flash de conjoncture · activités économiques et le ralentissement du rythme de travail dû au...
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SYNTHESE
Au plan international, le contexte économique est marqué par la pandémie du coronavirus (Covid-19)
qui continue de faire des victimes par milliers à travers le monde et par les mesures de protection
adoptées qui impactent gravement la croissance économique mondiale. Au plan national, la Côte d’Ivoire
a enregistré son premier cas de Covid-19 le 11 mars 2020 et le nombre de personnes contaminées ne
cesse de croître depuis lors.
Au niveau sectoriel, les performances du secteur primaire sont demeurées solides. L’activité du secteur
secondaire est restée bien orientée en dépit de la contraction de la production de produits pétroliers et
de pétrole brut. Quant au secteur tertiaire, il est affecté par les effets de la crise sanitaire, notamment au
niveau des transports aérien, maritime et ferroviaire.
Les prix à la consommation ont renchéri de 2,3%, en moyenne sur les trois premiers mois de l’année et
les créations nettes d’emplois sur un an se sont établies à 24 461 à fin février 2020.
La situation des finances publiques a été caractérisée, à fin février 2020, par une hausse de 7,7% des
recettes totales et dons ainsi que par une baisse des dépenses totales de 15,1% par rapport au niveau de
février 2019. Il en est ressorti un solde budgétaire excédentaire de 117,4 milliards.
S’agissant des échanges extérieurs hors biens exceptionnels, les exportations en valeur ont progressé de
4,1% au premier trimestre 2020 tandis que les importations ont replié de 5,9%. Il en a résulté un solde
commercial excédentaire de 656,3 milliards contre 476,6 milliards un an plus tôt et une amélioration
des termes de l’échange de 9,6%.
La masse monétaire a progressé de 10,9% à fin février 2020, portée par la hausse des créances nettes sur
l’Administration Centrale (+21,6%) et des actifs extérieurs nets (+36,5%). A l’inverse, les créances sur
l’économie ont connu une légère inflexion de 0,8%.
Au niveau de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), les principaux indicateurs ont
maintenu leur tendance à la baisse. Les indices BRVM 10 et BRVM Composite se sont contractés
respectivement de 19,9% et 16,8% au premier trimestre 2020.
CONTEXTE ECONOMIQUE
Le début d’année 2020 est marqué par la
pandémie du Covid-19 qui fait craindre une
récession dans plusieurs pays dans le
monde. En effet, apparu en Chine en fin
d’année 2019, le virus a plombé l’économie
de ce pays dans le courant du premier
trimestre 2020 avant de se propager dans le
reste du monde, avec un nombre sans cesse
croissant de contaminations et de décès.
Pour faire face à cette calamité, les
Gouvernements ont pris différentes
mesures. Il s’agit, entre autres, de
FLASH DE
CONJONCTURE PARUTION D’AVRIL 2020 - N°03/2020
Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020
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restrictions d’accès aux pays, du
confinement des populations, de la
distanciation sociale et de la fermeture des
commerces non essentiels. Cependant, ces
mesures de lutte affectent la demande et
l’offre de biens et services. La demande
subit la baisse des revenus liée aux mises en
chômage, la limitation des déplacements
ainsi que le repli de l’investissement du fait
de l’accroissement des incertitudes. En ce
qui concerne l’offre, elle est affectée
notamment par l’interruption de certaines
activités économiques et le ralentissement
du rythme de travail dû au confinement.
Dans ce contexte, selon les prévisions
publiées le 14 avril 2020 par la Fond
Monétaire International (FMI), l'économie
mondiale devrait se contracter de 3,0% en
2020 contre une progression de 2,9% en
2019, avec une décroissance de 6,1% dans
les pays avancés et de 1,0% dans les pays
émergents et pays en développement. Ces
projections sont basées sur l’hypothèse
d’une atténuation de la pandémie et d’un
abandon progressif des mesures de
confinement au second semestre 2020.
Sur le marché des matières premières, en
évolution mensuelle, les cours du cacao
(+4,3%) et de l’or (+2,3%), se sont accrus en
février 2020. La hausse du cours du cacao
s’explique par les inquiétudes liées aux
éventuelles difficultés de ravitaillement en
cas de persistance de l’épidémie du Covid-
19. Quant à l’or, son cours a bénéficié de sa
qualité de valeur refuge en période de crise.
