Histoire des idées en sociologie

EricSAMSON DEES

Mars2020

Histoire des idées en sociologie

IntroductionLes théories produites par les intellectuels ne peuvent être comprises que dans le contexte social de leur création, donc en les replaçant dans l’histoire de l’époque. D’une part on va retrouver les mêmes inspirations à travers les disciplines et d’autre part ces idées ne représentent qu’une explication provisoire de phénomènes observés à ce moment là.

Une vérité scientifique reste vraie jusqu’à ce qu’elle soit fausse. C’est à dire qu’elle est situé dans le temps et dépendante des connaissances disponibles et des outils d’observation existant à un moment donné.

Le travail scientifique consiste à falsifier ces idées, par un travail de remise en cause permanente, de vérification de leur véracité et de la recherche permanente de leur l’amélioration de leur pertinence.

La connaissances peut trouver sa source soit dans l’expérience (empiristes), soit dans la raison (rationalistes).

les scientifiques observent la réalité sans préjugés, de manière “ neutre ”, et en tirent, par induction, leurs connaissances (l’induction désigne le mouvement qui va des faits à la théorie, la déduction le mouvement qui va de la théorie aux faits). Mais cette vision est indéfendable, car toute observation présuppose (même de manière implicite) une théorie.

Il faut donc trouver une voie médiane entre l’empirisme et le rationalisme: c’est le constructivisme, qui affirme que la théorie informe l’expérience, et que notre connaissance du monde est construite par une interaction constante entre les hypothèses que nous formons et notre expérience.

La science ne “ prouve ” rien: elle se contente d’énoncer des propositions sur le monde, mais de les énoncer de telle manière qu’elles soient susceptibles d’être réfutées (ou “ falsifiées ”) par l’expérience (approche falsificationniste de Karl Popper). Une proposition est scientifique à partir du moment où elle est empiriquement réfutable.

IntroductionLes idées vont donc évoluer dans le temps et dans l’espace, certaines théories résisteront longtemps et pourront prendre un caractère universel et d’autres auront une durée de vie relativement courtes et ou resteront sectorielles. Deux mécanismes complémentaires concourent à cette évolution:

• L’incrémentation qui résulte de l’ajout de connaissance à une idée de base de manière à l’affiner et l’enrichir.

• La diversification qui consiste à déplacer les points de vues de manière à construire une nouvelle forme d’explication.

En conséquence il n’y a pas d’approche plus pertinente qu’une autre, ce sont des propositions différentes avec un projet et un objet différents.

Il ne s’agit donc pas pour vous d’opérer un choix, chacune à sa pertinence en fonction de la situation et de ce qu’il l’on cherche à comprendre.

Quoiqu’il en soit elles ont toutes en commun d’être des constructions humaines et ne sont que des outils pour essayer de décrypter une réalité selon un point de vue donné.

Objet de la sociologie Deux approches

1. La sociologie est la science du social.

• est “ social ” tout ce qui fait problème au sens de problématique (la pauvreté, les inégalités, la normalité, les déviances, etc.);

• l’idée de société renvoie à la contrainte (opposition liberté individuelle / contrainte collective);

• l’idée de société renvoie à un ensemble concret de personnes, par exemple une nation.

2. La sociologie est un point de vue particulier sur la réalité humaine: la sociologie étudie les êtres humains, mais en tant qu’ils vivent en groupe. Dès qu’ils vivent en groupe, les êtres humains se partagent les rôles d’une certaine manière. C’est pourquoi ce que nous sommes est en partie déterminé par les attentes d’autrui.

Deux points de vue complémentaires

• Un système d’interactions qui renvoie au fait que ce qui se passe entre deux personnes est le produit de l’ajustement de deux séries d’actions. En définissant la société comme un système d’interaction, on met l’accent sur le fait qu’elle est le produit de notre action: la société est un produit humain.

• Un système institutionnalisé qui met au contraire l’accent sur le fait que nos actions s’inscrivent dans un système de règles qui existait avant notre naissance, et donc sur le fait que ce que nous sommes est en partie le produit des actions de ceux qui nous ont précédé: l’homme est un produit social.

