le taurillon dans l'arène - n°13

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Le Taurillon dans l’Arène Dans ce numéro : Edito 1 Jean-Pierre Jouyet, un européen convaincu 2 Le système pénal fran- çais sous surveillance européenne 3 En Europe, des straté- gies nucléaires à géo- métrie variable ? Gestion du risque nu- cléaire : l’Europe est- elle prête ? 4 5 L’Europe et la presse : le commun désaccord 6 L’Allemagne, le tour- ment européen de l’é- galité des sexes 7 Agenda 8 Face { la rumeur du monde arabe, l’Europe demeure silencieuse Le battement d’ailes d’un papillon, un jeune homme désespéré qui s’immole par le feu à Sidi Bouzid. La torna- de dans tout le monde arabe, le souffle de liberté, la chute des dictateurs. Une chose est sûre, dans les années à venir, les révoltes dont nous som- mes en ce moment les té- moins auront leur place dans les livres d’histoire. Ce début d’année 2011 est un boule- versement. Le monde arabe prend le virage de la démo- cratie, et les ordres établis sont renversés pour laisser place à des jours meilleurs, on l’espère, pour toutes les populations qui ont lutté, ou luttent toujours pour la li- berté. Un rendez-vous avec l’histoire malheureusement raté par l’Europe. L’Union européenne demeu- re inaudible, incapable de parler d’une seule voix. On espérait pourtant que l’insti- tution du poste de Haut Re- présentant pour les Affaires étrangères avec le traité de Lisbonne et la mise en place cet été du Service européen d’Action extérieure (SEAE) marqueraient un progrès. Il n’en est rien. Catherine Ash- ton, censée porter la voix de la diplomatie européenne est sinon muette, parfaitement transparente. La nouvelle diplomatie européenne n’a pas passé le test du « printemps arabe ». Pire, elle a été inutile au moment de prendre une décision commune { propos de l’in- tervention en Libye et conti- nue de l’être. L’Allemagne et d’autres pays européens refusant l’intervention mili- taire que la France et la Grande-Bretagne appelaient de leurs vœux, l’UE n’a pu parvenir à coordonner son action . La cacophonie des Etats, empêche l’Europe de s’exprimer { l’unisson. C’est l’échec de la diplomatie eu- ropéenne. Il s’agit ces jours-ci de déter- miner qui prendra le contrô- le de l’intervention militaire en Libye. Ce sera l’OTAN, pas l’UE. Les Etats prennent leur part du gâteau et laissent des miettes { l’Union. Ainsi Nico- las Sarkozy a affirmé que Catherine Ashton s’occupait « du volet humanitaire ». Et Alain Juppé de s’interroger : « Est-ce que nous nous rési- gnons à ce que l’UE reste une ONG humanitaire ? Ou est-ce que nous avons une autre ambition pour l’Union euro- péenne, d’en faire une puis- sance politique capable d’a- voir des positions diplomati- ques et des capacités militai- res d’intervention le cas échéant ? ». En tant que jeunes européens notre réponse à cette deuxième question est bien évidem- ment positive. « Quelle dé- fense pour l’Europe ? » c’est la question que nous po- sions lors de notre confé- rence du 30 mars. Au sein des JE Bordeaux, nous mili- tons pour la mise en place d’une véritable Europe de la défense capable de peser par ses décisions sur la scè- ne internationale. Pour que la diplomatie européenne ne rate plus ses rendez- vous avec l’Histoire. Ophélie Duprat Avril 2011, n° 12 Conférence « Quelle défense pour l’Europe ? » Le 30 mars 2011Kévin Perrottet

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Le journal mensuel et gratuit des Jeunes Européens-Bordeaux

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Page 1: Le Taurillon dans l'arène - n°13

Le Taurillon dans

l’Arène

Dans ce numéro : Edito 1

Jean-Pierre Jouyet, un européen convaincu

2

Le système pénal fran-

çais sous surveillance

européenne

3

En Europe, des straté-gies nucléaires à géo-métrie variable ?

Gestion du risque nu-cléaire : l’Europe est-elle prête ?

4

5

L’Europe et la presse : le commun désaccord

6

L’Allemagne, le tour-ment européen de l’é-galité des sexes

7

Agenda 8

Face { la rumeur du monde arabe, l’Europe demeure silencieuse

Le battement d’ailes d’un papillon, un jeune homme désespéré qui s’immole par le feu à Sidi Bouzid. La torna-de dans tout le monde arabe, le souffle de liberté, la chute des dictateurs. Une chose est sûre, dans les années à venir, les révoltes dont nous som-mes en ce moment les té-moins auront leur place dans les livres d’histoire. Ce début d’année 2011 est un boule-versement. Le monde arabe prend le virage de la démo-cratie, et les ordres établis sont renversés pour laisser place à des jours meilleurs, on l’espère, pour toutes les populations qui ont lutté, ou luttent toujours pour la li-berté. Un rendez-vous avec l’histoire malheureusement raté par l’Europe.

