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1 SYNTHESE Au plan international, le contexte économique est marqué par la pandémie du coronavirus (Covid-19) qui continue de faire des victimes par milliers à travers le monde et par les mesures de protection adoptées qui impactent gravement la croissance économique mondiale. Au plan national, la Côte d’Ivoire a enregistré son premier cas de Covid-19 le 11 mars 2020 et le nombre de personnes contaminées ne cesse de croître depuis lors. Au niveau sectoriel, les performances du secteur primaire sont demeurées solides. L’activité du secteur secondaire est restée bien orientée en dépit de la contraction de la production de produits pétroliers et de pétrole brut. Quant au secteur tertiaire, il est affecté par les effets de la crise sanitaire, notamment au niveau des transports aérien, maritime et ferroviaire. Les prix à la consommation ont renchéri de 2,3%, en moyenne sur les trois premiers mois de l’année et les créations nettes d’emplois sur un an se sont établies à 24 461 à fin février 2020. La situation des finances publiques a été caractérisée, à fin février 2020, par une hausse de 7,7% des recettes totales et dons ainsi que par une baisse des dépenses totales de 15,1% par rapport au niveau de février 2019. Il en est ressorti un solde budgétaire excédentaire de 117,4 milliards. S’agissant des échanges extérieurs hors biens exceptionnels, les exportations en valeur ont progressé de 4,1% au premier trimestre 2020 tandis que les importations ont replié de 5,9%. Il en a résulté un solde commercial excédentaire de 656,3 milliards contre 476,6 milliards un an plus tôt et une amélioration des termes de l’échange de 9,6%. La masse monétaire a progressé de 10,9% à fin février 2020, portée par la hausse des créances nettes sur l’Administration Centrale (+21,6%) et des actifs extérieurs nets (+36,5%). A l’inverse, les créances sur l’économie ont connu une légère inflexion de 0,8%. Au niveau de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), les principaux indicateurs ont maintenu leur tendance à la baisse. Les indices BRVM 10 et BRVM Composite se sont contractés respectivement de 19,9% et 16,8% au premier trimestre 2020. CONTEXTE ECONOMIQUE Le début d’année 2020 est marqué par la pandémie du Covid-19 qui fait craindre une récession dans plusieurs pays dans le monde. En effet, apparu en Chine en fin d’année 2019, le virus a plombé l’économie de ce pays dans le courant du premier trimestre 2020 avant de se propager dans le reste du monde, avec un nombre sans cesse croissant de contaminations et de décès. Pour faire face à cette calamité, les Gouvernements ont pris différentes mesures. Il s’agit, entre autres, de FLASH DE CONJONCTURE PARUTION D’AVRIL 2020 - N°03/2020

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Page 1: FLASH DE CONJONCTURE · activités économiques et le ralentissement du rythme de travail dû au confinement. Dans ce contexte, selon les prévisions publiées le 14 avril 2020 par

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SYNTHESE

Au plan international, le contexte économique est marqué par la pandémie du coronavirus (Covid-19)

qui continue de faire des victimes par milliers à travers le monde et par les mesures de protection

adoptées qui impactent gravement la croissance économique mondiale. Au plan national, la Côte d’Ivoire

a enregistré son premier cas de Covid-19 le 11 mars 2020 et le nombre de personnes contaminées ne

cesse de croître depuis lors.

Au niveau sectoriel, les performances du secteur primaire sont demeurées solides. L’activité du secteur

secondaire est restée bien orientée en dépit de la contraction de la production de produits pétroliers et

de pétrole brut. Quant au secteur tertiaire, il est affecté par les effets de la crise sanitaire, notamment au

niveau des transports aérien, maritime et ferroviaire.

Les prix à la consommation ont renchéri de 2,3%, en moyenne sur les trois premiers mois de l’année et

les créations nettes d’emplois sur un an se sont établies à 24 461 à fin février 2020.

La situation des finances publiques a été caractérisée, à fin février 2020, par une hausse de 7,7% des

recettes totales et dons ainsi que par une baisse des dépenses totales de 15,1% par rapport au niveau de

février 2019. Il en est ressorti un solde budgétaire excédentaire de 117,4 milliards.

