mémoire de master ccbad-igt 2018

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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE Union - Discipline - Travail Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Félix Houphouët-Boigny UFR : Sciences de l’Homme et de la Société Année académique: 2017-2018 Institut de Géographie Tropicale Côte attribuée par la bibliothèque Centre d’Excellence Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (CEA-CCBAD) Mémoire de Master Parcours : Géographie Physique et Environnement Option: Géographie Physique Sujet: Impacts des changements et variabilités climatiques (extrêmes climatiques) sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles en Côte d’Ivoire Présenté par : M. ANGOUA Angoua Joseph Superviseur : Mme DIBI-KANGAH Pauline, Maître de Conférences Directeur de Recherches : M. CAMARA Brahima, Maître-Assistant Composition du Jury : Président M. KABLAN N’guessan Hassy Joseph Maître de Conférences Rapporteur Mme DIBI-KANGAH Pauline Maître de Conférences Rapporteur M. CAMARA Brahima Maître-Assistant Examinateur M. ATTA Kouacou Jean-Marie Maître-Assistant

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Page 1: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Union - Discipline - Travail

Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique

Université Félix Houphouët-Boigny

UFR : Sciences de l’Homme et de la Société

Année académique: 2017-2018

Institut de Géographie Tropicale

Côte attribuée par la bibliothèque

Centre d’Excellence Africain sur le

Changement Climatique, la

Biodiversité et l’Agriculture Durable

(CEA-CCBAD)

Mémoire de Master

Parcours : Géographie Physique et Environnement Option: Géographie Physique

Sujet:

Impacts des changements et variabilités climatiques (extrêmes

climatiques) sur la production de la banane dessert dans les

plantations industrielles en Côte d’Ivoire

Présenté par : M. ANGOUA Angoua Joseph

Superviseur : Mme DIBI-KANGAH Pauline, Maître de Conférences

Directeur de Recherches : M. CAMARA Brahima, Maître-Assistant

Composition du Jury :

Président M. KABLAN N’guessan Hassy Joseph Maître de Conférences

Rapporteur Mme DIBI-KANGAH Pauline Maître de Conférences

Rapporteur M. CAMARA Brahima Maître-Assistant

Examinateur M. ATTA Kouacou Jean-Marie Maître-Assistant

Page 2: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

I

DEDICACE

Je dédie ce mémoire de Master à mon père ANGOUA Bile, à ma mère N’GUELE Koko,

pour leur amour, leurs soutiens, moral, financier et spirituel.

Page 3: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

II

RESUME

La présente étude a pour objectif principal d’analyser les impacts des inondations sur la

production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un

contexte de changement et de variabilité climatique. Les diverses méthodes appliquées (indice

standardisé des pluies, test de Pettitt, méthode bayésienne, indice ombrothermique de Bagnouls

et Gaussen, indices de pluie extrême et méthode de Thornthwaite) ont permis d’analyser les

tendances pluviométriques, la probabilité d’occurrence de l’inondation, les saisons climatiques

et le bilan hydrique et climatique sur la période de 1986 à 2016. La caractérisation spatiale du

risque d’inondation élaborée à partir de la combinaison de la carte de l’aléa et de la vulnérabilité

à l’inondation a permis d’identifier les zone à risque d’inondation. L’analyse des impacts des

inondations à partir de leurs effets sur le bananier à (court, moyen et long terme), les coûts de

restauration et de replantation ainsi que la production a permis de déterminer les effets négatifs

de ce phénomène sur la production de la banane dessert.

L’analyse de la variabilité pluviométrique a montré sur l’ensemble des stations une

alternance des périodes humides et sèches sur la période de 1986 à 2016. Les différentes

ruptures observées sur la période d’étude dans les stations étudiées montrent par conséquent

une baisse hétérogène de la pluviométrie. L’analyse des pluies extrêmes mensuelles ont permis

de déterminer les mois où la probabilité qu’une inondation puisse être provoquée avec des

pluies moyennes mensuelles supérieures ou égales à 200 mm. De plus, les plantations

industrielles situées dans les bassins versants des fleuves sont vulnérables aux inondations

pendant les saisons pluvieuses. La manifestation des extrêmes climatiques mais plus

précisément des inondations dans les plantations industrielles rendent très vulnérable la

production de la banane dessert, influençant ainsi le niveau socio-économique des producteurs

et des travailleurs.

Mots clés : Côte d’Ivoire, impact, changement et variabilité climatique, inondation, banane

dessert

Impacts des changements et variabilités climatiques

(inondation et sècheresse) sur la production de la

banane dessert dans les plantations industrielles en

Côte d’Ivoire

Page 4: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

III

ABSTRACT

The main objective of this study is to analyse the impact of floods and droughts on the

production of bananas on industrial banana fields in a context of variability and climat changes.

The various methods applied (Standardized index of rainfall, Pettitt’s test, Bayesian method,

ombrothermic index of Bagnouls and Gaussen, extreme rainflall index and the

THORNTHWAITE’s method) have permitted to analyse the characteristics of droughts starting

from rainfall trends, flood’s probability of occurrence, of determining the climatic seasons,

hydric record and hydric climatic record on the 1986-2016 period.

The spatial characterization of the flood risk made by the combination of the flood

variability and vulnerability map permitted to identify areas at risk of floods. The evaluation of

the impact of extreme climatic events through the analysis of all impacts on banana trees on

short, mid-term and long-term, the restoration, the replantation and the yield of the crops

allowed to identify the consequences of these events on the production of dessert bananas.

The analysis of the pluviometry’s variability in all the stations has revealed a rotation of

humid periods and dry periods on the 1986-2016 period. The different breaks observed on the

study period show an heterogenous decrease of rainfall highly related to droughts. The monthy

extreme rainfall analyses were used to determine the months when the probability of flooding

coud be caused by average monthy rains greater than 200mm. In addition, industrial plantations

of banana located in river basins are very exposed to floods during raining seasons. The

manifestation of droughts and floods in industrial farms have increased the vulnerability of the

production of bananas, influencing the economic and social level of the producers.

Key words: Côte d’Ivoire, impact, climat changes and variability, flood, banana.

Page 5: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

IV

REMERCIEMENTS

Je tiens avant toute chose à remercier spécialement Docteur Pauline DIBI KANGAH,

Maître de Conférences à l’Institut de Géographie Tropicale et Docteur CAMARA Brahima,

Maître-Assistant à l’UFR de Biosciences qui ont accepté sans ménager d’efforts à

l’encadrement scientifique et technique de ce travail. Leur confiance, leur orientation, leur

patience, leur encouragement, leur incitation, leur disponibilité et leur soutien ont été

déterminants dans la réalisation de ce travail de recherche. Mes mots et remerciements ne

suffiront jamais pour leur exprimer mes sentiments de gratitude. Je leur suis très redevable.

J’ai une pensée profonde à l’endroit de tous les enseignants de l’Institut de Géographie

Tropicale (IGT), spécialement à mes Professeurs KOLI BI Zuéli et HAUHOUOT Célestin,

ainsi qu’à tous les membres du Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Milieux

Tropicaux, Continentaux et Littoraux (LAMINAT) pour la connaissance scientifique dont nous

bénéficions aujourd’hui, pour leurs conseils à la réalisation et à l’amélioration de nos travaux

de recherche.

Je tiens également et de façon exceptionnelle à remercier la Banque Mondiale pour le

financement de ce projet de recherche du Centre d’Excellence Africain sur les Changements

Climatiques, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (CEA-CCBAD). Ces remerciements vont

à l’endroit de tous les membres de ce centre, au Professeur KONE Daouda, coordinateur dudit

projet et particulièrement au Docteur SANOGO Souleymane pour ses conseils et sa

disponibilité.

Je tiens aussi à remercier les personnes qui ont apporté leur contribution à

l’enrichissement de ce travail, particulièrement aux Docteurs N’Da Christophe et AFFERY

Arthur qui ont bien accepté volontiers d’apporter des corrections à ce travail pour le parfaire.

J’adresse également mes remerciements au Doctorant GLOAYOWI Bathoh Sylvain qui

m’a énormément guidé sur les questions relatives à la méthodologie, plus précisément aux

méthodes d’analyse des données climatiques pour aboutir à la réalisation de ce travail de

recherche. Je n’oublie pas les Doctorants AMON Joël, COULIBALY Alama qui ont contribué

à l’amélioration de ce travail de recherche.

Toute ma reconnaissance aux amis de l’Institut de Géographie Tropicale (les amis de la

promotion 2013 - 2014), en particulier à KOUASSI Koffi Aymar, YAO Josélito Carlos,

KOBENAN Kadjo Raphaël, YAO N’Goran Yannick, YOA Loukou Jacques, KOFFI Agohi

Obed Claver. Je leur exprime ma profonde gratitude pour leurs conseils, leurs soutiens, leurs

encouragements et leur aide si précieux.

Page 6: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

V

Les membres de ma famille ont eux aussi contribué à ce travail de recherche en

apportant leurs soutiens moral, matériel et spirituel. Nous pensons à :

Docteur ANGOUA Adjé Séverin,

Docteur BILE Abia Vincent,

BILE Ahico Jean,

ANGOUA Abah Emilienne épse ASSAMOI,

Mes tantes ADAÏ N’GUELE Aba Louise, N’GUELE Bah Marie Chantal et MESSEREBE

Ahou Joséphine,

Ma belle-sœur HOBBAH Assemela Anne-Marie épse BILE,

ALLOUCO Kouamé Esmel,

KETCHA Assemian Patrick Gervais.

Et enfin, mes remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes de près ou de loin

qui ont contribué à la réalisation de ce projet de recherche dont leurs noms ne sont pas

mentionnés ; recevez ici l’expression de ma profonde reconnaissance.

Page 7: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

VI

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ................................................................................................................................. I

RESUME ................................................................................................................................... II

ABSTRACT ............................................................................................................................. III

REMERCIEMENTS ................................................................................................................ IV

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... VI

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. X

LISTE DES PHOTOS .............................................................................................................. XI

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ XI

LISTE DES SIGLES ET AGRONYMES ............................................................................... XII

CHAPITRE I : INTRODUCTION ............................................................................................. 1

1.1. Contexte et justification de l’étude ...................................................................................... 1

1.2. Situation de la zone d’étude ................................................................................................ 4

1.3. Climat et relief de la zone d’étude ...................................................................................... 5

1.4. Hydrographie, géologie et pédologie de la zone d’étude .................................................... 6

1.5. Végétation de la zone d’étude ............................................................................................. 9

1.6. Localisation des principales plantations industrielles de la banane dessert de la Côte

d’Ivoire ..................................................................................................................................... 10

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ................................................................. 14

2.1. Définition des concepts et état des questions .................................................................... 14

2.1.1. Sécheresse et agriculture ................................................................................................ 14

2.1.2. Inondation et agriculture ................................................................................................ 17

2.1.3. Origine de la banane ....................................................................................................... 19

2.1.4. Place et importance du secteur de la banane dessert en Côte d’Ivoire ........................... 20

2.1.5. Structures de gestion de la production et de l’exportation de la banane dessert ............ 21

2.1.6. Facteurs climatiques et écologiques sur la production de la banane dessert .................. 21

2.2. Problématique et objectifs de la recherche ....................................................................... 22

2.2.1. Problématique ................................................................................................................. 22

2.2.2. Objectifs de la recherche ................................................................................................ 24

2.2.2.1. Objectif général……. .................................................................................................. 24

2.2.2.2. Objectifs spécifiques. .................................................................................................. 24

CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES ....................................................................... 25

3.1. Données ............................................................................................................................. 25

Page 8: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

VII

3.1.1. Données climatiques ...................................................................................................... 25

3.1.2. Données de télédétections .............................................................................................. 26

3.1.3. Données d’enquête de terrain ......................................................................................... 27

3.2. Méthode de traitement et d’analyse des données .............................................................. 27

3.2.1. Analyse des données climatiques ................................................................................... 27

3.2.1.1. Etude de la variabilité pluviométrique ........................................................................ 27

3.2.1.2. Détection des ruptures ................................................................................................. 28

3.2.1.3. Saisons climatiques… ................................................................................................. 29

3.2.1.4. Analyse des indices des pluies extrêmes ..................................................................... 30

3.2.1.5. Bilan hydrique et climatique ....................................................................................... 31

3.2.1.5.1. Evapotranspiration potentielle .................................................................................. 31

3.2.1.5.2. Evapotranspiration réelle .......................................................................................... 32

3.2.1.5.3. Méthode des polygones de Thiessen ........................................................................ 32

3.2.1.5.4. Calcul du bilan climatique ........................................................................................ 33

3.2.2. Analyse des données de télédétection ............................................................................ 34

3.2.2.1. Cartographie du risque d’inondation ........................................................................... 34

3.2.2.1.1. Aléa inondation ........................................................................................................ 34

3.2.2.1.1.1. Cartographie de l’intensité pluviométrique ........................................................... 34

3.2.2.1.1.2. Cartographie de l’occupation du sol ..................................................................... 35

3.2.2.1.1.2.1. Traitement des images satellitaires .................................................................... 35

3.2.2.1.1.2.2. Classification supervisée des images ................................................................. 35

3.2.2.1.1.2.3. Evaluation de la classification ............................................................................ 36

3.2.2.1.1.2.4. Post-classification ............................................................................................... 36

3.2.2.1.2. Cartographie de l’aléa inondation ............................................................................ 36

3.2.2.1.3. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation ............................................................ 37

3.2.3. Analyses des données d’enquête de terrain .................................................................... 40

3.2.3.1. Analyse de la production et du rendement de la banane dessert ................................. 40

3.2.3.2. Traitement et analyse des entretiens ............................................................................ 40

3.2.3.3. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert ............. 40

3.2.3.4. Analyse des stratégies d’adaptation des producteurs de la banane dessert ................. 41

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 42

4.1. Résultats ............................................................................................................................ 42

4.1.1. Analyse des caractéristiques des inondations ................................................................. 42

Page 9: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

VIII

4.1.1.1. Variabilité pluviométrique .......................................................................................... 42

4.1.1.1.1. Tendances pluviométriques moyennes annuelles de la zone d’étude ...................... 42

4.1.1.1.2. Evolution des isohyètes moyennes annuelles ........................................................... 43

4.1.1.1.3. Variabilité des nombres de jours de pluie ................................................................ 44

4.1.1.1.4. Variabilité interannuelle des pluies .......................................................................... 45

4.1.1.1.6. Analyse de détection des ruptures dans la pluviométrie .......................................... 47

4.1.1.1.6.1. Test de rupture de Pettitt ....................................................................................... 47

4.1.1.1.6.2. Méthode Bayésienne de Lee et Heghinian ............................................................ 49

4.1.1.1.7. Analyse des saisons climatiques .............................................................................. 51

4.1.1.1.8. Indices des pluies extrêmes de la zone d’étude ........................................................ 52

4.1.1.1.9. Variabilité du bilan hydrique de la zone d’étude ..................................................... 54

4.1.1.1.10. Analyse du bilan climatique ................................................................................... 57

4.1.1.2. Identification des zones à risque d’inondation dans la zone d’étude .......................... 59

4.1.1.2.1. Cartographie de l’aléa inondation ............................................................................ 59

4.1.1.2.1.1. Intensité pluviométrique de la zone d’étude.......................................................... 59

4.1.1.2.1.2. Occupation du sol de la zone d’étude .................................................................... 60

4.1.1.2.1.3. Aléa inondation de la zone d’étude ....................................................................... 62

4.1.1.2.2. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation ............................................................ 63

4.1.1.2.2.1. Densité de drainage (Dd) de la zone d’étude ........................................................ 63

4.1.1.2.2.2. Indice d’humidité topographique (TWI) de la zone d’étude ................................. 63

4.1.1.2.2.3. Vulnérabilité à l’inondation de la zone d’étude .................................................... 64

4.1.1.2.3. Risque d’inondation de la zone d’étude ................................................................... 65

4.1.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert et les

stratégies d’adaptation……… .................................................................................................. 67

4.1.2.1. Analyse des statistiques agricoles ............................................................................... 67

4.1.2.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert ............. 68

4.1.2.2.1. Impacts des inondations sur le bananier ................................................................... 68

4.1.2.2.2. Impacts des inondations sur les coûts de restauration et de replantation ................. 70

4.1.2.2.3. Impacts des inondations sur la production ............................................................... 71

4.1.2.3. Analyse des stratégies d’adaptation dans les plantations industrielles........................ 72

4.1.2.3.1. Stratégies d’adaptation développées par les producteurs ......................................... 72

4.1.2.3.1.1. Digues de protection contre la remontée des eaux ................................................ 72

4.1.2.3.1.2. Pompes à exore pour l’évacuation des eaux .......................................................... 73

Page 10: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

IX

4.1.2.3.1.3. Systèmes d’arrosage pour l’irrigation ................................................................... 74

4.1.2.3.1.4. Autres stratégies d’adaptation développées .......................................................... 75

4.1.2.3.2. Stratégies d’adaptations futures ............................................................................... 75

4.2. Discussion ......................................................................................................................... 76

4.2.1. Caractéristiques des inondations .................................................................................... 76

4.2.2. Identification des zones à risque d’inondation ............................................................... 79

4.2.3. Impacts des inondations sur la production de la banane dessert .................................... 80

CHAPITRE V : CONCLUSION .............................................................................................. 81

5.1. Remarques et conclusion ................................................................................................... 81

5.2. Contraintes et limites de l’étude ........................................................................................ 82

5.3. Suggestions et recommandations ...................................................................................... 83

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 85

ANNEXE ................................................................................................................................. 90

Page 11: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

X

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Localisation des principales zones de production de la banane dessert en CI ........... 5

Figure 2: Carte du relief du Sud-Est ivoirien ............................................................................ 6

Figure 3: Carte du réseau hydrographique du Sud-Est ivoirien ................................................ 7

Figure 4: Carte géologique du Sud-Est ivoirien ........................................................................ 8

Figure 5: Carte pédologique du Sud-Est ivoirien ...................................................................... 9

Figure 6: Localisation des principales plantations industrielles de banane dessert dans le Sud-

est de la Côte d’Ivoire .............................................................................................................. 11

Figure 7: Localisation des stations climatiques de la zone d’étude ........................................ 26

Figure 8: Organigramme de détermination de l'aléa inondation ............................................. 37

Figure 9: Synthèse méthodologique de la mise en place de la carte du risque d'inondation .. 39

Figure 10 : Tendance pluviométrique moyenne annuelle de la zone d’étude ........................ 43

Figure 11: Répartition spatio-temporelle des pluies du Sud-Est ivoirien ............................... 44

Figure 12: Répartition spatiale du nombre de jours de pluie du Sud-Est ivoirien .................. 45

Figure 13: Fluctuation pluviométrique de l’indice standardisé des pluies .............................. 46

Figure 14: Mise en évidence de rupture de stationnarité dans les séries pluviométriques des

stations par le test de Pettitt ...................................................................................................... 48

Figure 15: Mise en évidence des ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques des

stations par la procédure de Lee et Heghinian ......................................................................... 50

Figure 16: Courbes ombrothermiques des stations d'Abidjan-aéroport et d'Adiaké ............... 52

Figure 17: Répartition des pluies, de l’ETP et de l’ETR moyennes mensuelles ..................... 56

Figure 18: Carte de l’application de la Méthode de Thiessen aux stations synoptiques ......... 57

Figure 19: Bilan climatique des stations de la zone d'étude .................................................... 58

Figure 20: Carte d’intensité pluviométrique de la zone du Sud-Est Ivoirien .......................... 60

Figure 21: Carte d'occupation du sol du Sud-Est ivoirien en 2016 ......................................... 61

Figure 22: Carte d'aléa inondation du Sud-Est ivoirien .......................................................... 62

Figure 23: Carte de densité de drainage du Sud-Est ivoirien .................................................. 63

Figure 24: Carte d'indice d'humidité topographique (TWI) du Sud-Est ivoirien .................... 64

Figure 25: Carte de vulnérabilité à l'inondation du Sud-Est ivoirien ...................................... 65

Figure 26: Carte du risque d'inondation du Sud-Est ivoirien .................................................. 66

Figure 27: Graphique des statistiques agricoles de 1986 à 2016 en Côte d’Ivoire ................. 67

Page 12: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

XI

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Photographie des bananiers dessert avec des régimes .............................................. 20

Photo 2: Effets des inondations sur les bananiers ................................................................... 69

Photo 3 : Bananeraie en production inondée ........................................................................... 71

Photo 4: Destruction des régimes de banane après les inondations ........................................ 72

Photo 5: Digue de protection contre les inondations (A) ; plante protégeant les digues contre

l'effondrement (B) .................................................................................................................... 73

Photo 6: Pompes à exore ......................................................................................................... 74

Photo 7: Système d'arrosage sous-frondaison : micro-asperseur (A) ; mini-asperseur (B) ..... 75

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des sociétés de plantation par zone de production ............................. 13

Tableau 2: Stations climatiques retenues ................................................................................ 25

Tableau 3: Valeur de l’indice standardisé des pluies (SPI) ................................................... 28

Tableau 4: Indices de pluie mensuelle utilisés dans l’analyse des événements climatiques

extrêmes ................................................................................................................................... 30

Tableau 5: Récapitulatif des détections de rupture par le test de Pettitt ................................. 49

Tableau 6: Récapitulatif des détections de ruptures par de la méthode Bayésienne de Lee et

Heghinian ................................................................................................................................. 51

Tableau 7: Moyenne des indices de pluie mensuelle extrême ................................................ 53

Tableau 8: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Abidjan-aéroport ........................... 55

Tableau 9: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Adiaké ........................................... 55

Tableau 10: Pourcentage des classes d'occupation du sol de la zone d'étude ......................... 61

Page 13: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

XII

LISTE DES SIGLES ET AGRONYMES

ADF: Forum for the Development of Africa

CEA-CCBAD: Centre d’Excellence Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité

et l’Agriculture Durable

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC : Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

INS : Institut National de la Statistique

MNT : Modèle Numérique de Terrain

OBAM CI : Organisation des Producteurs-Exportateurs de Banane, d’Ananas, de Mangues

et d’autres fruits de Côte d’Ivoire

OCAB : Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Banane

OMM : Organisation Météorologique Mondiale

PACIR : Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale pour la Côte

d’Ivoire

PIB : Produit Intérieur Brut

PNCC : Programme National/Changement Climatique

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

SCB : Société de Culture Bananière

SIEREM-HSM : Système d’Information Environnementale sur les Ressources en Eau et leur

Modélisation-HydroSciences Montpellier

SIG : Système d’Information Géographique

SODEXAM : Société d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et

Météorologique

SPDCie : Société des Plantations Daval et Compagnie

SRTM : Shuttle Radar Topography Mission

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture

WASCAL : Centre Ouest Africain de Service Scientifique sur le Changement Climatique et

l’Utilisation Adaptée des Terres

Page 14: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

1

CHAPITRE I : INTRODUCTION

1.1. Contexte et justification de l’étude

Les études sur les changements et variabilités climatiques ne cessent de s’accroitre dans

les recherches scientifiques (Doukpolo, 2014). Les problèmes liés à ces changements

climatiques constituent des préoccupations qui touchent tous les pays et surtout ceux en voie de

développement. Ces problèmes demeurent une priorité qui s’inscrit dans les programmes

gouvernementaux tant nationaux qu’internationaux. Le climat de la terre a constamment évolué

à l’échelle des temps géologiques. Les changements du climat actuel sont particulièrement

rapides et ne sont pas d’ordre astronomique (Lamy, 2013). Ces changements dus aux activités

humaines qui en modifiant la composition chimique de l’atmosphère, ont entrainé une

augmentation de l’effet de serre. Plusieurs études présentent l’impact de ces Gaz à Effet de

Serre (GES) sur l’environnement, les systèmes naturels et humains et sur les océans (Le

Houérou, 1993 ; Bretaudeau et al., 2011 ; Lamy, 2013 ; GIEC, 2014).

