journal 3-2014

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Editeur responsable : Jérôme de Roubaix 5, chemin de Gabelle 4500 HUY [email protected] Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l. Trimestriel n° 3 - 2014 ESPERANZA T.M. —————–—————–—–—————————————————- Votre participation constitue une aide précieuse sur les comptes ESPERANZA TIERS-MONDE Commun : BE74 0000 2577 3607 Bolivie : BE28 0880 6795 1020 Pérou : BE37 7925 3483 6228 FILM Bibliothèques Rurales cfr. Rincon de cosas buenas p14 ARTE 20 Août à 22h25

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A lire tout simplement...!

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Page 1: Journal 3-2014

Editeur responsable : Jérôme de Roubaix

5, chemin de Gabelle – 4500 HUY

[email protected]

Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l.

Trimestriel n° 3 - 2014

ESPERANZA T.M.

—————–—————–—–—————————————————-

Votre

participation

constitue une

aide précieuse

sur les comptes

ESPERANZA

TIERS-MONDE

Commun : BE74 0000 2577 3607

Bolivie : BE28 0880 6795 1020

Pérou : BE37 7925 3483 6228

FILM

Bibliothèques

Rurales

cfr. Rincon de

cosas buenas p14

ARTE

20 Août

à 22h25

Page 2: Journal 3-2014

En couverture : Enfant de el ALTO (Nidelbarmi)

Mariana Yegros (cfr.rincon de cosas buenas)

Red de bibliotecas rurales (http://b i b l i o t e c a s r u r a l e s c a j a m a r -

EDITO

C hers amis lecteurs, lectrices, toujours plus nombreux (aux environs de 800

actuellement) Nous accueillons beaucoup de nouveaux lecteurs car, depuis quelques temps, tous les amis et généreux donateurs en faveur du Padre et Dr André Verheylewegen se retrouvent parmi nous, ce qui nous réjouit grandement.

P lusieurs bonnes nouvelles dans mon éditorial de ce troisième numéro 2014 de notre petit journal :

D’abord, une excellente assemblée générale qui nous a permis d’examiner les comptes de l’asbl. Mais nous avons aussi bien entendu échangé de manière fort riche sur la quinzaine d’actions qu’Es-peranza soutient tant en Bolivie qu’au Pérou , et sur les actions programmées dans les mois à venir : préparation de pièces de théâtre au profit d’Esperanza à l’automne prochain, sans oublier les activi-tés qui deviennent des incontournables de notre association : le souper de la St Valentin, la marche Adeps, les actions propres aux groupes «Esperanza-J» et «C’est pas le Pérou»… Une première pro-grammation vous est annoncée en fin de numéro.

Ensuite, des comptes, bilan et budget assez encourageants qui nous donnent, et des motifs de nous réjouir et des devoirs à accomplir de manière à nous montrer dignes de nos généreux donateurs, de vous donc chers lecteurs, d’en assurer la durabilité.

Vous lirez aussi dans ce numéro d’excellentes nouvelles du Nidelbarmi, l’œuvre de toute une vie de notre ami le père Jean Claesen. L’état bolivien s’engage dans cet admirable travail éducatif des en-fants les plus pauvres d’El Alto et de Potosi. Il y a peu, nous écrivions, ici-même, toute notre inquié-tude pour ce gigantesque travail au vu de la quantité de salaires à y assurer et voilà que l’état va en prendre plusieurs à son compte. La qualité du travail accompli s’en trouve officiellement reconnue et proposition lui est même faite d’orienter ces écoles de devoirs plus spécifiquement au bénéfice des enfants handicapés accueillis dans la petite dizaine de centres Nidelbarmi.

Notre équipe a tenu une excellente rencontre de travail avec notre ami André, cité ci-dessus. Les fruits de cette réunion devront lui permettre et nous permettre de mieux «ordonner» ses comptes et les dons qu’il reçoit, en les classant par grandes finalités, chose qui vous est expliquée en note jointe au bilan 2013. En outre des contacts seront pris avec bien des amis de longue date du Padre.

Confiance en l’avenir nous est aussi apportée par le fait que plusieurs des textes de ce journal nous sont fournis par des « jeunes »:Thomas, Christophe, Soledad et Emmanuelle sans compter la réalisa-tion technique, œuvre de Vincent. Qu’ils en soient ici tous remerciés.

Enfin, vous découvrirez de très bon conseils « gagnant-gagnant » pour les plus âgés et/ou prévoyants d’entre nous qui, sans léser d’un seul centime leurs futurs héritiers, souhaiteraient diminuer, au pro-fit d’Esperanza, la part de l’état dans leur héritage !

B onne suite d’été à tous, avec un peu moins de diables rouges (snifff) mais un peu plus de démoniaques israéliens et russo-ukrainiens (beurk !), ainsi que de

fort piètres politicards belges (bof), mais heureusement de bons moments en fa-mille ou entre amis de sport, de détente, de rencontres et de repos, de soleil, de joie et de partage(chic) !

