la lumière maçonnique 1910 jul - aug.pdf

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    La Lumire maonnique: revue mensuelle de la

    maonnerie universelle

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

    http://www.bnf.fr/http://gallica.bnf.fr/
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    La Lumire maonnique : revue mensuelle de la maonnerie universelle. 1910-1914.

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    Vive la Maonnerie 1(1)

    Air : Nous n'avons qa'nn tempsvivre.

    Vive laMaonnerie !

    C'est le charme desgrands coeurs.

    Dela chane qui nous lie,Ohers Frres, chantons les douceurs.

    De l'antique chevalerie

    Faisant revivre les beaux jours,Servons le prince et la patrie, .

    Chantons Bacchu>|fh)s-amours.

    Vive l^&onneri,Cetc.

    (1)Cette posieatpublie!Nen['1,k\ans:YUfiwh Maonnique.

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    Sous l'allgorique figure

    Que nous offre chaque leon,Je vois la gait d'picureEt la morale de Platon.

    Vive la Maonnerie !etc.

    Si dans le monde on nous condamneDe nous tenir souvent reclus,

    Qu'importe le monde o l'on se damne,Quand on est parmi les lus ?

    Vive laMaonnerie 1 etc.

    Le profane, dans son audace,Par sesplans nous croit confondus.Il faut, quoi qu'il dise ou qu'il fasse,Qu'il reste dans les pas perdus.

    Vive la Maonnerie !etc.

    Le Maon sacrifie aux Grces,Mais il ddaigne les grandeurs,Et, sans s'arrter aux surfaces,Il pntre les profondeurs !

    Vive la Maonnerie !etc.

    Ose-t-on franchir toute preuve,Pour connatre tous nos secrets :

    Sur l'orphelin et sur la veuve,Onvoit rpandre des bienfaits.

    Vive la Maonnerie ! etc.

    Puissent sur les deux hmisphres,Runis par nos voeux secrets,Tous les peuples devenus frres

    Sceller une ternelle paix !

    Vive la Maonnerie !etc.

    G. QUIIXET.

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    L'originedenostraditionsrituliquesIl y a un an, dans le N 416 du Hamburger Logenblatt , le F. . 0-.

    Dreyer de Wolfenbttel, a tabli d'intressants rapprochementsentre les traditions maonniques les plus anciennes et les usages pri-mitifs des peuplades germaniques.

    L'importance accorde au Maillet en Maonnerie, pourrait bien, en

    effet, tre une rminiscence paenne, remontant l'poque o tout

    chef de famille devenait, par le fait mme, prtre du Dieu Donar, et

    pontifiait l'aide du marteau, insigne de la suprme divinit..

    Leshpmmes libres s'assemblaient en outre jadis aux poques solsti-

    ciles et quinoxiales, pour dlibrer sur leurs affaires communes,

    pour rendre la justice et satisfaire aux exigences du culte national,comme chacun d'eux accomplissait pour le compte des siens les rites

    du culte familial. Certaines habitudes d'une trs haute antiquit se

    transmirent ensuite aux institutions du moyen-ge, aux corporationsd'arts et mtiers, pour se maintenir finalement jusqu'au sein desLoges

    de la Franc-Maonnerie moderne.Il est remarquer que les assembles des hommes libres compor-taient un rituel, dont tmoignent les Codes germaniques qui nous ont

    t conservs, en particulier le Saehsenspiegel(Miroir des Saxons).On en trouve de nos jours encore des traces dans les assembles sou-

    veraines annuelles des citoyens dequelques cantons Suisses.

    Ces assembles se tenaient- en plein air, gnralement sur des hau-

    teurs, en un lieu consacr. La protection divine leur tait acquise, non

    plus celle de Donar, dieu du foyer familial, mais bien celle du dieunational :Saxnol, Tyr ou Ziu, dont l'insigne tait l'pee(l). Cela n'em-

    pchait le maillet ou marteau d'avoir son rle, mais un rle subor-donn, au sein de l'assemble. Celle-ci sigeait dans une enceinte

    rserve, dlimite par une corde relie des lances ou des piquetsplants en terre.

    Sur un minence naturelle ou artificielle, prenait place le juge ou le

    chef charg de diriger les dbats. Un pliant richement travaill lui

    servait le trne et caractrisait sa dignit (2). Dessiges analoguestaient attribus l'assesseur du iuge et l'orateur. Devant lejuge se

    dressait un autel, prt recevoir la victime destine tre sacrifie

    (1)Dans le canton d'Untcrwald, leLandammann, chef du gouvernement, qui n'est lu

    que pour un an, porte une gigantesque cpe, qu'il remet son successeur, des que l'lec-

    tion de celui-ci at proclame.

    (2) On a retrouv de ces meubles dans des tombeaux du Ilolstein.

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    au dieu protecteur, puis consomme en commun par les assistants.

    Un hraut, porteur chez les Anglo-Saxons d'une massue pointes de

    fer, avait pour, mission d'annoncer l'ouverture.des travaux, de:veiller'au bon ordre et d'empcher l'intrusion de personnes n'ayant pas-le'droit de participer l'assemble.

    Ds que le soleil atteignait le mridien, le juge se couvrait la tte de

    la coiffure dsignant sa dignit, en donnant ses ordres en vue de l'ou-

    verture de l'assemble. Les hommes ns libres entraient alors, tous

    revtus de leurs'armes pendues leur ceinture, qui affectait la forme

    d'un tablier, en particulier chez les Francs,/trs ports combattre

    nus, tout comme les.Gaulois, leur quipement de guerre tenant alors

    lieu de.vtement. . '

    Chacun ayant pris sa place, le juge demandait l'assesseur ;

    L'heure convenable pour tenir l'assemble est-elle venue? Il luitait rpondu : Oui, l'heure est convenable pour l'assemble. Le

    juge alors prenait en main l'pe ou le marteau, insigne de sa fonc-

    tion, et invitait ls assistants a se mettre l'Ordre (in Ordnung treten).Il est probable qu'ils devaient alors s'aligner rgulirement et prendreune attitude convenue.

    La victime tait alors conduite l'autel, puis gorge selon lesrites,des pronostics tant tirs de l'coulement, du sang ou d'autres indicesdivinatoires. Les assistants faisaient ensuite le tour de l'autel pas.rythms parleurs chants sacrs. Une fois revenus leur place, le juge

    ouvrait dfinitivement les dbats de l'assemble; qui seprononait surdes questions de droit, dcidait de la paix et del guerre, ratifiait des

    traits passs avec des peuplades voisines, etc. Tout individu quirefusait de se soumettre aux dcisions de l'assemble se.trouvait, du

    fait mme, exclu de la communaut ; il semettait hors la loi communeet ne pouvait plus invoquer saprotection.

    L'assemble procdait aussi l'admission des jeunes gens devenus

    majeurs au nombre des hommes reconnus libres et en possession de

    tous leurs droits. Or, le Saehsenspiegel spcifie que les rcipiendairesdevront, au pralable, tre dpouills de leur coiffure, de leurs gants,

    d leurs armes et de tous les mtaux. Ils taient ensuite solennellementceints de leurs armes et admis jouir de tous les droits des hommeslibres.

    Pendant l'assemble, tout sepassait dans le plus grand ordre (1). Nul

    n'y prenait la parole sans en avoir obtenu la permission. On manifes-

    tait son approbation en frappant de la lahce sur le bouclier. Primiti-

    vement, les lois et les dcisions de l'assemble n'taient pas consignespar crit. La mmoire devait tout retenir. On la rafrachissait par desinstructions par demandes et rponses qui terminaient les assem-bles.

    (1) Il en est encore ainsi on Suisse clans les assembles souveraines o le peuple dcidelui-mme directement desaffaires politiques du canton.

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    RECEPTION&X&MAITKES

    RRVURE SATIRIQUE PU XVII I* SIECLE

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    Aprs clture desdbats, le repas sacr, dont la chair des victimessacrifies faisaient les frais, seprolongeait jusqu' minuit. Un crmo-nial a d y tre observ, comportant des sants, dont la dernire

    s'adressait aux compagnons malheureux, tombs au pouvoir del'ennemi.

