n°35 - novembre 2010

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es biens chers amis, Les œuvres de miséricorde, la charité chrétienne, doi- vent faire partie à part entière de notre vie spirituelle. Le rayonne- ment du christianisme ne provient -il pas, dans une certaine mesure, de la richesse de ses œuvres, de la profusion des moyens qu’il em- ploie pour « aider et sauver le prochain » ? Par le baptême, nous sommes devenus membres du corps du Christ. L’Église est en effet le corps mystique de Jésus Christ. Le Seigneur est le tête de ce corps et nous en sommes les membres. C’est pour cette raison que ce que nous faisons de bien peut profiter à tout le corps et ce que nous fai- sons de mal peut blesser tout le corps. Vous connaissez l’adage : « une âme qui s’élève, élève le monde, une âme qui s’abaisse, abaisse le monde ». Notre charité doit s’exercer entre nous, mais aussi dans les différentes réalités de la vie de l’Église. En effet, trois réalités composent l’Église. L’Église triomphante : ce sont les bienheu- reux, les saints qui sont déjà en- trés dans la gloire. L’Église souf- frante : achève de se purifier avant d’entrer dans la vision. L’Église militante : c’est nous qui sommes sur cette Terre, Miles Christi, c'est-à-dire soldats du Christ, combattant pour obtenir la palme du salut. Lorsque nous parlons de l’Église, n’oublions pas cette triple réalité. Nos amis du Ciel exercent leur charité pour nous, en priant pour nous, en nous puisse être devant Dieu, elle se précipite pour ainsi dire elle même au Purgatoire. Le Compendium du catéchisme de l’Église Catholique nous enseigne que le purgatoire est l’état de ceux qui meurent dans l’amitié divine, mais qui tout en étant assurés de leur salut éternel, ont encore besoin de purification pour entrer dans la béatitude du Ciel. Deux peines permettent cete purification : la peine du dam et la peine du sens. La première est une privation temporaire de la vision de Dieu et elle est certainement la plus terrible, car notre coeur est fait pour Dieu. En même temps, Sainte Catherine de Gènes, dit que les âmes du Purgatoire sont dans une sainte espérance. Elles brûlent du désir de voir Dieu. Elles sont consumées par le désir d’entrer dans sa vie éternelleet si elles le pouvaient, elles voudraient souffrir encore plus pour entrer dan la vision. Mes chers amis, c’est un devoir de charité et d’amitié invisible de prier pour elles, de faire célébrer des messes, de bénéficier des indulgences données par l’Église et de faire l’aumône. Chanoine Gwenaël Cristofoli de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, votre chapelain ÉDITORIAL Par M. le chanoine G. Cristofoli SEPTIÈME ANNÉE - N° 35 Novembre 2010 Lettre d’information de la chapellenie Saint François de Sales de Rennes M MESSES A 10H30 et 18H30 les Dimanches et jours de Fête. 19H le premier Vendredi du mois, adoration de 20H à minuit. 1 Éditorial, par M. le chanoine G. Cristofoli. page 1 Epître aux bretons. Des nouvelles de l’abbé Matthieu Thermed page 2 Vere dignum et justum est page 3 Le livre du mois : « Confessions » par l’exorciste officiel du Vatican page 4 Et aussi : Ordo liturgique, agenda... renseignements... Le Carillon de Saint François Directeur de publication : Chanoine Gwenaël Cristofoli www.saintfrancois.overblog.fr [email protected] obtenant des grâces, afin que nous entrions nous aussi un jour dans la gloire. Les âmes du Purgatoire attendent de notre part l’exercice de la charité. N’est-ce pas un devoir de soulager ceux qui souffrent ? Nous devons prier pour cette Église invisible et dans la communion des saints, les réconforter par nos oeuvres et notre prière. Mais vous me demanderez peut-être pourquoi ces âmes souffrent- elles ? Au moment de la mort, le catéchisme nous enseigne que l’âme de présente à Dieu. C’est le moment du jugement particulier. En mourant en état de grâce, c’est à dire dans l’amitié divine, nous sommes appelés à entrer dans la béatitude. Dieu veut que nous soyons tous saints... C’est à nous de le rester. La vie et le temps du mérite et du démérite, mais la mort fixe les choses. Choisir Dieu pendant sa vie, c’est le choisir pour l’éternité. Mais comme nous l’avons dit au début, nous faisons partie d’un corps. Nos péchés ont des conséquences non seulement pour nous-même, mais aussi pour toute l’Église. C’est ce que l’on appelle les traces dues au péché. Ces traces dans la miséricorde de Dieu, sont réparées par notre pénitence volontaire, nos oeuvres de charité, notre prière. Mais nous n’avons pas assez de toute une vie pour demander à Dieu pardon de toutes nos fautes. Ne soyons pas effrayés, nous croyons en un Dieu d’amour, mais comprenons bien ce qu’est le péché et rappelons- nous la rançon du péché : le sang de Notre Seigneur sur la Croix. Lorsque l’âme comprend que des péchés véniels ou les trâces du péché l’empèchent de rentrer dans la joie du Ciel, elle ne peut supporter que ce qui est mal page 4 Le devoir de prier pour nos morts

