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Le Fil meplastik Rédacteurs : Paul, Robin, Valentin, Ulysse, Anouk, Élodie, Oumaima, Léa, Jerémy | Resp Jeux : Linh| Maquettistes : Alexandra, Kamyine | Correcteurs : Lucas, Maxime, Alexia, Charlotte, Gersende, Jade | Couverture : Jeanne - Numéro 407 - 25 Novembre 2019

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Page 1: - Numéro 407 - 25 Novembre 2019 Le Fil meplastik - UTC Fil 407.pdf · elle n’avait pas su s’adapter. Elle mentait toujours comme une enfant. Elle parlait aux animaux. Monsieur

Le Fil meplastik

Rédacteurs : Paul, Robin, Valentin, Ulysse, Anouk, Élodie, Oumaima, Léa, Jerémy | Resp Jeux : Linh| Maquettistes : Alexandra, Kamyine | Correcteurs : Lucas, Maxime, Alexia, Charlotte, Gersende, Jade | Couverture : Jeanne

- Numéro 407 - 25 Novembre 2019

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SOMMAIRE

L'ÉDITO Jérémy le Prez

Le Fil meplastik

Ami.e survivant.e des médians, sache qu’après l’effort arrive le réconfort ! Enfin, dans un mois. Oui

dans un mois c’est déjà Noël. Et qui dit Noël, dit société de surconsommation. Société de gaspillage. Société avide de posséder. Qui dit Noël, dit papiers-cadeaux, papier bulles, cartons, polystyrène, emballages plastiques et j’en passe ! Noël est la période idéale pour polluer. Ami.e survivant.e des médians, nous te demandons, en tant que colocataire de planète, de faire attention aux répercussions de tes cadeaux. Aujourd’hui tu peux offrir, un joli cadeau emballé, 'encartonné', surprotégé et 'ensachetté'. Mais est-ce que la génération qui te succèdera pourra au moins s’offrir des clémentines ? Je n’en sais rien et c’est bien malheureux. Ami.e survivant.e des médians, je voulais aussi profiter de ces retrouvailles pour te transmettre un petit message : Si les enjeux climatiques te préoccupent, n’hésite pas à faire un petit tour à la fresque du climat du 10 décembre

à 18h30 en FA306. Il y aura même de quoi satisfaire ton estomac

Dernier point, qui n’a rien à voir : tu peux retrouver sur la page ci-contre le texte gagnant du concours

Fil-Cid A19 en partenariat avec Étuville ! N'hésite pas à faire un tour sur le site pour lire tous les textes qui ont participé ! Bonne lecture,

Jérémy, Le Prez

P01 – Couverture P02 – Sommaire & Édito P03 – Concours Fil-Cid P04 – Réflexions Imaginaires P05 – Le Fil de l'eau P06 – Garde à Vue des Infos Filantes P07 – Rubrique Ciné P08 – Boue de Fils Acteurs

P09 – Déboulonnage Limite ! P10 – Coup de Cœur BD P11 – L'article CIDérant P12 – Perles D’Impro & BOP’S P12bis – La Touillette, l’article qui se mouille P14 – Visions Prismatiques P15 – Le Jeu du Coin & Jeux I P16 – Jeux II

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CONCOURS FIL-CID Gabrielle

La Bille tornade Valentina. Va-len-ti-na. J’aimais délier ces quatre syllabes et les entrecouper d’infimes moments de silence, à peine perceptibles. Un léger soupir entre le va et le len, une césure plus longue au milieu, un soupir léger entre le ti et le na. Deux et deux syllabes qui invoquent une reine oubliée. Deux et deux syllabes dans une formule magique. Deux et deux syllabes comme un poème en langue inconnue qui vous tire des larmes. En CM1, un mot cool avait au moins trois syllabes. Nous faisions la collection des billes, des cartes Pokemon et des super-mots. Anticonstitutionnellement. Supercalifragilisticexpidelicieux. La leçon de grammaire sur les préfixes et les suffixes est la première, et la dernière aussi, qui nous ait intéressés. « Il est AntiClaranament de finir ses broccoli » « Tricher à la dictée du jeudi, c’est HyperJulienissimo ». Nous aimions, à l’âge des Playmobil et des Lego, décomposer puis assembler. Faire des additions. Un vendredi à la récré, j’ai gagné aux billes contre elle. J’avais joué mes deux billes dentifrice contre sa bille rouge et sa bille tornade. Quand elle a perdu, elle ne m’en a rendu que trois. - Deux et deux font quatre ! Tu m’en dois encore une ! lui ai-je dit. - 2 et 2 font 3, tout le monde le sait, m’a-t-elle répondu avec aplomb. Je n’étais pas d’accord. Alors, elle m’a expliqué que c’était une des vérités particulières. Celles que tout le monde sait, mais auxquelles personne ne pense. La maîtresse a déjà été un bébé. Les mamans ont d’autres amoureux avant les papas. Le président de la République est parfois constipé. 2 et 2 font 3. Impressionné, je l’ai crue. Ensuite, elle m’a parlé de Toby, son vrai dinosaure apprivoisé. Puis la cloche a sonné. Elle est repartie avec sa bille rouge dans la poche, et moi, le sourire aux lèvres. « Val ». Puis « Tina ». Je lui ai choisi ces surnoms, et je n’ai plus jamais prononcé le « lent ». Au collège on choisit des mots rapides. Parce que les mots qu’on met du temps à dire ne sont plus à l’échelle quand nous changeons si vite. Parce que dans nos voix qui muent, ils s’échappent à l’octave. Parce qu’ils ne traversent pas nos bagues sans bafouiller, siffler et zozoter. Parce qu’ils restent agglomérés avec nos émotions au fond de la gorge. Au collège, tout le monde ment. Les garçons contractent les muscles, disent qu’ils font l’amour et que la bière a bon goût. Les filles mentent avec du maquillage, des sourires factices et du coton dans le soutien-gorge. Mais elle n’avait pas su s’adapter. Elle mentait toujours comme une enfant. Elle parlait aux animaux. Monsieur Tavernier était de la mafia russe. 2 et 2 font 3. Je repensais chaque soir aux aventures qu’elle me confiait sur le chemin du collège. Mais ceux qui, enfants, avaient été fascinés par ses récits, l’ont raillée. Ses anciens amis, mes nouveaux amis, et moi qui laissait faire. Au lycée, je ne l’ai plus appelée, parce que je ne l’ai plus revue. Elle a arrêté l’école, ou elle a changé de ville, je ne sais pas bien. Et moi j’ai arrêté d’aimer les mots. Parce que je ne peux plus les échanger avec elle. Tu as raison, Valentina. Il y a des vérités particulières. Au fond je les sais mais j’ai peur d’y penser. 2 et 2 font 3 et je t’aime toujours.

