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1 Design des outils et méthodes d’appui au financement agricole Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole » Rapport de mission Juin 2019 Mr. Gregory Thys Mr. Max Franck Ahouandjinou

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Design des outils et méthodes d’appui au financement agricole

Enabel Guinée

Intervention « Entrepreneuriat Agricole »

Rapport de mission

Juin 2019

Mr. Gregory Thys

Mr. Max Franck Ahouandjinou

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Table des matières

1 RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA MISSION 5

2 ETAT DES LIEUX DU FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE EN GUINEE 5

2.1 AU NIVEAU DES POLITIQUES ET STRATEGIES NATIONALES 5

2.1.1 SECTEUR AGRICOLE 5

2.1.2 SECTEUR FINANCIER 6

2.2 ENVIRONNEMENT ET OPPORTUNITES RELATIVES AUX FILIERES 7

2.2.1 FILIERE ANANAS 7

2.2.2 FILIERE POMME DE TERRE 9

2.2.3 FILIERE MANGUE (MAILLONS POST-RECOLTE) 10

2.3 LES CONTRAINTES DU FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE 11

2.3.1 ELEMENTS DE CONTEXTE 11

2.3.2 LE BESOIN DE FINANCEMENT 11

2.3.3 LES CONTRAINTES D’ACCES AU FINANCEMENT AGRICOLE (DEMANDE) 13

2.3.4 L’OFFRE DES INSTITUTIONS FINANCIERES 13

2.3.4.1 Les banques et les Etablissements de Monnaie Electronique 13

2.3.4.2 Les institutions de microfinance 18

2.3.5 L’OFFRE DE FINANCEMENT EMANANT DE PROJETS OU PROGRAMMES D’APPUI AU SECTEUR AGRICOLE 22

2.3.6 LES AUTRES ACTEURS DU FINANCEMENT 22

3 LES MECANISMES DE FINANCEMENT POUR L’APPUI AU FINANCEMENT DES FILIERES CIBLEES 23

3.1 SYNTHESE DES CONTRAINTES ET PISTES DE REFLEXION POUR LA MISE EN ŒUVRE 23

3.2 ANALYSE DU MECANISME INITIALEMENT ENVISAGE 24

3.2.1 MISE EN PLACE D’UN FONDS DE GARANTIE : 25

3.2.2 L’APIP COMME EVENTUEL « MAITRE D’OUVRAGE DU FONDS » 26

3.2.3 MISE EN PLACE D’UNE FACILITE DE SOUTIEN A L’INVESTISSEMENT (UNE SUBVENTION) : 27

3.2.4 MISE EN PLACE D’UN APPUI NON FINANCIER AUX IF/IMF : 27

3.2.5 RESUME DES OBSERVATIONS DE LA MISSION 28

3.3 LES PISTES DE REFLEXION 29

3.3.1 LES OPTIONS POUR APPUYER LES IMF A MOBILISER DES RESSOURCES STABLES 29

3.3.1.1 Option 1 – Mise à disposition de ressources affectées au sein d’une IF / IMF 30

3.3.1.2 Option 2 - Dépôt à Terme (DAT) Enabel placé auprès d’une banque pour garantir le refinancement d’une ou plusieurs IMF 32

3.3.1.3 A explorer – Concertation avec les PTF pour la mise en place d’un fonds de refinancement de la microfinance 33

3.3.2 L’ALTERNATIVE A LA FACILITE DE SOUTIEN A L’INVESTISSEMENT 34

3.3.3 LES ALTERNATIVES AU FONDS DE GARANTIE 36

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3.3.3.1 Option 1 – Mise en œuvre d’une ligne de garantie auprès d’une IF 36

3.3.3.2 Option 2 - Solliciter les services d’un Fonds de Garantie existant 38

4 PROPOSITION DE MECANISMES DE FINANCEMENT 39

4.1.1 LES CONTRAINTES AU NIVEAU D’ENABEL 39

4.1.2 LE MECANISME PROPOSE 39

5 MISE EN ŒUVRE DU MECANISME 43

5.1 CAHIER DES CHARGES POUR L’IDENTIFICATION DU OU DES PARTENAIRES FINANCIERS CLES CHARGES

DE LA MISE EN ŒUVRE 43

5.2 CAHIER DES CHARGES POUR L’IDENTIFICATION DU PARTENAIRE TECHNIQUE CLE CHARGE DE LA MISE

EN ŒUVRE DE LA FACILITE DE SOUTIEN A L’INVESTISSEMENT 45

5.3 CAHIER DES CHARGES POUR LE PRESTATAIRE DE L’APPUI TECHNIQUE AUX INTERMEDIAIRES

FINANCIERS 46

5.4 PLANNING DE LA MISE EN ŒUVRE 48

ANNEXES 49

ANNEXE 1 : LES PROGRAMMES ET PROJETS D’APPUI DES PTF AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE

(EN COURS ET EN FORMULATION) 49

ANNEXE 2 – QUELQUES STATISTIQUES DU GLOBAL FINDEX, 2017 : 54

ANNEXE 3 – LISTE DES PERSONNES RENCONTREES 56

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Liste des acronymes

APIP Agence pour la Promotion de l'Investissement Privé BADEA Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique BDS Business Development Service BES Bureau d’Exécution Stratégique BICIGUI Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de Guinée BID Banque Islamique de Développement BIG Banque Islamique de Guinée CAFODEC Centre d’Appui et de Formation pour le Développement d’Epargne /

Crédit et de l’Education CRG Crédit Rural de Guinée CVA Chaîne de Valeurs Agricoles DAKMA Projet de Développement Agricole dans la zone de Kindia/Mamou FEPAF BG Fédération des Planteurs Fruitiers de la Basse Guinée FGPP Fonds de Garantie Partielle de Portefeuille FINADEV Financial Development FPFD Fédération des Paysans du Fouta Djalon IEA Intervention Entreprenariat Agricole IF/IMF Institution Financière / Institut de Microfinance IRAG Institut de Recherche Agronomique de Guinée MPME Micro-Petite et Moyennes Entreprises

MVA Matériel Végétal Amélioré ONG Organisation Non Gouvernementale ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel PCAO Projet de Compétitivité en Afrique de l'Ouest PDAIG Projet de Développement Agricole Intégré de Guinée PDRI Projet de Développement Rural Intégré pour la Relance de

l'horticulture et Forages en Guinée PIB Produit Intérieur Brute

PME Petites et Moyennes Entreprises PNAAFA Programme National d’Appui aux Acteurs des Filières Agricoles

PPAAO/WAAP Programme de Productivité Agricoles en Afrique de l’Ouest PRODEFIMA Projet de Développement de la Filière Mangue PTF Partenaires Techniques et Financiers RAFOC Réseau d'Assistance Financière aux Organisations Communautaires SAVY Strengthening Agriculture Value Chain and Youth SGBG Société Générale des Banques en Guinée SMARTE Strengthening Market-led Agriculture, Research, Technology and

Education TPE Très Petites Entreprises UE Union Européenne UGAS Union des Groupements Agricoles de Soumbalako

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1 Rappel des objectifs de la mission

L’objectif de la mission est de proposer un cadrage adapté des appuis envisagés par l’intervention « Entreprenariat Agricole » et une mise en œuvre maîtrisée des mécanismes et outils adaptés en vue d’améliorer l’accès des acteurs des filières agricoles (ananas, mangue (les maillons post-récolte), pommes de terre au financement.

Plus précisément il est attendu de la mission de :

o Décrire les conditions/contraintes actuelles du financement du secteur agricole en Guinée,

faire une revue des expériences antérieures ou en cours et une synthèse des (réflexions)

politiques en matière de financement de secteur agricole en place et en préparation ;

o Faire une proposition de montage / de mise en œuvre de(s) mécanisme(s) en appui aux

investissements en lien avec les besoins des filières ciblées et sur la base des outils

(adaptés) proposés dans le document de Portefeuille Pays de la Guinée ;

o Faire une analyse des capacités de l’APIP à jouer le rôle de maître d’ouvrage du FGPP et

des recommandations de mitigation des risques relevés ;

o Elaborer les cahiers de charges pour :

• L’intermédiaire financier (mandat et tâches) susceptible de loger et de gérer la

Facilité de soutien à l’investissement ;

• L’assistance technique (mandat et tâches) destinée à renforcer le(s) intermédiaire(s)

financier retenu ;

o Le planning de mise en place du dispositif de facilitation de l’accès au financement.

2 Etat des lieux du financement du secteur agricole en Guinée

2.1 Au niveau des politiques et stratégies nationales

2.1.1 Secteur agricole

Le PASANDAD (2016-2020) - Le Programme accéléré de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable - prévoit de mettre en œuvre les conditions nécessaires à une accélération des différentes activités des filières agricoles (filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques). L’objectif est d’atteindre une croissance annuelle du secteur primaire de 6,5% en 2020. Il est porté par la présidence.

En matière de financement du secteur, le PASANDAD prévoit de promouvoir le crédit agricole sans toutefois renoncer aux subventions, jugées comme « indispensables pour certains investissements ». Référence est faite au besoin d’« appui dans l’élaboration de projets bancables, dans la garantie des opérations de crédit, soit par l’amélioration des conditions d’obtention de titres (foncier rural), soit par une intervention auprès des institutions de financement ». Le document ne détaille toutefois pas de plan d’action clair pour promouvoir le financement agricole (politiques incitatives, etc.).

La PNDA (2016-2025) – Politique Nationale de Développement Agricole - définit la politique de développement du secteur agricole. Il est porté par le Ministère de l’Agriculture.

Le PNIASAN (2018–2025) – Plan National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle - est le plan de mise en œuvre de la PNDA. Il est porté par le Ministère de

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l’Agriculture. Il n’inclut pas de plan de financement de l’agriculture. Il n’y a pas non plus de politiques spécifiques par filière. Les seules informations utiles concernant les trois filières permettent d’avoir une idée sur les rendements à l’hectare et sur les productions annuelles envisagées aux horizons 2020 et 2025 en considérant l’année 2015 comme référence.

La quatrième composante du programme N° 5 (Amélioration de la gouvernance et soutien au secteur Agricole) évoque le développement de mécanismes de financement Agricole. Il est reconnu que le financement du secteur Agricole reste une préoccupation transversale pour le développement agricole. Elle s’exprime tout au long des segments des chaînes de valeurs des différentes filières agricoles (approvisionnement en intrants de production, production, conservation, transformation, transport, mise en marché, etc.).

La mission note qu’un Fonds de Développement Agricole était prévu au niveau du Ministère de l’Agriculture. Celui-ci existe théoriquement, sur papier, mais rien n’a été mis en œuvre concrètement. La loi Orientation Agricole 2019 n’a pas encore été votée, mais la mission note qu’en sa version provisoire, elle prévoit la création d’une Agence de Financement du Développement Agricole destinée à appuyer l'amélioration du financement du secteur Agricole (la signature du décret fixant les modalités de gestion est prévue pour 2020).

Enfin, le Bureau Exécutif Stratégique, logé au niveau de la primature a lancé un projet de relance de la filière ananas en 2017. En collaboration avec le Ministère de l'Agriculture, le Ministère du Commerce et le Ministère de l’Industrie, l’initiative de relance de la filière ananas a pour objectifs principaux la mise en place d’approches chaînes de valeur et le développement d’une filière ananas inclusive. L’approche retenue vise notamment à permettre le développement de l’export de l’ananas frais sur les principaux marchés et le développement des activités de transformation. Parmi ses interventions d’appui, la mission note que le BES a facilité la mise en place d’un premier crédit par la BIG au bénéficie d’une douzaine de membre la FEPAF-BG1.

2.1.2 Secteur financier

La Banque Centrale de la République de Guinée a défini une réglementation régissant le financement, qu’il soit octroyé par des institutions bancaires, des émetteurs de monnaie électronique, des sociétés de crédit-bail ou des Institutions de Microfinance.

Il n’existe pas de textes spécifiques au financement du secteur agricole. La réglementation ne prévoit pas de taux préférentiels ni des mesures incitatives pour les investissements dans le secteur agricole. A ce titre, la mission note qu’en offrant des taux élevés sur le marché des titres publics (+12%) la BCRG n’incite pas les banques à cibler des secteurs stratégiques plus risqués. La mission note également que « la BCRG a formellement interdit les garanties d’Etat pour financer les promoteurs de projet »2.

Le 29 Juin 2018, la BCRG a décidé de relever le montant du capital social minimum pour les « IMF », les « EME » et les « SFP »3. Pour les IMF autorisées à mobiliser l’épargne il passe à GNF 5 milliards ; et pour les IMF non autorisées à collecter l’épargne, il passe à GNF 1 milliard.

1 Pour plus d’informations sur le prêt de la BID à la FEPAF-BG : « Initiative de relance de la filière ananas de Guinée–Présentation du dispositif de financement en partenariat avec la Banque Islamique de Guinée », 2018, BES. 2 Final Report Scoping Guinea, UNCDF, June 2018. 3 https://www.bcrg-guinee.org

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Les institutions concernées ont reçu un délai de 12 mois pour se conformer. Cette mesure vise à assainir le secteur, forçant les plus petites IMF à fusionner à défaut de se voir retirer leur agrément. La mission n’a toutefois pas connaissance de projets de fusion entre IMF ne remplissant pas les critères.

En marge des textes de loi, le secteur s’attèle à se doter d’une stratégie nationale d’inclusion financière (élaborée en 2012 mais jamais mise en œuvre). Fin 2018, un diagnostic a été réalisé avec le soutien de la Banque Mondiale4. A ce jour, la stratégie finale n’a pas encore été approuvée.

La mission note positivement que dans les axes stratégiques proposés, il est question de :

• Engager des mesures facilitatrices particulières en direction de certains segments de l’économie à l’aide de mesures règlementaires spécifiques, en particulier pour les segments encore sous financés par les IF formelles, les TPE & PME et le secteur agricole. Il est notamment prévu de développer une stratégie de financement du secteur agricole.

• Produire une instruction sur le calcul du TEG (Taux d’intérêt effectif global) pratiqués par les banques et IMF, ce qui permettra une plus grande transparence et facilitera la comparaison entre les différentes offres.

En conclusion, la mission note que le Gouvernement Guinéen a fait de l’agriculture l’une de ses priorités stratégiques pour le développement économique et social de la Guinée, et a pour ambition de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture basée sur des chaînes de valeur agro-industrielles5 compétitives.

Cela étant, la mission note qu’à ce jour il n’y a pas encore de stratégie nationale de financement du secteur agricole, dans laquelle pourrait s’inscrire des mécanismes et outils adaptés en vue d’améliorer l’accès des acteurs des filières agricoles au financement.

2.2 Environnement et opportunités relatives aux filières

2.2.1 Filière Ananas

En Guinée, deux bassins principaux concentrent l’essentiel de la production d’ananas. Il s’agit du bassin de Forécariah sur la plaine côtière de la zone de Maférinya, située à environ 80 km de Conakry où la variété la plus produite est la Cayenne lisse (60%) et du bassin de Kindia sur les plateaux de Friguiagbé située à environ 120 km de Conakry où la variété la plus cultivée est la Baronne de Rothschild (98%). En plus des deux variétés, la Queen victoria est la troisième variété cultivée dans la Basse Guinée et tous les trois ont leurs spécificités.

4 http://documents.worldbank.org/curated/en/577621548998046677/Guinée-Diagnostic-et-Préparation-d-une-Stratégie-Nationale-d-Inclusion-Financière 5 Ou « exploitations familiales », en fonction du document stratégique de référence.

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Réputée pour la qualité de ses fruits, la Guinée figurait parmi les principaux pays exportateurs d’ananas vers l’Europe, notamment sur le marché français avant 1960 (près de 55.000 tonnes d’ananas)6. Pour des raisons politico-économiques, ces exportations ont atteint des niveaux quasi nuls pendant des années post indépendance. La Guinée a été absente sur le marché international les cinq dernières décennies et ces exportations en ananas sont presque inexistantes.

La filière a bénéficié au cours des dernières années d’un appui du BES (bureau du Premier Ministre), du Programme de Compétitivité pour l’Afrique de l’Ouest et de la Coopération belge.

Suivant le rapport des enquêtes réalisé par la FEPAF en décembre 2018, on note que la superficie emblavée s’accroit de 100Ha chaque année depuis 2016, en passant de 350Ha en 2016 à 550Ha à fin 2018.

Le rendement à l’hectare est passé de 27 T/Ha en 2016 à 50 T/Ha en 2018. On peut déduire que les diverses interventions des parties prenantes à l’initiative de relance de la filière ananas semblent porter des fruits. Les rendements sont plus élevés dans le bassin de Kindia, en partie à cause de la présence de nombreux cours d’eau dans la région et des sols plus fertiles

Le nombre de producteurs d’ananas actifs est estimé à environ 650 personnes (petits producteurs qui exploitent individuellement en moyenne 0,7Ha7).

