dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool … comme les multiples petites pierres font...

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Aumônier national Père Christian Le Meur 8,rue du Lingoyet 22170 Chatelaudren Tél : 02 96 74 10 56 Port : 06 88 38 22 38 Père Michel Longuemare La Source Saint-Isidore 56580 Bréhan Tél : 06 31 03 14 66 Présidente nationale et gérante : Françoise Desmur. Tél : 01 45 46 28 59 17, rue Lafouge 94250 Gentilly Secrétariat national : Fraternité Saint Jean-Baptiste, c/o Marie-Elisabeth Lafaille, 121, rue de l’Ouest-boîte 26, 75014 Paris. Tél : 01 47 07 29 84—06 86 80 16 18 Sommaire Édito. p. 1. Mot de la Présidente p. 2 Les 40 ans de Fraternité dans les diocèses p. 3-6 : (Le Havre, Morbihan, Finistère, Ile-de-France, Bayonne). Dossier : “Le service du frère” - Diaconia 2013 p. 7-9 - Méditation p. 10 - Sur le chemin de saint Jacques de Compostelle p. 11 Agenda. Contacts p. 12 Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool -drogues... F in août. J’écris ces quelques lignes sur la colline bourguignonne de Taizé : une source d’évangile vers laquelle j’aime régulièrement revenir. Lieu d’écoute de la Parole, dans la prière commune et le partage. Ici, les frontières entre confessions chrétiennes, peuples et générations deviennent des ponts. Œcuménisme, ce terme un peu compliqué s’incarne à Taizé dans la simplicité. Curieusement, j’ai toujours associé ce mot à ce que la Fraternité Saint Jean- Baptiste nous invite à vivre entre nous et avec d’autres. Je m’explique… Dès le premier accueil, le père Lucien Marteau m’avait expliqué que bon nombre de membres de la Fraternité appartenaient également à divers mouvements d’en- traide pour les malades dépendants ou l’entourage, neutres au niveau de la foi. A la Fraternité, nous parlons de complémentarité. Il y a quarante ans, le Père Pierre Baudet, comme le Père Jean Laisney, tous deux aux origines de la Frater- nité, insistaient sur cette dimension « dans le respect mutuel des convictions ». Aujourd’hui encore, nos statuts renouvelés le rappellent clairement. C’est une de nos richesses. Nous sommes ainsi réunis dans une belle variété d’engagements, de sensibilités de foi et de parcours, solidaires de tout ce qui concourt au soin et au rétablissement des malades et des proches, dans toutes leurs dimensions. Quelle chance alors avons-nous de nous sentir reliés les uns aux autres, et au- delà, dans nos diversités. Nul ne se suffit à lui-même. C’est encore plus vrai, face à ces maladies des addictions, encore trop entachées de honte et de tabou, même au sein de l’Eglise. Heureux sommes-nous de pouvoir donner à entendre des paroles d’espérance et de confiance dans le rétablissement. Marie-Elisabeth édito Octobre 2012 N°151

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Page 1: Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool … Comme les multiples petites pierres font la richesse et la beauté d’une mosaïque, notre Fraternité a besoin de la diversité

Aumônier national

Père Christian Le Meur 8,rue du Lingoyet

22170 Chatelaudren

Tél : 02 96 74 10 56 Port : 06 88 38 22 38

Père Michel Longuemare

La Source Saint-Isidore

56580 Bréhan

Tél : 06 31 03 14 66

Présidente nationale et gérante : Françoise Desmur. Tél : 01 45 46 28 59

17, rue Lafouge 94250 Gentilly

Secrétariat national : Fraternité Saint Jean-Baptiste, c/o Marie-Elisabeth Lafaille,

121, rue de l’Ouest-boîte 26, 75014 Paris. Tél : 01 47 07 29 84—06 86 80 16 18

Sommaire

■ Édito. p. 1.

■ Mot de la Présidente p. 2

■ Les 40 ans de Fraternité

dans les diocèses p. 3-6 :

(Le Havre, Morbihan,

Finistère, Ile-de-France,

Bayonne).

■ Dossier : “Le service du frère”

- Diaconia 2013 p. 7-9

- Méditation p. 10

- Sur le chemin de saint

Jacques de Compostelle p. 11

■ Agenda. Contacts p. 12

Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool-drogues...

F in août. J’écris ces quelques lignes sur la colline bourguignonne de Taizé :

une source d’évangile vers laquelle j’aime régulièrement revenir. Lieu

d’écoute de la Parole, dans la prière commune et le partage. Ici, les frontières

entre confessions chrétiennes, peuples et générations deviennent des ponts.

Œcuménisme, ce terme un peu compliqué s’incarne à Taizé dans la simplicité.

Curieusement, j’ai toujours associé ce mot à ce que la Fraternité Saint Jean-

Baptiste nous invite à vivre entre nous et avec d’autres. Je m’explique… Dès le

premier accueil, le père Lucien Marteau m’avait expliqué que bon nombre de

membres de la Fraternité appartenaient également à divers mouvements d’en-

traide pour les malades dépendants ou l’entourage, neutres au niveau de la foi.

A la Fraternité, nous parlons de complémentarité. Il y a quarante ans, le Père

Pierre Baudet, comme le Père Jean Laisney, tous deux aux origines de la Frater-

nité, insistaient sur cette dimension « dans le respect mutuel des convictions ».

Aujourd’hui encore, nos statuts renouvelés le rappellent clairement. C’est une de

nos richesses. Nous sommes ainsi réunis dans une belle variété d’engagements,

de sensibilités de foi et de parcours, solidaires de tout ce qui concourt au soin et

au rétablissement des malades et des proches, dans toutes leurs dimensions.

