parcours : 50 ans de chemin maçonnique

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PARCOURS

50 ans de chemin maçonnique Une confession hors du commun

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© PRESSES DE VALMY, 2000.

Tous droits de reproduction, traduction ou adaptation réservés pour tous pays.

ISBN : 2-910733-55-6

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C h a r l e s BERNHOLC

PARCOURS

50 ans de chemin maçonnique Une confession hors du commun

PRESSES DE VALMY

165, rue de Paris 94220 - Charenton-le-Pont

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A ma femme

ZETTE DREUX BERIVHOLC

Sur qui j ' a i toujours pu compter

A mes amis

Maçons ou Profanes

Qui m'ont enrichi

De manière

Affective ou spirituelle

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Introduction

Je ne suis ni savant, ni Astrophysicien, ni Historien. J 'ai lu, j ' a i pris des notes dont je me suis servi pour étayer des thèses Philosophiques et Maçonniques.

Merci à tous les auteurs qui m 'ont inspiré, notamment : KRISHNAMURTI, Hubert REEVES, les frères BOGDANOFF, le professeur HAMBURGER et tant d'autres.

Merci aussi à Monsieur MERLOT, mon professeur de français en 6ème au lycée Voltaire qui se plaçait au garde à vous, sur son estrade, face aux élèves et qui nous lançait : « Droit comme I, au moral comme au physique ». Merci aussi à Monsieur REBEILLE, qui à propos de mes versions latines, en 4ème, m 'a guérit de ce qu 'il appelait « l 'à peu près BERNHOLQ UIEN ».

Comme quoi, une remarque même anodine, d'un enseignant, d 'un Maître, peut influencer toute une vie.

De tous mes Maîtres, j 'a i appris.

Si je publie ces planches tracées pendant plus de cinquante de vie Maçonnique, c 'est pour expliquer ce qu' est mon parcours Maçonnique.

La Maçonnerie est un « Ordre Initiatique hiérarchisé » qui façonne des « démocrates ».

La Maçonnerie n 'est pas une société secrète. C 'est une société discrète qui n 'a qu 'un but : « Faire des Maçons ». Son seul mystère, c'est de parvenir par la recherche de la Vérité à faire des Hommes dignes de ce nom.

Aux Moines Bouddhistes qui voulaient propager sa doctrine, le Dalaï Lama a conseillé d'exposer leur propre expérience.

C'est en somme, ce que modestement, sur le plan Maçonnique, j ' a i essayé de faire dans ce livre. Et aussi laisser un souvenir de moi à mes amis.

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Lettre du Grand-Maître Pierre Simon

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Allocution prononcée le 12 juillet 1981

par le Vén M d'Honneur Charles BERNHOLC

à la R ∴ L ∴ LIBERTE-CONSCIENCE

à l 'Or de Saint-Tropez à l'occasion de la remise de médaille de Jubilé Maçonnique.

∴,

Voici 33 ans que je suis entré en M ∴ J'avais alors juste 33 ans. Mes parents, à force de travail s'étaient fait une place au soleil. Ils avaient pu me permettre quelques études secondaires.

Le latin et le grec m'ont entrouvert l'esprit aux idées de Justice de Liberté et de Démocratie.

Mon avenir semblait tout tracé, dans le sillage de mes parents. Je me suis marié. La guerre est arrivée.

Arraché à l'affection des miens, je me suis retrouvé dans la boue, en première ligne, et par chance j'en suis sorti sans une égratignure.

J'ai vécu l'occupation. Et je me suis alors engagé dans la Résistance. J'ai été nommé Chef d'Etat-major dans un Maquis dans le sud-ouest. Opposé trois fois à la Division des Reich, nous avons néanmoins, malgré de lourdes pertes, réalisé nos missions et interdit aux troupes Hitlériennes la ligne de Chemin de Fer Bordeaux-Toulouse.

De retour à Paris, me voici affecté au Ministère de la Guerre.

Hélas, mes parents sont, victimes de la Guerre.

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Pour moi, tout s'écroule. Il est loin l'espoir des matins qui chantent. Tout a un goût de cendres. Il n'y a plus de Justice. Il n'y a plus d'enthousiasme. Il reste le travail. Mais cela ne peut suffire à remplir une vie. Ma femme, c'est vrai, est toujours restée vigilante à mes côtés et m'a toujours soutenu.

