fem: gouvernance et développement des connaissances · 2 05/09/2015 troisième version du rapport...
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FEM: Gouvernance et développement des
connaissances
Évaluation socio-économique des activités maritimes
Activité sous-régionale en Méditerranée: Égypte, Liban, Maroc, Tunisie
ID du projet: P118145
Emprunt/Offre numéro: FC006
Analyse comparative des évaluations socio-économiques menées en
Égypte, au Liban, au Maroc et en Tunisie
Version finale
Pierre STROSSER (ACTeon, coordonnateur régional), Hussein Abaza (expert national,
Egypte), Nancy Kanbar (experte nationale, Liban), Samir Meddeb (expert national, Tunisie)
et Saad Belghazi (expert national, Maroc)
Soumis par: En partenariat avec:
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Analyse comparative des évaluations socio-économiques menées en Égypte, au Liban,
au Maroc et en Tunisie
Nom du projet: Evaluation socio-économique des activités maritimes dans la mer Méditerranée - Activité régionale en Méditerranée: l'Egypte, le Liban, le Maroc, la Tunisie (Plan Bleu)
Date: Le 28 Octobre 2015
Version: Version finale
Equipe d’experts: P. Strosser (coordinateur régional), N. Kanbar (experte nationale, Liban), S. Meddeb (experte nationale, Tunisie), S. Belghazi (expert national, Maroc)
Coordinatrice du projet: E. Chiesa
REVISION DATE DESCRIPTION PREPARE PAR (AUTEUR)
0 10/01/2015
1er rapport de synthèse sur les résultats de projets des trois premières études de cas nationales (Maroc, Liban, Tunisie)
P. Strosser sur la base des trois projets de rapports nationaux
1 25/06/2015 2ème rapport de synthèse intégrant les résultats en Egypte
Pierre Strosser sur la base du rapport national final de l’Egypte
2 05/09/2015 Troisième version du rapport de synthèse intégrant les premiers commentaires du Plan Bleu
Pierre Strosser sur la base des commentaires émis par le Plan Bleu
3 28/10/2015
La version finale du rapport de synthèse intégrant la deuxième série de commentaires émis par le Plan Bleu
Pierre Strosser sur la base des commentaires émis par le Plan Bleu
Désistement
Les auteurs assument l'entière responsabilité du contenu de ce rapport. Les opinions exprimées ne reflètent pas
nécessairement le point de vue du Plan Bleu.
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RESUME
En réponse à l'engagement pris par les parties contractantes à la Convention de Barcelone et qui
consiste à mettre en œuvre l'approche écosystémique (EcAp) pour la gestion des activités humaines
susceptibles de sauvegarder la santé de l’écosystème marin de la Méditerranée, le Plan Bleu a lancé
une initiative d‘évaluation socio-économique des activités maritimes dans la région méditerranéenne.
Cette initiative comprend une évaluation à l’échelle régionale en Méditerranée accompagnée des
évaluations nationales réalisées pour quatre pays méditerranéens (à savoir l'Egypte, le Liban, le
Maroc et la Tunisie) dans le cadre du projet régional- gouvernance et développement des
connaissances réalisé par le Plan Bleu entre 2012-2015.
Les évaluations ont porté sur deux éléments du cadre Forces Directrices-Pressions-Etat-Impact relatif
aux écosystèmes côtiers et marins.
Tout d'abord, l'importance socio-économique des usages de l'environnement marin.
Cette composante a reçu le plus d'attention et d’efforts dans le but de développer des
indicateurs socio-économiques (en se concentrant en particulier sur le chiffre d'affaires, la
valeur ajoutée brute, la contribution au PIB et l'emploi) pour les principaux usages de
l'environnement marin (pêche et aquaculture marine, transport maritime, tourisme côtier et
activités récréatives, production d'énergie, extraction de granulats marins (granulats, sel, eau
douce par désalinisation...), l’extraction offshore du pétrole et du gaz; télécommunications
sous-marines et câbles électriques). Les pressions exercées par ces secteurs sur les
écosystèmes marins et côtiers ont fait l’objet d’une description qualitative chaque fois que cela
était possible.
Deuxièmement, les coûts de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers, sur la
base des estimations des coûts des mesures déjà en place pour la prévention de la
dégradation et/ou les coûts imposés aux usages de l’écosystème marin en raison de sa
dégradation. L'objectif ici est d'illustrer la pertinence de l'évaluation des coûts de la
dégradation en vue de formuler des politiques.
Les évaluations se sont basées sur un large éventail d'informations et de données (à partir de
statistiques officielles, rapports, études, etc.). Elles ont bénéficié des données et des connaissances
des intervenants clés représentant les différents secteurs maritimes. Les intervenants ont été
mobilisés à travers des entretiens bilatéraux ou par l'intermédiaire d'ateliers organisés à leur intention
dans chacun des pays afin de présenter l'étude et ses résultats préliminaires.
Dans l'ensemble, les évaluations économiques ont insisté sur le fait que certains secteurs maritimes
faisant l’objet d’enquête peuvent jouer un rôle fondamental dans l'économie des pays en question. Il y
a des similitudes et des différences entre les quatre pays méditerranéens:
Le secteur de la pêche et de l'aquaculture contribue de façon très limitée au PIB dans
chacun des quatre pays (moins de 1% du PIB dans chaque pays). Dans certains pays
(l'Egypte par exemple), l'aquaculture gagne en importance et peut compenser le déclin des
activités de pêche causé par un certain nombre de facteurs, notamment la surexploitation des
réserves de poissons;
4
Le secteur du tourisme côtier en Méditerranée revêt une importance nationale (comme le
démontre le pourcentage de sa contribution au PIB) au Liban et en Tunisie. Il est beaucoup
moins important pour les économies marocaines et égyptiennes qui profitent d’un
développement touristique plus important le long de la côte atlantique (Maroc) et de la Mer
Rouge (Egypte);
L’extraction de gaz et de pétrole offshore, les télécommunications sous –marines et les
câbles électriques ont une importance économique très limitée en termes de chiffre
d'affaires, de valeur ajoutée brute ou d’emploi dans tous les pays, bien que le potentiel de
production de gaz offshore soit prometteur dans le bassin du Levant (Egypte, Liban). Les
autres sources d'énergie marine (par exemple les champs d'énergie éoliennes offshore)
restent marginales et sont encore à une phase de développement primaire.
Evaluer l'importance relative des secteurs dans l'économie d'un pays donné est une tâche
extrêmement difficile. En effet, les 7 secteurs étudiés ne jouent pas le même rôle dans le
développement économique d’un pays. Et leur importance sera manifestée par des indicateurs qui
varient d'un secteur à l'autre. Par exemple, le secteur du transport maritime aurait une importance
limitée en termes d'emploi et de contribution au PIB, et son importance se manifestera dans la part
des exportations / importations qui dépendent du transport maritime. De même, le secteur de la
pêche aura un rôle social (offrant des activités et des revenus pour les groupes à faible revenu vivant
sur la côte) plutôt que purement économique. En ce qui concerne les câbles, leur importance se
manifestera mieux à travers la quantité d’information ou d’électricité qui transitent par les câbles par
rapport au flux total d'information et de communication mais aussi par rapport à la demande en
matière d’électricité dans le pays.
Il est difficile d’évaluer l’importance socio-économique de nombreux secteurs côtiers et marins en
raison de l'absence de statistiques facilement disponibles qui aideraient à répondre aux exigences de
l'étude du Plan Bleu. Les défis se manifestent par les questions suivantes: évaluer la part des activités
du secteur qu’on pourrait attribuer à la côte ou la mer méditerranéenne lorsque celles-ci constituent
seulement une partie de la côte du pays (le cas du Maroc et de l'Egypte); saisir l'importance des
sous-secteurs que sont les secteurs marins, maritimes et côtiers mais qui sont intégrés dans des
secteurs plus larges (par exemple, la ventilation des statistiques pétrolières et gazières offshore dans
les statistiques globales du secteur de pétrole et de gaz); saisir la composante marine et côtière de
certains secteurs (par exemple, le tourisme côtier qui s’inscrit dans le cadre des statistiques
générales sur le tourisme). Lorsqu’on avance des hypothèses selon lesquelles les statistiques
relatives à un secteur donné peuvent se traduire en statistiques relatives à un sous-secteur ou à la
façade méditerranéenne, celles-ci pourraient facilement faire l’objet de contestation de la part des
représentants du secteur.
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TABLE DES MATIERES
RESUME ......................................................................................................... 3
1 LISTE DES ABBREVIATIONS ........................................................................ 7
2 CONTEXTE ................................................................................................. 8
3 LES PRINCIPALES QUESTIONS EXAMINEES DANS LE CADRE DES
EVALUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES : RESUME ........................................... 11
4 LES PRINCIPAUX RESULTATS DES EVALUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES
DES ACTIVITES MARITIMES ........................................................................... 15
4.1 LIBAN ...................................................................................................................................................... 15
4.2 MAROC ................................................................................................................................................... 19
4.2.1 Dualité du secteur de la pêche ...................................................................................................... 19
4.2.2 Le transport maritime et les activités portuaires .......................................................................... 20
4.2.3 Le secteur du tourisme .................................................................................................................. 20
4.2.4 Les autres secteurs maritimes en bref ........................................................................................... 20
4.3 TUNISIE ................................................................................................................................................... 23
4.4 EGYPTE .................................................................................................................................................... 27
5 ILLUSTRATION DES COUTS DE LA DEGRADATION: EXEMPLES DU LIBAN, DU
MAROC ET DE LA TUNISIE .............................................................................. 31
5.1 LA LITTERATURE DISPONIBLE ......................................................................................................................... 31
5.2 LIBAN ...................................................................................................................................................... 32
5.3 MAROC ................................................................................................................................................... 33
5.4 TUNISIE .................................................................................................................................................... 34
5.5 EGYPTE .................................................................................................................................................... 36
6
6 LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRES DES EVALUATIONS SOCIO-
ECONOMIQUES REALISEES EN EGYPYE, AU LIBAN, AU MAROC ET EN TUNISIE
38
6.1 LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRES DES EVALUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES ................................................... 38
6.2 LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRES DE L’EVALUATION DES COUTS DE LA DEGRADATION ....................................... 40
7 CONCLUSIONS ......................................................................................... 42
8 GLOSSAIRES ET MOTS CLES ...................................................................... 44
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1 LISTE DES ABBREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
CDB : Convention sur la diversité biologique
CDE : les coûts de dégradation de l'environnement
CGPM : Commission générale des pêches pour la Méditerranée
EcAp : Approche écosystémique
SMDD : Stratégie méditerranéenne de développement durable
VAB : Valeur ajoutée brute
METAP : Le Programme d’assistance technique pour la protection de l’environnement de la
Méditerranée
PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement
PNUE: Programme des Nations Unies pour l’environnement
8
2 CONTEXTE
Les parties contractantes à la Convention de Barcelone se sont engagées à mettre en œuvre
l'approche écosystémique (EcAp) pour la gestion des activités humaines pour une Méditerranée
saine, aux écosystèmes marins et côtiers productifs et biologiquement divers au profit des générations
présentes et futures (Décision IG 17/6). L'approche écosystémique sous-tend un certain nombre
d'initiatives internationales et régionales (CDB, CGPM, SMDD) ainsi que la directive-cadre sur la
stratégie marine (DCSMM) de l'Union européenne. L'application de l'approche écosystémique a été
confiée au PNUE-MAP avec une feuille de route de sept étapes (2008-2018), comme illustré ci-
dessous:
Encadré 1. Les sept étapes de l’EcAp
L’EcAp qui a été confiée au PNUE-MAP suit une feuille de route de sept étapes détaillées ci-dessous:
1- Définition d'une vision écologique pour la Méditerranée
2- Fixation de buts stratégiques méditerranéens communs
3-Identification de propriétés importantes de l'écosystème et évaluation de l'état de l'environnement et des pressions exercées
sur celui-ci
4-Élaboration d'un ensemble d'objectifs écologiques correspondant à la Vision et aux buts stratégiques
5-Établissement des objectifs opérationnels avec des indicateurs et des valeurs cibles
6-Révision des programmes de surveillance continue existants pour l'évaluation en cours et actualisation régulière des buts
7-Élaboration et examen de plans d'action et de programmes pertinents.
La troisième étape de la feuille de route est maintenant finalisée et propose une première évaluation de l'état actuel et des
pressions sur les écosystèmes marins et côtiers pour aider à identifier les problèmes de gestion prioritaires pour la mer
Méditerranée. La dernière étape de la feuille de route repose sur l'élaboration de plans de gestion qui proposent des actions
devant contribuer à la réalisation d’objectifs écologiques et stratégiques figurant aux étapes 4 et 5 de la feuille de route.
Tout au long du processus de mise en œuvre, l'approche écosystémique représente tous les aspects
socio-économiques qui caractérisent les activités humaines ayant un impact sur ou bénéficiant de la
qualité des écosystèmes côtiers et marins. Au cours de l'évaluation initiale, le Plan Bleu avait déjà
réalisé une étude d’exploration (finalisée en Juillet 2010) sur les avantages des écosystèmes marins
en Méditerranée. Cependant, pour achever l’étude en question, il a fallu effectuer une analyse socio-
économique des secteurs économiques qui utilisent ces écosystèmes afin de contribuer à la définition
des objectifs opérationnels (étape 5 de l’EcAp) et au développement ultérieur d’un programme
d’initiatives (étape 7 de l'EcAp) qui sera proposé pour réaliser la vision écologique d'une Méditerranée
saine et productive.
La réussite de l'approche écosystémique dépendra de l’engagement de tous les pays participants à
s’approprier de l'approche. Ceci est particulièrement important pour les pays riverains de la
Méditerranée qui ne sont pas membres de l'UE et ne sont donc pas obligés de se conformer aux
directives européennes.
Dans la même veine, le Plan Bleu a lancé une étude sur l'évaluation socio-économique des
activités maritimes dans la région méditerranéenne dans le cadre de son projet régional-
9
gouvernance et développement des connaissances (don du FEM). Les objectifs de cette étude en
général étaient les suivants:
Sensibiliser les principales parties prenantes et les décideurs à l'importance socio-
économique des écosystèmes marins et côtiers en raison de l'importance des secteurs
ayant un impact sur la qualité de ces écosystèmes et/ou des secteurs bénéficiant d’une bonne
qualité d’écosystèmes;
Promouvoir une intégration plus systématique des considérations environnementales et
socio- économiques dans les cadres d'évaluation des politiques nationales ;
Contribuer à la mise en place de méthodes et d'outils communs pour appuyer les
évaluations socio-économiques dans les pays méditerranéens.
