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Le débat sur les questions de l’échec scolaire nous révèle que, pour beaucoup, il est normal que l’école sélectionne dès le cycle primaire car les différences entre les élèves sont innées. Cependant, cette forme de naturalisation de l’échec fait naître des inégalités sociales et augmente le redoublement surtout lorsque le système éducatif ne propose pas assez d’aide aux élèves en difficulté. De fait, si l’on se préoccupait davantage de l’efficacité des apprentissages à l’école primaire, si l’on se dotait d’une évaluation qui permette à chacun de progresser et d’apprendre, et si l’on pouvait gagner le défi de la professionnalisation du métier d’enseignant, pourrait-on parvenir à vaincre l’échec à l’école primaire? Par conséquent serait-il possible de sauver le reste du parcours scolaire de l’élève? En effet, la revue Liaisons qui se projette toujours de faire un tour d’horizon des thèmes privilégiés de l’éducation fait la part belle à l’apprentissage dans ce numéro 53. Le premier article soulève la question de l’écart qui existe toujours entre la «professionnalité attendue» et «la professionnalité constatée» de l’enseignant, tout en proposant une réflexion sur le métier d’enseignant professionnel illustrée par les principaux courants de la recherche en sci- ences de l’éducation. Dans la même lignée, la rubrique Echos interroge la nécessité d’intégrer les nouvelles technolo- gies dans l’enseignement de français, d’une part, à travers le 11ème congrès de l’ALEF sur le thème “Le devenir du professeur de français” et d’autre part, par la mise en place d’une stratégie détaillée au niveau de la technologie informatique et communicative, lors du colloque interna- tional des ministres de l’éducation à Londres. Cependant, plusieurs contributions mettent en évidence les intentions intrinsèques d’innovations et de changements dans la pratique enseignante. Dans cette perspective, Liaisons a voulu mettre en relief un Projet de remédiation dans les classes de P1 de l’éducation de base lancé par le MEES. Une invitation du lecteur à parcourir des articles explicitant l’intention d’accorder l’intérêt à l’élève dans son apprentissage de la maternelle au secondaire: le coin dessin graphisme li- bre, l’expression orale au cycle primaire, l’épreuve de français au cycle moyen et l’épreuve de physique au cy- cle secondaire. Une panoplie d’expériences nous est livrée par des enseignants; dans le cadre de projet d’établissement, l’école officielle d’Addoussieh raconte l’histoire d’un espace vécu. Par ailleurs, le 16ème salon du livre francophone fut l’occasion de rencontres d’écrivains jeunesse, d’enseignants et des élèves d’écoles publiques encadrés par les conseillers pédagogiques de l’unité du primaire à la DOPS. Un dossier spécial, se proposant de prolonger la réflexion autour de l’écrivain et de la société d’aujourd’hui, de sa relation avec son lectorat, en particulier le public d’élèves décrit d’aussi belles occasions cultivant l’utile et l’agréable à travers des souvenirs, des réflexions, des propositions de lectures, des poésies, des chansons et parfois des scènes de théâtre. Finalement, n’est-il pas nécessaire d’ores et déjà, d’inscrire la formation de l’individu dans un parcours de vie, de privilégier le développement personnel et de penser l’école comme une or- ganisation apprenante? Dr. Véra ZEITOUNI SALIBA Editorial Penser l’école comme une organisation apprenante

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Page 1: N° 53 Septembre 2011

Le débat sur les questions de l’échec scolaire nous révèle que, pour beaucoup, il est normal que

l’école sélectionne dès le cycle primaire car les différences entre les élèves sont innées.

Cependant, cette forme de naturalisation de l’échec fait naître des inégalités sociales et

augmente le redoublement surtout lorsque le système éducatif ne propose pas assez d’aide aux

élèves en difficulté.

De fait, si l’on se préoccupait davantage de l’efficacité des apprentissages à l’école primaire, si

l’on se dotait d’une évaluation qui permette à chacun de progresser et d’apprendre, et si l’on

pouvait gagner le défi de la professionnalisation du métier d’enseignant, pourrait-on parvenir à

vaincre l’échec à l’école primaire? Par conséquent serait-il possible de sauver le reste du parcours

scolaire de l’élève?

En effet, la revue Liaisons qui se projette toujours de faire un tour d’horizon des thèmes

privilégiés de l’éducation fait la part belle à l’apprentissage dans ce numéro 53.

Le premier article soulève la question de l’écart qui existe toujours entre la «professionnalité

attendue» et «la professionnalité constatée» de l’enseignant, tout en proposant une réflexion sur

le métier d’enseignant professionnel illustrée par les principaux courants de la recherche en sci-

ences de l’éducation.

Dans la même lignée, la rubrique Echos interroge la nécessité d’intégrer les nouvelles technolo-

gies dans l’enseignement de français, d’une part, à travers le 11ème congrès de l’ALEF sur le

thème “Le devenir du professeur de français” et d’autre part, par la mise en place d’une stratégie

détaillée au niveau de la technologie informatique et communicative, lors du colloque interna-

tional des ministres de l’éducation à Londres.

Cependant, plusieurs contributions mettent en évidence les intentions intrinsèques

d’innovations et de changements dans la pratique enseignante. Dans cette perspective, Liaisons a

voulu mettre en relief un Projet de remédiation dans les classes de P1 de l’éducation de base lancé

par le MEES. Une invitation du lecteur à parcourir des articles explicitant l’intention d’accorder

l’intérêt à l’élève dans son apprentissage de la maternelle au secondaire: le coin dessin graphisme li-

bre, l’expression orale au cycle primaire, l’épreuve de français au cycle moyen et l’épreuve de physique au cy-

cle secondaire.

Une panoplie d’expériences nous est livrée par des enseignants; dans le cadre de projet

d’établissement, l’école officielle d’Addoussieh raconte l’histoire d’un espace vécu. Par ailleurs, le

16ème salon du livre francophone fut l’occasion de rencontres d’écrivains jeunesse,

d’enseignants et des élèves d’écoles publiques encadrés par les conseillers pédagogiques de

l’unité du primaire à la DOPS. Un dossier spécial, se proposant de prolonger la réflexion autour de

l’écrivain et de la société d’aujourd’hui, de sa relation avec son lectorat, en particulier le public

d’élèves décrit d’aussi belles occasions cultivant l’utile et l’agréable à travers des souvenirs, des

réflexions, des propositions de lectures, des poésies, des chansons et parfois des scènes de

théâtre.

Finalement, n’est-il pas nécessaire d’ores et déjà, d’inscrire la formation de l’individu dans un

parcours de vie, de privilégier le développement personnel et de penser l’école comme une or-

ganisation apprenante?

Dr. Véra ZEITOUNI SALIBA

Ed i to r i a lPenser l’école comme une organisationapprenante

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2 ___________________________________________________________________ DIDACTIQUE ET FORMATION

Vers une Professionnalisationdu Métier d’Enseignant

Avoir un métier d’enseignant, et en plus être unprofessionnel, est un grand défi. C’est, comme lemontre Paquay de «former des enseignants aptes à

amener les élèves à la maîtrise de compétences-

clés, mais également des enseignants autonomes,

ayant développé l’habitude d’analyser leur pra-

tique et d’apprendre ainsi au long de leur vie, de

s’adapter à des situations complexes et imprévues,

de traiter des dilemmes éthiques, d’innover,

d’élaborer des projets collectifs et de participer à

la transformation nécessaire de l’école dans le

contexte d’un monde en mutation».

Pour répondre à ces exigences, il s’agit des’attarder sur la nécessité de la formationd’enseignants professionnels; sur le sens, lesstratégies et les enjeux qui contournent le métierd’enseignant et plus particulièrement, sur la trans-formation et l’évolution des compétences néces-saires et prioritaires pour former aujourd’hui unenseignant professionnel.

Dans la réalité, les dispositifs curriculaires etpédagogiques de la formation initiale ainsi que lesuivi des enseignants n’ont pas pu réduire l’écartentre la «professionnalité attendue» et «la

professionnalité constatée». Les pratiques declasses, les résultats d’élèves, les réticences et ladémotivation, en sont témoins.

Une réflexion sur la formation des enseignantsest prioritaire, mettant en place des dispositifssusceptibles de favoriser, non seulement ledéveloppement des compétences de base del’enseignant et des savoirs théoriques, mais aussiune habitude de réflexivité pour mobiliser cessavoirs dans la pratique évaluative, d’espritd’équipe et une dynamique de développement per-sonnel. En d’autres termes, les compétencesattendues chez un enseignant doivent contribuerau succès de la politique éducative dont il doitconnaître les objectifs, les contenus et lesstratégies pédagogiques.

L’enseignant pour être professionnel doitmaîtriser les compétences disciplinaires sous leursdimensions théoriques, didactiques et péda-gogiques. Il doit pouvoir concevoir, mettre enoeuvre et évaluer des séquences d’apprentissagedans l’optique d’une gestion efficace du métier.

Un enseignant professionnel de la dialectiquepédagogique est celui qui sait se décentrer dusavoir contenu de l’enseignement pour réarticulerle processus enseignement/ apprentissage/évaluation. De fait, malgré la volonté affirmée demise en place de pédagogies modernes centréessur l’élève, et de quelques nouvelles pratiques dela pédagogie de la réussite, de la pédagogiedifférenciée, la méthode interrogative continuesouvent à prédominer dans les classes, aux dépensdes apports personnels et des prises d’initiativespar les élèves. La mentalité traditionnelle est en-core présente dans une pédagogie de l’empreinte

où la plupart des fois l’enseignant donne le savoirà l’élève qui se situe comme receveur et exécutant.Or, un enseignant professionnel, est celui qui sait,qui veut et qui peut se décentrer du savoir contenude l’enseignement afin d’amener l’élève à devenir«un véritable interlocuteur pour l’enseignant

dans des échanges réciproques où il produit le

savoir» (Altet, 1994). C’est ce tacticien qui peutintervenir en adaptant ses méthodes, ses interven-tions et son attention aux besoins de tous lesélèves.

Par ailleurs, pour être professionnel del’interaction en classe, l’enseignant a besoin d’êtreformé à la logique de la situation: prendre desdécisions réfléchies dans la situation vécue, sousl’optique de l’observateur. C’est-à-dire être capa-ble d’organiser et d’animer des situations d’ap-prentissage, d’observer les élèves dans laréalisation de l’action, d’identifier et d’analyserles savoirs, les savoir-faire, les stratégies et lesdécisions mises en oeuvre par les élèves, de

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vérifier si les résultats sont adéquats aux objectifsvisés, en vue d’opérer des ajustements dansl’action et de prévoir une variété de stratégies, detechniques et d’outils qui permettent la prise dedécisions interactives dans les situationsd’évaluation.

En outre, pour être professionnel, l’enseignantdoit être un bon gestionnaire des conditionsd’évaluation. Ainsi, l’élève est amené à gérer sonapprentissage par l’acquisition des méthodes deréflexion et de travail nécessaires à la prise de con-science de ses faiblesses et de ses réussites(développement cognitif), et l’enseignant doitgérer les conditions de l’apprentissage. Il est ques-tion d’adaptation de l’enseignant aux élèves et nonpas le contraire. Dans ce cadre, l’enseignantintervient pour créer des conditions qui facilitentla construction de l’apprentissage:

– En proposant des situations complexesd’évaluation variées et motivantes danslesquelles les élèves sont appelés à agir, àfaire preuve de créativité et d’autonomie.

– En créant des conditions facilitatrices quinécessitent la prise en considération parl’enseignant, des compétences et des perfor-mances antérieures de l’ensemble de laclasse.

Dans cette perspective, on tend vers desméthodes modernes pour aider à réussir par unepersonnalisation de l’enseignement au moyend’outils appréciant la construction de l’identitépersonnelle des élèves. Cette forme de pédagogiequi, dénonçant les mythes et les insuffisances d’unenseignement magistral, propose une évaluationdifférente dans son organisation, ses méthodes etson climat pédagogique, répondant aux besoins etaux attentes des jeunes d’aujourd’hui. Ellepourrait apporter des réponses et des aides auxinquiétudes des élèves, des parents et aux malaisesdes enseignants. De fait, comment favoriser laréussite scolaire dans ce cadre?

– D’abord, il s’agit d’accepter la dispersiondans les niveaux linguistiques etsocioculturels des élèves.

– Il ne s’agit pas de proposer à tous le mêmeparcours, étant donné que chaque enfant estunique par son caractère, son intelligence,ses capacités, son rythme et son histoirepersonnelle.

– Il s’agit, également, de stimuler l’élève, delui donner le désir d’apprendre en prenant enconsidération ses attentes et ses besoins, endéveloppant son goût de la réussite et unsentiment de confiance en soi.

– L’évolution technologique est un facteur pri-mordial dans la mise en oeuvre de cettepédagogie qui vise à aider chaque élève àréussir par une personnalisation de sonapprentissage.

– Le portfolio est une manière de présenter letravail de l’élève, comme un dossierd’apprentissage qui met en évidence lecheminement de l’élève, de raconterl’histoire d’une acquisition de connais-sances, d’un parcours d’apprentissagepersonnalisé dans une visée detransversalité. Dans l’optique de l’éva-luation formative, il aide l’enseignant etl’élève à contrôler ce parcours à travers les«traces» de la maîtrise progressive desobjectifs de l’apprentissage; de la mobilisa-tion cognitive de l’élève (exercices résolus,productions, synthèses, travaux de recher-che,…); de la mobilisation métacognitive(grilles, remarques, suggestions de l’élèveconcernant son travail…); de la mobilisationaffective (créations originales, travail per-sonnel apprécié …); et de la mobilisation co-native où il s’agit essentiellement de lapersonnalisation du parcours (progrès,informations privées, notes insatisfaisantes,remédiation…).

