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Fiche 1222 – Ecole et mobilité sociale ? Sociologie 1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale ? Acquis de première: Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social I –Classes, stratification et mobilité sociale Introduction- Quelle relation entre diplôme et emploi ? Plus le diplôme est élevé, plus la probabilité d'avoir un emploi socialement valorisé est forte I. Un changement dans la conception de l’école A. Une école ségrégative jusqu’aux années 60 Dans l’imaginaire républicain, l'école de Jules Ferry est une école qui assure l'égalité des chances : Elle rompt avec le système précédent, où l’inégalité était acceptée. L’éducation reproduisait fidèlement la stratification sociale : des écoles privées et payantes réservées aux classes supérieures, des écoles publiques financées par l’Etat ou par les collectivités et destinées aux classes populaires. Il ne peut donc y avoir de mobilité sociale car au départ il y a inégalité des chances. Or ce mythe ne correspond pas à la réalité. En effet, cette école repose sur deux postulats : l'école a pour objectif de donner les compétences et qualifications nécessaires à chaque métier. Comme elles sont différentes selon les métiers, on crée des cursus scolaires différents et spécifiques. On considère que le fils doit reprendre le métier de son père. La conjonction de ces deux postulats fait que chaque groupe social a un cursus spécifique et que ces cursus sont étanches.

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Fiche 1222 – Ecole et mobilité sociale ?

Sociologie

1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?Acquis de première: Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital socialNotions Mobilité intergénérationnelle /intragénérationnelle, mobilité observée,

I –Classes, stratification et mobilité sociale

Introduction- Quelle relation entre diplôme et emploi ?

Plus le diplôme est élevé, plus la probabilité d'avoir un emploi socialement valorisé est forte

I. Un changement dans la conception de l’école

A. Une école ségrégative jusqu’aux années 60

Dans l’imaginaire républicain, l'école de Jules Ferry est une école qui assure l'égalité des chances : Elle rompt avec le système précédent, où l’inégalité était acceptée. L’éducation reproduisait fidèlement la

stratification sociale : des écoles privées et payantes réservées aux classes supérieures, des écoles publiques financées par l’Etat ou par les collectivités et destinées aux classes

populaires. Il ne peut donc y avoir de mobilité sociale car au départ il y a inégalité des chances.

Or ce mythe ne correspond pas à la réalité. En effet, cette école repose sur deux postulats : l'école a pour objectif de donner les compétences et qualifications nécessaires à chaque

métier. Comme elles sont différentes selon les métiers, on crée des cursus scolaires différents et spécifiques.

On considère que le fils doit reprendre le métier de son père. La conjonction de ces deux postulats fait que chaque groupe social a un cursus spécifique et

que ces cursus sont étanches.

B. Vers une démocratisation scolaire

Cette organisation scolaire bute alors sur 2 critiques : Elle est injuste : la réussite ne dépend pas des mérites personnels Elle est inefficace économiquement : ce ne sont pas les meilleurs qui ont les postes à

responsabilités

A partir de la seconde guerre mondiale, les réformes scolaires essayent d’accéder à une démocratisation scolaire.

Le terme démocratisation scolaire a 2 sens :- quantitatif : c’est le développement de la scolarisation : il signifie qu’un nombre croissant

d’élèves poursuit des études plus longues. on peut alors parler de massification scolaire- qualitatif : réaliser l’égalité des chances, c’est la conception méritocratique.

C. L’objectif : une école méritocratique

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La conception méritocratique considère que le statut d’arrivée ne doit pas dépendre de son statut d’origine mais de ses propres capacités; l’école doit donc être neutre et unique. Cela signifie : une éducation gratuite et universelle jusqu’à un certain niveau minimal. une distribution à tous d’un savoir identique. une égalité des ressources scolaires : même matériel, même enseignant. Une composition sociale et ethnique identique.

La conception méritocratique repose donc sur l’égalité des chances. Celle-ci consiste à traiter tous les individus de la même manière au départ et à accepter les différences de situations. Cette forme d’égalité s’en prend d’abord aux diverses modalités de l’héritage, non pas seulement au patrimoine, mais aux divers avantages que les privilégiés souvent dans leur berceau.

Cette conception méritocratique accepte les inégalités à l’arrivée. les rétributions que l’individu retire de la participation à la société doivent être proportionnelles aux contributions qu’il lui apporte. R Bou-don écrit ainsi : « il ne serait pas juste que celui qui n’a pas travaillé reçoive autant que celui qui s’est beaucoup efforcé ».

La démocratisation, comme l’indiquait A de Tocqueville résulte du fait que «  les idéaux démocratiques dont était porteuse la révolution de 1789 ne pouvaient s’arrêter à l’exercice formel d’une égalité politique (…) ainsi à l’égalité politique du citoyen devait pouvoir correspondre une égalité sociale, non pas des situations elles-mêmes, mais des conditions de leur accès ».

II. Vers une réduction des inégalités des chances ? (cf thème)

Conclusion : démocratisation ou massification ?

Certains sociologues préfèrent alors parler de massification

La démocratisation du système scolaire signifie réduction des inégalités face à l’école La massification signifie que plus de jeunes font des études, mais il n’y a pas réduction des

inégalités des chances

Pour avoir de la démocratisation, il faut une massification : le nombre de personnes scolarisés augmente ; la croissance est d’autant plus rapide que le niveau d’enseignement est élevé.Mais la massification n’entraîne pas automatiquement démocratisation.

Mais celle- ci n’a pas véritablement permis d’assurer une égalité des chances. On peut parler de translation vers le haut des inégalités.