La croissance démographique, l’urbanisation rapide et incontrôlée des zones à risques,

l’importante prévalence des maladies, la pauvreté endémique, la faiblesse des dispositifs de

réparations et de réponses aux catastrophes, l’insuffisance des informations climatiques et la

faible capacité des institutions sont autant de facteurs qui viennent aggraver la vulnérabilité de

l’Afrique aux changements climatiques dans les zones urbaines (Wallez, 2010). C’est dans ce

contexte que la communauté scientifique s’est intéressée aux questions relatives aux

fluctuations climatiques en Afrique (Aguiar, 2009 ; ADF VII, 2010 ; Wallez, 2010 ; Bretaudeau

et al., 2011 ; Barrat, 2012 ; Gemenne et al., 2014).

L’Afrique, bien qu’étant le moins responsable des émissions des GES (4 %), est

considéré presqu’universellement comme le continent le plus vulnérable aux impacts des

variations climatiques (Pomerleau, 2009). En Afrique de l’Ouest, les changements observés au

niveau du climat se traduisent selon Bretaudeau et al. (2011) par une variabilité importante de

la pluviométrie, une élévation de la température (de l’ordre de 0,6 à 0,7 °C), du niveau de la

mer et la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes.

Selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2006), 80 à 90 % des

catastrophes naturelles sont liées à des événements hydro-climatiques tels que les sécheresses,

les fortes pluies, les inondations. Tous ces phénomènes ont mis à mal les systèmes humains

Page 15: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

2

(pertes humaines et matérielles), les systèmes agricoles (cultures englouties) et les

infrastructures économiques (routes, ponts, barrages détruits).

Située en zone tropicale humide, la Côte d’Ivoire n’est pas épargnée des impacts du

changement et de la variabilité climatique particulièrement les effets des extrêmes climatiques

que sont la sécheresse et les inondations. Son agriculture dépendante de la pluviométrie est

soumise aux variations de la pluie. Plusieurs études témoignent de la faiblesse de cette activité

aux changements et variabilités climatiques dans plusieurs régions (Soro et al., 2011 ; Kanohin

et al., 2013 ; Noufe et al., 2015 ; Diomandé et al., 2016 ; Boko et al., 2016).

De plus, les grands fleuves subissent aujourd’hui les impacts de la variabilité

pluviométrique en particulier le Bandama. Ce fleuve connaît les conséquences de la baisse des

pluies sur sa disponibilité en eau dans un bassin essentiel pour l’électricité, l’agriculture et

l’industrie (Kouassi et al., 2018).

Selon la Banque Mondiale, d’ici 2050, les fluctuations climatiques pourraient faire

baisser le PIB du pays, ce qui correspondrait à une perte de 380 à 770 milliards de FCFA pour

la Côte d’Ivoire. Cette situation peut faire augmenter le nombre de personnes (1 millions) dans

une condition d’extrême pauvreté à celui d’aujourd’hui qui est de 6 millions.

Ainsi, les études de Hauhouot (2008) ; Kaman (2010) ; Gemenne et al. (2014) ; Boko et

al. (2016) ; Kanga (2016), montrent également la fragilité des populations, de leurs activités

socio-économiques, de leur environnement à l’impact des inondations et des sécheresses en

Côte d’Ivoire.

En 2014, la production de la banane dessert qui place la Côte d’Ivoire premier

producteur africain, a connu une baisse à cause des inondations qui ont touchés la société SCB

qui est la plus grande productrice de banane dessert du pays, ainsi que celles des plantations de

SPDCie (Wanita) et de ROUCHARD.

Le présent mémoire s’inscrit dans un projet de recherche du Centre d’Excellence

Africain sur le Changement Climatique, la Biodiversité et l’Agriculture Durable (CEA-

CCBAD).

Plusieurs recherches scientifiques montrent les effets négatifs du changement climatique

sur la production agricole. Selon Daouda Konaté, Directeur de la Météorologie nationale,

l’agriculture ivoirienne est davantage confrontée à des difficultés climatiques (www.aip.ci).

Des conditions météorologiques extrêmes marquées par des années de sécheresses sévères

alternées par des années de fortes inondations dans certaines régions de la Côte d’Ivoire

occasionnent parfois des baisses sur la production agricole.

Page 16: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

3

Les répercussions des extrêmes climatiques que sont les inondations et les sécheresses

spécifiquement celles des inondations sur la production de la banane dessert font l’objet de cette

étude. Les bananiers sont touchés selon la littérature par le changement climatique à travers

l’augmentation des températures, des fortes pluies, des vents violents, des sécheresses, des

inondations etc. ce qui contribuent à une mauvaise productivité de ceux-ci.

En effet, les influences des inondations et sécheresses sont aujourd’hui autant des

préoccupations pour les scientifiques, les gouvernements et les agriculteurs (producteurs de la

banane dessert). Ces préoccupations doivent susciter des recherches sur ces thématiques afin

de pouvoir élaborer des stratégies d’adaptation et d’atténuation aux contraintes climatiques.

Cette étude se déroule dans le Sud-est de la Côte d’Ivoire, une zone naturelle de production de

la banane dessert.

Ce mémoire intitulé «Impacts des changements et variabilités climatiques (extrêmes

climatiques) sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles en

Côte d’Ivoire », a pour objectif d’analyser les impacts des inondations sur la production de la

banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d'Ivoire dans un contexte de

changement et variabilité climatique.

Le Centre d’Excellent Africain sur les Changements Climatiques, la Biodiversité,

l’Agriculture Durable a pour objectif principal de promouvoir l’excellence dans la formation,

la recherche et la gouvernance. Il vise également au renforcement des capacités des personnels

administratifs et techniques ainsi que les enseignants chercheurs. Sa mission est de fournir des

informations et des connaissances susceptibles de permettre à ses Etats membres de gérer

durablement les effets néfastes du changement climatique aux niveaux local, national et

régional. Cette mission se fait à travers le renforcement des capacités, la formation des cadres

Ouest africains. Elle se fait également par la création et la diffusion des technologies

appropriées en vue de faire face à la variabilité du climat et aux changements climatiques.

La présente étude comporte cinq chapitres :

Le chapitre I montre l’introduction qui met en exergue le contexte et justification de l’étude et

la présentation de la zone d’étude. Le chapitre II permet de faire l’état des travaux scientifiques

consacrés à l’étude des extrêmes climatiques (inondation et sécheresse), leurs répercussions sur

la production agricole plus spécifiquement sur la production de la banane dessert. Aussi, il

montre l’importance de cette culture en Côte d’Ivoire. Ce chapitre est également consacré à la

problématique de l’étude et à l’élaboration des objectifs de recherche.

Page 17: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

4

La méthodologie est présentée dans le chapitre III, les résultats obtenus et discutés sont

représentés dans le chapitre IV et la conclusion dans le chapitre V.

1.2. Situation de la zone d’étude

Située entre 5°11’ et 6°55’ de latitude nord et les 2°50’ et 4°35’ de longitude ouest, la zone

d’étude couvre une superficie de 29 834 km2. Elle englobe l’essentiel de la production de la

banane dessert comme l’illustre la figure 1. Selon le nouveau découpage administratif de la

Côte d’ Ivoire, cette partie de son territoire compte à présent quatre régions: la région du Sud-

Comoé, située à la frontière du Ghana a pour chef-lieu de région Aboisso, la région des Grands

ponts dont Dabou est le chef-lieu de région, la région de l’Agneby-Tiassa avec pour Agboville

chef-lieu de région, située au Nord de la capitale économique et la région de la Mé pour chef-

lieu Adzopé située à l’Ouest de la région du Sud-Comoé.

La zone d’étude est limitée au Nord par les régions du Moronou, du Belier et de de

l’Indénié-Djuablin, à l’Est par le Ghana, au Sud par l’océan Atlantique et à l’Ouest par les

régions du Goh et du Loh-Djiboua. Selon OBAMCI (2017), la zone de production de la banane

dessert détient des facteurs naturels important tels que la pluviométrie, la température,

l’insolation, les ressources en eau naturelles et des sols fertiles. Tous ces facteurs rendent

possible la culture de banane dessert en Côte d’Ivoire.

Cette zone concentre une population de 1 100 082 habitants selon les statistiques de

l’Institut National Statistique (INS) du Recensement Général de la Population et de l’Habitat

(RGPH, 2014).

Page 18: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

5

Figure 1: Localisation des principales zones de production de la banane dessert en Côte d’Ivoire

Source : PARCI, 2013 adapté

1.3. Climat et relief de la zone d’étude

Le climat de cette zone est particulièrement variable à l’échelle locale du faite de sa

position par rapport à l’océan atlantique. La bananeraie ivoirienne selon OBAMCI (2017), est

située dans un climat forestier tropical. Cette zone est caractérisée par un climat subéquatorial

appelé « Attiéen » qui bénéficie des températures élevées de l’ordre de 26 à 27 °C, avec des

pluies abondantes dont la hauteur moyenne annuelle varie de 1500 à 2000 mm, d’une humidité

atmosphérique importante se situant entre 80 à 90 % en moyenne (Dian, 1973). Elle est marquée

par deux saisons des pluies : la grande saison des pluies (avril - juillet) et la petite saison

(octobre-novembre), interrompues par deux saisons sèches.

L’insolation est faible, de l’ordre de 1 600 à 1 800 h/an, limitant la densité de plantation

autour de 1 800 plants à l’hectare avec une humidité relative élevée (80 à 90 %). La température

moyenne varie de 24 °C (mois de juillet à septembre) à 32 °C (mois de février à mai) avec une

faible amplitude thermique journalière rendant favorable la culture de la banane (OBAMCI,

2017). Les vents peuvent-être violents aux intersaisons et particulièrement en fin de grande

saison sèche.

Page 19: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

6

La figure 2 montre le relief de la zone d’étude. Le relief est par définition un élément

important qui permet de déterminer l’attitude au ruissellement des terrains, l’infiltration et

l’évaporation. Cette zone présente selon les endroits des altitudes allant de 0 à 39 m dans la

partie Sud et aux alentours des cours d’eau. Dans la partie Nord, sont observées des grandes

valeurs d’altitudes comprises entre 159 à 460 m. Les régions de la Mé et du Sud-Comoé sont

les régions où le relief est élevé, par contre les régions des Grand-Ponts et de l’Agneby sont les

régions où le relief est bas.

Figure 2: Carte du relief du Sud-Est ivoirien

1.4. Hydrographie, géologie et pédologie de la zone d’étude

La figure 3 donne un aperçu du réseau d’hydrographique de la zone d’étude. Le réseau

hydrographique de la zone d’étude est très dense et comprend 3 principaux fleuves, quelques 4

petits fleuves côtiers et un système lagunaire important. Les différents cours d’eau coulent du

Nord vers le Sud.

Le Sud-Comoé est baigné par un réseau hydrographique dense et varié composé de 12

lagunes dont la plus importance est la lagune Aby, Ehi et Tendi d’environ 424 km2. Cette région

est également composée de quatre grands fleuves dont la Bia (sur laquelle se trouve le barrage

hydroélectrique d’Ayamé), la Comoé (1 160 km), la Tanoé (dont le bassin versant est de 16 000

km2) et le Toumanguié.

Page 20: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

7

La région de la Mé est arrosée par d’importants cours d’eau, la Comoé, la Mé, l’Agneby,

le Mafou, le Massan, le Tafou et le Mabi.

La région des Grands Ponts est traversée par des grands fleuves, la Mé, l’Agneby, le

Bandama (1 050 km), le Sassandra (650 km) et des lagunes telles que la lagune Ebrié (avec un

bassin versant de 93 600 km²), Adjin et Tadio.

L’Agneby-Tiassa est une région dominée par le fleuve Bandama qui traverse les

départements de Taabo et Tiassalé du Nord au Sud. Son principal affluant est le N’Zi. On

observe aussi la présence de plusieurs cours d’eau au débit intermittent comme l’Agneby.

Figure 3: Carte du réseau hydrographique du Sud-Est ivoirien

La géologie de la zone d’étude est dominée par les formations de conglomérats, grès et

de schistes (figure 4). Cette formation se trouve majoritairement dans les régions de la Mé et

de l’Agneby-Tiassa. La région du Sud-Comoé est constituée de plusieurs types de formations

géologiques que les autres régions. On y trouve des formations de complexe granitoïde baoulé,

complexe plutonique abrorien et birrinien, ainsi que des sédiments sableux, argileux et côtiers.

Page 21: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

8

Figure 4: Carte géologique du Sud-Est ivoirien

Source : SODEMI, 1972, adaptée

La pédologie de la zone d’étude est dominée par des sols précambriens (brirrimien)

composé de schistes, de quartzite, et de roches vertes. Ces sols sont majoritairement rencontrés

dans la région de l’Agneby-Tiassa (Figure 5). La région du Sud-Comoé est constituée de

différents types de sols composés de granites, des sols précambriens, des dépôts alluviaux

lagunaires récents et autres types de sols. Ces mêmes composés se retrouvent dans la région des

Grands Ponts. En général, la région d’étude est dominée par des sols granitiques, schisteux, des

granites à biotite ou à deux micas, et d’une auréole métamorphique de micaschistes

(Guillaumet et Adjanohoun, 1971).

Page 22: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

9

Figure 5: Carte pédologique du Sud-Est ivoirien Source : FAO-UNESCO, 1986, adaptée

1.5. Végétation de la zone d’étude

La zone du Sud-Est de la Côte d’Ivoire présente une diversité de paysages floristiques

dominés majoritairement par deux grandes formations forestières : les forêts denses

sempervirentes (ombrophile) et les forêts denses semi-décidues (mésophile) (Guillaumet et

Adjanohoun, 1971). A l’intérieur de ces grands ensembles, on y trouve des formations

forestières (marécageuse, littorales et des mangroves) et des formations savanicoles

(prélagunaires et littorales).

Les formations forestières sont composées des forêts marécageuses qui occupent le

cordon lagunaire, ces forêts marécageuses sont formées sur des sols hydromorphes organiques

tourbeux et sur des sols humides à gley. La plus grande surface se trouve dans les régions

lagunaires, à l’Est de la lagune Ehi, au Nord des lagunes Aby et Adjin, dans les cours inférieurs

de l’Agneby, alluvions du Bandama.

Page 23: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

10

Les mangroves ou forêts sur sols hydromorphes à gley, salés, se trouvent sur les rives

plates des estuaires : San Pedro, Bolo, Sassandra, Comoé et dans les lagunes d’eau saumâtre

: Potou, Ebrié. Ces mangroves sont composés des espèces floristiques tels que Rhizophara

racemosa et Avicennia africana.

Les forêts littorales sont localisées dans la partie septentrionale du secteur littoral, la

forêt littorale est sur des sols ferrugineux profonds, bien drainés, fortement désaturés,

appropriés en argile, issus de colluvions des sables tertiaires. Cette formation forestière est

fermée avec une strate arborée lâche, les deux strates inférieures étant au contraire très denses

et la strate arbustive est toujours riche, par contre le recouvrement herbacé est très faible. Il

s’agit d’une forêt typiquement sempervirente composée de Turrenthus africanus et Heisteria

parvifolia.

Les formations savanicoles se composent des savanes littorales et prélagunaires. Les

savanes littorales qui sont établies sur des pseudo-podzols dont l’horizon humifère est

pratiquement inexistant, l’horizon lessivé blanc est en surface, et où la nappe phréatique

remonte jusqu’en surface pendant une partie de l’année. La composition floristique se

distingue par deux zones : zones plates qui sont couvertes de Rhytachne rottboellioides et des

zones déprimés humides avec des graminées.

Quant aux savanes prélagunaires, elles sont localisées au Nord des lagunes, sur des

sables du continental terminal dans les régions forestières du Sud de la Côte d’Ivoire. Elles

ont une superficie de 100 000 ha. Elles sont constituées des formations herbeuses très

vigoureuses avec la présence des arbustes qui sont fortement dispersés et trouvent sur des sols

à hydromorphie temporaire gris clair ou ocres et sur des sols hydromorphes sableux

(Guillaumet et Adjanohoun, 1971).

1.6. Localisation des principales plantations industrielles de la banane dessert de la Côte

d’Ivoire

Les bananeraies ivoiriennes sont principalement localisées dans le Sud-Est du pays dans

un rayon de 200 km autour d’Abidjan (port de chargement) et dans les situations hydrologiques

(disponibilité d’eau) et d’environnement économique rendant possible la culture intensive de la

banane (OBAMCI, 2017). Le verger bananier en Côte d’Ivoire couvre une superficie de 5 600

hectares en 2015 (OBAMCI, 2017). La figure 6 présente les différentes plantations industrielles

de banane dessert dans les zones productrices du Sud-est ivoirien. Les régions du Sud-Comoé

et des Grands-Ponts disposent de quatre plantations industrielles et la région de l’Agneby-

Page 24: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

11

Tiassa quant à elle dispose de six plantations industrielles de banane dessert. La région de La

Mé disque 3 plantations industrielles.

Figure 6: Localisation des principales plantations industrielles de banane dessert dans le Sud-est de la

Côte d’Ivoire

Considérée comme zone traditionnelle de la culture bananière sur sol pauvre et mal

drainée, la zone d’Azaguié-Anyama détient 2 % de la production. La pluviométrie étant

moyenne, permet par le réseau hydrographique et la topographie la création des retenues

artificielle pour l’arrosage. Les plantations sont installées sur des bas de pente, des bas-fonds,

des plateaux et des pentes. A ce jour, il ne reste qu’un seul site de plantation (Eglin) dans cette

zone. La région d’Azaguié est la seule région qui est dépourvue de cours d’eau assez importante

(OBAMCI, 2017).

La zone d’Agboville (3 % de la production) est située à 100 km d’Abidjan, cette zone

ne compte désormais qu’une seule plantation de banane appartenant la SA Eglin. Elle est

plantée sur un sol argileux de couleur brun-clair avec une charge en graviers faible (<10 %) sur

le profil. La région d’Agboville est traversée par le fleuve Agneby couvrant un bassin de 8 900

km2.

Page 25: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

12

Quant à la zone de Grand-Bassam (Motobé 4 % de la production), elle a une seule

bananeraie (SBM) qui est proche de Grand-Bassam, à proximité du village Motobé sur sol

alluvionnaire riche en argile. Cette zone est traversée par la Comoé qui draine 78 000 km2 en

Côte d’Ivoire sur une longueur de 1 160 km.

Située entre 120 et 160 km d’Abidjan, la zone d’Aboisso-Akressi-Ayamé (15 % de la

production) présente une pluviométrie plus favorable mais qui ne dispense pas de l’irrigation.

Les plantations sont établies en bas-fond sur socle granitique (sablo-argileux ou argilo sableux)

ou sur alluvions fluviatiles. Elle est traversée par la Bia et d’autres petites rivières, couvrant

97 000 km2.

La zone d’Abengourou (bord de la Comoé 16 % de la production) est située en bordure

de savane à 190 km d’Abidjan, cette région présente un déficit hydrique important. L’irrigation

est indispensable et réalisable sans grandes difficultés à partir du fleuve Comoé. Les sols sont

des alluvions fluviatiles argilo-limono-sableuses, nécessitant un drainage serré. Cette région est

également traversée par la Comoé.

Située en bordure de la savane, la zone de Tiassalé (26 % de la production) avait été

délaissée en raison des investissements trop importants pour installer un système d’irrigation

performante. Grâce à un meilleur ensoleillement, et d’un sol plat permettant un facile

équipement. Cette zone connaît un grand intérêt sous l’impulsion de la SCB par les structures

de plantations CDBCI et BATIA et est devenue une zone phare dans le développement des

surface en bananeraie. Cette région est traversée par le Bandama avec une longueur totale de

1 050 km et occupent un bassin de 97 000 km2 et le fleuve N’Zi affluent du Bandama.

La zone du Niéky et des vallées lagunaires (34 % de la production) est choisie à l’origine

pour les teneurs élevées en matières organiques. On remarque une proportion de plus en plus

élevés des sols argileux. Ces zones subissent de plus en plus des coûts élevés du fait de leur

situation en polder (drainage très important) (PARCI, 2013). Cette zone est traversée par

l’Agneby et le Bandama.

En 2015, la bananeraie ivoirienne couvrait 7 300 ha répartis par région comme suite :

Tiassalé (2 800 ha), Bandama (200 ha), Comoé (800 ha), Niéky-Azaguié (2 000 ha) et Sud-

Comoé (1 500 ha), (OBAMCI, 2017).

Le tableau 1 présente ainsi la répartition des plantations industrielles par zone de

production.

Page 26: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

13

Tableau 1: Répartition des sociétés de plantation par zone de production

Zone de production Plantations Superficie (en ha)

Zone d’Azaguié CDBCI 300

EGLIN 148

Zone d’Agboville EGLIN 125

Zone d’Abengourou SCB Banacomoé 816

Zone de Niéky-vallées de lagunes

ROUCHARD Attingué 133

SCB Badema 165

SCB 900

Zone de Tiassalé

SCB 900

CDBCI 136

SPDCie Batia 222

Zone de Dabou SPDCie 243

CDBCI 282

Zone de Grand-Bassam SBM Motobé 271

Zone d’Aboisso-Akressi-Diby

SAKJ Diby 470

SAKJ Akressi 325

ELIMA Aboisso 280

SBMK Aboisso 180

Source : PACIR, 2013

Cette partie présente le cadre de l’étude, les motivations qui sont à l’origine de ce travail

de recherche et les caractéristiques physiques et démographiques de la zone étudiée. Ces

différents aspects permettront d’avoir une connaissance de la zone d’étude.