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Le Carillon de Saint François

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Page 1: N°35 - Novembre 2010

es biens chers amis, Les œuvres de miséricorde, la charité chrétienne, doi-

vent faire partie à part entière de notre vie spirituelle. Le rayonne-ment du christianisme ne provient-il pas, dans une certaine mesure, de la richesse de ses œuvres, de la profusion des moyens qu’il em-ploie pour « aider et sauver le prochain » ? Par le baptême, nous sommes devenus membres du corps du Christ. L’Église est en effet le corps mystique de Jésus Christ. Le Seigneur est le tête de ce corps et nous en sommes les membres. C’est pour cette raison que ce que nous faisons de bien peut profiter à tout le corps et ce que nous fai-sons de mal peut blesser tout le corps. Vous connaissez l’adage : « une âme qui s’élève, élève le monde, une âme qui s’abaisse, abaisse le monde ». Notre charité doit s’exercer entre nous, mais aussi dans les différentes réalités de la vie de l’Église. En effet, trois réalités composent l’Église. L’Église triomphante : ce sont les bienheu-reux, les saints qui sont déjà en-trés dans la gloire. L’Église souf-frante : achève de se purifier avant d’entrer dans la vision. L’Église militante : c’est nous qui sommes sur cette Terre, Miles Christi, c'est-à-dire soldats du Christ, combattant pour obtenir la palme du salut. Lorsque nous parlons de l’Église, n’oublions pas cette triple réalité. Nos amis du Ciel exercent leur charité pour nous, en priant pour nous, en nous

puisse être devant Dieu, elle se précipite pour ainsi dire elle même au Purgatoire. Le Compendium du catéchisme de l’Église Catholique nous enseigne que le purgatoire est l’état de ceux qui meurent dans l’amitié divine, mais qui tout en étant assurés de leur salut éternel, ont encore besoin de purification pour entrer dans la béatitude du Ciel. Deux peines permettent cete purification : la peine du dam et la peine du sens. La première est une privation temporaire de la vision de Dieu et elle est certainement la plus terrible, car notre coeur est fait pour Dieu. En même temps, Sainte Catherine de Gènes, dit que les âmes du Purgatoire sont dans une sainte espérance. Elles brûlent du désir de voir Dieu. Elles sont consumées par le désir d’entrer dans sa vie éternelleet si elles le pouvaient, elles voudraient souffrir encore plus pour entrer dan la vision. Mes chers amis, c’est un devoir de charité et d’amitié invisible de prier pour elles, de faire célébrer des mess es , de béné f ic i er de s indulgences données par l’Église et de faire l’aumône.

Chanoine Gwenaël Cristofoli de l’Institut du Christ Roi

Souverain Prêtre, votre chapelain

ÉDITORIAL Par M. le chanoine G. Cristofoli

SEPTIÈME ANNÉE - N° 35 Novembre 2010

Lettre d’information de la chapellenie Saint François de Sales de Rennes

M

MESSES A

10H30 et 18H30 les Dimanches et jours de Fête.

19H le premier Vendredi du mois, adoration de 20H à

minuit.

1

Éditorial, par M. le chanoine G. Cristofoli. page 1

Epître aux bretons. Des nouvelles de l’abbé Matthieu Thermed page 2

Vere dignum et justum est page 3

Le livre du mois : « Confessions » par l’exorciste officiel du Vatican page 4 Et aussi : Ordo liturgique, agenda... renseignements...

