la lumière maçonnique 1910 mar

7/26/2019 La Lumire Maonnique 1910 Mar

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La Lumire maonnique: revue mensuelle de la

maonnerie universelle

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La Lumire maonnique : revue mensuelle de la maonnerie universelle. 1910-1914.

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Premire Anne MARS 19'JO N 3

L'preuve du Feu

C'est l'Epreuve du Feu, l'Epreuve dcisive;Initi par l'Air, purifi par l'Eau,Le Profane, branl dans son me pensive,Marche, les yeux encor recouverts du Bandeau.Dans l'ombre, soutenu par des bras secourables,Il s'avance, s'arrte et se sent tout coupLe corps envelopp de Flammes innombrables ;C'est l'ternel Agn, le principe de Tout,Le purificateur divin par excellence,Dvorant la Matire en son vivant bcher,Emblme deux fois saint de vie et de vaillance.

Et ce que sans pril l'homme ne peut toucher,Le

Feu, Pre sacr, Source de

Lumire,Svmbole et voile ardent de cet autre foyer,

O,, dans la radiante et subtile matire,Le Gnie et l'Amour allument leur brasier.

JULIKN LARROCHE


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- M

Assiduit et Ponctualit

Les Maons, qui se disent, actifs, ne le sont pas tons au mme degr. Il en estdont l'activit est exclusivement financire, puisqu'elle se borne au versementannuel de leur cotisation, que le Trsorier fait percevoir par la poste. C'est l;en matire d'activit-un minimum, au-dessus duquel s'lve dj le F.', qui se

-

drange du moins pour assiste]- une tenue, le jour o il se met jour enversle trsor de saLoge. Plus actifs encore sont les FF. .qui viennent deloin en loin

prendre l'air de l'atelier, afin de faire la connai snce des nouveaux initis etne pas se laisser oublier par les membres les plus assidus de la Loge...

Parmi ceux-ci, il en est qui ne manquent jamais une runion, moins deforce majeure. Ce sont les Maons vraiment actifs, pour qui la Maonneriequivaut un culte. Ils viennent en Loge un peu comme le croyant se rend l'glise, et ils ont raison 1 Peut-tre n'en ont-ils pas nettement conscience,mais ils obissent, un sentiment de pit. Ce sont des mes religieuses, au

meilleur sens du mot, la Maonnerie devient leur religion, religion ayantses mystres comme toutes les autres. .

Ces mystres, les vrais Maons les devinent ; ils en ont, pour le moins, l'in-tuition confuse, mais assez, intense pour dterminer leurs actes. Leur assiduit

scrupuleuse s'inspire, en effet, d'une sorte d'instinct ou de lucidit, qui les fait

agir conformment aux prceptes de la sagesse la plus claire, car, seuls, ilssavent, seplacer dans les conditions indispensables pour t irer de la Maonnerieun bnfice effectif, au double point de vue intellectuel et moral.

Ce bnfice n'est acquis qu'aux Maons pleinement actifs, qui adhrent la Maonnerie!Vde toute leur me et s'y incorporent pour tout de bon. On ne

reoit que dans-la proportion o l 'on donne ; or, il faut se donner sans rserve,si l 'on veut participer des dons de haute valeur. Pour recevoir son salaire, ilfaut l'avoir mrit ;mais nul n'est tromp, tout travail obtenant infailliblement

sa juste rcompense.En aimant la Maonnerie, et en sanctionnant cet amour par une assiduitconstante aux travaux maonniques, le plus humble des Maons peut apporter l'institution une force immense. 'C'est le faisceau des forces de dvouementsouvent obscur qui fait notre puissance d'action sur le monde.

Les prtres le savent bien :quand les glises se vident, la religion se meurt.Inversement nous pouvons dire que la Maonnerie aura d'autant plus de vieet d'nergie active, que les Maons frquenteront leur Loge avec plus de fer-veur et partant d'assiduit.

Le Maon, si brillant soit-il, qui ne vient en Loge que lorsque cela ne le

drange pas trop, quand il n'a pas autre chose faire, n'est qu'une non-valeur

pour la Maonnerie. Ce n'est pas lui qui nous aidera dans notre Grand OEuvrede reconstruction du monde 1

Le vrai Maon, d'ailleurs, ne se contente pas d'tre assidu, il prend aussises dispositions pour se montrer ponctuel. La disiepline est la force, non seule-ment des armes, mais encore de toute collectivit agissante. Or, comme nousl'avons fait ressortir dans un prcdent article (1), une Loge est, par excellence,une Unit d'action, dont les membres doivent savoir s'imposer volontairementune certaine contrainte, en vue de coordonner et d'unifier leurs ell'orts. Lors-

qu'un ordre du jour porte : Ouverture des travaux telle heure , il est

dplorable qu'il ne puisse pas en tre ainsi, parla faute des FF.-, qui arrivent enretard. Ne pas-tre ponctuel, c'est faire preuve de tideur, de nonchalance etde ce dtachement qui caractrise le mauvais ouvrier.

Une influence inimaginable ne manquerait pas d'tre exerce par une Logetrs peu nombreuse, dont l'effectif au complet rpondrait chacune de ses

convocations, surtout si chacun de ses membres s'imposait des sacrfices rpts

pour tre aussi

ponctuel qu'assidu. Rien ne se perd : l'nergie dpense par

chacun au bnfice de la collectivit constitue celle-ci en entit dynamique.Mais il faut qu'une pile soit charge, pour que l'action puisse s'en faire sentir.

Or, c'est par notre assiduit et notre ponctualit que nous chargeons pratique-ment la pile de notre Loge.

B. NAG...

() 1,'nc l.oyc Vritable, voir nolro numro de l -vr ior 1910.


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La tactique du Vatican

L'insistance avec laquelle la Sainte Eglise catholique, apostolique et romaine

s'occupe de la Franc-Maonnerie a de quoi nous flatter. Certes, elle ne nous traite

pas en ennemi mprisable 1De la part d'une institution divine, c'est une ma-nire dtourne, mais trs effective, de nous rendre hommage. Ne soyons pasingrats et ayons, de notre ct, la courtoisie de nous informer discrtement denotre, vieille adversaire.

Les nouvelles ne sont pas excellentes, le rgime de la sparation ne lui rus-sissant gure. Nous ne nous imaginons mme pas, nous autres Francs-Maons,

quel point la pauvre Eglise a t bouleverse par la dnonciation du Concordat.Ne plus avoir de nonce Paris, voil qui est pouvantable au point de vue del'influence diplomatique, souvent dcisive, que savait exercer le Vatican. C'est

la diminution de

l'Eglise dans un

domaine, qui, pour n'avoir rien de

religieux,ne lui en t ient que plus fortement au coeur. En se refusant de traiter avec lePape de puissance puissance la Rpublique Franaise a commis un crime

impardonnable, dont il faut qu'elle soit punie ?

