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ACADEMIEDEPARIS
Année2016
MEMOIRE
pourl’obtentionduDES
d’Anesthésie-Réanimation
Coordonnateur:MonsieurleProfesseurBenoîtPlaud
par
MarieWERNER
Présentéetsoutenule13septembre2016
INCIDENCEETFACTEURSDERISQUEDESOUS-DOSAGEENVORICONAZOLEENREANIMATION
CHEZDESPATIENTSAVECOUSANSCIRCULATIONEXTRA-CORPORELLE
SousladirectionduDrA.Pons,duDrA.Monsel,duDrQ.Lu
ValidéparlePrO.Langeron
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LISTEDESABREVIATIONS 3
I. INTRODUCTION 4
II. CONTEXTEDEL’ETUDE 6
PHARMACOLOGIEDUVORICONAZOLE 6NOTIONDECONCENTRATIONRESIDUELLE 7PLACEDEL’ECMOENREANIMATION 9PHARMACOLOGIEETECMO 10HYPOTHESEDETRAVAIL 11
III. PATIENTSETMETHODES 12
TYPEETLIEUDEL’ETUDE 12CONSIDERATIONSETHIQUESETREGLEMENTAIRES 12CRITERESD’INCLUSIONETDENONINCLUSION 13DONNEESCOLLECTEESETCRITERESDEJUGEMENTDEL’ETUDE 14OBJECTIFSETCRITEREDEJUGEMENTPRINCIPAL 14OBJECTIFSETCRITERESDEJUGEMENTSECONDAIRES 14DONNEESCOLLECTEES 14ANALYSESSTATISTIQUES 16POPULATION 17DONNEESDEMOGRAPHIQUESETCLINIQUES 18DONNEESDEMOGRAPHIQUESETCLINIQUESAL’ADMISSION 18MORTALITEETDUREEDESEJOUR 19DONNEESCLINIQUESETBIOLOGIQUESLEJOURDUPRELEVEMENT 20DONNEESMYCOLOGIQUES. 21DONNEESPHARMACOLOGIQUES 21TAUXRESIDUELS 22FACTEURSPREDICTIFSDETAUXRESIDUELINADEQUAT 25DEFAILLANCEHEPATIQUEAIGUË 25EPURATIONEXTRA-RENALE 25ALBUMINEMIE 26REGRESSIONLOGISTIQUE 26TOXICITE 26
V. DISCUSSION 27
LIMITES 31CONCLUSION 34
VI. RESUME 35
BIBLIOGRAPHIE 36
ANNEXE 41
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LISTEDESABREVIATIONS
Cmax:Concentrationmaximale
Cmin:Concentrationminimale
CMI:Concentrationminimaleinhibitrice
CYP450:CytochromeP450
ECMO:Extracorporealmembraneoxygenation
GHPS:GroupementhospitalierPitié-Salpêtrière
IGSII:IndicedegravitésimplifiéII
IMC:indicedemassecorporelle
PCV:Polychloruredevinyle
PK/PD:Pharmacocinétique/Pharmacodynamie
SD:StandardDeviation,Ecart-type
SDRA:Syndromededétresserespiratoireaiguë
SOFAscore:SequentialOrganFailureAssessmentscore
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I. INTRODUCTION
Les infections fongiques invasives sont fréquentes en réanimation, elles
représentent environ 20% des infections documentées en réanimation (1).
Candida spp. et Aspergillus spp. sont les deux espèces fongiques les plus
fréquemment retrouvées (1, 2). En 2016, 8,3% des septicémies acquises en
réanimationétaientliéesàunecandidémie(3).Deplus,uneétudeparueen2011
retrouvait une incidence médiane des aspergilloses invasives de 0,271 pour
1000admissionsàl’hôpital.Cesinfectionspeuventêtrelemotifd’hospitalisation
initial chez le patient immunodéprimé hématologique ou transplanté d’organe
solide ou acquises secondairement durant le séjour en réanimation (4). Elles
sontresponsablesd’unemorbiditéetd’unemortalitéélevéesd’environ40%(3).
Letraitementdecesinfectionsreposesuruntraitementantifongiqueadministré
par voie orale ou intraveineuse et sur l’éradication du foyer infectieux (5). La
concentration optimale des antifongiques au niveau du site d’infection est en
grande partie responsable de la guérison de ces infections (6, 7, 8). En
réanimation,dufaitd’unevariabilitéimportanteinter-etintra-individuelledela
pharmacocinétique et de la pharmacodynamie des xénobiotiques administrés
auxpatients,l’obtentioninsitud’uneconcentrationcibleoptimaled’antifongique
représentel’enjeuundéfi.
Dans lecadredes infections fongiques invasivesrencontréesenréanimation, il
apparaîtdoncessentieldemonitorerlaconcentrationdesantifongiquespardes
dosagesplasmatiquesrépétés(9,10,11).
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Par ailleurs, certains de ces patients bénéficient de la mise sous circulation
extracorporelle (ECMO)afindepalier àunedéfaillancehémodynamiqueet/ou
respiratoire. Ce système extracorporel peut entraîner une altération
supplémentaire des concentrations plasmatiques, et donc tissulaires, des
traitements administrés, dont les antifongiques, compliquant encore le
traitementdesinfectionsfongiquesinvasives.
Dans cette étude, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à la
problématiquedutraitementdesinfectionsfongiquesinvasivesparvoriconazole
chez les patients de réanimation, bénéficiant ou non d’une assistance par
circulationextracorporelle.
