l'afrique du nord illustrée. 07/09/1907

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L'Illustration algérienne, tunisienne et marocaine Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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La vie de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Montpellier et Environs...

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Page 1: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

L'Illustration algérienne, tunisienne et marocaine

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Page 2: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

L'Illustration algérienne, tunisienne et marocaine. 1906-1907.

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Page 3: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

'Deuxième QAnnée — \° 41 5o Centimes

Le Challenge de Y « Illustration Algérienne »

La « Naïade », bronze d'art, prix du challenge de « l'Illustration Algérienne » qui doit être disputé demain

Page 4: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

il Illustration Â^

Page 5: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine 111

Page 6: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

IV Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

L'Administration du journal vient de faire

relier, en un volume, la collection des vingt-six

premiers numéros de l'Illustration Algérienne,.Tunisienne et Marocaine.

Nos lecteurs qui n'auront pas conservé la col-

lection entière du journal ainsi que nos nouveaux

abonnés pourront, dès maintenant, se procurer cet

album, richement relié sous couverture rouge,au prix de douze francs rendu franco ou pris dans

nos bureaux. (Prière de spécifier si l'on désire la

collection complète, avec couvertures et pages de

réclame, ou simplement la collection texte et

gravures.)

Le journal se chargera également de faire relier,au prix de i fr. DO (y compris la table des matières),les collections que ses abonnés ou lecteurs lui

feront parvenir.

Page 7: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

LA FRANCE AU MAROC

Dans une des rues de Casablanca, qui fut moins éprouvée par les boulets, les commerçants reprennent possession de leurs boutiques

Page 8: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

NOUVELLE

Comment ils meurent...

Une chaleur atroce, épouvantable.. .

Le soleil, très haut, flamboie, dans un ciel

sans nuage, implacablement...

La lumière intense brûle les yeux, L'air sur-

chauffé étreint la gorge, le bled devient une

fournaise. 11 semble que la nature accablée

s'endort; pas un souffle, n'agite les hautes herbes,

pas un cri ne Trouble le silence dangereux dé la

montagne... , •••

Au loin, Casablanca étage ses tourelles^ ses

minarets, ses mosquées toutes blanches à

demi détruites.

Une sorte de brume légère, dorée, enveloppe

la ville, rendant les contours imprécis, très

vagues, et la vieille cité n'apparaît bientôt

plus que comme une chose très lointaine, mais

éblouissante, toujours.

La patrouille des, tirailleurs avance silen-

cieuse. Ils sont cinq. Un caporal et quatre

hommes chargés d'explorer un secteur, a quel-

ques kilomètres de la ville.

Les accidents du sol les obligent à marcher

groupés, presque sans précautions. Puis, au

fond, ils ne croient pas:à une attaque possible

des Marocains que le bombardement a rejetés

au loin et qui dorment à cette heure torride de

la journée.

La patrouille a été ordonnée pour la forme,

voilà tout, par acquit de conscience, et ils ont

hâte de rentrer au bivouac, de dormir un peu

à leur tour.

Ils grimpent une montée du haut de laquelle,

tout à l'heure, ils pourront examiner le versant

ennemi et prendre une minute de repos. . .'

Jacques Dastel, le caporal, est en tète, s'ai-

dant de son fusil, quelquefois de ses mains,

pour se maintenir à la pente très rude.

Les autres le suivent, maintenant espacés,

haletants, n'en pouvant plus.

Et soudain, tout près de lui, à un pas, vin

cri très long, sinistre, un cri de chacal blessé,

retentit.. .

Deux mains de fer s'abattirent sur ses épau-

les et s'y enfoncèrent... 11 sentit qu'il était

perdu. En une seconde il entrevit au-dessus

de lui un grand pan du ciel bleu, radieusement

beau, très pur, éclairci comme pour une fête...

Une colère furieuse l'étreignit de se sentir

ainsi frappé, traîtreusement, sans pouvoir ri-

poster, se défendre.. .

Et d'une secousse terrible il essaya d'échap-

per à l'étreinte. ..

11 parvint à se retourner à demi, et au-

dessous de lui, il aperçut les burnous blancs,

innombrables, hurlants, triomphants. .

Il vit Sarpaji, le clairon, qui dominait, de

toute la tète un groupe de fanatiques; et qui

frappait, à coups de crosses...

Plus bas il y avait d'autres groupes encore...

ils étaient cent contre un, comme toujours...Il retomba sur l'herbe molle, l'autre était

plus fort que lui...

Il aperçut une face noire, hideuse, grima-

çante, il sentit le choc terrible d'un pied qui

écrasait sa .poitrine ; le souffle lui manqua, il

crut que ses poumons éclataient.

La lance était au-dessus de sa tête, il voyait

la pointe large, tranchante, où la lumière met-

tait des reflets bleus.

Elle s'éleva un peu. Il comprit qu'elle pre-

nait son élan et que dans une seconde elle

s'enfoncerait là, dans Sa chair et qu'il mour-

rait. Oh ! mourir!... '..!..

Un spasme le secoua':.

Toute sa vie se déroula à cet instant affreux

et il revécut "des choses qu'il croyait à. jamais

oubliées, mortes, et-qui le surprenaient..-.

Son enfance, ses études,, ses jeux, la grande

forêt d'Ardènnë, et dans les bois un; endroit:

surtout, perdu tu sein- dès" fourrés j un endroit

que lui seul connaissait et où il avaittant aimé,

rêvé, longuement..:.La lance ouvrit la gorge avec un petit bruit

sec, un déchirement suivi d'une coulée chaude,

rouge, que la terre altérée buvait... Ses yeux

s'ouvrirent tout grands, fixes. La bouche se

crispa. Un frémissement douloureux agita le

corps par secousses.

Il voulut crier, mais l'effort n'amena qu'un-flot de sang qui coula par la bouche, le nez,

mettant une large tache d'un rouge vif sur

l'ample veste bleue. Le fanatique appuya plus

fort, clouant la tête au's.ol, littéralement. .. Et

Jacques se tordit sous 1indicible souffrance . La

nuit s'étendait sur toutes choses, il ne voyait

plus rien, ne sentait plus.

L'homme avait retiré l'arme. Alors la tête

retomba un peu sur le côté, les yeux se fermè-

rent et une paix sereine s'étendit sur le visagedevenu très calme.

.1. MÉZTÈRES.

RENONCEMENT

A mon ami Alfred KQUSSK.

[thyste,La mer sur les rochers prend des tons d'amé-

Et les flots doucement murmurent vers le ciel

Je ne sais quel refrain mystérieux et triste.

Je me sens pénétré du calme universel,

Et, devant le repos de l'éther et de l'onde,Mon âme se dissout parmi la clarté blonde.

Et notre amour sera, veux-tu bien, ce soleil,

Qui s'éteint lentement aux confins du ciel pâle,Dans un décor d'azur, de carmin et d'opale.

Les corolles des fleurs et le pourpre vermeil,

Se meurent, enlacés, par le jardin sans brise,

Prolongeant à l'envi leur agonie exquise.

Les rêves de jadis ont fui vers d'autres cieux';Suis-les (sans nul remords.pour ton coeur ou-

blieux),'Très loin, dans la hantiseimmensede l'automne .

Et,.sous l'épais manteau de la nuit monotone,Gomme un banni privé de pleurs et de linceul,

Que notre amour s'en aille, oublié, triste et seul !

ROBERT M1GOT.:

La CaravaneL'aube jette

Aux flancs des monts liias

Des buées enfantées par une nuit muette

De chants las.

Les chiens hurlent après les poules affolées,Des chameaux sonmolentSj [lents

Suivent bientôt les pas; dont les rythmes très-

Bercent de lentes envolées. .._.

Un lac bleu

Offre aux feux de l'aurore

Sa nappe; claire qui, pâlissant peu à peu,Brille encore ";

D'éclats plus scintillants quand-, s'élancant du

LéS: flèches redorées [cie-ly-Du soleil se p/ourehasSent sur son drap de sei

Créant des teintes diaprées.

Et le jour,Dont les clartés muable's

Glissent comme un serpent aux replis vifs et

Sur le sable, [courts-Reflète dans les yeux sombres des chameliers

Les va-stes: étenduesVeuves des eaux bordées de lignes de palmiers

Aux palmes sillonnant lés nues....

