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PUBLI-REPORTAGE | 2 | DSFM 20 ANS

Des parents

UNIs PoUr LUTTer

Septembre 1994 : la Division scolaire franco-manitobaine ouvre ses portes. Une grande victoire pour lesparents et la communauté franco-manitobaine, après une lutte acharnée de plus de 20 ans!

La route vers l’inauguration de la Division scolairefranco-manitobaine (DSFM) en septembre 1994n’a pas été tranquille, et ce jusqu’aux derniersmoments. Pourtant, l’éducation en français auManitoba remonte à loin dans l’histoire!

« Au Manitoba, le système scolaireconfessionnel francophone était inscrit dans laConstitution au 19e siècle, rappelle l’historienneJacqueline Blay. Les francophones avaient leurgestion scolaire jusqu’en 1890, quand legouvernement a repris le contrôle sur tout. »

La situation s’aggrave encore avec la LoiThornton en 1916, qui interdit toutenseignement en français. Celui-ci restait toléréentre 1890 et 1916.

« Coupés de deux outils identitaires, leur langue

et leurs écoles, les francophones ont commencéà boîter, poursuit l’historienne. La naissance dela DSFM répondait donc à un besoin de longuedate dans la communauté franco-manitobaine. »

DU frANçAIs eN ThÉorIe

C’est finalement en 1971, avec la Loi 113 dugouvernement Schreyer, que l’enseignement enfrançais redevient possible au Manitoba. Maisl’anglais est partout et empêche lesopportunités d’éducation en français.

« Pour enseigner en français en 1971, il fallaitdemander la permission des commissaires de sadivision scolaire, précise Jacqueline Blay. Et ce,juste pour une classe! Et comme la majorité des

commissaires étaient anglophones, la prise deconscience a été brutale pour les francophones.La bataille était déclarée. »

« On s’est réveillés, affirme le président de laSociété franco-manitobaine (SFM) de 1982 à1984, Léo Robert. On a mis sur piedl’Association des directeurs d’écolesfrancophones (ADEF) et les Éducatrices etéducateurs francophones du Manitoba (EFM) àla fin des années 1960, et on a commencé àrêver d’un réseau d’écoles françaises où onélirait nos commissaires. »

Dans les écoles où les francophones étaientnombreux, comme l’École Taché ou l’ÉcolePrécieux-Sang, le personnel enseignant a posédes gestes forts pour revendiquer l’éducation enfrançais.

CRÉATION }mots

DU DIreCTeUr eT DU PrÉsIDeNT

bernard LesAge, président

de la Commission scolairefranco-manitobaine

« Vingt ans après sacréation, la DSFM a su sepositionner comme unedivision scolaire viable quirépondait de façonexemplaire au mandat queles parents lui avaientconfié. Au niveau desinscriptions, descommunautés scolairescomme de laprogrammation qui répondmieux aux besoins desélèves dans chacune de nosécoles, partout le bilan estpositif. La DSFM fait mêmel’envie des autres divisionsscolaires avec son arrimagede la petite enfance. La tâchequi nous avait été confiée

était énorme mais nous avons déjà accompli énormément! »

Alain LAberge, directeur général

de la Division scolairefranco-manitobaine

« Déjà 20 ans… Que dechemin parcouru depuis cematin du 31 août 1994 qui avu les premiers élèves de laDivision scolaire franco-manitobaine (DSFM) foulerle seuil de leurs écoles.Après de longues années delutte et grâce au travailacharné de plusieursparents, intervenants etorganismes, les Franco-Manitobains se sont offert leplus beau cadeau possible :la gestion administrative deleurs écoles. Au fil des ans,l ’école a changé, elle aévolué, mais une prioritéimportante demeure : offrirune éducation de qualité à

nos élèves. À ce sujet, les succès des écoles de la DSFM sont unesource de fierté pour l’ensemble de notre communauté. Soyonsfiers de ce que nous avons accompli et continuons notre bontravail. »

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PUBLI-REPORTAGE | 3 | DSFM 20 ANS

« J’étais directeur de l’École Précieux-Sang, dansla Division scolaire Norwood, dans les années1980, se souvient Raymond Bisson. Le lendemaind’une réunion où la commission scolaire avaitrefusé que l’École Précieux-Sang devienne uneécole homogène française à 100 %, tout lepersonnel de l’école a été “malade” la mêmejournée! C’était clair qu’on voulait une éducationen français dans un système autonome et gérépar les francophones. »

Gérés par des anglophones, évalués par dessurintendants unilingues anglophones, lesenseignants francophones restaient en effet à lamerci du bon vouloir des anglophones, malgréleur droit d’enseigner en français.

« Seulement une division scolaire était contrôléepar des francophones, celle de la Rivière-Rouge,et ce n’était pas garanti que des francophonescontinueraient à y être élus commissaires,précise Léo Robert. Dans les autres divisions,même à Saint-Boniface, on était chanceux s’il yavait un francophone parmi les commissairesélus. »

Les PAreNTs PreNNeNT Le DossIer

Si des enseignants francophones ont posé desgestes forts, les parents francophones duManitoba n’étaient pas en reste.

« Comme parents, ça nous inquiétait beaucoup dene pas avoir notre mot à dire, confie le Franco-Manitobain Gilbert Savard. Avec la Fédérationprovinciale des comités de parents du Manitoba(FPCP) dont j’étais alors président, on est partisrallier les parents francophones de partout dansla Province à la cause de l’éducation en français.C’était un travail énorme de sensibilisation etd’information, mais on a réussi à les entraînertous derrière nous. »

La FPCP, aujourd’hui Fédération des parents duManitoba (FPM), a d’ailleurs été créée en 1976avant tout pour la lutte pour la gestion scolaire.Elle s’appelait alors Comité de parents provincialet constituait le premier vrai mouvement deparents au Canada.

« La SFM a essayé de revendiquer, mais chaquefois, on nous renvoyait qu’on avait déjà obtenudes classes en français alors de quoi se plaignait-on?, raconte le directeur général de la SFM aumoment de la création de la FPCP, RaymondPoirier. La SFM a donc facilité la création de laFPCP. La Charte canadienne des droits et libertésdonnait aux parents le droit à l’éducation enfrançais pour leurs enfants, et on ne pouvait pasleur répondre à eux qu’on leur avait déjà donnéquelque chose!

