energies le mag - n°3

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énergies Février - Mai 2016 — N°3 Le Mag Traitement de l’eau : une solution 100 % écolo 21 Le futur Le dossier 13 STOCKER L’ÉNERGIE POUR MIEUX L’UTILISER 17 L’interview 8 Le reportage Dalkia à l’Olympique lyonnais Jean-Louis Étienne : « La COP21 est un encouragement »

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é n e r g i e sFévrier - Mai 2016 — N°3

L e M a g

Traitement de l’eau : une solution 100 % écolo

21Le futur

Le dossier13

STOCKER L’ÉNERGIE

POUR MIEUX L’UTILISER

17L’interview

8Le reportage

Dalkia à l’Olympique lyonnais

Jean-Louis Étienne : « La COP21 est un encouragement »

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag

Se chauffer grâce aux data centers.

Les hauts fourneaux d’ArcelorMittal chauffent les Dunkerquois. 23

Une maison intelligente qui consomme moins.25

— Édito —

De nouveaux outils pour expliquer les services énergétiques

Le clientCap-Vert, de lumière et de vent.28

La photo

Votre transition énergétique

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2015 8,1 %+ de 10 %est l’année la plus chaude que la Terre ait connue depuis 1880, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

C’est la hausse de la consommation de gaz en France en 2015. Avec la baisse des cours, la demande des clients industriels a bondi de 10,8 %, selon GRTgaz.

des ménages européens sont en situation de précarité énergétique, selon le vice-président de la Commission européenne en charge de l’Union de l’énergie, Maroš Šef ̌c ovi ̌c .

Réseaux de chaleur : chauffer sans polluer.22

Comprendre

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22

À l’occasion du premier numéro de 2016, je me permets de vous souhaiter une heureuse année, pleine de succès, pour vous et vos proches.L’an dernier, Dalkia a poursuivi son développement, tant en

France qu’à l’international. Nous n’en resterons pas là ! Nos ambitions demeurent fortes en dépit d’un contexte parfois peu favorable à l’efficacité énergétique, notamment en raison des prix faibles des différentes énergies primaires.Nous allons continuer à croître et à innover dans les solutions d’efficacité énergétique et la valorisation des énergies locales non émettrices de CO2. C’est cela que nous montrons dans le showroom que nous avons inauguré au mois de janvier. Cet outil, dont nous sommes tous très fiers, est destiné à présenter les savoir-faire de Dalkia à nos clients, nos collaborateurs et même au grand public.Consommer mieux et moins, sans renoncer à rien, doit être un objectif commun. Dalkia, qui vit la transition énergétique au quotidien pour le compte de ses clients depuis quatre-vingts ans, est légitime à porter ce discours.Nous devons aussi poursuivre nos efforts d’explication concernant nos métiers et les bénéfices pour nos clients finaux. Pour cela, nous venons de lancer une série de dessins animés mettant en scène une famille que Dalkia accompagne tout au long de la journée. Vous les retrouverez dans le magazine. Merci de les diffuser : vous êtes les premiers communicants de Dalkia !Bonne lecture.

Jean-Michel MazalératPrésident de Dalkia—

— Sommaire —

Repères

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10 293 MW C’est la puissance du parc éolien installé en France. L’éolien a connu une progression en 2015 avec 1 073 MW raccordés au réseau, contre 1 042 MW en 2014 et 630 MW en 2013, selon France Énergie Éolienne.

N° 3

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© photo : Stéphane Lavoué

Nouveau réseau de chaleur à Toulouse. Du gaz bio à Tours Plus. Économies d’énergie à la tour First. Inauguration du showroom Dalkia.

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L’actu

Stocker l’énergie pour mieux l’utiliser.13

Le dossier

Dalkia à l’Olympique lyonnais.8

Le portfolio

Traitement de l’eau : une solution 100 % écolo.19

Le futur

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17Énergies le Mag n°3 – Février - Mai 2016 est une publication de Dalkia - Quartier Valmy - 33, place Ronde - 92981 Paris-La Défense Cedex 81. Directeur de la communication et de la publication : Renaud Czarnes – Rédactrice en chef : Anne Mosoni – Comité éditorial : Jérôme Ladrière, Jean-Philippe Laurent, Michèle Lecomte, Laure Saman, François Vasse – Ont notamment collaboré à ce numéro : Charlotte André, Charlotte Bonneau, Pascale Ceccaldi-Grolier, Fabienne Degarne, Roxane Guichard, Bertrand Guillemaud, Camille Husson, Galia Kombeny, Jean Lorcy, Pierre Michaud, Gaël Pourret, Sonia Teullé – Correction : Jeanne François – Conception/réalisation : Addict design – Impression : Paragon, labellisé Imprim’vert. Imprimé avec des encres et vernis végétaux sur un papier 100 % recyclé.

L’énergie est notre avenir, économisons-la !100 %

Jean-Louis Étienne : « La COP21 est un encouragement. »17

L’interview

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag

Le réseau de chaleur Sébio à Sevran, en Île-de-France, a été doté à l’automne d’une nouvelle chaufferie biomasse. Objectif : éviter l’émission de 12 000 tonnes de CO2 par an. La biomasse, principale source d’énergie du réseau, couvre 60 % des besoins énergétiques des 13 000 Sevranais raccordés. Les usagers ont ainsi pu bénéficier d’une TVA réduite à 5,5 %, et ont vu leur facture énergétique diminuer de 12 % depuis juillet 2015. Pour ce qui est du volume, ce sont 17 000 tonnes de plaquettes forestières et de bois de recyclage qui alimenteront les deux chaudières de 3,75 MW chacune. •

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

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Sevran : 12 000 tonnes de CO2 en moins par an

Île-de-France

Toulouse Métropole a choisi Dalkia pour la création d’un nouveau réseau de chaleur destiné à alimenter en chauffage et en eau chaude l’équivalent de 15 000 logements. Il s’agit du plus grand réseau de chaleur mis en chantier en France depuis cinq ans (36 km et 120 GWh distribués). Il sera alimenté à 70 % par des énergies renouvelables locales – les usagers bénéficieront ainsi d’une TVA réduite –, et fonctionnera grâce à la valorisation de la chaleur dégagée par l’incinérateur de déchets et par les supercalculateurs de l’Institut Clément-Ader. Le projet permettra d’économiser 19 000 tonnes de CO2 par an. Prévu dans le cadre d’un contrat de délégation de service public (DSP) de vingt-six ans, ce partenariat inclut également un raccordement au Desc, le centre de pilotage de la performance énergétique de Dalkia. L’ensemble du réseau devrait être opérationnel en avril 2018. •

Toulouse chauffée aux énergies renouvelables

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

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La plus grande chaufferie biomasse de l’agglomération bordelaise a été inaugurée le 14 décembre dernier. Désormais, deux chaudières à bois (de 9,5 MW de puissance globale) alimentent les centres hospitaliers Pellegrin et Charles-Perrens.