[sphère ;.O mirage ! O blancheur d'une blanche atmo-Les vieux guides, trompé'; par tes éclats d'espoir,Semblentencorun temps de bonheur éphémère,Oublier les douleurs mortes au dernier soir....Au soir où. dissipant la ligne fulguranteDu tentant horizon, plus clément que Phébus

Morphée mêle les sons d'un mystique angélusAu charme décevant des lueurs expirantes....

Vaporeuse,Onuitl... descends enfin.

De tes fraîches tiédeurs jette-nous amoureuse,Les draps fins,

Fais oublier aux femmes, dont le chrétien dit:

Que nous ignorons l'âme,L'ardeur de ses rayons s'éteignant et maudis

L'orbe producteur de ces flammes

Et la nuit,Loin du bruit'

Des cités où s'éclairent des clartés de fêteEt d'ennuis,O poète,

Verse sur les sommeils par la fièvre alourdis,.De légers rêves de coquette

Aux souffles saturants de volupté secrète.

STÉPHAN DE TOUR3KY.

Tes « Cadenettes »

Jecontemple en gourmet leursspiralessoyeuses-Torsades d'or châtain encadrant ta beauté

Qui viennent se mirer dans la limpiditéDe tes yeux caressants au prunelles rieuses.

La brise aime à frôler leurs formes gracieusesAfin d'y reposer son souffle tourmenté

Qui s'y fixe un instant, buvant la voluptéDes fins parfums épars dans leurs boucles-

[soyeuses.

Leurs frêles annelets lentent souvent mes doigts-Transformés en baguiers trop gros — tu le con-

[çois —-

Mais qui se font petits pour que tu les admettes-

A se parer des feux de ces gemmes des cieuxPlus fines que les fiis de langes pour les dieux,.Pauvres dieux ignorant de telles cadenettes !

GICORGIÏS ROLLON,

Page 9: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

L'administration des

Ponts et Chaussées

procède, en ce mo-

ment, au prolonge-ment du débarcadère

du port de Dellys,sur une longueur de

5o mètres environ.Ces

travaux, en augmen-tant la hauteur d'eau

disponible sur chaqueface de l'embarcadère

permettront aux ba-

teaux un accostage

plus facile, même parmer légèrement agi-tée, et ramèneront un

peu d'activité com-

merciale dans ce port.Primitivement con-

fiées à M. Fontan, de

Toulon, ces travaux

ont été repris, après la mort de cet entrepre-

neur, survenue aux débuts de l'entreprise, parl'administration des Ponts et Chaussées, sous

la direction de M. Tondu, ingénieur à Tizi-

Ouzou, et la conduite de M. Goupille, conduc-

teur à Dellys.Le système employé à Dellys et qui est,

croyons-nous, une innovation, consiste dans

la construction de caissons en ciment armé

d'acier, renforcés de charpentes en bois.

Ces caissons, de 8 mètres de long, sur 5 mè-

tres de large et d'une hauteur de 5 à 7 mètres

tonnes pour les premiers et Ci tonnes pourles derniers, rend l'opération du lancement ex-

trêmement délicate et dangereuse ; la moindre

inattention, le plus petit détail oublié peuvent

produire des résultats fâcheux au pointdevuede la flottaison du caisson. Aussi doit-on ren-

dre hommage à la prudence et à la maîtrise de

M. Tondu et de son habile collaborateur.

Le caisson placé, on le remplit de béton, sur

une épaisseur de 1 m. 60 sur 3 faces, c'est-à-

dire sur les trois côtés exposés à la mer, et la

partie centrale est remplie ensuite de maçon-

nerie de pierres sè-ches.

Ce travail de béton-

nage nécessite, au mi-

nimum, trente heures

d'un labeur acharné

et sans ar-êt, de jouret de nuit, avec 90 ou

100 hommes.

Enfin, lorsque ce

remplissage est termi-

né, un couronnement

en maçonnerie de

1 m. 5ô d'épaisseurest construit au-des-

sus, et d'une façoncontinue pour rendre

les caissons solidai-

res.Les caissons ainsi

remplis et revêtus, pè-sent alors environ

700 tonnes. Malgré ce poids considérable, ils

sourirent parfois des fortes mers d'hiver.

Grâce à l'habileté de M. Tondu et de M.

Goupille, son collaborateur, ces travaux ont

été conduits, jusqu'à présent, avec une rare

précision, d'autant plus remarquable que les

entrepreneurs ne se sont servis que de la main-

d'oeuvre indigène, sauf pour le travail des sca-

phandriers.Et c'est en raison de la rapidité avec laquelle

ils sont menés, que l'on peut espérer pour un

avenir très prochain l'achèvement complet de

ces travaux. Le petit port voisin

d'Alger, pourra alors recevoir sans

danger, même par les jours de forte

mer, les navires marchands et les

bateaux de tourisme qui viendront

y faire escale.

Et cela contribuera singulière-ment à accroître la prospérité de

toute la région environnante.

Nous souhaitons que, menée à

bonne tin, cette entreprise ap-

porte l'activité et la prospéritéà ce charmant coin de la

Kabylie.

A DE FAUCAM BERGE.

Le caisson glisse sur un planincliné

suivant la profondeur, sont

construits sur le quai, et lan-

ces au moyen d'un plan incliné

à 10 0/0.Arrivés à l'extrémité de ce

plan incliné, ils glissent dans la mer et

flottent ; ils sont amenés, alors, au moyend'embarcations, au bout du débarcadère,où ils sont immergés, à l'aide d'un systèmede vannes, et échoués à l'endroit qu'ils doi-

vent occuper définitivement.Le maniement de pareils blocs est loin de

se faire sans danger ; leur niasse, représen-tant un volume minimum de 200 mètres

cubes et un poids d'environ quarante-cinq

Vue des Quais de Dellys, pendant les travaux du Port

Le caisson flotte, puis est remorqué jusqu'à l'extrémité du débarcadère

Page 10: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

Le commandant Provot, de la Légion Étran-gère qui vient d'être tué au combat du3 septembre. photo Ebcilurdt, Blida

ous sacrifions aujourd'hui, selon la

formule, « le texte à l'actualité ».

I II ne nous appartient d'ailleurs

pas de décrire les faits dont nos

gravures donnent, à la suite des comptes-

rendus des journaux d'information, l'impres-

sion très nette et très exacte ; ni de commenter

les événements que la presse mondiale annote

d'observations diflérentes, selon l'angle dans

lequel ils sont entrevus.

Un de nos correspondants marocains nous

adresse la photo ci-contre, prise il y a plusieurs

mois et représentant le sorcier Mâ-el-Aïnin.

. Le contrôle est assez difficile en cette matière,

et il nous est délicat de garantir l'absolue

authenticité du personnage. Mâ-el-Aïnin voi-

sine d'ailleurs avec le commandant Provot,

de là Légion, qui a pris part au combat du

28 août ei vient d'être tué à celui du 3 sep-

tembre.

Le commandant Provot. dont la mort glo-

rieuse vient de faire tomber ici un voile de

tristesse, n'était chef de bataillon au 1" étran-

ger que depuis le commencement de 1907. Il

était âgé de 47 ans.Le sorcier Mâ-el-Aïnin, d'après une photo-

graphie d'un de nos correspondants

Fez, que les Européens viennent d'évacuer A Tanger, les Européens attendent avec anxiété les nouvelles de Casablanca

A Oran. — Embarquement de cavalerie à bord du « Winh-Long » Embarquement de munitions à bord du « Winh-Long »

Page 11: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

Un des camps marocains récemment surpris par nos troupes autour de Casablanca

Quelques juifs marocains de Casablanca Quelques recrues de l'infanterie marocaine

Chevaux ramenés au camp par les spahis, après une sortie victorieuse Les goumiers, au cours d'une de leurs premières sorties, ramènent unextraordinaire butin

Les goumiers, après une de leurs randonnées, rentrent au camp en bon ordre

Page 12: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

6 Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

La procession parcourt les rues du village nègre

'ORIGINE de cette fête est très peuconnue et nous devons de la divul-

; guer à un ancien Bach-Adel,Moktar ben Tahar, de Marscara,très érudit, qui nous l'a contée en

ces termes :« Un anaprèsla mort du Prophète Mahomet,

en 56Q de l'ère chrétienne et la treizième annéede l'Égire musulmane, la femme d'un nègred'origine soudanaise, dont le mari avait étél'homme de confiance du Prophète, mit aumonde un enfant qui fut nommé Habche.Durant les trois jours qui suivirent sa naissancel'enfant refusa de prendre le sein de sa mère ;il refusa également de boire du lait et de pren-dre le sein d'aucune autre femme.