Cette étude repose sur:
• Des évaluations économiques menées et appliquées au niveau régional et des statistiques
existantes sur l'importance socio-économique des secteurs maritimes clés (pêche et aquaculture
marine, transport maritime, tourisme côtier et activités récréatives, production d'énergie, extraction de
granulats marins; l’extraction offshore du pétrole et du gaz; télécommunications sous-marines et
câbles électriques). Cette évaluation a permis de calculer les indicateurs socio-économiques tels que
la valeur ajoutée brute (VAB) et l'emploi à deux échelles: l'échelle de la Méditerranée et les échelles
sous- régionales (la mer Méditerranée étant divisée en quatre sous-régions: la Région de la
Méditerranée occidentale, la mer Adriatique, la mer Ionienne et la région de la Méditerranée centrale,
et la mer Égée et du Levant)
• Des évaluations menées à l'échelle nationale pour quatre pays méditerranéens, à savoir
l'Egypte, le Liban, le Maroc et la Tunisie. Ces évaluations qui se sont focalisées sur le même
secteur maritime clé que l'étude régionale, se sont fondées sur un large éventail d'informations et de
données (à partir de statistiques, de rapports, d’études, etc.). Elles ont bénéficié des données et des
connaissances des intervenants clés représentant les différents secteurs maritimes qui ont participé à
des ateliers organisés à leur intention dans le cadre de ces quatre évaluations nationales. Une
attention particulière fut également accordée à l'évaluation des coûts de la dégradation des
écosystèmes marins et côtiers.
Ce document est une synthèse des principaux résultats de l'évaluation socio-économique
réalisée pour l'Egypte, le Liban, le Maroc et la Tunisie1. Il présente notamment:
• Les principales questions examinées lors des évaluations socio-économiques menées dans les
quatre pays (chapitre 2);
• Les résultats des évaluations socio-économiques des activités maritimes pour 7 secteurs qui
sont des utilisateurs directs des écosystèmes marins et côtiers (chapitre 3). Des résumés concis sont
prévus pour chaque secteur ayant une importance particulière pour le pays, avec un tableau de
synthèse résumant les indicateurs socio-économiques des 7 secteurs étudiés;
• Les illustrations des coûts de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers qui ont été
synthétisées et / ou développées pour chaque pays (chapitre 4);
1 Ce rapport de synthèse ne comprend pas une liste exhaustive des références et sources de données ayant été
mobilisées aux fins des évaluations nationales et des rapports nationaux individuels: elles sont énumérées dans ces rapports nationaux.
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• Les leçons tirées des évaluations effectuées, y compris en termes de défis méthodologiques à
relever lors de l'exécution de telles évaluations (chapitre 5);
• Les conclusions (chapitre 6) émanant des évaluations nationales, notamment en termes de
contributions au processus EcAp et des incidences d’une politique plus vaste.
11
3 LES PRINCIPALES QUESTIONS EXAMINEES DANS LE
CADRE DES EVALUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES :
RESUME
Les évaluations menées dans chaque pays ont mis l'accent sur deux éléments du cadre DPSIR
(forces motrices, pressions, état, impact, réponses) et qui sont assez pertinents pour les écosystèmes
côtiers et marins, comme indiqué dans les figures 1a et 1b.
• Tout d'abord, l'importance socio-économique de l'utilisation de l'environnement marin. Cet
élément a reçu le plus d'attention et d’efforts, le but étant de développer des indicateurs socio-
économiques solides et exhaustifs (par exemple le PIB, la valeur ajoutée, l'emploi, etc...) pour les
principales utilisations des écosystèmes marins et côtiers;
• Deuxièmement, les coûts de la dégradation des écosystèmes côtiers et marins, en se fondant
sur des estimations des coûts des mesures déjà en place pour prévenir leur dégradation et/ou les
coûts imposés aux utilisations des écosystèmes marins en raison de leur dégradation. L'objectif étant
d'illustrer la pertinence des coûts de la dégradation dans la formulation des politiques.
Pour inscrire l'information socio-économique obtenue dans son contexte le plus large, l'étude a
également porté sur des questions plus générales, notamment le cadre juridique et institutionnel
actuel lié aux questions et écosystèmes marins et côtiers; les principales activités économiques
qui exercent des pressions sur le milieu marin (par exemple la défense côtière et la protection
contre les inondations, ou l'agriculture /l’industrie /les ménages qui produisent la pollution) et qui sont
responsables de la dégradation des écosystèmes marins et côtiers et les coûts connexes. Pour
reconnaître la nature dynamique des activités économiques et de la formulation des politiques, les
évaluations sont venues compléter la description de la situation réelle avec des informations sur les
derniers développements et la dynamique du secteur. Des informations sur les tendances futures
(pour les utilisations des activités marines en particulier) ont également été fournies selon leur
disponibilité.
Pressions Moteurs État
Services écosystémiques
Activité
économique
Activité
économique
Activité
économique
Ecosystème
marin
Coût de la
Activités de gestion pour empêcher la dégradation
Activité
économique
Activité
économique
Activité
économique
Réponse
Coût de la
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Les évaluations ont porté sur des secteurs clés qui sont des utilisateurs directs des écosystèmes
marins et côtiers, notamment :
La pêche et l’aquaculture;
Le transport maritime;
Navires de croisière et plaisance;
Le tourisme côtier;
La production d'énergie;
L’extraction de granulats marins (agrégats, sel, eau douce par dessalement ...);
Industrie pétrolière et gazière offshore;
Télécommunications sous-marines et câbles électriques.
Dans certains cas, les sous-secteurs ont été examinés de façon distincte dans la mesure où ils sont
appelés à jouer différents rôles socio-économiques et/ ou sont liés de manières différentes aux
écosystèmes marins. Pour chaque secteur ou sous-secteur, différents indicateurs socio-économiques
ont été évalués suivant les conseils figurant dans le tableau ci-dessous, chaque secteur ou sous-
secteur bénéficiant d’une série d'informations qualitatives, quantitatives et monétaires. La priorité a
été donnée à la valeur ajoutée, au chiffre d'affaires et à l'emploi, et ce, malgré les difficultés
rencontrées en matière de disponibilité des données dans l'estimation de ces indicateurs (voir ci-
dessous pour une discussion plus élargie sur ce point).
Tableau 1. Indicateurs de base et complémentaires pour évaluer l'importance socio-économique des
utilisations maritimes.
Figures 1.a. & 1.b. Eléments du système DPSIR examinés dans le cadre des évaluations nationales
Moteurs Pressions État
Services écosystémiques
Activité économique
Activité économique
Activité économique
Activité économique
Activité économique
Activité économique
Activités de gestion pour empêcher la dégradation
Réponse
Evaluation socio-économique des
activités maritimes
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Activité Sous-activité Indicateurs socio-économiques
Pêche et aquaculture
Pêche
La pêche en haute mer
La pêche traditionnelle (mer et
littoral)
Aquaculture
La production de poisson
Mollusques
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée et emploi (y
compris pour l'industrie de transformation)
Information complémentaire: les mers les plus
importants, le total des captures, le nombre de
producteurs, la production totale, la répartition
des ventes entre les exportations et les
marchés locaux/ spécifiques
Transport maritime
Pas de sous-catégories spécifiques à
examiner séparément. Cependant, on pourrait
faire la distinction entre des navires de
différents types (selon le type de
marchandises transportées) et les activités de
soutien au transport maritime (aide aux ports
et à la navigation). En outre, une attention
particulière devrait être accordée à la
possibilité de séparer le transport maritime qui
ne transite qu’à travers les eaux territoriales.
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée et emploi
Informations complémentaires: Le nombre
total de bateaux, les volumes transportés,
l’importance du transport de marchandises
dangereuses, les amendes pour pollution
illégale.
Informations complémentaires: Capacité du
port, les activités portuaires au total, la part
relative des activités entre navires nationaux et
internationaux
Navigation de
plaisance et
croisières
On distingue les navires de croisière et de
plaisance. Il y a possibilité de faire la
distinction entre les différentes sous-activités
en fonction de leurs principaux clients, de la
technologie (voile contre bateau à moteur),
etc. Les activités liées aux marinas seront
également décrites ici (même si elles sont
parfois intégrées dans les informations
relatives aux aides aux ports et à la navigation
- voir ci-dessus)
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée et emploi
Informations complémentaires: le nombre
d'entreprises, le nombre de bateaux et leur
capacité, le nombre de clients…
Tourisme côtier
En plus de décrire le tourisme en général sur
la côte, on peut décrire des activités marines
spécifiques telles que la baignade, la plongée
ou le kayak de mer.
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée et emploi
Informations complémentaires: nombre total
de touristes et tendances saisonnières, /
capacité hôtels / camping
Production d’énergie
Il s’agit de différents types d'énergie
renouvelable, notamment:
Energie éolienne/parcs éoliens
Le cas échéant, 2-3 sources
additionnelles d'énergie marine
Production d'électricité (par exemple
thermique) utilisant l'eau de mer
pour le refroidissement
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée, emploi
Informations complémentaires: superficie
totale couverte par les parcs éoliens, nombre
et capacité des turbines éoliennes, le total
d'énergie produite par an (% de capacité
maximale)
Extraction des
ressources marines
Trois secteurs différents sont mentionnés dans
le cahier de charge de l'étude :
Extraction de granulats du lit de la
mer (gravier, sable)
Extraction de sel (industriel ou local /
traditionnel)
Dessalement de l'eau de mer
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée, emploi
Informations complémentaires :
Quantité extraite par an
Nombre total d'usines de dessalement et leur
capacité (+ type ?), le volume dessalé par an
(et utilisateurs) importance de l'eau dessalée
par rapport à la demande totale en eau dans la
région
Industrie pétrolière et
gazière off-shore
Exploration
Extraction
Transportation via les aqueducs
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée, emploi
Informations complémentaires: nombre de
sites, volumes de production
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Activité Sous-activité Indicateurs socio-économiques
Télécommunications et
câbles électriques sous-
marins
L’activité peut être sous-divisée en câbles pour
transmission d’électricité et pour les
télécommunications.
Chiffre d'affaires, valeur ajoutée, emploi
Informations complémentaires: nombre et
longueur des câbles, capacité de transmission
Par rapport aux coûts de la dégradation, il a été proposé d'évaluer les coûts de la dégradation de
l'environnement marin, en se fondant sur les estimations de coûts des mesures déjà en place pour
prévenir la dégradation et /ou les coûts imposés aux utilisations des écosystèmes marins en raison de
leur dégradation. Ainsi, une plus grande attention a été accordée à ce qui suit:
• Les coûts des mesures et des actions mises en place pour (1) prévenir la dégradation du milieu
marin et des écosystèmes côtiers et (2) atténuer les impacts négatifs de la dégradation actuelle de
ces écosystèmes;
• Les estimations de coûts imposés aux secteurs économiques, par exemple: les pertes de
recettes dans le secteur du tourisme en raison de la fermeture des plages à cause de la pollution, les
pertes de revenus dans le secteur de la pêche en raison de l'interdiction de la pêche du fait d’une
surexploitation des populations de poissons.
Comme indiqué ci-dessus, des exemples d'évaluation des coûts de la dégradation ont été développés
(selon les différentes données et informations disponibles dans chaque pays, et selon le contexte
local) pour illustrer le concept et sa pertinence pour la formulation des politiques. Aucune tentative n'a
été faite pour procéder à une évaluation globale à l'échelle nationale des coûts de la dégradation des
écosystèmes côtiers et marins, une tâche qui dépasse la portée et les ressources de cette étude.
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4 LES PRINCIPAUX RESULTATS DES EVALUATIONS
SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTIVITES MARITIMES
4.1 Liban
Le Liban est classé comme un pays à revenu moyen supérieur
avec une économie axée sur le service. La zone côtière du Liban
comprend les principales villes et les centres économiques les
plus importants du pays (PNUE / Ministère de l’environnement,
2013b). Selon le Plan Bleu et le PNUE (2000), la côte accueille
plus de 70 % de l'ensemble de la population. Les faits
mentionnés ci-dessous marquent l'importance des activités
économiques côtières pour la croissance du pays, et donc des
activités maritimes potentielles.
4.1.1 Pêche et aquaculture marine
Vu que la population du Liban et la majeure partie de l'activité économique (autour de 75%, Doumani
2009) sont présentes le long de la bande côtière du pays, l’on s'attend à voir les activités de pêche et
l'aquaculture jouer un rôle important pour l'économie du pays, en sachant que ces activités restent
assez marginales puisqu’ils représentaient seulement 0,06% du PIB du pays en 2011 (l’aquaculture
est presque absente avec une seule ferme d’élevage de crevettes). Bien qu'il n'y ait pas de chiffres
fiables sur la production de la pêche, en 2011, on estimait à 4 900 tonnes le total de la production
marine des pêches de capture au Liban, ce qui correspond à un chiffre d’affaires global d'environ 27
millions de $. La production intérieure représente environ 22% seulement des produits de la mer
consommés dans le pays qui dépend largement des importations pour couvrir les 78% restants.
Même si l'industrie de la pêche joue un rôle marginal pour l'économie libanaise, le rôle social de ces
activités est très important. Les activités de pêche restent "artisanales" de par leur nature, et le
secteur est toujours considéré comme étant axé sur des entreprises familiales. Les pêcheurs au Liban
représentent la partie la plus pauvre de la population du pays, ce qui met en évidence l'importance de
ces activités pour soutenir une tranche entière de la population qui en dépend. En 2006, on a estimé
que la pêche était la principale source de revenu d’environ 30 000 pêcheurs et de leurs familles.