Quelle chance alors avons-nous de nous sentir reliés les uns aux autres, et au-

delà, dans nos diversités. Nul ne se suffit à lui-même. C’est encore plus vrai,

face à ces maladies des addictions, encore trop entachées de honte et de tabou,

même au sein de l’Eglise. Heureux sommes-nous de pouvoir donner à entendre

des paroles d’espérance et de confiance dans le rétablissement.

Marie-Elisabeth

édito

Octobre 2012

N°151

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2

Chers frères et sœurs,

Me voici donc confiée cette charge de présidente de la Fraternité, comptant sur

l’aide de l’Esprit Saint et de vous tous.

Lorsque vous recevrez ce bulletin, nous aurons tenu notre premier bureau national

dans sa nouvelle configuration. Tout cela se fera dans la continuité et le même

esprit d’unité et de charité que notre Fraternité a su se donner depuis 40 ans,

grâce à tous ceux qui nous ont précédés.

Service des autres et particulièrement des plus vulnérables.

Respect et prise en compte des différences, en sachant donner une place

à ceux qui sont « invisibles ».

Cet été, j’ai lu « La vie, entrée libre » un recueil d’entretiens avec Mgr Hervé

Renaudin (1941—2003), évêque de Pontoise, aujourd’hui décédé. Un passage m’a

particulièrement touchée.

Je vous le livre, Mgr Renaudin y parle d’une logique évangélique :

Cette logique évangélique où le pauvre n’est pas celui qui reçoit mais celui qui

donne. Une logique qui consiste à demander aux plus petits ce qu’ils peuvent

donner (…). Il faut savoir demander à quelqu’un ce qu’il sait et aimerait faire,

ce qu’il aura du plaisir à mettre au service de tous. Trouver sa manière de

participer à la communauté pour qu’il puisse connaître cette joie de Dieu qui est

précisément la joie de donner.

Chacun dans nos fraternités peut et doit avoir sa place et sentir qu’il peut apporter

à l’équipe sa contribution. Mais chacun doit faire à sa mesure en acceptant de ne

pas aller au-delà de ses forces, pour ne pas s’essouffler et continuer à rayonner

cette joie qui nous vient de Dieu. Comme les multiples petites pierres font la

richesse et la beauté d’une mosaïque, notre Fraternité a besoin de la diversité

des talents de chacun, tout en maintenant notre unité. Que Dieu nous garde dans

nos événements, pèlerinages, rassemblements comme dans notre quotidien, dans

le partage de nos joies du rétablissement ou les souffrances de nos addictions.

Bonne rentrée à tous. Françoise

Notre histoire

1971 Créée en 1910 par quatre jeunes

prêtres, la Croix d’Or (aujourd’hui Alcool-

Assistance), se déconfessionnalise.

« Bien entendu, je restais attaché

à la Croix d’Or dont je fais partie

depuis mon adolescence.

Mais il fallait que le Christ continuât

à guérir les malades. » écrira le Père Baudet.

1972 Un petit groupe de chrétiens du mouve-

ment se réunit autour du père Pierre Baudet,

prêtre à Bourges et du père Jean Laisney de

Paris. Ils fondent la Fraternité Saint Jean-

Baptiste, patron jusque-là de la Croix d’Or.

24 juin 1972 En la fête de Saint Jean-

Baptiste, Mgr Vignancour, archevêque de

Bourges, érige canoniquement la Fraternité

Saint Jean-Baptiste, en spécifiant qu’elle

s’intéressera aussi aux victimes de la drogue.

La Fraternité va grandir et s’étendre

à de nombreux diocèses.

10 Novembre 1986 Au cours d’un pèlerinage

en Terre Sainte, sous la houlette du Père Jean

Laisney, la Fraternité Saint Jean-Baptiste est

« baptisée » dans les eaux du Jourdain.

1987 La Fraternité est constituée en

association à structure fédérale.

1997 Sous la conduite de son premier

président laïc, Claude Perdereau (), elle

obtient la reconnaissance comme

mouvement d’Eglise.

30 décembre 2000 La Conférence des évê-

ques de France signe avec la Fraternité un

protocole. Dans les diocèses où elles sont

présentes, les fraternités locales seront en lien

avec la Pastorale diocésaine de la santé.

24 juin 2012 La Fraternité Saint Jean-

Baptiste fête ses 40 ans.

19 au 27 novembre 2012 Un groupe de

25 personnes venant de nos différentes frater-

nités diocésaines va partir en pèlerinage en

Terre Sainte sur les pas du Christ et de Jean-

Baptiste. Avec eux, c’est toute la Fraternité

qui entre en pèlerinage.

Il nous faut laisser Dieu inventer entre nous

quelque chose de nouveau, cela ne peut se

faire que par la prière.

Père Christian de Chergé, abbé de Tibhirine

« Au vu des arguments avancés, le Conseil donne bien volontiers son aval à la

candidature du docteur Françoise Desmur au poste de présidente de l’associa-

tion, avec ses vœux pour cette charge si elle lui était confiée, et prie en même

temps le Conseil d’Administration de l’association de transmettre au docteur

Gallard sa reconnaissance pour le travail accompli… »

Extrait du message du P. Gildas KERHUEL—Secrétaire général adjoint

de la Conférence des évêques de France (CEF)

Françoise et Hélène, vice-présidente,

le 14 septembre 2012 à Paris (après

la réunion du bureau)

photo C.Le Meur

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C’est avec beaucoup de joie que

nous avons accueilli notre nou-

vel évêque, le Père Jean-Luc

Brunin, en la solennité de la

nativité de Saint Jean-Baptiste.

Bien que le temps passé avec

lui ait été très court, il fut d’une

grande intensité.

Le tour de table - nous étions vingt

participants - donna lieu

à des témoignages très émou-

vants et très riches. Et pourtant

Anna disait : ce n’est pas simple

de témoigner, cela suppose une

sortie de soi-même.