Mais comment punir la Rpublique et la France coupalbe de s'tre donneune forme de gouvernement aussi impie ? C'est bien simple, s'est dit notre

Saint-Pre, qui est un saint homme clans toute la force du terme. Le gouverne-ment franais a rsolu de m'ignorer, eh bien, je veux ignorer, de mon ct, tousses actes 1 Je me mettrai travers de toutes les mesures qu'il voudra prendre et

je rendrai ainsi l'exercice du culte catholique impossible en France. Le pays setrouvera ainsi dchristianis brve chance. Ce sera un malheur effroyable,dont toute la responsabilit retombera sur le gouvernement rpublicain.

Dchristianise, la France tombera dans l'anarchie. N'tant plus retenus

par le frein salutaire de la

Religion, les

Franais, ne

croyant plus n i en Dieu

ni en Diable, pas plus qu' une vie future, se dvoreront entre eux. Avides de

jouissances immdiates, i ls ne respecteront plus rien : ce sera le dchanementde tous les apptits, la ngation de toute morale, de tout ordre et de toute civi-lisation 1

Puisque sa Fille ane tourne mal, l'Eglise maternelle a d'ailleurs toutintrt l'abandonner son malheureux sort, car la France, devenue par son

irrligion la honte des nations, offrira celles-ci un spectacle moralisateur.Toutes demanderont leur salut l'Eglise universelle, qui verra finalement laFrance elle-mme revenir pnitente au bercail, quand elle aura -reconnu qu'unpeuple ne peut dcidment pas se passer de religion. A ce moment, des mis-sionnaires partiront de Rome pour rvangliser le pays, puis tout sera pour lemieux dans le plus pieux des mondes 1

Contrairement ce que nos lecteurs pourraient croire, nous ne faisons pointici de la fantaisie. C'est la Correspondance de Rome, l'organe officieux du Saint-

Sige, qui rserve gnreusement l'Eglise de France le rle d'ilote ivre de la

catholicit, comme nous l'explique fort clairement le Journal des Dbats (num-ros du 18 janvier et du 10 fvrier 1910). Il parat mme que tous les catholiques

franais ne rentrent pas absolument dans les vues d'une publication qui s'est,

dclare indispensable quiconque veut tre exactement inform des directionsdu Vatican ,feuille dont le directeur, un certain M. Benigni, occupe une des

plus hautes charges de la Secrtairerie d'Etat, o il est prpos au service de la

presse, en mme temps que sous-secrtaire des affaires ecclsiastiques.

Ce qui ne manque pas de piquant, c'est que, dans l'entourage du Pape, on

soit rsolu nous abandonner la France, au moins transitoirement. La Franc-

Maonnerie va donc tre mise l'preuve : le pouvoir spirituel sur notre payslui sera livr ;mais comment saura-t-elle l'exercer ?L'Eglise est persuade quenous ne saurions qu'accumuler ruines sur ruines, oubliant que nous ne renver-sons que pour reconstruire, notre Art tant celui de la construction universelle.Enfin nous nous efforcerons de donner notre mesure, quand nous serons mis

au pi d du mur.


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En attendant, la tactique pontificale sacrifie le clerg sculier franais, sus-

pect depuis longtemps aux congrgations romaines. C'est que nos curs et nosdesservants sont exposs aux pernicieuses influences d'un milieu deplus en plus

libre-penseur et rpublicain. Dj pour la plupart, ils ne conoivent d'autre

gouvernement possible que la Rpublique, dont ils ne demanderaient qu'respecter les lois, si Rome daignait le leur permettre. Mais le Pape s'applique,comme plaisir, rendre leur situation intenable. Il n'a confiance que dans lesgrands ordres religieux, capables de lui fournir une milice discipline, grce laquelle, il compte bien reconqurir la France, ds que nous nous serionsrvls incapables de gouverner les mes.

0. w.-.

Chronique Maonnique

ALLEMAGNE

Nous apprenons par la Latomia que la Grande Loge de Saxe seprpare rgulariser les membres de la Grande Loge Symbolique du Rite Ecossais pourl'Allemagne. Cette fdration, cpii compte 36 Loges, doublerait largement l'im-portance de la Grande Loge deSaxe, dont les Loges ne sont qu'au nombre de 26.Les lments incorporer sont d'ailleurs beaucoup plus dmocratiques que ceuxdont se compose en gnral la Maonnerie officielle allemande. L'organisationnon-reconnue qui s'apprte, se dissoudre provient, en effet, d'une trs vagueimitation de la Franc-Maonnerie fonde Berlin, en 1896, sous le titre d' All-gemeine Biirgerloge (A. B. L.) C'tait une association d'aide mutuelle, dans

laquelle aucun droit d'admission n'tait peru, tous les frais devant tre cou-verts par une cotisation annuelle de 1 Mark (1 fr. 25) par membre. En 1898, il yeut une scission au sein de l'A. B. L., provoque par desmcontents qui s'effor-crent de constituer leurs Loges sur le modle desLoges reconnues. Ainsi naquitl'Union des Loges de Saint-Jean rformes (Vereinigung reformieter Johannis-logen) qui, en 1900, prit le titre deMaltha-Logenbund. En 1903, le patronage deSaint-Mathieu fut abandonn et la fdration tenue l'cart devint la GrandeLoge Maonnique d'Allemagne (Grosse Freimaurer Loge von Deutschland).L'anne suivante, cette Grande Loge accepta de se faire rectifier par Theo-dor Reuss, s'intitulant 33e ,90e, 96.

L'Allemagne obtint alors un Grand Orient des 33 degrs du Rite Ecossaiset un Souverain Sanctuaire des 95 degrs du Rite de Memphis, et Reuss devintSouverain Grand-Matre Gnral ad vitam .En cette qualit, il octroya, en

1905, une

patente la

Grande Loge Symbolique du Rite Ecossais pour l'Alle-magne , puissance qui semble rsolue se retirer volontairement de la scnedu monde maonnique, en instituant comme son hritire la Grande Loge deSaxe.

Si cette rgularisation s'effectue, nous ne pourrons qu'y applaudir, commeune conclusion permettant de dire : tout est bien qui finit bien.