S’agissant des échanges extérieurs hors biens exceptionnels, les exportations en valeur ont progressé de

4,1% au premier trimestre 2020 tandis que les importations ont replié de 5,9%. Il en a résulté un solde

commercial excédentaire de 656,3 milliards contre 476,6 milliards un an plus tôt et une amélioration

des termes de l’échange de 9,6%.

La masse monétaire a progressé de 10,9% à fin février 2020, portée par la hausse des créances nettes sur

l’Administration Centrale (+21,6%) et des actifs extérieurs nets (+36,5%). A l’inverse, les créances sur

l’économie ont connu une légère inflexion de 0,8%.

Au niveau de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), les principaux indicateurs ont

maintenu leur tendance à la baisse. Les indices BRVM 10 et BRVM Composite se sont contractés

respectivement de 19,9% et 16,8% au premier trimestre 2020.

CONTEXTE ECONOMIQUE

Le début d’année 2020 est marqué par la

pandémie du Covid-19 qui fait craindre une

récession dans plusieurs pays dans le

monde. En effet, apparu en Chine en fin

d’année 2019, le virus a plombé l’économie

de ce pays dans le courant du premier

trimestre 2020 avant de se propager dans le

reste du monde, avec un nombre sans cesse

croissant de contaminations et de décès.

Pour faire face à cette calamité, les

Gouvernements ont pris différentes

mesures. Il s’agit, entre autres, de

FLASH DE

CONJONCTURE PARUTION D’AVRIL 2020 - N°03/2020

Page 2: FLASH DE CONJONCTURE · activités économiques et le ralentissement du rythme de travail dû au confinement. Dans ce contexte, selon les prévisions publiées le 14 avril 2020 par

Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020

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restrictions d’accès aux pays, du

confinement des populations, de la

distanciation sociale et de la fermeture des

commerces non essentiels. Cependant, ces

mesures de lutte affectent la demande et

l’offre de biens et services. La demande

subit la baisse des revenus liée aux mises en

chômage, la limitation des déplacements

ainsi que le repli de l’investissement du fait

de l’accroissement des incertitudes. En ce

qui concerne l’offre, elle est affectée

notamment par l’interruption de certaines

activités économiques et le ralentissement

du rythme de travail dû au confinement.

Dans ce contexte, selon les prévisions

publiées le 14 avril 2020 par la Fond

Monétaire International (FMI), l'économie

mondiale devrait se contracter de 3,0% en

2020 contre une progression de 2,9% en

2019, avec une décroissance de 6,1% dans

les pays avancés et de 1,0% dans les pays

émergents et pays en développement. Ces

projections sont basées sur l’hypothèse

d’une atténuation de la pandémie et d’un

abandon progressif des mesures de

confinement au second semestre 2020.

Sur le marché des matières premières, en

évolution mensuelle, les cours du cacao

(+4,3%) et de l’or (+2,3%), se sont accrus en

février 2020. La hausse du cours du cacao

s’explique par les inquiétudes liées aux

éventuelles difficultés de ravitaillement en

cas de persistance de l’épidémie du Covid-

19. Quant à l’or, son cours a bénéficié de sa

qualité de valeur refuge en période de crise.

Par contre, les cours du pétrole brut

(-12,4%), de l’huile de palme (-11,4%), du

caoutchouc (-6,8%), du coton (-3,2%) et du

café (-4,6%) ont été pénalisés par les effets

de la baisse de la demande.

Au niveau du marché des changes, au mois

de février 2020, la monnaie européenne a

poursuivi sa tendance baissière face au

dollar américain due notamment aux

inquiétudes grandissantes sur la santé de

l’économie européenne. En moyenne

mensuelle, 1 euro s’est échangé contre 1,09

dollar américain, en retrait de 1,8% par

rapport au mois précédent.

Au niveau national, l’activité économique

continue de tirer avantage de la mise en

œuvre du Plan National de Développement

(PND) 2016-2020. Toutefois, la propagation

du Covid-19, dont le premier cas de

contamination a été enregistré le 11 mars

2020, fait craindre une crise sanitaire ainsi

qu’une perturbation des différents secteurs

d’activités et des équilibres interne et

externe.

