marche du e commerce en algerie 844016
TRANSCRIPT
-
Le virtueL trs reL
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
March du e-commerce en Algrie
ENQUETE
Enqu
te
Bimensuel de lconomie et de la finance27
Aprs un norme retard pris sur les
offres du web, lAlgrie souvre enfin
aux opportunits indniables du e-
commerce, ne pas confondre toutefois
avec le e-business. La rglementation lgislative
ntant pas encore au point, le paiement lectronique
est jusqu prsent confin dans lagenda des
pouvoirs publics. Mais il nen demeure pas moins
que des oprateurs conomiques se lancent dans cette
nouvelle aventure commerciale avec beaucoup
dentrain, boosts par les expriences dailleurs. En
moins dun mois, 64 sites marchands viennent
meubler la Toile algrienne, portant ainsi leur
nombre 250. A ce rythme, plus de 800 boutiques
virtuelles verront le jour dici la fin de lanne en
cours, soit quatre fois le nombre de sites crs durant
ces quatre dernires annes.
Une croissance apprciable, qui reste toutefois
loigne de tout optimiste bat. La vente en ligne en
Algrie en est encore ses premiers balbutiements,
au regard des progrs accomplis par les pays avancs
ou encore les pays voisins. Beaucoup reste faire.
Dailleurs, certains lont situe au stade de
limagination, le e-commerce ne reprsente rien en
termes dactivit relle. Ils estiment que les obstacles
sont encore coriaces pour pouvoir parler dun rel
commerce en ligne algrien du moment o aucune loi
le rgissant nexiste ce jour. Le seul texte
rglementaire concernant cette activit est la
codification dinscription au registre du commerce
(CNRC). Des manques combler au plus vite par
les pouvoirs publics afin daccompagner une
dynamique dj amorce et qui annonce dores et
dj des perspectives prometteuses, prconisent les
intervenants dans le dossier que leur a consacr
lEco. Encore une fois, cest la vie conomique qui
prend de lavance sur la rglementation et cest tant
mieux n LEco
-
Bimensuel de lconomie et de la finance28
Enqu
te
Dveloppement du e-commerce
La promotion des ventes en ligneest fortement corrle au tauxde pntration de linternet
haut dbit. Le processus de modernisa-tion et de dveloppement de linfra-structure des tlcommunications parla densification du rseau de fibreoptique sont aussi des facteurs signifi-catifs. Aussi, le dveloppement desrseaux sans fil wi-fi serait mmedlargir les possibilits daccs internet dans les zones publiquescomme les centres commerciaux, lesarogares et autres.
Un autre facteur mrite dtre prisen ligne de compte : lquipement desmnages en matriel informatique, unemission que mne le ministre de laPoste et des Technologies de linfor-mation et de la communication(MPTIC) dans le cadre de loprationOusratic. En Algrie, les sites de ventetardent faire leur entre sur le mar-ch, ainsi que les achats faits l'tran-ger et autres rservations d'htel ou detitres de transport, mais seule l'intro-duction de la certification lectro-nique peut amorcer ce commerce. Ace propos, une source proche duMPTIC nous a confi que la certifica-tion lectronique est une ncessitvitale pour notre pays afin dassurer laprotection des changes et des tran-sactions dans le rseau numrique des
diffrentes menaces, telles que lesattaques informatiques, laccs desinformations confidentielles ou le volde donnes. Pour ce faire, deuxavant-projets de loi sont en coursdlaboration par le MPTIC. Le pre-mier concerne les rgles gnralesrelatives aux transactions lectro-niques et la dfinition des aspectslis la signature lectronique et lacertification et lauthentification. Cetavant-projet prend en charge la scuri-t dans les entreprises, la certificationlectronique, le e-service, la certifica-tion lectronique applique au rseau
montique interbancaire, le cadre juri-
dique de la signature lectronique en
Algrie, etc. Le second avant-projet de
loi est consacr au traitement des don-
nes caractre personnel. Il est clair
que la mise en place dun cadre lgal
de la signature lectronique et de la
certification lectronique permettront
deffectuer tout type dopration ban-
caire, notamment linternational, en
vue damliorer les transactions com-
merciales et de promouvoir le com-
merce lectronique. Cette mme sour-
ce a soulign, cependant, que lop-
ration linternational est tributaire du
processus national de convertibilit du
dinar.
A noter aussi que la nouvelle loi sur
la poste et les technolologies de lin-
formation et de la communication,
approuve rcemment par le Conseil
des ministres, est mme non seule-
ment douvrir la porte au e-commer-
ce, voire au e-paiement et au paiement
mobile, mais galement permettra
des investisseurs privs d'entrer dans
des offres internet dans des zones non
couvertes, notamment des services de
rseau mobile virtuel (MVNO). Cette
loi a le mrite de dfinir les conditions
daccs au commerce virtuel, notam-
ment celles lies la rgulation du e-
commerce de faon favoriser prala-
blement un environnement stable,
quilibr et responsabilisant n R.K.
Par Ranya Khaldi
Cest indniable. Les spcialistes algriens saccordent dire que le dveloppement du e-commerce estfortement li plusieurs facteurs, notamment socioculturels, en raison des comportements et autres
habitudes du consommateur. Le commerce, en Algrie, a encore tendance se jouer dans lacomplmentarit entre le virtuel et le physique. La certification lectronique est une ncessit vitale pournotre pays afin dassurer la protection des changes et des transactions dans le rseau numrique des
diffrentes menaces telles que les attaques informatiques, laccs des informations confidentiellesou levol de donnes. Pour ce faire, deux avant-projets de loi sont en cours dlaboration par le ministre de
la Poste et des Technologies de linformation et de la communication.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
La signature Lectronique est un praLabLe
Moussa Benhamadi
-
Dr Ali Kahlane, prsident de lAAFSI
Il faut Instaurer les mcanIsmes de la certIfIcatIon lectronIque
LEco: bien que le march du e-commerce en Algrie soit encore austade embryonnaire, peut-on parler deson volution? A-t-il un avenir? Ali Kahlane : oui, bien sr quil a un
avenir. Avec un chiffre daffaires mondialde plus 1100milliards de dollars, lAlgriene peut pas se permettre de rester en marge.Pour y arriver, il nous faut, par dessus tout,instaurer la confiance entre les clients et lesvendeurs.
Dit simplement, il est ncessaire demettre jour la loisur la monnaie et lecr-dit laquelle doit inclure le commerce lec-tronique et en particulier dfinir le rlepayant (lintermdiaire qui paiera le ven-deur) et, surtout, instaurer les mcanismesde certification lectronique qui garantirontet scuriseront la transaction commercialeen termes dauthentification, dintgrit etde confidentialit des donnes.
Malgr lapprobation dun projet decration dune instance indpendante desupervision des paiements lectroniques etdun Groupement dintrt conomique(GIE) regroupant toutes les banques de laplace publique et la Banque dAlgrie pourprendre en charge laspect montique du e-commerce, pour le moment, nous navonsni lune ni lautre et, par consquent, pas dee-commerce au sens gnrique du terme.Les sites actuels existent et fonctionnenten dehors des deux lments que jai vo-
qus plus haut. Non seulement ils ne peu-vent malheureusement pas offrir tout leconfort et la scurit dun site e-commerceclassique, mais ils ne pourront pas aussifacilement atteindre les volumes que cetype de commerce peut engranger si toutesles conditions taient runies.
Malgr tout cela, je pense que les sitesde e-commerce qui existent actuellementdoivent voluer et accumuler plus dex-prience et ceux qui sont en cours demontage devront investir dans les nou-veaux crneaux, tre inventifs et inno-vants pour prouver encore une fois que lanature naime pas le vide, mme dans lemonde virtuel.
Que demande cette activit en termes de
logistique et dinstallation de rseaux
internet? Le march algrien est-il prt
se lancer srieusement dans ce
crneau?
Il faut un dbit lev avec une large
bande passante. La connexion ne doit abso-
lument pas souffrir de coupure, notamment
lors du lancement dune requte, de lau-
thentification et surtout de la validation de la
transaction financire. Il ny a aucun doute
que le march algrien est prt pour se lancer
dans le crneau du commerce lectronique.
Les nombreux sites existants et leur succs
auprs des internautes nous le dmontrent
tous les jours. Le problme reste que le e-
commerce algrien est en train de se com-
porter comme une grande belle kermesse, un
joli bazar virtuel o la dbrouillardise et le
bricolage priment, pour pallier labsence
dun relais financier fiable et dune scurisa-
tion des affaires.
Selon certains professionnels, le
problme du paiement lectronique est
la contrainte majeure dans notre pays
pour exercer cette activit. Que faut-il
faire, votre avis, pour y remdier?
Effectivement le problme majeur est le
paiement et son mode. Comme dj dve-
lopp ci-dessus, il suffit dune banque pour
assurer la partie montique et dun tiers
garant pour scuriser et garantir la transac-
tion. Ce que les autorits tentent de mettre en
place depuis plusieurs annes sans trop de
succs pour le moment.
Les professionnels se plaignent dun
norme vide juridique, notamment
concernant les procdures de garantie
pour les clients. Selon vous, comment
peut-on le combler?
Une lgislation doit videmment tre
mise en place avant de se lancer dans cette
aventure. Il semblerait que la nouvelle loi sur
les tlcommunications, qui est actuellement
entre les mains des dputs, le prvoit. En
attendant que les textes soient rendus
publics, nous nen savons malheureusement
pas plus n F. B.
Ralis par Fatima Bouhaci
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance29
Enqu
te
ENQUETESelon Ali Kahlane, prsident
de lAssociation algrienne
des fournisseurs de services
internet (AAFSI), le
march du e-commerce en
Algrie a un avenir.
Nanmoins, un nombre de
manquements comme le
paiement lectronique et le
vide juridique doivent tre
combls.
Ali Kahlane
-
Bimensuel de lconomie et de la finance30
Enqu
te
Nawel Benkritli, directrice gnrale de la Satim
LEco: le paiement lectronique tarde dcoller en Algrie alors que 2013est ladate fixe pour la finalisation de cesystme quelle a commenc mettre enuvre en 2006. Pouvez-vous nousexpliquer les raisons de ce retard?Nawel Benkritli : le paiement lectro-
nique par carte bancaire est oprationneldepuis 2005 ; au jour daujourd'hui nouscomptabilisons environ 5 000 TPE installs etun million de cartes CIB mises par toutes lesbanques de la place adhrentes au rseaumontique interbancaire. Effectivement, lepaiement par carte bancaire a enregistr uncertain retard, mais nous constatons un lan,particulirement ces deux dernires annesdurant lesquelles lAlgrie a vu natre desgrandes surfaces et des supermarchs quidrainent un flux de transactions de paie-ment considrable.
Pour soutenir cet lan, il a t dciddquiper particulirement des entre-prises de service public (gaz, lectricit,eau) ainsi que certains oprateurs co-nomiques (tlphonie mobile, tl-coms); viendront ensuite les petitscommerces.
