note d'orientation sécurité routière 2014 2019

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NOTE D’ORIENTATION SÉCURITÉ ROUTIÈRE 2014-2019 Bruxelles, la sécurité avant tout Table des matières 1. Introduction..................................................................................................................................... 1 2. Contexte .......................................................................................................................................... 2 3. Objectifs........................................................................................................................................... 3 OS 1. Engineering ................................................................................................................................ 4 Inventaire et rapports ............................................................................................................. 4 Rédaction d’un vadémécum « Infrastructure sûre » .............................................................. 4 Réalisation d’une infrastructure sûre ...................................................................................... 5 Adaptation du code du gestionnaire de voirie ........................................................................ 5 Contrôle technique et homologation ...................................................................................... 6 OS 2. Education ................................................................................................................................... 6 Prévention – L’organisation de campagnes ciblées et sensibilisation .................................... 6 Brevets du piéton et du cycliste .............................................................................................. 7 Des formations spécifiques ..................................................................................................... 8 Réforme de la formation à la conduite ................................................................................... 8 OS 3. Enforcement............................................................................................................................... 8 OS 4. Ensemble pour aller plus loin ..................................................................................................... 9 1. Introduction De par son contexte de grande ville, la Région de Bruxelles-Capitale rencontre des problèmes spécifiques sur le plan de la sécurité routière. Nous constatons ainsi non seulement un « effet navetteurs » typique qui entraîne la création de pics de circulation en raison de la force d’attraction de la capitale, mais nous sommes également en présence d’une infrastructure routière très diverse et d’un mélange particulier d’usagers de la route. Notre mission en tant que Région de Bruxelles-Capitale consiste en premier lieu à permettre à nos riverains de se déplacer sur notre territoire en toute sécurité. Notre attention se porte avant toute chose sur les usagers actifs : les piétons, les cyclistes. Par ailleurs, nous devons veiller à ce que les visiteurs et les navetteurs occasionnels ou non puissent, eux aussi, se déplacer en toute sécurité et contribuer à la sécurité routière.

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NOTE D’ORIENTATION SÉCURITÉ ROUTIÈRE 2014-2019

Bruxelles, la sécurité avant tout

Table des matières

1. Introduction ..................................................................................................................................... 1

2. Contexte .......................................................................................................................................... 2

3. Objectifs........................................................................................................................................... 3

OS 1. Engineering ................................................................................................................................ 4

� Inventaire et rapports ............................................................................................................. 4

� Rédaction d’un vadémécum « Infrastructure sûre » .............................................................. 4

� Réalisation d’une infrastructure sûre ...................................................................................... 5

� Adaptation du code du gestionnaire de voirie ........................................................................ 5

� Contrôle technique et homologation ...................................................................................... 6

OS 2. Education ................................................................................................................................... 6

� Prévention – L’organisation de campagnes ciblées et sensibilisation .................................... 6

� Brevets du piéton et du cycliste .............................................................................................. 7

� Des formations spécifiques ..................................................................................................... 8

� Réforme de la formation à la conduite ................................................................................... 8

OS 3. Enforcement ............................................................................................................................... 8

OS 4. Ensemble pour aller plus loin ..................................................................................................... 9

1. Introduction

De par son contexte de grande ville, la Région de Bruxelles-Capitale rencontre des problèmes

spécifiques sur le plan de la sécurité routière. Nous constatons ainsi non seulement un « effet

navetteurs » typique qui entraîne la création de pics de circulation en raison de la force d’attraction

de la capitale, mais nous sommes également en présence d’une infrastructure routière très diverse

et d’un mélange particulier d’usagers de la route.

Notre mission en tant que Région de Bruxelles-Capitale consiste en premier lieu à permettre à nos

riverains de se déplacer sur notre territoire en toute sécurité. Notre attention se porte avant toute

chose sur les usagers actifs : les piétons, les cyclistes. Par ailleurs, nous devons veiller à ce que les

visiteurs et les navetteurs occasionnels ou non puissent, eux aussi, se déplacer en toute sécurité et

contribuer à la sécurité routière.