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II. CONTEXTEDEL’ETUDE
PharmacologieduVoriconazole
Le voriconazole est un antifongique triazolémodérément lipophile inhibant la
biosynthèse de l’ergostérol, composant essentiel de la membrane cellulaire
fongique. Son absorption orale est inférieure à 2 heures et sa biodisponibilité
orale est de l’ordre de 96%. La liaisonprotéique est de 58%et la pénétration
tissulaire est excellente (12). Le métabolisme du voriconazole est
essentiellement hépatique, seulement 2% sont excrétés par voie urinaire sous
forme inchangée. Par ailleurs, la pharmacocinétique du voriconazole est très
influencéeparsoninteractionaveclecytochromeP450(CYP450).Ainsi,ilyade
nombreuses interactions médicamenteuses notamment avec la Rifampicine et
les sulfamides qui peuvent être responsables d’une modification des
concentrations de voriconazole. Ce dernier peut lui-même induire une
modification de la concentration de certains traitements par son activité
inhibitrice du CYP 450. La pharmacocinétique du voriconazole n’étant pas
linéaire et saturable probablement du fait d’une saturation du métabolisme
hépatique (13), une dose de charge est nécessaire pour atteindre une
concentrationd’équilibredansles24premièresheuresdetraitement(14).Bien
que les études soient peu nombreuses et limitées, il ne semble pas y avoir de
modification de la pharmacocinétique chez les patients de réanimation
présentantuneatteinte rénaleaiguëounécessitantuneépurationextra-rénale
(15).Aucuneétuden’aétéréaliséechezdespatientsprésentantunedéfaillance
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hépatique mais il semblerait d’après les données pharmacologiques qu’une
diminution de la clairance du voriconazole soit possible chez les patients
cirrhotiques ou présentant une insuffisance hépatocellulaire aiguë, pouvant
justifierunediminutiondeladosed’entretien(16).
Levoriconazoleestbientoléréauxconcentrationsthérapeutiquesmaisencasde
surdosage, ilpeutêtre responsabled’uneneurotoxicitécentralesemanifestant
paruneencéphalopathieoubienentrainerunallongementde l’espaceQTavec
destroublesdurythmeventriculaire.
Notiondeconcentrationrésiduelle
Levoriconazolepossèdeun largespectred’activité sur les levures,notamment
sur Candida albicans et Aspergillus spp. Il a un effet bactériostatique contre
CandidaalbicansetuneffetbactéricidecontreAspergillusspp.
C’est un antifongique temps-dépendant, son efficacité est donc étroitement
corréléeaupourcentagedetempspendantlequelsaconcentrationplasmatique
semaintientau-dessusdelaconcentrationminimaleinhibitrice(CMI),l’objectif
étantquecetteconcentrationsoitsupérieureà laCMIpendant100%dutemps
(figure 1). Pour la plupart des infections à Candida sppetAspergillus spp., les
concentrations minimales inhibitrices du voriconazole habituellement
retrouvées sont inférieures à 1mg.L-1(17). La toxicité du voriconazole semble
apparaîtrepourdesconcentrationsrésiduellessupérieuresà5,5mg.L-1(18).
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Enréanimation,du faitd’unevariation interet intra-individuelleduvolumede
distribution, de la présence d’une réponse inflammatoire systémique, de la
présence d’une hypoprotidémie, d’interactions médicamenteuses, d’une
altérationdelafiltrationglomérulaireouenencoredelaprésenced’uneatteinte
hépatique,iln’estpaspossibledeprédirelapharmacocinétiqueduVoriconazole,
une fois administrée au patient (19). Par conséquent, il est indispensable de
monitorer les concentrations résiduelles de Voriconazole qui doivent être
comprises entre 1 et 5,5 mg.L-1afin de garantir l’efficacité du traitement et
l’absencedetoxicité(8,18).
CMIT>CMI
Cmax
Cmin
Figure1Paramètrespharmacodynamiques
Concentrations
Temps
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Placedel’ECMOenréanimation
Certains patients hospitalisés en réanimation présentent des états de choc
cardiogéniquesréfractairesoudeshypoxémiesaiguësréfractairessecondairesà
dessyndromesdedétresserespiratoireaiguë(SDRA)nécessitantuneassistance
circulatoire ou respiratoire extracorporelle. L’ECMO est une technique dérivée
descircuitsdecirculationextracorporelleutilisésenchirurgiecardiaquedepuis
50 ans, ayant connu un essor depuis une dizaine d’année suite à des progrès
techniquesimportantsetsuiteàl’épidémiedegrippeH1N1en2009(20).
L’ECMOpeut êtreutiliséeàviséede suppléance respiratoiregrâceàun circuit
veino-veineuxouàviséedesuppléancecardiaqueoucardio-respiratoiregrâceà
uncircuitveino-artériel.Ellepermetainsid’assurerunehémodynamiqueetune
oxygénationadéquatepourlepatient(figure2;21).
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PharmacologieetECMO
Plusieurs études ontmontrées que l’ECMOmodifiait la pharmacocinétiquedes
médicaments utilisés chez les patients de réanimation indépendamment des
modificationsdéjàexistantes(22,23).Eneffet,l’ECMOintroduitd’autressources
demodificationdelapharmacocinétiquecommelecircuitenlui-même,composé
notammentdescircuitsenPVC,d’unepompeetd’unemembraned’oxygénation
Figure2Circuitsdecirculationsextracorporellesveino-artérielleetveino-veineuse
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responsables d’une adsorption et d’une séquestration des médicaments
variablesenfonctionde leurtaillemoléculaire,de leurdegréd’ionisationetde
leurcaractère lipophile (24)maisaussid’unemodificationde leur liaisonavec
lesprotéinesplasmatiques(25).Lesmodificationsserontdifférentesenfonction
dutypedemembraned’oxygénation,deleursurfaced’échangeetdesmatériaux
utilisés pour les tuyaux et la pompe. Par ailleurs, la mise sous assistance
circulatoire est responsable d’une réponse inflammatoire systémique et d’une
majoration du volume de distribution responsable d’une altération de la
pharmacocinétique (23). Enfin, l’ECMO est elle-même responsable de façon
indépendante de défaillance rénale (26) et hépatique du fait d’une circulation
nonpulsatile,pouvantainsimodifierlaclairancedesmédicamentsadministrés.
