faverot art de conduire et d atteler 1903

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LART D E CONDUIRE E T D'ATTELER  Au tr ef oi s   A u j o u r d ' hu i PAR Le Général Baron FAVE ROT D E KERB RECH L i b r a i r ie Ft. O H A F BL O T<Sc O ie 30, RUE  D A U P H  I NE, PARIS > T 1> 0 ^

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L A R TD E C O N D U I R E E T D ' A T T E L E R

 Autrefois  —  Aujou rd'hui

PAR

Le Général Baron FAVEROT DE KERBRECH

LibrairieFt. OHAFBLOT< S c Oie

30, RUE  D AU P H INE, P A R IS

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L'ARTU E O o n 1 1 ( 1 1 1 1 l i E T D ' A T T E L E R

 Autrefois  —  Aujourd'hui

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 Il a été tiré de cet Ouvrage :

30exemplairessurpapierdu Japon, numérotésà lapresse

de1à20

et 75exemplairessurpapier vélinspécial.numérotésàla presse

de 31à 95

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L A R TD E C O N D U I R E E T D ' A T T E L E R

 Autrefois  —  A ujourd'hui

P A R

Le Général Baron FAVER-OT DE KERBRECH

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S O M M A I R E

Avant-propos

P rem i è re P a r t i e — A U T R E F O I S

CHAPITRE Ier. — Dos Chars, Carrosses el Voitures, depuis les temps les plus reculés  jusqu'à

nos  jours.

CHAPITRE II. — Anciens Harnais.

CHAPITRE III. — Recherches sur les Livrées.

CHAPITRE IV. — Du Menage dans le passé.

Deuxième Partie — AUJOURD'HUI

LIVRE IER . — Le Cocher.

I. Préparation méthodique du cheval à l'attelage.

II. Traité complet de menage.

LIVRE IL — La Voiture.

Sa construction. — Ses variétés.

LIVRE III. — Le Harnais.Sa composition en raison de l'attelage.

LIVRE IV. — La Livrée.

Sa description suivant le genre de service.

LIVRE V. — L'Équipage.Ses traditions et ses règles.

LIVRE VI. — Le Cortège.

Ordre et marche de ses divers éléments,

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AVANT-PROPOS

Un soir du mois de  juin 1813, nous étions à Paris, terminant des  préparatifs

de voyage, lorsqu'une dépêche du  Maréchal de  Mac-Mahon, Président de la  République, noies appela, toute affaire cessante, à Versailles. «  Le Schah de Perse, nousdit le  Maréchal en nous apercevant, va  faire un voyage en Europe.  Nous aurons

sa visite dans trois semaines.  Je veux lui  faire une réception digne d'un grand  pays

qui se relève et qui reprend son rang dans le monde.  Je désire sui'tout avoir quelques

équipages bien attelés  pour lui  faire honneur. Voilà  pourquoi  fai pensé à vous, quiavez vu de  près,  pendant quatre ans, les écuries impériales.  Je vous donne carteblanche. »

 D ès le lendemain, nous allions trouver le Général Fleur y, dont nous avions étél'officier d'ordonnance.  Lui seul  pouvait nous mettre à même de mener à bien, en si

 peu de  jours, une semblable mission.  Il consentit à nous guider dans notre tâche etnous  permit,  pour  plus de sûreté, de  prendre en notes ses conseils et ses indications.

Plus tard, en 1878, le  Maréchal-Président, se souvenant de ce que nous avions

 fait en 1873, nous  fit de nouveau l'honneur de nous appeler auprès de lui  pourorganiser, mais alors sur une  plus grande échelle, des services de Ville, de d'Aumontet de Gala, à l'occasion de l'Exposition universelle et des visites princières qui étaient

annoncées. Nous éclairant toujours de l'expérience et du savoir de notre ancien chef, le

Général Fleur y, nous mimes cette  fo is encore,  par écrit,  pour les mieux graver dans

notre mémoire,' les instructions détaillées qu'il voulut bien nous donne)'.

Ces notes,  prises à deux époques différentes, constituaient un ensemble  précieuxde recommandations et de règles, résultant de la tradition ou de la mode.  La  penséenous étant venue, dans la suite, de les  publier, un des grands éditeurs de Paris,mort aujourd'hui, nous dit : « Complétez donc votre œuvre en  faisant ce qui n'existe pas en réalité et ce que tout le monde nous demande : un traité complet de menageet d'attelage chez les modernes et chez les anciens. »

Voilà comment nous a été inspirée l'idée de  faire ce livre.

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Vili A y A N T-PROPOS.

 En matière (Vattelage et surtout de menage, on n'invente  pas. On ne  peut querecueillir Venseignement des maîtres et rechercher les usages les  plus répandus et les plus rationnels,  pour les codifier en quelque sorte et en  faire un tout. C'est ce quenous avons tenté.

Pendant  plusieurs années, nous avons examiné tous les documents qu'il nous aété  possib le de nous procurer sur ce sujet ; nous avons frappé aux  portes des spécia

listes et des érudits ; nous avons  fouillé dans les bibliothèques et lu la  plupart desouvrages anciens ou modernes intéressant notre étude.

 Nous avons été amené ainsi à adopter, comme canevas de notre œuvre, le  plan

suivant :

Prendre d'abord le véhicule aux premiers âges de l'humanité et le suivre dansses transformations successives  jusqu'à nos  jours. Rechercher notamment, à partirde Louis XV, les diverses variétés de carrosses et autres voitures usitées à cette

époque, et faire voir, par une suite de gravures échelonnées, les modificationsque chacune d'elles a subies  jusqu'en 1850.

Faire un historique sommaire des harnais, et indiquer, en reproduisant fidèlement des dessins du temps, comment étaient faits et en quoi consistaient ceux

des différents attelages de nos pères.Donner ensuite des notions sur les anciennes livrées d'écurie et en représenter

quelques spécimens intéressants, d'après des manuscrits, des tableaux, des aquarelles ou autres documents contemporains.

Enfin exposer comment on menait dans le passé.Voilà pour la première partie : Autrefois. Elle est en réalité une intro

duction à la seconde : Aujourd'hui.Cette seconde partie est une sorte de « Code de l'attelage et du menage

modernes ».

Elle contient :

1° Sous la rubrique : «  Le Cocher », tout ce qui concerne l'art de dresser etde conduire, c'est-à-dire : I. Une progression méthodique et détaillée pour le dressage du cheval à l'attelage, et IL Un traité complet de menage, à un ou à deuxchevaux, au timon ou en tandem ; à trois chevaux, de front ou en arbalète ; àquatre chevaux en guides, en d'Aumont ou en poste ;

2° «  La Voiture », c'est-à-dire le détail de la construction des voituresmodernes à deux ou à quatre roues, à pincettes, à huit-ressorts, etc., avec la nomen

clature de toutes les parties de chacune d'elles et un ensemble de figures reproduisant tous les types de ces voitures;

3° Sous le titre : «  Le Harnais », rénumération de tout ce qui compose unharnais, suivant la nature de l'attelage, pour un, deux, trois, quatre, six ou huitchevaux, avec des reproductions de chacun de ceux qui sont actuellement enusage ;

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XII AVANT-PROPOS

 Enfin, nous devons aussi des remerciements à  M. le Comte Fleur y, qui nous aconfié gracieusement,  pour les reproduire, les quarante dessins de son superbe  Albumdes  Livrées  Impériales ; à  M " 1" veuve  Ehr1er, à  M. Bixio, à  M.  Auscher, à

 MM.  Bail et Pozzy, à  MM.  D elion. Barenne.  Mercier et  Hiekel, qui nous ont

 permis de nous servir de leurs clichés, de leurs albums ou de leurs  photoc/ra p/iiesanciennes et modernes ; à  M.  L.  Dupont, qui nous a autorisé à  faire usage desdessins des collections  Brice Thomas et  Basle y, sa  propriété; à  M. Frédéric Masson,à  M. S.  Beinach, qui nous ont aidé de leur grande érudition; à  M. G,  Anthoni, quinous a laissé  puiser à pleines mains dans ses œuvres, comme ont bien voulu le  faire

aussi  M. le colonel  Jouf fret,  M.  Donatien  Levesque et le  Baron de Curnieu,  pour

celles de son  père.

 Il importait de choisir, comme exemple moderne, une écurie devenue  justementcélèbre  pour ses livrées, ses voitures et ses harnais, à une époque encore voisine de

f/e  /'ama À aoM aowasecond  Empire, et les équipages de la Cour ont alors atteint, grâce au Général

Fleur y, un degré d'élégance et de  perfection qui s'est continué  jusqu'à la guerre

de 1870, et n'a  jamais, depuis, été dépassé. C'est ce equi nous a engagé à les  prendre pour modèles et à les faire revivre  pour les  jeunes générations, equi n'ont  pas  pu lesadmirer, et  pour les amateurs de beaux attelages, qu'intéresseront, à  plus d'un titre,ces  fidèles évocations de nos magnificences  passées.

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O U V R A G E S E T D O C U M E N T S C O N S U L T É S

 Hi sto ire de l'Art dans l'antiquité, par Perrot et Chipiez.

The ancient Egyptians, par Sir J. Gardner Wilkinson.

 Monuments de rEgypte et de la  Nubie, par Champollion le Jeune.

 Descript ion de l'Egypte, recueil publié par ordre de S. M. l'Empereur Napoléon le Grand (1812).

Kulturhistorisches  Bilderallas, par Essenwein.

 Antiquités du  Bo sph or e Clmmérien, ouvrage publié à Saint-Pétersbourg.

 L'Épopée homérique, par Ilelbig (traduit par Trawinski).

 Au se rl es en e Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard.

 Dictionnaire des  Antiqui tés grecques et romaines, par DBremberg et Saglio.

 La Vie privée des  Bomains, par Joachim Marquardt.

Sprachvergleichung und Urgeschichte, par Schräder (traduit en anglais par Jevous).

 Mu se o Pio dementino, par Visconti (1820).

 D ie Wagen und Fahrwerke der Griechen und  Bœmer und anderer Vœlker, par Johann ChristianGinzot (1817).

Glossaire archéologique, par Victor Gay (1887).

Catalogue sommaire du Musée de Saint-Germain, par Salomon Reinach.

 Dictionnaire raisonné du  Mobilier  français, par Yiolet-le-Duc (1874).

 La Vie nomade au  Moyen âge, par J.-J. Jusserand (édition anglaise de 1884).

Catalogue du  Musée de Cluny.

 Le s Origines de la Science, par Albert de Rochas (1884).

 Re ch er ch es sur l'Époque de l'Équitation et de l'Usage des Chars équestres chez les  Anciens, par le IV P.

Gabriel Fabricy (1765).

 La Locomot ion: Histoire des chars, carrosses, omnibus cl voitures de tous genres, par Ü. Ramée (18.%).

Pentateuque, d'Ashburnham (VIIe siècle).

 Hortus  Deliciarum (vers i 125).

Vade-Mecum, De Vigne (1844).

 Hi stoi re du Saint-Graal (XIIIe siècle).

 Le  Rommans de  Litus  Livius (XIVe siècle).

 Lancelot du  Lac (XIVe siècle).

 Miroir  Historial (XIVe siècle). Bi bl e (de 1365).

Quinte-Curce (XVe siècle).

 Miroir Historial (XVe siècle).

 Métamorphoses d'Ovide (XVe siècle).

 Antiquité s des  Juifs (XVe siècle).

 Le  Romuléon (XVe siècle).

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XIV OUVRAGES ET D O C U M E N T S CONSULTÉS.

 Heures d'Anne de France, fille de Louis XI (XVe siècle).

 D eutsches  Leben im  XIV und  XV  Jahrhundert, par Alwin Schultz.

 Le s Échecs amoureux (XVIe siècle).

Civi tales or öis Terrarum (1565-1G l 8).

Théâtre des  Instruments mathématiques et méchaniques, de J. Bessern (1578).

 Mathieu Schwartz.

Entrées de villes et magnificences dans les Pays-Bas (1638).

Plans de  Besançon (1714).

 L'École de Cavalerie, par R. de la Guérinière (1736).

 Le Parfait Cocher, par A. de la Chesnaye (1744).

 Le Nouveau -parfait Maréchal, par F. A. de Garsaull (1746).

 Le Traite des Voitures, par F. A. de Garsault (1755).

 L'Ar t du  Menuisi er Carrossier , par Roubo (1771).

 Lettre d'un François nommé  Brutus (Delisie de Salles), sur les chars anciens et modernes (1771).

 ÉEncyclopédie [Art du bourrelier et du sellier] (1774).

Album des  Livrées de S. A. S. Mgr le Prince de Coudé (1776).

Album de Moreau (1776).

Album d'Ackermann (1794-1800). Magasin des Modes nouvelles (1786-1787).

Album de Duchesne (1808).

 D e TAurigie, par le chevalier d'il (1819).

 Meubles et Objets de goût (1807-1831).

 Le  Ré gulateur du Sellier (édition originale de 1821), par Alexandre Hofer.

Essai sur la Construction des  Boutes et des Voitures, par R. L. Edgeworth (1827).

 Le s Ca rr oss es à cinq sols ou les O mnibus du XVIP siècle, par Monmerqué (1828).

 Le Parfait Carrossier, par Louis Berthaux (1846).

 L'Ar t de composer les Livrées , par M. de Saint-Epain (1853).

 Méthode  pour conduire les Chevaux de carrosse. Instructions pour éviter les accidents et arrêter leschevaux emportés, par Jean André (1864).

 Le ço ns de Science hippique générale, parle Baron de Gurnieu (1855-1860).

 L'Ami de VÉleveur, par le Comte de Lastic Saint-Jal (1856).

 L'Histo ire du Costume en France, par Quicherat (1875).

 Le  Manuel des piqueurs, cochers, grooms et  palefreniers, par le Comte do Montigny (1873).

Album de Guillon (1847, 1848, Exposition de Londres, 1851).

 Rapport avec  figures, par Guillon, sur l'Exposition de Londres de 1862.

Album et dessins séparés, de Basley.

Photographies faites par les soins de M. Bixio, pour l'Exposition de 1889.

Collection de M. Muhlbacher.

Collection de M. Michalon.

Collection de M. Louis Dupont, successeur de Brice Thomas.

Ouvrages de M. G. A nthoni (1879 à 1890).

 Rapports du  Jury international de l'Exposition de 1878, par MM. BelValette et Quenay de la maison

Binder aîné] (1880).Education et dressage du cheval [encyclopédie Roret], par le Comte de Montigny (1882).

 D res sa ge de quatre chevaux en douze heures, par le Marquis de Mauléon (1885).

Cortège historique des moyens de transport, par Edmond Cattier (1886).

 Le s Grandes Guides, par Donatien Levesque (1886).

 Le Cheval du bourgeois et du sportman, par H. Vallée de Loncey (1888).

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OUVRAGES ET D O C U M E N T S CONSULTÉS. XIU

Traité de la Conduite en Guides, par le commandant Jouffrct (1889).

Cours théorique d?Equitation, de  D res sage et d'Attelage, par Lenolile du Teil, écuyer-pr ofesseur à l'Ecole

des Haras (1889).

Paris qui roule, par George Bastard (1889).

 Monographie de Vattelage, par Hippomane [extrait de la Revue des  Ha ra s] . L'Ecurie de Maitre , par H. Vallée de Loncey (1893).

 Rapports du Jury international de r Exposit ion de 1889, publiés sous la direction de M. Alfred Picard (1892).

Divers documents des Archives nationales.

 Les Chars aux diverses époques, par le Baron Devismes (1893).

 Leçons de Guides, par Ed. Howlett (1892).

 Méthode de  D re ss ag e, parle Marquis de Mauléon (1895).

 Les Guides, par Donatien Levesque (1897).

 D res sa ge et  Menage, par le Comte de Comminges (1897).

 A Manual of Coaching, par Fairman Rogers, Londres (1900).

Œuvres d'Eug. Lami, Horace Vernet, Carie Vernet, Raffet, Lœillot, S arette, Victor Adam, etc.

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CHAR GREC

Gravure sur ivoire (portée à tort « objet en bois »). — Vers 120 avant J.-C.

(Antiquités du Bo sp hor e Cimménen, ouvrage public à Saint-Pétersbourg par ordre de l'Empereur.)

CHAPITRE PREMIERDes Chars, Carrosses et Voitures depuis les temps

les plus reculés  jusqu'à nos jours

TEM P S P R I M I T I F S

Il est impossible d'étiiblir, même (l'une façon approximative, à quelle époqueremonte l'usage des chars. L'origine s'en perd dans la nuit des temps. Ils étaientconnus en Chine trois mille ansavant la naissance deChrist. Celui du Musée de Florence est contemporain de laXIIe dynastie qui régna enEgypte vers le XXIIIe siècle

avant notre ère.Le char égyptien, qui ser

vait pour la course ou pour le

combat, était monté sur deuxroues légères; i l était sans siège,ouvert par l'arrière, fermé pardevant et souvent aussi sur les

côtés. On y attelait généralement deux chevaux. La caisse

où se tenaient les combattantsdépassait à peine la hauteur de leurs genoux. Elle était posée à vif sur l'essieu.Le plancher en était formé de lanières de cuir entre-croisées.

CHAR DU MUSEE DE FLORENCE

(Monuments de l'Égyple et de la  Nt ih ie , par Champollion le Jeune.)

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES.

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Les porteurs étaient aunombre de deux, quatre, six ouhuit.

La  Basterna, litière spéciale

à la basse époque do l'Empire,était une sorte de grande chaiseà  po rteurs à deux personnesassises en face l'une de l'autre.Elle était portée par deux mulesattelées, l'une à l'avant, l'autre àl'arrière. Les mules étaient quelquefois remplacées par deux bœufsou deux chevaux.

On a peu de renseignementsprécis sur les voitures en usagechez les Gaulois. Mais, ainsi quenous l'avons dit plus haut, beaucoup do véhicules dont se servaient les Romains avaient uneorigine gauloise. Tels sont : la

 Reda, V Essedurn, la Carnica ouCamelia, le Carras, le Carpea-

tum, le Covinus et le Petoritum.

Les Gaulois appelaient  Henna

une voiture ayant, ou place de caisse, un panier d'osier. La Benna était généralement à quatre roues, mais quelquefois elle n'en avait que deux.

STÈLE D I S LA CERTOSA DE BOLOGNE REPRÉSENTANT UN ESSEDUM (?)

Bas-relief du Musée de Bolog ne. — V e ou IV 0 siècle avant J.-C.

B E N N A ( ? )Bas-relief en pierre de la Gaule romaine.

Musée de Saint-Germain. — Vers 200 après J.-C.

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VOITURE  DU XVeSIÈCLE

Antiquités des Juifs. Fol'.o194 (Bibl.Nat.Mes Fr, 247réti

d'après une peinture de Jean Fouquet.

H e Ü o g D u j a r d i r

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DES C H A R S , CARROSSES ET VOITURES. 1 5

seigneur de Bois-Dauphin, Jean de Laval, qui ne pouvait se tenir à cheval en raisonde son énorme corpulence.

V O I T U R E D U X V [ C S I È C L E

(Les Echecs am oureux, folio 3 6 . — Bibliothèque naiionalc, Mss. fr., 143.)

Ces carrosses étaient des chariots branlants perfectionnés et décorés avec

beaucoup d'élégance. Ils prirent le nom de Coches.C'est Henri III qui, le premier, en a possédé plusieurs. Le mot Carrache, quiest le même que Carrosse, n'est employé dans les chroniques qu'à partirde 1584. L'exemple donné par le roifut suivi par ses ministres et imitébientôt par les grands personnagesdo sa cour.

Mais ce ne fut guère que sousle règne de Henri IV que l'usagedes voitures devint plus répandu,

quoique ce prince n'ait vu qu'avecpeine ce genre de locomotion segénéraliser. Celles dont on se servaitprincipalement alors étaient, pour laplupart, des espèces de chars non suspendus. Le train do devant ne tournait pas par

V O I T U R E D U X VI 0 S I È C L E

(Civitates Orbis ten-arum [1565-1618], — Tome 11. — Vuo ( lo Castel-Novo.Bibliothèque nationale.)

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16 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T EL E I L

rapport à colui de l'arrière. Les essieux tenaient à la caisse. Ces voitures avaientun ciel en bois supporté par dos montants verticaux entre lesquels pondaient dos

rideaux. On y entrait par les côtés.Les roues étaient très grandes ; mais

on ne tarda pas à diminuer la hauteur de colles de devant et à rendreVavant-train mobile autour d'unecheville ouvrière. On put ainsi tour

ner très court.

En 1599, le maréchal de B as —

sompiorre ramena d'Italie on Francel'usage de remplacer les rideaux par

L I T I È R E

(Civitates orlis terrarum [1565-1618],-Tome 111. — La Soulfvière. GlttCdS.Bibliothèque nationale.)

D I V E R S E S S O R T E S D E V O I T U R E S D U T E M P S D E H E N R I I V

« Ces figures, lit-on dans Roubo, sont dessinées d'après les estampes de la Bibliothèque du Koy, lesquelles furent gravées aprèsle meurtre de Henri le Grand. C'est pourquoi  je ne puis en donner aucune mesure juste. »

XVIIe SIÈCLE

Carrosses  moderne s  —  Fi ac re s  — Omnibus.

A partir de Louis XIII les carrosses se perfectionnèrent et se multiplièrent.

Leur forme générale devint plus belle et leur ornementation plus luxueuse.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 1 7

On donnait alors plus particulièrement le nom de Coche à ceux qui étaientsuspendus, surtout lorsqu'ils étaient destinés aux voyages.

« Les Coches, dit Roubo, sont les plus anciennes des voitures Irancoises dontla forme nous soit parfaitement connue. »

É L É V A T I O N E T C O U P E D ' U N A N C I E N C O C H E

{L'Art du  Menuis ier-Carrossie r, par Roubo, pl. 172.)

Ces voitures étaient ouvertes à partir du dessus de l'appui des deux côtés,lesquels côtés se fermaient par des rideaux de cuir ou d'étoffe nommés  Mantelets

que l'on attachait aux montants et aux accotoirs au moyen de courroies (rideau a,

 /%. 1). Lorsqu'on voulait avoir de l'air on relevait ces rideaux en les roulant sons

l ' é g o u t d e l ' i m p é r i a l e h d o n t l a s a i l l i e é t a i t s u f f i s a n t e p o u r l e s m e t t r e à l ' a b r i [ c d ,

même figure).

Les deux bouts du Coche étaient fermés par de l'étoffe ou du cuir, ainsi qu'on

le voit dans la figure 2 qui représente un des deux bouts.Le pourtour de cette voiture, à l'endroit de l'appui, était composé de bâtis et

de panneaux ordinairement revêtus d'étoffe ou de cuir.Le Coche n'avait point de portières, mais seulement deux ouvertures sur les

côtés, lesquelles étaient fermées par un devant de cuir attaché à une pièce de bois

 \ e /> fi(.h 1)? qui entrait dans deux goujons de fer, tenant au corps de la voiture ;

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1 8 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER

cette pièce de bois servait d'appui à ceux qui étaient assis aux ouvertures. Aussi

était-elle arrondie et rembourrée. Le bas de cette espèce de portière de cuir étaitattaché au marchepied qui formait une avance d'environ un pied, pour donner laplace nécessaire aux  jambes. Le marchepied descendait d'environ six pouces en

dessous de la caisse, afin de permettre de monter plus facilement dans la voitureet de laisser aux voyageurs des côtés assez de hauteur pour s'asseoir commodément. Le coffre ou avant-corps qui formait ces avances, était composé d'un bâti defer tenant au corps de la voiture et revêtu de cuir ou d'étoffe. (Voir les  fig. 1, 2,3 et 4 où l'on en voit la coupe et l'élévation.)

Quant aux banquettes, les deux des bouts étaient placées, l'une devant, l'autrederrière ; celles des portes étaient mobiles. On les soulevait pour donner passage auxpersonnes entrant dans la voiture. Elles étaient généralement assez longues pourrecevoir chacune deux voyageurs, ce qui portait alors à huit le nombre des places.

Dans les Coches appartenant à des particuliers on ne faisait asseoir à chaqueporte qu'une seule personne et l'on n'y tenait alors que six habituellement.

Il y avait, d'après Dechuyes, en 1647, des coches de voyage qui allaient deParis dans quarante-trois villes de France.

Ils étaient attelés de six chevaux et partaient presque tous à des époques fixes.Celui de Fontainebleau avait un départ chaque  jour quand le roi y séjournait. Mais,

d'après M. de Sainte-Foix, on ne comptait encore à Paris, en 1658, que trois centvingt voitures. Les hommes préféraient monter à cheval. Quant aux femmes, elles

se servaient de litières ou de chaises à porteurs.

Dans le courant du XVIIe siècle, les voitures subirent des modificationsimportantes. Les Coches avaient de grands inconvénients avec leurs nombreuses

eaux ; on les fit penchés en dehors, on sorte que l'impériale présenta une assez

forte saillie sur le fond. Ainsi transformés, les Coches devinrent les Carrossesmodernes dont on a fait principalement usage sous Louis XIV. Ces carrosses étaient

C A R R O S S E D E . L O U I S X I V

(D'après un tableau de Van der Mculen, conservé il Trianon.)

ouvertures et leurs portes

en saillie. Des panneauxpleins ou à glaces remplacèrent bientôt les  joursgarnis de drap ou de cuir ;

on supprima les avancesdes entrées ; on eut desportières en bois à charnières et poignées occupant toute la hauteur de lacaisse et munies de glaces

glissantes. Enfin, les montants ne furent plus verti-

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 1 9

très grands, fort pesants et devinrent par la suite magnifiques. Leur train n'avaitpour  joindre Favant à l'arrière qu'une seule pièce rigide nominee  fl èche, qui passait

par le milieu et au-dessous de la caisse suspendue par de larges et longuessoupentes. Nous donnons, d'après Rouho, l'élévation du corps d'un de ces carrosses

ayant servi au grand roi vers lafin de son règne.Sous la régence d'Anne

d'Autriche on voit apparaître laCalèche et peu après le Cabriolet.

C'est aussi, d'après Ramée,de la minorité de Louis XIV quedate l'usage, à Paris, des premières voitures de louage. Un

nommé Nicolas Sauvage s'était

établi, en 1650, rue Saint-Martindans un hôtel qui avait pourenseigne l'image de Saint-Fiacre.Il louait des carrosses à l'heureou à la  journée à ceux qui en

voulaient. Ces voitures prirent, à

cause de l'enseigne de l'hotel,le nom de Fiacres qui leur estresté.

É L É V A T I O N D U C O R P S D ' U N C A R R O S S E M O D E R N E

do la fin du règne de Louis XIV.

(VArl du  Me nui sie r Carrossier, par Roubo, pl. 173.)

Vers la même époque on vit circuler dans Paris les premiers Omnibus. L'idéeen est due à Pascal, l'auteur des Provinciales et des Pensées. Ce fut un de sesamis, le duc de Boa nés, qui s'associa avec le marquis de Sourches et le marquisde Crenan pour la mettre à exécution. Ils obtinrent la faculté avec privilège

d'établir des carrosses à cinq sols par place qui devaient suivre, dans l'intérieurde Paris, des routes déterminées, à des heures fixes.

Dans les premiers mois de 1662, cinq lignes — ou routes, comme on disait

alors — furent organisées et commencèrent à fonctionner.Elles allaient : la première, de la porte Saint-Antoine au Luxembourg;La deuxième, de la rue Saint-Antoine, vis-à-vis la place Royale, à la rue Saint-

lionoré, à hauteur de Saint-Roch;

La troisième, de la rue Montmartre au Luxembourg ; et la cinquième, de larue du Poitou au Luxembourg;

Quant à la quatrième, les voitures qui la desservaient faisaient le tour duParis d'alors, la moitié dans un sens, la moitié dans l'autre.

« Ces carrosses-omnibus étaient à huit places. La caisse en était suspendue.

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20 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

avec de grosses courroies, sur quatre moutons et posée sur un train à quatreroues. » (RAMÉE.)

Ils eurent d'abord une grande vogue, mais cette vogue ne dura pas, et bientôtles omnibus disparurent. On ne les revit qu'au commencement du XIXe siècle.

XVIIIe SIÈCLE

 Louis  ÄV.  Apogé e  de Vancienne carrosserie française  — Carrosses  de  gala  — •  Berl ine s et Vis-à-Vis

 Berl ine s  co up ée s et  Di li ge nc es  —  Pet ite s  Be rl in es co up ée s  ou  Demi -Fortune s

 Land aus  — Calèches  —  Phaé tons  — Cabriolets  à quatre  ro ue s  —  Diable s  — Wour sis  — - Coches  — GondolesChaises de  po st e  — Chaises  à l ' i tal ienne ou  à  so uf fl et

Cabriolets —  Do rm eu se s  — Voitures  an gl ai se s  —  Lit ières  — Chaises  à  por teu rs  — Traîn eaux.

A côté des lourds carrosses de cour, remarquables par la richesse de leurornementation et l'ampleur de leurs formes, on trouve au XVIIIe siècle la plupartdes genres de voitures de maître qui existent encore de nos  jours, avec les différences de construction et de modèle qu'y ont naturellement apportées le temps etla mode.

C'est pendant le règne de Louis XV que l'ancienne carrosserie de luxe a

atteint son apogée en France, comme plus tard, à l'époque du second Empire,l'attelage moderne est parvenu chez nous à un degré de perfection et d'élégancequi ne sera sans doute  jamais dépassé.

Les Italiens, et après eux les Espagnols, nous avaient devancés dans la construction des riches carrosses de gala. Mais ces deux peuples, en recherchant la

magnificence, étaient tombés dans la profusion des détails d'ornementation et souventdans la lourdeur de la forme.

Les Français, profitant des études de leurs devanciers, sont arrivés, sousLouis XV, à faire plus gracieux, plus léger qu'eux. Comme tout ce qui a vu le  jouralors dans notre pays, la carrosserie française s'est fait admirer par le goût charmant des dessinateurs, des peintres, des décorateurs, des sculpteurs et autresartistes qui travaillaient à ses chefs-d'œuvre, et bientôt l'Europe entière a consacrésa supériorité en nous empruntant nos modèles et nos ouvriers et en nous achetantà grands prix nos plus belles productions.

On distinguait alors comme voitures à quatre roues et à timon :

Les CARROSSES (DE GALA). — C'est au commencement du règne de Louis XVque fut inventée la flèche recourbée qui permettait le passage des roues de devant.Mais cette invention fut bientôt elle-même délaissée par les particuliers.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 2 1

« Le carrosse à flèche et à arcs de fer, dit Garsault, dans son Traité desVoitures paru en 1785, ctoit ci-devant la voiture dont tout le inonde se servoit.Maintenant, depuis que les voitures à brancards, nommées  Berlines (parce qu'ellestirent leur origine de Berlin en Allemagne) ont été connues ici et qu'on les a

trouvées beaucoup plus sûres que les carrosses, on ne voit plus guère de cesderniers que chez le roi, et pour les cérémonies, comme entrée d'ambassadeurs, etc. »

Les arcs de  fer étaient deux pièces de for qui prolongeaient lu flèche et étaient

É L É V A T I O N D ' U N G R A N D C A R R O S S E M O N T É S U R S O N T R A I N

{LArt du  Menuisie r Carrossie r, par Roubo, pl. 208.)

recourbés pour laisser passer les roues de devant dans les tourners. Ces arcs de fer« s'attachaient fermement dans les fourchettes du train de devant ». (GARSAULT.)

Les BERLINES et les VIS-A-VIS. — La  Berline a donc succédé au carrossecomme voiture d'un usage général. Elle était beaucoup moins pesante. Ce qui lacaractérisait, c'est qu'elle avait à son train deux brancards au-dessus desquels la

caisse était suspendue de manière que les portières pussent s'ouvrir librement.« Une des principales raisons, dit Garsault, de la préférence donnée à la

Berline, est que, quand une soupente manquoit à un carrosse, il falloit qu'ilversât sur le coté ; mais si pareille chose arrive à une Berline elle ne fait

que se pencher sur le brancard qui la soutient. Le nombre assez grand de

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•22 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

ceux qui out peur en voiture a été suffisant pour proscrire les carrosses etadopter les Berlines, où l'on est sans doute plus en sûreté. »

A

B E R L I N E

{L'Art du  Menuisie r Carrossier, par Roubo, pl. ;09).

La Berline était à quatre places et, lorsqu'elle ne contenait que deux personnesassises alors l'une en  fa ce de Vautre, on la nommait Vis-à-Vis.

D I L I G E N C E

(L'Art du  Menuisie r Carros sier, par Roubo, pl. 210.)

Les BERLINES C O U P É E S et les DILIGENCES. — On mettait sur le train des

Berlines à quatre places plusieurs autres corps de voitures ; ainsi on y plaçait des

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 23

caisses de  Berlines coupées « au nud de la portière » c'est-à-dire dont on avait

supprimé les deux places de devant, ce qui diminuait d'un tiers environ l'ampleurde la voiture. Dans ce cas on mettait une glace sur le devant.

« Lorsque les  Berlines coupées, dit Garsault, sont construites légèrement etqu'on y ajoute un train léger cl court, on les appelle des  Diligences. » On nommait

 D ésoblig ea ntes celles qui ne pouvaient contenir qu'une personne dans la largeur.Quelquefois on montait les Diligences sur un train léger à flèche, dit train à l'anglaise; on avait alors la possibilité de faire les roues de devant plus hautes.

D I L I G E N C E M O N T É E S U R D E S C O R D E S A B O Y A U

{Encyclopédie, pl. XI.)

On suspendait aussi les Diligences sur des cordes à boyau, ce qui permettait

de donner encore plus de hauteur aux roues de devant, mais obligeait à y entrerpar derrière.

Les PETITES BERLINES C O U P É E S O U DEMI-FORTUNES. — Ces voitures légèresétaient, comme leur nom l'indique, de petites Berlines coupées, c'est-à-dire de

véritables « Diligences » montées sur quatre roues, mais avec une limonière ajustée

sur le train de devant. Cette limonière pouvait s'ôter. « Quand on a fait fortune,fait observer Garsault, on met un timon à la place et deux chevaux. Les ouvriersappellent ces voitures à limonière s des  Demi-Fortunes. »

Les LANDAUS. — C'est en 1757 qu'arriva d'Allemagne le premier  Landau.

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24 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

Cette voiture obtint aussitôt un grand succès. Elle avait deux soufflets de cuir qui

pouvaient s'ouvrir à quarante-cinq degrés, ce qui permettait de l'utiliser par tous

les temps.Le Landau n'a  jamais perdu sa vogue  jusqu'à nos  jours.

Les CALÈCHES. — Cette voiture de campagne, assez ancienne et très répandue,était généralement à quatre roues et se composait d'un corps, souvent de formegondolée, contenant quatre, cinq, six ou même huit places, et ayant une cave, etd'une impériale soutenue par des moutons en fer. On y mettait quelquefois desrideaux de cuir ou d'étoffe pouvant se fermer en cas de mauvais temps. De chaque

 Es Âf /A - dc jtr Ti/rij

C A L È C H E E N G O N D O L E

( Encyclopédie, pl . VIII.)

côté se trouvaient une, ou deux, ou trois portières pour éviter qu'on fût obligé depasser par-dessus les banquettes qui étaient fixes et à deux personnes. Tout lemonde s'y asseyait face aux chevaux

« Les  jeunes gens, ajoute Garsault, aiment beaucoup à mener ces sortes devoitures légères qui ne servent guère qu'à la promenade. »

Les PHAÉTONS. — Les Phaétons étaient des voitures à peu près semblables auxCalèches, excepté qu'ils n'avaient pas d'impériale et que les personnes assises sul

le devant avaient la face tournée vis-à-vis des autres. On s'en servait peu, sauf à

la Cour et chez les princes pour les promenades des dames. Ils étaient ordinairement très riches en ornements de sculpture, en peintures et en dorures.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 25

Les CABRIOLETS A Q U A T R E ROUES. — Cette voiture était nue sorte de cabriolet(voir plus loin) à impériale et à rideaux et auquel on ajoutait un avant-train.

P H A É T O N ( É L É V A T I O N )

(L'Art du  Menuisie r Carross ier, par Roubo, pl. 211.)

Les DIABLES . — Le  Diable, d'après Roubo, était à l'égard de la Calèche, ce quela Diligence était à la Berline ; c'est-à-dire qu'il était coupé à l'endroit de la

C A B R I O L E T A Q U A T R E R O U E S

(Encyclopédie, pl. XVI.)

première portière. Cette voiture servait particulièrement pour essayer les  jeuneschevaux; elle était, dans ce cas, disposée de façon que le maître put mener lui-

 /«

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26 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

même et montrer son habileté dans l'art de conduire ; on la faisait assez hautepour contenir un homme tout debout, et le devant en était plus élevé qu'àl'ordinaire, afin que « celui qui était dedans, debout, pût avoir l'estomac reposédessus et fût moins exposé aux éclaboussures et aux ruades ». Le haut de cette

partie était aussi un peu recourbé pour qu'on put y prendre un assez fort appuisans crainte de se blesser.

Les WOURSTS. — Le Wourst était une voiture fort légère, inventée en Allemagne et servant à aller à des rendez-vous de chasse. Elle était composée d'untrain très étroit à longue flèche munie d'arcs de fer. Au-dessus de cette flèche était

D I A B L E(Encyclopédie, pl. XII.)

suspendu un siège de sept à huit pieds de longueur porté par des courroies-soupentes allant de l'avant à l'arrière-train, et de chaque côté courait un marche

pied placé plus bas que la flèche.« Chacun s'asseyoit dessus l'un devant l'autre,  jambe de çà, jambe de là. »

(GARSAULT.)Il y avait devant un siège pour le cocher et derrière une sorte de caisse decabriolet munie souvent d'une capote et où deux dames pouvaient prendre place,l'une à droite, l'autre à gauche.

Les COCHES. — Sous Louis XV, le Coche était la voiture publique destinée à

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 27

Echelle < L - 6 - Pieds

V O I T U R E D E C H A S S E A P P E L É E « V O U R G E »

Par Chopart. — {Carrosses et Voitures, vol. 1. — Bibliothèque nationale.)

transporter les voyageurs d'une province à l'autre. Cette voiture était à llèelie et à

timon. On y attelait depuis deux jusqu'à six ou huit chevaux dans les mauvaischemins. Elle était suspendue ordinairement sur des courroies qui partaient desmoutons et venaient s'attacher aux quatre coins du brancard.

D I L I G E N C E D E L Y O N[Encyclopédie, pl. xm.

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DES GUARS, CARROSSES ET VOITURES. 29

La forme arrondie du bas de la caisse et sa ressemblance avec le bateau appeléGondole lui en avaient fait donner le nom. Les  jours ménagés dans les panneauxétaient remplis par des glaces. On faisait le pavillon de ces voitures fort bombé afin

d'y pouvoir placer à l'intérieur des filets destinés à supporter les objets légers de

chaque voyageur. Elles avaient des caves profondes où l'on déposait les paquets pluslourds et les provisions de bouche.Les Gondoles étaient surtout employées comme voitures publiques, mais les

grands seigneurs en avaient pour transporter leurs gens en voyage. Ils s'en servaientaussi dans les déplacements de chasse.

Les voitures à deux roues destinées à être traînées par un, deux ou trois

chevaux, portaient, sous Louis XV, le nom générique de Chaises. Ces voitures étaientà une ou deux places. Leur caisse descendait plus bas que les brancards de leurtrain, de sorte qu'on y entrait par devant au moyen d'une portière dite à la Toulouse,

dont la ferrure était placée horizontalement et qui se renversait pour s'ouvrir.« On a mis, dit Garsault, plusieurs espèces de corps sur les voitures à deux

roues et à brancards.

C H A I S E

(VArt du Menuisi er Carrossie r, par Roubo, pl. 213.)

« La Chaise de poste est la plus ancienne. Ensuite sont venues les Chaises à

deux places, cellos à l'italienne, ou soufflets, culs-de-singe, sabots, etc., et enfinCabriolets et Diables de toutes formes. Quand on veut tout cela à quatre roues, ony ajoute un avant-train. »

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30 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

La Chaise de  poste date de 1664 ou même seulement de 1679, d'aprèsM. George Bastard. Celles qui existaient auparavant n'étaient que des espèces defauteuils suspendus.

Sous Louis XV, c'était une voiture à une place dont la caisse n'était guère

plus grande que celle d'une Chaise à porteurs et avait sur le devant, comme nousl'avons dit, sa porte qui s'ouvrait en retombant du côté du cheval. Elle avait deuxgrandes roues très légères. On avait cherché à l'alléger le plus possible, tout eninstallant commodément le voyageur à l'abri des injures du temps.

Les brancards étaient fort longs et reliés l'un à l'autre par des traversesplacées devant et derrière ; « le milieu est vuide, dit Garsault, pour y laisser le

corps de la chaise suspendu en liberté, au moyen, pour les chaises les plus simples,de deux larges soupentes de cuir attachées par devant à une traverse et par derrièreà des crics ».

Quand les soupentes étaient neuves, la chaise était assez douce ; mais quandelles avaient perdu leur élasticité, on était secoué assez rudement, ce qui donna

l'idée d'employer des ressorts de fer, de bois, de corde, etc.On faisait les Chaises de poste le plus étroites possible, afin que le voyageur

n'y entrât qu'avec peine. « Cette observation est très essentielle, dit Roubo, parceque, quand ces voitures sont trop larges, leur ballottement qui est inévitable, fatiguebeaucoup, au lieu que quand elles sont  juste à la grosseur de la personne, on estmoins fatigué, le corps suivant les mouvements de la caisse sans presque enressentir les secousses, ce qui est fort à considérer, surtout dans le cas d'un grandvoyage. »

On mettait à la Chaise de poste deux ou trois chevaux. L'un était placé entreles brancards et supportait une partie du poids de la voiture ; le Porteur (du

postillon) était attelé à gauche à un palonnier, et sensiblement plus long que lepremier. Le troisième, quand on en mettait trois, était à droite et tirait aussi surun palonnier. On l'appelait le  Bricolier.

La Chaise à Vitalienne ou à soufflet, importée d'Italie, était légère, coûtaitbon marché et suppléait assez bien la Chaise de poste. Elle était à brancardségalement. La partie inférieure de la caisse était rigide et souvent faite « ensabot ». Elle était quelquefois à deux places. Au-dessus était un soufflet de cuirà charnière. Cette charnière tenait trois cerceaux en fer. Le soufflet se tendait parune tringle-arc-boutant aussi à charnière. On pouvait ainsi baisser ou relever lacapote, le soufflet, à volonté. La tringle-arc-boutant était tantôt en dehors, tantôt en

dedans du soufflet.Enfin, il y avait généralement à l'avant dudit soufflet, des rideaux glissant

sur des tringles pour s'enfermer complètement si on le désirait, et ces rideauxétaient munis de petites glaces ovales pour éclairer l'intérieur quand tout étaitfermé.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 3 1

« Les Cabriolets, dit Roubo, sont des espèces de petits chars découverts quiont des portières ouvrantes à peu près comme celles des Chaises de poste.

« Il y a des Cabriolets dont on supprime le devant totalement, de sorte quece ne sont, à proprement parler, que des sièges portés sur un brancard.

« Il y en a d'autres, au contraire, dont non seulement le devant est fermé,mais encore le dessus do l'appui, au moyen d'un entourage de cuir mobile qu'onnomme Soufflet, qu'on hausse ou qu'on baisse comme on le  juge à propos. »

C A B R I O L E T S

(L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 215.)

Le Cabriolet était alors, le plus souvent, en réalité, une chaise à soufflet, mais

très légère, très élégante et souvent richement décorée.Cette voiture datait du XVIIe siècle, mais elle avait été abandonnée. Elle futreprise sous Louis XV où elle eut une vogue qui s'est continuée  jusqu'après lerègne de Louis-Philippe.

En dehors des voitures du temps de Louis XV que nous avons prises poui-

types, et qui ont subi depuis des modifications sans nombre par suite de la mode

et des besoins de chaque  jour, il s'en est peu produit de  française s qui méritentune mention spéciale.

Il y a eu cependant les  Dormeuses. Mais ce nom ne s'appliquait pas, à propre

ment parler, à un modèle spécial de véhicule. Il indiquait plutôt un aménagementintérieur qui pouvait s'adapter à plusieurs genres de caisses. On le trouve, pour lapremière fois, dans l'ouvrage de Garsault (1755). Il avait été donné, par lemaréchal de Richelieu, à une voiture montée sur des cordes à boyau et dont il seservait dans ses voyages.

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3 2 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

Nous indiquons, d'après Roubo, les différentes façons dont étaient construitesles Dormeuses vers la fin du règne de Louis XV. C'étaient généralement des Berlinesou des Vis-à-Vis de la forme ordinaire qui ne servaient qu'à la campagne ou dansles voyages, et dont le derrière ou le devant et souvent les deux à la fois, s'ou

vraient pour donner à la caisse plus de profondeur, de manière qu'on y pût placerun lit et s'y coucher commodément.

ECHELLE EN PIEDS.

CkEmonts.delj d après AJ.Houho.

D O R M E U S E

(D'après  L'Ar t du  Menuis ier Carrossie r, par Roubo, pl. 203.)

On aménageait aussi en Dormeuses des Diligences, des Désobligeantes et mêmedes Chaises de poste, mais c'était alors en faisant seulement basculer le dossier enarrière, ce qui les transformait en chaises longues.

Dans tous les cas, il était nécessaire qu'une Dormeuse eût une cave assezprofonde pour contenir des matelas et des couvertures.

Il y avait alors trois principales manières de faire les ouvertures de ces sortesde voitures : 1° en renversant le dossier en arrière {fir/. 1, partie A) ; 2° en faisant

ouvrir le panneau, du dessous de la ceinture au-dessus du siège (même figure.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 33

partie B) ; 3° en pratiquant l'ouverture également dans le panneau, mais en deuxparties, du dessous de l'appui au-dessus do la traverse de brancard {fig. 2).

La première manière était la plus simple. L'ensemble du panneau de derrièretournait autour de ferrures placées un peu au-dessus du siège (/?</. 1, partie A).

Sur les pieds corniers et sur le faux-bâti qui portait le panneau ouvrant, étaientattachés dos côtés et un dessus de cuir garnis d'étoffe en dedans. Ce cuir, une fois

tendu, faisait l'effet d'un « soufflet ». Quand le panneau était fermé, le cuir se

reployait dans l'intérieur de la voiture [fiy. 3).Dans la deuxième manière [ f i g . 1, partie B), tout le panneau se relevait en

liant de a à h et était soutenu alors par deux potences de fer c et d, ferrées surles pieds corniers, et qu'on tournait en dehors jusqu'à les faire porter sur le faux-

bâti du panneau, au point e.Le panneau, en se relevant, faisait déployer une enveloppe de cuir a  f g

attachée tant sur les pieds corniers que sur la traverse du panneau dormant et surcelle du faux-bâti.

Puis on renversait le dessus du siège h i, autour du point h où il était ferréavec la traverse du panneau dormant,  jusqu'à la position h l, de sorte que le siège

ainsi renversé formait le fond du coffre saillant et portait immédiatement sur le

cuir. Le devant du siège m n se renversait pareillement autour du point m où i l

était ferré,  jusqu'au point o.

On remplissait alors avec des matelas le creux de la voiture et, en ajoutant desoreillers à l'un des bouts, on avait un véritable lit.

La troisième manière de pratiquer les ouvertures [ f i g . 2) leur donnait plus dehauteur mais moins de profondeur, ce qui obligeait à en faire une à chaque bout

d'une Berline, s i l'on voulait avoir une longueur suffisante pour se coucher tout

le son long.Dans ce système, la partie ouverte du bas entraînait avec elle le dessus du

siège qui y était ferré, et en même temps le devant de ce même siège qui s'appli

quait alors intérieurement contre le fragment déjà ouvert du haut, de façon quetout le saillant était revêtu de bois en dedans, sauf à ses extrémités, tout en étantentouré d'une enveloppe de cuir en avant et sur les côtés.

Il va sans dire que, lorsque le panneau du devant était construit pour s'ouvrir,la glace du dessus était fixe et non glissante.

Les Dormeuses ont été longtemps très usitées en France. Beaucoup de généraux

de l'Empire et de la Restauration en possédaient.C'étaient alors généralement des  Berlines coupées, des  Diligences, dont le

dossier et le devant étaient à charnières. Mais quelquefois le devant seul était

disposé de façon qu'on put allonger ses  jambes.

Quant aux autres voitures modernes et à celles qui, mises seulement dansla circulation depuis le commencement de ce siècle, n'ont eu qu'une vogue passa-

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34 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

gère, comme le  Brisha, par exemple, elles sont d'importation étrangère. La plupartsont d'origine anglaise ou américaine. Tels sont : le Tilbury, le  Dog-Cort, leStanhope, le  Break et enfin le  Mail-Coach, le  Boghei et la Charrette anglaise. Du

reste déjà, vers la fin do Louis XV, on avait chez nous une tendance à imiter

l'Angleterre, et Roubo le déplore : « Les voitures nommées  Anglaises, dit-il,diffèrent de celles à la françoise, on ce [qu'elles ont moins de renflement, qu'ellesne sont point cintrées sur le côté où elles n'ont qu'un peu d'évasement et qu'ellesont moins de hauteur que ces dernières. Ces voitures n'ont point de glaces decustode, ni même de montants de crosse apparents et la glace de devant est ordi

nairement divisée en deux parties qui coulent indépendamment l'une de l'autre,

étant divisées par un montant, derrière lequel est placé un coulisseau double.« Les voitures à l'angloise sont très à la mode à présent, et  je ne sais pas trop

pourquoi, vu qu'elles n'ont, ni une belle forme, ni aucune grâce, ressemblant plutôtà un coffre percé de trous qu'à une caisse de voiture ; mais il suffit que l'inventionde ces voitures vienne d'Angleterre pour que tout le monde en ait ou veuille enavoir, comme s'il existait quelque loi qui nous obligeât d'être les serviles imitateursd'une nation rivale de la nôtre, et qui, quoique très respectable et imitable à biendes égards, ne pourra  jamais l'être pour les ouvrages de goût en général—

« Les trains de ces voitures sont toujours à flèche, soit simples ou doubles, cequi oblige à les suspendre sur des ressorts, et cela en augmente la douceur. »

L I T I È R E S

{L'Art du  Menuisie r Carross ier, par Roubo, pl. 216.)

Il nous reste à dire un mot de la  Litière. Celles de louage n'étaient que des

sortes de caisses de Berlines grossières à deux places, rune en face de l'autre. Lesbrancards étaient supportés par deux mulets ou deux chevaux, placés l'un devant,l'autre derrière. Ils étaient fort longs et passaient à hauteur des accotoirs, ce quiempêchait d'ouvrir les portières et obligeait à se faire enlever de terre par lemuletier pour entrer dans le véhicule. On laissait à cet effet une ouverture au

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T R A I N E A U

(L'Art du Menuisier Carrossi er, par Roubo, pl. 217,)

T R O I S C H A I S E S A P O R T E U R S

(Collection de M. Faurax. — Exp. de Lyon 1S9-1 et Exp. universelle de Paris 1900.)

:Ç S - - - .

T R A I N E A U

(Collection de M . Faurax. — Exp. de Lyon 1891 et Exp. universelle do Paris 1900.)

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3 8 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

En 1670, on avait eu, pour la première fois, l'idée de se servir de ressortsd'acier. Dupin, l'inventeur de la  Brouette (petit véhiculé traîné par des hommes), yavait appliqué sous le devant deux ressorts coudés qu'il rattachait à l'essieu.

Quand on utilisa pour les carrosses les ressorts d'acier, on les intercala d'abordentre le fond de la caisse et l'extrémité des courroies de suspension. Le gros boutdu ressort était alors appliqué contre la caisse et le bout mince était attaché à lacourroie.

Puis les moutons d'où partaient les soupentes amenèrent l'invention desressorts courbes fixés au train par le bas et supportant la courroie de suspensionpar le haut.

Les ressorts de derrière dont on a le plus fait usage au commencement durègne de Louis XV sont les  Re ssorts à VEcrevisse. Ils avaient reçu ce nom enraison de leur forme qui rappelait celle d'une pince d'éerevisse.

Chaque soupente s'attachait d'un bout à l'extrémité du ressort de son côté etde l'autre à l'avance du brancard de la caisse (avance appelée  Apreinont). Deux

étuis recouvraient habituellement les Ressorts à l'Écrevisse qui servaient principalement pour suspendre les Chaises de poste et certains grands carrosses.

( ( On a imaginé depuis, dit Garsault, non seulement pour les chaises, maisencore pour plusieurs autres voitures, des ressorts qu'on nomme à la  Dalem, nomd'un très habile serrurier qui les inventa. »

Les ressorts à la Dalem (ou à la baleine ainsi que l'écrit VEncyclopédie)étaient verticaux et légèrement recourbés vers la caisse par leur bout supérieur quisoutenait la courroie de suspension. Ils étaient fixés au train par le bas et conso

lidés par un collier de fer ou un écrou qui les rattachait par leur milieu au moutondu brancard.

Ce sont ces ressorts qui ont donné naissance aux ressorts en C.

On se servait souvent aussi de Cordes à boyau faites de boyaux de moutontordus et préparés avec soin. On obtenait ainsi une suspension douce et élastiqueque vante Garsault dans son Traité des Voitures.

INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENTS DIVERS

 Ess ieu  pate nt  à  hui le  — Ress ort s elliptiques  — «  Huit- Ressort s »  —  Mé ca ni qu e {ou frein)  — « Tambour ».

Indiquons à présent les perfectionnements généraux et les changements importants survenus dans l'art de la carrosserie pendant la longue période qui va deLouis XV au second Empire.

En 1787, John Collii ige inventa V Essieu patent à huile qui sert aujourd'huipour toutes les voitures de luxe et qui constitua un immense progrès sur V ancien

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40 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

TRANSFORMATIONS SUCCESSIVES DE CHAQUE DIFFÉRENT GENRE

DE VOITURES DEPUIS LOUIS XV JUSQU'A NOS JOURS

Afin de pouvoir embrasser d'un coup d'œil les transformations successivesque les principaux genres de voitures ont subies depuis Louis XV  jusqu'à nos

 jours, nous avons réuni par groupes pour chacun de ces différents genres, unesérie de « fac—simile » de dessins du temps pris à certaines époques marquantesde notre histoire, telles que : le règne de Louis XV — la fin de Louis XVI —le Consulat ou l'Empire — la Restauration — le règne de Louis—Philippe — laPrésidence du prince Louis-Napoléon.

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CARROSSES DE GALA.

m

L A T O P A Z E , V O I T U R E D U M A R I A G E D E N A P O L É O N I " r A V E C M A R I E - L O U I S E

(A servi plus tard au Maréchal Soult au mariage de la Reine Victoria (1838). — (Trianon).

V O I T U R E D U B A P T Ê M E D U D U C D E B O R D E A U X ( 1 8 2 1)

(A servi plus tard pour le mariage de Napoléon III (1853) et pour le baptême du Prince Impérial. — (Trianon.)

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CARROSSES D E GALA. 47

86% m

V O I T U R E D U S A G R E D E C H A R L E S X (29 M A I 18 2 5 )

(Dessinée par Duchesne.)

V O I T U R E D U M A R É C H A L S O U L T A U C O U R O N N E M E N T D E L A R E I N E V I C T O R I A ( 1 8 38 )

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BERLINES.

B E R L I N E ( 1 8 3 1 )

(Bibliothèque nationale. —  Me ub les et Objets de goût, tome IV, pl. 640.)

B E R L I N E ( 1 8 5 0 )D'après Basley. — Collection do M. Brice T homas )

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BERLINES COUPÉES, DILIGENCES, COUPÉS. :;( j

D I L I G E N C E D B C A M P A G N E A L ' A N G L O I S E ( 4 7 9 f > )(D'après Janel.)

D O R M E U S E D E V O Y A G E ( 1 808)

(D'après Duchesne.)

D I L I G E N C E A N G L A I S E ( 1 8 0 8 )

(D'après Duchesne.)

G R A N D C O U P É ( 1 8 1 5 )

(D'après Duchesne. — Collection de M. Michalon.)

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C A L È C H E S , BRISKAS, SOCIABLES

 .1  P uri s  Di un u'n t m J'/V ara n

C A L È C H E E N G O N D O L E

C A L È C H E D E P R O M E N A D E D E M A R I E - A N T O I N E T T E

(Magasin des Modes nouvelles (1786-1787). — Bibliothèque nationale.

C A L È C H E A N G L A I S E ( 1 8 0 8 )(D'après Duchesne.)

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P H A E T O N S , C A R R I C K S 5 DOC-CARTS

P l i a ö t u n

äPari."-,s/t/x le C ' a ni pi on  fiWtiit. Ku/tv/t  J:(liTr;

L

PHA ÉT O N (1788)

(Bibliothèque nationale. — Carrosses et Voitur es.)

û p a u é ' / d / i /  j.

P H A É T O N (1804)

[Meubles et Objets de goût, pl. 33.)

10

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PHAETONS, GARRICKS, E T C .

GARRICK (1822)

(Meubles et Objets de goût, pl. 326.)

PHAÉTON AVEC RESSORTS A PINCETTE (1830)

(Meubles et Objets de goût, p l . 6 6 2 . )

P H A É T O N - T I L B U R Y (1848)

(D'ap rès Basley . — C o l l e ct i o n de M . Brice T h o ma s. )

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Mkt•

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phaétons, garricks, E T C . 77

P H A É T O N A C A I S S E S M OBILES

(D'après Baslcy. — Collection de M, Michalon.)

D O G - G A R T D E C H A S S E ( i 8 5 0 )

(D'après Baslcy. — Collection de M. Michalon.)

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C A B R I O L E T S A Q U A T R E R O U E S

Diables, Mylords, etc.

C A B R I O L E T M O N T É S U R UN T R A I N ( 1 8 0 S )

(Meubles et Objets de goût, pl. 45.)

C A B R I O L E T A 4 R O U E S [ D U G ] ( 18 4 5 )

(D'après Basley. — Collection de M. Brice Thomas.)

C A B R I O L E T A i R O U E S [ M Y L O R D] ( 1 8 4 5 )(D'après Basley.)

V I C T O R I A ( 1 8 5 6 )

(D'après Basley. — Collection do M. M ichalon.)

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C H A I S E D E P O S T E A l / É C R E V I S S E

C H A I S E D E P O S T E A C U L D E S I N G E

(Encyclopédie, planches XIII et XIV.)

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CHAISES DE POSTE.

C H A I S E D E P O S T E ( 1 8 0 8 )

(D'après Duchesne.)

C H A I S E D E P O S T E

(Appartenant à M. le Comte Armand et ayant figure aux expositions de Lyon (1894) et de Paris (1900).

 / '/ / / /u r v /  /' a lm œ e w l

C H A I S E D I T E B R U X E L L E [ O U B R U N E L L E ] ( 1 8 2 5 )

{Meubles et Objets de goût, pl. U8.)

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••

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C H A I S E S A S O U F F L E T S , C A B R I O L E T S

E T A U T R E S V O I T U R E S A D E U X R O U E S

C H A I S E O U C A B R I O L E T(Encyclopedic, pl. XV,)

C AB RIOL ET ( 1 7 8 6 )

{Cabinet des  Mo de s nouvelles(1786).

— Bibliothèquenationale.)

licULJ* I H 1 1 1 H 1 1 1 1 ' I l'Ai.

K A B I C K A N G L A I S ( 1 8 0 8 )(D'après Duchesnc.)

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CHAISES A SOUFFLETS, CABRIOLETS, etc.

FFFF

B O K E I ( 1 8 0 8 )

(D'après Duchesne.)

G A S S E - G O U ( 1 8 0 8 )

(D'après Duchcsne.)

u,;.i!|ii|iii 1 • I 11' 2-

' ' 1 1 f 1 mmy. ivj

G U I G U E - G A R R I G K ( 4 8 1 5 )(D'après Duchesne. — Collection de M. Michaion.)

1

TILBURY A RESSORTS ELLIPTIQUES ET HORIZONTAUX (1825)

{Meubles et Objets de. goût, pl. 498.)

T A N D E M ( 1 8 2 5 )

{Meubles et Objets de goût, pl. 522.)

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mimmi

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CHAISES A SOUFFLETS, CABRIOLETS, ETC.

C A B R I O L E T A S I X R E S S O R T S ( 1 8 4 1 )

(D'après Basloy.)

T I L B U R Y - T É L É G R A P H E ( 1 8 4 6 )

(D'après Baslcy.

D O G - G A R T A D E U X R O U E S ( V E R S 1 8 3 0 )

(D'après Basley.)

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D E R O U E N A U H A V R E

(D'après Lœillot. — Collection de M. Dupont.)

V O I T U R E S P U B L I Q U E S

Turgotines  — Grandes  Di li ge nc es  — • «  Ma ll es »  de VAdministration  de s Po st es  — «  Pani ers  à  salade »

 Ma ll es -P os te s  —  Fiacr es  — Om ni bu s  — Gondoles  — • Coucous.

Disons maintenant, d'après Ramée, un mot des voitures publiques.C'est en 1775 que les Messageries Royales s'établirent rue Notre-Dame-des-

Victoires. Go service fut organisé par Turgot, qui en forma, sous la direction del'État, une entreprise générale dont les voitures furent, pour cette raison, appeléesdes Turgotines.

En l'an vi, le monopole fut supprimé et l'émulation produisit bientôt, entreles diverses sociétés, une concurrence salutaire.

En 1818, parurent les grandes  D iligen ces  jaunes de la rue Notre-Dame-des-

Victoires, qui offrirent aux voyageurs de toute condition et de toute fortune, desvoitures de transport plus élégantes et plus commodes que celles qui les avaientprécédées. Elles rayonnèrent de Paris sur toute la superficie de la France. Ces

Messageries ont duré tant que les chemins do fer ne les ont pas rendues inutiles.

Quant à l'Administration des Postes, elle était, jusqu'en 1790, régie par les

Fermiers généraux.Elle n'employait alors que 27 courriers, auxquels elle donnait mille livres

par an, à charge de se fournir et entretenir de voitures. Aussi ces voitures étaient—

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P A N I E R A S A L A D E

(D'après Ramée.)

L'ART DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

elles de simples charrettes ouvertes, clans

lesquelles on plaçait une  Malle, (Voù

le nom qui leur a été donné.En 1791, l'Assemblée législative

décréta rétablissement d'un service de

Postes sur toutes les routes. Il fallutconstruire pour cola 120 voitures.

Elles étaient d'une forme singu

lière. Elles consistaient en un énormepanier d'osier, assez profond, surmonté de cerceaux en bois et d'une grosse bâcheen cuir. Il y avait dans l'intérieur deux ou trois banquettes suspendues sur descourroies. Le tout était placé entredes brancards, porté par deuxénormes roues, et traîné par un

gros limonier, un cheval en galère,et un troisième cheval, le porteur,

sur lequel était le postillon classique.Aux relais, pour faire sortir le

limonier des brancards, on soulevait le

devant de la voiture, et les voyageursroulaient quelquefois en arrière les unssur les autres, d'où est venu le nomde Panier à salade qui est resté à cescharrettes légendaires.

B R i s K A D E L ' É P O Q U E D E L O U I S - P H I L C P P E

(D'après Ramée.)

A ces véhicules bizarres succédèrent, sous la Restauration, les élégantes mais

lourdes  Malles-Postes  jaunes, à trois places dans l'intérieur et une quatrième dansle compartiment du courrier abrité par une capote de cabriolet.

Sous Louis-Philippe, le service de la Poste fut fait par des voitures couleur

puce, qui étaient au nombre de vingt—cinq Berlines et de quatre cents Briskas.

Ajoutons enfin que depuis la Bes-

tauration les voitures de la Poste et les

Diligences étaient conduites « en guides »,

par des postillons assis sur un siège

élevé d'où ils dominaient leurs chevaux.

Les Fiacres ont toujours laissé àdésirer dans notre pays.

Sous le premier Empire et la Restauration, ce n'étaient généralement qued'anciennes voitures de maître réformées,sales et dégradées.

C A B R I O L E T D E P L A C E ( D I T M I L O R D )

(D'après Victor Adam, — Collection de M. Dupont.)

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 95

Sous Louis-Philippe il y eut un certain progrès. On vit apparaître les« Remises », qui coûtaient un peu plus cher, mais étaient mieux attelées et n'avaient

droit de stationnement quedans des remises ouvertes,

d'où leur nom.Ce n'est qu'avec laCompagnie generale actuelleet les entreprises qui lui

font concurrence, que lesvoitures de place, à Paris,se sont réellement améliorées. Si des lacunes existentencore dans ce service, onpeut dire qu'il est chaque jour plus satisfaisant. Bien

dos quartiers sont enfinpourvus d'excellents moyensde locomotion à bon marché.

Quant aux Omnibus, c'est en 1828 seulement qu'ils ont recommencé à circulerdepuis l'essai qui eu avait été tenté sous Louis XIV.

Dès leur rétablissement, ils ont prospéré, et ils sillonnaient déjà dans tousles sens, à la fin du règnede Louis-Philippe, la superfìcie du Paris d'alors.

Il nous reste à parlerdes deux seuls moyens réguliers de locomotion qui exis

taient avant les chemins defer, entre Paris et les principales villes de banlieue : la

Gondole et le Coucou.

La Gondole était à cetteépoque une sorte de grandeet vaste Diligence à quatreroues qui partait à des heures

fixes et était assez confortable. Elle contenait dix—huit voyageurs, savoir : trois dans le coupé, six dansVintérieur, six dans la rotonde et trois sur  Ximpériale.

Quant au Coucou, Ramée nous en donne une description pittoresque :

B É A R N A I S E ( 1829 )

(D'après Raffet. — Collection de M. Dupont.)

T R I C Y C L E ( 1 8 2 9 )

(D'après Raffet. — Collection de M. Paul Dceauville.)

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96 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

D I L I G E N C E D U G R A N D B U R E A U D E S M E S S A G E R I E S R O Y A L E S

(Collection de M. Dupont.)

« Qu'on se figure une boite  jaune, verte, brune, rouge ou bleu de ciel, ouvertepar devant, ayant deux mauvaises banquettes, qui  jadis avaient été rembourrées,sur lesquelles prenaient place six infortunés voyageurs; sur les côtés, il y avait àdroite et à gauche un ou deux carreaux pour donner du  jour et, en été, de l'air.

Lorsque l'intérieur était suffisamment pourvu de monde, on rabattait le tablier dedevant fixé sur châssis de charpente et recouvert de tôle de fer. Sur ce tablier

était assujettie une troisième banquette sur laquelle s'asseyaient le cocher et deux

voyageurs, qu'on nommait lapins.Quelquefois, dans de grandescirconstances, lors du  jeu desgrandes eaux à Versailles, oude la fête des Loges, on voyait

monter encore deux ou troisvoyageurs sur l'impériale duCoucou. Les malheureux, ainsi

 juchés en l'air, étaient nomméssinges; ils descendaient à une

certaine distance en dehors dela barrière ; car les règlementsde police défendaient absolumentles singes, afin de prévenir les

L E C O U C O U ~ ' l

(D'apres Victor Adam. — Collection de M. Dupont.) HiallieUrS.

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DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES. 97

Le Coucou avait conservé les soupentes primitives, mais modifiées auXVIIIe siècle, adaptées à un brancard massif fixé sur un essieu, sur lequel tournaient deux grandes et fortes roues.

L'unique et malheureux cheval qui traînait péniblement cette lourde machine,chargée de neuf et souvent de douze personnes, en faisant quatre ou cinq lieues,était le plus ordinairement dans le plus grand état de décrépitude... Par ironie,sans doute, on lui avait donné quelquefois le nom de Vigoureux...

Le Coucou ne partait ordinairement de sa station que lorsqu'il était com

plet... »

SUPÉRIORITÉ DE LA CARROSSERIE FRANÇAISE MODERNE

L'Angleterre profita largement dos progrès incontestables que les inventions

de ses nationaux avaient fait faire à la carrosserie. Aussi la période de  XAnglomaniedura-t-elle longtemps. Los écrits et les dessins de la Restauration et du règnede Louis-Philippe, témoignent de l'engouement du public d'alors pour les chosesd'outre-Manche, particulièrement en ce qui concerne les voitures.

Il faut reconnaître que, dans une certaine mesure, cet engouement était justifié. Les types des fabricants anglais étaient bien supérieurs aux nôtres, et c'estd'eux que les carrossiers français ont pris l'habitude de faire simple et confortable.

A cette époque nos constructeurs allaient à Londres étudier les modèlesanglais ; depuis ils se sont affranchis de cette tutelle.

Sous le second Empire, la carrosserie française a su retrouver les lignesélégantes et gracieuses qui l'avaient rendue si célèbre du temps de Louis XV.

Gardant des Anglais la simplicité, clic y a  joint le goût français qui est sans rivaldans le monde des arts industriels.

Les dernières expositions ont mis hors de pair le style de nos fabricants.Leurs types sont maintenant les plus remarqués et les carrossiers de tous les pays,au lieu de chercher toujours, comme  jadis, à copier l'Angleterre, viennent aussi

à présent s'inspirer des modes françaises.

J3

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$5

C H A R G R E G

(Auserlesene Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard.)

C H A P I T R E I IAnciens Harnais

D A N S LES TEMPS PRIMITIFS

Le jour où Fhomme a pu se servir du cheval pour traîner un fardeau ou

pour se faire traîner lui-même, le harnais était inventé. En quoi fut-il fait d'abord?En quoi consistait-il à l'origine? Nul ne peut le dire. L'histoire des premiers âgesest trop obscure et trop incertaine pour qu'on soit  jamais bien fixé sur cettequestion.

On sait seulement que les chars égyptiens étaient tirés par deux chevauxattelés de front à un  joug en forme d'arc, fixé par une cheville et au moyen decourroies, à l'extrémité d'un timon.

Leurs harnais se composaient d'une sellette munie d'une rainure en métal oùs'emboîtait le  joug, et qu'on plaçait obliquement au-dessus du garrot. Elle étaitmaintenue dans cette position par un long poitrail, sorte de bricole, et par unesous-ventrière. Une martingale réunissait ces deux pièces.

La bride comportait une tetière, une sous-gorge, des montants et une

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L ' AR T D E CONDUIRE ET D'ATTELER

muserolle. Le mors était très sévère quoique, à l'inspection des dessins qui lereprésentent, il semble n'être qu'un simple bridon. On y fixait dos rênes quiallaient s'attacher à un crochet placé en avant do la sellette, et enfin les guidesqui passaient d'abord dans des anneaux situés également sur la sellette, mais dechaque côté, avant d'arriver à la main du conducteur.

On voit souvent, au-dessus des harnais des chevaux des Pharaons, une bouledorée dont l'usage a paru difficile à déterminer, mais qui pourrait bien n'être que

l'extrémité du  joug.Le joug était, en effet, quelquefois une simple tringle horizontale passant dans

 /Ms /yyii 'iiu.t

C H A R É G Y P T I E N

(Description de l'Égypte.  — Recueil publié par les ordres de S. M. l'Empereur Napoléon le Grand, 1812.)

des anneaux fixés au bout du timon et sur chaque sellette, et portant à sesextrémités des boules assez grosses pour l'empêcher de sortir desdits anneaux.

Quand on faisait usage de traits, il n'y en avait qu'un par cheval. Il étaitplacé à l'intérieur, du côté du timon, à la partie inférieure duquel il s'attachait.Son autre extrémité était fixée à la sellette.

Le joug, utilisé comme il est dit ci-dessus, suffisait d'ailleurs pour traîner etpour faire reculer. Il maintenait les chevaux à la même distance du timon et lesempêchait de s'en écarter.

On ne connaît pas de char égyptien représenté attelé d'un seul cheval et munide brancards. Cependant certains passages d'Homère semblent indiquer que ses

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: r '

 Jo Um s el P e u i / U i T . t äff '

H A R N A C H E M E N T D ' U N CHE VAL

{Description de l'Égypte, recueil publié par les ordres de S. M. l'Empereur Napoléon le Grand — 1S 12 . )

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ANCIENS HARNAIS. 101

 m

C H A R A S S Y R I E N

{L'Épopée homérique, par W. Helbig.)

contemporains connaissaient l'attelageà un cheval.

On trouve des quadriges sur lesmonuments de l'âge ptolémaïqne, mais

ce genre d'attelage était déjà alors

connu en Grèce, et l'on ignore à quelmoment il a été employé en Egypte.

Pour les grandes cérémonies, lesharnais étaient richement ornés et l'onse servait de caparaçons luxueux.

Les Assyriens mettaient troischevaux de front à leurs chars.

CHEZ LES GRECS ET LES ROMAINS

Les Grecs attelaient leurs chevaux de timon au moyen d'un simple  joug, etsans se servir de traits. Dans le principe, le  joug se plaçait assez haut et en avant,sur le cou des chevaux. Plus tard, il fut reporté plus en arrière. Il était géné

ralement recourbé, et formait alors, avec les courroies de poitrail, un véritablecollier. Ce  joug suffisait pour traîner, faire reculer et maintenir les chevaux à leurplace.

Dans les quadriges, les chevaux extérieurs étaient généralement reliés au charlui-même par des traits. Mais il n'y en avait qu'un par cheval et il était fixé au

côté interne de la partie du harnais formant sellette. Il convient d'ajouter qu'on esttrès peu certain de l'agencement exact de ces harnais, les dessins parvenus  jusqu'ànous et dont nous donnons quelques

reproductions indiquant seulement lespièces principales et ne contenantaucun détail d'assemblage de ces pièces

entre elles.

Les Romains attelèrent de beau

coup de manières, mais sans s'éloignersensiblement du mode employé par les

Grecs.Le  joug  jouait le rôle principal.

Chaque cheval portait deux largesCOUrro i e S , servant a le fixer. Lune (Auserlesene Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard.)

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1 0 2 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

entourait le cou comme une sorte de collier. L'autre était une véritable sous-ventrière.

La Biga, c'est-à-dire l'attelage à deux, pour la course, ne comportait pas detraits ; la traction s'opérait par le timon suspendu aux deux sellettes. Mais, dans laQuadriga, il y avait de chaque côté un trait qui reliait à Vantyx (sorte de balustradeentourant plus ou moins le char) le cheval du dehors, et qui était placé entre letimonier et son voisin externe.

Dans certains quadriges, le harnais des deux chevaux extérieurs se composait

d'une sorte de poitrail étroit, se prolongeant de chaque côté pour se fixer à

G E N I D I C I R C E N S I

(Museo Pio dementino. — Édition de Milan, 1821.)

l'essieu, ou même parfois à des palonniers, et formant ainsi deux véritables traits.Cette longue courroie était soutenue par une autre bande de cuir entourant lecorps de l'animal à la place de la sellette. Les deux timoniers avaient le harnaishabituel, formant collier et sous-ventrière.

On attela à Rome  jusqu'à six chevaux de front. Ce nombre fut même porté à

dix pour certains triomphes.Dans des cérémonies funèbres, on s'est servi de palonniers mobiles auxquels

étaient fixés deux traits par cheval.Les harnais des chars romains étaient parfois d'une richesse incomparable et

rendus alors très pesants par leurs cuivreries. Les guides étaient généralement enpassementerie. La bride, sans œillères, était ornée de tètes d'empereurs ou degénéraux en cuivre ciselé; elle ne se composait que d'un filet. Le mors à branchesétait à peu près inusité à Rome. On en voit cependant dans certains dessins de lafin de l'Empire.

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ANCIENS HARNAIS. 103

Dans les attelages romains, le nombre des guides était : ou d'une ou de deuxpar cheval, ou seulement de deux en tout ; dans ce dernier cas, elles étaientattachées extérieurement aux mors des deux chevaux externes, et tous les animauxplacés de front étaient reliés ensemble par des courroies allant d'un mors à l'autre.

Le cocher s'entourait quelquefois le corps avec les guides.Les brancards étaient connus des Romains, qui en ont fait un certain usage.Dans le triomphe de Camille, on voit le dictateur traîné par deux chevaux

dont l'un est en flèche ; celui qui est dans les brancards est attelé comme l'estencore aujourd'hui un limonier à une charrette.

On est très peu fixé sur la manière dont étaient faits les harnais des Gaulois.

On sait cependant qu'ils se servaient du  joug et, quelquefois, pour labourer, d'unesorte de collier confectionné avec de la paille ficelée et fixée solidement à deuxmorceaux de bois auxquels s'attachaient des traits. Ils employaient pour leursharnais un cuir blanc, qui ne se tannait pas, mais qui était très résistant. La

boucleterie était généralement en fer forgé brut. Quelquefois on y ajoutait commeornements quelques pièces de bronze.

Le système d'attelage du carrick à pompe, qui dérive du joug, paraît avoir étéconnu des Romains et des Gaulois.

AU MOYEN AGE

On n'a aussi que des données assez vagues sur les harnais du moyen Age. Ce

n'est guère que par les dessins et les enluminures des manuscrits qui sont parvenus

 jusqu'à nous que l'on connaît certains modes d'atteler alors en usage.Il semble que l'on se

servait ordinairement de col

liers au moins pour leschars de luxe ou les grandschariots, si l'on s'en rapporte aux figures de cesmanuscrits et à certainscomptes de l'écurie du roiet de la maison des ducs deBourgogne.

Les chevaux étaient

attelés quelquefois de front, mais plus habituellement en file avec uu postillon surl'un d'eux. Souvent aussi le conducteur marchait à pied sur le côté de son attelage.

On employait de préférence, pour la confection des harnais, le cuir de

H A R N A I S E T V O I T U R E D U X I I I e S I È C L E

(Livre d'amour des Vertus.)

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1 0 4 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

V O I T U R E E R H A R N A I S D U X V E S I È C L E

(Le liomuléon.  — Bibliothèque nationale, manuscrit français, 364.)

Hongrie ou celui de Lombardie. On y ajoutait des ornements quelquefois fort riches.On faisait aussi usage de bricoles pour traîner certaines voitures légères, et,

vers le milieu du XVe siècle, on a employé en même temps la bricole et le collier

sur le même cheval.

C'est dans la période qui sépare le moyen âge du XVIIIe siècle que la façond'atteler et de harnacher les chevaux s'est graduellement transformée, pour par

venir sous Louis XV à un rare degré de perfection.Il semble que le grand attelage dit « à la française », dans lequel il y a

toujours un postillon monté sur l'un des chevaux de la première paire, doive sonorigine à un accident arrivé à Henri IV, à Neuilly, le 9  juin 1606. Il y traversaitla Seine dans un bac lorsque l'attelage de son carrosse, effrayé ou mal dirigé,l'entraîna dans le fleuve. Le roi, la reine et le duc de Vendôme faillirent s'y

noyer.A la suite de cet accident, Henri IV, dit Sauvai, ordonna d'atteler à son

B A S T E R N E D U X V e S I È C L E

(Heures d'Anne de Fra nce, fille d e Louis XI, folio 238 — Bibliothèque nationale, manuscrit latin, rês. 920.)

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ANCIENS HARNAIS. 1 0 3

carrosse six chevaux au lieu de quatre quand il sortirait en ville, et de mettre unpostillon sur l'un des premiers pour pouvoir les maîtriser plus aisément. En quoi ilfut aussitôt imité par les grands seigneurs.

Nous donnons ci-dessous, d'après Garsault, la description des différents harnais

de luxe en usage en France sous le règne de Louis XV, et des dessins de de Poilly.

SOUS LOUIS XV

 Bride —  Ha rn ai s  — Pla te- longe — Harna is à quat re et  à  six  ch ev au x  —  Harnais  de Chaise.

La bride des chevaux de carrosse était alors à peu près la même que celledes chevaux de selle. Il y avait seulement une certaine diversité dans la tèticredont la couleur et les ornements étaient toujours pareils au reste des harnais.

La bride se composait du dessus de tète ou têtière,

des porte-mors ou montants, du frontail, de la sous-gorge, du trousse-crin, de la muserolle, de la sous—barbeou derrière do muserolle, des œillères attachées aux mon

tants, de l'embouchure et des rênes.On ornait quelquefois le côté de l'oreille en dehors,

d'un nœud d'oreille auquel on donnait différentes formes.On y ajoutait aussi un gland, quipendait à côté de l'œillère et l'onplaçait parfois sur le dessus de tèteune aigrette.

Le trousse-crin servait à envelopper le toupet de crin qui retombait sur le front du cheval.

Les rênes étaient destinées àtenir la tète de l'animal dans une

belle position, sans cependant lui gêner la bouche. On lespassait dans la gargouille du mors, tandis que les guidess'attacherient aux extrémités des branches.

L'embouchure était variable, mais cependant beaucoupmoins qu'à des époques antérieures, où la multiplicité desmors était infinie. Les plus usitées étaient le canon brisé A,

la gorge-de-pigeon brisée B, le canon simple, canne oucanon à trompe G, la gorge-de-pigeon D, le mors à porte Eet le pas-d'âne F. Enfin, on employait un mors à miroir G

p o u r e m p ê c h e r c e r t a i n s c h e v a u x d e c a r r o s s e de p a s s er l a E M B O U C H U R E S

langue par-dessus leur mors. (oarsaui - p«a

B R I D E

(Garsault.  Le nouveau  parfa it Maréchal, pl. XIII.)

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ANCIENS HARNAIS. 1 0 7

« Chaque partie principale a son utilité, dit Garsault. On multiplie souventquelques-unes de ces parties pour l'ornement : on fait les harnois de cuir blancbordé ou noir, ou de maroquin, de drap de velours, de roussi, etc.

« La chaînette do harnois, ou de timon A, tient au reculement d'un bout,

et son anneau passe par le bout du timon  jusqu'au crochet, et là on arrête avecun petit cuir les deux chaînettes des deux chevaux de timon;le reculement BBBBBB.BB va s'attacher des deuxcôtés à la grande boucle CC.C qui soutient le porte-trait : quand le cheval recule, le reculement tire lachaînette, qui fait reculer le timon : le poitrail D.D, estlarge et renforcé, il va s'attacher des deux côtés à lagrande boucle de l'épaule EE, c'est à ces deux bou

cles que tiennent les traits FFF F.F, qui, passant dans

les porte-traits gggg.g, finissent par un anneau E

HH.H, formé par une boucle sans ardillon : cesanneaux se serrent aux deux bouts du palonnier, etpour lors le cheval est attelé : le coussinet K.K,

qui est rembourré, est caché par sa couverture, à

laquelle sont attachés deux anneaux, dans lesquelspassent les guides LLL, et il y a au milieu deuxpetits cuirs oo.o, qui servent à nouer les rênes dela bride, ce qui s'appelle eurener; ce coussinet doit

se trouver sur le garrot : il soutient le poitrail, parle moyen des deux barres de devant NN.N, lestraits, et une partie du reculement par le moyen

des deux bras de bricole MM.M, et c'est aussi au coussinet quetient le trousse-chaînette p, fait d'un petit anneau de cuir et d'unpetit bouton qu'on passe dans cet anneau, quand ce petit bouton apassé auparavant au travers de l'anneau de la chaînette de timon :

on arrête là cette chaînette, quand le cheval est déharnaché. La patte SSS.S, d'oùpart le milieu du surdos Q.Q, et les surdos //////./, part elle-même du coussineten arrière : tous les surdos qui soutiennent le reculement viennent se  joindre aumilieu du surdos, ensuite la patte se sépare en trois parties, qui vont s'attacherà trois boucles de l'avaloire de dessus VV.V, qui doit se trouver au haut de lacroupe, à l'endroit des rognons; de cette avaloire qui est arrêtée à la grosse boucle

CC.C, où finit le reculement, part la croupière X, qui est double au moyen dedeux petites barres : les deux anneaux de cuir y y.g, dans lesquels on fait passerle bout des traits, quand le cheval est déharnaché, tiennent aussi à l'avaloire dedessus : les barres ZZ, qui partent de cette avaloire, soutiennent l'avaloire d'en-bas2222.2, qui tourne sons la croupe du cheval, et va s'arrêter à l'anneau CC.Cdes porte-traits. Les ornements qu'on met au harnois communément sont de

H A R N A I S

(Garsault. — Pl. XII.)