Cette nouvelle installation conçue, réalisée et exploitée pour dix ans par Dalkia va réduire la facture énergétique annuelle des établissements de près de 5 % et éviter l’émission de 10 700 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent du retrait de la circulation de 7 133 voitures. Grâce à ce projet, 83 % des besoins énergétiques (chauffage et eau chaude) des deux hôpitaux sont couverts par la biomasse. •

Les hôpitaux bordelais passent au bois

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

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La communauté d’agglomération Tours Plus a choisi Verdesis, filiale de Dalkia, pour valoriser et purifier le biogaz issu de la méthanisation des boues de sa station d’épuration. Le biométhane produit – une énergie renouvelable d’origine biologique – atteindra un niveau de qualité égal à celui du gaz naturel et pourra être injecté dans le réseau de gaz de ville. Cette unité d’épuration, dont la mise en service est prévue en septembre 2016, est une première pour le groupe EDF, et la troisième en France pour les stations d’épuration, après Strasbourg et Grenoble. Cette référence ouvre ainsi à Verdesis les portes d’un marché prometteur. •

Centre-Val de Loire

Le réseau de gaz de l’agglomération de Tours se verdit

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag 6 7

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Île-de-France

Les métiers de Dalkia n’auront plus de secret pour vous !

Acteur de la transition énergétique au service de ses clients depuis quatre-vingts ans, Dalkia a inauguré son showroom le 6 janvier, en présence de Jean-Bernard Lévy, P-DG d’EDF, et de Jean-Michel Mazalérat, P-DG de Dalkia. Face aux défis du climat, de l’urbanisation, de la volatilité des cours des hydrocarbures, ce showroom situé au 26 e étage de la tour Europe, à La Défense, permet de comprendre comment Dalkia a innové et a élaboré un modèle énergétique toujours plus durable et performant. Cet espace interactif et pédagogique offre la possibilité de découvrir les différentes énergies renouvelables et de récupération au fil d’un parcours ludique, et d’expérimenter les solutions innovantes de Dalkia grâce à la réalité augmentée. •

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Techsim, entreprise spécialisée dans la conception, l’installation et la maintenance d’équipements de production d’air comprimé, fait désormais partie de Dalkia. Grâce à cette acquisition, Dalkia renforce ses compétences dans l’air comprimé, l’air respirable et l’azote.

Par ailleurs, Dalkia et ÉS (Électricité de Strasbourg) ont créé une filiale commune appelée ÉS Services Énergétiques. L’objectif est de conforter la position du groupe dans les services énergétiques dans le Bas-Rhin. •

En bref

Dalkia diversifie son offre

Provence-Alpes-Côte d’Azur

20 % d’économies d’énergie à La Seyne-sur-Mer

La gestion énergétique du parc HLM de Terres du Sud Habitat à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, est assurée par Dalkia avec un objectif de 20 % d’économies d’énergie. Dans le cadre d’un contrat de performance énergétique de cinq ans, un système de téléactivité a été mis en place pour les 2 700 logements du quartier. Une centaine de sondes placées dans des logements représentatifs communiquent avec des automates contrôlables à distance. Trois cent cinquante données sont collectées toutes les dix minutes pour régler le chauffage au plus juste selon la température extérieure. •

Île-de-France

La Défense : Dalkia conquiert des sommets

Dalkia et la SCI Tour First, représentée par CBRE Asset Services, ont signé un contrat de performance énergétique visant à réduire les consommations de ce gratte-ciel emblématique de La Défense. Depuis 2011, Dalkia est en charge de la maintenance des installations techniques de cette tour de bureaux, la plus haute de France (231 mètres, 80 000 m²). Ce nouveau contrat prévoit une réduction des consommations de l’ordre de 15 %, soit 1 600 MWh d’économie dès la première année. Cet engagement permettra d’éviter le rejet de 151 tonnes de CO2 par an. Pour y parvenir, Dalkia a raccordé les installations énergétiques à son centre de pilotage de la performance énergétique, le Desc. •

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag 8

— Le reportage — — Le reportage —

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Dalkia à l’ Olympique lyonnais

Après dix-huit mois de travaux, Dalkia assure depuis le 9 janvier 2016, date d’inauguration du Parc Olympique lyonnais, l’exploitation technique, la maintenance et le « gros entretien renouvellement » de ce stade nouvelle génération.—

PHOTOS : STÉPHANE LAVOUÉ

Conçu pour le groupe Olympique lyonnais par le cabinet d’architectes anglais Populous, c’est le premier stade de football 100 % privé en France. Après le Stade de France et le Vélodrome à Marseille, c’est aussi le troisième plus grand stade de l’Hexagone : 59 186 places assises sur trois niveaux de tribunes, dont 5 500 places VIP et 209 places presse, 105 loges, une brasserie de 480 couverts, un mégastore de 750 m2 , 209 points de vente et 16 000 places de parking. Provisoirement dénommée Parc Olympique lyonnais, l’enceinte prendra le nom d’un sponsor après l’Euro 2016. Durant la compétition, du 10 juin au 10 juillet, elle accueillera six rencontres, dont un huitième et une demi-finale. Une équipe de huit personnes de Dalkia est dédiée à la gestion du contrat signé pour vingt ans avec l’Olympique lyonnais.

