les antennes n°27

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Greg Randon, le miroir des Fétoules. : www.gre- grandon.com Grenoble ville laboratoire Qui dit laboratoire, dit cobaye. Mais les habitants de l’agglo ne sont pas des souris et ils ont des choses à dire. Nous les avons rencontrés. lire les résultats de l’enquête, p. 2 à 5. Gaspard Noel. Voir page 14 Le gratuit citoyen de la région grenobloise www.lesantennes.org N°27 - Automne 2014 Ils s’engagent Du courage pour Gaza Page 11 Bien-être Detox, formation, taillures, clown, etc. Page 12 et 13 Artistes Trois talents d’ici et d’ailleurs Page 14 Alternative Le renouveau des monnaies locales Page 8

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Page 1: Les Antennes N°27

Greg Randon, le miroir des Fétoules. : www.gre-grandon.com

GrenoblevillelaboratoireQui dit laboratoire, dit cobaye. Mais les habitants de l’agglo ne sont pas des souris et ils ont des choses à dire. Nous les avons rencontrés. lire les résultats de l’enquête, p. 2 à 5.

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Ils s’engagentDu courage pour GazaPage 11

Bien-êtreDetox, formation, taillures, clown, etc.Page 12 et 13

Artistes Trois talents d’ici et d’ailleursPage 14

AlternativeLe renouveau des monnaies localesPage 8

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Grenoble est, depuis les dernières municipales, la première grande ville française dirigée par un maire écologiste. Considérée comme une ville laboratoire, expérimentale, nous avons pour autant un rôle à jouer. L’avenir de cette ville ne se jouera pas sans nous, ses citoyens. Ca fuse d’idées dans cette ville! La preuve dans ce numéro.Le journal Les Antennes est aussi allé à la rencontre des habitants de l’agglo, tous concernés par le devenir de Grenoble, pour connaître les actions qu’ils souhaiteraient voir se réaliser dans cette ville. Durant cet été, nous avons rencontré dans les rues de Grenoble plus de 100 personnes qui ont échangé avec nous sur la base de cette question : qu’est-ce qui ferait que vous seriez fiers de Grenoble?

EditoOn n’est pas des microbres ! Les médias nationaux, lors des dernières élections municipales ont largement qualifié Grenoble de ville «laboratoire». Laboratoire «de la gauche française» (1), «laboratoire politique d’une «nouvelle gauche» (2), «de la «transition écologique» (3), «pour l’écologie politique» (4), d’une « autre gauche» (5)...Grenoble va donc faire l’object d’une observation attentive. Or, des études sociologiques ont démontré que l’observation des humains présentait une spécificité: le simple fait d’étudier un individu a un impact sur l’individu lui-même. En cela, nous nous distinguons des microbes : on n’a encore jamais vu ces petites bêtes rougir parce qu’elles étaient décortiquées par l’oeil scrutateur d’un microscope. Les sociologues ont aussi observé qu’une attention particulière portée sur un individu a pour effet de le bonifier et de l’inciter à donner le meilleur de lui-même. Qu’à cela ne tienne, Grenoblois, saisissons cette opportunité, relevons le défi, soyons inventifs et sourions, parce que nous sommes filmés... et pas par des caméras de surveillance.

Anne Benoit-Janin(1) rue89.nouvelobs.com (2) france24.com (3)lefigaro.fr (4) lepoint.fr (5) rue89lyon.fr

Quand le citoyenémerge

A quoi rêvons-nous?La première idée qui vient à l’esprit des personnes interrogées : faire baisser la pollution de l’air. Et la solution la plus imaginée pour faire diminuer la pollution? La réduction de la voiture en ville.

- «Tout faire pour que l’air ne soit plus pollué. Supprimer carrément les voitures du centre- ville et trouver les solutions adéquates pour respirer le bon air» (Femmes, 33 ans)- «Par exemple, être la première ville sans voiture au centre ville, pour de vrai… Qu’il y ait aussi deux choses gratuites : les musées et les transports en commun. Le tram, c’est vraiment trop cher!» (Hommes, 30 ans).- «Qu’on ait plusieurs possibilités

pour se déplacer en ville à très petit prix et qu’on développe le transport urbain par câble, boulevard Jean Pain, par exemple.» (F, 52 ans)- «Qu’on agisse vraiment contre la pollution !» (H, 28 ans).- «Il faudrait que les transports collectifs soient un terrain d’expérimentation. Par exemple, qu’on arrive à démontrer qu’en baissant le prix des billets, on s’y retrouve» (F, 24 ans)- «Le tunnel sous la Bastille aurait été une solution à la condition qu’il soit accessible par les camions.» (H, 60 ans).-- «Qu’on respire un meilleur air (tous à vélo !) ou en tram (sauf livraisons et artisans bien sûr)» (F, 45 ans)

- «Encore plus de vélos libres, plus de pistes cyclables, belles et sécurisées. Et des bus gratuits ou presque pour les jeunes». (F, 50 ans)- «Une ville dans laquelle tu peux laisser ton vélo pas attaché sans te le faire voler, où il y ait plus de solutions pour que les gens utilisent moins leur voiture. J’aimerais bien tenter le transport en commun gratuit.» (F, 45 ans)- «Il faudrait par exemple, plus de points pour louer des vélos dans la ville, et puis des vélos plus fun, des vélos électriques... Les gens en vélo, ils ont le sourire !» (H, 48 ans)

Grenoble, capitale verte ?

La ville de 426 000 habitants, modèle de ville-jardin, a été saluée pour ses investissements dans les transports (500 millions d’euros), et dans l’efficacité énergétique, (300 millions d’euros). En dix ans, le nombre

de cyclistes a doublé, l’efficacité énergétique des bâtiments a progressé de 25 %, tandis que la consommation énergétique a baissé de 16 %. D’ici à 2050, la ville s’est engagée à réduire de 80 % ses émissions de gaz

à effet de serre, par rapport à 2005. La ville sensibilise aussi la population aux bienfaits de l’agriculture biologique, sauvegarde la biodiversité et mise sur l’architecture durable.Ce titre est décerné par l’Union Européenne sur la base de douze critères : la contribution locale au changement climatique mondial, les transports, les espaces verts, la biodiversité, la qualité de l’air,

Lancé en 2008, le titre de « capitale verte européenne » a été récemment décerné à Bristol, sixième ville de Grande Bretagne. Quelles en sont les raisons?

de l’environnement sonore, les déchets, la consommation d’eau, le traitement des eaux usées, l’emploi durable, la performance énergétique, la gestion de l’environnement par les autorités locales. Il est curieux que dans ces critères n’apparaissent pas des critères sociaux. Les habitants de l’agglomération, eux, ne l’ont pas oublié.

Sinatou Saka

Moins polluée .............................Plus animée ................................Plus solidaire ..............................Plus sûre .....................................Plus belle ....................................Plus d’emplois pour les jeunes ..Plus d’emplois ............................Plus intergénérationnelle ..........Plus cyclable ...............................Plus de transports en commun ...Plus végétalisée .........................Plus à l’écoute des habitants .....

0 % 10% 20% 30% 40% 50%

Résultats enquête qualitative réalisée en juillet et août 2014 auprès de 109 habitants de l’agglomération grenobloise (hommes : 52; Femmes 57)

Extrait des réponses faites par les personnes que nous avons rencontrées

On rêve d’air pur!

Gaspard N

oel, voir p. 14

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DOSSIER

Je veux plein de bubble car !

Le compte à rebours a déjà commencé ! Avant le grand départ pour mes études, je flâne dans le centre de Grenoble ! Je réalise combien j’aime parcourir cette ville, me sentir grisée par le soleil (assez rare il faut le dire) à la terrasse d’un café ou encore profiter de la fraîcheur du jardin de ville. Je me projette alors. Grenoble est devenue la première grande ville de France dirigée par des écologistes. J’ai des attentes. Tout le monde regarde notre ville comme un laboratoire et j’espère trouver à mon retour dans 5 ans, des choses nouvelles, notamment contre la pollution. J’imagine par exemple, que je pourrai me déplacer avec les nouvelles mini-voitures électriques en libre-service : on en voit déjà place Victor Hugo ! On nous en promet près de cinq fois plus d’ici 2016 ! 350 ? Mais ce n’est pas assez. J’en veux plus ! Là on parlerait de nous, on nous verrait autrement,

pas comme une ville pleine d’insécurité. Il y aurait moins de bruit… Attention tout de même, pas de bruit d’accord mais du mouvement quand même…Oui, je veux une ville avec de la vie, une ville où les gens débouleraient de tous les côtés, une ville où je pourrais apercevoir des skateurs Grand rue, où je croiserais des vélos immenses (un peloton de tandem pour les plus romantiques) boulevard Gambetta, une ville où je pourrais courir un sprint pour prendre mon train sans avoir peur pour mes bronches. Oui, c’est ça, je rêve d’une ville douce, d’une ville pleine de vie, d’un véritable éco-village avec des transports propres : trottinettes, rollers, covoiturage, vélos en libre service, vélos-taxi et même des gyropodes, également appelés Segway (sorte de plateforme montée sur deux grosses roues avec guidon). Oui c’est un cri du cœur, je veux que mon rêve devienne réalité !

Manon Cuaresma, 18 ans

On a des tonnes d’envies (enquête) - «Un festival de rue, ou un petit Avignon, avec des spectacles de danse, théâtre, dans les petites salles» (F, 50 ans).- «Un quartier festif jusqu’à 2 h du matin, avec des bars ouverts tard. A Lisbonne, c’est possible».(H, 48 ans).- «J’aimerais danser le soir après le boulot sur une place en ville. Place Grenette ?» (F, 62 ans).- «On pourrait profiter des berges de l’Isère ou du Drac avec la possibilité de se baigner, faire un Grenoble plage avec des guinguettes, des bals musette, de la zumba. Pourquoi pas organiser du cinéma en plein air sans que ça coûte un œil à chaque fois. En famille, le cinéma, c’est du luxe !» (F,42 ans).- «Il faudrait de l’innovation mais pas uniquement dans le domaine scientifique, y compris dans la culture.» (F, 24 ans).- «Que Grenoble réussisse à montrer qu’il y a d’autres alternatives. Par exemple, ce serait intéressant de montrer qu’on peut manger local et bio, sans que cela coûte plus cher, notamment pour la restauration scolaire». (F, 24 ans).- « Que la ville ait un objectif : devenir autonome énergétiquement» (H, Retraité) - «Ce serait le développement de toutes les énergies alternatives, le vent, le soleil, l’eau… Ce serait développer la nature dans la ville : des parcs, des abeilles, des jardins partagés» (H, 62 ans).- «Il y a trop d’immeubles. Ca fait moche, il faudrait plus d’espaces verts.» (F, 22 ans).- «Que Piolle réussisse et qu’on soit la ville où il y ait le moins de votes FN... (et que ça attire ici des entrepreneurs citoyens qui créent des jobs dans l’ESS)» (F, 53 ans).- «Mettre des potagers et des jardins partagés partout. Et que ce soient les habitants qui les prennent en charge avec composteurs» (F, 33 ans).- «Que les deux atouts formidables de Grenoble qui font sa renommée, les nouvelles technologies et le côté montagnard, soient davantage partagés et que ce ne soit pas une forme de clivage.» (F, 60 ans)

Manon habite l’agglo depuis qu’elle est née. Elle a 18 ans et se préparait à s’installer à Lille pour ses études. Elle nous a proposé d’érire cet article.

