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1 HMA 1951574 La naissance de la musique baroque allemande. Schein fut l’un des plus illustres prédécesseurs de Bach à Saint-Thomas de Leipzig. Son œuvre, longtemps éclipsée par la stature historique de son contemporain Schütz, s’impose aujourd’hui comme l’un des joyaux du répertoire spirituel protestant. Composées “à la manière d’un madrigal italien”, les fameuses Fontaines d’Israël ont su apporter aux textes de l’Ancien Testament une vision musicale extraordinairement pertinente et diversifiée : cette manière de mettre au service de la musique sacrée de langue allemande toute une panoplie de moyens venus directement d’Italie atteint ici une justesse inouïe ! Johann Hermann Schein (1586-1630) Les Fontaines d’Israël Madrigaux spirituels pour 5 ou 6 voix et basse continue La fonction de cantor à Saint-Thomas de Leipzig est spontanément associée au nom de Jean-Sébastien Bach, qui y passa toute la fin de sa vie, de 1723 à 1750. Son activité de compositeur et de directeur musical constitue en fait le couronnement de deux siècles de cantorat à Leipzig, non exempts de noms illustres. Un de ses plus fameux prédécesseurs fut sans conteste Johann Hermann Schein (1586-1630), qui occupa la fonction à partir de 1616 jusqu’à sa mort prématurée. Schein développa à Leipzig une étonnante activité musicale, dont on peut mesurer l’étendue dans pas moins de dix volumes édités de son œuvre. Il se révéla en outre comme un grand maître dans tous les genres musicaux de l’époque, tant instrumentaux que vocaux. Influencé par l’Italie et par l’esprit du madrigal, il avait également beaucoup d’aisance dans le domaine de la chanson profane allemande d’inspiration amoureuse ou étudiante, mais aussi dans ceux de la canzona instrumentale et du motet, qu’il soit en latin ou en allemand. C’est dans l’avant-propos du Banchetto musicale, son recueil de danses paru à Leipzig en 1617, que Schein formulait son credo musical. Il y écrit qu’il entend composer “pour servir la méditation et la dévotion chrétienne lors de la célébration de services religieux, mais aussi pour apporter un peu de divertissement lors de réunions entre honnêtes gens”. En d’autres termes, son intention musicale était au service tantôt de la liturgie, tantôt du monde profane en quête d’agrément et de délassement “décents”. Ces deux répertoires devaient ainsi constituer toute la pratique musicale terrestre, envisagée sous cet angle comme un avant- goût de la perfection de la musique céleste, expression perpétuelle de la louange à Dieu. Dans cette échelle hiérarchique, la musique religieuse se trouvait au sommet, mais la musique profane n’était en aucune façon exclue, puisqu’elle avait sa place dans l’ordre du monde. Dès lors, on ne s’étonnera guère que la musique religieuse ait recouru à des méthodes de composition issues du répertoire profane : le message spirituel devant être transmis avant tout avec un maximum de conviction, les premiers compositeurs baroques n’hésitèrent pas à mettre au service de leur idéal religieux les plus récentes inventions issues des nouvelles tendances de la musique profane. Les compositeurs allemands d’obédience protestante se montrèrent tout particulièrement réceptifs à l’égard des nouveautés venues d’Italie. Johann Hermann Schein fut parmi les premiers à adhérer avec enthousiasme à ces techniques de composition, bien qu’il n’ait pas étudié à Venise comme avait pu le faire son ami Heinrich Schütz… Mais il faut dire que ce répertoire “moderne” italien était déjà largement diffusé en Allemagne, notamment depuis la parution à Francfort (1609) du premier recueil de musique sacrée soliste avec basse continue, les Cento concerti ecclesiastici (1602) de Lodovico Viadana (c.1560-1627). Que Schein ait ajouté au titre de son propre recueil “Fontaine d’Israël” (Fontana Israel, Israelis Brünnlein) l’indication suivante : “auf einer italian madrigalische Manier” (à la manière d’un madrigal italien) n’est pas étonnant : il faisait une référence explicite au genre par excellence de la musique profane italienne du XVI e siècle, véritable laboratoire d’expérience des compositeurs en matière d’expression musicale des images et des émotions dictées par le texte. On sait à quel point ce besoin d’expression s’est intensifié au début de l’époque baroque, jusqu’à une profonde remise en cause des règles de composition propres à la polyphonie de la Renaissance. Cet accroissement de l’affect passait par des intervalles mélodiques inhabituels, des contrastes rythmiques extrêmes et des “dissonances” strictement défendues jusqu’alors…

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HMA 1951574

La naissance de la musique baroque allemande.