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag 10 11

— Le reportage — — Le reportage —

Supervision à distance : toutes les installations techniques du stade sont reliées à un système informatique permettant de détecter les anomalies sur le chauffage, la climatisation, la ventilation, l’électricité, etc.

Gestion technique : l’immensité du site amène les techniciens à parcourir plus d’une dizaine de kilomètres par jour, et jusqu’à une vingtaine de kilomètres les jours d’événement pour procéder à toutes les vérifications et répondre aux demandes d’intervention urgente.

Maintenance préventive : des contrôles hebdomadaires sont menés sur le système de protection contre les incendies (sprinklage), l’éclairage, la plomberie, la serrurerie, le traitement de l’air, etc.

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Février - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag N°3 — Février - Mai 201612

— Le reportage — — Le dossier —

Stockerl’énergiepour mieux l’utiliser

Parce qu’il permet de décorréler production et consommation d’énergie, le stockage est un puissant levier d’optimisation environnementale et économique. Encore peu développé, son potentiel est considérable, en particulier à l’échelle des quartiers et dans le cadre des réseaux de chaleur.

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PHOTOS : A3 - ARGOUARCH ARCHITECTES ASSOCIÉS

Énergies le Mag

Le contrôle de la température au quotidien et le réarmement du système de détection incendie lors des déclenchements font partie des interventions assurées par l’équipe de Dalkia.

Maintenance du système d’arrosage : Dalkia n’est pas en charge de l’entretien du gazon, mais assure la gestion des installations techniques permettant au jardinier d’avoir une pelouse impeccable.

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le MagFévrier - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag 14 15

— Le dossier — — Le dossier —

es modes de stockage thermique Les ballons d’eau chaude installés dans les logements ou en pied d’immeubles constituent la forme de stockage d’énergie calorifique la plus courante et performante, les déperditions de chaleur étant très faibles, voire négligeables. En France, à ce jour, ils ont à eux seuls une capacité

estimée à 9 TWh (9 milliards de kWh). Cette solution se développe dans le cadre des réseaux de chaleur, à l’échelle des quartiers et des villes. Selon l’ATEE (Association technique énergie environnement), l’installation de stockage thermique sur des réseaux représente un potentiel de 5 à 10 GWh à l’horizon 2030.Ainsi, Borås, commune suédoise pionnière sur les questions énergétiques (son réseau de chaleur remonte à 1959) s’est

a chaleur : une énergie qui se stockeLe stockage d’énergie est souvent associé à l’électricité. En France, deuxième pays européen producteur d’hydroélectricité, le stockage réside principalement dans les barrages hydrauliques (12 à 14 % de l’électricité produite). À plus petite échelle, l’électricité est difficile à stocker en tant que telle.

Cela tient au caractère polluant et au faible rendement des batteries, mais aussi au manque d’efficacité technique et économique des autres solutions (air comprimé, procédés électrochimiques, etc.). L’électricité représente cependant moins d’un quart de l’énergie consommée en France, contre 65 % pour l’énergie thermique sous toutes ses formes. La question du stockage se pose donc tout particulièrement en ce qui concerne la chaleur. Une chaleur qui, elle, s’avère relativement aisée à conserver.

utilité du stockageLe stockage est considéré comme un enjeu de plus en plus essentiel, notamment en raison de la montée en puissance des énergies renouvelables. Les plus connues d’entre elles, uti l isées dans la production d’électricité, présentent les caractéristiques d’être intermittentes et généralement saisonnières – l’éolien et le

photovoltaïque notamment.D’autres énergies renouvelables ou de récupération telles que la géothermie, le biogaz, la chaleur produite par les process industriels ou les data centers n’ont pas ce caractère intermittent. Utilisées pour alimenter les réseaux de chaleur, elles assurent une production énergétique relativement stable, mais ne permettent pas toujours de faire face aux pics de consommation. Ceux-ci nécessitent souvent de faire appel à des sources plus flexibles, généralement fossiles. L’intérêt du stockage est alors de décorréler la production de la consommation d’énergie : il s’agit d’accumuler l’énergie lors des périodes de creux afin de la restituer ensuite pour effacer les périodes de pointe. En limitant le recours aux énergies fossiles, le stockage offre un avantage indéniable sur le plan environnemental.

— Brest Métropole a lancé

la construction d’une tour de chaleur qui sera opérationnelle à la rentrée 2016. Pouvez-vous revenir sur la genèse de ce projet ?À la fin des années 1980, avec l’appui de Dalkia, Brest Métropole a développé un réseau de chaleur urbain de 26,5 km valorisant l’énergie thermique produite par l’usine d’incinération des ordures ménagères. En 2012, dans le cadre de son Plan climat-énergie territorial, la métropole a décidé d’étendre son réseau, qui atteindra 45 km à l’horizon 2018, en maintenant la part des énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) à au moins 85 %.Une chaufferie biomasse de 12 MW est en construction, et le projet de stockage thermique est né du constat suivant : nous disposons au niveau de l’unité de valorisation énergétique des déchets ménagers d’un potentiel de chaleur ENR&R non exploité. De plus, nous employons des énergies fossiles pour faire face aux appels de puissance de gros utilisateurs : l’université de Bretagne occidentale, d’une surface bâtie de 120 000 m2, procède, par exemple, chaque matin à de très importantes

L’avis de Dalkia

« Brest Métropole donne l’exemple »

Ivan Bardin, directeur général d’Eco Chaleur de Brest, société concessionnaire du réseau de chauffage urbain de Brest

dotée en 2009 d’un accumulateur géant de 37 000 m3 qui stocke de l’eau chaude durant les périodes de faible demande, et alimente le réseau de chaleur de la ville lors des pointes de consommation. En France, Dalkia exploite plusieurs réseaux de chaleur sur lesquels sont installés des réservoirs d’eau chaude : sur incinérateur à La Rochelle, sur chaufferie biomasse à Avoriaz et sur géothermie à Melun.

es autres atouts du stockageOutre ses bénéfices environnementaux, le stockage d’énergie présente un intérêt économique. Avec une moindre puissance installée – donc des coûts d’investissement réduits –, il délivre in fine autant d’énergie : c’est l’énergie stockée qui est utilisée pour faire face à la demande dans les périodes de

relances, particulièrement en début de semaine. Le stockage est le moyen imaginé pour conserver la chaleur ENR&R lorsqu’elle est disponible afin de la restituer au moment des forts appels de puissance. L’université a compris l’intérêt du projet et a accepté d’accueillir sur son campus une tour de 20 m de haut et de 9,50 m de diamètre.

