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COLLECTION PROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES Le travail social Théories, méthodologies et pratiques Sous la direction de Elizabeth Harper Henri Dorvil

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Épine 0,8181 po / 00,0 mm 464 p. 100 M

COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

Le travailsocialThéories, méthodologies et pratiques

Sous la direction deElizabeth HarperHenri Dorvil

60

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COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

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LA MODERNISATION DES PRATIQUES EN SANTÉ MENTALE ET EN RELATIONS HUMAINES, avec en toile de fond des transformations économiques et sociales comme la précarisation de l’emploi, le rétrécissement de l’État-providence et l’affaiblissement de la solidarité, exerce une infl uence considérable sur le travail social. Les impératifs d’autonomie personnelle, de respon-sabilité individuelle et de maîtrise de projet de vie tendent à accélérer l’instrumentalisation de l’intervention, alors que la spécifi cité du travail social réside dans le regard sur le social, c’est-à-dire dans la prise en compte de la personne en situation, des aspects qui contribuent à l’émergence de ladite situation ainsi que des dynamiques liées aux rapports sociaux. Comment le travail social peut-il faire en sorte que l’évaluation demeure axée sur la situation que vit un individu et non sur ses capacités de fonctionnement et d’adaptation sociale ? Comment s’assurer que les connaissances et le langage sur lesquels la profession se base restent ancrés dans la pratique du travail social ?

Ce livre vise à introduire de nouvelles façons de concevoir, de théoriser et d’intervenir sur le social en ce XXIe siècle. Il y est non seulement question des fondements du travail social, mais aussi des politiques sociales, des méthodes d’intervention et des enjeux contemporains de la profession. En revisitant d’une manière créative les postulats de base du travail social, les auteurs proposent des lectures inédites des problèmes sociaux, un regard plus nuancé sur les populations marginalisées, un renouvellement des politiques sociales comme levier de citoyenneté ainsi que des pistes d’intervention plus respectueuses des individus, des groupes, des familles et des communautés.

Elizabeth Harper est professeure agrégée à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses intérêts de recherche sont la violence faite aux femmes en contexte de vulnérabilité, les usages de l’intersectionnalité en recherche et en intervention, ainsi que les pratiques narratives et les fondements épistémologiques et théoriques en matière de violence faite aux femmes.

Henri Dorvil est professeur titulaire à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses travaux de recherche portent notamment sur la stigmatisation associée aux troubles mentaux, particulière-ment dans les domaines du logement, de l’emploi et des médias de masse.

Ont collaboré à cet ouvragePierre Asselin, Abdoul Aziz Gbaya, Sylvie Bédard, Louise Belzile, Sharon Bond, Sarah Boucher-Guèvremont, Yvan Comeau, Yves Couturier, Henri Dorvil, Marie-Chantal Doucet, Marie Drolet, Dominique Gagnon, Audrey Gonin, Christiane Guay, Jill Hanley, Elizabeth Harper, François Huot, Ernst Jouthe, Joan Keefl er, Anna Kruzynski, Louise Lemay, Jocelyn Lindsay, Suzanne Mongeau, Patrick O’Byrne, Nigel Parton, Annie Pullen-Sansfaçon, Linda Roy, Valérie Roy, Eric Shragge, Tamara Sussman, Daniel Turcotte, Jean-François Turgeon, Michèle Vatz-Laaroussi, Patrick Villeneuve

,!7IC7G0-fdbadb!ISBN 978-2-7605-3103-1

H���� D����� – directeurG������� R����� – codirectrice

3103D-Couvert.indd All Pages 2013-07-17 09:07

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Directeur Henri Dorvil, Ph. D. École de Travail social, Université du Québec à Montréal

Codirectrice Guylaine Racine, Ph. D. École de Service social, Université de Montréal

Fondée par Henri Dorvil (UQAM) et Robert Mayer (Université de Montréal)

L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phé-nomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument mul-tidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institution-nelle à l’égard de ces problèmes.

La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.

Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.

collectionProblèmes sociaux et interventions sociales

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Le travail social

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La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des profes-sionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».

Mem

bre

de

Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : [email protected] Internet : www.puq.ca

Diffusion / Distribution :

Canada Prologue inc., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

France AFPU-D – Association française des Presses d’université Sodis, 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77 403 Lagny, France – Tél. : 01 60 07 82 99

Belgique Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847

Suisse Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32

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Le travail socialThéories, méthodologies et pratiques

Sous la direction deElizabeth HarperHenri Dorvil

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Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.

Conception graphique Richard Hodgson

Image de couverture Wassily Kandinsky, Composition V, 1911, huile sur toile, 190 X 275 cm.

Mise en pages Interscript

Dépôt légal : 3e trimestre 2013 › Bibliothèque et Archives nationales du Québec › Bibliothèque et Archives Canada

© 2013 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

Imprimé au Canada

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :

Le travail social : théories, méthodologies et pratiques

(Collection Problèmes sociaux et interventions sociales ; 60)

Comprend des références bibliographiques.

ISBN 978-2-7605-3103-1

1. Service social. 2. Service social – Méthodologie. 3. Service social – Pratique. I. Harper, Elizabeth, 1959- . II. Dorvil, Henri, 1941- . III. Collection : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 60.

HV40.T72 2013 361.3’2 C2013-941116-X

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RemeRciementsElizabeth Harper et Henri Dorvil

À des degrés divers, tout livre constitue une œuvre collective où plusieurs personnes s’épaulent en vue de parvenir à un produit final. Nos premiers remerciements vont, comme il se doit, à tous les auteurs, femmes et hommes, qui ont répondu avec enthousiasme à l’invitation d’écrire un chapitre. Ces collègues viennent de milieux très divers de l’enseignement, de la recherche et de l’intervention : Université du Québec à Montréal, Université Laval, Université de Sherbrooke, Université McGill, Université du Québec en Outaouais, Université de Montréal, Université d’Ottawa, Université Concordia, Huddersfield University en Angleterre, Institut Argyle et Groupe d’étude des systèmes humains (GESH). Certains sont à leur retraite, en fin ou en milieu de carrière, d’autres en formation doc-torale ou au début de leur vie professionnelle, et quelques-uns sont des sommités scientifiques reconnues sur le plan international.

Mille remerciements à Normand Brodeur, Lionel Groulx, Sylvie Jochems, Simon Lapierre, Anne-Marie Piché et Pierre Turcotte pour leur aide inestimable dans l’évaluation de certains chapitres du livre, et ce, en dépit de leurs horaires chargés. Un merci chaleureux s’adresse égale-ment à Julie St-Martin au secrétariat à l’École de travail social de l’Uni-versité du Québec à Montréal. Nous ne pouvons passer sous silence le travail minutieux et le soutien inestimable offert par Bouchra Taïbi,

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VIII Le travail social

étudiante à la maîtrise en travail social de l’Université du Québec à Montréal qui a coordonné, comme une cheffe d’orchestre, l’échéancier de production du manuscrit.

Nous remercions aussi sincèrement le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour leur aide financière à l’édi-tion d’ouvrages scientifiques qui a permis de mener ce projet à bon port.

Nos derniers remerciements et non les moindres sont réservés à l’équipe des Presses de l’Université du Québec. Un merci spécial est adressé à la directrice générale, madame Céline Fournier.

Avis au lecteur

Dans cet ouvrage, le masculin est utilisé dans le seul but d’alléger le texte et ne reflète en rien la réalité de la pratique du travail social qui consacre la prédominance des femmes.