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ANCIENS HARNAIS. 109

est sur une selle composée d'un arçon de bois à trousse-i, faite de cuir noir; on met des housses sur les quartiers pour la commodité du postillon ; les sangles sont de

cuir, et la croupière conforme aux haruois de carrosse.« Comme les chevaux de chaise ne sauraient s'atte

ler également à une chaise, parce qu'il y en a un quiest enfermé entre les deux brancards, et l'autre, à

gauche du premier, attelé à un palonnier, ayant surlui un postillon, le harnois de chacun de ces chevaux

est différent l'un de l'autre ; voici d'abord celui ducheval de brancard. Il est composé d'une sellette A, qui est une petite selle fortcourte, les bandes fort larges; on la garnit de cuir noir avec du clou doré, on percelesdites bandes pour passer deux courroies à boucles B, qui servent à maintenirà sa place la dossière de la chaise : on perce l'arçon de devant pour y passer unecourroie, qu'on appelle la trousseure G, qui sert à nouer les rênes du cheval de

brancard; on garnit l'arçon de cinq grandes boucles, les deux de devant prennentles barres D do poitrail R, les deux de derrière prennent les petites barres E qui

soutiennent l'avaloire F, et la cinquième tient la croupière : de cette croupière partencore une barre (l'avaloire G, qui se trouve sur la croupe; il part encore de la

sellette un contre-sanglon H, qui soutient le poitrail, conjointement avec la barre depoitrail D : au bout du poitrail de chaque côté, est un gros anneau de fer L,auquel tient un trait M, qui va se boucler sous le brancard au trait de brancard,qui tient à l'essieu : le reculement N n'est autre chose qu'une courroie qui tient à

un gros anneau, qui est au bout de l'avaloire d'en bas; on attache ce reculement à

un crampon, qui tient au brancard, ce qui fait que, quand le cheval recule,l'avaloire tire à elle et tend ce reculement, qui fait reculer le brancard : le cheval

est attelé quand le trait et le reculement sont bouclés et que la dossière est arrêtéesur la sellette ; on ajoute quand on veut, deux anneaux 0aux deux côtés de la

sellette, pour soutenir des guides qui se bouclent dans les gargouilles de la bride,avec lesquelles celui qui est dans la chaise, peut conduire le cheval de brancard.

« La longe de main P du cheval de brancard, est une courroie qui passe

dans les deux gargouilles de la droite à la gauche, et quetient toujours pour conduire le cheval de brancard.

« Le cheval de côté de chaise, ou le bricolier, estattelé à un palonnier, qui tient au brancard gauche de la

chaise par deux traits ; il a, comme le cheval de brancard, un poitrail R, mais la barre qui soutient le poitrailpasse sur sa selle, et s'appelle dessus de selle A : lesurdos B, qui supporte les deux traits G, passe au traversdu redoublement de la croupière ; c'est communément une selle à troussequin qui sert au postillon. »

(Garsault. — Pl. XIV.)

« Le postillon

i

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H O L ' AR T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

H A R N A I S D E L U X E D E L 'É P O Q U E D E L O U I S X V

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ANCIENS HARNAIS. IH

BI IVFN^&FCTIT c/I&~ Dci'diiwïitTLLÔ S^-ZFIARDN ,

D ' A P R È S L E S PL ANC H ES DE J . - B . D E P O I LLY

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ANCIENS HARNAIS.

Coussin

 y rucyS c Jacques CLl E speronai

 IcmiiumCrue J /ilaran.sParwCh&ÜV. J-B. Jc/Fodlu

£ta. present cher. 22

D ' A P R È S L E S P L A N C H E S D E J . - B . DE P 0 1 L L Y

J 5

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ANCIENS HARNAIS. 115

 /i'tr J e fìronjte

sParis CJie& M  J.Bde.Poilly rut- S* Jacxjuej a  L Espcr£  L a  prc joi C C/LCX  , J)au/nont rue- iffMaran.:

D ' A P R È S L E S P L A N C H E S DE J . - B . D E P O I L L Y

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116 L ' A R T DE C O N D L ' I R E ET D ' A T T E L E R .

Comme on a pu le voir ci-dessus, dans le Chapitre F1', les modes anglaises

commencèrent, dès le règne de Louis XVI, à s'introduire en France dans lesattelages.

C'est en Angleterre que le collier moderne dit anglais, a pris naissance, ou du

moins qu'il a été le plus vite accepté, car on assure qu'il fut inventé par un sellierde Caen nommé Godefroid Huette. Le comte d'Artois contribua beaucoup à envulgariser l'usage. Mais ce n'est que sous la Restauration qu'il a, chez nous, défmi-tivement remplacé la bricole dans le service de ville.

La Révolution, en portant un coup fatal aux fortunes des anciens grandsseigneurs, fit momentanément disparaître le luxe des équipages, qui ne se relevaque sous l'Empire. Mais les guerres continuelles de cette glorieuse époque et les

désastres qui la terminèrent furent cause que l'art do l'attelage n'y fut pas poussétrès loin. On peut la considérer sous ce rapport comme une période de transition.

Des harnais anglais extraits d'un album d'Ackermann (1794-1800) donnentune idée de ce que furent alors ceux qu'on fabriquait en France, où l'industrie

nationale se bornait à copier ce qui se faisait en Angleterre.

SOUS L A RESTAURATION

 Harn ais  à  poi tr ail s —  Harnai s  à  col lk rs  —  Harnais de Car ri de  à  pompe  —  At te la ge  de  ch ai se

 Attelay  à quatre  à  gr an de s gu id es  — Att elage  à la Daumont

 At te lage  à quatre  à la  Fr an ça is e  —  At te la ge  à quatre  à VAllemande  —  At te lage  à  six  à l'Anglaise

 At te lage  à  hui t  â la  Fr an ça is e  — Grands  at te la ge s  de  cé ré m on ie .

C'est seulement après 1815 qu'on reprit vraiment les traditions des anciennesgrandes maisons qui, elles-mêmes, rapportaient de l'émigration des idées et desusages anglais dont le cachet se retrouve dès lors un peu partout, mais surtoutdans les équipages du temps.

Les dessins que nous reproduisons plus loin sont extraits d'un album fortcurieux intitulé  Le  Régulateur du Sellier, par Alexandre ïlofer, sellier de Mulhouse,ouvrage publié en français et en allemand, à Vienne, en 1821.

Quoique ces dessins décèlent en beaucoup de points leur origine exotique, ils

constituent néanmoins avec leurs légendes un ensemble intéressant des différentsharnais tels qu'on les faisait à cette époque. Leur examen amène l'attention sur lespoints suivants ;

Dans le harnais de cabriolet il n'y a pas d'avaloire. Cette mode de la

suppression des avaloires était déjà fort répandue. Le chevalier d'Hémars s'expri-

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HARNAI S ANGLAI S

(1794-1800)

 Dt après un Albiuft d'Ackermann,

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ANCIENS HARNAIS. 117

niait ainsi à ce sujet en 1819 : « L'avaloire supprimée, à un cheval de cabrioletprincipalement, c'est sur le garrot que porte toute la voiture pour peu que leterrain prenne de la pente ; et de ce fait résultent souvent des foulures ou d'autresaccidents également graves Les avaloires (pour les chevaux de timon et de

brancard) sont aussi indispensables dans une descente, pour retenir, que le poitrailquand il faut emmener la voiture. Dans ce dernier cas, le cheval tire en avant, parla masse d'abord, et par la force de ses muscles ; et, dans le premier, on pourraitdire qu'il tire à l'inverse, puisqu'il s'oppose alors à la force d'un poids, et que leshanches font la fonction ordinaire des épaules, car les hanches deviennent ici'puissance à l'égard de la résistance ».

Le chevalier d'Hémars s'élevait aussi contre l'adoption du collier remplaçant labricole-poitrail, seule jadis en usage en France pour les carrosses et les voitures

légères. « Puisque, dit-il, la mode veut que l'on montre son cheval à peu près nu,il ne faut pas commencer par offenser souvent, et cacher toujours la partie la plusnoble, la plus brillante, celle sur laquelle l'œil s'arrête d'abord et avec le plus de

complaisance Le collier, choisi souvent indifféremment, est trop grand outrop court, trop serré ou trop ouvert Si le collier est trop petit, il gêne danssa partie inférieure la respiration du cheval, et l'articulation antérieure de l'omoplate; s'il est trop grand, sa partie inférieure tombe à l'insertion de Y œsophage etde  \avant-cœur ou sternum, interrompt le système do la circulation, et, couvrantplus ou moins le plan extérieur de l'omoplate, rend son mouvement pénible,douloureux ; flétrit ou écorche même les téguments. »

L'inspection de la figure où est représenté l'attelage à huit à la françaisenous entraîne à rappeler qu'on ne voyait  jamais autrefois aux  jours de cérémonie,

dans les grands attelages de la cour, de bidets, c'est-à-dire de chevaux à courtequeue, ni même de juments. On n'y mettait alors que de superbes chevauxentiers, dont l'abondante crinière était nattée des deux côtés. On tressait les crinsavec un ruban de soie, d'or ou d'argent. La tresse était terminée par un glandou nœud assorti au ruban employé. On parait aussi la queue des chevaux d'unecocarde assortie à la tresse et qui se terminait en grosses torsades de la longueurde la main.

Les  fluides, les rênes et les italiennes étaient également assorties à ces couleursainsi que les glands qui pendaient des deux côtés du coussinet. On mettait descocardes aux tempes. Enfin on faisait une cadenette avec le toupet qui se terminaitpar un flot de rubans et un nœud  jouant sur la face ou retroussé au dehors. On

couvrait les chevaux de riches harnais et, pour donner encore plus de relief auxéquipages, on ornait la tête et l'encolure de beaux panaches.

Quand on était obligé de former des attelages do chevaux hongres, on lesnattait seulement en dehors, et le côté du dedans n'avait alors ni cocardes auxtempes, ni glands au coussinet.

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118 L'ART DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

H A R N A I S A P O I T R A I L S

LÉGENDE

iN 0 1. Harnais de limonière.N0 2. Harnais à deux chevaux.

A. Dessus de tête avec frontaliB. Œillères.

G. Muserolle avec ou sans croisièreD. Derrière de muserolle.

E. Sous-gorge.

Pour chaque espèce de harnais, la bride est toujourscomposée des mêmes pièces. 11 n'y a de différence que dansla forme des œillères.

H. Poitrail ; pour limonière il est sans anneau de chaînette.

J. Surcol (de deux modèles différents).K. Mantelet comportant plusieurs formes, avec sous-ventrière

(d'un seul morceau ou en deux parties) vissée sous lemantelet.

L. Surdos qu'on peut supprimer si l'on veut.

M. Croupière.N. Barre de fesse ; on en met une ou deux.

0. Reculement.

P. Traits.Q. Guides pour un seul cheval.

R. Guides (deux pareilles) pour deux chevaux.

S. Chaînettes.

T. Courroie de mancelle.ü. Fausse sous-ventrière pouvant servir à toutes sortes de har-

F. Rêne de Panurge.

G. Filet de Panurge.

On met l'un ou l'autre, à volonté.

nais.

 jVoi a. — P o u r r i n t e ll i g e n ce d e s f i g u r es , i l e s t b o n d e s a v o i r q u e ' s i g n i f i e p i ed , " v e u t d i r e p o u ce e t l i g n e .Q u a n d le s i g n e — a c c o m p a g n e u n c h i f i r e , c ' e s t q u ' i l s ' a g i t d e l a l a r g e u r o f n o n d e l a l o n g u e u r d e l ' o b j e t.

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A N C I E N S H A R N A I S

•Pl^PffHvIiSSSiîSiîi^

{Le  Régulateur du Sellier, pl. 17.)

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120 L ' AR T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

H A R N A I S A C O LLI ER S

LÉGENDE

N ü 3. Harnais de cabriolet.

N0 4. Harnais à deux chevaux.

A. Collier.R. Attelles et boucleteaux de collier.

C. Mantelet.

D. Martingale.E. Sellette.F. Sous-ventrière.

G. Croupière.H. Barre de fesse qu'on peut ôter à volonté

J. Avaloire.K. Pointes de l'avaloire ; au harnais de cabriolet elles s'attachent

à la dossière.

L. Fausse sous-ventrière s'attachant au crampon du coulantplaqué, ou, s'il n'y a pas de coulant, entourant la dossière et le brancard.

M. Traits.

N. Traits à garde flancs se rivant aux attelles du collier.

0. Boucleteaux de traits.P. Chaînettes.

(J. Italiennes allant du mantelet d'un cheval au mors de bridede l'autre. Elles sont inutiles si les guides sont à croisières.

R. Guide à croisière.

S. Guides de cabriolet. Les guides de sûreté sont semblables àces guides.

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ANCIENS HARNAIS. 121

(Le  Régula teur du Sellier, pl. 18.)

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L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

ATTELAGE A QUATRE A GRANDES GUIDES

LÉGENDE

Cet attelage est compose de harnais à poitrailsou à colliers.

A. Sur les dessus de têtes des brides de derrière sont vissées desclefs pour y passer les guides de volée qui ont seizepieds de longueur.

Los attelles aux harnais de volée n'ont que desanneaux simples.

A T T E L A G E A L A DAUM ONT

L ÉGE ND E

Cet attelage se compose de harnais à colliers avecles particularités suivantes :

B. Les houcleteaux des colliers des harnais de derrière ont desboucles à pitons, pour y accrocher les traits de devant;ceux du porteur ont onze pieds et ceux du cheval desous-main n'ont que dix pieds deux pouces de longueur.

C. Porte-traits.

D. Croupière du porteur.E. Los mantelets des chevaux de sous-main ont des boutons à

la place des clefs.

F. Les brides des mêmes chevaux n'ont qu'une longe à fourche.G. Longe à fourche des chevaux de sous-main.

H. Rênes d e bride des porteurs.J. Garde-jambe que le postillon de derrière fourre dans sa botte.

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ANCIENS HARNAIS. 125

(Le Régulaleur du Sellier, pl. 20.)

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L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

ATTELAGE A QUATRE A LA FRANÇAISE

L ÉGE ND E

Los harnais de derrière sont des harnais ordinairesà poitrail.

Les harnais de volée sont pareils à ceux de la pairen0 4 de l'attelage à huit. Ils ont des boucleteaux detraits L à la volée.

D. Bricole de porteur.E. Mantelet du cheval de sous-main.

ATTELAGE A QUATRE A L'ALLEMANDE

LÉGENDE

Les harnais de volée sont à poitrails et ceux dederrière à colliers.

Des traits en corde enveloppés de cuir passentdans de larges fourreaux.

Le postillon dirige avec une simple guide le chevalqui marche devant lui.

NOTA. — Les pièces de harnais reproduites séparément dans la figure précédente sont aussi celles del'attelage à huit de la planche ci-après. La bricole duporteur D ainsi que le reste du harnais de ce cheval sontles mêmes à huit qu'à quatre, excepté que les traitsn'ont pas de boucleteaux L.

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ANCIENS HARNAIS

(Le  Régulat eur du Sellier, pl. 21.)

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i 2 8 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

ATTELAGE A SIX A L'ANGLAISE

LÉGENDE

Composé de l'attelage à grandes guides et de l'attelage à la Daumont.

ATTELAGE A HUIT A LA FRANÇAISE

LÉGENDE

Aux fronteaux A des deux paires de chevaux dederrière il y a des anneaux pour supporter les guides.

Aux poitrails B dos harnais de volée (2e

paire) etdes harnais des sixièmes (3e paire) sont attachées,devant les fourreaux, des houcles à chaînettes pour yboucler les traits C de devant.

Aux dehors du mantelet de sous-main E, ainsiqu'aux six autres F, s'attachent les rênes de parade G,et, aux huit fronteaux, des houppes H.

J. Italiennes.K. Rênes avec porte-guide.

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ANCIENS HARNAIS. 129

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130 L'ART DE CONDUIRE ET D ' A T T EL ER.

SOUS LOUIS-PHILIPPE

Sous le règne de Louis-Philippe, les harnais ont subi peu de changementsimportants. Ils se sont transformés légèrement suivant la mode et le goût dumonde élégant, ainsi qu'il arrive à tout ce qui touche au luxe. Mais, en se reportant des dessins qui précèdent aux types de harnais de Napoléon III, que nousdonnons dans la seconde partie (AUJOURD'HUI), au Livre III intitulé :  Le  Harnais,on se fera facilement une idée des modifications de détail qui s'y sont produitesdepuis la Restauration jusqu'au second Empire.

H A R N A I S ( 1 8 3 0 - 1 8 4 0 )

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E N T R É E S O L E N N E L L E D E S . M. C H A R L E S X , R O I D E F R A N C E E T D E N A V A R R E , D A N S P A R I S

A P R È S L A C É R É M O N I E D U S A C R E (1825)

(D'après une lithographie do Lœillot.)

CHAPITRE IIIRecherches sur les Livrées

A N C I E N N E M O N A R C H I E

 R èg ne  de Char les V I : «  Habit  mi-par li »  —  Rè gn e  de  Lo ui s  XIV;  co ul eu rs  de la maison  du  Ro i :  bleu de roi,

incarnat et  bl an c  —  Ma is on  d'O rlé ans  —  Li vr ée s  de l'Écurie  du  Pri nce  de Coudé.

C'est vers le XIVe siècle que l'on vit apparaître en France les premièreslivrées. Les nobles attachés aux grandes maisons féodales étaient dits « aux robes «

de tel ou tel seigneur, parce que celui dont ils dépendaient les entretenait de vêtements qu'il parait des ornements de son blason. Bientôt on confectionna des étoffes

tout exprès pour ces sortes de vêtements qui prirent le nom de livrée, parce que la

a livraison » s'en faisait périodiquement, deux, trois, quatre fois l'an. « Le mot,dit Quicherat dans son  Histoire du Costume en France, est resté dans notre langueavec une autre acception, mais qui tient de trop près au texte primitif pour qu'onn'en saisisse pas le lien. »

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132 L 'A R T D E CONDUIRE ET D'AT T EL ER.

On lit dans  LArt de composer les  Livrées, par M. de Saint-Epain ;

« Sous Charles VI on imagina l'habit mi-parti, c'est-à-dire moitié d'une couleur et moitié d'une autre, coupées perpendiculairement. Malgré l'originalité de cescostumes bariolés du moyen âge la mode en dura trois cents ans.

« Vers le milieu du règne de Louis XIII on commença à abandonner les vêtements blasonnés pour la domesticité.

« Sous Louis XIV on choisit bien encore les couleurs de la livrée dans celles

du blason, mais au lieu de copier, de broder, de représenter de son mieux lesarmoiries, on se contenta de vêtir les serviteurs uniformément de bleu, de rouge,de  jaune, etc., de la tête aux pieds, en bordant les habits d'un large galon d'or,d'argent ou de soie ; on fit aussi les différentes parties du costume de couleursdiverses, toujours empruntées cependant au blason du seigneur. Mais il n'y avaitpas de règles invariables pour les livrées de ce temps. »

Celle de la  Maison du  Roi se composait de la réunion des trois couleurs : bleude roi, incarnat et blanc.

Pendant les premières années du règne de Louis XIV, le galon de la grandelivrée royale était tricolore : bleu, blanc et rouge. Mais vers 1670, il ne fut plusque rouge et blanc, et il est resté ainsi jusqu'à la fin de la Restauration.

Sous Louis XV et sous Louis XVI, la livrée de leur maison resta ce qu'elleétait du temps du Grand Roi, c'est-à-dire bleu de roi (habit, veste et culotte) pourle service habituel, avec galons et boutons d'argent. Mais en grande livrée, l'habitbleu de roi avait, seul, le galon de soie blanc et rouge cramoisi.

Dans la maison d'Orléans on portait l'habit écarlate, la veste et la culottebleues. Les boutons et les galons étaient en argent et aussi en soie, mais le chapeauétait galonné en or.

La maison de Coudé avait la livrée couleur chamois, dite « ventre de biche »,avec le collet et les parements rouges.

Nous reproduisons les fac-similé de dessins empruntés à un précieux manuscritde la Bibliothèque nationale, et qui représentent les livrées de l'écurie de S. A. S.Mgr le prince de Coudé, en 1776.

RÉ VOLUTION ET E M P I R E

A la Révolution les livrées disparurent et l'usage n'en fut repris qu'à la proclamation de l'Empire en 1804, pour se continuer, il est vrai, jusqu'à nos  jours.

La grande comme la petite livrée de Napoléon Ier comportait l'habit vert avecgalons et boutons d'or, la veste (gilet) écarlate galonnée d'or, et la culotte verte oude velours selon les fonctions.

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CHAPEAU DE LIVREE

MANTEAU DE COCHER

VESTE DE POSTILLON DE CHASSE

HABIT DE PiOUEUR D'ÉCl HIE

VESTE DE POSTILLON D VTTELAGE

SXJRTO l T DE PIO UEH II D'ÉCl RIE

R&JGLAURE DE \ \LET DE PIED

COUTEAU DE CHASSE DE PIQUEUR D'ÉCl RIE

(Desseins ( te l'habillement général des  L wm-s de . S ' . .1. N.  Monsei gle Prince de Coudé [177«]. — liihl. mil. Kslampes.)

Prieur & Dubois,Puteaux.

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RECHERCHES S UR L ES LIVREES. 1 3 3

Les hauts personnages de l'Empire luttèrent de magnificence avec le Maître.On vit reparaître le faste de l'ancien régime et les vêtements des serviteurs reprirentles riches galons de soie aux emblèmes du dignitaire.

R E S T A U R A T I O N

 Ma is on  du  Ro i  — Pe tit e l ivrée :  Pique ur, Sous-Piqueur, Cochers,  Pos ti llo ns  cC at te la ge ,  Pos til lons  de  ch ai se .

Garçons  d'at tel age et  Pal efr eni ers, Garçon  d'at tel age  du  cabr iol et ,

 Mul eti ers, Valets  de  pied . Courrier, Piqueur-Courrier, Valet  de  pied et Garçon d'attelage  cour rie rs  — Grande livrée

 De ui l et  demi-deu il —  Pos te  aux  chevaux  — Ordre  du jou r n0 145  de la Garde  na ti on al e  de  P ari s.

Sous la Restauration, les traditions d'autrefois furent remises en honneur, maiselles ne tardèrent pas à se modifier en raison de l'introduction des modes anglaises.Néanmoins, la Maison du Roi resta essentiellement française, et sa livrée redevint

ce qu'elle était avant la Révolution.

Le Roi et la branche aînée de sa descendance directe avaient pour couleurdistinctive le bleu de roi avec les galons et les boutons d'argent. Mais la grandelivrée comportait pour l'habit le galon de soie cramoisi et blanc.

Tous les serviteurs de la Maison du Roi avaient le chapeau à la Françaisebordé d'un galon d'argent lézardé avec ganse d'argent et boutons aux armes du

Roi.

EN PETITE LIVRÉE :

Le Piqueur avait : l'habit bleu de roi à parements rouges avec galons et boutons d'argent ; la veste en drap écarlate avec galons d'argent et dix petits boutonsd'argent ; la culotte bleu de roi ; un ceinturon (avec couteau de chasse) argent etor, c'est-à-dire ayant deux galons d'argent et un d'or.

Il avait aussi une redingote bleue et un frac bleu galonné d'argent.Le Sous-Piqueur avait une livrée analogue mais plus simple.Les Cochers : l'habit bleu de roi galonné d'argent, la veste bleu de roi

galonnée d'argent (à dix petits boutons), la culotte bleu de roi et la redingote bleude roi.

Les Postillons cVattelage : l'habit bleu de roi galonné d'argent, la veste bleude roi galonnée et à dix petits boutons, la culotte et la redingote bleu de roi.

Les Postillons de chaise : l'habit bleu de roi galonné d'argent, le gilet bleude roi bordé à dix petits boutons et à tresses d'argent, la culotte et la redingote

bleu de roi.D'autres Postillons de chaise : l'habit court bleu de roi et galonné d'argent,

le gilet uni bleu, la culotte et la redingote bleues.Les Garçons cïattelage et les Palefreniers : l'habit bleu de roi galonné d'argent,

la veste bleue galonnée d'argent, la culotte et la redingote bleues.

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136 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'AT T EL ER.

avec leurs innombrables relais qui couvraient entièrement le réseau routier de laFrance.

L'ordre du  jour n0 145, de la Garde nationale de Paris, en date du 6 septembre 1815, donne les indications suivantes, « auxquelles les sentinelles peuvent

distinguer les voitures des Princes à la distance nécessaire pour que le poste aitle temps de sortir ;

« MONSIEUR  \

M. le Duc et Madame la f Livrée verte galonnée en or.

Duchesse d'Angoulême. f Parements et collets cramoisis.M. le Duc de Berri I

« Lorsque ces Princes ne sortent pas à huit chevaux et qu'ils n'en ont que( c deux, leur voiture est toujours précédée d'un Piqueur à cheval, portant un habit« vert galonné sur toutes les tailles.

«  Maison d'Orléans. — La livrée est rouge, les galons rouge, bleu et blanc.« La voiture, soit à six, soit à deux chevaux, est toujours précédée d'un piqueur« à cheval en habit rouge galonné en argent sur toutes les tailles.

«  Maison de Condé. — M. le Prince de Condé et M. le Duc de Bourbon :

« livrée chamois ou ventre de biche, collets et parements rouges.« Los voitures de ces Princes, soit à six, soit à deux chevaux, sont toujours

« précédées d'un Piqueur en habit ventre de biche, galonné en argent sur toutes« les tailles. »

Si la Maison du Roi conservait religieusement, sous la Restauration, les tra

ditions anciennes et les attelages à la française, les modes anglaises n'en faisaient

pas moins invasion en France, ainsi qu'on le voit dans les deux fac-similé de gra

vures de cette époque, d'après Horace Vernet, qui représentent, la première, unecalèche attelée à quatre chevaux en grandes guides avec un valet de pied debout

C A L È C H E A Q U A T R E C H E V A U X EN G R A N D E S G U I D E S

(D'après Horace Vernet.)

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L I V R É E S

de l'Écurie du Roi Louis-Philippe

(D'après un tableau du Musée do Trianon.)

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RECHERCHES SUR LES L I VR É E S. 139

y—:—' • i

iSi l in i i i '

C A L È C H E A T T E L É E A L A D A U M O N T

(D'après Horace Vernct.)

par derrière, et la deuxième, une autre calèche attelée à quatre chevaux à lad'Aumont, avec un garçon d'attelage qui a mis pied à terre.

SOUS LOUIS-PHILIPPE

Sous le règne de Louis-Philippe, les livrées n'ont pas subi de transformationsà mentionner spécialement. On conservait à la Cour de ce Prince les attelages à lafrançaise pour les grandes cérémonies, et ils étaient d'un usage  journalier pour leRoi et les personnes qui l'accompagnaient. Les trajets entre Paris et les environs,

notamment Neuilly, Saint-Cloud et Versailles, étaient toujours faits avec ces attelages. Mais les importations anglaises furent acceptées aux Tuileries comme dans le

public et les  jeunes Princes d'Orléans, amateurs d'élégants équipages, contribuèrentbeaucoup à répandre chez les particuliers le goût des livrées modernes pour le

service de tous les jours.

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L E R O Y D A N S S A G A L L È G H E A G C O M P A G N É D E S D A M E S D A N S L E B O I S D E V I N G E N N E S

(D'après Van der Meuten.)

CHAPITRE IVDu M e n a g e d a n s l e P a s s é

REGLES GÉNÉRALES

 Préparat ion  pré alabl e  des  chev aux  à la  se ll e  —  Li ft -p os it io n  des deux uniques  gu id es  —  Ma ni èr e  de  mener

 à la  Franç ais e et  à l'Italienne  —  Pos it ion  du  co ch er  sur  so n  si èg e

 Ma ni èr e  de  ren dre libre la main  du  fo ue t  —  La «  Main  bo nn e »  — «  Mani er »  — «  Le Demi-Arrêt » et « V Arrêt »

« S'attacher »  — Part ir  —  Pré caut ion s  dans les descentes  — Obliques et  tourners  —  De « la  Retrai te ».

Sous l'ancienne monarchie, l'art du cocher, — VAurigie (1), ainsi que l'appelle le chevalier d'Hémars dans son très curieux livre publié en 1819, — était enFrance à son apogée. Les attelages de la Cour, ceux des Princes et des grands Sei

gneurs, étaient dressés et menés avec une  justesse et une perfection sans rivales.On mettait alors beaucoup de temps à préparer les chevaux. On leur donnait,

(1) Du latin auric/a, aurige, cocher.

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142 L 'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

sous l'homme, la leçon du pas et du trot, du Chevaler, de VÉpaule en dedans;

on leur apprenait à  pa sser les  jambes, la croupe au mur, et enfin à piaffer dansles piliers, ce qui, en même temps, les rendait obéissants au fouet.

« Si quelqu'un trouve étrange, dit la Guérinière, qu'on donne les mêmes principes pour les chevaux de carrosse que pour les chevaux de manège, qu'il examineles attelages des Princes et des Seigneurs curieux de beaux équipages, qui font ainsidresser leurs chevaux, avant de les mettre au carrosse, et il sera persuadé de ladifférence d'un cheval bien mis à celui qui n'a pas reçu les leçons de la bonneécole. »

Une fois l'animal convenablement préparé, dès qu'on commençait à l'atteler,on l'enrênait savamment de façon à bien lui fixer la tête.

Quel que  fût le nombre des chevaux de Véqidpage, le cocher n'avait  jamais

que deux giddes dans les mains.Dans l'attelage à deux, à une certaine distance du coussinet, vers la croupe,

s'établissait, pour chaque guide, une bifurcation en deux branches distinctes. Tantôtces branches étaient égales et allaient, à droite et à gauche de l'encolure, aboutir à

la gargouille ou extrémité de chaque branche du même mors de bride. Tantôt ellesétaient inégales et celle du dedans se fixait à la branche interne du mors du chevalvoisin ; c'était alors le menage à croisières, tel qu'il se pratique encore aujourd'hui.

Dans le premier cas, les chevaux étaient, de plus, liés l'un à l'autre par ceque Garsault appelle Venrênement à VItalienne : « Ceci est, lit-on dans son  Nouveau

 parfait maréchal (1746), pour ainsi dire une double enrênure qui sert à les tenirtoujours à la même distance du timon, et à les conduire sans communication desbranches des guides de l'un à l'autre cheval ; chaque guide, comme on sçait, sesépare en deux au-dessus du dos de chaque cheval et, passant dans deux anneaux

qui sont au coussinet, la branche d'en dedans va se boucler à l'autre cheval; cequi fait que, quand le cocher tire, supposé la guide droite, le cheval qui est à

gauche est attiré par la branche d'en dedans de cette guide vers son camarade, etc.L'inconvénient de ceci est que, si un cheval a la bouche forte et l'autre légère,celui-ci se sent tiré plus fort qu'il ne le devrait être, et on ne peut pas ainsi con

duire chaque bouche suivant ce qu'elle demande. L'enrênure à l'Italienne remédieà cet inconvénient ; ce n'est autre chose qu'une courroye qui prend de la bride dechaque cheval et qui va s'arrêter au côté du coussinet de son camarade ( I ) ; parce moyen, chaque guide ne mène que son cheval et le cocher peut ménagerchaque bouche comme il veut ».

Il résulte de ce qui précède qu'il y avait deux manières de mener, ainsi que

• (I) « 11 part des coussinets, intérieurement et suivant leur côté respectif, une longe que l'on nomme  It a li en n e et qui va s'attacher le

plus souvent au croisement intérieur de la muserole et du porte-mors de l'autre cheval. »  [C h ev al ie r (THémars.)

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DU MENAGE DANS LE P ASSÉ . 143

l'explique d'ailleurs très clairement ci-après l'auteur d'un ouvrage anonyme attribuéau Duc de Nevers, mais qui est de la Chesnaye (1),  Le Parfait cocher (édition de1777, page 60) :

« On appelle mener à la Françoise, quand un cocher boucle les guides dedessus les coussinets, qui croisent en dedans., à la branche du mors en croix, etqu'il tient les guides de la main gauche et le fouet de la main droite. On appellemener à l'Italienne, quand un cocher tient les guides des deux mains et son fouet

entre les doux guides.( ( Pour mener à l'Italienne, on met toutes les grandes guides égales. Les deux

guides du cheval de dessous la main sont bouclées au même mors ; celles de dehorsla main doivent être aussi égales et bouclées au même mors. Les deux grandesguides, qui sont égales de longueur, ont une boucle au milieu qui se boucle dansles jambes du cocher, ce qui est plus commode que de les mettre à la fran-

çoise (2), parce qu'un cocher de dessus son siège déboucle ses guides en les tenanttoujours dans sa main et n'est point exposé comme ceux qui, les mettant à la fran-çoise, sont obligés de se lever de dessus leurs sièges et d'aller déboucler la guide

presque sur la croupe du cheval.« Pour mener à l'Italienne, il faut un squinsale à chaque cheval, qu'on appelle

en françois un retrait. Il se passe avec un anneau dans la bricole et vient boucler,dans l'œil du mors, dans un anneau à l'angloise. Il en faut à chaque cheval. On lemet à la bricole en dedans plus haut que faire se peut. Celui de dessous la mainse boucle à l'œil du mors du cheval de dehors la main. Celui de dehors la main seboucle au mors du cheval de dessous la main. Les deux retraits ou squinsalesdoivent être égaux en longueur. Si le cheval de dehors ou de dessous la mainporte en dehors, on raccourcit la squinsale ; s'il porte en dedans, il faut l'al

longer »

« Comme c'est aujourd'hui la mode de mener à l'Italienne, lit-on encore dansle Parfait cocher, la manière la plus excellente d'enrêner les chevaux est de les

enrêner à l'Italienne. ) )

On montait sur le siège par le côté gauche, ainsi que cela se pratique encoreen France ; là, le cocher prenait la position suivante ; c'était celle de Versailles

que nous trouvons dans Garsault et, après lui, dans le chevalier d'Hémars :

s'asseoir solidement au milieu du siège et non sur le bord. .. Le corps maintenusans affectation dans une perpendiculaire aussi exacte que possible à la ligne hori

 zontale du siège. La tête également droite, sans être ni en avant, ni en arrière.

(1) La dédicace à M. de la Guérinière, signée a. d.  I. c. (A. de la Chesnaye), qui figure dans la première édition datée de 1744

en est la preuve indiscutable.(2) Pour le menage à la française la grande guide droite était beaucoup plus longue que la gauche. Elle avait ordinairement, d'aprfcs

Garsault, douze pieds et demi de long, et venait se boucler, au-dessus de la croupe du cheval de gauche, à la grande guide gauche qui.

n'en avait que deux et demi.

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i 44 L 'A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Les yeux fixés vers l'extrémité du timon, et sur le postillon, si l'on tenait les

grandes guides. Les bras, sans raideur dans, les épaules et les coudes, tombantmollement, naturellement, le long des côtes. Les mains se rapprochant ainsi avecaisance pour faciliter le maniement, action presque continuelle, dont nous parleronsplus loin. « Les mains, enfin, placées très peu plus Las que la hauteur descoudes, et non  jetées à un pied du corps, d'où elles ne devaient pas être éloignéesde plus de deux ou trois pouces », et tenues de manière que les doigts, plies àpeu près sur le plat, et non « à main fermée », fussent respectivement vis-à-vis

les uns des autres. Le pli du poignet « formant un angle très ouvert de la ligne dudehors de la main avec celle extérieure de l'avant-bras, les pouces étendus surchaque premier doigt, de manière que leurs  jointures fussent sur la seconde dupremier doigt ; la perpendiculaire intérieure de la main, dans cette position,formant ainsi, avec la ligne du plan antérieur du corps, un angle de 40 degrésenviron ». Les jambes et les pieds arrivant sans efforts à la coquille, et s'y fixant

par un appui moelleux, analogue à celui de la botte d'un écuyer sur son étrier.

Quant aux guides, elles étaient tenues séparément de la façon suivante : lagauche entre l'index et le médius de la main gauche, et la droite entre le médiuset l'annulaire de la main droite.

Quand le cocher avait besoin de se servir de son fouet, il passait alors saguide droite, qu'il tenait entre le doigt du milieu et l'avant-dernier, à la maingauche, entre le premier doigt et le pouce qu'il étendait en l'appuyant un peu surla guide. « De cette façon, dit le chevalier d'Hémars, la main qui tient le fouet

est libre d'agir sans risquer de saccades qui auraient pu avoir lieu s'il eût gardésa guide comme le font tous les mauvais cochers. Celui que nous instruisons,ajoute-t-il, quand son coup de fouet est donné, reprend sa guide et replace ses

mains et ses bras dans la position qu'il lui a fallu abandonner un instant, etcontinue de manier en suivant sa course. »

Expliquons, avant d'aller plus loin, ce qu'on entendait par certaines expressionsusitées dans l'ancien menage français.

« Je ne laisserai pas d'expliquer, dit Garsault, ce que c'est que la main bonneet comment il faut faire pour l'avoir : on dit que la main est bonne quand on l'a

douce et légère raisonnablement ; pour expliquer ceci, il faut comparer l'effet quele mors fait sur les barres d'un cheval à celui d'un morceau de fer qui appuyeroitsur votre doigt; s'il y appuyoit toujours, il l'engourdiroit; si on le pressoit fortavec ce fer par secousses, ce scroit comme autant de coups qui, d'abord, vous

seroient très sensibles; ensuite, viendroit l'engourdissement des doigts et l'insensibilité ; alors, si vous êtes plus fort que celui qui tient le fer, vous l'attirerez à

vous malgré lui, s'il s'obstine à vouloir vous résister avec ce fer. Voilà l'effet de lamain mauvaise, qui engourdit et ôte la sensibilité aux barres; mais, si celui qui

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DU MENAGE DANS L E P A S S É. 145

tient ce fer, ne l'appuyoit que de teins en teins, la sensibilité qui revienclroit àvotre doigt dans les intervalles feroit que vous en sentiriez toujours l'effet commela première fois : voilà la main douce et légère, qui est toujours sûre de soneffet. «

«  Manier, lit-on dans le chevalier d'Hémars, c'est mener un cheval selon labonne méthode, en ne s'arrêtant  jamais à l'appui, et passant pour cela, sans cesse,chaque guide d'une main à l'autre ; ce qui empêche tous contretemps, saccades etcoups de main désordonnés, et conserve une belle bouche, formée souvent par debonnes leçons.

« Marquer un temps d'arrêt, un demi-arrêt, c'est raccourcir plus ou moins laguide à un cheval que l'on veut arrêter, ralentir, ou rendre plus attentif à la mainet à l'obéissance ; ou l'empêcher de trotter sur les épaules. Alors il est mieux placésur ses quatre  jambes, le centre de gravité devant correspondre plus aisément etplus également avec elles pour le supporter.

« Prendre un arrêt, mettre un cheval à l'arrêt, c'est faire cesser son action,

l'arrêter : ce qui s'opère, au timon et au cabriolet, en raccourcissant la guide petità petit ; en maniant et fermant un peu la main, la soutenant ainsi un tema ;l'ouvrant après, pour laisser couler les guides, et mettre la bouche du cheval àl'aise, quand il a obéi.

« S'attacher, c'est tenir un cheval trop court, sans manier, et la main  fermée,

comme pour s'y attacher On est certain, par cette méthode, de ne rienobtenir d'un cheval et de lui perdre la bouche. Il y a des cochers qui, pourarrêter, se pendent aux guides de tout leur poids et se cramponnent encore à lacoquille ! »

Une fois assis sur son siège, le corps d'aplomb, et reposant solidement sur

sa base, le cocher prenait, de la main droite, les guides passées à gauche dansle cordon, et de manière que la guide gauche se trouvât sous l'autre.Puis, au moment do partir, la main gauche s'emparait des deux grandes guides

qu'elle plaçait entre l'index et le doigt du milieu, toutes d'eux étant d'ailleurs surleur plat, c'est-à-dire le grain du cuir en dessus. Le cocher prenait ensuite, del'autre, son fouet « qui devait être dès lors toujours tenu, dans l'inaction, diagona-lement à l'horizon, de gauche à droite, et non parallèlement au timon, ou droitcomme un cierge ».

Il passait la guide droite entre le doigt du milieu de la main droite et celui dedessous, et la guide gauche restait dans la main gauche, à la position où elle setrouvait.

Il prenait un léger appui pour avertir ses chevaux, qu'il excitait en mêmetemps d'un coup de langue, et laissait couler un pou les guides pour faciliter le partir.

Si les chevaux n'obéissaient pas assez promptement, et s'il avait lieu de les19

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146 L 'A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

soupçonner paresseux, le cocher, passant aussitôt sa guide droite sous le poucegauche, faisait claquer son fouet, ou les touchait, s'il le fallait.

Si l'un d'eux seulement se retenait, on le décidait par un léger et rapide coup

de fouet à l'épaule du dehors, tout « en maniant un peu l'autre et lui faisantentendre la voix, ce qui, surtout dans les grandes guides, devient un aide de plus,

en beaucoup de circonstances ». [Chevalier d'Hémars.)Les chevaux étant enfin lancés, et marchant d'un trot égal, soutenu, et vif

autant que possible, le cocher maniait souvent, c'est-à-dire qu'il faisait alternativement passer ses guides d'une main à l'autre, chacune à sa place respective; maisil devait toujours sentir ses chevaux, et il avait soin dans ce but, en passant sa

guide, de s'assurer d'un léger appui qu'il cessait aussitôt. Il continuait ce  jeu qui« entretient la fraîcheur de la bouche, fait goûter le mors, et dispose constammentà une exacte obéissance ».

Il fallait aussi conserver le  Droit — ce qui signifiait suivre constamment uneligne droite — quel que fût le nombre des chevaux de l'attelage. Mais « quand mêmerien ne gênerait pour courir droit en avant, dit le chevalier d'Hémars, il ne fautpas cesser de manier ; car ce  jeu continuel et alternatif des guides empêche que lesentiment du mors sur les barres ne les engourdisse par une pression constante, ou

ne les offense, en égarant une bouche qui peut avoir trop de finesse et de sensi

bilité. Afin qu'on ne l'oublie pas, nous répéterons ce principe qui veut que le chevalgoûte gaiement son mors, qu'il se maintienne la bouche fraîche et se trouve disposé

à une prompte et facile obéissance... Pendant toute l'action, les deux mains doivent

conserver la position indiquée et former, avec l'avant-bras, un angle très obtus parle pli du poignet. Les doigts ne doivent point être pliés dans leurs extrémités, maisétendus sur la paume de la main, et assez serrés entre eux pour que les guidesn'aient ni trop, ni trop peu d'effet. Si les bras ont quelque mouvement, il doit être

très léger, soit de l'épaule au coude, soit du coude au poignet, à moins que lefouet n'agisse ; car, soit qu'on recule, que l'on forme un arrêt, ou que l'on prenneun tournant, les doigts seuls doivent avoir un mouvement visible. »

Toutes les fois qu'avec un ou plusieurs chevaux, on descendait une côte plusou moins rapide, si l'on ne  jugeait pas à propos ^enrayer, il était recommandéde manier d'abord un peu plus court, de façon que, si l'on était en grandes guides,

les chevaux de devant la volée ne tirassent point et que les timoniers fussentsoutenus. On coupait ensuite de côté et d'autre en serpentant au plus large. « Cette

pratique, ajoute le chevalier d'Hémars, doit être surtout recommandée si l'on est enchaise, en cabriolet ou avec un attelage à pompe; car, si le cheval qui soutient

l'équilibre vient à s'abattre, il peut en résulter les plus graves accidents pour ceuxqui sont dans la voiture. »

Pour les obliques et le tourner, laissons encore parler l'auteur de VAurigie :

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DU MENAGE DANS L E P ASSÉ . 147

« Si le cocher, dit-il, veut se porter de gauche à droite, ses deux guides étant dansla main gauche, il passe d'abord la guide gauche entre le quatrième et le cinquièmedoigt de la main droite ; et la guide droite, qu'il raccourcit un peu pour ralentir lecheval de sous la main, va se placer sous le médius de la main droite, qui alors seferme un temps, afin que le cheval se décide tout à fait : et il laisse à l'instant

couler suffisamment la guide ; car s'il la maintenait au même point, le cheval pourrait s'arrêter, se cabrer, ou s'acculer, pour peu que Vappui fût ferme et les barressensibles.

« Le cocher peut aussi tenir un moment chaque guide dans chaque main etsous chaque médius. S'il veut alors se porter de droite à gauche, il passera moel-

leusement sa guide droite sous Vindex de la main gauche, et la guide gauche sousle doigt du milieu. Il fermera cette main autant qu'il sera nécessaire ; mais il lais

sera couler, aussitôt que  \appui aura été senti et que le cheval se sera décidé.Il faut laisser couler de mesure, et ne pas tout abandonner : car s'il fallait subitement commander un terns, les chevaux n'étant plus dans la main, peut-être avantde les y remettre, et d'avoir repris ses guides, on se trouverait en retard pourprendre un arrêt, ou tel autre air que la circonstance exigerait »

Enfin, « un habile cocher prend son tournant le plus large qu'il peut ; coupeles sauts, ne fatigue ni les chevaux, ni la voiture, et les maîtres croient toujoursrouler, comme l'on dit, sur le velours. Si la disposition du terrain ne donne pastoute la planimétrie nécessaire, on ralentit le train, et l'on fait toujours en sortequ'il n'y ait point de secousses, et que rien ne provoque ni avaries, ni avanies... »

Voici comment on devait s'y prendre pour exécuter une retraite, toujoursd'après VAurigie :

« Partez droit, d'un trot écouté et appelant toute l'attention des chevaux en

prenant un bel appui. Courez ainsi environ soixante toises, marquez un demi-arrêt,et raccourcissez davantage le cheval qui est sous la main, tandis que vous rendezd'autant à l'autre, l'excitant légèrement du fouet vers l'épaule du dehors. Le timonfera bientôt, avec la flèche ou les arcs, un angle droit dont le sommet sera néces

sairement à la cheville ouvrière. Maniez alors comme pour reculer, conservantautant que possible la régularité de votre angle droit. Si les chevaux sont souples,

obéissants et bien maniés, leurs pistes parallèles formeront des cercles concentriques,dont le centre sera le milieu de la ligne qui serait tirée d'une roue de derrière à

l'autre, à leur point de contact avec le sol. La roue intérieure n'a presque d'autremouvement que celui de rotation sur sa perpendiculaire.

« Il faut beaucoup de talent de la part du cocher, de souplesse et d'obéissance

de la part des chevaux pour exécuter une retraite avec suite et correction »Après une leçon où l'on avait travaillé le reculer, il était recommandé de

laisser quelques instants les chevaux à Varrêt, sans rien leur demander, afin defaire disparaître la fatigue que cet exercice peut causer aux  jarrets.

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U8 L ABT DE CONDUIRE ET D'AT T EL ER.

FORMATION ET CONDUITE DES ATTELAGES

 La Chaise  d e  po st e  —  Att elage  à quatre  ou  six  chevaux  —  Me na ge  à  hui t  dan s les  gran des guid es •—  Le  fo ue t

 Le  ch ev al  de Cabr iol et .

On entendait généralement par le mot « attelage « le grand attelage, composéde sept ou de neuf chevaux, quoi qu'il n'y en eût que six ou huit d'attelés. L'autreportait un garçon d'attelage ou palefrenier qui accompagnait la voiture. Ce cheval

était destiné à remplacer celui qui pouvait venir à manquer dans le relais.Mais, qu'il s'agît de former un attelage de deux, de quatre, de six ou de huit

chevaux, ils devaient être tous commencés sous l'homme, comme nous l'avons dit.Ils étaient ensuite attelés deux à deux au timon et, par les mêmes leçons, ajustésaux mêmes airs que s'ils avaient dû toujours servir aux chaînettes et dans les ava-

loires, et rester ainsi ce qu'on appelait, dans les grandes guides, timoniers.

Disons, avant d'aller plus loin, que les autres chevaux des grands attelagesétaient désignés comme il suit : celui du postillon se nommait le  porteur, et celuiqu'il avait hors la main, volée du  postillon; les deux qui étaient derrière s'appelaientles sixièmes, quand l'attelage était de huit ; venaient ensuite les quatrièmes, qu'onnommait aussi plus particulièrement de volée, parce qu'ils y étaient immédiatementattelés.

On ne mettait point le porteur au timon quand il avait été commencé et ajusté,sous l'homme, au point convenable. Mais, avant de le placer dans l'attelage, onl'exerçait à la chaise avec la bricole ; on lui donnait ainsi une leçon préparatoire,que l'on répétait jusqu'à ce que le cheval fût franc au partir, à l'arrêt, enfin danstout son travail. Il était le seul de l'attelage qui dût savoir galoper. Le postillon

auquel il était réservé était ordinairement l'homme qui le dressait, et, pour le sou

lager dans un relais, il devait lui apprendre à changer de  pied en galopant (Che

valier cVHémars). On voit par là que le postillon devait avoir une éducation équestresoignée et que le dressage du porteur était poussé assez loin.

Voyons maintenant ce qu'écrivait, sur le même sujet, Garsault en 1746 : « Onattelle, dit-il, les chevaux de carrosse deux à deux, jusqu'à six ; le Roi et les

Princes en mettent  jusqu'à huit ; les deux du cocher attelés au timon s'appellentchevaux de derrière, les deux d'ensuite se nomment chevaux de volée, parce qu'ilssont attelés à des palonniers tenant à une volée qu'on attache au bout du timon ;

les deux autres sont appelés chevaux de devant, et à huit chevaux, de sixième : le

postillon monte celui qui est à gauche ; ceux-ci sont attachés aux chevaux de voléepar des traits ; le cocher guide les chevaux du timon, aussi bien que les chevaux devolée, au moyen d'une guide pour chaque cheval, qui, passant par un anneaucousu à la têtière des chevaux de timon en dedans, au-dessous de l'oreille, va se

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DU MENAGE DANS LE P A S S É. 149

rendre à la bride des chevaux de volée, et vient s'attacher à la fourchette desguides des chevaux de derrière (1).

« Le postillon d'attelage n'est chargé que de la conduite de ses deux chevaux,conduisant l'un avec la bride, et l'autre avec la longe de main, qu'il arrête à uneboucle qui est à sa selle, ce qui est le plus sur, ou qu'il tient à la main, ayant son

fouet (2) de la main droite.« Comme les crins du cheval sont une de ses beautés, il faut qu'ils paraissent en

dehors des deux côtés. Après avoir assorti tout le mieux qu'on a pu la taille, et

avoir mis ensemble, s'il a été possible, ceux qui tirent également, on peigne àdroite les crins des chevaux qui sont sous la main du cocher, c'est-à-dire à droite,et à gauche les crins de ceux qui sont hors la main : les plus grands et les pluscarrossiers doivent être au timon ; les chevaux de volée seront un peu moindres, etceux du postillon seront les moins carrossiers, les plus petits et les plus légers ;

ainsi, les six chevaux ont leur place marquée avant de sortir de l'écurie. »

« Il y aura une différence graduelle, dit également le chevalier d'Hémars, dans

la taille et la construction des chevaux timoniers et celle des huitièmes : car il seraitridicule de voir, en tète surtout, des chevaux aussi hauts et aussi forts que ceuxdes avaloires, lesquels n'ont  jamais trop de taille, d'étoffe et de membres, pourvuqu'ils soient bien suivis. Si donc les timoniers ont quatorze ou quinze pouces, les

autres baisseront par rang, de pouce en pouce à peu près, de sorte que les huitièmes seront environ de quatre pieds dix pouces. Les chevaux seront aussi, à

mesure qu'ils s'éloigneront du timon, plus légers (Vétoffe et de membres.« La bonne méthode prescrit aussi rigoureusement de donner un léger pli à

l'encolure, du côté que le cheval se trouve placé. Tous ceux qui sont sous la

main seront donc un peu pliés à droite, et les autres à gauche. »

« Le postillon qui mène la chaise de poste, dit Garsault, n'a communémentque deux chevaux à conduire, sçavoir le cheval de brancard, et celui sur lequel ilest Ordinairement, le postillon va au petit galop, et le cheval de brancard nefait que trotter ; cela est plus agréable à voir lorsqu'il ne s'agit que de faire troisou quatre lieues, comme d'aller de Paris à Versailles ; mais si l'on veut voyager enchaise de poste avec ses chevaux, aucun d'eux ne doit galoper ; il faut renoncer àla grâce en cette occasion, car le galop, quelque petit qu'il soit, fatigue toujours

plus un cheval que le trot, qui est son allure naturelle.« Les postillons de la poste galopent communément ; mais leurs chevaux sont en

(1) « Quitnd il y on a quatre (chevaux) le bout de la guide do ceux de devant, en passant dans un anneau qui se trouve, ou entre les

oreilles, ou à la racine de chaque oreille du dedans, sur les porte-mors intérieurs dos timoniers, va s'attacher il une boucle placée un peuau delà de la bifurcation, et transmet ainsi aux quatrièmes les mômes ordres qu'à ceux-ci. Cette transmission passe également aux sixièmes,

en faisant correspondre leurs guides à ceux qui sont derrière, et en les attachant de môme à la bifurcation qui gouverne les quatrièmes. »

(Chevalier d'Hémars.)

(2) Le postillon avait généralement en guise de fouet, une cravache à la Française, qu il glissait au repos dans la botte à chaudron

droite.

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150 L ' AR T DE CONDUIRE ET D 'AT T EL ER.

haleine, et ils n'ont tout au plus que cinq ou six lieues à faire ; aussi voit-on queces chevaux se mettent bientôt, pour se soulager, à une espèce de train rompu,qui tient du trot et du galop, et qu'on appelle Vaubin.

« Le postillon n'a d'autre attention à avoir, à l'égard de la voiture, que de bienconduire la roue droite ; car, comme le cheval de brancard est attelé entre les

deux brancards au milieu de la chaise, et que le postillon est à sa gauche, la rouegauche est derrière lui, vis-à-vis de la croupe de son cheval ; ainsi cette roue suivrapartout où il aura passé; il n'en est pas de même de la roue droite, qui est bienplus en dehors ; c'est pourquoi, quand il veut que la chaise tienne le milieu duchemin, il faut qu'il marche sur le côté du chemin, à gauche : quand il tourne àgauche, il peut tourner court ; mais à droite, il faut qu'il prenne son tournant detrès loin : quand il voudra retenir son cheval de brancard, soit qu'il aille trop vite

ou dans une descente, il lui soutiendra la tète, en levant la longe de main, droit enhaut, à côté de la tète : en montant, il faut qu'il fasse bander les traits de sonporteur, pour soulager le cheval de brancard ; mais en païs plat, son cheval doit

tirer médiocrement, surtout s'il galope. Il doit être adroit à éviter les pierres ; il

traversera aussi les ruisseaux de pavé et autres pontes pareilles en biais

« Ce n'est pas une précaution superflue dans les mauvais chemins, pour le soulagement du postillon et pour la sûreté de celui qui est dans la chaise, d'avoir desguides, avec lesquelles il puisse conduire le cheval de brancard, dans les cas où lepostillon a de la peine à lui faire tenir la route sûre, ou dans d'autres occasionsqui peuvent se rencontrer le long d'un chemin. »

On voit que, du temps de Garsault, on ne mettait guère que deux chevaux à

la chaise de poste. Plus tard, l'usage se répandit d'en atteler trois. Nous trouvonsdans le chevalier d'Hémars les renseignements suivants sur ce dernier attelage, qui

a subsisté tant qu'on s'est servi de ce genre de voiture.« Un homme à cheval se place à gauche du limonier qui, de l'autre côté, a

un troisième cheval appelé hricolier, parce que son harnais consiste en une simple

bricole Celui du brancard sera généralement plus fort, plus haut ; celui dedroite, plus léger sans inconvénient ; le porteur plus bas et plus élégant Ondemande ordinairement au  porteur (à la chaise de poste) un branle do galop raccourci et vigoureux autant que possible, tandis que les deux autres fournissent untrot léger, vif et soutenu. Les deux chevaux qui sont sous la main du postillon

doivent être égaux dans les traits, et l'épaule du sien doit, pour la facilité dumenage, affleurer la tète de celui qui est dans le brancard. Le cheval de volée, ouhricolier, n'a d'autre guide qu'une petite longe qui prend au bas de la branche du

montoir et va se boucler à celle du dehors du cheval de brancard : et celui-ciest dans la main du postillon, par une autre longe plus longue, partant de l'anneaude la branche du dehors, et enfilant celui du côté du montoir.

« C'est surtout à l'attelage de chaise ou do limoniere que le harnais du cheval

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152 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T EL ER.

s'agit de reculer, qu'il maintienne ses chevaux, de façon qu'ils ne se mêlent pasdans leurs traits, ce qui pourrait arriver s'ils étaient trop lâches ; c'est pour lamême raison que le postillon doit partir le premier quand la voiture commence àmarcher. Les chevaux de derrière doivent retenir dans les descentes et, aux mon

tagnes, les chevaux de devant doivent tirer pour soulager ceux du cocher. »

« La première fois, lit-on dans le chevalier d'Hémars, que huit chevaux serontmis ensemble dans les grandes guides, vous ne serez pas surpris que, quoi qu'ilsfussent, la veille, par paires, ajustés, sages et obéissants, ils partent dans un granddésordre, malgré tout le talent d'un bon cocher. Ceux de volée ne se trouvant plusaussi près de la main et de la verge, n'étant plus contenus par les chaînettes, et nesentant plus les avaloires sur les fesses ; en outre, le poids qu'ils étaient accoutumésde traîner à deux se trouvant partagé entre huit, et devenu ainsi fort léger pourchacun ; la différence de  joug et de résistance dont ils s'aperçoivent bientôt leurdonne de la gaieté, qui produit toujours plus ou moins de désordre. Après quelques

pas, les six chevaux qui sont dans la main du cocher s'échappent comme unboulet, en bonds, rebonds et contretemps ; et le postillon^ attentif à regarder derrière lui, est obligé d'allonger le train, pour que les rangs qui le suivent ne luipassent pas sur le corps, ou que ses chevaux n'en ressentent pas au moins desatteintes dangereuses et multipliées. La fermeté de la main peut alors devenirnécessaire ; mais il faut toujours manier sans s'attacher, faire entendre la voix ; et,

petit à petit, le calme se rétablissant, l'attelage se remet  juste et droit, et rentreenfin dans l'obéissance à laquelle on a su le rappeler. La moindre faute à cettepremière leçon dans les grandes guides, c'est de n'être plus droits devant eux et de

 jeter communément la croupe dedans ou dehors. Un cocher expérimenté et qui

s'attend à cela, fait suivre à pied trois ou quatre palefreniers, chacun armé d'unegaule légère : ils se divisent de chaque côté, remettent droits et dans les traits, entouchant vigoureusement les chevaux qui en sortent. Pour plus grande précaution,(car il vaut toujours mieux prévenir les accidents que d'y remédier) et, s'il le  jugeà propos, le cocher, comme à la première leçon au timon, fera tenir par une longeles quatrièmes et sixièmes, pour, de même, rompre les bonds et les sauts, sans quela bouche puisse être fatiguée par des temps d'arrêts trop forts, trop fréquents on

trop soutenus ; car, dans cette leçon, comme dans les autres (nous ne pouvonsassez le répéter), il ne faut  jamais s'attacher, ni saccader, sous peine de rebuter, degâter les chevaux, et d'augmenter le désordre en leur offensant la bouche et les

 jarrets.« Quand les chevaux sont rentrés dans l'obéissance, le cocher doit chercher à

mettre pour chacun les rênes et les guides à leur point ; et, selon qu'il le  jugera àpropos, en prendre ou donner dehors ou dedans, s'il reconnaît que tel en a tropou trop peu.

« Il en sera do même pour les  Italiennes, qui doivent aussi être réglées.

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D U M E N A G E DANS L E PA S S É . 153

< ( Cette opération, qui n'est pas sans importance et sans quelque difficulté, ne

s'effectue pas toujours à souhait du premier coup, ni dans cette première leçon. Onobservera d'ailleurs, comme nous l'avons dit, de prendre aux rênes et guides dedehors, pour tous les chevaux, un point ou deux de plus qu'en dedans, afin queceux qui sont sous la main aient un léger pli à droite, et à gauche, ceux placés hors

la main.« Il arrive quelquefois dans cette leçon qu'un cheval qui, précédemment, était

bien dans son mors, n'obéit plus do même s'il se trouve aux rangs de devant, oùVappui est nécessairement plus fort, plus variable, et moins  juste qu'au timon, àcause du poids ou flottage des guides. On raccourcit d'abord les rênes d'un pointou deux, ou, si cela ne suffit pas, on donne au cheval un mors un peu plus dur,

soit par la ligne du canon, soit par la longueur de la branche ; car il faut commander le sixième aussi sûrement que le timonier.

« Le talent du cocher a dû cependant ramener ces écoliers plus fougueuxqu'indociles ; et, ordinairement, on revient en bon ordre, droit et les harnais

et les guides à peu près à leur point.« Cette leçon sera d'une heure au plus ; et les chevaux n'auront été menés,autant que possible, que droit et bien écoutés, afin que l'on ait pu obvier auxinconvénients et se régler pour le mieux. Quoique n'ayant presque rien tiré, lessauts et le désordre, à peu près inévitables, auront assez échauffé les chevaux pour

qu'il soit temps de les rentrer

« Quand les harnais, les rênes, les Italiennes et les guides sont une fois, etpour tous les chevaux, à leur point, il faut bien le remarquer et n'y plus rienchanger ensuite, car on dérangerait un cheval qui serait bien attelé.

( ( Après plusieurs leçons dans les grandes guides, et quand on est certain quetout est en bon ordre, on reprendra les airs précédents, et que les chevaux ontrépétés deux à deux. C'est alors qu'il faut que le cocher et le postillon s'entendentparfaitement, et que celui-ci consulte souvent le premier. Pour y avoir plus de faci

lité, le postillon a ordinairement l'étrier du montoir d'un point ou deux plus basque l'autre, ce qui lui permet de se retourner aisément, et d'interroger l'œil et le

geste du cocher qui lui indique ce qu'il doit faire. S'ils ne travaillaient pas d'accord, l'attelage serait souvent de travers, lorsqu'il doit toujours être droit, si ce n'estquand il faut se porter de côté, serpenter ou prendre un tournant qu'il faut formerle plus grand possible, et en  jouissant de tout son terrain.

« On exécute donc avec ordre et méthode, et à mesure que les chevaux tra

vaillent bien, tous les airs auxquels ils ont été précédemment ajustés. Cela demandeplus de talent de la part du cocher, parce qu'il est fort différent de tenir six chevaux dans la main ou de n'en avoir que deux. Il faut de plus, nous le répétons,

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154 L 'ART D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

que le cocher et le postillon s'entendent très bien : cet accord est essentiel, principalement si l'attelage n'est pas confirmé et qu'il soit encore ä Vécole

« Quand même il s'agirait de chevaux ajustés, les différents airs que nous avonsdécrits deviennent plus difficiles. La retraite, entre autres, demande plus d'un essaipour être bien correcte, et ne peut l'être avec huit chevaux, quant à leur aligne

ment. Celui qui l'exécute bien avec quatre chevaux prouve beaucoup de talent ;celui qui en ajoute deux et travaille dans cet air, de façon à satisfaire des  jugesinstruits, sera le premier parmi ses pairs, et doit recevoir la palme.

« Le cercle et le chiffre (le huit de chiffre) demandent, comme de raison, unbien plus grand espace, et encore plus de  justesse dans la main, ainsi qu'une obéissance plus parfaite de la part des chevaux. On sent que, quant au reculer, on n'ymettra  jamais trop de talent, pour qu'ils soient toujours dans des pistes bien parallèles ; qu'il y ait entre les rangs un espace à peu près égal de deux pieds environ,et qu'ils ne s'acculent pas les uns sur les autres, comme on le voit souvent, aurisque de s'enchevêtrer, de se blesser et de s'abattre ; faute très grave, dont lescandaleux désordre est cependant ce qu'il y a de moins fâcheux.

« Tous les grands attelages ne sont pas composés de huit chevaux : il y en ade six, do quatre, et chacun fait sur cela ce qu'il juge à propos. L'essentiel estd'avoir un bon cocher et do bons chevaux bien dressés. »

« Pour hâter un cheval, dit le chevalier d'Hémars, c'est l'épaule qu'il faut attaquer. S'il a fait une faute, c'est sur le haut du rein et des côtes, vers le coussinet,que vous devez infliger une vigoureuse correction, et la répéter, s'il est nécessaire,pour que le souvenir lui en reste

« Il faut, pour deux chevaux au timon, la limonière en guides, le cabriolet, la

calèche, etc., une verge de six pieds, bien filée, suffisamment forte, élastique et

terminée par une monture ni trop grosse, ni trop légère, longue de trois à quatre

pieds, y compris la mèche. Pour six chevaux, ou quatre sans postillon, la verge nesera pas moindre de sept à huit pieds, et la monture de six. Si l'attelage est à huitchevaux, sa verge aura huit pieds au moins, et la monture à peu près douze ; caril faut pouvoir attaquer aussi sûrement l'épaule du sixième que du timonier. Le pos

tillon touche avec sa gaule ou cravache qui a environ quatre pieds, et il ne doitpas non plus attaquer son hricolier à la croupe, que s'il la  jette hors de la ligne dutrait et de l'épaule.

« On ne se sert pas plus facilement du fouet, surtout pour quatre ou six chevaux, que de tout autre instrument dont l'usage n'est pas familier Les anciensélèves en  Aurigie qui se résignaient à apprendre pour savoir, recevaient aussi desleçons pour  jouer de cet instrument qui, comme un autre, a ses difficultés. On nedonne point un coup do fouet comme un coup de bâton, en laissant tomber avec

plus ou moins de force son extrémité, qui, dans cette action, se trouve rarementdans le parallélisme horizontal de la poignée. On retient sa chute à la moitié du

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D U M E N A G E D A N S L E PASSÉ. 153

coup, pour augmenter cello du  jeu de la monture, et ces leçons se donnent plutôten pratique qu'en théorie. On sent, néanmoins, que le mouvement du bras et dupoignet, et la direction du coup, doivent être fort différents, si l'on veut, parexemple, hâter la croupe du timonier qui se fatigue, qui retient trop en descendant

une hutte, ouactiver

à l'épaule unsixième

paresseux, qui ne fournit pasassez

detrain, ou claquer dehors ou dedans, pour donner une aide générale et réveillerl'attention de tout l'attelage. Pour que le coup de fouet soit bien donné, il faut,non seulement qu'il pince aussi fort qu'on l'a voulu, mais encore qu'il produise unebelle détonation que le cheval apprend bientôt à craindre, puisqu'elle lui annoncesouvent et accompagne toujours la correction. Si le coup de fouet d'un cocher nese fait pas entendre, on dit qu'il donne des coups de bâton, ce qui est répréhen-sible, et n'annonce pas un savant. Si l'on a des chevaux bien dressés, le claquementsuffit souvent, et a le même effet que le coup, pour les hâter et les rendre attentifs, et il est bon de leur conserver cette crainte.

( ( Dans une écurie bien montée et bien tenue, tous les chevaux ont leur nom, et

il n'est pas difficile de le leur apprendre à chacun particulièrement, en le leur faisant entendre souvent à la leçon et toutes les fois qu'on s'approche d'eux aux pansements et aux distributions. Si dans l'attelage l'un se ralentit, devient distrait, oucherche à  jouer, le cocher le nomme d'une voix forte et d'un ton menaçant ; communément, le cheval se remet et s'enfuit de peur do la correction. S'il est sourd à

cet avertissement, on lui laisse légèrement tomber le fouet, comme pour l'avertir desa présence ; on relève le coup en claquant, maniant un demi-temps ; et s'il estajusté, rarement il négligera ce second avis. Si, cependant, il ne l'entendait pasencore, il faut qu'un vigoureux coup de fouet le force à l'obéissance ; car si vous necorrigez pas un cheval à propos, attendez-vous à de nouvelles fautes de sa part, etil aura toujours assez de malice pour être bientôt votre maître si vous ne savez pas

être le sien. Quoi qu'on ait de la patience et de la douceur, il y a telle circonstance où, pour mutinerie ou mauvaise volonté évidente, il faut tailler un cheval, etlui faire tomber sur le corps de vigoureux coups de fouet. Rien ne lui donne de lamémoire, de l'obéissance, et de la crainte, comme une telle leçon, qu'il ne faut pascependant répéter sans cause, car au lieu à'avancer un cheval, les mauvais traitements le rebutent. «

La bonne méthode, comme on disait alors, voulait que le cheval de cabrioletfût aussi rené à la Française, les deux rênes fixées chacune d'un bout par l'encha-pure aux arçons de la sellette, et do l'autre aux anneaux du bridon ou de \œil de perdrix. De la sorte, dit le chevalier d'Hémars, « il obéit de suite, s'il sait sa leçon.

La tête est toujours placée ; le cheval est attentif ; il ne prend  jamais un appuivague ou incertain : il se conserve toujours droit d'épaules et de hanches ; le  jeu

des muscles s'opère par une correspondance plus intime, plus facile, plus prompte... »

« Nous engagerons tout homme prudent, ajoute-t-il, surtout s'il a un cheval fin

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156 L ' AR T D E CONDUIRE E T D'ATTELER.

et ardent, à avoir deux paires de guides. Si l'animal porte bien sa tête, on tient lesrênes aisées, et on les attache dans ce cas à l'anneau de Vœil de  perdrix, ou aubanquet, s'il a de la disposition à battre à la main, ou à porter au vent ; les petitesguides, en tout état de cause, s'attachent aux anneaux du bri/ton (que nous main

tenons de rigueur) et avec lequel on manie parfois, pour rafraîchir et reposer lesbarres, principalement si le cheval, quoique ardent, est docile et bien ajusté : lesgrandes guides s'attachent alors au bas de la branche. Comme on ne peut avoir

ensemble les quatre dans les doigts (malgré l'extravagante méthode de ceux quimènent à l'Anglaise quatre chevaux en grandes guides, dans une seule main) (1),on forme avec les petites un nœud coulant, d'où résulte une boucle que l'on passeau crochet de la barre du tablier. Quand on veut changer de guides, on accrocheles grandes que l'on tenait au crochet qui se trouve à droite, vers le milieu del'aplomb du grand cerceau de la capote. Les secondes ou  petites guides sont encorefort utiles si un cheval, en s'emportant, se défendant ou tombant, vient à casser

une des premières. Au moins alors il ne se rend pas tout à fait votre maître, quand

même il ne vous resterait que les petites guides. Si un cheval avait la bouche assezbelle pour se laisser conduire du banquet, alors les petites guides se mettraient aubas de la branche, et serviraient à le ramener aisément, si par hasard il voulait tropgagner la main, par suite d'un effroi ou de toute autre cause. Dans cette manièrede brider, les rênes prendraient nécessairement aux anneaux du bridon...

« Celui qui aura le talent de bien mener au timon deux ou quatre chevaux,croira  jouer lorsqu'il n'en aura plus qu'un dans la main au cabriolet quoi que lamanière do transmettre ses volontés soit un peu différente. On ne commande  jamaisun cheval partiellement au timon (2). Qu'il soit manié ferme ou avec légèreté,l'ordre est toujours pour un seul, et son camarade n'y a aucune part, quoi qu'il

faille parfois manier en raison et en mesure le reste de l'attelage, s'il est de plus dedeux, et si l'on veut travailler avec harmonie. Au cabriolet, au contraire, on attaquele plus souvent partiellement, c'est-à-dire une seule barre ; il faut donc que lecheval que l'on destine à ce genre de service., e t qui a été commencé sous l'homme,ainsi que le carrossier, soit ajusté ensuite d'une autre manière... Mais celui quiaura bien appris les premières leçons s'ajustera assez facilement au cabriolet... Ilsera néanmoins important d'en savoir assez pour ne pas le gâter et ne pas luifaire perdre le fruit d'une bonne école. Nous croyons donc ne pouvoir trop recommander au maître d'un tel cheval, non seulement beaucoup de prudence et dedouceur, mais encore la plus grande attention pour se donner autant de légèretéque de  justesse dans la main. S'il parvient à sentir une fois la différence d'un

cheval bien ajusté, obéissant pour ainsi dire à la pensée, parfaitement en main et

(1) Nous laissons naturellement auchevalier d'Hémars la responsabilité de ses opinions.

(2) Il est bien entendu que nous ne supposons môme pas le  m en ag e  à l ' a ll e m a n d e et que celui  à l' it a li en ne est le seul duquel nous

puissions vouloir parler. (Note du chevalier d'Hémars.)

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158 L ' A R T DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

coup était perdu si un cheval levait le moindre temps de galop, qui est expressément défendu à tout cheval dans les traits. Ces expériences étaient trèsutiles pour la formation des attelages, et pour faire connaître les plus vigoureuxtrotteurs. Celui qui, pour suivre ses camarades, était obligé de prendre le galop,avouait ainsi son impuissance, était reculé dans le cadre, et on le plaçait avec ceuxde son pied.

« Il fallait entrer au grand trot dans une cour, sans ralentir le train, en faire

correctement le tour sur les quatre lignes, et sortir de même : on ne prenait unpostillon dans ces paris que lorsqu'on devait tenir les huit.

« On plaçait un palet, et telle roue devait passer dessus. Il était  jeté le plus prèspossible d'un mur, d'un arbre ou d'une berge qui bordait le chemin, et les deuxroues du même côté devaient repasser le  palet ou Vécu, c'est-à-dire le couvrir. Il fal

lait avoir presque touché, du nez de la  fusée, l'arbre ou le mur, pour annuler lecoup, et prouver que Vécu était  faux, c'est-à-dire trop près et impossible à repasser.

Quand il était à la distance convenable, on le manquait rarement.

« Un homme se portait en avant et plaçait deux palets à la distance de quatrepouces au plus, et, sur une ligne parallèle aux roues d'un côté, il fallait que l'uned'elles ou les deux passassent entre les palets et sans les toucher.

« On plaçait deux palets, l'un à gauche, l'autre à droite, n'importe à quel écart,pourvu qu'il donnât au moins l'ouverture de la voie, et la roue de chaque côtérepassait le sien. L'un était toujours posé plus en avant que l'autre.

« On jetait aussi quatre palets à l'écart et à la distance convenable, et les quatreroues devaient en passer chacune un. Si la grande roue touchait celui qui l'avaitété par la petite, le coup était manqué et perdu.

« On disposait, suivant la voie du  Diable, huit palets deux à deux, à quatrepouces environ l'un de l'autre, et chacune des quatre roues devait passer entre

chaque paire, sans rien toucher. En tout état de cause, il fallait toujours soutenirun trot vigoureux qu'il n'était permis de ralentir que quand on avait  passé.

« Il ne faut pas s'imaginer que ces palets étaient des écus de six francs quiauraient bientôt disparu, jetés sur le sable le plus léger, ou auraient été peu visiblessur le pavé même ; ces  jeux se faisaient avec de petites planches arrondies au tourou à la scie qui avaient huit à dix lignes d'épaisseur sur trois pouces environ dediamètre, et étaient teints en noir. Nous en avions une douzaine.

« On portait un pieu ; et quand on reconnaissait l'endroit convenable, on lefichait en terre, près d'un mur ou d'un arbre, de manière que si l'essieu avait septpieds, l'espace ne pouvait pas être de plus de sept pieds et demi entre le pieu et lemur. Pour augmenter la difficulté on diminuait cet espace autant que possible ;

enfin, on prenait sa course et on arrivait au but en passant par ce défilé. Celui

qui, en retournant, marquait la trace de sa roue de dedans le plus près de la borne,avait gagné.

« On se rendait à tel endroit où une rangée d'arbres alignés et suffisamment

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160 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

actuels, ardeur qui rendrait sans doute à présent bien dangereux, sinon impraticable, l'usage de guides disposées comme nous l'avons expliqué plus haut ; mais il

n'en fallait pas moins une grande habileté, une grande audace, et un grand savoir-faire pour gouverner huit chevaux lancés à une bonne allure et grisés par leurindépendance apparente, les premières fois qu'on les attelait ainsi.

On ne saurait donc trop admirer nos pères qui, en « Aungie », comme enéquitation, tenaient la première place parmi les nations civilisées. Et, quoique lesprocédés de conduite modernes soient différents, il y a certainement encore aujourd'hui des leçons à tirer de l'étude des moyens autrefois en usage.

L'ancienne Ecole française se distinguait entre toutes, par la régularité et l'élégance de la position sur le siège, par la correction et la sobriété des mouvements,par la souplesse constante des articulations des bras, des poignets et des doigts, enun mot, par l'absence de toute raideur et de toute force inutile, c'est-à-dire par l'aisance et la grâce.

BERLINE A LA FRANÇAISE

( D ' a p r è s E u gèn e Lami.

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L I V R E P R E M I E R

LE COCHER

I

PRÉPARATION MÉTHOD IQUE D U CHEVAL A L'ATTELAGE

21

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• < DANS LBS BRANCARDS »

( D ' a p r ès u n e p h o t o g r a p h ie d e M . D c l t o n . )

L I V R E PREMIER

L E C O C H E R

I

Préparation méthodique du cheval à l'attelage

P R É L I M I N A I R E S

Il est généralement admis qu'il faut d'abord dresser à la selle tout chevalqu'on veut mettre au harnais. C'est une excellente préparation et nous engageonsà procéder ainsi quand on en a le loisir et les moyens. Mais il arrive souvent que,pour une cause ou une autre, on ne le peut pas. S'en suit-il alors qu'il soit impos

sible, sans se faire justement taxer d'imprudence et sans danger pour l'homme oupour l'éducation de l'animal, d'arriver à atteler, à mettre au point au harnais, uncheval complètement neuf?

Nous affirmons au contraire que, quels que soient l'âge, la difficulté, la vio

lence, le caractère du sujet, on peut toujours parvenir à le dresser à l'attelage sans

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164 L'ART DE CONDUIRE E T D ' AT T E L E R .

qu'il ait jamais été monté. Seulement, clans ce cas, il est indispensable de passerpar la série d'exercices que nous allons détailler.

Ils procèdent du simple au composé et permettent de trouver le remède approprié aux nombreux incidents et aux défenses qui peuvent se produire dans le dres

sage d'un cheval de harnais. Mais la plupart du temps il sera possible, grâce à ladocilité de l'élève entrepris, de glisser légèrement sur bien des points de la progression indiquée.

Tout l'art du dresseur est du reste contenu dans les trois principes que voiciet qui s'adressent surtout au moral de l'animal :

 — lui  faire clairement comprendre — sans colère, sans se presser, en y mettant le temps — ce qu'on lui demande;

— le dominer, c'est-à-dire le forcer à l'obéissance, punir avec calme toutedistraction, tout commencement de résistance : ne rien lui laisser  faire que ce qu'onlui demande; et :

 — le récompenser, se montrer an contraire extrêmement doux et bienveillant,

le laisser en repos, le flatter, le caresser, dès qu'il fait ce qu'on lui demande.

Ces règles étant posées une fois pour toutes, la raison commande, avant d'at

teler un cheval :de lui apprendre comment il devra répondre aux aides du cocher, qui sont :

la main, l'appel de langue et le fouet ;

de lui rendre aussi très familiers les divers mouvements — peu nombreux dureste — qu'il devra exécuter quand il tirera une voiture ;

de le préparer par certaines pratiques à supporter le harnais ;

de l'habituer au tirage ;

et enfin de l'accoutumer au menage en guides.

Ce travail extrêmement important est la clé du dressage des chevaux difficileset hâte singulièrement l'éducation des autres.

TRAVAIL PRÉPARATOIRE A LA M AIN SANS LE HARNAIS

 Habituer le  cheval  arrê té  à  répond re  à la  demi- tens ion des  gui des

 Appr endre  au  cheval  à re culer  — Travail à la  cravache : a)  Ma rc he en  avant sur la cravache; b)  Pas  de  côté;

c)  Demi- tours  sur les  ha nc he s  — Famil iari ser le  ch ev al av ec le  contact et le  brui t  du  fo ue t

Travail  à la longe  —  Du « Jockey  anglai s ».

Le cheval est d'abord nu, mais il a à la tête une bride de selle, et le dresseurest muni d'une cravache.

Si l'on a affaire à un animal violent, irascible ou méchant, on lui met pardessus sa bride un caveçon dont un aide tient alors la longe demi-tendue. Lecaveçon est une sorte de licol dont la muserolle est formée d'une lame de fer ein-

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LE COCHER. 165

tree, souvent en trois morceaux articulés entre eux par une charnière, et garnied'un cuir souple et épais, ou mieux de peau de mouton, pour ne  jamais Messer lechanfrein. Il faut que cette muserolle munie d'anneaux pour la longe soit bienajustée au-dessous des  joues et suffisamment serrée pour être à peu près fixe sur lenez de l'animal, et ainsi moins douloureuse quand on donne des saccades verti

cales.Il est lion d'adapter à la têtière deux sous-gorges, la deuxième s'attachant aux

montants afin d'empêcher le caveçon de tourner dans les mouvements violents ducheval.

Dans le cas qui nous occupe, cet instrument ne sert qu'à punir par une saccade proportionnée à la faute, tout mouvement de révolte de l'animal ; que ce soit

un bond, une velléité de mordre ou de frapper l'homme qui le manie, il ne fauten donner qu'une seule à la fois, pour dominer sans exaspérer.

Si rien dans le caractère de l'élève ne rend le caveçon nécessaire, on s'en dispense. Hâtons-nous de dire que son emploi à ce moment du dressage doit être

l'exception et non la règle.Mais, que l'animal l'ait ou ne l'ait pas, le dresseur doit procéder de la même

façon pour donner les leçons ci-après :

HABITUER LE C H E V A L ARRÊTÉ A RÉPONDRE A LA D E M I - T E N S I O N D E S GUIDES. —

Il importe, dès le principe, de faire comprendre au cheval comment il doit obéiraux effets du mors, effets qui en réalité se réduisent à trois pour tout animal attelé,savoir : sensation produite par l'action simultanée des deux guides ; sensation produite par l'action isolée de la guide droite ; sensation produite par l'action isolée dela guide gauche.

Or il doit y répondre d'une façon analogue ; c'est-à-dire que la demi-tension

des deux guides ou d'une seule des guides doit élever, grandir l'encolure en reportant un peu en arrière le poids de cette partie, et amener ranimai à décontractersa mâchoire, à goûter son mors, ce qui a pour conséquence de rapprocher la têtede la position verticale. Mais de plus, une guide employée seule doit attirer légère

ment le bout du nez du côté de cette guide.Voilà qui dicte au dresseur ce qu'il doit enseigner à son élève.Il se placera donc en face du cheval, ayant d'abord dans chaque main une

rêne de filet saisie près des anneaux. Il tiendra les poignets hauts de façon àélever le  plus  possib le l'encolure sans se préoccuper de la position plus ou moins

horizontale que prendra d'abord la tête de l'animal. Mais en élevant ainsi l'encolure pour reporter en arrière une partie du poids de l'avant-main, il évitera de faire

reculer.Cette action de bas en haut, continuée pendant plusieurs secondes, provoque

une décontraction locale qui se traduit par une certaine mobilité de la mâchoire

inférieure.

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166 L 'A R T D E CONDUIRE E T D'AT T EL ER.

On « rendra » aussitôt, c'est-à-dire qu'on cessera d'agir sur la bouche. Onlaissera l'animal complètement abandonné à lui-même pendant quelque temps pourle récompenser, et on le caressera pour lui faire comprendre qu'il a  fait ce qu'oncherchait. Si la mâchoire est restée contractée, serrée, quand on a cessé l'action dumors, on recommencera ce même effet de bas en haut  jusqu'à ce que ces invitations à céder aient produit le relâchement de la mâchoire inférieure.

Après quelques minutes de repos, on prendra dans une main une des rênesdu filet, et avec cette seule rêne on élèvera de nouveau l'encolure du cheval enamenant légèrement le bout du nez du côté où s'opère la tension de la rêne. C'est

la préparation au tourner par la guide. Quand cette action, répétée au besoin

comme il a été dit pour l'effet simultané des deux rênes du filet, aura produit ladécontraction de la mâchoire, on rendra tout et on caressera.

On agira de même avec l'autre rêne du filet. Puis on recommencera plusieursfois les mêmes actions,  jusqu'à ce qu'on obtienne facilement l'élévation de l'encolure qui prépare pour plus tard la légèreté à la main, et la décontraction de la

mâchoire qui donne cette légèreté.Ce résultat obtenu, on répétera longuement ces effets d'élévation et de décontraction de la mâchoire demandés par le mors de bride, en se plaçant devant lecheval, et en tenant les rênes de la bride de la même façon que précédemmentcelles du filet.

C'est ainsi que le dresseur préparera son élève à obéir aux effets des guides,et qu'il lui fera comprendre tranquillement et sans le troubler, comment il doitrépondre aux actions de la main.

APPRENDRE AU C H E V A L A RECULER. — Lorsqu'on est parvenu — mais pasauparavant — à rendre la mâchoire suffisamment mobile quand elle ressent l'effet

d'une temi-tension des rênes, il faut apprendre au cheval à reculer, ce qui estindispensable pour obtenir plus tard le remiser.

Le dresseur, les poignets hauts, faisant face à l'animal, le placera d'abord biendroit d'épaules et de hanches, et demandera la décontraction de la mâchoire.

Alors, ayant une rêne du filet dans chaque main, il élèvera encore les bras enagissant sur la commissure des lèvres et de bas en haut, de manière à amener lereculer par le reflux du poids sur l'arrière-main.

Si, à l'indication douce des rênes, la marche rétrograde ne se produit pas, il

faudra « forcer le mouvement », c'est-à-dire que le dresseur devra augmenter  progressivement l'effet du mors, devra le faire sentir avec une intensité qui grandirainsensiblement mais énergiquement,  jusqu'à ce que le mouvement en arrière, le

reculer, ait été obtenu. Le tact consiste à cesser l'effet en question à l'instant précisoù, la résistance cédant, l'animal porte une de ses extrémités postérieures d'avanten arrière, ne fût-ce que de quelques centimètres.

On recommencera à « forcer le mouvement », tant que l'indication des rênes

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L E COCHER. 167

ne suffira pas encore pour l'obtenir ; mais on diminuera de plus en plus la forcede l'effet employé au fur et à mesure que la résistance s'atténuera.

