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DOSSIER DOSSIER Hugues Duboscq au pays du Soleil Levant NATATION NATATION COURSE COURSE Présentation des Mondiaux en petit bassin PLONGEON PLONGEON Découvrez les coulisses de l’entraînement à sec premier magazine français de natation numéro 85 avril 2006 5,00 euros www.ffnatation.fr Natation magazine

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DOSSIERDOSSIERHugues Duboscq au pays du Soleil Levant

NATATIONNATATION COURSECOURSEPrésentation des Mondiaux en petit bassin

PLONGEONPLONGEONDécouvrez les coulisses de l’entraînement à sec

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éditoéditoLe mois d’avril sera chargé !

Dans quelques jours, les championnats du monde enbassin de 25 mètres vont s'ouvrir. Organisés pour la premièrefois en 1993 à Palma de Majorque (Espagne), cette jeune com-pétition occupe aujourd’hui une place de premier ordre dans lecalendrier des épreuves internationales. Après Indianapolis(États-Unis) en 2004, au lendemain des somptueux jeuxOlympiques d’Athènes, les Mondiaux en petit bassin fontescale cette année en Chine, à Shanghai.Dans deux ans, l’Empire du Milieu accueillera les J.O.L’occasion pour les quatre nageurs français qui défendront noscouleurs à l’autre bout du monde d’emmagasiner de l’expé-rience tout en s'immergeant dans la culture et le mode de viechinois. L’occasion également pour le Havrais HuguesDuboscq, médaillé de bronze aux jeux Olympiques de 2004 etaux championnats du monde de Montréal, de se hisser sur lapremière marche d’un podium international.

Une échéance de taille attend aussi nos équipes masculineset féminines de water-polo. Après un ultime rodage auxInternationaux de France, les garçons de Franck Missy tente-ront de décrocher leur ticket pour les Euros de Belgrade lors dutournoi qualificatif de Kranj (Slovénie) qui se tiendra du ven-dredi 7 au dimanche 9 avril. Au même moment, les filles deChristophe Bachelier joueront leur place dans le tournoi euro-péen à Nancy.L’actualité de la scène nationale est également en pleine ébul-lition. Il faudra d’abord suivre les joutes des nageuses synchroaux championnats de France N1 d’Angers, du jeudi 6 audimanche 9 avril, avant d’aborder le dernier plot de la coupede France de natation course qui se déroulera à Chalon-sur-Saône et Toulouse le week-end du vendredi 14 au dimanche16 avril. Enfin, l’Assemblée générale annuelle de la FédérationFrançaise de Natation, en présence des élus et des déléguésrégionaux, a permis d’entériner le remarquable bilan de l’an-née écoulée tout en présentant les axes majeurs de la saisonà venir, tant sur le plan sportif que dans le domaine fédéral.L’aventure continue !

Le président,Francis Luyce

NATATION MAGAZINE n°85 Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax : 01.40.31.19.90 - www.ffnatation.fr Numéro de commission paritaire 0904 G 78176 Dépôt légal à parution Directeur de la publication Francis Luyce Rédacteur en chef Adrien Cadot Rédacteurs Mathilde Lizé, Julien Bels, Eric Huynh, Sophie Neuville, Michel Boussard Comité de rédaction Louis FrédéricDoyez, Marie-Christine Ucciani, Claude Fauquet et les adjoints de la Direction Technique Nationale Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat,Sébastien Hombel Maquette et réalisation Adrien Cadot, Mathilde Lizé, Julien Bels, Nicolas Menanteau Impressions SAI Zone industrielle de Maysonnabe64200 Biarritz - Tél : 05.59.43.80.30 Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.40.35 Venteau numéro 5 euros Publicités et petites annonces au journal et tarifs sur demande [email protected] Brochure incluse dans ce numéro.

SommairSommairee

DOSSIERDOSSIERDuboscq au pays du Soleil LevantHugues nous a reçus au Havre aprèsun stage de trois semaines au Japonen compagnie de Kosuke Kitajima.

ACTU NAT’COURSEACTU NAT’COURSELes Mondiaux en petit bassinPrésentation des quatre nageurs tricolo-res engagés à Shanghai et historiquedes compétitions en “p’tit bac”.

REPORTAGEREPORTAGEL’entraînement à sec des plongeursAu sol ou au trampoline, le travail à secest désormais essentiel pour accumulerde l’expérience et éloigner les blessures.

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BRÈVES

FLASH - Le coup de cœur de la rédactionINTERVIEW - Stéphane Gomez s’illustre en ArgentinePORTRAIT - Bertrand Venturi, naturellement libreREPORTAGE - “France” des Maîtres à DunkerqueFACE À FACE - Filippo Magnini / Frédérick BousquetRÉGLEMENT - Séminaire de nat’synchro à RioDÉCOUVERTE - David Smetanine, vers l’au-delàARRÊT SUR UN CLUB - L’A.S. Saint-Médard-en-JallesENTR’EUX DEUX - Matthieu Rosset & Damien CelyVIE FÉDÉRALE - Le Centre de ressourcesHUMOUR

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Ph. Nicolas Gouhier, agence Abaca/Camélon HUGUES DUBOSCQ

Le prochainnuméro deNatation magazine paraîtra au débutdu mois de mai

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Une info, une annonce, des questions ou des remarques ?Faites-en nous part sur [email protected]

Brèvesnatation

Depuis quelques semaines, les membresdu comité d'organisation des Jeux de

Pékin s’intéressent à la question de la nutri-tion durant le prochain événement olympi-que. La Chine souhaite, en effet, fairedécouvrir à ses hôtes étrangers ses spécia-lités, des plats comme des boissons, tout entenant compte de la diversité des cultureset des goûts culinaires des 200 pays repré-sentés. Des mesures de sécurités serontégalement prises en cas de crise alimen-taire afin d'endiguer une éventuelle situa-tion d’urgence. Par ailleurs, les Chinois veil-leront à ce que la nourriture distribuéeréponde aux normes de la diététiquemoderne et traditionnelle.

Le programme “one one nine” est lancépour les J.O. de Pékin. Il correspond aux

119 médailles d'or des cinq disciplines quela Chine ne domine pas, c’est-à-dire la nata-tion, l’athlétisme, le cyclisme, le kayak etl’aviron. Et pour Ian Thorpe et Grant Hackett,les challengeurs les plus redoutables neseront sans doute pas l’Américain MichaelPhelps et les Européens mais bien les athlè-tes du pays organisateur. C'est du moins lepoint de vue du manager de Ian Thorpe,David Flaskas : “Je pense que nous verronsune incroyable équipe chinoise. Nousserions très naïfs de négliger ce qui sort dela Chine actuellement, a-t-il déclaré. Avec lenombre de nageurs qu'ils possèdent, ilsseront capables d’aligner quelques sur-doués”.

Les Chinois à l’abordageGastronomie olympique

Le second plot de la coupe de Frances’est tenu à Sarcelles et Mulhouse (10

au 12 mars). Près de 800 concurrents sesont déplacés sur les deux sites mais lapalme de l’affluence revient à la cité franci-lienne avec près de 146 clubs et 472nageurs engagés. Si Laure Manaudou avaitopté pour l’Alsace, Malia Metella, HuguesDuboscq et Alena Popchanka se sont, eux,retrouvés en banlieue parisienne. EtSarcelles fut le rendez-vous des triplés puis-que le Havrais, l’ex-Bélarusse, CamilleMuffat et Simon Dufour sont à créditer cha-cun de trois victoires. Le Rouennais FabienGilot réalise également une belle prestationen Île-de-France, s’adjugeant le 100 et le200 m nage libre. La meilleure performanceest à mettre à l’actif de notre championneolympique puisque Laure Manaudou (notrephoto) a battu le record de France du400 m 4 nages en 4’07’’39. Avec sa perfor-mance, la Melunaise détient désormais plusdu tiers des records nationaux sur lesépreuves individuelles. Du jamais vu dansl’histoire de la natation française !

Coupe de France : des triplés et un record

IncidentEn raison d’un incident techniqued’ordre informatique, les pages derésultats traditionnellement situéesen fin de magazine n’ont pu êtreinsérées dans ce numéro. Toutesnos excuses à nos lecteurs !

Offres d'emploiPuteaux, ville de 43000 habitants

des Hauts-de-Seine, recrute des maîtresnageurs sauveteurs pour son nouveaucomplexe sportif doté de quatre bas-sins, dont deux extérieurs. Les MNSseront chargés de l’accueil du public,de l'animation de cours et de la surveil-lance des bassins. Les titulairesdu Beesan intéressés peuvent envoyésleur CV, lettre de motivation et photo-graphie à la Mairie de Puteaux, DRHservice recrutement, 131 avenuede la République 92801 Puteaux,sous la référence SPORT/MNS/kel.

Le Cercle des nageurs de Cannesrecherche Beesan avec expérienceset compétences en natation synchroni-sée pour encadrer des nageuses et unesection loisir. Poste vacataire 11 heurespar semaine. Rémunération à discuter.Contacter le CNC, piscine Pierre deCoubertin 06150 Cannes La Bocca.Tél. 04.92.19.53.34 ou 06.74.58.45.16.

Échange scolairesur fond d'olympismeLa municipalité de Pékin a lancé unplan d'action internationale des écolesde “même cœur” pour les J.O. Le planprévoit que les écoles intéressées procè-deront à des échanges entre ensei-gnants et élèves. Ils pourront organiserdes rencontres sportives ainsi que desactivités culturelles. De cette manière,la municipalité souhaiterait sensibiliserles participants étrangers à l'histoire,la culture, les coutumes et les sportstraditionnels de la Chine.

Concours Femmes et SportSi vous avez réalisé une action permet-tant de développer le sport fémininou améliorer l'accès des femmes auxpostes à responsabilité, inscrivez-vousà l’un des quatre prix décernés pourle concours national “Femmes et sport”.Renseignements et inscriptions avantle 2 mai sur les sites internet :www.jeunesse-sport.gouv.fr etwww.franceolympique.com.

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Plongeon : coupe de France des jeunesDébut mars, Strasbourg a accueilli la

coupe de France des jeunes. “Au total, ily avait près de 56 plongeurs issus de 15clubs, dont une équipe russe composée detrois athlètes, indique l'entraîneur BernardPierre. Le CPB Rennes remporte le classe-ment final des clubs en glanant pas moinsde neuf médailles : 6 en or et 3 en bronze.”Trois meilleures performances françaisesont été réalisées à l’issue de la compétition.Elles sont toutes l’œuvre de jeunes demoi-selles. Fanny Bouvet (notre photo) signe1902 points à la table de cotation des ben-jamines pour le tremplin 3 mètres. LaLyonnaise Marion Farissier réalise, elle,1584 points au 3 mètres minimes. Enfin,avec 1508 points, Faustine Bohanne (CBPRennes) améliore la MPF poussines du 3mètres. ”Ce sont incontestablement de trèsbons résultats, souligne Bernard Pierre avecenthousiasme. Nos jeunes athlètes ont par-faitement répondu présent. Ils se sont mon-

trés à la hauteur de l'événement.” À tel pointque trois plongeurs tricolores ont rempli lesminima pour les championnats d'Europejuniors de Palma de Majorque (Espagne, 1er

au 5 juillet prochain) : Marion Farissier au 3mètres, Mathieu Rosset aux 1 et 3 mètreset Jules Desplaces au tremplin 1 mètres.”Malheureusement, cela ne compte pas,signale le technicien. C’est seulement à par-tir du tournoi des Six Nations (1er et 2 avril àTrieste, ndlr) et des trois meetings interna-tionaux qui vont suivre que les jeunes pour-ront commencer à chasser les minima.” Ànoter que Fanny Bouvet, 12 ans, a, elleaussi, réalisé les minima pour les Eurosjuniors. En dépit de son extraordinaire pré-cocité, et comme le prévoit le règlement dela FINA, la Rennaise devra patienterjusqu'en 2008 avant de pouvoir participerau rendez-vous continental des jeunes.