    Tous cesusages se sont perptus ense modifiant selon le besoin des

    guildes devenues chrtiennes, et desdiverses confrries profession-nelles. Parmi les'symboles de la Maonnerie moderne, rien ne s'y rap-porte aussi directement que la corde noeuds qui doit faire le tour dela Loge, et dont les extrmits effiles en houppes, aboutissent auxdeux colonnes de l'entre du Temple. Cette corde, en effet, ne corres-

    pond a rien au point de vue constructif; elle ne saurait-donc repr-

    senter que le cordon d'enceinte, circonscrivant l'espace rserv jadis l'assemble souveraine des hommes libres.

    Oswald WiRTii.

    Une parodie initiatique

    Les.^onstructeurs descathdrales se sont plus d'une fois permis de

    parodier les crmonies catholiques, ensculptant desanimaux revtus

    d'ornements sacerdotaux et accomplissant des actes deliturgie. Nous

    renvoyons ce sujet le lecteur au Livre de l'Apprenti (2me dition,page 23).

    Pour une fois, un graveur du xvin 0sicle a voulu nous rendre la

    pareille, ce dont nous ne nous offusquons aucunement, preuve que

    nous reproduisons ci-contre sacomposition, qui ne manque pas d'ori-ginalit.

    La scne sepasse dans une taverne, conformment aux usages de

    l'poque; mais, tandis que lesFrancs-Maons procdent sans doute une Matrise dans une salle approprie de l'tablissemeut, l'artistenous montr unecontrefaon de la crmonie, ayant pour acteurs desanimaux oprant dans la cuisine.

    Trois lumires suspendues l'Orient clairent cette singulirechambre du milieu. Un renard prside, choisi assurment parce qu'il

    n'y avait pasplus malin que lui. Il est arm d'un couteau decuisine,demme que tous les autres officiers. Les surveillants, deux dogues,setiennent l'Ouest, en fidles gardiens de la porte. L'orateur est un

    perroquet bavard et le secrtaire un chat, en raison de la lisibilit desoncriture. Chacun de ces deux officiers devrait d'ailleurs prendre la

    place del'autre, le graveur ayant commis uns interversion encequiles concerne. Comme sixime officier, vient l'architecte, un chien qui

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    prend place au Midi, prs du premier surveillant. A son poste normal,nous voyons ensuite le trsorier, mtamorphos enporc-pic. Il ne

    reste plus que le Frre terrible, qui figure au Nord sous les traits d'un

    lion. Un ne, un loup, un sanglier, un singe et un boeuf assistent auxtravaux comme visiteurs. Un paon qui fait la roue, est d'ailleurs

    l'image d'un auteur applaudi , tandis qu'un autre oiseau proccupde separer des plumes du paon, reprsente un comdien. Quant au

    rcipiendaire, qui'fait rituliquement le mort,'il semble que cesoit un

    pigeon, plutt qu'un dindon, assurment quelque volaille comestible,destine tre servie sur un plat dcor de rameaux d'acacia.

    Trois rcipiendaires ont dj t relevs , et ils assistent al'cart

    (suspendus gauche de la gravure) aux preuves de leur quatrime

    compagnon. Aucun Matre n'chappait, eneffet, autrefois la symbo-lisation personnelle d'Hiram assassin, puis ressuscit. S'il y avait plu-sieurs rcipiendaires, chacun d'eux tait tendu successivement sur le

    catafalque, puis relev selon les rites traditionnels. Il serait peut-trebon de ne pas procder trop collectivement, en confrant un gradedont les rites sont de la plus haute signification.

    C'est la morale que nous voudrions dgager d'une composition sati-

    rique, dont l'auteur, Maon peut-tre, n'a certainement pas eu l'inten-

    tion d'tre bien mchant.

    M quatrimeRunionMaonniqueinternationale

    Les Loges de Lyon avaient organis, pour le dimanche 3juillet etle

    lendemain, une fort belle fte dont le programme aurait d attirer denombreux Maons suisses, italiens et allemands. Il s'agissait, en effet,de travailler au rapprochement des peuples sous les auspices-de la

    fraternit maonnique, comme en 1907 laSchlucht, en 1908 Ble et

    en 1909Baden-Baden.Malheureusement, une runion ayant le mme objet devait aussi

    avoir lieu Paris, le 10juillet. Aprs entente tardive, les promoteursrenoncrent, il est vrai, leur fte ;mais leurs invitations avaient t

    lances, et ce ne fut pas impunment qu'elles furent retires. On a pucroire l'tranger que nous tions en proie une certaine incoh-

    rence, et, dans le doute, on prfra s'abstenir. Rsultat : la fte de

    Lyon n'a eu qu'un caractre essentiellement franais, et il reste en-

    tendu, que la quatrime runion internationale n'a pas encore eu

    lieu.

    Il est dcid, d'ailleurs, que cette runion sera

    organise Paris en

    1911, le mieux tant de la faire concider avec les vacances doPques,

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    car, ce moment, l'Association maonnique liai und fat, de Nurem-

    berg, compte amener Paris une centaine au moins de FF.\ alle-

    mands. -

    .. .D'ici l toutes les dispositions pourront tre prises pour que nous,

    nous montrions notre avantage, de manire impressionner de la

    manire la plus heureuse nosvisiteurs trangers-.Il est bon de rappeler que la Loge lyonnaise des Chevaliers Unis,

    dont le Vn.\ tait alors le F.\ Antonin Laurent, a provoqu la pre1

    mire, dsjanvier 1906, un rapprochement entre Maons franais et

    Maons allemands. Elle reut alors avec une grande solennit une d*

    lgation de la Loge An Erwins Dom , Or.#. de Strasbourg, qui le

    regrett F.-.

    Desmons, prsident du Conseil de l'Ordre du GrandOrient

    deFrance, tmoigna toute sasympathie. . \, -:

    Cette visite de FF.-, allemands, accompagns de FF.\ alsaciens, d-

    termina l'organisation des runions internationales ultrieures. Il im-

    porte depoursuivre l'oeuvre, car les rencontres de la Schlucht, de Ble

    et de Baden-Baden ont contribu dissiper des prjugs dangereux.Allemands et Franais ont chang des paroles de raison, inspiresd'un amour clair du progrs et du dsir.commun decollaborer aune

    mme oeuvre decivilisation. .

    Certains de nos compatriotes diront : Tout: cela est fort beau,maiscola ne nous rendra pasl'Alsace et la Lorraine ! Onoublie, cepro-

    pos,que les Francs-Maons n'ont aucun mandat diplomatique et qu'ilsne sont pas spcialement chargs d'entamer des ngociations en vue

    d'une rvision du trait d Francfort. Notre rle est uniquement phi-

    losophique, philanthropique ethumanitaire. De concert avec nos FF.\

    allemands, nous voulons travailler au bien gnral de l'Humanit,bien persuads d'ailleurs que la bonne justice et la stricte quit inter*

    nationale y trouveront leur compte. Le droit ne saurait manquer, en

    effet, de prvaloir, en un sicle o les peuples, suffisamment clairs,

    deviennent martres de leurs destines.o la force del'opinion publiquel'emporte dfinitivement sur le caprice des minorits, qui, jusqu'ici,prtendaient trop souvent gouverner leur seul profit.

    Cherchons l'union, la concorde, tout le. reste nous sera donn parsurcrot !

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    Albert PikeLe Suprme.Conseil de la Juridiction Sud des Etats-Unis vient de

    publier le compte rendu de la clbration du centenaire de la nais-

    sance du T.-. 111.-- F.-. Albert Pike, son ancien Souv.-. Grand-Com-

    mandeur, dont le renom fut si tendu, que nos adversaires voulurent

    le faire passer pour le pape desFrancs-Maons.