Dans ces situations, l’enseignant professionnelest celui qui se penche vers une éthique enéducation et en évaluation, respectant dans sespratiques pédagogiques la déontologie du métieroù les relations de soi avec autrui appellent uneréflexion sur l’autorité, le pouvoir et le savoir àl’école. Il s’agit, pour l’enseignant de pouvoirfaire accepter aux élèves, les contraintes propres à

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l’acquisition du savoir, en s’éloignant de la notiond’autorité et en délimitant le cadre de la notion depouvoir. Il doit aussi traduire en termes decomportement intra et extra scolaire les valeurs etles principes véhiculés par le système éducatif,comme l’ouverture à l’autre, le droit à ladifférence et à l’égalité des chances, le respectmutuel des opinions et, plus généralement, lesprincipes de la démocratie. En outre l’enseignantest amené à développer une vision positive del’élève, indépendamment de sa situationpédagogique (réussite, échec), économique etsocioculturelle. Il doit l’habituer à maîtriser etpiloter les relations humaines: respect mutuel desdifférences individuelles, dialogue, négociation etmédiation pour contribuer à résoudre ou àcontrôler les conflits.

L’enseignant professionnelet la régulation des apprentissages:Différencier en évaluation formative-formatrice

Pour être professionnel, l’enseignant doitpouvoir opérer une régulation véritable dans leprocessus pédagogique, par la mise en oeuvrecontinuelle de l’évaluation formative. Ce quinécessite, dans ce sens de faire attention auxdifférences, dans un contexte où l’enseignementcollectif, faiblement différencié devant lesinégalités socioculturelles fait accroître lesinégalités scolaires.

Dans l’optique d’une évaluation formative etd’une pédagogie différenciée, la formation devrapermettre à l’enseignant de concevoir et de faireévoluer des dispositifs de différenciation, afin depouvoir gérer l’hétérogénéité au sein d’un groupeclasse. Il est amené à construire des procéduresd’évaluation en relation avec le contextepédagogique et institutionnel.

Il doit effectuer une forme de régulation inter-

active intégrée continuellement aux activités, quipermet de favoriser une guidance immédiate par lastructuration de la situation d’apprentissage(consignes, modes d’organisation et de fonc-tionnement..), plutôt qu’une remédiation à pos-tériori. Les interactions de l’élève avec

l’enseignant, avec d’autres élèves et avec lematériel didactique, permettent des adaptationsindividualisées des activités d’apprentissage.

L’enseignant est amené, également, à faire unerégulation rétroactive, après une procédured’évaluation systématique, au cours d’uneséquence d’activités d’apprentissage (test,épreuve, exercices), au terme d’une période de laséquence de formation, en vue d’identifier lesobjectifs atteints et ceux non atteints, ainsi que lestâches réussies et celles non réussies. Ainsi,l’enseignant, par un retour aux objectifs nonatteints, propose des activités de remédiation quiaident l’élève à corriger les erreurs commises et àsurmonter les difficultés rencontrées. Il s’agit pourl’enseignant de pratiquer une aide intégrée:travailler avec des élèves en grandes difficultés enleur assurant des conditions de remédiation enchoisissant des activités simples, faisables àtravers des supports faciles, et des techniques detravail de groupe adéquates. Développer lacoopération entre élèves (formes simplesd’enseignement mutuel) permet aux plus faiblesde connaître leurs difficultés et de les réajuster.

Il doit en plus effectuer une forme derégulation proactive, c’est-à-dire une sorte de“prévision d’activités de formation futures,

orientées davantage vers la consolidation et

l’approfondissement des compétences des élèves

que vers la remédiation aux difficultés spécifiques

déjà rencontrées ou aux erreurs déjà commises”

(Allal, 1991).

En outre, l’enseignant pour être professionneldoit être conscient de l’utilité de la pratique d’uneméthode pédagogique: l’évaluation formatrice.Ce type de dispositif pédagogique centré surl’élève, axé sur ses réussites, vise à le rendreresponsable de son apprentissage. Cette pédagogieaide l’apprenant à se construire une représentationdu but à atteindre, utilise des outils comme:l’autoévaluation, l’analyse d’erreurs dans les pro-ductions d’élèves, l’essai-erreur, l’évaluationcritériée, la verbalisation des méthodes et des buts.

Ainsi, ces formes d’évaluation opèrent à dou-ble sens, celui de la régulation des apprentissages

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(par l’élève) et celui de la régulation des condi-tions de gestion des apprentissages (parl’enseignant).

Le métier d’enseignant: Réussir àmettre en place une «meilleure»

évaluation certificative

L’évaluation certificative qui détermine le sortde l’élève, à l’examen terminal, soulève denombreuses difficultés. «Elle intéresse ceux et

celles qui veulent à tout prix obtenir un portrait

récent de chaque individu tel qu’il se présente au

terme d’une longue période de formation»

(Scallon, 1999). Dans cette perspective, il s’agitde prévoir des conditions de réussite d’une«meilleure» évaluation plus objective et plus utile,d’où un besoin fondamental de formation desenseignants aux pratiques évaluatives, notammentcelles qui se rattachent à l’épreuve certificativeofficielle.

Cette forme de formation, au-delà desdispositifs utilisés dans les sessions de formationinitiale, doit se centrer sur une démarche novatriceplus objective: Celle de partir du vécu del’enseignant, de ce qu'il fait en classe, desdifficultés qu’il rencontre, des résultats qu’ilrécolte, pour confronter ses pratiques à celles desautres, les analyser, afin d’en dégager des besoins,de les modifier et d’en construire d’autres pluspertinentes et plus utiles. Car l’enseignant en for-mation initiale ne peut acquérir les compétencesclés pour être professionnel. Une formation con-tinue s’inscrivant dans un long parcoursd’expériences réelles et de développementprogressif, est nécessaire pour l’acquisition de cescompétences. Dans ce cadre, il s’agit dedévelopper des compétences clés:

– savoir-analyser des épreuves scolaires

– savoir-construire des pratiques nouvelles

– savoir-évaluer les copies d’élèves

– savoir-s’autoévaluer

� Développer des savoir-analyser desépreuves scolaires

Pour pouvoir développer cette compétence clé,il est nécessaire, au préalable, de demander à

l’enseignant d’avoir les épreuves qu’il avaitproposées à ses élèves, le but étant de confronterses méthodes à celles des autres, en vue de lesanalyser, et de les infléchir, indépendamment del’idée d’être évalué par le formateur et lescollègues.

Cette forme de pratique analysée permettra auxenseignants de remettre en questions leursméthodes habituelles dans la conception del’épreuve scolaire, par la prise de conscience desactes réels observés. Le développement de cettecompétence clé aidera l’enseignant à passer «du

bricolage à l’improvisation réglée, à un savoir

rationnel» (Perrenoud, 1994). Mais ce n’est passuffisant. Car acquérir une compétence nécessitede la réinvestir dans des situations pratiquescourantes, il s’agit pour les enseignants, deconstruire des modèles d’épreuves en situationréelle de formation.

� Développer des savoir-construire des pra-tiques nouvelles: Elaborer une épreuvescolaire plus pertinente

A ce niveau de formation, les enseignantsseront amenés à construire des épreuves, lesconfronter à celles des autres stagiaires, lesrésoudre, les analyser et les infléchir avant de lesproposer aux élèves.

Ce type de travail qui repose sur l’interactionen formation, exige de la part du formateur«professionnel» des compétences et des perfor-mances, les mêmes demandées à l’enseignant danssa classe, du point de vue de la mise en oeuvre desprincipes de l’évaluation formative et formatricedans la régulation des pratiques, de la gestion desconditions de la formation.

Au cours de cette activité, il est d’une grandeutilité que les enseignants-stagiaires se mettent àla place de l’élève, en situation de cobayes.Chacun d’entre eux est amené à résoudrel’épreuve de son collègue et vice-versa. L’intérêtest de permettre de vérifier la pertinence et lafaisabilité de l’épreuve, d’une part; elle seral’occasion, d’autre part, d’en identifier les pointsforts et les points faibles, afin d’opérer lesréajustements nécessaires.

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� Développer des savoir-évaluer

� Savoir-évaluer des copies d’élèves

Les épreuves seront proposées aux élèves,corrigées et notées par l’enseignant. Les méthodesde correction des copies devront être analysées aucours d’un suivi de formation qui vise essen-tiellement à former ou au moins à réajuster lesdysfonctionnements repérés.

Dans cette activité, les enseignants-stagiairessont amenés à faire une deuxième correction descopies à partir d’un barème de critères fixe.L’identification des écarts sera l’occasiond’échanges entre les stagiaires, supervisés par leformateur, où chacun devra justifier lesprocédures utilisées dans la correction et la nota-tion. Une mise en commun des difficultés com-munes, est indispensable pour trouver des remèdesaux types d’erreur repérés.

� Savoir-s’autoévaluer

Il s’agit dans cette situation de développer chezl’enseignant les capacités d’apprendre à repérerles effets de ses choix, et à les réajuster. Lorsqueles résultats à l’épreuve d’un nombre d’élèves sontmauvais, il est nécessaire que l’enseignant remetteen question les méthodes utilisées. Car c’est parl’action et par la réflexion sur l’action quel’enseignant apprend à améliorer ses pratiquesévaluatives, et non par l’approche des théories quidictent les principes et les méthodes appropriées.

La professionnalisation et la formationpar la recherche

En formation initiale, former un enseignantdébutant c’est l’adapter aux nouveaux savoirs etsavoir-faire, aux nouvelles méthodes et tech-niques, et aux nouvelles situations pédagogiques.Dans ce cadre, il est de grande utilité de prévoirdans les dispositifs de formation, une part pourl’initiation des stagiaires à l’importance de la re-cherche dans sa formation initiale au nouveaumétier: Recherches fondamentales disciplinaireset pédagogiques liées au fonctionnement duprocessus enseignement/ apprentissage/ éva-luation, ainsi qu’aux méthodes de résolution des

difficultés et des problèmes en situation réelle.L’intérêt est de développer un «esprit de recher-

che» qui se traduit par «une attitude critique» quiamène l’enseignant à s’interroger sur ses pra-tiques, en utilisant des résultats de recherche pouranalyser et «construire des modèles d’intelli-

gibilité».

En formation continue, il s’agit de faire naîtrechez l’enseignant- stagiaire le désir de suivre saformation dans le but de construire sa profes-sionnalité à long terme, et de lui apprendrel’autoformation par la recherche, qui est unmodèle de formation parmi d’autres, voire unmodèle qui complète les autres. Dans ce modèle deformation, les enseignants sont appelés à faire desrecherches pédagogiques «descriptives ou inter-

prétatives» sur les situations qu’ils conçoivent etqu’ils mettent en oeuvre et d’en identifier leseffets.

Ce modèle de formation continue de type «re-cherche-action» qui part des situations vécues parles groupes d’enseignants, doit être basé sur un tra-vail collectif où les objectifs seront communs àtous. Cette forme de recherche collective,soulevant des problèmes communs rencontrés,permettra aux enseignants de produire des outilsd’analyse et de construire de nouvelles pratiques etde nouveaux savoirs susceptibles de résoudre cesproblèmes. Cette attitude de questionnement et derésolution permanents procurés par la recherche,permet à long terme de former un enseignantréflexif qui, loin des modèles imposés, sera capa-ble de s’autoévaluer, d’analyser, de comprendre,de dépasser et d’anticiper.

Ainsi, le sens profond du concept «profession-nalisation», c’est de former des experts qui, munisd’objectifs et d’une éthique, sauront ce qu’il fautfaire, sans être étroitement tenus par des règles, desdirectives, des modèles et des théories. Le pro-fessionnel peut «construire un savoir local à partir

des savoirs généraux acquis en formation»

(Perrenoud, 2001). Il est d’ores et déjà, nécessaired’inscrire la formation initiale dans un parcours devie, de privilégier le développement personnel etde penser l’école comme une «organisation

apprenante».

Dr. Véra ZEITOUNI SALIBA

DOPS - MEES

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Coin Dessin LibreGRAPHISME

Une observation approfondie des enfants nousamène à faire un certain nombre de constatations.En fait, le dessin libre conduit au graphisme et parla suite à l’écriture en utilisant plutôt le trait et lepoint, alors que le dessin à la peinture exploiteplutôt le trait épais et la tache. Cela est lié auxdifférents outils utilisés. Le dessin graphisme con-duit l’enfant à une habilité, à une précision, alorsque le maniement du pinceau le conduit à desmouvements amples et frustes.

De ces observations, nous pouvons tirerquelques idées directrices concernant l’organi-sation de ce coin et le choix du matériel qui y seraproposé. Il est alors indispensable de:

– Multiplier et varier les activités

– Proposer un choix de matériel, varier lesoutils et les supports, et à chaque fois,renouveler le matériel.

– Veiller à la bonne tenue des outils.

– Donner aux enfants la possibilité d’effacerleurs traces graphiques pour les corriger soitpar une éponge, un coton tige ou unegomme, tout en leur laissant le choix detransformer ou de continuer leurs dessins.

I- Le matériel graphique: outils et sup-

ports

� a- Les outils– Doigt trempé dans l’eau ou dans la peinture

– Eponge trempée dans l’eau ou dans lapeinture

– Crayons de toutes sortes

– Stylos feutres

– Cotons-tiges trempés dans l’encre

– Des plumes, pinceaux…

� b- Les supports– Papiers de toutes espèces et de toutes

couleurs

– Carton

– Tissu

– Papier métallisé

– Tableau

II- Organisation du coin

dessin-graphisme (de 4 a 6 ans)

� a- Dessins libresEn général, c’est dans cette section que

disparaissent les «gribouillis» de l’enfant pourlaisser place aux figuratifs et aux premières com-positions: soleil, fleurs, maisons, animaux…..

Certains mouvements se retrouvent dans laplupart de leurs réalisations. Plus tard, la jardinièredevra les exploiter dans d’autres types d’activitésplus dirigées.

� b- Reproduction de modèlesIl s’agit de modèles simples inspirés des

dessins libres: traits, ronds, courbes, boucles…Quelques enfants essaieront de reproduire,maladroitement, le code écrit (souvent le prénom).L'enseignante répondra à ce désir en leurproposant les modèles de leurs signes ou de leurprénom.

� c- Enrichissement de modèlesOn peut associer des modèles (spirales, bou-

cles, ronds…) pour créer des motifs décoratifs quipourront avoir un but: décoration d’assiettes,réalisation de papier cadeau, tissu de robe demarionnettes, prénoms des enfants, phrases oumots liés aux dessins. Tout ce fichier s’enrichira etse renouvellera au cours de l’année.