« Cet enfant était sur le point de mourir

lorsqu'on fit appel à une négresse qui passaitpour sorcière.

« Cette femme vit le nouveau-né et dit aux

parents : « Si vous voulez sauver votre enfant.ilfaut tout de suite abattre un jeune veau (tau-reau) noir en l'égorgeant et faire boire de son

sang encore chaud a l'enfant. Aussitôt après il

prendra le sein de sa mère ».« Les prescriptions de la négresse furent

immédiatement mises à exécution et, dès quele taureau eut la gorge tranchée, le premiersang qui en jaillit fut recueilli, puis on en litboire au nouveau-né et la mère lui présenta lesein, qu'il prit alors. Il fut sauvé. »

En souvenir de ce quasi miracle, les musul-mans nègres d'origine soudanaise instituèrentune fête à laquelle ils donnèrent le nom de« Fête du Taureau ou l'été du -Sang », qu'ilscélèbrent chaque année en grande pompe.

C'est cette fête, qui doit avoir lieu ces

jours-ci, que nous allons décrire.La fête du Taureau est célébrée le jeudi le

plus rapproche de la pleine lune de septembre.Quelques jours auparavant les Négros, ainsi

qu'on les désigne familièrement se cotisent etfont processions et quêtes afin de se procurerl'argent nécessaire a l'achat des animaux quidevront être immolés. Ces animaux sont : un

taureau noir ou tout au moins ayant la gorgenoire, un bouc noir, un bélier blanc et quatre

Les négresses ont tracé un cercle sur le sable

fin et placé au centre divers objets

couples de volailles, un noir, un rouge, un>blanc et un gris.

Dès que les animaux sont en la possessiondes Négros, ils sont placés dans un lieu closoù chaque jour des musiciens nègres viennentbattre du « tam tain » devant eux.

La fête se célèbre selon le rite usuel, chaqueannée à Oran ; c'est au cours de ses péripéties,qu'ont été prises les photographies que nous,reproduisons ici et qui en donneront une idéeexacte.

Le jour fixé arrivé, le taureau est paré depièces d'étoffe de soie de couleurs éclatantes.A ses cornes sont suspendus des chapelets encorail et en petits coquillages, ainsi que denombreuses amulettes, après quoi une proces-sion et formée.

En tête, ouvrant la marche, des négressesportent des petites corbeilles remplies de sel

gris qu'elles répandent sur le sol au-devantd'elles et en éventail, puis viennent les éten-dards, la musique et enfin les animaux à immo-ler; les couplesde volailles sont portés à la main.

Cette procession parcourt les plus grandesa tères du quartier indigène dit Village Nègreet s'arrête stw-ln place Sidi-Blal où doit avoirlieu le sacrifice.

Arrivés sur cette place les Négros rangentles étendards en faisceaux cependant que lesfemmes font au devant de ce faisceau, aumoyen de sable blanc et très fin, un cercle de80 c. m. de diamètre environ.

Au centre de ce cercle elles placent un four-neau arabe en terre contenant des charbonsardents, puis sur le sable lui-même, quatreoeufs de poule, et quatre bols-'contenant l'undu lait, le second du henné, le troisième dukouina (farine de blé grillé mélangée avec dusucre détrempé) et le quatrième de la farine deri/ sucrée et détrempée.

• '.

Ces préparatifs terminés, le sacrificateur quia suivi la procession devant le taureau entreen scène.

Nous croyons devoir ouvrir à son sujet uneparenthèse et fournir quelques explications.

Page 13: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

La fonction de sacrificateur que les Négrosnomment « Mokhadem » se transmet de père enfils et, dans le cas où le dernier meurt sansdescendant mâle, la secte des «Négros» ennomme un nouveau par élection.

Le jour du sacrifice, le sacrificateur estrevêtu d'une « Habaya » sorte de chemisesans manches sous laquelle il est entièrementnu, d'une « Fouta », écharpe en soie multico-lore qu'il place en ceinture sur la Habaya ; ilest coiffé d'une calotte blanche dite « Arra-

ghia ; sur laquelle s'enroule un grand Cam-bouche (pièce d'étoffe blanche en laine dite« Amama »| ; il doit avoir les pieds nus.

11ne revêt ces vêtements que pour le sacrificeet les quitte aussitôt après. Ce costume suit lesacrificateur et se transmet de génération en

génération sans jamais être lavé, jusqu'à ce

qu'il soit complètement hors d'usage ; il estalors brûlé et les cendres répandues au vent.

Le sacrificateur d'Oran que représentent di-verses de nos photographies est un nomméBenchaa Othman ben Ahmed ; il est âgé de

37 ans. Son grand-père, venu du Soudan en

1828, exerça à Oran les fonctions de sacrifica-

.et des couples de nègres dansent la « Bouiri » jusqu'à extinction de leursforces

Une paire de volailles dans la main gauche,

le couteau sacré dans la main droite, le

sacrificateur va faire son office.

Durant toute la cérémonie, les musiciens battent du tam-tam

et jouent des castagnettes

teur pendantsoixante an-nées, c'est-à-dire jusqu'en1888. Ge futson fils, le

père du sa-crificateuractuel, quilui succéda,et depuis samort, surve-nue en i8g5,il est sacrifi-cateur - offi-ciel.

Ces expli-cations ter-

minées, nous entrons dans ies différentesscènes qui précèdent le sacrifice, et assistonsau sacrifice lui-même.

Le sacrificateur vêtu comme nous l'avons

indiqué se fait apporter des seaux remplisd'eau et purifie tous les animaux destinés ausacrifice en leur lavant la bouche, l'anus et les

parties génétales.Durant cette opération et toutes celles qui

suivront, les musiciens font résonner leurs« tam tams » et leurs castagnettes.

Devant eux. des couples de nègres dansentla « Bouri » jusqu'à extinction de leurs forces ;l'homme résiste plus longtemps, mais la femmetombe bientôt a terre dans une crise d'hystérie,elle se roule et, malheur à celui dont elle pour-rait saisir les jambes, elle le ferait choir sur lesol et l'enlacerait furieusement sans que l'on

puisse le lui faire lâcher avant la fin de la crise.Les danseurs et danseuses auront seuls le

droit de boire le sang du taureau, les autresassistants set ont seulement autorisés à ramas-ser du sang coagulé qu'ils pourront emporter.Une fois desséché, ils en feront des amulettes.

Le taureau, le bouc et le bélier sont placésprès du cercle de sable et tournés vers le Sud.

Le sacrificateur s'avance vers ce cercle etlance vers les quatre points cardinaux, en com-

mençant par le Sud, au moyen d'une cuilleren bois d'olivier, le lait, le henné, la rouina etla farine de riz détrempée, puis il verse ce qu'ilreste de ces substances à l'endroit oit serontimmolés les animaux. Enfin, il met quelqueslarmes de-benjoin sur les charbons du four-neau et passe, pour la purifier, la lame du cou-teau du sacrifice sur la fumée produite par lacombustion du benjoin. Saisissant alors une

paire de volailles île la main gauche et lecouteau clù sacrifice de la droite, il s'avanceau devant du cercle de sable et procède àl'Incantation.

A cet effet, il élève les bras en l'air en se

plaçant face au Sud, puis par quatre fois secourbant vers le sol, il le fait toucher auxvolailles et à la pointe de son couteau, croisant

chaque fois les bras l'un sur l'autre en récitantdes prières. Il se relève, fait un quart de toursur lui même et renouvelle gestes et prièresvers les trois autres points cardinaux.

