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Il y a 70 ansNantes libérée, le 12 août 1944Exposition conçue par la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie de la Ville de Nantes,en partenariat avec le Comité du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et de Nantes et de la résistanceen Loire-Inférieure, les Archives municipales de Nantes et le musée d’histoire de Nantes.

Remerciements à : Dominique BLOYET, Joël BUSSON, Carlos FERNANDEZ, la famille GRANGEAT, Jean-Claude TERRIERE

Cette cocarde tricolore en forme de bouquet fut réalisée pendant la guerre par une Nantaise.Symboles d’attachement des Nantais à la patrie, ces insignes furent, pour beaucoup, arborés à la Libération.© Château des ducs de Bretagne - Musée d’histoire de Nantes

Il y a 70 ans, Nantes libérée, le 12 août 1944

Le temps de la Libération


Depuis le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les Nantais retiennent leur sou�e. Pour les Allemands, le départ se fait dans une certaine urgence, avec l’intention de freiner l’avancée des « ennemis ». Le 9 août, ils font sauter les dépôts de munition de Château-Bougon et amorcent les mines situées le long des quais de Nantes. Dans la nuit du 10 août, ils font exploser les piles du pont de la Jonelière. Le 11, ils amor-cent les explosifs placés sur les piles des ponts nantais et minent chaque navire qui mouille dans le port. Les explosions se succèdent alors jusqu'au 12 août au matin, ruinant les quais et les infrastructures portuaires. Aux premières lueurs du jour, les Allemands ont quitté la ville. A 10 heures, le drapeau tricolore �otte sur la façade de l’hôtel de ville.

Dès le 15 juin, le colonel François-Jacques Kresser-Desportes alias Kinley, responsable FFI pour la région, avait désigné Gilbert Grangeat comme commandant du 5e bataillon de Nantes. Celui-ci contribue à faire entrer les Alliés dans la ville. Leur arrivée se déroule dans le calme, sans combat, puisque les Allemands sont partis. La population accueille les libérateurs avec joie et soulagement, mais sans e�usion. Le souvenir des bombardements freine, vraisemblablement, les manifestations d’euphorie.

Henry Orrion qui avait été placé à la direction de la ville par le gouvernement de Vichy est destitué. Il cède la place, le 28 août 1944, à Clovis Constant, résistant de la première heure, attaché au groupe Libération Nord, membre SFIO du Comité départemental de libération. Pour les Nantais, la guerre est �nie, mais sur le territoire, elle perdure encore.

Hitler l’a ordonné à son état-major, il faut tenir les forteresses de l’Atlantique. Ainsi, alors que l’ensemble du territoire est progressivement libéré, des « poches » tenues par l’armée allemande enferment la population civile dans une guerre qui n’en �nit pas.

Dans un rayon de trente kilomètres au nord et au sud de l’estuaire de la Loire, la région de Saint-Nazaire est encerclée par les troupes américaines et les résistants qui ne peuvent franchir les lignes allemandes. Les combats sont intenses, notamment dans la partie Est de la poche, où le 5e bataillon FFI doit faire face à de violentes o�ensives, avant de laisser la place aux soldats de la 25e division d’infanterie.La population nazairienne s’organise pour survivre. A partir du 23 octobre 1944, des convois de la Croix-Rouge permettent l’évacuation des personnes les plus fragiles. Mais il faut attendre la reddition du 8 mai 1945 pour que la «poche» soit en�n libérée, le 11 mai.

La France en août 1944


Depuis le débarquement du 6 juin 1944, les troupes alliées progressent à travers la Normandie et la Bretagne. Nantes est libérée le 12 août.Le 15 août, le débarquement de Provence engage la libération du Sud de la France. Paris est libérée le 25 août 1944.

Du 10 au 12 août 1944, les Allemandssabordent les ponts et les quais


Les ponts coupésA Nantes, le pont de la Jonelière est détruit le 10 août. Le 12 août, le pont dePirmil est détruit à son tour, après que les Allemands eurent franchi la Loire,opérant leur retraite vers le sud.

Clichés pris le 4 avril 1945© Archives municipales de Nantes

Le port sabordé


Les bateaux qui étaient présents dans le port de Nantes ont été minés le 11 août. A l’instar du refouleur des Ponts et Chaussées qui assurait l’approvisionnement de la ville en eau, les navires sont coulés pour rendre la navigation et l’accès aux infrastructures impossibles. L’objectif est de ralentir la progression des Alliés.

Clichés pris le 16 août 1944© Archives municipales de Nantes

Les quais détruits


Le 12 août, les quais sont détruits, notamment le quai de la Fosse. Les FFI du 5e bataillon avaient tenté de déminer les quais, mais l’opération, jugée trop dangereuse, avait été abandonnée.

