les grandes questions que posent les économistes

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1 Séquence 1 – SE11 Séquence 1 Sommaire 1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ? 2. Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ? 3. Que produit-on et comment le mesure-t-on ? 4. Comment répartir les revenus et la richesse ? 5. L’équilibre emplois ressources Corrigés des exercices Les grandes questions que se posent les économistes © Cned – Académie en ligne

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Page 1: LES grandes questions que posent les économistes

1Séquence 1 – SE11

Séquence 1

Sommaire

1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?

2. Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ?

3. Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

4. Comment répartir les revenus et la richesse ?

5. L’équilibre emplois ressources

Corrigés des exercices

Les grandes questions que se posent les économistes

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Page 2: LES grandes questions que posent les économistes

2 Séquence 1 – SE11

Ce premier chapitre du pro-gramme de première a pour objectif de vous faire découvrir des éléments sur la manière dont les agents économiques font leurs choix.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-gramme officiel) sont les suivantes :

E Utilité

E Contrainte budgétaire

E Prix relatif

Notions à acquérir

■ Sensibilisation : Quels choix feriez-vous ?

Le choix d’un spectacle

Nom Type Prix (euros)

Eddy Mitchell Concert 75

Jamel Debouze Humour 48

Claude Monet Exposition 13,5

Mamma Mia Comédie musicale 65

Stéphane Rousseau Humour 49

Cali Concert 35,20

Jean Louis Aubert Concert 45

Mozart l�opéra rock Comédie musicale 74

Questions

1 Vous êtes l’heureux gagnant d�’une place de concert/spectacle/exposition, vous avez le choix entre les événements ci-dessus. Quel choix faites-vous ? Justifiez-le.

2 En panne d’�inspiration pour les anniversaires de votre père et de votre meilleur(e) ami(e), vous décidez de leur offrir une place de spectacle à chacun. Vous les accompagnerez et allez donc acheter deux fois deux places. Quels choix faites-vous ? Qu’est-ce qui les justifie ?

3 En comptant vos économies vous constatez que vous avez, pour vos cadeaux un budget maximum de 50€ par place. Quels sont les déterminants de vos choix ?

Exercice 1

1 Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?

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Page 3: LES grandes questions que posent les économistes

3Séquence 1 – SE11

■ Problématique

Dans une société où nous sommes sans cesse amenés à consommer nous devons en permanence faire des choix. Comment choisit-on ? Les individus vont choisir ce qu�il y a pour eux de meilleur parmi ce qui leur est accessible. On peut se demander ce que signifie être « le meilleur » et « être accessible », deux éléments primordiaux dans l’élaboration de nos choix.

Les individus font des choix en fonction de leur budget  et des prix

Les individus font des choix qui sont définis et limités, entre autres, par leur budget. En économie le budget est généralement appréhendé par la notion de revenu disponible.

1. La notion de contrainte budgétaireLes consommateurs vont choisir les meilleurs biens parmi ceux qu’ils peuvent acquérir. Ces derniers dépendent donc de leur budget. On parle alors de contrainte budgétaire.

Supposons qu’il existe une certaine gamme de biens (exemple : des places de spectacles) parmi lesquels le consommateur peut choisir. Dans la réalité il existe un grand nombre de biens, mais ici nous rai-sonnerons avec 2 biens (1 et 2) en quantités x1 et x2 afin de simplifier l’explication. Nous pouvons alors représenter simplement les choix du consommateur.

Cependant le consommateur est contraint par son bud-get (que nous noterons R), par conséquent si le prix du

bien1 est p1 et le prix du bien 2 est p2, la contrainte budgétaire s’écrira alors : p1 x 1 + p2 x 2 ≤ R.

p1 x 1 est la somme que le consommateur consacre au bien 1 p2 x 2 celle qu’il consacre au bien 2.

Tous les paniers de biens ne sont donc pas accessibles au consom-mateur.

A

Le  revenu  disponible  est le  revenu dont dispose un ménage  pour  consommer et épargner.

Le  panier  de  biens  du consommateur  (x1,  x2) correspond  à  quelle  quan-tité  de  bien1  (x1)  et quelle  quantité  de  bien2 le  consommateur  décide d’acheter.

La  contrainte  budgétaire signifie que le montant que le  consommateur  dépense pour les deux biens ne peut être  supérieur  au  budget total dont il dispose.

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Page 4: LES grandes questions que posent les économistes

4 Séquence 1 – SE11

L’ensemble des paniers de biens accessibles pour les prix p1 et p2 et un revenu R donnés est appelé ensemble budgétaire du consommateur.

Si le consommateur consacre tout son budget à acheter le bien 1, la quantité maximum x1=R/p1, il consommera alors 0 bien2, de la même manière, si le consommateur consacre tout son budget à acheter le bien 2, la quantité maximum x2=R/p2, il consommera alors 0 bien1.

La droite de budget est l’ensemble des paniers de biens (x1, x2) qui coûtent exactement m.

La droite qui relie les 2 quantités maximales de chaque bien que l’individu peut acheter avec R est appelée droite de budget. Elle s’écrit donc : p1x1+p2x2=R

L’ensemble budgétaire est composé de tous les paniers de biens qui sont accessibles pour des prix et un revenu donnés.

Faire quelques achats

Au marché vous souhaitez acheter des fruits. Vous hésitez entre du raisin à 3€ le kilo et des mandarines à 4€ le kilo. Pour ces courses vous disposez d’un budget de 12€.

Questions

1 Quelle quantité maximale de chaque fruit pouvez-vous acheter ?

2 Soit x1 les quantités de raisin et x2 les quantités de mandarines, quelle est la contrainte budgétaire ?

3 Représentez la droite de budget en plaçant en abscisses les quantités de raisin et en ordonnées les quantités de mandarines.

4 Si tout le budget est dépensé, quelle quantité de mandarines pourriez-vous acheter si vous avez déjà acheté 2 kg de raisin ?

2. La contrainte budgétaire varie avec les revenus et les prix

Quand les prix et les revenus varient, l’ensemble des biens que le consommateur peut acquérir se modifie également.

Représentation graphique

x2

x1R/p1

R/p2

Droite de budget

Exercice 2

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Page 5: LES grandes questions que posent les économistes

5Séquence 1 – SE11

a. L’impact d’une évolution du revenu

Si le revenu s’accroit, la droite de budget va se déplacer. Toutes choses égales par ailleurs (c’est-à-dire si les prix n’ont pas bougé), le consommateur va pouvoir acquérir davantage de biens.

x2

x1R/p1 R’/p1

R/p2

R’/p2

Droite de budgetReprésentation

graphique

Une augmentation de revenu (passage de R à R’) entraîne un déplacement parallèle et vers le haut de la droite de budget.

b. L’impact d’une variation des prix

Imaginons une situation où seul le prix d’un bien bouge. En d’autres termes ni le revenu ni le prix des autres biens ne sont modifiés. On peut alors dire que le prix relatif change.

Que se passe-t-il sur la droite de budget ?

Variation de prix, modification de choixSoit x1 du raisin et x2 des mandarines. Le prix des mandarines est de 4€, le prix du raisin, en fin de saison, passe de 3€ (p1) à 4€ (p1’). Le budget maximal est toujours de 12€.

Questions

1 Rappelez (cf. exercice n°1) les quantités maximales que vous pourriez acheter aux prix p1 et p2.

2 Représentez graphiquement la droite de budget.

3 Quel est le prix relatif initial du raisin ?

4 Au prix de p1, quelle quantité maximale de mandarines pouvez-vous acheter ?

5 Au prix de p1, quelle quantité maximale de raisin pouvez-vous acheter ?

6 Représentez sur le même graphique que pour la question 2 la nouvelle droite de budget.

Prix  relatif  ou  valeur d’échange  d’une  marchan-dise  1  par  rapport  à  une marchandise 2 est la quan-tité  de  2  qui  s’échange contre une unité de 1.

La pente de la droite de budget indique le prix relatif du bien 1 par rapport au bien 2. Donc si le prix relatif évolue, la pente va elle aussi être modifiée.

Exercice 3

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Page 6: LES grandes questions que posent les économistes

6 Séquence 1 – SE11

7 Quel est le prix relatif final du raisin ?

8 Comment a évolué la droite de budget ?

De la même manière, si seul le prix du bien 2 bouge, seules les quantités du bien 2 vont être affectées.

x2

x1R/p1

R/p2’

R/p2Droite de budget

Représentation graphique

Une augmentation du prix du bien 2 entraîne une diminution de la pente de la droite de budget. Le prix relatif du bien 1 par rapport au bien 2 diminue.

Si le prix des 2 biens augmente dans les mêmes proportions le prix relatif ne change pas. La pente reste donc inchangée.

Cela est équivalent à une baisse du revenu. Exemple, si le prix des 2 biens double c’est comme si le revenu avait été divisé par 2. La droite de budget se déplace mais la pente est conservée.

Les individus font des choix rationnels

1. Les choix des individus dépendent de leurs besoins

a. Qu’est-ce qu’un besoin ?

E Exemple de besoins : besoin de manger, de se vêtir, de commu-niquer, d’être informé

Remarque

B

Un besoin est le constat d’un manque, d’une carence, d’un sentiment de privation accom-pagné du désir ou de la nécessité de le faire disparaître. Les besoins peuvent être d’ori-gine physiologique, d’ordre affectif, culturel, social, intellectuel ou spirituel.

x2

x1R/p1R/p1’

R/p2Droite de budget

Représentation graphique

Une augmentation du prix du bien 1 entraîne un accroissement de la pente de la droite de budget, qui représente le prix relatif du bien 1 par rapport au bien 2.

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Page 7: LES grandes questions que posent les économistes

7Séquence 1 – SE11

■ Comment s’expriment les besoins ?

E À l’échelle individuelle par un désir ou un sentiment de manque.

E À l’échelle collective, ils peuvent se manifester sur les marchés et s’expriment alors par une demande. L’analyse économique ne tient ainsi compte que des besoins qui peuvent être satisfaits par l’acquisition et la consommation de biens et de services offerts en quantité limitée (principe de rareté) par l’activité productive.

b.  Les besoins sont subjectifs et dépendent  des circonstances

Faire quelques achats

Questions

1 Associez les biens et besoins correspondants :

Besoin Biens

Se nourrir

Se loger

Épargner

Se divertir

Louer un appartement

Acheter un hamburger

Réserver une chambre d’hôtel

Acheter un appartement

Manger dans un restaurant gastronomique

Ouvrir un livret A

Aller au cinéma

2 Répondez par vrai ou faux à chacune de ces 2 affirmations et illustrez par un exemple issu du tableau précédent :

– Un bien ne répond jamais à un seul besoin .

– Un même besoin peut être satisfait par divers biens.

Pour connaître les préférences d’un individu, nous avons besoin de savoir les biens qu’il est susceptible d’acquérir mais aussi, les circonstances dans lesquelles il peut les consommer (l’époque, le lieu, le temps ). En effet un individu peut évaluer un bien de façon différente selon les circonstances.

Choisir selon les circonstances

Exercice 4

Exercice 5

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Page 8: LES grandes questions que posent les économistes

8 Séquence 1 – SE11

Question

Indiquez quel bien vous choisiriez.

Type de bien Circonstances Choix

Parapluie Parasol Sous l’orage

Parapluie Parasol Dans le désert

Source (eau) Gisement de diamants Lors d’un forage

Un verre d’eau Un diamant Seul(e) dans le désert

Les individus classent et hiérarchi-sent leurs besoins en opposant ainsi le nécessaire et le superflu. Cependant on ne peut construire une échelle universelle des be-soins. Le superflu et le nécessaire sont eux-mêmes subjectifs.

Ainsi un verre d’eau semble davantage nécessaire qu’un diamant si l’on se trouve dans le désert.

Ici nous étudierons des choix simples où les circonstances sont assez évidentes.

Les hiérarchies relèvent ainsi de la subjectivité et/ou de la culture.

c. La hiérarchie des besoins dépend de leur utilité

À l’époque victorienne, les économistes parlaient de l’utilité comme un indicateur du bien-être général d’un individu. L’utilité était donc une mesure numérique du bonheur. Dès lors on comprend aisément que les consommateurs font leur choix de manière à maximiser leur utilité c’est-à-dire à être le plus heureux possible.

Cependant la mesure de l’utilité n’est pas sans poser de problèmes. Comment évaluer la quantité d’utilité associée à différents choix ? L’utilité d’un individu est-elle la même que celle d’un autre ?

Les économistes ont donc abandonné l’idée que l’uti-lité correspondrait à une mesure du bonheur (difficile à appréhender) : dans la théorie microéconomique classique, l’utilité d’un panier de biens mesure la sa-tisfaction globale qu’un individu retire de la consom-mation de ce panier de biens.

Quelle est la variation de l’utilité d’un individu consommant un bien s’il reçoit un peu plus de ce bien ?

Les besoins sont essentiellement sociaux et culturels : ils sont relatifs à une société don-née, à son niveau de développement, à son système social. La notion de besoin est donc relative.

L’utilité  est  désormais conçue  comme  une  façon de décrire les préférences d’un consommateur.

L’utilité  est  l’aptitude d’un  bien  à  satisfaire  les besoins d’un agent écono-mique.

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Page 9: LES grandes questions que posent les économistes

9Séquence 1 – SE11

Le taux de variation de l’utilité du bien 1 quand sa quantité augmente est appelé utilité marginale.

