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Numéro 132 | Février 2012 | 5 Euros Autour du Monde Episode n°9 : les Pays-Bas page 26 > Insolite Les nageurs ont-ils des corps parfaits ? page 30 > Dossier L’addiction au sport page 32 > PREMIER SUR LA NATATION Magazine www.ffnatation.fr Objectif Londres Sara Labrousse & Chloé Willhelm Dans les coulisses de l’Open Make Up For Ever , page 22

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Autour du MondeEpisode n°9 : les Pays-Baspage 26

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InsoliteLes nageurs ont-ils des corps parfaits ? page 30

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DossierL’addiction au sport page 32

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P R E M I E R S U R L A N A T A T I O N

Magazine

www.ffnatation.fr

Objectif LondresSara Labrousse & Chloé Willhelm

Dans les coulisses de

l’Open Make Up

For Ever, page 22

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

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Natation MagazineN°132 • Février 2012

Edité par la Fédération Françaisede Natation. TOUR ESSOR 93, 14 rue Scandicci, 93 508 PANTIN.Tél. : 01.41.83.87.70Fax : 01.41.83.87.69 www.ffnatation.fr

Numéro de commission paritaire0914 G 78176 – Dépôt légal à parution

Directeur de la publicationFrancis Luyce

Rédacteur en chefAdrien Cadot ([email protected])

Ont collaboré à ce numéroRémi Chevrot, Laure Dansart,Frédéric Decock, Celia DelgadoLuengo, Raymonde Demarle,Céline Diais, Raphaël Godet,Pierre Lejeune, Graham Mellor,Christos Paparrodopoulos

Service abonnementClémence Bègue,[email protected]él. : 01.41.83.87.70

Comité de rédactionLouis-Frédéric Doyez, David Rouger, Christian Donzé etla Direction technique Nationale

PhotographiesAgence KMSP

Maquette et réalisationTeebird Communication

Impression3i Services, 156 chaussée PierreCurie 59200 TourcoingTél. : 03.20.94.40.62

Régie publicitaireHorizons Natation, TOUR ESSOR93, 14 rue Scandicci,93508 PANTINTél. : 01.41.83.87.52

Vente au numéro 5 euros Publicités et petites annonces aujournal et tarifs sur demande à[email protected]

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Magazine

Le progrès ne tientqu’à nous

Édito

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B ien sûr, tout n’est pas parfait ! Il reste beaucoup à faire, à imaginer et à concevoir pouratteindre la parité idéale et accorder aux femmes la place qui leur revient naturellement.A ce titre, il va s’en dire que la Journée de la femme que nous célébrerons le jeudi

8 mars ne peut constituer un aboutissement. Ce n’est qu’un début, qu’un préambule auxprogrès que notre société doit encore consentir.

Sur ce plan, fidèle à sa mission de service publique et à son rôle sociétal, la FédérationFrançaise de Natation peut se targuer d’être exemplaire. A l’image notamment de l’équipede France de natation course qui s’envola l’été dernier aux championnats du monde deShanghai avec vingt-et-un nageurs : douze hommes et neuf femmes. Un an plus tôt, auxchampionnats d’Europe à Budapest (août 2010), ils étaient trente-deux às’aligner dans le bassin hongrois : dix-sept hommes et quinzefemmes.

Dans une optique similaire, j’ai toujours veillé à ce que desreprésentantes de la gente féminine figurent au sein du Comitédirecteur de la Fédération française. Ainsi sur les trente-deuxmembres du Bureau, seize sont des femmes, preuvesupplémentaire de mon engagement en faveur de la parité.

C’est également dans cette perspective que la FFN a imaginéavec son partenaire Make Up For Ever un Open entièrementdédié à la natation synchronisée. Inauguré en mars 2011, ladeuxième édition organisée à la piscine Maurice Thorez deMontreuil a tenu toutes ses promesses (26-28 janvier 2012).Au-delà des résultats enthousiasmants et prometteurs desnageuses de l’équipe de France, et en particulier desduettistes Sara Labrousse et Chloé Willhelm, je retienssurtout l’effervescence extraordinaire qu’a générél’Open Make Up For Ever.

Comme en 2011, ils étaient encore des milliers às’extasier devant les prouesses techniques etl’esthétisme des synchros tricolores et étrangères.On ne le dira jamais assez : la natation synchro-nisée est une discipline exceptionnelle ! Rarementla performance de haut niveau et la grâce artistiquene sont mêlées avec autant de brio et de maestria.On ne le dira jamais assez alors c’est à nous, acteursde la Fédération Française de Natation, et à vouségalement, passionnés de joutes aquatiques, dedéfendre les valeurs de cette discipline, vitrined’un sport féminin en plein essor.

Francis Luyce,Le Président

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Sommaire4

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ARRÊT SUR IMAGEL’actualité en photoRévélation de l’équipe de France depuis lesEuro de Budapest, Yannick Agnel a démontré auMeeting International de Nancy (20-21 janvier)qu’il faudrait compter avec lui en 2012.

ARRÊT SUR IMAGEL’actualité en photoLes synchros Sara Labrousse et Chloé Willhelmont ému le public de l’Open Make Up For Everavec leur nouvelle chorégraphie « Cygne noiret cygne blanc ».

BREVESToute l’info des bassinsAmaury Leveaux se sent « encore capable de nager vite », Duel in The Pool, le présidentFrancis Luyce parrain du Valence Top Club.

BREVES OLYMPIQUESEn attendant les JeuxFoster renonce, 13 500 militaires mobiliséspour les JO, l’Inde vers un boycott ?, GrantHackett doute du retour de Thorpe, les paristruqués menacent les Jeux, Paul Smith habilleles timbres anglais.

LE CHIFFRE DU MOISCamille Lacourt « Français le plus sexy »Non content d’être devenu l’un des nageursles plus en vus de l’Hexagone, et probablementl’un des meilleurs dossistes de la planète, Camille Lacourt a été élu « Français le plussexy » par les lectrices du magazine Closer.

A LIREEntre les lignes d’eau il y a des motsCoup de cœur pour Tout savoir sur les JeuxOlympiques d’été de Petra et Patrice Failliot(Editions Ouest-France) qui revient, sportaprès sport, sur les exploits mais aussi surles plus grandes stars des JO.

HISTOIRES D’EAUL’Open Make Up For Ever peut-il permettre àla synchro d’élargir son audience ?Organisé pour la seconde année consécutiveà la piscine de Montreuil du 26 au 28 janvier,l’Open de synchro constitue-t-il un tremplind’avenir pour la discipline ?

LE MATCHStravius-Lacourt : dos à dosPremiers champions du monde masculins del’histoire de la natation française, JérémyStravius et Camille Lacourt se disputeront unpeu plus que le titre du 100 m dos aux« France » de Dunkerque (18-25 mars).

ACTUDuo synchro : objectif LondresA six mois des JO, les duettistes Sara Labrousse et Chloé Willhelm ont profité de ladeuxième édition de l’Open Make Up For Everpour répéter leurs gammes et peaufiner leurchorégraphie.

ACTUMake Up For Ever : partenaire beautéDepuis 2010, la société Make Up For Ever est lepartenaire synchro de la Fédération Françaisede Natation. Une collaboration entamée audébut des années 1990 qui contribue à l’essorde la discipline.

ACTULe poids des mentalitésA l’image de la natation synchronisée, le sportféminin peine à s’imposer en France où lesmédias demeurent concentrés sur le foot roi,le rugby et le tennis.

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AUTOUR DU MONDEEpisode n°9 : la natation néerlandaisePour beaucoup la natationbatave se résume à la fuséeInge De Bruijn et au longiligne VDH qui fut le premier sprinter à franchir la barre mythique des 48 secondes sur l’aller-retour(47’’84).

INSOLITELes nageurs ont-ils descorps parfaits ?On entend souvent dire que la natationsculpte les corps. A observer les torses musclés des Bleus, l’affirmation n’a rien dedisproportionnée. Mais qu’en pensent lesprincipaux intéressés et leurs supportricesaverties ?

DOSSIERL’addiction au sportC’est un phénomène méconnu qui connaîtpourtant une progression inquiétante :l’addiction au sport ou bigorexie. Un phénomènequi n’épargne pas la natation. Enquête.

DECOUVERTEOctogénaires et nageurs de haut niveauIls ont plus de 80 ans et ils continuent des'entraîner deux à trois fois par semaine pourgarder la forme mais aussi pour améliorerleurs performances et battre des records.Rencontre avec des nageurs octogénairesmotivés et passionnés.

UN PEU D’HISTOIREJeux Olympiques ou politiques ?De tous temps, les JO ont dépassé le strictcadre sportif. Vitrine économique, caisse derésonnance sociale et culturelle, les Jeux sontégalement une source de rivalités politiques.

MON CLUBSport Athlétique Mérignacais Natation A Mérignac on prépare des nageurs à la compétition, mais on forme aussi de futurs citoyens engagés et soucieux des enjeux collectifs.

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RENCONTRECharlotte Consorti : « Les nageurs on dirait des petits poissons »Kitesurfeuse professionnelle, CharlotteConsorti a établi en octobre 2010 le record dumonde féminin de vitesse (93 km/h). L’ancienne nageuse vise désormais la barremythique des 100 km/h.

ACTULe sport contre le cancerToutes les études récentes le montrent : une activité physique régulière diminue non seulement les risques de cancer mais elleaide aussi les malades à mieux supporter leur traitement.

CONSEILSRespirer c’est la cléJusqu’à preuve du contraire, l’homme n’a pas encore appris à respirer sous l’eau. D’où l’importance de contrôler son souffle en nageant. Tour d’horizon des principes respiratoires de base.

ECOL’EAULe défi écolo de rio 2016A quatre ans des JO de 2016, Rio et le Brésilont d’immenses défis environnementaux à relever, à commencer par la réduction desémissions de dioxyde de carbone et la luttecontre la déforestation.

HORS LIGNESDiane Bui-Duyet : « Le haut niveau : une vie trépidante »Multi-médaillée sur 50 et 100 m papillon, laNéo-calédonienne détient toujours le recorddu monde du 100 m papillon en bassin de 25 mètres (55’’05). Entretien avec l’un desplus beaux sourires de la natation tricolore.

VIE FEDERALENager pour les enfants du TogoDepuis sa création en 2008, la Nuit de l’Eaus’est imposée comme un rendez-vous aquatique majeur. Un événement populairequi associe solidarité, plaisir et prise deconscience.

BANDE DESSINEERetrouvez en image les aventures aquatiquesde Phil l’hémophile.

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Agnel en grande formeOn le savait joueur, stratège et fin tacticien.Pas étonnant donc que Yannick Agnel soitsorti grand gagnant du round d’observation duMeeting International de Nancy (20-21 janvier).En Lorraine, et après trois semaines destage avec l’équipe de France à Pretoria(Afrique du Sud), le Niçois s’est adjugé quatrevictoires (100, 200 et 400 m nage libre, 200 m4 nages). Des succès anecdotiques qui n’endemeurent pas moins symptomatiques d’unétat de forme prometteur à deux mois deschampionnats de France de Dunkerque (18-25mars), qualificatifs pour les JO de Londres.« C’est toujours intéressant de pouvoir setirer la bourre sur un meeting, de savoir où onen est, de pouvoir se jauger aussi et montreraux autres nations qu’il y a une sacré den-sité chez nous », a commenté Yannick Agnel,admettant dans le même temps que ses chronosnancéiens étaient « honorables et informatifs ».Au rayon des bonnes nouvelles, on retiendraaussi la victoire aisée de Camille Lacourt sur100 m dos ainsi que celle de Florent Manaudousur 50 m nage libre devant Alain Bernard.

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Du jeudi 26 au samedi 28 janvier, la FédérationFrançaise de Natation et son partenaireMake Up For Ever ont organisé la deuxièmeédition de l’Open de natation synchronisée àMontreuil. Le rendez-vous de tous les pas-sionnés de ballets aquatiques et l’occasionpour les duettistes de l’équipe de France, SaraLabrousse et Chloé Willhelm, de présenteren exclusivité leur nouvelle chorégraphie« Cygne noir et cygne blanc ».

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Avant de survoler les flots sur votrekitesurf, vous avez d’abord été nageuse, racontez-nous ça…C’est le premier sport que j’ai pratiquéà l’âge de sept ans. Mon père voulaitque je fasse du basket, mais j’étaisencore un peu jeune, alors je mesuis retrouvée à faire de la natationpendant deux ans, en faisant quelquescompétions. C’était à l’USMA, àSaint-Ouen (région parisienne). J’enai gardé de bons souvenirs, parceque j’ai toujours adoré l’eau. Après,

j’ai fait du basket et je n’ai refait dela natation que lorsque j’étais enSTAPS à Montpellier.

Avec ce « petit » passé, êtes-vousune bonne nageuse ?Disons que j’ai des restes etquelques bases aussi…

Pour un kitesurfeur, c’est indispen-sable de savoir nager, non ?C’est conseillé ! On n’est jamais trèsloin du rivage, mais il arrive qu’on

s’éloigne un peu au large pour trouverde l’espace lorsqu’il y a trop demonde.

Ça vous est déjà arrivé de rentrer àla nage ?Oui, en tirant ma planche et monkite ! Dans ces cas-là, on ressembleun peu aux étudiants des cours deSTAPS avec leur mannequin sous lebras. Mais, je croise les doigts, jen’ai jamais eu à nager longtemps.Après, dans la pratique de tous lesjours, quand je fais des figures, dufree-style, je suis souvent à l’eau,donc il faut parfois nager quelquesmètres si on a perdu sa planche ou letemps que l’aile puisse re-décoller.

Entre le kite, sport fun, et la natationplus austère, il y a un gouffre ?Oui, mais même si le côté enferméde la natation me gêne, je trouve quec’est un sport qui est beau à regarder.Les nageurs, on dirait des petitspoissons lorsqu’ils nagent sansaucun remous…Et puis, je trouve que

la natation a quand même un côtéfun, parce que ça se passe dansl’eau. Bien sûr, une piscine c’esttoujours moins sympa que la merdes Caraïbes, un des plus beauxspots de kite.

Vous connaissez des nageurs ?Pas personnellement. Mais, j’en suisquelques-uns pour des raisons bienprécises. Alain Bernard, parce qu’ona le même sponsor (EAFIT) ouAmaury Leveaux, parce que je le suissur Twitter.

Comment se retrouve-t-onlorsqu’on fait du kitesurf à fairepartie des « followers » d’AmauryLeveaux ? Sur Twitter, tout se fait en s’enchaî-nant. Vous suivez un sportif qui ensuit d’autres et vous vous retrouvezparmi ses followers. C’est toujoursintéressant d’avoir l’actu de sportifs,comme ça, en direct. Je dois biensuivre une cinquantaine de sportifs.Beaucoup sont de Montpellier d’ailleurs comme le handballeurWilliam Accambray ou le rugbymanFulgence Ouedraogo.

Et, suivez-vous la natation de manière plus traditionnelle, brefdevant la télé lors des grands évènements ?Si je tombe dessus, oui. La natationest un des rares sports que je regardeà la télé, parce que je l’ai pratiqué etje le pratique encore pour ma préparation physique. J’essaie d’observer la technique : les mouve-ments de bras, le moment où les nageurs sortent la tête de l’eau. Despetits détails.

Avez-vous le souvenir d’un nageurqui vous aurait marqué lorsquevous faisiez de la compétition ennatation ?Non… De toute façon, à l’époque oùje nageais, au milieu des années 80,la natation n’avait pas fait son « coming-out », on n’en parlaitpresque pas dans les médias. Cen’est que depuis quelques annéesque la natation est devenue ce sport

qui méritait d’être enfin connu. AvecLaure Manaudou qui est une formi-dable ambassadrice de sa discipline.Et puis, maintenant, il y a CamilleLacourt qu’on ne peut que connaîtreparce qu’on en parle beaucoup !

Aujourd’hui, vous êtes kitesurfeuseprofessionnelle, c’est une vie quiressemble à quoi ?C’est un mode de vie un peu spécial,je suis comme beaucoup de sportifsen perpétuel CDD. Régulièrement,on se demande si on va continuer. Ence moment, j’ai trois partenaires quime soutiennent mais ce sont descontrats courts de un à trois ans…Donc, même si j’aimerais n’êtrequ’une athlète, il me faut gérer mapetite entreprise. Bon, l’avantage,c’est que je vis de ma passion. Mêmesi ce n’est pas cher payé !

Reparlons un peu de compétition,que peut-on vous souhaiter pour2012, un nouveau record de vitesse ?Oui, c’est l’objectif qui me fait avancer,c’est comme une drogue.

Expliquez-nous une tentative de re-cord, ça se passe comment ?En général, ça se passe sur une période d’un mois où on enchaîneles « runs », c’est-à-dire 500 mètres

RENCONTRE : charlotte consorti

d’un point A à un point B. Des jugeset des instruments de mesure sontlà pour établir la vitesse atteinte. Ilfaut de 40 à 50 nœuds de vent pours’élancer.