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REmERciEmEnts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIIElizabeth Harper et Henri Dorvil

intRoDuction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1Elizabeth Harper et Henri Dorvil

Le travail social au début du xxie siècle à la croisée des chemins . . . 3Les connaissances à la croisée des chemins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Présentation des chapitres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Partie 1 . Les fondements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Partie 2 . Les politiques sociales et le développement social . . . . . . 10Partie 3 . Les méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Partie 4 . Des pratiques spécifiques et les enjeux

du travail social contemporain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Partie 1LEs fonDEmEnts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Chapitre 1PRoBLèmEs sociaux, PoPuLations maRginaLiséEs Et tRavaiL sociaL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Henri Dorvil et Sarah Boucher-Guèvremont1.1. Littérature scientifique sur les problèmes sociaux

et le concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

table des matièRes

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X Le travail social

1.2. Littérature scientifique sur les populations marginalisées . . . . 261 .2 .1 . La marge, une position située aux frontières . . . . . . . . . . . . 271 .2 .2 . La marginalité sociale, l’exclusion sociale

et la discrimination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281 .2 .3 . Les marges et le changement social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301 .2 .4 . La place et le traitement des groupes marginalisés . . . . . . . 31

1.3. Points saillants des entrevues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321 .3 .1 . Une lecture globale des problématiques rencontrées . . . . . . 361 .3 .2 . L’insertion dans la communauté et les objectifs

de l’intervention sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381 .3 .3 . Les pratiques d’intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381 .3 .4 . Les limites de l’intervention sociale et du travail social . . . . . 40

1.4. Débats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Chapitre 2ancRagEs tHéoRiquEs EntRE L’intERsEctionnaLité Et LEs PRatiquEs naRRativEs En tRavaiL sociaL . . . . . . . . . . . 47

Elizabeth Harper2.1. Historiquement, les différentes vagues

de l’intersectionnalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492.2. origines de l’intersectionnalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

2 .2 .1 . La pensée féministe afro-américaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 522 .2 .2 . Les perspectives socioconstructionnistes . . . . . . . . . . . . . . 54

2.3. intersectionnalité et les narratifs sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 562 .3 .1 . Les narratifs sur la violence conjugale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 562 .3 .2 . Les narratifs sur l’ethnicité, la race, le genre et la religion . . . 592 .3 .3 . Les narratifs sur les femmes immigrantes

et la violence conjugale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 602.4. une vision de l’intersectionnalité ancrée

dans l’approche narrative en travail social . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Chapitre 3étHiquE Et tRavaiL sociaLEnjeux, concepts et aspects méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Audrey Gonin et Ernst Jouthe3.1. En quoi le travail social est-il concerné

par les questions éthiques ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 703 .1 .1 . Le travail social, l’éthique et la société . . . . . . . . . . . . . . . . . 703 .1 .2 . Les paradoxes et les défis éthiques de la pratique

du travail social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 723 .1 .3 . Les enjeux éthiques au plan organisationnel :

la place du mandat moral dans l’activité professionnelle . . . 743.2. éthique, morale et déontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 763.3. aspects méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

3 .3 .1 . Travailler dans un contexte favorable à l’éthique : importance des temps et espaces de travail consacrés aux enjeux éthiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

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Table des matières XI

3 .3 .2 . Le dialogue et l’analyse comme supports d’une démarche éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Chapitre 4PERsPEctivEs tHéoRiquEs En sciEncEs HumainEsLe pari d’un pluralisme pragmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

Marie-Chantal Doucet4.1. Renouvellement de la connaissance en sciences

humaines et sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 914.2. trois perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

4 .2 .1 . La transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 934 .2 .2 . Le sens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 994 .2 .3 . Les structures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

4.3. un pluralisme pragmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Chapitre 5intERactions Et PRatiquEs Du tHéoRiquE En tRavaiL sociaL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

François Huot5.1. otages de Descartes et de la modernité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1165.2. usage, grammaires, jeux de langage et narrativité . . . . . . . . . . 1195.3. Parler, c’est intervenir… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1215.4. L’usage des narratifs théoriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1225.5. Parler le « théorique » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

Partie 2LEs PoLitiquEs sociaLEs Et LE DévELoPPEmEnt sociaL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

Chapitre 6L’aPPRocHE quéBécoisE En matièRE DE PoLitiquEs Et DE PRogRammEs sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Patrick Villeneuve6.1. mise en contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1306.2. Politique familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1326.3. Pauvreté, exclusion sociale et disparités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1356.4. organisation des services de santé et des services sociaux . . . 1376.5. Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

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XII Le travail social

Chapitre 7La PLacE DE « La communauté » Dans LE DévELoPPEmEnt sociaLune politique néolibérale ou un site de transformation sociale ? . . . . 147

Jill Hanley, Anna Kruzynski et Eric Shragge7.1. La danse état-communautaire : histoire du mouvement

communautaire au québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1487.2. mettre fin à la danse : l’action communautaire

pour un changement social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1537 .2 .1 . Une lutte organisée localement, mais qui va au-delà

du local pour cibler les causes structurelles des injustices sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

7 .2 .2 . Une compréhension du changement social axée sur le conflit et le pouvoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155

7 .2 .3 . Des liens explicites entre l’action locale et les mouvements sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

7 .2 .4 . Un parti pris pour le politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1567 .2 .5 . Le FRAPRU : qui a dit que les squats

étaient chose du passé ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1587 .2 .6 . La Marche mondiale des femmes :

ces bottes sont faites pour marcher ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1607 .2 .7 . Le Centre des travailleuses et travailleurs immigrants :

modèle en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162En guise de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

Partie 3LEs métHoDEs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

Chapitre 8L’intERvEntion inDiviDuELLE En tRavaiL sociaL Et son PRocEssusun choix d’angle pour l’analyse et l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171

Marie Drolet8.1. Définition du travail social et de l’intervention

sociale individuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1728.2. Les perspectives dans le discours ou les fonctions sociales

du travail social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1748.3. Processus d’intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176

8 .3 .1 . Un choix entre des approches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1778 .3 .2 . Les étapes du processus d’intervention . . . . . . . . . . . . . . . . 181

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

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Table des matières XIII

Chapitre 9L’intERvEntion cLiniquE avEc LEs famiLLEs Et LEs PRocHEs En tRavaiL sociaLPour une prise en compte de la complexité – prise deux . . . . . . . . . . . 191

Suzanne Mongeau, Pierre Asselin et Linda Roy9.1. mise en contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1919.2. se pencher sur la singularité de la rencontre . . . . . . . . . . . . . . . 195

9 .2 .1 . Le constructivisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1969 .2 .2 . L’autoréférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1969 .2 .3 . L’assemblage et les résonances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1979 .2 .4 . La pertinence sur le plan clinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197

9.3. Réfléchir à la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1989 .3 .1 . La demande et l’idéologie dominante . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1999 .3 .2 . La demande et la commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2009 .3 .3 . Une histoire… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2019 .3 .4 . La demande ou l’aide contrainte ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

9.4. Porter attention au contexte relationnel et social . . . . . . . . . . . . 2039 .4 .1 . Des repères pour créer des ponts

et rendre le contexte visible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2049 .4 .2 . Des diagrammes pour aborder la complexité des relations . . 205

9.5. coconstruire des hypothèses à propos du problème présenté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2089 .5 .1 . Des regards différents autour de la notion de problème . . . . 2099 .5 .2 . Des questions à se poser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2109 .5 .3 . Une autre histoire… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

9.6. ouvrir ensemble une voie au changement . . . . . . . . . . . . . . . . . 2129 .6 .1 . Différents modèles, différentes manières

de penser le changement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2129 .6 .2 . Le travail social et le changement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2149 .6 .3 . Le temps et le changement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