Le Père était très à l’écoute de ce

qui se disait, très attentif. La

souffrance due aux addictions,

il la connaît car, au début de son

ministère, il côtoyait les drogués

de Roubaix. Il nous rejoignait

dans toutes les souffrances

exprimées. Nous avons su tout

de suite qu’il comprenait la rai-

son d’être de notre Fraternité.

Si bien que Danielle, en parlant

de notre évêque, nous disait :

Comme le Christ, il n’a pas eu

peur de côtoyer ceux qu’on mon-

tre du doigt, ceux qui dérangent.

Marie-Patricia soulignait la solida-

rité qu’il y a entre nous : quand

un membre souffre, nous souf-

frons tous avec lui.

Catherine reconnaissait l’impor-

tance de la Fraternité dans

l’accompagnement sur la durée,

qu’on soit malade ou que l’on

fasse partie de l’entourage.

Prenant à son tour la parole,

le Père mit l’accent sur l’accueil

du malade devenu abstinent.

La peur du regard de l’autre le

paralyse. Il lui faut reconquérir

l’image de lui-même et c’est

difficile. Notre responsabilité, à

nous Fraternité, c’est d’être un

chemin de reconstruction,

un lieu pour témoigner. Il faut

prouver qu’un autre chemin est

possible.

Dans l’homélie prononcée au

cours de l’Eucharistie partagée

avec la fraternité chrétienne

des malades et handicapés,

le Père a mis l’accent sur le fait

que tous sans exception nous

comptions pour Dieu, que

personne n’était nul. Il nous a

demandé d’être des prophètes

de la joie.

L’envoi joyeux de notre diacre Roger

« Allez dans la Paix du Christ »

illustrait bien ce que nous avions

vécu tout au long de cette belle

journée.

Fraternité du Havre

Monseigneur Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, a partagé en fraternité la fête de la nativité de Saint

Jean-Baptiste, le 23 Juin 2012. Il nous invite à être des prophètes de la joie.

Votre responsabilité, à vous Fraternité,

c’est d’être un chemin de reconstruction,

un lieu pour témoigner. Il faut prouver

qu’un autre chemin est possible.

Père Jean-Luc Brunin, évêque du Havre

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La journée a débuté par des

chants de louange et la prière à

notre saint patron et à la Vierge

Marie.

La lecture du psaume 57 a été

suivie d’un temps d'adoration

dans l'oratoire.

A 12h30, un repas organisé par

la fraternité nous a rassemblés

dans une atmosphère très frater-

nelle et détendue, avec le chant

« Comme Lui savoir dresser la

table ». On servit un apéritif de

circonstance : le clergyman, bois-

son sans alcool constituée d’un

tiers de jus de raisin et de deux

tiers de canada dry.

A la fin du repas, les gâteaux

d'anniversaire étaient offerts par

la communauté de la Source.

Notre histoire

L’après-midi a été consacré en

premier lieu au rappel de la créa-

tion du mouvement en Bretagne,

d'abord au Ménez bré puis en

Morbihan, par le Père Paul Leport.

Sœur Anne-Marie Bellesoeur et lui-

même ont été maintes fois évo-

qués ! Nos amis, Gilbert Madiot et

Francis Le Quéré - dont la femme

Jacqueline a été de nombreuses

années notre présidente—étaient

là et nous ont apporté des préci-

sions, souvent amusantes !

Témoignages de guérison

Un temps fort consacré aux té-

moignages de guérison de frères

a suivi : témoignage de Michelle

tout d’abord, dont le mari Daniel

est décédé il y a trois mois. Elle

nous a raconté de manière émou-

vante

la guérison de Daniel. C’était lors

d’une rencontre de la fraternité à

Kermaria, Michelle précisait

comment Daniel s’était soudaine-

ment senti envahi par une force

intérieure qui lui a fait compren-

dre que désormais il ne cèderait

plus au « Malin » et il en a été

ainsi pendant vingt-six ans !

L’autre témoignage non moins

émouvant était le premier témoi-

gnage de Philippe. Notre frère

séjourne désormais à la Source.

Il nous a exprimé son étonne-

ment devant l’accueil qui lui

a été réservé en toute discrétion,

sans questionnement, et en

toute simplicité.

Il a vite compris que la Source

était son lieu de vie, où il pourrait

cheminer aidé par l’Esprit au sein

de la Communauté. Philippe est

aussi un fidèle de nos journées

mensuelles à Sainte Anne-

d’Auray.

La journée s’est achevée par

l’Eucharistie, point d’orgue de

toutes nos rencontres.

Merci Père Michel !

Nous nous sommes quittés,

heureux d’avoir partagé cette

journée dans la Paix du Christ !

Maïté et Marie-Andrée

Fraternité du Morbihan

Le 24 juin, la Fraternité du Morbihan

s’est réunie à la Source à Bréhan (56),

avec notre aumônier le Père Michel

et des représentants du groupe

«Notre Dame des pauvres» de Kervignac.

Temps de louange pour les grâces reçues...

Philippe exprime sa confiance devant l’accueil reçu.

Michelle témoigne

de la guérison de Daniel, son mari.

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Une quarantaine de personnes se retrouvè-

rent à la messe de 10 h 30, présidée par le

père Jean-Yves Le Bras, recteur de la basi-

lique, concélébrée par le père Victor Nériec,

ancien aumônier de la fraternité.

Extraits de l’homélie : La figure de Jean-

Baptiste est une invitation à la conversion.

Il a ouvert pour nous le temps de la grâce,

inauguré par Notre Seigneur Jésus Christ.

Le prénom Jean signifie : Dieu fait grâce.

Quelque chose de neuf est venu par Jean

le Baptiste. Avec le baptême par lequel le

pardon est donné, il a dépassé le rite juif de

la purification par l’eau.

Notre saint patron ne cesse de nous parler

encore aujourd’hui...