L’Union européenne demeu-re inaudible, incapable de parler d’une seule voix. On espérait pourtant que l’insti-tution du poste de Haut Re-présentant pour les Affaires étrangères avec le traité de Lisbonne et la mise en place cet été du Service européen

d’Action extérieure (SEAE) marqueraient un progrès. Il n’en est rien. Catherine Ash-ton, censée porter la voix de la diplomatie européenne est sinon muette, parfaitement transparente. La nouvelle diplomatie européenne n’a pas passé le test du « printemps arabe ». Pire, elle a été inutile au moment de prendre une décision commune { propos de l’in-tervention en Libye et conti-nue de l’être. L’Allemagne et d’autres pays européens refusant l’intervention mili-taire que la France et la Grande-Bretagne appelaient de leurs vœux, l’UE n’a pu parvenir à coordonner son action . La cacophonie des Etats, empêche l’Europe de s’exprimer { l’unisson. C’est l’échec de la diplomatie eu-ropéenne.

Il s’agit ces jours-ci de déter-miner qui prendra le contrô-le de l’intervention militaire en Libye. Ce sera l’OTAN, pas l’UE. Les Etats prennent leur part du gâteau et laissent des miettes { l’Union. Ainsi Nico-

las Sarkozy a affirmé que Catherine Ashton s’occupait « du volet humanitaire ». Et Alain Juppé de s’interroger : « Est-ce que nous nous rési-gnons à ce que l’UE reste une ONG humanitaire ? Ou est-ce que nous avons une autre ambition pour l’Union euro-péenne, d’en faire une puis-sance politique capable d’a-voir des positions diplomati-ques et des capacités militai-res d’intervention le cas échéant ? ». En tant que jeunes européens notre réponse à cette deuxième question est bien évidem-ment positive. « Quelle dé-fense pour l’Europe ? » c’est la question que nous po-sions lors de notre confé-rence du 30 mars. Au sein des JE Bordeaux, nous mili-tons pour la mise en place d’une véritable Europe de la défense capable de peser par ses décisions sur la scè-ne internationale. Pour que la diplomatie européenne ne rate plus ses rendez-vous avec l’Histoire.

Ophélie Duprat

Avril 2011, n° 12

Conférence « Quelle défense pour l’Europe ? » Le 30 mars 2011— Kévin Perrottet

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flagrant, et la tentation d’une union purement franco méditerranéenne est grande. Cela serait pourtant dé-sastreux pour l’image de l’Union eu-ropéenne.

Et la Turquie, dans tout ça ?

La position de Jean-Pierre Jouyet est une position réaliste, à la fois criti-quable et pertinente. Sur la question de l’adhésion, une phrase est glissée « on ne m’a pas demandé mon avis lors de la conclusion des accords de négociation ». Mais, une fois ces ac-cords signés, tout est fait : « l’Europe est une construction de droit », qui doit se conformer à ses propres rè-gles si elle veut avoir ne serait-ce que la prétention de les faire respecter par les actuels et futurs candidats. Ainsi, la Turquie doit entrer dans l’Union européenne. Il faut respecter la parole et le processus européens, bien que ce soit ceux de la génération précédente. Question de crédibilité.

Une dernière mise en garde s’impo-sait : la Turquie ne doit pas être considérée comme un pont entre l’Union européenne et la Méditerra-née, ou entre l’Union européenne et le Moyen-Orient. La Turquie doit être regardée comme une entité à part entière, qui, au regard de son poids démographique (78 millions d’habi-tants) comme de sa culture, doit être prise en compte pour elle-même.

Cette rencontre a donc marqué les esprits : un « europtimisme » comme Jean-Pierre Jouyet n’est pas fréquent par les temps qui courent, mais nous pouvons le dire : ça fait du bien !

Muriel Blondy

Mais si l’on va outre cette vision pure-ment française, l’ancien secrétaire d’Etat aspire { beaucoup plus d’Euro-pe. Même lorsqu’il évoque les défis de l’Autorité des marchés financiers, Jean-Pierre Jouyet ne peut s’empêcher de parler de l’ESMA (European Securities and Markets Authority, l’autorité eu-ropéenne de régulation des marchés), et de la nécessité d’une homogénéisa-tion des conditions d’accès et de fi-nancement des marchés au sein de l’Union. Dans une telle démarche, la Commission aurait un rôle politique important à jouer. Ainsi, M. Jouyet estime que l’avenir national français passe indéniablement par une cons-truction européenne plus poussée, plus intégrée. Par ces paroles, il ba-laye d’un geste les critiques faites { l’euro, qu’il considère comme la plus grande avancée européenne. C’est d’autant plus pour cela que son do-maine, celui de la finance, est tourné vers l’Europe.

Quel avenir pour l’Europe ?

Mais outre la finance, quel avenir pour l’Europe ? Le besoin se fait sentir d’u-ne réalité européenne plus tangible pour les citoyens. La libre circulation, l’euro, la mobilité sont certes des élé-ments importants, mais ils sont insuf-fisants. Il nous faut du concret, quel-que chose (ou quelqu’un) de visible explique-t-il. Les mots se font les la-mes : Herman Van Rompuy, aussi compétent soit-il, manque de charis-me. Les hommes politiques nationaux ont sciemment renié une Europe forte en refusant le poste de président per-manent du Conseil à Tony Blair.