Le Carillon de Saint François

Directeur de publication : Chanoine Gwenaël Cristofoli

www.saintfrancois.overblog.fr [email protected]

obtenant des grâces, afin que nous entrions nous aussi un jour dans la gloire. Les âmes du Purgatoire attendent de notre part l’exercice de la charité. N’est-ce pas un devoir de soulager ceux qui souffrent ? Nous devons prier pour cette Église invisible et dans la communion des saints, les réconforter par nos oeuvres et notre prière. Mais vous me demandere z peut - êt re pourquoi ces âmes souffrent-elles ? Au moment de la mort, le catéchisme nous enseigne que l’âme de présente à Dieu. C’est le moment du jugement particulier. En mourant en état de grâce, c’est à dire dans l’amitié divine, nous sommes appelés à entrer dans la béatitude. Dieu veut que nous soyons tous saints... C’est à nous de le rester. La vie et le temps du mérite et du démérite, mais la mort fixe les choses. Choisir Dieu pendant sa vie, c’est le choisir pour l’éternité. Mais comme nous l’avons dit au début, nous faisons partie d’un corps. Nos péchés ont des conséquences non seulement pour nous-même, mais aussi pour toute l’Église. C’est ce que l’on appelle les traces dues au péché. Ces traces dans la miséricorde de Dieu, sont réparées par notre pénitence volontaire, nos oeuvres de charité, notre prière. Mais nous n’avons pas assez de toute une vie pour demander à Dieu pardon de toutes nos fautes. Ne soyons pas effrayés, nous croyons en un Dieu d’amour, mais comprenons bien ce qu’est le péché et rappelons-nous la rançon du péché : le sang de Notre Seigneur sur la Croix. Lorsque l’âme comprend que des péchés véniels ou les trâces du péché l’empèchent de rentrer dans la joie du Ciel, elle ne peut supporter que ce qui est mal

page 4

Le devoir de prier pour nos morts

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- Le Carillon de Saint François n°35 - Novembre 2010 -

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Jeudi 7 octobre : Première réunion de l’année du Clan Saint François de Sales. Les routiers se retrouvent au presbytère pour une formation sur la vie d’oraison et un bon dîner… Un concours de raclette est organisé.

9 et 10 octobre : Pendant que Rennes court, la Troupe Saint Louis Roy de France et le Compagnie Sainte Jeanne Beretta Molla sont accueillis par M. et Mme de La Pintière à la Molière pour leur premier week-end. Le dimanche au petit matin, la messe est célébrée spécia-lement pour eux et comme d’habitude en ce lieu, un scout dont nous tairons le nom s’évanouit.

Mercredi 13 octobre : Chapelet des enfants. Nos chères têtes blondes se retrouvent à la Lande du Breil pour une après-midi joyeuse et priante. Les mamans sont dubitatives : pourquoi tant d’enthousiasme ? Est-ce le chapelet récité en procession ou l’excellent goûter proposé ?

Samedi 16 octobre : La chapellenie est en pèlerinage. C’est la petite sainte de Lisieux qui nous réunit autour d’un évêque apôtre de l’eucharistie. Mgr Schneider appelle dans son homélie notre jeunesse à ne pas avoir peur d’envisager la vie consacrée et le sacerdoce.

Mercredi 20 octobre : Enfants adorateurs. Tous les mois, les enfants viennent consacrer une heure d’adoration à la chapelle Saint François dans l’esprit de la Mission Thérésienne. L’année du sacerdoce continue à nous porter : il faut prier pour les prêtres. Dimanche 24 octobre : La haute patrouille de la Troupe Saint Louis Roy de France achève son week-end au presbytère. Le conseiller spirituel de la troupe donne un enseignement en se basant sur l’encyclique Quas primas du Pape Pie XI, sur la royauté de Notre Seigneur Jésus Christ.

Du 25 octobre au 2 novembre : Pèlerinage en Terre Sainte de notre chapelain.

Dimanche 31 octobre : Fête du Christ Roi. Nous avons la grâce de recevoir monsieur l’abbé Herman qui édifie les fidèles par sa prédication pleine de tonus. Merci Monsieur l’abbé !