Par contre, les cours du pétrole brut
(-12,4%), de l’huile de palme (-11,4%), du
caoutchouc (-6,8%), du coton (-3,2%) et du
café (-4,6%) ont été pénalisés par les effets
de la baisse de la demande.
Au niveau du marché des changes, au mois
de février 2020, la monnaie européenne a
poursuivi sa tendance baissière face au
dollar américain due notamment aux
inquiétudes grandissantes sur la santé de
l’économie européenne. En moyenne
mensuelle, 1 euro s’est échangé contre 1,09
dollar américain, en retrait de 1,8% par
rapport au mois précédent.
Au niveau national, l’activité économique
continue de tirer avantage de la mise en
œuvre du Plan National de Développement
(PND) 2016-2020. Toutefois, la propagation
du Covid-19, dont le premier cas de
contamination a été enregistré le 11 mars
2020, fait craindre une crise sanitaire ainsi
qu’une perturbation des différents secteurs
d’activités et des équilibres interne et
externe.
Afin de faire face à cette propagation du
Covid-19 et limiter les dégâts, le
Gouvernement a adopté un plan de riposte
sanitaire d’un montant de 95,88 milliards
avec pour objectif une meilleure prise en
charge des malades, un renforcement des
systèmes de soins et un accroissement des
stocks de médicaments.
Pour une réponse plus globale à la crise, un
plan de soutien économique, social et
humanitaire, évalué à 1 700 milliards, a été
élaboré. Il vise à réduire les vulnérabilités et
se décline en trois (3) axes regroupés en (i)
des mesures de soutien aux entreprises, (ii)
des mesures d’appui à l’économie et (iii) des
mesures sociales en faveur des populations.
Aussi, pour pallier atténuer l’impact de la
pandémie sur le système bancaire et le
financement de l’activité économique dans
l’Union Économique et Monétaire de Ouest
Africain (UEMOA), la BCEAO a pris huit
mesures fortes. Il s’agit notamment de
l’accroissement des ressources mises à
disposition des banques, de l’autorisation à
l’accès au refinancement de la Banque
Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020
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Centrale à 1 700 entreprises et de la
promotion de l’utilisation des services
électroniques.
Dans ce contexte, avec une hypothèse de
l’éradication de la pandémie à fin juin 2020
et une reprise rapide de l’activité au second
semestre, la croissance du PIB de l’année
2020 a été révisée à +3,6% contre 7,2%
initialement prévu, soit une baisse de 3,6
points de pourcentage.
Réalisations sectorielles à date comparées à celles de la période correspondante de 2019, sauf indication
contraire. Valeurs en FCFA
Secteur réel
Les secteurs primaire et secondaire ont
évolué favorablement. Par contre, le secteur
tertiaire a ressenti les premiers effets des
mesures de protection contre le Covid-19.
Secteur primaire
A fin février 2020, l’agriculture
d’exportation s’est bien comportée avec une
progression des productions de banane
dessert (+38,3%), de sucre (+11,7%),
d’ananas (+24,6%) et de coton graine
(+9,4%). Toutefois, la production de régimes
de palme s’est repliée (-8,9% à fin janvier
2020).
Tableau 1 : Principales productions de l’agriculture
d’exportation
(en tonnes) 2 mois 2019
2 mois 2020
Variation (%)
Ananas 7 653,7 9 536,6 24,6
Banane dessert 76 936,1 106 432,3 38,3
Coton graine 212 128,5 231 996,2 9,4
Sucre 71 675,7 80 096,1 11,7
Régimes de palme* 183 857,0 167 428,0 -8,9
Sources : DGE, OPA, MINADER *Données à fin janvier
En dépit de cette bonne dynamique, le
secteur primaire pourrait être affecté par les
effets du Covid-19, à travers la perturbation
des chaines d’approvisionnement en
intrants et des circuits de commercialisation.
Aussi, en vue de préserver ce secteur clé de
l’économie ivoirienne, le Gouvernement
envisage d’apporter un soutien aux
principales filières d’exportation,
notamment les filières Café-Cacao, Coton-
Anacarde et Hévéa-Palmier à huile pour un
montant de 250 milliards. Les cultures
vivrières, maraichères et fruitières pourront
tirer profit également de l’appui de l’Etat
avec un montant de 50 milliards dont 20
milliards pour la fourniture en intrants, afin
de garantir la production et
l’approvisionnement des différents marchés.
