khorram rashedi, journaliste iranien,

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Khorram Rashedi, journaliste iranien, né dans la région du golfe Persique, d'un père autodidacte et d'une mère analpha- bète, devient instituteur à l'âge de 18 ans. Passionné de musique, il achète un violon avec son premier salaire... et joue dans les champs de dattiers de sa tribu.

Considéré comme l'un des premiers violonistes d'Iran, il est connu en occi- dent sous le nom de Rachid pour son vio- lon et sa voix de « stentor ».

Polyglotte, diplômé de l'université de Téhéran en Sciences Politiques il devient journaliste à la Radio-Télévision Ira- nienne. En 1971, il quitte l'Iran et s'ins- talle en France où il crée le groupe de musique traditionnelle iranienne « Mille et Une Nuits ». Il obtient son doctorat en Sciences de l'Éducation dans une uni- versité française.

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Les FEMMES en IRAN avant et après

la RÉVOLUTION

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Les FEMMES en IRAN

avant et après la RÉVOLUTION

nouvelles éditions rupture

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Tous droits réservés pour tous pays © 1983, nouvelles éditions rupture

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A toutes les femmes du monde, notamment à celles qui réfléchissent ou agissent pour leur propre droit humain.

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« Chacun a le droit à la liberté d'opinion et d'ex- pression y compris le droit de ne pas être persécuté pour ses opinions et celui de rechercher, recevoir, et diffuser informations et idées par tous les médias sans considération de frontières. »

Article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

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P R É F A C E

— « Il est dommage qu'un homme écrive sur la femme! » — « Pourquoi les femmes n'écrivent-elles pas sur elles-

mêmes ? » — « Un homme est-il capable d'écrire sur nous, les

femmes? » — « Pourquoi un livre sur la femme en Iran? » — « La femme après la révolution? »

Questions importantes, certes; des femmes iraniennes ou étran- gères nous les ont souvent posées dès qu'elles ont appris que nous écrivions sur les femmes mais nous sommes certains que cet ouvrage sus- citera encore beaucoup d'autres questions essentielles.

Cette recherche, d'inspiration journalistique et d'enseignant, ne peut se séparer d'une étude plus approfondie de certains facteurs. Nous avons néanmoins tenté d'explorer sous une forme brève (là n'étant pas notre propos) le contexte historique, religieux et politique afin de ne pas dérou- ter le lecteur et de rechercher ainsi les causes profondes du statut ances- tral mais toujours actuel de la femme iranienne. Notre propos reste celui d'un Iranien témoin de la vie quotidienne des Iraniennes avant et après la révolution. Nous avons consacré cinq ans de notre vie à étudier la condition des femmes en Iran.

Le présent ouvrage est une réponse à la curiosité qui existe envers les modifications du destin des femmes iraniennes après la révolution islamique. Les mass media évoquent souvent cette question, mais il faut déplorer une certaine ambiguïté et un manque d'informations pré- cises.

Pour pallier ces lacunes, cet ouvrage se fixe pour but d'exposer les conditions de vie de la femme en Iran.

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Il va sans dire que toute condition est le fruit de la conjonction d 'un système politique et socio-culturel.

Afin de mieux cerner le sort des femmes, nous ne nous sommes pas contentés de consulter des ouvrages ou d'écrire simplement une expé- rience vécue, mais nous avons utilisé une méthode d'enquête afin de recueillir et d'analyser les informations concernant leur vie quotidienne et nous avons participé aux différentes discussions et dialogues. Afin de pouvoir situer notre analyse globale, nous avons commencé par l'historique, en abordant les aspects socio-culturels, car les conditions humaines ne sont compréhensibles que dans leur contexte évolutif.

Nous avons pris en considération la vie des femmes autant avant, qu'après la révolution islamique.

Notons que notre enquête a été réalisée au cours de deux voyages, l'un avant la révolution, l'autre après. Il n'est pas nécessaire de préci- ser les difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés, surtout au cours du second voyage : il est, en effet, facile d'imaginer les dits problèmes vu les changements intervenus dans les relations entre les sexes, car le tabou sexuel qu'a toujours constitué la femme a été radicalement ren- forcé.