« l’homme est à la fois un être contraint par sa nature et un être de volonté qui prend des décisions libre »

Aristote

Les relations sociales selon deux niveaux

NiveaumicrosocialOn peut considérer que ce sont des rela2ons de face àface, des interac0ons + ou – média2sées entre desindividusappartenantaumêmegroupe.

NiveaumacrosocialOn peut considérer également que ce sont des rela2onsd’interdépendanceentredesgroupesdis2ncts.

OriginesLa sociologie naît d’un bouleversement, de la transition vers une société nouvelle, au carrefour de trois révolutions:

• Politique (la Révolution française),

• Economique (la révolution industrielle)

• Intellectuelle (le triomphe du rationalisme, de la science et du positivisme).

Bref, du passage pensé à l’époque de manière radicale, de la Tradition à la Modernité. Les précurseurs de la sociologie (Auguste Comte, Alexis de Tocqueville, Karl Marx, etc.) se sont attachés à penser le nouvel ordre social en émergence.

• Dans la société moderne, le social a des lois de fonctionnement qui lui sont propres, et qu’il est possible d’élucider.

• Le XIXème siècle est aussi le moment de la révolution industrielle. L’essor du capitalisme marchand, la mécanisation des procédés de fabrication, la création de vastes unités de production, la constitution de la classe ouvrière, l’urbanisation sont autant de manifestations de ce bouleversement économique.

• L’avènement de la pensée scientifique et de la rationalisation. A. Comte annonce l’arrivée de l’âge du positivisme, c’est-à-dire un monde fondé sur l’explication scientifique, soumise à la connaissance des faits et à l’expérimentation.

Traditions, courants, institutions

La sociologie n’est pas une science unifiée : elle est, depuis ses origines, en débat, répartie en une multiplicité de foyers. Toute son histoire est aussi celle d’individus, de stratégies, de traditions et d’institutions.

La sociologie naît, dans les années 1890-1900, dans trois berceaux différents : la France, l’Allemagne et les états-Unis. Cette triple origine renvoie à des démarches intellectuelles radicalement opposées.

L’école française

L’école française est marquée par la personnalité d’Emile Durkheim, par son approche explicative et objectiviste, et par l’inscription de la sociologie dans le champ global de la science, sous le modèle des sciences de la nature.

L’école allemandeLa conception allemande en revanche est dualiste : elle distingue nettement sciences de la nature et sciences de l’esprit, explication et compréhension. La sociologie allemande, avec ses deux pères fondateurs Max Weber et Georg Simmel, sera compréhensive.

Là où Durkheim voit des « faits sociaux », M. Weber voit de l’« activité sociale ». Ainsi, « le rationalisme expérimental et le naturalisme constituent le fond sur lequel s’édifie le programme Durkheimien ; le sens et l’activité sociale, celui que promeut la sociologie allemande

L’école américaineLes pionniers de la sociologie américaine ont une vision beaucoup plus pragmatique de leur discipline : elle a vocation à intervenir, à traiter de manière empirique de problèmes concrets.

• Dès les années 1930, deux courants doivent être distingués: l’école de Chicago, qui s’inscrit dans une tradition de sociologie urbaine privilégiant les méthodes qualitatives et participantes ;

• l’école de Columbia, qui cherche, par des études à grande échelle, à décrire la société américaine, et qui deviendra la capitale de l’empirisme quantificateur. Après la guerre, un troisième pôle, davantage porté sur la théorisation (Talcott Parsons), émerge à Harvard.

HolismeL’homme est un produit social

La société est une entité spécifique, elle dépasse l’individu dans le temps et l’espace. De ce fait elle impose aux individus, des manières d’agir et de penser.

Le culturalisme

Le culturalisme est un courant de l'anthropologie et plus globalement des sciences sociales né aux États-Unis sous l'impulsion principale de Ruth Benedict, Ralph Linton, Abram Kardiner, Margaret Mead et Cora Du Bois. Il tente une description de la société sous les points de vue conjugués de l'anthropologie et de la psychanalyse.

Il constitue un des courants qui ont dominé la sociologie américaine des années 1930 jusqu'aux années 1950.