Mais qu'est-il advenu de mes rêves d'adolescent, de mes humanités, de ma soif de fraternité, de liberté, d'égalité ?

C'est alors que mon ami d'enfance, le TR. F. Paul RYMARZ, que j'ai la joie de voir en ce jour auprès de moi, m'a ouvert la porte du Temple.

Je me suis retrouvé Apprenti dans cette Vénérable Maison. J'ai eu la chance de comprendre tout de suite que je ne savais rien, que j'avais tout à apprendre. Tout un univers de spiritualité et de vérité s'ouvrait devant moi. Il ne s'agissait plus de lutter pour triompher. Il s'agissait de renoncer aux idées toutes faites et à l'ordre semblant établi une fois pour toutes pour trouver le réel sous le faux semblant, pour trouver une fraîcheur de pensée libérée de tous les conditionnements et pouvoir enfin espérer être sur le chemin qui mène à la Vérité.

C'est tout cela que m'a apporté la Maçonnerie. C'est de tout cela que je lui suis reconnaissant. C'est de tout cela que je me sens débiteur envers elle. Si dans les quelques années qui me restent à vivre, dans ce monde en totale mutation, je puis être de quelque utilité à mes jeunes Frères et les aider à trouver le chemin de la sérénité dans la recherche de la Vérité, alors je me sentirai quitte de tous les bienfaits spirituels et fraternels que j'ai retirés de la Maçonnerie. Avant de terminer, je voudrais dire au SSGM. Michel de JUST combien je suis sensible au fait que ce soit lui qui ait présidé cette cérémonie et m'ait remis ma médaille du Jubilé Maçonnique. Qu'il en soit remercié du fond du cœur.

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Jubilé des 50 ans de Maçonnerie

- -

Très Resp ∴ G ∴ M ∴ Georges KOMAR Très Resp. Conseillers fédéraux T ∴ Resp ∴ F ∴ Inspecteur Resp ∴ W ∴ MM∴ d'Honneur qui décorez l'Orient V∴ M∴ en chaire

et vous tous mes FF ∴ en vos grades et qualités.

Cette dernière tenue de l'année maçonnique 5995-5996 entérine avec force et beauté l'immense joie qu'à notre Resp LOGE de recevoir tous les F .F∴ d'Obédiences et d'Orients proches et lointains, qui nous font l'honneur de partager nos derniers travaux. Mais aussi d'apprécier avec chaleur et une grande fraternité, notre méchoui, point d'orgue de notre fête solsticiale de la Saint Jean d'été. Cette fête de vie et de lumière, à laquelle nous sommes tous très attachés, a le mérite de rassembler autour de ses feux depuis de nombreuses années, une chaîne européenne de belles fraternités qui entretient et réactive, si besoin était, toutes nos velléités d'ouvertures maçonniques. Votre présence ici, mes FF visiteurs, nous va droit au cœur. Cependant l'écho de nos

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mémoires pour ce 7 juillet, vibrera plus fort que d'habitude car elle demeurera marquée d'une superbe pierre, d'une authentique pierre blanche magnifiquement taillée, polie et ciselée, par un demi siècle de maçonnerie. En effet, cette Saint- Jean demeurera associée, à la célébration du Jubilé de notre Très respectable V M ∴ d'Honneur Charles BERNHOLC.

50 ans de maçonnerie mes FF !

A ce stade, la pierre polie à pointe devient diamant pur, taillé d'une multitude de facettes rayonnantes de mille feux.

Notre F est né le 4 juillet 1914 à Paris. A trois jours près, nous lui souhaitons son anniversaire avec ses quatre vingt trois ans mes FF ∴

Ta discrétion, mon TC Frère Charles et ton humilité, dussent- elles en souffrir, je rappellerai à cette respectable assemblée, quelques étapes importantes, si bien remplies, qui ont marqué ta vie. Les sombres années de la dernière guerre, qui n'ont pas épargné ta propre famille, ont accaparé malgré ton immense désespoir, toute ta brillante énergie comme chef d'état major du bataillon de marche néraquais, maquis de mille cinq cents hommes dans le Lot et Garonne, dont les multiples actions libératoires t'ont valu la Croix de Chevalier de la légion d'Honneur, la Croix de guerre avec palme et étoile de bronze et la Médaille de la résistance...

