lien « bouche - stress » chez le cheval de sport : revue

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UNIVERSITE TOULOUSE III – PAUL SABATIER FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE ANNEE 2020 2020 TOU3-3057 THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE Présentée et soutenue publiquement par Déborah AMSELLEM SZTERNBERG le 8 décembre 2020 LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE DE LITTERATURE Directeurs de thèse : Dr Antonin HENNEQUIN, Dr Florent DESTRUHAUT JURY Président : Pr Philippe POMAR 1er assesseur : Pr Cathy NABET 2ème assesseur : Dr Florent DESTRUHAUT 3ème assesseur : Dr Antonin HENNEQUIN Invité : Mme Sophie BIAU

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Page 1: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

UNIVERSITE TOULOUSE III – PAUL SABATIER FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE

ANNEE 2020 2020 TOU3-3057

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement

par

Déborah AMSELLEM SZTERNBERG

le 8 décembre 2020

LIEN«BOUCHE-STRESS»CHEZLECHEVALDESPORT:

REVUEDELITTERATURE

Directeurs de thèse : Dr Antonin HENNEQUIN, Dr Florent DESTRUHAUT

JURY

Président : Pr Philippe POMAR 1er assesseur : Pr Cathy NABET 2ème assesseur : Dr Florent DESTRUHAUT 3ème assesseur : Dr Antonin HENNEQUIN

Invité : Mme Sophie BIAU

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Ä DIRECTION DOYEN M. Philippe POMAR ASSESSEUR DU DOYEN Mme Sabine JONIOT Mme Sara DALICIEUX-LAURENCIN CHARGÉS DE MISSION M. Karim NASR (Innovation Pédagogique) M. Olivier HAMEL (Maillage Territorial) M. Franck DIEMER (Formation Continue) M. Philippe KEMOUN (Stratégie Immobilière) M. Paul MONSARRAT (Intelligence Artificielle) PRÉSIDENTE DU COMITÉ SCIENTIFIQUE Mme Cathy NABET DIRECTRICE ADMINISTRATIVE Mme Muriel VERDAGUER

Ä HONORARIAT DOYENS HONORAIRES M. Jean LAGARRIGUE ª M. Jean-Philippe LODTER ª M. Gérard PALOUDIER M. Michel SIXOU M. Henri SOULET Ä ÉMÉRITAT M. Damien DURAN Mme Geneviève GRÉGOIRE M. Gérard PALOUDIER

Ä PERSONNEL ENSEIGNANT

Section CNU 56 : Développement, Croissance et Prévention 56.01 ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE et ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE (Mme Isabelle BAILLEUL-FORESTIER) ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE Professeurs d'Université : Mme Isabelle BAILLEUL-FORESTIER, M. Frédéric VAYSSE Maîtres de Conférences : Mme Emmanuelle NOIRRIT-ESCLASSAN, Mme Marie- Cécile VALERA, M. Mathieu MARTY Assistants : Mme Alice BROUTIN, Mme Marion GUY-VERGER Adjoints d’Enseignement : M. Sébastien DOMINE, M. Robin BENETAH, M. Mathieu TESTE, Mme. Chiara CECCHIN-ALBERTONI ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE Maîtres de Conférences : M. Pascal BARON, Mme Christiane LODTER, M. Maxime ROTENBERG Assistants : Mme Isabelle ARAGON, Mme Anaïs DIVOL, 56.02 PRÉVENTION, ÉPIDÉMIOLOGIE, ÉCONOMIE DE LA SANTÉ, ODONTOLOGIE LÉGALE (Mme NABET Catherine) Professeurs d'Université : M. Michel SIXOU, Mme Catherine NABET, M. Olivier HAMEL Maître de Conférences : M. VERGNES Jean-Noël Assistant: M. Julien ROSENZWEIG Adjoints d’Enseignement : M. Alain DURAND, Mlle. Sacha BARON, M. Romain LAGARD, Mme FOURNIER Géromine, M. Fabien BERLIOZ

Section CNU 57 : Chirurgie Orale, Parodontologie, Biologie Orale 57.01 CHIRURGIE ORALE, PARODONTOLOGIE, BIOLOGIE ORALE (M. Bruno COURTOIS) PARODONTOLOGIE Maîtres de Conférences : M. Pierre BARTHET, Mme Sara DALICIEUX-LAURENCIN, Mme Alexia VINEL Assistants: Mme. Charlotte THOMAS, M. Joffrey DURAN Adjoints d’Enseignement : M. Loïc CALVO, M. Christophe LAFFORGUE, M. Antoine SANCIER, M. Ronan BARRE , Mme Myriam KADDECH, M. Matthieu RIMBERT

Faculté de Chirurgie Dentaire

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CHIRURGIE ORALE Professeur d'Université : Mme Sarah COUSTY Maîtres de Conférences : M. Philippe CAMPAN, M. Bruno COURTOIS Assistants : Mme Léonore COSTA-MENDES, M. Clément CAMBRONNE Adjoints d’Enseignement : M. Gabriel FAUXPOINT, M. Arnaud L’HOMME, Mme Marie-Pierre LABADIE, M. Luc RAYNALDY, M. Jérôme SALEFRANQUE , BIOLOGIE ORALE

Professeur d'Université : M. Philippe KEMOUN Maîtres de Conférences : M. Pierre-Pascal POULET, M Vincent BLASCO-BAQUE Assistants : M. Antoine TRIGALOU, Mme Inessa TIMOFEEVA, M. Matthieu MINTY, Mme. Cécile BLANC Adjoints d’Enseignement : M. Mathieu FRANC, M. Hugo BARRAGUE, M. Maxime LUIS Section CNU 58 : Réhabilitation Orale 58.01 DENTISTERIE RESTAURATRICE, ENDODONTIE, PROTHESES, FONCTIONS-DYSFONCTIONS, IMAGERIE, BIOMATERIAUX (M. Serge ARMAND) DENTISTERIE RESTAURATRICE, ENDODONTIE Professeur d'Université : M. Franck DIEMER Maîtres de Conférences : M. Philippe GUIGNES, Mme Marie GURGEL-GEORGELIN, Mme Delphine MARET-COMTESSE Assistants : Mme Pauline PECQUEUR, M. Jérôme FISSE, M. Sylvain GAILLAC, Mme Sophie BARRERE M. Dorian BONNAFOUS, Mme. Manon SAUCOURT Adjoints d’Enseignement : M. Eric BALGUERIE, M. Jean- Philippe MALLET, M. Rami HAMDAN, M. Romain DUCASSE PROTHÈSES Professeurs d'Université : M. Serge ARMAND, M. Philippe POMAR Maîtres de Conférences : M. Jean CHAMPION, M. Rémi ESCLASSAN, M. Florent DESTRUHAUT Assistants: M. Victor EMONET-DENAND, M. Antonin HENNEQUIN, M. Bertrand CHAMPION,

Mme Caroline DE BATAILLE, Mme Margaux BROUTIN Assistant Associé : M. Antoine GALIBOURG, Adjoints d’Enseignement : M. Christophe GHRENASSIA, Mme Marie-Hélène LACOSTE-FERRE, M. Laurent GINESTE, M. Olivier

LE GAC, M. Louis Philippe GAYRARD, M. Jean-Claude COMBADAZOU, M. Bertrand ARCAUTE, M. Eric SOLYOM, M. Michel KNAFO, M. Alexandre HEGO DEVEZA FONCTIONS-DYSFONCTIONS , IMAGERIE, BIOMATERIAUX Maîtres de Conférences : Mme Sabine JONIOT, M. Karim NASR, M. Paul MONSARRAT Assistants : M. Thibault CANCEILL, M. Julien DELRIEU Adjoints d’Enseignement : M. Yasin AHMED, Mme Sylvie MAGNE, M. Thierry VERGÉ, Mme Josiane BOUSQUET

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Mise à jour pour le 05 Octobre 2020

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Jedédiecettethèse:

A mon mari Stéphane, modèle de patience, sans qui je n’aurais pas puprésenter cette thèse, et n’aurais jamais pas pu aspirer à devenir chirurgiendentiste.Tum’astoujourspousséàallerauboutdemesprojets,mêmelesplusincroyables!Merci. Amon fils Sachaquim’a insufflé la forceet le couraged’allerauboutdemesétudes,etdedonnerlemeilleurdemoimême. Amamèreetàmonpère.Vousaveztoujoursfaitpasservosenfantsavantvous-même,avecuneaffectionetundévouementà touteépreuve.Vousm’aveztoujourssoutenu,mêmesimeschoixvousontparfoisdécontenancé. Amesbeauxparents,GenevièveetEly,quim’ontpousséinlassablementàcontinuerdans cette voie,même si parfois je trouvais le chemin si tumultueux.Geneviève, vous avez une grande part de responsabilité dans cette fantastiquereconversion!