En conclusion, l'enseignante ne devra pasforcer les enfants qui manquent de maturitégraphique, mais elle devra veiller attentivement:

– A la tenue et au confort des enfants (façondont ils sont assis, adaptation des chaises,aux tables…)

– Au sens de l’écriture (de gauche à droite)– Au respect du sens de formation des lettres

alphabétiques– A la parfaite exécution des modèles

proposésEnfin, une bonne démarche et une orientation

professionnelle de l'enseignante guideront l’enfantdès la maternelle à bien écrire.

Madeleine AOUN

Coordinatrice de l’Unité du préscolaire

DOPS- MEES

Le coin dessin-graphisme permet d’offrir aux enfants de lamaternelle des activités qui les conduiront peu à peu à unemaîtrise du geste. Ces activités doivent être attirantes etdiversifiées pour permettre aux enfants d’en profiter et de s’enréjouir par leur libre mouvement.

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8 _____________________________________________________________________________________ ECHOS

Colloque International desMinistres de l’EducationExposition BETT à Londres

Lors du Colloque International des Ministresde l’Education tenu à Londres le 12/1/2011, sonExcellence le Ministre de l’Education et del'Enseignement Supérieur Docteur HassanMNEYMNEH a visité l’exposition BETT pour lessciences technologiques et a tenu deux réunionsdans ce cadre avec la société Microsoft et la sociétéPromethean en vue d’envisager les possibilités decoopération susceptible de contribuer à la mise enœuvre de la stratégie éducative aux niveaux duprogramme de l’équipement. Les partenaires ontabordé les points suivants:

– La mise en place d’une stratégie détaillée adaptéeà la stratégie éducative au niveau de latechnologie informatique et communicative quipuisse répondre aux exigences du XXI ème siècle.

– La contribution à l’élaboration d’un centreuniversitaire pour les recherches en infor-matique qui permettra aux étudiants libanais demobiliser leurs compétences scientifiques etlinguistiques et d’entrer dans la compétitioninternationale dans le domaine de laprogrammation et de la créativité.

– L’organisation de formations des enseignants àl’utilisation de l’ordinateur dans les pratiqueséducatives. Ces formations certifiées leur per-mettront de créer avec leurs élèves une banqued’informations portant sur des modèles d’ap-prentissage évolués et adaptés à leurs besoins.

– Le travail au développement du curriculum del’informatique en fonction des nouveautés dusiècle.

– Le travail au développement du curriculum del’enseignement technique et de ses spécialitéstout en profitant de l’expérience des pays quiont déjà collaboré avec les entreprises en ques-tion, notamment Singapour.

Les engagements des deux entreprises

– Microsoft, appréciant le niveau éducatiflibanais placé 7ème pays au monde quant à l’en-seignement des mathématiques et des sciences,s’est engagé à:

� Collaborer d’une manière efficace à l’éla-boration d’un centre universitaire pour lesrecherches.

� Former les enseignants à l’utilisation del’ordinateur dans l’enseignement et leuraccorder des diplômes à la manière de laJordanie.

� Aider le Ministère de l’Education libanais àdévelopper le curriculum de l’enseignementsupérieur et créer de nouvelles branches despécialités au niveau de l’enseignement tech-nique.

� Organiser un atelier commun entre le MEESet Microsoft qui vise à mettre en place unprogramme de développement de l’ensei-gnement technique et profiter des expé-riences de Microsoft au niveau international(comme à Singapour).

� Coopérer avec le MEES libanais en vued’appliquer le programme Microsoft pour le«développement des capacités» des ensei-gnants et des élèves.

� Appliquer le projet concernant la créationd’un centre de recherche informatique auLiban comme pays pionnier dans ce domaineau monde arabe.

� Créer un programme d’échange d’ex-périences et de formation entre les élèveslibanais et ceux au monde.

– Promethean s’est engagé à:� Former 3000 enseignants à l’utilisation du

tableau interactif à trois niveaux. Cette forma-tion certifiée par la société mettra en relief lescompétences acquises par chaque enseignant.

� Aider le MEES à développer et informatiser lecurriculum pour avoir un contenu électroniqueadapté. Dans ce cadre, des experts de la sociétéPromethean seront chargés du suivi et del’évaluation de l’expérimentation sur le terrain(une ou deux visites par an).

� Envisager un programme de compétition en-tre les enseignants couronné par des prix pourles gagnants et les écoles participantes afind’élaborer un contenu numérique des coursactifs.

Réunion avec la société Microsoft

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9 _____________________________________________________________________________________ ECHOS

Projet de Remédiationdans les Classes de PI de l’Education de Base

Dans le cadre des stratégieséducatives du Ministère del’Education et de L’Ensei-gnement Supérieur, une nou-velle perspective en évaluationfut officiellement adoptée dansles classes de P1 du cycleprimaire de l’éducation de base.Il ne s’agit plus de passageautomatique des élèves maisd’un projet de remédiation sus-ceptible de développer etd’améliorer le processus ensei-gnement/ apprentissage.

Pour ce faire, une commissionchargée du décrochage scolairefut appelée à mettre en placeune stratégie de remédiationappropriée que la revue Liaisonsmet en relief ci-après, sachantque ce projet sera expérimentéet évalué dans une premièreétape dans cent écoles.

I- Collecte des donnéessur les résultats des élèvesde EB4

– Collecter des données sur lesrésultats des élèves de EB4dans les disciplines de base(langue arabe, langue étran-gère et mathématiques).

– Définir le nombre d’élèves deP1 ayant obtenu la moyenne«D» ou inférieure dans les dis-ciplines de base.

II- Lancement du projetde remédiation

Rencontre du Ministre del’éducation avec les personnesconcernées par le projet:Directeurs d’écoles, inspecteurspédagogiques et directeurs descentres de formation régionaux.Cette rencontre vise à promouvoirle projet et à impliquer lespartenaires dans la mise en œuvreet le suivi de l’action.

III- La mise en place desmodalités de remédiation

– Nommer les commissions desécoles (directeur, inspecteur etconseiller pédagogique).

– Désigner les conseillers et lesinspecteurs pour chaque école.

– Organiser des ateliers visant àdéfinir les rôles et les tâchesde l’inspecteur et du conseillerpédagogique.

– Distribuer aux cent écolesvisées un livret d’orientationconçu en fonction des ensei-gnements des ateliers orga-nisés par les conseillers et lesinspecteurs.

– Définir une modalité deremédiation par les commis-sions des écoles et la sou-mettre au Ministère.

– Avoir l’accord du Ministère.

IV- Nomination desenseignants chargés deremédiation

– Lancement d’une demandeofficielle aux écoles et aux di-rections éducatives régionalesconcernant le besoin de recru-tement d’enseignants contrac-tuels pour la remédiation.

– Nomination des commissionschargées d’étudier les dossiersdes candidats. Chaque com-mission regroupe le directeurrégional, un inspecteur péda-gogique, un conseiller péda-gogique, le directeur du centrede formation et le représentantdu secrétariat général duMinistère.

– Réunion des chefs des direc-tions éducatives régionalespour définir les critères dechoix des enseignants.

– Etude des candidatures auniveau de chaque région.

– Interview réalisée par les com-missions avec les enseignants.

– Faire les contrats en fonctiondes recommandations descommissions.

V- Le livret deremédiation

– Finalisation du livret.

– Organisation d’ateliers de for-mation des enseignants danschaque région et distributiondes livrets.

VI- Formation desenseignants recrutés

– Définition du contenu de for-mation en fonction du livret eten collaboration avec leCRDP.

– Formation des formateursdans chaque région (5 for-mateurs par région).

– Formation des enseignants re-crutés.

– Suivi des formateurs et desformés par les inspecteurs etles conseillers pédagogiques.

VII- Suivi et évaluation

– Présentation des rapports an-nuels des inspecteurs et desconseillers pédagogiquescomprenant: le nombre d’élè-ves; leurs notes dans les disci-plines de base et les remarquesdu directeur et de l’enseignantchargé de remédiation.

– Collecte des données con-cernant toutes les infor-mations liées à la mise enœuvre du projet de remé-diation dans les écoles pour enfournir un rapport détaillé etcomplet.

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10 ____________________________________________________________________________________ ECHOS

11ème Congrès National de l’Association Libanaisedes Enseignants de Français (ALEF)

Le devenir du professeur de français

Le choix du thème a été commandé par lanécessité d’intégrer dans l’enseignement dufrançais les nouvelles technologies qui sollicitentconstamment les apprenants et les détournent parconséquent des méthodes pédagogiques tradi-tionnelles.

Trois axes de réflexion étaient proposés:

1. Quel français enseigner? FLE/FLS ou unecombinaison des deux?

2. L’évolution de l’oral pour une adaptationaux nouvelles technologies.

3. La lecture/ l’écriture: méthodes innovantespour inciter à la lecture; motiver les appre-nants à l’expression écrite par l’emploi desnouvelles technologies.

Dans son mot d’accueil, Madame IlhamSlim-Hoteit, Secrétaire générale de l’ALEF, aprésenté l’objectif de ce congrès proposant uneréflexion sur le devenir du professeur de français:«confronté aux nouvelles technologies, à de nou-

velles méthodes d’enseignement… il est appelé à

améliorer ses compétences professionnelles, à

innover, à moderniser ses outils, à avoir recours

aux nouvelles technologies du présent et de

l’avenir qui attirent les générations nouvelles».

Madame Sophie Nicolaïdès-Salloum, Prési-dente de l’Association, a pris ensuite la parole.Après avoir rendu hommage aux membres fonda-teurs de l’ALEF et à leur dévouement, elle asouligné le rôle irremplaçable du professeur de

français: «la langue française véhicule des valeurs

humanistes que seul l’enseignant et non la ma-

chine peut inculquer aux jeunes qui lui sont

confiés».

Monsieur Lechevallier, Conseiller de Coo-pération et d’Action Culturelle près del’Ambassade de France, représentant Son Excel-lence, Monsieur Denis Pietton, Ambassadeur deFrance au Liban, a rappelé l’action de l’Am-bassade de France qui œuvre avec les autoritéséducatives libanaises pour renforcer la qualité del’enseignement du français et en français. Le 11econgrès de l’ALEF, a-t-il affirmé, «est naturel-

lement un moment essentiel de réflexion et de

partage de bonnes pratiques».

Enfin, Madame Bouchra Adra, représentantSon Excellence Monsieur le Ministre de l’Edu-cation nationale et de l’Enseignement SupérieurHassan MNEYMNEH, a souligné que le thème ducongrès s’inscrivait bien «dans une des com-

posantes majeures de la politique sectorielle du

Ministère de l’Education nationale axée sur la

qualité de l’éducation et de la formation, objectif

que l’on ne pourrait atteindre sans la profes-

sionnalisation du métier d’enseignant, principal

acteur de tout projet d’amélioration de la qualité

de l’éducation».

� Table ronde

Au cours de la table ronde, les interventions ontporté sur les actions entreprises par la Missionculturelle française:

A l’occasion du vingtième anniversaire de sa fondation, sous le Haut Patronagede Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Éducation et de l’Enseignementsupérieur, Hassan MNEYMNEH, et en partenariat avec l’Ambassade de France etla Municipalité de Salaata (Batroun), l’ALEF a organisé les 26 et 27 novembre2010 son 11e congrès national sur le thème «Le devenir du professeur defrançais», dont les assises se sont tenues à Beyrouth et à Batroun.

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11 ____________________________________________________________________________________ ECHOS

– Monsieur Christophe Chaillot, Attaché decoopération éducative et Directeur des cours, aprésenté les programmes de certification lin-guistique des enseignants du Liban.

– Madame Isabelle Grappe, Conseillère péda-gogique, a exposé la démarche de didactiqueconvergente dans l’apprentissage d’une languenon maternelle.

– Madame Rosalie Vigouroux Conseillèrepédagogique, a donné des informations sur lesite internet «Le français en action»

(www.lefrancaisenaction.org).

� Ateliers

Les ateliers ont proposé aux enseignants detous les cycles des méthodes innovantes visant àrendre plus attrayant l’enseignement du français.

– Madame Liliane Richa El Khoury a étudié dessituations problèmes pour enseigner enmaternelle dans le cadre du nouveau program-me mis en vigueur en 2010.

– Deux ateliers étaient destinés au cycle primaire:l’un, animé par Dr. Faten Kobrosly, a proposédes pratiques à mettre en place pour animer etrenforcer l’expression orale; l’autre, dirigé parDr. Randa Naboulsi, était centré sur la poésiecomme support de décloisonnement descompétences.

– La lecture n’a pas été oubliée grâce à l’atelierde Madame Blandine Yazbeck, Conseillèrepédagogique qui a proposé des moyens pourdonner le goût de lire aux élèves.

– Donner aux apprenants le goût d’écrire a faitl’objet de deux ateliers d’écriture: Mademoi-selle Caline Bernoty a dirigé un atelier surl’écriture d’un texte de théâtre, tandis que Mon-sieur Charbel Tayah a travaillé sur l’écritured’une nouvelle.

– Monsieur Raymond Gevaert, Vice-président dela Fédération Internationale des Professeurs deFrançais (FIPF) à laquelle l’ALEF est affiliée, acombiné l’analyse littéraire d’un poème avecl’écriture d’un texte poétique.

– L’écriture des médias employant un françaisspécifique a été analysée par Madame NahedJabak.

– L’expression écrite dans le cadre scolaire aaussi retenu l’attention des organisateurs et desparticipants. Madame Ghada Jabak-Ayoubs’est ainsi intéressée à un exercice incontour-nable au cycle complémentaire: l’argumen-tation.

– La grammaire n’a pas été ignorée puisque Mon-sieur Raymond Gevaert a réfléchi avec lesenseignants sur des méthodes qui rendraient lesleçons de grammaire plus efficaces.

– Deux méthodes innovantes ont occupé uneplace de choix dans ce congrès où la réflexionportait sur les moyens à mettre en œuvre pourrendre l’enseignement du français attrayant etludique.

– La bande dessinée, toujours en vogue, était àl’honneur dans un atelier animé par MadameRima Maouloud.

– Les TICE ont également occupé la scène del’atelier dirigé par Madame Rima Malek.