Souvent, je me suis interrogé sur la finalité d'un tel ouvrage. La réponse à cette interrogation se trouve peut-être dans les vers suivants :

« Toi, qui es indifférent à la souffrance des autres, On ne doit jamais t'appeler un être humain! »

SAADI.

Une chose est essentielle : chacun, selon ses propres convictions, s'engage dans la société dans laquelle il vit ou a vécu.

Évidemment, celui qui a vécu dans le confort ignore la misère, mais celui qui a grandi avec les problèmes, ne l'oublie pas et n'attend que le moment opportun pour s'exprimer.

C'est un engagement qu'il prend car, de par sa nature, l'homme a besoin de se manifester.

Face à toutes sortes d'expressions, on peut se forger des idées. Par- ticulièrement des idées alimentées d'expériences vécues, des idées qu'on peut recevoir quotidiennement à force de vivre au contact de différentes cultures.

Depuis mon enfance, je suis témoin des différentes formes de discri- minations et difficultés. Beaucoup d'individus comme moi y sont confrontés.

Par conséquent on ne peut rester insensible à l'inégalité, à l'indiffé-

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rence et à toute forme de souffrance quelle qu'elle soit et où qu'elle se trouve, dans le pays natal ou dans d'autres sociétés.

C'est ce qui m'a poussé à défendre et soutenir, au moyen de l'écriture, ceux qui sont victimes de l'injustice.

La peur et la différence sont toujours présentes et oppressantes. Elles règnent au sein d'une famille, dans la communauté sociale, chez l'ou- vrier, chez le patron, le gouverneur et le gouverné, à l'usine... dans les tribunaux... partout!

Cette différence se manifestant sans cesse aboutit à un équilibre pro- visoire et instable dont les échafaudages sont amenés un jour à s'effon- drer.

C'est là que la vision et la notion des choses changeront et que la répartition du pouvoir s'établira équitablement.

Ainsi, outre les privilèges silencieux de l'Iran, il arrive parfois qu'un individu issu d'une des tribus les plus défavorisées, possède une plume!

Fils d'un autodidacte, j'ai passé une enfance et une adolescence comblées de bonheur et de joie dans une tribu de la région du golfe Persique.

J'ai travaillé comme ânier. De « l'ânisme », je suis parvenu au jour- nalisme en parcourant différentes étapes de la hiérarchie sociale.

A 18 ans, j'étais enseignant dans ma région natale et quelques années plus tard, j'ai poursuivi des études en sciences politiques à l'université de Téhéran.

Parallèlement, j'exerçais des travaux journalistiques à la radio- télévision et depuis, je m'intéresse de près aux problèmes de l'Iran.

Le régime du Chah m'empêchant de m'exprimer librement, j'ai choisi l'exil en Europe.

C'est depuis mon séjour en France que j'ai pris conscience du pro- blème de la femme iranienne et de l'oppression qu'elle subissait.

Une comparaison entre elle et les femmes que j'ai pu rencontrer au sein de la société française ou des sociétés voisines, comme l'Allemagne par exemple, est impossible.

Des réflexions profondes m'ont conduit à la recherche suivante : préciser le sort de la femme iranienne après avoir enquêté en Iran à deux reprises : une fois avant la Révolution et une fois après la Révo- lution.

Cette recherche est avant tout pour moi un devoir humanitaire, une révélation, une « mise à jour » des problèmes existant dans notre société, société qui réserve des sorts pénibles aux femmes.

La femme, depuis toujours, subit la domination masculine. Elle est sans cesse la proie d'un combat pour affirmer et imposer son

statut « d'être ».

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De nos jours, on parle de la femme en Iran comme de l'avant-garde du Tiers Monde.

Conséquence d'une profonde culture traditionnelle dominée par le patriarcat et qui condamnait farouchement les possibilités d'expres- sion, les femmes, mais également le peuple dans son ensemble sans distinction de sexe, n'ont pu réagir que selon deux attitudes :

La soumission et l'obéissance aveugle aux directives du système en place constituent la première et la plus répandue, car le refus entraî- nant la condamnation du régime était immanquablement sanctionné par l'emprisonnement, précédant le plus souvent l'exécution.