On assiste actuellement à une forte dynamique pour cette culture, ainsi que l’atteste la demande en rejets qui dépasse l’offre, en raison de l’extension de l’espace de cultivation de l’ananas. La mission note également que le prix de l’ananas double entre 2010 et 20158. Cette dynamique est cependant freinée par différents facteurs : la difficulté d’accéder au foncier ; la cherté des rejets, au moins deux fois plus onéreux que dans d’autres pays de la sous-région ; la difficulté d’accéder au crédit et son coût souvent exorbitant ; la difficulté d’accéder aux intrants nécessaires à la culture de l’ananas ; enfin, le besoin d’améliorer les conseils aux planteurs pour une culture exigeant une forte technicité.

Les études de marché disponibles indiquent qu’il existe un marché, certes limité à quelques milliers de tonnes mais bien réel, en Europe, mais aussi dans des pays extra-européens comme le Maroc, pour l’exportation d’ananas par avion, pour les variétés Cayenne Lisse et Baronne de Guinée (variété locale peu connue mais très prisée par les connaisseurs).

Les prix varient entre 3.000 et 4.200 GNF/kg pour l’export vers les pays Ouest africains contre 2.500 GNF pour l’export vers l’Europe. Les producteurs vendent l’ananas fruit, et les transformateurs vendent sous la forme séchée ou en jus (production locale à très petite échelle).

Si les marchés régionaux apparaissent actuellement comme un débouché majeur pour la production, il serait pertinent, voire nécessaire (pour éviter - à terme - des crises de surproduction si la croissance devait être soutenue), d’accompagner la distribution de l’ananas vers les grands centres de consommation du pays par la construction

6 Voir rapport de relance de la filière de l’ONUDI (p.11), même en 1972 les exportations se chiffraient à 12.600 tonnes. 7 D’après une étude réalisée par TRIAS, il semblerait que la surface moyenne par exploitant soit de 0,4Ha. 8 D’après les informations récoltées au niveau de l’Institut National des Statistiques de Guinée, le prix de l’ananas passe de 2.974 GNF en 2010 à 6.389 GNF en 2015.

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d’infrastructures de stockage temporaire adaptés, et de relancer les exportations lointaines (à condition que les prix reviennent à des niveaux compétitifs). Les possibilités de développer la transformation, en jus, ou en fruits séchés, ou en confitures, pour le marché national et régional méritent aussi d’être étudiées.

Concernant la rentabilité pour le producteur, le coût de production de l’ananas est estimé à 91 millions FG en 2019 par hectare9 (soit 1.500 GNF/kg) pour un producteur appliquant l’intégralité de l’itinéraire technique (et obtenant un rendement de 60 T/Ha), et 2.100 GNF/kg pour un producteur n’ayant pas les moyens pour appliquer l’intégralité de l’itinéraire technique (cas le plus fréquent), et n’obtenant de ce fait, qu’un rendement de 30T/Ha. Cette estimation montre la forte rentabilité pour le planteur de l’ananas au prix actuellement pratiqué. On note que l’ananas resterait rentable, au moins pour le producteur appliquant l’itinéraire technique, à un prix de 2.700 FG/kg correspondant au prix d’équilibre à l’export.

2.2.2 Filière Pomme de terre

La culture de la pomme de terre est en pleine expansion dans sa zone de production en moyenne Guinée. Plus précisément dans la région administrative de Mamou (Timbi Madina, Dounet, Tolo et Denken, Dalaba, etc.). D’autres régions du pays, à l’ouest et au sud, tentent, avec des résultats mitigés, dans la culture de la pomme de terre. La production locale couvre les besoins nationaux et ravitaille le marché sous régional, développant une activité commerciale autour de ce produit.

Le développement de la pomme de terre à grande échelle a commencé vers la fin des années 1980. La FPFD a déposé une marque commerciale "Belle de Guinée" auprès de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle pour protéger la production de la pomme de terre locale.

Selon les statistiques agricoles en 2015, les producteurs ont emblavé dans le pays environs 3.343Ha et le rendement variait entre 25 et 30T/Ha. En 2018, UGAS et FPFD à elles seules ont produit 25.750T. Il existe beaucoup de producteurs non-fédérés à ces deux organisations.

Le coût de production communiqué par Enabel10 pour 1 HA (rendement de 20 tonnes / ha) est de GNF 74 millions pour un chiffre d’affaires de GNF 96 millions, soit un bénéfice de GNF 22 millions par Ha.

En moyenne, la moitié de la production nationale est consommée dans les grandes villes guinéennes, principalement à Conakry, la capitale, tandis que l'autre moitié est exportée vers d’autres pays d’Afrique de l’ouest. Il existe en moyenne Guinée (bassin de production) de vastes plaines et des bas-fonds propices au développement de la culture de la pomme de terre et non encore aménagés. Le kilogramme de pomme de terre est vendu entre 3.000 et 4.000 GNF aux grossistes qui les revendent entre 5.000 et 7.000 GNF. Sur le marché sous régional les prix peuvent aller jusqu’à 10.000 ou 11.000 GNF selon le cas. Sur le marché international (en France) le kg de la pomme de terre en 2017 est vendu entre 1 et 2 euros. Soit un prix moyen de 1,5 euros (Soit 15.000 GNF). La pomme de terre guinéenne est bien prisée par les consommateurs guinéens et étrangers.

9 Ces estimations ont été faites à l’occasion d’un atelier de cartographie de la filière ananas, coordonné par Enabel en Juin 2019. 10 Ces estimations ont été faites à l’occasion d’un atelier de cartographie de la filière pomme de terre, coordonné par Enabel en Juin 2019.

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Cependant, malgré le succès de la pomme de terre, il est déploré des contraintes telles que le mauvais état des routes et les tracasseries administratives.

En 2017, la filière a connu un désagrément dû à des semences importées11 qui étaient déjà infestées par un champignon. Cette situation a affecté 3.012 producteurs sur une superficie totale d’environ 1.300 Ha en Moyenne Guinée, dans les préfectures de Labé, Pita, Dalaba, Mali et Mamou. Etant donné l'importance majeure de cette culture de rente sur l'économie de la région, il est noté par la suite un fort ralentissement des activités économiques des producteurs, des fournisseurs d’intrants, des transporteurs et des commerçants dans ces localités.

Avec le développement des activités du secteur minier dans le pays, on constate une migration des bras valides qui intervenaient dans les zones de production vers les villes et les zones d’exploitation minière. Ceci est à la base de l’augmentation des coûts de la main d’œuvre journalière dans les zones minières.

Tout récemment, il y a eu la construction d’un complexe agro-industriel intégré à Timbi Madina dans la Préfecture de Pita et la mise à disposition d’une usine de transformation de la pomme de terre à Mamou par le gouvernement.

2.2.3 Filière Mangue (Maillons post-récolte)

La mangue est un fruit répandu dans toutes les régions de la Guinée. Sa production est plus accentuée dans les régions de Kindia et de Kankan et est faite par de petits producteurs. La filière n’est pas encore bien organisée mais la production moyenne annuelle est estimée à 160.000T, destinée pour plus de 80% à la consommation locale. Le verger est ancien et très mal entretenu, d’où une pression parasitaire importante (notamment anthracnose et mouche des fruits), des pertes élevées et de faibles rendements. Les nouvelles plantations ne commencent à produire qu’après 4 ans.

Il y a un intérêt économique pour les gouvernants de relancer la filière. Ce qui a motivé l’initiation du projet PRODEFIMA. Dans la zone d’intervention d’Enabel, la FEPAF-BG est considérée comme un acteur important pour la mise à niveau de la filière mangue.

La stratégie prometteuse pour cette filière est la promotion et le développement de la transformation de la mangue en Guinée, vers le Maghreb et les pays européens, en facilitant aux producteurs l’acquisition des équipements de transformation, la formation et le processus de certification.

Actuellement, les activités de transformation (pour la fabrication de confiture, fruits séchés ou jus) sont pour l’essentiel marginales et effectuées à une échelle quasi artisanale, mis à part le démarrage, par la Compagnie Fruitière de Daboya (CFD), d’une chaîne de séchage pour l’écoulement des écarts de triage sur le marché intérieur et régional (2,3 tonnes de mangues séchées en 2018).

Par rapport au marché national, Le coût de production serait de l’ordre de 175 GNF/kg. Le prix de vente pour le planteur à l’intérieur du pays est estimé en moyenne entre 300 à 500 GNF/kg.et ne permet pas de faire des marges considérables si l’on s’en tient aux pertes sur production. L’exploitation des vergers est rentable à condition que le producteur dispose d’un débouché à l’export et que la perte post-récolte soit maitrisée.

11 L’origine n’est pas clairement établie.

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Par rapport au marché régional, Il existe un flux régulier d’exportation (estimé à 3 à 4.000T) par voie routière vers le Mali et la Côte d’Ivoire. On note également des flux d’exportation (estimés également à quelques milliers de tonnes) par camion vers le Sénégal (dont la production est décalée de quelques semaines par rapport à la Guinée) et la Sierra Leone. Les pertes sont importantes en raison des mauvaises conditions de transport.

Par rapport aux marchés international, la CFD exporte en moyenne 800 à 1000 tonnes de mangues (variétés Kent et Keitt), achetées à 44 petits producteurs sous contrat, situés à proximité de la station de conditionnement. La CFD achète la mangue de qualité export (et certifiée Global Gap) à 1.700 GNF à ses collecteurs, ce qui représente un prix inférieur de 25% au prix pratiqué en Côte d’Ivoire. La CFD développe également son propre verger.

Par ailleurs, les mangues produites en Guinée et achetés par les exportateurs des pays limitrophes sont reconditionnées pour être réexportés vers le marché européen.

Les prix de vente aux grossistes européens se situent autour de 1€ /kg.

2.3 Les contraintes du financement du secteur agricole

2.3.1 Eléments de contexte

• Les exploitations de type familial (entre 0,3 et 1,5 hectare par ménage) occupent 60% de la population et représentent 95% des superficies cultivées.

• La production est principalement destinée à la satisfaction des besoins alimentaires de la famille.

• La problématique du foncier : si les titres fonciers représentent une garantie recevable pour les IF/IMF, les petits producteurs ne disposent souvent pas de titre de propriété. Ceci complique la vente ou l’achat de terre pour les producteurs qui souhaitent étendre leur production sur des surfaces plus importantes.

• Bien que le taux de bancarisation se soit largement amélioré, il reste faible à 15%12 (Global Findex, 2017). Il passe à 11% de la population si l’on se limite aux zones rurales (4% en 2014).

2.3.2 Le besoin de financement

Bien qu’il ne soit pas attendu d’évaluer le besoin de financement, la mission note qu’à part les informations reprises dans le PASANDAD, elle n’a pas connaissance d’études relatives à l’évaluation chiffrée des besoins de financement des différentes filières agricole.

Au niveau du PNIASAN non plus, il n’y a pas d’estimations relatives au besoin de financement.

En ce qui concerne les filières concernées (pommes de terre, ananas et les maillons post-récolte pour la mangue), et sur base des échanges avec Enabel, le BES, le Ministère de l’Agriculture, la FEPAF-BG, la compagnie fruitière de Daboya, la FPFD et l’UGAS, la mission a toutefois pu se procurer une estimation des coûts pour la production d’1 Ha d’ananas et d’1 Ha de pommes de terre. Le coût englobe : l’achat des intrants, des engrais, des produits phytosanitaires, de l’irrigation et de la main d’œuvre. La mission précise qu’il s’agit d’une estimation approximative.

12 15% de la population +15 ans a un compte au sein d’une institution financière (IF/IMF/EME/SFP)

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• Pour 1 Ha d’ananas, en moyenne, le coût de production est de GNF 91 millions (varie en fonction des méthodes d’irrigation et des variétés d’ananas) pour un cycle de production de 18 mois. Si l’on admet l’hypothèse selon laquelle le besoin de financement auprès des institutions financières est équivalent à 80% du coût total (le solde étant constitué de fonds propres ou mobilisé auprès d’autres sources) le besoin de financement estimé serait de GNF 72,8 millions en moyenne13. Selon une étude menée par le BES14, l’objectif fixé pour la superficie totale cultivée (ananas) est de 650 Ha en 2020. Le besoin de financement total estimé serait ainsi de GNF 47.3 milliards pour une récolte d’ananas (18 mois).

• Pour 1 Ha de pommes de terre, en moyenne, le coût de production est GNF 40 millions pour un cycle de production de 4 mois. Si l’on s’en tient au même raisonnement que ci-dessus, le besoin de financement est de GNF 32 millions en moyenne. Selon le rapport des statistiques agricoles (2015), la surface totale cultivée en pommes de terre était de 3 343 Ha Sur cette base, le besoin de financement total estimé serait ainsi d’au moins GNF 106.9 milliards pour une récolte de pommes de terre.

En ce qui concerne les maillons post-récolte pour la mangue, il n’y a pas d’informations officielles pour estimer le besoin de financement. Ceci nécessite une étude de marché auprès des acteurs installés.

Plus généralement, les besoins en services financiers exprimés par les différents acteurs des filières concernées, se présentent comme suit :

Type de besoins Objet du financement

Besoins de financement à court-terme - Achat d’intrants - Main d’œuvre rémunérée - Location (bail) de la terre - Achat équipement (petit outillage) - Collecte et stockage de la production ou

de la matière première - Factures d’essence / électricité / eau - Etc.

Besoins de financement à moyen et long termes

- Mécanisation agricole - Outils/matériel de transport - Achat d’équipements (lavage,

éplucheuse, broyeur, presseur, embouteillage, stérilisateur, capsuleur, chambre froide, four solaire, tunnel de séchage, étiquetage, emballage, empaquetage, etc.)

- Infrastructure d’irrigation ou de stockage - Achat de terres

A ceci, s’ajoute naturellement d’autres besoins comme les besoins financiers sociaux (santé, éducation, habitat, etc.), les besoins en services non financiers (formation, appui technique,

13 Sources : Budget d’exploitation d’un ha d’ananas irrigué, FEBAF-BG, 2018 et Business Plan Ananas du BES, 2018. 14 Chiffres clés de la filière ananas de Guinée, BES, 2018.

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13

conseil, organisation, etc.) et les besoins financiers pour l’épargne. Si plusieurs opérateurs ont fait référence à la micro-assurance, la mission note qu’aucune expérience en la matière n’a encore été entreprise sur cette thématique pertinente.

2.3.3 Les contraintes d’accès au financement agricole (Demande)

Les principales contraintes énoncées par les opérateurs des chaînes de valeur rencontrés se résument comme suit :

o Les garanties demandées sont élevées. C’est davantage le cas pour les banques. o Les taux pratiqués sont très élevés (entre 12 et 20% pour les banques). C’est surtout

le cas pour les IMF. Beaucoup d’IMF facturent un taux nominal constant de 3% par mois. Le CRG, par exemple, applique un taux effectif global de 78,9% pour les crédits court terme et 69,6% pour les crédits moyen-terme (201715). A titre de comparaison, la loi sur l’usure dans l’UEMOA a fixé le taux d’usure à 24% pour les IMF.

o Les produits financiers offerts ne sont pas adaptés aux cycles de productions agricoles : durée insuffisante, échéances des remboursements, périodes de grâce, etc.

o Les IF manquent de ressources stables et ne financent que des besoins à court-terme, généralement inférieur à 12 mois ;

o La difficulté de formuler une demande de financement complète et documentée, qui ne permet pas à l’IMF de juger de la solvabilité des demandeurs ;

A noter également que les contraintes sont aussi liées aux bénéficiaires des financements :

o Le niveau d’éducation financière est généralement faible et les petits exploitants agricoles ne sont pas toujours informés des solutions de financement disponibles ;

o La faible rentabilité de leurs activités agricoles, affectée par la faible maîtrise des aléas climatiques, le faible accès aux intrants de qualité, la non-maîtrise et/ou non-respect des itinéraires techniques, l’absence d’accès à un marché rémunérateur, etc.

2.3.4 L’offre des institutions financières

2.3.4.1 Les banques et les Etablissements de Monnaie Electronique

• Le secteur financier guinéen compte 17 banques commerciales. A fin 2017, celles-ci touchaient 603.000 clients à travers leurs 170 agences et 159 GAB. Cela représente 1 agence pour 75 000 habitants16.

o Les 3 premières banques en taille concentrent 59% des dépôts et 54% des encours de crédit du secteur.

o Les banques financent majoritairement des besoins à court-terme (52%) et moyen-terme (38%)

• Le secteur compte également 11 compagnies d’assurances, 1 société de crédit-bail et 3 Etablissements de Monnaie Electronique (« EME ») agréées.

o A noter que les compagnies d’assurance n’offrent aucun produit d’assurance pour le secteur agricole.