Que reste-t-il alors { l’Europe ? Une volonté d’avancer ensemble, une pos-sibilité de mettre davantage en place des projets industriels et de recher-che, une nécessité d’avoir une voix qui porte. Une voix qui porte { l’extérieur, comme ce serait nécessaire vis-à-vis de la Chine, demandeuse d’une Euro-pe unie, ou encore vis-à-vis de l’Union pour la Méditerranée, notablement remise en cause après les « révolutions de jasmin ». Selon l’an-cien membre du gouvernement, chan-ger de structure n’apporterait rien au projet de coopération. Il est préféra-ble de maintenir les structures exis-tantes, et d’avancer dans ce cadre déj{ précaire : le manque de moyens est

Jean-Pierre Jouyet, un européen convaincu

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Invité des rencontres Sciences Po/Sud Ouest du jeudi 3 mars 2011, l’actuel président de l’Autorité des marchés financiers et ancien secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes du gouvernement Fillon II a surpris l’au-dience par sa simplicité, son réalisme, et sa vision globale des choses. Un hom-me en somme fidèle à ses convictions, à ses amis, sérieux, et avant tout, euro-péen : « Mon amour professionnel, c’est l’Europe ! » expliquait-il au journal La Croix du 20 octobre 2009.

L’Europe, une valeur de gauche ?

Cet engagement européen, il le consi-dère d’ailleurs comme une « valeur de gauche », au même titre que les Droits de l’homme, la démocratie, l’émanci-pation individuelle, et l’envie d’inno-ver. Des valeurs de gauche universel-les, et parties intégrantes de l’identité européenne.

Quel bilan ?

Quel bilan après tant d’horizons diffé-rents ? Jean-Pierre Jouyet a en effet un parcours atypique : il a travaillé avec Jacques Delors à la présidence de la Commission, et à la rédaction du trai-té de Maastricht ; puis en 2008 il a rejoint le gouvernement Fillon pour préparer la présidence française de l’Union européenne. Il aspirerait de plus à retourner à Bruxelles. Ainsi, si l’on raisonne dans une optique natio-nale, une question se pose : quelle différence entre travailler pour la droite, ou pour la gauche, dans une dimension européenne ?La gauche serait, répond-il, dans une approche plus intégrative que la droite, qui opte elle pour une approche plus intergou-vernementale.

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Alors que plus de 80% des législations françaises qui s’appliquent aujourd’hui émanent de Bruxelles, on est en droit de se demander ce qu’il en est de l’in-fluence du droit européen sur le systè-me pénal français. Pour répondre à cette interrogation légitime, les Jeunes Européens – Bordeaux ont échangé autour de l’intervention de David Szymczak, professeur de droit public à l’IEP de Bordeaux, et de maître Boulan-ger, avocat au barreau de Bordeaux.

Le citoyen est en réalité en droit de se réjouir de l’influence croissante qu’o-père l’Union européenne sur le droit français, c’est une influence qui a mis de nombreuses années { s’établir et qui a renforcé la protection des justi-ciables. Si le droit européen a permis de protéger un plus grand nombre de droits et libertés fondamentaux, c’est plus particulièrement grâce à la convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Bien que la France ait signé la CEDH dès 1950, elle ne l’a cependant pas ratifiée avant 1960 et n’a autorisé le recours individuel (c'est-à-dire la possibilité pour un requérant de saisir directement la Cour) qu’en 1981… Depuis l’entrée en vigueur du recours individuel, nombreux sont ceux qui ont été déposé contre la Fran-ce. Ce n’est pourtant pas le « cancre » de la classe des Etats signataires de la CEDH (les Etats signataires sont les 47membres du Conseil de l’Europe), titre qui reviendrait probablement à la Turquie ou { l’Ukraine si l’on considère la gravité de la violation des droits. Mais, depuis quelques années, la situa-tion semble s’aggraver dans notre pays, qui a été condamné au titre de la violation de tous les droits de la CEDH, y compris au titre de la violation de l’article 4 (interdiction de l’esclavage). Un article qui n’a plus jamais été évo-qué depuis, beau record que nous déte-nons ! Les cas de violation de l’article 3 (interdiction de la torture) ont égale-ment été nombreux en France, les mauvaises conditions de détention ne sont inconnues de personne : seules les prisons moldaves seraient pires que les prisons françaises, selon un rapport des années 2000…

La France se heurte également à de nombreuses plaintes pour mauvais traitement lors de gardes { vue. C’est un des points noirs de notre système, que nous sommes en train d’essayer de réparer. En effet, la France est la seule démocratie européenne à utiliser la procédure pénale inquisitoire. Mais

qu’en est-il réellement ? Les droits qui encadrent la garde à vue sont en réalité de nature procédurale, mais il ne faut pas les considérer comme anodins, encore moins accessoires. L’année pas-sée, près de 800 000 personnes ont été placées en garde à vue (soit plus de 1% de la population française, ce qui est énorme), certaines dont le tort était minime (un tiers pour délinquance routière). Les mauvaises conditions de détention en garde à vue touchent donc toutes les catégories de population dès lors qu’elles y confrontées, sans distinc-tion aucune.

La garde à vue en France, contraire à la CEDH ?

