le cabinet - n°6

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1 IHECS Chers lecteurs, de l’IHECS et d’ailleurs ; Pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas encore le Cabinet, un peu d’histoire s’impose. Il est né de l’initiative d’Audrey Fischer qui, lors de sa troisième année l’IHECS, réalise que quelque- chose manque cruellement à notre école : Un journal des étudiants… Elle rassemble alors quelques personnes prêtes à s’investir, écrire des articles, faire des interviews et prendre des photos. Elle se met également à la recherche de sponsors pour financer le magazine, et obtient l’avis favorable de M. Raskin qui nous soutient aujourd’hui encore. Le premier numéro, sorti en décembre 2011, témoigne d’une volonté d’émancipation et d’une identité propre. Le Cabinet a fait un long chemin depuis, et sa maman peut en être fière. Au total, cinq numéros sont déjà sortis et le dernier, distribué lors de la Nuit des Médias, était sans aucun doute le plus abouti. Lorsque j’ai contacté Audrey l’année dernière pour lui demander si je pouvais faire partie de l’équipe, je n’imaginais pas qu’elle me proposerait de reprendre le magazine. Moment de doute : débarquer en Bac 2 à la tête d’une équipe que je ne connais pas, avec zéro notion de ce qu’un rédac chef a comme obligations ; allais-je être à la hauteur ? Et puis c’est là qu’on se dit que des occasions comme celles-là ne se présentent pas tous les jours et que si on ne saute pas dessus, on ne fait jamais rien. J’accepte donc de me lancer dans cette initiative qui m’est totalement inconnue, tout en sachant qu’Audrey allait m’accompagner dans la réalisation de ce nouveau numéro et qu’elle me donnerait tous les outils afin que tout se passe du mieux possible. L’équipe se compose d’anciens, qui sont là depuis le début et qui ont vu l’évolution du Cabinet. Mais il y a également beaucoup de nouveaux. Certains ont des rubriques permanentes, d’autres ne participent que périodiquement, un article de temps en temps. C’est donc avec une toute nouvelle conception graphique et rédaction que le Cabinet débarque cette année, mais il ne change pas de philosophie ni de critères d’exigence : Un magazine réalisé entièrement par des étudiants motivés et désireux de vous en apprendre plus sur l’école, les profs, ainsi que sur l’actualité culturelle qu’une ville telle que Bruxelles a à nous offrir. À l’image du magazine 6 Mois, nous avons décidé de nous baser sur un rythme biannuel (décembre et avril) afin de garantir des sujets approfondis et des images de qualité. Dans une école calquée sur le rythme frénétique de l’actualité des médias d’aujourd’hui, une école où l’on touche à tout sans jamais vraiment s’arrêter, prendre son temps et observer tranquillement semble être devenu un réel besoin. Un besoin de toucher, de concret et de beau après la numérisation intégrale de tous nos moyens de communication. Nous aimerions que le Cabinet devienne une plateforme interactive d’échange entre les étudiants où ceux-ci pourraient s’exprimer librement ; poser des questions, proposer des idées, donner leur opinion, passer des coups de gueule. Nous sommes ouverts à toutes suggestions et critiques, le Cabinet ne demande qu’à évoluer ! Au final, tout s’est passé à merveille. J’aimerais remercier toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de ce numéro, cela fait plaisir de voir des gens aussi motivés. Mention spéciale à Anouk, amie graphiste extérieure à l’IHECS qui s’est occupée de toute la mise en page bénévolement. Nous espérons que ce numéro sera à la hauteur de vos attentes, qu’il vous captivera, qu’il vous fera sourire ; et qu’il saura vous distraire pendant cette morne période de révisions intensives. Toute l’équipe du Cabinet vous souhaite du courage et de bonnes fêtes, et vous dit à l’année prochaine ! Capucine Chandon Éditorial ÉDITORIAL

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Page 1: Le Cabinet - N°6

1IHECS

Chers lecteurs, de l’IHECS et d’ailleurs ;

Pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas encore le Cabinet, un peu d’histoire s’impose. Il est né de l’initiative d’Audrey Fischer qui, lors de sa troisième année l’IHECS, réalise que quelque-chose manque cruellement à notre école : Un journal des étudiants… Elle rassemble alors quelques personnes prêtes à s’investir, écrire des articles, faire des interviews et prendre des photos. Elle se met également à la recherche de sponsors pour financer le magazine, et obtient l’avis favorable de M. Raskin qui nous soutient aujourd’hui encore. Le premier numéro, sorti en décembre 2011, témoigne d’une volonté d’émancipation et d’une identité propre. Le Cabinet a fait un long chemin depuis, et sa maman peut en être fière. Au total, cinq numéros sont déjà sortis et le dernier, distribué lors de la Nuit des Médias, était sans aucun doute le plus abouti. Lorsque j’ai contacté Audrey l’année dernière pour lui demander si je pouvais faire partie de l’équipe, je n’imaginais pas qu’elle me proposerait de reprendre le magazine. Moment de doute : débarquer en Bac 2 à la tête d’une équipe que je ne connais pas, avec zéro notion de ce qu’un rédac chef a comme obligations ; allais-je être à la hauteur ? Et puis c’est là qu’on se dit que des occasions comme celles-là ne se présentent pas tous les jours et que si on ne saute pas dessus, on ne fait jamais rien. J’accepte donc de me lancer dans cette initiative qui m’est totalement inconnue, tout en sachant qu’Audrey allait m’accompagner dans la réalisation de ce nouveau numéro et qu’elle me donnerait tous les outils afin que tout se passe du mieux possible. L’équipe se compose d’anciens, qui sont là depuis le début et qui ont vu l’évolution du Cabinet. Mais il y a également beaucoup de nouveaux. Certains ont des rubriques permanentes, d’autres ne participent que périodiquement, un article de temps en temps. C’est donc avec une toute nouvelle conception graphique et rédaction que le Cabinet débarque cette année, mais il ne change pas de philosophie ni de critères d’exigence : Un magazine réalisé entièrement par des étudiants motivés et désireux de vous en apprendre plus sur l’école, les profs, ainsi que sur l’actualité culturelle qu’une ville telle que Bruxelles a à nous offrir.À l’image du magazine 6 Mois, nous avons décidé de nous baser sur un rythme biannuel (décembre et avril) afin de garantir des sujets approfondis et des images de qualité. Dans une école calquée sur le rythme frénétique de l’actualité des médias d’aujourd’hui, une école où l’on touche à tout sans jamais vraiment s’arrêter, prendre son temps et observer tranquillement semble être devenu un réel besoin. Un besoin de toucher, de concret et de beau après la numérisation intégrale de tous nos moyens de communication. Nous aimerions que le Cabinet devienne une plateforme interactive d’échange entre les étudiants où ceux-ci pourraient s’exprimer librement ; poser des questions, proposer des idées, donner leur opinion, passer des coups de gueule. Nous sommes ouverts à toutes suggestions et critiques, le Cabinet ne demande qu’à évoluer ! Au final, tout s’est passé à merveille. J’aimerais remercier toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de ce numéro, cela fait plaisir de voir des gens aussi motivés. Mention spéciale à Anouk, amie graphiste extérieure à l’IHECS qui s’est occupée de toute la mise en page bénévolement.Nous espérons que ce numéro sera à la hauteur de vos attentes, qu’il vous captivera, qu’il vous fera sourire ; et qu’il saura vous distraire pendant cette morne période de révisions intensives. Toute l’équipe du Cabinet vous souhaite du courage et de bonnes fêtes, et vous dit à l’année prochaine !

Capucine Chandon

Éditorial

ÉDITORIAL

Page 2: Le Cabinet - N°6

2IHECSSommaire

SOMMAIRE

1 Éditorial IHECS4 Cui-cui 6 Concours photo, Trois gagnants 10 Les anciens 12 Décret Marcourt 14 Voyage 19 They’ve got talent Fabiola Legrain Maurine Toussaint Noé Spies Pablo Fleury Benoît Do Quang25 Mode IHECS street style Couvre-chefs33 Deux profs: Vincent Engel & Laurent Poma 35 Mémoires médiatiques Isanamutima Une note pour chacun Ces gens qu’on ne connaît pas beaucoup Sphair40 Les 4 maisons de l’IHECS 41 Ciné-club de l’IHECS

BRUXELLES42 Le Palace44 Un dimanche aux Marolles 46 What We Liked50 Agenda Bruxelles

Page 3: Le Cabinet - N°6

3IHECSCui-cui

Les étudiants de l’@IHECS (et même leurs professeurs parfois) gazouillent sec. Au cours des dernières semaines, on a du récolter au moins autant de tweets acerbes, drôles et ironiques qu’il y a de caractères autorisés sur Twitter. Voici les perles 2.0. #typiqueIHECS

CUI-CUI !

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4IHECSCui-cui

J’ai pris Unité filmique cette année parce-que je savais que j’allais être en manque de Van Mal #Oli4Ever

Filmer deux heures, rentrer chez soi et se rendre compte que le son n’est qu’un long gémissement #typiqueihecs

#Foursquare: « Tu es le Mayor du local web avec 12 check-ins ces 60 derniers jours! ». VOIRE ces 12 derniers jours hein, concrètement.

#kiadi « Vous pourriez faire une pétition pour que l’@ihecs installe une connexion internet haut débit » ? Indice : c’est un prof

Se balader innocemment sur Dafont et tomber sur la police utilisée dans le site web fait en Bac2. J’ai presque versé une larme.

En Histoire des Idées, nous étudions la sexualité des animaux. L’IHECS m’étonnera toujours. #wtf

Je suis actuellement dans une poubelle de l’ihecs.

La règle du web: Quand ça a l’air simple, ça ne l’est sûrement pas. #IHECS #coursbloc #almostover

M’obliger à me taper le 5e un lundi 8h30. Quel crime tu veux me faire avouer, IHECS? #torture

La joie du code. Quand tu tapes quelque-chose et que ça fonctionne. Incomparable. #coursbloc #web #RP

En PI, les élèves se piquent des sujets de reportage entre eux #HungerGames

Venir au #labdavanac et ne pas avoir de wifi.

Les élèves qui tentent de partir en douce, la porte était fermée. Fail.

Y’a rien de pire qu’un prof qui te menace de prendre les présences, ce qui te fait venir à son cours, et qui ne le fait pas.

« Votre horaire peut changer n’importe quand pendant le premier quadri, ne l’oubliez pas hein. » #TypiqueIhecs

Première régie : On chante du 1D. #VisMaVieDeBac2

Finir un projet à l’#IHECS > la vie.

Tu passes un classique de Disney en cours et les BAC1 sont au bout de leurs vies. HéHoHéHoOnRentreDuBoulot #TypiqueIHECS

Des légendes anciennes racontent qu’un jour, au temps des dragons et des elfes, le wifi était accessible à la Kfet.

Des salles pleines de Mac mais pas de planche aux toilettes #typiqueihecs

J’ai l’impression que je ne pourrai plus jamais utiliser mes bras correctement. #TV #matérieltroplourd

Le prof qui te dit « Merci d’être venu, c’était pas obligatoire » quand tu es déjà là. Ben, si on avait su...

Faire un micro-trottoir et se faire remballer par 90% des passants comme si on était des malpropres #Experiencedujour

Quand le wifi de l’IHECS fonctionne mieux que celui de ton kot, l’heure est grave. #désespoir

Il faut savoir qu’à l’#IHECS quand un prof dit « le sylla sera dispo incessamment sous peu », il veut dire « en novembre si tout va bien » #tip

Au 7e étage on se sent tellement ASCEP. Oh wait, non, on ne sent juste plus ses jambes.

Fun fact: si on additionne le prix de tous les appareils Apple présents dans le BV1, on atteint 17 fois le PIB du Zimbabwe.

Croiser son #prof qui danse sur du #MagicSystem au #Mezzo, ya qu’à l’#IHECS que tu vois ça !

La prof d’espagnol qui balance un « yé ve te tuer ». Conceptuel.

Apprendre à coder : Jour 2. Je dessine des balises dans ma lasagne avant de la manger.

Ivre, elle va dans une école où on doit savoir parler flamand. #coucoujemeurs

« Ne partez pas maintenant.... Attendez la pause quoi » Moens

Entendu devant l’ihecs: « On va s’bourrer la gueule avant d’aller tourner. » #pro #intelligent

« La section pub », c’est un truc pour dire « gogo dancer » ? #journalismemultitasking

E.D.

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5IHECSConcours photo

CONCOURS PHOTO Thème : 2

DUANE MICHALSL’ombre d’un double

« Duane Michals est né le 18 février 1932, à McKeesport en Pennsylvanie. Son père et sa mère étaient d’origine tchèque, comme ceux d’Andy Warhol, autre Pennsylvanien, dont il ferait un jour, très tôt dans leurs respectives carrières, un très singulier portrait.Ses parents avaient changé leur nom, afin de l’américaniser, de Mihal en Michals. Sa mère était employée de maison auprès d’une riche famille dont le fils s’appelait Duane. Sans doute ce prénom-là plaisait-il à madame Michals, ou bien était-elle particulièrement attachée au garçon qui le portait puisqu’elle décida d’appeler Duane son propre fils. Duane Michals enfant, on le conçoit, était fort intrigué par celui qu’un récent biographe désigne, non sans une éclairante cruauté, comme “The original Duane”. […]Cette affaire du nom, avec tout ce qu’elle suggère de frustration, de doute sur l’identité, de virtuelle rivalité pour l’amour de la mère, de curiosité déçue, d’ambiguïté quant à la mort d’un autre qui serait plus soi que soi et plus légitimement, elle n’est peut-être pas l’explication mais il se pourrait bien qu’elle fût l’emblème de la plupart des motifs essentiels et des aspects récurrents de l’œuvre de Michals, de sa vie même, et certai-nement de ses déclarations : Obsession du double (René Magritte, 1965) avec son habituel cortège de miroirs et de subtiles réflexions (Bill Brandt, 1974 et François Truffaut, 1981) ; double carrière (commerciale et artistique, temps partagé entre le travail nécessaire pour assurer le confort matériel et le travail personnel, entre la ville et la campagne) ; goût des oppositions binaires (l’esprit et la matière, les apparences et

la réalité, la jeunesse et l’âge mûr, l’artiste et son modèle, la vie et la mort) ; dédoublement (Now becoming then, 1973) ; jumeaux (Hommage à Cavafy, 1978) ; sourde menace de l’effacement (Joseph Cornell, 1972) ; visages dissimulés (Andy Warhol, 1958) ; manque (la série des lieux vides, 1964-1966), surimpressions, disparitions, trans-parentes présences, fantomatiques silhouettes, doubles expositions, omniprésence de la mort. »

Extrait de la préface de Renaud Camus Photo Poche – Actes Sud, 2008

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6IHECSConcours photo

1er prix:

EDEN KRSMANOVICMAN IN THE STREET

Cette photo a été prise à San Jose, la capitale du Costa Rica. Étant la seule vraie grande ville du pays, c’est là qu’on trouve la plus grande pauvreté. Pour moi, cette photo représente deux mondes différents qui pourtant se côtoient tous les jours : la vie normale, active de jeunes gens qui se baladent dans la rue contraste avec un monde parallèle, qui est le monde de la rue, celui des sans-abris.