« Ça a été l’une de nos meilleures décisions delaisser le dossier au mouvement de parents,affirme-t-il. Ça devenait des parentsrevendiquant leurs droits, plutôt qu’unorganisme encore têteux de services! »

Parent engagé, Gérard Lécuyer a contribué à lamobilisation des parents dans toutes lescommunautés francophones, dans le butd’obtenir la gestion scolaire. « C’était essentiel,voire urgent, qu’il y ait le plus grand nombrepossible de parents, et qu’il y ait un consensussur la question, indique-t-il. Pour y arriver, laFPCP a effectué une consultation soutenue descomités de parents sur presque deux ans, pourdiscuter de leurs défis, besoins et d’une visionpour l’avenir. Dans certaines communautés quin’avaient pas de comités de parents, il a fallumousser l’intérêt, en sollicitant la participationde jeunes parents.

« Les parents ont réussi leur coup, puisqu’àl’assemblée annuelle de 1991 de la FPCP, uneliste exhaustive de résolutions qui misaient surl’obtention de la gestion scolaire a été adoptée

sans difficultés, poursuit-il. Nous étionsunanimes dans nos objectifs. »

La FPCP a alors initié une poursuite judiciairecontre le gouvernement provincial pour ne pasavoir respecté les droits des parentsfrancophones, puis s’est heurtée à un reversinattendu.

« Selon la Cour d’appel du Manitoba, l’article 23de la Charte canadienne des droits et libertés nedonnait pas droit à la gestion scolaire pour lesfrancophones, rapporte Jacqueline Blay. C’étaitun revers, mais les parents restaient contents. Ilspouvaient désormais aller en Cour suprême duCanada, ce qui est mieux pour clore vraiment undossier! »

Finalement, en 1993, la Cour suprême du Canadaa donné raison à la FPCP. Avec le projet de loi 34visant à modifier la Loi sur les écoles publiques,les parents francophones du Manitobaobtiennent le droit exclusif de gérer leurs écoleset l’éducation en français partout dans laprovince, pour ceux pour qui c’est la languepremière.

LUTTer jUsqU’à LA DerNIère heUre

« Jusqu’au dernier moment, on n’était pas sûrs degagner, se rappelle Gilbert Savard. Mais dansd’autres provinces, des causes comme la nôtregagnaient donc ça nous donnait de l’espoir.C’était comme une vague qui se répandait. »

Et même après la décision de la Cour suprême duCanada, « la Province était encore récalcitrante »,déplore-t-il.

« Le gouvernement nous a d’abord proposé deformer une seule commission scolairefrancophone à l’urbain, ajoute Gérard Lécuyer.C’était une idée absurde, qui ne cadrait pas avecle jugement de la Cour suprême du Canada. Ilfallait à tout prix inclure les communautésfrancophones en région. La FPCP n’a pas tardé àindiquer à la ministre de l’Éducation de l’époque,Rosemary Vodrey, combien elle estimait que laProvince ne respectait pas les droits desparents. » Le gouvernement a vite changé sonfusil d’épaule, mais la Province a toutefois« imposé aux parents un processus assez lourdoù les parents devaient voter s’ils voulaient fairepartie de la DSFM ou non, indique Gilbert Savard.

« Mais la réponse des parents a été renversante!,se réjouit-il. C’était un accord massif, plus de90 % des parents voulaient la DSFM, et même100 % par endroits! Ce fut un long processus,mais tous nos efforts avaient valu la peine! »

Se doter de la gestion scolaire, « c’est une desmeilleures choses qu’on ait faites commecommunauté, conclut Raymond Poirier. C’estnotre outil le plus important. Si mes petits-enfants parlent français aujourd’hui, c’est grâce àça. Avant, tu avais beau parler en français à tesenfants à la maison, ils s’assimilaient dès qu’ilsarrivaient à l’école! »

« Le combat, même après 20 ans, doit sepoursuivre, insiste toutefois Gérard Lécuyer.L’avenir dépend du présent, comme le présentdépend du passé. Quand tu crois avoir tous lesacquis, c’est là que tu es tenté de te reposer surtes lauriers. Or pour que la DSFM demeure aussipertinente et innovatrice qu’elle l’estprésentement, il faut demeurer militant.L’engagement des parents va assurer la qualitéde l’éducation, et servir d’exemple aux jeunesgens. La vigueur de la communauté dans sonensemble en dépend. Si on perd l’esprit militant,on perdra le reste. »

raymond bIssoN

gérard LÉCUYer

raymond PoIrIer

Léo roberT

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PUBLI-REPORTAGE | 4 | DSFM 20 ANS

La Division scolaire franco-manitobaine est partie de rien, mais grâce à l’enthousiasme de son personnelet l’appui de la communauté francophone, elle est aujourd’hui devenue un éducateur de choix.

Quand, en 1993, la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) a obtenu le droit légald’exister après des années de revendications, toutrestait à faire.

« Les premiers mois de la DSFM, on faisait 40 à60 heures de travail bénévole par semaine!, sesouvient le premier président de la Commissionscolaire franco-manitobaine (CSFM), LouisTétrault. On n’avait rien en place et tout à faire.Mais l’énergie et la joie de la populationfrancophone étaient incroyables. »

« On arrivait dans des bureaux vides, renchérit lacoordonnatrice de l’orthopédagogie en 1994aujourd’hui coordonnatrice du cycle jeune enfance,Joanne Dumaine. Il fallait trouver des tables, deschaises, des crayons, tout. Les divisions scolairescédantes n’avaient rien cédé en dehors des écoles. »

En 1994, la DSFM rassemblait 20 écoles etaccueillait plus de 4 600 élèves. Son bureaudivisionnaire était à Saint-Boniface. Il a étédéménagé à Lorette en 1996.

CRéER L’uNITé

L’une des premières tâches de la DSFM fut de créerune unité parmi ses écoles et ses enseignants, quivenaient tous de divisions scolaires différentes, avecdes effectifs scolaires, des pédagogies, des salairesou encore des conditions de travail différentes.