L'Incantation est terminée, le sacrificateurremet les volailles à un aide qui leur délie les

pattes.A ce moment deux négressess'avancent. Elles

tiennent chacune de leur cMé un plat en boiset se placent au devant du cercle de sable; les

porteurs de volailles se rangent près du sacri-ficateur, ils lui présentent à tour de rôle unevolaille à laquelle celui-ci ouvre la gorge avecson couteau ; le sang gicle et coule dans le

plat tenu par les négresses, mais le sacrifica-teur n'attend pas la mort de sa victime et lalance sur le sol dans le cercle formé par le pu-blic. La bête se débat contre la mort, fait dessoubresauts et bien souvent franchit le cercle ;son sang éclabousse les Négros assemblés ;

Le sang des victimes gicle dans un plat tenu

par des négresses

Page 14: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

s Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

Le sacrificateur se penche sur le taureau maintenu à terre, et, d'un

seul coup, lui tranche la gorge

Les nègres, les uns après les autres, se précipitent sur le cadavre du

taureau et boivent le sang qui coule de sa gorge béante

heureux ceux qui sont favorisés du sang quijaillit sur eux.

Les huit volailles ayant été égorgées, un aideamème le bélier blanc auquel le sacrificateurtranche la gorge d'un seul coup, puis c'est letour du bouc. Ces animaux restent à l'endroitoù ils ont été immolés.

Enfin vient le tour du taureau pour lequel lesacrificateur change de couteau et prend unelame plus grande et plus forte.

La bête est couchée sur le sol où elle estmaintenue par des bras robustes ; le sacrifica-teur se penche sur elle et d'un seul coup decouteau lui ouvre la gorge.

Une coutume barbare veut que le sacrilica-

gresses prennent du sang dans le creux deleurs mains et le boivent, d'autres s'en bar-bouillent le visage ; d'autres enfin trempent desmorceaux d'étoffes ou des mouchoirs dans le

sang du taureau ou en ramassent quelquesmorceaux coagulés qu'ils feront sécher, puis enconfectionneront des amulettes.

Dès que le sacrificateur a immolé le tau-reau, il casse quelquels oeufs qu'il jette à terre

près du corps de la bête.La cérémonie est terminée. Le sacrificateur

se retire et va quitter les vêtements couverts dusang des victimes, qu'il avait revêtus pour lacirconstance et qu'il ne revêtira que pour leprochain sacrifice.

pour être dépouillés et dépecés. Les pouleségorgées sont données aux Nègres notables,une partie de la viande du taureau est distri-buée aux Négros de moindre importance etaux amis de la secte, le reste de cette viandeet celle du bélier et du bouc servent à faire ducouscouss qui est mangé sur la place même dusacrifice où les Négros dressent des tentes, parles membres de la secte les deux ou trois joursqui suivront le sacrifice.

Depuis le jeudi du sacrifice jusqu'au ven-dredi de la semaine suivante les Négros battentdu tam-tam accompagné de chants et de

danses, toutes les nuits et quelquefois pendantle jour sur le lieu même où ont été immolés

Ivre de sang, un nègre est relevé par ses coreligionnaires D'autres puisent du sang dans le creux de leurs mains

tour s'arrange de teile façon que le taureaupuisse se relever et parcourir le plus grandespace possible pour revenir mourir à l'endroitmôme ou il a été frappé ; on a vu ainsi de cespauvres bêtes poursuivies par les Négros quipoussaient des cris stridents, pourcourir affo-lées et en répendant leur sang des distances desept a huit cents me'rcs.

Ce spectacle écoeurant a été interdit parles autorités oranaises et la célébration dela fête n'est autorisée qu'à la condition ex-

presse que le taureau sera frappé à mort surle lieu même du sacrifice.

Inutile de dire que durant tous ces holocaus-tes, les tam-tams et les castagnettes font rage.

Dès que le taureau est mort, les danseurs seprécipitent vers lui pour boire son sang qu'ilspuisent dans* leurs mains, quelques-uns mêmese couchent sur le sol et boivent à même dansla gorge ouverte.

Ils se grisent de sang et on est dans l'obliga-tion de les en retirer de force ; ils sont ivres etinondés de sang. Lorsqu'ils sont tant soit peuremis, ils rentrent chez eux en dansant.

Les danseuses et tous les Négros et né-

Les animaux immolés, après être demeurésenviron une demi-heure sur le sol, aux regardset à la contemplation des Négros sont enlevés

Dans les petites communes pauvres, le taureau

est remplacé par un bélier noir

les animaux. Quand l'hiver s'est montré sec,une seconde fête a lieu l'année suivante à la

pleine lune de mars pour demander au cield'accorder la pluie.

A cette fête très simple, mais toujours pré-cédée d'une procession avec tam-tam, un seul

petit taureau est égorgé par le sacrificateur.Dans les communes où la secte des négros

est moins nombreuse et par conséquent moinsriche, les Négros se contentent d'égorger un

simple bouc.Notre photographie montre la procession de

la fête du sang dans une petite ville du dépar-tement d'Oran.

La croyance des Négros est que si les bêtessont bien égorgées, c'est le présage d'une annéeo fertile et heureuse », et si l'opération réussitmal « que personne n'aura de quoi manger pen-dant l'année », c'est-à-dire que l'année seramauvaise au point de vue des récoltes.

La fête du Taureau est célébrée dans tout leSoudan depuis la treizième année de l'Egiremusulmane.

G. CHAFFAUD.

Page 15: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

NOTES D'ÉLÉGANCE

oici le moment, mesdames,où selon l'expression con-

sacrée, vous allez n'avoir« plus rien à vous mettre ».

Les robes de cet été, après avoir

brillé dans toutes les réunions mon-

daines, après avoir été les reines de

la saison, ces robes, dis-je, sont dé-

fraîchies et hors d'usage. Il vous faut

commencer dès maintenant vos

séances chez la couturière ; mais, que faire à

cette époque de l'année où ce que vous com-

manderez aujourd'hui, peut être du dernier

ridicule demain. Vous allez alors, chères lec-

trices, avoir recours à ce grand sauveur de la

mode, ressource des gardes robes épuiséesmomentanément : le costume tailleur.

Le tailleur en effet est une véritable res-

source pour nous. Il se fait de mille et une

manières qui sont toutes à la mode. Depuis

l'époque lointaine où l'on annonçait la mort

du boléro, il est demeuré de mode et voilà

quelques années que la grande jaquette nous

passionne sans que son règne touche à sa fin.

Costume tailleur en drap amazone améthyste garni detresses de soie gaufrées de même couleur, avec macarons ensoutachc assortie.

Cliché de la Mnic Pratique

Il n'y a que le tissu qui change, et, pour le mo-ment il n'y a pas à hésiter pour les rayures de

plusieurs tons dans lesquelles il devra toujoursy avoir une raie noire tranchant sur les autresnuances.

Il va sans dire aussi que votre jaquette serabordée de noir ou d'une autre teinte devotre tissu. Le gilet pourra être fantaisie, sou-taché de galon cachemire ou brodé sur l'étoffe.Avec cela, une cravate de satin noir, et vousaurez un costume des plus élégants, vous per-mettant d'attendre sans trop d'impatience les

surprises que la mode réserve à votre beauté.

EVELINE.

MONDANITES

FFI.UENCK très nombreuse au 8e con-I cert de gala donné dans la salle du

Casino de l'Oasis, au Jardin d'Essai,sous la direction de M. H. de Mar-

tini. Un programme des mieux composés, et

qui fut un vrai régal artistique, contenta les

plus difficiles, qui ne regrettèrent pas le trajetassez long d'Alger-Ville au Casino de l'Oasis.

L'orchestre joua Tannhauser et Werther ;

puis tour à tour furent applaudis :

Mme Léona Bresson, dans Cavalleria Rus-

ticana, le Pardon de Ploërinel ; M. Mou-

ret, dans Sigttrd et l'acte de Saint-Sulpice de

Manon redemandé ; M. Tubiana, dans Benvc-

nuto Ccllini et Don Carlos.

M. Johanno dans le Cygne de Saint-Saëns et

la Rêverie de Schumann obtint un réel succès.

Enfin M. Martini, dont l'éloge fut si souvent

fait, tint l'assistance sous le charme de la pre-mière audition des Cjardas de Komskak.