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RÉFLEXIONS IMAGINAIRES Paul

Soyez éco-responsable, apprenez la sorcellerie !

Vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes tous dans la merde. À force qu’on lui donne des coups

de pied, la planète se pète la gueule. Je pourrai vous faire une liste non-exhaustive de tout ce qui ne va pas, mais ce n’est pas le but de cet article. Non, nous on est là pour réfléchir. Et à force de réfléchir tout seul dans ma chambre de 9m², sans jamais voir la lumière du soleil et en mangeant uniquement des pâtes pas cuites, j’en suis arrivé à une solution contre tous nos problèmes : Revenir à la sorcellerie.

Juste pour mettre tout le monde sur la même longueur d’onde, je ne parle pas d’Harry Potter et de sa clique de bras cassés, qui serait bien incapable de trouver une solution à un problème aussi simple que de mettre à jour Windows. Non, je vous parle de la sorcellerie telle qu’elle fut pratiquée depuis l’Antiquité par tout un tas d’énergumènes plus ou moins fous. Normalement là, vous avez tous l’image de Merlin l’Enchanteur ou de la meuf bizarre au fond des bois qui avait l’audace de vivre différemment et de croire qu’une femme pouvait subsister sans homme. Et vous n'êtes bien sûr pas sans savoir, lecteurs cultivés, que la sorcellerie a plus ou moins disparu avec l’Inquisition, aidée par des paysans qui étaient bien décidés à brûler tout ce qui n’était pas comme eux (ce qui comprend aussi bien les hérétiques, les gens trop intelligents et les féministes d’avant l’heure). Aujourd’hui, il ne reste que des pseudos-mages qui ne servent qu’à faire rire dans des émissions télés aussi minables qu’eux.

Mais si nous réapprenions la sorcellerie ? Cela ne nous permettrait-il pas de réduire drastiquement notre empreinte carbone ? Fermez-les yeux un instant et imaginez (ne fermez pas vraiment vos yeux bien sûr, c’est une image) : nos rues ne seraient plus envahies de voitures et autres véhicules polluants, tout le monde irait travailler en vélo volant, ou sur un balai pour les amateurs de Vintage. Pour les plus longues distances nous aurions des carrosses-citrouilles, ou des bus-courgettes pour les transports en commun. La multitude d’écrans, consommateurs avides d’énergie et diffuseurs de lumière bleue, serait remplacée par des miroirs magiques. Imaginez-vous sortir votre miroir de poche pour surfer sur les Annales Akashiques (mémoire cosmique garantie sans Fake News) ! En plus on ferait disparaître la malédiction de “J’ai plus de batterie, quelqu’un a un chargeur ? Non pas celui-là, le nouveau.” qui frappe chaque utilisateur d’Iphone.

On réglerait aussi la crise des hôpitaux et la pénurie de médecins en campagne : chacun ferait ses propres remèdes dans sa petite marmite dans la cheminée (pour les gens en appartement on pourrait mettre des locaux à disposition). Nous pourrions interroger les morts afin de résoudre leurs crimes, ou qu’ils puissent continuer leurs œuvres. Nous pourrions invoquer des esprits des dimensions supérieures pour avoir accès aux plus grands secrets de l’Univers (tels que “où disparaissent ces satanés chaussettes ?!”).