Tu as été initié à 32 ans, le 3 juin 1946, à la Resp Loge n°676, "L'ABBE GREGOIRE" à l'Orient de Paris. 17 ans plus tard, en 1963, dès ton installation à Ramatuelle, tu apparais au tableau de notre respectable Loge LIBERTE-CONSCIENCE à l'Orient de ST-TROPEZ.

Tu n'as jamais cessé depuis, d'y développer un travail assidu et une participation des plus actives. D'entrée, tes conclusions

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éclairées à ce plateau ont conquis et ouvert tous les cœurs des FF de la Presqu'île.

Tu assumeras quatre années durant le poste de Vénérable Maître.

Maître attentionné, tes FF ont toujours reconnu tes grandes qualités maçonniques, ton efficacité rigoureuse, alliée à une personnalité marquée. Ta chaleur et ton dynamisme sans faille ont grandement contribué au développement et au rayonnement de notre Atelier. Tu as toujours su nous ouvrir le chemin de l'initiation, en nous indiquant sans ostentation, mais avec une précision ferme et concise, la voie de l'Art Royal. Ton assiduité sans faille et la justesse de tes interventions, ont conforté l'égrégore particulier qui préside en ces lieux, apprécié, ressenti et vécu par nous tous, symbole de l'union saine et solide qui unit les FF de cet atelier.

C'est une grande joie pour moi, mon TCF CHARLES, d'être le porte parole de cette Resp Loge tout entière, pour t'honorer à cette occasion. Que ce troisième millénaire prochain te prête longue vie en attendant qu'il nous soit donné la joie de fêter ici même tes soixante six années de maçonnerie.

Le F∴ Orateur

7 juillet 5996

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Pour une initiation

Il m'est très agréable de pouvoir vous donner ce chaleureux nom de FF

Vous ne vous rendez pas compte à quel point votre vie va changer.

Toute votre façon de voir, de sentir, de réfléchir, de vous comporter va à partir de cet instant être bouleversée.

Vous venez de triompher des différentes épreuves que vous avez dû affronter au cours de cette initiation.

Vous étiez plongés dans les Ténèbres, vous voici accédant à la lumière.

Ne croyez pourtant pas que vous voici, d'un seul coup véritablement INITIES.

Ce serait quand même trop beau, si comme par l'effet d'une baguette magique, grâce à quelques épreuves, après tout symboliques, vous pouviez d'un coup acquérir la Sagesse.

C'est seulement maintenant qu'il va vous être donné de pouvoir travailler à acquérir cette Sagesse.

Comme premier travail vous allez devoir pendant au moins un an vous plier à la règle du silence.

Mais attention, il ne s'agit pas d'un silence, si je puis dire « passif ».

Il ne s'agit pas de mettre tous vos sens au repos et de somnoler béatement en attendant l'occasion de pouvoir vous exprimer.

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Pas du tout, il s'agit au contraire d'un silence, extrêmement « actif ».

Tous vos sens, doivent être en action. Vous devez tout entendre, tout observer, tout enregistrer.

Ca n'est pas si facile que cela. Pour ce faire, vous devez en effet vous débarrasser d'une habitude terriblement enracinée dans le cerveau humain, c'est l'habitude de juger.

En effet, le vieil homme qui est encore en vous, a pris l'habitude de juger et de condamner avant même d'avoir pu analyser ce qu'il entend.

Vous vous êtes fait une certaine idée de la Maçonnerie et des Maçons. Vous attendez à trouver ici des esprits subtils qui, à l'aide d'un langage hermétique, vont vous faire accéder à la Connaissance Suprême.

Et vous allez vous apercevoir que vous êtes en compagnie de braves gens que rien ne différencie apparemment du commun des mortels.

Ils parlent un langage simple, compréhensible et même s'ils discutent de sujets désintéressés, d'intérêt général, ils n'apportent à première vue, rien de plus que ce que l'on pourrait apprendre dans les livres ou même ce que vous avez déjà appris.

Et pourtant la Maçonnerie Spéculative remonte à quelques centaines d'années et la Maçonnerie Opérative à la nuit des temps, dit-on.

Il doit bien y avoir quelque chose !

Eh bien c'est justement ce quelque chose que vous ne pourrez comprendre que si vous laissez de côté cette faculté de juger et de condamner à priori.