    Disons, pour mettre les choses au point, que le F. \ Pike a pu tre

    le Franc-Maon le plus minent de son poque, par son talent litt-

    raire et sa vaste rudition ; mais il n'a jamais t un chef investi d'unpouvoir spirituel analogue celui du successeur de saint Pierre. En

    Maonnerie chacun cherche par lui-mme la vrit, sans la recevoir

    toute formule d'une autorit considre comme infaill ible. Il nous

    est donc absolument impossible d'avoir un pape, ft-il reprsent parFAnti-Christ en personne.

    Albert Pike naquit Boston, le 29 dcembre 1809, anne qui vit

    natre aussi William Gladstone, l'homme d'Etat anglais, Abraham

    Lincoln, le futur.prsident desEtats-Unis, le naturaliste.I)arwin et le

    pote Edgar Po. Les anctres de Pike avaient quitt le Devonshirc

    en 1635,,pour s'tablir dans la Nouvelle

    Angleterre, o ils devaient se

    distinguer par leur culture intellectuelle.

    En raison de son atavisme, le jeune Albert Pike fut donc port

    l'tude. Ds 1825, il obtint son admission l'Universit Harvard, la

    plus ancienne et la plus clbre des Etats-Unis. Son pre tant mort,il dut d'ailleurs de bonne heure subvenir sesbesoins endonnant des

    leons. Mais il eut souffrir de l'troitesse d'esprit despuritains rigidesde l'Etat de Massachusetts, aussi se hta-t il de s'chapper, en 1831,vers la cte du Pacifique. Aprs s'tre arrt dans divers centres de

    l'Ouest, il vint ainsi se fixer dans l'Arkansas, Little Rock, o i l sefit

    journaliste.En 1833, ayant t nomm, secrtaire-adjoint du Conseil lgislatif du

    territoire, il s'appliqua l'tude du droit et fut reu avocat l'anne

    suivante. Il venait alors de se marier et tout semblait indiquer qu'ildeviendrait clbre surtout comme lgiste.

    En 1846, il prit part la guerre contre leMexique la tte d'un

    escadron de cavalerie indienne qu'il avait lev et organis. Il entra

    alors en rapport avec le major Robert E. Lee, qui devint plus tard

    gnral en chef des troupes sudistes. Aussi fut-il nomm gnral de

    brigade en 1861, lorsque l'Arkansas prit parti pour les Etats du Sud. Il

    fut charg du commandement des tribus indiennes et ne semble pas

    avoir pris une part directe la guerre civile.Ayant gagn la confiance des Indiens, il deviut leur avocat auprs

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    dela Cour suprme desEtats-Unis, o il plaida enparticulier pour les

    Chactas et les Cherokis, qui

    avaient faire valoir des droits remon-

    tant l'ancienne domination franaise. Le F.-. Pike avait d'ailleurs

    acquis une comptence juridique trs apprcie, tant en matire de

    droit romain qu'en ce qui concerne le droit franais.A partir de 1868, il habita Washington, o il devait mourir profon-

    dment regrett le2avril 1891. Outre le grec et lelatin, il avait tudi 1

    le,sanscrit, l'hbreu, l'ancien samaritain, le chalden, le persan et la

    langue des Indiens amricains. Il voulut approfondir toutes les reli-

    gions anciennes, toutes les philosophies: et les doctrines initiatiques.Reu Maon Little Rock en 1850, il ne.tarda pas acqurir les

    grades cossais, dont il entreprit,; partir de1853, despiritualiser les rituels, autrement dit de les rendre vritablement initiatiques. Ce

    fut l,, comme Maon, sa proccupation-constante. Ses travaux lefirent accueillir au sein du Suprme Conseil de la Juridiction Sud,dont il devint Souv.*. Grand-Commandeur en 1859;.

    Son influence fut considrable sur l'ensemble du Rite Ecossais, dont"le F.*. Pike, s'il n'en fut jamais le pape, restera trs probablement le

    prophte. Nos FF.\ amricains lui ont.lev une statue sur une place

    publique deWashington, et chaque anne leSuprme Conseil se renden

    plerinage la

    pierre tombale trs

    simple qui porte pour toute

    inscription : ' ' , '

    ALBERT PIKEBoim December 29, 1809

    DiedApril2, 1891Vixit

    Laborum Ejus Superstites Sunt Fructus.

    LE BULLETIN HEBDOMADAIRE

    Un F.*., particulirement bien inform, nous adresse la communica-tion suivante, que nous sommes heureux depouvoir publier. Nous esp-rons quenos lecteurs voudront bien imiter notre correspondant, chaquefois que l'occasion leur sera fournie decomplter lesindications d'un denos articles.

    Dans le numro 2de la Lumire Maonnique, que jeviens delire un peutardivement, un intressant petit article est consacr au Bulletin hebdo-madaire. Je vais y ajouter quelques prcisions concernant le dbut del'oeuvre, et tout d'abord vous faire rparer une injustice commise paromission.

    L'auteur de l'article fait un trs juste loge du F. . Guillemois, mais ct, et mme au-dessus de ce nom, il faut mettre celui du F.-. Bordierqui, pendant dix-neuf annes conscutives,prsida aux destines, quelque-

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    fois mouvementes du Bulletin, et y mit son dvouement, son intelligence,ses soins et parfois autre chose encore.

    Une autre et importante lacune est combler;

    Qui eut l'ide du Bulletin? Quel est . l'auteur du projet de planches collectives, celui qui le premier donna un corps cette heureuse ide.

    Je cite d'aprs "leF. . Guillemois.

    Ce fut un F. '. de-la Loge, les Amis del Patrie nomm Gibier'. Tout ce

    que je sais de ce F.-., c'est qu'il fit partie de cette Commission d'tude,

    compose de Seize membres, dont l'nergie et le dvouement surmont-

    rent tous les obstacles del pr&mire heure. N^mm. l'unanimit grantdu Bulletin, fin juin 1884,aprs la dmission du F. . Renier, le 1*V ; Gibier

    ne voulut pas se charger de ces fonctions.

    Vii maintenant quelques renseignements succincts pour ceux qu'in-tressent les vieilleries.

    Le premier numro du Bulletin hebdomadaire de laMaonnerie enFranee,(il conserva intgralement ce titre jusqu'au 31 mars 1905, puis s'appela

    plus simplement Bulletin hebdomadaire de la Maonnerie, jusqu'au 22 sep-tembre 1906) parut ie 5janvier 1884, titre de spcimen; imprim par. Clavel 2.000 exemplaires.

    Le numro 2qui commence vritablement la srie, est dat du29 fvrier

    suiViit. 11 porte eh manchettes :

    * Ordre' d jour au F.', faillebois, secrtaire d Gbmit. Mtaux au

    'F. 1. Bordii', prsident-trsorier;

    Il est sign : E. Renier, grant. Ch. Nelson, imprimeur. ''.

    Tirage 2.100 exemplaires (ce chiffre ne devait correspondre au nombre

    des abonns que deux ans plus tard);Ce numro contient un Extrait de rglement qui ne manque pas d'un

    certain intrt rtrospectif :1 Le Comit du Bulletin se compose de tous les dlgus des

    LL.\ adhrentes, a raison d'un dlgu par L.\ ;2 Tous les six mois, il choisit dans son sein sa Commission executive,

    compose de sept membres;3 Chacun des trois grands rites de France aura deux reprsentants

    au sein de cette Commission.Mais quels fureht les ateliers qui, au dbut,-permirent la conception

    des gens d'initiative de se raliser en fournissant l'indispensable mat-

    rielle d'une faon autre qu'alatoire?En ne tenant compte ni de ceux qui publiaient leurs ordres du jour,mais n'talent pas adhrents, ni deceux qui ds la premire anne dispa-rurent, dmissionnrent ou se fusionnrent, je n'en trouve que vingt-huit(dont dix-sept du G:\0.\, quatre du .S.-.G.-, et sept de JaG. L.-.S.-.) ayant* mon sens, vraiment droit au titre de'fondateurs. Ce sont les suivants :Amis del Patrie Admirateurs de l'Univers Amis de la Tolrance

    Amiti Avenir cole Emancipation Esprit moderne Hommelibre Libert de conscience Lien des Peupios et Bienfaiteurs runis-Union fraternelle Hros .de l'Humanit Jrusalem cossaise

    Sociale Mont Sina Prvoyance Vrais F.F.-. Unis-insparables

    Amis bienfaisants

    Ruche libre

    Atelier

    Union et Bienfaisance

    Rose du Parfait silence Union .maonnique Travail et Vrais Amisfidles siris Libre examen Rforme.