La sécurité routière constitue un défi important pour la Région de Bruxelles-Capitale. Le nombre de

déplacements dans notre capitale a fortement augmenté ces dernières années, ce qui nécessite

d’accorder une attention accrue à la sécurité de ces déplacements. L’attention qui y est accordée

doit également améliorer l’attractivité de notre ville.

Une amélioration de la sécurité routière et la diminution systématique du nombre de victimes de la

route sont nos principaux objectifs dans la politique régionale de sécurité routière. Nous souhaitons

ici concentrer nos efforts dans des mesures structurelles et l’aménagement d’une infrastructure

sûre, la sensibilisation via des campagnes spécifiques et sur mesure, l’instauration de règlements

adaptés, l’évaluation et la cartographie des données relatives à la sécurité routière, la réalisation

d’analyses pratiques des statistiques d’accidents et la fixation d’accents propres dans le contrôle du

respect du Code de la route.

La sixième réforme de l’Etat a doté la Région de Bruxelles-Capitale d’un levier de possibilités pour

développer une politique de la circulation propre. Nous avons également le devoir d’élaborer une

politique cohérente en matière de sécurité routière qui soit adaptée à notre contexte de grande ville.

Nous devons utiliser pleinement ces possibilités afin de pouvoir conférer nos accents propres.

2. Contexte

La sécurité routière émane d’une analyse de la situation existante en Région de Bruxelles-Capitale.

Pour ce faire, nous avons recours aux statistiques les plus récentes de l’Institut Belge pour la Sécurité

Routière.

Le baromètre de sécurité routière de l’Institut Belge pour la Sécurité Routière du premier semestre

de 2014 indique une augmentation du nombre d’accidents avec lésions corporelles et des blessés,

mais une diminution du nombre de morts sur place par rapport à 2013. On constate une hausse de

10,4% d’accidents avec lésions corporelles (+177) et de 9,5% des blessés (+194), dont une hausse

conséquente du nombre de cyclistes, mais une diminution du nombre de morts (9) sur place pour la

première moitié de 2014.

En comparaison avec la période 2004-2013, on peut dire que le nombre d’accidents avec lésions

corporelles et le nombre de morts sur place n’a ni diminué de façon conséquente, ni augmenté.

L’objectif du programme d’action pour la sécurité routière pour la Région de Bruxelles-Capitale 2011-

2020, à savoir la réduction du nombre de morts (30 jours) et des blessés graves de 50% d’ici à 2020,

ne sera pas atteint à ce rythme. Il conviendra dès lors de renforcer un certain nombre de mesures, la

régionalisation de plusieurs compétences dans le cadre de la 6ème

réforme de l’Etat pouvant servir ici

de levier.

Concrètement, les Régions sont compétentes depuis le 1er

juillet 2014 pour :

- La détermination des limites de vitesse sur la voie publique, à l'exception des autoroutes

telles que définies à l'article 1er, j), de la Convention sur la circulation routière, faite à Vienne

le 8 novembre 1968 ;

- La réglementation en matière de placement et d'exigences techniques, ainsi que le contrôle

de la signalisation routière, à l'exception de la signalisation relative aux zones de douane, aux

passages à niveau et aux croisements avec les voies ferrées et aux voies militaires ;

- La réglementation en matière de masse maximale autorisée et de masses par essieux des

véhicules sur la voie publique ainsi que la sûreté de chargement et les dimensions et la

signalisation du chargement;

- Le contrôle du respect des prescriptions techniques fédérales applicables aux véhicules en

vue de leur mise en circulation routière et le contrôle technique des véhicules qui circulent

sur la route en application des normes fédérales, étant entendu que les personnes physiques

et morales établies dans une région sont libres de faire contrôler leur véhicule par un centre

de contrôle technique situé dans une autre région ;

- L'homologation des radars et autres instruments liés aux compétences régionales ;