Certes les Maçons sont des gens comme les autres, mais grâce

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à leur méthode de travail, grâce à leurs symboles qui mieux que des mots savent ouvrir l'esprit et le cœur, les maçons ont une disposition d'esprit, une chaleur humaine, une compassion pour tout le genre humain qui en fait véritablement une élite, au sens noble du terme.

Quand vous êtes passés dans le cabinet de réflexion, vous avez pu lire l'inscription V.I.T.R.I.O.L. « Vista Interiorem Terrae Rectificando Invenies Operea Lapidem ».

C'est à dire :

« Descends dans les entrailles de la Terre, en distillant, tu trouveras la pierre de l'œuvre ».

Ce qui peut dire que c'est en vous-mêmes que vous devez descendre.

Que c'est vous que vous devez apprendre à connaître et que lorsque vous aurez, avec notre aide, réussi à vraiment voir clair en vous-mêmes, vous serez aptes à saisir la lumière, c'est-à-dire la vérité.

La Vérité de chaque chose, la Vérité de chaque être. Toujours mouvante, certes, mais toujours existante.

A ce moment, vous apprécierez la chaleur et la valeur de chacun de vos Frères, à ce moment vous comprendrez la grandeur, la beauté et l'utilité de la Maçonnerie.

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Conseils à un jeune orateur

M ∴ T ∴ C ∴ F ∴ ,

Te voici nommé ORATEUR.

Tu te demandes sans doute avec anxiété si tu auras les

capacités suffisantes pour remplir cet office.

Si nous t'avons choisi c'est que ces capacités nous sommes certains que tu les possèdes.

Pour t'aider dans ta tâche, permets moi de te donner quelques conseils.

Ainsi que te l'enseignent les règlements Généraux, tu es chargé de maintenir le respect de la Tradition maçonnique, de la Déclaration de Principes de la Constitution et des Règlements Généraux de la Grande Loge de France, ainsi que du règlement particulier de la Loge.

Dans la pratique, tu devras avoir assez de maîtrise sur toi- même pour éviter de brandir la Constitution à tous propos.

Tu devras laisser la discussion se développer, et lire la Constitution lorsque le Vénérable te le demandera ou lorsque manifestement l'Atelier semblera s'engager sur une voie contraire aux Règlements.

Mais chaque fois que tu devras rappeler les articles de la Constitution, tu t'efforceras de le faire comme une aide que tu apportes dans la discussion et non pas en ayant l'air de brandir le glaive de la justice.

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Pendant la lecture des travaux et les interventions des Frères, tu devras prendre des notes afin que dans tes conclusions, tu résumes et la conférence et l'intervention de tous les FF . ∴ Si en effet, tu ne cites qu'une parties des interventions, tu auras l'air de prendre parti et tu risqueras de vexer certains FF ∴

Parce qu'en effet, tu ne dois pas prendre parti. Tu dois dégager la tendance principale qui se dégage de toute l'étude en en soulignant l'implication maçonnique. Si tu as une idée personnelle sur le sujet traité, tu peux préciser « que l'on aurait pu évoquer tel ou tel aspect du problème » et tu ranges ton intervention sur le même plan que les autres.

En effet, ça n'est pas parce que tu auras posé tes fesses sur le banc de l'Orateur que du jour au lendemain tu seras en possession de la Sagesse suprême et de l'omniscience. Ne cherche pas à briller et ne t'occupe pas de l'effet que pourront produire tes paroles. Sois simple et surtout absolument sincère.

Quand des problèmes surgiront et que l'on te demandera ton avis, fais surtout abstraction de toutes tes amitiés personnelles ou de toutes tes idées profanes politiques ou confessionnelles.

A ce poste, tu n'as pas le droit de te laisser influencer par des ragots ou des ressentiments personnels. Seuls comptent l'intérêt supérieur de la Maçonnerie et l'intérêt particulier de la Loge.

Quand un profane frappe à la porte du Temple, tu dois tenir compte que bien évidemment il ne peut encore avoir les qualités d'un initié.

Tu dois te demander s'il paraît capable de tirer parti de notre enseignement. S'il sera capable de se développer spirituellement en fréquentant nos Ateliers. Si cette pierre brute pourra se polir et s'intégrer à l'édifice pour son profit et pour celui de notre Ordre.

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Les anciennes obligations précisent que « les personnes admises comme membres d'une Loge, doivent être des hommes, bons et loyaux, nés libres, ayant l'âge de la maturité d'esprit et de la Prudence, ni serfs, ni femmes, ni hommes immoraux ou scandaleux, mais de bonne réputation ».