4.1.2 Transport maritime et activités portuaires
À ce jour, les activités de transport maritime jouent un rôle limité dans l'économie du Liban. Environ
0,03% seulement du commerce extérieur du Liban (importation et exportation) en quantités brutes se
fait via le transport maritime. Néanmoins, il y a quatre principaux ports commerciaux au Liban situés
dans les grandes villes côtières (Beyrouth, Tripoli, Saida, Tyr) et le port de Beyrouth est considéré
comme l'un des plus grands ports de la Méditerranée orientale. En 2010, le total des revenus du port
de Beyrouth s’élevait à environ 167 M $. Même si le total des quantités commercialisées via le
transport maritime demeure marginal, 38,1% du total des importations de produits pétroliers se fait par
le transport maritime, ce qui marque l'importance de ces services pour répondre aux besoins du pays
Lebanon
Surface : 10 452 km2
Population (estimations 2014) : 4 822 000
PIB (nominal): $45.019 milliards
PIB par habitant (nominal) : $10 077
16
en carburant et pétrole. Il n'y a pas d'informations exhaustives sur l'aspect social du transport
maritime, mais le secteur fournit de l'emploi pour des professions variées telles que la construction,
l'entretien de l’infrastructure, le personnel des réseaux et d'exploitation, les douanes, etc. Quant aux
bateaux de plaisance et de croisière, en 2014, le pays comptait 28 ports publics, 13 marinas privées et
5 741 yachts. En outre, les bateaux de plaisance et de croisière sont susceptibles de fournir des
services pour les activités liées au tourisme qui jouent un rôle clé pour l'économie du pays.
4.1.3 Le tourisme côtier
Le tourisme est l’un des principaux moteurs de l'économie libanaise; en 2013 la contribution directe
des activités de voyage et tourisme représentait 6,9% du PIB du pays et la contribution totale (tenant
compte d’effets plus larges) représentait 19,2% du PIB (WTTC, 2014). Le tourisme est considéré l'une
des activités les plus importantes dans la zone côtière. Actuellement, le nombre total d'hôtels et
complexes sur le territoire libanais a atteint 486 dont 71% sont situés sur la zone côtière. Beyrouth et
Jounieh (deux villes côtières) accueillent le pourcentage le plus élevé d’établissements touristiques
dans le pays (PNUE/Ministère de l’environnement 2013b). Ces informations montrent qu'une grande
partie des activités touristiques est située le long de la bande côtière. Quant à l'aspect social, les
activités de voyage et de tourisme ont généré 92 500 emplois directs en 2013 ou 6,7% de l'emploi
total (WTTC, 2014). Ceci inclut l'emploi par les hôtels, les agences de voyage, les compagnies
aériennes et d'autres services de transport de passagers, ainsi que les activités des restaurants et des
industries de loisirs qui sont directement entretenues par les touristes.
4.1.4 Production d’énergie
Le secteur de l'énergie électrique souffre de
problèmes majeurs dans la mesure où les capacités
de production d'énergie sont insuffisantes pour
répondre aux besoins en électricité; les coupures de
courant sont fréquentes dans toutes les régions
libanaises ce qui laisse des impacts négatifs sur les
secteurs du tourisme et de l'industrie et donc affecte
l’économie du pays. La production d'électricité au
Liban provient dans sa majorité de la production
d'énergie thermique, le fioul, le diesel et le gaz
naturel étant utilisés comme sources de carburant. Il
y a six centrales thermiques de production
d'électricité situées sur la zone côtière. Toutes ces
centrales utilisent l'eau de mer à des fins de refroidissement. Les autres sources d'énergie sont
l'hydroélectricité qui représente seulement 4,5% de la capacité totale de production dans le pays.
L'utilisation de l'eau pour la production d'électricité est compromise par les exigences en matière d'eau
à usage domestique et d'irrigation qui ont souvent la priorité sur l'hydroélectricité (CDR, 2013).
L’énergie éolienne est quasi inexistante (moins de 1%) et les sources d'énergie purement marines
(énergie des vagues, turbines marémotrices, etc.) ne sont pas exploitées. L’insuffisance de la
production actuelle d'électricité dans le pays risque d’augmenter dans l'avenir, ce qui pourrait avoir
des conséquences sociales et économiques importantes pour le développement d’activités dans les
zones côtières. Mais dans l’ensemble, il n'y a pas actuellement au Liban des sources d'énergie marine
en développement.
95%
4,50% 1%
thermal
hydro
wind
Figure 2. Le total des capacités de génération par sous-secteur d’énergie au Liban
Thermique
Hydro
Eolienne
17
4.1.5 Extraction de ressources dont le pétrole et le gaz
Pour ce qui est de l'extraction des ressources marines, les carrières côtières sont presque
inexistantes, sauf pour les principales carrières côtières à Chekka qui servent l'industrie du ciment
(PNUE/Ministère de l’environnement, 2013). Il y avait un autre genre d’extraction de ressources
marines côtières qui est l'extraction de sel à Anfeh (un village nordique), mais cette activité a
considérablement diminué en raison de la libéralisation du commerce et la baisse de la compétitivité
de la production locale. Les services de pétrole et de gaz offshore sont un sujet de débat relativement
nouveau au Liban depuis la découverte des ressources d'hydrocarbures dans le bassin du Levant
(2010). Si ces activités se concrétisent dans un avenir proche, elles auront sûrement des
répercussions économiques et sociales importantes pour le pays. Ces activités devraient stimuler
l'économie en créant une nouvelle source de revenus potentiellement importante ainsi que des
capacités d’investissements et de création d'emplois. D'autre part, les activités d'extraction en mer
restent pour le moment hypothétiques dans la mesure où la faisabilité fait toujours l’objet de
discussion et les permis d'extraction n’ont pas encore été accordés.
18
Tableau 2. Synthèse de l'importance socio-économique des secteurs maritimes clés pour le Liban
Nom du secteur
Description générale du secteur (y compris les sous-secteurs, le développement futur)
Les indicateurs économiques clés (à désagréger par sous-secteur le cas échéant)
Importance du secteur pour le pays
Chiffre d'affaires
(M $) VAB (M $)
L’emploi direct (x1000)
L’emploi indirect
% du PIB national
% of national employment
Autre questions (y compris sociales) et indicateurs
Transport maritime
Rôle minime dans l'économie libanaise: seulement 0,03% du commerce extérieur fait par les transports maritimes // 4 ports commerciaux principaux (Beyrouth, Saïda, Tripoli, Tyr) // port majeur: Beyrouth (167 millions USD recettes portuaires) // 28 ports publics et 13 marinas privées pour les loisirs
N.A N.A N.A N.A N.A N.A
Service essentiel pour maintenir les besoins de carburant et pétrole: 38,1% de carburant et des importations d'essence réalisées via transports maritimes
Pêche et aquaculture
Marginales pour l'économie libanaise: Production totale: environ 4900 tonnes par an (77% de la pêche côtière, 23% de la pêche en eaux intérieures) // Aquaculture marine inexistante (1 élevage de crevettes)// 44 ports de pêche et de loisirs // le port de Tripoli abrite 38,7% des bateaux de pêche et 38% de la production totale // l’épine dorsale du secteur sont des navires de 6-12 mètres, environ 1 460 navires autorisés
27 (2011)
30
(2006) 0.06% (2011)
La production nationale représente seulement 22% de la consommation totale de produits de la mer dans le pays // essentielle pour une fraction de la population: les pêcheurs représentent la partie la plus pauvre de la population dans le pays // le secteur est familial
Tourisme côtier
Principal moteur de l'économie libanaise: 486 hôtels et complexes touristiques (71% sur la zone côtière avec la plus forte concentration sur Beyrouth et Jounieh) // 2 millions de touristes / an // contribution directe au PIB devrait atteindre 8,7% d'ici 2024
2 970 (2013)
92.5 162.5
Direct: 6.9%
indirect: 19.2% (2013) Direct: 6.9%
Indirect: 19.2% (2013)
6.7% direct 18.4% indirect (2013)
Le tourisme offre un soutien majeur pour le secteur des services
Les câbles de communicati
on sous-marins
Pour se connecter au réseau mondial d’internet / téléphone, le Liban dispose de 4 câbles sous-marins
Énergie
Un secteur en difficulté: les capacités de production insuffisantes pour répondre à la demande (capacité totale de 1500 MW << demande maximale = 2600MW) // fournisseur majeur: EDL // capacités totales: 95% de production thermique, 4,5% hydro et moins de 1% éolienne / / le fossé de provisionnement devrait s’élargir
EDL: déficit
de 1430 (2009)
Personnel de l’EDL: 1,9
6 centrales de production thermiques situées directement sur la côte. Les insuffisances de provisions ont des impacts négatifs sur le reste de l'économie (industrie, services, tourisme)
Extractions de gaz et de
pétrole
Un sujet relativement nouveau avec une grande potentialité: potentiellement 25 billions de pieds cubes de gaz naturel et 865 millions de barils de pétrole dans les eaux territoriales libanaises dans le bassin Levantin
Source potentielle de nouveaux investissements et de revenus importants mais encore hypothétique, l'autorisation n’a pas encore été accordée
Extraction des
ressources côtières
Carrières côtières presque inexistantes sauf à Chekka (industrie du ciment) // extraction du sel fortement diminuée faute de pouvoir compétitif
Les carrières côtières réduisent la valeur des environs (16% -71%) et par 16% - 45% la valeur des appartements
19
4.2 Maroc
Trois millions de personnes vivent actuellement dans la zone
côtière méditerranéenne du Maroc. La croissance de la
population pour cette région est inférieure à la croissance
globale de la population du Maroc, en raison de la forte baisse
de ses populations rurales (vivant notoirement dans les zones
côtières) et malgré le taux de croissance élevé enregistré dans
certaines villes côtières spécifiques (en raison du déplacement
de la population des zones côtières isolées dans les zones
urbaines). La zone côtière méditerranéenne du Maroc accueille
8,6% de la population active et 9,1% de sa population globale,
ce qui souligne la présence potentielle d'une économie plus forte en termes d’intensité de capital dans
les zones côtières par rapport au reste du pays. En effet, les zones côtières méditerranéennes du
pays sont plus orientées vers des activités industrielles et commerciales que le reste du pays, le
secteur du commerce représentant par
exemple 17% de l'emploi de la région
contre 13% seulement pour l'ensemble
du pays. Ceci est principalement dû à
la présence de zones industrielles dans
les villes de Tanger et Nador et au fait
que le secteur de l'agriculture est sous-
représenté dans la zone côtière de la
Méditerranée.
4.2.1 Dualité du secteur de la pêche
Le secteur de la pêche comprend 1% de l'emploi dans la zone côtière méditerranéenne du Maroc. Ce
secteur est connu pour sa faible productivité globale en raison de la dualité entre la pêche industrielle
et la pêche informelle (47% des pêcheurs) qui diminue sa productivité moyenne. Sur les 2 703
bateaux enregistrés, 2 393 sont des bateaux de très petite taille. La production de la pêche représente
23 000 tonnes par an. Le secteur de l'aquaculture produisait 1 400 tonnes en 2005, mais le site
principal a été fermé en raison de la dégradation de l'environnement.
0% 10% 20% 30%
Agriculture
Forest, Hunting, Fishery
Building construction
Trade
Restaurants and hostels
Transports and communication
Morocco Med coastal area
Maroc
Surface : 446 550 km2
Population (2014 estimate) : 33 250 000
PIB (nominal):: $114.7 milliards
PIB par habitant (nominal) : $3 458
Figure 3. Importance relative de l’emploi pour les secteurs clés au niveau côtier national et méditerranéen
Transports et communication
Restaurants et hôtels
Commerce
BTP
Forêts, Chasse, Pêche
Agriculture
Maroc Zone côtière méditerranéenne
20
4.2.2 Le transport maritime et les activités portuaires
Il y a quatre ports le long de la zone côtière méditerranéenne du Maroc. Deux d'entre eux sont
actuellement en expansion en raison de la croissance du transport maritime et d’une récente réforme
de la politique qui offre des incitations à l'investissement dans le secteur. Les activités de ces ports
dépendent directement du commerce extérieur (minéraux, matières premières, produits transformés
...). Les ports méditerranéens représentent 8% du transport total de marchandises au Maroc. Les
compagnies nationales de transport maritime connaissent des temps difficiles et sont loin d’être
rentables actuellement, tandis que leurs homologues étrangers le sont toujours. Ceci est le résultat de
la priorité accordée à l’allocation de ressources financières aux investissements dans les installations
portuaires avec peu d'efforts déployés pour moderniser la flotte nationale. Le transport maritime est
actuellement stagnant et le transport de passagers est confronté à des pertes financières en dépit de
l'importance des activités touristiques. Le gouvernement offre des incitatifs à la construction de grands
complexes touristiques et de marinas capables d'offrir des frais d'amarrage pas chers par rapport aux
ports de plaisance dans le sud de la France (25% moins cher).
4.2.3 Le secteur du tourisme
Le tourisme fournit plus de 70 000 emplois dans les
zones côtières méditerranéennes du Maroc (7,5% de la
population active), principalement dans les services de
transport, restaurants et hôtels. La zone côtière de la
Méditerranée représente 46% du total des arrivées de
touristes au Maroc avec 98% qui arrivent au pays en
bateau. Toutefois, la zone côtière de la Méditerranée
accueille seulement 9,6% de l’ensemble des séjours à la
nuitée dans le pays, et le PIB du secteur du tourisme
dans cette région ne représente que 5,8% du PIB
régional - contre 8,8% du PIB au niveau national. Ceci
pourrait être attribué au fait que la campagne est moins
attrayante comme destination et qui se traduit par la
faiblesse des tarifs moyens des hôtels et des logements.
Cependant, les arrivées de touristes ont enregistré un
taux croissant de + 2,6% par an au cours des dernières
années, soulignant la dynamique de ce secteur. Le tourisme de croisière à Tanger, par exemple,
devrait doubler d'ici à 2020 ce qui contribuerait à accroître le commerce dans la ville (par exemple, un
touriste dépense en moyenne 100 dollars au cours de son séjour à Tanger).
4.2.4 Les autres secteurs maritimes en bref
La zone côtière de la Méditerranée marocaine accueille des activités de production d'énergie avec un
champ d'énergie éolienne offshore qui produit 728 millions de kWh par an. Il y a aussi un gazoduc qui
relie l'Algérie et l'Espagne qui transporte 125 milliards de m3 de gaz naturel par an et qui traverse
cette zone. Ainsi, le Maroc gagne 7% de frais sur le prix d’exportation de l’ensemble des transactions
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
8%
9%
10%
Morroco Med Coastal Area
Figure 4. La part du secteur de tourisme dans le PIB du pays et de la zone côtière Med a
Maroc Zone côtière
méditerranéenne
21
de gaz. Le secteur côtier de la Méditerranée est une zone stratégique pour les services de
télécommunication avec 3 câbles sous-marins qui favorisent une meilleure communication entre
l'Europe et l'Afrique et qui facilitent l'installation de centres d'appels au Maroc. La nouvelle installation
d’un câble sous-marin géré par Maroc Telecom par exemple, a contribué à une augmentation
substantielle de la bande passante de /vers l’Europe.