Ilexistepeudedonnéesdanslalittératureconcernantlapharmacocinétiquedu
voriconazole chez les patients nécessitant une assistance circulatoire ou
respiratoire par ECMO. Des données expérimentales ex-vivo sur des ECMO
purgées au sang retrouvaient une diminution de 71% des concentrations de
voriconazoleaprès24hdecirculation(27).Encequiconcernelesdonnéeschez
l’Homme,ils’agitprincipalementdecascliniquesmaisilsembleraitquelerisque
desous-dosagesoitimportant(28,29).
Hypothèsedetravail
Notrehypothèse initialedetravailétaitque laprésenced’uneECMOaugmente
l’incidencedesous-dosageenvoriconazolechez lespatientsderéanimation,et
donc conduit à majorer sa posologie afin d’obtenir des taux résiduels
compatiblesavecuneefficacitéthérapeutique.
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III. PATIENTSETMÉTHODES
Typeetlieudel’étude
Il s’agit d’une étude observationnelle longitudinale de cohorte, rétrospective,
monocentriqueincluantdesdosagesdeconcentrationrésiduelledeVoriconazole
effectués chez des patients hospitalisés entre Janvier 2010 et Décembre 2015
dans deux services de réanimation médico-chirurgicale du Groupement
HospitalierPitié-Salpêtrière(GHPS).
Considérationséthiquesetréglementaires
Cetteétudedecohorteeststrictementobservationnelleetnemodifiedoncpasla
prise en charge courante diagnostique et thérapeutique des patients. Son
protocoleaétésoumisauComitédeProtectiondesPersonnesduGroupement
HospitalierPitié-Salpêtrièrele30Mars2016(annexe).
Les données collectées à partir des dossiers médicaux informatisés ont été
colligéesdansunnouveaufichierindépendantetanonymisées.
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Critèresd’inclusionetdenoninclusion
Tous les dosages de concentration résiduelle plasmatique de voriconazole
réalisés consécutivement et de manière prospective entre Janvier 2010 et
Décembre 2015 chez des patients hospitalisés en Réanimation Chirurgicale
PolyvalenteetenRéanimationMédicaledel’InstitutdeCardiologieduGHPSont
étépassésenrevue.
Les dosages effectués après la sortie de réanimation du patient ainsi que les
dosages de concentration non résiduelle de Voriconazole (c’est à dire réalisés
avecundélainonrespecté(11-12h)entrel’heuredeladernièrepriseetl’heure
dudosage)n’ontpasétéinclus.Lesdosagesréalisésmoinsde48heuresaprèsla
premièreprisen’ontpasnonplus été inclus. Plusieursdosagespouvaient être
réaliséschezunmêmepatient.
Secondairement,lesdosagesontétéséparésendeuxgroupes.Lepremiergroupe
étaitconstituédesdosagesréaliséschezdespatientssousECMOaumomentdu
dosage plasmatique de voriconazole. Le deuxième groupe était constitué des
dosagesréaliséschezdespatientssansECMOaumomentdudosageplasmatique
devoriconazole.
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Donnéescollectéesetcritèresdejugementdel’étude
Objectifsetcritèredejugementprincipal
L’objectif principal de cette étude était de déterminer si l’incidence de sous-
dosage en voriconazole était différente entre les patients de réanimation
bénéficiantd’unecirculationextracorporelleartério-veineuseouveino-veineuse
etlespatientsn’enbénéficiantpas.Lecritèredejugementprincipalchoisipour
cetteétudeétaitdoncl’incidencedesous-dosageenvoriconazole.
Objectifsetcritèresdejugementsecondaires
Les objectifs secondaires visaient à déterminer si les patients sous ECMO
recevaientunedosedevoriconazoledifférente,àanalyserd’autresparamètres
pharmacocinétiques et à définir les facteurs de risque de sous-dosage en
voriconazole chez les patients de réanimation. Les critères de jugement
secondaires étaient la dose de voriconazole reçue, le taux résiduel, le taux
résiduelnormaliséàladoseetaupoidsdupatientetlesfacteursinfluençantla
survenuedesous-dosageenvoriconazole.
Donnéescollectées
Les données étaient collectées à partir des dossiers informatisés des deux
servicesderéanimation.
Les données démographiques, la gravité et les comorbidités à l’admission des
patients ont été recueillies: le sexe, l’âge, la taille, le poids, l’indice de masse
corporelle(IMC),lesscorespronosticstelsquel’indicedegravitésimplifiéII(IGS
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II)etlescored’évaluationséquentiellededéfaillanced’organe(SequentialOrgan
Failure Assessment, SOFA) à l’admission, le motif d’admission ainsi que les
comorbidités telles que l’immunodépression, l’insuffisance cardiaque,
respiratoire, rénale, hépatique préexistantes, la présence de défaillances
d’organesaumomentdudosage.Ladéfaillancerespiratoireétaitdéfiniepar la
nécessité d’une ventilationmécanique et la défaillance hémodynamique par la
présenced’untraitementparcatécholamines.Ladéfaillancerénaleétaitdéfinie
par la nécessité d’une épuration extra-rénale et la défaillance hépatique
correspondaitàunebilirubinémiesupérieureà102μmol/l.
Les donnéesmycologiques collectées comportaient les germes incriminés et le
sited’infection.
Les données pharmacologiques, telle que la date de début du traitement par
voriconazole, la date et l’heure du dosage du taux résiduel de voriconazole, le
poids et le score SOFA le jour du prélèvement, la posologie ainsi que la voie
d’administration du traitement ont été recueillis. La présence de traitements
inducteursou inhibiteurs enzymatiques associés au voriconazole était colligée.