AmasœurAnaëllequiatoujoursétéunmodèlepourmoi.

Amonfrère,Alan,quiatoujoursététroploinparladistancemaisjamaisparlapensée. Atoutemafamille. Atousmesamis. A l’équipe de l’INSERM, Thierry Letellier et Margit Heiske pour leurdisponibilité, et leur précieuse aide pour la conception et la rédaction de cettethèse.

AuDrVincentBenouaïch,poursesidéespassionnantes,poursapédagogie,etsaprécieuseaidetoutaulongdelarédactiondecettethèse.Pourtapatience,Vincent,merci.

AMlleJessicaChalou,interneenchirurgieorale,quiaeutantdecourageet

d’empathiepourm’expliqueretm’aidersurlalecturecritiqued’article!Je tiens à remercier également le Pr Pierre Louis TOUTAIN, du Royal

VeterinaryCollegeUniversityoflondon,UK,poursonavisd’expert.

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AnotrePrésidentdujury,

MonsieurleProfesseurPOMARPhilippe,

-DoyendelaFacultédeChirurgieDentairedeToulouse,

-ProfesseurdesUniversités,PraticienHospitalierd’Odontologie,

- Lauréat de l’institut de Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale de la

Salpêtrière,

-HabilitationàDirigerdesRecherches(H.D.R),

-Chevalierdansl’OrdredesPalmesAcadémiques

-Colonelderéservecitoyenneduservicedesantédesarmées(CDC-RC)

Vous m’avez fait l’immense honneur d’avoir accepté la présidence de cette thèse.

Depuis mes premiers pas en dentaire, vous m’avez toujours accompagné, soutenu, et

j’ai su que votre porte serait toujours ouverte en cas de besoin.

Je vous adresse ici mes plus profonds remerciements, ainsi que toute ma gratitude.

Page 6: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

Aumembredujury,

MadameleProfesseurNABETCathy,

- ProfesseurdesUniversités,Praticienhospitalierd’Odontologie,

- DocteurenChirurgieDentaire,

- Diplômed’EtudesApprofondiesdeSantéPublique–Epidémiologie

- Docteurdel’UniversiteParisXI,

- HabilitationàDirigerdesRecherches(HDR),

- LauréatedelaFacultedeMédecine,

- Lauréatedel’UniversitePaulSabatier,

- Lauréatedel’AcadémieNationaledeChirurgieDentaire

C’est avec beaucoup d’honneur que je vous remercie sincèrement d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Je vous exprime ma profonde reconnaissance pour votre accompagnement et votre enseignement tout au long de ces années, votre engagement, et votre implication dans mon cursus. Vous avez toujours su me conseiller et m’épauler. Veuillez trouver ici le témoignage de mon profond respect, et de toute mon amitié.

Page 7: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

Aumembredujury,

MonsieurleDocteurDESTRUHAUTFlorent,

- MaîtredeConférencesdesUniversités,PraticienHospitalierd’Odontologie,- DocteurenChirurgieDentaire,- Docteurdel'ÉcoledesHautesÉtudesenSciencesSocialesenAnthropologieSocialeetHistorique,

- ExpertprèslaCourd'AppeldeToulouse,- MembredelaCompagniedesExpertsdejusticedeToulouse- Certificatd'ÉtudesSupérieuresenProthèseMaxillo-Faciale,- Certificatd'ÉtudesSupérieuresenProthèseConjointe,- DiplômeUniversitairedeProthèseComplèteCliniquedeParisV,- Lauréatdel'UniversitéPaulSabatier- ResponsableduDUd'OcclusodontologieetdeRéhabilitationdel'AppareilManducateur

C’est un honneur que vous m’avez fait d’avoir accepté la co – direction de cette thèse. Merci de m’avoir fait confiance pour ce sujet, et j’espère ne pas vous avoir déçu. Je vous suis grandement reconnaissante de m’avoir donné goût à cette discipline : l’occlusodontie, à travers vos cours, et votre pédagogie. Merci pour votre enseignement d’une grande clarté, extrêmement précis et basé sur la valorisation de l’étudiant. Pour tout cela, soyez assuré de ma profonde reconnaissance.

Page 8: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

Aumembredujury,

MonsieurleDocteurHENNEQUINAntonin,

- Diplômed’étatdeDocteurenChirurgiedentaire-UPSToulouseIII

- Lauréatdel’UniversitéPaulSabatierToulouseIII

- AssistantHospitalo-Universitaire-Facultéd'OdontologiedeToulouse

- DUdeProthèseetOcclusodontologie,UniversitéToulouseIII

- DUdeRechercheCliniqueenOdontologie,UniversitéToulouseIII

- CESdeProthèseConjointe-classement:3èmenational

- CESdeBiologiedelaBouche

- Co-ResponsableduDUd'OcclusodontologieetdeRéhabilitationde

l'AppareilManducateur

Je tenais à vous remercier de l’honneur que vous me faites de diriger cette thèse. Vous m’avez fait confiance en me proposant ce sujet et j’espère avoir été à la hauteur. Merci pour les innombrables conseils que vous m’avez prodigué au sein de vos enseignements et pour l’implication sans faille dont vous avez fait preuve dans la direction de cette thèse. J’espère que ce travail ne décevra pas vos espérances. Veuillez recevoir l’expression de mon plus grand respect et toute ma gratitude.

Page 9: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

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Aumembredujury,

MadameBIAUSophie,

-IngénieurderechercheIFCE,

Je suis très reconnaissante de votre présence dans ce jury de thèse. Merci pour

votre professionnalisme, pour votre pédagogie, ainsi que pour votre aide dans la

rédaction de cette thèse. Je vous adresse toute ma gratitude pour votre patience,

pour vos conseils et toutes vos explications. J’espère que ce travail ne décevra

pas vos espérances.

Veuillez trouver ici l’expression de ma reconnaissance.

Page 10: LIEN « BOUCHE - STRESS » CHEZ LE CHEVAL DE SPORT : REVUE

TabledesmatièresINTRODUCTION................................................................................................................161. DEFINITIONDUSTRESS..........................................................................................172. L’ANALYSEDUSTRESSCHEZLERONGEUR....................................................182.1. Letestopenfield.........................................................................................................................182.2. Lelienentreparafonctionmasticatoireetstresschezlerongeur...........................192.2.1. ExpressionduCRFetstressaiguchezlerat(Hori,Yuyama,etTamura2004).........192.2.2. ImplicationdelaNOS(oxydenitriquesynthase)danslestressaigudesrats(Horietal.2005).....................................................................................................................................................................222.2.3. Effetsdustressoxydatifchezlerat(Miyakeetal.2005)....................................................252.2.4. Chargeallostatiqueetparafonctionmasticatoirechezlerat(Okadaetal.2007)...282.2.5. L’effetdubruxismesurlaréponseaustresschezlerat(Satoetal.2010)..................32

3. LE STRESS COMPORTEMENTAL CHEZ LES ANIMAUX ET PLUSPARTICULIEREMENTCHEZLECHEVAL....................................................................383.1. Chezlesanimauxengénéral...................................................................................................383.2. Lecomportementduchevalstressé.....................................................................................39

4. SUPERPOSABILITÉDUMODELEEQUIN.............................................................424.1. Phylogénie.....................................................................................................................................424.2. Lesdonnéescomparativesendocriniennes.......................................................................434.2.1. Modèleduprimatecomparativementàl’Homme..................................................................444.2.2. Modèleducheval(EquusCaballus)comparativementàl’Homme.................................44

CONCLUSION......................................................................................................................48BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................50LISTEDESABREVIATIONS.............................................................................................55LISTEDESFIGURESETTABLEAUX.............................................................................56