Afin de faire face à cette propagation du

Covid-19 et limiter les dégâts, le

Gouvernement a adopté un plan de riposte

sanitaire d’un montant de 95,88 milliards

avec pour objectif une meilleure prise en

charge des malades, un renforcement des

systèmes de soins et un accroissement des

stocks de médicaments.

Pour une réponse plus globale à la crise, un

plan de soutien économique, social et

humanitaire, évalué à 1 700 milliards, a été

élaboré. Il vise à réduire les vulnérabilités et

se décline en trois (3) axes regroupés en (i)

des mesures de soutien aux entreprises, (ii)

des mesures d’appui à l’économie et (iii) des

mesures sociales en faveur des populations.

Aussi, pour pallier atténuer l’impact de la

pandémie sur le système bancaire et le

financement de l’activité économique dans

l’Union Économique et Monétaire de Ouest

Africain (UEMOA), la BCEAO a pris huit

mesures fortes. Il s’agit notamment de

l’accroissement des ressources mises à

disposition des banques, de l’autorisation à

l’accès au refinancement de la Banque

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Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020

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Centrale à 1 700 entreprises et de la

promotion de l’utilisation des services

électroniques.

Dans ce contexte, avec une hypothèse de

l’éradication de la pandémie à fin juin 2020

et une reprise rapide de l’activité au second

semestre, la croissance du PIB de l’année

2020 a été révisée à +3,6% contre 7,2%

initialement prévu, soit une baisse de 3,6

points de pourcentage.

Réalisations sectorielles à date comparées à celles de la période correspondante de 2019, sauf indication

contraire. Valeurs en FCFA

Secteur réel

Les secteurs primaire et secondaire ont

évolué favorablement. Par contre, le secteur

tertiaire a ressenti les premiers effets des

mesures de protection contre le Covid-19.

Secteur primaire

A fin février 2020, l’agriculture

d’exportation s’est bien comportée avec une

progression des productions de banane

dessert (+38,3%), de sucre (+11,7%),

d’ananas (+24,6%) et de coton graine

(+9,4%). Toutefois, la production de régimes

de palme s’est repliée (-8,9% à fin janvier

2020).

Tableau 1 : Principales productions de l’agriculture

d’exportation

(en tonnes) 2 mois 2019

2 mois 2020

Variation (%)

Ananas 7 653,7 9 536,6 24,6

Banane dessert 76 936,1 106 432,3 38,3

Coton graine 212 128,5 231 996,2 9,4

Sucre 71 675,7 80 096,1 11,7

Régimes de palme* 183 857,0 167 428,0 -8,9

Sources : DGE, OPA, MINADER *Données à fin janvier

En dépit de cette bonne dynamique, le

secteur primaire pourrait être affecté par les

effets du Covid-19, à travers la perturbation

des chaines d’approvisionnement en

intrants et des circuits de commercialisation.

Aussi, en vue de préserver ce secteur clé de

l’économie ivoirienne, le Gouvernement

envisage d’apporter un soutien aux

principales filières d’exportation,

notamment les filières Café-Cacao, Coton-

Anacarde et Hévéa-Palmier à huile pour un

montant de 250 milliards. Les cultures

vivrières, maraichères et fruitières pourront

tirer profit également de l’appui de l’Etat

avec un montant de 50 milliards dont 20

milliards pour la fourniture en intrants, afin

de garantir la production et

l’approvisionnement des différents marchés.

Secteur secondaire

Le secteur secondaire devrait maintenir une

tendance haussière stimulée par l’activité

industrielle et le BTP.

En effet, l’activité industrielle connaît une

bonne orientation, au regard de la hausse de

11,7% de la consommation d’électricité de

moyenne tension à fin février 2020.

L’accroissement des exportations en valeur

de produits manufacturés (+5,0% à fin mars

2020) traduit l’évolution favorable des

industries manufacturières. Quant à la

branche extractive, elle a connu une hausse

de la production de gaz naturel (+4,4%) à fin

février 2020 tandis que l’extraction de

pétrole brut s’est contractée de 20,2%.

