microéconomie de lentreprise académie de la réunion jérôme villion mai-juin 2010

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Microéconomie de l’Entreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

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Page 1: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Microéconomie de l’Entreprise

Académie de la Réunion

Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Page 2: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Microéconomie de l’entreprise : What else ?

Sociologie de l’entreprise

Management de l’entreprise

Page 3: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Plan

Partie I. La Concurrence imparfaite

Partie II. Les approches contractuelles

Partie III. Les approches évolutionnistes

Page 4: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Partie I. La Concurrence Imparfaite

I. Le Monopole

II. L’Interaction stratégique (oligopoles)

Page 5: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Remarque bibliographique

La Bible :Tirole J. (1988), Théorie de l’Organisation

Industrielle, Tomes I et II, Economica.

Page 6: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Le Monopole

A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur

B. L’inefficacité du monopole C. Compléments

La différenciationMonopole et bien-être : le cas des

brevets D. Une expérience pédagogique sur

le monopole

Page 7: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le Monopole

Pourquoi s’intéresser au Monopole ?Un cas idéal-typique de pouvoir de marché

Repère pour l’étude des oligopoles Repère pour la réglementation

La tendance au monopole : une force obscure de l’économie de marché ?

Des implications normatives de la théorie néo-classique qui sont remises en cause par les approches contractuelles de la firme.

Page 8: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Rappels sur l’Equilibre du Monopole (1)

Maximisation du profit et prix de monopole

Soit, en réécrivant le problème en utilisant la fonction de demande inverse

)()(,

ycpyyMaxyp

Scq : )( pDy

)()()( ycyypyMaxy

Page 9: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Rappels sur l’Equilibre du Monopole (2)

La condition du premier ordre donne recette marginale = coût marginal 

)(')(')( ycyypyp

Page 10: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Rappels sur l’Equilibre du Monopole (3)

Une autre façon d’écrire la condition du premier ordre est la suivante :

Soit,

Où, est l’élasticité-prix de la demande.

)(')(

11)( yc

yyp

)(')('1)( ycp

yypyp

y

ppyy )(')(

Page 11: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Une autre façon (encore !) d’écrire la condition du premier ordre :

=> mark-up relatif ou indice de Lerner

)(

1

)(

)(')(

yyp

ycyp

Rappels sur l’Equilibre du Monopole (4)

Page 12: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Fixation des prix par le monopoleur : quelques remarques (1)

Fixation de prix par mark-up : irrationnel ?

Hyp 1 : Coût unitaire constant => coût marginal constant = c

Hyp 2 : Elasticité constante = 2

=>

)(

1

)(

)(')(

yyp

ycyp

cyp 2)(

Page 13: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Fixation des prix par le monopoleur : quelques remarques (2)

Le monopole multi-produits

1e cas : biens substituables=> ajustement des prix en fonction des

différentes élasticité-prix croisées.

2e cas : biens complémentaires=> certains prix peuvent être inférieurs au

coût marginal(téléphone portable / communications

téléphoniques)

Page 14: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le monopoleur face au temps : quelques exemples (1)

Exemple 1 : learning by doing

Production élevée en t=1 => coût de production faible en

t=2

Profit total maximisé pour un prix en t=1 plus faible que dans le cas d’une firme ‘myope’

Page 15: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le monopoleur face au temps : quelques exemples (2)

Exemple 2 : Vente de biens durables

Particularité : biens conservés alors que les prix peuvent changer.

=> Tentative de discrimination intertemporelle par les prix.

(prix d’écrémage, consoles de jeux)

Limite : anticipations des consommateurs et conjecture de Coase.

Page 16: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Le Monopole

A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur

B. L’inefficacité du monopole C. Compléments

La différenciationMonopole et bien-être : le cas des

brevets D. Une expérience pédagogique sur

le monopole

Page 17: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’inefficacité du monopole (1)

Le pouvoir de marché

=> prix de vente plus élevé qu’en concurrence parfaite

=> quantités échangées plus faibles

=> perte de poids mort

Page 18: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Coût marginal (Offre)

Demande

Demande

Recette Marginale

A

Ec Ec

EM

A

B

C

B

pc pc

pMSurplusdu consommateur

Surplus du producteur

Surplus du producteur

Surplus du consommateur

D

yc yM

prix prix

quantité

quantité

Coût marginal

L’inefficacité du monopole (2)

Page 19: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’inefficacité du monopole (3)

Autres sources d’inefficacité

1) La X-inefficacité (Leibenstein (1966))2 ‘libertés’ simultanées liées au statut de monopoleur Vendre à un prix élevé Produire à un coût élevé

X-inefficacité Particularité du monopole : pas d’éléments

de comparaison

Page 20: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’inefficacité du monopole (3)

Autres sources d’inefficacité (suite)2) La recherche de rente de situation

(Tullock (1967), Posner (1975)) La course aux brevets Dépenses de publicité Organisation de groupes de pression

Kolko, Railroads and regulation : 1877-1916 (1965)

Thèse de la capture (Stigler (1971)) Rétribution d’avocats

Page 21: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Coût marginal (Offre)

Demande

Demande

Recette Marginale

A

Ec Ec

EM

A

B

C

B

pc pc

pMSurplusdu consommateur

Surplus du producteur

Surplus du consommateur

D

yc yM

prix prix

quantité

quantité

Coût marginal

L’inefficacité du monopole (4)

Surplus du producteur

Page 22: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’inefficacité du monopole (5)

La mesure de l’inefficacité liée à des positions de monopole

Rappel de l’indice de Lerner

Harberger (1954) : 0.1% du PNB

Parker and Connor (1979) Perte de surplus des consommateurs = 25%

du PNB Inefficacité = 3% à 6% du PNB

Jenny and Weber (1983) : France, entre 0.85% et 7.39% du PIB.