Schein fut l’un des plus illustres prédécesseurs de Bach

à Saint-Thomas de Leipzig. Son œuvre, longtemps éclipsée

par la stature historique de son contemporain Schütz,

s’impose aujourd’hui comme l’un des joyaux du répertoire

spirituel protestant. Composées “à la manière d’un

madrigal italien”, les fameuses Fontaines d’Israël ont su

apporter aux textes de l’Ancien Testament une vision

musicale extraordi nairement pertinente et diversifiée  :

cette manière de mettre au service de la musique sacrée

de langue allemande toute une panoplie de moyens venus

directement d’Italie atteint ici une justesse inouïe !

Johann Hermann Schein (1586-1630)

Les Fontaines d’Israël

Madrigaux spirituels pour 5 ou 6 voix

et basse continue

La fonction de cantor à Saint-Thomas de Leipzig est spontanément associée au nom de Jean-Sébastien Bach, qui y passa toute la fin de sa vie, de 1723 à 1750. Son activité de compositeur et de directeur musical constitue en fait le couronnement de deux siècles de cantorat à Leipzig, non exempts de noms illustres. Un de ses plus fameux prédécesseurs fut sans conteste Johann Hermann Schein (1586-1630), qui occupa la fonction à partir de 1616 jusqu’à sa mort prématurée. Schein développa à Leipzig une étonnante activité musicale, dont on peut mesurer l’étendue dans pas moins de dix volumes édités de son œuvre. Il se révéla en outre comme un grand maître dans tous les genres musicaux de l’époque, tant instrumentaux que vocaux. Influencé par l’Italie et par l’esprit du madrigal, il avait également beaucoup d’aisance dans le domaine de la chanson profane allemande d’inspiration amoureuse ou étudiante, mais aussi dans ceux de la canzona instrumentale et du motet, qu’il soit en latin ou en allemand.C’est dans l’avant-propos du Banchetto musicale, son recueil de danses paru à Leipzig en 1617, que Schein formulait son credo musical. Il y écrit qu’il entend composer “pour servir la méditation et la dévotion chrétienne lors de la célébration de services religieux, mais aussi pour apporter un peu de divertissement lors de réunions entre honnêtes gens”. En d’autres termes, son intention musicale était au service tantôt de la liturgie, tantôt du monde profane en quête d’agrément et de délassement “décents”. Ces deux répertoires devaient ainsi constituer toute la pratique musicale terrestre, envisagée sous cet angle comme un avant-goût de la perfection de la musique céleste, expression perpétuelle de la louange à Dieu. Dans cette échelle hiérarchique, la musique religieuse se trouvait au sommet, mais la musique profane n’était en aucune façon exclue, puisqu’elle avait sa place dans l’ordre du monde. Dès lors, on ne s’étonnera guère que la musique religieuse ait recouru à des méthodes de composition issues du répertoire profane : le message spirituel devant être transmis avant tout avec un maximum de conviction, les premiers compositeurs baroques n’hésitèrent pas à mettre au service de leur idéal religieux les plus récentes inventions issues des nouvelles tendances de la musique profane.Les compositeurs allemands d’obédience protestante se montrèrent tout particulièrement réceptifs à l’égard des nouveautés venues d’Italie. Johann Hermann Schein fut parmi les premiers à adhérer avec enthousiasme à ces techniques de composition, bien qu’il n’ait pas étudié à Venise comme avait pu le faire son ami Heinrich Schütz… Mais il faut dire que ce répertoire “moderne” italien était déjà largement diffusé en Allemagne, notamment depuis la parution à Francfort (1609) du premier recueil de musique sacrée soliste avec basse continue, les Cento concerti ecclesiastici (1602) de Lodovico Viadana (c.1560-1627). Que Schein ait ajouté au titre de son propre recueil “Fontaine d’Israël” (Fontana Israel, Israelis Brünnlein) l’indication suivante : “auf einer italian madrigalische Manier” (à la manière d’un madrigal italien) n’est pas étonnant  : il faisait une référence explicite au genre par excellence de la musique profane italienne du xvie siècle, véritable laboratoire d’expérience des compositeurs en matière d’expression musicale des images et des émotions dictées par le texte. On sait à quel point ce besoin d’expression s’est intensifié au début de l’époque baroque, jusqu’à une profonde remise en cause des règles de composition propres à la polyphonie de la Renaissance. Cet accroissement de l’affect passait par des intervalles mélodiques inhabituels, des contrastes rythmiques extrêmes et des “dissonances” strictement défendues jusqu’alors…