Nous envisageons dans un futur trsproche la mise en production de nou-veaux services sur les automates ban-caires tels que le paiement e-voucher(achat de crdits tlphoniques) et lepaiement de factures.
Concernant le paiement en ligne aumoyen de la carte CIB, une plateforme scu-rise a t mise en place au niveau de la Satimen 2010. Cette plateforme est interbancaire.Le projet, est totalement oprationnel et unpilote a mme t ralis en collaborationavec une banque et une entreprise de trans-port arien. Les aspects techniques du servicede paiement en ligne sont compltement ma-triss. Les lments ayant empch la mise enproduction de ce service sont lies aux videsjuridiques et rglementaires encadrant lavente sur internet. Il ny a dans les codes alg-riens aucune disposition pour la vente dis-tance en gnral et la vente sur internet enparticulier, donc la protection du consomma-teur lors dun acte dachat en ligne nest pasassure en cas de litige commercial entre unweb-marchand et un web-acheteur.
Quels sont les moyens consentis jusqu'maintenant pour le lancement dupaiement lectronique ?Au dmarrage du systme interbancaire
de paiement par carte, un long travail prpa-ratif de normalisation et de dfinition de sp-cifications propres au systme algrien a tralis. De plus, de lourds investissements ontt consentis tant par la Satim que par lesbanques adhrentes au rseau montiqueinterbancaire en termes dquipements (GABet TPE), de logiciels (solutions montiques,front office, back office, logiciel de gestion derisques et dimpay), de consommables(cartes puce, EMV).
La communaut bancaire a aussi investien termes de formation sur les aspects tech-niques propres au mtier de la montiquemais aussi du marketing (techniques de vente
de produits montiques). Concernant le paiement en ligne, la
Satim a mis en place une plateformelogicielle et matrielle pour assurer ce
service. La Satim a pris pour option desquiper dune solution scurise grceau protocole 3D-secure, utilise etimpose par Visa pour les transactionsen ligne. Ce protocole permet dauthen-
tifier, au moment de la transaction depaiement, la personne qui procde au
paiement (on sassure, via ce dispositif,que cest bien le propritaire de la carte quifait le paiement). Grce cette authentifi-
cation, la banque peut assurer la garantie dupaiement au commerant.
Ralis par Nassima Benarab
Nawel Benkritli, directrice gnralede la Socit d'automatisation destransactions interbancaires et demontique (Satim) nous apprend qulheure actuelle, tous les sites de venteen ligne actifs sur le march algrienutilisent des moyens alternatifs aupaiement lectronique. La Satim,filiale de 8 banques (BADR, BDL,
BEA, BNA, CPA, CNEP,CNMA et El Baraka) est en chargede la gestion de la montique enAlgrie. En collaboration avec lacommunaut bancaire, elle travaillesur les aspects rglementaires pour queles web-acheteurs puissent procder aupaiement en ligne de leur achats parcarte CIB avant la fin 2013.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Le paiement en Ligne oprationneL avant fin 2013
Le projet est totalementoprationnel et un pilote a mmet ralis en collaboration avecune banque et une entreprise de
transport arien.
-
Par ailleurs, un travail portant sur la rgle-mentation a aussi t ralis par la Satim encollaboration avec les banques pour dfinirles rgles de gestion du paiement en ligne afindenrichir les dispositions lgales existantesrelatives la vente, au paiement via internet et la protection du consommateur.
Des amendements aux contrats quesignent habituellement les banques avec leursclients (commerants ou porteurs de carte)dans le cadre de louverture du service depaiement par carte ont t proposs, incluantles spcificits de la vente et du paiementligne. Certaines dispositions concernent
notamment lobligation
de publier les conditions gnrales de vente,dafficher clairement les dlais de livraison, ledroit de rtractation, les modalits de rclama-tion, etc.
Ya-t-il aujourdhui des dlais relatifs aulancement rel du e-commerce enAlgrie?Dabord, nous tenons prciser que le e-
commerce est laction dacheter et de vendresur internet; il faut le dissocier du paiementen ligne qui est laction de payer un achat enligne.
Aujourdhui, nous constatons la prolifra-tion de sites de e-commerce, mais les modesde paiement proposs par ces web-marchands
sont le cash la livraison, le mandat postal,le virement bancaire, donc des paiements aposteriori. Aucun ne propose aujourdhui un
paiement en ligne. Nous travaillons en colla-boration avec la communaut bancaire,notamment sur les aspects rglementaires,pour que les web-acheteurs puissent procderau paiement en ligne de leur achats par carteCIB avant la fin de lanne 2013.
Pour certains, les banques seraient lorigine de ce blocage. Confirmez-vousces propos?Le blocage dont vous faites mention est d
lenvironnement lgal,sans rglementa-
tion appro-prie ;
tout service ou activit ne peut tre pratiqusereinement. La question est : en labsence derglementation qui dlimite les responsabili-ts des acteurs et en cas de litige, qui assumele risque : la banque du porteur de carte, labanque du commerant, la Satim, le commer-ant, ou lacheteur/consommateur?
Cette problmatique sera rsolue par cesdispositions contractuelles entre les diffrentsintervenants dans un acte de vente en ligne etde paiement en ligne, en loccurrence : labanque du client, la banque du commerant,le client, le commerant et le gestionnaire dela plateforme de paiement en ligne. Cest parle biais de ces obligations et engagementscontractuels que les risques seront maitriss etque lactivit de commerce en ligne sera enca-dre.
La Satim existe depuis 1995. Quel bilanfaites-vous de son activit ?Satim a t conu comme outil daide au
dveloppement des moyens de paiement lec-tronique.
Rle quelle a assur, avec srieux etabngation, tout au long des 15 derniresannes en mettant en place: en 1997, le pre-mier systme interbancaire de retrait sur DABpar carte bancaire piste magntique (inter-bancaire incluant Algrie Poste); en 2005, lepremier systme de paiement par carte ban-caire puce EMV, le premier systme dans largion Afrique du Nord totalement interban-caire et compltement conforme aux normesde scurit EMV (interbancaire incluant
Algrie Poste); en 2010, la premi-re plateforme de paiement en lignedestine au paiement sur le web ;en 2013, le paiement de crdits tl-phoniques et de factures via le parcGAB; dans un futur proche : le paie-ment mobile, les cartes prpayes,les paiements internationaux (Visa etMasterCard).
Le bilan de la Satim, en tantquoprateur technique, est largementpositif. Satim se devant dtre
lavant-garde de la montique algrien-ne et des nouvelles technologies de paiement
et force de proposition aux banques adh-rentes au rseau montique interbancaireen matire de services et de produitsmontiques n
N. B.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance31
Enqu
te
ENQUETE
Le paiement en Ligne oprationneL avant fin 2013
-
Bimensuel de lconomie et de la finance32
Enqu
te
Selon les derniers chiffres du CNRC
Lanne 2013, sannonceexceptionnelle puisque lenombre de sites de vente en
ligne continue croitre trs rapide-ment. Pour preuve, en un mois seule-ment, 64 sites marchands, dont 40activits de vente en ligne (par inter-net ou par mobile) ont t crs auniveau dAlger, 6 Boumerds, 4 Constantine et 2 Bjaia.
Si cette tendance se confirme, lenombre de sites e-commerce devraitatteindre les 800 fin 2013. Soit quatrefois que durant les quatre derniresannes.
Il est utile de noter qu lheureactuelle, aucune loi ne permet cegenre dactivit. Au CNRC, une seuleactivit est reconnue : la vente enligne.
Par ailleurs, les tableaux du CNRCrvlent galement quen 2010, lemarch algrien comptait 16 sitesmarchands. Cest lgrement mieuxquen 2009, avec une croissance de14%. A fin 2011, ce nombre a aug-ment 30 sites marchands, soit prati-quement le double comparativement lanne prcdente.
Cadre juridique: un grand vide combler
Comme la plupart des activitsconomiques dans notre pays, le com-merce lectronique est face un grandvide juridique. Aucune loi le rgissantnexiste. Selon les professionnels dudomaine, le seule texte rglementaire
Par Nassima Benarab et Fatima Bouhaci
Les sites marchands inscrits au Centre national du registre de commerce (CNRC) sont aunombre de 186 (163 personnes physiques et 23 personnes morales) de 2009 fin janvier2013, a appris LEco auprs de cet organisme. Les sites de e-commerce, qui taient aunombre de 14 en 2009, sont pass 62durant lexercice 2012, ce qui reprsente une
hausse de 77,4% en quatre ans.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
64 nouveaux sites marchands en janvier 2013
concernant cette activit est bien lacodification dinscription au registredu commerce, pour laquelle rien despcifique nest exig. Mis partlobligation de prsenter une copie dela carte grise du vhicule utilis pourla livraison des produits vendus, lesconditions dimmatriculation pourexercer le e-commerce sont les mmesque pour les autres types de commerceambulant.
Selon une responsable du CNRC,on ne peut pas rpondre sur le pro-blme du vide juridique, cela ne relvepas de nos prrogatives. On excuteles rgles dictes par le lgislateur.De lavis des professionnels que nousavons interrog dans le cadre de notreenqute, un grand vide juridiquenous contraint dans lexercice de notre
activit. Il est question notamment,selon eux, de labsence des rgles degarantie concernant le paiement et lalivraison.
Les acheteurs et vendeurs sontconfronts aux mmes risques causede labsence de garanties. Et pour pal-lier ces carences, les vendeurs enligne mettent volontairement desrgles dans lexercice de leur lactivi-t dans lobjectif de fidliser leursclients. Selon des spcialistes dans ledomaine juridique, la nouvelle loi surles tlcommunications, en attentedexamen par lAssemble populairenationale (APN) prvoit un texte surle commerce lectronique, qui devraitapporter quelques lments de rgiepour cette activit n
N.B./F.B.
-
Michel Perrinet, prsident-directeur gnral dOctave.Biz
Le paiement Lectronique fait dfaut
Lentre en service dun syst-me fiable de paiement lec-tronique facilitera certaine-
ment le travail et multipliera probable-ment les opportunits du march, a-t-il encore prcis. Toutefois, labsencede ce mode de paiement na pas emp-ch certains pionniers se lancer danse-commerce en Algrie. Mme siltarde tre oprationnel, il existe denombreuses solutions alternatives lacarte de crdit, comme le paiement parcheque ou encore les cartes pr-payes, a affirm Michel Perrinet.Nous sommes en train de rflchir dautres solutions de paiement compl-mentaires, ajoute t-il.
Trs confiant dans les opportunitsdu march algrien, le P-DG de cettesocit franaise spcialise dans lacration de sites e-commerce avec ges-tion commerciale intgre a par ailleurssoulign que la taille gographique etlapparition d'infrastructures de trans-port, ainsi que la naissance d'un consu-mrisme dans la population du payssont des raisons qui nous laissent ima-giner que le e- commerce a de laveniren Algrie. Dailleurs, la mme soci-t a labor lanne dernire une tudesur les perspectives du e-commerce enAlgrie. Il ressort qu lhorizon2016/2017, notre pays aura 4 000 5 000 sites de e-commerce avec uneactivit significative et 400 500 sites forte activit, a soulign M.Perrinet,qui prvoit quon devrait avoir dansles mois et les annes avenir une pn-tration assez importante. En 2017, 50%de la population algrienne seraconnecte internet. Avec ce taux-l,on peut imaginer que lactivit du e-commerce sera trs encourageante.
