familles après un séjour en réanimation : étude pilote en
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ACADEMIE DE PARIS Année 2010/2011
MEMOIRE pour l’obtention du DES d’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur : Mr le Professeur Marc SAMAMA par
-----------------------LANCRIN FREDERIC----------------- Présenté et soutenu le --------29 avril 2011------
Impact d’un journal de bord sur le bien être des patients et des
familles après un séjour en réanimation : étude pilote en
réanimation
Travail effectué sous la direction de Mme le Dr Maïté Garrouste-Orgeas
Approuvé par Mr le Dr Benoit Misset, Université Paris Descartes
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Remerciements
Cette étude a été faite sous l'égide du groupe MUSIC (Minimizing Unnecessary Stress in
Critical Care), groupe de recherche axé sur le bien être des patients, familles et soignants.
Comité Scientifique
Maité Garrouste-Orgeas, Médecin, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph,
Paris
François Philippart, Médecin, DrSc, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint
Joseph, Université René Descartes, Paris
Cédric Bruel, Médecin, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Benoit Misset, Médecin, Réanimation polyvalente , Fondation Hôpital Saint Joseph,
Université René Descartes, Paris
Adeline Max, Médecin, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Youssef Blel, Médecin, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Isaline Coquet, Médecin, Réanimation polyvalente, Hôpital Foch, Suresnes
Jean Carlet, Médecin, Organisation Mondiale de la Santé, Genève
Antoine Perier, Psychologue, Maison des adolescents, Université Cochin, Paris
Frédéric Pochard, Psychiatre, Maison des adolescents, Université Cochin, Paris Groupe
FAMIREA
Stéphanie Angeli, Infirmière, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Nathalie Cousin, Infirmière, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Analyse statistique
Jean François Timsit, Médecin, Professeur, DrSc, INSERM U823, Institut Albert Bonniot, La
Tronche, Réanimation médicale, Hôpital Albert Michallon, Grenoble
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Aurélien Vesin, informaticien, INSERM U823, Institut Albert Bonniot, La Tronche
Kaoutar Mellouk, attachée de recherche clinique, Réanimation polyvalente, Fondation
Hôpital Saint Joseph, Paris
Personnes ayant participés à la méthode Delphi
Alexandre Lautrette, Médecin, Réanimation médicale, Hôpital Montpied, Clermont Ferrand
Dany Golgran-Toledano, Médecin, Réanimation polyvalente, Hôpital Général, Gonesse
Cédric Bruel, Médecin, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Charlotte Paralitici, Infirmière, Réanimation polyvalente, Fondation Hôpital Saint Joseph,
Paris
Christine Baeza, Psychologue, Unité de soins palliatifs, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Ghislaine Petit, Psychologue, Maison des adolescents, Université Cochin, Paris
Béatrice Danieau, Infirmière, Unité de soins palliatifs, Fondation Hôpital Saint Joseph, Paris
Laurence Carbonnier, Bénévole, Unité de soins palliatifs, Fondation Hôpital Saint Joseph,
Paris
Madame Simone Rist, directrice de théâtre et tragédienne
Nous remercions vivement le patient qui a été hospitalisé dans notre unité ainsi que sa femme
de leur participation dans cette étude.
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Introduction :
La réanimation est un service où la souffrance psychique et physique des patients et de
leurs familles sont intenses. De nombreux « survivants » décrivent des souvenirs traumatiques
induisant cauchemars, anxiété aiguë ou douleur [1] qui ont pour origine des facteurs de stress
[2] (pharmacologiques, métaboliques, bruit, lumière, douleur, difficultés ou impossibilité de
compréhension et de communication...). Un délire est présent chez 34.2% [2] à 84% [3] des
patients. Ce stress peut-être responsable d’une amnésie du séjour et d’irruptions de souvenirs
fragmentés. Ces agressions diverses sont responsables de troubles psychologiques,
notamment l’apparition de souvenirs délirants, et ont un impact sur la guérison du patient [4].
Ces troubles psychiatriques passent souvent au second plan devant l’importance accordée aux
soins « somatiques », en particulier parce qu’ils surviennent à distance de l’hospitalisation.
Il est décrit chez les patients « survivants », l’émergence d’état de stress post-
traumatique (ESPT) et des symptômes anxio-dépressifs [5-8] en rapport avec cette situation
traumatique (maladie et soins). L’analyse des études d’évaluation des troubles psychiatriques
chez les patients de réanimation montre que de 5 à 63% [8] des survivants évalués par
questionnaire présentent des signes d’ESPT. Un séjour en réanimation peut donc constituer un
traumatisme psychique majeur ayant des conséquences pathologiques au-delà de
l’hospitalisation. Les familles des patients hospitalisés sont également à risque de présenter
des difficultés psychologiques pendant et après l'hospitalisation de leur proche. 33% des
proches souffrent de troubles post-traumatiques et cette incidence augmente avec
l’implication et la gravité des décisions médicales [9].
Malgré la gravité du problème et l’enjeu majeur de santé publique, peu d’études
proposent d’améliorer cette situation. Des travaux sur la réhabilitation « post-réanimation »,
avec un suivi à la sortie ont été menés. Un essai randomisé [10] n’a pas montré d’efficacité
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d’un suivi sur les troubles post-traumatiques. La qualité de vie non plus n’est pas
significativement améliorée par cette prise en charge [11-12].
Les souvenirs délirants d'un séjour en réanimation sont un facteur de risque majeur
d’ESPT [10]. Les patients n’ont souvent de leur séjour qu’un souvenir partiel voire néant ou
encore cauchemardesque. C’est pourquoi il pourrait être intéressant que le patient se
réapproprie son séjour en comprenant les différentes phases de son hospitalisation. Le journal
de bord écrit au lit du patient en réanimation, à son intention, par les soignants et les proches
est une pratique apparue dans les pays scandinaves mais qui reste très peu répandue. C’est un
document collectif réalisé conjointement par les proches et les soignants qui appartient au
patient et qui participe au développement d’un partenariat pour le bien être et la qualité des
soins. Il s’agit d’un cahier laissé au lit du patient dans lequel les évènements du séjour, pour
l’équipe soignante, les évènements extérieurs et familiaux, pour la famille, sont relatés
librement en fonction de la sensibilité du narrateur et de sa relation avec le patient. Le journal
est illustré par des photos de l’environnement de réanimation, des photos et témoignages de la
famille. Le cahier est remis au patient à la fin du séjour ou à sa famille en cas de décès.