La France a, par le passé, été régulière-ment condamnée en raison des condi-tions de garde à vue (arrêt Brusco, pour ne pas accorder l’assistance d’un avocat avant 20h de garde à vue). Le modèle français de la garde à vue a même été déclaré inconstitutionnel fin juillet 2010 grâce à la Question priori-taire de constitutionnalité (QPC) ! La classe politique française a participé de la justification de cette situation drama-tique, en arguant que la législation fran-çaise était effectivement conforme à la CEDH, et qu’il fallait nuancer les déci-sions rendues par la Cour de Stras-bourg. A force de condamnations, la France a fini par bouger. La réforme de la garde à vue a beaucoup fait parler d’elle récemment et a désormais une date butoir fixée par le Conseil consti-tutionnel, le 1er juillet 2011.

La QPC, garante de la reconnaissance du droit européen

Avec l’instauration de la QPC, les auto-rités françaises ne peuvent désormais plus ignorer les exigences du droit eu-

ropéen : chaque citoyen peut faire va-loir lui-même ses droits. Notre système actuel de la garde à vue pose deux pro-blèmes principaux au regard de la CEDH : le premier concerne la question de l’assistance par un avocat { la per-sonne placée en garde à vue, et le se-cond met en cause l’indépendance du parquet en France. S’agissant de la question de l’avocat, cela relève essen-tiellement des dispositions de l’arti-cle 6 de la CEDH, qui concerne les conditions d’un procès équitable. L’a-vocat est supposé être consenti dès la première minute de garde { vue si l’on se trouve dans des conditions de dé-tention équitables. Certaines situations justifient la restriction des droits pro-céduraux de la garde à vue, notamment les cas de suspicion de terrorisme. En France, c’est le parquet qui est en char-ge de surveiller la garde à vue, il a été qualifié « d’indépendant » par le Conseil constitutionnel. Cependant, l’arrêt Medvedyev de 2008, rendu par la Cour de Strasbourg, affirme que ce n’est pas le cas et qu’{ ce titre, l’article 5 de la CEDH n’est pas respecté. Selon la Cour, le parquet ne présente pas une indépendance suffisante par rapport au pouvoir exécutif. Le parquet est par ailleurs souvent blâmé pour ses liens étroits avec la police.

Il faut avoir conscience que les réfor-mes en cours ne répondent que partiel-lement aux exigences de la cour euro-péenne des Droits de l’Homme et que la France peut s’attendre { de nom-breuses condamnations dans les an-nées { venir… Le droit européen n’a pas fini d’avoir le système pénal de « l’exception française » { l’œil.

Astrid Loury

Le système pénal français sous surveillance européenne

Source : Kévin Perrottet

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En Europe, des stratégies nucléaires à géométrie variable ?

La catastrophe de Fukushima a ravivé la peur nucléaire en Europe. Les chefs d’Etats européens ont alors exprimé des positions différentes qui s’expli-quent par des choix nationaux réalisés par le passé. Ces divergences appellent à une collaboration renforcée entre les Etats membres.

Les réactions des responsables euro-péens ces derniers jours ont montré une divergence de points de vus. Si Nicolas Sarkozy a souligné qu’il n’était « évidemment pas question de sortir du nucléaire », Angela Merkel a annoncé un moratoire sur l’allongement de la durée de vie des réacteurs atomiques.

D’autre pays ont exprimé leurs crain-tes en prenant des mesures de suspen-sion de leurs projets liés au nucléai-re (Suisse, Pologne, Italie). Seule l’Au-triche qui a abandonné le nucléaire en 1978 a appelé à « effectuer des "tests de résistance" pour les centrales nucléai-res » de toute l’Europe.

Des stratégies nationales différentes

Les différents sons de cloche entendus en Europe sont intrinsèquement liés à la place de l’industrie nucléaire au sein de chaque pays. Comment expliquer cette situation contrastée, notamment entre la France et l’Allemagne ?

Depuis le choc pétrolier de 1973, la France a clairement affirmé son choix pour le nucléaire dans le prolonge-ment de la politique du général De Gaulle afin d’assurer son indépendan-ce énergétique. Outre-Rhin, le gouver-nement allemand avait privilégié de-puis la fin de la Seconde Guerre mon-diale un mix énergétique basé sur le charbon et le nucléaire. L’accident de Tchernobyl en 1986 marqua une césu-re dans les perceptions du nucléaire de part et d’autre du fleuve rhénan.

En Allemagne, l’accident a renforcé les doutes exprimés principalement par les mouvements environnementaux depuis les années 1970, ce qui condui-ra la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder à signer la loi sur la sortie du nucléaire pour 2020. En France, la plus faible mobilisation de la société civile contre le nucléaire n’a pas réus-si à trouver un écho suffisamment important sur la scène politique pour suivre la voie empruntée par les Alle-mands.

Néanmoins, la position de Berlin est plus nuancée depuis peu. La montée du prix du gaz et du pétrole a mis en valeur les avantages du nucléaire. Durant la campagne électorale de 2009, Angela Merkel s’était engagée à revenir définitivement sur la décision de son prédécesseur. Un proposition électorale mise à mal par la crise japo-naise qui l’amène aujourd’hui { re-considérer sa position { l’approche d’un scrutin régional qui pourrait lui coûter cher.