L’administration du voriconazole comme traitement prophylactique, préemptif
ou curatif était également notée. Les données de toxicité neurologique étaient
recueilliesàpartirdescomptesrendusd’hospitalisation.
Laduréedeséjourainsiquelamortalitéenréanimationontétérecueillies.
DanslegroupedepatientssousECMO,letyped’assistance,lemotifdemisesous
assistanceetledébitdelamachineaumomentdudosageontétérecueillis.
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Analysesstatistiques
Les variables qualitatives sont exprimées en pourcentages. Les variables
quantitativessontexpriméesenmoyennes±écart-types(SD)ouenmédianeset
intervalles interquartiles en fonction du caractère normal ou non de leurs
distributions.
L’analysestatistiqueaétéeffectuéeàl’aidedulogiciel StatisticalPackageforthe
Social Sciences (SPSS Inc. Chicago, Illinois, USA). Les caractéristiques
démographiques et les critères de jugement entre les deux groupes étaient
comparés par un test-t de Student ou un test de Mann-Whitney pour les
variables continuesetparun testduChi2ouun test exactdeFisherpour les
variablesqualitatives.Une régression linéaire a été réalisée afinde rechercher
unecorrélationentreletauxrésiduelsetplusieursvariablessusceptiblesdefaire
varier celui-ci. Une régression logistique de type pas à pas descendant a été
réaliséepour identifier lesvariables indépendantesassociéesauxsous-dosages
en voriconazole. Tous les tests étaient de nature bilatérale et une valeur p
inférieureà0,05étaitconsidéréecommestatistiquementsignificative.
Iln’apasétéeffectuéd’appariemententrelescasetlestémoins.
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IV. RÉSULTATS
Population
Entre Janvier 2010 et Décembre de 2015, 194 dosages du taux résiduel de
voriconazoleontétéeffectuésaulaboratoiredepharmacologieduGHPSchez63
patients hospitalisés en réanimation. Parmi ces 194 dosages éligibles, 108 ont
étéinclusdanscetteétude,concernant54patients.Trentequatreontétéinclus
danslegroupeECMOet74danslegroupecontrôle.Autotal,ilyavait19patients
danslegroupeECMOet35patientsdanslegroupecontrôle.
Quatre-vingtsixdosagesn’ontpasétéinclus:58carilsavaientétéréalisésalors
que les patients étaient sortis de réanimation, 23 car le délai entre l’heure du
dosageet l’heurede ladernièreadministrationdutraitementnecorrespondait
pas à un dosage de taux résiduel, 3 car réalisés moins de 48 heures après la
premièreprise du traitement et 2 pourd’autres raisons.Aucundosagen’a été
perdudevue(figure3).
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Figure3Diagrammedeflux
Donnéesdémographiquesetcliniques
Donnéesdémographiquesetcliniquesàl’admission
Lespatientsétaientâgésde47ansenmoyennedans legroupeECMOetde52
ans dans le groupe contrôle (p=0,3). Il y avait 57% d’hommes dans le groupe
ECMOet74%danslegroupecontrôle(p=0,2).Leurindicedemassecorporelle,
leurstatutimmunologique,leurmotifd’admission,l’IGSII,leSOFAàl’admission,
lescomorbiditésétaientcomparablesentrelesdeuxgroupes(tableau1).
Dix-septpatientsontbénéficiéd’uneECMOveino-veineusepourunsyndromede
détresse respiratoire aiguë. Deux patients ont bénéficiés d’une ECMO veino-
artérielle, l’un pour une défaillance myocardique d’origine septique et l’autre
194dosages63patients
GroupeECMO-34dosages
-19patients
Groupecontrôle-74dosages
-35patients
-PatientssortisdeRéanimation:58-Délaisadministration-dosageincorrect:23
-Débuttraitement<48h:3-Autres:2
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pourunétatdechoccardiogénique.L’étudeayantcolligédesdonnéessur6ans
d’activité,ilyaeuplusieurstypesdemembranesetdecircuitsd’ECMO.
Mortalitéetduréedeséjour
Laduréedeséjourétaitde63joursenmoyennedanslegroupeECMOetde51
joursdanslegroupecontrôle.Letauxdemortalitéétaitde47%danslegroupe
ECMOetde49%danslegroupecontrôle.Iln’yavaitpasdedifférenceencequi
concernecesdeuxcritères.
Tableau1Caractéristiquesdespatients
Caractéristiques ECMO Contrôle p N=19 N=35 Age,années–moyenne±SD 47,5±15,7) 52±14,6 0,3
Homme,n(%) 11(57,9) 26(74,3) 0,2
IMC,kg.m-2-moyenne±SD 24,8±5,8 24,8±4,6 1
IGSII-moyenne±SD 58±16,9 57±20,1 0,8
SOFA-moyenne±SD 12±3,4 11±3,8 0,2
Motifd’admission,n(%) Médical 8(42,1) 17(48,6) 0,8Chirurgical 11(57,9) 18(51,4)
Comorbidités,n(%) Insuffisancecardiaquechronique 5(26,3) 16(45,7) 0,2Insuffisancerénalechronique 6(31,6) 10(28,6) 0,8
Cirrhose 4(21,1) 5(14,3) 0,5
Immunodépression,n(%) 14(73,7) 28(80) 0,7
Duréedeséjour,jours-moyenne±SD 63,7±46,7 51,0±33,7 0,3
Mortalitéenréanimation,n(%) 9(47,4) 17(48,6) 0,9
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Donnéescliniquesetbiologiqueslejourduprélèvement
Aumomentdudosagedelaconcentrationrésiduelledevoriconazole,legroupe
depatientssousECMOétaitdegravitésupérieureaugroupecontrôleavecdes
scoresSOFAde13±5,1versus8±6,3respectivement(p=0,0026).Delamême
manière, la proportion de patients présentant une défaillance respiratoire
(p=0,004)ouhémodynamique(p=0,002)étaitsignificativementplusélevéedans
le groupedespatients sousECMO. Le tauxdeprothrombinedifférait entre les
deuxgroupes(p=0,0034). Ilétaitsignificativementplusbasdans legroupedes
patientssousECMO.Iln’yavaitpasdedifférenceentermededéfaillancerénale
(épuration extra-rénale) ou de défaillance hépatique entre les deux groupes
(tableau2).