Quelles performances sont attendues de cette nouvelle infrastructure ? D’une capacité de 1 000 m3, la tour aura la faculté de stocker 2 500 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 400 logements. Les émissions de CO2 seront réduites de 12 700 tonnes sur vingt ans. Il s’agit, en France, du premier stockage thermique implanté sur le parcours d’un réseau de chaleur. Tous les contributeurs – Brest Métropole, l’Ademe, le conseil régional de Bretagne, le conseil départemental du Finistère et Sotraval – ont souhaité faire de ce projet un démonstrateur en matière d’efficacité énergétique et environnementale. Un modèle à dupliquer sur d’autres territoires !—

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3 Il la restitue lors des pics de demande de chaleur. Selon la taille du stockage, la réserve d’énergie peut servir à alimenter les clients sur une durée de quelques heures à plusieurs jours. C’est une façon d’améliorer l’usage des énergies renouvelables et de récupération, et de diminuer le bilan carbone.

1 Un réservoir en béton ou en acier, appelé accumulateur, est installé sur le réseau ou chez le client. Il apparaît tantôt comme producteur, tantôt comme consommateur (stockeur) pour le réseau. Son volume est adapté à la configuration locale, de quelques dizaines à plusieurs milliers de mètres cubes.

2 Lorsque la consommation de chaleur des utilisateurs est inférieure à la production, l’accumulateur stocke de l’eau chaude pour optimiser l’efficacité opérationnelle.

Le stockage d’énergie thermique : comment ça marche ?

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Les ballons d’eau chaude représentent en

France une capacité de stockage estimée à 9 milliards de kWh.

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Février - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le Mag16 17

— Le dossier — — L’interview —

pointe. Chez le client, le stockage permet de réduire la puissance souscrite. Il peut aussi éviter des travaux coûteux de renforcement des canalisations en limitant la congestion des tuyaux lors des pointes. Autre enjeu crucial : la sécurisation des systèmes énergétiques. Lorsque ceux-ci sont en tension, que ce soit en cas de très forte consommation ou d’indisponibilité

de moyens de production, il est précieux de pouvoir compter sur une réserve d’énergie immédiatement disponible. C’est le cas notamment pour la planification des arrêts techniques de production auxquels doivent procéder les exploitants du réseau .

ême logique pour le froidLimiter le dimensionnement – donc le coût initial – des installations, pouvoir jouer sur les tarifs électriques pour minimiser les frais d’exploitation et sécuriser le fonctionnement (objectif essentiel pour les hôpitaux, par exemple) : les enjeux sont similaires pour

les systèmes de climatisation et de production de froid.

Et là encore, bien que parfaitement matures et maîtrisées, les solutions de stockage – eau glacée entre 4° C et 12 °C, glace ou matériaux à changement de phase… – ne sont encore déployées que sur certaines installations (hôpital Purpan de Toulouse et réseau de froid de La Défense notamment).

L’explorateur Jean-Louis Étienne prépare un nouveau projet d’expédition dans l’océan Antarctique, Polar Pod. Il témoigne de la réalité du réchauffement climatique et du signal positif envoyé lors de la COP21. Chez le client,

le stockage permet de réduire

la puissance souscrite.

Quel bilan tirez-vous de la 21e conférence mondiale sur le climat (COP21) accueillie à Paris en décembre dernier ?

Jean-Louis Étienne : Je l’ai vécue comme un encouragement. Il est rare de réunir 195 chefs d’État et, au final, de ne pas décevoir. Le fait d’être parvenus à un consensus est un signal positif. Il fallait comprendre l’urgence d’agir car les résultats ne se feront pas sentir avant cinquante ans, et les vrais acteurs du changement ne sont pas les diplomates mais chaque individu dans sa vie quotidienne.

Pensez-vous que l’engagement des grands patrons comme Bill Gates et son initiative « Breakthrough Energy Coalition », la « coalition pour une avancée dans l’énergie », sera plus efficace que l’action des États ?

J.-L. É. : Tous les acteurs – politiques, industriels, individus – doivent être efficaces sur leurs zones d’influence, mais les entreprises vont être moteurs : elles ont une zone d’influence large. Elles doivent mettre en œuvre des solutions technologiques pour permettre l’efficacité énergétique. Bill Gates est très impliqué, depuis longtemps. Lui et les patrons qu’il a fédérés ont promis d’investir

PHOTO - STÉPHANE LAVOUÉ

Jean-Louis Étienne« La COP21 est un encouragement »

Environnemental : la flexibilité du stockage permet d’optimiser l’usage des ENR.Économique : une moindre puissance est installée pour une même quantité d’énergie délivrée.Sécurisant : une réserve d’énergie est immédiatement disponible en cas de panne.

C’est le potentiel que représente le stockage thermique sur des réseaux de chaleur en France, à l’horizon 2030.

À retenir

3 atouts du stockage de chaleur

5 À 10 GWh

20 milliards de dollars dans des initiatives pour changer le mode de consommation d’énergie. Tout est bon à prendre. Je crois au mariage des politiques et des chefs d’entreprises. Quand New York a été dévasté par la tempête Sandy, Michael Bloomberg, le maire de la ville, a décidé d’investir énormément dans des start-up qui travaillent sur le changement climatique.