Face aux hésitations de l’Allemagne, la France fait preuve d’une certaine as-surance garantie par l’influence consi-dérable des lobbys et motivée par sa dépendance vis-à-vis du nucléaire. Le gouvernement français a toujours adopté une position ferme sur le sujet, au grand dam des organisations éco-logistes. Même en pleine tempête, Nicolas Sarkozy a pu se targuer que « la France est le pays qui a le secteur nucléaire le plus sécurisé ». La crise actuelle peut être analysée comme une opportunité pour l’industrie fran-çaise qui vante les mérites de l’EPR (European Pressurized Reactor) en termes de sécurité.

Quelles politiques européennes pour le nucléaire ?

Il n’existe pas { ce jour une seule et unique politique européenne en ma-tière nucléaire comme l’indiquait déj{ le traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique en 1957. En effet, le traité Euratom laisse libre chaque Etat membre de dévelop-per sur son territoire une filière nu-cléaire ou d’y renoncer. Cela n’empê-che pas la Commission européenne d’avoir un avis sur la question : un avis favorable au nucléaire.

Dans le cadre de sa stratégie de sécu-

risation de l’approvisionnement en énergie, la Commission propose d’a-dopter la technologie la plus récente pour la construction de nouvelles centrales.

La commissaire chargée du climat, Connie Hedegaard, a d’ailleurs estimé que « l’énergie nucléaire est une réalité et [que] ce sera le cas pendant un cer-tain temps », légitimant de fait la posi-tion française. Même si l’UE se veut être un modèle sur la scène interna-tionale en matière de lutte contre le réchauffement climatique, la plupart des responsables politiques s’accor-dent sur les limites des alternatives au nucléaire.

Par exemple, en Italie, le rejet du nu-cléaire en 1987 n’a pas permis de développer autant que prévu les éner-gies vertes, ce qui a conduit à une dépendance accrue au pétrole.

Il s’agit avant tout de renforcer la sé-curité des installations existantes à moyen terme. C’est ce que laisse en-tendre la récente proposition d’Ange-la Merkel de lancer une « initiative franco-allemande sur la sûreté nucléai-re ». En effet, la chancelière allemande veut mettre en œuvre une harmonisa-tion des normes de sécurité nucléaire dans l’Union européenne.

Cette proposition ne contentera pas les écologistes à coup sûr, mais elle a au moins le mérite d’inviter les gou-vernements européens à se concerter davantage sur le sujet en dépit d’une situation qui reste contrastée au sein de l’Union { bien des égards.

Jérémy Calohard

Dans le cadre de la semaine du

développement durable, les

Jeunes-Européens organisent

le café européen

Gestion durable des

forêts : Quel rôle pour

l’UE ?

Le jeudi 7 avril, de 18h30-

19h à la maison écocitoyen-

ne de Bordeaux

Source : « House with nuclear cooling tower in background »

par VisionsofAmerica/Joe Sohm

Page 5: Le Taurillon dans l'arène - n°13

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Source : « Coal firing plant » par Steve Allen, libre de droits

Gestion du risque nucléaire :

l’Europe est-elle prête ?

pour l’Europe.

On ne peut cependant nier que les membres de l’Union ont fait preuve d’une réactivité phénoménale après la catastrophe de Fukushima.

Angela Merkel a immédiatement an-noncé un moratoire de 3 mois sur la prolongation de la durée de vie de 7 centrales allemandes. Par ailleurs, les eurodéputés allemands Angelika Niebler et Jorgo Chatzimarkakis ont demandé une européanisation accrue des futures normes de sécurité, cons-cients des enjeux transnationaux de la question.

L’Italie, sortie du nucléaire en 1987, a décidé en 2008 de s’engager dans la construction de centrales nouvelle génération. Elle s’interroge désor-mais… L’Autriche ayant voté une loi de non utilisation du nucléaire en 1978 a exigé des tests de résistance à l’échelle européenne.

Tant de réactions ! Prudence ? Pani-que ? Dans son édition du 16 mars 2011, le quotidien tchèque Hospo-d{rské Noviny qualifiait l’Europe de « championne du monde de l’hysté-rie » en s’appuyant notamment sur un rapport de l’OCDE comparant le nucléaire { d’autres sources d’énergie en concluant que « le nucléaire est le plus sûr ».

Mieux vaut prévenir que guérir.

Maud Oyonarte

l’échelle INES. Onze ans plus tard, un accident de même envergure s’est produit dans la même centrale. Cette centrale est toujours en activité mais la technologie graphite-gaz qui était utilisée { l’époque a été abandonnée au début des années 1990. Depuis, la France n’aura connu que des incidents de niveau 1 ou 2.

En route vers une harmonisation à l’européenne

L’ASN participe activement { l’élabo-ration et { l’harmonisation du droit communautaire concernant les princi-pes et les normes en matière de sûre-té nucléaire. En effet, une coopération { l’échelle européenne est incontour-nable. En cas d’accident grave les conséquences seraient nécessaire-ment transfrontalières. Le drame sur-venu à Tchernobyl en 1986 en est un exemple criant.

Chaque État membre de l’Union euro-péenne a donc sa propre autorité de sûreté, et toutes entretiennent une coopération constante. Le but est véri-tablement d’instaurer une approche commune et de partager un principe fondamental : la sûreté nucléaire est la priorité.