Page 27: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

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CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre est consacré aux définitions des concepts et état des questions, à la

problématique et à l’élaboration des objectifs de la recherche.

2.1. Définition des concepts et état des questions

Cette partie passe en revue les différents écrits relatifs aux extrêmes climatiques que

sont les inondations et les sécheresses en Afrique de l’Ouest, plus spécifiquement en Côte

d’Ivoire. Il s’agit de montrer à travers cette littérature, leurs impacts agronomiques,

environnementaux mais également leurs impacts socio-économiques sur la culture de la banane

dessert.

2.1.1. Sécheresse et agriculture

La sécheresse est un fléau insidieux qui découle d’une baisse des précipitations par

rapport à des niveaux considérés comme normaux. Lorsqu’elle se prolonge toute une saison ou

au cours d’une période plus longue encore, les précipitations sont insuffisantes pour répondre

aux besoins de l’environnement et des activités humaines (OMM, 2012).

L'Afrique est le continent le plus vulnérable aux fluctuations du climat ayant entrainé

des conséquences sur l’environnement (sécheresse, désertifications) (Aguiar, 2009). Ce

continent plus particulièrement la région ouest-africaine a subi une hausse de température de

l'ordre de 0,6 à 0,7 °C, plus rapide que la moyenne mondiale (Bretaudeau et al., 2011). Des

études ont montré que les températures du continent et particulièrement celles du Sahel ont

connu une augmentation de 0,2 à 0,8 °C depuis les années 1970 (Barrat, 2012).

Bretaudeau et al. (2011), estiment que d'ici 2080 en Afrique, le changement climatique

aura des conséquences suivantes: 75 % des populations seront exposées à la faim et 75 millions

d'hectares de terres actuellement adaptées à l'agriculture pluviale disparaîtraient en Afrique

subsaharienne.

Selon le 7e Forum pour le Développement de l’Afrique (ADF, 2010), les principales

incidences des changements climatiques en Afrique sont des sécheresses et autres phénomènes

climatiques extrêmes, des changements des précipitations. Ces incidences entraineront une

baisse de l'écoulement des bassins fluviaux et une diminution de l'eau disponible pour

l'agriculture. Elles touchent également la production hydroélectriques et l'élévation du niveau

Page 28: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

15

de la mer qui entrainera une érosion côtière et des inondations surtout dans certaines régions

côtières d’Afrique. Les impacts de la variabilité et des changements climatiques sur les

écosystèmes sahéliens sont sans équivoques.

Au cours des 50 dernières années, l’Afrique de l'Ouest a subi une des plus fortes

variations de la pluviométrie observées à l'échelle du globe (Barrat, 2012). Ces fluctuations

climatiques ont non seulement affecté le régime des précipitations mais elles ont également

engendré des conséquences sur les ressources hydrologiques et végétales. La hausse des

températures en Afrique de l'Ouest (3 à 4 °C) entrainera une hausse de l'évapotranspiration

potentielle (ETP) de 5 % d'ici la fin du siècle (Barrat, 2012). Les effets des changements de

températures semblent avoir un impact supérieur à celui de la pluie (Roudier, 2012). Pour

l’auteur, ce changement semble avoir une augmentation du réchauffement moyen allant de 2 à

+ 6 °C en 2100 selon les scénarii d’émission et le GCMs.

L'ensemble de l'Afrique de l'Ouest a subi au cours de ces dix dernières années, une

récurrence marquée par la sécheresse, une diminution de la pluviométrie annuelle et du nombre

de jours de pluie à l’échelle interannuelle. Selon Aguiar (2009), l’impact du changement

climatique sur les régions sèches de l’Afrique subsaharienne s’est illustré par les grandes

sécheresses au Sahel. Selon l’auteur, les déficits pluviométriques, marqués par deux phases

aigües de sècheresse au début des années 1970 et 1980 ont engendré un appauvrissement

généralisé des ressources en eau. Pour lui, la baisse continue des précipitations au Sénégal

pendant plus de trente ans a créé dans des zones jusque-là considérée comme humide (Niayes),

des conditions de milieux arides. Ces conditions arides sont causées par la baisse de

disponibilité de ressource en eau. Cette sécheresse continue, a eu des conséquences dramatiques

sur les ressources naturelles et affectées l’objectif d’autosuffisance alimentaire et accentuée la

pauvreté dans le pays.

Les phénomènes climatiques tels que les sécheresses ont selon le GIEC (2014), des

incidences importantes sur l'économie, les ressources naturelles, les écosystèmes, les moyens

de subsistance et la santé en Afrique. Les sécheresses qui ont touchées la région Ouest-africaine

dans les années 1970 à 1984 ont entrainé une baisse considérable des rendements agricoles

(Roudier, 2012). Selon l’auteur, la sécheresse qu’ont connue le Mali et le Niger en 1984 a fait

chuter leur PIB respectivement de 9 et 13 %.

Selon la FAO en 2018, entre 2015-2016, la dernière sécheresse qui a touché l’Afrique

du Nord a engendré une baisse importante de la production céréalière, en Algérie, au Maroc et

Page 29: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

16

en Tunisie. Cette sécheresse a forcé de nombreuses personnes à migrer vers les villes. Ces villes

ont été confrontées à un taux de chômage élevé et à un sérieux manque de services sociaux.

La Côte d’Ivoire n’est pas en marge de cette situation qui met en mal l’essor de son

économie qui repose sur une agriculture dite « pluviale ». Son climat connait aujourd’hui des

perturbations. Après celles afférant au régime pluviométrique, on peut citer la hausse des

températures, la persistance et la sévérité des saisons sèches, le retard du début de la saison

culturale, le raccourcissement de la saison culturale, les pertes importantes de récoltes induites

par les conditions climatiques sévères surtout que l’agriculture ivoirienne est basée sur les

conditions climatiques naturelle (Diomandé et al., 2013 ; Boko et al., 2016).

Des études de la Direction Météorologique Nationale (DMN) indiquent une baisse

moyenne des quantités de pluie de 15 % au niveau national (PNCC, 2014). Selon ces études, la

saison des pluies se raccourcie avec des retards de démarrage qui varient d’une à deux (02)

semaines selon la localité.

Kanohin et al. (2013), soutiennent que la variabilité climatique influence la production

agricole dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire. La diminution des régimes de précipitations

conduit à la diminution des rendements agricoles et le décalage des périodes pluvieuses.

D’autres études menées par Diomandé et al. (2016), ont montré que la variabilité

climatique influence certaines phases végétales, notamment celle de la maturation des

tubercules d’igname et des tomates dans la région de Gbêkè. Pour les auteurs, cela conduit à

une baisse du rendement de ces cultures.

Noufe et al. (2015), ont montré dans leur étude que les implications des variations

climatiques sur les ressources en eau sont particulièrement fortes et touchent de nombreux

secteurs d’activité telle que l’agriculture. Selon ces acteurs, la dégradation des conditions

pluviométriques depuis des décennies occasionne des conditions hydriques limitées qui

impactent la production de certaines culture telles que le cacaoyer et le caféier. Les cultures du

maïs et de l’igname sont également touchées dans les zones savanicoles où les saisons sèches

sont parfois prolongées occasionnant de mauvaises récoltes.

La vulnérabilité des cultures à la variabilité climatique se traduit par des risques de plus

en plus élevés de perte de récoltes surtout pour les cultures vivrières au cours des années

exceptionnellement sèches (Brou et al., 2005). Dans certaines régions du pays, le

raccourcissement des saisons des pluies change radicalement le calendrier des paysans. Ce

raccourcissement rend vulnérable certaines cultures telles que le maïs, l'igname, le café, le

cacao, le riz, ce qui entraine une mauvaise récolte.

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Au niveau social, la sécheresse par la dégradation des sols a enregistré le déplacement

des planteurs de café-cacao de l’ancienne boucle (région du Centre-est) vers la région forestière

(Ouest, Sud-ouest et Centre-ouest) depuis les années 1970. En effet, selon Brou et al. (2005),

la sécheresse de 1983 considérée comme la plus sèche des deux dernières décennies, a

enregistré 60 000 ha de forêts incendiées, 108 000 ha de plantations et cultures détruites,

occasionnant une perte de 40 millions d’euros pour 3 000 ha de plantations industrielles. Pour

les acteurs, la probabilité que la sécheresse affecte la riziculture pendant la campagne agricole

normale est de 25 % dans certaines régions comme la zone de transition climatique forêt-

savane.

Le déficit pluviométrique occasionne des inquiétudes prépondérantes chez les

agriculteurs ivoiriens. En effet, entre 2015 et 2016 ce problème d’ordre climatique, a occasionné

des baisses de productions dans plusieurs secteurs agricoles tels que le coton, le cacao,

l’anacarde. Selon le PNUD (2013), la sécheresse liée au changement climatique touche la

production agricole ivoirienne. Elle réduit le rendement de la culture du manioc, mais accroitre

les difficultés de récolte liées à la dureté du sol. Avec une sécheresse sévère, le rendement de

l’arachide peut passer de 3 à 0 tonnes/ha.

2.1.2. Inondation et agriculture

Les inondations résultent de l’accumulation des eaux en raison de facteurs

géomorphologies, hydrographiques, topographiques, météorologiques ou anthropologiques

(Wallez, 2010). L’Afrique de l’Ouest connaît des inondations de plus en plus intenses ces

dernières années. Elle a enregistré au cours des années 2000, les pires inondations de ces 30

dernières années (Coulibaly, 2012). Ces inondations altérant les érosions ont fait perde en

moyenne des terres arabes de l’ordre de 6,5 tonnes/ha/an variant de 1 tonne au Nord à plus de

10 tonnes au Sud.

Selon une étude menée par Nouhou (2012), les cultures situées en proximité des fleuves

sont victimes des inondations pendant les fortes pluies. Selon l’auteur en cas de forte pluie, les

eaux des fleuves engloutissent les mares et les cultures en place. Ce qui a pour conséquence

l’entassement de la mare qui ne retient plus suffisamment d’eau. Pour Meva’a et al. (2015),

l’agriculture urbaine camerounaise est vulnérable à l’inondation dans le bassin versant du

Mbanya Diouala. Selon ces auteurs, 60 % des exploitants sont réellement touchés lors des fortes

pluies par l’inondation. Selon Wallez, (2010), les inondations affectent l’agriculture urbaine

Page 31: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

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béninoise: tomates, carottes, piments, laitues etc. et plusieurs secteurs d’activités. Pour l’auteur,

ce phénomène détruit les racines qui sont en terre en les étouffants.

L’inondation a eu des conséquences considérables sur la production agricole dans la

seule année de 2014 dans les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. Ce phénomène

climatique à travers les pluies diluviennes des mois de juin et de juillet a eu pour impact négatif,

la destruction de 14 000 ha de bananeraies.

Ce phénomène a fait perde à la Côte d’Ivoire sa première place de producteur de la

banane dessert en Afrique. Selon le Ministère de l’Agriculture, c‘est 25 % de la superficie

bananière ivoirienne qui a été détruite soit environ 300 000 tonnes de perte de production. Cette

destruction a entrainé une perte de plus de 115 000 tonnes d’exportation vers l’Europe, 2 000

emplois ont été perdus et 20 000 personnes ont été impactées par la baisse des exportations vers

la sous-région (Sénégal, Mali, Burkina-Faso, Niger).

La reconstruction sur l’ensemble du pays des dégâts provoqués par les inondations ont

occasionnées des investissements supplémentaires de plus de 13 milliards FCFA (19,8 millions

d’euro).

La région du Niéky a été particulièrement touchée avec 1 400 ha. Il s’agit des

bananeraies de la SCB, Wanita et Rouchard. En effet, les pluies diluviennes du 28 au 30 juin

2014 ayant provoqué la sortie du fleuve côtier l’Agneby de son lit aurait inondé 1 300 ha de

plantations de bananes appartenant à la (SCB). La reconstruction de ces espaces inondés a coûté

six millions d’euros de financement de l’Union Européenne. Cette société a perdu 50 000

tonnes sur 220 000 tonnes de banane produites soit 25 % de sa production.

En 2015, elle a été touchée par les inondations occasionnant une perte de 200 ha

(OBAMCI, 2017). Les travailleurs estiment être victimes du « changement climatique » qui fait

alterner les inondations et les sécheresses.

Aussi la société des plantations de Daval et compagnie (SPDCie) de Dabou a été

également touchée par ces événements dans cette même période de l’année 2014. Ce fléau a

détruit près de 100 hectares de bananes.

En effet selon le Directeur des affaires administratives et financières, il s’agit de 170

hectares de plantations de banane dont 136 hectares plantés au moment du sinistre. Selon lui,

le préjudice de l’exploitation est estimé à 997 millions FCFA.

Page 32: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

19

2.1.3. Origine de la banane

Le bananier est originaire de l’Asie du Sud-Est (Chine). C’est une plante herbacée de

grande taille (1,5 à 8 m) selon les variétés. Cette plante vivace appartient à la classe des

Monocotylédones et à la famille des Musaceae, elle est constituée de 80 % d’eau et ne contient

pas de bois, ni de véritable tronc (PACIR, 2013). Le bananier est cultivé depuis près de 10 000

ans, les premières traces datant de 7 00 ans avant J-C (CNUCED, 2016).

Il existe encore à l’état sauvage, des bananiers aux Philippines, en Papouasie, Nouvelle-

Guinée et en Indonésie. Le bananier s’est diffusé au fil des migrations humaines: dans un

premier temps, depuis l’Asie du Sud-est et la Papouasie-Nouvelle-Guinée vers la péninsule

indienne, l’Afrique, le Pacifique et l’Amérique; puis, au XVe siècle, par des marchands arabes

ou perses du Sud-est asiatique vers le Moyen-Orient, le Proche-Orient puis l’Afrique et

l’Europe; et enfin, à partir du XVIe siècle, vers les Caraïbes et le Nouveau Monde.

Les bananiers ont été plantés dans les régions à climat chaud et humide. L’exportation

des bananiers a d’abord eu lieu en Afrique de l’Est où elle aurait débuté mille ans avant notre

ère. La banane est connue grâce aux conquêtes et c’est Alexandre le Grand qui serait le premier

européen en avoir goûté une banane 300 ans avant Jésus-Christ.

Il existe plus d'une centaine de cultivars de banane douce connus actuellement à travers

le monde (Nanema, 2004). La plupart des cultivars les plus répandus appartiennent au groupe

Cavendish qui comprend: la "Petite Naine", la "Grande Naine", la "Poyo", l"'Americani", le

"Lacanta" (dit de Jamaïque), le "Maneah" connu en Guinée, le "Sérédou" connu en Guinée et

en Côte-d'Ivoire, le "Giant Cavendish" du Honduras, le "Petit Nain Razier" ou "Extra-Dwarf",

et un mutant géant non nommé.

Selon le rapport du PNUD (2013), les variétés de la banane dessert rencontrées en Côte

d’Ivoire sont : banane corne (Musa corniculata), banane poyo (Musa sinensis), banane gros

Michel (Musa sapientum). Cependant, la banane douce était généralement associée au cacaoyer

et caféier au cours des premières années de culture pour une autoconsommation et la vente sur

les marchés locaux. Pour l’exportation, la banane Poyo est la plus fréquemment cultivée pour

sa grande résistance aux maladies et aux transports. Son cycle végétatif est de 9 à 10 mois. La

culture intensive de la banane dessert occupe une superficie de 5.000 ha, essentiellement aux

mains de gros et moyens exploitants de type industriel.

Page 33: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

20

Photo 1: Photographie des bananiers dessert avec des régimes Source : cliché Angoua A. Joseph, 2019

2.1.4. Place et importance du secteur de la banane dessert en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, les premières exploitations de banane dessert furent réalisées en 1932

(Hiernaux, 1948). Le pays est le premier producteur africain et le treizième producteur mondial

de la banane dessert. Les exportations en provenance des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique)

pour la Côte d’Ivoire se situent à 24,50 %. La Côte d’Ivoire est depuis 2014, le premier

fournisseur africain et ACP de la banane dessert sur le marché de l’Union Européenne, avec

environ 4,2 % (4 845 140 tonnes) des exportations (OBAMCI, 2017).

La banane est le 6e produit agricole exporté par la Côte d’Ivoire soit environ 132

milliards de FCFA à la fin de 2015. La filière de la banane contribue à 2 à 3 % du PIB ivoirien,

environ 8 % dans le PIB agricole, 8 à 9 milliards FCFA environ dans la fiscalité directe et

indirecte. Elle crée 8 500 emplois directs et 3 000 emplois indirects et impacte 170 000

personnes. La filière de la banane dessert occupe une place prépondérante dans la

diversification de la production agricole. Elle est facteur de stabilité sociale et du

développement humain (OBAMCI, 2017).

La banane ivoirienne est un facteur d’intégration régionale (main d’œuvre dans les

plantations issues des Etats voisins, échanges sous-régionaux). Le rendement moyen est de 35

tonnes/ha. Les producteurs obtiennent avec la maitrise des nouvelles techniques de production,

un rendement qui passe de 35 à 55 tonnes. Ces nouvelles techniques placent la Côte d’Ivoire

parmi les pays performants dans ce domaine (ww.abidjan.net). Selon les données de la FAO de

2017, la production en tonnes de la banane dessert est passée de 98 000 en 1961 à 330 946 en

Feuilles

Hampe

Régime

Pseudo-tronc

Rachi

Cigare

Protection

des régimes

Page 34: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

21

2016. Selon le Ministère de l’agriculture en 2016, la filière de banane a produit un chiffre

d’affaire de 100 milliards de FCFA (152,5 millions d’Euros) dont 80 à 85 % en devises.

2.1.5. Structures de gestion de la production et de l’exportation de la banane dessert

Le secteur fruitier d’exportation est totalement libéralisé depuis 1985 à la suite des

difficultés internes et structurelles (difficultés financières et de trésorerie) (OBAMCI, 2017).

Les producteurs de la filière banane ont décidés dès lors de se regrouper en mettant en place

des organisations communes qui se sont succédé depuis 1949 à nos jour (voir Annexe 1).

Aujourd’hui, ces producteurs de la filière sont regroupés uniquement au sein de deux

organisations professionnelles (OCAB et OBAMCI) estimées étant les plus représentatives des

producteurs de la banane en Côte d’ Ivoire par le gouvernement ivoirien à savoir :

L’OCAB (Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Banane)

créée le 12 septembre 1991. Elle regroupe en son sein, les sociétés telles que : EGLIN-SBM (8

% de la production), SCAB (assure 16 % de la production), CFA regroupant les groupes de

BATIA et SPDCie (WANITA) assurant l’exportation 6 % de la production et deux sociétés

créées il y a de cela 2 ans, SIAPA et BANACI.

L’OBAM CI (Organisation des producteurs-exportateurs de Banane, d’Ananas, de

Mangues et d’autres fruits de Côte d’Ivoire) créée en septembre 2009, représente 75 % de la

production nationale de fruit. Cette organisation regroupe la SCB qui assure l’exportation de

68 % de la production banane (chiffres 2013) et 65 % en 2016, BANACI-SA et BBSA.

Ces deux organisations ont pour vocation, de développer et promouvoir en plus de la

banane dessert, l’ananas, les mangues et les papayes de Côte d’Ivoire.

2.1.6. Facteurs climatiques et écologiques sur la production de la banane dessert

Selon Van Damme (2008), les principales contraintes identifiées par les chercheurs sont

les maladies et les ravageurs, la sécheresse, la dégradation des sols sous la forte pression

démographique et l’emploi de techniques culturales inadaptées. Le bananier est exigeant en eau

et est très sensible au déficit hydrique, à la sécheresse, aux vents violents et aux inondations.

Les besoins en eau du bananier varient entre 120 et 150 mm/mois. Le bananier est

également vulnérable aux basses températures, lorsqu’elles décroissent en dessous de 24 °C, la

vitesse de croissance foliaire diminue. En-deçà de 12 °C, les feuilles se déforment et se

nécrosent, les échanges gazeux sont ralentis et la maturation du fruit se ralentit (Van Damme,

2008 et CNUCED, 2016).

Page 35: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

22

Le bananier étant une plante herbacée géante pousse souvent dans les régions chaudes

et humides, particulièrement en Afrique, en Amérique du Sud et Centrale et principalement en

Asie du Sud-est (PACIR, 2013). Pour se développer selon Dawson (2009), le bananier a besoin

de chaleur et de pluies en alternance avec un fort ensoleillement, correspondant au climat des

zones tropicales et subtropicales. Les événements climatiques sont parmi les principaux

éléments affectant directement l’offre mondiale, comme les ravages du cyclone de Pablo qui a

affecté en 2012 sur près de 10 000 ha aux Philippines entrainant d’importante perte de

production pendant près de un an.

2.2. Problématique et objectifs de la recherche

2.2.1. Problématique

Les changements et variabilités climatiques ont des incidences sur la production agricole

à l’échelle mondiale (Doukpolo, 2014). Ces effets se traduisent par une baisse du rendement

agricole dans certaines régions d’Afrique, ce qui engendre des crises alimentaires et une

aggravation de la pauvreté. Cette situation entraine également la vulnérabilité de certaines

cultures agricoles face à des conditions climatiques peu favorables. La quantification de

l’impact du climat sur les rendements agricoles représente actuellement un grand défi,

notamment à cause de nombreuses incertitudes sur certains paramètres (Roudier, 2012).

La production agricole en Côte d’Ivoire est assurée à 80 % par la pluviométrie qui

connait une variabilité importante (Noufe et al., 2016). Cette variabilité se caractérise par une

alternance de plus en plus fréquente des inondations et des sécheresses. En Côte d’Ivoire, depuis

les années 1983, la sécheresse influence négativement la production agricole (Brou et al., 2005).

Ces influences contribuent à une baisse du rendement, du fait des modifications du régime des

pluies, avec des saisons culturales qui commencent tard et qui finissent plutôt (Diomandé et al.,

2013 ; Boko et al., 2016 ; Diomandé et al., 2016).

De par ses manifestations, les inondations ont d’énormes effets sur l’agriculture,

l’environnement, les personnes et leurs biens et sur les infrastructures en Côte d’Ivoire (Saley

et al., 2005 ; Hauhouot, 2008 ; Kaman, 2010 ; Gemenne et al., 2014 ; Kangah et Alla, 2015).

Elles compromettent la sécurité des personnes dans les milieux urbains mais dégradent

profondément les conditions favorables pour le développement de l’agriculture qui demeure

depuis des décennies, le pilier de l’économie de la Côte d’Ivoire.