Chapitre 10quELquEs REPèREs tHéoRiquEs PouR comPREnDRE Et oRiEntER LEs PRatiquEs D’intERvEntion DE gRouPE En tRavaiL sociaL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223

Valérie Roy, Daniel Turcotte, Jocelyn Lindsay, Sylvie Bédard et Jean-François Turgeon

10.1. La théorie des systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22410 .1 .1 . Le développement historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22410 .1 .2 . Les principaux concepts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22510 .1 .3 . Les implications pour l’intervention de groupe . . . . . . . . . . . 22610 .1 .4 . Les forces et les limites de cette approche . . . . . . . . . . . . . . 228

10.2. La théorie du soutien social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22910 .2 .1 . Le développement historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22910 .2 .2 . Les concepts liés au soutien social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23010 .2 .3 . Les implications pour l’intervention de groupe . . . . . . . . . . . 23110 .2 .4 . Les forces et limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

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XIV Le travail social

10.3. L’approche humaniste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23310 .3 .1 . Le développement historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23410 .3 .2 . Les principaux concepts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23410 .3 .3 . Les implications pour l’intervention de groupe . . . . . . . . . . . 23610 .3 .4 . Les forces et limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

Chapitre 11L’intERvEntion coLLEctivE à L’èRE infoRmationnELLE . . . . . . 243

Yvan Comeau11.1. L’orientation équivoque des politiques sociales . . . . . . . . . . . . . 24511.2. L’action sur les risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24711.3. La professionnalisation dans les associations . . . . . . . . . . . . . . . 24911.4. Les nouvelles formes de la mobilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25011.5. Le local et l’espace-monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25211.6. une production écrite récente abondante et spécialisée . . . . . . 25411.7. Des notions en vogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25511.8. vers une synthèse théorique de l’action collective . . . . . . . . . . . 257conclusion : connaissance théorique et savoir pratique . . . . . . . . . . . 260Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262

Chapitre 12L’évaLuation PsycHosociaLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267

Joan Keefler, Sharon Bond et Tamara Sussman12.1. Le contexte actuel de l’évaluation psychosociale :

les compétences professionnelles comme point de mire . . . . . 26812.2. une définition de l’évaluation psychosociale . . . . . . . . . . . . . . . . 26912.3. Le débat sur la théorie au sein du travail social

et la perspective généraliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26912.4. L’évaluation psychosociale en tant que processus :

une relation d’aide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27412.5. une réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27612.6. L’évaluation psychosociale en tant que produit :

consignation au dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27712.7. L’influence des directives, des formulaires et de la structure . . 27912.8. Le développement d’un modèle générique

pour la consignation de l’évaluation psychosociale . . . . . . . . . . 28012.9. La recherche en enseignement du modèle générique . . . . . . . . 282conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282annexe 12.1. composantes de l’évaluation psychosociale :

évaluation initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

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Table des matières XV

Partie 4DEs PRatiquEs sPécifiquEs Et LEs EnjEux Du tRavaiL sociaL contEmPoRain . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291

Chapitre 13L’aPPRocHE intERcuLtuRELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293

Michèle Vatz-Laaroussi13.1. L’intervention interculturelle : approche à la mode

ou nouveau paradigme du travail social ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29313.2. Les fondements normatifs et conceptuels

de l’approche interculturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29513 .2 .1 . Les dynamiques des cultures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29613 .2 .2 . Un cadre temporel qui assure la continuité . . . . . . . . . . . . . . 29713 .2 .3 . Les groupes acteurs de l’approche interculturelle . . . . . . . . . 29713 .2 .4 . Résilience, empowerment et reconnaissance :

les clés de l’action en situation interculturelle . . . . . . . . . . . . 29913.3. Le processus générique de l’approche interculturelle . . . . . . . . 30113.4. Des pratiques en situation interculturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303

13 .4 .1 . L’accompagnement en situation interculturelle . . . . . . . . . . . 30413 .4 .2 . Les médiations interculturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30613 .4 .3 . La mobilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

conclusion : l’approche interculturelle comme nouvelle vision du travail social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310

Chapitre 14PRatiquEs évaLuativEs Et stRuctuRation Du RaPPoRt PaREnt-intERvEnant Dans LE cHamP Du tRavaiL sociaL En contExtE DE PRotEction DE La jEunEssEEnjeux, défis et repères pour l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313

Louise Lemay14.1. La relation d’aide en travail social : de quoi s’agit-il ? . . . . . . . . . 31314.2. un rapport social conscient, structuré par ses acteurs

et son contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31514.3. qu’est-ce qu’évaluer en travail social ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31714.4. une pratique évaluative axée sur le développement

du pouvoir d’agir des parents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31814.5. Des pratiques évaluatives en LPj :

enjeux, pièges et repères pour l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31914 .5 .1 . S’accueillir et négocier son rapport quand la rencontre

est un passage obligé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32014 .5 .2 . Codéfinir un problème est-il une entreprise vaine

quand le DPJ a déjà statué ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32214 .5 .3 . Évaluer sans diagnostiquer ni risquer

la catégorisation sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32514 .5 .4 . Adopter une vision écologique

de la compétence parentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328

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XVI Le travail social

14 .5 .5 . Coconstruire une « demande » en contexte de « non-demande » : un paradoxe ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331

conclusion : vers une pratique évaluative ouverte sur les possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336

Chapitre 15LE tRavaiL sociaL Raconté PaR LEs intERvEnants innus D’uasHat mak mani-utEnam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339

Christiane Guay15.1. Le savoir autochtone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34015.2. à la rencontre d’une pratique unique et originale . . . . . . . . . . . . 342

15 .2 .1 . L’appartenance et la connaissance intime du milieu . . . . . . . 34215 .2 .2 . Les valeurs innues au cœur de l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . 345

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351

Chapitre 16La PRatiquE anti-oPPREssivE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353

Annie Pullen-Sansfaçon16.1. oppression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35416.2. Différentes interprétations de la pratique anti-oppressive . . . . 35716.3. Principes pour une pratique anti-oppressive . . . . . . . . . . . . . . . . 35816.4. appliquer l’approche anti-oppressive

au travail social professionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36116.5. analyse critique et mise à jour des connaissances . . . . . . . . . . . 36216.6. intervention : empowerment, alliances

et transformation sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36616.7. autoréflexion critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369conclusion : vers une pratique anti-oppressive plus intégrée . . . . . . . 369Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370

Chapitre 17LE tRavaiL sociaL constRuctifsources philosophiques et principes de pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . 375

Nigel Parton et Patrick O’Byrne17.1. travail social et postmodernisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37817.2. importance du discours et du langage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37917.3. conséquences pour la pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38117.4. travail social constructif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38517.5. Principes de pratique du travail social constructif . . . . . . . . . . . 389

17 .5 .1 . Postulats philosophiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38917 .5 .2 . Quelques principes de compétences de pratique . . . . . . . . . 391

conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 394Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 394

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Table des matières XVII

Chapitre 18cERtains EnjEux En tRavaiL sociaL inDiviDuELquand un contexte socioéconomique peut interférer sur des pratiques sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399

Marie Drolet18.1. Les données probantes et l’intervention sociale individuelle . . 40018.2. La relation avec le client : un contexte possible de pouvoir . . . . 40518.3. La motivation de la personne-cliente : un enjeu pour qui ? . . . . 40718.4. La mobilisation des ressources formelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 409conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411

Chapitre 19PRatiquEs PRofEssionnELLEs fonDéEs suR LEs RésuLtats PRoBants DE La REcHERcHE Et tRavaiL sociaL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 415