Les discussions interétatiques et le partage de connaissances sont un moteur important dans la recherche d’une action toujours plus efficace. C’est pourquoi dés 1957 a été signé le traité EURATOM, imposant que des normes de bases protectrices des dangers résultants des radiations soient instituées par la Communauté.

La Commission va donc élaborer des directives relatives à la radioprotec-tion que les États membres ont l’obli-gation de transposer et appliquer en droit interne.

Un système communautaire vérita-blement efficace ?

Outre les « accidents » français et ukrainiens évoqués précédemment, l’Union n’aura connu que des « incidents » nucléaires, en Allemagne, Espagne, Hongrie, Suède, Slovénie et Belgique. Libre { chacun d’estimer l’importance de ces événements. Un point de comparaison peut cependant être apporté : les Etats-Unis ont connu depuis les années 1960 dix accidents ou incidents nucléaires, contre quinze

Au lendemain des événements qu’a connus le Japon, la question de la pré-vention des risques en matière de sûre-té nucléaire est remise à l’ordre du jour. Débat relancé, appréhensions exacerbées : comment s’en sort-on à l’Ouest ?

La sureté nucléaire à la française

Premier exploitant de nucléaire au niveau mondial, EDF amène nécessai-rement { s’intéresser au cas français.

Lors de la réunion du 14 mars 2011 des dirigeants de l’UMP { l’Elysée, Nicolas Sarkozy clamait haut et fort que le nucléaire français était « le plus sûr au monde ». Vraiment ?

La France compte 58 réacteurs en activité en 2010, produisant 80% de son électricité et la plaçant au deuxiè-me rang mondial en nombre de réac-teurs immédiatement derrière les États-Unis, et au premier rang { l’é-chelle européenne. La deuxième place est occupée par le Royaume-Uni avec… 19 réacteurs. Ainsi, en compa-raison de nos voisins européens, ce chiffre fait grincer des dents tout éco-logiste qui se respecte, mais l’ASN est là et veille.

L’ASN, Autorité de sûreté nucléaire française, est une autorité administra-tive indépendante, héritière du Servi-ce central de sûreté des installations nucléaires qui avait été mis en place en 1973.

La protection contre les risques liés aux activités nucléaires civiles et l’in-formation du public constitue le cœur de sa mission. Elle dispose d’un large pouvoir d’appréciation concernant la prise de décisions, pouvoir qui s’exer-ce en partenariat avec le Parlement et le Gouvernement, mais aussi avec des experts techniques en mesure de ren-dre des avis.

Les inspections qu’elle met en œuvre sur les installations nucléaires de base représentent une part emblématique des modalités de contrôle. En 2008, 740 inspections ont été effectuées, dont 198 inopinées.

Malgré tout le crédit porté { l’ASN, des incidents, voire des accidents, classés d’après l’échelle de gravité INES, sont survenus sur des centrales françaises. Le 17 octobre 1969, la centrale de Saint–Laurent–des–Eaux a connu un accident classé niveau 4 sur 7 selon

Source : « Nuclear Power Plant » par Sami Sarkis,

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L’Europe et la presse : le commun désaccord

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Il est des couples qui ne sont pas fait pour s’entendre, des couples dans lesquels le « je t’aime, moi non plus » est de mise. La presse et l’Europe sont de ceux là. La presse n’aime pas les questions européennes, les pays euro-péens n’aiment pas leur presse.

Histoire d’un désamour

En premier lieu, la presse n’aime pas l’Europe. On jette souvent l’opprobre sur la presse généraliste, qui ne se préoccupe pas assez des questions européennes. Celles-ci ne sont abor-dées que lorsqu’elles ont un intérêt national et souvent même sacrifiées à cet intérêt national.

Le seul exemple du traitement des élections européennes suffit à le démontrer. Bien sûr il y a en ces périodes quelques tentatives de vul-garisation, d’explication sur le rôle des députés et du Parlement, mais ce qu’on retiendra au lendemain des scrutins, ce sont les scores des prin-cipaux partis nationaux. Ainsi, juste après les dernières élections, les journaux français ont beaucoup par-lé de la poussée d’Europe Écologie, du score correct de l’UMP et de la dégringolade du PS. Mais de la vic-toire globale des conservateurs, du renforcement du PPE, on n’en a dit mot, ou alors juste dans un petit encadré de bas de page.

Alors bien sûr, au lendemain de ce dernier scrutin, les articles écrits évoquaient le fort taux d’abstention, sans pour autant, et c’est l{ tout le problème, questionner ce manque de mobilisation. Au fond, le problè-me est peut-être là. Partir du princi-pe que tout le monde se moque de ce qu’il se passe, aux centres de déci-sions européens et personne ne se demande pourquoi ce désintérêt.

Le désintérêt pour l’Europe est-il le fait des médias ?

S’ils ne sont pas les seuls { blâmer (loin de là) les médias ont leur rôle à jouer dans ce désintérêt des citoyens

pour l’Europe. La seule mise en évi-dence de la primauté accordée aux enjeux nationaux lors des échéances européennes suffit à noter leur in-suffisance. Sans compter que ces périodes électorales en Europe sont des moments-clés pour le traitement médiatique de la question européen-ne.