L’individu compare seulement les utilités marginales : le diamant étant beaucoup plus rare que l’eau, son utilité marginale, donc sa valeur, est supérieure à

celle de l’eau. Cependant comme nous l’avons déjà évoqué, l’utilité est fonction de l’échelle de préférence de l’individu et il n’existe pas une échelle universelle des préférences.

Un individu a un besoin : boire de l’eau.

Nombre de verres Utilité totale

Utilité marginale(Supplément d’utilité procuré par la dernière unité de bien

consommée)

1 10 10

2 18 8

3 24 6

4 27 3

5 28 1

6 28 0

L’utilité marginale diminue avec la satisfaction du besoin.

La loi fondamentale de satisfaction des besoins est l’utilité marginale décroissante.

Les agents économiques font des calculs afin d’obtenir le maximum de satisfaction pour le minimum d’effort ou le minimum de ressources utilisées.

Les ressources sont les moyens de satisfaire les besoins. Il existe  ainsi  des  ressources  primaires : matières  premières, énergies  primaires,  et  des  ressources  produites :  biens  de production et biens de consommation.

Si en ce qui concerne les ressources primaires, le caractère limité est aisément perceptible : exemple épuisement des réserves pétrolières, il en peut en être de même pour tout type de ressources. Ainsi les biens et services offerts le sont généralement en quantité limitée.

L’utilité  marginale  désigne l’utilité de la dernière unité de bien consommée.

Exemple

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Page 10: LES grandes questions que posent les économistes

10 Séquence 1 – SE11

2. Les choix dépendent de la rareté

a. Qu’est-ce que la rareté ?

Il existe des ressources en quantité suffisante (ex : le soleil, l’air…), pour ces éléments, il n’y a pas de rareté.

Ces biens sont appelés biens libres et sont peu nombreux. La plupart des biens sont rares.

La rareté est une tension entre les besoins et les ressources disponibles pour les satisfaire.

De ce point de vue, tout est rare : les ressources naturelles, l’argent, le temps, l’information… par conséquent, la rareté d’une ressource implique ainsi son rationnement, ce qui nécessite de faire des choix, de calculer, de se comporter de façon rationnelle.

Le choix des ressources pose alors la question de la rationalité économique : il faut maximiser la satisfaction sous la contrainte de la rareté. Les individus vont donc devoir procéder à un ou des arbitrages (entre travail et loisir par exemple) afin de déterminer leurs préférences.

b. Les conséquences de la rareté

Rareté et prix

Des producteurs de fruits produisent des pommes et des poires. Quelque soit le fruit, ils ont le même rendement c’est-à-dire que dans le même temps ils peuvent produire 1 kg de poires ou 1 kg de pommes.

Un parasite s’attaque aux pommiers et nuit à leur production : il faut désormais 1 kg de poires pour obtenir 0,5 kg de pommes.

Questions

1 Quel est le prix relatif des pommes en termes de poires ?

2 Quel est le nouveau prix relatif des poires en termes de pommes ?

3 Complétez le texte suivant :

Les .................................. (pommes/poires) sont relativement sont plus rares que les .................................. (pommes/poires), donc leur prix exprimé en équivalant poires .................................. (augmente/diminue). Ce qui est rare est donc .................................. (cher/bon marché).

La rareté est « ensemble de toutes choses, matérielles ou  immatérielles,  qui  sont sus-ceptibles d’avoir un prix parce qu’elles sont rares, c’est-à-dire à la fois utiles et limitées en quantité, forme la richesse sociale ».

Walras

Exercice 6

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Page 11: LES grandes questions que posent les économistes

11Séquence 1 – SE11

L’économie est donc la science des choix, elle étudie la façon dont s’effec-tuent les choix des agents économiques en fonction des ressources dispo-nibles et de leurs besoins.

Rareté

Ressources besoins

Pour lutter contre la rareté les agents peuvent procéder à l’échange : cela va être l’objet du chapitre n°2.

À retenir

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Page 12: LES grandes questions que posent les économistes

12 Séquence 1 – SE11

2 Pourquoi acheter à d’autres ce que l’on pourrait faire soi-même ?

Ce second chapitre invite à découvrir des éléments sur la manière dont les agents éco-nomiques font des choix et ce dans une dimension macroéco-nomique contrairement à l’ap-proche microéconomique du premier chapitre.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-gramme officiel) sont les suivantes :

E Échange marchand

E Spécialisation

E Gain à l’échange

Notions à acquérir

■ Sensibilisation : Faire soi-même ou faire-faire ?

Que feriez-vous ?

Je sais le faire moi-même

Je ne sais pas le faire moi-même

Je le fais moi-même

Je l’achète généralement

à d’autres

Préparation du petit-déjeuner

Confection d’un croissant

Confection d’un repas de midi

Fabriquer un jeans

Coudre un ourlet

Établir un entraînement sportif

Établir un diagnostique médical

Questions

1 Complétez le tableau ci-dessus.

2 Pourquoi alors ne produit-on pas tout ce dont on est capable nous-même ?

Il y a donc des biens que nous sommes incapables de produire nous même faute de moyens, de compétences pour ces biens, il n�y a qu’une seule solution pour se les procurer : échanger.

L’échange peut être fait sous forme de troc (un bien contre un bien), mais la plupart du temps dans nos sociétés il prend la forme d’un échange

Exercice 7

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Page 13: LES grandes questions que posent les économistes

13Séquence 1 – SE11

contre de la monnaie. Dans les deux cas, pour que l’échange se fasse, il faut qu’une valeur ait été attribuée aux marchandises échangées :

– u n prix (en € par exemple) dans le cas d’un échange d’un bien contre de la monnaie,

– une quantité d’un autre bien dans le cas du troc.

On dit alors que l’échange est marchand :

Échange marchand = mode de  circulation des biens  et  ser-vices impliquant une évaluation, une négociation, un accord de deux volontés et un transfert entre les parties.

C’est  une  transaction  entre  partenaires  par  laquelle  sont cédés  des  biens  et  des  services  contre  d’autre  biens  et  services estimés équivalents.

Cependant il existe aussi des biens que nous sommes capables de produire. Dans certains cas nous allons les produire nous-mêmes dans d’autres nous allons le faire-faire par d’autres et en général cela se traduit aussi par un échange marchand.

À l�échelle d�un pays, tous les biens ou presque peuvent être produits. Et pourtant, nos voitures viennent parfois d’autres pays européens, nos vêtements d’Asie. Et certains pays se sont même spécialisés dans la production de certains biens.

■ Problématique

Ainsi on peut se demander pourquoi alors que presque tous les biens peuvent être produits, fait-on pourtant appel à des importations ? En d’autres termes : quels avantages procurent l’échange ?

Les avantages théoriques de l’échange

1. Échanger peut procurer des gains individuels (microéconomiques)

Acheter des plats cuisinés, faire appel à une femme de ménage, faire garder ses enfants par une nourrice sont autant d’activités que l’on décide de faire-faire par d’autres alors que nous pourrions nous-mêmes

La  spécialisation  est  le processus  par  lequel  une unité  économique  (une entreprise ou un pays par exemple) se consacre à  la production  d’un  éventail plus  restreint  de biens  et de services que  la gamme de  biens  et  de  services qu’elle consomme.

A

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Page 14: LES grandes questions que posent les économistes

14 Séquence 1 – SE11

cuisiner, faire le ménage ou encore garder nos enfants. Comment, au point de vue individuel cela peut-il se justifier ?

Une première justification peut être subjective : nous aimons ou pas faire tel ou tel type d�activité. Une seconde justification peut tenir au fait d’un « manque de temps ». Cet argument souvent rencontré peut en fait être étudié de manière économique en s’intéressant à ce qu’on peut faire de notre temps et ce qu’on peut en tirer comme gain.

L’avocat et la secrétaire

Maître Dupont est avocate, lorsqu’elle travaille sur ses dossiers, elle facture aux clients des honoraires de 200€/heure. Elle est aussi très rapide pour taper ses lettres et comptes rendus puisqu’en 1 heure elle est capable de saisir 10 pages. Une secrétaire postule à son cabinet et indique sur son CV qu’elle tape 5 pages à l’heure. Maître Dupont la ren-contre et lui demande ses prétentions salariales qui sont de 20 € de l’heure.

Questions

1 En quoi Maître Dupont dispose-t-elle d’un avantage par rapport à la secrétaire pour faire du traitement de texte.

2 Complétez le tableau ci-dessous :

Gain lié au travail d’avocat

Coûts liés au travail de saisi de

10 pages

Gain/perte global(e)

Maître Dupont tape elle-même

Maître Dupond embauche

3 Montrez que Maître Dupont a cependant intérêt à embaucher cette secrétaire.

Échanger peut donc se montrer intéressant même pour une personne ne possédant a priori pas d’avantage spécifique.

Des économistes ont tenté de justifier l’échange en s’intéressant non pas aux comportements individuels mais en étudiant l’échange au niveau d’une nation.

Nous allons donc à partir d’ici, et contrairement au chapitre précédent et à ce qui vient d’être fait dans l’introduction raisonner de manière macroéconomique. Nous allons donc nous intéresser non pas aux comportements d’un ou de quelques agents économiques, mais nous allons raisonner à une échelle plus globale.

Exercice 8

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Page 15: LES grandes questions que posent les économistes

15Séquence 1 – SE11

Les différentes théories économiques expliquent les échanges par des différences entre les pays, différences qui se traduisent dans les prix relatifs des biens (cf. chap. 1 pour la notion de prix relatif). Chaque pays a alors intérêt à participer aux échanges et à se spécialiser dans les activités où il est relativement plus efficace que les autres.

2. Échanger peut procurer des gains collectifs (macroéconomiques)

a. Échanger génère des avantages absolus selon Smith

A. Smith (1723-1790), économiste classique, raisonne dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que deux biens. Les coûts de production unitaire des deux biens sont mesurés en nombre de travailleurs.

L’exemple du drap et du vin chez Smith

Quantités de travailleurs nécessaires à la production d’une unité de chacun des biens

Portugal Royaume-Uni

Drap 80 20

Vin 40 60

Questions

1 Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité de drap ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la production de drap ?

2 Dans quel pays faut-il le moins de travail pour produire une unité de vin ? Quel pays dispose donc d’un avantage absolu dans la production de vin ?

Sachant que nous échangeons des biens de valeurs équivalente et qu’ici la valeur est mesurée par le nombre de travailleurs :

3 Quelle quantité de drap faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1 unité de vin ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d’ache-ter du vin ?

4 Quelle quantité de vin faut-il échanger au Portugal pour obtenir 1 unité de drap ? Au Royaume-Uni ? Où semble-t-il alors préférable d�acheter du drap ?

Un pays dispose d’un avan-tage absolu sur son parte-naire dans un bien lorsqu’il peut  le  produire  avec moins de travail.

Exercice 9

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Page 16: LES grandes questions que posent les économistes

16 Séquence 1 – SE11

5 Complétez le texte suivant :

Si le Portugal se spécialise dans la production de vin, c’est-à-dire transfère les travailleurs occupés à la production de drap vers la pro-duction de vin, il y aura ................ unité de drap en moins de produite mais ................ unités de vin en plus de produites.

Au total, au Portugal il y aura ................ unité de drap et ................ unités de vin produites.

De même, si le Royaume-Uni se spécialise dans la production de drap, il peut produire ................ draps en plus pour ................ unité de vin en moins.

Au total au Royaume-Uni il y aura ................ unité de vin et ................ unités de drap produites.

Les pays se différencient par des productivités du travail différentes dans les deux biens.

E Repère :

– La productivité est la production divisée par la quantité de facteur de production nécessaire à celle-ci.

– La productivité du travail est donc la production divisée par la quantité de travail nécessaire à cette production.

À retenir

Pour Adam Smith (1723-1790), chaque État a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation de produits pour lesquels il dispose d’avantages absolus c’est-à-dire de coûts de production plus faibles qu’à l’étranger.

À quantité de travailleurs donnés, il est donc possible d’obtenir par la spécialisation internationale une production de biens supérieure à celle obtenu en situation d’autarcie.

Quantité de draps Quantité de vin

Autarcie

Portugal 1 1

Royaume-Uni 1 1

Total 2 2

Après spécialisation

Portugal 0 3

Royaume-Uni 4 0

Total 4 3

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Page 17: LES grandes questions que posent les économistes

17Séquence 1 – SE11

Smith affirme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage absolu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir.

La spécialisation et l’échange international sont un jeu à somme positive, c’est-à-dire que chacun gagne à échanger. Parallèlement, l’échange serait aussi un instrument de pacification des rapports sociaux.

Productivité et avantages absolus

Nombre de travailleurs nécessaires pour produire une unité de bien

Pays A Pays B

Bien 1 10 12

Bien 2 50 40

Questions

1 Exprimez la productivité du travail pour chacun des biens dans chaque pays.

2 Pour chaque bien, quel est le pays le plus productif ?

3 Complétez les propositions suivantes :

Le pays A dispose d’un avantage absolu dans la production du bien ......

Le pays B dispose d’un avantage absolu dans la production du bien ......

■ Limite de la théorie des avantages absolus

Que se passe-t-il si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu ?

L’avocat a-t-il besoin d’une secrétaire ?

Un avocat envisage de recruter une secrétaire pour dactylographier ses rapports, courriers et autres documents qu’il doit produire dans le cadre de son activité professionnelle. Il rencontre plusieurs secrétaires, cha-cune subissant un test de dactylographie.