Secteur secondaire
Le secteur secondaire devrait maintenir une
tendance haussière stimulée par l’activité
industrielle et le BTP.
En effet, l’activité industrielle connaît une
bonne orientation, au regard de la hausse de
11,7% de la consommation d’électricité de
moyenne tension à fin février 2020.
L’accroissement des exportations en valeur
de produits manufacturés (+5,0% à fin mars
2020) traduit l’évolution favorable des
industries manufacturières. Quant à la
branche extractive, elle a connu une hausse
de la production de gaz naturel (+4,4%) à fin
février 2020 tandis que l’extraction de
pétrole brut s’est contractée de 20,2%.
Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020
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Cependant, dans la branche « industries
pétrolières, chimiques et caoutchouc,
plastiques », la production des produits
pétroliers a reculé de 6,6% en raison
principalement du reflux de la demande
extérieure de 12,0%.
Graphique 1 : Production et vente de produits pétroliers
Dans la branche énergie, la production nette
d’électricité s’est accrue de 7,2%, sous l’effet
de l’augmentation de la production de
source hydraulique (+15,8%) et de celle de
source thermique (+3,2%). Cette évolution
est soutenue par la progression de la
consommation intérieure de 9,2% et des
exportations de 19,0%.
Graphique 2 : Production et consommation d’électricité
S’agissant du BTP, il continue de bénéficier
de l’exécution des grands projets
d’infrastructures publiques.
Malgré cette vitalité, le secteur secondaire
est exposé à l’impact des mesures
d’endiguement de la pandémie du Covid-19.
En effet, il pourrait subir un ralentissement
du BTP, une perturbation de
l’approvisionnement en biens
intermédiaires et un fléchissement de la
demande interne et externe adressée aux
produits industriels.
Secteur tertiaire
En lien avec les mesures de lutte contre le
Covid-19 au niveau international, le secteur
tertiaire a enregistré un retrait du nombre
total de passagers commerciaux dans le
transport aérien de 15,1% à fin mars 2020
ainsi qu’une baisse du trafic de
marchandises dans le transport maritime
de 6,2% à fin février 2020.
Le nombre de passagers commerciaux dans
le transport aérien a subi le repli des trafics
avec les pays de la CEDEAO (-18,4%), de
l’Europe (-6,1%) et du reste de l’Afrique
(-21,6%).
Le transport maritime est impacté par une
baisse des activités à la fois aux ports de San
Pedro (-16,5%) et d’Abidjan (-4,0%).
De même, le transport ferroviaire a affiché
un recul de 2,7% du trafic global de
marchandises à fin février 2020, en relation
avec la contraction des échanges entre la
Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Prix à la consommation
Les prix à la consommation ont progressé de
2,3% au premier trimestre 2020, sous l’effet
du renchérissement des prix des produits
comestibles (+4,7%) et des produits non
alimentaires (+1,2%).
La flambée des prix des produits comestibles
s’explique par la hausse de la demande liée à
la constitution de stocks par les ménages en
prévision d’une accentuation de la pandémie
au niveau national. Les prix des « légumes
frais » (+10,0%), des « poissons » (+9,7%),
des « fruits » (+7,2%) et des « tubercules et
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Source: DGE, SIR
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Source: DGE, CIE
Production d'électricité
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plantains » (+4,5%) ont enregistré les plus
fortes augmentations.
S'agissant des produits non alimentaires, ils
ont connu un relèvement de prix dû au
transport (+1,7%), aux « articles
d’habillement et chaussures » (+1,2%) ainsi
qu’aux « logements, eau, gaz, électricité et
autres combustibles » (+2,6%).
L’inflation en moyenne annuelle s’est située
à +1,2%, bien en deçà du maximum de la
norme communautaire de l’UEMOA fixé à
3%.
Emploi
Le marché de l’emploi formel a enregistré, à
fin février 2020, un accroissement du
nombre de salariés de 2,4% en glissement
annuel, correspondant à une création nette
de 24 461 emplois en un an dont 59,7% par
le secteur privé. Les créations brutes
d’emplois sont ressorties à 17 961 contre
14 854 un an plus tôt, soit une hausse de
20,9%.