Jusqu’où comptez-vous aller ?Je ne me fixe pas de limites, maisj’aimerais bien atteindre les 100 kilomètres à l’heure. On peut y arrivercar le matériel peut encore beaucoupévoluer. Moi, j’ai établi mon record(93 km/h) avec une aile de série.Après, la limite, c’est le corps humain,il faut des abdos, des bras pour tenirl’aile, mais ce qui brûle assez vite,c’est la jambe arrière en appui sur laplanche… Mais, bon les hommesl’ont bien fait, alors pourquoi pasmoi ? •

Entretien réalisé par Frédéric Decock

Qui sait, Charlotte Consorti, 33 ans, aurait pu être une nageuse de hautniveau. Mais un papa qui l’a poussé sous les paniers de basket puis unesoudaine envie de jouer les filles de l’air devant le spectacle de kitesurfssur le littoral méditerranéen à l’époque de ses études de STAPS àMontpellier ont fait bifurquer son existence. Aujourd’hui, kitesurfeuseprofessionnelle, elle a établi, en octobre 2010 en Namibie, le record dumonde féminin de vitesse (50,43 nœuds soit environ 93 km/h) dans unediscipline émergente où il faut savoir piloter une planche de surf tractéepar une aile (kite en anglais). Entretien.

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un des rares sports

le moment où les nageurs

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les mouvements de bras,

que je regarde à la télé.J’essaie d’observer

la technique :

Les nageurs, on dirait

des petits poissons

Après des débuts dans la natation et quelques années de basket, Charlotte Consorti s’épanouit aujourd’hui pleinement dans une discipline aquatique et aérienne : le kitesurf.

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Après son record du mondede 2010 à 93 km/h, Charlotte Consorti vise désormais la barre mythique des 100 km/h.

On peut y arriver car

beaucoup évoluer.

limites, mais j’aimerais

le matériel peut encore

Je ne me fixe pas de

bien atteindre les 100 kilomètres à l’heure.

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Brèves 12

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Le 27 novembre dernier, le président de la FédérationFrançaise de natation a été officiellement intronisé parrainde la vingt-deuxième promotion du Valence Top Club.Une distinction qui tient tout autant à son rôle de dirigeantqu’à son parcours d’athlète de haut niveau. Recordmandu monde du 800 m nage libre, détenteur de onzetitres nationaux et de cinq références nationales entre1965 et 1969, Francis Luyce a également participé àdeux Jeux Olympiques durant sa carrière. « J’ai étésensibilisé à cette idée de parrainage par les noms demes prestigieux prédécesseurs. Quand j’ai su que desgrands champions comme Alain Mimoun et ColetteBesson avaient accepté d’être parrains, je ne pouvaispas refuser. C’est pour moi un immense honneur d’as-sumer ce parrainage et une occasion de découvrird’autres sportifs tout en servant la cause du sport engénéral », a déclaré le président de la FFN.

> NaissanceLe 29 décembre dernier, ChristopheLebon et sa compagne Valérie ont eul’immense bonheur d’accueillir la petite Louise, leur premier enfant.Toute l’équipe de Natation Magazineadresse ses vœux de bonheur et deprospérité à la famille ainsi qu’à sonchampion de père. Après les cham-pionnats de France en bassin de 25 mdébut décembre à Angers (deuxièmedu 200 m et troisième du 100 m papillon), Christophe s’alignera à Dunkerque du 18 au 25 mars avecl’ambition de décrocher son billet pourles JO de Londres.

> Jean-Paul Vidor décoréLe président de la Fédération Françaisede Natation, Francis Luyce, a profitédes championnats de France jeunes àBoulogne (16-18 décembre) pour remettre à Jean-Paul Vidor la médailled’or jeunesse et sports. Président duSwimming Club Boulonnais depuis1986, et du Comité départemental duPas-de-Calais depuis 2002, Jean-PaulVidor est également Trésorier du Comité Régional de natation du Nord-Pas-de-Calais depuis 1996. Elu auConseil du Sport Boulonnais, le Nordiste,ancien pongiste de haut niveau, a toujours joué un rôle moteur dans lamise en place de nouveaux critèresd’attribution des subventions de fonc-tionnement aux associations sportivesde la ville de Boulogne.

> Duboscq sans crainte pour l’après-carrière

« Pour moi, la suite n’est pas un grospoint d’interrogation », a déclaré endécembre le brasseur de l’équipe deFrance. « Une page va se tourner et lasuite, c’est l’école de sous-officiers degendarmerie et la vie de caserne. La seule question qui se pose, c’estquand est-ce que je vais faire mon intégration. Dès le retour des Jeux ouquelques semaines plus tard ? C’est leseul truc improvisé. »

> Stravius récompenséL’Amiénois Jérémy Stravius, championdu monde du 100 m dos ex-aequo avecCamille Lacourt, a reçu en fin d’annéedernière le Prix de la Ville de Paris,décerné par l’Académie des Sports, enrécompense d’un acte sportif révélantdes qualités humaines exceptionnelles.

> Rice songe à la retraiteL’Australienne Stephanie Rice, triplemédaillée olympique en 2008, envisa-gerait de prendre sa retraite sportiveaprès les JO de Londres. Couronnée àPékin sur 200 m et 400 m quatrenages, la nageuse ne s’imagine pasconserver la même motivationjusqu’aux Jeux de Rio en 2016. « J’aurai 24 ans à Londres, il seratemps d’aller de l’avant. La natationexige énormément d’implication et dedévouement, et je sais que si je ne m’yconsacre pas à 100 %, je n’obtiendraipas les résultats que je vise », s’est-ellejustifiée.

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Francis Luyce parrain du Valence Top Club

On a à peu près tout dit et tout écrit sur AmauryLeveaux : nageur talentueux, brillant pa-pillonneur, sprinteur imprévisible aux couléesmonumentales, mais ingérable et incontrôlableau quotidien… Au-delà des rumeurs, leFrancilien affiche un palmarès édifiant :vice-champion olympique 2008 du 50 m nagelibre, médaillé de bronze mondial 2009 sur 50 m également, multiple champion d’Europe en petitbassin et détenteur du record du monde du 100 m en bassin de 25 mètres. Reste que depuis sa non-sélection aux championnats du monde à Shanghai, beaucoup l’estimaient perdu pour la natation, et notam-ment pour les Jeux Olympiques de Londres. Méfions-nous tout de même des renaissances intempestives.Ainsi, Amaury s’est adjugé l’argent du 100 m papillon aux Euro 2011 en petit bassin de Szczecin (Pologne),démontrant ainsi qu’il était toujours en course pour 2012. « Je n’avais pas besoin de faire une médaille pouravoir un déclic. Le déclic, je l’ai eu au mois de septembre. Quand je m’y suis remis à la rentrée, je me suisdit que c’était la saison des Jeux Olympiques et que je devais performer. Parce que je sais que si je ne faispas les Jeux, ça va être compliqué de donner une suite à ma carrière. Ces championnats d’Europe ont étéune bonne occasion de me prouver à moi-même que j’étais encore capable de nager vite. »

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Amaury Leveaux est «encore capable de nagervite»

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Les nageurs américains ont nettement dominé la sélection européenne (181,5 points à

80,5) qui avait fait le déplacement mi-décembre à Atlanta pour le Duel in the Pool (petit bassin).

Si la lutte fut relativement équilibrée chez les femmes (81 unités à 50), les hommes n’ont laissé

que des miettes (100,5 points à 30,5). Outre le record du monde du relais féminin 4x100 m 4 nages

américain, trois nageuses ont réalisé le meilleur chrono de l’histoire en textile. L’Américaine Caitlin

Leverenz a ainsi enlevé le 200 m 4 nages en 2’04’’91, plus très loin du record du monde de Julia

Smit en combinaison (2’04’’60). Même performance pour Jessica Hardy, vainqueur du 100 m

brasse en 1’03’’33, soit 30 centièmes de moins que Leisel Jones en 2010. Enfin, la Danoise

Lotte Friis s’est adjugé le 800 m en 8’04’’77. Chez les hommes, Ryan Lochte,

meilleur nageur de l’année, s’est offert trois victoires, notamment

sur 200 m 4 nages, son épreuve fétiche, en 1’52’’98.

Duel In The Pool

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

15Brèves : Londres 201214

Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

Mark Foster renonceMark Foster, 41 ans, a annoncé en décembredernier qu’il ne participerait pas à sessixièmes Jeux Olympiques, chez lui àLondres. « J’ai été tenté plusieurs fois mais,après Pékin, je n’ai jamais annoncé que jeme retirais parce que j’ai toujours voululaisser la porte ouverte », a-t-il expliqué surla BBC. La certitude de ne pas y remporter sapremière médaille olympique l’en a dissuadé.« Je sais que je peux faire partie de l’équipe, meretrouver parmi les deux meilleurs nageurs demon pays mais y ferais-je un bon résultat ?Non, je pourrais peut-être me retrouver endemi-finales », a ajouté le spécialiste du 50 mnage libre. « Il arrive un moment où il vautmieux marcher que boitiller. »

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Le ministère de la défensebritannique a communiqué,mi-décembre, le nombrede militaires déployés pourassurer la sécurité des JO :13 500. Au total, cela porteà 23 700 le nombre de per-sonnes dédiées à la bonnetenue de l’événementolympique. En fin d’annéedernière, le budget consacréà la sécurité a égalementété réévalué de 282 millionsde livres (3,35 milliardsd’euros) à 553 millions delivres (6,5 milliards d’euros).A Pékin, en 2008 et àAthènes, en 2004, le bud-get sécurité s’établissait à1,2 milliards d’euros. Les médias accrédités et l’ensemble des délégations peuvent d’oreset déjà s’attendre à des mesures contraignantes et usantes, comme celles endurées lorsdes JO d’hiver de Salt Lake City en 2002 ou à Pékin en 2008, avec d’innombrablesportiques détecteurs de métaux et des fouilles quasi permanentes.

Billetterie : la boulette…Les organisateurs des Jeux Olympiques deLondres ont annoncé, début janvier, qu’ilsavaient vendu 10 000 billets de trop pour lescompétitions de natation synchronisée.Selon le comité organisateur, l’incident auraitété causé par une erreur dans la base dedonnées, alors que le double du nombre debillets disponibles pour les quatre sessionsde synchro a été écoulé. Les clients pourronttroquer leurs billets de trop pour d’autresévénements auxquels ils s’étaient inscritssans avoir de succès au départ, incluant lescompétitions d’athlétisme. Environ 200 billetsont été libérés pour la finale du 100 m masculin,l’événement le plus populaire des Jeux. Tousles billets seront mis en vente au mois de mai,une fois que sera finalisée la configurationdes sièges de tous les stades.

Venu inaugurer le club nautiquedu Val de Fensch le samedi 19novembre, le président de laFédération Française de Na-tation, Francis Luyce, a tenuà rappeler l’excellente santéde la discipline ainsi que les enjeux majeurs et les défis qu’il faudrait relever à l’avenir.Au premier rang desquels : les Jeux Olympiques de Londres. « Depuis les JO d’Atlanta en1996, la Fédération française a excessivement progressé. Laure Manaudou a été ledéclencheur qui a montré que l’on pouvait y croire. On récolte ce que l’on a semé. Aurisque de me tromper, le bilan à la fin des prochains JO de Londres pourrait être dehuit à dix médailles. La natation française bénéficie d’une belle image. Nous avons desathlètes intelligents, et beaux ce qui ne gâchent rien. »

Francis Luyce :«De huit à dixmédailles aux JO»

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13 500 militaires mobilisés pour les JO

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Billetterie : les recettes sont bonnesLes ventes de billets pour les Jeux de Londres auraient rapporté au 1er janvier 2012 prèsde 530 millions de livres sterling (soit environ 600 millions d’euros). Les organisateursdes JO doivent encore collecter 200 millions de livres des billets qui restent à mettre surle marché. Par ailleurs, un total de 2 milliards de livres doit être levé du secteur privéà travers le sponsoring, pour assurer l’organisation des Jeux. 6,6 millions de billetsont été mis en vente pour les 649 événements qui auront lieu durant les JO et unedemande record de 20 millions de billets a été enregistrée de mars à avril derniers. Pourla seule cérémonie d’ouverture des Jeux, prévue le 27 juillet 2012, la demande a étédix fois plus importante que l’offre, tandis qu’un million de demandes de billets ont étéenregistrés pour la finale du 100 mètres masculin en athlétisme.

L’Inde vers un boycott ?

Après quelques remous en 2011, l‘Inde se posede nouveau la question de ne pas envoyer desportifs aux prochains Jeux Olympiques deLondres depuis que Dow Chemical, groupe liéà la tragédie de Bhopal, a rejoint les sponsorsofficiels des JO. Le 3 décembre 1984, l’ex-plosion d’une usine Union Carbide (DowChemical désormais) avait officiellementcausé la mort de 3 500 personnes, mais en fitentre 20 000 et 25 000 selon les associationsde victimes. « Nous n’avons pas encore véri-tablement évoqué l’idée d’un boycott, maisnous comptons interpeller le gouvernementindien et voir également comment vont réagirle comité organisateur de Londres et le CIOaprès notre protestation. Nous espérons quele bon sens va prévaloir et que Dow Chemicalva être retiré des sponsors », a soulignéM. Malhotra, président du comité olympiqueindien. De son côté, le groupe Dow Chemicalestime que les responsabilités ont été effacéesdepuis l’accord de 1989 avec le gouvernementindien pour le versement de 470 millionsde dollars (362 millions d’euros environ)d’indemnisations, avec abandon des poursuitespénales.

Selon Grant Hackett, double champion olym-pique du 1 500 m nage libre et grand ami de Ian

Thorpe, la coqueluche de la natation australiennes’y serait pris un peu tard dans sa préparation etpourrait donc rater sa qualification pour les Jeux deLondres. « Il a sans doute légèrement sous-estiméle temps qu’il lui fallait pour retrouver toute savitesse », a également observé l’entraîneur DennisCotterel. Ian Thorpe, qui avait arrêté la compétitionen 2006, s’était donné moins d’un an pour retrouversa place dans l’élite. Son retour, à 29 ans, lors dedifférentes étapes de la coupe du monde en petitbassin l’automne dernier n’aura pas porté les fruitsattendus. Pour l’heure, Thorpe n’a semble-t-il pasmodifié son programme. Ainsi, il est retourné s’en-

traîner en Australie fin janvier afin de peaufinersa préparation pour les sélections olympiques

qui se dérouleront en mars.

Hackett doute du retour

de Thorpe

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Claude Fauquet croit en Laure Manaudou

Le directeur adjoint de l’INSEP, Claude Fauquet, anciendirecteur technique national de la natation française de2001 à 2008, s’est déclaré heureux du retour de LaureManaudou et convaincu que la championne olympique aencore de sérieux arguments à faire valoir. « C’est unevraie joie de voir Laure revenir dans le sport qu’elleconnaît si bien. Avec un talent aussi exceptionnel et unautre regard. Il y a eu des périodes pas toujours simplesmais la Fédération de natation l’a beaucoup soutenue,même si elle ne s’en est pas toujours rendu compte. Ilfaudra compter sur Laure aux Jeux Olympiques. J’en suispersuadé. »

Les paris truqués menacent les JeuxSelon le ministre britannique des Sports, Hugh Robertson, les paris truquéssont désormais la plus grande menace pour l’intégrité des Jeux Olympiques.« Vous ne pouvez pas sous-estimer la menace que cela crée. Les spectateurspeuvent penser que ce qu’ils voient n’est pas une vraie compétition et si lesspectateurs commencent à tourner le dos, tout risque de s’écrouler », a-t-ilcommenté en décembre dernier. Le Ministre a précisé que dans les pays occi-dentaux, les autorités « maîtrisaient bien » la situation, mais il a critiqué lemanque de réglementation en Asie, tant en Inde qu’en Extrême-Orient. Danscette perspective et pour la première fois dans l’histoire des Jeux, une unité derenseignements sera créée pour tenter de déjouer les tentatives de corruptionsur les athlètes et les paris clandestins. L’unité sera dirigée par Scotland Yard,la police britannique, qui travaillera en étroite relation avec l’Agence britanniquede lutte contre le crime organisé et Interpol.

A l’occasion des Jeux, le couturier PaulSmith a accepté de collaborer avec lesservices postaux britanniques pourcréer une planche de timbres en hom-mage à la compétition internationale.Planche à voile, aviron, cyclisme,natation, tennis, athlétisme, tir sontles sept disciplines sportives repré-sentées sur les timbres créés parPaul Smith. Chaque timbre dispose deson propre prix, de 37 pences à 1,15 £.

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Paul Smith habilleles timbres anglais

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17À lire

Le Baron Pierre de Coubertin aurait-il pu imaginer pareil succès lorsqu’il a ressuscitéles Jeux Olympiques en 1896 ? Plus d’un siècle a passé depuis et les JO sont devenusle plus grand événement sportif de la planète et, sans conteste, un rendez-vousmondial incontournable. L’ouvrage de Petra et Patrice Failliot revient, sport aprèssport, sur les exploits mais aussi sur les plus grandes stars des Jeux d’été. Un livrecomplet, qui ravira les spécialistes avertis, amateurs de statistiques, et passionnésde chiffres en tous genres. L’occasion aussi de réviser vos connaissances sportivespuisque les auteurs ont systématiquement pris soin de rappeler les règles dessports olympiques abordés. Incontournable à six mois des Jeux de Londres !