Ce huitième concert de gala fut un triomphe

pour l'organisateur de ces soirées, secondé pard'excellents artistes.

— De Tunis, nous arrivent les échos d'une

fête, offerte pendant son escale dans ce port,à bord de la corvette-école Amiral Miaoulis, de

la marine hellénique, par son état-major, et à

laquelle étaient conviés de nombreux invités

parmi lesquels les Consuls généraux de Grèce,

d'Allemagne, d'Angleterre et diverses person-nalités de la capitale de le Régence.

On dansa jusqu'à une heure très tardive et

chacun se retira enchanté de ia courtoisie

exquise des officiers de la marine grecque.R S)

Bien des remèdes ont été préconisés contre

le mal de mer. Jusqu'ici, un seul a donné des

résultats certains : c'est la solution du Dr

Demouveau, préparée par Ch. Thuret. pharma-

cien-spécialiste, à Orgeval (S.-et-O.), franco

5 francs.

CARNET DE LA SEMAINE

Nous apprenons le prochain mariage à Algerde Mlle Clotilde Dollin du Fresnel, fille de

l'agent commercial de la Cie P.-L.-M., avec

M. Fernand Cortez, attaché à la direction desDouanes de l'Algérie.

M. Pierre de Laplanche, colon de

Tunisie, vient d'épouser, en France,Mlle Guillemette de Flaghac.

Le mariage de M. B. Pyolle, sous-chef de bureau au Gouvernement

général de l'Algérie, avec Mme Louise

Couette, fi lie du conducteur des Pontset Chaussées en retraite à Bône,vient d'être célébré avec beaucoupd'éclat.

T3£j

La saison des grandes fêtes sportives vabattre son plein, et c'est au bois, dans quelquearistocratique restaurant que les mondaines seretrouvent à l'heure inéluctable du thé. Lesenfants sont de la partie bien souvent, toussont très heureux de retrouver, dans les bonnes

maisons, ces excellents Biscuits Pernot, tou-

jours frais et toujours délicieux, grâce au pacet qui constituent le goûter idéal, car dans ces

excellents gâteaux n'entrent que des produitsde toute première qualité.

LES SPECTACLES

Kursaal

L'Excelsior-Cinéma remporte tous les soirs

un succès des plus mérités ; il faut convenir queles programmes sont composés avec un grandsens artistique et peuvent satisfaire les plusdifficiles :

Le Jongleur nionomane, Qui a bu boira, La

Petite Aveugle, scène dramatique ; Le Commis-

saire est magnétisé. Le Fiacre, Les effets du

melon, Probité mal récompensée, Les débuts

d'un chauffeur, Peintres modernes, La Légendede Polichinelle, grande féerie en 3o tableaux

en couleurs.

Prochainement : Les Tournois de Bruges.A l'occasion de la clôture qui aura lieu le di-

manche, i5 septembre, la direction donnera

la semaine prochaine et tous les jours une série

de vues nouvelles absolument inédites et in-

comparables qui laisseront aux Algérois un bon

souvenir de l'Excelsior-Cinéma.

Sommaire du N° 36

de la Mode Pratique

L'art et la broderie (8 illustrations). — La

Mode : « Tea-gowns » ou robes d'intérieur

élégantes. — Le Théâtre à la maison (suite). —

Premières blouses d'automne (4 illustrations).— Quelques jupes nouvelles (5 illustrations).— Nos bébés : Pelisses et Paletots (10 illustra-

tions). — Nos toilettes (23 illustrations). — La

bonne cuisine : Galantine de faisan. — Nos

dessins décalquables (1 illustration).— Garni-

tures de lingerie (7 illustrations). — Causerie

du docteur : Les fortifiants. — Economie

domestique : Les taches isuitel. — Nos patrons

découpés gratuits (1 illustration). — Notre

supplément d'ouvrages (18 illustrations) —

Roman : La Tabatière du Cardinal, par II.

llarland, traduction de Dauphin Meunier.

Page 16: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

lO Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

Dans les Neiges au mois de Juin (Suiteet fin)

•ENDANT que nos Kabyles travaillent à

l'exécution du sentier qui doit nous

permettre de traverser le ravin sur

la neige, les mulets que les con-

voyeurs n'ont pas allégés de leur charge, se fati-

guent inutilement sur un terrain rocailleux

ayant une inclinaison de 35 à 40 centimètres

par mètre.

Aussi l'un deux chargé de deux cantines et

d'un baril contenant encore une trentaine de

litres de vin ne tarde-t-il pas, soit en se dépla-

çant, soit en mettant le pied sur une pierre

roulante, à se laisser tomber. 11 avait fait déjà

deux où trois tours sur lui même, et il eût

infailliblement roulé jusqu'au fond de l'abîme

si son barda n'avait été solidement sanglé et

si les cantines ne l'avaient arrêté dans sa chute.

Seul, le baril qui était au milieu du charge-

ment rompait ses amarres et, lancé sur la neige,

descendait la pente avec une rapidité vertigi-

neuse pour aller se briser presque au fond de

l'abîme contre un rocher, en laissant jaillir par

ses douves défoncées son liquide, qui en retom-

bant sur la neige, produisait un effet merveil-

leux.

Notre photographe-amateur est navré de

n'avoir pu en prendre un instantané... C'est

tellement imprévu !...

Les Kabyles qui se sont aussitôt portés au

secours de l'infortuné mulet réussissent à le

dégager et à le remettre debout sans aucun

mal ; seules les cantines sont disloquées et

leur contenu quelque peu détérioré.

Toutes les bêtes sont alors allégées de leur

charge et le travail continue. Une heure et

demie après, le sentier est praticable, et les

convoyeurs, pour ce passage difficile, transpor-

tent eux-mêmes, de l'autre côté du ravin, la

charge de leurs mulets qui ne passent qu'en-

suite, avec de grandes précautions, tenus par

deux hommes, l'un à la tête, l'autre à la queue.

Toute la caravane s'étant tirée de là sans

autres incidents, les mulets sont rechargés et

nous reprenons notre marche en

avant. Ce n'est pas, hélas, pour

longtemps, car à peine avions-

nous fait cinq à six cents mètres

en grimpant à travers les rochers

que nous nous trouvions à nou-

veau en face de la neige ; mais

cette fois l'obstacle paraît beau-

coup plus difficile à franchir. De-

vant nous, une montagne de neige ;

de chaque côté, des rochers à pic ;

nous crovons impossible de pou-voir arriver au sommet et cepen-dant aucune autre route ne se

présente à notre vue.

Nos convoyeurs, tous proprié-taires du mulet qu'ils conduisent

ne veulent, plus marcher sans quenous leur en garantissions le paie-ment en cas de perte. Nous ne

voulons cependant pas retourner

en arrière et quelques-uns d'entre

nous tentent de faire cette ascen-

sion pendant que le reste de la

caravane attend le résultat de

l'entreprise. L'essai est couronné

de succès puisque nous parvenonsau sommet et que la caravane

peut nous y rejoindre, non sans

grande difficulté, quelques con-

Le campement sur les bords du Lac des Grenouilles

voyeurs ayant été obligés de porter eux-mêmes

la charge de leurs bêtes.

Enfin nous arrivons tous au Tizi-Heidzer

(ait. 2,o3o mètres), vaste plateau sur lequelnous trouvons aisément a installer notre cam-

pement, car il est (> h. 1/2 du soir et nous ne

pouvons plus espérer aller camper à la forêt

d'Aït-Ali comme avait été notre intention.

La distance que nous avons parcourue

depuis notre départ à deux heures ne peut être

évaluée à plus de quatre kilomètres.

Pendant que l'on procède à notre installa-

tion, notre guide T. B. va reconnaître si les

passages pour gagner la forêt d'Aït-Ali sont

praticables ; pour nous y rendre nous avions à

suivre les crêtes du Djbel lleïdzer, sur une

distance d'au moins quatre kilomètres.