DANS CE JOURNAL

Edito p. 2

Comptes Esperanza 2013 p. 3

La PUB miroir de notre société

suite de l’article paru dans le 1er journal de 2014 p. 4-5

Le néocolonialisme de l’or noir ou comment faire le plein en détruisant l’Amazonie ! p. 6-7

Legs en DUO p. 8-9

Des contes et des comptes p. 10-11

Sécurité, quand tu nous tiens p. 13

Lettre de Juan Claesen - Nidelbarmi (Bolivie) p. 14

El rincon de cosas buenas p.15

Bonté divine (théâtre) p. 16

Page 3: Journal 3-2014

Petit mot d’explication sur notre bilan.

Depuis l’an dernier vous avez probablement remarqué (si vous êtes attentif à ces chiffres) que le projet « Colquechaca », soutenu depuis de nombreuses années, est tout à coup en train de bouleverser nos totaux. Une petite explication s’impose au vu des sommes peu négligeables qui s’y rapportent. En effet, ce projet, dont l’animateur principal est le père André ou, autre casquette du même homme, le Dr. André Verheylewegen, soutenu par Esperanza chaque année par environ 1000€, était également soutenu par tout un réseau de donateurs via Volens. Cette dernière ONG n’existe plus et donc tous les fonds transitent actuellement par nos comptes. André travaille, avec une petite équipe qui lui est toute dévouée, dans de très diverses directions.

Mettons donc, si vous voulez bien, un peu d’ordre dans les idées de chacun à propos de ces sommes qui peuvent apparaître bien élevées par rapport aux habitudes d’Esperanza. Soyons conscients que beaucoup de donateurs habituels d’André sont des amis de ses parents, décédés depuis peu, et que certains d’entre eux ont fait des dons exceptionnels, qui ne se répéteront sans doute pas ; cela ressemble parfois à un « legs ou une sorte d’héritage » et représente bien plusieurs dizaines de milliers d’euros. Clarifions ensuite une certaine «ventilation» de l’activité de notre ami et, subséquemment, une distribution des budgets à y affecter. Il y a d’abord, à tout Seigneur, tout honneur, c’est le cas de le dire, le travail paroissial, pastoral et catéchétique du padre Andrés. Pour toute cette dimension du boulot, suffisamment financée d’ailleurs au contraire du reste, il ne reçoit bien évidemment aucune aide ni d’Esperanza ni de l’état belge, mais bien d’organismes d’Eglise comme Caritas et Adveniat. Mais notre ami prend bien garde de ne pas mélanger les budgets lesquels restent bien séparés selon leurs provenances et finalités. Par contre, la longue et fructueuse discussion que nous avons eue avec lui il y a une quinzaine de jours nous a bien aidés, tant lui que nous, à ordonner, en trois grands secteurs différents, la gigantesque action éducative, sanitaire et sociale de son projet. Et cela donne ceci :

Irrigation (matériaux, conseils techniques, équipement) : 25 000€ Education (productions de brochures illustrées et surtout de films didactiques) : 5 000€ Santé (salaire de l’infirmier 2 400 et caisse mutuelle 8 000) : 10 400€ Aide sociale (paiement à des personnes sans ressources aucunes, etc. . . .) : 5 100

Et voilà mieux expliqué à quoi sont destinés les 45 000€ transférés en 2013 vers les projets boliviens de cet admirable et

enthousiasmant ami, prêtre et médecin.

Page 4: Journal 3-2014

LA PUB, MIROIR DE NOTRE SOCIÉTÉ (suite de

l’article paru dans le premier journal de 2014)

UNE RECHERCHE DE SENS Certaines études scientifiques attribuent aux techniques seules le pouvoir de persuasion de la publicité. Cela doit plaire aux publicitaires mais c’est sans compter sur deux éléments de poids. D’une part, le consommateur est actif, il n’est pas un simple réceptacle dans lequel se déverse le message, il garde (plus ou moins) un esprit critique. D’autre part, le contexte (cognitif, culturel, technique, économique, social et politique) joue un rôle essentiel dans l’acceptation ou le refus du message publicitaire. Les études tendent à indiquer que c’est la socialisation des personnes qui va déterminer l’influence de la pub (par exemple : comment les médias reflètent le piédestal sur lequel est mis l’expert dans notre société. Sa parole cautionne littéralement un produit)1. […] Comme le consommateur garde un certain

espace de liberté (nous n’avons pas tous un i-phone !), les publicitaires doivent mettre en place des stratégies pour le convaincre. […] C’est que la pub répond à une recherche de sens. Comme un miroir (que l’on se rappelle le "c’est tout moi" d’un certain produit de beauté !), le produit vanté réfléchit des modèles, incarne des représentations. « Il "suffit" à l’individu de s’acheter la prothèse pour simuler l’apparence de ce qu’il veut être. Exhibé, l’objet-marque devient une héraldique, différenciant l’individu des uns pour mieux le faire ressembler (en apparence) aux

autres »². Hors ce modèle : non reconnaissance, indignité et exclusion. Dans une réflexion sur la publicité, sur notre consommation, on ne peut faire l’économie d’un questionnement sur notre identité la plus profonde : notre rattachement à un groupe social est d’autant plus important qu’il comble le vide angoissant laissé par l’individualisme. […] Et si la pub fonctionne, c’est qu’elle répond à ce besoin d’identification. La pub serait donc moins un élément d’aliénation que l’élément symbolique d’une recherche de sens et la réponse à un mal-être. Pour Guy Debord, "le besoin d’imitation qu’éprouve le consommateur est précisément le besoin infantile, conditionné par tous les aspects de sa dépossession fondamentale"³… qui laisse un vide énorme.