« GÉRER LA PRESSION EN COMPÉTITION »Marylène PiaÉditions Amphora Sports (www.ed-amphora.fr)160 pages, 24,90 €

La pression, le stress, la tension, l’anxiété, peu importe finalement le nom que l’on donne à ce phénomène qui nous crispeà l’approche d’une échéance. Mais si certains ont le droit à l’erreur, les sportifs de haut niveau, eux, doivent apprendre àcontrôler ces montées d’adrénaline sous peine de compromettre leur carrière. Avec « Gérer la pression en compétition »Marylène Pia livre une flopée de conseils utiles pour apprendre à se contrôler.

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Et aussi...

Coup de CoeurTOUT SAVOIR SUR LES JEUX OLYMPIQUES D’ÉTÉPetra et Patrice FailliotEditions Ouest-France255 pages

BALLETS NAUTIQUESEric LahmyFédération Française de Natation255 pages

En France, il faut l’admettre, la natation synchronisée n’est pas la discipline la plus médiatique. C’est regrettable, carphysiquement, les naïades des bassins n’ont rien à envier aux adeptes de l’effort de l’extrême. Quant à l’aspect esthétique,il n’y a qu’à contempler pour savourer. Il convient donc de saluer à sa juste valeur l’ouvrage du journaliste et écrivain EricLahmy qui dresse en 255 pages un panorama complet de la discipline de Virginie Dedieu, triple championne du monde dusolo (2003, 2005 et 2007).

Le sport dans les quartiers : pratiques sociales et politiques publiquesWilliam GaspariniPresse Universitaire de France21 €

Quels sont les sports pratiqués dans les banlieues ? Pourquoi privilégier le sport dans les politiques urbaines à destinationdes quartiers ? En réponse à la « crise du lien social » et à quelques mois des élections présidentielles, le sport est de nouveauprésenté comme un modèle d’intégration pour les « jeunes des cités ». Dans ce contexte, le sport devient « social » et lajeunesse des quartiers populaires apparaît comme le groupe cible des nouveaux dispositifs « socio-sportifs » mis en œuvrepar les pouvoirs publics.

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Entraîneur de Hugues Duboscq, triple médaillé olympique de bronze en brasse, Christos Paparrodopoulos vous fait partager son expérience du plus haut niveau international.

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300 m deux nages au choix 300 m

Palmes & tuba 2x400 m crawl + stop 45 secondes 800 m

Jambes 2x25 m dos 300 m

2x50 m brasse 300 m

Planche 2x75 m crawl 300 m

Pull 8x50 m à vitesse moyenne + stop 30 secondes 400 m

Séance totale : 2 400 m

> Le Chiffre du mois

Brèves 16

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Une info, une annonce,des questions ou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

AGENDA

Non content d’êtredevenu l’un des na-geurs les plus envus de l’Hexagone,et probablementl’un des meilleursdossistes de la pla-nète depuis le retrait

de l’Américain Aaron Peirsol début 2011, Camille Lacourt a étéélu « Français le plus sexy » par les lectrices du magazineCloser. Du haut de son mètre 97, pour 92 kg, le Marseillais de26 ans devance le présentateur Laurent Delahousse, l’acteur-réalisateur Guillaume Canet, le journaliste Harry Roselmack etl’ancien footballeur champion du monde Bixente Lizarazu. Ex-cusez du peu ! Moins de deux ans après son explosion sportiveaux championnats d’Europe de Budapest (août 2010), où ilavait décroché trois titres continentaux sur 50, 100 m dos et avecle relais 4x100 m 4 nages, Camille Lacourt continue d’affolerles rubriques de la presse people. Le beau gosse de l’équipede France, premier nageur masculin champion du monde l’étédernier à Shanghai (ex-aequo avec Jérémy Stravius) est à cetitre le véritable héritier du phénomène Manaudou (2004-2008).Ne lui manque finalement qu’un titre olympique pour asseoirdéfinitivement son statut d’icône nationale.

> Virginie Dedieu de retour ?

C’est en tout cas la question que l’onpeut se poser après la prestation dela triple championne du monde (2003,2005 et 2007) aux championnats deFrance d’hiver de natation synchroni-sée. A Saint-Cyprien, le 11 décembre,Virginie a remporté le solo techniqueen cumulant un total de 91,3563points. Elle devance nettement SophiePotel (AS Monaco, 76,7063 unités) etCoralie Mayaux (Aquarines de Pontault, 75,1792 points).

> D’Arcy de nouveau privé des JO ?

En 2008, Nick D’Arcy avait été exclude l’équipe australienne des JeuxOlympiques de Pékin après avoiragressé Simon Cowley. Quatre ansplus tard, il pourrait de nouveau êtreprivé de JO. Condamné à payerl’équivalent de 137 000 eurosd’amende dans cette affaire, le nageur australien s’est déclaré enbanqueroute personnelle, ce quipourrait l’obliger à rendre son passeport et à obtenir une permissionécrite du service des faillites pourpouvoir voyager à l’étranger. D’Arcyest revenu à son meilleur niveaucette année, devenant même le 18juin 2011 le deuxième nageur depuis2002 à battre Michael Phelps sur 200 m papillon.

> Carnet noir

La championne de natation danoiseRagnhild Hveger, qui a battu 44 records du monde et remporté unemédaille d’argent aux Jeux Olympiquesde Berlin en 1936, est décédée à l’âgede 90 ans le 1er décembre 2011. Hveger avait été au sommet de sacarrière entre 1937 et 1943, maisl’adhésion de sa famille au parti nazidanois pendant la Seconde Guerremondiale avait jeté une ombre sur sacarrière. Elle s’était ensuite tournéevers l’entraînement.

> Phelps en solo ?

A en croire le site du New York Post,Michael Phelps serait séparé depuisquelques semaines de Nicole Johnson, 26 ans, Miss California 2010et diplômée en communication del’Université de Californie du Sud.Selon le Post, Michael Phelps annoncerait à tous ses proches qu’ilgoûterait au célibat en ce moment. Ilsemblerait aussi que le nageur aitpassé le jour de l’An à New York tandis que Nicole Johnson passaitelle son réveillon du côté de Los Angeles.

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N°1

10-12 févrierPlongeon : Grand Prix FINAd’Allemagne, Rostock

20-26 févrierPlongeon : Coupe dumonde, Londres (Grande-Bretagne)

3-4 marsPlongeon : Vergina Cup(groupes jeunes B et C),Athènes (Grèce)

8-11 marsMaîtres : Championnats deFrance en bassin de 25 m,Angers (Maine-et-Loire)

9-11 marsNat’ course : Championnatsde nationale 2, Béthune(Pas-de-Calais)

15-16 marsPlongeon : Diving WorldSeries, Dubaï (EmiratsArabes Unis)

18-25 marsNat’ course : Championnatsde France élite (50 m), Dunkerque (Nord)

23-24 marsPlongeon : Diving WorldSeries, Pékin (Chine)

29 mars-1er avrilNat’ course : Championnatsde France des jeunes (14-20 ans), Saint-Raphaël (Var)

3-6 avrilNat’ synchro : Championnatsde France juniors et seniorsniveau national, Chenôve(Côte-d’Or)

12-13 avrilNat’ course : Interclubsbenjamins et minimes.

13-14 avrilPlongeon : Diving WorldSeries, Moscou (Russie)

20-21 avrilPlongeon : Diving WorldSeries, Tijuana (Mexique)

26-29 avrilPlongeon : Meeting International des jeunes Aet B (ouvert aux C), Dresde(Allemagne)

3-6 maiPlongeon : Grand Prix FINAdu Canada, Montréal

Top 10 des Françaisles plus sexy

1. Camille Lacourt2. Laurent Delahousse3. Guillaume Canet 4. Harry Roselmack5. Bixente Lizarazu6. Guy Lagache7. Frédéric Lopez8. Jean Dujardin9. Yoann Gourcuff

10. M Pokora

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Finalement, je suis comme tout le monde... Et moi qui croyaisêtre un tantinet exceptionnel, quel gâchis ! Toujours est-il queje n’ai pas échappé à la grande question qui accompagneinvariablement les 1er janvier de chaque année : quellesrésolutions pour 2012 ? Ça n’a pas été si difficile que ça àtrouver. Après une semaine non-stop d’orgies culinaires, j’aidécidé de consacrer ce premier mois de l’année 2012 à uneremise en forme. Verdict : natation tous les jours entre midi et13 heures, et tant pis pour les collègues du bureau. Ils com-prendront. Je dois dire, et non sans fierté, que les premièresséances n’ont pas été trop difficiles. J’ai commencé en douceurbien sûr, 800 mètres de brasse, avant de pimenter messéances en deuxième semaine avec 1 200 mètres d’un mélangepersonnel de dos-brasse-crawl. L’affaire s’est sérieusement

corsée pendant la troisième semaine. C’est dur de respecterun programme d’entraînement, encore que dans mon cas celas’apparente davantage à des « plouf » ludiques. Les JeuxOlympiques se profilent à l’horizon, mais j’ai bien peur de nepas être prêt à temps ! Dommage. Cette troisième semainem’a surtout révélé les limites de ma puissance physique, àconsidérer que j’en sois pourvu d’ailleurs. Reste qu’aprèsdouze séances en vingt-un jours, soit presque quatorzekilomètres de natation (record perso amélioré), j’ai rendules armes, préférant me rabattre sur une bavette à l’échaloteavec mes collègues épatés. Parce qu’en définitive, je n’aipeut-être pas atteint mon objectif initial, certes, mais j’aigrandement impressionné mes collaborateurs. L’espace dequelques jours je suis devenu un tantinet exceptionnel. Idéalpour débuter 2012 !

Pierre Lejeune

La natation tous les jours !

Florence D.-G. : « Je suis intimementpersuadée que l’Open Make Up ForEver peut contribuer à développerl’audience de la synchro en France. Ila tout pour lui ce meeting : deséquipes de niveau mondial, un cadremagnifique, une durée intéressanteet surtout il permet aux filles del’équipe de France d’évoluer devantleur public. Voilà le genre de détailqui peut galvaniser les nageuses etleur permettre de franchir un paliersur la scène internationale. »

Martine D. : « Mes deux filles ont faitde la synchro quand elles étaientjeunes, aujourd’hui elles ne nagentplus, mais je n’ai pas l’impressionque la synchro ait connu un essormédiatique considérable ces der-nières années. Selon moi, l’OpenMake Up For Ever peut, en effet,contribuer à faire parler de natationsynchronisée dans la presse. »

Constance M. : « De manière plusgénérale, je trouve que le sportféminin manque d’audience enFrance. S’il n’y avait que la nat’

synchro ce ne serait pas si grave, maisc’est vraiment un constat global : lesport féminin ne trouve qu’un trèsfaible écho dans les médias de notrepays. Après le foot, le tennis et lerugby masculin, il ne reste que desmiettes pour les filles… »

Carole-Anne N. : « Avant l’OpenMake Up For Ever, j’ai longtempscru que les trois titres de cham-pionne du monde de Virginie Dedieu

allaient inverser la tendance etpropulser la discipline dans uneautre sphère. Cela ne s’est jamaisproduit. Depuis deux ans, la fédéra-tion a lancé l’Open Make Up ForEver. C’est vraiment une bonnechose, mais est-ce que cela serasuffisant ? »

Jasmine H. : « Plus qu’un meetingce sont des résultats internationauxqui manquent à la synchro fran-çaise. Il faudrait que les filles décro-chent une petite médaille pour quecela trouve une résonnance dans lapresse. L’Open Make Up For Ever resteune vitrine ponctuelle, un feu d’artificequi ne dure pas toute l’année. »

L’Open Make Up For Ever peut-il permettre à la natation synchroniséed’élargir son audience auprès du grand public ?Organisé pour la seconde année consécutive à la piscine de Montreuil du 26 au 28 janvier, l’OpenMake Up For Ever a une nouvelle fois permis aux supporters de l’équipe de France et auxpassionnés de ballets aquatiques de venir encourager l’élite de la discipline à six mois des JeuxOlympiques de Londres. Un tremplin pour l’avenir ?

La décla

On aime Le courage et l’esprit de solidaritédes Canadiens qui ont plongé dansle lac Ontario le 1er janvier 2012 pourcélébrer le Nouvel An et récolter desfonds pour des œuvres de bienfai-sance de la région. C’est à Torontoque s’est tenue la septième édition duPlongeon de l’Ours Polaire – puisqu’ils’agit d’une tradition locale. Au total,ils étaient plus de 400 givrés às’immerger dans les eaux gla-ciales du lac Ontario.

J’ai testépour vous...

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« J’ai pris une énorme claque pen-dant les championnats du monde2011 devant ma télé. Pendant lestrois premiers jours, je n’ai pasdormi du tout. C’était horrible.Quand on n’est plus dans le système,ça fait bizarre. Là, je n’étais pasbien. Je me suis dit que je n’avaispas le droit de ne pas être danscette équipe, que tout le monde medisait que j’avais du talent mais queje devais le prouver », a déclaréAmaury Leveaux au site sports.fr aulendemain des Euro en petit bassinde Szczecin (décembre 2011) où leParisien renouait avec l’équipe deFrance.

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19Le match

DOS À DOS

EN PLEINE BOURRE

TOUT POUR PLAIRE

LONDRES

Amaury leveaux

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Sara Labrousse, soliste de l’équipe de France, en action.

Premiers champions du monde masculins de l’histoire de la natation française, Jérémy Stravius et Camille Lacourt

connaissent une progression similaire depuis les Euro 2010. A Dunkerque, du 18 au 25 mars, ils s’affronteront de nouveau sur

100 m dos pour décrocher leur sésame olympique avant de se retrouver, éventuellement, dans le bassin londonien cet été.

Sujet réalisé par A. C.

Jérémy. Depuis les championnats du

monde à Shanghai, l’Amiénois incarne le

nouveau visage de la natation tricolore.

Polyvalent dans les bassins, mais

pondéré dans le civil, l’élève de Michel

Chrétien est la grande révélation de

l’année 2011. Comparé à l’Américain Ryan

Lochte pour sa technique de nage et à

l’impressionnante longueur de ses

coulées, Jérémy est potentiellement l’un

des futurs cadors de la planète natation. Il

a d’ores et déjà coché la case Londres

dans son programme, où il espère faire

aussi bien qu’à Shanghai et même mieux

en se hissant seul, cette fois, sur la plus

haute marche d’un podium. « On en n’est

pas là », tempère-t-il dans un sourire.

« En Chine, j’ai montré de quoi j’étais

capable, il me reste maintenant à

confirmer. C’est loin d’être évident. »

Camille. Meilleur nageur européen

en 2010, le Marseillais connaît une

progression constante depuis son

triplé aux championnats d’Europe de

Budapest (50, 100 m dos et 4x100 m 4

nages). Arrivé blessé et passablement

émoussé aux Mondiaux de Shanghai,

le beau gosse de la natation française

a fait montre d’une monstrueuse

force de caractère pour soulever l’or

du 100 m dos et l’argent du 50 m dos.

Autant dire que Camille n’a rien d’une

comète dans le ciel aquatique.

« Je suis surtout heureux d’avoir

confirmé », observait-il à l’issue des

championnats du monde. « Je savais

que je serais attendu alors que je

n’étais pas à 100 % de mes moyens.

Ça n’a pas été simple, mais je me

suis sorti les tripes et j’ai beaucoup

appris de cette expérience. »

Jérémy. Décontracté et souriant, le Picard est

un champion simple et accessible. En décembre

dernier, lors des championnats de France en

petit bassin, Jérémy a pu mesurer sa cote de

popularité en s’offrant quelques bains de

foule. « C’est à la fois étrange et agréable »,

reconnaissait-il, « mais je n’oublie pas que je

suis un nageur. Je suis là pour réaliser des

performances. » Une manière de rappeler que

le bling bling n’est pas sa religion. Proche

d’Alain Bernard et de Hugues Duboscq, cadres

indéboulonnables de l’équipe de France,

l’Amiénois a trouvé sa place dans le collectif

national sans faire de vagues.

Camille. Depuis les championnats d’Europe de

Budapest (août 2010), le Sudiste déchaîne les

passions, tant chez ses supporters que chez les

sponsors, qui se sont empressés de frapper à sa

porte. Sa relation avec l’ancienne Miss France

Valérie Bègue n’a finalement fait que renforcer

une stature people qu’il s’efforce de tenir à

distance. « Ce n’est pas désagréable », admettait-il

en juillet 2011, « mais ça ne dure qu’un temps. Je

ne suis pas dupe. » Véritable gravure de mode, le

longiligne dossiste aux yeux bleus est aussi un

excellent client en interview. A l’aise face aux micros,

Camille fait preuve d’une gouaille sans pareille,

en évitant adroitement l’écueil de la provocation

gratuite. L’âme d’un gentleman !