Peu d’études ont été réalisées sur l’impact de la mise en place d’un tel support [13-14].
Les opinions et sentiments des patients recensés plusieurs mois après leur hospitalisation en
réanimation montraient que tous avaient lu le journal. Ils affirmaient que le journal les avait
aidés à mieux appréhender la sévérité de leur maladie et à porter un autre regard sur leur
séjour. Pour les familles des personnes décédées, le journal aidait à l’acceptation du deuil et à
la compréhension des pathologies ayant entraîné le décès. Le moteur principal de l’écriture
des soignants était l’émotion ressentie face à une situation, les relations établies avec le
patient ou son entourage et les difficultés en cas d’avenir incertain ou troubles psychologiques
importants. Les journaux permettaient aux familles de maintenir un lien avec le patient en cas
de sédation. C’était également le témoignage de la présence quasi quotidienne des proches au
chevet du patient.
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Nous avons mené une étude pilote exploratoire sur les journaux de bord. Elle cherchait
à connaître l’impact des journaux de bord sur la satisfaction et les symptômes d’anxiété et de
dépression des familles durant le séjour en réanimation et le ressenti à 3 mois et 1 an sur le
vécu de la période après réanimation en mesurant les symptômes d’anxiété et de dépression et
le syndrome post traumatique des familles et des patients.
Matériels et méthodes
Dessin de l’étude
L’étude est prospective, ouverte, réalisée dans un service de réanimation polyvalente de
10 lits de l’hôpital Saint Joseph à Paris, structure accueillant 400 patients/an.
Elle est conduite en trois phases : 2 périodes contrôles appelées pré- et post-interventionnelle
encadrant un période d’intervention (Figure 1). Les familles peuvent rendre visite au patient
24h/24 sans limite de temps. Elles sont reçues à l’admission du patient par un médecin pour
délivrer les premières informations sur la pathologie du patient, évaluer la détresse de la
famille et identifier les moyens de les soutenir. De plus une brochure d’information sur le
service de réanimation est donnée. Le ratio patient/infirmier et patient/médecin est de 2.5 dans
cette unité. Deux kinésithérapeutes et un attaché de recherche clinique travaillent à plein
temps dans le service. Aucun psychologue n’est présent dans l’unité.
Sélection des patients et suivi
Nous avons inclus tous les patients ayant un séjour supérieur ou égal à 4 jours dans le
service de mai 2008 à septembre 2009. Les critères d’exclusion sont : les décès à J4, les
familles refusant de participer, les patients n’ayant aucune visite le jour de la sortie
(impossibilité de remplir les questionnaires), les patients ayant des troubles des fonctions
7
supérieures mentionnés dans le dossier ou un diagnostic de démence, et les familles et/ou
patients ne maîtrisant pas le français.
Pour chaque patient, les données suivantes ont été collectées prospectivement dans la
base Outcomerea (http:/www.outcomerea.org) remplie quotidiennement par un attaché de
recherche clinique : âge, sexe, motif d’hospitalisation, scores de gravité IGS II (Indice de
gravité simplifié II) [15] et de dysfonction d’organe LOD (Logistic Organ Failure) [16],
durée de séjour en réanimation et à l’hôpital. La situation d’urgence d’admission ne
permettant pas de connaître l’état de stress post traumatique de pré admission, nous avons
recueilli des données permettant de connaître les antécédents dépressifs ou psychiatriques des
patients comme un antécédent d’hospitalisation ou de consultation en psychiatrie, un
traitement par benzodiazépines, antidépresseurs et neuroleptiques dans les 3 derniers mois
précédant l’admission en réanimation.
Pour chaque famille, nous avons inclus le plus proche parent du patient (conjoint,
enfant, parents, fratrie, etc..) ou la personne écrivant le plus souvent dans le carnet. Nous
avons recueilli : le lien de parenté avec le patient, l’origine géographique de sa naissance.
A la sortie du service, les familles remplissaient la version française de l’échelle
d’anxiété et de dépression (Hospital Anxiety and Depression Scale, HADS) comportant 14
items, 7 pour l’anxiété et 7 pour la dépression [17-19]. La valeur seuil choisie pour cette
échelle était de 8 pour les 2 symptômes [20-21]. La satisfaction des familles a été évaluée par
l’échelle de satisfaction (Critical Care Family Needs Inventory, CCFSI); les scores variant de
0 (insatisfait) à 14 (très satisfait) [22-23].
Le suivi téléphonique des patients et des familles a été effectué à 3 mois et à 1 an après
la sortie de réanimation. Ce suivi a été réalisé par un attaché de recherche clinique ayant été
formé par un médecin du service pour l’administration téléphonique des questionnaires.
A 3 mois les patients et les familles ont complétés les questionnaires HADS et de
dissociation péri-traumatique (PDEQ). Ce dernier a démontré être très prédictif de
8
l’apparition d’un état de stress post-traumatique chez les individus exposés à un traumatisme
[24-26]. Il comporte 10 questions cotées de 1 à 5 (affirmation improbable à très vrai)
explorant le degré de dépersonnalisation, d’amnésie, de perceptions erronées du temps ou de
l’image corporelle. La valeur seuil > 15 est associée à une dissociation péri-traumatique.
A 1 an, les familles et les patients ont rempli le questionnaire de dépistage de l’état de
stress post traumatique (Impact Event Scale Questionnaire, IES-Q) qui mesure les symptômes
d’intrusion cognitive, d’évitement, et d’hyperactivité neurovégétative. Il regroupe 15 items
cotés de 0 (pas du tout) à 4 (souvent). La somme des scores est faite et s’échelonne de 0
(aucun symptôme d’EPST) à 75 (symptômes sévères). Nous avons calculé le nombre de
patients avec un score > 22 qui est corrélé à un état sévère de stress post-traumatique [27-30].
