les antennes de poche n°28
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Le gratuit citoyen de la région grenobloise w w w . l e s a n t e n n e s . o r gLe gratuit citoyen de la région grenobloise w w w . l e s a n t e n n e s . o r g
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L’information localeà l’âge de pierreMalgré une tradition grenobloise de médias contestataires et innovants, le bouche à oreille reste le premier mode d’information locale dans notre agglo. Lire l’enquête, p. 2 à 7.
Des «moutondeuses» paissent sur les coteaux de la Bastille depuis fin avril 2014 et des ânes depuis mars 2015. Rumeur ou info bouche à oreille ? Des ânes auraient été installés suite à la disparition d’un mouton !
Ils s’engagentNous sommes me-nacés par TAFTA Page 8
EnvironnementDes transports col-lectifs gratuits? Page 11
Bien-être Yoga Liengar : rompre avec nos habitudesPage 12
ConcoursA vos plumes...Page 16
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Comment êtes-vous informé de ce qui se passe dans l’agglo ?- Le bouche à oreille : 59%- Le DL : 38%- Facebook : 33%- France bleu Isère : 32%- Isère Mag : 21%- Grenews : 17%- Place Grenette : 16%- Télé Grenoble : 11%- France 3 : 5%- 20 minutes, Le Petit Bulletin, le journal municipal, Les Affiches : 3%.
Les 15/29 ans sont les plus nombreux à être informés par le
bouche à oreille (72%) et facebook (49%).
Edito
Le bouche à oreille,premier mode d’informationlocale
Dans un territoire où les médias ont toujours été particulièrement nombreux et innovants (lire l’analyse de Gilles Bastin), la manière la plus fréquente d’être informé de ce qui se passe au niveau local reste le bouche à oreille. Les habitants de l’agglo qui ont répondu à notre enquête (1) ne se désintéressent pourtant pas de l’actualité locale. Nous avons tout grand tendu nos antennes pour capter les raisons de cette désaffection des médias. (1) Enquête réalisée par téléphone, par cinq étudiants de l’IUT Département technique de commercialisation auprès d’un panel de 328 personnes, de jan-vier à mars 2015, dans les villes de Grenoble, Saint-Egreve, Meylan et Saint-Martin-d’Hères.
59% des interviewés s’informent par le bouche à oreille pour connaître l’actualité locale
Les journaux les plus connus ne sont pas forcément très lus Le Dauphiné par exemple, est le journal le plus connu (69% des habitants qui ont répondu le citent spontanément), mais il n’est utilisé pour s’informer que par 38% des personnes interrogées.
Le Dauphiné (38%), France bleu Isère (32%) et Facebook (33%), sont les médias les plus cités pour savoir ce qui se passe dans l’agglo, après le bouche à oreille.
- Le DL a été cité 69% - Isère Magazine : 23% - Grenews : 21% - 20 Minutes : 18% - Le Petit Bulletin : 15% - Les Affiches : 15% - MétroNews : 10% - Un journal municipal : 8% - Minizap : 7%
Pouvez-vous citer un ou plusieurs journaux locaux?- Les Antennes : 5% - Logic Immo a été cité 9 fois (3%) et le Kiosque 5 fois (2%).- Métroscope et Le Postillon une fois.- 11% des personnes interrogées n’ont pas pu citer de journaux locaux.
Les médias locaux vus par un sociologueSelon Gilles Bastin, sociologue des médias, Grenoble est une ville in-téressante en matière de médias: elle a vu, depuis longtemps, des in-itiatives de médias locaux originaux. L’analyse qu’il fait du paysage local des médias n’est cependant pas tou-jours complaisante.“ La situation grenobloise est intéressante avec d’un côté le monopole du Dauphiné Libéré
sur la presse quotidienne papier, et de l’autre, des petits médias qui essayent d’exister malgré ce monopole. Aujourd’hui, le DL perd le con-tact des jeunes et des urbains.Sa couverture géographique est impressionnante mais, pour ce quotidien dont les ventes dépendent principalement des zones péri-urbaines et rurales, Grenoble n’est pas un enjeu très important. D’ailleurs, le nombre de ventes du DL en kiosque y est assez faible. En s’astreignant à couvrir de façon exhaustive l’ac-tualité de toutes ses zones de
diffusion, le DL fait peu de dif-férence entre des zones rurales, où l’actualité relève souvent du « remplissage », et la métropole grenobloise. Ainsi, on a le sen-timent, quand on lit ce journal, qu’il ne se passe pas plus de choses à Grenoble que dans un petit village. Le fait que le lec-torat du DL soit principalement constitué de personnes âgées, vivant en zone rurale, explique aussi en partie la perte de contact du journal avec l’agglomération et notamment les jeunes. GreNews, le gratuit édité par le DL, a recréé du lien pendant un temps mais il est devenu principalement un support publicitaire. Ce journal a vu le jour en partie dans le but de s’accaparer le marché de la publicité face à une con-currence qui allait s’implanter avec l’arrivée de nouveaux titres : MétroNews, 20 minutes...”
Suite p. 3 et 4
Attention ! Une ressource est en train de devenir très rare : l’attention !Face à la profusion de messages que nous recevons, des géants comme Google ont bien compris l’importance de capter notre attention. Quand on tape un mot dans son moteur de recherche, il anticipe notre question et nous propose des mots ou expressions en même temps qu’il cible les publicités qui vont s’afficher. Google anticipe l’objet de nos désirs avant même qu’on ait pu le désirer. Et c’est ainsi qu’il fait de l’argent. Si nous sommes distraits, Google perd sa source de richesse. Yves Citton, professeur de littérature à l’Université de Grenoble, décrit très bien cette évolution dans son livre : Pour une écologie de l’attention(1). Avec ce processus, nous devenons des « produits ». Pire encore, le philosophe Bernard Stiegler alerte : en utilisant le web, des calculs sont faits sur nous à la vitesse de la lumière pour nous inciter à faire telle ou telle chose. Nous devenons producteurs de données sans le savoir et, bien sûr, sans être rémunérés. Une cinquantaine d’études sérieuses dans le monde annoncent ainsi la perte de plus de 50% des emplois d’ici 20 ans. Pour éviter cette catastrophe, Bernard Stiegler expérimente un territoire pour valoriser cette capacité. Dans l’agglomération, ils sont aussi plusieurs à réfléchir à des solutions autres que la traditionnelle alternative : chômeur ou pas chômeur… Alors, passez outre google et RDV sur le site des Antennes et, concentrez-vous…
Anne Benoit-Janin(1)La société automatique, éd. Fayard 2015
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DOSSIER
“L’information locale a tendance à être trop institutionnelle et à être soumise à la communication, es-time Gilles Bastin. Parallèlement, la presse locale est concurrencée par des organes de communica-tion. Gre-mag, le magazine de la mairie de Grenoble et Isère Mag, celui du conseil général, ressem-blent à des magazines faits par des journalistes dont ils imitent les codes. Beaucoup croient d’ail-
Les médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite).
leurs que le journal de la ville de Grenoble est rédigé par les jour-nalistes du DL et inversement. Ce scénario est dangereux car il introduit une confusion entre l’in-formation et la communication. Cela est d’autant plus dangereux que les institutions locales ont des moyens financiers bien supérieurs à ceux de la presse locale.”
Suite p. 4
Il y a confusion entre les journaux institutionnels et la presse privée
69% des habitants sont un peu ou beaucoup intéressés par l’actualité locale
Est-ce que l’actualité au niveau local vous intéresse ?• Oui, beaucoup : 11%• Oui, un peu : 58%• Non, pas vraiment : 21%• Non, pas du tout : 6%• Ne sait pas : 4%
Quel serait pour vous le type de média le plus adapté pour vous informer de ce qui se passe au niveau local ? • Le journal : 54%• La radio : 31%• La télé : 21%• Internet : 17%• Des applications ou des notifications : 2%• Autre : Le bouche à oreille est cité 10 fois (3%)• Ne sait pas : 13%
54% des interviewés plébiscitent le journal papier
Selon l’enquête des Antennes, les jeunes sont les moins nombreux à citer les journaux
et sont les seuls à citer des applications, des notifications et les réseaux sociaux
Pas des faits divers mais des faits!Les médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite)“Le plus gros problème de la démocratie, pousuit Gilles Bas-tin, c’est l’accès rdu public à l’in-formation factuelle. L’idéal serait qu’il y ait plusieurs journaux quo-tidiens à Grenoble et qu’ils aient les moyens d’assurer une vérita-ble couverture de l’actualité. Il est facile aujourd’hui d’exprimer ses opinions sur le web. Mais c’est important qu’il y ait des gens pour collecter les faits. Très peu de personnes savent ce que fait le maire de Grenoble chaque
jour, par exemple. Paradoxale-ment, le fait qu’on soit à l’échelle locale n’implique pas qu’on soit plus proche de la réalité. Il faut des journalistes pour réaliser ce travail et avoir une culture des faits et non des faits divers. En 10 ans, les faits divers traités dans les Journaux Télévisés ont aug-menté de 70 % (1).
1) Source INA repris par le Monde en juin 2014
SONIAC www.soniac.over-blog.com
Selon une enquête réalisée en 2013 (1), si les Français font confiance aux journaux de leurs collectivités, ils se méfient de leur discours. Cela est dû au fait que les lecteurs associent, dans une certaine mesure, communi-cation locale et propagande. D’après une autre étude (2), les Français perçoivent l’in-formation qui leur est donnée par les collectivités comme utile et pratique pour la vie quotidienne : les services publics, l’actualité, les grands projets des territoires. Par-allèlement, cette communi-cation émise par les collectivités
On aime les journaux des collectivités mais on s’en méfie
est source de méfiance et souf-fre à leurs yeux d’un déficit de proximité, d’objectivité et de transparence. Les Français jugent ainsi que l’information sur les budgets, les dépenses publiques et la répartition des rôles entre les collectivités territoriales est souvent insuffisante. Plus largement, ils sont une ma-jorité à trouver que la com-munication locale ne donne pas le sentiment que les élus sont proches de leurs préoc-cupations.(1)Baromètre Epiceum-Harris (2) Les Français et la communication locale. Baromètre CSA IDcommnes 2009.