La petite chronique... � ACTUALITÉ �

Epître aux bretons...

Cher Monsieur le chanoine et chapelain granitique !

C’est avec grande joie, de cette lointaine île proche de la Breta-gne par sa culture et son histoire, que je vous écris pour vous don-ner quelques nouvelles. Voici un peu plus de trois semaines que la petite communauté de l’Institut s’est enracinée dans l’île d’émeraude, et où ses rameaux poussent déjà bien vite, non seulement à cause de l’humidité ambiante - la Bretagne est déser-tique en comparaison ! - Mais surtout, grâce aux prières quoti-diennes de chacun et spéciale-ment par la présence du Saint Sacrement dans la petite chapel-le provisoire de la maison Saint Joseph, d’où rayonne au milieu de la verte campagne, chantée par les poètes celtiques, la douce et miséricordieuse présence de notre Divin Maître. Nous arpentons les chemins tortueux du pays pour les diver-ses cérémonies que nous devons célébrer. Nous chantons la messe à Limerick tous les dimanches, à Gallway (100Km au Nord) une fois par mois et de temps en temps à Knock (le Lourdes

Irlandais, au grand Nord du pays) ou à Cork (dans la très belle église des Saints Pierre et Paul). Nous avons aussi parti-cipé à deux magnifiques cérémonies dans la chapelle du G r a n d S é m i n a i r e d e Maywooth, près de Dublin, où les centaines de stalles, sous les i m m e n s e s v o u t e s néo-gothiques, témoignent de l’abondance des vocations sacerdotales jadis en Irlande. Les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle et à l’enseigne-ment de l’Église s’attachent à l’Institut et spécialement à sa romanité. Pour ma part, je suis chargé du chant liturgique lors des messes chantées. Je m’occupe aussi de la sacristie et de la lingerie à la maison Saint Joseph, au milieu de mes étu-des, pour cette nouvelle année scolastique. Nous avons des j ournées b ien rythmée s (méditation et messe le matin ; vêpres, adoration et complies le soir) ce qui est un grand bien-fait pour la communauté et la vie spirituelle, intellectuelle et humaine de chacun. C’est une grande grâce ! Nous avons aussi la joie d’avoir avec nous un oblat gallois, Ben, ancien chef cuisinier, qui réconforte par sa bonne humeur, sa serviabilité et… ses bons petits plats, qui sont autre chose que le rôti à la menthe, les huitres dans la soupe au lait ou le turbot crème Chantilly.

J’espère que tout se passe bien à Rennes, l’année à du repren-dre avec son cortège d’activités multiples et variées. Nous aurons la joie de nous retrouver aux prochaines vacances. Je

voudrais aussi vous confier un souci plus personnel. Je suis confronté à une difficulté concernant ma pension au séminaire. Ma famille a du mal à assurer tous les frais de mes études. Il y a quelques temps, j’ai essayé de chercher d ’éventuel s bi enfai teurs , notamment à Rennes, mais sans véritable succès. Pourriez– vous me consei ll er en m’indiquant des personnes susceptibles de m’aider ou d’intercéder auprès d’elle à mon sujet. Je suis un peu gêné de vous demander de bien vou-loir être mon ange gardien sur cette question, mais je dois humblement reconnaître la difficulté dans laquelle je me trouve. Je vous remercie beau-coup par avance pour votre sollicitude. Dans l’attente de vous revoir très bientôt, soyez a ssuré de mes pr iè re s quotidiennes à votre intention et à celle de la chapellenie à laquelle je suis si attaché depuis de nombreuses années (huit ans, bientôt). Je me con f i e à vos p r i è r e s , spécialement au cours de la sainte messe. Transmettez mes prières et mes amitiés aux fidèles de Saint François.

Votre dévoué fils, In Christo Regge

Abbé Matthieu Thermed +

Pour lui écrire : Abbé Matthieu Thermed

Institute of Christ the King Graigaccuragh - Granagh Killmallock Co. Limerick

IRLANDE

Nous publions ce mois-ci une lettre de M. l’abbé Matthieu

Thermed, sous-diacre, enfant de notre chapelle. M. l’abbé a

été envoyé cette année en apostolat dans notre paroisse

d’Irlande. Il nous donne à la fin de sa lettre un appel, essayons

d’y répondre avec générosité. Vous pouvez également lui

écrire, cela lui fera un grand plaisir.