A. C.

Les deux rivales de la brasse austra-lienne : Brooke Hanson et Leisel Jones,

auraient apparemment enterré la hache deguerre. Elles qui pouvaient tout juste se par-ler lors des jeux Olympiques d'Athènes ontpartagé la même chambre lors des jeux duCommonwealth. La nouvelle a abasourdil’équipe australienne de natation dont cer-tains membres n’envisageaient pas deréconciliation. “Ian Thorpe et Grant Hackettsont de grands amis en dehors des bassins.Pourquoi les filles ne le pourraient-ellespas ?”, ont déclaré les deux intéressées.Selon Brooke Hanson, les problèmes quiavaient surgi à Athènes sont désormais tota-lement résolus.

“Peace and Love”

Tous à Budapest !La Fédération française de natation etson partenaire France Sport proposentdes séjours pour les personnes désireu-ses de se rendre aux championnatsd'Europe de Budapest (26 juilletau 6 août). De cinq à huit nuits surplace, hôtels de deux à trois étoiles,accès au “club France”, visite de laville… Plusieurs formules sont propo-sées aux supporters. Tarifs et conditionssur le site internet de la structure fédé-rale www.ffnatation.fr ou de son parte-naire www.groupe-france-sport.com.

Les Frenchies se distinguentDeux de nos Français, étudiants auxÉtats-Unis, se sont illustrés lors de lafinale de Conférence des championnatsaméricains à Knoxville. SébastienRouault (Saint-Germain-en-Laye) enlèvele 1650 yards nage libre en 14’40’’81 etporte à trois son nombre de victoiresdans cette compétition. Sa compa-triote, la Toulousaine Alexandra Putras’adjuge, elle, le 200 yards dos en1’55’’56, sa première grande victoiresur le sol américain. De bon augure enattendant les finales NCAA !

Pas de Bleus à la Coupe LatineLes nageurs tricolores ne participerontpas à l'édition 2006 de la Coupe Latine(Brésil, 28-30 avril). Une premièredepuis la création de cette compéti-tion, en 1973 à Rio de Janeiro, quis'explique par la programmation deschampionnats de France N1 (du 10au 14 mai prochain à Tours).

Une fille en orA Melbourne, lors des jeux duCommonwealth, l’AustralienneLeisel Jones a frappé fort en améliorantson record du monde du 100 m brassede 62 centième de seconde la portantà 1’5’’09. Déjà victorieuse en 50et 200 m brasse, la médaillé d'argentaux Jeux de Sydney a réalisé le tripléen brasse.

Coupe de la ComenLes dates et le lieu de la coupe de laComen 2006 ont été dévoilés.Initialement prévue du 23 au 25 juin,la 12e édition de la compétition se tien-dra finalement du 30 juin au 2 juilletà Rio Maior (Portugal). La coupe dela Comen est réservée aux filles néesen 92-93 et aux garçons nés en 90-91.

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Huit jeunes plongeurs (quatre filles et quatre garçons), des catégories benjamines (93-94) et minimes (91-92) ont participé à la Vergina Cup qui s'est tenue en Grèce les 25

et 26 février. Avec dix médailles récoltées, la délégation française signe une très bonne per-formance d’ensemble. Néanmoins, seule la Grèce a été en mesure d'aligner une équipecomplète, soit deux concurrents engagés par épreuve. Les autres nations, Bulgarie, Koweït,Finlande, Arménie, Serbie et France, se sont contentées de faire le déplacement avec desformations partielles. Cela n’a pourtant pas empêché les Françaises de s’illustrer. Ainsi,Fanny Bouvet s’adjuge l’or aux tremplins 1 mètre et 3 mètres en benjamine, à l’instar deMarion Farissier au 3 mètres en minimes. Deux plongeuses d’avenir qui confirment, en cedébut de saison, un talent qu’on leur connaissait déjà. Pour le reste, la Grèce fait montred'une solidité redoutable. Il faut dire que les équipements hérités de l’organisation des jeuxOlympiques d’Athènes offrent des conditions idéales d’entraînement. On retiendra égale-ment l’excellente prestation des jeunes voltigeurs du Koweït. Sous la houlette de leur entraî-neur chinois, ils ont démontré un potentiel impressionnant. Au final, la Vergina Cup 2006constitue un excellent meeting pour lancer la saison internationale et sa programmationdans le calendrier s’avère particulièrement judicieuse.

Michel Boussard

Plongeon : Bouvet et Farissier s’illustrent à la Vergina Cup

L’équipe de France de water-polo a prisses quartiers à Lille durant le mois de

février pour disputer deux matches ami-caux. Le premier ne fut qu’une formalitépour des Bleus conquérants qui affrontaientune sélection du Nord-Pas-de-Calais. 19-3,le score est sévère pour des Nordistes mis àmal par le bras d’un Frédéric Audon enforme olympique (sept réalisations). Mais laréussite ne fut pas toujours du coté des tri-colores. Lors de leur deuxième match depréparation face aux Pays-Bas, les Françaisse sont inclinés 6 buts à 9. La déception estd’autant plus grande que les protégés deFranck Missy (photo de droite) n’ont donné

qu’un aperçu mitigé de leur jeu. Et commeun signe de leur maladresse offensive, lemeilleur buteur des bleus sur ce match estun défenseur : le Niçois Aurélien Cousin(photo de gauche) avec quatre réalisations.Ces deux confrontations, associées auxInternationaux de France, doivent servir depréparation à une équipe de France enquête de confiance. Les Bleus ont pu éva-luer le travail qu’il leur reste à accompliravant le tournoi qualificatif pour lesChampionnats d’Europe de Belgrade qui setiendra à Kranj (Slovénie) du vendredi 7 audimanche 9 avril 2006.

Retrouvez, dans le prochain NatationMagazine, tous les résultats des Internationauxde France d’Aix-en-Provence et de Nancy.

Water-ppolo : objectif les Euros de BelgradeÉquipements : état des lieuxLe recensement national des équipe-ments sportifs réalisé par ThierryMaudet, chef de service au ministèredes Sports, et Benoît Zédet, chargé demission sur le recensement des équipe-ments sportifs, indique que 77 % descommunes françaises sont dotées d’aumoins une installation sportive. En cequi concerne la natation, 6436 bassinsont été comptabilisés dont 32 % deloisirs et course, 20 % réservés à lanatation sportive et 43 % pour uneutilisation ludique. Les fosses à plon-geon ne représentent que 1 % du nom-bre total de bassins. On apprend égale-ment que 55 % des bassins sont décou-verts, 37 % en intérieur et que le restese partage entre extérieur couvertet le découvrable.

“France” minimes - cadetsVous ne savez pas où dormir pourles championnats de France minimes-cadets de natation à Grand-Couronne(Seine-Maritime) au mois de juillet pro-chain ? Le partenaire de la Fédérationfrançaise de natation, France Sport,propose des offres d’hébergement pourles clubs participants. Toutes les infor-mations sont disponibles sur le sitewww.groupe-france-sport.com.

ReconversionFranziska Van Almsick a débuté sa car-rière de journaliste pour une télévisionallemande. Point de natation, mais dela Formule 1 pour l’ancienne médailléeolympique. Ainsi, à l’occasion du pre-mier Grand Prix de la saison, elle adémontré ses talents journalistiques eninterviewant les principaux acteurs dela course. Un nouveau départ sur leschapeaux de roues pour la championneallemande.

Almeida superstarDepuis son record du monde du 50 mpapillon et ses neuf médailles d'or surle circuit de la coupe du Monde, leBrésilien Kaio Marcio Almeida estdevenu une célébrité dans son pays.Les nombreuses interviews et les galasont tellement transformé son quotidienqu’il n’a guère plus le temps de s’en-traîner. “C'est merveilleux de bénéficierde l’attention et l’admiration de tous,mais je ne peux pas me maintenirau plus haut niveau si je ne m'entraînepas”, constate le nageur.

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La dernière course de Mark Foster

Mark Foster a annoncé qu’il prendra sa retraite après les Mondiaux de Shanghai(Chine) en petit bassin. Le nageur britannique dispose d’un des plus impressionnants

palmarès de la natation anglaise. À 35 ans, Foster comptabilise pas moins deqinze médailles mondiales en petit bassin : six d’or, trois d’argent et trois de bronze.

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Grand prix FINA de RostockEn plongeon, le circuit mondial duGrand Prix FINA a fait étape à Rostock(Allemagne), les 4 et 5 mars. ClémenceMonnery n’a pu rééditer son excellenteperformance de la coupe de France etéchoue à la vingt-quatrième place dutremplin à 3 mètres. En ajoutant un tri-ple saut périlleux et demi avant carpédans sa série, Audrey Labeau est parve-nue à améliorer son total de coefficientde difficulté. Elle termine donc à laquatorzième place du 10 mètres avecun total de 248 points.

Le Prince en pinceLe nouveau souverain de la Principautéde Monaco est apparu en bonne com-pagnie lors de la cérémonie d’ouver-ture des jeux Olympiques d’hiver deTurin. Sa relation avec la nageuse sud-africaine Charlene Wittstock a fait laune de plusieurs quotidiens étrangers.Ces deux passionnés de sport seseraient rencontrés en 2001, lorsdes championnats de natationMare Nostrum à Monaco.

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Officiel dévoué de la Fédération fran-çaise de natation, Raymond

Mulinghausen a reçu la médaille d’Officierde l’Ordre National du Mérite lors del’Assemblée générale de l’AIFN en févrierdernier. Après avoir longtemps hésité entrele football, la boxe et le plongeon, le Parisiens’est finalement tourné vers le sport aérien.Pas moins de vingt titres de champions deFrance (treize en haut vol et sept aux trem-plins 1 et 3 mètres) lui seront accordésentre 1939 et 1957. Nommé directeurd’une piscine en région parisienne après sa

retraite sportive, il dynamise le plongeon etle water-polo du CMS Pantin et en profitepour commencer son travail attentif au seinde la FFN. Pendant de nombreuses années,il est vice-président de la commission natio-nale de water-polo et officiel régional etnational. Mais c'est en plongeon que l’an-cien champion fait des merveilles. Membredes commissions régionales et nationales,Raymond Mulinghausen a longtemps été encharge de la formation des juges et de laconstitution des jurys nationaux. Il affiched’ailleurs un palmarès de juge impression-

nant : championnatset coupes d’Europe,championnats et cou-pes du monde et qua-tre jeux Olympiques(Moscou, Los Angeles,Séoul et Barcelone).Apprécié par la com-munauté internatio-nale, son jugementsert encore de réfé-rence et de modèle àtous les niveaux.

M. L.

Raymond Mulinghausen prend de la hauteur

L’histoire en cinquante-ttrois champions

De Duke Kahanamoku, premier nageurchampion olympique en 1912, à Laure

Manaudou en passant par l’Américain MarkSpitz et le Russe Alexander Popov, tous lesplus grands champions de la natation sontdans Dieux et Déesses de la natation mon-diale au cours du XXe siècle de Jean-LouisMeyer. Chaque chapitre raconte comment àforce de travail et de sacrifices ces cham-pions ont fait, ou font toujours, l’histoire denotre discipline olympique. Originaire deBéziers, l’auteur souligne dans la préface savolonté de “rendre hommage, à travers cin-quante sportifs d’exception, à tous lesautres combattants anonymes ou non desbassins, engagés dans une discipline faitede rigueur et de labeur”. Sous forme defiches biographiques, constamment agré-mentées d’anecdotes connues ou mécon-nues, nous découvrons cinquante-trois per-sonnalités hautes en couleur.

Dieux et Déésses de la natation mondiale aucours du XXe siècle de Jean Louis Meyer, éditionAtlantica, 516 pages, 25 €.