ANGLETERREDs l'ouverture de la dernire session trimestrielle de la Grande Loge Unie

d'Angleterre, le Pro-Grand-Matre, Lord Ampthill, a propos au nom duGrand-Matre, le Duc de Connanght, d'attribuer une somme de 500 Livressterling, soit 12,500 francs, au soulagement ds misres provoques par les

inondations de la Seine.Le Freemason du 5 mars 1910 reproduit, ce sujet, les paroles pro-nonces par Lord Ampthill pour expliquer sa motion. En voici les passagesessentiels :

Assurment, nous approuvons tous la maxime chant commence chezsoi ,mais je suis persuad que nous sommes tous d'accord aussi que la charitne doit pas s'arrter chez soi. On pourrait faire ressortir et il serait impos-sible de le contester qu'il ne manque pas, dans notre propre pays, de per-


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sonnes affliges, dont la dtresse esi aussi grande que celle des inonds de Paris.On pourrait en outre faire remarquer, avec non moins de force, que la Franceest parfaitem ntapte rparer elle-mme les pertes et soulager les souf-frances de ses propres citoyens. Mais ce ne furent jamais des c nsidrations

de ce genre qui influencrent nos actes de bienfaisance dans le pass... Nousavons toujour. eu conscience qu'il tait de notre devoir, tout comme il taitde notre satisfaction, d'accorder un secours matriel, en tmoignage de notresympathie, aux victimes de toutes les grandes catastrophes naturelles qui ontplong dans la souffrance des cratures humaines en n'importe quelle partiedu monde. En pareilles circonstances, la Maonnerie a toujours rpondu ausentiment national en refltant la gnrosit nationale... Dans le cas prsent,il y a des raisons trs spciales pour dployer plein coeur cette sympathiehumanitaire qui s'affirme le mieux par le gage substantiel, soit de l'effort per-sonnel, soit du sacrifice pcuniaire. Une amiti cordiale rgne trs heureuse-ment entre la Grande-Bretagne et la France, et jamais les deux nations n'ontt unies jusqu'ici par une plus troite communaut d'intrts. Comme Anglaispatriotes, l'occasion qui s'offre pour cimenter cette amiti doit nous trebienvenue, et, en tant que Francs-Maons, nous envisageons qu'il ous incombe

d'encourager la paix et la bonne volont entre les nations. L'Art que nouspratiquons enseigne comment des pierres, fussent-elles petites, peuvent ajouter la solidit et la beaut d'une puissante construction. Or c'est une de cespierres qu'il vous appartient- d'apporter l'difice du concert international.L Grand-Matre vous invite n'y point manquer, plutt que de rserver cebloc l'usage de vos successeurs, qui, nous pouvons y compter, sauront bienquarir et polir leurs propres pierres.

Cette proposition, appuye par le Grand-Matre Dput, qui la dclaraconforme au plus pur idal de la Maonnerie anglaise, fut adopte d'enthou-siasme, au milieu des applaudissements unanimes d'une assemble extraordi-naircment nombreuse.

On nous assure que l'heureuse initiative prise, en cette circonstance, parLord Ampthill lui vaut un surcrot d'affection de la part des Maons anglais.Il vient

certainement aussi de

gagner les sympathies des Maons franais, quicompteront dsormais sur lui pour les rapprocher de If.urs excellents FF.\d'Outre-Manche, dont ils ne sont spars que par de dplorables malentendus.

GRECE

Le T.\ 111.-.F.-. Galanis a entrepris de publier dans le Pythagoras la partiehistorique du Livre de l'Apprenti, devenu en grec: 10 B1BAI0.N TOV MAHI-ITOVNous souhaitons que cette traduction puisse rendre service nos FF.', desLoges du Levant, ateliers sur l'activit desquels nous serions trs heureuxd'obtenir des renseignements prcis.

Nous savons qu'il s'est constitu Constantinople un Grand Orient Ottoman ;

mais o en est actuellement cette nouvelle puissance maonnique ? Le F.'. Gala-nis voudrait-il nous faire parvenir une communication ce sujet ?

AMRIQUE

Il y a une vingtaine d'annes, un groupe de Franais tablis en Californiefondrent Los Angeles la R.\ L.-. La Valle de France, sous les auspices denotre ancienne Grande Loge Symbolique. Cet atelier est actuellement fort pros-pre, mais il a d se placer sous la juridiction de la Grande Loge de Californie,fin 1895. L'un de ses fondateurs nous explique les raisons qui ont forc la Logechanger d'obdience, contrairement aux aspirations de tous ses membres.

Ce F.-., ancien Vn.\, dplore ce sujet l'intolrance des Maons amri-cains, qui n'admettent pas d'autre faon de comprendre et depratiquer la Maon-nerie que celle qu'ils ont adopte. I l faut d'ailleurs tre Maon en Amrique,si l'on ne veut pas se trouver en tat d'infriorit au point de vue commercial,la plupart des transactions s'effectuant la faveur de la Maonnerie. L'impor-tant est alors d'tre Maon la faon amricaine, autrement il vaut mieuxrester profane.


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Il y a l des apprciations cueillies sur le vif qui montrent le ct pratique,autant que le caractre tyrannique de la Maonnerie des Etats-Unis. Et cesont ces Grandes Loges, orgueilleuses du nombre colossal de leurs adeptes, maisaussi peu philosophiques que possible, qui sepermettent de s'arroger lemonopole

de la seule pure, vraie et authentique Franc-Maonnerie ? C'est d'une belleinconscience, dont nous voulons bien sourire, de mme que de certaines excom-munications qui nous font honneur.

MADAGASCARPendant le cours de l'anne 1908, la L.-., La France australe, G.\ 0.\ de F.-.,

0.\ de Tananarive a tudi de nombreuses questions d'ordre colonial, endbutant par une critique svre de YOEuvre des missions protestantes Mada-

gascar, qui fit l'objet d'une srie de confrences, tous les orateurs tant d'accord

pour approuver l'action vigoureuse du F.-. Augagneur, Gouverneur Gnral.L'initative prise par ce haut fonctionnaire en ce qui concerne les travaux

publics

Madagascar rencontra une non moins unanime

approbation.La L.'. s'intressa d'ailleurs aussi une remarquable communication sur leSymbolisme maonnique et son interprtation philosophique, de mme qu' un

projet de suppression des Conseils de Guerre.Une discussion fut galement ouverte sur un voeu tendant faire jouir les

militaires de leurs droits politiques, ds l'accomplissement de leur deuximeanne de service.

Le Socialisme et la Rpublique Sociale, puis le Renouvellement du privilgede la Banque de France furent d'autres sujets traits ; mais la L.\ ne manquapas non plus de se faire expliquer le fonctionnement de l'Orphelinat Maonnique,avant d'adhrer cette oeuvre de solidarit. Des FF.-, nouvellement initissurent enfin exposer leurs impressions maonniques sous une forme, parfoistrs heureuse et avec une hauteur de pense refltant la gnrosit de leurssentiments.

Notons aussi que la L.-. La France Australe fit imprimer des affiches franco-malgaches destines combattre, chez les indignes, les bruits cilomnieux

rpandus par les missions contre les Francs-Maons.En somme, cette Loge a t des plus actives. Certains lui reprochent d'avoir

pris fait et cause avec par trop d'ardeur pour la politique du F.-. Augagneur.La L.-. rpond que, clans sa conviction, cette politique a toujours t conforme l'intrt gnral, tout en lsant brutalement quantit d'intrts particuliers.Attaqu comme il le fut, le F.-. Augagneur devait tre dfendu : la L.-. considre

qu'elle arempli son devoir maonnique.