Quant à la femme, poussée par sa curiosité, sa soif de connaissance et sa lucidité, elle lutte contre le modèle inculqué par les dirigeants poli- tiques et les éducateurs. C'est la seconde attitude.

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L ' I R A N

L'Iran est un très vieux pays. L'histoire de la Perse se perd dans la nuit des temps.

Historiquement parlant, l'Iran est nommé dans l 'Aves ta placé dans le Vendiad, en tête de la liste des pays où se propage l'influence mazdéenne (l'ancienne religion iranienne qui fut réformée par Zara- thoustra).

Hérodote donne pour la première fois le nom d'Aryens aux habi- tants de l'Iran.

L'histoire de l'Iran date de plus de cinq mille ans av. J.-C. Sa struc- ture politique, depuis sa fondation en tant qu'État par Cyrus le Grand (550-530 av. J.-C.) de la dynastie des Achéménides fut un royaume sans constitution jusqu'en 1906.

Depuis 1906, une révolution instaura en Iran une monarchie cons- titutionnelle dont le type apparaît calqué sur le modèle démocratique européen (plus précisément anglo-saxon).

L'Iran d'aujourd'hui est ce qui nous reste de l'Empire perse. Il est considéré par les témoignages de l'histoire comme un des berceaux de la civilisation mondiale.

C'est un pays de 1.648.000 k m de superficie, situé en Asie occi- dentale et baigné de trois mers : la mer Caspienne au nord, le golfe Persique au sud-ouest et la mer d'Oman au sud-est.

Il est entouré au nord par la Russie, à l'est par l'Afghanistan et le Pakistan, à l'ouest par la Turquie et l'Irak.

L'Iran possède un climat très varié; au nord six mois de pluie par an et dans le sud des températures très élevées (plus de 50° centigrades) qui se tempèrent dans les régions côtières.

1. ANQUETIL-DUPEYRON, Le Zend Avesta, traduction 3 vol., Paris, 1771. 2. Historien grec (v. 484-v. 420 av. J.-C.).

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Il p o s s è d e t o u t ce qu i c o n s t i t u e la r i c h e s s e na tu re l l e , les m e r s et les

r iv ières , les m o n t a g n e s , les dése r t s , les m i n e s et le pé t ro le , le soleil et la pluie.

L ' I r a n es t p e u p l é de p lus d e 36 mi l l ions d ' h a b i t a n t s .

L a l a n g u e officielle est le p e r s a n o u « fars i ». U n e l a n g u e ple ine d'illu- s ions et é q u i v o q u e , a insi c a r a c t é r i s é e p a r u n p r o v e r b e t u r c :

« P o u r p e r d r e l a m o i t i é d e s a c r o y a n c e ,

I l f a u t a p p r e n d r e le p e r s a n ! »

A v a n t l a c o n q u ê t e a r a b e , l ' I r a n a v é c u in f luencé p a r l ' idéologie re l ig ieuse qu i p r e n a i t ses s o u r c e s a u p r è s de Z a r a t h o u s t r a .

L a re l ig ion — I s l a m chii te d u o d é c i m a l — le fait se d i s t i ngue r d a n s le m o n d e m u s u l m a n .

L e s I r a n i e n s f o n t p a r t i e de la r a c e i n d o - e u r o p é e n n e . L a p o p u l a t i o n

se c o m p o s e d ' u n m é l a n g e d ' e t h n i e s va r iées , p r a t i q u a n t u n e c i n q u a n t a i n e d e d i a l e c t e s : t u r c , k u r d e , b a l o u c h e , etc .

D e n o m b r e u x p a y s o n t d i s p a r u a u c o u r s de l ' h i s to i re m a i s l ' I r a n

c o n t i n u e à s u r v i v r e d e p u i s p lu s de 8 . 0 0 0 ans.

E n ce qu i c o n c e r n e le s y s t è m e po l i t ique , l ' I r a n ( o u la Pe r se ) a vécu

p lu s de 2 . 5 0 0 a n s s o u s u n r é g i m e de « P a d e c h a h i » m o n a r c h i q u e o u

s y s t è m e d e « C h a h Ô G e d a » ( R o i et M e n d i a n t s ) .