ErratumContrairement à ce que nous annon-cions dans l’article “Un autre stade”(pages 18-19) du dernier numéro deNatation Magazine (n°84, mars 2006),le Stade Français, club omnisport avecune filière natation synchronisée, n’apas encore officiellement reçu le labelpôle espoir. “Pour l’heure, il faut atten-dre que cela soit acté par le ministèrede la Jeunesse et des Sports, rappellele DTN Claude Fauquet. En France,huit structures sont en voie de labellisa-tion : Strasbourg, Chenôve, StadeFrançais, Angers, Lyon, Aix-en-Provence, Hyères et Sète, mais rienn'a encore été entériné.”

Thompson optimisteL’entraîneur principal australien, AlanThompson, croit fermement en l’avenirde l’équipe masculine de son pays :“En ce moment nous avons quelqueslacunes en raison de l'absence de cer-tains nageurs, comme Grant Hackett.Mais nous avons beaucoup de jeunestalents de 16-17 ans qui vont éclore.Ils sont prêts à entrer dans l’arèneinternationale. À Pékin, notre équipemasculine sera redoutable.”

Longue distanceSolenne Figués, qui réside désormaisen Nouvelle-Calédonie, s’est essayéeà l'eau libre. Lors de la traditionnelletraversée entre la baie de Vataà Nouméa et l’îlot aux Canards,la Toulousaine s'est illustrée poursa première participation. Elle terminepremière en 32’20.

On remet ça ?Le dossiste Aaron Peirsol se voit bienrééditer son exploit athénien aux J.O.de Pékin. “Une fois que vous avezremporté trois médailles d’or vous êtesconscient que vous pouvez à nouveaule faire”, a annoncé l’Américain.

Le saviez-vvous ?Pour assurer le suivi informatique desjeux Olympiques de Pékin, le Comitéinternational olympique (CIO) devraitutiliser près de 450 serveurs, 4700ordinateurs, 700 imprimantes et 1200personnes… Heureusement, unesociété informatique va se chargerd’assurer le transfert des informations.

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Le miracle de MelbourneLe miracle de MelbourneLa Britannique Amy Smith enLa Britannique Amy Smith enpleine prpleine progression aquatiqueogression aquatiquelors des jeux du Commonwealth.lors des jeux du Commonwealth.

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Les Françaises prennent de la hauteurLes Françaises prennent de la hauteur

Le ballet tricolore en action lorsLe ballet tricolore en action lorsdes derniers Mondiaux de Montréal.des derniers Mondiaux de Montréal.ImpressionnantImpressionnant ! En dépit de ce porté! En dépit de ce portéacracrobatique, les Bleues devrobatique, les Bleues devront seont secontenter de la huitième place en finale.contenter de la huitième place en finale.

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Championnats du monde en petit bassin, 5-9 avril

Quatre Bleus à Shanghai

Les Mondiaux de Shanghai en petit bassinvont débuter dans quelques jours. Quelleimportance revêtent-iils ?À mes yeux, l'essentiel c'est que nosnageurs disposent d'un objectif majeur : lesJ.O. de Pékin. Dans cette perspective, ils ontchacun des objectifs intermédiaires, notam-ment les championnats du monde en grandet petit bassin. Ces rendez-vous sont pri-mordiaux puisqu'ils permettent de remplirdes critères de sélection déterminants dansl'optique des Jeux de 2008.

Après le forfait de Frédérick Bousquet, ladélégation tricolore se limite à quatrenageurs. Comment s'est opéré le mode desélection ?La Direction technique nationale fixe uneliste des possibles, c'est-à-dire des athlètessusceptibles de prendre part à la compéti-tion. À partir de là, les nageurs motivés peu-vent participer aux épreuves. L'objectif estde responsabiliser nos sportifs.

Les nageurs engagés à Shanghai ne pour-suivent pas les mêmes objectifs. Le plusambitieux sera certainement HuguesDuboscq…Hugues et son entraîneur ChristosPaparrodopoulos veulent se mettre ensituation de compétition pour acquérir del'expérience, avec toujours en toile de fondles J.O. de Pékin. Pour progresser il fautsans cesse se confronter à des problèmes.De cette manière, les nageurs et leurs staffsse mettent en quête de solutions et ils avan-cent dans leurs réflexions.

Le Cannois Guy-NNoël Schmitt, deuxième gar-çon du groupe, aura certainement moinsd'ambition que Hugues Duboscq.Guy-Noël est en reconquête. Jeune, c'étaitun des plus grands espoirs du fond français.Malheureusement, un passage à vide et ungrave accident de la circulation ont freiné saprogression. Donc, son choix de se rendreaux championnats du monde de Shanghaidémontre sa volonté de ressentir à nouveaule frisson du haut niveau. Sophie de Ronchiest un peu dans la même dynamique. MaisGuy-Noël et Sophie ont certainement acquisde la maturité. Aujourd'hui, leurs expérien-ces douloureuses les font relativiser. Ils seconcentrent davantage sur le plaisir, sur dessensations simples. C'est la base de leurretour et de leur nouvelle avancée.

Quant à Joanne Andraca, 18 ans seule-ment, dans quelle dynamique s'inscrit-eelle ?Dans une dynamique d'apprentissage et deprogression. Joanne est un grand espoir dela natation, mais ce n'est pas la peine de luimettre trop de pression sur les épaules.Laissons la éclore sereinement.

Propos recueilli par Adrien Cadot

Finalement, ils ne seront que quatre à défendre les couleursde la France aux championnats du monde de Shanghai en petitbassin. En raison d'une douleur récurrente à l'épaule, FrédérickBousquet a jeté l'éponge à quelques jours du rendez-vouschinois. Emmenés par le Havrais Hugues Duboscq, Guy-NoëlSchmitt, Sophie de Ronchi et Joanne Andraca tenteront d'illumi-ner la perle de l'Orient. Tour d'horizon des forces en présenceen compagnie du DTN Claude Fauquet.

Souvenirs, souvenirs...

Le bilan des nageurs tricolores dansles championnats du monde en

petit bassin n’est pas des plus relui-sants... Au total, la France a glanédeux médailles dans cette compéti-tion. La première appartient à FranckEsposito qui décrocha l’argent du200 m papillon (1’55’’42) lors desMondiaux de Palma de Majorque en1993. La seconde est l'œuvre deJean-Lionel Rey sur 200 m brasse lorsde l’édition de 1995 à Rio de Janeiro.“Jean-Lio”, qui entraîne aujourd’huiMalia Metella à l’Insep, avait conquisle bronze en 2’11’’92.

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ACTUACTU nat’coursenat’course

Depuis un an, la native de Marseillepoursuit son retour à la natation. Un

retour ou plutôt une résurrection pour lanageuse de 21 ans tant l’hori-zon s’était obscurci ces der-nières saisons. Du haut deson mètre soixante-seize,Sophie de Ronchi avait été unmodèle de précocité. En2000 à Dunkerque, à l’âge de 14 ans, ellesignait son premier résultat majeur : vice-championne d’Europe junior du 200 m4 nages… L’année suivante, sur la mêmedistance, elle récidivait avec une médaillede bronze et une troisième place aux jeuxMéditerranéens de Tunis. Bien peu auraientfait grise mine devant les résultats enregis-trés les années suivantes : argent en 2002aux championnats de France de Chalon-sur-Saône ou encore or à Saint-Étienne en2003 (200 m 4 nages). Mais Sophie deRonchi, sélectionnée en équipe de Francepour la dernière fois en 2003 à l’occasiondes Euros en petit bassin de Dublin(Irlande), voulait plus.En 2004, Dunkerque joue encore un rôledécisif dans la carrière de la jeune demoi-selle. “L’année dernière, mon objectif étaitde me qualifier aux jeux Olympiquesd’Athènes, confie-t-elle. Malheureusementcela ne s’est pas passé comme prévu.”Richard Martinez, son entraîneur au pôleFrance de Font-Romeu, aux côtés de GérardServant, la convainc alors de se faire opérer.En cause, un genou récalcitrant. “J’ai desproblèmes depuis que je suis toute petite,raconte Sophie. J’avais peur de ce qui sepasserait après l’opération. J’étais prête àvivre avec les douleurs. Mais en y réfléchis-sant, je ne pouvais pas continuer ainsi.” Aux“France” de Dunkerque, Sophie en profitepour entrer en contact avec les responsablesdu club de Massy (Essonne). “Je voulaischanger d’entraîneur, détaille-t-elle. AvecGérard, on était arrivé à un niveau de compli-cité trop important.”Après l’opération, la nageuse passe un moiset demi en rééducation sur la presqu’île deGiens, près d’Hyères. “J’ai commencé parme déplacer avec des béquilles, se souvient-elle. Ça a été très rapide. Éric Braize, monentraîneur à Massy, m’a fait reprendre toutdoucement. Au début, je nageais les 200 men trois minutes, c’était l’horreur.” La néo-

Massicoise dispute tout de même les inter-clubs et la première étape de la coupe deFrance. “Mais il fallait m’aider à monter sur

le plot”, se souvient-elle. Puistout s’est rapidementenchaîné jusqu’à décrocherdeux titres aux championnatsde France juniors en mai2005. Cet été, elle a observé

trois semaines de repos avant de repartir àla conquête de la prochaine saison. “2005était surtout une année de transition”, pré-cise-t-elle dans un grand sourire.

Julien Bels

Née le 10/07/1988Club : AC HyèresEntraîneur :Annick de SusiniEngagée sur 200 et 400 mNL, 200 et 400 m 4 NPalmarès : vice-cham-pionne de France du 400 m4 N et troisième sur 200 m4 N et 1500 m NL (Nancy,

2005), championne de France junior du400 m 4 N (Mennecy, 2004), sélectionnéepour les championnats d'Europe de Triesteen petit bassin (2005).

Joanne Andraca

Née le 24/10/1985Club : ES MassyEntraîneur : Éric BraizeEngagée sur 50, 100 et200 m brasse, 100 et200 m 4NPalmarès : vice-cham-pionne d'Europe junior du200 m 4 N (Dunkerque,

2000), médaillée de bronze du 200 m 4 Naux jeux Méditerranéens (Tunis, 2001), hui-tième du 200 m 4 N des Euros petit bassin(2001 et 2003), championne de France du200 m 4 N (2001 et 2003). Lire par ailleurs

Sophie de Ronchi

Né le 28/10/1983Club : CN CannesEntraîneur :Lionel VolckaertEngagé sur 200, 400 et1500 m NLPalmarès : vice-championd'Europe junior des 400 mNL et 1500 m NL

(Dunkerque, 2000), champion de France du1500 m NL (Saint-Étienne, 2003), vice-cham-pion de France du 1500 m NL en petit bassin(Chalon-sur-Saône, 2005), sélectionné pourles championnats d'Europe de Dublinet Trieste en petit bassin.

Guy-Noël Schmitt

Né le 29/08/1981Club : CN HavraisEntraîneur : ChristosPaparrodopoulosEngagé sur 50, 100et 200 m brassePalmarès : médaillé debronze sur 100 m brasseaux J.O. d'Athènes,

médaillé de bronze sur 100 m brasse auxMondiaux de Montréal (2005), vice-championd'Europe des 50 et 100 m brasse (2004),médaillé de bronze sur 100 m brasse auxEuros de Berlin (2002), douze titres dechampion de France.

Hugues Duboscq “Une annéede transition”

Nouvelle marcheLongtemps handicapée par des problèmes de genou, Sophie de Ronchi, 21 ans, reprend goût à la compétitionet se positionne de nouveau pour les futures échéances.