Travaux des Loges

L.\ n 137. TRAVAIL ET VRAIS AMIS FIDLES. G.\ L.\ de F.-. Les sujetssuivants ont t discuts par cet at.\ au cours de l'hiver dernier.

1 Comment se prparent les Rvolutions. Il faut avant tout que le oesoins'en fasse sentir. Des esprits d'avant-garde, littrateurs, philosophes ou sim-

ples rveurs formulent alors les revendications qui trouvent de l'cho dans unnombre toujours croissant de. cerveaux. Une rvolution purement spirituelles'accomplit ainsi progressivement dans les intelligences, si bien que la mentalit

gnrale s'en trouve transforme. Trs largement acceptes en thorie risquent

cependant de ne

jamais tre mises en

application pratique. Ceux

qui bnficient

des abus qu'il importerait de supprimer dfendent les situations acquises. Larsistance forme barrage ; mais quoi bon l'obstruction. Si les rformes s'impo-sent, il faudra bien qu'elles aboutissent, ft-ce au prix d'une catastrophe,dont la responsabilit incombera beaucoup moins l'exaspration populairequ' l'inintelligence de ceux qui ont voulu s'opposer au cours ncessaire deschoses.


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Conclusion : Les rvolutions ne sauraient rsulter d'une conspiration, d'uncomplot machin artificiellement. Des associations plus ou moins secrtes peu-vent servir l'ide rvolutionnaire, mais ce sont elles qui naissent de cette ide etnon inversement. Si la Franc-Maonnerie n'avait pas exist, la Rvolution Fran-

aise n'en aurait pas moins eu lieu ;mais trouvant sadisposition l'organisationmaonnique, les aspirations rvolutinnaires y ont rencontr un excellent ter-rain de propagande. .

Quant au rle des penseurs, il est capital ds qu'un bouleversement commence seprparer. Ce sont eux qui, en agissant sur les esprits, modifient la mentalitgnrale, et rendent ainsi fcondes les crises douloureuses. Si le travail prpa-ratoire des philosophes est rest insuffisant, les sacrifices des hommes d'actionsemblent vains, puisque la raction regagne rapidement le terrain momentan-ment perdu. C'est alors recommencer, mais rien n'est perdu, car l'humanitne recule que pour prendre son lan et revenir en avant avec une vhmenceirrsistible.

2 D'o vient l'Homme, o va-t-il ?. Il vient du chaos, du dsordre, del'anar-chie de la brutalit, puis il marche vers la coordination, vers l'ordre, l'harmonie

et la civilisation.3 Egosme et altruisme, les deux colonnes de la construction sociale. Touttre doit tout d'abord conqurir son individualit ;il faut qu'il se fasse lui-mmeaux dpens de son ambiance : l'Egosme est sa loi primordiale. Mais ce n'estpas sa loi dfinitive, car, isolment, son action est insignifiante. L'individu estdonc appel s'associer des tres semblables lui ; il s'incorpore alors unecollectivit qui lui impose des sacrifices, en change desquels il bnficie d'avan-tages considrables. Par l'altruisme, l'individu participe ainsi la vie collectiveet y puise une puissance d'action pour ainsi dire illimite.

-?-

Le Rfrendum des Loges

La L.-. Ecossaise n 368 La Sociale Saumuroise, O.'. de Saumur, proposede modifier l'organisation de la Grande Loge de France.

Dans l'tat actuel des choses, les Loges sont reprsentes l'assemblelgislative annuelle (Convent) par des dputs. Ceux-ci lisent 33 conseillersFdraux chargs de l'Administration et du Gouvernement de la Fdration.

Nos FF.-, de Saumur estiment qu'il y aurait tout avantage faire lire lesmembres du Conseil Fdral directement par les Loges, celles-ci tant groupes cet effet en circonscriptions lectorales.

Le Conseil Fdral ainsi lu exercerait lepouvoir excutif. Quant au pouvoir,lgislatif, il resterait rserv aux Loges appeles se prononcer directement,par voie de rfrendum, sur toute proposition de modification la Constitutionou aux

Rglements gnraux.Comme on le voit, ce serait la suppression du Convent et de tout le parlemen-tarisme maonnique. En prsence de l'illogisme du mcanisme actuel, il est dsirer que le projet de la R.\ L.-. n 368 soit pris en srieuse considration.

L'application du rfrendum nous apparat plus spcialement comme unprogrs dmocratique raliser, car la souverainet des Loges ne sera effectiveque du jour o elles seront appeles seprononer directement, par oui ou non,sur toutes les questions qui les intressent.

Quelle peut tre la religion d'un Franc=Maon ?

Le F.-. Paul-Vital Badin, docteur en mdecine, s'est pos la question et enaentretenu la L.'. cossaise, n 372 h'Acacia, qui, son tour, en a saisi les LL.-.sous forme de brochure renie; niant un texte donnant beaucoup rflchir.

L'auteur n'a pas, d'ailleurs, la prtention de rsoudre le problme : il nousen expose les lments et nous convie chercher une solution.


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Nous pourrions la rigueur la trouver sans nous garer bien loin. La reli-gion d'un Franc-Maon, pourquoi ne serait-ce pas la Franc-Maonnerie ? Il mesemble que la Franc-Maonnerie est susceptible d'apporter une 1res large partd'idal dans la vie humaine, une part plus large que toutes les religions dogma-

tiques ou confessionnelles.J'engagerai donc, mon tour, les Loges se demander comment la Franc-Maonnerie peut devenir la religion du Franc-Maon. Elles auraient peut-teun intrt trs grand porter cesujet leur ordre du jour, ne serait-ce que poul-ies changer des questions d'ordre profane qui sont trop souvent dbattues dansnos temples.

Ne nous dissimulons pas, d'ailleurs, que le problme est des plus ardus ;mais de vritables inities ne doivent pas craindre d'en aborder l'tude.

Un Brviaire Maonnique( 1)

Par le F.-. O. PONTET

L'association des mots brviaire et maonnique va peut-tre faire froncerle sourcil quelques lecteurs maons. Un brviaire est un livre clrical, et laMaonnerie ne doit rien avoir de clrical. Cette objection est sans porte. LaMaonnerie a bien des rituels tout comme les Eglises : pourquoi n'aurait-ellepas aussi des brviaires ?