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INTRODUCTIONLe terme de stress est passé dans le langage commun depuis maintenant denombreusesannées, etest invoquécomme facteurouprocessusconduisant,outout du moins contribuant, à diverses pathologies comme les maladiescardiovasculaires, les troubles de l’humeur et l’anxiété, les désordresmétaboliques, les pathologies auto-immunes et inflammatoires et les troublesmusculo – squelettiques (Moisan etMoal 2012) par exemple. Le stress peut semanifesterdansnotrevieprofessionnelle,socialeouaffective.Surlasphèreoro-faciale,lestressestuncofacteurfréquemmentretrouvédansdespara-fonctions,telquelebruxismeparexemple,pathologietrèslargementrépandue,puisqu’elleconcerne8%delapopulationsoitenviron7millionsdepersonnesrecenséesenFrance(Lavigneetal.2008).Desétudesontdoncétémenées sur lemodèleanimal, etnotamment sur le ratafin de comprendre le lien entre para fonction masticatoire et gestion desituations stressantes (Hori, Yuyama, et Tamura 2004), (Hori et al. 2005),(Miyakeetal.2005),(Okadaetal.2007),(Satoetal.2010).L’interpositiond’unbâtonnet de bois entre les incisives de rats pendant une situation stressante,permettraitdemieuxgérerunstress.Ceteffetanti-stressdel’utilisationdel’appareilmanducateurest-ilréservéauxrongeurs?Pourrait- onmontrerqu’une interpositiond’unobjet avecnosdentsantérieurespermettraituneffetantistress?Le cheval est un animal grégaire, naturellement anxieux, de par son statut deproieàl’étatsauvage.Avantsadomestication,sasurviedépendaitdesacapacitéà fuir à temps et le plus vite possible. C’est donc un animal dont l’instinctmaintientlessensenéveil,etquisurveilleàtoutinstantd’éventuelsprédateurs.Lemodedeviequel’Hommeaimposéauchevalluidemanded’accepterdevivreenfermé dans un espace clos, sans possibilité de fuite. De surcroît, en cas demenace,ildoitluttercontresoninstinctdefuiteens’enremettantàl’Hommequil’aéduquéàrespecterl’attache(classequine2019).Ainsi,lestresschezlechevalestunsujetrécurrentchezlesamateursetprofessionnelsdumilieu.En outre, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénal (HHS) et notamment laproductiondecortisolchez lecheval fonctionnedemanièrecomparableavec lel’Homme (Gayrard, Alvinerie, et Toutain 1996), faisant du cheval un modèleexpérimentalintéressantàsuperposerchezl’Homme.

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1. DEFINITIONDUSTRESSLestressest, enbiologie, l'ensemble des réactions d'unorganismesoumis à despressions oucontraintesde l'environnement. Ces réactions dépendent de laperception qu'a l'individu des pressions qu'il ressent. Selon la définitionmédicale, il s'agit d'une séquence complexe de situations provoquant desréactions physiologiques, psychosomatiques («Stress» 2020). Le stress estdifférent de l'anxiété, celle-ci est une émotion alors que le stress est unmécanismederéponsepouvantamenerdifférentesémotions,dont l'anxiété.Onpeutparlerdestresspositifounégatif.L’Hommed’aujourd’huipeut, soitdominer son stress, et celui - ci devient alorsfavorable aux performances socioprofessionnelles, soit être dominé par lui, lestressinhibealorslescapacitésdel’Homme(Peteers2011).

D’un point de vue scientifique, la première définition de Hans Selye en 1936définitlestresscommeétantla«réponsedel’organismeàtoutesollicitationquiluiestfaite».Ilsecaractériseparuneréactionphysiologiquelinéaire(libérationde cortisol) qui n’est pas spécifique du «stresseur» (facteur de stress). Leconcept deH. Selye est contemporainde la notiond’homéostasie proposéeparWalter Cannon en continuité avec celle de «fixité du milieu intérieur»développéeauparavantparClaudeBernardvers1850.

Ces concepts associés au stress ont largement évolué, passant d’une réactionphysiologique non spécifique à des processus psychobiologiques complexesfortement dépendants de l’individu. Il faut distinguer le stress aigu du stresschronique. Le premier correspond à une réponse adaptative de l’organisme etnécessaireàlasurvie.Ilmetenjeudemultiplesmédiateurs,neurotransmetteurs,neuropeptides et hormones, coordonnés dans le temps et l’espace. Le stresschronique est, en revanche, délétère et conduit, chez l’individu vulnérable, àdiversespathologies(MoisanetMoal2012).

Pendant tout leXXèmesiècle, l’approchebiologiquedu stress va lier les termes«stress», «homéostasie» et «adaptation» et développer une littératurescientifiqueabondante.

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2. L’ANALYSEDUSTRESSCHEZLERONGEUR

2.1. LetestopenfieldL’undespremierstestsafind’évaluerlelienentrelestressetlalocomotionchezlesrongeursaétéletest«openfield»ouentraductionlittérale,letestde«champouvert»oud’«arèneouverte»(«Openfield(animaltest)»2019).C’estuntestexpérimentaldéveloppéparCalvinS.Hallen1932pourmesurer,audépart,l’anxiétédesrongeurs.L’openfieldpermetdetesterlesniveauxd’activitélocomotricegénérale chez le rat.A ladifférencedeséquidés, chez les rongeurs,uneanxiétéaccruesetraduiraparunediminutiondeleurlocomotion,voirmêmeune réaction de « freezing» (immobilisation), et une préférence pour resterproche des parois de l’arène. A l’inverse, une diminution du niveau d’anxiétéentraînerauneaugmentationducomportementexploratoirechez lerongeur,etdoncuneaugmentationdelalocomotion(HalletBallachey1932).Il est également intéressant de noter que, même si ce test a été validépharmacologiquement par l’utilisation d’anti anxiolytique comme lesbenzodiazépines,desmédicamentsplusrécentstelsque les inhibiteurssélectifsde la recapture de la sérotonine par exemple, prouvés pour leur action contrel’anxiété, ont montré des résultats incohérents dans le test «open field»(Ennaceur2014).Ce test est initialement prévu pour des rongeurs, habitués à vivre dans desespaces confinés, pouvant fuir rapidement par les sous - sol. Aussi, cetteconfrontation avec un grand espace lumineux en forme d’arène est un réelélémentstressant,etpermetdemesurerlapeurchezlerongeur.Letestopen-fieldn’adoncpastoutàfaitlemêmeeffetsurungrandherbivorecomme le cheval, davantage habitué aux grands espaces (manège, carrière,paddocks, pâture, etc.) (Peteers 2011). Le cheval exprimera davantage decomportementsdestressetdepeurlorsd’untestdeconfinementetd’isolement.Le testde l’open-fieldn’estdoncpasvalidepourévaluer lapeur chez le cheval(Forkmanetal.2007).Leterme«open-field»peutêtreconservépourdécrireuntest réalisé dans un endroit où le cheval à une relative liberte demouvement(d’avantagequelorsqu’ilestconfinédansunestalle).

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2.2. Lelienentreparafonctionmasticatoireetstresschezlerongeur

Aucoursdesannées2000plusieursétudesmenéespardeschercheursjaponaisont mis en évidence le lien entre para fonction masticatoire et gestion d’unesituationdestresschezlerongeur.Plusieursarticlessontdécritesci-après:

2.2.1. ExpressionduCRFet stressaiguchez le rat (Hori,Yuyama,etTamura2004)

Le stress induit l’activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien,caractériséparuneaugmentationdufacteurCRF(Corticotropinreleasingfactor),secrété par les neurones dans le noyau para ventriculaire (PVN) del’hypothalamus.De ce fait, il y augmentation de sécrétion de l’ACTH en cas desituationdestress.Des groupes de rats sont définis, et sont exposés à un stress psychologiquependantdesduréesdifférentes:30minou60min.Ungroupecontrôleestaussidéfini.Lacontraintestressanteestl’immobilisationdesratssuruneplanchettedebois,enpositioncouchée,àl’aided’uneceinturedecuir.Les 4 membres du rat sont positionnés à 45° par rapport à l’axe principal ducorpsdurat,àl’aidederubanadhésif.Certain rats ont la possibilité d’utiliser leur activité masticatoire, grâce à unbâtonnetdeboisplacéentre les incisivesdu rongeur, sansque le ratnepuissefairedemouvementsde la tête et du corps. Seule lamâchoiredu rat peut êtremobilisée(Figure2et3).

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Figure2et3:illustrationdelasituationstressantedesratsimmobiliséssurlaplanchette

debois(Okadaetal.2007)

Lafigure2(àgauche)montrelesratsimmobiliséssanspossibilitéd’utiliserleurpara fonction masticatoire. La figure 3 (à droite) illustre le bâtonnet de boispermettantauxratsd’utiliserleuractivitémasticatoire.Le groupe contrôle formé dans cette étude est constitué de 9 rats, dont 6 ontaccès à l’eauet à lanourriture à volonté, et3 en sontprivéspendant300min,avantdelestuer.Lecritèreprincipalétudiédecetteétudiéestlenombre(viaundoublecomptage)deneuronespositifsàl’expressionduCRF.Descoupescoronalesde50micronssontréaliséesdescerveauxdesrats, incluantletissuhypothalamiquecontenantlePVN.Concernant le groupe contrôle, les résultats de l’étude ne déterminent pas dedifférence significative entre lenombredeneurones exprimantpositivement leCRF des rats ayant été privés de nourriture et d’eau, et ceux n’ayant pas étéprivés. Cette expérimentation a été effectuée pour montrer la différence d’unstress non psychologique (privation de nourriture pendant 300min), que l’onqualifieraitplutôtde stressphysiologique,dont les rongeurspeuvent avoirunecertaine habitude dans la nature par exemple, avec un stress psychologique(immobilisationparcontentionsansdouleur).

