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Province du Bandundu Ministère de l’agriculture, pêche, élevage et développement rural Conseil agricole et rural de gestion (CARG) du Territoire de Masi-Manimba Priorités du plan de développement agricole et rural du territoire ISCO.Sc Projet de Développement Agricole du Bandundu,

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Page 1: Fonaredd – Fonds National REDD€¦ · Web viewRESUME Le diagnostic général du territoire de Masi-Manimba met en évidence une forte dynamique de destruction des ressources naturelles

Province du BandunduMinistère de l’agriculture, pêche, élevage et développement rural

Conseil agricole et rural de gestion (CARG) du

Territoire de Masi-Manimba

Priorités du plan de développement agricole et rural du territoire

ISCO.ScProjet de Développement Agricole du Bandundu,Financement Union Européenne, Food 172 355

Décembre 2009

Page 2: Fonaredd – Fonds National REDD€¦ · Web viewRESUME Le diagnostic général du territoire de Masi-Manimba met en évidence une forte dynamique de destruction des ressources naturelles

INTRODUCTION 4

1 ETAT DES LIEUX 7

1.1 Tribus, chefferies de groupements, chefferies de terre, 7

1.2 Populations 7

1.3 Généralités physiques 9

1.4 Etat des ressources naturelles 11

1.5 Agriculture, élevage et autres productions 11

1.6 Infrastructures et évacuation des produits agricoles 14

1.7 Commercialisation 17

1.8 Transformation 17

1.9 Question foncière 18

2 PLAN DE DÉVELOPPEMENT 19

2.1 Infrastructures de transport 19

2.2 Gestion des ressources naturelles et question foncière 21

2.3 Amélioration des techniques de production agricole 23

2.4 Élevage 27

2.5 Pisciculture et pêche 29

2.6 Cueillette 30

2.7 Structuration du monde rural 30

2.8 Commercialisation 30

2.9 Tracasseries 31

ANNEXES 32

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition et importance démographiques des ethnies peuplant Masi-Manimba............7Tableau 2 : Population et densité du territoire de Masi-Manimba........................................................8Tableau 3 : Estimations des quantités de produits agricoles évacuées chaque mois et nombre de villages de l’ensemble des principaux bassins de production par secteurs..........................................12Tableau 4 : Tableau synthétique par pools des axes prioritaires et du nombre de camions de produits agricoles évacués..................................................................................................................................15Tableau 5 : Nombre de marchés ruraux et de dépôts par secteur.......................................................17Tableau 6 : Nombre de moulins et malaxeurs par secteur...................................................................18Tableau 7 : Nombre de franchissements de voie d’eau sur les axes prioritaires retenus par pool.......19Tableau 8 : Répartition et importance démographiques des ethnies peuplant Masi-Manimba..........33

Liste des cartes

Carte 1 : Carte administrative et routière du territoire de Masi-Manimba............................................6Carte 2 : Zones agro-écologiques et bassins de production agricole du territoire de Manimanimba. .10Carte 3 : Routes prioritaires du territoire de Masi-Manimba...............................................................20Carte 4 : Cartographie des vocations des espaces du territoire...........................................................24

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RESUMELe diagnostic général du territoire de Masi-Manimba met en évidence une forte dynamique de destruction des ressources naturelles sous la pression du développement de l’agriculture vivrière pour nourrir une population croissante mais aussi pour fournir la principale source de revenus pour la grande majorité de cette population. Une gestion peu soucieuse de ces richesses et sans perspective d’avenir, tant par certains chefs de terre que par l’administration mais aussi par la population elle-même a été pointée par les participants. La principale solution retenue par le CARG est la création de comités locaux de gestion de ces ressources. Ils seront basés dans les secteurs, et regrouperont l’ensemble des chefs coutumiers et de terre ainsi que les représentants des usagers, organisés, de ces ressources, sous la présidence du chef de secteur, afin d’établir des politiques de gestion adaptées et acceptées et appliquées par tous.

La diminution des durées de jachères, directement causée par la réduction des terres disponibles, entraîne une chute des rendements, accentuée par la mosaïque qui attaque le manioc, principale culture alimentaire. La diffusion de variétés résistantes à cette maladie a été retenue comme un objectif prioritaire par le CARG. Un deuxième objectif fondamental est la conquête des savanes par l’agriculture. Cette dynamique, déjà amorcée dans les secteurs qui ont perdu toutes leurs forêts, doit permettre de diminuer la pression sur les derniers espaces forestiers et d’augmenter les surfaces cultivables. Pour atteindre cet objectif, une série d’actions à mener a été retenue portant sur la mise au point de techniques appropriées et sur la gestion concertée de ces savanes. Celles-ci ne peuvent plus être attribuées sans considération à l’élevage, de même que les ventes à des investisseurs doivent être décidées avec circonspection et après étude de la sécurité alimentaire des populations à moyen et long terme. Le caractère extensif des activités d’élevage et de pisciculture a été retenu comme une contrainte à lever par des innovations tant techniques qu’organisationnelles, en particulier par la diffusion de matériels génétiques améliorés et de techniques plus rationnelles au travers de formations. Les difficultés rencontrées dans la commercialisation des produits agricoles sont principalement dues aux mauvais états des routes et à la rareté des commerçants qui en découle et qui, de plus, réduit les termes de l’échange en défaveur des producteurs agricoles.

Les améliorations visées par le CARG dans tous les domaines abordés reposent en grande partie sur un mouvement de structuration et de dynamisation du monde rural, en particulier des producteurs (agriculteurs, éleveurs, pisciculteurs…) en organisations professionnelles mais aussi de la population de façon indistincte en organisations de village (ces dernières ayant pour but de prendre en charge des questions d’intérêt général et non pas seulement corporatistes). Ces organisations devront prendre en charge une grande partie des processus d’innovations techniques et sociales nécessaires pour toutes ces activités et d’en assurer la diffusion au plus profond du territoire. Elles doivent être créées partout, lorsqu’elles n’existent pas, et renforcées par les services techniques et l’ensemble des partenaires (projets, ONGd…). L’entretien des routes, enjeu économique d’importance, devra aussi être assuré par les organisations de village selon un modèle déjà expérimenté positivement par la CTB.

Si le rôle retenu par le CARG pour les OP est prépondérant, celui des services techniques (Agriculture et Développement rural) ne l’est pas moins car ils ont à charge leur renforcement et leur accompagnement dans les processus d’innovations. Ils doivent donc être eux-mêmes appuyés pour pouvoir remplir cette tâche. Les ONGd et les projets sont également appelés à participer activement aux processus de structuration du monde rural et au renforcement des organisations.

Le rôle du CARG en matière de concertation et d’accompagnement de l’élaboration de politiques locales de gestion des ressources naturelles a été rappelé, notamment à travers ses structures relais dans les secteurs que le CARG de territoire doit encore mettre en place et animer.

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 4

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INTRODUCTIONL’atelier s’est tenu du lundi 7 au vendredi 11 décembre 2009 dans la salle du CVD de la cité de Masi-Manimba. Il a été ouvert par l’Administrateur du territoire qui est également président du CARG et introduit par l’Inspecteur provincial de l’Agriculture, Pêche et Elevage. Il a réuni l’ensemble des membres du CARG qui a été constitué en février 2009. Le CARG a également invité, pour chaque secteur (dix secteurs plus la Cité), les chefs de secteurs, un représentant des ONG, une représentante des femmes, un représentant des chefs de groupement et les agronomes et vétérinaires, ceci afin d’obtenir une large représentativité lors des débats et une connaissance plus approfondie des réalités de chaque secteur. Le Directeur des Statistiques agricoles de la Province, l’Inspecteur Provincial de l’Agriculture, le Conseiller du Ministre de l’Agriculture étaient également présents et ont participé aux débats, lesquels ont été modérés par le coordonateur du CARG, Tomas Kanda.

Isco a assuré la facilitation de l’atelier en proposant des outils cartographiques et une approche thématique de l’ensemble des questions liées au développement rural du territoire et la réalisation de diagnostics et de propositions par commissions de secteur afin de garantir une meilleure précision des analyses et une meilleure pertinence des réponses proposées. Un travail préalable important avait été réalisé par le bureau du CARG et les services des inspections territoriales de l’Agriculture et du Développement Rural sur certains thèmes afin de faciliter par la suite l’animation. En outre, un regroupement des secteurs par pool, identifiés selon des critères d’homogénéités agro-écologiques et économiques (bassins de production, voies d’évacuation, bassins versants de grandes rivières…) a été réalisé afin de permettre l’établissement d’une vision plus synthétique et cohérente lors de la présentation des résultats des travaux par commission de secteur tout en gardant suffisamment de précision. Ces quatre pools sont  :

- Pool A : secteurs de Masi, Kinsenga, Mosango ;- Pool B : secteurs de Pay Kongila, Sungu, Kibolo:- Pool C : secteurs de Bindungi et Kinzenzengo- Pool D : secteurs de Mokamo et Kitoy

La première journée a permis de fixer sur des cartes les grandes aires agro-écologiques et les grands bassins de production, en fournissant par ailleurs des estimations chiffrées sur les quantités évacuées et les principales voies d’évacuation empruntées. Par la suite, lors de la même journée et durant celle du mardi, le CARG a été amené à porter sa réflexion sur les priorités à donner à l’entretien des principales voies d’évacuation. L’identification des routes prioritaires a été réalisée par commission de secteur et présentée de façon synthétique par pool. Un débat en assemblée plénière a permis d’établir les stratégies à appliquer en matière d’infrastructure. Les problèmes liés à la dégradation rapide de l’ensemble des ressources naturelles du territoire ont été abordés durant la matinée de la troisième journée et des solutions ont été proposées. Une cartographie des vocations des espaces naturels a été élaborée lors de la dernière journée par commission de secteur, qui précise les aires à réserver à l’agriculture, celles où la préservation de l’environnement est prioritaire et celles dans lesquelles l’élevage peut se développer. Cette cartographie n’est pas un résultat prescriptif définitif mais constitue plutôt un exercice anticipé qui devra être à nouveau réalisé par secteur. Les enjeux de l’agriculture, les questions liées à l’élevage et la pisciculture ainsi qu’aux autres activités agricoles au sens large ont été traités durant la fin de la troisième journée et lors de la quatrième. A la fin de celle-ci, la transformation et la commercialisation des produits agricoles ont été abordées, ainsi que les problèmes liés à la fiscalité et aux tracasseries.

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Carte 1 : Carte administrative et routière du territoire de Masi-Manimba

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1 ETAT DES LIEUX Le CARG a établi un diagnostic du territoire prenant en compte les enjeux environnementaux, les dynamiques démographiques locales, les évolutions des activités agricoles et d’élevage. L’environnement de la production agricole a également fait l’objet d’une analyse de la part du CARG. Ces diagnostics constituent l’état des lieux.

1.1 TRIBUS, CHEFFERIES DE GROUPEMENTS, CHEFFERIES DE TERRE,

La population du territoire de Masi-Manimba est composée actuellement de neuf ethnies dont sept sont considérées comme originelles. Celles-ci sont les Mbala, les Ngongo, les Suku, les Songo, les Wungana et les Tsamba. Les ethnies d’arrivée plus tardive sont les Yansi, les Téké et les Lua. La proportion de chacune de ces ethnies dans la population globale du territoire ainsi que les secteurs dans lesquels elles sont présentes sont indiqués dans le tableau suivant :

Ethnies Proportion dans la population du territoire Secteurs

Mbala 45% Tous les secteurs sauf dans Bindungi

Ngongo 35%Pay Kongila, Masi-Manimba,

Mosango Mokamo, Kinzenzengo et Kinzenga

Suku 10%Kibolo, Pay Kongila,

Kinzenzengo, Bindungi et Kinzenga

Yansi 4% Kitoy et MokamoSongo 2% Mosango et Mokamo

Wungana 2% Kitoy et KinzengaTsamba 1,5% Kinzenzengo

Téké - KitoyLua - Kinzenzengo et Sungu

Tableau 1 : Répartition et importance démographiques des ethnies peuplant Masi-Manimba

Sources : Inspections territoriales de l’Agriculture et du Développement rural, 2009.

On trouvera en annexe 1 une description sommaire de l’histoire de la présence de ces tribus dans la zone ainsi que de leur organisation politique ancienne, qui se traduit dans l’actuel système des groupements et de la chefferie de terre.

Les nombreux conflits de chefferie entre les chefs de terre rejaillissent sur la sécurité des concessions coutumières qu’ils délivrent. L’Inspection de l’agriculture considère que 32 groupements sur les 87 que compte le territoire sont conflictuels.

1.2 POPULATIONS

Le Tableau 1 présente les effectifs des populations et le nombre de villages par secteurs, selon les chiffres de l’Inspection de l’Agriculture 2008 et ceux du recensement de 84 extrapolé à 3% par an.

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Secteurs

Population selon

recensement de 84

extrapolé

Chiffres agriculture

2008

Surface en km2

Densité selon 84 extrapolé

2009

Densité selon

agriculture 2008

Bindungi 63 141 107026 2150 29 50Kibolo 18 169 20064 527 34 38

Kinzenga 104 898 96962 1200 87 81Kinzenzengo 67 139 95962 1630 41 59

Kitoy 87 046 81868 1400 62 58Masi-Manimba 127 066 127915 1650 77 83

Mokamo 128 830 133113 1300 99 102Mosango 86 778 68780 1400 62 49

Pay Kongila 113 190 135730 1800 63 75Sungu 45 976 42860 1250 37 34

Cité de Masi 29 758 32003 20 1488 1600TOTAUX 871 991 942283 14327

Tableau 2 : Population et densité du territoire de Masi-Manimba

Sources :a.  Recensement national du Zaïre, INS, 1984, extrapolation Isco, 2009.b. Statistiques de l’Inspection territoriale de l’agriculture, 2008.c. SNSA, 1994, extrapolation ISCO, 2009. d. Atlas des entités administratives de la RDC, Léon de Saint Moulin, 2004, Ed. Saint Paul. 

On trouvera en Annexe 2 le tableau détaillé des effectifs de population, nombre de villages, densités humaines de Masi-Manimba selon les services de l’agriculture, 2008.