)(

1

)(

)(')(

yyp

ycyp

Page 23: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Le Monopole

A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur

B. L’inefficacité du monopole C. Compléments

La différenciationMonopole et bien-être : le cas des

brevets D. Une expérience pédagogique sur

le monopole

Page 24: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La différenciation (1)

Problème = se situer dans l’espace des produits (substituabilité imparfaite).

Différenciation verticale (qualité) Distribution des préférences à l’égard de la

qualité au sein de la population.

Différenciation horizontale Ex : couleur, localisation

Approche par les caractéristiques (Lancaster (1966)) Ex : Kcal, Indice Carbone

Page 25: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La différenciation (2)

Pouvoir de marché et différenciationMonopole => quel ‘biais’ (perte de surplus

collectif) dans la différenciation ? qualité trop élevée ou trop faible, trop de

diversité ou pas assez.

Page 26: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Monopole et bien-être : le cas des brevets (1)

Le problème de l’innovation : Innovation = production de

connaissance (non rivalité) Sans exclusion : connaissance = bien

public Thèse de Schumpeter (1942)

Brevet => monopole (temporaire) légalDilemme : empêche la diffusion de

l’innovation et crée une situation non concurrentielle

Page 27: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Monopole et bien-être : le cas des brevets (2)

Rapport OCDE (2004) Brevet = Mécanisme incitatif

efficace ? Fort dans certaines branches :

biotechnologies, médicaments, produits chimiques.

Faible dans d’autres Préférence pour d’autres moyens : secret,

position pilote sur le marché

Page 28: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Le Monopole

A. Rappels sur l’équilibre du monopoleur

B. L’inefficacité du monopole C. Compléments

La différenciationMonopole et bien-être : le cas des

brevets D. Une expérience pédagogique sur

le monopole

Page 29: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le Blog des Expériences Pédagogiques en SES

http://ecoexpepedago.blogspot.com/

Un blog pour les profs de SES

Créer des situations de prise de décisions économiques en classe Marché concurrentiel Biens collectifs Asymétries d’information Monopole

Page 30: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’Expérience de marché concurrentiel (quelques mots)

Les acheteurs Les vendeurs

Page 31: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Expérience de marché concurrentiel (les résultats)

Prix Négociés (ordonnées) au cours des périodes (abscisses)

0,00 €

1,00 €

2,00 €

3,00 €

4,00 €

5,00 €

6,00 €

7,00 €

8,00 €

9,00 €

10 ,00 €

11 ,00 €

1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 4 4 4 4 4 5 5 5 5 5 5

Page 32: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’Expérience pédagogique sur le monopole

Les données

Tableau des coûts

Quantité prouite

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Coût de la dernière unité produite

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Coût Total 0 1 3 28 36

Page 33: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’expérience pédagogique sur le monopole (données, suite)

Tableau des Ventes

Test Expérience

Période A

Période B

Période C

Période 1

Période 2

Période 3

Période 4

Période 5

Période 6

Période 7

Quantité produite [1]

2 3 1

Prix de vente [2] 14 10 21

Recette totale [3]=[1]x[2]

28

Coût Total [4] 3 6 1

Profit [5]=[3]-[4] 24

Recette marginale +2

Coût marginal -5

Page 34: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’expérience pédagogique sur le monopole (résultats)

Quantité produite 0 1 2 3 4 5 6 7 8

Prix 10 9 8 7 6 5 4 3

Coût de la dernière unité

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Coût total 0 1 3 6 10 15 21 28 36

Données de l'Expérience

Prix (ordonnées) au cours des périodes (abscisses)

0,00 €

1,00 €

2,00 €

3,00 €

4,00 €

5,00 €

6,00 €

7,00 €

8,00 €

9,00 €

10,00 €

11,00 €

c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c c mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm

Concurrence Monopole

Equilibre du Monopole

Equilibre de Concurrence

Page 35: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Partie I. La Concurrence Imparfaite

I. Le Monopole

=> II. L’Interaction stratégique <=

Page 36: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. L’interaction stratégique (oligopoles)

IntroductionA. La concurrence en quantités

(Cournot)B. La concurrence par les prix

(paradoxe de Bertrand)C. Comparaison des équilibresD. Cournot ou Bertrand ?E. La collusion tacite

Page 37: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (1) : oligopoles et stratégies

Fin de l’environnement passif => interactions stratégiques (jeux non-coopératifs)

Variables stratégiques : Prix, quantité Caractéristiques du produit (qualité, dessin et

forme, localisation…) Perception du produit (publicité) Sortie du marché Méthodes de production (innovation de

procédés) Création de nouveaux produits (innovation de

produits)

Page 38: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (2) : représentation

2 firmes i et j 2 stratégies (prix, quantités…) par

firme soit=> 4 couples de stratégies (solutions) : Critère = Maximisation du profit :

Firme i : Firme j :

2121 ,,, jjii aaaa

22211211 ,,,,,,, jijijiji aaaaaaaa

22211211 ,,,,,,, jiijiijiijii aaaaaaaa

22211211 ,,,,,,, jijjijjijjij aaaaaaaa

Page 39: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (3) : Equilibre de Nash Parmi les 4 solutions possibles,

est un équilibre si :

En , ni la firme i ni la firme j n’ont intérêt à dévier unilatéralement (équilibre de Nash)

2111

1211

,,

,,

jijjij

jiijii

aaaa

aaaa

11 , ji aa

11 , ji aa

Page 40: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (4) : Equilibre de Nash

Notation + générale

est un équilibre de Nash si :

jijjijjjiijiii aaaaaetaaaaa ,,,,,,

ji aa ,

Page 41: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction : contextes de décision

Décisions simultanées / séquentielles

Concurrence par les prix / en quantités

Décisions uniques / répétées

Page 42: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

A. La concurrence en quantités (Cournot)

Cournot (1838)

=> un oligopole est une structure de marché ‘intermédiaire’ entre la concurrence parfaite et le monopole.