En empruntant la notion de culture aux anthropologues, le culturalisme cherche à rendre compte de l'intégration sociale des individus. En s'appuyant sur l'observation des sociétés archaïques, les culturalistes mettent en évidence l'influence prépondérante de la culture et des habitudes culturelles d'éducation sur la personnalité de base des individus.

Culture

La Culture est appréhendée ici comme l’ensemble des activités et des « créations » humaines et s’oppose ainsi à la Nature. Les groupes sociaux se constituent en réaction à l’état de Nature dans lequel, l’individu est seul dans la multitude et soumis à la loi du plus adapté.

La Culture en tant qu’ensemble cohérent de pratique et d’idées constitue en héritage social qui se transmet entre les générations

CultureDans la perspective culturaliste, on considère qu’un groupe humain possède une culture quand trois conditions sont réunies:

• On peut identifier un certain nombre de traits culturels communs aux membre du groupe qui permet de les distinguer d’un autre groupe.

• Ces traits culturel forme un ensemble unifié de telle sorte que chaque trait culturel ne peut s’expliquer que par les relations qu’il entretien avec les autres traits culturels.

• Ces traits se transmettre entre les génération sans subir de modifications sensibles.

Culture !

• La culture offre un cadre commun d’ac2on, les bases d’unecommunica2onetd’unecoordina2onefficaces.

• L’appartenanceàungroupesupposedepartagerdesmanièresde voir, des valeurs, des comportements propres au groupe,dontchacunhéritepoursedéfinir.

Repérer les traits culturelsLes véhicules des normes, des représenta2ons et des valeurs

typiquesdelaculture:– Rites: pra2ques partagées, rigoureusement observées, presque

sacralisées

– Mythes: histoires qui décrivent des moments forts dans la vie dugroupe.Récitsfondateurs

– Tabous: interdits,sujetsdélicatsque legroupeneveutpasaborder,oublierpournepasseremeIreencause

– Croyancesetidéologies:référencesàdesreprésenta2onsetvaleurspartagées

– Normesdesociabilité:codes,imagesetsignesdelaviecollec2ve

Culture, sous culture, contre culture

La culture représente les traits et pratiques culturels d’une société globale.

Une sous culture constitue la culture d’un sous groupe de cette société globale. La sous culture présente des traits commun avec la culture de référence mais également des traits spécifiques qui peuvent être liés, des critères géographiques, de classe sociale, de genre, etc.

Une contre culture est une sous culture mais qui se construit en opposition (donc en référence) à la culture globale, elle se caractérise en inversant les normes et les valeurs de la culture dominante

le fonctionnalisme

Théorie anthropologique formulée par Bronislaw Malinowski et Radcliffe Brown, le fonctionnalisme a constitué l'une des plus importantes théories sociologiques du XXème  siècle.

Elle consiste en une lecture de la société comprise à partir des fonctions qui assurent sa stabilité. Après un âge d'or marqué par les œuvres de Robert K. Merton et Talcott Parsons, le fonctionnalisme a largement perdu de son aura dans la communauté sociologique. Il constitue cependant une source majeure d'inspiration pour d'importants sociologues contemporains, notamment Jeffrey C. Alexander et Niklas Luhmann.

Certains des «  fondateurs  », comme Spencer ou Durkheim, en référence à la biologie, utilisent très tôt la notion de fonction (Durkheim cherche la fonction de la division du travail social). Mais aucun n’en a fait un élément majeur d’explication. On attribue à Bronislaw Malinowski la paternité du fonctionnalisme qui émerge dans les années 1930 et dominera la sociologie anglo-saxonne jusqu’aux années 1960.

On distingue habituellement trois courants : • le fonctionnalisme absolu de Malinowski et Radcliffe-Brown, • le structuro-fonctionnalisme de Parsons • le fonctionnalisme de moyenne portée de Merton.

L’analyse fonctionnelle de la culture part du principe que dans tous les types de civilisation, chaque coutume, chaque objet matériel, chaque idée et chaque croyance remplit une fonction vitale, a une tâche à accomplir, représente une partie indispensable d’une totalité organique. 