Si l'on suivait une semblable rgle, on sepriverait de l'usage de mots trsutiles de la langue usuelle; parce que l'Eglise s'en sert ou n'apprendrait paslelatin, dans laquelle sont rdiges ses prires. Qu'est, aprs tout, un brviaire?C'est un livre que tout prtre doit porter dans sa poche et dont il doit lire, ourelire une

partie chaque jour, afin de se remmorer les

dogmes de sa

religion,Eh bien ! le livre dont nous allons parler ici devrait semplir de mme officepour les Franc-Maons, qui, malheureusement, trop souvent ignorent tout

(I) Le, IJvr i' de l'Apprenti, par le l'V. Oswald Wirlli, prix I fr., la librairie Maonnique ancienne cl.

moilorne, i',\. nie de Chabrol, Paris


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la solidarit .pratique et tangible, elle fera- oeuvre de bonne Mac..., et so^pressant, appel tous les FF.- . employs et reprsentans faisant partie desAt.-. est- absolument justifi.

Elle fait galement appel aux FF.-, commerants et industriels qui vou-draient bien

l'encourager en se faisant

inscrire comme membres honoraires.Ils seraient chaleureusement et cordialement accueillis aux apritifs frai,-, quiont lieu tous les mardis de 6 8 heures, la permanence, taverne Gruber,15 bis, boulevard Saint-Denis Paris.

Cette permanence hebdomadaire, l'Union la voudrait journalire (mais pourcela, .il faudrait tre plus nombreux), afin que les FF.-, commerants et indus-triels puissent, y venir journellement, et y rencontrer des employs et repr-sentants de toutes les catgories; ils pourraient, -ainsi les tudier, les connatre,les apprcier, et s'il y a. lieu les occuper; ils seraient ainsi assurs de se prorcurer un personnel rpondant . leurs besoins et leurs dsirs. Beaucoup demaisons de Paris doivent leur prosprit, leur crdit, cette solidarit et cette fraternit dans le travail et le dvouement.

Aussi la Lumire Maonnique s'associe volontiers l 'a.ppel que YUnionFraternelle adresse aux LL..\ et souhaite

que cette oeuvre d'initiation la vraie

solidarit se dveloppe rapidement. Nous avons t vivement frapps de l 'im-portance que les revues maonniques des pays latins, germaniques ou anglo-saxons attachent cette association. Des articles logieux lui sont consacrset l'on y relve l'importance d'une pareille organisation a.u point de vue de lasolidarit universelle.

Voici les noms de ceux qui dirigent. l'Union : Le Prsident : Mette, Dmoc.:.

Mac.-.. Les Vices-Prsidents : Segui, homme libre; Flesselles, Jrusalem Ecos-saise G.-. 0.\. Secrtaire : Pelletier Alfred, Semence G.-. L.-.-Concorde G.\0.-. Secrtaire-Adjoint : Four, La Raison. Trsorier : Biget, Hospitaliers socia-listes. Trs.-. Adj.-. : Lai'arge, Vrais Amis. Les Membres du Comit : Prof fit,Homme libre; Michel, Fdrr. ma.\; Bouyssou, Ecole Mat.-, et At.-. Social.-.;Thirouard, Voltaire; Parouteau, France Sociale.

Le Grant : OWALD YY1UTH.


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'l

de l'association laquelle ils appartiennent, soit qu'on ne leur ait rien ensei-

gn, ce qui est, hlas ! le cas gnral : soit qu'ils aient oubli ce qu'on leura appris. En lisant et relisant le Livre de VApprenti, ils sepntreraient intime-ment des principes de la Maonnerie, et finiraient par s'y conformer dans leurconduite constante.

Un livre maonnique du F... O. Writh ne devrait pas avoir besoin d'tre

prsent aux lecteurs de la Lumire

Maonnique, qui apprcient le vaste savoir

de l'auteur, et sa profonde philosophie. Il est ncessaire, cependant, qu'ils enconnaissent l'apparition, et nous ne pouvons l 'annoncer sans en exposer la

conception gnrale^11y a trois manires d'envisager la Fraiic-Ma.omierie :1La manire philanthropique consistant considrer uniquement l'asso-

ciation comme une solidarit de frres, s'aimant, s'assistant et mme s'pau-lanl l'un l'autre dans la lutte pour la vie.

2 La conception politique, et il faut prendre ici le mot politique dansson acceptation la plus large. La Franc-Maonnerie est, dans l'histoire, la pre-mire revendication collective de la libert de penser et de l'indpendance dela conscience. Jusqu' elle tous les groupes d'opinion qui s'taient opposs,l'avaient fait au nom de conceptions religieuses, cherchant les unes prendrela place d'autres, les autres dfendant leur situation acquise. La Franc-Maon-nerie spculative, celle qui naquit en 1717, et dont la Grande Loge Unie

d'Angleterre a reni le programme de fondation, a la premire affirm le prag-matisme ou vie pratique reposant sur la l ibert individuelle et la tolrancegnrale.

Jusqu' l'apparition de la Maonnerie, il n'y eut en prsence que des glises ;elle, elle fut la Contrglise, l'union pour la dfense de la l ibert individuelle depenser.

Mais, quand ce programme fut formul, se dressa l'Eglise catholique, lacollectivit qui entend que tout le monde pense de.mme, professe sesdoctrines,qui pratique le compellc inlrare, et qui frappe sans piti ceux qui ne veulent

pas entrer.Toutes les batailles dans lesquelles la Maonnerie a, depuis sa naissance,

t ou est encore engage, ont t des formes de la lutte entre le collectivismemental qui est la religion et l'individualisme intellectuel qui est la philosophie.Et comme l'autorit publique tait, depuis des sicles, l'allie de l'Eglise, queles deux puissances faisaient cause commune, la lutte entre la Contrglise et

l'Eglise a t transporte ncessairement sur le terrain politique dans les payscatholiques.

3 La troisime manire de concevoir la Maonnerie est la manire philo-sophique-symbolique. La Franc-Maonnerie spculative naquit au xme sicle,cpii fut une poque de transition. Transition d'une part entre la conception dela libert philosophique, qui tendait se dgager , et la conception de l'uni-cit de croyance, celle du pass. L'Eglise tait encore trs puissante : les bulleslances de Rome avaient encore force excutoire dans tous les pays catho-liques : l'hrsie tait non seulement un pch, mais encore un crime donton tait puni par l'autorit civile. La prudence et ledguisement taient imposs celui qui ne professait pas les opinions orthodoxes. De l la ncessit des

. assembles mystrieuses, du secret ,du symbolisme.La Franc-Maonnerie sur ce terrain rencontra l 'hermtisme ou occultisme,

la science secrte. Au premier abord les mots science et occulte hurlent d'tre

accoupls. Scire en latin, signifie savoir, et celui qui est su, connu par dfinitionn'est pas cach. Mais i l fallait bien dissimuler puisque la science attirait laperscution. Comment faire pour la conserver sinon en faire mystre '? D'autrepart, la conception de la puissance de la Nature, suprieure Dieu et auxDieux, base de la magie, de l'alchimie, de l'astrologie, de la Kabbale autrefois,de la science aujourd'hui avait travers les sicles sous le voile du secret et dusymbolisme. D'ailleurs, on ne. concevait pas, alors, la science sous une autreforme.