Jérémy. « Ça fait du bien de sortir de l’ombre de

Camille… Et pourquoi ne pas le dépasser

maintenant ? », déclarait-il à l’issue des Mondiaux

de Shanghai. Il en a les moyens, à condition

toutefois de canaliser sa polyvalence. En décembre

dernier, lors des championnats de France en

petit bassin, l’Amiénois a pris seize départs. C’est

beaucoup. Trop certainement. Et il le sait. Mais

sur quelle course doit-il se concentrer ? « On va y

songer en fonction du programme olympique »,

répond Michel Chrétien qui refuse de se précipiter.

« Pour le moment, on se prépare. On en discutera

quand ce sera le moment. Pas avant ! »

Camille. En deux saisons, un titre européen et une

couronne mondiale, Camille Lacourt a démontré

qu’il était bien l’un des dossistes les plus doués de

sa génération. S’il devra évidemment surveiller

la progression de Jérémy Stravius, le Marseillais

profite désormais pleinement du retrait de l’Américain

Aaron Peirsol, maître du 100 m dos jusqu’au

Mondiaux de Rome en 2009. La voie est libre, à lui de

s’y engouffrer ! D’autant que depuis les Euro 2010, son

agent Jean-Michel Salessy veille à ce que le champion

ne soit pas dérangé : « Nous avons sans cesse des

propositions, même tarifées, mais la volonté de Camille

est de protéger son espace et son jardin secret. C’est

un choix, il a envie que sa vie privée le reste et

j’abonde dans ce sens. »

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Actu

Open Make Up For Ever

26-28 janvier, Montreuil

Objectif LondresA six mois des Jeux Olympiques de Londres,les duettistes de l’équipe de France, SaraLabrousse et Chloé Willhelm, ont profité dela deuxième édition de l’Open Make Up ForEver pour répéter leurs gammes et peaufinerleur chorégraphie. Retour sur une sortieparisienne remarquée.

Adrien Cadot

Duo : fiche technique

Thème : Cygne noir et cygne blanc

Musiques : « Broken sorrow » et « Thunder »

et Nuttin’ but strings et « Le lac des cygnes »

de Tchaikovsky (composition de musiques par

Jean-Michel Collet)

Entraîneurs : Julie Fabre et Pascale Meyet

Objectif : Qualification olympique

Vous l’ignoriez peut-être, mais la synchro se pratiquait déjà pendant

l’Antiquité, plutôt comme loisir que comme discipline sportive. Ce

n’est qu’au début du XXe siècle que la pratique se démocratise,

notamment avec l’Australienne Annette Kellerman, qui exécutera des

ballets aquatiques dans de nombreux films et des spectacles en

Amérique du Nord. En 1924 a lieu la première compétition de

natation synchronisée et c’est en 1984 qu’elle intègre le

giron olympique. Mais seules les épreuves en duo

et par équipes sont représentées.

Le saviez-vous ?

1. UNE PREMIEREA Montreuil, dans le bassin de la piscine Maurice Thorez etsous les yeux d’un public conquis, Sara Labrousse et ChloéWillhelm ont présenté pour la première fois leur nouvellechorégraphie « Cygne noir et cygne blanc » L’opportunitéétait en effet séduisante de la révéler en avant-premièreaux passionnés et supporters français tout en permettantaux synchros de roder leur ballet en compétition. Et à ce petitjeu-là, Sara et Chloé se sont montrées particulièrementconvaincantes en trustant la deuxième place (88,240 points),derrière les Japonaises, mais devant un duo chinois composéspécialement pour l’Open Make Up For Ever.

2. L’EXPERIENCEOn ne le dira jamais assez, la natation synchronisée est unsport d’expérience. Or dans ce domaine, les duettistes tri-colores affichent un cruel déficit de vécu par rapport à laconcurrence mondiale. Lancées dans le grand bain inter-national après les retraites successives de Lila Meesseman-Bakir et Apolline Dreyfuss en 2010, les Françaises SaraLabrousse et Chloé Willhelm ont participé moins d’un anaprès leur intronisation à leurs premiers championnats dumonde à Shanghai (août 2011). Une expérience formatricepuisque l’été dernier la paire tricolore avait pris la huitièmeplace du duo libre avant de se classer neuvième en finale duduo technique.

3. CONVAINCRE LES JUGESL’Open Make Up For Ever est l’occasion de découvrirl’univers esthétique de la synchro. Une vitrine médiatiquepour une discipline féminine qui peine à s’imposerdans le panorama du sport français. Outre cettedémonstration de grande envergure, la compétition asurtout permis aux nageuses françaises et étrangèresde séduire les juges. « Les jugements évoluent trèslentement dans notre sport », soulignait Viriginie Dedieuen mars 2011 lors de la première édition de l’Opensynchro. « Voilà pourquoi les filles doivent saisir cegenre d’échéance pour se montrer. » Et même si lerendez-vous parisien demeure une épreuve intermé-diaire, il permet de marquer les esprits du jury et desconcurrentes.

4. LE TOURNOI DE QUALIFICATIONRien n’est encore joué, mais les probabilités sont fortes pour que lesduettistes de l’équipe de France intègrent la délégation tricolore quidéfilera à Londres en juillet prochain. « On a encore un tournoi de quali-fication à disputer », nuance Sara Labrousse avec prudence. En effet, c’està Londres, du 18 au 22 avril prochain, que la paire tricolore jouera vérita-blement sa qualification pour le rendez-vous britannique. « Pour l’instantnous sommes huitièmes mondiales, ce qui devrait nous permettre dedécrocher un ticket », se projette Sara Labrousse. « A condition aussi quenous ne nous blessions pas d’ici-là. »

5. LE RÊVE OLYMPIQUEL‘Antiboise Sara Labrousse ne s’en cache pas : « Les JeuxOlympiques c‘est mon rêve depuis que je suis toute petite.C’est un événement magique qui permet d’aller au bout deson sport. » Et qui sait, de se hisser peut-être sur un podiumcomme l’avaient fait Virginie Dedieu et Myriam Lignot en 2000aux JO de Sydney (bronze) ? « C’est vrai qu’une médaille seraitune belle récompense », admet Sara dans un grand sourire.« Pour moi bien sûr, mais aussi pour nos familles qui noussoutiennent et nous épaulent en permanence. » Une bellerécompense certes, mais surtout un gigantesque challenge. Caravant de signer une performance historique, Sara Labrousseet sa partenaire Chloé Willhelm devront dompter les cadorsrusses, espagnols et chinois. Rien que ça !

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132 Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

23Actu

Depuis 2010, la société Make Up For Ever est lepartenaire synchro de la Fédération Française deNatation. Une collaboration entamée au début desannées 1990 qui contribue à l’essor de la discipline.

Beauté, charme, élégance, raffi-nement, voilà ce qui définit lemieux la natation synchronisée.

Pas étonnant dès lors que la marquede cosmétique Make Up For Ever sesoit rapprochée de l’univers esthé-tique de la spécialité au début desannées 1990. En 1993, très exactement,lorsque Muriel Hermine, premièrestar tricolore de la synchro, propose àDanny Sanz (fondatrice et directrice

artistique de Make Up For Ever, Ndlr) demaquiller les nageuses de son balletaquatique Sirella. Une expériencefondatrice qui permettra à la créatricede concevoir une nouvelle gamme deproduits de beauté qui résistent àl’eau.En 2010, la Fédération française etMake Up For Ever entérinent leurassociation. La marque de cosmétiquedevient alors un partenaire privilégiéde l’équipe de France de nat’ synchro.La collaborationse traduit par unapport financier,u n e r e l a t i o nétroite avec lesnageuses et unee x p e r t i s e e nmatière de ma-quillage. « Cepartenariat per-met à Make UpF o r E v e r d edépasser son rôlede marque demaquillage et de confirmer sa volontéd’éducation en formant l’équipe deFrance de natation synchronisée auxtechniques du maquillage water-proof », annonce sans ambiguïté lesite internet de la marque.Reste que le point d’orgue de cepartenariat demeure, sans conteste,l’organisation conjointe d’un Openinternational entièrement dédié à lasynchro et à son univers féérique.Pour la marque c’est l’occasion deséduire un large public féminin. Pourla fédération, il s’agit de médiatiser ladiscipline. Car en dépit des troistitres de championne du monde ensolo de Virginie Dedieu (2003, 2005 et2007), la synchro n’a jamais décollé

en France. En Espagne, au Japon ouen Russie, elle tient le haut de l’af-fiche. Pas chez nous. C’est d’ailleursdans cette perspective qu’a été conçuL’Open Make Up For Ever, organisé enmars 2011 puis en janvier dernier à lapiscine Maurice Thorez de Montreuil.Durant les trois jours de compétition(26-28 janvier), la société a installédeux stands : un en coulisses pourles nageuses engagées et l’autre entribune pour les spectateurs.

« L’objectif est demontrer l’enseigneau public. Rien detelle que l’excel-lence d’une disci-pline pour mettreen exergue notremarque. Nousavons une gammede produits aqua-tiques de hautetechnicité et dehaute résistante »,soul igne Jean-

François Bernardi, responsablemarketing. « Nous nous occupons detout le monde : des nageuses commedu public », reprend Julie Dupy,maquilleuse et responsable des re-lations professionnelles de la marque.« Dans l’eau, les nageuses sont loindes juges et des spectateurs et il estdifficile d’apercevoir leur maquillage.Ce dernier doit donc être très étiré ettrès coloré. Nous avons pourconsignes de reproduire les mêmesthèmes pour le public », poursuitJulie Dupy. Entre Make Up For Ever etla synchro, l’histoire semble partiepour durer •

Rémi Chevrot (avec A. C.)

Partenairebeauté

L’objectif est de montrerl’enseigne au public.

Rien de telle que l’excellence d’une discipline

pour mettre en exergue notre marque.

Le stand Make Up For Ever réservé au public.

La duettiste del’équipe de FranceChloé Willhelm maquillée par Make Up for Ever.

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Le poids des mentalités

D’un point de vue purement visuel, l’impression estexcellente. En l’espace de trois jours (26-28 janvier),la piscine Maurice Thorez de Montreuil n’a pas dés-

empli. Comme en 2011, ils étaient plus de 3 000 passionnésde ballets aquatiques à admirer la grâce et l’esthétismedes naïades tricolores et étrangères. Il y a un public pourla synchro. C’est certain. Un public enthousiaste, connaisseuret totalement impliqué. Au point de se ruer sur les maquillagesdu stand Make Up For Ever installé pour l’occasion.Visuellement, l’Open est un succès. Mais qu’en est-il desretombées médiatiques ? La compétition estampillée MakeUp For Ever a été répercutée sur Internet. Il n’y a qu’à lancerune recherche sur Google pour s’en convaincre. Mais com-parativement aux échéances surmédiatisées de la natationcourse, la synchro n’a pas affolé les gazettes. Comparaisonn’est pas raison. Certes, mais la discipline dispose sansconteste des atouts pour se défaire de son statut d’outsider.Des sourires, des jambes galbées, de la musique à pleinvolume, des paillettes, du décorum et des performancesinternationales. Tout est là. Alors pourquoi la synchro ne s’épanouit-ellepas davantage ? D’abord parce que les Bleuesn’ont plus décroché de médailles mondialesdepuis l’or de Virginie Dedieu aux Mondiauxde Melbourne en 2007. Peut-être, mais il n’y apas que cela. La réponse est à chercher ailleurs,notamment dans le poids des mentalités et lesrapports tourmentés qu’entretien la Franceavec le sport féminin. « On voit moins de sportféminin dans les grands médias parce que laprime est donnée au football, au tennis, au rugbyou au cyclisme », analysait Chantal Jouanno, alors ministredes Sports, en 2011. « Il est donc important de montrer lesport au féminin et notamment une discipline comme lasynchro qui dispose de caractéristiques très féminines. Lanatation synchronisée a besoin d’être mise en valeur, carc’est tout sauf un sous sport. » Personne ne la contredira.Au 31 décem bre 2009, 37 % des spor tifs de haut niveauins crits sur les lis tes minis té riel les étaient des fem mes(source : Ministère chargé des sports). C’est mieux qu’en2006, où l’on en recensait 34 %, mais la parité n’est pasencore atteinte. « C’est terrible de voir à quel point le sportféminin n’intéresse pas la France », observe, non sans unepointe d’amertume, Patrice Lair, coach des footballeusesde l’Olympique lyonnais. « Chez nous, on a vraiment du malà comprendre que les filles proposent du sport de hautniveau. » •

A. C.

En mars 2011, la Fédération Française deNatation et son partenaire Make Up For Everinauguraient la première édition d’un Openentièrement dédié à la natation synchronisée.Une compétition de préparation, mais surtoutune vitrine médiatique pour soutenir le déve-loppement de la discipline. Un an après, où enest la synchro ?

Femmes en sportLes femmes sportives ont rendez-vous le 11 mars 2012 austade Emile Anthoine (XVe arrondissement de Paris) pour lajournée « Femmes en sport » ! Dans le cadre de la Journéeinternationale de la femme, la Ville de Paris met en placedepuis plusieurs années une grande journée autour dusport et de la femme. Un rendez-vous gratuit et libre aucours duquel de nombreuses activités seront présentées etproposées aux participantes (course à pied, danse, fitness,yoga, massages).

La natation synchronisée a besoin d’être mise en valeur, car c’est tout saufun sous sport.(Chantal Jouanno, mars 2011)

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

Actu - Santé

Toutes les études récentes lemontrent : une activité physiquerégulière diminue non seulement

les risques de cancer, mais elle aideaussi les malades à mieux supporterleur traitement. Il ne s’agit ni de battredes références mondiales, ni de prépa-rer les Jeux Olympiques, simplementd’entretenir sa santé. « Tout est bon àprendre, l’essentiel est de pratiquerune activité physique », souligne ledocteur Bruno Audhuy, cancérologueet président du comité du Haut-Rhinde la Ligue contre le cancer. « Lerisque de cancer est fortement lié aupoids de l’individu. Une activité phy-sique régulière réduit par exemplede 30 à 40 % les risques de cancer dusein, surtout après la ménopause, etde 40 à 50 % les cancers du côlon »,enchaîne Bruno Audhuy. Le risque derechute après un traitement diminuede 30 à 50 % quand le patient poursuitune activité physique. « Aucun médi-

cament n’est à ce jour aussi efficaceque le sport », conclut-il.Mais que faut-il entendre exactementpar activité physique ? Pas besoin decourir le marathon ou de participer àun meeting de natation tous les week-ends, il convient surtout de pratiquerune activité adaptée à son âge et à sacondition physique. « La marche à piedest une activité idéale pour le souffleet accessible à tous. L’essentiel estde faire un effort pendant une demi-heure en continu », confirme le Doc-teur Audhuy. En théorie, aucun sportn’est prohibé pour un patient atteintdu cancer, mais il est essentiel de lepratiquer sous contrôle médical.Selon le type de cancer traité et sesrépercussions sur l’état général, cer-taines activités s’avèrent plus oumoins conseillées : le mouvement desbras après une opération des aisselleschez les femmes atteintes d’un cancerdu sein est par exemple à éviter. « La

Aucun médicament

n’est à ce jouraussi efficaceque le sport.

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course, la natation et le vélo restentsouvent possibles », note le médecin.Pendant le traitement, le sport aide àconserver une musculature correcteet à mieux supporter des traitements,souvent lourds pour l’organisme. Etcontrairement à ce qu’on pourrait pen-ser, il permet aussi de réduire la fatigue.Si l’impact sur le physique est détermi-nant, il en va de même pour l’aspectpsychologique : « C’est une façon dedire que la vie continue. Souvent, lespatients sont agréablement surprisd’apprendre qu’ils peuvent continuer àpratiquer une activité ». « Cela permetaussi de se réconcilier avec son corps,de reprendre confiance en soi », ren-chérit Bruno Audhuy. « De plus, les per-sonnes qui bougent sont moins sujettesà la dépression. Pratiquer une activitéen club, ou tout simplement sortir dechez soi est une manière de rester in-tégré à la société, de ne pas rester entête à tête avec sa maladie. » • A. C.

Le sport contre le cancerLe lundi 19 mars, la

piscine Paul Assemande Dunkerque

accueillera le ColloqueNagez Forme Santé

organisé par la fédération Française

de Natation. Unejournée qui permettra

de sensibiliser le grand public ainsi

que le monde médicalaux bienfaits de la

natation dans lecadre d’une politique

de santé publique.

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132 Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

2726 Nat’ courseAutour du Monde

Episode n°9 :

Les Pays-BasA l’instar de la France, la natation néerlandaise a vécu sesplus belles heures aquatiques ses dix dernières années. En2000, aux Jeux Olympiques de Sydney, deux nageurs batavescrèvent l’écran : Inge De Bruijn, puissante et véloce, intraitableface à ses concurrentes américaines et australiennes, et lejeune et longiligne Pieter van den Hoongenband qui, noncontent de s’imposer sur 100 et 200 m nage libre, entre dansl’histoire de sa discipline en devenant le premier nageur àfranchir la barre mythique des 48 secondes sur l’aller-retour(47’’84). Les Hollandais tiennent leurs héros. Ils ne lesdécevront pas.