Le terme «  fonction  » revêt différents sens (rôle, statut professionnel, relation mathématique…). C’est ici le sens biologique qui l’emporte  : la fonction est la contribution qu’apporte un élément à l’organisation ou à l’action de l’ensemble dont il fait partie.

La fonction peut contribuer à la cohésion sociale (sécurité, garantie d’une place, équité, etc.) et à la distinction sociale (place particulière, protection d’un statut, perpétuation d’une sous culture) ce qui revient au même

le structuralisme

«  Le structuralisme fut un courant dominant des sciences humaines dans les années soixante. Bien que la notion de structure diffère selon les auteurs, une perspective commune demeure, née de la commune référence au Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure  : il existe, au-delà du sens que les individus donnent à leurs discours ou à leurs actions, des “structures” sous-jacentes qui  fixent un cadre à leur expression. Pour les révéler, les structuralistes privilégient le discours, le langage, comme objet d’analyse. »

On peut citer des auteurs aussi variés que Claude Lévi-Strauss en anthropologie, Jean Piaget en psychologie et en épistémologie, Louis Althusser et Michel Foucault en philosophie, Jacques Lacan en psychanalyse, Roland Barthes en sémiologie et critique littéraire, Pierre Bourdieu en sociologie.

• Le postulat du structuralisme: il existe dans le monde social des structures objectives indépendantes de la conscience des individus qui contraignent et orientent leurs pratiques et leurs représentations. Bourdieu développe deux concepts pour soutenir son point de vue:

• L’habitus

• Le champs social

Habitus• L’habitus représente une structure de pensée et d’action

socialement construite par un groupe social et totalement intégré par ses membres. L’habitus c’est « l’intériorisation de l’extériorité et l’extériorisation de l’intériorité ». Il représente un ensemble de valeurs, de pratiques et de goûts propres à un groupe social.

• Cet habitus permet d’adopter immédiatement la posture physique et mentale adaptée à une situation dans un contexte social donné. C’est que l’on appelle aujourd’hui «  les codes sociaux  » liés à un groupe, c’est donc instrument qui signifie l’appartenance à un groupe et nécessairement la distinction vis-à-vis des autres.

Champ social

Le champ social (artistique, journalistique, sportif, etc.) est une sphère de la vie qui présente de enjeux, des ressources et des interactions propres. Chaque champ est à la fois un champ de forces (entre dominants et dominés) et un champ de lutte (affrontements pour transformer le rapport de force).

Il s’agit de capitaliser des ressources dénomées capital (économique, culturel, symbolique, politique, etc.)

Individualisme La société est un produit humain

Bien que la société représente un système de contrainte pré existant à l’individu, ce dernier agit aussi selon une rationalité qui lui est propre à l’intérieur d’un système d’interactions.

L’individulalisme méthodologique

Dans les années 1950-1960 se développent des réactions à la domination des théories déterministes et holistes, notamment culturalistes et fonctionnalistes dans les pays anglo-saxons, structuralistes en France.

L’individualisme méthodologique, dont l’expression apparaît dans l’ouvrage posthume de Joseph Aloys Schumpeter (Histoire de l’analyse économique, 1954), est l’une de ces réactions : il entend remettre l’individu au cœur de l’explication du social.

Cela désigne une méthodologie d’analyse du social, mais elle recouvre généralement aussi une conception théorique donnant aux acteurs sociaux des marges non négligeables d’autonomie et justifiant la saisie « compréhensive » du sens qu’ils donnent à leurs actions.

Selon R.Boudon, tout phénomène social doit être analysé comme la résultante d’actions individuelles à l’intérieur d’un système d’interactions.

Cette approche nécessite de faire appel à une rationalité, et une liberté individuelle. Néanmoins cette rationalité sera une rationalité située qui tient compte des ressources de l’individu et des contraintes de l’environnement et donc une liberté limitée.

« Quelles sont sont les bonnes raisons qu’un individu a d’à d’agir comme il le fait? »

L’interactionnisme symbolique

à compter des années 1950, l’interactionnisme symbolique représente une troisième voie, le «  situationnisme méthodologique  », qui cherche à intégrer les approches micro et macro sociologiques.