UN SENS INSENSÉ Debord considère que notre société (ou les classes dirigeantes) rempli(ssen)t ce vide par un spectacle permanent orienté vers la production de la production. « Le spectacle, compris dans sa totalité, est à la fois le résultat et le projet du mode de production existant. Il n’est pas un supplément au monde réel, sa décoration surajoutée. Il est le cœur de l’irréalisme de la société réelle. Sous toutes ses formes particulières, information ou propagande, publicité ou consommation directe de divertissements, le spectacle constitue le modèle présent de la vie socialement dominante. Il est l’affirmation omniprésente du choix déjà fait dans la production, et sa consommation corollaire4». Si la consommation de produits-prothèses donne sens à la vie c’est le signe que c’est bien la société, et notre être-en-société, qu’il faut repenser ! Dans un monde en mutation, certaines idoles ont connu leur crépuscule et d’autres les remplacent. La pub vient remplir l’espace vacant avec de nouveaux mythes (et, par la même occasion, polluer, aux sens propre et figuré, notre espace public) qui sont autant de miroirs de notre société. Eliminer l’agression publicitaire n’a donc de sens que dans une perspective beaucoup plus globale et radicale de substitution de nos discours normatifs, de nos modèles sociaux par d’autres, plus respectueux de la dignité des êtres humains, de leur citoyenneté.

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14)

1. Notre imaginaire collectif donne un tel poids à la science que pour expliquer les bienfaits d’une poudre à lessiver il faut un acteur (plutôt qu’une actrice, moins crédible) en blouse blanche : parole de l’expert, du scientifique utilisé pour cautionner un produit. Il devient un leader d’opinion. 2. Sacriste, p. 139. 3. Guy Debord, La société du spectacle, 1973 (voir https://www.youtube.com/watch?v=Hmw-Zvoxg1o). 4. Idem.

Page 5: Journal 3-2014

CONCLUSION Quoi qu’il en soit, « la publicité cherche à vendre, pour vendre elle cherche à influencer le consommateur, pour l’influencer, elle tente de le séduire en se calant aux représentations, tendances et modes sociales, à ses désirs et ses aspirations. En l’espèce, elle reflète la réalité sociale, une réalité qui n’est pas un diagnostic vrai ou objectif de la société mais une typification de ce que les individus croient qu’elle est »5. D’un côté donc, il est vain d’accuser la pub de tous les maux, de lui supposer le pouvoir de manipuler voire de modeler notre esprit. Elle n’est que le reflet du fonctionnement et des mythes de notre monde, l’ombre de choses du dehors que l’on peut voir depuis notre caverne, comme dirait Platon. D’un autre côté, la fonction mercantile de la publicité est peut-être quand même moins importante que le rôle politique (pris au sens de la gestion de la cité) qui lui a été attribué. La publicité véhicule une idéologie qui cache, légitime et profite à une classe dominante (une poignée de gens, les fameux 1%). Dire cela n’est pas verser dans une théorie de sombre complot : il faut bien reconnaître que le commerce échappe en grande partie aux règles de la démocratie. Reconnaître que le non-dit (l’idéologie véhiculée) a finalement au moins autant d’impact que la promotion du produit elle-même. En ce sens, on peut dire que le média est le message lui-même. Les ressorts de la pub sont d’ailleurs extrêmement proches de ceux de la propagande politique : Goebbels6, définissait la propagande comme « l'art de la répétition constante, l'art de s'adresser surtout aux instincts, aux émotions, aux sentiments et aux passions populaires, l'art de présenter les faits avec l'apparence de l'objectivité, l'art d'occulter les faits désagréables, l'art de mentir tout en étant crédible». Le but de ces rappels n'est pas d'assimiler les publicitaires aux nazis, mais de souligner que les propagandistes, que ce soit dans le domaine politique ou économique, préconisent les mêmes méthodes qui se résument toutes au bourrage de crâne.7 Il y a bien quelque chose de

totalitaire dans la publicité. En ce qu’elle tend à contrôler les choix (de vie) et les actes (de consommation) des citoyens. […]

Comme citoyens, il nous faut résister, créer des contre-pouvoirs institutionnels. Il est de notre devoir de prendre conscience de cette manipulation et de s’y opposer, particulièrement dans le cadre de l’éducation des enfants, en les aidant à développer leur sens critique. Pour ce faire, il suffit parfois de mettre en avant des initiatives existantes – on pense par exemple aux villes sans pub (comme Rio de Janeiro depuis quelques années) – ou de jouer à détourner des logos…8, à créer des publicités qui prennent le contre-pied des valeurs consuméristes et individualistes… Un travail de longue haleine qui devrait être soutenu par une ferme volonté, de la part des pouvoirs publics, de faire passer le bien-être de tous avant le profit de quelques-uns.