Tableau2Caractéristiquesdespatientslejourduprélèvement
Caractéristiques ECMO
N=19
Contrôle
N=35
p
SOFA-moyenne±SD 13±5,1 8±6,3 0,0026
EER,n(%) 6(31,6) 13(37,1) 0,7
TP,%-moyenne±SD 61±17,4 75±15,0 0,0034
Ventilationmécanique,n(%) 18(94,7) 20(57,1) 0,004
Vasopresseurs,n(%) 11(57,9) 6(17,1) 0,002
Défaillancehépatique,n(%) 5(26) 5(14) 0,18
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Donnéesmycologiques.
Uneaspergilloseinvasiveétaitretrouvéechez17patientsdanslegroupeECMO
etchez27patientsdanslegroupecontrôle.Onretrouvaitunecandidémiechez4
patientsdupremiergroupeet11patientsdusecond(p=0,4).Ilyavaitdonccinq
patients chez qui l’on retrouvait les deux types de germes, 2 dans le groupe
ECMOet3danslegroupecontrôle.Lesdonnéesmycologiquessontreprésentées
dansleTableau3.
Tableau3Donnéesmycologiques
Caractéristiques ECMO Contrôle pN=19 N=35
Typed’infectionfongique 0,4
Aspergilloseinvasiveseule,n(%) 15(79) 24(68,6)
Candidémieseule,n(%) 2(10,5) 8(22,9)
Associationdesdeuxinfections,n(%) 2(10,5) 3(8,5)
Donnéespharmacologiques
Tous les dosages étudiés étaient réalisés aumoins 48h après l’instauration du
traitementafind’obtenirunétatd’équilibre.
Le traitement par voriconazole était administré par voie intraveineuse chez
36,8% des patients dans le groupe ECMO et chez 54,3% des patients dans le
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groupe contrôle. La voie d’administration différait significativement entre les
deuxgroupesdedosages(p=0,012).
Les patients recevaient enmoyenne 8,3 ± 3,3mg/kg par jour de voriconazole
danslegroupeECMOet6,9±2,4mg/kgparjourdevoriconazoledanslegroupe
contrôle. Ces doses n’étaient pas significativement différentes entre les deux
groupes(p=0,065).
Letauxd’albuminelejourduprélèvementainsiquelaprésenced’untraitement
inducteurassociénedifféraientpasentrelesdeuxgroupes.
Table4Donnéespharmacologiques
Caractéristiques ECMO Contrôle pN=34 N=74
Dose/kg/jour,moyenne±SD 8,3±3,3 6,9±2,4 0.065
Administrationintraveineuse,n(%) 8(24) 40(54) 0,012*
TraitementinteragissantavecleCYP450,n(%)
Rifampicine 0(0) 1(1.4) 1.0
Sulfamide 11(32.4) 25(33.8) 0.884
Albuminémie,g/L-moyenne±SD 25.4±6,2 27.3±4.7 0,235
Tauxrésiduels
DanslegroupedepatientssousECMO,onretrouve8sous-dosages(23,5%)pour
13 sous-dosages (17,5%) dans le groupe contrôle. L’incidence de sous-dosage
n’était donc pas significativement différente entre les deux groupes (p=0,4).
DanslegroupedepatientssousECMO,ilyavait21dosages(61,8%)danslazone
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thérapeutique et 5 surdosages (14,7%). Dans le groupe contrôle, il y avait 42
dosages(56,8%)enzonethérapeutiqueet19surdosages(25,7%).Lesrésultats
principaux sont résumés dans le tableau 5 et la répartition des taux résiduels
danslesdeuxgroupesestprésentéedanslafigure4.
Tableau5Critèredejugementprincipal
Caractéristiques ECMO Contrôle pN=34 N=74
Zonethérapeutique,n(%) 21(61,8) 42(56,8) 0,4
Sous-dosage,n(%) 8(23,5) 13(17,6) 0,4
Surdosage,n(%) 5(14,7) 19(25,7) 0,4
Figure4Répartitiondestauxrésiduelsdevoriconazole
TauxrésidueldeVoriconazole,mg/L
0
2
4
6
8
10
12
Contrôle ECMO
N=74 N=34
3,32,6
1
5,5
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Dans legroupededosagesréaliséssousECMO, le tauxrésiduelmoyenétaitde
2,6±2,3mg/Lalorsqu’ilétaitde3,3±2,5mg/Ldanslegroupecontrôle.Iln’y
avaitpasdedifférencesignificativeentrelesdeuxgroupes(p=0,2,Figure4).
Après normalisation des taux résiduels par rapport à la dose de voriconazole
journalièrereçueenfonctiondupoids,ilyavaitunedifférencesignificativeentre
lesdeuxgroupesavecunratiode0,33kg/L/jdans legroupeECMOetde0,56
kg/L/jdanslegroupetémoin(p=0,016).Lesrésultatssecondairessontrésumés
dansletableau6.