Comment concevez-vous le rôle des scientifiques dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

J.-L. É. : Il est fondamental. Le fait que le climat se soit réchauffé de 0,8 °C en un siècle n’est pas perceptible par l’homme. Les scientifiques ont sonné l’alerte et démontré la réalité du réchauffement. Ils tentent aujourd’hui de faire des pronostics pour convaincre les décideurs

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1986 : 1er homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, en tirant lui-même son traîneau.

1989 : expédition Transantarctica, la plus longue traversée de l’Antarctique en traîneau à chiens (6 300 km).

1990-1996 : expéditions à vocation pédagogique pour faire connaître les régions polaires.

2002 : mission banquise, trois mois au pôle Nord pour étudier le réchauffement climatique.

2010 : 1re traversée de l’Arctique en ballon.

Jean-Louis Étienne en 5 dates

Dessiné par l’architecte Pierre Henri Argouarch, qui l’a dénommé « miroir des énergies », le stockage thermique en cours d’installation sur le campus de l’université de Bretagne occidentale a été conçu pour devenir un symbole d’efficacité énergétique.

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Février - Mai 2016 — N°3Énergies le Mag

— L’interview — — Le futur —Dès aujourd’hui

économiques car l’inertie est forte : 80 % de l’économie repose encore sur des énergies fossiles !

Vous avez exploré les pôles Nord et Sud. Quel est le rôle de ces régions froides dans la régulation du climat ?

J.-L. É. : La machine climatique, c’est l’équilibre entre la chaleur des tropiques et le froid des pôles, avec sur Terre deux régulateurs thermiques : l’atmosphère, via le déplacement rapide des masses d’air, et les courants océaniques. J’ai l’habitude de dire qu’on a ouvert la porte du frigo et que le froid va manquer pour équilibrer la chaleur des tropiques. En Arctique, où le réchauffement est le plus rapide, la neige fond, la terre change de couleur et passe de blanc à noir, ce qui absorbe encore plus les rayons du soleil et accélère le réchauffement. On assiste à un emballement des dérèglements climatiques, lié aux émissions de CO2 par l’homme.

Maîtriser les technologies de chaud et le froid, est-ce l’avenir ?

J.-L. É. : Parvenir à réguler les températures avec des énergies renouvelables est essentiel. Il va falloir aussi réfléchir à la récupération de la chaleur perdue. La voiture a, par exemple, un très mauvais rendement : 75 % de la chaleur qu’elle produit,

particulièrement par le frottement des pneus sur la route, est inutilisée. C’est pareil dans l’habitation, où il faut trouver de meilleurs systèmes d’isolation.

Votre expédition Polar Pod, une station dérivante dans le courant circumpolaire de l’océan Antarctique, sera lancée en 2018 pour trois ans. À quoi servira-t-elle ?

J.-L. É. : C’est un projet très important pour la mesure du climat. La station, en construction, est un énorme flotteur qui sera poussé par les courants. Les installations scientifiques seront alimentées en énergie par le vent. Le projet poursuit trois objectifs. Tout d’abord, il doit mesurer la capacité des océans à absorber le CO2. L’océan qui entoure l’Antarctique est gigantesque, c’est le plus grand puits de carbone océanique de la planète. Ensuite, comme le pied de Polar Pod plonge à 80 mètres sous les eaux, nous disposerons d’un espace très calme et propice à écouter toute la faune de cet océan. Nous pourrons ainsi en faire un inventaire précis, ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent. Enfin, il s’agira de valider les mesures enregistrées par les satellites, notamment sur la couleur des océans, la présence et la nature des planctons.

18 19

« Les entreprises vont être moteurs. Elles doivent innover pour permettre l’efficacité énergétique. »

Traitement de l’eau :

une solution 100 % écolo

oujours à l’affût d’innovations susceptibles d’améliorer les services d’efficacité énergétique proposés à ses clients, Dalkia a expérimenté, sous le contrôle strict des autorités sanitaires, une solution « verte » de traitement de l’eau sur un site client

au cours de l’été 2015. Baptisé « Biomeba », ce biocide a été élaboré par Amoéba, société spécialisée dans le développement de procédés biologiques pour la lutte contre les légionelles dans les tours de refroidissement. Cette technologie de

Dalkia a testé avec succès un biocide innovant et biologique à base d’amibes. Ce nouvel agent désinfectant, développé par Amoéba et commercialisé par Aquaprox, constitue une alternative écologique efficace aux traitements chimiques dans les tours aéroréfrigérantes (TAR). Explications avec Jean-Michel Claude. « Green Biocide » à base d’amibes Willaertia

magna (êtres vivants unicellulaires) sera tout prochainement commercialisée sur le marché français par la société Aquaprox, qui a négocié une licence exclusive pour son utilisation dans les circuits TAR.

Aux bactéricides chimiques Amoeba oppose une amibe capable de détruire par ingestion les bactéries (Legionella, Listeria, E. coli, etc.) présentes dans l’eau et sur les parois des canalisations. Le mécanisme d’action : une phagocytose active, au cours de laquelle l’amibe ingère et neutralise ses cibles. Une alternative naturelle performante, notamment pour traiter l’eau des tours aéroréfrigérantes de façon sûre.

Énergies le MagN°3 — Février - Mai 2016

Jean-Michel Claude, expert en traitement des eauxà la direction technique et opérations de Dalkia

Polar Pod fournira des mesures très précises pour mieux calculer les modèles climatiques dans une région qui est au cœur de l’avenir de la planète mais qui, paradoxalement, est la plus mal connue des scientifiques. C’est un projet ambitieux et coûteux. Sa construction nécessite 15 millions d’euros et il faudra ensuite assurer son budget de fonctionnement. Pour la construction, je suis en train de réunir un pool d’entreprises françaises. Pour le fonctionnement, je suis soutenu par l’Ifremer, le CNRS et le MIT (Massachusetts Institute of Technology). —

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PHOTOS -

SHUTTERSTOCK

Le Polar Pod : cette plate-forme

de 100 m de hauteur pour un poids de 720 tonnes est

dimensionnée pour affronter les plus grosses vagues.