– Le point d’orgue de ce congrès a été le tableauinteractif: il a fait une entrée remarquée avecMonsieur Pierre Gédéon.

Au cours de ces deux journées, les professeursvenus des quatre coins du Liban ont eu l’occasionde faire connaissance, de discuter des problèmesrencontrés dans l’exercice de ce métier difficilemais exaltant, d’échanger leurs expériences.Certains ont pu également découvrir la belle villede Batroun avec son quartier historique situé aubord de la mer. Tous ont reconnu avoir passé desmoments agréables, hors du temps et loin dessoucis de la vie quotidienne.

Pour en savoir plus consultez le sitewww.alef-lb.org

Sophie NICOLAIDES-SALLOUM

Présidente de l’ALEF

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12 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

Animer et Renforcer l’Expression Oraleau Cycle Primaire

Dans le cadre du troisième axe du 11èmecongrès de l’ALEF, la revue Liaisons a retenu lecompte-rendu d’un atelier intitulé «animer etrenforcer l’expression orale au cycle primaire»animé par Dr. Faten Kobrosli.

“Ça se dit?-Pas tout seul, il faut quelqu’un

pour ça”. Lio Anslo, Entre moi et moi, Edit.Chêne-vert.

Les débats sur l’enseignement des compé-tences en communication orale ne sont pas encoreclos. Nombreuses difficultés ressortent de nos pra-tiques de classe et les questions ne cessent de semultiplier:

� Pourquoi les compétences en communicationorale exigées par les nouveaux programmesne sont-elles pas souvent acquises?

� Pourquoi ne peut-on pas se passer de l’oral?

� Est-il possible d’organiser des activitésorales avec la situation actuelle qui prévautdans nos écoles?

I- Représentation de la situation del’enseignement de l’oral sur le terrain

� Vous, enseignants de français, donnez trois

bonnes raisons pour l’enseignement de

l’oral.

Les enjeux sociaux de la maîtrise du langage

sont immenses (examens, interviews, entretiens

d’embauche,...). Tout travail sur l’oral implique

une réflexion sur la norme. Enfin, le statut de

l’oral dans la classe est un bon analyseur du mode

de travail pédagogique et de la conception de

l’apprentissage que se fait le maître.

� Pour vous, qu’est-ce que c’est savoir parler

au cycle primaire?

Un enfant sait parler:

– lorsqu’il investit les prérequis dans tous les

apprentissages

– lorsqu’il participe agréablement à une situ-

ation de communication

– lorsqu’il utilise un lexique précis

– lorsqu’il arrive à formuler des phrases bien

structurées

– lorsqu’il utilise avec aisance la syntaxe

d’une phrase simple.

L’enfant sait parler lorsqu’il maîtrise unfonctionnement syntaxique lui permettantd’énoncer explicitement au moyen du seullangage verbal une pensée ou un enchaînementdépensés en ou hors situation. Parler met en jeudeux axes du langage, l’axe syntagmatique faisantréférence à la syntaxe et l’axe paradigmatiquefaisant référence aux différentes substitutions quesont, entre autres, les pronoms personnels et laconjugaison. Au cœur de ce dispositif, l’ap-prentissage des discours narratif et argumentatifest donc essentiel. Dans cette perspective, ilconvient de travailler la permanence despersonnages, l’enchaînement des faits, lachronologie et la logique des actions dans descontes et des albums. L’analyse et la descriptiond’une image peuvent aider l’élève à se représenterun événement et à le mémoriser.En outre, les élèves doivent, pour comprendre etrestituer une histoire, identifier toutes les substitu-tions des noms qui désignent, qualifient ousymbolisent les lieux et les personnages. Parailleurs, la mémorisation de textes facilite l’accèsà un langage explicite et structuré.

� Pour vous, quelles difficultés l’ensei-

gnement de l’oral peut-il présenter?

Les difficultés se montrent nombreuses:

– utilisation de la langue maternelle

– programme d’enseignement très chargé,

manque de temps pour approfondir les no-

tions

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13 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

– penser en arabe et parler en français

– se confronter en classe à des élèves timides,

à des élèves qui bégaient

– avoir un niveau hétérogène en langue

– avoir des apprenants qui n’écoutent pas, qui

ne savent pas écouter.

D’après ce qui est formulé, on peut dire quel’enseignement de l’oral est une pratiquedifficilement isolable, difficile à observer et àanalyser. L’oral implique l’ensemble de lapersonne. Il existe peu de matériel pédagogiquepour enseigner l’oral. Récemment, les recherchesdidactiques de l’oral se sont développées.

�D’après vos pratiques de classe, quels

outils pédagogiques vous utilisez pour

travailler l’oral? Et pourquoi?

Le magnétophone permet de mémoriser et de

travailler l’oral dans des situations authentiques,

similaires à celles des médias (radio, télévis-

ion...): interview, flash d’information, débat, jour-

nal parlé, reportage, spot publicitaire...

L’enregistrement, la mise en mémoire et l’échange

des productions permettent de travailler à l’oral

dans des conditions voisines du travail de l’écrit

en favorisant un retour réflexif (écoute critique):

cassettes sonores, CD audiovisuel, ordinateur, im-

age fixe et mobile dans toutes ses variétés... Ces

multiples outils pédagogiques permettent de

cerner les spécificités du discours oral.

II- Comment enseigner l’oral d’unemanière efficace?

L’oral a deux statuts:

� L’oral médium d’enseignement:Un oral plutôt utilitaire et non enseigné pourlui-même. Il est toujours présent, c’estlorsqu’on parle, mais dans la parole, il n'y apas de retour sur la façon de s’exprimer.

� L’oral objet d’enseignement:Un oral enseigné qui permet de fixer desobjectifs d’apprentissage. C’est travaillerl’oral pour l’oral, c’est le mettre en pratique,réfléchir au “comment de l’oral”.

Deux courants d’enseignement de l’oral objet:

� L’oral par les genres (Dolz et Schneuwly,1998; Lafontaine, 2007).

� L’oral pragmatique (Maurer, 2001).

� Comment enseigner l’oral par les gen-

res?

Les ateliers formatifs sont utilisés pourl’enseignement de l’oral par les genres:

� exposé critique, explicatif ou informatif

� entrevue (dialogue entre une ou plusieurspersonnes dans le but de poser des questionssur un sujet)

� cercle de lecture: discussion en petits groupesautour d’un ou de plusieurs livres. Ce projet dedéfi lecture a permis au cours des séquencesde motiver les enfants à participer activement.Maints efforts de recherche, de correction etd’amélioration dans la formulation des ques-tions de la part des enfants, ont été notés lorsd’expériences pratiques. Des progrès réels ontété constatés au fil des séquences au niveau del’expression orale.

� jeu de rôles (créer une histoire et interpréterdes personnages)

� jeu de confrontation (activité dans laquelledeux ou plusieurs personnes s’affrontentpour comparer leurs idées)

� lecture expressive (lire un texte en mettant enrelief les éléments prosodiques, la voix, et lessentiments du texte)

� table ronde (réunion caractérisée par le prin-cipe d’égalité entre les participants, con-voqués pour discuter d’un sujet précis)

� capsule pour la radio ou un site Internet

� audio-guide (discours enregistré servant àdécrire un lieu)

� Comment animer l’oral?

A- Jeux ludiques

1- Les mots tordus du clown: repérer les motserronés et les prononcer correctement.Il s’agit de phrases tordues à faire corrigerpar les élèves, par exemple: «J’ai un bonbondans ma mouche». (EB1)

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14 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

2- Le restaurant: apprendre à demanderquelque chose (usage des formes interroga-tives et négatives). (EB1,EB2, EB3,...) Lesélèves passent leur commande et, ce jour-là,une grande variété de fruits, fromages,céréales ou autres leur est proposée.

3- La poche de la marionnette /Le trésorcaché: utiliser des formes interrogatives etnégatives, qualifier un objet, désigner unefonction. Il s’agit d’un jeu de devinetteconsistant à désigner l’objet qui se trouvedans la poche de la marionnette après avoirobservé tous les objets susceptibles d’y êtrecachés.

4- Le secret des bulles: apprendre àtransmettre une information.Les élèves doivent expliquer à leurscamarades comment on fabrique un anneauen fil de fer, une eau savonneuse en fonctiondes thèmes enseignés.

5- Une drôle de maison: apprendre à décrirece que l’on voit et à formuler deshypothèses sur le contenu d’une affichecachée. Cet atelier propose la lecture d’unegrande image qui est dévoilée au fur et àmesure que l’on ouvre les volets d’une pe-tite maison.

6- Les déguisements: faire émerger le «je» etacquérir un lexique spécifique. Les élèvesse déguisent et doivent décrire le person-nage qu’ils représentent.

7- Le parcours du loup: décoder un parcours àpartir des empreintes du loup en utilisant lestermes de positionnement, de connexiontemporelle et en restituant une chronologie.

8- Écouter une histoire: apprendre à écouter,comprendre un récit et en restituer le sens.Chaque élève écoute dans son casque (aucas où il y a un laboratoire) l’histoire qui luiest attribuée puis il cherche le livrecorrespondant et relate brièvement le sujetde l’histoire entendue.

9- Raconter une histoire connue: apprendre àconstruire le langage du récit. Un élèvechoisit secrètement un album connu etraconte l’histoire sans donner le titre ounommer le héros principal.

10- Jouer aux cartes: apprendre à désigner età qualifier un sujet. Chaque élève reçoit unecarte représentant un ou plusieurs enfants

en situation, qu’il doit décrire sans lamontrer. Les autres élèves identifientl’image dont il est question parmi desagrandissements affichés au tableau.

Il est à noter que bon nombre de ces atelierspeuvent être repris en classe lors de l’accueil oulors d’une séance d’apprentissage.

B- Activités qui peuvent impliquer un cycle

� 1- Rallye langage

Le rallye langage est un temps fort d’unejournée dont le principal objectif est de susciter laprise de parole grâce au mode ludique des ateliersqui sont proposés à tous les élèves. Les classes sontdécloisonnées dans tous les locaux de l’école(classes, dortoirs, salle de jeu, entrée, cour...). Larépartition des élèves s’effectue selon le niveau deleur prise de parole, de manière à préserver une rel-ative homogénéité dans les différents groupes.Pendant toute la durée de ce temps fort, les groupessont autonomes et reçoivent une fiche de circula-tion sur laquelle chaque atelier est symbolisé. Encas de besoin de plus d’adultes pour animer les ate-liers, il est conseillé de faire appel à des parents.

Quel rôle remplit l’adulte responsable(animateur) de chaque atelier?

– accueillir les élèves et leur présenter l’atelier

– réguler la prise de parole et veiller à ce quechacun puisse s’exprimer

– créer une interaction langagière avec celuiqui parle

– coder la prise de parole des élèves sur lafiche de circulation

– les diriger vers l’atelier suivant

� 2- Défilé de mode et présentation des scènes

théâtrales

Les élèves se déguisent et présentent une scènethéâtrale qu’ils ont composée au fur et à mesurependant l’année. Une sélection du meilleur groupeest faite par le public.

� 3- Questions pour un Champion

Durant l’année, les élèves seront divisés enplusieurs groupes. Chaque groupe seraresponsable de la préparation des questions/réponses d’une matière (Science, maths, français,culture générale,...). Les propositions seront

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15 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

données à l’enseignant qui mettra sa touche en casd’amélioration. Le jour du jeu, toutes les classesdu cycle primaire sont présentes. Les élèves serontchoisis par un tirage au sort pour composer deuxgroupes face à face (6 personnes par groupe). Unadulte (animateur) posera les questions. Le groupequi obtiendra le plus de point sera récompensé.

Les idées créatives peuvent se multiplier àl’infini, mais au Liban, on constate quel’enseignement de l’oral reste classique dans denombreuses écoles (publiques et privées) où laplupart des enseignants ne tiennent pas compte leplus souvent des situations motivantes,fonctionnelles, pragmatiques et interactives, au-thentiques ou simulées susceptibles de donner dusens aux activités orales et d’impliquer les élèves.

En conclusion, il est tant de réfléchirprofondément à cette problématique à travers uncertain nombre de questions:

– L’oral jouit-il toujours d’une priorité dans nosclasses (au cycle primaire P1/ P2)?

– Les progressions et les compétences viséessont-elles véritablement ajustées aux niveauxde nos élèves?

– Les différentes activités programmées dansdifférents domaines d’apprentissage sont-ellessuffisamment décloisonnées pour permettre unapprentissage suffisamment dosé et équilibré?

– Les élèves jouent-ils pleinement leur «métierd’élèves» en situation d’apprentissage de l’oral?

– Les enseignants arrivent-ils à se décentrer pourmettre les élèves dans de véritables situationsd’interactions linguistiques, communicatives etaffectives?

– Les stratégies mises en œuvre (stratégiesd’enseignement et stratégies d’apprentissage)sont-elles mûrement réfléchies et savammentinvesties?

– Les séances accordées à l’oral sont-ellesqualitativement porteuses et prometteuses?

– Les stratégies métacognitives sont-ellesmobilisées chez nos élèves pour leur permettrede se distancier vis-à-vis de leurs prises de pa-role et de s’autoréguler, aidés par leursenseignants?

– Les stratégies préconisées en matière de qualitésont-elles vraiment qualitatives?

– L’environnement psychopédagogique est-ilpromu de façon à déclencher un véritable etefficace apprentissage de l’oral?

– Les stratégies de suivi et de régulationsont-elles en mesure de venir en aide au bonnombre d’apprenants en difficultés?

– La formation continue est-elle suffisammentficelée pour aider les enseignants à faire échec àl’échec?

– L’oral est-il suffisamment valorisé en situationsscolaires et extrascolaires pour inciter lesapprenants à mieux s’investir en la matière?....

La didactique, en tant que discours sur lesmoyens, ne peut pas à elle seule déterminer lesfins? Une règle fondamentale s’impose: «Seul le

praticien (l’enseignant), qui est dans la situation,

qui sait les fins qu’il poursuit et le contexte dans

lequel il se situe, est à même de tirer des savoirs

ceux qui pourront lui être utiles dans sa situation

singulière» (Mosconi, 1998)

La didactique n’est donc en rien incompatibleavec la liberté académique, source de diversité etde dynamisme de l’enseignement à l’écoleprimaire. Entre art et science, la didactique ne sedéveloppera que si elle adopte cette «attitudementale intermédiaire» que définissait Durkheimdès 1922: prudente, modeste et documentée, maiscentrée sur l’action, elle ne propose rien de plusque de traiter la façon dont on enseigne dans nosécoles.