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7IHECSConcours photo

CAMILLE GOYENSZONE DÉMILITARISÉE, OÙ LES DEUX CORÉES NE FONT QU’UNE

À gauche, le Sud. À droite, le Nord. La table des négociations, sur la frontière, est prête. Mais les coréens le sont-ils ?

2

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8IHECSConcours photo

BENJAMIN HARDYWAY 2 GO

3

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9IHECSLes anciens

FLORENCE HALLOY, Relations PubliquesJ’ai fait le master RP, mais à l’époque (1992-93) les cours de RP et de Pub étaient fort liés. J’ai un excellent souvenir de l’IHECS, je pense que c’est exactement le type d’univers que je cherchais : un niveau universitaire mais avec une ambiance différente des unifs traditionnelles. On se retrouvait tous dans un bar pour y passer des soirées, voire nuits mémorables. Au niveau des cours, c’est sans doute celui de photo qui m’a le plus marquée : L’amphi était plongé dans la pénombre et le prof nous passait un diaporama sur les photographes célèbres, tout en les commentant avec une voix que nous trouvions tous… extraordinaire ! Je n’ai jamais manqué un de ses cours alors qu’il était à 8h30, c’est dire ! En dernière année, j’ai réalisé pour un cours une étude de marché sur Häagen-Dazs. J’y travaillais comme serveuse, et quand j’ai remis une copie au directeur commercial, il m’a aussitôt proposé un poste de «product manager». Dès le mois de septembre suivant, j’étais lancée. Aujourd’hui je suis la «country manager» d’une nouvelle entreprise, Juva Santé, qui propose des nouveaux produits pharmaceutiques. Pour l’instant mon rôle est de trouver des partenaires en Pologne et en Turquie, je vais pouvoir voyager !L’IHECS, avec sa formation pratique, m’a bien préparée au monde du travail. J’ai l’impression que c’était axé sur la réalité du terrain, et c’est peut-être ça qui m’a permis d’être engagée plus facilement. C.T.

MARIE HOCEPIED,PubJ’ai choisi l’IHECS pour faire du journalisme, j’aurais donc dû a priori plutôt m’orienter vers la section Presse-Info. Au fil du cursus, je me suis rendu compte que la section Presse-Info (du moins à l’époque) était très orientée politique et pas vraiment presse magazine. J’ai donc bifurqué vers l’option Publicité qui me semblait la plus proche de ce que j’avais envie de faire au niveau des travaux média, tout en gardant en tête mon envie de bosser dans la presse mode & art. Je suis sortie en juin 2007 de l’Ihecs. J’ai postulé dans plusieurs rédactions et rapidement, j’ai commencé à bosser en tant que journaliste freelance chez Victoire, supplément du Soir. J’étais styliste pour des shootings mode & beauté, et je rédigeais aussi des articles et des interviews. Un peu touche-à-tout ! En 2010, je suis devenue rédactrice mode pour La Libre Essentielle. Et en janvier 2013, j’ai lancé mon propre magazine online, Recto Verso Magazine – un magazine orienté mode, art et beauté. Bientôt âgé d’un an, il est devenu un acteur important dans le secteur de la presse web. J’écris pour le magazine, je coordonne l’équipe de rédaction et de photographes, je positionne le magazine sur le marché et développe sa stratégie de communication. À côté de ça, je continue de collaborer avec divers magazines belges mode & lifestyle. N.C.

LES ANCIENS

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10IHECSLes anciens

JULIE HUON, Presse InfoJ’ai été à l’IHECS de 1988 à 1992 - je sais ça fait un bail -, donc j’ai connu le déménagement de Mons vers Bruxelles. Il y a eu beaucoup de changements en un coup, surtout dus au fait que le niveau soit devenu universitaire. J’ai beaucoup aimé l’IHECS, même si à la base je voulais faire de la réalisation. Je n’ai pas été prise à l’INSAS, du coup j’ai commencé l’IHECS en me disant «Dès que je rate, je retourne essayer l’INSAS». Je n’ai jamais raté, et voilà où j’en suis ! Non, je rigole, je n’ai jamais regretté. Aujourd’hui je travaille essentiellement pour Le Soir, j’y suis engagée depuis 2000. Depuis quelque temps j’écris pour la rubrique «Culture et Société». Avant ça, j’ai accumulé les collaborations en tant que free-lance. J’ai été un peu au Paris-Match, sur Fun Radio, j’ai écrit plusieurs années les magazines MSF destinés aux enfants. J’ai fait un peu de tout, et c’est ça qui me plaît. Dans ce métier, tu bouges tout le temps, tu ne t’embêtes pas. Cette année, je reviens même donner quelques cours à l’IHECS. Ca fait drôle, je ne connais plus personne ! Mais l’ambiance est toujours là, quand je rentre dans la Kfet je me dis que ça n’a pas tellement changé. A l’époque, je me souviens qu’on y avait joué une pièce de théâtre un soir. Ce sont des bons souvenirs… Et la proximité avec les profs est toujours là apparemment, ça a un côté rassurant que je trouvais sympa. C.T.

BENJAMIN BRUYNINX, ASCEPEn arrivant à l’IHECS, je voulais être journaliste. J’ai toujours été attiré par l’univers des médias, et l’idée d’apprendre sur la société dans laquelle nous évoluons en vivant directement les événements importants était pour moi une grande chance. J’ai donc choisi Presse-Info en majeure en 3ème année, et ASCEP en mineure. Des rencontres et des projets étudiants m’ont finalement fait réaliser que la section ASCEP avait cette particularité de questionner et d’étudier des faits de société par la réflexion, le débat, la déconstruction et la critique. L’autre avantage de la section réside dans le fait qu’elle touche à tout, de l’art et de la culture à la vie en société en passant par des questions plus politiques ou philosophiques. J’ai terminé mon master en juin, et deux mois plus tard je bossais dans une boîte d’éducation permanente, pour un CDI à temps plein. Je suis donc actuellement animateur Famille & Education au Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation, asbl bruxelloise. Je travaille avec des groupes d’adultes issus de milieux précaires ou de l’immigration, nous questionnons ensemble le rapport qui existe entre la famille et l’école ou l’éducation. Nous créons des projets et amenons chacun à prendre la parole, à se positionner activement. Notre formation à l’IHECS nous permet d’être très polyvalents et curieux, j’espère pouvoir varier les expériences à l’avenir. J’aimerais pouvoir relier ma formation artistique et mes connaissances en média accumulées au fil des années, et me diriger vers des projets culturels et artistiques coopératifs en événementiel - pourquoi pas avec une dimension sociale ou éducative.

N.C.

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11IHECSDécret Marcourt

Le décret Marcourt est encore dans la mémoire de tous les ihecsiens. Avec de folles rumeurs allant jusqu’à prédire la fermeture immédiate de l’IHECS, le décret aura fait couler beaucoup d’encre et aura occupé bon nombre de conversations.Introduite à la fin de l’année 2012, la première version du décret prévoyait en effet un rassemblement de toutes les hautes écoles sous l’aile de leurs grandes soeurs universitaires. Les hautes écoles de Bruxelles auraient été totalement absorbées par l’ULB, celles de Liège par l’ULg, celles du Brabant Wallon par l’UCL, et ainsi de suite. La proposition a provoqué une profonde indignation de la part des hautes écoles, mais aussi de certaines universités. Du côté de l’IHECS, il était évident que ce décret ne pouvait pas passer dans sa forme initiale. L’ensemble de l’établissement s’est alors mobilisé contre le décret ; la direction, le corps enseignant, mais aussi les étudiants.Aujourd’hui, Monsieur Marcourt a fait passer son décret, sous une forme revue et corrigée. Ce dernier n’en reste pas moins une profonde transformation du paysage de l’enseignement supérieur. Le tout est encore un peu brumeux pour la plupart d’entre nous. C’est pourquoi Le Cabinet a mené son enquête, pour tenter de dégager le vrai du faux. Pour ce faire, nous avons posé quelques questions à Frédéric Moens, professeur et directeur des études à l’IHECS.

En quelques mots, pouvez-vous nous dire en quoi consiste le décret actuellement ?

C’est une contrainte supplémentaire. Tout simplement. Le décret va nous demander une série de modifications, pas franchement nécessaires pour nous. Ce changement n’est pas forcément négatif, mais on s’en serait passé volontiers.Avec ce décret, il y a une partie de l’agenda qui nous est cachée. On voit bien que le but est de régionaliser l’enseignement supérieur, actuellement communautaire. Pour nous, un réel problème se pose : nous serons en quelque sorte obligés de ne plus collaborer qu’avec l’ULB, alors que nous avons une très forte liaison avec l’UCL. Mais la forme actuelle du décret nous permet de garder cette connexion avec l’UCL, et celle-ci va même s’agrandir pour prendre la forme d’un véritable partenariat.

Quelle est l’opinion de l’IHECS face à cette loi ? Même si on a pu comprendre qu’elle était défavorable, y a-t-il des nuances à apporter ?

Nos craintes initiales portaient sur un enfermement de la sphère bruxelloise, et donc à un assujettissement strict à l’ULB, puisque les hautes écoles auraient été liées à l’université de référence dans la région. Et disons-le clairement, notre philosophie n’est pas la même que celle de l’ULB qui tombe encore aujourd’hui dans un anticléricalisme primaire. Il ne faut pas oublier que l’IHECS s’est construite

sur une base catholique, comme l’UCL. Ensuite, le décret remet en cause notre établissement, de manière plus ou moins implicite. On veut nous faire croire qu’en faisant fusionner tous les établissements avec les grandes universités, nous ferions des économies. Mais rien ne prouve cela, aucun chiffre n’a été donné. Troisièmement, il y a une volonté de rapprocher l’étudiant de son lieu d’étude.

DÉCRET MARCOURT

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12IHECSDécret Marcourt

Cela peut être une bonne chose pour certains, mais on voit que beaucoup d’étudiants, et surtout à l’IHECS, viennent d’un peu partout, de Bruxelles ou de Wallonie. Il y a parfois une volonté de partir dans une autre ville de la part de l’étudiant. Et certains viennent chercher ici la formation spécifique et unique à l’IHECS.

De manière très concrète, quelles seront les modifications causées par le décret Marcourt ?

L’idée est de codiplômer les masters avec d’autres universités. Par exemple, les PI avec l’UCL, les RP avec l’ULB… mais rien de tout cela n’est encore fixé. Les discussions à ce sujet ne font que commencer. Cependant, cela fournira aux étudiants un diplôme de très bonne qualité. On va aussi en profiter pour renforcer nos relations avec les grandes universités, avoir une meilleure synergie avec eux. Cependant nous avons une forte volonté de garder notre identité, de conserver l’esprit de l’IHECS. Une date est à retenir, celle de l’année académique 2015-2016. Ce sera l’année pivot. Mais nous allons déjà commencer à adapter quelques points dès l’année prochaine, sans pour autant tout bouleverser. Le propre de l’IHECS est d’être une petite structure en comparaison aux grandes universités, et donc, de pouvoir s’adapter assez rapidement.Concrètement, le décret Marcourt nous demande que 18 crédits sur 60 soient donnés par une université. Notre idée est effectivement de tendre vers ce système, mais nous n’en sommes pas encore là. Nous allons tout faire pour limiter les déplacements [ndlr : concernant la partie des cours qui pourraient être donnés à l’UCL]. Nous sommes sensibles aux inquiétudes de nos étudiants et c’est pourquoi nous défendrons nos opinions de la meilleure façon possible durant les futures négociations. L’IHECS a ses ambitions, ses objectifs propres, nous n’accepterons pas d’accord s’il ne satisfait pas nos attentes.

A.L.

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13IHECSVoyage

VOYAGENous avons demandé à des erasmus ihecsiens de nous dévoiler les bons plans de leur ville d’accueil. Shopping, sorties, logement… De quoi vous donner envie de partir en city-trip ou en voyage au bout du monde.

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14IHECSVoyage

Éléonore Troussel, en erasmus à BarceloneSi tu devais décrire Barcelone en un mot ?

Un microcosme en Espagne.Un détail, quelque-chose qui t’a marquée dans la culture du pays ?

Ils font la fête pour tout et tout le temps ! Des défilés, des concerts, de la musique, tout est prétexte à se rassembler et fêter !

Un plat typique et le meilleur endroit pour le déguster ?

Les tapas ! Et l’endroit où elles sont les meilleures, c’est dans le centre : Au Ciudad Contal, un restaurant toujours bondé qui ne prend pas les réservations mais qui a un menu super varié et délicieux.

Et pour aller boire un verre (et finir la nuit) ? Dans le quartier Raval, le Manchester est très sympa et la bière y est à 1€. Au Chupito sinon, ils ont une carte de shots incroyablement longue ! Après, pour faire la fête, on va à la Barceloneta, le long de la plage, à l’Opium ou au Shoko. Et puis, le lundi, c’est l’Apolo !

Si tu devais organiser la journée d’un ami qui vient te rendre visite, que lui montrerais-tu ?

Le musée Picasso, le Parc Guell et le Parc Ciutatvella, ce sont des incontournables. On passerait faire un tour sur le Passeig de Gracia s’il veut faire un peu de shopping et on finirait la soirée au Chupito, pour sûr !

Les meilleurs quartiers et bons plans shopping ? Le Passeig de Gracia est la rue la plus commerçante de Barcelone. On y trouve des magasins abordables et les grandes marques. Sinon, moi j’adore la Carrer Portaferrissa et Portal del Angel. Et puis, il y a toujours le Cortes Ingles qui ressemble aux Galeries Lafayette.

