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Le procès du viol Un documentaire de 52 mn écrit par Jean-Yves Le Naour et réalisé par Cédric Condon

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Le procès du viol

Un documentaire de 52 mn

écrit par Jean-Yves Le Naour et réalisé par Cédric Condon

Résumé

Jusque dans les années 1970 en France, la question du viol relève d’un tabou.

Les victimes sont perçues comme consentantes ou du moins de moralité douteuse.

C’est pourquoi elles préfèrent se taire. Avant que n’éclate l’affaire d’Aix-en-Provence, à peine

1500 femmes osent porter plainte et très peu de celles-ci aboutissent à un procès. Une sorte

de conspiration du silence, qui est au final assez proche de celle de l’avortement.

Jusqu’à ce que s’ouvre en 1978 à Aix-en-Provence, le procès d’une terrible affaire de

viol d’un couple de deux jeunes femmes belges dans les calanques de Marseille en 1974,

quatre ans plutôt… Les deux victimes et leur avocate vont se saisir de cette affaire et

transformer ce long combat judiciaire contre leurs trois violeurs en procès du viol.

Leur avocate, c’est Gisèle Halimi, qui est bien décidée à renouveler la tactique de

Bobigny, lorsqu’elle avait transformé le procès de Marie-Claire en procès de l’avortement.

Comme pour la bataille de l’IVG, le mouvement féministe va alors se mobiliser pour la cause

d’Anne et d’Aracelli.

Ce qui n’aurait pu être qu’un fait divers, une histoire tristement banale, se transforme

alors en véritable fait de société et marque le début en France, d’une campagne contre le

viol qui va s’étaler sur les quatre années que dure la procédure judiciaire engagée par Gisèle

Halimi.

Au terme d’un procès houleux, qui voit l’avocate s’opposer à Gilbert Collard, alors

jeune avocat qui défend les trois hommes, les violeurs seront finalement condamnés à de

lourdes peines pour l’époque. Surtout, comme à Bobigny, le procès d’Aix en posant le

problème devant l’opinion, aboutira à faire changer la législation. En 1980, une loi est votée

qui définit désormais clairement le viol comme un crime et non plus comme un simple délit.

Dans la lutte pour les droits des femmes, Anne Tonglet, Aracelli Castellano et tous leurs

soutiens remportent une importante bataille.

Note d’intention

Alors que dans l’histoire du combat des femmes pour une libre disposition de leur

corps, le « procès de Bobigny » a fortement marqué les mémoires, il est un autre procès

médiatique, mené lui aussi par l’avocate Gisèle Halimi, complètement tombé dans l’oubli.

Celui d’Aix en Provence en 1978 à l’issu duquel trois hommes furent jugés et condamnés

pour avoir violé deux touristes belges dans une calanque marseillaise durant l’été 1974.

Mais malgré une forte médiatisation, pas de manifeste à l’époque dans le Nouvel Obs

à l’image de celui des 343 salopes. Pas d’appellation « Procès d’Aix », non plus, pour

rappeler cette victoire pourtant de taille, qui entraîna elle aussi un changement de la loi.

Preuve s’il en est que le viol est, plus encore que l’IVG, un tabou absolu, ces deux procès

étant loin d’avoir eu la même postérité…

Dans « Le Procès du viol », pour la première fois, Anne Tonglet et Aracelli Castellano,

les deux victimes au courage exemplaire, livrent leur témoignage sur cette bataille judiciaire.

Différents acteurs de l’affaire viennent aussi apporter leur point de vu sur les évènements:

l’avocate des jeunes filles, Agnès Fichot qui assiste Gisèle Halimi au moment du procès,

l’avocat de la défense, Gilbert Collard, Christine Delpy et Martine Nouaille, militantes

féministes qui soutiennent alors Anne et Aracelli, Moniquer Pelletier, ministre de la famille au

moment du vote de la loi ou encore Alain Dugrand, journaliste à Libération et Claude

Serillon, qui couvre alors le procès pour Antenne 2 et et que l’on voit en direct, sidéré devant

les réactions des partisans des violeurs.

Des « allumeuses qui l’ont bien cherché » aux « il y a viol et viol… », on découvre

aussi plus largement dans l’important corpus d’archives mis en avant dans le documentaire,

à quel point la violence et la douleur subies par les victimes étaient alors ignorées, de même

que leur parole remise en question.

Et puis, entre Collard et Halimi, entre le local et la Parisienne, le jeune ambitieux et la

déjà diva du barreau, c’est aussi un match qui se joue. Alors chacun fait appel à ses

« partisans », pour faire pression devant le palais de justice : manifestations de féministes

d’un côté, démonstrations de force des familles et amis des violeurs de l’autre… Jusqu’à ce

que le verdict tombe et condamne lourdement les trois hommes. Une décision de justice

exemplaire, prémisse au changement de la loi qui aura lieu deux ans plus tard. En 1980, en

effet, une loi définit enfin strictement le viol comme « Tout acte de pénétration sexuelle, de

quelque nature qu’il soit, par violence contrainte ou surprise », passible désormais de 15 ans

de réclusion criminelle.

Aujourd’hui encore, on estime à plus de 75 000 le nombre de femmes violées par an.

Mais seulement 10% osent porter plainte. D’où l’importance de rappeler dans quelles

circonstances ce combat contre le viol, malheureusement toujours d’actualité, fut engagé et

comment une première bataille fût gagnée, avant d’être pendant près de 40 ans oubliée.

Biographies :

L’auteur, Jean-Yves Le Naour :

Jean Yves Le Naour, né en 1972, est historien, auteur de nombreux ouvrages dont récemment

« Histoire de l’abolition de la peine de mort », « Histoire politique de la France depuis 1940 » ou

encore « Le soldat inconnu vivant » traduit dans de nombreuses langues. Il est aussi l’auteur de

plusieurs documentaires en collaboration avec Cédric Condon dont « On a volé le maréchal

Pétain ! » et « Le dernier guillotiné », « Notre ami l’Empereur Bokassa Ier », « Filmer la guerre

d’Algérie » ou « Les Français dans la grande guerre » qui questionnent l’archive et son

utilisation.

Le réalisateur, Cédric Condom :

Cédric Condom, né en 1972, est le réalisateur de nombreux films documentaires. Il a

notamment réalisé « On a volé le maréchal Pétain ! », « Notre ami l’Empereur Bokassa Ier »,

« L’île aux cannibales », adapté de l’ouvrage de l’historien Nicolas Werth et sélectionné au

Festival International du Film d’Histoire, « Les Français dans la grande guerre » ou « Filmer la

guerre d’Algérie ». Ses films, aux sujets éclectiques, ont toujours le souci d’associer rigueur

historique et originalité narrative.

Informations techniques

52 min Auteur : Jean-Yves Le Naour Réalisateur : Cédric Condom

Une production Kilaohm Productions, France 3 et Planète + Justice

Avec le soutien du CNC, de la région PACA et de la PROCIREP