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Dernier ouvrage paru de Jean-Louis Étienne : Persévérer : on ne repousse pas ses limites, on les découvre Éditions Paulsen, mars 2015.216 pages, 22,50 €

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— Le futur —C’est demain

— Le futur —Dès aujourd’hui

« Cette innovation nous a paru pertinente et respectueuse de l’environnement, cela a été un de nos moteurs pour suivre Aquaprox et la tester, confirme Jean-Michel Claude, expert traitement des eaux chez Dalkia. Le biocide a été mis en place sur un circuit de climatisation équipé de tours aéroréfrigérantes au cœur d’un site tertiaire situé en zone urbaine, à proximité de Paris. »

Respecter les normes européennes Les trois mois de test ont abouti à un constat sans appel : du point de vue de l’état sanitaire de l’eau, il y a eu absence de légionelles selon les indicateurs réglementaires. « Nous avons eu raison d’avoir confiance, se félicite Jean-Michel

N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le Mag

Innovation participative : le management de demain

Rencontre avec Gwenaël Guillemot, directeur de l’Institut de la réindustrialisation. Également responsable du département industrie de l’école d’ingénieur ei.CESI, à Paris, il travaille depuis de nombreuses années à l’intégration de l’innovation participative au cœur de l’entreprise.

u’est-ce que l’innovation participative ?

Gwenaël Guillemot : C’est une démarche qui vise à faciliter l’émission et la mise en œuvre d’idées par l’ensemble du personnel d’une entreprise,

dans le but de créer de la valeur ajoutée. Elle comporte deux axes, économique et social. Le premier vise à améliorer la performance de l’établissement, il y a un lien direct avec le lean management, que l’on pourrait traduire par la « chasse au gaspi ». Le second permet d’éviter de subir un management descendant, du « top » à l’opérateur : l’idée étant de faire participer tout le monde, de révéler et valoriser des personnes sur lesquelles on ne comptait pas forcément. L’innovation participative sera de plus en plus mise en place dans les décennies

à venir. Quelques entreprises la pratiquent déjà – Faurecia et Valeo dans le secteur automobile, Shiseido dans les cosmétiques, la SNCF – mais la marge de progression est énorme. Capter le plus d’innovations possible sera une question de vie ou de mort dans le futur, et c’est l’outil le plus efficace pour mettre en avant ses collaborateurs.

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?

G. G. : Il y a quelques années, on avait tendance à poser une boîte à idées dans un coin… Aujourd’hui, il existe des logiciels dédiés, des structures ont été créées. Le processus d’innovation participative est lourd à mettre en place, il y a de nombreux écueils. Une fois

De son côté, le responsable d’exploitation du site a reconnu les bénéfices du test, qui a permis de remplacer les bidons habituels de biocides par des bonbonnes plus légères et moins encombrantes. « Un clip et on remet la pompe doseuse, décrit Ayao Thibault Guemegah. Les techniciens ont apprécié ce gain de temps qui leur a permis de se consacrer à d’autres tâches. » Sans compter que le caractère non dangereux du produit permet de se passer des équipements de protection individuelle (EPI) : « En tant que chef de site, je peux garantir que cela a été très bien vécu ! »

Une mise sur le marché imminente L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui suit de très près

la mise au point et les performances de cette nouvelle technologie « verte », a pour l’instant délivré uniquement une autorisation de mise sur le marché en phase de recherche et développement (AMM R&D). Cette dernière a consisté depuis trois ans en la réalisation d’une quinzaine d’essais grandeur nature de deux ou trois mois sur circuits TAR (industriels ou tertiaires) chez des sociétés volontaires, dont Dalkia.

Le terme de ce délai est aujourd’hui quasiment atteint et, compte tenu des résultats très favorables et concordants sur l’ensemble des essais, l’Anses devrait accorder une autorisation de mise sur le marché définitive dans le courant du 1er semestre 2016.—

Gwenaël Guillemot, directeur de l’Institut de la réindustrialisation

Claude. D’autant que la compatibilité chimique avec le traitement de base anticorrosion est totale. » En agissant sans interaction avec la chimie, Biomeba évite la formation de substances toxiques et s’intègre ainsi parfaitement dans la directive cadre européenne sur l’eau, qui interdit aujourd’hui une quarantaine de substances dans les rejets vers le milieu naturel.

« Le caractère non dangereux du produit permet de se passer

des équipements de protection

individuelle (EPI). »

« Capter le plus d’innovations possible sera une question de vie ou de mort dans le futur. »

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collectées, il faut traiter toutes les idées : si vous n’avez pas quelqu’un ou un service consacré, le système meurt très rapidement car les employés attendent un retour. Là se pose la question du pilotage : il y a des suggestions techniques, par exemple, que quelqu’un aux RH ne peut pas forcément gérer, un comité avec différentes fonctions de l’entreprise est nécessaire, ce qui sous-entend une grande implication du management.

Les résultats du participatif sont puissants mais il faut y consacrer des moyens, car on n’a qu’une seule chance. S’il est mal mis en place, il sera quasi impossible de retenter l’expérience, les salariés ne joueront plus le jeu. Il faut donc traiter, donner des retours et canaliser. La question de la rétribution individuelle compte aussi : faut-il une « récompense » monétaire ? Au nombre d’idées émises ? Au prorata des gains – qui sont difficiles à évaluer ? Autant de questions à trancher en amont pour éviter l’échec.

L’innovation participative au sein de Dalkia, est-ce une bonne idée ?

G. G. : Dalkia est typiquement le genre d’entreprise qui se prête à la mise en place de ce processus, avec des collègues qui ne se côtoient pas tous les jours au bureau et qui ont les mêmes procédures partout en France. Un employé ayant une bonne pratique sur un site pourrait la répercuter et permettre sa mutualisation tout en bénéficiant d’une valorisation individuelle… À la fin de la démarche on obtient une amélioration collective !