• Les services de paiements digitaux semblent connaître un franc succès et ont clairement contribué à une plus grande inclusion financière : l’enquête Global Findex 2017 relève que

15 Source : diagnostic du CRG, 2017. 16Source : Rapport d’Activité de la Direction de la Supervision Bancaire 2017, BCRG, Septembre2018.

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14% de la population dispose d’un compte de monnaie électronique et 20% de la population a effectué ou reçu des paiements digitaux en 2016 (voir Annexe 2).

• L’activité du secteur bancaire se caractérise par un faible financement de l’économie et plus particulièrement des investissements. Ceci s’explique par l’attractivité des Bons du Trésor et à la faiblesse des ressources longues. Le taux de transformation des dépôts en crédit est médiocre. Il représente 57% en 2017, comparé à 82% dans l’UEMOA.17

Banques Agences Effectifs Clients

ECOBANK 20 312 175 364

BICIGUI 31 348 80 438

SGBG 23 418 101 333

ORABANK 14 169 31 616

UBA 6 133 22 253

Vista Bank 18 191 46 722

BPMG 8 62 17 722

BSIC 10 96 19 881

AFRILAND 8 83 9 368

FBN Bank 7 103 18 987

SKYE Bank 2 28 7 173

NSIA 6 89 8 681

BIG 8 100 17 504

BCI 6 55 2 957

BNG 2 21 742

BDG 1 37 0

Total 170 2245 602 759

Source : Rapport d’Activité de la Direction de la Supervision Bancaire, BCRG, 2017.

Pour un descriptif détaillé du secteur bancaire, voir le diagnostic en prélude à la formulation de la stratégie nationale de finance inclusive18, de même que le dernier rapport annuel de la BCRG (2017).

Le financement du secteur agricole reste marginal (2% des encours en 2017) et se concentre principalement sur des cultures de rentes d’une certaine taille économique, des crédits campagne aux opérateurs mieux organisés et structurés comme la Fédération des Paysans du Fouta Djallon et, à moindre mesure, des projets de PME/PMI.

De manière générale, si les banques commerciales se disent intéressées de financer des projets agricoles bancables, elles ont un faible appétit stratégique pour ce secteur qu’elles admettent mal connaître. Certaines des banques rencontrées, considèrent les activités de

17 Source : Rapport annuel BCRG 2017. 18 Ibid.

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15

financement agricoles comme découlant de leur « Responsabilité Sociétale », démontrant ainsi qu’elles ne perçoivent pas ce secteur comme étant un segment de marché.

La Guinée a également connu plusieurs expériences peu concluantes à travers des banques publiques.

o C’est le cas de la BADAM. Lancée en 2010 sur les cendres de la Banque nationale du crédit agricole (BNDA), fermé en 1986 après 25 ans d'existence, la BADAM est tombée en faillite, dit-on, à cause d'une mauvaise gestion. Mais la raison de la faillite se trouverait ailleurs. « La BADAM a été agréée avec un capital social de moins de 10 milliards de francs guinéens contrairement au minimum de 50 milliards de francs guinéens exigés par la règlementation sur les banques primaires en Guinée. A noter que l'Etat guinéen était actionnaire à 30% dans la BADAM, et que les 70% restants étaient détenus par des partenaires locaux et internationaux. »19

o La Banque de Développement de Guinée - La mission n’a pas pu rencontrer la BDG. D’après les informations publiées, les projets d’investissement concernent moins l’agriculture et davantage les infrastructures, les opérations minières à petite échelle et l’énergie (l’hydro-électrique et le solaire).

Fin 2018, une nouvelle banque a reçu son agrément : la Banque Nationale des Investissements de Guinée (« BNIG »). Aucune information officielle n’a encore précisé son mandat ou sa mission. Les articles de presse20 présentent cette nouvelle banque comme « un instrument de promotion économique et sociale » qui servira à « promouvoir les secteurs prioritaires qui le (président de la République, ndlr) tiennent à cœur : l’agriculture, la pêche, la promotion immobilière et l’agro-industrie ».

Les principales contraintes au financement du secteur agricole pour les banques sont les suivantes :

o Une faible couverture du monde rural. Sur les 170 agences bancaires, presque la moitié (49%) sont situées à Conakry. Les agences des régions sont surtout implantées dans les zones d’extraction minière. Trois banques disposent d’une agence à Kindia et à Mamou : SGBG, BICIGUI et la BIG. Afriland et BPMG ont une agence chacun à Kindia.

o Les banques disposent de peu de ressources à long-terme, nécessaires pour financer les investissements de MPME ;

o En 2017, 78% des ressources hors trésorerie sont composées des dépôts de la clientèle dont seulement 13% sont des dépôts à terme.

o Les banques ne sont pas outillées pour gérer le risque lié au financement agricole. Elles manquent de compétences internes pour développer des produits financiers adaptés aux réalités de la demande ;

o L’offre de produits financiers n’est pas adaptée et il y a eu des expériences peu concluantes (Exemple d’ECOBANK : cas de non-remboursements de crédits octroyés grâce à une ligne de crédit mise à disposition et couverte à 100% par USAID). Ces expériences négatives ont tendance à refroidir les banques, qui préfèrent se rétracter vers une cible moins risquée.

19 Source : http://afrique.le360.ma/guinee/societe/2017/06/22/12832-guinee-faillite-de-la-badam-letat-va-rembourser-les-clients-12832 20 Source : http://www.ledjely.com/economie-les-axes-prioritaires-de-la-bnig-au-coeur-dune-reunion-du-conseil-dadministration/

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o Le manque de structuration et d’organisation des filières qui ne permet pas de fédérer les demandes ou grouper les achats.

o Le manque de dispositifs et d’outils de facilitation de l’accès au financement et de gestion des risques (fonds de garantie, (micro-)assurances, etc.)

o Même les garanties institutionnelles à 50% offertes par l’USAID (DCA) et l’AFD (ARIZ) sont faiblement utilisées (Exemples : 38% pour la ligne DCA de l’USAID sur une enveloppe globale de USD 5 millions21 ; Utilisation marginale de ARIZ au niveau des 4 banques bénéficiaires22).

La mission note cependant les points suivants (Source : entretiens) :

1. La BIG a récemment consenti un prêt « Mourabaha » à la FEPAF-BG pour un montant de GNF 2 milliards pour financer des commandes groupées (effectuées par la fédération) d’intrants et de matériel d’irrigation. Les conditions offertes par le financement « Mourabaha » sont particulièrement avantageuses, prévoyant notamment un échéancier de remboursement qui correspond aux dates des récoltes ; de surcroît, les cultivateurs peuvent bénéficier d’un délai de grâce allant jusqu’à dix-huit mois. Le taux de marge global est de 16.8% sur trois ans (5.6% de charges financières / an). Le prêt est garanti par des garanties personnelles, qui ont été apportées par des membres « entrepreneurs individuels » gérant de plus grandes surfaces. La BIG a également octroyé un prêt de GNF 800 millions sur 16 mois à l’UGAS pour l’achat d’un tracteur. La BIG gère un réseau de 8 agences, dont 1 à Kindia et 1 à Mamou (2017). Si les montants sont faibles, la BIG est la première banque à concrétiser un crédit avec la FEPAF-BG et l’UGAS. La mission ne dispose pas d’informations sur le niveau de remboursement de ces prêts.

2. La SGBG est la seule banque qui semble être dotée d’une stratégie de croissance à travers les PME/PMI, les secteurs de l’agriculture et de l’énergie (« Grow with Africa »). La SGBG gère un réseau de 24 agences dont 1 à Kindia et 1 à Mamou (2017). Ils refinancent régulièrement des crédits campagne pour la FPFD (grâce à une garantie équivalente à environ € 400.000 héritée de deux projets, l’un financé par l’Agence Canadienne de Développement International23 et l’autre par l’AFD). Ils ambitionnent de développer des produits dédiés à l’agriculture mais à ce stade il n’y a rien de concret. Ils sont intéressés d’être accompagné techniquement sur le volet finance agricole. Ils ont récemment lancé le service YUP en Guinée ; il s’agit d’un portefeuille digital. A terme il est prévu d’utiliser ce canal pour le crédit. Ils prévoient le lancement d’une maison de la PME pour accompagner les promoteurs de projet, à l’instar de ce qu’ambitionne de faire l’APIP à plus grande échelle.

3. BICIGUI : finance la FPFD, qui a bénéficié d’une garantie déposée par le PNAAFA (US$ 580.000). La BICIGUI gère un réseau de 31 agences dont 1 à Kindia et 1 à Mamou (2017).

4. Vista Bank (ex-Finabank) : travaille sur le développement des solutions digitales pour mieux servir le monde rural. Ils ont 16 agences mais aucune à Kindia, ni à Mamou. Ils sont en train de négocier une ligne de crédit avec la BAD pour USD 6 à 8 millions à un taux subventionné entre 6% et 7%. Ils sont également en contact avec l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) et BIO pour des lignes de crédits PME. A fin Avril 2019, leur encours « agricole » était de GNF 72 milliards (soit 10% de leur encours global) et se

21 Source : UNCDF, 2018. 22 Les 4 banques bénéficiaires sont SGBG, BICIGUI, ECOBANK et FINADEV. 23 Dans le cadre du projet PAPP. La garantie a ensuite été rétrocédée au FPFD, qui la mobilise toujours pour garantir des emprunts.

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concentre surtout sur des cultures de rente comme le café ou le cacao. Ils ambitionnent de développer des produits dédiés à l’agriculture mais à ce stade il n’y a rien de concret. Ils sont intéressés d’être accompagné techniquement sur le volet finance agricole.

5. Ecobank : gère un réseau de 20 agences (2017). EcoBank n’a pas encore financé de producteurs agricoles mais ont déjà financé des fournisseurs d’intrants et de matériel agricole dans le cadre de contrat avec le PAM et la FAO. Ecobank bénéficie de la garantie DCA de l’USAID, à hauteur de US$ 5 millions. Ils bénéficient également de la garantie ARIZ de l’AFD, qu’ils n’ont sollicité qu’à trois reprises. A noter qu’à fin 2017, l’encours de prêt de la banque ne représente que 22.5% de l’Actif ou 26% de l’encours des dépôts. Plus de 30% de l’Actif est composé de placements en bons du trésor et obligations d’état.24

6. Afriland First Bank : le financement de l’agriculture n’est pas une priorité pour la banque. Ils gèrent un réseau de 9 agences, dont une à Kindia. Ils refinancent les réseaux de microfinance MC2 et MUFFA, émanant d’initiatives politiques25 et pratiquant des taux d’intérêts largement en dessous des taux du marché. A ce jour ils n’ont pas refinancé d’autres IMF. A noter que le président du groupe Afriland First Bank, Paul Fokam, est également le Président de la récente BNIG.

Le refinancement du secteur de la microfinance par les banques :

La mission note une faible articulation entre le secteur bancaire et celui de la microfinance. Certaines banques commerciales refinancent le secteur de la microfinance, principalement à court-terme. Sur les 4 IMF qui ont partagé leurs informations financières, seuls COFINA, AMIFA et FINADEV, qui sont appuyées par un actionnariat fort et affichent de bons niveaux de capitalisation, semblent se refinancer auprès des banques commerciales (NSIA, ORABANK, BPMG) en 2018. Les taux pratiqués varient entre 5,5% et 13%, soit proche du taux directeur. Les banques sont plus frileuses à refinancer les IMF de type mutualiste.

Une seule banque détient des parts dans une IMF : Orabank Guinée détient 25% du capital de Finadev (une opération de rachat par une société française serait en cours).

Une seconde IMF à capitaux bancaires a obtenu l’agrément en 2015 et a démarré en 2017, AMIFA Guinée, filiale d’AMIFA, holding de microfinance lancée par la Fondation de la Banque Populaire du Maroc. AMIFA se refinance localement à un taux avantageux de 12% au niveau de la filiale guinéenne du groupe BPM, la BPMG. Elle bénéficie aussi de refinancements à court- et long-terme à un taux de 5,5% auprès de sa maison mère.

Afriland refinance également à court terme les MC2/MUFFA sur la base des dossiers de crédit des clients des caisses, selon une convention de prêt entre la MC2 et Afriland à des conditions préférentielles (5%), venant ainsi distordre le marché. Selon des informations internes (agents des MC2 / MUFFA) il y aurait un problème de remboursement des prêts. La mission n’a pas pu avoir accès aux comptes des MC2/MUFFA.

24 https://ecobank.com/upload/publication/20190214042159217JDXRCZJYA9/201902140421535442.pdf 25 Pour plus d’informations sur le cas de l’ANAMIF, voir « République de Guinée : diagnostic et préparation d’une stratégie nationale d’inclusion financière », BCRG et Banque Mondiale, 2018.

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2.3.4.2 Les institutions de microfinance

• Le secteur de la microfinance compte 25 IMF (23 actives) qui gèrent 376 points de services (BCRG, 2018).

• Dans le secteur de la microfinance, les quatre premières IMF détiennent 96% des dépôts et 87% des encours de crédit.26

• Le secteur de la microfinance est très concentré mais la concurrence devrait s’accroitre dans les prochaines années avec l’entrée de nouvelles IMF (COFINA, Creditkash, AMIFA).

• A fin 2018, les IMF se refinancement principalement à travers l’épargne (71%) et des fonds propres (16%) ; les emprunts ne représentent que 13%27.

• Les niveaux d’inefficiences sont relativement élevés. Pour les IMF qui ont partagé leurs informations, le taux de charges d’exploitation pour 2018 était de 51%.

Pour un descriptif détaillé du secteur de la microfinance, voir le diagnostic en prélude à la formulation de la stratégie nationale de finance inclusive28 , de même que le dernier rapport statistique de l’APIM-G (2017).

Le financement de l’agriculture n’est pas nouveau pour le secteur. D’après les dernières statistiques disponibles (2017), 13% de l’encours total de crédit des IMF est investi dans l’agriculture, l’élevage et la pêche29. Le crédit rural de Guinée, CAIDEL, les ASF, la Maison Guinéenne de l’Entrepreneur (« MGE ») ou RAFOC (qui découle du projet PADRAS de l’USAID), notamment, sont des IMF qui ont une expérience en la matière (warrantage, crédits équipements et intrants, maraîchage, etc.).

Les IMF de type SA comme Finadev, Cofina, AMIFA ont un positionnement qui est principalement urbain, voire péri-urbain. Ils ont peu d’expériences dans le financement agricole ; ils financent principalement des activités de maraîchage ou d’élevage. C’est également le cas de la coopérative Yete Mali.

A noter que le secteur de la microfinance a eu à souffrir de plusieurs cas de distorsions (ex. : concurrence déloyale, non-remboursements des crédits) de marché, notamment des projets politiques de l’ANAMIF (prêts via le FONIJEP) ou encore le réseau MC2 / MUFFA appuyé par Afriland, qui offre des taux subventionnés.

Les principales contraintes au financement du secteur agricole pour les IMF sont les suivantes :

En général, les contraintes sont les mêmes que pour les banques. On peut cependant rajouter :

o La disponibilité des ressources financières (à moyen et long-terme) : si l’accès à des ressources stables (à moyen et long-terme) est un défi pour les IMF, toutes n’ont pas les mêmes problèmes de refinancement. FINADEV, COFINA et AMIFA se refinancent sans trop de difficultés (en dettes à court-terme et fonds propres essentiellement), voire sont sur-liquides, à des taux proches, voire inférieurs, au taux directeur de 12%.

26 Source : République de Guinée : diagnostic et préparation d’une stratégie nationale d’inclusion financière, BCRG et Banque Mondiale, 2018. 27 Source : Statistiques à fin 2018, BCRG. 28 Ibid. 29 Source : Ibid.