Les chiffres de l’Agriculture sont globalement comparables à ceux de l’extrapolation du recensement de 1984 à 3% par an. Ils sont supérieurs de 30% à ceux de la Zone de Santé (633428 habitants, site du Ministère de la Santé, février 2010). Etant donné la productivité des systèmes de culture, la densité humaine devient problématique à plus de 70 habitants au km2 (Masi, Mokamo, Kizenga et même Pay). Ces densités, comme dans l’ensemble du Bandundu, ne reflètent pas la pression réelle sur les terres. En effet, une grande partie du territoire n’est pas cultivée car trop éloignée des villages. Près de ceux-ci, les densités sont très élevées et provoquent la destruction de l’environnement par la réduction importante des durées de jachères et des rendements (cf. chapitre sur l’agriculture). Cela peut avoir un impact sur la sécurité alimentaire.

Sécurité alimentaire   :

Toutefois, on ne signale de « disette » dans le territoire que pour le manioc mais dans un nombre non négligeable de groupements. Selon l’Inspection de l’agriculture, ces groupements sont : dans Bindungi : Bwangongo, Mwelanduwa, Buka Tsona, Buka Kipangu ; dans Kibolo : Menikongo et Mungulu ; dans Pay Kongila : Mudimuzinga , Fungulu et Mwakana ; dans Mosango : Kumbumashi, Mbata-Kinzinga, Mudingulu, Mbata-Mawando, Mbari Mikunzi ; dans Sungu : Pata Kindinda, Mudikisuwa, Mudikisongo et Ngulumbisi ; dans Masi-Manimba : Subu et Katika ; dans Kinzenga : Nuka Nkento et Nzomba ; et dans Kitoy : Mudikwiti et Kingoma Mansi. Il s’agit, là comme ailleurs, de groupements de savane où la mosaïque du manioc influe davantage sur les rendements. Il semble

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que ces pénuries de manioc soient compensées dans Masi par la consommation d’igname et de maïs et ne se traduisent pas en famine véritable.

1.3 GÉNÉRALITÉS PHYSIQUES

Compris entre les territoires de Bagata et Kenge à l’ouest et de Bulungu, Gungu à l’Est et Feshi au sud, le territoire de Masi-Manimba est situé à cheval sur le 5ème parallèle de latitude sud, sur une bande de 100 km de part et d’autre de ce parallèle. Il est traversé par les rivières Inzia, Luie, Lukula et Gobari, l’Inzia et la Gobari faisant respectivement frontières à l’Ouest et à l’Est, tandis que la Kwenge le borde au Sud Ouest. Le territoire est partagé entre le bassin versant de l’Inzia qui occupe les 2/3 de la superficie et celui de la Kwenge, sur le tiers restant. Ces deux rivières sont elles mêmes deux affluents de la rive gauche di Kwilu. La pluviométrie est comprise entre 1500 et 1600 mm, avec un gradient positif du sud au nord.

Les sols ont une tendance sableuse dominante mais avec une teneur en argile plus forte au nord qu’au sud. Les sols du sud du territoire sont, eux, très sableux. La qualité des sols, associée à la pluviométrie, détermine leur fertilité et, de ce fait, la répartition des densités de populations, plus fortes au nord qu’au sud, ainsi qu’un couvert végétal plus dense. Cette caractéristique générale de la densité humaine (plus forte au nord qu’au sud) est nuancée au sud est par la présence des galeries forestières de la Kwenge et de ses affluents qui rendent plus productive l’agriculture et concentrent les densités humaines.

L’ensemble du territoire est situé dans la partie sud est de la cuvette congolaise. L’altitude varie de 600m au sud à 300m au nord, Masi-Manimba se situant à quelques 500m d’altitude. Le relief est constitué de collines dont les bas de pentes, les bas fonds et les bas de vallées portent souvent des forêts secondaires sur lesquelles se déroule l’agriculture. Ces forêts se retrouvent un peu partout, y compris dans les secteurs où la savane herbeuse domine, souvent sous une forme dégradée dès que la densité humaine augmente. Le relief de colline est plus accentués dans Bindungi, Kinzenzengo, Pay Kongila, Kinzenga. Il s’adoucit ensuite progressivement vers Bagata pour devenir pratiquement plat vers Kitoy et Mokamo.

L’ensemble du territoire est dominé par la savane herbeuse (Hyparenia, Imperata, Andropogon). Les grandes rivières sont presque toujours bordées de galeries forestières plus ou moins profondes et au couvert plus ou moins dégradé. On signale encore des galeries forestières en bon état au niveau de Pay au niveau des groupements Mbulu Kabala, Mwakana, Fungulu et Mudikwiti, au niveau de Kinzenga dans les groupements Mikunzi Nsay, Bunkan Kento, Kabangu, et enfin dans Masi-Manimba dans le groupement de Mikunzi. En revanche, on peut signaler que les parties sud des grandes rivières Inzia, Luie, Lukula sont directement bordées par la savane herbeuse et ne possèdent donc pas de galeries forestières. Le sud de la Gobari, bien que située dans une zone fertile, est en train d’évoluer vers la savane au détriment de la forêt galerie.

Dans certains cas, des Ngangas (zones marécageuses de terrasse des rivières) se substituent à la savane herbeuse le long de ces rivières. C’est par exemple le cas des rivières Pesi et Kafi. D’autres zones marécageuses peuvent être signalées au milieu de savanes, ainsi que d’ étangs permanents liés à la présence d’argile dans le fond de petites dépressions. On signale encore des marais dans le sud du territoire dans le groupement de Katembo. L’agriculture n’y est pas pratiquée mais on y pêche les anguilles et on y chasse de petits animaux.

Les savanes arbustives sont relativement nombreuses dans Masi, mais avec des niveaux de dégradation souvent élevés. Il se maintient dans chaque secteur des forêts claires à Mikwati dont certaines produisent encore des chenilles, mais uniquement dans Bindungi, c'est-à-dire au sud-ouest. Exceptionnellement, on signale la présence de chenilles dans Kitoy.

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Carte 2 : Zones agro-écologiques et bassins de production agricole du territoire de Mani Manimba

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1.4 EVOLUTION DES RESSOURCES NATURELLES 

L’évolution actuelle de chacun des principaux couverts végétaux est régressive. C'est-à-dire que partout ils se dégradent. Les galeries forestières sont de moins en moins profondes. Les jachères de forêts sont très largement envahies par Chromolena odorata. Des zones entières anciennement couvertes de lambeaux forestiers sont aujourd’hui devenu des savanes herbeuses comme tous les secteurs riverains de la nationale où même les arbustes commencent à diminuer et où les jachères sont de moins en moins longues. En savane, comme en forêt, l’agriculture ouvre la voie à Chromolena qui peut avoir des effets positifs sur les cultures : c’est une plante de colonisation de savane qui permet d’augmenter la matière organique des sols lors de l’ouverture des champs. Cette plante peut agir comme une jachère améliorante qui, de plus facilite le labour du sol lorsqu’on l’arrache, mais qui se montre envahissante pour les sarclages.

La régression des galeries forestières a commencé déjà à l’époque coloniale du fait de l’implantation de plusieurs milliers d’hectares de palmeraies détruisant autant de galeries forestières le long de la Luie, de la Kwenge et de la Lukula. Ces plantations sont à l’abandon depuis une vingtaine d’années mais on signale la relance de certaines d’entre elles par la replantation sur d’anciens blocs. Un exemple est la CEKA (Compagnie de l’Equateur et du Kasaï) dans Mokamo, Kinbir où on replante des palmiers et dans Dunda et Kalonda où on replante du caféier (HPK, CIEFAC sont d’autres compagnies présentes localement).

De plus en plus, les savanes descendent du haut des collines vers les bas fonds à mesure que les forêts de pentes sont détruites par l’exploitation humaine.

Les principaux facteurs de pression sur les ressources naturelles sont : la densité humaine ; des pratiques agricoles à rendements peu élevés ; des gels de terre par des fermiers ne les exploitant pas mais les mettant en location, ce qui amène les agriculteurs à se concentrer sur les autres terres encore disponibles ; une gestion peu attentive des forêts par des représentants des autorités coutumières ou administratives laissant libre cours à des abattages illégaux d’arbres.

Actuellement, la pression humaine est particulièrement forte dans le secteur de Mokamo. L’évolution la plus régressive en matière de couvert se rencontre principalement dans les secteurs de Masi-Manimba, de Kitoy, Kinzenga et Mosango où le manque de forêt impose de longs déplacements pour trouver des champs et génère des conflits au sein des villages et entre différents clans. Ce sont des zones où s’expérimente la culture en savane et dans lesquelles, par exemple, l’arachide et le manioc peuvent donner des productions satisfaisantes dans ce milieu. Mais certains villages en sont venus à manquer même de savanes comme par exemple le long de la route de Mikambo à Kinzenzengo. Cette évolution, positive, la culture de savane, est confrontée à la divagation du bétail dans ces zones.

1.5 AGRICULTURE, ÉLEVAGE ET AUTRES PRODUCTIONS

1.5.1 Agriculture vivrière et commerciale 

Le CARG a identifié 83 bassins de production principaux répartis sur l’ensemble du territoire. La carte suivante représente l’implantation de ces bassins. Le tableau de l’

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Error: Reference source not found fournit par chacun de ces bassins des estimations du nombre de leurs villages respectifs, leurs productions principales, une estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules (vélos, camions, baleinières). Le Tableau 3 qui suit, synthétise les estimations des quantités de produits agricoles évacuées chaque mois par secteur. La Carte 2, de la page 10 permet de situer ces principaux bassins.

Nb de villagesNombre de camions par

mois

Nombre de vélos par mois

Nombre de baleinières par

mois

Nombre de radeaux par

moisPay Kongila 175 169 640 0 0

Kinzenga 235 142 720 0 0

Mosango 119 138 180 0 0

Mokamo 84 71 405 10 17

Kitoy 92 47 1000 0 0

Bindungi 85 25 0 0 0

Kinzenzengo 153 15 0 0 0

Sungu 65 6 0 0 0

Kibolo 45 4 0 0 0

Masi-Manimba 124 0 0 0

TOTAL 1177 617 2945 10 17

Tableau 3 : Estimations des quantités de produits agricoles évacuées chaque mois et nombre de villages de l’ensemble des principaux bassins de production par secteurs

Sources : Estimations réalisées par les commissions de secteur lors de l’atelier.

L’atelier participatif n’a pas documenté les sorties du secteur de Masi-Manimba. Sur l’ensemble des autres secteurs, en revanche, les participants ont fournis des estimations. Celles-ci indiquent que les trois premiers secteurs de Pay Kongila, Kinzenga et Mosango évacuent chacun autour de 25% du nombre de camions sortant chaque mois, soit 75% au total. Cependant, ces chiffres restent des estimations rapides. En effet, le secteur de Mokamo devrait, selon toute vraisemblance, se retrouver parmi les trois secteurs évacuant le plus vers Kinshasa.

Ces bassins produisent tous les cultures vivrières de base : manioc, maïs, arachide. L’exploitation de palmiers à huile est aussi très répandue. Il s’agit soit de palmiers sauvages, soit de palmiers des anciennes grandes plantations.

Les durées des jachères sont en moyenne de 1 à 2 ans dans l’ensemble du territoire , contre 5 années et plus dans les années 80, et ceci aussi bien en savane qu’en forêt. C’est assez dire que le territoire est entré dans une dynamique accélérée de destruction des sols cultivés et du couvert végétal arbustif. Les données statistiques sur les rendements ne sont pas récentes. Dans les années 80 et jusqu’aux débuts des années 90, date des dernières mesures de rendements, ceux-ci étaient acceptables (15 à 18 tonnes en manioc, 800 kg pour le maïs, 700 kg pour l’arachide). Nul doute que ces

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rendements ont significativement baissé depuis lors (mais l’inspection de l’agriculture n’a procédé a aucune mesure de rendement depuis une quinzaine d’années). La mosaïque du manioc est présente dans l’ensemble des secteurs. Son impact est particulièrement fort dans les savanes qui sont de plus en plus colonisées par l’agriculture du fait de la disparition progressive du couvert forestier. Mais dans les forêts il est probable que les rendements ne dépassent pas les dix tonnes. Des tentatives de diffusion de variétés de manioc résistantes à la mosaïque ont eu lieu mais celles-ci n’ont pas pénétré à l’intérieur du territoire et sont restées localisées à proximité de la nationale. Néanmoins, une conclusion des ces tentatives tirée par les paysans ayant pu expérimenter ces variétés est que les rendements peuvent augmenter significativement sur tous les sols, avec un gain particulièrement élevé dans les zones de savanes. De ces tentatives demeurent, également, des parcs à bois entretenus par des ONGd. Il n’existe pas d’inventaire détaillé de la présence de ces parcs à bois ni de l’état actuel de la diffusion du manioc résistant. L’inspection de l’agriculture considère qu’à part quelques villages encadrés par les ONG, le niveau actuel de la diffusion est faible même le long de la route et s’interrompt au-delà de 40 km en profondeur.

La production d’huile de palme est très répandue et a représenté par le passé un poids économique très important pour le territoire. Les différentes compagnies (HPK, CKE, SIEFAC…) possédaient autour de 7.500 d’hectares de plantation et employaient une main d’œuvre, avoisinant les 3.000 salariés, qui pouvaient ainsi bénéficier de revenus dont l’équivalent en dollars actuels varie entre 120 usd/mois pour les ouvriers et 300 usd/mois pour les premiers cadres. En plus de cette main d’œuvre salariée, un grand nombre de producteurs apportaient une grande quantité de noix aux compagnies et pouvaient eux aussi profiter de cette économie. Ces plantations initiées dans les années 1940 produisaient autour de 7.800 tonnes d’huile par an, ce qui indique des rendements normaux pour des populations de Dura. La disparition de la plupart de ces compagnies et l’abandon des palmeraies, qui n’ont pas été renouvelées depuis 50 ans peut-être, a fait fortement chuter la production mais a aussi fait disparaître de très nombreux emplois. C’est ainsi que l’ensemble des ménages du territoire s’est tourné vers l’agriculture vivrière et la commercialisation de ces productions. Ce virage a augmenté fortement la pression sur les terres alors que de grandes étendues de palmeraie restent inexploitées. Aujourd’hui, une légère reprise est signalée dans le secteur de Mokamo avec le retour de la Gecotra, laquelle renouvelle des plantations à travers les agriculteurs qui assurent les entretiens jusqu’à la mise en production.