Page 36: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

23

Ces extrêmes climatiques (inondation et sécheresse) fragilisent la culture de la banane

dessert en favorisant une mauvaise production et productivité tant bien chez les petits

producteurs que dans les plantations industrielles (Van Damme, 2008 ; Dawson, 2009 ; PNUD,

2013 ; CNUCED, 2016). Toutefois, cette culture constitue selon la FAO, une source vitale de

revenus pour de nombreux pays producteurs avec des exportations qui s’élèvent à 5,8 milliards

de dollars en 2006 et 16,250 millions de tonnes sur l’année 2012. Le commerce de la banane

dessert représentait en 2014 un chiffre d’affaire de 7 milliards de dollars pour une production

totale de 130 millions de tonnes. A part son apport dans l’économie des pays producteurs, la

banane dessert est une source vitale pour la santé humaine des consommateurs. Elle est

énergétique, très riche en eau et contient trois sucre naturels : le sucrose, le fructose et le

glucose. Elle est également riche en protéines, en fibres, en phosphore, en fer et en vitamines

et minéraux (www.cnlvc.net).

En Côte d’Ivoire, cette culture constitue également un atout significatif pour son

économie avec une production de 330 946 tonnes en 2016. Elle contribue entre 2 et 3 % du PIB

ivoirien, environ 8 % dans le PIB agricole et participe aux échanges commerciaux, à la création

des emplois et à l’intégration régionale (OBAMCI, 2017). Cette culture est source de revenus

pour de nombreuses familles car elle emploie plus de 170 000 personnes. Cependant, la culture

de la banane dessert ivoirienne est pareillement confrontée à des extrêmes climatiques

particulièrement des inondations dans les plantations industrielles.

De ce fait, de nombreuses études ont été faites sur la culture de la banane dessert dans

les plantations industrielles de Côte d’Ivoire (Gnonhouri et Adiko, 2008 ; Gnonhouri et al.,

2009 ; PARCI, 2013). Ces études se sont focalisées sur l’importance de cette culture, son apport

dans l’économie nationale et les différentes contraintes sur la production. Ces contraintes

étudiés et identifiés par les acteurs sont les maladies (espèces de charançons du bananier, les

cercosporioses et les nématodes) et leurs répartitions dans les plantations industrielles.

Ces études n’ont pas abordé la question de l’impact des extrêmes climatiques plus

précisément des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations

industrielles de Côte d’Ivoire. Cependant, ces plantations industrielles subissent des

conséquences désastreuses des inondations et des déficits pluviométriques. Les connaissances

et réflexions sur les effets des extrêmes climatiques dans les plantations industrielles en Côte

d’Ivoire, permettront d’appréhender la vulnérabilité de la banane dessert. Cette vulnérabilité est

mise en relation avec le changement et variabilité climatique, pour amener la question de

l’adaptation de la banane dessert.

Page 37: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

24

La présente étude se veut d’apporter une réflexion portant sur les impacts des extrêmes

climatiques que sont les inondations et les sécheresses. Face aux manques d’informations sur

les effets néfastes de la sécheresse, cette réflexion dans le cadre de cette étude porte

essentiellement sur les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les

plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un contexte de changement et de variabilité

climatique.

Partant de là, la question centrale qui se pose est de savoir : quels sont les impacts des

inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte

d’Ivoire dans un contexte de changement et de variabilité climatique? Cette question principale

a suscité trois questions subsidiaires: quelles sont les caractéristiques des inondations dans les

plantations industrielles de Côte d’Ivoire ? Quelles sont les zones à risques d’inondation ? Quels

sont les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations

industrielles de Côte d’Ivoire ?

2.2.2. Objectifs de la recherche

2.2.2.1. Objectif général

L’objectif général de cette étude est d’analyser les impacts des inondations sur la

production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un

contexte de changements et de variabilités climatiques.

2.2.2.2. Objectifs spécifiques

Objectif spécifique 1 : Décrire les caractéristiques des inondations de la zone d’étude.

Objectif spécifique 2 : Identifier les zones à risques d’inondation de la zone d’étude.

Objectif spécifique 3 : Déterminer les impacts des inondations sur la production de la banane

dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire.

Ce chapitre consacré à la revue de littérature a mis en évidence les liens entre les

extrêmes climatiques (inondations et sécheresses) et l’agriculture en Afrique de l’Ouest ainsi

qu’en Côte d’Ivoire et leurs influences sur la production de la banane dessert. Il a permis de

montrer la problématique et les objectifs de la recherche qui guideront les investigations à

travers, les données et méthodes qui seront abordées dans le chapitre suivant.

Page 38: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

25

CHAPITRE III : DONNEES ET METHODES

Ce chapitre est consacré à la présentation des données utilisées dans le cadre de ce

travail de recherche et la méthodologie utilisées pour atteindre l’objectif visé. La démarche

adoptée est de présenter les différents types de données et la méthodologie cohérente.

3.1. Données

3.1.1. Données climatiques

Les paramètres climatiques utilisés dans ce travail de recherche, portent sur la

pluviométrie et la température. Les différentes données sur ces paramètres couvrent la période

de 1986 - 2016 sur un pas de temps mensuel et annuel. Elles sont collectées à la Direction

Météorologique Nationale de Côte d’Ivoire (DMN) qui est située au sein de la Société

d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique

(SODEXAM) de Côte d’Ivoire.

Ces données proviennent des stations synoptiques et postes pluviométriques retenues

dans la zone d’étude. Le choix de ces stations s’est fondé sur leurs positions géographiques par

rapport aux plantations industrielles de banane dessert. Le tableau 2 présente les différentes

stations climatiques retenues pour cette étude.

Tableau 2: Stations climatiques retenues

Stations Latitude (°) Longitude (°) Type de station

Adiaké 5,3 -3,3 Synoptique

Bianouan 6,0333 -3,2 Pluviométrique

Abidjan-aéroport 5,25 -3,9333 Synoptique

Dabou 5,3 -4,3667 Pluviométrique

Akoupé 6,3833 -3,8833 Pluviométrique

Alépé 5,5 -3,6667 Pluviométrique

Brimbo 6,0333 -4,8833 Pluviométrique

Azaguié 5,6333 -4,0167 Pluviométrique

Source : SIERM-HSM, 2010

La figure 7 montre la localisation géographique des différentes stations synoptiques et

postes pluviométriques retenues dans le cadre de cette étude dans chaque zone de production.

Page 39: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

26

Figure 7: Localisation des stations climatiques de la zone d’étude Source : SIERM-HSM, 2010

3.1.2. Données de télédétections

Dans cette étude, les données utilisées sont celles dérivées de la télédétection. Elles sont

de deux types, c’est-à-dire, les données optiques (image satellitaires) et les données radar

(SRTM).

Les images satellitaires utilisées proviennent du site du Gouvernement Américain

United Stades Geological Survey (USGS) et disponibles sur le site

http://earthexplorer.usgs.gov/. Ce sont des images Landsat OLI 2016 qui couvrent trois scènes

(195_056 ; 196_056 et 195_055) avec une résolution spatiale de 30 m. La première scène a été

mise en ligne le 05 janvier 2016 et les deux dernières le 29 décembre 2016. Toutes ces images

ont déjà subi une correction géométrique et projetées en WGS 1984 UTM Zone 30 N avant

d’être mises en ligne. Les scènes téléchargées ont un taux de recouvrement de -10 %.

Les données SRTM (Shuttle Radar Topographic Mission) utilisées sont de type

altimétrique de la surface du terrain selon un maillage régulier. Les données SRTM donnent un

relevé topographique de la zone d’étude. Elles sont en WGS 1984 UTM Zone 30 N. Ce Modèle

numérique de Terrain (MNT) a été recueilli en 2008 par la navette spatiale américaine

Page 40: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

27

Endeavour (Deguy, 2015). Ce MNT couvrant notre zone d’étude a permis d’obtenir la carte des

pentes.

Ces différentes données permettront de caractériser le risque d’inondation dans la zone

d’étude en vue de déterminer les plantations industrielles de la banane dessert à risque

d’inondation selon le niveau d’évaluation du risque.

3.1.3. Données d’enquête de terrain

Les données utilisées dans cette partie concernent la production et le rendement de la

banane dessert ainsi que les entretiens. La production et le rendement de la banane dessert

utilisées dans le cadre de cette étude concerne la production nationale couvrant la période

d’étude de 1986 à 2016. Elles ont été obtenues sur le site de la FAOSTAT par téléchargement

(http://www.fao.org/faostat/fr/).

Cette étude s’appuie sur une enquête menée dans les plantations industrielles de banane

dessert et spécifiquement celles qui ont subies les impacts des extrêmes climatiques. Des

entretiens semi-structurés constitués de questions ont été administrés aux responsables des

sociétés de plantations industrielles et ont permis de recueillir des informations sur les effets

des inondations dans les plantations industrielles de la banane dessert. De plus, la technique des

observations directes a permis d’observer les lieux où il y a eu des sinistres dans les plantations

industrielles.

3.2. Méthode de traitement et d’analyse des données

3.2.1. Analyse des données climatiques

L’évolution du climat dans la zone d’étude a induit l’analyse de son impact sur la

production de la banane dessert. Cette analyse porte sur l’étude de la fluctuation des totaux

pluviométriques par l’indice standardisé des pluies, des détections de ruptures, des saisons

climatiques, des indices des pluies extrêmes, du bilan hydrique et climatique au pas de temps

mensuel et annuel durant la période de 1986 - 2016.

3.2.1.1. Etude de la variabilité pluviométrique

En vue d’apprécier l’évolution de la pluviométrie aux cours des différentes années de la

période d’étude, l’indice standardisé des pluies (McKee et al., 1993) « SPI » (Standardised

Index of Rainfall) est utilisé. Cet indice a été développé en vue de quantifier le déficit des pluies

Page 41: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

28

pour des échelles de temps multiples qui vont refléter l’impact de la sécheresse sur la

disponibilité des différents types de ressources en une période donnée. Dans le cadre de cette

étude, cet indice est utilisé pour étudier l’évolution interannuelle de la pluviométrie. Il

s’exprime à travers la formule suivante :

𝑆𝑃𝐼 = (𝑃𝑖 − 𝑃𝑚)

𝑆

Avec

𝑆𝑃𝐼 : Indice standardisé des pluies

𝑃𝑖 : Pluie de l’année i ;

𝑃𝑚 : Pluie moyenne de la série sur l’échelle temporelle considérée ;

𝑆 : Ecart-type de la série sur l’échelle temporelle considérée.

Cet indice permet aussi de distinguer les années déficitaires et excédentaires. Une

sécheresse sévit lorsque le SPI est continuellement négatif et que sa valeur atteint une intensité

de ≥-1,0 et se termine lorsque le SPI devient positif. On classifie la sécheresse suivant les

valeurs de SPI (tableau 3):

Tableau 3: Valeur de l’indice standardisé des pluies (SPI)

Valeur du SPI Séquence de sécheresse

≥ 2 Extrêmement humide

de 1,5 à 1,99 Très humide

de 1,0 à 1,49 Modérément humide

de 0 à -0,99 Proche de la normale

de -1,00 à -1, 49 Modérément sèche

de -1, 50 à -1,99 Sévèrement sèche

≤ -2 Extrêmement sèche

Source : OMM, 2012

3.2.1.2. Détection des ruptures

Selon Lubès et al. (1998), une "rupture" peut être définie de façon générale par un

changement dans la loi de probabilité d'une série chronologique à un moment donné, le plus

souvent inconnu. Une telle rupture marque une modification du régime pluviométrique ou

Page 42: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

29

hydrologique. Il existe plusieurs méthodes de ruptures, mais celles retenues dans le cadre de

cette étude compte tenu de leur efficacité sont la méthode bayésienne de Lee et Heghinian et

celle de Pettitt.

Le test de Pettitt (1979), est non-paramétrique et dérive du test de Mannwhitne.

L'absence d'une rupture dans la série (Xi) de taille N constitue l'hypothèse nulle (Lamaître,

2002). La mise en œuvre du test suppose que pour tout instant t compris entre 1 et N, les séries

chronologiques (Xi) i=1 à t et t + 1 à N appartiennent à la même population. La variable à tester

est le maximum en valeur absolue de la variable Ut, N définie par :

𝑈𝑡, 𝑁 = ∑ ∑𝑁

𝑗=𝑡+1

𝑡

𝐼=1

La méthode bayésienne de Lee et Heghinian (1977) vise à confirmer ou à infirmer

l'hypothèse d'un changement de moyenne dans la série (Paturel et al., 1996). Il s'agit d'une

approche paramétrique dont l'application sur une série nécessite une distribution normale des

valeurs de celle-ci. L’absence de rupture dans la série constitue l'hypothèse nulle. La procédure

repose sur le modèle suivant :

𝑋𝑖 = {µ + 휀𝑖

µ + 𝛿 + 휀𝑖

𝑖 = 1 … . 𝑟 𝑖 = 𝜏+, … .

Où les 휀𝑖 sont indépendants et normalement distribués, de moyenne nulle et de

variance 𝜎2. Les variables 𝑟, µ, 𝛿 et 𝜎 sont des paramètres inconnus 𝑟 et 𝛿 représentent

respectivement la position de la rupture dans le temps et l’amplitude du changement sur la

moyenne. La méthode fournit donc la probabilité que la rupture se produise au moment 𝑟 dans

une série où on suppose à priori qu’il y a effectivement un changement à un moment

indéterminé.

3.2.1.3. Saisons climatiques

L’analyse des saisons climatiques de la zone d’étude se base sur l’application du

diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1956). Ce diagramme tient compte des

moyennes mensuelles des pluies (P en mm) et celles de la température (T en °C). Un mois est

considéré comme sec quand P < 4T c’est-à-dire quand la température est supérieure aux pluies.

Page 43: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

30

Inversement quand P > 4T, le mois est considéré comme humide. Ce dernier permet de faire la

distinction entre la période humide, où P > 4T et la période sèche où P < 4T.

Les résultats permettront de connaître l’évolution de la température de la zone d’étude

et de voir les mois où les producteurs utilisent le plus la technique d’arrosage pour les besoins

en eau du bananier pour sa croissance et pour sa production. Ils permettront également

d’identifier les mois pour lesquels les plantations industrielles de la banane dessert peuvent être

inondé.

3.2.1.4. Analyse des indices des pluies extrêmes

Les indices des pluies extrêmes dans le cadre de cette étude ont été calculés à l’échelle

mensuelle dans les stations pour faute de données journalières. Pour l’analyse de la variabilité

des pluies extrêmes dans la zone d’étude, neuf indices de pluies mensuelles ont été calculés sur

la période de 1986 à 2016 (tableau 4). Ce calcul est fait à partir d’une classification de la

pluviométrie moyenne mensuelle en mois de faible pluviométrie, de pluviométrie intermédiaire

et de forte pluviométrie à partir des seuils 100 mm et 200 mm de pluie (Kouassi et al., 2018).

Dans le cadre de cette étude, cet indice permettra de déterminer la probabilité pour laquelle une

inondation puisse être provoquée dans la zone d’étude selon les mois.

Tableau 4: Indices de pluie mensuelle utilisés dans l’analyse des événements climatiques extrêmes

Identification Nom de l’indice Définition

PA (mm) Totale pluviométrique Cumul de la pluie de chaque année

PXMA (mm) Pluie maximale mensuelle Précipitation maximale mensuelle de chaque

année

PXMAp (%) Part de la pluie maximale

mensuelle

Proportion de la précipitation maximale mensuelle

dans le total pluviométrique annuel

PFa (mois) Mois de faible pluviométrie Pluie < 100 mm

PI (mois) Mois de pluviométrie intermédiaire 1 00 mm ≤ pluie < 200 mm

PFo (mois) Mois de forte pluviométrie Pluie ≥ 200 mm

PFap (%) Part de la pluie des mois de faible

pluviométrie

Proportion de la pluie du mois de faible

pluviométrie dans le cumul annuel

PIp (%) Part de la pluie du mois de faible

pluviométrie

Proportion de la pluie du mois de

pluviométrie intermédiaire dans le cumul annuel.

PFop (%) Part de la pluie des mois de forte

pluviométrie

Proportion de la pluie du mois de forte

pluviométrie dans le cumul annuel.

Source : Kouassi et al. 2018

Page 44: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

31

3.2.1.5. Bilan hydrique et climatique

En vue déterminer les effets des changements et variabilités climatiques sur la

disponibilité des sols en eau, la méthode de Thornthwaite et celle des polygones de Thiessen

ont été utilisé. La méthode de Thornthwaite a servi à estimer l’évapotranspiration potentielle et

réelle et quant à la méthode des polygones de Thiessen, elle a permis d’attribuer à chaque station

synoptique, une zone d’influence. Ces méthodes ont permis de calculer les paramètres du bilan

hydrique et climatique sur les pas de temps mensuels.

3.2.1.5.1. Evapotranspiration potentielle

La méthode de Thornthwaite permet de calculer ponctuellement (en une station) le bilan

de l’eau mensuelle et annuelle à partir des valeurs mensuelles des pluies et des moyennes

mensuelles des températures (Bonnet et al., 1970).

Le calcul de l’évapotranspiration potentielle moyenne mensuelle et annuelle selon la

méthode de Thornthwaite a été effectué pour les stations synoptiques couvrant la zone d’étude

à partir des valeurs moyennes mensuelle pour la période de 1986 à 2016 de la température

mensuelle. Cette méthode se détermine comme suite :

𝐸𝑇𝑃(𝑚𝑚) = 16 ∗ ⌈10 ∗ �̅�𝑚

𝐼⌉

𝑎

∗ 𝐹(𝑚, 𝜑)

Avec :

𝐸𝑇𝑃(𝑚𝑚) : L’évapotranspiration moyenne du mis m (m=1 à 12) en mm,

T : moyenne interannuelle des températures du mois, °C

a : 0,016*I+0,5

I : indice thermique annuel :

𝐼 = ∑ 𝑖

12

𝑚−1

(𝑚) 𝑖(𝑚) = [�̅�(𝑚)

5]

1,514

𝐹(𝑚, 𝜑) : Facteur correctif fonction du mois (m) et de la latitude du lieu considéré est donné par les

tables de Brochet et Gerbier (Bonnet et al., 1970), (Voir Annexe 2).

Page 45: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

32

3.2.1.5.2. Evapotranspiration réelle

Le bilan hydrique a été établi par la méthode classique Thornthwaite. Selon Bonnet et

al. (1970), la comparaison des valeurs de l’évapotranspiration potentielle annuelle (ETP) et des

hauteurs de pluies mensuelles (P) permet de calculer l’évapotranspiration réelle selon plusieurs

cas :

1er cas : pluie mensuelle, P supérieure à l’évapotranspiration potentielle ETP

Si ETP < 𝑃 alors 𝐸𝑇𝑅 = 𝐸𝑇𝑃.

La quantité d’eau correspondant 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 est emmagasinée dans le sol jusqu’à

saturation de celui-ci, la partie de l’excèdent dépassant éventuellement la réserve cumulée

maximale en eau du sol, constitue le water-surplus et est disponible pour le ruissellement et

l’infiltration.

2e cas: pluie mensuelle, P égale à l’évapotranspiration potentielle ETP

Si 𝐸𝑇𝑃 = 𝑃 alors 𝐸𝑇𝑅 = 𝐸𝑇𝑃 = 𝑃.

Thornthwaite a été conduit à adapter pour un seuil de saturation du sol une valeur de

100 mm. Cependant, l’adaptation de la valeur de ce seuil en fonction des besoins de

l’hydrogéologue à des conditions géologiques et climatiques variées, rendu possible par le

calcul automatique est en cours d’étude.

Les réserves en eau de sol restent les mêmes que celles du mois précédent.

3e cas : pluie mensuelle, P inferieure à l’évapotranspiration potentielle ETP.

Si 𝐸𝑇𝑃 > 𝑃, alors ETR=P + : tout ou partie de la réserve en eau du sol jusqu’à épuisement de

celle-ci et que 𝐸𝑇𝑃 > 𝐸𝑇𝑅, et que 𝐸𝑇𝑃 − 𝐸𝑇𝑅= water-déficiency.

La valeur de l’évapotranspiration réelle annuelle est la somme des 12 valeurs de

l’évapotranspiration réelle mensuelle.

3.2.1.5.3. Méthode des polygones de Thiessen

Les stations dans la zone d’étude ont pour la plupart des postes pluviométriques et ne

permettent pas d’estimer l’évapotranspiration potentielle. La méthode des polygones de

Thiessen sera appliquée sur les deux stations synoptiques (Abidjan-aéroport et Adiaké). Cette

méthode a pour avantage d’affecter à chaque station synoptique, une zone d'influence. L'aire de

cette zone est exprimée en % et représente le facteur de pondération. Les différentes zones

d'influence sont déterminées par découpage géométrique sur une carte de la zone d’étude.

Page 46: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

33

L’évapotranspiration potentielle moyenne pondérée (ETPmoy) pour les postes

pluviométriques, se calcule alors en effectuant la somme de l’évapotranspiration potentielle

ETPi de chaque station synoptique, multipliées par leur facteur de pondération (aire Ai), le tout

divisé par la surface totale A. Pour déterminer l’ETP de chaque poste pluviométrique, la

formule ci-dessous a été utilisée :

𝐸𝑇𝑃𝑚𝑜𝑦 =∑ 𝐴𝑖 ∗ 𝐸𝑇𝑃𝑖

𝐴

Avec :

𝐸𝑇𝑃𝑚𝑜𝑦: Évapotranspiration potentielle moyenne du poste pluviométrique,

𝐴 : Aire totale de la zone d’étude (∑Ai),

𝐸𝑇𝑃𝑖: Evapotranspiration potentielle enregistrée à la station synoptique (i),

𝐴𝑖 : Superficie du polygone associée à la station synoptique (i).

3.2.1.5.4. Calcul du bilan climatique

La sécheresse agricole selon l’Organisation Météorologie Mondiale (OMM) se définit

par rapport aux réserves d’eau disponibles dans le sol pour assurer la bonne croissance des

cultures, c'est-à-dire quand la réserve utile devient insuffisante pour couvrir les besoins

hydriques des plantes. Or le bilan climatique traduit le rythme de l’humidité climatique par les

excédents et les déficits en eau entre les quantités pluviométriques enregistrées et les pertes par

l’Evapotranspiration Potentielle (EPT) d’un couvert végétal.

Le bilan climatique permet de déterminer ce type de sécheresse à partir des mois secs.