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Répartition des IMF sur la zone d’intervention

La mission note cependant les points suivants (Source : entretiens) :

1. Le Crédit Rural de Guinée CRG : il s’agit du plus grand réseau en Guinée avec 170 points de vente (qu’ils prévoient de ramener à 30) et un encours d’environ GNF 155 milliards dont 23% dans l’agriculture. Le CRG offre 5 produits de crédits agricoles (production, transformation et commercialisation) avec une maturité plafonnée à 36 mois. Le réseau a récemment fait l’objet d’un diagnostic et va bénéficier d’un appui de l’AFD, dont €1 million pour du refinancement et €1 million pour de l’appui technique. D’après le diagnostic, le CRG est une institution « fragile », qui a beaucoup souffert de la crise Ebola. A priori, l’appui technique va principalement se concentrer sur la restructuration du réseau, la gouvernance et les RH, le SIG et enfin, le développement de l’offre de produits. Le CRG est suffisamment capitalisée que pour ne pas être inquiétée par l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

2. FINADEV : il s’agit probablement du plus grand concurrent du CRG. A travers un réseau de 21 agences ils gèrent un peu moins de GNF 39 milliards d’encours, dont 13% dans l’agriculture. Pour la finance agricole, ils ont un produit à 6 mois et l’autre à 12 mois (taux mensuel constant de 2%). Leur stratégie consiste à cibler les GIE qui ont des besoins de financement plus conséquents, mais souffrent encore de besoins en termes de structuration et organisation. FINADEV bénéficie de la garantie ARIZ de l’AFD mais ne l’a contracté que pour un crédit (de GNF 110 millions !). La garantie coûte cher : entre 2 et 3%. Le financement du secteur agricole les intéresse mais ils reconnaissent un très grand besoin en termes d’accompagnement pour développer des expertises internes et des produits financiers adaptés. Les niveaux de liquidités sont confortables et FINADEV est une IMF de type S.A. et est suffisamment capitalisée que pour ne pas être inquiétée par l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

3. AMIFA : a obtenu l’agrément en 2016 et a démarré en Juillet 2017. Début 2019, ils gèrent un encours de GNF 23 milliards et servent 5100 emprunteurs à travers un réseau de 6 agences, dont une à Kindia et une autre à Mamou. Si le financement du secteur agricole est présenté comme un axe de développement, ils n’ont pas encore commencé à ce jour. Leurs produits ne sont pas encore adaptés pour servir ce secteur et ils sont demandeurs d’appuis en ce sens. Le refinancement n’est pas un souci à court-terme et l’objectif pour l’année 2019 est de décaisser GNF 80 milliards. AMIFA est une IMF de type S.A. et est

▪ AMIFA ▪ CRG ▪ FINADEV ▪ RAFOC ▪ YETE MALI ▪ ASF

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suffisamment capitalisée que pour ne pas être inquiétée par l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

4. COFINA : opère en Guinée depuis 2014 et cible les TPE et PME en zone urbaine à travers un réseau de 4 agences. Ils gèrent un encours global de GNF 134 milliards. Le financement de l’agriculture n’est pas une priorité. COFINA est une IMF de type S.A. et est suffisamment capitalisée que pour ne pas être inquiétée par l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

5. RAFOC : est une IMF de type SA née du projet de sécurité alimentaire PADRAS. Ils servent 6500 emprunteurs pour un encours de GNF 8 milliards à travers un réseau de 20 agences. Ils ont plusieurs crédits pour financer le secteur agricole et se concentrent sur la production (intrants et petits équipements) et la commercialisation. RAFOC a bénéficié de plusieurs appuis, notamment des lignes de crédits revolving affectée pour le refinancement du maraîchage et des céréales. RAFOC n’est pas suffisamment capitalisée que pour se conformer à l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

6. YETE MALI : Il s’agit d’un réseau coopératif de 24 agences avec un positionnement urbain, voire péri-urbain. Ils ont peu d’expérience au niveau du financement agricole. A ce jour ils ont un crédit équipement et un crédit semence, exclusivement au niveau de l’agence de Kindia qui gère un encours de GNF 2 milliards dont 5% sont investi dans l’agriculture. L’IMF est suffisamment capitalisée que pour ne pas être inquiétée par l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

7. FASEF-GUINEE : C’est la Faitière des Associations des Services Financiers (« ASF »), organisées sous la forme d’un réseau de coopératives d’épargne et de crédit agricoles. Elles exercent leurs activités exclusivement en milieu rural avec un capital variable constitué des parts sociales des membres à la base. Ils disposent de 19 caisses et gèrent un encours de GNF 11,3 milliards. Le réseau n’est pas suffisamment capitalisé que pour se conformer à l’instruction de la BCRG sur le capital minimum requis.

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Présentation des données relatives aux principales IMF de Guinée (Sources : entretiens, états financiers non-audités)

DEC. 2018 (en million GNF) CRG COFINA YETE MALI FINADEV AMIFA RAFOC* ASF*

Forme Juridique S.A. S.A. Coopérative S.A. S.A. S.A. Coopérative

Expérience sur l'agricole? Oui Oui Oui Oui Non Oui Oui

Total Bilan 207 536 143 821 94 122 63 784 29 962 12 005 16 096

Total des Fonds Propres 27 707 19 222 20 298 16 286 14 800** 2 773 6 369

Dépôts à vue des clients 98 852 42 394 57 289 26 370 3 476 892 3 653

Dépôts à terme des clients 30 130 28 663 2 677 6 834 - 83 515

Total des dettes de financement à court terme (< 1 an) 3 946 25 - 10 000

Total des dettes de financement à long terme (> 1 an) 18 000 9 550 3 000 - 12 150

Encours total des dettes auprès d'une banque locale - 3 946 - 9 132

Encours de crédit brut 155 995 134 077 59 816 39 264 22 948 8 957 11 306

Encours de crédit brut dans l'agriculture 36 563 89 2 990 5 104 - 3 004 2 832

% de l'encours agricole 23% 0% 5% 13% 0% 34% 25%

PaR30 global déclaré (%) 5,0% 6,8% 2,1% 1,0% 0,0% 4,9%

PaR30 de l'encours de crédit brut agricoles (%) 0,1% n.d. n.d. 0,3% n.d. 1,5% 2,0%

Charges d'exploitations 58 056 34 081 6 605 16 084 12 178 4 330 1 317

Nombre de caisses 170 4 24 21 6 17 19

Nombre d'emprunteurs 372 009 1 604 7 765 10 717 5 109 6 102 3 014

Encours de crédit moyen par emprunteur 0,42 83,59 7,70 3,66 4,49 1,47 3,75

Nombre de produits visant l'agriculture 5 0 0 1 0 5

Taux Effectif Global moyen (%)*** 86% n.d. 104% 82% n.d. n.d. n.d.

Présence dans la zone d'intervention Oui Non Oui Oui Oui Oui Oui

Autres projets d'AT ou de Finance Agricole envisagés

avec PTF

AFD - AT et

refinancement

(€2 milliards)

Non Non ENABEL -

INTEGRA

Non Oui -

Ressources

affectées

Non

* Ne respecte le niveau de capital minimum requis par la BCRG

** à fin Mai 2019

*** estimé grâce à l'outil MFTransparency sur base d'un prêt de 1000 € pendant 12 mois, remboursements mensuels, 2 mois de grâce, épargne nantie et autres frais tels que

pratiqués par l'IMF.

Page 22: Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole

22

2.3.5 L’offre de financement émanant de projets ou programmes d’appui au secteur agricole

Parmi les nombreux projets et programmes d’appui des PTF en faveur du développement du secteur agricole, la mission note que la plupart des appuis financiers aux agriculteurs se fait à travers des subventions, octroyées directement par les programmes et rarement en passant par des partenaires financiers (Banque et IMF). Ce contexte n’est pas favorable au développement d’une offre de produits de crédit dès lors que les clients des IF préfèreront naturellement opter pour des solutions subventionnées.

La mission note toutefois que la FPFD, la fédération la plus organisée pour les trois filières concernées, a bénéficié de garanties (sous forme de nantissement de dépôts à terme qui leur ont été rétrocédés) auprès de banques commerciales (SGBG et BICIGUI) : trois projets30 ont ainsi permis de mobiliser l’équivalent de EUR€ 920.000 en garanties, qu’ils utilisent encore aujourd’hui pour se refinancer.

Les subventions prennent plusieurs formes : subventions d’investissements, subventions d’équipements, fonds de bonification, matching grants.

Le projet PDAIG (Banque Mondiale), par exemple, a prévu de proposer des subventions sous forme de matching grants : le porteur de projet mobilise 20% et le projet apporte les 80% restants. Les subventions seraient virées sur un compte bancaire auprès d’institutions partenaires (Ecobank, Afriland First Bank) afin de contribuer à l’effort de bancarisation. Le PDAIG dispose d’un budget de US$ 7 millions pour la subvention et US$ 5 millions pour l’appui technique. L’objectif est de cibler 900 micro-projets et 50 PME. Il n’est pas prévu d’offrir de garantie dès lors que le bailleur (la banque mondiale) n’y est pas favorable, faut d’expérience probante par ailleurs.

Au niveau du projet PADER (FIDA), une ligne de crédit a été mise en place et a été rétrocédée aux ASF en fin de projet. Initialement, le mécanisme avait prévu un montant de $US 220.000 placé au niveau de la BICIGUI en dépôt à terme (DAT) pour garantir le refinancement des ASF. A la faveur de la revue à mi-parcours du PADER, le dépôt à terme (DAT) n’a finalement pas été mis en œuvre pour faciliter le refinancement des ASF. Il a été alors décidé de revoir le montant de l’appui à la baisse et de la transformer en une ligne de crédit de $US 100.000 (à taux zéro, mais les ASF appliquaient un taux mensuel de 2% et suivant la durée du cycle d’exploitation) soit l’équivalent de 725.000.000 GNF à répartir selon les performances à 19 ASF sur 20 qui ont bénéficié d’un appui technique. La mobilisation auprès du FIDA de cette ligne a permis de financer des activités agricoles menées par les membres des ASF.

Une liste plus complète de projet est reprise en annexe 1.

2.3.6 Les autres acteurs du financement

Outre l’accès aux banques et institution de microfinance, les petits agriculteurs font également recours à d’autres sources (informelles) de financement. D’après la dernière enquête Global Findex (2017), ces autres sources de financement sont les tontines (4%) et la famille ou les proches (24%).

30 Un projet de l’AFD (Garantie équivalente à 210.000 EUR), un projet de la coopération canadienne (Garantie équivalente à 190.000 EUR) et le PNAAFA (Fonds d’Intrants pour US$ 290.000 et Fonds de Commercialisation pour US$ 290.000) du FIDA.

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Les fournisseurs d’intrants, les grossistes ou les collecteurs locaux sont généralement peu enclins à préfinancer leurs clients. La mission note que l’UGAS, se fournit à crédit auprès de son fournisseur « historique » d’intrants en France. Ils avancent ensuite les intrants à leurs membres, qui remboursent à la récolte.

La FEPAF-BG mentionne toutefois, sans pouvoir le quantifier, qu’une partie de leurs membres vendent leur production à l’avance à bas coût, à des commerçants (préfinancement). Cela se fait de manière informelle et concerne principalement les producteurs les plus vulnérables.

D’après l’étude d’Enclude31, il y a eu une expérience de financement de la chaîne de valeur ananas, celle de FuturAgri, mais qui n’a pas été concluante. FuturAgri a vendu des engrais à crédit à des producteurs indépendants, sécurisés par de contrats de vente. Les contrats précisaient le prix de l’engrais et du KG d’ananas à la récolte. Seule une faible partie des crédits aurait été remboursée (les producteurs n’ont pas utilisé l’ensemble des engrais, ce qui a affecté la qualité des ananas et les a rendu non-exportables, et ils ont revendu leur production à des prix plus élevés à d’autres acheteurs, ne respectant ainsi pas le contrat).

3 Les mécanismes de financement pour l’appui au financement des filières ciblées

3.1 Synthèse des contraintes et pistes de réflexion pour la mise en œuvre

Contraintes Solutions envisageables

• Méconnaissance du secteur agri (et des filières) perçu comme risqué

• Manque de compétences • Offre produit pas adaptée

AT aux IF/IMF sur le MLT (coaching in situ / AT perlée) ;

• Absence de ressources stables • Des besoins à MLT pour financer

l’investissement/l’équipement

Mise à disposition de ligne de crédit revolving subventionnée au niveau des IF/IMF ; ou Encourager le refinancement à MLT des IMF par les banques (nantissement d’un DAT avec effet de levier) ;

• Les taux pratiqués sont élevés au niveau des IMF (inefficiences ?)

Envisager des subventions d’équipements pour diminuer le poids de la dette auprès des petits exploitants ; Proposer de l’AT aux IMF afin d’améliorer l’efficience et les produits financiers, devant permettre de dégager plus de rentabilité et donc de baisser l’intérêt sans impacter les marges

• Manque de garanties fiables • Les garanties requises sont élevées

Garantie partielle (30-70%) sous forme de nantissement de DAT auprès IF/IMF ;

• Peu de dossiers bancables / filières peu structurées, organisées

• Faible capacité de formulation d’une demande de financement

AT et accompagnement des producteurs/ opérateurs des filières ; Mettre en place des unités agricoles avec des méthodologies et des produits adaptés.

31 Initial scoping assessment of Guinea’s financial sector Final Report, April 2017, CNFA – SAVY (pp.32-33)

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3.2 Analyse du mécanisme initialement envisagé

La proposition initiale d’Enabel consiste à mettre en place un fonds de garantie, une Facilité de soutien à l’investissement et un appui non financier (appui technique) aux IF/IMF :

1. Mise en place d’un fonds de garantie : le fonds vise à diminuer le risque des opérateurs IF/IMF de façon à les inciter à consentir des conditions plus favorables en termes de taux d’intérêt pour les futurs emprunteurs ; il permettra de mobiliser une garantie supplétive et partielle 32 , de portefeuille ou individuelle selon le montant du crédit, avec des conditionnalités en termes de durée de traitement de dossier. La logique est d’associer l’organisme de garantie et les institutions financières (IF/IMF) dans la prise de risque, ce qui contribuera à un meilleur suivi du client et à améliorer le rapport rendement/risque.

Le cadre légal qui circonscrit les instruments de financement d’Enabel, prévoit qu’un fonds de garantie soit opérationnalisé à travers une structure publique. En Guinée c’est l’Agence de Promotion des Investissements Privés en abrégé « APIP-Guinée » qui est pressentie pour être le « maître d’ouvrage » du fonds.

2. Mise en place d’une Facilité de soutien à l’investissement : Cette facilité est en fait une contribution financière sous forme de subvention visant à compléter les autres sources de financement. Elle constitue, en ce sens, un dispositif complémentaire au financement commercial qui devrait progressivement se développer sous l’effet conjugué de la diminution du risque (garantie) et de l’amélioration des produits.

Observations de la mission sur le mécanisme proposé :

• Si la combinaison des deux mécanismes (garantie partielle et subvention), couplés à de l’appui technique pour les IF/IMF, est justifiée et pertinente, la mission note que cette solution ne lève que partiellement et indirectement (à travers la facilité de soutien et l’appui technique) le problème d’accès durable à des ressources financières à moyen- et long-terme pour les IF/IMF.

32 Un taux de 50% a été proposé.

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• Le mécanisme proposé ne permet pas de pallier directement au problème de mobilisation de ressources à moyen et long-terme pour les intermédiaires financiers.

• La mission note que pour assurer le succès du mécanisme proposé, Enabel a bien prévu d’appuyer techniquement les bénéficiaires, acteurs des filières retenues par Enabel: • Appui à la structuration et l’organisation des filières ; • Renforcement des capacités techniques (gestion des intrants, irrigation, etc.) ; • Appui technique sur la maîtrise des itinéraires techniques ; • Renforcement des capacités de gestion des bénéficiaires ; • Education Financière ; • Accompagnement à l’élaboration de plans d’affaires et de demande de financement ;

La mission fait également les observations suivantes :

3.2.1 Mise en place d’un fonds de garantie :

Avantages : o Le mécanisme permet de faciliter l’accès au crédit pour les bénéficiaires qui ne sont

pas à même de présenter les garanties requises par les IF/IMF ; o Permet de partiellement couvrir le risque de l’investissement dans des secteurs plus

risqués et, en ce sens, peut être incitatif pour les IF/IMF, pour autant qu’elles aient les ressources nécessaires ;

o Le mécanisme est géré par une structure professionnelle et indépendante ;

Inconvénients :

o A ce jour, il n’y a pas de société de garanties susceptibles de pouvoir gérer le mécanisme de garantie en Guinée.

o Le mécanisme est coûteux et la commission versée par la banque à l’organisme de garantie – et qui doit permettre à ce dernier d’assurer sa viabilité à long-terme – est généralement répercutée sur l’emprunteur (peut varier entre 1 et 3% selon le mécanisme) ;

o Le mécanisme de garantie de portefeuille ou individuelle ne permet pas de refinancer l’IF/IMF ni d’influer directement sur les termes et conditions de financement (taux d’intérêts, délais de grâce, frais de dossiers, etc.) pratiqués par ceux-ci ;

o Ce mécanisme ne sera efficient qu’à partir du moment où les IF/IMF sont effectivement engagées à financer le secteur agricole, ce qui n’est pas le cas en Guinée ;

o La création d’une société de garantie est parfaitement envisageable mais ne nous semble pas pertinente ni opportune à ce stade : ▪ Le processus d’institutionnalisation risque d’être chronophage (agrément, forme

juridique, capitalisation, opérationnalisation, etc.) ; ▪ Les bonnes pratiques recommandent qu’une société de garantie ne se spécialise

pas sur un seul secteur (l’agriculture) mais qu’elle diversifie les risques dans différents secteurs ;

▪ L’Etat ne pourra vraisemblablement pas alimenter le fonds dès lors que la BCRG interdit formellement les garanties d’Etat pour financer les promoteurs de projet ;

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▪ Il y a d’autres mécanismes qui sont déjà en place et pourraient être sollicités, même si ceci ne règlera pas le problème de coût et de lourdeur administrative (ex. : Fonds de Garantie gérés par l’UE33) ;

▪ D’après les parties rencontrées, il y a eu peu d’expériences réussies en Afrique de l’Ouest, ce qui n’encourage pas les PTF à opter pour cette solution (ex. : Banque Mondiale) ;

▪ Le renforcement des capacités et l’organisation des filières sont des prérequis à la mise en place d’un fonds de garantie.