La réhabilitation de la nationale 1 menant à Kinshasa ouvre de nouvelles perspectives d’évolution qui peuvent appeler la production agricole à se diversifier mais qui peuvent ajouter encore à la pression foncière déjà existante en rapprochant.

La pression de l’agriculture sur l’espace naturel, directement liée à une forte démographie, représente un problème capital pour l’avenir du territoire. Si les techniques agricoles ne changent pas pour rendre l’activité plus productive par unité de surface, les dernières forêts disparaîtront et la sécurité alimentaire sera compromise. L’alternative technique qui consiste à coloniser les savanes est déjà mise en œuvre, avec des résultats satisfaisants, dans les secteurs qui ont perdu leurs forêts. Cependant les quantités de travail imposées par le labour en savane qui doit être plus profond qu’en forêt décourage quelque peu les agriculteurs. De même, le manque d’expérience et de pratiques techniques adaptées sont encore un frein à cette dynamique. Enfin, ces savanes sont aussi l’espace le plus utilisé par l’élevage : malgré leur étendue, la conquête de ces savanes sera confrontée au développement de l’élevage bovin.

1.5.2 Élevage bovin

Il existe, dans le territoire de Masi-Manimba, 68 fermes d’élevage sous le régime de la convention coutumière. Elles couvrent au total 105.800 ha ce qui représente environ 7% de la superficie totale du territoire et une surface moyenne de 1.500 ha par ferme. Le territoire n’a pas attribué ces 10 dernières

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années de nouvelles concessions bien que quelques concessions semblent avoir été attribuées récemment par le District sans que l’Inspection Agricole n’ait été impliquée. Nombreuses sont ces concessions dont la viabilité est discutable. Une partie d’entre elles se trouvent dans les zones fortement agricoles et leurs propriétaires attribuent leurs terres aux agriculteurs moyennant le paiement d’une redevance annuelle. Il y aurait 1.228 éleveurs au total pour environ 21.000 têtes. Les services de l’agriculture considère que pour l’essentiel ce bétail est élevé hors concession dans la périphérie et à l’intérieur des villages.

A l’exception de la ferme des Pères SVD de Ngondi, les techniques d’élevage appliquées à ce bétail sont extensives : très peu de traitements vétérinaires, faible apport de sel d’oligo-éléments par des blocs à lécher, conduite consanguine de la reproduction, absence de gestion des pâturages, divagation généralisée pour le bétail hors concession. Le format des animaux s’en ressent bien que la race Ndama manifeste, là comme ailleurs, sa résistance sanitaire aux mauvaises conditions d’élevage.

Il n’existe pas de pharmacie vétérinaire dans le territoire et les éleveurs s’approvisionnent à Kinshasa et à Kikwit de manière sporadique.

1.5.3 Le petit élevage

Le petit élevage (130.000 caprins, 56.000 porcins, 160.000 ovins et 160.000 volailles) est élevé de manière extensive. Les porcins sont régulièrement décimés par la peste porcine et les volailles juste avant la saison sèche par la pseudo peste aviaire.

1.5.4 Pisciculture

Le territoire de Masi-Manimba est célèbre entre tous dans le Bandundu pour l’importance de sa pisciculture, initiée dans les années 1960 puis appuyée par des projets de l’USAID. La plupart des affluents des grandes rivières sont équipés sur des dizaines de kilomètres en étangs de barrage et de dérivation et nombreuses sont les terrasses des grandes rivières aménagées en dérivation. Seuls les secteurs du sud, en savane, accusent encore un déficit en matière d’équipements piscicoles. L’inspection de l’Agriculture, confirmée par l’environnement qui les taxe, a identifié 78.126 pisciculteurs pour 9.189 ares d’étangs (91 ha) dont la plupart (7.752 ares) sont des étangs de barrage. Le Tilapia est l’espèce la plus répandue (au moins 95% des poissons) avec le Mingusu (Parachanna obscura) et le Congo asika (Hétérotis niloticus).

Comme partout dans le Bandundu, la pisciculture est extensive : mauvais état des étangs, présence généralisée de troncs d’arbres dans les étangs de barrage, aucune alimentation, rendements faibles. Toutefois, chacun reconnaît que la pisciculture est la principale source de revenus du territoire. Le Tilapia est fumé et commercialisé jusque dans les grands marchés de Kikwit et de Kinshasa et constitue la base de l’alimentation protéique de la cité de Masi-Manimba (plus de 100.000 habitants).

1.6 INFRASTRUCTURES ET ÉVACUATION DES PRODUITS AGRICOLES

Le réseau routier du territoire de Masi-Manimba (voir la

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) est marqué par une orientation générale Nord-Sud des voies principales. Celles-ci sont situées sur les lignes de crêtes et relient des villages généralement de petites tailles. Les villages importants sont

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situés aux bords des rivières où étaient installées les sociétés huilières et caféières et où les missionnaires ont construit leurs missions et les premiers centres de santés (cercles médicaux) qui sont devenus des hôpitaux (Kinzamba et Kinzenzengo). Un seul grand axe a une orientation Est Ouest : c’est la nationale 1 qui traverse toutes ces lignes de crêtes et leurs vallées respectives. Depuis ces lignes de crêtes partent des axes secondaires qui descendent dans les vallées et les anciennes plantations.

Une partie de ces routes ont fait l’objet, par le passé, de réhabilitations et, pour certaines, d’un entretien. Le principal partenaire dans ce domaine a été la CTB qui a tout d’abord travaillé à la réhabilitation à travers des ONGd contractualisées après un appel d’offre. Le standard appliqué était élevé et les coûts financiers importants. La politique d’entretien de ces axes a ensuite reposée sur les communautés villageoises (CVD), regroupées en comités d’entretien des routes (CLER), eux même regroupés en une union de territoire. Chaque village devait entretenir un tronçon pour lequel il pouvait recevoir, en moyenne, 2.000 euros par an et par kilomètre, en fonction de la nature et de la quantité des travaux d’entretien à réaliser. La CTB est encore en activité sur certains axes (voir carte 1).

Le projet UNOPS a également réalisé des réhabilitations mais aucun entretien n’a ensuite été assuré et ces routes sont revenues à leur état initial de dégradation. Le projet PARSAR de la BAD prévoit, quant à lui, d’intervenir également selon des modalités proches de la CTB : appel d’offre, contractualisation d’ONGd et standards élevés.

Enfin, on signale que des opérateurs économiques entretiennent certains tronçons à l’heure actuelle à niveau de leurs moyens.

Le CARG a mené une réflexion par pool afin d’identifier les routes les plus importantes pour l’économie du territoire et dont la réhabilitation et l’entretien (avec les ponts et les bacs correspondant) est un enjeu prioritaire. Le travail par pool a permis d’amener les membres du CARG à avoir le souci prendre en compte les réalités de chaque secteur tout en ayant une vision un peu intégrée du réseau routier et de son organisation globale. Le résultat de ce travail est présenté ci-après. On trouvera en nnexe 4 les détails des axes, ponts et bacs à réhabiliter ainsi que les correspondances entre ces axes, les bassins de production qu’ils desservent et des estimations de trafic pour chaque axe.

Ces données sont synthétisées dans le Tableau 4 qui suit. On constate que deux pools concentrent la très grande part de la production agricole évacuée par ces axes principaux.

Pools A B C D TotalNombre de camions

évacués par mois 64 125 29 166 384

Longueur en Km 503 304 479 447 1733Nombre de ponts 44 12 10 16 82Nombre de bacs 3 3 2 3 11

Tableau 4 : Tableau synthétique par pools des axes prioritaires et du nombre de camions de produits agricoles évacués

1.6.1 Secteurs riverains de la nationale 1 : Masi, Mosango et Kizenga

Les axes de ligne de crête sont d’Est en Ouest :

1. Entre la Gobari et la Kafi  : Nzandu, Kosy barrière ;2. Entre Lukula et Kafi  : la route de Kikombe à Mikambo et Mission catholique de Yasa. Cette

route commence par longer la rivière Lukula jusqu’à Masi-Manimba avant de remonter sur la

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ligne de crête avant de rejoindre la rivière à Yasa. La réhabilitation de cette route est programmée par le PARSAR.

3. L’entre Lukula-Luie  : cette route qui vient de Feshi rentre dans le territoire à Kwatiyoko avant de repartir vers le nord vers Kitoy. Cette route est entretenue par la CTB jusqu’à Muzabala.

4. Entre Luie et Inzia  : elle rentre dans Kinzenga à Kitundu jusqu’à Kinzenga et Masamuna avant de repartir vers Dunda. Au sud, c’est la route de Kimbao.

Sur les voies principales, trois bacs sont à réhabiliter, respectivement sur la Luie à Mosanga, sur la Lukula à Musenge et à Dondo.

Parmi ces mêmes voies, seule la route qui longe la Lukula jusqu’à Mikando nécessite la construction de ponts. On compte ainsi 13 ponts à construire.

Le CARG a relevé en priorité n°2 un important réseau de voies reliant ces axes principaux aux rivières, vers les villages situés dans les galeries forestières et leurs bassins de production.

1.6.2 Les secteurs du Nord : Mokamo et Kitoy

Les principales rivières sont l’Inzia, la Lukula et la Gobari qui confluent en pointe au niveau du 18ème

de longitude.

La seule route de ligne de crêtes est l’axe de Muzabala-Kitoy-Lulawa. Cette route traverse la Lukula sur le bac à Lulawa pour rejoindre la ligne de crête d’ente Lukula-Gobari. De là, elle rejoint la nationale par Mokamo ck, Mitoy. De cette route partent une vingtaine de voies secondaires vers les anciennes plantations.

Dans ces deux secteurs est à prévoir la réhabilitation des bacs sur la Luie à Dunda CK, sur l’Inzia à Ngongo CK, sur la Lukula à Dondo, de Kimbili CK et de Mokamo CK. Le CARG a souhaité qu’on crée un nouveau bac sur la Lukula à Nzombi.

Les ponts principaux privilégiés par le CARG sont, d’Est en Ouest, ceux de Luanga sur la Gobari pour relier Masi au secteur de Kilunda dans le Bulungu. Sur la route principale de Muzabala à Kitoy et Mokamo, le pont de Webele et ceux de Lukala et Lombo, le pont de Moshy dans Kitoy. Onze ponts sont signalés sur les voies secondaires.

1.6.3 Les secteurs du Sud-Ouest : Bindungi et Kinzenzengo

Les axes principaux sont ici :

5. Entre Inzia et Luie  : l’axe Mission catholique Katende-Mwanza-Kipaka vers Feshi.6. Entre Luie et Lukula  : le tronçon de Kwatyioko à Isdem Musambo, sur le grand axe Muzabal

Feshi.7. Entre Lukula et Yeye  : l’axe de Kasoma à Kingombe. 8. Ce même axe est prolongé par une traversière de Kasoma à Tumbuhuta puis vers Kimbao. Du

croisement de cet axe traversier avec la route de Muzabala et jusqu’à Kingombe et jusqu’à Mikambo, cet axe sera pris en charge par le PARSAR de la BAD, tandis que l’axe Muzabala-Feshi est entièrement pris par la CTB.

Les priorités non prises en charge dans ce pool sont :

9. Dans Bindungi : le reste de la traversière jusqu’à Tumbuhuta et l’axe principale de crête de Kipaka à Mission catholique de Katende ;

10. Dans l’est de Kinzenzengo, une cinquantaine de kilomètres entre kafi et Yeye.

Un bac est à réhabiliter sur la Luie, un autre sur l’Inzia.

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Six ponts sur les voies principales non programmées sont à réhabiliter.

1.6.4 Les secteurs du sud-est : Pay Kongila, Sungu et Kibolo

On ne distingue pas, dans ce pool, de routes de lignes de crêtes et l’organisation du réseau est plus complexe.

Ici, les priorités du CARG vont dans le sens d’ouvrir l’accès de Pay à Kinshasa via Kosy-Barrière sur la nationale. Dans le secteur, la route concernée passe par Pay, Kibolo, Kayanda, Mukubuty et Zandu.

L’autre axe, qui vient de Kikwit, en entrant par le pont Lungany sur la Kwenge, longe la Kwenge jusqu’au bac de Kingombe en passant par Pay. Il se prolonge ensuite jusqu’à Kimafu. Il rencontre au niveau de Sungu la route de Kabudi à Feshi (ancienne route de Mestriau).

On peut signaler qu’une autre priorité du CARG concerne la route de Kibolo puis vers le sud vers le groupement Mungulu.

La route de Pay vers Kikwit est déjà réhabilitée par la CTB. Toutes les autres priorités qui viennent d’être signalées ne sont pas prises en charge.

Sur la Kwenge, les bacs de Kingombe et de Kipalanga sont à réhabiliter.

1.7 COMMERCIALISATION

Le territoire de Masi-Manimba commercialise de grandes quantités de produits en direction de Kikwit et Kinshasa. Il possède un grand nombre de marchés ruraux (77) (Tableau 5). Ces marchés ne sont pas équipés et les dépôts en pisé que comprend le territoire ne sont pas toujours situés dans les marchés ruraux. Il est fréquent que les produits rassemblés par les agriculteurs dans ces marchés repartent au village faute de preneur et de camion.

Le système commercial ne fonctionne pas de manière satisfaisante : pratiques généralisée du troc et de la vente anticipée à des usuraires ; insuffisance des camions dans les marchés ruraux ; inexistence de dépôts ; faible circulation de la monnaie et disjonction entre la vente des produits manufacturés et celle des produits agricoles qui conduit aux crédits usuraires ; coût élevé du transport des produits agricoles et répercussion abusive de coûts intermédiaires sur les parcolis (« démocratie », taxe imposée par les chauffeurs pour se diriger vers le marché rural, taxe de recouvrement systématiquement répercutée sur les parcolis par les commerçants).

En Annexe 3 et en nnexe 4, figurent les quantités évacuées par bassin de production et par principaux axes de secteur.