Il réalise suite à ces tests que les candidates au poste sont moins perfor-mantes dans ce domaine que lui-même.

Exercice 10

Exercice 11

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Page 18: LES grandes questions que posent les économistes

18 Séquence 1 – SE11

Questions

1 Que préconise la théorie des avantages absolus ?

2 En quoi cela peut-il sembler illogique ?

Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux échanges.

C’est pour lever cette limite que Ricardo a développé un modèle d’avan-tages comparatifs (ou relatifs).

À retenir

b.  Échanger génère des avantages comparatifs selon Ricardo

Pour Ricardo (1772-1883), à la différence de Smith, tout pays peut participer à l’échange même s’il ne dispose pas d’un avantage absolu. Il reprend les hypothèses de Smith (2 pays, 2 biens)

Comprendre les avantages comparatifs

Quantité de travailleurs nécessaires à la production d’une unité de chacun des biens

Portugal Royaume-Uni

Drap 90 100

Vin 80 120

Drap/vin

Vin/drap

Questions

1 Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?

2 Calculez les rapports vin/drap et drap/vin pour chaque pays et com-plétez le tableau.

3 Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats :

Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à ................. unité de drap et le Royaume-Uni à ................. unité de drap.

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à ................. unité de vin et le Royaume-Uni à ................. unité de drap.

Exercice 12

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Page 19: LES grandes questions que posent les économistes

19Séquence 1 – SE11

4 Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ?

5 Dans quelle production le Royaume-Uni est-il le moins inefficient ?

6 Complétez le texte suivant :

Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production de ................. et le Royaume-Uni dans la production de .................. En effet, en se spécialisant et en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1 unité de vin jusqu’à ................. drap au lieu de ................. en autarcie. De même, le Royaume-Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, jusqu’à ................. unité de vin contre ................. en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de l’échange.

Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avan-tages absolus dans la plupart des activités, il doit néanmoins se spécialiser dans les activités pour les-quelles il dispose d’avantages comparatifs.

Un avantage comparatif consiste, pour les produc-teurs les plus efficaces, à produire un bien ou un ser-vice au coût unitaire relatif (c’est-à-dire comparé aux coûts unitaires des autres producteurs) le plus bas ou, pour les producteurs les moins efficaces, au coût unitaire relatif le plus faiblement supérieur.

La théorie des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où ils disposent de l’avantage comparatif le plus fort (ou du désavantage comparatif le plus faible). Ainsi les quantités de biens obtenues au niveau mondial sont supérieures en situation de libre-échange aux quanti-tés obtenues en situation d’autarcie.

À retenir

Pour Smith et Ricardo,  la spécialisation et l’ouverture  sont  préférables  à  l’autarcie car les pays ne peuvent perdre à l’échange, même si la répartition du gain de l’échange peut être inégale entre pays.

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Page 20: LES grandes questions que posent les économistes

20 Séquence 1 – SE11

Les échanges à l’origine d’une division internationale du travail source d’inégalités

1. Les échanges favorisent la division internationale du travail

Les échanges qu’ils soient entre individus ou internationaux sont nécessaires puisque :

– d’une part un individu ou un pays n’est pas en mesure de tout produire lui-même,

– il est généralement plus intéressant de se spécialiser là où on est le meilleur (ou le moins mauvais).

Ainsi, si on raisonne au niveau des pays, certains ont des besoins de matières premières qui n’existent pas chez eux alors que d’autres souhaitent obtenir des produits de haute technologie. Chaque pays peut donc se spécialiser dans la production d’un certain type de biens et pratiquer des échanges avec des pays disposant d’une autre spécialisation.

Celle-ci n’est jamais figée même si pendant longtemps elle fut fondée sur l’échange de matières premières et de produits de base provenant des pays en développement contre des produits manufacturés exportés par les pays industriels. A cette DIT dite traditionnelle a succédé une DIT moins rigide puisque de nouveaux pays �(ex. les NPI) peuvent rapidement jouer un rôle important dans les échanges.

2. Les gains de l’échange ne sont pas les mêmes pour tous

a.  L’échange peut être inégal et générateur de dépendances

L’échange est dit inégal lorsqu’il maintient les pays en développement dans la production de produits de base (d’origine agricole et minière) et les condamne à servir de débouchés aux produits manufacturés des pays industrialisés.

La spécialisation peut conduire à une forme de dépendance. Ainsi si les partenaires de l’échange qui servent de débouchés connaissent un ralentissement de leur activité, les pays producteurs qui exportaient verront leurs commandes diminuer et leur activité ralentir.

B

La DIT : la Division Interna-tionale du Travail désigne la répartition des différentes spécialisations  entre  tous les pays du monde.

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Page 21: LES grandes questions que posent les économistes

21Séquence 1 – SE11

b. Des spécialisations qui ne se valent pas toujours

Les pays (les PMA) qui sont spécialisés dans des productions (matières premières) dont les cours peuvent varier n’ont peu eu les mêmes gains à l’échange. Ainsi en augmentant la quantité exportée (exportations en volume) ils n’augmentent pas forcément leur revenu dans la mesure où la valeur de cette production chute. Ceci est une limite à la théorie des avantages comparatifs car toutes les spécialisations ne se valent pas.

Des spécialisations génératrices d’inégalités ?

Les travaux sur la spécialisation internationale parviennent à un même constat commun : les pays les plus dynamiques apparaissent comme étant ceux qui sont spécialisés dans les produits dont la demande mon-diale progresse le plus rapidement. Les pays d�Asie orientale et du Sud se trouvent dans cette situation. Ils ont avantageusement amélioré leur potentiel d’échanges dans les produits à forte demande [ ] et se sont désengagés des produits en régression. [ ]

Inversement la spécialisation d’autres pays du Sud apparaît comme non pertinente [ ].

La spécialisation des pays anciennement industrialisés est-elle particu-lièrement significative de la dérive actuelle de la division internationale du travail. En effet, ils reculent dans les produits les plus dynamiques, comme l’électronique qu’ils abandonnent aux pays émergents. En revanche, ils renforcent leurs avantages dans les produits à haute teneur en innovation et à forte valeur ajoutée (mécanique, chimie, pharmacie, aéronautique ) qui restent hors d’atteinte non seulement des économies dynamiques, mais aussi a fortiori hors de portée de la majorité des PED.

L. Abdelmalki, R. Sandretto, « La nouvelle géographie du commerce international », Cahiers français n°325, 2005.

Questions

1 Donnez des exemples de produits à forte demande.

2 Quels pays évoquent le passage souligné ? Comment se sont-ils spé-cialisés ?

3 Qu’�est-ce qu’une « bonne » spécialisation ?

Être spécialisé dans une production pour laquelle la demande régresse est pénalisant pour l’économie qui voit la croissance de ses revenus ralentir. Ainsi les NPI ont modifié leur spécialisation et se sont concentrés sur des productions porteuses (ex : l’électronique, chantiers navals, textile). Les pays les plus industrialisés se sont tournés vers la production de biens à haute technologie telles que l’aéronautique, la chimie pour lesquels ils ne sont pas encore concurrencés par les NPI et les P.E.D. Cette dernière affirmation peut cependant être relativisée du fait de la capacité de l’Inde grâce à une main-d’œuvre qualifiée (capital humain) à produire des médicaments et réussir une industrialisation par « le haut » car ces secteurs font face à une demande croissante.

Exercice 13

Doc. 1

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Page 22: LES grandes questions que posent les économistes

22 Séquence 1 – SE11

c. L’impact des termes de l’échange

Les termes de l’échange sont un rapport entre les prix des exportations d’un pays ou d’un groupe de pays et les prix des importations de ce même pays ou groupe de pays. Ils représentent le pouvoir d’achat des exportations.

Si cet indice augmente cela signifie que le prix des exportations augmente plus vite que le prix des

importations. Ainsi il lui faut exporter moins pour obtenir le même panier de biens importés. Cela correspond à une amélioration des termes de l’échange.

À l’inverse si cet indice diminue, cela signifie que le prix des exportations augmente moins vite que le prix des importations, et il faut exporter plus pour obtenir le même panier de biens importés. Cela correspond à une dégradation des termes de l’échange.

Exercice d’application sur les termes de l’échange

Soit un pays qui n’exporte qu’un bien : X et n’importe qu’un bien : M

Indice des Prix des biens X et M en € 2000 2010

X 100 110

M 100 120

Questions

1 Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2000.

2 Calculez l’indice des termes de l’échange pour 2010. Interprétez l’évo-lution des termes de l’échange.

Les économistes « tiers mondistes » ont souvent fait de la question de la dégradation des termes de l’échange des pays en voie de développement un argument central prouvant que l’échange est inégal. Cependant, il faut comparer cela au type de spécialisation : certains pays selon leurs spéciali-sations (gagnantes) ne subissent pas une dégradation des TDE et d’autres (spécialisations perdantes) la subissent…

À retenir

Indice  des  termes  de l’échange  (TDE)  =  indice des prix des exportations/indice  des  prix  des  impor-tations × 100.

Exercice 14

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Page 23: LES grandes questions que posent les économistes

23Séquence 1 – SE11

Les effets des échanges

1. Échanger accroît la compétitivité

L’échange international permet aux producteurs de produire à plus grande échelle et de réaliser ainsi des économies d’échelle. Ces économies d’échelle permettent d’être plus compétitif du point de vue du prix.

C’est l’effet taille des marchés ou effet de dimension.

D’autre part, l’échange permet la mise en concurrence des producteurs ce qui les incitent à diminuer leurs marges et/ou rechercher des gains de productivité afin d’améliorer la compétitivité-prix des produits.

Enfin en se spécialisant, les producteurs vont réaliser des effets d’apprentissage, ce qui va aussi leur permettre de baisser leurs coûts de production et donc d’accroître leur compétitivité-prix.

La compétitivité ne se joue pas que sur les prix mais également sur la qualité, l’image de marque du produit. Ainsi la compétitivité hors-prix est un élément important dans les échanges. La concurrence stimule donc aussi la compétitivité hors prix.

Une économie d’échelle signifie que plus la quantité produite augmente plus le coût unitaire de production diminue.

La compétitivité désigne la capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché.

La compétitivité prix : Lorsque la compétitivité porte sur des produits comparables en termes de qualité,  la compétitivité dépend du prix des produits.

La compétitivité produit ou hors prix tient à ce qu’un produc-teur se maintient ou progresse sur un marché en raison de la nature de ses produits.

2. Échanger permet la diversification

Songez à toutes les choses dont nous disposons aujourd’hui parce que nous pouvons les importer [ ]. Songez aussi aux choses dont dis-posent les habitants d’autres pays parce qu’ils les achètent chez nous, ou ailleurs. Regardez autour de vous et voyez tout ce qui disparaîtrait si nous ne pouvions plus importer. Grâce aux importations nous avons un plus grand choix de produits et de services aux caractéristiques plus variées. [ ]

C

Remarque

Doc. 2

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Page 24: LES grandes questions que posent les économistes

24 Séquence 1 – SE11

Ce ne sont pas seulement les consommateurs de produits finis étrangers qui ont plus de choix. Les importations sont utilisées comme matériaux, composants et équipements pour la production locale. La gamme des produits finals fabriqués par les producteurs nationaux et les services qu’ils fournissent s’en trouve élargie. [ ] Parfois, le succès d’un produit ou d’un service importé sur le marché intérieur peut aussi encoura-ger des producteurs locaux à entrer en lice, ce qui élargit le choix des consommateurs.[ ]

OMC, 10 avantages du système commercial de l’OMC, 2003.

Selon l’OMC, un des principaux avantages des échanges internationaux pour les consommateurs est l’accroissement des produits susceptibles d’être consommés. Ainsi, par le biais des importations nous pouvons consommer des fruits, des légumes variés quel que soit la saison, du café ou du chocolat ce qui serait impossible en autarcie. De la même manière quantité de biens : musique, films, séries TV, textile proviennent du reste du monde.

Les importations, qui pour partie, constituent aussi des consomma-tions intermédiaires vont per-mettre aux producteurs nationaux de diversifier leur offre. Enfin, face à la concurrence des importations

les producteurs nationaux vont tenter de résister en améliorant l’offre de la concurrence et/ou en innovant.

À retenir

Échanger

Effet de dimension

Effet d’apprentissage

Augmentation de la concurrence

Effet de diversification

Baisse des prixLa gamme des biens et services produits

Le consommateur choisit dans une gamme

plus vaste

Commentaire

Consommation  intermédiaire  =  bien  incor-poré  ou  détruit  au  cours  du  processus  de production.

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Page 25: LES grandes questions que posent les économistes

25Séquence 1 – SE11

Ainsi les consommateurs bénéficient d’un choix plus large à des prix plus bas. Ils voient alors leur satisfaction augmenter.

L’importation de produits permet de bénéficier d’une production moins chère (ex : textile) et favorise ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs du pays importateur.

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Page 26: LES grandes questions que posent les économistes

26 Séquence 1 – SE11

3 Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

Dans ce chapitre nous adopterons un point de vue macroéconomique c’est-à-dire que nous étudierons les relations existant entre les agrégats économiques principaux que sont le PIB, le revenu, la consomma-tion ou l’investissement ; la comptabilité nationale nous offre ce cadre, c’est-à-dire une représentation schématique et quantifiée de l’activité économique d’un pays. Nous répondrons au préalable aux trois quetions suivantes :

A. Qui produit ?

B. Comment mesure-t-on la production ?

C. Qu’est-ce que le PIB? Et les limites du PIB.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le programme officiel) sont les suivantes :

E Production marchande et non marchande.