Christophe Cornet

LA PUB ? MARRE ! La MARRE, pour Mouvement Antipub de Réap-propriation Radieuse (ou Réfléchie) de l'Envi-ronnement, est un groupe d'habitants liégeois préoccupés par l'omniprésence de la publicité et par la privatisation croissante de l'espace public dans leur ville. La MARRE est résolu-ment anticapitaliste et solidaire avec tous les mouvements et les idéologies prônant une au-tre société plus solidaire, juste et écologique. Les principales actions de La Marre sont le masquage de publicité, notamment lors de la Saint-Valentin (avec le slogan "Faites l’amour, pas les magasins"), l’extinction d’enseignes publicitaires, la distribution d’autocollants "No-pub" pour les boîtes aux lettres, mais égale-ment d’autres actions ponctuelles de réappro-priation de l’espace public, comme le "Pic Nic the Streets" et la parodie de manifestation de droite.

5. Sacriste, p. 137

6. Joseph Goebbels a été Ministre à l’Éducation du peuple et à la Propa-gande sous le Troisième Reich de 1933 à 1945. Son nom reste lié à l'emploi des techniques modernes de la manipulation des masses et de la démagogie par le régime nazi.

7. Groupe Marcuse, p. 22.

8. On trouve sur internet une foule de logos et de noms détournés…

ING devient BLing ; Fortis, Fortrist ; Shell, Hell ; Evian, évier ; Red Bull,

Ral Bol ; Mars, Marre…

Page 6: Journal 3-2014

Quel impact a l’activité de Repsol en Amérique Latine ?

lle provoque de graves altérations dans la vie des

communautés et enfreint la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les Peuples Indigènes et Tribaux. Une convention qui, bien que mise en avant par Repsol et ratifiée par l’Espagne (pays d’origine de l’entreprise), n’est absolument pas respectée.

Pourquoi avoir choisi le Pérou pour étudier les effets de cette entreprise ?

epsol y a une importance majeure. Elle opère

aujourd’hui sur 3 sites de grande ampleur. Elle occupe un plus grand territoire que n’importe quelle autre entreprise pétrolière au point de causer des dommages à 17 populations. C’est le cas avec ses déversements de brut mais aussi par le mépris du principe d’égalité dans la relation établie avec les communautés indigènes, fixé par la Convention 16 (en termes de coopération et non de subordination).

Quand débute cette incursion ? on origine remonte à la Constitution approuvée par

le gouvernement de Fujimori instaurant un développement basé sur le libre contrat qui suppose déposséder les territoires de leurs biens. Et pire encore: permettre que les contrats des entreprises soient stables, de sorte qu’aucun

gouvernement ne peut les modifier sans l’accord de l’entreprise. Ce binôme entreprise-gouvernement se fortifie avec Fujimori et, malgré la déclaration favorable aux droits indigènes de 2007, a continué avec la découverte de nouveaux gisements. L’Etat ne consulte pas la population et laisse que les choses se passent en totale impunité.

Les compagnies disent que la Constitution leur permet de faire des accords privés avec les familles. Elles en ont le droit ?

lles se réfugient derrière le principe du libre contrat,

c’est vrai. Mais, à l’heure de vérité les particuliers sont ignorés, subissant souvent extorsions et violences. Cela a été prouvé avec le jugement à l’encontre de six familles qui ont refusé de signer le contrat. Il n’y a pas la symétrie nécessaire entre les parties ni d’authentique consultation de la population. Cette permissivité de l’Etat envers l’entreprise constitue une grande arnaque.

Les études environnementales ne sont pas fiables ?

a majorité parlent d’animaux qui n’existent pas ou

contiennent un vocabulaire technique que la population peut difficilement comprendre. Ils s’approuvent sans le temps ni la méthodologie nécessaires pour que les communautés calibrent leurs effets.

Vous dénoncez le fait que

Repsol coopte des leaders afin qu’ils défendent ses intérêts. C’est comme ça que ça se passe ?

outes les multinationales le font, pas seulement Repsol.

Ce sont des dirigeants communautaires tombés en disgrâce et que la compagnie repositionne dans leurs anciennes fonctions en échange d’une somme d’argent. Beaucoup d’entre eux coordonnent des fondations qui sont au service de la propagande de Repsol.

