maroc, la Tunisie et la Belgique).


39

Le monde est en pleine mutation et l’adéquation des besoins et des ressources en terme de talents dépasse les frontières d’un pays. Ce projet pilote permet de contribuer à notre réflexion sur les liens entre développement et mobilité humaine, tout en étant mutuellement bénéfique pour le Maroc et la Belgique.


40

OrganisationS.A. de droit public Enabel est une société anonyme de droit public à finalité sociale instituée par la loi du 16 novembre 2017. L’État belge, représenté au sein de l’Assemblée générale par le Ministre de la Coopération au développement, est son seul actionnaire.

Enabel met en œuvre la politique belge en matière de coopération gouvernementale. Elle recherche de même activement des missions et des financements auprès d’autres donateurs, qui s’inscrivent dans la politique étrangère de la Belgique et la renforcent. Enabel peut également mettre en œuvre et coordonner des initiatives d’instances fédérales belges sur le plan de la coopération internationale. Ce faisant, Enabel fait office d’interface entre des organismes publics fédéraux belges et des donateurs belges ou étrangers dans le cadre d’interventions de développement international, de préférence dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Organes de directionL’Assemblée générale Le Ministre, ou son ou sa délégué·e, représente l’État fédéral à l’Assemblée générale. En 2019, l’Assemblée générale s’est tenue le 17 juin. Le Conseil d’administrationLe Conseil d’administration est composé de membres qui ont acquis une expertise utile et démontrable en matière de développement international et de coopération au développement et, si possible, de gestion d’entreprises. Les membres du Conseil d’administration sont nommé·es pour un terme renouvelable de quatre ans. En 2019, le Conseil d’administration s’est réuni à onze reprises. En 2019, deux membres ont démissionné du Conseil d’administration pour exercer un mandat qui s’avérait incompatible avec celui de membre du Conseil. Composition actuelle : Hannelore Beerlandt (Présidente), Xavier De Cuyper, Brigitte Boone, Nadia Molenaers, Martine Van Dooren, Chris Verhaegen, Alain Coheur, Guido Gryseels, Olivier Lanotte, Dirk Rochtus.

Le Directeur général Le Directeur général est responsable de la gestion journalière d’Enabel. Il est nommé par le Conseil d’administration pour un mandat renouvelable de six ans.

Le Comité de direction Le Conseil d’administration nomme à la majorité absolue, sur proposition du Directeur général, les membres du Comité de direction pour un terme de six ans renouvelable. Composition actuelle : Jean Van Wetter (Directeur général), Martine Brisse (Directrice RH), Sven Huyssen (Directeur Operations), Danny Verspreet (Directeur Finances & IT), Liana Hoornweg (Directrice Expertise sectorielle et thématique). En 2019, le Comité de direction s’est réuni à 19 reprises.

Organes de contrôle• Commissaires du gouvernement (Coopération au

Développement & Budget) • Collège des Commissaires (Cour des comptes &

Réviseurs d’entreprises) • Audit interne

IntégritéNous devons, jour après jour, mériter la confiance de nos donateurs, de nos pays partenaires et des populations pour lesquelles nous nous investissons. La confiance ne se gagne pas uniquement par la parole, mais aussi à travers un comportement irréprochable, par le respect des règles de conduite et par une conscience professionnelle de tous les instants. Les valeurs qui sous-tendent nos actions sont le respect, l’intégrité, l’engagement et le sens des responsabilités.

Le Code éthique d’Enabel constitue la pierre angulaire de notre engagement. Il doit encourager tous les collaborateurs et toutes les collaboratrices d’Enabel à se comporter de manière éthique et responsable partout dans le monde, et quelles que soient les circonstances, souvent difficiles. En outre, la communication et la promotion de ce Code auprès de nos partenaires et de nos fournisseurs nous permettent de rappeler les valeurs sur lesquelles reposent nos relations.

L’ensemble du secteur belge de la coopération au développement, dont Enabel, a par ailleurs signé en 2018 une Charte d’intégrité, dans laquelle tous les acteurs s’engagent à réduire le risque de violations de l’intégrité et à traiter les incidents de manière appropriée.

