chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940 Étienne Godinot .12.02.2016

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Page 1: Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"

Chercheurs de sens ou spirituels

de 1930 à 1940Étienne Godinot .12.02.2016

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Paul Tihon

Né en 1930, jésuite belge, docteur en théologie de l’Université grégorienne de Rome, professeur émérite.

Se demande s’il est pensable de débarrasser le christianisme des formes stéréotypées prises par son langage officiel et par les institutions dont il s'est doté au cours des siècles. Ce message est-il, aujourd'hui encore, capable de transformer la vie des individus, et aussi d'influencer la marche des sociétés ? Peut-on libérer l'Évangile ?

« L’apport des théologiens, c’est aussi de maintenir ouvertes des portes qui ne sont pas manifestement closes. C’est pourquoi il vaut mieux aussi se garder de condamner prématurément certaines transgressions .»« Le changement, avec l’appel à la désobéissance, c’est le fait de déclarer publiquement et en groupe qu’on ne suivra plus les directives de l’Église sur des points sensibles ».

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Chandra Swâmi Udasin

Né en 1930 dans un village indien devenu ensuite pakistanais. Abandonne sa maîtrise de mathématiques pour mener une vie monastique. Fait vœu de silence en 1984, s’installe en 1990 au Sâdhanâ Kendra Ashram (Centre des efforts spirituels) à Haridwar, sur les bords de la rivière sacrée Yamuna, près de la frontière chinoise.

«La relation entre l'âme et Dieu est comme la relation entre un enfant et sa mère. L'enfant peut jouer longtemps avec des jouets, mais vient un moment où il veut rencontrer sa mère. Avec le changement de notre niveau de conscience, arrive un moment où l'on jette tous les jouets et où l’on revient à Dieu, d'où nous sommes venus. Dieu est notre pays réel, notre source et notre existence Nous sommes, pour ainsi dire, en exil et c'est pourquoi nous souffrons ".

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Éric de Rosny

(1930-2012), jésuite et anthropologue français. S'installe dans le quartier populaire d'Akwa à Douala (Cameroun), s'intègre à la population dont il apprend la langue et les coutumes. S'intéresse notamment à la sorcellerie. Au début des années 1970, avec l'accord de sa hiérarchie, initié par un guérisseur (nganga) aux mystères du "monde invisible" et à la "double vue". Cette "double vue" lui permet de voir plus que ce qui est visible et notamment de voir la violence des relations entre les hommes. Analyse la "double vue" et la compare aux exercices spirituels de saint Ignace et aux travaux de René Girard sur la violence et le sacré. Devient l'un des 27 "vieux sages" de Douala lorsqu'il entre la confrérie des beyoum ba bato (hommes-souche). Au centre spirituel de Bonamoussadi à Douala, accueille et conseille les nombreux visiteurs qui le consultent sur leurs souffrances et leurs angoisses.

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Stanley Miller

(1930-2007), biologiste états-unien considéré comme le père de la chimie des origines de la vie sur la terre.

Pour vérifier les théories de Harold Urey, mélange en 1953 du méthane, de l’ammoniac gazeux, de l’hydrogène qu’il fait barboter et chauffer dans un ballon empli d’eau. Les vapeurs issues de cette "soupe" sont soumises à des arcs électriques. Au bout d’une semaine apparaissent des composés organiques, dont 2 % d’acides aminés primitifs, maillons de base de toutes les chaînes protéiques et donc de la vie.

Les recherches actuelles sur l'atmosphère primitive privilégient plutôt une atmosphère non réductrice, principalement composée de CO². Les synthèses d'Urey-Miller représentent une étape dans l'évolution progressive de la complexité, à coupler avec d'autres étapes successives dans un scénario global.

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Jacques Duquesne

Né en 1930, journaliste et écrivain français auteur d’essais, notamment sur le christianisme, et de romans (Marie Vandamme, Catherine Courage). A travaillé pour La Croix, Panorama chrétien, l’Express, le Point, La Vie, Ouest France. À la lumière de l’histoire et de la réflexion, remet en cause plusieurs dogmes chrétiens.

« La virginité de Marie est symbolique, mais les symboles ne sont pas négligeables. (…) La plupart des historiens et des spécialistes sont désormais d'accord pour dire que Marie a eu d'autres enfants après Jésus. »

« Le mal existe, bien sûr, mais le pêché originel inventé par St Augustin n’a aucun sens. Toute la conception de l’Enfer est une production intellectuelle chrétienne sans assurance aucune… »

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Jacques Duquesne

« Elle est insupportable, cette image d'un dieu comptable et vengeur, qui aurait exigé le sacrifice sanglant de son fils pour racheter une hypothétique faute collective imputable aux premiers humains. »

« La création n'est pas terminée car elle suppose la nécessaire liberté des hommes... Un Dieu-Amour ne peut créer un homme tout fait. S'il a l'amour des hommes, cela suppose qu'ils soient libres... L'homme doit aussi se faire par lui-même, se créer à son tour. Si l'homme avait été créé dans un monde fini, tout fait, il ne pourrait tout simplement pas être. Et si cette liberté existe, il y a celle de faire le mal . »

« Un saint est d'abord une personne qui croit, un homme ou une femme qui recherche le bonheur. »

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Stan Rougier

Né en 1930, prêtre catholique, conférencier, chroniqueur et écrivain. Éducateur, infirmier au Burkina-Faso, aumônier d’étudiants, puis prêtre en région parisienne.

« De nombreux jeunes sont des mystiques à l'état sauvage. Ils ne trouvent pas un visage de Dieu à la dimension de leur soif d'adorer. Mon souci, mon obsession a été de faire tomber les fausses images de Dieu, sources de trop d'indifférences, d'allergies, de rejets. L'Église n'est jamais un problème lorsqu'elle est transparente à l'essentiel : la tendresse, le non-jugement, l'accueil des exclus, la compassion, l'ouverture aux autres. »

« Nous sommes dans un monde très dur. Notre monde est un chaos dont il faut faire un chantier. (…) Dieu n'est pas le Tout-Puissant que l'on dit. Comme le dit Marguerite Yourcenar, tous ces gens qu'indigne la toute-puissance de Dieu accourraient si on leur demandait de venir en aide à la toute-faiblesse de Dieu.»