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DOSSIER
Gilles Bastin souligne qu’ “il y a une tradition grenobloise de médias contestataires, au moins depuis les années 1960 à Grenoble. Mais c’est sans doute parce que Il y avait un vrai besoin d’information sur l’actualité de la Métropole que de nouveaux médias ont vu le jour ces dernières années (les découcrir p. 6 et 7)”.
91% veulent plus d’information sur la vie politique locale
Les personnes interviewées, comme les Français (1), veu-lent une communication qui a plus de sens, qui leur permet de comprendre les enjeux aux-quels leurs territoires sont con-frontés, afin d’être plus et mieux impliqués dans leur développe-ment.Le budget et les dépenses publiques, la démocratie par-ticipative, le fonctionnement et la répartition des rôles en-tre les différentes collectivités territoriales sont les sujets sur lesquels les Français s’esti-ment les moins bien informés.Ils estiment déficitaire l’informa-tion dont ils disposent sur l’uti-
Et sur quoi souhaitez-vous surtout avoir des informations au niveau local ?- La mairie, les collectivités : 91%- Le sport : 34%- La culture : 31%- Les faits divers : 29%- Ne sait pas : 12%- La vie associative et les événements (5%)- L’économie : 1%
Les personnes interrogées ont cité librement des informations sur la vie politique locale.
Ce que les personnes interviewées retiennent de l’actualité locale
- Les élections départemen-tales. Période oblige, elles ont été citées 60 fois- L’actualité ayant un rapport avec des résultats sportifs, 58 fois cités, et notamment, la dé-faite des Brûleurs de loup (25 fois).- Les faits divers : 48 fois :in-cendie du magasin Leclerc, épidémie de gale, agression dans le tram, accident dû à un homme qui a tenté de se suicider, décès d’un jeune en scooter, un agriculteur et son neveu blessés, une agression à Grenoble…- Les événements associatifs et culturels : 33 fois : le show
Pouvez-vous citer la dernière information locale que vous avez eue ?
Quand on demande aux interviewés de citer la dernière informa-tion locale qu’elles ont eue, à part les élections départementales, c’est le sport et les faits divers qui arrivent en tête.
freestyle au stade des Alpes, le concert de Blacko à Gre-noble, le loto du volley, la collecte des restos du cœur, l’arrivée d’une oeuvre d’art dans un musée...- L’aménagement de la ville : 24 fois : travaux du tram, débat sur la gratuité... - Le pic de pollution : 8 fois.- Les chutes abondantes de la neige et la météo : 16 fois.- Les problèmes de circula-tion : 5 fois.- Le rassemblement du 11 janvier (événements de Char-lie) : 3 fois.13 personnes n’ont pas su citer une information locale.
Il est important d’avoir une pluralité des médiasLes médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite)
Les personnes interrogées se sont souvent plaintes, y compris des non grenoblois, de ne
pas être bien informées des actions de la mairie de Grenoble et de ses projets. 23 fois, il a été
demandé d’avoir plus d’nformations sur les idées de son maire Eric Piolle.
“Il est primordial pour un espace public, explique-t-il, qu’il existe plusieurs médias et qu’ils n’ap-partiennent pas tous à la même personne.Le système des aides à la presse doit aussi changer dans les an-nées à venir, afin que les petits médias en profitent comme les gros! On pourrait imaginer que
les collectivités locales finan-cent aussi du bon journalisme par l’intermédiaire de fondations ou décernent des prix à de bons journalistes. Je crois que les élus doivent tous comprendre qu’il est important qu’il y ait dans une ville comme Grenoble des journal-istes indépendants.”
lisation de l’argent public au plan local.(1) Les Français et la communication locale. Baromètre CSA IDcommnes 2009.
La PQR (Presse Quotidienne Régionale) est la catégorie la plus aidée par l’État, avec 65 titres subventionnés à hauteur de 96 millions d’euros (1). Le Figaro, Le Monde et Aujourd’hui en France sont, dans l’ordre, les trois titres les plus aidés par l’État. Les parents pauvres des subventions sont les titres à faible fréquence (mensuels, se-mestriels …) et les gratuits.La répartition des aides à la presse dépend du chiffre d’af-faires effectué par chaque titre. Ce système, curieux, fait que les titres les plus plébiscités
par les lecteurs et les annon-ceurs sont ceux qui touchent le plus. Ainsi, Le Monde Diploma-tique dénonce l’aveuglement du ministère de la culture et no-tamment, le fait que la presse récréative arrive en cinquième position des catégories de jour-naux les mieux subventionnées. La presse d’actualité se fait devancer par la presse à scan-dale : « Closer écrase le Monde Diplomatique »(2).
Sinatou Saka(1) selon le ministère de la culture et de la com-munication.(2) Titre de l’article du Monde Diplomatique du 19 décembre 2013
La presse, une des industries les plus subventionnées. La presse, en France, bénéficie chaque année d’une subvention publique qui est de l’ordre de 12 % de son chiffre d’affaires. L’aide la plus importante concerne les frais d’envoi par la Poste.
DOSSIER
«Ce terme a un double sens: ce sont d’abord des médias d’information générale. Ils sont dits citoyens parce qu’ils font partie intégrante du terri-toire où ils sont implantés (on les appelle aussi des médias de proximité) et qu’ils ont voca-tion à créer du lien social dans une démarche d’éducation populaire. Ce sont des médias associatifs ou coopératifs qui
Un réseau de médias citoyensCe réseau, dont les Antennes font partie, est né en 2009 en Rhône-Alpes et prend aujourd’hui une dimension nationale. Comment définir un média citoyen, ou un média de proximité ? Thierry Borde, le dirigeant de ce réseau, définit cette nouvelle génération de médias.
font partie de l’économie sociale et solidaire. Les médias qu’on représente sont donc à but non lucratif.Pour vivre, ils ont généralement une économie mixte. Leurs res-sources proviennent soit de sub-ventions, soit de prestations sur différentes activités qu’ils déve-loppent (captation, production de films, ateliers pédagogiques). Certains font de la publicité
parce que c’est nécessaire à leur survie mais les médias citoyens de façon générale li-mitent les publicités. Les radios associatives bénéficient quant à elle de subventions de l’État. L’existence de ces médias a pris plus de sens aujourd’hui avec le journalisme traditionnel qui s’interroge sur son modèle économique, son contenu et le fait qu’il se soit éloigné des lecteurs. Les médias citoyens veulent retrouver ce public.Pour être un média citoyen, il faut être un média d’action, de développement local et don-ner la parole aux citoyens. Ces médias font se croiser toutes
Les années 80 (1) ont été un creu-set pour les petites radios asso-ciatives indépendantes. Dans l’agglo, certaines ont perduré comme Radio Grésivaudan qui relève le défi de « faire entendre des paroles rondes à des oreilles carrées»; ou Couleurs FM, qui a pour ambition d’être un relais de la vie associative et culturelle locale; ou encore Radio Kaléi-doscope qui œuvre « pour un monde meilleur, un monde plus juste où chacun aura sa place » en proposant une programma-tion tournée vers les musiques et cultures du monde. Plus récemment, de nombreuses radios ont vu le jour. On citera : News FM, avec sa programma-tion très éclectique, qui fait aussi la part belle aux intervenants de tout poil, jeunes, étrangers, figures de la vie associatives... Max FM, orientée électro et tech-no. D’autres stations cultivent un genre moins urbain, comme Radio Fontaine, la «Radio qui décolle à fond les manettes» (et ne cache pas son penchant pour l’accordéon), ou Radio Pas-sion, qui diffuse avec amour une programmation pour le moins romantique. Quant à RadioCam-pus, installée dans les locaux d’ EVE (Espace Vie Étudiante), elle concilie depuis 1993 musique et parole avec des émissions thé-matiques originales. Enfin, Grenoble compte dans son
panorama radiophonique trois radios religieuses: Radio Kol Hachalom, la radio juive de Gre-noble, Radio Certitude, la radio des Églises évangéliques chré-tiennes de Grenoble, et l’antenne locale de la RCF (Radio Chré-tienne Francophone). Rappelons pour terminer que les radios as-sociatives, à l’inverse des autres médias de proximité, bénéficient de subventions de l’Etat...
Amélie Jacquet(1)Libéralisation des radios locales avec l’arri-vée au pouvoir de F. Mitterrand.
Les nombreux micros de l’agglo On recense dans la cuvette pas moins de quinze radios de proximité, un nombre proprement «assourdissant».
23 % seulement des experts interrogés à la radio sont des femmes, 18 % à la télévision et 15 % dans les hebdomadaires généralistes. Comment expli-quer cette prédominance de la gent masculine ? Les médias avancent plusieurs interprétations:-La sous-représentation des femmes à des postes à respon-sabilité (chefs d’entreprise, cher-cheuses, universitaires, écono-mistes,…). -Une certaine réserve de la part des femmes expertes vis-à-vis des médias: elles craindraient le manque de préparation et mon-treraient de la timidité face à la caméra et au micro.
Le bilan met aussi l’accent sur le traitement différent réservé aux femmes et aux hommes par les journalistes. C’est un fait, les hommes sont généralement appelés par leurs nom et pré-nom, les femmes plus fréquem-ment par leur seul prénom. Signe de déférence à l’égard des hommes ou de connivence avec les femmes ? Le rapport s’inter-roge. Même dans les sujets « fé-minins » (mode, vie domestique, …), les interventions d’experts atteignent à peine la parité. Ce constat plutôt catastrophiste est à replacer dans un contexte général de déséquilibre homme-femme. Les médias se font le relais de la sous-représentation du sexe féminin dans les postes à responsabilité et dans les couches les plus aisées de la société. Une question se pose cependant : Les médias vont-ils attendre que la société change d’elle-même, ou vont-ils se poser en acteurs, en
Qu’elles soient belles et surtout qu’elles se taisent !
les catégories sociales de la population. Ils permettent aux sans-voix de trouver un espace d’expression. Ils sont néces-saires pour favoriser le plura-lisme des médias, fondement de la démocratie. Nous sommes très peu aidés par rapport aux grands mé-dias. Nous nous sommes donc constitués en réseau pour mu-tualiser nos compétences et des moyens. Cela nous permet aussi d’être entendus et recon-nus au niveau national.»