Le cheval ne doit reculer qu'un pas, mais parfaitement droit. Si la croupe seporte d'un côté ou d'un autre, on redressera aussitôt l'animal par les épaules qu'on

mobilisera vers la droite ou vers la gauche, selon le cas, pour faire oppositionaux hanches.On fera ensuite exécuter le même travail en se servant des rênes de bride de

la même manière que de celles du filet.

TRAVAIL A LA C R A V A C H E . — Le travail à la cravache a pour but d'accoutumer le cheval à se porter en avant ou de côté, sans hésitation aucune, à certainesindications, de façon que cette obéissance devienne très prompte et commeinstinctive.

11 est peu compliqué puisqu'il ne comporte que trois mouvements différents ;

a) la marche en avant, pour préparer le départ attelé ; h) les  pas de côté ; et c) le

demi-tour sur Varrière-main, sur les hanches, pour apprendre à l'animal à chevaler,c'est-à-dire à passer les membres d'un bipède latéral par-dessus leurs congénèresde l'autre bipède latéral, — et le familiariser avec ce qu'il est obligé de faire quandon lui demande, étant attelé, de tourner court à droite ou à gauche.

Or l'absence de préparation aux demandes principales du cocher :  partir,  —reculer,  — tourner, — qui sont pour le  jeune cheval les grands étonnements de

l'attelage^ engendre seule, dans la plupart des cas, la rétivité et les défenses qu'uneprogression méthodique dans les exigences et les enseignements du dresseur auraitcertainement évitées.

a)  Marche en avant sur la cravache. — Cette leçon est de beaucoup la plusimportante de celles qu'on peut donner à pied.

De même que chez le cheval de selle l'impulsion est la qualité indispensable,de même, pour un animal destiné à être attelé, le résultat le plus précieux, le plusutile du dressage préparatoire, doit être la possibilité de le porter TOUJOURS en avantà un moment donné sur un simple signe de la cravache ou au besoin sur un légerattouchement de cette même cravache au poitrail ; il faut donc que ce déplacementen avant, demandé ainsi, devienne pour ledit animal une habitude irraisonnée, uneroutine.

Voici comment il faut procéder :Le dresseur se placera devant le cheval et prendra les rênes de la bride dans

la main gauche à peu de distance du mors.

Il tiendra la cravache dans la main droite, horizontalement, de manière à s'enservir par son milieu sans faire sentir le fouet. Il en touchera légèrement le poitrailpar de petits coups répétés à une seconde d'intervalle,  jusqu'à ce qu'il ait obtenuun pas en avant.

Dans le principe, il attirera le cheval vers lui en tirant légèrement sur les

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168 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

rênes, pour mieux faire comprendre à sou élève ce qu'il lui demande. Mais il devraplus tard éviter au contraire cette invitation à la marche en avant, afin de s'assurerque la cravache suffit pour que l'animal se porte droit devant lui.

Si le cheval frappe du devant, on le punira par une saccade de la bride (ou

du caveçon, si ou lui a mis cet instrument).S'il recule seulement ou se  jette de côté, on se bornera à continuer les légers

attouchements de la cravache sans cesser la tension des rênes.On devra se contenter d'abord d'un pas en avant obtenu à peu près droit.On s'empressera de caresser l'animal sur le front et on le laissera une ou deux

minutes au repos avant de recommencer.On demandera ensuite deux pas, puis trois, etc. Chaque fois que le cheval se

traversera, ou arrêtera. On le redressera par les épaules, et on marchera denouveau.

Il faut recommencer vingt fois, cinquante fois, cent  fois dans la même séance.Il faut que l'animal se routine à cet exercice, que cette marche sur la cravache

devienne machinale et que, si l'on continue les attouchements, il  prenne le  petit trottout naturellement. Il y a plus ; il faut répéter assez fréquemment et assez

consciencieusement cet enseignement si simple, pour que FAPPROCHE seule, la vue

de la cravache voisine de son poitrail, détermine le cheval à venir de lui-même la

toucher, à se porter en avant par conséquent.Si nous insistons tant sur cette leçon, c'est qu'elle est absolument merveilleuse

dans ses résultats. Nous n'hésitons pas à dire que, si les hommes qui font métier dedresser des chevaux à l'attelage la donnaient consciencieusement avec toutes lesconséquences qu'on en peut obtenir,  jama is ils ne rencontreraient un seul animal« difficile au départ » ; et tout le monde sait que c'est là l'écueil le plus habituel et

le danger le plus à redouter dans le dressage au harnais, parce que ce genre dedéfaut est la cause première de la plupart des gros accidents.b) Pas de côté. — Pour les pas do côté, le dresseur tiendra les rênes de bride

comme précédemment. S'il veut déplacer le cheval de gauche à droite, il lesprendra dans la main gauche et il aura sa cravache dans la main droite. Sa maingauche déterminera d'abord l'avant-main dans le sens du mouvement, et la cravachefera suivre la croupe latéralement, en agissant au besoin par petits coups sur le

flanc gauche.Chaque membre gauche doit passer en avant du membre droit correspondant.On fera faire ensuite des pas de côté de droite à gauche, par les moyens

inverses.

On doit redemander ce mouvement souvent, jusqu'à ce que le cheval ait bienpris l'habitude de chevaler dans les deux sens.

c)  Demi-tours sur les hanches. — On peut alors demander le demi-tour sur les

hanches, indispensable pour préparer le tourner court à l'attelage.Pour que ce mouvement soit bien fait, il faut que l'avant-main pivote autour

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L E COCHER. 169

des membres postérieurs. Mais il faut de plus, dans le demi-tour de gauche à droitepar exemple, que les membres gauches passent en avant des membres droits.

Le dresseur, se plaçant à gauche du cheval, dans le cas qui nous occupe,tiendra les rênes dans la main gauche et portera avec cette main les épaules de

l'animal vers la droite de celui-ci, tandis que sa main droite contiendra les hanches,en faisant au besoin agir la cravache au flanc et sur le côté gauche de la croupe.On devra rester sur cet exercice  jusqu'à ce que le cheval l'exécute clans les

( few# A ( y r a M f Z e  /m cz /z Y e.

FAMILIARISER LE C H E V A L A V E C LE C O N T A C T ET LE BRUIT B U FOUET. — Quandle dresseur obtient à volonté, et sans aucune hésitation de la part de l'animal, cestrois mouvements : reculer, — marche en avant sur la cravache, — et demi-tour

sur les hanches, — un pas énorme a été fait dans le dressage. Mais il faut encore,avant de mettre le harnais, donner la leçon suivante, si l'on a affaire à unenature craintive, impressionnable, nerveuse, inquiète.

Le cheval étant placé le long d'un mur, le côté droit près de ce mur, ledresseur tiendra dans la main droite un fouet dont il laissera traîner la monture àterre, et il prendra dans la main gauche les rênes de bride près du mors.

Il commencera par élever cette dernière main pour relever le plus possible

l'encolure et la tête, et il fixera en même temps son regard sur les yeux del'animal.

Puis, il soulèvera lentement son bras droit. Si, à ce moment, le cheval bouge,il laissera ce bras arrêté à la position où il se trouvera, pendant qu'il immobiliserason élève par quelques légères saccades dirigées de bas en haut, et qu'il le regardera fixement et sévèrement.

Aussitôt l'immobilité obtenue, le dresseur dira « Oh ! » d'une voix caressantepour achever de le rassurer.

Quand on pourra ainsi élever son fouet assez haut sans effrayer l'animal, il

faudra arriver progressivement à le poser franchement sur le poil, la mèche tombantdu côté droit du cheval, et le bout du manche s'appuyant sur la partie gauche

du dos.Ce contact bien franc et un peu prolongé du fouet, étonne et calme presque

tous les chevaux ; mais si, les premières fois, l'animal s'inquiète, on l'immobilisera

par la main gauche au moyen de petites saccades successives et de plus en plusfortes,  jusqu'à ce que son attention soit tout à fait détournée de l'objet qui luitouche le poil et qu'on devra y laisser appuyé. En un mot, ce sera le cas de

dominer d'abord, pour récompenser ensuite, dès que le calme viendra.Quand la confiance aura reparu, et que l'immobilité sera complète, on glissera

le fouet d'avant en arrière de façon que l'extrémité du manche arrive un peu plusloin que la hanche gauche. Puis on l'abaissera  jusqu'à toucher le sol, de manière

que toute la monture  passe doucement sur la croupe.22

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170 L 'A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

On devra répéter souvent ce maniement et ce poser du fouet sur le poil suivid'un glissement. On en obtient des résultats surprenants, au point de vue de l'absence d'appréhension, de la mise en confiance de l'animal, qui arrive très rapidement ainsi à se calmer, dès qu'il sent l'appui enveloppant et inoffensif de lamonture.

C'est par ce même procédé, qu'on amènera un cheval peureux, impressionnableà l'excès, à ne plus s'inquiéter des claquements de fouet qu'il entendra de diverscôtés, quand il fera un service attelé.

Pour cela, quand on aura donné à cet animal la leçon précédente, on agiteradoucement la mèche près de terre, et, dès qu'il s'inquiétera, on l'immobilisera enlui  posant comme  plus haut la monture sur le dos et, si c'est nécessaire, enemployant quelques petites saccades des rênes de bride.

Dès qu'il se montrera rassuré, on le caressera, on agitera un peu plus vivement

le fouet, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à le faire claquer à sesoreilles sans amener d'inquiétude.

Tout est dans la progression et le tact du dresseur qui doit flatter, récompenserson élève, dès qu'il a su lui imposer le calme, en punissant par des effets de maininstantanés, mais très légers, tout mouvement d'impatience ou de révolte.

TRAVAIL A LA LONGE. — On peut commencer le travail à la longe à peuprès en même temps que les exercices précédents, ou seulement quand ils ont étébien compris et s'exécutent bien.

Dans le premier cas, on alternera ce travail avec lesdits exercices, et l'on ytrouvera alors l'avantage de baisser le cheval, de lui faire user sa fougue et sagaieté au profit de son éducation.

Il est important de choisir, pour la leçon de la longe, soit un manège, soit un

large emplacement avec un sol doux et non glissant. Cette sorte de carrière doitêtre assez retirée pour que le cheval n'y soit ni distrait, ni effrayé. On tâcheraqu'elle ne soit pas non plus trop rapprochée de l'écurie, pour ne pas donner àl'élève la tentation d'y rentrer.

Le cheval sera d'abord nu, mais il aura à la tête un bridon, et, par-dessus cebridon, un caveçon à l'anneau antérieur duquel sera attachée une longe de 8 à10 mètres de longueur.

L'extrémité libre de la longe étant tenue par un aide placé au centre du ter

rain, le dresseur, muni d'abord d'une simple cravache, se tiendra du côté gauchede l'animal, s'il veut, par exemple, le faire marcher en cercle à gauche. Il fera face

à gauche ayant les rênes du bridon dans la main droite et sa cravache dans la main

gauche.Par les procédés détaillés ci-dessus, il mettra le cheval en mouvement et ledirigera au pas sur la circonférence du cercle.

Quand l'animal aura fait ainsi quelques tours, aussi bien en cercle à droite

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LE COCHER. 171

qu'en cercle à gauche, le dresseur passera sa cravache dans la main droite, abandonnera sur le cou les rênes du bridon, et prendra la longe dans la main gauche à

un mètre environ du caveçon.Si le cheval se traverse, tire au renard ou se  jette de côté, il le reportera en

avant par sa cravache, et le remettra dans la bonne direction.

Puis il s'éloignera de l'animal, et se rapprochera de plus en plus de l'aide, enlaissant son élève suivre de lui-même la piste circulaire qu'il aura déjà parcourue.

Le dresseur échangera alors sa cravache contre un fouet ou une chambrière,et ce sera désormais du centre du cercle, que, suivi par l'aide et servant de pivot

mouvant, il dirigera le cheval en s'aidant de la chambrière pour pousser et éloigner— et de la longe pour rapprocher par une traction, et ralentir ou arrêter pardes oscillations légères, ou des saccades verticales plus senties, selon le cas.

Quand ce travail s'exécutera bien sur le cercle au pas et au trot à une main,on le répétera à l'autre main.

Mais il importe d'aller  jusqu'au galop, c'est-à-dire de  faire travailler Vanimalaux deux mains à cette allure, de façon à lui en donner dès ce moment l'habitude,pour éviter plus tard l'étonnement qui se changerait rapidement en terreur et enaffolement, quand, par suite de circonstances imprévues, il se mettra tout à coup à

galoper, une fois garni du harnais et surtout attelé.Lorsque le cheval se montrera obéissant à ce travail en cercle à la longe, et

qu'il prendra ou reprendra facilement les trois allures aux deux mains, il faudral'habituer à supporter, d'abord la gène causée par des sangles serrées, et ensuite lecontact de la croupière.

On mettra donc sur le dos de l'animal arrêté, un large surfais qu'on sangleralégèrement, pendant que le dresseur tiendra lui-même la longe à peu de distance ducaveçon.

Si le cheval ne fait pas le gros dos, ne rue ni ne bondit, on le fera marcherd'abord au pas sur le cercle, puis au trot et enfin au galop. En un mot, on luiredonnera toute la leçon de la longe.

Si, à un moment donné, l'animal semble prêt à s'arrêter et à se défendre, on

le punira par une saccade du caveçon pendant que la chambrière le remettra dansle mouvement en avant.

Quand il ne semblera plus préoccupé par le surfaix, on augmentera de plus enplus le serrage de la sangle, de façon à l'habituer à supporter à toutes les allures,sans en manifester aucun étonnement, un sanglage énergique.

Puis on mettra la croupière.Cette opération devra se faire avec beaucoup de précautions et de tact.

L'animal ayant le caveçon et le surfaix, on le placera le long d'un mur, leflanc droit à la muraille. Le dresseur tiendra, dans la main gauche, la longe à undemi-mètre de son point d'attache, et, dans la main droite, la chambrière basse.

L'aide s'approchera du cheval et fixera le contresanglon de croupière à la

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172 L'ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

chape postérieure du surfaix. Cette croupière devra avoir une boucle à la branchegauche de la fourche du culer on, afin d'en faciliter le placement.

L'aide, placé près de la hanche gauche, soulèvera la queue avec la maingauche tandis que le dresseur sera attentif à punir par une saccade tout mouvementde révolte du cheval. Puis l'aide fera passer sous la queue le culeron débouclé etengagera le bout du contresanglon dans la bouche.

Il caressera aussitôt la croupe et le dos de l'animal et se rapprochera del'épaule. Mais, si le cheval est calme, il lui ôtera presque aussitôt, pour le récompenser, la croupière, en débouclant d'abord le culeron, qu'il fera glisser sous la

queue en la soulevant légèrement de la main gauche.Si l'animal fait le gros dos, ou rue, le dresseur le punira par le caveçon, mais

avec tact,  jusqu'à ce qu'il ait imposé l'immobilité à son élève, et que la décontraction, le relâchement des muscles se soit produit.

L'aide ôtera seulement alors la croupière.Si l'on a affaire à une nature chatouilleuse, le dresseur pourra lever ou faire

tenir levé le membre gauche de devant pendant cette opération, pour faire disparaître toute chance de coup de pied.

On arrivera vite par ces moyens à ce que le cheval supporte la croupière sanss'en inquiéter, étant arrêté.

Dès que ce résultat aura été obtenu, on choisira un moment où l'animal, ayantla croupière, sera bien calme et détendu, pour le mettre en mouvement au pas,droit devant lui, le dresseur tenant toujours, dans la main gauche, la longe à 50 ou60 centimètres du caveçon, et, dans la main droite, la chambrière.

Si, au départ, la queue reste détachée, c'est que le cheval est en confiance etne « pense » pas à la croupière. Il n'y aura alors rien à faire qu'à augmenterencore cette confiance en prononçant quelques mots d'une voix douce et caressante.

Si, au contraire, la queue se colle, ce qui est l'indice d'une défense prochaine,il faudra aussitôt donner une saccade de caveçon pour dominer le moral et s'emparer de l'attention du cheval.

On arrêtera et, le calme étant revenu, on repartira.On parviendra ainsi très vite à pouvoir faire marcher l'animal assez longtemps

au pas sans trouble et sans frayeur, le dresseur s'éloignant progressivement de son

élève au fur et à mesure des progrès.Quand il pourra, à sa volonté, du centre du cercle, faire partir et arrêter le

cheval ayant la croupière, il le mettra au trot et s'empressera de le remettre au pasaprès quelques foulées, si cette nouvelle allure n'a pas provoqué de désordre.

Si l'animal fait le gros dos, colle sa queue, fait mine de vouloir bondir ouruer, le caveçon le punira aussitôt, et on le fera marcher au pas, pour rétablir lecalme avant de redemander le trot.

On voit que le procédé est le même, qu'il s'agisse de demander le pas ou

le trot.

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L E G O C H E R . 173

Quand la croupière sera supportée sans inquiétude à ces deux allures et aussibien en cercle à droite qu'en cercle à gauche, on entamera le galop et l'on resterasur cette dernière allure jusqu'à ce que le cheval ne paraisse plus s'en préoccuper.

On peut dès lors commencer la leçon du harnais. Mais, comme il est généralement d'usage auparavant de « mettre le cheval au  jockey », c'est-à-dire de lui faire

porter en place et en mouvement un instrument plus ou moins compliqué qui apour but de lui « faire la bouche », nous allons en dire quelques mots.

Du « JOCKEY A N G L A I S ». — Le « J ockey anylais » est de forme variable et ses

variétés portent plusieurs noms. Mais, qu'il s'agisse du Jockey anglais proprementdit, ou Homme de bois, de l'Hippoflecteur du Comte de Montigny, ou d'autresinventions analogues, on peut dire que leur composition essentielle est toujours la

même, savoir ; un surfaix muni d'accessoires servant à attacher de chaque côte

l'extrémité des rênes — et une croupière pour empêcher le surfaix d'être entraînésur le garrot par la tension des rênes.

Le seul résultat certain de l'emploi de ces instruments, c'est d'habituer lecheval à supporter la gêne de l'enrênement. Mais les autres vertus qu'on leur prêtesont, pour le moins, fort problématiques.

Quant aux recommandations relatives à l'usage du « Jockey », il n'y en a

guère non plus qu'une seule à faire, c'est de laisser d'abord les rênes très lâchesquand on en attache les extrémités aux accessoires du surfaix, et de les raccourcirpetit à petit, de façon à n'arriver à un enrênement sévère que par une sage etlente progression.

TRAVAIL PRÉPARATOIRE A LA MA I N AVEC LE HARNAIS

 Habituer le  cheval  au harnais  —  Accou tumer le  ch ev al  au tirage  — Exerce r le  ch ev al  au  menage en  guides

Travail entre les longues  guide s.

HABITUER LE C H E V A L A U HARNAIS. — Il importe beaucoup de ne pas effrayerun cheval en lui mettant le harnais, les premières fois qu'on place sur lui les diffé

rentes pièces qui le composent. Mais, si l'on a suivi la filière des exercices qui précèdent, cette opération sera bien simplifiée, puisque l'animal aura déjà été habitué àporter un surfaix serré et une croupière.

Il sera bon de garnir dans le principe hors de l'écurie.On procédera avec beaucoup de ménagements pour passer le collier et on évi

tera de causer de la douleur en franchissant la région des yeux et des oreilles.Aussitôt que le collier sera placé, on mettra le caveçon au cheval avant de lui

poser sur le dos le reste du harnais.Le caveçon servira à arrêter dans son principe toute tentative de défense,

ruade, bond, etc.

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174 L ' A R T DE CON DUIRE ET D ' A T T E L E R .

Une fois la sous-ventrière bouclée et la croupière mise, les traits étant relevéset noués, on fera marcher l'animal au pas en tenant la longe, pour commencer, àpeu de distance du caveçon. Mais, dès qu'il paraîtra en confiance, le dresseurs'éloignera, et le mettra en cercle à gauche, puis en cercle à droite, puis aupetit trot, etc., etc. En un mot, il redonnera avec le harnais toute la leçon de la

longe.

A C C O U T U M E R LE C H E V A L A U TIRAGE. — Quand le cheval supportera le harnaissans s'en préoccuper en aucune façon, ce sera le moment de l'accoutumer autirage.

On lui ôtera le caveçon et on lui mettra une bride d'attelage dont l'enrênementsera tenu très lâche dans le principe. Les guides seront repliées sur elles-mêmespar leurs extrémités libres, et fixées par des nœuds aux clés de la sellette.

On prolongera les traits au moyen de longes en cordes à chaque extrémitédesquelles on placera un aide à pied.

Le dresseur tiendra, de la main gauche, les guides près du mors. Il aura,

dans la main droite, sa cravache, dont il se servira pour mettre le cheval en mouvement, en recommandant aux aides de marquer sur les traits, au départ et unefois en marche, une résistance, d'abord faible, puis, de plus en plus grande, aufur et à mesure que la franchise dans le collier paraîtra augmenter.

Après quelques pas, les aides cesseront de se faire traîner, afin de récompenserainsi la bonne volonté de l'élève.

On répétera cent fois, deux cents fois ces départs,  jusqu'à ce qu'ils se fassentsans aucune hésitation, et que l'animal vienne donner dans le collier, à l'invitation

du dresseur, avec toute sa force, pour vaincre la résistance qu'il rencontre.On profitera de cette leçon pour accoutumer le cheval au contact des traits

sur ses cuisses et même sur ses  jarrets. On l'exercera à  fuir le trait, c'est-à-dire à

céder à sa pression, mais on s'attachera surtout, au moyen d'attouchements répétés,à le familiariser avec le frottement de cette partie du harnais.

Ce sera alors le moment de fixer les longes qui prolongent les traits, à un traîneau ou à un rouleau un peu lourd, en ayant soin qu'on puisse très  facilement lesdéboucler, ou les dénouer, en cas de défense ou d'incident imprévu.

Le dresseur redonnera, avec ce traîneau ou ce rouleau, la leçon précédente, etrestera sur cet exercice  jusqu'à ce que le cheval l'exécute sans colère et sanscrainte, et montre autant de franchise au tirage que de calme une fois arrêté.

Il faut faire bien attention aux épaules pendant tout ce travail de traction.Si elles devenaient sensibles, on devrait les bassiner avec de l'eau blanche et

on s'abstiendrait pendant quelques  jours de faire tirer l'animal au collier.

EXERCER LE C H E V A L A U M E N A G E EN GUIDES. — Quand le cheval sera devenubien franc au tirage, on l'exercera au menage en guides, tout en le faisant tirer.

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L E COCHER. 175

Le dresseur, se débarrassant de sa cravache, dénouera l'extrémité des guides.T l se placera derrière ranimai et les tiendra, avec son fouet, comme s'il était surson siège. Elles devront être assez longues pour qu'il soit loin de la croupe et nerisque pas de recevoir une ruade.

On exercera ainsi le cheval à se porter en avant à l'appel de langue, en se

servant du fouet comme aide pour le faire donner dans le collier. On arrêtera. Onrepartira. On tournera à droite et à gauche sur de grands cercles d'abord, puissur des cercles beaucoup plus petits. Puis on redressera. On passera enfin del'arrêt au reculer, et ainsi de suite en alternant les départs, « le droit », avec les

tourners, les arrêts, et un ou deux pas de reculer lent et bien calme.On restera plusieurs séances sur ces exercices, dont le résultat doit être de

rendre le cheval franc à l'appel de langue, et facile à tourner dans tous les senspar de simples indications.

TRAVAIL ENTRE LES L O N G U E S GUIDES. — La progression que nous avons

exposée ci-dessus a un caractère essentiellement méthodique, classique, si l'on veut,qui permet d'arriver sûrement, sans crainte d'échec, à atteler n'importe quel cheval,qu'il soit docile ou difficile. Mais, comme nous l'avons dit, il appartient au dresseurd'apprécier, en raison de la nature du sujet qu'il a entrepris, quels sont les échelonsde cette progression sur lesquels il peut passer rapidement, ou qu'il lui est mêmepossible de supprimer pour gagner du temps. On n'oubliera pas cependant, quec'est en voulant aller trop vite, qu'on s'expose à manquer un dressage, qu'il fautalors recommencer presque en entier.

Cette remarque était nécessaire avant de parler du Travail entre les longues

guides, de M. le Marquis do Mauléon, préconisé par M. Donatien Lévesque, et qui,pratiqué par un homme de cheval en ayant une certaine expérience, donne en effet

de surprenants résultats.Pour exécuter ce travail comme l'indique M. le Marquis de Mauléon, le chevaldoit avoir une bride à œillères portant un mors de filet, un collier ordinaire et unesellette, aux contresanglons de laquelle sont cousus, sur les côtés, deux anneaux enmétal à hauteur du flanc. Au mors de filet sont fixées deux guides en cuir platayant chacune environ 7m,80 de long. Elles passent par les anneaux d'attelles, et parceux des contresanglons, pour se réunir à leur extrémité, et sont tenues par la main

du conducteur à pied.« En enfermant le cheval dans une sorte d'étau, dit M . le Marquis de Mauléon,

on maintient ses hanches et on donne à sa tête la direction voulue..., on brise savolonté, et on ne laisse comme dérivatif à ses résistances que l'impulsion en avant...

Il est de principe absolu de continuer la demande du conducteur  jusqu'à la réponsecomplète de l'animal... On assure ainsi l'entière domination de l'homme sur lecheval. »

Une des particularités de cette méthode, c'est que la progression des mouve

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176 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

ments qui la constituent doit être suivie jusqu'au bout et sans interruption dès la première leçon, qui doit être donnée en entier le même  jour.

On redonne cette leçon deux ou trois fois si c'est nécessaire, et il reste ensuite

à confirmer l'animal dans l'instruction qu'il a reçue. Il faut, en résumé, qu'avant

de rentrerà

l'écurie, lecheval

soit chaquefois

passé successivement par tous lesmouvements contenus dans cette série,  jusqu'au dernier. Mais il est important dene  jamais en entamer un, que quand le précédent a été bien compris, et correctement exécuté.

La progression de M. le Marquis de Mauléon est la suivante : Porter soncheval en avant. — Le mettre en cercle à gauche. — L'arrêter. — Le mettre encercle à droite. — Le faire changer de cercle sans l'arrêter. — Le faire reculer.— Lui faire allonger ou ralentir l'allure étant en cercle. — Et terminer par descontre-changements de main sur le cercle.

Avant de commencer ce travail, le dresseur, ayant un fouet dans la maindroite, se place exactement derrière son cheval. Il tient ses guides bien égales et

demi-tendues, et il demande le mouvement en avant par un appel de langue, suivid'un léger coup de fouet.

Si le cheval fait des difficultés pour se porter en avant, l'aide doit l'y déterminer au moyen d'une longe, passée dans le montant de bride au-dessus de la

muserolle, sur laquelle il agit en attirant la tête de l'animal vers lui, afin d'obtenirle déplacement des épaules.

Pour le faire marcher en cercle à gauche autour de lui, le dresseur fait sentirun peu plus l'effet de la guide gauche, tout en maintenant légèrement l'appui sur laguide droite, qui doit être soutenue à peu près à hauteur du pli du  jarret.

Si le cheval prend le trot ou même le galop sur le cercle, on le laisse faire,

pourvu qu'il se porte franchement en avant, sans pourtant que son allure soit dés

ordonnée.Quand il a  jeté son premier feu, et qu'on peut le maintenir en cercle à gauche

sans qu'il se défende, on l'arrête par une tension équivalente et continue des deuxguides, qui ne cesse qu'après l'arrêt complet, mais on n'abandonne pas encore latête. On remet le cheval bien droit et d'aplomb sur ses quatre membres, enappuyant au besoin la guide sur la cuisse droite de l'animal. Puis on rend tout, ense portant en avant, jusqu'à ce que la partie flottante des guides touche la terre, etM. de Mauléon recommande de laisser le cheval détendre son encolure. On metalors l'animal en cercle à droite. On l'arrête ; et ainsi de suite  jusqu'à ce que cesmouvements soient bien compris et exécutés.

On change ensuite de cercle sans arrêter.A cet effet, le cheval étant en cercle à gauche, on raccourcit les deux guidesdo 50 centimètres environ ; on étend le bras de toute sa longueur pour saisir laguide droite le plus en avant possible ; on abandonne complètement la guidegauche, et l'on exerce sur la guide droite une pression suffisante, pour faire exécuter

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L E COCHER. 1 7 7

à l'animal un demi-tour à droite sur les hanches en avançant. On se porte enmême temps de quelques pas en avant, pour suivre le cheval pendant son demi-tour, afin de ne pas raccourcir ou retarder le mouvement. On reprend alors laguide gauche et on lui donne, ainsi qu'à la droite, le degré de tension nécessairepour maintenir l'animal sur le nouveau cercle.

On passe ensuite au reculer, qu'on demande en se plaçant exactement derrièrele cheval ; on tend les deux guides bien également, et on augmente cette pressionpar le poids de son corps. On attend dans cette position que l'animal, après avoirbaissé la tote, ait reculé d'un pas. Lorsqu'il a obéi, on avance de manière queles guides reposent à terre en leur milieu, et on lui laisse faire une détented'encolure.

Si le cheval oppose le poids de son corps à l'effort du dresseur, M. de Mauléon

recommande de ne pas diminuer la pression, et d'appuyer l'une des guides lelong de la fesse du cheval,  jusqu'à ce que l'arrière-main se soit déplacée d'un pasvers le côté opposé, en reculant un peu si c'est possible. On arrête alors et,

après la descente d'encolure, on recommence à demander le déplacement de lacroupe, mais du côté opposé, et ainsi de suite,  jusqu'à ce que le reculer s'obtiennefacilement.

Lorsque l'animal sait reculer d'un pas, bien droit, en conservant son équilibre,et en allongeant son encolure, après le mouvement exécuté, on le fait reculer deplusieurs pas, en espaçant plus ou moins les demandes, selon le degré de perfection

du mouvement. « On ne devra  jamais, dit M. le Marquis de Mauléon, déséquilibrer

ni acculer le cheval. On ne devra pas exiger non plus que le cheval soit prêt à seporter en avant, avant d'avoir complètement cessé de reculer ; il y aurait contradiction (1). »

Puis on exerce l'animal à allonger ou ralentir l'allure du trot et à galoper,

sur le cercle, en restant toujours en rapport avec sa bouche, c'est-à-dire en évitantde lui laisser la tête « dans le vide ».

Enfin, pour exécuter des contre-changements de main en marchant en cercle,on se conforme à ce qui a été prescrit pour les changements de cercle, en ayantsoin de ne faire faire au cheval qu'un quart d'à-droite ou d'à-gauche au lieu

d'un demi-tour entier.Tout ce qui précède doit être demandé et obtenu dès la première séance; et,

aussitôt après, dans cette même séance, il faut atteler le cheval. M. le Marquis doMauléon prescrit de ne le rentrer à l'écurie que lorsqu'il a exécuté, entre les brancards, les cinq mouvements fondamentaux suivants : se porter en avant, tourner à

droite, tourner à gauche, arrêter, reculer.Mais il est rare que cette progression ne soit pas interrompue momentanément

(I) Le reculer est d'ailleurs extrêmement facile à obtenir du cheval entre les longues guides, si l'on y a déjà habitué l'animal en

agissant sur le poids de l'encolure, comme nous l'avons expliqué plus haut. (Note de l'auteur.)

23

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L E COCHER. 179

DRESSAGE DANS LES BRANCARDS M )

Si la progression précédente a été bien suivie et tout entière appliquée (2], le

cheval a déjà exécuté, il sait, il connaît tout ce qu'on va lui demander attelé.La tâche est donc bien avancée, et, s i quelque incident, quelque résistance,

quelque retard se produit, le dresseur ne devra s'en prendre qu'à lui-même.Il est généralement d'usage de se servir d'une voiture à deux roues pour

commencer à atteler seul un cheval qu'on dresse. La raison en est que, si l'animalfait brusquement demi-tour, s'il recule, on risque moins de verser. De plus, cegenre de véhicule est plus facile à mettre en mouvement, plus roulant en un mot.Mais certaines de ces voitures, telles que le dog-cart, par exemple, présentent undanger très grave par les conséquences qu'il entraîne ; c'est que si, pour une causequelconque, le cheval, que nous supposerons attelé un peu court, prend le galop,il peut être touché sur la croupe par le garde-crotte, et cela d'autant plus rudement que la secousse, provenant du soubresaut de l'animal, aura été plus brusque.

Or, quand cet accident se produit, le cheval fait un bond, d'où un nouveaumouvement d'abaissement, de vannage de la caisse, suivi d'un second heurt sur sa

croupe, ce qui le provoque à ruer, si ce n'est à s'emporter.Cette cause de désordre et d'accident disparaît avec la voiture à quatre roues,

ainsi que tout danger pour le cocher, en cas de chute du cheval. C'est ce qui lafait quelquefois préférer, à condition de la choisir très légère, à siège élevé, ettournant facilement; M A I S IL EST A B S O L U M E N T INDISPENSABLE ALOBS Q U E L'ANIMAL A I T

ÉTÉ M É T H O D I Q U E M E N T PBÉPABÉ, E N P A S S A N T PAR T O U S LES EXERCICES Q U E N O U S A V O N S

DÉTAILLÉS.

Dans tous les cas, que la voiture soit à deux ou à quatre roues, il sera avantageux qu'elle ait, dans le principe, un palonnier à ressort. Le collier élastiqueRemière sera aussi d'un excellent effet pour les  jeunes chevaux qui ont la peaufine et les épaules sensibles. « Une force de très courte durée, dit M. Marey, professeur au Collège de France, appliquée à une masse, ne produit qu'un choc incapable de la déplacer. Mais ce même choc, s'il s'exerce au moyen d'un intermédiaire élastique, se transforme en un acte de plus longue durée, et, sans qu'il ait

été ajouté en rien à la quantité de mouvement, devient capable de produire dutravail. » L'effort exercé par le cheval sur un véhicule arrêté, pour le mettre enmouvement, sera donc sensiblement moindre, si, entre la masse de la voiture et les

(1) Il semblerait plus rationnel, en raison des habitudes reçues, de traiter en premier lieu le dressage à deux avec maitre d'école. C'esten effet ce qui se pratique ordinairement, surtout avec des chevaux non préparés, presque neufs ; cette méthode est alors indiquée, mais il

n'en est plus de mémo avec des sujets qui ont passé  par  to ut es les  ph a se s de la préparation détaillée ci-dessus. Avec ceux-là il est plus

logique et plus sûr de suivre, jusqu'au bout, la progression indiquée ci-après, qui est la continuation méthodique de ce qui précède.

(2) Depuis le commencement du Travail  pré par ato ire  à la  mai n  sa n s le  har nai s  jusq u'à  Hab itu er le  ch ev a l  au  mena ge en  g u id es

inclusivement.

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180 L ' A R T D E CONDUIRE E T D ' A T T E L E R .

traits, se trouve un ressort; ce qui revient à dire que l'emploi d'un intermédiaireélastique facilite le départ.

Cette théorie du savant professeur est confirmée par la pratique. Il résulte, eneffet, d'expériences faites pendant longtemps par M. Lenohle du Teil, alors écuyerprofesseur à l'École des haras nationaux, que lorsqu'un cheval nerveux, irritable,

refuse de partir, au tilbury, par exemple, il suffit presque toujours d'y placer unpalonnier à ressort, de fixer par son milieu une lame d'acier à la traverse dedevant, et d'y attacher les traits, pour faire cesser, pour ainsi dire à l'instant, toutehésitation, toute défense, de la part de l'animal.

C'est surtout avec des chevaux fins, légers, pleins de sang, avec ceux du midi,avec ceux qui, ayant peu de masse, tirent plus par la force déployée que par leurpoids, que les intermédiaires élastiques sont à recommander.

La première fois qu'on placera le cheval dans les brancards, on devra, parprudence, lui mettre le caveçon, auquel sera fixée une petite longe d'un ou deux

mètres de longueur. Il sera bon aussi d'avoir deux paires de guides, celles de l'unedes paires attachée au mors de filet, celles de l'autre aux passes du bas du morsde bride, lequel devra être de force moyenne.

Pour atteler, on amènera doucement l'animal à sa place et on abaissera les

brancards avec précaution. Une fois tout mis au point, on fera passer sur lacroupe, en l'engageant dans la passe de la croupière, une forte prolonge de sûretédont les bouts se boucleront à des boucleteaux fixés aux brancards. On la laisserad'abord un peu lâche, mais on devra pouvoir, en cas de besoin, la raccourcir rapidement, grâce à de larges boucles.

Puis, le dresseur se placera en face du cheval. Il tiendra la longe du caveçondans la main gauche et sa cravache dans la main droite. Un aide se mettra à

droite de l'animal, la main gauche appuyée sur le brancard.Los guides, soigneusement nouées et repliées, resteront d'abord fixées aux

clés do la sellette.

Deux palefreniers seront aux roues, prêts à pousser an signal du dresseur.Ce dernier, faisant alors un signe de tête aux palefreniers, touchera légère

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L E COCHER. 1 81

ment, de sa cravache, le cheval au poitrail, pour le porter en avant; en même temps

les palefreniers pousseront la voiture, afin que l'effort de traction nécessaire pour la

déplacer, soit aussi diminué que possible.Aussitôt ce départ exécuté, le dresseur se placera à gauche du cheval,

tenant toujours la longe du caveçon, et, passant momentanément sa cravache

dans la main gauche, il flattera l'animal de la voix et de l'autre main devenuelibre.

Au bout de quelques pas, il arrêtera. Puis il demandera un nouveau départen s'y prenant de la même façon que pour le premier, il arrêtera, et ainsi desuite, les palefreniers poussant toujours aux roues pour diminuer le tirage.

Quand les départs an pas s'obtiendront facilement, le dresseur passera sa cravache et la longe du caveçon à l'aide qui se tient à l'épaule droite. Puis, prenant,dans la main gauche, les quatre guides dénouées, il profitera d'un arrêt pourmonter sur le siège.

Il demandera dès lors le départ par l'appel de langue et, au besoin, en s'aidant du fouet. Si le cheval montrait de l'hésitation, l'aide le mettrait aussitôt, parla cravache, dans le mouvement en avant, en menaçant ou touchant le poitrail.

On restera longtemps sur cette leçon élémentaire.

Dès que les départs se feront calmes et francs, les palefreniers ne poussant plus aux roues, on pourra ôter le caveçon, mais Faide placé à droite ducheval conservera toujours sa cravache  pour aider aux départs en cas de besoin. Un

des palefreniers ne sera plus utile. L'autre se mettra à l'épaule gauche du cheval,

la main droite sur le brancard.On fera encore de nombreux départs au pas suivis d'arrêts.

Puis on partira du pas au petit trot, les deux hommes restant à leur place etayant chacun la main intérieure appuyée au brancard.

Nous n'avons pas encore parlé du tourner.C'est qu'il est bon de donner les deux ou trois premières leçons sur une

route, ou mieux encore, sur une grande place, où les tournants soient très larges,et puissent être assez arrondis pour que la direction s'en prenne tout naturellement, par une minime indication de la guide du dedans. Mais, dès que le chevalse montre bien franc sur la ligne droite, on doit l'exercer à tourner à droite età gauche, d'abord sur de grands cercles et au pas, puis sur des cercles de plus en

plus petits, au pas et au trot, et enfin sur place.

Pour aider au tourner, l'homme du dehors  poussera vers le dedans le brancardplacé de son côté.

S'il y avait une résistance un peu sérieuse, I aide qui tient la cravache s'enservirait pour la faire disparaître.

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182 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

Il restera alors à apprendre au cheval à reculer, puis à remiser, c'est-à-dire à

rétrograder eu se portant alternativement, selon le besoin, à droite et à gauche,pour permettre de donner à la voiture le placement qu'elle doit avoir dans uneremise ou au stationnement.

Pour le reculer, l'aide se placera devant l'animal, prendra dans les mains les

branches du mors de bride, et élèvera les poignets,  jusqu'à ce qu'il ait obtenu undemi-pas en arrière. Alors il caressera, en cessant toute action, puis recommencera,en se contentant toujours du moindre déplacement rétrograde.

A la leçon suivante, il demandera de même un peu de reculer, en agissant surles rênes du filet.

Plus tard, le dresseur essaiera d'obtenir seul le reculer. Si l'obéissance n'estpas immédiate, l'aide déterminera le mouvement rétrograde en forçant, pour ainsi

dire, par un effet à'élévation, le poids à se déplacer d'avant en arrière. Mais on nesaurait trop recommander le tact et la délicatesse dans ces effets, afin de ne pasamener d'hésitation chez le cheval quand on lui redemande ensuite de se porter enavant.

La leçon du remiser dérive naturellement du reculer. On ne doit l'aborder quequand la franchise est devenue très grande. Elle se donne alors en augmentant deplus en plus les exigences dans le déplacement rétrograde, à mesure qu'il s'obtientavec plus de facilité. Là encore, l'aide devra intervenir dès qu'il sera nécessairepour forcer, en agissant  par élévation sur le mors, le mouvement en arrière à seproduire, si une résistance vient à se manifester.

Dès que le cheval ne montrera plus, ni hésitation, ni impatience pour seporter en avant, qu'il se livrera franchement, et prendra bien ses tournants des

deux côtés, on renverra le palefrenier. L'aide montera à côté du dresseur, et les

éléments du dressage étant désormais connus de l'animal, il ne restera plus qu'àl'atteler fréquemment pour parfaire son éducation, l'habituer à aller partout, etl'accoutumer aux bruits et aux objets effrayants, tout en le confirmant dans ce

qu'on lui a appris. C'est le dresseur qui, en raison de son habileté comme meneur,arrivera à le rendre léger à la main, à lui fixer la tête, à le bien redresser, et à

lui développer les allures.Pour cela, il est très important d'emboucher le cheval avec soin, de façon

qu'il goûte facilement son mors, et qu'il y ait toujours un levier mis en  jeu parl'action des guides de la bride, c'est-à-dire que ces guides doivent être fixéesau-dessous du banquet, dès que l'animal vient bien sur la main.

Il ne faudra pas craindre d'ailleurs, dans les commencements, de changer lemors, jusqu'à ce que l'on ait trouvé celui qui convient tout à fait.

On veillera aussi à ce que l'animal soit bien à l'aise dans son harnais. On

donnera donc d'abord au reculement, aux traits et surtout à l'enrênement, un peu

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L E COCHER. •183

plus de longueur qu'on ne le fera par la suite, et on laissera également un pointde plus à la gourmette.

Enfin il est indispensable que le collier soit parfaitement ajusté, car, s'il esttrop petit, il comprime la trachée-artère et gêne la respiration, et, s'il est tropgrand, il porte sur les pointes d'épaules qu'il blesse et dont il contrarie les mou

vements. Il n'en faut pas davantage pour ôter à l'animal son bon vouloir et leprédisposer à des essais de résistance.

Il arrive quelquefois que des chevaux, dociles par ailleurs au harnais, s'impatientent quand ils sont arrêtés, et ne veulent pas rester immobiles quand on ne leurdemande pas de marcher.

Rien n'est plus simple que de les corriger de ce petit défaut. Il faut, à chaquearrêt, faire descendre l'aide, qui se place à côté de l'animal et à hauteur de sonépaule et qui tient, sans se montrer, l'une de ses mains posée sur la guide à saportée. Cet homme punit par une saccade immédiate tout signe d'impatience, tout

principe de mouvement, quel qu'il soit, et flatte au contraire le cheval en le caressant et en lui parlant, tant qu'il reste calme.Le dresseur profite alors d'un moment de tranquillité de son élève pour le

remettre en marche, prolongeant de plus en plus la durée des arrêts, mais évitant

toujours de redemander un départ tant que l'immobilité, la détente n'est pas com

plète.On arrive ainsi, en très peu de séances, à obtenir des sujets les plus ardents,

qu'ils attendent, pour oser se mobiliser, que le cocher leur donne le signal dudépart.

DRESSAGE AU TIMON

Si le cheval qu'on veut mettre au timon à côté d'un autre a déjà subi ledressage qui précède, c'est-à-dire s'il s'attelle sagement seul, la tâche sera biensimplifiée. Mais comme il faudra toujours passer par la filière complète des exercices que comporte l'attelage à deux, nous allons exposer la progression à suivrequand il s'agit d'un animal qu'on met au timon sans qu'il ait  jamais été dans les

brancards.Ce cheval devra, bien entendu, avoir reçu toute la préparation du travail à la

main, sans le harnais d'abord, puis avec le harnais.Son dressage au timon se fera à côté d'un « maître d'école ». On nomme

ainsi un animal très sur, généralement âgé, mais calme, franc au départ, énergique et facile à mener.

Le maître d'école est placé d'habitude à droite pour les premières leçons,« sous la main », selon l'expression consacrée.

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184 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

On prendra de minutieuses précautions pour approcher du timon le  jeunecheval. On l'amènera à gauche du maitre d'école en lui faisant décrire un demi-cercle. Puis on fixera immédiatement la chaînette, laissée un peu longue, avantde mettre les traits qu'on tiendra également d'abord assez lâches. Le tout se ferasans bruit. Il importe que, dans le-principe, le cheval, tout en se sentant contenu,ne soit ni comprimé ni gêné. Plus tard, la chaînette sera au contraire tenue plutôt

serrée, et les traits devront être courts pour éviter que la croupe ne s'écarte dutimon.

Si le jeune cheval est d'un caractère irascible, violent, il sera prudent, lespremières fois, de lui attacher au mors une petite longe de main. On pourramême, s'il s'agit d'un sujet exceptionnel, lui mettre un caveçon par-dessus sa bride.

Un aide se tiendra, en tout cas, à gauche de l'élève, à hauteur du collier. Ilprendra, s'il y a lieu, la longe dans la main droite et il aura une cravache dans lamain gauche pour aider au départ par des attouchements au poitrail, si quelquehésitation survenait.

Pour partir, le cocher, monté sur son siège, fera un appel de langue quisuffira pour mettre en mouvement, tout au moins, le maître d'école. L'aide menacera ou touchera de la cravache le  jeune cheval au sternum, pour le déterminer enavant.

La première leçon sera courte et se donnera au pas. Tous les tournants seferont du côté du moniteur.

Jusqu'à ce que l'écolier se montre en confiance, soit sur les traits, et détachesa queue, il ne faudra rien demander que des départs.

Aux séances suivantes, lorsqu'il tirera et marchera franchement au pas et autrot, l'aide montera sur la voiture, et on commencera à prendre de grands cerclesà droite et à gauche, au pas, en conservant le  jeune cheval sur ses traits.

Quand il tournera à droite (du côté du maître d'école), on l'appuiera doucement du fouet pour le faire suivre ; et lorsqu'il tournera à gauche, comme lemoniteur le poussera dans le mouvement, on l'appuiera encore du fouet pour lefaire donner dans son collier ; car il aura généralement une tendance à s'en retirer,

à cause de l'effet de la guide gauche, et de l'effort qu'il fera pour tirer le timonavec la chaînette. Il est important que le cocher, après chaque indication de saguide pour tourner, la relâche momentanément, pour éviter de produire ainsi unpli exagéré do l'encolure, qui rendrait le tourner impossible en reportant le poidsde cette encolure du côté opposé.

On rétrécira ensuite le cercle de manière à faire mouvoir la voiture presquesur elle-même. Ces tourners doivent se faire pas à pas, avec des indications de

guides renouvelées, et par conséquent des remises de main très fréquentes.On arrêtera souvent, et on repartira après un moment de calme bien complet.Puis on changera le maître d'école et le  jeune cheval de côté, et on répétera

ce qui précède.

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L E COCHER. 185

Quand l'écolier sera bien franc aux deux mains, sùr dans ses départs, ettournera sans hésitation sur des cercles très rétrécis, on commencera le reculer.

Pour cela, on placera l'aide devant le  jeune cheval, et si ce dernier montre del'hésitation à répondre aux effets des guides, l'homme prendra les deux branches

du mors et déterminera, forcera le mouvement rétrograde,  jusqu'à ce que l'animall'exécute aux simples indications du cocher.

La leçon du remiser se donnera ensuite, mais elle n'est en somme que l'application combinée du reculer et du tourner sur place, c'est-à-dire de mouvementsqui seront déjà connus alors du  jeune cheval.

DRESSAGE EN PAIRE

Quand deux chevaux s'attellent sagement chacun avec un maître d'école, on

peut commencer leur dressage en paire.La première fois qu'on les mettra ensemble au timon, il sera prudent, pour

peu qu'on ait à se défier de leur gaieté, de placer à côté de chacun d'eux, unhomme alerte et hardi, tenant une petite longe attachée à l'anneau de la branchedu dehors.

On ne devra pas, dans cette circonstance, atteler dans une cour, parce qu'onpourrait avoir de la difficulté pour en sortir.

Si, malgré toute la peine prise précédemment, et le dressage acquis individuellement par chaque cheval, on remarque de l'hésitation au départ, si l'on voit

l'un des animaux, et à plus forte raison les deux, se tracasser, piaffer, bondirsur place, c'est que l'élève impatient

craint la sensation que produit auxépaules la résistance brutale à

vaincre. Il faudra alors s'empresserde rendre plus moelleuse cette sensation et, pour cela, diminuer la

résistance en augmentant l'effetrésultant de l'effort de l'animal. Ilfaudra, suivant l'excellent conseil

donné par M. Lenoble du Teil,placer un intermédiaire élastiqueentre les traits, c'est-à-dire les

épaules, et la volée, la masse de la voiture à déplacer. On fixera donc à cettevolée, entre chaque paire de paumelles, une lame d'acier, un palonnier à ressort,et l'on y accrochera les traits.

Comme nous l'avons dit, c'est surtout avec des chevaux du midi, avec des24

PALONNIE Rb A R ESSOR TS FIXÉS A L A VOLÉE

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186 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

chevaux de peu de poids, mais nerveux, impressionnables, que cette recommandation est importante.

Une lois le départ exécuté, le cocher laissera ses chevaux marcher librementau trot pendant quelques centaines de mètres; puis profitant d'une route ou d'un

terrain suffisamment large, il marquera un demi-temps d'arrêt et les portera, parde délicats effets de main, tantôt à droite, tantôt à gauche, et cela plusieurs fois

de suite, pour les rendre légers et obéissants aux actions des guides, tout en lesrassemblant. Il les remettra ensuite sur le droit pour leur donner de la confianceet du perçant. Alternant alors le pas et le trot, on commencera les tourners surde grands cercles, qu'on rétrécira progressivement.

Puis on arrêtera. On repartira. On arrêtera de nouveau l'attelage bien droitet enfin on fera reculer un pas ou deux, les deux aides se plaçant devant leschevaux, et agissant au besoin directement sur les mors par des effets d'élévation.

Les  jours suivants, si tout a bien marché la veille, on fera monter dès ledépart les aides sur la voiture, et l'on se montrera de plus en plus exigeant. Il

faudra arriver à l'égalité des allures et à la conservation du train.

Pour cela, le cocher cherchera à régler ses chevaux en excitant le plusparesseux et en modérant le plus ardent  jusqu'à ce qu'ils soient véritablementaccordés. On verra s'il n'y a pas lieu d'emboucher ce dernier un peu plussévèrement que l'autre, et surtout de faire des différences dans les points deguides.

Enfin on exercera l'attelage au « remiser » par une retraite, c'est-à-direqu'après avoir, en marchant, raccourci la guide de l'un des chevaux, et laissécouler d'autant celle de l'autre, et avoir ainsi donné au timon une directionperpendiculaire à l'axe de la voiture, on arrêtera, puis on fera reculer l'attelage,

en conservant la régularité de l'angle droit ainsi formé.Ce dernier exercice ne devra être exigé dans son entier, et dans les deux sens,que petit à petit et en raison do la docilité et du calme des chevaux.

DRESSAGE EN GRANDES GUIDES, A LA D'AUMONT O,

OU EN POSTE

Lorsque, dans un attelage, un ou plusieurs chevaux sont placés devant la

paire qui est au timon, et, comme celle-ci, sont menés par le cocher, on dit que

ces chevaux sont dans les grandes guides, « en grandes guides ».La préparation qu'ils doivent subir pour être plus tard attelés ainsi, est la

même que celle qui précède. Il est indispensable qu'avant d'être mis « en flèche »

(1) Nous écrivons d'Aumont (et non Daumont) du nom du Duc d'Aumont qui mit ce menage en honneur.

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L E C O C H E R 187

ou « en volée », ils aient été confirmés au timon. On s'attachera seulement à lesrendre très francs à l'appel de langue, très faciles à diriger, et l'on tâcherad'affecter à ce service spécial des animaux  perçants par nature et nullement

 peureux, ce qui facilitera et abrégera leur dressage.Enfin, les premières fois qu'on les mettra dans les grandes guides, il sera bon

d'avoir un homme à la tête de chacun d'eux, surtout au moment du départ, pourles bien amener sur leurs traits et leur ôter toute hésitation à se porter franchement en avant.

La préparation des chevaux qu'on veut atteler à la d'Aumont ou en poste,doit se faire de la même façon que pour le menage en guides, mais, dans cessortes d'attelages, les  porteurs doivent, en outre, avoir été préalablement dressésavec soin à la selle, et au tirage en paire.

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L I V R E P R E M I E R

LE COCHER

I I

TRAITÉ COMPLET DE M E N A G E

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« F O U R - IN-HAND »

( D ' a p r è s une p h o t o g r a p h i e d e M . I l i e k e l . )

L I V R E P R E M I E R

L E C O C H E R

II

Traité complet de menage

MONTER S U R L E SIÈGE

 Examen  pré li mina ire  —  Ma ni èr e  de  monter  sur le  si èg e.

Avant de monter sur le siège, le cocher doit passer eu revue tout ce qui peutcontribuer à la  justesse du menage; il doit vérifier rapidement, mais soigneusement,la solidité, Vajustage et le 'placement de toutes les parties de l'attelage.

Il est en effet responsable de la vie des personnes que transporte sa voiture,et des accidents qu'elle peut occasionner.

« Le serviteur qui conduit une voiture — que son maitre s'y trouve ou ne

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192 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

s'y trouve pas — est seul passible des peines qui pourraient être encourues pourles accidents résultant de maladresse, imprudence, inattention, négligence ouinobservation des règlements; mais le maitre est, dans tous les cas, civilement

responsable des condamnations pécuniaires » (art. 319 et 320 du Code  pénal, et

art. 1382 à 1385 du Code civil).Le cocher s'assurera, pour chaque cheval, qu'il est bien bridé; que le mors estbien à sa place; que la gourmette, sur son plat, n'est ni trop serrée, ni troplâche; que la sous-gorge ne comprime pas la trachée, mais qu'elle est cependantsuffisamment courte pour qu'il soit impossible, sans la déboucler, de fairepasser la tetière par-dessus les oreilles, c'est-à-dire pour que, dans un brusquemouvement de tête, l'animal ne puisse se débrider; que les guides sont bienajustées, et que leur demi-tension fait décrire aux extrémités des branches dumors, un arc de cercle de trois ou quatre centimètres au plus, avant que leuraction sur les barres se soit produite (1) ; que l'enrênement, s'il y en a un, n'estpas exagéré, tout en faisant cependant son effet ; que le collier est bien

approprié à l'animal, et de dimension convenable ; que la sellette (ou le mantelet) est bien à sa place, et plutôt en arrière; que la croupière n'est pas troptendue; qu'aucun poil de la queue n'est resté engagé sous le euleron; que lestraits sont égaux, et qu'ils sont à la longueur voulue ainsi que les chaînettes; enfinque toutes les courroies (croisières, italiennes, reculements, sous-ventrières, etc.),

sont bien bouclées où elles doivent l'être ; en un mot que tout son attelage est« au point ».

Il s'assurera également que les fers sont en bon état, et qu'il n'y manque pasde clous.

L'examen de tout ce qui concerne le harnachement peut être fait à l'écurie,une fois les chevaux garnis. Cela est souvent préférable, l'hiver pour qu'ils ne serefroidissent pas, l'été pour qu'ils ne soient pas tourmentés par les mouches, ouencore pour qu'ils ne s'impatientent pas une fois attelés, s'ils ne sont pas entièrement confirmés, ou s'ils sont d'un tempérament nerveux à l'excès. Une fois leschevaux au timon ou dans les brancards, il ne reste plus alors qu'à vérifier lebon ajustement des traits, des chaînettes, des reculements, etc., ce qui est fait

promptement.

Si le temps est à la gelée et que le terrain soit glissant, on fera placer descrampons à glace dans les étampures préparées pour les recevoir, ou l'on veilleraà ce qu'il y en ait dans les coffres en quantité suffisante, ainsi que les clefs

nécessaires pour les poser et les enlever.S'il y a de la neige sur le sol, on fera couler du suif fondu entre les

(1) Cette recommandation ne saurait être  a b so lu e . La tension de la gourmette et l'ajustage du mors dépendent naturellement du sujet

et varient plus ou moins pour chaque cheval.

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L E COCHER. 193

branches du for  jusqu'à ce que la cavité existant entre la sole et ces branchessoit entièrement remplie, en ayant soin de ne laisser retomber chaque pied à terre

que lorsque le suif est bien figé. C'est le moyen d'empêcher la neige de botter.

De plus, il est prudent d'avoir dans le coffre de la voiture, certains objetsutiles, tels que :

Un caoutchouc pour la personne qui mène;Une couverture d'attente par cheval;La clef de la voiture ; une petite clef anglaise pour resserrer au besoin les

boulons;

Un couteau avec chasse-pierre et emporte-pièce;

Un bout de corde de deux à trois mètres;Une pelote de ficelle;

Deux bougies de rechange pour les lanternes;Une boite d'allumettes amorphes;Une serviette, une éponge et une brosse.Si l'on part pour une excursion un peu longue, on pourra y ajouter :

Un flacon de vinaigre; un verre à boire; une petite trousse contenantnotamment de la teinture d'arnica, de

l'ammoniaque, du perchlorure de fer,de l'eau de mélisse, des bandes, de lacharpie, de la baudruche gommée,des épingles, des ciseaux, dos aiguilleset du fil;

Une carte du pays collée surtoile;

Un licol de voyage et une cou

verture d'écurie avec son surfaix, pourchaque cheval ;

Enfin un seau en toile et des

effets do pansage.Si la voiture est attelée d'un seul

cheval, il est utile d'avoir aussi unepaire  Rattache-brancards.

Mais si l'on n'en possède pas, ony supplée, en cas d'accident, au moyend'attelles faites avec dos baguettes de bois et des morceaux de branches d'arbres,serrés fortement, avec un cordage, sur le brancard cassé.

Son examen terminé, le cocher s'assure que les guides sont bien sur leur

 jilat, et, pour les y faire rester, il les tourne un peu on dedans en les tendanthorizontalement dans leur partie voisine du mors, puis il se place à la gauche de

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194 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

l'attelage (1). « Quels que soient, dit le Baron de Curnieu, le véhicule, le nombreet la nature des chevaux, leur degré de dressage et leur mode de harnachement,l'homme qui s'apprête à les mener doit trouver les guides accrochées à la clefgauche de la sellette ou du mantelet du cheval hors la main; il les ajuste

 provisoirement dans la main gauche, la guide gauche entre le pouce et l'index, la

droite entre le médius et l'annulaire, et, prenant le fouet dans la même main », ilrecule  jusqu'à la hauteur du siège, en laissant couler les guides et en évitant

qu'elles ne traînent à terre. Puis « il s'aide de la main gauche pour monter à sa

place ».

Il va sans dire que, pendant ce temps, un ou plusieurs hommes de l'écurietiennent les chevaux et qu'ils attendent pour les lâcher que le cocher soit enmesure de les maintenir.

« On se présente à la gauche de la voiture, ajoute le Baron de Curnieu, pourplusieurs raisons : d'abord la facilité de garder les guides dans la main qui les a

saisies; puis, comme on se place à droite du siège, cela indique qu'il ne doit yêtre monté personne avant celui qui doit mener, non plus que dans la voiture,

mesure de sûreté si importante que ce doit être regardé comme une preuve demauvaise éducation de monter dans une voiture fermée avant que le cocher soit enplace, ou le premier dans un cabriolet ou une stanhope, sans tenir préalablementles guides.

« Une fois en route, si celui qui mène quitte sa place, il donne les guides à

son voisin de gauche et descend et remonte par la droite. »

Le cocher s'asseoit alors doucement au milieu du siège, s'il est seul; à droite,si d'autres personnes y doivent aussi prendre place.

En s'asseyant, il a soin d'arranger sous lui, avec sa main droite, son vête

ment, redingote ou pardessus, de manière à bien en faire tendre les basques et à

éviter les plis.

POSITION DU COCHER S U R L E SIÈGEJ

Position classique  — Position obliqu e.

La position que nous allons détailler est celle de l'ancienne école française.C'est celle qu'on enseignait à Versailles, ainsi que nous l'apprend le Chevalier

d'Hémars. C'est la position classique qu'avaient  jadis tous les grands seigneurs

(1) On verra plus loin qu'en Angleterre le cocher d'un coach, par exemple, se place près du timonier de droite et monte sur son siège-

par la droite en tenant ses quatre guides dans la main droite.

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L E C O C H E R .

possédant les traditions d'élégance de nos pères,tous les cochers de la maison du Roi, pendantla Restauration, et ceux des écuries impérialessous Napoléon III. C'est aussi celle que recommandait le Comte de Montigny.

Elle consiste à être assis carrément et soli

dement sur son siège, pour être en mesure de

résister à un choc imprévu ; les genoux rapprochés; les pieds bien appuyés sur la coquille etlégèrement tournés en dehors, formant entre eux,par conséquent, un angle de 45 degrés environ ;

le haut du corps vertical, bien soutenu sans êtrerenversé, la poitrine ouverte, les épaules également effacées, la tète haute, droite, aisée etdégagée des épaules, les bras tombant naturellement, les coudes près du corps;

les poignets à la même hauteur « assez rapprochés l'un de l'autre pour faciliterle maniement des guides et à deux ou trois pouces de la ceinture ». (Chevalier

d'Hémars. )« Les mains, dit le Baron de Curnieu, doivent être basses, les ongles en

dessous, les avant-bras inclinés vers la terre du coude au poignet, horizontaux

seulement lorsque la portière du cabriolet ou le tablier du phaéton vous yforce. »

Il ajoute : « Quelques personnes croient se donner de la grâce en levant lesmains, en agitant les bras ; elles se trompent : baisser la main et dégager lapoitrine est le meilleur moyen de se donner une belle attitude (1) ».

Il va de soi, du reste, comme le fait remarquer M. Lenoble du Teil, que

la direction des avant-bras variera suivant la hauteur du siège, et que les poignetss'élèveront à mesure que le siège sera plus bas.

« En disant que le cocher doit être carrément sur son siège, lit-on dans le Manuel du Comte de Montigny,  j'entends qu'il se serve de l'une ou l'autre de sesmains, ou des deux à la fois, sans retirer une épaule en arrière, et qu'il ait ainsil'air d'être de côté sur son siège; l'action sur les guides doit, autant que possible,

s'exercer par les poignets, ne  jamais nécessiter la retraite des coudes, et, lorsqu'ilest nécessaire d'employer une certaine force, c'est dans la résistance du haut ducorps porté en arrière, que le cocher doit trouver des moyens d'action pluspuissants; c'est ce que nous appellerons la retraite de corps, qui se pratique

généralement au moment de l'arrêt, ou lorsque les chevaux donnent un peu trop àla main. »

195

POSITION D U C O C H E E ,

(1) Un certain nombre de cochers et d'amateurs mènent aujourd'hui en tenant les mains hautes. Cette position présente de nombreux

inconvénients. Elle est en outre peu gracieuse et incompatible avec la  so up le ss e des poignets nécessaire au bon menage.

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196 L ' AR T D E CONDUIRE E T D'ATTELER.

M. Lenoble du Teil insiste également avec raison sur cette dernière recommandation. « L'action sur les guides, écrit-il, s'exercera par les poignets et lesavant-bras, et, autant que possible, jamais par le déplacement des coudes enarrière. Lorsqu'il sera nécessaire d'employer plus de force, la résistance s'étendra

progressivement du poignet à l'épaule pour arriver enfin,  par la retraite de corps, jusqu'aux  jarrets. »

A côté de la position que nous venons de détailler, qui est, comme nousl'avons dit, la position classique, qui était la seule enseignée  jadis en France, etqui reste, en tout cas, la seule que doive prendre un cocher de bonne maison dèsqu'il est en livrée, il en est une autre importée autrefois d'Angleterre, et dontnous devons parler également, parce que, préconisée par le Baron de Curnieu et leComte de Lastic, elle a aujourd'hui encore des partisans. Elle est, en effet,commode pour le maitre qui mène lui-même, avec une dame ou des amis assis à sagauche sur le même siège que lui. Voici comment la définit le Baron de Curnieu :

« On doit avoir soin de se poser d'aplomb, le corps un peu effacé à gauche,dans tous les cas; plus ou moins, selon la voiture qu'on mène, le train qu'ondoit aller, et la qualité de l'attelage. Il faut éviter toute espèce d'affectation, lasimplicité régulière étant la première condition de l'élégance.

« La retraite plus ou moins sensible de la partie gauche du corps a diversavantages. Premièrement, cela donne la facilité de reculer le coude en arrière,dans un moment de nécessité imprévue, quoique, en général, le bras ne doive

guère s'écarter de la verticale ni le coude du corps. Dans ce cas, la main glissede droite à gauche, le long du flanc, et n'est point arrêtée au ventre.

c De plus, on ne risque pas de gêner son voisin de gauche et de se gênersoi-même, car rien ne nuit à la sûreté et à la promptitude des mouvements comme

de se sentir à chaque instant en contact avec une autre personne. »

Le Comte de Lastic dit à son tour : « On doit prendre sur le siège la position

qui donne le plus de grâce et le meilleur appui; et, dans ce cas, la position

oblique, la poitrine effacée, le corps soutenu, la  jambe droite un peu avancée surla coquille, l'épaule gauche légèrement en arrière, le poignet gauche à la hauteurdu coude, qui doit être près du corps, et la main droite un peu avancée devantl'autre, constituent l'attitude qui doit être préférée. Dans cette position, on peut,aussi bien que placé carrément, voir ses chevaux et ses roues, être  juste dans seseffets de main, et on est plus gracieusement tout en augmentant sa force et sasolidité )).

Cette affirmation paraît tout au moins hasardée en ce qui concerne la  justesseet surtout la solidité du cocher

M. Lenoble du Teil est moins absolu, et, comme toujours, plus pratique. Ilprescrit seulement de tenir « l'épaule gauche très légèrement en arrière ».

On verra plus loin, d'après l'intéressante publication de M. Donatien Levesque

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LE COCHER. 197

sur « les grandes guides », que cette position de travers paraît avoir été abandonnée aujourd'hui pour le menage à quatre, même en Angleterre, puisqu'il n'enest pas question dans les  Le çons de Guides, empruntées au  Baili/s  Magazine, non

plus que dans les conseils pratiques émanant du duc de Beaufort.Écoutons maintenant le Comte de Montigny [Encyclopédie  Jioret).« Placé de côté, comme le veulent certains amateurs, on ne peut  jamais être

aussi  juste dans ses effets de main, ni juger aussi bien de la direction de lavoiture. Cette position oblique consiste à s'asseoir un peu de côté, on retirantl'épaule gauche en arrière, à éloigner les coudes du corps en les arrondissant, etenfin à avancer la main droite, qui saisira les guides ou s'appuiera dessus à 20 ou

27 centimètres de la main gauche »

En résumé, nous pensons qu'ici encore rien ne vaut la vieille traditionfrançaise, et que la position régulière du cocher assis bien carrément sur son siège,

est préférable à toute autre.

MENER AVEC DEUX GUIDES

Tenue  des guid es  dans la  main  ga uc he  — Tenue  du  fo ue t  dans la  main dro ite  —  Fo rm er le  ca rr é

 Aju ste r les  gu id es : 1° les  guides  te nu es  dans la main  ga uc he  se ul e

2° la  main dro ite étant  po sé e  sur la  gu id e  droi te  pou r  for mer le carré  —  Repr ise  de  gu id es  —  Du  doi gter :

a )  dan s le  m en ag e  à une main — b )  dans le  menage  à deu x mains

 Du pet it doi gt  de la  main dro it e  —  De Ve ni jd oi  du  fo ue t  —  De l'appel de langue  —  De la voix.

Passons maintenant au menage avec deux guides.Ce menage s'applique aussi bien au cheval attelé seul dans les brancards, qu'à

deux chevaux placés de chaque côté d'un Limon.En raison de la disposition actuelle des guides dans ce dernier attelage,

l'effet isolé de l'une d'elles se transmettant à peu près de la même façon à

chaque animal, il est possible de considérer la conduited'un ou de deux chevaux comme se réduisant à un seul

menage. Nous nous bornerons donc à signaler les raresdifférences qu'on y rencontre.

Une fois régulièrement assis sur son siège, le cocherplace la main gauche vis-à-vis le milieu du corps, et, àpeu de distance de cette main, la droite armée du fouet.

Quand la main gauche tient seule les guides, ellessont séparées par deux doigts. La guide gauche a estplacée sur l'index et la guide droite h entre le médiuset l'annulaire, et l'excédent sort par le bas de la main.

L E S G U I DE S D A N S L A S E UL EM A I N G A U C H E

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198 L ' AR T DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

L'index est clemi-fléchi pour former un appui constant à la guide gauche ; lestrois autres doigts sont fermés pour bien maintenir les deux guides, et le pouce,qui n'a rien à faire, est rabattu sur la seconde phalange de l'index.

« Lorsque les guides seront tendues et que la main (gauche) sera bienplacée, les ongles en dessous, elles formeront, au sortir de la main, un X allongé. «

(Comte de Montigny.)Cette position de la main gauche, les ongles en dessous, quand elle tient seule

les guides, est généralement usitée de nos  jours. M. Lenoble du Teil n'en estcependant pas partisan. « Elle se comprend aisément, dit-il, pour la main droite,ne serait-ce qu'à cause de la tenue du fouet. Elle est inadmissible pour la maingauche. D'abord l'espèce d'X que forment forcément les guides, en avant de cettemain, offre un danger de confusion lorsque la main droite doit saisir la guide droite;mais il y a surtout une raison anatomique : la disposition du cubitus et du radius

indique que le bras, dans cette attitude renversée de la main, perd une grandepartie de sa puissance, ce qui, avec certains chevaux, n'est pas toujours à dédai

gner, au moins momentanément. Voilà pourquoi nous indiquons, pour la maingauche, la même position sur le siège qu'à cheval, c'est-à-dire les ongles tournésvis-à-vis du corps, et un peu en dessus ».

Il est possible, en effet, que le cocher ait ainsi plus de force dans un casexceptionnel, mais les partisans de l'X font observer que la position du poignetgauche, les ongles en dessous, permet une plus grande souplesse de cette articulation, et, par conséquent, une plus grande finesse de la main.

« Bien des cochers novices prennent la vicieuse habitude de tordre leurpoignet gauche en dehors, ce qui fait que la partie inférieure de l'avant-bras, ducôté de la paume, touche au ventre, pendant que les ongles s'en éloignent dequelques centimètres. Ce geste est disgracieux et gênant; il paralyse les mouve

ments du poignet et oblige de mener du coude et de l'épaule.« Au contraire, arrondissez le poignet quand il le faut, c'est-à-dire prenez

l'habitude de tenir constamment le dos de la main en ligne droite avec l'avant-bras, comme si une éclisse maintenait le tout. Au moment d'agir, la flexion dupoignet vers le corps raccourcit les rênes de plusieurs centimètres. » (Baron deCurnieu.)

Le fouet est tenu dans la main droite — placée à hauteur (1) et à peu dedistance de la gauche — entre le pouce et la première articulation de l'index,à quinze centimètres environ du bout du manche, qui doit être incliné en avant,et légèrement oblique de droite à gauche, de telle sorte qu'une personne assise

auprès du cocher n'en soit pas incommodée, et que les chevaux ne puissent jamais être atteints involontairement par la monture tombant naturellement.

Cl) La main droite tenant le fouet doit être plutôt un peu plus élevée que la gauche.

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L E COCHER. d99

Ainsi que nous le verrons plus loin, ilest possible de mener, avec la main gaucheseule, un cheval ou un attelage bien mis, etil est même nécessaire de s'y exercer souvent, afin d'acquérir une grande indépen

dance de main droite, pour le maniementdu fouet notamment. Mais le concours decette dernière main n'en est pas moins commode, et parfois indispensable au menage,dans bien des circonstances, soit d'une façoncontinue, soit par intervalles.

Lorsqu'on doit se servir de la main droite, cette main, qui tient le fouet, vient

se placer en avant et près de la gauche, les ongles en dessous. Elle saisit la guidedroite avec l'index et le médius, ou, comme cela se fait plus généralement, avecles trois doigts du milieu, le petit doigt restant alors seul en dehors ; et, le pouce

appuyé sur le côté lisse, elle allonge cette guide de dix à douze centimètres, en lafaisant glisser dans la main gauche, et se porte vers la droite de façon à donneraux deux guides une égale demi-tension. C'est ce qu'on appelle  former le carré.

Ce carré a pour côtés : la partie de la guide droite comprise entre les deuxmains ; l'embouchure du mors ; et enfin les deux guides, qui semblent alors tenuesséparément à deux mains, quoique cependant elles soient toujours fixées et réuniesdans la main gauche.

La distance d'une main à l'autre dépendra un peu de la position que lecocher aura sur son siège ; s'il est obliquement assis de droite à gauche, la maindroite pourra se porter un peu plus loin de la gauche, sinon il serait ridiculed'avancer le bras et d'avoir l'air de chercher la guide (I).

Il arrive à chaque instant, dans la conduite d'un attelage, que les guidescessent d'être également tendues, soit involontairement par suite de glissements

entre les doigts, soit volontairement après certains effets nécessités par le menagelui-même.

Il faut donc savoir rétablir l'égalité des guides, c'est-à-dire les ajuster.

1° LES G U I D E S T E N U ES D A N S L A M A I N G A U CH E S E U L E .

Si les guides sont tenues par la seule main gauche, le moyen le plus simple

consiste à saisir avec la main droite leur extrémité, immédiatement derrière la

(1) Le mouvement pour  forme r le carré est un des plus importants dans le menage, surtout à 2 chevaux. Bien peu de personnes le

font correctement, c'est-à-dire sans que la tension des guides soit modifiée par le mouvement de la main droite. Qu'on attache deux guides

à un morceau de Lois, un palonnier, par exemple, accroché à un pivot de façon qu'il soit très mobile, et qu'on fasse faire le mouvement de

former le carré :on verra combien peu de cochers l'exécutent sans que le palonnier change de position. C 'est là, du reste, une excellente

étude pour les commençants.

T E N U E D U FOUE T

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200 L ' AR T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

gauche, et à les faire glisser clans la main

gauche, qui se porte aussitôt en avant, lesrajuste et les remet au point, « ce qui s'exécute, dit le Comte de Montigny, par le tactdes doigts et l'adresse à assujettir la guide

gauche, par exemple, si elle est la pluslongue, en laissant couler la droite, et viceversa. Il est bien entendu que ce raccourcissement doit s'opérer avec prestesse, sans

A J U S TER L E S GUIDES saccades. 1outcs les fois que, menant d'unemain, et voulant user de son  fouet, on aura

besoin de raccourcir et d'ajuster les guides, on devra se servir de cette méthode,

sous peine de compromettre la  justesse et l'à-propos du menage. »

Dans un cas pressé, on peut employer un autre moyen qui s'appelle ramasserles guides. « Il consiste à saisir, avec les deuxpremiers doigts de la main droite, la guide

qu'on veut raccourcir vivement, et à la rapporter à sa place dans la main gauche, sansque cette main ait besoin de se déranger. «

(Comte de Montigny.)M. Lenoble du Teil indique une autre

manière d'opérer, qu'il trouve avec raisonplus élégante que les deux autres, et qui esten même temps plus correcte. « Le cocher,dit-il, forme la fourche avec les doigts de

la main droite; l'index et le médius passent

entre les guides, près de la main gauche, puis la main droite se ferme, et tient lesguides, pendant que la main gauche, formant la fourche à son tour, reprend lesguides en avant de la main droite. »

C'est une véritable reprise de guides,ainsi que nous le verrons ci-après.

2° LA M A I N D R O I T E É T A N T P O S É E S U R L A

G U I D E D R O I T E P O U R F O R M E R LE CAR RÉ.

Si, ayant formé le carré, et se trouvantavoir affaire à des chevaux entreprenants, on

pour toute autre raison, le cocher veutraccourcir ses guides, et revenir au carréaussitôt après les avoir ajustées, i l faut fairece qu'on appelle la reprise de guides com-

FAIRE L A FOURCHE pieté. Voici en quoi elle consiste.

R AM ASSER LE S GUIDES

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L E C O C H E R . 201

RE P RIS E D E GUIDE S (1 er TE M PS)

Elle comprend trois temps :

1° Ouvrir et redresser la main droite, enserrant bien la guide droite h entre les doigts

qui la tiennent, et en relevant légèrementle fouet. Placer, avec la main gauche, la

guide gauche a dans la main droite en l'appuyant sur l'index droit, ou en la serrantentre ce doigt et le médius, ce qui l'empêchede glisser, et semble aussi préférable à causedu fouet ; refermer la main droite sur lesdeux guides, la main gauche coulant sur ellesen arrière ;

2° Faire la fourche avec la main gauche, et étendre le bras pour saisir lesguides, avec cette même main, en avant de la main droite, en les séparant par

l'index et le médius gauches. Ramener

ensuite la main gauche vers le corps, pendant que la main droite les ajuste, et lesserrer sous le petit doigt quand on sent quele raccourcissement est suffisant ;

3° Placer alors la main droite sur la

guide droite et reformer le carré.La reprise de guides doit se faire métho

diquement mais prestement, sans donnerd'à-eoup à la bouche des chevaux, et sansinfluer, pendant la marche, sur leur allure ouleur direction.

« Dans les cas les plus ordinaires, dit M. Lenoble du Teil, le cocher ajustera lesguides eu faisant simplement rentrer, par glissement, dans la main gauche, la partiede la guide droite h qu'il en avait fait sortir pour former le carré. Ce glissement

s'opérera en serrant la guide gauche a entre le pouce et l'index de la main gauche

dont les deux derniers doigts se relâcherontpour permettre à la guide droite h de rentrerà sa place ; ces deux doigts se resserrerontensuite pour maintenir les deux guides. »

Cette méthode est très pratique, lorsque,

le carré étant formé, on a besoin de rendre

rapidement la main droite libre, pour seservir du fouet, par exemple, ou pour saluer.

RE P RIS E DE G U I D E S (2° T E M P S)

Toute la finesse du menage est dans le

doigter.RACCOURCIR L A GUIDE DROITE

2 G

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202 L ' AR T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

Ou appelle doigter la manière de faire agir, sans déplacer les mains, les doigtssur les guides, pour concourir au menage.

A. Lorsque les guides sont ajustées et tenues dans la seule main gauche, ledoigter consiste à savoir : 1° serrer la guide droite, par exemple, si l'on veut

tourner à droite, et laisser un  peu couler la guide gauche; en un mot, serrer uneguide en laissant l'autre glisser graduellement, pour obtenir un changement dedirection, une oblique, ou un mouvement circulaire ; 2° serrer les doigts en contrac

tant  progressivement le  poignet, pour arrêter ; 3° serrer rapidement les doigts, pourmarquer ce qu'on appelle un demi-arrêt; 4° relâcher graduellement les doigts et le poignet, pour rendre aux chevaux.

B. Lorsque la main droite est posée sur la guide droite pour former le carré,le doigter s'exécute de la façon suivante :

Pour obliquer, changer de direction, ou décrire un cercle, on fait primer l'effetd'une guide sur l'autre en contractant l'un des  poignets et mollissant Vautre. Poui-

déterminer le tourner à droite, par exemple, le doigter sur la guide droite s'exerceavec le médius de la main droite, et aussi avec l'annulaire, s'il y a trois doigts aulieu de deux posés sur cette guide (1); le pouce est appuyé sur ladite guide, et sertpour ainsi dire de point fixe au levier qu'il forme avec les deux (ou trois) doigtsplacés sur l'autre face de la guide.

Pour le tourner à gauche, on agit sur la guide gauche avec l'index et lemédius de la main gauche, dont l'annulaire et le petit doigt servent toujours àmaintenir les guides parfaitement fixées.

Pour marquer un demi-arrêt sur les deux guides, ou sur l'une des deux,oyi  ferme rapidement et énergiquement les deux mains, ou l'une d'elles, suivant l'effet

à produire, et sans déplacer les  poignets.Pour arrêter, on contracte  progressivement, et très  fortement au besoin, les doigts

et les  poignets, sans bouger les coudes.

Enfin pour rendre, on relâche les doigts, sans avancer ni déplacer les mains. Le  petit doigt de la main droite a, dans le menage, un usage, un  jeu, analogue

à celui du petit doigt de la main gauche à la selle et en bride. Dans bien des occa

sions, il peut remplir un rôle important, principalement lorsqu'il s'agit de décon

tracter un cheval qui résiste de sa barre droite. On peut, pour cela, employerplusieurs méthodes, dont les deux suivantes semblent les meilleures :

1° En faisant la reprise de guides, on prend, dans la main droite, la guidegauche entre le pouce et l'index, la droite sous le petit doigt, qui la serre en la

maintenant dans la paume de la main. Dans cette position, le  jeu du poignet est

(I) On peut môme mettre aussi le  pet it doi g t sur la guide droite ; mais ce doit être l'exception ; l'annulaire est préférable et suffit

généralement.

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L E COCHER. 203

plus efficace, l'angle sous lequel s'opère la traction sur la rêne droite étant plusgrand ;

2° La reprise de guides se fait comme à l'ordinaire, guide gauche entre l'indexet le médius, guide droite entre l'annulaire et le petit doigt; mais, aussitôt la reprisede guide effectuée par la main droite, le petit doigt de cette main se referme pour

saisir la guide droite (en renversant la main s'il est nécessaire pour saisir cetteguide) et le  jeu du petit doigt, les arrêter et rendre s'effectuent par un mouvementdélicat de ce doigt, qui amène presque infailliblement le cheval à cesser sa résistance.

Il faut, dans ces mouvements, beaucoup de tact et un peu d'habitude, mais

on ne saurait croire quels services ils rendent.Telles sont les principales actions qui constituent le doigter. Dans la pratique

on en emploie quelques autres, qu'on trouvera pour la plupart détaillées dans lasuite de ce traité.

Le fouet est destiné à déterminer le mouvement en avant, à faire donner uncheval dans le collier, à le mettre sur ses traits. C'est avant tout un châtiment que

l'attelage doit craindre. Mais, de même que l'éperon devient une aide quand il estmanié par un cavalier instruit, de même le fouet est un moyen d'impulsion, qu'uncocher habile modifie à l'infini, règle et fait intervenir à son gré.

Il est indispensable, pour pouvoir faire usage avec adresse de son fouet, de nel'employer qu'avec la liberté entière de la main qui le manie. On passe doncd'abord, dans la main gauche, les deux guides ajustées, afin de ne pas donnerd'à-coups sur la bouche des chevaux, ce qui arrive toujours quand on veut se servir

du fouet avec une main qui tient encore une des guides.Le cocher doit alors abaisser le bras droit, sans déplacer le corps, mettre le

fouet dans la direction de ce bras, la monture en bas, et, par un coup moelleux

imprimé par un petit mouvement de poignet, atteindre le cheval entre le collier etle mantelet, ou la sellette, et non aux flancs ou sur la croupe.Ce doit être une caresse d'abord, plutôt qu'un châtiment, jusqu'à ce que l'on

connaisse parfaitement le degré de sensibilité de ses chevaux.Si un animal est hésitant au départ, « au lieu de Vattaquer de la mèche du

 fouet, il faut, en étendant le bras, lui  fa ire sentir Vextrémité du manche à l'endroitoù il s'unit à la monture, et cela à petits coups qui n'éveillent pas trop la sensi

bilité et déterminent le mouvement en avant ». (M. de Loncey) (1).« Il faut être très sûr de la sagesse de ses chevaux et de leur franchise à

supporter le fouet, pour les attaquer en arrière des sangles. En un mot, le fouet

doit être manié avec souplesse et avec gradation, être tenu très légèrement dans la

main et faire, pour ainsi dire, suite à un bras flexible.« Le coup de fouet se donne au cheval de gauche par un mouvement du

(1) Le C h e v a l  d u  B o u rg eo is e l  du Sportman. — Paris, Firmin-Didot. 1888.

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204 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

poignet de gauche à droite, et au cheval de droite par un mouvement inverse. »

(Comte de Montigny.)« On doit être sûr, dit également le Baron de Curnieu, de ne  jamais toucher,

involontairement surtout, les chevaux à la croupe ; cela peut faire ruer l'animal le

plus tranquille ; le coup de fouet ne doit s'adresser qu'à l'épaule, au poitrail, au

garrot, sur la crête de l'encolure, suivant les occasions, quelquefois même auxoreilles, mais c'est seulement lorsqu'on voit le cheval disposé à quelque sottise, telle

que ruer, se secouer, chercher à se déshabiller, etc« Chaque cheval a son endroit particulier où le coup de fouet fait de l'effet et

n'en fait pas trop. Que  jamais on n'entende claquer ; supprimez plutôt la mèche.Évitez surtout les coups de fouet en spirale, en remontant, en ramenant la main à

soi ; tous ces gestes sont proscrits par le bon goût. »

Enfin il est une autre manière d'employer le fouet, non plus comme excitant,mais comme calmant.