Sujet réalisé par Adrien Cadot

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UN PEU D’HISTOIRELe déséquilibre est frappant ! Lanatation néerlandaise est d’abord etavant tout une histoire de femme.Ainsi, si l’on exclut les trois titres olym-piques de Pieter van den Hoogenband,sa médaille de bronze du 50 m nagelibre en 2000, celle d’argent du 200 men 2004 et les performances des relais4x100 et 4x200 m en 2000 et 2004, lesnageurs bataves n’ont pas décrochéla moindre breloque olympique. Deleur côté, les filles n’ont pas chôméavec onze médailles d’or, quatorzed’argent et quatorze de bronze ré-coltées depuis l’édition de 1928, àAmsterdam. Le déséquilibre est im-pressionnant, vous en conviendrez.Dans les années 30, Den Ouden,Braun et Mastenbroek ont fait la gloiredes Pays-Bas. Dans les années 40 et50, Waessen, Lagerberg et Temeulen

ont brillamment repris le flambeau,puis Brigitha, DeRover, Kok etVerstappen se sont illustrées dans lesannées 70-80, avant qu’Inge De Bruijnet la fondeuse Vlieghuis (doublemédaillée de bronze des 800 et 1 500 mnage libre aux JO d’Atlanta) assurentl’héritage olympique de leurs illustresaînées. Aujourd’hui, c’est au tourd’Inge Dekker, Ranomi Kromowidjojo,Marleen Veldhuis et Femke Heemskerkd’entretenir la flamme.Au cours des années 1990, la natationnéerlandaise a connu une profonderéforme en bouleversant notammentson encadrement, restructurant sapolitique d’entraînement et en injectanténormément d’argent afin de soutenirla progression de ses nageurs. Uneréforme fructueuse qui aura permisde révéler Pieter van den Hoogenbandet Inge De Bruijn aux JO de Sydney, oùils décrochèrent cinq titres olympiques.

STADE NAUTIQUE PIETERVAN DEN HOOGENBANDC’est un peu le joyau de la natationbatave, sa caverne d’Ali Baba, sonPanthéon. Le stade nautique Pietervan den Hoogenband, en hommageau multiple champion olympiquenéerlandais, est un complexe sportifde grande envergure entièrementdédié à la natation. Situé dans la villenéerlandaise d’Eindhoven, le berceaudes van den Hoogenband, il a été édifié

au cœur du Centre nautique nationalde Tongelreep (Nationaal Zwemcentrumde Tongelreep). Le stade nautiquePieter van den Hoogenband estéquipé d’une piscine de cinquantemètres, d’un bassin de vingt-cinqmètres, d’un bassin d’entraînementde quatre lignes de cinquante mètres,ainsi que des installations néces-saires aux compétitions de plongeon.Il dispose également de plusieurssalles de musculation, d’un espacedédié aux analyses vidéo et de toutes

les structures inhérentes au hautniveau. Depuis son inauguration, il aaccueilli les championnats d’Europe2008, où Alain Bernard remporta lestitres continentaux des 50 et 100 mnage libre (records du monde à laclé), les championnats d’Europe enpetit bassin de 2010, les champion-nats d’Europe de water-polo fémininet masculin en 2012 ainsi que lesprochaines épreuves de plongeon deschampionnats d’Europe de natation2012.

AMSTERDAM 1928Les Jeux Olympiques de 1928 se sonttenus à Amsterdam du 17 mai au12 août. Après deux échecs successifs,la métropole néerlandaise est dési-gnée par le Comité InternationalOlympique le 2 juin 1921 à Lausanne,au détriment de la ville de Los Angelesqui reçut néanmoins l’assuranced’accueillir les Jeux de 1932. La reineWilhelmine des Pays-Bas mit un vetoà l’organisation de cet évènement parson pays, considérant les JO commeune « manifestation païenne ».Preuve que les JO n’avaient pas encoreatteint l’ultra médiatisation que l’onconnaît. Des Jeux de 1928 il faut surtoutretenir l’allumage symbolique de laflasque olympique avant les épreuves,l’arrivée des femmes en athlétisme,malgré l’hostilité farouche du baronPierre de Coubertin, et le retour dela délégation allemande, exclue dumouvement olympique depuis la finde la Première Guerre mondiale en1918. Au total, quarante-six nationset 2 883 athlètes (dont 277 femmes)prirent part à la compétition. Lessportifs les plus en vue de cette olym-piade furent, comme quatre ans plustôt, l’athlète Paavo Nurmi et le nageurJohnny Weissmuller.Il est intéressant de noter que cetteédition, dix ans après la fin du pre-mier conflit mondial, reflète toujoursl’antagonisme fort qui oppose alorsla France à l’Allemagne. Ainsi, le jourde la cérémonie d’ouverture, desathlètes français eurent une alterca-tion avec un portier du stade qui leurrefusa l’accès. Le secrétaire généralde la Fédération Française d’Athlé-tisme, Paul Méricamp, fut mêmefrappé au visage après avoir réagivivement à cette interdiction alors qued’autres délégations, dont celled’Allemagne, purent rentrer dans lestade. La France décida aussitôt deboycotter la cérémonie d’ouverture.Cette affaire, interprétée par lesFrançais comme germanophile etfrancophobe, prit de telles propor-tions que même les ministères des

Affaires étrangères des deux paysdurent intervenir afin d’éviter toutincident diplomatique. Des excusesfurent formulées par le comité d’or-ganisation d’Amsterdam. La France

ne défila pas avec les autres nationsmais un de ses représentants, l’athlètePierre Lewden, prêta le sermentolympique devant le CIO.

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132 Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

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La natation mondiale aura connu unavant et un après VDH. Autant dire

que le longiligne néer-landais au sourire

sincère et envoû-tant a marqué deson empreintel’histoire de sa

discipline. La légende du « Hollandaisvolant » débute lors de sa victoire surle 100 m des Euro d’Istanbul en 1999.A seulement 21 ans, Pieter van denHoogenband s’en va battre le RussePopov, tsar du sprint invaincu enchampionnat jusqu’à ce rendez-vousturc. Si l’émergence de ce nageur dé-gingandé surprend, elle ne doit rienau hasard. VDH fait partie de cetteécole hollandaise, au même titrequ’Inge De Bruijn, qui s’entraîne ex-cessivement. Son entraîneur, JacoVerhaeven affirme à l’époque qu’il« travaille très dur en intensité,comme en qualité, sans doute plusque la moyenne ». Reste que le travailne sert pas à grand-chose sans letalent, et Van Den Hoogenband en a àrevendre. « Quand il était petit, il apar exemple suffi qu’on lui expliqueune fois le papillon et il a tout com-pris », a expliqué un jour son père.Mais plus que tout, VDH ne craint pasla pression. Le Batave sait qu’il n’aurajamais le palmarès de Popov, qu’ilconsidère comme le nageur du siècle,qu’il peut rater des courses ou unrecord du monde, et surtout qu’il y aplus important que la natation dans lavie. Et c’est dans cet état d’espritdétendu qu’il débarque aux JeuxOlympiques de Sydney (septembre2000). En Australie, il commence pars’adjuger l’or du 200 m nage libre, sadistance de prédilection, avant d’em-pocher le titre suprême du 100 m,signant au passage un chrono histo-rique de 47’’84 en demi-finale. VDHest le premier sprinter à descendresous les 48 secondes. « On espéraitbien un record, mais plutôt en finale.Mais il est tellement facile. C’est difficilepour lui de nager plus doucement. Ilne peut tout simplement pas allermoins vite », commente son coachJaco Verhaeven dans la foulée de cetemps historique. « Je suis en traind’entrer dans l’histoire, non ? »s’amuse de son côté VDH. « Faire le100 mètres en 47 secondes, c’est ex-traordinaire. Je savais que je pouvaisle faire. Je suis si heureux ». Van DenHoogenband conservera son recordpendant presque huit ans. Le 21 mars2008, le Français Alain Bernard, équipéd’une combinaison en polyuréthane,s’en empare aux Euro d’Eindhoven, lebassin d’entraînement du Hollandais,en couvrant l’aller-retour en 47’’60.Le symbole est d’autant plus fort queVDH avait prédit l’année précédenteaux Mondiaux de Melbourne que ce« Frenchie » disposait de tout letalent nécessaire pour le détrôner ausommet de la hiérarchie mondiale.

PIETER VAN DEN HOOGENBAN : LE HOLLANDAIS VOLANT

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INGE DE BRUIJN : L’EXPLOSION TARDIVEDifficile de s’arrêter sur la natationnéerlandaise sans évoquer l’incon-tournable Inge De Bruijn. Mais avantd’exploser au sommet de la natationmondiale, la grande et musculeuseblonde a connu des années de douteet d’incertitude. Jusqu’en 1998, l’annéede sa renaissance, Inge est unebonne nageuse, mais pas encore unestar interplanétaire. Dauphine deCatherine Plewinski sur le 100 mpapillon des Euro de 1991 et médailléede bronze continental deux ans plustard sur la même distance après desJO barcelonais anecdotiques, la Hol-landaise stagne ensuite dans les 50premières mondiales. Au milieu desannées 90, de Bruijn se déclare fati-guée d’enchaîner les longueurs. « Jenage depuis que j’ai 7 ans », dit-ellealors à l’époque. « C’est devenu las-sant ». Elle ira jusqu’à se faire exclurede l’équipe olympique néerlandaiseen 1996 pour dilettantisme. Cetteannée-là, elle décide de rejoindrePaul Bergen aux Etats-Unis pourchanger de méthode d’entraînement.Aux USA, Inge soulève de la fonte,court beaucoup, grimpe à la corde etfait des heures de musculation. Sanage s’en ressent immédiatement :toute en force. La Néerlandaise n’arien d’une puriste, en crawl surtoutoù, si elle a considérablement changéson style avec des bras très tendus,

ceux-ci continuent à cogner furieuse-ment l’eau. Sa force, c’est son punchet ce retour incroyable qui lui permetde tout exploser en mai 2000 aux Euroanglais. A Sheffield et dans les se-maines qui suivent, la sprinteuse étrillesept records du monde. Inévitable-ment, ses performances interpellent.Mais si elle a changé physiquement,Inge De Bruijn n’a rien d’un monstrecomme certaines nageuses du passé(1m78 pour 60 kilos). De Bruijn épatede nouveau la natation mondiale auxJO de Sydney, en septembre 2000, où

elle s’adjuge l’or olympique sur 50,100 m libre et 100 m papillon. Elle estseule au monde ! En 2004, aux JOd’Athènes où elle s’aligne à presque32 ans, elle conserve l’or du 50 mnage libre mais se contente de l’ar-gent de l’épreuve reine et du bronzedu 100 m papillon, son épreuve deprédilection. La reine se retire peu detemps après pour embrasser une bril-lante carrière de consultante à latélévision. Aujourd’hui, elle continued’inspirer la jeune génération desprinteuses bataves.

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LONDRES 2012Comme en 2008, aux Jeux de Pékin,les espoirs olympiques de la natationnéerlandaise reposent principalementsur les sprinteuses de la délégationféminine. Aux championnats du mondede Shanghai, l’été dernier, les nageursbataves sont restés muets tandis queleurs homologues féminins empo-chaient six médailles, dont l’or d’IngeDekker sur 50 m papillon, celui durelais 4x100 m nage libre et le bronzede la jeune et prometteuse Sharon VanRoowendaal, qui avant de s’alignersous les couleurs hollandaises nagealonguement en France. Depuis la re-traite de Pieter van den Hoogenband,au lendemain des JO chinois, la relèvemasculine tarde à émerger. Les espoirsne manquent pas, mais les résultatsne sont pas encore au rendez-vous.Dans six mois donc, à Londres, la pres-sion reposera de nouveau sur lesépaules d’un quatuor féminin composéd’Inge Dekker, de Ranomi Kromowid-jojo (médaillée d’argent sur le 100 mdes Mondiaux 2011), Marleen Veldhuiset Femke Heemskerk (photo) • (P

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30 Insolite

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Hugues Duboscq (triple médailléolympique de bronze en brasse) :« Au niveau athlétique, oui, je penseque les nageurs ont de très beauxcorps ! C’est homogène et en règlegénérale, ils sont grands. En plus, vuque c’est un critère esthétique dumoment, ils n’ont pas de poils. »Valentine (24 ans) : « Pour moi, c’estjuste trop... Trop parfait j’entends !Moi, j’aime bien les hommes qui vousdonnent certes l’impression de vousprotéger, mais pas de vous écraser !C’est vrai qu’ils ressemblent aux dieuxde l’Olympe, le corps grec par excel-lence, l’idéal masculin. Mais ceciétant, ce n’est pas pour cela qu’onpeut traduire leur esthétisme par lanotion de perfection. Allez, un ou deuxpetits bourrelets, nous les femmeson est pas forcément contre ! »

Les nageurs ont-ils des corps parfaits?

On entend souvent dire que la natationsculpte les corps. A observer les torses musclés des nageurs de l’équipe de France, leurs cuisses dessinées au scalpel et leurs fessiers fermes, l’affirmation n’a rien de disproportionné.Mais qu’en pensent les principaux intéressés et leurs supportrices averties ?

Sujet réalisé par Laure Dansart et

Celia Delgado Luengo

Clarence (29 ans) : « Les nageurs

sont assez longilignes, sans trop de

muscles. Je fais du basket et en com-

paraison avec ce sport qui développe

chez les hommes beaucoup plus le

haut du corps que le bas, la natation

donne aux nageurs une musculature

homogène. Certains ont parfois les

épaules trop « carrées », mais avec

l’arrêt des combis, c’est moins fré-

quent. Le seul petit défaut, s’il faut

en trouver un, c’est qu’ils n’ont pas

beaucoup de fesses, mais c’est un

détail ! »

Alain Bernard (champion olympique

du 100 m) : « Comme tout sportif, j’ai

un rapport particulier avec mon

corps. C’est mon outil de travail. Le

moindre petit « bobo » peut prendre

de grandes proportions et avoir des

répercussions sur mon entraîne-

ment. C’est la raison pour laquelle

j’en prends soin. Et puis je respecte

l’adage : « Bien dans son corps, bien

dans sa tête. » La première fois où on

m’a dit que j’avais pris du muscle, j’en

ai été assez fier. Ça flatte forcément

un peu l’ego quand les autres vous

regardent, notamment les filles. »

Claudie (44 ans) : « C’est quoi la per-

fection ? Pour moi, un corps d’homme

parfait, c’est le corps de celui qu’on

aime. Ok, c’est un peu mièvre, mais

c’est ma réponse ! »

Jacques (46 ans) : « D’un point de vuepurement masculin, je dois reconnaîtreque les nageurs sont impressionnants.Forcément, tous les mecs rêvent depectoraux et de tablettes de choco-lat, mais il ne faut pas oublier nonplus qu’ils passent un temps consi-dérable à s’entraîner. Ce n’est pasune excuse, mais dur de rivaliser avecses machines de compétition. Et puispour ceux qui comme moi aiment lesplaisirs de la vie, c’est un peu missionimpossible (rires) ! »

Mathilde (36 ans) : « Je ne m’étaisjamais posé la question, mais j’aitendance à admirer le corps de tousles sportifs ! Ce n’est que très ré-cemment que j’ai pu me pencher surle corps des nageurs, lorsque j’ai suiviles Euro de Budapest en 2010. J’aialors constaté que les nageursétaient effectivement taillés de façonspectaculaire. Je me suis aperçuequ’ils avaient des muscles partout…Oui, d’une certaine façon, on peutdire qu’ils ont des corps parfaits ! »

Carole (32 ans) : « Honnêtement, ilfaudrait être difficile pour ne pas ap-précier le corps des nageurs. Ils sonthyper craquants ces gars-là. Ils onttout pour eux… Moi, personnellement,je suis toujours séduite et impression-née par un mec musclé. Ça doit être lefantasme du pompier ou du bûcheron,un truc dans le genre (rire). »

Caroline (26 ans) : « Je ne suis pastout à fait d’accord… Il me semble queles nageurs manquent de fesses. Engénéral, je préfère les corps desathlètes qui ont de bonnes jambes et unpostérieur plus rebondi. Les nageurssont un peu disproportionnés : ils ontle haut du corps très développé tan-dis que leurs jambes sont un peumaigrelettes. Reste que sans êtreparfait, ils ont tout de même descorps alléchants ! »

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(suite page 34)

Quand t’es accroc, c’est plus du sport

De ses années de natation, Valériea gardé de « jolies coupes », de« belles médailles » et des

« photos marrantes ». Tous ses sou-venirs de gamine, elle les a laissésdans un coin chez ses parents. Nonpas qu’elle souhaite oublier. Justequ’elle ne voit pas l’intérêt de les res-sortir « à chaque repas de famille ». A40 ans, Valérie est passée à autrechose, elle est mariée, elle a quatreenfants. Mais elle accepte quandmême de revenir sur son histoire. Deses débuts glorieux dans les bassinsjusqu’aux premiers rendez-vouschez la psychologue.Elle se souvient : « J’avais 6 ans,j’étais en mater-nelle. On me disaitque je me débrouil-lais bien dans l’eau.Je me suis prise aujeu ». Elle s’inscritdans un club, etquelques annéesplus tard, la voilàdevenue reine desbassins, reine duc r a w l s u r t o u t .Valérie a un bon ni-veau et beaucoupde motivation : « J’avais deux entraî-nements par jour, une compétition leweek-end et des stages pendant lesvacances scolaires ». Dans le bassin,elle enchaîne les kilomètres : « Ilm’arrivait de nager dix bornes parjour, et une cinquantaine par se-maine ». Emploi du temps classiqued’un nageur doué. Sauf qu’à ce moment-là, Valérie souffre,mais personne ne remarque rien.« Tout le monde était content de me

voir nager ». Au bord du bassin, Valériea de plus en plus de mal à supporterle regard des autres : « Quand on esten maillot de bain, il faut être clean.On n’a pas le droit d’avoir des ron-deurs ». Elle veut perdre « six kilos ».Sa solution tient justement en sixlettres : régime. A midi, elle se contented’une pomme et d’un verre de lait.« Je négligeais mes repas. Je nem’alimentais pas assez. Dans l’eau, jemanquais de force, je n’allais pas aubout des entraînements. » Il y aurgence. Elle entend alors parlerd’une structure spécialisée : le Centred’accompagnement et de préventionpour les sportifs à Bordeaux.