L’impact de la crise sur l’emploi formel
devrait être perceptible les prochains mois,
du fait des mesures de réduction des salariés
qui seront appliquées dans certaines
entreprises directement impactées par la
crise sanitaire du Covid-19.
Au niveau de secteur informel, la fermeture
des commerces à risque, notamment les
restaurants, maquis et lieux de plaisance
sont à l’origine de mises en chômage.
Finances publiques
La situation des finances publiques a été
caractérisée par une hausse de 7,7% (+53,9
milliards) des recettes totales et dons pour
s’établir à 757,1 milliards à fin février 2020.
Cet accroissement provient des recettes
fiscales (+64,6 milliards) et des recettes non
fiscales (+9,4 milliards) tandis que les dons
se sont contractés (-20,1 milliards).
Le bon niveau de mobilisation des recettes
fiscales est attribuable principalement aux
droits et taxes à l’exportation (+18,7
milliards) et aux impôts sur biens et services
(+30,1 milliards).
Quant aux dépenses totales et prêts nets, ils
ont été exécutés à hauteur de 639,7 milliards
en retrait de 15,1% (-113,7 milliards) par
rapport au niveau à fin février 2019. Cette
sous consommation est expliquée par la non-
exécution des dépenses financées sur prêts
et dons projets du fait de la pandémie du
Covid-19.
Il en a résulté un solde budgétaire
excédentaire de 117,4 milliards qui a
contribué à prendre en charge le capital de la
dette arrivé à échéance.
Echanges extérieurs
Les échanges extérieurs de marchandises
hors biens exceptionnels en valeur ont été
marqués au premier trimestre 2020 par un
accroissement des exportations de 4,1% et
une baisse des importations de 5,9%.
Les exportations ont bénéficié des ventes
de produits primaires (+4,9%) notamment
le cacao fèves (+3,2%), le caoutchouc
(+42,1%) et la banane (+27,9%). Elles ont
également profité de la hausse des sorties de
produits transformés de +6,2% grâce
essentiellement aux exportations de cacao
transformé (+9,5%), d’huile de palme
(+26,8%), des huiles essentielles et extraits
végétaux (+4,0%) ainsi que des produits
pétroliers autres que le pétrole brut
(+17,2%). Concernant les ventes de produits
miniers, elles ont régressé de 2,9% sous
l’effet combiné de la contraction des
Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020
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exportations de pétrole brut (-37,1%) et de
la hausse des ventes d’or brut (+64,4%).
Quant aux importations en valeur, elles ont
été marquées par les replis des achats de
biens de consommation (-12,9%) et de
biens d’équipement (-0,7%) ainsi que de la
hausse en valeur des achats de biens
intermédiaires (+1,3%).
La baisse des biens de consommation est liée
aux poissons frais (-2,9%), au riz (-24,0%),
au blé tendre (-14,5%) et aux produits
pétroliers autres que le pétrole brut
(-36,4%).
Les acquisitions de biens d’équipement ont
été affectées particulièrement par les
machines mécaniques (-2,1%).
L’impact de ces deux composantes des
importations a été amoindri par la hausse en
valeur des achats de biens intermédiaires
(+1,3%) tirés par les approvisionnements en
pétrole brut (+16,2%), clinker (+1,0%),
autres matériaux de construction (+29,9%),
engrais (+43,7%) et « céramique, verre et
pierre » (+1,0%).
Il a découlé de ces évolutions un solde
commercial hors biens exceptionnels
excédentaire de 656,3 milliards contre 476,6
milliards un an plus tôt et une amélioration
des termes de l’échange de 9,6%.
Situation monétaire et financière
La situation monétaire et financière est
caractérisée, sur la période sous revue, par
une hausse du financement intérieur et le
maintien de la tendance baissière des
principaux indicateurs boursiers.
Situation monétaire
La politique monétaire de la zone UEMOA est
restée inchangée, conformément aux
décisions de la dernière réunion du Comité
de Politique Monétaire du 04 décembre
2019. Ainsi, les principaux taux directeurs
notamment le taux d’intérêt minimum de
soumission aux opérations d’« open
market » et le taux de pension ont été
maintenus respectivement à 2,50% et
4,50%. De même, le coefficient de réserves
obligatoires applicable aux banques de
l'Union est demeuré à 3,0%.