3.2.2 L’APIP comme éventuel « Maître d’Ouvrage du Fonds »

L’APIP est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale, de l’autonomie financière et de gestion. APIP-Guinée a pour mission de promouvoir l’investissement privé et de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de développement des investissements privés nationaux et étrangers. L’APIP assure également le Secrétariat Permanent du Conseil Présidentiel des Investissements et des Partenariats Public-Privé (CPI-PPP), créé sous l’autorité du Président de la République, et qui a pour mission de promouvoir le dialogue direct entre l’Etat, le secteur privé et la société civile en vue d’améliorer le climat des investissements en République de Guinée. L’APIP s’est récemment dotée d’une nouvelle équipe dirigeante.

Le choix de l’APIP présente les avantages et inconvénients suivants :

Avantages :

o A la lumière des contraintes légales qui circonscrivent les instruments de financement d’Enabel, l’APIP est un organisme public pouvant convenir comme partenaire dans le mécanisme ;

o L’APIP dispose d’antennes dans les quatre régions naturelles qui sont chargées d’effectuer toutes les tâches exécutives liées à la mission et aux attributs de l’Agence

Inconvénients :

o Sur la base de ses attributions, l’APIP ne dispose pas d’un cadre institutionnel et opérationnel qui la prédispose à être mandatée pour gérer un fonds de garantie.

o Actuellement, l’APIP ne dispose pas d’un agrément ni de ressources suffisantes et compétentes ni de l’expérience nécessaire pour gérer un fonds de garantie

o L’APIP n’a pas d’historique de réussite en matière de gestion de fonds o Impliquer l’APIP, rattachée au Ministère de l’Investissement, implique un potentiel

risque d’ingérence de l’Etat dans le mécanisme (à l’instar de ce qui s’est produit avec l’ANAMIF), à moins de cantonner son rôle au suivi du mécanisme ;

o L’APIP est déjà impliquée dans de multiples projets (PNUD, INTEGRA, Banque Mondiale, BID, ITC)

o Enfin, l’APIP n’a pas l’expertise technique (agricole) nécessaire pour accompagner le secteur agricole, et plus précisément les opérateurs des trois filières retenues

33 Source : https://ec.europa.eu/europeaid/sites/devco/files/181213-eip-28-guarantees-brochure-final_fr.pdf

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La mission note cependant qu’il y a peu d’alternatives à l’APIP comme organisme public qui pourrait être associé au mécanisme. L’Association Professionnelle des IMF (APIM-G), par exemple, n’est pas une option viable, pour les mêmes raisons. C’est une réelle contrainte pour Enabel.

3.2.3 Mise en place d’une Facilité de soutien à l’investissement (une subvention) :

Bien que cette solution ne soit pas en phase avec les bonnes pratiques (la subvention vient distordre le marché), elle semble cependant nécessaire et justifiée par le contexte particulier de la Guinée. A lui seul, le taux d’intérêt effectif global (TEG) pratiqué par les IMF, peu importe les raisons (en Guinée, il semblerait que la principale raison soit l’inefficience des IMF – avec des taux de charges d’exploitations de plus de 40% en moyenne), représente un argument pertinent : il est au moins deux à trois fois supérieur au taux d’usure appliqué en zone UEMOA (fixé à 24% depuis 2014).

La mission note cependant que la subvention ne devrait pas être gérée par un intermédiaire financier, dont le métier consiste à faire du crédit au taux du marché. La subvention a souvent tendance à ne pas inciter au remboursement. Quand bien même elle serait partielle, le risque de non-remboursement ne se limite pas au montant subventionné mais s’étend à l’ensemble du crédit qui sera consenti par l’IMF ou l’IF.

Avantages :

o Solution justifiée au regard du contexte guinéen (taux d’intérêts élevés) o Permet de réduire les charges financières pour les emprunteurs mais aussi la durée

du prêt (diminué du montant de la subvention) notamment pour financer les investissements (infrastructures, équipements) ;

o Permet de temporairement pallier la contrainte qu’éprouvent les IF mais surtout les IMF à mobiliser des ressources stables ;

o Permet de cibler certains investissements (critères d’éligibilité à définir) pour impulser une dynamique favorable ;

Inconvénients :

o N’expose pas les emprunteurs aux réalités du marché, ni ne les prépare à se refinancer au taux du marché (mais dans le cas guinéen, la subvention est nécessaire pour faciliter le financement du secteur agricole à ce stade) ;

o Expose le mécanisme à des abus (opportunisme des clients) ; o Cette solution est soumise aux contraintes internes d’Enabel en matière de

subvention (éligibilité des bénéficiaires et sous-bénéficiaires) o Les bonnes pratiques recommandent que la subvention ne soit pas directement

gérée par la Banque et/ou l’IMF ; cette solution implique donc qu’un autre partenaire soit mandaté pour gérer les subventions d’équipements.

3.2.4 Mise en place d’un appui non financier aux IF/IMF :

L’accompagnement des IF/IMF à travers des appuis non financiers est primordial pour les aider à lever les contraintes actuelles de stratégie, de positionnement, de compétences et de connaissances pour développer des méthodologies et des produits financiers qui leur permettront de mieux gérer les risques liés à la finance agricole. Celui-ci pourra bénéficier aux banques et/ou IMF qui témoignent d’un réel engagement et intérêt stratégique à servir le secteur agricole. Si l’appui technique ne donnera pas de résultats notables à court-

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terme, il n’en est pas moins indispensable pour renforcer durablement les compétences internes et locales des IF/IMF en matière de finance agricole. Les appuis non-financiers pourraient notamment concerner :

• Réalisation d’études de marché, en particulier sur les filières concernées ;

• Développement de nouveaux produits financiers adaptés aux spécificités des différents maillons des filières ;

• Développement de méthodologie et outils spécifiques pour l’analyse des dossiers de crédits agricoles (procédures) ;

• Formation et accompagnement (coaching) des agents de crédit sur le montage et l’analyse de dossiers de crédit ;

Pour les IMF, il serait probablement pertinent pour Enabel d’envisager des synergies avec d’autres PTF afin de pouvoir proposer des appuis techniques plus larges et pas seulement dédiés au financement de l’agriculture, afin de résorber les problèmes d’inefficience, ce qui devrait permettre de réduire les coûts pour les emprunteurs. La mission recommande que le projet prenne en charge un diagnostic complet des IMF susceptibles d’être retenues pour un partenariat afin d’être bien conscient de l’état des IMF partenaires, de leur potentiel et de leurs besoins d’accompagnement.

3.2.5 Résumé des observations de la mission

En conclusion, la mission recommande avant tout de se concentrer sur l’accompagnement non-financier des IF/IMF pour commencer à travailler sur les études de marchés et la définition de produits financiers adaptés aux besoins des acteurs des filières concernées. La sélection des IF/IMF partenaires se fera sur base d’un appel à proposition. Il sera important de bien s’assurer de l’engagement stratégique des candidats à développer leurs opérations de finance agricole, notamment au niveau de leur plan d’affaire et de l’apport qu’ils proposent à leur niveau.

La mise en place d’une subvention pour la réalisation de certains investissements pour compléter les sources de financement soulève la question de l’aléa moral (distorsion de marché) mais se justifie sans doute par le contexte particulier de la Guinée (taux d’intérêts pratiqués très élevés), notamment le faible appétit des IF/IMF à servir ce secteur. A noter que la subvention ne devrait idéalement pas être octroyée par un intermédiaire financier. Cette mesure permettrait partiellement aussi de lever la contrainte de disponibilités de ressources financières à moyen et long-terme.

Un mécanisme de garantie se justifie également pour dé-risquer le financement des filières ciblées. La mission recommande cependant un mécanisme plus léger, plus pragmatique, que la mise en place d’une société de fonds de garantie. Il n’y a pas d’opérateur qualifié sur place et l’APIP n’a actuellement pas le mandat de gérer des fonds de garantie et ne dispose pas des ressources et compétences nécessaires.

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3.3 Les pistes de réflexion

Ci-après la mission présente les alternatives envisageables pour lever les principales contraintes que sont :

1. La difficulté qu’éprouvent les IMF à mobiliser des ressources stables pour financer des besoins à moyen- et long-terme ;

2. Les taux d’intérêts élevés appliqués par les IMF ; 3. Le niveau élevé de garanties requises par les IF/IMF ;

Le choix des options est guidé par les principes directeurs suivants :

• Privilégier les solutions pragmatiques pour un résultat optimal ;

• Le mécanisme doit pouvoir être opérationnel à court-terme et perdurer au-delà de la durée du projet ;

• Le mécanisme doit être simple dans sa mise en œuvre (limiter le nombre d’intervenants) ;

• Préserver, voire encourager, une logique entrepreneuriale auprès des bénéficiaires des outils de financement, notamment dans le cas de la subvention ;

• Minimiser le risque de distorsion du marché ;

3.3.1 Les options pour appuyer les IMF à mobiliser des ressources stables

Le mécanisme initial proposé par Enabel ne prévoit pas de solution de refinancement des IMF en ressources stables. Ceci s’avèrera pourtant nécessaire dès lors que les IMF financeront davantage des emplois à moyen- et long-terme (Ex. : crédit équipement sur plus de 18 mois) s’ils veulent répondre aux besoins des bénéficiaires. La mission note par ailleurs qu’Enabel n’est pas outillée pour refinancer directement des IMF. D’autres acteurs devront donc être sollicités par Enabel en ce sens (BIO, INCOFIN, ALTERFIN, OIKOCREDIT, SIDI, AGRIFI, etc.). Dans ce sens, l’appui technique proposé aux IMF devra contribuer à préparer les IMF à se refinancer plus facilement auprès des investisseurs sociaux, voire d’accéder à des mécanismes de garanties internationaux existants.

A l’exception de la SIDI (qui a refinancé le CRG), la mission n’a pas connaissance d’investisseurs sociaux ou institutionnels qui contribuent au financement des IMF à ce jour en Guinée.

Si les IMF de type SA adossées à des holding panafricaines semblent ne pas éprouver de grandes difficultés à se refinancer à des taux inférieurs ou proche du taux directeur auprès de leurs actionnaires (comme AMIFA, FINADEV ou COFINA), c’est plus compliqué pour les autres IMF (CRG, YETE MALI, RAFOC, AFS). Ces dernières, moins matures et généralement moins efficientes, sont probablement aussi moins éligibles aux critères d’investissements des investisseurs sociaux.

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Deux options sont envisageables pour le refinancement :

3.3.1.1 Option 1 – Mise à disposition de ressources affectées au sein d’une IF / IMF

Description du mécanisme proposé :

C’est la solution la plus simple. Il s’agit de mettre à disposition d’une ou plusieurs IMF (sélectionnées sur la base d’un certain nombre de critères) une ligne de crédit affectée à taux subventionné (inférieur au taux du marché) voire nul, sans intermédiaires. Cette ligne de crédit est adossée à de l’assistance technique, dont l’objectif est d’assurer une gestion efficiente des ressources. Un contrat de performance lie Enabel avec l’IMF (ou IF) bénéficiaire et des objectifs précis sont arrêtés (durée, objectifs de performance, cible éligible, taux d’intérêt, montants planchers/plafonds, PAR30, remboursement, recouvrement). Ainsi, les taux de sortie pourront être négociés par le projet pour tenir compte du fait que l’IMF/IF se refinance ainsi à des taux subventionnés (pour l’IMF, l’économie estimée équivaut à la différence entre le taux de refinancement actuel du marché, soit entre 12 et 15%, et le taux auquel cette ligne serait facturée) et/ou que l’AT devra permettre des gains d’efficience. Le déboursement de la ligne se ferait en tranches. Le déboursement des tranches se ferait en fonction de la performance de l’IMF (critères à définir).

Dans la mesure où un taux minimum (ex. 3% / an) est facturé sur cette ligne de crédit, celui-ci pourra être réglé par l’IMF/IF sur un compte ouvert au sein de l’IMF au nom d’Enabel. Ces fonds seraient restitués directement à l’IMF/IF en cas de bonne performance (mesures incitatives).

A défaut, le mécanisme serait ainsi présenté comme une ligne de crédit à taux zéro à l’IMF/IF. En fin de projet, si les performances sont bonnes, la ligne de crédit pourra être rétrocédée à l’IMF, pour autant que celle-ci soit éligible. Nulle référence sera faite à cette possibilité avant la fin du projet, au risque d’impacter sur les efforts de recouvrement. Dans la mesure où l’IMF n’est pas éligible, la ligne pourra être cédée à l’Agence de Financement du Développement Agricole qui est prévue au niveau du Ministère de l‘Agriculture (2020).

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Avantages Inconvénients

Mise en œuvre simple, sans intermédiaires En théorie, la subvention viendra distordre le marché dans la mesure où les taux facturés aux clients seront négociés à la baisse par le projet ; mais dans le contexte guinéen, elle semble nécessaire pour faciliter l’accès au crédit pour les opérateurs des filières ciblées.

Incitation à la performance à travers le contrat de performance

N’expose pas l’IMF aux réalités du marchés (dans le cas où la ligne est subventionnée) mais permet de faciliter le financement du secteur agricole

Dans le cas où la ligne est subventionnée à un taux inférieur au taux du marché, les taux de sortie pourraient être revus à la baisse et favoriser l’accès au crédit

La subvention ne peut être cédée qu’à des structures de droit public ou des structures privées dont la maximisation du profit n’est pas l’objectif principal

Laisse aux IMF partenaires la latitude d’identifier et de financer les dossiers qui lui semblent bancables

Nécessite une stratégie de sortie en fin de projet :

• Les ressources mises à disposition pourront être rétrocédées à l’IMF de type « coopérative » en cas de bonne performance ;

• Elles pourraient aussi être rétrocédées à la CNAG ou l’Agence de Financement du Développement Agricole, voire aux fédérations (FEPAF-BG) si elles s’avèrent prêtes/éligibles. Elle devrait aussi pouvoir être retirée à l’IMF en cas de faible performance pour être replacée autre part.

Permet de lever la contrainte d’accès des IF/IMF à des ressources stables.

Nécessite un dispositif de suivi et de contrôle de proximité rigoureux

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3.3.1.2 Option 2 - Dépôt à Terme (DAT) Enabel placé auprès d’une banque pour garantir le refinancement d’une ou plusieurs IMF

Description du mécanisme proposé :

Cette option est justifiée dans le sens où elle contribue à favoriser l’accès des IMF au marché national des capitaux. La garantie a pour objet de faciliter l’octroi d’un prêt par une banque qui refuserait autrement de prêter à l’IMF, le raisonnement habituel étant que l’expérience augmentera l’intérêt de la banque pour des prêts futurs non garantis. « Cette stratégie reflète la perspective à long terme que les IMF doivent s’intégrer à leur marché local de capitaux pour atteindre une certaine dimension, et qu’une stratégie d’emprunt auprès des banques locales représente une manière durable pour les IMF de réaliser leur intégration. »34

Il s’agit pour Enabel de placer un dépôt à terme (« DAT ») auprès d’une banque commerciale. Ce dernier pourra être utilisé comme garantie par l’IMF retenue pour se refinancer à moyen et long-terme auprès de la banque commerciale (ligne de crédit). Idéalement, un effet de levier sera négocié, afin que l’IMF puisse emprunter un multiple du montant déposé en guise de garantie. La rémunération du DAT pourra être rétrocédée à la banque ou à l’IMF en cas de bonnes performances. Renoncer à la rémunération du DAT pourrait aussi aider à faire baisser le taux appliqué par la banque à l’IMF.

Cette ligne de crédit ainsi garantie sera adossée à de l’assistance technique, dont l’objectif est d’assurer une utilisation efficiente des ressources par l’IMF.