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DDès l'origine, la natation s'est éveil-lée dans la diversité des distanceset des plans d'eau. Les premierschampionnats, préparés par les

anglo-saxons, se tinrent d'ailleurs à Sydneyen 1846 sur 440 yards. En 1908, avec lanaissance de la FINA (Fédération internatio-nale de natation amateur) cette mesure éta-lon s'efface au profit du mètre - à l'exceptiondes Universiades américaines. Maisjusqu'aux jeux Olympiques de Paris, en1924, la plupart des nageurs évoluentencore dans des lacs artificiels, des fleuvesou même “dans une fosse de 100 mètrescomme à Anvers”, signale le journalisteRémi Broute dans le journal L'Humanité du3 décembre 1993. En fait, c'est lors des J.O.de Paris, organisés dans la piscine des

Tourelles édifiée pour l'occa-sion, que le bassin de 50mètre fut adopté commenorme de référence.Marginalisé et oublié, le “petitbac” émerge, quant à lui, aumilieu des années soixante.Après une succession de tragé-dies et de noyades accidentel-les, le ministère de l'Éducationnationale lance une grandecampagne pour impulser l'ap-prentissage de la natationdans les écoles de France.Dans la foulée, “on déclenchel'opération « Mille piscines »qui aboutit à la constructioneffective de 850 bassins cou-verts de 25 mètres à travers lepays, rappelle Rémi Broute. Lepaysage nautique vient de bas-culer. On décide de consacrerdésormais la saison hivernaleau « petit bac », sans aller tou-tefois jusqu'à lui donner uneexistence officielle.”Le cadet des distances régle-mentaires rentre dans le rangau début des années quatre-vingt dix. Plus précisément en1991, lorsque la FINA décidede légaliser les records dumonde en bassin de25 mètres. Fort de cette recon-

Les championnats du monde en bassin de 25 mètresà Shanghai (5-9 avril) capteront, l'espace d'une semaine,les regards de la planète natation. Ce ne fut pas toujours le cas !Longtemps, le “petit bac”, demi-portion de piscine olympique,a été relégué au second plan de la scène internationale.Ce n'est finalement qu'en 1991, avec la légalisation des recordsdu monde en petit bassin par la FINA, que le 25 mètres gagneenfin ses titres de noblesse. Depuis, le cadet des distancesréglementaires s'affiche aux côtés des plus grandes starsà l'occasion de sa coupe du monde et de ses championnatsdu monde, dont la première édition s'est tenue à Palmade Majorque en 1993. Présentation d'une épreuve jeuneet rythmée.

Le “p’tit bac” en gr

Shanghai,La perle de l'Orient

La ville de Shanghai est située sur larivière Huang Pu et se compose

de deux parties distinctes : Puxiet Pudong (qui signifient respective-ment à l'ouest et à l'est du Pu). La villes'est développée tout d'abord à Puximais depuis quelques années, sousl'impulsion du gouvernement, Pudongest devenue une zone de constructionhi-tech où les entreprises et autresgratte-ciels pullulent. Principal centrefinancier et culturel de l'Asie aux XIXe

et XXe siècles, Shanghai est museléeaprès l'avènement de la Républiquepopulaire de Chine car considéréecomme un foyer de “dépravation”.Il faut attendre les années 90 pourque le gouvernement chinois décidede promouvoir le développement dela cité. En une décennie, la perle del'Orient est en passe de retrouver laprédominance financière qu'elle occu-pait auparavant, vu sa croissanceà deux chiffres, ses 17 millions d'habi-tants, sa mutation cosmopolite etson essor culturel. Elle accueilleral'Exposition universelle en 2010.

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HISTORIQUEHISTORIQUE nat’coursenat’course

Le saviez-vvous ?Quinze records du monde

(4 féminins et 11 masculins)ont été battus lors des cham-pionnats du monde d'Athènes(1999). Auparavant, treizemarques mondiales avaientété rafraîchies à l'occasionde la première édition desMondiaux en bassin de 25mètres (11 féminins et deuxmasculins). Les deux rendez-vous les moins prolifiques enchronos internationaux sontceux de Rio de Janeiro (3)et Indianapolis (4). Ils détien-nent pourtant les recordsd'affluence.

L'édition 2004 des champion-nats du monde à Indianapolisa drainé 71 659 spectateurs,affluence record pour cettecompétition. 70 000 personness'étaient déplacées sur la plagede Copacabana où était instal-lée une piscine provisoire lorsdes Mondiaux en petit bassinde Rio de Janeiro (1995).En revanche, seulement 15 000spectateurs ont réponduprésent en 1999 à Hong Kong.

ros plan

naissance tardive, le “p’tit bac” s'offre, en1993, ses premiers championnats dumonde dans la Péninsule ibérique (lire parailleurs). “J'en attends une bonne participa-tion (…) mais aussiune bonne audiencetélévisuelle, annonceà l'époque MustaphaLarfoui, le présidentde la FINA, dans lescolonnes du journal L'Équipe. Les Mondiauxen petit bassin vont permettre d'animer lessaisons hivernales et ils vont égalementcombler les vides entre les J.O. et les cham-pionnats du monde en grand bassin.” Bienque le démarrage soit quelque peu poussif,

20 000 spectateurs se presseront à Palmade Majorque pour encourager les 313nageurs présents, le potentiel de ces cham-pionnats en format de poche est incontesta-

ble. Pour preuve, deuxans plus tard à Rio deJaneiro (Brésil), ilssont plus de 70 000 àassister aux épreu-ves.

Comment expliquer une telle ferveur ? PourRémi Broute, “Les courses en 25 mètrespossèdent leur spécificités propres. En mul-tipliant le nombre de virages, par exemple,elles permettent de réaliser des chronosplus rapides. Au point que certains nageursen ont fait leur terrain de prédilection.Comme le sprinter brésilien Borges.”“L'avantage des compétitions en petit bas-sin tient aussi à leur rythme, soulignaitLucien Gastadello, ancien secrétaire géné-ral de la Fédération française, au journalL'Humanité. Les courses sont plus vivantes,donc plus animées pour le public.”

Adrien Cadot

L’Australien Michael Klim (en haut),avec 15 médailles récoltées(5 en or, 5 en argent et 5 en bronze),est le nageur masculin le plus titrédes Mondiaux en petit bassin.Chez les femmes, c’est l’AméricaineJennifer Thompson (à gauche),aujourd’hui retraitée des bassins,qui détient le record avec17 récompenses (9 en or, 6 d’argentet 2 de bronze).

Sept éditions avant Shanghai1993, Palma de Majorque (Espagne)1995, Rio de Janeiro (Brésil)1997, Göteborg (Suède)1999, Hong Kong (Chine)2000, Athènes (Grèce)2002, Moscou (Russie)2004, Indianapolis (États-Unis)2006, Shanghai (Chine)

“Les courses sont plusvivantes, donc plus

animées pour le public.”

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Comme l’année dernière, la saison decoupe du monde débute par les étapesargentines. Le continent sud-aaméricain etces courses vous tiennent à cœur.Comment les avez-vvous préparées ?C'est vrai que je suis très attaché au conti-nent sud-américain. C'est toujours un plaisirde participer aux épreuves argentines, maiscette année, contrairement à la saison der-nière, la coupe du mondea commencé par l'étapede la Parana, longue de88 km (1). Ce n'est passimple d'entamer sa sai-son sur une course aussiéprouvante. C'est pour-quoi, je me suis préparétout l'hiver. J'ai accumulé beaucoup de kilo-métrage, près de 132 km hebdomadairedurant quatre semaines intensives.

Apparemment vos efforts ont été récompen-sés puisque vous remportez la Parana.Lors des premiers kilomètres de la course,j'ai senti que j'étais en très grande forme,tant mentalement que physiquement. J'enai donc profité pour lancer une attaqueaprès quatre heures d'épreuve. Le peloton aréagi tardivement et j'ai pu ainsi m'échapperet finir la course en solitaire.

Est-cce l'une de vos plus belles victoires encoupe du monde ?Peut-être… Mais si j'ai réussi à gagner cettecourse mythique c'est uniquement en raisonde ma fraîcheur physique. À mes yeux, cesuccès possède une saveur particulière.D'habitude, les arrivées se disputent ausprint. Cette année, j'ai savouré ma victoire,j'ai eu le temps d'y penser, de la déguster.

Dans quel état d'espritavez-vvous alors abordél'épreuve de Rosario,21 km, qui se tenait unesemaine après laParana ?Mentalement, j'étais

confiant, serein, mais physiquement, jesavais que la clé de ce début de coupe dumonde en Argentine reposait sur la récupé-ration. J'ai donc pris le temps d'écouter moncorps, sans m'imposer un entraînementdrastique, mais le jour de la course àRosario, je n'étais pas dans une formeéblouissante.

Malgré tout, vous enlevez la deuxièmeplace.Et, aussi étonnant que cela puisse paraître,cela me satisfait davantage que ma victoire

Il y a tout juste un an,Stéphane Gomez, chef de filede la longue distance tricolore,s'adjugeait avec brio les cour-ses de Rosario (21 km)et Santa Fé (57 km) avantde terminer deuxième del'épreuve mythique de laParana (88 km). Cette der-nière, après une rude prépara-tion hivernale, est finalementtombée dans l'escarcelledu Saint-Affricain en févrierdernier, lors des premièresétapes de la coupe du monde2006. Quant aux autres épreu-ves du circuit sud-américain…mais n'anticipons pas.Place au suspense età Stéphane Gomez,notre nageur au long cours.

“132 kmhebdomadairedurant quatre

semaines intensives”

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ACTUACTU eau libreeau libre

Gomez :“J’ai savouré dans la Parana… À Rosario, bienqu'émoussé physiquement, j'ai toujours étéà la bagarre. Le Bulgare Petar Stoychev medépasse à dix mètres de l'arrivée, c'est unpeu frustrant, mais de toute façon je ne pou-vais plus rivaliser.

Après Rosario, vous prenez le départ de lacourse de Santa Fé, 57 km, que vous avezremporté à deux reprises. Une fois encore,vous vous illustrez en décrochant ladeuxième place du podium. StéphaneGomez serait-iil inépuisable ?De manière générale, je n'ai pas trop souf-fert. Cela prouve que ma préparation étaitplutôt bonne. À Santa Fé mon état de fraî-cheur était bien supérieur à celui deRosario. Je l'ai senti immédiatement.Malheureusement, tous les nageurs me sur-veillaient. Au total, j'ai lancé sept offensives,sans jamais trouver la faille. À la fin je suistout de même parvenu à faire exploser lepeloton, mais Petar Stoychev m'a encoredominé au sprint.

L'ultime épreuve du circuit sud-aaméricain, àTapes (Brésil), était une nouveauté dansvotre calendrier. Quelle impression vous alaissé cette étape ?Une bonne impression puisque je termine

troisième (rires)… La course était différente,mais intéressante. Nous avons nagé dansun lac salé, très près de la mer. Les vaguesétaient énormes, mais c'est tout à fait legenre de situation que j'apprécie. Lesnageurs d'eau libre aiment être surpris, etpuis c'est également une manière d'écarterla concurrence.

De quelle manière va s'agencer la suite devotre saison ?Avant les championnats de France àMimizan, fin mai, qualificatifs pour les Eurosde Budapest, je participerai à un 5 kmindoor à Strasbourg au début du mois demai (lire par ailleurs). Il faut nager en moinsde 55 minutes afin d’être présélectionnépour les championnats d'Europe. Je man-que de repères en bassin, mais je comptebien m'entraîner d'ici là. Pour la suite, onverra ce que l'avenir me réserve.

Propos recueilli par Adrien Cadot

(1) Avec ses 88 km, l'étape de la Parana est laplus longue du circuit de la coupe du monde.