Alors évidemment, je reste réaliste. De telles pratiques auront besoin d’être encadrées, et de nouvelles infrastructures devront se mettre en place. La juridiction devra s’adapter également. Mais j’ai de bons espoirs que la sorcellerie règlerait pas mal de nos soucis actuels. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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LE FIL DE L’EAU Pomlodie

De la difficulté à écrire sur un thème assez random

Bon. Cette fois-ci le thème n’est pas des plus inspirants. Vraiment, que pourrais-je donc écrire sur « le

Fil meplastik », si ce n’est une envolée lyrique (*toussote*) sur l’écologie, sujet auquel je suis sensible mais je ne le maîtrise que peu, surtout en termes de pensées philosophiques ? Je pourrais aussi vous parler du septième continent, mais lorsque j’évoque ce terme, je pense d’abord au film de Michael Haneke et, malheureusement, ceci n’est pas un article censé faire une critique cinématographique : je laisse cela à nos amis de Ciném’UT. Bien sûr, il serait intéressant de se pencher réflexivement sur les propos et la personne de Greta Thunberg, mais là encore, si je suis sensibilisée, je ne m’y connais pas assez et je ne pense pas être pertinente sur le sujet. Donc, non, clairement, je ne suis pas inspirée. Comme je vous l’annonçais dans le numéro précédent, je garde sous le coude la possibilité de parler de la panne d’inspiration lorsqu’un thème ne me parle pas, mais cela a quelque chose de trop facile, ne trouvez-vous pas ?

Je me suis donc penchée sur le petit document que notre cher président nous a écrit pour justifier l’ordre des thèmes retenus ce semestre. Et il se trouve que, dans le cas présent, l’idée de parler de film plastique a pour but de sensibiliser à l’écologie dans le cadre de l’approche de Noël. Vous pourriez trouver cela quelque peu précoce, dans le sens où nous ne sommes que tout début novembre (correction : j’écris cet article tout début novembre mais en réalité il ne sera publié que dans plusieurs semaines donc ce n’est pas si précoce que ça) et qu’il nous reste encore au moins un bon mois (correction : une ou deux semaines) avant de vraiment entrer dans le vif du sujet. Mais puisque, comme vous avez pu le voir à mes parenthèses, j’écris de manière très anticipée cet article, je me sens en décalage avec vous : à l’heure où vous me lirez, vous serez peut-être en pleines préoccupations métaphysiques sur comment concilier vos convictions écologiques avec la gestion des composants plastiques (IM, sortez de là avec vos précisions détaillées sur les plastiques), tandis que, à l’heure où j’écris, tout ceci me semble bien lointain ; et puis ce n’est pas un sujet philosophique à proprement parler, même si tout est sujet -ou plutôt objet- philosophique (l’objet étant ce qui est projeté devant, quand le sujet est projeté dessous, dans le sens, tel que je le comprends, à l’intérieur de).

BREF, je tergiverse et j’écris un article vide de contenu, et il ne me reste plus que cent-cinquante mots pour injecter un peu d’intérêt à tout cela. Bon, quelques conseils pour vos cadeaux de Noël : évitez les suremballages, privilégiez les commerçants locaux, tout ça, tout ça, vous le savez mieux que moi, et puis tout le monde sait ce qu’il devrait faire mais peu de monde le fait effectivement. C’est sans doute un biais sociétal très intéressant mais d’autres que moi vous en parleront mieux que je ne suis capable de le faire. Donc tout ça pour dire que je n’ai rien à vous dire, dans ce numéro. Passionnant, n’est-ce pas ? Au fil de l’eau, il y a parfois des zones un peu trop calmes, dans lesquelles il est bon de se baigner paisiblement, en oubliant un peu ses soucis. C’est ce que je vous propose aujourd’hui : un article qui ne vous aura pas pris la tête et dans lequel vous aurez pu vous reposer.

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GARDE A VU DES INFOS FILANTES Anouk

Une avance qui constitue un retard lui-même constitutif d’une avance

Étant comme à mon habitude en retard pour la magnifique date à laquelle l’article doit être présenté,

je me demande en quoi ce retard peut constituer une avance. Avance qui, une fois contractée pourra certainement constituer un retard. Vous vous demandez de quoi il retourne ?

Voici un exemple : Les personnes qui habitent le plus loin de l’UTC, qui sont alors dépendantes des

trains, des intempéries ou encore du trafic, sont généralement les plus à l’heure. Au contraire, les personnes habitant à deux pas de cette magnifique bâtisse se retrouvent à 7h50 encore dans leur lit chaud qu’elles ne lâcheraient pour rien au monde. Ce n’est qu’à 7h58 qu’elles daignent éventuellement partir. C’est ainsi que l’avance que représentait leur proximité avec le lieu d’étude devient constitutif de leur retard, et à l’inverse, le retard que représente la longue distance à parcourir pour arriver à ce même lieu, constitue une avance. Je ne m’attends pas à ce que vous ayez tout compris. En cours de HT04, il a fallu environ à tout l’amphi vingt minutes pour saisir le concept de différence, qui soit dit en passant, n’est pas vraiment un concept.

Ce petit passage de branlette intellectuelle n’est pas très important mais il permet d’introduire de manière pédante le reste de mon article, et l’idée me plaît bien.

Je ne sais pas si vous le saviez, mais avant les années 1930, toutes les bouteilles vendues étaient en verre

et consignées. C’est seulement au tournant que constituent ces années-là que sont apparues les canettes et les bouteilles en plastique. Le but de cette opération est tout simplement de réduire les coûts pour les grandes chaînes de magasin. Cette invention marche d’ailleurs très bien puisqu’entre 1947 et 1971, on passe de 85% de bouteilles en verre vendues à 25% seulement. Par cette chute de la bouteille en verre et cette extraordinaire montée de la présence de la bouteille plastique et de la canette en métal, l’écologie se retrouve quelque peu mise à mal. On voit bien que l’avance que constituait l’apogée du plastique pour la consommation est constitutive d’un retard écologique important. Et c’est ce retard de l’éveil écologique qui permet l’avancée de toutes les inventions liées au plastique et peut être même au recyclage.