Figure5Ratioentreletauxrésidueletladosejournalièremassiquereçue
Ratiotauxrésiduel/dosemassiquejournalière,kg/L/J
0
0,5
1
1,5
2
Contrôle ECMO
N=74 N=34
0,56
0,33
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Tableau6Critèresdejugementsecondaires
Caractéristiques ECMO Contrôle pN=34 N=74
Tauxrésiduel,mg/L–moyenne±SD 2,6±2,3 3,4±2,5 0,23
Ratiotauxrésiduel/dosejournalièremassique,kg/L/j,moyenne±SD
0,33±0,26 0,56±0,46 0,016
Facteursprédictifsdetauxrésiduelinadéquat
Défaillancehépatiqueaiguë
En regroupant les 108 dosages, 10 était réalisés alors que les patients
présentaient une défaillance hépatique définie par une bilirubinémie > 102
µmol/L. La dose unitaire par kilogramme par jour était de 7,1mg/kg dans le
groupe ne présentant pas de défaillance hépatique et de 9,2 mg/kg dans le
groupe présentant une défaillance hépatique, il y avait donc une différence
significative entre les deux groupes (p=0,02). Il n’y avait pas de différence
significative entre les deux groupes en ce qui concerne le taux résiduel
(p=0,078),mêmeunefoisnormaliséparladoseetparlepoids(p=0,3).
Epurationextra-rénale
Vingt-huitdosagesétaientréalisésalorsquelespatientsétaientsousépuration
extra-rénale. Aucune différence significative entre les groupes avec et sans
épuration extra-rénale n’était retrouvée en ce qui concerne les doses
administréesoulestauxrésiduels.
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Albuminémie
Aucunecorrélationn’était retrouvéeentre l’albuminémieet le tauxrésiduelde
voriconazole(coefficientdecorrélationdePearson=-0,26).
Régressionlogistique
En analyse multivariée, la dose unitaire de voriconazole reçue (p=0,045;
OR=0,983) et un traitement concomitant par sulfamide (p=0,012; OR=0,028)
étaient retrouvéscomme facteurs indépendantsprotecteursdesous-dosageen
voriconazole.Aucunfacteurprédictifdesous-dosagen’étaitretrouvé.
Toxicité
Letraitementparvoriconazoleaduêtreinterrompuchezunpatientdugroupe
contrôle en raison d’une suspicion de toxicité neurologique, à type
d’encéphalopathie.Ilrecevait200mgdevoriconazoletoutesles12h(3,0mg/kg
parprise)etletauxrésiduelétaitde6,1mg.L-1.Lepatientneprésentaitaucune
défaillance rénale ou hépatique, il avait un traitement concomitant par
sulfaméthoxazole. La symptomatologie a régressé à l’arrêt du traitement.
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V. DISCUSSION
Cette étude rétrospective étudiant l’influence d’une assistance circulatoire et/ou
respiratoireextracorporelle sur le taux résidueldevoriconazole chezdespatients
deréanimationpermetdedégagerplusieursrésultatsintéressants.
Tout d’abord, on note que l’incidence de sous-dosage en voriconazole n’était pas
plus importante dans le groupe de patients sous circulation extracorporelle par
rapport à celle des patients ne nécessitant pas de circulation extracorporelle. De
plus, les taux résiduels de voriconazole n’étaient pas différents entre les deux
populationsdepatients.Bienqu’aucunedifférencesignificativen’aitétéobservéeen
ce qui concerne les doses journalières de voriconazole reçues, il semble que les
patients du groupe ECMO recevaient une dose moyenne de voriconazole plus
importante (8,3 mg/kg versus 6,9 mg/kg). Ainsi, on retrouvait une différence
significative entre les deux groupes lorsque l’on comparait les ratios des taux
résiduelparrapportà ladose journalièrereçueen fonctiondupoids (0,33kg/L/j
versus0,56kg/L/j).
Danscettecohorte,28%despatientsétaientsousdosésenvoriconazolemalgréune
posologiemassiqueunitairemoyenned’environ4mg/kg toutes les 12heures, qui
correspondà laposologiehabituellementrecommandée.Lestauxdesous-dosages
retrouvés dans cette étude étaient de 17,5%dans le groupe ECMO et de 23,5%
dans le groupe contrôle, ce qui est inférieur aux pourcentages habituellement
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observés,qui étaient compris entre25%et48%selon les études (15,19,8).Ceci
peutêtreexpliquéd’unepartparlefaitquelespatientsrecevaientdanscesétudes
le traitement par voie orale dans deux tiers des cas et d’autre part parce qu’ils
recevaient une dose plus faible, entre 3 et 4 mg/kg/J toutes les 12 heures de
voriconazole(15,8).Enfin,dansnotretravail,plusieursdosagespeuventavoirété
réaliséschezunmêmepatient,onpeutdoncpenserqu’ilyavaiteuuneadaptation
desposologiesaucoursdutempsenfonctiondestauxrésiduels.
Cependant,nosrésultatssuggèrentque l’ECMOpuisseêtreresponsabled’unsous-
dosage en voriconazole. En effet, les cliniciens administraient spontanément le
voriconazole à des posologies initiales plus importantes chez les patients sous
ECMO, posologies qu’ils adaptaient ensuite en fonction du taux résiduel. Dans les
étudesprécédemmentréaliséeschezdespatientsd’hématologieetderéanimation
n’étantpassousassistancecirculatoire,levoriconazoleétaitadministréàdesdoses
comprisesentre6et8mg/kgtoutes les12heures(15,8). Encequiconcerneles
deuxcascliniquesprésentantdespatientssousECMO,l’attitudedescliniciensétait
lamême.Lespatientsrecevaientainsi12à16mg/kg/jdevoriconazolelorsqu’une
assistancecirculatoireétaitmiseenplace(29,28).