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L’Israelis Brünnlein de Schein se présente ainsi comme une suite de vingt-six madrigaux sur des textes spirituels allemands, transplantant la musique profane italienne d’avant-garde sur des textes bibliques, en général brefs, issus de l’Ancien Testament. Mis à part une composition à six voix, toutes les autres sont à cinq voix et basse continue, une distribution qui une fois encore renvoie au madrigal dans sa forme la plus classique. L’adjonction de la basse continue suit également l’exemple italien. Mais la dimension madrigalesque se retrouve principalement dans sa manière de traduire le texte, de le transposer instantanément en musique, avec une intensité inouïe. La musique suit pas à pas le texte, ce jusqu’à la moindre nuance – comme dans le madrigal Siehe, nach Trost war mir sehr bange, où le mot initial, Siehe (vois), chanté très lentement, capte l’attention sur les mots suivants (chercher la consolation m’effrayait si fort). En dehors de l’insistance sur le mot bange (maintenu un instant au sommet de la phrase mélodique), il convient de signaler ici un phénomène singulier, l’enlacement complexe des voix, un mode d’écriture contrapuntique acquis notamment grâce à l’étude des œuvres de Roland de Lassus. Cet exemple montre une nouvelle fois l’attachement des premiers compositeurs allemands de l’époque baroque à la grande tradition polyphonique, en dépit des innovations d’inspiration italienne.La phrase suivante offre un effet de contraste total  : Du aber hast dich meiner Seelen herzlich angenommen (Toi toutefois tu as accueilli mon âme de tout cœur)  : les voix, regroupées par trois de manière variable, “déclament” avec conviction le message : plus d’angoisse, mais une foi sincère dans le Seigneur. Après la clôture à cinq voix daß sie nicht verdürbe (puisse-t-elle ne pas se corrompre), suit un passage à forte charge dramatique, avec une saisissante ligne mélodique descendante sur Du wirfest alle meine Sünde hinter dich zurücke. Sur Denn die Hölle lobet dich nicht, so rühmet dich der Tod nicht (Car l’enfer ne te loue pas, pas plus que la mort ne te glorifie) les deux voix supérieures font une pause ; dans ce passage le compositeur s’attarde sur le monde inférieur, celui de la mort et des ténèbres. On peut difficilement imaginer contraste plus frappant avec la phrase musicale qui suit : Sondern die da leben : le ciel s’éclaircit, tout devient lumineux. Schein passe à une mesure ternaire, naturellement dansante. Finalement, les mots Loben dich, wie ich jetz tu (ils te louent comme moi je le fais à présent) seront plusieurs fois répétés, comme un cri jubilatoire, le sommet grandiose d’une composition parfaitement unitaire.Dans chaque madrigal, le texte représente l’alpha et l’omega de l’art de la composition. La dimension oratoire a recours à tous les procédés de la rhétorique : répétitions emphatiques, insistances sur les pauses entre les phrases, accélérations et ralentissements qui ont tous pour but d’emporter l’auditeur dans le feu des sentiments ou de l’action. Le fondement du compositeur, la parole, impose un type d’écriture essentiellement syllabique (un ton par syllabe) et un respect scrupuleux de l’accentuation linguistique (une note longue sur une syllabe accentuée). Qu’il s’écarte de la déclamation syllabique en recourant à d’amples mélismes, comme dans les premières mesures du madrigal Die mit Tränen säen (Ceux qui sèment dans les larmes) où serpente une mélodie irrégulière et fortement chromatique, c’est pour mieux exprimer la peine infinie et la douleur insupportable des exilés.Ces œuvres musicales où tout procède du texte et de la parole requièrent une écoute attentive. L’inspiration qui anime le compositeur, l’engouement qui l’exalte tendent à enflammer à son tour l’auditeur sensible à cette émotion. Ce n’est qu’alors que ce répertoire se révèle dans sa splendeur, tout en éloquence et en intimité, ce modelage parfait de latinité et de gravité luthérienne. Longtemps demeurée dans l’ombre de la Geistliche Chormusik de Schütz, l’œuvre de Schein apparaît aujourd’hui comme l’une des grandes richesses du répertoire spirituel protestant  ; elle constitue en outre l’un des monuments importants de la musique allemande au début de l’ère baroque.

ignace Bossuyt

Traduction Camille Jordens

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1 | Nr.1 O Herr, ich bin dein Knecht (Psalm 116, 16-17)O Herr, ich bin dein Knecht, deiner Magd Sohn.Du hast meine Bande zerrissen.Dir will ich Dank opfern und des Herren Namen predigen.