E Valeur ajoutée et sa mesure.

E PIB et la critique de cet indica-teur.

Notions à acquérir

Qui produit ?

1. Les secteurs institutionnels

Les différents acteurs de la vie éco-nomique sont regroupés dans des ensembles considérés comme pertinents. Les unités, dites insti-tutionnelles, constituent les uni-tés de base de la comptabilité nationale : ce sont des unités sus-ceptibles de posséder elles-mêmes des actifs, de souscrire des engagements, de s’engager dans des activités économiques et de réaliser des opérations avec d’autres unités.

Les secteurs institutionnels regroupent les unités institutionnelles ayant des comportements économiques similaires caractérisés par leur fonc-tion principale et la nature de leur activité.

A

La production est l’activité humaine condui-sant  à  la  création  de  valeur.  Plus  précisé-ment  la  définition qu’en donne  l‘INSEE est la suivante :

Activité exercée sous le contrôle et  la res-ponsabilité  d’une  unité  institutionnelle  qui combine  des  ressources  en  main-d’œuvre, capital  et biens et  services pour  fabriquer des biens ou fournir des services, et résul-tat  de  cette  activité.  Les  processus  pure-ment naturels, sans intervention ou contrôle humain, ne font pas partie de la production.

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27Séquence 1 – SE11

On distingue cinq secteurs institutionnels résidents : (résidents veut dire personnes ou institutions qui résident en france, sur le territoire natio-nal).

E Les sociétés non financières : les SNF.

E Les sociétés financières : les SF.

E Les administrations publiques : les APU.

E Les ménages.

E Les institutions sans but lucratif au service des ménages : les ISBLSM.

L’ensemble des unités non-résidentes, dans la mesure où elles entre-tiennent des relations économiques avec des unités résidentes, sont regroupées dans le reste du monde.

Le reste du monde est donc le 6e secteur institutionnel. (5 résidents et un non-résident).

E Les SNF que l’on désigne souvent par « les entreprises » ont donc pour fonction principale la production.

E Les SF ont pour fonction principale de fournir des services d’intermé-diation financière (comme les banques et assurances) ; la fonction principale des banques par exemple est de collecter l’épargne et de distribuer des crédits ; pour les assurances prélever des primes et indemniser.

E Les APU regroupent les administrations d’état (justice, police, armée, éducation nationale, trésor public etc.), les administrations locales (toutes les administrations de la commune, du département, et de la région) et l’administration de sécurité sociale.

Leur fonction principale est de fournir des services non marchands et de prélever impôts et taxes pour les financer.

E Les Ménages sont des individus ou groupes d’individus considérés tant dans leur fonction de consommateurs que dans celle, éventuelle, d’entrepreneurs produisant des biens marchands ou des services marchands ;

(les ménages consomment et seule une partie d’entre eux sont à leur compte et produisent.

Les agriculteurs exploitants, artisans, entrepreneurs individuels).

E Les ISBLSM : Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM) regroupent l’ensemble des unités privées qui produisent des biens et services non marchands au profit des ménages. Leurs ressources principales proviennent de contributions volontaires en espèces ou en nature effectuées par les ménages en leur qualité de consommateurs, de versements provenant des administrations publiques, ainsi que de revenus de la propriété.

Exemple

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Page 28: LES grandes questions que posent les économistes

28 Séquence 1 – SE11

Il s’agit donc d’ associations sportives et culturelles, de syndicats, de partis politiques, d’églises etc

E Le reste du monde : Les comptes du reste du monde retracent les relations économiques entre les unités qui font partie du territoire économique et celles qui n’en font pas partie.

Tous les secteurs institutionnels ont des relations avec le reste du monde ; on inscrit dans ce compte l’ensemble de ces relations : ainsi pour une entreprise qui exporte la valeur de ses exportations sera inscrite dans lecompte reste du monde.

En résumé : nous pouvons caractériser les secteurs institutionnels de la manière suivante :

Secteurs institutionnels Fonction principale Ressource principale

Les SNF (les entreprises au sens

large)

Produire des biens et services marchands

Le chiffre d'affaires réalisé c'est-à-dire le résultat

de leurs ventes

Les ménages (y compris les ménages

entrepreneurs)

Consommer (et produire pour ceux qui produisent des biens et services marchands à leur

compte)

Les revenus perçus de leur travail

APUProduire des services

non marchands

Impôts et taxes c'est-à-dire les prélèvements

obligatoires

ISBLSMProduire des services

non marchands pour les ménagesCotisations des adhérents,

dons et subventions

Sociétés financières

Produire des services financiers-marchands c'est à dire financer et

assurer les activités économiques.

Dépôts bancaires, épargne, placements des ménages et entreprises primes (pour les

assurances)

Reste du monde

Sert à comptabiliser les importations et exportations

entre la France et le reste du monde

À retenir

2. Le circuit économique

Nous pouvons mettre en évidence les interdépendances entre secteurs institutionnels sous la forme d’un circuit économique :

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Page 29: LES grandes questions que posent les économistes

29Séquence 1 – SE11

France

Entreprises

Banques

Ménages

Marchédu

travail

Marchédes

biens &services

Reste dumonde

État

Agent économique

Biens& services

Paiementdes biens

Paiementdes biens Impôts

Salaire

Travail

Salaire

Travail

Impôts

Biens non-marchands

Prix des importations

Prix des exportations

Exportations

Importations

Biens non-marchands

Épar

gne

Inve

stis

sem

ent

Inté

rêts

Inté

rêts

Biens& services

Marchédes

capitaux

Légende :

Flux réel Flux monétaire

■ Compréhension du circuit économique

Dans un circuit économique nous voyons que les secteurs intitutionnels entretiennnent des relations économiques et sociales ; leurs relations passent par des marchés (nous sommes dans une économie régie par des mécanismes de marché) :

– Les entreprises (les SNF) passent par le marché du travail pour recruter leur main d’oeuvre (flux physique) et paient en échange des salaires (flux monétaire),

– par le marché des capitaux pour investir et trouver des capitaux (flux monétaire), par le marché des biens et services pour écouler leurs pro-duits. (flux physique).

Les Ménages sont en relation avec le marché du travail où ils offrent leur travail (flux physique), avec le marché des biens et services pour satis-faire leurs besoins (flux phyique) et le paiement des biens et services (flux monétaire) ; ils dépendent de l’État pour les services publics (flux physique) et ils paient leurs impôts et cotisations en contrepartie. (flux monétaire).

Enfin Ménages et entreprises sont en relation avec le reste du monde puisque nous importons et exportons des biens et services, du tourisme et des échangs de capitaux ; de plus des actifs sortent du marché du tra-vail (émigration) pour aller vers le reste du monde et à l’inverse d’autres actifs entrent sur notre marché du travail (immigration).

Exemple

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Page 30: LES grandes questions que posent les économistes

30 Séquence 1 – SE11

■ Quelle est la part de chaque secteur dans la production totale ?

Valeur ajoutée par secteur institutionnel à prix courants en 2009

Milliards d'euros %

Sociétés non financières (SNF) 956,3 55,5

Sociétés financières (SF) 86,2 5

Administrations publiques (APU) 311,9 18,2

Ménages y compris entrepreneurs individuels 345,1 20

Instit. ss but lucr. au service des ménages (ISBLSM) 22,2 1,3

Total des secteurs résidents 1 721,7 100

Ce tableau nous permet de voir qui produit dans l’économie française.

Sur un total de richesses produites de 1 721,7 milliards d’euros en 2009 les SNF réalisent plus de la moitié de la production (55,5 %), les admi-nistrations 18,2 % et les ménages 20 %.

3. Production marchande et non marchande, biens et services marchands et non marchands

Pour répondre à la question qui produit ? Il faut aussi savoir distinguer :

E Production marchande

E Production non marchande

E Production autoconsommée

Production marchande 

Production écoulée ou des-tinée à être écoulée sur le marché.  Elle  comprend : les  produits  vendus  à  un prix économiquement signi-ficatif  (c’est-à-dire  un  prix couvrant plus de 50 % des coûts  de  production) ;  les SNF  ont  une  production marchande  (ainsi  que  les ménages  producteurs)  et les SF.

Production non marchande  

La  production  non  marchande  inclut  les services  non  marchands  fournis  gratuite-ment ou à des prix qui ne sont pas écono-miquement  significatifs,  par  les  unités  de production aux consommateurs finaux. Ces activités de services se rencontrent princi-palement dans l’éducation, la santé, l’action sociale,  l’administration ; donc les APU, les ISBLSM ont une production non marchande.

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Page 31: LES grandes questions que posent les économistes

31Séquence 1 – SE11

Production pour usage final propre (production autoconsommée)

Biens  ou  services  qu’une  unité  institutionnelle  produit  et conserve pour sa consommation finale ; les ménages ont une production autoconsommée en  raison des services qu’ils  se rendent à eux-mêmes sans passer par le marché (jardins fami-liaux par exemple).

En seconde vous avez déjà appris à distinguer Biens et Services, mar-chands et non marchands… on peut ajouter une classification selon leur usage : sont-ils destinés à la consommation intermédiaire, à la consom-mation finale ou à l’investissement ?

Production

Production pour satisfaire un besoin

Biens économiques

Biens matériels, produits avec des facteurs rémunérés,

pour être vendus

Utilisés pour produire

Formation brute de

capital fixeFBCF CF

Consommations intermédiaires

Consommation finale

CFCI CICF

Services vendus sur un

marché

Satisfaction directe d’un

besoin

Services fournis

(administrations)

Prestations immatérielles produites avec des facteurs

rémunérés

Services

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Page 32: LES grandes questions que posent les économistes

32 Séquence 1 – SE11

Nous pouvons relier cette production avec les organisations chargées de les produire ainsi que leurs objectifs :

Type d’organisation

Entreprises privées

SNF

Entreprises publiques

SNF

Administrations publiques

APU

Mutuelles Coopératives

Associations

ISBLSM

Associations au service

des ménages

ISBLSM

Type de productionBiens et services marchands

Services non marchands

Biens et services marchands

Services non marchands

Exemples

Une automobile

Service d’un médecin

Étudier dans un lycée

Adhérer à une mutuelle de santé

Les restos du coeur, secours catholique

Objectif(s)

Profit

Satisfaction besoins solvables

Service public

Intérêt collectif

Gestion démocratique

Solidarité

Exercice d’auto-évaluation n°1

Comprendre Biens et services, marchands et non marchands.

Allez sur le site de l’Insee : www.insee.fr et suivez les instructions suivantes :

Accès par public (en haut à droite), puis rubrique « enseignants-étudiants – chercheurs », puis accéder au site : « apprendre avec les données de l’Insee », choisir l’exercice « consommation ».

Le bandeau à gauche indique :

Faîtes les exercices correspondant au Quoi ?

Vous rentrez dans chaque sous rubrique :

• Biens et services

• Services marchands

• Services non marchands

Des questions sont posées ; vous y répondez et vous vérifiez votre réponse en cliquant sur la question : la réponse apparaît.

Combien ?

Quoi ?

Qui ?

Pourquoi ?

Quels effets ? Tests ?

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Page 33: LES grandes questions que posent les économistes

33Séquence 1 – SE11

Le circuit économique

1. Ménages

4. Institutions financières

3. Sociétés non financières

2. Les administrations publiques

6.

5.

1 Complétez les cases 5 et 6.

2 Identifiez par leur terme économique précis puis représentez les opé-rations suivantes dans le circuit économique : (en utilisant des flèches pour indiquer l’origine et la destinée du flux)

a) Les administrations publiques versent 300 milliards d’euros aux ménages en allocation diverses.

⇒ notion économique : .................................................................

b) Les ménages demandent de l’argent à leur banque pour acheter un bien immobilier (50 milliards).

⇒ notion économique : .................................................................

c) Les entreprises versent 150 milliards d’euros à l’État :

⇒ notion économique : .................................................................

d) Les administrations achètent pour près de 70 milliards aux entreprises françaises en biens de production.

⇒ notion économique : .................................................................

e) Les ménages versent 340 milliards d’euros à l’État.

⇒ notion économique : .................................................................

f) Les entreprises demandent 50 milliards d’euros aux banques.

⇒ notion économique : .................................................................

g) Les entreprises françaises vendent pour 400 milliards d’euros sur les marchés étrangers.

⇒ notion économique : .................................................................

Exercice 15

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Page 34: LES grandes questions que posent les économistes

34 Séquence 1 – SE11

Comment mesurer la production ?

La production intérieure (celle réalisée par des agents résidents) est la somme des productions marchandes, c’est-à-dire celle des biens et des services vendus sur un marché et des productions non-marchandes qui correspondent à la production des services rendus sans paiement d’une contrepartie immédiate.

Si la valeur de la production retenue est celle de la production vendue (biens et services marchands) ou fournie gratuitement (services non-marchands), un même produit peut être compté plusieurs fois, puisque certains biens et services sont achetés par des producteurs pour être incorporés dans les produits qu’ils fabriquent. Pour avoir une mesure sans double emploi de la production, il faut retenir la valeur ajoutée, c’est-à-dire tenir compte du fait qu’une partie de la production vendue est transformée par des producteurs pour élaborer de nouveaux produits.

Cette notion a été abordée dans le cadre de l’enseignement exploratoire mais nous y revenons de manière plus approfondie.