Le bilan climatique relatif à une période donnée est calculé à partir des valeurs moyennes

mensuelles de la pluviométrie et de l’évapotranspiration potentielle (ETP) comme suit :

𝐵𝐶 = 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃

Avec :

𝐵𝐶 : Bilan climatique mensuelle,

P : pluviométrie moyenne mensuelle,

𝐸𝑇𝑃 : Évapotranspiration potentielle moyenne mensuelle.

𝐵𝐶 ≥ 0 si 𝑃 ≥ 𝐸𝑇𝑃 : les conditions climatiques sont favorables à la croissance et au développement des

cultures ;

Page 47: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

34

𝐵𝐶 < 0 si 𝑃 < 𝐸𝑇𝑃 : les conditions climatiques sont défavorables à la croissance et au développement

des cultures.

3.2.2. Analyse des données de télédétection

Dans le cadre de la gestion du risque d’inondation, la caractérisation spatiale du risque

d’inondation est une problématique récurrente pour laquelle les techniques de télédétection, en

particulier satellitaires, peuvent s’avérer très utiles. La caractérisation spatiale du risque

d’inondation s’appuie sur la cartographie du risque d’inondation. Cette cartographie implique

dans un premier temps, la détermination de l’aléa inondation et dans un second temps la

cartographie de la vulnérabilité de ce milieu à cet aléa. Les deux cartes combinées permettront

d’identifier les zones à risque d’inondation.

3.2.2.1. Cartographie du risque d’inondation

Le risque d’inondation est défini comme un événement dommageable doté de certaines

probabilités. Cette probabilité est liée à la combinaison de l’aléa et de la vulnérabilité. La

cartographie du risque d’inondation est établie suivant une approche multicritère par

combinaison des données multisources considérées. Ainsi, la carte d’aléa inondation (carte

d’occupation du sol et celle d’intensité pluviométrique) combinée à celle de la vulnérabilité

(carte d’indice d’humidité topographique et de la densité de drainage) va donner la carte du

risque d’inondation. Il peut être modélisé au moyen de ces deux composantes.

𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒𝑖𝑛𝑜𝑛𝑑𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝐴𝑙é𝑎 ∗ 𝑉𝑢𝑛é𝑟𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é

3.2.2.1.1. Aléa inondation

L’aléa inondation se détermine à partir de deux critères dont la carte d’occupation du

sol et celle de l’intensité pluviométrique (N’Guessan et al., 2014). La combinaison de ces deux

cartes permet d’apprécier cet aléa (Saley et al., 2005).

3.2.2.1.1.1. Cartographie de l’intensité pluviométrique

La réalisation de la carte d’intensité pluviométrique est faite à partir des cartes du

nombre de jour de pluie et des hauteurs de pluie. L’occurrence et l’intensité des pluies, qui sont

Page 48: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

35

des paramètres naturels non maîtrisables, quelles que soient les dispositions de prévention, sont

les paramètres prépondérants de l’inondabilité (Saley et al., 2005).

3.2.2.1.1.2. Cartographie de l’occupation du sol

3.2.2.1.1.2.1. Traitement des images satellitaires

Le traitement des images satellitaires utilisées dans cette étude a nécessité plusieurs

démarches. L’une de ces démarches a consisté à appliquer sur chaque image des corrections

atmosphériques. Après avoir appliqué ces corrections, la technique de composition colorée est

appliquée en vue d’obtenir des images plus ou moins nettes.

La réalisation d’une composition colorée consiste à affecter à chacune des trois couleurs

primaires Rouge (R), Vert (V) et Bleu (B), trois bandes spectrales d’un capteur satellite. Cette

composition est obtenue soit par des compositions appelées vraies couleurs, soit par des

compositions fausses couleurs en combinant plusieurs bandes pour obtenir le maximum

d’informations. La composition colorée utilisée pour discriminer les éléments d’intérêt dans le

cadre de cette étude est celle combinant les bandes 6-5-4. Cette composition colorée a permis

de faire l’interprétation visuelle des images.

Pour l’analyse et l’acquisition des connaissances sur les éléments que contient la zone

d’étude, il est nécessaire de définir des différentes classes d’occupation du sol. Dans cette étude,

cinq classes d’occupation du sol ont été défini. Il s’agit de: habitat/sol nu ; eau ; mosaïque

cultures/forêt; culture de banane et forêt. La culture de banane (dessert) est le type d’occupation

du sol qui sera mise en exergue tout au long de cette démarche. D’autres informations dont les

images de très hautes résolutions spatiales disponibles sur Google Earth ont été utilisées.

S’agissant de la classification supervisée, la méthode de maximum de vraisemblance a

été utilisée sur l’image. Cette méthode a pour finalité de calculer la probabilité d’appartenance

d’un pixel à une classe donnée. Le pixel sera affecté à la classe pour laquelle la probabilité est

la plus forte (Collet, 1996).

3.2.2.1.1.2.2. Classification supervisée des images

L’algorithme « le maximum de vraisemblance » est celui le plus utilisé pour classer les

images (Kangah et Alla, 2015). Cet algorithme est basé sur la théorie probabiliste Bayésienne

qui suppose que les classes suivent une distribution gaussienne. Elle consiste à classer les pixels

de l'ensemble de l'image par comparaison de chaque pixel avec les domaines connus. La

Page 49: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

36

procédure assigne à chacun des pixels de l’image l’une des catégories d’occupation du sol. Cette

méthode présente un grand avantage, du fait que la classification peut alors être standardisée,

car, elle est indépendante de la zone et de la méthode utilisée (Coulibaly, 2009).

3.2.2.1.1.2.3. Evaluation de la classification

L’évaluation de la précision cartographique est une étape très importante dans

l’élaboration et la validation des cartes d’occupation du sol en télédétection. Elle permet de

connaître avec précision l’état et l’occupation du sol des couverts à travers une maitrise de

confusion et l’indice de Kappa. Dans le cadre de cette étude, l’évaluation de la précision globale

de la carte d’occupation du sol est 91,06 % et le coefficient de Kappa est de : 0,85.

3.2.2.1.1.2.4. Post-classification

L’opération post-classification dans le cadre de cette étude, se subdivise en trois parties :

le mosaïquage, les traitements morphologiques et la vectorisation.

Le mosaïquage est une technique qui a pour but de regrouper les différentes scènes de

la zone d’étude. Les trois scènes ont été fusionné afin d’obtenir la zone d’étude et d’appliquer

les traitements morphologiques.

Les traitements morphologiques ont consisté à l’application des filtres d’homogénéité

afin de supprimer les pixels isolés et d’obtenir les carte d’occupations qui reflète la réalité. Ces

filtres ont permis dans le cadre de cette étude d’obtenir une homogénéisation des différentes

classes d’occupation du sol.

Une vectorisation a été à la suite produite afin de facilité la manipulation et l’intégration

des images classifiées dans un SIG et de produire la carte d’occupation du sol finale.

3.2.2.1.2. Cartographie de l’aléa inondation

La réalisation de la carte de l’aléa inondation est produite par combinaison des cartes

des hauteurs pluviométriques et de l’occupation du sol (figure 8).

Page 50: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

37

Figure 8: Organigramme de détermination de l'aléa inondation

La réalisation de la carte de risque d’inondation résulte de la combinaison des cartes de

l’aléa inondation et de la vulnérabilité à l’inondation (figure 9).

3.2.2.1.3. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation

Dans cette étude, la cartographie de la vulnérabilité s’appuie sur différentes variables

regroupées en deux principales variables (l’indice d’humidité topographique et la densité de

drainage). Cette vulnérabilité s’évalue par les plantations industrielles qui sont situées à

Images

Landsat Oli 2016

Données de pluie

(1986 à 2016)

Traitement des

images

Extraction de la

zone d’étude

Classification

supervisée

Post-classification

Carte d’occupation

du sol

Carte des hauteurs

des pluies

Carte du nombre

de jours de pluie

Carte d’intensité

pluviométrique

Validation de la

classification

Carte d’aléa

inondation

Combinaison

Page 51: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

38

proximité des principaux cours d’eau. La cartographie de la vulnérabilité à l’inondation dans

cette étude s’est faite par l’utilisation de combinaison de données multisources. Il s’agit des

cartes de densité de drainage, d’indice d’humidité topographique (TWI). La carte de densité de

drainage est produite à partir de la carte du réseau hydrographique extrait du MNT. De plus, la

carte d’indice d’humidité topographique (TWI) est réalisée à partir l’équation suivante :

𝑇𝑊𝐼 = ln (𝐴𝑠

𝑇𝑎𝑛(𝛽))

Avec :

𝐴𝑠 : Accumulation des flux en (m2) et 𝛽 : pente en degrés

Cet indice a pour avantage de définir les zones à forte susceptibilité de glissement de

terrain, de coulées boues et la détermination des zones potentiellement humides sur les bassins

versants. Cet indice est utilisé pour la détection des zone vulnérables à l’inondation, à connaître

l’humidité des sols et autres.

La figure 9 présente la synthèse méthodologique de la réalisation de la carte du risque

d’inondation.

Page 52: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

39

Figure 9: Synthèse méthodologique de la mise en place de la carte du risque d'inondation

Images

Landsat Oli 2016

MNT SRTM

Résolution 30m

Données de pluie

(1986 à 2016)

Traitement des

images

Extraction de la

zone d’étude

Classification

supervisée

Post-classification

Carte d’occupation

du sol

Carte des hauteurs

des pluies

Carte du nombre

de jours de pluie

Carte d’intensité

pluviométrique

Validation de la

classification

Carte des

pentes (m2)

Carte

d’accumulation

des flux

Maillage et calcul

Carte du réseau

hydrographique

Carte d’intensité

de drainage

Carte d’indice d’humidité

topographique

Carte de vulnérabilité

à l’inondation

Carte d’aléa

inondation

Carte du risque

d’inondation

Combinaison

Page 53: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

40

3.2.3. Analyses des données d’enquête de terrain

Dans cette partie, il s’agit d’analyser la production et les rendements de la banane

dessert, ainsi que les réponses obtenues pendant les entretiens. L’analyse des réponses a pour

but de déterminer les effets des inondations sur la production de la banane dessert et les

stratégies d’adaptation pour atténuer les impacts des extrêmes climatiques (inondation et

sécheresse) dans les plantations industrielles.

3.2.3.1. Analyse de la production et du rendement de la banane dessert

Il s’agit d’une étude basée sur une approche analytique qui a pour but d’analyser

l’évolution de la production et du rendement de la banane dessert au niveau national. Les

différents résultats permettent de voir la production par tonnes et par hectares de la banane

dessert sur la période de 1986 à 2016.

3.2.3.2. Traitement et analyse des entretiens

Les données collectées sur le terrain dans le cadre de cette étude sont de types qualitatifs.

Le traitement et l’analyse de ces données suivent une méthodologie particulière. Le traitement

adopté dans le cadre de cette étude a été l’analyse du contenu. Cette analyse vise à transcrire

les dires des enquêtés après écoute avec des dictaphones (les enregistrements). Après cette

étape, il faut regrouper les résultats par principaux domaines d’intérêt et identifier les différentes

positions face à chaque sujet important. Ensuite, la somme de chacune des positions a été faite

et leur degré d’importance a été évalué. Enfin, les meilleures remarques des participants ont été

reprises textuellement.

3.2.3.3. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert

Dans cette étude, l’analyse des impacts des inondations est basée sur plusieurs critères

homogènes à l’échelle de la zone d’étude. Cette analyse doit être appréhendée selon les critères

suivants: les dimensions spatiales (répartition des parcelles, du matériel, des stocks),

organisationnelles (organisation des tâches de production et de remise en état suite à

l’inondation dans l’exploitation), temporelles (effets à court, moyen et long termes) et

financières (coûts de production, de restauration et de replantation).

Page 54: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

41

3.2.3.4. Analyse des stratégies d’adaptation des producteurs de la banane dessert

Cette analyse se base sur les différentes stratégies d’adaptation développées par les

différents producteurs de la banane dessert. C’est une analyse descriptive qui met en relief les

stratégies mises en place par les producteurs pour atténuer les effets des extrêmes climatiques

dans leurs différentes plantations industrielles de la banane dessert.

Dans ce chapitre, l’accent a été mis sur l’analyse des différentes données utilisées et les

méthodes employées. Dans le chapitre suivant, seront exposés les résultats issus de l’application

de ces méthodes.

Page 55: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

42

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre est consacré à la présentation et à la discussion des résultats de cette étude.

4.1. Résultats

4.1.1. Analyse des caractéristiques des inondations

Cette analyse porte sur l’analyse de la variabilité pluviométrique à travers des tests

climatiques et statistiques.

4.1.1.1. Variabilité pluviométrique

L’étude de la variabilité pluviométrique dans les stations a montré une grande

hétérogénéité de la pluviométrie. L’année 2002 a été marquée par une baisse de la pluviométrie

avec un cumul de 642,87 mm (figure 10). Les années 1987, 1993, 2008, 2010, 2014, 2015, 2016

ont enregistré une pluviométrie importante qui varie entre 1 400 et 1 800 mm. Cette hausse a

été beaucoup marquée en 2014 avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1 761 mm.

4.1.1.1.1. Tendances pluviométriques moyennes annuelles de la zone d’étude

L’analyse des cumuls pluviométriques moyens annuels dans les stations montre une

diminution de la pluviométrie pour certaines stations et une augmentation pour d’autres stations

(figure 10). Les stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo montrent une tendance à la hausse de

1986 à 2016 avec une pluviométrie de 1 192 à 1 669 mm. La pente de régression linéaire pour

les deux stations est respectivement de 11, 46 % et de 18,34 %.

Les stations d’Adiaké, d’Akoupé, d’Azaguié, de Bianouan et de Dabou présentent

également une évolution à la hausse de la pluviométrie avec un cumul moyen annuel qui varie

entre 1 122 à 1 646 mm. La pente de régression linéaire varie entre 0, 99 % à 7, 81 %. Alépé

montre une tendance à la baisse des cumuls avec une pente de la droite de -1,12 %.

En résumé, il ressort de l’analyse de l’évolution des cumuls pluviométriques des stations

de la zone d’étude de 1986 à 2016 que l’année 2002 est l’année dont les précipitations ont subi

une baisse très significative avec une moyenne annuelle de 642,87 mm. La moyenne annuelle

de la période de 1986 à 2016 est de 1 345 mm.

Page 56: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

43

Figure 10 : Tendance pluviométrique moyenne annuelle de la zone d’étude

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.1.2. Evolution des isohyètes moyennes annuelles

La cartographie de la répartition spatio-temporelle de la pluviométrie dans la zone

d’étude montre des isohyètes qui partent de 1 200 mm à 1 500 mm (figure 11). La partie sud-

est de la zone d’étude est beaucoup plus arrosée avec des quantités de pluies estimées entre

1 300 mm et 1 500 mm. Au fur et à mesure qu’on tend vers le Nord, il y a une diminution

Page 57: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

44

progressive des pluies. Les parties ouest et nord enregistrent des faibles pluies qui se situent

entre 1 200 et 1 300 mm.

Figure 11: Répartition spatio-temporelle des pluies du Sud-Est ivoirien

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.1.3. Variabilité des nombres de jours de pluie

La repartition spatiale du nombre de jours de pluie de 1986 à 2016 est présentée par la

figure 12. L’analyse de cette figure montre une repartition inégale du nombre de jours de pluie

dans les stations de la zone d’étude. En effet, on note une dimunition du nombre de jours de

pluie du Sud vers le Nord. La station d’Adiaké est la station qui a enregistré un grand nombre

de jours de pluie et celle d’Akoupé où le nombre de jours de pluie est faible. Sur l’ensemble de

la zone étudiée, le nombre de jours oscille entre 84 à 159 jours en moyenne.

Page 58: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

45

Figure 12: Répartition spatiale du nombre de jours de pluie du Sud-Est ivoirien

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.1.4. Variabilité interannuelle des pluies

L’analyse de la variabilité interannuelle des pluies a été faite à partir de l’indice

standardisé des pluies. Cet indice permet de déceler deux périodes qui se caractérisent par une

alternance des périodes excédentaires (humides) et déficitaires (sèches) (figure 13). La station

d’Abidjan-aéroport enregistre une période déficitaire de 1986 à 2005 avec une moyenne

pluviométrique de 1 627 mm.

Adiaké présente trois périodes dont deux déficitaires qui se situent de 1986 à 2006 avec

une moyenne annuelle de 1 646,06 mm et 2012 à 2016 avec la moyenne pluviométrique de

1 713,75mm. Une période excédentaire avec une moyenne de 1 925,42 mm de 2007 à 2011.

Akoupé présente une période déficitaire avec une moyenne pluviométrique de 1 076,47 mm de

1986 à 2006 et une période excédentaire observée sur la période de 2007 à 2016 avec une

moyenne de 1 215,75 mm.

Quant à la station d’Alépé, elle montre trois périodes dont deux excédentaires situées de

1986 à 1996 avec une moyenne de 1 616,07 mm et de 2008 à 2016 avec une moyenne de

Page 59: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

46

1 712,49 mm. Une période déficitaire de 1997 à 2007 avec une moyenne pluviométrique de

938,77 mm. Enfin, Azaguié présente deux périodes dont une période excédentaire de 1986 à

1990 avec une moyenne de 1 452,09 mm et une longue période déficitaire allant de 1991 à 2016

soit 25 ans avec une moyenne de 1 370,14 mm de pluie.

Figure 13: Fluctuation pluviométrique de l’indice standardisé des pluies

Source : SODEXAM, 2019

Page 60: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

47

La station de Bianouan a enregistré deux périodes excédentaires observées de 1986 à

1994 avec une moyenne de 1 265 mm et de 2013 à 2016 avec une moyenne de 1 403,81 mm.

La période déficitaire enregistre une moyenne de 1 076,98 mm de 1995 à 2013. La station de

Brimbo enregistre deux périodes dont une période déficitaire entre 1986 à 1998 avec une

moyenne de 969,77 mm et une période excédentaire de 1 362,35 mm. La station de Dabou

enregistre également une longue période déficitaire observée entre 1986 et 2009 avec une

moyenne pluviométrique de 1 109,91 mm et une courte période excédentaire avec une moyenne

de 1 560,72 mm de 2010 à 2016.

4.1.1.1.6. Analyse de détection des ruptures dans la pluviométrie

4.1.1.1.6.1. Test de rupture de Pettitt

La figure 14 montre les résultats du test de Pettitt dans les huit stations sur la période de

1986 à 2016. L’analyse de la figure ne relève aucune rupture selon le test de Pettitt dans les

séries chronologiques des stations d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, de

Bianouan et de Dabou avec un seuil de confiance supérieur à 90 %. La station d’Akoupé indique

une rupture en 2005 avec un rejet de confiance au seuil de 90%. Aussi celle de Brimbo montre

une rupture en 1998 avec un rejet au seuil de confiance supérieur à 90 %. De plus, l’application

du test de Pettitt sur la période de 1986 à 2016 permet de voir une diminution progressive de la

pluviométrie annuelle dans les huit stations.

Page 61: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

48

Figure 14: Mise en évidence de rupture de stationnarité dans les séries pluviométriques des stations par

le test de Pettitt (les flèches noires à double sens désignent les années de rupture)

Source : SODEXAM, 2019

Le tableau 6 résume les années de détection de rupture dans les séries chronologiques

par l’application du test de Pettitt sur la période d’étude considérée (1986 à 2016). Il n’y a pas

Abidjan-aéroport

Alépé Akoupé

Dabou Brimbo

Bianouan Azaguié

Adiaké

Page 62: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

49

eu de rupture dans les différentes stations, par contre le test révèle des ruptures dans les stations

d’Akoupé et de Brimbo avec un rejet de confiance.

Tableau 5: Récapitulatif des détections de rupture par le test de Pettitt

Stations Période de rupture Probabilité associée

Abidjan-aéroport Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Adiaké Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Akoupé Rupture en 2005 5,52.10-2

Alépé Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Azaguié Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Bianouan Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Brimbo Rupture en 1998 1,11.10-03

Dabou Absence de rupture Absence de Probabilité associée

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.1.6.2. Méthode Bayésienne de Lee et Heghinian

Les résultats de la méthode Bayésienne de Lee et Heghinian dans les huit stations

étudiées sont présentés à la figure 15.

La méthode Bayésienne, permet d’identifier des années de rupture dans toutes les

stations suivantes : 1991 pour Abidjan-aéroport, 2012 pour Adiaké, 2005 pour Alépé, 2006

pour Akoupé, 2013 pour Dabou, Bianouan et Azaguié et 1998 pour Brimbo. Les années de

ruptures à travers la méthode Bayésienne se sont produites dans les années 2000 à l’exception

des stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo qui se sont produites dans les années 1990.

Page 63: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

50

Figure 15: Mise en évidence des ruptures de stationnarité dans les séries pluviométriques des stations

par la procédure de Lee et Heghinian (les bandes noires désignent les années de rupture)

Source : SODEXAM, 2019

Abidjan-aéroport

Dabou

Bianouan Azaguié

Alépé Akoupé

Brimbo

Adiaké

Page 64: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

51

Le tableau 7 récapitule les résultats de la méthode de Bayésienne de Lee et Heghinian

appliquée aux séries chronologies des différentes stations sur la période d’étude.

Tableau 6: Récapitulatif des détections de ruptures par de la méthode Bayésienne de Lee et Heghinian

Stations Période de rupture

Abidjan-aéroport 1991

Adiaké 2012

Akoupé 2006

Alépé 2007

Azaguié 2013

Bianouan 2013

Brimbo 1998

Dabou 2013

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.1.7. Analyse des saisons climatiques

L’application du diagramme ombrothermique de Gaussen pour caractériser les saisons

pluvieuses et sèches montre que la grande saison sèche dure trois mois à Abidjan (de décembre

à février). Cette observation est de même à Adiaké (figure 16). Le mois de janvier est le plus

déficitaire en quantité de pluie. Ce mois reçoit 24,8 mm à Adiaké et 21,9 mm à Abidjan. La

petite saison sèche est centrée sur les mois d’août et de septembre à Adiaké et à Abidjan et dure

respectivement de deux mois.

Les saisons pluvieuses sont caractérisées par une durée inégale selon les mois pluvieux

avec deux maximums pluviométriques. La grande saison des pluies dure pratiquement 4 mois

de mars à juillet à Adiaké et à Abidjan. Le premier maximum est observé pour les deux stations

en juin avec une hauteur pluviométrique de 442, 7 mm à Abidjan et 402,8 mm à Adiaké. Quant

à la petite saison pluvieuse, le maximum est observé en octobre avec 177,4 mm de pluie à

Abidjan et 197,6 mm à Adiaké.