Niché dans le sous-sol d’une antenne duCHU de Bordeaux,le CAPS est né il y aune dizaine d’an-nées. C’est le doc-teur Serge Simon,ancien pilier del’équipe de Francede rugby, qui en aeu l’idée. Une di-zaine de personnestravaille dans cettestructure unique en

France : un sociologue, une secré-taire, un médecin, trois psychologueset deux psychiatres. 600 sportifs pas-sent dans ses couloirs chaque année.Valérie se souvient de son premierrendez-vous. Pendant une heure, onva lui poser « des dizaines de ques-tions ». Où elle nage, combien detemps elle nage, pourquoi ellenage… Valérie raconte tout :

C’est un phénomène méconnu qui connaît pourtant depuisquelques années une progression inquiétante : l’addictionau sport (bigorexie). Les dérives sont les mêmes que pour ladrogue ou l’alcool. Mal-être, dépression, isolement, tentativede suicide… La natation ne fait pas exception. Nous avonsmené l’enquête.

Sujet réalisé par Raphaël Godet

Une dizaine de personnes travaille au

Centre d’accompagnementet de prévention pour

les sportifs à Bordeaux. 600 sportifs passent dans

ses couloirs chaque année.

« Failles narcissiques »L’addiction au sport touche toutes les disciplines, sansexception. Entre 10 et 15 % des sportifs ayant une pratiqueintensive souffriraient d’un problème de dépendance.Officiellement, il y en a beaucoup plus, mais très peu desportifs acceptent de consulter. La psychiatre SabineAfflelou avance d’autres exemples. Celui des ultrarunnersqui ressentent de la dysmorphophobie, sorte de crainteobsédante d’être laid ou malformé. Dans cette discipline, ily a une recherche constante de l’extrême, de sensationstoujours plus grandes. Sabine Afflelou parle de « faille nar-cissique ». Elle évoque aussi les triathlètes qui souffrentd’ascétisme : « Ils cherchent en permanence à tendre versla perfection. Il y a une forme de renoncement ou d’abné-gation. Je dirai même une tendance obsessionnelle. Dansle triathlon, le geste est répété, il y a comme des rituels ».Le docteur Afflelou prend également l’exemple des cultu-ristes qui aiment avoir mal le lendemain d’une compétitioncar « cette douleur est synonyme de travail accompli ». Tou-jours à propos des culturistes, elle raconte l’histoire de cepatient qui buvait de l’eau de mer pour avoir les urinesclaires ! « Ça paraît inimaginable, mais ça existe. Là, onest face à un grave problème de dépendance à l’effortphysique ».La psychiatre parle enfin des danseuses classiques qui vont« tout faire pour avoir les pieds cassés et des os saillants.C’est à cela qu’on reconnaît une danseuse classique ». Ouencore ces rugbymen flattés d’avoir un coquard et lesoreilles éclatées car « c’est une marque identitaire ». Laspécialiste appelle cela une blessure de mode.

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• Des champions olympiquesA Bordeaux, la psychiatre qui prendValérie en charge s’appelle SabineAfflelou. Dans son bureau, elle en a vupasser des vies brisées, des bleus àl’âme, des athlètes au fond du trou.Elle reçoit des sportifs amateurs, desjoggers du dimanche, mais aussi des

sportifs professionnels. « Certainssont connus, on les voit à la télé ».Evidemment, elle ne citera pas denoms. Peu importe d’ailleurs. Au filde la discussion, on apprend simple-ment qu’elle a déjà soigné des cham-pions olympiques ou des joueursétrangers qui évoluent dans des clubsfrançais. Ils sont Anglais, Tchèques,Russes, Espagnols ou Brésiliens.Addict au sport ? Bêtement, audépart, on a envie d’en rire. Et de sedire que tout ça n’est pas sérieux. Lesport, c’est bon pour la santé, nousrépète-t-on à longueur de temps. Etlà, le sport nuirait donc à notrecorps ? Eh bien oui.

• Anorexie athlétiqueParfois on débarque par hasard au cen-tre pour sportifs addicts de Bordeaux.Comme ce patient qui avait rendez-vousavec son chirurgien pour une blessure àla cheville et qui s’est retrouvé dans lebureau d’un psychologue. « On peutvenir pour un simple bobo à la jambeet ressortir avec un bobo à la tête »,résume habilement Sabine Afflelou.Elle prend l’exemple de la natation :« Chez les nageurs, la blessure clas-sique c’est la tendinite à l’épaule. Cer-tains vont cacher cette blessure etcontinuer à nager comme si de rienn’était. C’est dangereux, ils prennent lerisque de se blesser plus gravement ! »

S’ils cachent cette blessure, c’est pourplusieurs raisons. Il y a la peur deperdre sa place, de ne pas retrouverson niveau. Mais pas seulement. « Ennatation, l’esthétique compte beau-coup. Certaines nageuses surveillentleur poids au gramme près. Grossir estsynonyme de perte de performance. »En médecine, on appelle cela l’anorexieathlétique. Comme Valérie, ils sont desdizaines de sportifs à en souffrir.Tous ces témoignages nous renvoient àune seule et même question : commenten arrive-t-on là ? Il y a plusieursexplications. Premièrement, l’explicationchimique : le sport entraîne la libéra-tion d’endorphines, qui provoquent un

Il se soigne seul…C’est l’histoire d’un gars mordu de course à pied. Fabrice galopedix heures par semaine, soit une soixantaine de bornes hebdo-madaires. Matin, midi et soir. Et encore, il trouve qu’il n’en faitpas assez. Lui dit que c’est du plaisir. Mais ce Parisien reconnaîtque « c’est parfois éprouvant pour le corps ». Parfois, donc, çacasse. C’est justement lors d’une blessure que Fabrice se rendcompte qu’il a un problème. « Quand je ne peux plus courir, je mesens triste. Je suis de mauvaise humeur. Il m’arrive de boire del’alcool, tout seul. » Le problème, c’est qu’il ne supporte pasd’être en arrêt « pour un rien ». Il raconte : « Quand un coureurse blesse, on lui demande systématiquement d’arrêter le sportquelques temps ». Du coup, ça lui arrive de jouer au docteur :« Je lis des bouquins de médecine pour comprendre comment lecorps fonctionne. J’essaie de contrôler la douleur pour pouvoircontinuer de m’entraîner. Lorsqu’il s’agit de douleurs musculo-squelettiques, je me fais un bandage. Je fais aussi des soinsstandards comme la glace, le massage… ». Ce qu’il fait est risqué.Il le sait. Il dit que « c’est personnel ».

bien-être physique. On pourrait com-parer ces endorphines à des produitstype morphine qui déclenchent ledésir de rechercher sans cesse unesensation agréable, jusqu’à une ten-dance compulsive. Une personne quien souffre ne peut plus se passer desport et se sent mal quand elle estobligée de s’abstenir.Ensuite, il y a l’expli-cation psychologique :certains spécialistesdisent qu’un sportifaddict a une grandeestime de soi, qu’il aconscience de sescapacités physiques,de son endurance.D’autres spécialistesexpliquent qu’ils veu-lent combler un videaffectif. L’explicationesthétique enfin : « Certains sportifscompulsifs ne supportent pas leurcorps », analyse Sabine Afflelou.« Ceux-là cherchent à modifier leurapparence corporelle. »

• Tentatives de suicideC’est bien sur le plan social que l’ad-diction au sport fait le plus de dégâts.Irritabilité, nervosité, vulnérabilité,impatience, problèmes de sommeil,violence, vitesse au volant, instabilitésentimentale... Les cas les plus dra-matiques mènent à la désocialisationet tout ce qui s’en suit : dépression,alcoolisme et, parfois, tentatives desuicides.Encore faut-il se rendre compte qu’onest malade. Dans son bureau du CHU deNantes, le docteur Stéphane Prétagutassure 250 consultations par an. Ilreçoit des patients « au bout du rou-leau, prêts à en finir. Mais c’est rare »,

Certains sportifs compulsifs ne supportent pas leur corps. Ceux-là cherchent à modifier leur apparence corporelle.(Sabine Afflelou)

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ses angoisses, ses pleurs, sonmal-être. Elle explique qu’elle a dumal à se passer de la natation : « C’estune priorité pour moi. Les proches medisent de me méfier, de ralentir, maisje ne peux pas. Dans l’eau, je me sensbien. Parfois, je suis fatigué, mais je vaisquand même nager. Je fais tout enfonction de mes entraînements ». Ellemonte sur la balance : 35 kg. Et desgrosses carences. Le médecin lui lancealors : « Valérie, soit tu stoppes lesport, soit tu finis en fauteuil roulant ».La nageuse prend alors conscience deses problèmes et entre dans un par-cours de soin classique à l’hôpital,remboursé par l’Assurance Maladie. (suite page 36)

C’est une priorité pourmoi. Les proches me

disent de me méfier, deralentir, mais je ne peux

pas. Dans l’eau, je me sensbien. Parfois, je suis

fatigué, mais je vais quandmême nager. Je fais tout

en fonction de mes entraînements.

(Valérie)

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« C’est le vélo ou moi »Au départ, c’est une histoire banale.L’histoire d’un type fada de cyclisme ca-pable de vous citer tous les gagnants duTour de France. L’histoire d’un type foude Merckx, Anquetil et Hinault. Eric, lacinquantaine, habite la région borde-laise. Il est aide-soignant dans la vie. Apriori, tout va bien pour lui. A prioriseulement. Car l’homme est un sportifaddict. Pour comprendre ce qui arrive àEric, il faut revenir quelques années enarrière. Nous sommes au début des an-nées 1970. Lorsqu’il termine sa journéede travail, Eric a pris l’habitude d’en-fourcher son vélo et d’enfiler les kilomè-tres. Simplement parce que ça lui fait dubien. « Le vélo me sert d’antistressaprès une journée difficile. C’est un bonanxiolytique ». Problème, plus le tempspasse, plus le vélo prend de la placedans sa vie. Il en fait six jours sur sept,15 000 kilomètres par an, l’équivalent decinq Tours de France… A l’époque déjà,« ma femme me disait que j’en faisaistrop ». Mais il n’a jamais voulu écouter.Jusqu’à cet ultimatum : « Eric, c’est levélo ou moi ! » Le couple finit par divorcer.Coup dur. Il rebondit, fait une nouvellerencontre. « Cette fois, je savais que jedevais faire des efforts pour que çamarche. Ça ne tenait qu’à moi ». Maisc’est plus fort que lui. Nouvel échec.Eric prend alors conscience qu’il a unproblème. « De vous dire ça aujourd’hui,ça me fait encore du mal, vous savez. »

C’est la compétition à tout prix ! Alors,quand ils souffrent, ils se taisent.Point final. Aller voir un psy estquelque chose d’impensable poureux. »Bertrand Guérineau va encore plusloin. Ce médecin du service addicto-logie du CHU de Nantes tacle ce qu’ilappelle « la concurrence à tout va ».En consultation, certains lâchent desmots terribles : « Je ne suis plus rienmaintenant, vous savez ».Heureusement, Valérie ne connaîtrapas tout ça. Parce qu’elle a accepté de

se faire soigner àtemps. « J’ai re-connu que j’avais unproblème ». La na-geuse ne prend pasde médicaments,mais elle se rendune fois par mois auCAPS de Bordeauxpour « faire un pointsur ma santé ». Ellese sent mieux au-jourd’hui. Elle a re-pris des kilos. Elle

continue de nager, « mais beaucoupmoins qu’avant ». Elle dit aussi quesa vie aurait été « différente » sansce problème de dépendance. Etconclut : « Heureusement que monmari et mes enfants ont accepté derester à mes côtés pour m’aider » •

C’est sur le plan social que l’addiction au sport fait le plus de dégâts. Irritabilité,nervosité, vulnérabilité, impatience, problèmes de sommeil, violence, vitesseau volant, instabilité sentimentale.

tient-il à préciser. Quand il reçoit unnouveau patient, il doit d’abord luifaire prendre conscience de son pro-blème. C’est la première étape.« Sans prise de conscience, les soinssont impossibles. »

• Silence et isolementPour éviter d’en arriver là, les spécia-listes en addictologie sont d’accordsur un point : il faudrait pouvoir dépis-ter plus tôt les éventuels problèmes.Stéphane Prétagut : « En consultation,je rencontre parfois des gamins detreize ans. Ils sontdoués dans leur dis-cipline. Mais le pro-blème, c’est qu’ilssont éloignés detout. Leurs parentshabitent à des cen-taines de kilomètres.Ils ont des entraîne-ments tous les jours,des matches leweek-end et desstages pendant lesvacances scolaires !Comment peut-on imaginer qu’ils seconstruisent normalement ? » Et c’estla même chose chez les sportifs dehaut-niveau. « Ils sont trop isolés »,regrette Sabine Afflelou, du CAPS deBordeaux. « Beaucoup sont aux or-dres de l’entraîneur. Ils sont prêts àtout pour conserver sa confiance.

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Beaucoup sont aux ordresde l’entraîneur. Ils sont

prêts à tout pour conserver sa confiance.

C’est la compétition à toutprix ! Alors, quand ils

souffrent, ils se taisent.(Sabine Afflelou)

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L’incroyable histoire de Mieko NagaokaMieux vaut tard que jamais. Telle pourrait être la devise de certainsmaîtres. A cet égard, l’histoire de Mieko Nagaoka est assezédifiante. Née en 1914, cette Japonaise a commencé la natationà 80 ans pour soigner une blessure au genou et a disputé sespremières compétitions à 84 ans. Après de nombreux podiums,elle a décroché son premier record du monde dans la catégoriedes 95-99 ans. Elle en détient actuellement quinze. Comme toutchampion, elle s’entraîne désormais quatre fois par semainependant deux heures. Dans sa catégorie, les progrès réaliséssont étonnants. A titre d’exemple, Mikeo Nagaoka a parcouru en1’20 le 50 m dos en bassin de 50 mètres. Près d’une minute demieux que le premier record établi chez les 95-99, en 1998.Désormais, même chez les plus de 80 ans, il n’est plus questionde faire seulement acte de présence pour espérer voir son nomen haut des tablettes.