« C’était un échéancier infaisable, affirme LouisTétrault. On devait assurer la rentrée de septembre1994, offrir un poste semblable à celui qu’ilsquittaient à plus de 500 éducateurs et personnel de

soutien, négocier 21 ententes collectives, et ce avecseulement un chèque de 560 $ de la Province! »

« On n’avait pas non plus de système de transport,ajoute le premier directeur général de la DSFM,Raymond Bisson, après Antoine Fréchette qui avaitassuré l’intérim entre le projet de loi 34 officialisantla création de la DSFM et la nomination de sonpremier directeur général. C’était un vrai défid’assurer les mêmes services partout. Et je n’avaismême pas d’adjoint! »

Malgré tout, 100 % du personnel éducateur a fait lechoix de la DSFM et dès la deuxième année, cettedernière comptait quelque 200 élèves de plus,« une augmentation considérable pour unepopulation franco-manitobaine quand même assezlimitée! », souligne Raymond Bisson.

« En ville, je ne me suis pas sentie lésée, au contraire!,déclare l’enseignante et directrice adjointe à l’ÉcoleLacerte de 1994 à 2006 puis commissaire à la CSFM,Lefco Doche. J’étais très enthousiaste. Mon monded’avant, l’École Lacerte, l’École Taché et le CollègeLouis-Riel, s’agrandissait avec la DSFM! »

L’unité s’est encore renforcée en 1995 avecl’adoption d’une devise pour la DSFM, « Apprendreet grandir ensemble », puis d’un logo en 1996.« Encore aujourd’hui, ce logo nous rassemble, nousunit, assure Lefco Doche. On y est tous associés,comme à un drapeau pour un pays. »

Dans sa première décennie, la DSFM a par ailleursouvert plusieurs nouvelles écoles françaises partoutdans la province. « C’était une phase d’agrandissementphysique car on voulait que toutes les régions avecune forte communauté francophone aient accès à uneécole française », explique le directeur général de laDSFM de 1997 à 2003, Léo Robert.

Ainsi, une école a ouvert à Laurier en 1995, uneautre à Saint-Claude en 1998, deux autres à Saint-James et Saint-Vital en 2002, une à Shilo en 2004, etune école secondaire à Saint-Vital en 2007. LaDSFM compte aujourd’hui 23 écoles.

uNE PROgRAMMATION dE quALITé

En parallèle de l’importance d’établir l’unité et lacrédibilité de la DSFM, sa programmation a aussiété une priorité dès le début.

« Il fallait créer une programmation uniforme aumoins aussi bonne voire meilleure que dans lesautres divisions scolaires pour rassurer les parents »,se souvient le directeur de la programmation et duperfectionnement professionnel de la DSFM d’août1994 à juin 2001, Roland Pantel.

De plus, « il fallait développer une programmationculturelle spécifique à la DSFM car elle a un mandatidentitaire, avec beaucoup d’occasions données auxélèves de se rencontrer et de vivre en français, etune phase d’accueil car les ayants droit qui nousarrivaient n’avaient pas tous les mêmescompétences en français », ajoute-t-il.

Si les bases de la programmation actuelle de laDSFM ont donc toutes été jetées dès ses débuts en1994, elle a tout de même évolué en 20 ans engardant toujours le même maître-mot : qualité.

« Un des moments importants de l’histoire de laDSFM a été le lancement du projet Prévention etintervention en lecture et en écriture (PILE) en1995, estime le membre du personnel enseignantpuis de direction scolaire de 1995 à 2004 puis

ÉVOLUTION }partie de rien,

ARRIvéE LOIN!

Lefco dOCHELouis dRuwé

Joanne duMAINERoland PANTEL

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PUBLI-REPORTAGE | 5 | DSFM 20 ANS

directeur général adjoint – Programmation et Servicesaux élèves de la DSFM, René Déquier. C’était toute unenouvelle philosophie visant à développer la lecture leplus tôt possible. »

Plus récemment, la DSFM a aussi fait de la numératieune priorité de sa programmation académique àtravers le projet PRIME.

Un autre moment clé a été « la mise sur pied de lamaternelle à temps plein, d’abord dans trois écoles en1999 puis partout en 2003, ajoute-t-il. On voulaitintervenir en français auprès des enfants le plus tôtpossible. Aujourd’hui, pour les mêmes raisons, on alancé un projet de prématernelle à temps plein. »

Par ailleurs, avec l’Internet à la DSFM dès 1996, « lapédagogie en classe a beaucoup changé, observe RenéDéquier. Elle est devenue plus interactive ».

Enfin, depuis la fin des années 1990, la DSFM appuiel’apprentissage chez ses élèves du secondaire, un choixrenforcé aujourd’hui par la mise sur pied d’unprogramme de métiers.

« Chacun de nos élèves qui le souhaite peut devenirapprenti pour un employeur qualifié, à la place d’un coursfacultatif, explique le coordonnateur du programme desmétiers de la DSFM, Marc Charrière. Les heures de travailaccumulées comptent comme crédits et par la suite, auniveau postsecondaire, le gouvernement finance lamajorité des cours et offre de l’assurance-emploi! »

Au sERvICE dEs éLÈvEs

Une autre grande priorité de la DSFM a toujours été lesservices aux élèves. Dès 1994, une équipe dirigée parLouis Druwé s’y est attelé.

« Nos cliniciens, nos orthopédagogues et nosorientateurs travaillaient avec les directions d’écolepour développer une philosophie commune centréesur les services aux élèves quels que soient leursbesoins, raconte Louis Druwé. On a même dû créer cesservices dans les petites écoles qui n’en avaient pas.

« C’était un gros travail, confie-t-il. On a passé les deuxpremières années sur la route pour établir cetteculture-là! »

Membre de son équipe, Joanne Dumaine précise qu’àl’époque, « la Province parlait déjà d’intégration desenfants dans la salle de classe, quel que soit le besoin. Iln’y a donc jamais eu de classe spécialisée à la DSFM ».

Outre le besoin, les services aux élèves se sont penchéssur la petite enfance en initiant les premiers Centres dela petite enfance et de la famille (CPEF) en 2004. LaDSFM a aussi lancé le service Premiers pas dans l’Ouestde la province, par lequel une orthophoniste évaluaitles enfants avant même leur entrée à l’école pourmieux anticiper les difficultés potentielles.

« On prenait la notion de services aux élèves au senslarge, précise Louis Druwé. C’était tout ce quipermettrait à l’enfant d’avoir du succès. »

L’équipe de cliniciens s’est agrandie au fil des ans,offrant une plus grande variété d’expertises, mais « çaa toujours été un défi d’obtenir des professionnelsfrancophones, déplore Joanne Dumaine. L’accès auxressources en français, quelles qu’elles soient, atoujours été un défi ».