Page 43: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Hypothèses du modèle de Cournot

Choix simultanés

Variable stratégique = quantité (capacité)=> un commissaire-priseur fixe le prix

qui égalise offre et demande.

Page 44: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Equilibre de Cournot-Nash (cas 2 firmes)

, = quantités produites par i et j

L’équilibre de Cournot-Nash est donné par

iq

jq

jq

0,

0,

jjij

ijii

qqq

qqq

Page 45: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Equilibre de Cournot-Nash (suite 1)

= fonctions de réaction des firmes

meilleures réponses aux actions des autres.

Equilibre de Cournot-Nash = tel que

ijji qRetqR

ji qq ,

ijjjii qRqetqRq

0,0, jijijijjii qqRqetqqqR

Page 46: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Equilibre de Cournot-Nash (suite 2)

Fonction de profit sous la forme exacte de Cournot :

Condition de 1er ordre de maximisation du profit (firme i) :

=> Externalités négatives entre firmes

iijiijii qCqqPqqq ,

0, '' jiiiijiijii qqPqqCqqPqqq

Page 47: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Equilibre de Cournot-Nash (suite 2)

Conséquence

MonopoleCournot

MonopoleCournot

MonopoleCournot

total

QQ

PP

Page 48: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Calcul de l’Equilibre : un exemple

Fonction de demande (inverse) :

Fonction de coût (firme i):

0, baavecqqbaqqP jiji

0 iiii cavecqcqC

Page 49: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Calcul de l’équilibre (suite 1)

Condition du 1e ordre donne :

et

Equilibre :

et

b

acbqqRq ijji 2

b

acbqqRq jiij 2

b

accq ijj 3

2

b

accq jii 3

2

Coût marginal de la firme

Coût marginal de l’autre firme

Page 50: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Exemple numérique

0123456789

10111213141516171819202122232425

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26

1,1 ji cc

2,50 ba

Données :

- demande :

- coûts :

ij qR

ji qR

iq

jq

Equilibre de Cournot-Nash

17.8 ji qq

Page 51: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

0123456789

101112131415161718192021

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Autre ExempleDonnées :

- demande :

- coûts :

ij qR

ji qR

iq

jq

Equilibre de Cournot-Nash

103)( 221' QQQC

502)( QQP

43.6 ji qq

Page 52: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

On s’en doutait déjà…

Réécrivons la condition du 1e ordre :( )

Avec l’indice de Lerner,

l’elasticité de la demande et

la part de marché de la firme i

Inefficacité de l’oligopole de Cournot

0, '' jiiiijiijii qqPqqCqqPqqq

i

iL

P

CPL ii

'

Q

qii

QP

P '

Page 53: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Inefficacité de l’oligopole de Cournot (suite 1)

=> inefficacité de l’oligopole de Cournot

L’indice de Lerner est compris entre celui de la concurrence parfaite et celui du monopole

1

0 iConcurrence parfaite

Oligopole de Cournot

Monopole

0iL

Page 54: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Quand le nombre de firmes s’accroît…

La remarque précédente ( ) suggère :

1

0 i

nombre de firme (Cournot tend vers la concurrence parfaite)

Page 55: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. L’interaction stratégique (oligopoles)

IntroductionA. La concurrence en quantités

(Cournot)B. La concurrence par les prix

(paradoxe de Bertrand)C. Comparaison des équilibresD. Cournot ou Bertrand ?E. La collusion tacite

Page 56: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

B. La concurrence par les prix (paradoxe de Bertrand)

Bertrand (1883) : des oligopoleurs se comportent

comme en concurrence parfaite (profits nuls)

paradoxe

Page 57: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Hypothèses du modèle de Bertrand (cas 2 firmes)

Biens parfaitement substituables Fonction de demande

avec :

Chaque firme satisfait toujours la demande et le coût unitaire est c.

Choix simultanés et non coopératifs

ji

jii

jii

jii

ppsi

ppsipD

ppsipD

ppD

0

, 21

pDq

Page 58: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’équilibre de Bertrand-Nash

Profit de la firme i

Equilibre de Nash

avec

jiiijii ppDcppp ,)(,

jijjijjjiijiii pppppetppppp ,,,,,,

cpp ji

Page 59: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Démonstration

Cas possibles

Demande ProfitRéaction anticipée

des firmesEquilibre

Firme i baisse son

prix non

Firme j baisse son

prixnon

… … …

Statu quo oui

cpp ji

cpp ij

cpp ji

ijii pDppD ,

0, jij ppD

ii

jii

pDcp

pp

)(

,

0, jij pp

jjij pDppD ,

0, jii ppD

jj

jij

pDcp

pp

)(

,

0, jii pp

Page 60: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. L’interaction stratégique (oligopoles)

IntroductionA. La concurrence en quantités

(Cournot)B. La concurrence par les prix

(paradoxe de Bertrand)C. Comparaison des équilibresD. Cournot ou Bertrand ?E. La collusion tacite

Page 61: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

C. Comparaison des équilibres

02468

1012141618202224262830323436384042444648505254

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24

Courbe de demande

502)( QQPCoût marginal

103)( 221' QQQC

Q

P

Concurrence parfaite

16,18 QP

Cournot

13,24 QP

8,34 QPMonopole

Bertrand

Page 62: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. L’interaction stratégique (oligopoles)

IntroductionA. La concurrence en quantités

(Cournot)B. La concurrence par les prix

(paradoxe de Bertrand)C. Comparaison des équilibresD. Cournot ou Bertrand ?E. La collusion tacite

Page 63: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

D. Bertrand ou Cournot ?

Rappel du paradoxe : guerre des prix jusqu’à profits nuls.