Pour aller plus loin, et pour râler un peu, les entreprises qui fabriquaient ces canettes (Co**Co**), au

moment même de l’apparition de la question écologique, augmentent le nombre de publicités montrant aux consommateurs les bons gestes de recyclage. C’est pourrait-on dire prosaïquement « du foutage de gueule ». Enfin, nous sommes (presque) habitués maintenant.

Les entreprises se sont timidement engagées à limiter leur usage de plastique dans les productions d’ici

2025, mais elles n’ont pas fait d’effort particulier pour revenir, plus drastiquement et efficacement, à la consigne. Si vous souhaitez plus d’information (et c’est une évidence), cette activité d’écriture m’a été fortement

inspirée par l’article « Le plastique c’est fantastique » sur France Culture. Alors n’hésitez pas à aller faire un tour quitte à vous perdre dans les méandres de la consommation intellectuelle sur Internet.

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RUBRIQUE CINÉ Ciném’UTC

J’ai perdu mon titre Ciném’UTC, club cinéma (pour les hérétiques qui ne connaîtraient pas), vous propose tous les 2 numéros une chronique en rapport avec le cinéma. Pour cette deuxième chronique, nous vous fournissons un panier garni de recommandations (et de Pathé Hénaff).

Et cocorico, chante le coq, notre coup de coeur de la quinzaine est un film français ! Et pas n’importe quel film : un film d’animation. Il s’agit de J’ai perdu mon corps réalisé par Jérémy Clapin. En voici en bref synopsis : Une main, délestée de son corps, s’évade d’un laboratoire et part à la recherche de son propriétaire. En parallèle, Naoufel, un jeune livreur de pizza un peu distrait, tombe sous le charme de Gabrielle (RIP Johnny). De là s’entremêlent les pérégrinations de la main dans la jungle urbaine (aka la banlieue parisienne aka La zone aka La street), des flashbacks de l’enfance de Naoufel et des tranches de vie du jeune homme.

La plastique ;-) immaculée de l’animation plonge le spectateur dans une succession de scènes envoûtantes, entre suspense, drame, romance et comédie.Le film est une

réussite particulièrement dans l’évocation des sens qui sont au coeur du récit. On le comprend aisément pour celle du toucher avec cette main qui se déplace et interagit comme un petit animal. On retrouve aussi une grande présence du son, d’une part par l'appétence de Naoufel enfant pour l’enregistrement de tout ce qui l’entourait mais aussi d’autre part, et plus étonnamment, le sound design des interactions tactiles de la main sont travaillées à la perfection et rend ce sentiment de réalisme à cette main pourtant esseulée. Chose rare dans le cinéma d’animation, ce n’est pas le Paris des cartes postales qui est représenté mais le Paris des banlieues, le Paris sale, celui qu’on ne veut pas montrer. Le réalisateur a d’ailleurs avoué s’être inspiré du génial Tokyo Godfather et de sa façon de filmer le côté “sombre” de Tokyo. Cela donne une dimension réaliste et sociale au film et permet de mieux s’identifier à cette palette de personnages qui se meuvent dans ce décor urbain.

En bref, on vous conseille également Hors Normes, le nouveau film d’Olivier Nakache et Eric Toledano (Intouchables, Le sens de la fête…), qui présente une vision pleine d’espoir et de vie d’un centre d’accueil pour autistes particulièrement difficiles. La façon de traiter ce sujet pourtant difficile de manière légère permet de le rendre particulièrement accessible, tout sauf déprimant, et de découvrir le quotidien vraiment atypique de ces centres. On est à la fois émus, attendris, amusés, et on s’attache aux personnages, sans que le film ne tombe jamais dans la caricature. Tout cela fait de cette comédie une vraie réussite.

Pour finir, et comme promis, on vous parle de la grosse sortie de ces derniers mois, à savoir Joker de Todd Phillips. Est-ce le chef d’œuvre révolutionnant le genre ? Là où le film se démarque, c’est par son opposition avec les films de super-héros traditionnels. Il traite ainsi de l’origine de la folie de son personnage, laissant au second plan l’action et le spectacle habituels. Le travail sur l’esthétique de l’image est plus poussé. En revanche, son propos reste un peu vide, ce qui le rend lent malgré l’utilisation abusive de clip-show. La performance de Joaquin Phoenix, avec son rire insupportable, est elle tout à fait convaincante. Finalement rien de révolutionnaire mais un film qui reste plutôt sympa et conviendra particulièrement à nos ami•e•s gilet-jauné•e•s.

PS : Si vous voulez retrouver des critiques d’autres films, vous pouvez visiter notre Facebook : “Cinem Utc”.