Installe officiellement en sep-tembre 2011 en Algrie, Octave.Bizvise apporter des services et desconseils pour accompagner les com-merants algriens aller dans le e-commerce. Nous envisageons accom-
pagner la mutation vers le e-commerceen Algrie, souhaite M. Perrinet.Notre rle nest pas de choisir quelssont les marchs que les commerantsdoivent atteindre. Moi, jinvite lescommerants avoir leurs ides etleurs perspectives et les traduire avecleur culture et leurs connaissances desconsommateurs algriens. Ce qui estsr, cest quen observant les marchsen dehors de lAlgrie, nous remar-quons trs vite de ce qui marche et dece qui ne marche pas, nous a-t-ilexpliqu.
Aprs plus dune anne de travail,Octave.Biz lance, avec son partenaire
algrien Djamel Bendjaber, le siteNechrifinet.com, qui vient sajouteraux autres portails algriens dachat enligne. Un site qui propose actuellementenviron 500 produits dquipement(lectromnager, tlphonie et infor-matique). Ces produits sont livrs dansles 24 heures dans la capitale et72 heures dans les autres rgions dupays. Et ce, par lintermdiaire depoints de relais. A lheure actuelle, ilexiste 56 points travers 24 wilayas.Les deux partenaires ont galementlanc un autre site spcialis dans lavente de livres, Kitabi.dz n
N.B.
Par Nassima Benarab Michel Perrinet
Lco n61 / du 1er au 15 Mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance33
Enqu
te
ENQUETE
Lun des maillons essentiel dans le dveloppement du e-commerce,le paiement lectronique, tarde voir le jour. Cest une procdure
qui serait une avance importante pour amorcer la vente distance en Algrie, nous a expliqu Michel Perrinet, prsident-directeur gnral dOctave.Biz, partenaire de la socit algrienneCyberMarket qui a lanc le mois dernier son premier site de vente
en ligne Nechrifinet.
-
Bimensuel de lconomie et de la finance34
Enqu
te
Bien que le march mondial dpasse les 1 000 milliards de dollars
Rien ne bouge ou tout se fait len-tement en Algrie au momento des pays peu gratifis finan-
cirement se lancent dans des courseseffrnes ayant pour corolaire lamlio-ration constante du quotidien de leurcitoyens. Ces pays sefforcent suivrescrupuleusement le cap des pays dve-lopps en termes dutilisation des TICau profit du dveloppement cono-mique et social. Un pari qui parat trsdifficile, mais qui nest point impos-sible au regard des remarquables pro-grs accomplis jusque-l. Il suffitdailleurs de mesurer le degr du dve-loppement de leur commercelectronique pourjauger les retardsaccumuls parlAlgrie en lamatire. Lesefforts consentispar les pou-voirs publicsen termes degnralisationdes TIC au coursde la dernire dcennie tardent transformer le web en une opportunitindniable pour faire du business. LaToile algrienne se borne son staderudimentaire. Elle se contente doffriraux internautes le strict minimum, bienque le e-commerce recle des potentia-lits indniables avec la cl 10 mil-lions dutilisateurs dinternet, 5000cybers connects et un taux depntration de 14%. Mais lvi-dence, le constat tabli pourlAlgrie quant cette nouvelleforme de ngoce nest gurereluisant. Il ne reflte nullementses capacits dompter cet outilextraordinaire qui laisse entrevoirdes perspectives quasi-infinies encration demploi, de richesse etdamlioration de la qualit desservices. Il ne donne pas non plus de
crdit aux pouvoirs publics qui ont posles jalons du dveloppement des ser-vices en ligne en 2000 avec le lance-
ment de le-Algrie. Treize annessont passes, cette stratgie restetoujours quai et peu de choses se
sont concrtises. Pis encore, lesdispositifs juridiques, censs tre lepoint de dpart, la base sur laquelle
devrait sarcboutertoute initia-tive entre-prise dansce crneau,
ne sont pasc l a i r e m e n t
dfinis. Mais comme la nature a horreur du
vide, des initiatives audacieuses ont tlances par de jeunes entrepreneurs,
prcdant ainsi les textes lgislatifsencadrant cette activit et lavnementdu paiement lectronique.
Des sites tels que eChrily.com,Tbeznyss.com, Nechrifenet.com ouencore guiddini.com viennent alorspiocher dans un march encore viergeet jonch dobstacles. Des obstacles quise manifestent par la faiblesse du tauxde bancarisation, les lenteurs de lagnralisation de laccs internet hautdbit, labsence de concurrence et lesrticences des oprateurs conomiques saventurer dans une activit nonrglemente et des consommateurs faire leurs emplettes sur des boutiquesvirtuelles. Beaucoup reste faire pourconsommer en ligne en Algrie.
Un commerce vulgaris chez nos voisins
Bien quil ne soit, dans sa globa-lit, qu son stade embryonnaire,
le e-commerce au Maroc et enTunisie a atteint des niveaux appr-ciables par rapport lAlgrie quidemeure colle ses starting-blocks. La diffrence est ostensi-blement considrable telle
enseigne que la comparaisondevient alors impossible. Au Maroc,le commerce en ligne est devenu uneralit. Il constitue aujourdhui lun
des rares crneaux qui gnrent unecroissance rgulire deux chiffres.
Par Hamid Mohandi Treize ans aprs le lancement de e-Algrie 2013, une stratgie sectorielle du ministre des Postes et des Tlcommunicationsvisant conduire le pays vers la socit del'information et l'conomie numrique, lAlgriepeine sengager dans le commerce lectroniquequi continue de rvolutionner, sous dautres cieux,lacte de vente et dachat.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
LALgrie tArde
En Algrie en termesd'utilisation des TIC rienne bouge ou tout se fait
lentement.
-
Avec une assise juridique qui remonte 1999 et un paiement en ligne opration-nel depuis 2006, le e-commerce bnfi-cie actuellement de lapport de 200sites actifs. Le chiffre daffaires est delordre de 743 millions de dirhams en2012, soit une augmentation de 72%par rapport 2011 o le nombre detransactions effectues atteignait les714000, dont 31% dans le secteur dushopping.
Si au Maroc, le e-commerce semble
atteindre sa vitesse de croisire, la
Tunisie nest pas en reste, quoiqu' un
degr moindre. Son encadrement juri-
dique a t mis en place en 2000, une
anne aprs avoir install une commis-
sion nationale et la tenue dun conseil
interministriel portant sur lconomie
numrique. Concrtement, le e-com-
merce prend forme en 2005 avec le lan-
cement du paiement lectronique ; la
Tunisie dispose actuellement de deux
systmes : la plateforme e-dinar et le
systme de paiement scuris.
Selon des chiffres rcents, le com-
merce lectronique a enregistr un
chiffre d'affaires denviron 26 millions
de dollars au cours des huit premiers
mois de l'anne 2012, soit une hausse
de 55% par rapport la mme priode
de 2011. Caractris par une qualit
apprciable, le-commerce tunisien
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance35
Enqu
te
ENQUETE
La Toile algrienne en est encore au stade rudimentaire
ralise environ 5% du chiffre daffaires
lexport.
Afrique et Moyen-Orient: des marchs en progression
Plusieurs pays africains et duMoyen-Orient sont dj dans le sillondu commerce lectronique. Ils se sontarrims rapidement aux pays les plusavancs en termes dutilisation des TICau service des changes commerciaux.Pour preuve, 33% des internautes duGolfe utiliseraient internet pour fairedes achats, soit 19 points de plus quenAfrique du Nord (14%). Les Emiratsarabes unis seraient le plus grand mar-ch du commerce lectronique avec destransactions estimes 2 milliards dedollars, suivis par lArabie Saouditeavec 520 millions de dollars, le Qatar(375 millions), le Kowet (280 mil-lions), Bahren (175 millions) et Oman(70 millions).
Dans certains pays africains, le e-commerce est dsormais dans lesmurs des populations, bien quil soittoujours confront de srieuses bar-rires en termes de connectivit, devolont dacheter en ligne et de posses-sion de carte de crdit. A titredexemple, la valeur totale de l'cono-mie numrique sud-africaine tait de7milliards de dollars en 2011 dont 308millions de dollars reprsentaient les
ventes de dtail en ligne.Le Cameroun a mis en ligne en 2009
sa premire boutique virtuelle avecpossibilit de payer immdiatementsur internet par compte bancaire oucompte marchand. La Cte dIvoire nemanque pas aussi dambition. A dfautdexistence de vritables sites de ventelocaux, elle a depuis quelques annesdot sa poste dune plateforme inno-vante et scurise qui permet auxIvoiriens de commander un article enligne travers le monde ou mmedepuis la Cte dIvoire et le rception-ner grce la poste.
Bilan record des ventes en 2012Cest un nouveau cap. Les ventes
en ligne de produits et services tra-vers le monde ont dpass le trillion dedollars en 2012, soit mille milliards dedollars, une augmentation de 21,1%par rapport 2011. Cette forte crois-sance sappuie particulirement surlexplosion des ventes en Amrique duNord et dans la rgion Asie-Pacifique.LEurope de lOuest ne compte quepour 26,9% dans ce rsultat. A titreillustratif, les ventes en ligne se sontleves 186,2 milliards de dollars en2012 aux Etats-Unis, en croissance de15% par rapport 2011.
En France, les ventes ont atteint 45milliards deuros, en hausse de 19%sur un an, selon la Fdration du e-commerce et de la vente distance(Fevad). Le nombre de paiements enligne a maintenu un rythme de crois-sance lev au 4etrimestre (+25%) etsur lensemble de lanne 2012(+28%). Ainsi, malgr la baisse dumontant moyen de la transaction, quisest poursuivie au 4e trimestre, lemontant des paiements en ligne acontinu de progresser de 24% en2012, prcise la Fevad, qui comptabili-se jusqu lheure 109 800 sites mar-chands actifs. C'est 23% de plus qu'unan auparavant, soit 20 000 e-bou-tiques, c'est--dire environ une bou-tique toutes les demi-heures.
De forts indicateurs qui rappellentle bug de lAlgrie et son incapacit tirer son pingle du jeu dun outil aussirvolutionnaire et salutaire que celuide linternet. Une rinstallation, unredmarrage et des mises jour sav-rent trs opportuns n
H.M.