Phase d’intervention
Le carnet était ouvert à J4 et était présenté à la famille par un infirmier, un interne ou
un médecin senior. La décision de choisir le quatrième jour d’hospitalisation a été dictée dans
cette étude exploratoire par la nécessité de limiter les hospitalisations de courte durée celles
associées à un décès précoce. Le journal de bord a été fait sur un cahier A4. Les premières
pages étaient standardisées avec une explication de l’objet du carnet (Annexe 1), un résumé
de l’histoire du patient avant son arrivée en réanimation lui relatant les circonstances de son
arrivée à l’hôpital et en réanimation écrite par un médecin senior du service, un
trombinoscope de l’équipe soignante réactualisé à chaque changement d’internes ou
d’externes et à chaque nouvelle arrivée d’infirmières, une photo du ventilateur ou du matériel
de dialyse si le patient était ventilé ou avait une épuration extra rénale durant son séjour, une
photo de sa chambre prise telle qu’il la voyait. Aucune photo de patient hospitalisé n’a été
prise. Nous demandions aux familles d’apporter des photos de l’environnement du patient qui
étaient affichées dans la chambre. A chaque modification de cet environnement, une photo
était prise et rajoutée dans le journal. Les documents comme les dessins d’enfants ou les
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témoignages écrits des proches, très nombreux ont été collés dans les journaux à la sortie du
patient.
L’écriture du journal se faisait par la famille et l’équipe soignante. L’équipe
soignante avait l’obligation, au minimum, de s’identifier par la fonction et de dater son
écriture. Le carnet était libre d’accès. Les soignants étaient invités à s’adresser au patient dans
un langage de « tous les jours » (en conservant un ton professionnel) sur les évènements
médicaux, les soins délivrés. Des messages d’espoir, de compassion étaient autorisés. La
mention d’évènements nosocomiaux ou iatrogéniques était acceptée. Les familles pouvaient
écrire librement sans directives. Pendant l’hospitalisation, le carnet était conservé dans un
dossier visible et accessible dans la chambre du patient. Un mot était écrit par l’équipe
médicale à chaque visite. A la sortie du patient, tous les carnets avaient un mot souhaitant une
guérison rapide en cas de transfert vers un autre service ou de réconfort en cas de décès.
Lorsque le patient était transféré dans un service, le carnet était placé dans une enveloppe
avec pour consigne de le remettre au patient à sa sortie. La famille et l’équipe soignante du
nouveau service étaient invitées à poursuivre le carnet.
Analyse du contenu du carnet
L’analyse du contenu des carnets a été faite en utilisant une grille de lecture du
contenu établi par méthode Delphi. L’analyse de la littérature a permis d’isoler une liste
préliminaire de catégories et de thèmes. Cette liste a été le point de départ de la méthode
Delphi qui s’est déroulée en 3 phases. Les 2 premières phases ont permis d’augmenter le
nombre de catégories et de thèmes puis la troisième a permis d’établir une grille après avoir
exclu les items redondants. L’utilisation de la méthode Delphi a permis d’aboutir à un
consensus sur une grille de lecture. Les participants ont été au nombre de 11 : 3 médecins
réanimateurs (2 n’appartenant pas à l’unité), 3 infirmiers (1 infirmière de réanimation et 2
infirmières de soins palliatifs), 2 psychologues, 1 personne de la population générale avec une
10
expérience de la réanimation, et un ancien patient et sa femme. Un échantillon de 20 (40.8%)
carnets tirés a permis d’estimer l’agrément entre deux psychologues pour les catégories et
thèmes préalablement définis par méthode Delphi.
Ethique
Le comité d’éthique de l’hôpital Saint Joseph a demandé qu’une simple information
soit faite pour la famille et les patients. Une information générale a été faite dans la salle des
familles par un poster pour expliquer l’étude et la remise du journal de bord. Pour la famille,
une information individuelle a été faite à la remise du journal au quatrième jour expliquant de
nouveau la possibilité de participer à cette étude en autorisant le journal dans la chambre.
L’autorisation de remplir les questionnaires à la sortie de réanimation ont été recueillis. Les
familles ou les patients compétents à la sortie de réanimation ont donné l’autorisation pour la
photocopie et l’analyse du journal de bord et pour le suivi téléphonique pour les trois périodes
de l’étude. Pour les patients incompétents au moment de leur sortie, le consentement a été
obtenu au moment de l’appel téléphonique.
Analyse statistique
Les données quantitatives ayant une distribution normale sont exprimées en
moyennes (M) +/- écart type (ET), sinon elles sont exprimées en médiane (écart
interquartile). Nous avons utilisé les tests de Kruskal Wallis, ou chi 2 pour comparer les
périodes entre elles. Une correction de Bonferroni a été appliquée pour les tests multiples
comparant les patients et les familles selon les périodes. L’analyse du contenu des carnets
était faite par deux psychologues en aveugle l’un de l’autre. Les coefficients Kappa étaient
utilisés pour déterminer l’agrément entre les catégories et les thèmes préalablement définis
par méthode Delphi. L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel SAS (SAS 9.1, SAS
11
Institute, Cary, NC). L'analyse statistique a été supervisée par JF. Timsit dans l'unité
statistique d'Outcomerea.
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Résultats
Caractéristiques des patients
Durant la période d’étude, 378 patients ont été admis. 151 patients n’ont pas été inclus
pour les motifs suivants : durée de séjour inférieure à 4 jours, 11 ré-admissions. 216 patients
ont été inclus. Les critères d’exclusion concernaient 19 patients décédés à J4, 8 refus de
participation, 4 familles ne parlant pas le français, 42 patients sans visite durant leur séjour
(Figure 2). Au total, 143 patients et leurs familles ont participé à l’étude : 48 dans la période
contrôle pré-interventionelle, 49 dans la période interventionelle, 46 dans la période contrôle
post interventionelle. Le nombre de patients et de familles suivis à 3 mois et un an est indiqué
dans la figure 2.