L’analyse de cette figure permet également de déterminer les mois qui sont à risque

d’inondation pour les plantations industrielles dont leur position géographique est très

vulnérable à ce phénomène. De plus, elle permet également de voir les mois pour lesquels la

pluviométrie est faible. Cette faible pluviométrie permettra aux producteurs d’utiliser les

Page 65: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

52

techniques d’irrigation pour compenser les besoins en eau du bananier qui se situe entre 5 et 6

mm d’eau par jour.

Abidjan-aéroport

Adiaké

Figure 16: Courbes ombrothermiques des stations d'Abidjan-aéroport et d'Adiaké

Source: SODEXAM, 2019

4.1.1.1.8. Indices des pluies extrêmes de la zone d’étude

Les moyennes des indices de pluie mensuelle extrême obtenue des stations de la zone

d’étude sont représentées dans le tableau 8. L’analyse de ce tableau montre que les pluies

annuelles (PA), les pluies maximales mensuelles (PXMA) ainsi que sa part dans la pluviométrie

annuelle (PXMAp) sont en moyenne élevées dans les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké

que dans les stations d’Alépé, d’Akoupé, d’Azaguié, de Bianouan, de Brimbo et de Dabou.

Page 66: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

53

Tableau 7: Moyenne des indices de pluie mensuelle extrême

Indice de

pluie

PA

(mm)

PXMA

(mm)

PXMAp

(%)

PFa

(mois)

Pfap

(%)

PI

(mois)

PIp

(%)

Pfo

(mois)

PFop

(%)

Abidjan-

aéroport 1 699,27 453,08 26,66 6 4,45 4 9,65 2 26,21

Adiaké 1 646,72 426,70 25,91 4 3,20 6 7,80 2 24,26

Alépé 1 308,28 281,95 21,55 6 4,00 5 10,70 1 19,55

Akoupé 1 122,90 228,58 20,36 6 2,04 6 14,77 0 0

Azaguié 1 383,79 277,08 20,02 6 3,71 5 9,94 1 17,06

Bianouan 1 212,93 259,62 22,23 7 3,18 5 11,55 0 0

Brimbo 1 192,23 234,07 19,63 7 3,38 5 12,04 0 0

Dabou 1 200,07 258,39 21,49 6 3,99 5 10,49 1 19,77

Source : SODEXAM, 2019

Pour les stations de Brimbo et de Bianouan, les mois de faible pluviométrie (PFa) sont

en moyenne 7 mois dans l’année et contribuent à la plus faible proportion de pluie annuelle

(PFap) (au moins 3%). Ces mois reçoivent moyennement une pluviométrie inférieure à 100

mm. Cette valeur présente une faible probabilité qu’une inondation puisse être provoquée.

Les stations d’Adiaké et Akoupé ont plus de mois où la pluviométrie est intermédiaire

(PI) avec en moyenne 6 mois. Cependant la proportion de la station d’Adiaké est plus faible

dans la pluie annuelle soit 7,80 % et celle d’Akoupé est plus élevée avec une moyenne de 14,77

%. Ces stations reçoivent une pluviométrie moyenne mensuelle supérieure à 100 mm, ce qui

signifie qu’il est forte probable qu’une inondation survienne.

De plus, les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké ont plus de mois (en moyenne 2

mois) où les pluies sont fortes (PFo) que les stations d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou, qui

enregistrent en moyenne 1 mois. Les deux premières stations ont une part importante de

proportion de la pluie annuelle (PFop) avec une moyenne plus de 20 % que les trois dernières

qui ont eu en moyenne plus de 19 %. En définitif, ces différentes stations reçoivent une pluie

supérieure à 200 mm et présentent une probabilité élevée qu’une inondation puis être

provoquée.

En 2014, les plantations industrielles de la SCB, de la SPDCie et de ROUCHARD qui

ont été touchées par les inondations pendant les mois de juin et juillet sont localisées dans la

région des Grands Ponts. Ces plantations industrielles ont enregistré des pertes importantes sur

Page 67: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

54

la production de la banane dessert. Cette même année, les stations d’Abidjan-aéroport et de

Dabou qui sont situées dans cette région ont enregistré respectivement une pluviométrie

moyenne mensuelle de 684,5 mm et de 430,76 mm dans le mois de juin et de 325,2 mm et

231,39 mm en juillet.

En 2015, la SCB a été une fois de plus touchée par les inondations dans le courant du

mois de juin. La pluviométrie moyenne mensuelle de ce mois était de 726,9 mm à Abidjan-

aéroport et 217,15 mm à Dabou.

4.1.1.1.9. Variabilité du bilan hydrique de la zone d’étude

Pour évaluer l’impact des changements et variabilité climatiques sur la disponibilité des

ressources en eau dans la zone d’étude, le calcul des paramètres du bilan hydrique moyen

mensuel a été fait au cours de la période d’étude (1986 à 2016) dans les stations synoptiques.

Les différents résultats sont présentés dans les tableaux 9 et 10. L’analyse des tableaux montre

que la pluviométrie moyenne mensuelle de la station d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké est

supérieure à l’évapotranspiration potentielle et à l’évapotranspiration réelle. Ce qui signifie que

les cultures ont suffisamment d’eau pour leur croissance et leur développement.

Les valeurs de l’ETP moyennes mensuelles obtenues durant la période de 1986 à 2016

se répartissent inégalement au cours de l’année. Les mois de mars à mai dans les stations

d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké montrent les plus grandes valeurs de l’ETP. Le cumul moyen

mensuel de l’ETP donne respectivement 1 074,31 mm avec un déficit hydrique (ETP-ETR) de

291,92 mm pour la station d’Abidjan-aéroport et celle d’Adiaké présente un cumul moyen

mensuel de 1057,18 mm avec un déficit hydrique de 243,86 mm. L’excédent (P-ETR) qui

présente la quantité d’eau disponible pour l’écoulement de surface et la recharge des nappes

présente des grandes valeurs pendant la saison des pluies (mai à juillet et octobre à novembre).

Page 68: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

55

Tableau 8: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Abidjan-aéroport

Mois P (mm) ETP (mm) ETR (mm) ETP-ETR

(mm)

ETP/ETR

(mm)

P-ETR

(mm)

Janvier 21,94 92,19 92,94 72,25 4,62 2,0

Février 39,78 92,71 39,08 53,62 2,37 0,7

Mars 97,56 103,83 81,27 22,56 1,28 16,3

Avril 177,5 103,87 94,26 9,61 1,10 83,2

Mai 269,37 102,82 103,25 -0,43 1,00 166,1

Juin 442,73 85,75 86,15 -0,40 1,00 356,6

Juillet 143,55 76,80 61,71 15,09 1,24 81,8

Août 26,93 67,70 23,82 43,88 2,84 3,1

Septembre 70,24 70,94 42,28 28,66 1,68 28,0

Octobre 177,42 86,00 73,79 12,21 1,17 103,6

Novembre 159,26 94,65 92,70 1,95 1,02 66,6

Décembre 72,99 97,07 64,14 32,93 1,51 8,9

Total 1 699,27 1 074,31 782,39 291,92 20,83 916,9

Tableau 9: Paramètres du bilan hydrique de la station d’Adiaké

Mois P (mm) ETP (mm) ETR (mm) ETP-ETR

(mm)

ETP/ETR

(mm)

P-ETR

(mm)

Janvier 24,82

57,14

109,58

142,70

227,58

402,81

157,04

52,16

102,56

197,63

121,38

51,33

1 646,72

89,52

91,28

102,64

100,83

100,25

83,47

77,53

73,57

74,05

83,92

89,10

90,48

1 057,18

24,38

51,88

85,33

91,74

100,25

83,87

69,07

37,73

58,77

78,15

83,50

49,06

813,32

65,14

39,41

17,32

8,64

0,00

0,00

8,46

35,85

16,28

5,77

5,60

41,42

243,86

3,67

1,76

1,20

1,09

1,00

1,00

1,12

1,95

1,28

1,07

1,07

1,84

18,06

0,4

5,3

24,2

51,0

127,3

319,3

88,0

14,4

43,8

119,5

37,9

2,3

833,4

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Total

Avec P : pluie ; ETP : évapotranspiration potentielle ; ETR : évapotranspiration réelle ; ETP-ETR :

déficit hydrique ; P-ETR : Excédent

Source : SODEXAM, 2019

Page 69: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

56

L’analyse de l’évolution simultanée de l’ETP et ETR présente quatre phases : de

novembre à mai : l’ETP est au-dessus de l’ETR, de mai à juillet : l’ETR est confondue à l’ETP,

de juillet à octobre : l’ETP est au-dessus de l’ETR et d’octobre à novembre l’ETR est confondue

à l’ETP (figure 17). Les périodes au cours desquelles l’ETP est au-dessus de l’ETR

correspondent à des périodes sèches et les périodes au cours desquelles, l’ETR est confondue à

l’ETP correspondent à des périodes humides. On dénombre respectivement, sept mois pour le

premier cas (période sèche) et cinq mois pour les périodes humides.

Cette figure montre également pendant la période de 1986 à 2016 les mois humides et

secs. Les mois de janvier, février et août sont des mois les plus secs car l’ETP/2 moyenne

mensuelle est supérieure à la pluviométrie moyenne mensuelle au niveau de la station

d’Abidjan-aéroport. Par contre, à Adiaké, la figure indique que janvier et décembre sont les

mois les plus secs.

Abidjan-aéroport

Adiaké

Figure 17: Répartition des pluies, de l’ETP et de l’ETR moyennes mensuelles

Source : SODEXAM, 2019

Page 70: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

57

4.1.1.1.10. Analyse du bilan climatique

La méthode de Thiessen appliquée aux stations synoptiques a permis de déterminer les

zones d’influences de ces stations (figure 18). Ces différentes zones d’influences regroupent

des postes pluviométriques. La station d’Abidjan-aéroport dont l’aire d’influence est grande,

regroupe 5 postes pluviométriques à savoir les stations de Dabou, d’Alépé, d’Azaguié, de

Brimbo et d’Akoupé. La station d’Adiaké n’englobe seulement que la station de Bianouan. La

carte ci-dessous permet de déterminer le bilan climatique de chaque station de la zone d’étude.

Figure 18: Carte de l’application de la Méthode de Thiessen aux stations synoptiques

Source : SODEXAM, 2019

Le bilan climatique calculé combinant les pluies mensuelles à l’Evapotranspiration

Potentielle (ETP) à l’échelle des stations, traduit le rythme mensuel des excédents et déficits en

eau (figure 19). Ces diagrammes permettent de préciser les cycles des saisons climatiques

moyennes mensuelles qui rythment la vie agricole dans la zone d’étude.

L’analyse des diagrammes montre deux périodes où les conditions climatiques sont ou

ne sont pas favorables à la croissance et au développement des cultures. les conditions

climatiques favorable partent de mars à juillet puis de septembre à décembre à Abidjan, de

février à décembre à Adiaké et à Bianouan, de mars à novembre à Brimbo, de mars à octobre à

Page 71: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

58

Akoupé, puis de mars à juillet et de septembre à novembre à Alépé, à Azaguié et à Dabou. Les

maximas sont observés entre mai et juin pour la grande saison des pluies puis entre octobre et

novembre pour la petite saison des pluies, ce qui est un avantage pour les producteurs pour la

recharge des nappes et l’alimentation de l’irrigation. Par contre, les périodes de l’année où les

besoins en eau sont déficientes s’observent dans les mois de janvier et août à Abidjan-aéroport,

en janvier à Adiaké et à Bianouan, de janvier, février et décembre à Brimbo, de janvier, février,

novembre et décembre à Akoupé, de janvier, février, août et décembre à Alépé, à Azaguié et à

Dabou. Toutes ces périodes montrent également les mois où l’utilisation des techniques

d’arrosage est nécessaire pour les besoins en eau des bananiers.

Figure 19: Bilan climatique des stations de la zone d'étude

Source : SODEXAM, 2019

Page 72: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

59

4.1.1.2. Identification des zones à risque d’inondation dans la zone d’étude

La caractérisation spatiale du risque d’inondation a permis la réalisation de la carte du

risque d’inondation par combinaison dans un SIG de la carte d’aléa (élément déclencheur) et

celle de la vulnérabilité à l’inondation. Cette carte a pour finalité d’identifier les zones à risque

d’inondation.

4.1.1.2.1. Cartographie de l’aléa inondation

4.1.1.2.1.1. Intensité pluviométrique de la zone d’étude

La figure 20 présente la carte d’intensité pluviométrique de la zone d’étude. Elle permet

de voir les zones où les pluies sont en quantité importante favorisant ainsi une disponibilité des

ressources en eau pour une bonne production de la banane dessert dans les plantations

industrielles. Elle présente à la fois, la quantité de pluie et le nombre de jours de pluie. Selon la

figure, la plantation industrielle de SCB Banacomoé est la seule plantation qui est située dans

une zone dont l’intensité pluviométrique est très faible. Aucune plantation industrielle n’est

située dans une zone à faible intensité pluviométrique.

En outre, les plantations industrielles d’Eglin (Agboville, de Motobé (SBM) et

d’Azaguié), de SCB (Niéky, Tiassalé et Badena), de CDBCI (Tiassalé, Songon et d’Azaguié),

de SPDCie (Dabou et Tiassalé) et de SAKJ Dibi sont situées dans une zone où l’intensité

pluviométrique est moyennement élevée. La plantation industrielle de SAKJ Akressi est quant

à elle située dans une zone dont l’intensité pluviométrique est élevée. Les plantations se situant

dans la zone où l’intensité pluviométrique est très élevée sont celles d’Elima Aboisso, de SBMK

Assouba. Ces plantations reçoivent plus de quantités de pluie et détiennent un nombre de jours

de pluie important.

Page 73: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

60

Figure 20: Carte d’intensité pluviométrique de la zone du Sud-Est Ivoirien

Source : SODEXAM, 2019

4.1.1.2.1.2. Occupation du sol de la zone d’étude

La carte d’occupation du sol de la zone d’étude permet de connaître la spatialisation des

plantations industrielle de banane dessert. La précision globale obtenue à partir de trois images

Landsat Oli suite à la classification supervisée par Maximum de vraisemblance est de 91,06

%. Cette carte issue de la classification supervisée a permis de discriminer cinq classes à savoir :

les cultures de banane (1), les plants d’eau (2), les forêts (3), les habitats et sol nu (4) et le

mosaïque culture/forêt (5) (figure 21). La cinquième classe est composée des autres cultures,

des jachères et des petites parcelles de forêt se situant aux alentours des cultures.

Page 74: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

61

Figure 21: Carte d'occupation du sol du Sud-Est ivoirien en 2016

Source : Landsat Oli, 2016

Les analyses statistiques de la carte d’occupation du sol de 2016 sont présentées dans le

tableau 11. Ces analyses montrent que l’espace étudié est par ordre de dominance, le mosaïque

culture/forêt (59,94 %), la forêt (29,41 %), habitat/sol nu (5,44 %), eau (4,44 %) et les cultures

de banane (0,76 %). La carte d’occupation du sol de la zone est importante pour la réalisation

de ce travail de recherche pour l’étude du phénomène inondation.

Tableau 10: Pourcentage des classes d'occupation du sol de la zone d'étude

Classes Proportion (%) Surface (km2)

Culture de banane 0,76 228

Eau 4,44 1 324

Forêt 29,41 8 770

Habitat/sol nu 5,44 1 621

Mosaïque culture/forêt 59,94 17 873

Total 100 29 816

Source : Landsat Oli, 2016

Page 75: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

62

4.1.1.2.1.3. Aléa inondation de la zone d’étude

La carte d’aléa inondation élaborée par combinaison de la carte d’intensité des pluies

(figure 20) et de la carte d’occupation du sol (figure 21) met en évidence les plantations

industrielles qui pourraient être submergé par les eaux. Cette carte d’aléa comprend quatre

classes (figure 22).

Les zones à faible aléa occupent 41 % de la zone étudiée et concentrent la plantation

industrielle de SCB Banacomoé. Les zones à aléa moyen couvrent pratiquement toute la zone

d’étude et correspondent aux secteurs où la végétation est dense. Cette zone englobe la majorité

des plantations industrielles de banane dessert et représentent 43 % du territoire étudié. L’aléa

fort et très fort se situe majoritairement dans le sud-est de la zone d’étude. Ils représentent

respectivement 10 % et 6 % de la zone d’étude. Ces zones présentent un risque très élevé d’être

touchées par les inondations. Les plantations industrielles de SAKJ (Akressi et Dibi), d’Elima

d’Aboisso et de SBMK d’Assouba sont situées dans ces zones.

Figure 22: Carte d'aléa inondation du Sud-Est ivoirien

Page 76: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

63

4.1.1.2.2. Cartographie de vulnérabilité à l’inondation

4.1.1.2.2.1. Densité de drainage (Dd) de la zone d’étude

La zone d’étude présente des densités de drainage de très faible à très élevée (figure 23).

La densité de drainage faible est majoritaire avec des valeurs variant de 3,3 à 6,4 km/km2, ce

qui suggère la tendance au ruissellement moyenne. Cette classe de densité concentre la majorité

des plantations industrielles de banane dessert. Les valeurs moyennes variant entre 6,4 à 9,5

km/km2 et concentrent les plantations industrielles du Sud-Comoé. Quant à la très faible

densité, elle englobe 4 plantations industrielles. En définitif, ces résultats montrent que les zones

à densité très élevée ne réunissent aucune plantation industrielle.

Figure 23: Carte de densité de drainage du Sud-Est ivoirien

4.1.1.2.2.2. Indice d’humidité topographique (TWI) de la zone d’étude

L’indice d’humidité topographique est majoritairement stable sur l’ensemble de la zone

d’étude avec des valeurs maximales proches comprises entre 9 et 22 (figure24). Il est plus

marqué autour des cours d’eau et des plans d’eau ainsi que les zones marécageuses. Les faibles

Page 77: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

64

valeurs se situant entre -4,5 à 5,9 indiquent les zones à fortes pentes et sont faibles dans les

zones à drainage importante et dans les zones de concentration d’eau. Ces zones montrent les

zones où la probabilité pour qu’une inondation survienne est faible. En définitif, cette carte

permet la prédiction des zones de saturation quand les zones d’accumulation des flux sont plus

large.

Figure 24: Carte d'indice d'humidité topographique (TWI) du Sud-Est ivoirien

4.1.1.2.2.3. Vulnérabilité à l’inondation de la zone d’étude

La carte de vulnérabilité à l’inondation est obtenue par combinaison dans un SIG des

cartes de densité de drainage (figure 23) et de la carte d’indice d’humidité topographique (figure

24). La vulnérabilité à l’inondation identifie les plantations industrielles de banane dessert dans

le cadre de cette étude où les caractéristiques de l’environnement sont susceptibles d’engendrer

des inondations. La carte de vulnérabilité à l’inondation présente quatre zones dont la

vulnérabilité à l’inondation part de faible à très élevée (figure 25).

Page 78: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

65

Les zones de faible vulnérabilité ne représentent aucun risque d’être impacté par l’aléa

inondation en cas de forte pluie. Ces zone sont dispersées à travers la zone d’étude et englobent

la plupart des plantations industrielles. Les zones à vulnérabilité modérée correspondent aux

zones à pente moyenne où le ruissellement sur les versants à humidité modéré ne permet pas la

stagnation des eaux. Les zones à vulnérabilité élevée et très élevée à l’inondation sont situées

là où la densité de drainage est moyenne.

Ces zones concentrent presque la totalité de la zone étudiée et renferment les plantations

industrielles situées à proximité des cours d’eau ainsi que dans les bas-fonds.

Figure 25: Carte de vulnérabilité à l'inondation du Sud-Est ivoirien

4.1.1.2.3. Risque d’inondation de la zone d’étude

Le risque d’inondation s’évalue par le croissement des cartes thématiques de l’aléa

(élément déclencheur) et la vulnérabilité à l’inondation. La figure 26 montre la répartition du

risque d’inondation et des plantations industrielles à risque d’inondation selon le niveau

d’évaluation du risque.

Page 79: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

66

Les zones à risque faible correspondent aux zones où la vulnérabilité à l’inondation est

très faible. Ces zones se situent majoritairement au su Sud-Ouest et au Nord-Est de la zone

d’étude. En effet la plantation industrielle de SCB Banacomoé ne présente aucun risque à

l’inondation. Les zones à risque élevé sont dispersées dans la zone d’étude. Ces zones selon la

figure englobent quelques plantations industrielles telles que SBM Motobé, SCB (Badena,

Tiassalé et Niéky), SPDCie Dabou et CDBCI Songon et EGLIN (Agboville et Azaguié).

Les plantations industrielles situées dans le Sud-est de la zone d’étude présentent un

risque d’inondation très élevé. Ces plantations situées dans les zones à risque élevé et très élevé

sont susceptibles d’être impactées par les inondations provoquées par les fortes pluies. Ces

zones reçoivent en moyenne une pluviométrie variant entre 1 300 mm à 1 500 mm.

Figure 26: Carte du risque d'inondation du Sud-Est ivoirien

Page 80: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

67

4.1.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert et les

stratégies d’adaptation

Cette analyse porte sur les statistiques agricoles, les impacts des inondations sur la

production de la banane dessert. Elle porte également sur les stratégies d’adaptation mises en

place par les producteurs pour atténuer les effets de ces extrêmes climatiques dans les

plantations industrielles de Côte d’Ivoire.

4.1.2.1. Analyse des statistiques agricoles

Pour savoir s’il existe une variation spatio-temporelle des statistiques agricoles, le

graphique de la production et des rendements a été réalisé sur la période de 1986 à 2016.

Figure 27: Graphique des statistiques agricoles de 1986 à 2016 en Côte d’Ivoire

Source : FAOSTAT, 2016

La figure 27 présente à la fois la production et le rendement de la banane dessert en Côte

d’Ivoire de 1986 à 2016. L’analyse de cette figure montre que la production et le rendement

évoluent avec une moyenne respective de 273 183 t et 385 752 kg/ha. La production a connu

une faible évolution de 1986 à 1997 avec une moyenne de 185 628 t. Elle a subi une chute en

2007 avant de connaitre une hausse à partir de 2010. L’année 2014 montre également une chute

de production de la banane dessert. Quant au rendement, la figure montre une évolution à partir

de 1987 avant de chuter à partir de 2008. Cette hausse est marquée à partir de 2011 avec un

rendement de 446 351 kg/ha.