22
Figure 3. Une synthèse de l'importance socio-économique des secteurs maritimes essentiels pour l'écosystème marin et côtier méditerranéen au Maroc
Nom du secteur
Description générale du secteur (y compris les sous-secteurs, le développement futur)
Les indicateurs économiques clés (à désagréger par sous-secteur le cas échéant)
Importance du secteur pour le pays
Chiffre d'affaires
(M $) VAB (M $)
L’emploi direct (x1000)
L’emploi indirect
% du PIB national
% of national employment
Autre questions (y compris sociales) et indicateurs
Transport maritime
Les ports représentent 98% du commerce extérieur du Maroc. 4 ports sur la côte méditerranéenne. Le secteur des transports est en forte croissance avec la construction et l'extension de deux principaux ports (Tanger et Nador). Très dépendant de l'activité économique des autres secteurs. La réforme économique et juridique a été faite pour encourager les investissements. Les compagnies nationales de transport sont en difficulté parce que l'amélioration des ports eut la priorité au détriment de la flotte nationale
N.A N.A
Emploi des ports
bornes APM : 0,8
Eurogate: 0,6
Transport maritime:
1,8
Port: 0.2 N.A N.A
Ports gérés dans le cadre d’un partenariat public-privé. La 1ère Borne à Tanger est une concession de 30 ans
Pêche et aquaculture
Double secteur avec pêcheries informelles et pêche au large. 2703 bateaux (2393 du secteur informel). 3 principaux ports: Nador, Al Hoceima, M'Diq. 23 000 tonnes de la production de pêche. 3 724 tonnes de céphalopodes et moins de 1000 tonnes de crustacés Le secteur de l'aquaculture a produit 1 400 tonnes en 2005, mais son site aquacole principal (Dar Chica) a été fermé en raison de la dégradation de l'environnement, le secteur ayant une contribution marginale à l'économie aujourd'hui
Pêches: 65 530
Aquaculture: 1 695 en 2005,
marginales
aujourd'hui
Pêches: 46 828,5
Pêche: 107 (17 du
secteur informel)
Pêche: 4,7%
Aquaculture: 1,7 M $ en 2005,
aujourd'hui
marginales
1%
La plupart des pêcheurs sont jeunes et n’ont pas de diplôme surtout dans le secteur informel
Tourisme côtier
46% des arrivées nationales avec 98% de passagers par bateau. 9,6% du nombre total de nuitées. Plus de 10 millions de touristes, avec une croissance de 8% par an Les villes du Nord sont très attractives pour le tourisme en été et représentent 55% des arrivées totales de la région. Nador et Al Hoceima sont attrayants pour les touristes nationaux. Une politique en cours fournit des incitations pour construire des complexes touristiques avec des marinas
Le tourisme côtier:
666 809
Le tourisme côtier: 64,9
Part du tourisme au PIB: 5,8%
6%
81% des touristes viennent de pays européens. Augmentation du nombre des arrivées et des touristes de croisière (estimé à doubler d'ici 2020). On estime que les touristes de croisière dépensent 100 $ pour chaque visite
Les câbles de communicati
on sous-marins
Câbles sous-marins gérés par Maroc Telecom. 50% d'augmentation de la bande passante. Câble nommé "Atlas Offshore" qui lie Asilah à Marseille (France) avec une bande passante de 320 Gbit. Un autre câble entre Asilah et Séville
Énergie
190 MW sur la zone côtière. 142 000 M KWH de l'énergie éolienne. Un seul champ d'énergie éolienne installé aujourd'hui (Koudia al Baida). Un lourd investissement dans le secteur de l'énergie éolienne est attendu du gouvernement pour produire 14% de la demande totale d'électricité. Câble sous-marin entre l'Espagne et le Maroc: 2 * 700MW.
Compagnie Eolienne du Détroit: 0,1
<0.001%
Extractions de gaz et de
Pétrole
Gazoduc reliant l'Algérie et l'Espagne: 540 km, 12,5 milliards de m3 / an. Taxe de 7% sur le prix final
Gazoduc: 452 074
Gazoduc:
0.1 <0.001%
23
4.3 Tunisie
Le littoral tunisien témoigne d’une forte concentration urbaine
puisqu’il abrite 65 % des zones bâties du pays et plus de 75
% de la population. C’est aussi une zone très dynamique,
avec presque toute l'industrie tunisienne (industries lourdes,
les usines de production d'électricité, les hôtels, etc.) qui est
concentrée le long de la bande côtière. Ceci marque
l'importance des activités économiques côtières pour la
croissance du pays et donc pour les activités maritimes
potentielles.
4.3.1 Pêche et aquaculture marine
Les activités de pêche sont profondément ancrées dans la culture tunisienne et occupent une place
importante sur le plan social et économique. La pêche traditionnelle, le chalutage et la pêche de
poisson bleu sont les trois principaux
types d'activités de pêche en Tunisie;
ils représentent à eux seuls plus de
90% des efforts de pêche nationaux en
termes de quantité et les 10% restants
sont attribués principalement à
l'aquaculture. En 2012, la production
nationale s’élevait à environ 117 000
tonnes de fruits de mer d'une valeur de
260 millions de dollars. Le long de la
côte tunisienne, il y a 41 ports de pêche
avec une capacité annuelle de 150 000
tonnes (la capacité globale des ports de
pêche n'a pas encore été atteinte). Même si le secteur de la pêche ne représentait, de manière
directe, que 0,6% du PIB en 2012, on estime à plus de 100 000 le nombre de Tunisiens qui
dépendent directement ou indirectement des activités de pêche et de l'aquaculture: il y a environ 53
000 pêcheurs et 47 000 personnes qui travaillent dans le secteur secondaire et des services. Aussi
dans certaines petites villes le long de la côte, la pêche est le principal moteur économique.
4.3.2 Transport maritime et activités portuaires
La Tunisie dépend presque exclusivement du transport maritime pour ses activités de commerce
extérieur dont 98% sont effectuées grâce à ce type de transport. Il y a huit ports commerciaux le long
de la côte tunisienne, les plus importantes étant Radès, Skhira, Sfax et Gabès avec 71% du total des
échanges en termes de tonnage. La balance commerciale est distribuée avec un tiers des
exportations et deux tiers des importations. Les hydrocarbures (pétrole, gaz, etc.) représentent plus
d'un tiers du total des échanges. Le transport de passagers est également une activité importante
0
50000
100000
150000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Tunisie
Surface: 163 610 km2
Population (estimations 2014): 10 982 754
PIB (nominal): $45.611 milliards
PIB par habitant (nominal): $4 232
Figure 5. Total de la production annuelle de poisson en Tunisie
(2003-2012)
24
pour environ 700 000 passagers, en grande partie des Tunisiens, qui utilisent le transport maritime
annuellement. Pour les activités de plaisance et les croisières qui sont relativement récentes en
Tunisie (milieu des années 90), autour de 6 000 croisières sont organisées chaque année, avec le
port de la Goulette qui accueille 98% du total de trafic de croisière. Plusieurs activités tournent autour
de la navigation, notamment les gens de mer, les expéditeurs, les transporteurs, les ports, les métiers
d’administration portuaire et la construction navale. En 2012, on a estimé à au moins 330 le nombre
d’entreprises engagées dans une activité directement liée au transport maritime.
4.3.3 Le tourisme côtier
En raison de sa situation géographique au carrefour de la Méditerranée, son climat et son histoire, le
tourisme a toujours été une activité importante en Tunisie. En 2009, plus de 7 millions de touristes ont
visité le pays. Le fait que plus de 95% des capacités hôtelières (plus de 200 000 lits) soient situées le
long de la bande côtière, prouve que le tourisme est essentiellement une activité côtière. En outre, le
secteur représentait directement près de 6% du PIB du pays en 2009, soit environ 1,86 milliard de
dollars. Durant la même année, le secteur avait attiré 18% du total des entrées de devises étrangères
et avait couvert 55% du déficit commercial. Par ailleurs, le tourisme a un effet multiplicateur sur
d'autres secteurs de l'économie: en 2009, le secteur avait consommé directement 10,65% de la
production nationale de l'industrie alimentaire, 3,8% de la production agricole et de la pêche et avait
consommé 4,05% des services de transport et de télécommunications. Quant aux conséquences
sociales, en 2010, on a estimé que le secteur avait fourni 96 600 emplois directs, 289 800 emplois
indirects pour un total de près de 390 000 emplois, ce qui représente 11,5% du total de l'emploi.
Même si le secteur avait connu un ralentissement après la révolution de 2011 (3% du PIB en 2011),
l'activité a semblé se redresser depuis.
4.3.4 Production d’énergie
Le principal producteur d'énergie en Tunisie est La Société Tunisienne d'Electricité et de Gaz (STEG).
En 2011, la STEG détenait 88% (3 526 MW) de la capacité totale installée, en sachant que l'ensemble
du système tunisien de production d'énergie est d'environ 4 024 MW, les 12% restants étant détenus
par les producteurs d'énergie indépendants (Carthage Central Power Company) et par des auto-
producteurs. Environ 97% de la capacité totale installée est fournie par les centrales thermiques, 1,5%
par l'énergie hydroélectrique et 1,3% seulement par les centrales éoliennes (Rapport national sur
l’énergie tunisienne, 2013). Les énergies renouvelables jouent un rôle insignifiant dans
l'approvisionnement énergétique et leur utilisation demeure à un stade précoce de développement. En
outre, les sources purement marines d'énergie (énergie marémotrice et houlomotrice, l'énergie
thermique des mers, etc.) sont inexploitées. La production thermique repose principalement sur les
combustibles fossiles, 93% de gaz naturel et 7% de fuel lourd. La Tunisie dépend fortement du gaz
naturel pour la production d'électricité. Presque toutes les centrales de production d'énergie thermique
sont situées directement sur, ou à proximité de la zone côtière. Huit usines sont situées directement
sur la zone côtière, mais seulement trois d'entre elles sont conçues d’une manière qui les lie
directement à l'environnement marin à travers l’eau de refroidissement qu’elles pompent directement
de la mer avant de l’y rejeter. Le secteur de production d'énergie représentait 366 millions de dollars
en 2011 où la STEG employait à elle seule 9 767 personnes.
25
4.3.5 Extraction des ressources marines côtières
Pour ce qui est de l'extraction des ressources marines côtières, la Tunisie a toujours été un pays
producteur de sel. Presque toute la production nationale se trouve en mer et dans les dépressions
salines côtières (Sfax, Zarzis, Kerkennah et Sousse). En 2011, environ 94 % de la production
nationale provenait des régions côtières. En outre, environ 95% du total de production est exporté
pour une valeur totale d’exportations s’élevant à environ 23 millions de dollars en 2011. L'exploitation
du sel en Tunisie n’est pas une activité qui offre un taux d’emploi élevé: en 2012, seulement 506
employés travaillaient pour les quatre grands producteurs de sel du pays.
4.3.6 L’industrie de pétrole et de gaz
Même si la Tunisie est considérée comme un pays producteur d'hydrocarbures relativement petit (par
rapport à ses pays voisins) le secteur joue un rôle clé pour l'économie tunisienne. Il n’assure pas
seulement un certain degré d'indépendance énergétique pour la Tunisie (la production nationale
couvrait 40% des besoins du pays en pétrole et 53% des besoins en gaz en 2012), mais il constitue
également une source importante de revenus et d'investissements. En 2012, les ressources en
hydrocarbures produites en Tunisie, sur terre et sur mer, étaient de l'ordre de 6,89 millions de tep
réparties presque également entre le pétrole brut et le gaz naturel, 3,31 et 3,49 millions de tep
respectivement. Au cours des dernières années, l'industrie du pétrole et du gaz naturel a généré
environ 1,6 milliards dollars par an ce qui constitue une valeur ajoutée pour l'économie tunisienne; en
2011, le secteur contribuait à plus de 5% du PIB national. Géographiquement, l'exploitation des
hydrocarbures en général est divisée en trois blocs: le bloc continental sud de la Tunisie à
l'intersection de l'Algérie, la Tunisie et la Libye et deux blocs marins et côtiers, dans le golfe de Gabès
et dans le golfe de Hammamet. Quinze gisements d'hydrocarbures sont actuellement exploités sur la
côte tunisienne et sa zone économique exclusive (plates-formes offshore) avec 67% de la production
nationale de pétrole et 32% de la production de gaz en 2012. En outre, le secteur constitue la colonne
vertébrale des services de production d'électricité comme en 2012 où 97% de la production
d'électricité en Tunisie provenait de centrales à combustibles fossiles. Même si le secteur ne génère
pas directement un taux élevé d'emplois, on a montré plus haut qu'il est d’une grande importance pour
l’économie et la structure sociale tunisienne.
4.3.7 Les télécommunications et les câbles électriques sous-marins
Enfin, le secteur des télécommunications en Tunisie représente près de 20 % du secteur des services
et 10 % du PIB bien que les services de télécommunications ne soient pas considérés comme une
activité maritime. Néanmoins, la Tunisie a récemment installé deux câbles sous-marins (les câbles
sous-marins Hannibal et Didon), ce qui devrait permettre au pays d'améliorer considérablement la
performance de son réseau.
26
Tableau 4. Une synthèse de l'importance socio-économique des secteurs maritimes clés pour la Tunisie
Nom du secteur
Description générale du secteur (y compris les sous-secteurs, le développement futur)
Les indicateurs économiques clés (à désagréger par sous-secteur le cas échéant)
Importance du secteur pour le pays
Chiffre d'affaires
(M $) VAB (M $)
L’emploi direct (x1000)
L’emploi indirect
% du PIB national
% of national employment
Autre questions (y compris sociales) et indicateurs
Transport maritime
Un secteur vital pour le commerce tunisien: 8 ports commerciaux (les ports de Rades, Skhira, Sfax, Gabes accueillent 71% du total des échanges en tonnage) // 30 M de tonnes / an de marchandises échangées (hydrocarbures = 1/3 du total des échanges) // 6 000 croisières / an (98% dans le port de la Goulette) // le transport de passagers: 7 millions de passagers / an
N.A N.A Seuls les
transporteurs de fret: 1,4
N.A N.A N.A
Un secteur clé: 98% des activités de commerce extérieur se font via le transport maritime (1/3 des exportations et 2/3 des importations) // 330 entreprises dans des activités liées au transport maritime (expéditeurs, transporteurs, construction navale, etc.)