    F. M.-.

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    IVyif "-*.* "I1" - - * rfT^'Il z^-***/^ t .*-**

    Nous n'avons qu' bien nous tenir, car l'Eglise sait dsormais com-ment elle vaincra la Franc-Maohnefi. Un rdacteur de l'Univers

    vient, en effet, dedcouvrir une organisation, dont nul nesouponnaitjusqu'ici l'irrsistible puissance : l Tiers-Ordre deSaint-Franois, quiserait, prait-il, la Fraric-Maohnrie de l'Eglise-, selon l'heureuse

    expression deMgr deSgur.

    Cette Maonnerie clricale constitue, comme dejuste, l'arme dubien, l'autre nepouvant tre que'l'arme du mal ! C'est d'ailleurs une

    Maonnerie androgyne, comptant mme beaucoup plus de femmes

    que d'hommes, encore les Tertiaires du sexe disgracieux n'auraient,nous assure-t-on, rien de viril. Cesont, en gnral, de bien pauvresesprits, destins voir Dieu de trs prs, s'il est permis de sefier auxpromesses du saint Evangile.

    Queiie force effective peut bien mhf d cette vaste arme de lafoi aveugle, masse docile, qui ne saurait voluer qu' l manire d'un

    troupeau? Nous nous ledemandons, nous qui ne devons ntre succsqu' la supriorit del'ide dont nous sommes les reprsentants.

    Que peut-elle contre nous* cette pauvre Eglise, dont nous nedeman-derions qu' respecter la vieillesse, si elle se montrait d'un caractremoins acaritre ?Si nous rpondons rellement un besoin de l'hu-

    mamte, il n'y a rien a faire ! Si nous sommesun organe ncessaire, rien n'entravera notre

    dveloppement, rien ne parviendra nousvaincre. Les gants, pareils l'Eglise ou la

    Franc-MaonheriB) ne succombent

    jamais sous

    les coups d'ennemis extrieurs. Quand ils s'ef-

    fondrent c'est qu'ils ont t mins sourdement

    par les colonies microbiennes qui sesont dve-

    loppes dans leur sein. Inutile donc d se com-

    battre, puisque l'on ne peut se faire d mal

    qu' soi-mme, en cherchant nuire autrui.

    Des deux rivaux, celui qui l'emportera sr

    l'autre, c'est celui qui saura pratiquer sur lui-

    mme la meilleure hygine, afin de rester en

    bonne sant, tout en accomplissant la fonctionhumanitaire laquelle il doit sa raison d'tre.

    Maintenant, queces braves Tertiaires semobilisent! S ils sont capa-bles d'un effort soutenu, ils ne pourront jamais contribuer qu' faire

    avancer le char du progrs, tout en tirant dans un sens qu'ils croiront

    oppos au ntre. Eux qui aiment les images de pit;, consentiront-ils

    jeter h coup d'oeil sur la 7e clef du Tarot? ils y verront un antique

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    chariot deguerre ou de triomphe tran par deux sphinx, l'un blanc

    et l'autre noir, symboles des forces qui ont besoin de se stimuler par

    leur opposition. Cet trange attelage correspond au double serpent ducaduce de Mercure. Mais ne compliquons rien : ne nous cartons pas

    desSphinx. Mettons que le blanc reprsente la Sainte Eglise et que le

    noir figure notre tnbreuse Franc-Maonnerie, JNOU-S

    aurons ainsi, du moins le mrite denous montrer polisenvers nos adversaires, qui la couleur noire ne doit

    pas cependant tre antipathique. Peu importe d'ailleurs

    qui,de"nous tire gauche ou droite, puisque, tant

    attels au mme vhieuh^nous le faisons avancer selon-

    leprincipe duparalllogramme ds forces. Tirons donc

    chacun de notre ct avec toute l'nergie que nouspouvons y mettre, le Matre du Chariot y trouvera son compte, lui

    dont une triple querre dcore la poitrine, et qui setient sous un dais

    toile, rappelant s'y mprendre le baldaquin surmontant dans nos

    Loges le sige du Vnrable. Dmenez-vous, excellente Arme du

    Bien, vos efforts aboutiront, comme les ntres, la glorificationdu Grand Architecte de l'Univers ! Le mal ne rside que dans la mort

    ou dans l'inaction ;toute activit tourne ncessairement au Bien et

    devient fconde,

    ChroniqueMaonniqueInternationale

    ALLEMAGNELes Maons allemands seproccupent, trs juste titre, de l'influence

    exerce dans leur pays par le Catholicisme, grce aux nombreux inter-nats fonds la plupart parles jsuites.

    Le F.-. Otto Hesse, de Saarbrcken, a t l'un dspremiers pousser,sous ce rapport lecri d'alarme et proposer un remde efficace. Il s'agitd'opposer aux institutions clricales desorganisations spciales, appelesAlumnats.

    Ce sont des maisons installes pour recevoir au maximum 25pension-naires,appels suivre lescours descoles du voisinage.Il en existe dj

    une vingtaine sur le territoire prussien. La direction de ces tablisse-ments est confie une dame exprimente, qui remplit le rle la foisdematresse demaison et demre de famille. C'est elle qui agit commeducatrice, enseignant les bonnes manires, tout en pourvoyant tousles soins matriels. Elle acomme adjoint un professeur, pour surveillerle travail et les jeux des lves.

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    Le systme a donn jusqu'ici d'excellents rsultats, aussi importe-t-ilde multiplier les alumnats . Dans ce but, des associations se forment,grce l'initiative des Francs-Maons, en vue de runir-.les, capitaux n-cessaires, et contrler d'une manire permanente le fonctionnement deces maisons, destines recevoir tantt des garons, tantt des filles, oudes tudiants frquentant les universits et autres coles suprieures. Cestablissements ne doivent:pas viser faire des bnfices, les pensions,naires y tant reus au prix exact des frais qu'ils occasionnent. La Ma-onnerie allemande s'honore assurment par cette manire pratique decombattre le clricalisme sur le terrain de la libre concurrence. Il est a

    remarquer qu'elle n'implore pas le secours de l'Etat-Providence, etqu'ellesait prendre par elle-mme les mesures desauvegarde publique.

    N'y aurait-il

    point l

    pour nous une leon bonne mditer ?

    ANGLETERRE

    La Loge n137, Travail et Vrais Amis Fidles ,nous communique letexte des deux pi.'. suivantes :

    GV. de Paris, le 25-Mai 1910:

    A la trs resp.-. Grande Loge Unie d'Angleterre, .

    T.-. Resp.'. Grand-Matre,TT.\ C'C.'. FF..'.,...

    Lorsque, dans nos Loges, nous voulons honorer la mmoire d'un F.',

    qui nous fut particulirement cher, nous avons coutume de tirer solen-nellement son intention une triple et douloureuse batterie de deuil. Or,nous avons considr que cet hommage devait tre rendu par notre Logeau trs regrett F.-. Edouard VII, qui avait su gagner le coeur de tous les

    Francs-Maons franais.Nous nous sommes unis, en consquence,. au cours.de notre tenue

    d'hier, 24mai, pour accomplir les rites traditionnels, par lesquels nous

    avons entendu exprimer les sentiments d'extrme admiration et de pro-fonde sympathie, que

    jusqu'aux plus farouches rpublicains -nous

    prouvons tous l'gard du-grand Roi-disparu. Nous estimons que ce

    monarque, qui s'est toujours considr comme le premier serviteur de la

    Nation, mrite d'tre propos en modle tous les chefs d'tat. Fidle

    son devoir de vrai Maon, il s'est montr infatigable, pour travailler

    sans relche et avec une intelligence suprieure, la rconciliation des

    peuples et au bien gnral de l'Humanit. Aussi l'Histoire ne manqueracertainement pas de le faire connatre aux gnrations futures sous le

    nom d'Edouard le Grand.