34 Source : « Prêts garantis aux institutions de microfinance : quels avantages, Focus Note N°40, Janvier 2007, CGAP.

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Avantages Inconvénients

Le DAT Enabel permet de garantir le refinancement des IMF

Implique un intermédiaire (la banque) ce qui alourdit le mécanisme

Enabel peut négocier la durée, l’effet de levier (la banque prête plus que le montant déposé en DAT) voire le taux

La durée du DAT sera limitée par la durée du projet.

Favorise le développement d’une relation commerciale (durable) entre banques locales et IMF et contribue ainsi à l’intégration des IMF au marché local des capitaux.

Ne garantit pas que la banque refinance les IMF à des taux plus avantageux – ce qui constituera probablement un élément bloquant.

Incitant : le taux rémunérateur du DAT pourrait être reversé à la banque ou à l’IMF sur base des performances.

Limitation des ressources stables au niveau de la banque pour le refinancement (faible capacité pour les refinancements à moyen et long terme) et rémunération avantageuse des bons du trésor comme alternative lucrative pour les banques.

Dans la mesure où Enabel renonce à la rémunération du DAT, le taux auquel la banque va refinancer l’IMF pourrait être négocié.

Nécessite une stratégie de sortie en fin de projet :

• Rétrocédé à l’IMF en cas de bonne performance ;

• Rétrocédé à la CNAG ou l’Agence de Financement du Développement Agricole

• Devrait aussi pouvoir être retirée à l’IMF en cas de faible performance pour être replacé autre part

Permet de lever la contrainte d’accès des IMF à des ressources stables.

Afin de garantir la séparation des rôles au niveau de la banque qui loge le DAT, le suivi serait fait par le projet ou par un prestataire AT.

3.3.1.3 A explorer – Concertation avec les PTF pour la mise en place d’un fonds de refinancement de la microfinance

Une piste à explorer de concert avec les autres PTF et investisseurs institutionnels, consisterait à mettre en place un fonds de refinancement de la microfinance et/ou de l’entrepreneuriat (agricole / urbain / féminin) avec plusieurs guichets (Agriculture, PME, etc.). Le fonds serait chargé d’assurer le refinancement du secteur de la microfinance et proposerait de la dette, des garanties et de l’appui technique. Ce dernier opèrerait comme une entité autonome. Ce mécanisme devrait être abordé dans le cadre de la formulation de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive.

Cette option se rapproche beaucoup du projet de mise en place d’une Agence de Financement du Développement Agricole, prévue au niveau de la LOA, bien que ce dernier soit exclusivement destiné au secteur agricole.

L’avantage de ce mécanisme est qu’il permet de :

▪ Mettre à disposition des IMF des ressources stables ; ▪ Centraliser les fonds des PTF ; ▪ Rationaliser le refinancement des IMF.

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Un tel fonds pourrait avoir sa place dans la stratégie de financement agricole (à formuler). Si un tel mécanisme est mis en œuvre, il pourrait aussi se voir rétrocéder les lignes de garanties du projet Enabel en fin de projet.

La mise en place d’un tel fonds, présente toutefois les inconvénients suivants :

▪ Prend du temps à mettre en œuvre (forme juridique, statuts, mise en place des organes de gouvernance, manuels de procédures, recrutement, etc.) ;

▪ Nécessitera probablement des subventions pour assurer le fonctionnement ; ▪ Risque d’ingérence de l’Etat ; ▪ Fonds pas encore opérationnel donc pas d’historique ; ▪ Moins de liberté sur la destination des investissements du fonds.

3.3.2 L’alternative à la facilité de soutien à l’investissement

Il s’agit d’impliquer un partenaire technique dans la mise en œuvre de la facilité d’appui à l’investissement à un intermédiaire technique. En effet, la subvention ne doit pas être gérée directement par l’intermédiaire financier, dont le métier consiste à proposer des produits de crédit au taux du marché, pas de gérer des subventions. D’une part, cela expose l’IMF au risque de non-remboursement si le client venait à apprendre que le crédit est (partiellement) subventionné. D’autre part, cela pourrait être perçu par d’autres IMF comme étant de la concurrence déloyale. A noter qu’un intermédiaire financier n’a pas la compétence technique pour juger de la pertinence du matériel agricole que souhaiterait acquérir ses clients. C’est là que le partenaire technique intervient, pour donner un avis d’expert sur le choix de l’équipement que le client souhaite acquérir (adéquation, qualité, service après-vente, etc.)

Description du mécanisme proposé :

La facilité d’appui à l’investissement a pour objectif de partiellement répondre au besoin de financement des bénéficiaires à travers la subvention d’équipements agricoles. Le matériel

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subventionné mis à disposition des clients permettra de faciliter l’accès au crédit dans la mesure où il représentera une garantie matérielle pour l’intermédiaire financier. Le crédit serait ainsi partiellement garanti par la subvention.

En étroite collaboration avec les acteurs clés des filières ciblées et en concertation avec le(s) partenaire(s) technique(s), le projet Enabel établit une liste de projets / investissements éligibles et les institutions de financement partenaires. Seraient ainsi par exemple éligibles à une participation de la facilité d’appui à l’investissement : les subventions d’équipement agricole, les investissements dans des machines visant à améliorer les emballages, utilisation de l’énergie solaire, achat de semences certifiées, construction de magasin, chambre froide, acquisition d’équipements modernes de production et de transformation, labellisation et certification, etc.

Une convention sera signée avec les intermédiaires financiers et le partenaire technique et précisera les modalités d’opérationnalisation, voire de rémunération, de ce dernier.

Au final, et tel qu’initialement proposé, le besoin serait ainsi partiellement financé par un apport de fonds propres de l’entrepreneur, un crédit au taux de l’IMF et un équipement (plutôt qu’une subvention d’investissement).

Cette option permet d’éviter toute confusion au niveau des clients de l’intermédiaire financier : la banque ou l’IMF propose des « crédits » au taux du marché, qui doivent être remboursés ; le partenaire technique propose des « subventions ».

La subvention d’équipement a pour objectif d’encourager le promoteur ou l’entrepreneur à améliorer la qualité des produits finis et à moderniser les processus de production, de transformation ou de commercialisation de l’ananas, la pomme de terre et la mangue. La finalité consiste à améliorer la compétitivité de l’agriculteur appuyé par le projet et d’encourager un effet de changement de comportement des autres agriculteurs qui se trouvent dans son environnement.

Avantages Inconvénients

Contribuerait à inciter/impulser des changements positifs au niveau des trois filières (critères à définir)

Si la subvention engendre une distorsion du marché, il n’y a pas vraiment de concurrence pour servir les opérateurs des filières concernées. La subvention s’avère nécessaire en Guinée.

Permet de faire baisser le coût du financement au client final : certains investissements dans son plan d’affaire seraient couverts par la subvention, réduisant ainsi le montant à emprunter.

Nécessite un suivi rapproché afin de s’assurer que l’objectif de la subvention est atteint

Contribue à renforcer les liens entre acteurs locaux (IMF et entrepreneurs)

Nécessite d’impliquer un partenaire technique du projet pour gérer ce volet subvention.

Le fait de proposer une subvention pour alléger le poids de la dette a également pour avantage de temporairement pallier au manque de ressources stables des IMF

Nécessite une stratégie de sortie en fin de projet pour le reliquat de la facilité :

• Rétrocédé à l’IMF en cas de bonne performance ;

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• Rétrocédé à la CNAG ou l’Agence de Financement du Développement Agricole ;

• Devrait aussi pouvoir être retirée à l’IMF en cas de faible performance pour être replacé autre part

3.3.3 Les alternatives au fonds de garantie

3.3.3.1 Option 1 – Mise en œuvre d’une ligne de garantie auprès d’une IF

Description du mécanisme proposé :

• Enabel place la ligne de garantie sous la forme d’un DAT au niveau d’une ou plusieurs institutions financières partenaires (banques et/ou IMF) qui vont financer les bénéficiaires selon leurs procédures et conditions. La garantie a pour objectif de partager le risque avec les institutions financières (30 à 70%) ;

• Les intérêts négociés sur les dépôts à terme pourraient être rétrocédés à l’institution financière en cas de bonne performance (incitants) ou utilisés pour négocier les taux appliqués par les institutions financières aux bénéficiaires.

• En cas de non-remboursement d’un crédit garanti par le mécanisme, la banque et/ou l’IMF partenaire pourra faire un appel de fonds au niveau de la ligne de garantie pour partager les pertes.

• Le projet (Enabel) mettra en place un comité de suivi de la mise en œuvre de la ligne de garantie, qui doit aussi approuver les appels de fonds de la banque et/ou de l’IMF partenaire. A défaut, un prestataire externe pourra être contracté pour faire ce suivi.

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Avantages Inconvénients

Mise en œuvre simple Le mécanisme ne sera possible qu’avec des IMF à but « non lucratif ».

Solution moins coûteuse : pas de transfert de charges vers l’emprunteur final (comme c’est le cas avec une société de garantie ou des outils comme ARIZ)

Peut inciter à des lacunes en matière de recouvrement, si le suivi n’est pas bien fait

Incitation à la performance : Enabel pourrait renoncer à la rémunération du DAT qui serait rétrocédée contre bonne performance

Le mécanisme ne permet pas d’influer directement sur les termes et conditions des crédits octroyés (Taux, etc.)

La garantie est silencieuse (l’agent de crédit n’en a pas connaissance et l’emprunteur ne sait pas qu’il en bénéficie)

Nécessite une stratégie de sortie en fin de projet :

• Rétrocédé à l’IMF en cas de bonne performance ;

• Rétrocédé à la CNAG ou l’Agence de Financement du Développement Agricole, voire aux fédérations (FEPAF-BG) si elles s’avèrent prêtes/éligibles.

• Devrait aussi pouvoir être retirée à l’IMF en cas de faible performance pour être replacé autre part

Le mécanisme permet de partager les risques et devrait ainsi inciter les banques / IMF à financer des projets plus risqués

Cette option ne fonctionnera que si la Banque/IMF est stratégiquement engagée à refinancer le secteur agricole

L’AT auprès de la Banque/IMF doit contribuer à diminuer davantage le risque (en améliorant la méthodologie et les produits de crédits) et le coût final pour l’emprunteur (vaut pour les clients de l’IMF)

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3.3.3.2 Option 2 - Solliciter les services d’un Fonds de Garantie existant

Description du mécanisme proposé :

* Certains outils du Fonds européen pour le développement durable (FEDD) proposent de la dette, de l’AT, des quasi-fonds propres.

L’option consiste à solliciter les services d’un fonds existant (par appel d’offre), comme ceux qui sont financés par l’Union Européenne35 par exemple (NASIRA, AGriFI, etc.) ou encore ARIZ de l’AFD ou le fonds GARI, basé au Niger, qui pourrait intervenir avec ses propres mécanismes et outils.

A l’exception d’ARIZ et de la garantie DCA de l’USAID, la mission note que ces fonds ne sont pas opérationnels en Guinée à ce jour. Enabel pourrait prendre en charge une partie, voire la totalité, des frais de garantie.

Avantages Inconvénients

Mécanismes déjà opérationnels qui ciblent les banques et les IMF (pas besoin d’autres intermédiaires)

Le coût de ces garanties est généralement élevé (Ex.: Ariz: 2-3%) et souvent répercuté sur l’emprunteur

A noter qu’un fonds peut aussi faire des investissements directs au niveau de MPME et donc être complémentaire

La mise en œuvre sera plus longue (négociation, convention de partenariat, etc.)

Partage du risque et Garantie silencieuse La mission n’est pas parvenue à obtenir des informations concrètes sur les conditions de mise en œuvre et les éventuels délais.

35 Source : https://ec.europa.eu/europeaid/sites/devco/files/181213-eip-28-guarantees-brochure-final.pdf

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4 Proposition de mécanismes de financement

4.1.1 Les contraintes au niveau d’Enabel

La mission note également qu’Enabel doit tenir compte des contraintes suivantes :

- Enabel n’est pas outillée pour faire du refinancement direct ;

A terme, Il serait pertinent de voir dans quelle mesure BIO, par exemple, pourrait appuyer Enabel sur le volet du refinancement, notamment en gérant des lignes de crédit dédiée à accompagner les IMF/partenaires du projet Enabel.

- Le bénéficiaire d’une convention de subvention doit obligatoirement être : o une personne morale de droit public ; o une organisation régionale de droit public ; o une association sans but lucratif ou une fondation ; o une personne morale de droit privé dont la maximisation du profit ne constitue pas

l’objectif prioritaire ;

Par conséquent, les Banques et les IMF de type Société Anonyme, dont la maximisation du profit est un objectif prioritaire, ne seraient a priori pas éligibles directement.

4.1.2 Le mécanisme proposé

La mission propose de maintenir l’appui technique prévu initialement à l’endroit des intermédiaires financiers. Il ne faudra toutefois pas négliger l’accompagnement technique des bénéficiaires (formulation de plan d’affaires, gestion itinéraire technique, etc.).

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Idéalement, Enabel travaillera avec une ou deux banques pour le refinancement des dossiers de crédits plus conséquents (au-delà de GNF 100 millions par exemple), et avec deux IMF pour cibler les producteurs moyens et de petite taille. Retenir deux Banques et deux IMF permettrait de faire jouer la concurrence et faire baisser les taux d’intérêts.

Les intermédiaires financiers partenaires seront sélectionnés sur appel d’offres.

Pour la facilité d’appui à l’investissement qui doit permettre de lever les contraintes de refinancement et de garanties la mission recommande de temporairement travailler avec la Chambre Nationale de l’Agriculture (CNAG), éventuellement sous la supervision du Ministère de l’Agriculture.

Pourquoi la CNAG ?

De l’extrait du cadre institutionnel d’orientation et de pilotage du PNIASAN, on note qu’il s’agit d’un cadre privilégié où tous les acteurs privés et publics pourront se retrouver, échanger et s’assurer que chacun joue efficacement son rôle. L’organisation de ce cadre porte essentiellement sur la construction d’un dispositif inclusif de dialogue politique sur le développement du secteur Agricole, tant au niveau régional qu’au niveau national. Ce cadre de dialogue implique trois niveaux : (i) un niveau sous-sectoriel, (ii) un niveau sectoriel (entre les acteurs des quatre sous-secteurs) et (iii) un niveau intersectoriel (entre le secteur agricole et les autres secteurs). Dans chaque niveau, l’inclusion du dialogue reposera sur la participation effective des principaux groupes d’acteurs : (i) Etat, (ii) Société Civile et Acteurs Non Etatiques, (iii) Secteur Privé Agricole (y compris les Organisations Professionnelles Agricoles, notamment les fédérations structurées autour de la chambre nationale d’agriculture) et (iv) Partenaires Techniques et Financiers.

Le Ministère de l’Agriculture prévoit le lancement d’une Agence de Financement du Développement Agricole (décret prévu en 2020). Celle-ci serait le partenaire idéal pour appuyer le refinancement des opérateurs des trois filières retenues. En attendant que celle-ci soit opérationnelle, le Ministère de l’Agriculture a mandaté la Chambre Nationale de l’Agriculture (CNAG) pour gérer toutes les subventions destinées au secteur agricole. A ce jour, la CNAG gère déjà les subventions d’intrants et d’équipement. Mais, à terme, l’état ambitionne clairement de transférer les activités de financement/subventionnement de l’agriculture à la future agence de financement prévue dans la LOA.

Contrairement à l’APIP, la CNAG présente l’avantage d’avoir une plus grande présence sur le terrain, couvre l’ensemble du territoire et des filières organisées et enfin, peut avoir recours aux conseillers agricoles de l’ANPROCA pour conseiller et équiper les acteurs des filières concernées. Les intermédiaires financiers qui ne disposent pas de cette expertise technique agricole en propre, gagneraient beaucoup à collaborer avec la CNAG et l’ANPROCA.

La CNAG est loin d’être une organisation parfaite, qui est très politisée et composée d’élus plus que d’experts, mais il y a peu d’alternatives en attendant l’avènement de l’Agence de Financement du Développement Agricole.

En effet, la mission ne recommande pas de passer directement par les OP. La FPFD, l’UGAS et la FEPAF-BG sont toutes chapeautées par la CNAG. A noter que beaucoup de producteurs ne sont pas fédérés auprès des OP et ne seraient donc pas touchés si l’on passe directement par les OP comme FPFD ou UGAS. La FEPAF-BG est en encore une structure fragile, sans staff technique et peu éligible à une convention de subvention. Pour ces raisons, la CNAG est le bénéficiaire pressenti dans le cadre du mécanisme proposé. Dans la mesure où les

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compétences de la CNAG seraient insuffisantes, le projet pourrait prévoir une assistance technique pour l’appuyer dans la mise en œuvre.