Dr Faten KOBROSLI

Université Libanaise, Faculté des Lettres, Section V.

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16 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

Projet d’Établissementde l’École Publique Complémentaire d’Addoussieh

Description du projet

Le projet d’établissement s’attache surtout àconforter la place de la langue française dans lesystème éducatif libanais. Il vise précisément àaccompagner les enseignants dans leur démarchede renouvellement de leur approche pédagogiqueet de promouvoir un enseignement du françaisaussi vivant et dynamique que possible.

Partant de cette nouvelle perspective éducativenotre école s’engage sérieusement dans une mis-sion essentielle: «Vers la création d’un bon

citoyen francophone». En fait, la création de situa-tions de communication entre les élèves, à l’oralet à l’écrit, constitue le but principal de notreprojet pour améliorer l’apprentissage de la languefrançaise. Signalons, également, que ce projetn’est réalisable qu’en adoptant un enseignementinterdisciplinaire.

En réalité, ce projet remettra partiellement encause notre style d’enseigner en classe. Lesenseignants devront donc se concerter afin decréer une dynamique de groupe dans notre école,d’une part, et entre notre école et son envi-ronnement d’autre part.

Enfin, il faut que tout le monde soit conscientque ce projet est l’engagement de chacun, laresponsabilité de tous.

� a- Historique:

La fondation de notre école officielle revient à1950 lorsque l’école se réduisait à une salle uniquedirigée par un enseignant unique. En 1960 les ha-

bitants du village ont pris en charge la constructiond’un modeste bâtiment pour l’école publique, sousl’approbation du ministère de l’éducation.L’établissement actuel est construit par l’état en2003. En ce qui concerne le nombre d’élèves, il aévolué de 135 élèves en 2001 à 230 élèvesactuellement ayant une très bonne réputation dansla région (� 100% de réussite dans les examensofficiels).

� b- Localisation

Un petit établissement (230 élèves) dans unerégion côtière du sud à 15 km de Saïda et 50km dela capitale Beyrouth. Notre école se situe en hautdu village, sur la pente d’une colline qui donne surla mer, à un km du club sportif et de la municipalitédu village. L’établissement scolaire le plus procheest à 3 km.

� c- Locaux

� 1. Superficie générale:

La superficie générale accordée à l’étab-lissement est 7100m2, mais en réalité 2500m2

seulement sont exploités où se trouvent lebâtiment et la cour de récréation.

� 2. Bâtiment:

Le bâtiment est plus ou moins conforme auxnormes scolaires. On marque surtout les manquessuivants:

– Absence d’une salle / terrain de sport.

– Absence d’une salle de théâtre.

� Projet d’établissement encadré par:

– Le Ministère de l’éducation et del’enseignement supérieur (DOPS).

– L’ambassade de France, CLE

� Directeur du projet: M. Talaat Lebbos

� Conseiller pédagogique de la DOPS:M. François Hakim.

� Adresse: Addoussieh, caza Saida, Liban sud

� Téléphone: 07/260396 (B). (fax) 07/260707(Dom.)

� E-mail: [email protected]@ hotmail.com

� Début du projet: Janvier 2011

� Fin du projet: Juin 2013

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17 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

– Salle d’informatique pas bien équipée.

– BCD pauvre en livres , DVD et d’autres doc-uments audiovisuels, meubles (coin lecture /coin jeux …).

– Salle des professeurs pas bien meublée.

– Laboratoire pauvre en matériels et produits.

� D- Encadrement des élèves:

� 1. l’école dispose de:

1- Directeur

2- Surveillant

3- 18 enseignants

Le corps enseignant comprend:

– 8 enseignants normaliens– 8 enseignants licenciés– 2 enseignants contractuels– 16 enseignants cadrés

� 2. Partenaires:

– le comité des parents– la municipalité d’Addoussieh– Le conseiller pédagogique de la DOPS M.

François Hakim.

� E- Les élèves:

– Nos élèves sont issus de classes socialesvariées:

� 40% appartiennent à la classe moyenne.

� 60% appartiennent à une classe défavorisée.

La majorité des parents sont des ouvriers(78%), des agriculteurs (10%) et des employés(10%).

Une étude approfondie du pourcentage deréussite par classe et par discipline nous permet deremarquer une grande faiblesse au niveau de lalangue française dans tous les cycles, ce qui posecertainement des problèmes dans l’apprentissagedes disciplines non linguistiques (DNL)enseignées en langue française.

� F- Organisation des enseignements:

– Le nombre de périodes hebdomadaires parclasse et par discipline est réparti suivant lesnormes en usage.

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18 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

– L’emploi du temps est conçu en fonction de la disponibilité des enseignants maisquelques problèmes se posent à ce niveau: le manque du nombre d’enseignants et lalenteur dans la remédiation du côté administratif.

– Au niveau de la coordination entre les différentes classes et disciplines, notre écoledispose d’un coordinateur pour chaque discipline mais il est nécessaire de mentionnerque les réunions de concertation entre coordinateurs et enseignants d’un côté et entrecoordinateurs de différentes disciplines d'autre côté ne s’effectuent pas suivant unrythme régulier.

– Quant à l’animation pédagogique, notre école ne dispose d’aucun enseignant pourremplir cette tâche d’où le besoin très urgent d’animateurs pour plusieurs disciplines(théâtre, informatique, art plastique, musique, dessin …).

Vie scolaire et éducation à la citoyenneté

Oui Non

Existe-t-il un règlement intérieur dans l’établissement? x

Existe-t-il un règlement intérieur adapté aux enfants dans l’établissement? x

Le règlement intérieur a-t-il été présenté aux élèves? x

Y a -t-il un conseil de parents? x

Le règlement intérieur a-t-il été présenté aux parents? x

Le conseil de parents est-il impliqué dans l’élaboration du règlement intérieur? x

Y a-t-il des cours d’éducation à la citoyenneté? x

Y a-t-il des cours d’éducation à la santé? x

Y a-t-il des activités périscolaires à dominante langagière (théâtre, chant..)? x

Ya-t-il des activités périscolaires à dominante culturelle (arts, sorties, cinéma…)? x

Ya-t-il des activités périscolaires à dominante sportive (compétitions, rallyes…)? x

Existe- t- il des activités de soutien (ateliers, études dirigées ou encadrées)? x

Ya-t-il un accompagnement pédagogique pendant les récréations (BCD, jeux…)? x

Le matériel informatique et audiovisuel est-il utilisé dans les projetspédagogiques?

x

Les élèves sont-ils préparés au B2i (diplôme informatique)? x

Les rythmes scolaires sont-ils aménagés en fonction des besoins de l’enfant? x

Les enseignants travaillent-ils en équipe? x

Les liaisons inter-cycles sont-elles mises en œuvre? x

Les enseignements sont-ils traditionnels? x

L’éducation à l’orientation de EB7 à la Terminale est-elle mise en œuvre? x

Page 19: N° 53 Septembre 2011

19 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

� G- Analyse de la situation de l’école:

�Quels points souhaitons-nous remédier?

L’objectif de toute la communauté éducative de l’école est que chacun des jeunes del’établissement puisse se construire une personnalité pleine et entière, pour avoir uneplace dans la construction de notre pays. Pour cela on a réalisé un plan d’analyse de la sit-uation actuelle de notre école et nous sommes arrivés à élaborer des indicateurs et repérerdes points faibles qu’il faut traiter avec beaucoup de sérieux et de dynamisme:

I- Points faibles, à remédier:

– sur le plan matériel et financier

� budget insuffisant pour satisfaire les besoins.� Manque de fonds et d’équipements de la salle de BCD.� Absence de salle de théâtre.� Les manuels scolaires nationaux ne répondent pas aux objectifs de l’enseignement

et n’aident pas à réaliser le progrès souhaité des élèves.� L’équipement matériel et pédagogique très pauvre dans les classes maternelles

constitue un obstacle à l’apprentissage des élèves.

2- Au niveau des enseignants

� Coordination non suffisante: un problème se pose au niveau de l’emploi du temps,ce qui se répercute sur le nombre de réunions de concertation entre les professeurset les coordinateurs.

� Manque de formation en informatique de la majorité des professeurs.

� Manque de formation du documentaliste.

� Manque de professeurs d’art plastique, d’informatique et d’anglais.

3- Au niveau des élèves:

� Un problème de calligraphie est courant chez les élèves de tous les cycles.

� Règlement intérieur de l’école non respecté.

� Une grande faiblesse à l’expression orale et écrite en langue française.

� Manque de responsabilité du côté des parents: Parents désintéressés qui nes’occupent pas bien de leurs enfants.

� Les élèves ne sont pas cultivés et présentent un désintérêt dangereux face à ungrand nombre de problèmes de vie.

Page 20: N° 53 Septembre 2011

20 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

� F- Axes prioritairesAprès cette étude détaillée de la situation de l’école, le corps enseignant est parvenu à

préciser six axes de travail:

1- Renforcer la coordination.2- Etablir le rapport parents/enseignants.3- Assurer des professeurs d’art plastique, d’anglais et d’informatique.4- Aménager des salles de sport et de théâtre.5- Améliorer l’expression orale et écrite surtout en langue française.6- Favoriser l’éducation à la citoyenneté.Parmi ces six axes de travail et après la réalisation de la méthode des 100 points, deux

axes (5 et 6) sont choisis comme axes de travail prioritaires et urgents.

Axe 1

Objectif général:Communiquer à l’oral et à l’écrit

Actions Objectifs Responsables Public ciblé Echéance

1- Compréhensiond’un documentsonore

1- Familiariser les élèves à la languefrançaise à travers l’écoute d’un documentsonore.

2- Savoir écouter et répondre aux questionsposées.

Thérèse, Siham,Gisèsle, Laure, Ma-rie, Aïda, Farid,Micheline Milédie,Hiba

PréscolaireC1, C2, C3

Janvier 2011Jusqu’à lafin du projet

2- S’exprimerlibrement à l’oral

1- Améliorer les échanges oraux entre lesélèves.

2- Aider les élèves à s’exprimer librement àl’oral dans différentes situations.

Thérèse, Siham,Gisèle, Laure, Marie,Aïda, Farid,Micheline, Milédie,Hiba, Amal,Sleiman, Daad.

PréscolaireC1, C2, C3

Janvier 2011

Jusqu’à lafin du projet

3- Activité extrasco-laire (visite d’un sitearchéologique oud’un site naturel)

1- Éveiller chez les élèves un sentimentd’attachement à leur patrie.

2- Présenter le compte-rendu oral de la sor-tie.

Farid, Abir,Micheline, Afif, Aïda

C2 – C3 Une journéede Mars ouAvril (2011)

4- Présentationd’une pièce dethéâtre

1- Créer une ambiance francophone dansl’établissement.

2- Encourager les élèves à s’exprimer enfrançais dans des situations diverses.

3- Donner l’élan à la créativité chez certainsélèves doués dans le domaine de la drama-tisation de la chanson, de la danse...

Micheline, Aïda,Farid, Abir

Elèves desclasses deEB6 et EB7

Mai 2013

5- Activité extrasco-laire (Visiteindustrielle: Poterie,Savonnerie,recyclage de verre)

1- Faire la connaissance de quelquesproduits industriels et des artisanstraditionnels libanais.

2- Faire un compte rendu oral ou écrit de lasortie.

3- Les élèves réalisent une activité pareille aulaboratoire.

Micheline, Daad Elèves du C3 Une journéede Mars ouAvril

Page 21: N° 53 Septembre 2011

21 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

6- Activité extrasco-laire (Visite in-dustrielle à Hajjé;argenture – Nicke-lage – Plexiglas).

1- Faire connaissance de quelques produitsindustriels.

2- Faire un compte-rendu oral ou écrit de lavisite.

Daad, Afif Elèves de EB9 Une matinée(8h-10h) deFévrier

7- Activité extrasco-laire (visite de l’usinedes produits laitierset de la ferme).

1- Faire la connaissance des produits laitierset de différentes étapes de la fabrication deces produits.

2- Faire la connaissance des animauxdomestiques qu’on trouve dans une ferme.

3- raconter oralement la visite.

Amal, Gisèle, Laura Elèves du C1 Une matinée(8h-10h) deAvril

8- Production écrite 1- Amener les élèves à améliorer leur pro-duction écrite.

2- Aider les élèves à écrire, chacun selon sonniveau, un texte cohérent avec des idées bienenchaînées et un vocabulaire adéquat et quirépond à chaque type de texte (narratif,descriptif – injonctif…)

Amal, Aïda, Gisèle,Farid, Micheline,Amal, Sleiman,Miéldi, Laure, Marie

C1-C2-C3 Janvier 2011jusqu’à la findu projet

Axe 2

Objectif général:Améliorer le comportement des élèves entre eux,

face au corps pédagogique et face à l’environnement

Actions Objectifs Responsables Public ciblé Echéance

1- Activité extra-scolaire (Visite à laréserve naturelle descèdres de Barouk)

1- Sensibiliser les élèves à la responsabilitéet au rôle qu’ils peuvent accomplir pourpréserver la nature et l’environnement.

2- Promouvoir l’appartenance chez lesélèves.

Aïda, Farid, Milédie,Micheline, Hiba,Amal

C2 – C3 Une journéede Mars ouAvril

2- Aménagement del’environnementscolaire

1- Inviter les élèves à agir et à s’engagerdans une activité non pédagogique visant àconstruire un jardin pour embellirl’environnement scolaire.

Aïda, Fari, Milédi,Hiba, Amal,Micheline, Sleiman,Khalil

C2 – C3 OctobreNovembre(2011)

3- Rédiger lerèglement intérieurde l’école.

1- Sensibiliser les élèves à la citoyenneté.

2- Apprendre aux élèves le respect desrègles de l’école.

3- Créer un bon citoyen engagé, soumis à laloi et conscient de son devoir face à sa patrie.