Il ne doit naturellement être tenu compte ni de la couleur de la peau, ni de l'orientation politique quelle qu'elle soit (sauf s'il s'agit d'un parti totalitaire auquel cas l'homme ne serait plus un homme libre), ni des idées religieuses.

Si par bonheur le postulant occupe un poste dans la cité, cela ne peut compter que dans un sens favorable, propice au développement de notre influence bénéfique au sein de la société. Quelle que soit l'appartenance politique du postulant. Même si cette appartenance est opposée à la tienne ou à celle de tes amis.

Pense aussi à ta responsabilité, si tu refuses à un homme sincère et méritant l'accession à la recherche de la lumière et

de la vérité quelle amertume peut assombrir sa vie si, sans raison valable, tu lui refuses de connaître nos joies spirituelles et notre chaleur fraternelle.

Un maçon ne triche jamais avec sa conscience à plus forte raison quand on occupe un poste comme celui-ci.

Tu dois avoir conscience, qu'à ce plateau ton rôle est de faire régner la justice et la paix, au sein de l'Atelier.

Ton poste est très particulier, puisque même le Vénérable ne peut t'influencer. Il ne peut que te demander ton avis. Tu n'es responsable que devant ta conscience et non pas devant tel ou tel de tes amis.

Le Vénérable dirige les travaux. Toi, tu les orientes vers l'idéal maçonnique. Tu n'es pas un juge. Sinon on t'aurais appelé « Juge ». Tu es l'Orateur. L'Orateur s'exprime par le verbe. N'oublie pas que nous sommes une loge de Saint Jean et que

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c'est Saint Jean qui a dit « le Verbe apporte la Lumière ».

Par ces quelques remarques, je n'ai surtout pas voulu te faire la leçon. J'ai surtout voulu t'exprimer la sollicitude d'un Frère plus âgé envers son cadet et te marquer par là toute mon affection fraternelle.

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Conseil à un jeune Vénérable

Mon Très Cher Frère, te voici élu Vénérable. Je t'en félicite très sincèrement. Permets à un ancien de te donner quelques conseils.

Nous t'avons élu non parce que tu es un être d'exception et un chef tout désigné. Nous t'avons élu parce que tu es un bon Maçon et un honnête homme. Nous t'avons élu pour que tu diriges les travaux dans le respect de la Constitution, des Règlements Généraux et de notre Règlement Intérieur.

Nous ne t'avons pas élu pour que tu innoves une nouvelle « politique de gouvernement ». Nous sommes un Ordre Initiatique et Traditionnel dont la forme spéculative remonte à environ 400 ans et dont la forme opérative se perd dans la nuit des temps.

Un bon Vénérable, lorsque le Frère conférencier a terminé son exposé, résume en quelques phrases les lignes générales du Travail, puis il fait circuler la parole sur les colonnes et pour préserver ce si précieux et si mystérieux « égrégore », il ne doit en aucun cas répondre personnellement aux intervenants, ni exprimer son opinion. Lorsque les Frères sur les colonnes ont fini d'intervenir, il faut solliciter le F 1er surveillant pour qu'il annonce s'il ne le fait de lui-même, que « les colonnes sont muettes ». Alors tu demandes aux Frères assis à l'Orient

s'ils veulent prendre la parole. Puis tu demandes au F∴ conférencier s'il veut répondre ou ajouter quelques mots à son exposé. Et toi, tu n'interviens toujours pas, si ce n'est pour remercier le F ∴ conférencier et tu le fais reconduire à sa place.

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Il faut bien que le Vénérable se persuade qu'il n'a pas brusquement la science infuse du moment où il pose ses fesses sur le fauteuil du Vénérable. Tu n'as pas été élu pour nous éduquer ou pour révéler ton génie, mais seulement pour diriger les travaux.

Tu as surtout le devoir « d'Eveil » auprès des jeunes et de favoriser pour tous le cheminement Initiatique. Méfie-toi des planches sur l' Economie » qui risquent bien souvent de déboucher sur des partis pris politiques. Si un Frère manifeste des sentiments religieux, ne le contrarie pas, c'est son droit, à condition qu'il ne fasse pas de prosélytisme. La Tolérance c'est le respect de la pensée de l'Autre.