41

Finances

Actif 31/12/2019 % 31/12/2018 %

Actifs immobilisés 837.347 0,4 % 982.567 0,60 %

Créances > 1 an 30.289.416 13,2 % 0 0,00 %

Sous-total 31.126.763 13,6 % 982.567 0,60 %

Créances ≤ 1 an 23.284.753 10,2 % 66.860.212 40,80 %

Placements de trésorerie 0 0,0 % 0 0,00 %

Valeurs disponibles 150.378.812 65,6 % 84.027.337 51,28 %

Comptes de régularisation 24.611.694 10,7 % 12.005.706 7,33 %

Total de l’actif 229.402.023 100 % 163.875.822 100 %

Passif 31/12/2019 % 31/12/2018 %

Capitaux propres 20.245.349 8,8 % 20.186.147 12,32 %

Provisions et impôts différés > 1 an 1.971.019 0,9 % 2.047.791 1,25 %

Sous-total 22.216.369 9,7 % 22.233.938 13,57 %

Dettes > 1 an 30.289.416 13,2 % 0 0 %

Provisions et impôts différés ≤ 1 an 0 0,0 % 0 0 %

Dettes ≤ 1 an 172.587.105 75,2 % 139.854.150 85,34 %

Comptes de régularisation 4.309.133 1,9 % 1.787.734 1,09 %

Total du passif 229.402.023 100 % 163.875.822 100 %

Compte de résultats

Bilan

31/12/2019 31/12/2018

Produits d’exploitation 236.636.949 227.317.338

Chiffre d’affaires 213.720.197 203.706.198

Autres produits d’exploitation 22.774.609 23.592.032

Produits d’exploitation non récurrents 142.143 19.108

Charges d’exploitation 235.904.702 226.742.906

Achats 13.564.372 37.592.604

Services et biens divers 170.426.714 136.781.450

Frais de personnel 49.372.451 50.854.519

Amortissements 2.501.968 260.128

Réduction de valeur des actifs circulants 0 0

Provisions pour risques & charges -76.771 -255.496

Autres charges d’exploitation 103.461 1.501.729

Charges d’exploitation non récurrentes 12.507 7.972

Résultat d’exploitation 732.247 574.432

Charges financières -1.139.624 -615.440

Produits financiers 466.579 435.317

Résultat financier -673.045 -180.122

Résultat de l’exercice avant imposition 59.202 394.310

Prélèvement sur / transfert aux impôts différés

Impôts sur le résultat

Résultat de l’exercice 59.202 394.310

Prélèvement sur / transfert aux réserves immunisées

Résultat de l’exercice à affecter 59.202 394.310



42

Colophon

20 ans

Le 3 avril 2019, Enabel célèbre ses 20 ans à Bruxelles en présence de Sa Majesté la Reine Mathilde. Des experts belges et internationaux éclairent l’avenir de la coopération internationale et tentent de répondre à la question suivante : « Comment pouvons-nous encore être pertinents dans vingt ans ? »

En partant de la gauche : Rakesh Rajani, Irène Khan, Gerald Abila, Melinda Bohannon, Jean Van Wetter, S.M. la Reine Mathilde, Alexander De Croo, Hannelore Beerlandt, Olivier De Schutter, Dr. Jean-Paul Kimonyo, Christine Kirunga Tashobya, Jean-Baptiste Richardier.

© Enabel

Agence belge de développement Rue Haute 147 - 1000 BruxellesBelgiqueT +32 2 505 37 [email protected]

Éditeur responsable :Jean Van Wetter, Directeur général

Composition et mise en page : EnabelCopywriting : Sango.bePhoto de couverture : © Enabel - Kristof Vadino

enabel.beopen.enabel.be

Suivez-nous via :

La reproduction de cette publication est autorisée pour autant que la source soit mentionnée.

Publiée en français, néerlandais et anglais.

Juin 2020

Inscription newsletter :

44

Agence belge de développementRue Haute 147 - 1000 BruxellesT +32 2 505 37 [email protected]

ouvrir l’horizon - rapport d’activité 2019 - enabel...à jouer dans le transfert de...

Documents