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Léon Van Hoorde

(1931-1996), belge, Père Oblat de Marie Immaculée (OMI), cofondateur en 1958 avec le Père Aimé Robinet (OMI) et un couple bruxellois, les époux Vanderstraeten, de la Communauté de la Poudrière, à partir de rencontres entre des croyants et des clochards. Le projet prévoit de mettre en commun les vies de personnes en difficulté et d’autres qui ne le sont pas. Cela passe par des repas et un travail en commun. Le logement est dans un même lieu (62, rue de la Poudrière), mais avec des espaces privatifs. 5 objectifs : 1) présence dans un quartier déshérité; 2) amitié en vue d’un changement sociétal; 3) justice, partage des richesses; 4) espérance et utopie : “De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins” ; 5) le bonheur pour tous par la simplicité de vie4 moyens : le travail, la vie simple, la mise en commun, la fidélité aux personnes et objectifs.La communauté comprend aujourd’hui 5 sites géographiques (Bruxelles, Anderlecht, Vilvorde, Peruwelz et Rummen).

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François Brune

Né en 1931, prêtre catholique français. Auteur de nombreux ouvrages concernant la théologie, la spiritualité, les rapports entre la foi et la science, la vie après la mort et le paranormal en rapport avec la foi catholique. Le monde spirituel selon lui se comprend bien à la lumière des principes de la physique quantique.

« Ma croyance en Dieu est très forte, mais ce n'est pas de l'ordre de la connaissance, tandis qu’avec tout ce que j'ai découvert peu à peu, vraiment la survie après la mort, c'est pour moi de l'ordre de la connaissance. »

« Le plus scandaleux est le silence, le dédain, voire la censure exercée par la Science et l'Église à l'égard de la découverte sans conteste la plus extraordinaire de notre temps : l'après-vie existe et nous pouvons communiquer avec ceux que nous appelons les morts. »

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John Shelby Spong

États-unien né en 1931, ex-évêque anglican du diocèse de Newark (New Jersey), théologien, universitaire, critique religieux et écrivain. Pour lui, l’interprétation populaire et littérale des Écritures chrétiennes ne correspond pas à l’exigence intellectuelle des hommes modernes. Une autre approche des Écritures, permise par l’érudition et la compassion, peut être cohérente à la fois vis-à-vis de la tradition chrétienne et de la compréhension moderne de l'univers.

Le principal défaut de l’Église, selon lui, est son incapacité à adapter le langage biblique à son temps. L’homme est inévitablement appelé à s’affranchir de ses croyances infantilisantes, fut-ce au prix d’un chemin long et difficile, et ceci d’autant plus, dit-il, que "dans la confrontation entre la foi et la connaissance, la connaissance prend toujours le dessus". Rejette par exemple les dogmes de la conception virginale et la résurrection de la chair de Jésus.

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John Shelby Spong

« L'interprétation sacrificielle de la croix expiant les péchés du monde est une idée barbare et primitive provenant d'une compréhension de Dieu qui doit être abandonnée. »

« La prière ne peut pas être une série de requêtes adressées à une divinité céleste, pour lui demander d'intervenir de l'extérieur dans notre histoire humaine. »

Considère « la résurrection non comme une réalité physique, mais comme la trace profonde laissée par Jésus dans le cœur de ses compagnons transformés par la nouvelle conscience qu’il leur avait donnée d’eux-mêmes. La résurrection est le symbole de cette réalité qui est d’être de Dieu et partie de son éternité ici et maintenant. »

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Bernard Feillet

Né en 1932, Français, prêtre catholique dissident, curé de la chapelle St Bernard à la Gare Montparnasse à Paris de 1969 à 1978, éditeur chez Desclée de Brouwer, chroniqueur à Panorama, écrivain, conférencier. Un des pionniers de la réflexion chrétienne contemporaine. Se situe dans la postérité de Marcel Légaut. Refuse l’enfermement des Églises et affirme la nécessité de partir de l’homme pour aborder la question de Dieu.

« Je suis un catholique de circonstance dans la mesure où je suis né dans une famille catholique. Mais ce qui m’intéresse, c’est la fracture que l’invention du christianisme a apportée dans l’histoire du monde. »

« Je ne supporte pas la prétention des Églises à parler au nom de Dieu, sous son autorité. J’aime les tâtonnements, la souplesse, la fragilité. Je crois qu’il y a un avenir pour une religion humble ». ../..

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Bernard Feillet

« Je me sens plus profondément croyant et j'ai de moins en moins de croyances. »

« Si je dis que Jésus est Dieu, en quoi sa vie peut-elle concerner la mienne pour m'aider à me frayer un chemin vers le mystère de Dieu ? Mais si Jésus, comme tout homme, est rendu au jugement et à l'appréciation des hommes, je suis fasciné et éclairé par le peu que je sais de lui, comme homme de la fulgurance de l'Absolu, comme celui qui s'adresse à Dieu en l'appelant Père, par son message d'amour et de pardon, par la liberté de ses attitudes, par cette image de l'homme qui dépasse ce que je sais de l'homme. »

« Il est possible que les religions deviennent désuètes, que le sacerdoce recule, que l’humanité soit faite à l’avenir de moins de fidèles et davantage de spirituels. Alors la religion se métamorphosera, car aucune tradition religieuse ne saurait être aux dimensions de l’univers. Toutes les religions deviendront disponibles pour accompagner ceux qui leur en feraient la demande. »

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Jacques Giri

Français né en 1932, polytechnicien, ingénieur des Mines, concepteur de stratégies de développement, notamment pour les questions d’énergie et d’environnement, en Afrique et en Asie.

Écrit pendant sa retraite un parcours de reconnaissance dans le maquis d’ouvrages et d’hypothèses sur Jésus de Nazareth, à la manière, dit-il, d’un "honnête homme" du Grand Siècle.