Végétaliser la ville et créer des emplois ? C’est possible en introduisant la culture hors-sol et en transformant des murs en potager. Une innovation prometteuse pour Yohan Hubert, Directeur de l’Association Française de Culture Hors-sol (AFCH) dont le siège social est à Grenoble.

Sous les fraises des emplois

Depuis dix ans, cette association regroupe une cinquantaine de bénévoles et forme des citadins, lors de stages et d’ateliers, aux cultures hors-sol. La technique de culture hors-sol fait la part belle à la récup’. Pour créer une installation, explique Yohan Hubert, il suffit d’un seau ou d’un pot recyclé, d’une petite pompe d’aquarium, de graviers ou de billes d’argile, de déchets organiques. Facile à utiliser, le hors-sol est économique, productif, écolo, il supporte les grandes températures, nécessite peu d’entretien et consomme jusqu’à 20 fois moins d’eau que la culture dans le sol. Son usage peut être associé à des pratiques écocitoyennes valorisant l’eau de pluie, la chaleur des bâtiments, la terre des balconnières recyclée et les déchets de la ville pour le compost».Yohan Hubert est aussi co-fondateur de la jeune scoop «Sous

les fraises», pionnière dans la production biologique de végétaux comestibles en milieu urbain, et a inventé des techniques de culture biologique hors-sol pour la ville en utilisant une membrane organique pour végétaliser les murs. Ce procédé de culture verticale a donné lieu à un brevet. «Cela nous a conduit à la création de cette scoop qui a déjà créé quatre emplois. Cette invention de membrane organique a pris naissance avec des élèves du lycée de Sassenage. Aujourd’hui, nous avons été sollicités par des entreprises et municipalités en France et à l’étranger, sourit-il, mais nous voulons développer ce concept partout où cela est possible sans oublier la dimension sociétale de notre démarche, particulièrement en terme de création d’emplois».

Rosalie HurtadoYohan Hubert a écrit un livre «Cultiver ses légumes hors sol» (Édition Ulmer). Contact : [email protected] - http://www.culture-hors-sol.org/

Les salariés de la bibliothèque du centre ville sont devenus cet été des jardiniers le temps d’un arrosage et d’une petite récolte...

«Je veux une ville joyeuse !»

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DOSSIER

Entropie s’est lancé le défi de vivre le monde autrement. Cette association milite pour un nouveau modèle de société fondé sur l’entraide, la collaboration, la libre circulation des connaissances et le bien-être collectif par opposition à la recherche de profit personnel trop souvent prônée par le système actuel. Pour débattre des modèles de sociétés, elle organise le festival «Vivre l'utopie» (voir les Antennes n°25) et depuis six ans, ses membres défendent la pratique du design libre et de l'autoconstruction. «Cela conduit à l’édition de notices pédagogiques téléchargeables sur le site d’Entropie, permettant à chacun de reconstruire l’objet, de le modifier et même de le commercialiser, explique Christophe André, fondateur de l’association. Les plans les plus recherchés sont ceux du four solaire, mais aussi de la boîte pour ranger ses outils,

de l’écrin pour la marmite norvégienne, de la grelinette...» «Plus qu'une activité de loisir, l'autoconstruction change notre rapport aux objets et nous rend plus autonomes, poursuit Lucas, chargé de communication. Elle permet ainsi de nous émanciper dans une société qui produit de façon industrielle des objets sans âme, peu robustes, et verrouillés par des brevets. La Petite marmite à Mens, qui se charge de nourrir les festivaliers durant l’été, vient de nous commander un immense four solaire, spectaculaire. Dès que nous aurons établi la notice, nous la publierons comme pour tous les autres objets", ajoute-t-il.» Pour parfaire cette pratique, l'association organise des ateliers de bricolage sur des thématiques écologiques et met en place des formations à l'autoconstruction.

RH [email protected] - 0664402320http://laboratoireentropie.blogspot.fr/

A la recherche d’un modèle économique plus équitable, les associations Entropie et Demo’Tic proposent de partager leur savoir, les uns en livrant au plus grand nombre les modes d’emplois de fabrication d’objets, les autres en diffusant des logiciels libres.

Partager le savoir, le soleil, l’énergie...L’informatique libre, une forme de démocratie participative

Par définition, un logiciel dit «libre» est gratuit. Il est enrichi et amélioré par les utilisateurs eux-mêmes de toute la planète qui partagent ainsi leurs savoirs. La communauté du Libre se bat dans le monde entier pour le par-tage du savoir sans contrainte de diffusion. Cela permet de s’affranchir des contraintes de gestion de licences. Ainsi, grâce au travail collaboratif de la com-munauté du Libre, on dispose de logiciels de bureautique, pour le web, la vidéo, le graphisme ou la 3D. Et puis nos vieux ordina-teurs, soit-disant poussifs, fonc-tionnent à merveille avec Ubuntu ( système GNU-Linux).Antoine Marmonier, est l’un des membres de l’association Demo-TIC qui forme et gère des parcs d’ordinateurs fonction-nant avec des Logiciels Libres. Il nous rappelle l’importance d’avoir une «maîtrise citoyenne des Technologies. Nous avons

participé à l’organisation d’une rencontre entre Richard Stall-man (à l’origine des logiciels libres) et le maire de Grenoble, Éric Piolle. Ce dernier est parti-culièrement intéressé pour faire la bascule à l’Hôtel de Ville et réaliser ainsi des économies annuelles conséquentes en frais de licences. La ville de Munich a ainsi économisé environ dix millions d’euros en dix ans. Ce n’est pas rien...». L’idéal, pour ces passionnés, serait «que tout ce qui est rattaché à la ville de Grenoble passe par des logiciels libres : bibliothèques écoles, MJC… Ce serait un vrai progrès: non seulement d’un point de vue économique mais aussi pour notre autonomie et notre pro-tection. On ne dépendrait plus uniquement des sociétés amé-ricaines.»

RHContact: Antoine Marmonier - 06 38 81 55 83 - [email protected] - www.demo-tic.org

Marre de l’informatique bridée, marre des logiciels qui génèrent des formats de fichiers illisibles pour les autres, marre des éditeurs qui imposent l’usage de la dernière version sans possibilité de lire les fichiers antérieurs... A Grenoble, une communauté de passionnés souhaitent renverser la tendance.

Le soleil pour favoriser les rencontresEn mai dernier, un four solaire de quartier a été inauguré à Saint-Martin-d’Hères, par le collectif LUS (1). Il est à l’initiative d’un groupe d’habitants qui avaient envie de plus de convivialité et de lien social.

En plus du covoiturage (suis «experte» sur Blablacar, waouh !), j’ai donc testé la location de ma voiture avec le site Drivy.Bon, je dois dire que mes deux expériences se sont bien passées, mais au fond, avec un peu d’inquiétude de confier mon véhicule à un inconnu, même sérieux. En plus, le bénéfice retiré (une trentaine d’euros pour une boucle d’une petite centaine de kilomètres) ne m’a pas paru énorme au regard du risque encouru : franchise nettement moins favorable que la mienne en cas d’accident, au pire perte de

Louer sa voiture? Véronique a testé pour nous

mon véhicule si accident majeur…Bref, je ne recommande finalement pas ce système et je pense par contre que le partage amiable de voiture entre amis, moyennant finances reste la meilleure solution, système D, quoi…Idéalement, il faudrait que les compagnies d’assurance puissent proposer des assurances de voiture en « propriété partagée », en offrant à l’ensemble des conducteurs déclarés les mêmes conditions de garanties et de niveaux de franchise. Encore mieux, pourquoi ne pourrait-on pas acheter à plusieurs une voiture et avoir une carte grise « partagée » ?Mais là, bien sûr, je rêve… Ce serait la porte ouverte à moins de voitures achetées et nos chers lobbys ne verraient pas cela d’un bon œil. Sans compter le temps que prendrait l’adaptation de la législation à ces nouveaux usages…Bon, je continuerai de demander à ma voisine ou à mes amis leur voiture le temps d’une courses ou d’un week-end si j’en ai besoin, et inversement… Ca sauvera mon porte-monnaie et la planète !

Véronique Vermorel

Grenobloise à vélo depuis plus de cinq ans, je possède néan-moins une voiture que j’utilisais souvent avant, mais dont je me sers aujourd’hui de manière très ponctuelle. J’ai alors cherché des moyens de « rentabiliser » mon véhicule en dehors de la seule journée dans la semaine où j’en ai absolument besoin.

«Mon rêve serait que tout Grenoble soit remplie d’Eolitales», dit Eliane Sausse, directrice de l’Atelier Arts-Sciences (1). Assise sous ce mobilier urbain d’un nouveau genre, «la tulipe» est une éolienne qui cache des capteurs solaires. Sa corolle de Led en dessous, est un éclairage bi-directionnel. On doit ce bijou technologique au grenoblois Rémy Vigneron.(1) Theatre Hexagone/CEALampadaire présenté au salon Expérimenta

La construction du four a été une véri-table aventure collective, impliquant union de quartiers, services munici-paux, habitants, architectes-designers, etc. (au total environ 90 personnes !). Des étudiants ont aussi participé à la conception technique du four entière-ment pensé «pour un fonctionnement optimal dans notre région». A Gre-noble, le temps d’ensoleillement est en moyenne de 2 000 heures par an. Ce four solaire est utilisable par tous lors de fêtes de quartiers. Il a la capa-cité de cuire quatre grandes pizzas en même temps. La cuisson se fait

On rêve d’innovations !

au rythme de l’ensoleillement. Le four transforme les rayons du soleil en chaleur, et, quand les conditions sont maximales, il peut atteindre une température proche des 200°C ! La cuisson est bien sûr assez lente, mais aussi plus douce, ce qui préserve le goût, les nutriments et les vitamines. L’autre avantage de cette technique de cuisson est que cette énergie est totalement gratuite, renouvelable et écologique.