Article rédigé par Jean-Baptiste, Clément et Damien membres du formidable bureau de Ciném'UTC A19

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BOUE DE FILS ACTEURS Kumpo

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DÉBOULONNAGE LIMITE ! Valentin

Le cloud nous enfume

Alors que l’informatique est de plus en plus présente dans tous les domaines industriels et dans nos études, nombre d’écologistes et d’entreprises louent ses prétendues vertus pour optimiser nos consommations et faire un pas vers une sobriété écologique. J’ai tenté dans une précédente chronique de montrer qu’une telle vision ne se focalise que sur des applications locales et un temps court en oubliant les dynamiques de long terme jouant sur une échelle globale, qui, elles, renforcent notre système industriel destructeur. Je tenterai ici de montrer que cette vision oublie la profonde matérialité du numérique. Tout d’abord, prenons de la distance avec les discours habituellement entendus sur le sujet. Les chiffres qu’ils avancent sont souvent présentés comme pleinement objectifs, impartiaux et couvrant l’ensemble du périmètre d’étude. Or, la plupart du temps, ils ne se concentrent que sur l’utilisation des dispositifs numériques, soulignant ainsi les gains énergétiques dus à l’optimisation durant cette phase. Et délaissent les phases de production, de transport et de fin de vie, faute de données disponibles fiables1. Or, c’est dans doute là que l’impact environnemental est le plus lourd : extractions minières, terres rares, produits chimiques, transport à travers le globe et enfin absence de recyclage et de traitement des déchets. Ces chiffres manquants sont très difficiles à obtenir à cause de la complexité et du nombre des systèmes technologiques impliqués. Cependant, il est dans l’intérêt des industriels de ne pas chercher à les obtenir et de les ignorer : cela anéantirait un de leurs arguments de vente, à savoir que numérique et écologie feraient bon ménage. « Vous croyez quoi ? C’est ça le cloud ! » dit-il devant un groupe électrogène gros comme ma chambre et qui consomme 500 litres de fioul à l’heure. Voilà comment on pourrait résumer la visite que j’ai faite d’un data center, ces usines à données, et ainsi illustrer notre sujet. Derrière la phrase provocatrice de ce directeur, on comprend tout l’aveuglement dont nous sommes victimes en croyant religieusement à la « dématérialisation » du numérique. Outre les groupes électrogènes de secours, le data center était alimenté par deux lignes électriques de 90 000 volts, soit 400 kilomètres de câbles réservés uniquement à cet usage. Des batteries servaient au stockage de l’énergie, elles devaient être changées tous les cinq ans pour éviter les microcoupures, étaient au plomb, non recyclables et occupaient des salles entières. La climatisation était un des postes de consommation d’énergie les plus importants : dans les salles de stockage, la température peut monter à 80°C en quelques minutes si la climatisation s’arrête, ce qui fait fondre les cœurs des serveurs et les rend inutilisables2. L’informatique envahissant toujours plus de sphères de la vie et la quantité de données envoyées et stockées sur le réseau croissant de manière exponentielle, les data centers seront toujours plus gros et plus nombreux. Et avec eux le cortège de métaux, de terres rares, de charbon, de cuves de fioul, de câbles, de satellites, les réseaux électriques, les transports et l’économie mondialisée. L’informatique est une industrie lourde, qui nous pousse vers un monde toujours plus industriel et pollué. Espérer l’utiliser pour bâtir une politique écologique et décroissante revient à être les idiots utiles de la destruction du monde.

1 Ce sont les conclusions de l’Ademe après avoir épluché plus de 110 études sur le sujet. Voir « Potentiel de contribution du numérique à la réduction des impacts environnementaux : état des lieux et enjeux pour la prospectives ». 2 Au sujet des data centers, voir « Les data centers enfoncent le cloud » de Guillaume Carnino et Clément Marquet.

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COUP DE BD ! BD’BDEC

Salut à tous, ici la BDBDEC. Nous sommes l’association de BD de l’UTC, située à côté de l'accueil de

la BU, et mettant à votre disposition BDs, mangas, comics, romans. Et comme on a beaucoup de choix (plus de 6 000 ouvrages), on vous aide à choisir les meilleurs avec nos coups de coeur ! Cette semaine, on vous présente une cultissime BD française et un fascinant roman d’inspiration japonaise. Bonne lecture !

La Rubrique-à-Brac, de Gotlib (critique par Eugène) Salut les poussins. La BDBDEC est heureuse de vous présenter une nouvelle BD coup de cœur : La Rubrique-à-Brac (R.A.B. pour les intimes) de Gotlib. Paru initialement dans le magazine Pilote à partir de 1968, cet ouvrage rassemble des gags d'une à six pages. Et ces gags, oh ces gags… Sah, quel plaisir ! Chaque gag raconte une histoire nouvelle, faisant apparaître des personnages grotesques et humoristiques que vous pourrez retrouver dans d'autres histoires, car le comique de répétition est l’un des points forts de cette série. Par exemple, la célèbre coccinelle en arrière plan qui donne son avis sur l’action, Isaac Newton et sa fameuse pomme qui lui tombe sur la tête ce qui lui permet de déduire la loi de la gravitation universelle ou encore le professeur Burp qui vient présenter dans sa rubrique des animaux de tout genre. Vous trouverez aussi des histoires de tous les styles, faisant référence à des œuvres ou des personnes connus : des contes de fées (Pinocchio en

mauvais garçon), du western (Lucky Luke version badass), du policier (Le commissaire Bougret), des interviews, des études sur l’histoire ou des objets (l’histoire du violon), etc. Ainsi, nous vous invitons vivement à venir lire la

R.A.B. pour des tranches de rires de qualité. Les 5 tomes sont disponibles à la BDBDEC.