En seconde (voir le cours de seconde) nous avons distingué :

1. Chiffre d’affaires et valeur ajoutée

Pour produire du pain, il est fréquent que trois entreprises interviennent : une exploitation agricole qui fait pousser du blé, une minoterie qui transforme le blé en farine et une boulangerie qui fabrique le pain à partir de la farine. Le schéma suivant résume la situation :

Semence blé Farine Pain

Exploitationagricole

richesse crééepar l'exploitation agricole

Minoterie Boulangerie

richesse crééepar la minoterie

richesse crééepar la boulangerie

richesse crééepar l'ensemble

des 3 entreprisesContribution des entreprises

à la production nationale de richesses

Imaginons que le chiffre d’affaires (CA) de l’exploitation agricole soit de 100, celui de la minoterie 170 et celui de la boulangerie de 250 ; l’addition de ces trois CA est de 100+170+250=520.

B

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Page 35: LES grandes questions que posent les économistes

35Séquence 1 – SE11

Or 520 n’est pas la richesse réellement créée par ces trois entreprises ; 520 est la valeur totale de la production de ces trois entreprises, le chiffre d’affaires cumulé des trois entreprises.

L’économiste va chercher à calculer la contribution réelle de chaque entreprise ; pour ce faire il dispose d’un concept la valeur ajoutée.

Nous constatons en effet que le blé se retrouve dans la farine puis dans le pain : donc il est compté trois fois ; en conséquence il faut déduire de la production de chaque entreprise les achats qu’elle a effectué pour réaliser sa propre production (on les appelle les consommations intermédiaires).

– Ainsi pour l’exploitation agricole la production de 100 est aussi sa valeur ajoutée (on considère que les semences lui appartiennent ; elle n’a pas à les acheter à un semencier donc elle ne déduit rien).

– La minoterie pour produire de la farine a acheté du blé pour une valeur de 100 : donc sa valeur ajoutée est de 170 – 100 = 70.

– La boulangerie pour produire son pain a acheté de la farine pour une valeur de 170 donc sa valeur ajoutée est 250 – 170 = 80

Au total la valeur ajoutée des trois entreprises est de 100 + 70 + 80 = 250.

La valeur ajoutée de 250 est bien égale à la production finale de la bou-langerie (250).

La TVA est une taxe qui s’applique à la valeur ajoutée et non au CA ; une TVA de 17,6 % sur 250 € par exemple donne 44 euros payés par le consommateur alors que si l’on applique la taxe sur le CA : 17,6 % sur 520 € la taxe serait de 91,52 euros.)

La production finale taxe incluse est donc de 250 + 44 = 294.

Le chiffre d’affaires (520) n’est donc pas la valeur ajoutée (250) des entreprises.

La valeur ajoutée ainsi calculée est brute c’est-à-dire que nous n’avons pas tenu compte de l’amortissement :

L’amortissement est la perte de valeur d’un bien de production durable, du fait de l’usure (uti-lisation) ou de l’obsolescence (changements technologies ou besoins), c’est-à-dire l’usure du capital fixe (une machine par exemple), au cours d’une période donnée.

L’entreprise doit prendre en compte la nécessité de le remplacer dans quelques années. Par exemple, elle achète 2 000 € un ordinateur qui sera remplacé dans 5 ans. Donc, elle va prendre en compte 400 € d’amortis-sement par an.

À retenir

Chiffre d’affaires (CA)

– CI = VAB

VAB

– Amortissement = VAN

Valeur ajoutée nette (VAN) = VAB – amortissement

Remarque

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36 Séquence 1 – SE11

2. PIB marchand et non marchand En généralisant l’exemple ci-dessus (entreprise agricole, minoterie et boulangerie) à l’ensemble des unités de production marchande nous obtenons le PIB MARCHAND qui correspond donc à la somme des VALEURS AJOUTEES de toutes les unités marchandes.

Pour les services non-marchands produits par les administrations et les ISBLM, la valeur de la production finale ne peut pas être mesurée par la production vendue (chiffre d’affaires) puisqu’il n’y a pas de vente donc pas de chiffre d’affaires (CA) ; quel est le CA de l’éducation nationale, de la justice, de la police etc etc…

Par convention, les économistes considèrent que la valeur de cette production est égale à la somme des coûts de production (consom-mations intermédiaires, rémuné-rations des salariés, consomma-tion de capital fixe et impôts liés à la production) supportés par les administrations pour produire ces

services non-marchands (cela revient à considérer que la valeur finale de la production est équivalente au coût total de production).

Le PIB non marchand est la somme des valeurs ajoutées des branches non marchandes calculées de la manière indiquée ci-dessus.

Exercice d’auto-évaluation n°2 : Comprendre valeur ajoutée et PIB

Même démarche que l’exercice d’auto-évaluation n°1 :

Vous choisissez cette fois l’exercice « croissance » : le bandeau indique :

Combien ? Qui ? quoi ? Pourquoi ? Quels effets ? QCM

Choisir : Combien ? Cliquer dessus et choisir « séquences animées : de la VA au PIB ».

Vous faîtes la totalité des étapes de 1 à 7. (Les étapes 8 à 9 seront abordées plus tard…)

Le produit intérieur brut : le PIB et sa critique

1. Le PIBLe PIB mesure le résultat final de l’activité de production de toutes les unités productrices résidentes : c’est donc la somme des richesses

La  valeur  ajoutée  des  branches  non-mar-chandes est donc égale à la somme suivante correspondant au coût de production :

rémunérations des salariés + consommation de  capital  fixe  (amortissements)  +  impôts liés à la production.

C

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Page 37: LES grandes questions que posent les économistes

37Séquence 1 – SE11

créées pendant une période, en général une année, dans un pays : on dira par exemple que le PIB de la France en 2009 valait 1907,1 milliards d’euros.

Nous pouvons distinguer dans ce PIB, le PIB marchand et le PIB non marchand.

PIB total = PIB marchand + PIB non marchand

Avec cet agrégat nous avons donc la mesure officielle des richesses pro-duites en un an dans un pays ; c’est une grandeur de la première impor-tance qui sert :

E à comparer les pays entre eux (le pays qui a le PIB le plus élevé est le pays le plus puissant),

E à mesurer leurs niveaux de vie (en divisant le PIB par le nombre d’habi-tants nous obtenons le PIB/hbt) donc le pays qui a le PIB/HABT le plus élevé a le niveau de vie le plus élevé.

E à mesurer sur un an la croissance économique des pays (il suffit de comparer le PIB d’une année avec l’année antérieure),

E il sert aussi à calculer de multiples ratios : (exemples les plus fréquents en économie) :

→– (FBCF/PIB)*100 = taux d’investissement pour un pays

→ [prélèvements obligatoires (impôts + cotisations sociales)/PIB]*100 = taux de prélèvements obligatoires

→ (importations/PIB)*100 = propension à importer

→ (exportations/PIB)*100= propension à exporter

→ (Déficit public/PIB)*100 = déficit public en % du pib

→ (dette publique/PIB)*100 = dette publique en % du pib

Cependant cet agrégat n’est pas sans soulever quelques critiques et par-fois certains économistes dénoncent même « la dictature » du PIB !

En effet ce dernier ne mesure que ce qui a une valeur marchande.

2. Critique du PIB

a. Le PIB est influencé par l’évolution des prix 

En effet la valeur du PIB dépend à la fois des quantités produites mais aussi des prix ; chaque année les prix varient (souvent à la hausse) il faut donc en tenir compte lorsque nous sommes amenés à faire des compa-raisons dans le temps ce qui est très fréquent en économie.

PIB  :  Somme  des  valeurs  ajoutées  brutes (des  résidents)  +  impôts  sur  les  produits (la TVA par exemple) nets des subventions reçues par le producteur.

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38 Séquence 1 – SE11

Le PIB est, chaque année, calculé en valeur ou en euros courants (PIB courant).

L’économiste est obligé de calculer le PIB en volume ou euros constants (on parle aussi de PIB constant) dés lors qu’il va comparer le PIB d’une année par rap-port à une autre année prise comme année d’obser-vation ou année de base.

Pour passer d’un PIB courant d’une année à un PIB constant de la même année il faut donc connaître l’indice des prix :

Le PIB français et l’évolution des prix.

2008 2009

PIB en milliards d’euros courants 1948,5 1907,1

Indice des prix (base 100 en 2000) (les prix de référence sont ceux de l’année

2000)118,7 119,3

PIB en volume (milliards d’euros constants c'est-à-dire les euros de 2000)

1641,53 1598,57

Ainsi sur la période 2008-2009 les prix ont augmenté d’un indice de 118,7 à 119,3 sur la base des prix de l’année 2000 soit une augmenta-tion de 0.5 % (119.3/118.7)

Le PIB courant a diminué, entre 2008 et 2009, de 1948,5 à 1907,1 milliards d’euros courants soit une baisse de 2,13 % (récession écono-mique en 2009).

Le PIB en volume :

– En 2008, calculé sur la base des prix de 2000, il est de (1948,5/118,7)*100 = 1 641,53 milliards d’euros constants.

– En 2009 il est de (1907,1/119,3)*100 = 1598,57 en milliards d’euros constants.

Si nous calculons l’évolution du PIB en volume de 2008 à 2009 nous obtenons : (1598,57/1641,53)*100 = 97,38

Le PIB a diminué de 100 – 97,38 = 2,62 %.

Les  «  euros  courants  » signifient  que  les  calculs sont faits avec les prix de l’année,  ceux  affichés  sur les  étiquettes  ou  payés. On  parle  aussi  de  prix nominaux.

En volume signifie que l’inflation a été élimi-née : les prix de l’année de base sont utilisés pour calculer le PIB. La hausse de la produc-tion en volume n’est donc due qu’à la hausse des quantités produites.

Exemple

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Page 39: LES grandes questions que posent les économistes

39Séquence 1 – SE11

Le % de baisse est assez comparable (en valeur -2,13 % et en volume – 2,62 %) car nous avons connu une forte récession économique en 2009 et les prix ont peu augmenté ce qui explique la faible différence.

PIB en volume = (PIB en valeur/indice prix) *100.

À retenir

Exercice d’auto-évaluation n°3 : Notion de valeur et de volume

Sur le site de l’INSEE « insee.fr », (même méthode que dans l’exercice d’auto-évaluation n°1), choisir l’onglet « croissance », puis la rubrique « combien », puis « valeur-volume », choisissez « calcul des taux de crois-sance » et « évolution du PIB ».

b. Toute l’économie informelle échappe au PIB

Les activités domestiques sont une part importante de sous-estima-tion du PIB puisqu’on passe plus de temps aux travaux ménagers qu’aux activités professionnelles au cours d’une vie. Dans les pays en développement, l’économie informelle (donc la sous-estima-tion du PIB) est encore plus forte (plus de corruption mais aussi plus de relations traditionnelles).

0

Suisse

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Italie

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Grèce

5

10

15

20

25

30

35%

0

5

10

15

20

25

30

35%

L’économie informelle ou souterraine désigne l’ensemble  des  activités  légales  mais  non déclarées, marchandes (travail clandestin), non  marchandes  (activités  domestiques, entraide, bénévolat) et l’ensemble des acti-vités  illégales  et  marchandes  (corruption, marché  de  la  contrefaçon,  drogue,  prosti-tution…).

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40 Séquence 1 – SE11

Comme vous le constatez sur ce graphique l’économie souterraine peut être plus ou moins importante selon les pays : par exemple la Grèce qui connaît des difficultés très importantes actuellement a une économie souterraine qui représente 30 % de son PIB officiel d’où moins de ren-trées fiscales et plus de fraudes à l’impôt etc. ceci n’est pas sans lien avec le déficit public de l’État grec. La France avec 15 % d’économie sou-terraine n’apparaît pas comme un pays gravement touché, mais 15 % d’un PIB de 1907 milliards d’euros font 286 milliards de « richesses » créées au sein de l’ économie souterraine ! somme non négligeable.

c. Coût écologique et coût social

Le PIB est un agrégat : il additionne mais ne soustrait jamais les coûts qui peuvent résulter de l’activité de production.

Ces coûts peuvent être des coûts sociaux (maladies, stress…) mais aussi écologiques qui ne sont même pas chiffrés (sont-ils chiffrables ?). En économie, on appelle cela des externalités.

La pollution est une externalité, comme le stress lié aux cadences de travail, les maladies liées au tabac ou à l’alcool, les embouteillages liés au choix poli-tique du « tout automobile ».

Non seulement ces nuisances ne sont pas soustraites du PIB mais leur réparation augmente celui-ci. Pour augmenter le PIB, il vaut mieux polluer et dépolluer que ne pas polluer.

Pour avoir une meilleure mesure du développement, on a donc créé d’autres indicateurs.

L’IDH (indicateur de développement humain) = PIB + autres critères (espérance de vie, taux de scolarisation).

(indicateurs qui seront vus en terminale…)

d.  Enfin, un indicateur qui ne tient pas compte  des inégalités de répartition

En France les 10 % les moins bien lotis ne perçoivent que 3,7 % de la masse totale des revenus, et les 10 % les mieux lotis en reçoivent un quart Une répartition particulièrement inégalitaire. Une part 6,5 fois plus importante. L’écart est certes bien moindre que dans les pays en développement, mais il montre que même après redistribution (les impôts et les prestations sociales) le gâteau des revenus ne profite pas à tout le monde de la même façon. Au total, les 40 % les plus démunis ne reçoivent que 22 % de l’ensemble des revenus. (voir observatoire des inégalités www.inegalités.fr.).