Plusieurs résolutions possibles du paradoxe Contrainte de capacité La collusion (tacite) La différenciation des produits

Page 64: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les contraintes de capacité

Edgeworth (1897)

Contrainte de capacité : définition iqC '

iqiq

Rendements décroissants

Contrainte de capacité

Page 65: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les contraintes de capacité (suite 1)

Intuition Supposons que et

avec

Si la firme j choisit

La firme i a-t-elle intérêt à répondre par ?

ii pDq

cpi

iiii ppqpD ,21

cpp ji

cpp ij

La réponse est : çà dépend !

Page 66: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les contraintes de capacité (suite 2)

Kreps et Scheinkman (1983)

=

Contrainte de capacité

+

Concurrence en Prix (Bertrand)

Equilibre de Cournot

Page 67: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Kreps et Scheinkman (1983) (suite 1) Jeu à 2 étapes

1ère étape : choix des capacités

2e étape : concurrence en prix (sous contrainte de capacité)

Résultat : 1ère étape : les capacités choisies sont les

quantités d’équilibre de Cournot.

2ème étape : prix d’équilibre = prix tel que les capacités soient saturées.

=> prix et quantités d’équilibre sont ceux de Cournot.

Page 68: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Kreps et Scheinkman (1983) (suite 2)

Commentaires

Interprétation de KS(1983) Prix s’ajustent plus vite que les quantités.

Quelques hypothèses du modèle : Le mode de rationnement des

consommateurs. Capacité des autres observable

Page 69: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. L’interaction stratégique (oligopoles)

IntroductionA. La concurrence en quantités

(Cournot)B. La concurrence par les prix

(paradoxe de Bertrand)C. Comparaison des équilibresD. Cournot ou Bertrand ?E. La collusion tacite

Page 70: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

E. La collusion tacite

Contexte = interaction répétée (≠ one shot) Causes évidentes : investissements durables,

savoir-faire technique, barrières à l’entrée…

Chamberlin (1929) Les firmes se rendent compte de leur

interdépendance=> fixation du prix de monopole sans collusion

explicite autre façon de résoudre le paradoxe de

Bertrand

Page 71: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La collusion tacite (suite 1)

Contexte Interaction répétée jeux dynamiquesCollusion tacite jeux non coopératifsConcurrence en prix

IntuitionBaisse du prix => captation du

marché…… mais implique des représailles (guerre

des prix)

Page 72: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu de Bertrand répété

Chaque firme cherche à maximiser la valeur actualisée de ses profits :

avec, le facteur d’escompte T le nombre de périodes

T

tjtiti

t pp0

,

Page 73: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu de Bertrand répété (suite 1)

1er cas : horizon fini ( )T

Période Prix optimal

T

T-1

… …

0

=> la collusion tacite n’est pas un équilibre (équilibre = Bertrand)

Résolution par backward induction

cpiT

cp Ti )1(

cpi 0

Page 74: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu de Bertrand répété (suite 2)

2e cas : horizon infini (c’est beaucoup !)

Le prix de monopole est un équilibre

… mais ce n’est pas le seul.

Page 75: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu de Bertrand répété (suite 3)

Stratégie de déclic (Friedman (1971)) :

- chaque firme choisit en t=0

- puis aux autres périodes si les autres firmes ont également choisi

- choisit définitivement si l’autre firme a choisi

mp

mpmp

cp cp

Page 76: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu de Bertrand répété (suite 4)

Profits avec et sans ‘coopération’

La coopération est un équilibre si

Coopération systématique

Déviation

...12

2 m

m

21

Page 77: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Partie III. Les Approches évolutionnistes

Partie I. La Concurrence Imparfaite

Partie II. Les Approches contractuelles

Page 78: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Partie II. Les Approches contractuelles

I. Les Frontières de la firme

II. Les Incitations au sein de la firme

Page 79: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Les frontières de la firme

A. La Théorie des coûts de transaction

B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets

C. Le problème du hold-up

Page 80: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937)

Pourquoi les firmes existent-elles ? Quelle est leur fonction, et qu’est-ce qui détermine leur étendue ?

Firme Substitution de l’entrepreneur au mécanisme de prix. Spécificité de la firme = la relation salariale.

coûts de transaction (Arrow (1969)) sur le marché = coûts de coordination

coûts de coordination <-> absence d’information parfaite et gratuite Collecte de l’information Négociation précédant la transaction Surveillance et contrôle de l’exécution du contrat Multiplicité des contrats de courte durée

Page 81: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937) (suite 1)

Structures coûteuses permettant la rencontre entre offreurs et demandeurs. 2009 : chiffre d’affaires de NYSE Euronext

= 4,3 mds $.

Arbitrage firme ou marché en fonction : Des coûts de coordination sur le marché Des coûts de coordination à l’intérieur de

la firme

Page 82: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Ronald Coase et ‘The Nature of the firm’ (1937) (suite 2)

Arbitrage => Taille optimale

Comprendre pourquoi une relation d’autorité entre employeurs et employés peut être plus efficace Problème : qui a le plus intérêt à cette

relation d’autorité ?