« Les progrès de la recherche historico-critique sur le Jésus historique dérangent certainement la vision traditionnelle des Églises et invitent à des révisions, peut-être déchirantes. Menacent-ils pour autant la foi et celle-ci n’est-elle pas affaire d’intime conviction plutôt que de recherche sur les origines ?En revanche, ils pourraient remettre en cause la prétention des monothéismes à posséder chacun la Vérité, une prétention qui a été et qui est toujours un facteur de grande violence dans le monde. »

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Jean-Jacques Sempé

dit Sempé, dessinateur humoriste français né en 1932. Enfance "lugubre et un peu tragique". Petits boulots à partir de 14 ans, tout en dessinant. Dessins dans Sud-Ouest, puis dans journal belge Le Moustique, illustrateur de la série Le Petit Nicolas conçue avec René Goscinny. Dessins dans les grands hebdomadaires à partir de 1954, auteur de plus de 40 albums de dessins chez Denoël. Géant de l’art et de la poésie, sait capter le fond de la condition humaine avec humour, décalage et tendresse.

Dans Quelques mystiques, se moque tendrement des travers des croyants. La mélancolie : « C’est la conscience profonde que nous ne sommes que de braves petits êtres en quête d’autre chose, mais qu’on ne saura jamais quoi. Et quand on le saura, ce sera grave. »

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Jean Monbourquette

(1933-2011), prêtre et psychologue québécois, professeur agrégé de l’Université de l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Se passionne pour les méthodes nouvelles (analyse transactionnelle, programmation neuro-linguistique, Gestalt-thérapie), mais aussi pour la pensée de Carl Jung.

Un des premiers à avoir voulu relier l’approche psychologique et l’approche spirituelle. Ses recherches portent sur les rapports de la psychologie et de la spiritualité, notamment en ce qui concerne la dynamique du deuil, l'accompagnement des mourants, le processus psycho-spirituel du pardon, l'estime de soi et la mission personnelle dans la vie.

Se spécialise dans la thérapie de couples, ainsi que dans le travail sur le deuil et le pardon, pour lequel il fonde des groupes de travail intitulés Aimer, perdre, grandir.

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Jean Monbourquette

« Dans la vie, chacun est appelé à découvrir la mission unique et personnelle qui donne un sens à toute son existence. Cette 'mission peut revêtir diverses formes, celle d’un idéal à poursuivre, d’un but à atteindre, d’un désir profond et persistant. Elle est une inclination intérieure inscrite au plus profond de soi que les contraintes sociales nous empêchent trop souvent de respecter. »

« Libéré de ses liens fusionnels avec la personne aimée, l’endeuillé sera amené à faire l’expérience de nouveaux liens avec le défunt sans pourtant l’oublier. La douleur occasionnée par l’absence de la personne aimée disparaîtra et l’endeuillé se sentira habité d’une nouvelle présence du cher défunt, présence mystérieuse, subtile et spirituelle, mais non moins réelle que la présence physique. »

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Sulak Sivaraksa

Né en 1933, bouddhiste thaïlandais, militant dans les domaines du social, de l’écologie et des droits humains. Études en Angleterre. Fonde en 1963 la Revue des Sciences Sociales, joue un rôle important dans la prise de conscience du mouve-ment étudiant qui conduit au renversement du régime militaire en 1973. Fondateur, avec le Dalaï Lama et Thich Nhat Hahn, de l’International Network of Engaged Buddhists - INEB (Réseau international des bouddhistes engagés ) et du mouvement Spirit in Education Movement - SEM. Ses principes sont l’écologie, le rejet de la consommation excessive à l'occidentale et la mise en avant de la dimension spirituelle de la vie humaine. Prix Nobel alternatif en 1996.

« Le bouddhiste engagé doit interpeller son gouvernement et exiger de ce dernier qu’il ne consacre pas une part de son budget à l’armement, qu’il supprime la peine de mort. Quant

aux produits toxiques, ils doivent englober toute forme d’idéologie et la publicité. Et même le bouddhisme si cela vous empêche de réfléchir ! »

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Guy de Longeaux

Français né en 1933. Sociologue en agence d'urbanisme, puis cadre ressources humaines en entreprise, puis enseignant à l'Institut Catholique de Paris, enfin chercheur à l'École Pratique des Hautes Études (Sorbonne).

« En appelant Dieu son “Père”, Jésus signifie qu’il se sent particulièrement proche de lui, et même son intime, lui, “Fils de l’homme”, tout en associant tous les hommes à cette intimité lorsqu’il les invite à dire “Notre Père”. Le “Fils de l’homme” est une figure biblique évoquant un humain promis par Dieu à un destin privilégié le faisant finalement triompher du mal auquel il serait affronté. »

« Lorsqu’il parlait de la destruction du Temple, il ne s’agissait pas du temple de pierre, mais de la pratique religieuse légaliste qu’il représentait. »

« La spiritualité ne se situe pas dans le surnaturel, mais dans les relations interpersonnelles »

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Philippe Warnier

(1934-2001), Français, commissaire national "Route" (jeunes adultes) des Scouts de France, journaliste à La Croix et à Témoignage Chrétien. Auteur d’une étude sur les communautés de base (1973), fait partie d’une communauté à Juvisy. Directeur de la revue Prier. Animateur national du mouvement La Vie Nouvelle créé par Emmanuel Mounier, membre du Parti Socialiste. Diacre dans l’Église catholique à partir de 1990.

Lance avec d’autres en mai 1987 un "appel pour un débat sur l’action non-violente", signé par un groupe de catholiques et de protestants. Durant deux années, des dizaines de groupes, des centaines de personnes participent à l’élaboration collective du texte Lutter autrement (1989). Cette première prise de position chrétienne consacrée totalement et spécifiquement à l’action non-violente est signée par 13 évêques, de nombreuses personnalités, et 18 mouvements, communautés ou ordres religieux.

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Alphonse et Rachel Goettmannn

Né en 1935, prêtre orthodoxe. Fonde en 1976 et anime depuis cette date, avec son épouse Rachel (1930-2014), le centre Béthanie, lieu de rencontres spirituelles, aujourd'hui installé au prieuré Saint-Thiébault à Gorze, près de Metz (Moselle). Disciples et amis de Karlfried Dürckheim. De leur recherche sont nés divers ouvrages sur la méditation et le chemin spirituel. Ils consacrent leur vie au partage de leur foi, dans la conviction que de l'expérience spirituelle dépendent la modification radicale de l'homme et l'avenir du monde.