Yves Couturier, Dominique Gagnon, Louise Belzile et Abdoul Aziz Gbaya

19.1. Les fondements de l’EBP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41619.2. Données probantes ou résultats réduits ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41719.3. L’Evidence-based management et le contrôle

de l’intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 422conclusion : l’effectivité de l’EBP dans la pratique du travail social . . 424Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426

noticEs BiogRaPHiquEs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 429

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intRoductionElizabeth Harper et Henri Dorvil

Au Québec et ailleurs, la base de connaissances sur laquelle le travail social est construit a considérablement évolué depuis la naissance de la profes-sion. Les pionnières de la profession, activité charitable basée sur des valeurs philanthropiques, ont développé des approches et des méthodo-logies d’intervention et d’action sociale à partir de connaissances surtout expérientielles (Bogo, 2005). Au fil du temps, et en s’inspirant de théories provenant d’autres disciplines comme la psychiatrie, la psychologie, la sociologie, l’anthropologie et même la philosophie, le travail social a consolidé cette base en développant un ensemble de savoirs sur l’impact de problèmes sociaux tels que la pauvreté, les troubles mentaux, la vio-lence, l’itinérance et les processus des dynamiques d’exclusion sociale, ainsi que sur les différentes populations ciblées par le travail social. Comme d’autres professions de relation d’aide, le travail social a expérimenté de nouvelles approches dans divers milieux d’intervention auprès d’un ensemble de populations aux prises avec des problèmes sociaux spécifiques, ce qui a eu comme effet de diversifier les connaissances sur les pratiques d’intervention pour venir en aide aux individus, aux groupes, aux familles et aux communautés. Malgré cette diversification des connaissances pro-duites en travail social, que ce soit à propos des approches d’intervention, des populations visées par les pratiques ou encore des grands débats qui continuent d’accompagner la profession dans son développement au sujet

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2 Le travail social

de ses finalités ou de l’articulation entre la théorie et la pratique, un besoin de mettre à jour et de diffuser les connaissances aux futurs intervenants et travailleurs sociaux apparaît de plus en plus évident.

Depuis quelques décennies, tant les universités que les milieux de pratique s’inquiètent du manque d’outils théoriques et méthodologiques en travail social au Canada, ce qui n’est pas le cas en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Angleterre et aux États-Unis. Au Québec, en ce moment, il existe un corpus de littérature qui représente un ensemble d’ouvrages incontournables s’adressant aux étudiants qui commencent leur formation en travail social. Nous relevons entre autres : Le travail social : théories et pratiques dirigé par Adje Van de Sande, Michel-André Beauvovolsk et Gilles Renault (2011) ; Introduction au travail social dirigé par Jean-Pierre Deslauriers et Yves Hurtubise (2007) : et le Traité de travail social de Guy Bilodeau (2005). Il faut souligner aussi la contribution de quatre tomes portant sur les problèmes sociaux et les méthodologies de l’intervention sociale publiés dans la collection « Problèmes sociaux et interventions sociales » (Dorvil et Mayer 2001a ; Dorvil et Mayer, 2001b ; Dorvil, 2007a ; Dorvil, 2007b) dans lesquels plusieurs contributions reflètent les expertises développées en travail social autour de différents problèmes sociaux et de divers types d’interventions auprès des personnes touchées par ces phénomènes. En ce qui concerne la méthodologie de l’intervention conçue en travail social, on peut compter quelques livres sur l’intervention auprès des communautés (Bourque, Comeau, Favreau et Fréchette, 2007 ; Lamoureux et al., 2011) ; l’intervention interculturelle (Legault et Rachédi, 2007) et le service social de groupe (Berteau, 2006 ; Turcotte, Lindsay et Roy, 2008). Bien que nous saluions la parution récente d’un ouvrage sur l’intervention auprès des individus (Turcotte et Deslauriers, 2011), il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de la seule référence de cette ampleur en la matière. Finalement, il n’existe aucun ouvrage sur les fondements théoriques en travail social, et ce, malgré le fait que des débats et des tensions autour des usages de connaissances et d’articulation du lien entre la théorie et la pratique ont été au cœur des préoccupations de la profes-sion et des milieux de formation tout au long de son histoire. Le présent livre est donc à la fois en continuité avec ce qui a été écrit sur le travail social auparavant, mais aussi en rupture, car il vise à introduire de nou-velles façons de conçevoir, de théoriser et d’intervenir sur le social au début du xxie siècle.

Pourquoi ce livre maintenant ? Parce que le travail social se situe à la croisée des chemins. Il peut prendre un chemin qui conduit à une accélération de l’instrumentalisation de l’intervention et à la prise en charge des personnes et des communautés jugées à risque ou, encore, il peut en prendre un autre qui exige qu’il soit équipé pour supporter l’incertitude, la complexité et le doute associés au travail sur des

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Introduction 3

problématiques portées par un individu, une famille, un groupe ou une communauté. Cette manière de faire constituerait une posture de com-préhension et de prise en compte telle que décrite par Karsz (2004). Les directeurs de cet ouvrage croient que le travail social devrait s’engager résolument dans cette deuxième voie. Voilà pourquoi une invitation a été lancée à un ensemble de chercheurs et d’intervenants pour contribuer à ce projet en vue de positionner le travail social du xxie siècle. Dans les pages qui suivent, nous explorons des enjeux en lien à la fois avec la pratique du travail social, le développement et l’usage de connaissances en travail social.

Le travaiL sociaL au début du xxie siècLe à La croisée des chemins

Le travail social est en rapide transformation. Cette situation s’explique par un certain nombre d’éléments. D’abord, comme il est mentionné dans plusieurs ouvrages sur le travail social publiés ici et ailleurs, les transfor-mations économiques et sociales des dernières décennies, liées aux phé-nomènes de la mondialisation (Villeneuve, 2007) et à la « crise de la modernité » (Bourgon et Gusew, 2007), ont eu un impact énorme sur les conditions de vie des personnes qui fréquentent les services sociaux et les organismes d’aide. On peut penser entre autres à la polarisation des revenus d’emplois, à l’accentuation de l’écart entre les riches et les pauvres, à la précarisation de l’emploi, à la croissance de la bureaucratie organisa-tionnelle, aux compressions budgétaires dans le secteur des services sociaux, à la mouvance vers la privatisation de services, etc. (Villeneuve, 2007 ; Van de Sande, Beauvolsk et Renault, 2010). Dans un tel contexte, les travailleurs sociaux sont amenés à travailler avec des individus, des familles et des collectivités en situation de précarité accrue et aux prises avec un ensemble de problèmes sociaux complexes. Au-delà de l’utilisation du sens commun et des valeurs personnelles en intervention – dont la visée est de permettre aux individus d’améliorer leur situation en se réappro-priant un pouvoir d’agir individuel, en conformité avec les orientations des politiques sociales traitant des problèmes sociaux –, en principe, ce qui distingue le travail social d’autres professions de relation d’aide est la manière d’observer, d’examiner et d’analyser les situations que vivent les individus, les familles et les communautés.