Une bonne adresse pour passer la nuit ? J’ai dormi quelques nuits au Downtown Paraiso Hostel, le temps de me trouver un appart et c’était vraiment une super adresse, ils sont sympas et c’est très abordable. C’est à côté de la Rambla, donc en plein centre, tout est propre et il y a le choix : ça va du dortoir 10 personnes à la chambre simple.

Et point de vue budget, combien compter pour le week-end ?

C’est difficile à dire, mais je pense qu’avec 200€ on s’en sort bien pour un week-end. La vie m’a paru chère à Barcelone. Puis, ce n’est que lorsqu’on commence à connaître les quelques bons plans que tout paraît plus abordable. Le prix d’une bière peut varier entre 1€ et 3,5€. La culture coûte relativement cher aussi. Ils ne font jamais de prix étudiant. Les soirées sont relativement chères pour les touristes. L’entrée coûte souvent 10-12€ avec une boisson comprise. Mais en cherchant un peu sur Facebook, vous trouverez la Shaz List et la Welov List (entre autres) qui offrent souvent de gros avantages !

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15IHECSVoyage

Catherine Erneux & Mathilde Cailleau, en erasmus à MadridSi vous deviez décrire Madrid…

Madrid c’est se perdre. C’est apprécier découvrir un petit café ou un magasin délirant dans un quartier que tu pensais connaître par cœur. C’est se rendre compte qu’il y a toujours plus, et que tu n’auras jamais tout vu. La ville qui ne dort jamais, enfin presque… Il ne faut pas oublier la siesta en fin d’après-midi.

Un détail, quelque chose qui t’a marqué dans la culture du pays ?

Le plus flagrant (et bizarrement ce qui m’a demandé le plus de temps d’adaptation): Les heures du repas. Je détiens ainsi un record avec mes colocataires espagnols: À 1h30, on se met à table.

La siesta. Vers 17h-18h, les espagnols font la sieste. Deux ou trois heures. C’est ce qui fait qu’ils mangent beaucoup plus tard que chez nous (22h-23h) et que les sorties commencent beaucoup plus tard. Il faut s’adapter, mais on prend vite le rythme.

Un plat typique et le meilleur endroit pour le déguster ?

Les plats typiques sont difficiles à trouver, et je conseille d’éviter les restaurants près de Sol. Personnellement, j’aime beaucoup La Taberna Gastromaquia à Malasana qui offre une variété intéressante de tapas.

Sans hésiter, la paella à la Taberna (meilleure paella à mini prix).Et évidement les tapas que l’on peut trouver vraiment partout. Mais j’ai quelques préférences: le Korgui et la Taberna Gastronomica qui sont surtout fréquentés par des locaux, donc l’ambiance y est intime et très typique. Ou alors, le Latéral (plus ou moins 4 euros la tapas), mais c’est beaucoup plus touristique.

Et pour aller boire un verre (et finir la nuit)? La Bicicleta ou le Café Mur pour prendre un café en journée. Le soir, l’anticafe pour démarrer la soirée. Pour aller boire pas cher, je conseille La Surena, il y en a partout dans Madrid : 5 « Mahou » (LA bière espagnole) pour 3 euros, que l’on peut accompagner de diverses tapas. Pour sortir, tout dépend des goûts musicaux ! Dans le centre (Plazza Del Sol), il y a beaucoup de boîtes avec de la musique commerciale comme le Como, le Joy ou le Shoko, mais il n’y a presque que des touristes. Le Capital est une boîte à 7 étages près de la

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gare d’Atocha avec également un son plutôt commercial. Mes deux coups de cœur sont le Mondo, c’est une boîte avec un son plus électro/techno et le Nells où la musique varie en fonction du type de soirée.

Les meilleurs quartiers et bons plans shopping Mon quartier préféré c’est Malasana. Si tu aimes chiner, il y a souvent des Market les premiers samedi et dimanche du mois(Mercado de Motodores par exemple.) Il suffit de se renseigner un petit peu, mes meilleurs sites sont :

www.madriddiferente.com www.dontstopmadrid.comwww.madridfree.com

À côté de Malasana, il y a Chueca qui est le quartier gay. Entre les deux, plein de galeries d’art et de petits restaurants sympas. J’y passe presque tous les jours et je ne m’en lasse pas.

Une bonne adresse pour passer la nuit ? Las Musas près de Tirso de Molina: bon marché et propre. Mais le meilleur plan reste le Couchsurfing. Ca permet de rencontrer des gens et puis c’est gratuit !

Et point de vue budget, combien compter pour un week-end ?

Tout le monde ici connaît cienmondaditos et ses deals à 1euro. Après je finis toujours par dépenser plus que prévu mais ça c’est juste parce-qu’en erasmus on a vraiment du mal à épargner !

Il y a énormément de tentations ici. Niveaushopping par exemple, j’en profite vu que les prix sont moins élevés dans les magasins espagnols (Zara, Mango, Pull and Bear…) Je dirais qu’avec 100 euros, on s’en sort en tout cas pour manger et boire le temps d’un week-end.

Coralie Cordemans, en erasmus à BudapestSi tu devais décrire Budapest en un mot ?

Un Erasmus à Budapest, c’est super intense !Un plat typique?

La Goulash et les fameux Kürtos Kalacs qu’on trouve dans les petites rues piétonnes, ou au marché.

Et pour aller boire un verre (et finir la nuit)? Le Szimpla est LE bar à découvrir absolument. Il est inexplicable et incroyable. C’est un passage obligé ! Et je ne m’en lasse pas. Concernant les clubs, la ville en est pas mal fournie. « L’Instant » est dingue ; avec ses nombreuses salles et ses décorations

totalement décalées, impossible de s’ennuyer. Le «Hello baby» et le «Doboz» vous impressionneront par la beauté de leur bâtiment. Et le «Corvinteto» vous permettra d’aller boire un verre et fumer une petite clope sur le toît.

Si tu devais organiser la journée d’un ami qui vient te rendre visite, que lui montrerais-tu ?

Tout d’abord, 3 jours sur place, c’est le minimum. Il y a tellement de choses à voir et à faire. Pour commencer, je l’emmènerais faire une balade du côté de Pest pour découvrir tous les quartiers plus originaux les uns que les autres, et explorer les terrasses et cafés typiques, profiter de l’architecture des buildings, du petit marché couvert et découvrir la superbe vue que nous offre le Danube. Je compterais une journée entière pour explorer le côté Buda de la ville. Plus calme et culturel, Buda offre des vues incontournables: au sommet du château, de la citadelle, du parlement, etc. Il faudrait aussi profiter des folles nuits qu’offre Budapest. Sans oublier un passage par la fameuse île Marguerite, longue de 5km. Enfin, je ne le

laisserais pas quitter cette fabuleuse ville sans avoir testé les thermes de Hongrie.

Une bonne adresse pour passer la nuit ? Le “Wombat” ou la “Casa de la Musica” sont les deux auberges que je conseille. Elles sont toutes deux agréables, plein de jeunes y séjournent, il y a une bonne ambiance et le prix totalement abordable.

Et point de vue budget, combien compter pour le week-end ?

Pour vous donner une notion de prix, la bière en boîte et dans les endroits touristiques est à 1,50€ (il est donc évidement possible d’en trouver à de très bas prix). On trouve également des petits restaurants à 5-7 euros. Pour les sorties, les boîtes sont souvent gratuites et l’entrée ne dépasse jamais les 3-4 euros.

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Anastasia De Sivers, en erasmus à Guadalajara (Mexique)Si tu devais décrire Guadalajara en un mot ?

Chido (Chill en mexicain)Un plat typique et le meilleur endroit pour le déguster ?

Il y a plein de plats typiques au Mexique : Tacos, burritos, lonches, quesadillas (tacos avec du fromage), du coup chacun a son endroit préféré ! Le marché couvert de San Juan de Dios est incroyable.

Si tu devais organiser la journée d’un ami qui vient te rendre visite, que montrerais-tu ?

Déjeuner à San Juan de Dios, se balader en ville, faire les marchés, puis suivant le jour de la semaine, aller boire un verre, faire la fête toute la nuit ou aller à une house party ! Ici, on improvise, on ne réfléchit pas. On vit au jour le jour !

Les meilleurs quartiers et bons plans shopping ? Niveau shopping, le mieux c’est de se balader dans le centre où il y a plusieurs magasins sympa. Mais si on veut faire du shopping à la belge, on retrouve toutes les grandes marques (Zara, Stradivarius,

Bershka, etc.) au Fashion Mall.Une bonne adresse pour passer la nuit ?

Hospedarte Chapultepec (Il faut aller voir sur Hostelworld, il y est renseigné.)

Et niveau budget ? Evidemment, le Mexique est moins cher, mais pas autant qu’on le pense. Il y a beaucoup de dépenses qui escaladent rapidement par rapport à chez nous. Par exemple, l’eau (ils n’ont pas d’eau potable au robinet), les taxis (dès qu’il fait noir il est conseillé de prendre un taxi), les produits comme le fromage sont assez rares (du moins le bon fromage) et donc fort chers. Par contre, une corona coute 75 centimes au supermarché et 1,50 dans un bar, on peut dîner pour 2 euros, sortir jusqu’au bout de la nuit pour 8 euros (taxi compris). La belle vie !

Et où aller boire un verre (et finir la nuit)? Ca dépend des jours, et il y en a pour tous les goûts: bars, bars à shots, clubs pour danser... Un truc très typique ici ce sont les “Houseparties”. Comme il y a énormément de maisons d’étudiants, elles organisent des soirées (incroyables) chacune à leur tour. C’est génial comme concept ! Ensuite, tous les bars doivent fermer vers 3h du matin (corruption oblige) sauf un, le bar Americas, qui reste ouvert jusque 6h !

J.R. T.D.P.

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18IHECSThey’ve got talent

Fafa Legrain, de son vrai nom Fabiola Legrain Sanabria est une chanteuse et compositrice belgo-bolivienne. De sa voix caressante, douce et enivrante, Fafa Legrain nous fait planer avec, entre autres, son titre No Doubt qui oscille entre pop et folk. En étudiant à l’IHECS, elle construit son plan B car cette année, la pétillante Fafa a décidé d’assumer entièrement son ambition : Vivre de sa musique. Interview.

Quand as-tu commencé à faire de la musique ?

Lorsque j’avais six ou sept ans, mes parents m’ont dit que je devais faire quelque-chose en plus de l’école. Du coup, vu que le sport n’était vraiment pas mon truc, je me suis dit : Pourquoi pas la musique ? J’ai donc commencé le solfège, puis j’ai appris le piano et la guitare pour m’accompagner. Au début, je faisais ça pour moi mais depuis deux ans, j’ai recommencé à écrire et j’ai envie de partager ce que je fais.

Quel est ton environnement idéal pour composer ?

Mon lit !Quand je suis relax ou le dimanche parce qu’en semaine je n’arrive pas à composer. Le dimanche matin, je prends une feuille et je commence à écrire. J’ai besoin d’être en paix, d’être un peu mélancolique.

Quels conseils donnerais-tu aux ihecsien(ne)s qui veulent se lancer dans la musique ?

C’est d’aimer ce que tu fais. Il faut d’abord que tes chansons te plaisent à toi avant de plaire aux autres. Quand j’ai commencé à écrire des chansons à 15 ans, je détestais ce que je faisais. C’est pour ça que je n’ai pas pensé à faire de la musique. Puis j’ai commencé à réécrire il y a deux ans et là, je me suis rendu compte que j’avais mûri et que j’aimais bien mes chansons. Je me suis dit que si quelqu’un d’autre faisait mes chansons, j’achèterais l’album. C’est ça l’important: Se

mettre à la place du public.Où trouves-tu ton inspiration pour composer tes chansons ?

Dans ma vie personnelle d’abord. Il faut bien que tu parles de ta vie mais je dramatise les choses. Je prends un petit détail et je le dramatise pour

qu’il devienne bouleversant. Je tire aussi mon inspiration de films ou de livres. Par exemple, le film One Day, qui parle de deux musiciens qui se rencontrent et qui tombent amoureux: J’en ai fait une chanson !

Quel proverbe te définit ?“Qui va doucement, va loin.” En fait, ma mère m’a parfois encouragée à participer à “The Voice” mais je préfère prendre mon temps, monter pas à pas.

Que rêves-tu d’apprendre à faire ?

J’adorerais apprendre à chanter et danser en même temps, comme Beyoncé (rires). J’aimerais pouvoir maîtriser ma voix tout en faisant de petits mouvements en même temps.

Si tu devais aller boire un café avec certains artistes,avec qui irais-tu ?

Lana Del Rey car j’adore ses paroles. Selon moi, c’est de la

poésie pure. Ben Howard aussi. Il gère tellement bien la guitare et puis, il a une superbe voix. Je kiffe aussi Ayo, dont j’ai repris la chanson Down On My Knees. Elle arrive à exprimer une souffrance incroyable à travers sa voix.

Si vous voulez entendre son grain de voix, rendez-vous sur sa chaîne youtube : www.youtube.com/user/96ica/videos

J.R.

Fafa Legrain

THEY’VE GOT TALENT

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19IHECSThey’ve got talent

Peut-être avez-vous déjà croisé ce regard bleu profond dans les couloirs de l’IHECS, même s’il préfère rester rivé derrière l’objectif d’un Canon 5D. Maurine Toussaint est en Master2 Presse-Info et en plus d’une jolie paire d’yeux, elle a un rire franc et contagieux. Si vous la voyiez s’enthou-siasmer sur la commande de l’un de ses nouveaux objectifs, vous comprendriez directement : La photo, qu’elle pratique depuis ses 16 ans, c’est presque toute sa vie.

Dis-moi Maurine, qu’est-

ce qui t’attire le plus dans la photographie ?

Ce qui m’intéresse surtout, c’est de capturer un instant. Je n’aime pas particulièrement les photos posées ou statiques. Je travaille beaucoup en rafale et je décompose les mouvements. Je vais chercher celui qui me paraît le plus naturel, le plus spontané. Pourtant, pour moi, la photo ne représente pas la réalité. Comme dans d’autres formes d’art, tu as l’opportunité de créer ta propre réalité. Récemment, un pote m’a dit que mes photos étaient très oniriques. Ca m’a beaucoup touchée parce-que ce n’est pas spécialement ce que j’ai envie de montrer, mais c’est intéressant de voir comment mes photos peuvent être interprétées.