Effets  externes  ou  exter-nalités : activité d’un agent ayant  des  répercussions sur  l’activité  d’un  autre agent  sans  reversement. (Ex :  horticulteur  à  côté d’un apiculteur mais aussi la pollution).

Exemple

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41Séquence 1 – SE11

À consulter (suggestion) le site : www.touteeconomie.org la bibliothèque virtuelle des JECO (journée de l’économie, chaque année à Lyon depuis 2008).

Rubrique Å→ conférences Å→ année 2009 Å→ conférence du 13 novembre 2009Å→ Thème « au-delà du PIB » vidéo disponible.

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Page 42: LES grandes questions que posent les économistes

42 Séquence 1 – SE11

2 Comment répartir les revenus et la richesse ?4

La production engendre des revenus car il faut rémunérer tous ceux qui ont participé direc-tement ou indirectement à la production; c’est ainsi que nous passons d’une répartition pri-maire des revenus à une réparti-tion secondaire après une phase de redistribution des revenus.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le pro-gramme officiel) sont les suivantes :

E Salaire

E Profit

E Revenus de transfert

Notions à acquérir

La répartition primaire des revenus

Une fois les richesses produites dans l’économie par tous les secteurs institutionnels, que deviennent-elles ?

Il faut d’abord payer les dépenses directement liées à l’activité productive :

E Les dépenses liées à l’utilisation de salariés (rémunération du travail) : la rémunération des salariés contient les salaires et les cotisations sociales qu’elles soient versées par l’entreprise ou par le salarié ;

– du point de vue de l’entreprise ce qui compte c’est le coût du travail, le « coût salarial » : ce qu’elle paie en salaire brut + les cotisations patronales obligatoires = coût salarial.

– du point de vue du salarié, ce dernier reçoit un salaire brut auquel on lui retire des cotisations salariales d’où un salaire net = salaire brut - cotisation sociales.

E Et les impôts liés à la production (TVA et autres impôts liés à la production).

E Ce qui ne va pas aux salariés ou à l’État reste momentanément dans les comptes des producteurs et constitue l’excédent brut d�exploitation (EBE) ou pour les travailleurs indépendants (non-salariés), un revenu mixte.

(EBE/VA)*100 est le taux de marge de l’entreprise.

A

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Page 43: LES grandes questions que posent les économistes

43Séquence 1 – SE11

Au  niveau  micro  économique  nous  avons  le  partage  de  la valeur ajoutée nette suivant :

VAN

– salaires

salariés sécurité sociale état Entreprise

– impôts = EBE– cotisationssociales

Que fait-on de l’EBE ?

– Impôtssur

bénéfice

– Intérêt – Dividende = Épargnebrute

EBE

Épargne brute = EBE - (impôt sur bénéfice + intérêt + dividendes)

D’où : 

Le taux d’épargne = (épargne brute/valeur ajoutée nette)*100

Voici pour la France les données pour 2008 en milliards d’euros courants :

Produit intérieur brut (PIB) 1950,1

Rémunération des salariés 1007,1

Impôts sur la production nets des subventions 256,6

Excédent brut d’exploitation et revenu mixte brut 686,4

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Page 44: LES grandes questions que posent les économistes

44 Séquence 1 – SE11

Partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits

Salaires(rémunération totale du travail)

Profits(excédent brut d’exploitation)

Salaires nets

Cotisations sociales des salariés

Cotisations sociales des employeurs

Excédent brut d’exploitation

Ces deux graphiques illustrent le partage de la valeur ajoutée entre Entreprises au sens large et Salariés :

Que constate-t-on ?

« Depuis un siècle, selon l’économiste Philippe Askenazy, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), auteur d’une comparaison internationale sur le partage de la VA en France et aux Etats-Unis (Economie et statistique n°363-364, 2003), quels que soient les pays du monde auxquels on s’intéresse, on trouve, si l’on s’intéresse aux grandes masses bien sûr, un rapport deux tiers pour les salaires/un tiers pour la rémunération du capital. C’est le cas au Japon, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, etc. »

Certes, il y a des variations autour de ce nombre d’or (2/3-1/3) que les accidents conjoncturels ne suffisent pas à expliquer. L’exemple français est, sur ce point, assez instructif. À regarder de près l’évolution du partage de la valeur ajoutée en France, on peut définir quatre périodes.

(Lire les deux courbes parallèlement : l’une rémunération des salariés/valeur ajoutée illustre la part qui va aux salaires et l’autre EBE/VA illustre la part qui va aux profits).

B

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Page 45: LES grandes questions que posent les économistes

45Séquence 1 – SE11

22,0

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

1956

1957

1958

1959

1960

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

24,0

26,0

28,0

30,0

32,0

34,062,0

64,0

66,0

68,0

70,0

72,0

74,0

76,0

Rémunération des salariés/Valeur ajoutée

Excédent brut d’exploitation/Valeur ajoutée (Taux de marge)

E La première - les années 1960 et le début des années 1970 - montre une certaine stabilité du rapport entre salaires et profits : la France est en pleine croissance, le chômage est faible, les salaires augmentent, mais les gains de productivité réalisés permettent de maintenir les bénéfices des entreprises.

E En 1973, le choc pétrolier (+ 25 % de hausse des prix de l'énergie entre l'été 1973 et l'été 1974) casse cet équilibre. Les salaires indexés sur le taux d'inflation progressent, le rapport salaires-profits se modifie en faveur des salaires et ce jusqu'en 1983, qui inaugure la troisième période.

E Celle d'une chute féroce de la part de la VA dédiée aux salaires : « Les économistes l'expliquent surtout, reprend Philippe Askenazy, par la désindexation des salaires sur les prix et la politique de rigueur menée par Jacques Delors [alors ministre de l'économie] pour rétablir la com-pétitivité française. Mais il faut plonger davantage dans les structures économiques du pays pour comprendre le rééquilibrage brutal qui s'opère alors en faveur des entreprises. » Le chercheur cite ainsi deux secteurs : le textile et la sidérurgie, piliers de l'industrie à l'époque, où le partage de la VA était dans le premier cas à plus de 100 % pour les salaires et pas loin de 100 % pour le second « tant les deux secteurs accumulaient des pertes et étaient gardés sous perfusion ». Une bulle qui s'est effondrée lors du remodelage de la politique macroécono-mique.

E Dernière période enfin, celle qui s'ouvre au début de la décennie 1990, où l'on revient à une stabilité entre salaires et profits, comme dans les années 1960, mais à un niveau plus favorable (entre deux ou trois points de mieux) pour les profits. Le fort taux de chômage, qui ne met

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Page 46: LES grandes questions que posent les économistes

46 Séquence 1 – SE11

pas les organisations syndicales en position de force pour négocier une hausse des rémunérations, ajoutée à la pression des actionnaires sur les dirigeants d'entreprise pour améliorer la profitabilité, ne per-met pas aux salariés de regrignoter le terrain perdu.

Si nous isolons la période 1980-2000, qui est la plus souvent représentée pour illustrer le partage défavorable de la valeur ajoutée vis à vis des salariés, nous obtenons les statistiques suivantes :

1981 1990 1995 2000

Valeur ajoutée 100,0 100,0 100,0 100,0

Masse salariale 71,2 64,6 63,4 63,6

Impôts sur la production nets des subventions 2,3 2,8 3,6 3,8

Excédent brut d'exploitation (EBE) 26,5 32,6 33,0 32,6

Revenus distribués aux apporteurs de capitaux 11.4 11.2 11.8 12.3

dont Intérêts 8,5 6,7 6,8 5,3

dont Dividendes 2,9 4,5 5,0 7,0

Impôt sur les bénéfices 3,1 3,4 2,9 4,0

Primes d'assurance dommage 1,7 1,6 1,5 1,1

Transferts courants et revenus divers - 0,9 - 1,2 - 0,4 - 0,2

Autofinancement (Epargne brute) 11.2 17.7 17.2 15,4

D’après Xavier Timbeau, Le partage de la valeur ajoutée en France, Revue de l’OFCE janvier 2002.

Lecture du tableau pour l’ année 2000

À partir d’une valeur ajoutée de 100 ce qui va aux salaires est de 63,6, aux impôts nets de subventions 3,8 d’où un EBE = 32,6

100 — 63,6 – 3,8 = 32,6

L’EBE sert à rémunérer les apporteurs de capitaux (12,3) (sous forme d’intérêts et de dividendes distribués) + à payer les impôts (=4) +payer les primes d’assurances (1,1) + divers (0,2).

Reste pour l’autofinancement (épargne) = 15,4 (Epargne qui servira à investir pour les entreprises).

32,6 – 12,3 – 4 – 1,1 + 0,2 = 15,4

Entre 1981 et 1995, la part des salaires a baissé de près de 8 points. Mais ces 8 points de valeur ajoutée ne sont pas allés aux « capitalistes » (la part des revenus du capital est restée stable), ils sont allés à l’impôt (1,1 points) et, surtout, à l’autofinancement (6 points). Si l’on compare 1981 et 2000, le constat est similaire : la baisse de la part des salaires (7,6 points) a pour contrepartie l’augmentation de la part des impôts (+ 2,4 points) et l’autofinancement (+ 4,2 points).

Sous l’effet du désendettement, le poids des intérêts se réduit. Corrélativement, l’augmentation de la part des dividendes traduit le retour à une situation bénéficiaire et la préférence des entreprises pour le financement par action plutôt que par emprunt.

Commentaire

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47Séquence 1 – SE11

La valeur ajoutée fait l’objet d’une lutte pour un partage équitable des richesses produites : quelle part va rémunérer le travail ? Quelle part pour le capital ? Quel part pour l’Etat ?

À cette distribution primaire (au sens de première) des revenus vient s’ajouter un mécanisme de redistribution des revenus destiné à corriger cette première répartition et à financer les besoins collectifs.

Valeur ajoutée et sa répartition

Une entreprise travaille 11 mois dans l’année et produit chaque mois 25000 chemises. Chaque chemise est vendue 150 €. Ses dépenses annuelles sont les suivantes :

– 10 boutons par chemise, chaque bouton lui coûtant 2 €.

– 1000 litres de teinture par mois, à 10 € le litre.

– 40 000 € de facture téléphonique.

– 400 000 mètres de tissu, chaque mètre ayant été facturé par le fournisseur 5 €.

– L’entreprise a investi dans des machines à coudre pour une valeur de 100 000 €, celles-ci seront à renouveler dans 10 ans.

– 20 millions d’€ de salaires et de charges sociales.

– L’équivalent de 8 % de la valeur ajoutée nette en impôts sur la production.

– 35 % de l’EBE en impôts sur les bénéfices.

– dividendes versés 2 000 000.

– De plus, l’entreprise s’est endettée l’année précédente à hauteur de 100 000 €, et le taux d’intérêt qu’elle doit supporter est de 6 % l’an.

Questions

1 Calculer la VAB, puis la VAN de cette entreprise.

2 Calculer l’EBE de cette entreprise et son taux de marge.

3 Calculer le montant de l’épargne brute de cette entreprise, puis son taux d’épargne.

De la répartition primaire des revenus à la répartition secondaire

Le revenu primaire brut n’est pas le revenu effectivement mis à la disposition des ménages. Pour trouver le revenu disponible brut des ménages, il faut tenir compte des prélèvements obligatoires et des prestations sociales reçues (revenus de transfert).

Conclusion

Exercice 16

C

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Page 48: LES grandes questions que posent les économistes

48 Séquence 1 – SE11

Les prélèvements obligatoires sont constitués par les impôts portant sur le revenu ou le patrimoine, et par les cotisations sociales qui viennent en déduction du salaire brut pour donner le salaire effectivement perçu (salaire net), mais il faut aussi retrancher les cotisations employeurs qui ont été prises en compte dans le calcul de la rémunération du travail.

Montant du revenu disponible brut pour les années 1995,2000 et 2009 en France :

Revenus primaires(milliard d’euros)

Revenus de tranfert(milliard d’euros)

Prélèvements obligatoires

AnnéesRevenus mixtes

Salaires bruts

Cotisations sociales

employeurs

Revenus de la

propriété

Prestations sociales

en espècesAutres impôts

Cotisations sociales

AutresRevenu

disponible brut

1995 90,1 452,7 172,4 171,3 237,2 52,7 75,3 269,4 45,0 786,6

2000 100,0 552,5 201,9 204,9 273,3 59,3 133,2 289,5 46,2 923,0

2009 119,1 747,3 267,0 297,8 398,0 81,2 160,2 395,10 61,4 1293,7

Lecture des données pour l’année 2009

revenus primaires =

revenus mixtes 119,1

+

salaires bruts 747,3

+

cotisations sociales employeurs 267

+

revenus de la propriété 297,8

Total du revenu primaire = 1431,2 milliards d’€

Du revenu primaires au revenu disponible brut

revenus primaires 1431,2

+

revenus de transfert ++(398 + 81,2)

+

Prélèvements obligatoires –(160,20 + 395,1 + 61,4)

Revenu disponible brut 1293,7 milliards d’€

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Page 49: LES grandes questions que posent les économistes

49Séquence 1 – SE11

Le revenu disponible des ménages au sens de la Comptabilité nationale couvre les revenus de la population dans leur intégralité. Il fait la somme des revenus du travail, des revenus de la propriété et des revenus de trans-fert de l’ensemble des ménages. Il peut être brut ou ajusté selon la prise en compte, ou non, des services collectifs individualisables (éducation et santé par exemple) et des prestations en nature (remboursement des frais médicaux).