Sinatou Sakahttp://www.mediascitoyens.eu
A vous de jouer au « pet-it jeu » de la parité! Un cas d’école de la représentation des hommes et des femmes dans un hebdo local (un ex-emple parmi tant d’autres) : en haut, les hommes sont à l’honneur, cravates, mines graves et professionnalisme de rigueur. Au centre, des mères de famille prennent soin de leur progéniture, et en bas, deux artistes, légères et courts vêtues, posent pour la photo. Et maintenant, ob-servez et faites le calcul.
Combien de femmes dans les médias (télévision, radios et presse confondus) sont sollicitées en tant qu’« expertes »? Avez-vous déjà fait le compte ? Les chiffres d’un rapport de 2011 (1) sont éloquents et sidérants : parmi toutes les personnes à qui la parole est donnée pour leurs compétences sur un thème précis, moins de deux sur dix sont des femmes.
accélérateurs de ce mouvement vers la parité?
Amélie Jacquet(1) Rapport de la commission sur l’image des femmes dans les médias
Une autre particularité locale : douze de ces quinze radios sont associatives (ailleurs le rapport est d’une radio associative pour trois radios locales). Seules deux radios locales, Hot Radio et Radio ISA, font partie d’un groupement nommé «Les Indés Radio» (1), qui a la particularité de bénéficier d’annonceurs publicitaires four-nis par TF1.(1) Groupement d’intérêt économique qui rassemble 127 radios de proximité.
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qui ne sont pas du tout d’accord avec nous, et que ces personnes y trouvent un intérêt, apprennent des choses, réfléchissent, soient confortées ou non dans leurs positions. Statut juridique : associatif mais nous n’avons pas d’organisation très formelle. Financement : Sans se payer, on s’en sort très bien financièrement. Le dernier numéro a été imprimé à 3 800 exemplaires. L’abonnement coûte plus cher que la vente à l’unité pour inciter les gens à payer l’information. Il y a entre 200 et 250 abonnés. Nous n’avons aucune aide pour le moment, surtout parce que nous n’avons pas le temps de nous occuper des dossiers. Nous n’avons pas de publicité non plus parce que nous n’apprécions pas cette esthétique. Difficultés : A part l’énergie et le temps, nous n’avons pas vraiment de difficulté. Internet et papier : Le numérique c’est l’opium du peuple. On passe beaucoup trop de temps derrière les écrans, ce qui implique un autre rapport à la lecture surtout pour les longs articles. C’est une logique de zapping qui empêche de se concentrer sur des articles fouillés. On a un site internet pour les archives, mais on n’a pas du tout envie de le développer. Projet : Nous n’avons jamais vraiment fait de plans. Ça peut s’arrêter dans 6 mois ou dans 6 ans. Si on avait plus de temps à consacrer au journal, on ferait un mensuel.
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Cinq médias pour une autre information locale
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Origine : il n’y avait pas de pure player à Grenoble. C’était très surprenant car il s’agit d’une ville moderne avec une importante population de cadres et de professions intellectuelles supérieures et artistiques, une population à la recherche de décryptage et de traitements approfondis. Sur le plan personnel, en tant que journaliste indépendante confrontée à la détérioration des conditions de travail dans les médias, (piges de plus en plus mal rémunérées, impayés, restructurations...), j’ai eu l’idée de créer une entreprise de presse libérée, dans laquelle chacun puisse s’épanouir et s’exprimer.Ligne éditoriale : l’analyse, le décryptage, l’enquête… en toute indépendance et avec une dimension participative. Ne pas être dans l’immédiateté mais dans la réflexion, tout en restant dans l’actualité; faire des mises en perspective autour de sept rubriques : culture, sciences, montagne, société, économie, politique, environnement. La cible : tous les habitants de la région grenobloise qui recherchent, sur le web, une information locale de qualité, notamment les professions intellectuelles supérieures qui ont plus tendance à s’abonner. Mais il y a aussi à Grenoble, un fort tissu économique et associatif, des laboratoires de recherche, des universités, des écoles privées reconnues… Financement : les ressources publicitaires, les abonnements et l’événementiel. Il permet de ne pas trop dépendre des annonceurs et ainsi d’éviter
Origine : La création du grand stade au parc Paul Mistral. On n’a jamais su ce qu’en pensait la population. Et puis il n’y avait aucun gratuit sur l’actualité locale à l’époque, à part le Petit Bulletin, mais spécialisé sur l’actualité culturelle. L’habitant a des choses à dire. Avec les Antennes, on a créé un support pour qu’il s’exprime. Et on a fait le choix d’une version papier
Origine : On est une dizaine , tous passionnés de journalisme, de l’objet «journal», et de l’actualité locale. Il y a cinq ans, on trouvait qu’il y avait un manque au niveau local. Il y avait seulement le DL. Ailleurs, il exise des journaux comme le Fakir. On a eu envie de faire pareil. Ligne éditoriale : Avant tout, il faut qu’on ait envie de travailler sur un sujet. Nous ne sommes pas du tout un mouvement représentatif de quelque chose. Nous avons chacun notre sensibilité et nous ne la cachons pas. Souvent, les lecteurs nous classifient à l’extrême gauche mais nous avons aussi des retours plus ou moins positifs de lecteurs de droite. Nous sommes surtout dans l’analyse et la critique. Nous voulons apporter d’abord des informations en gardant bien en tête que le journalisme n’est pas objectif. Nous essayons de développer chez les gens l’esprit critique. Forcément, nos articles portent sur les pouvoirs politiques ou économiques de la cuvette. Même si parfois, on peut être très acerbe, nous n’avons jamais eu de procès en diffamation. On essaye en tout cas de ne pas être que dans la satire. Cible : Nous n’avons pas envie que le journal soit acheté par le même type de gens. Nous voulons apporter des informations à des personnes
Place Gre’net un «pure player», exclusive-ment présent sur Internet.
Interview : Muriel Beaudoing directrice de publication et rédactrice en chef.Création : créé en septembre 2013
Le Postillon, un journal qui ne veut pas ressembler aux autres.Entretien avec Vincent Peyret, directeur de publication.Date de naissance : créé en 2010
pour que le plus grand monde y ait accès.Ligne éditoriale : le développement durable, l’économie sociale et solidaire, le social et la démocratie participative. Nous sommes aussi attachés au territoire. Le journal traite uniquement de sujets locaux ou de thèmes vus au travers d’un prisme local. C’est un journal participatif. Le travail que nous faisons peut dans ce sens être assimilé à un service public. La plupart des articles sont co-écrits.
les risques potentiels de pressions. Environ un quart de nos articles est accessible sur abonnement. Pour ce qui est de nos revenus issus de l’événementiel, il s’agit d’animations de conférences. Statut juridique : associatif car c’est un statut simple à mettre en place pour démarrer rapidement. La création d’une entreprise est toujours d’actualité. Pourquoi être seulement sur internet ? Les frais de fonctionnement sont très faibles, une fois le site mis en place. Le web offre aussi des possibilités autres comme les infographies, les portraits interactifs, les liens vers d’autres sites, les vidéos, les documents multimédia interactifs (webdoc, Pom)… Les difficultés : surtout financières. La liberté coûte toujours très cher. Sans compter que certains réseaux sont bien installés… Mais je reste optimiste car il y a beaucoup de signaux rassurants : nous sommes de mieux en mieux référencés, le trafic et notre notoriété augmentent… Par ailleurs, Place Gre’net est le seul site d’information en libre accès sur les bornes interactives et les écrans mis en place dans Grenoble à l’office de tourisme et dans de nombreux commerces.Vos projets : créer une entreprise de presse pour nous développer et travailler plus confortablement, pour couvrir plus de sujets, élargir l’équipe et, si possible, avoir des salariés à plein temps. Aujourd’hui, sur la dizaine de journalistes qui contribuent au site, aucun n’est salarié à plein temps.http://www.placegrenet.fr
Depuis huit ans, fait rare aujourd’hui, plusieurs journaux ont vu le jour à Grenoble dont deux en version papier. Ces journaux sont tous centrés sur l’information locale.
Les Antennes un gratuit, citoyen et participatif.
Entretien avec Anne Benoit-Janin, directrice de publication et rédatrice en chef.Création : créé en 2007.
Particité un site participatif créé par cinq étudiants en Master 2 de l’ école de journalisme de Grenoble.Interview : Dimitri CrozetCréation : créé en mars 2014
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Origine : nous voulons montrer qu’une autre information est possible et qu’on peut échapper à l’actualité brûlante en redonnant une place au citoyen. En permettant à l’internaute de proposer et de voter pour des sujets qui l’intéressent, il ne subit plus l’information. Grenoble était le bon endroit pour faire ça, vu la très forte activité associative. Ligne éditoriale : du journalisme long format en donnant une place importante à l’enquête sur des sujets de société ou politiques. On veut aller chercher ce qui se cache derrière un sujet qui a fait l’objet d’une large diffusion médiatique sans être soumis à l’agenda médiatico-politique. On veut faire entendre des voix différentes. Tous les sujets peuvent être proposés par des internautes, sauf ceux qui nous paraissent discriminants. On se permet de redéfinir l’angle des sujets proposés avec les personnes qui nous les proposent.La cible : pas seulement des étudiants, car c’est un public difficile à fidéliser (après leurs études, en général, ils s’en vont), mais les jeunes actifs de l’agglomération entre 18 et 40 ans, même si on a des retours positifs de personnes assez âgées. Pour le moment, on est surtout suivi par des personnes habituées à l’information et qui ont envie de voir autre chose. On veut attirer d’autres personnes, y compris les jeunes qui ne suivent plus l’information locale, même si on sait que ce n’est pas évident d’attirer juste avec un concept participatif. Financement : On a mobilisé
Origine : les quartiers populaires sont trop souvent mal traités et mal représentés dans les médias. Tout est parti de la mobilisation autour du reportage très négatif d’Envoyé Spécial sur Villeneuve (1) et de la plainte déposée par l’association « Crique Sud ». Celle-ci a été déboutée parce que le juge a estimé que l’association ne pouvait représenter l’ensemble des habitants de la Villeneuve, d’autant plus qu’elle n’était pas nommément citée dans le reportage. Pendant six mois, j’ai rencontré les habitants du quartier. Ligne éditoriale : produire de l’information de proximité à destination des habitants et en associant les habitants. Nous voulons informer sur les initiatives du quartier et des associations. Nous sommes assez généralistes, les faits divers ne nous intéressent pas. La cible : les habitants du quartier Villeneuve avec un lectorat élargi sur internet. Parler de la Villeneuve, c’est parler des quartiers populaires. Financement : on a bénéficié d’une subvention de la région Rhône-Alpes. Même si les subventions ne suffisent pas pour toutes les charges, nous n’envisageons pas de rendre les contenus payants sur internet,
Le Crieur de la Villeneuve un média hyper local pour le quartier de la Villeneuve.