Secteurs Nombre de marchés ruraux Nombre de dépôts

Masi-Manimba 11 7Mokamo 10 12Mosango 8 6

Kitoy 11 5Kinzenga 9 1Bindungi 8 0

Kinzenzengo 7 0Kibolo 3 0

Pay Kongila 7 0

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Sungu 3 0

Tableau 5 : Nombre de marchés ruraux et de dépôts par secteur

Sources : Inspection du Développement Rural, 2008

1.8 TRANSFORMATION

Les cultures pratiquées dans Masi-Manimba donnent lieu à des opérations de transformation à la ferme ou au village : fabrication de la farine de manioc et de maïs, égrenage du maïs, décorticage de l’arachide et du paddy, malaxage des noix de palme. Deux opérations sont actuellement mécanisées : le malaxage des noix de palme et la production de farine. Le malaxage (cf. Tableau 6 : Nombre demoulins et malaxeurs par secteur) pose trois problèmes : i) la mauvaise qualité des huiles produites (conditions d’hygiène notamment de la réception des jus de malaxage) ; ii) la qualité des palmes malaxées (régimes en partie pourris au moment du malaxage) ; iii) la disponibilité des fûts pour créer des unités de malaxage (ils sont rares dans la zone et leur prix est élevé). La production motorisée de la farine de manioc et de maïs, assez répandue le long de la nationale et dans les principales agglomérations, est très rare voire inexistante. Les décortiqueuses à paddy, les égreneurs à maïs, les décortiqueuses d’arachide sont rares ou font totalement défaut. Il n’existe pas d’unité de production de l’huile d’arachide.

Secteurs Nombre de moulins

Nombre de malaxeurs

Masi-Manimba 2 125Mokamo 7 268Mosango 5 103

Kitoy 11 98Kinzenga 6 67Bindungi 1 8

Kinzenzengo 1 120Kibolo 0 3

Pay Kongila 4 248Sungu 0 19

Tableau 6 : Nombre de moulins et malaxeurs par secteur

Sources : Inspection du Développement Rural, 2008

1.9 QUESTION FONCIÈRE 

Une gestion peu soucieuse du foncier, des enjeux environnementaux et de l’avenir accentue la dégradation des ressources naturelles, en compromet le renouvellement et réduit les possibilités de l’agriculture pour les années à venir. Cette situation est le résultat des comportements opportunistes et individuels de certains chefs de terre agissant comme si la terre était un bien personnel, de certains agents de l’administration ne remplissant pas correctement leur rôle et également d’une large partie de la population, à la fois victime et coupable de cette gestion. Le non respect des lois existantes est généralisé et leur méconnaissance tant par la population que par les agents chargés de les appliquer accentue encore les effets de la mauvaise gestion. Le non respect des codes et règlement concerne l’exploitation de la forêt pour la coupe de bois, la mise à feu des brousses en dehors des dates prévues,

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la chasse de gibier sans permis ou avec des permis de chasse expirés, la chasse en dehors des périodes légales.

L’attribution de terre est aussi l’objet de pratiques en décalage avec les codes et règlements et est déconnectée de toute politique concertée de gestion. L’exemple le plus flagrant est la concession récente de 43.752 ha de savanes à des entrepreneurs coréens sans que ni la population ni l’Inspection territoriale de l’agriculture en soient informées. Pourtant, cette dernière est chargée de réaliser l’enquête de vacance indispensable avant toute attribution. De même, les services du cadastre n’ont pas participé au bornage de ces concessions. Cette pratique va à l’encontre de l’esprit de la décentralisation et dépossède les populations locales des ressources naturelles qui leur sont indispensables mais également de tout droit de regard quant à leur gestion.

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2 PLAN DE DÉVELOPPEMENTSuite à l’état des lieux qu’il a dressé, le CARG émet des recommandations en termes d’activité de développement et d’objectifs à atteindre d’ici 5 ans. Ces recommandations sont regroupées par grands thèmes, à l’instar du Plan de Développement Agricole de la Province.

2.1 INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

Les priorités du Plan dans ce domaine sont indiquées dans le détail dans le tableau de l’nnexe 4. Elles sont représentées graphiquement dans la Error: Reference source not found qui indique également les tronçons pris en charge par les bailleurs, à savoir la CTB et le PARSAR. Le Plan du CARG est qu’au minimum les routes de priorité n° 1 du tableau de l’annexe 4 soient entretenues au plus vite, dès l’année 2010. Il fixe comme impératif que la réhabilitation soit toujours suivi de l’entretien et que les projets de simple réhabilitation sans entretien à long terme soient exclus.

Le tableau suivant présente par ailleurs en synthèse le nombre de ponts et de bacs prioritaires présents sur les axes prioritaires retenus par les CARG pour chaque pool. Pour le CARG, la priorité des priorités est dans la réhabilitation des franchissements de voie d’eau, de tous les franchissements, avant l’entretien des routes. Pour le détail, se référer à l’annexe 4.

Pools Nombre de ponts Nombre de bacsPool A : Masi, Kinsenga,

Mosango 44 2

Pool B : Pay Kongila, Sungu, Kibolo 12 1

Pool C : Bindungi et Kinzenzengo 10 2

Pool D : Mokamo et Kitoy 15 2

Total 79 7

Tableau 7 : Nombre de franchissements de voie d’eau sur les axes prioritaires retenus par pool.

Il est possible que certains de ces ouvrages soient construits en bois ou busés. L’essentiel est qu’ils soient solides, bien construits, et adaptés au trafic.

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Carte 3 : Routes prioritaires du territoire de Masi-Manimba.

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Opérateurs d’entretien :

La stratégie retenue par le CARG pour la réhabilitation et l’entretien des voies prioritaires d’évacuation repose sur l’analyse de l’expérience des interventions déjà effectuées par les organismes internationaux. Pour le CARG, la formule consistant à charger les ONGD de travaux d’entretien routier a posé des problèmes : interruption des travaux lors des ruptures contractuelles, origine éloignée des cantonniers employés par les ONGD, perspective nulle de durabilité des entretiens après la fin du projet, coûts élevés. La formule des CVD et des CLER est plus satisfaisante car elle mobilise les villageois sur leurs tronçons riverains. Néanmoins il a été souligné que dans le cas de Masi-Manimba, les cantonniers des CVD n’ont pas tous été formés correctement. Il existe des tensions entre les ONG et les CLER sur la contractualisation avec la CTB.

Le CARG préconise une réhabilitation et un entretien réalisés par des cantonniers issus des villages riverains des routes retenues, en opposition à une intervention de techniciens d’ONGd pouvant provenir d’autres secteurs ou territoires. Ces routes, en bon état, évacueront les productions de ces villages avant tout, ce qui devrait constituer une première motivation à l’entretien. Le modèle des CVD, regroupés en organisation de second niveau, elles-mêmes regroupées en organisation territoriale de troisième niveau, doit donc être diffusé à l’ensemble du territoire de Masi-Manimba. Ce modèle est d’ailleurs celui préconisé par la DVDA et par le Ministère provincial de l’Agriculture, Pêche, Elevage et Développement rural dans son plan de développement.

D’un point de vue technique, des standards généralement moins élevés que ceux de la CTB sont préconisés par le CARG. Une diminution de ces standards doit permettre une réduction des coûts de réhabilitation ou d’entretien. Ainsi, davantage de routes principales, mais aussi de dessertes plus locales, pourraient être entretenues pour un même montant global. Et surtout, un standard inférieur, tout en permettant le passage régulier des camions, pourrait plus facilement être maintenu par des cantonniers issus des villages riverains (moindre technicité, moindre quantité de travail, moindre érosions…) et pourrait être pris en charge financièrement par l’économie locale, en dépendant moins des financements extérieurs aléatoires et non contrôlés.

Des formations techniques doivent être proposées à ces CVD, en particulier aux cantonniers. Elles devront être adaptées au standard retenu pour le tronçon. Ici, les techniciens des ONGd anciennement impliquées peuvent intervenir.

Enfin, une implication financière des entités territoriales décentralisées de base que sont les secteurs est recommandée. On voit donc là toute l’importance de réduire les standards de façon pertinente et donc de diminuer les coûts pour que ceux-ci puissent correspondre aux futures capacités financières des secteurs. Un investissement de l’ordre d’une ou deux dizaine(s) de dollars par kilomètre par an semble pouvoir être raisonnablement assuré par les secteurs. Un tel niveau d’investissement est tout à fait comparable à celui des missionnaires, d’opérateurs économiques anciens (exemple de Monsieur Mestriau) ou de l’administration coloniale et immédiatement post coloniale, qui assuraient alors un entretien régulier et satisfaisant des principales voies.

2.2 GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET QUESTION FONCIÈRE

Face à l’évolution régressive des ressources naturelles qui, à terme, pèsera lourdement sur le développement du territoire et sur sa sécurité alimentaire, le CARG retient l’objectif général de réduire la pression sur les espaces forestiers en augmentant les performances de l’agriculture et en développant celle-ci dans les zones de savanes. Par ailleurs, il s’impose de mettre en application au plus vite les Codes et Règlements liés à la gestion des ressources naturelles, bafoués depuis longtemps par les pratiques locales. La détermination dans le détail, l’initiative et le contrôle de l’application de

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cette stratégie repose sur les Comités locaux (niveau secteur) de Gestion des Ressources Naturelles, créés dans chaque secteur par les CARG.

Le CARG recommande en particulier de :

1. Améliorer les techniques agricoles

L’amélioration des performances de l’agriculture et la conquête de nouvelles terres (surtout les savanes qui sont abondantes) doit permettre de relâcher la pression sur les terres de forêts claires, denses ou de galerie. L’objectif général qui est retenu est le suivant :

Dans chaque grand bassin de production, les services techniques, les projets, les Ongd, les grands projets et au premier chef les Organisations Paysannes promeuvent la mise en culture des savanes et y expérimentent de nouvelles techniques pour faciliter leur culture.

Les recommandations portant sur l’agriculture seront présentées dans la partie suivante traitant plus spécifiquement de ce thème.

2. Faire connaître appliquer la loi existante 1. Les services de l’état doivent posséder les textes réglementaires et être formés à leur

application ;2. Ils doivent vulgariser ces textes ;3. Des moyens de fonctionnement doivent leur être fournis pour assurer ces tâches ;4. Les services de l’Etat doivent appliquer les sanctions prévues lors d’infractions constatées.5. Le CARG doit observer et dénoncer les pratiques illégales ;6. Il doit sensibiliser la population sur les textes légaux et leur respect ;7. Il doit veiller à l’application des lois par les services de l’Etat ;8. Les chefs de terre et les chefs coutumiers doivent être impliqués dans la diffusion des lois et

dans la vérification de leur observation.

Pour cela, des outils sont proposés :

1. réaliser et utiliser des boîtes à images, outils pédagogiques permettant de présenter la nécessité de la préservation des ressources naturelles, clé de l’augmentation de la sécurité alimentaire dans le pays (y compris pour la faune sauvage) ;

2. multiplier des causeries éducatives ;3. diffuser l’information (notamment sur les textes légaux ou encore sur les calendriers des

causeries) par la radio rurale ;4. impliquer les agronomes et les techniciens du développement rural des secteurs ;5. impliquer les chefs de terre et coutumiers ;6. diffuser le message de GRN (gestion des ressources naturelles) au sein des églises et des

écoles.

9. Construire et appliquer des politiques environnementales

La stratégie retenue par le CARG repose sur l’implication au sein de comités sectoriels de gestion des ressources naturelles de l’ensemble des acteurs : les chefs coutumiers en tant que gérant traditionnels et reconnus par la loi des ressources naturelles, les autorités administratives représentant l’Etat, les différents usagers de ces ressources. La concertation de cet ensemble d’acteurs aux différents niveaux administratif doit permettre l’élaboration d’une politique de gestion des ressources naturelles. L’implication des autorités administratives doit appuyer les coutumiers dans la diffusion de cette politique et dans l’application des sanctions qu’elle prévoit.

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Les objectifs retenus sont :

1. créer dans chaque secteur un comité de gestion des ressources naturelles, impliquant l’ensemble des acteurs. Les CARG de secteur, et les CGRN doivent s’articuler.

2. définition par le CARG, en lien avec ces comités sectoriels, d’une politique et de règles de gestion et élaboration d’un document de référence (carte et texte explicatif).

3. Ce document définit en particulier les zones à reboiser ou à protéger et des règles de gestion. Cela impliquera nécessairement les chefs de terre. La mise en réserve des trois forêts de Pay Kongila (Bulukabala), Kinzenga (Losanga Kimboli) et Kitoy a été proposée. Le reboisement des zones situées de part et d’autre de la nationale et dans la région de Yossi a été proposée.

Certaines des questions abordées par cette politique de gestion ainsi que les différentes activités à mener seront détaillées dans la partie consacrée à l’agriculture.

Le CARG a également établi une ébauche de zonage des vocations d’usage des ressources naturelles du territoire (cf. Carte 4). Cette carte est une ébauche, une première étape dont les principes doivent inspirer les Comités de Gestion des Ressources Naturelles de secteur. Sont signalées sur cette carte les zones dans lesquelles l’agriculture est prioritaire et dans lesquelles aucune ferme d’élevage ne devrait être nouvellement concédée, ainsi que les zones à reboiser ou à protéger et les zones réservées à l’élevage. Sur cette carte figure également la localisation des espaces concédés à des acteurs de nationalité étrangère sans que la population ou l’administration locale ne soient consultées.

2.3 AMÉLIORATION DES TECHNIQUES DE PRODUCTION AGRICOLE

L’agriculture est l’activité principale du territoire. Elle est en pleine crise (diminution drastique des durées de jachère, baisse tendancielle des rendements, disparition des zones traditionnelles de culture, les forêts, pression démographique, pression commerciale). L’enjeu du Plan est d’accompagner l’évolution des pratiques vers des modèles de culture plus durables. Par rapport à cela, la ligne directrice principale est la mise en culture des savanes, conforme à la bonne gestion des ressources naturelles (voir chapitre précédent). Pour toutes les zones de cultures (forêts, savanes, bas fonds) les améliorations classiques doivent être promues (variétales, techniques culturales, diversification à haute valeur ajoutée). Un soin particulier doit être apporté à la mise au point de techniques durables de cultures de savane.