-
Bimensuel de lconomie et de la finance36
Enqu
te
Ouedkniss, premier site de transactions commerciales en Algrie
Ctait juste une ide aventurirede cinq jeunes tudiants sou-haitant marquer leur parcours
estudiantin par la ralisation dun projetvirtuel. En 2006, la rumeur faisait tatde la fermeture du march parallle deOuedkniss, au Ruisseau, dans la banlieuedAlger. Cest alors quAmine et Ahmed,tudiants lex-Institut national de linfor-matique (INI), Mehdi luniversit dessciences et de la technologie HouariBoumedine, Djamel Eddine lEcolenationale suprieure polytechnique(ENSP) et Hichem, tudiant en pharmacie,concrtisent leur ide. Un simple projet delancer un site web dannonces pour tran-sactions commerciales pour tout type deproduits. Mme si le projet ntait pas ren-table dans ses premires annes dexisten-ce, cela ne drangeait pas du tout lesjeunes ingnieurs fondateurs du fait quilstaient encore tudiants. Dailleurs, toutesles annonces taient gratuites au dbut; cenest quaprs deux annes dexercice queles annonces sont devenues payantes pourles entreprises, mais juste un prix symbo-lique. Avant cela, les jeunes passionns devirtuel nengageaient que leur expriencequils capitalisent au fil des jours.
De fil en aguille, Ouedkniss devient lesite n1 des internautes algriens dans ledomaine du e-commerce. SelonAlexa.com, spcialis dans le classement
des sites web travers le monde,Ouedkniss est le 19esite internet consultpar les Algriens, le sixime parmi les sitesalgriens et le premier dans le domaine desannonces commerciales et de commercelectronique. Cest ainsi quest n et gran-di Ouedkniss.
Une ide capitale: zroinvestissement
La notorit du site, aujourdhui, laissecroire que le projet tait dtenu par unegrande entreprise forts capitaux ayantinvesti de grosses sommes dargent pour ledvelopper et surtout le promouvoir. Maisla ralit est tout fait diffrente.
Les jeunes fondateurs, qui nous ontaccueillis dans leurs bureaux dans uneambiance conviviale, nous racontent.Interrogs sur le montant de linvestisse-ment pour lancer le site, Hichem nousrpond en toute spontanit : nousnavons rien investi comme argent audbut. Notre seul et unique capital taitlide., Et dexpliquer : Nous tions lestous premiers dans le domaine. Le fait quenous tions tous tudiants tait un facteurde succs parce que nous navions pasdautre engagement dans nos vies. On tra-vaillait perte, mais cela ne nous a pasempchs de continuer et surtout de nousprojeter dans lavenir.
Mme pour promouvoir leur site, lesjeunes fondateurs navaient pas les moyensde financer des actions de communicationet de publicit. Leur seul support de pub,
au dbut, tait le bouche--oreille. A laphase de dmarrage, le site ne comptaitque 1000 visiteurs par jour. Ce chiffre estall crescendo. Grce la participationdOuedkniss en tant quentreprise dans unsalon ddi aux supports de la communica-tion Alger, puis un article de pressequun confrre a ralis, le site commence gagner en audience. Actuellement, envi-ron 100000 120000 visiteurs consultentOuedkniss quotidiennement, soit au moins3 millions dinternautes par mois, selon sesfondateurs.
Depuis quelques mois, les jeunes fansdu web ont pens dvelopper leur projet.Ce qui ncessite un modeste investisse-ment comprenant le prix du loyer du localpour en faire le sige de lentreprise. Ainsi,deux postes demploi directs et permanentsont t gnrs, outre des postes de com-merciaux crs selon les besoins du sitepour la prospection publicitaire.
Plus de 50% du chiffre daffairesproviennent de la pub
Il est certain que cette russite, tout aulong de ces annes, nest pas fortuite. Lesjeunes ingnieurs, qui nous parlaient sansrserve ni formalit au dbut de notreentretien, sont devenus un peu moinsbavards ds que nous avons abord laquestion du chiffre daffaires. Cela relvedu secret professionnel, nous rpondentAmine et Hichem, qui se contentent denous dire que 50% de notre chiffre daf-faires proviennent de la publicit. Pour
Par Fatima Bouhaci
Bien quil ne soit pas rellement un site de vente enligne, Ouedkniss est aujourdhui leader en matiredannonces sur la Toile en Algrie. Ouedkniss est enfait une interface o des annonces dachat, de vente et delocation sont publies de particulier particulier et deprofessionnels professionnels/particuliers. Cependant,le site neffectue pas lui-mme les transactionscommerciales. Il sert dintermdiaire entre demandeur etoffreur de tout type de produits (immobilier, formation,
automobile, prt--porter ). Sa notorit et sa longueexprience font dOuedkniss une rfrence dans ledomaine. Nanmoins, le passage un site de vente enligne nest pas lordre du jour, selon ses fondateurspuisque le commerce lectronique a des limites. On nepeut pas acheter directement en passant commande parmail, il faut vrifier le produit command. Raisonpour laquelle Ouedkniss veut rester loin destransactions.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
100000 120000consultations quotidiennes
-
celle-ci aussi, les fondateurs dOuedknissne veulent pas communiquer grand-chose.
En fait, les espaces publicitaires sur lesite sont de deux types: espaces exclusive-ment ddis la pub en haut et bas depage. Les emplacements et les tarificationsde ces bannires sont grs par une agencede communication externe ; Les propri-taires du site ne soccupent que des petitespublicits affiches sur les cts de la pagedaccueil. Les abonnements pour les pro-fessionnels pour ce deuxime type sontproposs en hebdomadaire, en mensuel, ensemestriel et annuel avec remises.Linsertion dun top annonce sur la Une dusite cote 2000DA par semaine. Ce prixest rduit 500 DA pour une semaine pourles concessionnaires automobiles dans larubrique qui leur est ddie. Ceux-ci gn-rent dans leur ensemble 50% des recettespublicitaires dOuedkniss.
Mais les tendances des annonceurschangent en fonction de leurs besoins decommunication qui, elle, varie selon la sai-sonnalit et les offres de vente proposes,selon les grants dOuedkniss. A titredexemple, la veille du Salon de lauto-mobile dAlger, presque la quasi-totalitdes pubs sont automobiles. En revanche, la veille du mois de Ramadhan, les pro-duits agroalimentaires sont affichs en pre-mire position. Aussi, une publicit sousforme de compte store est suggre pourles entreprises voulant promouvoir lavente de leurs produits. Un store estune boutique en ligne permettant son unique utilisateur (entreprise oumarque) de proposer tous ses pro-duits avec une indication de prix. Lestarifs des stores varient en fonctiondu nombre dannonces que lon peutafficher et stocker dans le compteainsi que de sa visibilit. Les prix desabonnements mensuels sont de 1000DA, 2000DA et 5000DA respecti-vement pour un store basic (100annonces, stockage limit cenombre), un store Silver (200annonces, stockage illimit, cataloguedesign) et un store Gold (300annonces, stockage illimit, nom dudomaine offert) n
F.B.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance37
Enqu
te
ENQUETE
Le succs du site Ouedkniss, qui propose tout type de produits, apouss ses fondateurs et grants envisager de crer dautresprojets. Ainsi, ils sapprtent lancer trs bientt deux nouveaux sitesspcialiss. Le premier, baptis Autobip, est actuellement en versionBeta; il sera ddi au march algrien de lautomobile. Sur ce site, levisiteur trouvera tous les produits automobiles proposs sur le marchlocal avec les prix du neuf et doccasion. Mais il ny a pas dannoncesdachat ni de vente. Le site veille uniquement rpercuter linformationdu march. Le choix de ce secteur est dict, selon les fondateursdOudkniss, par les fortes demandes et offres de ce type de produits.On a remarqu que sur Ouedkniss, les annonces les plus attractivessont celles de voitures, do notre ide de crer ce site de march delautomobile, expliquent-ils. Le deuxime site est spcialis dans lemploi (recrutementlectronique). Sous le nom de Cvite, celui-ci sera la future interface despostulants algriens dun ct et des recruteurs de lautre.Actuellement, le site nest pas encore en ligne mais les fondateurscommencent recevoir les CV des demandeurs demploi pourconstituer une base de donnes. Une fois celle-ci finie, le site seralanc n
F. B.
Autobip et Cvite pour bientt
Des sites spcialiss dans lautomobile et lemploi
100000 120000consultations quotidiennes
-
Bimensuel de lconomie et de la finance38
Enqu
te
Abderazak Boudjerda, responsable du site eChrily.com
La premire ide du jeune Abderazakntait pas la cration dun site devente en ligne. Lide a germ dans
son esprit alors quil prouvait des difficul-ts faire ses courses, comme la plupart desAlgriens. Abderazak a acquis, grce sonexprience en tant quingnieur en informa-tique au sein de plusieurs entreprises, unsavoir-faire qui lui a permis de lancer sonpropre projet. Pre de famille et travailleur plein temps, il ne pouvait faire sescourses. Il stait toujours pos la questionqui suit : pourquoi quelquun ne pourraitpas faire ses courses au cours de la semai-ne? Il sest inspir de la richesse du Netafin de solutionner cette problmatique.Alors, il a conu un premier site statiquevisant prospecter le march et la demandedu consommateur en ligne ; il la appelmon voisin. Ctait un site vitrine o leclient pouvait juste consulter, voir les pro-duits et les prix, mais il ne pouvait paseffectuer dachat. Cette premire page-vitrine tait un pr-test et un hameon pouraccrocher les internautes ce nouveau typede commerce en ligne. La conception dusite mon voisin na pas march. Ctaittrop compliqu pour le client de passercommande. Du coup, Abderazak a puisdans la Toile afin de dvelopper le conceptde manire ce quil soit efficace et acces-sible.
Lors de la premire conception
Abderazak ignorait lexistence dun syst-me de paiement en ligne en Algrie. Bienque la premire version nait pas march,les indicateurs de performance quil avaitnots lui ont permis dvaluer le march,notamment les prix des produits, la qualitainsi que la demande.
Premier site algrien de vente deproduits agroalimentaires
Abderazak a exploit toutes les informa-tions recueillies et stockes dans unebanque de donnes clients lors de sa pre-mire exprience. En collaboration avecdes amis, notamment ingnieurs en infor-matique, il a cr un autre site plus dyna-mique. Echrily.com, le nouveau site decommercialisation de produits agroalimen-taires, voit le jour le 5 juillet 2012. Sesconcepteurs ont pris en compte loriginalitde la premire ide avec les appoints de lanouvelle conception. Abderazak a tconfort dans sa position par le responsabledu systme de paiement en ligne ePay.Concernant le moyen de paiement, cettesolution tait prcaire mais complte pourdterminer les types de produits et leur tari-fication. Sur la page daccueil du site,quatre rubriques proposent des produits dediffrentes marques et catgories: agroali-mentaire, produits dhygine et cosm-tiques. Ltude du projet, sa concrtisationet sa mise en ligne a ncessit du temps etde la patience. Les quatre concepteurs ontralis une base de donnes pour les
contacts, les clients et les fournisseurs afinde faciliter les oprations de vente. De nou-velles dfaillances techniques ont t dtec-tes et corriges. Parmi les difficults quiresurgissent, linstabilit de ceux rviss chaque mise jour de la liste des produits.