    Comme nos traditions exigent que

    toute batterie de deuil soit couverte

    par une batterie d'allgresse, nous avons tir celle-ci en l'honneur de votre

    T.'. Resp.'. Grande Loge, de ses TT.-. Resp.-. FF.-, le Grand-Matre et le

    Pro-Grand-Maitre.Bien que notre manire de comprendre et depratiquer la Franc-Ma-

    onnerie ne concide pas sur tous lespoints avec la conception et la pra-

    tique anglaises, nous n'en sommes pas moins, depart et d'autre, ouvriers

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    d'une mme oeuvre de progrs gnral et nous fraternisons aujourd'huieh versant des larmes sincres sur la tombe du Maoii clair qui nous

    montr le chemin de la concorde, de l'estime rciproque et du mutuelamour.

    En vous faisants au nom de notre Loge, l prsente communication,

    je vous prie* T.'. Rs*p.\ Grand-Matre et TT.\ OC.'*'. FF.'., d'agrer

    l'hommage de mes sentiments ls plus cordialement fraternels et de*

    vous:Oswald WIUTH.

    Rponse :United Grand Lodge of England

    Free Masons' Hall

    Great'Queen St. London, Wi C.

    22ud July 1910.Dear Sir and Brother,I hve received the commande of the Most Worshipful Grand Master

    to ask you to be so good as to convey to the Worshipful Master and

    Brethren of your Lodge the grtfl tllaiil is oi His Royal Highness and

    the Grand Lodge of England for the expression of their loyal and fra-

    trill sympthy oh th irrparable ioss th Crft bas sffred by the

    lamented death of His late-Majesty King Edward th Sevnth, Protecttor

    of the Order.

    I am, Dear Sir and Brother, yours fraternally,

    E. LETGHWORH, Grand Seeretary.

    To the Seeretary Lodge Travail et Vrais Amis Kidles .

    Traduction :.

    Cher monsieur et Frre,J'ai reu ordre du Trs Vnrable Grand1-Matre de vous demander de

    vouloir bien transmettre au Vnrable Matre et aux Frres de votre

    Loge, les remerciments reconnaissants de Son Altesse Royale et de la

    Grande Loge d'Angleterre pour l'expression de leur sympathie loyale et

    fraternellei l'occasion de la perte irrparable prouve par la Maon-nerie eh raison de la mort dplore de feu Sa Majest,le Roi Edouard VII,

    Protecteur de l'Ordre.Je suiSj cher monsieur et Frre;, fraternellement votre

    E. LiTcinVonfH , Grand Se&rlire.

    Au Secrtaire de la Loge Travail et Vrais Amis Fidles .

    HOLLANDE

    De Vrijmetselaar (Le Franc-Maon), organe de l'Association maon-

    nique pour l'tude des symboles et des rituels, est entr, avec son numrode Mai 1910, dans sa cinquime anne.

    A l'poque de sa fondation, on avait cru que le F.-. Slotmker pour-rait se charger d sa rdaction. La maladie, puis le dcs de Cet crivain,

    profond et aimable, eussent compromis les destines d a Vrijmetselai'

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    si le Conseil d'administration de l'Association maonnique pour l'tudedes

    symboles et des rituels

    n'avait eu la bonne

    fortune de trouver dansle F.-. Dr Denier vah clr Gon le plus rudit et le plus dvou des rdac-teurs eh chef. .

    '. .

    '

    Les efforts du F.-. D 1'van der Gon et de ses collaborateurs n'auront

    pas t vains : le nombre des membres del'Association pour l'tude'ds

    symboles et celui dsabonns coloniaux o-trangersse soiit accrus Un"tel point que le Vrijmetselaar *, organe jusqu'ici trimestriel, pourradornavant paratre tous les deux mois.

    L'activit du F.-. Dr van der Gon ne s'est pas borne donner dans leVrijmetselaar une srie d'articles originaux,, des annotations critiquesdes travaux de ses collaborateurs et d'intressantes revues bibliographi-ques, nousdui devons encore la publication d'une brochure spciale s.rT Initiation et le Rituel de l'Apprenti jsur laquelle nous aurons l'ocoa=sioil de revenir et dont nous attendons impatiemment la 2partie.,... L'tude des symboles et des rituels , fait remarquer le F;-; vah defGon, n'est pas autre chose que l'effort tent pour parvenir l'intelli-

    gence ou plutt au sentiment des choses dont ils sont la reprsentation: 'Cette tude n'exige donc pas des connaissances profondes et tendues,ni de grands loisirs, mais uniquement le secours de la rflexion int-rieure-,

    SUISSE

    Le Bureau international derelations maonniques, qui compte sept ahnpesd'existence, a soumis la G.-. L.-. Alpina ses comptes pour l'exercice1900.

    Nous apprenons ainsi que cette' Dlivr d'intrt maonnique universel

    ne reoit pas tout le concours financier sur lequel elle est fl droit de

    compter. Ses dpenses ont mont eii 1809 prs de 12.000 francs alors

    que les recettes Sont restes infrieures de 567 francs, diffrence que la

    Maonnerie Suisse a d prendre son compte, aprs avoir contribudj polir L580 francs] sa part totale est donc pour une seule anne d

    2.147 francs, somme proportionnellement norme, quand ii songe que l'Alpina ne compte que 34 Loges avec 3.710 Maons actifs.

    Le second rang, dans l'ordre de la gnrosit, revient la France, quia vers en tout 2i7U8 fr. 50. Nous tombons liSuite 727 IV; 50 avec l'Alle-

    magne, qui est reste trs en dessous d ses moyens, alors que l'Espagne,dont la situation matrielle est loin d'tre prospre, n'en pas moins fait

    un effort trs mritoire de 500 francs. La Hollande, d'autre pai't, tient un

    rang trs honorable avec 525 fr. 50 et la Belgique avec 488 francs. La

    Hongrie figure, en

    outr, pour 350

    francs, le Rio Grande do Sul

    (Brsil)pour 300 francs, le Portugal pour 200 francs, les Etats-Unis pour 187 fr.,

    l 'Egypte pour 168francs, la Grce pour 120 francs, le Chili, la Roumanie,le Paraguay, la Serbie, le San Salvador elle Luxembourg ont galementtenu contribuer. L'Italie, par contre, n'a certainement pas entendu s'en

    tenir aux 50 francs du Rite symbolique Italien et aux 10 francs de la Logede Bari; une omission '^volontaire a d tre rpare depuis. Quant ia

    Maonnerie britannique, la plus riche detoutes, son abstention s'explique

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    TRAVAUX DES LOGES

    L'Exploration scientifique des Colonies franaises

    Le 9 mai 1910, le F.-. Franois deZeltner, au retour d'une mission d'ex-

    ploration scientifique, fut amen dplorer devant la L.\ France et Colo-nies, l'absence d'une organisation pratique permettant'aux explorateursde faire bnficier autrui deleurs constatations.

    La L.\ rsolut alors d'tudier la question et chargea le F.-. Sec.-., par-

    ticulirement comptent en la matire, d lui prsenter, pour le 29juin,un rapport sur lequel une discussion pourrait tre ouverte.

    Aprs avoir fait ressortir Ta ncessit de procder Une explorationmthodique de nptre vaste domaine colonial, en vue de sa mise en valeur

    progressive, le rapporteur a prconis l cration d'un service central

    des-missions, charg de coordonner les efforts des explorateurs, de les

    -diriger sur les rgions ls plus intressantes, puis de recueillir le rsultatde toutes les tudes faites, en vue de les.faire trs largement connatre

    par ses publications spciales et par une exposition permanente des

    chantillons, photographies et des documents rapports par les explo-rateurs.