Les forêts d'Aït-Ali et de K'Mila occupantune superficie de plus de 2000 hectares sont

pour nous très intéressantes. Nos nemroJs sur-

Dans les Neige» du Tizi Goulmin

tout espèrent y satisfaire leurs goûts cynégé-

tiques, car l'on y trouve toute la faune du Djur-

djura.Aussi quelle n'est pas notre déception lors-

que notre guide et chef de caravane E. B...revient nous dire que les passages sont impra-ticables et que, n'ayant pas l'outillage néces-

saire, il faut abandonner tout espoir de passer

par la forêt. On décide alors de repartir sur

Boghni le lendemain en descendant les nentes

abruptes du Tizi Hidzer dans ,1a direction deTabourt el Anseur et en suivant l'Oued Taba-oudt formé par la fonte des neiges.

Après avoir pris ce parti, nous passons sousla tente où la table est mise et faisons commed'habitude honneur au dîner. Comme particu-larité, il nous estserviun platde « zbaboulinas »

qui est très apprécié de notre ami Du M. Unemanille termine la soirée, après quoi chacun

procède à son installation pour passer la nuitle plus commodément possible.

Mais il est écrit que nous n'aurons pas la

tranquillité ; en effet, à deux heures du matin,nous sommes réveillés par les Kabyles. Que se

passe-t-il ? Seul E. B. parle leur langue et aprèsinterrogation il nous apprend que cinq mulets

manquent et que les indigènes attribuent cette

disparition à un lion, ce qui prouve que mêmeles Kabyles ne connaissent pas ces régions, carcomme leur explique E. B. il est impossiblequ'il y ait des lions là où l'on ne trouve que dela neige et du rocher. Certainement les muletsseront retrouvés ; du reste le plateau sur lequelnous sommes campés est entouré de neige etles traces seront faciles à voir.

Divisés en deux groupes ils partent, munisde flambeaux, à la recherche des bêtes et nous

reprenons notre sommeil, lorsque deux heures

après nous sommes réveillés, à nouveau parune violente discussion. Les Kabyles ont re-trouvé leurs mulets, mais une dispute a surgientre deux d'entre eux, dispute qui manque de

tourner au tragique, l'un s'étant emparé d'un

fusil, l'autic cherchant sa hachette.Tout cela pour un mot, un juronqui est la plus grave insulte pou-vant atteindre un Kabyle (bra-tam-tout) ce qui veut dir- en français(incapable de garder ta femme).

Le jour paraît sur ces entrefai-

tes, et nous sortons de nos tentes

pour assister au lever du soleil. Ill'ait froid ; le temps est très clair, ce

qui nous permet à l'aide du téles-

cope d'apercevoir Alger et toutela côte jusqu'à Port-Guevdon, Pas-sant sur l'autre versant nous dis-

tinguons Aumale, Ain - Bessen ;un peu à droite d'Aumale nous

voyons le Bou-Gouaden (ait. 1405)nous admirons un panorama splen-dule ; quelques instantanés sont

pris.A certains endroits, la neige

atteint douze à quinze mètres

d'épaisseur ; sur toute la partie

que nous avons parcourue pasune Ame humaine, pas même la

trace d'un animal quelconque ; la

vie semble avoir disparu de ces

régions.Citadins que les mouches et

les moustiques incommodent, qui

Page 17: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine 11

La lunette est braquée surles casernes d'Aumale

craignez le bruit des tram-

ways ou l'odeur des égouts,allez camper dans ces ré-

gions, vous n'aurez pas cesinconvénients.

Il est sept heures et demie;nous levons le camp. Il fautpartir pour arriver avant lanuit à Boghni. Nous descen-dons les pentes abruptes deTizi-I leidzer et nous sui-

La descente le long du djebel Heidzer

vons l'Oued Tabaoualt que nous traversonsmaintes et maintes fois.

Cette partie du voyage est moins intéressante.A part quelques groupes de cèdres et de

pins d'alep, cette gorge est aride et sauvage.La descente est parfois si rapide que nous glis-sons et les convoyeurs retiennent leurs mulets

par la queue. La neige disparait peu à peu ; ilcommence à faire très chaud, mais nous arri-vons à un point intéressant. Sur une distancede quatre ou cinq cents mètres, plusieurs bellescascades tombent d'une hauteur variant de80 à 100 mètres ; nous y faisons une petitehalte.

Nous continuons ensuite notre route ; lachaleur est tombée dans ces gorges, mais nousarrivons enfin à leur sortie, une espèce detunnel où nous déjeunons ; il est midi et demi.

Vers 3 heuresnous partons, maiscette fois sur nos

mulets dont la char-

ge a été allégée, etnous ne tardons

pas à arriver au

village d'Ain Taou-ari ; nous longeonsl'Acif Amlout dans

la forêt de Tincri et

nous arrivons à l'é-

cole kabyle d'Aïn

Sultan vers 4 heu-

res pour être ren-dus à () heures à

Boghni. Nous al-

lons regagner Al-

ger, charmes de notre excursion, et nous

promettant bien de faire l'année prochaine unnouveau voyage dans lo Djurdjura, en prolon-geant notre séjour, après nous être munis au

préalable de tous les éléments nécessaires.

M. P.

La levée du camp : le départ

ECHECSSolution du problème n" 4

1 C3FD— C4FR011A C CVTB, C, D, E 1 DXC - FICD ou

2 CXPK - ? autres3 D ou C.X 3 DID ou DX^RXA C5R D FIFD2 C2R-I RX'' a C5CD-J RXP3 TXPX 3 TXl'XB C8T E Fi CD2 CaR-j R joue 2 DXPCDX — CXD3 Ï'XPK 1" 3 F5FDX

Problème n" 5, par Dr Ed. MezelDédié aux mânes de Loveday et Haeley

Les blancs jouent et font mat en trois coupsN.-B. — La dédicace est une précieuse indi-

cation pour faciliter les recherches des solu-tionnistes au courant de l'historique d'uneclasse célèbre de problèmes dont nous avonsdéjà donné un spécimen. En dehors de cetteclé, il nous parait que la combinaison des deuxpremiers coups des blancs, singulièrementlimitée par cette remarque, présenterait de trèssérieuses difficultés, bien propres à stimuler lasagacité des amateurs. AI-FIL.

Page 18: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

12 Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

Le Challenge de 1' « Illustration Algérienne »

On nous rendra cette

justice que nous avons

toujours, dans ce jour-

nal.réservé unegrande

place à la partie spor-tive. C'est que nous

avons pensé, avec tant

d'autres maintenant,

que l'amour des exer-

cices physiques et des

jeux de grand air de-

vait être entretenupar-mi la jeunesse fran-

çaise. C'est que nous

avons, nous aussi, ins-

truits par l'exemple denos voisins d'Outre-

Manche, constaté

qu'une nation ne fai-

sait des hommes mora-

lement forts qu'encréant une jeunesse

physiquement ro-

buste. Et les causes

profondes qui créentles Ames énergiquessont tellement bienliées à celles qui fontles corps musclés, quenul aujourd'hui ne

voudrait nier les rap-ports unissant ces deux beautés humaines, laforce morale est la force physique.

Et poussant jusqu'au bout dans la voie oùnous sommes entrés, mettant nos gestes enharmonie avec nos pensées, nous avons, audébut de l'existence de ce journal, convié les

sportsmen algérois à un tournoi inconnu d'eux :la Course d'Escaliers.

Encouragés par de nombreux amis, et cer-tains de contenter tous les jeunes Algériens quiplus peut-être que leurs frères Métropolitainsont besoin, pour chasser l'anémie toujours me-

naçante en les pays chauds, de se livrer auxexercices violents, nous avions eu un instant

l'espoir de les grouper en une « Réunion de

sports athlétiques » où les Oranais et les Cons-tantinois eussent disputé la palme aux Algérois.La création du comité de Constantine qui dut

d'abord songer à s'organiser avant de pouvoirdéplacer des équipiers, et la réorganisation decelui d'Alger, un instant divisé, nous firentremettre à plus tard l'accomplissement de notreessai.