Bien que le métabolisme du voriconazole soit principalement hépatique, nous
n’avons pu mettre en évidence de différence de taux résiduel entre les patients
présentant une défaillance hépatique et ceux n’en n’ayant pas. En effet, il est
toujours difficile de définir la défaillance hépatique en réanimation. Dans notre
travail, celle-ciétaitprobablementsous-estimée.Nousavonsarbitrairementchoisi
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deladéfinirparunebilirubinémiesupérieureà102µmol/Lcequicorrespondàun
scoreSOFApourl’atteintehépatiquesupérieureouégalà3.Nousn’avonspaspris
encompteletauxdeprothrombinequiestpeut-êtreplusrapidementmodifiéquela
bilirubinémieencasd’atteintehépatiqueaiguë (30).Eneffet, celui-cipouvait être
diminuéuniquementdufaitd’uneconsommationdefacteursdelacoagulationliéeà
l’ECMO et trop peu de patients de notre série avaient bénéficié d’un dosage du
facteur V. Les patients cirrhotiques ou ceux présentant une défaillance
multiviscérale avec un retentissement hépatique n’étaient donc pas forcément
discriminésetlerisquedesurdosageenvoriconazolepouvaitêtresous-estimé.
Aucun facteur indépendant prédictif de sous-dosage n’était retrouvé dans notre
étudemaislaposologieduvoriconazoleetlaprésenced’untraitementconcomitant
par sulfamides (sulfaméthoxazole la plupart du temps) étaient retrouvés comme
facteurs protecteurs de sous-dosage (OR<1). En effet, les sulfamides modifient
l’activité du CYP2C9 faisant partie du système du cytochrome P450, permettant
notamment de métaboliser le voriconazole. Ceci pourrait expliquer que les
sulfamides puissent être responsable d’une augmentation des concentrations
plasmatiquesduvoriconazole.
Par ailleurs, les autres facteurs responsables de sous-dosages en voriconazole
précédemment observés dans les études réalisées, comme l’IMC, l’âge, le sexe
masculin ou un traitement associé par glucocorticoïde n’étaient pas retrouvés
commeétantdesfacteursindépendantsdesous-dosageenvoriconazole,dansnotre
étude (19, 31). Les patients de notre série ne recevaient pas de traitement par
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phénytoïneou rifampicine, ce qui nenous apaspermit de confirmer les données
précédemmentretrouvées(31).Enfin,plusieursétudesavaientmisenévidenceune
variabilitéinterindividuelledelapharmacocinétiqueduvoriconazoleenraisond’un
polymorphismegénétiqueduCYP2C19.Ainsi15à20%despopulationsasiatiques
étaient métaboliseurs lents contre 3 à 5% dans les populations caucasiennes et
noires(32).Dufaitducaractèrerétrospectifdenotreétudeceparamètren’étaitpas
évaluable.
Nous avons reporté seulement un cas de toxicité à type d’encéphalopathie dans
cette étude ce qui semble sous-estimer celle-ci par rapport au pourcentage de
patients(14,7%danslegroupeECMOet25,7%danslegroupecontrôle)présentant
un surdosage en voriconazole parfois très important (taux résiduels augmentés
jusqu’à9,2mg/ldanslegroupeECMOet10mg/ldanslegroupecontrôle).Dansles
études observant la pharmacologie du voriconazole, on retrouvait une toxicité
neurologiquechez2%à9%despatientspour6à31%depatientssurdosés(15,8).
Cetécartestprobablementliéaufaitquelaplupartdenospatientsétaientsédatés
empêchant par conséquent une évaluation précise des effets secondaires
neurologiques.
Lamortalitéglobaleretrouvéedansnotreétudeestde48%.Elleestplusimportante
que celle retrouvée dans les données de la littérature qui retrouve un taux de
mortalitécomprisentre22%et44,8%.Cesétudesévaluaientdemanièregénérale
l’incidencedesinfectionsfongiques,quecesoitenréanimation,enhématologieou
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plusgénéralementàl’hôpital,quelespatientssoientimmunodéprimésounon,etce
pour diverses infections fongiques, aspergillaire ou à Candida (3, 4, 15). La
différence observée entre nos données et celles de la littérature peut donc
s’expliquer par la spécificité de notre population de patients de réanimation
particulièrement sévèreet sousECMOpour l’undesgroupes. Il est intéressantde
noterquel’IGSIIàl’admissionmoyenobservédanslesdeuxgroupescorrespondà
lamortalitéattenduepourdespatientsd’untelniveaudegravité.
Par ailleurs, la mortalité dans le groupe ECMO de 47,4% est semblable à celle
retrouvées dans les grandes cohortes de patients sous ECMO. Une revue de la
littérature réalisée en 2015 retrouvait une mortalité entre 36% et 56% chez les
patientsayantbénéficiéd’uneECMOpourunSDRA(33).
Limites
Cette étude comporte cependant plusieurs limites, notamment en rapport avec sa
méthodologie. Son caractère rétrospectif ne permet pas d’affirmer le lien de
causalité entre l’ECMO et le sous-dosage en voriconazole. De plus, la difficulté
inhérenteauxétudesrétrospectivesestlaqualitédurecueildedonnées.Malgréun
recueil facilité par un dossier informatisé, certaines données étaientmanquantes.
Cependant, cette étude est la première de cette ampleur à s’intéresser aux taux
résiduelsdevoriconazolechezlespatientssousECMO.
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Il est important de noter que tous les patients de réanimation traités par
voriconazole pour une infection fongique invasive n’étaient pas inclus dans notre
étude. Seuls ceux qui bénéficiaient d’au moins un dosage au cours de leur
hospitalisation en réanimation ont été analysés. Par conséquent, un nombre
possiblement importantdepatientsn’étaientpas inclusdans l’étude,peut être en
raisond’unplusfaiblerisquedesous-dosage.
Ensuite,lesdonnéesconcernantlediagnosticdesinfectionsfongiquesn’étaientpas
suffisammentprécises.Cesinfections,etnotammentlesinfectionsàAspergillusspp,
sont complexes à diagnostiquer, et leurmise en évidence repose sur un faisceau
d’arguments cliniques, microbiologiques et radiologiques (34). Nous avons
considéréquelespatientsprésentaientunesuspicionforteouconfirméed’infection
fongique puisque le clinicien avait été amené à traiter le patient, mais nous
manquionsdepreuvesformellesdufaitd’unrecueilrétrospectifdesdonnées.Dans
le même registre, la guérison clinique, microbiologique et radiologique peut
également être difficile à évaluer et c’est pourtant ce critère qui est la preuve de
l’efficacitédutraitement.Lescritèrescliniques, microbiologiquesetradiologiques
n’ontpaspuêtreévaluésdansnotreétude.