« La respiration peut devenir le lieu de cet échange ineffable. Dans la méditation, il s'agit d'en devenir conscient, non en fixant ou en analysant, ce qui créerait une distance d'extériorité, mais, en épousant intérieurement ce mouvement de vie, se laisser saisir par lui. (…) Dans la vision d'intériorité, Dieu n'est pas seulement ailleurs, ni au-delà, dans un autre monde où il faudrait émigrer pour le trouver, mais en plein cœur de l'humain comme sa raison d'être, son âme et le dynamisme de son dépassement. »

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Bernard Besret

Né en 1935, Français, ex-prieur de l’abbaye de Boquen, en fait un véritable laboratoire pour la réforme de la vie monastique, et un centre spirituel de vaste rayonnement. Donne le primat donné à la transcendance individuelle sur la discipline collective, et substitue aux règles monastiques la vocation d'une communauté ouverte sur le monde. Quitte l'abbaye de Boquen en 1974. Exerce par la suite diverses missions au service de l’État, notamment au sein de la Cité des Sciences de la Villette. S’intéresse au taoïsme et anime en Chine un centre de rencontres.

« Pratique taoïste, pensée confucianiste et spiritualité bouddhiste forment comme les trois côtés d’un triangle équilatéral. Plusieurs empereurs ont convoqué des sortes de concile pour les rapprocher et les unir dans un même enseignement. » ../..

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Bernard Besret

« L’esprit de liberté intérieure et de paix entre les hommes (pour faire court) peut être partagé par tous les hommes et les femmes de bonne volonté, quels que soient leur religion, leur philosophie, leur milieu social ou leur appartenance nationale. L’esprit est ouvert. L’institution est clivante. L’esprit peut être universel, l’appartenance à une religion engendre presqu’ immanquablement l’opposition à ceux qui, de façon identitaire, se revendiquent d’une autre religion. »

« On croit parfois que je suis devenu taoïste, mais j’ambitionne surtout de ne plus être enfermé sous aucune étiquette et de cheminer vers cette liberté intérieure que tous les grands sages de l’humanité nous ont recommandé de chercher, "de commencement en commencement, par des commencements qui n’ont jamais de fin" (Grégoire de Nysse) ».

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Bernard Besret

« Ne vivre que dans l'engagement, le relationnel, l'horizontalité, risque d'entraîner dispersion, émiettement et mort par explosion. Ne vivre que dans l'intériorité, le recentrage, la verticalité, risque au contraire d'entraîner enfermement, dessèchement sur pied et mort par asphyxie. L'homme et la femme pleinement accomplis vivent dans la tension douce et constante entre l'attention au réel ultime qui les fonde et l'attention aux êtres humains avec lesquels ils ont engagé des relations vivifiantes ainsi qu'à l'univers dans lequel ils sont insérés. »

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Jacques Benveniste, Philippe Vallée , Régis Dutheil

J.B. : (1935-2004), médecin immunologue français, chercheur au CNRS puis à l’INSERM, découvre en 1971 un facteur activateur des plaquettes sanguines. Mène après 1984 des expériences sur l’eau, et prouve que l’eau qui a été en contact avec certaines substances conserve une empreinte de certaines propriétés de celle-ci alors même qu'elle ne s’y trouve statistiquement plus. Ce résultat peut être interprété, entre autres, comme validant partiellement le modèle de la dilution en homéopathie.

Philippe Vallée en 2004 met en évidence une modification claire et reproductible d’une propriété physique de l’eau sous l’effet d’un champ électromagnétique.

Régis Dutheil travaille sur les fonctions quantiques de l’eau.Photo : Jacques Benveniste

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Jacques Benveniste, Philippe Vallée , Régis Dutheil,

Masaru Emoto , Jacques Collin , Gregg Braden

Les travaux du japonais Masuro Emoto démontrent comment la pensée et la conscience peuvent modifier la structure de l’eau et influencer dans un sens positif ou négatif notre biologie.

Jacques Collin affirme que l’eau assure une communication permanente entre le monde quantique et notre univers physique afin de construire les formes du vivant.

Gregg Braden, ex-géologue et informaticien, décrit en 2008 trois expériences de laboratoire conduites par des équipes scientifiques indépendantes. Elles démontrent ce que les traditions initiatiques enseignent depuis des millénaires : 1) tout est en communication avec tout dans l'univers, et ceci de manière instantanée; 2) tout s'enregistre; 3) la pensée et les sentiments ont une influence sur la matière.

Photo : Gregg Braden

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Jean-Didier Vincent

Né en 1935, neuropsychiatre et neurobiologiste français, ex-directeur de l'Institut de neurobiologie Alfred-Fessard du CNRS. Membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine.

« Tout ce qui est naturel n’est pas forcément explicable, en l’état actuel de nos connaissances. (…) La croyance favorise encore les effets de l’esprit sur le corps. L’explication ne vient pas de Dieu, mais du fait que le cerveau s’active par rapport à un but qu’il pense possible à atteindre. Ce phénomène est à l’origine, pour l’essentiel, des guérisons dites "miraculeuses" ».

« Je recommande la prière. Comme la méditation, elle peut modifier positivement la volonté d’agir. Elle favorise donc la prise sur le réel et donc la réussite des vœux pour lesquels on prie. » ../..

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Jean-Didier Vincent

« Je crois profondément au besoin de transcendance, mais pas comme une solution des mystères. Pour moi, c’est une disposition intérieure de l’être humain qui lui donne cette dimension cosmique vers laquelle il est porté naturellement. Il a une propension à chercher les causes de cette vie, à se demander s’il y a une autre vie, s’il y a un paradis et si ses fautes seront pardonnées. Tout cela est de l’ordre du mystère, non ? »

« La croyance est une fatalité du cerveau qui fait qu’on est attaché à des objets ou à des situations qui n’existent pas. La foi est, au contraire, un acte totalement rationnel qui résulte d’une quête d’amour, la seule vérité qui compte . (…) « Oui, je crois que la foi est une nécessité. Pour certains cerveaux, les croyances aussi sont nécessaires. Mais le jour où la science sera partout, la croyance n’existera plus, au contraire de la foi. »

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Guy Gilbert

Né en 1935, issu d'une famille ouvrière de 15 enfants. Prêtre du diocèse d'Alger de 1965 à 1970. De retour à Paris, exerce son activité de prêtre dans la rue et devient éducateur spécialisé pour les jeunes délinquants dans le 19è arrondissement. En 1974, grâce à un legs, achète une ferme en ruine à La Palud-sur-Verdon, pour y installer un lieu d'accueil, la "Bergerie de Faucon" où, avec une équipe d'éducateurs, il tente de réinsérer des jeunes en difficulté, par le travail et le lien avec les animaux.