Page 83: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’apport de Williamson

Transaction et coûts de transaction Williamson (1975,1985) Echange versus Transaction «  coûts de fonctionnement du système

économique » Arrow (1969) coûts de coordination coûts d’incitation (ou de motivation)

coûts associés au caractère incomplet et asymétrique de l’information

coûts associés à l’obligation imparfaite Coûts ex ante / ex post

Page 84: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’apport de Williamson (suite 1)

Rationalité limitée, contrats incomplets et opportunismeRationalité limitée : Simon (1955)Contrats incompletsOpportunisme

Définition sélection adverse et aléa moral «  c’est l’opportunisme, et la manière de

s’en protéger, qui est au centre des choix organisationnels » Coriat et Weinstein (2009, p.4)

Page 85: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’apport de Williamson (suite 2)

Les caractéristiques essentielles de la transaction (Williamson (1985))Degré de spécificité des actifs

physiques, humains, à spécificité géographique, dédiés, incorporels.

Ex : plan Power 8 d’Airbus et sous-traitants

Degré d’incertitude et de complexité Ex : Coûts de marchandage

Fréquence et durée de la relation Achat d’un téléviseur / Fournitures de

matières premières

Page 86: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’apport de Williamson (suite 3)

Autres caractéristiques de la transaction (Milgrom et Roberts (1992))Difficultés de mesure de la

performance La connexité des transactions

=> valeur d’une transaction dépendante d’autres transactions cas de la filière textile

Page 87: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’apport de Williamson (suite 4)

L’arrangement institutionnel le plus efficaceDe l’opposition Hiérarchie / Marché aux

« structures de gouvernance » (Williamson (1991)) De la relation marchande pure à la

relation non-marchande pure les plus efficaces = celles qui

minimisent les coûts de transaction.

Page 88: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Limites de l’analyse en termes de coûts de transaction

Distinction coûts de transaction / coûts de production ?

Qui prend en charge les coûts de transaction ? Actionnaires ? Salariés ?

Quid des comportements opportunistes à l’intérieur de la firme (au sein de la relation d’autorité) ?

Page 89: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Les frontières de la firme

A. La Théorie des coûts de transaction

B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets

C. Le problème du hold-up

Page 90: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La Théorie des droits de propriété : principes généraux

Théorie des droits de propriété : structure des droits de propriété=> efficience des systèmes économiques

Structure efficace des droits de propriété profiter des avantages de la

spécialisation garantir un système efficace

d’incitations

Page 91: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Application à l’organisation-firme

Alchian et Demsetz (1972)

Firme = ensemble de contrats qui spécifient la structure des droits de propriété

Supposons que : La technologie impose le recours au travail en

équipe Il est impossible de déterminer la productivité

marginale de chacun

=> Quelle est la forme d’organisation-firme la plus efficace ?

Page 92: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Supériorité de la firme capitaliste

3 formes de firmes (Alchian et Demsetz (1972)) Entreprise publique Firme autogérée Firme ‘classique’ (capitaliste)

Firme capitaliste dirigeant = propriétaire (=> autorité, contrôle)

il sélectionne les employés les plus efficaces les bénéfices lui reviennent et sanctionnent

sa propre efficacité

Page 93: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La complexité des droits de propriété

Droits associés à la propriété d’une

entreprise

Limites

Embaucher et licencier des employés

Droit du travail : discrimination à l’embauche, règles relatives aux licenciements

Déterminer la quantité produite, les prix

Droit de la concurrence (ventes à perte…), Réglementation de certains marchés (quotas de production)

Prélever les bénéfices, céder des actifs

Droit fiscal

…etc.

Page 94: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Droit de contrôle résiduel et bénéfice résiduel

Complexité des droits de propriété => notion juridique de propriété

insuffisante pour l’analyse économique.

Grossman and Hart (1986)

Concepts centrauxDroit de contrôle résiduelBénéfice résiduel

Page 95: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Droit de contrôle résiduel, Bénéfice résiduel et Contrats incomplets

Contrats complets / incomplets : définition

Droit de contrôle résiduel et Bénéfice résiduel : sans objet si les contrats sont complets.

Contrats incomplets et conflits post-contractuels

Page 96: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

L’allocation optimale des droits de contrôle résiduels

Efficacité <-> adéquation droits de contrôle résiduels et bénéfices résiduels

Cas de la firme capitaliste (Alchian et Demsetz (1972) dirigeant = droit de contrôle résiduel et

bénéfices résiduels=> incitation à maximiser la valeur totale

créée par la firme

Page 97: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

I. Les frontières de la firme

A. La Théorie des coûts de transaction

B. La Théorie des droits de propriété et des contrats incomplets

C. Le problème du hold-up

Page 98: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction

Holmström and Roberts (1998) : « [T]he most influential work during the last two decades on why firms exist, and what

determines their boundaries, has been centered on what has come to be known as the ‘hold-up problem’. »

Page 99: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Actifs spécifiques et cospécialisés et problème du hold-up

Actifs spécifiques et cospécialisés : définitions actifs spécifiques : usage spécifique,

sinon valeur nulle des services fournis actifs cospécialisés : 2 actifs liés à un

usage spécifique

Problème du hold-up : opportunisme post-contractuel

Page 100: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Degré de spécificité et hold-up : exemple de la voie ferrée

ContexteDegré de spécificité des actifs

Pouvoir de négociation post-contractuel

Problème du hold-up

Organisation efficace

Plusieurs utilisateurs de la voie ferrée

Actifs non spécifiques

Partagé entre utilisateurs et société de chemins de fer

Probabilité faible d’un hold-up

Marché

Usine seule utilisatrice, alternative par la route

Voie ferrée = actif spécifique

Supérieur pour l’usine, inférieur pour la société de chemins de fer

Probabilité forte que l’usine tente un hold-up

Achat de la voie ferrée par l’usine (intégration verticale)

ouContrat de location de longue durée (bail) avec prix indexé.