Par ailleurs, il y avait une différence significative de voie d’administration du
traitemententrelesdeuxgroupes:lespatientssousECMOrecevaientplussouvent
le traitement par voie entérale que ceux sans ECMO. Or, il a été observé dans
plusieurs études des troubles de la vidange gastrique et une malabsorption des
traitements,d’originemultifactoriellechezlespatientscritiques(35).
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Enfin,nousavonsétudiédes tauxrésiduels sanguinsetnon tissulaires (ausitede
l’infection présumée), nous ne pouvons donc conclure de façon formelle sur la
relationPK/PDduvoriconazolechezlespatientssousECMO.
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34
Conclusion
L’incidencedesous-dosageenvoriconazolen’étaitpassupérieurechezlespatients
sousECMO.Cependantlestauxrésiduelsnormalisésaupoidsdupatientetàladose
devoriconazolejournalièrereçueétaientdifférentsentrelesdeuxgroupeslaissant
penser que l’ECMO puisse diminuer le taux plasmatique de voriconazole aux
posologieshabituellementrecommandées.Plusquejamais,ilsembleindispensable
demonitorerde façon rigoureuse les taux résiduelsdevoriconazole chez tous les
patients de réanimation et d’autant plus lorsqu’ils bénéficient d’une assistance
circulatoire afin de garantir l’efficacité du traitement (36). Afin de confirmer les
résultatsdenotreétude,ilfaudraitcomparerdefaçonprospectivelestauxrésiduels
àposologieidentiquechezdespatientsderéanimationavecetsansECMO.
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VI. RÉSUMÉ
Introduction: Les infections fongiques en réanimation sont fréquentes et graves.
Leurtraitementreposesurl’administrationd’antifongiques,telquelevoriconazole,
dont la pharmacocinétique et de la pharmacodynamie sont difficiles à prévoir.
L’incidencedusous-dosageestimportanteetsemblemajoréeparlaprésenced’une
circulationextracorporelle(ECMO).
Objectif:Déterminersil’ECMOaugmentelerisquedesous-dosageenvoriconazole
et déterminer les facteurs de risque de sous-dosage chez les patients de
réanimation.
Méthode et patients: Etude observationnelle, rétrospective,monocentrique dans
deuxréanimations.Centhuitdosagesdetauxrésidueldevoriconazoleontétéinclus
chez54patientsentre2010et2015.Cesdosagesontétérépartisendeuxgroupes
enfonctiondes’ilsavaientétéréalisésenprésenceounond’uneECMO.
Résultats:DanslegroupeECMO,ilyavait8sous-dosages(23,5%)pour34dosages
réalisés.Danslegroupecontrôle,ilyavait13sous-dosagespour74dosagesréalisés
(17,5%).Aucunedifférencen’étaitretrouvéeentre lesdeuxgroupes(p=0,4).Mais,
on retrouvait une différence significative entre les deux groupes lorsque l’on
comparait les ratios des taux résiduel par rapport à la dose journalière reçue en
fonctiondupoids(0,33kg/L/jvs0,56kg/L/j,p=0,016).Aucunfacteurindépendant
prédictifdesous-dosagen’étaitretrouvédansnotreétude.
Conclusion: Dans cette étude, l‘ECMOn’augmente pas l’incidence du sous-dosage
envoriconazolechezlespatientsderéanimation.Ilsemblecependantindispensable
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de monitorer les concentrations résiduelles de voriconazole afin de garantir
l’efficacitédutraitement.
Validéle18août2016
PrOlivierLANGERON
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ANNEXE
C P P - I l e - d e - F r a n c e V I G r o u p e H o s p i t a l i e r P i t i é - S a l p ê t r i è r e
Président : Nathalie BRION Vice-Président : Christophe DEMONFAUCON Magali BOUVIER - Laurent CAPELLE - Micheline DENANCE - Marie-Hélène FIEVET - Anne-Marie FONCELLE - Marie GICQUEL-BENADE - Clarisse GOUDIN - Gilles HUBERFELD - Nathalie JOUNIAUX-DELBEZ - Annie LE FRANC - Christiane LOOTENS - Marie-Cécile MASURE - Michèle MEUNIER-ROTIVAL - Anne-Laure MORIN - Thang NGUYEN - Benoît ROUSSEAU - Alexia SAVIGNONI - Marie-Pascale SCHULLER - Sophie TEZENAS DU MONTCEL - Dominique VARIN
4, Bâtiment de La Force -47, Boulevard de l’Hôpital 75651 Paris Cedex 13 Tél : 01 42 16 16 83 Fax : 01 42 16 27 15
Dr PONS Antoine Service de Réanimation Chirurgicale Pitié-Salpêtrière
Paris, le 04 avril 2016 Objet : Cadre réglementaire d’un projet d’étude
« Monitorage des taux sériques résiduels des 2 antifongiques utilisés en réa (CASPOFUNGINE/VORICONAZOLE) chez des patients sous assistance circulatoire et/ou respiratoire extra-corporelle » Cher Monsieur, Lors de la séance du 30 mars 2016, le comité a examiné votre projet de recherche. Dans la mesure où cette étude n'entre pas dans le champ d'application de la loi sur la recherche biomédicale et ne modifie pas la prise en charge des patients, le comité n'a pas d'objection à la réalisation de ce projet. Je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, mes salutations distinguées.
Le Vice-Président
Christophe Demonfaucon