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Concernantlesratsquiontsubilestresspsychologiquependant60min,iln’yapasdedifférencesignificativedunombredeneuronesexprimantpositivementleCRFjusqu’à120minaprèslafindel’applicationdustress,comparativementaugroupecontrôle.Cependant,après180minet240aprèslafindel’applicationdustress,ilyaunedifférencesignificativeaveclegroupecontrôle(Figure4).

Figure4:ExpressionduCRFdanslePVNdroitetgauchedurat,analyséssurlescerveauxdesratsjusqu’à240minaprèsl’applicationd’unstressparimmobilisationpendant60min

(Hori,Yuyama,etTamura2004)

Lecritèredejugementsecondaireanalysédel’étudeestlenombredeneuronesexprimantpositivementleCRFdanslapartiedroiteetgaucheduPVN.D’aprèslesrésultats de l’étude, il n’y a pas de différence significative d’expression du CRFentrelapartiedroiteetgaucheduPVN(Figure4).L’étude amontré que l’activitémasticatoire des rats leur a permis d’avoir unemeilleuregestionde la situationstressantepsychologiquement.Eneffet,quecesoit pour un stress appliqué pendant 30 ou 60min, les rats du groupe avec lebâtonnetdeboisentrelesincisivesontunnombredeneuronesexprimantleCRFsignificativement moins important que les rats subissant la même contrainte,maissanspouvoirrongerlebâtonnet(Figure5B).

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Figure5AetB:Effetsd’unstressparimmobilisationchezdesratsutilisantleuractivitémasticatoire,dansl’expressionduCRFneuronalduPVNdel’hypothalamus(Hori,Yuyama,

etTamura2004)Ainsi,l’activitémasticatoirepermetunemoindreexpressionduCRF,etdoncunemoindre activation de l’axeHHS, etmoins d’ACTH libéré. L’étudemontre doncquegrâceàlaparafonctionmasticatoire,lestressestmieuxgéré.

2.2.2. Implicationde laNOS(oxydenitriquesynthase)dans lestressaigudesrats(Horietal.2005)

L’oxyde nitrique (NO) module l’activité du système endocrine dans lecomportementdelaréponseaustress.LaNOS(oxydenitriquesynthase)estunemolécule de signalement induite par le stress, produite dans le noyau paraventriculaire(PVN)del’hypothalamus.OnsupposequelaNOSpeutêtreimpliquédanslarégulationdufacteurCRF(Horietal.2005).

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Le but de l’étude est d’évaluer l’effet de l’application d’un stress parimmobilisation d’un rat, sur l’expression de la nNOS (oxyde nitrique synthaseneuronal) dans le PVN de l’hypothalamus, et de comprendre l’impact de lafonctionmasticatoiresurlasituationdestressinduisantl’expressiondenNOS.Les études de 1993 et 1996 ont montré que le stress par un contrainted’immobilisation induit une augmentation de l’ARN de NOS dans le cerveau(Calzàetal1993),(Kishimotoetal.1996),maisaucuneétuden’avaitdécritl’effetdelafonctionmasticatoiresurl’ARNdeNOS.L’étude décrit un stress psychologique appliqué aux rats, avec un protocoleidentique que dans l’étude précédente; les rats sont immobilisés sur uneplanchettedebois,lesmembresà45°.Plusieurs groupes de rats sont établis. Un groupe de rats subit la contraintestressantependant30min,unautregroupependant60min.Certainsratspeuventutiliser leurfonctionmasticatricesurunbâtonnetdeboisplacéentreleursincisives.Ilestcréeungroupecontrôle,oùlesratsnesontpasstressés.Le critère de jugement principal de l’étude est la quantification par PCR(l'amplificationenchaîneparpolymérase)del’ARNdeNOS(Figure6).

Figure6:Expressiond’ARNNOSdansl’hypothalamuschezdesratsstresséspendant30et60min,pouvantutiliserounonleuractivitémasticatoire,comparativementaugroupe

contrôlenonstressé(Horietal.2005).

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Le niveau d’ARN de NOS dans l’hypothalamus est significativement augmentéchez les rats stressés pendant 30 min, par rapport au groupe contrôle. Enrevanche,iln’yapasd’augmentationsignificativedel’ARNdeNOSpourlesratsstresséspendant60minparrapportaugroupecontrôle.Pour lesratssoumisà lacontraintepar immobilisationpendant30min, l’étudemontre une différence significative; l’expression de l’ARN NOS connaît unediminution chez les rats pouvant utiliser leur activitémasticatoire par rapportauxratsnepouvantpasrongerlebâtonnetavecleursincisives.Enrevanche,pasdedifférencesignificativeobservéepourlesratsstresséspendant60min,entreceuxquirongentlebâtonnetetceuxquinelepeuventpas.Les critères de jugements secondaires de cette étude sont le comptage deneuronesexprimantpositivementnNOS,ainsiquelalocalisationdel’expressiondenNOS.Pourcepremiercritèredejugementsecondaire,lescerveauxdesratssontisolésparcoupesde100micronsdetissushypothalamiquesincluantlePVN,ainsiquel’application d’une procédure de marquage de NOS, grâce à uneimmunohistochimie.

Figure7:NombredeneuronesexprimantpositivementnNOSchezdesratsstressés

pendant30et60min,pouvantutiliserounonleuractivitémasticatoire,comparativementaugroupecontrôle(Horietal.2005).

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Le comptage de neurones exprimant nNOS dans le PVN a révélé un résultatsignificativement augmenté dans le groupe des rats stressés, par rapport augroupecontrôlequecesoitpourunstressde30minoude60min.Ce comptage permet de noter le nombre significativement réduit de neuronesexprimantnNOSdans le groupede rats stresséspouvant faire fonctionner leuractivité masticatoire, par rapport au groupe de rats stressés qui ne peut pasronger,quecesoitpourunstressde30minoude60min(Figure7).Le second critère de jugement secondaire permet d’indiquer que nNOS sontexprimésdansles4régionsduPVNdel’hypothalamus,enquantitédifférente.

2.2.3. Effetsdustressoxydatifchezlerat(Miyakeetal.2005)Dans l’étuderéaliséeen2005, il aétémontréque lapara fonctionmasticatoiredesratspermettaituneréductiondustressoxydatifencasdemâchonnement.En effet, une molécule perméable à la barrière hémato – encéphalique, la 3 –methoxycarbonyl–2,2,5,5,-tetramethylpyrrolidine–1–oxyl(MC-PROXYL)estadministréechezlerat.Grâce aux imageries par résonnance paramagnétique électronique (RPE) ettomographie informatisée par résonnanceparamagnétique électronique (RPE –CT), il a pu être montré que la constante du taux de décroissance de la MC-PROXYLdans l’hypothalamusdescerveaux isolésdesratsayantétéstressés30minavant,décroitplusrapidementquelaconstantedutauxdedécroissancedesratsdugroupecontrôlen’ayantpassubilestress.Celasuggèrequel’immobilisationdesratssuruneplanchettedebois,génèreunstress oxydatif cérébral, formant des radicaux libres; miroir des dommageoxydatifsengendrés.IlestintéressantdenoterquelaconstantededécroissancedelaMC–PROXYLdescerveaux isolés des rats ayant été immobilisés, mais pouvant utiliser leursincisivesgrâceàunbâtonnetdeboisinséréentrelesmâchoires,serapprochedelaconstantedugroupetémoin.

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L’étude montre donc que la para fonction masticatoire, utilisée grâce àl’interpositiondubâtonnetdebois,réduitlestressoxydatifinduitparlasituationstressanted’immobilisation.

Figure 8: Constantes de décroissance K1 et K2 (min-1). Intensité du signal del’imagerieRPE(In)enfonctiondutemps(Timemin)(Miyakeetal.2005).SurlaFigure8,K1représentelaconstantededécroissancedelapremièrephasedutracésemi– logarithmiqueetK2 laconstantededécroissancede lasecondephasedecetracé. Letracésemi - logarithmiquereprésente ladiminutionde laMC-PROXYL,aprèsavoirisolélescerveauxdesrats,30saprèsl’injectiondeMC–PROXYLparvoieintra–veineuse.L’imagerieparRPEcommenceàêtremesuréeà4minaprèsinjectiondutraitement(T=0).Inreprésentel’intensitédusignallogarithmique.Ainsi, les constantes linéaires des taux de décroissance de laMC-PROXYL sontmesuréesen2phases,parl’intensitédusignaldel’imagerieRPE(In)enfonctiondutemps(Time)surlescerveauxisolés.