Quels sont les thèmes sur lesquels tu aimes travailler ?

Je n’ai pas vraiment de thème de prédilection, mais j’ai des endroits fétiches. J’aime beaucoup la forêt, tout simplement, même si j’aime aussi les milieux urbains. Quand je fais plusieurs shoots au même endroit, le challenge, c’est d’être capable de me renouveler et de redécouvrir des endroits où je vais pourtant régulièrement. Que ce soit le parking 58, une rue de Bruxelles ou une forêt où je vais courir, je me réapproprie ces

endroits en tant que photographe.J’aime aussi l’exploration urbaine même si je n’en fais pas toutes les semaines. Ce qui m’intéresse

dans l’urbex, c’est le goût de l’aventure. Ce sont des lieux dans lesquels on a vécu, où des choses se sont passées, c’en est imprégné et ça donne une ambiance à la photo. C’est un challenge de faire passer cette atmosphère et de la retranscrire à sa manière. Ce qui m’intéresse également, c’est le côté aléatoire de la lumière. La chance, mais surtout la patience d’être au bon endroit, au bon moment.

Quels sont tes projets ?Pour le moment, je touche un peu à tout. J’ai des propositions aussi bien pour des shootings avec des modèles que pour des projets plus commerciaux. Comme je suis dans la section photojournalisme, j’ai l’opportunité de faire un stage dans une agence photo. Ca va m’ouvrir d’autres perspectives en photographie, parce-que c’est un genre à part entière, dans lequel je ne suis pas forcément la plus à l’aise, mais qui me plaît énormément. Le côté humain est hyper intéressant, même si ce n’est pas le plus facile à traiter.

Et pour avoir un aperçu de son travail : www.maurinetoussaint.blogspot.be

E.D.

Maurine Toussaint

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20IHECSThey’ve got talent

Dans ce numéro, nous allons parler d’un sport qui, comme beaucoup de gens l’ignorent, n’est pas né en Asie mais bien en Angleterre. Un sport de raquette qui se joue sur une table. Vous l’aurez deviné, il s’agit du ping-pong parfois appelé Tennis de table. Il est vrai que ce sport ne semble pas aussi physique que le rugby, aussi beau que le football (quand il est bien pratiqué) ou aussi grâcieux que le patinage artistique. Mais il me paraît intéressant de l’évoquer. Dans les numéros précédents on vous parlait d’athlétisme et de hockey ; cette fois-ci c’est donc le ping-pong qui est à l’honneur avec Noé Spies, Un Arlonais de 21 ans actuellement en Master 1 section Presse Info. Souvent les sportifs débutent très tôt leurs sports respectifs, ce n’est pas le cas de Noé qui était plutôt branché foot avant de passer au Ping après 8 années à frapper dans le cuir.

«[...] j’avais envie d’essayer

un nouveau sport, un truc qui sorte un peu de l’ordinaire. J’ai fait un stage d’été et ça m’a tout de suite plu. Deux mois plus tard, je m’inscrivais dans un club à Arlon.»

Avant de monter à Bruxelles afin d’y étudier, Noé s’entraînait 2 à 3 fois par semaine. Il est aujourd’hui évidemment impossible pour lui de faire l’aller-retour pour suivre ces entraînements, il doit donc

se limiter à un seul entraînement le vendredi soir en rentrant de la capitale. Il estime cela suffisant même si dans la vie d’un étudiant il n’est jamais de trop de faire un peu de sport en semaine. À cela s’ajoute évidemment la compétition, le nerf de la guerre pour les sportifs.

« Les interclubs de tennis de table ont lieu tous les samedis. Le principe est assez simple : chaque équipe est composée de 4 joueurs, et tout le monde joue contre tout le monde. 16 matchs sont joués en tout lors d’une rencontre. Il y a donc un enjeu personnel, pour votre classement, mais surtout un enjeu collectif.»

Noé n’est évidemment pas un joueur professionnel. Mais il évolue tout de même à un niveau honorable. Il joue en 2e provinciale. Bien sûr, en régionale et nationale le niveau

est beaucoup plus élevé, mais cela n’empêche pas un sportif de gravir les échelons sans viser une carrière internationale pour autant. Mais Noé est conscient que son sport n’est pas le plus sexy et le plus attirant. C’est dommage car il exige des qualités de concentration et des techniques uniques au tennis de table.

« C’est un sport passionnant, mais victime d’une fausse image […]. C’est aussi un sport qui combine de la tactique, beaucoup de technique, et à un certain niveau, ça devient aussi très physique. Il fait travailler votre mental, votre concentration et votre confiance en soi. Il est aussi, je pense, sous-médiatisé. Etiez-vous au courant que la Belgique accueillait la coupe du monde de tennis de table cette année ? C’est dommage, car c’est un sport spectaculaire.»

Venons-en à la relation qu’a Noé Spies avec son école. Passionné par le journalisme, il a tout naturellement choisi la section presse-info. C’est la réputation de l’IHECS qui l’a poussé à traverser le pays pour recevoir un enseignement de qualité. Ce qu’il apprécie le plus, c’est la confiance et l’autonomie accordée aux élèves. Mais il plaisante en rappelant le manque d’organisation totale et les nombreux imprévus auxquels les étudiants doivent faire face. Il rêve de devenir journaliste sportif ou alors de partir sur le terrain pour investiguer. Le fait de travailler sur le même sujet et aller au fond des choses a un côté palpitant. Finalement en ping-pong comme en journalisme, il s’agit avant tout de savoir attraper la balle au rebond.

T.D.

Noé Spies

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21IHECSThey’ve got talent

Le post-rock math-rock, ça vous dit quelque chose ? Ça a l’air plus ou moins expérimental, on est d’accord. C’est aussi le genre de musique de Pablo Fleury, étudiant en Master 1 ASCEP. Et ça l’occupe, disons. MUSIC TO KNOWL’aventure a débuté il y a deux ans, grâce à la plateforme «Music to know». Elle présente les nouveautés musicales et en fait l’analyse. Pablo y décroche une sorte de job : il fait les photos et les critiques des concerts. Pas de rémunération, mais l’entrée gratuite à tous les concerts qu’il couvre.

«Je vais voir au moins un concert par semaine. C’est un budget quand même… Alors je n’ai rien gagné, mais disons que j’ai beaucoup économisé ! L’important c’est de rencontrer des gens, de se faire des contacts, et surtout de se faire une expérience. Au premier concert que j’ai couvert, j’avais mon appareil depuis deux semaines, et je découvrais le cours de photo à l’IHECS. Je chipotais beaucoup, j’ai mitraillé le groupe pour me retrouver finalement avec seulement une dizaine de bonnes photos.»

EN SOLOUn an passe. Quelques cours médias à son actif, Pablo a envie de plus de liberté et d’autonomie. Il décide de prendre directement contact avec les groupes (ou leur manager) auxquels il veut proposer ses services. Toujours le même deal : une accréditation d’entrée pour lui, des photos pour le groupe. Il n’a pas beaucoup de refus, souvent les groupes sont intéressés d’avoir des images à diffuser. En plus des photos, il s’intéresse au graphisme, et réalise des affiches de concert pour le label Hexagen.

«C’est ça qui est cool avec l’IHECS, on touche à tout. Mais on apprend que les bases, après à nous de nous bouger pour approfondir les outils qu’on aime.»

TECTONIC PLATESNouvelle année, nouvelles idées. En septembre, il se regroupe avec deux amis pour créer Tectonic Plates. Un premier objectif : Faire eux-mêmes le booking et la couverture médiatique de groupes alternatifs. Leur premier gros coup : La couverture de la tournée du groupe Petula Clarck en Hollande. Trois jours de photos et de vidéos de la tournée, et des souvenirs fort sympathiques à bord de la caravane du groupe.Pour la suite, Tectonic Plates voudrait devenir un véritable label de production pour les groupes de rock alternatif. Ça veut dire quoi ? Rien de moins que de trouver les groupes, rémunérer leurs prestations, les loger, payer la salle, faire la promo, etc.

«Ça parait plus difficile que ça en a l’air. L’un des membres de Tectonic Plates est ingénieur du son, il pourrait s’occuper de la gestion du concert. Et si les groupes ne demandent pas trop cher, ça peut le faire. De

toute façon, pour le logement, on les invitera dans nos kots ! »

Deux groupes sont déjà dans leur ligne de mire, et des dates pour février prochain sont envisagées.

«Si ça pouvait marcher, on serait trop heureux ! On ne demande pas de faire du bénéfice, on fait plus ça pour le plaisir de la musique.»

Plus d’info sur leur site web : http://tectonicplatesmusic.tumblr.com

C.T.

Pablo et le rockvont de concert

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22IHECSThey’ve got talent

Difficile d’étiqueter Benoît Do Quang, ce jeune Liégeois de 22 ans étudiant à l’IHECS en master 2-PUB. Passionnant, passionné, inspirant et inspiré, cet électron libre amoureux de la création est photographe, graphiste, clipper, musicien et interprète.

BENOÎT, ROX LE ROOKIE Benoît chante et lorsqu’il chante, c’est en Rox le Rookie qu’il se transforme. Rox le Rookie, comme une dérivation du dessin animé qui a bercé notre enfance mais aussi comme « Rookie », mot anglais qui signifie débutant ou «néo-professionnel.» En effet, Benoît, plein de modestie, se dit avoir encore tout à apprendre. Rox le Rookie, c’est un mélange de rap et de pop délicieusement indéfinissable. C’est aussi un swag à toute épreuve, des paroles touchantes et des gestes assortis. De la bonne humeur en bpm.Tout a commencé avec un groupe sur facebook, le collectif «16 de la s’maine» qui propose une instru et un sujet aux internautes

téléchargeable gratuitement. À eux de créer autour de ça, le gagnant étant celui qui arrivera à collectionner le plus grand nombre de likes. C’est comme ça que ses deux premières chansons, On prend de l’âge et J’en ai rêvé sont nées. Telle une obsession, la thématique du temps qui passe est omniprésente dans ses chansons. Il l’admet. Difficile de se dire que dans un an, il sera temps pour lui de se jeter dans la gueule du grand méchant marché du travail alors qu’il pense encore être arrivé à l’IHECS hier matin. Évoquer cela dans sa musique semble être pour lui un échappatoire. Son inspiration, il la trouve dans le rap qu’il écoute depuis son erasmus au Québec mais aussi dans Pete Doherty, Thom Yorke ou encore King Krule, ce jeune anglais assez bluffant. Fauve et Stromae l’inspirent également pour leur manière de mélanger rap à autres tendances musicales. Dans le train Bruxelles-Liège, alors que d’autres roupillent, Benoît sort son Iphone et écrit les paroles de

ses chansons. Ces dernières nous laissent parfois un goût de trop peu d’ailleurs mais rassurons-nous, Benoît a l’ambition d’en faire de plus longues. Mais pour l’instant, Rox le Rookie reste un passe-temps. Il faudra donc attendre encore un peu avant de le voir sur scène.

BENOÎT, LE VIDÉASTE«Les clips ? C’est un format qui m’intéresse assez. Si tu veux essayer de raconter des histoires, c’est très court. Mais si tu veux uniquement montrer de belles images, il faut que les gens ne s’ennuient pas. C’est un espace de création intéressant mais difficile à apprivoiser. À chaque clip, tu es largué dans le vide. Chaque expérience est unique. C’est quelque-chose qui me frappe depuis que je suis gosse. Si tu trouves LE bon truc, LA bonne idée, finalement les moyens importent peu. C’est assez passionnant. »

Un rookie à l’ihecs

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23IHECSThey’ve got talent

Conscient de tout ce qui nous est offert aujourd’hui pour créer, Benoît s’est petit à petit tourné vers la vidéo. D’abord comme un jeu, il y a vite pris goût. Ayant commencé par réaliser des sessions acoustiques pour divers groupes, son premier véritable clip fut celui des Kennedy’s Bridge avec leur chanson Way to the Mist. À la sortie du clip, Sylvestre Defontaine en avait parlé sur Pure FM, disant que cette vidéo semblait être «faite de bouts de ficelle». Et pour cause, les travellings ont été réalisés grâce à une échelle achetée à l’arrache chez Ikea et des roues de roller. Faire de la magie avec du cheap semble être un jeu d’enfant pour notre rookie. Récemment, Benoît a réalisé le clip de Chiens des villes de Caballero.Cette soif de création, Benoît l’a depuis longtemps. Pas plus haut que trois pommes, il n’hésitait pas à prendre la caméra de papa pour filmer tout et n’importe quoi avec son frère. Il se souvient s’être amusé à mêler vidéos de Dragon Ball et chansons de Linkin Park avant d’envoyer le tout à ses copains sur MSN. Comme quoi, il ne faut pas hésiter à tout expérimenter. Et ça, c’est un peu le crédo de Benoît mais nous y reviendrons plus tard.

BENOÎT, L’AMBITIEUX«Depuis tout petit, j’ai toujours eu plein de rêves, j’ai envie de faire plein de trucs. Si je voulais tout faire, il me faudrait plusieurs vie. C’est ça qui me fait avancer tous les jours, c’est l’ambition. C’est d’ailleurs mon quali scout ! Ce qui me fait avancer, c’est d’avoir un but… Chaque jour, dans ce que je fais, j’essaye de me dire qu’il faut que je me mette un cran au dessus ; pour ne pas faire du sur place.»

D’ailleurs, le conseil qu’il donnerait aux ihecsiens qui veulent se lancer dans la création c’est... tout simplement de le faire.

«Souvent je me rends compte que beaucoup de gens ne font rien parce qu’ils ont peur de faire de la merde. Mais on s’en fout ! Moi si je te montrais les trucs que j’ai faits il y a quelques années, tu trouverais ça dégueulasse. Personne ne commence par faire des choses

magnifiques. Il faut juste essayer, se planter et recommencer ; voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Parfois des gens me disent: «Mais pour toi c’est facile !» et ça m’énerve quand on me dit ça parce qu’il n’y a rien d’inné. Certaines personnes ont plus d’affinités avec certaines choses, c’est sûr, mais on part tous du même point et après c’est à nous de développer les choses en essayant, en se plantant et surtout en oubliant la peur.»