En plus des produits dj en vente enligne, Abderazak souhaite intgrer dans sonsite la rubrique fruits et lgumes. Une nou-veaut conditionne par linflation et lin-stabilit des prix.
Le e-commerce est propuls par desjeunes qui voient en lui plusieurs avan-tages ; gnrateur demplois, caractrispar la rapidit de livraison en plus de sonimpact positif sur lenvironnement et lco-nomie nationale. Sans oublier les avantagesque cela reprsente pour les femmes qui tra-vaillent et les handicaps.
Commerce virtuel, une activitrglemente
Aprs la conception du projet, un passa-ge obligatoire au centre national du registredu commerce afin denregistrer lactivit.Le responsable du site inscrit son activitdans la catgorie commerce de dtail detous produits. Notre activit est couvertepar la loi et lentreprise active de manirelgale. Notre commerce na aucune simili-tude avec linformel. Nous exerons dansles normes, appuie le responsabledeChrily.
81% des visiteurs deChrily sont dAlger Le montant de linvestissement nest pas
si important par rapport lenvergure et aupotentiel du projet. Cependant, la sommedpense est importante pour le jeuneAbderazak tant donn quil dbutait dansle domaine. Le site est, selon son respon-sable, le premier spcialis dans la com-mercialisation en ligne de produits agroali-mentaires. Sur la page daccueil, un plandtaill du canal de distribution qui sch-matise et indique les destinations de livrai-son dans la rgion dAlger. Le choix de lacapitale comme chantillon est bien rfl-chi, selon lindicateur de la connectivit etlaccessibilit du Net. 81% des visiteurs dusite eChrily sont dAlger. En moyenne,nous enregistrons 100 visiteurs par jour.Notre clientle est estime plus de400clients inscrits dans notre rseau de dis-
Par Bourbia Samira
Malgr la faiblesse du rseautage et le manque de moyens,eChrily.com constitue un levier important reliant ralit etvirtualit dans le monde du commerce. Un travail delongue haleine pour que lAlgrie puisse se positionner,dici quelques annes, dans le e-commerce qui nest qu sesprmices faute de rglementation et douverture sur lesnouvelles technologies. eChrily.com permet, en un clic, defaire les courses, une formule presque magique du net sansmme dire abracadabrante.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Des livraisons Domicile en
-
tribution. Nous effectuons en moyenne unetransaction par jour et 5 6 par semaine,explique le responsable du site. Il indiqueen outre que les femmes sont plus intres-ses par lachat en ligne de nos produits.Peut-tre cest en raison de la liste que nousproposons qui est constitue plus de pro-duits domestiques. Nous avons galementun autre moyen de fidliser notre clientle:la cration dune page facebook, qui a enre-gistr 842 fans.
Afin de faciliter les transactions enligne, plusieurs systmes ont t laborspour coordonner les oprations de livraisonet dachat. Livraison, achat et systme depaiement sont intgrs dans la gestion glo-bale. Les produits proposs sur le site sontachets et stocks afin de les revendre.Nous appliquons les prix pratiqus sur lemarch. Notre site propose et commerciali-se plusieurs produits et marques. Nousvisons la vente, dsormais, aux entre-prises, ajoute Abderazak, optimiste pourlavenir de ce type de commerce en Algrie.
Ce qui est vident, actuellement, est queles entreprises algriennes ne sont pas enco-
re prtes faire confiance la vente enligne. Parce quelles ne savent pas que lamise en ligne de leur produit est gratuite surle site eChrily. Nous assurons la livraisonen 24heures. Les commandes prennent fin 21h. Une quipe prpare les commandespour la livraison domicile. Jusqualors,nous navons pas enregistr de retard dansnos livraisons, explique Abderazak.
Six mois aprs son lancement, le sitenest pas encore rentable. Les jeunesconcepteurs visent le positionnement sur lemarch. Cest un projet long terme vu lanouveaut de cette pratique. Notre bnfi-ce est quasi nul. Le cot de livraison est cal-cul par rapport la quantit (poids). Nousfacturons 200 DA pour 15kg. En moyenne,un client achte entre 12 13 kg. Nous pro-posons un bon rapport qualit/prix,indique le responsable deChrily.
Le moyen de paiement reste dvelopper
Le paiement des produits livrs domi-cile par les agents de distribution deChrilyseffectue soit par le paiement lectronique
soit la livraison. Le paiement lectroniqueest ralis via ePay. Les avantages de cemode de paiement est linstantanit. Leclient valide le produit et le prix. Largentpasse du compte du client au solde dePay.Ce dernier, ensuite, transfre largent sur lecompte de lentreprise eChrily.
Cependant, pour effectuer cette opra-tion, le client deChrily doit avoir un comp-te ePay valide, qui contienne un solde deplus de 1000DA. Le choix des produits sefait selon la capacit de paiement.
Il faut reconnatre que le paiement lec-tronique malgr ses avantages, a encore desinconvnients en Algrie. Il prend beaucoupde temps par rapport au paiement la livrai-son en raison de la lenteur des dmarches auniveau des banques. Quelle que soit la dif-ficult, il faut savoir que ces jeunes cra-teurs de sites de vente sont en train de boos-ter le e-commerce en Algrie.
Nous ne pouvons pas, actuellement, par-ler de concurrence car nous sommes tousnouveaux sur ce march, conclutAbderazak n
S.B.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance39
Enqu
te
ENQUETE
Des livraisons Domicile enAbderazak Boudjerda
-
Bimensuel de lconomie et de la finance40
Enqu
te
Mohamed Hamza, directeur gnral dePay.dz
LEco: quest-ce qui vous a motivpour contribuer la promotion et audveloppement du e-commerce, unmodle conomique qui tarde dcoller dans notre pays ? Mohamed Hamza: le constat de base
rside dans le fait quavec 37 millionsdhabitants, lAlgrie connat un retardretentissant ds lors que lon aborde lesquestions lies la montique en gnral.Les chiffres sont loquents. Outre les
rseaux privatifs tel celui dAlgrie Poste,le rseau bancaire ne compte aujourdhuique 900 000 porteurs de cartes interban-caires de retrait et de paiement, un rseaude 800 DAB/GAB, 700terminaux de paie-ment et une activit globale lie lutilisa-tion des cartes bancaires faible. Nul besoingalement de mentionner linexistencetotale de moyens de traitement et de paie-ment dune rservation de billet davion oudune facture dlectricit ou encore dunecommande de pizza sur internet ou mobile.Le e-commerce mrite donc, pour nous,une attention particulire au regard des
retombes positives quilimplique, notamment en ce qui
concerne le dveloppement du paiementlectronique dans notre pays et la simplifi-cation des tches du quotidien. Lide doncde crer ma startup du nom ePay.dz sestimpose tout naturellement. Cest unesocit responsabilit limite (SARL)cre en mars 2011, domicilie au cyber-parc Sidi Abdallah. La cration du premiersite algrien de epaiement est avant tout lefruit de mon parcours universitaire et demes diverses expriences professionnelles.Informaticien de formation, jai tout natu-rellement t intress par les rcents dve-loppements lis aux TIC et leurs applica-tions concrtes.
Pouvez-vous nous expliquer le principede fonctionnement dePay.dz? Il faut savoir dj quil sagit de la pre-
mire plateforme de traitement des don-nes lies au paiement sur internet enAlgrie. Et nous sommes les seuls actuelle-ment nous tre lancs dans ce genre dac-tivit. Le-paiement est une prestation deservice en ligne qui repose sur une solutionlectronique scurise via internet et quiassure de manire instantane, 24h/24 et 7jours sur 7, le paiement partir dun tl-phone portable ou via internet. Ce systmepermet tous nos clients de bnficierdune carte prpaye pour acheter et vendreen ligne ou encore payer leurs factures sansse dplacer.
Cette carte via internet a t mise en ser-vice en mois avril 2012. Le principe estdonc est simple. Il consiste en le paiementlectronique, non pas par carte bleue
comme cela se fait dans les paysdvelopps, mais grce au tlphoneportable ou via internet. Il suffit de
crer un compte chez ePay.dz, de le chargeren achetant des cartes prpayes qui sontdisponibles sur tout le territoire national, etde payer ses achats sur le Net. Nous avonsdvelopp des solutions propres la culturealgrienne et nous sommes fiers, aujour-dhui, davoir donn naissance au premiersystme de paiement lectronique multica-nal (internet et mobile) en Algrie. Notre
Ralis par Nassima Benarab
Premier site de paiement lectronique en Algrie,ePay.dz propose un service qui repose sur une solutionlectronique trs scurise. Il assure de manireinstantane le paiement partir dun tlphone portableou via internet. Aprs deux ans dexprience, cette start-up dirige par 4 personnes compte environ 15 millionsdabonns. Elle ambitionne datteindre les 100000 clientsen 2013, indique dans cet entretien son directeur gnral,Mohamed Hamza.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
objectif: abonns dici fin 2013
Mohamed Hamza
-
site est disponible en deux langues (arabe etfranais), et ce dans le but de toucher unplus grand nombre de clients.
Labsence dun cadre juridiquealgrien rglementant le commercelectronique empche-t-il ledveloppement de ce secteur? A ce jour, il nya aucune loi spcifique
qui rglemente le e-commerce en Algrie.Seul le registre du commerce algrien len-cadre et le classe dans lactivit du com-merce de dtail. Le e-commerce est soumisau code du commercealgrien.
Moi jencouragedabord les jeunes participer au le dve-loppement de ce genre de commerce enligne. Parce que le e-commerce est uneactivit de lutilisation des nouvelles tech-nologies pour la vente. Et la cration duneactivit dans le e-commerce est beaucoupplus simple que de crer autre chose. Onna pas besoin dinvestir des gros montants.
Cependant, labsence dune loi spci-fique qui rglemente le e-commerce posebeaucoup de contraintes. Actuellement, laresponsabilit de vendeur et de marchandnest pas dfinie. Ce qui nous a obligs rdiger nous-mmes une charte et les ven-deurs sont tenus de la respecter. Au lieu quece soit la loi qui dfinisse les engagementset les garanties, cest nous qui encadrons letout pour satisfaire nos clients. Mais jeconfirme quil ne faut pas attendre les loisspcifiques pour se lancer dans le e-com-merce. Parce que notre pays dispose detous les moyens ncessaires. Nous avonsdes socits de livraison, les ressourceshumaines, donc il ne faut pas attendre la loiqui devrait scuriser les investissementsdes oprateurs et les consommateurs dansce domaine.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance41
Enqu
te
ENQUETE
Le-paiement est une prestation de service en ligne qui reposesur le paiement partir dun tlphone portable ou via internet.
abonns dici fin 2013
Page daccueil du site web ePay
Prs de deux ans dexprience dans lepaiement lectronique. Quel bilantirez-vous aujourdhui?Dune quipe de 4 personnes, notre
entreprise compte aujourdhui 15 000abonns dont 2 208 Alger, 821 Stif,623 Oran et 558 Tlemcen. Noussommes prsents dans les 48 wilayas. Nouscomptons mme des abonnes dans le Sud,nous avons une douzaine dabonns Illizi, 13 Tindouf et 50 Tamanrasset. Etplus de 200 abonns rsidant ltranger.La majorit de nos clients sont des particu-liers, mais nous avons aussi quelques pro-fessionnels.