« L’animal ne triche pas et ne ment pas. Je rêve que nos politiciens acquièrent cette innocence-là »« Personne n’est perdu, personne n’est irrécupérable »"À travers la souffrance d'un seul être, on atteint la souffrance de tous les êtres."« Vieux dinosaure, dors en paix dans le cœur de Dieu. Tu as fait d’innombrables petits. Alors, bonnes vacances ! »(hommage à l’abbé Pierre)

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François Becker

Français né en 1935, ingénieur de l’École Centrale, MIT, ex-professeur de physique à l’université de Strasbourg. Vice-président de Droits et Libertés dans les Églises, secrétaire général du Réseau européen Églises et Libertés (30 organisa-tions dans 15 pays). Président du Groupe International, Interculturel et Interconvic-tionnel (G3i), groupe de réflexion et de pression qui a depuis 2008 un statut participatif au Conseil de l’Europe. Les associa-tions qui le composent sont issues des marges de l’Église catholique et des autres religions instituées, ainsi que de la nébuleuse des mouvements non confessionnels. Ce qui les rassemble, c’est la volonté de se rencontrer et d’échanger dans le respect et la reconnaissance mutuelle, loin des discours officiels, trop limités et exclusifs, sur le dialogue interreligieux. C’est aussi la volonté de faire entendre d’autres voix que celles des autorités ecclésiastiques au sein des institutions européennes. ../..

Page 32: Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

François Becker

Le G3i aimerait raviver le projet visionnaire de Jacques Delors appelé Une âme pour l’Europe, lancé en 1994 et arrêté en 2004 à la demande de la Conférence des Églises européennes. Ce projet promeut le principe de l’interconvictionnalité comme un principe essentiel pour le bon fonctionnement de l’Europe de demain.

« Une telle approche (…) consiste à organiser un dialogue constructif entre les porteurs de visions du monde fondées sur des convictions diverses (croyances, religions, athéisme, agnosticisme, etc.). (…) Dans cette perspective, le G3i souhaite œuvrer à la création de nouveaux espaces publics laïcs, distincts de ceux des institutions religieuses représentées, qui permettent le dialogue et la partage entre des personnes pouvant se réclamer d’une identité humaniste - athée, agnostique ou religieuse. »

Photo : Le Conseil de l’Europe à Strasbourg

Page 33: Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

Jacques Musset

Né en 1936, ex-prêtre catholique, aumônier de lycée, animateur de groupes bibliques, marié en 1986, puis formateur à l'accompagnement des malades en milieu hospitalier. L’aventure intérieure est le thème central de ses livres.

Déconstruit la doctrine catholique et propose des voies alternatives, cohérentes avec le message et la pratique de Jésus et enracinées dans la culture de la modernité actuelle.

Comment est-on est arrivé historiquement à un tel fossé entre ce que Jésus a été, ce à quoi il appelait en paroles et en actes, et l’imposante doctrine catholique, distorsion qui frise l’infidélité ? Comment réinterpréter l’héritage venu du nazaréen ? Comment dire et vivre à nouveaux frais l’Évangile débarrassé d’un carcan doctrinaire, dogmatique et morali-sateur ?

Page 34: Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

Guy Coq

Né en 1936, agrégé de philosophie, termine sa carrière comme professeur à l’IUFM de Versailles. Membre du conseil de rédaction de la revue Esprit, président de l’Association des Amis d’Emmanuel Mounier.

Spécialiste et partisan de la laïcité, il montre qu’elle n’est en rien incompatible avec l’éducation religieuse à l’école, du moment qu’elle laisse une place pleine et entière à la liberté de choix. Cela suppose une entrée philosophique dans l’étude de la religion. Chaque religion serait une réponse particulière à des questions existentielles qu’il suppose universelles.

« Au-delà de la tolérance, il reste un progrès à accomplir : aimer la différence, aimer rencontrer la position spirituelle de l’autre, là où elle contredit la mienne, parce que l’altérité de l’autre enrichit ma propre humanité. »

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Michel Hanus

(1936-2010), psychiatre, psychologue et psychanalyste français. Enseigne à Paris, Genève et Montréal. Dirige la Société de thanatologie, fondateur de la Fédération européenne Vivre son deuil. Auteur de nombreux ouvrages sur la mort et le deuil du point de vue génétique, psychanalytique et psychothérapeutique. Auteur * du Grand livre de la mort à l’usage des vivants.

«La mort a toujours été ressentie par l’homme comme un mystère douloureux, un événement tragique, voire un scandale. Alors, lorsqu’elle nous touche concrètement, elle nous laisse d’autant plus désemparés face à de nombreuses questions : Qu’est-ce que la mort ? Qu’en disent la médecine, les philosophies, les religions ? Faut-il la taire ou la parler ? Comment accompagner la fin de vie ? Que faire du corps ? Comment célébrer les funérailles ? Qu’est-ce que le temps du deuil ? Les rites du souvenir ? Que disent les traditions religieuses sur un au-delà de la mort ?»

* avec Jean-Paul Guetny, Joseph Berchoud, Pierre Satet, Jacqueline Lalouette, Odon Vallet, Jean Leonetti, Xavier Pommereau

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Yves Louyot

Né en 1936, psychologue clinicien français, morpho-psychologue, éducateur de rue pendant 25 ans, créateur de lieux de vie (Belgamaire, Ebrouelle) pour exclus sociaux jeunes et adultes, chanteur compositeur. Prêtre pendant 30 ans, a franchi les limites institutionnelles de l’Eglise catholique pour se marier et adopter une spiritualité chrétienne de plein air. Chercheur entre approche biblique et sciences humaines et formateur (France, Belgique, Suisse, Afrique, etc.)