Interview : Benjamin Bultel Création : créé en 2014
au printemps un financement participatif et on a eu des subventions lors du lancement de la Métro, de la Ville de Grenoble (salle) et de la Région. Nous ne voulons pas de publicité ni de subventions pour une raison d’indépendance. Nous voulons être financés par les internautes en proposant un abonnement libre à partir d’un euro par mois pour permettre à tout le monde de participer. Aujourd’hui, nous sommes tous bénévoles mais l’objectif est de salarier une personne et puis plusieurs. Statut juridique : on a créé l’association Particité afin de bénéficier des subventions mais on pourra évoluer vers des formes de structures plus élaborées comme les sociétés coopératives. A terme, nous souhaitons que plus de lecteurs rejoignent l’association.Pourquoi un site ? c’est une opportunité. On a pensé éventuellement à une version papier mais on essaye dans un premier temps d’attirer les internautes et de les fidéliser. Quelles sont vos difficultés ? Gérer une association (budget, tâches administratives, envoi de dossiers), c’est compliqué et on n’est pas formé pour ça. Arriver à communiquer davantage pour augmenter notre audience qui est assez faible. Ne pas avoir le même réseau que ceux qui sont dans le métier depuis plus longtemps.Vos projets ? On a tous les cinq envie de rester à Grenoble, de développer Particité, et gagner de l’argent avec Particité. On sait que ça prendra du temps donc on est tous prêts à travailler à côté. http://media.particite.fr
ni d’avoir de la publicité : cela prend énormément de temps et il y a un risque de perte de notre indépendance et de notre objectivité. La version papier sera probablement en prix libre.Statut juridique : associatif
Nous avons commencé sur internet car cela permet l’utilisation de plusieurs supports (audio, vidéo…) et c’est un média facilement accessible. Mais en discutant avec les habitants, on s’est rendu compte que les gens sont très attachés au papier. Quelles sont vos difficultés ?C’est énormément de boulot. La charge de travail est gigantesque. Il est difficile d’avoir un local à Villeneuve et les subventions ne nous permettent pas d’en avoir un dans le privé. Le plus gros défi : c’est de faire participer les habitants. J’ai quelques propositions d’articles de la part d’habitants mais les gens sont occupés aussi par ailleurs. Ils essayent de prendre des initiatives en tout cas.Vos projets? Nous voudrions avoir une régularité au niveau de la production journalistique et que les habitants investissent davantage l’association. Il va falloir trouver d’autres sources de revenu aussi. On entend développer la version papier également. Le papier reprendra certainement le contenu du site avec peut-être un agenda pour annoncer les événements de la Villeneuve. Mais cela implique plus de travail et des coûts d’impression assez élevés. http://www.lecrieur.net
(1) France 2 en septembre 2013
Nous nous inscrivons dans une dynamique d’éducation populaire. Nous faisons partie du réseau média-citoyen qui prône justement cette dimension de l’information. Cible : tous les habitants du bassin de vie grenoblois, avec une attention particulière accordée à ceux qui s’expriment le moins: les jeunes, les précaires, les femmes. Nous sommes attachés à faire le lien avec l’environnement qui nous entoure : la ville, la montagne...Financement : nous arrivons à
survivre grâce à des subventions de la Région Rhône-Alpes et au fait que le journal est porté en partie par des bénévoles. Nous avons aussi de la publicité et quelques soutiens de lecteurs. Nos annonceurs se reconnaissent dans notre journal : ils s’inscrivent souvent dans une démarche de développement durable, ce ne sont pas de grandes multi-nationales et ils ont besoin d’être connus. Statut juridique : l’association est une évidence pour nous car nous privilégions l’homme avant le profit.
Internet et papier ? Nous avons bien sûr un site internet qui nous permet de diversifier les formes d’information : vidéos, webdoc... mais nous avons choisi de conserver la version papier pour aller vers le lecteur. Qui s’informe via un site local aujourd’hui? Les gens vont de moins en moins chercher l’info. Nous, nous voulons garder le lien par le papier quitte à renvoyer nos lecteurs ensuite sur le net. Mais il faut reconnaître qu’imprimer 25 000 exemplaires et les distribuer, c’est très lourd pour une petite structure comme la nôtre.
Difficultés : les aides que nous percevons sont toujours liées à des projets et non à du fonctionnement. Si cela nous incite à évoluer continuellement, cela nous oblige aussi à ne fonctionner qu’avec des emplois précaires.Projet : nous voulons que les habitants se saisissent encore plus du journal pour s’exprimer et aussi ceux qui n’ont pas accès à l’information. Nous avons lancé un concours d’articles pour aller dans ce sens.www.lesantennes.org
Interviews réalisées en décembre/janvier 2014 par
Sinatou Saka et julie Fontana
DOSSIER
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La consommation locale menacée par TAFTA La zone euro, avec sa législation qui lui est propre, protège aujourd’hui les entreprises et producteurs européens des grandes multinationales. Avec le projet TAFTA (1) s’ouvrent des négociations pour un grand marché transatlantique de libre-échange. Les militants d’ATTAC y sont très opposés. Nous les avons rencontrés.
Avec 25% des richesses mondiales (PIB) et ses 750 millions de consommateurs potentiels, l’Europe est une affaire bien alléchante pour les multinationales. Les défenseurs du futur traité TAFTA vantent ses nombreux avantages économiques pour l’Europe et les États-Unis, d’autant plus en période de crise : gain de croissance, hausse des exportations…Mais de plus en plus de voix se lèvent contre
ce projet. 150 000 citoyens ont répondu à la consultation publique ouverte l’été 2014 par l’Union Européenne (un record pour cette procédure). Parmi eux, 97% considèrent que ce traité n’est pas à l’avantage de l’Europe.
Ce qui déplaît aux opposants, en particulier : le fait qu’une entreprise puisse, avec l’instauration de tribunaux privés, intenter un procès si elle considère qu’elle a un manque à gagner à cause d’une politique publique. La société Philip Morris, a ainsi déjà poursuivi à ce titre, l’Uruguay, l’Australie et le Canada, où ce genre de tribunaux sont en place, pour avoir mené des campagnes anti-tabac. A l’inverse, jamais ces États ne pourront exiger de la firme le remboursement des frais médicaux des fumeurs atteints de cancer.
Un autre enjeu, c’est l’harmonisation des normes commerciales aujourd’hui plus strictes en Europe qu’aux États-Unis. Dans le cas du secteur alimentaire, par exemple, la firme américaine Monsanto, qui produit 90% des semences transgéniques mondiales, souhaite depuis longtemps vendre ses graines sur le marché européen. Alors que le Parlement européen s’est déjà prononcé contre les cultures OGM, l’alignement des normes européennes sur celles des États-Unis leur ouvrirait le marché, les traités européens (TAFTA) étant au-dessus des lois votées démocratiquement par le Parlement européen.
Pour nous, qu’est-ce que TAFTA veut dire ?Les collectivités locales pourraient se voir dans l’impossibilité de mener des politiques incitatives. Par exemple, une municipalité qui voudrait favoriser la production agricole locale, serait obligée de mettre en concurrence les offres des producteurs locaux avec celles des firmes américaines et de ne retenir comme seul critère de choix : le prix. En voulant privilégier le local, elle se verrait accuser de concurrence déloyale.
Le collectif « Stop TAFTA » est un des organismes les plus actifs en France contre ce traité. Quant à la mairie de Grenoble, elle s’est déclarée hors TAFTA à l’issue des élections européennes et sur insistance d’ATTAC, à l’instar de plus de 240 autres collectivités françaises : action locale pour un changement global .
Olivier Elleaumehttps://www.collectifstoptafta.org/collectivites/article/la-commune-de-niozelles-demande-unhttps://stoptafta.wordpress.com/category/mobilisations/hors-tafta/http://local.attac.org/attac38/spip/(1) : TransAtlantique Free Trade Agreement – traité de libre-échange transatlantic
Nous sommes tous dans le même bassin !