Chn. G.C.

Page 3: N°35 - Novembre 2010

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- Le Carillon de Saint François n°35 - Novembre 2010 -

Vere dignum et justum est ! � ENTRETIENENTRETIENENTRETIENENTRETIEN �

Monsieur le chanoine Antoine Landais, prêtre de l’Institut du Christ Roi Souverain prêtre , vicaire à la cathédrale de Laval, poursuit sa série d’entretiens avec le Carillon de Saint François sur la symbolique, l’histoire et la pratique de certains rites de la messe.

Monsieur le chanoine, le mois dernier vous nous entreteniez de l’offertoire. J’imagine qu’aujourd’hui nous nous engageons dans l’étude du Canon ? Nous allons plus exactement nous arrêter exclusivement à l’étude de la Préface qui introduit le Canon. Mais dans un sens, vous n’avez pas tort car autrefois, le Canon commençait avec la Préface. Que signifie le mot Préface d’un point de vue liturgique ? La Préface est une introduction solennelle du Canon qui commen-ce au Sursum corda et se conclue au Sanctus. Elle n’a pas toujours porté ce nom. Dans les temps anciens, on l’appelait Immolatio, parce qu’elle nous dispose à l’immolation de la victime : la Consécration. On la connaît aussi sous le nom d’Illatio, parce qu’elle élève le cœur vers le Ciel. Le terme Préface, qui est plus tardif est issu du vocabulaire juridique : Praefari, signifie : « Prononcer des formules juridiques ou rituelles ». Cette disposition de la liturgie romaine se retrouve-t-elle dans d’autres rites ? On retrouve dans tous les rites une formulation quasi similaire, ce qui d’après Saint Augustin témoigne de l’antiquité de cette prière « Ce qui se trouve si anciennement en usage dans toutes les Églises, doit venir d’une source commune qui est la tradition apos-tolique ». Pouvez-vous nous décrire la Préface dans la liturgie romaine primitive ? Volontiers, et vous constaterez avec moi qu’il y a de grandes analogies avec le rite Byzantin. A partir de la Préface, le prêtre ne se tourne plus vers les fidèles pour

les saluer ou les inviter à la prière. En effet, jadis, le commencement de la Préface était marqué par la fermeture des rideaux du Ciborium.

Monsieur le chanoine, vous employez un terme un peu technique, pouvez-vous l’expliquer pour nos lecteurs ?

Le Ciborium, qui existe encore dans certaines églises est l’ancêtre du baldaquin. C’est un édifice qui couvre et protège l’autel. Entre chaque colonne, il y avait des rideaux qui isolaient le chœur (le Saint des saints) du reste de l’église ou de la basilique.

Demeure t-il un vestige de ce rite antique ?

Les rideaux du Ciborium ont r apidement di sparus. Les orientaux les ont remplacés par un mur d’icônes appelé iconostase. En occident, c’est la récitation du Canon à voix basse qui marque l’entrée dans le cœur du mystère. Aujourd’hui encore, le prêtre garde les mains posées sur l’autel et ne se retourne pas pour la salutation Dominus vobiscum, car il a pris congé de l’assemblée au cours de l’Orate fratres, il entre maintenant dans le Saint des Saints.

Il existe plusieurs préfaces. Pouvez-vous nous en dire quelque chose ?

Autrefois, il y avait une Préface pour chaque messe. Cette Préface reprenait et développait le thème de la Messe. Actuellement, le missel romain en conserve quinze pour la Forme Extraordinaire. Le Saint Père Benoît XVI, dans le Motu proprio Summorum pontifi-cum, évoque la possibilité d’en ajouter. Au temps de Saint Grégoire, le nombre de Préfaces à Rome était réduit à neuf. Les grecs n’ont qu’une seule Préface, qui est commune à toutes les messes.

Quelle est l’attitude du prêtre pendant la Préface ?

Le prêtre garde les mains élevées pendant toute la Préface et ne les joindra que pour le Sanctus. Cette attitude évoque le Christ en Croix, mais c’est aussi une des plus anciennes attitudes de prière chrétienne. Le Seigneur, lui-même, nous enseigne à prier en levant les mains vers le Ciel.