Cliché pris le 16 août 1944© Archives municipales de Nantes

Le 12 août au matin,les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI)

investissent Nantes


Le 5e bataillon FFI de Nantes

Portrait de Gilbert Grangeat, en 1944, à l’âge de 22 ans.© Collection particulière - famille Grangeat

Le 15 juin 1944, Gilbert Grangeat, résistant du mouvement Libération Nord etmembre de l’Armée secrète, est nommé commandant du 5e bataillon des FFI.Le matin du 12 août 1944, peu après le départ des Allemands, et avant l’arrivée destroupes américaines, Gilbert Grangeat prend les fonctions de commandant de laplace de Nantes. Le drapeau français est hissé à l’Hôtel de ville à 10h.Les FFI investissent le XIe corps d’Armée, ancien siège de la Kommandantur, place dumaréchal Foch.

Le groupe de Thouaré FFI à la Kommandantur de Nantes.Cliché pris le 12 août 1944.© Collection Dominique Bloyet

La relève de la garde des FFI devant le XIe corps d’armée.Cliché pris le 14 août 1944.© Collection particulière - famille Grangeat


L’annonce de la Libérationde Nantes par les FFI

Dans l’attente de la désignation des nouvelles autorités, les FFI prennent lespremières mesures d’ordre public.

A�che manuscrite (les imprimeries ne fonctionnent plus) di�usée dès le 12 aoûtpar les FFI.© Archives municipales de Nantes


La relève des autoritésnouvellement nommées

Après la libération de Nantes, les autorités locales du Gouvernement provisoirede la République française s’organisent. Le 19 août, Alexandre Vincent, nommé parle Commissaire de la République, prend ses fonctions de préfet de Loire-Inférieure.Quelques jours plus tôt, il a rejoint Nantes sous la protection des FFI.

A�che annonçant la nomination du nouveau préfet de Loire Inférieure© Archives municipales de Nantes

Le 12 août 1944, vers 16 heures,les troupes alliées entrent à Nantes


Les Américains, route de Rennes

© Collection Dominique Bloyet

Dès le 5 août, Les FFI du 5e bataillon avaient pris contact, à Rennes, avec l’état-major des Alliés, lui enjoignant de ne pas bombarder Nantes et de venir la libérer. Après avoir repris Vannes, les troupes américaines se dirigent vers Nantes.Les FFI préparent l’entrée des Alliés en déminant les routes d’accès. Le 12 août, vers 16h, la 4e Division Blindée américaine fait son apparition, route de Rennes.

Les Américains dans la ville


Les chars américains devant l’Ile Feydeau© Archives municipales de Nantes

Un blindé américain devant l’Hôtel Deurbroucq© Archives municipales de Nantes

Les Nantais expriment leur joie


Objets de la Libération© Château des ducs de Bretagne - musée d’histoire de Nantes

Drapeau fabriqué par un Nantais pour sa �lle et agité le jour de la Libération© Château des ducs de Bretagne - musée d’histoire de Nantes

Alors que Nantes est libérée, les habitants manifestent leur patriotisme, en confectionnant et en arborant des insignes aux couleurs de la France et des Alliés.

Ces objets ont été donnés par des particuliers, dans le cadre d’une collecte organisée à partir de 2008par le musée d’histoire de Nantes auprès des Nantais.

Jusqu’au 11 mai 1945,la Libération de la France se poursuit


La marche vers l’Allemagne

A�che éditée entre �n 1944 et début 1945. La place du drapeau français aux côtés de ceux des Alliés montreque la France est désormais associée à la Grande Alliance dans le con�it et à la victoire �nale.© Château des ducs de Bretagne - musée de l’histoire de Nantes

La Liberté retrouvée


A�che datée de 1945 montrant le coq gaulois debout au milieu des drapeaux alliés,un soleil à ses pieds.© Château des ducs de Bretagne - musée d’histoire de Nantes

Saint-Nazaire et sa régionlibérées le 11 mai 1945


La «poche» de Saint-Nazaire constitue le dernier territoire français à être libéré. Sa libération intervient le 11 mai, trois jours après que les Allemands eurent signé l’acte de reddition à Cordemais.

Accueil des soldats américains à Saint-Nazaire© USIS-DITE

Signature de la capitulation de la «poche»de Saint-Nazaire, le 11 mai 1945© Collection Dominique Bloyet

Signature de l’armistice à Cordemais, le 8 mai 1945© Collection Dominique Bloyet

Ils ont dit «non»,ils ont cru à la liberté


Missak Manouchian, poète arménien et résistant FTP,le 21 février 1944, jour de son exécution au Mont-Valérien

« Bonheur à ceux qui vont noussurvivre et goûter la douceur de la

liberté, de la paix de demain ! Au moment de mourir, je proclame que

je n’ai aucune haine contre le peupleallemand… Bonheur à tous ! »

Le site du Bêle,lieu de mémoire nantais


A Nantes, le champ de tir du Bêle devient pendant la guerre, le principal lieu d’exécution des résistants. Ce sont plus de 80 résistants qui y furent exécutés. Le site du Bêle est devenu un lieu de mémoire.

Les Otages - Jules Paressant. Cette sculpture commémorative fut inaugurée sur le site du Bêle en 1991.© Archives municipales de Nantes

Le monument des 50 Otages,symbole de la résistance


Le monument des 50 Otages, œuvre de Marcel Fradin, fut inauguré en 1952.© Archives municipales de Nantes

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