Illustration de ce traitement lacunai-re : l’absence de page « Europe » dans des quotidiens français aussi influents que Libération ou Le Figa-ro. On fait entrer les questions euro-péennes dans la rubrique « Politique » ou dans les pages « Monde », or est-ce la place que mérite une Europe aussi spectaculai-rement influente dans le quotidien de tout un chacun ?

Interrogés sur la question, les mé-dias répondront que les questions européennes ne font pas vendre. Et on touche là au nerf de la guerre.

Une presse européenne étouffée

Aujourd’hui les journaux doivent vendre. On est entré, au cours de la dernière décennie, dans une réelle logique de chiffres et de profits. Les médias ont été rachetés par des grands groupes (Bouygues, Pinault, Lagardère, Dassault, Bolloré). Ces noms choisis (presque) au hasard vous disent quelque chose ? C’est que, ces dernières années, on a beaucoup dénoncé la connivence de Nicolas Sarkozy avec ces hommes d’affaire. Et c’est l{ la deuxième don-née du problème. Parce que si la presse n’aime pas l’Europe, les pays européens le lui rendent bien.

Connivence des patrons de presse avec le pouvoir mais aussi lois de censure de la presse, ordinateurs volés, journalistes intimidés sont malheureusement monnaie couran-te dans les pays d’Europe. On a beaucoup parlé récemment de la loi hongroise assénant un coup fatal à la liberté des médias. On vient égale-ment de citer les dérives de Nicolas Sarkozy qui semble depuis le début de son mandat avoir la mainmise sur

les médias et droit de vie et de mort sur les patrons de la presse. Citons également Silvio Berlusconi qui possède lui-même un groupe de médias de fait acquis à sa cause.

Alors, certes, les médias nationaux ne parlent pas assez des questions européennes. Et parfois même ils en parlent mal. Mais la presse dans bien des pays européens est étran-glée par la nécessité d’être rentable et par le contrôle qu’exercent sur elle les pouvoirs publics.

Alors comme dans beaucoup de divorces, on ignore qui a commencé { négliger l’autre. Comme dans tou-tes les séparations les torts sont partagés. Mais parfois avec des ef-forts de part et d’autre, des conces-sions des deux parties on peut re-partir vers des cieux plus cléments et recommencer une idylle plus apaisée.

Ophélie Duprat

Source : Léa Marzloff sur Flickr,

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Alors que l’Union européenne a le vent en poupe pour améliorer la pari-té entre hommes et femmes, l’Allema-gne, première économie européenne, est à la traine. Pour Viviane Reding, actuelle Vice-présidente de la Com-mission européenne et commissaire européen chargé de la Justice, des droits fondamentaux et de la citoyen-neté, cette situation allemande est « inacceptable ». Comment expliquer la disgrâce européenne qui pèse sur l’Allemagne en raison de sa position en queue du peloton dans la lutte pour l’égalité hommes-femmes ? Le modèle des « trois K » n’est sûre-ment pas étranger à cette situation

L’allitération signifie « Kinder, Kir-che, Küche » (soit enfants, Eglise, cuisine) et correspond { ce que l’on peut définir comme la représenta-tion des valeurs traditionnelles dé-volues aux femmes. « Les trois K » trouvent leur origine au XIXe siècle au temps de l’Empereur Guillaume II. Très forts avant et pendant la Seconde Guerre mondiale (Hitler y voyait le « champ de bataille » pro-pre aux femmes), ce modèle perd de sa force, notamment en Allemagne de l’Est, qui promeut l’égale repré-sentation des hommes et des fem-mes. Mais malgré les slogans de la DDR, le domaine ménager reste une affaire de femmes, quoi que celle-ci fasse en dehors. Dans les années 1980-1990, le mo-dèle des « trois K » revient sur le devant de la scène : les « trois K » cèdent la place aux « quatre K » : « Kinder, Küche, Kirche und Karrie-re ». Se crée alors un nouveau modè-

le de la femme, une super-femme qui arrive à tout gérer. La femme alle-mande est-elle pourtant à envier ?

Des inégalités hommes-femmes encore marquées

Le gouvernement allemand est épin-glé depuis quelques années en rai-son des fortes disparités existant entre les hommes et les femmes. Malgré cela, il semblerait que le sys-tème outre Rhin freine des quatre fers pour mettre en place l’égalité des sexes sur le terrain profession-nel. Actuellement, l’Allemagne est l’un des pays européens où les écarts de salaires entre les deux sexes sont les plus importants (23,2% en 2008 contre 18% en moyenne au sein de l’Union européenne). Les femmes sont moins nombreuses à travailler (malgré une augmentation continue, la part des femmes actives reste de 45,8%) et surtout, elles sont beau-coup moins représentées dans les échelons supérieurs (en 2009, il n’y avait que 25,1% de femmes dans la catégorie des gérants et entrepre-neurs). En dehors des écarts importants de salaire, qu’est ce qui explique la fai-blesse du chiffre des femmes acti-ves ? Une des explications tient au fait qu’elles n’en ont pas besoin, ou en tout cas moins besoin que dans d’au-tres pays de l’Union, car les hommes gagnent suffisamment. Par ailleurs, les institutions sont inadaptées au travail des femmes : l’école finit tôt et les structures accueillant la petite enfance sont inadaptées et surtout insuffisantes.