Pêches et aquaculture
Un petit rôle mais non négligeable: la taille de la flotte: 11 899 bateaux (92% de pêche traditionnelle, 4% chalutage, 1% la pêche de poisson bleu) // production nationale en 2012: 117 000 tonnes (90% pêche traditionnelle, 10% aquaculture) // 41 ports de pêche: capacité de 150 000 tonnes
260 in 2012
183 in 2012
53 47 0.6%
(2012)
2,95%
(environ)
La plupart des pêcheurs ne disposent pas de sécurité sociale, ni de salaires fixes (des ménages à faible revenu), ils dépendent uniquement du rendement et des prix du poisson
Tourisme côtier
Moteur principal de l'économie: 95% des capacités hôtelières de la zone côtière (200 000 lits) Autour de 7 M de touristes par an (tout le pays)
N.A Direct: 1
860 96.6 289.9
Direct: 6% Indirect:
18% (2009)
11.5%
Le tourisme couvre 55% du déficit commercial // Le tourisme consomme 10,65% de la production nationale (industrie alimentaire), 3,8% (agriculture et pêche) et 4% des services de transport et de télécommunication
Les câbles de communicati
on sous-marins
Pour se connecter au réseau mondial Internet / téléphone, la Tunisie dispose de 4 câbles sous-marins (2 câbles détenus à 100% par Tunis Telecom)
Les câbles sous-marins permettent: d’améliorer grandement les connexions// d’augmenter les capacités du réseau// de fournir des services économiques à bandes rapides // d’augmenter considérablement l'ensemble des services du réseau
Energie
Capacité totale de 4 024 MW // Producteur principal: STEG (88% de la capacité totale), Carthage Central Power Company et producteurs indépendants (12% de la capacité totale) // 97% de la production thermique, 1,5% hydroélectrique et 1,3% de la production éolienne // Production thermique: (93% du gaz naturel et 7% du fuel lourd) //
366 in 2011
Personnel de la STEG:
9.767
8 centrales situées directement sur la côte
Extractions de pétrole et
de gaz
Une source importante de revenus et d'investissements: En 2012, une production totale de 3,31 millions de tep (pétrole brut) et 3,49 millions de tep (gaz naturel) // 15 gisements d'hydrocarbures actuellement exploités sur la côte comptant pour 67% et 32% de la production nationale de pétrole et de gaz //
1 600 par an
Pas un haut niveau
d'employabilité
5% (2011) Un rôle clé: le secteur fournit un certain degré d'indépendance énergétique: la production nationale a couvert 40% des besoins en pétrole et 53% des besoins en gaz en 2012 Pierre angulaire du secteur de production d'électricité (97% combustibles fossiles)
Extraction des
ressources côtières
Production de sel: 94% en mer et cavites côtières salines // production annuelle: 1,5 M de tonnes (95% à l'exportation)
23 (2011)
0.506
27
4.4 Egypte
Le littoral égyptien de la Méditerranée est une zone aride et
extrêmement aride marquée par une pénurie d'eau et des
périodes de précipitations sporadiques limitées. Douze
principaux habitats ont été identifiés dans le nord de la
Méditerranée ; notamment les dunes côtières, la formation
de sable, le plateau de Sallum, les marais salants, la
dépression saline, la dépression non saline, les crêtes
intérieures, le plateau intérieur, les oueds, les terres
cultivées, les côtés de la route, et les stations estivales. La
côte méditerranéenne de l'Egypte est l'une des régions les plus riches en biodiversité dans l'ensemble
du pays. La population des huit gouvernorats de la côte méditerranéenne représente 20-25% de la
population totale du pays, ce qui souligne son importance pour le développement et l'économie
égyptienne.
4.4.1 Pêche et aquaculture marine
La contribution du secteur de la pêche au PIB était de 0,4% en 2012 et 2014. La croissance moyenne
du PIB en 2012 et 2014 a été estimée à 2,1% pour les deux années. Plus de 250 000 pêcheurs sont
employés dans le secteur de la pêche en Egypte.
Au cours des dernières années, la production de poisson en Egypte a enregistré une forte
augmentation de 790 000 tonnes en 2001 à 1,4 millions de tonnes en 2012. Cette augmentation a été
principalement attribuée à l'expansion de l'aquaculture qui représentait 74% du total des captures en
2012. Ceci en comparaison à une baisse de la pêche provenant d'autres sources, avec une diminution
du pourcentage de 55% en 2001 à 26% en 2012. L'expansion de l'aquaculture en Egypte peut être
liée à la réduction des prises de poissons de la Méditerranée (de 88 900 tonnes en 2008 à 69 300
tonnes en 2012), les principales raisons de cette baisse étant la surpêche, la pêche illégale, le
chevauchement entre les utilisations côtières et hauturières, le manque de planification, la pollution et
le manque de réglementation des périodes de pêche permettant de prendre en compte les saisons de
reproduction et l'utilisation d'engins de pêche non sélectifs.
4.4.2 Transport maritime et activités portuaires
Le transport maritime représente un secteur clé de l'importation en Egypte. L'emplacement stratégique
de l'Egypte avec le canal de Suez qui relie la mer Méditerranée et la mer Rouge qui relie à son tour
l’Est à l'Ouest, attire une grande part du trafic maritime le long de la zone côtière méditerranéenne
égyptienne et génère des revenus élevés. Les principaux ports égyptiens sont situés à Alexandrie,
New Damiette et Port-Saïd, ces ports ayant également des terminaux de pétrole et de gaz naturel.
L’Egypte dispose de 6 ports de commerce sur la Méditerranée sur un total de 15 ports, 3 ports
pétroliers sur un total de 11 et 3 ports de pêche sur 4. Il n'y a pas de ports miniers ou touristiques sur
la Méditerranée.
Le transport pétrolier à travers le canal de Suez et le long des terminaux pétroliers égyptiens fait de la
côte méditerranéenne égyptienne l’une des plus importantes voies de transport maritime de pétrole
dans le bassin méditerranéen. L'importance de cette installation devrait se renforcer avec
Egypte
Surface : 1 010 407 km2
Population (estimations 2015) : 89 014 000
PIB (nominal): $324.267 milliards
PIB par habitant (nominal) : $3 724
28
l'achèvement et l'inauguration du nouveau canal parallèle en Août 2015. Les ports maritimes sont
considérés comme étant la colonne vertébrale du commerce extérieur de l'État et de son accès au
monde.
Le secteur du transport représentait environ 7% du total de l'emploi en Egypte en 2013. Cependant, il
n'y a pas de données disponibles sur le nombre total de personnes employées par le secteur sur la
côte méditerranéenne égyptienne. En se basant sur la part des ports de la côte méditerranéenne, le
nombre de travailleurs employés dans le secteur du transport maritime en Méditerranée peut être
estimé à environ 2 000 travailleurs. Le nombre de navires traversant le canal de Suez en 2014 a
atteint 16 774, enregistrant une baisse de 21 080 en 2008 avant l'impact de la crise financière sur le
commerce mondial. En ce qui concerne la contribution du secteur à l'économie nationale, il n'y a pas
de données disponibles spécifiquement pour le transport maritime. Le secteur des transports dans son
ensemble a été un contributeur positif au PIB, avec une part moyenne de 5% durant les dernières
années.
4.4.3 Le tourisme côtier
Le tourisme est un élément vital de l'économie égyptienne et une source importante d'emplois et de
devises. Le secteur du tourisme dépend principalement des touristes nationaux. Il s’agit d’Egyptiens
qui retournent dans leur pays natal (principalement des pays du Golfe et d'Europe) pendant les
vacances d'été. En outre, des millions d'Egyptiens résidant principalement au Caire et dans le delta du
Nil visitent la côte méditerranéenne. Outre les villes de destination traditionnelles comme Alexandrie,
Port-Saïd, Matrouh et Al-Arish, la côte nord s’étendant d'Alexandrie à Matrouh est devenue une
principale région d’attraction pour le tourisme local au cours des deux dernières décennies. Environ
deux millions d'Egyptiens visitent la côte nord durant la saison d’été entre Mai et Septembre. Ce
phénomène a été accompagné par un vaste développement de complexes le long de la côte
méditerranéenne, ce qui représente une pression accrue sur le littoral et l'écosystème. Le secteur
offre près de 3 millions d'emplois (directs et indirects). Si l’on suppose que le secteur du tourisme
dans la mer Méditerranée représente 10% du total des activités du secteur, le total des emplois dans
ce secteur sur la côte méditerranéenne serait estimé à 300 000, soit 1,1% du PIB.
4.3.7 Les télécommunications et les câbles électriques sous-marins
En raison de son emplacement stratégique, l'Egypte est une plaque tournante pour les câbles sous-
marins. Les câbles qui passent par l'Egypte relient l'Asie à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Il y a
quatre principales stations d’atterrissage de câbles en Egypte: Zaafarana, Suez, Abu Talaat et
Alexandrie. Le ministère égyptien des Communications et des Technologies de l'information œuvre
pour le rajout de câbles supplémentaires et pour l'amélioration de ceux déjà existants. La contribution
de cette activité au PIB est minime. En termes d'emploi, le secteur des télécommunications dans son
ensemble emploie un total de 189 300 travailleurs, ce qui représente environ 0,8 % du total de l'emploi
dans l'économie en 2013. Il n’y a pas de données spécifiques sur le secteur des télécommunications
sous-marines en Méditerranée.
29
Table 5. Synthèse de l’importance socio-économique des secteurs maritimes clé pour l’Egypte
Nom du secteur
Description générale du secteur (y compris les sous-secteurs, le
développement futur)
Les indicateurs économiques clés (à désagréger par sous-secteur le cas échéant)
Importance du secteur pour le pays
Chiffre d'affaires (M
$) VAB (M $) L’emploi direct
(x1000) L’emploi indirect % du PIB national
% of national employment
Autre questions (y compris sociales) et indicateurs
Transport maritime
6 ports de commerce sur la Méditerranée, dont 3 ports pétroliers et 3 ports de pêche. _ 3 876 2.21 2.9 0.14%
0,019% du total de la
main d’oeuvre active
Principale source de pollution due à l'utilisation de navires anciens et dégradants. 74% de la pollution causée par les navires qui se noient et autres unités marins, et le déversement de déchets et de l'eau de ballast.
Pêches et aquaculture
3 046 navires, dont 1 233 qui sont des navires de longue ligne motorisés (40% des engins motorisés de la Méditerranée). Chalutiers = 1 098 (36%), les navires utilisant des trémails = 478 (16%) et les navires à senne coulissante = 237 (8%)
- 433.7 36 2 - 0.15% 0.13%
Mauvaise gestion de la pêche, des pratiques de pêche non durables, y compris, l'utilisation inappropriée des engins de pêche, la surpêche, le déversement de déchets industriels, municipaux et agricoles qui conduisent à un rapide épuisement de la population de poissons.
Tourisme côtier
166 hôtels et lieus de vacances dans la région nord de la côte. Principalement des villas et des compounds entre Alexandrie et Matrouh. La plupart des touristes dans cette région sont des touristes locaux.
180 120 0.0113% 0.126%
Les pratiques de construction non durables et les activités touristiques mettent beaucoup de pression sur l'écosystème
Les câbles de communicati
on sous-marins
Un centre pour les câbles sous-marins reliant l'Asie à l'Europe et l'Amérique du Nord en passant par l'Egypte. Deux des quatre principaux lieux d'atterrissage sur la mer Méditerranée
- - 189.3 - - 0.8%
Des risques élevés pour l'environnement sont associés à l'installation de câbles qui peuvent causer des dommages irréversibles aux récifs coralliens et habitats naturels.
Energie
La production d’électricité est un secteur clé, avec la production d'énergie, selon le rapport annuel 2012/2013 d’Egyptian Electricity Holding Company, estimée à 148 594 GWh Toutefois, les données spécifiques à la
- - 226 pour le secteur de l'énergie
- - 0.07%
L'Egypte est devenue un importateur net de gaz naturel, ce qui alourdit le fardeau du pays.
2 Le chiffre est basé sur l'estimation fournie par GAFRD (Autorité générale pour le développement des ressources de poissons de l'Egypte). Cette estimation est également
expliqué dans le rapport de l'Egypte de l'évaluation socio-économique des activités maritimes. Indique clairement le nombre de pêcheurs en Méditerranée 30, 000. Un montant supplémentaire de 6000 ont été ajoutés pour inclure le personnel supplémentaires rejoignent la population active pendant la haute saison. Ces chiffres ne comprennent pas le travail impliqué dans l'aquaculture comme il n'y a pas les estimations ventilées pour cela.
30
Nom du secteur
Description générale du secteur (y compris les sous-secteurs, le
développement futur)
Les indicateurs économiques clés (à désagréger par sous-secteur le cas échéant)
Importance du secteur pour le pays
Chiffre d'affaires (M
$) VAB (M $) L’emploi direct
(x1000) L’emploi indirect % du PIB national
% of national employment
Autre questions (y compris sociales) et indicateurs
côte méditerranéenne ne sont pas disponibles. Il n'y a pas de développements liés à l'énergie marine en Egypte.
Extractions de pétrole et
de gaz
La plupart des activités du secteur ne sont pas situées dans la Méditerranée ou le Delta. Seulement 5% des plates-formes en Egypte sont situées dans la Méditerranée. La majorité des plates-formes est située dans le désert ouest.
- - 22.6 - 0.9%
(2014) <1%
L'écart entre la consommation et la production n'a cessé de croître ces dernières années. Cela est dû à la baisse des niveaux de production et à la demande accrue pour soutenir les activités économiques et la consommation croissante des ménages.
Extraction des
ressources côtières
Mines et carrières sur la côte pour construire des complexes d'été et pour la construction de routes. Aucune donnée n'a pu être trouvée en ce qui concerne l'extraction de sel et de sable le long de la côte méditerranéenne.
- - 41,4 (mines et carrières en
Egypte) <2%
Les mines et carrières le long de la côte sont une source de menaces: augmentation de la perte de la biodiversité, surpâturage, la collecte des plantes, la chasse illégale et le changement climatique
31
5 ILLUSTRATION DES COUTS DE LA DEGRADATION:
EXEMPLES DU LIBAN, DU MAROC ET DE LA TUNISIE
5.1 La littérature disponible
Une révision de la littérature réalisée dans le cas de l’Egypte, du Liban, du Maroc et de la Tunisie
montre qu’il existe déjà des études sur les coûts de la dégradation. Ces études, développées pour la
plupart dans le cadre des initiatives de la Banque mondiale:
Ont principalement été réalisées pendant les années 2000 (l'étude la plus récente date de
2010), en utilisant les données et informations ayant 10 ans ou plus;
Ont une approche assez large par rapport aux coûts de la dégradation, puisqu’elles répondent
à un certain nombre de questions et de préoccupations environnementales ;
Ne font généralement pas mention des coûts de la dégradation de l'écosystème marin, à
quelques exceptions près, comme l'étude de la Banque mondiale 2010 qui traite de la
dégradation de la Méditerranée à travers l'étude de cas sur la marée noire au Liban ou à
l'étude du METAP en 2006 qui aborde les coûts de la dégradation des zones côtières en
Tunisie (voir encadré);
Ont appliqué une large gamme de méthodes d'évaluation, en mobilisant des informations
environnementales, sanitaires et socio-économiques.