A v a n t l a r é v o l u t i o n , l ' I r a n se t r a n s f o r m a i t en u n c h a m p de ba ta i l le d u

s y s t è m e c a p i t a l i s t e su r leque l t o u s les m o y e n s é t a i e n t b o n s en vue de

g a g n e r d e l ' a rgen t .

Seu l s l ' a r g e n t et le p o u v o i r i m p o r t a i e n t et g o u v e r n a i e n t les espr i ts .

E u x seu ls i m p o s a i e n t o b é i s s a n c e et r e spec t .

L e s p a r e n t s e n v o y a i e n t l eu rs e n f a n t s d a n s les é t a b l i s s e m e n t s d ' ense i -

g n e m e n t q u e s o n t les écoles , les lycées et les un ive r s i t é s d a n s le seul

b u t d ' o b t e n i r l ' a r g e n t et le p o u v o i r , u n p o u v o i r u n i q u e m e n t po l i t ique en l ' o c c u r r e n c e .

L a soc ié t é i r a n i e n n e c o n n a i s s a i t dé j à u n s y s t è m e de c l a s ses féoda l

m a i s la c o n c u r r e n c e i n s t a u r a i t u n n o u v e a u s y s t è m e de c lasses , le sys-

t è m e cap i t a l i s t e .

F o r t d ' u n p a s s é g lo r i eux e t d ' u n f u t u r p r o s p è r e , l ' I r a n s o u s le r ég ime

a m b i t i e u x d u C h a h se v o u l a i t à l a p o i n t e d u m o d e r n i s m e et j o u a i t le

rô le de g e n d a r m e d u golfe P e r s i q u e .

M a l h e u r e u s e m e n t , le r é g i m e m o n a r c h i q u e se b a s a i t su r le s y s t è m e de

la soc ié t é d e c l a s se s et les p é t r o - d o l l a r s , et a a insi r e n d u les r i ches p lus

r i c h e s et les p a u v r e s p lu s p a u v r e s .

L e s g r a n d e s p u i s s a n c e s o n t b ien p rof i t é d e ces c o n d i t i o n s ; selon u n e

e x p r e s s i o n i r a n i e n n e :

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« Kadkhoda râ bebin deh ra bechap! »

(Pour s'emparer du village, il faut s'entendre avec le maire.) Certaines puissances mondiales ont influencé l'Iran en se mettant

d'accord avec l'ex-Chah et ont accaparé le pays. Sous un tel régime, tout ce qui pouvait aboutir à l'épanouissement et à l'amélioration de la vie des citoyens allait à l'encontre de sa continuation.

Ce fait ne concernait pas seulement la population masculine mais également la population féminine.

Pour le plus grand profit de l'étranger, les rois n'ont donc pas tenté d'instaurer un système « d'éveil ». Au contraire, ils ont essayé à tout prix de garder le peuple dans l'obscurantisme et l'ignorance.

Il faut noter également que ce qui différencie notre société de celle des autres pays capitalistes, c'est que notre capitalisme sous le régime du Chah restait un capitalisme de « pagaille » et ses échafaudages trem- blaient.

Donc, à la suite de toutes sortes de discriminations et de répressions tant intérieures qu'extérieures, le peuple s'est soulevé.

Un poète arabe a dit :

« Le jour où le peuple se soulève Le destin doit se soumettre. »

Ce qui s'est passé en Iran, c'est qu'un peuple sans armes, sans soutien est descendu dans la rue.

« Marg bar Chah! » « Marg bar America ! »

(A bas le Chah — A bas les Américains) Avec un tel slogan, revêtus de l inceu l s défiant les Américains, ils

ont chassé le Chah. Les Iraniens qui avaient boycotté depuis plus de dix ans les élections organisées par le régime du Chah, ont choisi un autre système, celui qui d'un côté fait « trembler » les Soviétiques, et de l'autre « supplier » les Américains.

Les Iraniens uniquement armés de leur croyance et de leur foi, qualifiés en Occident de « fanatiques », bien déterminés, ont fait face, hommes comme femmes, à une armée redoutable munie de mitrailleuses et de chars, considérée comme une des plus puissantes et impitoyables du monde.