Julie Fontana(1) Les Unités SolairesContact : [email protected]

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Richard Plaussu est un inventeur. Il a créé de toute pièce un « vélo sound system » : une sono mobile alimentée par pédalage. Une solution écologique alternative, dans l’air du temps...

Le vélo sound système

Le projet d’aménagement de l’Esplanade de l’ancienne municipalité avait fait beaucoup de mécontents. La méthode de la nouvelle municipalité pour prendre en compte l’avis des habitants pour le nouvel aménagement de cet espace était donc particulièrement attendue. Une participante raconte :« Tout le monde était en cercle autour d’un espace central. Quand les élus ou l’animatrice voulaient prendre la parole, ils étaient amenés à tourner sur eux-même pour parler aux participants. De cette façon les gens pouvaient se voir. C’était très original. J’ai trouvé ça bien. L’animatrice, totalement externe à la ville de Grenoble, donnait les informations de base. Elle s’adressait aussi bien aux élus qu’au public avec la même attention et un ton de conciliation apaisant.D’habitude, les projets présentés sont déjà tout ficelés. Cette fois, la demande des nouveaux élus était d’échanger avec tous les participants: commerçants, habitants et utilisateurs de ce quartier. Ils ponctuaient souvent leurs phrases avec les termes «si vous êtes d’accord», «donnez-nous vos avis, vos envies»... Ils ont annoncé les contraintes dès le départ ainsi que les volontés municipales. Au début,

Une concertation qui n’a pas tourné en rond

cela a créé une espèce d’inquiétude car on ne voyait pas où ni comment allait avancer le projet : Il fallait repartir de zéro, tout recommencer... De nombreuses interventions ont donc eu lieu à propos des piétons, du stationnement, de la hauteur des bâtiments, du bruit des animations la nuit… Un temps à ensuite été donné afin que chacun puisse faire des remarques. Les propositions ont été affichées dans le boulodrome et. rassemblées pour être prises en compte. Exemple : Il a été proposé que soient valorisées les trames vertes et bleues (eau) qui vont jusqu’à l’Isère, avec les remparts Ouest qu’on ne voit plus, et de créer une ballade jusqu’à la Bastille. Pour ma part, j’ai mieux compris le terme «co-construction». Cette démarche est engageante et positive.»

Geneviève G.Plan et perspectives sur http://www.grenoble.fr/750-es-planade.htm

- «Il faudrait aussi qu’il y ait une vraie écoute de la population.» (F, 24 ans).- «Ce serait le lieu d’une véritable participation citoyenne qui permettrait aux gens d’être associés aux décisions et d’être force de proposition!» (H, 62 ans).- «Expérimenter de nouvelles solutions sociales, que ce soit dans le domaine de la vie quotidienne des quartiers, des logements, dans la relation au pouvoir politique. Comment les habitants deviennent-ils citoyens? Cela suppose une évaluation indépendante et de bons indicateurs pour évaluer la conduite de la ville.» (Jean, 70 ans).- «Que la concertation et les commissions ne soient pas un prétexte pour ne rien faire». (H, 64 ans).

Etre écouté ! (enquête)

Sur les traces du Petit vélo dans la tête, elles ont créé de toute pièce une remorque qu’elles emmènent en vélo dans les quartiers pour organiser des « ateliers volants ». « On fait des ate-liers participatifs dans la rue, explique l’une d’entre elles. Les gens viennent pour réparer leur vélo et nous, on leur fournit les outils et on leur donne des conseils. Cela mélange des gens très différents : parents, enfants, chômeurs, ingénieurs… Il y a peu de choses qui ré-unissent les gens dans la rue comme cela. Les passants voient l’atelier et petit à petit, ils viennent. »

Pour favoriser l’usage du vélo, elles comptent bientôt ouvrir un atelier d’autoréparation et organiser des cours pour ceux qui ont peur de cir-culer en ville. Elles pensent que le vélo, c’est l’avenir dans l’agglo. (1) Association pour le Développement des Transports en Commun, voies cyclables et piétonnes de la région grenobloise.Contact:lesderaillees.wordpress.com ou sur face-book - asso.lesderaillees@ gmail.com

Les déraillées et leur atelier volantUne nouvelle association vient de se créer pour la promotion du vélo : «Les déraillées». Soutenue par Le Petit Vélo dans la Tête et l’ADTC (1), les membres de cette association (en majorité des femmes) veulent développer le vélo dans l’agglomération pour améliorer la qualité de l’air, bien sûr, mais aussi pour développer le lien social.

« En 2007, je participais à un festival de musique au milieu des Alpes. L’endroit et la musique étaient super mais pourtant quelque chose clochait. Pendant trois jours, un groupe électrogène de la taille d’un semi-remorque tournait en dégageant une odeur de diesel pour générer un maximum de décibels.J’ai ressenti le besoin d’imaginer un « sound system » qui soit en harmonie avec la nature, un système de sonorisation qui soit léger et transportable à pied. Pour moi, c’était important de pouvoir s’éloigner des voitures, et surtout de pouvoir se passer du pétrole et du nucléaire.Pour cela, il fallait une énergie fiable et disponible en toute circonstance: l’énergie musculaire. J’ai alors pensé à un générateur électrique à pédale.Ce qui est intéressant aussi avec ce système, c’est que pédaler pour produire de l’électricité amène naturellement à modérer notre consommation électrique: on prend conscience de l’effort qu’il faut fournir pour alimenter un ordinateur, une enceinte, un rétroprojecteur, etc. Cela sensibilise

«corporellement» aux économies d’énergie.Une chose est sûre : il faut de la motivation... et ce n’est pas ce qui manque ! À chaque fois que le pédalage est ouvert au public, petits et grands, hommes et femmes, sportifs ou non, ils sont nombreux à se relayer sur le vélo et l’effort devient plus ludique et facile. Pédaler revient alors à faire don de son énergie. »Mais le raisonnement de Richard Plaussu va bien plus loin : il regrette que les gens payent pour aller pédaler dans des salles de sport et produire de l’énergie à perte alors qu’ils pourraient fournir de l’électricité pour leur propre consommation ou pour le bien commun.Aujourd’hui, le vélo sound system sonorise avec la seule force musculaire des fêtes, mais aussi des forums ou des conférences.Si vous souhaitez sonoriser votre événement avec ou sans la participation du public, n’hésitez pas à faire appel au « Sound system décroissant » !

Julie Fontana et Richard PlaussuContact : Richard Plaussu 06 16 78 00 18

Il existe aussi l’Atelier Mobile Vélos «Récup & Répa»

Les jeudis de 15h à 19h face au marché Europole, les vendredis de 8h30 à 12h30, au marché de

l’Estacade (côté Cours Jean Jaurés).

Page 6: Les Antennes N°27

DOSSIER

SolidarAuto : un garage mais pas seulement

« La mobilité est un des facteurs essentiels de l’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté et de leur famille.» Le véhi-

cule personnel est donc souvent la meilleure solution pour travailler, se former, explique l’équipe du garage. Nos missions : leur permettre d’avoir accès aux services d’un garage mais à tarif réduit. Ces missions s’arti-culent essentiellement autour de deux types de prestations : l’entre-tien, la réparation des véhicules et la vente de voitures d’occasion.Pour bénéficier des services du ga-rage solidaire, une seule condition: disposer d’un quotient familial infé-

Un garage solidaire a ouvert ses portes en juin 2013 à Echirolles. L’objectif, faciliter la mobilité des personnes en difficulté notamment les bénéficiaires des minima sociaux.

«Le chat groupé»

Ce nouveau lieu est en fait tenu par des jeunes bénévoles au-tistes. L’objectif, interagir sans jugement et permettre aux gens de changer leur regard sur l’au-tisme. « Nous cherchons à dévelop-

L’Atypik restaurant de Grenoble

Un café/restaurant social et interactif A 50 mètres de la place Notre Dame, nous allons à la découverte d’un café/restaurant d’un nouveau genre, qualifié de «social, interactif».

J’entre dans cet ancien restaurant grec, et, à l’intérieur, je découvre une exposition de portraits de femmes résistantes. Caroline, la gérante, me prépare un café bio. Je l’interroge: c’est quoi un café social ? Caroline m’explique que ce café/restaurant dispose «d’un système de cagnotte d’entraide pour permettre à ceux qui ont plus de moyens (ou qui trouvent que les prix ne sont pas assez élevés), d’aider ceux qui ont moins. On propose des prix bas et on permet aussi à des personnes qui portent les mêmes valeurs que nous d’organiser des événements. Cette énergie nouvelle a fait un bien fou à ce quartier qui est entré depuis peu en Zone prioritaire (1)».

Et un café interactif? Le sourire jusqu’aux oreilles, Caroline poursuit : «l’idée est de proposer un lieu où l’on se sente bien, bâti à partir des désirs de chacun. Ici, les projets sont autogérés par des militants associatifs. La programmation se construit autour des besoins des usagers». Depuis sa création, A l’affût est devenu un lieu de rencontres culturelles, de spectacles et également un des lieux de rendez-vous des associations du quartier. Chaque mercredi au moins, un événement est proposé (projection, rencontre, débat, jeux, concert). Deux structures cohabitent pour faire vivre le lieu: la SAS(2) « A l’Affût », qui gère la partie restauration café, et l’association « Le Raffut » qui se charge de la co-organisation des rencontres et des événements.

Sinatou Saka(1) Une zone de sécurité prioritaire (ZSP) est un territoire qui « souffre plus que d’autres d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée » et qui bénéficie à ce titre d’aides particulières.(2) SAS : Société par Actions Simplifiée (SAS) est une société commerciale assortie d’un pacte d’actionnaires.Contact :04.76.59.06.45 - [email protected]

Créée par des allocataires du RSA, membres des forums RSA de l’agglomération grenobloise (1), cette jeune association souhaite faire le lien entre les producteurs sensibles aux questions sociales et les consommateurs qui, malgré leur précarité, veulent avoir une qualité de vie, se nourrir correctement, et participer à une œuvre commune.Les objectifs de l’association sont divers : acheter en grosse quantité pour bénéficier de tarifs réduits, éviter le gaspillage alimentaire (surplus, produits non calibrés ou abimés), organiser des cueillettes et du glanage collectif...Le Chat groupé lance un appel aux producteurs qui seraient intéressés par ce projet. Et si vous gagnez moins que le SMIC et que vous avez envie de vous nourrir avec des produits de qualité, n’hésitez pas à les rejoindre. (1) Forums mis en place par le conseil général de l’Isè[email protected] - 04 76 20 58 63

On veut un monde plus solidaire ! (résultats enquête)

Au premier regard, rien de bien dif-férent. Le café-restaurant L’Atypik, situé rue Très Cloîtres, ressemble à un restaurant comme les autres. Pourtant, il n’a rien à voir !