« La révélation des premières pages de la Genèse ne m’a pas été immédiatement transmise par la lecture du texte, mais par le biais d’une expérience professionnelle longue de 20 ans environ parmi les exclus de la société, dans un lieu social où le langage religieux, la notabilité ecclésiastique, l’auréole sacrée d’un savoir quasi-divin se trouvaient soudainement incongrus, inutilisables, voire nuisibles pour la compréhension du milieu. »

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Jose Antonio Pagola

Né en 1937, prêtre espagnol licencié en théologie de l’Université Grégorienne de Rome , en écritures saintes de l’Institut Bíblique de Rome, diplômé en sciences bibliques de l’École biblique de Jérusalem, directeur de l’Institut de théologie et de pastorale de San Sebastian.

Met à la portée de chacun ce que la recherche contemporaine peut dire avec certitude sur Jésus, de sa naissance à sa mort, fait la part entre ce que l’on peut savoir et ce qui est hors du champ de la connaissance. Ne se limite pas à l’étude critique des sources littéraires, mais demeure à l’écoute des apports les plus significatifs de l’archéologie, de l’anthropologie culturelle, de la sociologie des sociétés agraires du bassin méditerranéen, de l’économie.

Son ouvrage, qui a obtenu le Nihil obstat et l’Imprimatur de l’évêque de San Sebastian, est actuellement l’objet de réserves venues du Vatican. Il indique par exemple que les récits sur la conception et l’enfance de Jésus se rapprochent d’un genre littéraire appelé midras hagadico, propre à l’époque de leur rédaction, et n’ont pas de crédibilité historique.

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Lucien Converset

Prêtre catholique français né en 1937, appelé familièrement Lulu. En 1959, appelé à faire la guerre en Algérie. “Le seul chemin d’ouverture et de libération, écrira-t-il, est l’engagement non-violent. C’est en Algérie que je l’aurai découvert de manière fondamentale”. Plus tard, renvoie son livret militaire.

Le 25 mars 2012, âgé de 75 ans, part à pied de sa ville natale de Dampierre (Jura), accompagné de son âne Isidore, afin de demander la paix pour le monde. Atteint Bethléem (Palestine) le 17 juin 2013. Dans la nuit suivante, fait un rêve dont il fait part aux évêques de France :

« J’ai fait un rêve. (…) Tous les évêques de France, vous vous étiez donné le mot de vous réunir devant l’Élysée au moment du conseil des ministres. Vous manifestiez pour demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale.(…) Un autre disait : « Si nous continuons à nous taire, ce sont les pierres qui se mettront à crier. »

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Rosette Poletti

Née en 1938, ex-infirmière suisse en soins généraux et en psychiatrie. Docteure en sciences de l'éducation à la Columbia University de New-York, enseigne à la Pace University de New York, y effectue de nombreux travaux en recherche clinique infirmière, notamment au sujet du deuil, de l'autonomie et de l'accompagnement de fin de vie. Rentrée en Suisse, exerce la psychothérapie, responsable d'un centre de formation à l'accom-pagnement des personnes en difficulté, travaille comme experte auprès de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

« Le deuil d'un être aimé est particulièrement difficile à vivre, mais la brisure du divorce, la fin d'une relation intime, l'éloignement de ceux qu'on aime, la perte de son emploi, d'aspects de soi-même lors de maladie ou d'accidents, la perte de possessions, de buts, d'idéal, toutes ces pertes nécessitent un cheminement nommé processus de deuil. Ce processus est un parcours sinueux avec des montées et des descentes. Il représente une expérience intense sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel. »

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Rosette Poletti

« Accepter ce qui est, c’est parfois n’avoir pas d’autre choix que de faire le deuil de ce qui était, de ce qui aurait pu être, de ce qui aurait dû être, pour vivre aussi pleinement que possible la réalité de l’instant présent et tenter de lui donner du sens. Accepter ce qui est, c’est le prélude indispensable à toute croissance personnelle, à toute recherche de solution, à toute paix intérieure. »

Se désencombrer c'est : Se désencombrer matériellement (…). Se désencombrer sur les plans mental et cognitif (…). Se désencombrer émotionnellement : laisser partir les résidus émotionnels douloureux, haines, ressentiments, rancunes et savoir " terminer " un deuil. Se désencombrer spirituellement : se libérer des " vérités assénées " par notre éducation et nos traditions et redonner un sens à cette quête spirituelle de l'essentiel propre à tout être humain. Ce n'est qu'au prix de ce désencombrement que l'on peut devenir "sujet agissant " de sa propre histoire et accéder à la joie. »

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Leonardo Boff

Né en 1938, franciscain brésilien, docteur en philosophie et en théologie, penseur de la théologie de la libération. Le Vatican lui intime "silence et obéissance" en 1985. Quitte ensuite le sacerdoce et le célibat. Prix Nobel alternatif en 2001.

« L'écologie doit être comprise non pas comme un procédé technique de gestion des ressources, mais un art, un nouveau paradigme de la relation des êtres humains à la terre et la nature. Sinon, la terre va continuer, mais sans nous, sans êtres humains. »

« La solidarité, la compassion, la communion et l'amour. Ces valeurs et les pouvoirs intérieurs peuvent jeter les bases d'un nouveau paradigme de la civilisation, la civilisation de l'humanité réunie dans la maison commune, sur la planète Terre. »

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Xavier Thévenot

(1938-2004), prêtre salésien français, professeur de morale à l'Institut catholique de Paris. Définit la morale comme « ce à quoi le genre humain s'oblige quand il veut donner un sens à sa vie », comme « un ensemble de règles, de valeurs qui permettent de trouver peu à peu et librement des chemins d'humanisation et de bonheur ».

Définit ainsi les 3 tentations de la nature humaine : 1) La tentation d’un monde sans faille (incapacité à accepter l’échec, la mort, à vivre avec humilité, à accepter ses limites). 2) La tentation de l’indifférenciation (en opposition avec l’altérité et la promotion de l’autre. L’altérité, c’est reconnaître l’autre distinct, différent et unique). 3) La tentation de la toute-puissance (refus de vivre dans le réel, d’ajuster son rapport aux troubles et aux plaisirs)

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Richard E. Rubenstein

(né en 1938), écrivain états-unien, ex-avocat, professeur de science politique et directeur du centre d’analyse et de résolution des conflits à l’université George Mason.