Cette manière consiste à en poser modieusement la lanière sur un cheval

arrêté et maintenu en place par la main qui tient les guides, de façon que la mèche

pende à gauche, par exemple, l'extrémité du manche étant appuyée sur la partiedroite du dos de l'animal. On laisse un certain temps le fouet dans cette position

et l'on fait ensuite glisser doucement toute la monture de gauche à droite, enabaissant progressivement le bout du manche vers la terre. Ce contact moelleux etprolongé de la lanière sur le poil étonne, calme, immobilise l'animal. Il contribue àamener la décontraction de la mâchoire. On peut le comparer à ce qu'on appelleen equitation l'effet d'ensemble.

C'est surtout avec des chevaux  préparés méthodiquement suivant les principesdéveloppés dans cet ouvrage (1), que cette action, pratiquée avec intelligence etavec suite, donne tous les résultats qu'on en peut obtenir.

L'appel de langue est, comme le fouet, un moyen d'impulsion. « Il peut, dansbeaucoup de cas, et  jusqu'à un certain point, tenir lieu de fouet, dit le Comte deMontigny, et il suffit presque toujours à déterminer le mouvement et à l'accélérer,excepté lorsque l'on est dans un milieu bruyant ou sur le pavé. »

« L'appel de langue se fait, soit en appuyant fortement l'extrémité de la languesur le palais, et la détachant vivement, ce qui ressemble à tac, soit en appuyantfortement le bord droit de la langue contre les molaires supérieures, et en la détachant progressivement d'arrière en avant, ce qui produit un son qui rappelle celuid'une étolfe qu'on déchire. » (Commandant Jouffret.)

Il n'est pas de cheval qu'on ne puisse rendre plus ou moins sensible à l'appelde langue, en ayant soin, chaque fois qu'on le fait entendre, de l'accompagnerméthodiquement d'un toucher du fouet.

(1) Voir : « L e Cocher », I,  Pr ép ar at io n  m é th o d iq u e  du  c h ev a l  à l 'att elage.

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L E C O C H E R . 205

De même, si un animal se montre trop craintif à ce bruit, on peut facilementl'y accoutumer. Il suffit de le faire tenir en main et de le flatter pendant qu'onfait des appels de langue répétés. On cesse d'appeler des qu'il reste calme.

Il est bien entendu que l'appel de langue n'a rien de commun avec une sortede bruit de baiser que font entendre certains hommes d'écurie, et qui est absolu

ment proscrit par le bon goût.

La voix est quelquefois d'un grand secours dans le menage, et son emploi

répété et habituel dans le dressage peut prévenir plus tard de graves accidents.« Le ho-là ! bien compris, dit le Comte de Montigny, doit pouvoir, sans le

secours des guides, calmer et arrêter même des chevaux fougueux. On doit, debonne heure, se faire ainsi comprendre, et ne  jamais arrêter ses chevaux sans lesprévenir de la voix. lis s'y habituent promptement. »

De même, avec des ho! ho! un peu espacés et prononcés d'une voix douce,on rassure souvent un cheval que quelque chose inquiète, et on le calme quand ils'excite sans raison. Mais il ne faut rien exagérer, et l'on doit éviter d'etre enconversation continuelle avec son attelage.

DU MENAGE P R O P R EM ENT D I T

 Met tre l' att elage en  mouvement  —  Ma rc he r  sur le  dro it —  De s arrê ts et  demi-arr êts  — Changer  de  direction  — Obliques

 Mo uv em en ts  circulair es  —  De s  sou tie ns  de  main

 Arr ête r Vattelage  —  Alt ern er le  menage  à  deux main s  avec le  men age  à une  main — «  La  gr an de  fi cel le »

 De l 'équil ibre  du  c he va l  atte lé : en  bri don; en  bri de.

Nous avons détaillé jusqu'ici les éléments du menage ; nous avons expliqué lemaniement des guides, le doigter ; nous avons parlé de l'appel de langue et de lavoix.

Il nous faut dire maintenant comment on passe de la théorie à la pratique etcomment on utilise ensemble tous ces éléments pour conduire un attelage.

« Savoir mener, dit le Baron de Curnieu, c'est :

« 1° Faire passer une voiture partout on elle peut, partout où elle doit passer,même avec des chevaux difficiles à conduire ;

« 2° Donner à son attelage une apparence brillante, un train ou un genre dont

on ne l'aurait pas cru susceptible ;« 3° Ménager ses chevaux de telle sorte que nul ne puisse leur faire exécuteravec moins de fatigue la même tâche, quelle qu'elle soit, et prolonger leur durée jusqu'aux dernières limites du possible ;

« 4° Imprimer à un équipage une marche si mesurée, si savante, si sûre, si

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206 L'ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

égale en apparence, que les personnes enfermées clans la voiture ne se doutent nidu train qu'elles vont ni des obstacles qui encombrent la route, etc., etc. »

On voit par là combien l'art de mener est complexe et toutes les difficultés

qu'on doit savoir vaincre pour y passer maître.

Lorsque l'on veut porter ses chevaux en avant, on doit ajuster ses guides, etse mettre en rapport, par leur demi-tension, avec la bouche des chevaux, en lesassurant moelleusement dans la main gauche, pour conserver la libre disposition deson fouet.

Puis on fait entendre un appel de langue aussitôt suivi de l'action du fouet, si

l'obéissance n'a pas été immédiate.Au moment du départ, le poignet du cocher ne doit pas bouger, ainsi que

nous l'avons dit, ni se porter en avant, en allongeant les guides. Il suffit que lesdoigts soient desserrés pour que les chevaux ne trouvent dans la main aucunerésistance.

Si l'un d'eux est hésitant et l'autre chaud, l'homme intelligent saura relâcherune de ses guides, celle du cheval froid, et assurer un peu plus ferme la guide decelui qui part avec trop de violence.

( c T out cheval qui hésite au départ, dit le Baron de Curnieu, quel qu'en soit le

motif, doit être abandonné à lui-même et poussé en avant au hasard, quelque direction qu'il prenne, car autrement il n'en prendrait aucune, si ce n'est la rétrograde.

a Si vous n'avez pas de place suffisante pour vous lancer ainsi sans directioncertaine, si vous craignez d'être  jeté sur un objet voisin avant d'avoir eu le tempsde maîtriser l'impulsion donnée, faites pousser à la roue, et tâchez de faire partirle cheval par la voiture et non la voiture par le cheval.

« Assujettir l'animal qui déjà ne se porte pas en avant, c'est prendre sur une

impulsion qui n'existe pas. Il faut donc, pour avancer, que le cheval ajoute à laforce qu'il refusait déjà d'employer, celle de vaincre la tension des rênes (guides)

au moyen de laquelle vous espérez le contenir ; soyez certain qu'il ne pourra obéir

que par un élan désordonné et dangereux. »Mais « avec un attelage ardent, il est important d'avoir ses chevaux sur la

main au départ, afin de ne pas les surprendre par un à-coup après le premier coupde collier.

c c Cette recommandation est encore plus importante lorsqu'on aborde, avec ces

mêmes chevaux, un sol tirant ou un chemin difficile qui nécessite des efforts vio

lents ; car il peut arriver que, se  jetant dans les traits avec colère, les chevaux,

abandonnés à eux-mêmes, brisent ces traits, ou que, rencontrant la main quiréprime tardivement et brusquement leur impétuosité, ils s'arrêtent et refusent detirer. » (Comte de Montigny. )

Lorsque les chevaux se sont portés en avant, le moyen de les maintenir sur

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L E COCHER. 207

la ligne droite, est de donner à chaque guide un degré de tension bien égal. Il estdonc bon, surtout après le départ, de former le carré et de tenir ses guides àdeux mains.

« L'accélération de l'allure s'obtient par un appel de langue accompagné ousuivi du soutien de la main qui règle l'accélération ou le passage du pas au trot. »

(M. Lenoble du Teil.)

Ainsi que nous l'avons déjà dit à propos du doigter, le cocher doit pouvoir

retenir ses chevaux, les ralentir, ou les arrêter même, par le serrer plus ou moinsénergique de ses doigts ou de ses poignets. « Ce simple doigter ne suffisant pas,la retraite de corps et la tension des  jarrets viendront en aide aux poignets. Aubesoin, on pourra opérer le raccourcissement des guides, nécessaire seulement

dans des cas de surprise causée par un départ trop brusque des chevaux, ou parun obstacle imprévu. » (M. Lenoble du Teil.) Toutefois, les arrêts et demi-arrêtssont encore plus moelleux et plus réguliers si on les fait eu changeant les guides

de main, par des reprises de guides, qui empêchent en même temps la contractiondu poignet et celle de la bouche des chevaux. Ces reprises de guides sont de laplus grande utilité avec des animaux jeunes ou difficiles. Mais avec des chevauxmis, un serrer de main gradué doit suffire habituellement pour faire cesser ou

ralentir le mouvement ; c'est la progression intelligente dans la contraction et ladécontraction des poignets et des bras, qui donne la justesse et la précision dans

les demandes, comme le brillant et la régularité dans l'allure.

« Lorsqu'un cocher, dit le Comte de Montigny, veut obliquer à droite ou àgauche, il doit avant tout marquer un demi-temps d'arrêt (ou demi-arrêt) parun serrer des doigts qui rassemble les chevaux et les prévienne du mouvement qui

va leur être demandé, puis exercer une action plus forte sur la guide du côté où ilveut obliquer, en mollissant le poignet opposé, afin que le cheval de ce côté suivel'indication donnée à l'autre; mais aussitôt que le mouvement oblique est commencé,cette même guide, qui avait été relâchée, est de nouveau soutenue pour régler lemouvement dans la direction que l'on veut suivre.

« Il y a donc, pour chaque changement de direction : un demi-arrêt qui

prévient ; un effet de guide qui dirige ; un relâchement de guide inverse ; et enfin,un soutien de cette dernière guide pour régler. » Mais il est aussi très utile depréparer un changement de direction, quel qu'il soit, par une reprise de guides quiles raccourcit un peu en les ajustant, et produit le demi-arrêt nécessaire. Enfin,dans un grand nombre de cas, et surtout lorsqu'on a des chevaux embouchés sévè

rement, il est préférable de faire le tournant simplement par un lâcher progressif

de la guide du dehors. Dans ce doigter, la traction sur la guide du côté où l'ontourne n'est  pas augmentée. Elle est seulement maintenue. La bouche du cheval

n'est pas irritée. Le tournant s'opère sans contrainte, la rêne lâchée soutenant

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208 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

néanmoins et étant ramenée graduellement à sa tension primitive lorsque la direction nouvelle est suffisamment prise.

Dans les mouvements circulaires, le soutien de guide est plus importantencore, autant pour la sûreté des chevaux que pour la précision du mouvement.L'attelage, une fois entraîné sur le cercle, s'y précipite d'autant plus vite et souvent

brusquement, qu'il a moins à tirer, et d'ailleurs le désordre et l'irrégularité d'allurene tarderaient pas à dégénérer en défense.

Cependant, il arrive souvent que le cheval en dehors du cercle et qui a leplus de terrain à parcourir, a besoin d'être activé du fouet, et alors, la guide desoutien a peu d'effet à produire.

Dans les tournants, lorsque le temps d'arrêt est bien marqué, et que l'effet deguide a franchement déterminé le changement de direction, il ne faut pas le continuer, sinon il arriverait que le cheval en dedans du cercle se mettrait en arrièrede son collier et s'acculerait. Cette faute grave est journellement commise par descochers inexpérimentés, et rien n'est plus rare qu'un attelage tournant  juste sur ses

traits et dans la main du cocher.Il faut, dans les mouvements circulaires, renouveler Veffet de main, et, commeon voit, éviter de le rendre continu.

Quand, dans un attelage, un cheval s'enlève au galop à droite, par exemple,il faut, après avoir marqué un demi-temps d'arrêt, l'obliquer vivement à gauche, sil'on a l'espace nécessaire, puis le ramener sur le droit. On recommence les obliquesprécédés do demi-temps d'arrêt, tant qu'une épaule s'élève plus que l'autre. C'est leplus sûr moyen de faire marcher régulièrement les bipèdes diagonaux et de décomposer les résistances.

Rien n'est difficile comme d'arrêter un attelage sans à-coup et sans accu-

lement. Avec des chevaux bien mis, il suffit de serrer graduellement la main pourles faire passer du trot au pas et du pas à l'immobilité.

Il faut, pour un bon arrêt, que les chevaux y soient préparés — par unereprise de guides — quelques pas à l'avance, en les rassemblant de l'appel delangue ou du fouet, pour qu'ils se grandissent et s'asseoient ; et l'on doit, aumoment de l'arrêt, avoir, autant que possible, les guides dans une main, ajustées à

point, pour éviter tout déplacement de poignet, et tenir le fouet tout prêt, la monture en bas, pour appuyer le cheval qui aurait une tendance à se retirer de sestraits et à perdre son appui sur la main.

Si l'on croit qu'une main sera insuffisante — malgré la reprise de guides —

pour arrêter à l'instant donné, on apporte le bas de la main droite sur les deuxguides, au-dessous de la main gauche qui s'élève et se sert, en quelque façon, del'autre comme d'une poulie de renvoi.

Mais, lorsqu'on est sûr de la sagesse de ses chevaux, on appuie le fouetderrière le mantelet et sur le haut du flanc, et, par de petits coups qui ne sont

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L E C O C H E R . 209

presque qu'un toucher, on fait rentrer clans

son collier celui qui se retient, et l'on sehâte de lui rendre la main. (Comte de Mon-

tigny.)En un mot, il faut, pour que l'arrêt soit

bon, que les chevaux ne quittent pas le

collier, et soient toujours disposés à unnouveau départ. Il faut, de plus, que lavoiture n'éprouve aucune secousse. L A . M A I N D R O I T E F A I S A NT P O U L I E DE REN V O I

On voit, par ce qui précède, que, si l'on recommande de  former le carré

aussitôt l'attelage bien parti, il est pratique de rendre souvent à la main droitetoute son indépendance, au moment de l'arrêt, par exemple.

De plus, les changements de direction et presque tous les mouvements qui nese font pas sur le droit, nécessitent des allongements et des raccourcissements de

guides, ce qui oblige à les ajuster aussitôt après, avec le secours de la main droite.On peut donc dire qu'il y a deux manières de mener avec deux guides : A deux mains fixes, tant qu'on a quelque chose de difficile ou de dangereux à

exiger de ses chevaux ;

 A une seule main, accidentellement secourue par l'autre, dans les autres cas.L'HABILETÉ nu C O C H E R C O N S I S T E A P A S S E R , C O M M E E N S E J O U A N T , D E L'UN D E C E S

M E N A G E S A L'AUTRE.

Il est une foule de circonstances où l'on peut, et où l'on doit même, meneravec une seule main.

Les tournants larges et les obliques s'obtiennent ainsi facilement avec des chevaux bien mis. Mais alors i l est prudent que la main droite soit prête à seconderla gauche ; elle se  pose, dans ce but, légèrement sur la guide droite, et règle aubesoin, d'une façon invisible, les effets de l'autre main.

Supposons que, tenant les guides d'une main, on veuille obliquer à droite, parexemple ; il suffira, après avoir marqué un demi-arrêt, de serrer la guide droiteentre les doigts qui la tiennent, pour imprimer à l'attelage une direction vers la

droite, si, en même temps, on a eu soin de laisser un peu couler la guide gauchesous l'index. Ce maniement rend les guides inégales et oblige de toute façon lamain droite à intervenir pour les ajuster, quand même elle a pu se dispenser desoutenir celle du dehors pendant le mouvement.

Supposons maintenant que, les guides étant tenues par la seule main gauche,cette main n'ait pas pu produire une tension suffisante pour obtenir l'effetdemandé, un effet de ralentissement, par exemple, « alors, dit le Baron deCurnieu, on saisit vivement les guides de la main droite, en avant de la gauche,à peu de distance, et, plus vivement encore, on les reprend de la gauche aussi

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210 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

en avant qu'on le vent. Ce  jeu de guides est le grand secret du métier, en argot,la grande ficelle; i l exige une étude particulière, mais quand on s'y met avec

résolution, on en vient à bout en peu de  jours. »

En résumé, le menage avec une seule main a pour but de laisser au cocherune grande indépendance dans l'usage de son fouet, de donner au doigter son

maximum de  justesse, et aux chevaux un assez grand degré de finesse pour qu'ilsobéissent à la pression unique du doigt. On doit donc y revenir à chaque instant ;

mais comme il nécessite, à des intervalles très rapprochés, le concours de la maindroite, on peut dire que le talent du cocher se reconnaît du premier coup à lafaçon dont il fait ses reprises de guides, et passe successivement d'un menage àl'autre sans que la bouche des chevaux en ait, pour ainsi dire, conscience.

« Une seule règle générale, dit le Baron de Curnieu, auquel nous empruntonsles très remarquables pages qui suivent, peut être indiquée à l'homme qui mène ;

c'est qu'il doit placer son cheval dans un degré d'équilibre tel que l'impulsion se

fasse sentir continuellement sur le mors, afin d'avoir quelque chose à diriger« Passons maintenant à la manière de se mettre en rapport avec le cheval.« En toute circonstance, il s'agit d'abord de faire connaissance avec lui, de

comprendre sa manière d'aller, et de le mettre à même de faire absolument commeil en a l'habitude; autrement on risquerait, au lieu d'obtenir mieux, d'avoir pis.

« Le cheval en bridon ou au banquet, ce qui est encore pis, et qui n'est pasdressé et assoupli secundum artem, doit être guidé par à peu près et par concessions.

« Si vous sentez qu'il est habitué à tendre le cou sur les rênes, à s'emparerde la main, et à vous emmener d'autorité, commencez par l'essai des concessions,

des demi-temps d'arrêt, des rendements subits, des reprises douces, et probable

ment, en quelques minutes, il cessera de résister, car il ne résistait qu'à unetension indiscrète qu'il a l'habitude de rencontrer et qu'il sera heureux de ne pastrouver.

« Quelquefois, vous réussirez mieux par une résistance passive, intelligente,bien calculée pour être égale à la contraction du cheval, et pour cesser en mêmetemps qu'elle avec la rapidité d'une détente.

« Vous pouvez encore rencontrer un cheval tendu sur ses panurges, le nez auvent, marchant au hasard, ne voulant absolument pas être guidé, et s'arrêtant àchaque indication, surtout à la moindre tentative de mise en main. En pareil cas,le mieux est de dérêner au plus tôt ; la tête tombera tôt ou tard, le point d'appui

se présentera ; le coup de langue, on le fouet, s'il le faut, donneront l'actionnécessaire.

« Le cheval qui s'encapuchonne et pousse en contre-bas, sans rien entendre,sera relevé, au contraire, par un enrênage raisonnablement réglé qui empêchel'excès de cette position mais qui ne paralyse pas la marche.

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LE COCHER. 211

« Le menage en bride, est, à peu de chose près, un non-sens, sans l'emploide la méthode Baueher.

« Il est vrai que certains hommes adroits et routines arrivent, par une grandehabitude, à conduire des chevaux plus ou moins ardents, avec une sûreté suffisante

et même un certain éclat, sur des mors de bride longs et durs, malgré un enrô-nage gênant et assujettissant. Mais tout cela n'est  jamais qu'un à peu près, et lesuccès d'aujourd'hui ne garantit pas le succès de demain

« Beaucoup de cochers anglais donnent à leurs attelages une position à peuprès normale, une marche régulière et brillante, quoique un peu raide et convulsive. Les leviers du mors et la gourmette ont une action permanente, sourde, et qui

paralyse l'élan du cheval, sans cependant entraver sa marche ; mais, lorsqu'on estarrêté ou fortement ralenti, l'équipage ne peut plus reprendre son train, si ce n'estpéniblement. La panurge est tendue, et la main a beau rendre les guides, le pointd'appui ne se reprend pas ; il faut des excitants, et, s i l'on repart, ce n'est niimmédiatement, ni sans à-coup.

« Quelque anglomane que  je sois, et  je le suis avec acharnement,  je ne puisrefuser à l'évidence l'hommage qui lui est dû.

« Les études que  j'ai faites avec l'inventeur de la méthode Baueher, m'ontamené à des résultats que  j'ignorais et que  j'aurais ignorés toujours.

c c L orsque vous avez rendu le cheval suffisamment léger dans la main et dansles  jambes, vous pouvez, à volonté, l'enlever dans son trot et lui donner unemarche tellement élevée, qu'il ne gagne plus qu'en hauteur ; non pas qu'il trottesur place, car il avance toujours, mais, à chaque pas, la progression diminue etl'élévation augmente

c c Le cheval, au train de course, est dans un ensemble de conditions toutcontraire. Le centre de gravité est sans cesse chassé en avant à chaque pas et avecun degré d'impulsion très considérable. Le jockey peut bien modérer le train etralentir, jusqu'à un certain point, sans à-coup ; mais il ne pourrait s'arrêter court,la machine n'est pas en ce moment montée pour cela En revanche, il peutaugmenter de vitesse sans le moindre effort

« La véritable position du cheval de voiture tient également de ces deux positions que nous venons de décrire

« Le train est indiqué par le degré de résistance que l'on oppose ; sitôt quecette résistance diminue, le cheval allonge sa tète, se fixe sur les guides, augmentevigoureusement son train. Il est cependant habitué à se ralentir, si la résistancedevient plus marquée.

a Un autre point d'éducation sur lequel il est important d'appuyer, est lamanière dont le cheval tourne la tète à droite et à gauche à la pression de l'unedes guides.

« Le défaut d'être entier à une main, très incommode dans un cheval de selle,a encore bien plus d'inconvénients dans un cheval de voiture, puisqu'on n'a pas

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212 L ' A R T BE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

ses  jambes pour prévenir l'effet actuel de la mauvaise disposition, et la faire disparaître graduellement.

« Les difficultés de direction ont toujours été attribuées à la bouche et auxbarres  jusqu'à la méthode Baucher;  jusque-là on a cherché les remèdes dans lesembouchures.

« Cela est bien fâcheux pour les adversaires de la méthode Baucher quandmême, et  je leur fais mon compliment de condoléance ; mais le défaut en questionn'a d'autre cause qu'une inégale contractilité des deux côtés de l'encolure et celase détruit par des flexions ; on en vient encore à bout à force de patience et de

 justesse, mais cela est d'une longueur désespérante.« Du reste, il faut observer que l'emploi des moyens dus à la méthode Baucher

a moins d'inconvénients sur les chevaux de voiture que sur les chevaux de selle

« Le cheval de voiture, qu'on aurait mis par inadvertance derrière la main,reprend, plus vite que le cheval de selle, l'habitude de se porter franchement enavant, à cause même des conditions d'équilibre que nécessite le tirage.

« Le cheval, une fois bien dressé à tourner la tête de manière à vous montrerle naseau droit ou le naseau gauche, à votre volonté, ira partout, nettement etsûrement, parce que l'extrémité de la mâchoire étant dans la direction voulue, etl'ensemble étant bien soutenu, i l est impossible qu'il en soit autrement. Avec cemode de dressage, on pourra développer tout le train du cheval de voiture, jusqu'aux dernières limites du possible, raccourcir le trot  jusqu'à la lenteur du passage, se mettre au pas, s'arrêter court sans à-coup, sans faire raboter le sol parles  jarrets du cheval, comme il n'arrive que trop souvent, et serpenter dans tousles obstacles que les embarras de voitures peuvent offrir. »

Le Comte de Montigny dit de son côté :

« Le plus beau cheval n'acquiert tout son brillant et sa valeur, qu'à la condition d'être stimulé et recherché, en même temps qu'il est retenu et réglé par lamain.

a Le fouet n'est autre chose au cocher que ce que sont les jambes au cavalier.

Le fouet harmonise et équilibre le cheval en lui transmettant une action contrebalancée par la main. Le cocher, comme le cavalier, doit pousser le cheval sur lamain qui réglera le mouvement et lui donnera le degré d'élévation convenable,d'où résulteront la bonne grâce, l'élégance et la précision dans le travail. Le fouetaura pour but d'activer les hanches et de les contenir; de là la nécessité de s'enservir dans les changements de direction, obliques ou cercles, et lorsqu'on remarque

un désordre dans le mouvement ou un défaut de soutien dans l'allure. En tournantà gauche, par exemple, le cheval sous la main, qui a plus de terrain à parcourir,a presque toujours (s'il n'est pas encore fait) besoin d'être soutenu du fouet.

« Il ne suffit pas, pour un bon cocher, de conduire un cheval et de savoir s'enservir; i l faut encore en tirer tout ce qu'il peut donner et faire ressortir tous ses

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L E COCHER. 213

moyens. La pratique seule et l'observation donnent au cocher qui a le goût de sonétat, le tact et le sentiment qui ne peuvent s'enseigner dans un livre. »

Il nous reste à faire remarquer qu'en réalité, il existe deux façons de mener,absolument différentes l'une de l'autre.

Il y a d'abord le nienage du cheval à toutes mains, destiné à être habituellement conduit par un serviteur étranger aux effets de finesse et demandant avanttoute chose à son attelage, de s'appuyer sur la main à  plein mors.

Les considérations savantes qui précèdent et celles qui vont suivre ont uneportée plus haute. Elles visent surtout l'art de mener le cheval réservé au maître,

le cheval ardent, énergique, tirant bien, cherchant la main en confiance, maisdevenant léger au contact du mors et restant ainsi en équilibre.

C'est au meneur habile à trouver et à entretenir cette légèreté qui est uneconséquence de Vimpulsion; elle se produit en effet à la suite de l'appui confiantque le cheval vient chercher sur le mors, à mesure qu'il se livre davantage. La

résistance douce mais persistante de la main augmente alors naturellement eu raison directe du degré d'accroissement de l'impulsion. L'action du mors devient deplus en plus sensible à l'animal et l'invite à coder moelleusenient, à mobiliser samâchoire.

La légèreté ainsi obtenue, qui est celle dont parlent le Baron de Curnieu et leComte de Montigny, n'a rien de commun avec cette autre qui provient do ce que

le cheval craint la main, évite pour ainsi dire de «  joindre le mors », se retient,et, par conséquent, ne marche  pas. Celle-là est un défaut dangereux qu'il faut faire

disparaître au plus vite par tous les moyens possibles; c'est en effet un indice d'ac-culoment, et l'on sait que l'acculcmcnt est le principe de toutes les défenses.

Si, le cheval étant bien en confiance sur la main, et bien en avant, la légèreté

tarde à venir, le cocher essaiera d'un ou plusieurs servers des doigts. Il pourra également pincer délicatement du fouet — à la manière d'une savante attaque d'éperon— si la décontraction do la mâchoire se fait un peu trop attendre.

S'il seul que la masse du cheval est un peu trop portée sur les épaules, qu'ily a trop de  poids sur cotte partie, il tâchera de reporter en arrière cet excédent depoids par un ou plusieurs demi-arrêts exécutés avec tact, et en « écoutant » —par la main — après chacun d'eux, si la légèreté ne se manifeste pas par un rolâ-chement de la mâchoire. Il rendra alors moelleusement on desserrant les doigts, etne se pressera pas de « reprendre « le cheval.

Mais, si la mâchoire tarde trop à se décontracter, il n'oubliera pas qu'on arrive

plus vite à la mobiliser en agissant sur une guide seule, que sur les deux du morson même temps, et qu'en pareil cas on doit redoubler de tact et d'attention, quandon opère sur une seule guide, pour ne pas déranger involontairement la direction.

Enfin il se souviendra toujours do ce vieux principe do l'ancien menage français : à savoir qu'il faut souvent « manier », alterner ses effets, faire de fréquentes

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214 L ' A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

« reprises de guides », conduire, tantôt d'une main, et tantôt des deux, pour conserver à son cheval, ou à ses chevaux, la bouche fraîche, et les prédisposer constamment à donner la légèreté.

Alors l'enrênement est inutile. 11 p eut même être nuisible. Le cheval maintenudans un constant équilibre ne se fatigue pas les extrémités, et ne  perd aucune des

qualités qu'il  peut avoir à la selle. Rien n'empêche de l'atteler ainsi aussi souventqu'on le veut, sans nuire à son dressage sous le cavalier, à la condition qu'onsache lui conserver sa légèreté en même temps que son impulsion.

Ce que nous venons de dire, en visant plus spécialement, pour faciliter l'intelligence de notre exposition, le menage d'un seul cheval, est également applicable à

l'attelage composé de deux chevaux de front.« Mener deux chevaux au timon d'une voiture à quatre roues, dit le Baron de

Curnieu, n'offre absolument aucune difficulté de plus que de mener une Stanhope.Il y a même un écueil de moins pour le novice dont l'expérience n'a pas formé lecoup d'œil, c'est que, généralement, là on les chevaux passent, la voiture ne restepas accrochée, pourvu qu'elle soit bien en ligne droite, car la volée déborde presquetoujours les moyeux, et les chevaux, sans être écartés, ne doivent pas être serrésl'un contre l'autre, au point que les traits extérieurs prennent une ligne très obliqueavec la direction que l'on suit.

« Le problème principal à résoudre est d'appareiller les deux chevaux ou de dis

simuler et d'anéantir les inconvénients qui résultent de leur inégalité, quelle qu'elle

soit.« La possibilité d'appareiller les caractères et les allures a nécessairement ses

limites, de même que l'habileté du cocher, consistant à faire marcher deux animaux disparates, a les siennes. »

Nous ajouterons que si, en effet, i l est souvent difficile d'arriver, dans cemenage, à la perfection, le talent du meneur n'en consiste pas moins à savoirobtenir de deux chevaux inégaux par le cœur et par les moyens, une même sommed'efforts pour chacun, et un travail effectif équivalent (1).

(1) On raconte que Jean Martin, cocher du premier JJuc do Morny, ayant un soir à mener son maître à l'Opéra, pour une représentation

de gala, attela au grand coupé à housse deux chevaux, dont l'un était très  fr oi d et l'autre très chaud et très nerveux.Mais il les ajusta et mena

si adroitement, qu'ils formèrent un attelage irréprochable d'ensemble et de brillant qui fit l'admiration générale.... Ceux-là seuls qui

connaissaient les deux animaux attelés cette nuit-là au grand coupé du Duc, pouvaient se rendre compte de l'habileté prodigieuse déployée

en cette circonstance par cet excellent cocher.

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L E G O C H E R . 21 5

E N R O U T E

 En ter rain plat —  De sc en tes  — •  Mo nt ée s  —  Ruiss eaux  —  Incidents  à  prévoi r.

« Il faut se préoccuper de rendre une route aussi peu fatigante que possible à

son attelage, surtout si cette route est accidentée et si le terrain en est mou ou

tirant.« On ne saurait trop s'attacher à l'égalité du train.( ( Rien ne fatigue plus les chevaux que de ralentir, puis de presser brusquement

leurs mouvements. Cela se comprend si l'on songe aux efforts de traction que l'onimpose ainsi inutilement à l'animal, et que l'égalité des mouvements fait disparaître. » (Comte de Montigny).

On doit, en route, suivre généralement le milieu de la chaussée s'il est libre ;

en France, on prend sa droite si d'autres voitures arrivent sur vous en sens con

traire. On se range également vers la droite pour se laisser dépasser par unevoiture venant par derrière.

Mais dans certains pays étrangers, tels que l'Angleterre et la Belgique, on suitl'accotement à gauche, et deux voitures 'qui se croisent obliquent aussi chacune àgauche. Il est bon de le savoir et de ne pas l'oublier à l'occasion, car on est trèsgêné par ce changement d'habitude les premières fois qu'on mène soi-même dansles pays dont nous parlons.

« Afin de ménager l'attelage, on alternera fréquemment les temps de pas avec

les temps de trot. Il faut savoir que, pour une même distance parcourue, la fatiguedu cheval est environ deux fois et quart plus grande au trot qu'au pas, trois fois

plus grande au galop qu'au pas, et un tiers de fois plus grande au galop qu'autrot.

« Pour une grande course, et abstraction faite des montées et des descentes dela route, les alternances sont avantageusement réglées par le décret du 25 décembre1888, sur les manœuvres des batteries attelées, savoir :

I kilomètre au pas.3 kilomètres au trot.1 kilomètre au pas.3 kilomètres au trot.

200 mètres (environ) au pas.

Petite balte.

Et ainsi de suite. » (Commandant Jouffret).

Certains cochers abandonnent leurs chevaux à tout leur train dans une des-

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2 16 L'ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

cciite, au risque < i c les exposer à s'abattre, ou à précipiter tellement leur allurequ'on ne puisse plus les maîtriser; d'autres au contraire les retiennent tellementqu'ils s'acculent, se fatiguent, et apprennent à tirer sur les chaînettes. Évitant l'un

et l'autre de ces inconvénients, i l faut, à l'avance, rassembler ses chevaux, lesmettre à une allure cadencée où ils se soutiennent d'eux-mêmes, et les laisser ainsi

descendre confiants dans leurs propres forces, sans les retenir et sans les pousser,tout en les sentant légèrement fixés sur la main.

Il est en outre utile, dans les descentes, de suivre des lignes obliques quidiminuent la force d'impulsion de la voiture et évitent aux chevaux de retenir etde se mettre sur les reins.

« En montant, beaucoup de cochers mettent leurs chevaux assez brusquementau pas, ce qui est une faute nuisible à la traction. 1 1 fa ut, au contraire, ne ralentirleur ardeur que progressivement, pour les conserver sur leurs traits, et ne pas lesobliger à un effort violent. Lorsque les côtes sont rapides, il est bon d'exécuter de

légères obliques, afin de soulager les chevaux qui, lorsque leur tirage cesse sur laligne encore droite, se sentent attirés par le poids aussitôt que la côte se faitsentir. » (Comte de Montigny).

On se rappellera, en même temps, que pour atteindre un sommet par uneroute droite ou serpentante, le parcours le moins direct sur cette route et parconséquent le plus long, fera suivre la pente la moins forte.

( c Toutes les fois que des sillons ou espèces de ruisseaux se présentent surla route, il est aussi nécessaire pour les chevaux que pour la voiture de ne pas lespasser à angle droit, mais au contraire, lorsque l'extrémité du timon est sur laligne de l'obstacle, de marquer un demi-temps d'arrêt, d'imprimer une oblique àla voiture, et, par conséquent, de ne faire entrer les roues que l'une après l'autredans le ruisseau, de manière à amortir la secousse qui aurait pour résultatd'amener l'extrémité du timon dans le nez des chevaux et de casser les ressortsde la voiture.

« Si l'on ne peut pas couper les ruisseaux comme nous l'indiquons ici, i l faut yentrer doucement, marquer un temps d'arrêt au centre, et soutenir les chevaux aumoment où ils se reportent en avant. » (Comte de Montigny).

Presque tous les chevaux qui ne sont pas avancés en âge s'inquiètent, nonseulement de toute chose insolite, mais encore des trous, des ombres portées, des

endroits bizarrement éclairés, etc.Quand on approche d'un objet qui paraît susceptible d'attirer l'attention du

cheval et de le faire hésiter, il faut maintenir une allure franche, et ne pas éprouver soi-même une hésitation qui serait aisément contagieuse S'il regarde l'objetfixement en pointant les oreilles, on doit craindre qu'il ne fasse brusquement un

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L E COCHER. 217

écart ou un demi-tour... On lui parlera avec douceur pour distraire son attention,on lui touchera l'épaule avec la mèche du fouet du côté vers lequel il tend à

appuyer ; on se tiendra prêt à réprimer le premier mouvement, afin de ne lui permettre de gagner du terrain d'aucun côté.

Dans l'attelage à deux, si le cheval de gauche paraît inquiété par un objet

situé à gauche, toucher extérieurement du fouet le cheval de droite, afin de lefaire rejeter à gauche, ce qui empêchera l'autre d'appuyer à droite.

Lorsque quelque grave difficulté est à craindre, et qu'on a un domestiqueavec soi, on peut le faire descendre pour tenir le cheval dont on se défie. Mais leconducteur, même s'il est seul sur son siège, doit y rester ; il aura ainsi plus de

puissance sur son attelage et courra moins de danger qu'en descendant.On ne devra pas oublier que « les chevaux farouches ou rétifs de naissance

sont exceptionnels. La généralité ne le devient que par la faute de ceux qui lesapprochent ou s'en servent. » (M. J. Pellier).

Il ne faut pas châtier un cheval parce qu'il aura eu peur de quelque objet

placé sur sa route. Eu revanche, celui qui détache la ruade sans avoir été l'objetd'une provocation indiscrète, doit être immédiatement et sévèrement puni.On doit ralentir lorsqu'on approche d'un tournant et qu'un mur ou tout autre

obstacle empêche de voir la continuation de la route.En un mot, il faut prendre ses mesures pour ne  jamais être forcé à un arrêt

brusque.Si, pendant la route, un cheval vient à boiter tout à coup, c'est qu'il a sans

doute une pierre dans le pied. Il faut aussitôt arrêter, descendre soi-même si l'onest seul, ou faire descendre un serviteur, pour enlever cette pierre.

A défaut de cure-pied, on prend une autre pierre et l'on s'en sert commed'un marteau eu frappant sur la première par petits coups donnés dans le sens de

la pince.Lorsque le cocher descend de son siège, en cours de route, pour une raison

quelconque, il doit toujours conserver ses guides eu main, ou, s'il est obligé de se

servir de ses deux mains, avoir ses guides à portée, de façon à pouvoir les saisir

immédiatement si l'attelage vient à bouger.Si un cheval se déferre, on le met au pas.( ( S'il vient à tomber tout de son long, il faut : lui maintenir solidement la tête

contre le sol, position dans laquelle il a très peu de force; le débarrasser de sonharnais sans toucher à la bride ; reculer la voiture ; prendre alors la bride et

exciter l'animal à se relever, ce qu'il fera sans peine, s'il est jeune' et en bon état;

si Fou a affaire à un cheval vieux ou épuisé, on doit allonger ses deux  jambes dedevant, prendre sa queue, et soulever la croupe tant qu'on le peut. » (Comman

dant Jouffret).

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218 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

CONSEILS POUR L E MENAGE EN VILLE

 Avancer  —  Par ti r  — Croiser  ou  dépas ser une voilure  —  Arrê ter — Pré caut ions  — Tournants  —  Du  fri ngale r

 Demi-tou rs  —  Ent rer  dans une  port e  —  Dépos er les  maîtr es.

Lorsqu'un cocher de maître « avance », il doit présenter le côté gauche desa voiture, se rapprocher étroitement du trottoir, du perron ou de la porte oùl'on attend, et s'arrêter, la portière bien en face de ce point. Ses chevaux doiventêtre calmes et immobiles, sa pose bien régulière, son fouet tenu droit et appuyésur la cuisse droite, ou tombant de droite à gauche, la monture basse et dirigéederrière la croupe du cheval hors la main.

Une fois l'ordre reçu et la portière fermée, il doit se mettre en mouvementsans à-coup et au pas avant de prendre le trot.

Mais, que ce soit le maître ou le cocher qui mène, il faut tenir, autant quepossible, la droite de la rue, éviter les voitures qui viennent à soi, en conservantcette droite, et passer à gauche de celles qui marchent devant soi; mais s'assurerqu'il n'y a aucun danger de rencontre avec une autre voiture venant en sensinverse et ayant appuyé elle-même à sa droite. « Si la voiture qu'on veut doubler,dit le Commandant Jouffret, suit le côté gauche de la route et que le côté droitsoit libre, la prévenir de loin pour qu'elle appuie à droite, et exiger qu'elle lefasse, alors même qu'il y aurait à sa droite une place suffisante pour passer. Ne

prendre le parti de dépasser, qu'après s'être assuré qu'on pourra soutenir l'allurede manière à rester toujours devant, et prendre de suite une bonne avance.

« Dans tous les cas, on sort de la ligne et l'on y revient par des obliques »Quand on est dépassé par une autre voiture, il faut prendre garde d'être

touché par elle, au cas où elle obliquerait prématurément pour reprendre saligne.

Quand on suit au trot un attelage quelconque, on doit éviter de s'en troprapprocher, pour avoir le temps de modérer ses chevaux, en cas de brusque ralentissement de cet attelage.

Quand on doit s'arrêter, il faut toujours, un peu auparavant, élever le bras, lefouet en l'air, pour avertir les cochers qui peuvent suivre.

Si c'est contre le trottoir de gauche que l'on veut aborder, et que ce trottoirsoit longé par une autre voiture venant en sens inverse, il faut lui faire signe pourqu'elle le laisse libre.

« Dans les encombrements, dit encore le Commandant Jouffret, ne  jamais aller

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L E C O C H E R . 2 1 9

à la droite d'une voiture qui est devant soi. S'arrêter si l'on éprouve quelqueembarras. Craindre beaucoup plus d'accrocher les autres que d'être accroché pareux.

« Se méfier des omnibus et des cochers de fiacre; des premiers, à cause deleur masse qui aggraverait pour vous les conséquences d'un choc; dos seconds

parce que, forts de leur contrat avec une Compagnie d'assurances, quelques-uns selaissent volontiers accrocher—

« Si un passant, ne voyant pas venir la voiture, se trouve sur son trajet, ous'apprête à y venir, l'avertir par un appel prononcé sur un ton plutôt grave ettraînant. Un cri bref et élevé peut surprendre le piéton qui se croit déjà sous la

voiture et perd la tête.« S'il y a des enfants, ralentir tout à fait et être très circonspect. «

Dans les tournants de rue, il faut, comme partout, tenir sa droite. Il enrésulte qu'on tournant à droite, on serre, à 30 ou 40 centimètres, le trottoir de

droite. En tournant à gauche, au contraire, on doit se  jeter à droite et tourner

large, c'est-à-dire ne pas se presser de commencer son à-gauche, et laisser un

intervalle d'au moins une voiture entre soi et le trottoir de gauche.Il va sans dire qu'avant chaque tournant, on doit modérer sensiblement son

allure. Il en est de même, par prudence, à l'approche des croisées de rues. Puison élève le bras droit, le fouet en l'air, et l'on donne un coup d'œil à droite et à

gauche, tout en retenant et en rassemblant ses chevaux. En un mot, un cocher quisait son métier doit  prévoir les obstacles qui peuvent s'opposer à sa marche, etralentir son train à l'avance pour ne pas s'exposer à un arrêt brusque.

« Dans un tournant aux allures vives, dit le Comte de Montigny, une voiture

conduite par un cocher inexpérimenté éprouve une secousse et un déplacement decôté fort désagréable pour les personnes qui sont dedans. Ce déplacement, quirésulte du  fringaler, peut être dangereux et faire verser. Le fringaler est la conséquence de la vitesse déjà acquise par le véhicule en ligne droite, et du mouvementcirculaire qui lui est brusquement imprimé. Pour peu qu'il y ait une inégalité deterrain, ces deux forces font soulever les roues du côté où l'on tourne, reportentle poids de la caisse sur le dehors, et peuvent déterminer la chute du véhicule de

ce côté.« Pour prévenir cet inconvénient, il faut, dans les tournants aux allures vives,

soutenir fortement la guide du dehors, rassembler ses chevaux, et ralentir enquelque sorte le mouvement du véhicule, en activant celui de l'attelage pendant

qu'il décrit son cercle.« Enfin, lorsqu'on le peut, et que l'on n'a pas à craindre la rencontre d'une

voiture, i l faut prendre les tournants de rue obliquement, sans chercher à lesarrondir, ce qui s'obtient en marquant un demi-temps d'arrêt au commencement et

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220 L ' A R T D E CONDUIRE E T D ' A T T E L E R .

à la fin de l'oblique, et decompose ainsi le tourner, qui ne fait alors éprouveraucune espèce de déplacement à la voiture.

« La disposition de la rue — ou de la route — où l'on tourne est encore àconsidérer ; car, selon qu'elle est bombée dans l'un où l'autre sens, le tournants'exécute plus ou moins sûrement. Soit un tournant à droite, si les roues de gauche

se trouvent sur la partie élevée de la rue, le tournant peut se faire vite ; si, aucontraire, les roues de gauche se trouvent sur la partie déclive, le tourner s'exécutemal, et est dangereux, s'il est rapide. »

De même pour les demi-tours, M. le commandant Jouffret recommande de lesfaire « vers le côté le plus élevé du terrain, si celui-ci a une pente transversale.Ainsi : si l'accotement droit est plus bas que le gauche, partir du premier pourfaire un demi-tour à gauche, et marcher droit aussitôt le demi-tour achevé, puisqu'on se trouvera sur la droite de la route.

« Si l'accotement droit est plus haut que le gauche, se porter près de celui-ci

en traversant la route par une diagonale ; faire un demi-tour à droite ; puis revenirle long de l'accotement droit par une deuxième diagonale

« Pour franchir une porte, il faut diriger la voiture de manière à s'y engagerpar le milieu et bien perpendiculairement.

« Lorsque la porte se trouve dans une rue de faible largeur, on ne peut entrerqu'en tournant ; on se portera de bonne heure contre le trottoir opposé afin d'avoirtoute la place qu'exige le tournant, et l'on apportera à la manœuvre la plus grandeattention. Pour une largeur donnée de la rue, le tournant n'est possible que sil'ouverture de la porte ne descend pas au-dessous d'un certain chiffre; il y a, entreces deux dimensions, une relation qu'indique le tableau suivant, extrait du cours fait

par M. le capitaine Hatin, à l'École de Fontainebleau :

Largeur de la rue. Minimum do l'ouverture do la porte.

9 mètres.8 mètres.7 mètres.6 mètres.5 mètres.4 mètres.

3 mètres.3 ,30.

3 50.

4 mètres.4"\50.

ET,50.

« C'est pour conserver cette proportion, sans donner à la porte une ouverturedont la grandeur serait incompatible avec les autres conditions auxquelles ils ont à

satisfaire, que les architectes, dans une rue étroite, font la porte cochère en dedans

du mur, en la reliant avec le parement extérieur par des pans coupés. »

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L E COCHER. 221

Pour déposer les maîtres qu'il transporte, un cocher de bonne maison doit, àmoins d'empêchements, diriger son attelage de façon que la portière de droite soitdu côté du perron ou du trottoir. C'est afin que la personne assise à droite sur la

banquette principale, — c'est-à-dire celle qui a la place d'honneur dans la voiture,— descende naturellement la première, aussitôt qu'on est arrêté.

DU RECULER ET DU REMISER

 Rec uler  —  D emi -re tra ites  —  Re tra ite s obliques  — •  Re tra ite circulaire ou bout pour bout Ret raite entière  —  Lou voy er.

« Le remiser, dit le Comte de Montigny, est l'application du reculer et ne peutêtre demandé qu'à des chevaux confirmés dans leur dressage.

« Le reculer s'obtient par une opposition des guides au moment où les chevaux,mobilisés par un appel de langue, pourraient se porter en avant. Faire sentir l'effetde main, sans avoir au préalable mobilisé l'arrière—main, c'est commettre une fautegrave et provoquer le plus souvent une défense.....» Nous ajouterons : quand onagit sur des chevaux braqués sur leurs mors ou « renés », c'est-à-dire dont la tête

est maintenue par un enrênement un peu sévère à une position relevée qui écraseVarrière-main. Cette position rend, en effet, plus ou moins pénible ce que Baucherappelait le « passage des forces d'arrière en avant » et ce que le Baron de Curnieu

nomme « la reprise du point d'appui », lorsqu'il dépeint si bien la position contractée des chevaux d'autrefois enrênés avec exagération, embouchés avec d'énormes« mors de voiture », et qu'il parle de la difficulté qu'éprouvaient alors les meilleurs

cochers anglais pour remettre ces chevaux dans le mouvement en avant après unarrêt. Mais, s'il s'agit de chevaux équilibrés, c'est-à-dire non enrênés, ou portantun enrênement lâche, rendus légers par une main savante, et chez lesquels les refluxde poids sont faciles aussi bien d'avant en arrière — quoique à un degré moindre —que d'arrière en avant, on peut leur demander le reculer par une simple action

 prog ressive sur les guides. Si l'on rend aussitôt qu'un demi-pas rétrograde est

obtenu, et qu'on récompense ainsi l'attelage chaque fois qu'il obéit à l'invitation dela main, on n'aura aucun désordre, les chevaux décontractés par ce reculer méthodique seront toujours prêts à se reporter en avant, et l'on évitera l'accnlement.

Mais nous ne saurions trop déconseiller, par contre, « une action très dure dela main qui serait nécessaire pour provoquer avec des chevaux très faits, le mouve

ment rétrograde ».Alors, remarque avec raison le Comte de Montigny, « il est en général préci

pité, et par conséquent, dans ce cas, le remiser devient impossible, puisqu'il estindispensable, dans les retraites, que les chevaux puissent s'arrêter à chaque pas

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222 L 'A R T DE CONDUIRE E T D ' A T T E L E R .

fait en arrière, et, au besoin, se reporter en avant. Aussi faut-il que le cocher,après chaque effet de main qui provoque le reculer, rende à ses chevaux, en mol

lissant son poignet, et qu'il conserve son fouet toujours prêt, pour reporter sonattelage en avant, s'il ne s'arrêtait pas à la voix ou ne répondait pas à l'appel delangue.

« Les voitures à flèche sont maintenant assez rares et c'est surtout pour cessortes de voitures que les retraites sont indispensables, puisque, l'avant-train netournant qu'incomplètement, leurs évolutions, dans certaines rues étroites, seraienttout à fait impossibles. Les voitures à avant-train tournant sont évidemment pluscommodes pour exécuter toute espèce de mouvements circulaires et rétrogrades.

« Nous diviserons ces mouvements en retraites obliques et circulaires, ou demi-retraites, et retraites directes, ou entières.

« Dans la demi-retraite, un cocher a pour but de se rapprocher d'un mur, d'un

trottoir, ou de tout autre obstacle, avec lequel sa voiture se trouve parallèlementplacée. C'est alors une retraite oblique. Il est bien entendu que, par cette retraite,

le cocher évite un grand circuit pour lequel le temps et l'espace lui manqueraient.J'ai, par exemple, 65 centimètres (deux pieds) de terrain à prendre à ma droite,pour me dégager et pouvoir tourner à gauche ; il faut que  je place d'abord mesroues de derrière où  je veux que soit ensuite toute ma voiture. Pour cela,  j'amènemes chevaux sur place obliquement à droite, car, règle générale des retraites, on(Wf fowler  /a cAerawa? cd# où  /'(m «meMer A ? fernere de A z

ture. Mes chevaux ainsi placés,  je les recule, et,  jetant un coup d'œil à droite,  jeles arrête aussitôt que ma roue droite de derrière a atteint le point que  je me proposais pour but;  je redresse mon timon, puis le plaçant obliquement à gauche, etreculant de nouveau,  j'ai bientôt placé la caisse de ma voiture dans la position

qu'elle doit occuper. Il ne me reste plus qu'à redresser mon timon une seconde

fois, pour que ma demi-retraite soit complètement exécutée.

« La retraite circulaire, ou le bout  pou r bout, a lieu lorsque, se trouvant serrédans une rue étroite où l'on ne peut avoir tout le développement nécessaire pourtourner sa voiture, on replie son timon de manière à lui faire former un angledroit, ou un angle de 45 degrés, avec la caisse de sa voiture.

« Dans le premier cas, c'est-à-dire quand le timon est à angle droit avec lacaisse, si, reculant sagement ses chevaux, on conserve le même angle pendanttoute la retraite, les deux roues de derrière tournent sur le même cercle, et, parconséquent, quand le bout pour bout est terminé, elles sont restées exactement surla même voie où elles se trouvaient d'abord. La voiture, pendant ce mouvement, a

occupé le moins d'espace possible.« Dans le second cas, c'est-à-dire quand le timon forme un angle de 45 degrés

avec l'axe des roues de derrière, il donne l'impulsion à une seule de ces roues,

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L E COCHER. 223

tandis que l'autre s'immobilise, d'où il résulte, lorsque la conversion est faite, quela caisse de la voiture a pris toute sa largeur à droite ou à gauche, selon le côté

e

R E T R A I T E C I R C U L A I R E

où la conversion s'est exécutée. Par exemple, si, plaçant mes chevaux à droite,  je

fais une conversion à gauche, la roue droite se sera immobilisée et la gauche tour-

R E T R A I T E C I R C U L A I R E

nant autour d'elle, aura pris du terrain à la droite de la position première qu'occupait la voiture.

« C'est au moyen de ces retraites circulaires qu'on remise, et qu'en un mot on

peut placer à son gré sa voiture dans les embarras de tout genre.« Les bout  pou r bout se font le plus ordinairement lorsque, placée à une main,près d'une porte cochère, une voiture doit immédiatement se représenter à l'autre ;

alors, au lieu d'une longue évolution, le cocher fait les mouvements suivants ;  je

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224 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

suppose sa voiture placée parallèlement à une porte qui est à sa droite ; il veutl'avoir à sa gauche ; il se dégage en obliquant à gauche de quelques pas, assez

pour mettre entre sa roue droite de derrière et le bord du trottoir, la largeur desa voiture ; puis inclinant ses chevaux à droite, de manière à immobiliser sa rouedroite comme  je viens de l'expliquer, il recule ses chevaux qui, soit dit en passant,

doivent traverser en même temps qu'ils reculent, et il les arrête lorsque sa caisseest placée parallèlement au trottoir. Il ne lui reste plus alors qu'à redresser sontimon. Comme l'inclinaison du timon peut se modifier, selon la largeur de lavoiture, chaque cocher doit étudier, et avoir, pour ainsi dire, dans l'œil, l'anglequ'il doit former pour immobiliser une de ses roues, car le système de mobilisation

des deux roues sur un même cercle est presque toujours inapplicable, surtout dansle cas que nous venons de décrire.

« La retraite entière, c'est le reculer direct, qui, comme nous l'avons dit, doit

s'obtenir pas à pas, sous peine de devenir dangereux.

« On appelle louvoyer, faire des retraites très étroites et limitées par la position

même qu'on occupe. Par exemple,  je me trouve serré dans une file, et  je ne puisme dégager qu'en gagnant sur ma droite quelques centimètres indispensables à toutmouvement ;  je ne puis donc incliner mes chevaux que très faiblement, et, parconséquent, l'obliquité de mon reculer est presque insensible. Mais, comme j'aiobtenu 3 ou 5 centimètres (un ou deux pouces) par ma retraite,  je reporte meschevaux en avant, et, au moyen d'une seconde oblique qui me devient plus facile,

 je ne tarde pas à obtenir ce que  je voulais, puisque chaque inclinaison de flèche,

combinée avec un pas de reculer, doit amener une déviation des roues postérieures. »

DESCENDRE DU SIÈGE

Quand on doit descendre de son siège à terre, il faut placer les guides dansla main gauche et poser le fouet dans sa douille. Puis on réunit l'extrémité desguides si elles sont débouclées, et l'on en tient le bout avec le petit doigt de lamain gauche.

On descend alors de voiture face au siège, en mettant d'abord le pied gauchesur le marchepied le plus élevé, et en s'aidant au besoin de l'une ou l'autre main

pour s'appuyer. Mais on se tient toujours prêt à tendre les guides et à remonterau cas où les chevaux feraient un mouvement.

On arrive à terre en dehors de la roue, à hauteur de l'essieu.

Une fois descendu, s'il n'y a qu'un cheval, on accroche les guides, par le

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L E C O C H E R . 225

milieu, à la clef de gauche de la sellette. S'il y a deux chevaux, on pose chaqueguide sur le dos de l'animal auquel elle appartient, puis on fait une boucle en ladoublant ; on passe cette boucle dans la clef extérieure du mantelet, et on l'accrocheau crochet de Fenrênement.

Si, au moment de l'arrêt, un ou plusieurs hommes d'écurie sont venus se

placer devant l'attelage pour le maintenir, rien n'empêche celui qui menait, de jeter doucement les guides sur le dos des chevaux, avant de descendre de son

siège.

MENAGE DE TROIS CHEVAUX DE FRONT

L'attelage de trois chevaux de front, appelé autrefois attelage d'évêque, necomporte pas, à proprement parler, de recommandations spéciales en ce qui con

cerne le menage, mais il demande un ajustage bien compris des traits et des guidesen particulier.On met un des chevaux, le plus grand, dans la limonière qui remplace le

timon ; et les deux autres sont attelés à des palonniers volants accrochés aux extrémités de la volée.

Les guides sont celles de l'attelage à deux. On peut les disposer de trois

façons.Les deux premières sont indiquées par les figures où les points a.a.h.h.c.c.

an

2 21 1 3 3

D I S P O S I T I O N D E S G U I D E S P O U R L ' A T T E L A G E A T R O I S CHE VAUX D E F R O N T

représentent les six clefs des colliers, et les points 1,1,2,2,3,3, les six branchesdes mors.

1° On peut boucler aux branches extérieures des mors des chevaux de côté,29

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226 L ' A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

les branches de dehors des guides, et, au mors du cheval du milieu, la brancheintérieure de chaque guide, auquel cas on relie chaque cheval de côté au cheval dumilieu par une courroie allant d'un mors à l'autre ;

2° En bouclant toujours les branches extérieures des guides aux branches dudehors des mors des chevaux de côté, on fixe chaque croisière des guides à la

branche intérieure des mors des chevaux de côté, en les passant dans les clefs decollier du cheval du milieu. Dans ce cas, une troisième branche de guides se greffe

sur celle du dehors en avant de la première bifurcation, et va se boucler au morsdu cheval du milieu en passant dans la clef du cheval de côté.

Cette disposition des guides est la meilleure et doit être préférée en ce que,quand les six branches sont bien ajustées, toute action de guide se transmet de lamême manière à chacun des chevaux.

Le troisième procédé est celui dont on se servait le plus autrefois. 11 consiste

à attacher au mors de chaque cheval de côté les deux branches de la même guide,et à commander le cheval de la limonière au moyen d'italiennes fixées d'une part

en dedans des coussinets des chevaux de côté, et bouclées par leur autre bout àl'anneau de la branche correspondante du mors du troisième cheval.

Avec cette disposition, si l'ensemble est convenablement ajusté, le cocher aune action directe sur le cheval de côté qui correspond à la guide qu'il emploieisolément. Ce cheval, en se ralentissant, attire vers lui celui du milieu ; et le troisième auquel on rend et qu'on appuie même au besoin, est entraîné par les deuxpremiers dans le sens du tourner. Enfin, on conçoit aisément qu'en marquant unarrêt sur les deux guides, tout l'attelage est sollicité à s'arrêter, et qu'en lâchant labride aux chevaux de côté, celui du milieu est facile à déterminer en avant,puisque les italiennes sont alors relâchées.

MENER AVEC DEUX PAIRES DE GUIDES

Utilité  des gui des de  sû re té  —  Maniè re  de  mener à la Vigogne.

Nous ne parlons ici que du menage d'un seul cheval, ou de deux chevauxattelés de  front, avec des doubles guides, avec des guides de sûreté, et non dumenage avec les grandes guides, qui fait l'objet d'une autre partie de ce traité.

Cette manière de mener avec quatre guides un cheval de brancard ou deuxchevaux de timon, se nommait menage à la Vigogne. Aubert en parle dans son

Traité d'équitation. Elle est fort utile avec des animaux non encore ajustés,  jeunes,ardents et dont on veut ménager la bouche, surtout quand on craint qu'ils ne viennent, dans un moment de fougue, à forcer la main.

Lorsqu'il n'y a qu'un seul cheval, on lui met deux paires de guides ordinaires.

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LE COCHER. 227

Les plus fortes sont fixées au mors de lilet. Les plus minces sont bouclées à droiteet à gauche en bas du mors de bride.

S'il s'agit d'un attelage à deux, les guides les plus larges sont de même placées aux filets et celles de sûreté au bas du mors de bride. Mais les guides du filet

ont seules alors des croisières, c'est-à-dire des branches internes allant s'attacher àl'anneau intérieur du filet de l'autre cheval. Les guides de sûreté, tout en se bifurquant, se fixent toujours, les deux parties de chacune aux extrémités du même morsde bride. Elles n'ont donc pas pour but d'amener les chevaux à droite ou à

gauche, mais elles ont un effet direct, d'avant en arrière, et elles agissent isolé

ment sur chacun d'eux dont elles peuvent ralentir le mouvement et prévenir les

désordres. Avec quatre guides on doit donc mener habituellement par celles dufilet; et l'on ne se sert que momentanément des autres, quand les circonstances

l'exigent.On les tient habituellement dans la main gauche, de la façon suivante :

La guide gauche du filet sur l'index et la droite sur le médius ; la guide

gauche de sûreté sur l'annulaire et ladroite sur le petit doigt. Mais ces deuxdernières sont laissées un peu lâches, defaçon à ne point avoir d'action sur labouche quand on ne le désire pas.

La main droite fait le carré etopère ses reprises et ses raccourcisse

ments do guides sur celles du filet,comme il a été dit plus haut. Quantaux guides de sûreté, elles restent tou jours dans la main gauche où la maindroite vient, selon les besoins, les raccourcir, l'une après l'autre ou toutes les deux à la fois, en les saisissant, soit enavant, soit en arrière de la main qui les tient.

« Si un cocher se sert constamment de l'action du mors à longues branches,dit le Comte de Montigny, et que les chevaux aient de l'énergie et du sang, il

arrive assez ordinairement que l'attelage finit par perdre de sa sensibilité aux effets

de la main, devient fatigant à conduire, et quelquefois difficile à arrêter aussi vite

qu'on le voudrait dans les embarras de voitures. L'emploi des guides de sûretéremédie à cet inconvénient, repose la bouche des chevaux, leur conserve leur

finesse, et enfin est une ressource puissante lorsqu'ils ont trop d'action, ou mêmeencore, ce qui arrive trop souvent, lorsqu'une guide ou un mors viennent à se

rompre. »

« Je conseille, dit de son côté le Baron de Curnieu, le menage à la Vigogne

avec un cheval sur lequel on a pratiqué un assouplissement suffisant pour le rendre

T E N U E DES G U I D E S D E S Û R E T É

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228 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

fidèle à la main et surtout pour lui donner une complète égalité dans lesmouvements latéraux de l'encolure. »

Et plus loin : « Le mors de bride ne vaut pas à la voiture le filet pour dirigerle cheval à droite et à gauche.

« Pour l'arrêter ou le ralentir, cela est différent ; l'embouchure à gourmette aplus de puissance; et c'est un point de gagné, mais il y a l'inconvénient de ne paspouvoir ménager la bouche du cheval autant qu'on peut en avoir besoin.

« Je ne parle pas ici de l'usage généralement répandu dans Paris de mener aubanquet, c'est-à-dire en plaçant les guides dans l'œil même du fonceau. UN M O R S

E M P L O Y É D E LA S O R T E N'EST Q U ' U N FILET U N PEU PLUS LOURU, U N PEU PLUS I N C O M M O D E ,

mais telle est la force de la routine ou du préjugé (1) que c'est un principe quel'on ne fera  jamais goûter à certaines personnes.

« Lorsque l'on mène cm milieu, c'est-à-dire les guides au premier degré au-dessous des fonceaux, ce qui fait une embouchure un peu plus douce qu'une bride deselle ordinaire, un homme expérimenté mènera commodément un cheval facile,

quoique un peu allant ; il le dirigera facilement et aura moins besoin de force pourl'arrêter. Mais un novice aura bientôt laissé poser le cheval autant sur cette embouchure que sur le filet.

« Mener en bas, c'est-à-dire avec des branches très longues, est un tour de forcesur certains chevaux et une imprudence avec presque tous (2). L'effet d'arrêt esttrès fort ; l'effet latéral presque nul ; on ne réussit guère qu'avec des chevaux naturellement très portés en avant, qui no s'acculent  jamais et qui ont une très granderoutine de l'attelage.

« En revanche, on peut obtenir beaucoup de brillant, des allures relevées, etsurtout s'acquérir ainsi une grande réputation d'habile cocher.

« La crainte d'être emporté,  jointe à l'impossibilité de conduire habituellementavec une embouchure très dure a fait naître l'usage de la double guide.

« Lorsque la guide de sûreté est au bas du mors et les guides ordinaires aubanquet de ce même mors, il arrive souvent que l'effet espéré n'a pas lieu, et voici

pourquoi : les guides ordinaires et les guides de sûreté agissant sur la mêmeembouchure ont deux effets qui ne diffèrent que du plus au moins ; c'est à peuprès une seconde paire de mains qui viendraient joindre leur effet aux vôtres.

« Avec l'enrênage à la Vigogne, au contraire, la pression du bridon est remplacée soudainement par une autre embouchure violente et qui surprend ; de là,changement brusque dans les sensations du cheval, modification dans sa position,

et, par conséquent, grande chance pour qu'on réussisse à l'arrêter, lors même qu'il

a commencé à prendre carrière.

(1) On - v o i t quo « la routine et le préjugé » sont tenaces, car ce mauvais menage est encore employé aujourd'hui par bien des

cochers, quoique plus de trente ans se soient écoulés depuis que le Baron de Curnieu en condamnait si  jus tem ent l'us age.

(2) Cette assertion était surtout vraie avec l'ancien  mo rs  d' att e lag e qui avait des branches énormes et une liberté de langue très

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L E COCHER. 229

c e Je ne parle pas du cas où, les guides ordinaires étant au milieu, celles desûreté seraient en bas ; cette méthode ne peut avoir aucun effet, et est complètement en dehors de toute connaissance du cheval, et môme, disons-le, du senscommun.

c ( Mais l 'utilité de la double guide ne doit pas se borner, selon moi, à prévenirles foucades d'un cheval quinteux et sujet à s'emporter.

« J'ai trouvé un grand avantage à mener avec les quatre guides, tant au brancard qu'au timon, c'est-à-dire avec un comme avec deux chevaux.

« Dans le premier cas,  je me sers exclusivement du lilet pour diriger le cheval ; je lui demande une tension constante avec un léger point d'appui qu'il est toujoursdisposé à augmenter, soit au premier coup de langue, soit même à la plus légèrereddition de la main.

( ( La moindre différence de tension à droite ou à gauche amène immédiatementla barre, le naseau, et, par conséquent, toute la masse dans cette nouvelle direc

tion, saus surprise, sans à-coup et sans aucun retard.« Si le cheval, par ardeur, impatience ou lourdeur naturelle, vient à peser surla main un peu plus qu'il ne m'est commode et agréable, à l'instant une pressionopérée par la main droite sur les guides de sûreté remet le cheval dans la main,lui rend sa légèreté et son à-propos ; s'il négligeait d'obéir, un appel de langue ouun coup de fouet ferait l'effet d'une attaque de l'éperon, et tout rentrerait dansl'ordre.

« On voit que  j'adopte ici tous les principes et les expressions du système do

M. Bäucher, et en effet, il est nécessaire, indispensable, que pour ce menage lecheval ait été travaillé à la mise en main et aux flexions ; mais pour cela il suffitd'un travail très facile et dans lequel les cavaliers, même les moins expérimentés

dans le système, risquent peu de se fourvoyer.( c Avec deux chevaux, la guide de sûreté me sert de même à remettre chaque

cheval dans la main, quand besoin est, à diminuer son point d'appui, et, par conséquent, à lui laisser le degré d'impulsion qui me convient.

« Le seul inconvénient de ce système est la nécessité de s'habituer à mener

avec quatre guides dans la main.« 11 y a des doubles guides qui ne se bifurquent pas avant d'arriver au mors (1) ;

on les passe dans les clefs intérieures du collier ou du mantelet. Je ne les aime

pas, elles n'ont que l'avantage d'être moins apparentes.« Celles que  j'emploie se bifurquent avant les clefs du mantelet, à environ

15 centimètres de distance. Le bout qui tient à la main est muni d'un anneau de

fer dans lequel passe une italienne, c'est-à-dire une rêne suffisamment longue pour

(1) Chacune de ces guides est lixée aux deux branches du mors au moyen d'une petite courroie qui se trouve à son extrémité et forme

ainsi une sorte de fourche.

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230 L 'ART DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

aller de chaque côte  jusqu'au mors. Un  passant long et fort serre les deux partiesde cette italienne de chaque côté de l'anneau par lequel elle passe. L'usage de cepassant est de maintenir égales ou inégales les deux parties de l'italienne qu'ilréunit. De la sorte, si le cheval a l'habitude de forcer la main à droite ou àgauche, il rencontre de ce côté une résistance telle que je la désire. Il n'y a qu'àajuster la longueur relative des deux parties de l'italienne au moyen du passant. »

On peut encore se servir, dans l'attelage à deux chevaux, d'une seconde pairede guides, semblables à celles du menage à un seul cheval, et adaptées à un seuldes deux chevaux de l'attelage. Cette manière de faire est quelquefois fort utile avec

des chevaux de caractère différent, un  jeune attelé avec un vieux, par exemple, oupour remettre droit un cheval qui tire sur la chaînette ou s'appuie sur le timon.

Nous ne terminerons pas ces considérations sur le menage avec deux paires deguides sans rappeler cependant que, s'il présente de sérieux avantages pour la conduite do chevaux neufs ou insuffisamment dressés, il ne saurait être admis comme

menage habituel du cocher de maitre, qui est censé n'atteler que des animaux prêtsà

entreren service et suffisamment ajustés pour être toujours menés sûrement avec

deux guides.

DES CHEVAUX VICIEUX A LATTELAGE

 De s  chevaux qui  ruen t  —  De s  chevau x qui  poin tent  ou qui bondissent  —  De s  chevau x qui  s'emporten t.

« A l'attelage, dit le Baron de Curnieu, il n'y a, à proprement parler, qu'unseul vice véritablement dangereux : c'est celui de ruer. Tous les autres sont, en

général, l'apanage des chevaux non dressés ou mal conduits, ou trop  frais, c'est-à-dire à qui on a donné un repos exagéré« Lorsque les  juments ruent, c'est presque toujours une question de tempéra

ment ; les unes ne ruent que lorsqu'elles sont en chaleur, les autres, au contraire,sont moins irritables dans ce moment-là. Toujours est-il que, lorsque ce défaut semanifeste chez elles, le plus sage est de renoncer pour toujours à les attelerMais il existe des  juments qui, comme les chevaux hongres, ne ruent qu'accidentellement, et par un mode particulier de sensibilité. Celles-là on les attelle comme leschevaux, au moyen de plates-longes.

« Au brancard, la plate-longe est facile à adapter, parce que ses points d'attachesont fixes. Cependant, il faut observer que le cheval étant plus bas de la croupe

dans la marche que dans la station, la plate-longe, tendue pendant l'arrêt, peutbien n'être que de  juste longueur au pas et au trot ; et il est très important qu'ellene soit pas trop longue, parce que le cuir est sujet à s'allonger, et que, de plus,le cheval a d'autant plus de force que son mouvement a plus de jeu

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L E COCHER. 231

« D'un autre côté, si la plate-longe est serrée, elle le devient encore plus lorsquel'on gravit une pente, puisque les roues sont plus basses que le cheval, ou lorsquela voiture plonge dans deux ornières profondes au même endroit. Dans ces circonstances, la gène de la plate-longe excite à ruer beaucoup de chevaux qui n'y pen

seraient pas.« Il est des chevaux si obstinés qu'il faut mettre à la fois plusieurs plates-

longes« Toujours est-il que la plate-longe n'est exclusivement et toujours bonne à

employer que pour éviter les ruades de surprise, de gaieté, ou les réminiscencesd'un vice entièrement passé, et les accidents qui peuvent en arriver.

« Pour les chevaux qui ruent avec obstination, la plate-longe est souvent insuffisante, quelquefois nuisible

« Ce qui n'empêche pas que généralement  j'en approuve l'usage au brancard, etque  je veux des brancards solides et bien doublés en fer

« La plate-longe au timon est illusoire : elle se compose d'un appareil qui peut

varier, mais dont l'essence est une sous-ventrière solide dont les prolongements secroisent sur la croupe et vont rejoindre la volée ou les extrémités d'un pialonnier.Quelquefois ce sont deux courroies parallèles qui vont du mantelet à la volée etsont assujetties sur la croupière ; ou encore les deux systèmes réunis.

« Mais il y a un inconvénient auquel on ne peut remédier, c'est que le cheval,en reculant sur sa chaînette, peut toujours rallonger la plate-longe, puisqu'il serapproche de son point d'attache. Si vous tendez outre mesure, le cheval tire sursa plate-longe et non plus sur ses traits ; i l est gêné et excite. »

En résumé, pouvons-nous dire, d'accord avec le Baron de Curnieu, quand uncheval entier ou hongre, ou surtout une jument, rue constamment, avec obstination, et se montre incorrigible, il faut renoncer à l'atteler. Mais s'il s'agit de che

vaux gais on froids, qui n'aiment pas à se porter en avant, et répondent par uneruade à un coup de fouet, à l'impression du froid, à un appel de langue ou à unbruit qui les surprend, la plate-longe est bonne à employer parce qu'ils ne redoublent pas généralement, et qu'elle les empêche de se prendre dans les traits ou surle timon.

Le Comte de Lastic-Saint-Jal dit, de son côté, dans VAmi d e U É l e v e u r :« Les chevaux ruent à la voiture par frayeur, par défaut de conformation ou

par méchanceté.« Le premier cas se rencontre souvent chez les  jeunes chevaux au passage d'un

terrain mou, sur lequel les roues ne rendent aucun son, sur le pavé sonore, ou

sur des parties de route nouvellement gravées ; le passage des ponts en bois,

l'odeur des tanneries, des boucheries, sont aussi des causes d'effroi que l'on atténuequelquefois, s'il n'y a pas de méchanceté, en mettant les chevaux au pas, et en lescalmant par la voix ; mais en général, lorsqu'il y a des précédents, et que les chevaux ruent par caprice, ou parce qu'ils souffrent des reins ou des  jarrets, il est bon

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232 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

de se mettre en garde et de prévenir les accidents au moyen de courroies desûreté.

« 1° La courroie de sûreté pour tilbury est une forte lanière en cuir qui passe

sur le sommet de la croupe et se fixe aux deux brancards. Elle suffit lorsque la

ruade n'est qu'accidentelle, mais lorsqu'il y a coutume et opiniâtreté, il en faut uneseconde qui passe sur la croupe, tout près de la naissance de la queue.« 2° Les courroies de sûreté pour l'attelage à deux chevaux s'adaptent mal sur

des palonniers ; il faut des lissoirs pour les fixer. De tous les systèmes de courroiesde ruade pour attelage au timon, le meilleur est celui qui consiste en deux lanièresdo cuir, se croisant sur le sommet de la croupe et se fixant aux grands boucleteauxdes traits et près de chaque pommelle, de sorte que la courroie qui part du grandboucleteau droit va se fixer près de la pommelle de gauche, et que celle qui partdu boucleteau de gauche vient s'attacher près de la pommelle de droite.

« Le système qui consiste en une courroie s'attachant d'un côté au timon, del'autre au trait, produit pou d'effet ; il n'empêche pas la forte ruade.

« Los courroies de sûreté ne doivent jamais être assez serrées pour empêcher ougêner le mouvement du cheval au trot ; dans ce cas, au lieu d'être un correctif,elles deviendraient une excitation à la défense et à la ruade. «

« Une pointe et les bonds les plus violents, même dans une voiture à douxroues, no peuvent amener — s'ils ne sont pas accompagnés de ruades — que lachute du cheval et une secousse assez insignifiante pour l'homme qui mène. »

(Baron de Gurniou).Les  pointes et les bonds sont assurément moins dangereux à l'attelage qu'à la

selle, mais ils peuvent, cependant, être cause d'accidents graves. Il faut donc cher

cherà

les prévenir. Quand un cheval se prépare à bondir, il faut le porter vigoureusement en avant. Lorsqu'il pointe, on doit rendre la main et attaquer du fouet.Contre les cabrades, on peut encore employer une martingale faisant son effet surune longe en corde passée sur les reins, derrière la sellette ou le mantelet.

« Un autre vice, beaucoup moins dangereux que le penchant à ruer, et queles hommes étrangers à la pratique des chevaux semblent redouter bien davantage,lit-on dans le même auteur, c'est celui de s'emporter. Un cheval est dit s'emporter,lorsqu'il prend résolument son parti, et, dans sa terreur, s'enfuit droit devant lui,au point de perdre souvent  jusqu'au soin de sa conservation.

« Chez les chevaux communs et dépourvus de sang, cet accès de colère ou de

frayeur ne les mène pas loin ; l'essoufflement, la fatigue ou une lourde chute ontbientôt arrêté l'animal et le poids qu'il traine, mais lorsqu'un cheval de sang etvigoureux est en état de se livrer à une certaine vitesse avec la voiture à laquelleon l'a attelé^ il peut en résulter de grands dangers et dos accidents mortels : lacharge verso, bondit et se brise derrière le cheval qui s'effraye de chaque nouveau

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L E COCHER. 233

heurt, de chaque nouvelle cassure et de l'accroissement même de sa proprevitesse

« Les embouchures rigoureuses n'arrêtent pas le cheval emporté ; fussent-ellesassez puissantes pour briser les mâchoires, comme cela est arrivé quelquefois, elles

ne servent pas à éviter les accidents. Ce n'est que par une secousse ou saccadehabilement donnée, qu'on change la position du cheval qui s'emporte, qu'on diviseses forces, suivant l'expression de M. Baucher, et qu'on l'empêche de continuer sacarrière. Mais pour cela il faut une adresse, une habitude, un sang-froid, qui nese rencontrent pas, malheureusement, chez tous les hommes qui se mêlent de

gouverner les chevaux.« Un moyen puissant que  j'ai vu réussir assez souvent, c'est une double guide

qui, bouclée dans la clef de sellette, va passer dans l'anneau du filet et revientensuite dans la main de l'homme. Le cheval ne peut pas forcer la main à cause du

repli, et de la force qu'il donne au conducteur. Il faut donc, tôt ou tard, que latête cède et s'encapuchonné, et le cheval est maîtrisé.

a On a inventé, il y a quarante ans environ (1), un appareil de strangulation aumoyen d'un cordon do soie rond, qui roule sur trois poulies et agit à l'endroitmême de la sous—gorge. Lorsqu'on tire graduellement les deux cordons, commeune paire de rênes, le cheval commence à respirer moins librement, et bientôt ses

oreilles tombent en arrière et il s'arrête précipitamment. Il suffit ordinairement delâcher les cordons pour que les efforts du cheval le mettent immédiatement à mêmede reprendre suffisamment haleine. On peut alors se hâter de descendre et dedesserrer l'appareil.

« Il existe encore une espèce d'embouchure tellement disposée que la tension

des rênes sur des branches à charnières abaisse une espèce de plaque qui boucheles naseaux du cheval ; l'effet est extrêmement violent : le cheval, en s'arrêtant, est

prêt à s'abattre ;  je préfère l'appareil précédent. »Depuis le Baron de Curnieu, bien d'autres inventions ont été faites dans le but

de parvenir à arrêter les chevaux emportés.« Les nombreux dispositifs proposés, dit M. le Commandant Jouffret, reposent

sur l'un des principes suivants :— simple traction mécanique augmentant considérablement la puissance d'action sur le mors ; — arrêt par suppression de la respiration; — arrêt par l'action d'un courant électrique qu'on produit à un moment donnéet qui est assez puissant pour paralyser momentanément les mouvements du cheval. »

Mais il y a plusieurs objections à faire à l'emploi de ces moyens plus ou moinsempiriques ; ainsi il est rare que, le  jour où un animal vient à s'emporter, on aitprécisément eu l'idée de lui adapter un des appareils en question, s'il n'est  pas

couturnicr du  fait; et, s'il s'agit d'un cheval qui se serve de ce vice comme défensehabituelle, le plus simple et le plus sûr, nous ajouterons : la seule manière certaine

(1) Le Baron de Curnieu écrivait ces lignes en 1837.30

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234 L ' AR T D E CONDUIRE E T D 'A T T E L E R .

de ne plus avoir à le redouter, c'est de lui faire subir un dressage méthodique,dans lequel on arrive, par une progression sage et lente, à rendre faciles les refluxdu poids d'avant en arrière, quelle que soit l'allure, ce qui permet toujours alors àune main habile d'empêcher la masse de se porter violemment sur les épaules,c'est-à-dire d'arrêter ce genre de défense dans son germe.

MENER AVEC LES GRANDES GUIDES

De nos  jours on ne mène guère avec les grandes guides que deux sortesd'attelages de maître, savoir :

1° Quatre chevaux placés : deux derrière, dits de timon; et deux devant, ditsde volée. C'est le Four-in-Hand des Anglais ;

2° Deux chevaux attelés en tandem, c'est-à-dire en file, celui de derrière dansdes brancards, et l'autre en flèche.

Ces deux attelages se mènent au moyen de quatre guides : une paire degrandes pour les chevaux de volée ou le cheval de flèche ; et une paire de petitespour les chevaux de timon ou le cheval de brancard.

Nous parlerons d'abord du menage de quatre chevaux, qui est, de beaucoup,à l'heure actuelle, le plus usité des deux.

On mène à quatre, soit à la française, soit à l'anglaise.

MENAGE A QUATRE A LA FRANÇAISE

 Ma niè re de monter sur le siège e t de tenir les guides  —  Ajus ter les guides  — Position du cocher Mettr e l'a tte lag e en mouvement

Obliques — To urna nt s et mouvements circu laires  —  Arrê ter  —  Re tra ite s  —  D u  fouet .

Dans le menage moderne, à la française, de quatre chevaux, les guides setiennent de la façon suivante dans la main gauche :

Guide gauche de volée, sur l'index;Guide gauche de timon, sur le

médius ;

Guide droite de volée, sur l'annulaire;

Guide droite de timon, sur le petitdoigt.

Les guides ainsi réparties dans lamain, se trouvent, deux par deux, correspondre au côté gauche et au côté droit

TENUE DES G U I D E S A QUATRE A LA F RA N Ç A IS E DE L'ATTELAGE.

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L E COCHER. 235

AUTRE TENUE DES G U I D E S A Q U A T R E

A L A F R A N Ç A I S E

L'école française moderne a, du reste, encore apporté la modification suivanteà cette tenue de guides, pour les personnesmanquant de force dans le petit doigt ;

La guide droite de volée est placée surle médius et sous la guide gauche de timon ;et la guide droite de timon est tenue entre lemédius et l'annulaire ; le petit doigt restedonc libre.

« Mais, dit le Comte de Montigny, cetteméthode qui donne plus de force an poignet,ne permet pas une aussi grande finesse dansle doigté. «

Il est certain que, lorsque les quatreguides sont séparées, chaque doigt sent son cheval et peut laisser glisser la siennesans le secours de la main droite. C'est donc la seule manière vraiment pratique

avec des chevaux très frais ou lorsqu'il fautmener au milieu des voitures.

Le Comte de Lastic indique une croi-

sième façon de tenir ses guides :

Guide gauche et guide droite de volée,

sur l'index ;

Guide gauche de timon, sur le médius;

Guide droite tie timon, sur l'annulaire.Mais c'est la moins usitée, si ce n'est

dans le menage en poste.TROISIEME TENUE D E S G U I D E S A Q U A T R E

A L A F R A N Ç A I S E

L'inspection de l'équipage étant faite, le cocher se porte à gauche de seschevaux, ajuste provisoirement ses guides

dans la main gauche en les disposant commenous venons de le dire, et monte sur son

siège en s'aidant de la main droite. Il s'installe alors sur son coussin de guides etprend son fouet de la main droite, qu'ilplace ensuite sur les deux guides droitespour  former le carré : l'index et le médiussur la guide de devant ; l'annulaire et le

petit doigt sur la guide de timon.Dans cette position, la main droite peut

agir plus ou moins sur la guide de timon

ou sur celle de volée, selon que le besoins'en fait sentir. FORMER LE C A R R É A Q U A T R E

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236 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Mais, de plus, cette main doit, comme à deux, et même davantage encore.

ture, trop longue lorsqu'on l'abandonne à elle-même, sera retenu avec un doigt

de la main^ droite et roulé autour de la verge.

L'ajustement et le raccourcissement des guides doivent se faire avec unegrande précision et une grande aisance ; car ayant à agir sur quatre chevaux, età accorder la volée avec le timon, les fautes sont plus graves et doivent être réparées avec plus de promptitude.

Los changements de main pour raccourcir les guides ne sont pas admis àquatre. On fait généralement le raccourcissement  pa r derrière. Le cocher saisit

l'excédent des quatre guides avec la main droite, glisse en avant la main gauche à

bout de bras, ferme cette main, la rapproche du corps, et replace la main droiteprès de la gauche dans la position prescrite.

Il faut, pour que ce raccourcissement soit bien fait, savoir doigter, c'est-à-dire qu'en glissant la main gauche en avant, il faut serrer les guides devenues troplongues, entre les doigts qui les tiennent, et laisser couler celles qui seraient tropcourtes. C'est un tact qu'il faut acquérir, et dont on comprendra l'importancepuisque ce raccourcissement et ajustement de guides est le plus prompt, et que,dans une circonstance donnée, il peut prévenir un accident ou au moins simplifierune difficulté.