- La réglementation en matière d'écolage et d'examens relatifs à la connaissance et à

l'aptitude qui sont nécessaires pour conduire des véhicules de chaque catégorie, y compris

l'organisation et les conditions d'agrément des écoles de conduite et des centres d'examen

et y compris le contrôle de l'aptitude à la conduite des conducteurs et candidats-conducteurs

souffrant d'une diminution des aptitudes fonctionnelles, à l'exception de la compétence

fédérale concernant la détermination des connaissances et des aptitudes nécessaires pour

conduire des véhicules, étant entendu que les habitants d'une région sont libres de

fréquenter une école de conduite ou de passer les examens dans un centre d'une autre

région et étant entendu qu'une école de conduite reconnue dans une région peut également

opérer dans les autres régions;

- La promotion, la sensibilisation et l'information en matière de sécurité routière.

La réglementation relative à la formation à la conduite est une autre compétence importante qui est

transférée aux régions.

Outre le transfert des compétences, la Région de Bruxelles-Capitale aura également droit à une

partie des recettes provenant des amendes pénales en matière de circulation, des sommes dont le

paiement éteint éventuellement l'action publique, telles que décrites à l'article 216bis du Code

d'instruction criminelle (règlements à l’amiable).

Ces montants ont été versés dans le Fonds de Sécurité Routière avant la Sixième réforme de l’Etat.

En Région de Bruxelles-Capitale, il sera procédé à la création du fonds budgétaire organique « Fonds

de Sécurité » qui permettra de financer les initiatives relatives à la sécurité routière.

3. Objectifs

Les objectifs stratégiques et opérationnels sont greffés sur deux piliers :

- Les objectifs du plan de sécurité routière 2011-2020 sont retenus et les actions visant à

atteindre ces objectifs doivent se poursuivre sans interruption.

- Les nouvelles compétences qui ont été transférées vers les Régions dans le cadre de la 6ème

réforme de l’Etat doivent être mises en œuvres, en tenant compte de la spécificité du

contexte bruxellois.

Afin d’appréhender la problématique et de pouvoir établir un état des lieux (provisoire), il convient

de procéder à la confection d’un rapport annuel sur l’évolution de la sécurité routière en Région de

Bruxelles-Capitale (surtout à l’égard des piétons, des cyclistes, des motocyclistes, des jeunes

conducteurs et des plus de 55 ans). (Ce savoir-faire pourra éventuellement avoir une plus grande

portée à l’occasion d’un congrès annuel sur la sécurité routière en Région de Bruxelles-Capitale).

Le Code de la Route constitue un instrument important afin de donner forme à la politique de

sécurité routière et d’ajuster celle-ci, la Région pouvant en modifier certaines parties depuis le 1er

juillet 2014. En outre, une part conséquente de la législation a été fixée par arrêté ministériel.

Il existe déjà à l’heure actuelle une législation bruxelloise, à savoir l’ordonnance relative aux

règlements complémentaires.

La politique de sécurité routière ne se limite cependant pas à des initiatives législatives et des

adaptations au Code de la Route.

La politique de sécurité routière se construit autour des trois E, trois concepts qui sont utilisés

couramment dans le domaine de la sécurité routière : « Engineering », « Education » et

« Enforcement ».

OS 1. Engineering

� Inventaire et rapports

Le renforcement de la sécurité routière peut se faire en partie par un aménagement adapté de la

voie publique. La création d’une infrastructure sûre est possible si l’on s’attaque aux points dits noirs.

Ces points doivent, en premier lieu, être cartographiés. Nous poursuivrons l’étude des zones

vulnérables en cas d’accident en Région de Bruxelles-Capitale.

Afin de pouvoir mesurer les effets des adaptations qui ont été apportées et d’évaluer l’évolution de

la sécurité routière, il est nécessaire de procéder à des évaluations à intervalles réguliers. Il importe

notamment, outre les statistiques globales, d’obtenir une bonne compréhension de l’évolution de la

sécurité routière pour différents groupes cibles (piétons, cyclistes, motocyclistes, jeunes usagers de

la route, plus de 55 ans) en tenant compte des Bruxellois les plus vulnérables : les piétons, les seniors

et les très jeunes cyclistes. D’un autre côté, le rapportage doit aussi prévoir la livraison des données

concernant les groupes à risque (consommation d’alcool et de drogues).