1. Abolghassem Alchabi. 2. Symbole pour une personne qui est prête à devenir un martyr.

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L a r é v o l u t i o n i r a n i e n n e a u X X siècle a réveillé l ' i s l am et a fait na î t r e

c h e z le p e u p l e m u s u l m a n a u m o i n s le dés i r de r eva lo r i se r ce qui cons t i - t ue p o u r lui la b a s e de s a cu l tu re .

L ' i s l a m d ' a u j o u r d ' h u i es t d e v e n u , u n e fois de plus , u n e cu l tu re et u n e idéo logie nouvel les .

C ' e s t u n idéa l i r an i en qui a m o r c e l 'éveil de l ' i s l am : les q u e l q u e s dis-

c iples d u p r o p h è t e M a h o m e t , p e r d u s d a n s les dé se r t s d ' A r a b i e et persé-

cu tés , s o n t d e v e n u s des mi l l ions d e c r o y a n t s qui gè r en t les É t a t s qui s ' é t e n d e n t d u L e v a n t a u C o u c h a n t .

É t a n t d o n n é q u ' a u c u n r é g i m e po l i t ique ne p e u t d u r e r é t e rne l l emen t ,

t ô t o u t a r d , l ' h i s to i re s 'effeuille et les r é g i m e s m o n a r c h i q u e s se ren- v e r s e n t ; ce fu t le c a s de la F r a n c e en 1 7 8 9 et de l ' I r a n en 1978.

L e s I r a n i e n s , l ' i m a m K h o m e i n y en tê te , o n t d o n c fait leur r évo lu t ion

et le r é g i m e m o n a r c h i q u e , a p r è s 2 . 5 0 0 ans , s o u d a i n , s ' e s t e f fondré .

P o u r la p r e m i è r e fois, le 31 m a r s 1978, l a p o p u l a t i o n i r a n i e n n e vo t a i t

en m a s s e en f a v e u r d e l ' i s l a m et l ' I r a n es t d e v e n u u n e R é p u b l i q u e isla-

m i q u e .

L ' i s l a m et à la su i te de l ' i s l am, la re l ig ion en généra l , est r e d e v e n u u n

m o y e n de f re iner l a m a r c h e d u c o m m u n i s m e . L e s m o s q u é e s o n t

r e t r o u v é l eu r a u d i e n c e et les églises s o n t r e s t a u r é e s , le p a p e v o y a g e p a r -

t ou t , m ê m e d a n s les p a y s m u s u l m a n s . Enf in , l ' I r a n dé t ien t la clé de

l ' h é g é m o n i e i s l a m i q u e p o u r le M o y e n - O r i e n t en pa r t i cu l i e r , et p o u r les

a u t r e s p a y s en géné ra l .

U n e fois d e p lus , l ' h i s to i r e se r épè t e , l ' I r a n c h a n g e de rég ime . Il re je t te

l a d o m i n a t i o n cu l tu re l le é t r a n g è r e et il r e c h e r c h e son ident i té p r o p r e d a n s le ch i i sme .

P a r l a sui te , il r e fuse les c iv i l i sa t ions d o m i n a n t e s et exige u n e mise en

œ u v r e qu i t e n d à fa i re de la c iv i l i sa t ion i s l a m i q u e u n e c iv i l i sa t ion spec t a - cula i re .

E n effet, l ' i s l a m es t à l a b a s e de t o u t e s les r é f o r m e s po l i t i ques et socio-

é c o n o m i q u e s , cu l tu re l les et r ééduca t ives . . . p r é v u e s à u n e échel le m o n d i a l e .

L e s I r a n i e n s o n t d é j à é t u d i é la d i f férence qu i exis te a u sein d e s soc ié tés

m o n d i a l e s et ce qu i p e u t ê t re le défi e n t r e les d e u x idéologies d o m i -

n a n t e s : le c a p i t a l i s m e et le c o m m u n i s m e .

Si les E u r o p é e n s o n t a c t u e l l e m e n t u n e idéo logie t e n d a n t vers le soc ia -

l i sme « p r é c a i r e » p o u r n ' ê t r e ni c o m m u n i s t e s ni cap i t a l i s t e s ( c o m m e o n

a p u le vo i r d e r n i è r e m e n t en F r a n c e ) , les I r a n i e n s , q u a n t à eux, c h e r c h e n t

u n s y s t è m e qu i r éun i t c o m m u n i s m e et c ap i t a l i sme .