Si les guides sont simplement inégales, on les ajuste séparément sans ouvrir lamain gauche ; mais on avance la droite qui saisit la guide à raccourcir, avec deuxdoigts et le pouce, les ongles en dessous, et en avant de la main gauche ; puis onrapporte vivement cette guide sur le doigt où elle doit être placée, et qui, momentanément ouvert, se referme immédiatement. On peut aussi fort bien raccourcirdeux guides à la fois, celles de volée ou celles de timon. Ce mouvement demande

venir seconder les actions de la gauche,et son principal concours consiste dansl'ajustement des guides et leur maintienen rapport constant; avec la bouche des

chevaux.

L E S Q U A T R E G U ID E S D A N S L A MAI N D RO I T E

Les trois derniers doigts de la main

gauche doivent être solidement assuréssur les guides, mais i l ne faut pas que lepoignet se raidisse ; sinon i l ne tarderaitpas à s'engourdir. Lorsqu'on sent sa mainse fatiguer, on prend les guides entre lesquatre doigts et le pouce de la maindroite, puis, un instant après, on lesressaisit de nouveau au-dessous de la

main du fouet, dont le bout de la mon-

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L E COCHER. 237

une certaine étude, mais on y arrive assez facilement, et il est de la plus grandeutilité en mainte circonstance.

La position du cocher sur son siège est la même qu'à deux ; c'est-à-direqu'en principe celui qui mène doit être assis bien carrément. Mais certaines

personnes préfèrent se placer un peu obliquement. « L'obliquité de la position ducocher sur le siège d'un break, dit le Comte de Montigny, rend le menage pluscommode et pour le cocher qui manie plus sûrement et raccourcit plus prompte-

ment ses guides, et enfin pour la personne qui se trouve à sa gauche. Cependant,cette position oblique a peu de partisans » Elle n'est, en tout cas, nullement

classique.

( ( Pour que le départ de quatre chevaux s'effectue régulièrement, i l faut queles deux chevaux de volée se mettent les premiers en mouvement : les quatreguides étant ajustées, le cocher doit placer sa main droite sur les deux guides dutimon ; trois doigts sur la guide droite, l'index et le pouce agissant sur la guide

gauche, le pouce cu dessous. De cette manière, la main droite ayant une actiontoute spéciale sur les chevaux de timon, en modère le départ, au moment oùl'appel de langue met les chevaux de volée on mouvement. La main cesse son effet

aussitôt que l'impulsion est donnée, et, de la sorte, les quatre chevaux sont surtraits et le départ se fait avec calme. Si, au contraire, les chevaux de volée mettaient de l'hésitation au départ, et que les chevaux de timon partissent les premiers,il en résulterait un désordre et des inconvénients qu'il est facile do pressentir. »

(Comte do Montiguy.)M. Lenoble du Teil dit, de son côté, au sujet du départ d'un attelage à

quatre : « Il est bon de se mettre en mesure d'unir et d'accorder de suite les chevaux de devant avec ceux de derrière. Il semble donc prudent, au moment dudépart, de séparer les guides de telle sorte que celles des chevaux de volée soient

dans la main droite, séparées par l'index de cette main, et celles des chevaux de

timon dans la main gauche, séparées par le médius (ou par Vannulaire, ajouterons-nous, suivant la tenue de guides adoptée).

« Au départ, les deux paires de chevaux seront ainsi conduites séparément jusqu'à ce que le cocher ait pu mettre droit l'ensemble do l'attelage en laissantglisser délicatement entre les doigts celle des guides qui attire l'une des paires do

chevaux en dehors de la ligne qu'elle doit suivre, et en tendant plus ou moinscelles de la paire qui va trop vite. Quand la marche régulière est assurée, onreprend dans la main gauche les quatre guides ajustées à la longueur conve

nable. ) )Certaines personnes trouvent que, pour le départ à quatre, il est préférable

de prendre dans la main droite les guides de timon, mais, la gauche entre l'index etle médius, et la droite entre l'annulaire et le petit doigt. De cette façon, les autres

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238 L'ART DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

doigts de la main droite sont libres et tout prêts à saisir une des guides de volée

pour l'allonger ou la raccourcir, lorsque l'on a, par exemple, à faire un tournantcourt immédiatement après s'être mis en mouvement.

Une fois le départ exécuté, la volée ne doit être sur ses traits que dans les

côtes, on lorsque l'effort des quatre chevaux devient nécessaire.

« Les mouvements obliques s'obtiennent comme avec deux chevaux, avec cetteparticularité que la guide de volée doit agir et dessiner le mouvement avant laguide de timon. Ainsi, pour obliquer à droite, le carré étant formé au moyen de la

main droite, on demande le mouvement par les actions suivantes : 1° demi-temps

d'arrêt préparatoire ; 2° action déterminante de la guide droite de volée, en laissantun peu glisser entre les doigts de la main droite la guide droite de timon, en sorteque la guide droite de volée forme une espèce de boucle entre les doux mains ;

pour faciliter cet effet de guide, on passe momentanément le pouce droit entre laguide do volée et celle de timon.

« Aussitôt que le mouvement est indiqué, le poignet gauche, en se mollissant,laisse un peu couler la guide gauche de volée et permet ainsi au cheval de ce côtéde suivre la direction de celui de droite. Mais, comme les deux chevaux de volée

ont besoin d'être réglés dans cette direction nouvelle, nous arrivons au troisièmeeffet, qui est le soutien comme à deux. Alors la main droite lâche la boucle etcesse son action sur la guide droite pour raccourcir vivement la guide gauchede devant, si elle s'est trop allongée, et maintenir ainsi les chevaux de volée surla ligne qu'on vent parcourir. Ce soutien de la guide gauche de volée doit êtreaccompagné de celui de la guide gauche de timon; car les chevaux de timon,généralement, ne répondent que trop vite aux indications que leur donnent les

chevaux de volée, et comme ils ont moins de terrain à parcourir que ces derniers,

il en résulte souvent que le devant n'est pas en rapport avec le derrière, ce quirend l'attelage irrégulier dans son aspect, et l'expose à des désordres parfois dangereux.

« Il faut donc toujours et dans tous les mouvements, maintenir le timon dansun rapport parfait avec la volée, et, par conséquent, se préoccuper plus des guidesqui règlent et qui soutiennent que de celles qui donnent la direction. » (Comte deMontigny.)

Pour obliquer à gauche, il faut que la main droite raccourcisse vivement laguide gauche de volée en l'assurant sous le pouce de la main gauche, et donneainsi l'indication au cheval de volée de ce côté. Mais, dès qu'elle a produit soneffet, le cocher doit laisser couler cette même guide graduellement, et venir tout

aussitôt à l'opposition ou soutien des guides de droite.

Les tournants, dans le menage à quatre, sont de deux natures différentes, qui

exigent, conséquemment, des effets de guides spéciaux.

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L E COCHER. 239

« S'il s'agit de tourner en cercle à droite dans un terrain vaste et uni, il

suffira, après avoir au besoin ajusté ses guides et marqué un demi-temps d'arrêt

préparatoire, d'avancer un peu la main droite, et d'amener à soi la guide droite devolée au moyen du pouce, de l'index et du médius de cette main, en laissant

glisser les deux derniers doigts sur la guide du timon, qui n'a pas besoin d'agir,puisque les chevaux de volée doivent parcourir uu arc de cercle avant que ceux dederrière arrivent sur le même terrain pour tourner, ce qu'ils feront même sansaction particulière de leur guide droite. »

Faisons cependant remarquer qu'il est toujours préférable de saisir une guideavec le doigt qui lui est affecté; par exemple, dans le tournant à droite, de saisir

la guide droite de volée entre le médius et l'annulaire de la main droite, le pouceet l'index venant les aider si besoin est, mais se trouvant libres pour l'appui sur lesguides de gauche, si une opposition est nécessaire.

« Après avoir fait agir la guide droite de devant, on doit avoir soin de laisserun peu couler la guide gauche de volée, pour faciliter le mouvement au cheval du

dehors ; et, de crainte que, déjà avertis, les chevaux de derrière ne se pressent detourner et n'amènent le timon dans la croupe de ceux de devant, on soutiendrabien la guide gauche du timon.

« Ainsi, pour déterminer le tournant à droite, il faut donner l'indication sur laguide droite de devant, lâcher un peu la gauche, et soutenir le timon à gauche ;

mais, pour régler ce tournant, il faut ramasser vivement, de la main droite, la

guide gauche de devant, et la faire agir comme soutien, tout en la rajustant.« Il va de soi, qu'après avoir donné l'inclinaison à droite avec les doigts fixés

sur la guide, on la laisse immédiatement revenir à sa place, car une fois le mouvement imprimé, l'effet de guide est inutile, et pourrait raccourcir trop le cercle ouempêcher le cheval de se porter en avant. »

Pour tourner en cercle à gauche, on agit d'après les mêmes principes. Laguide gauche de volée, ramenée plus courte par la main droite sous le poucegauche, doit être graduellement relâchée, aussitôt que le devant a répondu à la

sollicitation.En résumé, dans les tournants, les guides de soutien, d'abord relâchées pour

favoriser l'évolution, doivent être ensuite l'objet d'une attention toute particulièrepour bien remplir le rôle qu'elles ont à  jouer un instant après.

En disant que pour tourner à droite, par exemple, le cheval de timon de cecôté n'a presque pas besoin d'indication, nous avons voulu bien faire comprendreque l'action de guide à son adresse est bien secondaire et qu'on ne doit pas faire

sentir simultanément et au même degré les deux guides de droite ou de gauche.« Le coup d'œil, l'à-propos, tiendront lieu de règle dans l'emploi proportionnel desguides sur les cercles; i l suffit de savoir qu'un attelage à quatre n'est gracieux etrégulier que lorsque les chevaux de timon suivent exactement la même directionque ceux de volée. »

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240 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

c c S'agit-il, au contraire, ajoute le Comte de Montigny, d'entrer dans une rueou une porte étroite, de faire suivre, au milieu des obstacles, plusieurs directionssuccessives à sa voiture, ces principes doivent être modifiés Oubliant momentanément la précision rigoureuse du menage, on ne songera qu'à ses chevaux de

timon. Ceux de volée, ralentis et moins sur traits (1), ne sont plus qu'un accessoiredans la traction, après s'être contenté do leur donner la direction à propos, pourqu'ils n'entravent pas ceux de derrière. On a ses guides de timon assez courtes

pour que les chevaux ne puissent se déranger de leur ligne, et on passe l'obstaclesans s'inquiéter plus de la volée ; une fois hors de danger, on la régularise sanspeine. D'ailleurs^ lorsque des chevaux de volée sont sages et ont été soigneusementattelés à deux, ils se présentent d'eux-mêmes dans les obstacles, et, le plus souvent,ne dérangent en rien la régularité de mouvement et d'allure que  je recommande enprincipe. »

( c Lo rsque des chevaux sont fins, bien équilibrés, et répondent aux moindressollicitations des guides, tous les moyens apparents de conduite se simplifient et se

réduisent à un doigter habile, qui laisse à peine voir les effets de guides, quicependant, plus ou moins tendues ou relâchées, ont besoin d'être rajustées parderrière, au moyen du glissement de la main. C'est ainsi qu'on peut arriver à conduire à quatre d'une main, et à exécuter des obliques et des cercles sans le concours de la main droite, mais toujours avec un raccourcissement et rajustement deguides, entre chaque changement de direction. »

Lorsque l'on veut arrêter, l'effet des guides doit être un peu plus marqué pourles chevaux de timon que pour ceux de devant, c'est-à-dire qu'au moment où

l'arrêt va être complet, il faut, tout en maintenant ferme les timoniers, rendre un

peu aux chevaux de volée, de façon que leurs traits se trouvent tendus lorsquel'attelage sera arrêté complètement.On avancera donc la main droite sur les deux guides du timon, où elle exer

cera une pesée graduée. Mais on s'empressera de rendre dès que son action nesera plus nécessaire. Cette prescription a surtout pour but de prévenir les mauvaisarrêts, car, quand des chevaux sont bien mis, ils doivent s'arrêter tous les quatreà la fois.

Règle générale : avant tous les arrêts et demi-arrêts, il faut s'assurer de l'égalité de ses guides, les ajuster et les raccourcir, par glissement de la main gauche,ou en ramassant vivement avec la main droite, par devant la main gauche, lesguides devenues trop longues.

c c Le principe du reculer pour l'attelage à quatre, est de faire commencer la

( 1 ) D a n s l e s c h a n g e m e n t s d e d i r e c t i o n , l e s t r a i t s d e s c h e v a u x d e v o l é e d o i v e n t ê t re a b s o lu m e n t f l o t t a n t s , et c e l a e s t  d' a ut an t  p lu s

important q u e l e t o u r n a n t e s t  p lu s  co urt .

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L E C O C H E R . 241

marche rétrograde, d'un pas seulement, aux chevaux de volée avant ceux de timon ;

il va sans dire que, s'il en était autrement, ces derniers trouveraient une résistancequi leur rendrait le recul impossible ou provoquerait une défense. Il vaudrait mieux,sans doute, faire exécuter le reculer simultanément aux quatre chevaux à la

fois » mais il est rare qu'un semblable attelage soit assez bien dressé pourqu'on puisse l'obtenir.« Quant aux retraites, dit M. Lenoble du Teil, qui n'ont de raison d'etre (à

quatre) que directes, et pour une très petite longueur de terrain à parcourir enarrière, elles devront, théoriquement, s'opérer par l'ébranlement simultané enarrière des quatre chevaux.

« Toutefois, il conviendra, en pratique, d'observer quels sont les chevaux, dedevant ou de derrière, qui sont le plus sur leurs traits, et de commencer parceux-là, tout en préparant les autres à entamer le mouvement rétrograde aumoment où l'ensemble de l'attelage sera dans la disposition favorable à l'exécutionde ce mouvement La distance voulue étant parcourue en arrière, on remet

tous les chevaux sur traits. »Les retraites circulaires trouvent moins souvent, dans le menage à quatre, leur

application, que dans l'attelage à deux chevaux, en raison do l'espace relativementgrand en largeur qui est nécessaire pour les exécuter. Néanmoins, il est des cas où

elles s'imposent, et elles sont régies par les mêmes principes qu'à deux. Il est doncutile de les pratiquer de temps à autre, au moins à titre d'exercice.

Le fouet est indispensable dans le menage d'un attelage à quatre, attendu qu'ilpeut toujours survenir un incident qui oblige le cocher à user d'un moyen énergique et instantané pour remettre la volée dans le mouvement en avant.

A quatre chevaux, i l s'emploie du reste de deux manières différentes : pour lavolée, il agit avec la monture déployée et il nécessite des déplacements de poignetplus larges que dans l'attelage à deux ; il seconde l'appel de langue, et réveille, parexemple, dans un tournant, l'activité du cheval du dehors. Pour le timon, on nes'en sert qu'après avoir ramassé la monture dont on laisse au bout du manche uneboucle assez large et longue pour stimuler au besoin l'action des chevaux de derrière et les remettre sur leurs traits.

Il est souvent bien utile (ïappuyer au départ un des timoniers, en laissant dou

cement tomber la monture sur le cheval de (jauche (ce qui est plus facile). De cettefaçon, la voiture reçoit une petite impulsion, qui facilite sa mise en mouvement, etl'on ne risque pas de casser les traits ou les palonniers des chevaux de volée, si

ceux-ci viennent à partir brusquement.« Une des difficultés de l'attelage à quatre, dit le Comte de Montigny, c'est le

maniement du fouet, qui gêne plus souvent qu'il n'aide un cocher médiocre. Leramasser de la monture du fouet est assez difficile et demande un grand exercice,puisqu'il faut que chaque fois qu'elle a été déployée, elle soit à nouveau replacée

31

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242 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

sur le manche de la même manière, et qu'elle soit très facile à développer. Il seraitimpossible de définir le petit mouvement de poignet par lequel on obtient ce

résultat, mouvement qui varie selon le tact des individus ; toujours est-il qu'un boncocher ne peut se dispenser de replier son fouet et de conserver une boucle à sonextrémité. »

 Mo nt er  sur le siège  —  Pos iti on  du  co ch er  — l 'enne et  manie ment  des  guid es  —  Ra cc ou rc ir et  ajus ter : 1°  Le s quatre

 guides; 2°  Le s  deux  guid es  de  ti mon; 3°  Les  deux  guides de volée; 4°  La  guide  ga uc he  de volée; 5°  La

 guide  dro ite de volée; 6°  La guide  ga uc he  de  ti mon; 7°  La  gu id e  dro ite  de  timon; 8°  Les deux  gui des  du

 mil ieu; 9°  Les deux  gu id es externes  —  Met tre Vatt elage en  mouvemen t  —  Ma rc he r  —  Ma ni èr e de  se  servir

 du  fo ue t  —  Ma ni èr es  de  demand er le  tourner  à  dro ite et  à  ga uc he  —  Rendre et  reprendr e  —  Faire  demi-

 tou r -  Arrête r  — Conseils  diver s  —  De sc en dr e  du  si èg e  —  De Venrênement  — Appréc iat ion  de Thiroux sur

le  me na ge  à l'anglaise.

Afin d'exposer, avec le moins de chances d'erreur possible, le menage de

quatre chevaux à Vanglaise, nous avons voulu remonter aux Anglais eux-mêmes,

c'est-à-dire que nous avons puisé uniquement dans des écrits émanant de maîtres

anglais faisant autorité dans leur pays, ou dans des ouvrages dont les auteursont séjourné assez longtemps en Angleterre pour en avoir rapporté la connais

sance exacte des usages adoptés par nos voisins pour la conduite d'un Four-in- Hancl.

C'est ainsi que ce qui suit est emprunté en grande partie au livre :  Les grandes

Guides, de M. Donatien Levesque, et en particulier au chapitre de ce livre intitulé :

( ( La Leçon de Guides », qui est lui-même extrait et traduit du  Daily's  Magazine.Nous nous sommes aussi servi de l'ouvrage de M. L. Howlett, récemment paru : Leçons de Guides.

Placez-vous à la hanche du timonier droit. De la main gauche tirez à vous laguide gauche de volée  jusqu'à ce que vous sentiez la bouche du cheval ; faites-en

autant pour la guide droite de volée. Avec la main droite, ramenez en avant de la

main gauche un peu de cette guide droite de volée,  jusqu'à ce que les bouts desmains de guides soient de même longueur. Passez les guides de volée, de la main

F O U E T REPLIÉ POT

MENAGE A QUATRE A L'ANGLAISE

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L E C O C K E R 243

gauche dans la main droite, en mettant le médius do cette main entre les deux.Ensuite prenez la guide gauche de timon dans la mainf gauche, entre l'index et lemédius, puis la guide droite de timon de la même main gauche, et, pour ces

guides, faites comme il vient d'être dit pour les guides de volée. A ce moment, le

médius gauche doit séparer les guides des timoniers. Alors, remettez les guides devolée, séparées par l'index, sur les guides de timon dans la main gauche, et passez-

les toutes dans la main droite, en introduisant les mêmes doigts entre les mêmesguides. Raccourcissez ou allongez le tout, selon le cas, pour monter sur le siège.

Une fois sur le siège, « asseyez-vous droit, d'aplomb et carrément; soyez bienassis, et pas à moitié debout. Ne vous penchez pas en avant. Les pieds et lesgenoux bien sur la même ligne, les chevilles et les genoux se  joignant, les brasprès du corps, le coude touchant la dernière cote. »

Placez dans la main gauche vos quatre guides de la façon suivante :

La guide gauche de volée sur l'index ;La guide droite de volée entre l'index

et le doigt du milieu ;

La guide gauche de timon entre lesmêmes doigts, mais dessous, c'est-à-dire

sous la guide droite de volée;La guide droite de timon entre le

doigt du milieu et l'annulaire.Si vous recevez les guides de quel

qu'un qui vous les passe sur le siège, laT E N U E D E S G U I D E S A Q U A T R E A L A N G L A I S E

personne qui les a en main, doit, avant

tout, déplacer les guides de volée, et vous présenter celles de timon d'abord, puiscelles de volée.

Après avoir reçu les guides de timon dans la main droite, passez-les dans lamain gauche, puis recevez les guides de volée dans la main droite. Cherchez labouche de vos timoniers et passez enfin les guides de volée dans l'autre main.

La main gauche doit être à environ cinq centimètres de l'estomac et tournéevers lui, le dos de cette main en dehors et le poignet très légèrement courbé.

C'est la position qui permet le mieux de sentir la bouche des chevaux, qui, deleur côté, profitent du ressort que la courbe donne au poignet.

Pour reposer la main gauche ou pour maintenir les chevaux, mettez la main

droite en avant de la gauche, en plein sur les quatre guides.Les bras, de l'épaule au coude, doivent être aussi près du corps que possible.

Faites tout avec les mains et les avant-bras en avant de vous, sans jamais

Le Duc do Beaufort, président du Four-in-Hand  Driving—Cluh et du Coaching-

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L E COCHER. 245

Enfin M. Lenoble du Teil, ancien écuyer-professenr à l'École des Haras, ditdans son cours ; « Je préfère de beaucoup la manière anglaise :

Guide gauche de volée sur l'index ;

Guide gauche de timon sur le médius;

Guide droite de volée sur le médius et sur la guide gauche de timon ;Guide droite de timon sur l'annulaire.Le petit doigt, libre, peut et doit être employé à tenir les quatre guides exac

tement serrées. »

On voit par ces diverses citations qu'il ne saurait y avoir de doute sur la

manière moderne de tenir les guides à l'anglaise dans la main gauche pour menerquatre chevaux.

Neuf cas peuvent se présenter, suivant qu'il s'agit de raccourcir ou d'ajuster :

1° Les quatre guides ;

2° Les deux guides de timon ;

3° Les deux guides de volée ;4° La guide gauche de volée ;

5° La guide droite de volée ;

6° La guide gauche de timon ;

7° La guide droite de timon ;

8° Les deux guides du milieu (c'est-à-dire la guide gauche de timon etla guide droite de volée qui se trouvent ensemble entre les mêmes

doigts), quand les chevaux de volée se portent à gauche ;

9° Les deux guides externes (la guide gauche de volée et la guidedroite de timon), quand les chevaux de volée se portent àdroite.

Il y a plusieurs manières d'ajuster les guides.Pour les commençants, il est d'abord plus aisé de les raccourcir toutes par

derrière. Il est facile d'empoigner ainsi les quatre guides à la fois. Mais, quand iln'y en a qu'une ou deux à ajuster, il faut, avec les doigts de la main droite, écarterles autres qu'on ne veut pas raccourcir, et prendre celles qui ont besoin d'êtreajustées, mais  pas trop  près de la main gauche; car i l est moins difficile de les

saisir à 3 pouces de cette main qu'à 2 ou 3 centimètres.Plus tard, on opère aussi par devant, ainsi que nous allons l'expliquer en don

nant les procédés les plus commodes employés par les bons cochers anglais.1°  Les quatre guides, — On doit toujours les raccourcir par derrière. Pour

cela, on prend avec la main droite les quatre guides en arrière de la main gauche,et on les tire à soi entre les doigts de cette main,  jusqu'à la longueur voulue.

2°  Les deux guides de timon. — Commencez par prendre les deux guides devolée dans la main droite, la guide gauche entre l'index et le médius, la guidedroite entre le médius et l'annulaire. Alors, saisissez les deux guides de timon entre

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246 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' A T T EL ER.

le premier doigt et le pouce de la main droite, en arrière de la gauche, et tirez-lesvers vous  jusqu'à la longueur voulue, c'est-à-dire ajustez-les (1).

3°  Les deux guides de volée. — Déplacez vos deux guides de volée en les prenant comme il est expliqué ci-dessus. Sentez ensuite avec la main droite la Louche

dos chevaux do timon, en saisissant leurs guides avec le pouce et l'index de cettemain, et replacez les guides de volée dans la main gauche en les ajustant à la lon

gueur voulue.4°  La guide gauche de volée. — Prenez-la avec la main droite, dégagez-la, et

replacez-la.5°  La guide droite de volée. — Prenez-la avec la main droite, dégagez-la, et

replacez-la.ß" im guide gauche de timon. — Prenez les deux guides de volée avec la main

droite pour les dégager des doigts de l'autre main, raccourcissez ou rajustez laguide gauche de timon comme vous le faites pour les deux guides de timon à la

fois, et replacez les guides de volée.

7° La guide droite de timon. — Raccourcissez toujours cette guide par derrière,comme les quatre guides.

8°  Les deux guides du milieu. — Raccourcissez-les toujours ou ajustez-lesensemble par devant.

Si la volée n'est pas droit devant vous, comme elle doit l'être, et si elle seporte à gauche, en raccourcissant les deux guides du milieu, vous la ramènerezprobablement à sa vraie position. Si cependant la volée se porte à gauche parceque vous tenez la guide gauche de volée trop tendue ou trop courte, il faut laissercouler cette guide pour la mettre à la longueur de la droite.

9°  Les deux guides externes. — Avec la main droite, dégagez la guide gauche

de volée; raccourcissez-la ou rajustez-la ; et alors tirez à vous par derrière la guidedroite de timon. Si les chevaux de volée se portent trop à droite, il est probableque vous les remettrez ainsi à leur place.

On voit qu'un seul de ces mouvements se fait par devant (pour les deux guidesdu milieu). Deux s'opèrent par derrière (pour les quatre guides à la fois et la droitede timon). Dans cinq, on dégage les guides (pour les deux guides de timon, les deuxde volée, la guide gauche de timon, la guide gauche de volée, la guide droite devolée). Enfin, dans le neuvième, on saisit par devant la guide gauche de volée pourla dégager et l'ajuster, et on tire à soi par derrière la guide droite de timon (2).

Vos guides étant ajustées, cherchez la bouche de vos quatre chevaux, et, une

(1) De celte façon, le raccourcissement sur les deux guides de timon est forcément égal et simultané. Tandis que si, laissant les gu ides

de volée dans la main gauche, on saisit celles de timon séparément, la gauche entre l'index et le médius, et la droite entre l'annulaire et

le petit doigt, on peut, en opérant le raccourcissement, laisser glisser une des deux guides, si la traction sur cette guide paraît être plusforte que sur l'autre.

(2) Telle est la manière de faire la plus usitée en Angleterre, mais les raccourcissements individuels des guides faits  par devant sont

bien préférables. Cela demande, il est vrai, une certaine pratique pour arriver à l'indépendance des doigts, mais le menage est beaucoup

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L E COCHER. 247

fois bien en rapport avec eux, donnez le signal du départ en prononçant une foisseulement le mot que vous aurez choisi : « get up », par exemple, ou « pull up »,ou « come along ». Baissez en même temps la main gauche et gardez votre maindroite sur les guides des timoniers, pour les empêcher de se précipiter sur les che

vaux de volée quand ceux-ci sont lents à se porter en avant.Pour partir, rendez beaucoup à la volée, mais rappelez-vous que c'est aux

À  /g comcA « mDu reste, tout l'attelage doit être bien rassemblé, bien en main. Si vous partez

n'importe comment, les timoniers peuvent se  jeter sur la volée, et crac  î il y a untrait ou un palonnier de cassé! Partez donc toujours lentement, et n'excitez pas vos

chevaux. S'ils ont fait doucement les 1000 ou 1500 premiers mètres, ils n'en irontque mieux ensuite.

En montant une côte, on peut laisser aller les chevaux de volée et leur rendrela main. Alors, mais seulement alors, les palonniers doivent tirer sur le timon ;

tandis que, dans les tournants et les descentes, les timoniers seuls doivent travailler.En descendant, les chevaux de volée n'ont qu'à soutenir les palonniers, rien deplus.

Le Baron de Curnieu, qui avait beaucoup vu et étudié l'Angleterre, dit sur lemême sujet : « Quatre chevaux dociles et habitués à marcher ensemble, sont faciles

à conduire; ils ne se dérangent pas ;  je dirai plus ; leur nombre même les aide àse maintenir dans une position d'ensemble sinon parfaite, au moins rassurante. La

difficulté n'est donc pas là ; elle n'est pas non plus à faire des preuves d'adressedans les tournants les plus courts, les embarras et les retraites ; ce n'est pas là lamission du Four-in-Hand; il ne sert qu'à faire parcourir les grandes routes aux

voitures trop lourdes pour deux chevaux.« La difficulté est de mettre ensemble quatre chevaux qui ne se sont  jamais

vus, que l'on connaît imparfaitement, qui sont frais, vigoureux, ou de marchedifférente.

« La première règle à observer dans ce cas, est d'unir et de mettre d'accordles deux chevaux de devant, d'une part, les chevaux de derrière, de l'autre, et, poni

cela, il faut souvent prendre les wheelers (chevaux de derrière) de la main gauche,et les leaders (chevaux de devant) de la droite, les conduire séparément, tâcher demettre l'attelage droit, en laissant délicatement glisser celle des guides qui fait

obliquer l'une ou l'autre paire plus qu'on ne voudrait ; quand le tout va à peu près

correctement, on reprend les quatre guides à la position ordinaire (1).

plus fin et les mouvements s'opèrent ii la fois plus moelleusement et plus promptement, lu main qui fait le raccourcissement sentant

 d ir ec te m en t la guide qu'elle raccourcit, tandis que, par le raccourcissement en arrière, la traction se fait en quelque sorte par l e v i e r et plus

indirectement.

Donc, sauf pour le raccourcissement des quatre guides à la fois, le raccourcissement par la main droite, en  ava nt de la gauche, doit

être recommandé, tout en étant moins facile pour les commençants.

(1) Malgré toute l'autorité qui s'attache au nom du Baron de Curnieu, nous devons dire que « prendre les w he e l e r s d'une main, les

leaders de l'autre « est incorrect et dangereux. 1 1 vaut mieux,  te n a n t l e s q u a t r e  g u id es  d an s la  mai n  g au ch e, pr endre dans la main droite

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248 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER

c c C'est dans ces circonstances que le novice peut se voir sérieusement embarrassé ; il est sujet à se tromper dans le choix de ses guides, et, par conséquent, àproduire précisément l'effet contraire à celui qu'il cherche Quelques-uns ontécrit que les leaders devaient donner l'exemple de la direction et du tirage. Ce

n'est pas mon avis.« Dans le cas d'une voiture lourde et qui ne doit aller qu'au pas, le moment

du départ exige les forces de tout l'attelage Le meilleur cheval de devant estalors celui qui a de l'initiative, sans être d'une ardeur folle, qui se tend doucementsur ses traits et attend que les autres s'y mettent ; l'effort de tous les chevaux n'estpas parfaitement simultané et il commence de l'avant à l'arrière ; le limonier nes'emploie qu'au dernier moment

( c Dans un stage, au contraire, les deux wheelers suffisent toujours pour enleverla voiture. Pour tourner, se ranger, descendre, etc., ce sont eux qui sont exclusi

vement chargés de la besogne. Les leaders n'ont antre chose à faire que de diminuer le tirage dans les montagnes ou dans les plaines, où les roues ne rencontrentpas un terrain dur et uni.

« Tout cela est un principe fondamental et trop souvent méconnu. Toutes lesfois qu'on rencontre un Four-in-Hand dans lequel les traits des leaders sont tendus,ainsi que les chaînettes des wheelers, soyez sûr que le cocher est novice ou distrait,ou qu'il a un attelage difficile qu'il n'a pas encore pu régler. »

Dès que vous êtes parti, marchez avec les guides dans une main, le fouet

dans l'autre.

On doit apprendre à manier le fouet élégamment et à s'en servir habilement

de toute façon.Il faut qu'il soit toujours à sa vraie place, la monture convenablement enroulée

autour du manche.La poignée, dont la partie supérieure doit se voir au-dessus de la main, est

tenue par son milieu entre la base du pouce et l'index. Quand les quatre derniersdoigts sont ouverts pour agir d'une façon quelconque sur les guides, elle restelogée dans la paume de la main et est maintenue par l'angle situé à la  jonction del'indicateur et du pouce droits. Si l'on a à se servir de ces deux doigts, l'annulaireet le petit doigt contiennent la poignée en se fermant sur elle.

Le fouet ne doit être tenu, ni trop haut, ni trop bas. Trop haut, la monturese déroule du manche ; trop bas, on est exposé à en toucher, sans le vouloir, le

timonier gauche. Il faut rester entre les deux extrêmes.

les guides do volée, ou celles de timon, suivant que c'est la volée ou le timon que l'on veut travailler. La main gauche n'en opère pas

moins son action sur les guides que ne tient pas la main droite, mais au moins les quatre guides sont réunies dans la même main; on est

prêt à toutes les éventualités qui peuvent se produire, et, si l'on est obligé de se servir du fouet, on n'a qu'à lâcher les guides de la main

droite, sans être forcé à un rassembler préalable de ces guides dans la main gauche.

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L E COCHER. 249

Le commençant doit apprendre à Lien rattraper la monture dans la main, et,après l'avoir saisie, à l'enrouler sur le manche par nu mouvement du poignet, endehors d'abord, puis en dedans. Le meilleur moyen d'y arriver est de tracer avec

de la craie sur un mur un ( 1 ) oo couché.

( 3 )Tenant le fouet et le bout de la monture dans la main droite, on suit, en partant de (1), la ligne tracée, d'abord en descendant, puis en remontant vers (2),

pour revenir à (3) par un tour du poignet.( 3 )

On peut aussi tracer la lettre (i) S (2) d ebout.

En  jetant la monture bien en dehors, on suit toute la lettre : d'abord en basde (1) à (2), puis on tourne brusquement le poignet pour décrire la courbe supérieure de (2) à (3).

Essayez lentement d'abord. Avec le temps vous attraperez le mouvement, etvous serez capable d'enrouler très rapidement la lanière sur le manche.

Quand on conduit, i l y a plusieurs manières, après s'être servi du fouet, defaire revenir la mèche dans la main :

1° En lançant la monture de gauche à droite, par-dessus les oreilles deschevaux de volée. Si c'est bien fait, elle viendra, en passant autour de ces chevaux,

 juste dans votre main droite. Alors il faudra, avec la main gauche, en retirer toute

la longueur voulue pour pouvoir l'enrouler sur le manche ;

2° En tenant votre fouet en l'air, tout droit, puis en le laissant un peus'incliner en arrière, la monture viendra dans votre main. Vous aurez, avec la maingauche, à tirer ensuite sur elle pour lui donner la longueur nécessaire ;

3° En enroulant sur le manche, par une saccade, une partie de la monture,

vous n'aurez qu'à la laisser descendre dans votre main droite, et votre main gaucheen réglera la longueur comme i l convient ;

4° Si la monture est à gauche du coach, lancez-la de gauche à droite, et, enrevenant, si vous tenez convenablement le manche, elle arrivera dans votre main

droite ; alors vous en retirerez avec la main gauche la longueur voulue ;

5° S'il fait du vent, recevez la monture sur Vavant-bras droit, et, par unmouvement du coude, vous la ferez tomber dans votre main. Ou bien encore,attrapez-la sous le bras droit, puis baissez le manche et rattrapez-la au passage.Alors vous pourrez : ou faire descendre la monture en ouvrant d'abord la main

pour la laisser passer en partie et la ressaisir ensuite à la hauteur voulue ; ou tenir

le manche droit en l'air, et le secouer de gauche à droite et de droite à gauchepour faire glisser la lanière  jusqu'au point convenable on entr'ouvrant la main.N'allez  jamais à la recherche de la monture avec l'une ou l'autre de vos mains.

Faites-la, au contraire, toujours venir à votre main droite pour la saisir.Une fois la monture prise, tirez dessus avec la main gauche jusqu'au bout, en

32

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250 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

en laissant pendre hors de la main droite de 15 à 20 centimètres, pour la faireretomber et enroulez-la sur le manche par le mouvement en S décrit plus haut.Quand c'est fait, approchez de votre main gauche, sans la déplacer, le milieu dumanche, ou, pour mieux dire, l'endroit où l'enroulement change de sens. Prenez à

ce point la partie du bas avec cette même main, tirez-la et placez-la dans la main

droite. De cette façon, elle sera bien enroulée dans un seul sens, c'est-à-dire degauche à droite, et elle ne se déroulera pas.

Quand vous avez à punir les timoniers, frappez-les dans le sens où la montureest enroulée ; autrement elle se déroulerait ; et attaquez-les toujours en avant dumantelet.

Pour le timonier gauche, portez votre fouet en avant ; en le baissant, vousatteindrez l'animal à l'épaule gauche et même au poitrail. Pour le timonier droit,même coup en faisant un tour à droite ; la monture viendra tomber sur son épauledroite.

Les épaules intérieures des chevaux de timon peuvent être touchées de la

même manière.Quand vous attaquez les chevaux de volée, passez d'abord votre fouet degauche à droite et déroulez-le entièrement. Puis ouvrez les doigts pour laisser librela monture. Si vous voulez frapper le cheval de droite, faites avec la monture uncercle en sens contraire du mouvement des roues, ramenez-la rapidement en avant,en arrêtant le manche à la hauteur du mantelet, et à 75 centimètres d'écartementdu timonier do droite. La monture, grâce à son élan, ira frapper le cheval de volée.

Si c'est le cheval de gauche de volée que vous désirez atteindre,  jetez, aprèsl'avoir déroulée sur la droite, la monture par-dessus l'attelage, de façon qu'elletombe du côté gauche de la voiture ; puis faites le cercle avec le manche en avant

de vous, de manière à faire décrire à la monture le même cercle qui doit être en

sens contraire du mouvement des roues, et ramenez la monture rapidement enavant, en vous arrêtant à hauteur du mantelet du timonier ; elle ira ainsi toucherle cheval de volée.

Dans ces coups de fouet à la volée, lancez votre monture sans que votre brass'éloigne de votre corps. Vous la lancerez ainsi avec plus de force. Visez toujoursplus loin que l'endroit que vous désirez atteindre. En visant l'épaule, par exemple,vous arriverez probablement au tlanc. Quand vous voulez frapper vos chevaux devolée en dedans, envoyez le coup bien droit entre les oreilles de vos timoniers etramenez doucement votre monture pour éviter qu'elle ne s'enroule autour desguides intérieures des timoniers.

Il y a beaucoup de coups de fouet : le coup en dessous, le coup en dessus, lecoup de côté, le coup du milieu, le coup circulaire. On ne peut les apprendre quepar la pratique, avec une personne bien au courant du maniement du fouet. Tout

individu qui désire arriver à bien mener, doit être absolument maître de son fouet,pour pouvoir s'en servir de toutes les manières, et de telle sorte que le cheval à

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LE COCHER. 251

corriger soit le seul à le sentir. Il faut que les autres ne l'entendent pas, ignorentqu'il a été employé. Voilà la perfection, et encore faut-il que tout cela soit exécutérapidement, afin de rappeler à l'ordre immédiatement un cheval de volée insoumis,ou de mettre promptement dans son collier un animal paresseux. Il en est de cela

comme des autres choses de ce monde:

laperfection

ne s'acquiert que par lapratique et l'expérience.

De même que neuf cas peuvent se présenter quand il s'agit de raccourcir oud'ajuster les guides, de même il y a neuf manières de demander le tourner à droiteou à gauche.

I. — En renversant la main gauche, les phalanges en haut, et en la portantde gauche à droite, les quatre chevaux inclineront vers la gauche.

IL — En renversant la main gauche, le pouce en haut, en la baissant, et enla portant vers la gauche, les quatre chevaux inclineront vers la droite.

III. — En prenant avec la main droite la guide gauche de volée et la guide

gauche de timon, et en rendant en même temps de la main gauche, les chevauxiront à gauche.

IV. — En prenant avec la main droite les guides droites de volée et de timon,et en rendant en même temps de la main gauche, les chevaux iront à droite.

V. — En faisant la boucle sur la guide gauche de volée, on tournera à

gauche.VI. — En faisant la boucle sur la guide droite de volée, on tournera à droite.VIL— En faisant la boucle à la fois sur la guide gauche de volée et sur la

guide gauche de timon (I), on tournera à gauche.Dans ce cas, s'il faut que les chevaux se portent très promptement à gauche,

envoyer vivement un coup de fouet à l'épaule du timonier droit, dès que la boucleest faite.

VIII. — En faisant la boucle à la fois sur la guide droite de volée et la guide

droite de timon, on tournera à droite; s'il faut que les chevaux se portent trèspromptement à droite, envoyer vivement un coup de fouet à l'épaule du timonier

gauche, dès que la boucle est faite.IX. — En passant la guide gauche de timon autour du pouce de la main

gauche et en faisant ensuite la boucle sur la guide droite de volée, vous verrez quevous prendrez plus facilement un tournant à droite difficile ou à angle aigu, ou quevous descendrez mieux un raidillon qui tourne en même temps brusquement àdroite. C'est ce qu'on appelle faire la boucle d'opposition.

Il est nécessaire d'expliquer l'expression « faire la boucle ».

(1) La boucle sur les guides de timon donne rarement un bon tournant. 11 est bien préférable de faire la boucle seulement sur la

guide de volée et de donner la pression nécessaire pour le tournant à la guide de timon avec le doigt de la main droite correspondant à

cette guide.

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232 L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

Quand vous voulez tourner à droite ou à gauche, la vraie manière de l'obtenirest de le demander d'abord aux chevaux de volée, en faisant la boucle sur la guidedroite pour tourner à droite, sur la guide gauche pour tourner à gauche. On fait

la boucle en prenant avec la main droite la guide de volée, droite ou gauche selon

le cas, et en la plaçant sous le pouce gauche, ou, pour mieux dire, entre le pouceet le côté de la partie inférieure de l'index gauche.La guide étant tenue ainsi, les chevaux de volée ont, par suite, l'indication du

côté où ils doivent tourner, et vous avez votre main droite libre pour :

A. — Faire une opposition en la plaçant sur la guide de timon du dehors aucas où vos chevaux tourneraient trop brusquement ; ou :

B. — Aider au tourner des chevaux de timon en tirant sur la guide dudedans, dans le cas où ils ne tourneraient pas assez vite ; ou enfin :

C. — Faire usage du fouet sur l'un ou l'autre des timoniers pour leur fairebien arrondir le tournant.

Rappelez-vous, quand vous faites la boucle, que c'est toujours la main droite

qui doit apporter la guide de volée à la main gauche. Sous aucun prétexte,n'avancez cette dernière main pour la recevoir. Votre main gauche doit rester à saposition, près du corps. Prenez la guide droite de volée dans votre main droite,apportez-la à votre main gauche et tenez-la bien entre le pouce et l'index. Levez le

pouce avant que la guide lui soit apportée, et alors placez-le bien dessus.La guide gauche de volée peut être prise, de la main droite, entre l'index et

le médius, ou entre le médius et l'annulaire, ou bien avec les quatre derniers doigts,le dos de la main en dessus (1).

La guide droite de volée peut être prise entre le pouce et l'index, ou entre lepouce et le médius (1), mais il vaut mieux l'apporter à la main gauche, le dos dela main droite étant sur le côté et non en haut. Le mouvement se fait ainsi plus

adroitement et plus élégamment.On peut faire la boucle une seule fois, ou deux, ou même trois fois de suite,

dans un tournant difficile ou dans un demi-tour en avançant, par exemple. La première fois on indique alors seulement le tournant aux chevaux de volée. Laseconde, on prend autant de guide qu'il en faut pour tourner. Mais si ce n'a pasété encore suffisant, on fait la boucle une troisième fois.

En général, une seule suffit cependant, et l'on prend du premier coup assezde guide pour tourner.

Dans un tournant à droite, la boucle d'opposition se fait, comme nous l'avonsdit, en plaçant la guide gauche de timon autour du pouce de la main gauche, mais

en partant de l'intérieur et en allant de droite à gauche. On fait ensuite la bouclesur la guide droite de volée. Quand le tournant est fait, lâchez d'abord la boucle de

(1) Il semble plus simple et plus sûr de s'habituer à toujours saisir une guide avec les doigts qui lui  so n t  a/ fc clc s.

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L E COCHER. 2-)3

volée, et ensuite la boucle d'opposition qui est autour du pouce. Le but de cetteboucle d'opposition est de prendre posément un tournant brusque, à angle aigu, oudans une descente. Elle maintient les timoniers éloignés du point sur lequel ontourne et empêche le coach de les pousser, s'il y a une pente rai de immédiatementaprès le détour.

Mais avant de demander un tourner quelconque, raccourcissez toujours lavolée, si elle tire le moins du monde sur le timon, pour qu'elle ne le fasse pasplier en se  jetant trop vite dans le sens du mouvement. Si vous tournez le coach

avec la volée seulement, vous pouvez briser le timon.Dans une foule, n'ayez pas vos chevaux de volée trop courts de guides, pour

que vos timoniers ne puissent pas tout d'un coup tomber sur eux (1).

Pour bien mener, il est très important de savoir rendre et reprendre, de

savoir baisser ou élever la main, ainsi qu'il suit :a) Rendre en portant la main gauche en avant ou en la baissant ;

h) Reprendre en rapprochant la main du corps ou en l'élevant ;c) Rendre à gauche, rendre à droite ;

d) Reprendre à gauche, reprendre à droite.Quand vous voulez seulement yous garer d'une autre voiture et que vous en

avez le temps, ou quand vous voulez aller sur un des côtés de la route et que vous

avez également du temps, souvent les actions de guides I et II seront suffisantes

pour porter vos chevaux à droite ou à gauche. Quand vous les ferez, si les chevaux

sont bien en main, ils y obéiront, mais lentement, pas instantanément. S'il vousfaut vous porter plus rapidement à droite, servez-vous des effets de guides IV, quiconsistent à prendre dans la main droite les guides droites de timon et de volée

(action de reprendre) et à rendre avec la main gauche en la baissant ou en la

portant en avant. Les chevaux obéiront immédiatement sans grand effort de votrepart. Ils prendront leur direction à droite beaucoup plus rapidement et plus facilement. De même, pour aller à gauche, servez-vous des effets III. Prenez les guidesgauches de volée et de timon dans la main droite (action de reprendre), baissez ou

portez en avant la main gauche (action de rendre), et les chevaux iront immédiate

ment à gauche avec facilité et rapidité.

Quand vous avez beaucoup d'espace, vous pouvez faire demi-tour en décrivantune grande courbe, de manière que les roues de devant àc viennent pas buttercontre la flèche. Faites la boucle sur la guide de volée, d'abord très légèrementpour indiquer la direction, puis une seconde fois pour exécuter le mouvement, tout

en faisant opposition sur les timoniers, ou en les aidant à tourner, selon le cas.

(1) Il faut surtout, dans une foule, avoir toujours sa main droite près dos guides dus chevaux de timon, de façon à les diriger ou à

les arrêter avec promptitude.

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254 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'AT T EL ER.

Mais si vous n'avez qu'un espace limité, il faut savoir faire face en arrièreavec le coach par le mouvement suivant, qui s'appelle une retraite, et qui n'est dureste possible que si la voie a au moins 7 mètres de largeur utilisable.

Pour faire demi-tour à droite sur une route étroite, par exemple, approchez-vous le plus possible du fossé ou de la banquette de gauche ; faites la boucle surles guides droites de volée et de timon, afin de placer les chevaux obliquement surla route, et avancez assez en travers pour laisser derrière le coach suffisamment

d'espace pour reculer (3 mètres environ). Lâchez les boucles, et arrêtez court, touten tirant vivement les deux guides gauches, spécialement celle du timonier. Letimon se trouvera ainsi placé bien vers la gauche. Raccourcissez les quatre guides.

Ayez surtout la guide gauche de timon bien en main, bien raccourcie, et faitesreculer les timoniers.

Reculez autant que vous le pourrez,  jusqu'à ce que le coach soit bien entravers de la route.

Alors, pour éveiller l'attention du cheval de droite do volée, et lui montrer

qu'il faut tourner, donnez une petite secousse, comme un petit coup de sonnette,sur la guide droite de volée (en tirant simplement sur cette guide vous le feriez

reculer), et quand il commencera à tourner, faites la boucle sur la guide droite devolée et avancez un peu la main gauche, de manière à rendre et à faciliter auxchevaux de volée leur mouvement en avant et circulaire. Enfin aidez, s'il le faut,les timoniers à tourner.

Pendant toute cette manœuvre, les palonniers doivent être ballants.Quand on est sur le côté droit de la route et qu'on veut faire demi-tour à

gauche, on emploie les mêmes actions, mais naturellement inversées.

Lorsque vous voulez arrêter, raccourcissez tout d'abord, s'il est nécessaire,

les quatre guides en arrière ; puis mettez l'index et le médius, ou le médius seulde la main droite, sur les deux guides gauches de timon et de volée ; levez lamain gauche en tendant les guides ; fermez les doigts de la main droite et pesez

sur les quatre guides en ramenant cette main vers vous. C'est là ce que M. Howlettappelle le grand arrêt.

Pour arrêter à droite, il faut faire la boucle sur les guides droites de volée etde timon. Arrivé à l'endroit voulu, lâchez les boucles et arrêtez droit.

C'est la même chose à gauche en agissant sur les chevaux de gauche.

Quand vous prenez les deux guides droites, tirez-les vers la main gauche etnon en les en éloignant. De cette manière, vous ne déplacerez pas les guides dans

la main gauche. Vous devez tirer les deux guides gauches vers vous, de gauche àdroite.

Quand vous prenez les deux guides gauches ou les deux guides droites,saisissez de la main droite, d'abord la guide de volée, puis la guide de timon, et

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L E COCHER. 255

rendez de la main gauche. De la sorte, la volée tournera un peu avant les timoniers. C'est plus gentiment fait.

Quand vous trouvez que les chevaux se portent tous à gauche, ne vous laissez

pas aller à les redresser en plaçant la main droite sur les deux guides droites, car,en l'ôtàint, vous verriez vos chevaux se porter à gauche plus qu'auparavant. Maisraccourcissez par derrière la guide du timonier droit, et si vos chevaux de voléesont encore trop à gauche, raccourcissez par devant vos deux guides du milieu. Ilpeut se faire que la faute vienne de ce que les guides gauches sont tenues tropserrées. S'il en est ainsi, lâchez-les et veillez à avoir toutes vos guides à leur place.Quand l'attelage est tout désuni, il faut, pour le remettre, passer les guides devolée dans la main droite, mettre d'accord les timoniers, et replacer les guides devolée, bien ajustées, dans la main gauche.

Ayez toujours les yeux sur vos chevaux, et veillez à ce que chacun soit à sa

place et fasse convenablement son ouvrage. Quand un cheval n'est pas où il doitêtre, il faut en trouver la cause, et ensuite, ou ajuster la guide, ou se servir du

fouet.Quand vous faites la boucle sur une guide de volée, tenez bien cette guidesous le pouce après l'y avoir amenée. C'est pour qu'elle ne puisse glisser, ce quiarriverait si elle n'était maintenue que par le bout de ce doigt.

Que  jamais la main gauche n'aille à la recherche de la main droite. Toutesles guides doivent lui être apportées et elle ne doit pas aller les chercher. Votremain gauche est à sa position quand votre bras et votre coude touchent légèrementvotre côté. Ayez-les donc près du corps pour faire la boucle sur les guides devolée, ou autre chose.

Quand un des chevaux de volée prend la guide sous sa queue, voici ce qu'il ya à faire :

Si la guide est sous la queue du cheval de gauche, tirez sur la guide du timonier de gauche, et envoyez un coup de fouet sur le cou du timonier de droite, enayant soin de laisser un peu lâche la guide engagée. Il est probable que le mouvement des timoniers la dégagera. Si la guide est sous la queue du cheval de droite,tirez sur la guide du timonier droit et envoyez le coup de fouet au timoniergauche.

Quand vous avez à prendre la guide d'un des timoniers pour faire opposition

dans un tournant, saisissez-la par-dessous les autres si c'est la droite, et par-dessus

si c'est la gauche.Avant de corriger ou de frapper un cheval, tenez-le de manière à l'avoir bien

en main ; et puis, allez-y. En un mot, il faut maintenir et frapper, et non frapper

et maintenir.S'il vous faut raccourcir très vite la guide du timonier gauche, et si vous

n'avez pas le temps de la raccourcir par derrière, ou de déplacer les guides devolée, tournez-la autour du pouce ou raccourcissez les deux guides du milieu par

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236 L ' A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

devant, et remettez immédiatement la guide droite de volée à la longueur qu'elleavait précédemment.

Quand l'attelage tire très fort, arrêtez de temps en temps pour reposer labouche des chevaux.

Dès que vous vous apercevez que vos chevaux sont trop lourds pour vous ouvous dominent, arrêtez-les sans attendre un instant, faites ajuster les mors et lesguides de manière à les rendre plus légers (1).

Ne tirez pas sur vos chevaux plus qu'il n'est nécessaire, et quand vous avez

affaire à un vrai tireur,  jouez avec sa bouche le plus que vous pouvez.

Si, dans un attelage, vous avez trois chevaux capables d'aller seize, et le quatrième seulement douze ou treize kilomètres à l'heure, retenez les trois premiers à

l'allure du plus lent, car vous ne pouvez faire que celui-ci suive les autres sansgaloper.

Cherchez toujours à deviner le caractère d'un cheval, ce qu'il aime, ce qui luidéplaît, ce qu'il accepte, ce qu'il refuse, et traitez-le en conséquence.

Par exemple, il y a tel cheval qui ne peut pas supporter le sifflement dufouet ; il faut savoir vous en servir pour les autres assez adroitement pour ne pas

même le lui faire entendre. Tel autre ne peut pas supporter un bruit de rouesauprès de lui. En France il faut toujours le mettre à droite.

Il y en a qui partent mal quand on les fait attendre ; faites-les partir immédiatement, sans retard et tranquillement, etc. ^Les Grandes Guides, par M. Donatien

Levesque).

Après la promenade, quand vous êtes rentré dans la cour, la première chose

à faire est de déboucler les guides. Les hommes doivent tirer aussitôt sur celles de

volée pour les dépasser des anneaux. Puis vous séparez les guides de timon et vous

(]) Pour qu'un cheval soit bien embouché, il faut d'abord qu'il ait un mors qui lui

convienne et ensuite que ce mois soit bien ajusté, ce qui doit s'entendre, non seulement

de la hauteur h laquelle on met le mors, mais aussi de la longueur plus ou moins grande

de la gourmette mise en place, de la passe o ù les guides sont bouclées et enfin  de la mus ero lle  pl u s  ou  moi ns  s er r ée , se lo n le  c as.

Le mors Howlett, que ce savant professeur qualifie d'excellent, est en effet très bon,

à la condition précisément d'être convenablement ajusté.

C'est le mors droit ordinaire avec un passage de langue extrêmement élevé. Ce

passage de langue a 0m,H de hauteur, et on l'appelle  g o rg e d e  pi ge on .Pour qu'il produise son effet normal, il faut que la muserolle soit assez serrée pour

empêcher le cheval d'ouvrir la bouche; et que la gourmette, tenue un peu lâche, per

mette au mors de basculer, ce qui amène la gorge de pigeon à toucher le palais de

l'animal. Plus les guides sont placées loin du point autour duquel le mors pivote, c'est-à-

dire des canons, plus la puissance du mors est augmentée.A c e propos, il est bon de remarquer que la muserolle a pour but de pouvoir fermer

complètement, en cas  de  beso in, la bouche du cheval. Elle doit donc être assez courte

pour obtenir facilement ce résultat en la serrant, si l'occasion s'en présente.

Il est  de  to u te  n éc es si té qu'el le remplisse cette condition avec l e mors Howlett, instru

ment très sévère dont l'emploi pourrait sans cela présenter certains dangers dans un

attelage mené par des mains inhabiles.MORS HOWLETT

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L E COCHER. 257

les déposez sur le dos des timoniers, respectivement. Conservez votre fouet dans lamain droite et descendez du siège en le tenant.

On lit encore dans l'intéressant ouvrage de M. Donatien Levesque : « Lecoach est vraiment la seule voiture sur laquelle on attelle régulièrement quatre

chevaux en Angleterre, mais on l'emploie à deux services distincts et absolumentdifférents : le parc et la grand'route.

« Pour le parc, les coaches ont leur siège de derrière sur des tiges de fer;

pour la grand'route, ils l'ont sur des panneaux pleins, en bois, avec leurs noms, le

nom de leurs entrepreneurs, et celui des villes d'où l'on part, où l'on va et par où

l'on passe, écrits un peu partout« Pour la promenade an parc, presque tous les attelages sont enrênésa Pour la route, l'eurènement est supprimé partout, et même la possibilité d'en

mettre un n'existe nulle part. Jamais les chevaux de volée n'ont de croupière »

Et plus loin, M. Donatien Levesque ajoute en manière de conclusion :

« Doit-on enrêner les chevaux sur un coach? Je répondrai : imitez les Anglaiset faites comme il vous plaira, parce que vous pouvez considérer que votre attelageest pour la route ou pour le parc, et  je ne vois même pas pourquoi on se gêneraitpour mener un  jour enrênés les mêmes chevaux qu'on mènerait sans enrênementle lendemain.

« A Paris, le courant de l'opinion admet généralement, en principe, qu'onne doit pas enrêner ; mais la pratique n'est pas toujours d'accord avec la théorie.Quand on en demande la raison, on vous répond : Je ne peux pas les mener sansenrênement. A cela il n'y a rien à dire.

« En Angleterre, presque tous les attelages de parc sont enrênés, et il estcertain qu'à une époque, sur la grand'route,  jamais on ne voyait un cheval sans

enrênement Le coach est, par son essence et son emploi, une voiture utile etnon un carrosse d'apparat, et il me semble que, même au parc, il devrait conservercomme un reflet de son origine

« La suppression de l'enrênement donne à tout l'attelage cet air aisé et sans

prétention qui lui sied à merveille à mon avis. »

Il est intéressant de savoir comment, à la fin du siècle dernier, on appréciait,

en France, le menage à l'anglaise de quatre chevaux en grandes guides. On verraque, depuis cette époque, nous avons singulièrement modifié — à leur avantage —notre manière de  juger le savoir-faire de nos voisins dans ce genre de sport.

« Il faut l'avoir vu pour le croire, s'écriait Thiroux, l'an vu de la République

française : chacun des quatre chevaux a sa branche de guides composées ; le cocheranglais, assis de travers sur son siège, tient les quatre branches de guides dans samain gauche ! Vous désirez savoir comment on peut jouer d'autant de guidessans les confondre. La méthode répond à l'invention. Ceux qui mènent à l'anglaise

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258 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

ont leur main droite armée du fouet par-dessus la main gauche, et c'est à coups de poing, donnés avec la main droite fermée, qu'ils font vibrer la branche de guidesdont ils veulent jouer : quelle saccade! lorsqu'à la suite d'une récidive de coupsde poing, appliqués sur la même branche, une guide se trouve par trop détendue ;

dans ce cas, le pouce et l'indicateur de la main droite vont à tâtons la démêler

dans le creux de la main gauche, afin de rétablir le degré de tension que cetterêne avait entre les doigts de la main conductrice, qui n'a pu la retenir. »

Pour comprendre la raison de cette violente sortie contre un menage qui,depuis, a fait ses preuves dans notre pays comme en Angleterre, il faut se reporterà ce que nous avons dit au chapitre «  D u  Menage dans le Passé ». Il faut serappeler qu'avant 1789, les cochers de nos Princes étaient les premiers de l'Europe,comme les écuyers de Versailles étaient les plus  justement célèbres du mondeéquestre. Le menage français, fait de délicates actions sans cesse renouvelées surla bouche des chevaux, n'admettait qu'une guide par main, et ces deux guidesétaient souvent passées d'une main dans l'autre, pour éviter les appuis prolongés

du mors sur les barres. En un mot, c'était surtout un menage de finesse qui excitait avec raison l'admiration quand on l'appliquait avec habileté aux chevauxsoigneusement dressés d'alors, auxquels on fixait la tête par un enrênement complexe et qu'on accordait entre eux par des italiennes savamment ajustées.

Le Baron de Curnieu réplique à Thiroux ainsi qu'il suit, dans son livre  Leçonsde Science hippique générale : « Ce n'est pas à coups do poing qu'on fait agir lesguides ; c'est en appuyant momentanément sur celle dont on a besoin, que l'ondirige ou rectifie l'attelage. On a soin de bien serrer les doigts de la main gauche,et de la tenir exactement fermée.

« S'il faut rajuster les guides, ce n'est, ni à tâtons, ni dans le creux de la

main, qu'on va les chercher : c'est en avant de la gauche, qu'on prend avec deux

doigts de la droite celle des guides qui a besoin d'être allongée et raccourcie, etl'on a soin, pendant ce temps-là, de bien maintenir les trois autres en serrantsuffisamment les doigts. »

Les détails que nous donnons plus haut sur le menage à l'anglaise sont, dureste, la meilleure réponse aux étonnements de Thiroux et nous dispensent d'yrien ajouter.

MENAGE DE DEUX CHEVAUX EN TANDEM

Ainsi que nous l'avons dit, le tandem est un attelage à deux dans lequel les

chevaux sont en file au lieu d'être de front. La conduite de cet attelage nécessite,comme pour quatre chevaux, deux paires de guides : l'une, de petites, pour celuiqui est dans les brancards, l'autre paire, de grandes pour le leader (cheval dedevant). Le menage est donc le même qu'à quatre, et tout ce que nous avons dit

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pour le Four-in-Hand s'y applique également. La tenue des guides est aussi lamême; seulement, pour le tandem, il faut naturellement moins de puissance quepour la conduite de quatre chevaux, et, dès lors, la raison de l'usage anglais, quiconsiste à placer deux des guides entre deux doigts voisins, ne saurait plus exister

puisqu'il n'y a plus à redouter le manque de force du petit doigt. Rien ne s'opposedonc à ce que chaque guide soit posée sur un doigt distinct dans la main gauche,ce qui donne au menage plus de  justesse et diminue les chances d'erreur quand la

main droite doit intervenir par une action précipitée.« Mettre un leader devant un cheval de brancard, dit le Baron de Cnrnieu,

comme on en a mis deux pour soulager un attelage de timon, ne peut donner lieuà aucune nouvelle règle. Nous ferons observer seulement qu'un cheval libre, quin'est maintenu ni par un timon ou un camarade, ni par des brancards, a plus defacilité pour s'arrêter, se  jeter de côté, faire tête à la queue, etc.

« De là la difficulté du tandem, soit pour rencontrer un leader parfait, c'est-à-dire franc, vif, doux, et surtout sans vices ni colère, soit pour faire marcher celui

qu'on a, tel qu'il est.« Ceci mis à part, le tandem est plus facile que le Four-in-Hand pour les

hommes très adroits et dépourvus de force physique, car il faut beaucoup de braset une grande habitude pour supporter longtemps quatre carrossiers résolus qui

tirent à la main. «

Lenoble du Teil donne un conseil bon à méditer ; « Il (le leader), dit-il,

peut se déranger plus facilement de sa ligne et même faire tête à queue, ce qu'ilest à pou près impossible d'empêcher si telle est sa volonté bien arrêtée. Ce cas,qui peut se présenter même avec un cheval très sur, nécessite une précaution sanslaquelle la voiture sera culbutée d'autant plus aisément qu'elle sera plus haute. Ilfaut que les traits du cheval de devant soient indépendants de la voiture ; qu'ilss'attachent, non aux bouts des brancards, mais aux boucles appropriées à cet effet

et fixées aux traits de derrière, près du tirage. Un porte-mousqueton qui terminechaque trait de devant, servira à accrocher ceux-ci aux traits du cheval de

derrière ».Ajoutons que, dans le cas où le leader se retourne, fait tête à queue, il

ne faut pas chercher à le ramener si le mouvement est plus qu'à moitié exécuté ;

mais on doit alors faire suivre ce mouvement au cheval de brancard et opérer ainsiun tournant complet (deux demi-tours) pour revenir à la direction première. Onévite souvent, par ce moyen, un accident à peu près certain sans cette précaution.

MENAGE DE TROIS CHEVAUX EN ARBALÈTE

L'attelage en arbalète tient le milieu entre le Four-in-Hand et le tandem. Il secompose de deux chevaux de timon et d'un troisième cheval en flèche. On met à

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260 L ' AR T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

ce dernier les grandes guides du tandem, et les timoniers ont celles do la paire dederrière dans l'attelage à quatre.

Il n'y a aucune règle particulière à donner pour le menage de ce dispositifspécial à l'usage des industriels et des commerçants.

M E N A G E A LA D'AUMONT, OU A LA DEMI-DAUMONT ET EN POSTE

Nous avons peu de choses à dire sur ces différents ménagés qui sont pratiquéspar des postillons à cheval, et sont ainsi plutôt du ressort de l'équitation que del'attelage.

Il est bon de savoir cependant que, dans une d'Aumont, le postillon de devant,ordinairement du reste plus  jeune, doit toujours obéissance à celui de derrière, surlequel repose la sécurité du menage ; que tout postillon de d'Aumont (ou de demi-d'Aumont) doit avoir l'ètrivière gauche plus longue de deux points que la droite ;

qu'il doit donc prendre son appui uniquement sur l'ètrier droit pour trotter àl'anglaise ou quand il a un effort quelconque à exercer ; et que cette pratique est

très avantageuse pour l'aspect de l'ensemble, en ce sens qu'elle fait descendredavantage la cuisse gauche et rend plus élégante la position de l'homme, du seul

côté où le public le voit complètement.Un postillon de d'Aumont doit, du reste, être placé à cheval de la façon la

plus irréprochable. Tout en lui doit ótre académique sous peine de tomber dans lesà  peu  près qui côtoient le ridicule en matière d'élégance.

Si le trot à l'anglaise est de règle dans l'attelage à la d'Aumont, le postillon

de poste doit au contraire toujours trotter assis, à la française. Il doit se renverserlégèrement en arrière, les coudes un peu relevés et détachés du corps, sans exagération toutefois. Il doit avoir les étriers longs, le droit plus court d'un ou deuxpoints que le gauche, les cuisses bien descendues, et les  jambes verticales du genouau talon.

Le renversement légèrement accusé du corps en arrière a pour but d'empêcher l'assiette de quitter la selle malgré les réactions du trot.

Autrefois, le porteur seul était maintenu au galop pour les petits trajets. Mais

en route le postillon le mettait liabituellement au trot, pour éviter de le fatiguer àl'excès.

Dans tous les cas, et quelle que soit l'allure, la position du postillon doit

rester correcte. Il se rappellera que toute attitude forcée est disgracieuse et proscrite par le bon goût.

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L I V R E S E C O N D

L A V O I T U R E

S A C O N S T RUC T I O N — SES VA RI É T É S

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VOITURE DU GÉ N É RAL DE BOISDEï 'FRB AU COURONNEMENT D E S . M . N I C O L A S II .

(D'après une p h o t o g r a p h i e de M . Jean tauä. )

LIVRE S E C O N D

L A V O I T U R E

Sa c o n s t r u c t i o n — Ses v a r i é t é s

G É N É R A L I T É S

Voitures à deux r o u e s — Voilures à quatre roues

Les voitures de maître actuellement en usage varient à l'infini, comme modèle

et comme forme, en raison do leur destination et des besoins auxquels elles

doivent répondre.On peut les diviser eu deux classes, dont la construction est sensiblement

différente :Les voitures à deux roues ;

Et les voitures à quatre roues.Pour mieux faire comprendre comment elles sont construites, nous ferons

comme Garsault dans son Traité des Voitures, et comme Lenoble du Teil, ancienécuver-pro lesseur à l'École des Haras, dans son remarquable Cours théorique

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264 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

$Equitation, de  Dressage et ó! Attelage. Nous procéderons du simple au composé.Nous partirons de la charrette à deux roues et du chariot à quatre roues, nonsuspendus, pour arriver aussitôt après aux voitures à suspension plus ou moinsparfaite. Ics seules dont le luxe fasse usage.

La charrette primitive à deux roues non suspendue se compose d'une  plate forme avec certains accessoires, qui repose sur un essieu aux deux bouts duquelsont adaptées les roues. En avant de cette plate-forme, se prolongent les deux pièces

de bois qui l'encadrent latéralement et qu'on nomme les limons.Mais on conçoit qu'un semblable véhicule doit être et est, en effet, très

incommode pour les personnes qui y prennent place, à cause des secousses qu'ony ressent.

Aussi a-t-on imaginé d'interposer, entre l'essieu et la plate-forme, des piècesd'acier élastiques qu'on nomme ressorts, et qui sont de deux sortes : les ressortsd'essieu, placés sous les limons et parallèlement à leur direction, et les ressorts de

travers, perpendiculaires, au contraire, aux limons auxquels ils se fixent par leursextrémités. Sur les ressorts de travers est suspendue une caisse indépendante, à laplace occupée, dans la charrette, par la plate-forme. Les ressorts d'essieu adoucissent les cahots causés par les aspérités du terrain parcouru, et les ressorts detravers atténuent sensiblement la dureté des mouvements successifs d'élévation etd'abaissement produits par le trot du cheval.

Dans les voitures à deux roues suspendues, les limons sont cintrés, légèrementcontournés, et s'appellent brancards.

Ces voitures ont, en général, de grandes roues et exigent, par conséquent, unmoindre effort de traction que les autres sur les routes unies et fermes. Elles sontaussi moins coûteuses. De plus, elles peuvent tourner sur place.

En revanche, elles ont les inconvénients suivants : en raison de l'élévationrelative du centre de gravité, elles ont moins de stabilité ; la charge totale portantsur les deux seules roues, ces roues enfoncent facilement dans les terrains peuconsistants, ce qui augmente alors le tirage et produit des cahots fatigants pour lesvoyageurs et pour le cheval. Dans les descentes, l'animal supporte une partie dupoids de la voiture. S'il vient à s'abattre, cette dernière particularité aggrave sachute et les voyageurs sont projetés en avant.

On parvient à maintenir l'équilibre de la charge et à éviter le vannage,  —c'est-à-dire les mouvements saccadés produits par le trot du cheval, — au moyen

d'un système qui permet d'avancer ou de reculer légèrement le siège sansdescendre de voiture. Do plus, la caisse doit être montée aussi bas que possible et

le centre de gravité maintenu un peu en arrière de l'essieu, pour que la sous-ventrière tende à soulever légèrement le cheval ; il faut, enfin, avoir des brancardsarticulés et les laisser  jouer librement dans les anneaux de cuir qui les soutiennent.

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L A VOITURE. 265

Dans le chariot élémentaire à quatre roues non suspendu on trouve, commedans la charrette primitive à deux roues, une plate-forme avec des accessoires

pour recevoir la charge à transporter.Cette plate-forme s'appuie, dans sa partie postérieure, sur l'essieu de derrière

qui constitue, avec ses roues, ce qu'on appelle Varrière-train du chariot.Elle repose, par devant, sur un autre essieu muni également de deux roues ;

mais, pour faciliter les changements de direction, cet essieu se meut horizontalement autour d'un pivot appelé cheville ouvrière. La partie antérieure du chariot,située sous la plate-forme, se nomme Vavant-train. Elle se termine en avant pal

la volée, traverse en bois au milieu de laquelle se fixe le timon.Pour la commodité des voyageurs à transporter, on a, comme dans la voiture

à deux roues, placé des ressorts au-dessus des essieux et transformé la plate-forme,avec ses accessoires, en caisse indépendante.

Ces ressorts sont plus on moins nombreux et plus ou moins simples, maisleur adaptation à un véhicule suffit pour constituer une différence capitale de

construction avec le chariot primitif.Les voitures à quatre roues ont plus de stabilité que celles à deux roues.

Le centre de gravité s'y trouve placé généralement plus bas. En cas de chute d'unou plusieurs chevaux, le cocher n'est pas en danger, ou, du moins, court moinsle risque d'être précipité de son siège.

Mais, d'un autre côté, ces voitures coûtent plus cher, et, toute proportiongardée, le tirage s'y fait dans de moins bonnes conditions, une notable partie de lacharge étant supportée par les petites roues. Enfin, i l leur faut, pour tourner, beaucoup plus do place, surtout si les roues do devant ne peuvent pas passer sous la caisse.

Pour qu'une voiture à quatre roues soit bien construite, il faut que le centrede gravité soit placé bas ; que les roues soient hautes, écartées de droite à gauche,

et les ressorts flexibles ; enfin, on doit charger, autant que possible, les grandesroues en allégeant les autres, pour faciliter la traction.

Nous allons entrer maintenant dans le détail des parties essentielles desvoitures modernes, et, tout d'abord, de la plus ancienne de ces parties, de celle

qui caractérise le genre « voiture », c'est-à-dire do la roue; puis, nous parleronsdes essieux, également indispensables, et ensuite des ressorts, qui ne servaientautrefois que pour les voitures de luxe et les voitures de transport légères, mais

qui sont, aujourd'hui, d'un usage presque général ; cela nous conduira aux trains

et aux avant-trains, puis, enfin, aux caisses. Les caisses varient à l'infini, suivant

le nombre des personnes à transporter, la saison pour laquelle la voiture estconstruite, le confortable, l'utilité, l'élégance que l'on veut y trouver ; c'est surtoutsur cette partie que s'exercent la faveur de la mode, le goût des amateurs etl'habileté des constructeurs. — Nous terminerons par un mot sur le  poids desvoitures avant de donner l'ensemble de celles qui sont en usage de nos jours.

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D E S R O U E S

 Mo yeu  —  Bo ite  — Cordon  — Freite  —  Ra is  — •  Ja nte s  — Cercle  — Emploi du caoutchouc : 1°  Ba nda ge à

caoutchouc plein  — Précautions à  pre ndr e — 2°  Ba nda ge  pne uma tiq ue — 3°  Ba nda ge Co mp ou nd  —  De

récuanteur  —  De s rais entrelacés  —  Ma chines div er ses

La roue comprend : le moyeu, la boite, les cordons, la  frette, les rais,les  jantes et le cercle.

Le moyeu E est une sorte de cylindre, en bois d'orme tortillard ou en métal,qui occupe le centre de la roue ; il est percé dans le sens de son axe pour recevoir la boite de l'essieu, et, sur sa circonférence, de douze ou quatorze mortaisesoù s'implantent les rais.

La holte est une pièce cylindrique, généralement en fonte, qui est exactementajustée et alésée sur la fusée de l'essieu et qui se fixe dans le moyeu, au moyende coins faisant serrage aux deux extrémités, de façon que l'axe de cette boite

soit très exactement perpendiculaire au plan du cercle de la roue.Les cordons J et la  frette K sont des cercles en fer qui entourent les extré

mités du moyeu ; la frette dépasse l'extrémité extérieure pour protéger le chapeaude la boîte. Le cordon et la frette servent à empêcher le 1

moyeu de céder à la pression des coins calant la boite.Les rais G, en général au nombre de douze pour les roues

de devant et de quatorze pour les roues de derrière, sont despièces de bois minces, généralement en acacia, assez souvent

en chêne pour les grosses voitures, également espacées, qui

représentent les rayons du cercle formé par la roue ; ils sont

solidement assemblés par la  patte dans le moyeu et par labroche dans les  jantes.

Les  jantes B sont des pièces de bois de frêne, d'acacia oud'orme, découpées ou cintrées à la vapeur, qui constituent lacirconférence de la roue; elles sont généralement découpées au nombre de six pour les roues de devant

et de sept pour les roues de derrière.Elles se font aussi en bois cintré de deuxpièces ou même d'une seule ; elles reçoivent les broches des rais dans leursmortaises et sont maintenues par le

cerc le .RO UE (A H A I S E N T R E L AC É S )

Le cercle ou bandage A est un ban

dage en fer ou en acier, cintré suivant le diamètre de la roue, soudé et posé àchaud. En se refroidissant, il vient exercer un serrage énergique sur tous les

assemblages de la roue et donner au tout une grande solidité. Le cercle est

 jk I i i —

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n rG j j 1p — !

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L A VOITURE. 267

maintenu sur les  jantes au moyen de rivets pour les voitures légères et deboulons, appelés clous à vis, pour les grosses voitures. Les têtes de ces rivets etde ces clous à vis sont de forme conique et fraisées dans le cercle, de manière à

ne s'user qu'avec le cercle lui-même.

FACE ET PROFIL D'UNE ROUE

Le cercle doit être chauffé de façon que sa dilatation en permette la posefacile, sans cependant carboniser le bois des  jantes ; aussi, ce travail doit-il êtrefait très vivement et le cercle mouillé aussitôt la pose.

La roue est la partie de la voiture qui fatigue le plus, car elle reçoit, sansintermédiaire, tous les chocs provenant des aspérités du sol. On amortit ces chocsen employant le caoutchouc, soit autour des cercles, soi l : entre la boîte et lemoyeu, ce qui donne à la voiture une grande douceur ; mais le caoutchouc, placé

autour des bandages, a l'inconvénient de rendre le tirage plus pénible. Le caout

chouc posé entre la boite et le moyeu, en forme de manchon ou de bobinesconiques, rend moins sensibles les chocs latéraux amenés par le glissement des

roues sur les pentes des pavés, et évite en grande partie le bourdonnement produitdans la caisse par les vibrations transmises par les roues. En résumé, l'emploi du

caoutchouc augmente la durée des roues, diminue les secousses provenant du sol.

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donne une plus grande douceur à la voiture et la rend plus silencieuse. Ces avantages sont fort appréciés de certaines personnes, mais le prix élevé de ces diverssystèmes en restreint beaucoup l'usage.

Les bandages à caoutchouc sont de trois sortes :1° Le bandage à caoutchouc plein ;2° Le bandage pneumatique ;

3° Le bandage Compound.1° Les bandages à caoutchouc plein se composent d'acier et de caoutchouc et

remplacent les bandes en fer ; ces bandages peuvent s'adapter à toutes les rouesdes voitures ordinaires, de même qu'aux automobiles.La bande en acier est fabriquée de manière qu'ellepuisse serrer fortement le caoutchouc pour l'empêcherdo s'échapper de la rainure, où il est forcé à l'aidede machines très puissantes; une fois ainsi comprimé,

il devient impossible de l'en faire sortir.Les avantages des caoutchoucs pleins sont : l'ab

sence de secousses violentes et de bruit ; les rouesadhèrent davantage au sol et se comportent mieux

en traversant les rails des tramways. La diminutiondes chocs et des cahots a pour conséquence celle desfrais occasionnés par les détériorations des diversorganes de la voiture, rendues moins fréquentes.

Il faut, autant que possible, éviter l'introduction des caoutchoucs dans les rails

de tramways ; on doit surtout se méfier des aiguilles mobiles de ces rails dont

la pointe coupe infailliblement le bandage. Il est bon de marcher à une vitesseréduite sur les chaussées recouvertes de gros pavés à surface carrée ; le caoutchoucentre dans les  joints de ces pavés et, ne reposant plus sur le sol que par les côtés,

il se cisaille, si la vitesse de la voiture est trop grande : 200 kilomètres parcourussur une voie mal pavée peuvent produire sur le bandage une usure correspondantà un parcours de 2,000 kilomètres sur une route normale.

Il ne faut pas laisser trop longtemps des roues caoutchoutées sans les fairerouler. Il est urgent de leur faire faire, tous les mois, un parcours de quelqueskilomètres au moins.

Dès qu'une incision sérieuse s'est produite dans le bandage, il faut, pouréviter que la coupure n'augmente, la nettoyer avec de la benzine, laisser sécher

cette benzine et placer dans l'incision de la gutta fondue. Il est surtout indispensable que la coupure soit, préalablement, débarrassée du sable qu'elle peutcontenir.

2° Le bandage pneumatique se compose d'une  jante chargée de retenir une

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L A VO I T U R E . 260

enveloppe de caoutchouc renforcée d'une toile spéciale; dans cette enveloppe estlogée une chambre à air, en caoutchouc tendre, laquelle doit être complètement

étanche pour maintenir l'air qui y est emmagasiné.Le pneumatique donne aux voitures une douceur de roulement impossible à

obtenir avec les meilleurs ressorts, car il amortit presque totalement tout choc,

toute secousse, tout ressaut brusque, tel que, par exemple, la montée d'un trottoir.On sent à peine les inégalités de la route, et on a l'illusion de glisser sur

une surface parfaitement unie.Grâce à la présence de l'air dans le ban

dage pneumatique, les voitures qui en sontmunies sont absolument silencieuses ; on peuty causer sans avoir la voix couverte par lebruit des roues ou le bourdonnement de lacaisse et des glaces.

L'usure ne porte que sur la surface exté

rieure du bandage, c'est-à-dire sur l'enveloppequi entoure la chambre à air.

Si le pneumatique se trouve dégonflé, c'est

que la chambre à air est percée.Pour sortir la chambre de l'enveloppe, il

faut lever la roue avec un cric.Il faut ensuite enlever le capuchon de la

valve ainsi que le bouchon intérieur, dévisser

le petit écrou molleté, faire une pression pour laisser sortir l'air qui peut se

trouver encore dans la chambre, dévisser ensuite la rondelle qui maintient la

valve à la  jante, et dévisser les pinces de sûreté sans enlever les ailes.Pour sortir le bandage de la  jante, il faut, d'une main, saisir l'enveloppe du

côté opposé à la valve et entre deux boulons, et renverser l'enveloppe en arrière ;de l'autre main, prendre le démonte-pneu pour soulever le bourrelet, do manière à

le faire sortir de la  jante ; puis, faire glisser le démonte-pneu tout autour dubandage entre l'enveloppe et la  jante, en ayant soin de ne pas pincer la chambre à

air; soulever chaque pince et la valve pour rendre le bourrelet complètement libre.On voit alors apparaître la chambre à air, et, pour la sortir, on la tire douce

ment du côté opposé à la valve, en ayant soin de ne pas la déchirer.Depuis peu de temps, on a inventé un appareil nommé « protecteur », qui est

appelé à protéger les chambres à air d'une façon très efficace, on empêchant les

perforations provenant de pointes, clous de toute sorte, épingles, cailloux pointus, etc.Ce protecteur est fait en tricot métallique laminé, ayant une double enveloppe

de toile mince ; il se pose entre la chambre à air et le pneumatique ; il n'a doncaucun contact avec le sol. Comme il offre une grande sécurité pour la route, il estappelé à être très répandu.

BANDAGE PNEUMATIQUE

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270 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

3° Le bandage Compound n'est, ni un caoutchouc plein, ni un pneumatique,mais il tient de l'un et de l'autre.

Pour obtenir une grande solidité et pour que le roulage se l'asse aussi bien

que possible, la roue doit avoir, comme condition principale, une certaine écuan-

teur, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas être faite droite, ou complètement dans unmême plan, moyeu et cercle. Pour arriver à ce résultat, les rais sont emmanchés dans le moyeu suivant une direction qui s'éloigne plus ou moins du planperpendiculaire à son axe ; ils sont alors tous dans une surface conique dontchaque génératrice forme, avec le plan perpendiculaire, un certain angle : cetangle est l'écuanteur de la roue et varie généralement de 1/10e à 1/15e. L'écuan-teur donne à la roue plus de solidité; combinée avec le devers (voir plus loin :

 D es essieux), elle amène ce résultat que chaque rais, en tournant, vient se présenter d'aplomb sur la route généralement bombée, et supporte ainsi la charge

dans la position d'une colonne verticale dans une construction.L'écuanteur empêche, de plus, la roue de s'aplatir par les chocs contre les

trottoirs ou autres obstacles, les deux rais opposés verticalement formant une sortede triangle avec le plan du cercle qui les maintient solidement ; le bandage se

trouve, enfin, plus écarté de la voiture; il laisse plus de place aux renflements dela caisse et projette la boue en dehors.

Pour donner, en outre, une plus grande solidité à la roue, on place souvent

les mortaises du moyeu sur deux rangs ; les rais sont alors entrelacés. Il y a, dansce cas, deux surfaces coniques d'écuanteur différente, et, ainsi, deux sortes detriangles formés avec le plan du cercle, d'où résulte une plus grande résistance àtous les chocs.

L'entrelacement des rais devrait correspondre au profil en travers des routessur lesquelles les voitures ont à circuler, et l'angle de deux rais entrelacés devrait

être sensiblement égal à l'angle des deux rayons extrêmes de ce profil ; mais lebombage des routes n'est pas toujours le même, et l'entrelacement des rais a

surtout pour but une plus grande solidité de la roue.

B A N D A G E C O M P O UN D

Il se compose d'un caoutchouc dur, à l'intérieur duquel on a mis un autre caoutchouc plustendre avec sections cloisonnées. Ce bandage agit

comme un pneumatique, puisqu'il se prête à toutesles inégalités du sol. Il n'en a pas l'inconvénientpuisqu'on n'est pas obligé de le gonfler, et, enmême temps, il est aussi résistant que le caout

chouc plein, car ses parois, étant très épaisses, nepeuvent être entamées qu'avec beaucoup de difficulté par les aspérités du terrain.

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L A VOITURE. 271

Il est bon de mentionner ici que, pour la construction des roues, il existe unoutillage assez complet, tel que : des machines à tourner les moyeux suivant unprofil donné ; des machines à mortaiser les moyeux et les jantes ; des machinesà faire les pattes et les broches des rais et les rais eux-mêmes ; des machines

à cintrer, à souder et percer les cercles, et même une machine à embattre, deM. Colas ; cette machine sert à poser les cercles à une température peu élevée, demanière à ne pas brûler le bois des  jantes : l'opération se fait au moyen d'une,série de leviers mus par la presse hydraulique.