Dans le cadre du CDDRA (1), des citoyens volontaires se sont d’abord rencontrés afin, dans un premier temps, de mieux comprendre les avantages de nos territoires. Ils ont découvert avec l’aide de Magali Talandier, enseignante chercheuse en économie et urbanisme, que ce sont les usages qui font le territoire. Il y a des endroits où on produit, où on habite, où on consomme, et ces endroits sont parfois très éloignés les uns des autres. La richesse produite à un endroit n’est donc pas uniquement consommée là où elle est produite. Cinq Conseils Locaux de Développement (CLD) se sont donc associés pour travailler en cohérence et réaliser « Les portraits
de territoire ». « C’est le bassin de vie qui fait la cohérence et non les découpages administratifs,explique une animatrice d’un CLD. Et de poursuivre : concrètement, il y a un jeu de mouvement entre les richesses de nos territoires. Par exemple, la ville-centre est un lieu de production, autour, c’est du résidentiel, le Grésivaudan développe surtout les technologies et consomme peu sur place, le Voironnais est spécialisé dans le domaine de la santé et du sport, le Sud Isère : le tourisme, le bio... Il y a beaucoup de similitudes mais aussi beaucoup de spécificités. Notre travail a alors consisté à rechercher des complémentarités. Par exemple : on pourrait développer des formes de tourisme urbain (tourisme d’affaire, musée, théâtre) et périphérique, plus en lien avec la nature. On peut très bien planter sa tente dans le Trièves et aller au musée à Grenoble. Inversement, ceux qui viennent faire du tourisme à Grenoble peuvent aller
Alors que les négociations entre l’Europe et les États-Unis sur un éventuel marché transatlantique continuent de faire polémique (voir article ci-dessus), les acteurs locaux de la Région Rhône-Alpes s’organisent pour construire un système équilibré et complémentaire dans le bassin de vie grenoblois.
en dehors de la ville-centre. Si chacun fait des efforts de son côté pour aller chercher des touristes, c’est peu productif. Ensemble, on est plus fort. On peut mutualiser les actions. » Les emplois à développer doivent l’être sur l’ensemble du territoire. La création de « tiers lieux », d’espaces partagés pour le travail (coworking), le développement du télétravail, peuvent permettre aux indépendants d’être moins isolés, de mutualiser des moyens, des locaux, des services. Pour faire venir une entreprise, nous avons tout intérêt à valoriser le cadre de vie et les territoires vivants. Il n’y a pas que des autoroutes pour dynamiser un territoire ! L’AEPI (2) reconnaît que l’image de la montagne n’est pas suffisamment valorisée comme un élément attractif. Grenoble capitale des Alpes, ce n’est pas que les stations, ce n’est pas que des territoires de récréation… Nous on pense que c’est intéressant qu’une petite entreprise s’installe au fin fond du Trièves. Pas n’importe quelle entreprise bien sûr.»L’idéal ? «Un territoire qui permette à chacun d’avoir une vie choisie, et non pas dicté par le lieu de travail. Le déséquilibre, c’est qu’il y ait trop de spécialisations. Cela génère des déplacements et consomme l’espace pour les voiries… Si on peut dépenser moins pour les routes, on pourra dépenser plus pour autre chose.»
Olivier [email protected](1) Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes(2) Agence Economique pour l’implantation d’entreprises nouvelles
ILS S’ENGAGENT
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Il s’agit du «colza muté». Ce petit surnom anxiogène a pour vrai patronyme Variété rendue Tolérante aux Herbicides (VrTH). Les VrTH ne figurent pas dans les rangs des Organismes Génétiquement Modifiés au prétexte que leur tolérance aux herbicides provient d’une manipulation différente de celle permettant la création d’OGM. Mais, selon certains, cette classification est une vaste supercherie, qui permet la commercialisation et la mise en culture de plantes mutées, sans aucune évaluation préalable. C’est pourquoi la confédération paysanne de Rhône-Alpes souhaite travailler sur un projet de motion concernant ce nouveau colza. Elle s’est adressée à la chambre régionale d’agriculture et a obtenu une réponse évasive du syndicat agricole. Celui-ci s’en remet à la législation européenne qui, en excluant ces plantes de la liste des OGM, ne leur impose ni évaluation, ni étiquetage. Une permissivité
La confédération paysanne de Rhône-Alpes se mobilise au niveau local et national contre le colza muté, un colza modifié génétiquement, qui passe au travers des restrictions concernant les OGM.
La petite graine qui sème le trouble...
Le changement climatique se prépare aussi à Grenoble
Chronique de la mort d’une antenneA l’heure de l’internet haut débit, des smartphones et de la course à la 4G, un nombre croissant d’ondes électromagnétiques de différents types envahissent notre environnement. A Échirolles, le collectif d’habitantsTournesol, s’est mobilisé et a gagné.
C’est par une note dans le hall de l’immeuble que les habitants du 41 avenue de Grugliasco ont appris l’implantation prochaine d’une antenne relais sur le toit de leur résidence. Inquiets pour leur santé, ils ont eu recours à l’association «Robin des toits» (1) qui donne des clés pour remettre en cause l’implantation de ce type d’antenne. Les résidents ont créé un collectif, puis des réunions ont été organisées avec l’opérateur afin de trouver un terrain d’entente. Les riverains ont été exaspérés par le manque de communication de la part de SCIC Habitat (propriétaires), Free ou encore la mairie. L’association CCARA (2) est venue soutenir les riverains. Elle a souligné que dès 1981, la NASA déclarait les ondes électromagnétiques comme dangereuses et que l’ONU, en 2014, a rangé ces dernières dans la même catégorie que les vapeurs d’essence ou la laine de verre : possiblement cancérigènes.Alors qu’une résolution européenne préconise une exposition à 0,6 volts par mètres (Vm), Free rétorque que l’exposition à 0,6V/m ne serait pas envisageable car cela nécessiterait une multiplication du nombre d’antennes par 3. La CCARA estime, elle, qu’il suffirait d’augmenter le nombre d’antennes de 30%.Finalement, en prenant en considération les pétitions signées par les résidents, SCIC Habitat a décidé d’annuler l’implantation de l’antenne.
Olivier Elleaume(1) association pour la sécurité sanitaire des technologies sans fil : http://www.robindestoits.org(2) Coordination Citoyenne Antennes-Relais Rhône-Alpes : http://ccarra.revolublog.com
inquiétante quand on sait que la nuance entre OGM et VrTH réside dans cinq petites lettres – la différence entre « transgenèse » et « mutagenèse ».Au niveau national, neuf organisations, dont la confédération paysanne, qui qualifient ces plantes «d’OGM cachés», avaient adressé fin 2014 au Premier Ministre une demande de moratoire sur la vente et la mise en culture de ces variétés. Sans réponse de sa part, elles engagent à présent un recours juridique et exigent une évaluation des risques.On estime aujourd’hui que 20% des cultures de tournesol proviennent «d’OGM cachés». Les risques entrevus sont nombreux : les plantes sont arrosées généreusement d’herbicides, étant donné leur grande tolérance à ces produits, et l’on craint des atteintes à la biodiversité et des répercussions sur le réseau hydrologique.
Amélie Jacquethttp://rhone.confederationpaysanne.fr/rhone-alpes_303.php
Alternatiba est un mouvement européen qui vise à encourager les citoyens à participer à la construction de villages alternatifs temporaires pour trouver des réponses à l’urgence climatique, et aux enjeux de société plus généraux (éducation, vivre-ensemble...).
Alternatiba signifie alternative, en langue basque. C’est en effet à Bayonne, dans le Pays Basque, qu’a eu lieu le premier village Alternatiba en octobre 2013. Il a réuni 12 000 personnes. Depuis, les villages Alternatiba ont poussé comme des champignons. A Grenoble, environ 350 bénévoles surmotivés s’attellent à la tâche: le village Alternatiba Grenoble doit se dérouler le 26 septembre prochain, au coeur de la ville.La mobilisation Alternatiba, qui s’étend à toute la France (soixante-dix villages en préparation) et même à l’Europe, se fait plus pressante avec la perspective de la COP21 (Conférence sur les changements climatiques) qui se déroulera fin 2015 à Paris. Alternatiba souhaite que les villages soient l’occasion de mobiliser le maximum de citoyens et d’associations autour des enjeux climatiques, le tout dans une ambiance de fête populaire. L’idée est aussi de rompre avec la sidération et le découragement vis à vis de ces questions. Le défi du
changement climatique peut aller de pair avec la construction d’une société plus humaine, plus solidaire, plus conviviale. Ce projet contraste avec l’image plutôt contraignante que renvoie la transition énergétique obligeant à un changement radical de nos modes de vie...A Grenoble, des réunions ouvertes à tous sont organisées depuis février pour préparer cet événement autour des thèmes de santé, d’environnement, de démocratie, d’éducation ou encore d’énergie. L’ouverture est la clé de voute de l’organisation du village. Maud, une volontaire, déplore le climat d’entre-soi qui règne dans de nombreuses structures associatives. Alors qu’à Alternatiba, les petits nouveaux et les curieux seront toujours les bienvenus, jusqu’à la veille du village.
Grenoble accueillera également le Tour alternatiba (5 000 kilomètres en tandem à travers la France) Le 2 juillet prochain. Ce tandem a été choisi pour illustrer la solidarité, la force du collectif et la reconversion écologique et énergétique.
Afin de développer la mobilisation dans le maximum de villes, Alternatiba propose de nombreux outils pour ceux qui veulent devenir volontaires ou organiser un village.
Olivier Elleaumehttps://alternatiba.eu/grenoble/
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Yves Citton, professeur à l'Upmf fait une démonstration magistrale sur ce phénomène de masse dans son ouvrage intitulé : Pour une écologie de l'attention*. "Googlisation des esprits, armes de distraction mas-sive, déferlement d'images… Quid de notre attention?" Comme l'affir-mait Patrick Lelay : "je vends du
temps de cerveau auprès de Coca Cola", les moteurs de recherche anticipent nos désirs, modifiant même certaines pages en fonction de nos recherches antérieures. Surtout, souligne Yves Citton : nous assistons à un bouleversement de l'économie où les fondements de la croissance étaient la production. Aujourd'hui, des fortunes naissent sur la seule réception et revente d'informations." Mais son propos est plus profond: comme notre at-tention est source de profit : «notre contribution à l’économie tient en grande partie à notre effort d’at-tention des uns envers les autres. Le revenu universel pourrait donc être conçu comme tout à la fois rendant possible et récompensant ce travail d’attention quasi-perma-nent». Normal, lorsqu’un service est gratuit sur Internet, c’est que le produit c’est nous. Rosalie Hurtado
* editions du Seuil La couleur des idées
Shape of memory, oeuvre de Philippe Boisnar et Arnaud Courcelle réalisée avec un moteur de recherche.
Et si vous vendiez votre attention? Vous n’y pensiez pas vraiment et pourtant : votre attention est une valeur marchande !
Yannick est un immense provo-cateur. Après avoir été un précur-seur en signant un livre sur les hackers, voilà qu’il s’en prend à nos mails, l’outil de travail dont nous sommes tous esclaves et dont nous ne pouvons plus nous passer. Le courriel ou pourriel, l’appui incessant sur la touche suppression, les «Oups» pour la pièce attachée oubliée, les mails partis trop vite sans objet... Son ton décalé, ses délires mathé-matiques, nous interrogent. De quel droit les mails doivent-ils dilapider 54 h de notre vie par an? En moyenne, 70 % des Fran-çais vérifient leur messagerie toutes les cinq minutes, 78 % se connectent avant de dormir, à peine moins dès le réveil… Plus
Les mails nous enmêlent
grave, encore Yannick Chatelain mentionne dans son livre : une étude de l’Institut psychiatrique de Londres qui démontre claire-ment que de passer incessam-ment d’une tâche à une autre entraîne une perte de QI de 10 points. 10 points, ce n’est pas rien ! Au travail, comme 65 % des personnes connectées reçoivent un mail toutes les cinq minutes et qu’il faut environ 64 secondes pour se reconcentrer sur son travail, qu’en est-il de la produc-tivité ? (2)Sûr les mails emm...êlent Yannick Chatelain, mais il n’est plus le seul.