Le revenu disponible des ménages représente donc la masse de revenus touchée par l�ensemble des ménages une année donnée.

À retenir

Exercice d’auto-évaluation n°4 : Selon la même procédure décrite dans l’exercice d’auto-évaluation n°1, allez sur le site de l’insee.fr

Cette fois ouvrir l’onglet « revenus » :

– Pour le chapitre revenus primaires (à gauche de l’écran) : faire l’exercice sur les « salaires » en plaçant les étiquettes dans les bonnes cases.

– Pour le chapitre « revenu disponible ».

– Selon la comptabilité nationale : faire l’exercice en utilisant les signes + ou –, distinguer revenu disponible brut et revenu disponible ajusté.

– Puis exercice : classer les revenus dans leurs catégories.

L’effet de la redistributiondes revenus

1. Quels sont les objectifs de la redistribution ?

En transférant des ressources qu’elles prélèvent sur les revenus primaires vers les ménages, les administrations publiques visent d’abord à modi-fier le partage initial du revenu national de façon à rendre supportables les inégalités et à lutter contre les différentes formes de la pauvreté.

En outre, la redistribution est un moyen de socialiser des risques (chô-mage, maladie, vieillesse notamment) ; elle est donc un vecteur du lien social, en même temps qu’elle permet de stabiliser les revenus des ménages. Elle participe ainsi au soutien de la consommation et consti-tue sur ce point un instrument de politique de relance de la demande.

Enfin, la redistribution permet de satisfaire des besoins individuels et collectifs que le marché ne prendrait pas en charge, faute d’une rentabi-lité à court terme suffisante (éducation, santé…).

D

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Page 50: LES grandes questions que posent les économistes

50 Séquence 1 – SE11

2. Quel bilan peut-on faire de la redistribution ?

Revenu maximum des 20 % plus modestes

Revenu minimum des 20 % plus aisés

Rapport

Avant redistribution 7080 e 48540 e 6,86

Après impôts et prestations 10380 e 39280 e 3,78

Augmenté des transferts en nature des services publics

17300 e 44180 e 2,55

Après taxes indirectes (TVA, TIPP) 15010 e 38910 e 2,59

Données France : 2006

Ce tableau est extrait de France portrait social (Insee – 2008). Il s’agit ici des effets de la redistribution sur les niveaux de vie.

Le niveau de vie : c’est le revenu disponible mais par individu. On ne vit pas de la même façon avec 1 000 euros seul ou avec une famille de 4 enfants. Mais chaque personne d’un ménage ne réduit pas de la même façon le niveau de vie : un bébé ne consomme  pas  autant  qu’un  adulte.  On  divise  donc  par  un système  de  parts,  que  l’on  appelle  des  «unités  de  consom-mation». Ces unités sont généralement calculées de la façon suivante : 1 part  (donc une unité de consommation) pour  le premier adulte du ménage, 0,5 pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 pour les enfants de moins de 14 ans.

Pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants de plus de 14 ans : le nombre de parts est égal à 1 + (3 * 0,5) = 2,5 parts.

Le revenu du ménage est divisé par 2,5 pour obtenir le niveau de vie par unité de consommation.

Lecture du tableau

Avant redistribution, le niveau de vie des 20 % les plus aisés est au mini-mum 6,86 fois plus élevé que celui des 20 % les plus modestes, mais il l’est de 3,78 fois plus après impôts et prestations sociales.

Les services publics de santé, d’éducation et de logement fournissent des prestations en nature gratuites ou subventionnées. Leur rôle dans la réduction des inégalités est central : le montant global de ces services est bien plus important que les prestations monétaires. Au total, selon l’Insee, ils expliquent 70 % de la réduction de l’écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres. C’est ce qui explique qu’ils ont davantage d’impact sur la redistribution des revenus.

Exemple

Constat

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Page 51: LES grandes questions que posent les économistes

51Séquence 1 – SE11

Si on prend en compte la valeur en nature de ces services publics, le rapport entre les 20 % les plus aisés et les 20 % les plus pauvres passe de 3,78 à 2,55.

En revanche, les impôts dits « indirects » comme la TVA sur la consom-mation ou la taxe sur l’essence (TIPP) accroissent les inégalités relatives de revenus : si on en tient compte, le rapport remonte à 2,59. Certes, les plus aisés consomment plus et donc paient, globalement, plus d’impôts indirects que les autres. Mais, rapporté à leur revenu, le niveau de ces impôts est nettement inférieur à ce que paient les plus pauvres. L’expli-cation tient au niveau de l’épargne : alors que les plus pauvres consom-ment quasiment l’ensemble de leurs revenus, les plus riches en épar-gnent un tiers. Les impôts indirects ne portent donc que sur une fraction du revenu des plus aisés.

L’effet de la redistribution n’est pas négligeable ; elle joue à la fois par les prélèvements effectués, par les prestations versées et surtout par les trans-ferts en nature des services publics en particulier la santé, l’éducation et le logement social ; ces services sont gratuits ou délivrés à faible coût ; Ils répondent au souci de garantir aux personnes un accès a priori identique aux soins, à l’éducation ou aux services de logement, quel que soit leur niveau de ressources. Ils répondent ainsi davantage à un objectif d’équité que de redistribution, et sont de ce fait généralement écartés du champ de la redistribution. D’un point de vue comptable, ces transferts en nature ne font pas partie du Revenu disponible brut mais s’y ajoutent pour constituer un second agrégat appelé le revenu disponible brut ajusté.

→ Voir exercice n°4 d’autoévaluation pour cette notion de revenu dispo-nible ajusté.

À retenir

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Page 52: LES grandes questions que posent les économistes

52 Séquence 1 – SE11

2 L’équilibre emplois ressources5

Nous avons vu qu’après la phase de production (PIB) nous avions la phase de répartition des revenus; qu’advient-il ensuite des ressources produites ? Que fait-on des richesses créées ? À quoi servent-elles ? C’est l’objet de ce dernier chapitre.

Introduction

Les notions à découvrir et à acquérir (d’après le programme officiel) sont les suivantes :

E Équilibre emplois/ressources

Notions à acquérir

L’équation d’équilibre comptable macroéconomique

Toutes les ressources mises à la disposition des agents économiques d’un pays sont utilisées : on dit qu’il y a Égalité entre les ressources et les emplois.

Une fois réalisée, la production est distribuée, elle est utilisée par les agents économiques.

Les emplois (c’est-à-dire les utilisations de la production) ne dépendent pas de la nature des biens et services mais de leur destination. Il faut distinguer les opérations sur biens et services qui concernent uniquement des agents résidents et celles qui mettent en relation un résident et un non résident. Dans le deuxième cas de figure on parle d’importations et d’exportations. Pour chaque produit, le total des utilisations est forcément égal au total des ressources (c’est-à-dire des biens et services qui sont mis à la disposition des utilisateurs intérieurs ou extérieurs) : nous avons cette première égalité :

Production  +  importations  =  consommations  intermédiaires +  consommation  finale  +  formation  brute  de  capital  fixe + exportations + variations de stocks

Le premier membre de l’égalité rappelle que les ressources disponibles pour une économie peuvent être produites dans cette économie ou bien être produite par le reste du monde et achetée par des agents résidents (importations).

A

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Page 53: LES grandes questions que posent les économistes

53Séquence 1 – SE11

Le second membre fait apparaître les consommations intermédiaires (présentées dans le point 1.3 B) et les autres utilisations possibles puisque les biens et services peuvent prendre la forme de biens et services destinés à la consommation finale ou de biens de production (équipements, bâtiments…) appelés FBCF (formation brute de capital fixe) ou encore être exportés.

On remarquera que si les consommations intermédiaires figurent dans cette expression cela implique que la production enregistrée dans le membre de gauche est mesurée par le chiffre d’affaire et non pas par la valeur ajoutée.

L’égalité s’écrit le plus souvent de la manière suivante :

PIB + importations = consommation finale + formation brute de capital fixe + exportations + variations de stocks

Les variations de stocks corres-pondent au fait que les ressources disponibles ne sont pas entière-ment utilisées (variation positive) ou qu’elles sont insuffisantes pour satisfaire les besoins exprimés (variation négative). Dans le pre-mier cas les stocks anciens sont augmentés dans le second cas les stocks anciens sont réduits.

Exercice d’auto-évaluation n°5

Sur Insee.fr

choisir l’onglet « Investissement »

puis « quels effets », puis « contribution de la FBCF à la croissance »

enfin « l’équilibre emplois-ressources : un exercice ».

– Déplacer les étiquettes au bon endroit.

– Donnez l’équilibre emplois -ressources en milliards d’euros pour l’an-née 2009 ?

(Réponse en cliquant sur les chiffres de 2009 en milliards d’euros courants)

Exercice d’auto-évaluation n°6

Reprendre l’exercice n°3 d’autoévaluation et finir les étapes 8 et 9.

Conclusion de cet exercice : Ces trois approches du PIB s’inscrivent dans la logique du circuit économique : → la production → (crée) les revenus → (permettent) les dépenses → (donnent vie à la production…)

Emplois Ressources

Consommation finale (C)Formation brute

de capital fixe (FBCF)Variation de stocks (VS)

Exportations (X)Produit intérieur brut (PIB)

Importations (M)

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Page 54: LES grandes questions que posent les économistes

54 Séquence 1 – SE11

E Approche par la production (par l’activité, la production des branches)

PIB = VAB au prix de base + Impôts sur les Produits –Subventions sur les Produits

Avec impôts sur les produits = droits de douane + TVA + Taxes spécifiques (tabac, alcool…)

Et Prix de base = Prix facturés par le producteur – Impôts sur produits + Subventions sur produits (agricole…)

E Approche par la demande et équilibre ressource – Emploi en produits

PIB = CF + FBCF + X – M

Ou encore

PIB = CF Ménages + CF Apu + CF Isblsm + FBCF + Acquisitions nettes d’actifs + stocks + X – M

X = exportations, M = importations, CF = consommation finale

E Approche par les revenus

PIB = Rémunération des salariés + EBE et Revenus Mixtes Bruts + Impôts sur la produc-tion et les importations – Subventions

Impôts sur la production = Taxe d’apprentissage, taxe professionnelle…

À retenir

L’équilibre emplois-ressources

À partir des données ci-dessous, calculez la valeur du PIB de la France en 2008 de trois manières différentes (les données sont en milliards d’euros), préciser s’il s’agit d’une approche par la demande, par la production ou par les revenus.

Rémunération des salariés = 1007,1

Importations de biens et services

563,8

Impôt sur la production et les importations moins

les subventions

(293 – 36,4)

Impôts sur les produits moins les subventions

sur les produits

(210,1 – 12,5)Excédent brut d’exploitation

et revenus mixtes bruts

686,3

Somme des valeurs ajoutées au prix de base = 1752,4

Consommation finale

=1565

Exportations de biens et services

515,6

FBCF

432,6

Variation des stocks = 0

(négligeables)

Exercice 17

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55Séquence 1 – SE11

Les sources de déséquilibre

1. Déséquilibre de la balance commerciale

La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés. Pour calculer la balance commerciale, la comptabilité nationale procède à l’évaluation des importations et des exportations de biens à partir des statistiques douanières de marchandises. Si la valeur des exportations dépasse celle des importations, on dit qu’il y a excédent commercial ou que la balance commerciale est excédentaire ; si les importations sont supérieures aux exportations, le pays a un déficit commercial ou sa balance commerciale est déficitaire.

France

Millions d’euros 2008 2009

Exportations 411 138 340816

Importations 466 279 383847

Solde (ou balance commerciale) – 55141 – 43031

Taux de couverture 82.2 % 88.8 %

Source : les douanes.

Le taux de couverture du commerce extérieur est le rapport entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays (ou deux zones). Il peut être relatif à un produit ou à l’ensemble des échanges.

Si le taux est inférieur à 100 ce qui est le cas ici alors les exportations françaises ne couvrent pas nos importations, nous avons donc un déficit de la balance commerciale (ce qui est le cas pour 2008 et 2009).

2. Une croissance cyclique

La croissance (ou non) du PIB s’explique à partir de ses composantes :

Comment a évolué la consommation ?

Comment a évolué l’investissement ?

Comment a évolué le solde extérieur ?

Ce sont les moteurs de la croissance économique d’un pays.

La croissance est donc instable et cyclique car les déterminants de la consommation, de l’investissement et des exportations ne sont pas tou-jours maîtrisables.

B

Exemple

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Page 56: LES grandes questions que posent les économistes

56 Séquence 1 – SE11

La consommation dépend du comportement des consommateurs, l’in-vestissement des prévisions des chefs d’entreprise et les exportations de notre compétitivité et de notre capacité à exporter des biens et ser-vices dans le reste du monde.

0,0

1,0

2,1

3,1

1,0

2,0

3,0en %

2005 2006 2007 2008 2009

Solde du commerceextérieur

Variation de stocks

Investissement

Consommation

Produit intérieur brut(PIB)

Les bâtons de la consommation sont sur toute la période positifs y com-pris en 2009 : la consommation des ménages participe à la croissance chaque année. C’est même le facteur le plus favorable. En 2009, par exemple, la consommation des ménages contribue à 1 point de crois-sance, mais du fait des effets négatifs des autres facteurs le PIB a dimi-nué de 2,6 %.