Page 81: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

68

4.1.2.2. Analyse des impacts des inondations sur la production de la banane dessert

4.1.2.2.1. Impacts des inondations sur le bananier

Le bananier est une herbe géante qui est exigeante en eau pour sa croissance et pour sa

productivité et contient 90 % d’eau dans ses troncs. Selon les enquêtés, le bananier malgré qu’il

contient une quantité d’eau importante, est vulnérable lorsqu’il y a stagnation d’eau pendant

une longue période. Pendant une inondation, avec l’excès d’eau, le bananier est impacté. Les

effets des inondations sur les bananiers sont multiples et touchent considérablement la

production selon la durée du bananier dans l’eau (photo 2).

En effet, lorsqu’il y a l’inondation, les racines du bananier sont asphyxiées, ils n’arrivent

pas à alimenter correctement le pied du bananier. Le processus de développement du bananier

va être ralenti. Cet effet impacte la sortie des fleurs qui constitueront les régimes du bananier.

La sortie de ces fleurs sera retardée soit d’une à deux semaines. Ce retard engorge les régimes

qui seront avortés par le stress du bananier et consisteront un déchet. De plus, tout le

métabolisme du développement du bananier est freiné. Tous les régimes présentent au moment

des sinistres vont être altérer et il n’y aura pas de récolte.

Les effets sur le bananier pour une inondation d’une semaine sont le retardement de la

formation de certains de régimes. L’engorgement des pieds du bananier entraine le

regroupement de toutes les feuilles ce qui explique le ralentissement l’émission foliaire. Les

impacts sont énormes en fonction du temps que le bananier passe dans l’eau.

En effet, pour une plantation qui produit 50 t/ha, si les bananiers restent trois jours dans

l’eau, la récolte passera à 45 t/h. Lorsqu’il s’agit d’une semaine, la récolte passera de 45 t/ha à

25 t/ha et quand il s’agit d’une inondation de deux semaines, la récolte peut-être à 0 t/ha puisque

tous les bananiers sont crevés. En résumé, une inondation de deux jours n’a pas d’effet sur les

régimes des bananiers.

Lorsque l’inondation dure pendant une semaine, les conséquences sur la production sont

la diminution de la récolte d’au moins 50 à 60 %. Au-delà de deux semaines la récolte est

totalement perdue. Tous ces effets engendrent la destruction des parcelles touchées par les

inondations, ce qui impact la production de la banane dessert dans les plantations industrielles

et touche également la production nationale.

Page 82: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

69

A : Etat des bananiers pendant la première

semaine d’inondation

C : Etat des bananiers après deux semaines d’inondation

Photo 2: Effets des inondations sur les bananiers Source : nos enquêtes, 2019

De plus, les déficits pluviométriques ont également des préjudices sur la production et

le rendement de la banane dessert à travers ses effets sur le bananier. Selon les enquêtés, il

n’existe aucune variété de bananiers desserts qui pourraient résister à la sécheresse. La durée

de l’allongement de la saison sèche entraine d’énorme coût pour l’irrigation. Le tarissement des

barrages pour l’irrigation dans les plantations industrielles qui ne sont pas situées à proximité

des cours d’eau a un impact sur la production. Ce tarissement engendré par la sécheresse touche

considérablement les bananiers pendant les saisons sèches et pendant les saisons pluvieux

lorsque la demande en eau du bananier qui se situe entre 5 à 6 mm/jour n’est pas atteint. Le

manque d’eau provoque le brisement des troncs des bananiers et le murissement des bananes

malgré qu’elles ne soient pas formées. La chaleur qui se manifeste pendant les saisons sèches

impacte la production de la banane dessert. Ce phénomène a fait chuter la production de la

plantation SAKJ d’Akressi en 2016.

Tous ces effets engendrent une diminution importante de la production de la banane

dessert dans les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. La sécheresse malgré sa persistance

et sa sévérité n’a d’effets importants sur les bananiers compte tenu des systèmes d’irrigation

B : Etat des bananiers après une semaine

d’inondation

Page 83: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

70

performants installés dans les plantations. Ces systèmes servent à combler le déficit d’eau en

fonction de l’évaporation.

4.1.2.2.2. Impacts des inondations sur les coûts de restauration et de replantation

L’extrême climatique qui impacte le plus les plantations industrielles de banane dessert

en Côte d’Ivoire est l’inondation. Après la survenue des inondations dans les plantations

industrielles de banane dessert, les coûts alloués à la restauration et la replantation des parcelles

touchées sont énormes. Ces coûts varient d’une plantation à une autre en fonction l’entendu de

la parcelle touchée en hectare, de l’intensité et de la durée du phénomène dans le temps, de

l’exposition de la plantation au phénomène. Ils varient également en fonction de la destruction

des systèmes qui servent à protéger les plantations aux phénomènes et des systèmes d’irrigation

ainsi que les magasins de stockage des matériels de production.

Le redémarrage des travaux pour la restauration et la replantation des parcelles ou la

totalité de la plantation touchée nécessite plusieurs moyens financiers, matériels et humains.

Les chiffrements des coûts sont parfois énormes en fonction des dégâts occasionnés. Le coût

pour la création d’une plantation de banane dessert d’un hectare se situe entre 8 000 et 12 000

euro. En premier lieu, après les sinistres, les producteurs avant toutes actions pour la

replantation, détruisent la plantation toute entière. Cette destruction touche les régimes

existants. Pourtant la reproduction de la banane dessert dure 9 mois, ce qui signifie qu’en cas

de sinistre ou d’assèchement des barrages pour l’irrigation, les plantations industrielles

touchées ne pourront pas produire sur une durée d’au moins 1 an. Cet arrêt de production

impacte véritablement la production de la banane dessert. La replantation nécessite la

mobilisation de plusieurs moyens et matériels.

En effet, une heure de perle mécanique pour les drains coûte 30 000 f/h (une petite pelle

hydraulique). Au cours d’une journée si la perle travaille pendant 8h, le coût est de 240 000 f/j.

Un bulle peut faire 20 ha/j pour le sous-solage. D’autres travaux tels que le travail du sol, le

curage des drains, la création des boues et des trous sont nécessaires. La main d’œuvre allouée

aux différents travaux pour le redémarrage de la plantation pour 1 hectare est de 40 personnes

pour les boues, 20 personnes environ pour les trous et 8 personnes pour la replantation. Le

salaire d’un manœuvre peut coûter 3000 f/j.

Selon les informations recueillies à la plantation de Wanita (SPDCie de Dabou), les

dépenses provoquées par les inondations en 2014 pour le redémarrage des travaux étaient d’une

valeur de 1 104 000 000 FCFA. Les coûts des travaux pour le rehaussement des digues qui

Page 84: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

71

faisait au total dix ouvrages pour une longueur totale de 11 km sur 6 m de large étaient estimé

à plus de 300 000 000 FCFA. De plus, les sinistres des années précédentes (2002, 2003 et 2011)

ont eu les mêmes coûts. Tous ces coûts ont provoqué l’abandon d’une parcelle de 100 ha en

2011. Les coûts pour la restauration et la replantation des parcelles touchées selon les enquêtés

ont un impact sur la production de la banane de manière indirecte.

4.1.2.2.3. Impacts des inondations sur la production

La production de la banane dessert est énormément impactée par les inondations dans

les plantations industrielles en Côte d’Ivoire. La perte des régimes par hectare peut s’expliquer

par la déformation des fruits causé par le stress du bananier c’est-à-dire lorsque la forme du

fruit est courbé au lieu d’être droit. Tout cela concoure à la mauvaise qualité des fruits. Pendant

les inondations, la production baisse énormément. Les inondations de 2014 qui ont touchées les

plantations industrielles de la banane dessert ont engendré plusieurs pertes sur la production.

Ces pertes enregistrées ont non seulement touché la production dans les plantations

industrielles mais également la production nationale, ce qui a provoqué la chute de la Côte

d’Ivoire en tant que premier producteur de la banane dessert en Afrique. La plantation de la

SCB située de la région de Niéky, a perdue 300 ha soit 16 500 t de production, celle de SPDCie

à Dabou en a perdue environ 170 ha soit 7 650 t de production pour une valeur de 997 000 000

FCFA (une perte sur une période de 12 mois). La plantation d’Elima Aboisso a perdu 2 000 t

de production de banane. En 2015, la plantation de SCB a perdu 500 ha de banane en production

soit environ 27 500 t avec une production estimée à 55 t à l’hectare.

Photo 3 : Bananeraie en production inondée

Source : nos enquêtes, 2019

Page 85: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

72

Tous les bananiers inondés avec les régimes ne sont pas pris en compte lors des récoltes

et ne sont plus utiles pour l’exportation (photo 3). Ces régimes constituent selon les enquêtés

des déchets du fait de la mauvaise qualité des fruits. Tous ces régimes sont détruits après le

tarissement des eaux (photo 4).

Photo 4: Destruction des régimes de banane après les inondations Sources : nos enquêtes, 2019

4.1.2.3. Analyse des stratégies d’adaptation dans les plantations industrielles

4.1.2.3.1. Stratégies d’adaptation développées par les producteurs

Pour pallier aux déficits d’eau et pour atténuer les impacts des extrêmes climatiques sur la

production de la banane dessert dans les plantations industrielles, les producteurs se sont dotés

des plusieurs stratégies. Parmi ces stratégies, il y a les digues de protection, les pompes à exore,

les systèmes d’arrosage et l’utilisation des intrants.

4.1.2.3.1.1. Digues de protection contre la remontée des eaux

Les digues sont des moyens de protections développés dans les plantations industrielles

de banane dessert en Côte d’Ivoire contre les inondations (photo 5A). Ces digues ceintures les

différentes plantations qui sont situées aux abords des cours d’eau. Ces digues ne se trouvent

pas dans toutes les plantations industrielles qui subissent les effets des inondations. La dotation

de cette stratégie nécessite beaucoup de moyens pour sa mise en place, ainsi que son

rehaussement en cas d’affaissement ce qui créée des défauts dans certaines plantations

industrielles.

Les plantes semées au bord des digues permettent d’empêcher leurs effondrements de façon

indirecte en cas d’inondations (photo 5B).

Page 86: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

73

A B

Photo 5: Digue de protection contre les inondations (A) ; plante protégeant les digues contre

l'effondrement (B)

Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019

4.1.2.3.1.2. Pompes à exore pour l’évacuation des eaux

Les pompes à exore sont des pompes d’évacuation d’eau et sont très utiles aux

plantations dont l’eau est un préjudice (photo 6). Ces pompes servent à faire ressortir l’eau qui

se trouve dans les drains en vue d’éviter les inondations en cas de surplus d’eau. Pendant les

saisons pluvieuses, les plantations industrielles qui sont dotées de ces pompes peuvent toutefois

être épargnées de la submersion par les inondations. Cette stratégie n’est toutefois pas utilisée

dans certaines plantations malgré leurs positions géographiques vulnérables au risque

d’inondation. L’installation de ces pompes doit être une priorité pour toutes plantations

industrielles vulnérables aux inondations. Ces pompes fonctionnent avec le courant électrique

ou parfois avec des carburants et nécessite de grands investissements.

Page 87: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

74

Photo 6: Pompes à exore Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019

4.1.2.3.1.3. Systèmes d’arrosage pour l’irrigation

Les systèmes d’arrosage développés par les producteurs de banane dessert permettent de

pallier aux déficits d’eau pendant les saisons sèches. Ces systèmes sont également utilisés

pendant les périodes humides lorsque la quantité d’eau nécessaire pour le besoin du bananier

n’est pas satisfaite. Il en existe plusieurs types de système d’arrosage : le goute à goute, les

systèmes d’aspersion sous frondaison, sur-frondaison et sur-frondaison avec des canons. Les

systèmes les plus utilisés aujourd’hui dans les plantations industrielles de banane dessert sont

le micro et mini asperseur sous-frondaison (photo 7 A et B). Les micro-asperseurs permettent

d’arroser toute une surface et de maintenir un enherbement permanent. Les mini-asperseurs ont

une portée plus grande et offre une meilleure répartition de l’eau.

Eau de drainage

Evacuation d’eau

Page 88: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

75

A B

Photo 7: Système d'arrosage sous-frondaison : micro-asperseur (A) ; mini-asperseur (B)

Source : cliché, Angoua A. Joseph, 2019

4.1.2.3.1.4. Autres stratégies d’adaptation développées

Hormis ces stratégies développées dans les plantations industrielles, d’autres stratégies

peuvent permettre de lutter contre les inondations et la sécheresse. Il s’agit de l’apport des

intrants, la conservation de l’ensemble du personnel (l’ensemble du personnel qui a travaillé à

la replantation et à la réhabilitation de la plantation), l’abandon de certaines parcelles à risque,

l’installation des barrages, la confession des drains, des collecteurs et autres pour le

ruissellement de l’eau pour éviter le retenu d’eau sur les planches.

L’utilisation des épandages de Pache de cacao qui est la matière organique c’est-à-dire les

déchets de l’industrie de cacao. Cette matière organique est riche en élément nutritif. Ils sont

mis au pied des bananiers pour améliorer la structure et la composante et sert à enrichir le sol.

Cette technique n’a pas un lien direct avec les inondations mais avec la sécheresse. Les plans

de couverture pour améliorer l’humidité du sol.

Certaines variétés d’herbe aux pieds des bananiers permettent d’éviter que le sol soit nu et

diminuer l’herbicide qui permet d’améliorer la rétention du sol en eau.

4.1.2.3.2. Stratégies d’adaptations futures

Les stratégies développer dans le futur selon les enquêtés sont de plusieurs types. Il

s’agit de la sécurisation des digues, l’optimisation de l’irrigation, l’amélioration du réseau de

Page 89: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

76

drainage, la remontée des digues. De plus, la forte irrigation qui est de mettre de l’engrais dans

l’eau d’irrigation serait également novateur pour les producteur de la banane dessert. Aussi,

l’utilisation des drones pour des relevés topographiques sur les digues permet de surveiller le

niveau des digues par rapport à l’eau. Il s’agit aussi de regarder si la digue s’est abaissée d’un

endroit à un autre. Au cas où les digues se sont effondrées, il faudrait les rehausser pour qu’elles

aient toujours la même hauteur. Multiplier l’installation des pompes à exore, avoir des systèmes

d’alerte en cas de forte pluie. Chercher à utiliser des variétés de banane dessert adaptées à la

sécheresse.

4.2. Discussion

Dans cette étude menée dans les plantations industrielles de banane dessert, il s’agissait

d’analyser les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les

plantations industrielles. Les différentes méthodes appliquées ont permis d’analyser les

caractéristiques des inondations et d’identifier les zones à risque d’inondation en vue de

déterminer les impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les

plantations industrielles de Côte d’Ivoire.

4.2.1. Caractéristiques des inondations

La pluviométrie des différentes stations de la zone d’étude révèle l’abondance de la

disponibilité de l’eau pour l’agriculture avec une moyenne annuelle de 1 345 mm. Cette valeur

annuelle avoisine avec celle indiquée dans les travaux de Dian (1973), qui indiquent une

moyenne qui varie entre 1 500 à 2 000 mm de pluie dans la zone de production de la banane

dessert.

Les résultats des tests statistiques (test de rupture, indices climatiques) s’accordent sur

une baisse généralisée de la pluviométrie de la zone d’étude. Au cours de la période d’étude de

1986 à 2016, le caractère déficitaire des pluies a pris de l’ampleur dans certaines stations selon

les années et a été plus marqué en 2002 avec une pluviométrie moyenne annuelle de 642,87

mm. En effet on assiste à une diminution des pluies du Sud vers le Nord avec des isohyètes qui

partent de 1 500 à 1 200 mm.

La baisse de la pluviométrie est signalée dans plusieurs régions du pays avec un déficit

important. Ce déficit pluviométrique se confirme à travers les résultats de l’étude d’Ake (2010),

qui a montré au cours de la période 1950 à 2005 des années très sèches, dans les stations

d’Adiaké et d’Alépé. Des observations similaires ont été faites dans les stations d’Adiaké (en

Page 90: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

77

Côte d’Ivoire) et de Enshi (au Ghana) par une baisse très significative d’environ 0,48 % par

décennie contrairement aux stations de Bianouan, d’Ayamé et d’Agnibilékro et de Buakuc (au

Ghana) où la tendance reste peu significative (Kouassi et al., 2018). Selon les travaux de Paturel

et al. (1996), la Côte d’Ivoire et la moitié du Benin ont ressenti le plus cette diminution des

pluies annuelles en particulier dans la région d’Odienné au Nord-ouest de la Côte d’Ivoire

pendant la décennie de 1980.

En effet, l’application du test de rupture de Pettitt révèle une rupture dans les stations de

Brimbo et d’Akoupé. Ce test révèle une absence de rupture dans la série chronologique des

stations d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, de Bianouan et de Dabou. Ces

résultats confirment ceux de Kouassi et al. (2018). En utilisant les données de pluies extrêmes

journalières l’on relève une absence de rupture à Bianouan de 1941 à 2000.

Les études de (Ahoussi et al., 2013 , Noufe et al., 2015 ; Oga et al., 2016 ; Kouadio et

al., 2018 ; Kouassi et al., 2018) ont relevé par contre une rupture dans les stations d’Adiaké,

d’Akoupé, d’Alépé, d’Abidjan, d’Azaguié et de Dabou sur la période de 1950 à 2000. De plus,

l’application du test de Pettitt sur la période de 1986 à 2016 permet de voir une diminution

progressive de la pluviométrie annuelle dans les huit stations.

Ces résultats concordent avec les études de Ahoussi et al. (2013) ; Oga et al. (2016) qui

ont également constaté cette diminution de la pluviométrie sur la période 1963 à 1982. D’après

les études d’Oga et al. (2016), la rupture observée a non seulement engendré un déficit

pluviométrique dans le Sud-Est du pays, mais a remplacé une période humide au profit d’une

baisse généralisée des pluies après 1982.

La méthode Bayésienne appliquée aux séries chronologiques a permis de détecter des

ruptures à Abidjan-aéroport (1991), à Adiaké (2012), à Alépé (2007), Akoupé (2006), à

Azaguié, à Bianouan et à Dabou (2013) et à Brimbo (1998). Ce constat a été fait par Ahoussi

et al. (2013), où l’application de la méthode Bayésienne a relevé une rupture dans les séries

chronologiques. Les résultats de leurs études révèlent une diminution brutale des pluies dans la

région d’Abidjan-Agboville. Cette diminution de la pluviométrie ne touche pas seulement la

zone d’étude mais elle touche la totalité du territoire ivoirien à l’exception de la région nord-

est (Abengourou et-Bongouanou) et de l’extrême sud-ouest (Tabou) (Paturel et al., 1996).

La variation mensuelle des températures combinées avec les pluies ont montré une

augmentation des températures et une diminution de la pluviométrie. Cette analyse a permis de

détecter la longueur de la sécheresse et des périodes humides. Cette sécheresse dure pendant 4

Page 91: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

78

mois allant de décembre à mars. Le mois le plus déficitaire est le mois de janvier avec une

pluviométrie moyenne de 24,8 mm à la station Abidjan-aéroport et de 21,9 mm à Adiaké.

Ces résultats sont en accord avec ceux de Saley et al. (2005) ; Assemian et al. (2013) ; Aloco

et al. (2015) qui estiment que le changement climatique se manifeste par une diminution de la

pluviométrie et une augmentation de la température sur la période 1920 à 2009 dans la région

de Bongouanou, de Yamoussoukro et Dimbokro.

La méthode des indices de pluie extrêmes a permis de terminer la probabilité qu’une

inondation survient dans la zone d’étude selon les mois où les pluies se situent moyennement

entre 100 à 200 mm. Les stations d’Abidjan-aéroport et d’Adiaké avec deux mois et les stations

d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou (en moyenne 1 mois) présentent une probabilité élevée

d’inondation avec une pluviométrie moyenne mensuelle de 200 mm. Ces mois sont plus

rétrécies que les mois où la pluviométrie est inférieure à 200 et 100 mm. Ce résultat est confirmé

dans les études de Kouassi et al. (2018) qui ont montré que la tendance des pluies extrêmes

moyenne journalières et mensuelles révèle une baisse généralisée dans les stations d’Adiaké en

Côte d’ivoire et d’Enshi au Ghana. Ils estiment que les pluies extrêmes peuvent s’avérer plus

dommageable qu’une simple variation de la moyenne pluviométrique.

En effet, l’impact des changements et variabilités climatiques sur la disponibilité de

l’eau a été analysé par l’étude du bilan hydrique et climatique. L’étude des caractéristiques du

bilan hydrique révèle malgré l’importante de la pluviométrie une augmentation de

l’évapotranspiration potentielle et réelle. Cette augmentation de l’évapotranspiration a une

incidence directe sur la disponibilité en eau pour les besoins du bananier pour sa croissance et

son développement. De même la baisse de la pluviométrie dans certains mois de l’année avec

une forte évaporation a une incidence sur la disponibilité en eau.

Ce constat a été relevé dans les études de Aloco et al. (2015), qui ont montré que la

baisse observée de la pluviométrie depuis les années 1968 a des réels impacts sur la disponibilité

hydrologique. De plus, l’évolution du bilan hydrique couplée à celle de la pluviométrie, de

l’évapotranspiration potentielle et réelle et de l’ETP/2 montre les périodes clés de la saison

agricole. Cette évolution révèle que les mois de janvier, février et août pour la station d’Abidjan-

aéroport et janvier et décembre pour la station d’Adiaké présentent un risque élevé de stress

hydrique.

Ces résultats rejoignent ceux de Houssou et al. (2016), qui ont montré que les mois les

moins pluvieux sont les mois où le risque des stress hydriques est élevé pour les cultures

Page 92: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

79

d’ananas au sud-Benin et confirment également que le déficit hydrique est inversement

proportionnel à la pluviométrie.

De plus, une estimation du bilan climatique calculée selon les mois sur la période

d’étude a permis de déterminer les cycles des saisons climatiques moyennes mensuelles qui

rythment la vie agricole dans la zone d’étude. Ces résultats montrent que dans les stations, les

périodes de l’année où les conditions climatiques satisfaits les besoins en eau des cultures sont

les mois des saisons pluvieuses. Les périodes des saisons sèches révèlent un déficit important

de la pluviométrie surtout dans les mois de janvier, février, août et décembre.

Les études menées par Konan et al. (2017), dans le périmètre sucrier de ferké 2 au Nord

de la Côte d’Ivoire ont montré que le déficit pluviométrique cumulé sur la période sèche s’étend

de mars à novembre. Les résultats de cette étude se confirment et complètent ceux obtenus par

Noufe et al. (2015), dans les zones Centre et Nord de la Côte d’Ivoire. Ces analyses montrent

que les saisons climatiques pour l’agriculture d’igname et de maïs se situent pendant les

périodes humides ce qui est un avantage pour les agriculteurs qui pratiquent une gamme de

variété de culture possible dans l’année.