Quelques-unes de ces machines étant d'un prix très élevé, l'emploi en est, jusqu'à présent, assez restreint, et le travail de la roue se fait encore, en grandepartie, à la main, par le charron.

D E S E S S I E U X

 Du  deve rs ou  carr oss age  —  Du  se rr ag e  — Essi eu  pa ie nt  à  hu il e  — Ecrou  de  régl age  —  Du  gr ai ss ag e

 De la vérif ication  du  mont age

Uessieu est la pièce de fer qui réunit deux roues en leur permettant de

tourner autour do leur axe.On distingue deux parties dans l'essieu : le corps, partie qui supporte la

charge et qui se fait généralement carrée pour présenter plus de résistance ; puis,les  fusées, qui sont destinées à recevoir les roues. Les fusées sont arrondies,tournées et alésées très exactement sur les boites qui se placent, comme nousl'avons vu, dans les moyeux ; les fusées sont séparées du corps par une rondelle

de fer soudée à l'essieu, et c'est sur cette rondelle de fer, garnie de cuir, que sefait le frottement de la boîte.

On donne aux fusées une certaine inclinaison sur l'axe du corps, appeléedevers ou carrossage. Ce devers doit correspondre exactement à l'écuanteur de laroue pour que le roulage soit bien régulier.

Le devers compense en partie la flexion verticale que prend l'essieu par suitedu poids de la caisse ; il pousse la roue contre la rondelle, ménage ainsi l'écrou del'essieu, s'oppose au déboitage et diminue, dans les essieux patent, la tendance àla fuite de l'huile qui, par son poids, se maintient du côté hermétiquement fermé

de l'essieu.

Le devers de l'essieu doit être tel que le profil inférieur de la fusée soil plusbas de quelques millimètres du côté do l'écrou, pour ramener la roue contre larondelle ; ce profil inférieur doit rester dans les mêmes conditions pour toutes lesformes de fusées ; le devers de la fusée conique doit donc être plus grand quecelui de la fusée cylindrique.

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272 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

ESSIEU A GRAISSE AVEC ÊCROUS

ESSIEU COUDÉ D É Q U E R R E, A P A T I N S

E S S I E U M I X T E - P A TE N T A GRAI SSE , A P AT I N S E S S I E U D E M I - P A T E N T A H U I L E , S AN S P A T I N S

E S S I E U D E M I - P A TE N T A H UI L E, A P A T I NS

G R O S E S S I E U P A T E N T A H U I L E , S AN S P A T I N S E S S I E U P A T E N T A H U I L E , S A N S P A T I N S

ESSIEU COUDÉ A COL D E CYGNE, A P A T I N S

ESSIEU A GRAISSE AVEC ECROUS, CORPS CARRÉ A DE UX TALONS

ESSIEUX

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L A VOITURE. 273

On donne aux fusées d'essieu une légère inclinaison en avant ou serrage, dansle but de eontre-balancer la flexion horizontale du corps de l'essieu dans le sens dela traction et de placer les fusées et le corps de l'essieu dans le même planvertical, quand la voiture chargée roule au trot sur le pavé, c'est-à-dire quand elle

est dans les conditions les plus défavorables.Le devers a cet inconvénient que la moindre inclinaison de l'essieu, en avantou en arrière de sa position normale, recule ou rapproche les cercles des roues àla hauteur du centre, et que le roulement ne peut alors se faire qu'avec un glisse

ment latéral qui augmente le tirage et détériore la roue.La résistance au glissement des fusées d'essieu dans leurs boites, quoique peu

considérable relativement à la résistance au roulement, peut, avec un mauvais

montage, prendre une grande importance et produire l'enrayage de l'essieu ; il y a

donc lieu de s'en préoccuper.Pour réduire cette résistance à sa plus petite valeur, il faut donner à la fusée

une surface de glissement assez considérable pour que l'huile puisse se maintenir

facilement entre les surfaces, et construire la roue de façon que le contact avec laboite se fasse toujours sous la fusée. Il faut aussi choisir le meilleur système de

graissage.

Après avoir employé exclusivement la graisse, on a perfectionné les essieux etl'on a adopté généralement ceux qui sont lubrifiés à l'huile.

On distingue :

L'essieu à graisse ou ordinaire ;

L'essieu demi-patent ;

L'essieu patent à graisse ;

Enfin, l'essieu patent à l'huile qui, seul, est employé aujourd'huipour les voitures de luxe.Cet essieu présente de grands avantages sur les autres systèmes. Il donne un

meilleur roulage, reste très propre, et se graisse uniquement à l'huile à de longsintervalles. Il a été inventé par John Collinge en 1787. Il se compose d'une fusée

cylindrique avec un renflement ou collet, et d'une boîte

généralement en fonte. La fusée et la boîte sont cémentées. Du côté de la voiture, la boîte frotte sur un

cuir qui s'appuie sur la rondelle en fer, soudée ou rap-1 ^1 ESSI EU P A T EN T A H U I L E ( i)

portée à l'essieu ; l'autre bout de la boîte est maintenupar une bague en bronze qui s'emmanche à frottement doux sur un emplacement

cylindrique, sauf une partie plate en contre-bas qui empêche la rotation. La bagueest maintenue le plus souvent par deux écrous se vissant, l'un à droite, et l'autre à

(1) Nous devons la plupart des figures techniques suivantes à l'obligeance de MM. A nthoni et Bail, qui ont Lien voulu nous commu

niquer leurs travaux ou leurs catalogues.35

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274 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

gauche. Une goupille fendue est placée devant le second écrou, et un chapeau encuivre  jaune recouvre le tout. Le fond du chapeau est garni d'une mince rondelle de cuir. On y entretient de l'huile. Les deux écrous se maintiennent mutuellement.

Quelquefois, cependant, le dernier vient à se desserrer par la trépidation,lorsque, la rondelle de cuir ou la bague étant usée, il n'appuie plus sur la goupille.Il y a alors du  jeu sur la longueur de la holte et, par suite, bruitou perte d'huile ; on est arrivé à empêcher cet écrou de se desserrer en le fendant, mais alors on ne peut régler la roue qu'approximativement, à cause de l'écartement des fentes. M. Anthonia imaginé très heureusement un écrou rie réglage, qui permet de

serrer la roue d'une manière très précise, en faisant porterle deuxième écrou toujours contre la goupille : pour cela,son écrou de réglage ne se visse pas sur l'essieu, mais bien

sur la bague elle-même et lui donne, pour ainsi dire, uneépaisseur plus ou moins grande, de façon à compenser

l'usure de la rondelle de cuir ou do la boite ; il est clairalors que le deuxième écrou, quoique serré à bloc, nechange pas de position et est toujours en contact avec la

ÉCROU DE RÉGLAGE goupille qui l'empêche de se desserrer.

Après avoir parfaitement nettoyé toutes les parties de l'essieu patent, on le

graisse avec de l'huile de pied de mouton ou d'olive surfine, et on le remonte avecsoin. Les deux écrous do l'essieu patent usuel doivent être fortement serrés l'un

contre l'autre, de façon à maintenir la bague dans une position telle qu'il n'y ait

pas de  jeu sur la longueur et que, cependant, la roue tourne très librement sansle moindre effort. Il vaut mieux, néanmoins, avoir du  jeu sur la longueur qued'avoir le moindre raide qui, par un trop fort serrage des écrous contre la bague,pourrait faire chauffer.

Pour vérifier si un essieu est bien monté et donne le minimum de tirage, il

faut (la voiture étant en charge, et, pour les voitures à deux roues, les brancardsétant à la hauteur exacte de l'attelage) :

1° Placer d'aplomb, entre le moyeu et le sol, un rais de chacune des rouesde cet essieu ;

2°Prendre la

distance horizontaleentre

ces deuxrais, d'abord contre lemoyeu, puis contre la  jante ; ces deux distances doivent être égales ;

3° Prendre la distance, à la hauteur de la fusée, entre les fers des roues dumême essieu, devant et derrière chacune des doux roues ; ces deux distancesdoivent être égales ou resserrées de 2 millimètres au plus du côté de l'avant.

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LA VOITURE. 275

D E S R E S S O R T S

 D es re ssorts mo dernes — Etoquiaux — 1°  Res sor ts en C — 2°  Ressor ts droits — 3°  Res sor ts à  pin cet tes et demi-pincettes

 Autre s ressorts  —  De la bobine de caoutchouc

Les ressorts sont destinés à amortir les chocs et secousses communiqués parles roues à la caisse. Ils ne doivent être ni trop raides ni trop flexibles, pour atténuer les cahots sans donner des oscillations désagréables ; et la suspension doit êtred'autant plus parfaite que les voitures sont destinées à marcher plus vite.

Les ressorts actuellement en usage sont composés de feuilles d'acier ajustéesl'une sur l'autre, de longueurs décroissantes formant l'étagement et d'épaisseursvariables.

Ces feuilles, amincies dans les bouts, qui ont des formes diverses, sont maintenues par des étoquiaux et réunies par un boulon ou un rivet, et par un collier

pour les ressorts en C.

1Les étoquiaux sont de petits rectangles de

fer avec tige rivée vers l'extrémité de chaquef e u i l l e , e t g l i s s a n t dans des f e n t e s p r a t i q u é e s É T O Q U I A U X

dans la feuille placée immédiatement au-dessus;

ils empêchent le glissement latéral desdites feuilles, et sont apparents ou cachés,suivant le genre des voitures.

Les principales variétés de ressorts sont les suivantes :

1° Les ressorts en C ;

2° Les ressorts droits ;

3° Les ressorts à pincettes ou à demi-pincettes.

1° Les ressorts en C sont destinés aux voituresde grand luxe; ils sont fixés à des trains à flèche,

chacun par un patin de fer posé avec doux bou

lons au lisoir et à la traverse de derrière ; ils

portent un cric qui sert à arrêter et à remonter

la soupente ; l'autre bout du ressort est maintenupar un simple boulon.

Les soupentes de cuir sont indispensables

avec ces ressorts ; elles servent à suspendre lacaisse au-dessus du train ; de là un balancement RE SSORT E N G

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276 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

qui amortit tous les chocs, mais qui est parfois désagréable aux personnes habituéesaux voitures à pincettes.

Les ressorts d'essieu, que l'on contourne quelquefois en forme de C en leurlaissant une très grande longueur, donnent à la vue l'illusion d'une voiture à huit

ressorts, mais seulement pour l'arrière-train ; ils ne produisent de plus grandedouceur que parce qu'ils sont plus longs que les ressorts d'essieu ordinaires, etl'usage n'en est pas très répandu.

2° Les ressorts droits sont terminés le plus souvent par des rouleaux, danslesquels passent les boulons qui les fixent aux supports. Le dessin ci-contre repré

sente un ressort ayant un rouleaudans le cintre et l'autre hors ducintre. Quelquefois, le rouleau est

remplacé par des glissoires, partiesplates qui portent sur les supports.

Dans certains montages, on termine les ressorts par des parties demi-cylindriquesauxquelles on donne le nom de « cuiller », et qui reçoivent un anneau en fer,garni de cuir ou de caoutchouc, qui les relie, au moyen d'une menotte, à deuxautres ressorts placés en travers. Ce montacie en châssis laisse aux ressorts la

liberté nécessaire pour l'allongement sous la charge.

RE SSORT D R O I T

RESSORT A P I N C E T T E S

3° Les ressorts à pincettes sontcomposés de deux ressorts formantarcs, dont les parties concaves sonttournées l'une vers l'autre.

Le ressort du dessous est terminé par deux rouleaux qui sontajustés dans les deux mains qui terminent le ressort du dessus. Ces mains sont de formes diverses. Le dessin ci-dessus

représente le ressort pincette à mains ; deux boulons réunissent les ressorts et for

ment une charnière à chaque extrémité.La flexibilité d'un ressort pincette est double de celle d'un ressort droit de

même dimension. Pour permettre à

ces ressorts de s'allonger, on metquelquefois une  jumelle on un mouvement à l'une des deux extrémités.

Les ressorts à demi-pincettes . sefont dans les mêmes conditions ; leressort du dessus est coupé, un peu

après son milieu, pour être fixé par des boulons à l'un des prolongements de lacaisse dits moutonnets; on relie les extrémités libres dos deux ressorts inférieurs.

RE SSORT A DE MI-PINCETTE

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L A VO I T U R E . 277

ou ressorts d'essieu, par un ressort de travers et deux menottes à simple ou àdouble brisure, représentées ci-contre.

Quelquefois, mais rarement, on les fixe directement à la voiture. Le demi-ressort, au lieu d'etre

droit comme le représente le dessin, est souvent àcrosse et donne alors plus de douceur.Les constructeurs de voitures ou de ressorts ont

imaginé une quantité de ressorts avec crosses longuesou courtes, plus ou moins ouvertes, cintrées en

contre-haut ou en contre-bas, avec simple ou double brisure et devant produiredouble ou triple suspension. Il paraît inutile d'entrer dans tous les détails de cesdifférents types qui varient à l'infini, mais qui n'ont pas présenté d'avantages assez

appréciables pour être adoptés généralement.

Cependant, on a obtenu de bons résultats comme douceur, et pour amortir

en partie les chocs et le bruit, enemployant le caoutchouc dans les ressorts sous forme de rondelles ou bo

bines. C'est à M. Anthoni que l'ondoit la bobine de caoutchouc interposéeentre les oreilles de la main M, lerouleau et le boulon ; elle isole complètement, l'une de l'autre, les deuxmoitiés du ressort et protège la voiture, les chocs produits par les inégalités dusol ne pouvant se transmettre qu'à travers le caoutchouc.

Les deux moitiés T de la bobine sont engagées dans le rouleau B, de façon

que les oreilles R viennent le toucher sur les côtés ; le tout est alors introduitentre les deux oreilles 0de la main ; un boulon, que l'on passe dans les deuxoreilles et dans le trou de la bobine, relie le tout ensemble.

La bobine de caoutchouc constitue le système le plus simple pour donner unegrande douceur aux voitures légères, en amortissant les chocs en tous sens.

BOBINE DE CAOUTCHOUC

D E S T R A I N S

VOITURES A DEUX ROUES

 Br an cards  —  Ma ins  —  Ju melles

Dans les voitures à deux roues, outre les roues, l'essieu et les ressorts, on

trouve deux longs brancards en bois de frêne ou de lance, cintrés à la demande etréunis quelquefois, pour les tilburys, en forme de ceinture à l'arrière et par une

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278 L A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

traverse à l'avant. Pour les charrettes anglaises, comme clans les dog-carts et autresvoitures à deux roues, ces deux brancards sont isolés. On les  joint, à l'avant parune traverse et à l'arrière par une lame de ressort fixée avec deux Louions sous la

BRANCARDS

caisse ; la traverse de devant est quelquefois remplacée par un deuxième ressortsemblable à celui de l'arrière.

Quatre supports appelés mains, posés sous la caisse, serventà fixer les ressorts d'essieu et comportent souvent les marchepieds ; les brancards peuvent pivoter dans les mains d'attache del'avant, et, la lame de ressort qui les réunit à l'arrière étantflexible, les secousses données par le cheval, en trottant, setrouvent décomposées et atténuées en grande partie ; si même,la caisse avec sa charge se trouve bien équilibrée, ces secoussessont nulles ou à peu près.M AIN

La figure ci-contre fera comprendre le montage de ce genre de voiture.

MONTAGE DE C H A R R E T T E ANGLAISE

Dans les charrettes anglaises, il n'y a souvent que deux ressorts d'essieu ;

dans les tilburys, on met généralement deux autres ressorts en travers.

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L A VO I T U R E . 279

Ces ressorts sont fixés avec des  jumelles aux mêmes mains que les ressortsd'essieu.

Les brancards, dans les voitures à deux roues, ne sont plus, en général,ferrés dans toute leur longueur, pour leur laisser plus d'élasticité et de douceur ;

ils sont, par cela même, moins solides et sujets à se casser si le cheval vient

à s'abattre.Les tilburys à télégraphe, dog-carts, cabriolets à deux roues, etc., ont des

montages différents, dont les dessins de ces voitures, reproduits dans cet ouvrage,

donneront une idée suffisante.

 Arrière- tra in  — Traverse  —  Mou ton nel s  —  Menot tes  — Emploi du caoutchouc  —  D u tasseau de caoutchouc  — Av an t- trai n  —  Lis oi r  — Fourchettes  —  Ron ds d'avant-train  — Sellette  —  Ar mon s  —  Ja nte s  — Chevilleouvrière  — Embrassures  — Tirants  — Volée  — Paumelles  — Ti mo n — Crapaud  — Trompe  — Collier devolée —  D ouil le de sellette  — Gueules de loup — Ceinture —  Br an ca rds

Dans les voitures à quatre roues, le train se trouve naturellement plus compliqué que dans les voitures à deux roues. Outre les roues, les ressorts et lesessieux, il existe diverses pièces, généralement en bois de frêne, placées parallèle

ment aux essieux, qui relient le haut des ressorts et s'attachent à la caisse ou

à ses ferrures.Pour l'arrière-train, c'est la traverse, en bois sculpté, qui sert à relier la partie

JUMELLES

VOITURES A QUATRE ROUES

TRAVERSE

MOUTONNET M O U T O N N E T E N F E R

haute des ressorts à pincettes ou des demi-ressorts ; cette traverse passe sous lesmoutonnets, pièces de bois ferrées qui sont fixées, par leurs extrémités, sous les

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280 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

J U M E L L E S

deux côtés de la caisse, avec de forts boulons. Quelquefois, on fait les moutonnetstout en fer. Toutes ces pièces sont boulonnées entre elles, et les ressorts sontréunis entre eux, au moyen de  jumelles, ou de menottes brisées,pour le ressort de travers. D'autres fois, on supprime les demi-

ressorts et le ressort de travers avec son support, et on les remplacepar deux ressorts à pincettes ; mais la disposition de la caisse enempêche souvent l'emploi, quoiqu'ils soient usités cependant presquegénéralement pour les phaétons et les breaks ; avec ces ressorts à pincettes, lessecousses latérales sont beaucoup plus sensibles, surtout dans les voitures fermées,que lorsqu'il y a un ressort en travers.

Los ressorts doivent être écartés autant que possible, l'un de l'autre, pourdonner de la stabilité et une meilleure suspension.

L'influence des trépidations et des secousses ressenties dans une voiture malsuspendue produit une fatigue, même chez les personnes bien portantes. Or, lesressorts d'acier les plus élastiques transmettent les trépidations par le métal même ;

et ils peuvent être améliorés considérablement, soit par la bobine de caoutchoucdont nous avons parlé plus haut, soit par l'emploi du tasseau de caoutchouc de

M. G. Anthoni, isolant le ressort et l'essieu.Ces systèmes donnent à la suspension unmoelleux que l'on no peut obtenir autrement.

Ce tasseau de caoutchouc laisse au montage toute sa solidité, grâce à une dispositiondo tubes entretoises t, qui permettent un serrage énergique du ressort sur le patin del'essieu, sans serrer les caoutchoucs, auxquels

on laisse ainsi toute leur élasticité ; les tasseaux F supportent la charge de la voiture ;

après un choc, le caoutchouc F se comprimed'abord, puis reprend sa place; les rondelles R

supportent la réaction de l'écrou ri, qui, sans elles, viendrait buter sous le patin ;les tubes de caoutchouc T isolent les brides et le patin. Il y a ainsi un isolement

complet, qui empêche absolument la transmission des vibrations entre l'essieu et

TASSE AU D E CAOUTCHOUC

le ressort.

ROND D AV AN T - T RAI N

S I M P L E

 \]avant-train se compose de deuxparties : le dessus fixe, posé à la caisse,avec des boulons, comprend le lisoir avec

sa  fourchette, sur lequel est appliqué lerond d'avant-train ; en arrière se trouveune traverse ou un support en fer.

Les ronds d'avant-train sont simplesou à double portée.

ROND D A VA NT- TR A I N

A DOUBLE P O R T É E

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L A VOITURE. 281

DESSUS D'AVANT-TRAIN

D E SSO U S D'AVANT-TRAIN

VOLEE FIXE

AVANT-TRAIN A V E C ROND ORDINAIRE AVANT-TRAIN A V E C R O N D É C H A P PE

A V A N T - T R A I N S.16

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282 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

R OND P A T E N T

Dans quelques voitures légères, on a employé un rond appelé rond  patent. Lelisoir et la sellette sont alors remplacés par des ferrures,soudées aux branches de ce rond.

La partie tournante de Favant-train se compose d'une

sellette, pièce de bois symétrique au lisoir, dans laquellesont assemblés les armons, qui portent les  jantes de boissur lesquelles se fait le frottement du rond.

L'avant-train tourne au moyen d'une pièce de fer centrale, appelée chevilleouvrière, placée verticalement et traversant le lisoir, le rond et la sellette.

Les deux bouts de la sellette reposent sur les dessus des ressorts à pincettes ;

ils y sont lixés au moyen des emhrassures auxquelles onsonde, de chaque côté, les parties soutenant, à l'arrière,le bout des armons, et à l'avant, dans les voitures àdeux chevaux, les extrémités de la volée : ce sont lestirants.

 La volée est la pièce de bois placée à l'avant du train, parallèlement à l'essieu,et qui sert à atteler les chevaux ; elle porte quatre  paumelles on  poupées, auxquelless'accrochent les traits.

Le timon s'engage par son têtard entre les deux côtés des armons ; il s'appuie,pour se soutenir, sous la  jante antérieure du rond et sur la volée, ou mieux,entre deux plaques placées près do la  jante et sur une traverse de fer fixée àl'avant des armons.

 ///////'/

E M BRASSURE S

T I M O N

Le bout antérieur du timon est muni d'une armature en fer appelée crapaud,qui sort à attacher les chaînettes.

Quand on attelle à quatre chevaux, le crapaud est disposé pour supporter unevolée dite à quatre et qui se compose d'un grand palonnier accroché au crapaud et

VOLÉE A Q U A T R E CHEVAUX

de deux palonniers plus petits accrochés chacun à l'une des extrémités du grand.Ces derniers servent à attacher les traits des chevaux de volée.

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L A VOITURE. 283

TROMPE

Pour accrocher le grand palon i lierau crapaud, on se sert généralementd'une pièce nommée trompe, placée dansle prolongement du timon, ou mieux,d'un crochet spécial placé en dessous

du timon. CRO CHET DE D E S S O U SDE T I M O N

Dans les voitures à quatre roues disposées pour êtretirées par un seul cheval, on peut, en enlevant les

brancards, ajuster à leur place une volée pour attelerà deux. Le timon passe alors dans un carré de fer,

appelé collier de volée, qui se trouve sous la volée ; etson têtard s'emboîte dans une douille placée au milieu de la sellette et qui se

nomme douille de sellette.

V O L É E A J U S T É E A LA P LA C E D ES B R AN CARDS D O U I LLE D E S E L L E T T E

Dans ces mêmes voitures destinées à être attelées par un seul cheval, les

tirants d'embrassures se terminent à l'avant par desparties méplates s'ajustant sur les armons, qui sontalors cintrés ; ou, par une autre disposition quelconque, ils viennent former les côtés extérieurs desgueules-de-loup, dans lesquelles se placent les brancards ; les côtés intérieurs des gueules-de-loup sontconstitués par des ferrures appliquées sur les armons,s'ils sont en bois, ou par une longue ferrure s'ap-puyant sur des fourchettes en fer qui remplacentquelquefois les armons pour porter les  jantes du rond;cette longue ferrure s'appelle alors la ceinture.

Les brancards ou limonières sont deux longues

pièces de bois de frêne, cintrées à la vapeur et géné-

GU EU LES- D E- LO ÜP E T C E I N T U R E

B R A N C A R D S O U LI M O N I ÈR E S DARD D ' A H M U N

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284 L ' A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

paiement ferrées dans toute leur longueur ; les brancards sont fixés aux gueules-

de-loup des armons avec un boulon, qui sert de pivot pour les relever; ils portentdes arrêts de dossière et des crampons permettant de fixer les harnais. Les traitss'accrochent aux dards d'armons qui sont posés en arrière des gueules-de-loup.

TRAINS A HUIT RESSORTS

Flèches — A res de  fer  — Emparions  —  Ja mbes de  fo rc e

Les trains les plus compliqués sont les trains à huit ressorts. On y trouve letrain d'avant et le train d'arrière reliés par la  flèche A. Autrefois, cette flèche étaitterminée en avant par deux pièces de fer appelées arcs de  fer et cintrées à la

demande, avec col de cygne pour permettre aux roues de devant de tourner en

T R A I N A HUIT RE SSORTS

dessous. La flèche même était en bois, droite ou cintrée, ferrée sur trois de ses

faces dans toute sa longueur, et flanquée sur ses côtés de deux autres pièces aussi

en bois, rapportées en forme de fourche, maintenues avec des colliers et appeléesemparions C.

On la fait maintenant généralement en fer ; elle se fixe avec des boulons auxlisoirs et traverses de chacun des trains d'avant et d'arrière. Ces lisoirs et traversessont ferrés dans toute leur longueur ; ils supportent à leurs extrémités les ressortsen C, et sont supportés eux-mêmes, à l'arrière, par les  jambes de force, et à l'avant,par le rond d'avant-train.  Les  jambes de  force B sont des pièces de fer cintrées,qui remplacent les ressorts de dessus dans ce genre de train ; elles sont munies de

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L A VOITURE. 285

mains et rouleaux pour recevoir les ressorts des essieux avec une  jumelle, quilaisse une certaine liberté de mouvement à ces ressorts.

La partie tournante de l'avant-train est à peu près la même que celle desvoitures à pincettes qui a été décrite plus haut. Toutes ces pièces ; flèche, lisoirs,traverses, etc., sont réunies par des tirants et ferrures en assez grand nombre.

On voit, d'après ce qui précède, que les trains à huit ressorts sont très compliqués. Le prix en est, par cette raison, très élevé, et l'usage en est actuellementassez restreint et réservé aux voitures de grand luxe.

D U T I R A G E

On remarque souvent, dans les voitures à quatre roues, que les lisoirs et lessellettes ont un certain cintre destiné à avancer la cheville ouvrière, ou, ce quirevient au même, à mettre les roues antérieures en arrière du point centre dumouvement.

Le but des constructeurs, en employant ces bois cintrés, est de réduire ladistance entre les roues de devant et celles de derrière, ce qui rend quelquefois la

voiture plus gracieuse, mais est surtout demandé par les acheteurs, qui croient ytrouver une cause de tirage moindre. Il y a là, cependant, une erreur d'appréciation qu'il est bon d'indiquer.

Ce n'est pas parce qu'une voiture a un train court, c'est-à-dire ses essieux peuéloignés l'un de l'autre, qu'elle est plus roulante.

Pour que le tirage soit diminué, il faut répartir le poids de façon à chargerautant que possible les grandes roues, et l'on y parvient en avançant l'essieu posté

rieur sous la charge, pour lui faire porter beaucoup plus qu'à celui de devant.Mais, dans toutes les voitures ayant les portes sur les côtés, on ne peut avancer lesroues de derrière, puisqu'il faut laisser de la place pour l'ouverture des portières,et, si l'on recule alors les petites roues pour raccourcir le train, on augmente leur

charge, et, par conséquent, le tirage.M. G. Anthoni dit à ce sujet ; « Le tirage, ou l'effort de traction que le

cheval doit exercer pour traîner une voiture sur un sol horizontal, est d'autant pluspetit que la voiture est plus légère, que les roues sont plus hautes, que le diamètredes fusées d'essieu est plus petit, que le graissage des essieux et la suspension sontmeilleurs. Il faut donc se préoccuper, relativement au tirage, du poids des voitures,de la forme, de la hauteur et de la position des roues, du système de graissage

des essieux et des meilleurs systèmes de suspension ».Dès 1817, Edgeworth avait fait connaître au public le résultat d'expériences

exécutées par lui en Angleterre et démontrant que « toutes choses égales d'ailleurs,il y a très peu de différence de tirage entre les voitures longues ou courtes, comme

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2W6 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

entre les voitures chargées haut ou bas ». Mais il avait établi en même temps queles ressorts contribuent à diminuer considérablement le tirage.

De nos  jours, M. E. J. Marey, professeur au Collège de France, a étudiél'influence de l'élasticité dans le tirage, et il a constaté, dans les cas les plus favorables, une économie de travail d'un quart (26 p. 100) en faveur de la traction

élastique.

D E S C A I S S E S

 Branc ards de ca isse  —  Ba ndes de  fe r — Pieds corniers  —  Mo ula nts de portières — Pieds d'entrée  —  Bra nch es  —•Joues de  fond  — Cave  — Panneaux  — Pavillon  — Panneaux de cus tode  — Panneaux de brisement  —Ceinture de la ca isse ou accotoir  — Panneaux de  porti ère  — Frise  —• Panneau de lunette  —  Lun ett e  —Panneau d'arrière  — Panneaux de cn/fre  — Panneau de devant  — Panneau de gorge  — Panneau de

 pas sag e de roues — Panneau de coquille  — Coquille  — Panneau de talon  — Châssis  —  Ja lou sie  — Pardose

 — Chàssis de s iège — Capotes  — C erceaux de bois — Éventails  — Compas  — Goujons de capote  —  Marche  pied s  — Garde-crotte ou ailes  —  Bot ond e  —  De la  pe int ure des ca isses  —  De s garnitures intérieures  —Gouttière  — Coussins de s iège  — Coussin de guide  —  Ju pe de s iège  — Pente  — Garde-crotte  — Tablier — Parquet  —  Ba s de marche  —  Ba gu ett es t- Poignées  —  La nter nes  — Freins ou mécaniques d'enrayage — Patins.

La forme des caisses varie à l'infini suivant la nature des voitures et lescaprices de la mode ; nous ne donnerons ici qu'une nomenclature des différentespièces composant la caisse en général.

La caisse comprend tout d'abord deux fortes et longues pièces de bois, de 6 à12 centimètres de largeur, sur même épaisseur, composées de plusieurs morceauxassemblés et vissés, qui partent de l'arrière et se terminent à l'extrémité de l'avant,

m

 FJ 

CAISSE DE BERLINE

en se conformant aux sinuosités adoptées pour le bas de la caisse et de son coffre.Elles sont donc de forme plus ou moins allongée dans les berlines, landaus,calèches, avec parties relevées dans les coupés, landaus carrés ou autres ; elles serelèvent aussi pour le passage des roues et pour le coffre ; enfin elles suivent

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L A VOITURE. 287

le renflement, qui fait que la largeur est plus grande aux portières qu'à l'avantet à l'arrière, et que le coffre est souvent bien plus resserré que la caisse.

Ces pièces de bois sont appelées brancards de caisse A. C'est sur elles querepose toute la construction ; elles ont ceci de particulier, qu'elles sont à peu prèsdissimulées, quoiqu'elles soient assez fortes par elles-mêmes et consolidées encore

par de fortes et larges bandes de  fe r B. Ces bandes sont d'une seule pièce, ensuivent tous les contours, et sont vissées dessus avec des parties en équerre,s'appliquant aux traverses d'écartement ou aux montants des pieds d'entrée.

C'est dans ces brancards que sont pratiquées les mortaises destinées à recevoir,avec plus ou moins de devers ou d'évasement, les montants qui soutiennent la

partie haute de la caisse dans les voitures fermées. Ce sont : les montants dederrière, et ceux de devant dans les voitures à quatre places, nommés  pieds cor-

niers C ; les montants de  por tières (ou  pied s dentrée dans les voitures sans portières)

et enfin les branches qui indiquent la forme du coffre.Sur ces brancards sont aussi vissées les parties appelées  joues de  fond F,

destinées à former cave G et à recevoir les planches du fond, sur lequel portent lespieds; le fond du coffre est cloué directement en feuillure sur ces brancards.Les caisses, devant être aussi légères que possible, sont composées des mon

tants, dont nous venons de parler, reliés entre eux par des traverses et des barresespacées, droites ou cintrées. C'est sur ces traverses, barres, montants, pieds

corniers, et aussi sur les brancards, que viennent s'appliquer, en les cachant, les

 panneaux de noyer ou d'acajou qui ferment les  jours de tous les côtés.

Le dessus d'une berline ou d'un coupé se nomme le  pavillon H ; les partiescomprises entre le pavillon, la portière et le derrière (ou le devant) s'appellent : en

ii

^

CAISSE DE COUPÉ

haut, 'panneau de custode I et, en bas,  panneau de brisement J. Entre les deux est

la ceinture de la caisse R ou accotoir, qui se prolonge horizontalement sur tout le

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288 L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

pourtour. Le panneau de  portière L est la partie inférieure et pleine de la porte ;la  frise M se trouve au-dessus ; le  panneau de lunette ou de dossier N est le hautdu derrière de la caisse, où se trouve l'ouverture fermée par une giace et appeléelunette 0. Le panneau du dessous se nomine  panneau d'arrière P. A l'avant se

trouve le  pa nnea u d'avant E. Dans le coupé, on distingue : les  panneaux de coffre Jsur les côtés ; le  panneau de gorge G, en dessus ; et le  panneau de  passage deroues F, en dessous ; enfin le  panneau de coquille A, plus en avant. Dans certainesvoitures, la planche sur laquelle le cocher appuie ses pieds se nomme la coquille H.Dans le coupé, il y a aussi le  panneau de talon K, à la partie inférieure et postérieure de la caisse.

Dans les portières, on pratique généralement deux coulants, destinés : l'un àrecevoir le châssis B portant la glace, et l'autre un panneau de bois appelé jalousie, qui remplace et épargne le châssis de glace lorsqu'on lave la voiture.

La banquette sur laquelle on s'assied s'appelle -parclose D ; elle est formée deplanches ou mieux d'un châssis que l'on canne ; c'est sur la parclose que se posent

les coussins.Le coffre comporte, à sa partie supérieure, le châssis de siège, qui reçoit les

coussins du siège ; une galerie de fer sert à les maintenir.

Dans les voitures découvertes àcapote, la partie haute de la caisse estremplacée par une ou deux capotes,composées chacune de 3, 4 ou 5 cerceaux en bois supportant le cuir. Ils

sont montés sur des ferrures appelées éventails, qui sont à charnières,

afin de pouvoir découvrir la voitureen les rabattant. Ces cerceaux, qui sont quelquefois carrés dans le haut pour les

CER CEAU DE CAPOTE EVENTAILS

COMPAS DE CAPOTE G O U J O N D E C A P O TE

landaus, sont maintenus, lorsque la capote est relevée, par des compas, droits oucintrés, qui sont eux-mêmes à charnière et pivotent sur les goujons de capote.

Enfin, presque toutes les caisses reçoivent des marchepieds I pour faciliter lamontée, ainsi que des garde-crotte ou des ailes N, pour les garantir de la boue etde la poussière envoyées par les roues et par les chevaux.

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LA VOITURE. 2811

Dans les phaetons, ainsi que dans certaines voitures à deux roues, les brancards de caisse sont droits, avec un coffre plus ou moins allongé, et, sur ce coffre.

T I L B U R Y

uue banquette carrée ou arrondie, portant une rotonde R, à panneaux pleins ou àhalus très à  jour.

Les caisses sont peintes de diverses couleurs ; et les fonds, composés de huit àdouze couches de grosse peinture, sont préparés de telle sorte qu'ils peuvent êtreponcés à l'eau ; puis, lorsqu'ils sont mastiqués, mis en teinte et vernis, on les polit

avec de la ponce réduite en poudre et l'on obtient, en répétant cette dernièreopération plusieurs fois, ces surfaces de panneaux qui sont si brillantes et si unies.Sur les panneaux des portières, principalement, des artistes spéciaux peignent leschiffres ou armoiries du propriétaire.

Enfin, les garnitures intérieures se font, suivant le goût, la mode ou le genrede voitures, en velours, en soie, en drap, avec ou sans maroquins. Des (jalons largeset étroits servent d'encadrement a l'étoffe et dissimulent les clous. Le crin animal

est employé pour rembourrure, les stores sont garnis de soie et le fond de moquette.On trouve, dans les voitures fermées, des  poches à cartes de visite, des vide-poches,

des anneaux, etc., et des plaques bombées, en ivoire ou en buffle, appelées roulettes

de glaces, servant à faciliter le relevage des glaces ; les boutons à gorge et clous à

tête assortis complètent la garniture.Les capotes sont garnies, à l'intérieur, de drap ou de soie, et, à l'extérieur, de

cuir verni. La partie en fort cuir lisse appliquée sur le cerceau de devant s'appellegouttière.

Les coussins de siège A, qui étaient autrefois en cuir verni, se font actuellement en drap tendu sur boîtes rembourrées; le coussin de cocher, plus élevé,

37

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290 L ' A R T DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

s'appelle coussin de guides 13. Le châssis de siège est entouré d'une bande de cuirverni appelée  jupe de siège C, avec baguette de plaqué ; sur le devant, se trouveune partie de drap tombante appelée la  pente D.

Souvent, dans les voitures à un cheval, on trouve à l'avant un garde-crotte E

et un tablier de cuir verni F. Le fond du siège est garni d'une toile cirée appelée parquet G, ou de linoleum. Les has de marche H, parties visibles des grands brancards de caisse, sont garnis de cuir verni pour les sièges et de moquette pourl'intérieur.

Les caisses portent extérieurement, à certains endroits, sur la ceinture parexemple, des baguettes de  plaqué argent ou cuivre, que l'on assortit au plaquédes harnais et à la livrée.

Ces baguettes sont presque toujours destinées à cacher la trace de clous,surtout dans les voitures à capote. On s'en sert comme ornement dans les grandesvoitures, mais généralement on les réduit au strict nécessaire; elles sont mêmesouvent peintes en noir.

Les  poignées de portières sont également en cuivre ou en argent, suivant le

plaqué et les harnais. Il en est de même pour les baguettes extérieures deslanternes, que l'on fixe à la caisse au moyen de ferrures diverses. Leurs formeset leurs grandeurs varient suivant les voitures.

Lorsque les voitures sont destinées à des pays de montagnes, on y ajoute des

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L A VOITURE. 291

LANTERNE MEPLATE

L A NTE R NE C A R R E E

LANTERN li A PANS

L A NTE R NE R O N D E L A NTE R NE CYLI N D RI QU E

L A N T E R N E S

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292 L ' AR T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

 freins ou mécanique ó!enrayage, dont les tirages passent à l'intérieur de la caisse,le long des brancards, pour être dissimulés. On ne voit à l'avant qu'un volant,manivelle ou pédale, et à l'arrière un arbre portant les patins qui exercent leurpression sur les roues. Le caoutchouc trouve encore ici son application sous forme

de 'patins, pour obvier au bruit que produisent les patins de fer ou de fonte. Quelquefois aussi, les patins sont en bois.

S'il est évident qu'un poids inutile cause une aggravation de traction qu'il faut

éviter, il est également certain que la pesanteur d'un véhicule bien construit seratoujours proportionnée à ses dimensions, à la somme de confortable qu'on réclamede lui, et aussi au travail plus ou moins dur qu'on veut lui imposer.

La réduction du poids ne peut donc être une simple question de mode oud'engouement. L'état des routes, les surcharges, la vitesse, le climat, les freinsqu'on applique souvent aux voitures déjà construites, sont des causes d'usure, dedislocation et de rupture, impossibles à préciser à l'avance ; mais l'expérience aconduit les carrossiers à des dimensions moyennes qui ne donnent plus aujourd'huique de rares mécomptes.

On doit compter cependant avec la tendance actuelle à diminuer le poids desvoitures de maître.

Sans vouloir aller  jusqu'à l'exagération, i l est permis de penser qu'on pourrabientôt alléger un peu la carrosserie de luxe, en lui laissant son élégance, son

confort et sa solidité.C'est en substituant, dans certains cas, l'acier au fer, par exemple, qu'onarrivera sans doute à obtenir un poids minimum.

Toutefois, ces changements ne doivent se faire qu'avec prudence, car si l'acierest plus robuste, sa rupture est plus vive et plus fréquente que celle des bons fers,qu'un choc violent peut déformer, mais ne rompt que très rarement.

Voici les poids approximatifs de quelques voitures usuelles, telles qu'on lesfabrique actuellement en France :

D U P O I D S

Phaéton sans capote de 280 à 320 kilogrammes.

Mylord.Coupé.Landau

de 380 à 420de 480 à 580de 650 à 780

Coach (avec tous ses accessoires). environ 1200

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L A VOITURE. 293

V

DES DIVERSES VARIÉTÉS DES VOITURES MODERNES

Les écuries de l'Empereur Napoléon III avaient été mises par son grand écuyersur un si haut pied d'élégance et de richesse, que nulle part, au XIXe siècle, on

n'a pu admirer un ensemble aussi complet et aussi irréprochable. Le généralFleury avait su rester moderne, tout en respectant les grandes traditions, et songoût parfait avait imprimé à tout cet ensemble un cachet uniforme et gracieux qui

n'a pas vieilli. On est d'ailleurs revenu en carrosserie aux formes rondes, qui ontremplacé d'une façon presque absolue, depuis 1878, les formes carrées adoptées

après 1870.Les voitures qui étaient en usage dans l'ancienne Maison Impériale sortaient

des ateliers d'Ehrler, artiste incomparable, qui a pour continuateur digne de son

talent, M. Jeantaud, son élève. Nous devons à la parfaite obligeance deMme Vvc Ehrler, de M. Jeantaud et de M. Eugène Thuillier, de pouvoir en donnerci-après les très intéressantes reproductions, d'après des photographies de

l'époque.Si quelques-unes de ces voitures ne sont pas aux Armes Impériales, elles

provenaient néanmoins de chez Ehrler, et c'est parce qu'elles étaient absolumentpareilles à celles des écuries de l'Empereur, que nous les avons choisies, dansl'impossibilité de compléter autrement notre collection.

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V O I T U R E S M E N É E S P A R U N M A I T R E

STANHOPE

GARRICK A POMPE (i j

(1) Il n'y avilit aux Écuries Impériales, en fait de voitures à deux roues, que le Stanhope qui servait seulement au premier Piqueur

• de l'attelage. Nous donnons néanmoins le beau Carriole à pompe fait par Ehrler pour le vicomte 0. Aguado, chambellan de l'Empereur.

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P H A É T O N A C A P O T E

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G R A N D L A N D A U D E P O S T E E T D E D ' A U M O N T

ÎSHitH.

L A N D A U D E P O S T E ( A V E G C O F F R E D E V A N T ET S I È G E D E R R I È R E )

(D'après deux petites photographies de M. Eug. Tlmiilier.)

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LIVRE TROISIEME

LE HARNAIS

SA COMPOSITION E N R A I S O N DE L ' A T T E L A G E

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HARNAIS DE GALA DU MARQUIS DE MONTEBELLO AU COURONNEMENT DE S. M. NICOLAS I I

(D'après une photographie de M. Jeantaud.)

LIVRE T R O I S I E M E

L E H A R N A I SS a c o m p o s i t i o n e n r a i s o n d e l ' a t t e l a g e

DE QUELQUES TERMES DE SELLERIE

 Bl an ch et , boucle, corps, ardillon, somm ier, traverse, bou clelcau, enchapnre, contr e-sanglon, D, anneau, cha p e , fe utr e,  pa nur ge ,  pa ss an t,  pas se, bou cle men t, mor ta ise

Un blanchet est une pièce de cuir cousue sur une autre.Dans une boucle, on distingue le corps, \ardillon et le sommier, souvent recou

vert d'un rouleau.Il y a des boucles dites simples et d'autres dites doubles. Ces dernières ont

une traversefixée au

milieu et surlaquelle est

l'ardillon.Un boucleteau est un cuir replié sur lui-même, fixé à un D ou un anneau parun bout, et ayant à l'autre extrémité une boucle. Un boucleteau est également unecourroie très peu longue qui a une boucle d'un côté, et, de l'autre, quelques trouspour l'ardillon.

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36& L ' A R T D E C O N D U I R E E T D 'A T T E L E R .

Une enchapure est un morceau de cuir, plié en deux, dans lequel on a assu jetti, par une couture, soit une boucle, soit un anneau, soit un D.

Un contre-sanglon est une courroie fixée par un bout et percée à l'autre de

trous pour recevoir un ardillon.

Un l) est une sorte d'anneau en métal dont la forme rappelle plus ou moinscelle de la lettre D. Il peut aussi être carré.Un anneau a toujours la forme circulaire, comme son nom l'indique.Une chape est un anneau ou un D fixé, soit par une charnière, soit sans char

nière, à une pièce en fer.Un  feutre est une pièce de cuir destinée à atténuer le contact de certaines

parties dont la face, tournée vers le corps du cheval, présente des saillies; en

même temps le feutre renforce la portion du harnais à laquelle il est attenant.Une  panurge est un anneau ovoïde, avec un piton, destiné à recevoir l'enrê-

nement.Un  passant est un morceau de cuir, plus ou moins étroit, qui entoure une

courroie et sert à maintenir deux pièces de cuir l'une sur l'autre. Il peut ótre fixeou coulant.

Une  passe est un morceau de cuir, plié en deux, dans lequel peut passer unecourroie.

Doux cuirs superposés qui laissent un intervalle vide entre deux coutures,forment également une  passe.

Le houclement proprement dit est une partie de cuir qui est percée de trouspour l'ardillon.

Une mortaise est une ouverture allongée, soit pour recevoir la boucle et son

ardillon, soit pour toute autre destination.

HARNAIS DU CHEVAL ATTELÉ SEUL

1° B U I D E :  De s su s de tête [coronal , ou têtière),  pi èc e de têtière,  fr on ta l {ou  fr ont al i), cocardes ,  pa nur ge s, œi llè res, por te- mor s, sous-gorge, so us-barbe, enrênemenl,  pl a t, mors de  fil et, mors de bride, embouchure, canons, bran ches,œil, banquet ou  pa ss e du haut,  pa ss e d u milieu,  pa s s e du bas, barrette, gourme tte; — 2° C O L L I E R :  Ma mel les ,blanchels, verge, chapeau, hausse-col. courroie d'enrénement, attelles, anneaux de guides, t irage, coulantd'attelles, courroie d'attelles; •— 3° S E L L E T T E :  Ar ço n, grands et  pet its quartiers, siège,  pa nne au x, croche t

d'enrénement, anneaux de guid es ou clefs de sellette, cha pe de croupière, contre-sang Io ns de sous-ventrière,dossière, porte-brancards, cont re-sanglon de  por te- bra nca rd, brace l e t ou rond de dossière, traverse à pont, s o u s -ventrière, coulant de sang le; — 4° C U O U P I I O R E : Corps de crou pière, contre-sanglon, blanchet,  pa s s a nt ou fourreau coulant, culeron; 5° R E C U L E M E N T ( O U A V A L O I R E ) :  Ba rre de  fe ss e , cou rroie de retraite, r e c u l e m e n t à la russe;— G 0 T R A I T S :  Leu rs différents modes d'attache aux attelles et aux armons; — 7° G U I D E S : Porte-guide;  —8° M A R T I N G A L E : Fausse martingale

Le harnais du cheval attelé seul comprend :

1° La bride; 2° Le collier ; 3n La sellette ; 4" La croupière ; 5° Le reculementou avaloire; 6° Les traits ; 7° Les guides ; 8° La martingale.

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L E H AR N AI S . 365

1° Dans la bride, on distingue :

Le dessus de tête (1), — appelé autrefois coronal et de nos  jours plus souventtêtière, — bande de cuir, large dans son milieu

et fendue à ses deux extrémités, pour former de

chaque côté deux contre-sanglons dont l'un, l'antérieur, reçoit le montant de bride, et l'autre la sous-gorge. Un troisième contre-sanglon, suivant la formed'enrênement adoptée, est cousu de chaque côté,en dessous des deux autres, pour y boucler l'extrémité de l'enrênement. On remplace quelquefois cesdeux contre-sanglons cousus, par une seule pièce decuir qui est maintenue par deux passes en dessousdu dessus de tête. Ce dernier mode a l'avantage depouvoir faire disparaître les deux contre-sanglonsde côté, en enlevant la pièce en question, lorsqu'on

n'cnrcne pas le cheval.Sur la partie supérieure du dessus de tête, est

cousue une plaque de cuir dite  pièce de têtière, àchaque bout de laquelle est enchapé un anneau qui

ressort extérieurement en arrière. Ces anneaux sontdestinés à recevoir les  panurges d'enrênement (4).Au milieu de cette plaque, est fixée en avant, entreelle et le dessus de tête, une boucle enchapée de cuir, avec passant, pour y recevoir le contre-sanglon de la courroie qui réunit les deux œillères dans leur partiesupérieure.

Le  frontal (2), plus communément appelé  frontali, bande de cuir plus oumoins large, recouverte ou non de métal, ou quelquefois en métal seul sans cuir. Ilest fixé à la bride, de chaque côté, par un morceau de cuir remplié formant passe

pour y glisser le dessus de tête.Les cocardes (3), qui peuvent être en métal, en cuir ou en étoffe, pourvues, en

dessous, d'une passe en métal ou en cuir qui les fixe aux passes du frontali, entreles deux contre-sanglons du dessus de tête.

La cocarde n'est pas une pièce indispensable. On la supprime souvent dans les

attelages les plus élégants. Dans ce cas, le frontal est tout entier en métal et lespasses pour les contre-sanglons du dessus de tête sont percées dans le corps dufrontal.

Les  panurges (4), dans lesquelles passent les parties extrêmes de l'enrênement, en métal et fixées aux anneaux du dessus de tête, soit par une courroie,soit par une enchapure cousue. Elles se fixent également au dessus de tête, à l'aided'un crochet qui s'engage alors dans un petit anneau, tenant lui-même à un D plusgrand, cousu au dessus de tête.

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BRIDE ET COLLIER

(Commandant Jouffrct, Trait é de la conduite en guides.)

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366 L ' AR T D E C O N D U I R E ET D 'A T T E L E R .

Les panurges peuvent se faire tout en métal ou avec des chaînettes de différentes formes.

Les œillères (5), plaques convexes et de formes différentes, carrées, rondes oudemi-rondes, destinées à empêcher le cheval de voir de côté et à préserver les

yeux des coups de fouet. Une petite courroie en cuir rond les relie dans leurpartie supérieure, et un petit contre-sanglon, fixé dans le milieu de cette courroieet percé de trois trous, se boucle au milieu du dessus de tòte disposé à cet effet.Cette courroie passe au-dessous du frontali et maintient l'écartement des œillères.Un montant en cuir est cousu à chaque œillère. Il porte, en haut, une boucle oùs'engage le contre-sanglon du dessus de tète. Le bas du montant est terminé parun contre-sanglon, dit  porte-mors, percé de quatre trous, avec une boucle enchapéepour le recevoir. En avant de cette boucle, se trouvent un passant de cuir, et,derrière la boucle, soit un fourreau de cuir, soit des passants pour recevoir son

extrémité, ainsi que le contre-sanglon antérieur du dessus de tète. Au même

montant, est pratiquée, entre le passant et le talon de la boucle du bas, une passe

pour la muserolle.La sous-gorge (6), bande de cuir plus large dans son milieu qu'aux extrémités,

qui forment deux contre-sanglons percés de trois trous chacun.La sous-barbe, pièce de cuir rempliée de chaque côté pour former une encha-

pure dans laquelle se trouve une boucle avec passant en cuir. Cette sous-barbereçoit les deux contre-sanglons de muserolle (7), qui sont, au préalable, passés dansles passes du bas des montants des œillères.

Venrénement (11), qu'on appelait autrefois les rênes et qui a pour objet defixer la tête du cheval et de la maintenir dans une attitude élevée. Il se compose

de deux parties rondes et d'une longue bande de cuir appelée le  plat. Dans l'enrê-nement simple, le rond est terminé par un petit contre-sanglon percé d'un trou etmuni d'une boucle enchapée. Dans l'enrênement dit à  panurge, le rond de rêne n'aqu'une simple boucle avec passant; mais, quel qu'en soit le mode, à l'autre extrémité des ronds se trouve un anneau dans lequel passe le plat de rêne, en serepliant sur lui-même à travers deux passants coulants. On en règle la longueur aumoyen d'une boucle mobile, placée extérieurement, qui permet de la raccourcir oude l'allonger à volonté.

Le mors de  fi let qui peut être un simple filet ordinaire, c'est-à-dire consisteren deux canons brisés dans leur milieu et munis de deux anneaux à leurs extré

mités. Il est retenu dans la bouche du cheval par l'enrênement dit simple, qui,étant engagé par son milieu dans le crochet de la sellette, passe dans les panurges

du dessus de tête et vient se boucler, par ses contre-sanglons, aux anneaux dufilet.

Le même mors de filet peut également servir pour la conduite de certainschevaux, en y bouclant, à la place de l'enrênement, une seconde paire de guides.Mais, dans ce cas, il est nécessaire de le faire supporter par deux montants sans

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L E H AR N AI S . 367

FILET A PANURGES

œillères qui se bouclent par en haut au troisième contre-sanglon du dessus detòte (1).

Le plus souvent, on se sert du mors de filet dit à  panurge, qui est semblableau précédent, mais avec adjonction de deux passes en métal

fixées dans les anneaux et où passent les ronds de l'enrênc-ment. Ce filet se trouve maintenu dans la bouche du cheval

par ledit enrênement, qui part du crochet de la sellette,passe dans les panurges du dessus de tête, prend le filet entraversant ses passes, dites panurges de filet, et se boucle autroisième contre-sanglon de dessus de tête, appelé pour cetteraison contre-sanglon de Venrênement.

Le mors de bride, qui se compose des parties suivantes : 1°  Xembouchure, ordi

nairement en acier. Elle peut être :

droite, ou arquée, ou avec liberté delangue, ou brisée; fixe, ou tournante,

ou à pompe ; unie, ou à rouleaux, ouà cannelures droites ou obliques. Lesparties qui portent sur les barres s'appellent les canons. On garnit quelquefois l'embouchure de cuir ou de caoutchouc ; 2° les deux branches, droites

ou courbes, ayant chacune : Vœil,

dans lequel se boucle le montant dela bride et auquel est fixé le crochetde gourmette ; le banquet ou  passe du

haut; la  passe du milieu, appelée quelquefois le sous-banquet, et la  passe du bas;

3° la barrette, qui relie par en bas les deux branches du mors, mais qui n'existepas toujours ; et 4° la gourmette, composée de mailles en acier.

2° Le collier comprend :Une matelassure, dans laquelle on distingue : les mamelles d,

qui reposent directement sur la base de l'encolure du cheval ; les

blanchets e, qui recouvrent la matelassure en dessus; la verge c, qui

sert à maintenir en place les attelles et qui est en avant de la mate

lassure ; le chapeau h, qui recouvre et qui réunit, par le haut, les

deux extrémités de la verge; et le hausse-col a, qui recouvre la  jonc

tion du haut des blanchets.Une courroie d'enrênement, qui se trouve fixée au tiers supérieur du collier.

M O R S A E M B O U C H U R E

TOURNANTE ET A P O M P EM O R S A B R A N C H E S C O U R B E S

COLLIER

(1) La 2e paire de guides peut parfaitement être bouclée sur le filet servant à Venrônement. Cela est môme indispensable lorsque

Von enrône le cheval que l'on mène à quatre guides. Dans ce cas, le fdet  à  pan u rge est préférable.

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368 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Deux attelles, pièces rigides métalliques, qui reposent sur la matelassure etauxquelles s'attachent les traits. Elles sont percées, à chaque extrémité, d'un œil,rond en bas pour recevoir le coulant d'attelles, et carré en haut pour recevoir lacourroie d'attelles.

Chaque attelle est munie, dans sa partie supérieure, d'un anneau en métal ditanneau de guide, et au premier tiers dans sa partie inférieure, d'un prolongementdit tirage, qui est percé d'un trou pour recevoir une chape en métal rivée auxtraits, ou qui porte une olive en métal pour recevoir une chape à œillet cousueaux traits. Ce point est celui où s'opère la traction.

Un coidant d'attelles, qui est en métal et a la forme de la lettre C légèrementaplatie. Il s'engage dans les deux œillets ronds du bas des attelles.

Et une courroie d'attelles, montée avec passants dessus et dessous, et uneboucle à rouleau, qui prend dans les œillets carrés des attelles.

3° La sellette (17) sert à supporter les brancards au moyen de la dossière (21).On distingue dans la sellette : Varçon, les grands et  pe tit s quartiers, le siège, les

 panneaux; et comme garniture : un crochet en métal, dit crochet d'enrénement (18),fixé au-devant de l'arçon ; deux anneaux de guides (19), aussi nommés clefs de

sellette, également en métal et vissés dans l'arçon ; une chape, dite chape de crou pière, fixée au bas du troussequin du siège. Deux contre-sanglons, dits contre-

sang Ions de sous-ventrière (23), se trouvent cousus au bas des quartiers. Sur le hautde ces contre-sanglons, sont fixés des passants en métal qui reçoivent les deuxcontre-sanglons des  porte-brancards.

H A R N A I S A U N , A C O L L I E R

(Commandant Jouffret, Traité de la conduite en guides.)

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L E HARNAIS. 361)

La dossière est une courroie mobile passant clans une gaine qui traverse lasellette de droite à gauche.

Les  porte-brancards (22) sont composés d'une chape en fer recourbée et enveloppée de cuir, ayant une boucle de dossière en partie supérieure

et un D à l'autre extrémité. Dans ce D se trouve enchapé uncontre-sanglon, dit contre-sang Ion de  porte-brancard. La boucle seboucle à la dossière. Lorsque le brancard est engagé dans la partiequi forme crochet, ledit contre-sanglon de porte-brancard passe

par-dessus et revient en dessous au moyen d'un œillet pratiqué enbas de la boucle de dossiere. Il s'engage ensuite dans le passantfixé au contre-sanglon de la sous-ventrière.

Pour la voiture à deux roues, le porte-brancard est remplacé. . 1 1 , 1 , . P O R T E - B R A N C A R D

par un rond en cuir, ou une boucle est enchapee et qui portele nom de bracelet ou rond de dossiere.

Dans ce cas, la dossière forme également les contre-sanglons de porte-

brancards.La sellette diffère quelquefois, pour ce genre de dossière, en ce que cette der

nière est alors apparente entre deux élévations formant coulisse et que les anneauxde guides sont montés sur une traverse à double tige dite à  pont.

La sous-ventrière se compose d'un feutre et d'un Manchet ; chaque extrémitédu Manchet forme une enchapure avec boucles à barres à doubles rouleaux. Un

second Manchet, dit coulant de sangle, se trouve cousu sur le premier et est

pourvu, à chaque extrémité, d'une boucle à un seul rouleau.La première boucle à barres se prend dans le contre-sanglon de la sellette et

le contre-sanglon du porte-brancard, et, après avoir passé entre les deux rouleaux,

elle se boucle au coulant de sangle. Pour la voiture à deux roues, le coulant desangle est mobile et tenu dans son milieu par un large passant dans lequel il coulisse.

4° La croupière (26) sert à empêcher la sellette d'avancer et à maintenir la

barre de fesse, qui tient le reculement.Ses parties principales sont : le corps de croupière, qui se termine à la bifur

cation, formant ainsi deux contre-sanglons, où se boucle le culeron ; un contre-

sanglon, qui se prend dans la sellette ; un blanchet, qui relie le contre-sanglon aucorps de croupière, en fixant la boucle et les passants nécessaires, et qui formeégalement passe pour y introduire la barre de fesse ; un  passant ou  fourreau

coulant, pour maintenir les deux cuirs du contre-sanglon, replié sur lui-même

lorsqu'il est passé dans la chape de la sellette; enfin, un culeron, qui est en cuirrembourré et est muni de deux boucles avec passants pour se boucler à la fourchedu corps de croupière.

5° Le reculement (28), appelé aussi avaloire, est une bande de cuir qui entoure47

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370 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E H .

Farrière-main du cheval et est soutenue par la barre de fesse (27). Chaque extrémité est pourvue d'un anneau en métal auquel est cousu un boucleteau. Un autreboucleteau est fixé à vingt centimètres en arrière de chaque anneau, au moyen d'unpetit 1) en métal, cousu entre les deux cuirs. Ces boucleteaux se bouclent aux

branches de la barre de fesse, qui est formée d'une bande de cuir faisant fourchede chaque côté. Le contre-sanglon correspondant à chaque branche de derrière est

toujours un peu plus long que celui du devant. La barre de fesse est maintenue àsa place au moyen d'une passe, pratiquée à cet effet dans le corps de croupière

et dans laquelle elle est engagée. Dans chaqueanneau de reculement est une courroie, mobile

ou cousue, qui vient prendre le brancard;

comme elle forme boucleteau d'un bout, ellesert de courroie dite de retraite.

On emploie aussi fréquemment un autresystème de reculement appelé reculement à la

 Russe, qui est très utile avec les chevaux

meurs. Dans ce système, la barre de fesse estremplacée par une  plate-longe qui est engagéedans une passe pratiquée dans la croupière,

plus en arrière que celle de la barre de fesse. Cette plate-longe est bouclée à ses

extrémités dans deux boucleteaux que portent les brancards, et le reculement,dont le corps ne fait qu'une pièce avec ses courroies, se fixe à la plate-longe aumoyen, soit de passes, soit d'une boucle double qui permet de le remonter ou dele descendre à volonté.

6° La traction sur le collier s'opère au moyen de traits, qui se fixent auxattelles de plusieurs façons différentes : a) soit par un boucleteau, avec une chaperivée qui passe dans le trou du tirage de l'attelle. Le trait se boucle alors à ce

boucleteau et son autre extrémité est percée d'une mortaise qui s'engage dans ledard de l'armon de la voiture et s'y trouve maintenue par une languette de cuir ;

h) soit par le trait lui-même, qui a une chape rivée dans sa partie supérieure, chapequi s'engage dans le trou du tirage de l'attelle d'une façon fixe ou mobile. Dans cecas, le boucleteau de trait se trouve en bas, et ce boucleteau se fixe égalementavec une mortaise; e) il se fait aussi des traits qui ont, dans leur partie supérieure,un D enchapé avec une ouverture et qui se prend dans une olive rivée dans le troudu tirage de l'attelle. Ces traits se bouclent de même derrière avec un boucleteau.

7° Chaque (fidde se fixe au mors au moyen d'un contre-sanglon avec boucle et

passant qui se nomme  porte-guide. L'une d'elles se termine , par une boucle, danssa partie supérieure, et l'autre, au contraire, forme contre-sanglon, ce qui permetde les boucler l'une à l'autre si on le désire.

RECULEMENT A LA RUSSE

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L E H AR N AI S . 371

8° La martingale (15) est une courroie repliée sur elle-même à chaque boutpour former une passe, où s'engage, d'une part, le boucleteau de sous-barbe, et,

de l'autre, la sous-ventrière. Quand le cheval a une grande tendance à lever latête, la partie supérieure se bifurque eudeux branches dont chacune est terminéepar un anneau que traverse la guide dumême côté, ou va se boucler à l'anneau dufilet. Quand, au contraire, cette tendancen'existe pas, on se contente d'une  fausse

martingale (16), qui va seulement du coulant du collier à la sous-ventrière. Cettefausse martingale empêche la sous-ventrièrede glisser en arrière, et, dans les descentes trop arpides, elle maintient le collier par le bas.

Tous ces genres de martingales sont munis d'une boucle pour les raccourcir

ou les allonger à volonté.La fausse martingale a un contre-sanglon pour la fixer au coulant d'attelles.

M A R T I N G A L E

A J U S T A G E ( * )

 Br ide  — Collier  — Sellette — Croupière  —  It ecu lem ent  —  Ma rti ng al e

Le dessus de tête ou têtière ne doit pas presser les oreilles par suite del'insuffisance de longueur du frontali.

Le frontali doit être assez étroit pour se loger entre les os saillants de l'œil etle bas de l'oreille. Les passes du frontali doivent être fabriquées en cuir très mince

pour ne pas faire une trop forte saillie au-dessous de la têtière. Le frontali doittoujours être plutôt trop long que trop court, afin de ne pas amener la bride tropen avant et de laisser un certain espace libre pour la courroie d'œillères. Les frontaux doivent être souples, bombés en dessous et non plats, afin de ne pas offenser

la peau du cheval.La cocarde doit être aussi petite que possible, pourvu qu'elle couvre l'extrémité

du frontali avec sa passe. Une cocarde en métal ne doit pas présenter d'aspéritésen dessous ; elle doit être au contraire bien arrondie dans cette partie.

Les œillères sont destinées à empêcher le cheval de voir de côté et à préserver les yeux des coups de fouet. Elles doivent être bouclées à la têtière, de

façon que l'œil du cheval se trouve  juste au milieu. Leur courroie doit être assezserrée pour que les deux œillères soient bien parallèles entre elles.

(*) Plusieurs recommandations faites ci-après concernent plutôt la confection du harnais que son placement sur le cheval. Nous avons

pensé qu'elles pourraient néanmoins être quelquefois utiles au lecteur.

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372 L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

La forme et la grandeur des œillères varient suivant la grosseur de la tête etle type des chevaux, suivant le genre de la voiture, et surtout suivant la mode.Mais il faut se garder de les avoir trop petites et surtout trop plates.

Le dessous des montants des œillères doit toujours être légèrement arrondi oubombé, afin de mieux se loger sur la  joue du cheval sans présenter d'arêtes vives.

Le mors à canons fixes se place à un travers de doigt au-dessus des crochets,ou de leur emplacement si c'est une jument. Le mors à pompe doit être mis unpeu plus bas. Les porte-mors de la bride doivent être percés de plusieurs trous,pour permettre de monter ou de baisser le mors sans faire varier la position desœillères.

Si le mors est doux, la gourmette doit être serrée sans exagération et permettre de passer au moins deux doigts entre elle et la barbe. Si le mors est puissant, on la laisse habituellement beaucoup plus lâche. Mais l'ajustage d'un mors estavant tout subordonné à l'ensemble des particularités que présente l'animal qu'onembouche et ne saurait comporter de règles absolues.

Les guides doivent se boucler à la passe du milieu ou à la passe du bas, etnon au banquet. Quand, pour des raisons particulières, on ne veut pas les attacher

à l'une des deux passes du bas ou du milieu, il estpréférable de remplacer le mors de bride par un morsde filet ou par un mors à quatre anneaux à embouchure caoutchoutée.

M O R S A Q U A T RE A N N E A U X La muserolle n'est souvent qu'un ornement. Onla laisse alors lâche quand elle est à anneaux. Mais il

est préférable de l'avoir d'une seule pièce, parce qu'alors on peut l'utiliser en laserrant, quand on veut empêcher certains chevaux d'ouvrir la bouche, pour résisteraux effets de main du cocher.

La passe de muserolle ne doit être placée ni trop haut ni trop bas, en raison

de la longueur de la tête.La sous-gorge ne doit  jamais être serrée de façon à gêner la respiration, mais

elle doit l'être cependant assez pour empêcher la bride de tomber en avant, englissant par-dessus les oreilles du cheval, dans un violent mouvement d'abaissementde la tête, accident à la suite duquel l'animal se trouve alors débridé.

Il est d'usage d'aligner les boucles de la sous-gorge avec celles dos œillères.

Les panurges doivent avoir une longueur telle, qu'étant placées elles nedépassent pas le milieu de l'œillère; c'est autant pour l'harmonie, que pour laisserun espace assez grand entre elles et la panurge du filet.

Les ronds de l'enrênement simple ou à panurges doivent avoir une longueurdéterminée, selon la grandeur des chevaux, de façon à ne pas dépasser la panurgede plus de dix centimètres, afin que les boucles du plat de rêne ne viennent pass'engager sous la courroie du collier. Le rond d'enrênement à panurge doittoujours être bouclé à son contre-sanglon, de façon que le haut de sa boucle se

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LE HA R N A IS . 373

trouve en dessous du talon de celles de la sous-gorge et de l'œillère, afin de se

loger plus facilement et de former ce qu'on appelle vulgairement la patte d'oie. Lepassant coulant du plat de rêne près du crochet ne devrait jamais être employé,attendu qu'il gêne le cheval dans ses mouvements, la rêne ne pouvant plus glisser

facilement. Comme ornement, on place souvent sur le chanfrein du cheval uneplaque en cuir qui passe sous le frontali et se boucle à la têtière,-en dessous ducontre-sanglon de la courroie d'oeillères. Afin de maintenir cette plaque, il est utilede mettre une passe en dessous du frontali et dans sa partie supérieure.

Le collier doit être plus ou moins fort selon le genre de harnais et l'espècede voiture. Toutefois, il est généralement trop léger au point de vue de la traction. Un collier, pour qu'il aille bien, doit avoir deux forts centimètres de  jeu

ou d'intervalle dans sa partie inférieure lorsque le cheval est enrêné (1), et deuxcentimètres de  jeu tout autour, à l'endroit de la verge, pour ne pas gêner les

mouvements de l'animal. Il doit porter également partout, et, pour les chevauxdont les épaules sont trop chargées de muscles ou tie chair, il doit présenter descavités pour les loger ; en un mot, un même collier ne peut aller à tous leschevaux, lors même qu'il aurait la longueur voulue. Mais il est toujours préférablequ'il soit plutôt trop grand que trop petit.

Les colliers renversés en arrière du haut donnent plus d'élégance à l'encolure,mais sont susceptibles de remonter plus facilement avec certaines conformations.

Le tirage des attelles devrait être placé le plus haut possible, et, en tout cas,

 juste au milieu de l'endroit où se fait la rotation de l'épaule ; s'il était même unpeu au-dessus de ce point pour les voitures lourdes, ce serait encore préférablepour deux raisons. D'abord, l'obliquité de l'effort au point où va s'attacher le traitest ainsi plus grande, et, par ce fait, la charge est un peu soulevée. C'est ce quiexplique pourquoi les avant-trains des voitures anciennes étaient si près de terre.

Il est vrai qu'on évitait ainsi les coups de timon sur le nez ou la bouche deschevaux dans les cahots, précaution utile alors à cause du mauvais état des routes.En second lieu, le mouvement des épaules est beaucoup plus avantagé que s i le

tirage était bas.Généralement, on doit atteler le plus court possible à la voiture à quatre

roues, en évitant cependant que le cheval, en tournant et en reculant, ne puisseatteindre soit le garde-crotte, soit la lanterne, si elle est placée bas.

Lorsqu'un garde-crotte est très peu élevé eu égard à la taille de l'animal, ou

est forcé d'atteler un peu plus long, sans quoi la queue pourrait, dans un mouvement nerveux, se mettre à cheval sur le garde-crotte; et, dans ce cas, i l est àcraindre aussi que les guides ne viennent à se prendre sous la queue. Avec des

(1) Si le cheval ne doit pas ótre enrôné, on lui fait placer l a tête dans la position qu'elle aurait s'il l'était, afin de voir si le collier

va bien.

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374 L ' AR T D E C O N D L IR E ET D ' AT T E L E R .

voitures Lasses, ou évite cet inconvénient en se servant d'un « porte-guides » quiles élève d'une façon suffisante. Mais c'est un moyen peu correct, qui donne unmauvais menage.

A la voiture à deux roues, il est au contraire indiqué d'atteler environ deux

tiers plus long qu'à la voiture à quatre roues, parce que le cheval porte ainsibeaucoup moins lourd et trotte plus facilement.Dans le cas où une voiture à deux roues aurait une mécanique d'enrayage, ce

qui est du reste assez illogique, le cheval devrait être attelé court, car, dans unedescente, le serrage du frein opère une pression d'autant plus forte que l'animalest attelé plus long.

La sellette doit se placer bien en arrière du garrot, à peu près à égale

distance du collier et de la hanche, surtout pour une voiture à quatre roues. Rienn'avantage autant un cheval. C'est une tradition française qu'il faut respecter.Mais quand on attelle sans prétention au style, à la campagne, par exemple, et à

une voiture à deux roues, pour un travail un peu forcé, le cheval se fatigue moinssi la sellette est plus en avant, et il est rationnel alors de la placer ainsi (1).

Les panneaux d'une sellette doivent être en cuir souple ; toutes les autresdoublures, en laine ou en drap, échauffent le cheval ; les quartiers doivent êtrerigides et assez épais pour que l'appui des porte-brancards ne puisse se faire sentir.Beaucoup de brancards, qui pressent le corps du cheval à cause de leur formedéfectueuse, détériorent immédiatement les quartiers, surtout si l'animal a del'ampleur.

La sous-ventrière, qui est généralement en cuir double, doit être légèrementbombée en dessous pour que ses côtés ne portent pas.

Les contrc-sanglons des porte-brancards doivent être suffisamment serrés pourque le tout ne fasse qu'un avec le corps du cheval.

Il est nécessaire que les brancards aient un petit jeu de haut en bas dans lesarmons, car, sans cette précaution, l'animal serait gêné dans le trot.

La croupière doit être légèrement tendue et l'on doit éviter que le contre-sangioii, étant trop long, ne vienne frapper la croupe du cheval quand il trotte.A cet effet, on partage l'excédent de longueur en plis gradués entre les fourreauxou passants.

Le feutre de croupière doit être légèrement bombé en dessous, afin de ne pasabîmer le cheval par les côtés vifs de cette partie.

Le culeron doit être gros, car il agit avec moins de chance de blesser enopérant son appui sur une plus large surface. Les branches doivent être longues

(1) L'usage de porter la sellette un peu en avant a été importé d'Angleterre et est pratiqué dans des attelages réputés pour leur bonne

tenue. Aussi, tout en indiquant la règle établie en France, croyons-nous qu'on peut s'en écarter suivant la conformation du cheval et le

goût personnel du propriétaire.

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L E H A R N A I S . 375

afin que les boucles soient bien dégagées des côtés de la naissance de la queue ;

les enchapures qui fixent les boucles doivent être bien arrondies en dessous, afin dene pas offenser la peau.

Le rembourrage d'un culeron doit être fait en graine de lin pure de tout

mélange ; ce rembourrage est le meilleur, et il ne présente  jamais d'aspérités,même quand il est déjà ancien.

Le reculement doit avoir, entre ses anneaux, une longueur telle que ceux-cisoient à cinq centimètres en arrière de la hanche. Il doit être bombé en dessous,ce qui empêche l'usure du poil, si l'on a soin surtout de le tenir un peu graissé.Il doit être placé à quinze centimètres environ au-dessous de la pointe des fesses

et avoir à peu près quinze centimètres de  jeu si le cheval est en station sur traitsou au tirage. Les courroies doivent être assez longues pour entourer le brancarden faisant un tour complet et croisé.

On passe habituellement le trait dans la partie libre de la courroie de recule

ment. Si cette courroie est trop longue, il ne faut  jamais en engager le bout àtravers l'anneau, afin de ne pas s'exposerà irriter certains chevaux chatouilleux ;

il est préférable de faire un second tourautour du brancard.

Les crampons des courroies de reculement doivent être placés le plus enavant possible aux brancards ; le cheval

retient mieux, plus facilement et avecmoins d'efforts que si ces crampons sont

trop rapprochés des armons. La barrede fesse doit partir de la croupière, defaçon que sa fourche étant placée sul

la fesse, la branche antérieure se trouve H A R N A I S A U N D U S E C ON D EMPIRE

à environ cinq centimètres en arrièrede la hanche, ainsi qu'il a été dit plus haut pour les anneaux du reculement.

Une fausse martingale doit être plus juste pour un cheval qui n'a pas dereculement, attendu que, dans les descentes, sans cette précaution, le collier

s'éloignerait beaucoup trop des épaules. Il faut bien se garder cependant de la

raccourcir à tel point qu'elle soit tendue, ce qui, par le frottement dans la

marche, risquerait de blesser le cheval au poitrail.

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376 L ' AR T D E CONDUIRE E T D ' AT T E L E R .

H A R N A I S D E L ' A T T E L A G E A D E U X

Chaînettes —  Ma nte let  — Chape à écrou  —  Bo u cle à crampons — Trails :  Bo uclet ea u de trait, tirant de trait, surdos — Guides :  Br an ch e extérieure, bra nche intérie ure dite croi sière, main de guide

L'attelage à deux chevaux comporte une paire de harnais semblables, dansplusieurs de leurs parties, la bride et ses accessoires, l'enrênement, le collier et ses

attelles, la croupière, à celui du cheval attelé seul, mais qui diffèrent sensiblementdans d'autres.

Les pièces principales qui distinguent ce genre de harnais sont : les chaînettes,le mantelet, les traits, le surdos et les guides.

A T T E L A G E A D E U X

(Commandant Joulîrot, Traité de la conduite en guides.)

Les chaînettes a s'attachent, d'un bout, à l'extrémité du timon, et, de l'autre, àun anneau passé dans le coulant qui tient les attelles de chaque collier. Elles

servent à arrêter la voiture, à la faire reculer, à la retenir dans les descentes.Le mantelet h remplace la sellette et la dossière. Il sert à supporter les traits

et leurs boucleteaux. Il est fixé sur le corps du cheval par une sous-ventrière qui,dans le harnais à Vanglaise, est d'une seule pièce et se boucle à gauche pour lecheval de gauche et à droite pour le cheval de droite, tandis que, dans le harnais

à la  française, qui ne sert plus du reste que pour les grandes cérémonies, elle seboucle des deux côtés.

De chaque côté du mantelet, un anneau, ou chape à écrou, reçoit un contre-sanglon de mancelle qui supporte la boucle de traits, dite à crampons.

Dans le trait, on distingue le boucleteau de trait, la boucle à crampons et le

trait proprement dit.Le boucleteau de trait c est fixé à l'attelle du collier au moyen d'une chape

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L E H AR N AI S . 377

rivée. La boucle à crampons d, dans laquelle se boucle le trait, a, clans le cramponsupérieur, un boucleteau enchapé qui reçoit le contre-sanglon du mantelet ; et dansle crampon du bas, un contre-sanglon qui se boucle au coulantde la sous-ventrière. La partie du trait opposée au bouclcment

est pourvue d'un D dans lequel i l passe pour embrasser la tigede la paumelle de la volée ; de l'autre côté du D, est cousue

une patte, dite tirant de trait, servant à dégager le trait dela paumelle pour l'enlever.

Le surdos j est une partie en cuir qui traverse la croupièreet qui est munie, à chaque extrémité, d'un boucleteau formant passe pour y introduire le trait et le soutenir ainsi.

On peut également mettre des reculements aux harnais à deux chevaux. Aulieu d'être terminés par deux anneaux, ils ont, à chaque extrémité, un bouclcmentqui se boucle, avant le trait, au boucleteau ; le trait se boucle ensuite à la mêmeboucle, mais par-dessus, ce qui cache ainsi le bouclcment.

Les barres de fesses sont semblables à celles du harnais du cheval attelé seul.Dans la partie inférieure du reculement, entre les doux boucleteaux de barres,

se trouve fixé un D enchapé, dans lequel s'engage un boucleteau à passe qui remplace, pour supporter le trait, le boucleteau du surdos.

G U I D E S D E L ' A T T E L A G E A D E U X

Chacune des deux guides se compose :1° D'une branche extérieure qui se boucle à la branche extérieure du mors du

cheval placé du même côté que la guide, et 2° d'une branche intérieure, dite croi

sière, qui se boucle, par un bout, sur la précédente, et, par l'autre, à la brancheintérieure du mors de l'autre cheval. Une main de guide se boucle sur la branche

extérieure, en arrière du bouclcment précédent. Cette main de guide est quelquefoiscousue, au lieu d'être bouclée.

Un anneau d'assemblage réunit quelquefois les branches de guides intérieuresentre les deux chevaux, à l'endroit où elles se croisent, mais l'emploi de cet anneaudevient de plus en plus rare et son utilité est assez discutable.

48

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378 L'ART DE CONDUIRE ET D ATTELER.

AJU S TAGE

 Br ide  — Collier  — Chaînettes  — Fausse martingale  —  Ma nte let  —  ßo uc le te au x de traits  — Croupière  — Surdos

Culeron doub le  — • Guid es — Comment deux chevaux doivent être attelés à un timon —  Ita lie nne s

La bride s'ajuste comme dans le harnais à un cheval.L'ajustement des enrênements consiste surtout à arriver à mettre les deux têtes

à égale hauteur.Le collier n'a pas besoin, comme longueur, d'être aussi libre que pour un

cheval seul, la chaînette soulageant toujours un peu les épaules, et un animal atteléà doux tirant moins, toute proportion gardée, que s'il est seul.

Les colliers doivent être plus légers que pour l'attelage d'un seul cheval, etvarier, comme importance, selon le genre de voiture.

Les chaînettes doivent être légèrement tendues, le cheval étant sur traits.Si les harnais n'ont pas de reculements, les  fausses martingales doivent être

un peu tendues afin d'empêcher, dans le recul, le bas des colliers de se soulever,ce qui entraîne le timon beaucoup trop haut et peut blesser les chevaux à lamâchoire.

Les mantelets doivent être posés bien en arrière, sur le milieu du dos, leschevaux n'ayant rien à porter.

Les houcleteaux de traits doivent avoir la longueur nécessaire pour que, quandla traction s'opère, la boucle de trait se trouve juste au milieu du quartier dumantelet, ce qui fait que, le cheval étant au repos, la boucle se trouve sensiblementde cinq centimètres en avant.

Les fausses sangles des boucleteaux de traits ne doivent  jamais être serrées ; ilfaut qu'elles soient assez libres pour faciliter le glissement de la boucle de trait surle mantelet.

Les croupières sont ajustées comme au harnais pour un cheval.Les surdos se placent à dix centimètres en avant de la hanche et sont généra

lement posés librement devant la boucle de croupière. La longueur des surdos doit

être telle que le trait passe dans les boucleteaux sans forcer, ni du haut, ni du bas.Si les surdos sont un peu longs, on peut boucler un trou de plus en dedans, afin

que le bouclement du dehors ne dépasse pas d'une façon disgracieuse.Lorsque deux chevaux ne portent pas la queue à la même hauteur, on peut

faire usage, pour celui qui l'a plus basse, d'un culeron double, ce qui la relèvegénéralement assez pour rétablir l'harmonie de l'ensemble.Los guides doivent être ajustées de façon que, lorsqu'elles sont tendues, les

chevaux aient la tête droite avec tendance plutôt à la tourner en dehors, afin de

combattre l'effet de la chaînette, qui attire l'extrémité de l'encolure en dedans.

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LE HARNAIS. 379

HARNAIS A DEUX AVEC RECULEMENT (DU SECOND EMPIRE)

Les chevaux doivent être attelés à la même distance de la voiture que s'ilsétaient au brancard. Toutefois, on est forcé de compter avec le timon, dont lalongueur varie avec les fabricants et le caprice de la mode.

En tout cas, il vaut mieux qu'un timon soit trop long devant les chevaux que

trop court; la conduite est ainsi plusfacile et l'élégance y gagne.Les traits étant tendus, on admet

généralement que, pour des chevauxde taille ordinaire, trente à quarantecentimètres de distance de la croupeau palonnier, sont une longueur convenable. « Lorsque les traits sontlongs et ballants, les chevaux Ont

moins de force ; le tirage est moinsrégulier et l'attelage est moins dans

la main ; tandis qu'avec les traitscourts la traction est plus facile, etpour marcher dans des endroits difficiles et prendre de mauvais tournants,il est indispensable que les chevauxsoient serrés dans les traits et dansles chaînettes, de même que dansle reculement, si c'est au tilbury. »

(Comte de Lastic Saint-Jal.)Quand un cheval tire sur sa chaî

nette, il est un moyen qui réussitsouvent et qui consiste à raccourcir letrait extérieur d'un trou, à tenir laguide du dedans de cinq centimètresplus longue que celle du dehors, età ajuster extérieurement au cheval unecourroie appelée italienne, qui partde l'anneau du filet, passe dans l'anneau de guide de l'attelle, et vient s'attacher à la chape de mancelle du mantelet. Dans ce cas, i l est urgent de faire usage d'un filet à branches, afin quel'action de l'italienne ne fasse pas entrer l'anneau intérieur dans la bouche de

l'animal.

HARNAIS A DEUX SANS RECULEMENT (DU SECOND EMPIRE)

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380 L ' A R T D E CONDUIRE E T D ' AT T E L E R .

HARNAIS DE L'ATTELAGE DU CARRICK A POMPE

 Ba rr e d'ac i er  — Poupées

C'est un double harnais, généralement à reeulement, qui sert pour attelerdeux chevaux au timon d'une voiture à deux roues appelée carrick à  pompe.

Ce qui caractérise cet attelage, c'est qu'ilcomporte une barre d'acier d'un mètre cinquante environ, qui passe en travers sur lesdeux chevaux et qui s'engage librement dansdeux tiges d'acier fixées sur le milieu dechaque sellette. Ces tiges, appelées  poupées,

possèdent en hauteur deux ou trois ouvertures différentes, pour passer la barre, afinque cette dernière puisse être toujours horizontale, même si un cheval est d'une taille

plus élevée que l'autre. Au milieu de la barreest percée une large mortaise, dans laquelle

se trouve engagée une forte courroie, qui en soutient à son tour une seconde,placée ainsi dans le sens voulu pour supporter le timon en formant passe.