Vendredi 1er juillet 2011, champion-nat de France de natation à Gap.En 1’20, Michèle Guillais devient

recordwoman du monde du 50 mbrasse. Bien loin des 29 secondesréalisées par l’Américaine JessicaHardy sur cette même distance. LaCaennaise vient pourtant d’accomplirun sacré exploit en pulvérisant de prèsde 5 secondes le record détenujusqu’alors par la Brésilienne MariaLenk dans la catégorie C14 (90-94 ans).Huit mois après sa performance, lanageuse porte toujours bien ses 91printemps et fréquente autant lapiscine. « Je m’entraîne trois fois parsemaine de septembre à juin ». Un vraiphénomène pour ceux qui la côtoient.« J’ai commencé la compétition à

75 ans. J’avais appris à nager plusjeune mais j’avais mis ça de côtéavec la vie professionnelle », racontel’ancienne commerçante. Depuis sonintégration dans le groupe maître del’EN Caen, elle forme un solide binômeavec son entraîneur, ChristopheDenis, 37 ans. L’actuelle doyenne desnageuses françaises détient ainsi 25records nationaux chez les plus de 80ans en bassin de 25 et de 50 mètres.Elle n’est pas la seule à fréquenterle circuit maître, à un âge avancé.Gabriel Guiho, 82 ans, fait figured’épouvantail chez les 80-85 ans. Triplechampion du monde, dans cette ca-tégorie, en 2009, en Suède, ce spécia-liste du crawl longue distance nage 2à 3 km chaque jour de la semaine. « Et

hiver comme été, à la piscine extérieurede Rouen », rigole-t-il. Un vrai sportifdans l’âme qui compte notammenttrois participations à la cyclo sportiveParis-Brest-Paris et deux tentativesde la traversée de la Manche à lanage. « Aujourd’hui, je ne pratiqueplus que la natation, un sport doux etnon traumatisant pour les articula-tions, et un peu de vélo le samedi etle dimanche. »

Un sport qui conserve ?Le nombre de licenciés de plus de 80ans, engagés en compétition sur lecircuit maître ne cesse de croître. Etles participants affichent un âge deplus en plus avancé. En 2006, despremiers records nationaux ont ainsi

été établis par des plus de 95 anschez les femmes et en 2009 chez leshommes. La natation serait donc unsport qui conserve ? A voir Michèleou Gabriel, à qui l’on donnerait bienquinze ans de moins, on répond ouisans hésiter. Yvette Kaplan Bader, 84ans, autre casque blanc à aligner leslongueurs en est aussi convaincue.« On me répète toujours, j’espère êtrecomme vous à votre âge. » La Mul-housienne ne s’est jamais beaucoupéloignée des bassins. En 2011, elleest devenue la première française de83 ans à couvrir un 1 500 m, en37’46”68. Un temps qui lui permetde figurer parmi les dix meilleuresperformances mondiales de tous lestemps dans la catégorie 80-85 ans.

Et comme ses collègues, elle necompte plus ses médailles. « Monpremier titre en natation date d’avantla Deuxième Guerre mondiale. » Ence mois de décembre, Yvette reprendl’entraînement en douceur à la piscinedécouverte. A l’extérieur, la tempéra-ture flirte avec le zéro. On la distingueà peine sous l’épaisse couche debrouillard. « Je me remets d’uneblessure à l’épaule. La natation m’aaidée. » « C’est sûr que l’hiver c’est difficile,on préfèrerait rester dans son fau-teuil. Mais quand on a nagé, on esttellement bien », réplique Gabriel,« et surtout le sport m’apporte la joiede vivre et des contacts avec lesjeunes et les moins jeunes. Finalement,on ne peut plus s’en passer. C’estpresque devenu une drogue. » Aprèsdes décennies à fréquenter les piscines,Michèle, Yvette ou Gabriel sont devenusdes mascottes et parfois même desmodèles malgré eux. La médiatisationde Michèle après son record du mondea ainsi attiré d’autres seniors à la pis-cine. « C’est une bonne chose, c’estle rôle des associations de mélangerles gens », note son entraîneur.

Esprit de compétitionTous les trois ont gardé l’esprit decompétition intact. « J’ai toujoursenvie de faire mieux et d’améliorer lestemps », insiste Michèle. « Mais à 80ans, on pense différemment », noteGabriel. Et comme il aime à le rappeler,« au royaume des disparus, les res-capés sont rois ». L’octogénaire necourt d’ailleurs pas après les titres oula reconnaissance mais plutôt contrele temps. « A notre âge, le problèmec’est la régression, il faut alorsessayer de régresser le moins vitepossible. Je suis persuadé que lesport y participe. Et c’est pour celaque je m’entraîne autant. Peu importeles autres, mon objectif c’est d’abordd’améliorer mes chronos, et si celacorrespond à une médaille, tant mieux.Il faut dire et montrer qu’à 70 ou 80 anson n’est pas foutu », martèle-t-il.A voir leur enthousiasme et leur étatde forme, on se demande jusqu’oùiront-ils ? Une étude récente publiéeen 2010, dans la revue Circulation etbasée sur les travaux d’Ulrich Laufs(Université de Saarland, Hambourg)donnait d’ailleurs raison à GabrielGuiho. Elle démontrait que la pratiquerégulière d’un sport d’endurance,comme la natation retardait le vieil-lissement à l’échelle cellulaire. Lecap des centenaires engagés en com-pétition a déjà été franchi à l’échellemondiale, il pourrait bientôt l’être enFrance •

Céline Diais

Octogénaires et nageurs de haut niveau

Gabriel Guiho, 82 ans, est triple champion du monde 2009 dans les épreuves de longuedistance.

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Trois questions à…Christophe Denis, entraineur de Michèle Guillais

Comment entraînez-vous Michèle ?C’est assez exceptionnel, Michèle continue à nager 800 à1 000 mètres trois fois par semaine. On reste sur du sportsanté. Je prépare Michèle comme une benjamine de 12-13ans. Je cherche avant tout à améliorer sa technique de nageet son endurance. Le travail de résistance est très contrôlé.

Pour quelles raisons ?Après 40 ans, les changements d’allure sont très durs pourle cœur. Si Michèle améliore ses temps, ça sera d’abord parsa technique et grâce à une nage économique et endurante.En compétition, je lui demande donc de ne jamais forcer.Quand elle accélère, elle se décoordonne. Je préfère qu’ellemette plus de précisions dans ces mouvements.

Quel regard portez-vous sur ses performances ?Je suis très admiratif. Il faut pouvoir venir à son âge s’entraînertrois fois par semaine. Nos jeunes ont beaucoup à apprendred’elle. C’est une passionnée. Elle est altruiste et veut repré-senter le club dignement. Côté sportif on essaie toujoursd’améliorer ses temps. Mais, je suis là pour calmer sesardeurs, elle veut toujours mieux faire.

La nageuse caennaise Michèle Guillais, 91 ans, et son entraîneurChristophe Denis.

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Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

40 Un peu d’histoire

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Sport Athlétique Mérignacais Natation

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Sport Athlétique Mérignacais Natation

Présidente : Mauricette Boisseau

Adresse : 55 avenue De Lattre de Tassigny33700 MERIGNAC

Tél. : 09.71.55.62.66

Mail : [email protected]

Web : www.samnatation.com

Nos licenciés sont engagés dansdifférentes actions à caractèresocial, caritatif et humanitairecomme le « Téléthon » et la « Nuit de l’Eau ». Ces différentesmanifestations renforcent leursconsciences citoyennes.

adapté, parfaitement maîtrisé par les sept salariés duclub. « L’équipe dirigeante est très attachée à la com-pétition. Nous considérons qu’elle est porteuse devaleurs formatrices pour les plus jeunes. Sans renierl’offre de pratique au plus grand nombre, le club s’inscritdans sa vocation prioritaire de formation citoyennepar le biais de la pratique de compétition », assureMauricette Boisseau. Pour y parvenir, les 443 socié-taires – chiffre de la saison 2010/2011 (celui pour2011/2012 est prévu d’ores et déjà à la hausse) – sontrépartis au sein de plusieurs groupes selon le respectdes niveaux et des disponibilités de chacun.Depuis treize ans, le club girondin collabore égalementavec le collège Jules Ferry de Mérignac. Les jeunescompétiteurs bénéficient ainsi d’horaires aménagéset de séances d’aides aux devoirs afin de faciliter leuraccès à la pratique sportive. La démarche est unenouvelle fois civique car du côté de Mérignac onforme aussi bien des nageurs que des citoyens. L’un neva pas sans l’autre ! Voilà pourquoi le SAMN mobiliseaussi ses athlètes autour de quatre compétitionsinternes auxquelles sont conviés tous les membres duclub. « Ces journées correspondent à des temps fortsde vie commune. Les parents s’investissent par desservices divers comme le chronométrage, la tenuede la buvette, l’organisation de tombola », expliqueMauricette Boisseau. « C’est notre philosophie et unexcellent moyen de fidéliser nos licenciés. » •

Rémi Chevrot

Difficile pour le Sport Athlétique MérignacaisNatation de rivaliser avec la cité bordelaisetoute proche. Mais pas question pour autant de

baisser les bras ou de jouer la carte de la concurrenceexacerbée. « Dès que c’est possible, nous essayonsde travailler ensemble », abonde Mauricette Boisseau,la présidente de l’entité mérignacaise depuis onzeans. « Il nous arrive de nous déplacer en compétitionavec d’autres clubs et nous accueillons volontiers ceuxqui connaissent des problèmes d’infrastructures. »La solidarité comme base de développement, voilàcomment l’on pourrait définir la philosophie du clubmérignacais.Et dans le détail, l‘offre proposée par la structuregirondine – initiation au milieu aquatique, école de na-tation et d’entraînement, groupes compétitions, en-tretien sportif adultes, perfectionnement et aquatonic– est en totale adéquation avec les valeurs humainesdu sport. Ainsi, des notions telles que la citoyenneté, lasolidarité et la santé sont au cœur même du projet duSAMN. « Nos licenciés sont engagés dans différentesactions à caractère social, caritatif et humanitaire »,précise la présidente. « Chaque année, ils participent au« Téléthon » ou à la « Nuit de l’Eau ». Ces différentesmanifestations renforcent leurs consciences citoyenneset ils sont très fiers de contribuer au financementd’actions sociales nationales. »Cependant, la compétition n’est pas occultée à Mérignac.Avec un bassin olympique de 50 mètres et un autre de25 mètres, le SAMN dispose d’un outil de travail(P

hoto

s : D

. R.)

Jeux olympiques ou politiques ?

Tous les quatre ans, les Jeux accueillent l’élite dusport mondial pour une quinzaine surmédiatisée.C’est l’occasion d’encourager des champions de

tous les continents et d’assister à des exploits quidemeurent gravés dans l’Histoire pour l’éternité. Maisde tous temps, les JO ont dépassé le strict cadre sportif.Vitrine économique, caisse de résonnance sociale et cultu-relle, les Jeux incarnent toute la démesure et la complexitédu monde contemporain. Pas étonnant également qu’endépit de la trêve olympique qui les accompagne, les JOaient régulièrement été transformés en une tribune po-litique, notamment lors des éditions de 1980 et 1984 àMoscou et Los Angeles. La Guerre Froide n’avait pas encorefait de victimes. Elle en fait une finalement : le sport.

Depuis le milieu des années 80, les Jeux n’ont plus faitl’objet de déchirements internationaux. Si certaines tensionspersistent, comme ce fut le cas en 2008 lors des Jeux dePékin qui révoltèrent les défenseurs de droits del’Homme, le poids des enjeux politiques semblent enrecul. Aujourd’hui, les rivalités sont surtout économiqueset financières. Il faut dire aussi que le rêve du Baron deCoubertin s’est transformé en une incroyable pompe à fric.On se souviendra ainsi du lobbying des chaînes de télévi-sions américaines en 2008, toujours à Pékin, pour queles finales de natation se disputent le matin afin d’êtrediffusées en direct aux Etats-Unis auprès de millions depatriotes impatients d’assister aux succès de MichaelPhelps et de ses acolytes • Adrien Cadot

La trêve olympique est une période de paix

respectée par les différentes nations du monde

durant la quinzaine de compétition. Elle est

promue par la Fondation Internationale pour la

Trêve Olympique créée en juillet 2000 et fait

l’objet d’une résolution des Nations

Unies à chaque olympiade.

Le saviez-vous ?

MOSCOU 1980

Tout commence en 1974, quand le CIO désigne la ville deMoscou pour organiser les JO de 1980. Les tensions sontextrêmes, mais les USA et l’URSS maintiennent un statuquo. Tout dégénère en décembre 1979 lorsque les Sovié-tiques envahissent l’Afghanistan. Dans le monde, c’est laconsternation. Puis la protestation, à l’appel des Etats-Unis. Ces derniers, dirigés par Jimmy Carter, plutôt pacifiste,cherchent des moyens de punir l’URSS sans provoquer unnouveau conflit mondial. Le président démocrate prendalors la décision, entre autres, de boycotter les JeuxOlympiques de Moscou. Si la majorité des pays occiden-taux participe, la compétition est en revanche amputéed’une bonne partie des nations d’Amérique et d’Asie, et deplusieurs nations Africaines et Arabes. Au final, l‘URSSdécroche 195 médailles, dont 80 en or. L’Allemagne del’Est est deuxième, avec 126 médailles donc 47 en or. Cesdeux nations trustent à elles deux plus de la moitié destitres.

ET DEPUIS ?

LOS ANGELES 1984

Candidate malheureuse pour les Jeux de 1980, la ville deLos Angeles est maladroitement désignée pour accueillirla plus grande compétition de la planète en 1984. Contretoute attente, l’URSS annonce au début de l’année qu’ellen’enverra pas sa délégation sur le sol américain. Bienentendu, les alliés soviétiques font de même. Ainsi, laPologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et l’Allemagne del’Est rejoignent l’URSS et contribuent à renforcer le boycottsoviétique. Les pays communistes, tels Cuba ou la Corée duNord, ou encore quelques nations asiatiques et africainesne seront pas au rendez-vous non plus. Pour justifier ceboycott, l’URSS déploie l’argument de la non-sécurité deses délégations en terre américaine et dénonce l’utilisationpolitique des Jeux par les Etats-Unis. Sur le plan sportif,rien ne pourra arrêter les Américains, qui remportent 174médailles dont 83 en or, soit le tiers des titres olympiques.

Mérignac, une natation citoyenne

Promouvoir le Sauv’nageLe mardi 24 janvier dernier, la villede Mérignac a signé un protocoleavec le Conseil interfédéral desactivités aquatiques (CIAA) pour ledéveloppement de l’école de nata-tion française. Un accord destiné àmettre en avant le Sauv’nage.Francis Luyce, président de laFédération française, avait tenu àfaire le déplacement pour sceller lepartenariat et féliciter la communepour son engagement et sondynamisme.

L’esprit de solidarité cher au club girondin incarné par les jeunes nageurs de Mérignac.

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43Conseils42

En crawl, je respire sur les côtés.

La respiration en crawl pose certainesdifficultés car la prise d’air sur le côtédéséquilibre la nage et réduit l’efficacitédu mouvement de bras. Il est doncprimordial de garder la tête immobilependant l’ensemble de la poussée etde n’engager sa rotation qu’à la fin dumouvement propulsif. Le nageur pro-fitera ainsi du roulis naturel desépaules et n’effectuera qu’une rotationminimale de la tête pour amener labouche juste à la surface. De la sorte,le cou est également préservé d’unetorsion trop intense.

En natation, il faut veiller à ce quel’inspiration et l’expiration se prolon-gent sur une période identique.

En natation, l‘inspiration est courte etintense tandis que l’expiration estlongue et continue. Cela s’explique parla « fenêtre – temps » étroite durantlaquelle la bouche peut inspirer. L’ex-piration s’effectue, pour sa part, duranttout le cycle aquatique de la tête. Sousl’eau, le nageur doit impérativements’appliquer à adapter le débit de l’air ex-piré pour expulser le volume nécessaireavant la prochaine inspiration. Il est eneffet important d’éviter les micros ap-nées, néfastes sur le plan cardiaque.

Je dois caler ma respiration sur lafréquence des passages de bras.

Si le rythme respiratoire prévaut, c’estlui qui imposera sa cadence aux bras.

Dans ce cas, le nageur dispose alorsde toute la latitude nécessaire pourplacer l’inspiration sans difficulté,quitte à provoquer un léger rattrapéavant des bras (les bras attendent lafin de l’inspiration pour poursuivreleur cycle, Ndlr). Dans le cas contraire,les bras rythment la cadence obligeantla respiration à s’intercaler « commeelle peut ».

En papillon, il est recommandé de nepas respirer à chaque mouvement.

L’inspiration en papillon se fait enregardant devant soi et en sortant lemoins possible la tête (le menton doitrester dans l’eau). Cependant, mêmesi cette inspiration est correctementeffectuée, elle occasionne des résis-

tances car elle provoque un enfonce-ment des hanches et des jambes. Iln’est donc pas recommandé de respirerà chaque mouvement mais de garderle visage dans l’eau sur certains mou-vements, ce qui permettra de resterplus « à plat ». L’expiration se fait defaçon progressive sur le mouvementde bras qui précède l’inspiration. Sicette expiration a été complète, l’ins-piration pourra se faire dès le débutdu retour aérien de façon ample etrapide ce qui permettra de replacersuffisamment tôt le visage dans l’eau.

Un nageur disposant de grandescapacités pulmonaires est plus per-formant.

Si certains nageurs disposent de

capacités pulmonaires hors normes,ce n’est pas l’unique critère de per-formance. Ainsi, l’Américain RyanLochte ou le Français Jérémy Straviussont capable de réaliser des couléesde 13 à 14 mètres, mais ce sont éga-lement des techniciens hors-pair etdes nageurs très polyvalents. Quantà Alain Bernard, champion olympiquede l’épreuve reine, s’il ne s’est jamaisillustré sur les phases sous-marines,il n’en demeure pas moins l’un dessprinters les plus rapides de la planèteà la surface.

En nageant avec un tuba, je travaillema respiration.