«Nous partons prochainement à deux reprises au Maroc avec un guide de montagne du Vercors pour perfectionner nos équipes

et nos guides marocains, puis avec l’Institut des Arômes et des Plantes de Grenoble pour for-mer les femmes d’une coopéra-tive d’extraction d’huile d’argan pour diversifier leur production: crèmes de soin thérapeutique, crèmes de beauté, parfum (for-mation phytothérapie et aroma-thérapie), etc.», commente Flo-rence, la présidente et respon-sable rando. Des séjours se mettent en place tout au long de l’année. Des raids en VTT ont été lancés avec succès.

Voyager solidaireL’association Amazigh Trekking. fait partie d’un réseau de tourisme solidaire rhônalpin et vient de fêter ses 5 ans d’existence. Elle propose des treks originaux chez l’habitant mais propose aussi des formations originales pour découvrir le Maroc et la vie locale.

- «Envahir Villeneuve avec des artistes/artisans et mettre à disposition des locaux avec comme accord : la formation gratuite des habitants de Villeneuve en échange. Villeneuve est un beau quartier!» (H, 30 ans)- «Franchement, plus de travail et pas trop de chantiers qui emploient des personnes extérieures à Grenoble». (H, 18 ans)- «Plus d’aides pour ceux qui vivent dehors, qui n’ont pas de logement et qui veulent s’en sortir. Pour les jeunes, il n’y a pas assez d’aide, d’organismes pour des logements de nuit d’urgence. Quand il n’y a plus de place au 115, des gens dorment dehors. Moi je suis dans ce cas-là». (F, 22 ans)- «On a un tissu associatif très riche mais il faudrait qu’il soit plus ouvert aux habitants des quartiers, des personnes âgées… On est trop entre nous…» (F, 28 ans).- «Organiser des parrainages politiquement reconnus pour les jeunes, avec des stages, des conseils, de l’accompagnement.» (F, 50 ans).- «Créer davantage de logements en accession sociale à la propriété (prix maîtrisés). L’idéal serait que le prix des terrains baissent avec une véritable politique foncière des coûts fonciers». (H, 45 ans).

per une activité économique de type Economie Sociale et Soli-daire (ESS) dans un lieu au cœur de la ville et non pas en marge, explique t-on à l’Atypik. Ce n’est pas un espace d’éducation ou de formation, mais de loisirs et de restauration. Si une personne a besoin de venir parce qu’elle est seule, qu’elle veut faire de la cui-sine ou faire le service, elle vient ici pour rompre la solitude et être dans un lieu convivial ».

Sinatou Saka10, place Edmond Arnaud à Grenoble - 09 67 33 12 94 - http://atypik-restaurant.fr/

rieur au plafond CAF, soit environ 750€ par mois. Aujourd’hui nous disposons d’un vaste choix de voitures toutes marques et à des prix « très doux », essentielle-ment entre 1 000 et 3 000 €. Si nous pouvons vendre des voitures en bon état à si bas prix, c’est que l’asso-ciation à l’origine du garage solidaire est déclarée d’intérêt général et qu’à ce titre, elle peut recevoir des dons en espèces ou en nature. Les voi-tures qu’on nous apporte sont mises en vente après une révision com-plète. A noter que ces dons peuvent ouvrir droit à la réduction d’impôts.

Sinatou SakaContact: [email protected] - Tél: 04 76 90 19 66 - www.solidarauto38.fr/

Quatre groupes partent cette année, dont un en tandem.Contact : www.amazigh-trekking.com - 06 23 32 33 14

Le Chat Groupé est un groupement d’acheteurs en situation de précarité

Lors d’une cueillette à La frette

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L’habitat groupé participatif : le choix d’une aventure humaine...

Qui n’a pas rêvé de disposer d’une salle pour faire la fête, d’un appar-tement pour recevoir ses amis, sa famille? Richard, Eliane, Florent, Jacqueline et quelques autres habi-tants, ont la chance de vivre dans

Trente ans après, l’expérience de l’îlot Les naïfs aux Béalières à Meylan, reste exceptionnelle.

Les Naïfs, précurseurs pour un habitat locatif social groupé autogéré

ces immeubles autogérés. Ils se réunissent tous les mois pour gérer en commun une laverie, une salle de jeux, une grande pièce à vivre, idéale pour faire la fête, organiser des réu-nions ou encore abriter des invités, et une belle prairie arborée. "C'est cool d'habiter ici, raconte Florent, qui a rejoint le groupe, voici un an et demi. Nous nous réunissons pour gérer le budget que nous consacrons aux par-ties communes, poursuit-il, tout en étendant le linge sur un fil dans le pré.Bâti voici trente ans, cet îlot d'une

L’habitat groupé, c’est d’abord l’envie de concevoir un habitat collectif tout en préservant les qualités propres à un logement individuel.

« Bien vieillir dans mon HLM » grâce à l’habitat inter-génération !Depuis un an, l’Association Domicile Inter-génération Isérois (DIGI) et le bailleur social Actis se sont associés pour monter ensemble un projet d’habitat intergénérationnel dans trois résidences de logement social à Grenoble. L’objectif ? L’entraide et la solidarité entre deux générations qui ont besoin l’une de l’autre.Actis constate depuis plusieurs an-nées un vieillissement de la popula-tion dans ses résidences. Certaines atteignent 30 à 40% de personnes de plus de 70 ans. Soucieux de l’iso-lement de ses habitants âgés, mais aussi des difficultés que rencontrent les étudiants pour se loger à Gre-noble, le bailleur a alors fait appel à la DIGI. Cette association s’investit depuis bientôt 10 ans pour dévelop-per l’entraide entre personnes âgées et jeunes à travers la colocation.Un dispositif a ainsi été mis en place, l’année dernière, entre la DIGI et Ac-tis: sept jeunes étudiants sont logés dans trois appartements au loyer réduit. En échange, ils s’engagent à assurer un lien avec les personnes âgées environ cinq heures par se-

«Les Granges des Toits Liés», 8 logements en habitat groupé à Pontcharra

Se grouper ça tient chaud... (enquête)

maine : entretenir des relations de voisinage, faire des courses et des petits services, organiser une fête annuelle, de goûters, etc.).Grâce à ce lien de proximité, chacun trouve son compte : les personnes âgées peuvent vivre plus longtemps à leur domicile en se sentant en sé-curité, et les étudiants trouvent une solution aux problèmes de logement (prix élevé des loyers et absence de garantie). Au-delà des services rendus par les jeunes, les temps conviviaux sont l’occasion pour les personnes âgées de faire connaissance entre elles par l’intermédiaire des jeunes, qui se révèlent parfois être de vrais entre-metteurs amicaux !

JFPlus d’infos : www.digi38.org - www.actis.fr

L’envie de plus de convivialité, de faire des économies en mutualisant des services et des espaces, ce sont les premiers avantages de l’habitat grou-pé.L’association Les Habiles assure la promotion de ce type d’habitat dans tout le département. Elle est anima-trice de groupes et apporte un véri-table accompagnement technique et juridique à ceux qui veulent s’informer, être en lien avec des porteurs de pro-jets ou s’organiser en collectif pour écrire un nouveau projet. « Il n’y a pas de recettes, explique Tho-mas Braive, membre de l’association, chaque projet est unique ! Le projet c’est ce que les gens veulent mettre dedans » En fonction des moyens dont un groupe dispose, les habitants peuvent partager une salle commune, une pour les enfants, une buanderie, des ateliers, un jardin, un four à pain... Cela dépend des besoins et de l’imagi-naire du groupe.Il est important de savoir que s’enga-ger dans cette démarche nécessite

d’avoir du temps devant soi, insiste Thomas Braive. Le principal obstacle, c’est la longueur du processus.» Et oui, traduire spatialement les désirs de chacun implique nécessairement des compromis et du temps.Pour en savoir plus sur le sujet, ren-dez-vous tous les 1er lundis de chaque mois à la MNEI (1) à 19h30.

Julie Fontanawww.leshabiles.org(1) MNEI : Maison de la Nature et de l’Environne-ment de l’Isère

«Il faut penser à l’habitat partagé, au même titre que la voiture. J’ai des amis qui, après le départ de leurs enfants, ont divisé leur mai-son en trois parties. Ils sont ravis d’avoir des amis à proximité et cela favorise les liens intergénérationnels.» Martin Lesage, direc-teur général de la coopérative Cité Lib.

dizaine de logements, les Naïfs, fait figure de précurseur pour des loge-ments sociaux. "C’est une expérience originale et unique en France, sou-ligne Robert Chartier, ex-président de l'APU (Atelier public d'urbanisme), qui a mené pendant deux ans la difficile concertation entre les habitants, les architectes et les promoteurs immo-biliers. Une grande difficulté a été de faire accepter de laisser vide un grand bout de terrain, un endroit non formaté, accessible à tous, pour que les enfants jouent. Il a été nommé la

Coulée verte, plaisante-t-il. Et pourtant, la densité d'habitation est la même qu'à la Villeneuve, avec également une mixité à 50 % d'accession à la propriété et de locatifs pour deux tranches des Béa-lières. Pour réussir une telle opération il faut une volonté politique de l'équipe municipale comme celle conduite à l'époque par François Gilet.

RHDeux autres îlots sont également autogérés mais en accession à la propriété, Helixe et Le Saule. Ce dernier a obtenu le palmarès national de l' habitat en 1986

Crédits : D

amien A

rtero_planeted.

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ALTERNATIVES

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8Chaque cigale rassemble 5 à 20 per-sonnes qui ont à cœur de ne pas subir la crise et d’agir sur l’emploi. Ces personnes ne placent pas leur argent dans une banque sans savoir à quoi il va servir mais choisissent les pro-jets qu’elles souhaitent soutenir. Elles peuvent également envisager de créer une cigale autour d’un projet.