Les opérateurs principaux de ces changements techniques sont les OP, qui restent à créer, appuyées par les projets et les Ong, encadrées par les services techniques.

Il est essentiel que l’image des services techniques change aux yeux de la population. Pour cela, il est nécessaire qu’ils redeviennent des vulgarisateurs et des animateurs et qu’ils cessent d’être perçus comme des tracassiers.

2.3.1 Mesures à prendre pour l’encadrement technique

1. motiver les agents des services techniques de l’agriculture et du développement rural2. décharger totalement ces agents de toute perception de taxe, y compris de la facturation des

actes administratifs qu’ils peuvent être amenés à réaliser (fiches d’élevage…), et ceci en conformité avec les instructions du Ministère National.

3. veiller à ce que les tracasseries dont ils se rendent coupables en complicité avec les chefs coutumiers et administratifs cessent.

4. améliorer le niveau des agents et pour ce faire, procéder à des recrutements nouveaux.5. fournir aux agents des moyens de travail et de déplacement.6. leur fournir des programmes de travail conformes au plan du CARG.7. mettre en place un programme de suivi évaluation de leurs performances, avec des indicateurs

clairs et mesurables. Ce suivi doit être assuré par le Ministère et vérifié, discuté par le CARG.

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Carte 4 : Cartographie des vocations des espaces du territoire

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2.3.2

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2.3.3 Cultures vivrières :

2.3.3.1 Diffusion du matériel végétal

Objectif   : dans cinq ans tous les ménages ont accès au matériel végétal amélioré. Cela veut dire que si elles en éprouvent la nécessité, elles peuvent trouver à coût abordable ce matériel végétal.

Pour le manioc, le maïs, l’arachide, le haricot, le niébé et le soya, la stratégie pour atteindre l’objectif est la même :

1. impliquer tous les acteurs aux premiers rangs desquels les organisations de village et les OP, les organisations spécialisées et les services techniques dans la diffusion du matériel végétal de manière coordonnée. Le CARG veille à ce que les acteurs distincts agissent de manière synergique, coordonnée, et que toutes les parties du territoire sont touchées.

2. utiliser des formules de multiplication et de diffusion des semences systématiques, sans coût pour le paysan ou à coût moindre ou différé: métayage, don, vente au prix du tout venant.

3. installer un champ de multiplication par bassin de production ou par groupement et jusqu’au niveau de chaque village.

2.3.3.2 Conquête des savanes :

1. expérimenter la culture des manioc/maïs/arachide… dans les savanes non encore cultivées et où il n’existe pas de dynamiques dans ce sens. Chaque bassin de production dispose d’une telle démonstration et un mécanisme de visite des champs de démonstration est en place. Les écoles sont mobilisées et soutenues, les enseignants formés pour qu’elles expérimentent ces techniques.

2. tous les opérateurs sont impliqués, derrière les OP, et ils se coordonnent, sous le regard du CARG.

3. maîtriser les feux de brousse (retour à la pratique du feu à la fin et au début de la saison des pluies, plutôt qu’en pleine saison sèche où ils sont incontrôlables).

4. impliquer les hommes dans le labour de savane et dans l’ensemble des travaux d’entretien (comme partie de l’expérimentation et de la démonstration).

5. expérimenter la traction animale au labour dans chaque secteur, moyen de diminuer les temps de travaux en savane, actuellement supérieurs aux temps de travail en forêt (du fait que l’on y pratique un pseudo labour très léger après le brûlis).

6. promouvoir en traction animale le travail à façon permettant à ceux qui ne possèdent pas d’animaux d’en profiter.

7. expérimenter et vulgariser l’emploi de fertilisants organiques et de plantes améliorantes de jachères comme le mucuna. Une démonstration par bassin de production.

8. favoriser la location de tracteurs par les agriculteurs non équipés (cas de la prochaine distribution de tracteurs par le ministère provincial).

2.3.3.3 Cultures fruitières :

Très négligées par les populations, les cultures fruitières peuvent connaître un regain d’intérêt grâce à l’opportunité commerciale que va leur offrir la nationale 1 enfin réhabilitée. Pour relancer ces cultures :

1. identifier les espèces intéressantes, mais elles le sont à vrai dire toutes car bien adaptées aux conditions agro-écologiques et elles disposent toutes d’un marché ouvert. Les cultures à cycle court comme le bananier (plantain et de bouche), le papayer et l’ananas peuvent être privilégiées dans un premier temps. Les orangers, safoutiers, mangoustaniers, avocatiers ont un fort potentiel bien que leur mise à fruit soit plus longue.

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2. encourager les OP à créer une pépinière par bassin de production, en premier lieu le long de la nationale.

3. les services techniques, ongd, projets s’investissent dans l’encadrement technique notamment des pépinières et la sensibilisation à l’intérêt nutritionnel des fruits.

4. mettre au point un système de diffusion du matériel végétal, si possible amélioré, qui soit le moins coûteux possible pour les planteurs.

2.3.3.4 Cultures maraîchères et spéciales :

1. relancer la culture de la pomme de terre dans tout le territoire en introduisant du matériel végétal non dégénéré ; Masi-Manimba, notamment les secteurs de Bindungi et de Kinzenga ont pratiqué à grande échelle dans le passé la culture de la pomme de terre. L’ouverture de la nationale et l’existence d’un important marché devrait être mis à profit pour relancer cette culture à haute valeur ajoutée. Pour ce faire, les OP créent un site de production de semences améliorées par secteur ou grand bassin et gère la diffusion des tubercules.

2. Rendre disponible les intrants pour les cultures légumières et condimentaires (semences, arrosoirs, outillage maraicher) notamment auprès des sites maraîchers. Pour ce faire, créer au moins un magasin par secteur.

3. susciter la création de sites maraîchers autour des agglomérations où ils n’existent pas.

2.3.4 Cultures pérennes

Le territoire a été dans le passé un grand producteur d’huile et de café et il le reste relativement, mais à partir de productions marginales (palmiers sauvages ou anciens de grandes plantations abandonnées). La relance au moins du palmier, dont le marché reste durablement porteur et stable, pourrait diminuer la part des cultures vivrières dans l’économie des ménages et à ce titre diminuer la pression sur les ressources naturelles (les cultures vivrières détruisent chaque année la forêt, tandis que les cultures pérennes sont durablement installées sur leur parcelles : un ha de palmeraie consomme un ha de forêt pour 30 ans. un ha de maïs consomme chaque année un ha de forêt). Les recommandations du Plan sont les suivantes :

1. créer une offre d’achat régulière pour le café à Masi-Manimba. Pour cela, aider un opérateur économique à obtenir un fonds de roulement lui permettant ces achats.

2. créer des vergers semenciers de robusta amélioré, un par secteur.3. encourager les formules à investissement partagé de régénération des palmeraies anciennes  :

celles par exemple où le propriétaire fournit les plants élevés de palmiers nains et le paysan fournit l’entretien d’un bloc de culture dont il devient l’usufruitier. L’exemple en est fourni par la COGETRA à Mokamo et Kimbindi.

4. le CARG se fixe un objectif indicatif de 30 % de régénération des anciennes palmeraies ;5. encourager des formules de plantation en métayage de palmiers nains par les paysans, du type

de celle pratiquée par l’ACDI de Lusekele jusque dans Masamuna.

2.3.5 Transformation des produits agricoles

Le Plan du CARG veut s’assurer que dans les 5 ans les huiles produites dans le territoire seront partout hygiénique, que dans tous les bassins de plus de 1000 ménages un moulin sera opérationnel, que les sites rizicoles disposeront d’une décortiqueuse dans un rayon de 30 km autour du lieu de production.

Il prévoit pour ce faire :

1 de faire l’inventaire des sites actuels de malaxage et celle des sites où ils font défaut.

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2 la couverture systématique des sites à potentiel de production d’huile actuellement limités par le nombre de malaxeurs. Pour ce faire, des formules de crédits aux jeunes gens désireux de s’installer seraient les bienvenus.

3 la formation systématique des transformateurs à l’hygiène de leur activité. Les services de l’environnement, à cet égard, doivent interdire le malaxage si la réception des huiles est faite dans la terre, comme c’est aujourd’hui le cas pour la majorité des malaxeurs. Le paiement de taxes ou d’amendes n’est pas une mesure suffisante en la matière.

4 la mise à disposition à Masi-Manimba de futs vides (aussi bien pour la création de nouvelles unités que pour la fourniture de bacs de réception des jus).

5 de faire l’inventaire systématique des autres unités de transformation (broyeurs, décortiqueuses, presses à huile d’arachide) et d’identifier les sites où leur absence fait défaut et où ils pourraient être rentables.

6 d’encourager les projets, les ongd, les op, à investir dans la transformation de ces produits, en leur fournissant des crédits remboursables.

2.4 ÉLEVAGE

L’élevage extensif du petit comme du grand bétail est dans Masi-Manimba la forme la plus courante, avec la pisciculture, d’investissement pour les ménages agricoles ruraux et urbains. Il constitue aussi une sécurité financière pour ces ménages. Cependant il pose de sérieux problèmes sanitaires (surtout pour le petit bétail, volaille et élevage porcin) ; l’élevage bovin, dont les performances se dégradent progressivement – consanguinité des troupeaux ndama - est en compétition de plus en plus serrée avec l’agriculture dans des zones où la densité humaine dépasse les 110 habitants (Mokeno). L’attribution de fermes d’élevage et le paiement de redevances aux chefs coutumiers donne lieu à des arrangements contestables et à des conflits innombrables. Les recommandations du CARG pour améliorer la situation sont les suivantes :

1. Recommandations quant au foncier rural et aux conflits avec l’agriculture  :

a. clarifier le statut des concessions fermières : vulgariser un modèle de contrat qui précise les modalités de mise en valeur, définisse les redevances, notamment en cas de succession ou de conflits internes à la chefferie, statue sur les caractéristiques de la condition d’abandon et des mesures de retour éventuel au domaine public, le cas échéant.

b. encourager l’état à préciser les procédures d’annulation des concessions coutumières, en cas de non viabilité ou pour tout vice de procédure ayant présidé à leur création. Parmi ces vices figure le surdimensionnement des exploitations.

c. faire l’inventaire de toutes les fermes attribuées et notamment des fermes non viables. En attendant que l’état définisse précisément les critères de viabilité et de non viabilité, les CARG de secteur pourront en proposer, qui soient adaptés aux situations locales. Dans les cas les plus flagrants de non viabilité et ceux qui s’opposent fortement à la sécurité alimentaire des populations, le CARG pourra encourager l’administration a engager des procédures d’annulation de la concession fermière auprès du Tribunal de Paix.

d. le CARG et la CGRN de secteur définissent au plus vite le zonage détaillé du territoire, à partir du cadre indicateur établi par le présent plan en annexe 1. Ce zonage doit préciser groupement par groupement les sites où il est possible d’attribuer des concessions d’élevage, et ceux où il est particulièrement inopportun de le faire, pour des raisons de sécurité alimentaire. Ce plan de zonage doit s’imposer à tous, chefs de groupements et de terre, autorités administratives, services techniques.

e. la divagation des troupeaux est avant tout causée par leur mauvaise garde, conséquence du mauvais paiement des bouviers, de leur faible encadrement. Il

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convient que les organisations d’éleveurs définissent des règles en matière de recrutement, de formation, d’équipement et de rémunération des bouviers.

f. la divagation des troupeaux est surtout le fait des petits élevages, qui ne sont pas capables de se payer des bouviers et donc de garder leurs bêtes. Ces élevages de quelques têtes ne disposent d’ailleurs pas toujours de pâturages. Le CARG préconise dans ce cas que les services techniques et les autorités encouragent ces élevages et à se regrouper, pour partager les charges de gardiennage à l’intérieur de pâturages identifiés avec les chefs coutumiers comme des communs.

Sur tous ces points, le CARG doit être en observation attentive, et interpeler les acteurs, autant qu’il constate des manquements. C’est le rôle de tous les membres des OP etc.

2. recommandations du CARG concernant l’encadrement   des producteurs  :

Les éleveurs de Masi-Manimba ne sont pas organisés, et les services techniques qui les encadrent sont faibles, bien qu’ils paraissent ici plus mobilisés et performants que dans bien d’autres territoires de la Province. Pour améliorer les choses le CARG préconise ce qui suit :

a. Les éleveurs s’organisent en OP de secteurs réunies au niveau du territoire. Les services techniques prennent l’initiative de lancer le processus d’organisation.

b. Les OP de secteurs reçoivent des formations techniques et en termes de gestion de la vie associative. Les Services Techniques, les ONGD et les Projets les appuient dans ce sens.

c. Les Services Techniques de l’Elevage sont renforcés : motivations, nouveaux recrutements, formations, moyens de travail, à l’instar des services de l’Agriculture.

3. recommandations concernant les aspects techniques de l’élevage  :

a. amélioration des pâturages : il existe encore dans le territoire un éleveur qui procède à des ensemencements de légumineuses et autres graminées fourragères sur ses pâturages, le SVD de Ngondi. Le CARG préconise que les services techniques se rapprochent de ces praticiens pour acquérir leur technique et pour la transférer aux OP. Le CARG préconise qu’une expérience d’amélioration de pâturages soit conduite dans chaque secteur par les OP d’élevage de secteur appuyées par les Services Techniques et les Projets.

b. formation des éleveurs et des services de l’élevage aux techniques de conduite des troupeaux, de la reproduction, sanitaires, de gestion des feux. Le CARG préconise une formation par thème, par an et par secteur. Les bouviers doivent recevoir tout particulièrement ces formations.

c. création d’une pharmacie vétérinaire à Masi-Manimba, pharmacie disposant de dépôts dans les secteurs. L’organisation d’éleveur, lorsqu’elle sera créée, sera toute désignée pour gérer ce dispositif. Un accent particulier sera apporté à la formation à la gestion de ce système commercial. En attendant un opérateur privé pourra être encouragé (par des formations délivrées par les services techniques) et par des fonds de roulement par exemple.

d. Les produits vétérinaires doivent être distribués en nombre limité par le système commercial : un antibiotique, des vaccins pour la pseudo-peste aviaire et la peste porcine, des anti-parasitaires internes et externes, des trypanocides et des blocs à lécher. L’accent doit être fortement mis sur les blocs à lécher et la fourniture de vitamines, pour ce troupeau Ndama de grande rusticité mais évoluant sur des pâturages carencés.