Nécessaire,mais pas suffisant

Le 1er mai, Strasbourg accueillerales championnats de France du

5 km indoor. Une compétition déci-sive pour les spécialistes de la longuedistance puisqu'elle présélectionneles nageurs dans l'optique des cham-pionnats d'Europe de Budapest.“Cette année, le 5 km en bassinest nécessaire pour les nageursd'eau libre qui souhaitent se rendreà Budapest, indique Jean-Paul Narce,adjoint au DTN. Nécessaire,mais pas suffisant car c’est lorsdes épreuves sélectives de Mimizanque se jouera véritablementla qualification pour les Euros.En instaurant cette sélection à deuxétages, nous espérons gagneren compétitivité. Par ailleurs,ce système permet d'établirune passerelle entre notre disciplineet la natation course. Peut-êtrequ'à l'avenir des nageurs de bassins'essaieront à la longue distancepar le biais du 5 km indoor.”

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ma victoire”

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II l est loin le temps ou Bertrand Venturis'essayait à tous les sports aquatiques.Instable ? Pas le moins du monde. Cegrand gaillard d'1,85 m, au sourire

abonné aux lèvres, entendait simplementmener sa barque à sa manière, sans retenuni regrets. “Lorsque je m'engage dans unprojet ou dans une discipline, je dois mesentir bien, en osmose, reconnaît-il sansdétour. Si un aspect me déplaît ou mecontrarie, j'aurais dû mal à me donner à100 %.” Aujourd'hui, rassu-rez-vous, le nageur del'ASPTT Toulouse a trouvéson créneau, son credo.C'est l'eau libre qu'il a choi-sie !“J'ai découvert la natationavec les bébés nageurs aux Dauphins deSète, mon premier club, confie l'intéressé.J'ai également pratiqué le water-polo, maiscela ne me plaisait pas vraiment. En fait,bien que cela soit un sport collectif, j'en aieu assez rapidement. Je me sentais tropdépendant des performances des autresjoueurs. J'en garde malgré tout de très bonssouvenirs.” En 2000, le Sétois, né le 8 juin1985, opte pour la natation course. “J'ai euenvie de franchir le cap, de m'y consacrerpleinement.” Ses espoirs sont de nouveaudéçus. “Nager en bassin c'est sympa, mais

profondément lassant. J'adore pratiquer lanatation, mais pas de cette manière. J'aibesoin d'espace, de m'aérer l'esprit, dedécouvrir de nouveaux horizons. Or toutesles piscines se ressemblent.”En 2001, en quête de nouvelles sensations,Bertrand Venturi participe à la traversée deSète, sa première épreuve d'eau libre.“Sète, c'est ma ville, j'y ai tous les souvenirsde mon enfance. Chaque année, il y a la tra-versée de la ville et j'ai décidé de relever le

défi.” C'est une révéla-tion… “J'ai vraiment accro-ché et l'année suivante,David Genet, un camardede club qui pratiquait l'eaulibre, m'a emmené auxchampionnats de France

d'Aiguebelette, qualificatifs pour les Euros.Le niveau était relevé, mais j'ai tout de suiteétait séduit par cette discipline. D'ailleurs,cet été là, j'ai pris part à plusieurs étapes decoupe de France.” Conquis, c'est certain,mais par quoi, par qui ? “D'abord, par l'am-biance et l'état d'esprit affiché par les athlè-tes, lance le Sudiste. Tout le monde se res-pecte, il n'y a pas de concurrence malsaine.En outre, le milieu naturel est captivant.Aucune course ne se ressemble, toutes lesdonnées sont à chaque fois nouvelles. Ilfaut tenir compte des courants, des marées,

Depuis le mois d'octobre 2005, l'eau libreest devenue une discipline olympique.L'occasion de découvrir Bertrand Venturi,20 ans, l'un des plus grands espoirsde la natation longue distance tricolore.Après s'être qualifié pour les championnatsdu monde de Dubaï (2004) et de Montréal(2005), le Toulousain rêve désormaisde s'envoler pour Pékin en 2008.

“Le milieu naturelest captivant.

Aucune coursene se ressemble.”

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NaturellemePORTRAITPORTRAIT eau libreeau libre

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de la végétation… Parfois, l'eau est sale,c'est inquiétant, mais on apprend justementà se dépasser aussi sur le plan psychologi-que.”Enfin stabilisé, le postier toulousain s'inves-tit sérieusement dans la longue distance àpartir de 2003. Troisième de la coupe deFrance, Bertrand Venturi se distingue égale-ment aux championnats de France (1). Maisle meilleur reste à venir ! “En 2003, j'ai vuce dont j'étais capable et à quoi il fallait s'at-tendre, précise le Sétois. La saison sui-vante, j'étais très motivé, bien décidé à fairedes résultats et à me mettre en valeur.” Enun week-end, celui des “France” de Saint-Affrique en août 2004, Bertrand va se faireun nom. Médaillé d'or sur 10 km, Venturis'offre l'argent sur 25 km, derrière son idole,sa référence : Stéphane Gomez. “Ces deuxcourses m'ont permis d'emmagasiner énor-mément d'expérience, souligne l'intéressé.Mais ce dont j'étais le plus fier, outre le titredu 10 km, c'est d'être le dauphin deStéphane Gomez sur 25 km. C'est unnageur de classe mondiale, très fort menta-lement, mais très humble, très respectueux.Il m'a appris beaucoup de chose sur l'eaulibre, aussi bien sur les courses que sur lesentraînements. Son aide m'est précieuse.Dans certaines circonstances, je me suisservi de ses conseils pour ne pas m'affoler,pour rester concentré.” Vous l'aurez com-pris, si Bertrand Venturi sublime la perfor-mance sportive, il n'en occulte pas moinsles rapports humains.Non content d'être titré sur 10 km, le Sétoiss'adjuge aussi la coupe de France 2004.“C'est une épreuve qui récompense lesnageurs les plus réguliers, explique-t-il.C'est donc, en terme sportif, une victoireimportante.” Elle confirme, en tout cas,l'énorme potentiel dont dispose le jeunehomme. Rien d'étonnant donc, à le voirretenu en équipe de France pour participeraux Mondiaux de Dubaï. “Avant de partirpour les Émirats Arabes Unis, je suis partien stage trois semaines avec le groupenational, se souvient Bertrand. L'ambianceétait excellente, et bien que je sois le petitnouveau, personne ne m'a marginalisé. Unefois à Dubaï, Emmanuel Poissier, StéphaneGomez, Yves Lopez (2) et Jean-Paul Narce(3) se sont relayés pour m'encadrer, m'expli-quer les ficelles du métier.” Même si lesrésultats du jeune prodige ne sont pas aurendez-vous (4), tout le monde s'accorde àpenser qu'il faudra compter avec Venturidans les années à venir.Porté par cette impressionnante réussite, leToulousain embraye directement sur la sai-son 2005. Il négocie d'abord le rendez-vousde Mimizan (mai 2005), qualificatif pour lesMondiaux de Montréal, l'objectif avoué desa saison. Dans les Landes, Venturi décro-che son ticket pour le Canada en dominant

Gilles Rondy et Stéphane Gomez sur 10 km.Vient ensuite le temps des stages, entrecou-pés d'étapes de coupe d'Europe. “À la base,je ne devais pas prendre part à la couped'Europe, rectifie le Sudiste. Mais commej'étais dans unebonne dynami-que, j'ai tenté lecoup. En plus,c'est l'anticham-bre des cham-pionnats dumonde. En termed'expérience, c'est particulièrement enri-chissant.” L'expérience, c'est sans doute cequi lui fera défaut dans le bassin d'avironqui accueille les épreuves d'eau libre àMontréal. “Le jour de la compétition, j'étaisaffûté comme jamais. J'ai parfaitement

contrôlé mes ravitaillements, mais j'ai souf-fert de la température de l'eau. À l'arrivée,j'étais déshydraté. En plus, le circuit ne m'apas permis de tirer profit de l'expérienceque j'accumule depuis deux ans. Le par-

cours a plutôt favorisé des nageurs rapidescomme l'Allemand Lürz et l'AméricainPeterson.”À son retour, l'élève de deuxième annéed'école de commerce qui souhaiterait s'épa-nouir dans le domaine de la gestion,enchaîne avec de nouvelles étapes decoupe d'Europe. Les résultats suivent, maisle Toulousain commence à ressentir égale-ment la fatigue des deux dernières saisons.Battu sur le fil au classement final de lacoupe de France par son camarade DavidGenet, Bertrand se console en arrachantune somptueuse médaille de bonze encoupe d'Europe. Ultime sortie avant unrepos bien mérité. “Je ne suis pas déçu dem'être incliné en coupe de France, avoue-t-il franchement. Après Montréal, j'étais les-sivé. La coupe d'Europe m'a achevé. Il étaittemps pour moi de penser à récupérer.”D'autant que de prochaines échéances seprofilent déjà à l'horizon. “En 2006, je sou-haiterais me qualifier pour les Euros deBudapest et les Mondiaux d'eau libre àNaples, ambitionne celui qui fait désormaispartie des cadres du groupe national. C'estvrai que les gens commencent à me connaî-tre, à mesurer ma valeur. C'est grisant et enmême temps dangereux. Je ne dois pas mereposer sur mes lauriers, il faut continuer àtravailler. Contrairement à ce que certainsimaginent, j'ai déjà connu la frustration del'échec. En 2003 et 2004, je n'ai pas étéretenu pour les Euros juniors. J'ai mis beau-coup de temps à surmonter cette déception.Mais cette claque m'a permis de me remet-tre en question, pour continuer à avancer.Aujourd'hui, je suis installé en équipe deFrance. J'aime l'ambiance de ce groupe, lesathlètes qui m'entourent et ceux, commeJulien Sauvage et Loïc Branda, qui pour-raient nous rejoindre. Pourtant, rien n'estacquis. Je suis perfectible.”

Adrien Cadot

(1) 5e du 10 km et 8e sur 5 km.(2) Entraîneur national.(3) DTN adjoint en charge de l'eau libre.(4) 9e du 25 km et 21e du 10 km.

Né le 8 juin 1985À SèteTaille : 1,85 mPoids : 70 kgClub : ASPTT ToulouseEntraîneur : Philippe MigeonÉtudiant en deuxième année d'écolede commerce (ESC Toulouse)

PalmarèsTroisième de la coupe d'Europe 2005,vainqueur de l’édition 2004 de lacoupe de France, champion de France2004 du 10 km, sélectionné pour leschampionnats du monde de Dubaï(2004) et de Montréal (2005).

“L’aide de Stéphane Gomez m'est précieuse.Dans certaines circonstances, je me suis

servi de ses conseils pour ne pas m'affoler.”

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La douzième édition des“France” d'hiver des maîtres,organisée à Dunkerque,s’est une nouvelle foisrévélée d'excellente facture.En présence de Francis Luyce,président de la Fédération,cinq records du mondeont été améliorés de mêmeque les indices de fréquenta-tion, en nette progression.L'occasion de rappelerque la natation maîtrese porte bien, tant sur le planqualitatif que quantitatif.

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Près de 613 nageuses (+ 28 % enun an), 1032 nageurs (+ 15 %), 5846engagements (+ 14 %), 292 relaismasculins et féminins (+ 20 %).Des chiffres records de fréquentationqui confirment la bonne santé de lanatation maître en France, maisqui posent aussi la question dela gestion de cette marée humaine.

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Bénédicte Duprez (Neptune Clubde France, C7) signe 2’47’’09 sur200 m dos et 1’17’’65 sur 100 m dos.Guylaine Berger (C7) réalise 28’’46sur 50 m nage libre. Émilie Joron(ASML Fréjus, C1) rafraîchit la mar-que du 50 m dos en 29’’60. LoïcLeroy (CN Gap, C1) couvre le200 m papillon en 2’01’’74.

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Voilà plus d'un an déjà que lechampion annonce qu'il franchirale cap des 100 titres en 2006à Dunkerque. Avant de rejoindrel'équipe de water-polo qu'ilentraîne à Metz, Jean-ClaudeLestideau a tenu promesse auterme d'un somptueux recordd'Europe du 100 m papillon.L'occasion pour Natation Magazined'en apprendre davantage surce nageur souriant.