Toutes les études reconnaissent
l'importance des coûts de la dégradation,
avec des estimations de valeurs qui
représentent un certain pourcentage (2-5
%) du PIB national des pays étudiés.
Toutes les études reconnaissent
également les défis méthodologiques
rencontrés lors de ces évaluations et la
grande incertitude quant aux résultats
obtenus (comme illustré par les
différentes valeurs présentées dans
l'encadré 1 de l'exemple de la Tunisie).
La section suivante présente les illustrations développées dans le cadre des évaluations nationales.
Encadré 1. Exemple de l'évaluation des coûts de la dégradation des
zones côtières en Tunisie
L'étude examine les coûts de la dégradation de l'environnement côtier
pour une zone de plages de sable entre Enfidha et Bekalta que
partagent les gouvernorats de Sousse et Monastir. L'étude mobilise un
large éventail de méthodes pour examiner les différentes catégories de
coûts, y compris: les impacts sur la santé; les pertes de revenus directs
pour l'abstraction des ressources naturelles; pertes de possibilités
d'agrément; pertes dans les services écosystémiques; pertes de
valeurs d'existence; coût des mesures de protection, de réhabilitation et
de restauration. Les coûts de la dégradation sont estimés entre 97 et
143 millions Dirham par an, la plus grande part de ces coûts étant les
impacts sur la santé et les coûts des mesures de protection.
32
5.2 Liban
Il y a sept études qui ont été menées entre les années 2000 et 2011 et qui se penchent sur les
questions d'évaluation des coûts de la dégradation de l'environnement (CDE) au Liban. Parmi ces
études, deux traitent notamment de l'évaluation des coûts de la dégradation marine et côtière. La
première étant une étude menée par la Banque mondiale (BM, 2007), qui se penche sur les coûts de
la marée noire de 2006 dans la
Méditerranée en raison du bombardement
des réservoirs de stockage à la centrale
électrique de Jiyeh au Liban sud. Le total
des coûts est estimé à 729 millions de
dollars ou 3,6% du PIB libanais de l’époque.
Ces coûts peuvent être répartis entre les
déchets (290,2 millions), le déversement de
pétrole (203 millions), l'eau (131 millions),
les carrières (95 millions) et les forêts (8,9
millions), mais se rapportent tous à la
dégradation marine et côtière. La deuxième
étude fut également menée par la BM /
METAP en collaboration avec le projet
SMAP (2007) et la Commission européenne.
L'étude se penche sur les coûts de la
dégradation de l'environnement de la zone côtière du Liban nord. Les CDE annuels de cette zone sont
estimés à 102 millions de dollars.
Deux études réalisées par la BM / METAP en 2004 puis mises à jour en 2011 se penchent sur les
CDE dans une perspective plus élargie au Liban et couvrent six catégories: air, eau, déchets, sols et
biodiversité, patrimoine côtier et culturel, et l'environnement global. La première étude, qui utilise les
données de l'année 2000, estime le total des coûts annuels de dégradation de l'environnement à 565
millions de dollars par an, soit 3,4% du PIB en 2000. Parmi ces coûts, 110 millions (0,68% du PIB)
correspondent à la dégradation de la côte et du patrimoine culturel.
La deuxième étude a utilisé les données de l'année 2005 et estime les coûts de dégradation de
l'environnement à 800 millions de dollars, ou 3,7% du PIB. Parmi ces coûts, la dégradation des côtes
et les préjudices causés au patrimoine culturel représentent 0,69% du PIB. Dans les deux études, la
pollution de l'eau reste la principale source de préjudices à l'environnement (1,07% du PIB en 2000 et
1,08% du PIB en 2005). En outre, la Banque mondiale compare les coûts de la marée noire de 2006
et le total annuel des CDE de 2005: les CDE de 2006 montrent presque un niveau similaire de
dégradation (3,6% du PIB) en un peu plus d'un mois de guerre en comparaison avec les CDE annuels
de 2005 (3.7% du PIB).
Il serait intéressant de noter que lorsque l'on compare les résultats de l’étude du projet SMAP (2007) à
ceux de l’étude du METAP/BM de 2004, on trouve des résultats similaires pour les coûts de la
dégradation côtière (102 millions et 110 millions respectivement). Ceci montre que les estimations
nationales de l’étude B M/ METAP sont plutôt à considérer à l'échelle locale, en l’occurrence la zone
côtière du nord du Liban.
0
50
100
150
200
250
300
350
Total des dommages du déversement de pétrole en 2006
damages inmillion USD
déversements d'hydrocarbures
eau carrières forêts
Figure 6. Importance des différents préjudices résultant
de la marée noire de 2006 au Liban (source: Banque mondiale, 2007)
déchets
Dommages
en millions
USD
33
Les autres études sont à une échelle plus modeste et se penchent de près sur des problèmes
particuliers et mieux définis qui sont liés à la dégradation marine et côtière. Une étude (2003) utilise
une enquête sur les préférences déclarées (évaluation contingente) pour évaluer la valeur écologique
(les activités et loisirs de plage dans les scénarios présentés sont interdits) des plages de sable dans
le golfe de Jounieh, en tant que réservoirs de la biodiversité naturelle. L'enquête a couvert des
étudiants universitaires et leurs familles et constate avec l'agrégation des données, que neuf millions
de dollars seraient collectés chaque année en guise de fonds pour préserver ces plages. Ce chiffre
représente la valeur écologique des plages de sable et reflète les coûts de leur dégradation en termes
de perte de leur fonction écologique. Une autre étude a examiné les coûts de la pollution de la plage
de Ramlet el-Bayda, la seule plage publique restante de Beyrouth. L'étude examine les coûts causés
par la pollution en termes de frais médicaux versés par les baigneurs qui ont contracté des maladies
gastro-intestinales et les maladies respiratoires fébriles aiguës dues à la baignade dans ces eaux; les
estimations sont autour de 343 200 dollars par an. Ce chiffre représente le minorant car il ne
comprend ni les coûts de nettoyage, ni les pertes économiques encaissées par les pêcheurs en raison
de la baisse des niveaux de captures résultant de la dégradation de la biodiversité marine, ni la valeur
de la biodiversité marine elle-même. Enfin la dernière étude (Darwish et al, 2000) utilise une enquête
d'évaluation contingente et une méthodologie d'analyse des coûts et avantages afin d'évaluer les
avantages et la faisabilité de la préservation d'une aire marine protégée, en l’occurrence le Parc de
l'île des palmiers. L'étude a prouvé que la réserve peut fournir non seulement des avantages
écologiques, mais aussi des avantages économiques à travers la croissance du tourisme local,
l'augmentation des revenus des restaurants ainsi que le rendement poissonnier qui se manifestera
dans l'augmentation des revenus des pêcheurs.
5.3 Maroc
Sur la côte méditerranéenne du Maroc, la pression anthropique sur les écosystèmes provient de la
pêche, l'industrie, la croissance de la population et le tourisme. Avec la croissance démographique et
la croissance économique de l'industrie
et du tourisme, les villes ont de plus en
plus recours au déversement des eaux
usées dans la rivière ou dans la mer.
Cette eau est fortement chargée de
matières organiques qui augmentent les
risques d’eutrophisation et les dégâts sur
la faune et la flore. Aujourd'hui les seuils
obligatoires de métaux lourds ne sont
pas atteints pour le cadmium, le plomb et
le mercure, ce qui montre que la pollution
provient principalement de la nécessité
d'avoir une station de traitement de l'eau.
Un autre fait alarmant est que les
principales espèces pêchées au chalutier
comme le rouget, la dorade axillaire, le
merlu, la crevette et la sardine restent
surexploitées et donc des mesures devraient être prises pour contrer ce phénomène.
- MAD 40 MAD 80 MAD
Loss of quality of life
Health hazard on thepopulation
Loss of production forfishery
Degradation of beach
Loss of value of wetlands
Loss of land foragriculture
Millions
Perte de terres pour l'agriculture
Perte de valeur pour les zones humides
Dégradation de la plage
Perte de production pour la pêche
Danger pour la santé parmi la population
Perte de la qualité de vie
Millions
Figure 7. Les coûts estimés de la dégradation de la lagune Mar Chica (Maroc)
34
L'importance du coût de la dégradation est illustrée par l'exemple de la lagune de Mar Chica. Mar
Chica est une lagune fragile de 115km2 séparée de la mer par une étroite dune de sable de 25km.
Différents types de pollution entraînent des pertes dans plusieurs secteurs de l'économie: perte de la
qualité de vie (5,27 MDH), dangers sanitaires pour la population (41 à 73 MDH), perte de la
production de pêche (72 MDH), perte de valeur en raison de la dégradation de la plage (2MDH), perte
de valeur des zones humides (4 MDH), perte de terres pour l'agriculture (5 MDH), le coût de la lutte
contre l'érosion par le reboisement (0,30 MDH), perte pour le secteur forestier (0.38 MDH).
Plus rapides les mesures de protection mises en œuvre (protection et régénération de l'écosystème),
plus grands les avantages. Grâce à une gestion intégrée de la lagune, les mesures les plus efficaces
ont été mises en œuvre notamment la construction d’une centrale de traitement de l'eau, le
creusement d’une passe plus profonde pour faciliter le renouvellement de l'eau et le nettoyage de la
lagune. Les avantages de ces mesures sont multiples. Avec un meilleur environnement, la lagune
pourrait devenir une zone touristique attrayante avec la construction d'un complexe touristique. Un tel
complexe pourrait générer des revenus pour la population locale. Avant la mise en œuvre d'une
gestion intégrée de la lagune, les revenus des pêcheurs étaient en baisse en raison de la pollution
(2010). Aujourd'hui, avec l'augmentation de la qualité de l'écosystème de la lagune, la flore et la faune
sont en meilleure forme permettant d’améliorer les revenus des pêcheurs.
5.4 Tunisie
La première étude à estimer les
CDE au niveau national en Tunisie
fut une étude réalisée par la
Banque mondiale (BM), en
association avec le Programme
d’assistance technique pour la
protection de l’environnement de la
Méditerranée (METAP), en 2003.
Elle demeure l'étude la plus
médiatisée et la plus citée pour les
020406080
100120140
COED per Category
COED per Category(million USD)
eau
a
ir
so
l/fo
rêts
d
éch
ets
zo
nes
cô
tièr
es
envi
ron
nem
ent
mo
nd
ial
CDE par catégorie (millions USD)
CDE par catégorie
0
2000
4000
6000
8000
10000
Increasingpollution (2002)
Peak of pollution(2010)
Beginning of thecompensation
(2014)
Augmentation de la pollution (2002)
Pic de la pollution (2010)
Début de la compensation (2014)
Figure 8. Estimation des changements de revenus pour le
secteur de la pêche à la lagune de Mar Chica (en milliers de dinars marocains)
Figure 9. Coûts estimés de la dégradation environnementale en Tunisie (source: Banque Mondiale 2003)
35
CDE en Tunisie. Elle a utilisé les données de 1999 et les CDE ont été répartis en six catégories: l'eau,
l'air, les sols et les forêts, les déchets, les zones côtières et l'environnement global. Aussi, pour
chaque catégorie, les coûts ont été divisés en coûts liés aux impacts sur la santé et la qualité de vie et
les coûts liés aux impacts sur le capital naturel. Les CDE annuels estimés en Tunisie s'élèvent à
environ 337 millions de dollars, soit 2,5% du PIB en 1999 (si l'on exclut les préjudices à
l'environnement global qui atteignent les 80 millions de dollars). Parmi ces coûts, la plus grande
source de préjudices à l'environnement correspond à la dégradation du littoral avec 132 millions de
dollars (1% du PIB en 1999), suivie par la pollution de l'air qui représente 97 millions de dollars (0,7%
du PIB) et la pollution de l'eau, avec 54 millions de dollars (0,4% du PIB). En comparaison avec
d'autres pays de la région, les CDE trouvés dans cette étude sont les plus bas parmi les sept pays de
la région du Machrek et du Maghreb en termes de pourcentage du PIB national.
Toutefois, ces estimations sont à l'évidence nettement inférieures au niveau des préjudices
environnementaux réels subis par la Tunisie. En effet, l'étude a noté que pour plusieurs raisons, elle
n'a pas pris en compte les impacts sanitaires et écologiques des déchets dangereux et non traités, ni
les coûts liés à la perte de la biodiversité et des fonctions écologiques des forêts, ni ceux liés à la
surexploitation des eaux souterraines Ressources. Aussi, pour les coûts de la dégradation côtière, les
estimations sont basées uniquement sur les pertes de revenus dans le cadre des activités liées au
tourisme et ne prennent pas en compte l'ensemble des services écosystémiques fournis par les zones
côtières et la dégradation des écosystèmes marins.
L'étude précédente a montré que les CDE relatifs aux questions de l'eau sont importants et ont atteint
en moyenne 0,4% du PIB annuel. Ainsi, afin de mieux comprendre ces résultats, la Banque mondiale
a commandé en 2007 une seconde étude qui fournirait une analyse plus approfondie des coûts de la
dégradation de l'eau en Tunisie: l'étude a évalué les coûts de la dégradation des eaux de surface, les
eaux souterraines et les eaux côtières et marines à l'échelle nationale. Le total des CDE estimés était
de 113 millions de dollars par an, soit 0,6% du PIB en 2004. Ces coûts ont été répartis entre: les coûts
liés aux pertes de productivité de l'agriculture irriguée (37 millions de dollars), les coûts liés aux pertes
de productivité de la pêche (11 millions USD), les coûts liés à la santé humaine en raison des
maladies (31 millions USD), les coûts liés aux pertes en termes de valeur touristique dans les zones
côtières polluées (23 millions USD), les coûts liés à la perte de biodiversité en termes de coûts de
restauration (4 millions de USD ) et les coûts liés à la surexploitation des eaux souterraines en raison
des coûts de pompage supplémentaires, de remplacement et d'approfondissement des puits (24
millions USD).