Usine seule utilisatrice, pas d’alternative par la route

Voie ferrée et actifs de l’usine sont cospécialisés

Inférieur pour l’usine, supérieur pour la société de chemins de fer

Probabilité forte que la société de chemins de fer tente un hold-up

Page 101: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu du hold-up : un exemple

Coût total des investissements [1] 4

Soit pour chaque firme [2]= [1]/2 2

Retour brut sur investissement [3] 8

Soit par firme, pour un partage égal [4]= [3]/2 4

Résultat par firme pour un partage égal [5]= [4]- [2] 2

Montant par firme des frais de tentative d’accaparement [6] 3

Résultat par firme si les 2 firmes tentent l’accaparement [7]= [5]- [6] -1

Résultat pour la firme qui a tenté seule l’accaparement [8]= [3]- [2]- [6] 3

Résultat pour la firme, seule à ne pas avoir tenté l’accaparement [9]= -[2] -2

Deux firmes s’associent pour un projet qui nécessite pour chacune d’elle de réaliser un investissement (actifs cospécialisés)

Page 102: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le jeu du hold-up (suite 1)

Firme B

Déloyale Loyale

Firme A

Déloyale (-1,-1) (3,-2)

Loyale (-2,3) (2,2)

Solution du jeu (par élimination des stratégies strictement dominées)

SolutionPareto-efficace

Page 103: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

(-1,-1)

Firme A

(0,0)

Le ‘vrai’ jeu du hold-up

Version simplifiée du jeu dynamique

s’asso

cient

ne s’associent pas

Solution du jeu

Page 104: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le hold-up : observations empiriques

Klein, Crawford and Alchian (1978) General Motors (assemblage) et Fisher Body

(carrosserie) GM allait-elle réaliser un hold-up ? Fin de l’histoire : intégration verticale (GM

rachète Fisher Body)

Joskow (1985, 1987) Mines de charbon et Producteurs d’électricité

Mines souvent détenues par le producteur d’électricité

Ou contrats complexes (problème de l’évolution prix du charbon)

Page 105: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les solutions au problème du hold-up

L’allocation des droits de propriétéDroits de propriété alloués à l’individu

dont l’investissement est le plus utile à la transaction

Conséquence fréquente : intégration verticale Limite : coûts de transaction au sein de

l’organisation

Page 106: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les solutions au problème du hold-up (suite 1)

Formes contractuellesMaskin et Tirole (1999) Exemples

Contrats de longue durée : bail de long terme, indexation des prix

La vérifiabilité par un tiers (juge) Le rôle de la réputation

Page 107: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Partie II. Les Approches contractuelles

I. Les Frontières de la firme

II. Les Incitations au sein de la firme

Page 108: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. Les Incitations au sein de la firme

Introduction

A. Concept central : l'aléa moral

B. La Relation employeur-employé

C. La Relation actionnaire-manager

Page 109: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Pouvoir

Principal

Agent

Introduction

Références bibliographiques MILGROM, P. et J. ROBERTS (1992), Economie,

Organisation et Management, Traduction française, De Boeck, 1997.

LAFFONT, J.J. ET D. MARTIMORT (2002), The Theory of Incentives: The Principal-Agent Model, Princeton University Press.

La Théorie de l’agence Relation d’agence : définition Nombreux domaines d’application

Firme : Jensen et Meckling (1976) Objet ≠ frontières de la firme Gibbons (2005) : « théorie accidentelle de la

firme »

Page 110: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (suite 1)

Cadre théorique Point de départ

≠ échec du marché (Coase) il n’est pas question de savoir s’il faut ou non

conclure un contrat ≠ coûts de transactions

Recherche de contrats incitatifs optimaux Individus optimisateurs

démarche néo-classique traditionnelle Cependant,

asymétries d’information => coûts d’agence => ≠ ‘First best

allocation of ressources’

Page 111: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction (suite 2)

Trop de lumière dans la boite noire ? Firmes = « fictions légales qui servent

comme noeud (nexus) pour un ensemble de relations contractuelles entre des individus ». (Jensen et Meckling (1976))

=> La firme n’a pas d’existence réelle

=> le concept de propriété est « non pertinent » (Fama (1980))

Page 112: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

A. Concept central : l’aléa moral

Asymétries d’information=> sélection adverse (Akerlof (1972))=> aléa moral (Arrow (1963))

=> non vérifiabilité (Holmström (1979)) non observabilité et non vérifiabilité

« by definition the agent has been selected for his specialized knowledge and the principal can never hope to completely check the agent’s performance »

Page 113: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Aléa moral (suite 1)

Aléa moral et théorie de l’agenceContrats garantissant efficacité de la

relation principal – agent.

Agent : asymétrie d’information favorable=> il peut cacher certaines de ses actions

au principal

Page 114: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Aléa moral (suite)

Aléa moral et inefficacitéAnticipation des actions de l’agent par

le principal => échec de la relation Exemples

Diminution de l’autoprotection (assuré) Surconsommation de biens et services

fournis par le principal (assuré, aléa moral ex post)

Augmentation du risque de défaut (emprunteur)

Solution : contrat incitatif

Page 115: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. Les Incitations au sein de la firme

Introduction

A. Concept central : l'aléa moral

B. La Relation employeur-employé

C. La Relation actionnaire-manager

Page 116: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Le problème du tire-au-flanc (entre autres)

« Il n’est pas rare qu’un ouvrier compétent découvre, en peu de temps, comment travailler moins tout en donnant l’impression à son employeur qu’il travaille beaucoup. » (Taylor, cité par Milgrom et Roberts (1992))

Cause = asymétrie d’information sur la productivité de l’employé => aléa moral

Conséquence = sous optimalité du contrat voire absence de relation.