« On ne peut ni faire de bonnes études au niveau microscopique sans une identification soigneuse et précise des conditions structurelles y afférant, ni comprendre correctement les “structures” et les actions macroscopiques, sans prendre en compte les conditions de l’“identité” qui empiètent sur le macroscopique. »

Philippe Corcuff présente ces courants comme deux de ces « constructivismes sociologiques », qui appréhendent «  les réalités sociales comme des constructions historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs  ». Leur point commun est de s’opposer autant à l’individualisme utilitariste qu’au holisme déterministe et objectiviste qui, selon Harold Garfinkel, envisagent l’individu comme « un idiot culturel ». Ils refusent les approches culturaliste, fonctionnaliste et structuraliste qui considèrent des agents façonnés par leurs conditions de vie, contraints par les structures et conditionnés par les institutions, mais aussi les excès de l’individualisme méthodologique qui n’envisage le social que sous l’angle des motivations utilitaristes individuelles.

Pour accéder à la signification des relations sociales, les deux courants partent du sens vécu et construit par les acteurs eux-mêmes ; ils considèrent l’individu comme forgeant sa personnalité au contact d’autrui…

Le constructivismeLe terme «  sociologies constructivistes  » regroupe des théories diverses. Elles ont comme principale particularité de récuser l'opposition présentée dans les deux précédents chapitres entre holisme et individualisme.

Refusant d'accorder le primat aux acteurs ou aux structures, ces courants de pensée mettent l'accent sur l'imbrication de ces deux éléments qui n'existent pas –  sauf de manière spéculative – les uns sans les autres  : les individus ne signifient pas grand-chose en dehors de la société dans laquelle ils évoluent. De même, la société n'est rien sans les individus qui la composent.

Le construct iv isme socia l (par fo is nommé construct ionnisme socia l ou socioconstructivisme) est un courant de la sociologie contemporaine popularisé par Peter L. Berger et Thomas Luckmann dans leur livre The Social Construction of Reality (1966) qui développent des arguments théorisés auparavant par Émile Durkheim s'appuyant eux-mêmes sur une tradition philosophique plus ancienne.

Cette approche, à l'instar de la conception constructiviste développée en épistémologie, envisage la réalité sociale et les phénomènes sociaux comme étant «  construits  », c'est-à-dire créés, institutionnalisés et, par la suite, transformés en traditions. Le constructivisme social se concentre sur la description des institutions, des actions en s'interrogeant sur la manière dont elles construisent la réalité.

Il s’agit d’une approche qui appréhendent la réalité sociale, non comme une réalité en soi (une chose) mais une production élaborée par des acteurs individuels ou collectifs en situation.

L'attention est ainsi portée aux actions concrètes, aux savoirs mobilisés pour la conduite de leur action, ainsi qu'à la temporalité de cette dernière. Les actions sociales s'inscrivent ainsi dans un monde social lui aussi construit, dont la consistance résulte d'actions antérieures.

Par exemple, le genre

En effet, au moment de l'enfance nous ne faisons pas qu'apprendre notre appartenance à l'un des deux sexes. Nous intégrons aussi souvent de manière implicite les valeurs et les rôles sociaux associés par les adultes à cette appartenance.

En gros et pour faire vite : je "joue aux petites voitures et non à la poupée" parce que je suis un garçon. Je "joue à la poupée et non aux petites voitures" parce que je suis une fille.

Construites très tôt au cours du développement mental, de telles associations conduisent à la fois à une identité sexuelle (perception d'être soi-même de genre masculin ou féminin) et à des "rôles de genre" qui contrairement au sexe biologique sont socialement et culturellement construits. De ce fait, les rôles de genre et l'identité sexuelle (ou identité de genre) permettent à l'âge adulte la reproduction de certaines inégalités inscrites de longue date entre hommes et femmes, aujourd'hui encore en matière par exemple de salaire, d'accès à certaines professions et à certains statuts.

Pour aller plus loin• Les courants sociologiques

• https://youtu.be/-aEfcWkZzUc

• https://youtu.be/4StYcZnlM8E

• https://youtu.be/CxbsFvGrZYs

• https://youtu.be/8vWt1ObzQxc

• La sociologie est un sport de combat Bourdieu

• https://youtu.be/8vWt1ObzQxc

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