Il y a une propagande délibérée pour convaincre les communautés ?

ls leur disent qu’ils ne savent pas travailler (avec des

arguments comme « Tu ne manges pas si tu n’as pas payé »), en plus de les pousser à laisser leurs terres en échange d’un loyer. Un bombardement idéologique que Repsol et des groupes comme El Comercio (propriétaire des 86 % des moyens de communication péruviens et qui investit dans le commerce pétrolier) utilisent pour intervenir dans les territoires. […] La résistance contre ces politiques est peu organisée ?

eux qui s’y opposent sont mis sous silence ou

criminalisés. En ce moment, il y a un jugement contre 53 activistes indigènes, ce qui démontre la volonté de l’état de d’imposer le discours de la résignation.

Pedro Garcia Hierro, juriste espagnol résidant au Pérou depuis plus de 40 ans a participé à la rédaction d’un rapport intitulé « Le cas de l’entreprise Repsol ». Cette multinationale espagnole s’enrichit sur le dos de communautés indigènes amazoniennes, avec la complicité du gouvernement et en enfreignant les lois en vigueur. Un excellent journal catalan « La Directa » l’a interviewé et nous vous offrons ici la traduction de ses propos.

LE NÉOCOLONIALISME DE L’OR NOIR OU COMMENT FAIRE LE PLEIN EN DÉTRUISANT L’AMAZONIE !

Page 7: Journal 3-2014

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!

Avec la victoire d’Ollanta Humala, que les communautés ont catapulté au pouvoir en juillet 2011, il semblait que les politiques changeraient. Ce n’est pas le cas ?

as le moins du monde. Le binôme gouvernement-

entreprise s’est consolidé via un mouvement constant de portes giratoires. Juan Castilla, le principal réviseur d’entreprise, est impliqué dans les forages, pendant que 25% des sièges du parlement sont payés par la mine. Plus que des alliés, il s’agit des mêmes personnes. Si Fujimori a été agressif dans le champ normatif, et Alan Garcia l’a été dans le discours, Humala n’a changé aucun de ces aspects. Au contraire : l’économie extractive s’est intensifiée ces dernières années.

Il n’y a rien à faire ? l n’y a qu’une réforme constitutionnelle qui

pourrait abroger la loi de Fujimori qui donne stabilité

aux contrats avec les entreprises. Mais Humala n’a pas assez de force et cela n’intéresse pas les milieux qui l’entourent.

Vous avez analysé de façon détaillée le cas du peuple Caquinte, dans l'Amazonie centrale. Ce qui s'y passe est significatif ?

e peuple Caquinte était considéré comme un

peuple non contacté (d'ailleurs, leur nom signifie isolement). Il vivait parfaitement de ses ressources, grâce à leur localisation à cheval sur deux réserves de grande valeur écologique. Et puis l'arrivée de Repsol a tout changé. Plus de 80% des hommes travaille aujourd'hui sur la plateforme de la compagnie chaque mois et n'investit pas l'argent dans la communauté (souvent dépensé avant de rentrer), ce qui provoque une malnutrition de la population.

Et il n'y a pas d'opposition ? on nombre des opposants à Repsol doivent quitter

leurs terres car, selon l'Etat, ils n'acceptent pas la décision communale, bien qu'il n'y ait pas eu la moindre consultation. Avec la compagnie, le seul accord concernait une installation hydroélectrique (pas encore construite) et une école, qui attend encore l'arrivée du professeur. Au-delà de la contamination provoquée, le problème est la façon illégitime d'occuper une communauté et d'en altérer la vie, et tout cela avec la complicité de l'Etat.

Quelles analogies y a-t-il entre la situation du peuple Caquinte et celle vécue à Cajamarca ?

e sont des cas comparables. A la suite

de la commémoration des 500 ans, en 1992, une sorte de jumelage va s'établir entre les peuples amazoniens et andins d'Amérique du Sud, qui, avec le temps, s'est renforcé. Tous deux voient leur droit à l'autodétermination mis à mal et subissent la spoliation de leurs ressources naturelles, que ce soit l'eau ou la forêt, sur lesquels repose leur économie et leur cosmovision du monde.[…]

Quelles issues vois-tu ? i le mouvement indigène trouvait une cohésion et

parvenait à informer correctement, les choses seraient différentes. Le recours, sur le plan juridique, à la Cour Interaméricaine qui, suite à la sentence contre Chevron, a établi une jurisprudence pour freiner les abus des compagnies, serait une voie. Avec une unité, une incidence internationale et la création d'observatoires sur les transnationales, comme celui créé récemment en Equateur, il est possible d'ouvrir des chemins. C'est la seule espérance pour que les choses changent !

Pedro Garcia Hierro

interviewé dans

l’hebdomadaire catalan LA

DIRECTA – 11.06.14

Page 8: Journal 3-2014

Le saviez-vous ? Si vous décidez de léguer vos avoirs à votre nièce ou votre neveu, l’Etat en prélèvera près de la moitié en droits de succession. Et si d’a-venture vous souhaitez favoriser votre voisin

ou votre bonne amie, la part de l’Etat attein-dra jusqu’à 80%, soit un véritable hold-up, reconnaissez-le. Vous ne vous sentez pas la fibre patriotique au point d’y consentir ?