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Figure9:ConstantededécroissanceK1(min-1)enfonctiondesdifférentsgroupesderats(Miyakeetal.2005)

LaconstantededécroissanceK1(min-1)aétémesuréeenfonctiondesdifférentsgroupesderats.Legroupe«Control»correspondaugroupederatsquin’apassubilasituationdestresspsychologique,etaétémisàl’écartdesautresgroupes.LegroupeS(30)correspondaugroupederatsayantsubilasituationstressanteparimmobilisationsurlaplanchettedeboispendant30min.LegroupeS/B(30)correspondaugroupederatsayantsubilasituationdestresspsychologiqueparimmobilisation, mais avec le bâtonnet inséré entre les mâchoires, permettantainsid’utiliserleurparafonctionmasticatoire(Figure9).K1 est significativement plus élevée chez le groupe S(30), alors que le groupeS/B(30)serapprochedesvaleursdugroupetémoinnonstressé.L’effet anti - stress des mouvements de l’activité motrice masticatoire joue unrôle important pour permettre de réduire les effets néfastes oxydatifs del’expositionàunstresspsychologique.

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2.2.4. Charge allostatique et para fonction masticatoire chez le rat(Okadaetal.2007)

L’étudemenéeparS.Okadaen2007apermisdemontrerquelesratsensituationde stress pouvant utiliser le bâtonnet de bois avec leurs incisives, avaient desvaleursinférieuresauxparamètresmesurésdelachargeallostatique,induiteparunstress.Le stress psychologique appliqué aux rats est le même que dans l’étudeprécédente: le rat est immobilisé sur une planchette de bois, les membresattachés à 45° par rapport au corps, ne permettant pas d’effectuer desmouvementsaveclatête.Ilaétémesuréplusieursparamètres:

- Lamesuredelapressionsystolique,

- La mesure de la température corporelle de surface et le température

corporellecentrale

- Dosagededifférentessécrétionsdemédiateurssanguins.

2groupessontcréés:legroupeRBetlegroupeRX.LegroupeRBcorrespondauxratssubissant lasituationdestress,pouvantmordresurlebâtonnetdebois.LegroupeRXcorrespondaux rats stressés,maisnepouvantpasutiliser leurparafonctionmasticatoire.Lamesuredelapressionsanguinesystoliqueesteffectuéegrâceàunappareildemesure positionnée sur la queue du rat.Lesmesures sont effectuées sur les2groupesderatsstressés.8mesuressontalorseffectuées:justeavantlasituationstressanteàT=0,pendantla période de stress (durée 60min)àT=15, T=30, T=45 et T=60, puis après lasituation de stress, les rats sont alors revenus en liberté, et sont conscients, àT=75etT=90.

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Figure10:Leseffetsdelaparafonctionmasticatricelorsd’unstressparimmobilisation,surlapressionartériellesystolique(Okadaetal.2007)

Ilaétémontréqu’àT=0,T=15etT=90, iln’existepasdedifférencesignificativeentreles2groupesderats.Cependant,àT=30,T=45,T=60,etT=75,lapressionartérielle systolique est significativement plus faible dans le groupe RB, parrapportàRX(Figure10). La mesure de la température corporelle centrale est obtenue à l’aide d’unthermomètrerectaldigital.Lamesuredelatempératurecorporelledesurfaceestobtenue grâce à une caméra à infrarouge, qui permet l’obtention d’imagesthermographiquesémisesparlapeauetlafourruredesrats.Concernant la température corporelle centrale, l’étude montre qu’à T=0 et àT=240, il n’existe pas de différence significative entre les 2 groupes de rats. AT=240,latempératurecorporellerevientàl’étatbasal(Figure11A).Enrevanche,àT=30etT=60;pendantl’applicationdustress,ainsiqu’àT=120etàT=180;aprèsleretourdesratsenlibertéetconscients, ilaétéanalyséquelegroupeRBaune température significativementplus faibleque chez les rats dugroupe RX(rats qui ne peuvent pas utiliser leur para fonction masticatoirependantlestress).

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Figure11AetB:Leseffetsdelaparafonctionmasticatricelorsd’unstressparimmobilisationsurlatempératurecorporellecentraleetlatempératurecorporellede

surface(Okadaetal.2007)

Lestempératurescorporellesdesurfaceanalysées,montrentqu’àT=-30etT=0,lesratsdes2groupesprésententlemêmetyped’imagerieinfrarouge.Cependant,àT=60,c’estàdireenfindesituationdestresspsychologique,lesratsdugroupeRX montrent une température corporelle de surface plus élevée que celle dugroupeRB(Figure11B). Les analysesbiochimiquesdemédiateurs sanguins, dont des cytokines tels quel’Interleukine1Beta(IL-1β)etl’Interleukine6(IL-6),ainsiquelaleptine,prélevéssous anesthésie en ponctionnant le cœur, montrent que les taux sontsignificativementplusbaspourlegroupeRBquepourlegroupeRX.

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Al’inverse,laTSHestsignificativementplusélevéechezlegroupeRBparrapportau groupe RX. Les concentrations de la TNF-α et de l’Interleukine-2 (IL-2) neprésententpasdesrésultatssignificatifsentrelesgroupes(Figure12).

Figure12:Leseffetsdelaparafonctionmasticatricelorsd’unstressparimmobilisationsurlatempératurecorporellecentraleetlatempératurecorporelledesurface

Cesmédiateursjouentunrôleimportantdanslachargeallostatiqueinduiteparlestress.Desétudessuggèrentque l'augmentationdesconcentrationssériquesdecytokines inflammatoires accompagnant certains types de stress aigu estprobablement due à l'activation des phagocytes mononucléaires (Okada et al.2007).Silescytokinessonttropsouventgéréesoumalgérées,ellespeuventcontribueralorsà l’augmentationde la chargeallostatique,pour laquelleuneconséquencepeut être une maladie aiguë ressemblant à un syndrome grippal suivie d'unephasechronique(neurasthénie).La para fonction masticatoire semble être une adaptation comportementalepossible,permettantàl’organismederéduiresachargeallostatiquenéfaste.

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2.2.5. L’effetdubruxismesurlaréponseaustresschezlerat(Satoetal.2010)

L’objectif de cette étude est l’évaluation du bruxisme induit par une actionpsychologiquement stressante, ainsi que de mesurer l’effet du bruxisme surdifférentsorganesoudifférentesvariablesorganiquesoutissulaires.LaSBAcorrespondà l’activitédebruxisme induitepar le stress (stress-inducedbruxismactivity).Ils’agitducritèredejugementprincipal.Les rats subissent la même contrainte stressante que dans les étudesprécédentes;lesratssontattachésparlesmembresà45°parrapportàl’axeducorps,suruneplanchettedebois.2groupesderatssontcréés:ungroupecontrôlenonstressé,avecaccèsàl’eauetà lanourriture,etungroupesubissantlacontraintestressante,attachépendant360min.L’évaluationdelaSBAaucoursdelacontraintestressantes’effectuegrâceàdesélectrodesplacéesauniveaudesmasséters,etl’électromyographie(EMG)permetdesuivrel’activitémusculairetoutaulongdecettepériode.Pour obtenir uniquement la valeur de l’activité du bruxisme, des capteurs sontégalementplacésauniveaudelatêteetducou,etlecalculsuivantesteffectué:

EMGtotal–EMGtêteetcou=EMGactivitébruxisme

Lescritèresdejugementsecondairessontl’évaluation:

- de l’analysedecoupeshistologiquesainsiquedespeséesde larateetduthymus,issusduprélèvementdecesorganes,

- dutauxd’adrénaline, dutauxdecortisoletdudosagedes leucocytes;etplus précisément des polynucléaires neutrophiles (PNN) ainsi que deslymphocytes,issusd’unprélèvementsanguinetextractiondusérum,

- l’analysedemuqueusesdel’estomac,etdéterminationenpourcentagedes

zonescongestives(ulcéreuses),issuduprélèvementdel’estomac.

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L’étude montre que les rats stressés ont tous une activité de bruxisme,contrairementauxratsquin’ontpasétéensituationdestress.