Nous avons cru que l'heure en était venuemaintenant. Les Comités algériens, moins bien

partages sous ce rapport que ceux de France,ne possédant point de Challenge de Natation,l'Illustration Algérienne vient combler cette

lacune en offrant au Comité d'Alger, pour le

faire disputer en notre ville, un objet d'art,

prix du Challenge dont nous publions ci-des-

sous les règlements.Cette épreuve, qui aura lieu demain, et sera

Cliché .1. liringau

La « Naïade », bronze d'art, prix du challenge de « l'Illustration Algérienne »

qui doit être disputé demain

dorénavant annuelle, est ouverte à tous les

membres des clubs affiliés à l'Union, qui pour-ront justifier d'un séjour assez long dans la

Société qu'ils représentent pour être en règleavec les Statuts de l'Union régissant les délais

de qualification.Et en donnant ainsi l'occasion à tous les

nageurs algériens de se rencontrer chaqueannée, nous ne demandons pas autre chose

aux unionistes qu'un peu de leur estime quenous nous efforcerons dans la suite de conqué-rir toute entière.

L'ILLUSTRATION ALGÉRIENNE.

Règlement

Article premier. — Il est fondé à Alger, pourêtre disputé dans cette ville, sous le nom de

«Challenge de YIllustration Algérienne n, un

challenge de natation qui sera disputé annuel-

lement.

Art. 2. — Cette épreuve, réservée aux seuls

membres de Y U.S.F.S.A., aura lieu sous les

règlements de cette fédération. Un délégué ysera désigné par le Comité d'Alger.

Art. 3.— L'objet d'art, prix du Challenge,sera donné en garde pendant un an à la So-ciété gagnante qui le gardera en toute propriétési elle le remporte deux ans de suite.

Art. 4. — Le classement sera fait par addi-tion de points, en tenant compte seulement desdeux premiers arrivés de chaque club danschacune des épreuves.

Art. 5. — Les épreuves seront les suivantes :

80 mètres, 400 mètres,1 mille marin.

Art. 7. — Les enga-

gements sont gratuitset illimités.

Art. 8. — Chacune

des épreuves sera do-

tée de deux prix.Art. 9.

— Le pré-sent règlement,adopté

par le Comité d'Algerde YU. S. F. S. A.ne pourra être modi-

fié, qu'avec le consen-

tement ou sur la de-

mande de/'Illustration

Algérienne.Art. 10. — En cas

de dissolution de la

Société ayant en garde

l'objet d'art, celui-cidevra faire retour au

Comité d'Alger et en

cas de dissolution de

ce Comité, le chal-

lenge sera remis dansles bureaux de l'Illus-tration Q/Ilgérienne,Tunisienne et Maro-

caine.

Alger, 25 août 1907.N.-B, — L'article 6 est relatif à la tenue

qui devra être irréprochable.Le bronze d'art affecté comme prix au chal-

lenge de ['Illustration Algérienne, est actuel-lement exposé dans les vitrines de L'AgenceLubin, rue Dumont-d'Urville, Alger.

Notre Numéro SportifA l'occasion du Challenge que nous faisons

disputer, le numéro de VIllustration Algérienne,qui paraîtra la semaine prochaine contiendraune large partie sportive. A côté d'une noticesur le Comité d'Alger de Y U.S.F.S.A., le

premier en date des Comités d'Algérie, nousréserverons une place à chacun des clubs

d'Algérie qui voudront bien nous envoyer desclichés de leurs épreuves et de leurs champions.

Le voisinage, en une complète fraternité

sportive des photographies de nos meilleursathlètes, oranais, constantinois, algérois ettunisiens fera de ce numéro tout à fait excep-tionnel à ce point de vue le livre d'or des sportsalgériens pour l'année 1007.

Les comptes-rendus du championnat deMer. disputé à Bône, des Critériums du Gallia-Club, des courses hippiques de Rouïba qui onteu lieu dimanche dernier et de notre Challengede natation lui donneront la couleur d'actualité,tandis qu'une revue rétrospective contribueraà montrer à tous d'où sont partis les Sports en

Algérie, et où ils sont arrivés..

CAFÉ GERMAIN, Constantine.Bière Hlaxeville

PASTARIANO, dentiste, place de la Brèche,Constantine.

Le Directeur-Gérant : P. BOISCOURT-LAISNÉ.

Imprimerie Algérienne, 3o, Rue Sadi-Carnot,Alger.

Page 19: L'Afrique du Nord illustrée. 07/09/1907

Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine V

LES

tendances du marché ont été plus satis-faisantes.; un élément dés plus favorablesa concouru à son amélioration ; nous vou-

lons parler dés achats au comptant. Depuis des

mois, ce compartiment était resté inactif; les _.

coupons de juillet étaient restés inemployés.Devant l'instabilité dont la place faisait preuve,le public ne jugeait pas qu'il y eut opportunité à^acheter, même les bonnes valeurs.'

Maïs la fermeté et la fixité des cours depuis;quelque temps ont permis de penser que: la;baisse avait dit son dernier mot et que, aux;cours auxquels, avaient été maintenant ramenés'la plupart des titres, on ne pouvait guère s'atten-dreà des surprisesfâcheuses.; Oh à donc signalé .un courant de demandes au; comptant qui pôUfin'être pas des:plus considérables ne manque pascependant dé régularité. Il n'en faut pas davan-

tage pour bien faire augurer de l'avenir, sans

cependant s'attendre à un mouvement de hausse

trop brusque, ou trop rapide. Il vaut mieuxd'ailleurs qu'il eïir soit ainsi-'; l'inquiétude est

toujours assez vive au sujet de la; situationmonétaire à l'étranger et l'on ne croit pas qu'ily ait intérêt à laisser aller le marcKë dans le.sens de la.hausse avant quelles semaines.

fonds d'Ètài. — Leur marché à été fermecomme tous Tes autres ; nos rentes se sont rele-vées, mais il est.douteux qu'en ce moment la

reprise puisse s'accentuer beaucoup, les ventesdu comptant ne diminuant guère. Lé 3'0, 0 finità 94,60. L'amotissable à 93,50:

Les fonds russes ont été ',très résistants.. LeS 0/0 à 88. Le 3 0/0 1891à60,70. Le Consolidé1er et 2c série à 73,60. Le Bon du trésor S 0/0 à:

. 494.L'Italien est très calme aux environs de 101,85.L'Extérieure se relève à 101,85, ..' ,Le 4 0/0 japonais cote 89 lé.5 0/0 101,85. Lés

bruits relatifs d'un emprunt japonais qui seraitbientôt émis commencent de nouveau à cir-culer.

Etablissements de crédit, — On a remarqué

dans ce compartiment des demandes assezsuivies.

11 est certain qu'aux cours actuels: les capiTtaux de placement trouvent dans ce groupe desoccasions de s'employer dans des conditionsfort avantageuses. Les titres ont été les premiersà bénéficier dé l'attitude plus ferme reprise parnôtre marché. „

La Banque de France se maintient en haussésensible à 4,060 - 4,080.. La période de tensionmonétaire dans; laquelle nous sommes entrés-sera nécessairement très rëhUmératrice pour laBanque. ...'••

Lé Crédit. Foncier n'a pas sensiblement variéà 659 et 655. Lés; bénéfieêsï dê's-sept premiersmois dépassent de: 378;78D francs; ceux de lamême période de1906^ -; • "-:

Le Crédit Lyonnais accentue sa dernièreavance à 1,175-1,180, : --

La Société XlarseillaiSe; se consolide à 839.Cette société convoque ses: actionnaires en as-semblée générale extraordinaire le 12 courant,conséquence de la dërnière-aùgmentatiôn dé ca-'pitaîi ;'';-;..

Les Banques Algériennes : sont encore peumouvementées', mais; la fermeté; dés cours semaintient sur. la; plupart des 'Valeurs de ce

groupe, La : Banque ,d:Algérie, en excellentetendance à-l',230i L'augmentation, de son capitalcommencé à porter ses fruits, à; en juger par la

Îirêssibndes bénéfices que ; faisaient ressortir

esj;dernièrs bilans^publiés..Le Crédit Foncier d'Algérie est sans change-

ment à 490. L'action libérée n'a. pas d'avantagevarié à 500.

La Compagnie Algérienne passe de 890 à 880.Le crédit Algérien, dont le marché est toujourscomplètement inactif, fait en dernier cours 1,205.