Il existe une solution : le legs en duo ! Comment procéder ? Vous allez trouver votre notaire et vous lui faites part de votre volonté de léguer une partie de vos biens à une association caritative ayant pignon sur rue, par exemple Esperanza Tiers-Monde Vous croyez qu’en procédant de la sorte vous allez défavoriser votre neveu ou vo-tre amie ? Que nenni, au contraire ! Vous allez faire gonfler leur part.

Un miracle ? Pas vraiment, plutôt un cadeau du fisc. Et ça, croyez-moi, c’est si rare qu’il faut vraiment saisir l’occasion. L’association bénéficiaire se chargera de régler la succession et de verser au neveu ou à l’amie le montant que vous avez décidé de lui léguer. De son côté, l’association profite-ra de la différence en matière de droits de succession. Au lieu de 50 ou 80%, elle ne devra en payer que 7% en Wallonie.

Un petit exemple chiffré pour mieux comprendre. André dispose de 250.000 euros et n’a pas d’héritier en ligne directe. Si, par un legs ordinaire, André décide d’attribuer 150.000 euros à sa nièce Adolphine et 100.00 à son ami Jules, après prélèvement des droits de succes-sion, Adolphine héritera d’environ 82.000 euros et Jules de 42.000 euros.

Imaginons que, par un legs en duo, il décide de donner seulement 100.000 eu-ros à Adolphine et 50.000 à Jules, et de léguer les 100.000 euros restant à une association caritative. Celle-ci versera intégralement les 100.000 euros à Adol-phine (gain 18.000 euros) et les 50.000 euros à Jules (gain 8.000 euros). Dans cette hypothèse, l’association prend à sa charge l’entièreté des droits de succession au taux de chacun des héritiers, c’est à dire environ 40.000 euros pour Adolphine, 23.000 pour Jules et seulement 7.000 pour sa propre part, soit un total de 70.000 euros. Sur les 250.000 euros légués par André, l’association en aura versé 150.000 à Adolphine et Jules et 70.000 au fisc. Il lui en restera donc 30.000 offerts par la Région.

Une manière solidaire . . . . . . de terminer en beauté

Vous prenez tout doucement de l’âge et vous n’avez pas d’héritier en ligne directe.

Page 9: Journal 3-2014

Petit tableau récapitulatif

Part léguée Droits de succession Part nette

A. Legs ordinaire

Nièce 150.000 68.000 82.000 Ami 100.000 58.000 42.000 Total 250.000 126.000 124.000 B. Legs en duo

Nièce 100.000 0 100.000 Ami 50.000 0 50.000 Esperanza 100.000 40.000 (nièce) 23.000 (ami) 7.000 (Esp.) 30.000

Total 250.000 70.000 180.000

N.B. 1. Tous ces chiffres sont approximatifs et doivent être pondérés en fonction des régions et des taux progressifs applicables sur les différentes tranches du mon-tant. 2. Il faut veiller à laisser un avantage suffisant à l’association pour qu’elle accep-te le legs, avec ses conséquences fiscales et administratives.

Alors, vous avez encore un doute ? Vous pouvez consulter le site notaire.be à

la rubrique succession, le paragraphe succession en duo. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site guidedutestament.be et demander à recevoir le guide du testament qui vous sera envoyé gratuitement et sans frais

d’expédition.

Au contraire, je vous ai convaincu ? Il ne vous

reste plus qu’à appeler votre notaire pour exa-miner avec lui la formule la plus favorable aux intérêts de chacun. Et surtout, après cette for-malité, dormez sur vos deux oreilles et conti-nuez à vous porter le plus longtemps possible comme le Pont Neuf.

André

Une manière solidaire . . . . . . de terminer en beauté

Page 10: Journal 3-2014

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1. Deneault Alain, Faire l'économie de la haine. Douze essais pour une pensée politique, Montréal, Ecosociété, 2012, p. 114.

Lecture du texte par l’auteur accessible sur : https://www.youtube.com/watch?v=DbN46YhPByo&gl=BE

2. Deneault Alain, Gouvernance : Le management totalitaire, Montréal, Lux Éditeur, 2013.

Page 11: Journal 3-2014

3. Voir cette page facebook : https://

www.facebook.com/ccnbshalegas

Page 12: Journal 3-2014

Emmanuelle Piccoli Texte paru aussi dans "Analyses et Réflexions" - Centre Avec (05-14). Voir: http://www.centreavec.be/site/nos-

publications

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4. Pour en savoir plus sur cette magnifique initiative, passez sur leur blog : http://bibliotecasruralescajamarca.blogspot.ca/ et cfr. Film

arte (couverture et rincon de cosas buenas).

5. Voir l’analyse du Centre Avec: Piccoli Emmanuelle, Cajamarca : quand le futur se débat autour de l'eau et des mines, 2013

[ http://www.centreavec.be/site/cajamarca-perou-quand-l-avenir-se-debat-autour-de-l-eau-et-des-mines ].