La masse monétaire au sens large (M2) a
connu une progression de 10,9% (+1 057,4
milliards) à fin février 2020 en glissement
annuel, sous l’effet de la hausse des créances
intérieures (+4,9% ; +472,5 milliards) et des
actifs extérieurs nets (+36,5% ; +656,5
milliards).
Les créances intérieures ont été tirées par
l’augmentation des créances nettes sur
l'Administration Centrale de 21,6% (+528,0
milliards), tandis que les créances sur
l’économie ont connu une légère contraction
de 0,8% (-55,6 milliards).
S'agissant des actifs extérieurs nets, ils ont
tiré profit de l’accroissement des actifs
détenus par la BCEAO (+34,0% ; +491,4
milliards) et les banques commerciales
(+46,5% ; +165,1 milliards), en lien avec
l’excédent de la balance commerciale et
l’amélioration continue du taux de
rapatriement des devises issues des recettes
d’exportation.
Concernant la situation des banques, en
termes cumulés sur les deux premiers mois
de l’année 2020, le montant des crédits
ordinaires octroyés a progressé de 19,8%
(+137,9 milliards), tandis que ceux des
escomptes d’effets de commerce et des
dépôts ont replié respectivement de 7,3%
(-11,7 milliards) et 12,0% (-41,5 milliards)
comparés à leurs niveaux de fin février 2019.
Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020
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Les moyennes des taux d’intérêt appliqués
aux crédits ordinaires (6,4%) et aux dépôts
(4,8%) sont ressorties identiques à leur
niveau de 2019. Par contre, le taux moyen
des escomptes d’effets de commerce a
augmenté de 0,1 point de pourcentage pour
se situer à 7,2%.
Marché boursier
Au niveau de la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM), les principaux
indicateurs ont maintenu leur tendance à la
baisse. Ainsi, les indices BRVM 10 et BRVM
composite se sont repliés en moyenne
respectivement de 19,9% et de 16,8% au
premier trimestre 2020. Le recul de ces
indices est en ligne avec les contre-
performances enregistrées au niveau des
entreprises des branches « agriculture »
(-32,1%), « industries » (-29,3%), et
« services publics » (-22,8%). Par contre, le
volume et la valeur transigés ont augmenté
respectivement de 73,0% et de 23,6%.
Graphique 3 : Indicateurs du marché boursier de l’UEMOA
S’agissant de la capitalisation boursière, elle
a affiché une hausse de 5,0% en glissement
annuel à fin du mois de mars 2020, sous
l’effet combiné d’un accroissement du
marché des obligations de 37,4% et d’un
repli du marché des actions de 17,9%.
En conclusion, les premiers effets des
mesures de protection contre le Covid-19
sur l’activité économique sont perceptibles
au niveau du secteur tertiaire. Les secteurs
primaire et secondaire restent encore bien
orientés mais sont fortement exposés à une
perturbation des approvisionnements en
intrants et des circuits de commercialisation
ainsi qu’à une baisse de la demande.
Les perspectives de croissance de l’activité
économique nationale en 2020 sont
fortement dépendantes de l’ampleur et de la
durée de la pandémie du Covid-19 aussi bien
en interne que dans le reste du monde. La
prévision de croissance de +3,6% pourrait se
dégrader si cette pandémie persiste au-delà
du mois de juin 2020.