Une troisième étude menée également par la Banque mondiale /METAP en 2005 a porté
principalement sur les CDE liés aux zones côtières. Contrairement aux deux études précédentes qui
ont un caractère national, l'étude a évalué les CDE de la bande côtière allant de Sousse à Bekalta,
cette zone étant l'une des principales zones touristiques d'hébergement en Tunisie puisqu'elle
accueille 30 % du total des capacités hôtelières du pays. Les CDE annuels varient entre 53 millions
(pour la borne inférieure) et 78 millions de dollars. Cette étude est la seule à se pencher sur les
valeurs d'existence par rapport aux paysages, à la biodiversité côtière et marine (4 millions USD) et
aux pertes des services écosystémiques dues à la dégradation marine et côtière (500 000 USD). Les
coûts les plus importants sont attribués aux impacts sur la santé qui représentent 35 millions de
dollars suivis par des pertes au niveau du tourisme avec 6,5 millions de dollars et des pertes de la
pêche en raison de la baisse du rendement poissonnier (4 millions USD).
36
Enfin une dernière étude, commandée par le PNUD et le ministère tunisien de l'Environnement en
2009, s'est penchée sur les éventuels CDE dans les zones côtières dus à l'élévation du niveau de la
mer. En 2050, selon les estimations, 33 500 hectares de terres seront inondées et 53% des
ressources d'eaux souterraines seront perdues en raison de l'augmentation des concentrations de
salinité. Les CDE actualisés selon le scénario prévu s'élèveraient à 1,9 milliards de dollars (1,05
milliards de dollars en termes de pertes liées au tourisme, 475 millions de dollars en termes de pertes
de ressources d'eaux souterraines et 375 millions de dollars en termes de pertes de sol et de terres
agricoles).
5.5 Egypte
Dans une étude réalisée par la Banque mondiale intitulée «Stratégie de l'environnement pour le
Moyen-Orient et l'Afrique du Nord", une estimation des préjudices environnementaux dans la région a
été faite. Ces derniers furent principalement attribués aux impacts sanitaires résultant du manque
d'assainissement et d'eau potable, de la pollution de l'air, et du coût de la dégradation des ressources
naturelles, principalement la salinité du sol ainsi que l'érosion et la dégradation des forêts et des
pâturages. Des études spécifiques par pays ont ensuite été menées afin d'estimer le coût de la
dégradation de l'environnement au cours des années 1990 dans un certain nombre de pays africains,
dont l'Egypte. L'étude de la Banque mondiale fut une première étape vers l'intégration de
l'environnement dans le développement économique et social. Elle a utilisé les coûts des préjudices et
de remise en état pour estimer le coût de la dégradation de l'environnement par rapport aux questions
environnementales prioritaires. Le coût de la dégradation de l'environnement en 1999 évalué sur la
base du coût des préjudices a été estimé entre 1,3 et 2,5 milliards de dollars par an, ce qui équivaut à
3,2 à 6,4% du PIB. Dans l'ensemble, les coûts de la dégradation de l'environnement en Egypte
représentent le double de ceux enregistrés dans les pays les plus industrialisés, ceci étant le résultat
de ce qui suit: augmentation de l'incidence de la mortalité et la morbidité dues au manque
d'assainissement et d'eau potable; les effets sur la santé résultant de la pollution de l'air; la
dégradation des sols qui entraîne ainsi une baisse de la productivité. En raison de l'augmentation du
niveau de la pollution au cours de la dernière décennie, le coût des préjudices environnementaux
devrait être beaucoup plus élevé à l'avenir que celui estimé par la Banque Mondiale.
L'étude a examiné les coûts liés à la dégradation de la zone côtière estimés entre 0,08 et 0,16
milliards de dollars ou 0,2 à 0,4% du PIB. L'étude a également calculé les coûts résultant des pertes
de la pêche dues à la pollution croissante des lacs du Nord et de la rivière du Nil, estimés à environ
0,1% du PIB.
Dans le cadre de la présente étude, une attention particulière a été accordée à l'évaluation des coûts
de la dégradation. Les pratiques actuelles du secteur au cours de la dernière décennie ont eu un
impact négatif sur le secteur de la pêche. Ces pratiques sont principalement la surpêche, l'utilisation
d'engins de pêche inappropriés, les pratiques de pêche non durables, et le déversement des déchets
solides et des eaux usées municipales non traitées ainsi que les déchets agricoles et industriels, en
particulier dans les lacs. La réduction significative de la taille des lacs (Manzala, Burullus, Edku et
Mariout) atteignant dans certains cas 95,5% dans le cas du lac Edku et 74,3% dans le cas du lac
Manzalla par rapport à leur taille originale, constitue un autre impact négatif sur la pêche. Bien qu'il y
ait eu une augmentation globale des prises de poissons en Egypte au cours de la dernière décennie,
ceci a été principalement attribué à l'expansion des fermes aquacoles. Comme indiqué
37
précédemment, la part de l'aquaculture par rapport à la prise totale de poissons a augmenté de 45%
en 2001 à 74% en 2012.
Le recul de la pêche en Méditerranée et dans les lacs du Nord a également un impact social négatif.
Ceci se manifeste par la baisse du nombre des petits pêcheurs engagés dans la pêche en mer
Méditerranée et dans les lacs du Nord et par les impacts négatifs sur la disponibilité du poisson
comme source de protéines relativement abordable pour les communautés locales en particulier. Bien
que le nombre de pêcheurs engagés dans la pêche en Méditerranée et les lacs du Nord soit en
baisse, ceci peut être compensé par le travail accru dans l'aquaculture. Les impacts négatifs sur la
santé se manifestent par une incidence croissante de la contamination des poissons en raison du
déversement des eaux usées non traitées et des déchets industriels et agricoles dans la mer
Méditerranée et les lacs du Nord.
On estime la perte de production de poissons en Méditerranée et les lacs du Nord sur la période
2001-2012, à environ 6 700 tonnes de poissons, soit 700 tonnes par an sur la base des estimations
de captures de poissons en Méditerranée et dans le nord. Si les tendances actuelles se maintiennent,
la production à partir de ces sources sera affectée négativement et à un rythme accéléré. On peut
supposer que la baisse des captures pourrait être réduite à environ 700 à 1000 tonnes/an au cours
des 10 prochaines années. Si nous utilisons le coût moyen par tonne à raison de 2 600 dollars, cela
équivaudrait à environ 18 à 26 millions de dollars au cours des dix prochaines années.
38
6 LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS TIRES DES
EVALUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES REALISEES EN
EGYPTE, AU LIBAN, AU MAROC ET EN TUNISIE
6.1 Les principaux enseignements tirés des évaluations socio-
économiques
Le tableau suivant résume les principaux résultats obtenus pour les quatre pays.
Tableau 6. Comparaison socio-économique des secteurs maritimes clés en Egypte, au Liban, au Maroc et en
Tunisie
Secteur Indicateur Egypte Liban Maroc Tunisie
Transports maritimes
Emploi (nombre d'employés x 1000) 5.1 NA 3.2 1.4
Emploi (part de l'emploi national) 0.019% NA NA NA
PIB (2014 M $) 4.9 NA NA NA
PIB (part du PIB national) 0.14% NA NA NA
Pêche et aquaculture
Emploi (nombre d'employés x 1000) 36 (direct seulement) 30 107 100
Emploi (part de l'emploi national) 0.13% NA 0% 2,95%
PIB (2014 M $) 5.25 M NA 46.8 M 183 M
PIB (part du PIB national) 0.15% 0.06% 0.01% 0.60%
Tourisme côtier
Emploi (nombre d'employés x 1000) 300
255 64.9 386.5
Emploi (part de l'emploi national) 1.3% 18.40% 0.01% 11.50%
PIB (2014 M $) 0.45 2 970 667 1 860
PIB (part du PIB national) 0.0113 19.20% 0.08% 6%
Câbles de télécommunication
sous-marins
Emploi (nombre d'employés x 1000) 189.3(secteur des télécommunications)
NA NA NA
Emploi (part de l'emploi national) 0.8% (secteur des télécommunications)
NA NA NA
PIB (2014 M $) NA NA NA NA
PIB (part du PIB national) NA NA NA NA
Production d'énergie
Emploi (nombre d'employés x 1000) 226 1.9 0.1 9.8
Emploi (part de l'emploi national) 0.9% NA NA NA
PIB (2014 M $) NA
1 430 NA 366
PIB (part du PIB national) NA NA NA NA
Pétrole et gaz des extractions
Emploi (nombre d'employés x 1000) 22.6 NA 0.1 NA
Emploi (part de l'emploi national) 0.09% NA 0% NA
PIB (2014 M $) NA NA 452 1 600
PIB (part du PIB national) NA NA NA 5%
Extraction des ressources côtières
Emploi (nombre d'employés x 1000) NA NA NA 0.5
Emploi (part de l'emploi national) NA NA NA NA
PIB (2014 M $) NA NA NA 23
39
PIB (part du PIB national) NA NA NA NA
Dans l'ensemble, l'évaluation économique réalisée met l'accent sur le fait que parmi les secteurs
maritimes ayant été analysés, certains peuvent avoir une grande importance dans l'économie des
pays examinés. Cependant, il y a aussi bien des similitudes que des différences entre les quatre pays
méditerranéens concernés:
Le secteur de la pêche et de l'aquaculture contribue de manière très limitée au PIB des
quatre pays (moins de 1% du PIB). Dans certains pays (l'Egypte par exemple), l'aquaculture
(terrestre principalement pour la production d'espèces marines) gagne en importance et peut
compenser le déclin des activités de pêche qui découlent d'une série de facteurs, notamment
la surexploitation des stocks de poissons;
Le secteur du tourisme côtier revêt une importance nationale (comme illustré par la part du
pourcentage du PIB) au Liban et en Tunisie, mais beaucoup moins pour les économies
marocaines et égyptiennes qui connaissent un développement touristique important le long de
la côte atlantique (Maroc) et la côte de la Mer Rouge (Egypte);
Il est particulièrement difficile d'évaluer l'importance relative des secteurs dans l'économie
d'un pays donné. En effet, les 7 secteurs étudiés ne jouent pas le même rôle dans le
développement économique du pays. Et leur importance sera illustrée à travers des
indicateurs qui varient d'un secteur à l'autre. Par exemple:
o Le secteur du transport maritime aura une importance limitée en termes d'emploi et de
contribution au PIB. Son importance se manifestera dans la part des
exportations/importations qui dépendent du transport maritime, tout en singularisant les
produits ayant une importance stratégique dans le développement du pays (par exemple
l'importation de pétrole ou l'exportation de produits à forte valeur ajoutée).
o De même, le secteur de la pêche qui contribue de façon limitée à l'économie nationale
peut être fondamental pour les communautés à faible revenu vivant sur la côte, dans la
mesure où il fournit la nourriture et constitue parfois le seul revenu pour certains ménages.
o En ce qui concerne les câbles, leur importance sera mieux illustrée lors de l'évaluation de
la part de l'information ou de l'électricité qui transitent par les câbles par rapport au flux de
l'information et de la demande globale du pays en matière d'électricité. En effet, l'emploi et
le chiffre d'affaires des entreprises chargées de l'installation ou de la maintenance de
câbles sont généralement très faibles en termes absolus et relatifs.
Il est particulièrement difficile d'évaluer l'importance d'un certain nombre de secteurs côtiers en raison
de l'absence de statistiques facilement accessibles susceptibles de répondre aux exigences de l'étude
du Plan Bleu, notamment:
Il est souvent difficile d'évaluer la part des activités du secteur qui peuvent être attribuées à
la côte ou la mer méditerranéenne lorsque celles-ci occupent seulement une partie de la
côte du pays (le cas pour le Maroc et l'Egypte). Pour certains secteurs (tourisme par
exemple), ceci nécessite une compilation des statistiques de base à l'échelle des unités
administratives plus basses (par exemple les municipalités ou provinces), un processus qui
risque d'être assez lourd et qui nécessite plus de temps et des ressources humaines
supplémentaires.
Pour certains secteurs, il est difficile de saisir l'importance de sous-secteurs marins /
maritimes /côtiers dans des secteurs plus larges.
o L'emploi ou la valeur ajoutée de la production pétrolière et gazière offshore,
s'il y en a, seront regroupés dans l'emploi et la valeur ajoutée de l'ensemble du
secteur du pétrole et du gaz. L'information sur le nombre et l'emplacement des
40
sites off-shore est souvent la seule information disponible pour décrire ce
secteur;
o Les statistiques sur le tourisme côtier font souvent partie des statistiques
générales sur le tourisme dans son ensemble. Lorsque des efforts sont faits
pour recueillir des statistiques sur des petites unités administratives, il n'est
pas exclu de voir des choix arbitraires se faire quant aux unités qu'on
considère "côtières".
Lorsque des hypothèses sont faites pour traduire les statistiques d'un secteur en statistiques d'un
sous-secteur de la côte / mer Méditerranée, elles sont facilement remises en cause par des
représentants du secteur qui rejetteraient de telles hypothèses sans pour autant vouloir fournir des
hypothèses alternatives plus proches de la structure et du fonctionnement du secteur. En
conséquence, on conserve parfois les chiffres agrégés même s'ils ne sont pas représentatifs de
l'indicateur relatif à l'étude du Plan Bleu qui met l'accent sur 7 secteurs maritimes spécifiques pour la
côte / la mer Méditerranée seulement.
6.2 Les principaux enseignements tirés de l’évaluation des
coûts de la dégradation
Des études générales sur les coûts de la dégradation de l'environnement sont disponibles dans
chacun des pays étudiés, ces études faisant partie de différentes initiatives nationales et régionales
principalement impulsées par la Banque mondiale. Cependant, ces études fournissent des
informations pertinentes assez limitées sur les coûts de la dégradation des écosystèmes marins et
côtiers et ce, pour plusieurs raisons:
La plupart de ces études sont dépassées dans la mesure où elles ont été réalisées entre
2000 et 2010 et ont utilisé des informations qui, souvent, précédaient de 10 ans la date de
publication de l'étude. Ainsi, les estimations fournies dans ces études reflètent tout au mieux
les coûts de dégradation pour une période qui remonte à vingt ans.
Certaines de ces études portent sur les questions côtières per se. En général, les coûts
estimés de la dégradation représentent entre 2 et 5% du PIB de chaque pays séparément.
Mais les coûts de la dégradation liés aux zones côtières ne représentent qu'une très faible
part de ces coûts de la dégradation. En outre, la grande majorité des études n'enquêtent pas
sur les coûts de la dégradation des écosystèmes marins.