Page 117: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal

Principe de base : lier le salaire non à la productivité (impossible) mais au résultat du travail.

Problème : le résultat du travail dépend : De l’effort du salarié Mais aussi d’autres variables

=> trouver un compromis entre incitation et protection contre les risques

Page 118: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 1)

Soit e la variable d’effort (inobservable)

Objectif de l’employeur Objectif du salarié

weMax , eCwMax

Page 119: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Soit z le résultat (observable) du travail (ex: les ventes)

dépend de e dépend d’une variable aléatoire x

indépendante de e (ex: la demande à la firme)

de multiples combinaisons de e et de x peuvent conduire au même z

xez

Déterminer le contrat optimal (suite 2)

Page 120: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 3)

Soit y une variable aléatoire observable telle que : y ne dépend pas de e y est corrélé à x

Exemple : les ventes dans le secteur

=> un salaire dépendant de y peut permettre d’obtenir le compromis recherché.

Page 121: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 4)

Exemple de règle de rémunération :

est la partie fixe indique l’intensité des incitations indique le poids de la variable

d’information y

Contrat linéaire ou non linéaire ?Holmström et Milgrom (1987)

yxew

Page 122: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 5)

Le contrat optimal dépend principalement du choix adéquat : de la valeur de (1er principe : informativité)

dépend de la corrélation entre x et y

de la valeur de (2e principe : intensité de l’incitation). Dépend : de l’influence de l’effort sur les profits de la précision de la mesure de l’effort du degré d’aversion au risque de l’employé de la réaction des agents au système incitatif.

Page 123: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 6)

Mieux mesurer l’effort ? observation de z et y (variables

aléatoires) => estimation de e mais : en réalité, cette estimation

n’échappe pas totalement au contrôle de l’employeur.

3e Principe : l’intensité du contrôle

élevé => forte intensité du contrôle

Page 124: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Déterminer le contrat optimal (suite 7)

La question de la répartition de l’effort entre les tâches Plusieurs tâches à réaliser pour un même

employé L’efficacité de la firme suppose qu’un employé ne

sacrifie pas certaines tâches 4e principe : Egalité des rémunérations

Le système de rémunération ne doit pas créer de sources d’inefficacité dues à son influence sur l’intensité relative de l’effort pour chaque tâche. Problème : contrainte forte.

Page 125: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

II. Les Incitations au sein de la firme

Introduction

A. Concept central : l'aléa moral

B. La Relation employeur-employé

C. La Relation actionnaire-manager

Page 126: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Introduction

Résumé du problème « Who is the boss, and whose interests

come first? » (Chew and Jensen (1995))

Premières observations du phénomèneBerle et Means (1932) : séparation

propriété et contrôle.

Pouvo i r

Actionnaire

Manager

« Le problème n’est pas que les dirigeants soient paresseux ou ne travaillent pas assez. » (Milgrom et Roberts (1992, p.241)) !

Page 127: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Profits et objectifs des managers

Objectifs des managers Investissements dans des projets peu

rentables actifs spécifiques rendant le manager

indispensable (Shleifer et Vishny (1989)) activités difficilement contrôlables et

évaluables (Stiglitz et Edlin (1992)) Augmenter la taille de l’entreprise Salaires exorbitants, dépenses somptuaires Faire échouer des opérations de rachat

Page 128: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Profits et objectifs des managers (suite)

Conséquence générale : maximisation de la taille≠ maximisation du profit (objectifs des

actionnaires) profit = simple contrainte de valeur

minimale.

*yy

Page 129: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les mécanismes incitatifs

Corporate governance « les moyens par lesquels les fournisseurs de capitaux de

l’entreprise peuvent s’assurer de la rentabilité de leur investissement » (Shleifer et Vishny (1997))

Les mécanismes Contrôle interne

Rémunération incitative des managers Le contrôle par le conseil d’administration

Evaluation directe de la gestion de l’entreprise Petits actionnaires  Les zinzins

Surveillance exercée par les marchés financiers (menaces d’OPA)

Page 130: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les mécanismes incitatifs (suite 1)

Rémunération incitative des managers cas particulier de relation employeur

– employé une hypothèse d’aversion pour le risque

contexte = marché des managers concurrentiel

… ayant pour conséquence, la nécessité de motiver la prise de risque.

Page 131: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les mécanismes incitatifs (suite 2)

Systèmes incitatifs de rémunération octroi d’options sur actions

rémunération en cas de succès, pas de pénalité en cas d’échec.

octroi d’actions ou d’options mobilisables à long terme question du temps nécessaire pour

observer les résultats de l’action (+ question de la rotation du personnel)

primes, bonus… Problème : un cas très particulier de

relation employeur-employés

Page 132: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les mécanismes incitatifs (suite 3)

Le contrôle par le conseil d’administration : inefficace ?Connivence…

Notamment : membres qui sont eux-mêmes managers d’autres entreprises.

Evaluation directe de la gestion de l’entreprise

Petits actionnaires (class actions) Les zinzins

Page 133: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Surveillance exercée par les marchés financiers (menaces d’OPA)

Prise de contrôle hostile : définitionMotivation des raiders

gestion ‘inadéquate’ de la firme => faible valeur

Opérations rentables (Jensen (1988a,b)) Remarque : les armes de contre-attaque

des managers les parachutes dorés ? les droits de souscription d’actions

Page 134: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Raids boursiers = mécanisme incitatif ou autres explications ?

Sous-estimation de la valeur de l’entreprise par le marché = manager inefficace ou marché inefficient ?