De surcroît, on a pu constater qu’en début d’expérience les gens proposent des idées dans leur périmètre de compétences, mais ils en font ensuite le tour et vient un moment où ils s’intéressent à ce que font les autres : non seulement cela favorise la discussion, mais cela crée une interconnexion entre les différents services.—

20Énergies le Mag Février - Mai 2016 — N°3

ILLUSTRATION - MARGOT DUBOSQ

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N°3 — Février - Mai 2016 Énergies le Mag

« Le système revient un peu moins cher qu’un chauffage au gaz et surtout, il n’y a pas de fluctuation de la facture en fonction des prix du marché.» Cyril Ruchaud, directeur du centre aquatique de la communauté d’agglomération du Val d’Europe

Le témoignage du client

Réseau de chaleur de Val d’Europe

LE BESOIN DU CLIENT

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L’agglomération du Val d’Europe a souhaité proposer un réseau de chaleur collectif et vertueux aux entreprises s’installant sur son nouveau parc d’entreprises Paris-Val d’Europe. Ce réseau alimentera à terme 600 000 m2 d’équipements publics, d’immeubles tertiaires et de logements.

Se chauffer grâce aux data centers

La valorisation d’une énergie de récupération issue d’un data center pour alimenter le réseau de chaleur, une première en France.Comment ça marche ? Les data centers, ou centres de traitement de données constitués d’équipements infor-matiques, nécessitent d’être en permanence rafraîchis pardes groupes de production de froid. Ceux-ci dégagent un important volume de chaleur, évacuée sous forme d’air chaud, selon un principe comparable à celui d’un réfrigérateur domestique et de son radiateur. Un échan-geur permet de récupérer cette chaleur, habituellement perdue, au bénéfice du réseau de chaleur. Le réseau du Parc d’entreprises Paris-Val d’Europe bénéficie ainsi de la chaleur émise par le data center d’un groupe bancaire installé à proximité. Les bâtiments reliés au réseau sont alimentés par cette énergie 100 % verte. Une chaufferie gaz assure l’alimentation du réseau en secours.

LA SOLUTION DALKIA

Écologique : 5 400 tonnes de CO2 évitées par an. Une énergie 100 % verte est proposée aux entreprises et aux bâtiments publics limitrophes, tels que le centre aqua-tique de la communauté d’agglomération du Val d’Europe (3 500 m2).

Économique : absence de corrélation avec les fluc-tuations du marché de l’énergie et donc stabilité des prix.

LES BÉNÉFICES

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— Comprendre —

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Réseaux de chaleur : chauffer sans polluer

— Le client —

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ILLUSTRATION - KHUAN + KTRON

Un réseau de chaleur est un système de chauffage collectif dans un quartier, une ville ou une agglomération pouvant être alimenté par des énergies renouvelables locales. Les réseaux devront se développer pour répondre aux objectifs de la transition énergétique.

Dalkia en exploite 328 en France.

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La chaufferie 1 produit la chaleur qui est injectée sur le réseau pour alimenter les bâtiments en chauffage et en eau chaude. Elle transforme différentes sources d’énergies, parmi lesquelles une part croissante de renouvelables et d’énergie de récupération : biomasse, géothermie, valorisation énergétique des déchets, récupération de chaleur industrielle, etc.

La chaleur circule sous forme d’eau chaude (70 à 180 °C) ou de vapeur dans un réseau de canalisations enterrées 3 . Ce réseau forme une boucle : dès que l’eau a chauffé les bâtiments, elle est refroidie et repart vers la chaufferie.

Chaque bâtiment raccordé au réseau est équipé d’un local technique appelé « sous-station » 4 où la chaleur est transférée vers le réseau interne de l’immeuble jusqu’aux radiateurs et robinets des appartements.

L’adjonction éventuelle d’une cogénération 2 à la chaufferie permet de produire simultanément de la chaleur et de l’électricité avec une meilleure efficacité énergétique.

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Le témoignage du client

« Pour Dunkerque, être innovant, c’est accompagner son industrie pour lui permettre d’évoluer vers celle du XXIe siècle, l’adapter à la transition énergétique pour qu’elle reste compétitive*. » Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine*Citation extraite d’un reportage diffusé au JT de 13 heures de France 2, le 23 novembre 2015.

Réseau de chaleur de Dunkerque

La communauté urbaine de Dunkerque a souhaité diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Au cœur de sa stratégie, un réseau de chaleur de 40 kilomètres alimentant à ce jour 15 000 équivalents-logements.

Les hauts fourneaux d’ArcelorMittal chauffent les Dunkerquois

LES BÉNÉFICES Écologique : 20 000 tonnes de CO2

évitées par an.

Économique : une baisse significa-tive de la facture de chauffage pour les abonnés au réseau de chaleur (de 15 à 20 % de réduction par rapport au gaz ou au fioul).

LA SOLUTION DALKIA

La récupération d’énergie sur un site industrielComment ça marche ? Le minerai de fer de l’usine ArcelorMittal est chauffé à 1 200 °C. Il passe ensuite par un refroidissoir et une hotte géante aspire le flux d’air à 400 °C dégagé par le minerai brûlant. Cet air est acheminé jusqu’à un échangeur pour chauffer de l’eau. À 110 °C, celle-ci est alors expédiée sous pression vers Dunkerque via le réseau de chaleur. Ainsi, l’énergie consommée pour fabriquer l’acier est réutilisée pour le chauffage urbain. La part des énergies de récupération varie de 50 à 70 % dans le mix du réseau.

© EDF-Pierre Volot

Énergies le Mag

— Le client — — Votre transition énergétique —

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COMMENT ÇA MARCHE ?

Une maison intelligente qui consomme moins

i les infrastructures jouent un rôle clé dans les économies d’énergie, les nouvelles technologies peuvent indéniablement contribuer à accélérer cette performance. L’irruption de Linky, le compteur connecté d’ERDF déployé massivement depuis fin

2015, est un premier pas pour faire entrer le smart dans les maisons. La start-up Nest, rachetée récemment par Google, promet une révolution dans la gestion du chauffage avec son thermostat connecté. Tesla vient de mettre

Compteurs intelligents, thermostats connectés… les « smart tech » investissent nos intérieurs. Gadgets ou solutions incontournables pour optimiser ses consommations d’énergie ? Décryptage.

sur le marché des batteries domestiques pour stocker son énergie et la réutiliser au moment propice… Une chose est sûre : l’exploitation des données permet d’optimiser l’usage des énergies dans la maison, et le développement des équipements connectés va s’accélérer dans les prochaines années, avec en toile de fond la question de la protection et de la confidentialité des données récupérées par tous ces capteurs. Passage en revue des principales innovations disponibles ou à venir.—

CHEZ VOUS Grâce aux thermostats

connectés, il est désormais possible d’allumer ou d’éteindre à distance son chauffage et de contrôler sa consommation d’énergie. La start-up nantaise Qivivo est un des principaux challengers de Nest, la société leader récemment rachetée par Google.