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire.Quant à son futur, Benoît le voit loin des horaires de bureau et des grosses boîtes de publicité. Il rêve d’une vie dans laquelle il pourrait se sentir libre, s’enivrer de création et se nourrir de projets. Et des projets, Benoît n’en manque pas: Créer une boîte de production avec un ancien ihecsien, commencer un nouveau projet musical avec deux amis, rapper sur scène avec un orchestre... L’avenir s’annonce excitant. Rassurons-nous toutefois, Benoît ne sait pas tout faire non plus: Retrouver son chemin par exemple

est, pour lui, un véritable cauchemar. Son sens de l’orientation est nul. Et pourtant, il ne fait aucun doute qu’il saura se frayer son chemin tout en restant rookie dans l’âme.

Et pour ceux qui souhaiteraient découvrir l’univers de l’artiste… C’est par ici ! www.benoitdoquang.com

J.R.

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MODEIHECS Street Style Par Félix Francotte

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Couvre-chefs

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32IHECSDeux profs

DEUX PROFS :

Laurent PomaCe matin, j’ai rencontré un professeur amical et artiste dans l’âme, en accord avec son temps et ses étudiants : le photojournaliste créatif et pragmatique Laurent Poma

Qui êtes-vous ? Et depuis combien de temps êtes-vous à l’IHECS ?

Cela fait quatre ans que jesuis professeur à l’IHECS et à peu près vingt ans que je suis diplômé du “75”, école de photoreportage à Bruxelles. J’ai d’abord fait partie d’un collectif pour ensuite devenir photographe indépendant, période pendant laquelle j’ai été amené à réaliser aussi bien des shootings de mode que des photos de pub ainsi que mes travaux personnels. De ces travaux ont découlé deux livres, dont un sur l’univers de la finance, pas vraiment photogénique, mais intéressant en ce qu’il peut nous faire découvrir de fast et de débauche, humaine comme financière.

Est-ce que vous constatez quelque-chose de spécifique aux étudiants ou à l’enseignement de l’IHECS ?

Oui. Ce sont souvent des étudiants débrouillards. Ils savent présenter et vendre un projet. Ils osent tout, mais ils ont peur de l’erreur, qui pourtant à mon sens permet d’apprendre.

Est-ce que vous auriez aimé être à l’IHECS ? Non, car ce ne sont pas des études artistiques pures.

Et le fait d’enseigner à l’IHECS a-t-il changé votre manière de photographier ?

Certainement ! Il a fallu que je me demandecomment transformer tous mes automatismes en apprentissage, comment rationaliser et exprimer tous mes réflexes. Cette démarche m’a forcé à poser un regard neuf sur mes habitudes et à les remettre en question. Aussi, en tant que professeur on ne peut pas camper sur ses acquis, ne serait-ce que parce que les modes évoluent et que les moyens d’expression et les technologies évoluent aussi.

En parlant des nouvelles technologies. Êtes-vous un adepte du numérique ?

Je suis passé au numérique en 2004 car il m’offrait une grande autarcie et une définition plus élevée. À mes yeux, l’argentique ne se justifie aujourd’hui que s’il y a une réelle philosophie derrière. De nos jours c’en est presque devenu un petit snobisme à la mode.

Vos travaux sont très divers, photoreportages plus ou moins artistiques, paysages, etc. Pourquoi cette diversité, et quel genre préférez-vous ou vous définit le mieux ?

Le genre qui me définit le mieux est peut-être celui que l’on m’a enseigné, le documentaire. J’aime ce qu’il a à transmettre et ce qu’il raconte sur le monde et l’humain. J’ai beaucoup aimé photographier les backstage de défilés par exemple. On y trouve une effervescence autour de pas grand-chose finalement, et cela m’amuse.

Il y a donc toujours une relation ambiguë entre l’artistique et le journalistique. Vous vous considérez plus comme un artiste ou comme un artisan ?

Pour moi, c’est une question de nécessité. Je m’en passerais bien, mais le côté artisanal du travail photographique a servi à financer mes recherches artistiques, qui elles ne payent pas autant.

Avez-vous des anecdotes, des coups de coeur ou coups de gueule à faire passer ?

Ce que j’aime c’est qu’à l’IHECS, tout est possible. Lorsque nous avons voulu organiser des Master class au musée de la photo de Charleroi pour les MA1 parce-que ceux-ci n’avaient pas de cours de photo vu qu’il n’y en a en BA2, BA3 et MA2, nous avons dû nous battre, mais ça a abouti. Et pour le coup de gueule, je trouve qu’on est une école de communication au sein de laquelle on ne communique pas bien... entre les différents médias par exemple... C’est pas pour ça qu’on ne s’aime pas, mais on oublie parfois de se le dire !

F.F.

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33IHECSDeux profs

Vincent EngelEntretien avec un passionné de l’enseignement qui sait ce qu’il veut, là où il va, et ce qu’il faut pour y arriver : Vincent Engel

Qui êtes-vous ? Et depuis combien de temps êtes-vous professeur à l’IHECS ?

Je suis professeur à l’IHECS depuis 1999, professeur à temps plein à l’université de Louvain et puis j’écris aussi, j’ai notamment publié une quinzaine de romans.

Et pendant tout ce temps, y a-t-il eu des changements ? Que ce soit au sein de l’institution ou parmi vos élèves ?

Il y a eu tout d’abord les nouveaux bâtiments, qui ont considérablement changé les conditions de travail. Il y a dix ans, je devais donner mon cours deux fois, car le plus grand auditoire, qui était le Velge, ne permettait pas de rassembler tous les étudiants, pourtant moins nombreux qu’aujourd’hui. Il n’y avait pas de retransmission en direct. Aujourd’hui, l’auditoire est magnifique. En plus, j’aime beaucoup donner cours à un grand nombre d’étudiant. Ça a un côté théâtral, et on a l’impression de jouer devant une salle pleine. Le plus grand défi est d’obtenir une qualité d’attention qui corresponde à mes attentes, c’est pour cela que je monte dans les gradins ...

Arrivez-vous à vivre de vos écrits ?Non, c’est le fait d’être professeur qui me permet d’être écrivain. L’écriture est une source de revenus trop aléatoire et si tu veux en vivre, cela te met dans l’obligation d’écrire, mais surtout de vendre. 40.000 exemplaires par an à peu près. Je préfère continuer à écrire quand j’en ai envie, et à publier quand je pense que c’est publiable, et que mon éditeur le pense aussi (rire).

Le fait d’enseigner a-t-il changé votre manière d’écrire ?

Non, sûrement pas. J’ai toujours maintenu la frontière entre les deux. À Louvain je n’ai par exemple jamais dit que j’étais écrivain, alors qu’en tant que professeur de lettres, j’aurais pu être tenté de donner cours sur mes propres oeuvres...

Est-ce-que vous écrivez pour vous, ou pour les autres ?

On écrit d’abord toujours ce qu’on ressent le besoin d’écrire. On répond à une nécessité personnelle et évidemment quand on écrit, même son journal intime (et c’est quelque chose dont beaucoup de personnes ne se rendent pas compte), c’est dans l’espoir qu’un jour il sera lu. Même après notre mort, même par effraction.On écrit toujours pour être lu et on ne peut que difficilement cibler le public touché, ou plutôt l’immensité du public qui ne l’est pas. Je crois d’ailleurs que c’est une erreur d’écrire pour un public particulier, ou alors on est un auteur de jeunesse.

Est-ce-que cela vous arrive parfois d’en avoir marre d’écrire, de devoir vous ressourcer... ?

Non, car pour ce qui est des romans, je n’ai la possibilité d’écrire que pendant les 3, 4 semaines de vacances que j’ai en été. Pendant l’année, je prépare, structure et rassemble de la documentation de telle sorte qu’à l’arrivée je puisse vraiment m’y consacrer du matin au soir. Ca reste donc un plaisir. Pendant l’année, j’écris alors des nouvelles, du théâtre ou des scénarios pour le cinéma et cela se mêle au reste sans contrainte.

Et quel serait le fil rouge de toutes ces oeuvres ?Ce qui les relie je crois, c’est la volonté de faire réfléchir le lecteur, de lui faire remarquer qu’il y a d’autres manières de voir le monde, de penser et de vivre que celles qu’il croit être la norme. Ne pas le conforter dans ses habitudes.

Et si vous deviez nous en recommander une ? Je choisirais le roman La peur du paradis.

Êtes-vous plutôt stylo ou ordinateur ? Ça dépend ! Mes romans je les écris au stylo dans de beaux carnets. Mais je vous avoue que j’ai retrouvé une très vieille machine à écrire de 1927 qui me rappelle mes expériences d’enfant. J’ai maintenant envie d’écrire un roman avec elle.

Et finalement, est-ce-que vous vous sentez plutôt artisan ou artiste ?

Les deux. Un artiste est un artisan.F.F.

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34IHECSMémoires médiatiques

En master, que l’on se spécialise en journalisme, en relations publiques, en animation socioculturelle, en publicité ou en éducation aux médias (le nouveau master de l’IHECS), la recherche personnelle se précise. À côté du mémoire écrit, les étudiants doivent travailler à la réalisation d’un mémoire médiatique exploitant l’un des cinq médias enseignés à l’IHECS : Web, graphisme, photo, son, vidéo et, depuis l’année dernière, transmédia. Contrairement au mémoire écrit, il est généralement réalisé en groupe – mais il y a des exceptions. Par l’intermédiaire du portfolio mis en ligne par l’école regroupant les travaux de fin d’étude les plus méritants, nous avons décidé d’aller demander à quelques anciens étudiants comment s’était déroulé leur travail. Nous avons sélectionné un travail par section.

MÉMOIRESMÉDIATIQUES

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35IHECSMémoires médiatiques

ISANAMUTIMAPRESSE INFO

« Sans pardon, la vie est gouvernée par un parcours sans fin de ressentiment et de vengeance. »

Roberto Assagioli*Il y a bientôt vingt ans, une guerre civile entre deux groupes ethniques, les Hutus et les Tutsis, éclatait au Rwanda. Le massacre se perpétua pendant trois mois et prit fin avec un total d’environ 800 000 morts… Pamela arrive en Belgique avec ses parents en 1999. Elle vivait au Burundi lors des événements au Rwanda et sa famille ne fut pas directement touchée, mais elle suivit le drame à travers l’inquiétude de ses parents. Elle ressent depuis longtemps l’envie de revenir sur cette histoire qui est la sienne.

L’une des premières étapes du travail à faire en Master 1, c’est l’état de la question : Faire des recherches approfondies sur son sujet. Pamela a donc du beaucoup se documenter sur le Rwanda avant de partir. Elle choisit de travailler en transmédia, en utilisant le son et la photographie. Avant son départ, elle contacte un fonctionnaire de l’Ambassade du Rwanda en Belgique. Celui-ci l’oriente vers l’IRDP (L’Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix), institut créé en 2001 qui instaura notamment des groupes de parole de remédiation entre Hutus et Tutsis. Mais il lui conseille d’aller à la recherche de témoignages dans la campagne plutôt que dans la capitale : le mode de vie des citadins s’est amélioré et les gens deviennent de plus en plus individualistes. Tandis que dans les villages, les habitants s’entraident, ils ont besoin les uns des autres pour pouvoir vivre en communauté. Elle se rend donc dans deux villages ; à Busasamana et à Save, non loin de Butare, dans le sud du pays. Sa cousine fait office d’interprète. Il s’avère malgré tout difficile d’établir le contact, la plupart des personnes restant sur leurs gardes. Elle prend donc le temps de leur expliquer sa démarche et sa volonté de leur donner la parole. Au total, elle restera un mois et demi dans son pays natal. Le titre de son mémoire, Isanamutima, est un mot rwandais qui ne se traduit pas littéralement. Il signifie “Soigner ses propres blessures avant de

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36IHECSMémoires médiatiques

procéder à la réconciliation.” La POM (Petite Oeuvre Multimédia) débute avec des images d’archive extraites d’un documentaire ARTE sur le massacre de 1994. S’ensuivent les portraits des personnes, avec leur témoignage en fond sonore. Mais qu’en est-il de la situation au Rwanda aujourd’hui ? Y a-t-il eu une réelle réconciliation, ou les tensions sont-elles encore visibles ? Pamela est optimiste.

“Il n’y a plus de rancune, la plupart des gens ont pardonné et lorsqu’on en parle, c’est pour sensibiliser les jeunes à l’importance du pardon et de l’empathie. Pour ma génération surtout [ndlr : celle née au début des années 90, peu avant les événements], malgré le fait que ce soit encore très présent dans nos mémoires, on a envie d’aller de l’avant.”

Après la guerre, la première chose à avoir été mise en place est le Gacaca (prononcer : gatchatcha), un tribunal populaire où tout le monde pouvait participer pour accélérer le nécessaire procès des quelque centaines de milliers de personnes accusées de participation au génocide. On estime qu’il aurait fallu 200 ans à la justice rwandaise pour tous les juger. L’ambiguïté de cette guerre, c’est que le phénomène a atteint tout le monde. Si tu étais Hutu et que tu ne tuais pas ton voisin Tutsi, c’était toi que l’on tuait. Ainsi, des gamins de 15 ans se

sont retrouvés meurtriers du jour au lendemain. La justice a, dès le début, appelé ceux qui avaient commis des crimes sans le vouloir réellement à se repentir pour pouvoir réintégrer la société. À quoi bon mettre en prison à vie des personnes victimes de leurs propres actes ? Bien sûr, ceux qui ont organisé le génocide et tenu les discours de haine ont eux été punis. Pamela estime que les médias n’ont pas assez parlé de cette réconciliation. Selon elle, lorsque l’on parle du Rwanda dans la presse, c’est toujours pour rappeler le massacre et les divisions ; on ne parle pas de la réconciliation, de ce qui est fait de positif. Elle aimerait que l’on donne la parole aux jeunes d’aujourd’hui, à ceux qui font bouger les choses. Depuis, France Inter et Le Monde l’ont interviewée sur la question de la réconciliation au Rwanda ainsi que sur son statut d’immigrée et son intégration dans la communauté rwandaise à Bruxelles. A présent, elle a quelques projets photo, et elle aimerait retourner au Rwanda pour approfondir le sujet de son mémoire car elle estime qu’il reste encore énormément de choses à montrer et à raconter.