2 | Nr.2 Freue dich des Weibes deiner Jugend(Sprüche Salomonis 5, 18-19)Freue dich des Weibes deiner Jugend, sie ist lieblich wie eine Hinde und holdselig wie ein Rehe.Laß dich ihre Liebe allezeit sättigen und ergetze dich allewege in ihrer Liebe.

3 | Nr.3 Die mit Tränen säen (Psalm 126, 5-6)Die mit Tränen säen, werden mit Freuden ernten.Sie gehen hin und tragen edlen Samen und kommen mit Freuden und bringen ihre Garben.

4 | Nr.4 Ich lasse dich nicht (1. Mose 32, 27b und Psalm 4, 9b)Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn. Denn du allein, Herr, hilfest mir, daß ich sicher wohne.

5 | Nr.5 Dennoch bleibe ich stets an dir (Psalm 73, 23-24)Dennoch bleibe ich stets an dir, denn du hältest mich bei meiner rechten Hand.Du leitest mich nach deinem Rat und nimmest mich endlich mit Ehren an.

6 | Nr.6 Wende dich, Herr (Psalm 25, 16-18)Wende dich, Herr, und sei mir gnädig; denn ich bin einsam und elend. Die Angst meines Herzens ist groß; führe mich aus meinen Nöten. Siehe an meinen Jammer und Elend und vergib mir alle meine Sünde.

7 | Nr.7 Zion spricht: Der Herr hat mich verlassen(Jesaja 49, 14-16)Zion spricht: Der Herr hat mich verlassen, der Herr hat mein vergessen. Kann auch ein Weib ihres Kindeleins vergessen, daß sie sich nicht erbarme über den Sohn ihres Leibes? Und ob sie desselbigen vergesse, so will ich doch dein nicht vergessen. Siehe, in die Hände hab ich dich gezeichnet.

8 | Nr.10 Da Jakob vollendet hatte (1. Mose 49, 33 und 50, 1)Da Jakob vollendet hatte die Gebot an seine Kinder, tät er seine Füße zusammen aufs Bette und verschied und ward versammlet zu seinem Volk. Da fiel Joseph auf seines Vaters Angesicht und weinet über ihn und küsset ihn.

9 | Nr.11 Lieblich und schöne sein ist nichts(Sprüche Salomonis 31, 30-31)Lieblich und schöne sein ist nichts; ein Weib, das den Herren fürchtet, das soll man loben. Sie wird gerühmet werden von den Früchten ihrer Hände, und ihre Werk werden sie loben in den Toren.

10 | Nr.12 Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn (Jeremia 31, 20)Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn und mein trautes Kind? Denn ich denk noch wohl daran, was ich ihm geredet habe; darum bricht mir mein Herz gegen ihm, daß ich mich sein erbarmen muß, spricht der Herr.

11 | Nr.13 Siehe an die Werk Gottes (Prediger Salomo 7, 13-14)Siehe an die Werk Gottes, denn wer kann das schlecht machen, das er krümmet ? Am guten Tag sei guter Dinge und den bösen Tag nimm auch für gut; denn diesen schaffet Gott neben jenem, daß der Mensch nicht wissen soll, was künftigt ist.

12 | Nr.14 Ich freue mich im Herren (Jesaja 61, 10)Ich freue mich im Herren, und meine Seele ist fröhlich in meinem Gott, denn er hat mich angezogen mit den Kleidern des Heiles und mit dem Rock der Gerechtigkeit gekleidet. Wie einen Bräutigam mit priesterlichem Schmuck gezieret und wie eine Braut in ihrem Geschmeide bärdet.

N°1 (Psaume 116, 16-17)O Seigneur, je suis ton serviteur, le fils de ta servante !Tu as brisé mes liens.Aussi je t’offrirai un sacrifice d’action de grâce en proclamant le nom du Seigneur.

N°2

(Proverbes 5, 18-19)Que tu mettes ta joie dans la femme de ta jeunesse ; biche charmante, gracieuse gazelle,que ses charmes t’enivrent en tout temps, sois toujours épris de son amour.