Figure13:VariationdelaSBA:nombrederatsenfonctiondutempsdeSBAConcernant laSBA, laFigure13montreque laduréemoyennedeSBAestde8minenviron.LeminimumdetempsdeSBAestà1,37min,etlemaximum19,77min.Ilexistedoncunegrandevariabilitéentermedetempsdebruxisme,maisilestintéressant de noter que tous les rats stressés ont une activité de bruxismependantlacontraintestressante.Les résultats concernant leprélèvementde la rateetdu thymus montrentquecesorganesaffectésparlestress,ontunemasse(g)significativementplusfaiblepourlesorganesdesratsdugroupestresséparrapportaugroupecontrôlenonstressé(Figure14):

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Figure14:Poids(g)duthymusetdelarateL’étudemontreégalementunecorrélationentreletempsdeSBA,etlepoidsdesorganesprélevés(Figure15):

Figure15:EffetsdelaSBAsurlepoidsdelarateetduthymus

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Lafigure15montre le lienproportionnelentreduréedubruxismeet limitationdelapertedepoids(g)delarateetduthymus.Ainsi,plusletempsdeSBAestlong,pluslesorganesaurontunelimitationdeleurpertedepoids.Autrementdit,lesratsquiontunbruxismedepluslongueduréeau coursde la contrainte stressante connaitront unemasseplus importantedecesorganes.Leprélèvementdesangrévèleplusieursrésultats.-ConcernantlesPNNetleslymphocytes:

Figure16:BalancePNN/lymphocytesaucoursdes360mindelasituationdestressLa figure 16 montre qu’au cours de la contrainte, il y a une augmentationprogressivedesPNNetunediminutiondeslymphocytes.Après90mindestress,labalancePNN/lymphocytesestinversée.

UnecorrélationaétéétablieentreduréedeSBAet tauxdePNN,ainsiqu’entreduréedeSBAettauxdelymphocytes(Figure17).

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Figure17:EffetsdelaSBAsurlabalancePNN/lymphocytesaucoursdelasituationde

stress

La Figure 17 montre que plus le temps de bruxisme est allongé pendant lacontrainte, etmoins labalancePNN/lymphocyte s’inverse.Eneffet, les graphesmontrentqueplus laduréedebruxisme s’allonge, plus les lymphocytesontunpourcentage élevé, en revanche, plus les PNN sont diminués. Avec le temps deSBA plus long, il y a, dans une certaine mesure, le respectde la balancephysiologiquedescesglobulesblancs.LaduréedeSBAatténueraitdonc lesaltérations induitespar lestresssurcettebalancePNN/lymphocyte.

- Concernantlecortisoletl’adrénaline:Chez lesratsstressés, ilyauneaugmentationducortisoletde l’adrénalineparrapportaugroupecontrôle.La figure 18met en évidence le lien entre la durée de SBA et taux de cortisolsanguinetadrénaline.PlusladuréedeSBAestimportante,pluslestauxdecortisoletd’adrénalinesontfaibles(Figure18).

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Figure18:EffetdelaSBAsurletauxd’adrénalineettauxdecortisolsanguin,surlesratssubissantlacontraintestressante

L’étudemontreégalementquelegroupederatsstresséscomporteunemultituded’ulcères de l’estomac différents, en terme de quantité, de taille, et de typehistologique(histologiesdifférentes).Lesulcèressontcalculésenpourcentagedezonecongestivede lamuqueusedel’estomacdesrats.Les résultatsde l’étudeontpermisdemettreencorrélation lepourcentagedeszonescongestivesdelamuqueusedel’estomac,avecladuréedeSBA(Figure19).

Figure19:EffetdelaSBAsurlaformationd’ulcèreprovoquéeparlasituationstressante

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Lafigure19montrequelepourcentagedeszonescongestivesdelamuqueuseestfonctiondeladuréedeSBA,etquecepourcentageestsignificativementdiminuéavecladuréedeSBAquis’allonge.Enconclusiondecetteétude,ilpeutêtresoulevéelaquestiondurôleprotecteurdel’activitédebruxismesurlesdifférentsparamètresétudiés.Les résultats de cette étude ont tousmis en corrélation le temps de bruxisme,avec une diminution des effets néfastes du stress (poids des organes, balancePNN/lymphocytes,tauxdecortisoletd’adrénaline,quantitéd’ulcères).Onobservedoncqueplusleratbruxelongtemps,plusilseprotègedesréactionsenchaîneinduitesparlestress.

3. LESTRESSCOMPORTEMENTALCHEZLESANIMAUXETPLUSPARTICULIEREMENTCHEZLECHEVAL

3.1. ChezlesanimauxengénéralCommeleshumains,lesanimauxdoiventpouvoirrépondreauxagressionsetauxémotionsgénéréesparleurenvironnement.

Des dérangements ou changements trop fréquents ou trop brutaux sont dessourcesdestressquipeuventleurêtrepréjudiciables.

On peut constater ces réactions à travers les expériences du professeur HenriLaborit. Le stress génère de la peur et des incertitudes qui influent surlecomportementetlaphysiologiedel'animal.L'organismesécrètedeshormonespour mobiliser lecerveauainsi que lesmuscles, et l'oxygénation augmente(Laborit2000).

Lors d’un stress occasionnel, un animal apeuré va chercher à fuir, semettre àpousserdescrisouàtrembler.Àunstadedepeurextrême,unchat,parexemple,vasaliverabondamment, sespupillesvont se dilater et il peuturiner (HusseFrance2020).

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3.2. LecomportementduchevalstresséLe cheval est un herbivore non ruminant (à la différence de la vache parexemple),etpasse,quandilestàl’étatsauvage(oudansunpréleluipermettant),sa journéeà senourrir (12à15heures). L’appareilmanducateur, ainsique lesdentsduchevalsontdonc,demanièrephysiologique,extrêmementutilisés.C’estunanimalgrégaireetquirespecteunehiérarchie,lacohésionsocialeestlabasedutroupeau.Onremarqued’ailleursqueleschevauxsupportentdifficilementdeseséparerdeleurscongénères(Kiley-Worthington1999).Plusieurs facteurs environnementaux peuvent être à l’origine de stress chez lecheval, comme le confinement avec séparation de ses congénères, unealimentation rationnée, trop riche, trop rapidement ingérée, une possibilitéinsuffisantedesedéplaceroudefuir…L’isolement social faitd’ailleurspartiedes situations lesplusangoissantes chezleschevaux.D’après Marie Peteers (Peteers 2011), le cheval stressé associe descomportementsdepeuretderéactivitéémotionnelle.Il est également largement validé que le transport est un facteur de stressimportantpourleschevaux(Schmidt,Biau,etal.2009).C’est d’ailleurs pourquoi de nombreux chevaux refusent, ou montent avecdifficultédanslescamionsouvans.Auvudeleurinstinct,iln’estpasdifficiledecomprendreque le camionreprésenteunesourced’anxiété importante (espaceclos,confiné,sanspossibilitédefuite).L’étudemenée en 2009 sur le transport longue distance de chevaux (1370 kmparcourussur2joursaller,puis2joursretour,après8joursd’arrêt),apermisdedoser l’immunoréactivité du cortisol salivaire avant, pendant et après letransport(Figure20).Aumilieudupremier jourdutransportaller, lecortisolsalivaireconnaîtunpictrèsimportant.Ilestintéressantdenoterégalementqueledosageducortisol,30minutes avant l’embarquement connaît déjà une augmentation. En effet, tandisque les chevaux sont encore au box, et que les préparatifs de transport

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s’effectuent, tellesque:préparationdescamions,miseenplacedesprotectionsdetransportauxmembresantérieursetpostérieurs,bandagedequeueetc…cetteaugmentationducortisolestsignificative.Lesparamètresdustressauniveaudurythmecardiaquetelsque: la fréquencecardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque et l’intervalle battement àbattement,sontsignificativementaffectésparletransport,mêmesicesdonnéessont moins clairement interprétables que la donnée endocrinienne sur lalibérationdecortisol.(Schmidt,Biau,etal.2009).

Figure20:Concentrationdel’immunoréactivitéducortisolsalivairede7chevaux,avant,

pendantetaprèsletransport(Schmidt,Biau,etal.2009)Dansunesituationstressante,lechevalmodifiesescomportementslocomoteurss'il le peut (cheval non attaché): nombre de pas, vitesse et fréquence des

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déplacements. Il est observé aussi une diminution des comportements dereposdans ce type de situation : immobilité, appui tripédal, yeux mi-clos oufermés,têtebasse,commelemontrentdenombreuxauteurs;(Bagshaw,Ralston,etFisher1994);(HarewoodetMcGowan2005).Un stress engendré par l’isolement social augmenterait la motivation pour lemouvement : augmentation de la distance parcourue et de la fréquence desdéplacements au trot (test «open-field») (Mal et al. 1991), ainsi quel’augmentationde l’activité locomotrice(testd’isolement:(Bagshaw,Ralston,etFisher1994).A contrario, une augmentation des comportements de repos serait observéelorsquelechevaladescontactsvisuelsavecsescongénères(Bagshaw,Ralston,etFisher1994).Dans l’étude «Effectof isolationstressonconcentrationsofargininevasopressin,alpha-melanocyte-stimulatinghormoneandACTH in thepituitaryvenouseffluentofthenormalhorse»d’(Alexanderetal.1988), il aétéobservéque l’isolementsocial provoque un comportementde nervosité: les chevaux se déplacent sansrelâche,appellentleurscongénèrespardeshennissementsrépétés,transpirentethyperventilent.Ilaégalementéténotéquecertainschevauxsesontmontrésagressifsavecleursexpérimentateurs.