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e. le CARG préconise que chaque année il soit procédé à des vaccinations systématiques contre les pestes aviaires et porcines, avant la saison sèche. Les services techniques pourraient réaliser ces vaccinations.

f. Les vétérinaires de l’administration ont une vocation de prescripteur, il est préférable qu’ils ne s’impliquent pas dans le commerce des médicaments vétérinaires.

g. le niveau de consanguinité de tous les élevages étant élevé, il est indispensable de procéder à des introductions de sang neuf, au moins en ce qui concerne l’élevage bovin. Ceci, qui doit se faire à partir d’animaux de la race Ndama, doit être accompagné de formation à la conduite de la reproduction. Les associations d’éleveurs, lorsqu’elles seront créées sont les mieux à même de gérer les géniteurs améliorés.

4. fiscalité de l’élevage  : les pratiques actuelles en la matière, qu’elles viennent des chefs coutumiers (redevances coutumières) ou de l’état (quatre taxes perçues, de secteur, de recouvrement, d’hygiène, DGI), aboutissent actuellement à l’abandon de l’élevage (17 fermes ont vendu la totalité de leur bétail en 2008 en grande partie du fait de la pression fiscale). Les petites exploitations sont particulièrement sensibles à ces découragements fiscaux dans la mesure où, se trouvant dans des phases de capitalisation, elles perçoivent plus durement un impôt dont l’assiette est la dimension du troupeau donc le capital d’exploitation. Dans ce contexte, le CARG préconise :

a. la diffusion des règles officielles auprès de tous les éleveurs et services techniques. Notamment à propos de modalités de calcul de la taxe.

b. la sensibilisation des éleveurs au paiement de ces taxes officielles.c. la négociation entre les éleveurs et les services taxateurs d’un échéancier échelonné

des taxes en fonction de la trésorerie de l’éleveur. d. un plaidoyer argumenté et chiffré auprès des autorités politiques, provinciales et

nationales, pour qu’elles réduisent les taux d’imposition et qu’elles préfèrent des formules de taxation des revenus de l’élevage plutôt que du capital.

e. des versements à guichet unique et auprès de la Cadeco.

2.5 PISCICULTURE ET PÊCHE

La pisciculture s’est développée d’abord à partir d’initiatives locales puis renforcées par des projets. Le territoire compte un grand nombre de pisciculteurs qui gèrent de façon peu intensive leurs étangs. Cette activité permet de dégager des revenus monétaires essentiels pour tous ces ménages pour une quantité de travail relativement faible. C’est donc une alternative intéressante à la production et la commercialisation de produits vivriers que le CARG recommande de soutenir.

Il prévoit pour cela de :

1. Organiser les pisciculteurs en associations pour faciliter les échanges de bonnes techniques ainsi que les formations que les Services techniques sont appelés à leur fournir. Le CARG vise la création d’une telle association dans chaque grand bassin piscicole d’ici 5 ans.

2. Renforcer les services techniques par des formations, des dotations en moyens de fonctionnement et des motivations.

3. Impliquer ces services techniques dans la promotion de l’organisation des pisciculteurs et dans des formations auprès de ceux-ci.

4. Appuyer un opérateur économique afin qu’il propose des intrants piscicoles à la vente (outils, brouettes…). Cet appui peut être constitué d’un fond de roulement.

5. Expérimenter de nouvelles techniques d’élevage piscicole adaptées aux attentes des pisciculteurs. Ce peut être des associations entre l’agriculture et la pisciculture à travers la valorisation de sous

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produits agricoles (son, tourteaux…) par l’alimentation des étangs ou bien encore l’élevage d’espèces prédatrices en complément aux espèces déjà élevées pour en réguler la population et obtenir ainsi de plus gros poissons.

6. Introduire des variétés de poissons améliorées si et seulement si les pisciculteurs parviennent au niveau technique requis pour l’élevage de telles variétés.

La pêche, quant à elle, reste une activité peu développée du fait, essentiellement, qu’il n’y a pas de pêcheur maîtrisant des techniques adaptées. L’expérience de pêcheurs venus d’autres territoire et parvenant à obtenir de bonnes prises encourage le CARG à préconiser un soutien à cette activité. Il recommande en particulier d’inviter et d’aider à s’installer un ou des pêcheurs venus d’autres territoires et maîtrisant les techniques adaptées pour qu’ils réalisent leurs activités et proposent une offre en poissons de rivières. Ces pêcheurs devront en outre diffuser leurs techniques auprès des pêcheurs locaux.

2.6 CUEILLETTE

Le territoire possède des savanes et des forêts claires ou denses produisant des chenilles, Mfumbwa (Metone africanum), Mikungu (Macaronicus africanum) et de nombreux autres produits de cueillette importants sur les plans nutritionnels et économiques. La dégradation de ces espaces naturelles entraine une réduction forte de la régénération spontanée de ces ressources. Afin de répondre à ce problème, le CARG émet les recommandations suivantes :

1. Promouvoir et généraliser les techniques de plantations des espèces végétales cueillies (Mfumbwa, Mikungu…). Dans chaque bassin de production, une organisation paysanne mène une telle expérimentation dans les 5 ans à venir.

2. Reboiser les zones dégradées par des arbres fruitiers. Ceci doit permettre de lutter contre la déforestation tout en générant des revenus pour la population. Dans chaque bassin de production, une OP met en place une pépinière et initie le reboisement.

3. Les Comités de Gestion des Ressources naturelles élaborent une politique prenant en compte la cueillette de ces différents produits promouvant leur protection et leur régénération.

4. Les OP mènent dans chaque bassin de production possédant les forêts claires à Mikwati une expérimentation de transplantation de chenilles à Mikwati. En concertation avec le CLGRN, des règles de protection et de gestion des savanes ainsi transplantée doivent être incorporées dans la politique de gestion et appliquée.

2.7 STRUCTURATION DU MONDE RURAL 

Le constat tiré par le CARG est qu’il existe très peu d’organisations véritablement paysannes dans le territoire : pas d’organisation d’éleveurs, peu d’organisations villageoises (mais quelques Comités Villageois de Développement créés par le PSA dans Masamuna, par la CTB le long des axes qu’elle entretient et par l’Unops à Masi-Manimba). Le CARG veut lancer un mouvement d’organisation qui atteigne de manière systématique les paysans. Pour ce faire, son plan des 5 années à venir consiste à :

1. Créer des Organisations Villageoises à vocations multiples et d’intérêt commun dans tous les axes principaux et secondaires.

2. Offrir la possibilité à tout paysan, éleveur, pisciculteur, producteurs de semence, etc…, d’adhérer dans son lieu de production à une organisation professionnelle. Pour ce faire :

a. Les organismes d’encadrement (Services techniques, ONGd, Projets…) et de concertation (CARG) lancent un mouvement systématique de création de CVD dans tout le territoire.

b. De même pour les organisations spécialisées, par bassin de production ;c. Créer et renforcer des regroupements de deuxième et troisième niveaux pour faciliter la

dynamisation des structures de base et faciliter le mise en place de services communs (formations, commercialisation, défense syndicale, relation avec les acteurs extérieurs).

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3. Le CARG qui pilote et coordonne les activités de développement sur son territoire encourage (oblige) les partenaires à travailler avec les organisations de base qui existent déjà ou celles dont il a encouragé la création et à ne pas en créer d’autres en parallèle.

4. Les OP et les acteurs intermédiaires suscitent dans tout le territoire des associations féminines ou les renforcent lorsqu’elles existent.

2.8 COMMERCIALISATION

Les solutions préconisées par le CARG pour améliorer le système commercial consistent à :

1. Créer des magasins dépôts dans les marchés ruraux et dans les bassins de production à l’imitation des centres de négoces du temps ancien où les commerçants achetaient les produits agricoles en même temps qu’ils vendaient les produits manufacturés.

2. Chaque secteur devrait disposer d’un marché rural en dur.3. Encourager l’installation à Masi-Manimba d’institutions de crédits capables de prêter aux

commerçants des capitaux pour qu’ils s’équipent (camions, création de magasins-dépôts). 4. Entretenir les routes et baliser les rivières (point déjà traité).5. Organiser les producteurs (point déjà traité) pour peser sur la fixation des prix et diffuser

l’information sur les prix dans les marchés finaux (Kinshasa).6. Encourager les OP à créer des coopératives de commercialisation, une par secteur, pour faire

contrepoids aux mauvaises pratiques des commerçants en matière de troc et de fixation des prix.

7. Concernant les taxes, le CARG mandate une commission d’enquêtes sur l’impact des pratiques fiscales sur l’économie commerciale. Si les résultats de cette enquête montrent clairement que ces pratiques s’opposent au développement de cette activité, le CARG mène des actions de lobbying sur les représentants politiques pour faire diminuer le niveau des taxes.

2.9 TRACASSERIES

Le tableau général dressé par le CARG sur la tracasserie est que chaque service administratif la pratique et que la population en est à la fois victime et complice. Pour en finir avec les tracasseries, le CARG suggère de :

1. « Motiver » les agents de l’état. Ceci veut dire leur fournir des rémunérations décentes et régulières. Le CARG encourage les projets et l’Etat à travailler avec les services techniques, à les renforcer, à les mettre au travail afin de justifier l’amélioration de leur niveau de salaire et indemnités.

2. Le CARG, quant à lui, durant les 5 années du plan, doit :a. faire l’inventaire des textes, codes et règlements qui encadrent l’activité économique

et celle des services techniques.b. largement communiquer sur ces textes, en expliquer l’application, encourager les

services techniques et les projets à produire du matériel pédagogique et à le diffuser. Le CARG s’implique dans cette diffusion.

c. encourager ces mêmes acteurs à assurer la formation des agents tracassiers ainsi que celle de leurs victimes pour que chacun soit au courant des limites de ses droits et de ses devoirs.

d. plaider auprès de tous ces acteurs (état, projets…) pour un meilleur niveau de recrutement notamment des agents de l’ordre public

e. s’engager à exercer la responsabilité que lui confère le code rural d’observer les manquements et les tracasseries, de les dénoncer par exemple en utilisant les médias pour ce faire, et veiller à ce que les membres du CARG en position d’autorité corrigent les pratiques tracassières des agents de leurs services.

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Annexes

Annexe 1 : Aperçu de l’histoire des tribus du territoire de Masi-Manimba et de leur organisation politique...............................................................................................................................................33Annexe 2 : Effectifs des populations et nombre de villages de Masinimba par secteur, groupements, densités humaines................................................................................................................................35Annexe 3 : Bassins de production, nombre de village et quantités évacuées estimées par mois du territoire de Masi-Manimba.................................................................................................................37Annexe 4 : Voies d’évacuation prioritaires par pool et par secteur, nombres d’ouvrages et estimations des quantités évacuées par mois et par axe.........................................................................................43Annexe 5 : Marchés ruraux, dépôts, nombre de moulins et de malaxeurs par secteur.......................48

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Annexe 1 : Aperçu de l’histoire des tribus du territoire de Masi-Manimba et de leur organisation politique.

La population du territoire de Masi-Manimba est composée actuellement de neuf ethnies dont sept sont considérées comme originelles. Celles-ci sont les Mbala, les Ngongo, les Suku, les Songo, les Wungana et les Tsamba. Les ethnies qui sont considérées comme étant arrivées plus tard sont les Yansi, les Téké et les Lua. La proportion de chacun de ces ethnies dans la population globale du territoire ainsi que les secteurs dans lesquels elles sont présentes sont indiqués dans le tableau suivant :

Ethnies Proportion dans la population du territoire

Secteurs

Mbala 45% Tous les secteurs sauf dans Bindungi

Ngongo 35% Pay Kongila, Masi-Manimba, Mosango Mokamo, Kinzenzengo et Kinzenga

Suku 10% Kibolo, Pay Kongila, Kinzenzengo, Bindungi et Kinzenga

Yansi 4% Kitoy et MokamoSongo 2% Mosango et MokamoWungana 2% Kitoy et KinzengaTsamba 1,5% KinzenzengoTéké - KitoyLua - Kinzenzengo et Sungu

Tableau 8 : Répartition et importance démographiques des ethnies peuplant Masi-Manimba

Sources : Inspections territoriales de l’Agriculture et du Développement rural, 2009.

Ces ethnies1 étaient anciennement intégrées au royaume Kongo auquel elles payaient un tribut et étaient situées dans l’actuel Angola dans la région de Wamba. Cette présence est relatée au cours du 16ème par un commerçant portugais du nom de Pigafeta.

L’arrivée par le sud de Yakas originaires des régions du lac Tanganyika les a chassés de cette région et ces ethnies se sont alors installées dans l’actuel territoire de Kasongo Lunda, en en chassant à leur tour les populations pygmées. Mais là encore, à une période indéterminée, une population venant de l’Est et associée à des Yakas Lunda de Kapanga les chasse. Elles se trouvent contraintes à migrer une nouvelle fois pour s’installer, cette fois définitivement, dans le territoire de Masi-Manimba, en en chassant encore une fois, les pygmées. Les Suku se sont installés plus au sud, notamment dans Feshi, car l’agriculture était une part importante de leur économie alors que pour les autres ethnies le travail de forge était prépondérant. Cela les a amenés à rechercher des terres riches en minerais, plus au nord. Ces ethnies, originellement sous la tutelle du royaume Kongo, se sont ainsi retrouvées dans des territoires situés en dehors de la zone d’influence de ce royaume installé à San Salvador.

1 Les informations portant sur le peuplement du territoire et le fonctionnement des sociétés au cours du temps sont issues d’un entretien réalisé au cours de l’atelier auprès de M. Ndende Bateke Gaston (président de la société civile) et de M. Kalumbu Lokokisi, chef du groupement Tangangu et président des chefs coutumiers du territoire. Nous les donnons sous toutes réserves, afin de souligner la nature essentiellement clanique de la chefferie de terre.