N°3 (Psaume 126, 5-6)Que ceux qui sèment dans les larmes récoltent enfin dans l’allégresse ; / Il va et vient en pleurant, celui qui porte et répand la semence, mais il revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes !

N°4 (Genèse 32, 27b et Psaume 4, 9b)Je ne te laisserai pas aller que tu ne m’aies béni.Car toi seul, ô Seigneur, me fais reposer en sécurité !

N°5 (Psaume 73, 23-24)Mais je veux rester sans cesse auprès de toi, tiens-moi par la main,Conduis-moi selon tes conseils et après, tu me recevras dans la gloire.

N°6 (Psaume 25, 16-18)Tourne tes regards vers moi, et prends pitié de moi, car je suis abandonné et malheureux. Eloigne les angoisses de mon cœur, délivre-moi de mes tribulations : vois ma misère et ma douleur, et fais disparaître toutes mes iniquités.

N°7

(Isaïe 49, 14-16)Sion disait : “L’Eternel m’a abandonnée et mon Seigneur m’a oubliée.” Est-ce qu’une femme oublie son nourrisson, de sorte qu’elle n’ait point pitié du fils de ses entrailles ? Quand même elle oublierait, moi, je ne t’oublierais pas. Voici, je t’ai gravée sur mes mains.

N°10 (Genèse 49, 33 et 50, 1)Quand Jacob eut fini de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, rendit l’âme et fut réuni aux siens. Joseph tomba sur le visage de son père, pleurant sur lui et le baisant.

N°11

(Proverbes 31, 30-31)Trompeuse la grâce, vaine la beauté, la femme craignant le Seigneur, est celle qui sera louée. Donnez-lui du fruit de ses mains, et que ses œuvres disent sa louange aux portes de la ville.

N°12 (Jérémie 31, 20)Ephraïm est-il donc pour moi un fils si chéri ou un enfant favori ? Car chaque fois que je parle contre lui, je me souviens de lui avec émotion ; c’est pourquoi mes entrailles sont émues en sa faveur, j’aurai pleinement pitié de lui — oracle du Seigneur.

N°13 (Ecclésiaste 7, 13-14)Regarde l’œuvre de Dieu : qui peut redresser ce qu’il a courbé ? Au jour du bonheur, sois dans le bien-être ; au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l’un aussi bien que l’autre, afin que personne ne découvre rien de l’avenir.

N°14 (Isaïe 61, 10)Je me réjouis en l’Eternel et mon âme tressaille en mon Dieu ; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice, comme le fiancé s’orne d’un diadème, comme la fiancée se pare de ses bijoux.

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13 | Nr.16 Ihr Heiligen, lobsinget dem Herren (Psalm 30, 5-6)Ihr Heiligen, lobsinget dem Herren, danket und preiset seine Heiligkeit! Denn sein Zoren währet einen Augenblick, und er hat Lust zum Leben. Den Abend lang währet das Weinen, aber des Morgens die Freude.

14 | Nr.17 Herr, laß meine Klage (Psalm 119, 169-171)Herr, laß meine Klage für dich kommen; unterweise mich nach deinem Wort. Laß mein Flehen für dich kommen; errette mich nach deinem Worte. Meine Lippen sollen loben, wenn du mich deine Rechte lehrest.

15 | Nr.18 Siehe, nach Trost war mir sehr bange (Jesaja 38, 17)Siehe, nach Trost war mir sehr bange. Du aber hast dich meiner Seelen herzlich angenommen, daß sie nicht verdürbe. Denn du wirfest alle meine Sünde hinter dich zurücke. Denn die Helle lobet dich nicht, so rühmet dich der Tod nicht, und die in die Gruben fahren, warten nicht auf deine Wahrheit. Sondern allein, die da leben, loben dich, wie ich jetzt tu.

16 | Nr.19 Ach Herr, ach meiner schone (J. H. Schein?)Ach Herr, ach meiner schone,nach dein Grimm mir nicht ablohne.Denn deine Pfeil zumalmachen mir große Qual.O weh, mein armes Herzempfindet großen Schmerz.O du mein lieber Herre Gott,hilf mir in meiner großen Not.

17 | Nr.20 Drei schöne Dinge sind (Jesus Sirach 25, 1-2)Drei schöne Dinge sind, die beide Gott und Men schen wohlgefallen, wenn Brüder eins sind, wenn (und) die Nachbarn sich liebhaben, wenn (und) Mann und Weib sich miteinander wohl begehen.