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Cependant, dans la branche « industries

pétrolières, chimiques et caoutchouc,

plastiques », la production des produits

pétroliers a reculé de 6,6% en raison

principalement du reflux de la demande

extérieure de 12,0%.

Graphique 1 : Production et vente de produits pétroliers

Dans la branche énergie, la production nette

d’électricité s’est accrue de 7,2%, sous l’effet

de l’augmentation de la production de

source hydraulique (+15,8%) et de celle de

source thermique (+3,2%). Cette évolution

est soutenue par la progression de la

consommation intérieure de 9,2% et des

exportations de 19,0%.

Graphique 2 : Production et consommation d’électricité

S’agissant du BTP, il continue de bénéficier

de l’exécution des grands projets

d’infrastructures publiques.

Malgré cette vitalité, le secteur secondaire

est exposé à l’impact des mesures

d’endiguement de la pandémie du Covid-19.

En effet, il pourrait subir un ralentissement

du BTP, une perturbation de

l’approvisionnement en biens

intermédiaires et un fléchissement de la

demande interne et externe adressée aux

produits industriels.

Secteur tertiaire

En lien avec les mesures de lutte contre le

Covid-19 au niveau international, le secteur

tertiaire a enregistré un retrait du nombre

total de passagers commerciaux dans le

transport aérien de 15,1% à fin mars 2020

ainsi qu’une baisse du trafic de

marchandises dans le transport maritime

de 6,2% à fin février 2020.

Le nombre de passagers commerciaux dans

le transport aérien a subi le repli des trafics

avec les pays de la CEDEAO (-18,4%), de

l’Europe (-6,1%) et du reste de l’Afrique

(-21,6%).

Le transport maritime est impacté par une

baisse des activités à la fois aux ports de San

Pedro (-16,5%) et d’Abidjan (-4,0%).

De même, le transport ferroviaire a affiché

un recul de 2,7% du trafic global de

marchandises à fin février 2020, en relation

avec la contraction des échanges entre la

Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Prix à la consommation

Les prix à la consommation ont progressé de

2,3% au premier trimestre 2020, sous l’effet

du renchérissement des prix des produits

comestibles (+4,7%) et des produits non

alimentaires (+1,2%).

La flambée des prix des produits comestibles

s’explique par la hausse de la demande liée à

la constitution de stocks par les ménages en

prévision d’une accentuation de la pandémie

au niveau national. Les prix des « légumes

frais » (+10,0%), des « poissons » (+9,7%),

des « fruits » (+7,2%) et des « tubercules et

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Production d'électricité

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plantains » (+4,5%) ont enregistré les plus

fortes augmentations.

S'agissant des produits non alimentaires, ils

ont connu un relèvement de prix dû au

transport (+1,7%), aux « articles

d’habillement et chaussures » (+1,2%) ainsi

qu’aux « logements, eau, gaz, électricité et

autres combustibles » (+2,6%).

L’inflation en moyenne annuelle s’est située

à +1,2%, bien en deçà du maximum de la

norme communautaire de l’UEMOA fixé à

3%.

Emploi

Le marché de l’emploi formel a enregistré, à

fin février 2020, un accroissement du

nombre de salariés de 2,4% en glissement

annuel, correspondant à une création nette

de 24 461 emplois en un an dont 59,7% par

le secteur privé. Les créations brutes

d’emplois sont ressorties à 17 961 contre

14 854 un an plus tôt, soit une hausse de

20,9%.

L’impact de la crise sur l’emploi formel

devrait être perceptible les prochains mois,

du fait des mesures de réduction des salariés

qui seront appliquées dans certaines

entreprises directement impactées par la

crise sanitaire du Covid-19.

Au niveau de secteur informel, la fermeture

des commerces à risque, notamment les

restaurants, maquis et lieux de plaisance

sont à l’origine de mises en chômage.

Finances publiques

La situation des finances publiques a été

caractérisée par une hausse de 7,7% (+53,9

milliards) des recettes totales et dons pour

s’établir à 757,1 milliards à fin février 2020.