D’autre part, les mentalités et la tradition jouent un rôle très impor-tant chez nos voisins allemands. L’Eglise a longtemps donné le rôle supérieur aux hommes, pour les-quels il est normal que la femme s’occupe du foyer. La position du gouvernement face

à la parité D’autres raisons tiennent au Gou-vernement allemand : pourquoi ne met-il pas en place des mesures pour améliorer la situation des fem-mes ? Au niveau économique, on retrouve la crainte d’une augmenta-tion du chômage consécutive à la promotion du travail des femmes. Par ailleurs, les structures d’accom-pagnement de la maternité coûtent cher. Si Angela Merkel refuse la contrain-te, quelles solutions sont envisagea-bles ? Les discriminations au travail sont sanctionnées depuis 2006 mais la preuve est difficile et le problème des salaires, impossible à combattre de cette manière. La conséquence fatale de cette si-tuation est que les femmes sont poussées, par la société, à demeurer inactives. Celles qui ne veulent pas céder à cette pression sociale vont continuer à travailler mais leur dé-sir d’enfant va devenir secondaire. Ce « Teufelskreis » { l’Allemande est dramatique : le taux de natalité di-minue, ce qui engendre notamment des problèmes en termes de retraite et de démographie. Un travail politique doit être entre-pris et les mentalités doivent évo-luer pour redonner { l’Allemagne ses lettres d’or de puissance écono-mique, notamment dans un contex-te européen désireux de faire avan-cer la parité hommes-femmes. Com-me le montrait déjà la résolution du Conseil européen du 29 juin 2000 : « Le principe de l’égalité entre hom-mes et femmes impose de compenser le désavantage des femmes en ce qui concerne les conditions d’accès et de participation au monde du travail et le désavantage des hommes pour ce qui est des conditions de participa-tion à la vie familiale ».

Katharina Cheimanoff

L’Allemagne :

le tourment européen de l’égalité des sexes

Ou comment « les trois K » pèsent sur l’émancipation de la femme allemande

Source : Affiche des la semaine des femmes au Parlement européen

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Le Taurillon dans l’Arène est la version bordelaise, mensuelle et papier du Taurillon.org, le magazine en ligne des Jeunes Européens-France. Il regroupe les articles publiés par les Jeunes Européens-Bordeaux et vous informe sur les prochains activités de l'association. Notre objectif est de montrer que la construction européenne ne se limite pas aux institu-

tions et de promouvoir une Europe citoyenne.

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Editeur de publication : Association Les Jeunes Européens - Bordeaux , [email protected]

Directeur de publication : Yohan Baril Rédactrice en chef : Marine Privat

Relecture : Stéphanie Khoury

Assistance maquette : Ophélie Duprat Imprimeur : COREP Pessac 1, 158, avenue du Dr Schweitzer, 336000 PESSAC

Dépôt légal : à parution ISSN : 2112-3497

Ce numéro a été imprimé grâce au financement de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, Sciences Po

Bordeaux et l’Université Bordeaux I.

L’Agenda - avril 2011

Jeudi 7 et vendredi 8, 9h-17h :

Colloque du CRDEI : La non-discrimination entre les européens (sur inscriptions)

Jeudi 7 avril 2011, 9h à 17h, amphi Cheneaux, Université Montesquieu-Bordeaux IV

Vendredi 8 avril 2011 de 9h à 17h, salle supérieure de la Tour, Ecole nationale de magistrature

Vendredi 8, 14 heures, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine (salle 3) :

Séminaire animé par Peter Tatchell, militant britannique des droits des minorités sexuelles ("LGBT") à travers le monde, sur l'application des droits de l'homme à celles-ci en Europe.

Mercredi 13, 9h-12h—14h-17h

Conférence sur le thème « Existe-il une conception européenne des droits de l’Homme ?»

Organisée par l’Association européenne des étudiants en droit.

Jeudi 21, 17h30, Athénée- Père Joseph Wresinski :

Initiative citoyenne européenne par Alain Lamassoure, organisée par la Maison de l'Europe Bordeaux-Aquitaine

Lundi 4, à partir de 14h, MDE de l’Université Bordeaux III

Journée hongroise : stands, dégustations dans le cadre du festival Interférences hongroises

Jeudi 7, 18h-19h30, Maison Écocitoyenne, Quai Richelieu (à proximité du Pont de pierre)

Café européen « Gestion durable des forêts : Quel rôle pour l’UE ? », avec :

Christian PINAUDEAU, Président du Comité PEFC Aquitaine, Secrétaire général du Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest et de l’Union des Sylviculteurs du Sud de l’Europe

Gérard DUSSOUY, Géographe, Professeur de géopolitique et responsable du Master "Forêt et développement durable" à l’Université Bordeaux IV

Carlos ALVES, Maître de conférences, Chercheur spécialisé en politiques européennes de l'en-vironnement au CRDEI de l’Université Bordeaux IV,

Du lundi 11 au mercredi 13 : Escale sur le campus bordelais de l'« Eurotour des facs 2011- Bou-geons l'Europe ! » sur le thème de la mobilité et le volontariat européens. Au programme : Stands d'information, Euroquiz, Café européen avec Antoine Godbert, directeur de l'Agence Europe-Education-Formation-France.