Les résultats de ces données formeront la base de l’ajustement (local)/ou l’adaptation de

l’infrastructure ou la mise en œuvre de campagnes spécifiques.

� Rédaction d’un vadémécum « Infrastructure sûre »

Les Régions étant à présent pleinement compétentes pour la normalisation de l’infrastructure et les

conditions de placement des signaux routiers, il convient de procéder à la rédaction d’un

vadémécum « Infrastructure sûre ». En d’autres termes, rassembler les règles et les bonnes pratiques

sur un aménagement correct et sûr de la voie publique. La meilleure manière d’aménager

(réaménager) un carrefour, la création de traversées sûres pour les piétons et les cyclistes, la

normalisation des ralentisseurs (ralentisseurs de vitesse et plateaux), etc. Ce vadémécum devrait

revêtir par la suite un caractère réglementaire.

� Mise en œuvre d’une infrastructure sûre

Il convient d’agir rapidement et avec efficacité afin d’éliminer le plus rapidement possible les points

noirs. En cas de plaintes ou d’audit, des interventions relativement limitées peuvent être suffisantes.

En termes de priorités, des accords concrets ont été conclus avec le ministre en charge des Travaux

Publics. L’objectif est de supprimer à terme l’intégralité de ces zones vulnérables en cas d’accident. A

cette fin, l’infrastructure routière nécessaire sur les voiries régionales doit être réaménagée. Sur les

voiries communales, les communes concernées peuvent être encouragées à intervenir dans un

premier temps.

Les recommandations visant à renforcer la sécurité de l’infrastructure routière doivent être mises en

pratique pas uniquement lors de la suppression des « points noirs ». Lors du réaménagement d’une

infrastructure, il convient également de procéder à une évaluation en matière de sécurité routière.

L’attention nécessaire devra être accordée à l’accessibilité de l’infrastructure routière pour les

personnes handicapées, les cyclistes, etc.

Le « test de sécurité routière » doit être utilisé et pris en considération pour chaque projet

d’infrastructure sur les voiries qui sont gérées par la Région. Les autres gestionnaires de voirie tels

que les communes doivent être encouragés à faire de même. Cette sensibilisation peut passer par

l’organisation d’une formation, l’octroi de subsides, etc.

Mais on peut également encourager l’insertion d’un volet « Infrastructure sûre » dans les plans de

mobilité communaux que les communes doivent élaborer dans le cadre de l’ordonnance de mobilité.

� Adaptation du code du gestionnaire de voirie

Outre les interventions réelles sur le plan de l’infrastructure, il convient également d’adapter le code

du gestionnaire de voirie afin lui conférer des accents urbains. Le contexte urbain nécessite des

règles spécifiques sur la grandeur des signaux routiers, sur la signalisation officielle en cas de travaux,

etc. Nous souhaitons également réduire le nombre de signaux routiers sur la voie publique. Il est en

effet ressorti d’une étude qu’en cas de surabondance de panneaux routiers, les règles du Code de la

Route deviennent vagues et que, dès lors, la connaissance des règles élémentaires n’est plus

maîtrisée par la plupart des usagers de la route et que celles-ci ne sont donc plus appliquées.

Par ailleurs, la diminution du nombre de panneaux de signalisation est également positive pour le

piéton parce qu’elle consiste en une réduction des obstacles implantés dans les trottoirs et les

parties de la voie publique qui sont réservés aux piétons. Il est nécessaire de lancer des projets

pilotes pour développer et mettre en œuvre des méthodes permettant de réduire le nombre de

signaux (cf. guide « Signaler moins mais mieux » de l’Institut Belge pour la Sécurité Routière).