Cet accroissement provient des recettes

fiscales (+64,6 milliards) et des recettes non

fiscales (+9,4 milliards) tandis que les dons

se sont contractés (-20,1 milliards).

Le bon niveau de mobilisation des recettes

fiscales est attribuable principalement aux

droits et taxes à l’exportation (+18,7

milliards) et aux impôts sur biens et services

(+30,1 milliards).

Quant aux dépenses totales et prêts nets, ils

ont été exécutés à hauteur de 639,7 milliards

en retrait de 15,1% (-113,7 milliards) par

rapport au niveau à fin février 2019. Cette

sous consommation est expliquée par la non-

exécution des dépenses financées sur prêts

et dons projets du fait de la pandémie du

Covid-19.

Il en a résulté un solde budgétaire

excédentaire de 117,4 milliards qui a

contribué à prendre en charge le capital de la

dette arrivé à échéance.

Echanges extérieurs

Les échanges extérieurs de marchandises

hors biens exceptionnels en valeur ont été

marqués au premier trimestre 2020 par un

accroissement des exportations de 4,1% et

une baisse des importations de 5,9%.

Les exportations ont bénéficié des ventes

de produits primaires (+4,9%) notamment

le cacao fèves (+3,2%), le caoutchouc

(+42,1%) et la banane (+27,9%). Elles ont

également profité de la hausse des sorties de

produits transformés de +6,2% grâce

essentiellement aux exportations de cacao

transformé (+9,5%), d’huile de palme

(+26,8%), des huiles essentielles et extraits

végétaux (+4,0%) ainsi que des produits

pétroliers autres que le pétrole brut

(+17,2%). Concernant les ventes de produits

miniers, elles ont régressé de 2,9% sous

l’effet combiné de la contraction des

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exportations de pétrole brut (-37,1%) et de

la hausse des ventes d’or brut (+64,4%).

Quant aux importations en valeur, elles ont

été marquées par les replis des achats de

biens de consommation (-12,9%) et de

biens d’équipement (-0,7%) ainsi que de la

hausse en valeur des achats de biens

intermédiaires (+1,3%).

La baisse des biens de consommation est liée

aux poissons frais (-2,9%), au riz (-24,0%),

au blé tendre (-14,5%) et aux produits

pétroliers autres que le pétrole brut

(-36,4%).

Les acquisitions de biens d’équipement ont

été affectées particulièrement par les

machines mécaniques (-2,1%).

L’impact de ces deux composantes des

importations a été amoindri par la hausse en

valeur des achats de biens intermédiaires

(+1,3%) tirés par les approvisionnements en

pétrole brut (+16,2%), clinker (+1,0%),

autres matériaux de construction (+29,9%),

engrais (+43,7%) et « céramique, verre et

pierre » (+1,0%).

Il a découlé de ces évolutions un solde

commercial hors biens exceptionnels

excédentaire de 656,3 milliards contre 476,6

milliards un an plus tôt et une amélioration

des termes de l’échange de 9,6%.

Situation monétaire et financière

La situation monétaire et financière est

caractérisée, sur la période sous revue, par

une hausse du financement intérieur et le

maintien de la tendance baissière des

principaux indicateurs boursiers.

Situation monétaire

La politique monétaire de la zone UEMOA est

restée inchangée, conformément aux

décisions de la dernière réunion du Comité

de Politique Monétaire du 04 décembre

2019. Ainsi, les principaux taux directeurs

notamment le taux d’intérêt minimum de

soumission aux opérations d’« open

market » et le taux de pension ont été

maintenus respectivement à 2,50% et

4,50%. De même, le coefficient de réserves

obligatoires applicable aux banques de

l'Union est demeuré à 3,0%.

La masse monétaire au sens large (M2) a

connu une progression de 10,9% (+1 057,4

milliards) à fin février 2020 en glissement

annuel, sous l’effet de la hausse des créances

intérieures (+4,9% ; +472,5 milliards) et des

actifs extérieurs nets (+36,5% ; +656,5

milliards).

Les créances intérieures ont été tirées par

l’augmentation des créances nettes sur

l'Administration Centrale de 21,6% (+528,0

milliards), tandis que les créances sur

l’économie ont connu une légère contraction

de 0,8% (-55,6 milliards).