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 39

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Elles ne lui payaient donc plus de tribut. Au cours des déplacements successifs, la plupart de ces tribus ont perdu leurs chefferies traditionnelles, installées normalement par le roi Kongo.

L’économie des ces populations était alors basée sur l’agriculture et, sauf pour les Suku, les travaux de la forge. Un commerce de l’huile de palme était établi entre les populations du territoire de Masi et les Suku contre des coquillages faisant office de monnaie et contre des cartouches que les Suku obtenaient des portugais implantés en Angola. Le commerce était réalisé dans un petit rayon, la peur d’être capturé et réduit en esclavage limitant les déplacements.

L’organisation sociale reposait sur le clan qui avait un chef, dénommé Lemba. La terre défrichée par un clan, le plus souvent sous la coordination d’un chef de deuxième niveau appelé Fumoto, appartenait alors au clan et le chef la gérait en fonction de l’intérêt du clan. Chaque clan devait verser un tribut au chef de second niveau qui était issu d’un clan cheffal. Le chef de deuxième niveau n’était pas nécessairement le chef de son propre clan et n’avait donc pas la responsabilité d’en gérer la terre. Chaque chef, à chaque niveau, était entouré d’une cour constituée des Mulopo, des Kalamba et des Bilolo (les guerriers chargés de la protection du chef mais aussi de mener les guerres). Ces guerriers pouvaient assurer l’intérim du chef en son absence et en particulier, de façon temporaire, dans les cas où un successeur n’avait pu être nommé à la mort du chef. Cette succession était gérée par l’ensemble des conseillers du chef (les membres des trois catégories citées) qui accompagnaient le chef dans ses derniers jours et avaient à charge de désigner son successeur au sein des familles cheffales. Il est à noter que ces trois catégories de personnes correspondent à des clans et ne paient pas de tributs. De même, du fait du régime matriarcal, le clan de l’épouse du chef devient à son tour cheffal car il contient le sang du futur chef et ne paie donc plus de tribut.

L’arrivée du colonisateur a fixé dans ses lois une partie du fonctionnement de la société qu’il a trouvée. Ainsi, les fumoto ont été officialisés chefs de groupement (le groupement correspondant alors à l’ensemble des clans versant le tribut au chef en question et, par conséquent, à l’ensemble des terres appartenant à ces clans). Dans certains cas, il a fixé comme chef de groupement des Kilolo qui assuraient alors un poste de fumoto de façon a priori temporaire. Cette officialisation peut, actuellement, poser des problèmes. De même, l’existence de clans ne versant traditionnellement pas de tribut peut générer des problèmes.

Actuellement, dans chaque village, on retrouve plusieurs clans possédant chacun sa propre terre gérée par le chef du clan. Cette terre a été cédée par le premier clan installé qui n’a plus de droit sur elle. Cependant, le chef du clan (aussi appelé chef de terre puisqu’il gère la terre) originel peut conserver une forte influence sur les autres. Certains clans arrivés plus tard peuvent ne pas posséder leur propre terre.

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 40

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Annexe 2 : Effectifs des populations et nombre de villages de Masinimba par secteur, groupements, densités humaines.

Secteur Groupement

Nombre de

Villages

PopulationNombre

de ménages

Bindungi Buka Kipangu 30 26109 4747Bindungi Buka Tsona 52 27903 5073

Bindungi Buangongo 20 17958 3265Bindungi Mwela Nduwa 26 18546 3372Bindungi Ngombe 23 15548 2826

Kibolo MeniKongo 30 14038 2552

Kibolo Mungulu 19 6026 1095Kinzenga Buka Nkento 8 3421 622Kinzenga Kabangu 27 8558 1556Kinzenga Mayoyo 48 19850 3609Kinzenga Mikunji 58 20795 3780Kinzenga Mubunda 28 7892 1434Kinzenga Nzomba 11 4419 803Kinzenga Tangangu 39 21421 3894Kinzenga Tawamba 18 9603 1746

Kinzenzengo Bangalala 17 8988 1634

KinzenzengoKalunga Mukinzi

49 26336 4788

KinzenzengoKalunga

Mudikwiti44 24983 4542

Kinzenzengo Mudimbimbi 17 10454 1900Kinzenzengo Mwilu Mwilu 27 1936 352

Kitoy Kimbie 6 8247 1499

KitoyKimwanza

Tuala6 3040 552

Kitoy KimwiluKuba 8 4816 875

KitoyKimwilu

Mabanza15 2754 500

KitoyKingoma

Mansi14 7425 1350

KitoyKingoma Munene

22 13176 2395

Kitoy Mudikwu 55 29245 5317Kitoy Mumbanda 8 6792 1234

Secteur Groupement

Nombre de

Villages

Population

Nombre de

ménages

Masi-Manimba Bibamba 19 15745 2862

Masi-Manimba Kalamba 19 9194 1671

Masi-Manimba Katembo 22 13828 2514

Masi-Manimba Katika 17 10917 1984

Masi-Manimba Kiamfu 32 20518 3730

Masi-Manimba Mangela 53 37081 6742

Masi-Manimba Matungulu 5 7425 1350

Masi-Manimba

Masi-Manimba 15 5590 1016

Masi-Manimba Mukinzi 17 11858 2156

Mokamo Kazalmba 2 2118 385Mokamo Kikasa Muen 3 2063 375

Mokamo Kimbie Mumb 4 8385 1524

Mokamo Kimbie Mungie 4 7653 1391

Mokamo Kimbie Ngiay 3 5738 1043

Mokamo Kimbimbimat 3 3427 623

Mokamo Kimbulu Mbulu 5 2734 497

Mokamo Kimpila Npoto 4 2828 514

Mokamo Kindia 7 7722 1404Mokamo Kingoma Buk 7 14073 2558

Mokamo Kingoma Kapende 9 6822 1240

Mokamo Kingoma Kmikuiyi 2 1716 312

Mokamo Kingoma Mulueme 5 6541 1189

Mokamo Mukulu NG 7 12268 2230Mokamo Masuangi 4 6667 1212

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 41

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Mokamo Kumbie Mashi 47 33956 6173

Mokamo Sakambanza 5 5316 966

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 42

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Secteur Groupement Nombre de Villages

Population Nombre de ménages

Mosango Kahutshi 2 552 100Mosango Kintulu 5 3703 673Mosango Kumbi Mashi 15 5166 939Mosango Kongo 7 4099 745Mosango Mbanza Kik 7 7849 1427Mosango Mbanza Muango 16 6958 1265Mosango Mbari 2 2295 417Mosango Mbanza Mund 5 2486 452Mosango Mikunzi 2 1136 206Mosango Mudikiama 2 1155 210Mosango Mudikiniti 23 10282 1869Mosango Mudingulu 7 2345 426Mosango Munkie 20 8152 1482Mosango Mulutu 6 5105 928Mosango Sakambanza 1 2362 429Mosango Simuna 7 5140 934Pay Kongila Fungulu 38 3020 549Pay Kongila Mbuluka Bala 56 4387 797Pay Kongila Mudikwiti 14 1728 314Pay Kongila Mudimuzinga 32 2871 522Pay Kongila Muakana 18 1570 285Sungu Mudikisongo 13 6487 1179Sungu Mukisuwa 12 7990 1452Sungu Ngulu Mbisi 24 19400 3527Sungu Pata Kidin 14 8970 1630Cité Bibodi 6 4438 806Cité Bimbembo - 7445 1353Cité Kanga Miesi - 5933 1078Cité Lukula - 5503 1000Cité Manzionzi - 3944 717Cité Mongo - 4740 861

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Annexe 3 : Bassins de production, nombre de village et quantités évacuées estimées par mois du territoire de Masi-Manimba

Secteur Bassin de production Productions principales Nombre de villages Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

1.

Mokamo

Bwala Yulu Manioc, arachide, maïs, huile de palme, niébé

17 Kinshasa par route 11 camions,60 vélos

2. Kimputu Manioc, arachide, maïs, huile de palme

8 Kinshasa par route 3 camions,40 vélos

3. Kimbumba Kapenda Manioc, arachide, maïs, huile de palme

11 Kinshasa par route 15 camions

4. Mayenga Manioc, arachide, maïs, huile de palme

9 Kinshasa par route 13 camions,50 vélos

5. Mbanza Gobari Manioc, arachide, maïs, huile de palme, courge

4 Kinshasa par route 5 camions,30 vélos

6. Mitoy Manioc, arachide, maïs, huile de palme, courge, niébé

9 Kinshasa par route 7 camions,45 vélos

7. Mokamo cke Manioc, arachide, maïs, huile de palme, courge, niébé

10 Kinshasa par route et rivière

7 camions,10 radeaux,45 vélos

8. Bilili Manioc, arachide, maïs, huile de palme, courge, niébé

11 Kinshasa par route et rivière

8 camions,5 radeaux,10 baleinières,105 vélos

9. Kimolo Manioc, arachide, maïs, huile de palme, courge, niébé

5 Kinshasa par route et rivière

2 camions, 2 radeaux,30 vélos

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 44

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Secteur Bassin de production Productions principales Nombre de villages

Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

10. Kitoy Kimwela Arachide, maïs, manioc, niébé, huile de palme 6 Kinshasa 7 camions,100 vélos11. Dunda Arachide, manioc, maïs, niébé, huile de palme 14 Kinshasa 8 pirogues,3 camions,150

vélos,10 motos12. Saka Niébé, arachide, manioc, maïs, courge, huile de palme 24 Kinshasa 10 véhicules,300 vélos, 15

motos13. Bengi Niébé, maïs, manioc, courge, arachide 11 Kinshasa 10 véhicules,150 vélos,

10 motos14. Kitoy centre Niébé, manioc, maïs, courge, arachide, huile de palme 22 Kinshasa 10 véhicules,200 vélos,

15 motos15. Lulao Niébé, manioc, maïs, courge, arachide 15 Kinshasa 7 camions,100 vélos16. Masi-

ManimbaMbulu Manioc, huile de palme, maïs, arachide, courge 9 Kinshasa

17. Mosenge Manioc, huile de palme, maïs, arachide, courge 12 Kinshasa 18. Lunga Manioc, maïs, hule de palme, arachide, courge 10 Kinshasa19. Fula Manioc, maïs, arachide, huile de palme, riz 13 Kinshasa20. Kianfu Manioc, maïs, arachide, huile de palme 11 Kinshasa21. Lumbi Manioc, maïs, arachide, huile de palme 10 Kinshasa22. Kintshamanga Manioc, maïs, arachide, huile de palme 15 Kinshasa23. Musanga Manioc, maïs, arachide, huile de palme 15 Kinshasa24. Musabala Manioc, maïs, arachide, huile, courge, niébé 10 Kinshasa25. Mibondo Manioc, maïs, arachide, huile de palme, riz, courge 6 Kinshasa26. Mikambu Manioc, maïs, arachide, huile de palme, riz, courge 8 Kinshasa27. Kisangani Manioc, maïs, arachide, huile de palme, riz, courge 5 Kinshasa

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Secteur Bassin de production

Productions principales Nombre de villages

Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

28. Bindungi Euka Kipangu (Kingundu)

Manioc, niébé, arachide 20 Kinshasa 3 camions

29. Kingwendi Manioc, niébé, arachide, haricot 12 Kinshasa 3 camions30. Meya Manioc, arachide, maïs, poivre 18 Kinshasa 10 camions31. Kisala Poivre, Manioc, arachide, oignon, soja, haricot, 18 Kinshasa 3 camions32. Mabungulu Manioc, arachide, oignons, poivre 17 Kinshasa 6 camions33. Kinzenzengo Kwatyoko Manioc, arachide, maïs, courge, oignon 25 Feshi, Muzabala,

Kinshasa5 camions

34. Mukuku Riz, pomme de terre, niébé 30 Kinzenzengo, Mosango,

1 camion

35. Mala Soja, voandzou, poivre 25 Kinzenzengo vers Mosango

1 camion

36. Mbenga Noix de cola, banane, ignam 20 Feshi Muzabala 4 camions37. Kingungi Patate douce, fumbwa, macaroni, huile de palme 20 Kingungi vers

Muzabala1 camion

38. Mangungu Champignon, haricot, ver de rafia 20 Mosenge vers Mosango

1 camion

39. Kimbiki Poisson, légumes, mangoustans, safous, 13 Kimbiki vers Muzabala

2 camions

40. Sungu Sungu Manioc, arachide, maïs, huile de palme 12 Kikwit 1 camion41. Wutchu Manioc, arachide, maïs, huile de palme 13 kinshasa 1 camion42. Liketi Manioc, arachide, maïs, huile de palme 14 Kikwit 1 camion43. Utchamba Manioc, arachide, maïs, huile de palme 12 Kikwit 144. Ubanza45. Mai Kisango Manioc, arachide, maïs, huile de palme 12 Kikwit 1 camion46. Banza Bulu Mbisi Manioc, arachide, maïs, huile de palme 2 Kikwit 1 camion

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Secteur Bassin de production

Productions principales Nombre de villages

Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

47. Mosango Kanika Arachide, manioc, maïs 3 Kinshasa 1 camion, 5 vélos, Porteurs

48. Gobari Manioc, arachide, poivre 3 Kikwit et Kinshasa

2 camions,10 vélos, Pieds

49. Kinzamba Manioc, courge, arachide, poivre, niébé 11 Kikwit et Kinshasa

2 camions10 vélos

50. Koshi Barere Manioc, maïs, courge, poivre, niébé 6 Kikwit, Kinshasa

10 camions,10 vélos

51. Kasaï Manioc, maïs, arachide, courge, alcool 11 Kikwit, Kinshasa

? camions,? vélos

52. Mawedi Néné Manioc, arachide, maïs, huile de palme 8 Kinshasa 1 véhicule,20 vélos

53. Kumbi Mwana Manioc, maïs, arachide, huile de palme 8 Kinshasa 1 camion,10 vélos54. Mosango Manioc, maïs, arachide, huile de palme, bananes, igname, niébé,

poisson10 Kikwit

Kinshasa50 camions,Vélos

55. Sondgi Manioc, maïs, arachide, huile de palme, poivre, courge, poisson 5 Kinshasa 2 camions,20 vélos,Pieds

56. NguKa Manioc, maïs, arachide, poisson 10 Kinshasa 2 camions,20 vélos57. Kimbanda

KumbiArachide, manioc, maïs, poisson 8 Kinshasa 1 camion

58. Mavula Manioc, arachide, maïs ? Kinshasa 1 camion59. Kipasi Manioc, arachide, maïs, poivre 11 Kinshasa 1 camion,20 vélos60. Kumbi