La DSFM a aussi développé, dès 2002, un serviced’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants carleur nombre augmentait dans les écoles, notamment àWinnipeg. « Une année notamment, il y a eu quelque30 inscriptions de nouveaux arrivants à l’École Tachéet à l’École Précieux-Sang en même temps!, rapporte ladirectrice des Services aux élèves à la DSFM depuis2011, Christelle Waldie. Les écoles avaient alors besoind’appui.

« Les nouveaux arrivants n’arrivent pas tous dans lesmêmes conditions, poursuit-elle. On a mis en placeavec l’aide de la Province et de plusieurs organismescommunautaires des outils pour mieux les accueillir etaccompagner les écoles dans leur intégrationprogressive à notre système scolaire. »

En 20 ans, la DSFM a su asseoir sa crédibilité à tous lesniveaux auprès des parents, de la communauté et dugouvernement. « La DSFM peut être fière d’elle-même,et la communauté fière de sa DSFM, conclut LefcoDoche. On est venus de loin, mais on est arrivésvraiment loin! »

La prématerneLLe,

uN INvEsTIssEMENT à LONg TERME

L’un des deux derniers projets pilotes dela Division scolaire franco-manitobaine(DSFM), la prématernelle à temps plein,connaît un grand succès là où elle estdisponible et fait l ’envie des autresdivisions scolaires manitobaines.

Le service, quiconsiste àscolariser àtemps plein enprématernelleles enfants dequatre ans, aété commencéen janvier 2014dans quelquesécoles pilotes. Ilest disponible cette année 2014-2015 àl’École/Collège régional Gabrielle-Roy à Île-des-Chênes, à l’école Jours de Plaine àLaurier, et à l’École communautaire Saint-Georges à Saint-Georges.

« Le projet pilote de prématernelle est uneinitiative de la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM), explique le directeurgénéral adjoint de la DSFM –Programmation et Services aux élèves,René Déquier, en partenariat avec lesCentres d’apprentissage de la petite enfance(CAPE) locaux. »

Ce sont les diverses recherchesscientifiques au sujet de la petite enfancequi ont décidé les commissaires à agir.La DSFM a même accueilli chez elle unspécialiste de la petite enfance, le Dr Fraser Mustard.

« Les recherches au niveau dudéveloppement du cerveau disent qu’il estimportant d’intervenir auprès des enfantsaussi jeunes que possible, rapporte RenéDéquier. C’est déterminant pour le niveauacadémique, mais aussi pour d’autresdomaines de vie. »

En effet, « les connexions dans le cerveau sefont entre zéro et cinq ans, précise-t-il. Laprématernelle est donc un investissement àlong terme car si on ne dépense pasd’argent sur les enfants de zéro à cinq ans, ilfaudra en dépenser beaucoup plus pour lesaider quand ils seront adultes! Enparticulier chez nous à cause del’environnement majoritairementanglophone et le manque de services enfrançais! »

Le projet pilote de prématernelle à tempsplein n’est pas un acte isolé à la DSFM. Cettedernière a toujours beaucoup appuyé lapetite enfance. Elle est un partenaire de laCoalition francophone de la petite enfancedu Manitoba et compte pas moins de14 Centres pour la petite enfance et lafamille (CPEF) dans ses écoles.

Pour l’heure, « la réaction des parents auprojet pilote de prématernelle à temps pleinest très positive, se réjouit René Déquier. Ily a une grande demande car ces services-làmanquaient dans les communautés. Lesparents ont conscience qu’on veut offrir lemeilleur service possible pour leurs enfantsdonc ils nous font confiance ».

La prématernelle à temps plein estcomplémentaire d’autres services à la petiteenfance disponibles. L’un ne remplace pasl’autre. L’accès à une multitude de servicesen français pour la petite enfance pourraitmême être la clé de la survie de lacommunauté franco-manitobaine!

La DSFM prévoit mener des étudescomparées pour évaluer avec précisionl’impact d’une scolarisation enprématernelle à temps plein sur le niveauacadémique et le développement global del’enfant.

« On a commencé en 2013-2014 par un courspour les 9e années d’exploration des métiers liésaux technologies des industries lourdes, où lesélèves touchent un peu à tout, et cette année onajoute un cours de principes de base encharpenterie pour les 10e années », révèle lecoordonnateur des programmes de métiers de laDSFM, Marc Charrière.

La mise sur pied du programme, qui a attiré32 élèves en 2013-2014 et 96 en 2014-2015, estle produit d’un sondage de satisfaction réaliséauprès des parents et des élèves de la DSFM.

« On avait mis l’emphase sur les métiers car lesparents nous posaient souvent la question, confie Marc Charrière. Avec le sondage, on a eneffet découvert que les métiers étaientimportants pour eux, notamment la charpenterie,la mécanique, l’électricité et les arts culinaires.

« Un autre facteur a été la grande demanded’emploi dans les métiers spécialisés ettechnologiques, ajoute-t-il. On prévoit unepénurie d’employés dans les prochaines années,et les élèves de la DSFM ont droit à une formationen français dans ces métiers. La Commissionscolaire franco-manitobaine (CSFM) a doncpoussé le projet. »

Les cours des métiers sont répartis entre 60 % de

théorie qui se passe dans les écoles et 40 % depratique qui a lieu dans les ateliers du ManitobaInstitute of Trade and Technology (MITT), unpartenaire de la DSFM dans ce dossier.

Pour le moment, le programme de métiers n’estoffert que dans quatre écoles, le Collège Louis-Riel et l’École Saint-Joachim pour les deuxniveaux, et l’École communautaire Réal-Bérard etl’École régionale Saint-Jean-Baptiste pour les9e années seulement.

« À long terme, on voudrait que les métiersfassent partie de l’éducation de tous les élèves,même les plus jeunes, qui pourraient avoir descours d’introduction, conclut Marc Charrière. Cedossier continuera à se développer et à évoluer. »

des métiers à ExPLORER

La Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) développe depuis la rentrée 2013 unprogramme de métiers pour les élèves de 9e et 10e années, le seul en français au Manitoba.