S'agissant des actifs extérieurs nets, ils ont

tiré profit de l’accroissement des actifs

détenus par la BCEAO (+34,0% ; +491,4

milliards) et les banques commerciales

(+46,5% ; +165,1 milliards), en lien avec

l’excédent de la balance commerciale et

l’amélioration continue du taux de

rapatriement des devises issues des recettes

d’exportation.

Concernant la situation des banques, en

termes cumulés sur les deux premiers mois

de l’année 2020, le montant des crédits

ordinaires octroyés a progressé de 19,8%

(+137,9 milliards), tandis que ceux des

escomptes d’effets de commerce et des

dépôts ont replié respectivement de 7,3%

(-11,7 milliards) et 12,0% (-41,5 milliards)

comparés à leurs niveaux de fin février 2019.

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Flash de conjoncture –Parution d’avril 2020 N°3/2020

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Les moyennes des taux d’intérêt appliqués

aux crédits ordinaires (6,4%) et aux dépôts

(4,8%) sont ressorties identiques à leur

niveau de 2019. Par contre, le taux moyen

des escomptes d’effets de commerce a

augmenté de 0,1 point de pourcentage pour

se situer à 7,2%.

Marché boursier

Au niveau de la Bourse Régionale des

Valeurs Mobilières (BRVM), les principaux

indicateurs ont maintenu leur tendance à la

baisse. Ainsi, les indices BRVM 10 et BRVM

composite se sont repliés en moyenne

respectivement de 19,9% et de 16,8% au

premier trimestre 2020. Le recul de ces

indices est en ligne avec les contre-

performances enregistrées au niveau des

entreprises des branches « agriculture »

(-32,1%), « industries » (-29,3%), et

« services publics » (-22,8%). Par contre, le

volume et la valeur transigés ont augmenté

respectivement de 73,0% et de 23,6%.

Graphique 3 : Indicateurs du marché boursier de l’UEMOA

S’agissant de la capitalisation boursière, elle

a affiché une hausse de 5,0% en glissement

annuel à fin du mois de mars 2020, sous

l’effet combiné d’un accroissement du

marché des obligations de 37,4% et d’un

repli du marché des actions de 17,9%.

En conclusion, les premiers effets des

mesures de protection contre le Covid-19

sur l’activité économique sont perceptibles

au niveau du secteur tertiaire. Les secteurs

primaire et secondaire restent encore bien

orientés mais sont fortement exposés à une

perturbation des approvisionnements en

intrants et des circuits de commercialisation

ainsi qu’à une baisse de la demande.

Les perspectives de croissance de l’activité

économique nationale en 2020 sont

fortement dépendantes de l’ampleur et de la

durée de la pandémie du Covid-19 aussi bien

en interne que dans le reste du monde. La

prévision de croissance de +3,6% pourrait se

dégrader si cette pandémie persiste au-delà

du mois de juin 2020.

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Indice BRVM 10Indice BRVM CompositeVolume des transactions (en titres)

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Tableau de bord

Variations en glissement

(cumul de la période

annuelle)

août-19 sept.-19 oct.-19 nov.-19 déc.-19 janv.-20 févr.-20 mars-20

INTERNATIONAL

Cours du Pétrole brut -18,6% -20,4% -26,3% -2,3% 18,9% 7,1% -13,0% -3,3%

Cours du cacao 1,1% 5,0% 14,1% 15,3% 10,7% 15,0% 20,4% 17,7%

Cours de l'euro par rapport au dollar -3,7% -5,6% -3,8% -2,8% -2,4% -2,8% -3,9% -3,3%