Le principe ? Les mensualités com-mencent à partir de 8 € par mois et vont jusqu’à 450 €. Une fois qu’une cigale a rassemblé 4 à 5 000 euros, elle choisit le projet qu’elle veut soute-nir, un projet qui permettra la création, le développement, le maintien ou la reprise d’une entreprise. La durée de vie d’une cigale est de 10 ans : 5 ans sont consacrés à la collecte. A partir de la 6e année, l’entreprise commence à rembour-ser le capital. L’argent placé, investi sous forme de parts sociales du capi-tal, peut être défiscalisé. Les cigaliers peuvent aussi demander une rému-nération du capital. « C’est vrai qu’il y a un risque, précise Marilyne Mougel

qui fait vivre le réseau des cigales en Rhône-Alpes, mais c’est un risque mesuré. Comme on a à cœur que l’en-treprise réussisse, on en parle autour de soi, on fait jouer nos réseaux, on apporte nos compétences. C’est une vraie force. Les cigaliers apportent bien plus que de l’argent ! ».

A savoir, les cigales du Grésivaudan (pla-teau des Petites roches) et du Trièves, cherchent des projets à financer.

Sinatou SakaContact : [email protected] - 0603170860- www.cigales.asso.fr

Quand les Cigales soutiennent les fourmis

Le principe est simple : chacun peut s’inscrire pour offrir ou bénéficier de services en tout genre (jardinage, cours de langues, déménagement, garde d’animaux, etc.). On devient accordeur en échangeant… Une fois qu’on a rendu un service à un

membre, on comptabilise une heure sur son compte qu’on peut utiliser par la suite pour bénéficier d’un autre ser-vice de son choix proposé par un autre membre. « Il n’y a pas d’argent en jeu, on met seulement en avant le côté humain », précise Elodie, membre de

A l’accorderie, on s’accorde bien

Une cigale est un club d’investisseurs qui relève de l’épargne solidaire. Il permet de placer son argent pour soutenir des projets locaux, éthiques et au service de l’économie réelle, et cela, même quand on a peu d’argent.

l’Accorderie.Les accordeurs (membres de l’ac-corderie) sont inscrits sur un espace qui leur est dédié, en ligne, et sont munis du chéquier de l’accordeur, outil qui permettra de valider les échanges.Ce projet va plus loin que l’échange de services. C’est aussi un bon moyen de créer du lien, de ren-contrer d’autres personnes. Et pour proposer ses services, il faut s’interroger sur ses compétences. « La démarche me plaisait beau-coup, raconte Elodie, mais j’avais du mal à savoir ce que j’allais proposer comme service. L’animatrice m’a aidé à trouver mes compétences. Depuis, je rends des services d’ordre administratif et bureautique. Moi, j’ai trouvé des gens qui m’ont fait mes plantations sur le balcon», nous raconte Elodie.

Julie FontanaContact: [email protected] - 09.84.24.42.97 - www.accorderie.fr/grenoble

Pourquoi créer une monnaie locale?

La Mesure est un moyen de paiement légal, autre que nos euros, utilisable auprès de commerces, entreprises, associations, artisans, producteurs, exclusivement locaux. Ces derniers ont tous signé une charte qualité. La Mesure existe sous forme de billets émis par l’association) et peut être échangée en euros. Une Mesure vaut un Euro.(1)« Commune Mesure »

Le renouveaudes monnaies locales

L’accorderie est une association grenobloise d’échange de services entre habitants, créée il y a un an dans le quartier du village Olympique. Sa particularité est qu’il n’y a pas d’échange de monnaie au sens propre : pas d’euros, pas de sel, pas de noix. L’unité monétaire, c’est l’heure : on échange le même nombre d’heures pour un service rendu.

A Romans, à 80 km de Grenoble, une monnaie solidaire, « la Mesure », a été lancée en mai 2011 par un collectif de citoyens(1). Soucieux de donner une dimension locale, solidaire et citoyenne à leur économie, les membres de ce collectif ont voulu reprendre la maîtrise de la circulation de la monnaie.Le SEL de Grenoble est un Système

d’Echange Local, fondé sur une mon-naie fictive («noix»). Avec des noix, on peut échanger n’importe quel bien ou service. Pour cela, chaque adhérent a un compte, en noix, qui est cré-dité chaque fois qu’il offre, et débité chaque fois qu’il reçoit. Il n’y a aucun inconvénient à être débiteur.Avec le SEL, c’est d’abord la notion de plaisir, qui prime : pour échanger, négocier, exécuter, donner, recevoir...

La noix de Grenoble

Plusieurs monnaies solidaires ont vu le jour dans notre agglomération : le S.E.L. (voir ci-dessous), nommé la Noix de Grenoble, créé en 1996, se porte plutôt bien. Le SOL, lui, n’a vécu que quelques années . Le Passeport écocitoyen (voir ci-dessous) créé en 2012 à Villeneuve, est actuellement en arrêt. Cependant d’autres formes de relocalisation de la monnaie émergent. En voici quelques exemples.

Deux diplômés de l’école de management de Grenoble viennent de créer une start-up pour rendre plus accessible l’investissement dans la pierre aux petits budgets : Homunity

«Dans l’immobilier, il y a deux solutions, explique l’un des deux jeunes : soit vous disposez de suffisamment d’argent et vous pouvez investir seul dans un bien, soit vous n’avez pas assez d’argent et vous pouvez opter pour une SCPI(1) : votre bien, que vous ne connaissez pas, sera alors géré par une banque. Nous, ce qu’on propose, c’est

C’est une autre forme de monnaie solidaire qui a pour but de valoriser l’effort des personnes par des contreparties . Par exemple, le fait d’amener ses encombrants à la déchetterie peut permettre de bénéficier d’un écomiseur d’énergie, d’une réduction des charges locatives, de places de spectacles...Contacter un SEL : A Grenoble : [email protected] A Fontaine : [email protected] Vizille : 04 76 68 65 32

Le Passeport

De la pierre pour tous!

Devenir un consommateur acteurEn utilisant cette monnaie, le consommateur sait où va l’argent qu’il donne. Celui-ci reste sur place, est réutilisé localement, et ne va pas circuler en dehors du bassin de vie dans des sphères inconnues et virtuelles. Au-delà, celui qui paie avec de la Mesure crée un lien de complicité et de solidarité avec celui à qui il achète. L’argent retrouve une autre valeur et cela plait. Aujourd’hui, cette monnaie est en pleine expansion avec près de 300 utilisateurs et 55 prestataires. De l’épicier au libraire, en passant par le café du quartier, ils sont convaincus qu’il faut prendre les choses en main «par le bas» dans un contexte où le système économique traditionnel a montré ses limites.

Sinatou SakaContact : [email protected].

d’investir dans un appartement qu’on vous propose à la hauteur de ce que vous pouvez investir. Par exemple, avec 5 000 €, vous pouvez investir dans un bien concret, bien identifié. Ce pour-ra être dans un appartement de 100 000 euros à Grenoble qui sera ensuite divisé en parts. Vous deviendrez propriétaire au prorata de ce que vous avez in-

vesti et toucherez tous les mois un loyer correspondant. Notre rôle : sélectionner des biens rentables, regrouper des inves-tisseurs dans une SCI et s’occu-per de la gestion du bien.»

ABJ(1) Société Civile de Placement ImmobilierContacts : [email protected] - 0666730146 - www.homunity.fr

Samuel Delus regarde les plantation à Prébois de la coopérative « Vignes et vignerons du Trièves » qui a été financée en partie par une cigale.

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ESPACE ASSO

Il habite Fontaine et il a décidé de donner un coup de main à ceux qui sont, comme lui, en situation de handicap.

Bip Bip, pour faciliter leur vie

Yannick Jacquier est à l’instar de plusieurs personnes en situation de handicap, «en recherche active d’emploi ». Il a créé l’association Bip bip pour rendre la vie des handica-pés plus agréable.Avec l’appui de bénévoles, il a créé le site « Bons plans pour Invalides ».

L’accompagnement concerne des enfants de maternelle, de primaire et de collège, il peut porter sur la découverte de la lecture, l’ouverture culturelle, l’estime de soi ou encore l’orientation.Nous avons rencontré Adam, un des bénévoles de l’association. Chaque mardi soir, il se rend chez Sam, un collégien de 3e domicilié à la Ville-neuve de Grenoble. Il a commencé l’an dernier et nous raconte :« Je suis étudiant en licence de psychologie et j’ai voulu mettre à profit mon temps libre. Une copine m’a conseillé l’accompagnement individualisé. Evidemment, quand j’ai commencé, Sam était un peu timide mais petit à petit, on a appris à se connaître. Cet engagement m’a permis de découvrir une autre culture, un autre lieu de vie. J’ai toujours vécu dans le monde rural. Aller chez Sam a fait évoluer mon

regard sur les quartiers populaires. Je ne les connaissais que par l’image que relayent les médias de masse.L’accompagnement que je fais est

varié : parfois on travaille les devoirs, on discute, parfois on fait des jeux ! En fin d’année, j’ai constaté que Sam avait évolué, qu’il était plus investi dans ce qu’il faisait. Comme il sou-haite faire un bac pro en alternance, on a travaillé ensemble sa lettre de motivation. Là, il vient de passer en 3e, comme je connais désormais sa famille et que je m’entends bien avec tout le monde, j’ai décidé de poursuivre cet accompagnement cette année. »

Corentin Gautier (1) Association de la Fondation Etudiante pour la Ville.Contact : [email protected] - 06 73 10 23 44 - A Grenoble http://afevgrenoble.wordpress.com/ - Site national: http://mob.afev.eu/

Etudiants, vous avez un peu de temps ?L’AFEV a lancé sa campagne de mobilisation 2014-15. Il s’agit de recruter 75 étudiants bénévoles pour accompagner un jeune qui vit dans un quartier défavorisé, en se rendant à son domicile deux heures par semaine.

“Les gens se croient nuls mais c’est de la logique, le bricolage”, explique Giuseppe, l’animateur technicien de ce lieu. “C’est important de savoir rénover son appartement, relooker un meuble à petit prix... Avec des outils simples, une ficelle et un caillou (pas besoin de faisceau laser), tout le monde peut créer un mur… Et puis il y a aussi des tas de choses à récupérer. C’est incroyable tout se que les gens jettent!. Comme je ne peux pas conduire, je me promène avec mon chariot dans les rues et je découvre des tas de trésors.”Depuis sa création, les formations se sont diversifiées : déstructuration, réparation, création à partir de bois de récupération, de palettes… Une peinture peut transformer un mobilier démodé, banal, en un meuble personnalisé, original et à la page… et on peut le faire avec de très petits moyens.” Régie de quartier Villeneuve/VO06 31 86 00 44

Un autre type de café «Réseau» existe à la Maison de l’Emploi et de l’Entreprise du Néron (MEEN),à Saint-Egrève. Le principe est simple : faire se rencontrer, autour d’un café, toutes les personnes en dynamique de recherche de nouveaux contacts

Roms Action améliore le sort des plus démunisL’association iséroise Roms Action, née en 2003, intervient auprès d’un public essentiellement roumain en très grande précarité. Nous avons demandé à la présidente Adèle Dumontier si des solutions sociales innovantes existaient dans le domaine de l’aide aux personnes étrangères précaires.

