L’AFP s’est lancée en 2012 dans la grande aventure du direct en France. Une expérience qu’elle va étendre à plusieurs autres pays.

La vidéo à l’AFP a franchi en 2012 une étape déterminante en matière de rapidité. Le 22 janvier, l’Agence a inauguré la transmission de flux par satellite lors de sa couverture du premier grand meeting du candidat à l’élection présidentielle François Hollande au Bourget. Quatre mois plus tard, le 27 mai, elle offrait sa première opération « live » aux clients depuis le festival de cinéma de Cannes, à l’issue de la cérémonie de remise des palmes.

« On a répondu aux défis de l’actualité en 2011, lors du printemps arabe notamment, en termes de volume et de variété, à la grande satisfaction des clients ; il nous faut maintenant passer à la vitesse supérieure », souligne Marie-Noëlle Valles, chef du service vidéo Monde.

Un modèle de transmission hybride

L’AFP a testé à travers la France tout au long de la campagne électorale française de nouveaux équipements, dont un véhicule permettant la diffusion satellitaire, et de nouveaux modes opératoires dans le but d’accélérer la diffusion des images.

Live : la vidéo en direct, c’est parti !

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Désormais, elle met en œuvre un modèle de transmission hybride, par fichier et par flux, tant vers les journalistes qui reçoivent et éditent l’information à l’Agence que directement vers les clients. Ces nouveaux modèles ont démontré leur pertinence rédactionnelle et financière.

« Transmettre en direct, on l’a fait durant la campagne électorale française, tout du long. C’était le cas au Bourget, mais c’était le cas aussi le soir de l’élection de François Hollande. Transmettre instantanément par flux entre le terrain et le point d’édition/diffusion, c’est une fin en soi. En France, cela fait maintenant partie de nos savoir-faire consolidés. Maintenant on doit le faire davantage directement du terrain vers les clients, et cela partout dans le monde. » selon Marie-Noëlle Valles.

« Pendant la campagne, le bénéfice des nouveaux équipements s’est étendu à tous les métiers de l’Agence. Là où les réseaux étaient saturés, là où les installations ADSL dédiées étaient éloignées du lieu de l’événement, comme lors du meeting PS de Toulouse le 3 mai, on a pu mettre le car vidéo au service de la photo et du texte pour des transmissions accélérées. On a ainsi démontré que ces

équipements pouvaient être mutualisés. Autre effet positif sur le terrain : la visibilité accrue pour l’AFP, dont le car siglé est devenu un point de reconnaissance et de contact pour les médias. » Pour le meeting du Bourget, des éléments vidéo bruts (le discours du candidat), mais aussi prêts à diffuser (les reportages des journalistes sur place) ont été transmis au siège, puis aux clients, en quelques minutes. Trois heures, c’est le temps qui a été gagné dans la livraison aux clients pour la couverture de cet événement majeur.

« On est crédibles en actualité parce que nos journalistes sont présents, mais aussi parce qu’on est capables de livrer les informations dans les temps », souligne Marie-Noëlle Valles. La mise en œuvre du « Live », la diffusion en temps réel, s’est faite au festival de Cannes.Cette fois, il s’agissait de transmettre un flux directement du terrain de reportage aux clients, sans édition intermédiaire. « Un exercice périlleux en soi, que nous avions choisi de baliser au maximum en choisissant un événement prévu, reconnu – le premier festival de cinéma au monde – et sur lequel nous avons une expérience de couverture vidéo de plusieurs années », dit Marie-Noëlle Valles.

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1er mai 2012 – Paris – le président nicolas Sarkozy prononce un discours de campagne Place du Trocadéro. AFP / liOnel BOnAVenTure

régie vidéo mobile installée lors du dernier meeting de campagne de François Hollande, le 3 mai 2012.

L’accès au Festival, et notamment aux fameuses « marches », étant réservé à un puissant sponsor, l’AFP avait trouvé un accord avec les organisateurs pour installer ses caméras sur une passerelle extérieure qu’allaient emprunter les artistes à leur sortie de la remise des prix. L’idée étant d’y réaliser des interviews en direct. Une demi-heure avant le direct programmé, un orage tenace a contraint l’équipe de l’AFP à se replier en urgence dans une salle. « Devant et derrière la caméra, nos journalistes ont dû travailler absolument sans filet », raconte Marie-Noëlle Valles. De nombreuses vidéos préparées à l’avance, dont des compilations des plus belles robes, des principaux artistes et de leurs conférences de presse, ont été diffusées depuis le car-régie pour meubler les temps morts inhérents à l’exercice. Pour parer à toute perspective d’incident technique majeur, suffisamment d’images avaient en outre été préparées pour qu’il n’y ait pas une seconde de noir à l’antenne. « Cela a été épique. On n’était pas du tout dans une configuration idéale, mais c’était une chouette expérience », raconte le journaliste François Lallemant. Le direct a duré 1h45. Douze sites médias l’ont diffusé en live streaming, en Chine, en Suède, au Danemark, au Royaume-Uni, en France notamment. Le Live a été regardé dans 93 pays (au Brésil, à Bahrein, en France, en Russie, aux Etats-Unis, en Inde…). L’opération sera répétée « en direct » à Cannes 2013.« Le fait de disposer de circuits de transmission accélérée, incluant le « Live », est un avantage commercial évident vis-à-vis des clients TV », souligne Marie-Noëlle Valles. Mais il y a plus : cette évolution doit également permettre une nouvelle offre de services techniques aux médias afin de rentabiliser les équipements de l’AFP, en France comme sur de grands évènements à l’étranger. « Pendant la campagne électorale française, on l’a déjà fait ponctuellement et, à l’avenir, cela pourrait devenir un objectif commercial d’envergure », ajoute-t-elle.

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20 mai 2012 – cannes, France – isabelle Huppert monte les marches du palais sous une pluie battante, lors de la 65e édition du festival de cannes.AFP / VAlerY HAcHe