Donc, la Franc-Maonnerie rencontra l'hermtisme, et ils s'associrent ; lapremire apporta dans le mnage le principe de la lutte contre les dogmes, quicommenait alors agiter les peuples ; la seconde les formules symboliquessous lesquelles elle avait, pendant des sicles, soustrait ses doctrines dange-reuses l'Eglise. L'alliance eut l ieu particulirement avec l'alchimie. L'ententefut facile, car la Franc-Maonnerie spculative tenait de sa grand'mre la


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Franc-Maonnerie oprative ou ouvr re, des traditions initiatiques, un peuoublies, mais qu'elle se remmora facilement. On sait, en effet, que les corpo-rations et les compagnonnages du vieux temps procdaient des initiationspour leurs nouveaux membres, qu'elles avaient un rituel,

comme en ontencore les socits d'tudiants allemands et

suisses, des secrets... de mtiers.

Ajoutons enfin que pour agir sur les hommes, les entraner, il faut s'adapter leur mentalit. Or, le mystre souvent plus apparent que rel est une aspi-ration del'esprit humain. Il donne satisfaction au besoin d'ingalit, au dsir cpiinous tourmente tous d'avoir une supriorit sur autrui, et qui engendre l'mu-lation cratrice du progrs. Si la Franc-Maonnerie, professant les doctrines

qu'elle professe, n'avait pas t une socit mystrieuse, elle n'aurait pas eu lesuccs obtenu.

Le Grand yEuvre de la fabrication de l'or potable devint la formationdes hommes : le dgrossissement de la pierre brute. Et quel rjlus beau symbolepour l'homme parfait que for, le mtal prcieux par excellence ; celui dont lenom est synonyme de Soleil ? Le Franc-Maon ancien tait plus tailleur de

pierre que constructeur ; c'tait dans la taille que consistait surtout le secret

du mtier. Tout le rituel maonnique fut model symboliquement avec les pro-cds alchimiques. On sait que l'alchimie prtendait pouvoir faire sortir mmedes hommes de ses cornes, et que clans son Second Faust ,le F... Goethe amis en scne, un homunculus, produit de cette fabrication.

Ces trois aspects de la Franc-Maonnerie sont vrais. Oui, elle est une Fra-ternit dont les membres s'aiment et s'assistent autant que le permet le besoinde combativit qui agite l'homme. Oui, elle est une institution de lutte politique,puisqu'elle s'efforce de faire prvaloir la libert de conscience, et que pour celaelle doit combattre les partisans du dogmatisme, lesquels ont port la lutte surle terrain politique. Oui, elle est symbolique et les formes de son symbolismeont t empruntes aux sciences hermtiques, particulirement l'alchimie.Sous ces trois aspects, elle forme un tout harmonieux, et l'on ne peut la bienconnatre si on ne les

envisage tous les trois. Les

adeptes donnent, selon leurs

tendances personnelles, la prfrence l'une ou l'autre ds personnes de latrinit maonnique ; mais certainement le symbolisme est ce qui plat le plusaux esprits philosophiques. D'une part, parce qu'il enferme la doctrine del'institution, et de l'autre parce qu'il permet de dgager la loi de son volution

historique.Le F.-. Wirth est l'un des derniers reprsentants, du moins en France, de

cette cole symbolique, qui malheureusement tend disparatre.

C'est la premire partie, de ce symbolisme :1apremire car aprs le Livre

de l'Apprenti, il y aura celui du Compagnon et celui du Matre, que le F.-.

Wirth a expos mthodiquement dans son ouvrage. Mais, dans ce Livre de

l'Apprenti, il n'y apas que les apprentis qui s'instruiront. Les Compagnons et lesMatres n'en

profiteront pas moins :

je dirai mme

qu'ils en

profiteront plus ;car plus praticiens, ils comprendront mieux. *

L'histoire critique de la Maonnerie n'est pas en effet enseigne. On laisse,conformment la mthode, les initis chercher eux-mmes les solutions ; maishlas 1 ils ne cherchent pas, ce cpii fait qu'ils ne trouvent rien. Le livre duF.-. Wirth mettra sur le bon chemin ceux qui ont le dsir de savoir. Comme deuxhommes ne peuvent tre d'accord en tout, j'aurais quelques rserves faireen ce qui concerne certains dtails de l'abrg d'histoire de la Maonnerieque renferme le livre. ; mais il me suffira d'indiquer que, dans ce chapitre, il ya matire discussion.

Le volume est illustr de plusieurs gravures dues, je crois, comme l'cri-

ture, la main du F.-. Wirth. La premire, qui sert de frontispice, et que nous

avons mise en tte de cet article est particulirement intressante. Elle

repr-sente l'Apprenti type, maillet et ciseau en main, considrant le bloc informe

qui le symbolise lui-mme

qu'il a attaqu pour le dgrossir et qu'il doitachever. La figure est pleine de pense et promet, pour plus tard, un ouvrier

parfait, grce aux conseils que va lui donner le F.-. Wirth.

O. PONTET.-.


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CHANGES D'ENFANTS

2e Iiiste. ' Voit* notre prcdent JSlumFo

Jeune fille, 17 ans, dsire tre admise dans une famille franaise pendant les

mois d'aot et septembre.Le pre industriel Bielefeld, en Westphalie. Situation trs aise. En change on

accepterait une jeune fil le du mme ge, soit pour juin et juillet, soit pour octobre et

novembre, caria famille sera absente de Bielefeld durant les mois d'aot et septembre.

Jeune homme, 15 ans, lycen, dsire tre admis dans une famille franaisedu iar aot au 15 septembre.

Le pre est ngociant Strasbourg (Alsace) :situation aise. En change on accep-terait jeune fille ou jeune homme.

.leuue homme, 17 ans, lycen, dsire tre admis dans une famille franaisede (in juillet au milieu de septembre. Ce jeune homme parle le franais couramment.

Le pre est professeur au lyce de Saverne (Alsace), dans une situation trs aise :

habile villa dont il est le propritaire. En change, on donnerait la prfrence h un

jeune homme.

.1 (Mille fille, 20 ans, parlant le franais, dsire tre admise dans une famille

franaise pendant un ou deux mois.'Son pre, fonctionnaire Spire (Bavire Rhnane), vivant dans l'aisance, accep-

terait en change, de prfrence, un garon au-dessous de quatorze ans.

Pour tous renseignements et pour les propositions d'change, les FF.-,

franais peuvent s'adresser au Directeur de La Lumire ou au F.'. D'Rackhorst,

Lennep (prs Dsseldorf), Prusse Rhnane.


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NECROLOGIE

Gaston Da Costa.