Nous disposons galement de 30 sitesmarchands. Nous envisageons de lancerquelques nouveaux services dans le e-com-merce travers la cration de plusieurs sitesweb dachat en ligne. Nous nous sommesfix comme objectif datteindre les 100 000abonns dici la fin de lanne en cours.
Comment prvoyez-vous l'avenir du e-commerce en Algrie ? Le e-commerce en Algrie a un grand
avenir. Actuellement, on compte 4 millions
dabonns sur facebook, 10 millions din-
ternautes en Algrie. Et avec larrive de la
3G, dont les autorits ont annonc le lance-
ment durant le premier trimestre 2013, je
crois que le secteur va exploser en trs peu
temps.
Avec le systme de paiement lectro-
nique que nous sommes en train de dve-
lopper avec divers partenaires nationaux et
trangers, le e-commerce peut largement
combler le vide qui existe actuellement.
Avec 300 milliards deuros de chiffre daf-
faires du e-commerce en Europe en 2012,
lAlgrie est vraiment loin, mme compa-
rativement au Maroc. Mais on ne doit pas
rester les bras croiss parce que cela ne
nous fera pas avancer. Actuellement, je
crois que lAlgrie compte environ 50sites
de vente en ligne. Et avec le dveloppement
du e-paiement, cela va encore largir le e-
commerce en Algrie. Si on ne dveloppe
pas cette activit, ce sera une grande perte
pour notre pays n
N. B.
-
Bimensuel de lconomie et de la finance42
Enqu
te
Mourad Mechta, general manager de Guiddini.com
LEco: pouvez-vous vousprsentez et prsenterguiddini.com?Mourad Mechta: Je suis jeune por-
teur de projet guiddini. Jai dbut avecune formation de soutien initi par leministre des Postes et TIC. Guiddini
est parmi les premiers sites de e-com-merce en Algrie. Cr fin 2009, il a tmis en service suite la cration duneagence de communication et dunbureau daffaires avec le programme delAnsej. Sur le plan juridique, le sitefonctionne comme lune des activitsde notre agence. Nous avons particip plusieurs vnements nationaux et nousavons eu le premier prix pour le profil
du premier site e-commerce algrien en2012. Le matriel nous a cout 400 mil-lions centimes. Et nous avons actuelle-ment 12fournisseurs, environ 500 visi-teurs par jour ainsi que 213 produitsvendus.
Comment les achats sont-ilsorganiss sur le site guiddini.com?Tous les produits affichs sur le site
sont disponibles dans nos stocks. Leclient peut consulter le catalogue.Chaque produit a son prix en marge.Les quantits disponibles sont gale-ment mentionnes. La livraison desarticles est classe selon la rgion. Lepaiement se fait via ePay pour le natio-nal et via Paypal pour ltranger. Lerglement peut galement tre effectupar virement bancaire ou mandat CCP(avant la livraison du produit). Leclient peut recevoir son produit domi-cile. Ce mode de paiement exige que leclient ait une carte dabonnement. Il a
Ralis par Lynda Mellak
Guiddini.com est un espace de transactions commerciales viainternet. Ddi aux professionnels et aux particuliers, le siteassure linterface entre fournisseurs et acheteurs. En 2012,guiddini.com a dcroch le premier prix pour le profil du meilleursite de e-commerce en Algrie. Il offre des promotions en continu,permet des commandes par internet et assure la livraison domicile. Guiddini.com compte actuellement 12fournisseurs,300abonns, 500 visiteurs/jour et 213 produits vendus.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Nous prvoyoNs le laNcemeNt duN Nouveau mode dachatMourad Mechta
-
1000 DA de frais payer pour louver-ture de son compte lectronique. Par lasuite, il peut commander et acheter surinternet en introduisant le numro derfrence inscrit sur la carte (son num-ro client). A travers ce mode de paie-ment, labonn rgle la totalit de sesachats le jour mme de la livraison domicile. Pour cette option,guiddini.com dispose de 300 abonns.Le nombre augmentera une fois que lepaiement lectronique sera rellementintroduit. Nous acceptons galement lepaiement par chque. Nous prvoyonsaussi le lancement de quick rponse(QR) ; il sagit dun nouveau modedachat via tlphone portable. Leclient peut accder facilement au pro-duit travers le QR affich sur le pro-duit. La livraison gratuite est assureseulement pour quelques rgions onous disposons de points relais. Cesrgions sont dsignes sur le catalogueen rouge. Si le client revient sur sadcision dachat (aprs le remplissagedu formulaire), en cas de retard ou der-reur de livraison, nous assurons le rem-boursement 100%.
Avez-vous rencontr des obstacles vos dbuts?Oui, nous avons eu quelques diffi-
cults du ct financement. Bien quenous bnficiions dune commissionsur chaque produit vendu ou commer-cialis ( partir de 15 millions et plus),ceci reste insuffisant. Cest que notrebudget ne nous permet pas dachetersuffisamment de produits garder enstock. Donc il nous faut davantage defournisseurs pour nous mettre niveauavec les catgories disponibles sur lesite.
Quel est lavantage pour vosutilisateurs?Nous proposons un large choix de
produits disponibles 24h/24 et 7j/7. Desprix moins levs pour les acheteurs etmoins coteux pour les vendeurs, des
promotions en continu ainsi que descommandes par internet et la livraison domicile.
Pour les vendeurs, un nouveaucontact avec leurs clients. Un canal dedistribution de qualit. Et des solutionsde e-marketing. Nous procdons, grce loption echrili lachat de pro-duits vendus tranger pour des per-sonnes nayant pas la possibilit depayer en euros.
Quelle est votre stratgiemarketing?Nous sommes prsents sur la plupart
des rseaux sociaux : Facebook,Tweeter, Linkedin, Viadeo. Et beau-
coup de nos ventes sont ralises viaces rseaux.
Quels sont vos objectifs pour cetteanne?Nous souhaitons largir nos points
de relais. Nous avons programm cinqrgions en plus. Nous prvoyons gale-ment de dvelopper notre plan commer-cial et datteindre 20 employs dici fin2013. Nous avons rcemment sign uncontrat de vente et de sponsoring avecCondor lectromnager et nous pr-voyons la signature de plusieurscontrats avec dautres entreprises dicila fin de lanne en cours n
L. M.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance43
Enqu
te
ENQUETE
Nous optons en particulier pour le produit local toutes catgoriesconfondues(produits de tendance, de fin de srie, promotion, solde).
Nous commercialisons tout ce qui est :
accessoires de cuisson, entretien du linge, matriaux, outils de bricolage...
Quel type de produits commercialiseGuiddini.com?
Nous prvoyoNs le laNcemeNt duN Nouveau mode dachat
Maison
DVD, film, livres, PlayStation, Ps3...
Multimdia
Accessoires de beaut, jouets, vtements, lingerie...
Mode
Billet concert, billet davion, billet de stade, fitness,musculation...
Loisir
-
Bimensuel de lconomie et de la finance44
Enqu
te
Lamine Ghemati, fondateur de Tbeznyss.com
LEco: pouvez-vous nous donnerplus de dtails sur le cheminementde la cration de tbeznyss.com,notamment en labsence dun cadrejuridique rgissant une telleactivit?Lamine Ghemati : lenvie de crer
un site de commerce lectronique mestvenue naturellement lobtention demon master en e-business. Il fallaitcependant faire face diffrents pro-blmes dus au retard que connatlAlgrie dans ce domaine, notammentpour le paiement en ligne et labsencedun cadre juridique rgissant cetteactivit. Nous avons donc commen-c tudier la faisabilit dun telprojet tout en dbutant en paralllele dveloppement du site tbez-nyss.com, croyant fermement lavnement, tt ou tard, de cecanal de vente dans notre pays. Etcest grce cette longue rflexionque nous avons russi concrti-ser notre projet, avec une existen-ce tout fait lgale. Notreapproche a t de prendre encompte que dans beaucoup de payseuropens, le commerce en ligneest tout simplement considrcomme de la vente distance oupar correspondance. Cela signifieque les transactions se font sans laprsence physique du profession-nel et du consommateur et pas for-cment sur un site internet (surcatalogue, par tlphone, tla-chat, etc.). Nous avons alorsdcouvert que la vente par corres-pondance existait dans la nomen-clature des activits proposes parle Centre national du registre decommerce. Cette institution nous agalement assur quen labsencede code activit spcifique aucommerce en ligne, loption de lavente par correspondance nous
convenait parfaitement etnous permettait de tra-vailler en toute lgalit.
Pourquoi avez-vouschoisi les nouvellestechnologies?
Nous avons choisi cetype de produits car lasocit algrienne est enpleine mutation et luti-lisation de ces produitsse gnralise trs rapide-ment. La jeune gnra-tion est ne avec des PCet des tlphones dansles mains; ces personnesdvelopperont rapide-ment dautres usagesque ceux qui existentactuellement ds larri-ve de la 3G et des sitesde vente en ligne. Cestgalement une dcisionprise suite un sondageque nous avons ralis,qui a class ce type deproduits sur le podiumdes achats en ligne enAlgrie (hypothtiques),confortant ainsi notre
conviction.
Ralis par Hamid Mohandi Acheter en ligne des quipements informatiques et technologiques ne
relve plus de lutopie en Algrie depuis le lancement, en 2012, de
Tbeznyss.com. Pionnier de la vente sur la Toile, le site propose une
gamme de produits: lecteurs MP3, tlphones, appareils photo,
ordinateurs, imprimantes et tablettes. Lamine Ghemati, fondateur du
site, voque dans linterview qui suit son exprience dans ce canal de
vente qui en est encore ses balbutiements en Algrie. Une
opportunit pour rassurer les clients quant la scurit des
transactions et la qualit irrprochable des services offerts. Des
lments quil estime fondamentaux et irrversibles, sur lesquels
sarcboutent les performances du e-commerce en Algrie.
ENQUETE
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Il ny a aucun soucI
de scurIt des transactIons
-
Quelssont les dlaisde livraison et les modes de paiementutiliss, sachant que le dispositifjuridique devant scuriser lestransactions en ligne nest pas encoremis en place?Le dlai moyen de livraison est actuel-
lement de trois jours Alger et sa priph-rie. Celui-ci peut-tre suprieur si desproblmes surgissent; nous en informonsnanmoins lacheteur en lui donnant lapossibilit de se rtracter. Pour linstant,le plus grand retard constat pour unecommande est de cinq jours, ce qui estdplorable bien videmment mais resteraisonnable.