RH(1) Yannick Chatelain, professeur-chercheur à GEM, Grenoble Ecole Management «les mails m’en... mêlent»(2) Lire l’article sur l’hyperconnexion dans le Monde.fr du 13.03.2015 de Catherine Rollo.
Le mail, incontournable dans les gestes au quotidien, fil conducteur des journées de travail ou de loisir, est, pour tous les addicts que nous sommes devenus un vrai fléau. Yannick Chatelain (1) qui s’emm...êle avec ses mails se mêle de nous donner un mode d’emploi.
Un webdoc réalisé avec plus de 200 jeunes de l’agglo, une vingtaine de vidéos : http://r61146816.racontr.com
Focus
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Et si les transports publics étaient gratuits?La gratuité des transports pour les jeunes et pendant les pics de pollution était une promesse de campagne d’Eric Piolle. Pourtant, depuis le 15 mars, alors que les taux de particules fines n’avaient cessé de grimper, les transports n’étaient pas gratuits comme promis... A la place, un billet valable pour toute la journée au lieu d’une heure. Est-ce bien efficace ?
Un collectif citoyen s’est formé en septembre 2014 afin de porter l’idée des transports gratuits. Une pétition circule et une réunion publique s’est déroulée le 24 février dans le but d’ouvrir un débat entre opposants et partisans de ce projet. Les opposants avancent qu’il n’y a plus de marge de manœuvre, le financement public étant déjà à son maximum (85% du financement des transports sont des subventions). De l’autre côté, on souligne les coûts environnementaux et sanitaires qui seraient plus lourds que le financement total des transports par le service public …
A l’occasion des élections départementales, le collectif a publié une lettre ouverte à tous les candidats, les invitant à préciser leur position sur ce sujet. Seuls le PCF et le Rassemblement des citoyens y ont répondu. Le premier
Les mesures, notamment de prévention pour anticiper les pics de pollution, se font aussi attendre malgré des chiffres qui alertent: selon une étude de janvier 2015 (1) concernant la pollution aux particules fines, Grenoble se classe en cinquième position des villes les plus polluées de France. (1) étude de l’Institut de Veille Sanitaire
adhérait totalement à la gratuité et le second prônait la mise en place immédiate de la gratuité pour les jeunes de seize à vingt-cinq ans.Olivier Elleaumehttp://gratuite-transports.ouvaton.org
Avez-vous regardé les yeux d’un chat vivant dans la rue ? Tristesse infinie, désespoir muet …
« Je suis un chat sans abri et je vis près de chez vous. Qu’il pleuve ou qu’il vente, je m’abrite là où je peux. Je n’ai personne pour don-ner et pour recevoir de l’affection. Pourtant, j’aimerais tellement… Je suis discret, je ne me plains pas, mais j’ai peur de tout et je me méfie de tous. On me chasse de partout. On m’a pris pour un jouet
et maintenant on en veut à ma vie. Mais moi je n’ai pas choisi de vivre dans la rue.Je n’ai besoin que d’un peu d’at-tention, d’un peu de nourriture. Je ne suis pas difficile, mais les pou-belles sont fermées et des souris - il n’y a plus trop en ville. Beaucoup de mes semblables sont morts de faim. »
Ne donnons pas notre langue au chatJ’ai fait connaissance de Chats Libres de Grenoble et de l’Isère-CHA-GR-IS1 autour des malheurs d’une minette à moitié sauvage. Grâce à l’association, Titi vit au-jourd’hui chez moi. Son regard à changé du tout au tout.Du coup, je me suis impliquée dans l’association. Je ne le savais pas, mais Chats Libres existe depuis plus de 10 ans. Elle œuvre discrètement sans relâche en faveur des chats vivant en liberté. Ses mots d’ordre : respect de la vie mais aussi respect de la tran-quillité des habitants. Ses actions : capture, stérilisation et tatouage, adoption ou remise sur les lieux de vie (conformément à la loi), nour-rissage régulier sur place.Aujourd’hui, en partenariat avec l’atelier de menuiserie de l’AFI-PAEIM de Grenoble, Chats Libres porte un projet de fabrication d’abris de nourrissage, avec deux autres actions : une exposition de photos prises par les enfants par-ticipants et une rencontre avec les habitants de l’union de quartier
Foch-Aigle-Libération. Les jeunes ont ainsi la possibilité de se sen-tir utiles, de s’exprimer et d’être reconnus.Chers amis, nous avons besoin de vous pour financer nos projets, la nourriture, mais aussi de vos dons en nature.
S. MoserContact : 06 47 00 30 73 ou [email protected]
Soirée de soutien au Népal
Vendredi 5 juin 20h30 Palais de sport
www.lesantennes.org
Initiative locale
Premières sensations à l’arrière de l’I-Road, que je teste comme passagère : elle possède deux roues avant, une roue arrière, et provoque chez moi la curieuse impression d’avoir perdu une partie de ma pesanteur. l’I-Road penche dans les virages comme une moto, mais à l’inverse de celle-ci, elle ne pollue pas l’air de l’agglo, est plutôt silencieuse et fait sourire les piétons. Puis c’est moi qui prend le volant, seule maîtresse à bord de mon petit COMS, monoplace et pourvu d’un coffre de belle taille. Fouette cocher ! Je démarre, ravie de la facilité d’utilisation de la boîte automatique, et entame mon tour d’honneur de la place Victor Hugo. La conduite est douce, agréable, aucune brusquerie n’est nécessaire. Du coup, je suis détendue et souriante et les promeneurs me font coucou. A moins que ce ne soit mon véhicule, mi-carrosse (pour le chic), mi-citrouille (pour la taille et la forme) qu’ils saluent. Il faut dire qu’il a l’avantage d’être entièrement
électrique, de libérer l’espace citadin généralement saturé par les grosse cylindrées, et de stationner gratuitement dans l’agglo. Même les plus grandes villes nous envient -parait-il- ces voitures de poche (1).Seul bémol, pour vous transformer vous aussi en conducteur du futur, il faudra vous munir d’un smartphone (mais dans une ville à la pointe de la technologie comme Grenoble, qui n’en possède pas ?) et réserver la voiturette de votre choix trente minutes avant son retrait à une borne. Plus flexibles que les transports urbains et rompant radicalement avec les stéréotypes en vigueur dans le domaine de l’automobile (une belle voiture est forcément sombre, rutilante et aux proportions gargantuesques), les toutes petites CitéLib ont déjà tout des grandes.
Amélie Jacquet(1) Leur présence à Grenoble est le fruit d’un partenariat entre Toyota, le réseau CitéLib (un réseau d’autopartage implanté en Rhône-Alpes), la Métro, la Ville de Grenoble et EDF.
Nous, aux Antennes, nous aimons les petites voitures, surtout si elles arrachent des sourires aux passants, et qu’elles parent de couleurs d’arc-en-ciel les rues moroses. Pour en savoir plus sur les voiturettes colorées qui fleurissent aux quatre coins de Grenoble, je suis, l’espace d’une heure, passée aux commandes de ces engins du futur.
Les Antennes ont testé l’I-Road et le COMS
Focus
Petite histoire du YogaLe Yoga, «union» en sanscrit, est une pratique ancestrale, une voie, une façon d’être au monde qui dépasse de loin les postures et qui suit huit principes. Beaucoup de formes de Yoga présentes chez nous, en Occident, sont des interprétations de traditions, qui, de fil en aiguille, n’ont retenu que les aspects plaisants. Les Yogas Sutras de Patanjali sont le texte fondateur de cette pratique. Ces aphorismes recueillent les grands principes de ce que l’on appelle l’Ashtanga Yoga ou Yoga à huit pétales. En Inde, le grand maître et philosophe du 20e siècle, S.T.Krishnamacharya a passé sa vie à étudier les Vedas, textes fondateurs de l’hindouisme. Il a renoué avec la pratique ancestrale du yoga qui était tombé en désuétude et dédaigné en Inde. Ces disciples B.K.S Iyengar et Patthabi Jois (ainsi que Indira Devi) ont perpétué son enseignement mais se le sont approprié, donnant les deux types de yoga les plus influents dans le monde actuel: Le Yoga Iyengar et l’Ashtanga Vinyasa Yoga.
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Yoga Iyengar?
Les types de yoga se sont multipliés de façon fulgurante avec la montée du New Age et l’injonction du bien-être et du lâcher prise : Yoga Kundalini, Ashtanga Yoga, Hatha Yoga, Yoga de l’Energie… Mais prenez garde, rares sont les formes qui restent fidèles aux écrits ! Focus sur le Yoga Iyengar.
Le Yoga IyengarB.K.S Iyengar a créé cette pédagogie, après s’être blessé. C’est un Yoga très rigoureux, qui s’attache à respecter de façon précise les alignements du corps. Les postures s’enchaînent selon un ordre séquentiel et l’usage de supports (couvertures, briques, sangles) permettent de stimuler la mémoire corporelle, le tout accordant un respect profond aux capacités de chacun sans jamais relâcher l’attention. Bien au-delà du bien-être et du plaisir «per se», c’est la justesse qui est recherchée : la justesse du positionnement, de l’alignement, de la posture physique, cette dernière étant le reflet de la posture mentale.Ce Yoga est une recherche corporelle afin de briser la tendance que chacun a d’abuser de ses habitudes et de s’ouvrir à l’inconnu. Quand on est dans une habitude il y a un déséquilibre car des zones corporelles sont délaissées. C’est un Yoga plutôt statique mais il y a du mouvement dans l’immobilité. Et c’est dans ce cadre construit avec ces contraintes corporelles qu’un nouvel élément apparaît, l’éther, qui l’espace d’un court moment, a le goût d’harmonie, de paix et d’éternité.