Le Clan des Otori, de Lian Hearn (critique par Stan) Le Clan des Otori est une série de 5 romans prenant place dans le Pays du Milieu, fortement inspiré du Japon féodal. Tomasu est un enfant vivant dans un village isolé et caché entre des montagnes inhospitalières. Élevé parmi les Invisibles qui croient en un Dieu unique, Tomasu a appris que tous les hommes et femmes étaient égaux et que tuer est un péché. Ces croyances ne plaisent pas à la classe régnante des guerriers qui glorifient la guerre et la mort au combat. Sa vision du monde est donc chamboulée quand le seigneur de la guerre Iida Sadamu massacre son village. Sauvé in extremis par un autre seigneur, Otori Shigeru, Tomasu est adopté par ce dernier et prend le nom de Takeo. Immergé dans le monde des guerriers, Takeo devra se jouer des dangers en composant avec les 3 facettes de sa vie : les croyances de son enfance, son nouveau statut de fils du clan mais aussi les étranges capacités qu’il développe et qui sont l’apanage de la Tribu, une association secrète de familles spécialisées dans

l’espionnage et l’assassinat. S’il arrive à trouver un équilibre entre ces pensées contradictoires, il sera prêt à servir les desseins de son père adoptif : tuer Iida Sadamu. Le Clan des Otori est une série de romans où s’affrontent la vision et les désirs de personnages intrigants ou passionnants. L’auteur Lian Hearn parvient à rendre logiques et compréhensibles les actions d’individus guidés par un ensemble de valeurs et de croyances du Japon féodal qui sont très différentes de notre culture occidentale. Vous trouverez les romans dans les armoires au fond à gauche en entrant dans la BUTC. Si elles sont fermées, allez gronder le permanencier du côté des BD !

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L’ARTICLE CIDÉRANT Le CID

Une fois arrivé au sein du commissariat, vous avez été pris en charge par un aimable policier, qui a accepté de vous partager le nom et le numéro de l’homme ayant contacté les secours. Ce dernier vous donne rendez-vous chez lui pour qu’il puisse répondre à vos questions. L'homme habite dans une zone pavillonnaire situé à moins d'un kilomètre de l'opéra, vous êtes accueilli par une procession de nains de jardin bordant le chemin menant

jusqu'à la porte.

⁂ Pouvez-vous me décrire comment s'est déroulée cette nuit-là ?

« Vous voulez savoir comment je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment ? La réponse est simple : le hasard. Je dînais chez des amis qui n’habitent pas très loin d'ici, et comme le repas était bien arrosé, j'ai préféré rentrer à pied. Sur le chemin, j'ai croisé ce pauvre homme qui se vidait de son sang. Je peux vous dire que ça m'a dessoûlé instantanément ! La minute d'après j'étais en train d'appeler les secours. Je suis resté avec le malheureux jusqu'à ce qu'ils arrivent et qu'ils l'embarquent. Après ça, j'ai fait ma déposition auprès de la police. »

L'ambulancier déclare que M. Zorro avait déjà perdu son œil lorsqu'il l'a pris en charge, est-ce que vous confirmez cette version des faits ?

« Honnêtement, je ne peux pas vraiment dire, je n'ai pas vraiment vu son visage. J'ai juste vu un homme face contre terre en train de se vider de son sang, et je suis immédiatement parti en courant vers une cabine téléphonique pour appeler les secours. Comme je n'ai aucune formation dans ce domaine, ils m'ont demandé de ne surtout pas manipuler la victime, donc je l'ai juste surveillée quelques minutes, le temps qu'ils arrivent. »

Avez-vous vu quelque chose d’autre cette nuit-là, un détail que vous auriez omis de mentionner ?

« Il y a bien une chose qui n'est pas mentionnée dans ma déposition. Quelques minutes avant de tomber sur le pauvre M. Zorro, j'avais croisé une personne allant précipitamment dans la direction opposée. Même s’il faisait sombre, je suis certain de l'avoir reconnue, c'était ma professeure quand j'étais en cuarto grado. À l'époque, c'était déjà une vieille harpie qui haïssait tout le monde. Tous ses anciens élèves préfèrent changer de trottoir que de la croiser. Elle est parfaitement capable de poignarder un homme dans la rue et de lui arracher son œil. »

Pourquoi ne l'avez-vous pas signalé à la police ?

« Sur le moment, je venais de tomber sur un homme mourant, il y avait du sang partout, la rencontre précédente m'était complètement sortie de la tête. C'est le lendemain matin que j'y ai repensé. Vous allez peut-être me prendre pour un fou, ou un lâche, mais j'ai peur qu'elle me surveille. C'est une psychopathe vous savez ? Et si jamais elle se rend compte que je l'ai dénoncée à la police, je ne donne pas cher de ma peau. Je prends déjà un risque rien qu'en acceptant de vous parler. C'est parce que vous les détectives êtes en civil que je me suis dit que c'était un risque que j'étais prêt à prendre. »

Pourriez-vous me fournir son nom et un moyen de la contacter ?