18 | Nr.21 Was betrübst du dich, meine Seele(Psalm 42, 12 und Psalm 43, 5)Was betrübst du dich, meine Seele und bist so unruhig in mir? Harre auf Gott, denn ich werde ihm noch danken, daß er meines Angesichtes Hülfe und mein Gott ist.

19 | Nr.23 O, Herr Jesu Christe (J. H. Schein?)O, Herr Jesu Christe, doch nicht vorübergeh,bleib mit deim Wortan diesem Ort.Dein heilge Sakramenterhalt an diesem End,sonst sein wir wie die Schaf verirrt.Ach weid’ uns selbst, du guter Hirt.

20 | Nr.25 Lehre uns bedenken (Psalm 90, 12-14)Lehre uns bedenken, daß wir sterben müssen, auf daß wir klug werden. Herr, kehre dich doch wieder zu uns und sei deinen Knechten gnädig. Fülle uns früh mit deiner Gnade. So wollen wir rühmen und fröhlich sein unser lebelang.

21 | Nr.26 Nu danket alle Gott (Jesus Sirach 50, 24-26)Nu danket alle Gott, der große Ding tut an allen Enden, der uns von Mutterleibe an lebendig erhält und tut uns alles Guts. Er gebe uns ein fröhliches Herz und verleihe immerdar Friede zu unser Zeit in Israel, und daß seine Gnade stets bei uns bleib, und erlöse uns so lange wir leben.

N°16 (Psaume 30, 5-6)Chantez l’Eternel, vous qui êtes ses fidèles, célébrez son saint nom, car sa colère ne dure qu’un instant, tandis que sa bienveillance se prolonge toute la vie ; le soir, on se couche dans les larmes, et le matin, c’est la jubilation !

N°17 (Psaume 119, 169-171)Puisse ma voix parvenir jusque devant ta face, ô Seigneur, donne-moi la sagesse selon ta parole ; puisse ma prière monter jusque devant ta face ; délivre-moi, selon ta promesse ; que mes lèvres redisent ta louange, car tu m’as fait connaître tes lois.

N°18 (Isaïe 38, 17-19a)Voici que l’amertume est devenue mon salut et tu as préservé mon âme de la tombe du néant ; car tu as jeté derrière ton dos tous mes péchés. Car le schéol ne te loue pas et la mort ne te célèbre pas. Ceux qui descendent dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité.Le vivant, le vivant te loue – comme moi aujourd’hui.

N°19 (Texte attribué à J. H. Schein)Ô Seigneur, épargne-moi,n’abats pas sur moi ton courroux.Car tes rayons me blessentparfois douloureusement.Ô tristesse, mon pauvre cœurest dans l’affliction.Ô Seigneur bien-aiméaide-moi dans ma grande pauvreté.

N°20 (Ecclésiastique 25, 1-2)De trois choses je me pare, et je me présente charmante, devant le Seigneur et les hommes : la concorde entre frères, et l’amitié entre proches, et une femme et un mari vivant en bon accord.

N°21

(Psaume 42, 12 et Psaume 43, 5)Pourquoi t’attrister, ô mon âme, et gémir sur mon sort ? Aie confiance en Elohîm, car je le louerai encore, lui, le salut de ma face, et mon Dieu !

N°23 (Texte attribué à J. H. Schein)O Seigneur Jésus ChristNe passe pas ton chemin,Que ta parole demeure en ces lieuxGarde ici tes saints sacrementsSinon nous deviendrionsdes brebis égarées.Ah ! mène-nous aux pâturages, toi, notre bon pasteur.

N°25 (Psaume 90, 12-14)Apprends-nous donc à bien compter nos jours, afin que nous en retirions la sagesse du cœur. Reviens, ô Seigneur, jusqu’à quand détourneras-tu ton visage ? Prends en pitié le sort de tes serviteurs ; rassasie-nous de ta bonté dès l’aurore, et que tout le reste de notre vie se passe dans la joie et l’allégresse.

N°26 (Ecclésiastique 50, 22-24)Et maintenant bénissez le Dieu de toute la création, qui fait partout de grandes choses, qui a exalté nos jours depuis la première origine, et a agi avec nous selon sa miséricorde. Qu’il nous donne le plaisir du cœur, et que la paix vienne de nos jours, en Israël comme aux jours du passé. Que sa miséricorde demeure fidèlement avec nous, et que, de nos jours, il nous délivre.