Les caractéristiques des patients (Tableau 1) n'étaient pas différentes durant les trois
périodes à l’exception de l’utilisation des corticoïdes plus utilisé dans la première période et
de la durée d’hospitalisation plus courte dans la phase post interventionelle (20 jours vs 18,2
jours et 13 jours; respectivement p=0.0001). La durée de séjour à la sortie de réanimation
n’était pas différente quels que soient les groupes. L’âge moyen et la gravité des patients (IGS
II), l'intensité thérapeutique ou les évènements acquis durant le séjour étaient identiques dans
les 3 groupes. Les motifs d’admission étaient ceux d’une réanimation à orientation plutôt
médicale avec 20 à 25 % de patients chirurgicaux. Le taux d’arrêt de soins était faible (4 à 8
%) et comparable dans chaque groupe. La mortalité en réanimation et 3 mois après la sortie
de l’hôpital ne différait pas significativement entre les périodes.
Caractéristiques des familles
L’origine des familles était en accord avec le bassin de population desservi par
l’hôpital Saint Joseph (Tableau 3). Les familles étaient majoritairement originaires de France
(75%). Les membres participant à l’étude étaient des apparentés au 1er
degré du patient :
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époux/se, parents, frère/sœur, enfants représentant plus de 90% du recrutement. Il n’y avait
pas de différence pour ces deux variables entre les périodes.
Impact du journal de bord
A la sortie de réanimation
Une famille sur deux avait des symptômes d’anxiété à la sortie de réanimation. La
participation des familles dans l’élaboration des carnets n’a pas eu d’impact sur la survenue
des symptômes d’anxiété ou de dépression qui sont présents dans 25%, 32%, 42% des
familles appartenant aux périodes pré, interventionelle et post interventionelle,
respectivement (p=NS). Les scores de satisfaction des familles à la sortie du patient étaient
identiques avec un score à 12 quelles que soient les périodes considérées. Les résultats
n'étaient pas différents lorsqu’on analysait ensemble les deux périodes contrôles vs la période
d’intervention (données non fournies).
A 3 mois
Le carnet a eu un effet uniquement chez les familles. Les symptômes d’anxiété ont été
significativement diminués pendant la phase d’intervention vs les périodes de pré et post
intervention (39.1% vs 62.5% et 61.9%, respectivement, p=0.03). De la même façon, les
symptômes de dissociation péri-traumatique sont significativement diminués pendant la phase
d’intervention (34.6% vs 62.5% et 50%, respectivement, p=0.023)
Aucune différence n’a été mise en évidence chez les patients concernant les symptômes
d’anxiété, de dépression ou de dissociation péri-traumatique. Une explication possible était le
petit nombre de patients suivis. Les résultats n'étaient pas différents lorsqu’on analysait
ensemble les deux périodes contrôles vs la période d’intervention (données non fournies).
14
A 1an
Le carnet de bord a diminué significativement les symptômes de stress post
traumatique chez les familles (score 21.7±10.7 vs 32.7±12.9 et 29.8±14.5 pour les périodes
d’intervention vs pré et post intervention, respectivement, p=0.003). Le nombre de familles
ayant des symptômes de stress post-traumatique sévères était également diminué durant la
période d’intervention (Tableau 4). La diminution était essentiellement liée aux symptômes
d’intrusion et d’évitement. (Tableau 4).
Le carnet de bord a diminué également les symptômes de stress post traumatique chez
les patients (score 34.6±15.9 vs 21±12.2 et 29.8±15.9 pendant la phase d’intervention vs les
phases de pré et post intervention, respectivement, p=0.03). Cet effet était essentiellement
visible sur les symptômes d’évitement (Tableau 4). Les résultats n'étaient pas différents
lorsqu’on analysait ensemble les deux périodes contrôles vs la période d’intervention
(données non fournies).
Analyse du contenu des carnets
La grille élaborée par le panel de soignants et de personnes de la population générale
est dans l’annexe 2. Six catégories ont été définies : définir les lieux, les espaces et les
personnes (7 thèmes), construire une temporalité des évènements médicaux (6 thèmes),
replacer la temporalité du patient dans la temporalité du monde qui l’entoure (5 thèmes,
marquer la continuité de la vie du patient (6 thèmes), exprimer des sentiments, des émotions
(5 thèmes), manifester explicitement sa présence son engagement, son soutien (5 thèmes).
Cette grille a permis une lecture des carnets. Le coefficient Kappa entre les deux
psychologues était de 0.841 (intervalle de confiance, IC 95% : 0.798-0.885) pour les
catégories et de 0.939 (IC 95% : 0.907-0.972) pour les catégories lorsque les thèmes étaient
identiques pour les deux psychologues.
15
Tous les patients sauf un ont lu leur carnet plusieurs fois. Certains patients en ont fait
leur livre de chevet. Un patient a réalisé ses exercices d’orthophonie avec le carnet. Les
familles des patients décédés en général mettaient plusieurs mois avant de pouvoir relire ces
souvenirs douloureux. Cette étude a apporté quelques éléments sur le type de message délivré
par les soignants et la famille. La fréquence des témoignages était 2 fois supérieure chez les
familles par rapport à chaque catégorie professionnelle (2972 témoignages vs 1160 pour les
médecins et 1308 pour les paramédicaux) (Tableau 5). Les soignants décrivaient plus souvent
la temporalité du patient que la famille (59.2 % et 43.5 % vs 10.3 %, respectivement pour les
médecins, les infirmières et les familles). De plus l’expression de la continuité de la vie du
patient est exprimée dans 30.1 % des témoignages des familles contre 3.7 % et 5.3 %
(médecins et infirmiers, respectivement). Ceci contraste avec les commentaires de soutien qui
sont présents dans 38.8 % des cas chez les familles et dans 25 % des cas chez les soignants.
Enfin les médecins se démarquent en n’exprimant que très peu des émotions ou des
sentiments (7.2%) alors qu’ils sont présents dans environ 18% des commentaires des familles
et des paramédicaux.
16
Discussion
Cette étude a montré que l’élaboration d’un carnet de bord écrit par les familles et les
soignants a eu un impact sur le bien-être des familles et des patients en diminuant les
symptômes de stress post traumatique un an après la sortie de réanimation. Parmi les
déterminants du syndrome de stress post traumatique, les symptômes d’évitement et
d’intrusion sont significativement diminués chez les familles alors que seuls les symptômes
d’évitement sont diminués chez les patients. A trois mois, cette étude a montré un effet chez
les familles avec une diminution significative des symptômes d’anxiété et de dissociation péri
traumatique. Cette étude n’a pas montré d’effet à trois mois chez les patients.