* Citation extraite du mémoire médiatique de Pamela Hankard

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37IHECSMémoires médiatiques

UNE NOTE POUR CHACUN - RP

« Alors que dans toutes les cultures, chant et musique font partie intégrante de la vie des enfants, pourquoi devraient-ils en être privés parce-que leur état de santé les empêche de pratiquer ces modes d’expression ? »

Une note pour chacun est une asbl spécialisée dans l’animation musicale pour enfants hospitalisés. Elle propose diverses activités musicales : concerts, apprentissage d’un instrument, préparation aux examens de solfège, création de chansons, relaxation musicale et fabrication d’objets sonores. Les musiciens se déplacent donc dans les hôpitaux pour redonner un sourire aux enfants, la plupart sont bénévoles. Ils organisent des concerts et les fonds reviennent à l’association qui ne survit que grâce aux dons. À l’aide de leurs instruments, les musiciens introduisent une dimension créative et imaginaire au coeur de l’hôpital.

Charlotte Bodson, Mélodie Mulatin, Gilles Van Audenhaege et Raphaël Vanleemputten ont décidé, lors du choix de leur sujet, qu’ils ne voulaient pas promouvoir (même virtuellement) une entreprise de renom qui gagnait déjà beaucoup d’argent. Ils voulaient pouvoir réellement aider une entreprise sociale avec peu de moyens, qui pourrait par la suite réutiliser leur travail gratuitement. L’asbl accepte, et les étudiants commencent à se mettre au boulot. Design du site sur Photoshop, code sur Dreamweaver, rédaction, graphisme (affiches, flyers)… Pour réussir à tout faire, il fallut se répartir le travail. Ils ont également imaginé du webvertising pour des sites qui voudraient bien héberger des publicités pour l’asbl gratuitement. Par exemple, sur le site de l’hôpital ou alors sur le site d’un chef d’entreprise qui est donateur. Enfin, il fallut tester le site internet auprès du public cible. Le jour du jury, les profs sont unanimes : Le site internet que les étudiants ont réalisé répond parfaitement à leurs critères d’exigence. Ce qui leur plaît particulièrement, c’est que celui-ci

s’adresse à trois publics-cible différents en même temps. Et c’est là que résidait tout l’enjeu de leur travail : Réussir à communiquer l’identité de l’asbl à la fois aux parents qui doivent être mis en confiance, aux enfants qui demandent un site facile à utiliser et amusant, et aux donateurs à qui l’on doit donner l’envie de soutenir cette cause – et que cela reste cohérent. De plus, ils ont exploité toutes les ressources du web : la photo, la vidéo et le son. Diffuser l’esprit et les valeurs d’une marque ou d’une entreprise et en devenir le porte-parole, c’est ce que l’on attend de la part d’étudiants en relations publiques. Mais l’expérience humaine qui en résulte en fait un pari doublement gagné.

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38IHECSMémoires médiatiques

CES GENS QUE L’ON NE CONNAÎT PAS BEAUCOUP ASCEPGaëtan Checkaiban a décidé d’aller parler à ceux à qui on adresse rarement la parole. Ceux qui connaissent mieux que quiconque l’autre face de notre ville : Quand Bruxelles est sale, quand Bruxelles est froide, quand Bruxelles s’en fiche. Ceux que notre société de plus en plus individualiste laisse de côté. Mille raisons peuvent amener quelqu’un à se retrouver à la rue : L’abandon des parents, la perte d’un être cher, la fuite d’un pays en guerre… Quand quelque-chose se brise à un moment de votre vie et que personne n’est là pour vous aider à recoller les morceaux.C’est un sujet qui préoccupe Gaëtan depuis son arrivée dans la capitale. La photo est depuis longtemps son moyen d’expression privilégié et c’est tout naturellement qu’il se tourne vers ce média pour commencer son mémoire médiatique à l’IHECS en Master 1. Il franchit alors la barrière des préjugés et fait la connaissance de Yuri, qui a quitté l’Italie en

crise pour venir tenter sa chance à Bruxelles. Puis il rencontre Thierry, Manu, Jean-Claude, Stéphane et Laeticia. Il arpente les rues de Bruxelles pendant sept mois, écoute leur histoire et leur explique son projet. Il réussit ainsi à nouer un lien avec ces personnes et à établir une relation de confiance : Au-delà de son travail, c’est un véritable contact humain qu’il recherche. Peu à peu, les personnes se confient et Gaëtan enregistre leurs propos. Il n’a pas encore sorti son appareil, cela viendra après. Le matériel doit être discret pour ne pas mettre la personne mal à l’aise. Son travail est donc construit sur six portraits alliant son et photographie, six témoignages de vies peu ordinaires. Les seuls à s’intéresser à eux au final, ce sont les travailleurs sociaux et les associations d’aide aux sans-abri. Gaëtan s’adresse également à eux. Il veut les encourager à s’intéresser d’avantage aux personnes qu’ils essaient d’aider, à essayer de les comprendre ; car chacun est différent et a sa propre histoire. À l’heure qu’il est, Gaëtan commence à se faire un nom dans le milieu de la photographie et ne manque pas de projets : mariages, portraits, commandes en tous genres. Il aimerait trouver un mi-temps à côté de la photo, dans le monde de la communication ou de l’éducation – le but étant de devenir indépendant à titre complémentaire pour continuer à vivre de sa passion.

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39IHECSMémoires médiatiques

SPHAIR - PUBPour la section Pub, j’ai rencontré Renaud Ahn, l’un des sept étudiants (avec Céline Bouw, Morgane Brewaeys, Antoine Nelis, Tatiana Petit, Joseph Sansak et Sébastien Watteyne) qui ont imaginé et mis en oeuvre une campagne publicitaire transmédia pour leur mémoire médiatique. En master 1, ils étaient la première année à faire un mémoire transmédiatique, c’est-à-dire qui recoure à plusieurs médias en même temps. Du coup, tout était nouveau ; pour les étudiants ainsi que pour les profs. Il a d’abord fallu choisir trois médias, et ce furent les suivants : Photo, web et graphisme. Ensuite, on leur demanda de réfléchir à quelle entreprise ils allaient s’adresser pour lui proposer de créer (gratuitement) son identité visuelle. Ils choisirent Sphair, une entreprise au concept étonnant : Le “glamping” (glamour & camping) qui propose des nuits personnalisables dans une grosse bulle en plastique placée où bon vous semble ; dans des endroits insolites ou tout simplement dans votre jardin. Le commanditaire (le chef d’entreprise) accepta l’offre des étudiants et dut signer un engagement moral avec l’IHECS : il s’engageait, entre autres, à se mettre à disposition des élèves tout au long de leur travail. Ils commencèrent donc à préparer la campagne de pub par écrit, travail rédactionnel

et analytique assez précis. En juin, ils estimaient être prêts. Ils contactèrent donc le commanditaire pour lui montrer leur projet, mais celui-ci ne donna aucune nouvelle pendant tout l’été… À la rentrée, les étudiants commencent à s’inquiéter et finissent par obtenir une réponse vague : Il serait parti en vacances et ne serait plus disposé à leur donner l’accès aux bulles pour pouvoir faire des photos… Il se rétracte et finit par rompre l’accord signé avec l’IHECS, la pire chose qui puisse leur arriver à ce stade-ci de leurs études. La réponse des profs : Il va falloir continuer sans la collaboration du commanditaire et créer une campagne entièrement fictive, même s’ils doivent pour cela recréer entièrement le matériel utilisé par l’entreprise. Ne se laissant pas décourager, les étudiants réalisent alors l’identité visuelle complète de Sphair : le site internet et le logo, ainsi qu’un événement ; “Les 1001 Nuits de Sphair” avec tout le support papier décliné : la carte de visite et son étui, les invitations pour l’exposition photo, le bulletin de tombola, l’enveloppe et le timbre personnalisés. Malgré toutes ces aventures, la défense de mémoire se passe à merveille et le groupe obtient une grande distinction avec 83%. Ils ont appris les aléas du marché du travail : ils savent à quoi s’attendre à présent.

C.C.

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40IHECSLes 4 maisons de l’IHECS

LES 4 MAISONSDE L’IHECSEscaliers à n’en plus finir, endroits qui n’existent pas, fantômes qui rôdent la nuit alors que les étudiants travaillent encore… L’IHECS n’est finalement pas si différente de Poudlard, l’école de sorcellerie qui a enchanté notre enfance. Une école surréaliste, appliquant des règles défiant les lois de la logique et de la physique. En cherchant bien, on pourrait même finir par trouver la Salle sur Demande ou la Chambre des Secrets (une trappe dissimulée par un tableau dans le bureau de M. Raskin ? Ou bien dans les toilettes des filles du 1er étage ?) Mais allons faire un tour du côté des 4 masters de l’IHECS (il y en a maintenant cinq, mais on relèguera le nouveau master d’éducation aux médias dans le placard à balais de l’équipe de Quidditch le temps de ce billet.)C’est entre deux tweets se plaignant d’un horaire indéchiffrable et d’un prof absent qu’on a pu apercevoir pour la première fois cette comparaison. S’en est alors suivi un débat acharné pour savoir qui est qui, quel master correspondrait à quelle maison. Mais qu’en pense le Choixpeau magique ? Tentons d’y voir plus clair.

SERPENTARD - PUB “Vous finirez à SerpentardSi vous êtes plutôt malin,Car ceux-là sont de vrais roublardsQui parviennent toujours à

leurs fins.”Le publicitaire est ambitieux et malin. Il sait ce qu’il veut et la fin justifiera tous les moyens. Il est la représentation moderne du Prince de Machiavel, sans pour autant être un Mangemort dévoué à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

POUFSOUFLE - ASCEP “Si à Poufsouffle vous allez,Comme eux vous serez juste et loyalCeux de Poufsouffle aiment travaillerEt leur patience est proverbiale.”Loyal, honnête et persévérant, l’ASCEP bravera vents et marées pour distribuer de la soupe à la Nuit des Médias, comme le Poufsouffle luttera pour la libération des elfes. Il cherche à transmettre son savoir et se bat pour de nobles causes.

SERDAIGLE - RP “Si vous êtes sage et réfléchiSerdaigle vous accueillera peut-êtreLà-bas, ce sont des éruditsQui ont envie de tout

connaître.”Sages et réfléchis, les RP analysent avec stratégie toutes les situations avant d’agir. Ils sont sur leur gardes : Dans la communication du monde actuel, un mauvais geste, un mauvais sort, et la Gazette des sorciers en fera les gros titres.

GRYFFONDOR - PI “Si vous allez à GryffondorVous rejoindrez les courageux,Les plus hardis et les plus fortsSont rassemblés en ce haut lieu.”Audacieux et téméraires, les PI ont l’âme de Godric Gryffondor en eux. Cette volonté que la vérité et l’information triomphent de tout. Ils sont utopistes, et espèrent un monde meilleur et juste. Ils veulent devenir Auror pour combattre les forces du mal.

A.L.

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41IHECSCiné-club

LE CINÉ-CLUB DE L’IHECSAmorcé il y a quelques années, le ciné-club des étudiants de l’IHECS avait fini par tomber dans l’oubli. C’était sans compter sur l’immense motivation de Félix Francotte, fraîchement débarqué en Bac 1 et déjà prêt à remuer ciel et terre pour faire de ce ciné-club un espace d’échange et de partage au public critique et averti.

Avoir un espace d’échange sur le cinéma, cela semble évident dans une école comme la nôtre. Mais en quoi consistera-t-il exactement ?

Techniquement, il sera divisé en deux parties. Le Ciné-Club, et le Ciné-Live. Le premier s’occupera de projeter des films dans les auditoires de l’IHECS, parfois accompagnés d’une conférence animée par des professionnels du cinéma. Et le deuxième consistera en des rendez-vous hebdomadaires au cinéma (on est en train de négocier des partenariats) où un membre du ciné-club sera toujours présent pour accueillir les ihecsiens désireux de découvrir les dernières sorties ciné. Ce sera aussi l’occasion pour nos journalistes d’écrire des critiques à propos de ces nouveautés, que nous publierons ensuite sur notre page facebook.

À quelle fréquence allez-vous vous réunir ?Idéalement, une fois par semaine ! Et un intervenant tous les mois et demi, ce serait bien. Mais allez faire un tour sur notre page facebook, le Ciné-Live sera actif pendant le blocus !

Qui décide du thème ? Est-ce ouvert à tous les genres ?

Tout le monde dans l’équipe a un peu son mot à dire. C’est d’ailleurs un des points sur lesquels j’ai particulièrement insisté quand

j’ai recruté la nouvelle équipe. Je voulais que les membres du ciné-club forment une grande famille où chacun est aussi dévoué et impliqué que polyvalent. Maintenant, on va bientôt établir la programmation pour notre rentrée en force de février et je sens que les discussions vont être animées. (Rire)

Comment s’est passée la première séance ?Bien ! On a projeté Ma Vie en Rose en présence de la scénariste, 90 personnes avaient fait le déplacement. Il y a eu un réel échange entre le public et l’invité. Évidemment, comme c’était la première projection, on a aussi eu droit à tous les soucis techniques d’usage tellement #typiqueIHECS ; comme le son qui se coupe sans raison, ou la lampe du projo qui vire au bleu au bout d’une demi-heure. Mis à part ça nous sommes tous très contents et avons reçu beaucoup de retours positifs.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans cette expérience, as-tu des attentes particulières ? Es-tu un grand fan de ciné ?

Je suis à l’IHECS pour devenir grand reporter et aller photographier l’humain aux quatre coins du monde. Mais j’avoue que pour moi, le cinéma, l’image qui bouge, c’est encore le stade supérieur, la quintessence des arts. Il y a de la musique, de la photographie, du mouvement, des histoires... Donc oui, j’adore ! Maintenant, je n’ai pas spécialement une grande culture cinématographique. Ce qui me plaît dans cette aventure, c’est aussi tout ce qu’elle apporte ! Des rencontres, une expérience professionnelle, des responsabilités... Et pour les attentes, je ne perds jamais de vue que j’ai envie de créer le ciné-club auquel j’aurais moi-même bien aimé me rendre en tant que spectateur. Ça garantit un certain niveau d’exigence.

C.C.