«Nous pouvons et avons eu des thématiques innovantes, mais dans la pratique nous avons trop peu de moyens. De 2007 à 2011, nous avons travaillé sur des projets de vie en Roumanie, pour amélio-rer les conditions sur place. Tra-vailler ici et là-bas tel était notre programme ambitieux. Depuis 2013, nous sommes financés par l’Etat pour un copilotage interna-tional afin d’éradiquer des espaces insalubres au profit d’un habitat diffus. Nous avons ainsi officialisé un Mous, une Maîtrise d’oeuvre urbaine et social. A Grenoble, nous

avons refusé les villages d’insertion sur des grands terrains viabilisés dotés d’algecos. L’image est trop stigmatisante pour la population. Nous avons obtenu une dizaine de logements sur Grenoble, St Egrève, Eybens, Gières... Cela semble peu pour une population de deux cents personnes. Mais bientôt Saint-Martin-d’Hères et Fontaine vont participer, constate-t-elle. C’est une grande avancée car avant il n’y avait rien !»

Propos recueillis par Rosalie Hurtado

www.facebook.com/romsactionwww.romeurope.org04 76 43 47 [email protected]://youtu.be/n1JWa5b-yo0

A Villeneuve, il est possible de s’exercer sur des murs pour apprendre à peindre, à poser de la tapisserie, de l’enduit, mais aussi pour découvrir une technique de bricolage, manuelle.

Apprendre à bien rafistoler

Dans la même logique, il existe un Repair café à Saint Egrève et à Montbonnot, mais on y rajoute une pincée d’électronique pour les appareils ménagers et on écarte les rénovation des logements.http://www.repaircafesaint-egreve.fr/

Il existe aussi d’autres associations pour consommer autrement : la ressourcerie (Grenoble solidarité), les Ateliers Marianne, l’Arche aux jouets, La Brocante de Mamie, Pêle mêle solidarité (Arlequin)...

professionnels. A cette occasion la MEEN invite différents acteurs de l’agglomération tels que Actif’Réseau, Impulsion, Nouvelle Donne et les entreprises du canton Saint-Egrève et de l’agglomération.4 Avenue Général de Gaulle, 38120 Saint-Egrève - 04 76 13 18 05

On y trouve toutes sortes d’infor-mations concrètes pour que les personnes en situation d’handicap sortent en étant autonome : acces-sibilité, tarifs spécifiques pour les personnes qui accompagnent un invalide... Les personnes sourdes, aveugles, handicapées moteur, ont souvent du mal à sortir de chez elles. Yannick veut générer un ré-flexe de « sociabilité économique ». Quand c’est moins cher, c’est plus facile de sortir...

Sinatou Sakahttp://bons-plans-pour-invalides.fr/

Exéco De plus en plus d’entreprises s’en-gagent dans la mise en place de poli-tiques en faveur de l’emploi des per-sonnes en situation de handicap, mais il reste toujours de nombreuses idées reçues à contrer. Combien d’entre nous savent, par exemple, que 90% des han-dicaps sont invisibles? Que les per-sonnes en situation de handicap ont en moyenne un taux d’absentéisme moins important ?Exéco accompagne les entreprises

avec des actions sur mesure : sen-sibilisation, formation et validation pour l’adéquation post-handicap. Les personnes en situation de handicap en recherche d’un emploi peuvent aussi bénéficier d’un accompagnement : projets de formation, aide au CV, pré-paration à l’entretien, conseil sur la manière d’aborder le handicap avec un employeur… Tout ceci à travers un suivi personnalisé. Créé en 1997, Exéco est un cabinet-conseil associatif - [email protected] – 04 76 26 90 30

Elsa, médiatrice de santé, suit les enfants Roms

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ILS S’ENGAGENT

«Nous avons alors publié une lettre ouverte au nouveau maire de la commune, Jean Paul Trovero, explique un membre du collectif. Nous avons utilisé les réseaux sociaux et la mairie a rapide-ment réagi : deux jours plus tard, elle annulait la venue du soldat israélien. Aujourd’hui, nous nous tournons vers la Ville de Grenoble pour lui demander de rompre son jumelage avec la ville israélienne de Rehovot tant qu’Israël ne res-pectera pas le droit international. Ce jumelage, qui date de 1984, a été mis en place sous Carignon. Le maire de Rehovot appartient à un parti religieux d’extrême droite qui refuse l’idée même d’un Etat pour les Palestiniens. Les asso-ciations grenobloises œuvrant pour la reconnaissance des droits

des Palestiniens ont demandé à lire un texte lors du dernier conseil municipal (15 septembre). Une dé-libération était mise au vote pour le versement d’une aide humanitaire de 10 000 euros à la bande de Gaza. Donner de l’argent, pourquoi pas, mais ce n’est pas suffisant si des sanctions ne sont pas également imposées à Israël pour le pousser à respecter le droit international (1). Nous pensons, comme d’ailleurs les Israéliens engagés pour la dé-fense des droits des Palestiniens, que les possibilités de dialogue avec Israël sont épuisées. La mairie de Grenoble nous a re-fusé la lecture du texte au conseil municipal. Devant ce refus sans appel, nous avons poursuivi notre joyeux chahut revendicatif, lar-gement audible dans la salle du

conseil, pendant près d’une heure et demie. Nous disons simplement aux élus : il se passe à Gaza et en Palestine des choses inacceptables, nous attendons des gestes symbolique-ment forts de votre part, comme la rupture du jumelage avec Rehovot. Nous venons d’adresser une lettre ouverte à Eric Piolle. Nous atten-dons une réaction rapide de sa part.Nous voulons que nos élus af-fichent clairement leurs positions. Quand Pénélope Cruz parle de gé-nocide, cela a un effet d’entraîne-

ment. Les gens osent davantage. Lorsqu’un élu s’engage, d’autres ensuite lui embroîtent le pas. Nous avons mis beaucoup d’espoir dans la nouvelle municipalité de Gre-noble. Les événements de cet été à Gaza imposent une réaction de la part de la nouvelle équipe munici-pale. Les élus, du courage, mettez fin au jumelage ! ».

Propos receuillis par ABJ (1) C’est tout le sens de la campagne interna-tionale Boycott-désinvestissements-sanctions (BDS).Contact :[email protected] - 07 58 67 14 77 - Facebook : «Info Palestine : Grenoble»

Isère Palestine est un collectif créé suite aux événements de cet été qui se sont produits à Gaza. Des milliers de civils sont morts sous les bombes des Israéliens. Quand le le collectif a appris fin août qu’un soldat israélien devait venir donner des cours de self défense (technique du krav maga, utilisé par l’armée israélienne Tsahal) dans un gymnase municipal de Fontaine, ses membres ont été très choqués.

Nous demandons aux élus d’être courageux

Les opposants à ce projet estiment que le Lyon-Turin est une aber-ration pour plusieurs raisons : ils sont bien sûr contre le déve-loppement du trafic routier, ils demandent au contraire le déve-loppement des déplacements par rail, le report des marchandises sur la ligne ferroviaire existante et surtout, le développement des transports de voyageurs (la ma-jeure partie de la pollution dans les agglomérations provient des transports individuels). Ils militent pour que le trafic routier dans les villes alpines diminue. D’autre part, l’emprise au sol de cette nouvelle voie représenterait en Savoie une perte de 600 hec-tares. Depuis 20 ans, toutes les

Ils sont de plus en plus nombreux à penser que le projet Lyon-Turin est un grand projet inutile et imposé, anti-écologique et ruineux.

prévisions qui justifiaient ce pro-jet ont été démenties : diminution des transports de marchandises, diminution du nombre de camions par an... D’autre part, le coût glo-bal prévisionnel du projet, évalué à 12 milliards d’euros en 2002, a explosé à plus de 26 milliards d’euros aujourd’hui, dont 13 mil-liards à la charge de la France . Le rapport récent de la Cour des comptes sur les lignes à grande vitesse va dans le sens des oppo-sants à ce projet : elles seraient souvent non rentables, avec des objectifs trop optimistes et très éloignés des résultats.

ABJ Contact : [email protected]://france.attac.org

Pourquoi des écologistes luttent contre le projet de train Lyon-Turin

Les membres du Collectif Chapareillan Lyon-Turin (CCLT) regardent le tracé du projet ferroviaire

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BIEN-ÊTRE

Le phénomène detox dont il s’agit ici est de s’alimenter exclusivement pendant quelques jours de jus de fruits et légumes fraîchement pressés. L’état liquide permet de mettre au repos le système digestif (au grand dam du MEDEF, on passe 70% de notre temps à digérer), les vitamines et minéraux des jus sont immédiatement assimilés par l’organisme et lui permettent de faire une incroyable cure de jouvence. Ce ne sont pas les jus qui éliminent les toxines, puisque nos organes le font déjà, mais leur apport nutritionnel les aide à mieux fonctionner. Et ça marche !

Après une detox, les effets sont multiples : teint éclatant, œil brillant, sommeil de plomb, vitalité, perte de poids, bien-être intestinal. Chaque jour, on s’envoie 5kg de fruits et légumes, soit 2,5l de liquide, on n’a pas faim, le corps n’est pas carencé sur cette courte période et ne se venge pas ensuite avec le fameux effet yo-yo : youpi donc ! Pour bénéficier d’un effet optimum et ne pas se gâcher la santé en tentant de l’améliorer, il y a quelques règles à respecter :• Les produits : les jus doivent

être frais, bio, et non pasteurisés (la chaleur tue vitamines et minéraux).• La démarche : pour bien vivre cet instant, il faut en comprendre les effets bénéfiques afin de rester motivé et l’accompagner d’activités relaxantes (yoga, méditation, massage)• La préparation : afin de maximiser les effets, il est de bon ton d’habituer avant son corps en arrêtant le café, l’alcool, la viande grasse, de le bichonner avec des produits cosmétiques bio, sans perturbateurs endocriniens et de le préparer en effectuant une irrigation du colon (nettoyage du colon par voie rectale... il faut ce qu’il faut

pour un transit impeccable et un bon sujet de conversation à la fashionweek.• Le bon moment : il est souvent conseillé de pratiquer une detox aux changements de saison mais aussi après des excès alimentaires, une compétition sportive ou, quand vous en ressentez le besoin.Si vous avez une condition médicale particulière ou le moindre doute, ne demander pas l’avis à votre voisine mais à votre médecin. Et s’il le déconseille, la trottinette est encore « in» pour perdre du poids et se donner bonne contenance !