Tu dois veiller, sans brusquer quiconque, à ce que chacun participe selon ses possibilités à la vie spirituelle de l'Atelier.

Il faut certes, aussi, administrer la Loge, mais le Secrétaire, le Trésorier, le Collège des Officiers et les anciens Vénérables sont là pour y participer avec toi.

Il ne faut, tu le sais, jamais donner la parole aux Apprentis. Même il ne faut jamais les faire participer aux questions à l'étude des Loges. Ce ne sont que des Apprentis, presque encore des profanes.

L'Orient est un endroit privilégié. Seuls y sont admis les VV∴ d'Honneur, le Vénérable, le député et les VV∴ visiteurs et les sommités. Ne fais pas de populisme en feignant d'honorer un F qui n'appartient pas à ces catégories. Ce serait de ta part un abus de pouvoir.

Quand un Vénérable visiteur se présente sur les parvis tu le fais obligatoirement entrer avec les FF visiteurs. Il s'installe d'abord sur les colonnes et quand toi tu es à son plateau, tu le fais alors monter à l'Orient à ton côté.

Tes coups de maillet ne doivent pas être violents, mais traduire

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la fermeté pleine d'amour et de fraternité avec laquelle tu dois diriger nos travaux.

Et si toutefois tu n'as pas encore accepté ce poste pour lequel tu es pressenti, pose toi ces quelques questions :

As-tu envie de faire mieux que tes prédécesseurs à ce plateau et envisages-tu d'innover pour arriver à ce résultat ?

Si c'est le cas, refuse ce poste.

Es-tu prêt à consacrer la majeure partie de ton temps à la loge ?

Si c'est seulement le cas, refuse ce poste.

Considères-tu que tes qualités d'organisateur sont indispensables à la bonne marche de l'Atelier ?

Si c'est seulement le cas, refuse ce poste.

Penses-tu qu'il te faudra t'entourer d'un petit cercle de courtisans pour te soutenir dans ton travail ?

Si c'est le cas, refuse ce poste.

Estimes-tu que tu devrais ne faire travailler que les plus doués, les plus instruits, les plus représentatif ?

Si c'est le cas, refuse le poste .

Par contre, si tu aimes tous les Frères, quelque soit leur rang dans la société, leur degré d'instruction ou de fortune, leur propension à briller ou à être réservé.

Si tu peux ne pas te croire obligé de taper sur le ventre de certains et snober les autres. Si tu peux être simple, sincère, et pourtant te souvenir que tu représentes la Loge et que cela réclame une certaine dignité.

Si tu peux te souvenir du fameux poème de notre Frère Rudyard Kypling : ... « Si tu peux être digne en étant

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populaire, si tu peux rester peuple en conseillant les rois et si tu peux aimer tes Frères sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi... » et que ces paroles ne soient pas que du verbiage pour toi.

Alors, mon Frère, accepte ce poste de Vénérable et nous pourrons dire, en parodiant le poète : « Et que voulant pour Vénérable un Franc-Maçon parfait, nous ne nous trompions pas au choix que nous avions fait. »

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Maçon ! Pourquoi ?

Voici cinquante ans que je suis Maçon.

Au début, j'étais émerveillé par le savoir des Frères qui prenaient la parole en loge. Mon cœur battait à grands coups, ma gorge se serrait quand le Vénérable m'interrogeait et que je devais parler devant un auditoire attentif auquel je ne pouvais manifestement rien apprendre.

C'était à chaque fois une épreuve, un examen, où je m'efforçais de briller. Quand on me donnait un travail à faire, je me livrais à une compilation forcenée de tous les dictionnaires, de tous les ouvrages techniques que je pouvais trouver. Je mettais bout à bout les chapitres qui m'avaient frappés et je délayais à la fin une conclusion à références maçonniques.

Ce travail ne devait pas être passionnant pour les F .F∴ qui m'écoutaient. Il avait quand même le mérite de m'apprendre quelque chose. Et puis la fréquentation assidue des Temples en général, de ma loge en particulier, m'a fait mieux apprécier mes F F∴

J'ai découvert leur chaleur humaine, leur vérité individuelle. Je n'admirais plus autant leur éloquence, mais je comprenais mieux ce qu'ils disaient.

Je cherchais moins à briller, mais plus à communiquer.

Quand j'ai maintenant un travail à faire, je rassemble toujours toute la documentation possible.