Vous disiez qu’autrefois la Préface commençait le Canon ?

Dans les missels anciens qui sont parvenus jusqu’à nous, la lettre « V » du Vere dignum et justum est, était très ornée. Ce n’est que plus tard que le « T » du Te igitur l’a emporté, à cause de sa similitu-de avec la croix. Les enlumineurs médiévaux ont accompli des trésors d’art autour de ces lettres. Mais si l’on veut garder le sens antique de ces prières, on peut cons idé re r que le Canon commence pour une part avec le chant de la Préface.

Vous parlez de chant de la Préface. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il existe trois tons. Le ton férialis, qui est le plus simple. Le ton solemnis, qui est plus orné et le ton solemnior, qui a quelque chose de presque Byzantin et que l’on entend rarement, certainement en raison de sa difficulté d’exécution. Mozart disait qu’il donnerait bien

toute son œuvre pour avoir com-posé la Préface romaine. Le chant grégorien est l’oraison faite musi-que. Il traduit avec puissance, majesté et douceur à la fois la contemplation des différentes réalités évoquées dans la Préface.

Quelles sont ces réalités ?

L’action de grâce que nous devons à Dieu, en justice, la puissance du Seigneur, les différents mystères célébrés et l’union de tous les chœurs angéliques qui célèbrent avec le prêtre et l’assemblée notre Dieu trois fois saint.

La Préface énumère plusieurs chœurs angéliques. Qu’est-ce que cela signifie ?

La Préface va même jusqu’à dire que les anges « concélèbrent » avec nous ! Les anges sont de purs esprits, créés pour servir, louer et adorer Dieu. Le sacrifice eucharis-tique est le sommet de ces trois actions. Les anges participent à ce mystère d’une manière invisible mais réelle. Saint Denys les classe en neuf chœurs : Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Vertus, Puissances, Principautés, Archanges et Anges.

Le mot de la fin, Monsieur le chanoine ?

Lorsque nous chantons le Sanctus, pensons à nous associer aux esprits bienheureux et à notre ange gardien.

Le Christ porté par les anges. Détail d’un retable italien du XVIème siècle, de Paolo Véronèse.

Page 4: N°35 - Novembre 2010

POUR JOINDRE

NOTRE CHAPELAIN

RENSEIGNEMENTS

Monsieur le chanoine Gwenaël Cristofoli Institut du Christ

Roi Souverain Prêtre 20 rue Saint Louis 35000 - RENNES � 02 99 31 74 92 � 06 88 25 31 23

[email protected]

ORDO LITURGIQUE

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LE LIVRE DU MOIS

INTENTIONS DE PRIÈRES

SONT DEVENUS ENFANTS DE DIEU PAR LE BAPTÊME

Christiano Lair Gabriel Matthieu Edouard Mallard

� Lundi 22 novembre : Journée de récollection pour les dames de 9h à 16h. Méditation silencieuse, enseignement, messe, déjeuner, chapelet, enseigne-ment et salut du Saint Sacre-ment. Possibilité de se confesser.

� Mardi 23 novembre : A 20h00, dîner de bienvenue des nouveaux arrivants au presbytè-re. S’inscrire auprès de M. le chanoine, qui vous dira quoi apporter.

� Mercredi 24 novembre : A 17h00, œuvre des enfants ado-rateurs. Adoration du Saint Sacrement et goûter.

� Jeudi 25 novembre : Réunion Domus Christiani du groupe Sainte Anne et Saint Joachim. Contacter M. le chanoine.

� Samedi 27 novembre : Récollection pour les messieurs. Même programme que pour les dames… Mais à la fin du déjeuner, le chanoine offre un digestif !

� Samedi 27 novembre : De 20h à 21h30, à la cathédrale Saint Pierre de Rennes, veillée de prière pour le respect de la vie, de sa conception à sa mort naturelle, à l’appel de notre Saint Père le Pape Benoît XVI.

� Vendredi 3 décembre : 19h00, messe du premier vendredi du mois. De 20h à minuit, adoration et confessions.

� Samedi 4 décembre : Premier samedi du mois : 10h00, confessions ; 10h30, chapelet ; 11h00, messe.