Ninibulle

L’art de la contenance : les jus detoxL’homme est ainsi fait qu’il lui faut quelque chose dans la main pour se donner bonne contenance. Longtemps ça a été un gourdin puis une épée, une cigarette, un verre, une trottinette, une vaporette… et nous voici rentrés dans l’ère de la bouteille detox. On en parle, on veut tester, les spécialistes ont un avis et c’est un must de s’afficher avec sa bouteille à la fashionweek de Paris, les multiples couleurs des jus permettent de l’accorder avec tout ! Mais au fait c’est quoi ?

Sauvé par la photographie

Tout au long de sa difficile période de rééducation, malgré son handicap, il participe à plusieurs concours

photos sur internet et se fait remarquer par différents festivals. « Réaliser à nouveau des œuvres personnelles, continuer de créer mon univers, m’a rattaché à la vie, m’offrant à chaque fois un réel moment de bonheur si nécessaire à cette période. Aujourd’hui et plus encore chaque jour, je vis cette passion avec un peu plus de force, la tête pleine de rêves et d’idées » confie-t-il.Aujourd'hui Mathieu Mélo veut imprimer un recueil pour partager son univers, «Un livre pour laisser

C’est en voulant posséder de belles mines de crayons que Mathieu

Mélo, jeune, s’est émerveillé sur les taillures. C’est ainsi qu’est né

«Le pencil art».

Cuisinier de métier au côté du renommé chef isérois Vincent For-tunato, Mathieu Mélo a été victime d’un grave AVC en 2013. Hémiplé-gique, il est alors retourné à sa première passion : la photographie.

une trace du chemin parcouru, explique-t-il, du chemin de la récupération après un AVC. Son titre : " De l'AVC à la photographie". Présenté sous la forme d’un recueil d'images à my major company (un site de financement participatif pour soutenir de jeunes artistes). Vous pouvez contribuer à le soutenir en suivant ce lien :https://www.mymajorcompany.com/de-lavc-la-photographie-recueil-dimages-1

Sinatou Sakawww.mathieumelo.com/

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Appelez : 04 76 00 94 41ou

[email protected]

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Mon coiffeur est écoloDepuis 2 ans, les salons de coiffure peuvent bénéficier du label développement durable « Mon coiffeur s’engage ». Ce label est accessible à tous les salons motivés et dont les valeurs rejoignent celles du développement durable.

Dans un salon de coiffure, l’eau et l’électricité sont sollicitées en permanence. Les institutions de la coiffure ont décidé de mettre en place le label développement durable « Mon coiffeur s’engage ».Sur la base d’une Charte*, l’objectif est de réduire la consommation énergétique des salons, d’assurer le bien-être de la clientèle et de préserver la santé des employés : choix des produits et du matériel pour éviter les problèmes de santé. Il ne s’agit pas d’une « révolution » dans le salon, mais de petits gestes simples, qui, mis bout à bout, peuvent mener à de grandes économies d’énergie sur l’année. Cela vaut peut-être le coup, sachant que c’est une plus-value pour le salon, pour la nature, et notre bonne mine !

Mode d’emploi pour un salon de coiffure étoilé...Le coiffeur qui souhaite entrer dans la démarche répond à un questionnaire. Puis, un certificateur agréé Ecocert se déplace pour un audit. Il peut alors attribuer une à trois étoiles au salon. Petit bémol, pour ceux qui font l’effort, la démarche coûte 500 euros pour un label de 3 ans. Mais la région Rhône-Alpes souhaite la labellisation, et prend en charge 40 à 50 % du coût.

Julie Fontana

* Cette charte a été co-élaborée et signée par les partenaires sociaux, la Caisse Nationale d’Assu-rance Maladie, l’ADEME, et le secrétariat d’Etat à l’artisanat.

Plus d’infos : www.moncoiffeursengage.comN°Vert : 0800 800 195 (gratuit depuis un poste fixe)

Clown, es-tu là ?

Dans les ateliers de Jacqueline Tabone, on danse à l’assaut de son clown intérieur, le clown auguste, pas le blanc, le gentil, le petit avec ses pieds bien ancrés dans le sol... celui qui vit le moment présent. Grâce aux jeux, aux massages, mêlant taï-chi, yoga, danse, Jacqueline aide les participants à avoir un regard sur eux-mêmes moins sévère, à lâcher prise. «J’allie cette pratique à la danse bio dynamique. Je travaille sur le mouvement afin de retrouver le corps félin de notre enfance», explique-t-elle. Parmi notre galaxie

hétéroclite de personnages (la sensuelle, le renard, le singe...), elle favorise l’émergence des sentiments jusqu’à trouver le chemin du clown intime. Pour cela, il faut vivre l’expérience du ralentissement: plusieurs stages de sept heures sont nécessaires ! «Dans notre palette d’émotions, il faut du temps pour se sentir bien avec soi-même et avoir vraiment envie de porter le nez du clown ! Une de mes stagiaires, formatrice, utilise de temps en temps la magie du nez rouge dans ses cours»,

sourit-elle. Et puis un peu de dérision sur le monde et sur-nous même, ça ne peut pas faire de mal...

Rosalie [email protected]://jacqueline-tabone.over-blog.fr

Eloge de la lenteur, mouvements, palette d’émotions, Jaqueline Tabone vous aide à trouver le chemin de votre clown intime afin de vous réconcilier avec vous-même.

BIEN-ÊTRE

Apparus en 2008, via les universités canadiennes et américaines, les moocs sont des cours en ligne qui ont un début et une fin. Gratuits, ils sont ouverts à tous.Les Moocs fleurissent en France, principalement grâce à la plateforme FUN (2), mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur. Les cours sur cette plateforme abordent divers sujets : développement durable, montage de projet, création de start-up, médecine, codage et développement web, création de

jeux en ligne, etc. Vous pouvez vous lancer, que vous soyez débutant ou confirmé, dans un sujet. Seul regret, les Moocs ne délivrent aucun diplôme.Le Mooc c’est l’autonomie et la liberté. Vous vous ennuyez ? Le prof ne vous plaît pas ? Vous pouvez arrêter quand vous voulez. Les participants peuvent aussi, s’ils le veulent, répondre à des quiz proposés à la fin des cours. Ces quiz sont notés et permettent aux participants de s’auto-évaluer entre eux.A savoir, Grenoble INP propose un Mooc qui porte sur les méthodes et techniques pour la gestion durable des rivières et la gestion des risques(3).

Sinatou Saka(1) Massive Online Open Course(2) Plateforme du ministère: http://www.france-universite-numerique.fr/(3) MOOC de Grenoble INP: http://petitlien.com/des-rivieres-et-des-hommes

Se former, c’est bon pour tout !Et si vous profitiez de votre temps libre pour développer de nouvelles compétences? L’accès à la formation se démocratise et de plus en plus de formations deviennent accessibles gratuitement grâce aux Moocs(1).

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ARTISTES D’ICI

Gaspard Noel retenu par les fils de la vie

Bizarre cette belle nature habitée par les clones nus du photographe lui-même, Gaspard Noël ! Quelquefois suspendus à des branches, d’autres fois trépignants, belliqueux et minuscules à la surface de la terre, il nous transporte dans une fiction dont il nous délivre en partie, ici, le secret.

Enigmatique, Murielle entrevoit l’art comme une philosophie. La peinture, elle s’invente sans inventer l’art !

Le travail de Gaspard Noël* est construit comme le scénario d’un film futuriste. Ce photographe réfléchit en ayant dans les recoins de ses synapses les principaux paramètres d’un cinéaste : le temps, l’espace, la lumière... et les notes d’intention de l’auteur. Sur son site, on se délecte des déclarations accompagnant ses oeuvres : «Le ciel est Un. Gardien infaillible de l’humanité, berceau de son extraordinaire diversité, rappel omniprésent de la toute-puissance du Hasard et du Chaos».Lorsque le ciel nous réserve des spectacles d’une rare beauté, Gaspard est là et saisit les plus beaux clichés et surtout les plus tourmentés. Pourquoi jeter ses

propres clones nus en pâture dans la nature? Parce que cet amoureux fou de la nature n’avait que lui sous la main pour la mettre en scène, dit-il. Il ne s’est donc jamais autant portraituré que depuis sa sortie de l’Ecole de commerce. Il se canarde partout semblable à un champs de tir. Résultat ? 45 000 auto-portraits réalisés depuis 2003. Narcissique, lui ? Plutôt selfie. Avec une superbe mise en mouvement cinématographique de lui-même dans une nature sereine, ses clones se déploient dans une belle lumière recherchée. Nus ou formidablement bien habillés, minutieusement apprêtés, ils sont lancés et immergés dans une nature magnifique et

sauvage. C’est «une mise en abîme complexe», ajoute-t-il en souriant, se moquant de la place de l’homme sur terre, «l’homme qui a oublié sa part d’animal en lui, l’homme qui foule en ricanant la poussière dont il est issu...» Parcourant photographiquement le monde avec son trépied et son retardateur, il produit une vision de l’homme et de la nature aux détours parfois accusateurs.

Rosalie Hurtadowww.gaspardnoel.fr* Gaspard Noël a exposé du 7 au 25 mai à l’ancien Musée de la Peinture de Grenoble. Il a été sélec-tionné par la Maison de l’Image avec six autres photographes pour participer à l’exposition “Sur la route”, une rétrospective du magnifique travail de Dorothea Lange “Migrant Farmers“

Audace, plaisir et joie, caractérisent le travail de l’artiste peintre Murielle Ouarab, dont l’atelier à Crolles est resplendissant de soleils. «J’ai toujours rêvé par l’image», introduit-elle. A ses débuts, Claude Blanc Brude l’a formée durant trois ans : « il m’a surtout appris à être artiste, à croire en mon talent, à m’investir avec passion, déclare-t-elle, joviale. J’ai suivi ses conseils et ceux de Picasso : 10 % de talent et 90% de travail». Et cela fait 15 ans

qu’elle enchaîne les expositions. «Un galeriste parisien vient de me contacter spontanément», souligne-t-elle, enthousiaste. Ce qu’elle aime peindre ? Le modèle vivant et les mandalas. «Je me mets souvent en scène. J’accepte ce corps changeant, en mutation, dans un monde visuel sans concession».