Pour finir, nous avons chanté

patronez douz ar Folgoët, le cantique

entonné depuis des décennies dans cette

basilique.

Ensuite, un membre de l’association des

amis du Folgoët nous introduisit dans

histoire de la basilique (voir encadré) !

Et vint le temps bienvenu du pique-nique…

A 14h, surprise ! Pas de Cantique de

Zacharie comme prévu, mais un commen-

taire du passage de l’évangile de Luc

(13, 24-30) celui de la porte étroite,

porte par laquelle nous avons tous à nous

efforcer d’entrer. Ce chemin balisé par les

exigences de Dieu est un chemin de vérité,

un chemin qui mène à la vraie Vie.

Après avoir tenté de découvrir ensemble le

message de la peinture de Notre-Dame de

la joie à partir d’une photocopie, nous

avons été invités à réfléchir sur les

Béatitudes (Luc, 6, 20-23) et à

entendre l’appel à exprimer notre foi

dans la culture d’aujourd’hui.

Il nous faut rendre présente et audible

l’attitude de Jésus qui respecte la liberté et

la créativité de chacun, tout en ne cachant

pas les exigences d’humanité. Christ nous

invite à la Joie, même au milieu des larmes !

Des témoignages de foi ont suivi :

Celui d’Annie dont le fils est guéri :

Ayez foi en la force de prière des amis !

Celui de Suzanne, qui a enfin retrouvé son

fils, elle aussi…

Enfin, nous sommes retournés à la basilique

pour un temps d’adoration eucharistique.

Quel bonheur de se retrouver entre frères

autour de Celui qui nous réunit dans son

amour. Comblés, j’en suis sûre, par quelque

trésor invisible déposé en nos cœurs par

Marie, Notre-Dame-du-Folgoët, nous nous

sommes séparés en nous disant au revoir.

A la prochaine rencontre, sans doute à

Querrien, le 14 juillet… Dans la fraternité

toujours renouvelée, par la grâce du

Seigneur…

Denise Merdy

La première pierre fut posée en 1364

par la volonté de Jean IV de Monfort.

De fait, l’histoire s’est écrite de maniè-

re invisible sur la base d’une légende :

Salaün ar Foll, le fou du bois, sorte de

mystique, menait en ces lieux une vie

d’ermite, portant une grande dévotion

à la Vierge Marie. Après sa mort, le

premier novembre de l’an 1358, on vit

un lys sorti de terre, à l’endroit où il

reposait. Sur ce lys était inscrit en

lettres d’or «Ave Maria ». Mots qu’il

avait prononcés toute sa vie !

La ferveur religieuse grandit et attira

de très nombreux pèlerins, venant

parfois de très loin. La reine Anne de

Bretagne vint, dit-on, y prier à cinq

reprises. Après bien des vicissitudes,

(aucun vitrail de cette époque ne sub-

siste après la Révolution ! ), la période

de paix qui suivit favorisa l’agrandisse-

ment et l’embellissement de cette

basilique de style flamboyant.

Aujourd’hui, nous avons le bonheur

de pouvoir contempler un magnifique

jubé, datant du quinzième siècle,

en pierre de Kersanton, finement

ciselé et extrêmement rare.

Visite guidée de

la basilique

du Folgoët

La météo n’était pas très clémente en ce dimanche 24 juin 2012. Tôt le matin, dans la basilique du

Folgoët, Marie attendait, les bras grand ouverts, la Fraternité Saint Jean-Baptiste, à l’occasion du

quarantième anniversaire de sa fondation. Peu à peu, les groupes de Quimper, de Douarnenez,

Concarneau et Quimperlé rejoignirent celui de Brest. Merci Françoise, notre présidente nationale,

d’avoir fait le voyage pour être parmi nous !

Fraternité du Finistère

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Merci pour le dernier numéro du

bulletin de la Fraternité (juillet 2012).

J'ai aimé y découvrir les photos de

personnes d'habitude simplement

nommées. Cela m’a ainsi permis de

faire connaissance avec la présidente,

le nouvel aumônier, le père Le Meur,

et le docteur Marion Husson.

J'ai beaucoup apprécié l’ensemble de

l'exposé si détaillé de ce médecin.

J’ai trouvé vraiment providentiel

d'avoir en main à ce moment-là

la revue Il est vivant où se trouvait le

témoignage du prêtre évoqué dans le

livre de Claude Forcadel.

Bref, ce numéro m’a paru tellement

précieux que j'ai demandé qu’on

l’envoie à deux amies confrontées

par leur époux à cette maladie.

Pour finir, je peux encore témoigner

que, voilà peut-être vingt ans déjà, si

ce n’est plus, sur un tract proposé par

notre paroisse, Mère Teresa appelait

à faire abstinence d’alcool pendant le

Carême, en solidarité avec une

personne que nous connaissions. Ce

que je fais depuis, chaque année.

Anny Hertz

Courrier

Fraternité de Bayonne

Comme chaque 24 juin, nous avions rendez-

vous chez les Pères Bénédictins à l’abbaye de

Belloc, endroit silencieux, paisible dans un

cadre merveilleux de verdure.

Nous étions neuf dans cet endroit idéal pour

prier et réfléchir, avec un accompagnant

extérieur.

Nous avons commencé la journée par la

messe chantée avec les Sœurs Bénédictines.

Merci, Seigneur Jésus, pour cette rencontre

où nous avons trouvé fraternité et unité dans

la prière.

A 14 heures, nous avons eu un apport du Père

Pierre Lafargue, suivi d’un échange avec les

participants.

En résumé, le mal est un mystère,… nous de-

vons accepter de ne pas tout comprendre…,

essayer de louer le Seigneur, le remercier mê-

me avec les « pépins »…

Nous avons terminé la journée par une prière

accompagnée du frère Denis.

Merci, Seigneur Jésus, pour cette belle journée

studieuse et festive vécue dans une grande

fraternité.