La méthodologie de cette étude était différente des deux précédentes études publiées.
Dans l’étude de Knowles et al, [13] les carnets sont élaborés uniquement par les soignants et
les patients sont randomisés à la sortie de réanimation pour le recevoir immédiatement (n=18)
ou à la fin de l’évaluation (n=18). Deux évaluations des symptômes d’anxiété et de dépression
ont été faites. Dans les deux groupes, l’étude a montré une diminution des symptômes
d’anxiété et de dépression avec le temps mais cette diminution était significativement plus
importante dans le groupe ayant reçu un carnet à la sortie de réanimation. La deuxième étude
à notre disposition est celle de Jones et al, [14] qui ont mené une étude dans 7 réanimations de
six pays Européens. Chaque réanimation avait déjà la pratique des carnets avant le début de
l’étude. Le carnet de bord était élaboré par les soignants avec possibilité de participation des
familles. Les patients étaient randomisés (n=352) un mois après la sortie de réanimation pour
recevoir leur carnet immédiatement (groupe intervention) ou à la fin de l’étude (groupe
contrôle). Une mesure des symptômes de stress post traumatique était réalisée juste avant la
randomisation pour évaluer leur détresse psychologique de base. Une deuxième évaluation
des symptômes de stress post traumatique était réalisée 2 mois après la première. Après
exclusion des patients ayant des symptômes de stress post traumatique au moment de la
17
randomisation, cette étude a montré une réduction significative du développement des signes
de stress post traumatique chez les patients appartenant au groupe intervention (5% vs 13%,
p=0.02). Dans notre étude, la participation des familles dans l’élaboration des carnets rendait
difficile la randomisation à l’admission ou à la sortie des patients comme dans les deux études
précédentes. La contamination est inévitable avec l’élaboration d’un carnet par les familles
eux-mêmes pendant le séjour. Retarder la remise du carnet aux familles des patients décédés
ou aux patients eux-mêmes ont été les raisons du choix d’une étude avant-après avec deux
périodes contrôles. L’utilisation de questionnaires validés en français a permis un suivi par
téléphone par un attaché de recherche clinique. Le choix des valeurs seuil des questionnaires
utilisés peut être discutable pour nos résultats. Le seuil de l’HADS est celui habituellement
utilisé dans les études [9, 21,29]. Nous avons choisi une valeur seuil du questionnaire de
l’IES-R à 22. Ce choix a été dicté par la littérature récente concernant une population de
réanimation bronchopathes chroniques en France [30]. Le seuil à 22 avait une sensibilité de
92% et une spécificité de 57% dans une population générale après agressions sexuelles ou
physiques [31]
Les carnets de bord sont utilisés en Europe du Nord depuis 1984. Leur but a été de
donner au patient des éléments pour reconstruire une partie de sa vie ou les souvenirs étaient
soit manquants ou fragmentés par la maladie grave et ses conséquences induites par les
traitements comme la sédation. Cette perte de mémoire est le" trou-réa" correspondant à un
trou psychique et identitaire, à une interruption d'existence, à une amnésie produisant pour le
patient un arrachement d'une partie de soi non reconnaissable, à un vide interne sans aucun
matériel psychique de secours pour le combler. D'après Grosclaude, "dans ce trou persistent
des réminiscences que le patient ne peut reconnaître ni comme siennes, ni comme des
souvenirs". Toute tentative de réappropriation de sa vie est aveugle. Le carnet est le
témoignage matériel et concret de cette période, de cette amnésie. Le patient réalise d’une part
que cette partie de sa vie a existé, d’autre part qu’il n’était pas seul durant cette épreuve. Le
18
journal est donc le point de départ d’une récupération identitaire au travers des traces de
pensées de ceux qui l’ont accompagné pendant son hospitalisation (famille et soignants). La
littérature sur leurs effets est rare. Bergbom et al. [32] dans une étude qualitative, a montré
que le carnet était une aide pour se reconstruire psychiquement, se remémorer, et comprendre
la gravité de l'état physique pendant l’hospitalisation. Il est aussi un bon outil de débriefing
même si le carnet est lu à distance de l’évènement [33]. Notre étude avec un nombre de
patients faible a montré des résultats prometteurs sur le bien être des patients à distance et est
conforme aux résultats de la littérature.
Notre étude est la première, à notre connaissance, montrant l’impact du journal sur le
bien être des familles. On sait depuis longtemps que le séjour en réanimation est associé à
l’apparition de symptômes anxio-dépressifs [34]. Les familles ne comprennent pas toute
l’information qui est délivrée par les médecins [35], trouvent le temps d’entretien insuffisant
(16 minutes en moyenne) [2] avec seulement 30% de ce temps dévolu à leur écoute [36]. La
présence du carnet peut aider les familles à mieux comprendre l’hospitalisation de leur
proche. Il est le support d’une information claire, loyale, intelligible et surtout adaptée à leur
attente car rédigée avec un langage clair. Ecrire demande une réflexion sur les termes à
utiliser pour la famille. La vulgarisation de l’histoire médicale du patient est probablement
plus facile à l’écrit. Cet outil qui est un supplément d’information de la famille est toujours
disponible, peut être relu autant de fois que nécessaire. Pour le clinicien, lire le carnet avant
un entretien permet d’appréhender au mieux l’état psychologique de la famille qui se dévoile
dans une intimité des sentiments et des craintes qui sont les siennes. Il devient un atout
supplémentaire dans le dialogue soignant-famille et dans certains cas soignant patient si le
patient a les capacités de le lire à la fin de son séjour. Le patient revient au centre des soins et
est le principal bénéficiaire d’une communication sereine qui lui permettra par la suite de se
reconstruire. Actuellement, le carnet de bord est devenu une pratique courante dans notre
unité.