Gisèle, Laure,Milédie, Aïda, Farid,Hiba, Micheline,Sleiman, Khalil, Abir

C1-C2-C3 OctobreNovembre(2011)

4- Fondation du clubscolaire

1- Développer la curiosité intellectuelle etl’esprit d’ouverture sur l’autre.

2- Inviter les élèves au travail collectif et aurespect des règles de vie au sein d’unecommunauté.

3- Valoriser le travail des élèves par des ex-positions ou de modestes cérémoniescélébrant certaines occasions (Noêl- fêtedes mères.etc…)

Tous les membresdu corpsenseignant.

C1-C2-C3 Début2012 �

2013

Page 22: N° 53 Septembre 2011

22 _______________________________________________________________ EXPERIENCES ET TEMOIGNAGES

Rencontre avec un Écrivain FrancophoneM. Pierre BOTTERO au Lycée officiel Fakhreddine

� Démarche:

– Emprunter 20 romans de la bibliothèque du CCF

– Photocopier des extraits de ces romans

– Les distribuer aux élèves

– Lire ces extraits et les commenter en classe

– Préparer une série de questions pour interviewer le romancier

– Désigner un groupe d’élèves pour l’interroger

– Effectuer l’interview avec l’auteur

– Faire un compte-rendu de cette rencontre

– Rendre les romans à la bibliothèque du CCF

Une rencontre de choix

Le Lundi 26 Octobre, le lycée Fakhreddine avait rendez-vous avec l’écrivain PierreBottero réputé pour ses œuvres fantastiques dédiées à la jeunesse.

Une semaine auparavant, des élèves de différentes classes avaient commencé à lirecertaines de ces œuvres et à préparer les questions qu’elles poseront à l’auteur.

Puis l’heure fatidique est arrivée. L’amphithéâtre du lycée était plein à craquer. 150jeunes filles, munies de questions variées, attendaient avec impatience l’arrivée del’écrivain, encadrées par Mme la directrice et les enseignants de français qui, en unesemaine avaient réalisé avec leurs élèves un travail gigantesque.

A l’entrée de Bottero, un silence a régné dans la salle. Des jeunes filles ont offert desbouquets de fleurs à l’écrivain et à l’éditrice de ses œuvres qui l’accompagnait. Touchépar l’accueil chaleureux, l’écrivain a remercié la direction et les élèves tout en évoquantson plaisir de visiter pour la première fois le Liban, pays de la richesse culturelle et del’hospitalité. Il a également évoqué son admiration pour les vestiges libanais et enparticulier la grotte de Jeïta.

� Activité: Rencontre avec unécrivain francophone

� Classe: EB9

� Durée: 16 périodes

� Groupe de pilotage: MmeWissam Hoayeck, Mme DinaMroueh, Mme Ghina Badrane,M. Nimer Najem

� Supports: 4 romans de PierreBottero: «Météroïte», «Princesseen danger», «Mon cheval», «Mondestin», «Fils de sorcières» et desextraits des différents romans.

� Modalité de travail: collectif

Page 23: N° 53 Septembre 2011

23 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

Ensuite, M. Bottero a donnéla parole aux élèves et a réponduà leurs questions:

� Elève: Comment choisis-sez-vous les noms de voshéros?

� Bottero: Oh! De différentesfaçons. D’abord d’après leurssonorités comme c’est le caspour «Ewilan» et «Mattéo»;parfois parmi les noms demes élèves et quelquefoisaussi d’après leur senscomme c’est le cas duprénom d’une de meshéroïnes «Nour» qui signifielumière en arabe. Et lors de ces choix, j’avais hésité entre «Nour» et «Najma».

� Elève: Croyez-vous au destin?

� Bottero: Bien sûr, est-ce que ce n’est pas le destin qui nous a unis aujourd’hui face àface?

� Elève: Vous avez été instituteur, puis écrivain. Lequel de ces deux métiers préfé-rez-vous?

� Bottero: Le métier d’écrivain parce qu’il me donne une plus grande liberté d’action.Je n’ai pas d’horaires précis et je peux suivre mon inspiration.

� Elève: Qui a écrit votre biographie qui semble assez subjective et amusante?

� Bottero: Moi-même. Au début, mon éditeur avait écrit plusieurs biographies de moiqui semblaient froides et stéréotypées. Alors j’ai demandé la permission de les écriremoi-même.

� Elève: En parlant de votre métier d’instituteur, vous dites que vous avez étédresseur de monstres. D’après vous, les élèves sont-ils des monstres?

� Bottero: Ne croyez-vous pas que les élèves peuvent être des monstres même s’ils’agit parfois de monstres sympathiques?

� Elève: Vous avez écrit un roman qui s’intitule «Météroïte». Vous vous intéressezà l’astronomie?

� Bottero: Pas particulièrement. Mais, comme dans mon roman j’avais besoin d’unélément fantastique qui survient de l’extérieur, alors j’ai pensé à la Météroïte.

� Elève: Toujours dans ce roman, on trouve que vous avez, d’une part, les bons etles gentils tels «Mattéo» et «Naomie» et, d’autre part, les méchants comme lebuveur, le renifleur... pourquoi?

� Bottero: Vous savez, moi aussi j’ai été un petit garçon pas très fort qui aimait leswesterns et voulait se venger des méchants qui faisaient du mal aux autres. Alors jeme venge dans mes romans.

� Elève: Quel est le roman qui vous a influencé le plus?

� Bottero: Il s’agit du «Seigneur des anneaux» qui a été pour moi une révélation.

M. P. Bottero avec la Directrice et les enseignants.

Page 24: N° 53 Septembre 2011

24 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

� Elève: Le succès ne vousa-t-il pas tourné la tête?

� Bottero: Pas du tout, carbien que je sois aujourd’huiun écrivain connu, dont leslivres se vendent bien, je suisresté un homme très simplecar je viens d’un milieu trèsmodeste qui m’a permis degarder la tête sur les épaules.

� Elève: Avez-vous dirigédes ateliers d’écriture?

� Bottero: C’est une trèsbonne question. Non, je n’aijamais voulu le faire car jepréfère que les gens soiententièrement libres quand ils écrivent et suivent leur inspiration.

� Elève: Vous savez, quelquefois dans vos romans comme dans «Fils de sorcières»,vous vous adressez directement au lecteur et cela est peut-être gênant car decette façon vous lui rappelez qu’il s’agit d’une fiction alors qu’il étaitcomplètement plongé dans l’histoire.

� Bottero: Ecoutez, vous savez, mes jeunes lecteurs ont des goûts différents. Pour cetteraison j’adopte différentes techniques d’écriture. Il y en a ceux qui aiment le récit à la3ème personne, mais il y en a d’autres qui préfèrent l’intrusion de l’auteur, car celaleur donne l’impression de participer à l’action. Alors j’essaie de plaire à tout lemonde.

� Elève: Les couleurs de la 1ère de couverture de votre roman «Fils de sorcières»sont sombres alors que les couleurs devraient être chaudes car il s’agit de magie,d’ensorcellement.

� Bottero: Vous avez raison, mais pour la 1ère de couverture, je dois plaire à tous lesgoûts. Il y en a ceux qui, en évoquant la magie, ne pensent qu’à la magie noire, auxforces du mal. En plus, l’illustration, c’est de l’imagination de l’illustrateur et non pasde l’écrivain.

� Elève: Monsieur, nous avons passé un moment merveilleux en votre compagnieet nous vous en remercions. Pourriez-vous nous donner votre adresseélectronique pour qu’on puisse vous contacter?

� Bottero: Tout le plaisir a été pour moi. En ce qui concerne mon courriel, il est bondéde messages. Alors je vous donne celui de mon éditrice où vous pourrez me joindreplus facilement. En plus, quand je serai de retour chez moi, je vous enverrai descaisses qui contiennent certains de mes ouvrages comme cadeau à votre lycée.

L’initiative de M. Bottero fut accueillie par un fort applaudissement de la part desélèves qui lui ont souhaité un bon retour. Enfin, M. Bottero et son accompagnatrice sesont réunis avec la directrice et les enseignants de français. Ce fut une occasion deconnaître davantage la personnalité de l’auteur qui paraît partager certaines qualités avecses jeunes héros telles que la spontanéité, l’humour, l’enthousiasme et un sensd’ouverture au monde.

Mme la directrice, M. Bottero et les élèves.

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25 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

L’Épreuve de Français au Cycle Moyen

Dans le cadre des activités pédagogiques du CEDOP d’Achrafieh, une rencontreavec les enseignants des classes EB7 et EB8 a été organisée autour de la lectureméthodique d’un texte en vue de faciliter la compréhension globale du texte,d’aider les élèves et les enseignants en même temps à dégager le centre d’intérêtgénéral (ou axe global) ainsi que les outils d’analyse qui exploitent les sous-axes.En quoi consiste-t-elle? Quelle démarche doit-on adopter? Commentrelier «outils d’analyse» et «sous-axes» entre eux? Comment faire pour que cetravail converge vers l’axe global? Que faut-il voir dans chaque sous-axe? Com-ment formuler les questions, à la fin de ce travail méthodique?Toutes les réponses prévues vont être détaillées dans ce travail pratique animépar les intervenants du CEDOP sur un texte de Romain Gary intitulé «Sacrificematernel».

J’étais alors élève de quatrième au lycée de Nice et ma mère avait, à l’hôtel Négresco,

une de ces «vitrines» de couloir où elle exposait les articles que les magasins de luxe lui

concédaient; chaque écharpe, chaque ceinture ou chemisette vendue, lui rapportait dix

pour cent de commission. Parfois, elle pratiquait une petite hausse illicite des prix et

mettait la différence dans sa poche. Toute la journée, elle guettait les clients éventuels,

fumant nerveusement d’innombrables gauloises, car notre pain quotidien dépendait

alors entièrement de ce commerce incertain.

Depuis treize ans déjà, seule, sans mari, elle luttait ainsi courageusement, afin de

gagner, chaque mois, ce qu’il nous fallait pour vivre, pour payer le beurre, les souliers, le

loyer, les vêtements, le bifteck de midi- ce bifteck qu’elle plaçait chaque jour devant moi

dans l’assiette, un peu solennellement, comme le signe même de sa victoire sur

l’adversité. Je revenais du lycée et m’attablais devant le plat. Ma mère, debout, me

regardait manger avec cet air apaisé des chiennes qui allaitent leurs petits. Elle refusait

d’y toucher elle-même et m’assurait qu’elle n’aimait que les légumes et que la viande et

les graisses lui étaient strictement défendues.

Un jour, quittant la table, j’allai à la cuisine boire un verre d’eau. Ma mère était assise

sur un tabouret; elle tenait sur ses genoux la poêle à frire où mon bifteck avait été cuit. Elle

en essuyait soigneusement le fond graisseux avec des morceaux de pain qu’elle mangeait

ensuite avidement et, malgré son geste rapide pour dissimuler la poêle sous la serviette, je

sus soudain, dans un éclair, toute la vérité sur les motifs réels de son régime végétarien. Je

demeurai là un moment, immobile, pétrifié, regardant avec horreur la poêle mal cachée

sous la serviette et le sourire inquiet, coupable, de ma mère, puis j’éclatai en sanglots et

m’enfuis.

Romain Gary, La Promesse de l’aube, Gallimard, 1960.

Sacrifice maternel

Page 26: N° 53 Septembre 2011

26 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

� Méthode de travail

Objectif: Expliquer un texte de façon méthodique

– Changer les réflexes conduisant à une explication linéaire du texte.

– Prévoir un questionnaire en fonction des outils d’analyse mis en œuvre dans l’expli-cation.

� Déroulement

1- Présentation du schéma global de l’explication,Etablir la carte d’identité du texte, elle doit nous mener à l’élaboration d’un axeglobal de lecture qui traverse le texte tout entier, dégager ensuite la structure dutexte qui va scinder l’axe trouvé en sous-axes correspondant aux parties du texte,partir de là à la recherche des outils d’analyse qui convergent pour illustrer chacundes sous-axes déterminés.

2- Arrêt sur chacune des étapes (travaux de groupe, réflexion et mise en commun):

� a- établir la carte d’identité du texte

Le genre: roman autobiographique Le type: texte narratif

Le thème: la mère La tonalité: pathétique

– pour trouver le thème (ou indice récurrent constituant le centre du texte):Premièrement: partir de la question: de quoi s’agit-il dans le texte (d’unepersonne? d’un animal? d’un objet? d’un événement? d’une scène? d’unpaysage?)?Deuxièmement: trouver, en guise de réponse, un mot qui traverse le texte, souventrepris par des substituts

– pour trouver la tonalité: se demander quel est l’aspect dominant du thème qui estfortement montré dans le texte? trouver, en guise de réponse, un ensemble decaractéristiques propres à exprimer chez le destinateur une émotion ou un senti-ment ou à susciter chez le destinataire une perception ou une émotion particulière

– relier les éléments trouvés en une phrase cohérente l’auteur rapporte dans ses souve-

nirs la vie de privations que menait sa mère dont la révélation le bouleverse profon-

dément

� b- dégager la structure du texte en tenant compte de ce qui a précédé:Partir d’un indice formel pour trouver la structureLes connecteurs temporels divisent le texte en deux grandes parties: les

connecteurs duratifs et itératifs figurent exclusivement dans les deux premiers

paragraphes (alors = durant cette période .depuis treize ans déjà, chaque jour)

alors que les connecteurs ponctuels récurrent dans les deux paragraphes suivants.

Nous nous trouvons ainsi devant deux parties:

� 1. une vie de privations

� 2. une révélation bouleversante

les titres constituent deux sous-axes qu’il s’agit de vérifier en recourant aux divers

procédés mis en œuvre par l’auteur; ils seront les outils d’analyse à étudier.