La croissance du PIB a été négative en 2009 (-2,9 %) et l’investissement a diminué la croissance de plus d’un point. Lorsque la hausse de la demande ralentit, il n’est pas nécessaire d’augmenter les capacités de production et l’investissement total diminue. L’investissement étant un achat de biens d’équipement ou de bâtiment, sa baisse réduit la crois-sance.

Le commerce extérieur a un rôle négatif depuis 2005. Les importations progressent plus vite que les exportations, or les importations limitent la production nationale.

L’augmentation de la production est irrégulière (regarder les bâtons noirs) : la croissance s’accélérait légèrement entre 2005 et 2007, elle s’est forte-ment réduite en 2008 et est devenue négative en 2009.

À retenir

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57Séquence 1 – SE11

Corrigés des exercicesLe choix d’un spectacle

1 La justification est probablement d’ordre subjectif : vous préférez tel artiste, tel spectacle vous intéresse…

Vous avez donc probablement choisi dans cette programmation ce qui vous semble être « le meilleur ».

2 Le choix va être déterminé comme précédemment par vos goûts mais aussi peut être par ceux de la personne à qui vous souhaitez offrir ce cadeau et donc faire plaisir. Ainsi le cadeau de votre père ne sera peut être pas le même que celui de votre ami(e).

3 Les choix des cadeaux vont se faire comme précédemment d’après vos goûts et ceux de la personne à qui vous souhaitez offrir la place mais aussi en fonction de votre budget qui est limité.

Faire quelques achats

1 Quantité maximale de raisin : 12/3 = 4. Vous pouvez acheter jusque 4 kg de raisin.

Quantité maximale de mandarines : 12/4 = 3. Vous pouvez acheter jusque 3 kg de mandarines.

2 3 x 1 + 4 x 2 ≤ 12

3x2

x142

3

1,5

Droite de budget

4 Résolution graphique : Vous placez en premier la quantité de raisins : 2, puis vous déterminez l’intersection avec la droite de budget pour trouver la quantité de mandarines : 1,5

Résolution mathématique :2 x 3 + 4 x 2 = 124 x 2 = 6X2 = 6/4 = 1,5

Vous pourrez acheter 1,5 kg de mandarines.

Exercice 1

Exercice 2

x1 : Les quantités de raisin

x2 : les quantités de mandarines

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Page 58: LES grandes questions que posent les économistes

58 Séquence 1 – SE11

Variation de prix, modification de choix

1 Au prix de p1 = 3, on peut acheter au plus 4 kg de raisin.

Au prix de p2 = 4, on peut acheter au plus 3 kg de mandarines.

2 Cf. question 6.

3 4 unités de raisin = 3 unité de mandarine donc :

1unité de raisin = 3/4 de mandarine

Le prix relatif est donc de 3/4.

4 Le prix des mandarines n’a pas bougé, par conséquent la quantité maximale est la même : 3 kg.

5 Le changement de prix affecte la quantité de raisin qu’on peut acheter.

Avec 12€, on peut acheter au maximum 3 kg de raisin.

6

Raisins

Mandarines

3210

1

2

3

4

7 3 unités de raisin = 3 unité de mandarine donc

1 unité de raisin = 1 unité de mandarine

Le prix relatif est donc de 1.

8 Seules les quantités en abscisses sont affectées par la modification de la droite de budget, en conséquent c’est la pente de cette dernière qui augmente.

1

Besoin Biens

Se nourrir •

Se loger •

Épargner •

Se divertir •

• Louer un appartement

• Acheter un hamburger

• Réserver une chambre d�hôtel

• Acheter un appartement

• Manger dans un restaurant gastro-nomique

• Ouvrir un livret A

• Aller au cinéma

Exercice 3

Exercice 4

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59Séquence 1 – SE11

2 – Un bien ne répond jamais à un seul besoin : vrai

L’achat d’un appartement peut correspondre au désir de se loger et/ou d’épargner.

– Un même besoin peut être satisfait par divers biens : vrai

On peut épargner en ouvrant un compte d’épargne et/ou en achetant de l’immobilier.

Choisir selon les circonstances

Type de bien Circonstances Choix

Parapluie Parasol Sous l’orage parapluie

Parapluie Parasol Dans le désert parasol

Source (eau)Gisement

de diamantsLors d’un forage

Diamants, car ont plus de valeur que d’eau

Un verre d’eau Un diamant Seul(e) dans le désertL’eau car est plus utile dans

ce contexte

Les individus classent et hiérarchisent leurs besoins en opposant ainsi le nécessaire et le superflu. Cependant on ne peut construire une échelle universelle des besoins. Le superflu et le nécessaire sont eux-mêmes subjectifs. Ainsi un verre d’eau semble davantage nécessaire qu’un diamant si l’on se trouve dans le désert.

Ici nous étudierons des choix simples où les circonstances sont assez évidentes.

1 1 kg de pommes = 1 kg de poires

Le prix relatif des pommes est donc de 1

2 1 kg de pommes = 02kg de poires

Le prix relatif des pommes est donc de 2

3 Les pommes (pommes/poires) sont relativement sont plus rares que les poires (pommes/poires), donc leur prix exprimé en équivalant poires augmente (augmente/diminue). Ce qui est rare est donc cher (cher/bon marché).

1 Il n�y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses.

2 Manque de temps.

La qualité ne serait pas la même.

Cela nous reviendrait à plus cher que d�acheter un produit tout fait.

1 Maître Dupont met deux fois moins de temps pour saisir 10 pages que la secrétaire.

Exercice 5

Exercice 6

Exercice 7

Exercice 8

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Page 60: LES grandes questions que posent les économistes

60 Séquence 1 – SE11

2

Gain lié au travail d’avocat

Coûts liés au travail de saisie

de 10 pages

Gain/perte global(e)

Maître Dupont tape elle-même

0 200 -200

Maître Dupond embauche

200 40 160

3 En tapant elle-même ses rapports, l’avocate perdrait 200€ par heure puisqu’elle ne consacrerait pas ce temps à l’avancement de ses dossiers.

Si Maître Dupont embauche cette secrétaire à 20 euros/heure, l’avo-cate devra certes la payer 2 heures soit 40 € pour saisir la même quantité de pages qu’elle mais en renonçant à taper elle-même elle peut consacrer 1 h de plus à ses dossiers, heure au cours de laquelle elle gagnera 200€.

1 Pour produire 1 unité de drap il faut 20 travailleurs au Royaume-Uni contre 80 au Portugal, le Royaume-Uni dispose donc d’un avantage absolu sur le Portugal dans la production de drap.

2 Pour produire 1 unité de vin il faut 40 travailleurs au Portugal contre 60 au Royaume-Uni. Le Portugal dispose d’un avantage absolu sur le Royaume Uni dans la production de vin.

3 Pour obtenir 1 unité de vin il faut ½ unité de drap au Portugal.

Pour obtenir 1 unité de vin il faut 3 unités de drap au Royaume-Uni.

Il semble donc préférable d’acheter du vin au Portugal.

4 Pour obtenir 1 unité de drap il faut 2 unités de vin au Portugal.

Pour obtenir 1 unité de drap il faut 1/3 unité de vin au Royaume-Uni ?

Il semble donc préférable d’acheter du drap au Royaume-Uni.

5 Si le Portugal se spécialise dans la production de vin, c’est-à-dire transfère les travailleurs occupés à la production de drap vers la production de vin, il y aura 1 unité de drap en moins de produite mais 2 unités de vin en plus de produites.

Au total au Portugal il y aura 0 unité de drap et 3 unités de vin produites.

De même si le Royaume-Uni se spécialise dans la production de drap, il peut produire 3 draps en plus pour 1 unité de vin en moins.

Au total au Royaume-Uni il y aura 0 unité de vin et 4 unités de drap produites.

1 Rappel :

Productivité du travail = quantités produites/quantités de travail

Exercice 9

Exercice 10

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Page 61: LES grandes questions que posent les économistes

61Séquence 1 – SE11

Pays A, bien 1 : 1/10, en moyenne un travailleur du pays A produit un dixième de bien 1.

Pays A, bien2 : 1/50, en moyenne un travailleur du pays A produit un cinquantième de bien 2.

Pays B, bien1 : 1/12, en moyenne un travailleur du pays B produit un douzième de bien 1.

Pays B, bien2 : 1/40, en moyenne un travailleur du pays B produit un quarantième du bien 2.

2 Pour le bien 1, la productivité est la plus élevée dans le pays A.

Pour le bien 2, la productivité est la plus élevée dans le pays B.

3 Le pays A dispose d’un avantage absolu dans la production du bien 1.

Le pays B dispose d’un avantage absolu dans la production du bien 2.

1 La théorie de Smith préconise que l’avocat devrait exercer en tant qu’avocat et en même temps s’occuper des tâches de dactylographie.

2 Selon la théorie des avantages absolus les secrétaires candidates ne pourraient exercer leur métier alors que l’avocat devrait, en plus de ses tâches effectuer le travail d’une secrétaire.

1 Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans les deux biens.

2 Drap/vin 1,125 0,83

Vin/drap 0,88 1,2

3 Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à 0,88 unité de drap et le Royaume-Uni à 1,2 unité de drap.

Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à 1,125 unité de vin et le Royaume Uni à 0,83 unité de drap.

4 Le Portugal est plus efficient dans la production de vin comparativement à celle de drap.

5 Le Royaume-Uni est plus efficient ou moins inefficient dans la production de drap comparativement à celle de vin.

6 Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production de vin et le Royaume-Uni dans la production de drap. En effet, en se spécialisant et en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1 unité de vin jusqu’à 1,2 drap au lieu de 0,88 en autarcie. De même, le Royaume-Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, jusqu’à 1,125 unité de vin contre 0,83 en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de l’échange.

1 Textile, électronique, aéronautique.

2 Afrique + partie de l’Amérique latine. Pays qui se sont spécialisés dans les produits primaires.

Exercice 11

Exercice 12

Exercice 13

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Page 62: LES grandes questions que posent les économistes

62 Séquence 1 – SE11

3 Une « bonne » spécialisation est une spécialisation dans des biens pour lesquels la demande augmente. Si ce n’est pas le cas, un pays a intérêt à changer de spécialisation, ce qui n’est pas toujours possible et suppose une intervention active de l’État.

1 TDE = (100/100) x100 = 100

2 TDE = (110/120) x100 = 91,7

Entre 2000 et 2010, il y a une dégradation des termes de l’échange, il faut donc exporter plus pour importer la même quantité de biens.

1

1. Ménages

4. Institutions financières

3. Sociétés non financières

2. Les administrations publiques

6. Reste du monde

5. ISBLSM

2 a) Les administrations publiques versent 300 milliards d’euros aux ménages en allocation diverses.

⇒ notion économique : revenus sociaux.

b) Les ménages demandent de l’argent à leur banque pour acheter un bien immobilier (50 milliards).

⇒ notion économique : emprunt bancaire.

c) Les entreprises versent 150 milliards d’euros à l’Etat :

⇒ notion économique : Impôt sur bénéfices.

d) Les administrations achètent pour près de 70 milliards aux entre-prises françaises en biens de production.

⇒ notion économique : investissement public

e) Les ménages versent 340 milliards d’euros à l’Etat.

⇒ notion économique : prélèvements obligatoires (impôts+taxes)

Exercice 14

Exercice 15

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Page 63: LES grandes questions que posent les économistes

63Séquence 1 – SE11

f) Les entreprises demandent 50 milliards d’euros aux banques

⇒ notion économique : subventions.

g) Les entreprises françaises vendent pour 400 milliards d’euros sur les marchés étrangers.

⇒ notion économique : exportations

1 Calculer la VAB, puis la VAN de cette entreprise :

CA= 25 000*11*150 = 41 250 000

CI = (10*2*25 000*11) + (1000*10*11) + 40 000 + (40 0000*5)

= 5 500 000 + 110 000 + 40 000 + 2 000 000

= 7650000

VAB = 41 250 000 – 7 650 000

=33 600 000

VAN = VAB – amortissement

= 33 600 000 – (100 000/10)

= 33 590 000

2 Calculer l’EBE de cette entreprise et son taux de marge

EBE = VAN – (salaire et charges sociales + impôt sur production )

= 33 590 000 – [20 000 000 + (33 590 000*0,08)]

= 10 902 800

Taux de marge = (EBE/VAN)*100

= (10 902 800/33 590 000)*100

=32,4%3 Calculer le montant de l’épargne brute de cette entreprise, puis son

taux d’épargne.

Epargne brute = EBE – (impôt sur bénéfice + intérêts + dividendes)

Impôt sur bénéfice = 35%*10 902 800 = 3815980

Intérêt = 6% *100 000 = 6000

Épargne brute = 10 902 800 – (3 815 980 + 6 000 + 2 000 000)

= 5 080 820

Taux d’épargne = (épargne brute/VAN )*100

=(5 080 820/33 590 000)*100

=15,12%

Exercice 16

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Page 64: LES grandes questions que posent les économistes

64 Séquence 1 – SE11

Approche par la demande

PIB = VAB au prix de base + Impôts sur les Produits – Subventions sur les Produits

= 1 752,4 + 210,1– 12,5

= 1 950

Approche par les revenus

PIB = Rémunération des salariés + EBE et Revenus Mixtes Bruts

+ Impôts sur la production et les importations – Subventions

= 1 007,1 + 686,3 + 293 – 36,4

= 1 950

Approche par la demande

PIB = CF + FBCF + X – M

= 1 565,6 + 432,6 + 515,6 – 563,8

= 1 950■

Exercice 17

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