Chemins de fer,. — L'amélioration générale aeu sa répercussion sur les titres de nos grandescompagnies de chemin dé fer dont les coursdénotent incontestablement une fermeté soute-nue. :' >

Le Lyon se consolide à 1,345, Le Nord fait de-nouveaux progrès à 1.752. L'Orléans conserveune bdfine tenue à 1,35,5. Midi .1,108, Ouest, en-nouvelle plus-value à 839.

Les actions des chemins algériens ont témoi-gné de plus d'activité.

•Bôhë-G'uëima iermë; a, 668. L'I2st-AÙgériên>.montè;,s'ttr-.'ia\.;.Hduveii.è" dé son rachat a 720..L'QuëstsAigérién à' 640'.; ., La fâiblèse en revanche s'àçcëntuë sûr îes-titreé; jïes ligtiés^; è^âgh'ôlés|..éri ràisàii .d'une'

tèiis'iou'.pTuS;prononcée do l'agio sur,Foi: . ...

LieB'"Ândaipuà,sbtiî;|fliis_ lourdsVa _Î64:'et 157.'- ié rîo'rci dé t'Ëspagnè rétrogradé' à 256 et-'23%' : ;.' '•=••:

Le Saragossé réaetiônne à 356 et 354.Valeurs; Industrielles. — La fermeté persiste-

sur l'ensemble des valeurs métallurgiques. Ungrand-nombre de sociétés; ont clôture leur exer-cice le. 30. juin dernier, Etant donné le travailtrès abondant et les prix de Vente fort rériumëra-teurs on peut conclure que les résultats en ont.du être très satisfaisants.

Aciérie de France à 505, 50. Aciérie de Lon-

g\yy a 1,150. .Aciérie du Nord de l'Est à 1,760.Dëiiain-Anzin à 1,900. Aciérie de la Marine 1.260.

L'action Creùsot conserve une .bonne -tenue à1900V

Dans le groupe minier, les Phosphates deGafsa remontent de 3,600 à 3,700 et 3.650. Cesbrusqués.mouvements, de caractère purementspéculatif, rendent la valeur dangereuse pourles capitaux de placement. Phosphates du Dyr158 et 163 ; on dit que la société rencontreraitbeaucoup de difficultés dans la mise en oeuvre-de ses nouveaux gisements tunisiens.

Les minés de zinc de Guergour ont varié de-742,50 à 740. La ^Société Minière du Kanguetremonte à 710 pour finir à 700.

Mokta el-IIadid s'avance à 1,575. on dément

que les marocains employés aux mines de celte-Société se soient mis en grève.

ALTER.

Cours des Principales Valeurs: il

COURS COURS COURS COURS

du 21 du 31 du 2i obligations Diverses du 31

Anfll Fonds d'Etat . . ; « A.Aolu Août Aolït (Suite)Aoûl

94.50 3 o/o perpétuel 94.65 422.50 Ouest 3 o/o, anciennes 424.50!)8.75\\. Autriche 4 o/o, or 98.25 248.00 Andalous 3 o/o, i" hypothèque 247.0007. dS ": Chinois A O/O. 96.73 43t.00 'Autrichiens, i" hypothèque.. 432.55

'4U3.35.' , Egypte Unifiée 103.30 3/0.00 Nord Espagne, i" hypothèque 367.0097.25 Extérieure Espagnole 4 o/o... 99.45 380.00 Saragosse, i« hypothèque 380.0091.8» Hongrie 4 o/o, florins or 92 95 474.00 Crédit Foncier Egypt.3 l/20/o 474.00

402.00 Italien 5 0/0 10200 40G 00 Bons Panama à Lots....T 107.00.73.20 Russe conseil.4 0/0 !• et 2"séries 75.30 423.00 Algériennes 3 0/0, iqoa 426.0086.6a Russe 5 0/0 ipofi 88.00 4D0.50 Tunisiennes 3 0/0, 1892 455.40

494.00 Russe, bons dû Trésor 5 0/0.. 495.00 970.00 Constantine 3 1/2 0/0.. 962.0094.00 Turc 4 0/0, unifié 94.60 491.00 Chemins de Fer Algériens 494.00

490.00 Douanes Ollomanes 4 0/0 494.00 427.00 Bône-Guelma 420.00448 00 Est-Algérien 423.00

*. .*.* .. « *.... *"2s-00 Ouest-Algérien 424.00Sociétés de Crédit 42.-,.oO Aïn-Tizi à Mascara 425.00

418.00 Méchéria.Aïn-Sefra 422.004.240 Banque de l'Algérie 4.221 419.00 Modzbah à Mcchéria 419.004.050 Italique de France 4.400 420.00 Mostaganem à Tiaret 41U.00

-4.405 Banque de l'aris et Pays-Bas.. 4.43b 461.00 Mines d'Algérie-Tunisie (Om-890.U0 Compagnie Algérienne' .895 00 niumi 463.00659.00 Crédit Foncier 655..0 472.00 Phosphates du Dyr 47200'

4.205 Crédit Algérien 4 220 Tramways Algériens490 00 Crédit Foncière! Agr. d'Algérie 400 00 401.00 Ch. de Fersur Routes d'Algérie 404.00670.00 Compioir National d'Escompte 680.00660.00 Crédu lndustriclct Commercial 680.00

4.466 Crédit Lyonnais 4.180661.00 Société Générale (23ofr. pavés) Valeurs Industrielles et

actions de 5oo francs '... 661.00 Diverses830.00 Société Marseillaise 860.00690.00 Banque OttomaneC2bof.payés)'702.00

actions de 5oo francs '.... 4.460; Suez (actions) 4.490498 00 Métropolitain 507.00

... .. „.. . J T 570.00 Thomson Houston 570.00Actions de Chemlnsde Fer 2fiu m c c 270.00

et Transports 1840 RioFTintS.. 1.935465.00 Tharsis 468.00

668.0(1 Bône-Guelma 670.00 614.00 Balia Karaïdin 624.00907.00 Est 904.00; 898.00 Vieille Montagne 899.00707 00 Est-Algéiïen .'. 720.001 8G8.00 Bruay 869.00C10.00 Ouest-Algérien 640.00 4,555 Harpencr ; 4.585275.00 Soc. des Ch. de Fer Algériens. 275.00 1.267 Aciéries de la Marine 4.252402.00 Ch.de Fer sur Routes d\\lgérie 1.450 Aciéries Longwy 4.475

(C.-F.-R-A) 404.00 4.756 Aciéries du Nord et de 1 Est... 4.7594.445 Tramways Algériens (T.-A)... 4.140 265.00 8rian.sk 274.00

448.00 '1 ramways Oran 344.00 4.579 Czcladz 4.545Tramw. Mes.duSaheljT. M.S) 4 300 Sosnowice, :. 4.300

415.50 C" Foncière et Immobilière,_._,, „ „. Ville d'Alger (actions) 440.00Obligations Diverses 2i -0 a„ ].oncière et Immobilière,

Ville d'Alger (parts) ...1 24.00429.00 Est 3 0/0, anciennes 431.55 300.00 Immobilière d'Algérie (Oran),I .?-:-429.75 Ly«n fusion 3 0/0, anciennes. 429.75 actions 300.00428.25 Midi 3 0/0, anciennes 425.25 7.00 Immobilière d'Algérie (Oran),!

-452.00 Nord 3 0/0, anciennes 455.00 parts , I 7.00428 00 I Orléans 3 0/0, anciennes 428.50 Société Domaniale Algérienne. 1

j COURS COURS ! COURS COURS

: d" 34 Mines Algérienne et '" 31 J" 24 Mines Algériennes et d" 31

Août Tunisiennes Août Août Tunisiennes Août

464.00 Algérie-Tunisie (Omniumz)... 460.00 696 00, Kanguet 705.00Bou Thaleb 4.548 Mokta-el-Hadid.... 4.577

459.50 Djebel Masser et Maaiz I Minière Tunisienne »800.00 Djebel Ressas 800.00 1.1)50, Ouasta et Meshmla (actions)... 1.025

90.00 Djendli 99.00 675.00; Ouasta et Mesloula Ipaits) ... 680.00355.00 Guelma ...340.00 3 680, Phosphates Gafsa 3.820740.00 Guergour 740.00 167.00, Phosphates Dyr 467.00

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T7 Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

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VLH Illustration Algérienne, Tunisienne et Marocaine

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