Cent titres, à raison de cinq parchampionnat, vous êtes décidem-ment d'une régularitéimpressionnante.Régulier comme un métronome !En fait, je n'ai raté qu'une éditiondes championnats de France, ceuxde Millau. Mais j'ai une bonneexcuse, j’étais à Cleveland (États-Unis) où j'ai remporté l'argentdes Mondiaux de triathlon.

Jean-Claude, dans quel état d'espritêtes-vous après avoir franchi labarre mythique des 100 titres ?Ça fait chaud au cœur, mais cela nereprésente qu'une étape. Je ne vaispas raccrocher le maillot alors queje viens de passer dans la catégorieC8 (60-64 ans).

Justement, quelles seront vos ambi-tions dans cette nouvelle catégorie ?Quelques records du monde sontà ma portée, notamment sur 100 mpapillon. J'espère également meconfronter aux meilleurs nageursmondiaux, cet été, à l'occasiondes championnats du monde deStamford, et décrocher au moinsun titre.

Quelle est votre méthoded'entraînement ?Je m'entraîne au moins une foispar jour, si ce n'est deux. Certes,j'ai arrêté le triathlon, mais depuisdix-huit mois mes séances sontsupervisées par un entraîneur,Eric Monclin. C'est une grandenouveauté, car j'ai nagé seulpendant dix-huit ans. L'annéeprochaine, je compte aussiavoir recours à la musculationpour améliorer mes performances.

Propos recueilli par E. H.

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C'est à peine croyable… Hugues Duboscq, médaillé de bronze aux jeuxOlympiques d'Athènes de 2004 et troisième du 100 m brasse aux der-niers Mondiaux de Montréal, évolue dans l’anonymat au cœur de la pis-cine municipale du Havre. Les particuliers qui travaillent consciencieu-

sement leur crawl dans les lignes d'eau voisines savent-ils seulement que l'undes plus grands nageurs tricolores s'entraîne dans leur bassin ? Les enfants quis'acharnent, au grand dam des maîtres nageurs, à provoquer des raz-de-maréemesurent-ils leur chance ? Sûrement pas, mais Hugues Duboscq, sous le regardexpert et attentif de son entraîneur Christos Paparrodopoulos, n'en a cure.Le brasseur vedette de l'équipe de France n'accorde que peu d'importanceà sa côte de popularité. Qu'elle monte ou qu'elle descende, le Havrais, natifde Saint-Lô dans le département de la Manche (Basse-Normandie), poursuitson bonhomme de chemin avec sérénité et enthousiasme. Pour lui, l'essentielest ailleurs. L'humain et les rencontres, à l'image du stage de trois semainesqu'il vient d'effectuer au Japan Institute of Sports sciences avec KosukeKitajima, champion olympique des 100 et 200 m brasse, et son entraîneurHiroi Norimasa, voilà ce qui le passionne. Retour sur la découverte du paysdu Soleil Levant par un athlète au zénith.

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Né le 29 août 1981 à Saint-Lô (Manche)Taille : 1,91 m / Poids : 83 kgClub : CN Havrais / Entraîneur : Christos PaparrodopoulosPalmarès : médaillé de bronze sur 100 m brasse aux J.O. d'Athènes (2004),troisième du 100 m brasse aux Mondiaux de Montréal (2005), vice-championd'Europe 2004 des 50 et 100 m brasse, médaillé de bonze sur 100 m brasseaux Euros de Berlin (2002), douze titres de champion de France depuis 2000,détenteur des records de France des 50 et 100 m brasse en petit et grand bassin.

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petit bassin de Shanghai, dans quel étatd'esprit êtes-vvous ?Je ne suis pas le genre d'athlète à faire desplans sur la comète. Pour Shanghai, onverra au jour le jour, course après course.D'autant que le petit bassin n'a pas ma pré-férence. Le mur arrive rapidement, il coupema course. Et si j'ai amélioré mes virages,ce n'est pas encore exceptionnel. Malgrétout, avec Christos nous avons fait en sorteque ce rendez-vous international corres-ponde à un pic de forme. Je vais tout fairepour nager le plus vite possible et améliorermes chronos. J'ai plusieurs barrières à cas-ser : celle des 2’08 sur 200 m brasse,59’’00 sur 100 m brasse et 27’’00 sur 50 mbrasse.

Quels seront vos adversaires principaux ?Kosuke Kitajima prépare sa qualificationpour les championnats du monde 2007 àMelbourne. Il ne sera donc pas présent àShanghai. Oleg Lisogor ne devrait pas nonplus être du voyage. La Fédération ukrai-nienne manque d'argent pour l'envoyer enChine. Je pars donc dans l'inconnu, mais nuldoute que de jeunes brasseurs affamésvoudront se hisser sur le podium.

Et de quelle manière va s'agencer la suitede votre saison ?J'aborderai les championnats de France N1à Tours sur la lancée des Mondiaux deShanghai. L'objectif est simple : conservermon triplé en brasse et me qualifier pour lesEuros de Budapest cet été. En Hongrie, j'af-ficherai de toutes autres ambitions. Depuisdeux ans, je suis le meilleur brasseur euro-péen sur la scène mondiale. J'espère doncpouvoir concrétiser cette domination endécrochant le titre européen sur 100 mbrasse, ma distance préférée.

Recueilli par Adrien Cadot

(1) L'équivalent de notre Insep (Institut nationaldu sport et de l'éducation physique) basé àVincennes, où sont formés et préparés des athlè-tes de haut niveau français.

(4) Christos Paparrodopoulos, Kosuke Kitajima,Hugues Duboscq et Hiroi Norimasa.

(5) Hugues et l’actrice japonaise Sakura,22 ans, en pleine leçon de natation au JapanInstitute of Sports sciences.

(6) Le Havrais et Kosuke Kitajima, adversairesdans les bassins mais amis dans la vie.

(7) Hugues Duboscq et son entraîneur ChristosPaparrodopoulos attablés avec Hiroi Norimasaet des réprésentantes des médias japonais.

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MMercredi 1er mars, piscine munici-pale du Havre. Un coup de sif-flet retentissant lance l'entraî-nement. Tranquillement, sans

précipitation, Hugues Duboscq étire soncorps fatigué par les huit heures de déca-lage horaire qui séparent la France duJapon et entame sa séance de récupéra-tion. “Aujourd'hui, Hugues ne va pas forcer,indique Christos Paparrodopoulos, entraî-neur du médaillé olympique d'Athènes sur100 m brasse. Il va travailler des éducatifset laisser souffler son corps.” Nouveau coupde sifflet. Dans l'eau, Duboscq opère unchangement de position. Sur le bord du bas-sin, le technicien grec qui a rejoint son pou-lain au Japon au milieu du stage, tente desatisfaire la curiosité desmaîtres nageurs : “C'étaitcomment le Japon ?”,“Kitajima il s'entraîne dequelle manière ?”, “EtTokyo, c'est aussi grandqu'on le dit ?”. ChristosPaparrodopoulos, débar-qué en France en 1982, n'est pas homme àfaire des secrets. Chaque question à saréponse pourvu qu'on lui laisse le temps dela formuler.“Je suis d'origine grecque et comme tous lesMéditerranéens j'aime parler, discuter,confronter mes idées, souligne celui qui futgardien de l'équipe hellène de water-polo.Mais comme je suis d'une culture étrangèreje connais également l'importance des

mélanges, des mariages culturels. Lorsquel'idée de ce stage au Japon a commencé àse concrétiser, j'ai soutenu Hugues dans sadémarche. C'est quelqu'un de très réceptifqui va en tirer profit.” Mais si le coachhavrais loue l'accueil de ses hôtes, il rap-pelle que ces derniers trouvaient égalementleur intérêt dans cet échange : “Les

Japonais sont de grands patriotes. Ils défen-dent leurs champions avec ferveur, surtoutlorsqu'ils sont en mesure de battre un occi-dental. Et si ce dernier est médaillé olympi-que, la victoire est d'autant plus belle.Malheureusement, Kitajima s'est blessé aucoude et n'a pu prendre part aux champion-nats open du Japon. Il faut aussi savoir quela venue de Hugues a été perçue commeune reconnaissance de leur savoir-faire. Les

médias sont des stratèges de l'information,ils présentaient Duboscq comme le petitFrançais venu s'instruire.”L'instruction, au cœur du Japan Institute ofSports sciences, aura duré trois semaines.“Hugues s'entraînait avec les huit nageursdu groupe élite sous la houlette de HiroiNorimasa et de ses assistants, précise

Christos Paparrodopoulos.Les techniciens sontextrêmement présents, ilsinterviennent constam-ment, même dans l'entraî-nement à sec. C'est d'ail-leurs un des axes majeursde l'entraînement japo-

nais. Ils ont moins recours aux appareils demusculation, et travaillent principalementl'élasticité et la tonicité du corps.” Des idéespour l'avenir ? “Je vais certainement intro-duire davantage d'exercices à sec dans l'en-traînement de Hugues. J'estime que nousavons plus à apprendre d'eux que l'inverse.”

Au Havre, Adrien Cadot

������������������Si dans un premier tempsle Havrais Hugues Duboscqs'est rendu seul au Japon,il a rapidement été rejointpar son entraîneur ChristosPaparrodopoulos.Ce dernier, ancien des forcesd'infiltration grecques, a saisil’occasion d’emmagasinerun maximum d'informations.

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Vingt-huit juillet 2005, île Sainte-Hélène, Montréal… Le départ de lafinale du 100 m nage libre deschampionnats du monde est immi-

nent. Logiquement, la victoire devrait tom-ber dans l'escarcelle des Sud-AfricainsRoland Schoeman, vice-champion olympi-que, et Ryk Neethling ou de l'AméricainMichael Phelps, mais les confrontationssportives échappent souvent à toute formede logique. Ainsi, à la surprise générale,l'Italien Filippo Magnini, 24 ans, empoche lamédaille d'or d'unediscipline qu'il pra-tique depuis seule-ment quatre sai-sons. Ancien brasseur aux résultats modes-tes, Magnini, presque inconnu du grandpublic, s'est néanmoins forgé une réputa-tion de nageur teigneux. “Je suis surprisd'avoir battu Schoeman et Neethling, deuxathlètes très forts, admet le sprinter romainavec modestie. Je pensais me battre pour latroisième place, mais finalement tout m'asouri… J'essayais de suivre Schoeman etlorsque j'ai vu que je pouvais le rattraper, j'aisu que je pouvais gagner.” Et quand on

demande au nouveau champion du mondecomment il explique sa victoire, la réponse,à l'italienne, s'accompagne d'un sourireravageur et de moult gesticulations : “Lesprint ne demande pas que de la force. Ilfaut également contrôler ses mouvementset posséder une bonne et élégante techni-que.” Pour ses adversaires, l'explication estnettement plus rationnelle. “C'est commeça que Magnini nage, précise RykNeethling. Il revient toujours de l'arrière.”“Magnini était mon principal rival dans cette

course, souligneSchoeman, fair-play.Il est très habilepour revenir de l'ar-

rière et vous surprendre dans les derniersmètres. Je savais que je devais partir enforce, mais il m'a rattrapé. Le meilleur agagné.” Sur cette course peut-être, mais lepremier Italien champion du monde sur100 m nage libre garde les pieds sur terre :“À Montréal, il manquait deux phénomè-nes : Ian Thorpe et Pieter van denHoogenband. Mais avec un chrono pareil(48’’12, deuxième meilleure performancemondiale de l'histoire sur 100 m, ndlr), ça

signifie que je peux venir les titiller. Je vaiscontinuer à travailler très fort pour ça.”Avant d'asseoir sa domination sur la scèneinternationale, le sprinter romain s'est lancéà la conquête de l'Europe. En décembre der-nier, lors des Euros de Trieste (petit bassin),Magnini a enlevé l'or du 100 m nage libre aunez et à la barbe de son prédécesseur, leFrançais Frédérick Bousquet. Une médailleagrémentée d'un nouveau record continen-tal en 46’’55 (ancien 46’’64 par le CroateDuje Draganja le 27 mars 2004) qui révèlel'étendu de sa motivation en ce début desaison. Reste que cet été, à Budapest, leTransalpin sera attendu par une armée degros bras. Au premier desquels le néo-Marseillais Bousquet, recordman du mondedu 50 m nage libre en petit bassin. Le duels'annonce chaud, à l'image de leur trèschère Méditerranée.