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4. SUPERPOSABILITÉDUMODELEEQUIN

4.1. Phylogénie

Figure1:Arbredesvertébrésdontlesgroupesmonophylétiquessontnommés(Gregory

2008) L’arbreest construitpardesgroupesmonophylétiques, représentéssous formede boîtes. Ces boîtes sont nommées, et permettent ainsi de représenter des

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groupesemboîtés,etdeformerainsi l’arbrephylogéniquequienrésulte(figure1).La Phylogénie récente indique que l’homme est un Eucaryote, mais aussi unVertébré,unTétrapode,unAmniote,unMammifère,unPrimate,unHominoïde,unHominidé,unHomininé.Legroupemonophylétique«cheval»appartientàtoutes lesboîtes identiquesàl’hommejusqu’àlaboîte«Mammifère».

4.2. LesdonnéescomparativesendocriniennesL’activité surrénale étudiée chez 7 mammifères (dont l’homme) dans l’article«Interspeciesvariationsofcorticosteroid-bindingglobulinparameters» (Gayrard,Alvinerie, et Toutain 1996)met en évidence les variations interspécifiques destauxdeconcentrationsducortisolplasmatique(Figure21).

Figure21:Variationsinterspécifiquesdesconcentrationsplasmatiquesdecortisol

(Gayrard,Alvinerie,etToutain1996)

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4.2.1. Modèleduprimatecomparativementàl’HommeChez le singe Saïmiri: «Saimiri boliviensis» ou dit aussi «singe écureuil», ou«Sapajou», la concentration de cortisol plasmatique mesurée, ou encore lepourcentagedelafractionducortisolliéauxprotéinesplasmatiques(Albumine,CBG),enfonctionducortisolplasmatiquetotal,oubienencorelesconcentrationsdes fractions de cortisol libre ou lié mesurées possèdent des valeurs trèséloignéesàcelledel’homme.Pourexemple,ilaétémesuréquecetteespèceavaituneconcentrationde776,7nmoldecortisol libreplasmatique,contre15,3nmolchez l’humain(Tableau1).Ouencore,chezcetteespècedesinge,aucuneprotéineCBGliéeaucortisoln’apuêtre détectée, ce qui constitue une différence majeure comparativement àl’homme.Un autre exemple chez le singe cynomolgus: «macaca fascicularis» appelécommunément«macaquecrabier».Chez cette espèce, nous retrouvons de la protéine CBG liée au cortisolplasmatique, mais dans des proportions différentes à celle de l’homme. Laconcentrationdecortisollibreplasmatiqueestde60,8nmol(Tableau1),donc4foissupérieureàcelledel’homme.

4.2.2. Modèle du cheval (Equus Caballus) comparativement àl’Homme

D’après cette étude, en terme de taux plasmatique de cortisol, le cheval etl’Homme ont respectivement des concentrations de 0,13 µmol et 0,14 µmol(Tableau1).Deplus, la capacitémaximale de liaisonduCBG au cortisol plasmatique est dumême ordre de grandeur entre homme et cheval: 0,38 chez l’Homme et 0,22µmolchezlecheval.Les autres espèces étudiées n’ont pas le même ordre de grandeur concernantcette capacité maximale de liaison. Il a été dosé que le chien ou la brebispossèdent des valeurs d’ordre de grandeur 10 fois moins importantes par

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exemple(0,082et0,078µmol).Ilestégalementimportantdenoterquelesfractionsmesuréesdansleplasmadecortisollibre,deCBGliéaucortisol,ainsiquel’albumineliéaucortisol,possèdentdesvaleurssimilairesentreHommeetcheval.Laconcentrationdecortisol libredanslaplasmaestde15,3nmol(commedéjàcitécidessus),etcelleduchevalestde14,9nmol(Tableau1).Lesvaleurs trèsprochesquedétermine cette étude indiquentque les fonctionssurrénalesentreHommeetchevalprésententderéellessimilitudesquantàcetteréponsephysiologique.

*BmaxcorrespondantàlacapacitémaximaledeliaisondeCBG.

Tableau1:Paramètresdeliaisonauxprotéinesplasmatiques,tauxplasmatiquesde

cortisolettauxplasmatiquesdefractiondecortisollibre

En outre, la sécrétion des hormones glucorticoides (cortisol et hydrocortisone)suit un rythme dit «circadien». Le terme «circadien» fait référence à unepérioded’environ24h.Lasécrétiondecortisol commenceparunpicendébutdematinée (acrophase)vers08-09h,puisdiminueaucoursdelajournée,jusqu’àatteindreleseuilleplusbasvers23h-00h,puiss’ensuituneélévationrapidedansla2èmepartiedelanuit(Figure22)(Hardin,Hall,etRosbash1990).

CBG: Bmax*(µmol)

Plasma Cortisolµmol

Free cortisol(nmol)

HORSE 0,22 0,13 14,9EWE 0,078 0,050 7,0DOG 0,082 0,023 2,3COW 0,11 0,021 2,3CYNOMOLGUSMONKEY 1,18 0,56 60,8

HUMAN 0,38 0,14 15,3SQUIRRELMONKEY Undetectable 1,6 776,7

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Figure22:variationscircadiennesdesconcentrationsplasmatiquesducortisolchez

l’Homme(Touitouetal.1984)

Chez lecheval, ilaétémontréque lasécrétiond’hydrocortisonesuitégalementuncyclecircadien(Toutainetal.1988),aveclemêmetypedecourbequepourlasécrétiondecortisolchezl’homme.L’acrophasechezlechevalsurvientvers09h,puis subit une diminution tout au long de la journée (comme chez l’homme),jusqu’àatteindreleseuilleplusbasvers21h-22h(àladifférencedel’hommequiobtient son seuil le plus bas versminuit). Puis, l’augmentation pendant la nuitchezlechevalestmoinsrapidequechezl’homme(Figure23).

Figure23:Concentrationplasmatiqued’hydrocortisonesur24heures(ng/ml)chezun

chevalreprésentatif(Toutainetal.1988)

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Cependant, même si chez le cheval, la diminution pendant la journée etl’augmentation pendant la nuit de la concentration de glucocorticoide est plushomogène que chez l’homme (diminution et augmentation symétrique), ces 2courbessuiventlamêmetendance.Le cheval et l’homme, animaux diurnes, suivent donc un rythme nychtéméralmarqué. L’existence d’une variation diurne dans la clairance plasmatique ducortisolchezl’hommeaétéreportéeilyaplusde45ans…(deLacerda,Kowarski,etMigeon 1973).Ce n’est que quelques années après que le lien entre rythmediurne et concentration plasmatique de cortisol chez le cheval a été mis enévidence(Larssonetal.1979).Ilaparailleurs,étéétabliquelecortisolestunehormonecléquantàl’adaptationà un exercice physique. Une augmentation de la concentration plasmatique decortisol pendant l’exercice a été rapportée dans différentes espèces, etnotamment chez le cheval (Dybdal et al. 1980), ainsi que chez l’homme(Cashmore,Davies,etFew1977).Enoutre,plusieursétudesutilisent le cheval commemodèleexpérimentalpourl’homme,etc’estnotammentlecaspourlafonctionsurrénale.En2006,ilaétéréaliséletestdestimulationàl’ACTH,afind’apporterunmodèlephysiologiquement développé chez le cheval, pour son interprétation dansdifférentessituationsphysiopathologiqueschezl’homme.Lestestsdestimulationàl’ACTHsontparmilesméthodeslespluscommunesafind’effectueruneévaluationcliniquedel’axeHHS.Le test de stimulation à l’ACTH permet de caractériser la réponse surrénale àl’ACTH.Dans cette étude, ce test permet de caractériser notamment l’évolutiontemporelledelaréponsesurrénaleàdifférentesdosesd’ACTHadministréesparvoirintraveineuse,afindesimulerplusieursscénariospathophysiologiqueschezl’homme(Bousquet-Mélouetal.2006).L’utilisation de chevaux commemodèle expérimental est validée en raison dessimilitudesdeleurfonctiondel’axeHHSaveccelledel’Homme;entermedetauxde production de glucocorticoïdes, de taux plasmatiques de cortisol, de rythmecircadien(Toutainetal.1988),(Gayrard,Alvinerie,etToutain1996),(Lassourdetal.1996).