Et quel est ce regard ? Il est vrai que les écrits en travail social sont parsemés de débats portant sur les questions existentielles à propos de la profession et de ses finalités. Mais en soi, ce que cette littérature introduit comme étant propre au travail social est le regard sur le social, c’est-à-dire la prise en compte de la personne en situation, les aspects qui contribuent

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à l’émergence d’une telle situation ainsi que les dynamiques liées aux rapports sociaux qui contribuent au positionnement social de la personne dans cette situation et dans la société en général. Le travail « du social » dans le travail social est la mise en évidence dans la compréhension, l’interprétation et l’action de la primauté du contexte social (Grey et Webb, 2009). Cependant, pour maintenir ce regard sur le « social » et ainsi agir dessus, cela exige que les travailleurs sociaux fassent usage de connais-sances provenant des sciences humaines et sociales pour tenir compte du contexte social et du comportement humain et pour coconstruire en interaction avec les personnes concernées des compréhensions de leurs situations et des interventions qui ont un sens pour elles. Nous souhaitons que ce livre apporte une contribution aux débats sur les usages des connaissances en intervention ainsi que sur le rôle du travail social à la lumière des contraintes sociales, politiques et intellectuelles auxquelles font face les travailleurs sociaux au xxie siècle.

La mouvance de modernisation des pratiques en santé mentale et en relations humaines exerce une influence considérable sur le travail social. Il n’y a pas longtemps, le gouvernement du Québec a adopté le projet de loi 21, dont le but général est de réformer l’encadrement des pratiques professionnelles dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les travailleurs sociaux ont toujours été habitués à faire des évaluations psychosociales, à développer des projets d’intervention individualisés, à accompagner des individus, des groupes et des familles dans la résolution des situations problématisées dans lesquelles ils se trouvent. Or, par l’entre-mise de cette loi, le gouvernement s’introduit dans l’exercice du champ professionnel du travail social, mais à travers un autre langage. Au lieu d’utiliser l’expression évaluation psychosociale, qui fait partie du vocabulaire traditionnel des travailleurs sociaux, la loi emploie l’expression évaluation de fonctionnement social qui porte le sceau du fonctionnalisme, s’inscrivant ainsi dans une terminologie générique commune à l’ensemble des pro-fessions d’aide touchées par cette politique. Ce qui nous éloigne de l’interactionnisme/constructivisme si cher aux TS.

Comme Howe (2002) le souligne dans ses écrits, on ne doit pas sous-estimer les effets d’un changement de terminologie pour parler du travail social, ni ignorer le chemin emprunté pour s’introduire dans le vocabulaire. « Lorsque la langue utilisée et l’environnement conceptuel qu’elle soutient subissent des changements, les utilisateurs de cette langue commencent à penser et à agir différemment. Des changements dans le langage amènent des changements dans la réalité » (Howe, 2002, p. 93 ; traduction libre). Dans le contexte de l’application de la « loi 21 », l’objet d’évaluation devient alors les capacités d’adaptation et de fonctionnement de l’individu plutôt que la situation comme telle. Certaines questions se posent ici : comment le travail social peut-il s’assurer que l’évaluation

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comme telle va demeurer axée sur la situation que vit un individu ou une famille et non sur leurs capacités de fonctionnement et d’adaptation sociale ? Comment maintenir l’accent sur le social, les situations comme telles, les problèmes sociaux en jeu dans la situation ainsi que les dyna-miques et les effets des inégalités sociales qui sont évidentes ? Comment faire en sorte que les connaissances et le langage sur lesquels la profession se base restent ancrés dans la pratique du travail social ? C’est pour cette raison que nous avons demandé aux auteurs de porter une attention particulière à l’évaluation et à l’articulation entre les connaissances et la pratique. Et ce, d’autant plus que malgré la place qu’occupe l’évaluation en travail social, nous constatons qu’il existe peu d’écrits en français ; nous avons recensé Cadre de référence : l’évaluation du fonctionnement social publié par l’Ordre professionnel des travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (Boily et Bourque, 2011a) et un chapitre de livre (Boily et Bourque, 2011b) qui porte sur ce même cadre.

Les connaissances à La croisée des chemins

Lorsqu’on fait un survol de la littérature sur l’évolution du travail social d’ici et d’ailleurs, on constate l’absence d’un corpus de connaissances propre au travail social (Healy, 2005). Plus encore, le travail social s’appuie surtout sur des pylônes fabriqués par les sciences humaines et sociales, notamment la psychologie et la sociologie. Cependant, comme le sou-lignent un certain nombre d’auteurs, tout au long de son histoire, l’influence prédominante d’idées de différentes disciplines était une source de tension en regard des connaissances générées par la profession (Alary, 1967 ; Jones, 2002 ; Mayer, 2002 ; Healy, 2005).

Le travail social a pris naissance dans les mouvements religieux du xixe siècle. Les intervenantes/bénévoles de l’époque, mieux connues sous l’appellation « visiteuses sociales », ont développé des interventions basées sur des valeurs charitables et l’accumulation de connaissances expérien-tielles (Bogo, 2006). À l’aube du xxe siècle, les pionnières de la formation en intervention sociale se sont inspirées des théories provenant de l’éco-nomie et de la sociologie afin de se distancier de ces racines religieuses et de bâtir une pratique scientifique (Healy, 2005). À partir de 1910, arrive la parution des premiers écrits théoriques sur la méthodologie d’interven-tion sociale incluant le Social Diagnosis et What is Social Casework de Mary Richmond (1917 ; 1922), et sur les travaux de Jane Addams comme Democracy and Social Ethics (1902) et Twenty Years at Hull House (1910) (Opdycke, 2012). C’est autour des années 1920 que le travail social s’est éloigné du « social » en mettant de côté les connaissances des sciences économiques et de la sociologie pour adopter parfois aveuglément les référents de la psychiatrie et de la psychologie, plus particulièrement

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les  théories psychanalytiques et les modèles d’intervention sous-jacents ( Dubéchot, 2005 ; Healy, 2005). Comme le suggèrent Deslauriers (2007) et Healy (2005), il est possible que la popularité de ces approches en travail social soit une réaction aux limites du modèle casework de Mary Richmond. Bien que les forces de ce modèle aient été l’analyse des pro-blèmes sociaux des « clients », ses faiblesses se situaient sur le plan de l’intervention (Healy, 2005 ; Deslauriers, 2007). Jones (2002) soutient qu’à cette époque, l’expérimentation de la pensée psychoanalytique en travail social « a fourni au travail social dans ces années-là un semblant de cohé-rence théorique, voire scientifique, ce qu’il n’a jamais retrouvé » depuis (Jones, 2002, p. 195 ; traduction libre). Certains historiens de l’évolution de la pensée en travail social expliquent que ce mouvement vers le modèle psychodynamique était lié aux préoccupations langagières (Jones, 2002). Pour que le travail social soit reconnu comme une profession, il a fallu transformer le langage utilisé pour décrire et analyser les situations, tout en préservant le regard moraliste qui était toujours au cœur du métier. L’intérêt était surtout de trouver d’autres mots, par exemple de parler des  « facteurs de pathologie sociale » au lieu de « pauvre méritant » ( Younghusband, 1951, citée dans Jones, 2002, p. 193). Jones (2002) affirme que le travail social n’a jamais été à la recherche de nouvelles connais-sances en vue de renouveler des pratiques d’intervention ou de dévelop-per des compréhensions alternatives des problèmes sociaux. Au contraire, la pertinence des connaissances en sciences humaines a été évaluée en fonction de leur aptitude à légitimer les pratiques de la profession et asseoir sa vision de la normativité sociale de l’époque (Jones, 2002).