« Vous voulez lui parler ? C'est une très mauvaise idée, mais il s'agit de la señora Maria de los Santos. Je pense que vous pouvez toujours trouver son numéro auprès de ses anciens collègues. Si je peux vous donner un conseil, évitez à tout prix qu'elle comprenne que vous la suspectez, votre survie en dépend. Et surtout, ne lui dites pas que c'est moi qui vous ai dirigé vers elle, c’est ma vie qui est en jeu. »

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PERLES D’IMPRO Profit’Rôle

BOP'S Les Lecteurs FQ05

“On est à du 10 puissance et des bananes, on va pas aller chercher les 10 puissances moins poupouille” CM13

“Vous avez déjà mangé des petites fourmis noires ? Non ? Faites-le !” FQ05

“Et là, on va mettre le doigt là où la main de l’Homme n’a jamais mis le pied” SR06

“Moi aussi j’aimerais bien laisser mes affaires et me casser, je suis pas sûr de pouvoir” NP90

“Vos courbes, ce n‘est pas la bible, ça se discute”

《 Bah dis le si ça te fait chier ! - D’un côté oui, et de l’autre côté… oui aussi ! 》

《 C’est votre fils ? - Euh oui mais… il va mourir en fait là…

- Ah ouais il est con non ? - Ah oui, il est très con... 》

《 J’appelle le 17. Oui allô ? - Raccroche direct mon pote !

- Bonjour ! Je raccroche ! 》

《 Bonjour, en fait c’est lui monsieur Ribo, pas moi, moi je suis monsieur Gonchon, j’oublie toujours. 》

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LA TOUILLETTE, L’ARTICLE QUI SE MOUILLE Ulysse Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur

La précarité tue

Le vendredi 8 novembre devant le CROUS de Lyon, un étudiant s’asperge d’un liquide inflammable et s’allume, espérant rallumer la flamme de la lutte étudiante qu’il ne peut plus maintenir. Anas a tenté de se suicider suite à la suppression de sa bourse, le laissant sans ressources, sans moyens de se nourrir, sans logement, sans rien.

Son terrible geste, Anas l’explique dans un message relayé par le syndicat Solidaires dans lequel notre camarade militait. Le contenu de cette lettre ouverte est évidemment politique et accusateur. Ce qui a motivé son geste est d’ouvrir les yeux d’un système universitaire bureaucratique, gestionnaire, économe et insensible aux étudiants dont il a la responsabilité. Il pointe du doigt la politique néo-libérale, les privatisations, le manque de moyens ainsi que les orchestrateurs qui, selon lui, sont Macron et ses prédécesseurs. La fin de sa lettre est très claire : Il appelle à continuer la lutte pour les conditions étudiantes et du citoyen en général, à lutter contre le fascisme et le FN et met en avant l’auto-gestion et le socialisme.

Heureusement, Anas fut emmené à l'hôpital où il est désormais entre la vie et la mort mais l’étincelle à atteint le baril de poudre : de nombreuses manifestations spontanées furent déclenchées, le mardi suivant des rassemblements furent organisé devant les CROUS de France et un appel à participer à la grève générale du 5 Décembre fait entrevoir une convergence des luttes tant attendue.

La ministre de l’éducation supérieure ainsi que le secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse ont réagi sur cette tentative de suicide via un communiqué officiel : suite aux dégradations du portail du Ministère de l’éducation supérieure, ils condamnent les rassemblements. Pas un mot pour notre camarade, à l’image d’une administration froide et à la recherche de l’ordre.

En effet, plus les réformes avancent et plus nos services publics se transforment en outil de flicage. A la recherche d’économies et de bons résultats, les CROUS, les hôpitaux, les écoles et autres deviennent des machines : couper les aides, réfléchir après. L’humain n’est plus qu’un coût à réduire, à supprimer. J’ai longtemps hésité à insulter notre chère ministre et notre gouvernement pour leur je-m’en-foutisme flagrant pour Anas et leur persistance à croire que “responsabiliser” les étudiants et les structures est une solution viable mais je n’en ai ni la force, ni l’envie.

Aujourd’hui, il est important de rappeler que les étudiants sont de plus en plus précaires, que, de part notre dépendance à l’université, nous sommes tous concerné.e.s. Non, 550 euros par mois, ce n’est pas assez pour vivre. Non, avoir un emploi n’est pas une solution viable pour réussir ses études. Non nous ne sommes pas des branleurs.

Selon l’INSEE, les étudiants sont plus pauvres qu’il y a dix ans, il y a 50% d’entre nous qui doivent être employés pour maintenir la tête hors de l’eau et la grande majorité d’entre nous dépendent des parents. Nous vivons tous en équilibre sur un fil entre études et pauvreté et c’est ensemble qu’il faut s’organiser pour lutter, lutter contre un système qui se satisfait de considérer l’étudiant comme pauvre.

Alors vive la lutte, vive l’auto-gestion et vive le socialisme

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VISIONS PRISMATIQUES Léa

La thérapie. Inspiré de Troisième Humanité de B.Werber

« Installez-vous confortablement. Fermez les yeux et respirez profondément. » Après une courte pause, le docteur reprit :« Dans un premier temps, pouvez-vous m'expliquer ce qui vous a motivé à venir me voir ? »

La patiente prit une grande inspiration. Puis se concentra sur les suivantes, en essayant de les ressentir pleinement.

Le calme régnait dans la pièce. Les rideaux étaient fermés. Une seule lumière était allumée dans un coin du bureau. L'arrangement des meubles, mêlé au crépitement du feu dans la cheminée rendait l'atmosphère intimiste et permettait de la mettre en confiance.