Ce nom rappelle des jours tragiques ceux de nos lecteurs qui sont fami-liariss avec les vnements parisiens de 1871. Pour tous ceux qui ont connul'homme, il voque, en outre, le souvenir d'une personnalit mritant touteslessympathies, abstraction faite desopinions et despartis. On peut, eneffet,liepastre toujours d'accord avec lervolutionnaire, avec ledisciple convaincudeBlanqui, mais on ne peut s'empcher d'admirer l'honmme, car en lui s'estrvl un caractre, une individualit puissante, faisant honneur l'espcehumaine.

N Paris, le 15 dcembre 1850, Gaston Da Costa reut une ducationfortement rpublicaine, socialiste et laque s'inspirant des ides de PierreLeroux. Ds dix-sept ans, il s'agite et se fait condamner quinze jours de

prison pour cris sditieux. Il fut ensuite de tous les complots ingnieux que la

jeunesse tramait alors contre la police de l'Empire. Le 4 septembre 1870, il

put croire, comme tant d'autres, la patrie sauve en raison de la proclama-tion de la Rpublique. Malheureusement, le gouvernement de la Dfensenationale ne montra pas l'nergie voulue, d'o la tentative rvolutionnairedu 31 octobre inspire par Blanqui.

L'indignation patriotique et la ferveur rpublicaine devaient ensuite pro-

voquer l'insurrection du 18 mars 1871. Da Costa y prit part aux cts de sonami Raoul Rigault, qui devint chef de lapolice sous la commune.Dnonc et arrt fin mai 1871, Da Costa eut ensuite subir onze mois de

dtention cellulaire, avant de se voir condamn mort, le 27 juin 1872. Il

peut ensuite s'attendre, tre fusill d'un matin l'autre, jusqu'au 20 dcem-bre suivant, jour o il apprit que sa peine tait commue encelle des travauxforcs perptuit.

Sous la menace du peloton d'excution, Da Costa se proccupa de coor-donner ses souvenirs et de les consigner par crit. Il procda plus tard une

enqute minutieuse sur la tragdie rvolutionnaire de 1871 et rdigea LaCommune vcue, ouvrage en trois volumes, qui est un vritable monument

historique. Nous

y renvoyons le lecteur dsireux de s'clairer sur les vne-

ments qui ont assur lesdestines de notre Rpublique.Ces pages nous apprennent aussi que, le 18 janvier 1873, Da Costa fut

dirig sur lebagne deToulon, qu'il ne fit que traverser, puisque, ds le 25 jan-vier, i l tait bord du transport qui le dbarqua aupnitencier de l'Ue-Nou,le 2 mai suivant.

Il partagea dsormais le sort de quatre cents condamns politiques qui, en

Nouvelle-Caldonie, eurent subir le rgime et la promiscuit des foratsde droit commun.

Rentr en France aprs l'amnistie gnrale de 1879, il resta cequ'il avait

toujours t :un rpublicain de conviction trop profonde pour rechercher lesfaveurs d'un rgime pour lequel il avait lutt avec abngation. .

Ddaignant la politique professionnelle, il entra comme employ dans unedes principales librairies de Paris, o, par son travail, il sut acqurir uneminente situation. Il s'intressa particulirement la publication d'ou-

vrages pdagogiques illustrs, ayant pour but de rendre l'enseignementattrayant. La composition d'une grammaire franaise l'usage des colesde la ville de Paris attira un moment sur lui l'attention du Conseil municipalet du monde politique.


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Ce fut ce moment qu'un de ses camarades de bagne, le F.-. Baudel, ledcida entrer dans la Franc-Maonnerie. Il reut, en effet, la lum.-., le27 novembre 1888, au sein de la Loge Travail et Vrais Amis Fidles , quitravaillait alors sous les auspices de la Grande Loge Symbolique cossaise.

Mais aprs avoir t promu compagnon le 23 juillet 1889, le F.-.Da Costa s'abstint de paratre en Loge jusqu'au 28 fvrier 1905, date

de son lvation la matrise. Trs actif comme Maon partir decette poque, il fut nomm Vn .". pour l'anne 1908. Son installation eutlieu par les soins du,F.\ Elie May, qui, lui aussi avait combattu pour le mmeidal dmocratique et social. A cette occasion le F.-. Da Costa dclara tre'venu et surtout revenu a la Franc-Maonnerie, que pour ne pas y faire de

politique. Il tait devenu, en effet, partisan d'une action exclusivementinitiatique. Il avait foi en la puissance conqurante d'une pense sagementmrie, en quelque sorte galvanise par une nergique et persistante volontcollective. La Loge lui apparaissait comme un centre de conspiration spiri-tuelle, et lui, le blanquiste impnitent, voyait dsormais, dans la Maonneriecomprise d'une manire approfondie, l'instrument par excellence des trans-formations faire subir la socit humaine.

Mais une maladie implacable condamna soudain le F.\ Da Costa au repos.

Il dclina rapidement et mourut Bois-le-Roi, le 11 dcembre 1909. Il futincinr Paris le 15, donc prcisment le 59e anniversaire de sa naissance.

Les principaux survivants de la Commune lui rendirent tristement les.derniers honneurs. A cette occasion son ami Alphonse Humbert pronona undiscours motionnant, improvisation vibrante, dont le texte malheureuse-sment n'a pas t fix.

Le F.-. Oswald Wirth, successeur du F.\ Da Costa au poste de Vn.*.,pronona ensuite les paroles suivantes :

Mesdames et Messieurs, mes FF.-.,

Une bien douloureuse mission m'incombe : celle de parler ici au nom de la

Franc-Maonnerie et plus spcialement au nom de la Loge Travail et VraisAmis Fidles , dont notre F.-. Da Costa fut Vn... il y a deux ans. ]Nous l'avions lu l'unanimit, car i l nous tait tous profondement;sym-

pathique et nous le connaissions bien. Il avait dans nos rangs des amis delongue date, de ceux qui, aprs avoir combattu avec lui pour le mme idal,avaient partag avec lui les ouffrances de la transportation en Nouvelle-Caldonie. L'un d'eux-mme, son prdcesseur au poste de Vn.-. nous avaitsouvent dclar : Sans Da Costa' je ne serais pas ici. C'est lui qui m'a sauvla vie lorsquejious ions au bagne de l'IleNou. Il m'a fait admettre l'hpital,o il remplissait les fonctions d'aide-pharmacien, et, grce lui, j'ai t soignet trs certainement arrach la mort. Et combien d'autres a-t-il tpareillement secourable, celui dont la carrire bienfaisante vient prmatu-rment de prendre fin, car, tre utile, rendre service, faire le plus du bien pos-sible autour de lui. a toujours t la grande proccupation, ou plus exacte-

ment la grande satisfaction de notre F.-. De Costa. Il tait heureux de pouvoirvenir en aide, et ne songeait aucunement la gratitude qui lui tait due. C'estplutt lui qui se montrait, reconnaissant du service qu'on lui avait fournil'occasion de rendre.