Les auteures citées plus haut sont d’accord pour dire qu’à la suite de la Seconde Guerre mondiale, on a observé une remise en question de l’efficacité des modèles psychodynamiques et une mouvance vers les modèles de traitement à court terme, par exemple l’approche par la réso-lution de problèmes (Jones, 2002 ; Mayer, 2002 ; Bogo, 2005 ; Healy 2005). Cela a coïncidé avec l’implication de l’État dans l’offre et le financement des programmes sociaux. Une autre préoccupation par rapport aux modèles psychanalytiques concernait le peu d’attention accordé à l’analyse des problèmes sociaux vécus par des individus et des familles et l’impact des  rapports du pouvoir et des systèmes d’oppression. Finalement, vers les années 1950, un désir de réintroduire le social dans le travail social a  émergé, d’où la forte mouvance vers d’autres disciplines comme la sociologie, la philosophie, les sciences politiques, voire l’anthropologie (Healy, 2005).

Au cours des décennies suivantes, régnaient, à l’intérieur de la profession, des tensions entre ceux qui s’étaient inspirés des perspectives psychologiques et ceux qui s’étaient alignés sur la sociologie et les nou-veaux mouvements sociaux de l’époque. En même temps, lors des années 1960 et 1970, de nombreux modèles ont été développés dans une tentative

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Introduction 7

de construire une base commune de connaissances pour le travail social (Healy, 2005). Peut-être le plus connu de ces modèles est l’approche psy-chosociale mise au point par Florence Hollis en 1964, qui intègre un ensemble des notions théoriques de la psychologie, de la sociologie, de la psychiatrie et des connaissances empiriques dérivées d’études de cas en travail social (Bogo, 2006 ; Healy, 2005). Aussi, certains théoriciens s’inspiraient de la théorie générale des systèmes pour développer des modèles d’intervention auprès des familles (Mayer, 2002). C’est dans ces années que le concept de « personne en environnement » a résonné dans le langage du travail social (Healy, 2005).

À partir des années 1970, même l’usage des approches psychosociales et celles qui se sont inspirées de la pensée systémique faisaient l’objet de grandes tensions. Les critiques d’inspiration sociocritique ont fait valoir les limites de ces modèles dans la reconnaissance et le traitement des rapports d’oppression dans la précarité sociale individuelle et collective qu’ils produisent. De plus, comme le souligne Jones (2002) dans ses tra-vaux, les théoriciens qui « s’intéressaient à la déviance posaient des ques-tions sur la nature de la déviance, mais aussi sur le rôle des professionnels de l’État tels que les travailleurs sociaux impliqués dans la reproduction de la déviance » (Jones, 2002, p. 199 ; traduction libre) et des inégalités sociales en général. Ceux qui se sont inspirés de la pensée marxiste se posaient aussi des questions sur le rôle de la pratique du travail social dans le maintien du système capitaliste (Mayer, 2002). Ces interrogations ont été particulièrement embarrassantes pour le travail social, ce qui a miné la confiance et la certitude de la profession (Jones, 2002). Conséquemment, les Écoles de travail social dans le monde entier traversaient une période d’intense remise en question autour de la nature du travail social et de ses finalités (Kendell, 1976, cité dans Jones, 2002). Certaines ont avancé que le travail social devrait adopter des approches structurelles en affirmant que les travailleurs sociaux seraient plus efficaces s’ils tentaient de construire des alliances avec les « clients » fondées sur la poursuite de justice sociale en vue de modifier le système social plutôt que de changer les individus pour les adapter à un système profondément inégalitaire (Moreau, 1987 ; Jones, 2002 ; Howe, 2002 ; Healy, 2005). Même si certaines des positions prises à l’époque pourraient être considérées comme idéalistes, on assistait alors à l’émergence de plusieurs approches intégrant des perspectives radicales, marxistes et d’action sociopolitique comme les approches fémi-niste, anti-oppressive, structurelle et d’empowerment (Jones, 2002 ; Mayer, 2002 ; Healy, 2005). Ces approches perdurent, bien que difficilement, parmi de nouvelles approches intégrées au travail social comme les théra-pies comportementales (les modèles béhavioral et cognitif), d’intervention à court terme (intervention en situation de crise et intervention centrée sur la tâche), l’approche réseau, l’approche écologique, l’empowerment (Mayer, 2002) et dernièrement, les approches narratives.

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La littérature sur le travail social contemporain d’ici et d’ailleurs fait mention des impacts des transformations dans les milieux de pratique, particulièrement l’introduction de la « nouvelle gestion publique » dans l’organisation et l’administration de services sociaux et la valorisation du recours aux pratiques fondées sur des « données probantes » (Parazelli, 2012 ; James, 2004). Dans ce contexte, certaines connaissances provenant des sciences humaines et sociales deviennent moins importantes que dans le passé, car le rôle des intervenants est d’appliquer les programmes qui ont été développés par des experts (Jones 2002 ; Webb, 2002). Les connaissances nécessaires sont celles qui peuvent être utilisées pour aider les travailleurs sociaux à faciliter le déroulement de l’entrevue, recueillir des informations pertinentes sur la personne, identifier les facteurs de risque et des patho-logies inhérentes à l’individu, catégoriser le type de « clients » et mettre en œuvre un plan d’intervention, le cas échéant (Howe, 2002). L’attention est centrée sur le « contexte » immédiat où les comportements et les besoins du « client » sont définis selon les règles, la vision, les ressources, les pro-grammes prescrits et les procédures de l’établissement. Il devient alors moins nécessaire de faire usage des théories provenant de la psychologie et de la sociologie pour analyser et comprendre les causes des comporte-ments et des situations ou de prendre en compte les facteurs d’oppression en jeu (Howe 2002 ; Jones, 2002). Ce constat pose des enjeux énormes par rapport à la place des connaissances en travail social.

Ces développements dans les milieux de pratique aboutissent à une dévaluation du jugement et de l’autonomie professionnelle des travailleurs sociaux. Ce qui conduit à la redéfinition de la pratique basée sur des résultats pouvant être mesurés et évalués, à des pratiques standardisées, à des protocoles d’intervention, à des règles organisationnelles pour enca-drer l’intervention et à des critères pour évaluer les compétences des intervenants (James, 2004). Dans un tel contexte, le risque que la pratique du travail social s’éloigne des fondements de base, des connaissances de la profession et de ses valeurs demeure omniprésent.

Présentation des chaPitres

Chaque discipline ou plutôt chaque science évolue à partir de ses fon-dements qui constituent en fait sa base, sa rampe de lancement vers son devenir, voire son destin. Il s’agit en quelque sorte d’une boussole qui indique la voie à suivre vers l’accomplissement du projet. Pour une intelligibilité claire de cet ouvrage, ces fondements empruntent trois secteurs de réflexion. Tout d’abord, la rencontre entre les problèmes sociaux vécus par les populations marginalisées au regard de la métho-dologie d’intervention à l’œuvre en travail social, ensuite les enjeux

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Introduction 9

éthiques qui sous-tendent la méthodologie en travail social, en dernier lieu, les perspectives théoriques en général ainsi que les us et coutumes du théorique en travail social.

Partie 1. Les fondementsDans le premier chapitre, Dorvil et Boucher-Guèvremont, après deux revues de littérature, une sur les problèmes sociaux, l’autre sur les théories accu-mulées sur les populations marginalisées, ont effectué des entrevues avec cinq intervenants sociaux œuvrant dans différents services du Centre de santé et de services sociaux Jeanne-Mance. En croisant ces trois sources d’information, ils ont créé une perspective pour tenter d’établir un rapport dynamique entre théorie et pratique. Dans le deuxième chapitre, il s’agit plutôt d’introduire le cadre de l’intersectionnalité dans les pratiques d’in-tervention en travail social. Le texte de Harper explore les manières dont les narratifs sociaux dominants au sujet de la « race », l’ethnicité, la religion et le genre sont entrelacés de narratifs sur les problèmes sociaux et les personnes aux prises avec ces problèmes et comment l’ensemble de  ces narratifs s’intègrent aux politiques sociales et aux pratiques d’intervention.