MakopaHuile de palme, arachide, manioc, poisson, poivre 3 Kinshasa 1 camion,5 vélos

61. Kitambo Arachide, manioc, maïs, huile de palme, miel 7 Kinshasa 10 camions62. Muloma Manioc, maïs, arachide, huile de palme 6 Kinshasa 50 camions,50 vélos63. Tutukia Manioc, maïs, arachide, poisson, huile de palme, miel 9 Kinshasa 3 camions,? vélos

38

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Secteur Bassin de production

Productions principales Nombre de villages

Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

64. Kibolo Kibolo Manioc, maïs, arachide, poivre, huile de palme 18 Kinshasa, Kikwit 2 camions65. Peshi Manioc, niébé, oignon, échalote, arachide, courge, piment 15 Kiwkit,

Kinshasa, Masi-Manimba

1 camion

66. Banza Kenge Manioc, maïs, arachide, niébé, poivre, pomme de terre, igname 12 Kikwit, Kinshasa, Masi-Manimba

1 camion

67. Pay Kongila

Kisumbu Manioc, arachide, maïs 14 Kinshasa, Kikwit 18 camions,300 vélos

68. Kayanda Manioc, 11 Kinshasa 10 camions69. Kinsambwandi Manioc, arachide, maïs 11 Kinshasa, Kikwit 10 camions,

340 vélos70. Kakobola Manioc 22 Kinshasa 7 camions71. Mulungu

MuzaluManioc, arachide, maïs 12 Kinshasa 8 camions

72. Pay centre Manioc, arachide, maïs 13 Kinshasa 20 camions73. Mosango Manioc, arachide, maïs 16 Kinshasa 20 camions74. Kipalanga

SangiManioc, arachide 18 Kinshasa 21 camions

75. Kulungu SIki Manioc 21 Kinshasa 9 camions76. Zangu

KapumbaManioc, 12 Kinshasa 8 camions

77. Kazamba Ngwangwa

Manioc, maïs, 14 Kinshasa 11 camions

78. Kingondji Manioc 11 Kinshasa 17 camions

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Secteur Bassin de production Productions principales Nombre de villages Principal débouché commercial

Estimation des quantités évacuées en nombre de véhicules par mois

79. Kinzenga Masamuna Manioc, arachide, maïs, courge, niébé

25 Kinshasa 50 camions,200 vélos,20 pirogues

80. Kinzenga Manioc, arachide, maïs, courge

20 Kinshasa 30 camions,150 vélos

81. Kifunga Manioc, arachide, maïs, courge, niébé, poivre

60 Kinshasa 30 camions,250 vélos

82. Kindinga Manioc, arachide, maïs, courge, huile de palme, champignon, poivre

60 Kinshasa 30 camions100 vélos

83. Kitsamanga Manioc, arachide, maïs, courge, huile de palme, champignon, poivre

70 Kinshasa 2 véhicules, 20 vélos

TOTAL 142 camions

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nnexe 4 : Voies d’évacuation prioritaires par pool et par secteur, nombres d’ouvrages et estimations des quantités évacuées par mois et par axe

Pool D : Mokamo et Kitoy

N° Nom de l’axeLongueur en km

Secteurs traversés Nombres de bassin de production desservis (rappeler les noms)

Ouvrages Nombre de véhicules par mois

Axe entretenu et par qui ?

Etat actuelNom du pont, bac… Longueur nécessaire

MunzabalaKitoyMokamo ckKimbaka Langa

155 Kitoy et Mokamo 8 bassins:Saka, Kitoy, Lulau, Mokamo ck, Mitoy, Mayenga, Kimbumba Kapenda.

Moshi : 6mYomina: 6mLombo : 7mLukala : 7mUn bac sur

103 camions

Non Mauvais

Mbanza WambaNzombiYasa

60 Kitoy et Mokamo 2 bassins : Kintulu et Bwala Yulu Yasa : 7m en mauvais état.

- Non Mauvais

Bonga KapukaKimbiliKindongo

50 Kitoy et Mokamo 3 bassins : Saka, Kintulu, Bwala Yulu Muwele : 6m, bonDiamba :6m, mauvaisMukala : 6m, mauvaisBangolo :6m,mauvaisMbwibu : 6m, bonUn bac sur

- Non Mauvais

Kitoy, Kimbili 30 Kitoy et Mokamo 2 bassins : Kitoy et Kintulu 5 camions Non Mauvais

MitoySangi

29 Kitoy et Mokamo 4 bassins :Bilili, Mitoy, Kimbolo, Mayenga

Wembele :6m,mauvais

20 camions Non Mauvais

Ngondi,DundaMuwele

55 Kinzenga et Kitoy 3 bassins : Kimwele, Dunda, Bengi

Teba : 4m, bon 10 camions Gecotra, 25 km Mauvais

Chef lieu secteurPont GobariMbanza Gobari

29 Mokamo et Kilunda 2 bassins : Mayenga, Mbanza Gobari

Lukala, 6m,Sambaseke, 6m,Pont Gobari, bon état

- Non Mauvais

Kanza LuwangaManga

9 Mokamo et Kilunda 1 bassin : Kimbumba Kapenda

Rivière Gobari, pas de pont

10 camions Non Mauvais

Saka,NdondoFula

30 2 bassins :Nondo et Fula

Kitoy et Masi-Manimba 1 pont à sur la Mikeni à Sukabanza1 bac sur la Lukula

7 camions Non mauvais

Pool C : Bindungi et Kinzenzengo N° Nom de l’axe Longueur Secteurs Nombres de bassin de Ouvrages Nombre Si l’axe est Etat actuel

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en km traversés production desservis (rappeler les noms)

de véhicules par mois

entretenu, précisez quelles partie et par qui ?

Nom du pont, bac… Longueur nécessaire

1. MulalaNgubaBac Inzia

129 Kinzenzengo et Bindungi

5 bassins :Munkuku, Kingungi, Mabungu, Kisala, Kingwendi

Mulala Nguba: 8m,Muninga : 6m,Kakundu: 6mNiangina : 8m,Mukilu: 7mKitumbi : 7m,Bac sur la Luie à Kitona (chutes Lippens) : trail et poulie (plateforme et câbles à reprendre)Bac sur l’Inzia à Tumbuta : trail et poulie (plateforme et câbles à reprendre)

3 camions

Unops par le passé sur 60 km,CTB : 25kmOpérateurs économiques : 6km

Mauvais

2. KitundulaNdongo

110 Bindungi et Kinzenzengo

3 bassins : Kingundu, Kisala, Kingwendi

9 camions

Non Mauvais

3. KwafiYokoKafulu

115 Kinzenzengo et Bindungi

5 bassins :Yoko, Kimbiki Lukula, Meya, Mbenga, Mabungulu

Vuanga, 5m 10 camions

CTB : 115 km Assez bien

4. KingungiKasodi

50 Kinzenzengo 1 bassin : Mangungu

KImbanga, 6m 1 camion Non Assez bien

5. VuangaKimwelaKwati

30 Bindungi 1 bassin : Meya

5 camions

Non Mauvais

6. LokosiMusinaKihunga

45 Kinzenzengo 1 bassin : Mangungu

Kimbamba, 7mKihunga, 8m

1 camion Non Mauvais

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Pool A : Masi, Kinzenga et Mosango

N° Nom de l’axe Longueur en km

Secteurs traversés

Nombres de bassin de production desservis (rappeler les noms) Ouvrages Nombre de véhicules

par mois

Axe entretenu par

Etat actuel

1. MikamboKimbuimba 72 3 bassins :

Lunga, Mosenge, Mbulu

Pont Musobo : 6m,Pont Yeye : 15mPont Bifungu : 6m,

20 camions,70 vélos, 10 motos

2007 : BCECO Unops

2. MikamboKafi 40 Mikambo et Fula Aucun

10 camions,100 vélos,10 motos

Réhabilitée par CTB

3.HPK MasiKindunduMosenge

50 2 bassins : Kiafufu, Lumbi

Pont Bibodi : 8m ; Pont Mabata : 8m ;Pont Mabosi : 12m ;Pont Vanga :4m ;Pont Lunga : 10m : Pont disembo : 10m ; Pont Yoshi : 10m, Bac Lukula à Musenge hpk (bac naufragé)

10 vélos,4 motos Non

4. MuzabalaKitshiamanga 75 1 bassin :

Kitshiamanga Aucun20 camions100 vélos,15 motos

Non

5.

Antene KipopoMosangaBibambaBifurcation Konda

30 1 bassin :Mosanga

Pont Mosanga : 8m ;Pont Luhemba : 8m ;Bac Luie à Mosango (bac naufragé).

5 camions,2 motos,10 vélos

Non

6.FulaSakabanzaKisangani Kikombo

13 1 bassin :Kisangani

Pont Lubeso : 10m ; 5 camions, 65 vélos,10 motos Non

7.

Banza FumunkeNtoKikomboLutaku

35 1 bassin :Mimbondo

Pont Nzlila Bumba : 8m ;Pont Ngamwesi : 10m ;Pont Mibamgun Bangu : 6m ;Pont Lweso : 10m

5 camions70 vélos10 motos

8. Chef lieu secteur MasiMbalaka 25 1 bassin :

Muzabala

Pont Lukobo : 10mPont Kinzinga : 6m ;Pont Lukuku : 15m ;

Nd Non

9. Kipata Mususu, Ndondo(rivière) Nd Masi

10. Muluma, Kingafioti, Yenzi 19 Mosango Ponts en état11. Kinzafioti, Manzombi 18 2 ponts12. Ngula-Nkumbi Bwana 4 ponts

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 52

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Pool A : Masi, Kinzenga et Mosango (suite)

N° Nom de l’axe Longueur en km

Secteurs traversés

Nombres de bassin de production desservis (rappeler les noms) Ouvrages Nombre de véhicules

par mois

Axe entretenu par

Etat actuel

13.KipwangaMbwediKuaya

24 2 ponts

14. NgulaMbwedi 20 2 ponts

15.YenziKayandaMosango

18 1 pont

16. KoshiKamika 34

17.KitsambaMushimaKanika

30 1 pont de 15m

18. KibolongoMosanga Kinzenga

11 ponts au total et 1 bac sur la Luie

19. MasamunaBindungi

20. NgonoleKitoy vers Ndunda

21. KalondaKinzenga

22. Kiwawa pontKoki vers Kitoy

23. KingudiKipolo

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 53

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Pool B : Pay Kongila, Sungu, Kibolo

N° Nom de l’axe Longueur en km

Secteurs traversés

Nombres de bassin de production desservis (rappeler les noms)

Ouvrages Nombre de véhicules par mois

Si l’axe est entretenu, précisez quelles partie et par qui ?

Etat actuel

1. KoshiSungu 184 Kibolo, Pay,

Sungu 10 bassins :

12 ponts de 7 à 12m, un bac sur la Kwenge San Pedro à Maymba (Bon état) (85m) et deux bacs privés (Kimbila Ngundu, à moteur ; Kipalanga siefac sur Kwenge).

Nd. Non

Mauvais

2. KiboloMbanzake 120 Nd. 25 bassins 0

De l’intérieur vers Pay : 6 véhicules(2 de Kibobo et 5 depuis Sungu)De Pay vers l’extérieur : 125 camions

CTB

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 54

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Annexe 5 : Marchés ruraux, dépôts, nombre de moulins et de malaxeurs par secteur

Sources : Inspection du Développement Rural, 2008.

Secteur Marché rural Fréquence Nombre de dépôts

Nombre de moulins

Nombre de malaxeurs

Masi-Manimba

1. Mosenge 2 fois par mois 7 2 1252. Kinzamba3. Makanga4. Mikwati5. Bibamba6. Musanga Hpk7. Fula8. Mikambu9. Kimofu10. Lumbi village11. Kitsamanga Mafut

Mokamo 12. Bwala Yulu 2 fois par mois 12 7 26813. Mokamo secteur14. Kindongo15. Kimputu16. Mbanza Gobari17. Bilili18. Dunga19. Mokamo cke20. Kanza21. Mitoy

Mosango 22. Camp Pombe 2 fois par mois 6 5 10323. Koshi24. Kasai25. Kinga Fioti26. Yenzi27. Ngula28. Kwaya May29. Kanika

Kitoy 30. Kitoy secteur 2 fois par mois 5 11 9831. Bengi32. Munzanga33. Dondo hpk34. Kintulu35. Saka36. Lulau37. Dundu38. Manza Wamba39. Kimwela40. Nd

Synthèse du plan CARG de Masi-Manimba. Décembre 2009. 55

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Secteur Marché rural Fréquence Nombre de dépôts

Nombre de moulins

Nombre de malaxeurs

Kinzenga 41. Kiwawa 2 fois par mois 1 6 6742. Masamuna43. Tumbambi44. Kinzenga45. Lunza46. Kindinga47. Kifunga48. Kinzieta49. Kingonzi

Bindungi 50. Kingungu 2 fois par mois 0 1 851. Kingwendi52. Kimbongo53. Kilundu54. Mwanza55. Mutubu56. Manganba57. Kipata

Kinzenzengo 58. Mangungu 2 fois par mois 0 1 12059. Mukuku60. Mokingungi61. Kwati Yoko62. Kingola63. Mbenga centre64. Mundanda

Kibolo 65. Peshi Menikongo 2 fois par mois 0 0 366. Kibolo secteur67. Mungulu

Pay Kongila 68. Pay Kongila 2 fois par mois 0 4 24869. Kasenodi70. Kazamba Ngwanga71. Kayanda72. Kimbulu73. Kipalanga Sangi74. Nzandu Kapumba

Sungu 75. Mbamba 2 fois par mois 0 0 1976. Kikombo77. Mbanza

Mudikisongo

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