4.2.2. Identification des zones à risque d’inondation

L’approche méthodologique sur laquelle s’est fondée la cartographie des plantations

industrielles de banane dessert à risque d’inondation présente un grand intérêt d’explorer les

données multisources. En effet l’imagerie satellitaire, couplée au MNT, a permis de définir les

descripteurs de vulnérabilité et de l’aléa dont la combinaison donne la carte des zones à risque

d’inondation. Les zones à risque élevé sont celles qui se trouvent dans les bassins versant des

fleuves et qui par leurs proximités des cours d’eau sont celles qui enregistrent pendant les

saisons des pluies des inondations.

Ce résultat est confirmé par les études de Saley et al. (2005), qui ont montré que les

zones à fortes risque d’inondation sont celles situées au niveau des plaines alluviales alternantes

aux lits mineurs et majeurs des principaux fleuves. Cette thèse est confirmée par Nouhou

(2012), qui a montré dans son étude que les plantations situées le long des cours d’eau

présentent un risque élevé d’être inondé pendant les saisons des pluies.

Selon Kangah et Alla (2015), les inondations régulières sont enregistrées dans les zones

à risque élevé et très élevé lors des fortes averses d’avril à juin et de septembre à novembre.

En effet, la carte finale obtenue permet d’identifier les zones à risque d’inondation. Cette carte

Page 93: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

80

constitue donc une base d’information solide pour les producteurs de la banane dessert dans la

gestion et la lutte contre des inondations.

4.2.3. Impacts des inondations sur la production de la banane dessert

L’étude des inondations dans la zone d’étude sur la période de 1986 à 2016 a permis de

déterminer leur impacts négatifs sur la production de la banane dessert. La sécheresse

manifestée dans les plantations industrielles n’a pas de grands effets sur la production de la

banane compte tenu de l’existence des systèmes d’irrigation. Mais certaines d’entre elles

subissent ces effets lors du tarissement des barrages et par l’apport d’autres facteurs exogènes

(la coupure de l’électricité, les pannes des pompes d’irrigation).

Les études de Van Damme (2008) ; CNUCED (2016) montrent par contre que la

sécheresse impacte véritablement la production de la banane dessert. Les plantations

industrielles situées dans les zones à risque très élevé d’inondations sont celles qui enregistrent

pendant les périodes des sinistres des pertes importantes de la production.

Ce résultat concorde avec celui de Nouhou (2012), qui montre que les cultures qui sont

envahies par le débordement des cours d’eau ont de grandes pertes de la production. Les études

de Meva’a et al. (2015) ont montré également que les producteurs situés dans les bassins

versants des fleuves sont véritablement touchés par les inondations provoquées par les fortes

pluies et les pertes enregistrées pendant ces inondations sont sans équivoques. Selon OBAMCI

(2017), la production de la banane dessert dans les plantations industrielles est fortement

touchée par les inondations occasionnées pendant les périodes de fortes pluies.

Ce chapitre a été l’occasion de présenter les résultats issus des différentes analyses. Il

met en évidence les variations spatio-temporelles de la pluviométrie et de l’analyse des pluies

extrêmes. Il a aussi permis d’identifier les zones à risque d’inondation et de déterminer les

impacts des inondations sur la production de la banane dessert ainsi que les stratégies

d’adaptation utilisées par les producteurs pour atténuer les effets des extrêmes climatiques

d’intérêts.

Page 94: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

81

CHAPITRE V : CONCLUSION

5.1. Remarques et conclusion

L’étude des impacts des inondations sur la production de la banane dessert dans les

plantations industrielles de Côte d’Ivoire dans un contexte de changement et variabilité

climatique a permis de décrire les caractéristiques des inondations dans la zone d’étude. Elle a

permis également d’identifier les zones à risque d’inondation en vue de déterminer les impacts

des inondations sur la production de la banane dessert dans les plantations industrielles de Côte

d’Ivoire.

L’application des tests statistiques et des indices climatiques montre l’hétérogénéité de

la distribution de la pluviométrie dans la zone d’étude avec des alternances des périodes

humides et sèches. Cette application montre aussi une tendance à la baisse des précipitations

dans les stations étudiées selon les années au cours de la période de 1986 à 2016. Dans la

succession de ces différentes périodes climatiques, des ruptures marquant les changements dans

les régimes pluviométriques ont été détectées par le test de Pettitt dans les stations de Brimbo

et d’Akoupé.

Cette rupture est observée par la méthode Bayésienne dans les années 2000 à l’exception

des stations d’Abidjan-aéroport et de Brimbo produite dans les années 1990. L’indice des pluies

extrêmes mensuelles a permis d’appréhender les mois pour lesquelles la probabilité qu’une

inondation survienne. Cette probabilité est élevée dans les stations d’Abidjan-aéroport,

d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié et de Dabou avec une pluviométrie moyenne mensuelle

supérieure à 200 mm. Les pluies extrêmes moyennes mensuelles étudiées ont montré la

probabilité qu’une inondation se produit dans les stations de la zone d’étude. Les stations qui

présentent une probabilité élevée avec une pluie mensuelle supérieure à 200 mm sont celles

d’Abidjan-aéroport, d’Adiaké, d’Alépé, d’Azaguié, et de Dabou.

Aussi, l’étude de la caractérisation spatiale du risque d’inondation pour l’identification

des zones à risque d’inondation selon le niveau de vulnérabilité a été faite. Cette analyse montre

que les plantations industrielles de la banane dessert qui présentent un risque élevé et très élevé

à l’inondation sont celles qui sont situées dans le bassin versant des fleuves (Agneby et Bia).

Pendant les mois pluvieux, ces plantations subissent des inondations par rapport à la quantité

d’eau qui tombe dans ces zones. Ce risque est amplifié par plusieurs facteurs qui sont d’ordre

humain et naturel. L’urbanisation incontrôlée, le manque de moyen financier pour le

Page 95: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

82

renforcement des systèmes de protection et la topographie des sites de production engendrent

des conséquences sur la production et la productivité de la banane dessert.

L’analyse des impacts sur la production de la banane dessert dans les plantations

industrielles a permis de déterminer les effets négatifs des inondations. Cette analyse a été faite

à travers les impacts sur les bananiers, les coûts de restauration et de replantation et sur la

production. Les bananiers sont affectés par les inondations, selon leur durée dans l’eau. Cette

durée impacte négativement la production.

Aussi, les déficits pluviométriques ont un effet sur la production de la banane même si

ces déficits sont comblés par les systèmes d’arrosage utilisés pendant les saisons sèches. Ces

effets sont plus ressentis dans les plantations industrielles qui ne sont pas situées à proximité

des fleuves par le tarissement de certains barrages et l’augmentation de la température. Les

effets négatifs du phénomène d’inondation varient d’une plantation à une autre selon le degré

d’exposition, la durée du phénomène et de l’étendue des parcelles touchées.

5.2. Contraintes et limites de l’étude

La réalisation de cette étude a nécessité l’apport de plusieurs sources de données.

Cependant, l’acquisition des données n’a pas été chose facile pendant les enquêtes menées dans

les différentes structures chargées de mettre à notre disposition certaines informations jugées

utiles pour ce travail de recherche.

En Côte d’Ivoire, l’acquisition des données pour une recherche scientifique est parfois

difficile. L’enregistrement des données météorologiques journalières est fourni par la Direction

de la Météorologie Nationale sise à la SODEXAM. Ces données sont parfois discontinues en

longueur de série. L’insuffisante des stations pluviométriques et surtout synoptiques ne permet

pas de couvrir toute l’étendue du territoire national particulièrement la zone d’étude. Cette

insuffisance rend difficile l’atteinte des résultats escomptés notamment ceux de l’évaporation,

de la température et du bilan hydrique.

De même, l’acquisition des données de production de la banane dessert dans les

plantations industrielles n’a pas été possible vu le caractère privé des différentes entreprises

assurant la production dans le pays et de la compétitivité qui existe entre elles. Ce manque de

données limite également les résultats de l’étude de l’évolution de la production de la banane

dessert dans chaque plantation industrielle. L’analyse de l’évolution de la production de la

banane dessert est basée uniquement sur celle de la production nationale de 1986 à 2016.

Page 96: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

83

Le manque d’une basse de données des événements climatiques qui ont secoué les

plantations industrielles de la banane dessert sur la période d’étude dans les structures de gestion

et production de la banane dessert a été un défaut.

Ce manque a également eu des répercussions sur les attentes de cette étude dont le but

est de déterminer des impacts des extrêmes climatiques notamment l’inondation sur la

production de la banane dessert dans les plantations industrielles de la Côte d’Ivoire. La

disponibilité d’une telle base de données aurait enrichi la présente étude.

De plus, le manque d’informations relatives aux effets négatifs des sécheresses qui est

également l’un des extrêmes climatiques d’intérêt dans le cadre de cette étude a eu également

des effets sur les attentes de la présente étude. Cette insuffisance d’informations a permis de

focaliser ce présent travail uniquement sur les impacts des inondations sur la production de la

banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire. Portant cette étude avait au

départ comme vision de montrer entre les deux extrêmes climatiques (inondation et sécheresse)

celui qui a plus d’impacts dans les plantations industrielles de la banane dessert de Côte

d’Ivoire.

En effet, au cours des enquêtes menées dans les plantations industrielles, il a été révélé

que la sécheresse n’a pas de grands effets négatifs sur la production de la banane dessert. Les

producteurs ont installés dans leurs plantations des systèmes d’irrigations performants qui ne

comptent pas sur la pluie pour combler les déficits en eau des bananiers pour leur productivité.

Cependant, c’est le phénomène d’inondation dont les producteurs ont du mal à maitriser qui a

plus d’effets négatifs dans les plantations industrielles pendant les saisons pluvieuses. Ce sont

des raisons qui ont porté cette étude sur les impacts des inondations sur la production de la

banane dessert dans les plantations industrielles de Côte d’Ivoire.

5.3. Suggestions et recommandations

En définitif, ce travail de recherche apporte une contribution à la réflexion des effets des

extrêmes climatiques spécifiquement des inondations sur la production industrielle de la banane

dessert de Côte d’Ivoire.

Les stratégies développées par les producteurs de la banane dessert dans les plantations

industrielles sont d’une très grande importance pour une bonne production et productivité de la

banane dessert. Ces différentes stratégies permettent en cas d’inondation et de sécheresse de

pallier un tant soit peu les effets néfastes de ces phénomènes sur la production de la banane

dessert.

Page 97: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

84

Cependant, certaines stratégies d’adaptation font défaut dans les plantations

industrielles de la banane dessert qui subissent les effets néfastes des inondations telles que les

digues de protection et les pompes à exore. Il est donc nécessaire aux producteurs dont ces

stratégies n’existent pas encore dans leurs plantations de les installer afin d’atténuer les impacts

des inondations pendant les saisons pluvieuses.

De même, les informations relatives à la sécheresse qui est également un extrême

climatique et qui a des impacts négatifs sur l’agriculture de la Côte d’Ivoire n’ont pas été

obtenus pendant les enquêtes dans les plantations industrielles de la banane dessert. En effet,

selon les producteurs, il n’existe aucune variété de la banane dessert qui pourrait résister à la

sécheresse d’où la nécessité de diriger des recherche sur cet extrême climatique.

Au regard de ces insuffisances relevées dans ce présent travail, il serait souhaitable que

d’autres recherches approfondies s’orientent sur la manifestation des extrêmes climatiques

particulièrement la sécheresse dans les plantations industrielles de la banane dessert de Côte

d’Ivoire. Ces recherches doivent prendre en compte, le ruissellement, la lame d’eau infiltrée, le

vent et l’humidité relative.

En effet, selon Van Dame (2008), la sécheresse a également des impacts sur la production

de la banane dessert au Rwanda. Selon l’auteur cet extrême climatique constitue un véritable

problème pour les producteurs (85% des réponses obtenues lors d’une enquête de 2007) lorsque

la saison sèche est parfois prolongée.

En Côte d’Ivoire, certaines plantations industrielles de la banane dessert peuvent être

confrontées à cet extrême climatique.

Pour cela, il est important que d’autres recherches sur les clones et les variétés de la

banane dessert adaptée à la sécheresse soient menées. Ces recherchent aideront les producteurs

dans leurs prises de décision et leur permettra de faire de meilleurs choix quant aux sites de

production et des vitro plants utilisés.

Aussi, il est souhaitable d’avoir les productions de chacune des plantations afin de mieux

ressortir l’impact réel des inondations dans les plantations industrielles de la banane dessert de

Côte d’Ivoire.

Page 98: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

85

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Page 103: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

90

ANNEXE

Annexe 1 : Succession des structures depuis 1949 à 2009

Structures Période de gestion Statut juridique

FASBACI (Fédération des

Associations Bananières de Côte

d’Ivoire)

1949 Association

COBAFRUIT (Coopérative Bananière

et Fruitière) 1953 – 1966 Coopérative

COFRUCI (Coopérative Bananière

Fruitière de Côte d’Ivoire) 1966 – 1975 Coopérative

SICOFREL (Société de

Commercialisation des Fruits et

Légumes)

1975 – 1978 Société d’Etat

COFRUITEL (Coopérative de

Commercialisation des Fruits et

Légumes)

1978 – 1985 Coopérative

CIAB (Comité Interprofessionnel

Ananas et Banane) 1986 – 1991 Comité Etat-Secteur privé

CRAB (Comité de Restructuration

Ananas et Banane)

Juin 1991 à 11 sept

1991 Comité Etat-Secteur privé

OCAB (Organisation Centrale des

producteurs-exportateurs d’Ananas et

de Banane)

12 sept à ce jour Privé (Association civile)

OBAM-CI (Organisation des

producteurs-exportateurs de Bananes,

d’Ananas, de Mangues et d’autres

fruits de CI)

10 août 2010 à ce

jour Privé (Association civile)

Source : OBAM CI, 2017

Page 104: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

91

Annexe 2 : Tables de P. Brochet et de N. Gerbier 1968

Latitude

Nord Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

0 1,04 0,94 1,04 1,01 1,04 1,01 1,04 1,04 1,01 1,04 1,01 1,04

5 1,02 0,93 1,03 1,02 1,06 1,03 1,06 1,05 1,01 1,03 0,99 1,02

10 1,00 0,91 1,03 1,03 1,08 1,06 1,08 1,07 1,02 1,02 0,98 0,99

15 0,97 0,91 1,03 1,04 1,11 1,08 1,12 1,08 1,02 1,01 0,95 0,97

20 0,95 0,90 1,03 1,05 1,13 1,11 1,14 1,11 1,02 1,00 0,93 0,94

25 0,93 0,89 1,03 1,06 1,15 1,14 1,17 1,12 1,02 0,99 0,91 0,91

26 0,92 0,88 1,03 1,06 1,15 1,15 1,17 1,12 1,02 0,99 0,91 0,91

27 0,92 0,88 1,03 1,07 1,16 1,15 1,18 1,13 1,02 0,99 0,90 0,90

28 0,91 0,88 1,03 1,07 1,16 1,16 1,18 1,13 1,02 0,98 0,90 0,90

29 0,91 0,87 1,03 1,07 1,17 1,16 1,19 1,13 1,03 0,98 0,90 0,89

30 0,90 0,87 1,03 1,08 1,18 1,17 1,20 1,14 1,03 0,98 0,89 0,88

31 0,90 0,87 1,03 1,08 1,18 1,18 1,20 1,14 1,03 0,98 0,89 0,88

32 0,89 0,86 1,03 1,08 1,19 1,19 1,21 1,15 1,03 0,98 0,88 0,87

33 0,88 0,86 1,03 1,09 1,19 1,20 1,22 1,15 1,03 0,97 0,88 0,86

34 0,88 0,85 1,03 1,09 1,20 1,20 1,22 1,16 1,03 0,97 0,87 0,86

35 0,87 0,85 1,03 1,09 1,21 1,21 1,23 1,16 1,03 0,97 0,86 0,85

36 0,87 0,85 1,03 1,10 1,21 1,22 1,24 1,16 1,03 0,97 0,86 0,84

37 0,86 0,84 1,03 1,10 1,22 1,23 1,25 1,17 1,03 0,97 0,85 0,83

38 0,85 0,84 1,03 1,10 1,23 1,23 1,25 1,17 1,04 0,96 0,84 0,83

39 0,85 0,84 1,03 1,11 1,23 1,24 1,26 1,18 1,04 0,96 0,84 0,82

40 0,84 0,83 1,03 1,11 1,24 1,25 1,27 1,18 1,04 0,96 0,83 0,81

41 0,83 0,83 1,03 1,11 1,25 1,26 1,27 1,19 1,04 0,96 0,82 0,80

42 0,82 0,83 1,03 1,12 1,26 1,26 1,28 1,19 1,04 0,95 0,82 0,79

43 0,81 0,82 1,02 1,12 1,26 1,28 1,29 1,20 1,04 0,95 0,81 0,77

Page 105: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

92

44 0,81 0,82 1,02 1,13 1,27 1,29 1,30 1,20 1,04 0,95 0,80 0,76

45 0,80 0,81 1,02 1,13 1,28 1,29 1,31 1,21 1,04 0,94 0,79 0,75

46 0,79 0,81 1,02 1,13 1,29 1,31 1,32 1,22 1,04 0,94 0,79 0,74

47 0,77 0,80 1,02 1,14 1,30 1,32 1,33 1,22 1,04 0,93 0,78 0,73

48 0,76 0,80 1,02 1,14 1,31 1,33 1,34 1,23 1,05 0,93 0,77 0,72

49 0,75 0,79 1,02 1,14 1,32 1,34 1,35 1,24 1,05 0,93 0,76 0,71

50 0,74 0,78 1,02 1,15 1,33 1,36 1,37 1,25 1,06 0,92 0,76 0,70

latitude

sud

5 1,06 0,95 1,04 1,00 1,02 0,99 1,02 1,03 1,00 1,05 1,03 1,06

10 1,08 0,97 1,05 0,99 1,01 0,96 1,00 1,01 1,00 1,06 1,05 1,10

15 1,12 0,98 1,05 0,98 0,98 0,94 0,97 1,00 1,00 1,07 1,07 1,12

20 1,14 1,00 1,05 0,97 0,96 0,91 0,95 0,99 1,00 1,08 1,09 1,15

25 1,17 1,01 1,05 0,96 0,94 0,88 0,93 0,98 1,00 1,10 1,11 1,18

30 1,20 1,03 1,06 0,95 0,92 0,85 0,90 0,96 1,00 1,12 1,14 1,21

35 1,23 1,04 1,06 0,94 0,89 0,82 0,87 0,94 1,00 1,13 1,17 1,25

40 1,27 1,06 1,07 0,93 0,86 0,78 0,84 0,92 1,00 1,15 1,20 1,29

42 1,28 1,07 1,07 0,92 0,85 0,76 0,82 0,92 1,00 1,16 1,22 1,31

44 1,30 1,08 1,07 0,92 0,83 0,74 0,81 0,91 0,99 1,17 1,23 1,33

46 1,32 1,10 1,07 0,91 0,82 0,72 0,79 0,90 0,99 1,17 1,25 1,35

48 1,34 1,11 1,08 0,90 0,80 0,70 0,76 0,89 0,99 1,18 1,27 1,37

50 1,37 1,12 1,08 0,89 0,77 0,67 0,74 0,88 0,99 1,19 1,29 1,41

Page 106: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

93

Annexe 3

GUIDE D’ENTRETIEN

Groupe cible : les producteurs de la banane dessert dans les plantations industrielles

1- Pour commencer, est-ce que la quantité de pluie qui tombe favorise une bonne

production de la banane dessert ?

(Si oui, quelles sont les périodes où les pluies sont ou pas intenses?)

2- Pouvez-vous m’entretenir sur les variétés de banane dessert que vous utilisez dans votre

plantations qui résistent plus à la sécheresse ? (A partir de quelle année vous avez

commencé à utiliser ces variétés ?)

3- Avez-vous été victime des inondations et de la sécheresse dans votre plantation ?

(Si Oui, combien de fois ? quelles ont été les conséquences dans votre production) et

quelles sont ces années ?

4- Dans le terroir de votre plantation ici, existe-t-il des espaces qui sont à risque

d’inondation et de sécheresse ? (Combien d’hectare parlons-nous ? quels sont les

facteurs qui mettent ces espaces à risque ?)

5- Selon vous, ces phénomènes sont-ils récurrents ? Avez-vous une idée des causes des

inondations à part la pluviométrie ? A partir de quelle année rencontrez-vous les

inondations ?

6- Pouvez-vous m’entretenir sur les périodes d’arrosage des bananiers ? (Est- ce que vous

utilisez les techniques d’arrosage pendant les périodes humides, Si Oui Pourquoi ? Est-

ce que la sécheresse impacte les périodes d’arrosage ? Si Oui Comment ?) quelles sont

les mois ou vous s’arrogez le plus ?

Bonjour, merci de répondre à notre initiative. Je m’appelle ANGOUA Angoua Joseph, je

suis étudiant en Master 2 de recherche en Géographie à l’Université Félix Houphouët-

Boigny de Cocody-Abidjan. Pour obtenir le diplôme de fin d’étude, je mène des recherches

sur les effets des inondations et sécheresses sur la production de la banane dessert. Par

conséquent, je vous poserai quelques questions sur ce sujet. Je viens respectueusement

solliciter votre accord pour l’enregistrement de la présente séance. Je vous remercie

d’avance pour votre indulgence.

Page 107: Mémoire de Master CCBAD-IGT 2018

94

7- Existe-t-il un lien entre les périodes d’arrosage et l’évolution du climat ? (Quelle est la

part du climat dans la réduction et l’augmentation de la production de la banane

dessert ?)

8- Quelles sont les conséquences des inondations et des sécheresses sur la production de

la banane dessert ? (production par hectares, rendement, poids des régimes, coûts de

restaurations et de replantation, temps de réparations)

9- Au vu de toutes ces conséquences, quelles sont les stratégies que vous aviez déjà prises

pour faire face à la baisse de la production de la banane dessert lors des inondations et

des sécheresses connues dans votre plantation ?

10- Vous venez de m’entretenir sur les stratégies que vous développez pour faire face aux

inondations et sécheresses ; hormis ces stratégies, j’aimerais que vous me parler des

stratégies que vous prévoyez développer dans le futur.

11- Quelles sont les quantités d’eau utilisées pour l’irrigation par an et sur les différents

mois de l’année ? (quelle est la quantité d’eau nécessaire à un pied de bananier de

produire normalement ?

12- Combien d’hectares de plantations avez-vous ? (combien de pieds compte un hectare ?)