NDLR : nous conservons le contenu détaillé pour

une éventuelle publication ultérieure.

Fraternités d’Ile-de-France

Nous étions une vingtaine à nous

retrouver rue du Bac dans la cour de

la Chapelle de la Médaille miracu-

leuse pour participer à la messe

de la Vigile de la fête de Saint Jean-

Baptiste. Grâce à Internet et à des

rencontres providentielles, le messa-

ge d’invitation s’est transmis effica-

cement de l’un à l’autre.

Nous avons été particulièrement

heureux de retrouver des frères et

sœurs que nous n’avions pas vus

depuis longtemps à Paris : Juliette et

Jean-Claude, Luc et Marie-Louise,

Julien… Heureux de fêter ensemble

notre anniversaire de Fraternité.

Sœur Klara, religieuse de Saint Vin-

cent de Paul, nous a accueillis cha-

leureusement. Elle nous avait large-

ment associés à la préparation de

cette messe et nous avait réservé

des places dans les premiers rangs.

Merci à elle.

Marie-Françoise a fait une première

lecture. Nelly a lu les intentions de la

prière universelle, avec une intention

toute spéciale concernant la Frater-

nité et les malades de l’alcool.

Puis nous nous sommes rendus tous

ensemble, avec le Père Bernard,

chez les frères Lazaristes, rue de

Sèvres. Nous avons partagé un sym-

pathique goûter dînatoire, grâce en

particulier aux soins attentionnés de

Claudine.

Un beau moment d’échanges dans la

lumière du solstice d’été !

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L’Eglise de France est engagée actuellement dans la démar-

che appelée Diaconia 20132. A l’Assemblée Générale de mai

dernier à Tours, Brigitte Bécard très investie au niveau de

la solidarité de son diocèse, nous a aidés à réfléchir à cette

mission évangélique du service. Ecoutons son témoignage…

« Que pourrait-on faire de plus dans notre vie ? Le service

du frère ! Diaconia 2013 invite notre communauté à regarder

autour d’elle. Ce que nous découvrons peut nous aider

à changer notre relation aux autres. Mais parler du service de la diaconie1

c’est parler d’abord de trois attitudes inséparables dans l’Evangile.

L’humilité. On peut lire dans Luc 17, 10 : Nous sommes de simples servi-

teurs ; nous avons fait ce que nous devions faire.

Lors de la retraite des acteurs de Diaconia 2013 à Lourdes, le prédicateur du

pape, le Père Cantalamessa, nous a réaffirmé « l’importance de la véritable

humilité : (elle est de) se faire petit pour élever les autres dans le service ».

Dans cette optique, il est très important de savoir que nous sommes l’instru-

ment de Dieu. Il s’agit de faire confiance au Seigneur, de le prier pour

ceux qui nous sont confiés. Et puis, nous avons à apprendre à lâcher prise.

Quand nous accompagnons des personnes, nous avons seulement à croire

qu’il y a toujours quelque chose à faire.

Le changement de regard.

Je repense, à ce sujet, à l’histoire de Luc. Ce médecin congolais vivait à

Bourges où il avait passé son diplôme d’infirmier. Mais il rencontrait les pires

difficultés pour obtenir des papiers de séjour sur le territoire français.

Sa perte d’identité se lisait sur son visage, il en devenait « gris ». Un jour,

en ville, une personne qu’il avait soignée autrefois l’a croisé et l’a appelé :

«Docteur ! docteur !». Reconnu dans sa dignité par cette interpellation,

il a soudain repris un visage humain… Nous aussi, nous pouvons repérer

comment nous avons été accueillis en pays étranger et répercuter

autour de nous cette prise de conscience.

Qui est Brigitte Bécard ?

Brigitte Bécard est déléguée

épiscopale à la solidarité pour

le diocèse de Tours (37),

et pharmacienne de profession.

Des engagements lui tiennent

particulièrement à cœur :

- celui auprès des migrants

avec le Secours catholique,

- son rôle d’administratrice

d'une association d'insertion

par le vêtement, et d'un

établissement d'aide

par le travail (ESAT).

- Sans oublier des responsabilités

au niveau de sa commune.

Dossier : Le service du frère

Lors de L’assemblée générale à Tours,

Brigitte se trouve entre Marie-Claude et

Marie-Françoise.

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Le non-jugement

Je pense maintenant à Michel. Malade alcoolique, il vient régulièrement à

l’accueil du Secours catholique, ouvert de 7 h à 11 h, pour y prendre le petit-

déjeuner. Il aime bien jouer au Mikado. Pour moi, ces moments de

rencontre sont l’occasion de découvrir les richesses qui sont en lui.

Jean-Luc, lui, était sorti de prison pour bonne conduite. Parfois, il

m’arrivait de me promener avec lui en ville. J’apprendrai plus tard qu’il a tué

une femme qui me ressemblait. L’aurais-je fait si j’avais su…

Je revois aussi Saïd. Il vivait dans la rue. Un samedi matin, il est venu me voir à

l’accueil en m’apportant ce poème brésilien intitulé «Des pas sur le sa-

ble…» (voir page 12). Le lundi suivant, il mourait, seul, sur un banc. Quand

notre petite équipe du Secours Catholique l’a appris, nous avons souhaité le

voir une dernière fois. Après avoir procédé à sa toilette funéraire, son père

et son frère nous ont autorisés à entrer dans la chambre funéraire. Et ils sont

sortis, nous laissant un instant seuls avec Saïd : nous savions alors qu’il était

dans les bras de Dieu.

Il y a ce que Dieu voit. Et Dieu voit de belles choses à l’œuvre : ces nombreux

témoignages qui nous sont donnés nous rappellent que Dieu se réjouit de ce

qui réjouit le cœur de l’homme.

Comment pouvons-nous créer du lien ?