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42BruxellesLe Palace

Un spectacle magnifique s’annonce au coeur du centre-ville, reliant le boulevard Anspach et Saint-Géry. Nous nous sommes glissés dans les coulisses du Palace.Animé par des années de mutations et de multiples affectations, le chantier du Palace règne à deux pas de la Bourse, sans encore dévoiler l’ampleur de ses possibilités. Tout d’abord, il est important de développer ce qu’abrita ce lieu avant d’aborder ce qu’il en adviendra prochainement. Dès 1881, y est construit l’Hôtel des Ventes de la Ville de Bruxelles. Mais c’est en 1913, à la requête de la société « Les Grands Palais d’Attractions Pathé Frères » que l’avenir du complexe

cinématographique s’expose. Déjà des salles de projection émergent, flanquées de brasseries et de music-halls. Après quelques années et la démocratisation de l’image, et malgré l’usage de nouveaux moyens techniques, le complexe autrefois novateur devient obsolète et se voit transformé. Une fois de plus, la précipitation populaire extérieure entraîne un désintéressement de la part du public et la fermeture des lieux. L’ironie fait qu’une partie du bâtiment se retrouve au service de la vente d’électroménager avant de redevenir cinéma et de finalement fermer définitivement ses portes, devenant provisoirement possession du Théâtre National. Depuis 2004, le site est dénudé.

Le Palace

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43BruxellesLe Palace

Dans un cas d’histoire tel que celui-ci, le bâtiment est abordé selon un déconstructivisme constructif, dans l’abandon conscient de certains actes posés lors des précédentes affectations dans le but de se l’approprier tout en en conservant l’essence. L’auteur du projet, l’atelier d’architecture Alain Richard, dénude l’édifice en partie de l’intérieur, le structurant par une distribution d’escaliers et de galeries linéaires canalisant la circulation vers les différents services au départ d’un foyer commun. La complexité lors de la conception est omniprésente et est notamment due au fait qu’une partie de la construction est classée au patrimoine. L’enjeu réside alors dans l’assimilation de ces éléments historiques en leur imposant une modernité apte à les révéler davantage et donc engendrer une fluidité pour l’ensemble. Source de mouvance continuelle, l’enceinte du complexe est prête à retrouver son heure de gloire.Futur temple de l’exhibition picturale, exubérant dans les proportions mais intimiste dans la situation, le Palace sera polyvalent. On y trouvera des salles de cinéma, un bar, une galerie d’exposition ; un programme renforçant l’intégration du bâtiment dans son quartier tel un organisme sous perfusion constante d’images, de sons, de goûts. Dans un septième art où les

projecteurs s’éteignent aussitôt qu’ils s’embrasent, le Palace justifie sa pertinence par une identité propre aux couleurs discrètes, à l’image de son exposition protégée au coeur de Bruxelles.

N.C.

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44BruxellesUn dimanche aux Marolles

« Dimanche le Monde existe un peu moins » François BonAux Marolles, c’est dimanche que le monde prend vie. Si vous en avez assez des dimanches blêmes et monotones, alors cet article ne vous laissera pas indifférent. C’est un petit quartier pas très loin de l’IHECS, il suffit de grimper du côté de l’église de la Chapelle et de flâner entre la rue Blaes et la rue Haute. Un quartier prêt à accueillir les plus

curieux d’entre vous et où un enjouement communicatif règne sur l’ensemble des galeries marchandes, la place du vieux marché et sur ses habitants hors du commun dont certains sont accompagnés d’un vieil accent brusselaire.Vous, étudiants dont l’âme artistique tant refoulée n’aspire qu’à se révéler et qui, faute de moyens, vous rabattez sur des meubles préfabriqués... Faites donc un tour du côté du vieux marché et vous pourrez y dénicher des trésors longtemps cachés. Il suffit d’un peu d’imagination et de créativité, et le tour est joué. De la petite commode kitsch à la table basse post-moderne, en passant par les lampes de bureau seventies jusqu’au service à thé art déco :

Un dimanche aux Marolles

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45Un dimanche aux Marolles Bruxelles

Votre intérieur retrouvera une âme ! Pour ma part, dimanche dernier j´ai réussi à dégoter parmi mes petites trouvailles, un grand coffre en bois poussiéreux. “Il a plus de 200 ans ce coffre, c’est une merveille” me balance le brocanteur assis sur une chaise pliante des années 80 ornée de grosses fleurs oranges. Je continue ma promenade et je tombe sur un petit projecteur autrichien, un 8mm des années 50 (un Eumig C3) très en vogue à l´époque. Pour tous les adeptes de cinéma ou de photographie, le marché regorge de vieux appareils à rafistoler. Et pour toutes les dingues de vintage, baladez-vous du côté de la rue du Renard ; le coin s’apprête à toutes vos folies : Manteaux de vison, bottes en cuir épointées, barda de bijoux et une foule de sacs. Ne vous confinez pas à cette rue : Un peu plus loin un tas de friperies ne désirent qu’enrichir votre garde-robe, fringues au kilo ou pièces authentiques. Optez pour ce qui vous plaît, à vous de satisfaire vos petits péchés.Le coin ne manque pas d’endroits où déguster toutes sortes de petits mets. Savourez des mezzés chauds ou frais aux portes d´un petit restaurant libanais où la convivialité se mêle aux subtilités des saveurs d´orient. Si vous êtes plus traditionnel, place du Jeu de Balle, se trouve un petit café parfait pour faire une petite pause

après vos déambulations : Omelettes et sandwichs variés, une série de petits brunchs vous est proposée à des prix convenables. Ne vous attendez pas à de la haute gastronomie mais à un bon bistrot typiquement belge pour casser la croûte, la soupe aux oignons est un vrai délice !Bref, les Marolles : Venez découvrir ; n’en parlons plus ou justement parlons-en après !

R.S.

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46BruxellesWhat we liked

WHAT WE LIKEDTHÉÂTRE

La Turnàta De MARIO PERROTTA et NICOLA BONAZZI Mise en scène : MARIO PERROTTA Traduction française et interprétation : HERVÉ GUERRISI

Lundi c’est jour de relâche pour la plupart des théâtres bruxellois : La liste des pièces proposées est maigre en ce premier jour de la semaine. C’est donc un peu au hasard que mon envie de théâtre me conduit jusqu’aux Riches-Claires où l’on joue La Turnàta, un seul-en-scène sur l’immigration italienne des années 50 en Suisse, interprété par Hervé Guerrisi. Je m’installe dans mon fauteuil avec un peu d’appréhension, le thème de la pièce ne m’inspirant qu’à

moitié. Pourtant, le comédien à peine arrivé sur scène, mon scepticisme se transforme en fascination tant ce qu’il dégage est puissant. D’origine italienne, Guerrisi explique que c’est son besoin de renouer avec ses racines qui le pousse, quelques années plus tôt, à se rendre en Italie où il fait la rencontre de l’auteur de la pièce, Mario Perrotta. La Turnàta, que l’on pourrait traduire par « le retour au pays », est née de leur souhait de donner la parole aux milliers de travailleurs qui, volontairement ou non, sont retournés chez eux.

« J’étais un enfant clandestin.Parce-que quand il y en avait un qui partait en La Suisse pour travailler, il pouvait surtout pas emmener la famille, parce que c’était interdit.Interdit, oui M’sieur, par peur qu’après ils restent là toute leur vie... »

Cet enfant clandestin, c’est Nino. Clandestin parce-que ses parents l’ont emmené avec eux en Suisse en dépit de la loi interdisant aux saisonniers de faire venir leurs familles. (Car si la Suisse faisait volontiers venir des adultes pour construire ses tunnels,

elle ne leur accordait en revanche aucun droit ; pas même celui d’amener leurs enfants.) Cela fait cinq ans qu’il vit enfermé dans ce deux-pièces zurichois, cinq ans passés à la fenêtre à rêver d’une autre réalité, à admirer la lune sur laquelle l’Homme s’apprête à poser le premier pas... Jusqu’au jour où la mort de son grand-père lui permet pour la première fois de quitter sa cachette pour aller enterrer le corps en Italie. Coincé à l’arrière de la voiture, entre sa mama et le corps inerte de son grand-père, Nino nous raconte son grand retour, sa Turnàta. Il nous emporte avec lui dans cette aventure, nous la décrivant avec tant d’authenticité que ses joies et ses angoisses deviennent les nôtres. Sans bouger de sa chaise, Hervé Guerrisi nous fait voyager dans le temps ; de 1969 à aujourd’hui, de la Suisse à l’Italie, d’Adamo aux « Stronautes » en partance pour la lune, dans un monde poétique et pittoresque où capitalisme d’équipes de football et Marx et Lénine leurs joueurs vedettes. À travers l’histoire de ce petit garçon, c’est la pénible réalité de ces saisonniers italiens qu’Hervé Guerrisi nous raconte ; entremêlant subtilement les mots, passant d’un personnage à l’autre, de la gaieté à la nostalgie, du passé au présent. Il nous amène à nous interroger sur l’intolérance et le racisme dont sont victimes les immigrés d’aujourd’hui, autant que l’étaient ceux d’hier.

À voir à La Vénerie du jeudi 30 janvier au samedi 8 février à 20h30

S.P.

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47BruxellesWhat we liked

ALBUMS

ARCTIC MONKEYS , AM Pour ceux qui seraient passés à côté du nouvel album des singes de l’Arctique (Je vous méprise sachez-le), sortez de votre grotte et repentez-vous.5ème album pour le groupe d’Alex Turner, 27 ans, et musicalement aussi mature que feu Lou Reed (RIP). Une claire évolution donc entre les riffs surexcités de Fake Tales of San Francisco et le swing du nouveau Snap Out Of It. Sans pour autant perdre leur fougue, les Arctic Monkeys évoluent, juste comme il faut. Bien qu’Alex le nie, sa nouvelle production a un goût de sauce barbecue, cf. son nouveau style #ElvisPresley #Banane (promis c’est la première et dernière fois que j’Htag.) En résumé : Mad Sounds

DARKSIDE, Psychic Nicolas Jaar. On connaît tous le jeune Chilien New-Yorkais de coeur à la house suave et profonde. El bandido, Mi Mujer… Darkside c’est lui mais c’est aussi Dave Harrington, multi-instrumentaliste de sa précédente tournée. Autant vous prévenir, c’est

hypnotique. Aller simple pour la stratosphère, voire au-delà. Des riffs aériens, des beats spatiaux, Les InRocks qualifient même cette nouvelle production de “Blues de l’espace”. Darkside of the moon, donc ?Commencez par Paper Trails pour garder un pied sur terre avant de vous lancer dans les 11 galactiques minutes de Golden Arrow.

PEACE, In Love Premier album du groupe britannique Peace, In Love n’est pas révolutionnaire. Oui, on peut y retrouver du The Cure et autre sommité Rock N’ Roll d’une décennie précédente. Mais qu’importe, c’est bon. Laissez-vous emporter par le flow d’amour et de romance de Harrison Koisser et sa bande. Lovesick, California Daze ou Float Forever, vous êtes prévenus…

DANNY BROWN, Old“La sagesse vient avec l’âge.” Danny Brown serait-il l’exception qui confirme la règle ? Old, deuxième album du rappeur de 32 ans, est tout sauf sage. Dubstep, gangsta rap, dope song, 14 tracks qui n’ont de commun que le talent rimique de Danny. Le vieux Brown déborde d’énergie, d’extravagance et de

conneries pour notre plus grand plaisir. Enjoy !

À écouter… JAMES BLAKE, Life Round Here ft. Chance the rapperPetit flashback sur Overgrown, second album, sorti cet été, du virtuose James Blake. Sur cet album figure le très bon Life Round Here, qui a donné le, encore meilleur, featuring avec Chance the rapper.* Enfin très récemment est sorti le clip de ce featuring. Tous les prétextes sont bons pour se replonger dans cet album...*À noter tout de même, l’excellent 1er album de Chance the rapper Acidrap sorti en mai. (Il est en entier sur Youtube, ooooops) THE SILVER PALMS, Georgia BoyEn très bref, premier single pour ces Ricains de Georgia. The Silver Boys ou le revival des années 2000 genre The Strokes à ses débuts. Pour sûr, ces Georgia Boys vont faire parler de leur guitare, et ce très bientôt. ARTHUR TIXHONPour ceux que j’ai sortis de leur grotte, mea culpa mais on y retourne ! Guide de l’expédition : Sir Tixhon, Arthur de son prénom, Bruxellois, jeune et talentueux. Un son définitivement techno, garage, lourd, obscur et fichtrement efficace. “Curtis is back”, c’est son nom de Dj résident à la UMG. Allez faire un tour sur son soundcloud. Je préconise de commencer la descente sous terre en “douceur” avec She Told Me To Stay, ça vous évitera une otorragie aigüe.Régalez-vous ensuite des Textures, Funk That et autre Downtown ; de véritables tueries acoustiques

P.C.D.

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48BruxellesWhat we liked

CINÉMA

INSIDE LLEWYN DAVIS : 3,5/5

Réalisé par Joel et Ethan CoenLa maîtrise des réalisateurs de Fargo n’est plus à prouver. On sent l’expérience et la partie technique du film est excellente. L’histoire pourtant, bien qu’attractive et originale, a du mal à nous plonger à l’intérieur du personnage principal, artiste en galère. C’est même l’effet inverse qui se produit. Le spectateur finit par en avoir marre de lui tout comme les hôtes qui l’hébergent. Si c’est voulu alors le pari est gagné, mais ce n’est pas sûr ! Mention spéciale tout de même à John Goodman qui signe une prestation jubilatoire en toute impunité saupoudrée par des dialogues lascivement délectables.

RUSH : 3,5/5 Réalisé par Ron HowardUn biopic sur deux champions de F1 des années 70. À priori, ce film n’est pas destiné aux ihecsiens. Et pourtant ! Ron Howard est au summum de son talent. C’est rythmé, énergique et

poignant. Les acteurs sont bons et la technique, tant au niveau du son que de la musique ou du montage, est parfaitement maîtrisée. Mention spéciale pour la photographie.

GRAVITY : 4/5 Réalisé par Alfonso Cuarón

Voilà un film qui risquera de faire parler de lui longtemps… En bien ou en mal. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne ressemble à aucun autre. La dimension immersive dans laquelle nous plonge Gravity est aboutie à la perfection. On lui reprochera toutefois un scénario bancal mené par deux personnages aux caractéristiques stéréotypées : Héroïque, candide et affective pour

Sandra Bullock ; arrogant, séducteur et relax pour George Clooney. Gravity reste cependant une expérience unique, à voir absolument en 3D au cinéma.