19
Cette étude a plusieurs limitations : c’est une étude monocentrique dans une
réanimation qui a depuis de nombreuses années un intérêt dans le développement du bien être
des familles [37]. Notre service est ouvert aux familles 24H/24H depuis 2001 et la
participation des familles dans les soins est proposée depuis de nombreuses années. Ces
résultats ne peuvent pas être généralisés à d’autres unités. Ils méritent une confirmation dans
une étude multicentrique. C’est une étude ouverte pour les soignants. Le suivi après la
réanimation était fait par un attaché de recherche clinique qui était en aveugle au moment de
l’appel téléphonique de la période d’intervention. Mais on ne peut empêcher les patients de
lever l’aveugle en parlant du carnet durant leur entretien. C’est une étude mesurant les signes
de dissociation péri-traumatique trois mois après le traumatisme (l’hospitalisation en
réanimation et la maladie). Ce délai entre le traumatisme initial et l’entretien peut modifier le
ressenti du répondeur car le temps permet de sous-estimer les sentiments négatifs en les
occultant [38]. Enfin, un certain nombre de patients et de familles n’ont pu être interrogés à
distance de la réanimation pour de multiples raisons (hospitalisation, refus ou perdu de vue).
On ne peut éliminer que ces non répondeurs étaient dans une profonde détresse
psychologique.
Cette étude a comme force principale de montrer la faisabilité de ce type
d’intervention dans un service de réanimation. L’implication de toutes les catégories
professionnelles montre l’intérêt des soignants à améliorer la qualité de vie des familles dans
l’unité et des patients à distance de la réanimation. Un intérêt grandissant des soignants est
actuel sur le bien être des familles et des patients comme le démontre le récent consensus de
la Société Française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) et la Société de réanimation de
Langue Française (SRLF) sur le mieux vivre en réanimation. L’utilisation d’une grille de
lecture a permis une analyse des carnets facile et non centrée sur les intérêts du psychologue
qui a analysé les carnets.
20
En conclusion, l’élaboration d’un journal de bord en réanimation est une intervention
facile, impliquant l’ensemble de l’équipe et utile pour les patients et les familles à distance de
la sortie de réanimation. Ce carnet de bord a un effet sur la qualité de vie des patients et de
leurs proches en diminuant les symptômes de stress post traumatique, essentiellement les plus
handicapants (l’évitement et l’intrusion). Cette étude pilote dans un service axé sur le bien
être des familles et des patients mérite une confirmation dans d’autres réanimations avant de
recommander le journal de bord en pratique quotidienne.
Figure 1. Dessin de l’étude.
HADS: Hospital Anxiety and Depression Scale; CCFSI : Critical Care Family Needs Inventory ; IES-Q : Impact Event Scale Questionnaire,
Questionnaire de satisfaction (CCFSI)
Symptômes d’anxiété et de dépression (HADS)
Questionnaire des Expériences de Dissociation Péri traumatique
Symptômes d’anxiété et de dépression (HADS)
Échelle révisée d’impact des évènements traumatisants (IES-Q)
Sortie de réa
Familles
A 3 mois
Famille
Patient
A 1 an
Famille
Patient
Période contrôle 1
5/08 au 11/08/08
Intervention
12/08/08 au 4/09/09
Période contrôle 2
5/09 au 09/09/09
22
Figure 2. Organigramme de l’étude
378 patients admis <4 jours N=151
Seconde admission N= 11
Décédé à J4 N= 19
216 patients inclus
Refus famille N=8
Pas de visite jusqu’à la sortie de réa N=42
Ne parle pas français N=4
Pre intervention
N=48 Intervention
N=49
Post intervention
N=46
Suivi à 3 mois
Famille N=48
Patient N=21 Mort (17), refus (1),
hospitalisé (8), aphasie (1)
Suivi à 3 mois
Famille N=46
Patient N=19 Mort (15), refus (3), hospitalisé (7)
Sourd (1), perdu de vue (4)
Suivi à 3 mois
Famille N=42
Patient N=12 Mort (13), refus (5), hospitalisé (8)
Aphasie (3), perdu de vue (5)
Suivi à 1 an
Famille N=40
Patient N=17 Mort (23), refus (1),
hospitalisé (2), aphasie (2),
Perdu de vue (2)
Suivi à 1 an
Famille N=41
Patient N=20 Mort (18), refus (1),
hospitalisé (3), aphasie (1)
Sourd (3), Perdu de vue (3)
Suivi à 1 an
Famille N=34
Patient N=19 Mort (17), refus (3), hospitalisé (1)
Aphasie (1),
Perdu de vue (6)
23
Tableau 1. Caractéristiques des patients
Les résultats sont exprimés en moyenne (m) et écart type (ET) ou en nombre (pourcentage).