L’autre dimension du service à mieux découvrir, c’est la mise en réseau.

Nous essayons tous d’être des transmetteurs. Nous avons alors à nous

demander comment notre mouvement peut entrer dans une proposition

de transversalité avec d’autres afin d’irriguer par exemple tout un diocèse.

Comment pouvons-nous créer du lien ? Voici plusieurs exemples concrets.

Les tables ouvertes paroissiales avec le Secours catholique : ces repas

fraternels sont organisés à l’initiative de la communauté chrétienne.

On y invite les paroissiens, les voisins, les personnes isolées, les personnes à la

rue…, en un mot le « tout venant ». Tout le monde s’y sent investi.

La diaconie du Var : dans le diocèse de Toulon, l’évêque a fondé Il y a

30 ans la « diaconie du Var » regroupant beaucoup d’initiatives. La Fraterni-

té saint Laurent est née en son sein. Sa référence étant Saint Laurent martyri-

sé pour avoir proclamé que « les pauvres sont le seul trésor de l’Église ». Gilles

Rebêche y a joué un rôle important, après avoir fait le choix de rester diacre,

pour être vraiment le serviteur de ses frères.

Les voyages de l’espérance avec le Secours catholique :

ces pèlerinages spirituels se déroulent à Lourdes. Ils sont un outil. Ils se

préparent durant des mois, avec des participants très divers – salariés

(1) Que signifie Diaconie ?

Ce mot vient du grec

diakonos, signifiant

le service. Dans la Bible,

il s’agit de transmettre

quelque chose qui ne

nous appartient pas,

et qui est souvent

de l’ordre de la parole.

Mt 8,14-15, la belle-mère

de Pierre.

Documents

Parole de Dieu,

Service du frère,

Hors-série Prions en Eglise,

Diaconia 2013 Servons la Frater-

nité, Bayard (5 euros).

Diakonia, le service dans la Bible,

n°159 Cahiers Evangile, Mars

2012, Service biblique catholique

Evangile et vie Editions du Cerf

(9 euros)

Dossier : Le service du frère

http://www.diocese-frejus-toulon.com

Page 9: Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool … Comme les multiples petites pierres font la richesse et la beauté d’une mosaïque, notre Fraternité a besoin de la diversité

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du Secours catholique, personnes accueillies, bénévoles. En se réunissant régu-

lièrement, ils se posent une question : que veut-on vivre ensemble ? On laisse

aussi toujours la possibilité à celui qu’on n’attendait pas de venir. Il se passe de

belles choses ! Lors d’un de ces voyages, le dernier venu justement a joué un

rôle formidable dans le groupe. Je pense aussi à ces deux femmes qui s‘étaient

« accroché » et qui n’ont pas hésité à monter sur scène pour représenter ce

qu’elles avaient vécu. C’était très fort. Sans oublier ce groupe qui pour la fête

de Saint Martin a confectionné son manteau.

Le réseau Saint Laurent, lui, favorise une mise en réseau de nom-

breux groupes (Sappel, Chrétiens quart-monde, Magdala, la Fraternité

Saint-Laurent, Fraternité Bernadette, fraternité du serviteur souffrant,

espace Bernadette, Cité Saint-Pierre, Pierre d’angle, Secours Catholique/

Caritas France) en mettant les plus fragiles au cœur de la fête et de la

réflexion. L’objectif est qu’une relation régulière se tisse, entre les groupes

de chrétiens qui partagent en Église un chemin de Foi, avec et à partir

des personnes vivant des situations de pauvreté et d’exclusion.

Ces groupes organisent des visitations dans les paroisses, Ils vont chaque

dimanche dans une paroisse différente pour animer la messe et faire

connaître le message.

Le réseau Saint Laurent suscite des fêtes là où il est implanté... Ainsi à

Tours, un café associatif, les haltes de jour, la Mission étudiante, des pa-

roisses, la Banque alimentaire organisent ensemble une veillée de Noël.

En terminant, je n’oublie pas que nous entrons dans l’année de la Foi.

Ne voyons pas cela comme quelque chose en plus par rapport à tous nos

engagements et à Diaconia 2013. Tout va dans le même sens.

Car la charité mène à la foi. Il s’agit d’évangéliser tout le champ

de nos relations et de consentir à regarder les événements que nous vivons

à la lumière du Christ serviteur.

Brigitte Bécard

(2) Qu’est-ce que Diaconia 2013 ?

Diaconia 2013 est un appel lancé

pour élargir la responsabilité

du service des frères à tous les

membres de l’Eglise.

En effet, la diaconie ou service

de la charité n’est pas d’abord

une affaire de spécialistes.

Elle concerne chacun d’entre nous

http://diaconia2013.fr/

Calendrier Diaconia 2013

septembre 2012 –Carême 2013 :

- aller à la rencontre... et

approfondir les liens entre

service des frères et

célébration...,

- relier l'engagement social

et la vie liturgique

de la communauté,

Carême 2013 - avril 2013 :

Inviter à célébrer la fraternité…

9-11 mai 2013 :

Rassemblement national

à Lourdes

Dossier : Le service du frère

Je me sens pauvre devant un ami qui ne veut plus me voir et se renferme dans sa souffrance.

Je suis restée pendant long-temps dans la Fraternité sans avoir à dire pourquoi j’étais là. J’ai aimé ce respect et cette discrétion.

Servir : quelques paroles entendues en mai dans nos groupes de partage

Parfois on n’a pas

conscience de ce qui

se vit dans l’ins-

tant. Une rencontre

a pu paraître insi-

gnifiante. Et plus

tard on en com-

prend le sens.

Bénéficier

du service

d’un frère,

c’est la vie.

Tours mai 2012

L’évêque m’a proposé de deve-

nir aumônier de prison et je n’y

avais jamais pensé.