Prédateurs = eux aussi, managers cherchant à étendre leur empire

Amélioration de la rentabilité de l’entreprise en : gérant + efficacement ou en brisant des engagements initiaux

implicites : expropriation des stakeholders au profit des shareholders (Shleifer et Summers (1988))

Page 135: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Conclusion : une conception des rapports humains particulière…

Limites descriptives : Rôle de la confiance ? Mode de résolution des conflits

Place du contrat ? Phénomènes inter-individuels ?

Enjeux normatifs Dérives dans le gouvernement d’entreprises

Le cas Enron Un petit exemple chez Moody’s

De bonnes pratiques préconisées par les autorités publiques…

Page 136: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Plan

Partie I. La Concurrence imparfaite

Partie II. Les Approches évolutionnistes

=> Partie III. Les approches évolutionnistes <=

Page 137: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les approches évolutionnistes

I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)

II. Concepts centraux

III. Les Routines : entre inertie et changement

IV. La Question de la maximisation du profit

Page 138: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

A. Origines (au XXe siècle)

Avant… : Darwin (1859), Lamarck, Spencer.

Veblen (1898) Causalité cumulative

Schumpeter (1912) Dynamique endogène, innovation, particularité

du modèle de comportements.

Hayek Supériorité de l’ordre social spontané (issu de

l’évolution culturelle) sur l’ordre social organisé

Page 139: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Origines (suite 1)

Alchian (1950) Incertitude radicale => idée

d’optimisation inopérante. Mais…Concurrence et efficacité économique

=> sélection (largement aléatoire)=> survie ou disparation des firmes

=> processus de sélection exogène=> ‘comme si’ les firmes maximisaient leur

profit (=> Friedman (1953) : instrumentalisme méthodologique)

Critique de Penrose (1952)

Page 140: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Origines (suite 2)

Simon (1955), March et Simon (1963), Cyert et March (1963) Firme = ensemble d’individus à la

rationalité limitée, Environnement : complexité et

l’incertitude radicale=> rationalité procédurale, satisfacing (≠

max Π) Simon = fondements

microéconomiques.

Page 141: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Nelson et Winter (1982)

Thème principal : l’innovation Cadre :

changement économique endogène Processus d’apprentissage et de

découvertes (≠ allocation optimale de ressources)

dynamique hors de l’équilibre Ensemble d’acteurs en interaction au

sein d’une organisation, capacités cognitives limitées

Page 142: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les approches évolutionnistes

I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)

II. Concepts centrauxA. Routines organisationnellesB. Routines statiques et routines dynamiquesC. Paradigme technologiqueD. ConnaissancesE. Trajectoire technologiqueF. Path dependency, irréversibilité, verrouillage

III. Les Routines : entre inertie et changement

IV. La Question de la maximisation du profit

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Concepts centraux

Routines organisationnellesmémoire organisationnelle (stock de

connaissances, en partie tacites) et Comportements réguliers et prévisibles (gènes) Connaissance ≠ information

Règles pragmatiques guidant inconsciemment la décision (≠ Simon) (≈ Polanyi), au sein d’une organisation particulière (≠ Veblen).

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Concepts centraux (suite 1)

Routines statiques et routines dynamiquesRoutines statiques => permanence,

répétitivité (réflexes), prédictibilité (certitude), opérationnalité de l’organisation Problème : obstacle à l’innovation.

Routines dynamiques => apprentissage (cf Dosi, Teece et Winter (1990)) ≠ Schumpeter

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Concepts centraux (suite 2)

Paradigme technologique (Dosi (1982)) modèle de résolution des problèmes

techno-économiques Connaissances

Génériques (bien public) Spécifiques (exclusives)

Trajectoire technologiqueRôle de la position / frontière

technologique

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Concepts centraux (suite 3)

Path dependency, irréversibilité, verrouillage L’histoire compte Spécificité du chemin inhérent aux

connaissances spécifiques (Dosi), importance des ‘petits accidents de l’histoire’ (Arthur et alii.(1987) et David (1985) : clavier Qwerty)

Facteurs d’irréversibilité : effets d’apprentissage par l’usage, externalités de réseaux=> rendements croissants

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Les approches évolutionnistes

I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)

II. Concepts centraux

III. Les Routines : entre inertie et changement

IV. La Question de la maximisation du profit

Page 148: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

Les routines : entre inertie et changement

Vertu première du concept de routine : le réalisme de la description du fonctionnement des firmes.

Problème : la routine est a priori un facteur d’inertie des firmes (routine = gènes)

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Les routines : entre inertie et changement (suite 1)

Origine du changement ? Évolution de l’environnement (facteurs

externes) Évolution des routines (facteurs

internes)

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Les approches évolutionnistes

I. Des Origines à Nelson et Winter (1982)

II. Concepts centraux

III. Les Routines : entre inertie et changement

IV. La Question de la maximisation du profit

Page 151: Microéconomie de lEntreprise Académie de la Réunion Jérôme Villion Mai-Juin 2010

La question de la maximisation du profit

Origine : le débat Alchian/Penrose/Friedman

Winter : découverte progressive des objectifs en fonction des relations internes et de l’environnement externe

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Maximisation du profit (suite 1)

2 causes (du rejet) Pluralité des objectifs au sein de l’organisation Difficulté de calculs optimaux (complexité,

incertitude) Survie et maximisation du profit (Winter

(1964)) Maximisation du profit à court terme : pas un

critère de survie à long terme. Critères de survie : économies d’échelle,

expérience accumulée, procédures d’organisation, type d’environnement

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Conclusion : Apports et Limites de l’approche évolutionniste

Gain descriptif : jusqu’où ?

Pouvoir prédictif ?Complexité et prédictionUn cadre théorique encore flou.

Place de la formalisation ?