La mission propose qu’une convention de subvention soit signée avec la CNAG, en attendant l’opérationnalisation de l’Agence de Financement du Développement Agricole, à qui la subvention serait transférée en fin de projet. La CNAG sera chargée de :

1. Aider à mettre en œuvre la facilité d‘appui à l’investissement en donnant son avis technique sur les équipements agricoles que souhaitent acquérir les clients. Le subventionnement de l’équipement permettra de diminuer le montant de la dette du client auprès de la banque et/ou de l’IMF. (Voir 3.3.2. L’alternative à la facilité de soutien à l’investissement)

2. Mettre à disposition des IMF des ressources affectées à taux zéro (ou subventionné) pour financer la demande des clients le temps du projet. Ceci permet de diminuer les charges de financement des IMF. Si l’on admet que le taux de refinancement du marché est d’au moins 15%, cette économie pourrait être répercutée au niveau du taux d’intérêt pratiqué par les IMF. (Voir 3.3.3.1. Option 1 – Mise à disposition de ressources affectées au sein d’une IMF)

3. Mettre à disposition des IMF un mécanisme de garantie individuelle et de portefeuille qui couvrirait entre 30 et 70% du risque. Le mécanisme proposera une garantie avec partage des pertes. En d’autres mots, le mécanisme doit payer le pourcentage convenu sur la perte finale, soit l'encours du prêt au moment du défaut, déduction faite de tout montant qui aura été recouvré par la réalisation des garanties. Ceci signifie que l’émetteur de la garantie et les Banques/IMF agissent comme des partenaires et les pertes sont plus équitablement partagées entre les deux parties. A noter que ceci encourage aussi le recouvrement. Le suivi sera fait directement par le projet Enabel, trimestriellement. C’est également Enabel qui reçoit et traite les appels de fonds de la part des intermédiaires financiers. (Voir 3.3.3.1. Option 1 – Mise en œuvre d’une ligne de garantie auprès d’une Banque et/ou d’une IMF)

Il est également envisageable qu’Enabel gère directement la mise à disposition des ressources affectées et du mécanisme de garantie, et qu’elle procède à l’acquisition des équipements agricoles, limitant ainsi la CNAG à un simple rôle de conseiller technique.

Au terme du projet, le reliquat de la Facilité d’Appui à l’investissement, des DAT nantis mis à disposition des banques/IMF et des ressources affectées au financement de la demande de crédit sera transféré au niveau de la CNAG qui devra faire perdurer le mécanisme. Dans la mesure où l’Agence de Financement du Développement Agricole sera opérationnelle, le reliquat lui sera transféré par la CNAG. Les dispositions nécessaires doivent être prises en ce sens dès le démarrage du projet.

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Synthèse du nouveau mécanisme VS le mécanisme initial :

Contraintes / Solutions

Manque de compétences

des IF (outils et produits

non adaptés)

Manque de

Ressources

stables (à MLT)

Problème de

garantie

Coût du

crédit élevé

Aisance dans

la mise en

œuvre

Niveau de

recommandation

Appui Technique aux

Intermédiaires financiers

Facilité d'appui à

l'investissement géré par

un/des Intermédiaire(s)

Financier(s)

Société de Garantie

offrant un garantie

partielle

Appui Technique aux

Intermédiaires financiers

Facilité d'appui à

l'investissement géré par

un partenaire technique

Mise à disposition de

ressources affectées pour

faire un crédit à taux zéro

(IMF)

Mises à disposition d'un

DAT nanti pour garantir le

portefeuille agri des IF Impact élevé Impact modéré

Options alternatives étudiées

Mécanisme Initial

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5 Mise en œuvre du mécanisme

5.1 Cahier des charges pour l’identification du ou des partenaires financiers clés chargés de la mise en œuvre

L’identification et la sélection des institutions financières partenaires du « Projet Entreprenariat Agricole » se feront directement par la coordination du projet.

En conséquence, elle devra : (i) rédiger les termes de références, (ii) lancer un avis à proposition en direction des Banques et IMF agréées, (iii) procéder à la sélection en tenant compte d’un certain nombre de critères qui devraient être bien spécifiés dans les TDR.

Les critères à remplir pour être éligible au processus de sélection d’une institution financière partenaire d’Enabel sont :

• Avoir un agrément de la BCRG ;

• Pouvoir attester de la conformité aux instructions de la BCRG, notamment celle relative au capital minimum requis du 19 juin 2018 ;

• Avoir une expérience de collaboration réussie avec des PTF ;

• Avoir des agences opérationnelles dans la zone d’intervention du projet (dans région administratives de Conakry, Kindia et Mamou (précisez nombre et position géographique)

• Disposer d’une stratégie et/ou d’un plan d’action avec des objectifs chiffrés – au niveau du plan d’affaires - ayant pour objet d’accroître le financement du secteur agricole (produits, termes et conditions, positionnement, etc.) A défaut : confirmer l’engagement du CA à en développer un avec l’appui de l’AT si nécessaire ;

• Avoir une expérience en matière de financement agricole ;

• Avoir un portefeuille de financement agricole encours ; Informations nécessaires à fournir (à titre indicatif) : - Montant du portefeuille global de crédit - Montant du portefeuille relatif aux activités agricoles - Part du portefeuille agricole en direction du sexe féminin - Part du portefeuille agricole en direction du sexe masculin - Description précise et exhaustive des termes et conditions des produits de crédit agricole

proposés - Objets financés

• Disposer d’un personnel suffisant et qualifié pour le traitement des opérations de prêts agricoles

• Disposer d’une expérience et de compétences internes pour réaliser des études de marché

• Avoir un système information interconnecté, fiable et opérationnel pour le rapportage

• Être disposé à recevoir une mission de diagnostic pour évaluer les forces et les faiblesses de l’institution et être prêt à s’engager formellement à mettre en œuvre les recommandations formulées à travers des contrats d’engagement et/ou de performance ;

• Produire une offre qui précise sa démarche, ses moyens et ses atouts d’une part ; et les conditions financières et avantages attendus de la collaboration avec le projet, d’autre part.

Documents à fournir par les candidats :

- Copie de l’agrément BCRG - Plan d’affaire couvrant la période 2019-2024 - Tableau de synthèse des ratios prudentiels des trois dernières années - Etats financiers certifiés des trois dernières années - Copie des conventions de partenariats avec des PTF - Programme détaillé de financement du secteur agricole de l’IMF - Statistiques opérationnelles et financières des trois dernières années

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- Fiches de description des différents produits de l’institution et les termes et conditions d’accès

- Liste du personnel en mettant exergue les agents en poste dans la zone d’intervention du projet

- Copie du plan de formation et de renforcement de capacité du personnel (si disponible) - Une copie des dernières études de marché réalisées (si disponible) - Lettre d’engagement du PCA qui confirme formellement l’intention de l’IMF à développer

ses activités de finance agricole.

NB : L’idéal serait de retenir deux Banques et trois IMF au maximum.

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5.2 Cahier des charges pour l’identification du partenaire technique clé chargé de la mise en œuvre de la facilité de soutien à l’investissement

La mission a identifié la CNAG, comme structure partenaire technique pour mettre en œuvre la facilité de soutien à l’investissement sous forme de subvention. Compte tenu des atouts institutionnels, et en cas de besoins, elle pourrait s’appuyer sur les antennes régionales, les OPA organisées et les cadres de l’ANPROCA pour fournir sa prestation.

Avant la confirmation de ce choix, la coordination du projet devra faire un examen approfondi de la situation institutionnelle, organisationnelle et opérationnelle de la CNAG afin de prévenir et cadrer tout risque qui pourrait advenir dans le cadre de la mise en œuvre de ce partenariat.

Après ce diagnostic, un projet de convention sera proposé et validé par les deux parties.

Pour la mise en œuvre de cette facilité par la CNAG en relation avec les institutions financières, le mécanisme se présente comme suit :

• Grâce à un appui, le promoteur agricole (individuel ou groupe) élabore son plan d’affaires et formule sa demande de crédit auprès d’un intermédiaire financier (Banque ou IMF partenaire) ;

• L’Institution Financière (IF) reçoit la demande et le plan d’affaire, et aide le promoteur à monter son dossier de financement et apprécie l’éligibilité de la requête du promoteur à la subvention d’investissement ;

• L’IF analyse et émet son avis sur le dossier ; en cas d’avis favorable,

• l’IF fait appel au Partenaire Technique, ou son représentant désigné, pour solliciter l’avis du comité de validation relatif à l’acquisition d’un équipement ou d’autres dépenses éligibles pour une subvention qui sera mis en œuvre sous son contrôle ;

• Sur la base des échanges et des décisions prises lors d’un comité de validation des objets de la subvention sur un promoteur, l’IF procède aux ajustements nécessaires dans le dossier qui est en cours d’analyse. Les équipements ou autres biens sont clairement cités dans le dossier de crédit et sont considérés comme une garantie complémentaire jusqu’au remboursement total de la dette ;

• Le partenaire technique devra s’assurer que les équipements que les bénéficiaires souhaitent acquérir sont adéquats et adaptés à l’utilisation escomptée, sont de qualité, sont fournis par des fournisseurs qui proposent un service après-vente, etc. Il devrait au préalable prendre les dispositions pour avoir un contrat cadre de livraison des divers équipements avec quelques fournisseurs identifiés et qui seront susceptibles de fournir les équipements. Ces derniers ouvriront un compte auprès de l’IMF partenaire ;

• L’IF fait le suivi post-décaissement du crédit et la CNAG (ou son représentant) s’assure de la bonne installation/utilisation de l’équipement ;

• Si la subvention est approuvée par le partenaire technique et Enabel, le partenaire technique sera chargé de régler le fournisseur (éventuellement directement sur un compte de ce dernier auprès de l’IMF/banque partenaire). Celui-ci remettra ensuite un bon de retrait du matériel au promoteur.

• Le promoteur informe le fournisseur du bien qu’il est prêt à recevoir son matériel ;

• Le fournisseur livre le matériel, et fait signer au promoteur un bon de livraison produit en deux copies (original pour le fournisseur et copie pour le promoteur). Il prend le bon de retrait initialement émis au promoteur qu’il joint au bon de livraison signé.

• Le partenaire technique comme prévu donne l’ordre de paiement au fournisseur après avoir reçu le bon de livraison et le bon de retrait des mains du fournisseur.

• Le processus doit être organisé de manière que les opérations se fassent de façon groupée et non de traiter les promoteurs un à un.

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5.3 Cahier des charges pour le prestataire de l’Appui Technique aux intermédiaires financiers

1. Supervision de l’Assistant Technique

Placé directement sous la supervision du Représentant désigné d’Enabel, il travaillera en étroite collaboration avec tous les membres de l’équipe du projet «Entreprenariat Agricole».

2. Lieu du travail

L’Assistance Technique aura comme base Conakry avec des voyages ou missions régulières dans les zones d’intervention du projet et de ses partenaires (ligne Conakry-Kindia-Mamou, et environs).

3. Durée du contrat

L’Assistance Technique au programme de financement agricole d’Enabel se déroulera sous forme de contrat d’objectifs qui durera le temps de mise en œuvre des différents projets pour lesquelles elle est sollicitée.

4. Rémunération

Les paiements des prestations de l’Assistance Technique seront pris en charge à 100% par Enabel et seront en conformité avec les principes et conditions financières négociées. La rémunération est versée en se basant sur l’atteinte des objectifs en lien avec les livrables, le calendrier et les échéances définis.

Compte tenu de la complexité des tâches, l’Assistance Technique doit être une assistance de proximité et soutenue au profit des institutions financières (banques et IMF).

5. Responsabilités et tâches

La mission principale de l’Assistance Technique est d’assister Enabel à mettre en œuvre les actions relatives à l’objectif d’inclusion financière de ses projets dans le but de faciliter l’accès des acteurs des chaines de valeurs ciblées au financement.

Les principales responsabilités qui relèvent de la mission de l’assistant Technique se présentent comme suit :

i. Assister Enabel pour le renforcement des capacités des IF partenaires (diagnostic, élaboration d’un plan d’AT à moyen-terme)

ii. Assurer la mise en œuvre correcte des actions relatives à l’objectif d’inclusion financière afin de faciliter l’accès au financement (mise en œuvre fonds de garantie, ligne de subvention et refinancement des IMF)

iii. Produire les rapports périodiques et participer aux diverses réunions d’Enabel surtout des équipes des projets à volet financement.

De façon spécifique, les taches essentielles à exécuter par responsabilité sont définies comme suit :

▪ Réaliser un diagnostic complet pour identifier les forces et les faiblesses des IMF retenues ;

▪ Elaborer un plan d’AT à moyen-terme ▪ Mettre en œuvre le plan d’AT au profit des IF impliquées dans le dispositif du

financement des promoteurs agricoles

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▪ Appuyer les institutions financières partenaires afin qu’elles adaptent des produits existants ou développent de nouveaux produits pour promouvoir et augmenter le volume des prêts agricoles dans leur portefeuille de crédit (crédit à moyen terme, réduction des taux, adaptation aux cycles d’exploitation, prise en compte des filières, etc.)

▪ Faire de l’appui-conseil de proximité spécifique à chaque IF partenaires (amélioration des outils de gestion, amélioration de la qualité du système de rapportage et de production des informations financières, appui à l’adoption des bonnes pratiques, etc.)

▪ Assister le projet entrepreneuriat agricole à mettre en œuvre (élaboration procédures de mise en œuvre, conception outils de gestion, suivi du respect des engagements et des clauses des conventions de partenariat, etc.) efficacement les différents outils retenus pour assurer le financement des filières agricoles ciblées

▪ Participer aux réunions stratégiques d’Enabel dans le cadre d’une bonne conduite du volet financement des différents projets d’Enabel

▪ Produire mensuellement des rapports d’activité ▪ Produire trimestriellement des rapports de suivi spécifiques sur la mise en œuvre des

mécanismes de financement retenu (ligne de subvention et du fonds de refinancement, etc.).

6. Qualifications requises ▪ Être un bureau étude ou cabinet spécialisé dans la gestion de projets d’appui

technique en finance inclusive et l’accompagnement à moyen- long-terme d’IF pour développer le financement de micros, petites et moyennes entreprises, notamment celles issues du secteur agricole

▪ Avoir au moins 5 ans d’expérience dans la mise en œuvre de projets d’assistance technique à moyen ou long-terme à des IMF opérant dans le secteur rural ;

▪ Disposer d’une expertise d’évaluation des performances des IMF et d’élaboration de plan d’appui technique ad hoc ;

▪ Disposer d’au moins une expérience d’appui technique en matière de développement de produits financiers pour le financement agricole (l’équipe proposée doit au moins inclure un expert qui peut démontrer d’une expérience d’appui technique en guinée ;

▪ Avoir des expériences pratiques et pertinentes dans les mécanismes de financements (fonds de garantie, lignes de crédit, fonds de facilitation, warrantage, financement par contractualisation, crédit-bail, etc.) des activités rurales et agricoles en particulier ;

▪ Avoir collaboré avec des projets et programmes intervenants au profit du secteur agricoles en Guinée et ailleurs ;

▪ Avoir une maîtrise des instruments financiers et méthodes adaptées d’accès au financement agricole ;

7. Durée et Démarrage des prestations du l’Assistance Technique

Le démarrage des activités de l’Assistance Technique est prévu pour le ……………… 2019 au plus tard et devra durer au moins deux ans.

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5.4 Planning de la mise en œuvre

ACTIVITES /TACHES AN1 AN2 AN3 AN4 RESPONSABLE

Recrutement assistant technique IF, Sélection des IF, Diagnostic approfondi CNAG, Consultant accompagnateur et suivi CNAG

Enabel

Mise en œuvre de l’Assistance Technique aux IF AT

Mise en œuvre du mandat des IF Banques et IMF partenaires

Mise en œuvre intervention de la CNAG (Subvention, Garantie, refinancement)

CNAG et démembrements

Réalisations des appuis techniques et suivis opérationnels à la CNAG Consultant

Rapportage et concertation des différents acteurs Tous les partenaires

Mise en œuvre du suivi évaluation Enabel Enabel

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Annexes

Annexe 1 : les programmes et projets d’appui des PTF au développement du secteur agricole (en cours et en formulation)

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet d'Appui aux Petits Exploitants de Basse Guinée Nord

FIDA/OPEP 17 780 000 USD

Clôturé Intervention sous forme de subvention pour assurer une institutionnalisation des Associations de services financiers (ASF) qui se met en place afin de financer les activités agricoles de ses membres à travers le concept de "banques de proximité" devenu presque synonyme de disparition de l'usure. Le projet vise également l'amélioration des revenus et la protection de l'environnement. De façon spécifique, il vise i) l'augmentation de la production agricole, notamment du riz ; ii) l'amélioration de la sécurité alimentaire et des conditions de vie de la population bénéficiaire, en particulier les femmes et les jeunes ; iii) le développement des infrastructures rurales ; et iv) le renforcement des institutions de base.