Nathalie Gin
Bien-être
La plupart du temps, vous faites vos courses :
Dans les magasins discount et hypermarchés
Dans les Grandes ou Moyennes Surfaces (GMS)
Dans les marchés, magasins de producteurs, paniers
Lors de vos courses, vous privilégiez...
La qualité Le prix La provenance du produit
Selon vous le prix des produits locaux est...
Plus élevé Equivalent Moins élevé
Pour vous, manger local c’est...
Un geste citoyen Un effet de mode Une façon de vivre
Est-il difficile pour vous de reconnaître un produit local ?
C’est compliqué Pas vraiment Pas du tout
Dans combien de lieux diffé-rents faites-vous vos courses?
1 lieu De 1 à 3 lieux Plus de 3 lieux
Pour vous, un produit local provient d’un rayon de...
Moins de 50 km 50 à 150 km 150 km et plus
Pour vous, manger local c’est: Contraignant Un gage de qualité Une nécessité
Vous mangez des produits locaux...
Tous les jours Plusieurs fois par mois Rarement
Où souhaiteriez-vous acheter des produits locaux ?
Marché, magasin de produc-teurs, AMAP
Magasin spécialisé Grande et Moyenne Surface
(GMS)
Jeu test Quel type de locavore êtes-vous?
Jeu réalisé par la junior entreprise Idées-Territoires,association d’étudiants-adhérents, qui suivent une formation en Ingénierie du Développement Territorial. Ils se mobilisent en fonction des missions pour lesquelles on fait appel à eux et réalisent des travaux dans les champs de l’application du développement territorial. Institut de Géographie Alpine, 14bis avenue Marie Reynoard, [email protected]
Vous avez entre 10 et 16 points :Vous êtes un consommateur minimaliste. Vous n’aimez pas trop changer vos habitudes d’achat. Vous appréciez le gout des produits locaux mais n’êtes pas prêts à acheter dans différents magasins pour en consommer plus, cela vous paraît trop contraignant.
Maintenant, comptez votre nombre de points : 1 pt 2 pts 3 pts
Vous avez entre 17 et 23 points :Vous êtes un consommateur sceptique. Vous aimeriez manger plus de produits locaux mais cela ne vous suffit pas. Vous voulez retrouver certains produits tout au long de l’année, en faisant vos courses dans le moins de magasins possibles.
Vous avez entre 24 et 30 points Vous êtes un consommateur sen-sible. Vous êtes motivé par l’achat de produits sains et de qualité. Pour vous, il est important de favoriser les produits et les producteurs locaux, même si cela prend du temps (à acheter et à cuisiner)
Addict des produits locaux ou accro à la grande distribution? Quel type de consommateur êtes-vous ? Pour le savoir, faites le test !
Bien-être
La Serre à Orgueil promeut la désobéissance citoyenne mais aussi socio-culturelle et même alimentaire. Avec cette association, votons nous aussi la soupe, un concept généreux qui se répand dans le monde entier.
Cette association, dominée par le verbe, le goût de la bonne cuisine bien présentée et l’ani-mation culturelle pour tous, s’est lancé un défi : celui de faire de la bonne cuisine, saine et généreuse, mais à 5 euros l’assiette. Elle a donné nais-sance à un mouvement: «Votez la Soupe», la bonne soupe po-pulaire, bien-sûr, au sens noble du terme, celle qui est présen-tée dans des bols en porcelaine, sur des nappes en tissus, avec des fleurs, celle qui créé du lien avec ses voisins lorsque les mu-siciens et les artistes viennent l’animer. Cette initiative simple et généreuse a fait le tour de la planète. Qu’ils soient manu-tentionnaires, intellectuels ou financiers, jeunes ou plus âgés, peu importe les couleurs et na-tionalités, tous ont été séduits par les propos de La Serre à Or-gueil. Une soixantaine de points sont nés dans le monde.«La dernière ouverture est à Shanghaï» sourit le président, Thierry Guillemin. Lui et ses amis se délectent à la lecture du menu proposé tout récem-ment à Fontaine pour 650 per-sonnes lors de la venue des «zindignés» : «le consommé
de soir d’orage», «la soupe de châtaignes aux os à moelle». «À notre manière, ajoute-t-il, nous avons voulu répondre à cette question : « à quoi rêvent les milieux populaires et mettre en pratique une forme de désobéis-sance alimentaire ». Plus qu’une récréation, voter la soupe est une re-création, un service bien-veillant avec de bons petits plats dignes des plus grands chefs et le bien-être d’un public friand de pacifisme, d’interculturalité et de lien social. «La désobéissance alimentaire, avec Votez la soupe, consiste à s’émanciper des manipulations dominantes et spéculatives pour poser l’enjeu de l’alimentation sur le terrain prioritaire de la santé publique. L’alimentation est notre première médecine. Dans la pratique on s’empoi-sonne, on compromet l’avenir de notre terre et celui de nos enfants. En attendant que nos gouvernants adoptent la raison d’Etat pour éradiquer ce suicide collectif, nous oeuvrons selon nos possibilités (maladresses et pets dans l’eau, compris)».Finalement un restaurant ce de-vrait être comme ça, comme un lieu au bout de la nuit, inattendu, vaguement espéré, un brin plan-qué et surtout, permettant de sentir le pouls de la ville à tra-vers un rêve de soupes. C’est la conquête d’une liberté sans pa-reil, pénétrante et réjouissante.
Rosalie HurtadoPour connaître les prochaine soupes : [email protected]. Tél.: 09 53 50 41 03
Illustration d’une soupe lors des 40 ans de la Villeneuve, signée Louis Biron-Guillemin
Tout d’abord, il n’y a pas de définition de la plante médicinale, simplement des plantes « inscrites » à la pharmacopée. Alors, quand je veux donner un conseil médicinal à un patient, c’est un peu la roulette russe : la prêle est inscrite, l’ortie non ; l’artichaut oui, la desmodium non, etc.C’est cette liste qui définit les plantes dont la vente est réservée aux pharmaciens et aux herboristes mais comme ces derniers n’existent plus depuis la suppression de leur diplôme en 1941, voilà une belle rente de monopole pour les pharmaciens.Heureusement les bons vieux décrets d’exception à la française qui autorisent la vente libre de certaines plantes inscrites sont là : je n’ai pas besoin d’être dans une pharmacie pour vendre de l’anis. Ouf le pain d’épice est sauf ! Les choses se corsent encore : plus que le fond, c’est maintenant la forme qui semble compter. Et oui,
En tant qu’apothicaire, je dis souvent : “Trouver une plante médicinale c’est simple : il suffit de se baisser ! ». Mais en pratique, le législateur a compliqué la donne. Mais pour protéger qui ? Le consommateur ?
« en l’état », donc juste séchées, je peux vendre librement seulement 148 plantes de la pharmacopée. Par contre, sous forme de compléments alimentaires (la même plante réduite en poudre et mise en sachet-dose par exemple), c’est plus de 600 plantes qui sont autorisées. Ne me demandez pas pourquoi un emballage de l’industrie alimentaire ou l’enseigne «établissement pharmaceutique», protègent-ils mieux le consommateur qu’un docteur en pharmacie dans une herboristerie spécialisée ?”
Stéphane RossiDr en pharmacie,
créateur de l’Herboristerie Au Temps des Fées
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Consomméde soir d’orage
Apothicaire aujourd’hui
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Coup de gueule
Les Antennes : association Composite: 1 rue Montorge, 38000 Gre-noble. tél. 0438129059. E-mail: [email protected]. Responsable de la publication et rédactrice en chef: Anne Benoit-Janin. Rédaction : Olivier Elleaume, Julie Fontana, Nathalie Gin, Rosalie Hurtado, Amé-lie Jacquet, Sinatou Saka. Ont participé à ce numéro : J-M. Asselin, M.R. Gilles, J.Jonot, Y. Lee. Publicité : Rosalie Hurtado : 0616257119. Imprimerie Notre-Dame. Correcteur : François Haÿs. 20 000 exem-plaires. Ce journal est imprimé 100% papier recyclé, 100% désencré. www.lesantennes.org
ARTISTES D’ICI
De la mesure en toute chose chez cette artiste pour qui la peinture est une pratique tangible, pal-pable dont elle ne peut se passer, son oeil toujours posé vers ce qui pourrait devenir une oeuvre d’art. L’essentiel pour elle est de ques-tionner la nature pour arriver à une certaine contemplation et créer ainsi un monde parallèle, détec-tant l’invisible dans un recadrage très personnel. «Je suis à l’aise à la fois dans le réel et l’imaginaire où l’on peut se perdre librement, prendre des chemins détournés et réaliser ainsi «la rivière à l’envers» ou des rochers sensuels», com-mente-t-elle.
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La nature détournée
cirque. Pour sa dernière pres-tation, DD était dans l’escalier. Il nous a ainsi mené, en dansant, de la rue Saint-Laurent au Musée Dauphinois… Pour s’approprier le lieu, il décore les contremarches de l’escalier de sa « frise-écri-ture-femmes et hommes » : un travail de titan ! Et brandissant à la fin de son spectacle ses œuvres picturales, il invite le public à découvrir ses vidéos. “Le public était hétéroclite et nombreux. A ma grande surprise, les parents comme les enfants ont apprécié. Ce concept de danse dans l’esca-lier est venu de Pierre Osella. Ce n’était pas évident au départ. Devant le succès, je suis à la recherche d’escaliers partout en Europe”, commente-t-il. Lorsqu’il travaille avec les enfants, il agit comme un ethnologue de l’ins-tant présent, cherchant dans des nuages de mots, leur essence poétique. Pour eux, pour nous, il transfigure le monde qui l’entoure en le ré-enchantant. Tout est là : avec son esprit universel, il tra-duit une approche inventive et décomplexée de son travail. Un travail éclectique, poétique et mo-derne qui détonne dans le monde culturel et assure ainsi son suc-cès.