Ce n’est pas évident d’avoir assez

de foi pour interpeller le Seigneur.

Parfois on voudrait que ça aille

plus vite. Mais le temps de Dieu

n’est pas forcément le nôtre.

Souvent on ne comprend pas ce que Dieu

attend de nous. Mais c’est le chemin qu’il

nous demande d’accueillir dans la foi.

Page 10: Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool … Comme les multiples petites pierres font la richesse et la beauté d’une mosaïque, notre Fraternité a besoin de la diversité

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A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père. Jn 17, 11

Nous connaissons les dernières paroles de Jésus

avant qu’il entre dans sa Passion-Résurrection.

Elles mettent en lumière la dimension du combat

spirituel au sein de notre vie chrétienne :

entre l’attirance de l’Esprit Saint et ce qui résiste à

Jésus dans le monde. Cette frontière traverse chacun

de nos cœurs. Par notre baptême, le Christ nous a

choisis et nous a pris dans le monde tout en n’étant

pas du monde :

De même que tu m’as envoyé dans le monde,

moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.

Le Christ prie pour ses disciples, et pour chacun

de nous, non pas pour nous enlever du monde,

mais pour nous garder du mal, du Mauvais.

Allons même plus loin, nous sommes en ce monde

les témoins du Christ qui révèle le désir du Père.

Son dessein est que tous les hommes soient sauvés

et parviennent à la connaissance de la vérité,

c’est-à-dire à vivre dans la liberté des enfants

de Dieu, conduits par l’Esprit d’adoption du Fils

qui habite nos cœurs.

Comme Fraternité d’accompagnement de nos frères et

sœurs dans la dépendance ou la co-dépendance,

nous sommes surtout invités à révéler la puissance

de la miséricorde divine qui est puissance de

libération vis-à-vis de toutes les chaînes, en vue

d’entrer dans la liberté des enfants de Dieu.

Dans cette sollicitude mutuelle, nous sommes

appelés à devenir toujours davantage ce que nous

sommes : le Corps dont Jésus est la tête. Et, dans ce

Corps, les relations prennent source du Père à qui le

Christ nous relie dans la communion eucharistique.

Père Michel Longuemare

Extraits du message de Benoît XVI

pour le Carême 2012

Faisons attention les uns aux autres

pour nous stimuler dans la charité et les

œuvres bonnes (He 10, 24).

Aujourd’hui aussi, la voix du Seigneur

résonne avec force, appelant chacun

de nous à prendre soin de l’autre.

Aujourd’hui aussi, Dieu nous demande

d’être les gardiens de nos frères

(Gn 4, 9), d’instaurer des relations

caractérisées par un empressement

réciproque, par une attention au bien de

l’autre et à tout son bien.

Le grand commandement de l’amour du

prochain exige et sollicite d’être cons-

cients d’avoir une responsabilité envers

celui qui, comme moi, est une créature

et un enfant de Dieu (…).

Il ne faut pas se taire face au mal. (…),

le reproche chrétien n’est jamais fait

dans un esprit de condamnation ou de

récrimination. Il est toujours animé par

l’amour et par la miséricorde (…).

L’apôtre Paul affirme : Dans le cas où

quelqu’un serait pris en faute, vous les

spirituels, rétablissez-le en esprit de

douceur, te surveillant toi-même,

car tu pourrais bien toi aussi être tenté

(Ga 6, 1). (…) Même le juste tombe sept

fois et se relève (Pr 24, 16) dit

l’Écriture, et nous sommes tous faibles

et imparfaits (1 Jn 1, 8). Il est donc très

utile d’aider et de se laisser aider à jeter

un regard vrai sur soi-même pour amé-

liorer sa propre vie et marcher avec plus

de rectitude sur la voie du Seigneur. (…)

Que les membres se témoignent une

mutuelle sollicitude (1 Co 12, 25),

affirme saint Paul (…)

Le Christ ne nous enlève pas du monde, nous dit le père Michel. Nous sommes en ce monde ses témoins. Méditation.

Dossier : Le service du frère

Page 11: Dieu aidant, se libérer de nos dépendances : alcool … Comme les multiples petites pierres font la richesse et la beauté d’une mosaïque, notre Fraternité a besoin de la diversité

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Dans un magnifique site monta-

gneux, à proximité du col de Ronce-

vaux et de la frontière espagnole,

un jour par semaine, nous installons

sur une petite table l’un de nos

présentoirs, ainsi qu’une autre

boîte contenant les intentions

de prière recueillies ces derniers

mois pour les malades dépendants.

Quand les pèlerins arrivent près de nous,

après quatre heures de marche,

nous leur proposons de l’eau fraîche

et une relaxation des pieds pour

ceux et celles qui le désirent.

Mais notre priorité reste quand même le

message de la Fraternité. Utilisant nos

modestes connaissances en espa-

gnol, anglais et allemand, nous ex-

pliquons à ces personnes venant

des quatre coins du monde qu’elles

peuvent inscrire sur un papier le

prénom et la dépendance d’un ami

ou d’un être cher qu’elles veulent

spirituellement soutenir. Dans la

continuité de cette action symboli-

que, nous leur proposons de pren-

dre à leur tour un petit billet dans

l’autre boîte. Cela leur donnera

l’occasion de faire participer physi-

quement la personne en question à

la difficulté du chemin (camino) et

peut-être l’aider ainsi à sortir du

chemin d’esclavage induit par son

addiction. Elles l’emporteront avec

elles à Saint Jacques et peut-être, si

elles le désirent, dans leur propre

pays. Ainsi de la cathédrale de

Bayonne via Saint Jacques, des

personnes dépendantes, sans

même le savoir, sont fraternelle-

ment « portées » en Australie,

au Japon, aux Amériques et en

beaucoup d’autres pays.