Après de longues secondes, elle prit la parole : « Ils me mènent la vie dure, vous savez ? Je les sens. A chaque instant, ils commettent une nouvelle erreur. Ils sont si naïfs ! Ils ne mesurent pas l'incidence de leurs actions ! Pourtant, je leur envoie des messages… mais ils les ignorent toujours. Ils se leurrent dans leur confort et ne veulent pas prendre leur part de responsabilité. Il leur faudrait comprendre, mais je commence à croire que cela est impossible pour eux.

J'avais placé de grands espoirs en eux. Pour moi, ils étaient l'espèce parfaite pour me protéger. Depuis que cette météorite m'est tombée dessus, je n'avais qu'une obsession : il fallait que je trouve un moyen de me protéger d'une nouvelle agression. Cependant, je ne pouvais pas fabriquer un bouclier par moi-même. L'atmosphère était tout ce dont j'avais été capable par le passé pour faire barrière aux rayons meurtriers du Soleil. Je savais qu'il me fallait de l'aide. J'ai donc décidé de trouver le candidat parfait ! Celui qui serait capable de concevoir quelque bouclier ou mécanisme de défense contre les attaques venues de l'espace.

Pendant de longues années, j'ai étudié les espèces me peuplant. Parmi elles, seul un mammifère faisait l'affaire. Bien que chétifs et faibles en apparence, les hommes étaient dotés de qualités insoupçonnées : leur capacité à résoudre les problèmes et leurs pouces préhenseurs qui leurs permettaient de saisir et de fabriquer des outils. Bien sûr, les individus de cette espèce n'étaient pas très évolués et il m'a fallu attendre un peu, espérer qu'aucun soldat ne viendrait à nouveau meurtrir ma peau.

Les hommes évoluaient vite, et en seulement 30 000 ans, ils commencèrent à construire des systèmes évolués pouvant aller dans l'espace. Mais j'en attendais plus ! Ils ne devaient pas me décevoir ! Ils devaient me protéger ! Cependant, ils n'ont jamais trouvé le moyen de communiquer avec moi. Je commence à croire qu'ils n'ont pas pris conscience de mon existence. Pour eux, je ne suis qu'une masse inerte sur laquelle ils se déplacent et dans laquelle ils pompent leurs ressources.

M'entendez-vous bien ? Je les ai aidés à survivre ! Je les ai aidés à évoluer en mettant sur leur chemin des obstacles leur permettant de progresser dans leur intelligence et leur technique. Toujours plus ! Je me suis sacrifiée pour eux ! Je les ai laissés pomper mon sang, mon essence de vie ! Et aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire… ils ne voient pas plus loin que leur petit monde, ne pensent pas aux autres espèces.

Alors oui, il y a des mouvements qui se mettent en place, des idées qui vont dans le sens de la protection des êtres vivants, dans le sens de ma protection.

Mais j'ai perdu espoir docteur. Je ne crois plus en eux. Ils nous mènent à notre perte, tous ensemble. »

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LE JEU DU COIN Le Coin du Joueur

Dice Forge

Attention, cet article n'est pas un article sur le monopoly. Ici Le Coin du Joueur, plus connu sous le nom de Play'UTC, et, pour les moins perspicaces d'entre-vous, on va vous parler de jeux de société. Vous n'aurez probablement pas entendu parler auparavant des jeux que l'on va vous présenter mais si par hasard cette critique a su attiser votre curiosité, je rappelle que l'ensemble de nos jeux sont empruntables gratuitement.

Dice Forge, c’est avant tout un jeu où on lance des dés. Je conçois que pour ceux qui n’ayant jamais pratiqué cette activité cela peut sembler un fait relativement anodin. Laissez-moi donc vous partager cette vérité éclairée, cet enseignement sur lequel tout le monde peut être d’accord, des alcooliques gallois aux collectionneurs de plastique hors de prix en passant par les explorateurs de donjons : les dés, c’est la vie. Lancez-en !

Ici, vous aurez la joie de lancer vos dés aux tours de chaque joueur, accumulant ainsi des ressources que vous pourrez dépenser durant le vôtre. Ces ressources vous permettront à la fois d’obtenir des cartes vous octroyant un avantage pour la partie mais surtout de pouvoir acheter de nouvelles faces à vos dés afin de remplacer les anciennes. Parce que même si lancer des dés c’est bien, lancer ses dés c’est mieux. Ainsi, ce sera à vous de choisir à quoi ressemblera votre aléatoire : est-ce que vous tenterez de réduire au maximum les dégâts en cas de malchance ou bien au contraire accepterez une très forte variance en faisant confiance à votre talent ? On est néanmoins ici sur un jeu ayant plus de profondeur que de simplement constater qui est le plus chanceux. Vous aurez en effet toujours de nombreuses options durant votre tour et il faudra donc effectuer un choix judicieux afin de trouver un compromis acceptable entre ce qui vous avantage et ce qui désavantage vos adversaires.

JEUX I

Mots-mêlés : Villes de Provence

Trouvez la solution sur : https://assos.utc.fr/lefil/articles/

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JEUX II

Picross Noircissez les cases pour révéler l'image ! Exemple : 4ème colonne : 12 3 => indique qu'il y a une séquence de 12 cases noires et une séquence de 3 cases noires dans la même colonne. Il y a au moins une case blanche entre deux séquences d'une même ligne ou colonne. Trouvez la solution sur : http://assos.utc.fr/lefil/article/

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