    Ceservice viserait aussi prparer les explorateurs s'acquitter avecfruit de leur mission. Les qualits decourage, d'nergie et d'endurance nesuffisent pas, en effet, pour mener bien la reconnaissance scientifique,et conomique d'une contre inconnue. Certaines notions pratiques d'eth-

    nographie^ d'anthropologie, de mtorologie, de gologie, debotanique etde zoologie, etc., sont indispensables qui veut prtendre au'titre d'ex-

    plorateur effectif. Mais ce qu'il est utile de savoir sous ce rapport pour-rait tre enseign trs rapidement aux personnes qui ambitionnent une

    mission, si l'organisation propose existait.

    La L.-. France et Colonies se rserve d'examiner de plus prs uneide dont le

    principe a t accueilli trs favorablement.

    Le Portique

    Sous le titre distinctif Le Portique, une nouvelle Loge a t inaugureau local maonnique, 42, rue Rochechouart, le 12juillet dernier. Le T.-.

    R.\ F.-. Mesureur, G.-. M.-, de la G.'. L.-. D.-. F.-, prsidait, assist des

    membres du Cons.-. Fd.-. les T.'.. R.'. FF.-. Fiolet, Nicol, Weil, Lvy

    (Georges). Une nombreuse assistance, compose de FF.-, de l'une et

    l'autre obdence, dcorait les colonnes.

    Avant de remettre le premier maillet au F.-. Albert La'ntoine, membre

    du Cons.-. Fd.-., vn.-. du nouvel Atelier, le T.-. R.-. F.-. Mesureur aprononc une courte allocution qui a t extrmement gote. Il aflicit

    les fondateurs du Portique d'avoir cr une nouvelle cellule, pour contri-

    buer au dveloppement du grand organe maonnique. En termes exquisil a voqu les philosophes grecs dont les membres dela nouvelle Loge

    ont voulu invoquer le patronage, Le F.-. Lantoine, a-t-il ajout, tait

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    bien dsign pour prsider un atelier qui serevendique de l'urbanit et de

    l'harmonieuse posie, des moeurs, des lettres et des ides attiques. Et le

    F.-. Mesureur de vanter cette douceur nergique qui est tout le secret ducharme la fois sdu'cteur et tenace.que le F.-. Lanto'ine exerce sur tous

    ceux qui l'approchent et par lequel il sait assurer la dfense et la diffusion

    de ses ides. Son amour profond de l'art, sa haute culture littraire, po-

    tique et philosophique-,-l'amnit de son caractre, son pass maonnique,sont un -sr garant que, sous sa direction, la Loge Le Portique ne saurait

    manquer de crotre et deprosprer pour le plus grand bien de la Maon-nerie cossaise.

    Les applaudissements les plus vifs ont soulign ces loges mrits. Le

    F.\ Mesureur les ,a formuls avec une lgret de touche, une dlicatesse

    d'expression et, en mme temps, une chaleur de conviction qui en dou-

    blaient le prix.

    .

    - Le F.-. Lantoine prenant alors le premier maillet a rpondu par un dis-

    cours o l'lgance de la forme le disputait la profondeur et l'origi-nalit de la pense. Nous regrettons de ne pouvoir le publier en entier.

    En voici du. moins la proraison qui se rapporte plus spcialement . la-

    fondation du Portique et au but que veulent poursuivre les-membres du

    nouvel Atelier.

    - Le Portique! Ce titre veut exprimer que les questions philosophiques

    provoqueront notre intelligence. C'est ainsi je pus m'en rendre compte

    au cours de conversations avec plusieurs de nos FF.-. qu'il fut gn-ralement entendu. D'rudits hellnistes de ce que le Portique syn-

    thtisa la doctrine des Stociens (dont les paraduxes s'alliaient si peu aucaractre hellnique fait de pondration et de mesure) craignaient

    qu'on ne nous attribut la prtention d'tre, par dessus les ges, les dis-

    ciples de Clirysippe et de Zenon. Et ce fut tort, parce que le public, der

    vant un nom de socit, comme devant un titre de journal ou de revue,n s'attache pas au sens prcis du mot, mafs l'impression qu'il donne, l'vocation qu'il suggre. Et il ne suggre aux imaginations qu'enchanta

    jadis la saveur des lettres grecques que des rhteurs disant des choses

    profondes et douces devant des jeunes hommes attentifs. 'Il voquel'Athnes aux matins clairs et aux soirs dors alors que les philosophesdistribuaient les prceptes de vrit qui les voulaient goter au hasard

    de la route; et parfois l'homme pench la nuit sur les-lvres d'une cour-tisane y cueillait avec le baiser quelque parole de sagesse que le jour elle

    avait entendue et comprise! dans les jardins de Platon !

    L-bas l'Agora soufflait toutes les passions de la vie politique. Des ora-

    teurs injuriaient ou acclamaient l'homme du jour, mais le vent favorable

    n'apportait pas leurs cris sous le portique sacr.

    Nous aussi, nous fermerons la port aux bruifs de l'Agora, nous entre-

    rons dans ce temple, selon le mot du Cynique, avec des mes neuves ,nous laisserons dehors nos chagrins, -etnos joies aussi, et les rancunes

    que dposent en nous quotidiennement le labeur ncessaire, ls coudoie-

    ments de la rue et la lecture des feuilles publiques. Ici les mots de haine

    ne seront pas prononcs. Har, lutter, 'fltrir sont des gestes d'impulsifs

    que nous avons raison peut-tre ! d'accomplir parfois dans la vie

    profane, mais qui seraient dplacs dens cette enceinte. Ici nous ne vou-

    lons pas condamner les hommes mme ceux qui commirent les forfaits

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    les plus grands mais les comprendre, car le mobile detous les actes,mme de celui qui semble le plus irrflchi, s'il n'apparat pas au juge

    qui frappe, n'chappe jamais au penseur qui pardonne.Nous voulons nous pencher vers les perversits morales comme unmdecin, examine les maladies corporelles, e,n songeant que pour lesunes comme pour les autres, l'homme porte le poids d'un aveugle destin.

    En ce moment, o la vie politique prend une place trop grande dansles proccupations journalires, nous voulons considrer les choses"au seul point de vue philosophique et Critique avec calme, avec dou-ceur et disons le mot : avec srnit, car, serviteurs trs humbles del'Ide et de notre titr, nous savons que c'est la srnit de la pense hel-lne, inscrite aux frises du Parthnon comme dans Tes dialogues deSocrate, qui, plus que l'hrosme des guerriers, a fait ls mes nobles et

    l'Hellad immortelle. Aux applaudissements qui saluaient ces nobles penses et ces phrass

    harmonieuses nous nous faisons une joie d'ajouter aujourd'hui lesmtreset nous formons desvoeux pour la prosprit de la Loge Le Porliq.u.Mileest ne sous d'heureux auspices,'Puisse-t-elle se dvelopper dans la sr-nit et l'harmonie pour, gnreuse et forte, atteindre une verte vieillesse.

    La question de l'imprimerie maonniqueLe F.-. Frdi'ic Tizorin, ouvrier typographe, avait t charg par la

    Loge Emile-Zola d'tudier un projet d'imprimerie maonnique propospar la Commission administrative du Bulletin hebdomadaire des Logesde la rgion parisienne.

    Ce F.'., dont la comptence estindiscutable, a fait valoir dans son rap-port une srie de raisons techniques qui ont dtermin laLoge se pro-noncer l'unanimit contre leprojet dont elle tait saisie,

    Les arguments dcisifs peuvent se rsumer comme suit :1Il est pratiquement d'une extrme difficult de monter une impri-

    merie dont le personnel appartiendrait dans sa totalit notre Ordre.2An point de vue discrtion, une semblable imprimerie n'offrirait que

    des garanties illusoires, tant que les imprims seront expdis parla

    poste et remis aux intresss par leur concierge.3Les frais d'installation seraient considrables et la Maonnerie n'as-surerait pas elie seule un travail suffisant l'imprimerie projete, quidevrait chercher se faire une clientle profane.

    4La Maonnerie a mieux faire que de se lancer dans des entre. prises industrielles.