Marc CHARRIÈRE

René déquIER

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PUBLI-REPORTAGE | 6 | DSFM 20 ANS PUBLI-REPORTAGE | 7 | DSFM 20 ANS

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PUBLI-REPORTAGE | 8 | DSFM 20 ANS

La création, en 1994, de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) a mis fin à l’époque des grandesquerelles entre les parents souhaitant des programmes etdes écoles complètement françaises et ceux qui s’yopposaient, ainsi que les francophones et les commissionsscolaires des nombreuses divisions scolaires cédantes.

C’est, du moins, ce qu’affirmel’historien, Jean-Marie Taillefer.« Depuis l’avènement de la DSFM, lesfrancophones n’ont plus besoin derepartir à zéro chaque fois qu’ilssouhaitent établir une nouvelle école,indique-t-il. Leur droit de la créer n’estplus remis en question. Et de nombreuxobstacles à la réalisation d’un tel projetont été balayés du terrain. En fait, lacréation de la DSFM était essentielle. Onn’a qu’à contempler la situation tellequ’elle existait auparavant pour s’enrendre compte. »

En effet, même avant que legouvernement Roblin ait restitué, en1967, le droit d'enseigner en françaisdans les écoles du Manitoba, en limitanttoutefois l'enseignement en français à lamoitié de la journée scolaire, lesfrancophones étaient devenusminoritaires dans les divisions scolairesenglobant les régions francophonestraditionnelles – Saint-Boniface, laSeine, la Rivière Rouge et La Montagne.« Beaucoup d’anglophones necomprenaient pas le besoin del’éducation en français, rappelle Jean-Marie Taillefer. Par conséquent, ilsn’appuyaient pas les francophones qui,après 1967, se sont mis à revendiquerdes écoles. L’adoption de la Loi 113 en1970 par le gouvernement Schreyer,qui a permis l’enseignement à tempsplein du français n’a pas changé lasituation. »

D’où le besoin de lutter, entre autres àSaint-Norbert, où la toute premièreécole conçue pour l’enseignement dufrançais à temps plein – l’école Noël-Ritchot – a vu le jour en 1977. « Cettevictoire n’a pas été facilement obtenue,rappelle Jean-Marie Taillefer. Ladifficulté, c’est que la lutte des parents àSaint-Norbert n’avait établi aucunprécédent ailleurs. Les parents de Saint-Lazare, situés dans la division scolaireBird Tail, ont dû reprendre le mêmecombat. On peut multiplier lesexemples, puisqu’il a fallu repartir dezéro à Laurier et à Saint-Georges.

« Il a même fallu mener le combat àSaint-Boniface, fait-il remarquer. Saufque dans ce cas, il fallait convaincred’autres parents francophones de lavaleur pédagogique supérieure del’enseignement du français à tempsplein. Il s’agissait moins d’une luttepour des écoles qu’une lutte entreprogrammes.

« Or une fois que les parents ontobtenu, en 1993, leur victoire juridiqueauprès de la Cour suprême du Canadaen raison de l’Article 23 de la Charte des

droits et libertés du Canada, et avecl’adoption subséquente, par legouvernement Filmon, de la Loi 32,permettant la création de la DSFM,l’époque de la reprise du combat, écolepar école, division scolaire par divisionscolaire, était enfin révolue. »

LES ÉCOLES }NOS ÉCOLES

1 Centre scolaire Léo-Rémillard 9e à 12e année • Winnipeg

2 Collège Louis-Riel 7e à 12e année • Winnipeg

3 École/Collège régional Gabrielle-RoyMaternelle à 12e année • Île-des-Chênes

4 École Christine-Lespérance Maternelle à 8e année • Winnipeg

5 École communautaire Aurèle-LemoineMaternelle à 12e année • Saint-Laurent

6 École communautaire Gilbert-Rosset Maternelle à 12e année • Saint-Claude

7 École communautaire La Voie du Nord Maternelle à 8e année • Thompson

8 École communautaire Réal-Bérard Maternelle à 12e année • Saint-Pierre-Jolys

9 École communautaire Saint-GeorgesMaternelle à 12e année • Saint-Georges

10 École régionale Notre-Dame Maternelle à 12e année • Notre-Dame-de-Lourdes

11 École Jours de Plaine Maternelle à 12e année • Laurier

12 École La Source Maternelle à 12e année • Shilo

13 École Lacerte Maternelle à 8e année • Winnipeg

14 École Lagimodière Maternelle à 8e année • Lorette

15 École Noël-Ritchot Maternelle à 8e année • Saint-Norbert

16 École Pointe-des-ChênesMaternelle à 12e année • Sainte-Anne-des-Chênes

17 École Précieux-Sang Maternelle à 8e année • Winnipeg

18 École régionale Saint-Jean-Baptiste Maternelle à 12e année • Saint-Jean-Baptiste

19 École Roméo-Dallaire Maternelle à 8e année • Winnipeg

20 École Saint-Joachim Maternelle à 12e année • La Broquerie

21 École Saint-Lazare Maternelle à 12e année • Saint-Lazare

22 École Sainte-Agathe Maternelle à 8e année • Sainte-Agathe

23 École Taché Maternelle à 6e année • Winnipeg

AUTRES

24 Centre d'apprentissage franco-manitobainAdultes

UNE INSTITUTION

INDISPENSABLE

Réussite identitaire : des élèves de l’école Lacerte contribuent leur réflexion culturelle à laFrancoderole, bannière qui a traversé le Canada en 2014.

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PUBLI-REPORTAGE | 9 | DSFM 20 ANS

Pour les directeurs et directrices d’écoles de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), faire partiede la seule division scolaire francophone de la province s’avère le meilleur choix possible pour le parentfrancophone qui souhaite transmettre la langue et la culture à son enfant.

« Intégrer la DSFM, c’est ultra important, lancele directeur de l’école Roméo-Dallaire, àWinnipeg, Bernard DesAutels. C’est plus qu’unbesoin, c’est une nécessité. Nos parents nousaffirment constamment qu’ils apprécient nosefforts de transmettre et de célébrer notreculture francophone. Pour eux, il n’est pasquestion d’inscrire leurs enfants ailleurs, pourqu’ils se fassent angliciser davantage.