En quoi le travail social est-il concerné par les questions éthiques ? Quels outils théoriques peuvent appuyer la prise en charge de ces ques-tions et soutenir une démarche éthique, dans le quotidien de l’exercice professionnel ? Le chapitre de Gonin et Jouthe propose des points de repères théoriques et méthodologiques pouvant être utiles pour tenir compte des enjeux éthiques que comporte l’exercice du travail social. Le chapitre de Doucet met d’emblée le focus sur les principales perspectives théoriques situées au fondement des approches du travail social. L’auteure montre que la connaissance en sciences humaines est configurée selon trois perspectives : transformation, sens, structure. L’action serait compo-sée d’un pluralisme pragmatique qui commande, au bout du compte, un certain irénisme.

En général, le lien entre « théorie et pratique » est souvent pensé dans une logique d’application où la connaissance d’une théorie doit nécessairement précéder l’action et s’appliquer à la transformation d’un objet ou d’une situation sociale. Questionnant cette tradition de pensée et d’action, le chapitre de Huot explore les différents problèmes liés à l’utilisation d’un tel modèle et présente une reformulation de ces rapports en s’appuyant principalement sur les idées d’usage d’un mot, d’une expression ou d’un récit (Wittgenstein), sur le caractère inter actif et imprévisible de l’usage d’un narratif théorique au moment de l’interven-tion ainsi que sur les usages différenciés de récits théoriques dans différents contextes liés à l’intervention (rencontres avec les clients, collègues, supérieurs, etc.).

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Partie 2. Les politiques sociales et le développement socialQue serait la pratique du travail social sans des politiques sociales ? Histo-riquement, les politiques sociales ont toujours servi d’accompagnateur, pour ne pas dire de viatique, de la pratique du travail social. Elles garan-tissent, servent de support à l’action des travailleurs sociaux et assurent le prolongement des retombées. Le chapitre de Villeneuve examine l’évo-lution de trois dossiers clés des politiques sociales québécoises, soit la politique familiale, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, les services sociaux et de santé dans le contexte où elles s’inscrivent. Comme le soutient cet auteur, l’approche québécoise s’est fortement inspirée, au cours des dernières décennies, du cadre de « l’État d’investissement social » mettant notamment l’accent sur des mesures de soutien aux enfants et aux familles ainsi que sur une lutte contre l’exclusion sociale basée en bonne partie sur les mesures visant à favoriser la participation au marché du travail. Tout en prônant une certaine collaboration entre l’État et la société civile et plus particulièrement avec le tiers secteur, les politiques sociales québécoises semblent cependant s’être éloignées d’une approche véritablement partenariale telle que mise de l’avant auparavant.

Le texte d’Hanley, Kruzynski et Shragge a une certaine parenté sémio-logique avec le chapitre précédent au sens où il interroge l’action de l’État sur la communauté. Depuis que la majorité des groupes communautaires dépendent de l’État pour leur financement, voire la définition de leur mandat, l’intérêt et la capacité de critiquer l’État en profondeur ont grande-ment diminué. Ce chapitre lance plusieurs chantiers de travail en vue d’un réel changement et présente en exemple des organisations de lutte (FRAPRU, MMF, CTI) pour un développement social global et une répartition plus égalitaire des richesses matérielles et symboliques.

Partie 3. Les méthodesComme dans la première partie, la partie 3 contient 5 chapitres. Le chapitre de Drolet ne saurait être plus d’actualité puisqu’il tient compte du cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social publié en 2011 par l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et fami-liaux du Québec (OTSTCFQ). Dans son chapitre, elle aborde deux volets, une définition du travail social et de l’intervention sociale individuelle et le processus d’intervention. Tenant compte de cette complexité, l’auteure avance que l’intervention individuelle entraîne des choix à faire au regard de l’angle ou des angles à adopter pour guider l’analyse et l’action.

C’est sous le signe de la complexité également que Mongeau, Asselin et Roy abordent l’intervention clinique avec les familles et les proches en travail social. Selon ces auteurs, ce type d’intervention se penche sur des

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situations à chaque fois singulières, toujours d’une grande complexité parce qu’impliquant plusieurs systèmes eux-mêmes en relation, sans pour autant s’enliser dans l’hyperactivité, le chaos ou la stagnation. Ce chapitre est rédigé dans une perspective systémique et constructiviste avec des emprunts aux approches narrative et participative.

Le chapitre de Roy, Turcotte, Lindsay, Bédard et Turgeon porte sur les théories de la pratique et est axé principalement sur les théories rela-tives aux systèmes sociaux, au soutien social et à l’humanisme. Avec ce texte, ces auteurs apportent une contribution originale à l’intervention sociale de groupe aux côtés des modèles développés à l’intérieur du travail social. Le présent chapitre montre le type d’analyse nécessaire à tout intervenant voulant développer son propre modèle de pratique et les bénéfices qu’il peut en retirer dans son travail auprès des groupes.

C’est presque un truisme d’affirmer que l’intervention sociale collec-tive a connu et continue de connaître des changements sous la poussée de divers facteurs : orientation des politiques sociales, action sur les risques, professionnalisation de la pratique, plusieurs formes d’engagement citoyen, incursion dans l’international, etc. Comeau aborde les changements tou-chant l’intervention collective selon deux perspectives : les configurations nouvelles de la société du début du millénaire et le brassage d’idées en vigueur au sein des sciences sociales.

En travail social, l’évaluation psychosociale constitue le point de départ de l’acte d’intervention un peu comme le diagnostic avant le trai-tement médical. Dans ce chapitre, Keefler, Bond et Sussman examinent tant le processus (l’action de recueillir des renseignements) que le produit (le dossier écrit) de l’évaluation psychosociale. Le champ d’exercice des travailleurs sociaux couvre justement le processus continu d’évaluation psychosociale ou du fonctionnement social selon la « loi 21 » adoptée en 2009 par l’Assemblée nationale du Québec, qui redéfinit les champs d’exercice dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines.

Partie 4. Des pratiques spécifiques et les enjeux du travail social contemporainLes pratiques spécifiques témoignent de la capacité du travail social à s’adapter aux reconfigurations sociétales, aux mouvements sociaux, aux mouvances démographiques et linguistiques, aux savoirs d’expérience, aux nouveaux paradigmes, ainsi qu’aux résultats de recherche. Il arrive même que des pratiques alternatives naissent dans la marge, reviennent au centre après une période de gestation ou émanent tout simplement de l’évolution normale ou de la contestation des méthodes classiques. La profession de travail social aurait besoin d’une bonne période de latence

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pour une évaluation du potentiel, pour un exorcisme éventuellement, avant d’accorder un certificat de navigabilité, un permis de séjour, voire d’existence à une pratique donnée.

Le premier chapitre de cette quatrième partie est rédigé par Vatz-Laaroussi qui se pose une question cruciale : l’intervention interculturelle, est-ce une approche à la mode qui ne pourra résister longtemps aux intempéries ou un nouveau paradigme à même de s’installer dans la durée et d’influencer les fondements mêmes de la profession de travail social ? Ce chapitre repose essentiellement, selon l’auteure, sur une définition de l’intervention en situation interculturelle incluant à la fois l’intervention avec des immigrants dans une société d’accueil et l’intervention entre des communautés culturelles marquées par des rapports inégalitaires, mais aussi des interventions en contexte international dès que le contexte façonne des rapports interculturels.