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CONCLUSIONDifférentesétudesontmontrélelienentreparafonctionmasticatoireetgestiondes émotions, ainsi que les répercussions néfastes du stress sur lesmarqueursbiologiques, atténuées par l’activité masticatoire (activité masticatoire sur unbâtonnet ou activité de bruxisme sans interposition dento - dentaire) (Hori,Yuyama,etTamura2004),(Horietal.2005),(Miyakeetal.2005),(Okadaetal.2007), (Sato et al. 2010). Ces études, décrites en début de document sontréaliséessurdesrongeurs.La littérature ne recense pas, à notre connaissance, d’études spécifiques sur legros mammifère, tel que le cheval, faisant le lien entre émotion et activitémasticatoire,ouémotionetinterpositiondentaire.Enéquitation,laboucheduchevalestunsujetrécurrent,oùlesprofessionnelsdumilieu cherchent l’amélioration permanente du lien « bouche – mainsducavalier».Ilssontégalementàlarecherchedel’améliorationdubienêtredeleurpartenaireathlète;unchevalqui«mâchouille»estqualifiédechevaldétendu.Serait-il donc inenvisageable de penser que chez l’Homme, la gestion desémotionspourraitégalementpasserparlamâchoire?La limitede lasuperposabilitédumodèleentreHommeetchevalconcernant lestress, reste l’intellectualisation et la rationalisationdes émotions chez l’espècehumaine. En effet, la relativité rationnelle humaine est une composanteprédominantedanslestress.Ilexistecependantdessituationsdestressirrationnelles,oùlaraisonneparvientpasàprendreledessus.Dans les expressions courantes, il n’estpas rared’entendre: «serre lesdents»pour aider à supporter une forte douleur, qu’elle soit physique ou morale, ouencore: «grincer des dents» qui connote l’agacement ou la colère. Cesexpressionsserapportenttoutesdeuxauxémotions.Des pistes de réflexion restent alors ouvertes, afin d’établir un lien plus précisentreappareilmanducateuretgestiondesémotions.

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Lestress,qu’ilsoitaiguouchroniquechez l’Hommeest invoquécommefacteurou processus contribuant à diverses pathologies. De ce fait, des étudesapprofondies concernant le lien entre appareil manducateur et intensitéémotionnellepourraientprésenterunintérêtmajeurdesantépublique!DrAntoninHennequin,le3novembre2020

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LISTEDESABREVIATIONSACTH:adrénocorticotrophine(AdrenoCorticoTropicHormone)AFSSAPS:AgenceFrançaisedesécuritésanitaireetdesproduitsdesantéCBG:Corticosteroid-BindingGlobulinCRF:CorticotropinreleasingfactorH:heureHPA:hypothalamic-pituitary-adrenalHHS:hypothlamo–hypophyso–surrénalPVN:noyauparaventriculaire

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LISTEDESFIGURESETTABLEAUX

Figure2et3: illustrationde la situation stressantedes rats immobilisés sur laplanchettedebois(Okadaetal.2007)...........................................................................20

Figure4:ExpressionduCRFdanslePVNdroitetgauchedurat,analyséssurlescerveaux des rats jusqu’à 240 min après l’application d’un stress parimmobilisationpendant60min(Hori,Yuyama,etTamura2004)....................21

Figure5AetB:Effetsd’unstressparimmobilisationchezdesratsutilisantleuractivité masticatoire, dans l’expression du CRF neuronal du PVN del’hypothalamus(Hori,Yuyama,etTamura2004).....................................................22

Figure 6: Expression d’ARN NOS dans l’hypothalamus chez des rats stresséspendant 30 et 60 min, pouvant utiliser ou non leur activité masticatoire,comparativementaugroupecontrôlenonstressé(Horietal.2005)..............23

Figure 7: Nombre de neurones exprimant positivement nNOS chez des ratsstressés pendant 30 et 60 min, pouvant utiliser ou non leur activitémasticatoire,comparativementaugroupecontrôle(Horietal.2005)...........24

Figure 8: Constantes de décroissance K1 et K2 (min-1). Intensité du signal del’imagerieRPE(In)enfonctiondutemps(Timemin)(Miyakeetal.2005)..26

Figure 9 : Constante de décroissance K1 (min-1) en fonction des différentsgroupesderats(Miyakeetal.2005)...............................................................................27

Figure 10: Les effets de la para fonction masticatrice lors d’un stress parimmobilisation,surlapressionartériellesystolique(Okadaetal.2007)......29

Figure11AetB:Leseffetsdelaparafonctionmasticatricelorsd’unstressparimmobilisation sur la température corporelle centrale et la températurecorporelledesurface(Okadaetal.2007).....................................................................30

Figure 12: Les effets de la para fonction masticatrice lors d’un stress parimmobilisation sur la température corporelle centrale et la températurecorporelledesurface..............................................................................................................31

Figure13:VariationdelaSBA:nombrederatsenfonctiondutempsdeSBA....33

Figure14:Poids(g)duthymusetdelarate.........................................................................34

Figure15:EffetsdelaSBAsurlepoidsdelarateetduthymus..................................34

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Figure 16: Balance PNN/lymphocytes au cours des 360min de la situation destress.............................................................................................................................................35

Figure 17: Effets de la SBA sur la balance PNN/lymphocytes au cours de lasituationdestress....................................................................................................................36

Figure18:EffetdelaSBAsurletauxd’adrénalineettauxdecortisolsanguin,surlesratssubissantlacontraintestressante....................................................................37

Figure19: Effetde la SBA sur la formationd’ulcèreprovoquéepar la situationstressante....................................................................................................................................37

Figure 20 : Concentration de l’immunoréactivité du cortisol salivaire de 7chevaux,avant,pendantetaprèsletransport(Schmidt,Biau,etal.2009)...40

Figure 1: Arbre des vertébrés dont les groupesmonophylétiques sont nommés(Gregory2008).........................................................................................................................42

Figure 21: Variations interspécifiques des concentrations plasmatiques decortisol(Gayrard,Alvinerie,etToutain1996)............................................................43

Tableau1:Paramètresdeliaisonauxprotéinesplasmatiques,tauxplasmatiquesdecortisolettauxplasmatiquesdefractiondecortisollibre..............................45

Figure 22: variations circadiennes des concentrations plasmatiques du cortisolchezl’Homme(Touitouetal.1984)................................................................................46

Figure 23 : Concentration plasmatique d’hydrocortisone sur 24 heures (ng/ml)chezunchevalreprésentatif(Toutainetal.1988)...................................................46

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AMSELLEMSZTERNBERGDéborah 2020TOU3-3057

LIEN«BOUCHE-STRESS»CHEZLECHEVALDESPORT:

REVUEDELITTERATURE

RÉSUMÉENFRANÇAIS:Tout comme chez l’Homme, les animaux doivent pouvoir répondre aux agressions etémotions générées par leur environnement. Mais lorsque ces changements sont tropfréquentsoutropbrutaux, lesmécanismesbiologiquesphysiologiquesengendrésaltèrentleurétatdesantéet leurbienêtre.Aucoursdesannées2000,plusieurspublicationsontdécrit le lien entrepara fonctionmasticatoire et gestiond’une situationde stress chez lerongeur.Toutescesétudesmontrentque l’activitémasticatoirepermetdemieuxgérer lestresschezlerat.Lalittératurenerecensepasànotreconnaissancedelienentreappareilmanducateuretgestionémotionnellechezlegrosmammifère..Pourtantlemodèleéquinsembleêtreunmodèleintéressantcomparativementàl’Hommeconcernant la fonctionsurrénale.Pourrait -onainsi faire le lienentre«bouche - stress»chez le cheval et «bouche - stress» chez l’Homme?Despistes de réflexion restent alorsouvertes…

TITRE EN ANGLAIS: «Mouth – Stress» link in sport horses: review of the scientistliterature

DISCIPLINEADMINISTRATIVE:ChirurgieDentaire

MOTS-CLES:stress,chevaldesport,gestiondesémotions,cortisol

INTITULEETADRESSEDEL’UFROUDULABORATOIRE:UNIVERSITÉTOULOUSEIII–PAULSABATIERFacultédechirurgiedentaire3chemindesMaraîchers31062ToulouseCedex

DIRECTEURSDETHÈSE:DocteurAntoninHENNEQUIN,DocteurFlorentDESTRUHAUT