« Chez nous, tout se passe en français, poursuit-il. Sur le plan académique, on travailleconstamment le français. Et on célèbre notreculture, en intégrant notre identité culturelledans la salle de classe, les couloirs de l’école etnos activités culturelles et sportives. C’estunique au Manitoba. En fait, l’ambiance dansune école de la DSFM ressemble plus à une écoleprivée, dans la mesure où les familles ont unengagement personnel à une valeur, qui dansnotre cas est culturelle et linguistique. »

La directrice de l’école Sainte-Agathe, LucilleDaudet-Mitchell, est du même avis. « La DSFMs’est prouvée déterminante dans le maintien del’identité francophone de la communauté deSainte-Agathe, lance-t-elle. Bien sûr, chez nous,il y a d’autres institutions francophones, commel’église paroissiale et la Caisse, mais avant tout,l’école forme la relève. Et la DSFM nous permetd’avoir accès à toute une brochette d’activitésculturelles et sportives en français. Ces activitésnourrissent non seulement l’identité des jeunes,

mais des adultes de chez nous. Ils participent ànos Soirées fléchées lors du Festival duVoyageur. Ils ont été présents lorsque l’écoleaccueillait le Festival des Mots. Et ilsfréquentent la bibliothèque du village, qui estdans l’école.

« Bien sûr, ce sont nos élèves qui ont hâte departiciper aux activités et rassemblementsorganisés par la DSFM, poursuit-elle. Ils peuventse faire de nouveaux amis et retrouver d’anciensamis d’autres écoles francophones. D’autantplus lorsque c’est notre école qui les accueille,comme lors des récentes courses de fond. Cetélément rassembleur fait partie de la richessed’appartenir à la grande communauté qu’est laDSFM. »

Pour le directeur de l’école communautaire LaVoie du Nord, Rémi Dallaire, l’élémentrassembleur « est davantage important pour lescommunautés éloignées, comme la nôtre, àThompson ». « Nos élèves se rendent àWinnipeg pour le Festival du Voyageur, ilsparticipent au Camp 4 X 4 destiné pour lesjeunes des petites écoles, et ils accueillentd’autres écoles chez nous lors d’évènementscomme l’Orage culturel, qui a lieu tous les deux ans, souligne-t-il. Ainsi, les jeunesconstatent que le français se vit vraiment auManitoba, et que cette grande communauté està découvrir.

« Nous renforçons ce sentiment d’appartenanceen organisant chez nous des activités comme laSemaine artistique, poursuit-il. Pendant cinqjours, les élèves suivent des ateliers en musique,peinture et en théâtre. Au bout de leurformation, ils montent un spectacle pour lacommunauté. J’ai hâte à l’ouverture de notrenouvelle école, parce que nous pourronsdavantage renforcer la transmission de lalangue et de la culture, par le biais d’une radioétudiante et même de notre propre gymnase, oùle français sera la seule langue entendue par lesélèves. On pourra aller encore plus loin dansnotre projet de construction identitaire. »

Bernard DesAutels, quant à lui, estime en effetque c’est dans la réussite identitaire que laDSFM prend tout son sens. « C’est ce qui motivele personnel, lance-t-il. Comme enseignant,intégrer la DSFM, après avoir enseigné dans lesécoles anglaises et d’immersion, c’était rentrerchez moi. C’est un privilège que de participer àce grand et beau projet de faire croître le faitfrançais. C’est une importante responsabilitéaussi. Il faut y participer pleinement, en ayant àcœur ce qu’on fait, tout en ayant à cœur laculture francophone. À l’école Roméo-Dallaire,comme partout dans la DSFM, notre personnels’est approprié cette mission. C’est plus qu’unsimple emploi; c’est une vocation. »

Où Il faIT bON apprENdrE…

Et grANDIr

Pour les écoles en région, et leurs communautés, lesactivités culturelles de la DSFM, comme la Soiréefléchée qui a eu lieu à l’école communautaire Saint-Georges, permettent de vivre en français.

Les équipes du centre scolaire Léo-Rémillard et del’école Saint-Joachim s’affrontent, lors d’un match dela Ligue d�improvisation du secondaire tellementépoustouflante (LISTE).

Le festival de Musique et Arts en Fête, qui a lieu à la Salle du Centenaire àWinnipeg, est un évènement rassembleur, réunissant de nombreuses écoles de laDSFM.

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PUBLI-REPORTAGE | 10 | DSFM 20 ANS

La Division scolaire franco-manitobaine, c’est plus que des écoles en français. Son mandat est certesacadémique, mais aussi identitaire. Pour y répondre, elle a établi de nombreux liens avec la communautéfranco-manitobaine.

« L’école va au-delà de la salle de classe, affirmele président-directeur général de la Sociétéfranco-manitobaine (SFM), Daniel Boucher.Quand les écoles participent à des évènementsentre écoles ou dans la communauté, c’estbénéfique pour toute la communauté.

« La Division scolaire franco-manitobaine(DSFM) a un rôle de leadership à jouer pour queles élèves participent à la vie de la communauté,et pour les former à contribuer dans différentsdomaines à la communauté », enchaîne-t-il.

Ces liens entre les écoles et avec lacommunauté, la DSFM a cherché à les établirdès sa création en 1994. En effet, laprogrammation culturelle a tout de suite étéune priorité pour répondre au mandatidentitaire de la nouvelle division scolaire.

« Plus les élèves peuvent vivre une expérienceen français à l’extérieur des murs de l’école, plusils voient que c’est possible de vivre en françaiset de vivre ses passions en français, se réjouit lacoordonnatrice d’éducation musicale de laDSFM, Marie-Claude McDonald. Ils voient queles ressources existent dans la communauté. 

« C’est donc très important de créer des liensavec la communauté, estime-t-elle, car çadécoule très directement de notre mandat. Onveut qu’ils se sentent fiers d’appartenir à lacommunauté francophone. »

nombreux liens culturels

C’est dans le domaine de la culture que la DSFMa établi le plus de partenariats. Du Festival duVoyageur au Festival théâtre jeunesse (FTJ) duCercle Molière, de Freeze Frame au Festivalmusique jeunesse du 100 Nons, du Centreculturel franco-manitobain (CCFM) au Muséedes beaux-arts de Winnipeg (WAG), toutes lesoccasions sont bonnes pour que les élèves de laDSFM prennent part à des activitéscommunautaires en français.

« Je fais beaucoup de liens avec des organismescommunautaires artistiques et culturels dans lebut de créer des partenariats avec des expertsdans leurs domaines », explique Marie-ClaudeMcDonald.