A. C.

Champion du monde, champion d'Europe à Trieste (petit bassin), Filippo Magnini est en passed'apposer sa griffe sur le 100 m nage libre. À Budapest, il sera le grandissime favori.

“Il revient toujours de l’arrière”

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En se rendant aux Mondiaux deMontréal, Frédérick Bousquet espé-rait enterrer définitivement sadéception olympique. Un an plus

tôt, au cœur de la cité athénienne, le nageurperpignanais échouait en demi-finales des50 et 100 m nage libre. Une pilule difficile àavaler pour l'homme le plus rapide de la pla-nète sur 50 m (21’’10 en petit bassin) quirêvait de se frotter à l'élite du sprint interna-tional. En 2005, la ville canadienne ne lui apas davantage souri. Sorti en demi-finalesdu 100 m nage libre, Bousquet se glisse inextremis en finale du 50 m. Contracté parl'enjeu, le Sudiste, septième, assiste auxdébats sans y prendre réellement part. Deretour en France, Bousquet dresse un bilan“décevant... J'ai l'impression que je prendsl'habitude de faire de la figuration dans lesfinales internationales. Le seul point positif,c'est qu'à Montréal je suis entré dans leshuit meilleurs sprinters mondiaux, ce quin'était pas arrivé à un Français depuis quel-que temps. Mais j'attendais autre chose.” Etnous aussi, car jusqu'à présent le Catalanlaissait entrevoir des perspectives dorées.Né le 8 avril 1981 à Perpignan, Bousquet

commence, comme la plupart des jeunes,par s'inscrire dans un club de football. À13 ans, il doit, sur les conseils de ses méde-cins, abandonner pour consolider une struc-ture osseuse trop fragile. On lui proposealors de pratiquer la natation, moins trau-matisante. En 1999, après cinq années pas-sées au club de Canet-en-Roussillon,Frédérick rejointFranck Esposito etRomain Barnier aupôle France d'Antibes. C'est le début de sacarrière internationale ! Cette même année,il enlève, avec le relais 4x100 m nage libre,la médaille d'argent des Euros juniors deMoscou. En 2000, avec le relais senior, c'estle bronze qu'il conquit aux Championnatsd'Europe d'Helsinki avant de découvrir lamagie des J.O. à Sydney. Bien qu'il se défi-nisse alors comme un nageur de relais,Bousquet s'affirme comme l'un des plusgrands espoirs du sprint tricolore.Les saisons 2001 et 2002 sont pourtantdécevantes. Le Catalan décide alors de don-ner un nouvel élan à sa carrière. Il rejointClichy, en région parisienne, et de là gagnel'Université d'Auburn (États-Unis) afin de

poursuivre ses études en business interna-tional. Les effets de ce choc culturel ne sefont pas attendre. En août 2003, à l'occa-sion des Mondiaux de Barcelone, leFrançais arrache, avec ses partenaires du4x100 m nage libre Julien Sicot, FabienGilot et Romain Barnier, le bronze en cou-vrant son 100 m en 47’’03, deuxième

chrono de l'his-toire en départlancé (VDH avait

réalisé 47’’02 à Fukuoka en 2001). La sai-son suivante, outre la déception olympique,Frédérick devient double championd'Europe (petit bassin) à Vienne sur 100 met 4x50 m nage libre. Cette année encore, leSudiste a empoché l'argent du 50 m nagelibre aux Euros de Trieste. Mais si leFrançais s'illustre brillamment en petit bas-sin, il tarde à concrétiser à l'étage supérieur.Pas de panique ! N'oublions pas qu'il y aencore quelques années, le néo-Marseillaisse voyait simple relayeur, et pas sprinter.

A. C.

Athènes, Montréal, Trieste… Frédérick Bousquet, recordman du monde du 50 m nage libre(petit bassin), veut profiter des Euros de Budapest pour s’illustrer en grand bassin.

“Dans les 8 meilleurs mondiaux”

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T“T u as vu les bleus qu’elle a surla cuisse ? Elle a du se pren-dre des plats.” Les deux jeu-nes nageuses synchro qui

observent avec curiosité leurs collègues duplongeon n’ont pas tort. Audrey Labeauporte sur elle les stigmates d’entraînementspassés. “En plongeon, l’athlète prendconscience de ses erreurs dans la douleur”,souligne Gilles Emptoz-Lacôte, entraîneurdu pôle France de plongeon à l’Insep. Pouréviter de se blesser, les voltigeurs de lanatation travaillent donc leurs sauts à sec,sur des tapis ou sur un trampoline. Ainsi, cematin, comme tous les matins, AudreyLabeau et Alexis Coquet, avant même de sejeter à l’eau, se retrouvent dans la salle demusculation de la piscine de l’Insep pourrègler les derniers détails de leurs séries deplongeons. Sous l'œil expert de GillesEmptoz-Lacôte, ils répètent leurs gammesen prévision des prochaines échéancesinternationales. Petits sauts pour la tonicité,quelques roulades pour se mettre en jambeet l’entraînement peut vraiment débuter.L’un après l’autre, les deux plongeurs effec-tuent leurs séries de sauts à sec. “Fini bienla poussée sur les jambes”, corrige instanta-nément le technicien soucieux de parfaite-ment orienter ses poulains.Équilibre, carpé, salto... les mouvementssont décomposés pour que l’athlète gagneen confiance et en sécurité. Sur des tapis degymnastique, chaque départ est travaillé :en avant, en arrière, renversé (face au bas-sin mais le plongeur tourne en arrière) etretourné (dos au bassin, le plongeur tournepar l’avant). Avec leurs entraînements à sec,les spécialistes des tremplins n’ont déci-

Au sol ou au tram-poline, l’entraîne-ment à sec est dés-ormais essentiel àtoute préparationdigne de ce nom.Tous les jours, lesplongeurs de l’Insepexécutent leurssauts et perfection-nent leurs sérieshors de l’eau. Lemeilleur moyen pouraccumuler de laconfiance et éloi-gner les blessures.Explication…

demment rien à envier aux gymnastes lesplus affûtés. La plupart des plongeurs trico-lores ont d’ailleurs déjà fait leurs preuves engymnastique. “Je mesuis mis en relationavec des clubs de gympour la reconversiondes gymnastes vers leplongeon. Être un ancien de la gym, c’est ungain énorme de temps”, précise l’anciensélectionné aux jeux Olympiques de Sydney.

L’entraînement sur les tapis se termine parles sauts de haut vol. Une vrille, des bras quibougent et les yeux fermés, Audrey Labeau

visualise et mime sonplongeon, un peu à lamanière des nageu-ses synchro répétantleur ballet à sec. “Le

travail hors de l’eau représente jusqu’à70 % de l’entraînement d’une journée entreseptembre et décembre”, souligne Gilles

Travail au sol,trampoline et musculation

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Tous les jours, Alexis Coquet répètent ses sériesde sauts sur des tapis ou sur un trampoline.

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Objectif : 3 sur 3 en coupe d’Europe

Après le départ de Maïne Baggioni, le plongeon français doit relever la tête.“Celle qui peut le prendre mal, c’est Audrey (Labeau, ndlr) car elle perd

sa coéquipière du 10 mètres synchro. Mais il faut respecter le choix de chacun,explique l’entraîneur national avec philosophie. Depuis le début de la saisonon sentait que Maïne n’était pas dedans. Elle avait perdu sa motivation.Je lui ai dit de ne pas avoir de regret et de se laisser le temps de la réflexionjusqu’en janvier. Elle a fait son choix, je peux comprendre qu’après dix ansde haut niveau elle puisse ressentir une certaine lassitude.”

L’année dernière, deux plongeurs s’était qualifiés pour les Mondiauxde Montréal. Cette année, l’entraineur national aimerait que troisde ses seniors participent aux Championnats d’Europe de Budapest(1er au 6 août 2006) et à la Coupe du Monde FINA à Nanjing (Chine), quelquessemaines plus tôt (19 au 23 juillet 2006). Un objectif elevé mais “réalisable”selon Gilles Emptoz-Lacôte. Un calendrier compliqué pour le technicien françaisqui se demande si, en cas de qualification pour les deux compétitions,les plongeurs pourront réaliser les deux voyages au risque de rater les deuxcompétitions. Une chose est certaine, les minima devront être atteints dèsla coupe d’Europe des champions nationaux à Stockholm (Suède), début avril.

Emptoz-Lacôte. Et si en début de saison, lesplongeurs ne vont pas beaucoup à l’eauc’est qu’ils ont besoin de retrouver leurssensations. La séance au sol est terminée, mais lesdeux plongeurs nationaux ne vont toujourspas se rafraichir. Place à l’aérien ! Dans uncoin du complexe nautique de l’Insep, cetrampoline peut attirer les regards interroga-teurs des novices. “Mais qu’est ce que vientfaire un trampoline dans une piscine ?” Lesplongeurs, eux, ont bien leur idée. “On nepeut pas concevoir du plongeon sans s’en-traîner avec un trampoline. C’est fondamen-tal”, tranche Gilles Emptoz-Lacôte.Inlassablement, Audrey Labeau et AlexisCoquet enchaînent des sauts mais cettefois-ci en prenant un peu plus de hauteur. Siles exercices au sol sont hebdomadaires,l’entraînement sur le trampoline, lui, estquotidien pour les internationaux français,sauf en période de compétition. “Il permetd’aller plus vite dans l’apprentissage destechniques tout en gagnant en sécurité eten confiance”, explique le technicien natio-nal. Et un plongeur sûr de lui est un plon-geur qui risque moins de se blesser. Dansl’air, que ce soit à partir du trampoline ou dela planche, les sensations sont les mêmes.Seule la réception change. Évidemment pasquestion d’atterrir sur la tête autre part quedans l’eau. Et comme les plongeurs n’ontpas à se sécher entre deux sauts, le trampo-line est un gain de temps non négligeable.“Dans l’apprentissage du plongeon, le tram-poline est très intéressant pour travailler latechnique ainsi que pour décomposer lesmouvements”, poursuit l’entraîneur.Outre le travail au sol et les enchaînementsau trampoline, l’entraînement à sec s’agré-

mente également de séances de muscula-tion. Surtout effectives en début de saison,elles permettent aux plongeurs de gagneren force et donc en vitesse. Maisaujourd’hui, les deux plongeurs attendrontla fin de la journée avant d’aller soulever dela fonte. Car après plus d’une heure passéesur le trampoline, Audrey Labeau et AlexisCoquet vont enfin aller à l’eau en retrouvantleurs sensations sur la planche.

À l’Insep, Mathilde Lizé

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Précisions techniquesDans le programme technique, la cas-

cade fait débat. Après de longues discus-sions, il est admis qu'aucune pénalité nesera donnée si l'action est réalisée succes-sivement par les nageuses. Les cascadescomplexes sont également autorisées, àcondition toutefois que le principe du tombéde domino soit respecté, donc sans simulta-néité de la même action.

Le Comité technique de natation synchro-nisée de la FINA a rappelé que les élémentsobligatoires du programme technique doi-

vent respecter un mouvement uniforme. Lerythme d'exécution ne doit pas être néces-sairement lent, mais il ne doit pas compor-ter de variation de rythme. En raison de ladonnée tardive de cette information, ce cri-tère ne sera pas pris en compte lors des pro-chains championnats de France N1/N2 àAngers (4 au 9 avril).