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    Une Journe au Bagne (1)

    Souvenirs d'un condamn des conseils de guerre de 1871

    'par le F.'. Ferdinand BAUDEL

    ancien Vn.'-. de la L.'. A'0 137, Travail et Vrais Amis Fidles '

    Il y avait quatre mois, quatre longs mois, qu'on nous avait enca-

    gs (2),.et depuis cesquatre longs mois la Garonne, partie de Toulon

    pour la Nouvelle-Caldonie, allait roulant et tanguant . travers les

    mers avec unchargement de btail humain.Aprs avoir doubl au large le cap de Bonne-Esprance, long la

    cte sud-est de la Tasmanie, nous tious remonts vers l'Equateur.Le soir du 124jour de la traverse, nous tendions nos couchettes

    pour la nuit, lorsqu'un soldat d'infanterie demarine, un Parisien,

    s'approchant desbarreaux de la cage o nous tions entasss, annona un des ntres la terre en vue pour la matine du lendemain,l'arriveet le dbarquement pour l'aprs-midi.

    Je mecouchai esprant lesommeil, mais surexcit par la pense del'arrive prochaine, je ne pus fermer l'oeil dela nuit.

    Il me semblait que nous tions rests sur place :toujours les mmeschoses, toujours les mmes habitudes, les mmes hommes, dans cethorizon troit qui se bornait quelques mtres.

    Cependant, j'entendais les coups sourds desvagues frappant les bor-

    dages extrieurs du navire, les craquements plaintifs et rythms do samembrure.

    Jevoyais les hamacs gonfls par les corps des dormeurs suivre encadence les mouvements du roulis.

    Nous approchions du terme de notre voyage.Aux antipodes aujourd'hui, la France avait disparu bien loin der-

    rire les continents entrevus par les sabords.Bien loin, la Mditerrane, o le navire laissait derrire lui un sil-

    lage d'indigo. Bien loin Tanger, aux blanches maisons cubiques, ac-

    croupies au pied de l'Atlas, puis l'Atlantique aux vagues vertes,l'Ocan Indien, avec ses valles mobiles dont notre transport, suivi

    par des vols d'albatros, descendait et remontait les pentes.Combien loin tout cela. Nous arrivions, et ds le dbarquement

    allait commencer une existence terrible.C'est une des innombrables journes, toujours semblables, toujours

    les mmes, dont j'ai essayde retrouver lesouvenir.

    (1) Tous droits doreproduction et de traduction rservs.

    (2) A bord destransports, les condamns taient logs, par environ cinquante, dans des

    cages grilles.

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    Dans une des cases de l'le Nou, trois heures et demie du matin

    Allons debout! crie un des ntres, le rveil va sonner :.le preArcouet bat le briquet. Eh! vieux breton, passe un peu ton feu que

    j'en grille une; n'teignez pas, disait un troisime. D'un bout l'autre^de la case les conversations s'engagent, les pipes s'allument. Les hom-mes de service pour le caf du matin se

    ~massent vers l'entre; ils

    attendent que le bourreau Ledoux (et quand je dis-le bourreau, c'est

    que c'tait effectivement le bourreau) veuille bien leur ouvrir la porte

    grille qu'on ferme tous les soirs; les dormeurs endurcis s'agitent,

    ennuys de tout ce tapage. Ah! que j'tais loin de l'le Nou tout l'heure, dit mon voisin, enjetant autour de lui des regards effars, et,ramenant sacouverture de laine sur la tte, il essaie, mais envain, de-

    eontinuer son rve. Un autre, assis lesjambes pendantes, bourre phi-

    lpsophiquement'sa vieille bouffarde; celui-ci a dj roul son hamac,. assis sur unpetit escabeau adoss aumur, il coupe des tranches depain

    dans sagamelle. Ceux-l enjambent les deux poutres qui, d'un bout de

    la case l'autre, servent la nuit tendre les hamacs, ils vont dans la

    trave du milieu segrouper autour d'un poteau, ils dcrochent la vell-

    ;leuse rglementaire et coutent pour la dixime fois la lecture d'une

    \lettre arrive parle dernier courrier. Cesont descondamns de laCom-'mune: ils discutent les chances d'une amnistie prochaine; leurs ombres

    seprofilant, gigantesques, jusqu'aux bardeaux de la toiture, s'agitentavec desgestes dgingands. Des groupes gristres se dessinent vague-ment dans le clair-obscur de la case : ce sont des forats dj revtus

    de la blouse, du travail. La lueur avive des cigarettes fait entrevoir

    par moments des faces de damns, telles qu'il a d en apparatre

    Dante dans ses visions.

    De tous ces coi'ps humains sedgagent des odeurs sans nom.L'atmo-

    sphre, charge des manations de la nuit, devient de plus en plusvicie : tous, sefait sentir un imprieux besoin de respirer l'air purdu matin. Nous attendons avec impatience l'heure de la sortie; enfin,on entend le cliquetis des clefs qui annonce l'arrive des correcteurs

    chargs de l'ouverture des grilles, ils approchent de la porte, notre

    esprance est due : Dehors seulement les hommes de plat, crieEmbarek le-ngre.

    On sait ce.que cela veut dire : il y a excution; les condamns de la'4e classe y assistent seuls, les autres restent sous les verrous. Je me

    doutais bien que c'tait ce matin que petit Clerc passerait par les mains

    de Ledoux et de sesaides, dit un vieux cheval de retour, je les ai vustrimballer les poutres de la guillotine pendant la nuit; pauvre petit

    Clerc, pas de chance, il allait tre libr, encore quelques mois faire'et il pouvait vivre tranquille avec les80.000 francs que lui alaisss sa^vieille tante. Vrai, c'est bien pay un coup de coude donn un sur-'veillant qui lui prenait sa bouteille de tafia et lui avait envoy deux

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    balles dans les cotes.On aurait bien pu se contenter dea; valait bien

    mieux pour lui se faire flingotter quand il tait aux zphirs, belle

    grce qu'on lui a faite en l'envoyant sefaire raccourcir iei. Pour moi,

    je fous les tripes au soleil au premier bougre de surveillant qui memet sapatte dessus,, je le leur ai dit :ils le savent bien, aussi ils me

    payent la goutte. Faudra que j'aille voir cepauvre petit Clerc quand il

    sera sur la planche de l'amphithtre, et je saurai si Ledoux lui a em-

    port la moiti de l'paule comme au dernier.

    Moi, dit Vacherez le contrematre, quand ils m'eng... ou me frap-

    pent, je laisse faire, aussi j'ai t rcompens de ma conduite, on m'a

    remis vingt ans, hier j'ai reu la nouvelle. C'est tout demme agra-ble de sedire:je n'aiplus quevingt ans tirer, tandis qu' perptuit),c'est triste! Etre condamn user le soleil avec une pierre ponce et.

    puis, il est bien possible que, dans

    quinze ans, on me-fera

    grce dureste. Dans quinze ans, ma vieille branche, il y aura longtemps

    que tu mangeras les niaoulis par la racine, songe donc que tu asplusd 70 ans. ane fait rien, je suis content, je ne suis plus vie,

    aussi, je rgale les amis. J'ai rinc hier avec de l'eau chaude des ton-

    neaux ou il y avait eu du tafia, j'ai de la bibine et de la bonne ! Fais,

    circuler la bouteille, quand celle-l sera finie, il y en a d'autres-dans

    mon hamac. A ta sant et celle de petit Clerc. Petit Clerc,

    gracia morto, dit l'arabe Abdemelek. Qui veut faire une partie, les sur-

    veillants ne nous.drangeront pas?Au fait, attendons le caf, quandles camarades seront rentrs, nous serons plus tranquilles. Bien, les

    voil de retour.