Le programme de développement local et de réhabilitation agricole au Fouta-Djalon

FIDA N.D. Clôturé Il a pour objectifs globaux sont : l'amélioration des conditions de vie pour les groupes cibles (revenus, sécurité alimentaire, santé) ; l'arrêt progressif de la dégradation des ressources naturelles et l'amélioration d'une agriculture durable; et le développement local à la base des organisations représentatives des groupes cibles. Par rapport au financement de l’agriculture, la stratégie est de mettre en place un système viable de services financiers de proximité, qui serait géré par les bénéficiaires eux-mêmes à travers la mobilisation de fonds propres au niveau des villageois pour s’octroyer de petits crédits ruraux. Tout ceci a été possible grâce l’utilisation d’une partie des ressources du projet pour faires des subventions d’exploitation (Prise en charge AT et fonctionnement) et d’investissements (construction des bâtiments et équipements de bureau) aux ASF

Projet de Développement Rural de la Basse Guinée Nord

FIDA 14 000 000 USD

Clôturé Le projet a pour objectif d’offrir aux ménages les plus vulnérables des solutions alternatives et durables et de proximité aux emprunts à des taux usuraires, et (ii) permettre à ce même groupe cible d’accéder à des petits crédits de campagne et de développer des activités génératrices de revenus. Le modèle retenu est de financer l’ATI pour la mise en œuvre de la stratégie de pérennisation des ASF. Ce qui a permis d’assainir la gestion des ASF et d’améliorer leurs performances tout en maintenant la proximité des services à travers des points de service et le développement de nouveaux produits. Pour subvenir au besoin de refinancement, le projet a mis à disposition une ligne de crédit expérimentale à taux zéro qui été rétrocédée aux ASF en fin de projet. Cette option

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a eu pour finalité l’accompagnement pour l’obtention d’un agrément de la BCRG pour le réseau des ASF en Guinée avant la fin du projet

Cette intervention directe en faveur des ASF a été complétée par un mécanisme de subvention partielle au profit des producteurs (c'est-à-dire l’acquisition subventionnée des motoculteurs au groupe cible qui apporte 50% du coût total du motoculteur en considérant la possibilité d’un prêt auprès des ASF. Le Projet qui subventionne les 50% restants, s’engage à verser aux ASF qui manqueraient de liquidité pour couvrir le prêt, un maximum de 25% du coût des motoculteurs en capital de refinancement.

Programme National d’Appui aux Acteurs des Filières Agricoles (PNAAFA)

FIDA, OFID 29 400 000 USD

Clôture en 2019

Le mécanisme consiste à mettre en place une dotation au niveau de 8 OPA (FPFD, UGAS, FOPGB, FEREPAH-HG, FEPRORIZ, FEPRORI-HG, FUMA-HG, FUCPIS, pour permettre à leurs membres Unions et Groupements d’accéder à des intrants à crédit à chaque campagne. Le fonds placé dans une banque devient un fonds revolving qui est réapprovisionné à la fin de chaque campagne par le remboursement du crédit fait en début de campagne. A la différence des autres Fédérations le fonds n’a pas été utilisé comme un fonds de crédit revolving mais comme une ligne de garantie placée dans deux banques de la place (BICIGUI et SGBG). Ce fonds de garantie permet à la FPFD de financer l’achat des semences en Europe ainsi que les engrais par un emprunt dans les deux banques partenaires. Les banques ainsi couvertes payent les fournisseurs de semences en Europe ainsi que les engrais et se font rembourser lors de la commercialisation le crédit. Deux autres fédérations ont bénéficié d’un fonds pour mettre en place un dispositif de garantie sur le modèle de la FPFD. Le PNAAFA a participé également à la mise en place de fonds pour accompagner la commercialisation et en particulier pour l’achat, la transformation et la commercialisation des excédents de production notamment au niveau de la pomme de terre et du riz.

AGRIFarm FIDA 121 millions de dollars US.

Démarrage imminent

AgriFARM vise à assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle et, les capacités à la résilience aux crises des ménages ruraux des Régions de Haute et Moyenne Guinée. Le projet apportera également un soutien technique et financier à 2 000 entreprises rurales

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51

Programmes de la Banque Mondiale :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet d’Appui au Secteur Agricole de Guinée (PASAG)

Banque Mondiale

16 000 000 USD

Clôture en 2019

SUBVENION

Programme de Productivité Agricole en Afrique de L’Ouest (WAAP/PAAAO/-GUINEE)

Banque Mondiale

24 200 000 USD

Clôture en 2019

SUBVENTION

Projet de Développement Intégré de Guinée (PDAIG)

Banque Mondiale

43 000 000 USD

Encours Budget total d’environ USD 40 millions dont USD 7 millions de prévu pour subventionner 900 micro-projets et 50 PME et une enveloppe de USD 5 millions pour de l’appui technique. Le projet subventionnera les projets à hauteur de 80%, le solde sera apporté par les porteurs de projet (en fonds propres ou à travers des emprunts). Les subventions seront virées sur le compte des porteurs de projet auprès d’une institution financière, favorisant ainsi la bancarisation.

Projet de mobilité rurale Banque Mondiale

40 000 000 USD

Encours SUVBVENTION

Projet BIRD Enclave (projet de développement de l’agriculture commerciale)

Banque Mondiale

175 000 000 USD

Démarrage imminent

Le projet portera sur le climat des affaires, le foncier et la création d’emploi dans les zones minières. Pas d’informations sur une composante financement.

Programmes de la BAD :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Programme d’Appui à a Transformation de l’Agriculture Guinéenne / Emploi Agricole Jeune

BAD 7 000 000 UC

En phase de démarrage

SUBVENTION

Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique (PIDACC)

BAD Doté d’un budget global de $ 218,65 millions, avec une contribution de la BAD de $ 79 millions, dont $ 10,84 millions à la Guinée sous forme de prêt, $ 7,2 millions du Fonds Vert pour le Climat (FVC) et de l’UE, ainsi qu'un cofinancement parallèle de $ 15,8 millions de la KfW allemande. Les principaux résultats attendus de cette opération portent sur la récupération de 140.000 Ha de terres dégradées ; la construction de 209 infrastructures hydrauliques pour des activités agro-pastorales et piscicoles ; la mise en œuvre de 450 sous-projets de développement de chaîne agricole et de 184 PMEs des jeunes.

Programmes financés par l’UE/ONUDI :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

PCAO /ONUDI/ONUDI / ITC

5 100 000 Euros

Amélioration de la performance et la compétitivité des agents économiques et structures intermédiaire par le renforcement des capacités et l’amélioration du climat d’affaires en Guinée. Ne comprend pas de composante « financement »

Programmes de BADEA/OFID :

Page 52: Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole

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Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet de Développement Rural Intégré (Horticulture et Forages) dans les Régions de Kindia, Mamou, Faranah et Kankan

BADEA. OFID

44 000 000 USD

Encours Projet visant la mise en œuvre du plan national de développement horticole (légumes et cultures fruitières – ananas, anacarde, agrumes, mangue). Zone d’intervention Pôle B et F. Infrastructures (pistes, AHA, hangars, magasins, forages, etc.), développement des chaînes et renforcement de capacités acteurs. Mise en œuvre de 90 ha AHA (Fruguiabé), infrastructures de conservation et de conditionnement dont hangars (magasins de proximité) à Kindia, Mamou et Dalaba (20 tonnes) et unités de transformation

Programmes de l’AFD :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet développement Riz en Basse Guinée / Système d’activité Rizicoles en Territoires de Mangroves (SARITEM)

AFD 21 600 000 Euros

Encours

Recensement National de l'Agriculture et de l'Elevage

AFD. FAO/BM

10 000 000 USD

Projet régional de lutte et de contrôle des mouches des fruits

AFD, UE 29.375 Encours

Projet de Pistes Rurales en Guinée Forestière et en Basse Guinée

AFD 18 000 000 Euros

Encours

Projet d’appui aux Statistiques Agricoles et au Foncier

AFD Encours

Projet d’appui au refinancement du CRG

AFD 1 000 000 Euros Pour AT

Démarrage imminent

Prévoit un dispositif de refinancement

Projet d’amélioration de la formation et l’insertion dans les secteurs agricoles et miniers (Pafisam)

AFD Encours Appui institutionnel

Projet d’appui au développement du bassin arachidier de Dabola

AFD 7 700 000 Euro

Encours Appuie les producteurs via conseil agricole, la promotion des semences améliorées et de la culture attelée et la facilitation de l’accès au microcrédit.

Programmes de la BID :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet de Développement Agricole Gaoual Koundara Mali

BID 29 400 000 USD

Encours

Projet développement des chaînes de valeurs des filières agricoles en Guinée

BID 39 830 000 euros

Encour Visant 11 filières agricoles dont la pomme de terre avec une couverture de l’ensemble du territoire guinéen. Investissements structurants, accès aux intrants, (micro-)financements campagnes agricoles. Aménagement de 550 ha de périmètre irrigué prévu.

Programmes de la Coopération Italienne :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet Agricole Guinée Mali Coopération Italienne

29 400 000 USD

En cours

Programme de Enabel/Belgique

Page 53: Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole

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Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet d'Appui au Développement Agricole zone Kindia et Mamou (DAKMA)

Belgique 5 000 000 euros

Encours Subventions

INTEGRA Pas de composante financement

IEA Au démarrage avec composante financement

Programme Maroc

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet d'aménagement hydroagricole de 200 ha et 300 ha

Maroc Encours

Programme Abu-Dhabi

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Programme d'Appui au Développement du Pole G (PADAG)

Abou Dhabi 28 000 000 USD

Encours

Programmes de l’USAID :

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet Services Agricoles Guinée (Feed the future)

USAID 30 000 000 USD

Encours Subvention, Fonds de garantie pour OPA et jeunes entrepreneurs dans les filières Riz, ananas, pomme de terre, élevage et maraîchage

Projet UC Davis Entreprenariat dans la transformation des produits agricoles. mis à disposition des équipements pour la transformation (ananas et mangue séchée)

Programme Venezuela

Titre du projet PTF Budget

Etat de mise en œuvre

Stratégies par rapport au financement agricole

Projet de partenariat pour le Développement de système rizicole durable en Afrique Subsaharienne (GCP/RAF/489/VEN)

Venezuela / FAO

500 000 USD

Encours Subvention

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Annexe 2 – Quelques statistiques du Global Findex, 2017 :

2011 2014 2017

Country Guinea Guinea Guinea

Account (% age 15+) 4% 7% 23%

Account, rural (% age 15+) 2% 5% 18%

Financial institution account (% age 15+) 4% 6% 15%

Financial institution account, rural(% age 15+) 2% 4% 11%

No account because financial institutions are too far away (% age 15+)

27%

No account because financial services are too expensive (% age 15+)

26%

No account because of lack of necessary documentation (% age 15+)

34%

No account because of lack of trust in financial institutions (% age 15+)

13%

No account because of religious reasons (% age 15+)

10%

No account because of insufficient funds (% age 15+)

66%

No account because someone in the family has an account (% age 15+)

7%

Saved to start, operate, or expand a farm or business (% age 15+)

19% 16%

Saved at a financial institution (% age 15+) 2% 3% 6%

Borrowed for health or medical purposes (% age 15+)

24% 18%

Borrowed to start, operate, or expand a farm or business (% age 15+)

17% 3%

Borrowed from a store by buying on credit (% age 15+) 4% 6%

Borrowed for education or school fees (% age 15+)

12%

Borrowed from a financial institution (% age 15+) 2% 2% 4%

Borrowed from a financial institution, rural (% age 15+) 2% 2% 4%

Borrowed from a financial institution or used a credit card (% age 15+)

3% 6%

Borrowed from family or friends (% age 15+) 35% 37% 24%

Borrowed from family or friends, rural (% age 15+) 37% 40% 22%

Borrowed from a savings club (% age 15+)

4%

Borrowed any money in the past year (% age 15+)

53% 40%

Borrowed any money in the past year, rural (% age 15+)

54% 36%

Sent or received domestic remittances in the past year (% age 15+)

44% 39%

Received domestic remittances in the past year (% age 15+)

34% 27%

Received domestic remittances in the past year, rural (% age 15+)

33% 22%

Received domestic remittances: through a financial institution (% age 15+)

3% 6%

Received payments for agricultural products in the past year (% age 15+)

44% 23%

Received payments for agricultural products in the past year, rural (% age 15+)

50% 28%

Received payments for agricultural products: into a financial institution account (% age 15+)

1% 1%

Received payments for agricultural products: into an account (% age 15+)

1% 4%

Received payments for agricultural products: through a mobile phone (% age 15+)

1% 3%

Received payments for agricultural products: in cash only (% age 15+)

42% 14%

Page 55: Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole

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Made or received digital payments in the past year (% age 15+)

6% 20%

Made or received digital payments in the past year, rural (% age 15+)

4% 15%

Made digital payments in the past year, rural (% age 15+)

2% 11%

Received digital payments in the past year (% age 15+)

5% 13%

Received digital payments in the past year, rural (% age 15+)

3% 9%

Mobile money account (% age 15+)

1% 14%

Mobile money account, rural (% age 15+)

1% 10%

Page 56: Enabel Guinée Intervention « Entrepreneuriat Agricole

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Annexe 3 – Liste des personnes rencontrées

Type d’acteurs Acteurs Nom prénom fonction

Acteurs clés des filières retenues FEPAF-BG CAMARA Moussa

Acteurs clés des filières retenues UGAS Kallo Thierno Président

Acteurs clés des filières retenues FPFD DIallo Conseiller Exploitation Familiale

Acteurs clés des filières retenues FPFD Sylla Projet CCFD - Sécurité Alimentaire

Acteurs clés des filières retenues Compagnie Fruitière de Daboya Hildenbrand Julien Directeur Général Adjoint

Acteurs clés des filières retenues COPFL

Acteurs clés des filières retenues Producteurs Ananas

Acteurs clés des filières retenues Transformatrices (Mangues et Ananas sechés) Cissoko Fatoumata

Acteurs clés des filières retenues Transformatrices (Mangues et Ananas sechés) DIallo Abiba Mayake

Banques Banque Centrale de Guinée CONDE Mohamed Lamine Directeur de la supervision bancaire

Banques ECOBANK Souleymane Bah Head Commercial Banking

Banques BICIGUI Rubrice Denis Directeur Général

Banques SGBG Rebollar José Directeur Général

Banques SGBG / YUP Barry Mamadou Directeur Général

Banques Banque Islamique de Guinée ("BIG") Dieye Sidy Directeur Général

Banques COFINA FOFANA Aissatou Responsable Conmercial

Banques COFINA Toure Sié Directeur Général

Banques VISTA Bank DIALLO Abdoulaye Directeur PMI/PME

Banques Afriland First Bank Kaba Bangaly Chef Département Réseau Conakry

IMF APIM-G DIALLO Lamarana Sadio EX-DG du CRG

IMF APIM-G SOW Amadou Directeur

IMF Crédit Rural de Guinée TOURE Karim Directeur Général Adjoint

IMF RAFOC CAMARA Sékou Bakary Directeur Général

IMF Yete Mali LAMAH Jean Claude Directeur Général

IMF FASEF BG SOUMAH Salifou Directeur Général

IMF FINADEV ASSEVI Georges Directeur Général

IMF ATLANTIC MICROFINANCE KAMISSOKO Moussa Directeur Général

IMF FASEF BG

Institutionnels Minsitère Agriculture FABER Jean Luc BSD/MA

Institutionnels Minsitère Agriculture N'Famara Conté Secrétaire Général

Institutionnels Direction Régionale de l'Agriculture (Kindia) Dr SOUMAH Almamy Seny

Institutionnels APIP (Agence de Promotion des Investissements Namory Camara DG

Institutionnels Primature - Bureau d'Exécution Stratégique (BES) Michi Vincent

Institutionnels CNAG Directeur

Institutionnels CNAG Président

Institutionnels CNOP-G Directeur

Institutionnels Primature Toure Oulare Ex-APIP / Chargée d'IPADER

PTF UNCDF BARRY Carlos Chargé de Programme

PTF Délégation UE (PCAO) Mamadou Bah Chargé de Programme

PTF AFD Wittevrongel Alice Chargé Projets Dvlp Rural

PTF AFD Blain Adrien Chargé Projets

PTF PDAIG & WAAPP/PPAAO Boubacar Diallo Coordonnateur Délégué

PTF PDAIG & WAAPP/PPAAO GASSAMA Sambegou Responsable des opérations

PTF ONUDI BERETE Ansoumane Représentant Résident

PTF Banque Mondiale Mariama Altine Agroéconomiste Principal

PTF Projet UC Davis THIAM Adama

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