Page 13: Journal 3-2014

N otre journal La República vient de publier une enquête sur la sécurité urbaine : "89% des

péruviens ne sont pas d’accord avec la manière du gouvernement d’affronter le problème de la sécurité, 85% ne se sent pas en sécurité quand ils sortent dans la rue et 51% quand ils sont chez eux, 31% ont été victime d’un vol dans la rue, 19% dans les transports publiques, 12% dans leur maison, 11% ont souffert une agression de la part de bandes de jeunes". Les mafias de trafiquants de drogue, de reliquats de terroristes, de policiers et de juges véreux, de banques, d’entreprises et d’autorités corrompues s’unissent pour défendre leur pouvoir et leur magot. Comment affronter cette criminalité et cette spirale de violence ?

La répression Le gouvernement privilégie habituellement la solution de la répression. Il est vrai que la majorité des gens voit la cause de la criminalité dans le manque de vigilance policière et les peines légères infligées aux criminels, surtout aux jeunes. La solution serait donc d’augmenter régulièrement le nombre de policiers, de juges et de prisons. C’est ce que déclare périodiquement notre président de la République. Or un ancien général de la police et ex-ministre de l’intérieur déclare : "Ni la répression, ni la peine de mort ne diminuent la criminalité ; elles ne font même pas peur à la plupart des criminels". Il est vrai qu’ils n’ont rien à perdre. Le pape François semble aussi de cet avis quand il écrit dans son exhortation « La joie de l’Évangile » : "De nos jours, de toutes parts on demande une plus grande sécurité. Mais, tant que ne s’éliminent pas l’exclusion et l’inégalité sociale dans la société et entre les peuples, il sera impossible d’éradiquer la violence".

La prévention Comme c’est le cas pour la santé, la prévention de la violence est non seulement plus efficace mais aussi moins chère que la répression. La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) signale : "Pour chaque dollar investi dans la prévention de la violence on économiserait jusqu´à 6 dollars dépensés pour les frais de contrôle, de répression et de réparation des dégâts". L’idéologie néolibérale considère l’argent comme le bien fondamental dont dépendent notre sécurité, notre statut social et notre bonheur. En France, un personnage important déclarait : "Si à 40 ans on n’a pas une montre Rolex au poignet, on a

raté sa vie". J’aimerais bien demander à ce Monsieur, (j’allais écrire à ce "pauvre type") de m’expliquer ce qu’il entend par "réussir ou rater sa vie". Si un jeune de nos bidonvilles, qui ne peut même pas s’acheter un réveille-matin bon marché, rencontre ce Monsieur dans la rue et s’il prend sa vision de la réussite au sérieux, il ne lui reste pas d’autre solution que de lui voler sa Rolex. En fait, les jeunes, trop souvent accusés d’être violents, sont déçus et frustrés par ce qu’ils voient, ce qu’ils désirent et ne peuvent pas réaliser. Ils voient beaucoup de publicité qui les pousse à la consommation et ont peu de pouvoir d’achat. Si le

gouvernement n’investit pas dans la santé, l’éducation et la création d’emplois, la violence grandira encore et avec elle les groupes extrémistes et xénophobes. Nous en avons même un bon exemple en Europe lors des dernières élections.

E t nous, nos amis, que faisons-nous ? Vous qui lisez Inambari vous savez qu’avec votre aide et

en collaboration avec de vaillants amis péruviens nous essayons de promouvoir une culture de paix et la formation de dirigeants andins honnêtes, conscients, solidaires. Parfois aussi furieux, exaspérés par tant de corruption et de violence dont souffrent surtout les plus pauvres, j’ai envie de crier aux corrompus, corrupteurs et violents: "Ça suffit ! Laissez-nous vivre et fichez nous la paix !"

Francisco

[Quelques informations ci-dessus sont prises de l’article "Situation

politique de mai 2014" de Pilar Arroyo, de l’Institut Bartolomé Las

Casas, de Lima].

Sécurité quand tu nous tiens

(extrait du Bulletin d’information des amis du Sud Pérou IMAMBARI - n° 61 juin 2014)

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TELEVISION

Arte explore les bibliothèques

du monde en 3 voyages

exceptionnels

RDV le 20 août à 22h25

Pour plus d’informations :

http://www.archimag.com/bibliotheque-edition/2014/07/17/television-arte-bibliotheques-monde-voyages

Lettre de Juan Claesen

Chers amis de Belgique et d'Europe,

Avant les grandes vacances qui arrivent à grands pas, je vous fait parvenir des nouvelles des enfants et des éducateurs de Nidel-

barmi en Bolivie. En résumé, je peux vous dire qu'en gros les nouvelles sont bonnes. D'abord pour le pays, le gouvernement

d'Evo Morales est bénéfique. Nous espérons que celui-ci, déjà élu deux fois, le sera encore cette fois-ci. Il a décidé de faire dispa-

raître toutes les traces du colonialisme qui marquent la Bolivie depuis cinq siècles. Ce sera difficile, mais avec beaucoup de vo-

lonté et de patience, il espère y arriver. Pourtant, la situation économique s'est bien améliorée.