S’intéresse à "l’affaire Arius" et à la controverse sur la divinité de Jésus dans le christianisme primitif, à la redécouverte d’Aristote par les Chrétiens, les Musulmans et les Juifs au Moyen Âge, à la vision morale et politique d’Isaïe et Jérémie.

Montre avec humour et dans un style alerte que les premiers conciles (Nicée, convoqué en 325 par l’empereur Constantin; Éphèse, convoqué en 431 par l’empereur Théodose II; Chalcédoine, convoqué en 451 par l’empereur Marcien; Constantinople III, convoqué en 681 par l’empereur Constantin IV, etc.), répondaient à des visées politiques.

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Jon Sobrino

Né en 1938, prêtre jésuite et théologien salvadorien d'origine basque espagnole. Un des principaux représentants de la théologie de la libération. Échappe en novembre 1989 à un assassinat commandité par le gouvernement salvadorien qui coûte la vie à 6 de ses compagnons jésuites, leur femme de ménage et sa fille de 15 ans.

Considère que la foi ne se cherche pas dans une confession de dogmes, une orthodoxie, mais dans une orthopraxie militante. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi condamne en 2007 deux de ses ouvrages théologiques majeurs. Cette condamnation scandalise la plupart des théologiens catholiques. Regrette que l’Église catholique ait, ces dernières années, poussé les fidèles « dans une religiosité plus de dévotions que d’engagement ».

« J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : on a assassiné toute ma communauté, toute ma famille. Et j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : j’ai vécu avec des gens de bien, défenseurs des pauvres, de la vérité et de la justice ».

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Jon Sobrino

« Voilà ce que doit faire l’Église. Dire la vérité, dire que ce qui se passe aujourd’hui est un désastre. Défendre les pauvres, c’est-à-dire, non seulement les aider, mais être à leurs côtés contre les oppresseurs, quels qu’ils soient. »

« Jésus s’est montré miséricordieux. Non seulement il soulagea et aida, mais il prit la défense des victimes. La miséricorde qui s’achève sur la croix ajoute deux caractéristiques à celle du bon Samaritain : elle est conflictuelle et elle est conséquente jusqu’à la croix. (L’Eglise) est-elle prête aujourd’hui à courir ce risque de Jésus qui a été tué ? ».

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Swami Agnivesh

Né en 1939, juriste et économiste indien, homme politique, réformateur de la tradition hindouiste, ancien membre de l'Assemblée législative de l'État indien de l'Haryana, intellectuel et journaliste. Fonde en 1981 le Bandhu Mukti Morcha (Front de libération contre le travail servile) pour lutter contre les nouvelles formes d’esclavage. Fonde et préside le World Council of Arya Samaj, combat le système des castes, les avortements de fœtus féminins, l’alcoolisme.

Fondateur du Sarva Dharma Sansad (Parlement des Religions). En 2005, menacé de mort par les hindouistes nationalistes car il déclare que le Temple de Jagannath Puri doit être ouvert aux non-hindous.

Végétarien, soutien actif du mouvement non-violent Ekta Parishad,. Dénonce les dérives des religions, la dette du Tiers-Monde, l'impérialisme culturel, la surconsommation des riches.

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Swami Agnivesh

« Pour nous battre contre l’impérialisme culturel matérialiste et hédoniste, nous devons lancer un mouvement basé sur une vision spirituelle de la dignité humaine. »

« Je n'ai jamais été capable de compartimenter la religion, la politique et l'action sociale. La quête spirituelle depuis des siècles est restée très individualiste, c’est là une perversion très grave. Au contraire, la spiritualité devrait être une source de transformation sociétale. »

« La tâche de ceux qui sont spirituellement éclairés n'est pas de promouvoir une religion particulière, et encore moins d'opposer une religion à une autre. Elle consiste à identifier les facteurs d’humanité qui existent au sein de toutes les religions. (…)Tant que les religions ne donneront pas aux femmes une place égale à celle des hommes, il ne pourra y avoir ni paix ni justice dans le monde .»

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Bernie Glassman

Né en 1939, états-unien d’origine polonaise et juive, enseignant zen, premier successeur du maître japonais Taizan Maezumi Rôshi (1931-1995). Ne conçoit la compassion bouddhiste que dans le cadre d'un engagement social. À la fin des années 1980, entreprend des programmes sociaux pour les SDF et les populations défavorisées de New York. Dans un souci d'adaptation du bouddhisme et d'élargissement de son travail, créé la Peacemaker Community, une communauté interreligieuse dont les membres s'engagent à œuvrer pour la paix, qu'elle soit intérieure ou globale. Invite ses disciples à se confronter aux enjeux de la société : pauvreté, écologie, éducation, SIDA, etc. Organise des retraites interreligieuses, notamment sur les lieux de génocides (Auschwitz, Rwanda).

« Pour lutter contre les divisions, je peux avoir recours à tous les moyens : l'art, la politique, l'économie, la médecine. Nous disons que tout est poison lorsqu'on est centré sur l'ego. Et que tout est vertu, si l'on agit sans ego. »

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Jean-Marie Muller

Né en 1939, philosophe français, conférencier, formateur, théoricien et praticien de la non-violence, auteur de plus de 30 livres sur le sujet. "Dans un monde si gravement malade de la violence qu’il risque d’en mourir", déplore "l’incapacité des grandes religions à comprendre les enjeux spirituels et politiques de la non-violence". Reproche aux trois grandes religions monothéistes de prétendre avoir reçu en dépôt "la parole de Dieu" alors qu’il s’agit de la parole d’hommes inspirés, et, pour tout dire, plus ou moins bien inspirés selon les personnes et selon les circonstances qui les inspirent…

« L’urgence absolue pour les croyants, c’est de se détourner de leurs querelles portant sur les dogmes de leur foi en Dieu, pour s’accorder sur les exigences de leur amour envers les hommes. »

« En tout homme, la lumière de l’attention, l’intelligence du cœur, l’exigence de la conscience et la connaissance de la raison orientent le choix de la liberté et la décision de sa volonté en le conduisant sur la voie de la sagesse et de la vérité ».