� c- Recherche des indices (outils lexicaux, grammaticaux, stylistiques etrhétoriques)

Pour chacune des parties du texte on vérifie la présence, dans les outils d’analysecités, d’indices qui justifient le sous-axe trouvé:

Une vie de privations peut être démontrée à travers:

Page 27: N° 53 Septembre 2011

27 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

� les champs lexicaux repérer ceux du commerce (exposait, articles, rapportait,

commission, hausse des prix, commerce, gagnait)

de l’instabilité (vitrines de couloir, concédaient, guettaient les clients, éventuels,

dépendaient de, commerce incertain)

de la lutte (luttait, courageusement, victoire, adversité,)

établir une relation entre les champs lexicaux relevés

� les indices grammaticaux:la nature des verbes (verbes d’action)les temps des verbes (imparfait duratif: longue période de privations, imparfait

itératif: persévérance dans la lutte)

l’usage des négations (restrictives «n’aimait que...», sémantiques «strictement

défendue, refusait»

le discours rapporté (discours indirect «elle m’assurait qu’elle a n’aimait que leslégumes... défendue» rapporte le mensonge pieux de la mère) l’emploi de la phraseincise avec tournure emphatique «-ce bifteck» prolongé par les expansions du

nom... ce qui met en valeur le sacrifice de la mère et fait ressortir l’aboutissement

de la lutte

� les figures de style: l’énumération l.8 montre la solitude de la mère

l.9 et l. 10 les besoins auxquels il faut faire face

la comparaison l.11 et l.13 montre l’acharnement de la mère

à assurer le maximum à son fils

Une révélation bouleversante peut être vérifiée à travers les indices suivants:

� le champ lexical de révélation «dissimuler, je sus, dans un éclair, la vérité, motifs

réels, mal cachée

une grille lexicale à remplir comme renfort du champ lexical:

Actions de la mère Réactions de l’enfant

Essuyait soigneusementmangeait avidementgeste pour dissimuler

Je demeurai immobileregardant avec horreurJ’éclatai en sanglotsm’enfuis

� grammaire:

– valeurs de l’imparfait dans la deuxième partie: descriptif était assise, duratif:tenait, essuyait, mangeait

– valeurs du passé simple: actions ponctuelles j’allai, je sus et successives

demeurai, éclatai, m’enfuisNB: nature des verbes (action déplacement, connaissance opinion, action)

� syntaxe:

– construction de la phrase: étudier la construction de la phrase «elle tenait sur...

végétarien, l’effet obtenu par sa prolongation

� gradation: immobile, pétrifié; rendre la violence du choc ressenti

� 3- Formuler des questions sur les points qui ont fait l’objet de l’étude.

Equipe de l’Unité de Français au cycle moyen

DOPS-MEES

Page 28: N° 53 Septembre 2011

28 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

Epreuve de Physique

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29 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

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31 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

Page 32: N° 53 Septembre 2011

32 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

Page 33: N° 53 Septembre 2011

33 __________________________________________________________________________ FICHES PRATIQUES

Page 34: N° 53 Septembre 2011

34 ________________________________________________________________ DOSSIER PRIMAIRE DOPS-MEES

Dans le cadre de “Beyrouth capitale Mondiale du livre”, le

17ème salon du livre francophone eut lieu au BIEL entre le 28

octobre et le 7 novembre 2010.

Comme chaque année, les enfants du secteur public attendent

avec impatience la visite des écrivains et des personnalités invités

par le service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade

de France.

Cette année, un Sénateur français et huit auteurs et

illustrateurs sont venus à la rencontre des élèves et des enseignants.

Puisque le secteur public n‘a pas de facilités de déplacement, les

auteurs et illustrateurs ont eu l’amabilité de se déplacer eux-mêmes

dans les écoles officielles accompagnés par les conseillers

pédagogiques de la DOPS.

Ce dossier se propose de rendre compte de l’importance des

activités menées par les conseillers pédagogiques de l’Unité de

Français à l’Orientation Pédagogique et Scolaire- MEES dans les

écoles publiques. Ce travail de longue haleine s’inscrit dans la

stratégie éducative des curricula qui vise à former un citoyen

libanais aux niveaux: linguistique, culturel, social et humain.

Cinq rencontres sont retenues dans ce dossier:

– Visite d’un auteur francophone Magdalena Guirao Jullien à

l’école Mohammad Chamel - Beyrouth

– Visite du Sénateur Adrien Gouteyron à l’école officielle

Elias Abou Chabaké - Zouk Mikael

– Rencontre avec l’auteur Vincent Cuvellier à l’école

officielle de Zokak El Blatt

– Visite d’un auteur jeunesse francophone M. Stéphane

Daniel à l’école officielle Salma Sayegh

– Rencontre avec un auteur jeunesse M. Mario Ramos à l’école

officielle de Jal el Dib.

Activités... Rencontres... Visites

Page 35: N° 53 Septembre 2011

35 ________________________________________________________________ DOSSIER PRIMAIRE DOPS-MEES

«C’est le plus beau jour de ma vie!». Cette ex-clamation d’une élève de l’école MohammadChamel résume l’ambiance qui a régné dans laclasse de EB5 lors de la visite de l’auteurMagdalena Guirao Jullien. Cet événementremarquable marquera la vie scolaire desapprenants.

Ce projet pédagogique fut organisé et suivi parune équipe d’enseignants, dynamique et dévouée,et encadré par Madame Faten Edelbi, directrice del’école et Madame Liliane Maalouf, conseillèrepédagogique à la D.O.P.S

Madame Rana Hussami, enseignante defrançais au Cycle 1 a collaboré aussi par la motiva-tion de ses élèves à la réception de cette jeuneécrivaine. Madame Manal Al Jamal a pris le soinde rendre ces rares moments inoubliables grâce àson caméscope qui a enregistré toute la visite.

Les élèves qui ont déjà lu quelques unes desœuvres de l'auteur la reçoivent royalement. Ils sesont préparés à cette rencontre avec leur jeuneenseignante Madame Zakia Berjiawi aussimotivée que ses élèves: Ils ont dessiné lespersonnages de ses livres et les ont collés tout lelong du chemin qu’elle allait suivre. Ils ont choisiles héros de ses œuvres, ont inventé et joué une pe-tite saynète intitulée «Le cocktail de Magdalena».

Le plus impressionnant dans cet événementhors du commun fut l’inauguration de la BCD. Lesenfants y attendaient Magdalena assis par terre,avec les chapeaux des souris sur la tête qu'ils ontconfectionnés eux-mêmes pour cette occasion),comme dans l’une de ses œuvres. Les enfants ontpris leur rôle comme réalité et sont allés jusqu’aubout. Ils ont interrogé Magdalena avec beaucoupd'aisance. Ils sont allés même jusqu’à lui donnerdes conseils.

L’un des élèves de EB5 Omar Ayoub, luiraconta un petit conte qu’il avait inventé toutsimplement pour lui faire plaisir. C’était un vraiconte «Gogo l’escargot». Un enthousiasme sigrand a rendu le conte merveilleux. Magdalenan’en revenait pas.

Visite d’un auteur francophoneMagdalena Guirao Jullien

à l’École Mohammad Chamel - Beyrouth

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Omar Ayoub avait participé au «Souk du conte» au théâtre Monot, organisé par lesecteur public et privé en collaboration avec le CCF le 19 février 2011. Il raconta sonpropre conte avec d’autres élèves initiés à l’art de conter. Magdalena, leur avoue le secretde dessiner une sorcière.

La visite fut clôturée par une dédicace sur l’inventaire de la B.C.D et un cocktailauquel les enfants ont participé.

Liliane MAALOUF

Conseillère pédagogique, Unité de Français au Primaire

DOPS-MEES

Gogo L’escargot

Dans un village nommé Cocoi vivait gogo un gentil petit escargot

Gogo est tout le temps malheureux, chaque fois qu’il joue à la course avec sescamarades il est le dernier.

Un jour qu’il était en train de pleurer dans sa chambre, un belle fée lui apparaît.

“Quel est ton vœu le plus cher?”, lui dit-elle

Gogo, les larmes aux yeux, répond “je ne veux plus ma carapace car elle merend trop lent et je suis toujours le dernier quand je joue avec mes amis.

Le lendemain matin, gogo se réveille, très léger, il se rend compte de ladisparition de son poids lourd, et Hop! Il court chez ses amis pour tester sarapidité.

Une semaine après, Gogo n’est plus aussi enthousiaste. Ses amis ne veulentplus jouer avec lui car il est toujours gagnant.

Donc, il n’a pas seulement perdu sa carapace mais ses amis aussi.

Désespéré, il retrouve la fée dans sa chambre: “pourquoi tu pleures encore?”,l’interroge-t’elle.

“Mes amis ne veulent plus jouer avec moi car quand nous jouons à la course jesuis toujours le premier. Je veux reprendre ma carapace si c’est possible car j’aidécouvert qu’elle est la raison de mon amitié et qu’elle me porte chance.”

Le jour suivant, Gogo se réveille avec sa carapace sur le dos, il court vite chezses copains en criant: “Mes chers amis, venez me rejoindre à la course, j’ai bienappris la leçon, ce n’est pas nécessaire de gagner un jeu, il vaut mieux gagner desamis.”

Depuis ce jour Gogo est très fier de ce que la nature lui a offert.

Et comme ça.

Mon histoire est terminée.

Elle est passée par la cheminée.

Omar AYOUB

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Visite du Sénateur Adrien Gouteyronà l’école officielle Elias Abou Chabaké- Zouk Mikael

� Accueil

Les élèves ont accueilli le Sénateur dansla cour de l’école en chantant l’Hymne Na-tional du Liban et la Marseillaise. Devantcet accueil chaleureux le Sénateur n’a paspu cacher son émotion.

Jeudi le 9 Décembre 2010 n’était pas une journée comme les autres. Cette dateva bientôt marquer la mémoire des élèves de l’école officielle Elias AbouChabaké. L’événement était la visite du Sénateur français AdrienGOUTEYRON.Avant une semaine, l’école s’est mobilisée à préparer cette visite: le corpsadministratif, le corps enseignant, la documentaliste et les élèves.A 9h 15, le Sénateur est arrivé accompagné de M. Aurélien LE CHEVALIER,attaché culturel à l’Ambassade de France à Beyrouth et de son assistante MmeAnne Cécile. Etaient présents M. Didier COLLETIN, conseiller pédagogique duCCF de Beyrouth et Bernadette TABET, conseillère pédagogique de l’Unité defrançais à la DOPS de Beyrouth.

� Passage à la direction

Dans un second temps, les visiteurs ontété reçus au bureau de la directrice qui, àtravers une brève allocution, a valorisé lesoutien de la France pour le Liban:

Monsieur le Sénateur

Nous sommes très honorés de vous

accueillir dans notre école. Nous sommes

conscients de l’importance d’apprendre à

nos élèves la langue française comme une

ouverture sur un monde culturel riche en

valeurs humaines.

Ainsi, grâce à la coopération MCFL–

DOPS, nous avons pu installer plusieurs stratégies

pour familiariser nos élèves avec cette langue dont

le projet d’établissement. Et qui dit «projet» dit

«enjeu». Nous avons pu réaliser nos objectifs

malgré les contraintes. Merci pour votre appui qui

nous a permis d’avancer et d’améliorer le statut de

la langue française dans notre école.

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� Passage à la BCD

Le Sénateur s’est attardé devant les illus-trations exécutées par les élèves portant lesymbole des ponts liant le Liban et la France.

La documentaliste Melle RamonaKhoury et les élèves ont accueilli leSénateur dans la BCD. Ils ont présenté lesprojets réalisés. Le Sénateur a valorisé etapprécié le dynamisme des élèves et leurmotivation. La documentaliste lui a offertdes posters représentant quelques siteshistoriques du Liban. Dans ce cadre, etparce qu’il connaît bien le Liban, il aévoqué l’histoire de «Moussa» qui, grâceà sa motivation et sa persévérance aconstruit le château de Moussa à Deir ElKamar. Les élèves lui ont offert des pâtesd’amande considérées parmi les délicestraditionnels de Zouk Mikael.

� Passage dans les classes

Questionnement des élèves au sujetde l’apport de la langue française à leurintérêt et leurs besoins.

S: Est-ce que vous aimez la languefrançaise?

E: Oui, j’aime lire des contes en français.

E: Etant Sénateur, quelles sont vos fonctions?

S: C’est comme le député chez vous, je m’oc-cupe des lois.

En signe de remerciement, le Sénateur a offert,de sa part, deux cadeaux symbolisant la région deLuxembourg et le Sénat. En plus, il a proposé delui transmettre une liste des besoins des fondsdocumentaires de la BCD.

Avant les adieux, il a écrit un petit mot sur leregistre de l’école pour apprécier l’accueil chaleu-reux de la part de l’administration, du corpsenseignant et des élèves. Il a avoué avoir gardé detrès bons souvenirs de cette visite à l’école EliasAbou CHABAKE.

Bernadette TABET

Conseillère pédagogique,

Unité de Français au Primaire

DOPS- MEES

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Rencontre avec l’auteur Vincent Cuvellierà l’École Officielle de Zokak El Blatt

I- Préparation de larencontre

� Présentation des quatre al-bums:� «Le grand secret»

� «Tu parles Charles»

� «La nuit de mes neuf ans»

� «L’enfant qui grandissait»

� Etude de la 1ère et de la 4ème decouverture de chaque album:Travail de groupes.

– Déroulement: Travail autour del’album «le grand secret»

� 1ère lecture magistrale de l’al-bum

� Compréhension globale à traversdes questions et des repré-sentations

� Lecture des illustrations (per-sonnages, cadre, couleurs, ex-pressions…)

� Compréhension détaillée àtravers des questions cibléestelles que:

� Qui sont les personnages del’album?

� Où l’action se déroule-t-elle?

Le 1/11/2010, une rencontre pas comme lesautres entre les élèves de la classe de EB5 del’école officielle de Zokak El Blatt avec l’auteurVincent Cuvellier, a réussi à joindre l’utile àl’agréable. L’activité fut organisée par ladirectrice Samar Haidar, la coordinatrice de lalangue française au P1 et P2 Souheir Awada etla documentaliste Amale Hmédé. Elle futégalement encadrée par la conseillèrepédagogique Fatmé Dakroub de la DOPS.

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� Comment les événements se suc-cèdent-ils?

� Quel sentiment envahit le cœur dePablo (le personnage principal)?

� Quel était son secret?

� 2ème lecture magistrale

� Expression orale et expression écrite.Consignes:

� Raconter l’histoire en bande dessinée

� Proposer une autre fin à l’album

� D’après la lecture de l’album,imaginer et dessiner le portrait del’auteur avant de le rencontrer.