C'est vous dire que c'tait une grande et belle me, dans la plus hauteacception du mot. Mais tous ici nous l 'avons connu et tous nous avons subi lecharme qui se dgageait de sa personnalit si manifestement bienveillante etdvoue.

Son dvouement, il a prouv qu'il pouvait tre absolu, pouss jusqu'l'hrosme. Je n'insisterai pas sur ce point, voulant surtout envisager notre F.-.Da Costa en temps que Franc Maon.

Il se f it init ier il y a une vingtaine d'annes, non par curiosit, mais attirsurtout par son amiti pour plusieurs membres de notre Loge. Il se trouvatout d'abord dconcert par nos formes symboliques. Esprit clair, preis, scien-

tifique, il ne s'accommodait

gure d'une

mthode traditonnelle, qui ramenait


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sur bien des points la philosophie occulte du moyen ge et aux doctrines-de la haute antiquit. En matire de pense, il se tournait vers l'avenir et semontrait mfiant l'endroit du pass.

Puis, la F.'. M.-, tant une institution purement humaine, que la divinit

n'a pas daign prendre sous

saprotection sjociale, les

petits cts humains

s'ytraduisent trop souvent d'une manire dsillusionnante. L'idal tant trs lev,la ralisation pratique en diffre ncessairement. Il y a l de quoi choquer unesprit intransigeant, un homme habitu toujours mettre ses actes strictementen harmonie avec sesopinions. Or, notre F.-. Da Costa tant un de.ces hommesd'une seule pice, renona au bout de quelques annes, non pas la F.-. M.-,en tant qu'idal, mais la participation effective sestravaux, qu'il estimaitsans intrt suffisant. Il n'en voyait pas le rsultat immdiat, estimant striles

-

les discussions auxquelles on se livrait le plus souvent en loge.Le F.-. Da Costa donna donc sa dmission de membre actif de notre Loge,

ce qui ne l'empchait pas de sedvouer pour ceux des ntres qui il pouvaittre utile.

Puis vint une poque de crise pour la F. 1. M.-. Elle s'tait trouve implique

dans la politique du Gouvernement, avait voulu servir la Rpublique par desmoyens imits de sesadversaires, lesquels triomphrent del'erreur de quelques-uns, pour accabler d'injures l'ensemble de l'institution.

A ce moment, le F.-. Da Costa se sentit redevenir Maon actif. Il repritsa place dans nos rangs et se fit le champion le plus zl de cette Maonneriepurement philosophique et quelque peu -mystique qui l'avait tout d'abordrepouss. Il nous dclarait alors, sans,ambages, s'tre tenu l'cart, parce qu'iln'avait pas compris !

Mais il avait rflchi et reconnu que nous avions raison. Avec la loyautd'esprit et d'actes qui l'a toujours caractris, il tait alors revenu nous, pourpropager nos mthodes intiatiques, qui prtendent reconstruire le monde parune ducation approprie des individus. Lui, le pdagogue, voyait dsormaisdans la F... M... la suprme ducatrice,'la seule cole s'appliquant former

despenseurs strictement indpendants, enseignant l'art depenser,;par soi-mme.Nos symboles, nagure ddaigns, lui apparurent alors comme des miroirsdestins reflter nos conceptions. Il insista souvent sur la ncessit de les appro-fondir, afin d'apprendre penser sans sepayer de mots.

Comme orateur de la Loge, le F.-. Da Costa s'tait fait apprcier de tous etc'est avec l'espoir de lui voir appliquer ses vues judicieuses qu'il fut placfin 1907 la tte de l'atelier.

Il ne prsida, hlas, que quelques sances, car le mal auquel i l vient desuccomber, ne tarda pas le condamner au repos. Ne pouvant plus venir nos runions, il nous communiqua cependant, diverses reprises, sapense parcrit.

Nous garderons son souvenir, fiers d'avoir euparmi nous un homme de cettevaleur. Nous nous efforcerons de faire honneur sammoire, en ne nous mon-

trant pas trop indignes d'avoir t sescompagnons et ses FF...Cequi se consume de lui en ce moment n'est que l'instrument us qui a servi

la manifestation d'une entit dsormais leve la vritable matrise. Noussavons que tous nous aurons nous dgager du poids mort qui nous retientdans le domaine de l'action matrielle. Franchir les portes de la mort, n'est paspour nous une perspective de terreur. Nous marchons d'un pas assur verscette preuve suprme de l'Initi. Le F.-. Da Costa nous prcde, et pluttque de lui dire adieu, c'est en toute srnit que nous lui disons : au revoir 1

be colonel bauro Garillo.

Le Suprme Conseildu Rite cossais Ancien et Accept pour la juridic-tion maonnique des tats-Unis Mexicains a t cruellement prouv, le5mars 1910, par la mort du T .-. 111.-. F.-. LAURO CARRILLO, 33e.

Ce Maon aussi clair que dvou, tait membre du Suprme Conseil

depuis 1890.N Sahuaripa, clans l'tat de Sonora, le 24 mars 1849, il offrit en 1860

ses services l'tat de Chihuahua, dont il fut lu gouverneur en 1898, aprs


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avoir rempli avec distinction une srie de fonctions moins leves, en parti-culier celle de chef de la garde nationale.

Ayant particip de nombreuses oprations de guerre, ce F.-, avait con-

quis successivement tous ses grades jusqu' celui de colonel. Trois fois il fut

dput la lgislature de l'tat de Chihuahua, deux fois au Congrs gnral

et diverses reprises, il siga comme snateur. Depuis dix ans, il s'taitretir de la vie publique.Les patriotes mexicains inscrivent le nom du colonel Lauro Carrillo sur

la liste glorieuse des dfenseurs de la l ibert du pays. Plein de zle pour ladmocratie et leprogrs, le F .\ emporte, en outre, les sympathies de tous les

Maons. Nous tenons rendre sa mmoire notre tribut d'hommages frat.-,au nom de la Maonnerie franaise.

Bibliographie

Vient de paratre aux Bureaux de la REVUE POSITIVISTE INTERNATIONALE,rue Antoine, 2 (Place de l 'Ecole de Mdecine), Paris VIe.

La Philosophie des Sciences de Comte, par G. H. LEWES

(l'auteur de The biographical History of Philosophy). Traduction par M10

HILLEMAND-JOYAU, avec une prface du Dr. CONSTANT HILLKMAND, 1 vol.in-8 de 375 pages. Prix net : 4 fr.

En vente la Librairne Maonnique et Initiatique ancienne et

moderne, 61, rue de Chabrol, Paris Xe.

La Commune vcue, par GASTON DA COSTA.

3 vol. in 18. 3 fr. 50

Le Grant : OSWALD WIRTH. KJ.,,;. si-s icn -NI-A,,)

la lumière maçonnique 1910 mar

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