Variables Preintervention
N=48
Intervention
N=49
Postintervention
N=46
p
Age, années, m (ET) 67.5 (13.5) 65.4 (16.8) 61.8 (15.9) 0.18
SAPS II, m (ET) 44.3 (13.9) 41.2 (14.6) 39.9 (15) 0.23
LOD, m (ET) 5.2 (2.4) 4.4 (2.1) 4.2 (2.5) 0.11
Type d’admission, Nombre
Medecine
Chirurgie urgente
Chirurgie programmée
35 (72.9%)
8 (16.7%)
5 (10.4%)
40 (81.6%)
5 (10.2%)
4 (8.2%)
35 (76.1%)
6 (13%)
5 (10.9%)
0.59
0.64
0.88
Arrêt ou suspension de soins, N 4 (8.3%) 3 (6.1%) 2 (4.3%) 0.84
Durée de séjour, jours, m (ET) 21.2 (15.6) 18.2 (22.9) 13 (18) 0.001
Durée de séjour post-réa,
m (ET)
35.1 (67.1) 19.5 (30.4) 13.5 (18.7) 0.36
Mortalité réa, N 10 (20.8%) 6 (12.2%) 5 (10.2%) 0.33
Mortalité 3 mois après sortie, N 7 (14.6%) 9 (18.4%) 8 (17.4%) 0.87
24
Tableau 2. Type de traitements, hospitalisations et pathologies des patients
Pré intervention Intervention Post_intervention p
Motif d’hospitalisation
Choc septique, DMV 27 (18.9%) 12 (25%) 7 (15.2%) 0.40
Autres chocs 14 (9.8%) 5 (10.4%) 5 (10.9%) 0.89
Insuffisance respiratoire aiguë 44 (30.8%) 15 (31.3%) 12 (26.1%) 0.65
Exacerbation de BPCO 14 (9.8%) 0 5 (10.9%)
Insuffisance rénale aiguë 5 (3.5%) 1 (2.1%) 3 (6.5%) 0.39
Coma 15 (10.5%) 5 (10.4%) 5 (10.9%) 0.99
Monitoring 24 (16.8%) 10 (20.8%) 9 (19.6%) 0.31
Hospitalisation psychiatrie 3 (6.%2) 2 (4.0%) 6 (13.0%) 0.23
Consultation psychiatrie 9 (18.7%) 3 (6.1%) 9 (19.5%) 0.11
Intensité thérapeutique
Ventilation mécanique avec intubation 38 (79.2%) 38 (77.6%) 31 (67.4%) 0.36
Adrénaline/Noradrénaline 28 (58.3%) 23 (46.9%) 19 (41.3%) 0.24
Dobutamine 6 (12.5%) 7 (14.3%) 4 (8.7%) 0.69
Dialyse 14 (29.2%) 6 (12.2%) 8 (17.4%) 0.09
Cathéter veineux central 37 (77.1%) 30 (61.2%) 27 (58.7%) 0.12
Cathéter artériel 31 (64.6%) 28 (57.1%) 18 (39.1%) 0.04
Evénements durant séjour
Arrêt cardiaque 1 (2.1%) 4 (8.2%) 2 (4.3%) 0.37
Auto extubation 4 (8.3%) 7 (14.3%) 4 (8.7%) 0.56
Echec d’extubation 3 (6.3%) 1 (2%) 1 (2.2%) 0.53
Décubitus ventral 5 (10.4%) 1 (2%) 1 (2.2%) 0.20
Traitements 3 mois précédents
Benzodiazépines 7 (14.6%) 6 (12.2%) 5 (10.9%) 0.86
Psychotropes 3 (6.3%) 1 (2%) 4 (8.7%) 0.32
Antidépresseurs 5 (10.4%) 1 (2%) 6 (13%) 0.10
Anxiolytiques 5 (10.4%) 3 (6.1%) 5 (10.9%) 0.72
Traitement durant le séjour*
Corticostéroides 32 (66.7%) 16 (32.7%) 19 (41.3%) 0.002
9.4±9.2, 7 (3.5 -9.5) 9.8±8.1, 6 (4-14.5) 7.2±5.8, 6 (3-7) 0.68
Benzodiazepines 36 (75%) 31 (63.3%) 25 (54.3%) 0.11
6.6±6 , 4.5 (2 - 8.5) 6.5±8.4, 5 (2-7) 5.1±4.3, 3 (2-8) 0.61
Morphine 37 (77.1%) 34 (69.4%) 28 (60.9%) 0.23
7.5±6.7, 6 (2-10) 7.6±10.1, 4.5 (2-7) 7±8.6, 4 (2-7.5) 0.76
Curares 23 (47.9%) 23 (46.9%) 23 (50%) 0.95
3.7±4.2, 2 (1- 6) 2.7±3, 2 (1-3) 3.3±4, 1 (1-4) 0.72
*Nombre (%)
Durée moyenne +/- écart type, médiane (25éme-75ème
percentile) en jours ; DMV : défaillance multiviscérale
25
Tableau 3. Origine des familles
Variables Pre-intervention
n=48
Intervention
n=49
Post intervention
n=46
Origine famille, n (%)
France
Afrique
Pays européens autres que la France
Autres pays
39 (81.2)
5 (10.4)
2 (4.1)
2 (4.1)
41 (83.6)
2 (4.0)
5 (10.2)
1 (2.0)
32 (69.5)
8 (17.3)
1 (2.1)
5 (10.8)
Parenté avec le patient, n (%)
Epouse
Enfants
Frère/Soeur
Autres membres de la famille
Parents
Amis
13 (27.0)
16 (33.3)
9 (18.7)
1 (2.0)
6 (12.5)
3 (6.2)
22 (44.9)
14 (28.5)
4 (8.1)
5 (10.2)
4 (8.1)
0
18 (39.1)
7 (15.2)
7 (15.2)
4 (8.7)
10 (21.7)
0
.
Les résultats sont exprimés en nombre (%).
26
Tableau 4. Impact du journal de bord sur les patients et leurs familles.
Variables Pre-intervention
N = 48
Intervention
N = 49
Post-intervention
N = 46
p
A la Sortie de réa, N familles
Anxiété Famille >8, Nombre (N) 23 (47.9%) 23 (50%) 25 (59.2%) 0.51
Dépression Famille >8, N 12 (25%) 15 (32.6%) 18 (42.9%) 0.20
Score de satisfaction Famille, médiane 12 12 12 0.28
A 3 mois, N familles 48 46 42
Anxiété Famille >8, N 30 (62.5%) 18 (39.1%) 26 (61.9%) 0.03
Dépression Famille >8, N 9 (18.8%) 10 (21.7%) 11 (26.2%) 0.69
Dissociation péri-traumatique Famille >15, N 30 (62.5%) 17 (34.6%) 23 (50%) 0.023
A 3 mois N Patients 21 19 12
Anxiété Patient >8, N 6 (28.6%) 2 (10.5%) 4 (33.3%) 0.28
Dépression Patient >8, N 8 (38.1%) 3 (15.8%) 5 (41.7%) 0.21
Dissociation péri-traumatique Patient >15, N 16 (76.2%) 10 (66.7%) 9 (81.8%) 0.66
A 1 an Famille IES-R 40 41 34
Score total m (ET) 32.7 (12.9) 21.6 (10.7) 29.8 (14.5) 0.0003
Score > 22 N 32 (80%) 13 (31.7%) 23 (67.6%) <.0001
Intrusion cognitive m (ET) 13.1 (5.2) 9.5 (5.1) 13 (5.6) 0.01
Evitement m (ET) 13.1 (5) 7.6 (4.2) 11.3 (6.3) <.00001
Hyperactivité neurovégétative m (ET) 6.5 (2.1) 4.4 (3.7) 5.3 (4.5) 0.21
A 1 an Patients IES-R 17 20 19
Score total m (ET) 34.6 (15.9) 21 (12.2) 29.8 (15.1) 0.03
Score > 22 N 11 (64.7%) 10 (50%) 14 (73.7%) 0.3
Intrusion cognitive m (ET) 13.4 (6.1) 9.1 (6.1) 12.5 (6.4) 0.1
Evitement m (ET) 13.7 (6.4) 6.8 (3.8) 10.4 (5.2) 0.003
Hyperactivité neurovégétative m (ET) 7.5 (4.4) 5.2 (4.6) 6.9 (4.9) 0.24
Les résultats sont exprimés en moyenne (m) et écart type (ET)
27
Tableau 5. Fréquence des écrits en fonction des catégories
Catégories en fonction de la grille et
extraite des carnets par le psychologue
Ecrits
des familles
N=2972
Ecrits
des médecins
N=1160
Ecrits
d’infirmiers et aides-soignantes
N= 1308
Décrire le temps, le lieu et les gens 41 (1.4) 3 (0.3) 14 (1.1)
Construire une temporalité des
évènements médicaux 17 (0.6) 54 (4.7) 54 (4.1)
Replacer la temporalité du patient dans
la temporalité du monde qui l'entoure 325 (10.9) 687 (59.2) 569 (43.5)
Exprimer la continuité de la vie du
patient 896 (30.1) 43 (3.7) 69 (5.3)
Exprimer des émotions et sentiments 476 (16) 85 (7.3) 286 (21.9)
Exprimer le soutien de la famille et de
l’équipe 1153 (38.8) 286 (24.7) 306 (23.4)
Les résultats sont exprimés en nombre (%).