II- La rencontre

� Présentation de l’auteur et des élèves� Carte d’identité de l’auteur

� Présentation de l’auteur et de sa famille

� Commentaire de l’auteur sur lesprénoms arabes

� Commentaire des représentations:l’auteur est surpris par les dessins deson portrait imaginé par les élèves.

� Autour de l’album– Discussion avec l’auteur autour de

l’album– L’auteur a incité les élèves à la lecture– Questions spontanées posées par les

élèves à l’auteur:� Peux-tu nous parler de ton pays?

� Aimes-tu les animaux? Lesquels?Pourquoi?

� Combien d’albums as-tu écrits?

� Exerces-tu un autre travail?

� DivertissementA la fin, les élèves et l’auteur ont chanté

ensemble dans une ambiance ludique et gaie.

Conclusion

L’impact de cette activité a marquél’attitude des élèves à plusieurs niveaux:pédagogique, culturel, linguistique et social.

Les élèves étaient très motivés; ils ont réagi librementsans timidité, et se sont exprimés spontanément devantl’attitude de l’auteur mis à genoux pour les divertir enlisant et en chantant.

De sa part, l’auteur, habitué à travailler avec les en-fants, a manifesté son ravissement de rencontrer un pub-lic francophone en dehors de la France, intéressé par ses

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albums. De plus, Cuvellier aexprimé son admiration pour laville de Beyrouth et surtout sesanciennes ruelles.

Notons que ce genre d’activitéculturelle n’est pas nouveau pourles élèves. Avant deux ans, uneéditrice de l’édition «Actes Sud Ju-nior» a rencontré les élèves de cetétablissement. Ils ont travaillé undocument scientifique «l’Eau à Pe-tits Pas» qui traite les problèmes dela pollution de l’eau et y proposedes solutions.

La directrice de l’école et lesparticipants à cette activité ontremercié M. Cuvellier pour sa visitefructueuse. De sa part, l’auteur amanifesté sa satisfaction enversl’intérêt qu’accorde l’école à lafrancophonie.

Fatmé DAKROUB

Conseillère pédagogique,

Unité de Français au Primaire

DOPS- MEES

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Visite d’un Auteur Jeunesse FrancophoneM. Stéphane Daniel à l’École Officielle Salma Sayegh

Description du projet:

– Objectifs de la visite: Rencontrer un auteur.

– Le public visé: les élèves de la EB5 et EB6

– Les enseignantes concernées: Mme Reineghayss (EB6); Mme Nadine Dandach (EB5);Mme Carole Azar (art plastique); La coor-dinatrice Mme Amal Dagher; La documen-taliste Mme Noha Ghanem

– Encadrement du projet: Elham Farhat,Conseillère pédagogique, DOPS - MEES

� Première réunion le mardi 12/10/2010

Objectif: lancer le projet

Rencontre avec la directrice Mme Gharios etles enseignantes de français pour les motiver et lessensibiliser au projet à travers la distribution d’undocument détaillant la biographie et labibliographie de l’auteur ainsi que trois de sesouvrages: «Un amour de perroquet», «le chevalier

têtenlère» et «le fils du chevalier têtenlère».

Ensuite on a procédé à la planification despistes de travail concernant la présentation del’auteur, la production des illustrations ainsi que laréalisation d’une pièce de théâtre.

� Deuxième réunion le vendredi

22/10/2010

– Suivi du projet.

– Visite de classes.

– Choix des animations autour des livres.

– Présenter l’auteur et les mentions d’un livre.

– Une approche globale des livres.

– Produire des illustrations et des slogans incitantà lire un livre.

– Inventer une autre fin à l’histoire.

– Présenter oralement le livre lu à toute la classe.

– Jouer une scène à partir d’un livre intitulé «unamour de perroquet».

– Préparer un questionnaire sur ce quisouhaiterait savoir sur l’auteur (par les deuxclasses).

– Rencontrer les élèves des deux classes (EB5 etEB6 pour les écouter et les motiver.

– Visite de la B.C.D pour la réorganiser et ladécorer pour la rencontre.

� Troisième réunion le vendredi

29/10/2010

Objectifs: Suivi du travail

– Animation autour des livres dans les classesde EB5 et EB6

– Entrainement des élèves à la bonneprononciation, l’articulation, les gestes, lesmimiques, afin de leur donner le gout de lalecture et de l’écriture.

Tout ce travail effectué se caractérise par le re-spect des composantes narratives (schémanarratif, temps verbaux, indicateurs spatio-temporels, suite d’un récit …) et vise à développerchez l’élève les compétences fondamentales de la

Découvrir le visage qui se cache derrière les pages d’un livre c’est comme sil’on rentrait dans les coulisses d’un théâtre. Et présenter cette personne enchair et en os à nos jeunes élèves c’est les rapprocher du domaine de la lec-ture et de la littérature et, en même temps, respecter leur intelligence.Dans cette perspective, nous avons eu l’honneur de recevoir M. StéphaneDaniel le vendredi 5 novembre 2010 à l’école officielle Salma Sayegh.

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langue en fonction des objectifs fixés dans le cur-riculum libanais et qui sont:

– Lire et comprendre un récit.

– Rédiger un récit.

– Écrire une suite ou une fin

– S’exprimer oralement.

– Ecrire un texte descriptif.

Ce travail intellectuel s’est accompagné d’untravail artistique qui représente d’une part desdessins surveillés par Mme Carole Azar et, d’autrepart, des pancartes et des slogans exprimant desréflexions tirées au conte leur même.

� 4ème réunion, mardi 2/11/2010

� Première partie:

– Écouter et évaluer tous les élèves

– Sélectionner les meilleurs.

– Choix des illustrations

– Organisation des animations en prenant enconsidération le temps consacré à chaqueactivité.

�Deuxième partie:

Répétition générale

– Proposer des activités de pratique de la lec-ture à haute voix pour le théâtre.

– Faire des exercices de lecture concernantl’intonation et la bonne articulation.

– Elargir les possibilités d’expression afin decapter l’attention des auditeurs.

– Dernières recommandations adressées auxapprenants concernant leur conduite et leurcompétence de l’écoute.

La joie et la gaité des élèves et des enseignantesfurent remarquables dans cette journée.

� 5ème réunion, le jour de la rencontre

M. Stéphane Daniel est arrivé accompagné deM. Didier Colletin, conseiller pédagogique auC.C.F et de Mme Elham Farhat.

L’auteur fut accueilli par les élèves de EB5 etEB6 chantant l’hymne national libanais à la portede l’école où une élève lui offre un bouquet de

fleurs. Emu, il s’est dirigé vers la salle où va sedérouler la rencontre. Tous les élèves y sont réunisavec l’équipe enseignante et l’événement s’estdéroulé.

– Une chanson est présentée en arabe par lesélèves de EB5 Et EB6 pour souhaiter labienvenue à M. Stéphane Daniel.

– Un mot d’accueil fut adressé par lacoordinatrice Mme Amal Dagher pour leremercier.

– Une projection power point sur la biographieet la bibliographie de l’auteur préparé parMme Noha Ghanem et les élèves de EB6 etprésentée par Sina Reslan et georgis Magne.

– Un poème préparé et présenté par JoelleSarkis (EB5).

– Une scène de théâtre tirée de l’œuvre «unamour de perroquet» fut présentée par laclasse de EB6: Sina Reslan, Jana Al Bacha,Geortio Mayné, Omar Rida, Hassan AlBacha, Abbas Al Ali, Elie Samarani.

– Une autre fin à l’histoire «un amour deperroquet» fut préparée par les élèves deEB5: Layale Baydoun, Maribelle Markos,Ahmad Farroukh et Joelle Chaaya.

– Résumé de l’histoire «le fils du chevaliertêtenlère» (EB6) Chantal fliper, MoustaphaBaydoun.

– Une vingtaine de questions étaient poséespar les élèves des deux classes auxquellesl’auteur a répondu avec joie.

– Enfin pour clôturer un mot très encourageantainsi que des félicitations aux élèves et auxenseignantes qui ont collaboré à ce projet,furent adressés par l’auteur ému par tout cetravail. En quittant la salle, il a admiré les il-lustrations et les slogans qui l’ont reçu tout lelong des couloirs.

Enfin, cette rencontre fut clôturée par un buffetoffert en l’honneur de l’auteur où des souvenirssont offerts à M. Daniel en guise de remerciement.

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“Je suis reçu comme un prince”s’exclama l’auteur accompagné de

M. Didier colletin

Les élèves des classes EB5- EB6 luiprésentent une chanson en arabe

Le cèdre, emblème du Liban, offert parMme Gheiss au nom des élèves

de la classe EB6

La petite Joëlle toute fière de son talent.

Scène de théâtre présentée par la classe EB5 tirée de l’oeuvre “un amour de perroquet”.

Le parchemin résumant “têtenlère”. Projection power point sur la biographieet la bibliographie de l’auteur.

Mario Ramos répondantaux questions des enfants.

M.Didier Colletin, Mme Amale Dagher,Mme Jasmin Gharios, M.Stephane Daniel,

Mme Elham Farhat.

Cadeau offert par l’école:le drapeau libanais.

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Dédicaces

Elham FARHAT

Conseillère pédagogique,

Unité de Français au Primaire

DOPS- MEES

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Rencontre avec un Auteur Jeunesse M. Mario Ramosà l’École Officielle de Jal el Dib

Description du projet:

– Objectif de la visite: Rencontrer un auteur.

– Date: Lundi 1 Novembre 2010

– Le public visé: Elèves de EB5 et EB6

– Les disciplines concernées: Languefrançaise à l’oral et à l’écrit et Artsplastiques

– Les enseignantes concernées: La coor-dinatrice Mme May Izhaya, Mme Vina Elkadi (EB6), Mme Viviane El-Helou (EB5),la surveillante Mme Jacqueline El Helou, etl’appui du directeur M. Nassib Abou Jamra

– Encadrement du projet: Elham Farhat,Conseillère pédagogique, DOPS - MEES

– Durée: trois semaines de travail et de suividu 11/10/2010 - 1/11/2010.

– Date d’échéance: le 1 Novembre 2010.

Les compétences visées:

L’élève doit être capable de:

– Ecouter, lire et raconter des histoires

– Elaborer des activités créatives autour deshistoires

– S’approprier une histoire et la «dramatiser»

– Savoir faire un résumé, imaginer une suiteou une autre fin à l’un des romans del’auteur.

– Ecrire à la manière de... tout en respectant lenarrateur, les temps du récit, les lieux et lespersonnages

– Savoir utiliser le schéma narratif et actanciel

– Mimer ou jouer une scène (marionnette àpartir d’un Album «je suis le plus fort»

– Illustrer un épisode ou dessiner lespersonnages du récit.

Dans le cadre du projet «Former des enfants conteurs», l’école Jal-El-Diba reçu l’auteur jeunesse M. Mario Ramos.En effet, le conte est un genre littéraire à part entière dont l’apprentissagepermettra aux élèves de réaliser des activités en relation avec lesapprentissages scolaires définis par les curricula.La pratique du conte ne saurait se limiter à la lecture ou à la productionpar écrit. L’oralité doit demeurer le support privilégié des histoires quideviennent alors un moyen pédagogique intéressant pour développer lamaîtrise de l’ensemble des composantes linguistiques.

Biographie de Mario Ramos faite par la classe EB6

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– Savoir poser des questions et écouterles réponses (préparer un question-naire sur ce qu’on souhaiterait savoirsur l’auteur).

L’événement

Le grand jour arrive. Tout est bien décorédepuis les escaliers jusqu’aux couloirs.Toute l’école est en fête surtout les élèves deEB5 qui attendent avec leurs enseignantesdans la grande salle pour accueillir l’auteur.Tout est prêt: les affiches et les slogans, lesillustrations représentant la 1ère decouverture des albums, les personnages deshistoires, les portraits de l’auteur imaginéspar les élèves et les marionnettes. Lesélèves enthousiasmés attendent impa-tiemment l’arrivée de M. Ramos.

Arrivés à 12.30 nous sommes accueillispar le directeur, les surveillantes et lesenseignantes. À la porte de l’école, un grandbouquet de fleurs est offert à l’auteur par unejeune élève.

Portrait de l’auteurfait par leportraitisteen herbeHadi Badawi EB6

Citations extraites des livres de Ramos bricolées et illustréespar les élèves de EB5

Nuno Le Petit Roi illustré par les élèves de la EB6 et EB5

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Accompagné de l’inspecteur M. Mchaylihtout le monde se dirige vers la grande salle etl’événement a commencé:

– Un mot d’accueil fut adressé à l’auteurpar la coordinatrice Mme May Izhaya

– Une scène de marionnette interprétantl’un des albums de l’écrivain «Je suis le

plus fort» a été présentée par les élèvesde EB6 et EB5 sous la supervision deMme Nina el kadi.

– Les élèves de EB6 ont inventé unehistoire «Je suis le plus gentil» à lamanière de Ramos et lui ont offert lelivre illustré et relié en guise de cadeau.L‘auteur ébahi par ce travail excep-tionnel a promis de l’éditer.

– Lecture de l’histoire par un élève deEB6.

– Les livres de cet auteur ont élargil’imagination des élèves qui ont eul’idée de trouver d’autres fins à un de seslivres «Nuno le petit roi». Un élève araconté l’histoire initiale et trois autresont lu la fin qu’ils ont inventée.

– Finalement une discussion intéressantea animé la salle, déclenchée par lesquestions préparées à l’avance par lesélèves sur la biographie et la biblio-graphie de cet auteur qu’ils ont aimé àtravers ses histoires.

– Enfin, Mario Ramos a raconté une bellehistoire aux élèves, les a félicités et les aencouragés à lire.

– Un cocktail a clôturé la rencontre enprésence de tous.

L’auteur portant fièrement le cèdre duLiban dans ses bras quitte l’école à 14.30souriant en voyant son portrait imaginé par lesélèves avant sa rencontre. Il remercia tout lemonde pour le joli cadeau et pour cettejournée inoubliable.

Je Suis Le Plus Beau

Je Suis Le Plus Fort

Elham Farhat

Conseillère pédagogique, Unité de Français au Primaire

DOPS-MEES