Voir aussi J.-M. Muller dans le trombinoscope de la non-violence

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Eugen Drewermann

Né en 1940, théologien allemand en rupture de ban avec l’Église catholique, psychanalyste jungien. Interdit d'enseignement à l'université catholique par l'archevêque de Paderborn en 1994, à la suite du succès de son livre Fonctionnaires de Dieu en 1989 et de ses travaux comparatistes sur le « récit chrétien de la naissance virginale du "Fils de Dieu" et de sa résurrection ».

Psychothérapeute et conférencier sur les questions de religion, de présentation de la Bible, d'analyse des contes populaires ou autour des relations entre l'animal et l'homme. Auteur de 40 ouvrages.

« Jésus n'a pas cherché à imposer un nouveau dogme ex cathedra. Il a simplement voulu rendre la vie plus humaine, apaiser les angoisses et abolir les frontières entre les êtres humains. L'Eglise a malheureusement transformé ce message de liberté et d'amour nourri de confiance en un système dogmatique fondé sur la peur. Le dogme n'est rien d'autre qu'une violence institutionnalisée. » ../..

Page 51: Chercheurs de sens ou spirituels de 1930 à 1940

Eugen Drewermann

« Sont issus d’une naissance virginale non seulement le pharaon - le jour de son accession au trône ! - mais aussi le Bouddha, conçu vers 500 avant J.-C. par la reine Mahamaya et l’opération d’un éléphant blanc, ainsi que le dieu aztèque Huitzilopochtli. En fait, lequel des "grands" dans l’histoire des hommes n’a pas été conçu et enfanté dans la virginité ? Platon, Alexandre, Romulus et Remus… En fin de compte, le symbole de la naissance virginale s’était, dès l’Antiquité, dégradé en un simple détail accessoire, et il n’a pas fallu moins que la profonde ferveur religieuse des premiers chrétiens pour lui restituer son éclat initial - encore qu’avec cette ombre qu’a jetée sur lui le funeste contresens qui lui prêtait une réalité historique. »

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Eugen Drewermann

« La religion est trop souvent un moyen de domination, d’oppression et d’aliénation. Mais si elle prend pour fondement l’homme, elle est essentielle au sujet en marche vers sa liberté, car seul l’amour qu’elle fait connaître peut donner la force de vaincre l’angoisse et le désespoir face à la vie, à la souffrance et à la mort ».

« L’angoisse existentielle est à la racine de divers maux contemporains. Dès lors la tâche de l’homme, et celle de la religion, est de rendre le monde plus humain : redécouvrir la caractère sacré de la nature, libérer l’homme de l’oppression et de l’aliénation, guérir la personne des ses blessures psychiques, lui rendre son autonomie dans son rapport avec Dieu ».

Voir aussi Drewermann in trombinoscope Écologie et Altercroissance

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Régis Debray

Né en 1940, Français, normalien, docteur en philosophie, ex-chargé de mission pour les relations internationales auprès du Président F. Mitterrand. À l'initiative de la création en 2002 de l’Institut européen en sciences des religions. Crée en 2005 la revue Médium, Transmettre pour innover.

« Il n’y a pas de société sans transcendance. Celle-ci est nécessaire à la cohésion sociale. Le sacré est déterminé par la transmission d'information, que j’appelle la médiologie, étude des supports de transmission des messages qui transforment les mœurs, les rapports au pouvoir, au savoir. Par exemple les textes sacrés comme la Bible, l’imprimerie, Internet ».

« Les religions donnent sens à la vie, les rites donnent vie au sens »

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Michel Benoît

Né en 1940, Français, docteur en biologie, moine bénédictin pendant 20 ans, théologien, spécialiste des origines de l'Église. Quitte son Ordre en 1984, sa hiérarchie désapprouvant ses recherches sur la vie et la personnalité de Jésus.

Apporte une explication intéressante et nouvelle de la mort de Judas à partir de Ac. 1 -17. Émet l’hypothèse que le corps de Jésus a été enlevé du tombeau par les Esséniens. Affirme que le prophète Jésus a été divinisé, compare son l’expérience d’éveil du Nazaréen à celle du Bouddha. Pour les deux, le résultat a été la transforma-tion de leur regard sur les êtres et sur le monde. Les deux sont parvenus à la même liberté totale envers leurs traditions respectives.

«Aucune apocalypse n’a jamais annoncé la fin du monde, mais seulement sa transformation radicale, la fin d'un monde et la naissance d'un autre ».

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Laurent Fabre

Prêtre français, né en 1940, entré dans la Compagnie de Jésus en 1961. Formation théologique à Lyon. Après avoir reçu en 1971 le "baptême dans l'Esprit Saint" en priant avec un américain épiscopalien, commence à Lyon un groupe de prière, d'où naît en 1973 la Communauté du Chemin Neuf.

La communauté, qui rassemble aujourd’hui près de 2 000 membres dans une trentaine de pays, oriente son action autour du principe d'unité : unité des Chrétiens, des hommes (notamment entre cultures et nations différentes), des couples et des familles. Elle intervient aussi dans les hôpitaux, auprès des enfants abandonnés, pour la réinsertion des détenus, etc.

« J'aime bien cette parole : "Celui qui fait quelque chose a contre lui : celui qui veut faire la même chose, celui qui veut faire exactement le contraire, et l'immense cohorte de tous ceux qui ne font rien ! "»

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Thérèse Brosse

Née en 19??, Médecin français, psychologue de l’éducation, spécialiste de l’Inde, expert international.

Confronte les intuitions du Shakta Védanta (Patanjali) sur la conscience-énergie et les ouvertures sur une conception analogue de la réalité auxquelles aboutissent des recherches scientifiques de pointe, en particulier en microphysique et en biologie cellulaire (Niels Bohr, Erwin Schrödinger, Werner Heisenberg, Eugène Wigner, Jean-Émile Charon, David Bohm, Brian Josephson, Lawrence Domash, etc.)

« L’enthousiasme avec lequel la science moderne étudie et apprécie toutes les données subjectives de la mystique hindoue laisse supposer qu’elle accréditera peut-être un jour intégralement la structure énergétique de l’homme que supposent ces traditions et que nous proposions comme base d’une science de l’ "homme intégral" ».