Pour les pays ayant des côtes partagées entre différentes mers (par exemple l'Egypte et le Maroc), il
n'y a pas de désagrégation des coûts de la dégradation des écosystèmes côtiers au niveau de la mer.
Ainsi, il est impossible d'obtenir les coûts de la dégradation des écosystèmes côtiers pour la mer
Méditerranée seule.
Quelques tentatives ont été faites dans le cadre de la présente étude afin de produire de nouvelles
illustrations des coûts de la dégradation du secteur marin et côtier, en particulier pour le secteur de la
pêche (voir notamment les exemples de l'Egypte et de la Tunisie). Cependant, dans le cadre de la
présente étude, il n'a pas été possible de développer des illustrations valables pour les raisons
suivantes: (a) les information sur les stocks de poissons (les niveaux actuels et les niveaux durables)
et sur les implications que les changements dans les stocks de poissons pourraient avoir sur les
revenus des pêcheurs, sont très limitées (voire inaccessibles) (b) le temps disponible pour la collecte
41
d'informations primaires (par exemple à travers des questionnaires aux pêcheurs) et pour faire des
évaluations solides (par exemple, une analyse des séries chronologiques des ressources
halieutiques, du débarquement du poisson et des revenus des pêcheurs) est très limité.
De toute évidence, des efforts plus importants sont nécessaires pour évaluer les coûts de la
dégradation de l'écosystème marin / côtier pour chacun des quatre pays étudiés ou pour la mer
Méditerranée dans son ensemble.
42
7 CONCLUSIONS
La présente étude a procédé à une évaluation socio-économique des activités maritimes clés pour
quatre pays méditerranéens, à savoir l'Egypte, le Liban, le Maroc et la Tunisie. Cette étude innovatrice
a été développée par le Plan Bleu dans le cadre du projet régional - gouvernance et développement
des connaissances (subvention du FEM). Il s'agit d'une contribution complémentaire et originale
supplémentaire aux efforts actuels menés par le PNUE-MAP, sans pour autant faire l'objet d'une
composante explicite du programme de travail prévu par le PNUE-MAP et qui consiste à appliquer
l'approche écosystémique selon une feuille de route en sept étapes. L'étude a contribué aux objectifs
suivants:
Elle a permis de faire la collecte et la structuration d'un large éventail d'informations
socio-économiques disparates, offrant la possibilité de combiner des données socio-
économiques de différents secteurs maritimes et côtiers et les inscrire dans un cadre
analytique commun. En apportant également des informations (essentiellement qualitatives)
sur les principales pressions qu'imposent ces secteurs sur les écosystèmes marins et côtiers,
l'étude a montré l'utilité et les défis multiples qui se posent pour relier les informations socio-
économiques aux informations environnementales. Des approches similaires seront
nécessaires pour définir les objectifs opérationnels (étape 5) et les programmes de mesures
(étape 7), tel que proposé dans la feuille de route de l'approche écosystémique, qui
bénéficiera évidemment de la base des connaissances socio-économiques qui ont été
produites dans le cadre de cette étude.
Grâce à des cas pilotes nationaux concrets, cette étude a permis aux bénéficiaires du projet
régional - gouvernance et développement des connaissances de s'approprier de façon
réelle et authentique de l'approche écosystémique et de ses dimensions socio-
économiques, tout en profitant des efforts entrepris par le PNUE-MAP dans le cadre d'un
projet méthodologique régional.
Les évaluations réalisées dans chaque pays ont bénéficié des commentaires et des
évaluations des intervenants et des représentants des secteurs maritimes clés, en particulier
à travers leur implication dans les différents ateliers qui ont ciblé les parties prenantes et ont
été organisés dans chaque pays. Ces ateliers ont notamment:
o Contribué à la sensibilisation sur (1) les dimensions socio-économiques des
écosystèmes côtiers et marins (en termes de l'importance des secteurs maritimes
clés exerçant des pressions sur ces écosystèmes et en termes de l'importance des
secteurs économiques bénéficiant d'écosystèmes de qualité), (2) l'application d'un
cadre intégré pour soutenir l'évaluation des politiques en combinant notamment
l'information environnementale et socio-économique de l'approche écosystémique,
o Fourni un forum de discussions et de dialogue entre les responsables
gouvernementaux chargés de la protection et de la gestion des écosystèmes marins
et côtiers, les intervenants et les représentants des différents secteurs maritimes qui
exercent des pressions sur les écosystèmes ou qui en profitent. Ces échanges et
dialogues multisectoriels ont mis en exergue les lacunes dans le développement
actuel d'une politique essentiellement sectorielle pour parvenir à une protection
efficace des écosystèmes marins et côtiers. On a souligné la nécessité d'avoir des
stratégies de protection et de développement véritablement intégrées, représentant
toutes les composantes de ces écosystèmes ainsi que tous les secteurs maritimes et
les bénéficiaires concernés.
43
Les évaluations réalisées en Egypte, Liban, Maroc et Tunisie mettent l'accent sur l'importance
socio-économique des secteurs maritimes et côtiers étudiés. En termes de contribution au PIB, le
secteur du tourisme revêt une importance nationale pour le Liban et la Tunisie, et dans un moindre
degré pour les économies marocaines et égyptiennes qui bénéficient d'un développement plus
important du tourisme le long de la côte atlantique (Maroc) et de la mer Rouge (Egypte). Bien qu'ils
représentent parfois une part limitée du PIB et de l'emploi dans le pays, d'autres secteurs jouent un
rôle stratégique dans le développement socio-économique de chaque pays, avec le secteur du
transport maritime qui joue un rôle important dans les exportations / importations; le secteur de la
pêche qui a un rôle social (offrant des activités et des revenus pour les groupes à faible revenu vivant
sur la côte); et le secteur des câbles sous-marins qui contribue aux flux d'information et de
communication dans les pays et dont la performance est essentielle pour le développement socio-
économique de la grande majorité des secteurs aujourd'hui.
Soutenir le développement de ces secteurs afin de contribuer à la croissance économique
nécessite une attention particulière de la part des décideurs dans tous les pays. Il est essentiel que le
développement ne menace pas l'état des écosystèmes marins et côtiers et se fonde sur les principes
de gestion écosystémique. Malgré les efforts en cours pour la protection et la restauration des
écosystèmes marins et côtiers fragiles, les secteurs déjà étudiés exercent des pressions sur les
écosystèmes côtiers et marins même si certains secteurs dépendent de façon cruciale de l'existence
d'écosystèmes sains et productifs. Par exemple: les pratiques de pêche non durables sont une réalité,
notamment l'utilisation de chaluts et autres engins de fond mobiles, le déversement de débris tels que
les conteneurs alimentaires et les plastiques, les débris de navire ...; le transport maritime et la
navigation de plaisance exercent des pressions sur les écosystèmes par le déversement illégal de
déchets, les accidents maritimes, l'entretien des navires et des bateaux qui entraîne des changements
dans la qualité de l'eau, ou l'introduction d'espèces exotiques et envahissantes; le tourisme peut
conduire à une urbanisation et dégradation significative du paysage côtier, avec des décharges
polluées dans la mer, les déchets marins sur les plages, etc. D'autres secteurs tels que l'installation
des câbles électriques et de communication peuvent également imposer des pressions négatives sur
l'environnement marin, bien qu'ils soient limités aux phases de construction et d'installation. Le
développement de parcs éoliens marins peut aussi avoir des impacts négatifs sur l'environnement,
mais ces secteurs sont encore à un stade très précoce de développement dans la mer Méditerranée
et donc ont un impact plutôt limité sur l'environnement.
Le tourisme côtier et la pêche seraient probablement les meilleurs exemples illustrant la relation entre
les écosystèmes côtiers et marins et les secteurs économiques maritimes, dans la mesure où ils se
caractérisent par l'impact et la dépendance. Les deux secteurs dépendent en grande partie de la
qualité et du bon état des écosystèmes pour fournir des emplois et contribuer de manière significative
au PIB. D'autre part, ils ont un impact négatif sur ces mêmes écosystèmes, ce qui met en péril la
durabilité des secteurs. Les effets indésirables résultant d'autres secteurs économiques (par exemple
la pollution due au transport maritime) contribuent davantage à la dégradation des écosystèmes et
réduisent davantage les opportunités socio-économiques pour les autres secteurs qui dépendent de la
qualité de l'écosystème et qui appuient ces externalités.
Il est essentiel que des efforts suffisants de protection et de restauration soient associés à un
développement écosystémique des secteurs maritimes et côtiers. Cela permettra de garantir aux
écosystèmes marins et côtiers le passage à un bon état écologique, et les secteurs bénéficiant des
biens et services fournis par les écosystèmes côtiers et marins sauront bénéficier pleinement et de
façon durable des possibilités de développement qu'offrent ces écosystèmes.
44
8 GLOSSAIRES ET MOTS CLES
Analyse coûts-avantages: un outil économique ou financier qui consiste à quantifier et traduire en
termes monétaires tous les coûts (impacts négatifs) et les avantages (impacts positifs) d'une décision,
d'un programme ou d'un projet (sur une certaine période), et ceux des alternatives (à la même
période), afin d'avoir une seule échelle de comparaison pour une évaluation impartiale.
Approche écosystémique: Stratégie pour la gestion intégrée des ressources terrestres, d'eau et de
vie qui favorise la conservation et l'utilisation durable d'une manière équitable. Elle est basée sur
l'application de méthodes scientifiques appropriées qui se focalisent sur divers niveaux d'organisation
biologique qui englobent les principaux processus, fonctions et interactions entre les organismes et
leur environnement. Elle reconnaît que les êtres humains, avec leur diversité culturelle, font partie
intégrante des écosystèmes.
Avantages: Un changement positif dans le bien-être de la société à travers la satisfaction des besoins
et désirs.
Biodiversité: La variabilité d'organismes vivants de tous genres, y compris, entre autres, les
écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie, notamment la diversité au sein des espèces, entre les espèces et des écosystèmes.
Chiffre d'affaires: Le chiffre d'affaires annuel net d'une entreprise après les rabais et les taxes de
vente.
Coûts de la dégradation (de l'environnement): coûts encourus par la société en raison de la
détérioration de l'environnement naturel (écosystème) suite aux activités humaines.
Coûts de la protection: coûts payés par des opérateurs publics ou privés pour la protection d'un
écosystème particulier.
DPSIR: un cadre pour décrire les interactions entre la société et l'environnement et qui a été mis au
point par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) - signifie Driving forces-Pressure-State-
Impact-Response/ forces motrices- pression- état-impact-réponse.
Écosystème: un complexe dynamique de plantes, d'animaux, et de communautés de micro-
organismes et leur environnement non vivant qui interagissent comme une unité fonctionnelle.
Écosystème côtier: Les écosystèmes côtiers sont des zones où la terre rencontre la mer ou l'océan
pour créer un environnement ayant des caractéristiques particulières. Les écosystèmes côtiers
comprennent les marais salés, les mangroves, les zones humides, les estuaires et les baies.
Ecosystème Marin: Les écosystèmes marins sont parmi les plus importants des écosystèmes
aquatiques de la Terre. Ils comprennent les océans, les marais salants, les zones intertidales, les
estuaires, les lagunes, les mangroves, les récifs coralliens, la mer profonde, et le plancher de la mer.
Emploi direct et indirect: l'emploi direct est l'emploi directement lié à la production de produits ou
services dans le cadre d'une activité donnée. Grâce à cette activité, l'emploi est également généré
dans les entreprises qui fournissent des biens et services nécessaires pour le fonctionnement de
l'activité. L'emploi créé dans les entreprises fournissant des aliments et des services est ce qu'on
appelle l'emploi indirect.
45
Évaluation: L'analyse et l'examen de l'information dans le but d'aider quelqu'un qui se trouve dans un
poste de responsabilité à évaluer les actions possibles ou à réfléchir aux problèmes. L'évaluation veut
dire assembler, résumer, organiser, interpréter et éventuellement concilier des morceaux de
connaissances existantes et ensuite les communiquer afin qu'elles soient pertinentes et utiles à un
décideur intelligent mais inexpérimenté.
Fonction écosystémique ou fonction écologique: un sous-ensemble d'interactions entre les
structures biophysiques, la biodiversité et les processus écosystémiques qui sous-tendent la capacité
d'un écosystème à fournir des services écosystémiques.
Les coûts de réhabilitation ou de restauration: les coûts du processus de gestion active de la
récupération d'un écosystème dégradé, endommagé ou détruit comme moyen de soutenir la
résilience des écosystèmes et conserver la biodiversité.
Moteur économique ou sectoriel: Le moteur est le plus souvent un facteur (par exemple, les prix sur
les marchés des produits de base, les choix des consommateurs, etc.) qui influence le développement
d'une activité économique
Perte des fonctions écologiques ou dégradation des écosystèmes: Une réduction persistante de
la capacité des écosystèmes à fournir des fonctions spécifiques et des services écosystémiques
connexes.
Produit intérieur brut: Le produit intérieur brut (PIB) est la valeur monétaire de tous les biens et
services produits à l'intérieur des frontières d'un pays dans une période de temps spécifique. Le PIB
est utilisé comme une large unité de mesure de l'activité économique globale d'une nation.
Service écosystémique: Les avantages que les populations tirent des écosystèmes ou les
contributions directes et indirectes des écosystèmes au bien-être humain. Le concept de «biens et
services écosystémiques» est synonyme de services écosystémiques.
Sondage des préférences déclarées: une enquête qui soutient les méthodes d'évaluation
économique (évaluation contingente et expérience de choix) qui aide à évaluer la valeur du bien (s) de
l'environnement ou service (s) de l'écosystème.
Valeur ajoutée: Différence entre le chiffre d'affaires total d'une industrie et le coût total des
composants, matériaux et services achetés à d'autres entreprises durant une période de référence
(d'habitude une année)
Valeur ajoutée brute: elle mesure en termes économiques la valeur des biens et services produits
dans une région ou secteur de l'économie. On la choisit souvent comme indicateur économique pour
des entités plus petites que l'économie d'un pays.
Valeur d'existence: une valeur économique qui reflète l'avantage de connaître une ressource
particulière de l'environnement, les espèces menacées, ou tout autre organisme ou chose existante.
Valeur écologique: l'évaluation non-monétaire de l'intégrité, la santé ou la résilience des
écosystèmes; ce sont tous des indicateurs importants pour déterminer les seuils critiques et les
exigences minimales pour la prestation de services écosystémiques.