ACTIVITE NATIONALE

Primaire

Agriculture d'exportation

Cacao nc 6,5% nc nc 2,5% nc nc nc

Café nc -80,9% nc nc 0,0% nc nc nc

Coton nc 0,0% nc nc 12,4% 7,0% 12,1% 9,4%

Anacarde 18,7% -51,5% -45,1% -90,8% -100,0% nc nc nc

Secondaire

IHPI global nd nd nd nd nd nd nd nc

IHPI hors extraction nd nd nd nd nd nd nd nc

Industrie manufacturière nd nd nd nd nd nd nd nc

Electricité, gaz nd nd nd nd nd nd nd nc

BTP nd nd nd nd nd nd nd nc

Production d'électricité 4,8% 5,2% 3,1% 9,8% 11,7% 3,1% 11,6% 7,2%

Production de produits pétroliers 2,9% -8,1% 14,5% 11,1% 32,2% -5,4% -8,2% -6,6%

Pétrole brut 16,8% 8,4% -2,6% -13,5% -22,6% -19,8% -20,6% -20,2%

Gaz naturel 15,0% 36,7% 18,9% 14,5% 15,0% 1,8% 7,3% 4,4%

Tertiaire

Indice du Chiffre d'Affaires (ICA) -1,1% 0,7% 3,1% -1,4% 2,0% 2,3% nd nc

Trafic global maritime 8,3% 3,0% 1,1% 41,6% -17,0% -25,2 15,5% -6,2%

Total voyageurs aérien 4,8% -2,2% 2,6% 4,6% 0,9% -1,0% 5,3% -45,8% -15,1%

Transport ferroviaire (trafic de marchandise) 40,8% 27,5% 10,3% -1,8% -2,4% 1,3% -6,6% -2,7%

Echanges extérieurs1

Exportation en volume 19,6% 40,0% 10,7% 26,4% 28,5% -12,0% -6,0% -25,2% -15,0%

Importation en volume -24,2% 28,6% -13,1% -8,0% -20,0% 4,6% 0,8% 1,4% 2,3%

Exportation en valeur 28,9% 35,0% 4,9% 4,7% 20,0% 21,3% 0,8% -7,8% 4,1%

Importation en valeur -19,0% 34,2% -3,7% -10,8% -13,4% -6,9% -6,5% -4,3% -5,9%

Solde commercial 2 17,0 -111,7 34,8 269,3 285,0 245,6 204,4 206,3 656,3

Financement

Masse Monétaire (M2) 8,1% 8,6% 8,6% 10,2% 10,8% 11,6% 10,9% 10,9%

Actifs Extérieurs Nets -27,4% -17,7% 2,2% 14,4% 22,9% 40,7% 36,5% 36,5%

Créances intérieures 17,6% 18,4% 12,4% 12,8% 9,6% 6,3% 4,9% 4,9% Créances nettes sur l'Administration Centrale 52,7% 45,7% 31,4% 27,5% 20,4% 17,2% 21,6% 21,6%

Créances sur l'économie 7,4% 10,0% 6,3% 8,1% 6,1% 2,7% -0,8% -0,8%

BRVM composite -25,9% -26,4% -20,1% -14,9% -7,5% -8,3% -18,5% -23,2% -16,8%

Finances publiques

Recettes totales & Dons 6,3% 4,7% 13,1% 12,9% 7,9% 11,0% 4,1% 7,7%

Dépenses totales & Prêts nets -1,0% -7,9% 2,1% 23,8% -19,1% -0,8% -23,1% -15,1% Investissement public 7,7% -51,5% -37,8% 9,8% -19,8% -30,9% -39,9% -39,3%

Solde budgétaire global (niveau en milliards) -44,14 8,12 -16,07 -150,30 -24,78 136,9 -19,5 117,4

Prix à la consommation

Indice harmonisé des prix à la consommation 0,4% 0,5% 0,3% 1,2% 1,6% 2,0% 2,6% 2,4% 2,3%

Indice des biens alimentaires 0,2% 1,1% 0,6% 2,4% 3,5% 3,8% 5,4% 5,7% 5,0%

IHPC hors biens alimentaires 0,5% 0,3% 0,2% 0,8% 0,8% 1,2% 1,4% 1,1% 1,2%

Emploi

Salariés secteur formel 3,5% 2,9% 2,4% 3,1% 2,7% 2,9% 2,4% 2,4%

Salariés secteur formel privé 3,8% 3,0% 2,4% 3,0% 2,2% 2,4% 1,8% 1,8%

1 Hors biens exceptionnels 2 En milliards de FCFA

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