A El Alto de La Paz, où j'ai vécu cette année en mars, avril et mai et où l'on est en automne, c'est extraordinaire ce que j'y ai vu:

le nombre de constructions nouvelles que l'on rencontre à tous les coins de rue. Il est visible qu'il y a de l'argent: les banques

prêtent facilement et les intérêts n'y sont pas trop élevés. Il me semble avoir vu une nouvelle ville. De plus, les nouvelles lois qui

sont proclamées donnent un nouveau visage à l'économie. Des changements apparaissent partout, les droits des travailleurs en

ville et à la campagne sont proclamés et peu à peu respectés. L'économie, grâce aux exportations et aux importations se rétablit.

Bien sur, tout cela se fait lentement et progressivement.

A Potosí, la direction des districts du Ministère de l'Education nous propose de prendre en charge le travail et les salaires de nos

17 éducateurs qu'ils veulent former pendant trois ans pour se spécialiser dans l'éducation des enfants handicapés physiques et

mentaux des campagnes, ignorés jusqu'ici. Nous sommes heureux de découvrir la confiance qu'ils nous font pour un domaine

dans lequel ils ne se sentent pas compétents.

A El Alto, l'Université salésienne (Don Bosco), appréciant notre travail, nous offre une petite vingtaine de bourses d'études pour

nos nouveaux éducateurs pour nos nouveaux éducateurs, qui à mi-temps, comme d'habitude travailleront à Nidelbarmi, et l'autre

mi-temps fréquenteront l'Université où ils pourront choisir les matières de sciences de l'éducation, psychopédagogie ou informa-

tique. Soit Université de 7h30 à 11h30 et Nidelbarmi de 14h30 à 17h30. De plus, le samedi après-midi, ils recevront une forma-

tion technique à la pédagogie dynamique et participative.

La dernière nouvelle: Rome a nommé un nouvel évêque à El Alto. Il nous faudra le convaincre de la valeur de notre travail, re-

connu universellement, et de notre expérience acquise durant les vingt années de recherches et de pratique avec des milliers d'en-

fants.

Nous espérons d'ailleurs obtenir la collaboration des parents de nos nouveaux éducateurs très enthousiastes pour faire valoir nos

droits à être reconnus et pouvoir communiquer notre compétence à d'autres institutions.

Chers collaborateurs de Belgique et de France, nous comptons encore beaucoup sur vous pour être aidés de vos conseils, de vos

dons et de vos prières (pour ceux d'entre vous qui sont croyants). Merci d'avance à tous,

.

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MUSIQUE LA YEGROS "Viene de mí" 2013

Mariana Yegros dite La Yegros est une chan-teuse argentine, Viene de mí est son 1er al-bum particulièrement dansant. Elle y mélange les rythmes traditionnels cha-mamés originaires de la jungle du nord-est de l’Argentine, où son père a grandi et encore mal connus du grand public, à la cumbia co-lombienne que sa mère lui a fait découvrir, et à une musique plus urbaine qu’elle a décou-verte par elle-même dans le Buenos Aires cosmopolite de son enfance.

DOCUMENTAIRE

"COPA PARA QUEM ?" Les dessous de la coupe du monde. Des millions de supporters du monde entier s’attendent à vivre la plus grandiose des Coupes du Monde au pays du football. Mais comment le Brésil organise-t-il ce mé-ga-événement? Et avec quels impacts sur les Brésiliens? Enquête dans l’une des 12 villes hôtes, Fortaleza, capitale du Céara, l’un des Etats les plus pauvres du Brésil... 4 reportages d’une dizaine de minutes sur 4 sujets : tourisme sexuel - expulsions de populations - réveil des mouvements so-ciaux - enfants des rues. A voir et à parta-ger autour de vous http://www.copaparaquem.com/fr/

LITTÉRATURE "L’AMOUR AU TEMPS DU CHOLÉRA" Gabriel García Marquez

Hommage à ce grand nom de la littérature latino-américaine, décé-dé il y a peu. On aurait pu en choisir un autre, comme son plus célè-bre Cent ans de solitude mais nous avons opté pour celui qui, aux yeux de plusieurs, est le plus jouissif de ses livres, le plus romanti-que sans doute aussi. Histoire d’amour déroulée sur un demi-siècle (fin XIX, début XXème)

entre deux amants qui se retrouvent après diverses péripéties, ce

roman haut en couleurs et en imagination, comme souvent avec

García Marquez, a l’avantage d’être plus accessible. Fin manieur de

la langue, ce qui lui a valu un prix Nobel de littérature, l’écrivain co-

lombien décline l’amour sous toutes ses conjugaisons avec des per-

sonnages intenses aux formules plutôt bien senties comme celle-ci :

"Le problème du mariage, c'est qu'il meurt toutes les nuits après

l'amour et qu'il faut le reconstruire tous les matins avant le petit-

déjeuner."

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