Entre autres, les élèves peuvent être amenés àparticiper à des ateliers au CCFM ou à assister àsa série jeune public, à se produire lors deplusieurs spectacles du 100 Nons, ou encore àorganiser des Soirées fléchées dans le cadre duFestival du Voyageur ou se rendre sur placepour participer à leur programmation scolaire.

« Les écoles françaises ont toujours étéimpliquées d’une façon ou d’une autre dans leFestival du Voyageur depuis le début de laDSFM, assure la gérante du programme scolairedu Festival du Voyageur, Joëlle Brémault.

« Des classes d’un peu partout au Manitoba yont participé et des élèves y ont fait dubénévolat dans le cadre du programme scolaire,précise-t-elle. On a même des anciens élèves dela DSFM qui reviennent chez nous après commebénévoles ou employés! »

Joëlle Brémault se réjouit de cette participationcontinue de la DSFM au Festival du Voyageur.« La DSFM a un rôle majeur à jouer car c’est ellequi éduque les enfants de familles francophoneset exogames pour qu’ils aillent ensuite travaillerdans les institutions francophones, estime-t-elle.Ça passe par des évènements comme le Festival

COMMUNAUTÉ }Ancrée

dans sa communauté

Chaque année, les élèves du secondaire desécoles de la DSFM se rassemblent pour uneactivité pandivisionnaire, Fusion.

Les élèves de l’école Christine-Lespérance ontparticipé, en 2014 au Festival Théâtre Jeunesse, ety ont remporté un prix.

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PUBLI-REPORTAGE | 11 | DSFM 20 ANS

du Voyageur pour piquer la curiosité des élèves àtravailler dans la communauté. »

Par ailleurs, même 20 ans après, la DSFM n’hésitepas à établir de nouveaux partenariats. « On estnotamment en train de développer un partenariatavec la Maison des artistes visuels francophones,révèle Marie-Claude McDonald. 

« On cherche aussi à créer plus de liens entre laLigue d’improvisation du secondaire tellementépoustouflante (LISTE) et la Ligue d’improvisationdu Manitoba (LIM), pour vivre des expériences deformation communes. On est toujours ouverts àd’autres possibilités. » 

Présente dans d’autres domaines

La DSFM a aussi trouvé sa place sur la scèneéconomique de la communauté franco-manitobaine.En effet, elle a développé un partenariat avec leConseil de développement économique desmunicipalités bilingues du Manitoba (CDEM), ainsiqu’avec la Chambre de commerce francophone deSaint-Boniface (CCFSB).

« On collabore sur des projets comme le Salon descarrières en 2011 et 2013, indique l’agent auxprojets jeunesse du CDEM, et lui-même diplômé de laDSFM Simon Méthot. On avait aidé la DSFM àrecruter des professionnels et rédiger des cahierspédagogiques préparatoires pour mieux sensibiliserles élèves avant chaque Salon des carrières. On faitaussi des projets entrepreneuriaux dans les écoles. »

Le CDEM travaille également avec la DSFM pourcréer des plans de leçons sur les notions d’économie,d’employabilité, d’entrepreneurship ou encore deréseautage.

De plus, « le CDEM a développé en 2012-2013 uneinitiative jeunesse à la CCFSB, dont la DSFM estmembre, ce qui va permettre aux élèves de mettre enpratique leurs cours sur le réseautage enrencontrant du vrai monde des affaires! », se réjouitSimon Méthot. 

Il précise que « la relation entre la DSFM et le CDEMa toujours existé, mais elle est récemment devenueplus stratégique et concrète. On a de bonnesrelations d’échange et de collaboration avec la DSFM.On a des forces complémentaires pour mieuxpréparer les jeunes à un avenir en français auManitoba ».

La DSFM a également su s’imposer comme un joueurclé dans le domaine de la petite enfance. Elle estmembre de la Coalition francophone de la petiteenfance du Manitoba, avec entre autres la Fédérationdes parents du Manitoba (FPM).

« La DSFM reconnaît l’importance de la petiteenfance car ces enfants s’en viennent à l’école après,souligne la directrice générale de la FPM, JoséeChabot. Donc, plus on peut faire pour eux avantl’école, mieux ils seront préparés pour l’école. LaDSFM l’a bien compris. 

« Le partenariat entre la FPM et la DSFM est crucial,assure-t-elle, car si on ne travaille pas ensemble, onva avoir beaucoup plus de défis pour accomplir cequ’on veut alors qu’on a les mêmes buts en petiteenfance! C’est même plus qu’un partenariat, c’estune vraie entente de la mission et la vision dechacun. Tout le monde est gagnant, la DSFM, la FPMmais aussi et surtout, les familles. »

Enfin, la DSFM a collaboré tout au long de sonhistoire avec le Conseil jeunesse provincial (CJP)pour organiser des rassemblements jeunesse degrande ampleur.

« Notre relation a eu des hauts et des bas mais on ade bons liens maintenant, se réjouit la directricegénérale du CJP, Roxane Dupuis. On collabore surune base assez régulière et on essaie de voircomment on peut bâtir encore plus ensemble. 

« On s’appuie l’un l’autre malgré nos différences carla DSFM est une grosse partie de notre clientèle etqu’elle est importante pour le développement denotre communauté, confie-t-elle. On a obtenu lagestion scolaire, il faut l’appuyer. »

Le CJP a par ailleurs un tout nouveau rôle à jouerauprès de la DSFM, celui de motiver sa clientèle àprendre part à l’élection des commissaires. 

« Avec la nouvelle loi qui ouvre la liste électorale, lesanciens de la DSFM vont pouvoir voter, et beaucoupd’entre eux sont nos membres, se réjouit RoxaneDupuis. On a donc tout un travail de sensibilisation àfaire auprès des jeunes, notamment cette année carc’est nouveau. C’est important qu’ils se prononcentcar on travaille aujourd’hui pour l’école de dans dixans, celle de leurs enfants peut-être! »

Quant aux élèves, ils se disent friands de ces diversesparticipations communautaires. « J’aime participeraux évènements communautaires à travers l’écolecar je peux rencontrer plus de gens et retrouver mesamis qui vivent loin, se réjouit l’élève de 12e annéeau Centre scolaire Léo-Rémillard, Mathieu Jubinville.Ce sont des choses que j’aime faire de toute façon,alors pourquoi pas les faire en rencontrant d’autresgens? »

L’élève de 10e année de l’École Saint-Joachim, KarineDumesnil, partage son avis que ces activités del’école dans la communauté « sont importantes pourfaire des connexions, mais aussi pour mieux seconnaître entre nous dans notre école. C’est bonpour créer l’esprit et l’identité de l’école », conclut-elle.