P e u t - ê t r e p o u v o n s - n o u s l ' a p p e l e r « R e a l Po l i t ik »? A u n o m d e la re l ig ion , l ' I r a n v e u t é tab l i r u n e idéologie à pa r t , « pure -

m e n t » i s l a m i q u e c a r p o u r lui, le c a p i t a l i s m e est u n e so r t e de c a d a v r e

p o u r r i a u t o u r d u q u e l les v a u t o u r s o n t c o n s t r u i t l eu r nid. L e c o m m u -

Page 21: Khorram Rashedi, journaliste iranien,

Magazines et journaux

Der Spiegel F. Magazine Message de l'islam (ministère de l'Orientation Nationale de l'Iran) Le Matin Le Monde News Week Time The experimental fonctionnal..., revue, Iran. Revue Minority Right Group, n° 27, Les femmes arabes.

Ouvrages en langue persane

ALE AHMAD J., « Gharbzadegi » (Occidentalisme), Édition Ravagh. — « Modiré Madresah » (Directeur d'école), Édition Amir Kabir. ARIANPOUR, « Jameaa chenassi hônar » (La sociologie de l'art), Beaux-

Arts, Téhéran. BEHRANGI S., « Kandô kavi dar massaelé tarbiati » (Analyse du système

éducatif). BOZORGE Alavi, « Nameha » (Les lettres), Éditions Amir Kabir. DANECH Raha, « Aya sar nevechté zan ra sakhtemané badani ou taiin

mikonad » (le destin de la femme est-il dans sa morphologie?), tra- duction de Rid. E., Édition Sahar.

DEHKHODA, « Farhang » (Le dictionnaire de Dehkhoda). FAROKHROUPARSAI, AHI H. et TALEGHANI M., « Zan dar Iran bas-

tan » (La femme en Perse ancienne). FOROUZAN, « Achoftegi amouzechi » (La pagaille de l'Enseignement),

Stockholm, Suède. GORGANI F. A., « Vice ô Ramin » (Vice et Ramine). GOUHARlN S., « Cheikh Sanaa ya piré saman », De Attar. HAGIR H., « Tarikhé melaté chargh » (L'histoire des pays orientaux). HEDAYAT S., « Parvin dokhtaré Sasan » (Parvin, la fille de Sasan). KECHAVARZ K., « Tarikhé Mad » (L'histoire des Mèdes). — « Makré zanan ya hilatonessa » (La ruse des femmes), écrit manuel-

lement.

MIRANI E., « Nationalism va jonbeché machroutiat » (Le nationalisme et le mouvement constitutionnel), Édition Armankhah.

OSTAD ALLAME Tabatabaei, « Stratgie zan dar islam » (La stratégie de la femme en islam), Édition Nedaié Iman.

Page 22: Khorram Rashedi, journaliste iranien,

PARIVAR Ali, « Honaré zan boudan » (L'art d'être femme), Édition Assia.

PAHLAVI M.-R., « Tamadoné bozorg » (La grande civilisation). — « Enghelabé chah-ô-mellat » (La révolution du Chah et de la nation). — « Mamouriat Barayé vatanam » (Mission pour mon pays). POURCHALCHI M., « Darsé zendegi » (La leçon de la vie). RAVANDI M., « Tarikhé ejtemaei Iran » (L'histoire sociale de l'Iran),

Édition Amir Kabir. RAD Forough, ASSEMI, « Setam kachidegi zan dar Iran » (La souf-

france de la femme en Iran) Édition Fanouss, New York. SAADI, « Golestan » (Jardin de Fleurs). SADR Hassan, « Hoghoughé zan dar Islam va orupa » (Le droit de la

femme en Iran et en Europe), 7 édition, Édition Javidan. SHARIATI Ali, « Pedar, modar ma motahamim » (Père, Mère nous

sommes condamnés). — « Fatima Fatima ast » (Fatima est Fatima), Édition Fadak. — « Zan dar chechm délé Mahomet » (La femme dans les yeux et le

cœur de Mahomet).