Cette expérience s’est avérée extraordi-

nairement positive et les échanges, d’une

émotion intense. Aux croyants nous

offrons un petit flacon d’eau de

Lourdes, ce qui suscite souvent une

émotion, parfois source de larmes.

Certaines réactions se traduisent

par des étreintes cordiales et cha-

leureuses, et ces personnes que

l’on ne reverra plus emportent

avec elles, en plus du petit billet

portant le prénom, le message

de la Fraternité.

Toutefois si quelques pèlerins passent

sans s’arrêter, d’autres, au-delà de

nos échanges, nous proposent de

prier ensemble. Nous nous tenons

la main en cercle et la prière se dit

en plusieurs langues. Certains res-

tent quelques minutes, d’autres

plusieurs heures, à échanger sur

notre action et à nous confier des

enfants, des parents ou des amis

qui sont « addicts », malades ou

dans le besoin.

Des événements surprenants arrivent :

une dame allemande toute émue

nous déclare que le prénom inscrit

sur le petit papier qu’elle vient de

tirer de la boîte, est le même que

celui qu’elle a mis dans le présen-

toir. Un Américain, après avoir prié

avec trois autres personnes, nous

donne sa bénédiction… Nous

apprendrons par la suite qu’il est

prêtre à Washington DC (la capitale

fédérale). Et encore, ces quatre jeu-

nes femmes lettonnes orthodoxes

qui ont fait un séjour en Inde dans

la communauté de Mère Teresa.

Après nous avoir demandé de prier

avec elles, elles nous offrent une

médaille de cette congrégation.

Le contact avec tous ces pèlerins a

déclenché en nous et sans le savoir

une dépendance : celle de la Frater-

nité du Chemin… En rendant grâce

à Dieu pour ces partages spirituels

chaleureux, nous espérons ferme-

ment reconduire cette expérience

l’an prochain.

La fraternité de Bayonne a mis en place dans une abbaye et des

églises des présentoirs et des boîtes à intentions de prières.

Cet été et dans le même esprit, elle a pris une initiative très

originale sur le chemin de Saint Jacques. Alex raconte.

Dossier : Le service du frère

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Bulletin trimestriel

ISSN 1154-475

Le numéro : 2,5 €

Abonnement, 1 an : 10 €

Comité de rédaction : Marie-Françoise

Decoux, Françoise Desmur, Marie-

Elisabeth Lafaille, Père Christian Le Meur.

Trésorière : Marie-Françoise DECOUX

2 rue Jules Guesde 92120 MONTROUGE

Cotisation à l’association : 14 €

Samedi 20 octobre 2012

Conseil d’administration à Paris.

Du 19 au 27 novembre 2012

Pèlerinage en Terre Sainte

sur les pas du Christ

et de Jean-Baptiste

26 au 28 avril 2013

Récollection nationale et

Assemblée générale 2013

Chez les Bénédictines du Sacré-Cœur

de Montmartre à Paris 18e

SITE

www.fraternitesaintjeanbaptiste.org

Agenda 2012-2013

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Le numéro : 2,5 €

Abonnement, 1 an : 10 €

Adresses des responsables diocésains et régionaux

03 En attente de responsable, s’adresser à Marie-Claude Gallard,

Presbytère, Le Bourg 03450 Chouvigny

22 Nathanaël Gay Le Village Saint Joseph, 22110 Plounevez-Quintin

29 Jean-Baptiste Stéphan 1 rue du Stade 29710 Landudec

31 Paule et Serge Famery 52 av. Justin Pagès 31190 Auterive

35 Marcel Yardin 15 rue des Sports 35120 Épiniac

36 Yvette Blanchet 6/18 rue Champ-Carreau 36000 Châteauroux

37 P. Gabriel Chaigneau 1 rue Charles Lindberg apt 14 37000 Tours

56 Maïté Lasbleiz 29, rue des Caprelles 56260 Larmor-Plage

57 J.-M. Bivert 78 rue de Pont-à-Mousson 57158 Montigny-lès-Metz

63 Martine et Maurice Labouré Saint-Joaris 63250 Chabreloche

64 Maïté Uhalde 38 rue Cépé 64500 Saint Jean-de-Luz

75 En attente de responsable, contacter le secrétariat national (page 1)

76 Dominique Saison 174, bd François 1er 76600 Le Havre

78 Nicolas de Laigue 22 rue des Etats-Généraux 78000 Versailles

94 Françoise Desmur 17 rue Lafouge 94250 Gentilly

U ne nuit, j’ai fait un songe. J’ai rêvé que je marchais le long d’une

plage, en compagnie du Seigneur. Dans le ciel apparaissaient,

les unes après les autres, toutes les scènes de ma vie. J’ai regardé en arrière

et j’ai vu qu’à chaque scène de ma vie, il y avait deux paires de traces sur le

sable : l’une était la mienne, l’autre était celle du Seigneur.

Ainsi nous continuions à marcher, jusqu’à ce que tous les jours de ma vie aient

défilé devant moi. Alors je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière.

J’ai remarqué des endroits où il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes,

et cela correspondait exactement avec les jours les plus difficiles de ma vie,

les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et aussi de plus grande

douleur. Je l’ai donc interrogé :

« Seigneur, Tu m’as dit que Tu étais avec moi tous les jours de ma vie et j’ai

accepté de vivre avec Toi. Mais j’ai remarqué que, dans les pires moments de

ma vie, il n’y avait qu’une seule trace de pas. Je ne peux pas comprendre que

Tu m’aies laissé seul aux moments où j’avais le plus besoin de Toi. »

Et le Seigneur répondit : «Les jours où tu n’as vu

qu’une seule trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves

et de souffrances, eh bien, c’était moi qui te portais. »

Des pas sur le sable du poète brésilien Adémar de Barros

Téléphone national

Hélène Favé

02 98 03 45 93

Le site de la Fraternité

sera très prochainement

opérationnel !