Depuis de nombreuses années, les musiciens en herbe de laDSFM s’affrontent lors de la compétition musicale La Chicane

électrique, organisée par Le 100 Nons, comme le groupeÉphémère en 2011.

Des élèves de l’école Noël-Ritchot participaient, en 2012,au Festival du Voyageur et y découvraient avecenthousiasme l’histoire et les délices du temps desVoyageurs.

En juin 2014, les élèves de 9e et 10e années deplusieurs écoles participaient au Salon des carrières

organisé à Saint-Jean-Baptiste.

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PUBLI-REPORTAGE | 12 | DSFM 20 ANS

TÉMOIGNAGES }une source de fierté

eT D’aPParTeNaNCe

Pour ceux qui ont fréquenté une école de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), le parcoursacadémique ainsi que les nombreuses expériences culturelles sont à la fois source de bons souvenirs, etd’un sentiment d’appartenance à la francophonie manitobaine.

aimée CraFT

« En 1994, lors de la première rentré

e de la DSFM, j’étais

en 9e année à l’école Saint-Joachim,

à La Broquerie. Le

premier grand changement consta

té, c’était qu’on

pouvait participer à des activi

tés sportives

divisionnaires en français. C’était

étonnant, et

agréable. Ces expériences ont norm

alisé la langue

pour de nombreux élèves. Aux sports se son

t

ajoutées les activités culturelles. Je

suis fière d’avoir

participé au premier camp d’entraîn

ement de la Ligue

d’improvisation du secondaire tellem

ent époustouflante.

En fait, c’est Benoit Morier, André Clém

ent et moi qui

avons nommé la ligue. C’est l’fun qu’on ait pu faire

ça. Qui

aurait cru qu’elle allait perdure

r? Avec du recul, je

m’aperçois que ces années ont été m

arquantes. Adulte, j’ai

continué de faire de l’impro. »

Joseph PéloQuiN-HoPFNer

« La première rentrée de la DSFM a été ma premiè

re

rentrée scolaire. J’étais en maternel

le, à l’école Jours-

de-Plaine, à Laurier. C’est indénia

ble : la DSFM a

énormément contribué à mon développem

ent

culturel et langagier. D’une part

, la qualité du

français à l’école d’immersion locale

n’était pas celle

de notre école. Mais avant tout, j’a

i pu grandir en

appartenant à une communauté fr

ancophone plus

large, en participant à tous genres

d’activités pan-

divisionnaires. Quand on est jeune

et qu’on se rend à

Winnipeg pour participer au Surboum

ou aux Jeux Juniors,

c’est spécial. Et c’est marquant. Et c

’était plus qu’agréable

d’inviter les élèves chez nous, lors d

u Tour de Plaines. J’ai

pu côtoyer des jeunes de mon âge

et, ensemble, on a pu

faire du vélo au pied du mont Riding, une

activité

invariablement suivie par une pièce de théât

re ou un

concert musical. »

gabrielle Wsiaki

« La DSFM a contribué de façon significativ

e à mon

identité francophone. J’ai tenté l’e

xpérience d’une

école d’immersion, mais j’y perdais m

on français. Je

suis retournée à l’école Lacerte, à Sa

int-Boniface, où

j’ai pu retrouver une communauté o

ù la langue est

non seulement enseignée, mais véc

ue. Aujourd’hui,

je suis auxiliaire à l’école Lacerte. Da

ns ces fonctions,

je peux passer le bâton culturel à

d’autres jeunes,

tout comme les enseignants extrao

rdinaires comme

Denis Beaudette et Lefco Doche o

nt pu le faire pour

moi, en me faisant apprécier la litté

rature et le théâtre et

surtout, en me transmettant leur pa

ssion infatigable pour

notre belle langue. »

Jean-Michel BeauDry

« La DSFM a normalisé le français pour moi. Sa

création,

en 1994, ne m’a pas marqué quand

j’étais petit – la

grande prise de conscience par

rapport à mon

identité francophone s’est faite au

cours de mon

adolescence – mais ce qui est certa

in, c’est que je

n’ai jamais remis en question le franç

ais et ce, dès le

niveau élémentaire, à l’école Tach

é. Le français,

c’était quelque chose de normal. Re

ndu au collège

Louis-Riel, le déclic s’est fait. J’

ai participé à de

nombreux Parlements jeunesse. Plus

tard, je suis devenu

président du Conseil jeunesse provin

cial. Tout ça grâce, en

grande partie, à la DSFM. »

Mélanie TéTraulT

« J’aime enseigner à l’école Saint-J

oachim, où j’ai reçu

mon diplôme en 1998. Ça me perm

et de vivre et de

travailler en français dans ma com

munauté de La

Broquerie, et de contribuer à la form

ation des élèves

de chez nous. Aller enseigner ailleu

rs serait moins

alléchant, parce que j’ai le français

dans les tripes.

Le plus beau cadeau que j’ai reçu de l

a DSFM comme

élève a été d’obtenir ma scolarité

dans ma langue

maternelle et d’en être fière. Aujou

rd’hui, le cadeau

est de partager ma connaissance du

français et ma fierté

toute francophone à mes élèves. »

Danys Dorge

« La DSFM m’a permis de tisser de nouvelles

amitiés

avec des francophones de partout

dans la province,

soit en faisant de l’ impro ou en partic

ipant aux

tournois d’athlétisme et aux courses

de fond à Saint-

Jean-Baptiste. Elle m’a aussi donné l

a chance

d’apprendre un français de qualité,

à l’école Taché

et au collège Louis-Riel. Comme ense

ignant à l’école

Précieux-Sang, je peux util iser c

e bagage pour

conduire mes élèves à une meilleure

compréhension

du français parlé et écrit. Et, parce q

ue la communauté

francophone évolue, je peux aussi c

ontribuer à la réussite

académique et culturelle des nouve

aux arrivants. J’adore

mon travail. »