LA VIE D’ADÈLE : 4/5 Réalisé par Abdellatif Kechiche

Une palme d’or bien méritée. Malgré certaines longueurs, le film exploite la profondeur des personnages avec habileté. L’évolution d’Adèle (le rôle et l’actrice) entre le début et la fin du film est frappante. Abdellatif Kechiche fait naître chez le spectateur une empathie profonde envers son personnage central, et l’authenticité de cette fresque sociale fait de La Vie d’Adèle un film marquant.

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49BruxellesWhat we liked

PRISONERS : 4,5/5 Réalisé par Denis Villeneuve

Un des meilleurs films de l’année. L’atmosphère froide et macabre dans lequel nous plonge ce thriller hautement maîtrisé par son metteur en scène (Denis Villeneuve) parvient à nous crisper sans ménagement. Les personnages sont travaillés et extrèmement bien interprétés par les acteurs. Sans jamais tomber dans la démagogie, Prisoners dresse un tableau qui dépeint l’une des pires déviances humaines. Une vraie claque.

Coup de coeur: 9 MOIS FERME

9 mois ferme est la meilleure comédie qu’il nous ait été donnée de voir cette année. Cynique, caustique, corrosive… Les mots sont faibles ! Albert Dupontel, en plus d’être un excellent acteur et scénariste, nous surprend par l’ingéniosité de ses talents de metteur en scène. Le film jouit également d’un scénario original ; les trouvailles techniques servant à raconter l’histoire donnent à 9 mois ferme une dimension burlesque et marquante. Un O.V.N.I. à ne rater sous aucun prétexte !

I.D.

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50BruxellesAgenda Bruxelles

AGENDA BRUX-ELLES

EXPOSVASARELY, HOMMAGE :

Figure clef de l’art optique, véritable maître des compositions où se combinent, s’emboîtent, se permutent et s’assemblent les éléments géométriques, Victor Vasarely a marqué l’art du 20ème siècle par sa production abstraite géométrique féconde. Inédit, cet hommage vous invite à redécouvrir cette œuvre riche et radicalement moderne.

17/10/13 > 19/01/14 Musée d’Ixelles Tarif étudiant : 5€ www.museedixelles.irisnet.be

ANDY WARHOL. LIFE, DEATH AND BEAUTY :

Inutile de présenter l’artiste considéré comme l’un des plus grands créateurs du XXe siècle. Mais c’est un aspect peu connu de son art qui est abordé : son lien avec la spiritualité conduisant à une esthétique qui oscille en permanence entre vie, mort et beauté. Une petite exception dans cet agenda bruxellois, car cette expo se déroule à Mons, mais c’est sans aucun doute parce qu’elle le vaut bien…

05/10/13 > 19/01/14 BAM, Musée des Beaux Arts de Mons http://www.bam.mons.be

JANE EVELYN ATWOOD, 1976-2010 :

Après une rétrospective à

la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 2010, le Botanique met à son tour à l’honneur le parcours exceptionnel de l’une des plus grandes photographes de son temps qui, depuis plus de trente ans, explore la condition humaine avec un engagement qui force l’admiration.

22/11/13 > 12/01/14 Botanique Tarif étudiant : 4,50€ www.botanique.be

DUANE HANSON. SCULPTURES OF THE AMERICAN DREAM :

Dans la lignée du Pop-Art, Duane Hanson offre une vision critique de la société américaine au travers de sculptures hyperréalistes de figures humaines. Son œuvre illusionniste dresse un portrait en miroir de l’American way of life.

20/02/14 > 25/05/14 Musée d’Ixelles Tarif étudiant : 5€ www.museedixelles.irisnet.be

ÉVÉNEMENTSBRUSSELS VINTAGE MARKET :

« Best concept in town » paraît-il ! Vintage, second hand & designers market, il y en a pour tous les goûts : sacs, chaussures, bijoux, montres, ceintures, écharpes, chapeaux et gants, petite maroquinerie, sandwichs… Shopping le dimanche, verre en terrasse, déjeuner entre amis et le tout dans une ambiance musicale retro. Comment mieux profiter de son dimanche ?

Tous les premiers dimanches du mois Halles Saint-Géry Accès gratuit www.brusselsvintagemarket.be

PLAISIRS D’HIVER : Un parcours de 2km au cœur de la capitale qui fera rêver, cette année encore, petits et grands. Patinoire, manèges, grande roue, ainsi que l’incontournable marché de Noël. Rien de tel qu’un bon vin chaud accompagné de smoutebollen pour bien commencer l’hiver !

29/11/13 > 05/01/14 Accès gratuit Bruxelles centre – Sainte-Catherine www.plaisirsdhiver.be

THÉÂTREKISS & CRY :

Un spectacle tout simplement magique. La création collective organisée par le cinéaste Jaco Van Dormael et la chorégraphe Michèle Anne De Mey est une petite merveille d’inventivité, d’originalité et d’émotion qui croise les codes de l’écriture cinématographique, de la danse et de la dramaturgie théâtrale. En famille ou entre amis, à voir absolument !

08/01/14 > 26/01/14 Théâtre National

LAC DES CYGNES – MOSCOW CITY BALLET :

L’un des joyaux du répertoire classique sur la légendaire musique du compositeur russe Tchaïkovsky et la chorégraphie originale de Marius Petipa, est l’un des ballets les plus dansés à travers le monde. Autrement dit, un classique à ne pas manquer !

05/12/13 > 08/12/13 Cirque Royal

TOUT FEU TOUT FEMME : Dans un style humoristique et sarcastique, ce spectacle

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51BruxellesAgenda Bruxelles

se veut une fresque absurde de nos propres dérives. Les personnages sont truculents, les situations burlesques mais le tout teinté d’une vérité touchante. On ne sort pas indemne de ce spectacle.

17/12/13 > 04/01/14Riches-Claires

LA CONCORDANCE DES TEMPS : Septembre. Clara assiste à ses premiers cours de littérature à l’université. Ses parents lui ont trouvé une chambre d’étudiant chez une connaissance. C’est dans cette maison, habitée par une famille décomposée, qu’elle va se rendre compte que le présent est une notion extrêmement subjective.

28/01/14 > 15/02/14Riches-Claires

CHAIR(E) DE POULE : Du poussin à la poulette, jusqu’à la vieille poule perdant ses plumes : le corps féminin aux prises avec le temps. Par quel chemin ce corps est-il passé ? Comment en est-il arrivé là ? Sur scène, une poule pondeuse, confrontée au gaspillage de ses œufs. Une poule face à ses fantasmes de mère-poule. Sur scène, il reste une poule face à la solitude de son ventre vide, seule dans son poulailler. Ce seul-en-scène projette d’explorer sur un ton décalé « une existence de femme ». Un corps, une voix, un discours, une façon de vivre.

28/01/14 > 1/02/14Théâtre de la Vie

FÉMINITÉ ÉGALITÉ VIRILITÉ : Préjugés sexistes, idées toutes faites, légendes urbaines, caricatures entre les sexes dits « fort » et « faible », voici le cocktail

explosif de l’inégalité entre les femmes et les hommes. 4 soirées pour rire ensemble du regard que se portent femmes et hommes dans notre société.

29/01/14 > 1/02/14Théâtre de la Toison d’Or

PUNK ROCK : Lilly arrive dans sa nouvelle école et fait la connaissance de William qui pose des questions déstabilisantes... Elle rencontre aussi Nicholas, qui fait de la muscu, Bennett et Cissy, couple un peu improbable, Tanya, en surpoids, et Chadwick, passionné d’astrophysique. Tout ce petit monde va se côtoyer jusqu’à la préparation des examens, jusqu’à ce que... le drame éclate.

14/01/14 > 8/02/14Théâtre de Poche YUKONSTYLE :

À la frontière de l’Alaska, sur la route principale, Kate porte sa robe de lolita trash et fait du stop depuis plusieurs heures. Frigorifiée, elle est recueillie par la jeune Yuko et son ami Garin qui tentent de trouver les moyens nécessaires pour passer l’hiver et secourir Dad’s, le père de Garin. Angoissé, celui-ci voit en effet les fantômes de son passé revenir : le procès d’un célèbre serial killer commence à la télé et Goldie, la squaw disparue vingt ans plus tôt, vient le hanter. Il fait quarante-cinq degrés au-dessous de zéro. Dehors, le corbeau plane, inlassablement. Le décor est planté, l’histoire peut commencer…

14/01/14 > 1/03/14Théâtre Le Public

LE CARNAVAL DES OMBRES :Un jour, il se fait traiter de Boche. « Ah tu viens des cantons rédimés, de chez les … » Il ne sait que dire. Il sort à peine de l’adolescence. Il est belge, oui. Mais son grand-père et ses deux oncles ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht. Le plus jeune allait avoir vingt ans. Comment meurt-on sous cet uniforme-là ? Et comment vivre après ? Dans le village où il est né, on ne parle pas de tout ça. On rit en wallon, on chante en wallon, on rêve en wallon. Mais parfois, sur les chemins de fête, l’alcool fracasse les digues, les corps tremblent d’une tristesse inexplicable…

13/03/14 > 31/03/14Atelier 210

CONCERTSBABYSHAMBLES :

16/01/14 Ancienne Belgique

THE VIRGINS20/01/14 Botanique

ELIE GOULDING14/02/14 Forest National

BALTHAZAR20&21/02/14 Ancienne Belgique

PUGGY22/02/14 Forest National

HAIM24/02/14 Ancienne Belgique

FRANZ FERDINAND07/03/14 Forest National

E.K.

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52BruxellesAgenda Bruxelles

CINÉMAMANDELA : UN LONG CHEMIN VERS LA LIBERTÉ DE JUSTIN CHADWICK

Sortie : 18 décembre 2013Adaptation de l’autobiographie Long Walk to Freedom de Nelson Mandela parue en 1994. Le film raconte son enfance, sa carrière politique, sa lutte contre l’apartheid et ses années de prison. Un biopic très attendu interprété par Idris Elba, acteur montant. On le retrouve dans Prometheus, Thor, Pacific Rim et prochainement le très attendu Jurassic World.

LE GÉANT ÉGOÏSTE DE CLIO BARNARD

Sortie : 18 décembre 2013Exclus de l’école, Arbor et Swifty se mettent à travailler pour un ferrailleur tandis que leur amitié est mise à mal... L’amitié des deux garçons résistera-t-elle au Géant Egoïste ? Premier long métrage de Clio Barnard, le Géant égoïste a déjà reçu plusieurs prix dont le Hitchcock d’Or et le Prix coup de cœur à la 24ème édition du Festival du Film Britannique de Dinard 2013. Ainsi que celui du Meilleur Film au Festival Saint-Jean-De-Luz 2013. À suivre de près.

LE LOUP DE WALL STREET DE MARTIN SCORCESE

Sortie : 25 décembre 2013Jordan Belfort, un courtier en bourse de Long Island, refuse de collaborer avec les autorités dans le cadre d’une vaste affaire de corruption à Wall Street. Le film raconte la spectaculaire ascension et la chute vertigineuse de Belfort à Wall Street, ainsi que son style de

vie tumultueux de tous les excès : fêtes, drogues et alcool… L’un des films les plus attendus en cette fin d’année. S’il y a bien un réalisateur qui n’a jamais fini de nous impressionner, c’est bien Martin Scorsese. Le film est, en outre, composé d’un casting atypique. On y retrouve notamment le français Jean Dujardin, Rob Reiner, le réalisateur de Stand By Me et de Princess Bride et enfin Jon Favreau, le réalisateur d’Iron Man.

NYMPHOMANIAC DE LARS VON TRIER

Sortie : 1er janvier 2014La folle et poétique histoire du parcours érotique d’une femme, de sa naissance jusqu’à l’âge de 50 ans ; racontée par le personnage principal, Joe, qui s’est auto-diagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l’avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples facettes, riche en associations et en accidents de parcours. Lars Von Trier n’a pas l’air d’en avoir fini avec les films qui dérangent. Ce synopsis en deux parties porte à croire que l’exercice de style du cinéaste continue de s’étayer de film en film. Une grande curiosité pour les adeptes de cinéma d’auteur.

OLDBOY DE SPIKE LEE

Sortie : 1er janvier 2014Fin des années 80. Un père de famille est enlevé sans raison et séquestré dans une cellule. Il apprend par la télévision de sa cellule qu’il est accusé du meurtre de sa femme. Relâché 15 ans plus tard, il est contacté par celui qui l’avait enlevé... Remake américain du film de Park Chan-Wook sorti en 2003 et depuis lors devenu culte ; le défi à relever est immense. Car en plus d’être devenu un modèle du genre, le cinéma coréen n’a rien à envier à Hollywood. On espère donc que ce remake réalisé par Spike Lee et interprété par le trop souvent absent des écrans Josh Brolin (No Country For Old Men) sera une réussite.

I.D.

Page 53: Le Cabinet - N°6

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COLOPHONONT PARTICIPÉ À L’ÉLABORATION DE CE NUMÉRO :

FONDATRICE DU CABINET Audrey Fischer

RÉDACTRICE EN CHEF Capucine Chandon

CONCEPTION GRAPHIQUE Anouk Rebaud

CHARGÉ DE SPONSORS Nicolas De Castro

PHOTOGRAPHE Félix Francotte

CHARGÉ DE COM Arnaud Laurent

RÉDACTIONCapucine ChandonNina ClossonPablo Crutzen DiazElisabeth DebourseIan DepauwTatiana De PlaenThibault DrezeFélix FrancotteEden KrsmanovicArnaud LaurentSarah ParejaJustine RossiusRahima SeghierCamille Toussaint

IMPRESSION

Page 54: Le Cabinet - N°6

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Boulangerie

Pâtisserie

Sandwicherie

Restauration

Ouvert du lundi au vendredi, de 7h à 18h. Le samedi de 7h à 17h.Fermé le dimanche et les jours fériés.

71, Rue du Midi. 1000 Bruxelles - Tel/fax +32 (0) 2 503 29 00

Page 55: Le Cabinet - N°6

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Boulangerie

Pâtisserie

Sandwicherie

Restauration

Ouvert du lundi au vendredi, de 7h à 18h. Le samedi de 7h à 17h.Fermé le dimanche et les jours fériés.

71, Rue du Midi. 1000 Bruxelles - Tel/fax +32 (0) 2 503 29 00

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JAMBON 7,50 €Tomate, mozarella, jambon, origan

VEGE 7,50 €Tomate, mozarella, légumes, origan

GUSTO 8,50 € Tomate, mozarella, champignons, origan

Rue du Midi 43a1000 Bruxelles