Par ailleurs, des précisions complémen-taires ont été apportées sur quelques figu-res imposées. Ainsi, pour la tour eiffel pro-menade de la catégorie junior, il est bien sti-pulé que les épaules doivent tourner pourprendre une position costale. Le héron,vrille à 360°, doit reprendre la vitesse dudébut de figure avant la poussée. Enfin, etcontrairement à la prise de position du col-loque de Bonn (Allemagne), le barracudajambe pliée, vrille à 180°, de la catégorieminime sera au même rythme que la pous-sée, c'est-à-dire rapide avec une descenteimmersion des pieds au même rythme quela vrille.

Jugement en évolutionÀ Rio de Janeiro, pour la première fois, l'en-semble des participants, y compris lesmembres du Comité technique de natationsynchronisée de la FINA plutôt frileux l'anpassé à Bangkok (Thaïlande), a manifesté lesouci de voir le jugement gagner en préci-sion. Une réflexion s’est engagée sur larépartition des tâches de jugement ainsi

que sur la note d'exécution du programmetechnique. Reste maintenant à transformerl'essai en favorisant le travail entre lesjuges, les entraîneurs et les athlètes.

World TrophyLe directeur administratif de la FINA, CornelMarculescu, a profité du séminaire de Riopour présenter le programme quadriennalde développement et de promotion de lanatation synchronisée. Dans cette perspec-tive, il souhaite organiser chaque année unWorld Trophy qui offrirait une vitrine média-tique à la discipline. La première éditiondevrait être organisée à Moscou du 26 au29 octobre 2006. Le programme pourraitêtre composé du duo libre, de l'équipe libreet du libre combiné.

Sylvie Neuville

Mi-février, à Rio de Janeiro,la Fédération brésiliennea accueilli le séminaire FINAde natation synchronisée.Plus de soixante personnesissues de vingt-et-un paysse sont retrouvées pouréclaircir certains pointsdu nouveau règlementqui étaient restésen suspend à l’issuedu colloque FINAde Bonn (Allemagne),en octobre dernier.

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���� ���������� David Smetaninese voyait participeraux jeux Olympiques.Un accidentde la circulationa bouleversé sesrêves. À forcede courageet d’abnégation,il est tout de mêmeparvenu à surmonterson handicapet à s’imposeren équipe de Francehandisport.

La vie de David Smetanine n’a pasvraiment emprunté le chemin qu’ils’était imaginé. Le virage a eu lieu en1995 après un accident de la route.

En 1992, le Grenoblois avaitété envoûté par la magie etl'effervescence des jeuxOlympiques de Barcelone. Undéclic qui avait transformé cepaisible nageur en bête detravail. La natation était, pourlui, une vieille histoire, sesparents l’ayant poussé à l’eau très jeune. Ilavait effectué ses premiers mouvementsdans les piscines du Maroc, sous les yeux desa grand-mère, installée dans ce paysd’Afrique du nord. “En 1992, j’avais 18 ans,

se rappelle l’intéressé. Je me suis dit : « Ilfaut que je fasse quelque chose ». Je me suisalors mis à nager beaucoup.” DavidSmetanine se hisse alors jusqu’au niveau

nationale 2. En brasse, il évo-lue en nationale 3 quand, en1995, c’est l’arrêt, l’accidentqui manque de mettre à basses rêves. “J’ai eu deux frac-tures de la colonne, l’une cer-vicale, l’autre dorsale”, com-mente le nageur du Natation

Sassenage Seyssinet. Le constat est terrible.David Smetanine devient tétraplégiqueincomplet. Même s’il possède encore quel-ques sensations dans les jambes, le voilàcondamné à se déplacer en chaise roulante.

“Je me suisbattu pouratteindre

mes objectifs”

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L’opération passée, le long et douloureuxprocessus de rééducation démarre. Au pro-gramme, une grande quantité de travail enbassin. “Il ne faisait que 18 mètres de longet la température de l’eau se situait auxalentours des 35°C. Mais j’enchaînaisquand même les allers et retours”, décritcelui qui sera bientôt chargé de mission auGrenoble Alpes Métropole sur la questiondu stade de football.Deux ans plus tard, David Smetanine, né le21 octobre 1974, reprend l’entraînement. Àforce de volonté et de courage, il gravit leséchelons arrivant même parfois à se sentir“meilleur qu’avant l’accident”. Privé del’usage de ses jambes, il adapte sa techni-que. En 2001, ses efforts sont payés deretour. Il intègre l’équipe de France handis-port, ce qui lui assure sa place pour leschampionnats du monde l’année suivante.En 2004, il touche à son rêve. À Athènes, ilne dispute pas les J.O. mais les jeuxParalympiques. Le nom diffère. L’exploitn’en est que plus retentissant. “Je me suisbattu pour atteindre mes objectifs, lâchecelui qui compte Laure Manaudou ouSimon Dufour au nombre de ses amis.Quand je suis arrivé aux Jeux, je me suisdit : « Ça y est, j’y suis. »” Et DavidSmetanine n’a pas fait le déplacementpour rien. Il se classe deux fois quatrièmeaux 100 et 200 mètres nage libre, maissurtout, il décroche la médaille de bronzedans le 50 mètres nage libre.

“À cette occasion, je bats le record deFrance, s’anime-t-il encore. C’était la pre-mière fois que je parcourais la distance enmoins de 40 secondes. J’arrive à coifferl’ancien champion paralympique espagnol,à la touche (Richard Oribe, 39’’67 contre39’’51, ndlr). La remise de médaille étaitun moment inoubliable.” David Smetanineest décidé à revivre pareils instants. Il pour-suit ses entraînements, à Grenoble auxcôtés de ses camarades valides, “pour allerà Pékin et décrocher au moins deuxmédailles”. Il est pour l’instant sur la bonnevoie. Aux derniers championnats de France,celui qui détient cinq records nationaux, n’alaissé échapper que les victoires en dos…

Julien Bels

“La remise de médailleétait un moment

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A.S. Saint-MMédard-een-JJalles

Création : 1960Président : Michel BourbonAdresse : 29, rue Alain-Gerbault33160 Saint-Médard-en-JallesTéléphone : 05.56.05.65.99

Loin des résultats et de la réputationdes Girondins, le club de la petiteville de la Communauté urbaine deBordeaux se veut un “club forma-

teur” comme le souligne Michel Bourbon,président de la section natation del’Association Sportive Saint-Médard-en-Jalles. Pendant plus de vingt ans, l’ASSMnatation a vécu au rythmedes saisons estivales. Crééen 1960, il doit, en effet,patienter jusqu’en 1981avant de disposer de sa pre-mière piscine couverte. Depuis, la section aévolué et compte désormais trois centslicenciés. Un groupe d’une vingtaine de personnes enwater-Polo, la même chose en synchro, letout qui évolue au niveau départemental etrégional. Pas très élevé, certes, mais la sec-tion mise sur la natation course avec notam-ment ses maîtres. La quinzaine de nageurs

“seniors” était du voyage à Dunkerque pourparticiper aux “France” d’hiver. À l’ASSM, oncompte également sur la formation pourfaire grandir le club, en particulier avecl’école de natation et la collaboration éta-blie avec les structures primaires et collègesde la municipalité. Mais la ville n’ayant pasde lycée, les adolescents sont obligés de

migrer vers Bordeaux pourpoursuivre leurs études.“Après nous n’avons pas lesstructures nécessaires pourcontinuer”, déplore le prési-

dent Bourbon. Et c’est lorsque le travail commence à véri-tablement porter ses fruits que les difficul-tés apparaissent. Ainsi, l’ASSM va être pri-vée de piscine. L’établissement municipal,en rénovation, fermera ses portes le 15 avrilprochain pour une période de quinze mois.Une trop longue inactivité pour un club quicraint de voir ses jeunes sportifs partir pré-

maturement. “Pour la natation synchroni-sée et le water polo, les jeunes les plusmotivés vont s’orienter vers d’autres clubs,les autres arrêteront sûrement”, expliqueMichel Bourbon. Pour la natation course, ilsespèrent garder “un trait d’union” jusqu’àl’année prochaine en s’arrangeant avec despiscines voisines. Pas facile, dans ces conditions, de ne pasredouter l’avenir. Car avant cette coupure, leclub se portait bien et les résultats sui-vaient. “Cette année, six nageurs se sontqualifiés pour les N3 en catégorie jeunes,cela faisait très longtemps que cela n’étaitpas arrivé”. Une performance qui attendraau moins un an et demi avant d’être réédi-tée, faute de piscine.

Mathilde Lizé

Comme beaucoup de petits clubs, l’Association Sportive Saint-Médard-en-Jalles mise sur la formation pour essayer de rivaliseravec les grandes structures de la région. Une tactique qui paiemais qui va sûrement être ralentie à la suite de la fermeturede la piscine municipale.

L’A.S. Saint-Médard-en-Jalles

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… quel autre sport que le plongeon apprécies-tu ?Le skate-board et la gymnastique. J’ai fait un peu deskate, j’aime bien cette sensation de glisse. Et la gym carc’est vraiment très proche du plongeon.

Aimerais-tu être un arbre ?Non sûrement pas ! Pour être un arbre, il faudraitêtre immobile et moi j’ai toujours envie de bou-ger.Il faut que je m’occupe sinon je m’ennuie.

Quelles personnes repectes-tu particulièrement ? Alexandre Despaties (grand plongeur canadien) etRen, mon ancien entraîneur à Lyon. Le premiercar il est très fort et depuis que je suis petit jel’admire beaucoup. Et le second parce que c’estun super coach. Un de ses élèves a été championolympique.

Raconte une fois où tu t’es vraiment senti ridicule enpublic ?Je ne sais pas... Je crois que je ne me suis jamais sentivraiment ridicule en public. Peut-être en skate, lorsquej’essayais une figure et que je finissais par terre, je n’étaispas fier.

… de qui aimerais-tu avoir le numéro de téléphone ?Dans l’immédiat, de Cyril Raffaelli, l’acteur principal du filmBanlieue 13, c’est quelqu’un que j’admire énormément. Ilest aussi cascadeur et le week-end, je m’amuse à l’imiter.

Quelle est la pub qui te fait le plus rire ? C’est une pub pour un laxatif. Une femme pré-pare ses bagages et fait ses adieux à toutes safamille. On a l’impression qu’elle va partir pourun long voyage avant de s’apercevoir qu’elle vajuste aux toilettes.

Combien as-tu dèja écrit de poèmes ?Cinq ou six mais ça fait déjà longtemps. Quandj’étais petit, avec mes cousins, on s’entraînait àécrire des poèmes d’amour.

Quel est ton plus gros défaut ?Je suis trop pressé. Je veux toujours aller plus vite, ça neveut pas dire que je bacle tout. J’aimerais juste progresserencore plus vite. On me dit souvent que je dois prendre montemps mais j’ai l’impression de le perdre.

is-mmoi Matthieu...is-mmoi Matthieu...DDEE t toi Damien...t toi Damien...?

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Matthieu Rosset et Damien Cely sont deux jeunes plongeursdu pôle France de l’Insep. Associés en 3 mètres synchronisé,

les deux espoirs ont reçu une liste de questions insolites.Pour le reste, ils ont décidé tout seuls…

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Renseignements : Centre fédéral de ressources01 40 31 40 05 ou www.ffnatation.fr

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Ils sont nom� reux,ces dirigeants de clu� � seposer des questions d’ordreadministrati� ou juridique.A� ec le Centre �édéral deressources, il est désormaispossi� le de les renseigner.

Des fiches pratiques disponibles sur internet

À l’écoute des dirigeants, Tamara Soupiron répond à toutes les questions d’ordre administratifou juridique. Les clubs disposent désormais d’un interlocuteur privilégié !

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