    Les hommes de service seplacent de chaque ct de la trave et

    rangent les quarts autour desbaquets contenant cequi devrait tre du

    caf, et qui n'est que du jus de haricots grills... Il n'est pas de petitsbnfices pour l'administration. La distribution commence, chacun

    revient saplace; durant quelques instants le tumulte cesse, on n'en-

    tend que le bruit des cuillres se heurtant contre les gamelles. Le caf

    absorb, les groupes se reforment, des hommes s'entassent sur un des

    cts de la case, o se trouve une meurtrire qui permet de voir le

    lieu du supplice. Dites donc lescommunards, vous avez des camarades

    la 4e qui travaillent avec Ledoux.En voil un qui serefuse deporterla main sur le couperet, que le surveillant Roger veut lui faire placersur la lunette. Le surveillant le menace de sa canne, il le frappe,Girault tient bon, il refuse : on est oblig d'en prendre un autre.

    Girault en voil un homme! Je lui ferai passer une tablette de tabac

    chiquer ; vrai, il y a tout de mme de bons zigs parmi vous autres,

    si tout le monde et refus, comme Girault, le bourreau tait obligde travailler seul.

    Ah! les lches, dit Maroteau(l),mais qu'y faire? Il est certain qu'il y

    (1) Gustave Maroteau, vu sa saut prcaire, n'avait pris part l'insurrection quecomme journaliste. Un article violent, qu'il avait fait paraitre dans La Montagne, du

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    aun mot d'ordre donn la surveillance :nous pousser bout, pourpouvoir, aubesoin, nous supprimer. Il s'agit d'tre matre desoi, si on

    veut revoir la France; toutes les provocations, rpondons par leddain.Ah ! Messieurs les monarchistes nous punissent de les avoir emp-

    chs d'escamoter la Rpublique ! Dire que nous avions rv 92, et quenous voil ici. Alors, desa voix vibrante, il faisait revivre lesjoursde Tanne terrible. Il disait la radieuse journe du 4 Septembre,

    '

    l'clips subite des oiseaux denuit du 2 Dcembre, l'arrive de Victor

    Hugo. Enfin, voici les jours piques revenus, crivait le Matre.

    Il disait tout le mle cortge des vertus rpublicaines succdant la

    pourriture impriale,

    il disait les jours fivreux,

    les tambours bat-tant dans les rues de Paris te rappel desgrands jours, les sorties auxaccents de laMarseillaise, les bataillons au rempart, les nuits sans feu,les jours sans pain, les longs espoirs dus, la capitulation,l guerrecivile, notre crasement, les renoncements odieux.

    savoix, tout ce pass dfilait sous nos yeux : on oubliait et le lieu- et la promiscuit des sentiments levs et des vices sans nom, runissous le mme abri.

    Pauvre ami, de ce vaillant lutteur, il ne reste plus aujourd'huiqu'un cadavre, le soleil caldonien aachev cequ'avaient commenc

    les caves de la rue de Tournon et del'Orangerie :il est l-bas avec biendes ntres-, dans un cimetire abandonn sur le plateau de l'le Non,autour d'eux les flots infinis, se brisant contre les coraux, rythment

    leurs plaintes ternelles.

    Cependant, au milieu du tumulte croissant de la case, on entendaitdonner les dtails de l'excution depetit Clerc. Concert trange, la

    parole chaleureuse de notre ami Maroteau et le langage trivial descondamns de droit commun : il marche droit, il approche, on faitmettre la 4 genoux, il ne flanche pas, Embarek le couche sur

    la planche, Ledoux tire le cordon, a y est ! Les joueurs de carte,condamns endurcis, blass sur cegenre dejspectacle, n'ont pas inter-

    rompu la partie commence ; le plus important pour eux est lalibert relative que leur laissent les gardes chiourmes de service

    auprs du patient. Aprs un laps de temps assez long pour permettreaux hommes de corve d'enlever la guillotine et ses accessoires, la

    grille se rouvre et le tambour appelle tout le monde au travail.Les forats se placent sur deux rang en face de la mer, et l'appel

    commence, chacun rpond son nom. Formez les chantiers, crie le

    surveillant chef; selon leur habitude les contre-matres s'arrangentalors pour attribuer les travaux les plus pnibles.aux condamns poli-tiques.

    Le soleil commence monter et darde sesrayons implaca-

    24avril 1871, le fit condamner mort. Sapeine ayant tcommue, il mourut l'Ile Nou,le 17mars 1875. Le F.'. GastonDaCosta, dans sa Commune vcue, consacre un chapitremouvant aumartyre de Gustave Maroteau.

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    bls. Poussant pniblement des brouettes charges d'outils, nous

    nous dirigeons, escorts par les surveillants, vers uu tablissement

    agricole nomm la ferme Nord. Le coutre-maitre (condamn de

    droit commun), donne chacun son lot de terre dfricher, peud'entre nous connaissent l'usage des outils de terrassement. L'appren-

    tissage est pnible.(A suivre.)

    BIBLJjOGJ^PHIENous avons reu rcemment d'Allemagne deux brochures fort intres-

    santes.La premire milite en faveur d'une rforme pdagogique, base sur le

    libre dveloppement

    del volont et sur l'acceptation-d'une discipline,reconnue ncessaire par l 'enfantlui-mme. La thorie n'est pas nouvelle,

    puisqu'elle.remonte deux de nos FF.-,, dont fut le ministre von.Stein.'qui revient !a gloire du relvement de la Prusse aprs Ina, et l'autre, le

    philosophe Fichte. Mais jamais les ides dont i l s'agit n'taient entres,msqii'ici, dans le domaine de l'exprimentation pratique.. Il devait trerserv. un instituteur de Remscheid,(Prusse rhnane) de tenter une

    exprience qu'il dclare dcisive.On lui avait confi quarante enfants des deux sexes, gs ds 8 13ans.

    C'tait le rebut des coles environnantes, de pauvres tres considrscomme incapables de suivre le programme d'instruction normal. L'insti-tuteur et l'institutrice, qui avaient bien voulu s'en charger, avaient obtenucarie blanche quant aux procds pdagogiques mettre en oeuvre. A lamaison d'cole se trouvait annex un terrain vague, et l'on pensait qu'iln'y avait gure faire mieux que d'occuper les enfants lecultiver, puis

    que l'on ne parvenait leur inculquer aucune notion thorique, vu leurlamentable tat de dgnrescence.Eh bien, la mthode s'est rvle bonne. Tous ces dprcis, accabls

    pour la plupart de tares hrditaires, ont t transforms en des tres

    utilisables, capables d se t irer d'affaire dans la vie et d'y tenir dignementleur place.

    Ce miracle s'est accompli uniquement par l'application judicieuse des

    principes d'une ducaliDn rationnelle ne perdant jamais de vue quel'cole doit tre un Etat en petit. L'enfant ds son plus jeune ge, doitfaire l'apprentissage de la vie relle, et ses camarades de' classe doiventtre pour lui, trs exactement, ce que seront pour l'homme fait ses con-

    citoyens.Nous ne pouvons entrer ici dans plus de dtails, nous bornant recom-

    mander tous ceux de nos lecteurs qui ont appris l'aUemand l'opuscule

    de Johannes LANGERMANN,intitul: Der Erziehungstaat hach Stein-Fichte'-

    schen Grundstzen, in einer Hilfsschule durchgefhrt. Berlin-Zeblendorf,Friedrich Zimmer, 1910.

    L'autre brochure est intitule :Freimaurerreligion (Religion maon-nique) et a pour auteur le F.-. Diedrich BISCHOFJ-,qui a publi d'impor-tants ouvrages sur la Maonnerie dans ses rapports avec les problmesreligieux et sociaux. Les plus considrables ont pour titre : Maurertumund Menschheitsbau (Maonnisme et construction de l'Humanit) (1); Ma-sonia (Image de la Socit future, construite suivant les principes de la

    Franc-Maonnerie); Edite und' falsche GerechUgkeilVv&xe et faussejustice),dissertation dirige contre le Socialisme. Tous ces ouvrages se trouventchez Bruno Zechel, Leipzig.

    (I) Uncompte rendu decet ouvrage paru dans le 1>volume de l'Acacia (oct. 1002juin 1003), pages 79 et 130.

    Le Grant : OSWAI.WIKTII.

    Imprimerie du 1-V. A. Keill. lleymann, 3,rue du Four, Paris.