Pour les modes de paiement, si linter-naute ne veut pas se dplacer, il pourrargler en espces la livraison, qui estgratuite Alger. Il peut aussi choisir den-voyer un chque libell au nom de lasocit par courrier. Enfin, il a la possibi-lit dutiliser un nouveau mode de paie-ment appel ePay, qui est une plateformede transactions ncessitant la crationdun compte virtuel aliment par descartes de prpaiement ou via un virementbancaire. Son utilisation est gratuite pourles acheteurs. Il ny a donc aucun souci descurit des transactions pour linstantpour nos deux premiers modes de paie-ment; quand au dernier mode voqu, lascurit est assure par notre partenaireePay.dz ; ce nest pas de notre ressort,tant aussi nous-mmes clients de la pla-teforme tout comme les acheteurs.
Tbeznyss propose-t-il uniquement desproduits imports et neufs ou fait-ilaussi dans les produits locaux oudoccasion?Nous ne commercialisons que des pro-
duits neufs pour linstant. Presque tout ceque nous proposons est en effet import,mais nous sommes tout de mme en dis-
cussion avec des producteursalgriens pour suggrerleurs produits sur notre site.Ces fabricants se comptenthlas sur les doigts dunemain, mais nous ferons lemaximum pour les mettreen vidence et les avantagersur leurs segments.
Gnralement, les prixproposs en ligne sont plus
bas que ceux affichs enmagasin pour des marchandises
identiques. Tbeznyss est-ilcomptitif en termes de prix par
rapport aux commerces classiques?Absolument, cest le cas pour beau-
coup de rfrences que nous proposons.Etre comptitifs par les prix que nous affi-chons est un lment majeur de notre stra-tgie de positionnement. Ajouter cela lagratuit de la livraison et les conomiesralises par lacheteur qui vite lesdplacements. Pour certains produits, il sepeut quon trouve des prix plus avanta-geux au march noir. Cependant, il fautimprativement savoir que ces individusne rglent pas dimpts, ne reversent pasla TVA et naccordent aucune garantie leurs acheteurs. Personne nest srde la provenance desm a r c h a n d i s e squils mettentsur le march etdes consquencesque peut avoir lamise en vente deproduits potentiel-lement contrefaits.
Selon vous, quedoit faire lAlgriepour dvelopper lee-commerce ?Pour pouvoir acheter
sur internet, il fautdabord disposer duneconnexion fiable et dun dbit important.Nous nen sommes pas encore l et nosconcitoyens ont le droit, avant toutechose, de disposer dun service de qualitde la part des fournisseurs daccs.Lactivit est en outre lie la prsencedu paiement par carte bancaire. Son suc-cs est donc conditionn par la gnrali-sation du paiement lectronique dans uncadre juridique stable, avec une scurisa-tion optimale des transactions sur les
sites. Ces problmes sont connus par touset les solutions existent, il ne manque quela volont dacclrer le processus.
Ensuite, le principal enjeu mon avissera dorganiser les acteurs qui intervien-dront dans le commerce lectroniquenational pour crer une concurrence saineet dans lintrt des consommateurs. Lessujets sont nombreux : informations afficher obligatoirement sur le site devente, dlais de livraison, service aprs-vente, droit de rtractation, sanctions encas de fraude ou de non-respect des lois,etc. Enfin, il incombe aussi aux e-mar-chands de sorganiser et de se fdrerautour dune institution, limage de laFEVAD en France (Fdration du e-com-merce et de la vente distance). Celanous permettrait dtre unis pour dfendrenos intrts et nos revendications, dtrereprsents auprs des autorits et desorganismes officiels, dinformer et depromouvoir le secteur auprs des profes-sionnels et des particuliers et dtre gale-ment linterlocuteur unique en cas deplaintes ou de litiges avec les consomma-teurs. Lunion des diffrents acteurs de lavente distance permettra en outre dins-taurer des rflexions et des tudes pourlamlioration du commerce lectroniquealgrien sur le long terme et dencouragerles grandes entreprises investir ce cr-
neau.
Quels sont vosprojets?
Nous nous focali-sons pour linstant
faire connatrenotre site internetet btir uneentreprise pren-ne, qui offre unservice dunequalit irr-prochable ses clients.Nous tu-
dions la possibilit decrer dautres entits spciali-
ses dans la logistique et la livraisonexpress, complmentaires notre activit,qui renforceraient notre prsence. Nousmilitons pour le dveloppement de lafilire du e-commerce et linstaurationdun climat de confiance pour les ache-teurs en ligne. En dernier lieu, il noustient cur doffrir le mme service nosconcitoyens aux quatre coins de lAlgrieet nous tcherons dy arriver le plus ttpossible n
H. M.
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance45
Enqu
te
ENQUETE
Il y a un nouvea
u mode de
paiement appel
ePay, qui
est une platefor
me de
transactions nc
essitant la
cration dun co
mpte virtuel
aliment par des
cartes de
prpaiement ou v
ia un
virement bancai
re.
-
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
46
Djamel Bendjaber, propritaire du site Nechrifenet
Enqu
te
LEco: vous vous lancez dans le e-commerce en labsence dun cadrejuridique appropri. Commentlexpliquez-vous?Djamel Bendjaber: en vrit, ce nest
pas du e-commerce que lon fait partir dumoment o il ny a aucune transactionlectronique. Il sagit dun catalogue lec-tronique. En fait, nous sommes en train denous positionner. Et lon se prpare enattendant la lgislation. De plus ce nestpas tant la lgislation qui nous importe. Ce
sont plutt les moyens de paiement.Dailleurs, nous nous sommes rapprochsde la Satim qui nous a affirm quil nyaura pas de moyens de paiement sanstextes juridiques. Maintenant pour la dfi-nition, on dit que cest du e-commerceparce que cest in, cest en vogue, cest lamode. En attendant mieux, nous avons crce site, nous essayons de lalimenter. Nousapprovisionnons des boutiques pour que leclient nattende pas la marchandise.
Cest--dire?Il y a une commande sur le Net, nous
livrons le client et nous tablissons la fac-
ture avec le nom du magasin o il va rcu-prer son produit. Notre but est de crerune certaine dynamique, de vulgariser ledomaine.
Nous employons des femmes et deshommes qui shabituent ce nouveau cr-neau, qui rpondent aux gens, toutessortes de critiques, fondes ou pas. Ils sen-tent quils sont pris en charge. Deplus,nous avons dcid de diffuser le siteen langue nationale.
On se met en place. Mais il ne faut pascroire que cest cela qui nous fera vivre, onny est pas encore arrivs. Jusqu aujour-dhui, nous navons pas vendu plus de 10
Ralis par Faouzia Ababsa
Rien ne prdestinait ce mdecin de formation se lancer dans le commerce et encore moinsdans le commerce lectronique. Pourtant, cestce quil a fait, estimant que lexercice de la
mdecine ne lui permettait pas de rpondre son ambition et ses besoins de vivreconfortablement. Il nous en dit plus dans cetentretien.
ENQUETE
Bimensuel de lconomie et de la finance
Nous ambitioNNoNs la cratioN duN label
-
produits. Peut-tre que le mois prochain onen vendra 20. Sur le site, nous avons peut-tre 20 000 visites par jour. Le siteOuedkniss estime quil a 100 000 visiteurspar jour. En ce qui nous concerne, nousnavons pas encore fait de publicit, hormisla petite rencontre avec la presse quil y aeu la dernire fois. Parce que nous avonspeur dtre dpasss. Et dans ce cas, nousperdrons toute crdibilit. On y va donclentement.
Vous faites dans la modestie?La question nest pas l. Nous craignons
de ne pas tenir nos promesses. Et dans cecas, les gens vont perdre confiance. Rienne presse. Nous gagnons notre vie parailleurs. On peut se laisser emmener par lavague comme on peut la contrler. Maisaujourdhui, il ny en a pas encore.
Avec toutes les comptences que reclele pays, vous avez fait appel uneentreprise trangre pour la conceptiondu site. Pour quelles raisons?Quelquun qui veut ouvrir un site se
rabat en gnral sur les solutions opensource. Lesquelles sont la porte de nim-porte qui. Moi-mme je ne connaissais pastout cela. Je ne suis pas informaticien, maismdecin de formation. Jai, par contre,grandi dans une boutique.
A la fin de mes tudes, en dpit delamour que je portais la mdecine, je mesuis rendu compte que cela ne me permet-tait pas de subvenir aux besoins auxquelsjaspirais. Jai donc travaill dans la bou-tique de mon pre. Puis, je me suis intres-s ce nouveau domaine, de fil en aiguille.En fait, il ny a rien inventer. Les modlesconomiques existent, il suffit juste de lescopier.
De plus, nous avons lopportunit dtredans un march vierge, pourquoi ne pasessayer doccuper le terrain? Et pourrpondre votre question, je vous assureque nous cherch des comptences locales.Il y a mme une entreprise avec laquellema collaboratrice a travaill mais elle napas pu suivre bien quil existe des solutionsopen source. Cest--dire que vous confec-tionnez votre site toute seule.
Cependant, ce sont des solutions qui nepermettent pas davoir derrire des RP
quil faut. En plus clair, une gestion com-merciale du site. Avec tout ce que celaimplique comme gestion, fiscalit, etc.Nous nous sommes dit quil ntait pasquestion de crer un site vitrine. Mais unsite davenir. Loin de moi lide de mpri-ser les comptences locales. Mais il setrouve quelles nont pas cette tradition decration de sites.
Et puis, jai limpression quelles onttellement de choses faire! A chaque foisquon a sollicit lun dentre eux, ilinvoque soit un plan de charge volumineux,soit il nous impose des dlais qui ne nousconviennent pas. Il y a des comptences entermes de technique mais pas en termesdarithmtique. Il ny a pas assez de per-sonnes pour ce faire.
Cest donc un problme de ressourceshumaines?LAlgrie a un grand problme de res-
sources humaines. Jusquaux photographesprofessionnels. Les annonces que lon apublies pour en recruter nont pas donnles rsultats escompts. Nous avons fait duporte--porte.
Je me suis mme dplac dans une colequi forme des photographes dart. En vain.Nous avons dcid de prendre nous-mmesdes photos, mais des gens de lautre ct dela Mditerrane nous en ont dissuads carles photos ntaient pas belles.
Aujourdhui, on travaille avec des pho-tographes de mannequins. Mais seulementlorsquils sont libres. Ils nous considrentcertainement comme des clients de secondezone. On ne reprsente pas des contratsjuteux. Cela dit, nous insistons sur la vitri-ne du site et lcho qui nous vient du client.
Les produits que vous prsentez sur lesite sont tous imports? Est-ce que laproduction nationale nest pas dequalit?Non, pas du tout. Nous avons un probl-
me de sourcing. Cest--dire de fournis-seurs. Nous sommes une structure de taillemoyenne. Nous dmarchons les gens quonconnat. Nous leur disons que nous voulonsmettre leurs produits sur notre site.Souvent, ces fournisseurs ne nous croientpas parce quils pensent que nous nesommes pas fiables ou encore que notrelongvit est incertaine.