La Protection de la jeunesse a toujours constitué le plus gros volume d’intervention des travailleurs sociaux. Ne dit-on pas que la jeunesse c’est l’avenir de la nation ? Encore faut-il bien s’occuper du socle de cette nation ! Dans ce type d’intervention, il existe beaucoup d’acteurs certes, enfant, individu, couple, famille, conseiller familial, religieux, policier, mais les acteurs sont physiquement et culturellement inégaux. D’où la nature asymétrique de la relation et les enjeux de pouvoir tant individuels que collectifs. Ce champ de pratique peut s’appréhender sous plusieurs angles, mais l’auteure de ce chapitre, Louise Lemay, a décidé d’enrichir la réflexion critique sur la pratique évaluative, comprise au sens large, en abordant plus spécifiquement quelques enjeux et défis rencontrés dans ce champ d’action particulier situé en contexte d’autorité.

Un domaine d’intervention qui souffre d’un manque flagrant d’exper-tise est celui s’intéressant aux peuples autochtones. Il ne s’agit pas ici d’appliquer sans tamisage un modèle théorique sur une réalité sociale. Christiane Guay, l’auteure de ce chapitre, a pris bien soin de faire racon-ter le travail social par des intervenants innus d’Uashat mak Marni-Utenam. Selon l’auteure, ce chapitre a pour objectif principal de témoigner de l’expérience concrète de pratiques d’intervention sociale portées par et pour les membres des Premières Nations. Plus précisément, il s’agit de montrer comment l’appartenance des intervenants innus à leur commu-nauté et les connaissances tacites qui en découlent constituent de puissants facteurs de légitimation de leur intervention. Ensuite, comment la pratique des intervenants innus est concrètement imprégnée de valeurs et de façons de faire innues.

Le chapitre suivant est de type « structurel » et porte sur la pratique anti-oppressive. Pullen-Sansfaçon a chosi de le présenter en trois volets. En premier lieu, l’auteure examine le concept d’oppression, dégage plusieurs

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principes découlant de quelques définitions de la pratique anti-oppressive. En deuxième lieu, à travers une étude de cas, elle analyse l’application de cette pratique à un groupe vulnérable et marginalisé, celui des enfants ne se conformant pas aux normes socialement établies dans le domaine du genre. En dernier lieu, il y a amorce d’une réflexion sur l’intégration des principes de la pratique anti-oppressive dans l’intervention sociale.

Parton et O’Byrne présentent dans leur chapitre les sources philo-sophiques et les principes de la pratique du travail social constructif. Il s’agit pour ces auteurs de mettre en relief un certain nombre d’approches et de perspectives qui ont surgi au cours des dernières années et qui sont expressément fondées sur des idées et des concepts associés au postmo-dernisme et au « constructionnisme » social. De telles approches peuvent être perçues comme particulièrement pertinentes pour le développement et la mise au point de nos capacités pour la réflexivité et l’action créative.

La démonstration de la répartition inégale des richesses matérielles et symboliques n’est plus à faire. Or, le travail social se pratique surtout auprès de personnes et de familles vulnérables et marginalisées. En fin de compte, de qui est composée la clientèle du travail social ? De per-sonnes désaffiliées, avec des carences personnelles certes, mais surtout victimes de changements abrupts sur le plan économique, institutionnel, culturel ; d’employés au travail précaire, non protégés, assez souvent entièrement livrés aux forces du marché ; des êtres humains seuls avec eux-mêmes ou isolés socialement, fortement stigmatisés, discriminés et exclus des échanges sociaux. Toute cette population vit dans une époque dominée par la précarité de l’emploi, le chômage, le rétrécissement de l’État-providence et le développement fulgurant des dynamiques de l’indi-vidualisation. Drolet, dans un deuxième chapitre de cet ouvrage, analyse les interférences du contexte socioéconomique sur les pratiques sociales tout en tenant compte des contraintes économiques et organisationnelles des institutions.

Dans un contexte de rétrécissement de l’État-providence et de rareté de ressources, les pouvoirs publics sont en quête de connaissances les plus épistémologiquement fondées pour prendre des décisions aussi bien administratives que cliniques. Quelles sont les meilleures pratiques, soit celles qui permettent d’aboutir aux résultats les plus concluants ? Quels sont les modèles de gestion les plus efficaces, mieux encore les plus efficients ? C’est de là que vient l’engouement pour les résultats de recherche les plus probants. Ce dernier chapitre, rédigé par Couturier, Gagnon, Belzile et Gbaya, montre comment s’effectue cette information de façon à élucider certains de ses effets pervers et à contribuer à une intervention professionnelle de qualité.

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COLLECTIONPROBLÈMES SOCIAUX ET INTERVENTIONS SOCIALES

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Sous la direction deElizabeth HarperHenri Dorvil

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LA MODERNISATION DES PRATIQUES EN SANTÉ MENTALE ET EN RELATIONS HUMAINES, avec en toile de fond des transformations économiques et sociales comme la précarisation de l’emploi, le rétrécissement de l’État-providence et l’affaiblissement de la solidarité, exerce une infl uence considérable sur le travail social. Les impératifs d’autonomie personnelle, de respon-sabilité individuelle et de maîtrise de projet de vie tendent à accélérer l’instrumentalisation de l’intervention, alors que la spécifi cité du travail social réside dans le regard sur le social, c’est-à-dire dans la prise en compte de la personne en situation, des aspects qui contribuent à l’émergence de ladite situation ainsi que des dynamiques liées aux rapports sociaux. Comment le travail social peut-il faire en sorte que l’évaluation demeure axée sur la situation que vit un individu et non sur ses capacités de fonctionnement et d’adaptation sociale ? Comment s’assurer que les connaissances et le langage sur lesquels la profession se base restent ancrés dans la pratique du travail social ?

Ce livre vise à introduire de nouvelles façons de concevoir, de théoriser et d’intervenir sur le social en ce XXIe siècle. Il y est non seulement question des fondements du travail social, mais aussi des politiques sociales, des méthodes d’intervention et des enjeux contemporains de la profession. En revisitant d’une manière créative les postulats de base du travail social, les auteurs proposent des lectures inédites des problèmes sociaux, un regard plus nuancé sur les populations marginalisées, un renouvellement des politiques sociales comme levier de citoyenneté ainsi que des pistes d’intervention plus respectueuses des individus, des groupes, des familles et des communautés.

Elizabeth Harper est professeure agrégée à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses intérêts de recherche sont la violence faite aux femmes en contexte de vulnérabilité, les usages de l’intersectionnalité en recherche et en intervention, ainsi que les pratiques narratives et les fondements épistémologiques et théoriques en matière de violence faite aux femmes.

Henri Dorvil est professeur titulaire à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses travaux de recherche portent notamment sur la stigmatisation associée aux troubles mentaux, particulière-ment dans les domaines du logement, de l’emploi et des médias de masse.

Ont collaboré à cet ouvragePierre Asselin, Abdoul Aziz Gbaya, Sylvie Bédard, Louise Belzile, Sharon Bond, Sarah Boucher-Guèvremont, Yvan Comeau, Yves Couturier, Henri Dorvil, Marie-Chantal Doucet, Marie Drolet, Dominique Gagnon, Audrey Gonin, Christiane Guay, Jill Hanley, Elizabeth Harper, François Huot, Ernst Jouthe, Joan Keefl er, Anna Kruzynski, Louise Lemay, Jocelyn Lindsay, Suzanne Mongeau, Patrick O’Byrne, Nigel Parton, Annie Pullen-Sansfaçon, Linda Roy, Valérie Roy, Eric Shragge, Tamara Sussman, Daniel Turcotte, Jean-François Turgeon, Michèle Vatz-Laaroussi, Patrick Villeneuve

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