28
Annexe 1 Première page du carnet
Le Lien entre vous et nous
Pour vous, Pour elle, Pour lui
Ce cahier est mis en place pour la famille et l’équipe soignante pour
dire au patient ce qu’il ne peut pas voir, entendre, et pour rester en
contact avec lui malgré les médicaments sédatifs et la maladie.
Cette période où la réanimation enlève les souvenirs…..
Ce cahier permettra de les lui restituer pour que ces jours, semaines
ou mois ne soient plus un "trou" vide de souvenirs.
Ce cahier n’a pas de règle de fonctionnement.
Écrivez quand vous voulez, au rythme que vous souhaitez.
Collez des dessins, des photos……
Il vous appartient
et lui appartiendra quand il (elle) sera guéri(e)
Tableau 2. Scores HADS et PDEQ des familles et patients à la sortie, à 3 mois
29
Annexe 2 Constitution de la grille de lecture par méthode Delphi
CATEGORIE 1 : Définir les lieux, les espaces et les personnes
Thème 1 Narration portant sur le service, sa situation dans l’hôpital et dans la ville
Thème 2 Narration portant sur l’identité et la fonction des soignants
Thème 3 Narration portant sur les caractéristiques de la chambre
Thème 4 Narration portant sur les caractéristiques des machines et leur usage
Thème 5 Narration portant sur l’environnement sonore et visuel
Thème 6 Narration portant sur la description de photos mises en évidence dans la chambre
Thème 7 Narration évoquant la présence ou la visite de représentants religieux
CATEGORIE 2 : Construire une temporalité des évènements médicaux
Thème 1 Narration portant sur le parcours médical du patient jusqu’à la réanimation et « l’après réanimation »
Thème 2 Narration portant sur l’état de patient, son évolution, les traitements, les gestes, explorations et interventions
Thème 3 Description des évènements ayant perturbés ou susceptible de perturber la présence des soignants au prés du patient
Thème 4 Evocation de l’espérance de vie, de l’incidence des troubles sur la qualité de vie
Thème 5 Narration portant sur la possibilité, la temporalité et le contenu des échanges entre les différents responsables médicaux
Thème 6 Narration portant sur les différences d’interventions entre équipe de jour et équipe de nuit dans le déroulement d’une journée
CATEGORIE 3 : Replacer la temporalité du patient dans la temporalité du monde qui l’entoure
Thème 1 Narration portant sur les évènements de vie personnelle (narrateur, famille, amis…)
Thème 2
Narration portant sur la différence de vécu entre la temporalité du patient depuis son arrivée dans le service et celle du
narrateur ou des proches
Thème 3 Narration portant sur les projets d’avenir du patient
Thème 4 Narration sur les évènements sociaux, politiques, économiques, culturels
Thème 5 Narration portant sur les visites, leurs successions, leur durée et les empêchements
30
CATEGORIE 4 : Marquer la continuité de la vie du patient
Thème 1 Narration faisant référence au passé proche ou ancien du patient, ses habitudes, réactions, trait de personnalité
Thème 2 Narration portant sur les comportements, attitudes, actions du patient
Thème 3 Narration portant sur les transformations physiques attitudes du corps (ouverture fermeture des yeux)
Thème 4 Narration portant sur les transformations d’expression de douleur, les réactions aux soins
Thème 5
Narration portant sur les réactions affectives du patient à la voix des soignants et des proches (sourires, légers mouvements
des paupières ou du corps…)
Thème 6 Narrations portant sur les réactions affectives du patient au contact physique (caresses, serrements de mains, toucher..)
CATEGORIE 5 : Exprimer des sentiments, des émotions
Thème 1 Narration exprimant explicitement des sentiments ou des affects pour le patient
Thème 2 Narration exprimant explicitement des sentiments ou des affects pour ou à propos des soignants
Thème 3 Narration exprimant explicitement des sentiments ou des affects pour des membres de la famille ou des proches
Thème 4 Narration exprimant attentes, craintes, découragement, espoirs, de la famille ou des proches
Thème 5 Narration exprimant, craintes et espoirs des soignants
CATEGORIE 6 : Manifester explicitement sa présence son engagement, son soutien
Thème 1 Témoigner explicitement par l’écriture de sa présence au près du patient
Thème 2 Manifester de façon personnelle et originale sa présence (poèmes, chansons, musique, dessin…)
Thème 3
Rapporter les relations entre le patient et son entourage en encourageant la parole et le toucher malgré l’environnement «
difficile »
Thème 4 Décrire son implication physique dans la communication avec le patient
Thème 5 Exprimer dans la narration ou faire référence à son soutien par la prière ou toute action à caractère religieux ou mystique
31
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