De plus, nous sommes obligs dacheterces produits. Nous les photographions etnous rdigeons le texte. Nous avons plus defacilits avec les importateurs que leslocaux. Parce quen premier lieu, ils nousfournissent les bases travers les cata-logues lectroniques et des caractristiquestechniques. Nous avons mis en ligne desjouets qui ne sont pas fabriqus en Algrie.Pas plus quil ny a de fabricants locauxdappareils photo.
Pour llectromnager, les deux grandsleaders en Algrie sont LG et Samsung.Nous nous approvisionnons chez les deux.Pour nous, Samsung est une entreprisenationale qui gnre une plus-value alg-rienne. Il y a galement Bya Electronic,Santrax. Bientt, nous mettrons en lignelicne alimentation. Et ce sera des pro-duits algriens.
Par ailleurs, nous avons remarqu quily a des crneaux o il ny a pas de margedu tout ou alors elles sont drisoires et necouvrent mme pas les frais dexploitation.Or, nous sommes aussi des commerants.Par consquent, nous sommes larecherche de produits niches o il y a de lamarge. Jai fait un sondage sur des produitsagroalimentaires, il se trouve quil y abeaucoup de travail faire dans ce sens. Enplus, ce sont des produits locaux qui per-mettent aux gens de vivre travers juste-
47
Enqu
teLco n61 / du 1er au 15 mars 2013
ENQUETE
Bimensuel de lconomie et de la finance
Nous ambitioNNoNs la cratioN duN label
Nous sommes en train de
nous positionner. Et lon se
prpare en attendant la lgislation.
-
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
48
Enqu
te
Bimensuel de lconomie et de la finance
ment les marges quils offrent. Mieux, cesfournisseurs respectent parfaitement lachane qui part de limportation vers legrossiste pour aboutir au dtaillant. Ce quinest pas le cas des autres. Or, il se trouveque nous payons 2% de taxe sur lactivitprofessionnelle, une plus-value de TVA, ladclaration la CNAS de nos employs.
Est-ce que vos produits sont garantis?En tout cas, cela napparat pas sur lesiteSi. Cest prcis dans les conditions
gnrales de vente. Nous sommes tenus, entant que commerants algriens, de res-pecter cela. Sinon, on peut se retrouverdevant le procureur de la Rpublique.Nous accordons une garantie allant jusqu18mois. Chez LG, par exemple, la garan-tie va jusqu 10 ans sur les machines laver. Je prcise que nous avons nous-mmes cr le texte des conditions gn-rales de vente.
Nous avons remarqu que les prix desproduits sont assez levs par rapport ceux pratiqus dans les magasins, limage, pour ne prendre que cetexemple, de laspirateur Kenwood Nous les avons achets chez un impor-
tateur de cette marque qui en a lexclusivi-t. Et il nous a fait payer trs cher. Est-ceparce quil craignait quon les vende moinscher pour couvrir ses autres clients ? Onna pas pris une marge symbolique, comp-te tenu des charges qui nous incombent. Cenest pas le cas de ceux qui vendent ElHamiz qui font des marges de 2%. Mais jevous assure que les prochains produitsseront moins chers parce que nous avonstrouv une meilleure source. Cest de ceproblme que je vous parlais tout lheure.Cest--dire le sourcing, qui va en sam-liorant. Cette nouvelle source que nousavons trouve nous propose sur les robotsdes prix de 4000DA moins chers.
Est-ce que le cot du transport estinclus dans le prix du produit?Au jour daujourdhui, le transport est
gratuit jusquau point relais. Nous comp-tons dans trs peu de temps mettre en placela livraison domicile. Avec le systme demarge on fait de la gymnastique pourinclure le cot de la livraison dans le prixdu produit pour inciter les gens achetersur le Net.
Les livres que vous proposez sontvieux et plus chers que dans leslibrairiesNous les avons achets il y a un une
anne. On voulait dabord remplir le site.On nous avait exig 500 rfrences pourque le site soit pourvu. Ce nest que main-
ENQUETE
tenant quon a commenc faire de laprospection auprs des diteurs et desimportateurs.
Nous ambitionnons de devenir la pre-mire librairie en ligne. On va essayer detrouver un arrangement pour mettre leslivres sur notre catalogue et quil y ait uneclrit dans les changes pour que leclient soit tout de suite servi. Il y a descaractristiques qui sont prtes. EnEurope, on scanne, on douche le livreet on a tout. Nous allons crer une base dedonnes. Cela servira pour les autres sites.Il faut quil y ait de la concurrence. Et l,on pourra sparer le bon grain de livraie.On ne peut pas se permettre dacheter desproduits sans facture.
Nous voulons des fournisseurs srieux,qui nous dlivrent des factures et on payepar chque certifi.. Chez Chiheb, un bou-quin de chaque, cest 5 millions de dinars.On ne peut se permettre de demander uneligne de crdit de cette valeur, parce quenous pensons que largent appartient auxgens et on ne se joue pas deux. Beaucoupdditeurs possdent LISBN (numrointernational normalis du livre, ndlr) maisils ne sont pas organiss. Nous espronsles fdrer, crer une base de donnes.Comme nous souhaitons quil y ait plu-sieurs sites. Quand on est nombreux, il y ade la concurrence.
Pourquoi le concept rembours ousatisfait nexiste pas pour les produitsque vous mettez sur le site?Est-ce que cela existe pour sur le mar-
ch algrien?
Pourtant, il faut bien commencerOn ne peut pas le faire quand on a des
marges de 6 et 9%. Sinon on serait obligsde les augmenter. De plus, le satisfait ourembours cote de largent. Le fournis-seur ne nous reprendra pas le produit. Dslors nous serons contraints le revendre en2e ou 3e choix. Cela va coter de largentet nous serions obligs de rpercuter sur leprix des autres produits. Ceci dit, rien nestexclu. On peut le prvoir, conditiondavoir assez de marge de manuvre pourle faire. Et demain, sil y a beaucoup desites comme le ntre, on pourrait ventuel-lement nous regrouper et crer un label.Lequel cotera de largent. Ce dernier ser-vira rembourser et ddommager lesclients qui ont t escroqus par dautressites. Parce quil ne faut pas oublier quil ya beaucoup dabus. Mais aussi des habi-tudes de consommation qui nexistent paschez nous. Tout est nouveau. LAlgrie naque 50 ans dindpendance. Dans les 50ans, il faut compter prs de 20 ans desocialisme, 15 ans de terrorisme... Laconclusion quon peut tirer cest quelAlgrie na que 15 ans dge. Cest unpays trs jeune.
En attendant que fassiez la livraison domicile, est-ce que le client qui seprsente au point relais pourrcuprer son produit a le droit de letester sur place?On ne la pas prvu. Ceci dit, cest pos-
sible tout en sachant que le produit est sousgarantie n
F. A.
-
Absence de lgislation sur le commerce lectronique
Djamel BenDjaBer ne se lexplique pas
En labsence de registre ducommerce et de lgisla-tion en la matire com-
ment voulez-vous que lon procde ?Attendre que les choses dmarrent ?Nous avons des comptences exploi-ter. Et puis si a se trouve, la lgisla-tion est entrain de dor-mir au fonddun tiroir,peut-tre pourtre enrichie.Cependant, nousnallons pas inven-ter le fil couper lebeurre. Nous allonssimplement copier desmodles qui exis-tent... Notre hte nousindique quil stait rap-proch de la Satim, qui luia prcis que pour ce qui laconcernait, elle taitprte. Toutefois, elle nesaurait mettre en place lepaiement lectronique en lab-sence de lgislation. Cestluf avant la poule ou la pouleavant luf. Donc du jour au lende-main, on peut nous dire que la lgisla-tion est l, les cartes de crdit aussi. Ilspeuvent parfaitement les paramtrerpour en faire des moyens de paiement.Ils sont capables du meilleur et non dupire. Parce quil y a tellement de
potentialits non mises en uvre, tel-lement de choses qui nont pas tfaites que lavenir ne peut tre queprometteur. M. Bendjaber estimequil na pas beaucoup de sites de e-commerce en Algrie. Il fait dailleursla comparaison avec lHexagone, quicompte 100 000 sites. 8 000 tra-vaillent rellement. 800 sites carton-nent. Tout cela pour une population de66 millions dhabitants. En revanche,
lAlgrie compte 36 millionsdhabitants. Il y a
une dizai-
ne de sites. Et chacun essaie de vivotercomme il peut.
Le propritaire de Nechrifenet rfu-te toute ide selon laquelle les pou-voirs publics seraient injustes au pointde briser ce genre dinitiative. Cesont des start-up qui essayent dmer-ger, qui ont du savoir-faire. Il ny apas de grands groupes qui se sont ins-talls. Mme nous, nous ne sommespas un grand groupe. Nous, nousavons de lambition. Parce que cest
un domaine quiest promet-teur. Il y a despays o lac r o i s s a n c edans le e-c o m m e r c eatteint les 150 170% paran. Cestdailleurs lundes domaineso la crois-sance est laplus impor-tante. LeMaroc, titredexemple, adcid delibrer lacarte de cr-dit prpaid.Eh bien, celamarche trsbien! n
F.A.
Par Faouzia Ababsa
Lco n61 / du 1er au 15 mars 2013
Bimensuel de lconomie et de la finance49
Enqu
te
ENQUETE
Le crateur du site Nechrifenet na pas attendu la promulgation de textesjuridiques pour se lancer dans le e-commerce. Tout comme dautres start-updailleurs. Dans lentretien quil nous a accord, il affirme en quelque sorte
que cest aux pouvoir publics de sadapter cette nouvelle activit enmettant en place larsenal juridique.
-
Bimensuel de lconomie et de la finance50
Enqu
te
Mohamed Hadj Sahraoui, spcialiste IT, dveloppeur informaticien
LEco: le e-commerce, notamment lepaiement via mobile ou autre,peuvent-ils simplifier lestransactions quotidiennes ?Comment?Mohamed Hadj Sahraoui: le
e-commerce est devenu acces-sible toutes les personnes bn-ficiaires d'un accs internet.Ainsi, tout est ralisable et por-te de main en quelques clics:des achats, des rglements defacture en ligne ou encore lagestion de comptes. Si vousvoulez acheter un livre, parexemple, de nombreuses librai-
ries sont
en ligne. Encomparant
les cotsdexpdition
de louvrage etles dlais de livrai-
son, vous pouvez slec-tionner la librairie qui
vous le livre rapidement auprix le plus bas. Cest une
manire dviter plu-sieurs obstacles. De
mme pour lep a i e m e n t
par tl-phone,qui ests o u -v e n t
uti-
lis pour rgler de petits montants, ce quireprsente un gain de tempsincontestable.Plus besoin de porte-monnaie,vous rglez vos petites dpenses en quelquessecondes en ligne comme au niveau des com-merce. Il est dplorer labsence du e-bankingen Algrie, une solution de paiement fiablequi rendrait le web plus intressant pour lesAlgriens. Le web a une vocation conomiquevia une technologie mobile. Il est important denoter que plus de 3