HARNAIS DE GAREIGK A POMPE (DU SECOND EMPIRE)

A T T E L A G E A P O M P E

(Commandant Jouffret,Traité de l a conduite en rjuides )

Cet attelage est le plus ancien connu. Il consistait primitivementfixé au timon et par lequel s'effectuait le tirage, ce qui dispensait

traits.

en un  joug

d'avoir des

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L E H A R N A I S . 381

HARNAIS DE L'ATTELAGE A TROIS CHEVAUX DE FRONT

Comment soni  fa it s e t a g e n cé s l e s harnais de ce genre d'attelage

Ce mode d'attelage, très usité encore pour les lourdes voitures dont les chevaux doivent trotter, comporte habituellement une limonière fixe s'adaptant commeun timon.

Les deux extrémités de la limonière sont alors réunies par une chaîne ou unecourroie, qui les empêche de s'écarter quand l'action des chaînettes se fait sentirpour l'arrêt.

Le harnais du cheval du milieu est un harnais à deux dédoublé, avec recule-ment et une courroie à double contre-sanglon, qui fait chaînette et passe dans l'anneau du coulant d'attelles.

Les autres chevaux ont des harnais à deux avec reculeinent et dont les chaî

nettes s'engagent dans chaque extrémité de la limonière. Ces deux chevaux s'attellent toujours à des palonniers mobiles, à encoches pour recevoir les traits quisont à crosses, et ces palonniers sont fixés par des boucleteaux, près de chaquepaumelle extérieure de la volée. Ils ont quelquefois les traits beaucoup plus courtsque le cheval du milieu, ce qui les stimule pour le tirage et peut éviter, dans les

tournants précipités, l'entre-croisement des jambes de devant.Chaque guide est pourvue d'une troisième branche pour remplacer celle qui,

par sa transposition, guide le cheval du milieu. Les troisièmes branches se trouventpar le fait les plus longues de toutes et se croisent au-dessus de ce cheval. (Voirpour d'autres détails :  Menage da trois chevaux de  front.)

Cet attelage se pratique également avec une limonière mobile ; la différenceconsiste dans le harnais du cheval du milieu, en tout semblable au harnais pour uncheval seul, avec sellette, porte-brancards et reculeinent, dont les courroies

prennent dans les crampons des brancards. On supprime alors naturellement la

courroie de chaînette de devant et les chaînettes des chevaux extérieurs, qui sont

liés à celui du centre par des alliances allant d'un mors à l'autre.

HA R N A I S D E L ' A T T E L A G E A Q U A T R E EN G U I D E S

Chevaux de devant, dits de v o l é e [ L e a d e r s ) — Prolonge  — Chevaux de derrière, dits de timon [Wheelers)

Les brides sont semblables à celles des harnais à deux, déjà décrits.Les traits sont terminés, soit par une mortaise pratiquée dans le cuir, soit par

un porte-mousqueton fermé, selon le mode adopté par le carrossier pour les extrémités des palonniers, qui sont, ou le têtard à mortaise, ou la queue dite decochon, ou le crochet à ressort.

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382 L'ART DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

Mêmes guides, mais beaucoup plus longues que celles des harnais à deux, lesfourches restant les mêmes ; surdos pour supporter les traits.

On laisse quelquefois aux colliers les anneaux de chaînettes et une courroiequi a, à chaque extrémité, un porte-mousqueton, s'attache ainsi aux deux anneaux

et empêche les chevaux de trop s'écarter l'un de l'autre. Ce système semble plusrationnel que celui qui est généralement en usage et qui consiste à réunir les douxchevaux par une courroie d'alliance, sorte d'italienne qui s'attache aux anneauxintérieurs des filets.

Lorsque la voiture est très lourde, la volée doit s'ajuster non pas au crochet àtrompe du timon, mais au bout d'une forte corde enveloppée de cuir, dite  prolonge,qui, possédant un œillet à chacune de ses extrémités, est prise par l'un d'eux dansun solide crochet fixé sous l'avant-train, et longe le dessous du timon, retenue parsix courroies se bouclant en dessous, afin de ne pas blesser les chevaux.

L'autre œillet de la prolonge reçoit le boucleteau de la volée qui tient elle-

même les deux palonniers.

Les harnais de derrière sont semblables à ceux déjà décrits pour l'attelage àdeux. Ils devraient toujours avoir des reculements. Mais on les supprime généralement aujourd'hui, ce qui est très dangereux.

Le crochet de chaque mantelet est surmonté d'un anneau qui donne passageà la main de guide des chevaux de devant ; cette main de guide repassait autrefois

dans deux anneaux fixés l'un devant l'autre au dessus de tête de chaque bride etayant entre eux cinq ou six centimètres d'écartement pour éviter tout ballottement;l'usage moderne consiste à placer extérieurement, à chaque bride, une panurgeronde avec petit contre-sanglon à mortaise, qui se prend dans la passe du basdes cocardes pour y faire passer les mains de guides des chevaux de devant. Il

H A R N A I S A Q U A T R E ( D U S E C ON D E M P I R E )

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L E H A R N A I S . 383

semblerait plus logique de mettre, comme dans l'ancien attelage à huit à la française, ces panurges à  L' int érieu r, pour rapprocher de la ligne droite la direction desguides de volée. Mais ce système a l'inconvénient de les faire souvent prendre dansles mors ou une autre partie de la bride des timoniers, ceux-ci ayant toujours une

tendance à porter la tête plutôt en dedans qu'en dehors.

Le harnais de devant d'un tandem se compose : d'une bride pareille à celle

du harnais pour un seul cheval ; de guides beaucoup plus longues ; d'un collier

avec attelles ; de traits plus longs qui ont à leur extrémité postérieure un porte-mousqueton par lequel ils se fixent, près de l'attelle du cheval de derrière, à un

boucleteau, comme on le verra plus loin ; d'une sellette sans dossière ni porte-brancards, mais ayant, à la place de ces derniers, deux contre-sanglons qui sebouclent de chaque côte à un contre-sanglon de mancelle, comme dans le harnais

à deux, et qui, ainsi, forment passes pour les traits. Ces passes doivent être trèslibres. Les contre-sanglons de mancelle se bouclent, comme celui du porte-brancards, à la sous-ventrière ; d'un surdos, comme au harnais à deux, pour supporter

les traits à cause de leur longueur. Ce surdos se place à dix centimètres en avantde la hanche ; et d'une croupière, comme au harnais du cheval attelé seul.

Le harnais de derrière est semblable au harnais pour un seul cheval, avec

reculement, sauf les modifications suivantes :1° Deux panurges rondes avec petits contre-sanglons à mortaises qui, se pre

HARNAIS D E L ' A T T E L A G E EN T A N D E M

 Ha rna is de devant.  — Ha rna is de derrière

H A R N A I S D E T A N D E M ( D U S E C O N D E M P I R E )

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L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

nant dans les passes des cocardes en partie inférieure, servent de passes auxguides du cheval de devant.

On met quelquefois des passes aux cocardes ; mais on supprime ainsi forcément l'ornement qui existerait sur ces dernières, et les guides alors peuvent

offenser les oreilles de certains chevaux très chatouilleux de cette partie.2° Des boucleteaux de traits, près de l'attelle, sont munis d'un piton placé sur

la barre de l'ardillon dans sa partie inférieure, et rejeté en dehors pour y attacherde chaque côté le porte-mousqueton du trait du cheval de devant.

3° Les traits du cheval de derrière sont ordinairement terminés par unchaînon d'acier de huit mailles environ, afin de pouvoir les raccourcir encore parce côté.

4° Les anneaux de guides de la sellette se trouvent partagés par moitié aumoyen d'une petite barrette, afin de faire passer les guides du cheval de devant endessus, et celles du cheval de derrière en dessous.

HARNAIS DE L'ATTELAGE A TROIS CHEVAUX DIT EN ARBALÈTE

Genre et agencement

Cet attelage, nécessité par de mauvaises routes ou de longues montées, secompose de deux chevaux de timon et d'un troisième attelé seul devant, dans leprolongement de l'axe de la voiture. Les traits de ce troisième cheval tirent unevolée d'une seule pièce, légèrement cintrée en avant, et qui s'attache elle-même parun fort boucleteau, soit au crochet du timon, soit à une prolonge en corde.

Le harnais du cheval en arbalète est un harnais de devant à deux chevaux

dédoublé, et les traits, qui sont à crosses, prennent dans des encoches pratiquées à

chaque extrémité de la volée, et sont ainsi sur leur plat à cet endroit ; mais ils

sont de champ dans leur partie voisine du corps du cheval. Celui-ci ne sauraitd'ailleurs être incommodé du frottement qui pourrait se produire, attendu que lavolée est assez longue pour écarter les traits d'une façon très sensible.

Les guides seules diffèrent et sont les mêmes que celles du cheval de devantd'un tandem. Elles passent dans des anneaux fixés sous chaque cocarde interne desbrides des chevaux de derrière.

La volée de ce genre d'attelage a besoin, surtout si le timon est court, d'yêtre fixée par un très long boucleteau, afin que le cheval de devant, en tournant

ladite volée, ne vienne pas l'engager dans les  jambes des timoniers. Quant à cesderniers, ils doivent être attelés aussi court que possible, toujours avec recule-ment, et les chaînettes très libres ; sans quoi, dans un tournant, un brusquemouvement de côté du cheval en flèche pourrait renverser le timonier dudehors.

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L E H AR N AI S . 385

HARNAIS DE L'ATTELAGE DIT A LA D'AUMONT

 Leu r compo sition  — •  Leu r description  —- Chevaux de devant  — Chevaux des garçons d'attelageCheval du  piq ueu r •—  D emi-d 'A umont

Importé d'Angleterre et mis en usage en France par le duc d'Aumont, cetattelage a pris le nom de celui qui l'a fait connaître ; aussi doit-on écrire : attelageà la d Aumont. Mais une fois le mot vulgarisé, son origine a été oubliée, et l'onmet, la plupart du temps, aujourd'hui  Daumont, sans apostrophe, ce qui estillogique.

La composition des harnais d'un attelage à la d'Aumont est la suivante ;

1° Chevaux de timon :

porteur

Bride avec monture de filet et deuxpaires de rênes.

Collier.

Attelles et boucleteaux de traits.Traits.Selle avec sangle en cuir.Fausse sous-ventrière.Croupière et culeron.Reculement et barre à fourche.

Martingale.Chaînette.

porteur

Bride avec monture de filet et deuxpaires de rênes.

Collier.Attelles et boucleteaux de traits.Traits.

Selle avec sangle en cuir.Fausse sous-ventrière.Croupière et culeron.Surdos.Martingale.

S O U S - M A I N

Bride ordinaire avec longe de main.Collier.

Attelles et boucleteaux de traits.Traits.

Sellette.Sous-ventrière et fausse sous-ventrière.Croupière et culeron.Reculement et barre à fourche.Martingale.

Chaînette.Italienne.

de devant :

S O U S - M A I N

Bride ordinaire avec longe de main.

Collier.Attelles et boucleteaux de traits.

Traits.Sellette.

Sous-ventrière et fausse sous-ventrière.Croupière et culeron.Surdos.Martingale.Italienne.

49

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386 L'ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Les harnais de d'Aumont diffèrent peu de ceux des attelages ordinaires àl'anglaise.

La bride du porteur des chevaux de timon a un dessus de tòte fait d'unmorceau de cuir large, fendu à chaque extrémité pour y former deux contre-

sanglons, et qui a sur le milieu une boucle enchapée à laquelle vient se boucler lacourroie d'œillères ; dessous, sont deux passants, à la naissance de la fente descontre-sangldns. Les œillères, la sous-gorge et la muserolle sont comme dans lesharnais ordinaires. La monture du filet est composée de deux montants, un petit etun grand, celui-ci formant dessus de tête. Le petit montant a dans sa partie supérieure une boucle enchapée, et en bas une boucle avec porte-mors. Derrière cette

m ' îtr-T' f uT H T T

D ' A U M O N T D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(D'après uno petite photographie de M. Eug. Thuiliier.)

dernière boucle est fixé un tenon ou passe, destiné à recevoir la demi-branche dufilet et à la maintenir droite. Un frontal, dans les passes duquel passe le grand

montant, complète cette pièce. Il y a deux paires de rênes se bouclant, l'une aumors, l'autre au filet, et toutes deux montées à martingales.

Le collier n'a pas de courroies et les attelles n'ont pas de passes, ou anneaux,

de guides ; mais les boucleteaux ont un piton fixé au talon de la boucle et danslequel vient s'attacher le trait du cheval de devant au moyen d'un porte-mous-queton. Au boucleteau, près de l'attelle, est aussi fixé un 1) sur lequel se boucleun porte-trait qui sert à soutenir le trait du cheval de devant.

Les traits sont terminés par des D.

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LE HARNAIS, 387

La selle est faite dans le genre des selles anglaises ; les quartiers sont en cuirsimple ; au pommeau est fixé un D avec une courroie bouclée dedans ; au trousse-quin est une chape vissée à l'arçon, dans laquelle passe la croupière ; la sangle esten cuir noir, à quatre boucles enchapées. La fausse sous-ventrière, la martingale,

le culeron, la chaînette, le reculement et la barre do fesse sont faits comme dansles autres équipages. La croupière seule diffère en ce qu'elle est plus courte, àcause de la selle qui, prenant plus de place sur le dos du cheval, lui laisse, parconséquent, moins de longueur.

Le cheval sous-main a la bride et le collier comme aux harnais ordinaires,mais il a en plus une longe de main, terminée à l'une de ses extrémités parune fourche qui se boucle au bas desbranches du mors de bride, et dontl'autre extrémité est tenue par le postillon et sert à conduire ledit sous-main.

Pour ce cheval, les attelles sont sans

passes de guides ; les boucleteaux avecpiton au talon de la boucle et avecporte-traits, comme au porteur; les traitsterminés par des D. La sellette n'a pasde passes de guides ou clés; elle a un

crochet d'enrênement. La sous-ventrière,

la fausse sous-ventrière, la martingale,la croupière, le culeron, le reculement,la barre de fesse, la chaînette sontcomme ci-dessus.

L'italienne est une longueur de cuir terminée d'un bout par une boucle et unporte-mors, et de l'autre, qui est monté à martingale, par un petit boucleteaumobile. L'italienne se boucle au banquet du mors et se fixe par son autre extrémitéà la sellette ; elle sert à maintenir la tête du cheval pour l'empêcher de se porteren dedans.

S O U S - M A I N

Les harnais des chevaux de devant n'ont, ni reculement, ni chaînettes, ni

anneaux de chaînettes; ils diffèrent aussi de ceux des chevaux de timon en ce queleurs traits sont plus longs et se terminent par des porte-mousquetons; en outre,les traits du sous-main de devant sont plus courts que ceux du porteur son voisin.

Le cheval de chaque garçon d'attelage a : une bride d'attelage avec œillères,muserolle, etc., et deux paires de rênes comme celles des postillons. La martingaleforme poitrail. Elle se boucle à la selle de chaque côté, et se prend en dessous

dans la sangle. La selle est la même que celle des postillons, avec croupière etculeron.

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38« L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Le cheval du piqueur de l'attelage à la d'Aumont a pour harnachement nuebride anglaise avec frontal de couleur, et une selle anglaise sans croupière, maisavec fausse martingale à collier.

Une d'Aumont ne comporte, du reste, un piqueur et des garçons d'attelage

que si elle appartient au chef de l'État ou à un prince du sang. Il y a eu cependant, sous la Restauration, des exceptions à cette règle.

Quand on attelle en demi-d'Aumont, c'est-à-dire seulement avec les deuxchevaux de timon et un postillon, il n'y a rien à changer aux harnais, si ce n'estqu'on supprime alors les porte-traits devenus ainsi inutiles.

H A R N A I S D E S A T T E L A G E S D E P O S T E

Les harnais dont on garnissait  jadis les chevaux avec lesquels on courait la

poste, ont servi de modèles pour les harnais de poste en usage actuellement.Ils se faisaient aussi simples que possible, et les proportions des différentes

pièces en étaient calculées de façon qu'on pût les mettre indistinctement sur degros percherons très doublés ou sur des chevaux plus minces, de taille bien inférieure.

HARNAIS DE POSTE ADEUX CHEVAUX MENÉS EN GUIDES

Grelot H èr e  — Poitrail  —  D e ss us de cou

Ces harnais se composent de :

Brides avec licous, grelottières et mors étamés.Poitrails,Dessus de cou,

Mantelets,Sous-ventrières,Croupières,Culerons,Reculements à doubles barres et courroies.Traits de corde.Guides,et chaînettes.

Tous les cuirs sont simples, sans piqûres ; les œillères et mantelets sont encuir gras; les frontaux et les grelottières sont garnis de blaireau.

La bride se compose : de deux œillères terminées par le bas par des porte-mors, et reliées par un grand montant formant dessus de tète; d'un frontal

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L E H AR N AI S . 380

garni de blaireau, dans lequel passe le dessus de tête. Le licol — dans le genredes licous dits à la charretière — comprend une alliance en métal, une muserolle, deux  joues et un dessus de tête.Le licol forme le complément de la bride

en ce sens qu'il fournit à celle-ci et lamuserolle et la sous-gorge. Pendant unarrêt, soit sur la route, soit à une auberge, on peut ôter au cheval sa bride,et, en lui laissant le licol, l'attacher aumoyen d'une longe qui se fixe à l'anneaudu bas de l'alliance du licol. La grelot-tière est une sous-gorge très longue,garnie de grelots sur tout le milieu etbordée, de chaque côté, de blaireau.On la fixe à la bride au moyen d'une

passe cousue an dessus de tête. H A R N A I S D E P O S T E E N G U I D E

Le  poitrail est fait d'une bande de vache grasse ployée on deux, sur laquelle

est cousu le blanchet ; dans celui-ci est pris le D de chaînette. Le Manchet estenchapé à ses extrémités sur deux grands anneaux de métal qui servent à fixer,

d'un côté, un boucleteau de mancelle et un contre-sanglon de sous-ventrière, et,de l'autre côté, une sous-ventrière. Sur le blanchet sont également fixés, à desdistances déterminées, quatre boucleteaux : deux pour le dessus de cou et deuxpour les courroies de retraite.

Le dessus de cou est une bande de cuir se bouclant de chaque côté sur lepoitrail et sur lequel sont fixés deux anneaux en métal pour le passage des guides.

Le mantelet ne se compose que d'un panneau avec dessus en cuir piqué sansquartier et sur lequel sont vissées deux clés pour le passage des guides. Cinq

anneaux y sont enchapés : un pour la croupière, deux sur les bouts pour les

contre-sanglons de mancelles et deux sur le devant, avec courroie de retraite. Surle dessus de chaque mantelet, se trouve une courroie, qui sert à relever les traits

lorsque les chevaux s'en retournent seuls.La sous-ventrière est fixée, par ses extrémités, aux anneaux du poitrail, et

avec le mantelet, qui s'y boucle par en haut et lui sert de prolongement pour faire

ainsi le tour du corps du cheval.La croupière est composée d'un feutre, d'un blanchet et d'un contre-sanglon,

le tout en cuir simple ; des passes y sont ménagées pour le passage des barres dereculement.

Le cideron est fait d'un morceau de vache grasse ployé en deux, fixé dedistance en distance par des points, et dont les extrémités se terminent par deux

boucles enchapées.

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390 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Le reculement se compose d'un feutre et d'un Manchet, qui vient s'enchaper,à chaque extrémité, sur un anneau en métal, auquel est fixée une barre qui passe,en se croisant avec celle de l'autre côté, sur la croupière et vient se boucler, enarrière de l'anneau opposé, à un boucleteau fixé au reculement. Les courroies, dites

de reculement, qui relient le reculement au poitrail, ont, à une extrémité, uneboucle enchapée avec passants dessus et dessous, passants qui doivent être trèslarges pour qu'on puisse, au besoin, y passer deux épaisseurs de cuir ; leur autreextrémité est percée de trous.

Les traits, qui sont en corde, sont terminés, d'un bout, par un œillet demétal, servant à passer les courroies de trait qui les attachent au poitrail, et, del'autre, par un œillet fait avec la corde même. Le haut des traits est enveloppé decuir sur une certaine longueur. Pour raccourcir ces traits de corde, lorsqu'il enest besoin, on fait des nœuds ; les postillons les nouaient autrefois d'une façon

particulière, et les nœuds ainsi faits, qu'on appelle encore « nœuds de postillon »,sont infiniment plus solides et plus pratiques que tous les autres.

Les guides sont comme celles des harnais ordinaires à deux chevaux, et encuir simple.

Les chaînettes sont deux bandes de cuir doublé, terminées, à un bout, par uneforte boucle, et, à l'autre, par un bouclement. Elles servent à relier les chevaux autimon de la voiture, en passant par le D de chaînette fixé au poitrail, et le crapaud

du timon.

HARNAIS DE POSTE A DEUX CHEVAUX AVEC DOSTIEEON A CHEVAL

Cet attelage se distingue du précédent en ce que le mantelet du cheval de

gauche, dit  porteur, est remplacé parune selle de poste. Celle-ci diffère

 Por teur  — Sous-main  [o u  sous -ver ge)

complètement des selles françaises ouanglaises : c'est un type tout spécial.Le siège a un pommeau très élevé,qui sert à maintenir le chapelet ouporte-étriers, et qui se termine parune pointe en forme de corne; sousla corne est un tablier de cuir servant de portemanteau. Du côté droit

de la selle, un anneau, vissé dansl'arçon, sert au postillon à passer son

fouet. La sangle est en cuir ainsique le panneau. Les quartiers sonten cuir simple.

H A R N A I S D U P O R T E U R

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L E HARNAIS. 391

Le postillon conduit le cheval de droite, dit sous-main (ou sous-verge), aumoyen d'une longe de cuir, qui se boucle au mors de bride dudit cheval du côte

extérieur, en passant dans le banquet intérieur, ou l'anneau du bas du mors, selon

le cas, ce qui maintient le mors, droit dans la bouche de l'animal, tout en lui

faisant bien sentir l'effet produit par le postillon.Le porteur, dans l'attelage de poste monté, est toujours attelé d'environ trenteà trente-cinq centimètres plus long de traits que le cheval sous-main.

ATTELAGES DE POSTE A QUATRE CHEVAUX.

L'attelage de poste à quatre chevaux, soit en guides, soit avec deux postillons

à cheval, ne diffère de ceux à deux chevaux qu'en ce qu'on supprime les recule-ments à la paire de devant, pour les remplacer par des surdos. Les traits de cettepaire s'attachent à une volée, dont le boucleteau est engagé dans l'œillet antérieurd'une  prolon ge placée sous le timon.

P O S T E I M P É R I A L E A Q U A T R E C H E V A U X

(D'après uno potile photographie do M. Bug. Thuillicr.)

Tous les harnais de poste ont la bouderie en métal ou en 1er verni ; l'orne

mentation en est très sobre : on ne met d'armoiries ou de chiffres que sur les

œillères et les mantelets.L'ajustement des harnais de poste est très simple ; ce qu'il faut surtout

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392 L ' A R T DE C O I N D U I R E E T D 'A T T E L E R .

observer, c'est de ne pas entraver la liberté des mouvements de l'animal. Pourcela, il faut laisser de l'aisance aux barres, croupières et dessus de cou, de manièreque le harnais paraisse flotter sur le cheval, sans cependant rien exagérer.

HARNAIS DE GALA A DEUX, SIX OU HUIT CHEVAUX

On se sert de harnais à la française pour les attelages de cérémonie, qui nes'emploient plus que dans les cours souveraines et pour les sorties de gala, maisqui ont été d'un usage courant en France  jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Les attelages de gala peuvent être :

A six ou huit chevaux, on attelle généralement avec des poitrails ; mais, dansquelques occasions, aux écuries impériales, sous Napoléon III, on s'esl servi decolliers.

HARNAIS U E G A L A A U Ë U X C H E V A U X .

Ils se composent :

de brides,de colliers avec attelles et boucleteaux,de traits,de mantelets et de sous-ventrières,de croupières et culerons,de surdos,

de reculements et barres,de chaînettes,et de guides en cuir.

HARNAIS U E G A L A A S I X O U A HUIT C H E V A U X .

Leur composition est la suivante :

I Brides, j Poitrails,i Traits, \ Mantelets,

Chevauxde timon

 / Sous-ventrièreset

fausses sous-ventières.

à deux chevaux,à six chevaux (attelages de suite),ou à huit chevaux (attelage du corps).

Croupières et culerons,Reculements et deux barres de fesse par cheval,Chaînettes,Guides.

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L E HARNAIS. 393

Brides,Poitrails,Traits,Mantelets,

Sous-ventrières et fausses sous-ventrières,Croupières et culerons,Deux surdos par cheval,Guides.

Brides,

Poitrails,Traits,Mantelets ou selle pour le porteur.Sous-ventrières et fausses sous-ventrières.Croupières et culerons,Deux surdos par cheval, sauf pour le porteur.Porte-traits,Guides.

timon sont fixés à l'avant-train de la voiture ; ceux

des chevaux de volée aux palonniers ; les sixièmes ont leurs traits terminés pardes porte-mousquetons qui prennent sur un D fixé aux poitrails des chevaux devolée. Les huitièmes s'attachent de la même façon aux sixièmes.

Les traits des sixièmes et des huitièmes ont intérieurement, et à une distancedéterminée, une patte de cuir pour fixer le porte-trait, grande bande de cuir qui,partant de la croupière, vient en arrière du cheval se fixer aux traits, afin de lesempêcher de traîner, ce qui arriverait forcément, vu leur longueur.

Ces attelages comportent un postillon sur le cheval de gauche des sixièmes et,dans l'attelage à huit, sur le cheval de gauche des huitièmes. Ce cheval, appelé

 porteur, n'a qu'un surdos, et le mantelet est remplacé par une selle dite à la

 française, en cuir verni ou en maroquin, selon les harnais. Le postillon tient enmain, au moyen d'une longe, le cheval de droite appelé sous-main.

En outre, ces grands attelages sont toujours précédés d'un piqueur et suivisde deux garçons d'attelage à cheval. Ceux-ci qui, maintenant, ne sont plus là quecomme parade, servaient autrefois à fournir des chevaux de rechange au cas où

un accident survenait en route.L'équipement du cheval du piqueur se compose de : bride de cuir verni sans

œillères, avec frontal en galon d'or (on d'argent), bridon et rênes en galon d'or(ou d'argent), cocardes en passementerie de soie, tapis de selle en drap bordéd'un galon d'or (ou d'argent), selle comme celle des postillons, en daim blanc,étriers dorés (ou argentés) et croupière avec nœud de passementerie de soie ; lacrinière doit être nattée.

50

i

Chevaux de volée

 \

Chevaux en sixièmes et en

huitièmes

Les traits des chevaux de

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3U4 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Les chevaux des garçons d'attelage ont la bride, la selle, la croupière, leculeron, pareils aux harnais ; un tapis de selle en drap bordé d'un galon de soie,des cocardes et des nœuds de queue en passementerie, comme aux harnais; lescrinières sont nattées et ornées de la même façon que celles des chevaux attelés.

Dans le service de gala, les guides en cuir sont remplacées par des guides en

#2

H A R N A I S D E G A L A A U X A R M E S D U K H É D I V E ( E N C U I R V E R N I N O I R )

(Collection de M. Roduwart.)

passementerie, et l'ornementation de l'attelage et des harnais se trouve modifiéeainsi :

Les cocardes en métal sont remplacées par des cocardes en passementerie ;

une cocarde semblable se pose sur la fourche de la croupière, couvrant les bouclesdu culeron ; les crinières sont nattées avec une tresse en soie ; à la naissance de la

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ÉQUIPAGE DE GAKÇON D'ATTELAGE Al \ ARMES IMPÉRIALES ET HARNAIS DE GALA DES É CI KIES IMPÉRIALES

(Collect ion de M . Rodmvart.)

Pritur & Dubois,Puleaux.

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LE HARNAIS. 395

crinière, il y a un macaron de passementerie, et la natte est terminée par un grosgland.

Aux mantelets, se met extérieurement un gland, appelé gland de parade, etsous les mantelets et les dépassant tout autour, sont des tapis de drap bordés de

galons d'or (ou d'argent) ou de soie.

H A R N A I S D E G A L A A U X A R M E S I M P É R I A L E S ( E N M A R O Q U I N R O U G E )

(Collection de M. Roduwart.)

Les italiennes, guides, rênes plates, longes, etc., sont on tissu de soie ou delaine, selon l'importance de la cérémonie. Dans ce qu'on appelle le grand gala, onpeut mettre toute la richesse qu'on désire. Ainsi les crinières, en plus de la natte,sont garnies d'une palatine, bande de velours agrémentée de broderies et de glands,qui contourne l'encolure. Les brides peuvent être surmontées d'aigrettes et de

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L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

panaches. Les garnitures et bouderies sont en argent ciselé ou en bronze doré; lesharnais sont généralement très chargés d'ornements et d'armoiries, notamment surles œillères, mantelets, surdos, croisières, muserolles, poitrails et mors.

Ces harnais se font en cuir verni ou en maroquin. Pour leur ajustement, il

faut observer les mêmes principes que pour les attelages à l'anglaise ; mais ilsdiffèrent de ces derniers par la disposition des guides et par les pièces qui endépendent. En effet, dans l'attelage dit « à la française », — qui devrait plus exactement s'appeler « à l'italienne », attendu qu'il a été emprunté à l'Italie — les deuxbranches d'une guide sont bouclées an même cheval, et, afin que le mouvementdemandé à l'un se communique à l'autre, on emploie les italiennes; celles-ci,

placées entre les deux chevaux, du mantelet de l'un au mors de l'autre, de façonà se croiser, font l'office des croisières dans le menage à l'anglaise. Les guides devolée viennent se greffer sur celles des timoniers, qui, seules, sont tenues par la

main du cocher ; elles passent auparavant dans des panurges fixées intérieurement

aux sous-gorges de ces chevaux ; les guides des sixièmes se bouclent sur les guidesde volée au moyen d'un boucleteau volant qu'on y ajoute.Les rênes plates sont deux longueurs de cuir ou de passementerie, terminées,

d'un côté, par une boucle et un porte-mors, et, de l'autre, à martingale. Elles

servent à maintenir droite la tête des chevaux, et partent du mors pour aller se

fixer au mantelet ; des passes en tissus, dans lesquelles passent les guides, sontfixées sur ces rênes.

Le porteur n'a ni rênes plates, ni italiennes.On peut voir à Trianon les harnais de maroquin rouge qui ont servi au sacre

de Charles X. Ils ont été réparés pour le mariage de l'Empereur Napoléon III.Mais, s'ils ont été, à cette occasion, rendus plus modernes et plus pratiques, on en

a respecté scrupuleusement le style et le caractère. Ils sont donc fort intéressantsà étudier de toute façon.

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LIVRE QUATRIÈMELA L I V R É E

D E S C R I P T I O N S U I V A N T LE G E N R E D E S E R V I C E

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D ' A U M O N T D U P R É S I D E N T C A R N O T

(D'après un cliché de M. Delton.)

LIVRE Q U A T R I E M E

L A L I V R É E

Sa description suivant l e genre d e service

Il n'y a  jamais eu, à proprement parler, de règles pour la composition deslivrées. Mais il s'est établi, dans les temps modernes, certains usages qu'il est

intéressant de connaître.C'est le gilet qui a le plus de signification. Il doit être, en principe, de la

couleur ou des couleurs qui forment le champ, le fond  île Vécu, et en rappelerles combinaisons, lorsqu'il y a lieu. Si le champ est d'or, le gilet doit être  jaune;

i l doit être blanc, si le champ est d'argent.Les boutons et le galon sont habituellement du métal qui figure dans le

blason. S'il y en a deux, on prend celui qui domine. S'il n'en existe pas dansVécu, on se règle sur la couronne ou sur le casque, c'est-à-dire que, toutes les

couronnes étant d'or et tous les casques d'argent bruni, on adopte ordinairement,dans ce cas, pour les boutons et le galon, l'or, si Vécu est timbré d'une couronne,et l'argent, s'il est surmonté d'un casque.

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400 L ' AR T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Dans la grande livrée de cérémonie, le galon est généralement en soie etfigure alors une succession d'emblèmes tirés des armoiries de la maison, ou unesuite ininterrompue de ces mêmes armoiries.

L'habit de la livrée à la française doit être, comme le gilet, de la couleur du

champ du blason. Mais souvent l'application stricte de ce principe serait d'un effetdisgracieux ou bizarre, et l'on s'en éloigne plus ou moins dans la pratique.

Dans le service à l'anglaise, la redingote et l'habit ne sont généralement paspareils au gilet. On les fait en drap uni, d'une couleur sombre choisie, la plupartdu temps, dans quelque pièce importante de l'écu.

En résumé, la livrée doit rappeler autant que possible les armes de la famille.Dans les grandes maisons d'aujourd'hui, le service de l'écurie se fait habi

tuellement à l'anglaise, et exceptionnellement à la française pour les cérémonies. Sil'on attelle à la d'Aumont, ou en poste, il faut, en plus, un personnel spécial.

Les livrées types que nous décrivons sont celles des anciennes écuries impé

riales, et nos dessins sont les fac-similé d'aquarelles, remarquables par leur exac

titude, qu'a bien voulu nous confier M. le Comte Floury.

S E R V I C E A L ' A N G L A I S E

Cochers  — Valets de pied  — Grooms

Ce service, qui est celui de tous les  jours, et pour ainsi dire de tous lesinstants, comprend :

Le  piqueur, qui, habituellement, n'a qu'une mission de surveillance et dedirection dans une maison souveraine ou princière, et par conséquent ne porte pasla livrée. Mais, dans une simple écurie de maitre, le « piqueur » est, en réalité, le

premier cocher ;Les cochers ;Les valets de  pied ;Et les grooms.

TENUE BES COCHERS. — Chapeau galonné (avec cocarde nationale — tricolorepar conséquent en France — pour le Chef de l'État, les ministres, les ambassadeurs, les maréchaux ou amiraux et quelques rares personnages de distinction à la

désignation exclusive du chef de l'État).Petits favoris coupés presque ras (1).Cravate blanche haute, et terminée, pour former plastron, par deux pans

(1) La plupart des cochers ne portent plus du tout de favoris.

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L A L IV R ÉE . 401

croisés qui sont fixés par une épingle représentant un emblème tiré des armes dela maison.

Gilet galonné (1).Redingote à collet rabattu, de velours ou de drap, selon la livrée. Quelquefois

le collet est bordé d'un galon. Dans ce cas, on met aussi un galon circulaire àchaque parement des manches. Boutons aux armes, ou au chiffre, ou à simple

couronne (sept par devant, quatre par derrière, deux à chaque parement). La

C O C H E R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S ( S E R V I C E A . L ' A N G L A I S E )

(Collection de M. le Comte Floury.)

redingote doit descendre un peu au-dessous du genou. Il était d'usage de laisser le

dernier bouton du devant déboutonné pour empêcher le vêtement de remonterquand l'homme est assis sur son siège ; aujourd'hui, on boutonne tous les boutons,

même celui du bas.Un transparent rouge est cousu à l'intérieur du collet de la redingote, et

laisse voir un liseré de galon. Aux écuries impériales, les « gros cochers » (cochers

(1) On n'en porte généralement pas depuis qu'on boutonne tous les boutons delà redingote qui a d'ailleurs un transparent au collet.

S I

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102 L 'A R T D E CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

des grandes voitures), avaient seuls de fausses poches sur les côtés de leursredingotes.

Culotte de drap de couleur (suivant la livrée), ou de drap noisette, ou depanne noire, mais, dans les trois cas, comportant la guêtre noisette.

La culotte peut également être en panne rouge,  jaune ou bleu clair, maisalors clic exige les bas de coton blanc et les souliers cirés — à boucles de métal —qui peuvent aussi se porter avec la culotte de panne noire.

G R O S C O C H E R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N P A R D E S S U S F O U R R É ( S E R V I C E A L ' A N G L A I S E )

(Collection de M. le Comte Fleury.)

Pardessus à collet rabattu, sans aucun galon, à deux rangs de six boutons surle devant, avec quatre boutons par derrière, avec fausses poches, et descendanttrès has. Le pardessus peut être de la couleur de la redingote ou  jaune clair (1).

Gants de daim blancs.

(1) Pour les grands froids, les  gr os co ch er s des écuries impériales avaient une longue pelisse de drap vert descendant  jusq u'à terre. Elle

était galonnée d'or sur toutes les coutures et garnie de renard à l'extérieur et de marmotte à l'intérieur. Cette fourrure bordait tout

le pourtour du vêtement. Elle retombait en un grand collet rabattu sur les épaules et formait de larges parements aux manches. Il y

avait, sur chaque côté du devant, cinq doubles brandebourgs avec dos boutons de fil d'or à franges d'or, et, par derrière, quatre boutons

pareils. Les deux du milieu étaient entourés d'un galon d'or et, de chacun des deux autres, partaient cinq galons d'or terminés

également par des franges d'or.

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L A L IV R ÉE . 403

Le chapeau peut être tout noir, avec ou sans cocarde noire. Cette cocardenoire est anglaise et ne devrait pas régulièrement être portée dans des maisonsfrançaises, mais elle a été cependant assez répandue à Paris dans le monde élégant.

La 'redingote peut être sans galon et portée avec le chapeau galonné si le

gilet est galonné. Mais, si le gilet n'a aucun galon, il faut de toute nécessité lechapeau noir. Ajoutons que, dans une grande maison, le gilet a toujours le galon.Le chapeau noir sert pour les petites voitures et peut, par simplicité, se

porter avec le gilet galonné et même avec une redingote galonnée.Les gros cochers (cochers des grandes voitures) doivent porter les bas ou la

guêtre. Mais ils peuvent cependant prendre le pantalon à sous-pieds et à passe-poils

quand ils conduisent une voiture à pincette.Sur les petites voitures, la hotte à revers est de mise pour les  pedts cochers.

Dans ce cas, la culotte doit toujours être en drap.  Mais  jamais un cocher ne doit

avoir la culotte de  peau blanche, quoique cette règle soit souvent violée aujourd'huien France, à l'imitation de ce qui se fait en Angleterre.

Le cocher peut aussi être en pantalon de livrée (à passe-poils) pour le servicedes petites voitures.

Enfin, on remplace quelquefois à présent, en cérémonie, le gant de daim parle gant glacé blanc et on se sert de gants en peau de chien  jaune-rouge pour tousles jours. Cette dernière mode n'a rien de classique ; elle est peu élégante, maisd'un usage presque général actuellement.

On substitue généralement aujourd'hui à la cravate haute une cravate plus

basse, formant également plastron, et qui permet de mettre des faux-cols droits,arrondis légèrement, un peu évasés et écartés par devant.

Pour le service de nuit, été comme hiver, les cochers doivent toujours être enpardessus et guêtres ou pantalons.

On fait de même dans le jour quand le temps est mauvais. N . B . — Le collet rabattu est un des signes caractéristiques de la tenue à

l'anglaise, tandis que, dans la tenue à la française, le collet est toujours droit.Aux écuries de Napoléon III, toutes les culottes des cochers étaient à petit

pont dans le service à l'anglaise.

TENUE D E S VALETS D E PIED (1). — Chapeau galonné, avec ou sans cocardetricolore. (Voir ce qui est dit à ce propos pour les cochers.)

Cheveux coupés assez courts, mais de façon à pouvoir faire la raie par derrière.Pas de barbe du tout, ou petits favoris (comme les cochers).

Cravate haute à nœud, ou cravate plus basse, également à nœud fait à lamain, nécessitant des faux-cols droits assez hauts, de forme carrée, et se  joignantpar devant. Dans quelques maisons, on a adopté, comme en Angleterre, pour les

(1) Les valets de pied font en réalité partie du service de « la chambre ».

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404 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

valets de pied, des faux-cols cassés ou de formes plus ou moins excentriques, maisc'est d'un goût douteux.

Gilet court galonné.Habit-veste à l'anglaise à deux rangs de trois boutons sur le devânt, avec

deux boutons à chaque manche, quatre boutons par derrière et trois boutons àchaque fausse poche sur les basques, descendant à mi-cuisse et laissant voir le gilet

en bas et en haut, quand il est fermé. On peut aussi ne pas mettre de gilet avec

V A L E T D E P I E D D E L A M A I S O N D E L ' E M P E R E U R ( S E R V I C E A L ' A N G L A I S E )

(Collection d e M. le Comte Fleury.)

cet habit, mais alors on y adapte des transparents en haut et en bas pour le figurer.

Boutons aux armes, ou au chiffre, ou à simple couronne.Le collet de l'habit-veste est en velours ou en drap, selon la livrée. S'il est

bordé par un galon, il doit y avoir également un galon circulaire au parement dechaque manche.

L'habit-veste peut aussi être fait pour ne pas se boutonner. Dans ce cas, il

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L A L I VR É E . 405

est coupé différemment et on le fixe par devant au moyen d'un double bouton

noir et mobile.Culotte (à petit pont dans la maison de l'Empereur) de drap noisette, on

d'autre couleur suivant la livrée, ou de panne noire, avec guêtres noisettes, ou

bien culotte de panne noire, ou rouge, on  jaune, ou bleue, avec bas de coton etsouliers cirés.Les valets de pied portent aussi le pantalon de livrée avec passe-poil, sur les

grandes et les petites voitures.Gants de coton blanc.Quelques maisons ont adopté le gant glacé blanc pour les cérémonies, et,

pour le service de tous les  jours, on donne actuellement le gant de peau de chien

 jaune-rouge aux valets de pied comme aux cochers.Pardessus comme pour les cochers.Le chapeau peut être en soie, sans galon, avec ou sans cocarde noire. (Même

observation à ce sujet que pour les cochers.)

Le chapeau galonné peut se mettre avec l'habit-veste sans galon, mais seulement si le gilet est galonné.

Le chapeau noir est de mise pour les petites voitures. On peut même, parfantaisie, le porter sur les grandes voitures avec un habit galonné.

Quand le temps est mauvais, et la nuit — été comme hiver — la tenue des

valets de pied est en pardessus et guêtres ou pantalon.Du reste, on comprend aisément que les valets de pied doivent être dans la

même tenue que les cochers pour ce qui concerne le port du pardessus, duchapeau galonné ou non, avec ou sans cocarde, de la cravate haute on basse avec

faux-col, du gilet galonné on non, du collet de velours on do drap avec ou sansgalon, et de la culotte de drap ou de panne ; mais, alors même que le cocher est

en guêtres ou en bottes, sur les grandes et les petites voitures, le valet de pied peut très bien être en pantalon de livrée, ainsi que cela se fait en Angleterre,quoique l'uniformité dans la tenue soit préférable.

Les valets de pied doivent être très grands, minces et bien faits. Il n'est plusd'usage, en France, de les poudrer. Mais rien n'empêcherait de reprendre cette

mode anglaise.

TENUE D E S GROOMS (Hommes décurie 'pour suivre sur une voiture ou à cheval).

— Chapeau galonné avec ou sans cocarde tricolore, ou chapeau de soie sansgalon, avec ou sans cocarde noire (selon le chapeau du cocher).

Ces hommes ne doivent  jamais être poudrés. Ils doivent avoir les cheveux

courts, mais coupés de façon à faire la raie par derrière.Cravate de cocher avec épingle pareille à celle du cocher, haute ou basse

selon ce que porte ce dernier, et, dans ce dernier cas, faux-col semblable à celui

du cocher.

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406 L ' A R T D E CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

Gilet galonné. (On n'en met généralement plus si le cocher n'en porte pas oupour suivre à cheval.)

Redingote avec ou sans collet de velours (selon ce que porte le cocher sansaucun galon et sans poches apparentes, mais avec transparent bordé d'un liseré degalon au collet.

Cette redingote doit être bien ajustée à la taille, et un peu courte ; c'est-à-direne pas descendre  jusqu'au genou.

Comme pour le cocher, le dernier bouton était laissé déboutonné  jadis. Mais

cette mode a passé.Ceinturon de cuir  pour suivre à cheval seulement, et, dans ce cas, porté par

dessus la redingote.Culotte de drap ou de peau blanche (à petit pont, aux écuries impériales).Bottes à revers.Eperons plaqués attachés par des brides, mais seulement pour le service à

cheval.

Gants de daim blanc ou de peau de chien jaune-rouge.Pardessus comme celui du cocher, mais relativement un peu plus court.Pantalon de livrée à passe-poil et à sous-pieds.

Le groom doit être bien pris et généralement petit. Quelquefois même il peutêtre très petit, et tout à fait enfant, pour certaines petites voitures.

Un homme d'écurie doit suivre le matin en  pantalon sur un landau, unmylord, ou un coupé. Il doit être en culotte de drap et bottes à revers l'après-midisur les voitures conduites par un serviteur. Mais il devrait avoir la culotte blanche,

quelle que soit l'heure du jour, sur toute voiture menée  par un maître, si l'on s'entenait à la tradition, qui a vieilli du reste. Aujourd'hui on remplace généralement,pour ce service, la culotte blanche par la culotte noisette.

S E R V I C E A L A D ' A U M O N T w

Piqueurs  — Postillons  — Garçons d'attelage  — Valets de  pied

Ce service comprend ;

Les  piqueurs;Les  postillons ;

Les garçons d'attelage;Et les valets de  pied.

Leur tenue était la suivante aux écuries impériales :

( I ) L ' a t t e l a g e q u e c e m o t d é s i g n e , t i r a n t s o n n o m d u d u c d ' A u mo n t q u i l ' a m i s à l a m o d e , n o u s p e n s o n s , c o m m e l e c h e v a l i e r

d'Hémars, qu'il faut écrire d'Aumont et non Daumon t.

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L A L IV R ÉE . 407

PLQUEURS. — Chapeau galonné, à crête, avec cocarde.Pas de poudre. Petits favoris comme les cochers.Cravate haute, blanche.Habit vert galonné de deux galons d'or au collet, d'un galon d'or aux pare

ments, d'un galon d'or formant trèfle à la taille par derrière et, sur la poitrine, decinq doubles galons d'or formant brandebourgs, terminés par trois pointes.Boutons aux armes : neuf par devant, quatre par derrière et [deux à chaque

manche.Ceinturon or et argent, porté sur l'habit avec un couteau de chasse.

P I Q U E U R D E D ' A U M O N T D E S É C U R I E S IMPÉRIALES

(Collection de M. le Comte Fleui-y.)

L'habit, dont les neuf boutons du devant étaient boutonnés, ne descendait pastout à fait  jusqu'aux genoux. Les pans en étaient échancrés obliquement sur ledevant, suivant deux lignes à peu près droites, partant do la dernière boutonnièreet allant  jusqu'à la couture de côté de la culotte.

Culotte de peau blanche à petit pont.

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408 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Bottes à revers à éperons plaqués montés à l'anglaise.Gants de daim blancs.Fouet do chasse avec lanière.Le piqueur de d'Aumont doit être de taille moyenne, mince et bien placé à

cheval.

POSTILLONS . — Toque de velours noir entourée d'un galon et portant à labombe un gros bouton de fil d'or d'où s'épanouissait tout autour une frange d'orassez fournie et composée de brins de deux grosseurs différentes.

P O S T I L L O N D E D ' A U M O N T D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(Collection de M. le Comte Fleury.)

Les postillons de d'Aumont ne portent pas de favoris ou, s'ils en ont, ilsdoivent être très courts. On ne les poudre pas, mais, dans certaines maisons, on

leur fait porter des perruques frisées analogues à celles des cochers.Cravate de cocher à épingle de livrée.

Veste très ajustée, bordée par en haut d'un transparent écarlate, à sept

boutons aux armes sur le devant, à double galon d'or au collet, à la taille et surle devant; à galon simple aux parements, avec épaulières de velours couleur du

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LA L IV R ÉE . 409

fond en forme de D renversé et entourées de galons, celui du bas terminé par unefrange d'or (1).

Culotte de peau blanche à petit pont et bottes à revers avec éperons plaquésmontés à l'anglaise. La jambe droite porte extérieurement aussi une bottine, dite de

 postillon, garnie d'une plaque de tôle et rembourrée, qui s'attache par deux courroies et un sous-pied.

Gants de daim blancs.Fouet « de d'Aumont ».

G A R Ç O N D ' A T T E L A G E D E D ' A U M O N T D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(Collection do M. le Comte Fleury.)

En Angleterre, les toques sont souvent remplacées par des chapeaux gris à

haute forme et la veste est de couleur claire ou à raies, avec un galonnage de

fantaisie (petits boutons, brandebourgs, etc.).

( I ) D a n s l a m a i s o n d o l ' E m p e r e u r , l e s p o s t i l l o n s d e d ' A u m o n t c h a u s s a i e n t , p o u r l ' h i v e r , u n e p e l i s s e r e s s e m b l a n t , c o m m e f o r m e , a u

modèle adopté aujourd'hui pour les officiers montés, mais elle était à col droit. Elle était bordée d'un galon d'or. Elle avait, par devant,

des brandebourgs et des olives d'or, et, par derrière, deux olives d'or à la taille. Un simple galon d'or recouvrait les deux coutures du

dos. De plus, elle était entièrement doublée et garnie d'astrakan.

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410 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Les postillons de d'Aumont doivent être petits, bien pris dans leur taille, ettrès régulièrement placés à cheval. Ils doivent porter l'étrier gauche sensiblementplus long que le droit, et prendre leur appui sur ce dernier pour s'enlever au trotà l'anglaise. Cette pratique fait paraître l'homme plus élégant en ce qu'elle descend

sa cuisse gauche, la seule que voie le spectateur.Le postillon de timon (premier postillon) est celui qui dirige l'ensemble de

l'attelage et qui a le rôle le plus difficile. Il doit donc être généralement plus âgéque celui de devant, qui a le devoir de se retourner de temps à autre pour prendreses ordres, et il est préférable qu'il soit aussi plus grand que ce dernier.

GARÇONS D'ATTELAGE . — Chapeau galonné à cocarde.Ils ne doivent être poudrés que si les postillons portent des perruques.Favoris s'arrêtant au bas de l'oreille.Cravate de cocher à épingle de livrée.Redingote à collet rabattu, fausses poches et parements de velours bordés de

simples galons d'or ; le dernier bouton du bas était laissé déboutonné.Boutons aux armes : sept par devant; quatre par derrière et deux à chaque

parement.Gilet écarlate, galonné.Le collet de la redingote, doublé par un transparent rouge avec un liseré de

galon.Culotte de peau blanche à petit pont et bottes à revers à éperons plaqués

montés à l'anglaise.Fouet de chasse avec lanière, comme le piqueur.Gants de peau de daim blancs.

Les garçons d'attelage doivent être assez grands, minces et bien à cheval.

VALETS D E PIED. — Même livrée que dans le service à l'anglaise.

S E R V I C E A L A F R A N Ç A I S E

Piqueurs  — Cochers — Postillons  — Garçons d'attelag e  — Valets de  pi ed

Ce service comporte la grande et la  petite livrée.Il comprend :

Des piqueurs;Des cochers;

Des  postillons ;

Des garçons d'attelage;Et des valets de  pied.

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: r .

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L A L IV R ÉE . 411

Dans la maison de l'empereur Napoléon III, ils portaient les tenues décritesci-après.

PIQUEURS . — En grande livrée :

Chapeau — porté en bataille — à la française, à large galon diagonal deVersailles, à crête, sans plumes, mais à cocarde tricolore.Pas de poudre.Favoris en côtelettes.

P I Q U E U R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N G R A N D E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Floury.)

Cravate blanche, haute, terminée par deux bouts étroits formant un nœud à

double boucle.

Pas de  jabot.Habit vert à la française descendant  jusqu'aux genoux, galonné à la Bour

gogne, sur toutes les coutures, d'un large galon d'or dit à la Soubise, et bordé

d'un galon plus étroit; le galonnage dessinant trois fers à cheval doubles, de chaquecôté du devant; trois fers à cheval simples, sur la manche ; quatre fers à cheval à

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4 1 2 L ' A R T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

chaque poche ; cinq fers à cheval à la taille et deux fers à cheval doubles, pourchaque côté du derrière.

Boutons de fil d'or ou homhés, aux armes (un au chapeau, cinq par devantet deux par derrière à l'habit).

Les deux côtes de la poitrine se  joignent au moyen d'agrafes.Veste (gilet) ócariate garnie, en fer à cheval, d'un large galon d'or à la Sou-bise, et bordée d'un galon d'or plus étroit.

P I Q U B U R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N P E T I T E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Fleury.)

Culotte de drap écariate à petit pont.Bottes à l'écuyère avec éperons de cuivre montés à la française et manchettes

de bottes.Couteau de chasse garni en argent, suspendu à un ceinturon d'or se bouclant

sous le gilet.Cravache.Gants de castor blancs.

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L A LIVRÉE. 413

En petite livrée :

Même chapeau, même cravate, mêmes hottes, même cravache et mêmecouteau de chasse qu'en grande livrée.

Habit vert galonné, sur toutes les coutures, d'un galon d'or simple dessinant

de plus par devant, de chaque coté, six brandebourgs doubles terminés en fer àcheval et formant en outre cinq fers à cheval à la taille et quatre à chaque poche.

Veste (gilet) écarlate garnie d'un simple galon d'or.

Culotte à petit pont en drap, de la couleur du fond de l'habit.Boutons légèrement bombés, aux armes de la maison.

COCHERS. — En grande livrée :

Chapeau à la française, assez haut, à plumes panachées, blanches et vertes,bordé d'un large galon d'or, à cocarde avec une frange retenue par le bouton dela ganse.

Les cochers doivent être poudrés et porter une queue, poudrée également, à

la Cadogan (terminée par un nœud en soie noire formant bouffette). Leurs favoris,tenus très courts, doivent être aussi poudrés.

Même cravate que le piqueur.Jabot plissé et manchettes.

Gilet écarlate à double galon d'or, et à boutonnières faites d'un petit galondouble.

Habit-redingote vert, à la française, descendant à deux doigts des chevilles,

galonné, sur toutes les coutures, d'un large galon d'or et bordé d'un galon d'or plus

étroit; parements galonnés et bordés de même; sept boutonnières, faites d'un petitgalon double, sur le devant; trois boutonnières, sur les poches ; trois boutonnières,sur chaque parement ; le galonnage formant des pointes à la taille et aux poches.

Boutons bombés, aux armes (un au chapeau ; sept par devant ; deux derrière ;

trois à chaque poche et à chaque parement).Culotte de drap écarlate à petit pont, à  jarretières d'or.

Bas de soie rosés.Souliers à boucles à filets.Gants de peau de daim blancs.Fouet.

En petite livrée :

Chapeau à la française assez haut, sans plumes ni frange, à galon ordinaire età cocarde.

Dans cette tenue, le cocher ne met ni poudre ni perruque.Gilet écarlate bordé d'un seul galon.Habit-redingote vert descendant jusqu'au bas du mollet, n'ayant qu'un simple

galon au collet, autour des poches, aux parements et derrière à la ceinture enforme de pointes.

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414 L ' AR T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Boutons légèrement bombés, aux armes (un au chapeau ; six par devant ; troisà chaque parement et à chaque poche).

Culotte de drap vert à petit pont avec  jarretières d'or.

Même cravate qu'en grande livrée.

Pas de  jabot.Bas de soie et souliers vernis à boucles à  joncs et unies.

C O C H E R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N P E T I T E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Fleury.)

Gants blancs en peau de daim.Fouet.

POSTILLONS. — Les postillons ne servent que quand on sort en Gala à six ouhuit chevaux. Ils n'ont donc que la grande livrée.

Chapeau à la française, un peu bas, galonné d'or, à cocarde et à plumespanachées vert et blanc.

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L A L IV R ÉE .

Ils doivent être poudrés, sans favoris. Ils ne portent pas de jabot.Cravate comme le piqueur.Veste (gilet) écariate, galonnée à la Bourgogne d'un double galon avec bou

tonnières faites de petits galons.

Habit galonné sur toutes les coutures d'un large galon d'or : sept boutonnières

G A B Ç O N D ' A T T E L A G E D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N G R A N D E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Fleury.)

faites de petits galons sur le devant ; trois à chaque poche et à chaque parement,avec un même nombre de boutons bombés aux armes ; deux boutons derrière, un

au chapeau. L'habit ue descendant pas tout à fait  jusqu'au pli du genou ; les deuxcôtés du devant  joignant par une agrafe.

Culotte de drap écariate, à petit pont et à  jarretières d'or.Bas de coton et escarpins faits pour entrer dans des bottes à chaudron, à

éperons de cuivre montés à la française.

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416 L ' AR T D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Gants de peau de daim blancs.Cravache.

GARÇONS D'ATTELAGE. — En grande livrée :

Même chapeau, même cravate, même veste (gilet), même habit que les postillons,avec cette différence que l'habit descend un peu plus bas (jusqu'au pli du genou).Mêmes gants, même cravache que les postillons.

Boutons bombés aux armes.

G A R Ç O N D ' A T T E L A G E D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N P E T I T E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection rte M. le Comte Floury.)

Culotte écariate, bottes à l'écuyère avec éperons de cuivre montés à la française et manchettes de bottes comme le piqueur.

Pas de couteau de chasse.Ils doivent être poudrés et avoir de petits favoris descendant  jusqu'au bas de

l'oreille.En petite livrée :

Chapeau et cravate comme le piqueur.

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LA LIVRÉE. 417

Pas de poudre.Veste (gilet) écarlate, bordée d'un galon simple.Habit descendant jusqu'au genou, galonné d'un galon simple, mais seulement

au collet, aux poches, aux parements et à la ceinture par derrière, en forme de

pointes. Boutons légèrement bombés aux armes (six par devant, quatre parderrière, trois à chaque poche et à chaque parement).

V A L E T D E P I E D D E L A M A I S O N D E L ' E M P E R E U R E N G R A N D E L I V R ÉE A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Fleury.)

Culotte verte, bottes, manchettes de bottes et gants comme le piqueur.Cravache.

VALETS D E PIED. — En grande livrée :

Même chapeau, même cravate, même veste (gilet) écarlate que les cochers.Habit coupé comme celui des garçons d'attelage et galonné comme celui descochers. Boutons bombés aux armes.

53

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418 L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

Les valets de pied doivent être poudrés. Tis avaient de petits favoris, mais ils

peuvent n'en pas porter du tout.Culotte éearlate, bas de soie rosés et souliers vernis comme les cochers.Gants de coton blanc.

En petite livrée :

Les valets de pied étaient habillés comme les garçons d'attelage, sauf qu'ils

V A L E T D E P I E D D E L A M A I S O N D E L ' E M PE R E U R E N P E T I T E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(Collection de M. le Comte Floury.)

n'avaient que deux boutons par derrière et qu'ils avaient la culotte, les bas et lessouliers semblables à ceux des cochers.

 N.  B. — Lorsque la petite livrée à la française était prise le soir, ou pourdes sorties de  jour sans cérémonie, le chapeau à l'anglaise galonné remplaçaithabituellement le chapeau à la française dans la maison de l'empereur Napoléon III.

La livrée à la française ne comporte pas de pardessus.

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;J!

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L A LIVRÉE. 419

S E R V I C E D E P O S T E

Courriers  — Postillons  — Estafettes  — Valets de  pi e d ou grooms [hommes d'écurie)

Ce service comprend ;

Des courriers ;

Des  postillons;Des estafettes ;Des valets de  pied ou des grooms (hommes d'écurie).

COURRIERS . — Leur tenue était la suivante aux écuries impériales :Chapeau à claque, à cocarde tricolore et à rubans noirs, imitant de larges

 jugulaires, et noués en dessus du chapeau.Favoris assez longs, en côtelettes.

Pas de poudre.Cravate noire, mince, nouée par devant.Faux-col.Gilet écariate, galonné à dix-huit tresses d'or, à quatre rangées de boutons et

boutonnant  jusqu'au cou, mais s'ouvrant légèrement par le bas.

Veste à petites basques, galonnée d'or sur toutes les coutures et sur les

retroussis simulés, avec six boutons aux armes sur le devant et six doubles galons

d'or forme brandebourgs de chaque côté de la poitrine et deux boutons derrière àla taille, entourés d'un galon simple dessinant un trèfle. Les deux côtés de lapoitrine étaient  joints par une patte de galon d'or ; les manches ornées de troisgalons terminés en pointe.

Tous les boutons aux armes.Couteau de chasse suspendu à un ceinturon porté sous le gilet.

Culotte de peau blanche à petit pont.Bottes demi-fortes à éperons plaqués.Gants de castor blancs.Fouet de postillon court, avec cordon de cuir pour y passer le poignet.

Plaque aux armes sur le côté gauche de la poitrine (1).

POSTILLONS . — En grande tenue :

Chapeau de cuir bouilli noir avec un galon d'or circulaire et une cocarde

placée bas.

(1) Les courriers portaient roulé sur le pommeau de leur selle un tablier de  pe au  d e bi q u e. Quand il pleuvait, ils déroulaient ce

tablier qui s'attachait alors par des courroies autour du cou, de la taille et des cuisses. Pour les voyages, dans les trains impériaux,

le courrier-chef avait un pantalon de livrée à bandes d'or. Il portait même quelquefois le képi avec galon  à  cr ét e au turban, petites

soutaches d'or sur les coutures et un N couronné sur le devant.

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420 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

Le chapeau de postillon était autrefois plus étroit en haut qu'au tour de tête.Mais cette mode a vieilli et on avait trouvé plus élégant, aux écuries de Napo

léon III, de lui donner une forme légèrement cintrée.Les postillons portaient la poudre et la perruque dite « de postillon », avec

deux nattes se rejoignant par derrière. Ils avaient, comme pendants d'oreille, depetits anneaux d'or.

P O S T I L L O N D E L A P O S T E D E L ' E M P E R E U R E N P E T I T E T E N U E

(Collection de M. le Comto Fleury.)

Favoris courts.Faux-cols évasés, légèrement écartés par devant.Cravate de taffetas noir, mince, terminée par un nœud fait à la main.

Chemise sans jabot.Gilet écarlate galonné, à dix-huit tresses d'or transversales et à quatre rangées

de boutons, mais ne boutonnant pas par en haut  jusqu'à la moitié de la poitrine.Veste verte dite « de postillon », à collet écarlate, parements écarlates en

pointe, revers et retroussis du bas également écarlates ; tontes ces parties bordées

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L A L IV R ÉE . 421

de galons simples en or ; les revers arrondis sur la poitrine et ne se joignant pas;fausses poches entourées de galons d'or réunis par derrière par trois V renversés.Sur chaque revers, rangée de seize petits boutons se touchant. A chaque faussepoche, double rangée de boutons rapprochés; un bouton au haut de chaque revers;

deux par derrière; deux à chaque parement. Soutaches d'or de chaque côté ducollet, au-dessus des poches et des trois V renversés.

Tous les boutons aux armes.Culotte de daim  jaune à grand pont.Bottes demi-fortes à éperons noircis.Gants de daim  jaunes.Fouet (de postillon).

Plaque aux armes sur un brassard galonné et porté au bras gauche.En petite tenue :

Même chapeau.Pas de poudre, mais les mêmes anneaux aux oreilles.

Faux-col.Cravate noire.Gilet écariate de même forme, à six boutons, avec un seul galon d'or le

bordant et marquant les poches.Veste sans soutaches, et galonnée d'or seulement à la partie supérieure du

collet, aux parements et par derrière, pour former les trois V renversés. Même

nombre de boutons à la veste.Tous les boutons aux armes.Culotte de peau verte à grand pont.Mêmes bottes.

Mêmes gants.Brassard sans galons, mais avec plaque aux armes au bras gauche (1).n. b. — Pour mener en guides, le postillon peut mettre un pantalon de

livrée. Il prend alors un grand fouet de poste.

ESTAFETTES . — En tenue de cheval :

Même chapeau que le courrier (2).Pas de favoris ou favoris très courts et très petits.Pas de poudre.

(1) Dans lit maison de l'Empereur, les postillons avaient un manteau fait comme celui de la cavalerie, mais dont le collet se

portait toujours relevé et était orné extérieurement d'un galon d'or circulaire. 11 ava it aussi, de chaque côté de la poitrine, trois

pattes à trois pointes en drap du fond.

Ce manteau ne se mettait pas en  ser vic e , à cheval. Mais les postillons avaient, comme les courriers, un tablier en peau de bique

roulé sur le pommeau de la selle.

( v 2 ) Pour le service à cheval dans Paris, les estafettes mettaient le même chapeau haut de forme de livrée galonné que les

hommes d'écurie (cochers ou grooms).

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422 L'ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Même faux-col, même cravate et même gilet que le courrier, sauf par en basoù il n'était pas échancré. On laissait toutefois déboutonnés quelques boutons duhaut du gilet.

Veste verte à petites basques, à six boutons par devant, deux par derrière et

deux à chaque manche et à parements en pointe, avec double galon d'or au collet;bordée d'un galon devant et derrière aux retroussis des basques ; ayant aux pare-

E S T A F E T T B D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N T E N U E D E C H E V A L

(Collection de M. le Comte Fleury.)

ments un galon se terminant comme eux en pointe ; par derrière, un galon simpledessinant un trèfle à la taille, entourant les doux boutons et se terminant en V

renversé entre les boutons.Tous les boutons aux armes.Culotte de peau blanche à petit pont.Bottes demi-fortes et éperons comme le courrier.Plaque aux armes sur le côté gauche de la poitrine.

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L A L I VR É E .  ì23

Fouet et couteau de chasse comme le courrier.Gants de peau blancs (1).A pied, pour le service intérieur et dans les voyages en chemin de 1er,

l'estafette portait une casquette plate entourée d'un galon d'or, ayant sur le devant

une couronne et dont la visière était bordée de cuivre doré ; une mince cravatenoire à nœud ; un pantalon vert à large bande d'or et à sous-pieds ; des bottes

à éperons d'acier vissés, et des gants de daim blancs.

E S T A F E T T E D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S E N T E N U E D U S E R V I C E A P I E D ( 2 )(Collection de M. le Comte Fleury.)

VALETS D E PIED ou GROOMS (HOMMES D'ÉCURIE). — Les valets de pied et les

grooms sont habillés comme dans le service à l'anglaise, mais les valets de pied

doivent avoir les guêtres ou le pantalon. Les grooms peuvent être en bottes ou en

pantalon.

( 1 ) L e s e s t a f e t t e s a v a i e n t, p o u r le s e r v i c e à c h e v a l , q u a n d i l f a i s a i t f r o i d o u q u ' i l p l e u v a i t , u n c o l le t l o n g ( s o r t e d e m a n t e a u - p è l e r i n e )s a n s m a n c h e s , q u i d e s c e n d a i t a s se z p o u r c o u v ri r l e s g e n o u x .

( 2 ) C 'e s t p a r s u i t e d ' un e e r r e u r d u p e i n tr e q u e l a c r a va t e e s t r e p ré s e n t é e b l an c h e d a n s l ' a q u a r el l e q u i a s e r v i d e m o d è l e . E l l e -d e v r a i t ó t r e n o i r e , a i n s i q u ' i l e s t d i t p l u s l i a n t .

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424 L ' AR T DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

RECOMMANDATIONS DIVERSES POUR L'HABILLEMENT DES HOMMES

Il faut éviter de tomber dans les exagérations. C'est quelquefois difficile, parce

que les fournisseurs y poussent sans cesse, sous prétexte de donner un cachetparticulier à ce qui sort de leurs magasins.Ainsi, dans le service à l'anglaise, les chapeaux des serviteurs doivent différer

comme forme de ceux des maîtres. Il convient de leur conserver plus ou moins letype cintré (genre Dorsay) en le modifiant dans ses proportions, selon la tendancegénérale de la mode.

Aujourd'hui, on a presque entièrement abandonné l'usage de la cravate hauteblanche, ne laissant pas voir de linge, quoique cette tradition eût fort grand air.Tous les cochers, les valets de pied et les grooms ont adopté la cravate basse etportent des faux-cols. C'est dans la  juste proportion à garder entre la hauteur dufaux-col et celle du collet de la redingote ou de l'habit, qu'existe une des princi

pales difficultés de l'habillement. Il ne faut pas que le vêtement monte trop haut;on doit voir suffisamment de linge, mais il ne faut pas non plus que la redingote,ou l'habit, laisse dépasser avec exagération le faux-col. C'est ce qui arrive souventquand le collet dégage trop le cou de l'homme. Ce défaut est à éviter comme toutce qui est prétentieux ou ridicule.

En général, les vêtements de livrée doivent être exactement ajustés. Il fautqu'ils collent bien au cou, aux épaules, à la taille et aux hanches, de façon à

supprimer à peu près complètement les plis. Les manches ne doivent pas êtrecourtes. Il faut que, le bras étant ployé, elles cachent une partie de la main.

Les culottes de panne ou de drap doivent être très aisées, sans bouffer sur les

côtés, et ne se rétrécir qu'au genou. Il faut, au contraire, que les culottes de peau

soient absolument collantes.Les pantalons doivent tomber bien droit sur le pied et coller sur les hanches

et la partie extérieure des cuisses. On les tiendra toujours un peu plus courts surles côtés qu'entre les  jambes. Cela s'obtient en ôtant du drap par en haut, surchaque hanche, et un peu en arrière de ces parties, sans toucher à la ceinture.On produit ainsi une légère tension sur chaque couture extérieure, ce qui fait

disparaître en même temps certains plis intérieurs des jambes, et ne fait nullementremonter le pantalon quand l'homme est assis, à condition qu'on y ait laissésuffisamment de fond.

Les cochers et les grooms en pantalon devraient toujours porter des sous-pieds, quoique cette tradition soit presque perdue aujourd'hui.

Quant aux bottes à revers, il faut que les tiges fassent le moins possible deplis, et soient bien soutenues, de façon à paraître à peu près tendues.

La cocarde noire est d'importation anglaise. Elle indiquait jadis, chez nosvoisins, un officier. Elle y est portée par la cour.

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L A LIVRÉE. 425

En France, elle est actuellement d'un usage moins répandu qu'il y a vingt-

cinq ans, quoiqu'elle fasse bon effet aux chapeaux de livrée qu'elle distingue ainsides autres.

O B S E R V A T I O N G É N É R A L E

Comme nous l'avons dit, les valets de pied comptent dans le service de « lachambre », mais ils font partie momentanément de celui de « l'écurie » dès qu'ilsmontent sur une voiture. Ils doivent donc prendre les ordres de « l'écurie »

pour toutes les sorties.

C O C H E R D U P R É S I D E N T F É L I X F A U R E

E N GRANDE LIVRÉE A L A FRANÇAISE

(D'après une photographie de M. Mercier.)

84

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L I V R E C I N Q U I È M E

L 'ÉQUIPAGE

SES TRADITIONS ET SES RÈGLES

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É Q U I P A G E D E M A I T R E ( 1 9 01)

(D'après une photographie de M, Delton.)

L I V R E C I N Q U I E M E

L ' É Q U I P A G E

Ses traditions et ses règles

Ce livre montre comment on met ensemble voitures, chevaux et gens pour

constituer les divers équipages.

VOITURES A PINCETTES ET AUTRES D'UN USAGE JOURNALIER

Charrette anglaise, Stanhope, Tilbury, Cabriolet, Carrieh à  po mpe,  D og -Car i,  D uc-C arridi. Petit  D uc, D uc, Poney-chaise, Phaéton,  Myl or d, Victoria, Petit Coupé,  Br ou gh am , Coupé de poste. Petite  Be rl in e,  La nd au,  La nd aude  po st e, Calèc he, Sociable à capote, Sociable sans capo te ( Wourst), Coach,  Br ea k, Char-à-bancs, Omnibus —

Quels chevau x on doit mettre à ces voitures  — Serviteurs que com porte chacu ne d'elles — En quelle tenue ilsdoivent êtreà

Ces voitures sont ;

La Charrette anglaise, avec un petit groom ;

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430 L ' AR T DE CONDUIRE ET D 'A T T E L E R .

Le Stanhope (1) (tilbury sans capote), avec un groom assis près dumaître ;

Le Tilbury, avec un groom assis

près du maître ;Le Cabriolet, avec un petit groom

debout derrière, ou assis près du

maître ;Le Carrick à  pompe, avec deux

grooms suivant à cheval, ou un petit

groom debout derrière;Le  Dog-cart, à deux ou à quatre

roues, avec un groom ;

Le  Duc-Carrick, pour poneys, avec un très petit groom assis derrière ;Le  petit  Duc (pour dame), avec ou sans capote, avec un petit groom assis

derrière ;Le  Duc (pour hommes), avec un groom assis derrière ;

Le Poney-chaise, avec un groom derrière ;Le Phaéton, avec ou sans capote, avec un groom derrière ;

Le  Mylord, rond on carré (à siège devant sur coffre), avec un groom ou unvalet de pied près du cocher;

La Victoria, ronde ou carrée, à siège devant sur ferrures, avec ou sans siège

derrière, avec un groom ou un valet de pied, près du cocher, s'il n'y a pas desiège derrière ;

Le  petit Coupé (carré), avec un groom ou un valet de pied près du cocher ;

Le  Brougham (de forme ronde), avec un groom ou un valet de pied près du

cocher ;Le Coupé de  poste (à siège derrière et coffre devant), avec un groom ou un

valet de pied derrière ;

La  petite  Berline (de forme ronde ou carrée ou à deux cols de cygne), avec

un valet de pied près du cocher ;

Le  Landau (forme bateau ou carré), avec un groom ou un valet de pied prèsdu cocher;

Le  Landau de poste (à deux cols de cygne et à caisse cannée), à coffre devantet siège derrière, avec un valet de pied ou deux grooms assis derrière ;

La Calèche (forme bateau), avec un groom ou un valet de pied près ducocher ;

Mais cette voiture est aujourd'hui à peu près abandonnée ;

P E T I T D U C D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(D'après uno petite photographie de M. Bug. Thuillier.)

(j) En fait de voitures à deux roues, il n'existait, aux écuries impériales, qu'un Stanhope affecté au service du premier piqueur de

l'attelage, auprès duquel montait alors un groom on tenue du matin (casquette, veste et pantalon gris).

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L'ÉQUIPAGE. 431

Le Sociable à capote (rond ou carré), sans siège derrière, avec un groom ouun valet de pied près du cocher ;

Cette voiture peut être avec ou sans portières. Elle a remplacé l'anciennecalèche ;

Le Sociable sans capote ou Wourst (voiture de parc), à siège derrièremobile, avec un groom près du cocher, ou derrière quand on laisse les deuxsièges ;

Le Coach, avec deux grooms assis sur le siège de derrière.

Il en existe deux modèles : l'un, avec siège en fer derrière ; l'autre, avec ce

même siège de derrière en bois, et dont la vraie dénomination est  Drag.Il n'y a eu aux écuries de Napoléon III qu'une seule voiture de ce genre. Elle

était au service du Grand Écuyer.Le Coach est d'importation anglaise. On dit plutôt en France  Mail Coach ou

 Mail que Coach, qui est le nom usité en Angleterre. Il y avait  jadis, dans cedernier pays, le Stage Coach, qui était la diligence destinée à transporter les voya

geurs, et le  Mail Coach qui portait la malle, le courrier. Aujourd'hui, tous lesAnglais disent simplement Coach ou  Brag;

Le  Break, dont les modèles varient à l'infini et sur lequel on ne peut mettre,pour suivre, que des grooms ;

Le Char-à-bancs, à neuf ou à douze places.Aucun serviteur ne montait habituellement sur cette voiture dans la maison de

l'Empereur. Mais elle était suivie de deux éclaircurs à cheval. Le grand Char-à-bancs était, en outre, accompagné de deux estafettes ;

L'Omnibus, très variable comme forme etcomme grandeur, mais surlequel on ne peut mettrequ'un groom près du

cocher.Cette voiture ne ser

vait, dans l'ancienne mai

son impériale, qu'à transporter le personnel de lachambre (huissiers, valetsde chambre, etc.) sansbagages, pour un petit

déplacement.

Les petites voitures àquatre roues (et à pincettes) , faites pour être

P O N E Y - C H A I S E D U G É N É R A L F L E U R Y

(D'après une petite photographie de M. Eug. Thuîllier.)

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432 L'ART D E CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

conduites par un maître ou une dame (Phaetons, Poney-chaise, Ducs), exigent desanimaux exceptionnels, comme actions surtout, mais aussi comme modèle eténergie. Ils doivent être plutôt petits, de lm,50 à lm,58, selon la grandeur dela voiture, et, s'ils sont attelés en paire, il faut qu'ils aillent admirablement bien

ensemble, qu'ils aient les mêmes mouvements, le même brillant, le même port detête et de queue, qu'ils soient faciles et agréables à conduire, c'est-à-dire qu'ilsréunissent au suprême degré toutes les qualités des attelages en général.

M A I L G 0A G H D U G É N É R A L F L E U R Y

(D'après une petite photographie de M. Eug. Thuillier.)

11 en est de même s'il s'agit d'un Carriek à pompe ou d'une élégante voitureà deux roues à brancards, menée par une femme ou un gentleman. Alors l'idéal,c'est le type légendaire de l'ancien cheval de cabriolet qui devait avoir des« actions extravagantes », suivant l'expression anglaise, avec de la taille, des longueurs, de l'ensemble, du gros, de la force et du sang; en un mot, avec unbrillant et un modèle hors ligne.

Aux Broughams, aux Coupés, aux Victorias, aux Mylords, il faut des paires dechevaux de 1"',o4 à 11U,60, près de terre, mais ayant beaucoup d'espèce et de

hautes actions.Si l'on n'attelle qu'un cheval sur un Brougham, on doit rechercher un bel

animal, de lin,65 à peu près, très fort, ayant de la silhouette, du train, et, enmême temps, de beaux mouvements.

Un cheval attelé seul à un Mylord doit être plus léger, plus élégant et plus

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L'ÉQUIPAGE. 433

petit que celui du Brougham, mais avoir autant de train et des actions aussi hautesque ce dernier.

Aux petites Berlines, aux Landaus, aux Calèches et aux Sociables à capote

(à pincettes) on doit mettre des chevaux pas trop grands (de :lin,62 à :lm,67), mais

bien faits, bien roulés, ayant du sang et des allures.Le Sociable sans capote s'attelle aussi généralement à deux chevaux, mais detaille moyenne (de lm,58 à lm,60). Il faut qu'ils soient bien doublés, élégants etvites.

Les Chars-à-bancs, les Breaks et les Omnibus demandent des postiers de résistance, ayant du train et de la force, plutôt que de la distinction.

Un Coach doit être attelé de quatre chevaux très près du sang et de taille

élevée, surtout pour ceux de derrière. Comme aux attelages à la d'Aumont, leurbonté, c'est-à-dire leur énergie et l'étendue de leurs mouvements, est plus nécessaire que la hauteur des actions, mais ils n'en sont que plus remarquables si, aumodèle, à la vitesse et au fond, ils  joignent cette dernière qualité.

Le Coach ne va qu'à quatre chevaux et en guides. On ne l'attelle  jamais enposte.

On ne peut faire monter que des grooms sur les voitures menées par ungentleman ou une dame (Phaétons, Ducs, Dog-carts, etc.). Rappelons que, dèsqu'un maître conduit lui-même, le groom ou les grooms devraient toujours être enculotte blanche, quelle que soit l'heure du  jour. Telle est la tradition, quoique laculotte noisette claire soit souvent portée en pareil cas. Mais, s'il s'agit d'unevoiture sans prétention à l'élégance, d'une Charrette anglaise, par exemple, l'hommepeut très bien alors être en pantalon, surtout à la campagne. Le principe n'ensubsiste pas moins.

Les hommes doivent être en culotte de drap ou de panne et en bottes, ou enguêtres, ou bien en pantalon. Mais le valet de pied peut être en pantalon, même si

le cocher a des guêtres, quoiqu'il soit plus correct et plus plaisant à l'œil, si le valet

de pied est en pantalon, que le cocher soit, comme lui, simplement en pantalon.Les cochers des voitures à pincettes doivent être minces et pas trop grands.La petite Berline exige un valet de pied. Mais on peut faire monter indiffé

remment des hommes d'écurie ou des valets de pied sur les Landaus, la Calèche, le

Sociable à capote, le Brougham, le petit Coupé, le Coupé de poste, la Victoria et leMylord (si, bien entendu, ces voitures sont à pincettes).

Quand une dame fait atteler pour elle une de ces voitures, la hotte ne se  prend jamais; le cocher doit alors être toujours, soit en guêtres, soit en pantalon, et levalet de pied ou le groom, en pantalon.

Ce qui précède s'applique au Sociable sans capote qui ne comporte qu'ungroom.

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L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

Sur le Coach, les hommes d'écurie doivent être en bottes et culotte noisetteou en pantalon. Si l'on emmène des valets de pied pour le service de la table ou

de la chambre, ils doivent être dans l'intérieur de la caisse avec les provisions debouche et les bagages. Les hommes d'écurie s'asseoient, comme nous l'avons dit,

sur le siège de derrière, à moins qu'on n'ait besoin de leurs places, auquel cas ilsse mettent aussi dans l'intérieur.Il est d'usage que le piqueur, en tenue de ville, amène le Coach à son maitre.

Tant que ce dernier conduit lui-même, le piqueur se tient à l'intérieur, mais ilreprend les guides lorsque l'on arrive au rendez-vous, ou lorsque, tout le mondeétant descendu, le Coach doit être ramené à l'écurie.

Autrefois on faisait monter, en Angleterre, des valets de pied sur le siège dederrière ; mais ils étaient mis spécialement, pour ce service, en culotte et enbottes.

Il doit y avoir aussi sur un Coach un homme chargé d'exécuter, de tempsà autre, au moyen d'une trompette droite, certaines sonneries ayant chacune leur

signification. Tantôt c'est un amateur ; tantôt c'est un des grooms qui  joue de cetinstrument; tantôt c'est un « guard », serviteur spécial en chapeau gris, livréerouge et bottes à revers, qui se tient alors debout sur le Coach ou sur l'un desmarchepieds de derrière.

V O I T U R E S A H U I T R E S S O R T S

VOITURES ATTELÉES A DEUX CHEVAUX EN GUIDES

 Ma il Phaéton, Victoria, Coupé Dorsay [à  fo rme  Br oug ha m), Coupé  D ors ay { à c a i s s e ronde). Coureuse, Grand Coupéde ville, Grand  La nd au de  pos te et de d'Aumont, Calèche de ville. Grande Calè che de ville, Grande Calèchede ville e t de d'Aumont — Chevaux à atteler à ces voiture s  — Serviteurs. En quelle tenue ils doivent être

On attelle à deux chevaux et en guides :

Le  Mail Phaéton (à flèche et à huit ressorts en châssis), avec deux groomsassis derrière ;

La Victoria à deux sièges, sans coffre devant, avec un valet de pied assisderrière.

Cette voiture n'a  jamais été utilisée ainsi, avec le siège de devant, qui étaitmobile, c'est-à-dire en guides, aux écuries impériales. On l'attelait seulement à lad'Aumont, sans le siège de devant, par conséquent ;

Le Coupé  Dorsay (à  forme  Brougham) à un siège, avec un valet de pied près

du cocher;Le Coupé  Dorsay [à caisse ronde) à un siège, avec un valet de pied près du

cocher :La Coureuse (sorte de grand Dorsay), à coffre devant et siège derrière, avec

un homme d'écurie et un valet de chambre assis derrière.

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L'ÉQUIPAGE. 435

Cette voiture, dans les écuries impériales, était affectée exclusivement auservice personnel de l'Empereur, en cas de guerre et de séjour à l'armée. Elle étaitaménagée de façon à y pouvoir écrire, manger et coucher. Elle était toujours atteléeen poste et à quatre chevaux ;

Le Grand Coupé de ville, à caisse ronde et à housse, avec deux valets de pieddebout derrière ;

Le Grand  Landau de  poste et de d'Aumont, à deux sièges sur coffres, avecdeux valets de pied assis derrière.

Cette voiture, en raison de sa masse, n'était attelée à deux chevaux, auxécuries impériales, que par exception et pour de très courts trajets. On fixait alors,sur le coffre de devant, le siège qui était, au contraire, toujours enlevé pour l'attelage en poste ou en d'Aumont ;

La Calèche de ville, à un seul siège devant sur ferrures, avec un valet de piedprès du cocher;

La Grande Calèche de ville, à deux sièges, celui de devant sur ferrures, au

lieu de coffre, avec deux valets de pied assis derrière ;

La Grande Calèche de ville et de d'Aumont, à deux sièges sur coffres, avecdeux valets de pied assis derrière.

Le Mail Phaéton, qui est une voiture de grand luxe, destinée à être toujoursmenée par un maître, exige des animaux exceptionnels comme type, énergie etactions, et surtout admirablement appareillés, dont la taille peut varier entre lin,58et rn,62 environ. Les chevaux des Victorias, des Dorsays, des Grands Coupés, desLandaus et des Calèches (à huit ressorts) doivent être à peu près de même modèleque ceux des voitures de Gala, mais i l faut qu'ils accusent plus de sang, qu'ils

soient moins massifs, plus énergiques ; qu'ils aient des actions plus étendues etaussi plus de train. Ils doivent être bien pareils comme robe, comme mouve

ments, comme volume, comme silhouette, comme port de tête, etc. Quant à lataille, elle doit varier en raison de la grandeur et de l'importance de la voiture,mais être plutôt très élevée (lm,70, lm,75, lm,80 même), et ne guère descendreau-dessous de lm,6o, excepté pour les Victorias.