A vrai dire, c’est tout l’inverse ! Ennageant avec un tuba, vous inspirez

moins d’air. Vous êtes donc obligé derespirer plus fort et plus souvent. Letuba est surtout un excellent moyende ne pas se focaliser sur la respira-tion. On peut ainsi se concentrer plusaisément sur les parties techniques :l’entrée dans l’eau, la prise d’appuiset surtout l’équilibre général de nage.En effet, si la tête bouge pendant laphase de respiration, tout le corpsbouge. Avec le tuba, les débutantspeuvent emmagasiner des repères etréduire le phénomène de vrille quel’on observe lorsque la tête tournepour chercher de l’air •

Jusqu’à preuve du contraire, l’homme n’a pas encoreappris à respirer sous l’eau. D’où l’importance decontrôler sa respiration en nageant. Outre laperformance, c’est surtout une question deconfort – et de survie qui plus est. Tour d’horizonde quelques principes respiratoires.

Sujet réalisé par Celia Delgado Luengo

Respirer c’est la clé

(Ph.

KM

SP/F

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k Fa

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e)

Le sprinter marseillais Fabien Gilot en phase de respiration.

Le saviez-vous ?

Le Russe Denis Pankratov, champion olympique des 100 et 200 m

papillon aux Jeux d’Atlanta (1996), s’est longtemps distingué par

le temps qu’il passait sous l’eau, avant que la FINA ne limite la

phase sous-marine des départs et des virages à quinze mètres.

Ainsi, en compétition en bassin de 25 mètres, Pankratov pouvait

nager jusqu’à 24 mètres sous l’eau lors du départ,

ressortir le temps d’effectuer un unique mouvement

de bras, et repartir pour la longueur

suivante. Témoignage : Alain Bernard

« Jusqu’en 2006, je nageais en deux temps. Une respiration,un coup de bras, etc. Sauf au plongeon où les premièresrespirations se faisaient en quatre temps. Plus tu respires,plus tu perds du temps et tu risques de te désaxer. C’estainsi que j’étais le plus à l’aise à l’entraînement. Mais enjanvier 2006, j’ai décidé d’innover et j’ai essayé le 4temps. Ce jour-là, j’ai battu mon meilleur chrono d’uncentième en pleine période de travail. Je me suis tout desuite senti plus à l’aise, plus en ligne car je respiraismoins et toujours du même côté. La respiration estpropre à chaque nageur, en fonction de ses qualités, deses sensations. Pour l’instant, la fréquence 4 temps estcelle qui me convient le mieux. »

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45Ecol’eau

C’est une réalité que personnene remettra en cause : le Brésila d’immenses défis écologiques

à relever dans les années à venir. Lepays a de grandes ambitions enmatière de réduction de ses émissionsde dioxyde de carbone et de luttecontre la déforestation. Pour ce faire,le géant sud-américain ne souhaitepas se fixer d’objectifs chiffrés. Pasencore tout du moins, puisqu’il luifaut dans le même temps mener devastes projets sociaux pour réduirenotamment la pauvreté qui accableune large part de la population brési-lienne. Une position bien difficile àdéfendre au sein des instances del’Organisation des Nations Unies surle climat où les pays industrialisésattendent des engagements clairs etfermes en échange de leur soutienfinancier. Le Brésil a besoin de fondspour poursuivre son développementtandis que les pays industrialisés en-tendent, eux, désamorcer les consé-quences dramatiques du réchauffementclimatique. Vaste dilemme.Avec l’attribution des Jeux Olympiquesen 2016, le gouvernement brésilienest au pied du mur. Il n’a désormaisd’autre choix que de s’attaquer avecdétermination à ses problèmes éco-logiques. Mais autant l’admettresans détour, il est encore loin ducompte. Ainsi, le Brésil est l’un desplus grands destructeurs de forêts dela planète. Avec 3,1 millions ha/andétruits, il devance largement l’Indoné-sie, 1,8 million ha/an détruit (sourceOrganisation des Nations Unies pourl’alimentation et l’agriculture 2005).Et selon les autorités brésiliennes etdes associations environnementalesimplantées sur place, la destructionde la forêt tropicale amazonienne seserait fortement accélérée fin 2007,attisée par une demande soutenuepour le soja, le maïs et le bétail.Voilà pourquoi, le directeur du déve-loppement durable des JO de Londres2012, Dan Epstein, a appelé finnovembre la ville de Rio de Janeiro à

mettre l’accent sur l’environnementet le social dans la préparation desJeux Olympiques de 2016. « Je croisqu’on attend beaucoup en termes dedéveloppement durable de la part duBrésil dans l’organisation des JO », adéclaré Dan Epstein dans le cadred’un forum international d’entreprisessur l’environnement tenue symboli-quement à Manaus, au cœur del’Amazonie. « Rio doit mettre l’accentsur le développement durable maispas dans les mêmes secteurs qu’àLondres. A Rio, il peut être lié à la ges-tion de la forêt, des favelas (quartiersdéshérités), à la circulation et à lacréation d’emplois et d’opportunitéspour ses habitants. » Dan Epstein n’aégalement pas manqué de rappeler

que le Brésil avait promis des « JOverts ». Or, toujours selon Epstein« avec un investissement de 1 ou 2 %du PIB (produit intérieur brut) duBrésil nous pourrions résoudre lesproblèmes éco-logiques, tandisque si on attenddes décennies,cette proportionse monterait à20 %. Si Rio bé-néficie d’un in-vestissement de10 milliards dedollars, il suffiraitd’en consacrer environ 100 ou 200 mil-lions au développement durable » •

Graham Mellor

Le défi écolo de Rio 2016

(Ph.

D.R

.)

Je crois qu’on attend beaucoupen termes de développementdurable de la part du Brésildans l’organisation des JO. » (Dan Epstein, directeur du développement durable des JO de Londres 2012)

Vision du futur Parc Olympique des Jeux Olympiques de Rio en 2016.

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Hors lignes : Diane Bui-Duyet 46

Natation Magazine | Février 2012 | N° 132 Natation Magazine | Février 2012 | N° 132

47

“”

Diane, voilà presque vingt ansque tu évolues au plus haut niveau. Toujours envie ?La natation est une passion. J’aieu des moments où je me suisarrêtée de nager pour faire d’autres choses, mais j’y suistoujours revenue. Aujourd’hui lanatation de haut niveau me permet de vivre une belle histoireet d’apprécier à sa juste valeurces instants uniques.

Ton corps et ton mental sont-ilstoujours aussi disposés à vivretoutes les contraintes qu’imposeune pratique de haut niveau ?Le corps et le mental ne sontpas ménagés, c’est vrai, maispour l’instant je me sens bien.

Qu’est ce qui te plaît dans cettevie de sportif ?C’est une vie trépidante, riched’émotions, de rencontres et tellement enrichissante. C’estdur parfois, mais avec l’expé-rience on apprend à apprécierles valeurs de la vie.

Quelle a été la plus grande joieet la plus grande déception deta carrière ?Ma déception, c’est en 2000 auxchampionnats de France àRennes où j’ai manqué de peu laqualification pour les Jeux Olympiques de Sydney. Quant àma plus grande joie, c’est monpremier record d’Europe sur le100 m papillon à la Réunion. Michel Salles est venu me l’annoncer à l’arrivée.

Que réponds-tu à ceux qui te décrivent comme une nageusede petit bassin ?Je leur dis qu’ils n’ont pas tort…Pas complément en tout cas(sourire). C’est en petit bassin que j’ai signé mes meil-leurs résultats. C’est sur formatde 25 mètres que mes qualitésnaturelles se sont le mieux exprimées.

Aucun regret ?Non, aucun (elle s’interrompt)…Peut-être le fait malgré tout queles épreuves en petit bassinsoient restées confidentielles enFrance alors que dans d’autrespays elles sont nettement plusmédiatisées.

Comment l’expliques-tu ?C’est culturel selon moi. EnFrance, le petit bassin n’est pas

considéré à sa juste valeur. Cheznous, les compétitions en bassinde 25 mètres permettent de s’occuper l’hiver, mais aprèsvingt ans de carrière je peux direqu’il en a toujours été ainsi (cf. encadré).

Tu n’as encore jamais participéaux Jeux Olympiques. Les JO deLondres sont-ils ton grand objectif de fin de carrière ?J’ai appris à avancer année parannée sans me poser trop dequestions. Il y a tellement de variantes que l’on ne maîtrisepas que finalement c’est biend’avoir des objectifs, mais c’estaussi important de pouvoir vivreet d’être heureux à côté, et de nepas forcément en faire toute unemontagne si jamais ça n’arrivepas !

Tu es toujours détentrice du record du monde du 100 m papillon en petit bassin et l’interdiction des combinaisonsen polyuréthane depuis le 1er

janvier 2010 le rend encore plusdifficile à battre. Accordes-tuune importance particulière àcette référence ?Les records sont faits pour êtrebattus. Ça me fait plaisir qu’ilpuisse être maintenu encore unpetit moment. Mais maintenant,on est revenu aux combinaisonsen tissu et il ne va pas non plus falloir longtemps pour pouvoir lebattre. D’ici un an, un an et demiou deux ans, plusieurs recordsseront battus.

Néo-calédonienne de naissance,tu participes tous les quatre ansaux Jeux du Pacifique, dont tues l’athlète la plus titrée toussports et pays confondus. Quelleimportance accordes-tu à cettecompétition ?C’est une épreuve qui me tientparticulièrement à cœur ! C’estl’une des rares compétitions oùl’on peut représenter ses origines.On retrouve sur une quinzaine dejours, toutes disciplines et toutesîles confondues, une vraie notiondu Pacifique, du partage, de lajoie de vivre… J’adore ! C’estaussi le moyen pour moi de remercier mes parents et lespersonnes qui m’ont soutenuedepuis le début de ma carrière.

Est-ce que tu penses à ta recon-version ?J’y pense encore plus aujourd’hui !

Et quel métier aimerais-tuexercer plus tard ?Je ne sais pas encore, mais cequi est sûr c’est que j’aimeraistravailler dans le monde du sport •

Recueilli par M.-C. P. (avec A. C.)

Le haut niveau : une vie

trépidante

(Ph.

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SP/F

ranc

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e)

Du haut de ses 32 ans, elle les a eus le 22 décembredernier, et après presque vingt ans de carrière auplus haut niveau, Diane Bui-Duyet fait sansconteste partie de ses nageuses emblématiquesqui auront marqué l’histoire de leur discipline.Reste que la Néo-calédonienne s’est principalementillustrée en petit bassin, un exercice longtempsconfidentiel en France. Multi-médaillée sur 50 et100 m papillon, ses épreuves de prédilection, surla scène nationale comme européenne, Dianedétient toujours le record du monde du 100 mpapillon en bassin de 25 mètres (55’’05). Entretienavec l’un des plus beaux sourires de la natationtricolore qui devrait tirer sa révérence àl’issue de la saison 2011-2012.

Spécialiste des épreuvesen petit bassin, Diane

Bui-Duyet détient toujours la référence

mondiale du 100 m papillon en 25 mètres

(55’’05).

Diane intime

Le souvenir que tu gardes en mémoire pour évacuer lesjours sans ?

Ma famille, mon chéri, mon île.

Le petit plaisir que tu t’offres les jours de grande fatigue ?Rester au lit.

Combien de temps passes-tu sur Facebook par jour ?Je m’améliore, j’en suis à 5 minutes par jour.

Ton dessert préféré ?La salade de fruits.

Comment aimes-tu faire la fête ?Entre amis, autour d’un repas.

L’athlète hors natation qui te séduit le plus ?Sébastien Loeb (rallye).

Ce qui te délasse le plus rapidement ?Une douche chaude.

L’endroit où tu aimerais vivre plus tard ?Sur un bateau, sur une île.

Ton rêve dans la vie ?Faire le tour du monde.

Recueilli par M.-C. P.

Le petit bassin vu par les BleusAlain Bernard : « Le petit bassin ça commence à faire partie dujeu. On sait maintenant que le niveau est au rendez-vous, il fautêtre à 100 %, on ne peut plus arriver en méforme. »

Camille Muffat : « Le petit bassin c’est une étape dans la saisonmais pas une finalité. Le « grand bac » c’est quand même l’objectifmajeur de la saison avec des compétitions d’une autre envergure. »

Lionel Horter (directeur des équipes de France) : « Notre culture« petit bassin » est toute récente alors que c’est naturel pour lesAméricains et les Australiens. Nous, il a fallu que l’on apprenne. »

Fabrice Pellerin (coach ON Nice) : « En 2010, la France a participéen masse aux championnats du monde à Dubaï. C’est nouveaupour nous alors que d’autres nations sont habituées à l’exercice.Mais nous sommes en train de compléter notre culture du petitbassin et ça vient petit à petit. »

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Vie fédérale48

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• Une nuit solidaireLa Nuit de l’Eau, c’est d’abord unélan de solidarité. Depuis plusieursannées, la question de l’accessibi-lité à l’eau est devenue prioritaire.La cinquième édition de la Nuit del’Eau permet donc une nouvellefois à l’UNICEF de récolter desfonds destinés aux enfants togo-lais. En payant votre entrée à lapiscine, et en la complétant parun don, vous contribuerez à l’ap-provisionnement en eau potabledu Togo ainsi qu’au financementd’installations sanitaires dans lesécoles et les collectivités.

• S’initier à la problématique del’eau

Plus de 2,5 milliards d’êtres hu-mains, soit 47 % des habitants de

la planète, n’ont pas accès à desinstallations sanitaires de base.Chaque jour, on estime que 4 000enfants de moins de 5 ans meurentde maladies diarrhéiques trans-mises par l’eau. « La Nuit de l’Eaudélivre un message médiatique »,admet Louis-Frédéric Doyez,directeur général de la FFN,« mais elle reste avant tout un actefort, une mobilisation en faveurdes autres, pour susciter desdons et sauver des vies. »

• Une baignade convivialeLa Nuit de l’Eau, c’est aussi l’occa-sion de se retrouver en famille ouentre amis, de partager quelquesheures d’intimité au gré des re-mous apaisants d’un bassin. C’estbien connu, l’élément liquidedéstresse et adoucit les mœurs.« En semaine, je n’ai pas souventl’occasion de voir mes enfants »,confiait en 2011 Isabelle, 38 ans,mère de Callista (4 ans) et Merlin(8 ans). « Avec la Nuit de l’Eau, jem’amuse avec eux et je les dé-couvre dans un environnementdifférent. »

• Elargir ses horizonsDepuis la première édition en 2008,la Nuit de l’Eau offre l’opportunité

de découvrir de multiples activitésaquatiques (water-polo, mono-palme, canoë-kayak, sauvetage,plongée sous-marine). « Au sein denotre structure, nous avons profitéde l’événement pour diversifiernotre offre et présenter de nou-velles activités aux nageurs quifréquentent notre établissement »,abonde Frédéric, maître-nageurdans une piscine parisienne.

• Jouer les VIPDepuis la première édition, lechampion olympique Alain Bernardest le parrain de la Nuit de l’Eau.Un engagement « fort », pourlequel il est « toujours prêt às’investir ». A ses côtés, degrands noms du sport et de la viepublique tels que Christine Caron,Nelson Montfort, Denis Brogniart,Maud Fontenoy, AlessandraSublet et d’autres nageurs emblé-matiques du Team EDF (CoralieBalmy, Hugues Duboscq) sontrégulièrement présents sur les sitesde l’événement. Alors n’attendezplus et plongez pour les enfantsdu Togo ! •

Depuis sa création en 2008,la Nuit de l’Eau s’est impo-sée comme un rendez-vous aquatique majeur. Unévénement populaire quiassocie solidarité, plaisiret prise de conscience.

Sujet réalisé par Adrien Cadot

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Salon des Maires :« Plus qu’une nécessité, une présence naturelle »

Profitant des vœux de la nouvelleannée, le président de la Fédéra-tion Française de Natation, FrancisLuyce, a tenu à rappeler l’impor-tance du salon des Maires pour ladiscipline et les instances fédé-rales. « La fédération assure unepermanence au salon des Mairesdepuis 2007. Au départ, nousn’étions représentés que parnotre département équipement.Il s’agissait de démontrer notrevolonté à devenir le partenairenaturel des collectivités localesengagées dans un projet deconstruction d’une nouvelle pis-cine ou de restructuration de leurparc existant. Pour l’édition 2011,nous avons décidé de mettre enavant la fédération dans son en-semble. Le salon des Mairesnous permet d’être en contactavec les collectivités et de ren-contrer les décideurs locaux.Plus qu’une nécessité, notreprésence au salon des Maires estnaturelle. »

Alain Bernard est le parrain de la Nuit

de l’Eau depuis son lancement en 2008.

Pour la cinquième édition, il continuera de se mobiliser pour les enfants du Togo.

Nagez pour les enfants du Togo

205 000

euros en 2011

L’an passé, près de 220 clubs

affiliés à la Fédération Française

de Natation s’étaient mobilisés

pour la Nuit de l’Eau. Au total,

environ 205 000 euros, un

record, avaient été

récoltés.

Nuit de l’Eau, 30-31 mars 2012

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