� Contrôle technique et homologation

Le contrôle des véhicules automobiles relève également de la notion d’ « Engeneering ». Avec la 6ème

réforme de l’Etat, les Régions sont compétentes pour le contrôle technique et l’homologation. Cela

implique que la répartition territoriale des stations de contrôle technique et le mécanisme de

solidarité entre les stations de contrôle technique dans ce nouveau contexte doit faire l’objet d’une

étude plus approfondie et, si nécessaire, d’un ajustement. Une concertation et la conclusion des

accords nécessaires concernant l’organisation et les mécanismes de financement de ces stations sont

donc prioritaires.

L’homologation de l’appareillage technique devient également une compétence régionale. La 6ème

réforme de l’Etat ne transfère qu’une partie du personnel du SPF Mobilité vers les différentes

régions. La connaissance de cette matière spécifique est donc insuffisamment présente au niveau

régional pour le moment.

Etant donné le risque de morcellement de la compétence actuelle, il conviendra dans un premier

temps (en dans l’attente du développement de cette connaissance en Région de Bruxelles-Capitale)

de recourir aux accords de coopération structurels conclus avec le SPF Mobilité et les autres régions.

OS 2. Education

Une partie importante de la sécurité routière porte sur la sensibilisation, l’information et la

formation de la matière. Le renforcement de la sécurité routière ne peut être possible que si tous les

usagers de la route adaptent positivement leur comportement en fonction des autres. Vu la mixité

de la circulation particulière en Région de Bruxelles-Capitale, une approche spécifique s’impose. Au

sein du volet « Education », une attention particulière est consacrée aux enfants et aux jeunes. Ils

représentent en effet les usagers de la route de demain et méritent de pouvoir traverser et se

déplacer dans la ville en toute sécurité. Investir dans la jeunesse constitue un investissement

durable. Une collaboration structurelle avec les différents centres d’enseignement doit faire en sorte

que les enfants se déplacent en toute sécurité dans le trafic, et ce dès leur plus jeune âge.

Il va de soi que la politique des groupes cibles ne se limite pas à la jeunesse. Les piétons et les

cyclistes en général, étant donné la part plus importante de cyclistes et le risque potentiel sur le plan

des accidents de la route dans lesquels on dénombre des blessés, les motocyclistes et les plus de 55

ans constituent d’autres groupes cibles. Pour des actions ciblées à l’attention de ces groupes cibles,

la Région collaborera étroitement avec entre autres les différentes associations, l’Association de la

Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale (AVCB) ainsi que les six zones de police.

Outre la politique tournée vers les groupes cibles, une attention particulière sera aussi consacrée à

des actions autour de la consommation d’alcool et de drogues.

� Prévention – L’organisation de campagnes ciblées et sensibilisation

Sur le plan des campagnes de prévention et de la sensibilisation, un certain nombre de missions de

l’IBSR devront être reprises étant donné que les régions en portent à présent l’entière responsabilité.

L’organisation de campagnes spécifiques concernant la sécurité routière, comme par exemple les

campagnes pour le port de la ceinture, le respect des limitations de vitesse (par exemple de manière

spécifique devant les écoles), l’utilisation du téléphone au volant, doivent contribuer à améliorer la

conduite responsable de chaque usager de la route.

Les thèmes des campagnes seront sélectionnés en fonction des besoins spécifiques de

l’environnement urbain et en étroite concertation avec les autres instances concernées (par exemple

après analyse des statistiques d’accidents de la Police et les propositions formulées dans un cadre

européen par TISPOL –le réseau européen des polices en charge de la sécurité routière).

Il est évident que l’attention à l’autre doit être l’attitude de base de chaque usager de la route. A cet

égard, des actions autours de l’utilisation de places de stationnement réservées aux handicapés sont

nécessaires. Il va de soi que ces places de stationnement réservées doivent être indiquées de

manière claire et qu’un contrôle strict de l’utilisation de ces places de stationnement s’impose. Il en

va de même pour le stationnement des véhicules sur les pistes cyclables : il s’agit d’un manque de

respect pour les cyclistes qui crée également des situations dangereuses lorsque les cyclistes sont

obligés de se déporter.