A deux chevaux, avec ces grandes voitures menées eh guides, le service sefait toujours à l'anglaise. Il y a cependant une exception pour le Grand Coupé

à housse, avec lequel on peut prendre la livrée à la française.Sur le Mail Phaéton, comme sur toute voiture conduite par un maître, les

grooms devraient toujours être en culotte blanche, quelle que soit l'heure du  jour;mais l'usage a prévalu maintenant de les mettre plutôt en culotte noisette.

Il faut, sur les grandes voitures, des cochers gros et de taille assez élevée. Ils

doivent toujours être en bas ou en guêtres, ou bien — sauf sur le Grand Coupé à

housse — avoir le pantalon à sous-pieds et à passe-poils. Mais la hotte ne doit

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436 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

 jamais être portée  par les gros cochers, non plus qu'en  principe, le chapeau noirsans galon. Cependant — quoique ce soit une incorrection — ce chapeau  peut

être pris,  par  fantaisie, sur une grande voiture, malgré l'habit galonné.Dans le service à l'anglaise, le cocher ne doit pas être poudré. Mais quelques

maisons ont adopté une mode qui vient d'Angleterre et qui consiste à lui faireporter une perruque de soie frisée à petites boucles.

Rappelons que, pour le service de nuit, été comme hiver, les cochers doivent

toujours être en pardessus et guêtres ou pantalon, et qu'on agit de même dans le jour quand le temps est mauvais.

Quant aux valets de pied, ils doivent être très grands, minces et bien proportionnés. Il n'est plus d'usage en France de les poudrer. Mais rien n'empêcherait derevenir à cette mode.

Les valets de pied doivent être, en règle générale, dans la même tenue que le

cocher. Cependant, quand ce dernier est en guêtres ou en bottes, ils peuvent trèsbien être en pantalon, sauf sur le Grand Coupé à housse.

VOITURES ATTELÉES A LA DAUMONT

Grand  D uc, Vic tor ia -G rand  D uc, Grand  Landau de Poste et de d 'Aumont, Grande Calèche de ville et de d'A imant

Chevaux des attela ges à la d'Aumont  — Tenue des serviteurs

Les voitures qu'on attelle à la d'Aumont sont :

Le Grand  Duc, sans siège ni coffre devant, avec deux valets de pied assis derrière sur l'unique siège ;

D ' A U M O N T D E S É C U RI E S I M P É R I A L E S

(D'après une petite photographie de M. Eup. Thuillier.)

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L'ÉQUIPAGE. 437

La Victoria-Grand  Duc, sans coffre devant et à deux sièges, celui de devantmobile, avec deux valets de pied assis derrière.

Cette voiture est la meine que la précédente avec cette seule différence qu'ellea un siège de devant qui s'enlève quand on l'attelle à la d'Aumont. En un mot,

c'est un Grand Duc qui se transforme à volonté en Victoria en y ajoutant un siègesur le devant ;

Le Grand  Landau de  poste et de d'Aumont, à deux sièges, celui de devantmobile, sur coffres, avec deux valets de pied assis derrière.

Le siège de devant se démonte et s'enlève pour l'attelage à la d'Aumont ;

D ' A U M O N T D U P R É S I D E N T F É L I X FA U R E

(D'après une photographie de M. Hîekel.)

La Grande Calèche de ville et de d'Aumont, à deux sièges, celui de devantmobile, sur coffres, avec deux valets de pied assis derrière.

Pour l'attelage à la d'Aumont, le siège de devant se démonte et s'enlève.

Les chevaux des attelages à la d'Aumont doivent être grands (lm,66 ou lm,67

pour ceux de timon, et lm,63 ou lm,64 pour ceux de devant) et construits en chevaux de sang, avec de longues lignes et de la distinction. Une d'Aumont n'étantqu'une élégante poste anglaise destinée à aller vite et loin, il est encore plus nécessaire que leur allure soit bien franche et étendue que relevée et soutenue.

Si, dans une paire, un des animaux est plus grand que l'autre, il est prefé-

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438 L ' A R T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

rable de le mettre en sous-main. Autrefois, l'unique ruisseau étant au milieu desrues, on plaçait le plus petit cheval sous la main, parce qu'on marche le plus souvent sur le côté dans une ville où l'on doit sans cesse prendre la droite pour segarer. Mais, aujourd'hui, les ruisseaux sont près des trottoirs ; le sous-main marche

donc habituellement sur un terrain plus bas que le porteur, ce qui a conduit àmettre le plus grand animal à droite.

Les chevaux des garçons d'attelage doivent être pareils à ceux qui sont dansles traits, puisqu'ils sont destinés à prendre leur place en cas d'accident.

Quant aux chevaux des piqueurs, ils doivent être du même modèle que ceuxdes voitures qu'ils précèdent, mais d'un type plus distingué; avoir de belles actions,

une  jolie tête bien placée et un très bon port de queue. Il faut qu'ils fassenttableau.

Une d'Aumont qui porte le chef de l'État ou un Prince d'une maison régnante,est habituellement précédée par un piqueur marchant à dix ou douze pas en avant

P I Q U E U R D E D ' A U M O N T D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(D'après une photographie de M. Eug. Thuilliei1.)

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L'ÉQUIPAGE. 439

et suivie immédiatement par deux garçons d'attelage à cheval; deux valets de pieds'asseoient sur le siège de derrière.

Chez les particuliers, on fait souvent monter sur ce siège un seul valet depied et le piqueur en livrée de cocher.

Quant on n'attelle qu'en demi-d'Aumont, le piqueur et les garçons d'attelagesont ordinairement supprimés et l'on ne fait monter sur la voiture qu'un seulvalet de pied.

Le piqueur, les postillons et les garçons d'attelage d'une d'Aumont ou demi-d'Aumont sortent toujours dans la tenue décrite au Livre IV de cette partie :

« La Livrée ». Quant aux valets de pied, ils doivent être, le matin, en pantalonou en guêtres ; l'après-midi, on les met généralement en culotte noisette oucouleur de livrée, et en guêtres ; mais on peut, si on le  juge à propos, les fairesortir en culotte de panne (rouge,  jaune, noire ou hlene) et en bas de coton.

On ne les poudre généralement plus en France, excepté si les postillons ontdes perruques, auquel cas les garçons d'attelage doivent aussi avoir de la poudre.

VOITURES DE GALA

 Be rl in e de ville,  Be rli ne à glaces,  Be rli ne à galerie, Vis-à-vis  — Genre de chevaux que comportent ces voilures

 All ela ge en Gala  —  Att ela ge en  D emi -Ga la  — Grande ou pelile  Livr ée à la Française

Les voitures de Gala comprennent :La  Berline de ville, à custodes pleines, à housse et à quatre lanternes riches

et ciselées, avec deux valets de pied debout;La  Berline (sans galerie) à sept glaces, à housse et à quatre lanternes, avec

deux, trois ou quatre valets de pied debout, selon l'importance et la richesse de lavoiture ;

La  Berline à galerie, à sept glaces, à housse, sans lanternes, avec quatre

valets de pied debout.Le Vis-à-vis, à galerie, à housse, à sept glaces, à quatre lanternes ou sans

lanternes (à deux places, l'une devant l'autre), avec quatre valets de pied debout.Cette voiture qui est, par excellence, celles des grandes cérémonies pour un

souverain, n'existait pas aux anciennes écuries impériales.

Les chevaux des voitures de Gala doivent être très grands ( lm,70 au mini

mum) (1), très forts et d'un très beau modèle. Ils doivent être de robe foncée avec

peu de blanc, avoir [la tête bien placée naturellement, de longues encolures biensorties, bien dessinées, un poitrail puissant, les cotes bien arrondies, les hanches

(1) Il y avuit, dans la Maison de l'Empereur Napoléon 111, mie paire de grands carrossiers dont l'un avait un pou plus de lm,80.

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4 4 0 L ' AR T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

et la croupe larges. Enfin il faut qu'ils aient de belles actions au trot ralenti etcadencé, le seul qui leur soit d'ailleurs  jamais demandé dans les cérémonies.

Le Gala comporte huit chevaux (ou deux seulement) pour le souverain ou lechef de l'Etat, et six chevaux (ou deux seulement) pour les Princes du sang ou les

P I Q U E U R D U P R É S I D E N T F É L I X FA U R E E N G R A N D E L I V R É E A L A F R A N Ç A I S E

(D'après une photographie de M. Mercier.)

principaux personnages de la suite, et lors de la remise des lettres de créance desambassadeurs ou de la presentation des ambassadrices.

A huit ou six chevaux, on ne marche quiau pas dans les cérémonies.Il est de règle de mettre les paires les plus grandes au timon et de placer les

autres en suivant l'abaissement de leur taille, de façon que les plus petites soientdevant.

A la voiture dite « du Corps », c'est-à-dire à celle qui porte le souverainou le chef de l'État, chaque animal est tenu en main par un garçon d'attelage à

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L ' É QU I P AGE . 441

pied, en grande livrée et hottes à l'écuyère, habillé absolument comme s'il était àcheval (1).

Dans chacun des attelages à six ou à huit, le  porteur, c'est-à-dire le cheval degauche de la première paire (des huitièmes ou des sixièmes, comme on disait  jadis),est monté par un postillon en bottes à chaudron.

Un ou plusieurs piqueurs à cheval précèdent la voiture du Corps, et les chefs

d'atelier (le chef de carrosserie, le chef de sellerie et le chef de la maréchalerie,avec le palefrenier brigadier) la suivent à pied, mais sans figurer dans le cortège.

Dans le Gala à deux chevaux, on marche au pas ou au trot. Un piqueur précède, comme à six ou à huit chevaux, et deux garçons d'attelage suivent la voiture

du Corps.En Demi-Gala, on n'attelle  jamais que deux chevaux; on ôte les lanternes

ciselées et on les remplace par quatre ou même deux lanternes plus simples ettout unies.

Dans le Gala à huit, six ou deux chevaux, le service se fait en Grande Livrée à la Française. Pour le  Demi-Gala, on prend la Petite Livrée à la Fran

çaise.

ATTELAGESENPOSTE

Voitures de  post e —  Leurs amén agements —  Le ur s attelages  — Type des chevau x

Personnel des serviteurs.  Le urs rôles

On attelait en poste les voitures suivantes dans la Maison de l'Empereur

Napoléon III :Les  Broughams;Les Coupés dits de poste ;

Les  Dorsays;La Coureuse;Les  Landaus à  pincettes dits de poste (à caisse cannée) ;

Les Grands  Landaus de  poste et de d'Aumont;

Les Grandes Calèches;

Les Woursts ;Les Chars-à-bancs;Les  Breaks;

Et les Omnibus.

(1) Le Porteur de hvoiture du Corps n'était plus tenu, dans les dernières années du second Empire, par un garçon d'attelage à

pied, ce qui réduisait à sept le nombre de ces serviteurs.

56

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4 4 2 L ART DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

La Coureuse marchait toujours à quatre chevaux.Les Grandes Calèches et les Landaus avaient aussi quatre chevaux quand on

allait loin, et servaient également pour les voyages ainsi que les Coupés de poste etles Dorsays. Mais, pour les petites excursions, on attelait les Landaus à deux che

vaux (en « demi-poste » montée), avec un seul valet de pied derrière.

r '

G H A R - A - B A N C S D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S A T T E L É E N P O S T E

(D'après une petite photographie de M. Eug. Thuillier.)

On plaçait pour les voyages :Sur les Calèches :

Soit simplement un nécessaire dans le coffre de devant ;

Soit une malle devant, à la place du siège, une petite valise sur la malleet deux cantines sur les ailes ;

Soit un nécessaire dans le coffre de devant, une petite valise sur le coffre etdeux cantines sur les ailes;

Soit un nécessaire dans le coffre de devant, une petite vache sur ce coffre,un nécessaire dans le coffre de derrière et deux cantines sur les ailes.

Sur les Landaus :

Un nécessaire dans le coffre de devant.Sur la Coureuse :

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L'ÉQUIPAGE

Un nécessaire clans le coffre de devant et deux petits nécessaires de parcloses

(en supprimant le double fond de la caisse).

Sur les Dorsays :Deux vaches, une malle de coquille, une vache sur le coffre de devant, un

nécessaire de derrière, un petit nécessaire de parclose, et deux étuis à chapeauxderrière.

Les Broughams s'attelaient à deux

chevaux (en selle ou en guides) et marchaient pour les petits déplacements. Il

en était de même des Coupés dits deposte qui étaient cependant pourvus detous les accessoires de voyage.

Les Woursts, en demi-poste montéeou en guides, et les Chars-à-bancs, avec

deux postillons et quatre chevaux, servaient pour la chasse ou les excursions,quand la Cour était à Compiègne, parexemple.

On mettait souvent au Char-à-bancs

à douze places six chevaux menés pardeux postillons montés, l'un sur le porteur de la paire de devant, et le secondsur celui du timon.

Les Breaks et les Omnibus n'étaientguère employés qu'au transport des ser

viteurs. Mais les Breaks pouvaient, oncas de besoin, recevoir, comme acces

soires, trois ou quatre nécessaires d'intérieur, un nécessaire de derrière, deuxvaches et un veau (au siège de derrière).

Il y avait encore, aux écuries impériales, quelques grosses et lourdes voituresde service, telles que :

Les Caravanes, destinées à porter les caisses à bagages des officiers de laMaison de l'Empereur à l'armée, par exemple ;

Les Pourvoyeuses, affectées exclusivement au service de la bouche ;

Et les Fourgons, divisés en deux compartiments : l'un, sur le devant, sorte decoupé où prenaient place des serviteurs, et l'autre, derrière où l'on mettait desbagages.

Les Fourgons avaient pour accessoires : des nécessaires d'intérieur, des nécessaires de parcloses et des vaches.

443

v.

C O U R R I E R D E S É C U R I E S I M P É R I A L E S

(D'après une petite photographie do M. Eug. Thuillier.)

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4 4 4 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Les chevaux de poste doivent être bien roulés, près de terre, bien ouverts,d'une taille variant entre lm,52 et lm,63 environ ; ils doivent avoir du type, desmouvements faciles et libres, des actions hautes, du train et surtout du fond.

Quant aux attelages destinés à traîner les lourdes voitures accessoires du ser

vice de poste, telles que les Fourgons, les Caravanes et les Pourvoyeuses, il fautqu'ils soient très forts, grands, et marchent vite ; mais ils n'ont pas besoin d'avoirla distinction des autres.

A T T E L A G E E N P O S T E D U P R É S I D E N T F É L I X F A U R E

(D'après une photographie do M. Dclton.)

Dans une Maison régnante, une voiture attelée en poste à quatre chevaux esthabituellement précédée d'un courrier à cheval, marchant à quelque distance enavant de la première paire, et suivie de deux  Éclaireurs. Ces éclaireurs sont despostillons montés sur des chevaux prêts à prendre place dans l'attelage en casd'accident. Ils sont aux ordres des maîtres et aussi du courrier, qui les envoie au

besoin en avant, au galop, pour le renseigner sur la route, pour «l'éclairer», enun mot.

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L'ÉQUIPAGE. 445

Aux écuries impériales, deux estafettes à cheval accompagnaient, l'un à droiteet l'autre à gauche, les Grands Chars-à-bancs.

Les éclaireurs sont habillés comme les postillons. Ils prennent, comme eux,suivant l'ordre, la grande ou la petite tenue.

Les valets de pied sont en guêtres ou en pantalon, et les grooms en culotteet bottes ou en pantalon.

A T T E L A G E A L A D ' A U M O N T (1898)

(D'après une photographie de M. nickel.)

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A P P E N D I C EA . X J

L I V R E C I N Q U I È M E

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C O M P O S I T I O N D E L ' É Q UI PA G E B E C A M P A G N E

de l'Empereur Napoléon I er ( 1 )

TITRE PREMIER

DES VOITURES

ART, 1er. L'équipage des voitures se divise en trois articles, savoir :

Voitures de Sa Majesté et de suite ;Voitures pour les gens de service ;

Voitures pour le service des écuries.En tout 28 voitures.

ART. 2. Les voitures de Sa Majesté et de suite sont :1berline de Sa Majesté ;

2 berlines de suite ;

4 calèches de course, dont une pour Sa Majesté et trois pour les

bureaux.Chacune des trois calèches pourra porter quatre officiers et deux domestiques.

ART. 3. Les voitures pour les gens de service sont :2 calèches pour la chambre ;

1voiture de garde-robe ;

4 voitures pour la bouche ;

2 fourgons pour la bouche ;

2 fourgons pour les tentes ;

1 gondole pour des valets de pied.ART. 4. Les voitures pour l'écurie sont :

2 forges ;

3 fourgons pour l'écurie ;

1 voiture pour la comptabilité et les bureaux.

ART. 5. La voiture de l'Empereur, renfermant des papiers intéressants,

(1) Si nous donnons ici, à titre de curiosité, la composition de l'Équipage de campagne de l'Empereur Napoléon Ier, c'est que cet

intéressant 'document ne nous a paru avoir sa place bien marquée dans aucun dos Livres de la Première Partie, quoiqu'elle embrasse

cependant tout ce qui est antérieur à l'époque du Second Empire.

37

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4 5 0 L'ART DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

marche toujours au milieu de la Vieille Garde et sous la garde particulière d'unofficier et de grenadiers. Les voitures et calèches devront toujours être garnies

d'armes à feu.

TITRE II

DES ATTELAGES

ART . 6. Chaque voiture doit être attelée de six chevaux ou mulets conduitspar trois hommes.

ART . 7. L'équipage des attelages se composera en tout de 40 attelages, dont28 pour les voitures et 12 de plus.

Sur ces 40 attelages, il y en aura 10 de conduits par des postillons choisis,pouvant servir à mener en relais la voiture de Sa Majesté.

ART. 8. Indépendamment des 240 clicvaux ou mulets formant les 40 atte

lages, il y aura 40 chevaux également propres à la selle et à l'attelage, pour lespiqueurs, brigadiers et garçons d'attelage. Ainsi l'équipage des attelages sera composé de 280 chevaux ou mulets.

ART . 9. Au moyen des 240 chevaux ou mulets d'attelage et des 40 chevaux de piqueurs ou brigadiers, il pourra être organisé dix relais pouvant attelerchacun quatre calèches ; une de ces calèches sera pour Sa Majesté ; une pourson bureau, et les deux autres portant huit officiers et quatre domestiques ; lesrelais seront plus ou moins espacés, suivant les circonstances et les distances queSa Majesté voudra parcourir.

ART. 10. Les voitures de l'équipage, lorsque les relais seront placés, serviront pour se rendre, suivant le besoin du service, dans le lieu où Sa Majesté devra

se rendre ou sur son passage. Celles qui resteront viendront successivement parquatre en profitant des relais qui seront reployés lorsqu'elles seront toutes passées.

TITRE III

ÉQUIPAGE A C H E V AL OU L É G E R

ART. 11. Il y aura un équipage (léger ou de bâts) et de gens à chevalcomposé de :

9 mulets de bât pour trois équipages de cantine ;

6 mulets de bât pour deux équipages de lits ;3 mulets de bât pour un équipage de tentes ;

2 mulets de bât de réserve.

Total 20 mulets de bât.

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L'ÉQUIPAGE. 451

1 valet de chambre à cheval ;

1 maître d'hôtel à cheval ;

2 cuisiniers à cheval ;2 palefreniers à cheval.

En tont 28 (1) chevaux et mulets dans l'équipage léger.

TITRE IV

ÉQUIPAGE DE SELLE

ART. 12. L'équipage de selle est composé de dix brigades de chevaux de

selle ; à la guerre, chaque brigade a onze chevaux, savoir ;

2 chevaux de bataille pour Sa Majesté ;

1 cheval d'allure;1 cheval pour le Grand Écuyer ou l'Écuyer de service ;

I cheval pour le Page de service ;I cheval pour le Chirurgien de service;I cheval pour le piqueur de service ;

1 cheval pour le mameluck ;3 chevaux pour les palefreniers.

Il y aura, pour les dix brigades, quatre petites voitures en osier pour porterles porte-manteaux, couvertures, harnachements. Elles seront attelées de deux

chevaux.AKT. 13. L'équipage de selle sera composé par conséquent de 118 chevaux.

RÉCAPITULATION.

Attelage 280Service léger 28Équipage de selle 128 (2)

TOTAL 436 chevaux ou mulets.

TITRE V

SERVICE DU TRÉSOR ET SERVICE DE SANTÉ

ART. 14. Lorsque Sa Majesté ordonnera de faire suivre un trésor avec sonéquipage, les écuries fourniront le nombre de fourgons nécessaires pour le trésor

(1) Y compris sans doute deux chevaux de majoration. (Note do l'auteur.)

(2) Y compris sans doute un cheval de majoration par brigade de selle. (Note de l'auteur.)

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L ' AR T DE CONDUIRE ET D ' AT T E L E R .

et tous attelés de six chevaux ou mulets, avec une petite voiture pour le trésorier.Ces chevaux et voitures seront en sus de ce qui est fixé pour les attelages.

ART . 15. L'ambulance de campagne sera composée d'un médecin, un pharmacien, un chirurgien qui iront à cheval ; les caisses de pharmacie et d'instru

ments seront portées à dos de mulets avec un vaguemestre pour l'équipage etquelques employés d'hôpitaux.

Les chevaux et mulets seront fournis par l'Intendant général.

Schœnbrûnn, le 16 août 1809.

Signé : NAPOLÉON.Pour copie conforme :

Signé : Le Duc N N ROVIGO.

Pour copie conforme :

L e Secrétaire des écuries,Signé : DANET.

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LIVRE SIXIEME

LE CORTÈGE

ORDRE ET MARCHE DE SES DIVERS ÉLÉMENTS

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'

IMHsep

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A R R I VÉ E D B L 'E M P E R E U R E T D E L ' I M P ÉR A T RI C E D E R U S S I E A P ARIS ( 1 8 9 (! )(T Ê T E D U C O R T ÈG E)

(D'après uno photographie do M . Dclton.)

L I V R E S I X I E M E

LE C O R T È G EO r d r e et m a r c h e d e ses d i v e r s É l é m e n t s

En Gala, une voiture peut sortir seule ou accompagnée, soit par un piqueuret des garçons d'attelage, soit par un seul garçon d'attelage qui, alors, la précède

de dix pas.S'il y a un piqueur, il marche à dix pas en avant, et les deux garçons d'atte

lage suivent immédiatement derrière la voiture.Quand il y a une escorte militaire, les garçons d'attelage marchent en tête du

cortège, puis, à vingt pas derrière eux, l'avant-garde militaire ; à vingt pas derrièreelle, le piqueur ; à dix pas plus loin, la voiture ; et, derrière la voiture, le reste del'escorte.

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456 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Le commandant de l'escorte, suivi à un pas par un trompette, se tient à laportière de droite.

Si plusieurs officiers ou personnages du service d'honneur escortent à cheval,le plus élevé en rang prend la portière de droite ; le suivant, la portière degauche; celui qui vient après se tient à la droite du premier; le quatrième, à la

gauche du deuxième, et ainsi de suite. Le commandant de l'escorte prend la placeque son grade lui donne comme rang de préséance, et il a toujours un trompettederrière lui pour faire les signaux que les circonstances peuvent rendre nécessaires.

Si le cortège comprend plusieurs voitures, il est de règle que celle « ducorps », ou celle qui porte le plus grand personnage, est toujours précédée, à dix

pas, par le piqueur, lequel se tient à vingt pas de l'élément qu'il suit, et que,derrière cette voiture, marche immédiatement une fraction en bataille de l'escorte.

Pour Varrivée à une cérémonie, les voitures portant les personnes de la suite

marchent avant celle du premier personnage, par ordre inverse de préséance, afinque ces personnes soient descendues pour le recevoir.

Pour le départ d'une cérémonie, la voiture « du corps » marche au contrairela  première, et les autres suivent, en commençant par celles qui portent lespersonnes les plus importantes.

A R R I V É E D E L ' E M P E R E U R E T D E L ' I M P É R A T R I C E D E R U S S I E A P A R I S (1 89 6)( S U I T E D E L ' E S C O R T E )

(D'après une photographie de M. Delton.)

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L E CORTÈGE. 457

A R R I V É E D E L ' E M P E R E U R E T D E L ' I M P É R A T R I C E D E R U S S I E A P A R I S (1 89G)( L E U R S M A J E S T É S E T L E P R É S I D E N T F É L I X F A H R E )

(D'après une photographie de M. Delton.)

C O M P O S I T I O N D ' U N CORTÈGE A L L A N T A UNE CÉRÉMONIE

A V E C U N ESCADRON D'ESCORTE

Deux garçons d'attelage

20  pasTrois trompettes

Un peloton

10  pas

RC VOITURE

7 0  pas

2'' VOITURE

20  pas

Un piqueur

10  pas

A  / a port ière de gauche :

Chef d'escadrons commandantl'escorte.

 /  pas

Un trompette.

Trois pelotons en colonne de pelotons.

3'' VOITURE

 /  pas

f A la port ière de droi te :

 j Un colonel aide de camp.

« 8

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&58 L ' A R T DE CONDUIRE ET D'ATTELER.

COMPOSITION D'UN CORTÈGE REVENANT D'UNE CÉRÉMONIE

AVEC L E CHEF DE L 'ÉTAT

ET DEUX PRINCES ÉTRANGERS ET S IX PELOTONS D'ESCORTE

Deux garçons d'attelage

20  pas

Quatre trompettesUn peloton

20  pas

Un piqueur

 J 0  pas4  /a port ière de gauche :

Un lieutenant-colonel attachéau Ie'' Prince.

L RE VOITURE :

Chef de l'État,1er Prince

et deux officiers.

1  pas

Un peloton

10  pas

2E VOITURE :

2° Princeet trois officiers.

 I  pas

Un peloton

20  pas

3E VOITURE

10  pas

4E VOITURE

10  pas

h la portière de droi te :

Un colonel aide de camp.

Et à sa droite :

Chef d'escadrons commandantl'escorte.

1  pas

Un trompette.

4 la port ière de droite :

Un officier attaché au 2E Prince.

VorIURE

Trois pelotons en colonne de pelotons

 N.  /> '. — Pour faire monter dans une voiture, il faut toujours présenter la

portière de gauche, et, pour faire descendre, i l faut toujours, au contraire, que laportière de droite soit du côté où Von aborde.

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L E CORTEGE. m

QUELQUES EXEMPLES DE CORTÈGES DU SECOND EMPIRE

Cortège pour le départ de S. M. la Reine d'Angleterre (1855)

O R D R E U E M A R C H E

Le commandant des troupes et son état-majorMM. les officiers étrangers admis à faire partie du cortège

Un escadron des Guides, colonel et musique en tète12 pas en arrière

Quatre piqueursTrois voitures à deux chevaux

Trois voitures à six chevauxCinq piqueurs

A gauche ; -A droite :

— . , 1 . ,  / Une voiture à huit chevaux pour  \ r r,, , . .L'aide de camp du > 1 . Le General adjudant

^  \ les Princes r , , i i •Prince Napoleon. ] [ general du palais.

MM. les Écuyers

MM. les officiers d'ordonnance

A gauche ;

Le Général commandant la Garde natio

naleL'aide de camp de

service

Le commandant desi

Ccnt-Gardes.

Voiture Impériale et Royaleà huit chevaux

A d ro i t e :

Le Grand Veneur

Le Premier Ecuyer

L'Écuyer de service.

MM. les aides de camp

M M . les Généraux de division et de brigade

Les Ccnt-GardesUn escadron des Cuirassiers de la garde, colonel et musique en tête.

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460 L ' A R T D E CONDUIRE ET D'ATTELER.

Cortège pour la cérémonie de clôture de l'Exposition universelle(15 novembre 1856)

Deux escadrons de Guides, lieutenant-colonel et musique en têteUn piqueur

Voiture de S. A. I. la Princesse Mathilde contenant son service

Un piqueurVoiture de S. A. 1. le Prince Napoléon contenant son service

Un piqueurVoiture de S. A. 1. le Prince Jérôme contenant son service

Quatre piqueursLe Chambellan de l'Empereur

] Le Chambellan de l'ImpératriceRE VOITURE . , !

I L Ecuyer de 1 Imperatrice

 \ Le Préfet du Palais de service_ xr ( MM. les aides de camp2 V O I T U R E . R

( Un aide de camp de S. A. R. le Duc de Cambridge

0n „ ( Les Dames du Palais de serviceÖ V O I T U R E

( Le Premier Chambellan de l'ImpératriceLa Dame d'honneur

, T, , Le Premier Chambellan de!Empereur4E VOITURE < .

Le Premier VeneurUn aide de camp de S. A. R. le Duc de CambridgeLe Grand Maître des Cérémonies

5E

VOITURE ! Le Grand Maître de l'ImpératriceV L'Adjudant général du Palais

I La Grande Maîtresse) Le Grand Maréchal

6E VOITURE I j Le Grand Chambellan1 Le Grand Veneur

t S. A. 1. la Princesse Mathilde7E VOITURE I C * T T T > • I X T T

( S. A. L le Prince JNapoleon

Six piqueurs

MM. les Écuyersi L.L. Majestés

VOITURE I M P É R I A L E . < S . A. I. le Prince Jérôme( S. A. R. le Duc de Cambridge

MM. les officiers d'ordonnanceL'escadron des Cent-Gardes.

Deux escadrons des Cuirassiers de la Garde, colonel et musique en tête.

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L E CORTÈGE. 461

Cortège de S. Ém. le Cardinal Légat pour le Baptêmedu Prince Impérial

Deux escadrons du 12e Chasseurs, colonel et musique en tête

A la port ière de

gauche :

Le Gentilhomme de Son Eminence110 VOITURE ] Le Porte-Croix6 chevaux  j Le Gaudataire

Un Préfet du Palais de l'Empereur

Deux garçons d'attelage

Le Maître de la Chambre de Son EminenceUn Chambellan de l'EmpereurUn Prélat Domestique de Sa Sainteté

Deux piqueurs

A la port ière de droite :

2E VO ITURE

G chevaux

3E V O I T U R E

Un capitaine ( g chevauxde l'escorte.

S. Em. le Cardinal LégatUn Conseiller d'État de S.S.  \ Un Ecuyer de l'Empereur

U n A u d i t e u r d e R o t e d e S . S .

Deux escadrons du 11e Dragons.

Cortège de L.L. M.M. pour le Baptême du Prince Impérial

Los trompettes et la musique du 1er régiment de Carabiniers

Le Général commandant l'escorte et son état-majorDeux escadrons du 1er Carabiniers avec le colonelDeux escadrons du 11° Dragons, colonel et musique en tèteDeux escadrons des Guides, colonel et musique en tète

Les piqueurs de L.L. A.A. 1.1.La voiture de S. A. I. la Princesse Mathilde contenant son service

La voiture de S. A. 1. le Prince Napoléon contenant son serviceLa voiture de S. A. 1. le Prince Jérôme contenant ses aides de camp et

officiers d'ordonnance

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L ' A RT DE CONDUIRE ET D ' A T T E L E R .

Quatre piqueurs de S. M.

La Dame d'honneur de S.A.S. la Grande Duchesse de Bade

, , r , La Dame de l'Impératrice attachée à la Grande DuchesseL R C V O I T U R E , T1 , 1

6 chevaux Le Chambellan de l'Empereur de service\ Le Chambellan de l'Impératrice de service

Deux garçons d'attelage

2E VOITURE ) I ,> I •, , Quatre Dames du PalaisÖ C1I6VRIIX )

Deux garçons d'attelage

3E VO ITURE ) I T , , •, Quatre Dames du Palais

0 CllêVclllX )

Deux garçons d'attelage

4E VOITURE

6 chevaux

L'aide de camp de S. A. R. le Prince de SuèdeLe Maréchal de la Cour de S. A. S. la Grande Duchesse

de BadeLe Premier Chambellan de l'EmpereurLe Premier Chambellan de l'Impératrice

Deux garçons d'attelage

[ La Grande Maîtresse de la Maison de l'ImpératriceO V O I T U R E ) ,^ < La Dame d honneur

( Les deux Dames du Palais de service

Deux garçons d'attelage

' Le Grand Maréchal du PalaisßC VOITURE  \ Le Grand Chambellan6 chevaux  j L e Grand Maitre des Cérémonies

Le Grand Maître de la Maison de l'Impératrice

Quatre piqueurs / S . A . L i a P r i n c e s s e M a t h i l d e  \ A , a  / 3 0 r t / è r e d e d r o / t e ;

7 e VOITURE \ S . A . G r a n d - D u c a l e l a P r i n - f L e C h e v a l i e r d ' h o n n e u r d e

( ) chevaux  j cesse Marie, Duchesse de ( la Princesse Mathilde.Hamilton.  /

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L E CORTÈGE.

Deux garçons d'attelage

4 la port ière de gauche : \

Un aide de camp J

L'Écuyer f 8° VOITUREUn officier d'ordon- l 6 chevaux

nance du Prince ]Napoléon. y

S. A. I. le Prince JérômeA la port ière de droite :

Un aide de campS. A. I. le Prince Napoléon ,,, . r< , . t v i . Uc Premier EcuyerS. A. S. la Grande Duchesse > T T ;

de BadeS. A. R. le Prince de Suède

Un officier d'ordonnance du PrinceJérôme.

Six piqueurs

A l a port ière de gauche : \

\Le Maréchal Bos

quet 19E VOITURE

L'Adjudant général f de l'Tmpé-

du Palais i ratriceUn officier d'ordon- 18 chevaux

nance de l'Empe

reur.

S. A. le Prince ImpérialLa Gouvernante des enfants

de FranceLes deux Sous-Gouvernantes

La nourrice

A la portière de droite :

Le Maréchal Can-

robertUn aide de camp de

l'EmpereurL'Écuyer de l'Im

pératrice.

MM. les Écuyers

A la port ière de gauche :

\Le Maréchal Comte 1

de Castellane

Le Général commandant la Garde

ImpérialeL'aide de camp de

service.

10 E VOITURE

de l'Empe-{ Leurs Majestésreur.

A la port ière de droite :

1 Le Grand VeneurLe Maréchal Bara-

guey d'HilliersLe Général com

mandant les Gardes Nationales

 / Le Premier Ecuyer

MM. les aides de campMM. les officiers d'ordonnance

Escadron des Cent-Gardes

Deux escadrons des Cuirassiers de la Garde, colonel et musique en tète

Deux escadrons de l'Artillerie à cheval de la Garde, colonel et musique en têteDeux escadrons des 2° et 5e Cuirassiers de la Ligne, colonel et musique en tèteD e u x e s c a d r o n s d u 2 e C a r a b i n i e r s , c o l o n e l e t m u s i q u e e n t è t e

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464 L 'A R T DE CONDUIRE E T D 'A T T E L E R .

Cortège du Prince Impérial pour le retour de S. A. aux Tuileriesaprès le Baptême

Un escadron des Guides

L RC VOITURE ( Deux Chambellans de l'Empereur2 chevaux i Le Préfet du Palais de service

Quatre piqueurs

A la port ière d e gauche : \ A la port ière de droite ;

,, . ,, I i S. A. le Prince Impérial  j rTU n o l n c i e r d o r -  I i ^ ^  p  I Un aide de camp

i i i,  / \ La Gouvernante des Enfants  / , ,,,,donnance de l Em-( 2E VOITURE ] , f de 1 Empereur

01  \ d e t r a n c e ,,

pereur 8 chevaux i T i LEcuyer de Um- , Z 1 .  \  / Les Sous-Gouvernantes  \ , .Le capitaine de Lui- ] J , ] peratnee,, , ! J.a nourrice

rassiers d escorte.  / y

Deux garçons d'attelage

3E V O I T U R E )„ , [ Deux Chambellans de l'Empereur2 chevaux )

Un escadron des Cuirassiers de la Garde.

FIN

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T A B L E D E S G R A V U R E S

PREMIERE P A R T I E

AUTREFOIS

C H A P I T R E P R E M I E R

D ES CHARS, C AR R OS S ES E T VOI T U R ES

d e p u i s l es t e m p s les plus r e c u l é s  j u s q u ' à nos  j o u r s

Pages.

Char grec — Gravure sur ivoire (portée à tort « o bjet en bois »). Vers 420 av. J.-G. [Antiquités du  Bosphore Cimmérien, ouvrage publié à Saint-Pétersbourg par ordre de l'Empereur). 1

Char du musée de Florence [Monuments de l'Egypte et de la  Nubie, par Cbampollion le Jeune). I»

Char assyrien pour quatre combattants — Bas-relief du palais d'Assourbanipal — Louvre. '2

Ramsès III (Sésostris) sur son char de triomphe — XV1° siècle av. J.-G. (Monuments de

 I 1Egypte et de la  Nubie, par Ghàïnpollion le Jeune) 3

Char assyrien [LÉpopée homérique, par W. llelbig) y

Char grec [Auserlesene Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard) 5

Chariot de transport muni d'un « Sabot » — Bas-relief en pierre du musée de Langres —

IIe siècle ap. J.-G G

Cisium — Monument des Secundini, à Igel, près Trêves— II e siècle ap. J.-G li

Carpentum — Bas-relief étrusco-romain [Dictionnaire des  Antiquités grecques et romaines, par

Daremberg et Saglio) tiCarruca (?) — Bas-relief faisant partie d'une stèle antique qui ornait le château Marandi, à A aison,

et est actuellement au musée G alvei, à Avignon ~ l

Chars de course — Mosaïque découverte à Barcelone [Dictionnaire des  Antiquit és grecques et

romaines, par Daremberg et Saglio) N

Biga in marmo [Museo Pio dementino, édition de Milan, 1820) 8

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m TABLE DES GRAVURES.

Pages-

Char funèbre d'Alexandre le Grand — Reconstitué par Giuzrot (comme il devait être selonDiodore de Sicile) [Dir Wagen und Fohrwerke der Griechen und  Römer, par Johann-ChristianGinzrot, 1817) 8

Moyeu en bronze — Musée de Saint-Germain — VIIe ou VIe siècle av. J.-C 10

Roue en fer de char de guerre gaulois, de Sainte-Colombe (Côte-d'Or) — - Musée deSaint-Germain — Vers 350 av. J.-C 10

Stèle de la Certosa de Bologne représentant un Essedum (?) — Bas-relief du muséede Bologne — Ve ou IVe siècle av. J.-C. . 11

Benna (?) — Bas-relief en pierre de la Gaule romaine — Musée de Saint-Germain — Vers 200ap. J.-C 11

Voitures du XI I e siècle — Char du soleil — Pharaon — Char de la Luxure [H or lus deliciarum[vers 1125] — Manuscrit brûlé on 1870. Reproduction faite pour un travail do M. Engelhardt —Pl. VI) 12

Voiture du XIIIe siècle {Livre dAmour des Vertus, manuscrit de la bibliothèque de Bourgogne). 12

Voiture du XIVe siècle {Le  Rommans de Titus-Livius, p. 322 — Bibliothèque nationale — Mss.fr.,30). 13

Voiture du XVe siècle (Miroir histortài, f 0 XC1X—Bibliothèque nationale — Mss.fr.,50)....13

Chariot royal {Théâtre des instruments mathématiques et méchaniques, de J. Besson — Lyon, Barthélémy Vincent, 1578 — Pl. XVII, Bibliothèque nationale — Voir rés, inc., 440) 14

Voiture du XVI ' siècle {Les Échecs amoureux, folio 36 —Bibliothèque nationale — Mss. fr., 143). 15

Voiture du XVIe siècle {Civitates orbis Terrarum [1565-1618] — - T. II — Vue de Castel-Novo.Bibliothèque nationale) 15

Litière {Civitates orbis Terrarum [1565-1618] — T. III — La Soulfrière. Bibliothèque nationale).... 16

Diverses sortes de voitures du temps de Henri IV 16

Élévation et coupe d'un ancien coche [L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 172). . 17

Carrosse de Louis XIV (D'après un tableau de van der Meulen, conservé à Trianon) . 18

Élévation du corps d'un carrosse moderne de la fin du règne de Louis XIV {VArt du Menuis ier Carrossier, par Roubo, pl. 173) 19

Élévation d'un grand carrosse monté sur son train [L'Art du  Menuis ier Carrossier, par

Roubo, pl. 208) 21Berline [L'Art du Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 209) 22

Diligence [L'Art du  Menuis ier Carross ier, par Roubo, pl. 210) 22

Diligence montée sur des cordes à boyau [Encyclopédie, pl. XI) 23

Calèche en gondole [Encyclopédie, pl. VIII) 24

Phaéton (Élévation) [L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 211) 25

Cabriolet à quatre roues {Encyclopédie, pl. XVI) 25

Diable {Encyclopédie, pl. XII) 26

Voiture de chasse appelée « Vource », par Chopart — (Carrosses et Voitures, vol. 1— Bibliothèque nationale) 27

Diligence de Lyon [Encyclopédie, pl. XIII) 27

Gondole [L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 206) 28

Chaise {L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 213) 29

Cabriolets [L'Art du  Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 215) 31

Dormeuse (D'après  L'Ar t du  Menuisier Carrossier, pl. 203) 32

Litières (L'Art du Menuisier Carrossier, par Roubo, pl. 216) 34

Traineau {L'Art du Menuis ier Carrossier, par Roubo, pl. 217) 35

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TABLE DES GRAVURES. 4 6 9

Pages.

Trois Chaises à porteurs (Collection de M. Faurax. — - Exposition de Lyon 1894 et Exposition universelle de Paris 1900) 35

Traîneau (Collection de M. Faurax — Exposition de Lyon 1894 et Exposition universelle deParis 1900) 35

Litière à mulets de Yauban (1714). [Plans de  Besançon — Bibliothèque nationale. Estampes). . . 37

Modèle du Carrosse du sacre de Louis XV (25 octobre 1722) (Musée de Cluny) 41

Carrosse de gala de Louis XYI (Bibliothèque nationale — Carrosses et Voitures) 43

Descente de l'Empereur et de l'Impératrice à Notre-Dame (2 décembre 1804) (D'après J.-B.  Isabey) 43

La Topaze, voiture du mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise (Trianon) 45

Voiture du baptême du duc de Bordeaux (1821) (Trianon) 45

Voiture du sacre de Charles X (29 mai 1825) (Dessinée par Duchesne) 47

Voiture du maréchal Soult, au couronnement de la reine Victoria (1838) 47

Berline suspendue à la dalème 49

Berline de campagne à cul de singe (1771) [Encyclopédie, pl. VI) 49

Berline [Magasin des  Modes nouvel les (1786-1787) •— Bibliothèque nationale) 51

Berline de ville à l'anglaise (1795) (D'après .lanci) 51

Berline à tombeau (1804) [Meubles et Objets de goût, pl. 39) 51

Berline anglaise (1808) (D'après Duchesne) 53

Berline de ville (1815) (Collection de M . Michalon) 53

Berline de ville (1815) (Collection de M. Michalon) 53

Berline (1831) [Meubles et Objets de goût, pl. 640) 55

Berline (1850) (D'après Basley — Collection do M. Brice-Thomas) 55

Diligence à cul de singe (1771) [Encyclopédie, pl. X) 57

Diligence (1788) (Bibliothèque nationale — Carrosses et Voitures ; publié par Le Campion) 57

Diligence de campagne à l'angloise (1795) (D'après Jancl) 59

Dormeuse de voyage (1808) (D'après Duchesne) 59

Diligence anglaise (1808) (D'après Duchesne) 59Grand coupé (1815) (D'après Duchesne — Collection de M. Michalon) 59

Coupé de ville (D'après Basley) 61

Petit coupé (1839) (Collection de M. Michalon) 61

Petit coupé Dorsay (1857) (D'après Basley) 61

Berline de campagneà l angloise à soufflet (1795) (D'après Janel) 63

« L ondeau » (1808) (D 'après Duchesne) 63

Landau (1815) (D'après un prospectus — Collection de M. Michalon) 63

Landau à l'anglaise (1825) [Meubles et Objets de goût, pl. 524) 65

Landau (1831) [Meubles et Objets de goût, pl. 700) 65

Landau (vers 1855) (D'après Basley?) 65

Calèche en gondole 6 7Calèche de promenade de Marie-Antoinette [Magasin des  Modes nouvelles (1786-1787) —

Bibliothèque nationale) 67

Calèche anglaise (1808) (D'après Duchesne) 67

Calèche à rayons elliptiques (1825) [Meubles et Objets dégoût, pl. 522) 69

Briska de voyage (Par Duchesne) 69

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470 TABLE DES GRAVURES.

Pages.

Britschky monté sur ressorts à télégraphes (1830) [Meubles et Objets de goiit, pl. 685) ... 69

Calèche de promenade (1833-1840) (D'après liasley) 71

Sociable (1849) (D'après Basley) 71

Calèche à siège élevé (1850) (D'après Basley) 71

Phaéton (1788) (Bibliothèque nationale — Carrosses et Voitures) 73Phaéton (1804) [Meubles et Objets de goût, pl. 33) 73

Carrick (1822) [Meubles et Objets de cjout, pl. 326) 75

Phaéton avec ressorts à pincette (1830) [Meubles et Objets de goût, pl. 6 6 2 ) 75

Phaéton-Tilbury (1845) (D'après Basley — Collection de M. Brice-Thomas) 75

Phaéton à caisses mobiles (D'après Basley — Collection de M. Brice-Thomas) 77

Dog-cart de chasse (1850) (D'après Basley — Collection de M. Michalon) 77

Cabriolet monté sur train (1805) [Meubles et Objets de goût, pl. 45) 79

Cabriolet à quatre roues [Duc] (1845) (D'après Basley— Collection de M. Brice-Thomas). . . 79

Cabriolet à quatre roues [Mylord] (1845) (D 'après Basley) 79

Victoria (1856) (D'après Basley — Collection de M . Michalon) 79

Char àbancs (1808) (D'après Duchesne) 81

Char àbancs (1825) [Meubles et Objets de goût, pl. 538) 81

Char àbancs (1831) [Meubles et Objets de goût, pl. 734) 81

Chaise de poste (1808) (D'après Duchesne) 83

Chaise de poste (Appartenant à M. le comte Armand) 83

Chaise dite Bruxelle [ou Brunelle] (1825) [Meubles et Objets de goût, pl. 418) 83

Chaise ou cabriolet [Encyclopédie, pl. XV) 85

Cabriolet (1786) [Cabinet des Modes nouvelles (1786) — Bibliothèque nationale) 85

Karick anglais (1808) (D'après Duchesne) 85

Bokei (1808) (D'après Duchesne) 87

Casse-Cou (1808) (D'après Duchesne) 87

Guigue-Carrick (1815) (D'après Duchesne — Collection de M. Michalon) 87

Tilbury à ressorts elliptiques et horizontaux (1825) [Meubles et Objets de goûl, pl. 498). . . 87

Tandem (1825) [Meubles et Objets de goût, pl. 522) 87

Stanhope (1830) [Meubles et Objets d e goût, pl. 627) 89

Cabriolet-Carrick (1830?) (Collection de M. Michalon) 89

Tilbury avec des roues à ressorts (1830) [Meubles et Objets de goût, pl. 685) 89

Cabriolet à six ressorts (1841) (D 'après Basley) 91

Tilbury-Télégraphe (1846) (D'après Basley) 91

Dog-Cart à deux roues (vers 1850) (D'après Basley) 91

Diligence des Messageries royales de Rouen au Havre (D'après Lœillot — Collection deM. Dupont) 93

Panier à salade (D 'après Ramée) 94

Briska de l'époque de Louis-Philippe (D'après Ramée) 94Cabriolet de place (dit Milord) (D'après Victor Adam — Collection de M. Dupont) 94

Béarnaise (1829) (D'après Raffet — Collection de M. Dupont) 95

Tricycle (1829) (D'après Raffet — Collection de M. Paul Decauville) 95

Diligence du grand bureau des Messageries royales (Collection de M. Dupont) 96

Le Coucou (D'après Victor Adam — Collection de M. Dupont) 96

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TABLE D E S GRAVURES. . 4 7 1

• CHAPITRE II

ANCIENS HA RNA IS

Pages.Char grec [Auserlesene Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard) 99

Char égyptien [Description de l'Egypte — Recueil publié par les ordres de S. M. l'EmpereurNapoléon le Grand, 1812) 100

Char assyrien [VEpopée homérique, par W. Helbig) 101

Attelage de quadrige [Auserlesene Griechische Vasenbilder, par Eduard Gerhard) 101

Geni di circensi [Museo pio dementino — Édition do Milan, 1821) 102

Harnais et voiture du XIIIe siècle [Livre d'amour des Vertus) 103

Voiture et harnais du XVe siècle [Le  Romuléon — Bibliothèque nationale, Mss.fr., 304). . . . 104

Basterne du XY0 siècle [Heures d'Aimé de France [fille de Louis XI], folio 238 — Bibliothèquenationale, Mss. lat., rés., 920) 104

Bride (Garsault~ Le Nouveau Parfait  Maréchal, pl. Xlll) 10ö

Embouchures (Garsault —  Le  Nouveau Parfait  Maréchal, pl. X) 105Gourmettes et mors (Garsault—  Le  Nouveau Parfait  Maréchal, pl. X) 106

Harnais (Garsault —  Le Nouveau Parfait Maréchal, pl. XII) 107

Deux chevaux harnachés (Garsault— Le Nouve au Parfait  Maréchal, pl. XIV) 108

Deux chevaux harnachés (Garsault —  Le  Nouvea u Parfait  Maréchal, pl. XIV) 109

Harnais de luxe de l'époque de Louis XY (d'après les planches de J.-B. de Poilly). . * 110 à 115

Harnais à poitrails [Le Régu lateur du Sellier,\A. 17) 119

Harnais à colliers [Le  Régulateur du Sellier, pl. 18) 121

Harnais de carrick à pompe et attelage de chaise [Le Régu la teur du Sellier, pl. 19) . . . 123

Attelage à quatre à grandes guides et attelage à la daumont [Le Régulateur du Sellier,pl. 20) 125

Attelage à quatre à la française et attelage à quatre à l'allemande [Le Ré gulateur duSellier, pl. 21) 127

Attelage à six à l'anglaise et attelage à huit à la française [ L e  R é g u l a t e u r d u S e l l i e r ,

pl. 22) 129

Harnais (1830-1840) 130

CHAPITRE III

RECHERCHES S U R LES LIVRÉ ES

Entrée solennelle de S. M. Charles X, roi de France et de Navarre, dans Paris, aprèsla cérémonie du sacre (1825) (D'après une lithographie de Lœillot) 131

Serviteurs en livrée [Entrevue de Louis  XVHI et de la duchesse de Berr i à la Croix de Saint-Héremdans la  fo rê t de Fo ntainebleau (15 juin 1816), tableau d'Hippolyte Lccomte) 134

Habit de grande livrée de la Maison du Roi 134

Serviteurs en livrée [Entrevue de  Louis  XVIII et de la duchesse de  Berri à la Croix de Saint-Héremdans la  fo rê t de Fo ntainebleau (15 juin 1816), tableau d'Hippolyte Lecomte) 135

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472 TABLE DES GRAVURES.

Pages.

Habit et gilet de la Maison du Roi 135

Calèche à quatre chevaux en grandes guides (D'après Horace Vcrnet) 136

Livrées de l'Écurie du Roi Louis-Philippe (D'après un tableau du musée de Trianon) 137

Calèche attelée à la Daumont (D'après Horace Vernet) 139

CHAPITRE IV

DU MENAGE DANS LE P A S S É

Le Roy dans sa callèche accompagné des Dames dans le bois de Yincennes (D'aprèsvan der Meulen) 141

Berline à la française (D'après Eugène Lami) 160

D E U X I E M E PARTIEAUJOURD'HUI

LIVRE PREMIER

LE C O C H E R

I

PRÉPARATION MÉTHODIQUE DU CHEVAL A L'ATTELAGE

« Dans les brancards » (D'après une photographie de M. Delton) 163

Palonnier à ressort 180

Palonniers à ressorts fixés à la volée 185

Cul-de-lampe 187

II

TRAITÉ COMPLET DE MENAGE

« Four-in-hand » (D'après une photographie de M. Eickel) 191

Attache-brancard 193

Position du cocher 195

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TABLE DES GRAVURES. 4 7 3

Pages.

Les guides dans la seule main gauche I U 7

Tenue du fouet 199

Ajuster les guides 200

Ramasser les guides 200

Faire la fourche 200

Reprise de guides (l 01, temps) 201

Reprise de guides (2 e temps) 201

Raccourcir la guide droite 201

La main droite faisant poulie de renvoi 209

Retraite circulaire 2 2 3

Retraite circulaire 223

Disposition des guides pour l'attelage à trois chevaux de front 225

Tenue des guides de sûreté 227

Tenue des guides à quatre à la française 234

Autre tenue des guides à quatre à la française 235

Troisième tenue des guides à quatre à la française 235

Former le carré à quatre 235

Les quatre guides dans la main droite 236

Fouet replié pour « four-in-hand » 242

Tenue des guides à quatre à l'anglaise 243

Mors Hewlett 256

LIVRE S E C O N D

L A V O I T U R E

S A CONSTRUCTION — S E S VARIÉTÉS

Voiture du général de Boisdeffre au couronnement de S. M . Nicolas I I (D'après unephotographie de M . J eantaud) 263

Roue (à rais entrelacés) 2 6 6

Face et profil d'une roue 267

Caoutchouc plein 268

Bandage pneumatique 269

Bandage Compound 270

Types divers d'essieux 272

Essieu patent à huile 273

Écrou 274

Écrou de réglage 274

Étoquiaux 275

Ressort en C 275

Ressort droit 276

Ressort à pincettes 27660

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474 TABLE DES GRAVURES.

Pages.

Ressort à demi-pincette 2 76

Menottes 277

Bobine de caoutchouc 277

Brancards 278

Brancard isolé 278

Main 278

Montage de charrette anglaise 278

Jumelles 279

Traverse 279

Moutonnet 279

Moutonnet en fer 279

Jumelles 280

Tasseau de caoutchouc 280

Rond d'avant-train simple 280

Rond d'avant-train à double portée 280

Dessus d'avant-train 2 81

Dessous d'avant-train 281

Volée fixe 281

Avant-train avec rond ordinaire 2 81

Avant-train avec rond échappé 2 81

Rond patent 2 8 2

Embrassures 2 8 2

Timon 2 8 2

Volée à quatre chevaux 2 8 2

Trompe 283

Crochet de dessous de timon 283

Volée ajustée à la place des brancards 283

Douille de sellette 283Gueules-de-loup et ceinture 283

Brancards ou limonières 283

Dard d'armon 283

Train à huit ressorts 284

Caisse de berline 2 86

Caisse de coupé 287

Cerceau de capote 288

Éventails 288

Compas de capote 288

Goujon de capote 288

Tilbury 289Mylord 290

Types divers de lanternes 291

Stanhope 295

Carrick à pompe 295

Duc 29  /

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TABLE DES GRAVURES. 4 7 5

Pages.

Duc 299

Poney-chaise 301

Phaéton sans capote 303

Phaéton à capote 303

Mai l Phaéton 303Mail-Coach 307

Mylord (forme ronde) 309

Mylord (forme carrée) 311

Victoria (forme carrée) 313

Victoria-grand Duc 31S

Grand Duc 317

Landau (forme ronde) 319

Landau (forme carrée) 321

Landau (à deux cols de cygne) 323

Landau de ville (forme ronde) 323

Landau de ville (forme carrée) 327

Grand Landau de poste et de d'Aumont 329

Landau de poste (avec coffre devant et siège derrière) 329

Sociable à capote (forme ronde) 331

Sociable à capote (forme ronde) 333

Sociable à capote (forme carrée) 335

Sociable sans capote (wourst) 337

Char-à-bancs (à caisse cannée) 339

Char-à-bancs 341

Calèche de ville 343

Grande Calèche de ville et de d'Aumont 345

Petit Coupé carré 347

Coupé de poste 349

Coupé Dorsay (à caisse ronde) 351

Coupé Dorsay (à caisse forme Brougham) 353

Grand coupé de ville 355

Berline de ville (à custodes pleines et à quatre lanternes) 357

Berline de gala (à sept glaces et quatre lanternes) 359

L I V R E T R O I S I È M E

LE H A R N A I S

S A C O M P O S I T I O N EN RAISON DE L ' A T T E L A G E

Harnais de gala du marquis de Montebello au couronnement de S. M . Nicolas I I

(D'après une photographie de M. Jeantaud) 363

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476 TABLE DES GRAVURES.

Pages.

Bride et collier (Commandant Jouffret. — Traite de la conduite en guides) 365

Filet à panurges 367

Mors à embouchure tournante et à pompe 367

Mors à branches courbes 367

Collier 367Harnais à un, à collier, (Commandant Jouffret — Traité de la conduite en guides) 368

Porte-brancard 369

Reculement à la russe 370

Martingale 371

Mors à quatre anneaux 372

Harnais à un du second Empire 373

Attelage à deux. (Commandant Joufiret — Traité de la conduite en guides) 376

Boucleteau de trait 377

Guides de l'attelage à deux 377

Harnais à deux avec reculement (du second Empire) 37! )

Harnais à deux sans reculement (du second Empire) 379

Attelage à pompe 380

Harnais de carrick à pompe (du second Empire) 380

Harnais à quatre (du second Empire) 382

Harnais de tandem (du second Empire) 383

D'Aumont des Écuries Impériales (D'après une petite photographie de M. Eug 1. Thuiliier). . . 386

Sous-main 387

Harnais de poste en guides 389

Harnais du porteur 390

Poste Impériale à quatre chevaux (D'après une petite photographie de M. Eug. Thuiliier) . . 391

Harnais de Gala aux armes du Khédive (en cuir verni noir) (Collection de M. Roduwart). . 394

Harnais de Gala aux armes Impériales (en maroquin rouge) (Collection de M. Roduwart) . . 395

LIVRE Q U A T R I E M E

L A L IVRÉE

SA DESCRIPTION SUIVANT LE GENRE DE SERVICE

D'Aumont du Président Garnot (D'après un cliché de M. Deltou) 399

Gocher des Écuries Impériales (Serviceà l'anglaise) (Collection de M. le Comte Fleury). . . . 401Gros cocher des Écuries Impériales en pardessus fourré (Service à l'anglaise) (Collection

de M. le Comte Fleury) 402

Valet de pied de la Maison de l'Empereur (Service à l'anglaise) (Collection de M. le ComteFleury)| 404

Piqueur de d'Aumont des Écuries Impériales (Collection de M. le Comte Fleury) 407

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TABLE DES GRAVURES. 477

Pages.

Postillon de d'Aumont des Écuries Impériales (Collection de M. l e Comte Fleury) 408

Garçon d'attelage de d'Aumont des Écuries Impériales (Collection de M. le Comte Fleury). 409

Piqueur des Écuries Impériales en grande livrée à la française (Collection de M. leComte Fleury) 411

Piqueur des Écuries Impériales en petite livrée à la française (Collection de M. leComte Fleury) 412

Cocher des Écuries Impériales en petite livrée à la française (Collection de M. leComte Fleury) 414

Garçon d'attelage des Écuries Impériales en grande livrée à la française (Collectionde M. le Comte Fleury) 415

Garçon d'attelage des Écuries Impériales en petite livrée à la française (Collectionde M. le Comte Fleury) 416

Valet de pied de la Maison de l'Empereur en grande livrée à la française (Collectionde M. le Comte Fleury) 417

Valet de pied de la Maison de l'Empereur en petite livrée à la française (Collection

de M. le Comte Fleury) 418

Postillon de la poste de l'Empereur en petite tenue (Collection de M. le Comte Fleury) . 420

Estafette des Écuries Impériales en tenue de cheval (Collection de M. le Comte Fleury). 422

Estafette des Écuries Impériales en tenue du service à pied (Collection de M. le Comte

Fleury) 423

Cocher du Président Félix Faure en grande livrée à la française (D 'après une photographie de M. Mercier) 425

L I V R E C I N Q U I È M E

L ' É Q U I P A G E

S E S T R AD I T I ON S ET S E S RÈGLES

Équipage de maître (1901) (D'après une photographie de M. Delton) 429

Petit Duc des Écuries Impériales (D'après une petite photographie de M. Eug. Thuillicr). . . 430

Poney-chaise du Général Fleury (D'après une petite photographie do M. Eug. Thuillier) . . . 431

Mail Coach du Général Fleury (D'après une petite photographie de M. Eug. Thuillier)....432

D'Aumont des Écuries Impériales (D'après une petite photographie de M. Eug. Thuillier) . . 436

D'Aumont du Président Félix Faure (D'après une photographie de M. Hiekel) 437

Piqueur de d'Aumont des Écuries Impériales (D'après une photographie do M. Eng.Thuillier). 438

Piqueur du Président Félix Faure en grande livrée à la française (D'après une photo

graphie de M. Mercier) 440

Char-à-bancs des Écuries Impériales attelé en poste (D'après une petite photographie deM. Eug. Thuillier) . 442

Courrier des Écuries Impériales (D'après une petite photographie de M . Eug. Thuillier). . . . 443

Attelage en poste du Président Félix Faure (D'après une photographie de M. Delton) . . 444

Attelage à la d'Aumont (1898) (D'après une photographie de M. Hiekel) 445

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478 TABLE DES GRAVURES.

LIVRE S I X I È M E

LE C O R T È G E

ORDRE E T MARCHE DE S E S DIVE RS ÉL ÉMEN T S

Pages.

Arrivée de l'Empereur et de l'Impératrice de Russie àParis (1896) (Tête du cortège)(D'après une photographie de M. Delton) 455

Arrivée de l'Empereur et de l'Impératrice de RussieàParis (1896) (Suite de l'escorte)(D'après une photographie de M. Delton) 456

Arrivée de l'Empereur et de l'Impératrice de Russie à Paris (1896) (Leurs Majestés etle Président Félix Faure) (D'après une photographie de M. Delton) 457

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PLANCHES HORS T E X T E

Pages.

Berline de Gala de S, M. l'Empereur Napoléon III FRONTISPICE.

Bas-relief du palais de Médynet-Abou, àThèbes {Description de FÉgypte, recueilpublié par les ordres de S. M. l'Empereur Napoléon le Grand — 1812) [Planche coloriée}. 8-9

Voiture du XYe siècle [Antiquités des  Juifs — • F olio 194 — (Bibliothèque nationale, Mss.fr., 247, res.) — D'après une peinture de Jean Fouquet] 14-15

Carrosse royal (1667) [Entrée de la reine dans Arras— Gravure d'après van der Meulen) . . 18-19Voiture dite du Sacre (Restaurée en 1854) 48-49

Berline coupée (Appartient à M. le Comte Armand) 56-57

Chaise [de poste à l'écrevisse — Chaise de poste à cul-de-singe [Encyclopédie,

pl. XIII et XIV) 82-83

Harnachement d'un cheval [Description de TÉgypte, recueil publié par les ordres de S. M.

l'Empereur Napoléon le Grand —-1812) 100-101

Harnais anglais (1794-1800) (D'après un album d'Ackermann) — [Planche double coloriée]. 116-117

Livrées de l'écurie du prince de Condé (1776) — • Chapeau de livrée — Veste de postillon de chaise * — Veste de postillon d'attelage — Roclaure de valet de pied — Manteaude cocher — Habit et surtout de piqueur d'écurie — Couteau de chasse de piqueurd'écurie — [Planche double coloriée] 132-133

Petit Sociable du Prince Impérial 342-343Équipage de garçon d'attelage aux armes Impériales et harnais de Gala desÉcuries Impériales (Collection de M. Roduwart) [Planche coloriée] 394-395

Cocher des Écuries Impériales en grande livrée à la française (Collection de M. leComte Fleury) [Planche coloriée] 410-411

Postillon des Écuries Impériales en grande livrée à la française (Collection deM . le Comte Fleury) [Planche coloriée] 414-415

Postillon de la poste de l'Empereur en grande tenue (Collection de M. le Comte Fleury)

[Planche coloriée] 418-419

Courrier des Écuries Impériales (Collection de M. le Comte Fleury) [Planche coloriée], . 422-423

* Par suite d'une erreur, la planche porte : Veste de Postillon de ch asse, au lieu de :Veste de Postillon de chaise.

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'

.

••

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TABLE DES MATIÈRES

Pages.

Sommaire v

Avant-propos v u

Ouvrages et Documents consultés xi

PREMIERE PARTIEAUTREFOIS

CHAPITRE PREMIER

DES CHARS, CARROSSES ET VOITURES

depuis les temps les plus reculés  jusqu'à nos  jours

Temps primitifs 1

Époque des Grecs et des Romains — Arma — Plaustra — Sarracum — Garnis — Arcera— Reda — Gisium — Esscclum — Covinus — Pctoritum — Pilcntmn — Garpcntum —

Garruca — Tcnsa — Chars de courses — Biga — Quadriga — Voitures à compteurs — Charsfunèbres — Litières — Basterna — Voitures en usage dans les Gaules — Benna 2

Moyen-Age — « Chariots branlants » 12

XVIe siècle — Coches — - Glace s 14

XVIIe siècle — Carrosses modernes — Fiacres — Omnibus 16

61

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4S2 T A B L E D ES M A T I È R E S .

Pages.

XVIIIe siècle — Louis XV. Apogée de l'ancienne carrosserie française — Carrosses de Gala —

Berlines et Vis-à-Vis — Berlines coupées et Diligences — Petites Berlines coupées ou Demi-Fortunes — Landaus — Calèches — Phaétons — Cabriolets à quatre roues — Diables —Woursts — Coches — Gondoles — Chaises de poste — Chaises à l'italienne ou à soufflet —Cabriolets — Dormeuses — Voitures anglaises — Litières — Chaises à porteurs — Traîneaux . . 20

De la suspension des voitures au XVIIIe siècle — Ressorts à l'écrevisse — Ressortsà la Dalem (ou Daleine) — Cordes à boyau 37

Inventions et perfectionnements divers — Essieu patent à huile — Ressorts elliptiques— « Huit-ressorts » — Mécan ique (ou frein) — « Tambour » 38

Transformations successives de chaque différent genre de voitures depuisLouis XV  jusqu'à nos  jours — • Car rosses de Gala — - Berlines — Berlines coupées,

Diligences, Coupés — Landaus — Calèches, Briskas, Sociables — - Phaétons, Carricks, Dogcarts à quatre roues — Cabriolets à quatre roues. Diables, Mylords, Victorias, Ducs — Chars-à-bancs— Chaises de poste — Chaises à soufflet. Cabriolets et autres voitures à deux roues. . 46

Voitures publiques — Turgotines — Grandes diligences — - « Malles » d e l'administration despostes — « Paniers à salade » — Malles-postes — Fiacres — Omnibus — Gondoles —

Coucous 93

Supériorité de la carrosserie française moderne 97

CHAPITRE IIA N C I E N S H A R N A I S

Dans les temps primitifs 99

Chez les Grecs et les Romains loi

Au Moyen-Age 102

SOUS Louis XV — - Br ide — Harnais — Plate-longe — - Harnais à quatre et à six chevaux —Harnais de chaise 106

Sous la Restauration —Harnais à poitrails — Harnais à colliers —Harnais de carrick à pompe

— • Attelage de chaise — Attelage à quatre à grandes guides — Attelage à la d'Aumont —Attelage à quatre à la française — - Attelage à quatre à l'allemande — Attelage à six à l'anglaise— Attelage à huit à la française — - Grands attelages de cérémonie 116

Sous Louis-Philippe 130

CHAPITRE I I I

R E C H E R C H E S S U R L E S L I V R É E SAncienne monarchie — Règne de Charles VI : « habit mi-parù » — Règne de Louis XI V;

couleurs de la Maison du Roi :bleu de roi, incarnat et blanc — Maison d'Orléans — Livrées del'Ecurie du Prince do Condé 131

Révolution et Empire 132

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TABLE DES M AT IÈRES. 483

Pages.

Restauration — Maison du Roi — Petite livrée : piqueur, sous-piqueur, cochers, postillons d'attelage, postillons de chaise, garçons d'attelage et palefreniers, garçon d'attelage du cabriolet,muletiers, valets de pied, courrier, piqueur-courrier, valet do pied et garçon d'attelage courriers — Grande livrée — Deuil et demi-deuil — Poste aux chevaux — Ordre du jour n0 145de la garde nationale de Paris 133

Sous Louis-Philippe 139

CHAPITRE I VD U M E N A G E D A N S L E P A S S É

Règles générales — Préparation préalable des chevaux à la selle — Disposition des deux

uniques guides — Manière de mener à la Française et à l'Italienne — Position du cocher sur

son siège — Manière de rendre libre la main du fouet — La « main bonne » — « Manier »

— Le « demi-arrêt » et F « arrêt » — « S'at tacher » — Partir — Précautions dans les descentes— Obliques et tourners — De la « retraite » 140

Formation et conduite des attelages — La Chaise de poste — Attelage à quatre ou six

chevaux—Menage à huit dans les grandes guides — Le fouet—Le cheval de Cabriolet. . . . 148Habileté des anciens cochers français — Défis e t paris d'autrefois 157

Résumé 159

SECONDE PARTIE

AUJOURD'HUI

LIVRE PREMIER

LE C O C H E R

I

PRÉPARATION MÉTHODIQUE DU CHEVAL A L'ATTELAGEPréliminaires 103

Travail préparatoire à la main sans le harnais — Habituer le cheval arrêté à

répondre à la demi-tension des guides - — Appr endre au cheval à reculer — Travail à la era-

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484 TABLE DES MATIÈRES.

Pages.

vache : a) marche en avant sur la cravache; Z i ) pas de côté; c) demi-tours sur les hanches —

familiariser le cheval avec le contact et le bruit du fouet — Travail à la longe — Du « J ockey

anglais» 164

Travail préparatoire à la main avec le harnais — Habituer le cheval au harnais —

Accoutumer le cheval au tirage — Exercer le cheval au menage on guides — Travail entre les

longues guides 173

Dressage dans les brancards 179

Dressage au timon 183

Dressage en paire 186

Dressage en grandes guides, à la d'Aumont ou en poste 186

II

T R A I T É C O M P L E T DE M E N A G E

Monter sur le siège —Examen préliminaire — Manière de monter sur le siège 191Position du COCher sur le siège —Position classique — Position oblique 194

Mener avec deux guides — Tenue des guides dans lamain gauche — Tenue du fouet dans

la main droite — Former le carre — Ajuster les guides : 1° les guides tenues dans la maingauche seule; 2° la main droite étant posée sur la guide droite pour former le carré — Reprisede guides — Du doigter : a) dans le menage à une main; h) dans le menage à deux mains —Du petit doigt de la main droite — De l'emploi du fouet — De l'appel de la langue — De lavoix 197

Du menage proprement dit — Mettre l'attelage en mouvement — Marcher sur le droit —Des arrêts et demi-arrêts — Changer de direction — Obliques — Mouvements circulaires —

Des soutiens do main — Arrêter l'attelage — • A lterner le menage à deux mains avec lemenageà une main — « La grande ficelle » — De l'équilibre du cheval attelé : en bridon ; en bride . . 205

En route — En terrain plat— Descentes — Montées — Ruisseaux — Incidents à prévoir 215

Conseils pour le menage en ville — Avancer — Partir — Croiser ou dépasser une voi

ture — Arrêter — Précautions — Tournants — Du fringaler — Demi-tours — Entrer dansune porte — Déposer les maîtres 218

Du reculer et du remiser — Reculer — Demi-retraites — Retraites obliques — Retraite

circulaire ou bout pour bout — Retraite entière — Louvoyer 221

Descendre du siège 224

Menage de trois chevaux de front 225

Mener avec deux paires de guides — utilité des guides de sûreté — Manière de mener àla Vigogne 226

Des chevaux vicieux à l'attelage — Des chevaux qui ruent — Des chevaux qui pointent ou

qui bondissent — Des chevaux qui s'emportent 230

Mener avec les grandes guides :

M E N A G E A Q U A T R E A L A F R A N Ç A I S E — Manière de monter sur le siège et de tenir les guides —

Ajuster les guides — Position du cocher — Mettre l'attelage on mouvement — Obliques —

Tournants et mouvements circulaires — Arrêter — Retraites — Du fouet 234

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T AB L E DES MATIÈRES. 485

Pages.

M E N A G E A Q U A T R E A L ' A N G L A I S E — Monter sur le siège — Position du cocher — Tenue etmaniement des guides • — Ra ccourcir et ajuster :1° les quatre guides ; 2° les deux guides detimon ; 3° les deux guides de volée ; 4° la guide gauche de volée ; 5° la guide droite de volée ;

6° la guide gauche de timon; 7° la guide droite de timon; 8° les deux guides du milieu; 9° lesdeux guides externes — - Mettre l'attelage en mouvement — Marcher — Manière de se servir dufouet — Manières de demander le tourner à droite et à gauche — Rendre et reprendre — Faire

demi-tour — Arrêter — Conseils divers — Descendre du siège — De l'cnrônement — Appréciation de Thiroux sur le menage à l'anglaise 242

Menage de deux chevaux en tandem 258

Menage de trois chevaux en arbalète 250

Menage à la d'Aumont ou à la demi-d'Aumont, et en poste 260

L I V R E S E C O N D

LA V O I T U R ES A C O N S T R U C T I O N — SES V A R I É T É S

Généralités — Voitures à doux roues — Voitures à quatre roues 263

Des roues — Moyeu — Boîte — Cordons — Frette — Rais — Jantes — Cercle — Emploi du

caoutchouc : 1° Bandage à caoutchouc plein; précautions à prendre; 2° Bandage pneumatique;3° Bandage Compound — De l'écuauteur — Des rais entrelacés — Machines diverses 206

Des essieux — Du devers ou carrossagc — Du serrage — Essieu patent à huile — Écrou de

réglage — Du graissage — De la vérification du montage 271

Des ressorts — Des ressorts modernes — Étoquiaux — 1° Ressorts en C ; 2° Ressorts droits ;

3° Ressorts à pincettes et demi-pincettes — Autres ressorts — De la bobine de caoutchouc . . 275

Des trains :VOITURES A D E U X R O U E S — Brancards — Mains — Jumelles 277

VOITURES A Q U A T R E R O U E S — Arrière-train — Traverse — Moutonnets — Menottes —

Emploi du caoutchouc — Du tasseau de caoutchouc — Avant-train — Lisoir — Fourchettes —

Ronds d'avant-train — Sellette — Armons — Jantes — Cheville ouvrière — Embrassures— Tirants — Volée — Paumelles — Timon — Crapaud — Trompe — Collier de volée —

Douille de sellette — Gueules de loup — - Ceinture — Brancards 279

Trains à huit-ressorts — Flèches — Arcs de fer — Empanons—Jambes de force 284

Du tirage 285

Des caisses — Brancards de caisse — Bandes de fer — Pieds corniers — Montants de portières

— Pieds d'entrée — Branches — Joues de fond — Cave — Panneaux — Pavillon — Panneauxde custode — - Panneaux de brisement — Ceinture de la caisse ou accotoir — Panneaux deportière — Frise — Panneau de lunette — Lunette — Panneau d'arrière — Panneaux decoffre — Panneau de devant — Panneau de gorge — Panneau de passage do roues — Panneaude coquille — Coquille — Panneau de talon — Chàssis — Jalousie — Parclose — Chàssis dosiège — Capotes — Cerceaux do bois — Éventails — Compas — Goujons do capote — Marche

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486 TABLE DES MATIÈRES.

Pages.

pieds — Garde-crotte ou ailes — Rotonde — De la peinture des caisses — Des garnituresintérieures — Gouttière — Coussins de siège — Coussin de guide — Jupe de siège — Pente —Garde-crotte — Tablier — Parquet — Bas de marche — Baguettes — Poignées — Lanternes— Freins ou mécaniques d'enrayage — Patins 286

Du poids 292

Des diverses variétés des voitures actuelles — Voitures de la Maison del'Empereur Napoléon III 293

VOITURES M E N É E S P A R UN M A Î T R E — Stanhope — Garrick à pompe — Duc — Duc — Poney-chaise — Phaéton sans capote — Phaéton à capote — Mail Phaéton — Mail-Coach 295

M Y L O R D S — Mylord (forme ronde) — Mylord (forme carrée) 309

VICTORIAS — Victoria (forme carrée) — Victoria-Grand Duc — Grand Duc 313

LANDAUS — Landau (forme ronde) — Landau (forme carrée) — Landau (à deux cols decygne) — Landau de ville (forme ronde) — Landau de ville (forme carrée) — Grand Landaude Poste et de d'Aumont — Landau de poste (avec coffre devant et siège derrière) 319

SOCIABLES — Sociable à capote (forme ronde) — Sociable à capote (forme ronde) — Sociableà capote (forme carrée) — Sociable sans capote (wourst) 331

CHARS-A-BANCS -Char-à-bancs (à caisse cannée) — Char-à-bancs 339

C A L È C H E S — Ca lèche de ville — Grande Calèche de ville et de d'Aumont 343

COUPÉS — - Petit Coupé carré — - Coupé de Poste — Coupé Dorsay (à caisse ronde) •— CoupéDorsay (à caisse forme Brougham) — Grand Coupé de ville 347

BERLINES — Berline de ville (à custodes pleines et à quatre lanternes) — Berline de Gala

(à sept glaces et quatre lanternes) — Berline de Gala à galerie, à sept glaces, sans lanternes (1.) 357

LIVRE TROISIEME

LE HARNA ISSA COMPOSITION EN RAISON DE L'ATTELAGE

De quelques termes de sellerie — Blanchet, Boucle, Corps, Ardillon, Sommier, Traverse,

Boucleteau, Euchapure, Contre-sanglon, D, Anneau, Chape, Feutre, Panurge, Passant, Passe,Bouclement, Mortaise 363

Harnais du cheval attelé seul — 1° BRIDE : Dessus de tête (coronal ou têtière). Pièce de

têtière. Frontal (ou Frontali), Cocardes, Panurges, Œillères, Porte-mors, Sous-gorge. Sous-barbe, Enrênement, Plat, Mors de filet. Mors de bride. Embouchure, Canons, Branches,Œil, Banquet ou passe du haut. Passe du milieu. Passe du bras. Barrette, Gourmette —2° COLLIER : Mamelles, Blanchets, Verge, Chapeau, Hausse-col, Courroie d'enrênement. Attelles,Anneaux de guides. Tirage, Coulant d'attelles. Courroie d'attelles — 3° SELLETTE : Arçon,

Grands et petits Quartiers, Siège, Panneaux, Crochet d'enrênement. Anneaux de guides ouclefs de sellette, Chape de croupière, Contre-sanglons de sous-ventrière. Dossière, Porte-brancards, Contre-sanglon de porte-brancards, Bracelet ou rond de dossière. Traverse à

( I ) C e t t e B e r l i n e , v r a i c h e f - d ' œ u v r e d e c a r r o s s e r i e m o d e r n e , f o r m e l e f r o n t i s p i c e d e l ' o u v r a g e .

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TABLE D E S MATIÈRES. 4 8 7

Pages.

pont, Sous-vontrière, Coulant de sangle — 4° C R O U P I È R E : Corps de croupière, Contre-sangion,Blancliet, Passant ou fourreau coulant, Culeron — 5° R E C U L E M E N T (OU A V A L O I R E ) : Barre de fosse.Courroie de retraite, Reculement à la russe — 6° TRAITS : Leurs différents modes d'attacheaux attelles et aux armons — 7° GUIDES : Porte-guide— 8° M A R T I N G A L E : Fausse Martingale. . 364

AJUSTAGE — Bride — Collier — Sellette — Croupière — Reculement — Martingale 371

Harnais de l'attelage à deux — Chaînettes — Mantelet — Chape à écrou — Boucle à crampons — Traits : boucleteau de trait, tirant de trait, surdos — • Guides : branche extérieure,branche intérieure dite croisière, main de guide 376

AJUSTAGE — Bride — Collier — Chaînette — Fausse Martingale — Mantelet — Boucleteauxde traits — Croupières — Surdos — Culeron double — Guides — • Comment deux chevauxdoivent être attelés à un timon — - Italiennes 378

Harnais de l'attelage du Carrick à pompe — Barre d'acier — Poupées 380

Harnais de l'attelage à trois chevaux de front — Comment sont faits et agencés lesharnais do ce genre d'attelage 381

Harnais de l'attelage à quatre en guides — Chevaux de devant, dits de volée (Leaders)— Prolonge] — Chevaux de derrière, dits de timon (Wheelers) 381

Harnais de l'attelage en tandem — Harnais de devant — Harnais do derrière 383Harnais de l'attelage à trois chevaux, dit en arbalète — Genre et agencement. . . 384

Harnais de l'attelage dit à la d'Aumont — Leur composition — Leur description —

Chevaux de timon — Chevaux de devant — Chevaux des garçons d'attelage — Cheval dupiquour — Domi-d'Aumont 385

Harnais des attelages de poste 388

HARNAIS D E P O S T E A D E U X C H E V A U X M E N É S E N G U I D E S — Grolottière — Poitrail — Dessus

de cou 388

HARNAIS D E P O S T E A D E U X C H E V A U X A V E C P O S T I L L O N A C H E V A L — Porteur — Sous-main (ou

sous-verge) 390

ATTELAGES D E P O S T E A Q U A T R E C H E V A U X 391

Harnais de Gala à deux, six OU huit chevaux — Harnais de Gala à deux chevaux —Harnais de Gala à six ou à huit chevaux 392

LIVRE Q U A T R I È M E

LA L I V R É E

SA DESCRIPTION SUIVANT LE GENRE DE SERVICE

Service à l'Anglaise — Cochers — Valets de pied — Grooms 400

Service à la d'Aumont — Piqueurs — Postillo# — Garçons d'attelage — Valets de pied. 406

Service à la Française — Piqueurs — Cochers — Postillons — Garçons d'attelage — Valets

de pied

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488 TABLE DES MATIÈRES.

Pages.

Service de poste —Courriers — Postillons — Estafettes — Valets de pied ou Grooms (Hommesd'écurie) 419

Recommandations diverses pour l'habillement des hommes 424

Observation générale 425

LIVRE C I N Q U I E M E

L ' É Q U I P A G ESES T R A D I T I O N S E T S E S R È G L E S

Voitures à pincettes et autres d'un usage journalier — Charrette anglaise, stanhope,Tilbury, Cabriolet, Carrick à pompe, Dog-Cart, Duc-Carriek, Petit Duc, Duc, Poney-chaise,Phaéton, Mylord, Victoria, Petit Coupé, Brougham, Coupé de Poste, Petite Berline, Landau,Landau de poste. Calèche, Sociable à capote. Sociable sans capote (Wourst), Coach, Break,Char-à-bancs, Omnibus — Quels chevaux on doit mettre à ces voitures — Serviteurs que comporte chacune d'elles — En quelle tenue ils doivent être 429

Voitures à huit ressorts :VOITURES A T T E L É E S A D E U X C H E V A U X E N G U I D E S — Mail Phaéton, Victoria, Coupé Dorsay

(à forme Brougham), Coupé Dorsay (à caisse ronde). Coureuse, Grand Coupé de ville, GrandLandau de Poste et de d'Aumont, Calèche de ville. Grande Calèche de ville, Grande Calèche deville et de d'Aumont — Chevaux à atteler à ces voitures — Serviteurs. En quelle tenue ilsdoivent être 434

VOITURES A T T E L É E S A LA D'AUMONT — Grand Duc, Victoria-Grand-Duc, Grand Landau dePoste et de d'Aumont, Grande Calèche de ville et de d'Aumont — Chevaux des attelages à la

d'Aumont — Tenue des serviteurs 436

VOITURES D E GA L A — Berline de ville, Berlineà glaces. Berline à galerie, Vis-à-Vis — Genrede chevaux que comportent ces voitures — Attelage en Gala — Attelage en Demi-Gala —Grande ou petite Livrée à la Française 439

Attelages en poste — Voitures de poste — Leurs aménagements — Leurs attelages — Typesdes chevaux — Personnel des Serviteurs. Leurs rôles 441

APPENDICE AU LIVRE CINQUIÈME

Composition de l'Équipage de campagne

de l'Empereur Napoléon I er

TITRE 1ER :  D es Voilures 449

TITRE II :  D es  Attelages 450

TITRE III : Èquipacje à cheval ou léger 450

TITRE IV : Equipage de selle 451

TITRE V : Service du Trésor et Service de Santé 452

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TABLE D E S MATIÈRES. 48$)

L I V R E S I X I E M E

LE C O R T È G E

ORDRE ET MARCHE DE SES DIVERS ÉLÉMENTS

Pages.

Composition d'un Cortège allant à une cérémonie avec un escadrond'escorte 4 5 7

Composition d'un Cortège revenant d'une cérémonie avec le Chef del'État et deux Princes étrangers et six pelotons d'escorte. 458

Quelques Exemples de Cortèges du Second Empire :

Cortège pour le départ de S. M. l a Reine d'Angleterre (1855) — Cortège pour la cérémoniede clôture de l'Exposition universelle (15 novembre 1855) — Cortège de S. Ém. le CardinalLégat pour le Baptême du Prince Impérial — Cortège de L.L. M.M. pour le Baptême duPrince Impérial — Cortège du Prince Impérial pour le retour de S. A. aux Tuileries après le

Baptême 459

Paris. — Imprimerie R. CHAPELOT et C0, rue Christine, 2.

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ACHEVE D'IMPRIMER

A P A R I S

le