RHhttp://eric.alfieri.free.fr
Son rapport faussement candide à son œuvre donne à ses prestations un léger avant-goût de bonheur éternel, un grain de folie. Sur scène jouant les équilibristes, il livre en live des partitions d’écriture, sortes de cercles concentriques tissés les uns aux autres qui ne sont au final que des portraits de femmes et d’hommes. Il les décline à souhait dans tous les formats, sur tous les supports dont la vision à la fois unique et multiple traduisent son rapport au monde.Les portraits aux couleurs vives ou aux lèvres rouges sont désormais sa signature. Il les peint sur scène créant ainsi l’œuvre en direct, et jouant la proximité. Il prend en photo le public, l’invite à une chorégraphie dans un garage public ou lui propose d’essayer des éléments de décors mobiles qu’il a conçus spécialement pour son spectacle. Car ne l’oublions pas, Éric a été architecte pendant dix ans. Il a aussi dansé dix ans pour Gallotta visitant ainsi toute la planète.
DD, une oeuvre au long cours Aujourd’hui, depuis qu’il s’est créé le personnage de DD, son inspiration est sans limite. Ses aficionados suivent avec grand intérêt la vie de DD, le super man de la joie, de la confiance, de la générosité. Il est aussi la ligne directrice de son œuvre dont l’inspiration oscille entre BD et
Eclat de soi. Hui Zheng, cette chinoise qui vit à Grenoble a le goût des corps et des visages émouvants d’intériorité. Son oeuvre est puissante de brutalité, outrancièrement dramatique, et est à l’opposé de sa personnalité : une personne limpide et pétillante de gentillesse.
Les expositions de Fouèse res-semblent quelquefois à des jeux de piste aussi déroutants que gri-sants. Enlevés, raffinés, joliment déliés ou fermement rythmés, ses accrochages oscillent entre le semi-figuratif et le semi-abstrait. Un déroulé qui nous montre que dès le moment où elle s’éprend de son sujet, le plus souvent un élément de la nature, un arbre, une montagne, une rivière, un caillou..., elle en fait une fidèle représentation, puis la décline un grand nombre de fois jusqu’à l’essorer complètement. Il en res-sort une vision très fluide de son art, entre réel et abstraction. Elle nous montre ainsi tout le chemin parcouru, ne cherchant pas parti-culièrement une identité. «L’unité vient de la diversité, conclut-elle, souriante. Le fil conducteur est une histoire vraie au départ qui devient délire vagabondage, rêve-rie. Un vent de folie douce et une piquante ironie.»
RHwww.fouese.com
la peinture de Fouèse tranche par son immédiateté, glanant dans la nature une matière vive et souple, s’abreuvant chez les plus grands.artistes, se saisissant de gros plans et finit par manipuler nos perceptions.
Entre réel et abstraction
Des traits déroulant son imaginaireÉric Alfieri excelle dans tous les arts qu’il combine librement : danse, peinture, sculpture, vidéo, et même textes poétiques...
Flamme d’intérieur
Déformation du réel et altération furtive du monde, elle incite à réfléchir et invite à l’imagination. Mélodie douce des couleurs et images vivifiantes font de Fouèse, un porte-parole artistique plein d’espoir. Sa captation de la nature, dévoile chez elle une belle matu-rité.
Avec ses corps à la beauté mou-vementée, ses portraits grima-çants, ses bébés joufflus et pen-sant à on se demande quoi, ou
ses homosexuels dont la relation semble être d’une immense inten-sité dramatique… on est séduit par le classicisme de Hui et sa stu-péfiante passion pour évoquer la flamme intérieure dramatique des uns et des autres. Même si l’ex-pression semble être sa passion, on ne peut être qu’émerveillés par l’exactitude absolue du trait de ca-ractère de ceux qu’elle portraiture.Coulures et monochromes colorésIl y a quelque chose de magique dans l’élégance discrète de ce qui semble être des monochromes «C’est à peine visible mais j’utilise beaucoup de couleurs », contredit-elle. La délicatesse du trait mêlé
aux coulures parfaitement maîtri-sée fait sens. « Quand je suis en forme, je maîtrise complètement les coulures. Autrement, lorsque je rate, c’est que cela ne va pas intérieurement. C’est un signe ». Ce qu’elle aime le plus, c’est suivre sa création sans vraiment savoir où elle la mène. «Je mets à chaque fois à peu près deux ans pour comprendre le pourquoi de mon travail. «Les grimaces, c’est lorsque je suis arrivée de Hunan, en Chine, à Strasbourg. Je ne connaissais personne, parlais mal le français et ne comprenais rien à l’administration française. Puis j’ai eu une période sereine où je me
suis intégrée et j’ai rencontré mon mari. Mon travail s’est apaisé. Je n’ai encore pas d’explication pour les coulures sur ces corps et por-traits exposés dans ma dernière exposition. Je trouverai certaine-ment dans deux ans. Peut-être la naissance rapprochée de mes deux enfants ?» Son oeuvre, ses yeux, sont le miroir de l’âme. La sienne. La nôtre. R Hwww . www.hui-zheng.com06 89 28 27 74
DIVERS
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Venez découvrir deux grottes truffées de marmites de géant, le tout dans le cadre sensationnel du canyon de la voie Sarde : ancienne route romaine sur le trajet Lyon Turin
Grottes de Saint Christophe
Un site naturel unique, passage de l’eau et des hommes
Les poèmes de Sandrine Davin, laissent transparaître une prédi-lection pour certains thèmes : la vieillesse, la fuite inéluctable du temps, la terre comme un champ de bataille. Elle propose dans son blog des haïkus, des courts poèmes en vers (sans rimes). Sa plume fait un traitement très particulier de la mort et de l’abandon : elle parvient à donner aux choses les plus tri-viales et les plus tristes une colo-ration de pudeur et de retenue très émouvante, qui parle au cœur.On notera son goût certain pour l’imperfection, le délitement, la désagrégation, la beauté que l’on trouve dans le flétri et le vulné-rable. Ses vers parlent aussi du parcours, du voyage avorté, de la vie nomade. Le mouvement est omniprésent, qu’il soit le fait de l’humain ou de l’univers, qui d’ail-leurs sont sans cesse réunis. C’est une écriture de l’apocalypse
du quotidien, qui réussit le prodige de laisser malgré tout une place à l’espoir et à la perspective d’un renouveau.
Amélie Jacquethttp://plumie.blog..mongenie.com/
SUR LA ROUTETraîner sa valise de port en portSans arriver à s’arrimer.Un pas en avant,Trois pas en arrièreBien trop lourds …L’étoile du berger en toile de fondD’un ciel aux allures sombres,Des vêtements en lambeaux, trempésDe la dernière pluie.Un genou à terre, je me pose.Le vent infiltre mes narines en-gourdies.La pluie n’est plus très loin,Je la sens.La valise éventrée sur le sol, gît.Elle est toute ma vie.
La physicienne g re n o b lo i s e C a t h e r i n e Quilliet pro-pose dans son dernier livre douze nou-velles fuyantes. F u y a n t e s , parce que l’on a
la sensation, en entrant dans cha-cune d’entre elles, d’y être depuis toujours et qu’on ne se souvient plus y être entré. La fin arrive sans que l’on s’y prépare, nous laissant
comme suspendu dans une réa-lité qui a trop tôt fait défection. Les héros de ces nouvelles forment une triste cohorte d’incapables de tout poil, mais excellents dans un domaine, celui de la fuite. Tous fi-nissent par fuir, au propre comme au figuré, à l’exemple de cette fille ingrate mais lucide forcée de sup-porter la mascarade maternelle ou de ce couple de botanistes encore plus carnivores que leurs plantes ...
Amélie Jacquethttp://www.paulemike.com
La fuite est un art
Gravitation
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Je suis au RSA et j’ai le droit de me plaindreJe suis au RSA socle, ce qui veut dire que je touche 452,21 euros par mois car je n’ai aucune activité. Dans le cadre des forums RSA mis en place par le Conseil départemental, avec plusieurs allocataires, nous avons étudié les dysfonctionnements du RSA. Nous voulons aujourd’hui faire remonter ces incohérences au niveau national. Nous avons obtenu un rendez-vous avec nos députés et nos sénateurs.
Pour rappel, les personnes qui touchent le RSA sont pour la plus grande part devenues allocataires suite à un accident de la vie ou car la situation de l’emploi aujourd’hui est particulièrement difficile. Je ne suis pas un fainéant et vivre avec moins de 500 euros par mois n’est certainement pas une situation voulue. Voici quelques exemples de ce que nous voulons améliorer : Les courtes reprises d’activité entraînent trop de complications
administratives, mais surtout des variations fortes des montants de notre allocation. C’est impossible de prévoir notre budget compte tenu des décalages. On saisit les moindres occasions de travailler, on enchaîne des petits contrats et cela nous met dans des situations administratives et financières insoutenables. D’autant plus qu’il n’apparaît pas intéressant de tra-vailler un certain nombre d’heures. Ensuite, le concubinage n’est pas reconnu par les impôts. Avec la CAF, quand on est au RSA, oui. Si demain, je veux faire ou refaire ma vie avec quelqu’un, s’il tra-vaille, je perds mon RSA ou celui-ci diminue selon les revenus de mon compagnon ou de ma com-pagne. S’il est au RSA, il n’y a plus qu’un allocataire et je peux alors dépendre complètement financiè-rement de cette personne. Alors qu’on sait que les foyers monopa-rentaux sont de plus en plus nom-breux, qu’ils sont sources d’isole-ment et qu’ils fragilisent l’équilibre des enfants, le RSA devrait favori-ser la vie de couple alors qu’il ne fait que renforcer le nombre de parents isolés. Nous avons rédigé un texte dans lequel nous exposons en détail et textes de loi à l’appui, beaucoup d’incohérences. Vous pourrez le lire sur : http://www.forumrsai-sere.orgPour conclure, je reprends la phrase de Jean Rochefort : « Si vous trouvez que les gens qui ont le RSA sont des assistés, démis-sionnez et vivez avec 470 euros par mois, vous aurez autant de chance qu’eux !».
Bruno avec Christelle, Virginie, Pierre.
La démarche que nous faisons a pour but d’améliorer le quotidien des allocataires du RSA pour que cette aide soit véritablement un Revenu de Solidarité Active et qu’il aide les personnes à sortir du RSA, de la précarité, plutôt que de les y maintenir.
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