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Source: DGE, BRVM
Indice BRVM 10Indice BRVM CompositeVolume des transactions (en titres)
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Tableau de bord
Variations en glissement
(cumul de la période
annuelle)
août-19 sept.-19 oct.-19 nov.-19 déc.-19 janv.-20 févr.-20 mars-20
INTERNATIONAL
Cours du Pétrole brut -18,6% -20,4% -26,3% -2,3% 18,9% 7,1% -13,0% -3,3%
Cours du cacao 1,1% 5,0% 14,1% 15,3% 10,7% 15,0% 20,4% 17,7%
Cours de l'euro par rapport au dollar -3,7% -5,6% -3,8% -2,8% -2,4% -2,8% -3,9% -3,3%
ACTIVITE NATIONALE
Primaire
Agriculture d'exportation
Cacao nc 6,5% nc nc 2,5% nc nc nc
Café nc -80,9% nc nc 0,0% nc nc nc
Coton nc 0,0% nc nc 12,4% 7,0% 12,1% 9,4%
Anacarde 18,7% -51,5% -45,1% -90,8% -100,0% nc nc nc
Secondaire
IHPI global nd nd nd nd nd nd nd nc
IHPI hors extraction nd nd nd nd nd nd nd nc
Industrie manufacturière nd nd nd nd nd nd nd nc
Electricité, gaz nd nd nd nd nd nd nd nc
BTP nd nd nd nd nd nd nd nc
Production d'électricité 4,8% 5,2% 3,1% 9,8% 11,7% 3,1% 11,6% 7,2%
Production de produits pétroliers 2,9% -8,1% 14,5% 11,1% 32,2% -5,4% -8,2% -6,6%
Pétrole brut 16,8% 8,4% -2,6% -13,5% -22,6% -19,8% -20,6% -20,2%
Gaz naturel 15,0% 36,7% 18,9% 14,5% 15,0% 1,8% 7,3% 4,4%
Tertiaire
Indice du Chiffre d'Affaires (ICA) -1,1% 0,7% 3,1% -1,4% 2,0% 2,3% nd nc
Trafic global maritime 8,3% 3,0% 1,1% 41,6% -17,0% -25,2 15,5% -6,2%
Total voyageurs aérien 4,8% -2,2% 2,6% 4,6% 0,9% -1,0% 5,3% -45,8% -15,1%
Transport ferroviaire (trafic de marchandise) 40,8% 27,5% 10,3% -1,8% -2,4% 1,3% -6,6% -2,7%
Echanges extérieurs1
Exportation en volume 19,6% 40,0% 10,7% 26,4% 28,5% -12,0% -6,0% -25,2% -15,0%
Importation en volume -24,2% 28,6% -13,1% -8,0% -20,0% 4,6% 0,8% 1,4% 2,3%
Exportation en valeur 28,9% 35,0% 4,9% 4,7% 20,0% 21,3% 0,8% -7,8% 4,1%
Importation en valeur -19,0% 34,2% -3,7% -10,8% -13,4% -6,9% -6,5% -4,3% -5,9%
Solde commercial 2 17,0 -111,7 34,8 269,3 285,0 245,6 204,4 206,3 656,3
Financement
Masse Monétaire (M2) 8,1% 8,6% 8,6% 10,2% 10,8% 11,6% 10,9% 10,9%
Actifs Extérieurs Nets -27,4% -17,7% 2,2% 14,4% 22,9% 40,7% 36,5% 36,5%
Créances intérieures 17,6% 18,4% 12,4% 12,8% 9,6% 6,3% 4,9% 4,9% Créances nettes sur l'Administration Centrale 52,7% 45,7% 31,4% 27,5% 20,4% 17,2% 21,6% 21,6%
Créances sur l'économie 7,4% 10,0% 6,3% 8,1% 6,1% 2,7% -0,8% -0,8%
BRVM composite -25,9% -26,4% -20,1% -14,9% -7,5% -8,3% -18,5% -23,2% -16,8%
Finances publiques
Recettes totales & Dons 6,3% 4,7% 13,1% 12,9% 7,9% 11,0% 4,1% 7,7%
Dépenses totales & Prêts nets -1,0% -7,9% 2,1% 23,8% -19,1% -0,8% -23,1% -15,1% Investissement public 7,7% -51,5% -37,8% 9,8% -19,8% -30,9% -39,9% -39,3%
Solde budgétaire global (niveau en milliards) -44,14 8,12 -16,07 -150,30 -24,78 136,9 -19,5 117,4
Prix à la consommation
Indice harmonisé des prix à la consommation 0,4% 0,5% 0,3% 1,2% 1,6% 2,0% 2,6% 2,4% 2,3%
Indice des biens alimentaires 0,2% 1,1% 0,6% 2,4% 3,5% 3,8% 5,4% 5,7% 5,0%
IHPC hors biens alimentaires 0,5% 0,3% 0,2% 0,8% 0,8% 1,2% 1,4% 1,1% 1,2%
Emploi
Salariés secteur formel 3,5% 2,9% 2,4% 3,1% 2,7% 2,9% 2,4% 2,4%
Salariés secteur formel privé 3,8% 3,0% 2,4% 3,0% 2,2% 2,4% 1,8% 1,8%
1 Hors biens exceptionnels 2 En milliards de FCFA
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