Une attention particulière sera aussi consacrée à la consommation d’alcool et de drogues couplée à

la conduite. C’est ainsi qu’il faut maintenir le concept BOB. Chaque année, nous organiserons deux

campagnes afin de sensibiliser les conducteurs à l’importance d’une conduite sobre. La

problématique de la consommation d’alcool se situe plutôt dans la tranche d’âge des plus de 35 ans.

L’attention doit être donc consacrée aux cantines des bureaux, aux lunches d’affaires, etc. Pour les

jeunes (18-24 ans), il faut davantage mettre l’accent sur la prévention de l’usage des drogues. La

sensibilisation et respect des règles doivent ici aller de pair.

Pour l’élaboration de campagnes, une approche multimédias sera privilégiée dans la mesure du

possible. Cela signifie que les campagnes d’affichage traditionnelles peuvent être soutenues via

notamment le site internet de Bruxelles Mobilité, des gadgets, etc. En fonction du groupe cible, on

cherchera à davantage miser sur l’utilisation des médias sociaux de manière à ce que les jeunes

soient encore mieux impliqués dans l’objectif de création d’un environnement plus sûr en Région de

Bruxelles-Capitale.

� Brevets du piéton et du cycliste

Les initiatives liées aux brevets du piéton et du cycliste, principalement axées sur les jeunes en âge

scolaire qui se déplacent à pied ou à vélo dans région bruxelloise, doivent se poursuivre. Nous

entendons ici réduire de manière conséquente les accidents de ces groupes cibles vulnérables. Cet

objectif peut être atteint grâce à une collaboration avec l’AVCB qui a déjà développé plusieurs

actions dans ce domaine ainsi qu’avec les pouvoirs organisateurs des centres scolaires.

La campagne annuelle « Opération Cartable » visant à promouvoir des conseils pour un trajet sûr

entre l’école et le domicile doit être poursuivie en collaboration avec les six zones de police.

� Des formations spécifiques

Il ressort des statistiques d’accidents que les plus de 55 ans ont plus de risques d’être impliqués dans

un accident. Afin de soutenir ce groupe cible, une réflexion sera menée sur l’organisation d’une

formation facultative qui sera spécialement développée pour les auto-écoles. Celles-ci pourra être

dispensée par et via des associations.

� Réforme de la formation à la conduite

L’actuelle formation à la conduite doit être réformée et adaptée à un contexte urbain. A cet égard, le

test de perception des risques doit constituer une part essentielle de la formation à la conduite. Ce

test est déjà utilisé et fera l’objet de nouvelles standardisations pour les différents groupes cibles. La

Région de Bruxelles-Capitale souhaite ici jouer un rôle de précurseur et faire preuve d’innovation. Le

passé a démontré que la Région de Bruxelles-Capitale constitue dans de nombreux domaines un

banc d’essai idéal pour des idées innovantes qui seront souvent reprises dans une phase ultérieure

par d’autres régions. Sur le plan de la formation à la conduite également, la Région de Bruxelles-

Capitale souhaite démontrer qu’elle peut anticiper les défis et les difficultés rencontrés par les jeunes

conducteurs.

Il convient d’accroître la qualité de la formation en professionnalisant le secteur. La formation à la

conduite doit non seulement faire l’objet d’une évaluation critique et d’une réforme, mais la manière

d’examiner, les conditions d’agrément pour les auto-écoles et la formation des examinateurs et des

instructeurs d’auto-école doivent être, eux aussi, réexaminés. Cela doit bien entendu se faire en

concertation avec le secteur des auto-écoles et les autres régions.

Le concept de « permis de conduire à l’école » doit faire l’objet d’une évaluation afin de vérifier si ce

modèle est adapté au contexte bruxellois. On constate en effet que les jeunes Bruxellois

commencent bien plus tard leur formation à la conduite que dans les autres régions.