J'écris mon travail et je le recommence quatre ou cinq fois en

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éliminant à chaque fois le superflu, jusqu'à ce que le texte n'exprime plus que ce que moi, j'ai retenu, assimilé, accepté de mes documents et jusqu'à ce que ce travail traduise ce que je pense véritablement.

Herriot disait : « la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié », le morceau d'Architecture c'est un peu ça.

Quand je suis entré en Maçonnerie, j'étais orgueilleux de mes supposées qualités, mais pas très sûr de la valeur et de la solidité de mes idées. Et puis, de mieux connaître mes F .F., de les estimer, de les apprécier, m'a rendu beaucoup plus perspicace quant à mes propres qualités, beaucoup plus humble.

Par contre, mes idées prenaient corps, se forgeaient, s'imposaient à mon esprit.

Elles me semblaient plus proches de la vérité et à ce titre je me trouvais entraîné à les exprimer.

Je me rends bien compte que cette évolution n'a pu se réaliser qu'en Atelier, grâce au rituel, grâce à l'utilisation des symboles pour communiquer, grâce à notre méthode de travail.

Encore au bout de cinquante ans, j'écoute avec profit la lecture du rituel. J'y découvre chaque fois des résonances nouvelles.

J'ai remarqué que les civilisations qui étaient les plus évoluées sont celles qui se servaient de symboles comme écriture.

Que ce soient les MAYAS, les INCAS, les EGYPTIENS avec leurs hiéroglyphes ou les CHINOIS avec leurs idéogrammes.

Il semblerait que ces symboles, pour figurer les choses ou les mots, permettent une résonance bien plus profonde propre à émouvoir la sensibilité du lecteur.

Nos symboles Maçonniques ont le même pouvoir. Chacun peut les interpréter à sa façon, mais ce sera toujours dans le

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contexte initiatique.

Un Professeur de Judo m'avait un jour expliqué qu'il fallait toujours saluer très bas le Professeur, le maître qui enseignait cette discipline. Même s'il était mauvais enseignant, même s'il était notoirement mauvais maître. En effet malgré lui, il pouvait transmettre un enseignement auquel lui-même était demeuré imperméable.

Il en est de même en Maçonnerie.

Les Officiers, chacun à son plateau, interprètent un merveilleux psychodrame dont inconsciemment nous ressentons les effets bénéfiques. C'est une discipline constante, mais librement acceptée qui a pour résultat une plus grande maîtrise de nous mêmes.

Les religions certes utilisent aussi un rituel élaboré pour mettre les fidèles en condition. Mais les religions empêchent l'individu de s'épanouir. Dès le départ, elles lui imposent un dogme, une vérité révélée, un domaine réservé indiscutable et donc une entrave à la liberté d'investigation spirituelle.

La Maçonnerie ne donne même pas de directives, n'impose aucun mot d'ordre. On l'a bien vu, pendant la guerre, la Maçonnerie n'a pas eu besoin de prôner tel ou tel mouvement de Résistance.

Par contre, à la Libération, on s'est aperçu qu'à la tête de la plupart des mouvements de Résistance, se trouvaient des Francs-Maçons.

La Maçonnerie n'a qu'un but, faire des Francs-Maçons. C'est- à-dire faire des hommes fiers de leur condition d'individus, maîtres de leurs passions, sachant mépriser l'erreur et le faux- semblant.

Lorsque ces hommes sont confrontés avec les circonstances, tout naturellement ils réagissent sainement et, payant

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d'exemple, ils s'imposent par leur sagesse et leur efficacité.

La Maçonnerie n'est ni une religion ni une école du soir. La Maçonnerie ne s'adresse ni à notre intelligence ni à notre mémoire. Elle ne s'adresse qu'à notre cœur. Elle ne cherche qu'à briser cette carapace qui empêche notre cœur de s'ouvrir et qui est faite de tout notre acquis.

En Maçonnerie, selon le précepte de Socrate, on apprend à se connaître soi-même.

Cela veut dire, que sachant que nous sommes conditionnés par nos ancêtres qui à travers les gènes et les chromosomes nous ont transmis leurs qualités, mais aussi leurs défauts, et leur façon de penser dont nous sommes esclaves, que nous sommes également conditionnés par notre éducation, notre entourage, nos lectures et les mass-médias, il importe alors que nous sachions saisir le « réel ».