Énergies le MagN°3 — Février - Mai 2016Février - Mai 2016 — N°33

La maison intelligente, plus sobre et plus efficace. L’Internet des objets est en plein boom. Après nous avoir connectés les uns aux autres, Internet relie les objets entre eux et à nous. Une maison intelligente est équipée de capteurs qui mesurent la consommation d’énergie globale, les consommations par type d’équipement, la température intérieure ou encore la luminosité. La collecte en temps réel de ces informations et leur analyse favorisent la mise en place d’un pilotage automatique des installations pour, par exemple, augmenter ou baisser le chauffage en fonction de la température extérieure. —

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LE BESOIN DU CLIENT

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— Votre transition énergétique —

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DONNÉES PERSONNELLES ET SÉCURITÉ

Le sujet qui fâche. Les nouvelles technologies de l’habitat ouvrent des possibilités intéressantes mais soulèvent la question de la protection des données personnelles. Recueillant en permanence des informations sur nos modes de vie, les capteurs sont des indicateurs précis de nos habitudes, de nos préférences, de notre identité... Ces données pourraient être exploitées à des fins commerciales sans notre accord. La sécurité est un sujet encore plus sensible : connectés à Internet, ces objets sont piratables et ouvrent la porte à des scénarios catastrophes qu’il ne faut pas négliger. Tout comme nos ordinateurs, nos thermostats intelligents doivent offrir des garanties très fortes.—

MIEUX SE CHAUFFER

La maison intelligente, autonome en énergie ? Pour faire entrer les renouvelables dans l’habitat individuel, les smart technologies s’imposent. Elles permettent de connaître précisément les besoins en énergie et de mieux les gérer. Start-up et grands groupes proposent des solutions de plus en plus complètes. Tesla a lancé en mai dernier des batteries domestiques pour stocker sa propre énergie. Grâce au projet Sunroof de Google, l’utilisateur sera en mesure de vérifier en quelques clics s’il est pertinent de s’équiper en panneaux solaires. Le groupe EDF quant à lui fait le buzz avec sa Smartflower, un capteur photovoltaïque intelligent puissant et design. Autant de projets et produits qui dessinent la maison de demain.—

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Électricité connectée pour tous. Révolutionnaire et gratuit, Linky a tout pour plaire. Le nouveau compteur électrique d’ERDF est déployé dans toute la France depuis fin 2015. La pose est gratuite, sur rendez-vous. Fonctionnant sur la technologie du courant porteur, il transmet en temps réel de nombreuses informations à ERDF auxquelles les utilisateurs ont accès via un site Internet ou un smartphone. Il est ainsi possible de facturer la consommation réelle et de supprimer la relève du compteur par un technicien. Autre atout invoqué, une meilleure maîtrise de la consommation grâce à un suivi facilité. Il pourra à terme piloter le fonctionnement de certains appareils électroménagers. —

WELCOME LINKY

100 innovations qui vont changer votre vie, de Soon Soon Soon.Quels pourraient être nos futurs modes de vie ? C’est ce que révèle cet ouvrage, à travers une sélection d’innovations marquantes, tant dans le domaine de la santé que de la gastronomie ou de l’architecture. Soon Soon Soon est un cabinet d’étude qui observe les tendances émergeant dans le monde entier et imagine ce à quoi ressemblera la vie dans un avenir proche. Éditions Dunod, octobre 2015

192 pages, 19,90 €

UN LIVRE, UN SITE

EN CHIFFRES

d’objets seront connectés à Internet d’ici à 2020(source : Cisco Systems).—

c’est la capacité de stockage du Powerwall, la batterie domestique commercialisée par Tesla. —

ce sont les économies d’énergie permises par les thermostats connectés.—

10 kWh

50 milliards

15 à 30 %

Are you connected Aruco, magazine en ligne dédié à l’actualité des objets connectés, présente les dernières innovations dans ce secteur en plein boom. Articles dynamiques, comparatifs, analyses, pour se tenir informé.aruco.com —

Février - Mai 2016 — N°3

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Des thermostats vraiment malins ? Chauffer sa maison au plus juste peut être une source importante d’économies. Les thermostats connectés sont le moyen de piloter sa chaudière à distance en intégrant plusieurs paramètres : la température intérieure souhaitée, la température extérieure en cours et à venir (ils sont reliés aux prévisions météo), sa présence ou non dans la maison, etc. Grâce à de savants calculs, ils sont capables d’allumer et d’éteindre le chauffage pour que la maison soit chauffée au bon moment. Avec, à la clé, jusqu’à 20 % d’économies d’énergie tout en garantissant une température de confort parfaite. C’est malin et abordable : Nest, le leader du marché, coûte un peu plus de 300 €, installation comprise. Un de ses challengers, le français Qivivo, propose un produit très innovant à un peu plus de 250 €. —

RETROUVEZ LES AVENTURES DE

SUR DALKIA.FR,

Confort et économies durables, vous seriez surpris de savoir tout ce que

Dalkia fait pour vous.

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Cap-Vert, de lumière et de vent

PHOTO - GUILLAUME COLLANGES / ARGOS / PICTURETANK

Depuis que des panneaux solaires ont été installés comme pergola au-dessus de l’école, Monte Trigoest devenu le premier village alimenté intégralement en énergies renouvelables au Cap-Vert.Ce pays a pour objectif de passer entièrement en énergies renouvelables d’ici à 2020.

— La photo —