� Mercredi 8 décembre : Messe solennelle de l’Immaculée Conception, procession aux flambeaux en l’honneur de Notre Dame, imposition du scapulaire du Mont Carmel pour ceux qui le désirent. � Dimanche 12 décembre : Le père Jausions confessera pen-dant la messe de 10h30.

HORAIRES DES OFFICES

• LUNDI et MARDI 8h30 : Adoration et confessions 9h15 : Messe

• MERCREDI 7h00 : Messe

• JEUDI et VENDREDI 18h30 : Adoration et confessions 19h00 : Messe

• SAMEDI 11h00 : Messe (N.B. le samedi 20 novembre, la messe sera exceptionnellement célébrée à 9h)

• DIMANCHE 10h30 : Messe chantée 18h30 : Messe basse 19h30 : Office des Complies

• Chaque 1er vendredi du mois : Messe du Sacré Cœur à 19h00, suivie le l’adoration du Saint-Sacrement jusqu’à minuit.

• Chaque 1er samedi du mois : Messe de la Sainte Vierge à 11h00. Les confessions sont entendues à partir de 10h00.

Offrandes de messe dans l’Archidiocèse de Rennes :

Messe : 18 € Neuvaine : 180 € Trentain : 630 €

Plus d’informations sur le site Internet de la chapelle :

www.saintfrancois.overblog.fr

Recevez par courriel toutes les informations de la chapelle en vous

adonnant à la lettre d’information sur notre site Internet.

Novembre 2010

Lu 1er Toussaint Ma 2 Fidèles défunts Me 3 Saint Hubert Je 4 Saint Charles Borromée Ve 5 Saint Zacharie et Ste Elisabeth Sa 6 Saint Léonard Di 7 24è Dimanche après la Pentecôte Lu 8 Saint Godefroy Ma 9 Déd. de la basilique du Latran Me 10 Saint André Avellin Je 11 Saint Martin de Tours Ve 12 Saint René Sa 13 Saint Didace Saint Brice Di 14 25è Dimanche après la Pentecôte Lu 15 Saint Albert le Grand Ma 16 Sainte Gertrude Me 17 Saint Grégoire le Thaumaturge Je 18 Déd. des basil. Sts Pierre et Paul Ve 19 Sainte Elisabeth de Hongrie Sa 20 Saint Félix de Valois Di 21 Dernier Dim. après la Pentecôte Lu 22 Sainte Cécile Ma 23 Saint Clément Me 24 Saint Jean de la Croix Je 25 Sainte Catherine d’Alexandrie Ve 26 Saint Sylvestre Sa 27 ND de la Médaille Miraculeuse Di 28 1er Dimanche de l’Avent Lu 29 Saint Saturnin Ma 30 Saint André

Confessions Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican

Père Gabriele Amorth

Le Père Gabriele Amorth nous présente son mi-nistère d’exorciste et nous rappelle l’action du Diable dans ce monde, non seulement

par la possession ou les vexations, mais aussi par les tentations. Il nous rappelle l’importance du combat spirituel. En raison de certains propos ou de descriptions, cette lecture sera réservée aux adultes.

_______________________ Confessions Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican Père Gabriele Amorth Ed. Michel Lafon - 2010 17,95 €

Orientation professionnelle...

A NOTER... CITATION DU MOIS

Saint François

d’Assise

(1181 + 1226)

fondateur de l’Ordre des

Frères Mineurs

«Commence par faire le nécessaire, puis, fais ce qu’il est possible de faire, et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir. »

- Le Carillon de Saint François n°35 - Novembre 2010 -

FIORETTI DE SAINT FRANÇOIS

Le 13 octobre dernier, anniversaire du miracle du Soleil à Fatima, des enfants se retrouvent pour le traditionnel chapelet des enfants à la Lande du Breil.

LA PHOTO DU MOIS

Des parents inquiets vont consulter un psychologue en vue de l’orientation professionnelle de leur fils aîné. Le psychologue propose donc au jeune homme un premier test : il dispose sur une table un billet de banque, un livre et une bouteille de vin et lui demande de choisir l’un de ces trois objets. Contre toute attente, après avoir réfléchi un moment, le garçon choisit les trois à la fois : le billet, le livre et la bouteille de vin. Et la mère de s’exclamer : « Juste ciel ! Il sera prêtre… »