OS 3. Enforcement

Au niveau de l’application des règles, il convient de vérifier dans quelle mesure et comment les

services de police peuvent se mobiliser davantage ou autrement (subventionnement des zones de

police qui organisent des campagnes de vitesse ou d’autres campagnes de sécurité routière,

campagnes de sensibilisation spécifiques, etc.).

La détermination des endroits où sont placés les radars reste une donnée importante, mais il

convient également d’étudier la possibilité d’instaurer un contrôle de la vitesse tout au long d’un

trajet.

Enfin, des stratégies doivent être développées avec les partenaires privilégiés (haut fonctionnaire,

Procureur du Roi, Chefs de Corps des 6 zones de police locales) en vue de mieux harmoniser le

contrôle de l’application des règles, la politique de poursuite ainsi que la communication et la

sensibilisation. L’ordre d’actions idéal étant le suivant : sensibilisation/communication, contrôle de

l’application des règles et les poursuites.

Au sein du volet « Enforcement », l’adaptation de la réglementation et de la législation occupera une

place non négligeable. La répartition nouvelles des compétences sur base de la 6ème

réforme de l’Etat

nécessitera un travail réglementaire afin de rencontrer et d’apporter une réponse aux besoins

spécifiques sur le plan de la sécurité routière, de concert avec la fixation d’une base légale pour

l’instauration de règles de circulation particulières.

OS 4. Ensemble pour aller plus loin

La sécurité routière est l’affaire de tous. Il convient dès lors de conclure des accords de coopération

avec des partenaires privilégiés. L’IBSR peut, par exemple, apporter son soutien sur le plan de

l’analyse des accidents types et peut également apporter son aide pour le lancement de campagnes

de sécurité routière. L’AVCB donne des cours aux fonctionnaires de la mobilité et aux services de

police et coordonne un certain nombre d’actions de sécurité routière. L’AVCB dispose également de

plusieurs groupes de travail qui se réunissent autour du thème de la sécurité routière. Le Centre de

recherches routières procède à l’évaluation de l’infrastructure routière sur le plan de la sécurité

routière et mène un certain nombre d’études portant sur l’amélioration de l’infrastructure routière,

comme les conditions de traversée et d’accessibilité des routes pour les piétons et les cyclistes.

L’octroi de subsides doit nous permettre de stimuler les initiatives ayant pour but d’accroître la

sécurité routière. Les Responsible Young Drivers se mobilisent chaque année pour ramener les

jeunes chez eux en toute sécurité après une nuit de sortie. Les associations de quartier peuvent

organiser des cours afin de sensibiliser leurs membres à des déplacements sûrs à l’aide d’un vélo

(électrique) ou proposer des cours afin de rafraîchir les connaissances sur le Code de la route. Les

associations de cyclistes (Fietsersbond, Gracq) peuvent également intervenir afin de sensibiliser les

cyclistes aux déplacements en sécurité, par exemple en les invitant à porter une veste fluo et un

casque. Le mouvement de Piétons peut faire de même à l’attention des piétons, tout comme les

associations de motocyclistes (Fedemot etc.) dans les écoles secondaires avec les jeunes de 16 ans

disposant d’un vélomoteur.

L’informatique et les médias sociaux peuvent également contribuer au recensement des situations

d’insécurité routière ou au signalement des endroits où l’infrastructure routière entraîne des

situations à risques.

Mettre davantage l’accent sur les usagers actifs (piétons et cyclistes)

La Région de Bruxelles-Capitale souscrit au principe STOP et étant donné l’empreinte écologique bien

moins important des cyclistes et des piétons –tant dans la production que dans l’utilisation-, nous

estimons important qu’ils puissent se déplacer facilement et en toute sécurité dans le trafic.

Nous insistons auprès du Ministre de la Mobilité et des Travaux Publics pour que de nouvelles pistes

cyclables soient, dès leur aménagement, séparées physiquement de la chaussée. Lors de

l’aménagement de nouvelles pistes cyclables, il convient de tenir compte des voies de passage et des

besoins des personnes handicapées.