Et seule, la méditation nous permet d'y arriver. Non pas la méditation sous un arbre ou en s'arrêtant de penser ou de respirer comme peuvent le préconiser certains gourous, mais tout simplement en ayant tous nos sens éveillés et en cherchant sincèrement à savoir à quels mobiles profonds obéissent nos réactions, toutes nos réactions.

Faites-le, et vous serez étonnés de voir combien d'entre nous sacrifient aux idées toutes faites et aux lieux communs.

Il faut savoir regarder et écouter sans juger à priori. Il faut savoir se méfier de sa pensée, qui n'est que l'accumulation dans la mémoire des expériences passées.

Il faut savoir reconnaître ce qui n'est que la projection de notre pensée. Il faut savoir être neuf et avoir un esprit frais. Pour cela, comme on nous l'apprend dès notre entrée en Maçonnerie, il faut savoir mourir à notre passé, à tout notre passé, à toute accumulation de la mémoire, pour renaître au réel toujours mouvant, toujours renouvelé. Et si nous arrivons

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à nous débarrasser de tout notre conditionnement, de tour notre passé, de tout notre « acquis », alors nous retrouverons la « parole perdue », qui n'est autre que la réalité intrinsèque.

En Maçonnerie on côtoie toutes les couches sociales, toutes les races, toutes les religions. Les Frères qui m'ont le plus impressionné, ne sont pas les érudits distingués, couverts de diplômes, de charges et d'Honneur. Bien que je les respecte et n'aie à leur rencontre aucune prévention particulière.

Ceux pourtant qui m'ont vraiment toujours le plus impressionné, sont les hommes simples, bien souvent d'extraction modeste, mais que l'on sent totalement conscients de leur plénitude humaine et fraternelle. Sans complexe, sans bassesse, sans orgueil, mais aussi sans humilité. Solides, forts, droits et pleins d'amour pour leurs semblables. Ce sont eux que je considère comme de vrais initiés.

Et ceux-là sont les plus nombreux dans nos Ateliers.

En Maçonnerie, le racisme et l'antisémitisme n'existent pas. En complet accord avec les récentes découvertes de l'anthropologie moderne, nous savons que nous venons d'une seule et même population composée de quelques centaines de milliers de personnes qui vivaient, il y a cent mille ans environ quelque part entre l'Afrique et le Proche-Orient.

Les enseignements de la génétique ne sont plus discutables : la classification raciale est définitivement impossible. On relève parfois plus de différences entre deux individus d'une même population, qu'entre deux personnes de populations différentes.

Tout le monde sait que la « race juive » n'a pas plus de sens que la « race française ». Le judaïsme est une religion et un culture; l'identité française est une nationalité.

D'un point de vue zoologique, nous appartenons tous à une seule et même espèce, nous sommes tous des homo sapiens, animaux sexués, primates, mammifères placentaires, vertébrés

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En guise de conclusion

« Me voici pratiquement au bout du chemin. J'ai 83 ans et 50 ans de Maçonnerie.

Au moment où beaucoup se demandent si la vie a un sens, je peux dire que la Maçonnerie a donné un sens à ma vie.

La Maçonnerie m'a appris à me connaître moi-même, à ne pas tricher avec l'existence, à aller jusqu'au bout de mes possibilités physiques et intellectuelles. Et surtout, à respecter et à aimer mon prochain. J'ai appris la Tolérance et l'Amour.

La Maçonnerie n'est pas une école de pensée.

C'est une école où l'on apprend à penser par soi-même. J'ai appris à me faire une conviction par moi-même, et à défendre cette conviction dans le Temple et hors du Temple.

J'ai aussi appris à respecter l'avis de mon prochain, quitte à modifier ma conviction, si cet avis me semble judicieux ou éveille de nouvelles pensées dans mon esprit. Vous me faites la grâce, mes Frères, de célébrer mon Jubilé, c'est moi qui devrais vous célébrer.

Le peu que j'ai appris dans notre existence, c'est à vous que je le dois.

Cette chaleur fraternelle qui réchauffe mon cœur, c'est à vous que je la dois.

Mes Frères, je pense qu'il n'y a rien après la mort, si ce n'est le souvenir qu'on laisse dans le cœur des autres hommes.

Quand je n'y serai plus, si vous pensez à moi, j'aimerais que vous disiez simplement :

« c 'était un homme de bonne volonté » .