Toutes les expressions ont leur place, sans artifices, sur des corps composés de plis, d’épaisseurs, quelquefois torturés, qui se chevauchent, s’entrecroisent sans idées préconçues. La beauté est là aussi sur des corps vieillissants, hurlants. Résultat ? Un fil tendu

L'étrange évaporation de l'oeuvre d'Aurore de Sousa s'inscrit dans le sublime du quotidien. L'acte photographique, la quête du mouvement, "la trace lumineuse d'un moment aide à lutter contre la mort, dit-elle. C'est l'infinitude du temps qui me passionne. Cette manière de sculpter les événements à la fois mystérieuse et magique... On se réveille un jour avec un autre visage et pourtant rien n'a changé en nous. Le sentiment d'éternité est là". Aurore a choisi le médium photo comme une archéologie des lieux qu´elle traverse : une pause dans un long continuum qui va de l'amour jusqu'à la mort. Parmi ses autoportraits, balayée par un soleil brûlant, sa chevelure rousse brille comme sortie d'un vieux chromo jauni. A côté, le ciel bleu intense de son pays natal, le Portugal, donne à son diptyque des allures de décor de cinéma. Ses installations dans les jardins de musées avec ses oiseaux, ses pervenches, la porte rouge où l'on se reflète, l'intérieur à l'extérieur, la bande son... sont, comme un terreau de rêves qui invitent à la narration. En dépit de leur esthétique, elle poursuit toujours sa quête de la lumière et de la variation de la couleur.

[email protected] - 06 32 50 59 49Possibilité de stages individuels ou collectifswww.auroredesousa.com

Murielle Ouarabun monde visuel sans concession

Depuis quelques mois, artistes amateurs et professionnels expriment leur amour pour les paysages du Trièves et leur opposition au projet d’agrandissement de l’A51 à travers des œuvres d'art. Une exposition de ces créations se tiendra à l'ancien musée de peinture de Grenoble, du 11 au 21 mars 2015. Ils lancent un appel aux dons humains et

51 artistes contre l’A51, l’aventure continue !

Aurore de Sousa des tirages à partSon travail est celui d’une artiste contemporaine à part car elle utilise le médium photo comme un outil qui trace le temps et qui donne à ses installations puissance et raffinement.

Installation de Jean-Olivier Majastre

ou financiers, afin que cette exposition puisse prendre la route. Des volontaires ? Contact et soutien : [email protected]

entre chaos et harmonie. «Avec cette abstraction lyrique, je cherche à créer une électricité visuelle, une danse de l’oeil. Selon mon état d’âme, je mets des couleurs vives ou non. J’entrevois l’art comme une philosophie, conclut-elle. Et j’y mets toute mon énergie»Murielle Ouarab aime aussi transmettre son art, elle l’enseigne aux plus petits comme aux plus grands.

RHhttp://www.murielleouarab.com/Murielle Ouarab a fait la Une du n° 26 des Antennes

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DIVERS

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Les Antennes : association Composite.1 rue Montorge, 38000 Grenoble. tél. 0438129059. E-mail: [email protected]. Responsable de la publication et rédactrice en chef: Anne Benoit-Janin. Rédaction : Manon Cuaresma, Julie Fontana, Rosalie Hurtado, Sinatou Saka, V. Vermorel. Ont participé à ce numéro: C. Gautier, G Guichard, Y Lee, Ninibulle, N. Vucinic. Publicité : Rosalie Hurtado : 0616257119. Imprimerie Notre-Dame. Correcteur : François Haÿs. 25 000 exemplaires. Ce journal est imprimé 100% papier recyclé, 100% désencré. www.lesantennes.org

Les livres à jouer de Mademoiselle Cartonne « Il existe déjà des livres carrousels qui s’ouvrent sur 360°. Mais, fragiles, ils ne sont pas adaptés aux petites mains des enfants de 3 ans »Mademoiselle Cartonne, de son vrai nom Delphine Robert, a créé ce nouveau concept de livres dessinés pour que l’enfant, avec très peu de jouets, une ou deux figurines en poche, puisse avoir déjà tout devant lui pour s’imaginer une histoire ».

Les tribulations de Jean-Michel Asselin sur tous les sommets du monde, ses peurs, ses angoisses, ses joies et ses sentiments les plus intimes dévoilés dans des chroniques parfois rocambolesques. Une interrogation majeure de ce chef d’expé sur les dérives d’un alpinisme toujours plus mondialisé.Nouvelles chroniques des hauteurs, éd Glénat, 19,99 Euros

Nouvelles chroniques des hauteurs de Jean-Michel Asselin

Lancés fin 2013, ils sont entièrement illustrés, imprimés et façonnés en région Grenobloise. Les livres à jouer sont également montés à la main par des personnes en insertion professionnelle via l’association Grenoble-Solidarité. Delphine Robert tenait particulièrement à ce que son projet s’inscrive dans une démarche «citoyenne et solidaire ».

Sinatou Sakahttp://livreajouer.com - 19,90 Euros TTC.

Génération Y dans l’Y grenoblois.Les jeunes ont mauvaise presse? On vous prouve que c’est à tort. Découvrez le webdocumentaire réalisé par Les Antennes et les multiples talents des jeunes de l’agglomération : www.lesantennes.org

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Arrivé à sa destination évidemment, mieux vaut s’être armé d’un solide antivol en U (compter 15 euros) pour arrimer sa monture à un point fixe et repartir avec sa selle – sous peine qu’elle ne se fasse la belle… (car ici à Grenoble, le vélo, ça se démonte et ça se recycle en pièces détachées). On conseille aussi vivement de s’équiper d’un vieux clou (histoire d’éviter les jaloux) et si

possible résistant aux coups de pieds.Mieux vaut aussi s’équiper de pneus anticrevaison (40 euros par roue) pour éviter les canettes brisées sur la voirie… et les foudres des voleurs de vélos quand l’acier du U leur a résisté.C’est ce qui est arrivé à mon fiston il y a quelques jours, alors qu’il s’apprêtait à enfourcher son beau VTT tout neuf (49 euros en promo à Carrefour, une aubaine) pour aller au boulot.Il s’est dit qu’il le réparerait pendant le week-end... Car après huit heures de boulot comme magasinier lui aussi, il est crevé !Las, le surlendemain, le deux-roues sans selle ni pneus s’était envolé avec son « U ». Moi mon vieux clou tout fin s’est retrouvé tout tordu un matin à son arceau toujours accroché à son U. Depuis, je loue un vélo jaune comme 5 000 autres. Il pèse 15 kilos et son pédalier est poussif mais le U et les pneus anticrevaison sont compris...

Véronique Granger

Ne pas jeter sur la voie publique

Des vieux clous aux vé-los «jaunes» ?

C’est la class!

Pendant que grand nombre de nos têtes pensantes s’apitoient sur les résultats des enquêtes classant l’école française bien bas, certains se sont attelés au problème depuis longtemps et obtiennent des résultats.C’est le cas d’Antoine Gentil, l’enseignant aux mille facettes et au cœur sur la main qui ne

défend qu’une seule et grande valeur : l’école doit être pour tous et ce en s’adaptant à chacun. Mr Gentil est à l’origine du projet Starter qui a vu le jour au lycée Guynemer à Grenoble et qui a pour but d’accueillir des collégiens décrocheurs en fin de 4e pour les aider à «raccrocher les wagons» avant le brevet. Les jeunes sont recrutés sur entretien à deux conditions : être décrocheur et avoir envie de mettre en place un projet professionnel à court terme. L’année scolaire est partagée en deux parties : les cours de niveau 3e (assurés par une équipe restreinte de trois enseignants) et des stages en entreprise afin de préciser le projet professionnel des jeunes. Un secret ? Le coaching personnalisé : Mr Gentil ne lâche pas ses jeunes d’une semelle. Celui qui ne vient pas en classe sera appelé sur son portable, les familles seront contactées et rencontrées au moindre signe de manque d’engagement, etc. C’est limpide, les places sont

«La dernière fois que je l’avais vu, c’était il y a une dizaine de jours, au refuge de la Cougourde. C’était lors de l’anniversaire de la mort de l’alpiniste Guy Demange, auquel il participait et où je me trouvais par hasard, au premier jour de mon précédent séjour dans l’Argentera. Je lui parlais de mes projets de photos en cours, et lui m’annonçait son départ imminent pour l’Algérie. Comme par réflexe, je m’interrogeais au fond de moi s’il s’agissait d’une destination sans risque. Mais son regard serein et confiant me tranquillisait et suffisait à me dire que cette inquiétude n’avait pas lieu d’être. Je lui

demandais alors s’il y allait en repérage pour y retourner plus tard avec des clients, ce à quoi il me répondit «pourquoi pas». Puis, une poignée de main, un sourire, et la certitude de se revoir pour montrer à l’un et l’autre des photos de nos escapades respectives, fussent-elles proches ou lointaines. Je ne peux que les accompagner en pensée, leur témoigner de ma chaleur et de mon soutien comme je le peux. [...]Hervé ne reviendra pas, ce poids sera longtemps lourd à porter et la blessure béante longue à cicatriser. Mais je remercie Hervé de m’avoir fait croiser son chemin et de m’avoir permis de partager avec lui des instants inoubliables de vie. C’est quelque chose que ses bourreaux ne sont pas parvenus à tuer et qui restera pour moi et pour tant d’autres une source intarissable d’inspiration».

Mathieu Vernerey

Originaire de Grenoble, je viens d’être nommée enseignante de français en zone difficile à Grigny en Essonne. Je m’interroge. Mon établissement vient d’être classé REP+ (Réseau d’Education Prioritaire +). Des tas de dispositifs sont mis en place, on nous propose de réinventer la pédagogie, mais nous avons toujours 28 élèves par classe…

A Grenoble, la ville la plus plate (et la plus engorgée) de France, la « petite reine » toise les autos, le maire écolo circule à vélo et les arceaux fleurissent… Ca c’est pour la carte postale.

Hommage à Hervé GourdelHervé Pierre Gourdel est mort le 24 septembre dernier, décapité par les « Soldats du califat ». Mathieu Vernerey, originaire de Grenoble, gardien de refuge, a tenu à lui rendre cet hommage.

chères, il n’y a qu’une classe Starter.Dans son enseignement du français, Mr Gentil fait partie de ceux qui considèrent que la réussite s’acquiert par la littérature et non par l’étude d’une lettre de motivation. Il n’envisage pas une seconde d’ôter le droit à la culture de ces jeunes sous prétexte qu’ils

ne sont pas là pour des études longues.Coup de cœur donc pour cet homme aux grandes valeurs qui coache ses élèves de près et s’entend dire entre deux cours « il est gentil Monsieur Gentil ». http://www.ac-grenoble.fr/lycee/guynemer.grenoble/articles.php?lng=fr&pg=238http://eduscol.education.fr/experitheque/consultFicheIndex.php?idFiche=8848

l’Argentera, un massif familier à Hervé